juillet-août 2011 - copie 20
gratuit le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue
Invasion de zombies ? À moins que ce ne soit le retour du DocuMenteur !
Alerte : L’Abitibi-Témiscamingue aura son déluge (de festivals, de spectacles, d’expositions...) ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien
calendrier culturel
gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
juillet-août 2011 Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. Merci de votre collaboration !
Cinéma
Lancement du 8e Festival du DocuMenteur de l’A-T 19 juillet - 17 h à 19 h Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) 8e Festival du DocuMenteur de l’A-T TOTAL CRAP 19 juillet - 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) 8e Festival du DocuMenteur de l’A-T CINÉ-IMPRO 20 juillet - 17 h à 19 h Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) e
8 Festival du DocuMenteur de l’A-T Les Wonder-Trois-Quatre 20 juillet - 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Le DocuMenteur@Montréal 21 juillet - 17 h à 19 h Chez Bob (Rouyn-Noranda) e
8 Festival du DocuMenteur - TRAILER 2 22 juillet - 17 h à 19 h Chez Bob (Rouyn-Noranda) 8e Festival du DocuMenteur compétition officielle Du 21 au 22 juillet - 22 h Presqu’ile du Lac Osisko ou Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda)
La tribu et l’ermite - Michel Rouleau Jusqu’au 31 juillet Centre d’exosition d’Amos Les commerces de Ville-Marie se transforment en galerie d’art! L’Artouche Jusqu’au 25 août Commerces de Ville-Marie Du réalisme à l’imaginaire, au quotidien Jocelyne Caron Jusqu’au 28 août Centre d’art Rotary (La Sarre) Femme dans tous ses états Cécile Lamarre Jusqu’au 4 septembre Salle du conseil de l’hôtel de ville de La Sarre Anythèque - Pierre Malik Jusqu’au 5 septembre Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie) Sur les traces de Pierre Chevalier de Troyes - Luc Brévart Jusqu’au 5 septembre Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie) Les Bois échoués - Francine Plante Jusqu’au 5 septembre Musée de la Gare (Témiscaming)
8e Festival du DocuMenteur Le Ciné-Brunch 23 juillet - 10 h Salle La Légion (Rouyn-Noranda)
Exposition extérieure Las’art Collectif d’artistes régionaux Jusqu’au 7 septembre Exposition extérieure (La Sarre)
8e Festival du DocuMenteur Soirée de clôture 23 juillet - 22 h Presqu’ile du Lac Osisko ou Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda)
Val-d’Or moderne 75 ans d’avant-garde architecturale Du 22 juillet au 11 septembre Centre d’exposition de Val-d’Or
8e Festival du DocuMenteur de l’A-T Le DocuMenteur fait le trottoir Du 10 au 31 juillet (Rouyn-Noranda)
Danse
Spectacle et Soirée dansante Association Latina 16 juillet - 20 h 30 Scène Paramount (Rouyn-Noranda)
Exposition
Icônes nordiques - Katie Vibert Jusqu’au 17 juillet Centre d’exposition de Val-d’Or Terre, autre planète Jeanne d’Arc Larouche Jusqu’au 17 juillet Centre d’exposition de Val-d’Or Abstrack - Marie-Josée Therrien Jusqu’au 31 juillet Centre d’exosition d’Amos
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Les états transitoires Michel Rouleau et Nathalie Bélanger Jusqu’au 31 juillet Centre d’exosition d’Amos
La grande famille humaine - Laurier Aubé Du 22 juillet au 11 septembre Centre d’exposition de Val-d’Or Féminitude - Chantal Godbout, Johanne Perreault, Sophie Royer Jusqu’au 18 septembre Palais des arts Harricana (Amos) Rétrospective : 1948-2011 - Gilles Plante Jusqu’au 18 septembre Palais des arts Harricana (Amos) Ma-Reine Bérubé, 1919-2004 Jusqu’au 3 mars 2012 Centre d’exposition de Val-d’Or
Humour
Match d’improvisation LNI 6 juillet - 20 h Polyvalente Le Carrefour (Val-d’Or) Festival d’humour de l’A-T Du 8 au 10 juillet - 20 h Cité de l’Or (Val-d’Or)
L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
Spectacle des finissants École Nationale de l’Humour 5 juillet - 20 h Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Les 5 prochains 7 juillet - 20 h Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)
Musique
Jus de Planète 1er juillet - 22 h à 3 h Au Diable Rond (Rouyn-Noranda) Mixmania 16 juillet - 14 h et 19 h 17 juillet - 14 h Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) FRIMAT 7 - « 5 à 7 » de lancement 27 juillet - 17 h Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) FRIMAT 7 - Tire le coyote + Chantal Archambault 27 juillet - 20 h 07 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) FRIMAT 7 - Le Grand Nord + Monogrenade 28 juillet - 20 h 07 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) FRIMAT 7 - Vitrine de la relève + Bernard Adamus 29 juillet - 20 h 07 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)
La Vie dans le Rang II École du Rang II d’Authier 3 juillet - 14 h 6 juillet - 14 h 10 juillet - 14 h Grange en face de l’École du Rang II d’Authier La persistance du sable 27 juillet - 20 h 28 juillet - 20 h 29 juillet - 20 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) 10 août - 20 h 11 août - 20 h 12 août - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) Le Paradis du Nord 2011 Du 7 juillet au 13 août - 20 h Tous les jeudis, vendredis, samedis Théâtre Desjardins du Colisée La Sarre
Patrimoine et histoire Les Fantômes du cimetière 3, 10 et 17 juillet Cimetière de Ville-Marie
Les facettes cachées de l’architecture de Val-d’Or - Paul Trépanier 31 août - 19 h à 21 h Centre d’exposition de Val-d’Or Mariage Jusqu’au 1er septembre Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre
FRIMAT 7 - Vitrine de la relève + Dumas 30 juillet - 20 h 07 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)
L’hiver au chantier Jusqu’au 2 septembre - 9 h à 18 h Centre d’interprétation de la foresterie (La Sarre)
Festival Harricana - 2e édition Du 5 août à 18 h au 7 août à 16 h Au coeur du village de Vassan (Val-d’Or)
Un Lemay-Cola s.v.p. Jusqu’au 15 octobre 2011 Société d’histoire d’Amos
Gilles Parent/École du Rang II d’Authier 3 août - 14 h 7 août - 14 h 10 août - 14 h À la grange en face de l’École du Rang II d’Authier
Ponts Couverts - Jacques Fournier Jusqu’au 1er janvier 2012 Société d’histoire (La Sarre)
Foire Gourmande de l’A-T et du Nord-Est Ontarien 12 août - 17 h à 3 h AM 13 août - 10 h à 3 h AM 14 août - 9 h 30 à 17 h (Ville-Marie)
Théâtre
Les aventures de l’inspecteur Hector Du 30 juin au 16 juillet Sauf la représentation du 1er juillet qui est à 14 h, les autres sont à 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda)
Autre
Souper gastronomique 2 juillet - 17 h Chapiteau (Ville-Marie) Brunch du 125e 3 juillet - 12 h Chapiteau (Ville-Marie) Les jardins à fleur de peau cultive l’art 23 juillet - 10 h à 17 h Remis au lendemain en cas de pluie Les Jardins à fleur de peau (Val-d’Or)
En couverture Documenteur photo : cyclopes Maquillage : France Gaudreault coiffure : Mylène Cossette
sommaire
éditorial
Trop de festivals ? > Winä Jacob - redaction@indicebohemien.org
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes-collaborateurs : Émile B. Côté, Chloé BP, Marie-Pier Babin, Louis-Joseph Beauchamp, Marie-France Beaudry, Geneviève Béland, Francessca Benedict, Doris Blackburn, Martin Blais, Serge Bordeleau, Émélie Boudreau-Rivard, Vanessa Chandonnet, Mélanie BoutinChartier, Frédérique Cornellier, Mylène Cossette, Suzie Ethier, Donald Ferland, Staifany Gonthier, Winä Jacob, Louise Lambert, Émilise Lessard-Therrien, Vanessa Limages, Charlotte Luneau, Catherine Marcil, Philippe Marquis, Paul-Antoine Martel, MarieJoe Morin, Karine Murphy, Martin Murphy Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Christine Pichette, Stéphanie Poitras, Yves Prévost, Jeannine Provost, Sophie Ricahrd-Ferderber , Émélie RivardBoudreau, Amélie Roberge, Geneviève Tremblay, Benjamin Turcotte, Richard Vaillancourt Réviseurs-correcteurs : Jonathan Barrette, Patricia Bolduc, Gabrielle Demers, Geneviève Gauthier, Maude Gélinas, Lucette Jacob, Roxane Kelly, Geneviève Luneau, Paul-Antoine Martel, Suzanne Ménard, Karine Murphy, Evelyne Papillon, Yves Prévost, Amélie Roberge Rédactrice en chef : Winä Jacob redaction@indicebohemien.org Graphisme : Mylène Cossette/ Sonia Boucher (cahier publicitaire) graphisme@indicebohemien.org Coordination et ventes publicitaires : Maurice Duclos coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratuitement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006. Membres du conseil d’administration : Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, Julie Pomerleau, Chloé BeauléPoitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie Roberge.
L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org
Suis-je seule à planifier mes vacances en fonction des événements et festivités auxquels je veux assister? J’en doute fortement! Quand vient le temps de répartir ses journées de congé entre les foires gastronomiques et du terroir; les rodéos du bûcheron, du camionneur, ou du cowboy; les villes qui se fêtent; le retour des manèges; les festivals de musique classique, traditionnelle, de la relève indépendante ou émergente; du cinéma des gens d’ici et d’ailleurs, vrai ou faux; des théâtres d’été à petit ou grand déploiement... Le temps finit immanquablement par manquer! Assister à tous ces événements relève de la duplication morphologique ou encore de la folie. Le citoyen actif culturellement est donc appelé à faire des choix, en fonction de ses intérêts et des plages horaires dont il dispose. Est-ce à dire qu’il y a maintenant trop d’événements en Abitibi-Témiscamingue? À quoi bon en tenir autant? Congestion estivale Le milieu des événements a connu un foisonnement prolifique au cours des dix dernières années avec la création d’au moins une dizaine de nouveaux festivals. Il reste pourtant certaines niches bien pointues toujours en attente de leur grande fête annuelle: arts du cirque, théâtre, improvisation, célébration des récoltes, fête des peuples bâtisseurs, musique rap, instrumentale, folk, du monde... La place est là pour qui compte bien la prendre : la preuve, c’est qu’il reste cinq journées sans événements répertorié en juillet, et deux fins de semaines en juin! Heureusement, il y a des festivals (des langues sales, des guitares du monde, des contes et légendes...) qui ont choisi de célébrer leur passion à un autre moment de l’année. Étrangement, c’est justement pendant les huit autres mois de l’année que les habitants de la région semblent chercher des activités à faire. C’est quand la visite et les touristes s’en vont et qu’on se retrouve entre nous qu’on a le plus besoin de se côtoyer, de se reconnaître dans nos concitoyens et, du même coup, de célébrer notre
identité. Si les festivals estivaux misent souvent sur la légèreté et la simplicité, ceux qui se tiennent le reste de l’année peuvent se permettre de peaufiner leur programmation, de miser sur des créneaux bien précis et de faire découvrir de nouveaux horizons à leur festivaliers. Il existe donc tout un pan du calendrier à coloniser, ce qui pourrait peut-être désengorger l’été et réduire notre impression de trop-plein culturel. Et qui sait, peut-être ces nouvelles manifestations culturelles attireraient-elles des visiteurs au-delà du 48e parallèle en dehors de la saison des moustiques, et peut-être ces touristes découvriraient-ils qu’il y a beaucoup plus à voir ici que nos magnifiques paysages et nos couchers de soleil à couper le souffle. Heureusement, la table aura déjà été mise pendant l’été, donnant envie aux festivaliers de goûter à d’autres saveurs d’ici. Qualité plutôt que quantité? Mais il n’y a pas que les festivaliers étourdis par la variété qui se questionnent à l’occasion sur le grand nombre d’événements qui font vibrer la région. Peu d’organisateurs l’avoueront, mais il existe une petite compétition entre les festivals, ne seraitce pour obtenir subventions et faveurs de commanditaires, recruter des bénévoles ou encore embaucher des artistes. Certains prônent la sélection naturelle pour que s’éliminent d’eux-mêmes les événements les plus faibles, mais il existe d’autres solutions. La coopération/complémentarité en est une, principalement pour les événements de même nature ou se déroulant sur un même territoire. Autre solution, éprouvée à La Motte avec la Route du terroir: le « Small is beautiful », c’est-à-dire ne pas tenter d’être le plus gros possible, et miser plutôt sur la qualité de l’expérience en gardant l’aspect humain au premier plan. Pour avoir du succès, les événements doivent rester fidèles à eux-mêmes, et plonger profondément leurs racines dans la communauté où ils se déploient: c’est le genre d’enseignement que nous offrent les organisateurs du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.
Cinéma .................................. 5, 6, 7, 8 Général ...................................... 8, 9, 20 Événement ........................... 10, 11, 12, Littérature ........................................ 13 Arts de la scène ........................ 16, 17 Théâtre ...................................... 17, 19 Arts visuels ............... 21, 22, 23, 24, 25 Histoire et patrimoire .................. 26, 27 Musique ....................................... 30, 31 Métiers d’art ....................................... 8 Diffuseur ........................................... 10
Chroniques Humeur .............................................. 4 Signature d’artiste ............................. 4 Vues sur le Nord ................................ 6 Chronique littéraire ........................ 13 La culture dans mes mots ................ 15 Les livres de Charlotte ................... 15 Rubrique ludique ............................. 16 Sociétés d’histoire et de généalogie .. 26 Ma région, j’en mange ! ..................... 29 Poste d’écoute ................................. 31 Allez, ne boudons pas notre plaisir : émerveillons-nous de la diversité des événements auxquels nous avons accès et amusons-nous. Après tout, l’été c’est aussi fait pour jouer, comme le chantaient si bien deux énergiques marionnettes. La fin d’une époque L’Indice bohémien tire un trait sur ses deux premières années avec le départ de celle qui a fait l’image et la mise en page des 20 premières éditions régulières de notre journal. Régulièrement, des lecteurs nous disent à quel point notre mensuel est beau et bien construit: tout le crédit en ce sens revient directement à notre designer graphique, Mylène Cossette. Merci Mylène pour tout ce temps que tu as investi dans le montage du journal, souvent au détriment de fins de semaine et de soirées qui auraient peut-être été plus agréables si tu n’avais pas été aussi dévouée. Merci pour ta passion, ta patience et ta créativité. Bonne chance dans tes projets futurs : puisse-tu avoir le repos que tu mérites tant, et que le voyage que tu débutes avant même la parution de cette édition soit des plus exaltants. Ce fut un réel plaisir de travailler avec toi. Merci !
DATES IMPORTANTES À RETENIR date date date date
limite pour soumettre vos idées de sujets pour l’édition de septembre limite pour réser ver votre espace publicitaire pour l’édition de septembre limite pour fournir votre montage publicitaire pour l’édition de juillet-août de sor tie de l’édition de juillet-août
5 juillet 3 août 5 août 25 août
L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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humeur
De retour après la prose estivale
signature d’artiste
Dualité
> Philippe marquis larixmariana@hotmail.com
> Staifany gonthier
Je ne sais pas qui tu es, toi qui lis ces lignes sur un sofa, dans une voiture, dans un café, au dîner ou à la pause, sur une plage, chez des amis ou dans une librairie, au Témiscamingue ou en Abitibi... Je ne sais trop qui nous sommes, mais voici les mots qui me viennent pour dire cette saison qui est nôtre au présent.
Lors de mon stage à la fin de mes études collégiales, je réalisais enfin la chance que j’avais de pouvoir dire « Je suis graphiste ». Ce rêve d’adolescente devenu réalité. Ayant toujours aimé le dessin et l’informatique, ce métier m’était tout simplement destiné. Aujourd’hui, la petite fille qui aimait tant et qui aime encore bricoler semble être habitée par une seconde flamme, la peinture. Mon cœur balance.
Les dégels. Les eaux qui bougent. Les grues, les outardes, les malards.... les huards dans les nuits chaudes. Les couleuvres, tortues, crapauds… les grenouilles par centaines dans les marais. Les scarabées, les libellules, les taons, les fourmis, les coccinelles... les « Papa! les mouches à feu! » Les grillons et le rythme indolent des après-midis sans histoires. Les souris, les campagnols, les musaraignes... les écureuils dans la clarté boréale. Les frênes, les trembles, les bouleaux jaunes, les aulnes, les chênes et autres verts, de toutes les teintes, sous les élans des vents. L’écho de la route au bord du lac. Les touristes en vacances. Les arômes. Les bouquets. Les éclairs, les coups de tonnerre, les forêts calcinées. Les heures de feu. Les combattants d’incendies. La moiteur huileuse de la cabane à patates frites... L’incessante recherche de logement, les trop rares déménagements. Les last-call. Les nuits criardes du centre-ville. Les levés de soleil sur les bouteilles vides. Les brochets, les dorés, les truites… Les p’tits fous, dans le lac. Les plages qui débordent de monde. Les lignes à l’eau. La femme enceinte allégée par la rivière. Les gens qui travaillent sans cesse. Les prières des aînés. Les festivals. Les longues fins de semaines et les vacances de la construction. Les canicules et les moussons. Les parties de soccer, les parties de pétanque, les parties de baseball… les parties sans arbitres. Les tondeuses à gazon. Les dimanches matins. Les nuages à hauteur des regards, les cumulus et autres blancs dans le ciel… les nuages de moustiques, les nuages de pollen, les nuages d’éphémères, les nuages de boucane. Les vêtements légers sur les cordes à linge. Les cordes à danser. Les enfants à leur dernière journée d’école. Les enseignantes en congé. Les « trop eu de neige ou pas assez ». Les gelées de mai, les gelées de juin ou les gelées de juillet qui sait? Les récoltes. Le parfum du foin fraîchement coupé et celui du fumier. La pluie qui tombe, le soleil qui plombe sur nos jeunes champs. Les courses de stock-car. Les théâtres de nos vies, les faux-semblants de documentaire, les relèves émergentes, les musiques étrangères aux grands-parents. Les saveurs et les festins. Les sons comme autant de chansons. La lumière et l’horizon. Les sens aux aguets, les journées qui ne meurent jamais. Les « Papa! Un arc-en ciel!!! »
Est-ce qu’un graphiste est un artiste? En fait, les graphistes ne sont pas reconnus comme des artistes sous prétexte qu’ils répondent à une commande. Est-ce que Michel-Ange a entrepris de peindre le plafond de la chapelle Sixtine de son propre gré? Plusieurs artistes ont-ils donné dans les commandes de portraits? Je ne défendrai pas ces points, encore faudrait-il que je définisse ce qu’est un vrai « graphiste » et ce qu’est « l’art »; mais une chose est sûre : je suis encerclée par ces deux feux. La souris ou les pinceaux? Mes doigts dansent. Voilà que je suis graphiste depuis bientôt 10 ans et je commence à croire que mon regain d’intérêt pour la peinture est tout calculé et qu’il est temps de changer mon fusil d’épaule. On dirait qu’après tant d’années de pratique, je supporte moins le fait de me faire dire de placer cet élément à tel endroit et de mettre cet autre élément de telle couleur. J’étouffe! Pourtant, j’ai toujours bien réagi à la critique pourvu qu’elle soit constructive. Est-ce que la graphiste serait blasée des commandes? Tout d’un coup, mes neurones s’affolent! À l’âge de six ans, quand je demandais à ma mère quel métier j’allais faire plus tard elle me demandait : « Qu’est-ce que tu aimes faire, Staifany? » et moi de répondre : « La peinture! ». « Alors, arrange-toi pour gagner ta vie en faisant de la peinture », me répondait-elle. Logique, non? La société actuelle étant ce qu’elle est, j’ai vite compris que les artistes qui vivent de leur art sont très rares. J’ai donc opté pour le métier de graphiste où tout est calculé pour faire passer un message; on s’adresse directement au cerveau gauche, à la logique. Je pensais peut-être éteindre ainsi ce rêve de vivre un jour de mon art, mais voilà que ça me semble, aujourd’hui, un besoin essentiel à mon bien-être. Vivre de mon art, un rêve! Là… je bave! Être reconnue en tant qu’artiste professionnelle représente un honneur pour moi. Bien évidemment, c’est un long périple qui se dresse devant; on ne devient pas artiste en lisant La culture pour les nuls. Je m’adresserai maintenant au cerveau droit, aux sentiments, aux émotions. Je devrai probablement déconstruire ma façon de créer des images, repartir là où j’avais arrêté et réapprendre. On m’a dit un jour : « La peinture c’est un langage ». Je dois donc arriver à maîtriser cette nouvelle langue, ce métier, aux dépens inévitables d’une flamme affaiblie par un manque d’oxygène. Difficile de laisser aller une passion pour une autre. L’expérience du travailleur autonome, par contre, me sera très utile. Un artiste qui se gère, possible? Est-ce l’artiste des temps modernes? Une chose est sûre : être un artiste, c’est un mode de vie, une vocation, c’est être moi-même enfin! Visitez le blogue de l’artiste ou elle propose une création par jour :
staifany.com
Les silences bavards. Les exclamations sans nombre. Les symphonies du hasard. L’été.
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L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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cinéma
photo : cyclopes
La vérité derrière les mensonges
photos : Courtoisie FDAT
8e édition du Festival du DocuMenteur et de son concours de création
La formule du Festival du DocuMenteur est reprise en Italie
FoDoc International
> paul-Antoine martel
La région est reconnue pour avoir produit de courageux pionniers, de talentueux joueurs de hockey et d’ingénieux patenteux. Mais de nos jours, un tout nouveau genre humain émerge de nos latitudes : le documenteur, qui s’accompagne généralement d’un public critique et enthousiaste. La prochaine livraison de tels spécimens aura lieu du 19 au 23 juillet, à RouynNoranda, à l’occasion de la 8e édition du Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue. L’équipe du festival a encore une fois préparé une programmation étoffée, et même si c’est la 8e édition, les sources de fabulations documentaires sont loin d’être taries. « Quand on a commencé, les faux documentaires n’étaient pas courants, se rappelle Émilie Villeneuve, cofondatrice et présidente de l’événement. Mais maintenant, il y a même certains festivals qui incluent une catégorie “documenteur” dans leur formulaire de dépôt de films. »
« On sent en région un besoin de voir des images de nousmêmes à travers le regard des artistes » - Émilie Villeneuve Les menteries forment la jeunesse Le zénith de ce concentré d’histoires cousues de fil blanc, c’est le concours de création, au cours duquel cinq équipes de trois cinéastes se voient assigner une MRC dans laquelle ils doivent réaliser un documenteur en 72 heures. Émilie Villeneuve est très consciente de l’impact qu’a cette sympathique compétition qui n’en est pas une : « On sent en région un besoin de voir des images de nous-mêmes à travers le regard des artistes, et je crois que notre concours contribue à le combler, même si ce sont des menteries. » Elle ajoute que les gens d’ici qui participent aux films en tirent une
grande fierté, et sont souvent surpris de ce qu’ils découvrent sur leur milieu grâce à des étrangers. Après tout, le Festival inclut dans sa mission la « valorisation de la région ». Un autre impact du concours est sans contredit l’expérience offerte aux réalisateurs qui y participent. D’ailleurs, toute une génération de créateurs de la région on pu s’y colleter au fil des différentes éditions. « On souhaite qu’à chaque année il y ait au moins un participant originaire d’ici, confie Émilie Villeneuve. Et pour donner plus de place à nos réalisateurs, on a créé l’équipe hors compétition. » Cette année, cinq cinéastes d’ici sont de la compétition, et deux autres dans l’équipe hors-concours. Et l’organisation fait tout ce qu’elle peut pour favoriser les rencontres et les échanges entre les participants, une autre retombée concrète du concours. Enfin, on ne ménage pas les efforts pour que la vie des films se poursuive au-delà de la projection de clôture : on les inclut dans la traditionnelle tournée régionale, on les envoie dans divers festivals et aux Rendez-vous du cinéma québécois, même que certains ont été vus en Italie. Preuve qu’on ne sait jamais où peut mener une menterie. documenteur.com
> paul-Antoine martel
Par une belle soirée d’été, les spectateurs rassemblés sous les étoiles écoutent le propriétaire du casse-croûte Chez Ti-Pit, à Val-d’Or, offrir ses conseils à ses clients/patients, dans le documenteur Open Pit. Jusqu’ici rien d’inusité, sauf qu’au-delà de l’écran, ce ne sont pas les lumières de Rouyn-Noranda, mais bien les montagnes du Piémont italien. Bienvenue au Piemonte Documenteur Filmfest (PDFF), rejeton légitime du Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est grâce à l’intermédiaire d’anciens participants au concours de création que le PDFF a pu prendre racine dans cette région de l’Ouest italien. « Carlo Ghioni, qui habitait Montréal, s’est rendu en Italie voir sa copine, relate Émilie Villeneuve, cofondatrice du Festival du DocuMenteur. Elle a tout de suite été séduite par le concept du festival, et frappée par les similitudes entre sa région et la nôtre. » C’est cette jeune femme, qui souhaitait revitaliser son coin de pays, qui a communiqué avec les organisateurs du DocuMenteur, qui ont tout de suite accepté de collaborer. Ils ont d’abord donné la permission de plagier allègrement la structure du festival et même le site Internet de l’événement. Ils ont par la suite fait parvenir l’ensemble des films issus du concours de création ainsi qu’une sélection de films nationaux et internationaux. « Ça a été assez facile comme transfert de connaissances, avoue Émilie Ville-
neuve. On se disait depuis longtemps que notre concept était exportable, mais on ne croyait pas que ça se ferait aussi loin de chez nous! » En août dernier, deux des cofondatrices – la présidente Villeneuve et Ariane Gélinas – se sont rendues à la première édition du PDFF, une expérience marquante. « J’ai été vraiment émue de voir le public ressentir la même fierté que les gens de chez nous en se voyant à l’écran, en voyant leurs paysages dans le regard d’étrangers », se rappelle Émilie Villeneuve, qui a même fait partie du jury du concours de création. Deux des films de cette première édition italienne seront d’ailleurs projetés en compétition officielle de l’édition d’ici, une façon de boucler la boucle de la collaboration avec ce nouveau petit frère. Celui-ci connaîtra une seconde édition cet été, du 15 au 20 août 2011. pdff.eu/wb
Quelques faits saillants de la programmation Trolljegeren (The Troll Hunter) : Long métrage norvégien sur trois étudiants qui découvrent qu’un troll s’attaque à des ours en forêt. Avec effets spéciaux en masse. Taliban Surfer : Un taliban devient une étoile du surf malgré son extrémisme. « Un film qui va dans des zones où le documentaire conventionnel ne peut aller », selon Émilie Villeneuve. Partie de chasse : Le peintre Marc Séguin et le chef Martin Picard vont à la chasse; le premier est super efficace, alors que le second est nul. Un film du Rouynorandien d’origine Bruno Bouliane. Également à ne pas manquer : les 17 à 19 (dont le Ciné-impro, la présentation des documenteurs tournés lors d’AT@MTL et les fausses bandes-annonces de Trailer 2), Total Crap 6 et le Ciné-brunch familial du samedi matin. L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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cinéma photos : Courtoisie FDAT
photo : cyclopes
vues sur le nord
Tournage du documentaire
Images tirées des Documenteurs Summerdome et Orphelin voyageur
Alex marche à l’amour
Pèlerinage A-T
Le Festival du DocuMenteur : 7 ans de mensonges > Martin blais
Succès bœuf à chaque année, le Festival du DocuMenteur a participé depuis 2004 à la propagation de calomnies sympathiques à propos des Témiscabitibiens. Mais aux documentaristes, je pose un constat d’échec! Parce qu’en filmant des menteries, ils n’ont su cacher le vrai visage de l’Abitibi-Témiscamingue. En scrutant à la loupe certaines tendances qu’ont suivies les films créés dans le volet Concours du festival, j’y ai décelé l’indélébile fond de vérité fidèle à tout mensonge. La fierté d’une communauté Les cinéastes étant forcés de produire un faux documentaire en trois jours, ils doivent d’abord se nourrir – se gaver! – des lieux. Ensuite, l’impératif : laisser improviser l’habitant devant la caméra. Dans Village Nomade (2006), les Rolletiens chantent en chœur l’autonomie possible de leur patelin et travaillent à réaliser leur rêve : propulser Rollet dans l’espace. On y trouve une belle excuse pour évoquer les beautés de l’endroit et énumérer tous les services offerts dans le village, avec un certain sarcasme puisqu’en réalité, ils sont plutôt limités. Mais comme l’humour de ces films est souvent créé par la tentative de rendre vraisemblable une situation complètement invraisemblable, on est porté à croire que cette fierté récurrente dans les documenteurs cache quelque chose, comme un pied-de-nez à un quotidien pas toujours rose (le taux de chômage par fois élevé, l’exil des jeunes, l’ennui qui siffle les longs hivers durant). Projets rassembleurs? Mais Village Nomade ne représente pas la norme : habituellement, on retrouve des communautés divisées. C’est le cas dans Summerdome (2009), qui nous amène à Vassan, village transformé à l’image de Dubaï où des investissements massifs ont permis la construction de gratte-ciel ultra modernes et d’un dôme permanent rendant le règne d’un été éternel. Certains Vassanois désapprouvent l’état dans lequel se trouve leur communauté depuis quelques années, alors que d’autres se disent fiers du développement de leur village. Il y a dans ce film, comme dans plusieurs autres, une controverse autour d’un méga-projet, ce qui imite la réalité : il suffit d’évoquer la controverse autour des mines à ciel ouvert, le développement de la Baie-James, l’industrie forestière et j’en passe. À la recherche de... Une autre tendance observée dans les documenteurs depuis 2004 est la recherche d’une personne à l’histoire brumeuse. Mais deux films sont criants d’une vérité fascinante. Smoked Fish (2009) et Orphelin voyageur (2007) mettent en scène un des trois vidéastes dans la quête de ses origines. Les deux hommes débarquent afin de savoir s’ils viennent vraiment de l’Abitibi-Témiscamingue. Si la prémisse semble naïve, ne révèle-t-elle pas qu’un sentiment d’appartenance à notre région s’est répandu parmi les citoyens d’à travers le monde? Tous, d’où qu’ils soient, reçoivent un jour un appel de leur destin leur réaffirmant que la racine mère de l’humanité se trouve ici, à l’est de l’Ontario, au sud du Grand Nord et à l’ouest du reste. Et si des vidéastes viennent de partout pour filmer les mouches noires, c’est qu’ils semblent se souvenir que nous venons tous de la même épinette!
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L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
Alexandre Castonguay > winä jacob
Alexandre Castonguay et Dominic Leclerc s’apprêtent à réaliser un roadmovie régional à cinq kilomètres/heure. Un périple au cœur de l’AbitibiTémiscamingue, au cœur de l’intériorité, au cœur de la découverte de soi, au coeur de la poésie. Dès le 3 juillet et pendant tout le mois, le comédien et scénariste Alexandre Castonguay sillonnera, à pied, les routes de la région afin de la vivre, et captera le tout sur « pellicule » pour que le cinéaste Dominic Leclerc en fasse une histoire cinématographique. « L’idée de départ, c’est une réflexion sur le fait d’être un artiste en Abitibi-Témiscamingue, pour voir comment la région nous influence. On s’est dit que la meilleure façon de connaître son territoire, c’est de le marcher. Le but, c’est d’aller à la rencontre du territoire et de la population », explique M. Leclerc, qui avait déjà amorcé ce genre de réflexion dans son film Entre l’épinette et la licorne, conçu pour le projet AT@MTL à l’automne dernier.
« J’ai toujours voulu faire un pèlerinage, je m’étais juste jamais dit que je le ferais ici » - Alexandre Castonguay Voyager avec Miron Au coeur de ce parcours de 567 km, tel un mantra, Alexandre répétera, mémorisera, tentera de comprendre et de vivre le poème La marche à l’amour de Gaston Miron. « C’est peut-être pas rigoureusement historique, mais on pense que c’est un voyage de Miron en Abitibi, en 1950, pour voir son ami Guy Carle qui a inspiré ce poème », aime croire Dominic Leclerc, se référant à une lettre que le poète a écrite à l’attention de Carle et dans laquelle il parle de ses cinq jours en région comme faisant partie des plus beaux qu’il a vécus.
Au hasard des rencontres et des réflexions provoquées par ce pèlerinage, les deux artistes espèrent pouvoir présenter un film introspectif, autant pour les protagonistes que pour les spectateurs. « On veut voir une réflexion, mais on veut aussi avoir un écho et rendre certains aspects ludiques », explique le cinéaste. Voilà pourquoi l’équipe a demandé à un artiste de la région de composer une musique à la sauce espagnole-trash-country, qui rappellera le célèbre pèlerinage de Saint-Jacquesde-Compostelle et les nombreux films de voyage sur les routes nord-américaines, ajoute le réalisateur d’Alex marche à l’amour. Course destination origines « J’ai toujours voulu faire un pèlerinage, je m’étais juste jamais dit que je le ferais ici, confesse Alexandre Castonguay. C’était aussi un vieux rêve que j’avais de me colletailler avec le poème de Miron. Je le lis d’un oeil, il est aussi apeurant qu’il peut m’émerveiller. » À près d’une semaine de son départ, le jeune comédien et scénariste était serein et prêt à vivre l’aventure. « J’ai hâte que ça fasse deux jours pour découvrir que toutes mes appréhensions étaient finalement fausses. » Si un pèlerin blond croise votre route cet été, il y a de fortes chances qu’il s’agisse d’Alexandre Castonguay. Sinon, un site web sera bientôt mis en ligne afin de vivre et de discuter de l’aventure. ccat.qc.ca/alexandrecastonguay vimeo.com/user2184918
Pleins feux sur les ponts de Grassy-Narrow
photo : ctvm info
Sylvain Marcotte réalise enfin le film dont il rêvait depuis 10 ans
photo : louise lambert
cinéma
photo : courtoisie
Jacques Matte et Camille Gauthier, juste avant la conférence de presse
Jacques Matte, entouré de Mouffe, Andrée Lachapelle et André Melançon
Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue
Vol au long cours > Louise lambert
Construction du pont à Moffet, en 1941 > serge bordeleau
Le 1er juillet prochain, il n’y a pas que le Rest of Canada qui sera en liesse, mais aussi la petite municipalité de Moffet, au Témiscamingue. Pour souffler ses 75 bougies, le village s’offre de raviver son histoire à travers Le pont du Nord-Est, tout nouveau long métrage documentaire du cinéaste témiscamien Sylvain Marcotte. Dès 2001, fraîchement sorti de l’université, Sylvain Marcotte s’intéresse à l’histoire fabuleuse de ces ponts tout de bois, dont l’existence fut étroitement liée à celle de son village natal, Moffet. Le film, alimenté d’images d’archives et de témoignages de Moffétois, retrace la vie d’une rive à l’autre du pont, avant, pendant et après sa construction de 1939 à 1941, jusqu’à sa destruction tragique le 18 juillet 1983, alors que le pont Sud-Ouest croulait sous les flammes. Un mystère jamais résolu, une époque qui continue d’attiser les passions et d’alimenter le rêve...
Pendant 42 ans, la structure, sans aucun acier ni béton, permit de rallier de façon directe cette aile reculée du Témiscamingue à la capitale nationale du cuivre, par Ste-Agnès-de-Bellecombe Un pont vers l’avenir… Le prologue du film rappelle que les fondateurs de Moffet avaient quitté leur village frontalier de St-Zachary-de-Beauce - et la grande Crise qui sévissait - pour rejoindre de nouvelles frontières : celles du Nord, celles entre l’Abitibi et le Témiscamingue, enfin celles entre le réservoir des Quinze et le lac Simard. Si leurs espoirs étaient grands, leurs ambitions l’étaient encore davantage. Trois ans seulement après la naissance officielle du village, six ans après l’arrivée des colons, les premiers arbres étaient abattus et assemblés en ce qui allait devenir le plus long pont de bois
de l’est du Canada, une merveille d’ingénierie pour l’époque, une ruine fascinante aujourd’hui. Pendant 42 ans, la structure, sans aucun acier ni béton, permit de rallier de façon directe cette aile reculée du Témiscamingue à la capitale nationale du cuivre, par Ste-Agnès-de-Bellecombe. Les rives de l’inconnu Les découvertes tout au long du film s’avèrent étonnantes. Qui connaissait l’existence de Beauneville, autre village peuplé de beaucerons, qui naquit et mourut de l’autre côté de la rive? Qui se souvient que les ponts faillirent desservir une artère majeure qui aurait relié Rouyn-Noranda et Ville-Marie, avant que des joutes politiques ne fassent avorter l’option? Sans parler du fameux T.E. Draper, qui a remorqué ses billes de part et d’autre de la structure. Bref, le film explore les mille et une facettes des ponts du Grassy-Narrow, qui portent en leur charpente la fierté, les aspirations et le destin de ses constructeurs. Et la fin des ponts fut aussi, en quelque sorte, la fin d’un rêve. Un feu inexpliqué, un procès peu concluant : le sujet semble demeurer tabou. Qui? et pourquoi? demeureront à tout jamais des questions sans réponses - et le réalisateur évite de les poser.
À quatre mois de sa 30e édition, l’équipe du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue ouvre son jeu un peu plus tôt que d’habitude. C’est à l’occasion d’une conférence de presse tenue à Montréal, au début de juin, qu’elle a dévoilé le titre du film qui ouvrira l’événement, Le vendeur, premier long-métrage du réalisateur Sébastien Pilote. Une belle occasion de constater, à quelque 600 kilomètres de chez nous, que l’intérêt pour le festival n’est pas exclusif aux gens de la région. En ce matin de juin, le temps est très clément sur l’aéroport de Rouyn-Noranda. À bord du petit avion nolisé par le festival, huit journalistes de l’Abitibi-Témiscamingue, accompagnés de Guy Parent, l’un des trois cofondateurs, vont couvrir le point de presse montréalais. À l’arrivée des journalistes de la région à l’Hôtel Nelligan, la présence de Camille Gauthier, qui a été la voix du festival jusqu’en 1994, donne le ton. Celle qui vit maintenant à Montréal dira, après la conférence : « Quand Jacques Matte m’a proposé d’animer l’événement d’aujourd’hui, plein de souvenirs ont refait surface. En entendant le thème musical du festival juste avant d’aller au micro, j’ai revu l’extraordinaire frénésie des soirées d’ouverture. » La salle, qui accueille une centaine d’invités, bourdonne comme une ruche, entre caméras et micros. On y voit Sébastien Pilote et son acteur principal, Gilbert Sicotte, accorder des entrevues. On reconnaît aussi des alliés de la première heure, dont les journalistes Odile Tremblay et Jean-Pierre Tadros, en plus des réalisateurs JeanClaude Labrecque, Podz et André Melançon,
avec sa compagne Andrée Lachapelle. Mouffe, Francine Grimaldi et la comédienne Muriel Dutil sont du nombre, ainsi que plusieurs distributeurs de films. L’un d’eux commente : « Ce n’est pas si facile d’attirer autant de monde à une conférence de presse; le festival abitibien compte beaucoup d’amis fidèles dans le milieu du cinéma, on le voit aujourd’hui. » Pour le journaliste Jean-Pierre Tadros, anciennement du Devoir, si le FCIAT a pu perdurer dans le temps – et accumuler un tel capital de sympathie – c’est sans contredit parce qu’il est resté fidèle à ce qu’il fait de mieux. « Il faut reconnaître que ce festival, dès le départ, a fait preuve d’un très bon sens du marketing. Ce qui le caractérise, c’est la stabilité de son organisation, son accueil des plus chaleureux et le fait qu’on y trouve un très bon public, curieux et généreux, de sorte que les cinéastes aiment beaucoup y présenter leurs films. » Ce point de presse de juin contenait assurément tous les ingrédients de ce succès désormais trentenaire. festivalcinema.ca
À défaut d’y répondre, on peut toujours se rendre à Moffet pour voir la réplique de 52 pieds des ponts, et visionner le captivant film de Sylvain Marcotte. moffet.ca
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photo : ymm
La bibliothèque de Destor, comme un Phénix
cinéma
> La rédaction
À l’occasion de son assemblée générale annuelle, tenue le 28 mai dernier, le Réseau BIBLIO de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-duQuébec a dévoilé l’identité des bibliothèques s’étant le plus démarquées au cours de la dernière année. C’est celle du quartier Destor qui a le plus retenu l’attention. Située à une trentaine de kilomètres au nord du centre-ville de Rouyn-Noranda, elle a reçu le prix BIBLIO d’or dans la catégorie municipale, et surtout le titre de bibliothèque de l’année. En octobre 2008, la bibliothèque de Destor a été incendiée; elle a été relocalisée au sous-sol de l’église, et accueille les lecteurs depuis janvier 2010.
Le réalisateur Pierre-Etienne Bordeleau devant le véhicule récréatif qui le mène dans son périple canadien
La transcanadienne musicale > Karine et Martin Murphy
Quatre gars, des belles rencontres, de la bonne musique, un trip de création épatant… Frédéric Bastien Forrest, François Del Fante, Bruno Mercure et le Valdorien Pierre-Etienne Bordeleau : quatre passionnés des arts, diplômés du baccalauréat en communication de l’UQÀM, qui partagent cet été l’aventure de traverser le pays pour enregistrer des clips d’artistes émergents. Tout commence en mai 2010, alors que les quatre gars fondent le Youth Music Movement, ou Mouvement de la relève musicale, afin de participer au Projet Pepsi Ici c’est mieux, un concours visant à récompenser des idées ayant un impact positif sur la collectivité. Le projet soumis : parcourir le Canada en véhicule récréatif et enregistrer gratuitement des groupes de la relève. Ils remportent finalement une bourse de 25 000 $ grâce à ce concours. Gonflés à bloc, les comparses décident d’ajouter un volet à leur aventure lorsqu’ils réalisent au fil du temps et de leur préparation que leur projet a plus d’ampleur que prévu et décident alors de s’autoproduire une websérie portant sur leur tournée. 12tracks.tv était né ! La bande se lance donc dans l’ambitieux projet de présenter 12 épisodes documentaires et 12 vidéoclips de 12 groupes musicaux provenant de 12 villes de provinces et territoires différents, une nouvelle capsule et un nouveau clip étant présentés chaque semaine sur leur site web depuis la mi-mai. L’intégrale du projet est tournée, filmée et montée sur la route… que ce soit au motel, dans la maison du band qu’ils enregistrent, dans le VR ou ailleurs. Leur objectif : utiliser l’énergie de leur voyage et la création comme un tremplin pour les artistes de demain. « Pour les bands, on y va avec des coups de cœur. On a un cré-
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neau assez précis de groupes qui commencent à être connus dans leur communauté, mais qui n’ont pas percé encore, souvent en préparation d’un premier album », explique Pierre-Etienne Bordeleau, réalisateur-cameraman-monteur pour le projet. Comme résultat, les visiteurs ont droit à un style unique et original de vidéoclips, loin des standards habituels dans le domaine. Des appuis importants Les quatre complices se sont trouvé un allié de taille dans ce périple : MusiquePlus, qui agit comme co-diffuseur. Celui-ci rend disponible les épisodes et vidéoclips sur son site internet, en plus d’en présenter des extraits sur sa chaîne télé. Il offre en bonus, en ligne, des scènes inédites des péripéties des quatre grands voyageurs. Une fois la tournée complétée, le groupe planifie la confection d’une compilation des 12 tracks, dont les profits seront remis à la Fondation Simple Plan, venant en aide aux jeunes en difficulté. D’ici là, il est possible de suivre l’aventure des 12tracks via Internet. D’y découvrir de nouveaux groupes talentueux, le travail prodigieux d’un Abitibien bohème et créatif, une foule d’aventures… et de mésaventures, ainsi que de bien beaux coins de pays ! Pssst, le 12e épisode, c’est une track bonus, une surprise ! 12tracks.tv
photo : fciat
photo : Mylène Cossette
général
Jacques Matte, co-président de l’organisme et directeur du théâtre du cuivre
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Retour sur le 24 colloque Les Ar ts et la Ville sera à Rouyn-Noranda l’an prochain
> winä jacob
> ariane ouellet
Rouyn-Noranda aura l’honneur de recevoir la 25e édition du colloque Les Arts et la Ville, qui aura lieu du 16 au 18 mai 2012. Pour Jacques Matte, co-président de l’organisme et directeur du Théâtre du cuivre, ça en dit long : « Cette décision a une portée régionale. C’est le symbole de tout le chemin parcouru dans le domaine culturel en Abitibi-Témiscamingue depuis 25 ans. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’observateurs de notre scène culturelle en dehors de la région. » « C’est important, car c’est le seul colloque qui relève de la culture et de la pensée culturelle », ajoute M. Matte. Fondé en 1987, le réseau Les Arts et la Ville est un organisme sans but lucratif qui réunit les milieux municipaux et culturels afin de promouvoir, de soutenir et de défendre les développements culturel et artistique des municipalités. Parmi ses membres, on compte près de 500 municipalités et 140 organisations culturelles.
« Ce qui était hors norme il y a 5 ou 10 ans devient branché. » - Jacques Matte Du 24 au 27 mai dernier, c’est la ville de Sainte-Thérèse qui accueillait la 24e édition du colloque Les Arts et la Ville. Sous le thème Liaisons heureuses - La synergie éducation, culture et municipalité, l’événement a été l’occasion de partager, pour les nombreux participants, des pratiques culturelles inspirantes qui rayonnent à travers le Québec et dans la francophonie canadienne. Un programmation béton Le thème à l’honneur cette année a permis de réfléchir aux enjeux, aux défis et aux bénéfices de lier les mondes de la culture, de l’éducation et des municipalités. Quelques projets particulièrement réussis ont été présentés plus en profondeur : Jeunes
Le Vieux Noranda attrape la fièvre du jeudi
musiciens du monde, avec son volet à Kitcisakik; Muni-Spec de Mont-Laurier, qui explique comment la politique culturelle de la commission scolaire a inclus les sorties en arts de la scène à même leur cursus scolaire; Réseau Ontario, qui a pour but de faciliter la rencontre entre les artistes, les producteurs culturels et les 375 écoles francophones de l’Ontario en s’occupant, par exemple, de la coordination des tournées, des transports et de la facturation. D’un côté, le colloque a proposé de grandes conférences plus théoriques comme celle de Michel Côté, directeur du Musée de la civilisation de Québec, sur le renouvellement du rôle des grands musées ou sur l’agenda 21 (démarche de planification stratégique axée sur le développement durable du 21e siècle) de la culture pour le Québec. De l’autre, des porteurs de projets structurants en milieu rural comme Ramon Vitesse et son Biblio-Vélo à Cowansville ou Lison Grenier de la Vieille Usine de l’Anseà-Beaufils en Gaspésie ont partagé leurs expériences. Chacun à sa manière, ce sont des tripeux. Il y avait donc là tout ce qui se fait d’inspirant dans le domaine. Une véritable mine d’or pour les agents de développement, animateurs culturels, fonctionnaires et élus. Selon Jacques Matte, « c’est un bon exemple politique pour les municipalités. Ce qui était hors norme il y a 5 ou 10 ans devient branché. » arts-ville.org
Cet été, le Vieux Noranda sera vivant et vibrant, particulièrement les jeudis. Commerçants, restaurateurs et diffuseurs du quartier ont choisi de miser sur ce jour de la semaine pour mettre leur milieu en valeur et le vivifier. « L’idée, c’est de mettre en valeur les événements qu’on fait déjà et de promouvoir conjointement, via notre page Facebook, ceux du jeudi », explique la directrice du Petit Théâtre du Vieux Noranda, Rosalie Chartier-Lacombe. L’idée est née au début de juin d’un comité de quartier afin de revitaliser le secteur tant au niveau culturel que communautaire, patrimonial, familial et économique. « On veut que ça soit dynamique, mais pas seulement dans le temps des festivals. Les gens vont se croiser, se voir et vivre le Vieux Noranda », ajoute l’énergique directrice.
« Le projet est tout neuf, mais les organisateurs sont enthousiastes et regorgent d’idées pour faire rejaillir cet amour qu’ils portent à leur coin de la ville » - Rosalie Chartier-Lacombe Tous les jeudis, depuis la St-Jean jusqu’à la fête du Travail, sont ainsi mis en valeur afin de mettre la table pour les prochains projets culturels qui viendront s’ajouter aux initiatives déjà en place à RouynNoranda. En effet, si tout va bien, la ville et la région devraient connaître de beaux développements en matière de culture avec ce qui se trame au sein de la table de concertation en tourisme culturel, qui peaufine sa stratégie pour faire de l’AbitibiTémiscamingue une destination de choix en tourisme culturel en 2013. De plus, la
Ville de Rouyn-Noranda a déposé récemment sa candidature au titre de Capitale culturelle du Canada pour l’année 2012. « On veut être prêt, outillé et structuré pour ce qui s’en vient! » précise Mme ChartierLacombe. Une idée qui rallie « Le quartier s’est mobilisé derrière les jeudis pour mettre en valeur ce qui s’y fait, mais il y a aussi d’autres activités les autres jours. Cette initiative laisse la possibilité à tout le monde de faire ce qu’il veut sans qu’il n’y ait d’ingérence. » Ainsi, les boutiques offriront des rabais spéciaux, les restaurants ouvriront leurs portes plus tard ces soirs-là, les salles de spectacles publiciseront conjointement leur événements sur le web et des événements spéciaux pourraient même voir le jour. Le projet est tout neuf, mais les organisateurs sont enthousiastes et regorgent d’idées pour faire rejaillir cet amour qu’ils portent à leur coin de la ville. « On regarde pour avoir un marché d’artisans. On voudrait aussi faire des shows, entre autres avec l’école de musique En Sol mineur, et plein d’autres choses, mentionne Rosalie Chartier-Lacombe. L’intention est là, mais c’est encore trop récent pour savoir ce qu’il va y avoir exactement. » Voilà pourquoi il faudra rester attentif afin de ne rien manquer! facebook.com/pages/Les-Jeudisdu-Vieux-Noranda/221537117866111
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photo : daniel Gagné
événement
2e édition pour le festival de musique traditionnelle
Ça « Vassan » dire, le Festival Harricana est la nouvelle tradition estivale > Sophie Richard-Ferderber
En août 2010, dans un champ du secteur Vassan, à Val-d’Or, plus de 2 000 personnes ont tapé du pied au son du tout premier festival de musique traditionnelle en Abitibi-Témiscamingue. Une nouvelle tradition était née. L’événement ne pouvait donc qu’être répété cet été entre le 5 et le 7 août, pour le plus grand bonheur des participants restés sous le charme de l’édition passée. Cet été, le festival passe d’une seule journée à toute une fin de semaine de célébrations. Les artistes locaux, comme La Parenté, Héritage, Les Fous de Vassan et l’ensemble de violons Allegro, se succéderont sur plusieurs scènes. Plusieurs artistes invités de l’extérieur inciteront aussi la foule à danser, dont Dentdelion et La Bottine Souriante, tête d’affiche du samedi soir. Plus que juste de la musique Il est possible de librement déambuler sur le site d’un spectacle à l’autre et d’un kiosque à l’autre afin de goûter à tout. En effet, le festival propose beaucoup de
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musique, mais aussi plus de 20 kiosques mettant en valeur des artisans et producteurs agricoles d’ici. Suite au succès de l’an dernier, la popularité du coin cassecroûte est à prévoir avec son menu maison diversifié. Élaboré à partir de produits locaux et souvent bio, des choix santé et des options végétariennes sont proposés à prix abordable. Il devrait aussi être difficile de résister à l’odeur du four à pain traditionnel ou même aux parfums du jardin de fleurs comestibles. Le dimanche matin, un brunch champêtre aux ingrédients entièrement régionaux sera servi. Un spectacle de type gala suivra sur la scène tout au long
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Première pelletée de terre, le 24 mai 2011, pour l’aménagement du site du festival par une partie du C.A. et de gentils bénévoles venus prêter main forte.
de la journée avec plusieurs performances. Musique, amuseurs publics professionnels, ateliers de sculpture et peinture, démonstration de cornemuse, chevaux, halte garderie avec jeux d’antan… l’animation sera constante. Pour se reposer, des coins « salons » à ciel ouvert et des espaces de camping pour tentes ou caravans sont également offerts. Le festival Harricana est le résultat du travail « de bras » de dizaines de résidents et amis du secteur de Vassan. L’aménagement du terrain, qui jusqu’à l’an der-
nier était en friche, les infrastructures, la programmation, les repas servis : tout est « gossé » à la main, avec cœur et avec soin. François Gérardin, directeur artistique et un des instigateurs du festival, est fier des réalisations de son équipe : « L’événement nous permet de dynamiser notre village et de développer des projets ensemble, même au-delà du festival. » Cette année encore, l’ambiance familiale et tant conviviale est promise. festivalharricana.com
événement photo : festival H2O
Le volet culturel du 5e festival H2O
pour Michel Rose et sa musique country, désireux de faire danser son public en ligne sous le chapiteau. Avec autant de possibilités et d’ouverture, le volet culturel n’est pas sans rappeler que tous les goûts sont bel et bien dans la nature.
L’abondance des ressources! > Vanessa Chandonnet
C’est le temps de sortir ses chaises pliantes, sa crème solaire et son cœur d’enfant, puisque la cinquième édition du Festival H2O convie les gens de partout en région à une expérience hors du commun. Difficile de ne pas se laisser porter par l’élan créatif des organisateurs amossois qui, d’année en année, réinventent l’art de jouer dehors. Bien que l’évènement soit encore une jeune entreprise, sa réputation n’est plus à faire. Comme le mentionne Louise Tremblay, coordonnatrice, ce sont maintenant les artistes qui cherchent à se mêler au courant des festivités. De ce fait, la programmation déborde sur une journée additionnelle et double son nombre de spectacles majeurs en demeurant ancrée sur sa mission : promouvoir les richesses naturelles du milieu, tout en offrant des activités accessibles à tous. C’est donc en s’orientant vers la popularité que Chantal Brunelle, Steve McInnis
avec sa guitare mais plus que jamais francophone, de passage avec ses incroyables musiciens pour revisiter les tubes à sa façon. De quoi donner l’envie à tous de faire la vague près du mur d’eau !
Avec autant de possibilités et d’ouverture, le volet culturel n’est pas sans rappeler que tous les goûts sont bel et bien dans la nature. et Audrey Lapointe ont finalement choisi les têtes d’affiche qui feront bouger les vacanciers. Au menu se retrouve une brochette de personnages colorés tels les Trois Accords, David Jalbert, Sylvie Desgroseillers (jadis de l’émission Belle et Bum), Martin Deschamps et Marco Calliari. Sans oublier Pépé goes français, toujours
Le tremplin des talents d’ici À l’avant-scène, une place de choix est réservée aux artistes régionaux. Du groupe Les Boomers à la troupe Voyage Musical, de nombreuses découvertes sont à prévoir. Les duos Marie-Claude et Guillaume, Frank et Véro, le Yanick Cloutier’s Band et le groupe Kayou font également partie de cet incontournable rendez-vous. De même
Histoire de revivre le ponton raconteur et d’encourager la relève d’Impro Académie, ces concepts devenus classiques reviennent à la grille horaire, parmi une variété de nouveaux divertissements. L’homme orchestre L-Loco et sa dragonne Cybèle, Dr Gabzy le circologue, ainsi que le magicien Raphaël Sebastian sont conviés à surprendre les amis de Loufto dans l’univers du bizarre et de l’enchantement. Et puisque seule la rivière est invitée à rester dans son lit, le Spectacle Ofeu s’adresse même aux plus grands d’entre vous. H2O Le Festival Coop IGA Extra d’Amos est l’occasion de vous laisser transporter par le rythme endiablé d’un imaginaire tout en lumière. Que le rideau rouge se lève sur l’or bleu afin de laisser briller nos valeurs ! h2olefestival.com
La Sarre en fête
Chaleur et musique sous le chapiteau! > Vanessa Limage
Selon Marie-Luce Doré, responsable des festivités pour la Commission des loisirs de La Sarre : « le cirque est un thème qui rejoint tout le monde, puis La Sarre en fête est une activité qui se veut vraiment familiale. » En plus des amuseurs de rue, une foule d’activités est prévue pour divertir les petits : jeux gonflables, jeux de foires, animation, maquillage… De tout pour tous Encore cette année, plusieurs spectacles de musique seront présentés sous le chapiteau. Ce sera l’occasion pour le grand public d’entendre du rock, du pop et du folk. Soulignons la présence de la pétillante Brigitte Boisjoli et du toujours surprenant Antoine Gratton qui présenteront respectivement leur nouvel album. Aussi en prestation, la formation Lucky Uke, qui était dernièrement au Festival des guitares du monde, fera vibrer le public au son du ukulélé. Une place de choix est également accordée à des groupes régionaux avec les groupes À suivre et Black Billy’s. Le groupe
photo : marie-Luce doré
Cet été, afin d’en mettre plein la vue, La Sarre en fête plonge dans l’univers du cirque. Des clowns aussi bouffons que farceurs, des saltimbanques colorés, un caricaturiste moqueur et le captivant magicien Daniel Coutu seront de la partie pour faire vivre à tous un moment des plus agréables !
Black Billy’s donnera d’ailleurs l’un des ses derniers spectacles. Marie-Luce Doré se dit très fière de la programmation de cette année : « On est très contents, toutes nos activités sont gratuites, on veut faciliter l’accès à nos activités et on souhaite vraiment que ça puisse attirer un peu tout le monde, on a vraiment une programmation variée. » La Sarre en fête revient cette année les 28, 29 et 30 juillet. ville.lasarre.qc.ca
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événement
photo : courtoisie Fort-Témiscamingue
Le Témis fête fort au Fort-Témiscamingue! Le lieu historique national célèbre lui aussi le passage du Chevalier de Troyes > Émilie B. Côté
Cet été, dans le cadre du 125e anniversaire de Ville-Marie et du 325e anniversaire du passage du Chevalier De Troyes et son équipage dans notre belle région, toute l’équipe du Fort-Témiscamingue invite grands et petits à découvrir notre histoire par de multiples évènements festifs. Plus de 17 activités supplémentaires sont ajoutées à la programmation régulière. Comme le dit si bien la chanson thème des festivités composée par Martin Bernard, « le temps passe, mais l’histoire reste ». C’est pendant la semaine de la NouvelleFrance, du 16 au 24 juillet, que les activités sont les plus nombreuses. Le 16, c’est la musique qui est au rendez-vous! Pour célébrer le 100e anniversaire de Parcs Canada, l’entrée sera gratuite. En après-midi, nos talents régionaux seront à l’honneur, et en soirée, venez constater l’énergie du groupe folk-traditionnel bien connu Les Tireux d’Roches, avec Martin Bernard et ses musiciens en première partie. Le lendemain, en plus du Pique-nique musical des Jeunes Concerts du Témiscamingue où onze musiciens envoûteront les visiteurs, la chanteuse Julie Gagnon, qui en avait ému plus d’un l’an dernier lors de sa prestation dans la Forêt enchantée, nous
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Reconstitution historique de l’épopée des voyageurs, au Fort Témiscamingue
fera encore le plaisir de nous offrir sa voix et sa flûte cette année.
d’Iberville pour interagir avec les visiteurs jusqu’à la fin de l’été.
constituer une mosaïque qui représentera une rose des vents, symbole du voyage.
Du 20 au 24 juillet, du matin au soir, les visiteurs sont invités à assister à une reconstitution historique des Habitants de la Nouvelle-France par huit comédiens faisant partie de la troupe de théâtre montréalaise du même nom. Le 23 juillet, comme à chaque année, le rendez-vous des voyageurs aura lieu sur les rives du lac Témiscamigue où une dizaine de participants habillés en costume d’époque arriveront en canot et viendront se joindre à la troupe. De plus, Vincent Mayer, enseignant en art dramatique, sera vêtu de son costume du lieutenant second Pierre Le Moyne
Des images et des mots À partir du 1er juillet, l’artiste français et scénographe Luc Brévart présente une version artistique des cartes topographiques du parcours du Chevalier de Troyes. Ce même artiste expose aussi à la Salle AugustinChénier jusqu’au 5 septembre, présentant des dessins de dimensions grandioses tracés directement sur les murs. Pour sa part, l’artiste témiscamienne Francine Marcotte invite, du 6 juin au 1er août, chaque visiteur à choisir une roche témiscamienne de la couleur de son choix pour la placer sur une table de huit pieds de diamètre, afin de
Les festivités prendront fin le 20 août. À cette occasion, Albert Millaire, président d’honneur du 325e, ainsi qu’une vingtaine de participants, prendront part au Moulin à paroles pour réciter plusieurs textes historiques sélectionnés sous la supervision de Réal Couture, qui a aussi réalisé les chroniques radiophoniques du récit de l’épopée du Chevalier de Troyes, maintenant disponibles sur le site Internet de CKVM.
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parcscanada.gc.ca/temiscamingue
littérature
chronique littéraire De l’Abitibi à la monarchie française
Marie-Antoinette, la souveraine maudite
Les 9 vies de Mélody Rencontre avec une auteure de BD érotique
Saunders, Danny. Marie-Antoinette, la souveraine maudite. LÉR, 2010, 366p.
> Suzie Ethier > Francesca Benedict
« L’Autrichienne espérait tant que ce geste puisse lui accorder les bonnes grâces de la famille royale. » (p. 730) Né à Val-d’Or en 1980, Danny Saunders a vécu en Abitibi-Témiscamingue jusqu’à l’âge de 19 ans. Il a résidé dans plusieurs municipalités, notamment Val-d’Or, Amos, La Sarre et Rouyn-Noranda. En 2008, il est revenu passer un an à Rouyn-Noranda où il a travaillé comme animateur à TVC9/Cablevision du Nord, comme journaliste pour La Frontière/Le Citoyen et chez NRJ. Le roman sur Marie-Antoinette s’inscrit dans une suite portant sur les femmes rattachées au pouvoir dans l’Histoire, d’où le titre collectif : Les Reines tragiques. Le premier livre de la série portait sur Marie Stuart, le suivant sur Sissi. L’auteur retrace ici la vie de Marie-Antoinette dans son rôle de femme de Louis XVI, de 1770 à 1793, et se termine sur une récapitulation sommaire de la fin de la vie de ceux qui ont été proches d’elle (ses enfants, son amant). Le désespoir d’une souveraine Saunders sait mettre de l’avant la vie tragique d’une enfant arrachée à 14 ans à sa vie familiale pour servir les intérêts de l’Empire et de l’Europe. Le point de vue de Marie-Antoinette domine tout au long du texte, montrant son désespoir face à l’esprit fermé de la cour de France. Il fait ressortir la cruauté de la situation de cette enfant seule face aux nombreuses intrigues, montées par des experts en la matière, laissant voir que sa paranoïa était fondée. Même pour des antiroyalistes aujourd’hui, la reine devient un personnage attachant qui n’est, somme toute, que le produit de son éducation et de sa vie. L’auteur raconte en détails les intrigues de la cour qui ont mené à la déchéance de la monarchie et suscité un besoin de changement social profond. Dans l’ensemble, le roman s’avère assez fidèle à l’Histoire, même si le rôle de La Fayette a été beaucoup plus complexe que présenté, et si Marie-Antoinette est réputée avoir eu plus d’amants que suggéré ici. Certains personnages marquants de cette époque ont certes été mis de côté, mais cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’un portrait centré sur la vie de la reine et non sur l’époque. Le récit est entrecoupé de paragraphes de présentation des différents personnages, mais pas au moment où ils entrent en scène. Ces paragraphes apparaissent un peu plus loin dans le texte, comme si on se retournait vers un voisin pour demander « qui est-ce ? » L’écriture simple, sans fioriture, et le style direct qui inclut quelques dialogues permet d’accéder facilement au propos. Cela ne veut pas dire que l’histoire est dénuée de suspense. En fait, la première partie se lit bien et s’avère même difficile à poser. La deuxième partie est beaucoup plus décevante, car elle est nettement moins bien écrite et contient des erreurs, entre autres de vocabulaire et de typographie. Bonne lecture d’été, malgré la deuxième moitié.
Sylvie Rancourt, alias Mélody, c’est tout sauf une fille sans histoire. D’ailleurs, son histoire, c’est par le biais de la bande dessinée qu’elle a choisi de la raconter, elle qui, dans les années 90, a vendu 120 000 exemplaires aux États-Unis et 2000 au Québec de sa première série de BD : The orgies of Abitibi. Oui oui, vous avez bien lu, il ne s’agit pas ici de bandes dessinées destinées aux enfants comme on a l’habitude d’en voir, mais bien d’une BD érotique, puisque c’est une partie de sa vie qui y est racontée, et que sa vie, c’est entre autres 15 ans de carrière comme danseuse nue. C’est suite à une peine d’amour qu’elle a d’abord décidé d’écrire sa vie, mais également parce qu’elle était consciente de la fascination qui entoure le milieu des bars de danseuses et qu’elle était on ne peut mieux placée pour en parler. Et quand on la questionne à savoir pourquoi elle a choisi la BD comme médium, c’est selon elle d’abord parce que ça lui permettait d’illustrer plus aisément le mouvement des corps. « Je m’en fous que ce soit beau ou pas, je veux faire réfléchir et réagir. » C’est en ces termes qu’elle parle de ses dessins. Si on entend soudainement parler à nouveau de Sylvie Rancourt après plusieurs années sans nouvelles d’elle, c’est qu’elle vient d’exposer des toiles, au printemps dernier, au Cabaret de la dernière chance. Entre-temps, elle a eu cinq enfants, et, pendant cette période, elle a préféré mettre de côté cet aspect de sa vie. « J’voulais plus en entendre parler, j’étais une fille perdue retrouvée. » Mais, comme elle le dit si bien, « un moment donné, il faut s’assumer ». Et elle est claire là-dessus, elle ne regrette rien. Elle qui peut d’ailleurs se vanter d’avoir eu sa propre maison d’édition dans les années 80, d’avoir écrit une histoire qui a été vendue à 2000 copies au Québec et que nos voisins du sud ont particulièrement appréciée, que 100 copies numérotées aient été vendues à 100 $ chacune lors d’une foire du livre de Toronto à cette époque, d’avoir été propriétaire de son propre bar de danseuses à Duparquet, et j’en passe.
rappelle les dessins d’enfants; toiles qui touchent toutes sortes de thématiques et qui sont entre autres utilisées pour des levées de fonds par des organismes. « Étant donné tout mon vécu, je me suis dit que Mélody allait aider les organismes et les gens. » En fait, il faut préciser que, bien que ce soit ses illustrations qui aient été utilisées pour les premières éditions de Mélody au Québec, c’est ensuite un illustrateur professionnel qui a mis en images ses histoires pour les versions américaines. « Mes dessins n’étaient pas assez beaux, alors la maison d’édition américaine qui a acheté les droits de Mélody a demandé à Jacques Boivin d’illustrer mes histoires. » Bref, en s’appliquant à la peinture, elle espère du même coup développer son talent. Et fort à parier que d’autres éditions de Mélody continueront de voir le jour dans un avenir rapproché. « Jusqu’à présent, j’ai une vingtaine de livres publiés, mais ça représente juste l’équivalent de six mois de ma vie. » Reste à voir si un éditeur se manifestera, mais chose certaine, pas question pour Sylvie de rester là à attendre pendant ce temps!
De l’art naïf que dans sa forme Ce n’est qu’au cours des dernières années qu’elle s’est remise à dessiner. Et comme elle souhaite faire paraître d’autres BD et qu’elle n’en pouvait plus d’attendre une réponse positive de la part d’une maison d’édition, elle a décidé de se mettre à l’ouvrage et de produire en parallèle une quarantaine de toiles illustrant des moments de sa vie dans un style naïf qui L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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photo : Mylène Cossette
la culture dans mes mots
Pour apprendre des choses
les livres de Charlotte
Mes vacances et Les vacances du Petit Nicolas Éditions Gallimard Jeunesse, 2007
> Charlotte Luneau, 9 ans
Les vacances sont déjà arrivées, autant chez nous que chez le Petit Nicolas, le personnage principal du livre que je vous suggère pour l’été. Je l’ai découvert grâce à ma tante, qui, un jour, m’a envoyé un paquet contenant deux livres du Petit Nicolas, que j’ai lus et adorés! Le personnage du Petit Nicolas a été créé en mars 1959 et publié une première fois dans un journal français. Depuis ce temps, il est connu à travers le monde et fait le plaisir de tous les enfants qui lisent ses aventures. > Mylène Cossette Nom : Thomas Fournier Âge : 6 1/2 ans Lien particulier avec la culture : Thomas fait des cours de musique et de chanson à l’école. Il y fait aussi beaucoup de peinture. Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ? Ceux qui font de la peinture, de la sculpture, du cinéma, de la musique. À quoi sert la culture dans la société ? À apprendre des choses et devenir meilleur dans ces choses. Et si la culture n’existait pas ? On ne pourrait pas apprendre, devenir meilleur. On ne pourrait pas mettre de couleur dans nos maisons. Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ? Je me sens bien parce que c’est beau et que j’aime ça. C’est le fun, ça me rend heureux. À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ? Il faut se pratiquer souvent. Il faut aussi être capable de se concentrer beaucoup. Peux-tu nommer de grands artistes ? Louise Naud. Elle invente des peintures. Serge Bordeleau, lui, invente des films. Walt Disney est aussi un grand artiste. Et toi, aimerais-tu être un artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ? Oui, j’aimerais ça faire des sites Web comme papa. Je voudrais faire du dessin à l’ordinateur, c’est difficile et long.
Ce livre a été écrit en 1963 par l’auteur René Goscinny, reconnu dans le monde de la BD grâce à ses personnages Astérix, Lucky Luke et Isnogoud. Illustré par JeanJacques Sempé, il fait partie d’une série d’une vingtaine de livres mettant en vedette Nicolas, un petit garçon attachant et maladroit! Un été bien entouré Les vacances du Petit Nicolas, c’est plusieurs courtes histoires qui vont vous divertir d’une couverture à l’autre! Ce livre, que j’ai apprécié grandement, nous fait découvrir les vacances d’un enfant français et de ses copains. Les auteurs nous font visiter des lieux qui nous apparaissent réels autant que les aventures que le Petit Nicolas vivra à la mer et à la colonie du Camp Bleu. Vous ferez la connaissance de Blaise, Fructueux, Mamert et Fabrice à Bains-les-mers et de Bertin, Crépin et Paulin à la colonie de vacances. Ses amis, qui ont tous des noms bizarres, vont l’accompagner tout au long de ses aventures estivales! Nicolas est le narrateur de l’histoire et cela va sûrement plaire à plusieurs lecteurs qui comme moi auront l’impression d’être l’ami du personnage principal et de sa bande! La précision des illustrations de Sempé nous aide à imaginer l’histoire. Malgré les images en noir et blanc, Nicolas m’en a fait voir de toutes les couleurs avec ses colères et ses maladresses qui le poussent parfois à faire des bêtises ou à se bagarrer. Comme l’annonçait l’endos de la couverture : « Avec le Petit Nicolas, vous ne risquez pas de vous ennuyer : ses vacances sont un festival de drôleries et de tendresse, grâce au génie de deux grands auteurs! » À partir de 9 ans, mais aussi pour tous les adultes qui ont encore un cœur d’enfant! Bonne lecture! petitnicolas.com
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arts de la scène
Étudier le jeu à l’Université de Montréal
photo : Amélie Roberge
rubrique ludique
> Mélanie Boutin-Chartier
Perchée sur le mont Royal, la vénérable Université de Montréal n’est pas nécessairement reconnue pour être à la fine pointe de la technologie. Mais les choses commencent à changer : la preuve en est l’apparition d’un nouveau programme qui se consacre au monde de l’amusement virtuel. Et l’UQAT n’a pas à craindre une quelconque compétition pour ses programmes en Création et Nouveaux médias : le programme de l’institution montréalaise sera essentiellement théorique. Il sera donc possible dès cet automne d’obtenir une mineure en études du jeu vidéo. Selon le site de l’Université de Montréal, ce cours donnera 30 crédits de 1er cycle. Durant un an, les étudiants y apprendront l’histoire du jeu vidéo et son esthétique, compareront les différents genres scénaristiques possibles et pourront même toucher à la scénarisation vidéoludique. Le cours étant principalement théorique, il est parfait pour les gens voulant en apprendre sur l’univers de plus en plus vaste des jeux vidéo. De plus, il n’est pas nécessaire d’en être un connaisseur au préalable pour s’inscrire à la formation. Sur son site Web, l’établissement d’enseignement écrit que la Mineure en études du jeu vidéo peut être un complément pour ceux qui veulent éventuellement se lancer dans l’industrie ou encore ceux qui souhaitent en apprendre plus par la bande – comme des journalistes couvrant le domaine vidéoludique – car elle leur offre une base théorique. Faisant partie intégrante de la Faculté des arts et des sciences de l’Université, cette mineure peut être combinée à une majeure en cinéma, communication, littérature de langue française ou littérature comparée pour décrocher un baccalauréat. Les personnes intéressées ont jusqu’au 1er août prochain pour présenter une demande d’admission. Pour de plus amples renseignements : fas.umontreal.ca/faculte/courriel/jeu-video/index.html
Les Dimanches après-midi au parc sont de retour à Ville-Marie
Vagues de musique au bord du lac > Amélie Roberge
Pour le plus grand bonheur des Témiscamiens, la Ville de Ville-Marie reprend encore cette année les Dimanches après-midi au parc. Lancée il y a trois ans, cette initiative permet à la population de profiter de spectacles gratuits en plein air, aux abords du majestueux lac Témiscamingue. Du mois de juin au mois d’août, une dizaine d’artistes – tous originaires de la région – se produiront sur la scène du parc du Centenaire. Cet été, il y en aura pour tous les goûts : du rock au blues, en passant par les rythmes latins et les airs classiques. Tout juste rentré d’une tournée européenne, le groupe franco-témiscamien Maké a ouvert le bal le 12 juin; ont suivi les Clonés, avec leurs chansons variées, et Love Song, avec son répertoire passant d’Elton John à Éric Clapton. En juillet, les amateurs de rock lourd se régaleront avec le groupe abitibien Jus de planète. Ensuite, le Grand « B » Jazz Boréal convie à un voyage aux rythmes latins, et le guitariste Justin St-Pierre viendra présenter son nouvel album, La faille. Les enfants ne sont pas laissés pour compte, car Charlie Cool et Gilles Parent monteront également sur scène. Enfin, en août, le public pourra se laisser voguer lors du concert de guitare classique de Charles Thouin, puis se défouler au son de Radioactif Band, un jeune groupe de l’école secondaire Marcel-Raymond. Le tout se terminera en beauté avec Blais/ Morrissette et son blues acoustique.
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Vue sur le lac… et le talent d’ici Outre la valorisation de ce site exceptionnel, cette initiative vise à donner une vitrine remarquable aux artistes de la région. « Lorsque vient le temps de faire un choix pour la programmation, l’un des critères est la provenance des groupes, indique Stéphanie Hein, agente de développement à la Ville de Ville-Marie. On tente également de trouver des styles de musique qui s’allient avec le concept de spectacle l’aprèsmidi en plein air. » ajoute cette dernière. Les Dimanches après-midi au parc changent d’heure cette année. En effet, plutôt que de commencer à 13 h 30, les spectacles débuteront à 15 h, et ce, dès le 3 juillet. Ce changement permettra sans aucun doute à un plus grand nombre de personnes d’assister aux prestations tout en admirant les fougues du lac Témiscamingue. Qui sait, peut-être certains visiteurs en profiterontils pour prendre une bouchée à Ville-Marie? Difficile d’imaginer meilleur scénario. ville-marie.ca
arts de la scène
photo : hugo lacroix
photos : cyclopes
théâtre
« Le Paradis » à la fin de ses jours!
Dernière chance cet été de voir cette saga régionale > marie-France Beaudry
Par le biais de ses projets rassembleurs pour les habitants et partenaires économiques de la région, la Troupe À Cœur ouvert, spécialisée dans les comédies musicales, collabore depuis 30 ans au développement économique, culturel et touristique de l’Abitibi-Témiscamingue. Selon Donald Renault, président de la troupe, le spectacle Le Paradis du Nord est un levier économique et touristique important pour l’Abitibi-Témiscamingue, et a généré des retombées économiques de l’ordre de 1,6 millions de dollars depuis ses débuts. Les anges de la troupe Au fil des ans, le spectacle s’est mérité plusieurs distinctions démontrant l’excellent travail de tous ses collaborateurs et artisans. Il a été deux fois lauréat national aux Grands prix du tourisme québécois et plusieurs fois récipiendaire régional, dont du prix Coup de cœur en 2011. De nombreux passionnés originaires ou résidents de l’Abitibi-Ouest ont mis leur talent à contri-
Fous du théâtre
La troupe Brin d’folie poursuit son exploration des diverses formes théâtrales avec une pièce de Patrick Sénécal > Stéphanie Poitras
Pour une septième et ultime année, la Troupe À Cœur ouvert présente Le Paradis du Nord. Chaque été depuis 2005, à La Sarre, cette belle bande de passionnés défie la logique en offrant un spectacle à grand déploiement systématiquement couronné de succès. Et si cette aventure se termine, c’est pour mieux en amorcer d’autres! Depuis sa première édition, le spectacle relate les faits marquants du développement et de la colonisation de l’AbitibiTémiscamingue et met en scène plus de 75 comédiens, chanteurs, danseurs et gymnastes. Plus de 70 000 spectateurs ont assisté aux représentations jusqu’à présent; parmi eux, plus de 40% provenaient de l’extérieur de la région. Pour cette dernière édition, la troupe prévoit dépasser le cap des 80 000 spectateurs, ce qui permettrait de clore l’aventure en beauté.
Les comédiens Marc Provencher et Tommy Allen lors des répétitions de Les aventures de l’inspecteur Hector
bution pour faire du Paradis du Nord une réussite, mais aussi une source de grande fierté pour les gens de ce coin de pays. À ce chapitre, on peut penser à Daniel Morin à la mise en scène, Danielle Trottier aux textes, Jocelyne Beaulieu à la direction musicale, Jacques Marchand à la création musicale et Jocelyne Bédard aux costumes. Afin de souligner à la fois la fin de cette exceptionnelle aventure du Paradis du Nord ainsi que le 30e anniversaire de la troupe, une exposition gratuite est également présentée sur place. Ainsi, les spectateurs pourront voir des costumes signés Diane Rodrigue, les peintures de Jean-Paul Hubert, ainsi que divers objets représentant l’évolution de la troupe dans ses 30 années d’existence. Pour l’an prochain, la troupe prévoit de nouveaux projets, principalement la mise en place de la comédie musicale Mamma mia!, construite autour des plus grands succès du groupe-culte suédois ABBA. Pour cette nouvelle production, la troupe profitera des infrastructures qu’elle s’est déjà procurée pour Le Paradis du Nord. Nous pourrons ainsi voir les artistes performer sur une scène tout aussi impressionnante, avec des projections multimédia et des décors somptueux, ce qui rendra ce nouveau spectacle aussi grandiose que le précédant et nous permettra de voir une nouvelle facette du paradis que nous propose la troupe À Cœur ouvert. leparadisdunord.com
Pour sa 8e saison, après avoir fréquenté la comédie shakespearienne il y a deux ans et la comédie romantique l’été dernier, la troupe Brin d’folie se lance dans l’univers de l’auteur de polars Patrick Sénécal. Pas question d’un horrible et sanglant suspense, mais bien d’une rencontre avec l’inspecteur Hector, la duchesse Ethel Sèche et ses convives. Avec cette pièce pleine de rebondissements, la troupe promet un bon moment rempli de folie, et ce 11 fois plutôt qu’une, dès le 30 juin. C’est un peu par hasard que Brin d’folie a arrêté son choix sur la loufoque et peu connue pièce Les aventures de l’inspecteur Hector. Patrick Sénécal, que l’on connaît pour son habileté dans l’horreur, nous montre, avec cette pièce, son côté givré. Mélanie Nadeau, présidente et membre fondatrice de la troupe, explique : « On a fait différents genres, mais c’est une première pour l’absurde, c’est une pièce super éclatée! » L’histoire tourne autour d’un meurtre survenu lors d’un hyper chic souper à la demeure de la duchesse Ethel Sèche. Voulant trouver qui est le coupable de ce geste sordide, elle demande l’aide de nul autre que l’inspecteur Hector! Mais la tâche s’annonce plutôt ardue, car tous peuvent être suspects, même les gens du public. Une équipe de fous Plusieurs comédiens ayant participé aux plus récentes productions de la troupe Brin d’folie sont de retour, dont Stéphane Gélinas (dans le rôle titre), Chloé Paradis, Tommy Allen, Marc Provencher et, bien évidemment, Mélanie Nadeau, auxquels se joint une petite nouvelle, Marie-Ève Gauthier. C’est au Montréalais Étienne Jacques qu’est revenue la tâche de signer la mise en scène de cette année. Si son nom semble familier, c’est peut-être parce qu’il était de la distribution de La folle odyssée de Bernadette présentée à Amos l’automne dernier. Il fait des allers-retours depuis
Stéphane Gélinas dans le rôle de l’inspecteur
afin de peaufiner la pièce, mais il s’est installé ici un mois entier pour procéder aux derniers ajustements. Mélanie Nadeau explique le choix du metteur en scène : « Lorsqu’il est venu en région l’an dernier, il est littéralement tombé en amour avec l’Abitibi-Témiscamingue, il a donc accepté ce beau défi avec joie. » Si l’an dernier, c’est la présidente et comédienne qui occupait cette tâche de chef d’orchestre, elle a plutôt opté pour un retour sur les planches cet été : « Je sentais que j’avais encore à apprendre en tant que comédienne, et avec les yeux nouveaux d’Étienne, je sens que je peux développer encore plus mon jeu. » brindfolie.ca
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théâtre photo : Stéphanie Fortin
Le théâtre du Tandem propose La persistance du sable
photo : courtoisie le tandem
A-T et Acadie, même combat !
> yves prévost
Ces entités physiques qui joueront des esprits : Geneviève Fournier, Francis CyrBarrette, Émilise Lessard-Therrien, Maxime Mantha et Félix Poirier.
Cet été, le Théâtre du Tandem nous propose une oeuvre acadienne, La persistance du sable. Et malgré les centaines de kilomètres qui les séparent de l’Acadie, les gens de la région qui se rendront voir cette pièce à Rouyn-Noranda et Ville-Marie pourront à coup sûr se reconnaître dans cette œuvre qui traite du sort des petites collectivités.
La Maison du Frère-Moffet présente la pièce Les fantômes du cimetière
Les morts revivent à Ville-Marie! > Marie-pier Babin
Si vous avez déjà mis les pieds dans un cimetière, vous savez que l’air y est froid, qu’il y règne un profond silence et qu’il y plane un grand mystère auquel il est difficile d’accéder. Voulant raviver les histoires qui se terrent dans les soubassements de Ville-Marie, la Maison du Frère-Moffet a monté de toutes pièces Les Fantômes du cimetière, qui sera jouée tous les dimanches à partir du 3 juillet prochain, là où reposent les défunts de Ville-Marie et Duhamel-Ouest. Imaginez l’ambiance! Il y a quelques années déjà que la Maison du Frère-Moffet projetait de réaliser une pièce de théâtre estivale. Cette année étant particulièrement riche en commémorations historiques, le moment se prêtait particulièrement bien pour aller de l’avant avec le projet. Plusieurs partenaires se sont donc joints à l’aventure et ont rendu possible la réalisation des Fantômes du cimetière. « Si ça frappe l’imaginaire dans le passé puis dans le présent, c’est qu’il s’agit d’une histoire qui fonctionne », relate Stéphanie Fortin, directrice de la Maison du Frère-Moffet. Une troupe de cinq comédiens (accompagnés de quelques figurants) fera revivre l’Histoire, grâce à autant de personnages qui ont marqué leur époque. Le spectateur sera appelé à vivre une expérience unique alors qu’il se retrouvera au beau milieu de l’action, à partager l’unique scène avec les acteurs, les seules places étant… debout! « On voulait que ce soit interactif, que les gens soient plongés dans l’histoire », précise l’une des comédiennes de la troupe, Geneviève Fournier.
Une pièce doublement mystérieuse… Les personnages, l’histoire, l’essence de la pièce demeurent un secret bien gardé par ceux qui ont travaillé à la mise en scène. D’ailleurs, Stéphanie Fortin et Geneviève Fournier se sont faites très discrètes sur le projet, afin de laisser planer le mystère et d’inciter les plus curieux à assister aux représentations. Des noms comme les Frères de messes, Isabelle et la Baronne ont tout de même échappé aux deux complices, mais sans plus, si ce n’est pour dire qu’il s’agit d’une pièce historique et, aussi surprenant que cela puisse paraître, que les spectateurs pourront dormir sur leurs deux oreilles après avoir vu la représentation, qui s’adresse à un public de tous âges, mais qui est déconseillée aux jeunes enfants. Le ton de la pièce étant donné, le théâtre extérieur n’attendant que l’entrée en scène des comédiens, il ne manque que les spectateurs! Et si la pluie se met de la partie, apportez votre parapluie, les comédiens sont prêts à toute éventualité dans une atmosphère nébuleuse. maisondufreremoffet.com
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La persistance du sable est campée en Acadie, mais elle fait écho à toutes les luttes menées en région pour sauver les villages, maintenir les écoles ouvertes, conserver les services de proximité. Dans les années 1980, 7 villages ont été fermés au Nouveau-Brunswick pour créer le parc national de Kouchibouguac. Malgré une chaude lutte, 228 familles n’ont finalement eu d’autre choix que de quitter leur maison et leur terre, qu’ils possédaient dans certains cas depuis plusieurs générations. On croirait relire les actualités des dernier mois.
d’origine rouynorandienne Myriam De Verger donnera vie à Djénéba. Entre ces deux femmes, Richard Thériault jouera le rôle de Joyal. « À 82 ans, Mme Picard est débordante d’énergie, poursuit M. Côté. Elle est parfaite pour le rôle de Mérilda. » theatretandem.com
Autant une victoire soude les groupes, autant la défaite peut détruire les familles. Vingt ans après l’expropriation, Joyal revient d’Afrique avec sa blonde, Djénéba, pour faire la paix avec sa mère mourante. Celle-ci n’a pas oublié leur échec, qu’elle attribue aux gens qui, comme son fils, n’ont pas voulu se battre jusqu’au bout pour conserver leur village. La réconciliation est-elle possible ? Ce sera la première fois que cette pièce écrite par Marcel-Romain Thériault sera montée, grâce à une coproduction entre le Tandem et le Théâtre populaire d’Acadie. La mise en scène est de Philippe Lambert. Les cadeaux du Tandem « C’est la responsabilité du Théâtre du Tandem de parler de ce qui se passe dans les régions, de ce qui nous concerne et nous fait rêver, explique Jean-Guy Côté, codirecteur général et artistique pour le Théâtre du Tandem. Cette pièce nous a touchés, car elle représente notre réalité, elle parle de nous. Nous l’avons adoptée dès la première lecture. » La gâterie suivante provient de la distribution des rôles. Nous aurons le plaisir de voir Béatrice Picard personnifier la mère, la bouillante Mérilda, tandis que l’actrice L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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général
Le Théâtre du cuivre rend hommage à Gérard Bryselbout
Gérard a débuté en septembre 1969, en tant que placier à temps partiel, sous la gouverne de son père Henri Bryselbout, premier directeur du Théâtre du cuivre. Les trois années suivantes, conjuguant Cégep et travail, Gérard touche à tout : accueil, billetterie, restauration, projection, technique de scène et bien d’autres tâches!
photo : Annie Boudreau
Le 1er juin dernier, Gérard Bryselbout, directeur technique respecté du Théâtre du cuivre, prenait sa retraite. Voici un touchant hommage que lui a rendu son employeur de toujours, et que l’Indice bohémien a jugé bon de reproduire intégralement.
À la fin de ses études collégiales, en 1973, il travaille aux communications pour les Jeux du Québec, mais en gravitant toujours dans les coulisses du Théâtre du cuivre. Nouveau défi pour lui durant ce même été, il est engagé, toujours par la Ville de Rouyn-Noranda, comme releveur de compteur d’eau. Mais bien vite, sa passion le rappelle à l’ordre et dès septembre, il retourne comme technicien au Théâtre… durant un an. L’architecture l’intrigue, il part donc en Europe, Strasbourg plus précisément, pour y étudier cet art. Mais encore là, sa passion le ramène dans les coulisses du Théâtre l’année suivante. En septembre 1975, Gérard obtient officiellement un poste permanent à titre de technicien-opérateur au Théâtre du cuivre. Or, depuis, il voit, monte et démonte une quantité incalculable de spectacles, il fait la rencontre de grands noms, tels les Moustaki, Ferré, Sol et Bécaud, se lie d’amitié avec les artisans du milieu, à l’arrière scène et sur scène, musiciens, chanteurs et comédiens. Il participe à la préproduction du tout premier spectacle de Céline Dion, fait des grandes découvertes autant au plan artistique qu’humain. Spectacles, festivals, événements, locations, cinémas, tout y passe, et ce, toujours avec le même souci, soit de présenter au public un moment de grande qualité, un moment magique! En septembre 1989, sa passion l’amène à sillonner les routes du Québec. Lui qui habituellement reçoit les équipes de tournées, prend part à la tournée « Bonjour Broadway » de la compagnie Les Tournées Jean Duceppe, aux côtés des Jean Duceppe, Michel Dumont, Rita Lafontaine, Louise Turcot et bien d’autres. Une belle aventure qui lui permet de voir l’autre côté
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du métier. Ce moment privilégié prend fin en décembre de la même année, et c’est le retour au bercail pour ce fervent technicien. Au fil des ans, Gérard s’est entouré d’une solide équipe de techniciens, appréciés de toute l’industrie artistique. Par son professionnalisme, son dévouement, et toujours cette flamme, il a su transmettre cette passion aux gens qu’il a côtoyés, donnant envie à certains de partir étudier pour en faire un métier, à d’autres, l’étincelle du désir de bien servir ce milieu… et même de préparer la relève, en la personne de monsieur Barnabé Pomerleau… Chapeau Gérard! Bienvenue Barnabé! Grand passionné, homme de cœur, gars d’équipe, collègue extraordinaire, on pourrait en dire encore bien long, mais si on ne devait dire qu’une seule chose, eh bien : Gérard Bryselbout a le Théâtre du cuivre tatoué au cœur! Trente-six ans officiellement, 41 ans au total… un bel exploit! C’est avec un pincement au cœur, mais une grande fierté d’avoir côtoyé cet homme, qu’aujourd’hui nous lui souhaitons : BONNE RETRAITE GÉRARD! Louise Jacques, agente de communication, Théâtre du cuivre
arts visuels Premier symposium du Regroupement des ar tistes et ar tisans de l’Abitibi-Témiscamingue
Pour le plaisir de créer sérieusement > Paul-Antoine Martel
Les expositions Anythèque et Sur les traces de Pierre Chevalier de Troyes se côtoieront cet été à la Salle Augustin-Chénier
Quand l’histoire rencontre le multimédia
Expositions immersives et interactives à la Salle Augustin-Chénier > Amélie Roberge
La Salle Augustin-Chénier présente jusqu’au 5 septembre deux expositions dont les thèmes sont aux antipodes l’un de l’autre. Une première moitié de la salle est consacrée à l’exposition Anythèque, une installation multimédia monumentale créée par Pierre Malik. Puis, on présente dans la seconde moitié Sur les traces de Pierre Chevalier de Troyes, de Luc Brévart, organisée dans le cadre des festivités marquant le passage du maintenant célèbre Chevalier. Découvrir le présent En se dirigeant au fond de la salle, les visiteurs basculeront dans un univers des plus modernes. Ils y découvriront une sculpture vidéo créée par Pierre Malik. Cet artiste français est venu passer un mois en résidence à la Salle pour y produire ce spectacle musical et vidéo unique. Évoluant dans le monde des graffiteurs et du multimédia, Malik est l’un des rares artistes à faire du mappage en France (technique consistant à redessiner en multimédia). Fruit d’un travail impressionnant de précision et de création, son installation se compose de meubles peints en blanc et de projecteurs diffusant des images aux couleurs vives sur ceux-ci. La représentation de 25 minutes se déroule sur fond de musique techno dont les rythmes sont synchronisés avec la diffusion des images. Cette exposition interactive très dynamique plaira sans aucun doute aux jeunes férus de technologies. Explorer l’histoire Pour réaliser son œuvre, l’artiste graveur Luc Brévart s’est inspiré du journal de l’épopée du Chevalier de Troyes; il s’est mis dans la peau d’un illustrateur du 17e siècle pour recomposer l’atlas historique et imaginaire de la périlleuse expédition. Au départ, l’exposition devait prendre la forme de gravures, mais l’artiste a décidé de jouer avec
la noirceur nécessaire pour apprécier l’œuvre de son confrère. Il a donc reproduit ses gravures en format géant directement sur les murs de la salle. Plongé dans le noir et dans une ambiance mystérieuse, le visiteur muni d’une lampe de poche est appelé à jouer les explorateurs et à découvrir le tracé de l’expédition ainsi que les bêtes biscornues qu’aurait rencontrées de Troyes. Une première La résidence de Pierre Malik était la toute première organisée par la Salle. « L’expérience a été particulièrement enrichissante; nous avons eu l’occasion de voir l’évolution de l’œuvre de l’artiste et même de participer au processus créatif », a affirmé Émilie B. Côté, responsable de l’animation. « Comme l’œuvre a été produite directement sur place, elle est unique; une fois l’installation démontée, elle n’existera plus », d’ajouter Mme Côté. Il s’agit également de la première fois où l’on retrouve à la Salle des expositions aussi diamétralement opposées. Toutefois malgré les différences, les deux œuvres ont un point en commun : leur caractère éphémère. Une fois les murs repeints et les meubles déplacés, les deux œuvres disparaîtront. Seuls les visiteurs de cet été auront le privilège d’admirer ces deux œuvres uniques. salle.augustinchenier.net
Une nature accueillante, une petite exposition sous chapiteau, des artistes en arts visuels qui créent en devisant avec le public, des rencontres entre créateurs : c’est le programme tout simple de cet événement qui se veut un coup de pouce à la carrière des artistes d’ici. Car si les symposiums sont en général des événements où des artistes créent des œuvres sur place, devant public, celui du RAAA-T se double d’un concours pour lequel des professionnels – parmi lesquels Louisa Nicol, de l’école Beaux-Arts Rosa-Bonheur, et Norbert Lemire – jugeront les productions du week-end.
« On va recommencer jusqu’à ce qu’on réussisse à faire comprendre aux artistes qu’ils ont intérêt à participer ! » - Dominique Gagnon Qualité (d’expérience) plutôt que quantité (d’inscriptions) Étrangement, seulement une dizaine d’artistes se sont inscrits au symposium, ce qui déçoit évidemment Dominique Gagnon, organisatrice de l’événement et présidente du RAAA-T. « On dirait que les gens ne savent pas ce qu’est un symposium, ou ont un peu peur de la formule, se désole Dominique Gagnon. Mais on espère tout de même que les quelques professeurs d’art qui seront présents attireront certains de leurs élèves et leur donneront le goût de participer lors des prochaines éditions. » Car prochaines éditions il y aura : « C’est certain qu’on reviendra l’an prochain! martèle l’organisatrice. On va recommencer jusqu’à ce qu’on réussisse à faire comprendre aux artistes qu’ils ont intérêt à participer! » On souhaite que l’événement se déplace un peu partout en région afin de favoriser la participation de tous et de rejoindre une plus large part du public.
À son arrivée en région, il y a quelques années, Dominique Gagnon a été à même de constater à quel point il pouvait être difficile d’être reconnu comme artiste professionnel. C’est pourquoi elle s’est jointe à d’autres créateurs pour mettre sur pied le RAAA-T, en 2009. Depuis sa fondation, cette association, qui compte aujourd’hui une centaine de membres, a organisé quelques événements dont le Blizz’art, une grande exposition d’artistes et artisans tenue à Rouyn-Noranda en 2009 et 2010. Les efforts du RAAA-T visent notamment à aider les artistes qui le souhaitent à atteindre le statut de professionnel, deux des critères pour être reconnu comme tel étant de montrer ses œuvres devant public ainsi qu’être reconnu par ses pairs. Incidemment, voila deux des avantages de la participation au symposium.
photo : courtoisie RAAA-T
photos : courtoisie sa-c
Les 9 et 10 juillet prochains se tiendra le tout premier symposium de peinture organisé par le Regroupement des artistes et artisans de l’AbitibiTémiscamingue (RAAA-T), sur le chemin Beauchastel, au bord du lac du même nom, à Rouyn-Noranda. À cette occasion, artistes professionnels, semi-professionnels, amateurs et de la relève créeront devant le public dans un cadre inspirant et propice aux échanges.
L’exposition Blizz’art
Merci à tous nos collaborateurs L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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Cécile Lamarre expose en solo à l’hôtel de ville de La Sarre
Une créatrice dans tous ses états > Sophie ouellet
Jusqu’au 4 septembre prochain, le Centre d’art Rotary de La Sarre invite les gens à découvrir le travail créateur de l’artiste Cécile Lamarre dans la salle du conseil de l’hôtel de Ville. Sous le thème La femme dans tous ses états, Mme Lamarre présente sa toute première exposition solo mettant en valeur non seulement la gente féminine, mais aussi les émotions dégagées par les femmes qui l’entourent. Cécile Lamarre possède de multiples talents. Tantôt le verre, tantôt l’encre, l’huile ou la gravure, elle ose expérimenter différents médiums, ce qui lui permet de créer des mélanges inusités. Elle voit en la création artistique une façon de s’exprimer en toute liberté. Pour l’exposition La femme dans tous ses états, l’artiste adapte le médium à l’émotion recherchée. Elle présente autant des œuvres figuratives qu’abstraites et s’inspire des femmes autour d’elle, de l’émotion qu’elles dégagent, tant dans les rencontres qu’elle fait
que dans les livres qu’elle lit. Par exemple, l’auteure Louise Desjardins lui a inspiré quelques œuvres. Le déclic La vie de Mme Lamarre s’avère être un enchaînement d’événements la poussant à la création artistique. « Toute petite, ma mère me donnait ses conserves et ses boîtes de carton et je m’amusais à créer avec ça », explique-t-elle. Plus tard, son travail de conseillère en orientation à la Cité étudiante Polyno de La Sarre l’a amenée
photos : courtoisie de l’artiste
arts visuels
Les poseuses à développer son côté social et créatif afin de constamment trouver des idées et des solutions novatrices. Toutefois, le véritable déclic s’est fait à la suite de son certificat en Arts plastiques. Elle a côtoyé des artistes qui lui ont donné la piqûre, tels Christiane Plante et Louis Brien, et a participé à diverses activités artistiques de la région qui lui ont apporté une certaine reconnaissance. En 2000, elle a obtenu une mention pour une gravure présentée à la Biennale internationale d’art miniature de Ville-Marie. Cette année, elle fait partie des artistes choisis pour la collection des signets Prendre le temps du Réseau Biblio. En 2010, lors
Les états d’âme de Florence de l’exposition M.A. l’Événement, elle a remporté le prix du public. C’est d’ailleurs grâce à un de ses vitraux représentant une robe que lui est venue l’inspiration pour son exposition solo. Elle s’est alors rendu compte qu’elle avait envie de continuer sur le même thème et d’exprimer les différents états de la femme. En plus des cours de vitrail qu’elle offre à la Maison d’arts Jeannine-Durocher, Cécile Lamarre désire pousser encore plus loin sa création en expérimentant le verre sous toutes ses facettes tout en explorant de nouvelles façons de travailler les différents médiums artistiques. ccat.qc.ca/cecilelamarre
Une première exposition solo pour Jocelyne Caron
Une couche de fleurs sur un triste quotidien photos : courtoisie de l’artiste
> jeannine Provost
L’artiste abitibienne Jocelyne Caron présente sa première exposition solo au Centre d’art Rotary de La Sarre, du 23 juin au 28 août 2011. Mais elle n’est pas pour autant une néophyte, puisqu’elle a participé à plusieurs expositions collectives, dont le fameux projet AT@MTL duquel elle a retiré un dynamisme et un élan créateur qui lui ont donné des ailes et ont nourri sa créativité. Sous des apparences de fleurs aux couleurs vives, de paysages luxuriants, de ciels embrasés – ne vous y méprenez pas –, il se cache des mystères qu’il faudra découvrir en fouillant du regard les empâtements caractéristiques de la technique de l’encaustique que l’artiste maîtrise parfaitement depuis plusieurs années. Elle a suivi les événements de l’actualité pour laisser surgir en elle les émotions qu’ils provoquaient. Elle a ensuite découpé, déchiré, collé des bouts de phrases d’articles de journaux traitant des grands drames du monde, des fragments de photos illustrant les catastrophes de la planète, des photos des événements de sa vie. Puis, elle les a recouverts de cette cire d’abeille dans laquelle elle ajoute des pigments pour former sa palette de couleurs. D’un geste précis et nerveux, à la spatule, elle en fait ressortir des images plus douces, comme si la nature voulait reprendre ses droits et que de toute façon, même si le monde s’agite, s’énerve et s’épuise, la nature, elle, aura toujours le dernier mot. L’artiste module ses couleurs avec beaucoup de contrastes jamais discordants et esquisse des formes dans des compositions toujours bien structurées. Du sens sous le chaos Des titres comme Kijigong AbiNibi (ciel-terre-eau), Ici, c’est le paradis, Générosité, Eden Abitibi laissent présager un assagissement devant les événements de la vie. Une douce revanche du quotidien malgré la
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dureté des coups bas que la nature assène parfois et auxquels fait référence l’artiste dans des œuvres comme Haïti un pays dévasté, Désolation au Pakistan ou encore l’œuvre de l’homme, comme dans Alerte nucléaire ou Marée noire. Alors, il faudra regarder longuement, très longuement, les tableaux de l’artiste pour y déceler les traces des émotions sousjacentes aux images qu’elle nous livre sous un calme apparent, pour y sentir les fleurs tout épanouies devant notre regard, pour nous laisser bercer par le ressac de l’eau parfois ondulante, parfois agitée. L’art est le miroir de la société dans laquelle l’artiste vit, mais l’artiste est aussi le prophète qui nous fait réfléchir aux lendemains possibles, au choc du futur. ccat.qc.ca/jocelynecaron
Champ où pousse des épouvantails
Quand l’artiste pousse l’homme à s’exposer…
> doris blackburn
Il a le gêne du talent qui coule dans ses veines, ce qui alimente ses facultés artistiques au point où il se dit atteint d’une affection, celle de la nécessité viscérale de créer des œuvres. « On ne la choisit pas, mais on doit vivre avec. C’est difficile d’en vivre parce que nous [la majorité des artistes] n’avons pas les moyens de vivre de notre art et nous manquons de lieux de diffusion, mais malgré tout on continue parce que c’est comme une maladie, c’est plus fort que nous. C’est dans l’âme », raconte Laurier Aubé. Ce Valdorien d’origine fait partie de la majorité d’artistes professionnels qui ne peuvent gagner leur vie grâce à leur talent. Il avoue être déçu de ne pas y être parvenu et ce n’est pourtant pas faute de talent. « Quand j’ai commencé à dessiner à l’adolescence, j’ai entretenu l’idée d’en faire carrière. Mais à 55 ans, je n’ai pas encore réussi. Si le gouvernement pouvait mieux supporter financièrement les artistes ce serait tellement simple, mais ce n’est pas le cas. Du moment où un artiste, est considéré comme un professionnel, il devrait être payé pour créer de la beauté », plaide l’artiste autodidacte. Désillusion créatrice Désillusionné peut-être, mais toujours inspiré et, fort heureusement, ses désillusions inspirent sa création! « Comme tous les adolescents, je rêvais de changer le monde. En vieillissant, je me suis rendu compte que c’était difficile d’y parvenir. Faute de pouvoir changer la société, j’ai décidé de m’en moquer grâce à mes œuvres », mentionne
M. Aubé en faisant allusion à son exposition qu’il présentera au Centre d’exposition de Val-d’Or du 22 juillet au 11 septembre prochain. Intitulée La grande famille humaine, cette rare exposition de l’artiste introverti regroupera une série de 31 portraits sculptés dans du plâtre, des mandalas, ainsi que de grands dessins. « Les sculptures ont toutes un titre à saveur humoristique. Je veux me moquer des humains et de leurs travers. Je ne suis pas méchant. Je veux faire rire tout en faisant ressortir les contradictions des êtres humains », précise-t-il. Et rien n’échappe au regard philosophe de l’artiste : l’économie, les mines, l’environnement, etc. « Ce serait prétentieux de me considérer comme un philosophe. Je suis peut-être un apprenti-philosophe. Chose certaine, je réfléchis et j’ai des opinions comme tout le monde. Je veux avant tout faire réfléchir les gens, les faire rire aussi de nous, d’eux », insiste le Valdorien. ccat.qc.ca/artiste/a-174.html
L’Artouche tout partout !
Pour célébrer ses 125 ans, Ville-Marie se transforme en galerie d’ar t > Émilise Lessard-Therrien
Cet été, les Témiscamiens, Témiscamiennes et visiteurs de la région auront la chance d’admirer une foule de toiles de l’Artouche pendant leurs emplettes quotidiennes. Pendant toute la saison estivale, des œuvres seront exposées un peu partout dans les commerces, entreprises et centres de service de Ville-Marie. Une belle occasion de tomber sous le charme d’une aquarelle entre deux séances d’essayage ou sur un acrylique à couper le souffle après avoir fait le plein. Après un peu plus de 25 ans à exposer ses couleurs et le talent de ses artistes partout en région, l’Artouche a voulu participer à sa façon au 125e de Ville-Marie en élargissant ses plates-formes d’exposition. En tout, 80 œuvres seront accrochées dans une quarantaine de commerces et entreprises de la Baie-des-Pères, du 15 juin au 25 août. Cette initiative s’ajoute donc à la longue liste d’activités tenues dans le cadre de l’anniversaire de la doyenne de la région, et contribue à illustrer le fait que le monde des arts vit une sorte de renouveau au Témiscamingue. « Au début, on était un peu sceptiques à savoir si nos artistes embarqueraient dans le projet », confie Marielle Bergeron, artiste et présidente de l’Artouche. Finalement, près de la moitié des membres, soit 25 artistes, ont accepté l’invitation avec joie.
Il y en a même qui ont enlevé de la marchandise de leurs murs pour nous faire de la place! Certains nous ont aussi ouvert la porte pour des expositions permanentes », raconte encore Mme Bergeron, pleine d’enthousiasme. Cette opportunité, où tout le monde met du sien, offre une excellente visibilité à l’Artouche et permet également à l’art de se tailler une place de choix au Témiscamingue.
Quand l’art trouve sa place L’emballement de la part des commerçants et entrepreneurs fut également surprenant pour le conseil d’administration. « Nous avons été agréablement surpris d’entendre leurs réactions, ils étaient tous très ouverts.
Dès l’automne prochain, l’Artouche sera en pleine période de création puisque ses artistes prendront d’assaut la Salle AugustinChénier en février 2012, sous le thème Forme-déforme. lartouche.ca photos : courtoisie de l’artiste
Rencontre avec Laurier Aubé
photo : Émilise L Terrien
photo : courtoisie de l’artiste
arts visuels
Emilie Roby par ticipe au Symposium de Baie-St-Paul
Peau de peinture > winä Jacob
Fondé en 1982, le Symposium international d’art contemporain de Baie-St-Paul, dans Charlevoix, est l’un des plus prestigieux événements du genre au Québec. Les artistes les plus influents, les plus respectés et les plus prometteurs, du Canada mais aussi de l’étranger, y sont invités au compte-goutte afin d’y créer, sur place. Parmi les douze artistes qui s’y produiront entre le 29 juillet et le 28 août, la Valdorienne Emilie Roby occupera une place bien particulière. L’an dernier, avec l’arrivée du commissaire Stéfan St-Laurent, le Symposium diversifiait les disciplines présentées lors de son événement, détachant celui-ci de la peinture qui y était jusqu’alors reine et élargissant le tout à la sculpture, aux arts performatif et médiatique. Voilà ce qui explique en partie la présence de l’artiste tatoueuse Emilie Roby. « Ma participation est très symbolique, c’est un des gros événements au Québec en art visuel et contemporain. Malgré le fait que je consomme et vit de mon art de manière underground – par choix – le milieu se penche sur ce que je fais et je me réjouis de cette reconnaissance », lance
celle qui a été invitée à l’événement par M. St-Laurent un an après que le duo rouynorandien Geneviève et Matthieu y ait également participé. La jeune artiste prévoit tatouer une quinzaine de personnes pendant le mois que durera le symposium. « Comme dans la vraie vie, je ne tatouerai pas tous les jours. Les visiteurs vont voir toutes les étapes de mon travail: la recherche, la conceptualisation et le dessin. Ils pourront voir qu’il y a beaucoup de travail derrière un tatouage artistique », explique celle qui s’inspirera du mythe de Perséphone à travers ses créa-
L’artiste Emilie Roby tatouera une quizaine d’individus à Baie-St-Paul
tions dermiques. Le tatouage étant, dans plusieurs cultures, un art qui allie le monde des vivants à celui des morts, il s’avère aux yeux de l’artiste le médium idéal pour revisiter cette déesse grecque qui partageait son temps entre la terre et l’enfer. Plus que des symboles chinois… Si le tatouage a tout d’abord été un gagne pain créatif pour Emilie Roby, la pratique et la démarche de cette diplômée en arts visuels a rapidement bifurqué vers quelque chose de plus artistique. « J’étais persuadée que j’allais apporter le tattoo à l’art, parce que pour moi c’est un médium. C’est
une extension de ma créativité! » Et elle a su se trouver une niche – et une clientèle – pour en vivre. Si au départ elle a dû convaincre les gens qu’ils méritaient plus qu’un simple tatouage commercial, aujourd’hui sa réputation est solide et c’est maintenant les clients qui s’offrent à elle. À preuve, ceux-ci doivent patienter près d’une demi-année avant de voir leur corps gratifié d’une de ses créations. eroby.net symposium-baiesaintpaul.com
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Sur le chemin de la création > Frédérique Cornellier
Cet été, touristes et citoyens auront la chance de découvrir l’imaginaire et les talents d’artistes valdoriens, en participant à la Route des Chercheurs d’Arts, un circuit culturel mis sur pied par le Collectif des artistes en arts visuels de Val-d’Or. En tout, près de 25 créateurs participeront à cet événement qui favorisera les rencontres avec le public, mais aussi entre les artistes eux-mêmes. La Route des Chercheurs d’Arts, c’est un circuit touristique qui permet véritablement d’entrer au cœur de la vie des artistes de Val-d’Or. Ce circuit offre la chance aux curieux et aux fervents d’art de rencontrer les artistes en arts visuels (professionnels, semi-professionnels et amateurs), tout en admirant leurs œuvres.
sage, de style 5 à 7, aura lieu le 6 juillet et est ouvert à tous. Par ailleurs, certains artistes vont ouvrir les portes de leur atelier et accueillir, selon un horaire variable, les amateurs d’art et les curieux. Il sera donc possible de les voir en pleine action, dans leur environnement de création, et de partager avec eux cette expérience unique.
Divisée en trois étapes, la Route propose tout d’abord une exposition collective au Centre de musique et de danse (du 7 au 10 juillet et du 14 au 17 juillet). Le vernis-
Finalement, le Centre culturel accueillera une résidence pour artistes en juillet et août. Ainsi, quelques participants se rassembleront pour créer dans un lieu com-
mun, qui servira aussi de lieu de diffusion. Pour agrémenter le tout, une carte routière a été élaborée afin de présenter les artistes qui participent au projet, donner les adresses des ateliers et dresser la liste des horaires de visite. Cette carte est disponible à différents endroits à Val-d’Or, entre autres au Centre d’exposition de Vald’Or et au Bureau d’information touristique. Se retrouver en route Cette initiative originale découle de l’événement Val-d’Or en Art tenu l’été dernier, qui rassemblait des artistes sous un même chapiteau. Les peintres, sculpteurs, photographes et autres artisans ont décidé de se lancer dans un nouveau projet : avec la collaboration du Centre d’exposition et du Service culturel de la Ville de Val-d’Or, ils ont élaboré ce circuit artistique. Micheline
photo : Paul-Antoine Martel
Première édition pour le circuit artistique la Route des chercheurs d’arts
Il y a présentement un manque à Val-d’Or en ce qui concerne de telles occasions de rapprochement au cours desquelles les créateurs nouent des liens entre eux et se font voir du public. La Route des Chercheurs d’Arts vient donc pallier cette absence.
Une vingtaine des 25 chercheurs d’art; à l’avant, le comité organisateur. Plante, présidente du collectif, mentionne qu’il y a présentement un manque à Vald’Or en ce qui concerne de telles occasions de rapprochement au cours desquelles les créateurs nouent des liens entre eux et se font voir du public. La Route des Chercheurs d’Arts vient donc pallier cette absence. Mme Plante se dit d’ailleurs très contente de la naissance de ce projet. ville.valdor.qc.ca photo : Ariane Ouellet, avec la permission du Centre d’exposition d’Amos
arts visuels
Michel Rouleau deux fois plutôt qu’une au Centre d’exposition d’Amos
L’art à la plage et à la campagne Cent re d'expo sit io n de Va l-d' Or
e 600, 7 Rue Val-d'Or (QuÈbec) 600, 7e Rue Val-d'Or (Québec) J9P J9P 3P33P3 www.expovd.ca
vernissage le 22 juillet de 17h à 19h
22 juillet - 11 septembre 2011
Les états transitoires de Michel Rouleau, créés en duo avec Nathalie Bélanger
Commissariat
> ariane ouellet
Parfaitement dans le ton pour une programmation estivale, deux projets de l’artiste Michel Rouleau sont présentés au Centre d’exposition d’Amos du 15 juin au 31 juillet 2011. D’un côté, l’installation La tribu et l’ermite et de l’autre, la série photographique Les états transitoires, réalisée en tandem avec Nathalie Bélanger. Le travail de cet artiste aux multiples talents accroche l’œil par son apparence ludique et son esthétisme certain.
Paul Trépanier
Design d'exposition
Karine Berthiaume
Visite commentée gratuite du 23 juillet 2011 au 14 août 2011 Conférence le 31 août 2011 de 19h-21h Initiation au dessin d’architecture le 10 septembre de 10h à 15h
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Originaire d’Amos, Michel Rouleau détient une formation de designer industriel. Il travaille aussi comme illustrateur et crée des meubles-sculptures inspirés des traits de caractère des gens de son entourage. Ébéniste autodidacte, il élève la conception de meubles au niveau de l’art. Il a d’ailleurs été invité à l’automne 2010 à présenter son travail au Lab Design du Musée des beaux-arts de Montréal. C’est une partie de cette installation que le public aura l’occasion d’expérimenter dans une des petites salles d’exposition. En effet, deux chaises de plage sont installées sur un carré de pelouse artificielle, sciemment parsemée de fleurs de plastique, et les gens sont invités à s’y asseoir. Des tentes de tissus rayé, bleu ou rouge comme dans les vieux films français coiffent le tout. Le flâneur peut donc s’isoler à son gré ou se mêler au public. Une œuvre qui questionne la relation
existentielle entre l’individu et sa collectivité. Rigolo, mais pas anodin. Dans la salle du bas, un travail de photographie et de photomontage réalisé en duo comme un cadavre exquis, où les artistes se relancent à coup d’images. Décapante, touchante, humoristique et parfois trash, cette série met en lumière (c’est le cas de le dire, ce sont des boîtes lumineuses) la nature éphémère et précaire des objets et questionne le souvenir parfois superficiel que nous conservons des choses. On y reconnaîtra des bâtiments de la région, une maison en ruine quelque part à RivièreHéva, et l’église de St-Mathieu d’Harricana. Entre les images légèrement morbides de Nathalie Bélanger et celles très poétiques de Michel Rouleau, on découvre un dialogue très réussi sur le temps qui passe. ville.amos.qc.ca
événement
Les oeuvres de Sophie Royer, Johanne Perreault et Chantal Godbout seront exposées tout l’été au Palais des arts à Amos
Exposition Féminitude au Palais des ar ts
Au cœur de la femme > Winä Jacob
La femme sous toutes ses formes, sous toutes ses couleurs, c’est ce que propose le Palais des arts Harricana cet été dans le cadre d’un toute nouvelle exposition. Féminitude, c’est le travail, la vision féminine de trois artistes lareinoises d’origine. Sophie Royer, Chantal Godbout et Johanne Perreault se connaissent depuis de nombreuses années puisqu’elles viennent toutes du même village, La Reine, en AbitibiOuest. Mais elles ne sont pas pour autant des amies d’enfance, puisque de nombreuses années séparent l’aînée de la cadette du groupe. Malgré tout, c’est l’inscription au certificat en arts visuels qui les réunit, et la thématique de la femme qui les unit. L’idée de monter un projet commun vient de Sophie Royer, et rapidement la féminité s’est imposée comme plan de travail aux trois artistes, qui se sont inspirées d’ellesmêmes et des multiples facettes de la femme.
« La femme c’est plein de choses : c’est les émotions à fleur de peau, la sensibilité, la sensualité et la séduction » - Sophie Royer La féminitude, c’est tout ce qui différencie la femme de l’homme, explique candidement Sophie Royer, avant d’ajouter que pour elle, cette différence se trouve principalement dans l’expression des sentiments. « La femme, c’est plein de choses pour moi : c’est tout le monde, c’est les émotions à fleur de peau, la sensibilité, la sensualité et la séduction. » Cette sensualité, du coup, se reflète dans les oeuvres de Mme Royer, par le biais des courbes et des couleurs qu’elle y applique et des rondeurs qu’elle illustre. « Contrairement aux stéréotypes qu’on nous dicte, je veux montrer des femmes rondes heureuses et séduisantes. » Et la séduction, pour cette artiste, passe
Dans l’ordre : Chantal Godbout, Sophie Royer et Johanne Perreault souvent par une robe rouge. « La femme qui porte une robe rouge n’a pas peur d’être vue, elle s’expose dans toute sa splendeur. Elle est consciente d’attirer les regards et veut séduire. Elle est assez bien dans son corps pour se montrer. » De leur côté, Chantal Godbout et Johanne Perreault présentent la femme dans son intériorité et sa sensualité. Mme Perreault explique sa démarche en ces mots : « Mes préoccupations sur l’individualité m’amènent à une réflexion sur la perception de la sensualité féminine. Chaque individu est différent de par la nature de son corps ou de son esprit. » Tandis que Mme Godbout, grâce aux couleurs qu’elle emploie, tente de percer le monde intérieur de la femme en voyageant dans la profondeur des émotions qui lui sont propres. Les trois acolytes présentent Féminitude jusqu’au 18 septembre au Palais des arts et rêvent maintenant de faire voyager leur projet dans d’autres centres d’art... D’ici là, elles poursuivent, conjointement, leur formation en participant au certificat en peinture à l’UQAT. palaisdesartsharricana.com
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Pour une 13e année, la Route du terroir accueillera les amateurs du travail bien fait
Un succès discret qui ne se dément pas > Paul-Antoine martel
L’espace d’une journée, le nombre d’humains sur le territoire de La Motte passe de 430 à plus de 5000. Ce jour là, pas de chaos : tout se passe dans l’ordre, au rythme des découvertes et des rencontres. Aussi, tout est gratuit, surtout la bonne humeur et les sourires. Ce petit miracle annuel, c’est la Route du terroir, qui en sera, le 20 août prochain, à sa 13e édition. Bon an mal an, c’est une centaine d’exposants qui déploient leurs créations artisanales et leur production agroalimentaire le long d’un circuit de 8 km reliant la route 109 au centre du village. C’est presque tout La Motte qui met l’épaule à la roue, soit en décorant les propriétés, en accueillant des exposants, en tenant soi-même kiosque ou encore en prêtant main forte à l’organisation. « Y’a à peu près juste les bébés qui ne sont pas impliqués! » image l’agente de développement de la municipalité de La Motte, Paulette Trottier.
L’événement a atteint une taille enviable, mais pas question de mettre le paquet pour prendre de l’ampleur à tout prix. Accueil, beauté et qualité Sans faire trop de bruit, la Route du terroir a su se tailler une place de choix parmi les événements estivaux témiscabitibiens. « On organise ça avec un budget de 10 000$, affirme fièrement Paulette Trottier. Et on ne fait pas de déficit! » Pourtant, toutes les activités sont gratuites – sauf la nourriture et les produits en vente aux kiosques. Ça va de l’animation pour enfants aux spectacles sous le chapiteau, en passant par le service de navettes, le terrain pour véhicules récréatifs et la soirée de danse, qui attire un large public de passionnés. Les kiosques – dont le tiers sont tenus par des gens du village, les autres mettant en valeur la production de gens de la région, mais aussi de l’Outaouais, entre autres –
photo : courtoisie La route du terroir
photos : courtoisie Sophie Royer
arts visuels
permettent de goûter une multitude de produits du terroir. Il est également possible d’apprécier le travail de multiples artisans offrant une production réalisée à la main. Et gare à ceux qui tenteront de liquider de la camelote ou des objets produits à la chaîne. « Faudrait pas qu’on s’en rende compte, sinon on va les inviter à ramasser leurs affaires et à s’en aller, sans possibilité de revenir », prévient l’agente de développement. On ne badine pas avec l’authenticité à La Motte. L’événement a atteint une taille enviable, mais pas question de mettre le paquet pour prendre de l’ampleur à tout prix. « Notre ambition n’est pas de devenir aussi gros que le Festival western de St-Tite, explique Paulette Trottier. De toute façon, on ne saurait pas où stationner toutes ces autos! » S’il y a un type de croissance que visent les organisateurs, c’est dans le créneau qui est le leur : la qualité des produits, la beauté des décors et la chaleur de l’accueil. À ce chapitre, y’a pas à dire, ils sont big. municipalitedelamotte.ca/route_du_terroir
E rrat u m Quelques erreurs se sont malheureusement glissées dans la dernière édition de l’Indice bohémien. Ainsi l’orthographe exact du nom de l’artiste ville-marienne est Francine Plante. De plus, dans les articles en pages 22 et 23, mesdames Carmen Branconnier et Suzy Tousignant ont été rebaptisé Céline Branconnier et Sylvie Tousignant. De plus, dans ces mêmes pages, les auteurs des oeuvres sur les oriflammes ont été interchangés. Finalement, une photo de France Lemire a malencontreusement été ajoutée au texte portant sur Abitibiwinni Aventure. Nous nous excusons auprès des personnes concernées. L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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Un passionné d’antiquités par tage sa passion en ouvrant le musée Vestiges d’Autrefois
Voyage dans le temps à Val-Paradis > sophie Ouellet
Amoureux de l’histoire et passionnés d’antiquités ont rendez-vous au nouveau musée Vestiges d’autrefois de M. Alfred Fortin, situé à Val-Paradis, à quelque 50 km au nord de La Sarre. Cette impressionnante collection composée de quelques milliers d’artéfacts et d’objets anciens est logée dans une maison en bois rond construite entièrement d’arbres provenant de la terre de M. Fortin, qu’il a abattus, écorcés et usinés avec l’aide de ses petits-fils. Le musée Vestiges d’autrefois tire son origine d’une passion familiale. Le père d’Alfred Fortin, Émile, collectionnait les objets anciens dans son sous-sol. Une bonne partie de cette collection se retrouve d’ailleurs au Centre d’interprétation de la foresterie de La Sarre. Il y a six ans, un des frères d’Alfred Fortin, qui avait continué d’amasser une importante quantité d’objets, est débarqué chez lui en lui disant : « Toute la collection est à vendre! » M. Fortin a donc sauté sur l’occasion. Beaucoup d’objets proviennent aussi de dons venant d’autres passionnés d’histoire. M. Fortin a donc pu entreprendre ce beau projet de façon autonome, sans aide financière.
Une de ses plus anciennes antiquités est un poêle construit en 1760 aux Forges du Saint-Maurice, à Trois-Rivières.
de l’Ontario. Une de ses plus anciennes antiquités est un poêle construit en 1760 aux Forges du Saint-Maurice, à Trois-Rivières. Pour maintenir la continuité visuelle ainsi que pour conserver le cachet du musée, les objets sont identifiés à l’aide de planchettes provenant de résidus de bois sur lesquelles les informations sont gravées. M. Fortin travaille à ajouter une deuxième section à son musée dans la grange située à l’arrière du bâtiment, où seront exposés des équipements aratoires des années 1920 et 1930. Comme cette passion se transmet de père en fils chez les Fortin, ses trois petits-fils, qui habitent juste à côté de chez lui, lui rendent visite quotidiennement pour voir s’il n’y a pas quelque chose de nouveau. M. Fortin pourra sûrement compter sur eux pour assurer la relève du musée. tourismeturgeon.com/musees.html
Collection de grande valeur… en hausse constante M. Fortin n’a pas encore fait le décompte complet de toute sa collection, mais il estime posséder plus d’un millier d’objets en tous genres : outils forestiers, objets religieux, meubles, lampes à l’huile et plusieurs autres, le tout provenant principalement de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord
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chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T
photo : shp la sarre
photos : courtoisie musée Vestige D’autrefois
histoire et patrimoine
Le Chevalier de Troyes, à l’origine du Fort Abitibi ? > Christine Pichette, Agente patrimoniale à la Société d’histoire
et du patrimoine de la région de La Sarre Le 20 mars 1686, le Chevalier de Troyes, accompagné d’une centaine d’hommes, quitte Montréal pour aller combattre les Anglais installés sur le pourtour de la baie d’Hudson. Une des exigences que lui transmet le gouverneur : trouver un endroit d’embarquement et de débarquement qui serait facile à fortifier, afin d’y stocker des vivres et des marchandises. Est-ce possible que l’on doive au Chevalier et à son équipage le choix de l’emplacement où sera édifié plus tard le Fort Abitibi? Il importe tout d’abord de ne pas tomber dans le même piège que ceux qui se sont fiés à la publication de Ernest Voorish datant de 1930, qui situe le Fort Abitibi à l’endroit communément appelé la Pointe des Indiens. Les chercheurs l’ont aussi appelé Fort des Abitibis et Poste des Abitibis, alors qu’il s’agissait en fait d’un poste de traite occupé par la Compagnie de la Baie d’Hudson. C’est un détachement d’une centaine d’hommes, prenant place dans trente-cinq canots, qui prit part à ce long périple. Comme il n’y avait aucune façon de retracer la carte originale du voyage, il fallait donc trouver une carte qui rapportait les propos de Pierre de Troyes quant à la situation des lieux qu’il mentionnait. Le sieur de Troyes, qui avait le souci du détail, a bel et bien noté à l’entrée du lac Abitibi un emplacement qu’il nomma « Fort des Abitibis ». Ceci n’est évidemment pas une preuve suffisante en elle-même, mais il en existe une autre : étant lui-même très intègre, il mentionnait, dans une lettre à M. De Brissay, des frais de remboursement pour des boutons, des uniformes, des souliers, des vivres et des vêtements pour le Fort St-Joseph des Abitibis. « Et arrivâmes au giste celuy des Abitibis. Je fus camper dans une prairie sur la droitte en entrant et comme il estait de bonne heure j’allé visiter un endroit qui est fort proche dont je trouve la situation fort propre a bastir un fort. Ce que je fis suivant mes ordres. Le troisie [3 juin] et les deux jours suivants, je fis construire le fort sur une petite éminence qui est élevée du niveau de l’eau de vingt-trois pieds. Il est de pieux et flanqué de quatre petits bastions. Je m’appliquai ensuite à faire représenter la forme de fortifications des Anglais. » (Journal de bord du Chevalier de Troyes) À l’entrée du lac Abitibi, ce que l’on pouvait appeler il y a plus de trois cents ans une prairie fait maintenant partie du lac. La compagnie Abitibi Power and Paper a en effet obtenu l’autorisation du gouvernement du Québec de faire un barrage afin de relever le niveau du lac, qui fut ainsi changé d’environ trois pieds. Qu’on agrandisse sa surface ainsi, ce qui a érodé ses berges et certaines îles, a faussé toutes les cartes datant d’avant 1914. Voilà pourquoi la « prairie » dont parle Troyes est aujourd’hui disparue. On ne connaît toujours pas l’emplacement exact du Fort Abitibi, mais on prend lentement conscience de l’importance de l’occupation du territoire par les autochtones, les soldats et les marchands divers. C’est d’ailleurs ce que nous rappelle l’anniversaire du passage du Chevalier de Troyes sous nos latitudes.
photos : courtoisie ATR
photo : Serge Gosselin. Archives MLS et Associés, architectes
histoire et patrimoine
Ouver ture du Centre d’interprétation du Camp d’internement
Raviver les esprits de Spirit Lake > Catherine Marcil
Le Pavillon des Premiers Peuples de l’UQAT, une création du cabinet MLS et Associés
75 ans d’architecture moderne à Val-d’Or
C’est plus que du bois rond ! > Émélie Rivard-Boudreau
Du 22 juillet au 11 septembre, le Centre d’exposition de Val-d’Or présentera Val-d’Or moderne 75 ans d’avant-garde architecturale. L’exposition de photos, vidéos, textes et artefacts démontrera que l’architecture valdorienne va bien au-delà des maisons en bois rond du Village minier. « Connaître l’histoire et l’origine des différentes infrastructures de la ville est une demande qui a été remarquée dans les différents comités de consultation du 75e », explique Carmelle Adam, directrice du Centre d’exposition de Val-d’Or. L’hôtel de ville, le palais de justice et l’ancien bureau d’information touristique ne sont qu’un échantillon de ce qui a composé l’architecture moderne de Val-d’Or. Devant cette curiosité du public, le Centre d’exposition a fait appel à Paul Trépanier, un spécialiste en patrimoine et histoire de l’art et de l’architecture pour agir en tant que commissaire de l’exposition. Pour Carmelle Adam, il était le candidat idéal pour effectuer la recherche nécessaire pour l’exposition. « En plus d’être spécialiste en la matière, Paul Trépanier est originaire du Témiscamingue, donc nous savions qu’il avait une bonne connaissance de notre territoire », témoigne-t-elle. Karine Berthiaume, designer graphique d’Évain, se chargera, quant à elle, de la scénographie de la salle. « C’est la première fois que Karine fera du design d’exposition. Pour nous, c’est une bonne occasion de contribuer au développement de ce type d’expertise dans notre région », partage Carmelle Adam.
Un patrimoine insolite… Les visiteurs seront sans doute étonnés de découvrir une multitude d’histoires insolites sur l’architecture valdoriennne. Par exemple, avant sa mort, l’architecte Albert S. McDuff avait emballé avec du ruban adhésif une boîte qu’il avait léguée à sa femme et qu’elle n’avait jamais ouverte. Étant les premiers à ouvrir cette fameuse boîte, le Centre d’exposition de Val-d’Or y a trouvé des centaines de plans qui serviront à l’exposition. Tout aussi surprenant, les curieux pourront en connaître davantage sur des histoires de projets de tours futuristes et autres. Un an trop tard? Parce qu’il avait été refusé une première fois par le Conseil des arts du Canada, il n’avait pas été possible de présenter le projet dans le cadre du 75e anniversaire de la ville. En remettant un dossier plus étoffé, inspiré des commentaires que le jury avait émis à la première tentative, le Centre d’exposition s’est finalement vu accepter le projet. Il est déjà prévu que cette exposition reviendra à la fin de 2012 en plus petite envergure, comme exposition semi-permanente, principalement pour le public scolaire. expovd.ca
Après des décennies d’oubli et quelques années d’intense démarchage, le Centre d’interprétation du Camp de détention de Spirit Lake a finalement ouvert ses portes le samedi 25 juin. C’était l’aboutissement de longues démarches, qui incluent l’acquisition de l’église Saint-Viateur, sa réfection et son aménagement. La MRC Abitibi est ainsi dotée d’un lieu de commémoration historique qui n’a pas son pareil dans ce coin de la région, de par l’ancienneté des événements qu’il relate (96 ans) et par le fait qu’il rappelle le sort réservé à des Canadiens nouvellement arrivés au pays. Mille deux cents personnes ont été faites prisonnières au Camp Spirit Lake à Trécesson entre 1915 et 1917. C’est après l’ordre du Comité du Conseil privé du gouverneur général du Canada d’incarcérer les étrangers de nationalité ennemie, pendant la Première Guerre mondiale, que l’Abitibi-Témiscamingue a été l’hôte d’un des 4 centres de détentions québécois (le Canada en compta 24 au total), les autres étant à Montréal, Beauport et Valcartier. Mais celui de Spirit Lake avait ceci de particulier qu’il était l’un des deux seuls dans tout le Canada à accueillir également les familles de détenus, qui étaient regroupées dans un hameau appelé Lillienville, situé à quelques centaines de mètres du camp.
la majorité des détenus étaient des Ukrainiens). On répertorie 3 cas d’évasions réussies, dont une s’est soldée par la mort d’un des fugitifs, abattu par un colon apeuré. On dit d’ailleurs que les moustiques d’Abitibi ont empêché plusieurs tentatives d’évasion d’être complétées. Le Centre d’interprétation de Spirit Lake permet donc aux visiteurs d’en savoir plus sur les conditions de vie des détenus, de leur famille et des quelque 200 militaires qui ont travaillé au camp. Ceux qui souhaiteront en apprendre davantage pourront consulter certains ouvrages écrits sur le sujet, dont Spirit Lake, de l’auteure d’origine amossoise Sylvie Brien, roman que le réalisateur Roger Cantin portera au grand écran en 2013. Il n’y a désormais plus aucune raison d’ignorer cette tranche de notre histoire. campspiritlake.ca
Au fil du temps, de nombreux artéfacts ont été découverts sur le site, qui compte un cimetière que les gens de l’endroit appellent le cimetière des Allemands (alors que
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L’Indice bohémien est heureux de vous présenter quelques agréables bistros et restos de la région.
Venez faire l’essai, les produits régionaux sont toujours en vedette!
photo : Louis-Joseph Beauchamps
ma région, j’en mange !
Un chef chez vous pour le chef en vous
> Marie-Joe Morin
Crème brûlée de la Courtisane et de l’Éden > Louis-Joseph Beauchamp
3 Tomates moyennes, L’Éden rouge 1 à 2 Échalotes françaises, émincées finement 3 cuillères à soupe Huile d’olive ½ tasse Mistelle aux 4 fruits, la courtisane, Verger des Tourterelles 2 tasses Crème 35%, La Vache à Maillotte 1 paquet (env. 130g) Fromage Allegretto, râpé finement, La Vache à Maillotte 4 Jaunes d’œufs, Les Œufs Richard 75 grammes Boudin noir, émietté Sel de mer et poivre du moulin Sucre brut ou cassonade, pour la caramélisation Émonder, épépiner, concasser les tomates. Faire suer l’échalote à l’huile d’olive environ 5 minutes, monter le feu et déglacer avec la mistelle aux quatre fruits. Réduire presque à sec. Ajouter le concassé de tomates et laisser compoter à feu moyen 10 à 15 minutes ou jusqu’à ce qu’il n’y ait presque plus de liquide. Saler, poivrer et laisser refroidir. Sauter le boudin à la poêle jusqu’à ce qu’il soit cuit et réserver. Chauffer la crème à feu doux. Avant l’ébullition de la crème, la retirer du feu et ajouter l’Allegretto; fouetter vivement. Ajouter les jaunes d’œufs et la compote de tomates refroidie. Séparer le mélange en 2 parties égales. Ajouter le boudin à l’une des deux parties. Répartir chaque mélange dans 6 ramequins de 60 ml ou 12 de 30 ml. Cuire au bain-marie dans un four préchauffé à 300oF pendant 20 minutes. Laisser refroidir et placer au réfrigérateur jusqu’à refroidissement complet. Caraméliser juste au moment de servir. Donne 12 à 24 mises en bouche selon le format de ramequin choisi. Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph Beauchamp LA JOYEUSE BOUFFE : lajoyeusebouffe@hotmail.com • 819 723-2408 poste 119
Nous qui avons tous un gourmet caché au fond de nous, ne rêvons-nous pas de pouvoir manger une avalanche de petits plats plus délectables les uns que les autres? À notre grand malheur, le temps et les connaissances manquent parfois pour la cuisine, et le choix de restaurants se fait quelque peu limité après un certain temps. Heureusement, les bonnes idées émergent encore… un chef à domicile, ça vous dit? Un cours de cuisine sur mesure n’est-il pas un bon moyen de prendre son rêve en main? Le chef en vous peut maintenant s’éveiller grâce à l’originalité de Sébastien St-Amour. Anciennement chef propriétaire du Bistro Latitude à Amos, Sébastien offre depuis moins d’un an des services personnalisés dans le domaine culinaire. C’est en novembre 2010 qu’il met sur pied l’entreprise Le Chef en vous. Conduit par la passion, M. St-Amour tente de modifier l’approche de la cuisine : la découverte et la convivialité à leur plus simple expression. Pour ce faire, le décor de votre cuisine devient le théâtre d’un restaurant. Il ne vous reste plus qu’à prendre place afin de savourer le spectacle : un souper digne de la haute gastronomie dans le confort de votre maison! Vous profitez donc de la proximité du cuisinier et de ses compétences afin d’agrémenter vos soirées. Il va sans dire que vous pourrez faire de ce moment un souvenir embaumant. Bien que l’on aime manger sans trop de soucis, plusieurs tirent leur bonheur dans la confection du repas. Les livres de recettes sont incontestablement de bons outils mais ne révèlent pas tout : le manque d’explications se ressent parfois. Sébastien St-Amour met donc à votre disposition ses connaissances grâce à un cours de cuisine à la carte à votre domicile. N’est-ce pas là une belle occasion de se retrouver entre amis de manière dynamique et conviviale ? Ou encore une façon originale de célébrer un anniversaire? Quoi qu’il en soit, le chef St-Amour vous offre la possibilité de perfectionner vos talents de cuisinier amateur et de faire de vos soirées futures une véritable réussite gustative. Faites place maintenant à tout le décorum : petit verre de vin, musique ambiante, camaraderie et belle table. Laissez-vous charmer par un brin de folie gastronomique et abreuvez-vous des conseils de votre hôte. Osez vivre l’expérience culinaire du chef en vous puisque inviter des convives n’est désormais plus une tâche, mais bien un véritable plaisir couronné de succès. lechefenvous.com Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe Morin LA SANDWICHERIE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537
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photos : courtoisie FCAT
musique
Le coup de dé du FRIMAT Le changement dans la continuité pour l’événement consacré à la relève musicale régionale
photo : Émilie the voice
2e Festival Classique de l’Abitibi–Témiscamingue
La grande séduction > Richard Vaillancourt
Le public a été habitué à fréquenter les festivals musicaux pendant l’été. Il s’avère donc logique pour les organisateurs du Festival classique de l’Abitibi-Témiscamingue de profiter de cette disposition auditive favorable pour mettre en vedette les musiques que l’on dit classiques. La seconde opération charme de cet événement se tiendra donc à Val-d’Or, du 19 au 21 août prochain. La programmation 2011 se démarque par sa variété, son éclectisme et sa qualité. En ouverture, on retrouve ce qui est probablement le spectacle le plus « grand public » : l’ensemble Les Boréades, qui présentera une partie du catalogue des Beatles en mode baroque, une tentative judicieuse d’initier un nouveau public à ce genre méconnu. Le lendemain, en après-midi, c’est au tour de la jeune Québécoise Valérie Milot, qui extrait des sonorités inédites de sa harpe. Il serait dommage de rater le passage de celle qui se produit de Genève à Rio.
L’ensemble Les Boréades présentera une partie du catalogue des Beatles en mode baroque, une tentative judicieuse d’initier un nouveau public à ce genre méconnu Plus tard en soirée, toujours le 20 août, Marie-Josée Lord, soprano bien connue depuis son passage à l’émission Tout le monde en parle, offrira son spectacle habilement composé d’airs d’opéra, d’extraits de comédies musicales et de chansons francophones renommées, le tout pimenté d’une personnalité colorée et attachante. Finalement, le dimanche soir, un spectacle de fermeture aux couleurs internationales est proposé avec le London Quartet-
Cantabile, dont les harmonies vocales presque surréalistes côtoient un humour typiquement britannique. Aller vers le public Le Circuit classique est un événement novateur où l’on présente trois concerts en simultané. La particularité du concept tient au fait que ce sont les spectateurs qui se déplacent en autobus pour assister à trois spectacles régionaux en trois lieux distincts. Ainsi, le trio Romanza sera au Club Sports Belvédère, le guitariste Charles Thouin se produira à l’église SaintBernard de Sullivan et le duo Gaulin-Riverin partagera son talent au Pavillon des Premiers Peuples de l’UQAT. Étant donné le mandat de popularisation de la musique classique que s’est donné le Festival, il est normal que le jeune public soit visé d’une manière plus précise. Comme l’an passé, un atelier de création musicale se déroulera le samedi matin; l’édition 2011 de cette activité prendra des couleurs écologiques et créatives. De plus, tous les concerts sont gratuits pour les jeunes de 16 ans et moins accompagnés d’un adulte. fcat.ca
Bernard Adamus > benjamin turcotte
Après six éditions couronnées de succès, le comité organisateur du FRIMAT a pensé qu’il était temps de tenter sa chance et d’effectuer quelques changements. Exit le concours de la relève tel qu’on le connaissait, la Cité de l’Or, Bourlamaque, la pluie et la température douteuse. Le festival s’installe à la nouvelle salle Félix-Leclerc, où les artistes de sa solide programmation bénéficieront d’une qualité de son exceptionnelle. Et comme c’est la septième édition, la chance devrait leur sourire. Le Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) se renouvelle, mais lorsqu’une formule a fait ses preuves, pourquoi la changer de fond en comble? Ainsi, la programmation de cette année est calquée sur celles des années précédentes : même format, artistes différents. C’est ainsi qu’encore une fois le responsable de la programmation, Francis Murphy, a trouvé un équilibre entre artistes régionaux, groupes émergents et têtes d’affiche. « C’est important de garder en tête que le FRIMAT a été créé de façon à donner un tremplin aux artistes de la relève de la région à travers la programmation », de dire ce dernier. Les numéros gagnants Le FRIMAT s’amorcera le mercredi 27 juillet avec le traditionnel 5 à 7 d’ouverture à la salle Félix-Leclerc. Toujours le mercredi, la coqueluche du festival, Chantal Archambault, brûlera les planches de la toute nouvelle scène de la salle FélixLeclerc dès 20 h avec son folk accrocheur. Elle sera précédée de Tire le Coyote. Le jeudi marquera le retour des 5 à 7 à Vald’Or et Malartic, qui cette année mettent en vedette des artistes régionaux et anciens gagnants du concours de la relève du FRIMAT, Isabelle Rivest et Louis-Philippe Gingras. Les deux artistes se produiront sur scène à la Méchante salle à Val-d’Or et au Bar chez Dédé à Malartic. La soirée du jeudi verra aussi le groupe Monogrenade prendre d’assaut la salle Félix-Leclerc en compagnie de Le Grand Nord, gagnant de deux prix lors
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de l’édition de l’an dernier, pour une soirée de musique plus planante. Le FRIMAT frappe fort cette année encore avec Bernard Adamus et Dumas comme têtes d’affiche, deux artistes ayant sans doute la capacité d’emplir la salle de spectacle à ras bord. Le vendredi soir, après Phil Moreau, NSD et Nique à Feu qui inaugureront la vitrine de la relève, les festivaliers passeront une soirée endiablée avec Bernard Adamus, un des artistes qui s’est le plus signalé cette année au Québec, fort de son album Brun et de ses prix gagnés lors de différents festivals et galas. Samedi, la vitrine permettra au public de découvrir Yanick Cloutier’s band, Lubik et les Chics Clochards. Mais le clou de la soirée sera Dumas. « Ça fait longtemps qu’on voulait qu’il participe au FRIMAT, et on est bien content qu’il le fasse finalement cette année », affirme Francis Murphy. Parions que les 400 billets disponibles pour l’évènement trouveront preneur très rapidement… Du FRIMAT à… Plusieurs artistes qui sont passés par le volet concours du FRIMAT connaissent de beaux succès tant sur les scènes locale ou régionale qu’au niveau de la province. Si bon nombre d’entre eux ont lancé un disque cette année - pensons à Marie-Ève Leblanc, Apexis et Justin StPierre - certains autres auront la chance de partir en tournée à travers la région ou la province, comme le fait Chantal Archambault avec Vincent Vallières. frimat.qc.ca
poste d’écoute
Disques Nomade (2011)
> Geneviève Béland J’aime à travers l’Indice Bohémien présenter des efforts que je juge réussis pour potentiellement attirer l’attention de quelquesuns vers ceux-ci. Cette fois, c’est sur le premier album de Benoit Pinette, alias Tire le coyote, Le fleuve en huile sorti au printemps sur l’étiquette de Québec, Les Disques Nomade, que je vous propose de vous attarder. Le fleuve en huile est un ouvrage de 40 minutes scindé en 12 pièces folk-rock ajouté, comme le veut la tendance, d’une touche de country. On retrouve la signature du réalisateur Dany Placard dans la finition volontairement imparfaite de l’album. Cet effet brut tout à fait approprié est redevable à la méthode d’enregistrement « live » des chansons (complétées en 4 jours), c’est-àdire où tous les musiciens jouent en même temps plutôt qu’un par un. L’une des particularités les plus frappantes de Tire le Coyote est sans aucun doute sa voix. Celle-ci pourrait être qualifiée d’aérienne ou de fragile et sera, pour certains, « gossante ». Pour une fan de Mara Tremblay, Geddy Lee et Richard Desjardins comme moi, un organe vocal atypique constitue davantage une force, un élément de singularité qu’un frein! Pour vous situer avec quelques comparaisons, la poésie franche et imagée du coyote me fait penser à celle de Fred Fortin et l’univers musical est inspiré de façon avouée de Neil Young et Bonnie Prince Billy. Je terminerais en soulignant mon appréciation particulière de la première et entraînante pièce À l’abri (dans l’bois), de l’épique (nouveau terme tendance) Confetti 1 et 2 où l’on peut reconnaître le chant de Chantal Archambault ainsi que la rock accrocheuse Gaz de tête qui a obtenu mon approbation préalable juste avec son titre. À ne pas manquer en juillet au FRIMAT ! 4/5
> paul-antoine martel Sloan est un groupe canadien qui fait du rock’n’roll tout ce qu’il y a de plus classique. Mais il le fait à merveille, passant les influences à la moulinette pour en faire un produit somme toute original. On reconnaît quelques inspirations çà et là, mais la personnalité du quartette – qui célèbre ses 20 ans cette année – est assez forte pour transcender le déjà-vu. Depuis ses débuts, Sloan est passé du grunge nappé de distorsion au rock classique, et depuis son troisième album (One Chord to Another, en 1996), le groupe semble parcourir l’histoire de ce genre musical à rebours. Les gars savent se renouveler, notamment grâce au fait que les quatre membres composent et chantent, et font montre d’une personnalité forte et typée, ce qui amène une variété certaine au sein des albums. Alors que l’un propose une sorte de pré-punk du milieu des années 1970 métissé de rockabilly (Misunderstanding, I’ve Gotta Know), un autre y va de chansons tendres où l’émotion est à fleur de peau (Green Gardens, Cold Montreal), et ainsi de suite pour les deux derniers. Bref, les gars de Sloan ne se réinventent pas mais ne font pas du surplace non plus; et comme toujours, les mélodiescanon sont au rendez-vous. 3/5
Universal Music (2011)
La quatrième pièce de Tomboy s’intitule Surfer’s Hymn; dès les premières notes, on peut penser à l’univers des Beach Boys : mélodies fortes, voix haut perchées, et… et c’est tout. Car Panda Bear (pseudonyme de Noah Lennox, membre du groupe américain Animal Collective) est de plain pied dans la modernité. La texture sonore occupe une place importante dans chaque chanson, et s’avère la plupart du temps inventive et surprenante. Au premier abord, tout est très harmonique, mais l’atmosphère est plutôt gazeuse, remplie d’écho, de vagues de son; puis on poursuit l’exploration, et un rythme finit par se matérialiser, et une ligne mélodique revient, et les pièces finissent par prendre leur sens. Certaines oreilles sensibles pourraient trouver le résultat final bruyant, voire brutal; les curieux seront surpris et séduits par le travail sonore qui offre un habillage émotif puissant aux compositions originales de Panda Bear. Il faut par contre avouer que les chansons qui ont plus de tonus s’incrustent plus facilement dans l’oreille (comme la pièce titre, ou encore Afterburner). Si vous aimez, réjouissez-vous : le jeune homme a deux autres albums solos à son actif, et près d’une dizaine d’offrandes avec Animal Collective. 4/5
Sloan – The Double Cross Murderecords (2011)
Tire le Coyote – Le fleuve en huile
> Paul-Antoine Martel
> evelyne papillon
Le groupe breton Yelle avait lancé sa carrière internationale avec la reprise d’À cause des garçons en 2007. L’album Pop-up alliant électro-pop, paroles crues en français, légèreté et humour avait alors reçu un bel accueil. Safari Disco Club souffre de la comparaison avec les débuts du trio composé de DJ GrandMarnier (Jean-François Perrier), Tepr (Tanguy Destable) et la chanteuse Julie Budet. Ce deuxième album s’avère plus tranquille et moins convaincant. Des pièces dansantes subsistent, mais certaines s’étirent un peu ou souffrent d’une surdose d’effets sonores. Cependant, les irréductibles fans devraient apprécier plusieurs pièces et se réjouir des théâtraux vidéoclips disponibles : Safari Disco Club (rythme accrocheur à la Mia) et La musique (planante, collage de vedettes diverses qu’on s’amuse à repérer). L’amour et ses complications ainsi que la sexualité sont des thèmes récurrents. Yelle parle aussi des plaisirs de l’adulescence (Comme un enfant), du fait d’aller de l’avant (Le grand saut), du besoin de changer d’air (Mon pays), de l’importance de faire ce qu’on aime (C’est pas une vie : « Quitte à choisir, choisir sa vie/Papillon de nuit ou simple fourmi ») et même de l’acceptation de la fin du monde (S’éteint le soleil). Plusieurs écoutes sont requises et il faut accepter que, quoique bien tourné, cela reste de la pop bonbon, portée par une voix aigüe et racoleuse pour le meilleur et pour le pire. Yelle fait la première partie de Katy Perry en Angleterre, ne l’oublions pas… 3/5
Socalled – Sleepover Dare to Care (2011)
Indépendant (2011)
> Donald Ferland Guitariste autodidacte, Justin St-Pierre présentait en juin dernier son deuxième album : La faille. Dès les premières notes, on entre dans l’univers de fingerstyle (ou comme il se plaît à le nommer : de style de doigts) de Justin. On y sent l’exploration musicale et la recherche d’un créateur très prometteur. Les différentes atmosphères se succèdent aux niveaux rythmique, harmonique et même atmosphérique. Ce jeune compositeur cherche et trouve plusieurs bons filons sur cette faille. La structure des pièces gagnerait toutefois en qualité si ce dernier exploitait encore plus son beau talent de mélodiste. Ce jeune musicien explore et débusque de bonnes idées tout au long du disque. Une réalisation abitibienne de haute qualité qui mérite d’être soulignée. Un produit bien présenté à chaque étape de la réalisation. L’album s’écoute bien en musique d’ambiance ou de façon plus attentive, et après plusieurs écoutes, on comprend bien la recherche et la subtilité souhaitée par l’artiste. L’album La faille de Justin St-Pierre est une belle découverte et ce musicien a un potentiel artistique évident. Il sera intéressant de voir l’évolution dans le style et la structure musicale de ce guitariste talentueux. Une musique à découvrir sur CD mais aussi et surtout un musicien à découvrir en personne, ce que je me promets de faire à la première occasion. 4,5/5
Yelle – Safari Disco Club
Panda Bear – Tomboy Paw Tracks (2011)
Justin St-Pierre – La faille
> chloé bp
L’éclectique Socalled signe son quatrième opus avec un mélange de styles foisonnant. Celui qui a charmé le public avec sa fusion d’échantillonnage et de klezmer récidive avec un bric-à-brac alliant hiphop, funk et dancehall nappé d’une sauce pop surprenante. Sleepover regroupe plus d’une trentaine de collaborateurs dont le mythique chanteur pop des années soixantes Enrico Macias, le rappeur québecois Sans Pression et sa chanteuse fétiche Katie Moore, dont la voix en or est presque omniprésente. Un bricolage musical qui démontre le talent rassembleur et festif de Socalled. Bien que la saveur Yiddish qui faisait tout son charme sur son ancienne mouture soit un peu trop diluée, cet album est - à coup sûr - la trame sonore idéale pour les soirées chaudes d’été au chalet ou sur une terrasse. 3/5
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L’INDICE BOHÉMIEN - juillet-août 2011
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BRIN D’FOLIE PRÉSENTE
DE PATRICK SENÉCAL
MISE EN SCÈNE ÉTIENNE JACQUES I LUMIÈRE JOSIANE FONTAINE-ZUCHOWSKI I SCÉNOGRAPHIE VALÉRY HAMELIN TOMMY ALLEN I MARIE-EVE GAUTHIER I STÉPHANE GÉLINAS I MÉLANIE NADEAU I CLOÉ PARADIS I MARC PROVENCHER 30 JUIN-2-6-7-8-9 JUILLET 20 H I 13-14-15-16 JUILLET 20 H I 1er JUILLET 14 H PETIT THÉÂTRE DU VIEUX NORANDA (112, 7e RUE) I BILLETS 20 $ I LE SAINT-EXUPÉRY I CHEZ BOB 819 762-0715 I BRINDFOLIE.CA