JUIN 2013 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 04 NO. 009

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gratuit juin 2013 ///VOL 4 - NO 9

Cet été, on part nulle part! Cahier spécial tourisme à l’intérieur


// couverture

Éditorial Y’a le printemps qui te réveille... // Maryse Labonté

Tel un adolescent, votre journal culturel changera de face dans le temps de le dire! De retour de son congé maternité, notre graphiste Staifany Gonthier s’est donné comme mandat de revoir complètement la facture visuelle du journal. Des tests vous seront soumis d’ici le lancement officiel en septembre 2013. Donnez votre avis au graphisme@indicebohemien.org.

// SOMMAIRE

Quel hiver nous avons eu! Tout le monde en parlait… beaucoup de neige, des froids qu’on ne connaissait plus depuis quelques années… Mais voici que le printemps s’est finalement pointé le bout du nez en l’espace de 48 heures. Quelle effervescence quand arrivent les beaux jours! Pour L’Indice bohémien, le printemps s’est avéré très fructueux avec la récolte de quatre prix au congrès annuel de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ). Oui, vous tenez entre vos mains votre mensuel culturel favori, qui a gagné le deuxième prix du média écrit communautaire de l’année, rien de moins! Pour bien lancer la saison estivale, nos précieux collaborateurs vous ont concocté tout un numéro, des chroniques vivifiantes, un cahier spécial « Tourisme » et des sujets plus intéressants les uns que les autres. Vous serez conquis par ces pages qui vous proposent plein d’idées pour vos sorties culturelles et touristiques au cours des prochaines semaines.

Le printemps nous donne plein de bonheur pour nous chauffer le cœur!

À LA UNE 3 - 5 Ce mois-ci, L’Indice bohémien est très fier de vous présenter à la une un spécial THÉÂTRE 6, 16 20e anniversaire du Théâtre de la Loutre. Vous pourrez en apprendre beaucoup sur cette LES LIVRES DE ROXANNE 6 fameuse Loutre du Témiscamingue! ARTS MÉDIATIQUES 8 DANSE 9 En avril dernier, le Conseil de la culture remettait ses 13e Prix d’excellence en arts et culture. À cette occasion, L’Indice bohémien remettait le « Prix Petite collectivité 2013 » à SPÉCIAL TOURISME 13 - 20 la municipalité de La Motte. L’eau de son lac contiendrait un élixir stimulant l’imaginaire CULTURE AUTOCHTONE 26 - 27, 29 débordant de créativité. Découvrez-le en lisant le publireportage dans cette édition. ARTS MÉDIATIQUES 11 ARTS VISUELS 27, 29 Le printemps est arrivé, sors de ta maison, MUSIQUE 11, 29, 30 y’a plein de choses à découvrir! CALENDRIER CULTUREL 31 Les amis de Passe-Partout nous chantaient que l’été, c’est fait pour jouer! Du côté de Val-d’Or, Humeur 7 on dit que l’été, c’est fait… pour lire! Je vous invite donc à aller « Lire au parc », et tant qu’à Vues sur le nord 7 y être, « Attrapez la piqûre du rire! » au Festival d’humour. Du côté de Rouyn-Noranda, le Parc d’Aiguebelle vous fait découvrir un « Terrain de jeu incomparable! » Et pourquoi Sociétés d’histoire 22 ne pas vous amuser en faisant un « Saut dans l’histoire » avec l’audio-circuit culturel et Arts et technologies 23 historique réalisé par Les Complices communication, en collaboration avec la Société Chronique créative 26 d’histoire de Rouyn-Noranda! Poste d’écoute 30 Faites le détour à La Motte lorsque vous irez visiter la Maison Hector-Authier à Amos ou encore le circuit historique théâtral unique en région, présentant « Amos vous raconte son histoire! »

// À RETENIR

Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles pour l’édition de septembre 11 juillet 2013

Date limite pour réserver votre espace publicitaire dans l’édition juillet/août 4 Juin 2013

dans l’édition de septembre 2 août 2013

Dates de sortie

de l’édition juillet/août 2 juillet 2013 de l’édition de septembre 27 août 2013

2 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013

Du côté de La Sarre, le Centre d’interprétation de la foresterie renaît de ses cendres. Une « Visite dans un camp de bûcherons », ça vous dit? Par ailleurs, la Troupe à Cœur ouvert présente cette année la comédie musicale « Hairspray ». Poussez jusqu’au Café des rumeurs à Gallichan et enivrez-vous des « Parfums d’Asie et de sa musique à la carte ». Enfin, saviez-vous que « L’art et l’agriculture peuvent se rencontrer »? Émilie B. Côté vous invite dans une grange à Guigues au Témiscamingue pour vous faire célébrer ce beau mariage. Profitez-en donc pour faire le plein de musique en assistant à l’un des quatorze spectacles présentés sur la Scène du Lac à Ville-Marie! Dans votre grande tournée de l’Abitibi-Témiscamingue, n’oubliez pas de vous arrêter voir les nombreuses expositions à voir partout en région! C’est avec les bras tendus que nous vous offrons cette édition, tel un bouquet soigneusement composé dans le but de susciter surprise, émerveillement et bonheur. Toute l’équipe du journal L’Indice bohémien se joint à moi pour vous inviter à savourer cette belle saison. Bonne lecture! \\

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ..................................................................... Journalistes-collaborateurs Roxanne Archambault, Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Martin Blais, Maurice Duclos, Jessica Gagnon, Geneviève Gariépy, Francine Gauthier, Chantale Girard, Valérie Jacob, Maryse Labonté, Louise Lambert, Louise Magnan, Gérald Morin, Christine Nadeau, Evelyne Papillon, Michelle Paquette, Mathieu Parent, Émilie Parent-Bouchard, Geneviève Pelletier, Christiane Pichette, Cathy Pomerleau, Jeannine Pronovost, Dominic Ruel, Louis-David Thériault, Dominique Roy, Monic Roy et Martin Villemure. ..................................................................... COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Sylvie Tremblay (Abitibi) ..................................................................... correcteurs Gabrielle Demers, Chantal Dion, Suzanne Dugré, Claude Laverdière, Isabelle Legault, Évelyne Papillon, Yves Prévost et Geneviève Luneau. ..................................................................... CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Jessica Gagnon redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ..................................................................... montage publicitaire Lucie Baillargeon ..................................................................... direction et ventes publicitaires Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ..................................................................... L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ..................................................................... conseil d’administration Stéphane Audy, Astrid Barrette-Tessier, Jessica Gagnon, Geneviève Gariépy, Nicole Tremblay et Martin Villemure ..................................................................... L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ..................................................................... ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


Jean Goulet

À la une

// Dominique Roy

La Loutre : amalgame d’expérience et de fraîcheur // Christine Nadeau À ses premiers balbutiements, la troupe comptait une douzaine de personnes. Au terme de leurs vingt années d’existence, elle aura dépassé la centaine, un certain accomplissement puisqu’à travers ces données transparaît le souci de faire une place à la relève. À chacune des productions, les « vieux loups de mer » (un noyau central constitué d’une dizaine de personnes) accueillent une nouvelle bande de joyeux lurons à qui ils transmettent leur expérience du métier d’amateur ainsi que leur amour du jeu et de la scène, de leur façon bien à eux d’arriver à un produit final qu’ils jugent digne d’être mis au grand jour. Pour faire en sorte qu’une troupe de théâtre amateur puisse faire du théâtre amateur, ce sont toutes ces connaissances (textes, costumes, décors, mise en scène, publicité, etc.) qu’ils se font un devoir et un plaisir de transmettre aux nouvelles figures se joignant à eux. L’année 2005 fut plus ouverte à la relève. Ils l’ont baptisée l’année « Passe-Partout » alors qu’un seul ancien montait sur scène parmi presque une dizaine de recrues. Il y eut aussi 2008 où, dans Un village de fous, 17 nouveaux venus montaient sur les planches, dont leurs « petites loutres », les enfants des membres de la troupe. Dès le départ, La Loutre a donc « fait des petits », permettant par le fait même à la culture du théâtre amateur de se perpétuer dans l’avenir. Avec un accroissement quasi dix fois plus grand qu’au départ dans un milieu aussi peu populeux que le leur, ils peuvent dire avec fierté « Santé la Loutre » et, surtout, « Longue vie! » \\

Il y a 20 ans de cela, au Témiscamingue, des passionnés de théâtre ont eu le goût de se réunir à chaque semaine afin de s’adonner à leur loisir. C’est ainsi que la pièce de théâtre Le médecin malgré lui de Molière s’est retrouvée sur les planches. Bien accueillis par le public de la région, à l’été 1991, les comédiennes et les comédiens ont décidé de s’inscrire au Festival international de théâtre amateur de Victoriaville (FITA 1991). Leur performance à couper le souffle leur a permis de remporter le 3e prix, ce qui est assez impressionnant pour une troupe amateur arrivée de nulle part et partie de rien. C’est au retour de cette belle aventure qu’est née l’idée de former une troupe de théâtre amateur au Témiscamingue. Le potentiel était bel et bien là. Officiellement, c’est en juin 1993 que le Théâtre de la Loutre voit le jour. Son nom fut choisi en référence à un trait géographique présent dans bien des localités de ce coin de pays, la rivière La Loutre. Le premier conseil d’administration s’est alors formé sous la présidence de Gérald Morin. Réal Couture, Jacques Deault, Benoit Chaussé et Raymond Couture étaient de la partie. En vingt ans, la Loutre a fait des petits et sillonné le territoire. La troupe s’est produite à plusieurs endroits comme Amos, Duhamel (en Outaouais), Laverlochère, La Motte, La Tour-de-Peilz (en Suisse), Lorrainville, Notre-Dame-du-Nord, St-Eugène-de-Guigues, Rouyn-Noranda, Témiscaming, Victoriaville et Ville-Marie. En plus de remporter plusieurs prix, dont le Météorite « Coup de cœur » en 2003, son implication dans le milieu a permis, sans contredit, le développement et le rayonnement de la culture au Témsicamingue. À ce jour, en statistiques, le Théâtre de la Loutre compte plus de 75 représentations, plus de 70 comédiennes et comédiens campant quelque 225 personnages, une centaine de membres dont l’âge varie entre 7 et 65 ans, travaillant à l’avant comme à l’arrière de la scène, et 32 000 spectateurs éblouis par les différentes prestations magistrales. Chacune des productions a exigé au moins 9 mois de préparation, l’équivalent de plus de 200 heures de travail par personne et ce, outre leurs journées de travail. Vingt ans après la participation de la troupe à un festival international en sol québécois, voilà qu’un autre grand pas vient d’être franchi avec la pièce Les Nonnes qui revient du Festival international de théâtre amateur de Tour-de-Peilz en Suisse. C’est une belle façon d’amorcer les festivités entourant le 20e anniversaire d’une loutre peu ordinaire! \\

L’INDICE BOHÉMIEN//MAI 2013 3


À la une // Dominique Roy C’est du 17 au 21 avril 2013 que se tenait la Tour en Scène 2013, le Festival international de théâtre de la Tour-de-Peilz en Suisse. Les Nonnes attendaient l’événement avec impatience afin de présenter la pièce, mais aussi dans le but d’échanger avec les troupes d’ailleurs. Les petites sœurs du Saint-Cœur de Jésus sont réellement bénies des dieux. Leur vol a d’abord été devancé d’une journée sans que personne ne le sache. La mère supérieure a pris les choses en main afin que toutes puissent se rendre à temps au festival. Le voyage fut long. Étant donné cette péripétie, elles ont dû faire escale à Francfort pour finalement gagner Genève avec une douzaine d’heures de retard. « Le mercredi 17 avril, nous n’avions que deux heures avant notre prestation pour pallier aux différentes difficultés techniques. Anne devait apprivoiser un nouveau piano et nous devions modifier notre mise en scène. Les bancs que l’on nous avait fournis étaient beaucoup trop longs et lourds pour être déplacés par une seule personne, alors qu’ils sont habituellement manipulés à plusieurs reprises durant la pièce. Malgré ce travail intense, les filles ont donné une excellente prestation, laissant le stress et la fatigue dans les loges », a mentionné Réal Couture, le metteur en scène. Le public fut ébloui par la performance du Théâtre de la Loutre. Le professionnalisme, le rythme, les voix, les chorégraphies, tout a su le su prendre. Les commentaires reçus à la fin de la représentation furent très positifs. Cette expérience restera gravée dans la mémoire de cette belle équipe théâtrale. Accueil chaleureux, théâtre de qualité, visite touristique guidée… Voilà la preuve que la culture tire sa richesse du fait qu’elle soit un produit tout aussi exportable qu’importable! \\

Quand la loutre déborde de son nid… // Dominique Roy En suivant le parcours du Théâtre de la Loutre, on remarque tout de suite son côté unique, non-conventionnel. Outre le fait que le membership se renouvelle d’une production à l’autre, l’organisation est socialement impliquée dans le milieu. Elle fait partie intégrante de la communauté. Le travail ne se limite pas à la préparation et à la présentation d’une pièce. Le Théâtre de la Loutre collabore à une multitude d’évènements, cherchant constamment à répondre aux différentes demandes et à se garder actif entre les productions. Les temps morts sont quasi inexistants. Au cours des vingt dernières années, on a pu voir les membres se relayer à la Commission culturelle témiscamienne, participer à la soirée d’ouverture des États généraux témiscamiens, s’impliquer dans le projet d’acquisition d’une salle de spectacle, représenter le milieu à la Fédération Québécoise du Théâtre Amateur (FQTA), au Conseil de la Culture, au Théâtre du Tandem, comme membre du jury dans le cadre du Festival des Arlequins, contribuer au monde scolaire, à des organismes locaux et d’anniversaires de fondation des paroisses, animer les jeudis crépuscules au Fort-Témiscamingue Obadjiwan, improviser avec quelques auteurs lors du Salon du livre de Ville-Marie, organiser le 325e anniversaire du passage du Chevalier de Troyes, radiodiffuser des chroniques culturelles, monter un spectacle de théâtre avec un groupe d’adultes vivant avec une déficience intellectuelle… Courtoisie

Tour en Scène pour Les Nonnes!

LE DÉSIR 2012

Cette liste, bien qu’elle soit peu exhaustive, démontre fort bien l’implication, l’engagement des membres. Au Témiscamingue, la rivière de la Loutre ne déborde peut-être pas de son nid, mais le Théâtre du même nom, quant à lui, s’en donne à cœur joie. Il s’agit là d’une richesse inestimable qui permet à la culture de croître et de grandir dans cette contrée si culturellement développée. \\

1991 // Le médecin malgré lui 1993 // Je veux voir Mioussov 1994 // Docteur malgré lui 1995 // El Dorado Snack Bar 1996 // Traitement de canal 1998 // Au secours! 2000 // Comédie dans le noir 2001 // On court toujours après l’amour 2002 // Sans toit ni loi 2004 // La Mandragore 2005 // Manon Lastcall + 3 sketchs de Félix Leclerc

(La Geneviève et le vendeur, La veuve, Opinion)

2006 // Si c’est pas toi, c’est moi + L’ouvre-boîte 2008 // Un village de fous ! 2011 // La perruche et le poulet 2012 // Le désir 2009 à 2013 // Les Nonnes 4 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013


À la une

En vingt ans, le Théâtre de la Loutre en a vu de toutes les couleurs. À travers les branches, on a pu entendre toutes sortes d’histoires, des vertes et des pas mûres. Sont-elles vraies? On ne le saura probablement jamais, mais il paraîtrait que…

Il paraîtrait que Stéphane Dupuis et Jocelyn Gingras jouaient les personnages de deux laveurs de vitres, Jocelyn étant celui qui a peur dans les hauteurs. Il s’est mis alors à paniquer et en criant de peur, il en a perdu son dentier. Jocelyn s’est lancé sur ses dents et les a remises dans sa bouche. Fou rire du public qui a duré environ 5 minutes! Semble-t-il qu’après la représentation, Jocelyn aurait dit préférer se retrouver nu sur scène que de perdre son dentier.

médecin malgré lui 1993

Jean Goulet

Sans toit ni loi

Le médecin malgré lui Il paraîtrait qu’un comédien n’a jamais pu jouer son rôle. Onil Beaulé n’avait qu’une petite apparition à faire, mais n’a jamais pu se présenter sur scène étant donné qu’un comédien, involontairement, a sauté cette réplique. Semble-t-il que la seule apparition du pauvre Onil n’a eu lieu que pour les salutations finales. Il paraîtrait qu’Hélène Gilbert fut très fière de sa solide performance. Elle jouait le rôle d’une muette et devait également imiter le cri de l’âne. Semble-t-il que la robe qu’elle portait était magnifique et que l’on se rappellerait davantage de celle-ci que de son rôle. Il paraîtrait que les comédiens voyageaient séparément pour se rendre au Festival de théâtre amateur de Victoriaville. Guylain Beaupré devait apporter le coffre d’outils qui servait à fixer les décors. Il est arrivé à la dernière minute, créant ainsi toute une bouffée de chaleur au reste de la troupe. Semble-t-il, en plus, qu’il n’avait que deux répliques à dire et qu’il en aurait oublié une des deux.

Je veux voir Mioussov Il paraîtrait que Marie-Luce Bergeron s’est retrouvée avec le même personnage qu’elle avait déjà joué lorsqu’elle était au secondaire. Semble-t-il qu’elle connaissait tellement le texte que c’est elle qui soufflait les répliques des autres comédiens quand ils avaient un « blanc ».

Il paraîtrait que le comédien Stéphane Dupuis et la comédienne Christine Meunier ont vite appris que la rose et la valise ne faisaient pas bon ménage. Stéphane devait sortir une rose d’une valise et l’offrir à Christine. Tous les deux étaient agenouillés par terre, face à face, et quand Stéphane a sorti la rose de la valise, elle était devenue molle et flétrie. Il devait toutefois garder son sérieux et la présenter à sa dulcinée avec beaucoup de conviction. Semble-t-il que ce fut le plus grand fou rire de Christine Meunier sur les planches.

Le metteur enceinte Il paraîtrait qu’au cours de 3 productions différentes, la comédienne Christine Nadeau, jamais féconde au moment où elle le souhaitait, s’est retrouvée enceinte. Jacinthe Lavigne, la costumière, dut donc, à chaque fois, faire les ajustements nécessaires pour les costumes avec lesquels Christine jouait une infirmière célibataire, une veille fille de 70 ans et une mère dans la cinquantaine. Le comble s’est produit lorsque Jacinthe dut faire preuve d’ingéniosité pour cacher la grossesse de Marie-Luce Bergeron qui incarnait une religieuse. Semble-t-il que depuis ce temps, on surnomme Réal Couture le « metteur enceinte »! Il paraîtrait que le Théâtre de la Loutre en a des tonnes d’histoires de ce genre. Anecdotes, gaffes et fous rires se sont accumulés au fil des représentations. Semble-t-il qu’il est même thérapeutique de faire partie de cette troupe! \\

Réal Couture, homme de théâtre // Gérald Morin À la manière du Chevalier de Troyes qui a laissé des traces tout le long de la rivière des Outaouais en passant par le Témiscamingue et l’Abitibi jusqu’aux confins de la Baie d’Hudson, Réal Couture parcourt le Témiscamingue et l’Abitibi depuis plus de vingt ans. Autant le monde scolaire que les différents organismes culturels ont bénéficié des conseils et du travail acharné de M. Couture. C’est par le théâtre que l’on découvre l’ensemble de son œuvre.

De 1984 à 2003, il entreprend sa mission, celle de développer les arts de la scène de la région, comme professeur responsable des activités culturelles à l’école Marcel-Raymond de Réal Couture Lorrainville. Pendant cette période, il organise une vingtaine de pièces avec les élèves. Il met aussi sur pied une ligue d’improvisation à l’école et remporte la médaille d’argent au tournoi provincial à St-Pascal de Kamouraska avec l’équipe de son école. C’est à cette époque (1990) qu’il fait ajouter des cours d’art dramatique au programme d’études de l’école Marcel-Raymond. Son implication dans le monde scolaire l’amène à réaliser (1996-1999) le projet « Vivre le monde de la francophonie » où il présente, en Guadeloupe, la pièce Léo à Vélo de Gilles Vigneault et Marcel Sabourin. Au début des années ‘90, on retrouve M. Couture comme comédien avec un groupe d’adultes qui, comme lui, se passionnent pour le théâtre amateur. Il y joue le rôle de Mioussov dans une pièce de Valentin Kataïev, Je veux voir Mioussov. Cette expérience le conduit avec le groupe au Festival international du théâtre amateur de Victoriaville en 1991 (voir le texte Il était une fois la Loutre… ). M. Couture est membre fondateur et devient directeur artistique de la troupe de théâtre la Loutre, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. En plus de son implication directe dans la direction artistique et la mise en scène, il entretient ses passions en travaillant à la mise en place d’un milieu culturel dynamique capable d’offrir à la population du Témiscamingue des infrastructures adéquates au niveau des arts de la scène et des arts visuels. Il a occupé le poste de président de la Corporation de la salle Augustin-Chénier, aujourd’hui appelé le théâtre du Rift. Il a également présidé le Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue (1993-2001) et a occupé le poste de membre et président du conseil du Théâtre du Tandem (2003-2013). La croisade culturelle de Réal Couture ne se limite pas à nos frontières. Depuis 1997, il est membre et président de plusieurs conseils d’administration, en plus de siéger à titre de jury pour de nombreux festivals. Il a créé le Gala des Arlequins, qui récompense les artisans et les artisanes du théâtre amateur du Québec. Ses nombreuses fonctions l’amènent en Europe, en Guadeloupe, à Port-au-Prince, et prochainement à Monaco, pour représenter la Fédération Québécoise du Théâtre Amateur (FQTA) au Conseil International des Fédérations de Théâtre Amateur (CIFTA). Un grand défi se présente à lui, soit celui de réaliser, à titre de président de la FQTA, les états généraux du théâtre amateur au Québec. Il y a quelques années, il a reçu le prix Guy-Beaulne pour son implication à la FQTA. S’il y avait un titre particulier à créer pour souligner la persévérance de Réal Couture, ce serait celui de Chevalier des arts de la scène, car il a chevauché tous les aspects du théâtre en Abitibi-Témiscamingue. \\

20 ans de comédie, ça se fête! // Jessica Gagnon Afin de souligner les vingt ans du Théâtre de la Loutre, l’équipe travaille actuellement à la création d’un spectacle de variétés, sous le signe de la comédie. La première de cette production festive est prévue à la fin novembre 2013. La troupe profitera de cette occasion pour remercier ses collaborateurs ainsi que la population de son soutien depuis leur commencement. Plus d’informations à venir! \\

La perruche et le poulet 2011 Jean Goulet

// Dominique Roy

Au Secours!

Véronic Beaulé

Il paraîtrait que…

L’INDICE BOHÉMIEN//JUIN 2013 5


Les livres de Roxanne

Théâtre

Créatures fantastiques du Québec, par Bryan Perro

Longue vie au théâtre et aux liens

// Roxanne Archambault, 11 ans

Pour une deuxième occasion – la première avait donné lieu à la création de La persistance du sable de Marcel-Romain Thériault en 2011 – le Théâtre du Tandem s’associe avec le Théâtre Populaire d’Acadie pour présenter cette fois la pièce de Sébastien Harrisson, L’Espérance de vie des éoliennes.

Comme vous le saviez peut-être, Bryan Perro a été le président d’honneur du 37e Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue, qui a eu lieu du 23 au 26 mai. Cet auteur est surtout reconnu pour sa série populaire Amos Daragon, traduite en 22 langues. Il est écrivain, comédien, metteur en scène et conteur, mais aussi passionné par les contes et les légendes. Il a décidé de nous en faire part en écrivant Créatures fantastiques du Québec, en deux tomes. J’y ai trouvé des légendes fascinantes, connues ou moins connues, telles que La Corriveau, le rocher Percé et la dame blanche. « Les jours de mauvais temps, il est possible de voir sur la mer, juste devant la ville de Gaspé, un grand vaisseau noir enflammé voguant sur les flots. C’est un trois-mâts à bord duquel des marins squelettiques et à moitié calcinés s’évertuent en vain à éteindre le feu qui consume les voiles. » Cet extrait de la légende du bateau fantôme de Gaspé montre bien le vocabulaire imagé de l’auteur. En effet, dans ce livre, il y a un vocabulaire très riche, mais aussi compliqué. J’aime beaucoup l’effet des documents et feuilles glissés sur le texte. Ils cachent certains paragraphes, mais ceux-ci sont réécrits après. Les illustrations d’Alexandre Girard sont détaillées et magnifiques. J’apprécie particulièrement son dessin très ressemblant de Bryan Perro. Pour découvrir un autre Québec, « celui d’une terre barrée d’ombre et aux parfums de mystère », je vous recommande fortement de lire ce livre! \\

Perro, Bryan et Girard, Alexandre Créatures fantastiques du Québec Éditions Les Intouchables 2009, 160 et 144 p.

// Martin Villemure

Cette association Abitibi-Acadie ne va peut-être pas géographiquement de soi, mais elle est bel et bien ancrée dans la réalité de chacun des milieux. Selon Mme Hélène Bacquet, directrice du Théâtre du Tandem : « Il existe une certaine affinité entre les compagnies de théâtre des régions du Québec et celles de la francophonie canadienne. Ce qui lie ces compagnies, c’est notamment l’éloignement par rapport aux grands centres et la nécessité de faire émerger une voix artistique propre à partir de cette identité ‘‘périphérique’’ ». Le propos de la pièce fait aussi écho à la vie en région : comme L’Espérance de vie des éoliennes est campée en Gaspésie et met en scène l’arrivée d’un ingénieur montréalais, on pourra suivre le voyage intérieur de cet ingénieur éloigné de sa métropole. La réalisation de cette coproduction décentrée apporte ses défis et attraits particuliers. En plus d’impliquer une équipe mixte d’acteurs et d’artisans partagée à parts égales entre les deux compagnies, les premières répétitions se déroulent à Montréal, à mi-chemin entre les deux lieux de production. La troupe s’installera par contre à Rouyn-Noranda en juillet pour les répétitions précédant la première. La coproduction permettra aussi aux comédiens de faire deux tournées de représentations, soit une en Abitibi-Témiscamingue cet été et l’autre en Acadie à l’automne, et de vivre la relation avec un public différent.

Une présence 2.0 Il est possible de suivre l’évolution de la production sur la page Facebook du Théâtre du Tandem. On peut notamment y découvrir des photos de répétitions ainsi que les portraits des artisans du spectacle. « On a voulu montrer le processus de création, le travail artistique aux citoyens, qui voient souvent seulement le produit final. La création est un travail artisanal, il ne faut jamais l’oublier », rappelle Mme Bacquet. Une autre fenêtre sur la création est aussi offerte aux spectateurs durant l’été : les jeudis L’Envers du Décor, où le travail artistique derrière la production leur est expliqué avant la représentation. Nouvellement en poste depuis janvier, Mme Bacquet salue le travail de ses prédécesseurs et fondateurs du Tandem qui ont mis la table pour ce projet. Une conférence de presse est prévue le 26 juin où sera dévoilée l’affiche de la production en plus de parler plus en détails de la pièce L’Espérance de vie des éoliennes. \\

6 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013


Vues sur le nord

Humeur

L’expérience du froid

La main, le papier, le crayon

// Martin Blais

// Dominic Ruel Les saisons au cinéma jouent définitivement un rôle. Alors qu’on associe l’été aux comédies romantiques, on hésite souvent à donner une place à l’hiver, d’une part parce que cela alourdit les tournages et aussi parce qu’évoquer cette saison nous ramène souvent à des émotions vaguement déprimantes, quoique nécessaires.

Originaire de Rouyn-Noranda, Myriam Magassouba a fait une belle fleur à sa ville natale à l’hiver 2012, en allant tourner Là où je suis (2012), qui fut sacré meilleur court-métrage aux Jutra 2013. Assumé comme étant une autofiction, le film met en scène un personnage aux ressemblances physiques et nominales avec la réalisatrice (le personnage est métis et s’appelle Mimi), aux prises avec la cruauté de l’hiver et de l’adolescence. La ville entière est immaculée de blanc. Au loin, on aperçoit l’emblème omniprésent des cieux de la capitale de la « coppe », les cheminées de la Horne. Deux meilleures amies courent sur la neige dans la pénombre d’un soir d’hiver froid. Une d’entre elles, peu après, ne sera plus là, emportée par un accident. Là où je suis raconte l’expérience physique du deuil chez une adolescente, Mimi. La rage et l’incompréhension trouvent niche dans la tête du personnage, qui est bouleversée par l’absence de son amie Sophie. La quête de sens est inespérée et laisse Mimi seule avec elle-même, ne pouvant trouver le réconfort nécessaire autour d’elle, ni chez sa mère, ni chez les proches de Sophie. Elle progresse difficilement, d’abord figée par le choc, ici étouffée par la tristesse du père de Sophie puis emportée par la hargne durant un concert punk. La réalisatrice dit au sujet de sa démarche : « L’histoire, le deuil, passe à travers le corps. La douleur, la rage, c’est intrinsèquement physique et corporel, si bien que la solution est, elle aussi, physique. » Mimi trouve son salut dans le ballet, activité qu’elle pratiquait avec Sophie. La salle de répétition constitue finalement le meilleur endroit pour faire le deuil. Dans la scène finale, sublime, Mimi se réconcilie avec l’invisible et retrouve la présence de son amie, reprenant seule la chorégraphie qu’elles avaient apprise à deux.

J’aime les livres. Les choisir, en librairie, les tenir, les ouvrir, entendre la reliure qui craque et les pages qui se tournent. C’est une relation et un plaisir organiques. Jamais je ne lirai sur une tablette, un iBook, une liseuse, comme on dit. Je déteste le mot, d’ailleurs, qui fait trop « esclave féminine de qui on exige la lecture » ! Il me manquerait ce contact du carton et du papier, ce mouvement des doigts pour tourner les pages, ce signet que l’on place pour indiquer où reprendre et qui nous laisse déjà envisager qu’il y aura une fin. Un livre est un objet unique, une œuvre d’art, avec sa couverture, ses couleurs, son image, ses caractères, ses illustrations. Il y a un danger, d’ailleurs, avec ces machines. La lecture face à l’écran est une lecture segmentée, attachée au fragment plus qu’à la totalité. En diagonale, en quelque sorte. On capte les grandes lignes. Du zapping mental. Lecture partielle, connaissance partielle, réflexion partielle. Et même si la technologie s’améliore, il restera toujours un écran seulement. Le livre n’a plus ses trois dimensions. L’écran présente la page à lire, point. C’est encore l’idée de l’instant d’abord qui l’emporte. L’instant, c’est la vitesse et la vitesse, c’est l’impatience. Je poursuis, vous verrez le lien, avec cette nouvelle, sortie fin mars, et qui n’a pas fait grand bruit : d’ici 2014, l’enseignement de l’écriture manuscrite sera rendu facultatif dans pas moins de 45 états américains pour privilégier l’utilisation de logiciels de traitement de texte tels que Word. Danger ici aussi. Facultatif peut-être, mais les écoles subiront des pressions terribles. Que voulez-vous? La mode est à l’écran tactile et le iPad est devenu l’outil numéro 1 contre le décrochage des garçons! On va nous vanter la propreté, la flexibilité et la portabilité des écrits électroniques qui faciliteront la production et les échanges. Je gage pourtant ma prochaine paye de prof que les jeunes trouveront d’autres raisons pour remettre leurs travaux en retard! On renonce volontairement à un savoir et à une habileté millénaires pour plier l’échine devant les machines. C’est prouvé, pourtant : écrire, avec un crayon, implique davantage le cerveau que l’utilisation du clavier. Ça permet de structurer la pensée. Mais surtout, les mouvements d’écriture, faire ses lettres « à la mitaine », aident beaucoup plus à se représenter et à mémoriser les caractères et donc à les reconnaître visuellement. Il est ainsi plus facile, et plus rapide aussi, d’apprendre à lire. Et d’aimer ça!

Geneviève Perron

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Drapé dans une lumière douce, filtrée à froid, Là où je suis se veut d’abord une expérience sensorielle, un exercice de symbiose entre personnage et spectateur. La caméra suit les gestes les plus infimes du personnage et transmet le souvenir de l’introspection propre à l’adolescence, à travers lequel celui-ci se fie à ses propres expériences pour forger son identité. Étant campé dans un style réaliste qui lui va bien, le film réussit le pari du « presque muet ». La parole étant constamment source de conflit pour le personnage de Mimi, on la voit plutôt trouver du sens dans les gestes qu’elle accomplit. Présenté lors du dernier Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, Là où je suis se joindra certainement à la programmation d’autres festivals en région, soyez à l’affût! \\

Le tout électronique, le tout informatique me font peur. J’y vois des chaînes nouvelles. Et pendant ce temps, on passe plus de temps à parler de vitesse, de résolution, de mégapixels et de giga-octets, plus de temps à parler du contenant, alors que le contenu, lui, sur tous les écrans, laisse de plus en plus à désirer. La réelle inquiétude devrait être là, et non sur la largeur de l’écran du nouvel iPhone. J’y reviendrai… \\

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L’INDICE BOHÉMIEN//MAI 2013 7


Chronique créative La panne d’inspiration // Louise Magnan Nous oublions que la créativité, ça se pratique. Qu’est-ce qui nous empêche de le faire? Le manque de temps, le travail, la famille… Toutes ces bonnes idées qui nous viennent sur la route, dans nos nuits sans sommeil et qui se perdent pourtant. Je vous propose ici un petit jeu de réhabilitation au plaisir de créer, au plaisir d’écrire. Je m’adresse à monsieur et madame Tout-le-monde ou à vous, artistes chevronnés, peu importe votre médium d’expression. Vous n’avez besoin de rien si ce n’est d’un papier, d’une paire de ciseaux, d’un bâton de colle et de vieilles revues. Je vous invite à ramoner votre conduit créatif, à un retour innocent vers votre source d’inspiration.

Le collage spontané Prenez une revue et feuilletez-la au hasard. La première image qui vous attire est la bonne. Découpez-la et collez-la dans votre journal. Continuez à feuilleter, mais cette fois soyez attentif aux phrases et aux mots. Découpez sans trop choisir tous ceux qui retiennent votre attention. Placez ensuite ces mots autour de votre image et jouez avec, un peu de la façon dont vous le feriez si vous étiez en train de jouer au scrabble. L’étape suivante consiste à interroger le résultat. Y a-t-il un message ou une leçon à tirer de l’exercice? Qu’est-ce que cette page tente de me dire?

8 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013

L’utilisation d’une telle technique permet parfois de mettre le doigt sur ce qui bloque notre source d’inspiration dans l’immédiat. Ce n’est pas parce que la créativité est thérapeutique que nous avons besoin d’être soignés. Peut-on créer indéfiniment sans affirmer la vie qui nous habite, sans porter attention aux nœuds qui se font et se défont à l’intérieur de nous à chaque étape de notre processus? Cela ne sert à rien de tout mettre en œuvre pour nous forcer à créer lorsque nous sommes en panne. Il suffit simplement de rester dans l’action et de faire autrement. Si on bloque dans l’écriture, allons-y avec le dessin spontané. Si la toile blanche n’attire pas le geste ou l’image intérieure, écrivons. Si les notes ne s’enlignent pas à la sortie de l’instrument, esquissons quelques pas de danse. Si rien de tout cela ne donne de résultat, partons simplement à l’aventure, sortons dehors, mini-carnet à la main. Pourquoi ne pas ouvrir simplement le réfrigérateur et nous lancer dans la confection d’une tarte aux pommes? Que nous soyons novices ou professionnels, rappelons-nous que les idées ne sortent pas d’un robinet qui coule d’un flot continu. Il y a la sempiternelle incubation qui dure le temps qu’il faut. La fameuse étincelle qui nous annonce que l’idée s’en vient. Cette idée prend tout son temps pour se former et naître. L’apothéose du point culminant ne dure qu’un bref instant et laisse place au désordre qui annonce le déclin. Une fois abouti, l’acte de génial est bel et bien mort. Et on repart jusqu’à la prochaine… //

> louisemagnan.com Louise Magnan est une artiste multidisciplinaire. Elle est animatrice certifiée d’ateliers du Journal créatif.


Danse EveLynn Simard : femme d’inspiration! // Émilie Parent-Bouchard La grande famille du Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT) a déroulé le tapis rouge, le 16 avril dernier, pour récompenser le talent et le dévouement des artistes, organismes et travailleurs culturels de la région à l’occasion de la remise de ses 13e Prix d’excellence. La cérémonie a notamment été l’occasion de saluer l’ensemble de l’œuvre de la Valdorienne d’adoption EveLynn Simard en lui décernant le Prix Membre à vie du CCAT. Portrait d’une mère de famille fière de l’évolution de ses p’tits! Impliquée au sein du milieu culturel régional depuis plus de 30 ans, c’est entre autres pour son engagement au sein du Centre de musique et de danse de Val-d’Or — qu’elle a contribué à mettre sur pied en 1983 et qu’elle a dirigé ces 20 dernières années — que l’on connaît EveLynn Simard. La jeune retraitée, qui ne s’attendait pas à cet honneur, s’est dite flattée par l’attention. « Ça fait plaisir de constater que le travail réalisé au fil des années a été fructueux. Le Centre a le vent dans les voiles et je sens qu’il est maintenant assez grand pour évoluer seul », explique celle qui parle du Centre comme de « son bébé ». Si Mme Simard est fière de son « bébé » institutionnel, elle ne cache pas non plus son plaisir de voir plusieurs des quelque 12 000 jeunes passés au Centre depuis sa fondation évoluer dans les arts et la culture. « Le Centre a été bâti sur de grands principes — l’accessibilité, la qualité de l’enseignement et la durabilité. On voulait donner le goût aux jeunes de persévérer », explique celle qui a notamment enseigné le piano à Chantal Archambault. « J’ose rêver qu’outre la formation artistique, les jeunes ont aussi reçu du Centre le goût d’être proactifs et de s’impliquer dans leur milieu. »

Serge Gosselin

Transmettre sa passion Passionnée de musique depuis son plus jeune âge, EveLynn Simard ne s’attendait pas à dédier sa vie professionnelle à la culture. Titulaire d’une formation en piano classique du Conservatoire de Toronto, elle avait décidé de mettre la musique en sourdine pour se consacrer à l’étude des relations de travail, de l’animation et de l’administration. « C’était de mon époque, tout le monde étudiant en animation. Mes études ont été imprégnées de l’approche coopérative et communautaire. Ça m’a suivi dans mon travail par la suite », explique celle qui a surpris son entourage en revenant vers le milieu culturel — et vers l’Abitibi puisqu’elle est originaire d’Haileybury — au début des années ’80.

EveLynn Simard reçoit le Prix membre à vie du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

Le successeur de Mme Simard à la direction du Centre, M. Donald Ferland, reconnaît d’ailleurs que les qualités humaines de sa prédécesseure, proches de la mission du Centre, l’ont probablement aidée à maintenir le cap à travers les tempêtes qu’est appelé à vivre un organisme à but non lucratif évoluant en région. « C’était comme une maman pour ses professeurs. Elle offrait un bon encadrement, beaucoup de support. Elle était aussi très impliquée auprès des enfants et de la vie de l’école. Elle a beaucoup fait pour maintenir l’accessibilité et la qualité des services. C’était une personne dynamique et très humaine et elle a su maintenir une présence active dans le milieu, notamment en s’alliant aux gens d’affaires. Nous voulons poursuivre dans la continuité de cette vision », conclut celui qui aura tout de même l’opportunité de laisser sa marque, le Centre devant se refaire une beauté — et doubler sa superficie — dans les prochains mois… \\ L’INDICE BOHÉMIEN//MAI 2013 9


32e congrès annuel de l’AMECQ

L’Indice bohémien récolte 4 prix! // Maryse Labonté Pour L’Indice bohémien, le début de printemps s’est avéré très fructueux avec la récolte de quatre prix reçus lors du congrès annuel de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) qui s’est tenu à la fin d’avril. Le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue est revenu les bras chargés. Un premier prix a été décerné à Christian Leduc pour sa photo du FME 2012, un autre premier prix à Lucie Baillargeon pour le graphisme de l’édition de septembre 2012. Philippe Lebel a quant à lui remporté le deuxième prix pour sa critique Sagot - Piano mal, parue dans l’édition de février 2012.

AMECQ

Le titre du média écrit communautaire de l’année était décerné au journal s’étant le plus illustré dans l’ensemble des prix. L’Indice bohémien est donc très fier d’avoir remporté la deuxième place parmi les 93 médias communautaires inscrits. Le journal convoite le premier prix pour l’an prochain!

M. Yvan Noé Girouard, directeur général de l’AMECQ, et Mme Maryse Labonté, directrice générale de L’Indice bohémien qui reçoit le premier prix de la meilleure conception graphique pour l’édition septembre 2012.

« Nous remercions nos précieux bénévoles, collaborateurs, rédacteurs et correcteurs, graphistes et distributeurs du journal, grâce à qui nous pouvons assurer la production et la qualité du journal et sans qui nous n’aurions pu obtenir le succès remporté lors de ce congrès », a tenu à souligner le président du journal, M. Martin Villemure. \\

// Jessica Gagnon Le 13 mai dernier a eu lieu le dévoilement des œuvres des étudiants finissants au DEC en arts visuels du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, créées spécialement pour la Société nationale des Québécoises et des Québécois de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, dans le cadre de l’inauguration de leurs nouveaux locaux. Sous le thème « Le Québec en nous », cette exposition inspirante présente la vision de ces jeunes artistes de la relève sur l’identité québécoise par le biais d’approches diversifiées, vives et audacieuses. La SNQAT-NQ invite la population à venir admirer cette exposition permanente installée au 127-B, 8e Rue, Rouyn-Noranda. \\ Marthe Julien enseignante, en bas à gauche, ainsi que ses étudiantes finissantes au DEC en art visuel au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et Mme Valérie Morin, présidente de la SNQAT-NQ, debout à droite.

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Arts médiatiques Un microcosme sous nos pieds // Chantale Girard

Musique Les Dimanches après-midi au parc

Rendez-vous musicaux au bord de l’eau! // Jessica Gagnon

Sophie Dupuis, réalisatrice originaire de Val-d’Or, connaît actuellement un début de carrière prometteur. Après son court métrage Faillir, qui a remporté plusieurs prix, dont le grand prix du jury de la dernière édition des Prix Prends ça court, elle planche actuellement sur un projet de long-métrage ayant pour cadre le monde des travailleurs miniers. Il faut dire que le projet en est qu’à ses balbutiements puisque l’écriture est toujours en cours. Suite à la réception d’une bourse aux Jeunes créateurs, elle a rédigé une première version de son scénario. Après quelques lectures avec des professionnels du milieu, elle doit maintenant faire valider son scénario par des personnes-ressources du domaine minier.

Tobie Fraser

Sophie est fascinée par ce milieu, essentiellement masculin, qui est méconnu du grand public en général, et même, paradoxalement, des familles de mineurs elles-mêmes. Le point de départ du film? Une visite que Sophie Dupuis a effectuée en 2010 dans une mine à Val-d’Or. Une révélation pour la jeune femme qui découvre à ce moment un monde dont elle connaissait l’existence, mais dont elle ne soupçonnait pas la nature. C’est un monde et un mystère en soi, mystère qu’elle voudrait révéler au public. « C’est que j’ai réalisé combien de gens de la surface ne connaissent pas ce milieu, affirme la réalisatrice. Les mines, le jargon, la job, tout ça est un mystère pour les gens qui n’y travaillent pas. Les femmes de mineurs, les mères de mineurs, les sœurs de mineurs, elles ne savent pas comment ça se passe, ce qui se dit sous terre, comment les hommes interagissent. J’ai la chance d’avoir accès à un mystère et je commence à le comprendre. Je me suis donc investie d’une mission. »

Depuis maintenant 5 ans, lors de la période estivale, un charmant rendez-vous dominical s’est instauré sur les rives du lac Témiscamingue, à Ville-Marie. Désormais établis, comme une tradition, les Dimanches après-midi au parc convie la population à prendre place dans les estrades du Parc du Centenaire afin d’assister, gratuitement, à des prestations musicales variées. La programmation de cette année nous offre une belle diversité d’artistes d’ici et d’ailleurs, qui se partageront la Scène du Lac, lors de quatorze spectacles, présentés du 26 mai au 25 août.

Le talent régional à l’honneur

musicaux, une majeure partie de la programmation est consacrée aux talents d’ici. En effet, dans un décor enchanteur, des artistes tel que Dylan Perron et Élixir de Gumbo, Martin Bernard, Charlie Cool, Thomas Jensen, Chantal Archambault et plusieurs autres se produiront sur la scène riveraine. Nul doute qu’artistes et spectateurs tomberont sous le charme de cet événement unique qui ne manquera pas faire sortir les gens des quatre coins de la région! La programmation complète des Dimanches après-midi au parc est disponible au : villemarie.ca/nouvelle/programmation_2013_ de_la_scene_du_lac. \\

En plus d’être conçue pour plaire aux jeunes et moins jeunes en offrant divers styles

De son propre aveu, ses préoccupations ne sont ni environnementales, ni économiques. Elle ne revendique rien d’autre que l’expérience humaine, particulière, de la vie de mineurs, une vie en vase clos, sous nos pieds, inconnue et étrange sous-culture principalement masculine. Ce que vise Sophie Dupuis, c’est une mise au jour de cette expérience si particulière aux hommes de l’Abitibi, non pas dans un sens documentaire ou informatif, mais dans une perspective sensible. La réalisatrice veut se servir de la fiction afin de présenter l’essence de la vie des mineurs, leur culture spécifique, leur réalité. On peut soupçonner sans crainte de se tromper que Sophie Dupuis a un double objectif : celui de nous présenter, via le destin personnel de son héros, ce microcosme sous nos pieds. \\

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cahier tourisme

Photo en couverture du livre Abitibi-Témiscamingue, Sur la route avec Mathieu Dupuis, photographe

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(Re)Découvrir l’Abitibi

L’été c’est fait pour… lire!

// Louis-David Thériault

// Geneviève Pelletier Voici une agréable façon de découvrir la magnifique région de l’Abitibi-Témiscamingue à travers les photographies de Mathieu Dupuis, qui signe également les textes pour une première fois. L’Abitibien en a parcouru des kilomètres pour ce projet, il s’est levé tôt et couché tard. Il a même inclus les données de géolocalisation pour les aventuriers qui voudraient retrouver les endroits photographiés. Portraits de gens inspirants, paysages à couper le souffle et autoportraits documentant le projet, on ressent tout l’amour que l’artiste porte à sa région natale.

Louis-David Thériault

Non seulement les photos sont invitantes, mais les récits qui les accompagnent sont savoureux. Vous rirez des malheurs qu’apportent quelques expéditions en forêt, sourirez devant des exploits accomplis et resterez éberlués en apprenant les circonstances qui ont mené l’auteur à être la cible de la foudre.

En effet, c’est pour une deuxième saison consécutive qu’il sera possible d’apercevoir la colorée roulotte dans huit aires de jeux de la MRC. Le concept proposé par le Service culturel de la ville est simple : dès le 26 juin, vous vous déplacez au parc désigné et empruntez dans la bibliothèque-mobile un livre de votre choix. Ne reste qu’à le lire à l’extérieur, tout en profitant de la saison estivale enfin arrivée! De plus, l’édition 2013 apportera avec elle son lot de nouveautés, où chacun trouvera assurément son compte. C’est grâce à un partenariat avec le Club Optimiste qu’il sera possible pour tous de lire sur trame musicale, alors que se produiront

> mathieudupuis.com

Centre culturel de Val-d’Or

Abitibi-Témiscamingue, Sur la route avec Mathieu Dupuis, photographe

Il y a une passion contagieuse qui déborde du livre, celle du photographe pour un territoire qui ne demande qu’à ce qu’on le vive. \\

« L’été c’est fait pour jouer », chantonnaient les joyeux personnages de Passe-Partout durant notre enfance. Mais il y a fort à parier que les paroles de la chanson seraient différentes aujourd’hui, avec le retour de Lire au parc dans la MRC de la Vallée-del’Or!

en spectacle des élèves du Conservatoire de musique de Val-d’Or. Ces concerts gratuits offriront aux lecteurs une occasion unique de se détendre dans une ambiance mélodieuse, une opportunité à ne pas manquer. Les enfants auront également la chance d’assister à l’heure du conte, une rencontre matinale pendant laquelle une histoire prendra forme chaque semaine sous leurs yeux émerveillés. Les lectures animées seront également de retour, toujours avec la précieuse participation des bénévoles du regroupement « Retraités flyés », au grand bonheur des petits et des grands. Enfin, en 2012, la mobilité de la roulotte avait permis sa présence à certains évè-nements, notamment au Festival Harricana de Vassan. L’expérience se répétera cet été, et s’ajoutera à la tournée un arrêt à la populaire vente-trottoir annuelle du centre-ville de Val-d’Or. « Lire au parc s’adressait déjà aux gens de tous âges, mais cette année, nous en aurons vraiment pour tous les goûts! » annonce Geneviève Béland, animatrice au Service culturel de Val-d’Or. Soyez à l’affût afin de connaître les dates de passage de la bibliothèque mobile dans votre quartier. Passez un bel été… et bonne lecture! \\

> ville.valdor.qc.ca

Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue

Attrapez la piqûre du rire // Geneviève Pelletier Bien que la région soit réputée pour sa remarquable population de moustiques en période estivale, du 3 au 7 juillet prochain, c’est plutôt l’envie d’accourir au Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue qui risque de vous démanger! D’abord, ne manquez surtout pas la venue à la Salle Félix-Leclerc des très appréciés Volubiles. Ces improvisateurs de haut calibre seront accompagnés de Sophie Caron, pour une soirée d’impro haute voltige. Pour adultes avertis, rires garantis! Les soirées de la relève présenteront consécutivement à la Salle Télébec, Olivier Martineau, Louis T. et Simon Leblanc, offrant ainsi aux spectateurs une occasion idéale de découvrir les nouveaux visages de l’humour au Québec. Du côté de la Cité de l’Or, c’est dans une ambiance déjantée que se déroulera la première 14 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013

soirée gala alors que les invités seront les Denis Drolet, le Valdorien Derrick Frenette, et celui dont il avait fait la première partie au Centre Bell en avril dernier, Philippe Bond. Samedi, toujours sous l’animation du maître de cérémonie François Bellefeuille, ce sont Korine Côté, Maxim Martin et AndréPhilippe Gagnon qui se produiront tour à tour sur scène dans une programmation « grand public ». Finalement, c’est au terme de cette fin de semaine haute en couleurs qu’aura lieu la finale du concours de la relève de l’humour, suivie d’une prestation du porte-parole de l’évènement, Guillaume Wagner. Patrick Groulx et François Massicotte auront l’honneur de clore ce 16e Festival qui, avouons-le, a de quoi piquer… votre intérêt! \\

> festivaldhumour.com


Audio-circuit culturel et historique de Rouyn-Noranda

Amos vous raconte son histoire

Cet été, faites un saut dans l’histoire

Une balade guidée dans le passé!

// Astrid Barrette-Tessier

// Jessica Gagnon

Le 18 juin marquera le lancement du dernier projet de Rouyn-Noranda, Capitale culturelle, celui d’un audio-circuit culturel et historique de la grande ville de Rouyn-Noranda.

Après l’avoir présenté l’an dernier pour la première fois, les Productions du Raccourci invitent de nouveau la population à faire un voyage dans le temps pour rencontrer les fondateurs de l’Abitibi, avec le circuit historique théâtral Amos vous raconte son histoire. En nouveauté cette année, un musicien se joint au circuit et quatre représentations supplémentaires sont ajoutées les dimanches à 13 h.

Que ce soit à vélo, à pied ou encore en voiture, muni de votre lecteur numérique ou téléphone intelligent, vous serez conviés sur les traces culturelles et historiques de la ville. Cette aventure 2.0 sera possible en téléchargeant de l’Internet ou en scannant le code QR de 50 capsules sonores de 5 à 8 minutes réparties sur 4 grands circuits divisés en deux catégories : zone urbaine et zone rurale. Le site Web, accompagnant l’audio-circuit, rendra l’expérience interactive puisqu’en plus des capsules téléchargeables, vous y retrouverez les cartes géographiques par trajet, des liens utiles, des informations historiques et photographiques. Sous le thème de l’Indice du bonheur, cet audio-circuit propose une expérience basée sur la rencontre. Vous y apprendrez entre autres que Cloutier a créé sa patinoire couverte dans son ancienne église, que la région a accueilli un chevalier de Troyes, pourquoi Rouyn-Noranda est une pépinière de hockey ou encore ce qui a permis l’effervescence culturelle menant la ville à s’autoproclamer Capitale culturelle 2012. Ces découvertes prennent vie à travers les témoignages et anecdotes d’une centaine de personnes racontant leur passé, leurs passions, la vitalité culturelle ainsi que l’histoire de la ville. Vous reconnaîtrez entre autres les voix de Richard et Louise Desjardins, Jocelyne Saucier, Johanne Jean, Jacques Matte, Mathieu Dupuis, Jean-Paul Charlebois, Christine Girard ou encore Marc Côté. Par ailleurs, des compositions musicales de Louis-Philippe Gingras et Michel Lord ainsi que des textes régionaux lus par Alexandre Castonguay et Isabelle Rivest agrémenteront aussi ces capsules.

Lors de cette visite originale, les spectateurs sont invités à suivre Amos, qui anime la balade guidée au cœur du berceau de l’Abitibi. Anecdotes savoureuses et moments historiques seront présentés par les comédiens, vêtus en habits d’époque, qui s’amusent à jouer les moments clés des débuts de la colonisation de 1910-1930. De la rivière Harricana en passant par la cathédrale, surprises, découvertes et faits historiques parsèmeront ce circuit d’une durée de deux heures. Le public aura également la chance de faire la rencontre de personnages qui ont marqué l’histoire de la région. D’ailleurs, avec l’ouverture de la maison du célèbre Hector-Authier, peut-être celui-ci se joindra-t-il à la visite?

Jenny Corriveau

À travers le travail de deux anthropologues venus d’un pays où le chagrin règne, vous pourrez partir à la conquête du territoire et découvrir avec eux les ingrédients de la recette du bonheur, particuliers à Rouyn-Noranda. « Riche d’une histoire digne des plus grands films d’aventure et westerns, colorés par les vagues d’immigration multiples et par les plans de colonisation, RouynNoranda s’est transformée au fil des âges en une ville créative et audacieuse. L’Indice du bonheur de sa population est parmi les plus élevés au Canada », nous explique Ariane Ouellet.

Du 14 juillet au 7 août prochain, des représentations auront lieu du dimanche au mercredi, beau temps, mauvais temps. Puisque, l’an dernier, les billets se sont envolés rapidement, les personnes intéressées sont invitées à faire la réservation de leur place à la Maison du Tourisme, sur place ou par téléphone au 1 800 670-0499 ou au 819 727-1242. \\

> amosvousraconte.com

Selon France Lemire, « l’audio-circuit convie la population à une expérience humaine puisant sa matière première dans l’histoire, mais de façon à la rendre vivante et passionnante! Cet outil de développement touristique permet de prolonger la durée d’un séjour à Rouyn-Noranda et de faire explorer le territoire au grand public tout en permettant à la population locale de découvrir son histoire sous un angle inusité. » L’audio-circuit est une réalisation de France Lemire, Ariane Ouellet de Les Complices Communication en collaboration avec La Société d’histoire de Rouyn-Noranda. On doit la facture visuelle du projet à Martin Poitras. \\

> audiocircuitrn.com

Billets en vente dès le 19 juin Café-Bar Abstracto Trèfle Noir Cabaret de la dernière chance Réservation et programmation

L’INDICE BOHÉMIEN//MAI 2013 15


16 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013


Visite dans un camp de bûcherons // Jeannine Provost Comme le phœnix, le Centre d’interprétation de la foresterie de La Sarre renaît de ses cendres. Incendié le 2 juillet 2011, le bâtiment reconstruit en bois, demeure fidèle à sa construction et à sa vocation première. Cette « cathédrale des camps de bûcherons », comme l’a surnommée un visiteur, a été dédiée à la forêt par la Ville de La Sarre, alors décrétée en 1989 Capitale forestière du Canada par l’Association forestière canadienne, une première au Québec. Il suffit de suivre les commentaires de Mme Francine Gauthier, intarissable guide, pour que soient évoquées les épopées du travail des vaillants bûcherons dans un camp des années 1930, au Québec. À la vue des nombreux objets de la collection, heureusement presque entièrement sauvée des flammes, les anecdotes s’enchaînent les unes aux autres pour reconstituer la trame de notre petite histoire à la base de la grande Histoire. Qui n’a pas vu dans son entourage quelqu’un être allé travailler dans un chantier ou exercer une activité connexe au domaine de la forêt? C’est ainsi qu’au Centre d’interprétation, on honore la mémoire des Létourneau, Martel, Lambert, Chevalier, Fournier, Pelletier, Mercier, Bordeleau, Rioux, Bienvenu et Perron, qui ont marqué de leur empreinte l’histoire de La Sarre.

saires aux bûcherons. La collection du Centre en expose plusieurs spécimens. Les nombreuses cartes géographiques permettent de situer les lieux des principales activités forestières. Ainsi, les résidus du flottage du bois, au lac Abitibi, sont des témoins de l’intensité de ces activités dans notre région alors à peine existante sur la map. Elles demeurent encore aujourd’hui la source de la plus grande industrie de La Sarre grâce aux usines de sciage et de fabrication de panneaux de bois. Lors de leur visite, les enfants, moins férus d’histoire que leurs parents, pourront aller jouer au Participarc à l’arrière du bâtiment pendant que leurs aînés prolongeront leur entretien avec leur guide. Il sera possible d’obtenir des renseignements sur d’autres attraits de la région au bureau d’information touristique logé à la même enseigne que le Centre. Des visites commentées gratuites, avec réservation (téléphone : 819 333-3318) seront offertes du 17 juin 2013 jusqu’à la fin d’août. Les informations sont disponibles sur le site de la Ville de La Sarre. \\

Café des Rumeurs de Gallichan

Parfums d’Asie et musique à la carte

// Louise Lambert

Après quelques années de silence, le Café des Rumeurs, ce sympathique resto installé dans l’ancien presbytère de Gallichan, murmure à nouveau. Depuis le mois de novembre, les nouveaux hôtes, le guitariste Charles Thouin et sa compagne Zi Lin, y proposent un menu qui célèbre la savoureuse cuisine asiatique. Mieux encore, à compter du mois de juin, le café s’endimanchera de concerts de musique. Cette heureuse initiative résulte de la rencontre de deux talents, deux passions, deux cultures. L’inspiration culinaire est celle de Zi Lin, originaire de Shanghai, arrivée à Rouyn-Noranda il y a quatre ans pour étudier en multimédia à l’UQAT. Aussi douée pour les arts culinaires que pour les arts médiatiques, c’est maintenant dans la cuisine du Café des Rumeurs que ses talents s’expriment, y trouvant du même coup une merveilleuse façon de partager la culture de son pays. Quant à Charles Thouin, on peut dire qu’il connaît la musique. Récipiendaire de prix et bourses, cet ancien élève du Centre musical En sol mineur a complété avec grande distinction des études supérieures en guitare au Conservatoire de musique de Montréal. Revenu dans la région au terme de son parcours universitaire, il met ses talents au service de l’École de musique d’Abitibi-Ouest où il enseigne depuis 2009. Le dimanche 2 juin, à 14 h, la table sera mise pour un concert consacré au répertoire classique. Charles Thouin sera alors accompagné de Vincent Rivest, guitariste à découvrir, qui enseigne la musique à l’école Dagenais de Palmarolle. Le duo récidivera les 7 juillet, 4 août et 8 septembre. Une formule de souper-concert, à 17 h 30, est aussi inscrite au programme estival, cette fois-ci avec les frères Sébastien et Francis Greffard, deux artistes bien connus de la scène musicale régionale et originaires de Rapide-Danseur, le village voisin. On pourra les entendre les 9 juin, 14 juillet, 11 août et 15 septembre. Une visite au Café des Rumeurs est intéressante à plus d’un titre puisque dans les tables à la surface vitrée se nichent des artefacts amérindiens tirés de la collection de Joseph Bérubé. Sur demande, on peut aussi visiter le petit musée qui y est consacré au 2e étage du presbytère. \\ Pour renseignements et réservations : 819-787-3647, poste 2

À l’époque, chaque municipalité aux alentours possédait son moulin à scie, souvent jouxté à une forge où l’on fabriquait les outils néces-

Le centre d’interprétation de la première maison de l’Abitibi prêt à accueillir le public // Valérie Jacob Depuis le début du mois, l’offre touristique s’est vue bonifiée à Amos, alors que la Maison Hector-Authier propose dorénavant un centre d’interprétation sur la vie et l’œuvre d’Hector Authier, surnommé le Père de l’Abitibi. Cela fait bien une vingtaine d’années que différents groupes s’intéressent à la mise en valeur de la première maison de l’Abitibi. C’est finalement la Corporation du Vieux-Palais et de la Maison HectorAuthier qui aura mené ce rêve à la réalité, après que la Ville d’Amos lui en ait confié la gestion il y a six ans.

L’ouverture du centre d’interprétation arrive à point nommé alors qu’Amos est en pleins préparatifs des festivités entourant son 100e anniversaire. D’ailleurs, le bureau des fêtes du 100e n’aurait pu trouver meilleur endroit pour s’installer que dans la première maison de l’Abitibi, qui a elle-même passé le cap des 100 ans en 2012. Selon le président M. Léopold Noël, la visite propose un parcours et une mise en atmosphère de la vie de cet illustre agent des terres et homme politique. Chaque pièce du rez-de-chaussée a une thématique spécifique

reproduisant des scènes typiques de la vie quotidienne des années 30. À compter du 22 juin, les visiteurs de partout pourront découvrir Hector Authier et sa résidence légendaire à travers un parcours composé de panneaux d’interprétation, de courtes vidéos et du sourire des guides costumées. Les visites ont lieu sur réservation seulement au coût de 5 $ par personne (3 $ pour les enfants âgés de 6 à 17 ans). \\

> palais-maisonauthier.com/visite

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18 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013


Aiguebelle: Hairspray: la comédie qui décoiffe! un terrain de jeu incomparable La Troupe À cœur ouvert

// Jessica Gagnon

// Monic Roy

Cet été, La Sarre sera l’hôte de chorégraphies, de chants, de décors et de hautes coiffures puisque la comédie musicale Haispray se transporte sur les planches de la salle Desjardins pour 14 représentations. La Troupe À cœur ouvert s’attaque à un nouveau défi de taille avec l’adaptation française de cette production américaine!

Y a-t-il propension humaine plus universelle que le jeu? Dès la petite enfance, le jeu permet l’apprentissage, la sociali-sation et le défi. Et il y a tant de façon de jouer! Cet été, pourquoi ne pas vous offrir une thérapie éclatante de joie de vivre sur le plus grand terrain de jeu de l’Abitibi-Témiscamingue : le parc national d’Aiguebelle.

Le 21 mars dernier, la troupe, bien connue pour ses productions d’envergure et sa horde d’individus généreusement impliqués, présentait son équipe de production, qui comprend 29 comédiens et quelque 140 bénévoles. L’équipe de Daniel Morin, qui guidera une fois de plus la mise en scène, entreprend d’en mettre plein la vue au public d’ici et d’ailleurs avec cette comédie musicale dynamique et colorée avec l’aide de Jocelyne Beaulieu à la direction musicale et de Esther Larose, Nancy Lapointe et Valérie Veillette à la conception des chorégraphies.

Baltimore sur les planches abitibiennes La troupe présentera l’histoire du personnage principal, Tracy Turnbald, qui réalise son rêve de se joindre à l’émission télévisée Le Corny Collins Show. Rejetée par la productrice lors de son audition, la jeune femme devient une inspiration pour la population de Baltimore lorsqu’elle se donne pour mission de supprimer les injustices entourant la célèbre émission. La troupe, qui s’est développé un solide créneau autour des comédies musicales, démontre une fois de plus le savoir-faire et le talent des artistes de la région par cette comédie musicale festive, créée aux États-Unis en 2002 par Mark O’Donnell et Thomas Meehan et inspirée du film de John Waters sorti en 1988. La comédie musicale sera offerte au public à la salle Desjardins de La Sarre, du 4 au 27 juillet, les jeudis, vendredis et samedis à 20 h, ainsi qu’à 16 h, les samedis 20 et 27 juillet. Les billets sont maintenant en vente à la Maison de la culture de La Sarre et sur le site Web. \\

> ticketacces.net

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« Notre parc est reconnu pour sa mission à trois volets : conservation, mise en valeur et éducation. Dans l’offre d’activités, toute notre créativité transite par ces trois impératifs qui, par le fait même, conditionnent nos communications. Toutefois, Aiguebelle, c’est un incroyable terrain de jeu, un parc d’attractions en plein cœur de la nature », explique France Simard, directrice du parc national d’Aiguebelle. Le jeu le plus apprécié, c’est le simple exercice de gambader dans l’un des nombreux sentiers aménagés en fonction des leurs attraits : un pont suspendu qui surplombe une faille aux parois vertigineuses, une tour de garde-feu, des paysages aux horizons infinis, une escalade de la colline La Trompeuse ou un plongeon dans la géomorphologie par un escalier hélicoïdal. Soixante kilomètres répartis en treize sentiers, les uns faciles, les autres réservés aux plus hardis : de quoi satisfaire toutes les curiosités et tous les sens à l’affût de petits et grands plaisirs. Rien de plus agréable que d’apprendre à l’école buissonnière! L’équipe résout les mystères du parc à travers ses activités de découverte : légende algonquine, stigmates laissés par le glacier, secrets de loups et de lynx, babillage des oiseaux. Cette année, une nouvelle venue en aura des « vertes et des pas mûres » à vous raconter : madame Hudon devant son four à pain mettra à jour les commérages du parc.

Quoiqu’elle doive prendre garde : monsieur le Curé ne sera pas loin en train de bénir le nouveau quai! Autre terrain de jeu de notre grand parc d’attractions : l’eau. Celle sur laquelle vous laissez glisser votre canot, votre kayak de mer, le grand rabaska ou le pédalo. Celle où nagent le touladi, l’omble de fontaine, le doré jaune ou le brochet… que vous pouvez pêcher. Celle qui court vers le nord ou vers le sud sur la ligne de partage des eaux. L’eau pour ramer avec ardeur ou rêvasser dans la douceur d’une fin de jour. Et puis il y a les autres saisons. L’automne déploie son éventail de couleurs et libère l’odeur musquée des feuilles détrempées, libérant ses fantômes et ses esprits maléfiques dans la nuit de l’Halloween. L’hiver, blanc et pur, sous son clair de lune ou à la fête de la St-Valentin qui raconte les histoires d’amour propre au parc. Et ce printemps qui libère les eaux et les mousses, qui n’en finit de ravir de ses renaissances multiples. France Simard conclut : « Le plus beau dans ce parc d’attractions, c’est que si on se prend au jeu, on peut y passer plusieurs jours en se prévalant du camping, des chalets et des camps rustiques, des tentes Huttopia, etc. Ce grand terrain de plaisirs est équipé autant pour les jeux de terre que d’eau. Et puis, rappelez-vous que vous partagez ce vaste terrain de jeu avec deux grandes dames qui vous accueillent de leur agréable nature : la faune et la flore. » Voilà, vous savez désormais où aller vous amuser cet été! \\

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autochtones La multiplication des prix

La diversité culturelle à l’honneur

// Mô Duclos

// Michelle Paquette

Un nouveau prix à la culture voit le jour à Rouyn-Noranda. Bienvenue au mécénat culturel.

Reconnaissance et valorisation Qui dit prix, dit reconnaître et valoriser le travail d’un artisan de son domaine. Donc si l’on veut promouvoir le mécénat, si l’on veut reconnaître les entreprises et les mécènes qui investissent en art et culture, si l’on veut faire connaître à la population la contribution du milieu des affaires au milieu culturel, la création d’un prix spécifique à ces éléments est essentielle. Le 9 avril dernier, la Ville de Rouyn-Noranda, capitale culturelle, a mis sur pied le prix « Culture et mécénat » qui viendra bonifier la remise des Prix de la culture de la Ville de Rouyn-Noranda. Selon Lise Paquet, responsable du dossier culturel à la Ville : « Nous souhaitons par ce prix stimuler les mécènes et gens d’affaires à soutenir le milieu culturel local pour assurer son plein développement. »

Qu’est-ce qu’un mécène? Toute entreprise privée ou individu de Rouyn-Noranda qui a contribué financiè-rement et/ou en biens et services au succès d’un organisme culturel ou d’un

artiste, pour des activités, évènements ou projets réalisés à Rouyn-Noranda. La contribution doit être faite sans attente d’une contrepartie de la part du bénéficiaire. Tous les types de contribution peuvent être reconnus : contribution financière, implication bénévole, don, participation à une campagne de financement, bénévolat de compétences, achat de biens et services, dons en biens et services ou autres.

Je te dis merci Pour l’artiste, l’organisme et la ville, prendre un moment dans l’année pour souligner la contribution d’un mécène ou d’une entreprise privée et de remercier le milieu des affaires pour son apport au milieu culturel était de mise. Le mécénat (sans échange de services) étant une denrée plutôt rare en région, un clin d’œil de la sorte fera rayonner certains individus ou certaines entreprises qui s’y adonnent depuis peu ou depuis longtemps sans que le grand public ne le sache. Une façon d’offrir « une bonne tape dans l’dos » à ceux et celles qui contribuent dans l’ombre des artistes et organismes culturels de Rouyn-Noranda.

Depuis plus de 10 ans, le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or organise des célébrations dans le but d’honorer la Journée nationale des Autochtones, qui a lieu à chaque année lors du solstice d’été, le 21 juin. Cette journée nationale décrétée en 1996 est importante pour les peuples autochtones car elle permet leur reconnaissance ainsi que le partage avec la population non-autochtone. Elle offre à ces peuples une occasion de partager leurs riches et diverses cultures avec leur famille, leurs voisins, leurs amis et les visiteurs. « Les participants auront l’occasion d’assister à une programmation diversifiée », souligne l’agent de communications au Centre d’amitié autochtone, Philippe Doherty. Cette grande fête commencera vers 17 h, la population pourra participer à la cérémonie

d’ouverture, suivie d’un spectacle de danse et de chant traditionnels à 18 h. « Tout en sillonnant les kiosques d’artisans locaux, les gens pourront apprécier la diversité des cultures autochtones. Nous avons invité des groupes de musique traditionnelle et moderne, des danseurs et des joueurs de tambour traditionnel. Le groupe Screaming Eagles du Lac Simon, le chanteur pop-rock Kevin Boudrias et le très populaire chanteur autochtone Nathan Cunningham seront de la fête », ajoute Philippe Doherty. Cette journée est donc une opportunité formidable d’échanger et de faire des rencontres entre non-autochtones et autochtones. \\ > caavd.ca

Le prix sera décerné lors de la remise des Prix de la culture lors du 5 à 7 de clôture des Journées de la culture le 28 septembre prochain. Le lauréat recevra comme récompense une œuvre d’artiste et une plaque. \\

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Sociétés d’histoire St-Jean-Baptiste 1934

La fête nationale de la Saint-Jean-Baptiste a été célébrée pour la première fois en Abitibi, à La Sarre en 1917. À cette occasion, divers amusements ont regroupé la population et le curé, Ernest Lalonde, a prononcé un sermon de circonstances. Durant la journée, l’abbé Ivanoé Caron, missionnaire colonisateur, Désiré Bourbeau, d’Amos et messieurs Leclerc et Rioux, de Macamic, ont adressé à tour de rôle la parole à la population et ont louangé le magnifique travail accompli par nos défricheurs en soulignant que « le succès ne pouvait manquer de couronner leurs efforts ». C’est en 1923 que la Saint-Jean-Baptiste a rallié toutes les paroisses en célébrant avec éclat la fête nationale. À l’époque, les distances et les chemins nouveaux ne favorisaient pas tellement les voyages. Lorsque messieurs Léonidas Boisvert et Jules Lavigne, premiers à avoir fait le voyage de La Sarre à Amos en automobile, sans difficulté, dans la Ford du notaire Lavigne, tout le canton s’en est réjoui! En 1934, la Fête nationale a donné lieu à un grand déploiement pour l’époque. On reconstitua, en plus petit, La Grande Hermine, pour commémorer l’arrivée de Jacques Cartier au Canada. La photo souvenir montre le vaisseau glissant sur les eaux de la rivière La Sarre, sous le regard attendri de la foule massée le long des rives. C’est le 24 juin 1962 que la Fête nationale a été célébrée avec le plus d’éclat à La Sarre. La fête a débuté la veille par un immense feu de la Saint-Jean et une bénédiction solennelle de bateaux de plaisance, venus spécialement du lac Abitibi. Au pont de la route entre La Sarre et Dupuy, les embarcations illuminant toute la rivière de leurs torches et flambeaux arborés pour la circonstance ont été bénies. Ensuite, la population a eu droit à une grand-messe solennelle avec un magnifique sermon prononcé par le curé de La Sarre, Mgr Victor Cormier. À cette occasion, une estrade d’honneur, montée ingénieusement sur une remorque par les employés de la Compagnie Howard-Bienvenu, a été dressée sur la place de l’église.

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SNQAT-NQ

Un défilé regroupant chars allégoriques, fanfares, majorettes et corps de clairons venus des quatre coins de l’Abitibi a duré près de trois heures. Plus de 20 000 personnes ont assisté à ce cortège sans précédent dans l’histoire de la ville. Un souper champêtre a été servi à plus de 5 000 personnes pour l’occasion. À l’intérieur de l’aréna décoré par François Michaud, une immense piste de danse avait été construite, avec rampes et parquet ciré. Jacques Michel et sa troupe ont offert gratuitement à la population un grand concert populaire. L’aréna était rempli à craquer! La fête s’est terminée par un splendide feu d’artifice, gracieuseté des garages Racine & frères et Sarreville Auto de La Sarre. Encore aujourd’hui, nous fêtons cette belle fête en nous rappelant que nous sommes tous Abitibiens, et fiers de l’être, et devons remercier nos pionniers pour le travail accompli. « Un Abitibien peut sortir de l’Abitibi, mais on ne peut sortir l’Abitibi du cœur de l’Abitibien. » Sources : La Sarre page 10, 50e anniversaire La Sarre, page 40 - photos (dossier La Sarre St-Jean Baptiste) Christiane Pichette, agente patrimoniale


Arts et technologies numériques La mobilité au service de la culture // Marie-France Beaudry Phénomène en pleine croissance, la mobilité transforme de manière significative nos habitudes de divertissement. Le Cefrio* indique que plus de 31% des Québécois possèdent actuellement un téléphone intelligent et près de 12 %, une tablette numérique. Selon la même source, 47,5 % de tous les mobinautes québécois sont friands de webtélés et de webradios et 19,6 % s’adonnent régulièrement au téléchargement de livres. Dans ce contexte de multiplication des plateformes, la mobilité représente une possibilité nouvelle de rejoindre une clientèle amatrice d’art et de culture. Deuxième utilisation la plus populaire sur les appareils mobiles; les réseaux sociaux offrent de grandes possibilités de promotion et de visibilité. À titre d’exemple, plus d’un milliard de visionnements sont comptabilisés par jour sur You Tube à partir d’appareils mobiles. Maximisant l’expérience des utilisateurs, les applications mobiles sont utilisées dans plusieurs musées afin de bonifier leur offre par l’accès à des audioguides et des plans de salle interactifs entre autres. En Abitibi-Témiscamingue, plusieurs exemples mériteraient d’être soulignés, notamment l’application BookMyne utilisée par le Réseau BIBLIO ainsi que celle du Festival de musique émergente qui permet un accès à la programmation, mais aussi à des informations complémentaires sur les artistes et leurs albums. Peu circonscrite encore, cette nouvelle tendance ouvre les portes de l’innovation dans plusieurs milieux. Alors que les possibilités sont encore inexplorées, toute la place est à la créativité! \\ *Centre francophone de recherche en informatisation des organisations (CEFRIO)

> cefrio.qc.ca

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Autochtones L’Algonquin qui revient du monde…

L’algonquin : théâtre de gestes et de paroles // Mathieu Parent Quatrième extrait de quatre - Une entrevue avec Yvon H. Maka Couture

Y.H.M.C. : Ça dépend de chaque conteur. Chaque conteur a son style. Prends Pien Peters par exemple. Tu connais Pien Peters? M.P. : Je l’ai vu dans un film de Lamothe. Y.H.M.C. : Bon moi aussi… tu remarqueras comment y conte. Y’était assis au pied de son arbre, y bougeait pas. Y’était assis, y’était ben installé au pied d’son arbre, y’était relaxe. Pis tout en parlant, de temps en temps pour appuyer son récit, y prenait un petit caillou ou ben un petit bout de bois qui était proche… Le petit morceau de bois ça devenait un animal, le petit caillou ça devenait comme un personnage. Autrefois, souvent quand les conteurs racontaient, y’avaient une besace avec eux autres pis y’avaient des petites sculptures

d’animaux avec eux autres, en cèdre la plupart du temps, puis de temps en temps, surtout quand c’étaient des petits enfants y sortaient des petits animaux pis les plaçaient en avant d’eux-autres pis c’était un spectacle finalement. Si tu r’montes encore plus loin dans l’temps ben y’avait du théâtre, y’avait d’la danse… puis tu trouves même des légendes qui sont racontées sous forme de poème. Tu trouves même d’la poésie, mais ça, c’est si tu r’montes loin au temps des anciennes civilisations. (…) M.P. : Pierre Chigak était un peu le mentor si j’peux dire… dans votre démarche…. une référence ? Y.H.M.C. : Pierre Chigak c’t’une référence justement. Pierre Chigak c’était un des…. un Algonquin des Trois-Rivières qui est déménagé à Sillery en 1634-35 avec un groupe d’Algonquins des Trois-Rivières qui sont déménagés là à Sillery tout près de Québec où y’avait une réduction. Ils sont allés rejoindre les Montagnais, puis y se sont organisés là. Mais Pierre Chigak lui au

début, en 1650-1675, c’était déjà un homme très âgé, aveugle, et c’tait un gardien des traditions. Un gardien des traditions ça veut dire qu’y connaît toute l’histoire du déluge jusqu’à aujourd’hui, y connaît toutes les légendes jusqu’à aujourd’hui. La langue y’a connaît dans tous ses détails, y peut l’enseigner et y peut enseigner les légendes... Quand y’a des rencontres ou des traités, souvent on va demander à lui… C’est lui qui va préparer le discours des chefs ou bien même c’est lui qui va faire le discours lui-même. Pierre Chigak c’était non seulement un grand grammairien, un linguiste, c’était aussi un grand orateur. C’tait un homme qui savait parler comme on disait dans ce temps-là. Y savait conter aussi. Donc j’l’ai pris un peu comme modèle. J’lui ai dédié mon livre, Mon Nouveau lexique français-algonquin, puis j’l’ai dédié à lui, puis en plus j’lui ai consacré un chapitre complet. Dans le temps de son vivant (celui de Chigak), à son époque, c’était l’algonquin en « r » qui était à la mode. C’est une chercheuse nommée Diane

Daviault qui a réussi à retrouver la grammaire de M. Louis Nicolas dont le professeur d’algonquin était Pierre Chigak. Elle a retrouvé ça dans un musée en France à Paris, elle a retrouvé la grammaire, le manuscrit de M. Louis Nicolas, puis c’est comme ça qu’on a réussi à retrouver l’intervention et le personnage de Pierre Chigak. (Plusieurs ouvrages de Yvon H. Maka Couture sont disponibles dans les librairies de l’Abitibi.) (Fin de la série)

Joanie Bélanger-Morin

M.P. : On dit que les Acadiens, quand ils content, ils font des gestes… quand les Québécois content, c’est une affaire de paroles… quand l’Algonquin conte, qu’estce qui se passe?

Yvon H. Maka Couture

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Arts visuels

// Geneviève Gariépy

Tout au long du mois de juin, les lieux d’exposition de la région témoigneront de la grande créativité des artistes d’ici. Au programme : une diversité d’œuvres et de thèmes qui ont tout pour nourrir l’imaginaire d’un public friand d’art. Nous vous proposons une brève tournée des lieux.

Passion Papillons, de l’entomologiste amateur Guylaine Landry, qui collectionne depuis 2001 les papillons de la région. L’exposition, diversifiée et instructive, réunit 230 espèces d’insectes (sur les 730 que compte la région), accompagnées de leurs fiches descriptives. Jusqu’au 30 juin, la salle du conseil de la Ville de Malartic reçoit la deuxième exposition solo de Guylaine Gilbert, qui s’intéresse depuis cinq ans au monde de la photo. Cette exposition réunit 14 photographies sur toile qui trouvent leur inspiration dans la faune et la flore de la région. Guylaine Gilbert offre ici une exposition créative et apaisante qui se veut une invitation à regarder la nature, à la protéger et s’y ressourcer. La Société d’histoire de Senneterre présente, dans ses locaux, une exposition d’envergure qui commémore les 100 ans de la construction du chemin de fer Transcontinental, qui permit à la municipalité de voir le jour. Les amateurs d’histoire y retrouveront un portrait des gares de l’époque, ainsi que des ponts, locomotives à vapeurs et premières locomotives diesels.

Papillons bleus issus de la collection de Guylaine Landry Photo : Geneviève Gariépy

Vallée-de-l’Or À la MRC de la Vallée-de-l’Or, le public pourra découvrir ou redécouvrir, jusqu’au 28 juin, l’univers de Céline Brochu, qui présente une exposition rétrospective intitulée Émergences, avec des œuvres choisies parmi ses réalisations des 10 dernières années. La liberté, une valeur fondamentale chez l’artiste, transcende chacune de ses toiles par le mouvement et la lumière, sur teintes de jaune, d’orange et de rouge. La Bibliothèque municipale de Malartic est l’hôte, jusqu’au 30 juin, de l’exposition

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Enfin, jusqu’au 7 juillet, le Centre d’exposition de Val-d’Or nous propose de découvrir Sculpture de Liliana Berezowsky, dont les influences proviennent du paysage industriel et de la machine et qui propose une réflexion qui oscille entre libération et technologie, entre progrès et chaos. On y retrouvera également l’artiste multidisciplinaire Isabelle Clermont, qui signe l’exposition Peser l’espace pour apaiser l’âme, une installation aérienne composée de plumes et de fils de nylon.

Témiscamingue À compter du 21 juin, la Galerie Notre-Dame de Lorrainville fait place à Émilie B. Côté, une artiste témiscamienne fortement inspirée


Arts visuels par la poésie des objets, qui propose cette fois-ci un univers sculptural composé d’œuvres bidimensionnelles sur panneaux de bois; on y verra aussi du dessin au graphite et de la sérigraphie. Un autre projet estival retiendra l’attention de l’artiste avec la présentation, dans une grange de St-Bruno-de-Guigues, d’une exposition de sculptures avec projection multimédia sur des objets miroirs. De son côté, la Salle Augustin-Chénier offre une belle occasion de découvrir de nouveaux talents en accueillant, jusqu’au 24 juin, les finissantes en arts plastiques de l’UQAT qui y exposent leurs créations de fin d’études.

Abitibi-Ouest Jusqu’au 16 juin, le Centre d’art Rotary fait place à l’univers coloré et enchanteur de Ninon Pelletier. Dédiée aux enfants, avec des tableaux accrochés à leur hauteur, cette exposition a été créée à partir de l’album jeunesse La Petite maison au grand cœur, écrit par Anique Poitras et illustré par l’artiste. Dessins, croquis et planches achevées inciteront le jeune public à plonger au cœur de la démarche artistique de l’illustratrice. À compter du 23 juin, le Centre accueille Alain Lévesque, un artiste originaire de Chazel, à qui l’on doit les récentes affiches du Festival des Guitares du Monde. Jusqu’au 8 septembre, il propose L’art et l’automobile, une exposition qui réunit des œuvres, pour la plupart des huiles sur toile, qui témoignent de l’empreinte iconique de l’automobile dans notre société industrialisée. Lors du vernissage, on pourra aussi admirer des voitures anciennes à l’extérieur du centre d’exposition. À la salle du conseil de la Ville de La Sarre, Maryse Labonté présente, à compter du 20 juin, une première exposition solo intitulée Cheminement vers la liberté, une belle occasion de découvrir la démarche qui a mené cette artiste lasarroise vers une liberté créative. Nous y découvrirons une exposition qui révèle les premières toiles d’une peintre émergente qui expérimente la liberté, puis celles d’une femme qui assume sa liberté, avec des mouvements de pinceau plus affranchis et confiants. La Société d’histoire de La Sarre nous propose une nouvelle exposition intitulée Un bout d’histoire… Avec les sœurs de L’Assomption, qui retrace la présence de cette congrégation religieuse qui a marqué la vie scolaire et culturelle de l’AbitibiOuest. L’exposition, qui a nécessité un immense travail de recherche, regroupe des documents d’archives, photos et objets qui illustrent la grande implication de ces reli-

gieuses, présentes pendant 90 ans dans la région. L’exposition se tient dans les locaux de la Société d’histoire jusqu’en mars 2014. Jusqu’au 15 août, on pourra découvrir, au Resto-Bar La Relève, une exposition de Cécile Lamarre et de Sophie Royer ayant pour titre L’Art et les mots. Voulant profiter de la présence à La Sarre du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, c’est de manière spontanée que les deux artistes ont décidé de réunir leurs talents pour traduire, dans un lieu accessible et convivial, leur amour des livres. Cécile Lamarre y transpose en peinture des atmosphères de lecture, tandis que Sophie Royer crée des univers qui passent du réel à l’irréel avec une photographie comme point de départ. On y retrouvera des œuvres de petits formats qui sont autant de clins d’œil aux livres.

IT CAN BITE de MARTINE SAVARD Photo : Martine Savard

Aura de Cécile Lamarre Photo : Johanne Perreault

exposition créée au Yukon et inspirée de l’environnement nordique. On y verra aussi Nathalie Levasseur proposer l’installation Pourvu qu’il pleuve portant sur l’architecture des paysages miniers.

Abitibi

Rouyn-Noranda

À compter du 16 juin, au Vieux-Palais d’Amos, Martine Savard présente une exposition solo intitulée Atelier ouvert, qui réunit une quinzaine de toiles inspirées de ses paysages intérieurs et de ceux que lui suggèrent la lumière crue et les grands espaces qui caractérisent notre région. Pendant la période estivale, le Vieux-Palais présente également l’exposition Mimographie de Lana Greben.

À la Fontaine des Arts de Rouyn-Noranda, Paul Ouellet présente J’écris des paysages jusqu’à la fin de juin, une exposition qui réunit 35 œuvres inédites créées entre 2009 et 2012. Pour sa part, le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda accueille jusqu’au 16 juin une exposition itinérante provenant de l’Agence Stock Photo, sous le thème 25 ans d’histoire. À compter du 20 juin, le Centre d’exposition se met en mode célébration autour de son quarantième anniversaire, avec l’exposition Il était 40 fois le Centre d’exposition, qui regroupe 40 œuvres, photos et textes retraçant l’histoire de ce lieu culturel. \\

Au Centre d’exposition d’Amos, jusqu’au 23 juin, on plonge dans l’univers des paysages miniers avec Marie-Ève Martel, qui présente L’effet Gold Rush, une

Enigme de Paul Ouellet Photo : Ariane Ouellet

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Erratum Un oubli s’est glissé dans l’article S’ouvrir à l’Autre en page 13 de l’édition du mois de mai dernier. Le livre Les richesses d’un peuple : les Abitibiwinnik de Pikogan de l’auteur Roger Larivière est édité par la maison d’édition régionale L’ABC de l’édition. > abcdeledition.com

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Arts visuels

Le bénévolat en

arts et culture

Émilie B. Côté expose dans une grange

Lorsque l’art et l’agriculture se rencontrent // Louise Lambert

// Cathy Pomerleau Réaliser de l’art moderne dans un milieu agricole, c’est le défi que s’est lancé Émilie B. Côté en préparant son projet d’exposition Tradition et modernisme. Son intention en exposant dans un lieu non traditionnel à l’art était de défaire les mythes selon lesquels l’art et l’agriculture sont incompatibles. Le bâtiment choisi, situé sur un site inspirant, offre l’espace parfait pour son projet qui se veut un clin d’œil au patrimoine du Témiscamingue, dont le paysage est caractérisé par la présence de l’agriculture. De plus, Émilie B. Côté vise, grâce au projet Tradition et modernisme, à rendre l’art accessible à un large public.

Selon Statistiques Canada, les Canadiens qui font du bénévolat dans le domaine des arts et de la culture ont donné, en 2010, plus de temps que dans n’importe quel autre secteur, soit 127 heures en moyenne. Cela représente une hausse de 21 % depuis 2007, soit la plus forte augmentation de tous les secteurs examinés. Le temps consacré bénévolement aux arts et à la culture représente environ 100 millions d’heures, soit l’équivalent de 50 000 emplois à temps plein. \\ Renseignements tirés du document L’importance de la diffusion : une étude sur la diffusion des arts vivants au Canada, 2013

C’est après avoir contacté divers agriculteurs et visité quelques granges qu’Émilie a finalement arrêté son choix sur la grange P.C. Larochelle de Guigues. Pour cette exposition, Émilie désirait créer un évènement en jumelant sculpture et multimédia. Au centre de la grange, des diamants et cristaux en miroir autour desquels dix projecteurs diffusent des vidéos en continu permettront de créer un espace englobant pour le spectateur. « Il importe que cette expérience soit sensorielle et qu’elle jumelle les traditions ancestrales et le modernisme : un contraste entre le contenant et le contenu », souligne l’artiste. Le soir du vernissage, prévu le vendredi 14 juin à 20h00, Émilie B. Côté sera accompagnée de Benoît Racine d’Alchimiste Musique et Web, spécialiste en innovation technique, pour faire de cet évènement un moment exceptionnel. Projections multimédia, images en mouvement, effets, couleurs, reflets, tout y est pour mettre l’observateur au centre du mouvement en cette journée de dévoilement au public. Certaines œuvres d’Émilie B. Côté sont présentement exposées à la brûlerie Le Caféier-Boustifo située à Ville-Marie. De plus, à partir du 21 juin prochain, elle exposera à la Galerie Notre-Dame de Lorrainville. \\

Musique Les 30 ans du Centre musical En sol mineur

Une soirée bénéfice sous le signe de la mélomanie // Maryse Labonté Le Centre musical En sol mineur (CMESM) remporte depuis déjà 30 ans, la palme d’être l’une des plus grosses écoles de musique du Québec et celle d’un centre de musique bien enraciné dans son milieu. Voulant conserver jalousement cette position, toute l’équipe s’est mise au boulot pour rafraîchir son image et maintenir ses activités musicales. C’est avec un logo actualisé, la mise en place d’un site Web (rendue possible grâce à l’investissement du Fonds Courchesne pour les Arts musicaux) et son cocktail annuel de financement que le CMESM aura réussi à atteindre son objectif d’amasser 15 000 $. Tous les profits de cette soirée seront versés au Fonds de bourses, qui donne l’accès à une formation musicale à une trentaine d’enfants financièrement défavorisés, de même qu’au Projet Sol ouvert, qui est un tout nouveau projet d’intervention à caractère social, qui permet à un des professionnels du Centre de développer différentes approches avec les jeunes de la communauté. Au cours des dernières semaines, le Centre a présenté le Concours En sol mineur et les Concerts Hydro-Québec et de fin d’année au Théâtre du cuivre. Plus de 1 000 personnes ont profité de ces belles soirées et ont ainsi contribué à l’atteinte de l’objectif du CMESM. \\

Benoît Gingras

> ensolmineur.ca

L’INDICE BOHÉMIEN//MAI 2013 29


Poste d’écoute Boogat // El Dorado Sunset

Jérôme Minière // Jérôme Minière danse avec Herri Kopter La Tribu

// Évelyne Papillon

Après trois albums en français pour Boogat, cette fois-ci, c’est l’espagnol qui est mis de l’avant sur cet album où hip-hop, rythmes latins, électro et musique du monde se mélangent, ce qui lui donne une ambiance festive et estivale à souhait! On y trouve même un échantillonnage de cris de coq sur Romados, hommage rigolo à une rôtisserie. La formation Radio Radio accompagne l’artiste sur Wow. Eres hecha para mi (tu es faite pour moi) est irrésistible avec son accordéon joyeux. Cumbia de las luchas est envoûtante avec sa sonorité arabe. Suave est une pièce hip-hop très entraînante. Natural, tout en douceur, évoque la beauté naturelle des choses et des gens. La variété des genres et la facilité à les faire cohabiter sont les grandes qualités de l’album. Boogat nous amène dans un bon voyage coloré où le sourire ne tarde pas. \\ 3,5 / 5

30 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013

// Astrid Barrette-Tessier

Reconnu pour sa poésie surréaliste, Jérôme Minière, musicien aimant flirter avec les contrastes, a permis l’émergence d’un genre nouveau: la chanson électronique. La dualité de sa musique, alliant lumière et obscurité, folie et sérénité, témoigne de la complexité humaine. Ce nouvel album de musique maison, beaucoup plus personnel, est autant électro qu’éclectique, mais en plus indépendant. Il ne se veut pas la suite du disque Le vrai le faux, mais plutôt une parenthèse reprenant le dialogue avec son étrange ami. « Il traite des machines, il est fait avec des machines, mais sans trop de sérieux », confie l’artiste. Il saura vous faire sourire et danser, tout en permettant des rencontres inattendues. À travers les Steppes numériques, We Machinize aux rythmes des Girophares! \\ 4 / 5


Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

Danse

Expo s i t i o n

D’Égypte et d’Ailleurs... École Sens et Danses 1er juin 2013 Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Bruissements et pétarades Exposition collective 26 avril au 2 juin 2013 L’Écart.. .Lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Musique Les Hay Babies Festival des Guitares du monde à La Motte 1er juin 2013 Salle Héritage (La Motte)

Pokio - Francine Plante 5 avril au 7 juin 2013 La Galerie Notre-Dame (Lorrainville) Planète illustration Ninon Pelletier 9 mai au 16 juin 2013 Centre d’art Rotary (La Sarre)

Émergences Exposition rétrospective de l’artiste Céline Brochu 9 mai au 28 juin 2013 MRC de la Vallée-de-l’Or (Val-d’Or) Sculpture - Liliana Berezowsky 31 mai au 7 juillet 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or (Val-d’Or) Peser l’espace pour apaiser l’âme Isabelle Clermont 31 mai au 7 juillet 2013 Centre d’exposition de Val-d’Or (Val-d’Or)

30e anniversaire du Centre musical En sol mineur 6 juin 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Agence Stock Photo: 25 ans d’histoires Collectif 24 mai au 16 juin 2013 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda)

Récital des élèves en chant populaire de Yvon Martel 9 juin 2013 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Pourvu qu’il pleuve... Nathalie Levasseur 10 mai au 23 juin 2013 Centre d’exposition d’Amos (Amos)

Humour

L’Effet Gold Rush Marie-Ève Martel 10 mai au 23 juin 2013 Centre d’exposition d’Amos (Amos)

Cheminement vers la liberté Maryse Labonté 20 juin au 8 septembre 2013 Salle du conseil municipal (La Sarre)

Les finissantes du Témiscamingue exposent 3 mai au 24 juin 2013 Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Rouyn-Noranda, un monde de hockey 12 février 2012 au 3 septembre 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda)

Côte à côte Shawn Langlais et Vincent Riche 8 juin 2013 Salle de l’âge d’Or Jacola (Val-d’Or)

Théâtre

Giulio Cesare Jules César Nouvelle production En rediffusion 1er juin 2013 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

La mort nous invite à vivre - Collectif 29 mai au 26 juin 2013 Bibliothèque de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda)

Il était 40 fois le Centre d’exposition Collectif 20 juin au 1er septembre 2013 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda) L’art et l’automobile - Alain Lévesque 23 juin au 8 septembre 2013 Centre d’art Rotary (La Sarre)

Pat r i m o i n e

Un bout d’histoire... avec les sœurs de l’Assomption 14 mai 2013 au 10 mars 2014 Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre (La Sarre)

Cinéma Dans la maison Écran libre 13 juin 2013 Le Rift (Ville-Marie) Les manèges humains Écran libre 27 juin 2013 Le Rift (Ville-Marie)

Autre NDR voyage dans le temps! École Notre-Dame-du-Rosaire 6 juin 2013 Théâtre Télébec (Val-d’Or) Les pourquoi - Benoit Archambault 9 juin 2013 Le Rift (Ville-Marie) Atelier Réussir et équilibrer sa vie Pierre Morency 8 au 9 juin 2013 Centre Inspire la Vie (Ville-Marie)

Centre d’interprétation Spirit Lake 24 juin au 2 septembre 2013 Centre d’interprétation Spirit Lake (Trécesson)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEN//MAI 2013 31


32 L’INDICE BOHÉMIEn //juin 2013


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