FÉVRIER 2019 V O L 1 0 - N O 5
MÉDIA ÉCRIT COMMUNAUTAIRE DE L’ANNÉE
+ COUPS DE COEUR 2018
4 UN PREMIER TOUR DE TABLE POUR L’ÉVÉNEMENT 15-2
6 MAILLAGE
FRANCE-QUÉBEC À LATULIPE-ET-GABOURY
7 LA VOÛTE :
NOTRE PATRIMOINE, UNE BOÎTE À LA FOIS
11 VIRGINIA PESEMAPEO BORDELEAU, LA VOIX DES OUBLIÉES
20 UN NOUVEAU TALENT MUSICAL ÉMERGE D’ABITIBI-OUEST
ÉDITORIAL Publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, fondée en novembre 2006.
CHER ARTISTE, JE T’AIME
CONSEIL D’ADMINISTRATION
MAUDE LABRECQUE-DENIS, RÉDACTRICE EN CHEF
Je ne sais pas si c’est à cause du début d’année, ou de l’air de février, mais aujourd’hui, cher artiste, j’ai envie de te déclarer mon amour. Pas qu’on se connaisse tant que ça ni que je m’attende à quoi que ce soit. C’est simplement que je t’admire, et je veux que tu saches pourquoi.
Cher artiste, je t’aime parce que tu nous révèles les fondements de notre humanité. Cher artiste, ne change surtout pas parce que je t’aime à la folie. Et secrètement, je rêve d’avoir le courage de te ressembler.
DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES
J’aime la façon dont tu t’enflammes pour les sujets qui t’intéressent. J’aime voir tes yeux s’embraser, tes gestes s’animer et ton visage s’éclairer. J’aime les mots alors libérés de toi; sans filtres ni frontières, ils sont à la fois candeur et lucidité.
Valérie Martinez direction@indicebohemien.org 819 763-2677
RÉDACTION EN CHEF
J’aime aussi ta fierté. Tu me fais penser à un petit enfant (et je ne dis pas ça péjorativement) lorsque partager le fruit de ton labeur est, une fois l’angoisse surmontée, le plus beau cadeau qui soit.
Maude Labrecque-Denis redaction@indicebohemien.org 819 277-8738
Habité d’une profonde humilité, tu admires tes collègues et tu respectes l’héritage de tes prédécesseurs; tu en connais la valeur. Ce rôle de guide qui t’est prêté, tu en prends soin comme d’une relique, sachant que tôt ou tard il changera de mains. Pour cette raison, tu chéris l’instant présent. Tu offres au monde ta subjectivité, teintée de tout ce que tu es, peu importe qu’elle soit marginale ou carrément décalée. Tu acceptes ta nature changeante et refuses de te scléroser dans le socle immuable de la conformité. Tu t’exposes plutôt à cœur ouvert, en proie à la jalousie, à l’arrogance et à la critique, te nourrissant de ce qu’il y a de beau et ramassant au passage ce qui blesse profondément.
COORDINATION RÉGIONALE Catherine Bélanger (MRC d’Abitibi) Mathieu Larochelle (MRC d’Abitibi) Danaë Ouellet (MRC d’Abitibi) Marianne Trudel (MRC d’Abitibi) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Nancy Ross (Rouyn-Noranda) Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Anne-Laure Bourdaleix-Manin (MRC Vallée-de-l’Or)
Décidément, tu es radical.
RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES
D’une telle démarche, on ne ressort pas indemne. Plusieurs ont sombré dans la folie, accablés d’incompréhension, d’excès, de souffrance ou de pauvreté. Tu le sais, tu affrontes chaque jour les mêmes démons. Mais la vocation est pure, et la récompense enviable : s’approcher, toujours plus près, de la vérité. Cher artiste, je t’aime parce que tu crées des ponts dans ce monde où la plupart des cœurs s’enferment et vouent leurs efforts à élever leur petite tour d’ivoire. Cher artiste, j’aime ta liberté et ta façon de la défendre farouchement. J’aime ta dévotion, ta résilience et ta patience. J’aime ton indiscipline, ton refus des idées préconçues et ta curiosité. J’aime ton avidité, ton altruisme et ta fausse innocence.
Marie-France Beaudry, présidente | R-N Manon Faber, vice-présidente | R-N Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | R-N Carolann St-Jean, secrétaire | R-N Administratrices et administrateur : Anne-Laure Bourdaleix-Manin | Vallée-de-l’Or Carole Marcoux | Témiscamingue Léo Mayer | Abitibi-Ouest
L’ÉQUIPE DE L’INDICE BOHÉMIEN VOUS SOUHAITE UNE BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2019, QU’ELLE SOIT REMPLIE DE CRÉATION, DE BONHEUR ET DE SINCÉRITÉ.
Gaston A. Lacroix, Félix B. Desfossés, Benoît Beaudry-Gourd, Cassandra Bédard, Bianca Bédard, Dominique Blais, Myriam Charconnet, Kim Chevrier, Gabriel David Hurtubise, Michel Desfossés, Maxime Flingou, Isabelle Gilbert, Chantale Girard, Maude Labrecque-Denis, Alexis Lapierre, Sébastien Lafontaine, Caroline Lemire, Brigitte Luzy, Zachary Marcoux, Philippe Marquis, Marianne Morency-Landry, Michèle Paquette, Sophie Richard-Ferderber, Dominique Roy, Dominic Ruel, Marie-Ève Thibeault-Gourde et Louis-Paul Willis.
CONCEPTION GRAPHIQUE Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org Typographie : Harfang, André Simard, DGA
EN COUVERTURE Benoit St-Pierre, Olivier Boutin-Martineau, Jenny Corriveau, Pascal Binette, François Grenier, Véronique Filion et Pierre-Marc Langevin lâchant leur fou sur la scène du Vieux-Palais d’Amos quelques heures avant la représentation. Ça promet…
Photo : Jenny-Lee Larivière
SOMMAIRE
CHRONIQUES
CORRECTION
JEU 4
L’ANACHRONIQUE 4
Geneviève Blais
VARIÉTÉS 5
TÊTE CHERCHEUSE 5
SOCIÉTÉ 6
RÉGION INTELLIGENTE 9
LITTÉRATURE 6
PREMIÈRES NATIONS 10
ARTS VISUELS 7-10
LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE 13
COUPS DE COEUR 2018 11-15
DE PANACHE ET DE LAINE 14
CINÉMA 16
ENVIRONNEMENT 16
TOURISME 18
MÉDIAS ET SOCIÉTÉ 17
MUSIQUE 19-21
MA RÉGION J’EN MANGE 21 POSTE D’ÉCOUTE 22
2 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
NOUS JOINDRE 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org
ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
À LA UNE
CANEVAS – HUMOUR SPONTANÉ
UN TABLEAU BIEN FICELÉ DOMINIQUE BLAIS
PHOTOS : JENNY-LEE LARIVIERE
Le 16 novembre dernier avait lieu la première de Canevas – Humour Spontané, une toute nouvelle initiative à mi-chemin entre l’improvisation et l’humour qui prend place au Vieux-Palais d’Amos. Créé par les Productions Par la Petite Porte, la boîte qui a également fait naître Les Volubiles, le spectacle s’inspire grandement de son grand frère, mais avec une touche typiquement amossoise. Soutenu par les comédiens Véronique Filion et Pierre-Marc Langevin et par l’animateur Benoit St-Pierre (qui est aussi le directeur de la troupe), trois visages très connus de la scène artistique locale, le spectacle présente des invités différents à chaque représentation. La coordination et les communications sont assurées par Jenny Corriveau, et le musicien François Grenier complète la distribution. La recette est simple : les comédiens se lancent le défi de performer dans une série d’épreuves aussi absurdes qu’hilarantes, pour le plus grand plaisir du public qui éclate de rire à tous coups.
POUR LE FUN
Pascal Binette, producteur, explique que l’esprit compétitif a été retiré de l’improvisation (parce que ça ne lui plaisait pas, tout simplement) et qu’un maître de jeu, qui fait aussi office de narrateur omniscient, a été ajouté. Ce dernier peut à tout moment interagir avec le public ou avec les comédiens, faire des sauts dans le temps, stopper une improvisation ou même ajouter des contraintes à la scène en cours. Un défi qui demande de toute évidence une grande répartie! Lors des deux représentations (à guichets fermés, s’il vous plaît!), Véronique Filion, Pierre-Marc Langevin et Benoit St-Pierre ont défendu leur rôle à merveille. Utilisant souvent le cabotinage et les blagues grivoises, on avait à peine le temps d’essuyer les larmes sur nos joues et de s’humidifier un peu les dents avant d’éclater de rire à nouveau. Soulignons également une première participation à titre de comédien pour Pascal Binette, qui a partiellement repris son rôle de maître de jeu en critiquant ouvertement et avec humour l’animateur. Dernier invité, mais non le moindre, Olivier Boutin-Martineau, aussi surnommé « la mitraillette à gags », a su défendre son titre de « mononcle comique » en servant au public un humour parfois réfléchi, souvent ridicule, mais hilarant à tout coup. La musique de François Grenier complétait le tableau à merveille. L’utilisation d’un grand nombre d’accessoires disposés sur la scène offrait des possibilités presque infinies aux acteurs qui passaient facilement du médecin grivois au thanatologue blasé. Le jeu ayant récolté la palme de l’absurdité est assurément « Les subtils », qui consiste à imposer un mot aux comédiens qu’ils devront par la suite remplacer par le mot « pénis ». C’est à pén***er de rire!
!
La prochaine représentation de Canevas – Humour spontané aura lieu au mois de mars, et il est conseillé de se procurer ses billets très rapidement puisque ceux-ci s’envolent à vitesse « grand V ». Canevas – Humour spontané a sans aucun doute le potentiel de devenir un concept reconnu par les amateurs de culture régionale, un grand tableau coloré couru par les foules et une belle fierté à saveur tout amossoise!
OCCASION SPÉCIALE
S N E I V E D ! E R B M E M
JE DEVIENS MEMBRE DE SOUTIEN DE L’INDICE BOHÉMIEN
Pour devenir membre, libellez un chèque de 20 $ ( 2 parts sociales de 10 $) au nom de L’Indice bohémien et postez-le au 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Deviens membre de la Coopérative de solidarité du Journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue
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CI!
Le membre de soutien est une personne ou une société qui a un intérêt social dans l’atteinte de l’objet de la coopérative.
L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 3
JEU
L’ANACHRONIQUE CHRONIQUE
MENU D’URGENCE
UN PREMIER TOUR DE TABLE POUR L’ÉVÉNEMENT 15-2
PHILIPPE MARQUIS
CASSANDRA BÉDARD
La scène se passe au souper du jour de l’an. Notre famille avance en âge et il n’y a plus d’enfants autour de la table. La plus jeune vient d’avoir 14 ans. Ainsi, désormais, les générations se mêlent et nos échanges se ravivent.
L’automne valdorien prendra un tournant ludique alors que le grand rassemblement 15-2 (le nom de l’événement fait référence à un score au cribbage – communément appelé « crib ») se tiendra pour une première fois du 18 au 20 octobre prochain dans plusieurs lieux culturels de Val-d’Or, divertissant tant les joueurs amateurs que les plus expérimentés, et ce, peu importe leur âge. Inspiré du festival Montréal joue, 15-2 témoigne de l’effervescence actuelle que connaît le monde du jeu, remettant à l’avant-plan ce grand héritage familial et intemporel. Un rendez-vous qui promet tout un score!
La table est constellée de produits régionaux. Du pain de blé cultivé et moulu ici, des viandes sauvages, des fromages, du lait aussi, des épices et des légumes du jardin, des bières de nos microbrasseries... J’en oublie, c’est certain. Notre hôte s’acharne à l’achat local et s’approvisionne presque toujours auprès des producteurs. Ce menu m’impressionne, et pourtant, il y a soixante ans, personne n’aurait été surpris de l’origine de ces plats.
UNE MISSION ÉDUCATIVE
À un moment, la politique prend la vedette des conversations. La majorité des jeunes se désolent du peu de place que le nouveau gouvernement caquiste fait à l’urgence climatique. Après quelques blagues sur la ministre de l’Environnement1, on passe aux moyens à prendre pour sauver la planète. Tout le monde y va de sa solution, mais la cadette tranche : « Vous ne comprenez pas, c’est tout le système qu’il faut changer! On la mange, la planète! Pour simplement retarder le désastre, il va falloir voyager en autobus, ne plus consommer de plastique, lâcher nos appareils électroniques et arrêter de dépenser de l’énergie pour sortir de l’or qui ne sert presque qu’à spéculer. C’est simple : on devrait vivre comme il y a cent ans. »
GENEVIÈVE BÉLAND
Comme l’explique Geneviève Béland, animatrice culturelle à la Ville de Val-d’Or, la ludification de la bibliothèque municipale est l’objectif premier de l’événement : « L’idée est de développer l’aspect “jeu” au-delà de l’aspect “livres”, d’apporter quelque chose de complémentaire à la bibliothèque pour élargir son éventail de services et créer une occasion différente de la fréquenter. » En effet, l’Espace BiblioJeux possède une vaste collection de jeux aussi ludiques qu’éducatifs qui s’adressent à un public de 0 à 6 ans. Plusieurs autres activités sont aussi offertes sur le territoire (organisées notamment par JOUBEC, Le Geekshop et la microbrasserie Le Prospecteur), mais elles ne rejoignent pas les tout-petits. Le rassemblement 15-2 réunira ces initiatives durant 3 journées récréatives s’adressant à tous, rapprochant les publics et permettant de valoriser ce bel éventail de ressources trop souvent méconnu.
Le silence écrase la fête… assez longtemps pour comprendre que tout le monde est d’accord avec cet appel. Mais comment faire? Par où commencer? Et qui est prêt? Heureusement, on passe à Justin Trudeau et la source du malaise sort prendre l’air avec son cousin. Je vais dehors à mon tour pour marcher sur la neige et réfléchir au défi incontournable auquel nous sommes confrontés. Et il me vient à l’esprit que le premier pas à franchir, abordable pour plusieurs d’entre nous, se trouve dans nos assiettes. Manger tout ce qu’il nous est possible de produire chez nous! Ce menu nous permet de : • couper la distance d’avec les producteurs, car le bœuf du Brésil ou les légumes de Californie coûtent cher en pétrole;
DES JEUX, PARTOUT, POUR TOUS
• faire vivre des gens ici et avoir plus de contacts humains en ces temps de solitude;
Le Centre d’exposition de Val-d’Or, la salle Les Insolents, la salle Félix-Leclerc et la Bibliothèque municipale de Val-d’Or accueilleront différentes aires de jeux adaptées à tous les âges et à tous les types de joueurs. Des jeux de table classiques comme le bingo, le Scrabble ou les échecs aux jeux de rôles et d’évasion, rien ni personne ne sera laissé-pour-compte. Le jeu vidéo aura son espace réservé qui sera agrémenté d’une exposition sur son histoire, respectant la mission éducative de l’événement. La Soirée quiz de Val-d’Or présentera quant à elle un événement spécial pour l’occasion et les frontières se décloisonneront grâce à une collaboration avec le nouvel organisme Malartic ludique.
• savoir vraiment ce qu’on mange; • garder l’argent chez nous et miser sur nos forces2; • préparer l’avenir ensemble, simplement en nous nourrissant; • se faire confiance et être fiers de ce pas… qui doit être suivi des autres pas.
Dans un esprit collaboratif, les créateurs de la région pourront tester leurs prototypes avec des joueurs amateurs ou professionnels et recueillir leurs commentaires afin d’enrichir leurs projets. Il s’agit d’une précieuse tribune pour les concepteurs d’ici.
Bon appétit et bonne année! 1 MarieChantal Chassé s’est fait remarquer pour sa difficulté à communiquer. Au moment d’écrire ces lignes,
42, rue Sainte-Anne Ville-Marie (Québec) J9V 2B7 819 622-1362 leriftinc@tlb.sympatico.ca
LERIFT.CA 4 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
Don Quichotte, l’accessible étoile
ESPACE DÉCOUVERTE
CAMERON ANDRE LAMOTHE North Bay Human Capital Flight / Photo et collage
Du 25 janvier au 24 mars 2019
La Vitrine
T.CA
ÉDITH LAPERRIÈRE Laverlochère Pascale Leblanc Lavigne Les pieds sur terre / Estampe
te-Anne J9V 2B7 22-1362 patico.ca
Les Sept Grands-Pères
gratuite
Frank Polson
bre au 2018
VERNISSAGE VERNISSAGE 25 JANVIER - 17 H21 SEPTEMBRE 17 H
2 On appelle cela de l’économie endogène : un développement local, qui vient de nous.
ITO LAÏLA LE FRANÇOIS VITRINE SUR UN ARTISTE Rimouski Martin Héroux Toi et ta splendide laideur / Sculpture
Les détails de la programmation seront dévoilés au cours de l’année par le Service culturel de la Ville de Val-d’Or qui chapeaute l’initiative. Qui sait, cet engouement s’étendra peutêtre rapidement à l’échelle régionale!
elle venait d’être remplacée par Benoît Charrette.
VARIÉTÉS
TÊTE CHERCHEUSE CHRONIQUE
UN AMALGAME DE CRÉATIONS
LE BOBO
ZACHARY MARCOUX
DOMINIC RUEL
Le 25 septembre dernier, nous assistions au retour attendu des soirées Amalgame à Amos. Lancé en 2015 et de plus en plus populaire, le projet a dû être arrêté durant plusieurs mois à cause du manque de temps des organisateurs. En 2018, deux participantes, Josée Letendre et Suzane Larochelle, soutenues par Mathieu Larochelle (représentant de la Fée-AT), ont décidé de prendre en charge les activités. L’Amalgame Pub Urbain d’Amos a accepté de fournir gracieusement une salle pour ces soirées, et la relance va bon train.
Il se promène en couple, porte tuques et foulards, même lors des printemps plus chauds. À la main, un café chai allongé Starbuck dans un verre non réutilisable et un iPhone très récent. Il a une poussette à trois roues et parle de son dernier séjour en Amérique du Sud. Il a un loft au style déco industriel, acheté à fort prix, car bien situé, près des bistros et des marchés bio. Ses meubles dépareillés viennent de ressourceries. Il n’a pas voté pour la CAQ aux dernières élections. C’est le bobo, le bourgeois-bohème, apparu dans les années 1980 dans les grandes villes américaines et européennes. David Brooks l’a dépeint dans un livre, Bobos in Paradise. Le bobo est le fruit d’une fusion. Celle du bourgeois, consommateur assumé profitant d’un pouvoir d’achat, avec le bohème, influencé par la contre-culture, critique de la consommation. C’est la nouvelle élite, mais ne lui dites pas! Un personnage trop caricaturé, sujet à des moqueries. C’est la gauche-caviar, c’est la Clique du Plateau, c’est le bisounours, le bien-pensant, qui vit en vase clos, coupé d’un réel vécu par la majorité des gens. En France, il représente Paris contre la province. Ici, le bobo incarne la rivalité latente entre Montréal et son Plateau, le Québec et les régions.
JOSÉE LETENDRE ET SUZANE LAROCHELLE, ORGANISATRICES DES SOIRÉES AMALGAME À AMOS
Le projet a commencé par une initiative du Collectif des Fées en feu (la Fée-AT) qui consistait à organiser des soirées artistiques encourageant la création spontanée et la rencontre entre les artistes de l’Abitibi-Témiscamingue. En janvier 2015, le prélancement de la soirée avait attiré une trentaine de personnes, dont une dizaine de créateurs qui s’étaient engagés à produire une œuvre sur un thème qui était demeuré mystérieux jusqu’à la fin de la soirée. En 2015 et 2016, huit activités du genre ont eu lieu, explorant des thèmes aussi diversifiés que « petite liberté », « la fuite », « Abitibi-Témiscamingue », « agonie », « le vol de l’oiseau », « l’écolier », « sans-abri » et « l’attente ». Désireuses d’assister au retour de ces populaires soirées, Josée Letendre et Suzane Larochelle ont décidé de s’impliquer dans leur organisation. LA CRÉATION POUR TOUS
Les artistes qui y prennent part aux soirées Amalgame en ressortent grandis et épanouis puisque l’activité leur permet de créer et d’expérimenter dans un domaine familier, ou alors totalement inconnu. Les artistes ont trois mois pour créer une œuvre sur le thème proposé par l’organisation. Les créations peuvent toucher différentes disciplines (musique, chant, improvisation, poésie, danse, théâtre, etc.), tant qu’elles conviennent à un public de tous âges. Les soirées Amalgame ont lieu les mardis en septembre, décembre, mars et juin. Les artistes, tout comme les spectateurs, sont invités à un 5 à 7 qui est suivi de la présentation des œuvres à 19 h.
Le bobo est en soi un paradoxe. Il est un bourgeois, mais qui n’assume pas sa position de classe. Il croit encore à la possibilité de changer la société, avec plus d’égalité et de fraternité. Il vote certainement à gauche, se reconnaît dans la majorité des idées de Québec solidaire. Il envoie toutefois ses enfants dans des écoles privées (on ne court pas le risque, en attendant leur abolition) et s’installe, avec sa famille, dans des quartiers ouvriers et populaires, entraînant une hausse du prix des loyers et faisant fuir les plus démunis. Le bobo vit dans les villes, dans l’urbanité la plus intense, avec tous les à-côtés qu’il chérit : bars, librairies, sorties culturelles, transport en commun. Mais il entend tout de même l’appel de la nature et de la campagne. Il a son jardin si l’espace le permet, il verdit la ville et possède une résidence pour le week-end, dans les Laurentides, loin des bruits et du CO2. Il s’y rend en voiture, objet pourtant honni quand il s’agit des banlieusards qui veulent entrer à Montréal. En 2000, dans le journal français Libération, on disait des bobos qu’ils « cultivent une passion pour les aliments bio et les gadgets technos; ils engrangent les stock-options à la bourse, mais soutiennent l’écologiste José Bové. » Le bobo a du bon : café équitable, agriculture biologique, traçabilité des aliments, recyclage, solutions de remplacement à la voiture, bâtiment écologique, yoga. Des mauvaises langues répondront qu’on peut y voir la fantastique capacité du capitalisme à intégrer un groupe social qui prétendait le combattre. Mais il a quand même défini le concept du « consommer moins, mais mieux ». C’est plus intelligent que de se foutre complètement de l’impact de nos choix.
S’il y a quelque chose à retenir de ces soirées, c’est certainement la capacité des artistes à se dépasser et à utiliser leur talent pour se faire connaître. La prochaine soirée Amalgame aura lieu le 12 mars prochain et les créations présentées traiteront du thème de « l’oubli ». Les gens qui souhaitent participer à la soirée peuvent s’inscrire sur la page Facebook de l’événement. Nous souhaitons une belle continuité à ce projet unique qui fait briller les talents d’ici. Bonne soirée!
FAC E B OOK.COM/I ND I C E B OH E MI E N
Balthazar Café 851, 3e Avenue VAL-D’OR Sur présentation du coupon, achetez un café filtre et obtenez en un gratuitement.
spéc ialité CAP s UCC INO ESP S, RES SOS L AT TÉS ET
Tout le mois de février, au centre-ville seulement Mocaccino
L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 5
SOCIÉTÉ
L I T T É R AT U R E
MAILLAGE FRANCE-QUÉBEC À LATULIPE-ET-GABOURY Tout a commencé en 2016 avec Michel Duval, ancien maire de Latulipe-et-Gaboury, une petite municipalité de l’est du Témiscamingue. Lui et Jean-Christophe Élineau, un membre du village de Brocas (une commune du sud-ouest de la France située dans le département des Landes) avec qui il était en contact depuis 2007, ont eu eu l’idée de jumeler les deux villages. Pourquoi? Eh bien… pourquoi pas! Il semblait y avoir plusieurs ressemblances entre ces deux communautés de quelques centaines d’habitants. Plusieurs mois plus tard, quelques membres du conseil municipal de Brocas sont venus en éclaireurs lors des Journées de la culture de 2016. Le jumelage était concrètement entamé! Du 5 au 19 juillet 2017, 5 couples d’âges diversifiés de Latulipe-et-Gaboury ont eu le bonheur de visiter le village français et ses environs dans le cadre des fêtes de Brocas. Pour certains, c’était un baptême de l’air. La journée de leur arrivée en sol français, les voyageurs sont allés grimper la plus haute dune d’Europe, La Grande Dune du Pilat. C’était, disons-le, tout un défi pour les plus âgés! Un des participants, M. Bournival, se souvient de s’être dit : « C’est probablement la première et la dernière fois que j’ai cette chance… GO. »
COURTOISIE
MARIANNE MORENCY-LANDRY
FRID ET LE MYSTÈRE DU LAC CAMERON : QUAND RÉALITÉ ET FICTION S’ENTREMÊLENT DOMINIQUE ROY
Ce tout premier roman de Darquise Robert saura plaire aux amateurs de plein air et de sciences naturelles. Il nous fait découvrir la beauté du lac Cameron dans ses moindres recoins tout en nous plongeant directement dans l’univers de la biologie marine de cette étendue d’eau située à Saint-Eugène-de-Guigues au Témiscamingue.
COURTOISIE
Inspiré par des faits réels liés à l’enfance de Darquise Robert, ce roman rend hommage non seulement à la grandeur d’âme du lac Cameron, mais aussi à celle de Wilfrid Lavallée (Frid), un homme qui fait partie intégrante de l’histoire de Saint-Eugène-de-Guigues. Les événements racontés, tantôt réels, tantôt fictifs, se sont déroulés entre 1974 et 2003.
L’ACCUEIL DES LATULIPIENS
Lors de l’ouverture du nouveau centre culturel de Latulipe-et-Gaboury en février 2018, un comité de jumelage et des familles d’accueil ont été créés. Grâce à la participation de plusieurs citoyens dévoués, la municipalité était fin prête à recevoir deux groupes de cousins français du 30 juillet au 8 août et du 15 au 26 août. Les gens ont vécu de beaux moments durant cette période. Les deux groupes étaient hétéroclites, ce qui favorisait la richesse des échanges entre les participants. Des liens se sont tissés entre les jeunes et les moins jeunes qui ont pratiqué ensemble des activités diversifiées : des pêches fructueuses, du plein air avec quelques moustiques voraces, du bateau, du kayak, de la baignade, un apéro au pont couvert Landry, une promenade à la Pointe-aux-Roches, des chants et de la guitare autour du feu aux chalets du lac des Bois, des brunchs, une visite de l’Est témiscamien, la Foire gourmande, des soupers qui finissaient très tard au grand dam de ceux qui avaient le malheur de travailler le lendemain… Charmé par le paradis témiscamien, le premier groupe a même décidé de rester plus longtemps. REDÉCOUVRIR SON CHEZ-SOI
Il n’y a rien de tel pour redécouvrir son chez-soi que de visiter le Témiscamingue à travers les yeux émerveillés d’amis venus de loin. En leur compagnie, tous ne pouvaient que contempler l’immensité et la beauté de nos territoires sauvages. Cadeaux, trinquées, accolades, rires, larmes et émotions étaient au rendez-vous jusqu’au départ. Aux yeux de tous, c’était une expérience merveilleuse permettant de découvrir les différences, mais aussi les ressemblances entre les Québécois et les Français. Pour plusieurs, c’était une fierté renouvelée d’être Latulipien. Une occasion de mieux connaître les gens du village. De partager de nombreux repas avec des gens qui sont devenus comme une famille élargie. Ce projet a permis aux participants d’approfondir leur sentiment d’appartenance au village de Latulipe-et-Gaboury et à ses citoyens, et de faire germer de nouvelles idées qui fleuriront dans les années à venir. 6 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
Dans les faits, Wilfrid Lavallée a réellement marqué la jeunesse de Darquise Robert. « Au début de cette aventure, je n’avais pas en tête d’écrire un roman. J’avais envie de coucher sur papier quelques anecdotes au sujet de Wilfrid et d’écrire quelque chose qui ressemblait plus à une biographie qu’à un roman, sans toutefois publier quoi que ce soit. Au fil des années, j’ai ramassé des faits, des tranches de vie, toutes sortes d’informations à son sujet et je me suis rendu compte que les gens avaient toutes sortes de perceptions différentes à son sujet. C’était fascinant! Frid était tout un personnage! Tout le monde s’accordait là-dessus. De fil en aiguille, mes proches m’ont encouragée à écrire et à publier. Je considère ce livre comme un hommage à un ami d’enfance », raconte-t-elle. La recherche d’informations valables a été un défi pour l’auteure. Décédé en 1995 sans descendants directs, le grand solitaire a laissé peu de traces. « Son neveu et filleul m’a été d’un grand secours », poursuit-elle. Pour son premier écrit, Darquise Robert a choisi l’autoédition. Si elle n’écarte pas la possibilité d’utiliser le processus d’édition conventionnel pour ses projets d’écriture, elle voulait faire de cette première expérience un produit 100 % régional : « Je tenais à avoir le pouvoir de décision pour toutes les étapes, de la conception au choix des collaborateurs, jusqu’à la page couverture et à la distribution dont je m’occupe en entier. » Chose certaine, cette passionnée d’écriture s’est donnée corps et âme à la réalisation de ce projet qui mijotait dans son esprit depuis longtemps. Elle a réussi avec brio à publier un roman où la réalité et la fiction se confondent de manière à entretenir un profond mystère. La relation intergénérationnelle décrite est touchante et démontre jusqu’à quel point les aînés sont une source d’apprentissage et d’expérience sans égale pour la jeune génération. En somme, la réussite de ce projet d’écriture est due à ce personnage unique et attachant qui nous plonge dans une intrigue dont on ne peut se détacher. Frid et le mystère du lac Cameron est disponible dans plusieurs points de vente en Abitibi-Témiscamingue et peut être commandé via la page Facebook de Darquise Robert.
ARTS VISUELS
NOTRE PATRIMOINE, UNE BOÎTE À LA FOIS MAUDE LABRECQUE-DENIS
PHOTOS : MAUDE LABRECQUE DENIS
On entre dans la salle noire du MA musée d’art, et une immense butte formée de boîtes d’archives empilées les unes sur les autres à la manière d’un temple-montagne se dresse devant nous. De petits espaces entre les boîtes laissent entrevoir un intérieur doré et lumineux, inaccessible. Les boîtes ne peuvent pas être ouvertes non plus; la seule façon d’en apprécier le contenu est d’utiliser un appareil mobile pour lire les codes QR qui figurent sur chacune d’entre elles.
Réalisée par l’artiste en arts visuels Joanne Poitras, l’œuvre La Voûte est issue d’une résidence-création qui avait pour objectif la mise en valeur des collections privées de 4 organismes phares du patrimoine témiscabitibien : le MA musée d’art (près de 1000 œuvres), la Corporation Archéo-08 (plus d’un million d’artéfacts), la Corporation de La maison Dumulon (plus de 3000 objets) et la BAnQ Rouyn-Noranda (près de 1200 mètres linéaires d’archives manuscrites et des centaines de milliers de documents iconographiques, cartographiques, vidéo et sonores). Ce projet représente la première étape d’un plus grand chantier pour les quatre organisations, qui désirent, à moyen terme, se doter d’une réserve commune avec aire publique pour entreposer leurs collections à la vue du grand public. ACCESSIBILITÉ/INACCESSIBILITÉ
Pour la réalisation de cette œuvre, Joanne Poitras avait carte blanche. En commençant à travailler sur le projet, elle a tout de suite été frappée par la richesse des collections,
mais aussi par la quantité d’éléments qu’elles comportent, ce qui représentait le principal obstacle à leur appréciation. L’artiste a donc choisi de placer le concept d’accessibilité/inaccessibilité au centre de sa démarche, donnant vie à une œuvre qui s’aborde rapidement dans sa globalité, mais dont l’appréciation détaillée exige curiosité, travail et temps. Uniques et répétitifs à la fois, les codes QR deviennent les clés d’un univers qui nous définit, si vaste et si riche que sa conservation nécessite une organisation complexe. Suivant cette idée de richesse cachée, le cœur de La Voûte est plaqué de véritables feuilles d’or, référence directe au métal précieux difficile à extraire, bien que présent en grande quantité sur notre territoire (retour ici de l’idée d’accessibilité/inaccessibilité). Inspirée d’une architecture datant d’avant Jésus-Christ, symbole de l’héritage et du temps, la forme de la butte rappelle aussi celle du Mont-Chaudron, emblème naturel et immuable de notre paysage local. La stabilité de la structure entre en contradiction avec la fragilité des matériaux (le carton), donnant l’impression que l’imposante structure pourrait s’écrouler à tout moment si on n’y fait pas attention. Ainsi, La Voûte donne au visiteur un accès privilégié, quoiqu’intermédiaire, à notre patrimoine culturel régional. Mais surtout, l’œuvre traite des enjeux liés à la conservation et à l’accessibilité de ce patrimoine communautaire, et par extension, à ceux de la construction de notre identité collective. La Voûte peut être appréciée jusqu’au 24 mars dans la salle noire du MA musée d’art, en parallèle de l’exposition bilan Plein feu sur la collection – 15 ans de collectionnement présentant les 1000 œuvres qui composent la collection privée du musée.
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L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 7
ARTS VISUELS
ROCK LAMOTHE – ART CONTEMPORAIN : LE RÊVE SE POURSUIT CHANTALE GIRARD
La galerie ROCK LAMOTHE – ART CONTEMPORAIN fêtera en mars prochain son deuxième anniversaire. C’est une date importante puisqu’il s’agit du moment où la galerie obtiendra ses lettres de noblesse auprès des différentes instances, en particulier les subventionnaires et les regroupements nationaux. En ce sens, la galerie a acquis une maturité qui laisse espérer le meilleur pour l’avenir. Rock Lamothe en est d’ailleurs assez fier; le parcours a été difficile, mais le bilan qu’il en dresse est plutôt positif. « Très franchement, je me cherchais une job pour ma retraite », s’exclame-t-il avec amusement. Il ne se voyait pas sans projet au moment de quitter l’UQAT, où il a enseigné les arts plastiques pendant de nombreuses années. Ouvrir sa propre galerie était pour lui une évidence : ce projet lui permettait de mettre à profit sa grande connaissance du milieu artistique régional.
PHOTOS : DONALD TREPANIER
METTRE EN VALEUR LES ARTISTES D’ICI
Ouvrir une galerie d’art contemporain en Abitibi-Témiscamingue était un pari risqué, mais pour le propriétaire, c’était un choix qui s’imposait. Ne cherchant pas
nécessairement à rembourser les coûts d’installation par ses activités, son objectif se limite à payer les frais de fonctionnement. Sur ce plan, les choses vont bien puisque depuis l’été dernier, les gens viennent davantage sur place, achètent, demandent conseil. C’est que Rock Lamothe n’est pas qu’un simple galeriste vendant des œuvres en consigne; il choisit soigneusement les artistes, investit dans la mise en exposition et soutient les acheteurs pour que leur nouvelle acquisition soit bien mise en valeur dans leur nouveau lieu d’accueil. Conscient qu’il n’est pas toujours facile de donner un espace avantageux à une œuvre dans une maison, Rock Lamothe met les efforts nécessaires afin que les artistes de la région soient le mieux représentés possible, et ce, même après la vente. La galerie ROCK LAMOTHE – ART CONTEMPORAIN ne se limite pas à l’espace visible de la rue où ont lieu les expositions vedettes : elle dispose d’un espace qui a environ la même envergure à l’arrière. Rock Lamothe a d’ailleurs à cœur de varier la présentation. Non seulement l’exposition principale change tous les mois, mais la section arrière de la galerie est aussi en constant changement; les œuvres trouvent de nouveaux emplacements et sont remplacées par d’autres du même artiste. Depuis l’ouverture, de nombreux artistes ont été exposés dans la galerie : Donald Trépanier, Virginia Pesemapeo Bordeleau, Brigitte Toutant, Véronique Doucet, Martine Savard, Ariane Ouellet, Lana Grenben, Luc Boyer et Karine Berthiaume en sont quelques exemples. Du 1er au 24 février, ce sera au tour de l’artiste multidisciplinaire Andréane Boulanger de présenter ses œuvres traitant de « la problématique dichotomique entre l’intention d’un message et sa compréhension réelle ».
Vos soirées à TVC9 LUNDI
MARDI
MERCREDI
JEUDI
VENDREDI
Défrichons les livres Le club des Ingénieux Ben à la pêche Apprendre et transmettre le savoir en A-T
Info-Témis Info 9 Espace Tonus Prêt mon Arnaud?
Festival du cinéma en A-T Rien à mon épreuve Les Coulisses du tourisme On s’en parle Conseil municipal de Rouyn-Noranda
Le club des Ingénieux Vert et Or en action Un Huskies de bon show! Conseil municipal de Val-D’Or
Famille simplifiée Talents d’chez Nous Café culturel Prospect’heure 50 ans d’union et de fiers bâtisseurs
Et plusieurs autres émissions à découvrir!
Pour tout savoir: tvc9.cablevision.qc.ca
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8 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
ARTS VISUELS
RÉGION INTELLIGENTE CHRONIQUE
LE SOUFFLE DIVIN D’ITO LAÏLA LE FRANÇOIS GASTON A. LACROIX
Comme un dieu omniprésent, le souffle anime l’artiste en arts visuels Ito Laïla Le François. « Pour moi, livre-t-elle, le souffle représente le rythme et le cycle infini de la vie et de la mort. Il s’en dégage une énergie motrice, une certaine synergie. »
L’ŒUVRE RACINES DÉFOLIANTES DÉMONTRE QUE LES PRODUITS CHIMIQUES INGÉRÉS PAR LA TERRE SE LOGENT DANS NOS CORPS ET SE TRANSMETTENT DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATION.
Résidant et œuvrant à Saint-Narcisse de Rimouski où se trouve son atelier en pleine nature, Ito Laïla Le François est représentée par la galerie d’art torontoise Walnut Contemporary. Formée en métiers d’art (sculpture et verre) avec un enrichissement en Studio Arts à Concordia, elle est une artiste prometteuse. « Avec ses nombreux prix depuis 2011, dont celui de la Banque Royale du Canada pour un artiste émergent en verre en 2015, Ito Laïla, dont les œuvres à la fois splendides et symboliques des drames que l’on vit, va aller très loin dans sa carrière », prédit l’artiste Virginia Pesemapeo Bordeleau, qui a travaillé avec elle.
NOTRE VRAIE NATURE
Mue par l’idée que nous ne faisons qu’un avec la nature, l’artiste explore les liens entre les corps et les lieux qu’ils habitent. Se servant tant de matériaux naturels (bois, fourrure) que de verre soufflé, elle aborde les concepts de la féminité, de la violence et du corps. L’intuition aiguille sa création, donnant naissance à des œuvres qui semblent tout droit sorties d’un songe mystérieux.
ÉLABORÉE EN NORVÈGE, LA PIÈCE CAN’T STOP THINKING ABOUT LOVE AND MY BODY REMET EN QUESTION LE CYCLE NÉFASTE DE LA CONSOMMATION QUI MET EN PÉRIL LES OCÉANS DU GLOBE.
Son approche multidisciplinaire et anatomique met face à face la laideur et la beauté du monde. Juxtaposant l’anatomie humaine ou animale aux paysages de l’industrie primaire, Ito Laïla Le François exprime le lien indéfectible entre l’homme et l’espace qu’il habite : mutiler l’environnement ou son propre corps revient alors au même. Pour l’artiste, nous traitons collectivement le territoire comme nous traitons notre corps : de façon abusive et autodestructrice. En ce sens, les dommages causés par l’exploitation des ressources premières sont représentés par des créatures-paysages qui dégagent à la fois splendeur et souffrance.
L’INTELLIGENCE CONNECTIVE MICHEL DESFOSSÉS
Dans ma dernière chronique de 2018, j’ai visité avec vous la ville intelligente. J’aurai dû commencer par le début. À quoi peut bien servir une ville intelligente certifiée si on n’est pas en mesure d’expliquer la nature des changements qu’on cherche à générer, des valeurs qu’on désire y investir? Je vais donc aller plus loin et tenter d’explorer avec vous les tenants et aboutissants du phénomène de l’intelligence collective à l’heure du numérique dans une perspective d’application régionale, il va sans dire. Recommençons par le début : l’IA, ou « intelligence artificielle ». Rarement a-t-on vu un mot autant fasciner et faire peur à la fois. Nick Bostrom, dans son ouvrage Superintelligence, écrit ceci : « une fois devenus des oracles omniscients, les algorithmes de Google, Facebook et autres pourraient bien se transformer en acteurs et, en définitive, en souverains. » Constat affolant. Qu’avons-nous comme ultime recours pour empêcher une prise de contrôle aussi hostile de nos consciences? Que pouvons-nous y opposer? Une des réponses aurait pu être : notre intelligence collective. Mais ça, c’était avant. Avant, celle-ci reposait sur le transfert de la vérité acquise en milliers de petits savoirs auprès des générations précédentes. À la fin du siècle dernier, nos collectivités avaient déjà perdu beaucoup de leur cohésion, nous forçant à nous en remettre aux vérités multiples et personnelles avec lesquelles le consumérisme néolibéral nous bassine sans arrêt. Nous sommes devenus de moins en moins compétents collectivement, et paradoxalement, nous n’avons jamais été aussi préoccupés par le regard des autres sur nous. Mais quand même, reconnaissons-le : nous, les sapiens, sommes des animaux grégaires qui, avec un gilet jaune par personne, réapprennent vite. Tout n’est donc pas perdu. Je pense qu’un habile dosage entre le développement numérique, le recours à notre savoir collectif et notre intelligence territoriale comme valeurs cardinales représente une formule d’avenir. On appelle ça l’intelligence connective; un mélange efficace entre « collectif » et « connecté ». Dans les prochaines chroniques, nous parlerons d’un des principaux intrants de l’intelligence connective, qui est sans aucun doute la somme de nos connaissances et de nos ressources. Dresser l’inventaire de celles-ci, et les ouvrir. Les codes sources libres (open source), autrement dit. Nous aborderons aussi un élément complexe à mettre en œuvre et pourtant essentiel : arriver à construire et à préserver un espace privé, tout en étant dans la sphère publique. Les gens ne sont pas des données mises en bits et vendues en paquets. L’individu est étymologiquement indivisible (à moins de l’écarteler, ce qui est un phénomène physique… mais ne nous attardons pas). L’Individu n’est pas le « e-dividu ». Puis, nous parlerons de l’apprentissage en ligne (e-learning), l’apprentissage à l’heure du numérique libéré. En avant-dernier chapitre, nous aborderons la réalisation en solo ou en collaboration (expérimenter, prototyper, développer). Enfin, feux d’artifice, effets spéciaux et apothéose : nous reviendrons en détail sur les structures requises pour accomplir la grande métamorphose de la culture de l’intelligence connective. Après, je prendrai ma retraite… pour vrai.
AVEC SA TÊTE DE BŒUF ET SES BRINS DE BLÉS BALAYÉS PAR UN DOUX VENT, L’ŒUVRE LA MORT AUX CHAMPS MONTRE UNE NATURE EN APPARENCES BUCOLIQUE ET POURTANT ASSIÉGÉE PAR LES INSECTICIDES ET LES PESTICIDES. PHOTOS : GASTON A. LACROIX
L’exposition Toi et ta splendide laideur d’Ito Laïla Le François sera présentée du 25 janvier au 24 mars à la Galerie du Rift de Ville-Marie.
Faites votre demande d’admission dès maintenant! L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 9
ARTS VISUELS
P R E M I È R E S N AT I O N S CHRONIQUE
REGARD ANIMAL :
LES ARTS, LA CULTURE ET
DES ŒUVRES D’UN
LE CHANGEMENT DANS NOS
RÉALISME CAPTIVANT
COMMUNAUTÉS
Dès qu’un moment libre se présente, Suzanne Grenier court à la rencontre de ses compagnons à poils et à plumes. Au fil d’une valorisante carrière en zoothérapie, les animaux ont longtemps été ses outils, voire ses collègues de travail. Maintenant artiste en arts visuels, elle côtoie encore petites et plus grandes bêtes dans son atelier où elle les apprivoise par ses milliers de coups de pinceau affectueux. DE LA PHOTOGRAPHIE À LA PEINTURE
SOPHIE RICHARD-FERDERBER
La peintre autodidacte de Val-d’Or ne manque pas de sujets. Son inspiration provient habituellement d’une photographie. Elle voue d’ailleurs une grande admiration et un profond respect au travail des photographes : « Je m’assure toujours d’obtenir les droits sur une image avant de la reproduire en peinture. J’ai par le fait même créé des liens avec plusieurs photographes, tant amateurs que professionnels, dans la région et partout dans le monde. Il existe un impressionnant réseau de talentueux photographes fauniques en Abitibi-Témiscamingue. J’ai d’ailleurs très hâte d’entamer ma prochaine toile à partir de l’œuvre d’un photographe d’Amos, ma ville natale! » raconte-t-elle.
Invitée à dresser un parallèle entre sa pratique en tant que zoothérapeute et son approche artistique, Mme Grenier estime qu’il s’agit dans les deux cas de faire appel à l’âme pour créer une connexion entre deux êtres : « L’animal m’accompagne dans la création, explique-t-elle. C’est par son âme qu’il m’interpelle et ça passe habituellement par le regard; les yeux parlent. » Le 15 décembre dernier, Suzanne Grenier célébrait le vernissage d’une toute première exposition intitulée Regard animal, qui sera présentée jusqu’au 11 mars dans la salle du conseil des maires de la MRC de La Vallée-de-l’Or. Il est possible d’en apprendre davantage sur sa démarche artistique via sa page Facebook où de courtes séquences vidéo dévoilent les étapes de son travail et démontrent son grand souci du détail. 10 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
KIM CHEVRIER, COORDONNATRICE DE LA PLANIFICATION GLOBALE À LA COMMUNAUTÉ DE KEBAOWEK FIRST NATION, TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR MAUDE LABRECQUE-DENIS
Afin d’aller à la rencontre des communautés autochtones de l’Abitibi-Témiscamingue, nous avons demandé à plusieurs d’entre elles de nous présenter, sous forme de témoignages collectifs, ce qui se passe sur leur territoire. Voici le premier texte de cette série. Le monde change et, dans la communauté de Kebaowek First Nation, nous nous assurons d’être bien préparés. Nous bâtissons collectivement notre chemin en mettant les efforts nécessaires à la réalisation d’un plan de développement communautaire, pour aujourd’hui et pour les années à venir. Ce chemin ne reflétera pas seulement les aspects intégraux de toute société; il embrassera aussi l’importance des arts pour revitaliser notre culture, nos traditions et notre langue. Nous croyons fermement que la culture, les traditions et la langue sont au cœur de ce que nous sommes. Notre art inspire, remet en question, stimule la curiosité et bâtit la conscience. Ce que nous construisons, nous le faisons non seulement pour les générations à venir, mais aussi pour honorer et respecter notre identité d’Anicinabek aujourd’hui. Nous sommes fiers de partager les réussites de notre communauté avec notre famille, nos amis et nos voisins. Nous sommes issus d’une longue lignée de raconteurs et, par la production de nos six Algonquin Storybooks [livres d’histoires algonquins], c’est un premier pas vers l’accès à notre langue que nous franchissons collectivement. C’est un moment charnière pour nos communautés, une pièce fondamentale de notre culture, de nos traditions et de notre langue qui se matérialise.
DONNA PARISEAU
SOPHIE RICHARD-FERDERBER
Le 23 octobre dernier, nous avons célébré, dans la communauté de Kebaowek First Nation, le succès de nos six Algonquin Storybooks. Ces ouvrages sont le fruit d’un réel effort collectif. Le projet a commencé avec une initiative des membres du Anicinabe Mikana Group (un regroupement de survivants des pensionnats autochtones et de leurs descendants) visant à revitaliser notre culture, notre langue et nos traditions. L’inspiration et les idées pour les histoires sont venues de nos enfants. Nos professeurs, nos raconteurs et nos traducteurs se sont assuré que la langue était fidèlement représentée, et nos jeunes ont créé des enregistrements audio pour qu’il soit possible d’écouter les histoires en plus de les lire. Deux artistes originaires de la communauté ont créé des images qui donnent vie aux récits. Chaque livre fait rayonner l’essence de notre culture algonquine, nos traditions et notre lange, et ce, à travers six thèmes différents : l’automne, l’hiver, le printemps, l’été, la famille et la culture. Tous les livres sont écrits en langue algonquine et comportent des traductions en anglais et en français. C’est une grande réussite qui encourage les membres de notre communauté à poursuivre dans la réalisation d’un élément central de notre plan à long terme : revitaliser notre culture, nos traditions et notre langue. La phase 2 du projet qui est en cours consiste à créer d’autres livres d’histoires qui seront terminés en 2019. Nous allons encore une fois travailler collectivement puisque c’est ainsi que nous arrivons à générer un sincère sentiment de fierté et d’accomplissement.
Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org
COUPS DE CŒUR 2018 Personnalité coup de coeur
VIRGINIA PESEMAPEO BORDELEAU, LA VOIX DES OUBLIÉES MICHÈLE PAQUETTE
En effet, l’année 2018 a été riche en activités pour Virginia Pesemapeo Bordeleau avec la parution de deux ouvrages (le livre de contes Celle-Qui-Va aux Éditions Hannenorak et Poésie en marche pour Sindy aux Éditions du Quartz), la présentation de deux expositions (Ourse cosmique à l’Écart et Aki Odehi, cicatrices de la Terre-Mère au Centre d’exposition de Val-d’Or), des conférences à Kingston et à Toronto, la participation à plusieurs salons du livre et le projet Les brodeuses (réparation symbolique des blessures subies par les femmes autochtones de Val-d’Or). Elle a également présenté un poème à la clôture de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec (Commission Viens). UNE VOIX POUR LES FEMMES AUTOCHTONES DISPARUES ET ASSASSINÉES
Comme en témoignent plusieurs de ses œuvres littéraires et artistiques, Virginia Pesemapeo Bordeleau est profondément impliquée dans la cause des femmes autochtones disparues et assassinées. Sindy Ruperhouse, à qui elle a dédié plusieurs de ses projets, est une femme de Pikogan disparue il y a presque cinq ans. « Sa tante Alice Jérôme est une amie, mes parents avaient des relations très proches avec les Abitibiwinnis. Je ne voulais pas que la disparition de Sindy soit tablettée, passée sous silence comme c’est souvent le cas quand il s’agit de femmes autochtones », explique l’artiste qui a remis toute sa part de redevances sur le recueil Poésie en marche pour Sindy aux parents de la jeune femme afin qu’ils puissent poursuivre leurs recherches.
VIRGINIA PESEMAPEO BORDELEAU PAR CHRISTIAN LEDUC
Virginia Pesemapeo Bordeleau est une artiste-peintre et une auteure crie bien connue dans la région qui « jouit d’une réputation enviable sur le plan international en arts plastiques et qui est en voie de devenir une référence incontournable en littérature autochtone », selon les Éditions du Quartz qui ont publié deux de ses recueils de poésie.
L’avenir s’annonce tout aussi rempli pour Virginia Pesemapeo Bordeleau. Elle prépare une rétrospective de ses quarante années en tant qu’artiste en arts visuels pour l’été 2020 au MA Musée d’art de Rouyn-Noranda. Elle travaille également sur une pièce en duo avec l’artiste mexicaine d’origine nahuatl Guillermina Ortega sur les femmes autochtones de leurs communautés respectives qui ont disparu ou ont été assassinées. Chapeau à cette artiste qui fait résonner la parole des disparues ici comme ailleurs dans le monde.
UN CRI DU CŒUR TOUT EN POÉSIE : LECTURE DU RECUEIL POÉSIE EN MARCHE POUR SINDY DOMINIQUE ROY
Fragilité, tristesse, souffrance, colère, compassion, indignation, mépris et haine ne sont que quelques-unes des émotions couchées sur ce papier des Éditions du Quartz. L’écriture est stylisée, les comparaisons sont révélatrices. Et les éléments de la nature, faisant partie intégrante des traditions spirituelles des autochtones, sont utilisés avec tact et intelligence pour décrire et expliquer une douleur et une attente qui sont en fait indescriptibles et inexplicables. Pourquoi? Comment? C’est ce qu’on peut lire entre les lignes. Et les réponses ne viennent pas. Pour pallier ce néant, Virginia Pesemapeo Bordeleau choisit la poésie. Elle écrit : « La poésie c’est de mots pour consoler Du vent pour porter nos discours Un bruit pour couvrir le vide Nous le savons »
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C’est à travers un questionnement qui cache sûrement certaines hypothèses qu’on vit le vide laissé par une personne disparue, qu’on la sent plus présente que jamais même si on ne la voit pas, qu’on cherche celle qui est introuvable, qu’on imagine l’inimaginable douleur des parents qui attendent, impuissants, la découverte d’ossements.
24 janvier au 24 mars 2019
B
Dans ce long poème de l’auteure Virginia Pesemapeo Bordeleau, Sindy Ruperhouse, une femme de la Première Nation Abitibiwinni de Pikogan disparue depuis avril 2014, devient le visage emblématique de toutes ces femmes autochtones disparues et assassinées au Canada, mais aussi celui de toutes les femmes tout court.
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L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 11
COUPS DE CŒUR 2018
ART PUBLIC, MISSION URBAINE
LES COUPS DE CŒUR MUSICAUX DU FME EN 2018
MARIE-ÈVE THIBEAULT-GOURDE
MYRIAM CHARCONNET, FESTIVAL DE MUSIQUE ÉMERGENTE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
ŒUVRES COLLECTIVES À LA CORNE ET PREISSAC
COURTOISIE
Les municipalités de La Corne et de Preissac se sont regroupées avec l’entreprise Dose Culture de St-Hubert pour un projet collaboratif. À la suite de formations sur l’art du graffiti, des murales ont été créées avec la participation des citoyens, donnant lieu à une expérience de médiation culturelle intergénérationnelle qui a provoqué un engouement et une implication au-delà des attentes. L’artiste muraliste Korb a produit des murales pour chacune des municipalités en plus de celles créées avec les participants. La Corne a également mis en place trois murs légaux (des murs dûment identifiés sur lesquels la réalisation de graffitis est autorisée d’office) pour que les citoyens puissent continuer à créer et à appliquer ce qu’ils ont appris lors des formations. L’entreprise Dose Culture a été agréablement surprise de son périple à La Corne et Preissac, comme en témoigne son site Web : « En Abitibi, nous avons appris que rien n’est impossible! » peut-on y lire.
LA LÉGENDE PREND VIE À SAINTE-GERMAINE-BOULÉ
Les Bretelles géantes de Sainte-Germaine-Boulé se sont inspirées d’une légende locale écrite par Mario Tremblay, auteur de contes et légendes. Le comité de développement, Mario Tremblay, la compagnie LJL Mécanique Électrique (Gino Trudel) ainsi que deux bénévoles, Gilberte Pigeon et Christiane Audet, ont permis à ce projet de voir le jour. Encore une fois, une œuvre visant l’embellissement de la région et l’enrichissement de notre culture a pu être réalisée grâce à la participation des membres de la communauté. C’est dans ces situations que nous réalisons qu’ensemble, il est possible d’accomplir des choses extraordinaires! MURALE COLOSSALE À ROUYN-NORANDA
Qui n’a pas eu vent de ce fabuleux projet? Sous la direction d’Ariane Ouellet, les artistes Annie Boulanger, Annie Hamel, Johannie Séguin, Brigitte Toutant et Valéry Hamelin ont fait naître Des territoires coulés dans nos veines, une œuvre monumentale de 160 mètres de long sur le boulevard Rideau réalisée en hommage à Richard Desjardins. Le talent de chaque artiste a été mis à contribution : confection de personnages, de décors, représentations animalières… Un travail de longue haleine qui a nécessité de nombreuses semaines de planification et de réalisation. Dans chaque détail, on retrouve des liens avec les chansons de Richard Desjardins, mais aussi avec les valeurs qui lui tiennent à cœur. Une œuvre à admirer pour le plaisir des yeux et pour la richesse des messages qu’elle véhicule. De nombreuses autres créations ont vu le jour sur le territoire témiscabitibien en moins de trois ans. L’œuvre Sublimation boréale de Brigitte Toutant à l’école secondaire Le Transit à Val-d’Or, les circuits des fontaines artistiques d’Amos-Harricana, la sculpture Force et courage spécialement créée par Jacques Baril pour le centenaire de La Sarre, le sentier musical FA-MI-LA de Latulipe-et-Gaboury et l’œuvre architecturale du circuit d’interprétation des conduites forcées de Témiscaming en sont quelques exemples. Impossible de toutes les nommer, ce qui témoigne bien de la soif de créativité et de culture des gens de notre région! Alors, continuons dans cette voie et encourageons l’art public d’ici. 12 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
Parce que c’est une organisation d’ici qui s’est taillé une place de choix dans l’industrie la musique actuelle (tant au Québec qu’à l’international), nous avons demandé à l’équipe du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME) de nous dresser la liste de ses coups de cœur musicaux de 2018. Bonne lecture, et bonne écoute! On a encore des étoiles plein les yeux quand on repense à la dernière édition du FME. Une édition qui a été à l’image de la scène musicale de 2018 : sensationnelle! Nous vous présentons nos coups de cœur musicaux de 2018, et vous allez voir qu’ils ne sont pas moins éclectiques.
ZACH ZOYA PAR CHRISTIAN LEDUC
Depuis quelques années, l’Abitibi-Témiscamingue a le vent dans les voiles dans le domaine de l’art urbain. Villes, organismes, artistes, artisans et citoyens s’impliquent dans la valorisation du territoire par la créativité et par les arts. Nous vous présentons ici trois projets « coup de cœur » qui ont vu le jour en 2018.
NOTRE NO 1, OU CELUI QUI N’A PLUS BESOIN DE PRÉSENTATION
On a bien sûr aimé la sensation Hubert Lenoir, Loud et son « année record » et les notes envoûtantes de la compositrice en pleine ascension Alexandra Stréliski, mais on a aussi (et surtout) tripé sur un petit gars qui a grandi ici, à Noranda. Le suspense n’est pas énorme, on vous parle évidemment de Zach Zoya! Et nous ne sommes pas les seuls à avoir été charmés par de jeune artiste de 19 ans : le public, la critique et l’industrie sont aussi tombés sous son charme. Au FME, on est plutôt certains que, le 1er septembre dernier sur la 7e Rue, on a assisté au début de quelque chose de pas mal big… QUELQUES TALENTS ÉMERGENTS EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Toujours en hip-hop (on aime le genre!), le duo Tito & BanJ a gagné sa place parmi nos belles découvertes de l’année. Vus à la vitrine de la relève du dernier FRIMAT, les gars originaires d’Abitibi-Ouest ont remporté, en plus de la bourse FME, le Prix coup de cœur du jury. Ils seront au Petit Théâtre du Vieux-Noranda le 23 février prochain, une belle découverte en perspective! Dans un tout autre style, on a beaucoup aimé Larche qui a fait une prestation remarquée lors d’un de nos 5@7 Québecor. L’artiste originaire de Val-d’Or a été prolifique en 2018 avec un nouveau microalbum (EP) intitulé La tête sur ton épaule au mois de mars et le simple (single) Le matelas en décembre. L’artiste s’est également offert une petite tournée régionale à la fin de l’année, faisant entre autres la première partie de Philippe Brach. Un auteur-compositeur-interprète à suivre! Finalement, on ne peut passer sous silence Rain Normand, ce jeune artiste qui a remporté les grands honneurs à la vitrine de la relève du FRIMAT (prix de la Société Saint-Jean-Baptiste et bourse « Beau à voir ») et qui participera à la vitrine de « Ma première place des arts » à Montréal en février. ENCORE PLUS DE DÉCOUVERTES
Pour les plus curieux, nous avons déniché des talents qui ne sont pas témiscabitibiens, mais qui sont aussi à surveiller : CHANCES, Qualité Motel, Klaus, Les Louanges, ou encore Rive (un duo belge). La scène musicale ne manque pas de talents, alors saisissez l’occasion d’être curieux en 2019! Soyez à l’affût des microalbums, des premiers simples, perdez-vous sur les plateformes d’écoute en ligne et, pourquoi pas, montez votre propre liste de coups de cœur!
LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE
COUPS DE CŒUR 2018
CHRONIQUE
OLIVA CARRIER (1938-2018)
UN HOMME ENGAGÉ DANS SA COMMUNAUTÉ BENOÎT BEAUDRY-GOURD, POUR LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE ROUYN-NORANDA
NAKOPON KA MAKOJIAK, UNE ANNÉE EN MOUVEMENT CAROLINE LEMIRE, CONSULTANTE EN DÉVELOPPEMENT DE L’OFFRE PREMIÈRES NATIONS POUR TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
La Société d’histoire de Rouyn-Noranda tient à souligner la contribution exceptionnelle à la vitalité culturelle de Rouyn-Noranda de monsieur Oliva Carrier, décédé le 26 novembre 2018 à l’âge de 80 ans.
À l’image d’une sortie en canot, l’année 2018 nous a fait cheminer sur le trajet de l’affirmation et de la mise en valeur de la culture anicinabe. Le parcours a souvent été accompagné de beau soleil et d’eau calme, mais ça n’a pas sans traverser quelques rapides et portages. Nous pouvons toutefois être satisfaits de cette avancée.
COURTOISIE
Après ses études à l’Université de Montréal, Oliva Carrier a enseigné la philosophie au Collège et à l’École normale d’Amos de 1964 à 1970. De 1970 jusqu’à sa retraite en 1996, il a travaillé au bureau régional du ministère de l’Éducation comme directeur des services éducatifs, puis comme directeur régional. M. Carrier est par la suite demeuré très actif dans sa communauté. En 1997, il a ainsi fondé le fonds « Pour que chaque jeune ait une chance égale à l’école ». Jusqu’en 2003, il a été président du conseil d’administration de ce fonds qui vise à soutenir le parcours scolaire des élèves vivant des situations de pauvreté.
DE GAUCHE À DROITE : EN JUIN 2011, L’HONORABLE PIERRE DUCHESNE REMETTAIT LA MÉDAILLE D’ARGENT DU LIEUTENANT-GOUVERNEUR DU QUÉBEC À M. OLIVA CARRIER.
L’implication bénévole d’Oliva Carrier dans son milieu a été particulièrement importante dans le domaine de la culture. Membre de la Société d’histoire de Rouyn-Noranda pendant près de 20 ans, il a assumé la présidence de l’organisme de 2000 à 2007. Durant son mandat, la Société d’histoire a réalisé plusieurs projets importants, dont l’implantation du circuit d’interprétation historique du Vieux-Rouyn qui a remporté en 2001 le Prix Léonidas-Bélanger de la Fédération des Sociétés d’histoire du Québec. Il a aussi été membre du conseil d’administration de la Corporation de la Maison Dumulon de 2004 à 2015 et président du conseil d’administration d’Archéo 08 de 2005 à 2015. La Ville de Rouyn-Noranda a reconnu son dynamisme en lui confiant la présidence du comité organisateur du 75e anniversaire de fondation de la ville en 2001. Il a aussi été président du comité culturel permanent (2006 à 2015) et du comité histoire et patrimoine (2005 à 2015) de la Ville de Rouyn-Noranda.
L’engagement d’Oliva Carrier dans sa communauté a été souligné par la Fédération des sociétés d’histoire du Québec qui lui a décerné en 2009 le Prix Honorius-Provost en reconnaissance de sa contribution à la promotion de l’histoire et du patrimoine culturel. L’implication bénévole de M. Carrier a également été reconnue en 2011 par le lieutenant-gouverneur du Québec, l’honorable Pierre Duchesne, qui lui a décerné la Médaille d’argent pour les aînés.
COURTOISIE
Plusieurs étaient de l’expédition, notamment Frank Polson qui évoque avec fierté son identité anicinabe à travers ses nombreux projets artistiques. Pensons à l’exposition Les sept grands-pères qui a été présentée aux quatre coins de la région, aux murales qui ont été réalisées dans les écoles et à la série d’œuvres créées pour la Monnaie royale canadienne. Quelle grande reconnaissance!
Également à bord, les artistes de l’exposition Aki-Odehi (Virginia Pesemapeo Bordeleau, Karl Chevrier, Kevin Papatie, Jacques Baril et Véronique Doucet) ont créé des œuvres en lien avec les cicatrices de la Terre mère. Grâce à leur grande sensibilité, ils nous ont rappelé l’importance de garder en mémoire le passé pour mieux avancer ensemble sur le chemin de la réconciliation. Le Centre d’exposition de Val-d’Or a été l’instigateur et l’hôte estival de cette exposition collective. Pensons également à la mise sur pied de Minwashin, un nouvel organisme voué au développement de projets culturels et artistiques anicinabe. L’événement Miaja, rassemblement des arts et de la culture anicinabe, a été fédérateur et a su stimuler le désir d’affirmation identitaire. Mais les éléments les plus porteurs sur la scène culturelle ont sans aucun doute été toutes les activités qui se sont déroulées au quotidien dans chacune des communautés et dans chacun des centres d’amitié autochtones du territoire, puisque ce sont eux qui assurent la transmission des savoirs auprès des jeunes et témoignent de la vivacité de la culture anicinabe. Le canot est toujours en mouvement, un beau trajet se dessine pour la prochaine année. Le 1er janvier a marqué la naissance d’une année d’espoir et d’action : par une déclaration de l’UNESCO, 2019 est devenue l’année internationale des langues autochtones et sera honorée sur notre territoire. Avec elle se lève un vent d’espoir puisque la langue est le feu ardent de la culture anicinabe : vivante, sacrée et vulnérable. Tous seront invités à faire un effort et un geste afin de célébrer en grand la langue millénaire de notre territoire, l’anicinabe. Anicinabemodan! Parlons anicinabe!
L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 13
DE PANACHE ET DE LAINE
AU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS…
CHRONIQUE
LA RICHESSE DE LA CULTURE CRIE
LETTRE À MES AMOURS IMAGINAIRES GABRIEL DAVID HURTUBISE
Empreintes de pas Une marche à travers les générations
Mademoiselle,
Institut culturel Cri Aanischaaukamikw
Paula Menarick
[Patrimoine autochtone]
Donald Trépanier
Cette exposition a été réalisée grâce au soutien financier du
L’ourse cosmique Virginia Pesemapeo Bordeleau [Sculpture]
Centre d’exposition d’Amos
222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 Mardi de 9 h à 12 h et 13 h 30 à 17 h Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h
14 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
La dernière fois que je vous ai vue, c’était comme d’habitude : j’étais con, bègue et tremblant. La nausée me poussait à déglutir davantage de mots que ma raison ne pouvait en soutenir. De toute évidence, il fallait que je vous déclare ceci : « Puisqu’on se connaît un peu (sujet amené), voudriez-vous peut-être venir boire un verre en ma compagnie (sujet posé)? Au parc par exemple, dans un lieu commun, un verre d’eau s’il le faut, un jour ou l’autre, pas nécessairement demain… mais j’attendrai de vos nouvelles (sujet désespéré). Loin de moi l’idée de vous faire la cour (sujet pathétique) – quoique vous pourriez m’y prendre, sait-on jamais. Haha! Vous dites? Oui, c’est bien cela, une sorte d’invitation, merci, au revoir (fuite du sujet). » Depuis, quantités de phrases ambiguës à la rallonge vous sont tombées dessus. À chacun sa manière d’aborder la jolie fille qui lui donne des reflux gastriques. Je vous supplie de comprendre que les phéromones que vous émettez engendrent quelques fissures mentales chez moi. J’insiste : ce n’est pas vous, c’est moi. Faute de pouvoir vous parler, je me résous donc à vous écrire par l’entremise de ce journal que vous ne lirez jamais. En matière de mauvaise communication, on ne fait guère mieux. Advenant une lecture miraculeuse, je ne sais si vous aurez l’audace de me répondre. Dans cette noblesse que je vous souhaite héréditaire pour le bien de l’humanité, le silence semble faire office de religion; jamais vous ne prononcez le moindre mot pour rien. Un exploit admirable qui va à l’encontre de nos coutumes et de mon existence en tant que pie du Bas-Canada. Si je vous écris dans le but d’entretenir notre amour imaginaire, c’est aussi pour en préserver le savoir-faire. Il fut un temps où des amours impossibles se torturaient à force de correspondance, comme Marie-Victorin et la petite bonne sœur qui se décrivaient de la tête aux pieds, et pas habillés… Pour la science, on s’entend. Une époque fantastique! Certes, il y avait la grippe espagnole, mais au moins on n’attendait pas la Saint-Valentin pour se manifester. Et si ce n’était pas assez romantique, les écrivains se chargeaient d’en rajouter. Saint-Exupéry est allé jusqu’à se faire pilote de l’aéropostale en s’offrant le luxe de s’écraser dans le désert juste pour pouvoir romancer sur les lettres perdues. Un homme admirable. Un visionnaire. Ô combien délicieuse devait être l’attente de la réponse d’un être aimé! Y songez-vous aussi?
Grâce au soutien financier du
La dernière fois que je vous ai vue, vous m’accordiez la permission de vous aimer. J’avais peur de votre bouche, de vos mots, de votre peau. Il fallait que je m’enfuie pour ne pas vous gêner davantage et pour retrouver l’appétit. Vous êtes tellement douce et sublime que ça me faisait mal rien que d’être là, à vos côtés. Si vous existiez, je vous réinventerais quand même.
COUPS DE CŒUR 2018
PRIMÉS DE 2018 MAUDE LABRECQUE-DENIS
L’année 2018 a été bien remplie. L’AbitibiTémiscamingue a célébré, rayonné, s’est développée; elle a vu de beaux projets voir le jour, ses artistes briller, sa relève émerger. Le visage de notre culture est plus diversifié que jamais, et notre identité plurielle s’exprime dans à travers tous les styles, toutes les disciplines. Si le territoire dans son ensemble a été animé d’une inspirante vitalité, certaines personnes se sont particulièrement démarquées en remportant des prix et en obtenant des distinctions qui ont rayonné au-delà de nos frontières.
SERGE GOUIN
CHRISTINE GIRARD : UN RÉCIT DIGNE D’HOLLYWOOD
Au printemps dernier, l’haltérophile Christine Girard lançait son livre De la défaite à la victoire publié aux Éditions Z’ailées où elle raconte son ascension olympique peu commune dans un sport malheureusement terni par des pratiques de dopage courantes dans certains pays. Après la disqualification pour usage de substances illicites de plusieurs de ses adversaires médaillées, l’athlète rouynorandienne a reçu la médaille de bronze pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008 (au lieu d’une 4e place) et l’or pour ceux de Londres en 2012 (au lieu d’une médaille de bronze), faisant d’elle la première championne olympique en haltérophilie du Canada. Le 3 décembre dernier, Christine Girard recevait ses médailles olympiques avec
6 et 10 ans de retard. La cérémonie organisée par le Comité olympique canadien s’est déroulée à Ottawa en présence de ses proches. Si elle n’a pas pu connaître la joie de monter sur le podium lors des Jeux, elle se dit tout de même très fière de commémorer cette victoire, qu’elle considère comme étant celle d’un sport propre. SOPHIE DUPUIS ET LE FILM CHIEN DE GARDE, UN RAYONNEMENT HORS DU COMMUN
La talentueuse cinéaste valdorienne Sophie Dupuis a fait rayonner l’AbitibiTémiscamingue en remportant deux prix Iris au 20e Gala Québec Cinéma pour son premier long métrage Chien de garde, qui a par la suite été sélectionné pour représenter le Canada dans la course aux Oscars dans la catégorie « Meilleur long métrage en langue étrangère ». Si le film n’a pas été retenu lors de la vague de présélection en décembre dernier, il s’agit d’un grand exploit pour la jeune artiste qui prépare en ce moment son prochain long métrage.
Témiscamingue ». « Les membres du comité de sélection du Conseil des arts et des lettres du Québec ont salué l’engagement remarquable de cet artiste dans son milieu et son désir contagieux de partager sa passion pour la musique classique. Ce créateur accompli est reconnu comme un grand bâtisseur dans cette région », a mentionné AnneMarie Jean, présidente-directrice générale du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). NATHALIE GRENIER DU FGMAT, EMPLOYÉE DE L’ANNÉE DANS LE MILIEU TOURISTIQUE QUÉBÉCOIS
La directrice générale du Festival des guitares du monde en AbitibiTémiscamingue (FGMAT) Nathalie Grenier a récolté le « Prix initiative en gestion des RH – employé de l’année » aux Prix excellence tourisme 2018. Sa candidature avait été soumise à son insu par son équipe qui voulait la récompenser
pour son travail. Jean Royal, président du FGMAT, témoigne de l’apport de Nathalie Grenier à la vitalité culturelle de l’Abitibi-Témiscamingue : « Notre équipe peut s’appuyer sur une femme totalement dévouée à son événement. Sa jeunesse, sa fougue, son sens de l’initiative et sa facilité à rassembler autour d’elle une équipe motivée nous permettent d’offrir à notre région un événement majeur et d’assurer une bonne relève et une pérennité au Festival. Elle rayonne aussi au sein des organisateurs d’événements en Abitibi-Témiscamingue par ses idées, son désir de concertation et son professionnalisme. » Une belle reconnaissance à l’approche du 15e anniversaire du Festival! L’Indice bohémien en profite pour féliciter l’ensemble des artistes, des travailleurs culturels et des organisations qui ont créé, construit et rayonné tout au long de l’année. Votre passion et votre détermination nous rendent fiers d’appartenir à une si belle région!
LES ANNIVERSAIRES
PRODUCTIONS NOVA MÉDIA RÉCOMPENSÉE AUX GÉMEAUX POUR L’ÉNIGME DES BÉLUGAS
2018 a aussi été marquée par de nombreuses célébrations. Et à voir la liste, force est de constater que nos organisations culturelles, même en prenant de l’âge, restent bien dynamiques.
La maison de production rouynorandienne Productions Nova Média a remporté le prix Gémeau « Meilleure émission ou série documentaire : nature, sciences et environnement » pour L’énigme des bélugas en septembre dernier. Un grand honneur pour cette entreprise qui travaille depuis plusieurs années à produire des documentaires de qualité à partir de l’Abitibi-Témiscamingue!
70e : Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda 50e : Bibliothèque municipale d’Amos, Centre d’exposition d’Amos, Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda 40e : Troupe de théâtre Les Zybrides 35e : Théâtre des Eskers 25e : L’Écart – Lieu d’art actuel, Théâtre de la Loutre, Centre d’archives d’Amos
JACQUES MARCHAND, CRÉATEUR DE L’ANNÉE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
20e : Festival western de Malartic 15e : Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue, Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue, Osisko en lumière
Le chef fondateur de l’orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue (OSR) et compositeur Jacques Marchand a obtenu le « Prix du CALQ – Créateur de l’année en Abitibi-
10e : Les Volubiles – Humour spontané
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LES GRANDS
L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 15
CINÉMA
ENVIRONNEMENT CHRONIQUE
GROS COUP DE CŒUR POUR LA MOBILISATION CITOYENNE BIANCA BÉDARD, DIRECTRICE GÉNÉRALE PAR INTÉRIM AU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
L’année 2018 a été une année électorale où les Québécois ont multiplié les initiatives citoyennes pour que l’environnement devienne un enjeu prioritaire au Québec. La mobilisation citoyenne autour du projet de Dominic Champagne, le Pacte pour la transition, a recueilli plus de 259 000 signatures en quelques semaines seulement. Le 10 novembre dernier, le collectif citoyen La planète s’invite au parlement a réuni des dizaines de milliers de personnes partout au Québec pour signifier au nouveau gouvernement caquiste que l’environnement doit être une priorité. La Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique a été déposée aux quatre coins de la province, notamment à Amos et à Rouyn-Noranda, et appuyée par des centaines d’organisations municipales au Québec.
LOUVIK ARCHAMBAULT
Cependant, nous avons malheureusement constaté cette année que le Québec n’est non seulement pas du tout en voie d’atteindre sa cible de réduction de gaz à effet de serre pour 2020, mais qu’il est la deuxième pire province du pays en matière de production de déchets au sein de l’OCDE (près d’une tonne produite annuellement par habitant). Les entreprises et les industries devront donc se mobiliser pour mettre de l’avant des pratiques d’économie circulaire et réduire leur production de déchets.
À VOTRE POPCORN! MAUDE LABRECQUE-DENIS
En mars prochain, deux sorties cinématographiques à grand déploiement sont à surveiller : Nous sommes Gold, le deuxième long métrage du réalisateur rouynorandien Éric Morin (Chasse au Godard d’Abbittibbi) dont la bande-annonce a été rendue publique à la fin 2018, et CA$H NEXU$, long métrage de fiction écrit et réalisé par François Delisle et mettant en vedette l’acteur rouynorandien Alexandre Castonguay dans le rôle de Jimmy, un homme tourmenté pris dans une spirale de toxicomanie et obligé de reprendre contact avec sa famille. Ça va brasser dans nos cinémas ce printemps!
Bal au musée
9 FÉVRIER 2019_19 H
MOBILISATION RÉGIONALE
La Voûte
Dans la région, de nombreux sujets environnementaux ont touché les citoyens. En mars 2018, on apprenait que Luc Blanchette, ancien ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, abandonnait à leur sort les caribous forestiers de Val-d’Or, un an après la saga du transfert vers le Zoo sauvage de Saint-Félicien (transfert finalement annulé). Une pétition pour demander la sauvegarde de la harde a cumulé pas moins de 17 000 signatures. En septembre dernier, une marche pour les caribous, organisée par Action boréale et Greenpeace Canada et rassemblant plusieurs citoyens, a eu lieu dans les rues de Rouyn-Noranda.
JOANNE POITRAS
JUSQU’AU 24 MARS 2019
En avril dernier, des citoyens ont formé le Comité citoyen de protection de l’esker à la suite de nombreuses inquiétudes concernant la localisation du projet Authier de Sayona Québec Inc. et son impact sur l’esker à proximité. De plus, de nombreuses personnes étaient présentes aux séances d’information publiques du promoteur ainsi qu’aux réunions du conseil municipal de La Motte. À ce jour, la pétition demandant des audiences publiques cumule 3360 signatures. Il est à noter que le projet Authier n’a toujours pas été déposé auprès du gouvernement du Québec et que l’étude de faisabilité du projet n’est pas encore disponible.
Pleins feux sur la collection JUSQU’AU 10 MARS 2019
DOSSIERS CHAUDS NATIONAUX
Alors que le Québec s’était mobilisé pour refuser la venue du projet Énergie Est sur ses terres en 2017, mettant ainsi fin à la saga pétrolière sur son territoire, le gouvernement fédéral a acheté le pipeline Trans Mountain dans l’Ouest canadien, ce qui est en totale dichotomie avec les engagements pris pour réduire l’empreinte environnementale du pays, soulevant un tollé en Colombie-Britannique. À cela s’ajoute la construction d’un gazoduc, alimenté par le gaz naturel des sables bitumineux d’Alberta, traversant le Québec d’ouest en est pour alimenter un futur complexe méthanier à Saguenay.
Inscriptions d’hiver
Souhaitons que la mobilisation citoyenne se poursuivre en 2019 afin que les enjeux environnementaux soient enfin au cœur de nos choix sociétaux!
16 L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019
AVANT LE 1ER FÉVRIER 2019
CA$H NEXU$ - COURTOISIE
Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!
CAMP D’ART POUR LA RELÂCHE
MUSEEMA.ORG
MÉDIAS ET SOCIÉTÉ CHRONIQUE
INCONGRUITÉS MÉDIATIQUES (I) : RELIGION ET SEXUALITÉ LOUIS-PAUL WILLIS, PH. D. EN ÉTUDES CINÉMATOGRAPHIQUES, PROFESSEUR ET DIRECTEUR DE LA MAÎTRISE EN CRÉATION NUMÉRIQUE À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Pour cette première réflexion sous le thème de l’incongruité médiatique, un thème qui reviendra dans cette chronique suivant l’actualité culturelle et médiatique, je vous propose de revenir sur la polémique entourant l’Église catholique et son souhait d’intervenir dans l’éducation à la sexualité. Dans la semaine du 7 janvier, l’archevêché de Montréal relayait une invitation lancée par l’abbé Robert Gendreau et le Dr Raouf Ayas proposant aux parents d’enfants d’âge scolaire de les retirer des nouveaux cours d’éducation à la sexualité devant s’insérer dans le cursus scolaire des écoles primaires cette année. On propose aux parents de s’occuper eux-mêmes de l’éducation à la sexualité de leurs enfants et on les invite à se procurer un ouvrage préparé par l’abbé Gendreau et le docteur Ayas (leur ouvrage* est disponible sur Amazon). Devant le tollé suscité par cette invitation, l’archevêché de Montréal a rapidement pris ses distances, soulignant le fait qu’il s’agissait d’une initiative propre aux auteurs, et non d’une position officielle de la part du clergé. Cette nouvelle missive fait toutefois la lumière sur des problèmes majeurs de notre société dans ses rapports à l’enfance, à la sexualité et à leurs représentations respectives. Soulignons d’emblée, non sans un léger sarcasme, l’incongruité de ce repli dans le contexte d’un débat plutôt malsain sur la soi-disant laïcité de l’État. La parution de cet ouvrage, ainsi que certains commentaires socionumériques l’accompagnant, se révèlent d’une ironie qui dépasse l’entendement! Sur une note plus sérieuse, l’ouvrage de l’Abbé Gendreau et du Dr Ayas fait sans doute réagir parce qu’il traduit, parfois très maladroitement, un profond malaise lié à l’éducation à la sexualité et, de façon plus fondamentale, à l’enfance en général. D’entrée de jeu, les auteurs s’en prennent au gouvernement, qui imposerait un programme beaucoup trop prématuré pour des enfants d’âge scolaire. Ils affirment par la suite que « il est en effet reconnu par les psychologues les plus crédibles que l’enfant vit une période de latence de 6 à 12 ans environ, il serait comme sexuellement endormi. Il sera donc toujours préjudiciable au sain développement de l’enfant de forcer sa pudeur naturelle. » (Sur un ton plus léger, j’aimerais ajouter que le mot « pudeur » est le dernier qui me vient en tête lorsque je vais dans la cour d’école chercher mes enfants…) En faisant ainsi référence à la période de latence, les auteurs renvoient – peut-être malgré eux? – à Freud et à ses Trois essais sur la théorie sexuelle, parus en 1905. L’ironie réside ici dans le fait que Freud défait dans cet ouvrage le mythe romantique d’une enfance asexuée. Pour Freud, l’enfance est naturellement sexuée (et non sexualisée, nuance), au même titre que les autres phases de la vie humaine. Ce qu’il entend par « période de latence » n’a donc rien à voir avec ce que sous-tendent l’abbé Gendreau et le docteur Ayas; loin d’être absente, la pulsion sexuelle perdure pendant cette période, mais de façon un peu plus intériorisée. C’est le moment où apparaît le surmoi, cette instance qui instaure la notion de l’interdit et de la censure dans la psyché de l’individu. C’est aussi le moment parfait pour instaurer chez l’enfant les notions de respect, de consentement et d’acceptation de soi et de l’Autre – car, rappelons-le, ce sont ces notions qui figurent dans le programme d’éducation à la sexualité. Ce qui est déplorable ici, c’est que l’idée d’une enfance sexuée choque tout autant en 2019 qu’en 1905. Comme je l’indique souvent à mes étudiants, il ne s’agit aucunement de concevoir l’enfance à travers le prisme d’une sexualité adulte, ce qui relèverait de la sexualisation et non de la sexuation. Le malaise que suscite l’idée d’une enfance sexuée dans une société dont la culture promeut sans arrêt une hypersexualisation de la jeunesse est très paradoxal. Ne serait-il pas plutôt primordial d’équiper nos enfants pour faire face à ce paysage médiatique problématique? Après tout, comme Freud l’indique, le fait de croire à une enfance asexuée est une erreur « lourde de conséquences, car c’est à elle, principalement, que nous devons notre ignorance actuelle des conditions fondamentales de la vie sexuelle. » Il serait grand temps de mettre un terme à cette ignorance! * Réflexions pour susciter le dialogue parents/enfants sur le programme Éducation à la sexualité du Ministère de l’Éducation du Québec : de la maternelle à la 3e année du primaire
C’EST LE TEMPS DES SEMIS.
Préparez-vous à embellir votre espace!
S U I V E Z -NOU S S U R FAC E B OOK! FAC E B OOK.COM/I ND I C E B OH E MI E N
Christine Moore DÉPUTÉE D’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
christine.moore@parl.gc.ca • christinemoore.npd.ca Rouyn-Noranda 33-A, rue Gamble Ouest, bureau RC-15 • 819 762-3733 Ville-Marie 3, rue Industrielle, Bureau 7 • 819 629-2726 Amos 554, 1re Avenue Ouest, Bureau 101 • 819 732-2266 La Sarre 81-A, 5e Avenue Est • 819 339-2266
@MooreNPD
/ChristineMooreNPD
L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 17
TOURISME
TOURISME VAL-D’OR ET TVC9 VOUS INVITENT DANS LES COULISSES DU TOURISME SÉBASTIEN LAFONTAINE
TVC9 et l’Office du tourisme et des congrès de Val-d’Or (OTCVO) s’unissent pour présenter une série en 17 épisodes portant sur les différents attraits touristiques de la Vallée-de-l’Or : Les coulisses du tourisme. Les épisodes porteront sur des thèmes variés comme l’hébergement, la motoneige, la gastronomie et la culture. Le projet a été lancé le16 janvier dernier lors d’un 5 à 7 au bar Le Canon de l’hôtel l’Escale. La directrice de l’OTCVO, Nancy Arpin, explique que Les Coulisses du tourisme a pour objectif de faire connaître les gens derrière les services touristiques. Elle précise que la tendance en tourisme est à la rencontre : « Les gens veulent vivre une expérience avec des locaux [des personnes originaires de l’endroit] », mentionne-t-elle. La co-animatrice, Kristel Aubé-Cloutier s’est quant à elle dite très touchée par la passion de ces artisans qui donnent sans compter. Tentée tour à tour par la vie d’aubergiste, de guide de kayak et de maître-brasseur, elle affirme avoir eu envie de changer de métier à chaque tournage! Le directeur général de Cablevision Marc-André Sévigny ne peut s’empêcher de faire remarquer « le 7up dans les yeux de Kristel » quand elle parle des artisans de l’industrie touristique locale. Il n’hésite d’ailleurs pas à exprimer sa fierté de collaborer à cette série et de faire connaître ceux et celles qui « donnent de la saveur et du piquant à notre région et qui la rendent si attrayante ». D’une durée de 30 minutes chacun, les épisodes sont conçus et animés par Kristel Aubé-Cloutier et Étienne Lejeune de l’OTCVO. Le tournage et le montage ont été réalisés par Clara Fortin et Pier-Luc Létourneau de TVC9. L’émission Les coulisses du tourisme sera présentée les mercredis à 18 h 30 et 21 h du 16 janvier au 9 mai sur les ondes de TVC9 pour les abonnés de Cablevision et directement sur le Web. Les épisodes seront mis en ligne de façon permanente une semaine après leur diffusion sur le site Web de TVC9.
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TOURNAGE DE L’ÉMISSION LES COULISSES DU TOURISME PHOTO : COURTOISIE
MUSIQUE
Vous voulez contribuer à faire connaître les trésors culturels de l’Abitibi-Témiscamingue?
VOYAGE INTERDIMENSIONNEL SUR FOND « D’INTENTIONNISME QUANTIQUE » BRIGITTE LUZY
Les 18 et 19 janvier dernier, Maître Stator, Roud Lee et Shagass Disco conviaient le public à une expérience « immersive et mémorable dans leur vaisseau interdimensionnel » à l’Agora des arts de Rouyn-Noranda dans le cadre de l’événement Show et party dans le vaisseau de Maître Stator. Retour sur cette soirée tout droit sortie d’un univers parallèle.
Devenez rédacteur pour
L’équipage de Maître Stator était bien heureux de nous accueillir à l’entrée. Nous avons pénétré au centre du vaisseau, accompagnés du capitaine. Nous étions les premiers passagers « non-initiés ». L’expérience immersive était bonne; on voyait bien qu’ils avaient pris du temps et de l’énergie pour créer une ambiance particulière. Selon leurs dires, ils veulent être les maîtres du « style sans style ». Ce sont des jeunes qui souhaitent pousser la recherche de vibrations. Les expérimentations musicales, sonores et d’écoute auxquelles ils s’adonnent visent entre autres à nous hypnotiser. Ils croient d’ailleurs à « l’intentionnisme quantique » une forme de spiritualité inventée qui concrétise des intentions visualisées avec conviction. En d’autres mots, attention à ce que vous souhaitez vraiment fort parce que ça va arriver!
Informations : redaction@indicebohemien.org
Ils n’avaient certainement pas souhaité si peu de passagers ce soir-là. Peu de billets avaient été vendus, le spectacle a démarré tard et des problèmes de qualité du son et d’enchaînement ont perturbé l’expérience des gens présents. Le set de fin de soirée de DJ Mavric a été le moment fort, au grand bonheur du public qui avait attendu longtemps. Le jeune équipage est somme toute charmant dans sa volonté d’être unique et de ne pas se laisser cataloguer par l’extérieur. Les membres refusent toute étiquette. Ce qui les anime dans leur vie de musiciens, c’est de transposer « l’amour universel » en sons et en paroles. Un concept original et intéressant, qui aurait besoin d’être mieux ficelé.
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Votre enfant a déjà de l’ambition Rouyn-Noranda
L’INDICE BOHÉMIEn FÉVRIER 2019 19
MUSIQUE
UN NOUVEAU TALENT MUSICAL ÉMERGE D’ABITIBI-OUEST ALEXIS LAPIERRE
Style pop, rock et même rap. Une voix qui porte doucement, des paroles lucides jusque dans nos oreilles... Le microalbum (EP) 1999 de Thomas Lord Langlois vaut certainement une bonne écoute. 1999, c’est l’année de naissance du talentueux Lasarrois de 19 ans. Le microalbum traite de façon originale de thèmes variés comme l’amour et l’environnement. On aime le funk de la chanson Be My Rehab et le rythme de Terminus Song. On a même droit à du rap avec Veggie Rap, une réponse à tous les détracteurs du végétarisme : « You seem to love your dog, you seem to love your cat, we’ll eat them for dinner, what you think of that? (Traduction libre : vous semblez aimer votre chien, vous semblez aimer votre chat, on va les manger pour souper, que pensez-vous de ça?) » Opinions assumées et musique rythmée au menu!
LORS DU SPECTACLE DE FIN DE SESSION DES ÉTUDIANTS EN JAZZ DU CÉGEP MARIE-VICTORIN PHOTO : MARYSE POULIN
Thomas Lord Langlois a été initié au piano alors qu’il n’avait que quatre ans, et le chant et la guitare sont venus s’ajouter à son registre par la suite. Il a participé au concours Secondaire en spectacle où il a remporté les finales locales et régionales, se rendant à la finale provinciale à deux reprises : une première fois en solo, puis avec le groupe Hybride. C’est de façon naturelle que Thomas Lord Langlois a commencé à chanter et à composer en anglais : « Même si j’écoute des artistes francophones et d’autres anglophones, les paroles me viennent tout simplement plus facilement en anglais. » C’est aussi dans son jeune âge qu’il a développé une sensibilité face aux
ÉPARGNE
LORS DU SPECTACLE DE LA SAINT-JEAN-BAPTISTE 2018 AU CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE DE ROUYN-NORANDA PHOTO : MIKAËL DION
problèmes environnementaux : « Je me rappelle avoir écouté le documentaire Home plusieurs fois avec ma sœur, je pense que c’est à ce moment que j’ai pris conscience des problèmes de notre planète », raconte l’artiste. Étudiant actuellement au Cégep Marie-Victorin à Montréal, il s’est éloigné de la région pour voir de nouveaux horizons, mais surtout pour étudier sa passion : la musique. Pour la suite des choses, Thomas Lord Langlois reste ouvert. Actuellement occupé à mettre sur pied un groupe à Montréal, il explore la possibilité de jouer dans les bars de l’Abitibi-Témiscamingue cet été. D’ici là, 1999 est disponible sur toutes les plateformes numériques (iTunes, YouTube, Spotify, Deezer, Google Play et Apple Music). Bonne écoute!
PLACEMENTS
QUÉBEC
PRÉSENTE
LE RISQUE Risque n° 6
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MUSIQUE
MA RÉGION, J’EN MANGE! CHRONIQUE
DES RETROUVAILLES QUI DÉCAPENT!
MAC’N’CHEESE AU CRU DU CLOCHER ET
ISABELLE GILBERT
AUX CHAMPIGNONS SAUVAGES
Le 27 décembre dernier, le resto La Brute du Coin de La Sarre accueillait les groupes lasarrois Shaw Wine & the Winos et Lubik. Ces deux groupes roulent leur bosse depuis un moment sur la scène rock de la région, et même au-delà. Shawn Wine & the Winos est composé de Shawn Wine, qui chante en anglais et joue divers instruments à cordes, de Frank Grenier à la contrebasse, de Stef « Ringo » Bisson à la guitare électrique et de Tony Coulombe à la batterie. Leur musique est un mélange de bluegrass, de musique folk irlandaise et de rock punk. Shawn Wine et ses « Winos » ont mis la table en première partie avec leurs compositions que nous devrions entendre sur album d’ici le printemps 2019.
MAXIME FLINGOU DU BISTRO LE FLINGOU À AMOS
INGRÉDIENTS POUR LA BÉCHAMEL
45 ml (3 c. à table) 45 ml (3 c. à table) 750 ml (3 tasses) 125 ml (1/2 t.) 5 1 2
beurre farine lait oignons hachés finement branches de thym caissette de tomates cerises multicolores tomates rouges de format moyen
INGRÉDIENTS POUR LE MAC’N’CHEESE
150 g pancetta en cubes 500 g macaronis cuits al dente 200 g Cru du Clocher (de la fromagerie Le Fromage au Village) râpé 500 ml (2 tasses) champignons frais au choix PRÉPARATION POUR LA BÉCHAMEL
JEAN CARON
Dans une casserole, faire fondre le beurre à feu doux et ajouter l’oignon et la farine. Cuire une ou deux minutes en mélangeant pour obtenir un roux. Incorporer graduellement le lait en fouettant le mélange. Cuire à feu doux pendant 10 minutes.
Lubik est formé d’Alexandre Picard à la voix et à la guitare, de Christian Frenette à la guitare électrique et de Michael Neault à la batterie. Jean-Sébastien Trudel, qui joue habituellement de la guitare basse et des claviers, a joué de la console, car il s’était blessé à la main. Il a été remplacé au pied levé à la basse par Yannick St-Amand qui a fait un très bon travail étant donné le peu de préavis pour apprendre les chansons! Leur musique est un rock francophone parfois pesant, mais toujours entraînant. Avec deux albums derrière la cravate (Jusqu’au bout en 2014, Vivant en 2017) et beaucoup d’expérience de scène, force est de constater que le groupe a pris de la maturité. Alexandre Picard a une belle présence sur scène et sait créer un bon lien avec l’auditoire. Si la dimension restreinte de la scène ne leur permettait pas toujours de bouger comme ils le voulaient (les lumières de Noël étaient parfois en danger!), ils ont quand même su offrir un très bon spectacle. En somme, une excellente soirée avec deux groupes qui se complètent à merveille. Un seul regret : les avoir manqués à Osisko en lumières en 2016 et en 2018 où ils avaient l’espace nécessaire pour donner tout un spectacle!
PRÉPARATION POUR LE MAC’N’CHEESE
Faire revenir la pancetta et les champignons dans un poêlon. Une fois cuits, les ajouter à la béchamel de même que les macaronis cuits et mélanger. Verser le tout dans des ramequins ou un plat allant au four et recouvrir de fromage. Cuire à broil pendant 2 minutes ou jusqu’à coloration. COURTOISIE
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POSTE D’ÉCOUTE CHRONIQUE
SPÉCIAL VINYLE
BOOMTOWN CAFÉ,
WIZARD OF PHÜZZ,
ABBITTIBBI
CLEÕPHÜZZ
FÉLIX B. DESFOSSÉS
FÉLIX B. DESFOSSÉS
En mai dernier, Abbittibbi, le groupe qui a mis au monde Richard Desjardins, nous offrait une version remastérisée de son mythique album Boomtown Café en format vinyle et disque compact. Devant la demande grandissante pour le disque paru en 1981, dont la valeur d’un exemplaire original pouvait atteindre jusqu’à une centaine de dollars, Desjardins et son équipe sont partis à la recherche des bandes originales. La recherche a été ardue, mais le résultat en vaut la peine. Boomtown Café renaît avec un lustre qu’on ne lui connaissait pas, le récent travail de studio sur les bandes maîtresses ayant permis à plusieurs fréquences auparavant écrasées d’enrichir l’expérience et même de révéler des arrangements jusqu’alors inaudibles. La qualité générale demeure limitée par le mix original, mais conserve une chaleur et une authenticité qu’on ne peut qu’apprécier. Y va toujours y avoir, Un beau grand slow, Rose-Aimée… c’est assurément sur vinyle que ça s’écoute le mieux! Note : 4,5/5.
Qui aurait cru que Ville-Marie aurait enfanté un groupe sorti directement d’un désert texan avec du LSD dans les yeux et des serpents qui se transforment en feuilles de weed? Ça donne un gros stoner rock bien lourd, imbibé de fuzz huileux, comme le nom le laisse présager. Pensez à Black Sabbath sous le soleil plombant de la Californie dans un western spaghetti. Ennio Morricone approuverait sans doute! L’ajout du violoncelle (celui de Carolune Rondeau) à la formule rock conventionnelle vient donner une texture veloutée et profonde aux arrangements souvent planants. Cleõphüzz est composé de membres qui proviennent d’un peu partout dans la région : Val-d’Or, Rouyn-Noranda et Malartic, en plus du chef-lieu au Témiscamingue. Son microalbum Wizard of Phüzz est l’un des meilleurs du genre rock à avoir été produit en Abitibi-Témiscamingue dernièrement. L’album étant maintenant disponible en vinyle, l’expérience d’écoute est rehaussée par la chaleur du médium. Note : 3,8/5.
4,5 ET + VOS ENFANTS L’EMPRUNTERONT ENCORE DANS 10 ANS 4 À 4,5 DANS SON GENRE, C’EST DU BONBON 3,5 À 4 VOUS NE CONNAISSEZ PAS? ACHETEZ-LE QUAND MÊME 3 À 3,5 POUR LES AMATEURS DU GENRE 2,5 À 3 Y’EN MANQUE PAS GROS 1,5 À 2 QUELQUES BONS FLASHS 0 À 1 QUÉCÉ ÇA?
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CALENDRIER CULTUREL FÉVRIER 2019 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
CINÉMA Les frères sisters – Jacques Audiard 3 février Théâtre du cuivre (RN) Pauline Julien, intime et politique Pascale Ferland 4 février Théâtre du cuivre (RN) Jeu d’évasion Jusqu’au 7 février Le Rift (Ville-Marie) L’incroyable aventure de Bella 8 au 14 février Le Rift (Ville-Marie) Emma Peeters – Nicole Palo 11 février Théâtre du cuivre (RN) Festival du film de montagne de Banff Rab et Banff & Lake Louise 14 février Théâtre du cuivre (RN) Guy – Alex Lutz 17-18 février Théâtre du cuivre (RN) Mademoiselle de Joncquières Emmanuel Mouret 24-25 février Théâtre du cuivre (RN)
Toi et ta splendide laideur Ito Laïla Le François Jusqu’au 24 mars Galerie du Rift (Ville-Marie) Human Capital Flight – Cameron Andre Lamothe Jusqu’au 24 mars Galerie du Rift (Ville-Marie) Andréanne Boulanger Jusqu’au 24 mars Galerie Rock Lamothe – Art contemporain (RN) Mouvances – Brigitte Dahan Jusqu’au 24 mars Centre d’art Rotary (La Sarre) L’ourse cosmique – Virginia Pesemapeo Bordeleau Jusqu’au 24 mars Centre d’exposition d’Amos Empreintes de pas : une marche à travers les générations – Institut culturel cri Aanischaaukamikw Jusqu’au 31 mars Centre d’exposition d’Amos L’art face au corps – Collectif d’artistes 15 février au 14 avril Centre d’exposition de Val-d’Or Surexposition – Collectif d’artistes, photographie Jusqu’au 28 avril Exposition extérieure (VD)
DANSE BLEU : Pantone 306 U
GRIS : Pantone 423 U
Unplugged – La Otra Orilla 9 février Salle Félix-Leclerc (VD) 10 février Théâtre du cuivre (RN)
Mathieu Cyr 21 février Salle Dorotti (Témiscaming)
La mystique informative – L’Annexe-A 28 février Agora des arts (RN)
EXPOSITIONS Pleins feux sur la collection – 15 ans de collectionnement Jusqu’au 10 mars MA musée d’art (RN) Photographies 2004 – Arnold Zagueris Jusqu’au 17 mars MA musée d’art (RN) La voûte – Joanne Poitras Jusqu’au 24 mars MA musée d’art (RN) Les pieds sur terre – Édith Laperrière Jusqu’au 24 mars Galerie du Rift (Ville-Marie)
HUMOUR
Tout ou rien – Jean-Claude Gélinas 28 février Théâtre du cuivre (RN)
JEUNESSE Concerto de bruits qui courent 2 février Théâtre du cuivre (RN) Heure du conte – Moridicus 19 et 23 février Bibliothèque municipale d’Amos
MUSIQUE Arcade Shagass 2 février Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN) Heart’s Emotion 2 février Salle Dorotti (Témiscaming) La Chicane en rappel 6 février Théâtre du cuivre (RN) 7 février Théâtre Télébec (VD) 40e de Cégep en spectacle 8 février Salle Félix-Leclerc (VD) Des notes et des mots – Orchestre symphonique régional 8 février Bibliothèque municipale Desjardins (Macamic) 9 février Salle municipale (Fugèreville) 15 février Église de Beaudry (RN) 16 février Église St-Paul (Senneterre) 17 février Bibliothèque municipale (Barraute) La fanciulla del west – Giacomo Puccini 9 février Théâtre du cuivre (RN) Récital-causerie sur Liszt et improvisation 9 février Conservatoire de musique (VD) Trésors cachés Jeunesses musicales du Canada 12 février Le Rift (Ville-Marie) 17 février Salle multifonctionnelle du Conservatoire (VD) 19 février Théâtre du cuivre (RN) 20 février Théâtre Lilianne-Perrault 21 février Théâtre des Eskers (Amos)
La causerie musicale – Michel Fugain 27 février Théâtre du cuivre (RN) 28 février Théâtre Télébec (VD)
THÉÂTRE Constituons, forum citoyen Théâtre du Tandem 9 février Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN) L’incroyable légèreté de Luc L. Théâtre Sorties de secours et l’Escaouette 12 février Agora des arts (RN) L’homme éléphant Théâtre du Rideau Vert 19 février Théâtre des Eskers (Amos) 20 février Théâtre du cuivre (RN) 21 février Théâtre Télébec (VD)
DIVERS Spectacle bénéfice du refuge jeunesse et de la maison de la famille de Malartic 2 février Théâtre Meglab (Malartic) Journée éducative annuelle pour la prévention du suicide en AbitibiTémiscamingue 11 février Centre Prévention Suicide d’Amos La puissance d’un regard présenté par Martin Lajeunesse 12 février Salle Félix-Leclerc (VD) Le rap en 3 étapes – Ateliers de formation avec Marc-André Fortin Jusqu’au 23 février Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN) Montage vidéo – Formation avec Colin Malgogne 24 février Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN)
Québec Issime chante Starmania 12 février Théâtre Télébec (VD) 13 février Théâtre du cuivre (RN)
Prise d’images – Formation avec Colin Malgogne Jusqu’au 24 février Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN)
LITTÉRATURE
Marco Calliari 16 février Salle Félix-Leclerc (VD)
Génies sages et moins sages – Génies en herbe Harricana Jusqu’au 19 avril Bibliothèque municipale d’Amos
Josette St-Laurent se livre à nous 24 février Bibliothèque municipale d’Amos
Marie Gold 23 février Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN)
Club de lecture livromanie Jusqu’au 24 avril Bibliothèque municipale d’Amos
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.
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