OCTOBRE 2017 VOL 9 - NO 2
DÉCAPANTS, IRRÉVÉRENCIEUX ET
VOLUBILES
4100 BOUGIES
POUR LA MOTTE
19 21 LES PASSES CROCHES UN ROBOT PEINTRE À PLACIDE
VALDORIEN
22 JANA STERBAK
S’AMÈNE À ROUYN
8 NOVEMBRE 22 NOVEMBRE 25 OCTOBRE ROUYN-NORANDA — VAL-D’OR —
— AMOS —
28 FRANCINE MARCOTTE QUITTE LE RIFT
uqat.ca/portesouvertes
ÉDITORIAL
DES HORDES ET DES MEUTES D’ÉTRANGERS
accueillie, mais je me sentais étrangère avec mes pantalons, alors que toutes les femmes portaient des jupes longues, vêtement requis — ai-je appris — pour ce type de cérémonie. Si peu de choses suffisent parfois à nous faire sentir « autre ».
LISE MILLETTE
Ce mercredi-là, le ciel était couvert de nuages. L’automne avait déjà étiré son manteau sur l’été et refroidi l’air du jour comme du soir. La voute étoilée jouait à cachecache et on devinait l’astre de la nuit par de faibles halos de lumière. Nuit bleue et feutrée. Dommage, parce que ce soir-là, un petit attroupement avait rendez-vous avec la pleine lune. J’avais décidé de me rendre sur le territoire de la Temiskaming First Nation, au lieu du feu sacré, pour assister à la Full Moon Ceremony. À mon arrivée, le feu crépitait devant un grand tipi formé de quatorze troncs d’épinette noire. Le visage éclairé par la flamme, une dame insistait sur l’importance de garder les traditions vivantes, puis un homme racontait que cet été, sur les rives du lac à Ville-Marie, il a rencontré une nouvelle arrivante, une Parisienne d’origine africaine. Celleci se disait impressionnée de voir qu’après tout ce temps, des traditions subsistaient et avaient su résister à des vagues d’assimilation. Elle a dressé un parallèle avec son pays d’origine, lui aussi visité par les colonisateurs, et où tout n’a pas été perdu ou avalé par la nouvelle culture qui s’y est installée. La lune demeurait tapie derrière ses couvertures. Je me tenais debout près du feu, n’ayant pas pensé à m’apporter une chaise. Je partageais ce moment de recueillement avec le sentiment d’être
EN COUVERTURE
LE GROUPE LES VOLUBILES TIENT L’AFFICHE POUR UNE 9E ANNÉE AU PETIT THÉÂTRE DU VIEUX NORANDA LE DEUXIÈME VENDREDI DE CHAQUE MOIS JUSQU’EN AVRIL. PHOTO LOUIS JALBERT
2 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
Des centaines de réfugiés sont arrivés aux frontières canadiennes il y a quelques semaines. Les voir franchir la frontière pour s’agglutiner dans des baraquements en attente du traitement de leur dossier a généré plusieurs réactions. Ces « autres », qui sont-ils? Constituent-ils une menace d’invasion? Chaque année, le Québec accueille environ 50 000 immigrants. Cette affluence se traduit par des craintes : chez certains, c’est celle d’une montée d’un « repli identitaire » et chez d’autres, c’est la peur de n’être plus « chez nous » ici. Pourtant, les flux migratoires font partie de l’histoire du Canada depuis bien avant l’arrivée des premiers explorateurs. Avant cela, les nomades transitaient d’une région à l’autre et s’y établissaient. Je regardais les flammes danser dans le noir en projetant des ombres sur les visages. Cet éclairage en mouvement amplifiait les rides de la peau et baignait les lieux d’une aura de mystère. On aurait dit un cercle de sages en recueillement. Des questionnements ont traversé ma pensée : qu’ont-ils
dit, ces habitants de l’Amérique du 15e siècle en voyant le premier bateau accoster? Ont-ils craint ces nouveaux arrivants, plus tard, lorsque ceux-ci, se disant propriétaires des lieux, ont commencé à s’agglutiner en villages et en seigneuries? Quand la population s’est mise à grossir à coups de débarquements venus de l’autre côté de l’océan, descendant du Renard Noir, parti d’Amsterdam à destination de l’Acadie, et du Don de Dieu, accosté à Québec en 1633, suivi du Castillon, arrêté à Tadoussac, et du Deville, à Québec en 1634? Je n’allais pas réparer les effronteries sans gloire du passé en une soirée près du feu, mais cette pensée commandait respect et considération. Je me trouvais en présence d’une résilience tangible avec ces porteurs de traditions millénaires apaisés dans un silence immuable et profondément humain. La petite à côté de moi s’était mise à bâiller. La lune ne s’était pas encore montrée, mais il était l’heure pour moi de m’éclipser aussi. « Revenez le 5 octobre, le lever de lune sera plus tôt avec le jour qui raccourcit. Et n’oubliez pas votre jupe. » Je ne l’oublierai pas. Non, je ne l’oublierai pas. Comme il ne faudra jamais oublier que les premiers étrangers, c’est nous.
ERRATUM Dans le numéro de septembre, une erreur s’est glissée en page 21 dans l’article « La Maison du Frère-Moffet cultive la relève musicale du Témis ». Le texte mentionne que le groupe Nomads possède ses propres compositions, dont la pièce « Pluie de grêle », qui est plutôt une chanson de la formation Blé. Nomads a souligné à L’Indice bohémien que ses titres étaient plutôt « For once », « Last step » et « Money Thirst ». Nos excuses.
SOMMAIRE CHRONIQUES L’ANACHRONIQUE 4 TÊTE CHERCHEUSE 5 MALGRÉ LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE 6 ENVIRONNEMENT 9 PREMIÈRES NATIONS 21 RÉGION INTELLIGENTE 25 MA RÉGION, J’EN MANGE 30 ARTICLES HISTOIRE 4 LITTÉRATURE 5, 11 - 13 IMPROVISION 7 MÉTIERS D’ART 11 CINÉMA 15, 17, 19 ARTS VISUELS 22, 29 MUSIQUE 26 - 28 CALENDRIER 31
L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS Fednel Alexandre, Geneviève Aubry, Vicky Bergeron, Marie Carneiro, Pascale Charlebois, Clémentine Cornille, Michel Desfossés, Rita Gaudet-Bélanger, Manon G. Dessureault, Sara Germain, Yvon Lafond, Caroline Lemire, Philippe Marquis, Lise Millette, Marilyn Rancourt-Émond, Dominic Ruel, Mario Tremblay et Louis-Paul Willis ___________________________________ COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Madeleine Perron (Rouyn-Noranda) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Véronique Filion (MRC Abitibi) ___________________________________ CORRECTRICE D’ÉPREUVES Milène Poirier ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Lise Millette redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ GRAPHISME Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Dominic Ruel, président, Marie-France Beaudry, vice-présidente, Véronique Gagné, secrétaire, et Fednel Alexandre ___________________________________ L’INDICE BOHÉMIEN 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ___________________________________ TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien
À LA UNE
DÉCAPANTS, IRRÉVÉRENCIEUX ET VOLUBILES LISE MILLETTE
En octobre, Les Volubiles livreront leur 108e représentation, et ce, à leur propre étonnement. Le groupe qui repousse les frontières de la dérision, de l’humour et parfois même du bon gout en Abitibi-Témiscamingue continue de voir croitre son auditoire depuis ses débuts, en 2008.
Émilie Villeneuve, la fille du groupe, est la seule personne un peu épargnée par les critiques de Pascal. « Une fois… Une fois, j’ai été un peu raide avec elle, et j’ai vu 200 regards de désapprobation se tourner vers moi. Quand 200 personnes te haïssent en même temps, tu ne vas plus là », reconnait-il.
UN HUMOUR ASSUMÉ L’idée des Volubiles a germé au détour d’un match d’improvisation. « J’étais un peu tanné d’évoluer dans un contexte de compétition, avec des règles strictes », explique Luc Drolet, qui incarne l’antihéros attachant, une sorte de clown qui propage des énormités. Les membres, l’animateur et les deux musiciens qui les accompagnent, Louis-Philippe Gingras et Benoît Lavergne, se réunissent sur scène, mais ils ne forment pas une « clique » à proprement parler. « Nous n’avons pas les mêmes vies, pas les mêmes âges. Pascal est prof au secondaire, je travaille à Hydro-Québec derrière un ordi, Émilie Villeneuve est directrice du Festival du cinéma, Olivier est de retour aux études. On ne se voisine pas », résume Luc Drolet. Je pense que tu es venu chez moi une fois en 9 ans, nuance Virgil.
Sur scène, ils arrivent costumés et gonflés à bloc, prêts à obéir aux commandes de leur animateur Pascal Binette, qui leur dicte le point de départ et les défis à relever afin de faire rire le public.
Ah oui? Sans doute un accident, lui réplique Luc Drolet. Une affirmation, une réplique, un grand rire. C’est le rythme naturel des Volubiles.
« Et je dois dire que le public est plus difficile à impressionner qu’il y a 9 ans », affirme Pascal Binette. Luc Drolet, Virgil Héroux-Laferté et Pascal Binette ont accepté de rencontrer L’Indice bohémien. Attablés au Gisement, ils insistent d’abord sur ce qu’ils ne sont pas. « Nous ne sommes pas des improvisateurs », dit Virgil. « Ce n’est pas du théâtre non plus », enchaine Luc. « Et c’était pas parti pour durer 9 ans », ajoute Pascal. Ce succès local, ils ne l’expliquent pas. Même que l’attrait pour la formule suscite une certaine hantise. « Les Volubiles, c’est épeurant pour ça. Je pensais que ça marcherait un an ou deux, ça en fait 9 », confie Pascal Binette, qui se définit un peu comme le « Pierre Lalonde pervers » du groupe, à la fois crooneur, mais avec un petit côté, disons, dérangeant. C’est lui qui bat la mesure de ces soirées et qui lance des épreuves aux comédiens, qui doivent s’exécuter sans préparation, sans notes, sans répétition préalable.
FAUX PAS ET RÉTROPÉDALAGE L’humour spontané est sans filet et il arrive que certaines blagues soient mal reçues ou que les dents grincent. « Une personne a déjà quitté précipitamment [la salle et] une autre nous a déjà reproché d’avoir été trop osés durant un spectacle. On prend les commentaires », assume Pascal Binette. Les Volubiles ont tenu des spectacles dans les écoles à un certain moment, mais ceux qu’ils livrent au Petit Théâtre sont résolument 18 ans et plus et sans captation vidéo. Difficile en effet, selon Luc Drolet, d’isoler un sketch ou de sortir certaines blagues de leur contexte. Souvent, une trame se construit durant la soirée et un crescendo se bâtit, de sorte qu’il est difficile d’isoler un numéro pour bien l’apprécier. « Il faut être là », résume Virgil Héroux-Laferté, qui reconnait que parfois, des thèmes tragiques sont abordés. « J’ai grandi avec Les Cyniques et Yvon Deschamps et bien des choses ne se font plus aujourd’hui. C’est ce que je trouve dommage. Pour moi, ça demeure un exutoire. J’ai toujours eu l’impression qu’on pouvait rire de tout, mais on a intellectualisé l’humour et on lui a donné une force qu’il n’a plus. Tous les humoristes ont tous ce même fardeau », soutient Luc Drolet.
ET POUR L’AVENIR?
HAUT - LES VOLUBILES : OLIVIER BOUTIN MARTINEAU, LUC DROLET, ÉMILIE VILLENEUVE ET VIRGIL HÉROUX LAFERTÉ
Comme tout groupe, Les Volubiles caressent leurs propres rêves : tenter de présenter des spectacles dans le nord de l’Ontario, de se promener dans le Pontiac ou même de créer une websérie avec quelques-uns des personnages. Mais ils n’ont aucun projet à Montréal dans leur mire.
BAS - MUSICIENS : LOUIS-PHILIPPE GINGRAS ET BENOÎT LAVERGNE
« Plusieurs nous ont posé la question, mais non, on n’a aucun intérêt pour aller se produire à Montréal », disent-ils de manière unanime. Et Binette, comme l’appelle ses complices, ne leur fait pas de cadeau : « Si le public s’amuse, j’en rajoute, je complique les choses. Si le public s’ennuie ou si je vois que les comédiens sont en train de se planter, je n’hésite pas une seconde et des fois je les engueule en disant : c’est dégueulasse! » Mais loin de freiner les ardeurs du groupe, ses diatribes contribuent à nourrir les comédiens et font assurément partie du spectacle.
De façon plus générale, ils espèrent surtout continuer de satisfaire le public et carburent aux commentaires des gens qui avouent avoir eu des crampes abdominales ou qui ont eu mal aux joues à force de rire. Les Volubiles ont présenté leurs spectacles aux quatre coins de l’Abitibi et jusqu’à Ville-Marie, au Témiscamingue. S’ils prennent moins la route, ils continuent de monter sur la scène du Petit Théâtre du Vieux Noranda le deuxième vendredi de chaque mois.
« On peut se planter et on se permet aussi d’avoir les plus gros fous rires… et quand ce n’est pas bon, c’est une passe à Bine! », assure Virgil Héroux-Laferté, vu par ses pairs comme le bon gars, le Adam Sandler du groupe à qui tout peut arriver. L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 3
L’ANACHRONIQUE
HISTOIRE
EN SCÈNE PHILIPPE MARQUIS
Ça y est, tu es en scène. Cela se passe à l’instant. Des personnes assistent au concert, au vernissage, à la projection, au dévoilement, à la pièce de théâtre : à cet évènement où tu oses te mettre de l’avant. Leur présence te rend nerveux ou te transporte. Il se peut qu’elles contribuent à l’aboutissement de toute une vie ou, simplement, à une autre étape de ton chemin. Voilà que tu t’exposes au monde. Les humains présents, qu’ils soient une poignée ou des dizaines de milliers, sentent ton énergie, ton charisme, ou leur absence. Leur attention pourrait être distraite par un facteur extérieur ou une erreur technique. C’est ce qui fera la différence pour certains regards. D’autres se laisseront porter par l’énergie de la création dont tu es l’instrument. Il s’agit, maintenant, de les soulever!
100 ANS D’HISTOIRE POUR LA MOTTE PIERRE LALIBERTÉ ET CARMEN ROUSSEAU, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS
La municipalité, le lac et le canton de La Motte doivent leur dénomination à Guillaume-Jérôme Vacquier de La Motte, capitaine du régiment de Béarn, qui servit sous Montcalm à l’époque de la Nouvelle-France. C’est en 1914 que le canton de La Motte reçoit ses premiers colons établis sur les bords des lacs Malartic et La Motte. Luc Lizotte et ses fils René, Adrien, Maurice et Armand s’installent au rang 4. Ils sont suivis des Larouche, Saint-Pierre, Jean, Dorval, Michaud, Ross et Toupin, qui s’établissent plus au sud du canton. Louis Archambault, religieux dominicain et missionnaire résident, assiste les premiers colons entre 1918 et 1920.
Tu meurs de trac. Les heures de sommeil se font rares ces derniers temps. L’appétit ne vient plus et la nausée se fait insistante. Le contraire peut être tout aussi vrai : une tranquille confiance t’habite entièrement parce que tu te réalises. Tout ce qui t’a précédé, ce que tu as vécu et répété, toutes ces heures consacrées à ton art, à ta passion, culminent ici… pour ce temps. Il y aura un après, voilà qui est certain. Ce n’est pas la fin du monde et ce peut être le début d’autre chose. Pour l’instant, si ce sont tes premiers pas et si tu n’es pas blasé, il est difficile de songer à ce qui viendra par la suite. Tu es présent, c’est tout. Mais pourquoi au juste? Pour l’argent? La reconnaissance? Le pouvoir? La gloire? Parce que tu obéis à ton essence même et que rien ne peut t’empêcher de répondre à cet appel? Les raisons peuvent être multiples, mais il te faut savoir pourquoi. Mon frère Claude me parle souvent de l’importance de « comprendre la motivation de l’action ». Cela dit tout. Être sincère avec toi permet de l’être avec ceux à qui tu destines cet instant. Évidemment, on ne verra pas les pleurs, les sacrifices, les espoirs, les joies, les déceptions, les obstacles surmontés, les craintes ou les progrès t’ayant mené jusqu’ici. Il n’y a que toi… Il se peut qu’on ne s’arrête qu’à ton image. C’est tout ce qui semble compter ces temps-ci. Il pourrait y avoir extase et adulation, les éclats de voix et les applaudissements. L’effet contraire est tout aussi possible : fin du contrat, endettement et plongeon dans la dépression. Tu prends le risque de créer ce moment, de te mettre à nu et de le faire avec la foule, quel que soit son nombre, qui t’accompagne. Je t’invite à y aller, à ne pas hésiter, à monter sur cette scène, quelle qu’elle soit, à y être si tu le désires tant et tant. Je t’invite à te réaliser. Et puis, pour le reste, pour les critiques et pour la suite, ne t’en fais pas. Le plus important est d’être comme tu l’entends. Comme le disait Léo Ferré, dans l’Opéra du pauvre : « Sois toi, tu n’es que toi! »
UN GROUPE SUR LE BATEAU DE MONSIEUR LAROUCHE À LA MOTTE, DANS LES ANNÉES 20. SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS — FONDS MARIETTE THIBEAULT-MALTAIS
La paroisse Saint-Luc est fondée en 1919 et l’année suivante, en 1920, la municipalité de La Motte est érigée officiellement et le premier maire élu par acclamation est François-Xavier Dorval. Le maire actuel est René Martineau (depuis 1997). L’économie de La Motte s’est transformée au fil des ans. À ses débuts, c’était une municipalité agricole et forestière avec une exception, celle de la découverte en 1959 d’un gisement de nickel qui sera exploité par la mine Mansbridge de 1960 à 1968. Maintenant, tout en conservant son côté agricole, elle est devenue un centre de plein air et de villégiature en raison de ses nombreux lacs et sites naturels enchanteurs. Pour plusieurs de ses résidants, La Motte est une municipalité-dortoir puisque la plupart la quittent tous les matins pour aller travailler dans les industries, les mines et les services des municipalités avoisinantes. Petite municipalité de 476 habitants (2014), elle n’a conservé à son école que les élèves de la 3e à la 6e année, ceux de maternelle et du premier cycle du primaire fréquentent l’école de Saint-Mathieu, dans la municipalité voisine.
INDICEBOHEMIEN.ORG UN GROUPE DEVANT L’ÉGLISE DE LA MOTTE LORS DE L’ORDINATION DE MARC OUELLET, LE 31 MAI 1968. SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS — FONDS STUDIO MORASSE/H. DUDEMAINE
Cette petite municipalité a su aussi donner un nouveau souffle à son église et en faire un lieu de rencontre incontournable. C’est en 2001 que la Fabrique de la paroisse entreprend des négociations pour céder le bâtiment à la municipalité, qui l’achète en 2005 pour la somme d’un dollar. Il est alors converti en centre communautaire multifonctionnel, rénové en 2009 et inauguré le 2 juin 2011. Le centre communautaire accueille nombre d’activités sociales et culturelles. En région, personne n’ignore plus la Route du terroir, qui voit défiler plusieurs milliers de visiteurs chaque année au cours du mois d’aout. Dynamique et inventive, la population de La Motte se prépare à célébrer son centenaire en 2019. Nul doute qu’elle saura vous accueillir à bras ouverts, alors préparez-vous à être de la fête! 4 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
TÊTE CHERCHEUSE
LITTÉRATURE Parcours citatif de Rouyn-Noranda
DROIT DE CITER!
CHAPEAU, TÉLÉ-QUÉBEC!
LA RÉDACTION
DOMINIC RUEL
Sur les devantures de différents commerces et partenaires culturels de Rouyn-Noranda, de nouvelles affiches ont fait leur apparition. Le Parcours citatif, dans sa phase 2, vient une fois de plus enrichir la ville en ajoutant un peu de littérature, d’histoire et de mots d’ici dans le paysage urbain.
Cet été, j’ai regardé Y’a du monde à messe, à Télé-Québec. Un bon talkshow tourné dans une église, avec Christian Bégin entouré d’une chorale gospel. Des personnalités y passaient, mais on était loin des entrevues futiles et utiles pour faire mousser une carrière ou vendre des billets. Au contraire. Un thème unissait les invités et chaque conversation se faisait sur le ton de la confidence, sur des sujets parfois drôles, touchants, complexes. On avait réinventé le « show de chaises » de belle façon. Cette émission illustre parfaitement ce qu’est la télé publique québécoise : un tour de force! Avec un budget limité, des ressources insuffisantes, Télé-Québec est capable d’offrir une programmation de grande qualité, audacieuse et qui respecte surtout l’intelligence du téléspectateur. Ce qui est de plus en plus rare.
« Le projet est inspiré de la Promenade de la poésie, à Trois-Rivières… Trois-Rivières, c’est la capitale de la poésie. Ça faisait longtemps qu’on y pensait, mais nous voulions un projet bien à nous », explique la chargée de projet, Sonia Cotten. Le Parcours citatif est à la fois une démarche culturelle, un concours citoyen et un projet de mise aux enchères pour s’approprier — physiquement — un petit morceau de l’imaginaire collectif afin de le mettre en évidence et de le rendre accessible à tous. La première étape a consisté en une grande recension de différentes citations de poètes, d’écrivains, de chanteurs. Certaines déclarations ont été recueillies par un vox pop dans les rues. En tout, 204 propositions, qui avaient toutes une résonance pour l’identité de la ville de Rouyn-Noranda, ont été reçues. Devant l’abondance de paroles, un comité de sélection a passé en revue les propositions et a procédé à un écrémage pour conserver ce qui semblait le plus « parlant » et « vibrant », le plus collé à l’âme citoyenne rouynorandienne.
Télé-Québec respecte un mandat clair, celui « de développer le gout du savoir, l’acquisition de connaissances, de promouvoir les arts et la culture et de refléter les régions et la diversité québécoise ». Ça pourrait être aride. Mais elle prouve qu’on peut le faire en montrant autre chose que des documentaires sur les tigres, des téléthéâtres ou des cours universitaires. Elle arrive à remodeler les concepts, des émissions de cuisine aux séries pour enfants et ados en passant par les magazines d’information et les entrevues. C’est À la di Stasio et Curieux Bégin, c’est Subito texto et Cochon dingue, c’est Deux hommes en or et Belle et Bum. On innove, on challenge le public. Télé-Québec pourrait servir de modèle à suivre à Radio-Canada. En évacuant ses contenus d’information, de culture et de science vers RDI, ARTV et Explora, auxquelles il faut s’abonner (point important ici!), la chaine généraliste s’est lentement métamorphosée en TVA. En cherchant à concurrencer les autres canaux privés, elle a abandonné une envergure qui était sa marque de commerce durant des années. Même le hockey était présenté avec une certaine noblesse. Il reste bien quelques émissions de qualité. Mais le divertissement a pris le dessus. Cet été, Le beau dimanche et Les éclaireurs ont été grotesques. On recherche à augmenter la cote d’écoute ou à faire du nation building. Guy Fournier, homme de télé et ancien président du Conseil de Radio-Canada, s’indigne :
« C’est ni plus ni moins qu’un projet fondé sur des coups de cœur », résume Mme Cotten.
« C’est vraiment un parcours qui devient intéressant pour la culture générale des gens. C’est aussi interactif, on ne découvre pas seulement ce que disent des gens d’ici, mais des citations qui nous font sentir ici… », nuance Sonia Cotten. Les premières plaques commenceront à être dévoilées le 4 octobre, dont celle du poète Gaston Miron, qui viendra orner un mur et devant laquelle s’arrêteront les passants avant de poursuivre leur chemin jusqu’à la prochaine pause littéraire.
Les téléspectateurs qui souhaitent regarder des programmes de plus haut niveau, qui ne prennent pas la télé comme un bruit de fond destiné à meubler leur ennui, n’ont qu’à regarder ailleurs. À regarder ailleurs, mais à payer davantage aussi. Les impôts que nous versons pour la télé publique et les publicités dont elle nous submerge ne suffisent donc pas? Une télé publique doit respecter l’argent des contribuables qui y est investi. Elle a une obligation de qualité et non de bons sondages. Une télé publique a une mission de transmission. Elle doit être un espace pour apprendre et découvrir. Elle doit être capable d’enrichir la vie des gens. Le divertissement sera ailleurs de toute façon.
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Si le point de départ est la littérature, la prose et ces mots formulés pour traduire un sentiment inspiré par la ville, le Parcours citatif possède également un côté touristique et un jeu de curiosité.
L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 5
MALGRÉ LA ROUTE QUI NOUS SÉPARE
PARLONS-EN, MAIS PARLONS-EN BIEN
SARA GERMAIN
Ce n’est plus un secret, les régions n’intéressent pas les médias québécois. Après une dégringolade vertigineuse, la couverture des enjeux régionaux est récemment passée sous la barre du 1 %, selon un rapport publié par Influence Communication. Sachant que ces mêmes régions représentent près du quart de la population de la province, cette sous-représentation devrait soulever beaucoup plus de questions. Malheureusement, ce n’est pas le cas et c’est pourquoi Radio-Canada a pu annoncer des coupures de 50 % dans le temps d’antenne du Téléjournal de Rouyn-Noranda sans trop de bruit. Malgré le fait que la Loi sur la radiodiffusion canadienne stipule très clairement que la Société Radio-Canada doit « rendre compte de la diversité régionale du pays », les régions sont pratiquement toujours les premières touchées par les compressions et les dernières à profiter des cycles de réinvestissement. Ainsi, en dépit des 675 millions $ annoncés en mars dernier dans le budget fédéral, Radio-Canada a choisi de maintenir le cap vers les quelque 1 500 postes qui seront supprimés d’ici 2020. On peut donc s’attendre à voir une réduction encore plus marquée des effectifs régionaux qui sont déjà largement diminués.
UNE COUVERTURE AXÉE SUR LA CATASTROPHE Il faut également noter que lorsque les régions arrivent à se hisser dans les médias à plus grand tirage, c’est généralement pour faire état d’une catastrophe. C’est ce qui s’est produit en 2013 lors de la tragédie de Lac-Mégantic et, plus récemment, à Val-d’Or à la suite de l’affaire concernant des femmes autochtones. Bien que ces nouvelles se doivent d’être débattues dans l’espace public, il est déplorable que ce soit seulement ces informations qui arrivent à percer le filtre puisque cela a un effet direct sur les perceptions des Québécois et des Québécoises par rapport aux régions. Cela pourrait notamment expliquer partiellement la ténacité de certains mythes envers les réalités régionales, particulièrement le mythe selon lequel il ne se passe rien à l’extérieur de Montréal. En effet, les médias contribuent largement à fixer les modes de pensée puisque, selon les chercheurs et chercheuses, nos opinions se basent sur le monde tel que nous le percevons et les images sur lesquelles se basent ces perceptions proviennent largement de nos médias.
La raison de cette perte de diversité au niveau régional est complexe, mais elle peut notamment s’expliquer par une concentration de la presse aux mains d’une minorité. Effectivement, à eux seuls, Gesca et Québecor se partagent plus des deux tiers du lectorat québécois. Cette concentration se traduit ensuite par une uniformisation et une polarisation de la nouvelle qui permet de réduire les couts de production. En d’autres mots, cela veut dire que les médias couvrent essentiellement les mêmes nouvelles sous le même angle de sorte que 91 % des actualités de la province portent sur Montréal, Québec ou encore Saguenay.
Il est également important de souligner que lors de la couverture d’une nouvelle considérée suffisamment importante pour apparaitre dans un média à plus grand tirage, ces mêmes médias vont essentiellement dépêcher des équipes basées dans les grands centres urbains pour couvrir ce qui se passe en région. Dans ces nombreux cas, la méconnaissance du contexte socioéconomique de la région dont font preuve les reporters entraine trop souvent des biais qui, à leur tour, contribuent aux stéréotypes. Considérant les nombreuses compressions dans le financement des médias régionaux, tout porte à croire que cette tendance n’ira qu’en s’accentuant.
DES IMPACTS CONCRETS
UN NOUVEAU PROGRAMME POUR L’INFORMATION RÉGIONALE
Il est souvent perçu, à tort, que plus une nouvelle est couverte par les médias, plus elle est importante. Par conséquent, si un sujet est absent de la scène médiatique, il sera aussi marginalisé dans la vie citoyenne et politique. De manière plus concrète, il a été possible d’observer, au cours des dernières années, un impact direct de la réduction de la couverture médiatique des enjeux régionaux sur le plan politique. Selon une étude réalisée par Influence Communication en 2016, lors des dernières élections de 2015, la place accordée aux régions dans les débats a été réduite à seulement 1,78 %, ce qui représente une perte d’intérêt de 73 % par rapport à la campagne de 2011.
Dans un rapport publié en janvier dernier, le Forum des politiques publiques (FPP) proposait dans l’une de ses recommandations de créer une branche spéciale de La Presse canadienne qui serait chargée des nouvelles régionales. Ce nouveau service sans but lucratif serait constitué de 60 à 80 journalistes dont le mandat serait de couvrir l’information régionale et locale pour l’entièreté du Canada. Bien qu’il soit intéressant que le problème du manque de couverture des enjeux régionaux soit soulevé, il apparait évident que 60 à 80 journalistes soient insuffisants pour couvrir des millions de kilomètres carrés de territoire. Il tarde donc encore de voir apparaitre une réelle solution pour remettre nos régions sur la carte médiatique.
Octobre en Abitibi-Témiscamingue, la chasse; Octobre, les couleurs qui éclatent tout partout; Octobre, le cinéma international débarque chez nous; Octobre, l’automne qui souffle l’été qui s’efface…
6 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
IMPROVISATION
LA BRIGADE DU CRIME EST DE RETOUR! LA RÉDACTION
Le club d’improvisation régional est fin prêt pour une quatrième saison. Une fois par mois, le dernier samedi du calendrier, la brigade de huit comédiens se réunira pour mettre ses talents en improvisation au service du public. L’Indice bohémien a pu intercepter une communication dans ce qui aurait dû être une enveloppe brune (méthode d’envoi traditionnelle dans les salles de rédaction, mais la réalité technologique a fait en sorte que ce message a plutôt été acheminé par courriel avec une adresse courriel générique). Voici l’extrait d’un journal que l’on a obtenu en primeur, en provenance d’une source qui désire demeurer anonyme : « Journal de bord, 30 septembre 2017, jour 1082. Lourde perte pour la brigade cet été. L’agent Côté a été affecté à une autre unité, et l’agent Boutin-Martineau est en congé sabbatique. C’est du gros qu’on nous enlève! Bonne nouvelle dans cette tourmente : l’arrivée de trois nouveaux agents réguliers. Les agents Langevin et Poirier sont des habitués de la brigade. Par contre, la recrue Cirella devra faire ses preuves. Il chausse de bien grands souliers en provenance de la Vallée-de-l’Or. J’étais content de savoir qu’on nous envoyait dans une nouvelle mission cette année. Fini pour nous les vendredis soir froids d’hiver! On nous demande maintenant de réchauffer les samedis d’une vague suavée et de néon. On s’embarque dans cette mission undercover dans le Miami des années 1980! En plus, avec le retour des agents Gobeil, Ménard et Roy, et du commissaire Blouin (il a l’air bête comme ça, mais on l’aime bien), tout est en place pour que la mission 2017-2018 soit encore couronnée de succès. En tant qu’agent régulier depuis 4 ans, ce genre de défi [sic] est toujours aussi motivant. On retrouve des invités provenant de différents milieux culturels et ayant leur style bien à eux. Le stress est toujours présent même après tant d’années d’expérience. C’est ce stress qui nous permet d’avancer et de performer mission après mission. Le choc posttraumatique devra attendre à plus tard. Qu’on nous demande d’interroger un criminel de la pire espèce ou de faire une mission silencieuse, on se lance toujours dans le vide sans penser aux conséquences. Tout ça pour rendre la ville et la région plus agréables à vivre. Que de plaisir nous avons à entendre les gens exprimer leur contentement après chacune de nos missions, aussi insignifiantes soient-elles! Et le contact que nous avons avec les gens normaux quand nous sommes en civil reste une expérience gratifiante. Nous faisons une différence de temps en temps. Sur ce, je te laisse, journal. Je dois aller trimer ma moustache, trouver mon col roulé noir et rejoindre mon partenaire pour une ronde des bars dans notre bon vieux Challenger. Le CRIME ne dort jamais, on doit rester à l’affut! Agent Lebel » LOUIS JALBERT
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LE COEUR DE L’INDICE
ILE NEPAWA MARIE CARNEIRO
Notre regard se pose sur la carte. Un brin de curiosité nous anime. Une seule route, un lac et une ile. Voici un clin d’œil de l’ile Nepawa, un terme amérindien qui signifie : « Là où l’on s’arrête en passant. »
MARIE CARNEIRO
Il y a longtemps, Nepawa marquait une étape sur le lac Abitibi, c’était une halte pour se reposer et reprendre ensuite le chemin. Vers le sud, on faisait une longue descente jusqu’à Montréal; vers le nord, on montait en direction la baie James. Des échanges commerciaux y étaient fréquents.
Au fil du temps, de l’eau et des saisons, des colons y ont fait leur première apparition. C’est dans les années 1940 qu’une colonie de Madelinots a peuplé plus sérieusement la place. Des familles entières, plus de deux-cents personnes, ont construit une église, trois écoles, une coopérative. Un village complet en quelque sorte. Tous les gens cultivaient maïs, tomates et pommes de terre, entre autres. Le microclimat a aidé la colonie à prospérer. Le film intitulé Des Iles de la Madeleine à l’ile Nepawa, de Cécile Lafrance et Sylvio Bénard, retrace l’histoire de cette colonisation, pour ne pas l’oublier. Les vestiges du passé ont disparu, mais on peut toujours contempler les belles lithographies du centre communautaire réalisées par Roger Pèlerin. Elles racontent cette histoire émouvante si proche de nous, celle de l’appel de la ville, des mines et du confort qui a eu raison des paysans. Inspiré par les paroles de Gilles Vigneault : « Ne vends pas la Terre de ton père parce qu’il y a un trésor caché dedans », il crée en 1978 un verger expérimental. Au commencement, un seul arbre s’y trouvait. Maintenant, nous pouvons visiter la propriété en nous promenant entre les nombreux pommiers. En bonus, une dégustation de produits artisanaux nous y attend. Une belle histoire pour cet homme créateur d’arbres fruitiers près du 49e parallèle. Audacieux! De nos jours, le pont couvert est un des seuls vestiges de la conquête de l’ile Nepawa. Unique pont couvert au Québec reliant la terre ferme à une ile, il date de 1946 et présente une architecture typiquement nord-américaine. On trouve une seule route traversant l’ile d’est en ouest, puis des plages désertes. Le temps s’arrête. À l’horizon, d’autres petites iles rompent la monotonie du paysage. Des cabanes à pêche attendent patiemment l’hiver. L’ile où l’on s’arrête en passant… tel est notre cas. Ce ne sont pas les grues du Canada qui me contrediront, elles qui sont de passage sur l’ile avant la grande migration.
8 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
Michel Desfossés, bénévole à la rédaction (Rouyn-Noranda)
Paul Gagné, bénévole à la distribution (Amos)
L’Indice bohémien, je l’appelle affectueusement L’IB.
Mon implication à L’Indice bohémien a commencé lorsqu’un ami qui faisait la distribution à Amos m’a demandé de le remplacer un mois. Par la suite, réalisant qu’à cause de son travail exigeant, il ne pouvait continuer son bénévolat, il m’a demandé si je pouvais le remplacer comme distributeur régulier. J’ai pris contact avec la directrice à ce moment pour m’engager et prendre ma carte de membre. C’était en 2012. J’ai également assisté à deux assemblées générales. Voilà!
Il me semble l’avoir vu naitre, l’IB. Il y a une fois à La Ferme, à l’occasion d’un de mes premiers Forum jeunesse de l’AbitibiTémiscamingue, lors d’un atelier que j’animais et lors duquel des jeunes risquaient l’idée d’un magazine en art et culture pour démontrer toute la potentialité de l’AbitibiTémiscamingue. Et on connait la suite. Durant quelques années, j’ai entretenu un rapport professionnel avec notre périodiqueculturel. Devant vendre la région de l’Abitibi-Témiscamingue, j’apportais toujours quelques exemplaires de l’IB dans des salons de l’emploi ou de l’éducation un peu partout au Québec. Combien de fois ai-je côtoyé ce loustic arrogant qui claironnait :« Votre région, c’est sûrement un désert culturel.» Je lui remettais un IB et j’ajoutais : «Tenez, lisez ça! » Ça ne ratait jamais. J’en devais une à l’IB, que j’alimente maintenant depuis 1 an et demi et j’y tiens la chronique « Région intelligente ».
Je trouve important de m’impliquer pour m’assurer que la culture rayonne dans la région et qu’elle soit, grâce à la publication, mieux connue des citoyens. Ce que je préfère, ce sont les chroniques inspirantes qui suscitent de belles réflexions et le résumé de toutes les principales activités culturelles du mois. L’Indice bohémien est pour moi un moyen d’éducation et de promotion de la culture dans notre région. L’INDICE BOHÉMIEN TIENT À REMERCIER TOUS SES BÉNÉVOLES, SANS QUI CE JOURNAL NE SAURAIT EXISTER. VOUS SOUHAITEZ COLLABORER AU JOURNAL VOUS AUSSI? ÉCRIVEZ-NOUS AU REDACTION@INDICEBOHEMIEN.ORG
ENVIRONNEMENT
DÉMARCHE ENVIRONNEMENTALE EN VUE DES ÉLECTIONS MUNICIPALES CLÉMENTINE CORNILLE
ENCAN-BÉNÉFICE
AU PROFIT DE L’ACTION BORÉALE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE DÈS LE 26 OCTOBRE
Parler d’environnement en vue des élections municipales de l’automne 2017 : un mythe ou une réalité? C’est en tout cas le pari lancé par plusieurs organismes environnementaux de la région qui souhaitent amener le sujet de l’environnement au cœur des débats entre les candidats aux élections. Lors des dernières élections municipales en 2012, j’avais malheureusement constaté que le sujet était trop peu abordé. Mais, comment intéresser les candidats et les électeurs aux questions environnementales de l’Abitibi Témiscamingue? Une part de la solution nous vient certainement de nos voisins du Saguenay– Lac-Saint-Jean, puisqu’ils ont lancé « une démarche environnementale non partisane en vue des prochaines élections municipales », et ce, dès le début de l’été. L’objectif de cette démarche consiste à mettre de l’avant certains enjeux environnementaux pour influencer positivement le programme des partis politiques et des candidats aux élections municipales. L’organisation du Forum régional Planèt’ERE, qui a eu lieu en juin dernier à Rouyn-Noranda sur le thème des changements climatiques, n’est pas étrangère non plus à cette idée. Le rôle important que jouera le milieu municipal a notamment ressorti des discussions et de la réflexion lors du Forum.
MARC SÉGUIN LUC DESJARDINS DAVID MANSOT TEX LECOR VIRGINIA PÉSÉMAPÉO-BORDELEAU ARMAND VAILLANCOURT MARC-AURÈLE FORTIN FRANK POLSON FRÉDÉRIC BACK NORBERT LEMIRE LUC FOURNIER YVES PAQUIN ETC... Marc Séguin « L’arbre » (2016), huile et fusain, 36 x 48 po.
MODULE DE SURVIE POUR UN AVENIR INCERTAIN
Daniel Corbeil
JUSQU'AU 3 DÉCEMBRE 201, AVENUE DALLAIRE, ROUYN-NORANDA
Depuis, le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) a sondé plusieurs organismes de la région à savoir si une telle démarche les intéressait et s’ils souhaitaient se lancer dans l’aventure. Ainsi, les deux organismes de bassins versants (OBV) Abitibi-Jamésie et du Témiscamingue, la Société de l’eau souterraine de l’Abitibi-Témiscamingue (SESAT) et le Groupe ÉCOcitoyen (GÉCO) ont répondu positivement à l’appel. Du coup, les cinq organismes élaborent ensemble un questionnaire afin de recueillir les intentions et les engagements des candidats en termes d’environnement. Le but de cette démarche est autant de sensibiliser les candidats que les électeurs car, rappelons-le ici, les municipalités ont plusieurs compétences en matière d’environnement en vertu de l’article 4, paragraphe 4 de la Loi sur les compétences municipales (C-47.1). Qu’il soit question de gestion de l’eau, des matières résiduelles, d’aménagement du territoire, de la protection des milieux naturels, de mobilité durable, de développement durable ou de lutte contre les changements climatiques, les municipalités font partie des acteurs clés d’une gestion environnementale efficace. Ainsi, la démarche environnementale de l’Abitibi Témiscamingue portée par les cinq organismes abordera diverses thématiques à caractère environnemental pour lesquelles les candidats seront amenés à déterminer des enjeux et des solutions à mettre en place dans leur municipalité. Le tout permettra ainsi d’éclairer les électeurs sur ces questions qui ont des répercussions importantes sur la qualité de leur milieu de vie. Les candidats seront amenés à préciser leur intention de mettre en place un plan d’action en développement durable à l’échelle de leur municipalité. Un tel engagement sera-t-il pris par certains candidats? Nous le verrons bien. Des 65 municipalités de la région, seules deux ont, à ma connaissance, fait l’exercice d’intégrer des actions sociales, environnementales et économiques dans le cadre d’une démarche et d’un plan d’action en développement durable. Il s’agit de la Municipalité de Taschereau et de la Ville de Malartic. Impatient d’en savoir davantage? Vous entendrez certainement parler de la démarche environnementale au cours des prochaines semaines. À suivre!
Envie de contribuer à la protection de l'environnement? Devenez membre!
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L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 9
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10 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
MÉTIERS D’ART
ÉMAUX SUR CUIVRE : BIJOUX DE L’HISTOIRE D’ICI RITA GAUDET BÉLANGER, 89 PRINTEMPS
Le cuivre faisant partie de notre patrimoine régional, il m’apparait incontournable de rendre hommage à la mine Horne qui, par son soutien financier et logistique, a participé à la fondation de la Guilde d’Art et d’Artisanat autour des années 1950. Situé dans le Centre récréatif de Noranda (renommé aréna Dave-Keon), le local subventionné par la mine nous offrait des feuilles de cuivre 24 x 24 po, des fours pour l’émaillage sur cuivre, des poudres vitrifiables transparentes et opaques ainsi qu’un four à poterie. Les émaux sur cuivre servent surtout à la décoration d’assiettes et de bijoux. Des cours de lapidaire, sculpture et peinture d’artiste étaient aussi offerts. Cependant, le cuivre repoussé était très recherché. Qu’est-ce qu’un émail sur cuivre? C’est le produit final de la fusion du métal et de diverses poudres tamisées qui se vitrifie entre 825 et 1200 ⁰C. Les cuissons étant de courte durée, soit de 2 à 3 minutes, la réalisation finale peut exiger plusieurs cuissons successives. Si le cuivre émaillé relève plutôt de l’artisanat, certaines pièces ont reçu leurs lettres de noblesse et sont véritablement des pièces d’art. Il arrive même que des architectes commandent aux artistes professionnels émailleurs d’immenses murales ou des fresques.
UNE EXPOSITION INTERACTIVE QUI S'ADRESSE À TOUTE LA FAMILLE … POUR ENFIN DÉCOUVRIR CE QUI GROUILLE PENDANT QUE L’ON DORT À POINGS FERMÉS !
L’origine de cet art ancien remonte au 4e siècle avant Jésus-Christ. Il s’est surtout développé en France, au Moyen-Âge en particulier, où l’art religieux a connu son apogée avec la construction des cathédrales. La Renaissance l’incline vers des tendances plus allégoriques et portraitistes. Il fait ses débuts du côté américain vers 1920 et fait son apparition au Canada à l’époque de la Deuxième Guerre mondiale. On l’a enseigné aux Beaux-Arts du Québec dans la période de l’après-guerre et il s’est fait peu à peu connaitre du grand public.
RITA GAUDET-BELANGER
Avec l’extraction des métaux qui a fait de notre région la capitale du cuivre au milieu du siècle dernier, il était tout naturel que cette forme d’art se développe chez nous. Pour ma part, j’ai fait mes premières expériences dans la Guilde au début des années 1970. Du 16 au 21 aout 1977, j’ai exposé à la Place Royale de Québec. Le 13 avril 1979, lors du Festival de l’Orignal de Val-d’Or présenté au Salon du camping à la Place Bonaventure de Montréal, j’ai représenté l’AbitibiTémiscamingue. Je suis retournée à Montréal parfaire mes connaissances au Musée des Émaux d’Art en aout de la même année, puis en 1980.
La Guilde locale recevait la professeure Madeleine David Chagnon, qui venait nous offrir des cours de perfectionnement. Parallèlement, je poursuivais diverses formations, soit huile et dessin par M. Roch Lamothe et aquarelle en même temps que Norbert Lemire en 1983. (Je possède sa première ébauche en aquarelle.) Louis Brien enseignait la linogravure; Jacqueline Plante, la peinture et la sculpture. Au cours des années, j’ai aussi participé à plus de 50 expositions collectives. En 1973, je suis devenue membre fondatrice des Métiers d’art en Abitibi-Témiscamingue, soit du Conseil provisoire de la culture, où je représentais la section des métaux et j’agissais comme secrétaire suppléante. Ici, je m’en voudrais de ne pas mentionner quelques noms de personnes qui m’ont soutenue et encouragée dans mes débuts : Mmes May Momo Mac Gregor, Margot Fink, G. Mc Kerrow, J. Lussier, C. Whetter, K. Baxter, Rosciszescki.
Affronter ses démons, croire aux fantômes, faire revire les traditions sombres, mais - oh combien romantique de l’époque victorienne…voilà ce que vous réserve cette exposition hors de l’ordinaire !
Une série de dessins finement détaillés sur le thème du nid d’oiseau !
RENCONTRES ÉCLAIR AVEC LES AUTEURS D’ICI LA RÉDACTION
Le samedi 21 octobre, dès 13 h 30, des auteurs – dont les noms seront dévoilés quelques jours avant l’évènement – convergeront vers Amos. « C’est une formule tout à fait conviviale. Les gens viennent ici pour échanger, discuter, rencontrer les auteurs. C’est un peu comme un minisalon du livre. Et parallèlement, la bibliothèque s’engage à se procurer un livre des auteurs présents », précise Cloé Gingras, responsable de la bibliothèque d’Amos. Ces rencontres éclair reviennent pour une troisième année. Au départ, il s’agissait de créer un nouvel évènement afin de mettre en lumière le travail des écrivains d’ici.
Je réalise que ce portrait des émaux sur cuivre en région n’est qu’une ébauche et malheureusement, les Archives nationales n’ont aucun écrit sur le sujet. Je serais très heureuse d’entrer en communication avec qui que ce soit qui pourrait raviver mes souvenirs de ce passé plutôt reculé. Pour ce faire, vous pouvez écrire à L’Indice bohémien à redaction@indicebohemien.org. L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 11
DES RENCONTRES INTERGÉNÉRATIONNELLES PAR LE LIVRE
CULTURAT
L’ART SERA TOUJOURS PLUS INTÉRESSANT QUE LA TÔLE ET LE BÉTON
LA RÉDACTION
GENEVIÈVE AUBRY ET PASCALE CHARLEBOIS
La bibliothèque municipale d’Amos a remporté son pari avec le programme Lire et faire lire. Cet automne, six participants de plus de 50 ans ont accepté de prendre le chemin de l’école pour aller faire la lecture une heure par semaine à des enfants de maternelle et première année.
Ces dernières années, l’Abitibi-Témiscamingue a vu de nombreuses œuvres apparaitre sur son territoire, en partie grâce au mouvement CULTURAT, mais aussi et surtout à la volonté des élus et des fonctionnaires municipaux, des artistes, des travailleurs culturels, des mécènes et de tous ceux et celles qui contribuent à faire vivre des projets d’art public.
« Les participants sont comblés, les enfants créent des liens. Tout le monde y trouve son compte et nous avons de belles rencontres intergénérationnelles », explique Cloé Gingras, responsable de la bibliothèque d’Amos. Six personnes ont répondu à l’appel et pris l’engagement de consacrer une heure de leur temps chaque semaine, pendant huit semaines, pour lire des histoires aux petits. « Pour certains, les petits-enfants sont loin, ou alors il s’agit d’anciens enseignants ou de personnes qui voulaient se trouver une activité différente », poursuit Mme Gingras. Cette première cohorte a pris ancrage à l’école Saint-Joseph d’Amos et si d’autres participants-ainés se manifestent, la formule pourrait s’étendre à d’autres écoles. Déjà convaincue du succès du maillage entre les ainés et les plus jeunes, la bibliothèque municipale d’Amos continue le recrutement de bénévoles. Les personnes intéressées à en savoir plus ou encore à s’inscrire peuvent écrire à Mme Cloé Gingras à cloe.gingras@ville.amos.qc.ca ou appeler au 819 732-6070, poste 401.
À côté des fontaines, des œuvres sculpturales et des plaques de citation, un type d’œuvre a particulièrement foisonné sur les bâtiments et les commerces de l’Abitibi-Témiscamingue ces dernières années : les murales. Seulement depuis 2016, au moins une vingtaine de projets de murales ont vu le jour ou sont en cours de réalisation dans plusieurs villes de la région. La plupart se situent sur les murs de bâtiments publics ou privés (aréna, bar, pharmacie, immeuble de bureaux, etc.), et même, plus récemment, sur des maisons privées! Bien qu’un grand nombre de personnes se montrent très positives face à de tels projets, il en est d’autres qui ont spontanément un mouvement de résistance lorsqu’on parle de réaliser une murale à un endroit très visible, comme au cœur du centre-ville ou encore dans un viaduc. La raison est simple : il est rare qu’une œuvre d’art fasse l’unanimité. Ces personnes sont inquiètes de la qualité, de la beauté de la murale en question. « Et si c’était laid… », « On sera pogné avec pour 10 ans. », etc. Ce qui surprend dans ce type de commentaires, c’est qu’on puisse vouloir « préserver de l’art » des murs drabes, impersonnels, fonctionnels et souvent défraichis. Et bien sûr, les murales qui existent déjà ne font pas toutes l’unanimité. Rien d’étonnant d’ailleurs si on considère que le jugement esthétique touche la sensibilité et non la raison. La réaction que l’art suscite est forcément subjective, mais une chose en est sure : elle éveille les sens. Que l’on aime ou non l’œuvre qui se dresse sur les murs de la ville, la sensibilité qu’elle fait naitre en chacun des passants crée un dialogue, une ouverture, un lien non seulement entre les arts et la ville, mais aussi entre les citoyens eux-mêmes. Une tâche que pourrait difficilement accomplir un mur en béton… Notons aussi que la définition du « beau » est elle-même très subjective et fait l’objet de toute une branche de la philosophie : l’esthétique. Cette définition varie considérablement d’un philosophe à l’autre, de l’Antiquité à aujourd’hui. Partant du « caractère de ce qui est bien adapté à sa fin » selon Aristote, la beauté évolue avec Kant (et Nietzsche, qui partage son avis), jusqu’à être « ce qui provoque un plaisir désintéressé ». Ce qui est certain et semble cependant faire l’unanimité, c’est que l’art est avant tout un acte social et qu’il exprime toujours quelque chose de la sensibilité d’une époque et de ses préoccupations. Il faut donc faire confiance aux artistes qui, d’une part, ne font jamais une œuvre (et surtout pas une murale) dans le but de dégouter les passants et, d’autre part, s’inscrivent dans leur époque et sont les témoins de notre société. Bref, si une œuvre ne vous plait pas, demandez-vous ce qu’elle tente de vous dire sur votre époque et votre milieu de vie!
FÉLICITATIONS AUX GAGNANTS! Dans le numéro de juillet-aout, L’Indice bohémien a lancé un concours permettant de remporter le livre de Stéphanie Déziel intitulé Michel, la corneille, l’outarde et le loup, inspiré de la vie de Michel Pageau. L’Indice bohémien a fait deux gagnants : Jacob Lachapelle, de Landrienne, et Valérie Trépanier, de Rouyn-Noranda. Ils recevront leur exemplaire par la poste. Merci à tous les participants!
12 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
LITTÉRATURE JEUNESSE
LA FORÊT D’AIGUEBELLE, PORTE DE L’INTERMONDE
LISE MILLETTE
Et si une clairière de la forêt d’Aiguebelle était la porte d’entrée de différents mondes parallèles, celui des elfes et des fées, par exemple? C’est précisément l’univers imaginé par Aline Ste-Marie, auteure de Rouyn-Noranda, dans son livre L’enfant de l’Intermonde.
DRAGON ABITIBI L’ESPRIT ABITIBI
VICKY BERGERON, 11 ANS
TOME 1
Le petit roman Dragon Abitibi est très intéressant. J’ai beaucoup apprécié la façon dont l’auteur a raconté l’histoire. Il a beaucoup d’imagination pour écrire à propos du futur.
DRAGON DU LAC OSISKO
Ce roman futuriste se passe en 2050 et nous présente le Rouyn-Noranda de cette époque. Les lecteurs pourront facilement reconnaitre des endroits comme le lac Osisko et la maison Dumulon.
Ce roman jeunesse plonge les jeunes lecteurs dans un univers fantastique qui leur permettra d’apprivoiser et de découvrir la terminologie et les ambiances déroutantes de la science-fiction. Le personnage principal, Kamil, âgé de 12 ans, est confronté aux forces de l’Ombre. Il fait la rencontre d’un étrange peintre qui s’installe derrière son chevalet, dans la forêt d’Aiguebelle. Cet homme, Nokart, lui révèle l’existence de ces mondes parallèles et le prépare à remplir une mission, lui qui est l’enfant dont parle une ancienne prophétie. L’histoire se déroule dans un environnement contemporain et se déplace dans le paysage de Rouyn-Noranda, notamment dans le Parc botanique À fleur d’eau. Les lieux sont toutefois habités d’autres figures mystiques qui restent invisibles à ceux et celles qui ne prennent pas le temps d’ouvrir leur esprit à leur existence. Les jeunes lecteurs seront confrontés au concept du ki, l’énergie des humains, dont souhaitent s’emparer des forces obscures. Pour y arriver, un plan pandémique sera mis en œuvre sous la forme d’une infection virale disséminée par voie aviaire. Si la complexité du sujet semble grande, le rythme du roman permet de bien l’assimiler. Divisée en 19 courts chapitres, l’œuvre se parcourt rapidement par l’adulte curieux et permet à l’enfant de progresser dans l’histoire par petites étapes à la fois denses et faciles à comprendre. Les questions du jeune protagoniste en font à la fois un héros sympathique et fragile. Kamil est jeune, encore incertain, et doit apprivoiser une nouvelle réalité déroutante à laquelle échappent ses parents, qui ne sont pas initiés à cet autre monde. Avec ce livre, Aline Ste-Marie, qui avait remporté le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue en 2014 dans la catégorie nouvelle, emprunte de manière convaincante la voie de la littérature fantastique pour jeune public et a déjà livré le deuxième tome de cette série, La forêt de l’Intermonde. Dans cet autre livre, Kamil est confronté à un autre cataclysme qui prend cette fois les traits d’une invasion de chenilles dans la forêt d’Aiguebelle.
Dans ce livre, l’auteur commence en parlant de la pollution, celle des transports et celles des industries minières. Nous pouvons nous-mêmes constater qu’il y en a beaucoup. Le livre et les personnages nous font entrer dans la légende de l’esprit Abitibi, de la déesse Diane et du monstre Polucius. C’est un monstre à deux têtes, l’une est celle d’un loup-garou et l’autre est celle d’une chèvre. Le personnage principal, Marco, est âgé de 12 ans. Il rencontre un homme étrange et une jeune fille nommée Karine, avec qui il fait une promenade en vélo solaire. La jeune fille jette un papier de chocolat dans l’eau et Marco tente de l’attraper et puis… à vous de découvrir la suite.
TOME 1
PAR
Dans ce roman, l’auteur JC Rodrigue a voulu transmettre un message aux jeunes : ce sont eux qui sauveront notre environnement et l’avenir de notre planète est entre leurs mains. de l’édition
l’ABC
JC RODRIGUE
Si je devais donner une note sur 10 à ce livre, je donnerais 9/10. Note : Le lancement public du livre Dragon Abitibi aura lieu le samedi 14 octobre au coin lecture de la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda. M. Rodrigue, qui habite McWatters, sera sur place pour présenter son livre.
LE MONDE SELON MODÈRE
CONCOURS Courez la chance de remporter un exemplaire du livre L’enfant de l’Intermonde, tome1 Envoyez-nous vos coordonnées à : Concours L’enfant de l’Intermonde a/s de L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 3B8
L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 13
invitation
aux CKVM EN COLLABORATION AVEC ÉNERGIE ET
bienvenue
à tous! DÈS 16 H 30 2 OCTOBRE
- AMOS
LA P’TITE BOUTEILLE 3 OCTOBRE - LA SARRE
ROUGE CAFÉ 4 OCTOBRE
- VAL-D’OR
LE PROSPECTEUR
10 OCTOBRE ROUYN-NORANDA
LE CACHOTTIER 11 OCTOBRE
- VILLE-MARIE
BARBE BROUE PUB
Toujours à la recherche de personnes motivées et passionnées pour contribuer au journal, l’équipe de L’Indice bohémien se fera un plaisir de vous rencontrer! Le Conseil de la culture organise une activité en après-midi sur chacun des territoires; visitez le ccat.qc.ca/section-speciale.html pour les détails de sa tournée!
14 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
courez de e la chanc
gagnserprix, r jour plusiteu un sé don let a h c n u dans esort au r mi! témika
CINÉMA EN QUÊTE DU PARADIS
FEDNEL ALEXANDRE
LISE MILLETTE
Sous la direction de Jean-Jacques Lachapelle, le Musée d’art sort des sentiers battus et fait preuve d’audace et d’innovation. Des projets aussi iconoclastes que la Nuit au musée ou le Bal des membres, généralement avec un franc succès, témoignent d’une vision porteuse d’espoir et de sens pour la démocratisation de l’art.
C’est en allant visiter sa mère, qui fêtait ses 80 ans, que Bertrand Lachance a trouvé l’inspiration pour le film Y’est où le paradis? Sur le chemin du retour, lui et le réalisateur Denis Langlois se sont arrêtés chez une tante âgée qui habite avec ses deux enfants déficients âgés aujourd’hui de 40 et 50 ans. Qu’arrivera-t-il lorsqu’elle va mourir?
C’est d’ailleurs dans la perspective de ce décentrement que le Musée a présenté, le 3 septembre dernier, une activité, à première vue anodine, à laquelle ont pris part une soixantaine de personnes. Il s’agissait de la projection de Danser le printemps à l’automne, documentaire coréalisé par Philippe Chevallier et Denis Sneguirev en 2013, suivie d’une discussion.
Cette question, née de ce court séjour en Abitibi, est demeurée en suspens et marque le point de départ du scénario du film qui sera présenté au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.
DOMINIC LECLERC
OSEZ LA DANSE AVEC LE MUSÉE D’ART
Cette activité ponctuait en réalité la tournée Danser le printemps en été, entreprise par le chorégraphe et danseur Thierry Thieû Niang le 12 aout dernier, accompagné par la réalisatrice Béatriz Mediavilla et son équipe technique. Cette tournée, interrompue en mai dernier pour raison médicale, a traversé plusieurs villes québécoises en passant par Ottawa. La démarche du chorégraphe consistait à faire danser des jeunes de 12 à 20 ans avec des personnes âgées d’au moins soixante. À Rouyn-Noranda, un groupe de personnes des deux tranches d’âge a participé aux ateliers offerts par le chorégraphe du 1er au 3 septembre, avant de visionner le film. Ce documentaire met en scène un homme, le chorégraphe, faisant danser vingt retraités de la ville de Marseille, en France. Le film révèle la démarche du chorégraphe, sa conception de la danse et sa passion. Mais il donne à voir aussi des personnages en réappropriation de leur corps à travers cette forme d’expression que représente la danse. C’est un film sur la détermination, le rapport au temps, au corps et à la vieillesse. Mais c’est surtout un film subtil, tendre et plein d’humanité sur le pouvoir de la danse, sur sa poésie avec de magnifiques images en noir et blanc. Dans sa démarche artistique, Thierry Thieû Niang redéfinit la danse en l’offrant aux non-danseurs, en leur restituant leur potentiel. Pour lui, chaque geste du quotidien est un mouvement. Il propose un décloisonnement de la danse en la sortant du schéma traditionnel. Il travaille avec des enfants autistes, des prisonniers, des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, des réfugiés, etc. Le chorégraphe danse avec d’autres corps considérés, selon certains standards édictés, comme impropres à la danse. Cela donne un résultat étonnant et inspirant, car ces corps étrangers au monde de la danse sont sublimés et portés par une grâce poétique. Cette pratique artistique favorise l’éveil des consciences et contribue à modifier aussi bien le regard des participants que celui des spectateurs. Car la danse, dans sa dimension universelle, représente un langage d’une rare efficacité. D’autres formes d’expression artistique s’en inspirent. On peut penser à Zadig, du conte éponyme, qui l’utilisait comme test d’aptitude professionnelle afin de trouver un trésorier intègre pour gérer les affaires du roi Nabussan. Même l’Évangile recourt aux services d’une renversante chorégraphe nommée Salomé à qui Hérode ne saura rien refuser, pas même la tête de Jean le baptiste. Cette décapitation ne manquera pas d’ailleurs d’inspirer des peintres du baroque et de la Renaissance italienne. C’est dire le pouvoir d’évocation de la danse que l’artiste utilise subtilement pour permettre aux participants de se réconcilier avec leur corps! En effet, la danse permet au corps de se mouvoir dans l’espace, de s’inscrire dans un rapport à soi, mais aussi à l’autre. Béatriz Mediavilla a suivi le chorégraphe durant toute sa tournée et a constitué une banque d’images. Grâce à ce matériau brut, elle réalisera un film dans lequel elle explorera le rapport entre la danse et le territoire. En l’occurrence, le territoire abitibien, dans sa dureté, dans sa beauté, se livrera dans une poétique du mouvement, du pas de danse. Il ne serait pas étonnant que le Musée d’art projette en grande première ce film documentaire. En tenant ce type d’activités dans ses murs, le Musée d’art souligne la nécessaire complémentarité qui existe entre les différentes formes d’expression de l’art et fait un important travail de médiation et de vulgarisation culturelles.
La tante de M. Lachance, Gaby, habite au lac Guéguen, près de Val-d’Or, avec ses enfants Michel et Sylvie, déficients intellectuels. L’idée de voir ces adultes affronter les étapes du deuil et de l’absence, lorsqu’elle viendra, les a absorbés et a nourri leurs discussions sur le long trajet du retour. « Je suis très content du résultat parce que c’est un film très personnel. Les personnages sont un peu les mêmes que les vrais qui nous ont inspirés », explique le réalisateur. Dans ce scénario, Samuel et Émilie, tous deux déficients intellectuels, doivent apprendre à faire face au monde après le décès de leur mère. On leur dira que la défunte s’en est allée au paradis, ce qui évoque en eux un souvenir : elle leur répétait que le lac Matchi-Manitou était un petit coin de paradis. Les deux enfants se sauvent alors de leur famille d’accueil à la recherche du paradis où elle est partie. « On assiste à la nouvelle famille qu’ils se créent entre eux et comment ils vivent cette étape dure de la mort de leur mère », mentionne Bertrand Lachance. Le sujet est touchant, voire lourd, mais Denis Langlois assure que le rendu n’est pas pesant. « En raison de leur innocence, il y a quelque chose de léger, un côté conte pour enfants presque, résume-t-il. Mais il ne s’agit pas d’un film à message ni un film de cause. Je l’ai écrit de manière un peu abstraite et puis la réalité m’a rattrapée puisque ma mère est décédée en janvier dernier. » Dans les rôles-titres, Samuel est incarné par Maxime Dumontier (La mystérieuse mademoiselle C., Gaz Bar Blues, Tromper le silence) et sa sœur Émilie, par Marine Johnson, la jeune comédienne qui tenait le rôle principal dans le court métrage Ina Litovsky, ce qui lui a valu le prix de l’Union des Artistes de la Meilleure actrice en 2012, à l’âge de 14 ans. Marine Johnson a également décroché le rôle-titre du film La petite fille qui aimait trop les allumettes.
DE NOMBREUX DÉFIS TECHNIQUES Le film se déroule en hiver et lors de la moitié des 25 jours de tournage, la température s’est située entre -10 et -25 degrés. « Il faisait froid et les équipements gelaient. Pour les scènes de skidoo, l’équipe trainait le preneur de son dans une luge tirée par un 4X4 et pour le dernier jour de tournage, il faisait -20. On avait une scène autour d’un feu : les comédiens étaient bien au chaud, mais c’était autre chose pour les techniciens », a raconté M. Langlois. C’est sans compter que puisque les acteurs devaient avoir l’air d’être au milieu de nulle part, il fallait éviter d’avoir les pas de toute l’équipe dans la neige… Alors plusieurs détours ont été nécessaires. Pour éviter des coups, la production a opté pour la lumière naturelle, ce qui implique de filmer à l’aube et à la brunante. À la logistique du décor s’est greffée la préoccupation de la justesse du jeu. Veiller au bon dosage, tant dans les tics que dans la manière de parler, ont été des éléments constamment surveillés par le réalisateur. Avant le tournage, les deux comédiens ont assisté à des cours dans un centre pour artistes déficients et la production leur avait montré des vidéos avec les cousins de Bertrand Lachance. Sa tante Gaby a d’ailleurs lu le scénario et ses enfants, Sylvie et Michel, ont été filmés en repérage.
L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 15
FESTIVAL
CINÉMA INTERNATIONAL
UNE FILIALE DE
16 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
ENTERTAINMENT ONE
« »
CINÉMA ARRÊTS SUR L’IMAGE
HARICOT
ÉRIC MYRE
Au cours des derniers mois, différentes productions se sont arrêtées en Abitibi-Témiscamingue.
JUNIOR MAJEUR
LES CHIENS-LOUPS
Tourné notamment à Rouyn-Noranda en mai 2017, le film Junior Majeur arrive bientôt sur les écrans de cinéma et sera présenté en grande première lors du 36e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, le 28 octobre prochain. L’histoire est une suite du film Pee-Wee 3D.
À venir en 2018, le film Les chiens-loups est un projet audacieux qui a permis à un artiste de s’installer en résidence à l’école primaire Notre-Dame-de-Protection de Rouyn-Noranda.
COURTOISIE
Dans ce film de hockey qui saura plaire aux amateurs, l’action se déplace à la fois sur glace et dans la vie du jeune hockeyeur qui est sur le point de faire le saut chez les professionnels. Ses chances de succès pour la suite de sa carrière risquent toutefois d’être compromises par divers évènements, comme quoi le sport n’est plus un jeu d’enfant lorsqu’il se déplace dans la cour des grands.
Avec les élèves, le cinéaste Dominic Leclerc et le comédien Alexandre Castonguay explorent le thème de la liberté avec comme toile de fond la fable de Jean de La Fontaine Le loup et le chien. Les discussions, les échanges et les performances d’expressions orales et corporelles sont présentés en scènes extérieures, dans l’hiver abitibien, et à l’intérieur des murs de l’école. Aux questions posées, les réponses fusent et les jeunes se prêtent au jeu et à l’exploration de nouvelles manières de communiquer par les gestes et l’expression.
ISABELLE DE BLOIS
Sur la photo, Janeau Trudel (Antoine Olivier Pilon) est maintenant âgé de 18 ans et évolue dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
HOCHELAGA : TERRE DES ÂMES
PAROLES D’ENFANTS
Ce film de François Girard est un véritable plongeon historique qui remonte le temps de 750 ans. Ce retour dans le passé prend les airs d’une fresque cinématographique et d’une conquête sur les traces de nos ancêtres et des premiers habitants du continent.
À revoir pour découvrir un peu de naïveté et de clairvoyance chez les enfants. Paroles d’enfants d’Isabelle de Blois a présenté à l’écran le résultat d’une tournée du Québec au cours de laquelle ont été recueillis les témoignages d’une quarantaine d’enfants.
Ce film met en scène le rappeur abitibien Samian, de la Première Nation Abitibiwinni, qui a grandi à Pikogan, près d’Amos.
Quatre régions ont été visitées : Québec, Victoriaville, Gaspé et la communauté autochtone de Pikogan, en Abitibi. Sur la photo, on voit une enfant de Pikogan à qui l’on installe un micro avant le début du tournage.
Écrite sous la direction d’un archéologue, l’histoire amène les spectateurs dans des fouilles entreprises dans le but de découvrir des secrets du passé et l’origine – la vraie – du village Hochelaga au moment de la rencontre avec l’explorateur Jacques Cartier. Hochelaga : terre des âmes, qui arrive à l’écran alors que Montréal célèbre ses 375 ans, vient réhabiliter l’histoire. Le film sera présenté en grande clôture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Outre Samian, les cinéphiles pourront voir à l’écran Vincent Perez et David La Haye. L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 17
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CINÉMA LA SARRE PRÉPARE UNE AUTRE HISTOIRE DE BRETELLES LISE MILLETTE
La cinéaste Julie Dallaire sera de retour chez elle, à La Sarre, en 2018 pour tourner un nouveau film inspiré d’une légende qui se joue en Abitibi-Ouest. Après le documentaire Le Rouet en 2015 et Mononc’Jack : les bretelles disparues, un conte fictif porté à l’écran en 2016, elle proposera cette fois une adaptation du conte Les passes croches à Placide. Ce nouveau film raconte une histoire de bucherons et de manigances. Ceux qui ont vu Mononc’Jack : les bretelles disparues retrouveront l’oncle Jack dans cette nouvelle aventure. Cette fois, le plan tordu monté par le méchant Placide met en scène la construction d’un chemin d’accès tellement difficile à pratiquer qu’il viendra miner le travail d’un chantier de travailleurs. Au menu : envie et jalousie entre villes voisines et vent de corruption dans l’industrie de la construction.
« Dans l’histoire, t’as eu la France et la Nouvelle-France, ben l’Abitibi pour moi, c’est le “Nouveau-Québec”, seulement les gens ont traversé la mer de bois pour s’y rendre », illustre-t-il d’une manière qui trahit toujours un peu le conteur qui sommeille en lui. Son rôle d’organisateur communautaire lui permet de croiser plusieurs personnes, d’échanger et de trouver des manières d’animer la communauté. « J’adore le milieu rural et quand je dis que Sainte-Germaine, on l’a dans le cœur, c’est vrai. T’as de quoi dans un village que tu n’as pas à Montréal », confie-t-il, interrompu dans son entrevue par une dame venue lui porter du potage dans un pot Mason. Un hasard parfait qui n’aurait pas pu mieux tomber pour illustrer son propos.
LES PASSES CROCHES À PLACIDE MARIO TREMBLAY
MARLEN BÉGIN
Le petit maudit croche à Placide! Il avait profité d’un été entre deux hivers de chantier pour amadouer le très puissant Tony Cashman… Le gros Tony portait plusieurs chapeaux dans le comté. En plus d’être le big boss de la cour à bois de la grande ville, il était notre agent des terres… C’est lui qui signait la paperasse pour les droits de coupe et de tracé pour les chemins.
PLACIDE QUI SOURIT EN PENSANT À SA PROCHAINE MANIGANCE
« En toile de fond, on a donc une guerre de clochers. Ce n’est pas nouveau en AbitibiOuest ces petites rivalités entre villes et ça existe encore! », précise Mario Tremblay, qui est aussi l’auteur du conte Les passes croches à Placide. Mario Tremblay, organisateur du milieu communautaire à La Sarre, tire les ficelles du projet et c’est avec une confiance aveugle qu’il a confié son scénario aux cinéastes Julie Dallaire et David Trempe, qui travailleront en tandem et auront carte blanche. Si l’atmosphère du film et la couleur que lui donneront Julie Dallaire et David Tremble demeurent pour le moment inconnues, on sait que le récit n’est pas qu’une légende sortie de l’imagination de Mario Tremblay. « La ligne est encore invisible entre la légende et le vrai… mais il y a un fond de vérité dans tout ça… parce que le chantier du rang 4, dont il est question dans l’histoire, a vraiment existé », confie-t-il, sans trop vouloir vendre la mèche. Le comité organisateur se trouve en pleine campagne de financement. Un recueil de contes paraitra sous peu et différentes activités se tiendront afin d’amasser de l’argent pour couvrir les frais de production. « Tout est communautaire dans ce film-là! Et on va faire jouer du vrai monde dedans, comme pour notre premier film, donc monsieur et madame Tout-le-monde pourront embarquer. La première fois, j’avais fait jouer le curé par le vrai curé de SainteGermaine-Boulé! », lance-t-il avec enthousiasme dans une lancée qui ne s’arrête jamais.
UNE LÉGENDE EN HOMMAGE AUX GENS D’ICI Mario Tremblay a déménagé à Sainte-Germaine-Boulé en 2007. Auparavant, il habitait la région de Montréal, mais il a vite trouvé l’inspiration, pris racine et s’est lié d’affection pour son petit coin d’Abitibi-Ouest.
Notre Placide avait pris soin d’y épaissir le portefeuille sur un méchant temps en échange de sa signature au bas d’un contrat des plus diaboliques. Imagine-toi donc qu’il lui avait fait tracer un grand maudit croche, de quoi d’épouvantable et ça, drette dans le haut de la première grande côte dans notre rang 4 pour se rendre au camp de bucherons à Monon’c Jack. Le vlimeux! Il savait bien trop ce qu’il était en train de faire. S’il avait passé autant de temps à trouver des façons pour faire travailler sa gang de grands flancs mous qu’à manigancer ses maudites passes croches, il aurait pu faire un pas pire foreman. Mais avant longtemps, avec pareil croche dans le haut de notre grande côte, notre chantier de bucherons se retrouverait isolé pis Placide pourrait en profiter. Comme défaite, quand l’hiver a commencé à nous tomber sur la tête, notre malheur s’est montré.. Déjà que de monter la damnée côte en plein été était une job en soi. Ton carrosse avait besoin d’être en ordre. Imagine en plein hiver, mon ami! Les gars devaient se donner un swing terrible dans le pied de la côte juste pour faire sûr de ne pas rester pris dans son milieu. Pis si ton cheval venait à bout de se grimper un sabot sur le top de la côte, c’était pas trop long que le maudit grand croche te sautait dans face. Pour ajouter, un microclimat était venu s’installer drette dans le milieu de la curve avec le début de l’hiver. Comme si la première tempête de l’année était venue se cacher-là pour ne pas partir. On aurait juré que le vent était resté pris dans le milieu du grand croche. Y avait beau faire soleil mur à mur partout dans paroisse du Rouet Géant, tu pouvais être certain que dans le milieu du maudit croche, c’était tempête! Ok, vous me direz qui restait toujours la passe du grand tour. C’était faisable en allant chercher notre rang 10 pis par le grand chemin, tu finissais par déboucher à Sainte-Rose par le rang 4 de l’autre bord. Mais le grand tour était dur à évaluer. Quand ça allait bien, tu pouvais mettre une coupe de journées, pis si la température jouait pas sur ton bord, tu pouvais perdre une semaine facile. Tsé, Sainte-Rose, c’est pas d’hier qu’ils ne sont pas trop forts sur le déneigeage de leur bout de rang 4. … à suivre, dans un film qui sera tourné en 2018.
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L’implication dans mon milieu, ça me tient à cœur. Ainsi, je connais depuis longtemps les organismes qui permettent de dynamiser le milieu. Je vous présente donc l’entreprise d’économie sociale l’Îlot d’Or inc., une maison d’hébergement qui a pour objectif d’éviter le déracinement des personnes âgées du pôle de Senneterre en axant sur les services de proximité, et ce, depuis 1980. Les pavillons accueillent les personnes âgées autonomes et en perte d’autonomie, dans 18 chambres et 16 logements, en plus de leur offrir une gamme de services diversifiés.
SUR L’ENTREPRISE AUTEURE...
rigueur et écoute sont des qualités qui ressortent grandement chez les membres de l’équipe de travail, mais aussi au sein du conseil d’administration. Le développement de 22 nouvelles chambres pour les personnes en perte d’autonomie et de 10 logements pour les personnes autonomes verra le jour en 2018. Ce projet permettra de répondre aux besoins de la population. Les différents aménagements qui seront offerts aideront encore plus les personnes âgées qui désirent y résider. Bref, je crois que Senneterre peut se vanter d’avoir un si bel endroit pour accueillir la génération de bâtisseurs de la municipalité, qui sera d’ailleurs centenaire en 2019!
Grâce à ses 20 employés, l’organisme permet l’aide et l’accompagnement lors des rendezvous médicaux. De plus, une programmation d’activités diversifiées, tant physiques que culturelles, est offerte aux résidents de l’Îlot d’Or, mais aussi à l’ensemble de la population de la municipalité. Ils peuvent donc participer à des cours de yoga ou assister à des spectacles, pour ne citer que ceux-ci.
Pour nous contacter : 819 737-8342 951, rue de la Clinique, Senneterre (Qc.) J0Y 2M0
P.L.C. inc. Depuis plus de vingt ans, P.L.C. inc. de Senneterre fait la conception, la fabrication, l’installation et l’entretien d’équipements et de structures destinés aux usines de transformation du bois et au domaine minier. Plus de 700 de ses équipements brevetés sont en opération à travers le monde. L’entreprise offre également ses services de maître électricien pour les projets commerciaux et industriels. Innovation, dévouement et audace sont les valeurs qui font de P.L.C. inc., un endroit où il fait bon travailler. Le club social des employés, l’accès à un régime de retraite cotisé par l’employeur, les assurances collectives ainsi que la facilité de conciliation travail-famille permettent aux employés de travailler dans un environnement enrichissant où l’entraide et la camaraderie sont de mise!
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L’Îlot d’Or rayonne dans la communauté, et même au-delà de celle-ci, afin d’élargir l’offre de service du territoire. De notre côté, chez P.L.C. inc., notre vision se résume en 3 mots : innovation, dévouement et audace. Je ne peux donc m’empêcher de remarquer les similitudes entre nos deux entreprises. L’esprit de famille qui unit le personnel de l’Îlot d’Or est très similaire à celui que l’on cultive chez nous. Tout comme dans notre entreprise, polyvalence, créativité,
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Développement économique Canada pour les régions du Québec appuie financièrement la SADC
PREMIÈRES NATIONS
MULTIMÉDIA ROBOTIQUE ARTISTIQUE JÉRÔME ADAM
Au fil du temps, comme toute chose, les méthodes d’expression artistique ont évolué, nous offrant aujourd’hui une panoplie de styles modernes à découvrir. La perpétuelle présence de l’art dans la vie de l’homme est quant à moi causée par notre fascination envers les messages et les émotions véhiculées par les artistes. C’est donc ce profond ancrage de l’art dans la société qui a permis de voir naitre des formes d’art modernes. Un exemple de ce genre de poussée contemporaine est le Valdorien d’origine Joël Proulx-Bouffard et sa création, le robot-peintre Jackson Bollock. L’automate tient son nom de sa proximité avec les œuvres du populaire expressionniste Jackson Pollock. Érigé en majeure partie à partir de blocs Lego, il est l’incarnation de la passion de jeunesse de M. Proulx-Bouffard. Le robot travaillant à l’aide de moteurs, de capteurs et d’un microprocesseur est complètement autonome dans sa démarche créative. Comparable à un organisme unicellulaire, ce robot n’a pour seule fonction que d’effectuer de simples gestes. Il s’agit de manière générale de traits et de formes géométriques simples auxquelles son créateur donne un sens par la parole dans un duo créatif.
JE VEUX TE CONNAITRE CAROLINE LEMIRE
J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs personnes inspirantes dans ma vie, mais toutes ne m’ont pas marquée de la même façon. De ma rencontre avec Serge Bouchard, j’ai retenu plusieurs conseils dignes d’un grand sage, notamment l’idée qu’une des premières étapes du rapprochement des peuples est la connaissance de l’autre. C’est évident, quand on y pense. Comment pourrions-nous comprendre notre voisin et développer des liens avec lui si nous ne le connaissons pas et surtout si, en plus, on nous alimente régulièrement de préjugés à son égard? Je crois que nous avons tous la responsabilité d’approfondir nos connaissances sur l’histoire des nations autochtones et particulièrement celle de la nation qui occupe le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, c’est-à-dire celle des Anicinabek. Nous devrions mieux connaitre leur histoire, même dans ses côtés les plus sombres, afin de mieux les comprendre : l’histoire des pensionnats, les fondements de la Loi des Indiens tout autant que les enjeux et les revendications actuelles. C’est en cohérence avec les recommandations mentionnées dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, en juin 2015, qui stipule que les allochtones doivent être informés sur l’histoire de peuples autochtones afin de promouvoir un dialogue fructueux.
La création des toiles est très longue malgré son automatisation, soit entre 6 et 8 heures par œuvre pour obtenir quelque chose d’assez dense. Jackson cumule aujourd’hui plus de 400 heures de travail, lui qui est le fruit de deux ans de construction. Ne possédant que quelques bases dans le domaine, Joël Proulx-Bouffard a dû effectuer de nombreuses recherches par lui-même pour réussir à faire voir le jour à son robot. « Vive Internet! », scande-t-il en riant lorsqu’on le questionne sur sa démarche de montage, lors du festival Harricana de Vassan.
Ce robot et ses toiles sont en elles-mêmes de grandes réflexions, puisque l’essentiel du projet est de faire réfléchir. L’artiste remet en question la place des automates dans l’art et la société, car lorsqu’on y réfléchit, ils prennent de plus en plus d’espace. Que ce soit au restaurant ou dans la production, les recherches ou le stockage de données, l’informatique et l’automatisation prennent une place importante et rien ne freinera cette évolution. Dans la présente situation, on pourrait croire que même si le génie créatif peut être reproduit artificiellement, le paroxysme de cette présence robotique est atteint. C’est exactement le genre de réflexions que Joël Proulx-Bouffard cherche à susciter. Ce qui le pousse à développer et remettre en question ce sujet, c’est sa fascination envers l’horizon de l’homme en corrélation avec celui de l’informatique. Le terme exact pour y faire référence est la singularité informatique, soit le moment où l’intelligence artificielle aurait une place assez importante dans la société pour y causer de nombreux changements. « À ce moment-là [la singularité informatique], si l’ordinateur est plus intelligent que nous, que deviendra l’être humain? Deviendrons-nous comme des fourmis aux yeux de l’ordinateur? C’est ce que je cherche à développer », explique passionnément l’artiste. Dans toutes ses toiles, les rôles de l’homme et la machine sont inversés. À l’habitude, l’homme crée sur une toile tissée par une machine, alors que pour ses œuvres, un robot peint sur une toile faite à la main. C’est une excellente façon d’illustrer ses dires, par un exemple de supériorité informatique dans ses créations. Joël Proulx-Bouffard est un artiste à connaitre, notamment à cause de la marginalité de ses idées. Il est fascinant de découvrir des formes d’art dites modernes et cet artiste en est un brillant exemple. Pour en savoir plus sur ses œuvres, visitez son site Web : joelpbouffard.com.
Il faut donc multiplier les occasions d’échange et de partage entre allochtones et autochtones. Encore mieux, il faut cibler les jeunes afin qu’ils grandissent avec, pour bagage, une meilleure connaissance des Premiers Peuples. J’ai donc été ravie, au cours des derniers mois, d’assister à plusieurs scènes qui allaient en ce sens dans le cadre de mon travail chez Tourisme Abitibi-Témiscamingue. J’ai notamment accompagné Kevin Papatie, qui diffusait ses films dans les classes du primaire devant des enfants curieux et heureux d’être en sa présence. J’ai aussi vu des jeunes admiratifs devant le danseur Jeffrey Papatie et son magnifique regalia. J’ai entendu des ados s’engager à devenir des acteurs de changements. Mais mon projet coup de cœur, réalisé par une enseignante en musique, a permis à plus de 500 élèves d’apprendre un chant en langue algonquine d’un groupe de Lac-Simon. J’ai assisté là à une prestation émouvante en présence de représentants des Premiers Peuples. Les élèves étaient fiers et nous, spectateurs, étions émus. Cette scène d’une grande symbolique démontrait que les allochtones peuvent aussi être acteurs dans le défi de la survie de la langue et de la culture autochtone. Ces initiatives se multiplieront encore cette année puisqu’en septembre dernier, Tourisme Abitibi-Témiscamingue lançait la deuxième édition du concours scolaire Je veux te connaitre, incitant les professeurs et les élèves à réaliser des projets sur l’histoire et la culture autochtones. Les initiatives qui naitront de ce concours seront un pas de plus vers l’harmonie entre les peuples d’une même région et j’en suis très fière!
L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 21
ARTS VISUELS
JANA STERBAK EN SOLO À ROUYN-NORANDA
« Vous avez l’expérience du ciel, ici, en Abitibi, avec les aurores boréales », résume Jana Sterbak comme justification de cette présence.
LISE MILLETTE
Des œuvres de l’artiste de renommée internationale Jana Sterbak, dont certaines pièces n’ont encore jamais été vues en Amérique du Nord, s’installeront au Musée d’art de Rouyn-Noranda en juin 2018, et ce, pour toute la période estivale. La venue de cette idéatrice aux œuvres parfois colossales et déroutantes illustre bien l’audace du directeur du musée, Jean-Jacques Lachapelle. « Lorsque j’ai dit que je voulais inviter Jana à Rouyn, on m’a répondu qu’il n’y avait pas beaucoup de chances… », commence le directeur du musée avec satisfaction, prouvant qu’il est possible d’attirer des artistes d’envergure internationale même en région éloignée. À ses côtés, Mme Sterbak, venue en repérage pour évaluer les lieux et les pièces qui prendront place dans le musée, a esquissé un sourire, l’air de dire : « Il suffisait d’oser le demander. » Dans le catalogue de l’artiste, une œuvre est déjà toute choisie pour l’Abitibi, mais elle devra effectuer un long périple avant d’arriver. Planétarium, un ensemble de grandes billes de verre, fera le voyage de l’Europe pour être présenté ici en grande première nord-américaine.
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Organiser le transport d’une œuvre comme Planétarium, acquise par un musée européen, est plutôt complexe. Ce transport nécessite une imposante logistique, des assurances et même la conception de caissons spécialement conçus pour éviter tout bris durant ce long voyage. Là encore, Jean-Jacques Lachapelle a su tirer les ficelles nécessaires pour permettre ce déplacement temporaire. « Vous avez là vraiment quelqu’un d’exceptionnel », a souligné Mme Sterbak.
UNE ARTISTE IMPOSANTE En marchant sur l’avenue Principale de Rouyn-Noranda, Jana Sterbak affiche un naturel désarmant, semblant humer ce qu’il y a dans l’air comme pour capter une possible inspiration. Elle découvre une région dont elle n’avait jusque-là jamais foulé le sol, mais avoue avoir « toujours aimé la chanson de Raoûl Duguay, La bitt à Tibi ». Sa feuille de route professionnelle se décline en plusieurs actes : en 2012, elle a reçu le Prix du Gouverneur général; en 2003, elle a représenté le Canada pour la Biennale de Venise et a remporté le prix Ozias-Leduc en 1995, en plus de participer à moult expositions et reconnaissances. Plusieurs de ses œuvres ont été acquises par des musées. On en retrouve en France, en Espagne au musée d’art de Barcelone, en Australie, chez nous au Québec, en Ontario et à Vancouver de même qu’aux États-Unis, dans les États de la Californie et du Minnesota. Née à Prague en 1955, elle a émigré au Canada et fait ses études en beaux-arts à Montréal. En 1987, la conception d’une robe de viande crue avait fait scandale et fait abondamment parler. Elle revient d’ailleurs sur cette idée à première vue saugrenue. « Travailler avec une artiste aussi farfelue que moi, ce n’est pas évident », confie-t-elle en un éclat de rire, consciente des défis techniques et matériels de plusieurs de ses projets imaginés. Mais résumer à cette seule œuvre le travail de Jana Sterbak serait bien réducteur, comme l’explique M. Lachapelle.
Photo: Daniel Pelletier
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FÉLICITATIONS AUX ARTISTES
qui marquent le territoire de l’AbitibiTémiscamingue!
« C’est une artiste dont la génération a redéfini l’art au Canada et chez qui la performance est au cœur de la création. Les objets sont ainsi des témoins de cette performance, des artéfacts », insiste Jean-Jacques Lachapelle. Plusieurs idées de Jana Sterbak n’ont pas encore été réalisées. De nombreux dessins sont toujours figés dans les cartons en attendant une transformation ou une incarnation matérielle. Certains de ces dessins seront exposés à Rouyn-Noranda l’été prochain.
LE DÉRANGEMENT CRÉATIF Le processus créatif, Jana Sterbak le métaphorise comme une huitre perturbée par un grain de sable et qui l’enrobe de nacre pour former une perle.
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« Il y a un dérangement quelque part. Un dérangement psychique, positif ou négatif. C’est quelque chose qui vient et qui génère des questions », affirme-t-elle. Et contrairement à ce qui a été abondamment écrit à son sujet, Mme Sterbak n’est pas fascinée par le corps humain.
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Caroline Arbour, Jacques Baril et Benoît Croteau à Saint-Maurice-de-Dalquier Jacques Baril à La Sarre
SUIVEZ LE MOUVEMENT
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Omen à Val-d’Or Christian Paquette à Lorrainville Vincent Bussières à Rouyn-Noranda
« Notre corps humain, sa mécanique, ne m’intéresse pas si ce n’est pas relié à autre chose. Ce qui m’intéresse, c’est plutôt comment on se démène dans la vie, nos désirs, nos ambitions, les contraintes que l’on a », assume l’artiste. Est-ce que le passage de l’artiste en Abitibi-Témiscamingue causera une onde de dérangement créatif? Jana Sterbak semble réceptive. « Je n’aime pas les palmiers, je n’aime pas le Sud, et puis j’ai un projet que j’aimerais réaliser au Nord », commence-t-elle, avec une aura de mystère. Pour celle qui a travaillé de nombreuses matières pour ses créations, l’univers minier n’est pas dépourvu d’intérêt. « J’ai déjà travaillé l’or et je suis très intéressée par les métaux », avance-t-elle. Souhaitons-lui une expérience dérangeante et inspirante à souhait.
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POURQUOI LES CÉGEPS? YVON LAFOND
ARTS, LETTRES E T COMMUNICATION
Pour le savoir, il faut remonter au début des années 1960. À cette époque, notre système d’éducation est la cible de nombreuses critiques. L’une d’elles touche l’éparpillement des responsabilités éducatives et le manque de coordination qui en découle. Le Département de l’instruction publique, le ministère de l’Agriculture, celui des Terres et Forêts, le ministère de la Jeunesse, plusieurs congrégations religieuses, de multiples écoles privées, un grand nombre de commissions scolaires : voilà autant d’acteurs qui développent différents créneaux, sans égard à la cohérence de l’ensemble.
MUSIQUE
À titre d’exemple patent, le Département de l’instruction publique supervise la formation primaire et celle du secondaire, mais la fin du secondaire n’offre pratiquement aucun passage vers les études universitaires ni vers l’exercice d’une tâche spécialisée.
ARTS VISUELS
L’accès à l’université se fait généralement par l’étroit et long chemin des collèges classiques, dirigés par le clergé séculier et par diverses communautés religieuses. Dès la fin des années 1950, plusieurs jugent que la formation classique est trop longue, trop élitiste et trop orientée vers les seules professions traditionnelles : médecine, droit, notariat, prêtrise. Ceux qui n’ont pas la possibilité ni le gout de suivre ce chemin et qui veulent éviter le cul-de-sac du secondaire général se tourneront vers l’apprentissage d’un métier dans les écoles d’arts et métiers gérées par le ministère de la Jeunesse et une panoplie d’écoles privées. Ces formations sont généralement de courte durée – de six mois à trois ans après le primaire – alors que le marché du travail recherche des ressources humaines de plus en plus spécialisées. En outre, peu de choix sont offerts aux filles, sauf le secrétariat, l’enseignement, la profession d’infirmière ou la préparation à la vie de femme au foyer. Fraichement élu, le gouvernement dirigé par Jean Lesage (1960-1966) confie à la Commission Parent le mandat de lui proposer des solutions. La Commission commence ses travaux en 1961 et ses recommandations arrivent trois ans plus tard. Elles ne manquent pas d’audace pour l’époque et seront largement suivies, malgré l’opposition initiale du clergé et de plusieurs groupes de pression. En 1964, le gouvernement crée le ministère de l’Éducation. Cette décision met fin à l’éparpillement des responsabilités et confirme la volonté de changement du gouvernement en place. Paul Gérin-Lajoie sera le premier titulaire de ce nouveau ministère. En deux ans, il amorce une série de réformes dont les effets sont encore présents aujourd’hui. Après avoir regroupé un grand nombre de commissions scolaires, il commence à réformer en profondeur l’enseignement secondaire. Il donne aussi le feu vert à la création des cégeps. Ils auront la double mission de démocratiser la formation qui conduit aux études universitaires et de former des techniciens hautement qualifiés dans chacune des régions du Québec.
POUR APPRENDRE
Ces orientations survivront au changement de gouvernement. Élue en 1966, l’équipe de Daniel Johnson approuve l’idée de créer ce nouveau type d’institution désigné sous le vocable de collège d’enseignement général et professionnel. Le nouveau ministre Jean-Jacques Bertrand annonce que douze de ces collèges verront le jour à l’automne 1967. Celui de Rouyn-Noranda fait partie de ce groupe de pionniers. L’acronyme cégep est lancé, sa réalité aussi. Ils font désormais partie du vocabulaire québécois et de notre environnement éducatif de génération en génération, depuis 50 ans!
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RÉGION INTELLIGENTE
AGRANDIR DE L’INTÉRIEUR
C’est possible.
MICHEL DESFOSSÉS
Il y a quelques mois, le Centre d’aide aux entreprises du Témiscamingue m’offrait un micro pour parler d’une nouvelle (relativement) tendance en entreprise, l’intrapreneuriat. Je remercie l’équipe du Centre, qui m’a donné la chance d’approfondir ce concept. Beau défi d’y trouver une application concrète. À première vue, le terme intrapreneuriat pourrait être considéré comme un néologisme un peu blingbling et inventé par un consultant en mal de buzzword.
Selon Tania Saba, dans la revue Gestion*, « les membres de la génération Y [NDLR : j’élargis à ceux que l’on appelle copieusement les millénariaux] cherchent à maitriser plusieurs habiletés distinctes qui leur permettent d’occuper de nombreuses fonctions au sein de l’organisation ». Évidemment, ce ne sont pas tous les représentants de cette cohorte générationnelle qui sont de potentiels intrapreneurs. Toutefois, ceux qui collent à ce profil, s’ils ne sont pas stimulés par des projets, quitteront l’organisation.
J’ai succombé à cette réaction de doute. Mais voilà, le concept existe vraiment! Plus encore, il répondrait même pour une bonne part à nos enjeux de développement régional.
ATTRACTION, RÉTENTION
Le terme intrapreneur se définirait ainsi, selon Ginford Pinchot, qui l’a énoncé en 1976, puis repris en 1992 dans l’American Heritage Dictionary : « L’intrapreneur est quelqu’un qui arrive à transformer une activité innovante en une activité rentable dans une entreprise. »
Comme la cavalerie dans tout bon western, la recherche marketing arrive à la rescousse.
DÉMONSTRATION L’intrapreneur ou l’intrapreneure serait donc un membre de l’équipe d’une entreprise que l’on rémunère afin qu’il développe une nouvelle activité au sein de celle-ci. Parfois, cette personne n’a aucune compétence universitaire ou professionnelle établie en lien avec le nouveau produit. On l’autorise, sous balises, à exploiter une intuition qui pourrait diversifier et développer l’organisation pour laquelle elle travaille. La société Post-it, qui fabrique les petits autocollants jaunes, offre à certains collaborateurs la possibilité de les libérer pour qu’ils développent des projets parallèles pouvant requérir 15 % de leur force de travail. Plein d’autres exemples inondent le Net. 433 000 résultats se trouvent sur Google pour intrapreneur.
APPLICATIONS Ce concept serait-il une façon puissante de démarquage de nos employeurs pour recruter les travailleurs spécialisés qui nous font cruellement défaut en AbitibiTémiscamingue?
On le sait, attirer et retenir les jeunes dans les organisations, c’est une méchante job!
Un sondage réalisé auprès de jeunes québécois de 18 à 37 ans dévoilé en juin dernier sur le site visagesrégionaux. org nous révèle ce qui motive cette population à migrer en région. Mode de vie et emploi constituent respectivement 43 % et 13 % des motivations des quelque 2000 répondants au sondage. Je présume que ces 2 variables réunies (56 %) devraient nous inciter à développer le réflexe intrapreneurial chez nos entrepreneurs actuels afin de faciliter le recrutement en Abitibi-Témiscamingue. Car c’est là l’apanage de l’intrapreneuriat : changement, nouveauté, dépassement pour l’employé et fidélisation et diversification pour l’organisation. Win/Win situation, dirait-on en cantonnais. Qui n’avance pas recule. Le caractère inéluctable de cet adage nous invite à l’action. Il ne faut pas perdre de vue que toutes les régions du Québec sont en compétition pour renouveler leur main-d’œuvre. En fait, c’est l’Occident au complet qui doit escalader la pyramide des âges. Du gros stock. Et comme les paysages comptent seulement pour 17 % au chapitre des motivations dans le sondage nommé plus haut, il faut se rendre compte que toutes les photosde-kayak-devant-la-maison-sur-la-brochure ne seront pas suffisantes pour assurer le renouvèlement de notre population active. *Tania SABA, «Les différences intergénérationnelles au travail : faire la part des choses», Gestion, vol. 34, no 3, automne 2009, p. 138.
L’AFFAIRE EST DANS LE SAC! Merci de ramasser mes excréments!
PARCE QUE... Vous êtes responsable de votre animal! Personne n’aime marcher dans le cadeau de votre chien!
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DRAGON ABITIBI
MUSIQUE
TOME 1
LA LÉGENDE DE L’OURS
DRAGON DU LAC OSISKO
MARILYN RANCOURT EMOND
Le FME et le Pow-wow de Pikogan ont présenté le spectacle Makwa, la légende de l’ours, que j’ai eu la chance de voir lors de mon parcours bien rempli de festivalière infatigable le 1er septembre dernier.
l’ABC de
l’édition
TOME 1
PAR
JC RODRIGUE
PHOTOS : MARILYN RANCOURTEMOND
Il s’agit d’une légende autochtone racontée en musique et en danse que les organisateurs ont choisi de présenter au bord du lac Osisko, décor urbain/naturel bien choisi pour l’évènement. Il devrait d’ailleurs y avoir plus d’évènements au bord de l’eau! Bâton de parole en main, le conteur a relaté lentement La légende de l’ours, qui représente la guérison pour le peuple anicinabe. On l’apprendra à la toute fin de l’histoire, si on est patient : mes amis ont en effet trouvé qu’il y avait quelques longueurs et sont partis avant la fin. De mon côté, j’ai beaucoup aimé la légende. Et ça m’a fait réfléchir... Dans notre vie moderne, on veut même que nos loisirs soient productifs et aillent droit au but. Pas de temps à perdre. Pas le temps de niaiser. J’ai aimé cette lenteur, moi. Je trouve que l’on perd ça dans notre culture qui veut qu’on aille toujours plus vite. J’aime la lenteur et je nous la souhaite. Je pense que notre société a besoin de cette lenteur. À force d’aller trop vite, on s’essouffle, on ne retient finalement plus grand-chose. On zappe trop vite, on ne prend plus le temps de gouter véritablement les choses, on s’informe mal, on a un déficit d’attention permanent. Vivre plus proche de la nature et plus en harmonie avec elle nous apprendrait probablement à ralentir un peu le rythme. À la fin, les danseurs et le public ont fait une immense ronde main dans la main. Émouvant. Beau. Sincère. Les chants et les tambours m’ont donné des frissons. Le costume de l’ours était magnifique et mystérieux, peut-être même un peu magique. Je me suis fait la réflexion que je ne connaissais pas assez la culture autochtone, moi qui ai grandi en région, tout près de la communauté innue de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean, à Saint-Félicien. Si proche et si loin à la fois... Ce genre d’évènement est tellement nécessaire pour l’acceptation, la tolérance et la rencontre. Et aussi parce que c’est juste agréable de manger un bout de bannique ensemble. Le public du FME est remarquablement ouvert à ce genre de rencontre, je crois. Je souhaite plus de ponts entre la culture autochtone et la mienne. Je souhaite dix, cent ou mille ponts pour qu’enfin, on ne se demande plus où et comment les traverser, mais qu’on les traverse simplement parce que ça va de soi. Bon travail et bonne association du Pow-wow de Pikogan avec le FME. Bonne idée bien réalisée. Espérons qu’il y aura une suite l’an prochain. Note de la rédaction : l’auteure Marilyn Rancourt Emond habite à Montréal, mais a écrit ce texte à titre de festivalière comblée par le FME 2017. 26 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
MUSIQUE Portrait
THE FRANKLIN ELECTRIC MARIE-PIER VALIQUETTE
Je devais les rencontrer vers 15 heures, après leur soundcheck, à l’Agora. J’en ai profité pour aller marcher aux alentours et élaborer un concept pour les photos. J’avais déjà une bonne idée de ce que je voulais, mais il me manquait encore la place exacte où je les emmènerais. J’avais envie de faire quelque chose de naturel, pas dirigé… de les laisser faire ce qu’ils voulaient. Une marche vers la fonderie, peut-être? Je me suis rendue à l’église avec une bonne heure d’avance, un peu (ok, pas mal) nerveuse à l’idée de rencontrer les gars de The Franklin Electric. C’est un ami diffuseur qui me les a fait connaitre, mais j’avoue que je m’en allais là un peu à l’aveuglette. Je suis entrée et je me suis littéralement fait happer par la musique. Ma nervosité s’est un peu dissipée, j’ai arrêté de me poser des questions. Je ne sais pas si c’est l’effet de l’Agora, mais j’étais sous le charme. J’ai l’impression qu’ils n’ont plus besoin de présentation, mais au cas où, The Franklin Electric est un band originaire de Montréal, mené par Jon Matte, qui a roulé sa bosse un peu partout dans le monde, de Berlin à Brisbane en passant par Londres, Paris et plusieurs villes en Amérique du Nord, d’abord en première partie de groupes comme Half Moon Run et Mumford and sons et depuis quelque temps, en tête d’affiche. Ils ont sorti leur deuxième album, Blue ceillings, en janvier dernier entre deux tournées. Faut dire qu’ils n’ont pas chômé ces dernières années!
Les nuits mouvementées, ça semble être le lot de la vie en tournée. Il leur est arrivé de se retrouver assis sur le bord d’une route au milieu de nulle part en Allemagne, entourés tous leurs instruments, alors que leur véhicule était tombé en panne! Autre anecdote qu’ils ont hésité un peu à me raconter : un soir, en France, ils ont dû se battre avec un illuminé. Une famille qui tenait un restaurant les avait accueillis alors que le restaurant était fermé et ce gars-là, un nowhere, refusait de partir, allant même jusqu’à feindre d’avoir une arme (pas longtemps après les attentats en plus!). Disons qu’en leur posant la question, je m’attendais plus à des histoires de filles en délire! Avant de redescendre, on a parlé de la drôle de coïncidence qui ferait qu’on se reverrait bientôt, eux et moi, alors qu’ils seraient de passage par chez moi, à Témiscaming, pour fouler les planches de la salle Dottori, en novembre prochain. Je leur ai promis de les accueillir en rois, je ne sais pas comment je vais patienter jusque-là! Si vous les avez manqués à l’Agora au FME ou que vous en revoulez, c’est à Témiscaming que ça se passera, le 3 novembre prochain.
Pendant le souncheck, Sonia (relationniste de presse pour le FME) est venue me rejoindre et c’est elle qui a eu l’idée d’aller sur le toit du Petit Théâtre pour les photos. J’avais hâte de voir ce que les gars en penseraient, j’allais leur donner le dernier mot là-dessus de toute façon. Dès que j’ai commencé à leur parler, les dernières pointes de nervosité qui me restaient ont disparu. Jon, Ken, Martin, Adam et JF m’ont tout de suite mise à l’aise, j’avais l’impression de jaser avec de vieux chums. Peut-être un peu grâce au fait qu’on s’exprime pas mal tous en franglais! La discussion passait en effet de l’anglais au français de façon très naturelle. L’idée d’aller sur le toit leur a plu immédiatement, on s’est donc dirigés vers le Petit Théâtre. En chemin, on a discuté un peu de leur première impression par rapport à l’Agora (ils ont tout de suite aimé le son feutré et enveloppant qu’on y retrouve, en se demandant si les habitués de la place ne les trouveraient pas trop loud!), de Noranda et des shows qu’ils avaient vus la veille, à leur arrivée (Thus Owls/Philippe B/Andy Shauf).
MARIE-PIER VALIQUETTE
Au moment de grimper l’échelle du toit, l’excitation est montée d’un cran. C’était beau de les voir s’énerver à l’idée de monter là-haut! Ce fut d’ailleurs une montée assez intense et je me suis rendu compte que plusieurs avaient peur des hauteurs, finalement! Ça a occupé la conversation pour un moment, puis on a parlé d’un peu n’importe quoi. Je n’avais pas vraiment envie de leur poser des questions auxquelles je me doutais qu’ils avaient déjà répondu plein de fois. Anyway, j’avais plus envie de les écouter parler entre eux et prendre des shots sur le vif, de les voir rire et profiter du soleil qui se fait rare ces temps-ci. Je pense qu’ils étaient contents de prendre l’air et une couple de bières! Ils avaient déjà entendu parler du FME, comme beaucoup d’artistes avant eux. Avaient entendu dire que l’ambiance était magique ici, se demandaient si ça avait changé depuis les débuts, 15 ans plus tôt. Leur première nuit au festival a été mouvementée pour certains d’entre eux, qui ont dû dormir sur des genres de lits d’hôpital dans des chambres séparées les unes des autres que par un rideau! L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 27
ENSEMBLE AIGUEBELLE : LES NOTES DE L’AUTOMNE LISE MILLETTE
Les cinq MRC de l’Abitibi-Témiscamingue résonneront au rythme des cordes pour les concerts automnaux de l’Ensemble Aiguebelle. Sous la direction de Jacques Marchand, chacun des spectacles sera divisé en trois temps et permettra au public de découvrir, en grande première, la pièce inédite Quatre jours dans la vie d’un homme. Lorsqu’il a entrepris de lancer l’Ensemble Aiguebelle, Jacques Marchand n’avait pas en tête de fractionner l’orchestre symphonique régional, mais bien d’en mettre ses fruits en valeur.
octobre CHASSE 2 0 1 7 À L’HUMOUR ET À LA CHANSON 2
20 21
MUSIQUE
EDI ENDR
V
T. 20 OC
N A I M SA
Le r sage s e M
« Le répertoire pour orchestre à cordes est particulier et différent du répertoire symphonique avec ses cuivres, ses vents et ses percussions. Je cherchais une façon d’amener au public ce répertoire plus intimiste, alors j’ai bâti un orchestre de chambre avec 12 musiciens », se souvient-il. Pour les membres de l’Ensemble Aiguebelle, la tâche est double. Ils doivent suivre les travaux de l’orchestre régional en plus de développer les pièces de leur ensemble de cordes. Cette année, par contre, Jacques Marchand leur a présenté un petit bijou à ses musiciens en leur livrant sa pièce Quatre jours dans la vie d’un homme. Cette pièce, d’une durée de 30 minutes, occupera une très grande partie des concerts d’octobre. M. Marchand confie que l’écriture a été inspirée du décor qui existait à l’intérieur de l’Agora des Arts, l’ancienne église Notre-Dame-de-Protection reconvertie en lieu culturel. Un nouvel usage avait été trouvé au lieu de culte, mais sur les murs, le chemin de croix n’avait pas disparu.
Derrick FRENETTE
« Je le trouvais magnifique. J’aime les œuvres d’art religieuses. J’ai été inspiré par la fin tragique du Christ en le considérant non pas comme un Dieu, mais comme un homme. C’est l’origine de ma pièce qui n’est pas une œuvre religieuse, mais une œuvre tragique », prend-il soin de nuancer.
OCT. 1 2 I D AME
S
Korine Côté
CATHERINE LORD
Jacques Marchand est aujourd’hui fin prêt à dévoiler sa pièce écrite en 2009, mais en dormance depuis tout ce temps. Plusieurs raisons expliquent pourquoi il a tardé à le faire. « Le contexte ne s’y prêtait pas et puis je n’étais pas prêt. Quand on conçoit quelque chose comme ça, le dévoiler, c’est comme si on se montrait les tripes. On n’a pas toujours envie de voir notre souffrance ou notre façon de voir les choses étalée et comme c’est une œuvre assez dramatique, je n’étais pas prêt à la rendre publique. »
À LA SALLE MULTIDISCIPLINAIRE DU CENTRE CIVIQUE À COMPTER DE 20 H TOUS LES SOIRS
30 $/1 soir/personne ou 50 $/2 soirs/personne
Les billets seront en vente à compter du 7 septembre UNIQUEMENT au Service des loisirs. Information : 819 739-2718
Les concerts de l’Ensemble Aiguebelle s’ouvriront avec la pièce de leur directeur suivi de Little Suite for String Orchestra de Harry Somer et de Palladio de Karl Jenkins. La tournée s’amorcera à Amos le 3 octobre, puis se poursuivra à Val-d’Or le 4 octobre, où s’ajoutera une prestation de Gabriel Raby, un jeune violoniste de 12 ans de Senneterre, gagnant du 3e concours Petit concerto. Les cordes reprendront la route pour revenir à Rouyn-Noranda le 5 octobre, à La Sarre le 7 et finiront leur périple à Ville-Marie le 8 octobre. 28 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017
Entente de développement culturel
MÉDIAS ET SOCIÉTÉ
FANTASME ET EXTRÊME DROITE
LOUIS-PAUL WILLIS
On parle beaucoup d’une soi-disant montée de l’extrême droite ces jours-ci. Dans certains cercles sociopolitiques, la préoccupation face à un potentiel retour de l’extrême droit date même de l’élection de Trump l’automne dernier et de la campagne particulièrement houleuse qui l’a précédée. Au Québec, notre paysage médiatique n’échappe pas à ce débat. L’été qui s’achève a débuté avec une certaine hystérie collective à la suite de la diffusion d’une vidéo montrant des musulmans priant dans un secteur préalablement réservé du Parc Safari, et il s’est clos avec une manifestation voulant dénoncer l’arrivée importante d’immigrants soi-disant « illégaux ». Ces éléments d’actualité ont enflammé les débats, et des propos pouvant être qualifiés d’extrêmes, tant à droite qu’à gauche, ont fusé de toutes parts. On peut sérieusement se questionner sur le rôle des médias socionumériques dans ces phénomènes et, plus spécifiquement pour cette chronique, dans la montée de l’extrême droite. Non seulement les plateformes socionumériques semblent-elles permettre une certaine légitimation de propos extrêmes, mais elles semblent même y être particulièrement propices. Comme je l’ai mentionné dans une chronique précédente, les médias socionumériques ont comme effet pervers de nous éviter les effets de dissonance cognitive qui surviendraient si nous étions heurtés à des opinions qui heurtent nos croyances et nos valeurs individuelles. Puisque nous sommes les architectes de nos fils d’information respectifs, nous nous abonnons généralement à des sources d’information qui confortent ces valeurs et ces opinions, générant ainsi une certaine consonance cognitive. On peut même trouver des fils d’information et des sites Web qui réconfortent les croyances des flat-earthers, ces adeptes d’une théorie voulant que la terre soit plate. Dans le cas des épisodes qui ont enflammé les médias traditionnels et les médias socionumériques au Québec récemment, et qui entourent généralement la question de l’immigration et/ou de la présence de communautés musulmanes, la consonance cognitive recherchée permet de conforter plusieurs fantasmes culturels. Et c’est dans la perpétuation de ces fantasmes qu’on peut potentiellement voir apparaitre une soi-disant montée de l’extrême droite.
ARTS VISUELS
FRANCINE MARCOTTE : DU TÉMIS À LA VIEILLE CAPITALE L’ÉQUIPE DU RIFT
Au lendemain de la fête du Travail, le Rift a tourné une page avec le départ de la directrice artistique et animatrice culturelle de la Galerie du Rift, Francine Marcotte. Après avoir élevé cinq des plus beaux roux du Témiscamingue et de les avoir accompagnés jusqu’aux études supérieures, Francine a décidé de quitter la région pour vivre de nouvelles aventures dans la très culturelle ville de Québec. Ce n’est pas sans chagrin que nous la regardons partir, mais nous sommes très heureux qu’elle ait fait ce saut! Francine est l’une des plus grandes artistes et pédagogues passionnées par les arts visuels au Témiscamingue. Vous n’avez qu’à la voir parler de ses idées pour le contenu de ses cours ou pour le montage des prochaines expositions et de voir briller ses yeux quand elle raconte l’enthousiasme des enfants qui ont participé à un atelier ou l’idée folle qu’elle a eue. Outre les ateliers Fouin’arts (de son surnom Fouine), qu’elle a offerts aux 6 à 12 ans pendant des années lors desquels elle a marqué grandement leur imaginaire, elle a aussi donné plusieurs cours en arts visuels pour différents groupes provenant d’organismes divers. Mme Marcotte a également été consultante et artiste pour plusieurs projets à travers tout le Témiscamingue. Francine aura laissé sa trace partout dans sa région, que ce soit à travers des œuvres, la direction artistique d’un projet, l’inspiration des artistes amateurs, comme chanteuse, mais surtout dans le cœur de beaucoup d’enfants. Elle aura fait une différence. Francine, au nom de tous ces gens, nous te souhaitons un nouveau départ exceptionnel et nous avons bien hâte que tu reviennes nous voir avec tes yeux brillants remplis de projets!
28 septembre au 5 novembre 2017
Il faut savoir qu’en psychanalyse, le fantasme se conçoit comme un scénario narratif que le sujet se crée afin de pallier un manque qu’il serait autrement incapable de combler. Dans le scénario fantasmatique, le sujet s’imagine l’obtention de ce qui lui échappe. Le philosophe slovène Slavoj Žižek s’est beaucoup intéressé à la dimension culturelle de cette logique du fantasme. Selon lui, les fantasmes culturels permettent la croyance en une forme d’harmonie qui lui échappe et au sein de laquelle les antagonismes sociaux sont absents. On peut certes voir cette logique à l’œuvre dans les discours socionumériques attribuables à la montée de l’extrême droite. La projection fantasmatique d’un Autre qui vient bouleverser l’ordre social est souvent campée dans la figure de l’immigrant et, la plupart du temps, du musulman. Cette idée d’une quiétude sociale (qui est elle-même fantasmatique!) se trouvant bouleversée par l’arrivée massive de migrants fait abstraction de plusieurs faits pour perpétuer une logique fantasmatique. Le mythe le plus tenace met de l’avant ni plus ni moins une islamisation du Québec : nous serions supposément envahis par des immigrants musulmans qui n’ont d’autre but que de nous imposer la charia. Bien sûr, ce mythe ne survit pas à l’épreuve des faits statistiques, puisque la proportion de Québécois de confession musulmane se situe en deçà de 5 % (source : Statistique Canada). Le rôle des médias socionumériques dans la perpétuation de ce fantasme culturel est indéniable : il suffit de suivre les débats sur certaines pages Facebook pour voir défiler des mèmes et autres contenus éclair, et ainsi constater que l’extrême droite s’appuie sur ces idées fantasmatiques pour motiver son propos. Dans le cas de l’immigration « illégale », les médias socionumériques entretiennent certaines publications erronées, dont la plus tenace demeure celle voulant que les nouveaux arrivants soient mieux traités que nos ainés. Dans un article de La Presse (qui date de 2010), le journaliste Claude Picher déconstruit ce mythe de façon fort efficace, ce qui ne l’empêche malheureusement pas de se perpétuer 7 ans plus tard… Comme quoi les fantasmes sont tenaces!
CENTRE D’ART ROTARY 195, RUE PRINCIPALE LA SARRE (QUÉBEC) J9Z 1Y3 819 333-2282 HEURES D’OUVERTURE MARDI AU VENDREDI : 13 H À 16 H 30 ET 19 H À 21 H SAMEDI ET DIMANCHE : 13 H À 17 H
Renseignements sur nos activités : www.ville.lasarre.qc.ca
Centre d’art Rotary de La Sarre
Entrée libre
L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 29
MA RÉGION, J’EN MANGE!
STEAK D’ORIGNAL À L’ARGENTINE
PRÉPARATION DE LA SAUCE
MAXIME FLINGOU, BISTRO LE FLINGOU, AMOS
Mélanger tous les ingrédients, puis réserver.
Pour 4 personnes
Orignal 4 3 c. à soupe 4
PRÉPARATION DES POMMES DE TERRE Hauts de surlonge d’environ 225 g chacun Huile de canola Œufs – Ferme Paul Richard et Fils
Sauce Chimichurri 3 1 c. à thé ½ c. à thé 1 c. à soupe 2 c. à thé 3 c. à soupe 1/3 tasse ¼ tasse ¼ tasse
Gousses d’ail émincées – Les jardins de la colonie Fleur de sel Poivre du moulin Origan Flocons de piment Vinaigre de vin rouge Huile d’olive Persil plat haché frais Coriandre hachée fraiche
Purée de pommes de terre au fromage 4 Pommes de terre Yukon Gold – Ferme Lunick 125 à 150 ml Crème 35 % chaude ½ tasse Beurre tempéré 1 tasse Fromage en grains – La Vache à Maillotte Sel et poivre
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Cuire les pommes de terre dans l’eau avec une bonne pincée de sel. Égoutter et réduire en purée avec le beurre et la crème. Ajouter le fromage en grains et bien mélanger avec une spatule. Assaisonner au gout avec le sel et le poivre et servir immédiatement.
PRÉPARATION DE L’ORIGNAL Dans un poêlon en fonte, chauffer l’huile de canola à feu vif et faire griller la viande de 4 à 5 minutes d’un côté. Retourner et poursuivre la cuisson de 2 à 3 minutes pour une viande saignante. Retirer la viande et la faire reposer en la recouvrant d’un papier d’aluminium. Entretemps, cuire les œufs de 2 à 3 minutes pour obtenir des œufs au miroir. Trancher la viande afin d’y déposer les œufs. Servir immédiatement avec la sauce Chimichurri et la purée de pommes de terre au fromage.
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CALENDRIER CULTUREL OCTOBRE 2017 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
MUSIQUE Ensemble Aiguebelle 3 octobre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 4 octobre, 19 h 30 Conservatoire de musique de Val-d’Or 5 octobre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 7 octobre, 20 h Salle Desjardins (LS) 8 octobre, 16 h Le Rift (VM) Jeunesses musicales Ensemble Ladom 10 octobre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 15 octobre, 14 h Service culturel de Val-d’Or 17 octobre, 19 h 30 Théâtre du cuivre (RN) 18 octobre, 19 h 30 Théâtre de poche (LS) Mozart - La flute enchantée 14 octobre, 12 h 55 Théâtre du cuivre (RN)
La sculpture dans tous ses états Jusqu’au 10 octobre Musée d’art (RN) Autour du feu Jusqu’au 14 octobre Musée d’art (RN) Surexposition Du 27 octobre au 3 décembre Centre d’exposition de Val-d’Or Le grimoire de l’arbre Jusqu’au 28 octobre Société d’histoire de La Sarre Les trésors de Nanou Jusqu’au 3 novembre Galerie Notre-Dame (Lorrainville) Racines cristallines Jusqu’au 5 novembre Centre d’art Rotary (LS) Les mondes de la nuit Jusqu’au 19 novembre Centre d’exposition d’Amos
Annie Paulhus Gosselin Je suis désemparée Jusqu’au 8 octobre L’Écart (RN) La forêt s’en vient Jusqu’au 8 octobre L’Écart (RN)
THÉÂTRE Antarctique solo 5 octobre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or
C’est le cœur qui meurt en dernier 2 octobre, 19 h Théâtre du cuivre (RN) Ma Loute 15 octobre, 13 h 16 octobre, 16 h Théâtre du cuivre (RN) 36e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue 28 octobre au 2 novembre Théâtre du cuivre (RN) IMPROVISATION
Mobilisations Jusqu’au 19 novembre Le Rift (VM)
Blue Suede Show 18 octobre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 19 octobre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or
Mais où sont les épices? Jusqu’au 19 novembre Le Rift (VM)
Le cirque des frères Collini 18 au 21 octobre, 19 h 30 Agora des Arts (RN)
Simone Lafond - Monde animalier Les vendredis et dimanches jusqu’au 17 décembre Bistro de Vassan
LITTÉRATURE
Conférence Vieillir heureux sans devenir vieux 1er octobre, 14 h 30 Théâtre de poche (LS)
Apprivoiser son GRIS : Pantone 423 U ombre Jusqu’au 19 novembre Centre d’exposition d’Amos
Véronique Doucet Ralentir le temps Jusqu’au 4 octobre Galerie d’art contemporain Rock Lamothe (RN)
Vague de cirque barbecue 26 octobre, 19 h 30 27 octobre, 19 h 30 28 octobre, 15 h 28 octobre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or
CINÉMA
My Fair Lady - Pygmalion 17 octobre, 19 h 30 Service culturel de Val-d’Or 18 octobre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 19 octobre, 20 h Théâtre du cuivre (RN)
JeanBLEU et Christiane : Pantone 306 Uchantent Sweet People 26 octobre, 14 h Théâtre des Eskers (Amos)
EXPOSITIONS
Les Volubiles 13 octobre, 20 h Petit Théâtre du Vieux Noranda
Roger Larivière se livre à nous 26 octobre, 18 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos
CRIME 28 octobre, 20 h Diable Rond (RN)
Résonances boréales 25 octobre, 20 h Agora des Arts (RN)
Anne-Lune - Mon baluchon 29 octobre, 15 h Service culturel de Val-d’Or
Mehdi Bousaidan et Julien Lacroix 11 octobre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos) 13 octobre, 20 h Théâtre du cuivre (RN) 14 octobre, 20 h Service culturel de Val-d’Or
Speed dating littéraire 21 octobre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos
La Galère sur scène 13 octobre, 20 h Ville de La Sarre 14 octobre, 19 h 30 Théâtre des Eskers (Amos)
Luce Dumont Anticipation et réminiscences Jusqu’au 19 novembre Centre d’exposition d’Amos
Gabrielle Shonk (Jazz) 26 octobre, 20 h Le Rift (VM)
HUMOUR
Maurice Bénard Rêveur opiniâtre Jusqu’au 30 mars 2018 Centre d’archives d’Amos Édouard Dufresne Télévisionnaire Jusqu’au 1er mai 2018 Vieux-Palais (Amos)
Cercle de lecture de la mosaïque 4 octobre, 18 h 30 Salle Pauly, Bibliothèque de Rouyn-Noranda Heure du conte avec Maurice Bélanger 10 octobre, 10 h 28 octobre, 13 h 30 Bibliothèque municipale d’Amos
DANSE
DIVERS
Atelier de dessin d’après modèle vivant 2 octobre, 18 h 30 Centre d’exposition de Val-d’Or 5 à 7 de L’Indice bohémien 2 octobre, La Petite Bouteille (Amos) 3 octobre, Rouge Café (LS) 4 octobre, Le Prospecteur (VD) 10 octobre, Le Cachottier (RN) 11 octobre, Barbe Broue (VM)
Lancement du livre Dragon Abitibi 14 octobre, 14 h 30 Bibliothèque de Rouyn-Noranda
Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017 31
CINÉMA 36 ROUYN-NORANDA e
FESTIVAL
INTERNATIONAL
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE · 28 OCTOBRE – 2 NOVEMBRE 2017
32 L’INDICE BOHÉMIEn OCTOBRE 2017