Bâtir

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JOURNAL DE LA CONSTRUCTION DE LA SUISSE ROMANDE

www.batir-jcsr.ch

MEINIER

Vivre ensemble

85e ANNÉE – MAI 2011 – FR. 7.50

LAUSANNE – BEAU-SÉJOUR

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TROIS FOIS LA QUALITE CETOL

Sensations


Sommaire mai 2011

© Thomas Jantscher / © Vanina Moreillon / © Sophie Kellenberger / © Denis Babenko – Fotolia.com

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Edito

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Actualité

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Architecture Lausanne Moderne mimétisme

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Construction Meinier Vivre ensemble

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Génie civil Route de contournement La Sallaz délestée

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Architecture du paysage CERN Esplanade emblématique

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Architecture Milan CityLife

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Portfolio New York Vincent Jendly

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Bâtir pratique

La citation du mois

«La ville est le seul être vivant capable de rajeunir vraiment» Jacques Attali

bâtir > mai 2011

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Acier

Métaux Outillage

Infrastructures Technique du bâtiment Visserie Vêtements de travail

Schaffhausen Goldach Wil

Volketswil Jona La-Chaux-de-Fonds Neuchâtel

Givisiez

Yverdon Bussigny Nyon

Lausanne

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Edito

bâtir Une réalisation Inédit Publications SA Avenue Dapples 7, CH-1001 Lausanne Tél. 021 695 95 10, fax 021 695 95 50 www.batir-jcsr.ch Organe officiel • Fédération vaudoise des entrepreneurs • Groupement romand de l’Union suisse des fabricants de vernis et peintures • Groupement des étancheurs romands • Fédération romande du carrelage • Fédération romande de métiers du bâtiment Organe agréé • Union européenne des miroitiers-vitriers Rédaction Rédactrice en chef: Annie Admane annie.admane@inedit.ch Rédactrice: Delphine Neyaga delphine.neyaga@inedit.ch Rédactrice photo, rédaction: Sophie Kellenberger sophie.kellenberger@inedit.ch Secrétaire de rédaction: Claudio Pallastrelli claudio.pallastrelli@inedit.ch Ont collaboré à ce numéro: Viviane Scaramiglia, Marie-Hélène Morf, GR-Peinture Moufdi Gharbi. Photographies: Thomas Jantscher, Vanina Moreillon, Sophie Kellenberger, Vincent Jendly, Céline Michel Administration, abonnements Sara Cardoso Tél. 021 695 95 10, fax 021 695 95 50 abo@inedit.ch Régie des annonces Suisse romande et Suisse alémanique Serge Bornand Tél. 021 695 95 67, fax 021 695 95 51 Mise en pages, photolithographie PAO, Inédit Publications SA pao@inedit.ch Couverture Ilot du centre, Lausanne Photo: Thomas Jantscher Conception graphique Unigraf, Romanel Impression Courvoisier-Attinger Arts graphiques SA Abonnements Prix du numéro: Fr. 7.50 Abonnement annuel: Fr. 88.– Tirage contrôlé La reproduction, même partielle, des textes et illustrations n’est autorisée qu’avec l’accord de la rédaction et l’indication de la source. Les auteurs des articles publiés ont la responsabilité des théories et opinions émises par eux.

Virages et repérages

A

u milieu de cette année, six ans après son lancement, le Programme national de recherche PNR 54 «Développement durable de l’environnement construit» arrivera à son terme. A cette occasion, ses initiateurs prévoient des journées de clôture dont une à Renens, consacrée au renouvellement urbain dans l’Ouest lausannois, projet récipiendaire, cette année, du Prix Wakker pour son schéma directeur «Sdol». Par ailleurs, la ville de Neuchâtel fête en 2011 son millénaire. Dans ce contexte, l’Université propose des événements majeurs: une série de conférences «villes modèles: construction de l’exemplarité urbaine» pour revenir notamment sur l’aménagement de Vancouver – le «vancouverisme» – ou le modèle barcelonais. Une exposition «Cosmopolis» racontera également l’histoire de la mondialisation des villes à l’aube du XXIe siècle.

La concomitance de ces événements n’a certainement pas été calculée. Mais elle reflète une préoccupation de notre époque et un tournant évident dans nos modes bâtisseurs. Les progrès techniques et scientifiques ainsi que les avancées de la société qui s’en trouve transformée sont rapides et «bouleversifiants». Dès lors, comment tenir compte du facteur humain quand on sait que la globalisation n’est plus seulement économique mais aussi ethnique, politique et géographique? Les entités locales doivent s’inscrire dorénavant dans des schémas d’organisations qui dépassent de loin l’échelle régionale. A cet égard, il y a belle lurette que les observateurs réfléchissent à l’aune de l’Europe. La sociologie et l’ethnographie devront se mêler de telles mutations et peutêtre inventorier les nouveaux repères que les populations se seront créés: modes de vie, rapports intergénérationnels, impulsions culturelles… Autant de domaines de prospection auxquels les architectes, de leur côté, sont de plus en plus sensibles. Pour illustration, un projet de logements solidaires à Meinier – pour le renforcement du lien social, un îlot contemporain à Lausanne qui emprunte au XIXe siècle l’expression de ses façades – respect des lieux, la mutation de l’esplanade du Cern, à Genève, pour affirmer une identité scientifique –, métaphore transfrontalière au demeurant. Bien plus visionnaire encore, le quartier futuriste de la ville de Milan sera, outre son cosmopolitisme conceptuel, ultraperformant sur le plan énergétique. Enfin, l’état de conscience aiguë du créatif: l’architecte Renato Salvi nous explique comment, toute création étant un acte violent, il répond, lui, par la profondeur de l’échange. Annie Admane

bâtir > mai 2011

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Confiance

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Actualité > EN BREF «GROUPE E» EN HAUSSE

> RÉNOVATION

Cornavin poursuit sa mue

Le producteur et distributeur d’électricité fribourgo-neuchâtelois Groupe E a vu l’an dernier son chiffre d’affaires progresser de 3% pour s’inscrire à 779 millions de francs. «La lecture des chiffres n’est pas facilitée par un certain nombre d’événements non récurrents», remarque le directeur des finances Willy Zeller. L’exercice 2009 avait été en particulier marqué par un produit extraordinaire de 476 millions de francs dû à la création de la société Alpiq. Hors ce gain exceptionnel et des provisions à caractère exceptionnel, le résultat net de 2009 s’élevait à 41 millions. Celui de 2010 se situe à 94 millions.

ALPIQ INSATISFAIT Le groupe Alpiq annonce pour le 1er trimestre 2011 un recul de son chiffre d’affaires de 7% à 3,45 mrd CHF. Les performances opérationnelles ont également reculé, avec un EBITDA à 340 mio CHF (-21%) et un EBIT à 217 mio CHF (-28%). Le bénéfice consolidé a chuté à 116 mio CHF (-34%), selon un communiqué de presse.

TRANSPORT INTERMODAL

La pose des nouveaux escalators menant aux quais rénovés.

Dans le cadre de sa transformation, la gare de Genève-Cornavin ouvre d’autres accès aux quais. Le nouveau visage de Genève-Cornavin se dessine. Depuis le 1er avril dernier, la partie ouest de la gare est dotée d’un passage, percé dans le flanc de la structure, qui permet aux piétons d’accéder aux voies 1, 2 et 3 depuis le couloir de Montbrillant. Ces travaux font partie de l’important lifting que s’offre la gare

genevoise avec notamment pour objectif d’améliorer le nombre et la capacité des accès aux quais. La fin du chantier dans l’aile ouest est prévue pour août 2011, selon les CFF. Ce sera ensuite au tour de l’aile est d’être rénovée avec au menu la démolition puis la reconstruction du bâtiment intérieur ainsi que la création de nouveaux espaces. L’inauguration est agendée à fin 2013. Montant des travaux: 110 millions de francs. D. N.

> CULTURE © CFF – Nicholas Ratzenboeck / © Hupac / © Fondation Beyeler – Todd Eberle

Hupac a réalisé une année 2010 encourageante. Dynamisé par la reprise économique, l’opérateur suisse de transport combiné affiche une progression de 16,3% de son bénéfice, à 3,2 millions de francs. Son chiffre d’affaires est également reparti à la hausse (+4,9%), à 504 millions de francs. Le réseau de Hupac a effectué l’an dernier 690 251 envois transférés de la route au rail, soit une augmentation de 13,7% par rapport à 2009. Ce volume atteint presque le niveau record de 2008, a indiqué l’opérateur.

LA GALERIE BEYELER FERME SES PORTES La légendaire galerie du collectionneur bâlois décédé l’an dernier Ernst Beyeler ferme ses portes. Le galeriste et son épouse Hildy, disparue en 2008, en ont décidé ainsi dans leur testament. Les pièces doivent être vendues aux enchères les 21 et 22 juin à Londres par Christie’s. Le bénéfice de la vente reviendra à la Fondation Beyeler. Le musée a été construit par l’architecte italien Renzo Piano pour une ouverture en 1997. Il a dû être agrandi en 1999 déjà.

bâtir > mai 2011

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Actualité

> Techniques saniTaires

Geberit en hausse

Le leader européen des techniques sanitaires Geberit a réalisé au premier trimestre 2011 un bénéfice net de 121,4 millions de francs, en hausse de 7% sur celui de janvier-mars 2010. Ses ventes ont crû de 1,5% à 563,2 millions, une progression qui s’inscrit à 12,8% en monnaies locales.

> en BreF SiemenS fait fort… Le groupe allemand Siemens a annoncé un bond de 89% à 2,84 milliards d’euros (3,63 milliards de francs) de son bénéfice net au deuxième trimestre de son exercice fiscal 2010/2011, grâce à une cession au français Areva. Il dit attendre une hausse de 74% de son bénéfice d’exploitation annuel.

© Geberit / © Siemens Building Technologies / © admin.ch/DR

... et inveStit à Zoug Siemens va renforcer sa présence à Zoug, qui abrite le siège de sa division des techniques du bâtiment (Building Technologies). Le géant allemand va investir d’ici à 2015 quelque 170 millions de francs dans un nouveau centre administratif et dans une usine de production. Les travaux débuteront l’an prochain et devraient s’achever au plus tard au début de 2015, a précisé le groupe industriel diversifié, qui emploie déjà actuellement pas moins de 1900 collaborateurs à Zoug. Dans le cadre de la construction des nouveaux bâtiments, les activités du site de Volketswil (ZH) dans ce secteur seront transférées à Zoug (200 emplois).

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bâtir > mai 2011

> Berne

Palais fédéral: un projet à l’est L’Office fédéral des constructions et de la logistique (OFCL) a déposé une demande de permis de construire pour la rénovation du Palais fédéral Est. Suite logique des travaux d’entretien du site. Ce projet de rénovation s’inscrit dans la stratégie d’entretien à long terme du site gouvernemental. Une extension souterraine sera notamment réalisée pour moderniser l’infrastructure technique. Les travaux de rénovation du Palais fédéral Est (à droite sur la photo), l’un des trois bâtiments qui forment le Palais fédéral (les autres étant le Palais fédéral Ouest et le Palais du Parlement), dureront jusqu’à la fin de l’année 2015. Le projet de construction soumis par l’OFCL comprend surtout la rénovation et la restructuration des locaux ainsi que le remplacement des installations techniques et des systèmes de sécurité. Il prévoit en outre l’assainissement ponctuel de l’enveloppe du bâtiment de manière à ce que celui-ci réponde à la norme Minergie. Lors de la réalisation du projet, il sera tenu compte des exigences liées au traitement d’une

construction historique. Des locaux supplémentaires seront construits sous le bâtiment afin d’adapter l’infrastructure technique aux exigences actuelles. Le Palais fédéral Est est un ouvrage protégé d’importance nationale. Par conséquent, tous les travaux de construction seront planifiés et réalisés en étroite collaboration avec le service des monuments historiques de la Ville de Berne. Pendant la durée des travaux, les utilisateurs seront installés dans des immeubles proches du centre. Les coûts de la rénovation s’élèvent à 70 millions de francs; les travaux seront réalisés entre 2012 et 2015. com/réd


Actualité > consTrucTion

> en BreF

C’est le projet du bureau neuchâtelois d’architecture GeninascaDelefortrie qui a convaincu le jury de sélection pour le projet d’hôpital de soins aigus Riviera-Chablais, à Rennaz.

Le cimentier saint-gallois Holcim, numéro deux mondial derrière le français Lafarge, a dégagé un bénéfice net, attribuable aux actionnaires, de 10 millions de francs, contre une perte de 68 millions un an plus tôt. Ses ventes reculent de 1,8% à 4,7 milliards. Holcim rappelle toutefois que le bénéfice du premier trimestre 2010 avait été pénalisé par une charge fiscale non récurrente de 182 millions de francs, liée à la restructuration de sa participation canadienne.

L’Hôpital Riviera-Chablais dévoilé

Parmi les dix projets présentés, le projet «Soins et grand paysage», présenté par l’équipe pluridisciplinaire Geninasca Delefortrie SA / GROUPE 6 SA, Neuchâtel a été qualifié au premier rang. Il a rassemblé les trois quarts des votes et a été recommandé par le jury au maître de l’ouvrage, pour la poursuite des études en vue de la réalisation. Le jury a aussi décerné un deuxième et un troisième prix au projet «Ferdinand» (pool meier + associés architectes sa, Genève) respectivement au projet «Séquoia» (TKIB Tekhne IttenBrechbühl, Lausanne). Par son caractère intercantonal valdovalaisan et par sa taille, le projet d’Hôpital Riviera-Chablais – déjà désigné en raccourci comme HRC – constituera le cœur d’un nouveau dispositif régio-

nal hospitalier de proximité formé d’un hôpital de soins aigus et d’urgences de 300 lits à Rennaz et de deux centres de traitements et de réadaptation (CTR) à Vevey (Samaritain) et Monthey, de chacun 75 lits, avec une antenne médicochirurgicale pour le traitement des petites urgences et un centre de dialyse.

Holcim redreSSe la barre

www.hopitalrivierachablais.ch

une maiSon Selon Starck Le designer français Philippe Starck a confirmé lors du salon de Milan avoir mis au point un concept de maison écologique. Elaboré dans le plus grand secret avec l’entreprise Riko, il devrait être présenté en septembre au travers d’un prototype dont la construction vient de commencer près de Versailles, dans les Yvelines.

Le projet retenu privilégie l’intégration et l’ouverture au paysage, malgré son volume important.

Le groupe industriel Alstom a vu son bénéfice net chuter de 62% sur son exercice 2010/2011, inférieur aux attentes. Les résultats ont été plombés par des «charges non récurrentes», liées notamment aux plans de réduction d’effectifs. Le bénéfice net d’Alstom s’est établi à 462 millions d’euros (591 millions de francs) sur l’exercice clos fin mars 2011, contre 1,22 milliard d’euros un an plus tôt, selon un communiqué de la société. bâtir > mai 2011

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© Geninasca-Delefortrie Architectes / © .shock - Fotolia.com / © Alstom/DR

alStom pénaliSé


Actualité > EN BREF Congrès des transports publiCs à genève

> PaRis

La tour First inaugurée

Le 60e congrès de l’Union internationale des transports publics (UITP) aura lieu à Genève du 26 au 30 mai 2013. Destiné aux professionnels de la branche, il devrait rapporter 25 millions de francs à la région en retombées économiques. Plus de 2000 délégués de 80 pays se sont rendus au dernier congrès de l’UITP en avril à Dubaï. «On espère aller audelà», a indiqué Patrice Plojoux, président du conseil d’administration des Transports publics genevois (TPG), organisateur du congrès 2013. Six cents délégués ont déjà confirmé leur venue, et 70% des 30 000 m2 d’exposition sont vendus.

Schindler Ascenseurs a vu son bénéfice net croître de 21,7% sur un an au 1er trimestre, à 185 millions de francs. Hors apport lié à la fusion des sociétés de logistique Also-Actebis, la hausse est de 6,2% à 154 millions. Le chiffre d’affaires a baissé de 5,2% à 1,846 milliard de francs, mais a progressé de 4,3% en monnaies locales. Quant aux entrées de commandes, elles ont totalisé 2,081 milliards de francs, soit 2,8% de moins en francs mais 6,7% de plus en monnaies locales qu’un an plus tôt.

bon résultat pour geneva-palexpo Palexpo a attiré quelque 5150 exposants et 1,29 million de visiteurs l’an dernier. Le chiffre d’affaires a atteint les 53,6 millions de francs avec un excédent de recettes de près de 50 000 francs. Le bon résultat obtenu coïncide avec les premiers signes d’une reprise économique, malgré la cherté du franc suisse par rapport à l’euro. Ceux-ci ont permis à toutes les grandes manifestations d’atteindre leurs objectifs, relève Palexpo. Les effets économiques globaux pour le canton de Genève sont évalués à 545 millions, dont 36 millions de retombées fiscales.

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bâtir > mai 2011

La tour First (au centre) a été inaugurée début mai.

Avec ses 231 m, la tour First, située dans le quartier de la Défense, devient la plus haute de France. La tour First supplante désormais la tour Montparnasse (210 mètres). Elle est désormais la plus haute de France avec ses 231 mètres. Elle est cependant un «hybride» en quelque sorte puisqu’elle résulte de la surélévation de la tour «Axa», inaugurée en 1974. Soixante-neuf mètres plus haut, elle dame maintenant le pion à ses devancières. Démarrés début 2008, les travaux de First, conduits par le groupe Bouygues

pour un montant de plus de 300 millions d’euros (384 millions de francs), ont duré quatre ans et ont permis de conserver 80% de la structure béton de l’ancienne tour. Plus important programme de bureaux en France, avec 80 000 m2 sur 52 étages, elle accueillera à terme jusqu’à 5700 personnes. Mais pour le moment son propriétaire, le fonds d’investissement américain Beacon, n’a pu louer que 38 000 m2, soit près de la moitié de la tour, au cabinet américain Ernst & Young, qui s’y installera l’automne prochain. com/réd

> dRamE d’avENchEs

Homicide par négligence retenu Trois professionnels de la construction ont été condamnés pour homicide par négligence par le Tribunal correctionnel d’Yverdon-les-Bains. En juillet 2008, un adolescent s’est tué en tombant du toit du chantier Nespresso à Avenches. Le jeune homme alors âgé de 15 ans avait été engagé pour aider aux travaux d’une entreprise spécialisée dans l’étanchéisation des toits. Les peines de 90, 70 et 30 jours-amendes ont été prononcées avec sursis. Une indemnité pour tort moral de 105 000 francs a été versée à la famille de la victime.

© DR / © AS–Schindler

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Ces entreprises ont participé à la construction de l’îlot du centre à Lausanne


Architecture

Lausanne

Moderne mimétisme

O

n l’a baptisé «Ilot du centre»; pourtant, la rue qui le borde au nord se nomme «Beau-Séjour»: cela aurait été plus seyant à ce groupe de quatre immeubles qui occupe une surface de 5859 m2 entre la susdite rue et l’avenue de la Gare, au sud. De plus, intention louable, une place publique agrémente l’angle nord-ouest de la parcelle, en préambule à l’escalier de la petite rue des Grottes qui la borde à l’ouest. On découvre, au gré des marches, la cour centrale, toute de verdure, qui vivifie l’îlot: au nord, un long immeuble – une barre de près de 100 m – et au sud, trois bâtiments à la volumétrie presque carrée, qui font face à trois bâtisses anciennes de l’avenue de la Gare. Les quatre bâtiments

sont posés sur un sous-sol commun, un grand parking pour 160 véhicules. Cohérence urbaine Martin Ioelster, architecte du bureau Richter-Dahl Rocha & Associés, évoque l’intégration du projet: «Le parti pris a été de répondre à cette situation urbaine: la rue Beau-Séjour avec l’alignement de ses bâtiments XIXe siècle, contigus, au rythme assez régulier de fenêtres verticales, et au sud de la parcelle, trois immeubles anciens, isolés, sur l’avenue de la Gare.» Côté Beau-Séjour, le rez-de-chaussée de la barre surplombe des cours anglaises, reprenant la typologie existante. Cinq cages d’entrée vitrées laissent découvrir des escaliers hélicoïdaux sur la hauteur du bâtiment. Au sud, on a opté bâtir > mai 2011

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La rue sous l’Opéra de Lausanne a le visage désuet du XIXe siècle. C’est pourtant là qu’un îlot contemporain vient de s’achever, très respectueux de son contexte.


Îlot du centre

La face ouest, sans fenêtres apparentes, domine la place publique; dessous, le socle et un étage en retrait.

pour trois immeubles afin de favoriser une meilleure qualité de vie. Un choix qui a en outre permis d’ouvrir le jardin central vers le sud, en dégageant des échappées visuelles et en procurant un apport de soleil et de lumière naturelle; l’espace entre les bâtiments est étroit à certains endroits et la cour aurait été trop fermée sans cela. Un style réinterprété La déclivité du nord au sud est importante, soit près de quatre niveaux d’immeuble. Pour articuler le volume de la barre – dix étages à partir de la cour –, un socle de deux étages, surmonté d’un étage en retrait, fonctionne comme un joint négatif à l’échelle urbaine. Dessus, cinq étages d’appartements et deux niveaux d’attiques.

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bâtir > mai 2011

Le jeu de transparence sur les escaliers hélicoïdaux des entrées.


Architecture

Depuis les balcons, on aperçoit la cour centrale et les trois immeubles qui font face. Leurs attiques ne sont pas sans rappeler les toitures avoisinantes.

Interprétations matérielles Au nord, les façades, au calepinage tout en verticalité, sont composées de panneaux préfabriqués en béton, un mélange de ciment blanc et d’agrégats clairs de l’Ain. Les bandeaux ont été exécutés dans la même nuance, mais ils sont lisses de décoffrage tandis que les panneaux ont été traités à l’acide en surface, ce qui décape la

première couche de ciment et fait ressortir les agrégats. Le résultat: un effet beige, en alternance avec les bandes métalliques des volets coulissants. L’ensemble paraît lisse, si ce n’étaient les cinq entrées singularisées par des avant-toits tout en métal et de grandes baies vitrées. La face ouest, sans fenêtres visibles, domine la place publique qui se trouve à ses pieds; deux grands piliers bouchardés portent une façade à la composition assez aléatoire, avec des bandes verticales en pierre et en marbre dont les couleurs reprennent celles des bâtiments voisins. Côté sud, la façade possède de grands balcons donnant sur la cour. Le socle est en béton gris avec des agrégats clairs, traité avec une matrice en fond

de coffrage. La texture prend ainsi un aspect rugueux, «en écho aux murs en moellons des bâtiments voisins». Les bandeaux des dalles d’étage – qui font le tour du bâtiment – créent une forme de continuité entre ces différents langages. Des volets «animés» En façade des trois bâtiments sud, les panneaux préfabriqués en béton prennent une certaine épaisseur: 15 cm de béton à l’intérieur, puis 16 cm d’isolation, et 8 cm de béton extérieur. Rue Beau-Séjour, ils couvrent les zones porteuses. En revanche, là où se trouvent les volets coulissants, en aluminium éloxé naturel, il n’y a pas d’élément porteur. A ces endroits, on a donc posé des panneaux en métal, ce bâtir > mai 2011

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Martin Ioelster: «L’articulation en socle avec un étage en retrait puis des étages-types et les attiques permet de décomposer visuellement la masse du bâtiment. Nous avons aussi utilisé un langage architectural différent sur les deux façades en longueur», mais en général, avec une matérialisation très minérale en considération du quartier.


Ces entreprises ont participÊ à la construction de l’Îlot du centre à Lausanne

&KHPLQ GH 6DXJ\ &ULVVLHU 7pO )D[ DGDQL#EOXHZLQ FK

1809 Fenil-sur-Corsier Rte de Fenil 56 TĂŠl. 021 925 95 95 Fax 021 925 95 91

1400 Yverdon Av. des Sports 41 TĂŠl. 024 420 27 37 Fax 024 420 27 38

Cayenne.ch

1020 Renens 1 Av. de Longemalle 21 TĂŠl. 021 637 31 31 Fax 021 637 31 30

1260 Nyon Ch. d’Eysins 41 TÊl. 022 361 30 55 Fax 022 361 35 33

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Architecture

Îlot du centre

Les appartements orientés nord-sud offrent un dégagement sur le Léman depuis l’espace jour.

Espaces bipolaires Les 139 appartements, tous locatifs, s’échelonnent du 1,5 pièce au 5,5 pièces. Ils sont traversants nord avec vue sur la ville – sud avec vue sur lac, à de rares exceptions près. On trouve des duplex dans le socle de la barre. Les pièces sont distribuées autour d’un noyau central (douche + bain + cuisine) qui sépare l’espace jour, donnant sur un balcon au sud, des chambres à coucher au nord. Les matériaux du second œuvre contrastent en noir et blanc: sol des séjours en chêne fumé marron foncé; sol des cuisines et sanitaires en résine coulée gris sombre; carrelages et équipements des bains blancs. Les cuisines sont entièrement équipées et munies de plans de travail en aluminium brossé.

Les escaliers du duplex qui mènent aux chambres.

qui a permis de gagner en profondeur sur l’épaisseur du bandeau pour poser les volets. Ils confèrent un rythme aléatoire en façade, en fonction de la manière dont les habitants les utilisent. Martin Ioelster: «Si nous avions prévu des stores, les lames auraient introduit un rythme horizontal gênant par rapport au contexte.» Deux modes constructifs Le complexe est construit selon le label Minergie. L’ossature de la barre est en béton, entièrement coulée sur place et solidaire avec les dalles pour satisfaire aux normes sismiques; les

panneaux de façades sont juste des bardages. Les cages d’ascenseur et le mur parallèle aux façades servent de contreventement. En revanche, pour les trois bâtiments au sud, la structure en béton a aussi été coulée sur place, mais les façades ont été exécutées avec des panneaux sandwich porteurs. Pour les quatre bâtiments, les attiques ont été posés en retrait selon un règlement urbain qui oblige, de plus, à respecter un arc de cercle. Sur la rue Beau-Séjour, la courbe est cohérente avec le reste et pour les bâtiments au sud, le retrait est en escalier. Les panneaux en zinc-titane sombre qui cou-

Deux locaux commerciaux ont été prévus, un au niveau de l’esplanade Beau-Séjour, l’autre le long de la rue de la Grotte. A. A.

vrent leurs façades sont une réplique contemporaine des toitures mansardées et couvertes d’ardoises des immeubles anciens alentour, touche finale d’une parenté bien étudiée.

Texte: Annie Admane Photographies: Thomas Jantscher

bâtir > mai 2011

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Ces entreprises ont participé à la construction de l’îlot du centre à Lausanne


Architecture

ÎLOT Du CENTRE

les intervenants MAÎTRE DE L’OUVRAGE Bâtiment A LO Immeubles SA, Lausanne Bâtiment B Solvalor SA, Lausanne LEs MAnDATAiREs Architectes Richter-Dahl Rocha & Associés Architectes SA, Lausanne Architectes paysagistes Atelier d’architecture paysagiste Sylvie Visinand, Lausanne et Genève ingénieurs civils IngPhi SA, Lausanne ingénieurs électricité Bétélec SA, Villars-Sainte-Croix ingénieurs chauffage-ventilation ER Energies rationnelles SA, Denges ingénieurs sanitaire Tech. Sanitaire Perret SA, Lausanne Géomètre BBHN SA, Epalinges Géotechnique Karakas & Français SA, Lausanne LEs EnTREpRisEs Expertise séquoia Sequoia & Gardens, Genève Démolition et terrassement Michel et Fils SA, Aigle Travaux spéciaux Forasol SA, Lonay Gros œuvre Losinger Construction SA, Bussigny Echafaudages Roth Echafaudages SA, Vufflens-la-Ville Eléments préfabriqués Element AG, Tafers Fenêtres, portes-fenêtres, galeries à rideau EgoKiefer SA, Villeneuve portes extérieures et coulissantes Kaba Gilgen SA, Gland Ferblanterie, bardage Consortium Alvazzi Toitures SA, B. Schnider SA, Orbe Etanchéité Dentan Georges SA, Renens; Etanchéité spéciale Isoljoints Sàrl, Morges isolation spéciale Zeltner B. SA, Bussigny-près-Lausanne Volets coulissants Arcia Bitz & Savoye SA, Renens stores à lamelles Griesser SA, Lausanne installations électriques Durussel SA, Lausanne installation chauffage Brauchli SA, Lausanne installation ventilation Aérovent SA, Crissier installations sanitaires Consortium Perret - Mayor - Alvazzi: Tech. Sanitaire Perret SA, Lausanne pose parois de douche Misenscène SA, Lausanne Cuisines Acuba SA, Lausanne installations sprinkler Viansone SA, Lausanne Ascenseurs et escalators Otis SA, Lausanne Anti-graffiti Desax AG, Ecublens Ouvrages métalliques Adani Massimo, Crissier; Brandt SA, Bulle; Chies Roberto, Bottens; CMA SA, Matran; Karlen SA, Villars-Sainte-Croix Menuiseries Sciboz G. SA, Farvagny; Wider Clarens SA, Clarens; Wider Morges SA, Morges Mise en passe Clés-service Martin & Fils SA, Lausanne séparation des caves Kern Studer SA, Yverdon-les-Bains

Les escaliers des halls d’entrée développent leur hélice sur toute la hauteur des bâtiments.

Deux projets concomitants En 2002, la Ville de Lausanne a vendu à LO Holding et Solvalor Fund Management SA la parcelle de la rue Beau-Séjour pour un montant de 14 millions de francs et a acheté à LO Holding un terrain au Flon, pour 3,6 millions, afin d’y construire une extension de ses locaux administratifs voisins. La transaction s’est déroulée à condition que le projet des investisseurs ne comporte que des locatifs qu’ils ne vendraient pas en PPE pendant une période de dix ans. Sonia Romano, directrice de LO Holding SA, confirme: «Ce sont effectivement les termes de la transaction. En tout état de cause, nous n’avons pas l’intention de vendre les appartements, opération d’ailleurs difficile à moins de vendre en bloc, ce qui ne nous intéresse pas.» On le comprend aisément: tous les appartements ont été très rapidement loués, selon la directrice. Les loyers, de 1600 francs pour un 2 pièces à 5400 francs pour un 5,5 pièces, en général, n’ont pas dissuadé les postulants, des couples et des familles jeunes, issus de la classe moyenne. A. A.

Chapes Balzan & Immer SA, Cheseaux-sur-Lausanne sols sans joints, revêtement minéral Moll SA, Baulmes Carrelages Sassi Carrelages Bulle SA, Bulle Revêtements de sols en bois Blanc et Cie SA, Lausanne; Interior Service SA, Etoy plâtrerie et peinture Gamboni P. SA, Pully; Duca SA, Cheseaux-sur-Lausanne; Varrin SA, Bremblens; Pucci SA, Pully Marquage places de parc Road Art Sàrl, Lausanne nettoyage du bâtiment Blanc et Cie SA, Lausanne Aménagements extérieurs Menetrey SA, Cheseaux-sur-Lausanne Réfection rues René May SA, Bussigny-près-Lausanne surveillance de chantier Protectas, Lausanne Expertises ESM – Sarrasin Ingénieurs SA, Saint-Sulpice panneau de chantier Graphico R. Margot SA, Pully Décoration pierre naturelle et bouchardage Chevrier & Caprara Sàrl, Crissier

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Ces entreprises ont participé à la construction de l’îlot du centre à Lausanne

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Construction

Vivre MEINIER

ensemble

M

enée il y a vingt ans auprès des quelque 1800 âmes de Meinier, une étude listait les préoccupations de ses habitants. Parmi celles-ci, la situation économique et sociale des aînés, l’intégration des jeunes ainsi que l’exode d’une population incapable de supporter les loyers de la région. Désireux d’y remédier et de renforcer le lien social entre Meinites, la Commune et l’Institut de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine de Genève ont longuement planché sur le sujet. Ils sont parvenus à un concept qui se veut novateur en Suisse romande: un centre intergénération-

nel où cohabitent et s’entraident des seniors, des étudiants, des personnes à mobilité réduite et des familles. En d’autres termes, un lieu où règne la mixité. Triangle polyvalent Le Centre, dont l’inauguration est prévue pour la fin de l’année, se dresse à proximité de l’école et de la salle communale existantes. Il est composé de quatre immeubles hébergeant des logements, d’un bâtiment collectif, d’un parc public et piéton ainsi que d’un parking souterrain. Le tout sur une parcelle à la forme triangulaire de 24 000 m2.

«Au total, 52 appartements allant de deux à six pièces sont construits dans les quatre immeubles de logements», explique Françoise Rey, du bureau d’architectes dar, responsable du projet. «L’idée est que chacun de ces appartements puisse être habité par n’importe quelle catégorie de locataires. Concrètement, cela implique par exemple que toutes les salles de bains soient spacieuses afin que l’on puisse y accéder avec une chaise roulante.» D’une hauteur de 9,5 m, et de 48 m sur 12, les quatre immeubles locatifs sont faits de béton traditionnel. Pour des raisons de coûts, la superficie des bâtir > mai 2011

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Le Centre intergénérationnel de Meinier (GE) se propose de loger sur le même site des aînés, des familles et des personnes à mobilité réduite. Objectif: renforcer le lien social.


Meinier

appartements est limitée mais tous bénéficient d’importants balcons ou terrasses. «Cela nous paraissait primordial, surtout pour des personnes à mobilité réduite qui accèdent difficilement aux espaces en plein air», souligne l’architecte. Côté cour, côté jardin Tous les logements sont traversants, donnant côté est sur un parc qui sera aménagé pour jeunes et moins jeunes, et côté ouest sur une allée de vieux

«Ce projet est très porteur» Marc Michela, maire de Meinier

chênes protégés. La sauvegarde de ces derniers est une des particularités de ce chantier. En effet, le terrain qui accueille le Centre intergénérationnel logeait auparavant un centre sportif doté d’un terrain de football. L’arrosage

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fréquent de son gazon a tout naturellement attiré les racines des chênes; des racines qu’il faut impérativement préserver. «Nous avons dû installer une desserte perméable entre les arbres et les immeubles pour ne pas endommager ces racines, les hydrater correctement et aussi les inciter à se tourner de l’autre côté, loin des immeubles», détaille Françoise Rey. Le bâtiment collectif, de 60 m sur 25, se tient face aux logements. Le chauffage des nouvelles constructions, tout comme celui des anciennes, sera produit à l’aide de pellets et assuré par une centrale de chauffe située sur le site. Les nouveaux bâtiments respecteront les standards Minergie. Quant à leurs toitures, elles seront végétalisées, permettant ainsi une meilleure isolation. Transparence et proximité Retour au bâtiment collectif qui, une fois terminé, offrira toute une série de prestations sociales comme une ludothèque, une crèche, un restaurant parascolaire, un restaurant, un centre

Les quatre bâtiments de logements sont longés à l’ouest par une allée de chênes protégés.

Logements pour tous D’un budget de 40 millions de francs, le Centre intergénérationnel de Meinier devrait accueillir ses premiers locataires à la fin de l’année. La plupart des appartements sont destinés à des personnes pouvant bénéficier d’un soutien de l’Etat au logement. Comme l’indique le maire de Meinier, Marc Michela, «65% seront d’utilité publique et 35% seront en location libre». Le projet s’inspire du concept social de la résidence intergénérationnelle de Saint-Apollinaire près de Dijon. D. N.


Construction

médico-social ou un salon de coiffure. «Le défi ici était de faire cohabiter ces différentes entités et de créer un lien entre elles», fait remarquer Françoise Rey. «La solution, nous l’avons trouvée dans la construction de patios vitrés au centre du bâtiment. Cette transparence permet par exemple aux aînés qui se trouveront au rez-de-chaussée de regarder les enfants évoluer dans la crèche installée au premier. Et vice versa.» En mêlant ces différents acteurs, le maire de Meinier, Marc Michela, espère offrir aux personnes âgées «une alternative aux EMS, ou du moins repousser leur entrée dans de telles institutions. En misant sur la solidarité entre les générations, nous espérons reconstruire ce que nos familles rurales ont connu autrefois.» Quand on l’interroge sur la possibilité que les locataires ne s’entraident guère une fois installés dans leur appartement, le maire souligne que chacun des résidents signera une charte l’engageant à faire preuve de solidarité envers ses voisins. «Et puis il y aura une animatrice socioculturelle sur place qui sera chargée d’organiser toutes sortes d’activités dans le périmètre du Centre.» Reste que Marc Michela garde les pieds sur terre: «Cela demandera du temps pour que la mayonnaise prenne.» Et d’ajouter, le sourire dans la voix: «Je suis persuadé que ce projet est porteur, qu’il a un avenir. Plusieurs communes ont d’ailleurs déjà pris contact avec nous et envisagent de s’inspirer de notre futur centre.»

© Daphnis Lalot

© Daphnis Lalot

Si la taille des appartements est plutôt restreinte, les balcons et terrasses sont spacieux.

Le bâtiment administratif et ses fenêtres aux dimensions variées.

Texte: Delphine Neyaga Photographies: Vanina Moreillon

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MEINIER

Construction

les intervenants MAÎTRE DE L’OUVRAGE Mairie de Meinier Architecte, assistant du maître de l’ouvrage Pascal Tanari, Thônex LES MANDATAIRES Architectes dar architectes SA, Ecublens Première étape Ingénieurs civils Amsler & Bombeli SA, Lausanne Ingénieurs électriciens Betelec SA, Carouge Ingénieurs CVCS Energie Chammartin & Spicher SA, Lausanne Sous-traitants Saniplans Techniques sanitaires SA, Pully Ingénieurs circulation Transitec SA, Lausanne

Ventilation CGC Dalkia SA, Thônex Chauffage, installations sanitaires Alpiq InTec Romandie SA, Vernier Ascenseurs Otis SA, Villars-sur-Glâne Monte-trottoir Hebetec AG, Nuglar Plâtrerie-peinture Michel Cona SA, Genève Eléments d’abri PC Schweizer AG Metallbau, Ecublens Portes et vitrages intérieurs bois Norba SA, Oron-la-Ville Chapes Balzan + Immer SA, Vessy Surveillance par tiers Protectas SA, Saconnex Panneau de chantier Décora Publicité Sàrl, Genève Transports déchets Transvoirie SA, Vernier; Pascual Transports Genève, Satigny

Deuxième étape Ingénieurs civils AIC Ingénieurs Conseils SA, Lausanne Ingénieurs électriciens BG Ingénieurs Conseils SA, Châtelaine Ingénieur CV Sigma Ingénierie & Maintenance, Lausanne Ingénieurs sanitaire BG Ingénieurs Conseils SA, Châtelaine Ingénieurs géomètres HCC Ph. W. Huber, N. Chappuis, Ph. Calame, Chêne-Bourg Spécialiste arboriculture Arboristes-Conseils Sàrl, Expertise d’arbres, Morges Spécialiste recyclage Bird – Bureau d’investissement sur le recyclage durable, Prilly Spécialiste acoustique ABB J. Styjenski & H. Monti SA, Carouge Ingénieurs sécurité BG Ingénieurs Conseils SA, Lausanne LES ENTREPRISES Cuisiniste Service Equipement, Carouge Expertise amiante IBS Sàrl, Athénaz Désamiantage Amconser SA, Meyrin Défrichage Entre Terre et Ciel Sàrl, Puplinge Démolition Astrag SA, Plan-les-Ouates Nutrition chênes Fabrice Rolle, Cartigny Fouilles en pleine masse Induni & Cie SA, Petit-Lancy; Aymon Burgdorfer, Gy Béton, maçonnerie Consortium GZR «Meinier» Grisoni-Zaugg SA + Rampini & Cie SA, Genève Echafaudages Implenia Construction SA, Onex Portes et fenêtres extérieures bois et bois-métal G. Baumgartner AG, Hagendorn Façades métalliques R. Morand & Fils SA, La Tour-de-Trême Couverture Consortium Geneux-Dancet SA + G. Dentan Genève SA, Meyrin Crépissage de façade Bat-Iso SA, Meyrin Fermetures extérieures et protections solaires Favorol SA, Les Acacias Installations électriques Egg-Telsa SA, Genève

Dans la bâtiment administratif, des patios sont disposés entre les futurs locaux tels que le restaurant, la crèche ou la ludothèque. Ils seront entièrement vitrés afin de permettre aux utilisateurs d’échanger des regards.

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Ces entreprises participent Ă la construction du contournement de La Sallaz, Ă Lausanne


Génie civil GALERIE DE CONTOURNEMENT

La Sallaz délestée

V

éritable lien interurbain, l’avenue de la Sallaz est envahie de voitures venant de la route de Berne et montant depuis le centre-ville, ainsi que par plusieurs lignes de trolleys qui y font même demi-tour. Avec la gare du métro m2, elle accueille aussi un flot incessant de piétons. L’idée est de créer une interface mixte piétons et bus en détournant le trafic nord-sud par une route de contournement, et nord-est par une déviation. Le contournement suit une courbe irrégulière entre les futures placettes au pied de la route de Berne et à l’entrée du quartier depuis le centre-ville.

Du nord au sud, il emprunte le fond du Vallon et remonte jusque sous le pont du m2. A partir de là, la route est couverte par une galerie de 75 m de long. La chaussée, bidirectionnelle, aura une largeur variable, composée au minimum de deux voies de 3,50 m et d’une piste cyclable à la montée. Fondations étudiées Maurice Perruchoud, ingénieur civil, souligne: «Une partie de la zone dévolue à la galerie a été remblayée lors de la construction du m2. Nous avons effectué des études préalables pour déterminer les systèmes de fondation à adopter en fonction des diverses

zones d’appui de l’ouvrage.» Trois systèmes ont été utilisés: sur le mur de soutènement, une semelle continue posée sur une molasse très fracturée mais dure; pour les piliers, des semelles ponctuelles en misant sur la molasse pour les appuis; dans la zone des remblais, des micropieux. «En cours de travaux, nous avons constaté que la zone de micropieux devait être étendue; nous en avons finalement foré une quinzaine. Où il n’y en avait pas besoin, nous avons réalisé des puits remplis d’une grave stabilisée avec un haut dosage en ciment, pour que les conditions d’appui soient cohérentes sur l’ensemble de l’ouvrage.» bâtir > mai 2011

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Un ouvrage complexe dans un contexte millimétré et à l’esthétique très étudiée: la galerie de la route de contournement de la Sallaz à Lausanne est un défi constructif.


contournement la sallaz

Plan-masse du quartier: en rouge foncé, le tracé de la galerie couverte, entre l’avenue de la Sallaz et le pont du métro m2. Les véhicules contournent véritablement tout l’espace bâti de l’avenue, en contrebas (rouge clair). Après le pont du métro, en direction de la route de Berne, la route est entièrement aérienne. En violet, la passerelle piétonne qui pourrait faire le lien entre la Sallaz et le futur espace de loisirs et détente.

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© Ville de Lausanne – Service des Travaux

Av .d

L’architecte Philippe Béboux décrit le concept: «A la base du projet, il y a la notion de flux et le fait que la galerie soit un ouvrage statique vu depuis deux modes de déplacement, la voiture lorsqu’on la traverse, et le métro qui la longe.

La galerie occupe un espace interstitiel étroit entre les immeubles et le fond du vallon. Construite sur une pente prononcée, elle a permis aux architectes de jouer de cette géomorphologie pour concevoir une structure plissée.

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Géométrie contextuelle »Partant de cette double perception – deux points de vue inversés –, nous avons développé un principe de porteurs utilisant la courbure de la route pour générer des perceptions changeantes, jouant autant avec le mouvement et la vitesse qu’avec la position de l’observateur, soit dans la galerie, soit depuis le m2 à l’extérieur.» En outre, la galerie,


Génie Rubrique civil

La route de contournement se faufilera sous le pont du m2; les tours pour le coffrage de la galerie occupent l’espace pour l’instant.

dont la courbe n’est pas homogène, se trouve sur une pente prononcée. Les architectes ont choisi de travailler la dalle supérieure et le mur latéral en structure plissée, soulignant là encore la perception cinétique de l’ouvrage. Matériaux contrastés Les piliers porteurs, parallèles au pont du m2, sont préfabriqués. Les architectes les ont souhaités en béton lavé avec des agrégats noirs d’Arvel: «Nous obtenons ainsi des piliers foncés qui le resteront avec le temps, contrairement aux pigments, moins stables aux UV. Leur texture rugueuse et minérale contraste avec le reste de l’ouvrage.» De fait, ils sont d’un aspect très différent de celui de la galerie coffrée en planches «à l’ancienne»: «Nous souhaitions retrouver une texture et une matérialité souvent perdues dans les ouvrages routiers actuels, qui n’osent plus jouer de cette poétique brutalité du béton, imprimé des veines de la structure bois de son coffrage.»

Le pont du m2 est contigu aux nouveaux piliers de la galerie.

L’art de l’alignement Entre le mur de soutènement et la paroi de molasse, l’espace de travail est restreint avec parfois moins de 80 cm. Maurice Perruchoud: «Nous avons entièrement cloué la paroi pour la sécurité des ouvriers; l’ouvrage devant être réalisé entre six et huit mois et compte tenu de la fracturation de la roche, nous n’avons pas voulu prendre de risques.» L’implantation de la galerie a posé quelques soucis dus à la nécessité d’un repérage précis. «La géométrie de l’ouvrage n’est pas facile. Par ailleurs, nous avons estimé, avec l’architecte, que l’esthétique de

Les ouvriers n’ont que peu de place pour travailler entre le mur de soutènement du talus et la paroi de la galerie.

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Ces entreprises participent à la construction du contournement de La Sallaz, à Lausanne

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Génie civil

© Ville de Lausanne – Service des Travaux

contournement la sallaz

Un air de place

Cette image de synthèse donne un aperçu de ce que sera la Sallaz une fois terminée: on y remarque les rangées d’arbres et l’alternance des bandes de béton et d’enrobé au sol. L’espace est dévolu aux bus et aux piétons.

l’ouvrage se trouverait améliorée en alignant le sommier de bord de la galerie au parapet du pont du m2.» Les piliers prennent une importance particulière en fonction du développé des pentes voulu par l’architecte. Ils sont assez serrés, avec un entre-axe d’environ 3 m. Entre les piliers et le tablier, un joint autogonflant évitera les infiltrations. Dans la zone basse de l’ouvrage, l’espace entre le pont du m2 et le parapet de la galerie est de 4 cm seulement: «Un joint en styrodur ou un élément de ce type sera réalisé et peutêtre gratté, selon les vœux des Transports lausannois.» La route devrait être mise en service à la fin d’août 2011.

Texte: Annie Admane Photographies: Vanina Moreillon

Les architectes ont gagné le concours sur invitation en 2005; Philippe Béboux présente les éléments du projet: «Ce lieu est un espace linéaire, bâti sur la crête géologique bordant le vallon du Flon. Historiquement, il a servi d’interface entre Lausanne et Moudon.» Deux approches simples ont été proposées: un concept volumétrique linéaire utilisant pour support la future arborisation et les édicules liés aux bus et aux programmes publics de la place, et un travail sur le sol reliant transversalement les deux côtés de l’avenue. Les auteurs du projet ont proposé un renforcement du caractère végétal de la place pour lui conférer un nouveau caractère, indépendamment du bâti existant. Une centaine de tilleuls (Tilia), essence historiquement déjà présente sur l’avenue, seront plantés en alternance avec les abribus et le mobilier urbain, sous forme d’alignements linéaires denses formant des volumes d’environ 2 m de large. Le sol relie les deux façades de la place en alternant transversalement deux matériaux: l’enrobé noir et le béton gris clair, proposant ainsi une variation jouant de deux matières, dont les largeurs évoluent d’une extrémité à l’autre de la place. Dans le vallon, un espace de loisirs et de détente sera relié à la place par une passerelle. Trois halles pour les travaux publics sont en construction. Un parking devrait également voir le jour et des projets immobiliers sont en développement. A. A.

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Génie civil

Un projet pour la Sallaz A la Sallaz, la Ville de Lausanne achève une requalification nécessaire pour désengorger le quartier du trafic routier.

d’excavation et d’enrichir le milieu végétal qui est généralement très pauvre sous les ponts. Fort de l’appui de mes collègues sur cette proposition, j’ai poursuivi la réflexion. C’est ainsi que j’ai proposé une route de contournement de la place en confirmant l’entrée dans la ville par la route du Bugnon en réduisant la circulation sur l’avenue Victor-Ruffy.

L

Bâtir – Pour le projet, il y a eu une procédure consultative. Pourquoi avez-vous choisi le concept de 2b architectes? Olivier Français – La route de contournement est un projet routier conçu par notre administration avec l’appui de mandataires. En revanche, pour le projet de la place de la Sallaz, nous avons organisé un concours d’architecture qui a connu un vif succès. Il s’agissait d’un concours anonyme et le jury était composé en majorité de professionnels, avec la particularité de la participation, à titre de membres non professionnels, du président de la société de développement et celui de la société des commerçants. C’est donc une forme de prolongement du processus participatif engagé que d’associer à la décision des sociétés locales. On a donc jugé les projets sans connaître les auteurs du projet et nous avons été agréablement surpris de découvrir que l’auteur du projet était Lausannois, ancien habitant du quartier et qu’il avait une solide expérience d’aménagement d’espaces publics dans d’autres villes (place du Molard par exemple).

© Ville de Lausanne – DR

ors de la construction du métro m2, la réorganisation du quartier des hauts de Lausanne s’est imposée. Logique d’une idée et ses contraintes avec Olivier Français, directeur des Travaux publics de la capitale vaudoise.

Olivier Français, directeur des Travaux de la Ville de Lausanne.

N’aurait-on pas pu envisager ces travaux au moment de la construction du m2 (le projet en aurait peut-être été différent)? J’ai toujours regretté que lors de l’optimisation du tracé du m2, les projeteurs n’aient pas eu l’opportunité de requalifier la place de la Sallaz en implantant la station du m2 sur la place elle-même. Ce n’est donc pas lors de la conception, mais lors de l’exécution du m2 que les projets de route de contournement de la place et la requalification de celleci ont été développés. Pour ce qui est de la route, l’idée est venue pendant les travaux du m2, en particulier lors de l’exécution du portail du tunnel du Bugnon. Elle s’est développée en deux temps; tout d’abord, il est apparu opportun de redessiner le talus sur lequel était prévu le pont reliant le tunnel du Bugnon et la station de la Sallaz afin d’améliorer le site en végétalisant ce talus. Cela a permis de réaliser des économies sur le transport des terres

N’aurait-on pas pu dessiner le contournement plus bas (dans le creux du vallon) au lieu de le tracer si près des immeubles? Une nouvelle route comporte des contraintes et une attention particulière a été apportée lors de la conception finale de ce projet par la Municipalité. Le Conseil communal a été également très préoccupé sur ce point et a renforcé les mesures de protection contre le bruit par rapport à celles qui étaient proposées initialement. C’est pourquoi la route est couverte là où c’était possible de le faire et des murs antibruit ou des talus végétalisés sont venus renforcer les mesures de protection sonore. Quel est le coût global de tout le projet? Pour la route de contournement, le budget est de 17,7 millions. Celui de la place est de l’ordre de 15 millions, auxquels s’ajoute un investissement d’environ 10 millions pour des équipements publics de voirie en aval de la route de contournement. C’est donc près de 42 millions qui sont investis dans ce quartier pour des travaux échelonnés sur environ quatre années.

Propos recueillis par Annie Admane

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La ligne du m2 et la route de contournement empruntent le fond du vallon du Flon et longent l’usine Tridel, centre de traitement des déchets par incinération.

Planification générale Batitec SA, Lausanne etude de trafic Transitec ingénieurs-conseils SA, Lausanne etude d’impact sur l’environnement CEP - Communauté d’Etudes Pluridisciplinaires, Bex Ingénieur géotechnicien Karakas & Français SA, Lausanne Ingénieur acousticien Bureau d’ingénieurs EcoAcoustique SA, Lausanne Ingénieur - Courants vagabonds Bureau d’ingénieurs Ernst Peter Bichsel, Oberhofen Concept architectural 2b architectes sàrl, Lausanne Paysagiste Presset Cécile A., Lausanne Consultant qualité des bétons TFB, Crissier lot 1 Secteur avenue de la Sallaz – Pont du m2 ouvrage prépondérant: galerie couverte Concept architectural de l’ouvrage 2b architectes sàrl, Lausanne Ingénieur civil Jean-Paul Cruchon et associés SA, Lausanne Ingénieur civil edms ingénieurs SA, Genève travaux de génie civil ADV Constructions SA – Martin & Co SA, Echallens travaux forestiers Entreprise forestière Daniel Ruch, Corcelles-le-Jorat lot 2 Pont du m2 – raccordement à la route de berne ouvrage prépondérant: passerelle à piétons Concept architectural de l’ouvrage 2b architectes sàrl, Lausanne Ingénieur civil Monod-Piguet + Associés IC SA, Lausanne Ingénieur civil edms ingénieurs SA, Genève Ingénieur civil SDIA – CETP SA, Lausanne travaux de génie civil JPF Construction SA, Lausanne Paroi antibruit Soba Inter AG, Baden-Dättwil lot 3 routes de la Feuillère, d’oron et raccordement à Victor-ruffy ouvrage prépondérant: paroi antibruit à la route de la Feuillère Ingénieur civil edms ingénieurs SA, Genève travaux de génie civil JPF Construction SA, Lausanne Paroi antibruit Balz Holz AG, Langnau Fenêtres antibruit Norba SA, Oron-la-Ville jardinage Menetrey SA, Cheseaux

La galerie de la route de contournement et le pont du m2 (vue de dessous) ne sont distants que de 4 cm à cet endroit.

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Esplanade emblématique Pour remplacer le parking qui lui servait jusqu’alors d’entrée, le CERN s’est offert une esplanade paysagère métaphorique.

P

asser devant le CERN (centre international de recherche nucléaire) ou y entrer, c’était jusqu’à présent comme arriver devant n’importe quelle usine ou entreprise impersonnelle. Où l’on serait bien emprunté de deviner ce qui se passe à l’intérieur. C’est après s’être faufilé au travers d’un parking que plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par année arrivaient devant un modeste bâtiment marquant l’entrée principale. Rien donc ne racontait l’extraordinaire de cet immense com-

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plexe où plus de 10 000 personnes de près de 100 nationalités différentes recherchent les origines et les mystères de la matière. Rien qui raconte par exemple la beauté des courbes et les explosions que l’on provoque ici sous terre entre 50 et 200 m de profondeur. Il a fallu qu’un architecte du paysage, Laurent Essig, s’en mêle pour que surgissent en surface des formes et des voûtes végétales suffisamment intrigantes pour interpeller même celui qui ne ferait que passer. Une entrée métaphorique C’est ainsi que désormais tous ceux qui empruntent la route de Meyrin, passagers du nouveau tram, automobilistes, piétons, ou visiteurs du centre de recherche, passent forcément entre ou sous les immenses voûtes végétales installées par Laurent Essig. Soit de

longues branches de saules de près de 10 m de haut, coupées et replantées en forme de bouquets géants dans de grandes caisses maraîchères. Le choix de ce type de conteneur ne s’est pas fait au hasard, mais correspond au caractère temporaire de cette création originale. Le CERN s’est en effet donné trois ans avant de mettre en chantier une nouvelle ligne architecturale pour l’entrée de cette véritable petite ville à la recherche d’une meilleure fluidité et qualité de vie. Un concours international d’architecture sera ainsi d’ailleurs bientôt lancé. Symbole d’une mutation en cours Toute l’entrée sera alors repensée. D’ici là, les 100 000 francs consacrés à cette nouvelle esplanade piétonne devraient permettre dans l’esprit de ses initiateurs d’annoncer et de mon-


© Sophie Kellenberger

Architecture du paysage

Il a fallu 4000 perches de saules de près de 10 m de haut pour arboriser l’esplanade.

trer que quelque chose d’important devrait bientôt changer architecturalement au CERN. Ces mutations émanent d’un nouveau plan directeur débuté fin 2010. En plus, et au passage, cette nouvelle esplanade éphémère a été inaugurée le même jour que le nouveau tram arrivant à la frontière. Soit une manière de confirmer la participation du CERN à la réflexion régionale transfrontalière. Une réalité déjà initiée avec le tunnel collisionneur de particules (LHC) qui, lui, sur une circonférence de 27 km, traverse déjà la frontière entre la Suisse et la France. Un espace d’accueil emblématique La fonction symbolique de cette esplanade paysagère est donc très forte. «Au plan esthétique et dans ses formes, explique Laurent Essig, elle se rapporte aussi bien aux voûtes du tunnel de l’accélérateur qu’aux faisceaux de lumières des collisions de particules très graphiques qui s’y déclinent ici, sous terre, à l’infini. Les branches des saules, comme des faisceaux de trajectoires végétales, symbolisent la convergence des savoirs et des

© Sophie Kellenberger

Comme dans un parc, sous les voûtes des saules, les piétons ont très vite trouvé leur place.

hommes à la découverte de l’Univers.» Et pour que le spectacle soit aussi nocturne, l’architecte paysagiste y a prévu un éclairage vert en survégétalisant la scénographie. Plate-forme d’échanges Au plan pratique de la circulation des véhicules et des hommes, l’esplanade règle aussi la fluidité et l’intelligence du trafic. Une zone comme un parc est ainsi dévolue à l’attente des utilisateurs des transports publics ou à la détente des employés du CERN. La rapidité de conception et de réalisation de cette esplanade éphémère a été particulièrement remarquable. Soit deux mois

et demi entre le début des discussions et la fin de travaux pour les 3000 m2. L’esplanade a ainsi profité de l’expérience de l’architecte créateur du Festival Arbres et Lumières de Genève, qui a déjà réalisé d’autres installations éphémères de même type. Comme par exemple à Paléo où, depuis sept ans, à chaque festival, il dirige des projets d’étudiants des HES et imagine aussi les univers scénographiques du Village du monde.

Sophie Kellenberger

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Architecture MiLan

S Un quartier futuriste qui crève le ciel. Signé Hadid, Libeskind et Isozaki: un projet phare de la capitale lombarde à l’aube de sa prochaine Exposition universelle.

ur le site de l’ancienne Foire aux abords du cœur de Milan, trois mégastructures de bureaux dominent le nouveau quartier résidentiel prêt à surgir dans ce qui deviendra, avec ses 170 000 m2, l’un des plus grands parcs publics de la ville. Développé sur près de 43 hectares, le projet de reconversion qui révolutionne le skyline milanais comprend en outre le Musée d’art contemporain qui manquait cruellement à la ville. Desservi par un nouvel arrêt du métro, animé par des espaces culturels, commerciaux et des lieux de détente et de bien-être, le programme est placé sous le signe constructif de l’écodurabilité et de l’ultraperformance énergétique. Promu par le consortium CityLife, il dénote la forte préoccupation d’un monde urbain décidé à résister à la dictature de la pollution. La tour sans fin d’Isozaki La décision de confier le projet à plusieurs architectes (choisis sur concours en 2004) correspond à la

volonté de faire écho à la complexité de la ville par les tensions structurelles entre les bâtiments. Dans cet archipel de formes, le Japonais Arata Isozaki a conçu le plus haut gratte-ciel d’Italie – 220 m de haut et cinquante et un niveaux – en développant l’idée d’une «tour sans fin», à l’image de la «colonne sans fin» de Constantin Brancusi dans le parc de Targu-Jiu (Roumanie) faite, disait-il, pour «soutenir la voûte du paradis». Le concept repose sur un système modulaire qui peut être répété à l’infini. Chaque module organisant six niveaux se superpose aux autres sur un plan très étroit et allongé de 21 × 50 m, l’objectif de telles proportions étant d’accentuer la sensation de verticalité jusqu’à la provocation. Les façades sont composées d’une double peau en verre légèrement bombée sur la face externe pour donner une vibration à l’ensemble. Les côtés dévoilent la machinerie des ascenseurs panoramiques qui desservent les différents étages de l’édifice. bâtir > mai 2011

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CityLife


CityLife MiLan

Comme à l’accoutumée, l’architecte anglo-irakienne Zaha Hadid, figure du déconstructivisme, ne pouvait émettre, quant à elle, une solution «technocratique», légitimée par la statique traditionnelle. La spirale et la courbe Pensée comme une porte d’accès à la place centrale Porta Fiera, la tour développe une ligne tout en torsion sur 190 m de hauteur. Caractérisé par un premier twist lent qui dessine une rampe d’accès piétonnière à une galerie commerciale de 25 000 m2, le bâtiment libère son énergie horizontale dans une spirale verticale de quarantetrois niveaux. La structure, conçue comme un empilement progressif de courbes autour de l’axe vertical, a été

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Le chantier devrait aboutir en 2015 en concomitance avec l’Exposition universelle contrôlée algorithmiquement afin que chaque étage ne présente pas le même angle de vision et toutes les forces latérales sont absorbées par le noyau central. La peau extérieure à double vitrage structure un système de volets de protection solaire et intègre des installations de ventilation à haute efficacité écologique. L’Américain Daniel Libeskind signe sans doute la plus étonnante des trois mégastructures. Après une extension

verticale, la tour haute de 170 m plie en avant sa façade rideau translucide comme pour s’incliner vers la place. Sorte de coupole virtuelle, elle semble faire allusion à la célèbre Galerie Victor Emmanuel II qui s’ouvre sur la place du Dôme. Les archipels résidentiels Orientés sur le parc et les avenues arborisées qui limitent le quartier aux nord-ouest et sud-ouest, les îlots rési-


Architecture

CityLife en un clin d’œil: la tour inclinée de Daniel Libeskind et, juste devant, le musée d’art contemporain qui porte la même signature. La tour d’Arata Isozaki (au centre) deviendra la plus haute tour d’Italie avec ses 220 m. Dépassant de peu la flèche toute en torsion de Zaha Hadid, à sa droite. L’habitat prendra place aux limites d’un grand parc de 170 000 m2.

Le «Masterplan» de cet acte constructif hautement symbolique pour Milan, dans la foulée de l’impact de l’Exposition universelle de 2015 qui investira la capitale lombarde.

dentiels répartis sur 60 000 m2 créent l’équilibre entre les espaces publics et les cours semi-privées. Les sept immeubles de cinq à treize étages conçus par Zaha Hadid valorisent, par le plan en courbe, les cheminements sinueux qui délimitent les jardins réservés aux habitants. La même sinuosité dessine les façades avec leurs balcons curvilignes. Totalisant trois cents appartements, le projet architectonique est dominé par le profil des toits qui offrent des formes douces aux attiques développés sur deux niveaux et ouverts sur d’amples terrasses. A l’intérieur, c’est la lumière du jour qui domine. Traversant d’immenses baies vitrées, elle contribue à délimiter les espaces. Projetés par Daniel Libeskind, huit immeubles de quatre à treize étages,

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Architecture

CityLife MiLan

la place centrale, le bâtiment se développe dans la torsion d’un volume à base carrée, dont le sommet reflète les études de Léonard de Vinci sur le nombre d’or et se transforme en un volume circulaire.

La vue saisissante sur la ville depuis les terrasses des appartement les plus élevés et, ci-dessus, un exemple d’un «penthouse» inondé de lumière naturelle.

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soit trois cent septante logements, ainsi que la tour de vingt-six étages (14 200 m2) validée récemment, unissent leur différence par le système des balcons générant des espaces extérieurs de diverses profondeurs et largeurs. Dans ce quartier «à émission zéro» (zéro CO2, zéro chauffage au gaz, zéro source de combustion), toutes les résidences garantissent une diminution jusqu’à 80% de la consommation énergétique, grâce notamment à leur isolation thermique et aux panneaux photovoltaïques. L’architecte américain a également dessiné le futur Musée d’art contemporain de la ville de Milan. Fermant

Microcosme du paysage milanais Point de référence dans la valorisation du site et du patrimoine de la ville, l’établissement public entend s’insérer dans le circuit des plus prestigieux musées internationaux. Une invite de taille au public dans ce nouveau quartier piétonnier qui offre au visiteur son grand parc, microcosme qui reproduit les caractéristiques du paysage milanais et des environs. Désigné sur concours en 2010, le studio de design britannique Gustafson, en collaboration avec !Melk, One Works et Ove Arup, a prévu, au nord, le «jardin préalpin», vaste zone boisée destinée aux événements artistiques; au sud, une «plaine» essaimée de sentiers, de pistes cyclables, d’une passerelle, de places, d’aires de jeux. Elle laisse place aussi au seul pavillon de l’ancienne Foire sauvegardé et converti en centre culturel. Au cœur du site, l’arrêt du métro sera directement relié aux tours par des parcours couverts. Complétant la galerie commerciale principale qui ondule autour de la base de celle de Zaha Hadid, les gratte-ciel ouvrent en contrebas des espaces commerciaux (cinémas, restaurants…) et les services (poste, banques). Le chantier ouvert en 2009 devrait être terminé en 2015, date à laquelle se déroulera l’Exposition universelle.

Texte: Viviane Scaramiglia Illustrations: Arata Isozaki, Zaha Hadid, SDL, Stack Studio


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Portfolio PhotograPhie, Vincent Jendly

«New York»

Le travail du photographe lausannois est un véritable hommage à la vigueur qu’il admire chez les Américains. Très vite il a été confronté à la difficulté de porter un regard nouveau sur la ville sans doute la plus photographiée au monde. Points de vue rares et inhabituels qui lui ont permis de s’éloigner d’une photographie seulement documentaire pour permettre ainsi à ces tours enchevêtrées de prendre vie. Pages réalisées par Sophie Kellenberger

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Portfolio

Ces images invitent à la contemplation. Loin de subir la ville le photographe la confronte, la radicalise pour la rendre picturale. «Les gratte-ciel new-yorkais sont la manifestation la plus évidente de l’énergie unique qui meut les Etats-Unis. Ces constructions marquantes témoignent de ce dont l’homme est capable lorsqu’il donne le meilleur de lui-même.» (Vincent Jendly)

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Portfolio

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Portfolio

Portrait Vincent Jendly vit et travaille à Lausanne. Après une carrière de concepteur-rédacteur dans le monde de la communication, il décide en 2008 de se consacrer à ce qui jusqu’alors était une passion, la photographie. Exposition Ses séries new-yorkaises ont été exposées aux Etats-unis, en France et en Suisse.

Parfois inquiétantes, parfois flamboyantes, sous le regard du photographe les tours anarchiques de Manhattan forment un tout cohérent.

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Prix > Finale du Prix Voies Off 2010 des Rencontres photographiques d’Arles. > Mention aux International Photography Awards 2010 de Los Angeles.


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pratique > PROJETS GARE DE LAUSANNE

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Mutation décisive > MÉTIERS PEINTURE

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Dispersion intérieure mate sans émissions DIPLÔMES 2011

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Chefs d’équipe et contremaîtres à l’honneur > EXPOSITIONS RENATO SALVI

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Romantisme contemporain MATERIAL VISION À FRANCFORT

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Entrée en matière > TECHNIQUES VÉHICULES UTILITAIRES

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Quels critères écologiques VÉHICULES UTILITAIRES

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gare de lausanne

Mutation décisive en projet A l’aube des années 2030, 100 000 passagers transiteront chaque jour par la gare de Lausanne. Son évolution est inéluctable. Et le défi, majeur.

O

rganisé en avril dernier par la SIA dans le cadre de son cycle Urbanités, le débat intitulé «Lausanne, gare en mutation, quelles mutations pour la ville?» s’est mué en séance d’information permettant à Olivier Français, municipal des Travaux, et à MM. Knopfer, CFF Infrastructure et Moser, CFF Immobilier, de faire officiellement le point sur toutes les questions encore en suspens. Et elles sont nombreuses. Retard à combler La situation est la suivante: Vaud a pris un retard tel sur le plan ferroviaire que, en janvier dernier, le projet d’agrandissement et de modernisation du principal nœud ferroviaire romand

était annoncé comme prioritaire par la ministre des Transports Doris Leuthard. Un projet titanesque dont le coût est estimé à un milliard. Pour faire face à l’explosion du nombre de voyageurs, les CFF prévoient d’allonger les quais de la gare lausannoise en direction de Renens, de manière à ce qu’elle puisse accueillir plus de trains de grandes lignes, de RER et des convois de 400 m de long. Technique L’amélioration des horaires et la fréquence des trains sont, quant à elles, liées à la quatrième voie LausanneRenens pour laquelle les cantons de Genève et Vaud sont prêts à avancer les 400 millions nécessaires en attendant la première partie du milliard promis à Lausanne. Au programme aussi: la nécessité de revoir divers points techniques comme les faisceaux d’aiguillage, le système d’enclenchement à bout de souffle qui gère tous les trains et créer un «saut de mouton» pour désenchevêtrer le nœud. Tout cela sans ralentir le trafic, bien sûr.

Ces dix prochaines années, la gare de Lausanne sera adaptée pas à pas aux exigences du trafic ferroviaire d’avenir.

Côté gare, c’est peu dire que la métamorphose sera totale puisque l’ensemble du quartier sera replanifié. Figurent parmi les projets la transformation de l’aile Ouest du bâtiment de la gare, le réaménagement de ses accès et de sa place – pourquoi pas en zone piétonne? –, la création du pôle muséal des Beaux-Arts dans l’ancien dépôt de locomotives et la réaffectation, encore inconnue, de l’ancien centre de tri postal de la Rasude. Si la Ville de Lausanne et les CFF font un pari sur le futur, ils ont surtout à relever un défi majeur: imaginer une place de la Gare qui trouve grâce aux yeux des Lausannois. Depuis 1911, personne n’y est encore parvenu.

Patricia Bernheim

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bâtir pratique Première rencontre du comité stratégique

Augmentation des places assises et cadencement au quart d’heure sont les deux objectifs principaux sur la ligne Lausanne-Genève.

Le développement attendu des lignes Lausanne-Genève entre en phase active. Préfinancement assuré.

L

es autorités des cantons de Genève et Vaud, l’Office fédéral des transports et les CFF ont tenu le 4 mai dernier leur première réunion pour concrétiser les investissements destinés à augmenter les capacités ferroviaires entre Lausanne et Genève. Le projet d’augmenter les capacités sur la ligne ferroviaire entre ainsi dans une phase concrète. Cette première rencontre du comité a en effet posé les bases des importants travaux à venir.

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Après les votes favorables des Grands Conseils genevois (le 27 janvier) et vaudois (le 8 février), le préfinancement des travaux de la quatrième voie Lausanne-Renens et le financement des études nécessaires à l’accroissement des capacités entre Lausanne et Genève sont maintenant assurés. Un programme d’ensemble Ces travaux, inscrits ou planifiés dans plusieurs projets nationaux, sont regroupés dans le programme «Léman 2030» selon les termes de la convention du 21 décembre 2009. Avec deux objectifs principaux: d’une part le doublement du nombre de places assises entre Lausanne et Genève à l’horizon 2025, d’autre part l’introduction de la cadence au quart d’heure des trains

régionaux dans le cœur des agglomérations lausannoise et genevoise. D’importants travaux d’infrastructure sont donc nécessaires, notamment l’augmentation de la capacité des nœuds ferroviaires de Lausanne et de Genève. Etudes déjà lancées Les études préliminaires et d’avant-projet ont désormais été lancées, grâce au financement garanti par les cantons de Genève et Vaud. Les premiers résultats seront disponibles dès la mi-2012. Les CFF ont mis en place leur organisation de projet; et les équipes d’ingénieurs sont actuellement déjà renforcées.

CFF/com/réd

© CFF – François Gribi

«Léman 2030» sur les rails



dispersion intérieure mate sans émissions

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Un choix de rigueur?

Les dispersions de dernière génération mettent l’accent sur l’aspect plus écologique.

Les peintures doivent convaincre de plus en plus la clientèle sur leur qualité environnementale, notamment pour les composés organiques volatils.

L

es produits de peinture ne jouissent pas d’une excellente réputation dans l’opinion, car ils sont tenus pour responsables d’une pollution de l’air par les substances volatiles et nuisibles à l’environnement. En période estivale, avec des fortes chaleurs, ces solvants qui sont des composés organiques volatils (COV), sous l’action combinée du soleil et des oxydes d’azote NOx, forment un gaz irritant et toxique qui est l’ozone (O3) dans les couches les plus basses

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Conditions de formation des composés organiques volatils.

de l’atmosphère (la troposphère). A l’inverse, l’ozone des couches élevées de l’atmosphère (la stratosphère) nous protège des effets nocifs du rayonnement ultraviolet du soleil. Par ailleurs, la clientèle devient de plus en plus sensible aux odeurs. Il en est de même pour les applicateurs qui travaillent parfois dans des locaux mal aérés. Afin de tenir compte de ces problèmes, il y a, en matière de pollution, des exigences de plus en plus nombreuses qui sont régies par des ordonnances contraignantes.

L’ordonnance fédérale du 12 novembre 1997 sur la taxe d’incitation sur les composés organiques volatils COV est entrée en vigueur le 1er janvier 1998. Cette taxe était de 2 francs/kg de COV et depuis le 1er janvier 2004, elle a passé à 3 francs/kg de COV. Depuis le 1er janvier 2010, la directive européenne 2004/42/EC limite la concentration de COV pour toute peinture intérieure mate à 30 g/l de COV, ce qui représente au maximum 2% de COV pour une dispersion mate intérieure d’un poids spécifique de 1,5 g/cm3.


l’introduction des peintures en phase aqueuse, ne sont pratiquement pas répercutées dans les médias. Cela est d’autant plus injuste que depuis une dizaine d’années, certains fabricants de peintures conscients de la problématique des COV proposent des dispersions pour l’intérieur sans émission. Ces dispersions de la dernière génération ne contiennent ni cosolvant, ni amine, ni ammoniaque, ni formaldéhyde (substance fortement allergène) et ne dégagent que de l’eau lors du séchage.

Définition: Une dispersion sans émission est composée d’une matière filmogène (liant), de pigments (dioxyde de titane), de matières de charge (carbonate de calcium, talc…), de solvant (eau) et

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Pour ménager la qualité de l’air et sensibiliser l’opinion publique sur l’utilisation des substances dangereuses, l’Etat de Genève, sous l’opération Pinceau vert et en partenariat avec les distributeurs de vernis et peintures du canton, recommande: • Les peintures et vernis qui contiennent moins de 15% de solvant et aucune substance dangereuse significative portent la mention «Recommandé». • Les produits qui présentent un taux de solvant inférieur à 2% et aucune substance dangereuse significative bénéficient pour leur part de la mention «Particulièrement recommandé». Les mesures prises par les fabricants de peintures pour réduire les émissions de composés organiques volatils (COV) dans l’atmosphère, telles que

© Avian – Fotolia.com

bâtir pratique


dispersion intérieure mate sans émissions

d’additifs (agent épaississant, antimousse…). Appliquée sur un subjectile, elle forme un film doué de qualités protectrices et/ou décoratives. Le liant et les additifs sont exempts de solvants organiques.

Les conditions de formation du film de la dispersion conditionnent le rendu final.

COV ni aux plastifiants permanents. Ces derniers entraînent d’ailleurs un encrassement du film de la peinture dû à son caractère mou.

Figure 1

Température minimale de formation du film (TMFF) La température au-dessous de laquelle une dispersion de polymère est incapable de former un film est dite température minimale de formation du film (TMFF); au-dessous de cette température, la dispersion sèche sous forme de poudre, le polymère se trouve à l’état vitreux et ne peut former un film continu. La TMFF des liants se situe en général entre –5 °C et +25 °C. Les dispersions dont la TMFF se situe au-dessus de +5 °C ont besoin d’une plastification externe pour les aider à former un film continu, qui peut être obtenu par ajout d’un plastifiant permanent, ou mieux, par des agents de filmification (COV) servant de plastifiants tempo-

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raires. Contrairement aux plastifiants permanents, les agents de filmification quittent le film de peinture après un certain temps et évitent ainsi une plastification durable. En effet, les dispersions sans émission n’ont besoin ni d’un plastifiant externe ni de l’ajout d’un agent de filmification pour baisser la TMFF et former un film continu. La coalescence (formation du film) de ces dispersions est assurée par une plastification interne, c’est-à-dire que les particules de polymères sont constituées d’un noyau dur à TMFF élevée, entouré d’une très mince peau à TMFF basse (CoreShell-Polymer). Cette peau collante, de l’ordre de quelques pour-cent du volume total, facilite la coalescence des particules sans recourir ni aux

Coalescence ou formation du film d’une dispersion aqueuse (figure 1) Après l’application du film, il se produit immédiatement une diminution de la teneur en eau due au phénomène de séchage provoqué par l’évaporation de l’eau à la surface du film ainsi que par l’évacuation de l’eau dans le support. La distance entre les particules s’en trouve forcément réduite. Les particules de polymère ne peuvent plus se déplacer, se déforment: c’est le début de la coalescence. L’additif de formation du film (pour les polymères standards) commence à quitter le film et les particules de polymère sont finalement comprimées suivant un dodécaèdre rhomboédrique: c’est la coalescence. Nature chimique des liants Les liants les plus utilisés dans les dispersions intérieures mates sans émission sont le polyvinyle acétate

© Fopoligonchik – Fotolia.com

Les conditions pour les liants d’une dispersion sans émission • Température minimale de formation du film (TMFF) < 5 °C • Très faible teneur en monomères résiduels < 100 ppm (partie par million, soit, par exemple, un milligramme par kilogramme) • Absence d’amines et d’ammoniaque • Efficacité totale de la peinture permettant d’éviter les additifs de coalescence.


(PVA), l’acrylique, styrène acrylique et organo-silicate. Le polyvinyle acétate (PVA) reste, sans doute, le liant le plus utilisé dans les dispersions mates sans émission et cela pour plusieurs raisons: • Pouvoir liant des pigments élevé • Economie de solvants • Utilisation des ressources végétales renouvelables. Production de polyvinyle acétate La fermentation dans des grands silos, de la canne à sucre, cellulose ou du maïs, produit le bioéthanol. Par oxydation de ce dernier on obtient de l’acide acétique, par déshydratation on obtient de l’éthylène. La réaction entre l’acide acétique et l’éthylène donne le vinyle acétate monomère et finalement par réaction de polymérisation, on obtient le polyvinyle acétate (PVA).

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bâtir pratique

Conclusions L’utilisation et la production des dispersions sans émission permettent d’une part d’économiser le solvant et d’autre part de ménager la qualité de l’air. En Suisse en 2010 selon l’USVP, la production des dispersions mates intérieures standards était de 13 000 tonnes. Si l’on considère qu’elles contiennent probablement en moyenne 2% de solvant, on pourrait économiser 182 tonnes de solvant (estimant que 70% de la totalité des dispersions fabriquées contiennent des solvants) en fabriquant des dispersions sans émission. Les fournisseurs renseignent sur les taux de COV des dispersions qu’ils proposent.

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Des cadres polyvalents De nouveaux chefs d’équipe et contremaîtres en maçonnerie et en génie civil ont reçu leur diplôme le 15 avril à l’Ecole de la Fédération vaudoise des entrepreneurs.

L

e jour de la remise des certificats de chef d’équipe et des brevets de contremaître est à marquer d’une pierre blanche pour tous ceux qui, respectivement pendant deux et trois ans, ont consacré beaucoup de temps et d’argent, en cours d’emploi, à préparer des examens exigeants pour décrocher un diplôme qui leur ouvrira plus largement les portes professionnelles. De très bon niveau Ils étaient seize chefs d’équipe et vingtcinq contremaîtres du bâtiment et du génie civil à avoir été félicités par de nombreuses personnalités, parmi lesquelles René Brunner, président de la Commission romande de la formation professionnelle et président de la commission d’examen des contremaîtres. Il a insisté sur le niveau exceptionnel de la volée 2011 des contremaîtres puisque le taux de réussite aux examens a atteint 100%. De son côté, Roland Leto, président de la commission des examens de chefs d’équipe, a relevé un taux de réussite plus qu’honorable et a incité les candidats à poursuivre dans la voie du brevet et de la maîtrise. Compétences humaines et techniques La formation de chef d’équipe apporte aux apprenants les capacités pour encadrer un groupe de quelques collaborateurs sur les chantiers. Le brevet de contremaître est obtenu au

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Roland Leto, président de la commission des examens de chefs d’équipe, encourage les candidats à poursuivre leur formation.

terme d’une année complémentaire à la formation de chef d’équipe. Ils ont acquis des compétences dans l’organisation et la gestion de chantiers de moyenne à grande importance, autant du point de vue technique que pour la gestion des ressources humaines. Ces deux formations s’inscrivent dans la filière pour l’obtention de la maîtrise fédérale d’entrepreneur, soit un niveau propre à gérer une entreprise dans sa globalité.

Texte: Annie Admane Photographies: Céline Michel

René Brunner, président de la Commission romande de la formation professionnelle et président de la commission d’examen des contremaîtres.


bâtir pratique

Premier de promotion Antonio Dias vient de recevoir son brevet de contremaître, avec la meilleure moyenne du groupe, soit 4,9. Il a 38 ans, il est marié et a un enfant. Son employeur: Implenia à Genève. En sa compagnie, bref flash-back et perspectives. Bâtir – Vous avez réussi les examens avec la meilleure moyenne… Antonio Dias – Oui, c’est vrai. Au début, j’avais du stress, j’avais peur de ne pas réussir… Pourquoi avez-vous décidé de passer un diplôme de contremaître? Pour évoluer, ne pas rester chef d’équipe et puis aussi, l’un des motifs, pour améliorer mon niveau de salaire. Combien de temps avez-vous consacré à cette formation? Il m’a fallu une année, tous les week-ends. Je n’avais pas trop de travail à la maison parce que d’un samedi à l’autre, on se souvient bien des choses. C’est seulement à la fin de l’année, avant les examens, que j’ai dû travailler beaucoup plus.

Antonio Dias.

Votre entreprise vous a-t-elle encouragé, soutenu? Il n’y a pas longtemps que je travaille là; cela ne fait que deux ans mais ils m’ont encouragé parce que je suis venu chez eux à condition de pouvoir préparer ce brevet. Je ne sais pas si je vais progresser rapidement… Il y aura peut-être des possibilités de promotion. Propos recueillis par Annie Admane

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bâtir pratique

cheFs d’équIPe eT cONTReMAîTRes

Diplômes 2011 Chefs d’équipe

© Céline Michel

Julien Anchise, bât., Le Bouveret, VS – Crausaz Construction SA; Christophe Aviolat, bât., Villeneuve, VD – AGV Toni Sàrl; Lionel Bonati, bât., Courgenay, JU – Fernand Perrin SA; Roland Bregy, bât., Clarens, VD – Jaquet SA; Patrick Burer, bât., Morges, VD – Implenia Construction SA; François Cagliesi, bât., Bex, VD – Almico Sàrl; José Antonio Clemente Correia, bât., Sion, VS – Conrad Rombaldi SA; Bruno Miguel Correia, bât., Genève, GE – Marti Genève SA; Gary Gallopin, bât., Saint-Jean-de-Gonville, XF, France – Barthassat-Duvillard SA; Cédric Gavillet, bât., Grandson, VD – J.-M. Gallandat SA; Joao Pedro Gomes Angelico, bât., Lausanne, VD – Bertholet & Mathis SA; Luis Filipe Gomes, bât., Yverdon, VD – Rovéro Frères SA; Alexis Morel, bât., Viuz-en-Sallaz, XF, France – A. Henrioud; Yann Piguet, bât., Lonay, VD – Implenia Construction SA; Laurent Rochat, bât., Le Brassus, VD – Berney Construction SA; Jimmy Wicky, GC, Courfaivre, JU – De Luca SA.

Contremaîtres Besim Bekovic, bât., Martigny, VS – Implenia Construction SA; Jean-Claude Buchilly, bât., Boulens, VD – Cuenod & Payot SA; Simon Chetelat, Gc, Moutier, BE – Kuenzi SA; Yvan Chevalley, bât., Denens, VD – Chevalley Ph. Sàrl; Florent Curchod, Gc, Martigny, VS – Implenia Construction; Antonio Jose Dias Simoes Amorim, bât., Le Lignon, GE – Implenia; Cedric Dizerens, bât., Echallens, VD – Pittet P. Y. & Fils Construction SA; Cédric Epiney, bât., Sierre, VS – Emery Epiney SA; Roger Frascaro, bât., Vevey, VD – Grisoni-Zaugg SA; Raphael Gremaud, bât., Gruyères, FR – ArSA Constructions; Laurent Olivier Hegel, Gc, Orbe, VD, – Madliger & Chenevard Ing. SA; Florian Hennemann, bât., Porren-

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Les diplômés 2011: en haut, les chefs d’équipe, et en bas, les contremaîtres. Ils ont tous ajouté un réel atout à leur carrière.

truy, JU – Les Fils de Marc Joliat SA; Christophe Luyet, Gc, Savièse, VS – Evequoz SA; Marco Mendes, bât., Bossonnens, FR – Coquoz Constructions; Eric-Jean Moret, Gc, Domdidier, FR – Bianchi Constructions SA; Ilir Osmani, bât., Val-d’Illiez, VS – Vieux SA; Jorge Paiva Gomes, Gc, Peseux, NE – Bieri Grisoni SA; Sergio Gabriel Pires de Almeida, bât., Roche, VD – Grisoni-Zaugg SA; Christian

Pitteloud, bât., Vex, VS – Pitteloud Zermatten; Samuel Pitteloud, bât., Sion, VS – ITB SA; Cédric Quiquerez, bât., Chevenez, JU – Fernand Perrin SA; Jean-Pascal Racca, bât., Morges, VD – Racca et Fils SA; Luis Pedro Ramos Augusto, Gc, Bulle, FR – JPF Construction SA; Thomas Seydoux, bât., Fully, VS – Etrasa SA; François Zingg, Gc, Bassecourt, JU – CRGC SA.



© Filippo Simonetti

EXPOSITION: RENATO SALVI

Romantisme contemporain L’EPFZ – Ecole polytechnique fédérale de Zurich expose l’architecte Renato Salvi jusqu’au 30 juin 2011. Une monographie sort dans le même temps. Elle retrace son travail, le long des infrastructures routières de la Transjurane en passant par la villa individuelle.

L

e travail de Renato Salvi se déploie sur deux axes différents. D’une part des infrastructures telle l’autoroute Transjurane à laquelle il a consacré plus de 25 ans. D’autre part des activités variées, telles que la gare de Delémont, des écoles, ou des maisons individuelles. Après plus de 20 ans dans le Jura, c’est désormais à Sion qu’il travaille en tant que nouvel architecte de la Ville et chef du Service de l’édilité.

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Bâtir – En observant votre travail jusqu’à aujourd’hui, quels sont les points communs architecturaux dans vos ouvrages? Renato Salvi – Mes ouvrages sont très différents les uns des autres. Sauf par leur intégration dans le paysage qui est vraiment la force de chaque objet. De ce point de vue là, l’autoroute y est pour beaucoup, parce qu’elle m’a fait prendre conscience du paysage à une échelle que je n’avais pas tout à fait saisie pour des petits ouvrages. Si vous ratez un portail sur l’autoroute, c’est toute une région que vous dénaturez; la responsabilité est donc grande. Une autre caractéristique de mon architecture, c’est la transition; la manière d’arriver devant une maison ou devant un portail autoroutier. Pour moi, c’est très important. Beaucoup d’entre nous se souviennent de la maison de leurs grands-parents. Souvent c’était très beau. Il y avait un portail, et après une sorte de tonnelle avec des

L’accueil du visiteur dans cette villa se fait en douceur. Il déambule sur un ruban en béton qui se transforme en mur, puis en escalier pour finalement aboutir au couvert d’entrée.

fleurs, suivi de quelques marches pour monter jusqu’à la vieille porte, avec un petit perron couvert… Et aujourd’hui on a supprimé tout ça. C’est devenu brutal. On ne vous accueille plus à la maison et vous ne vous accueillez plus vous-même à la maison. Je fais en sorte dans mon architecture d’accueillir les gens. On n’arrive pas directement chez soi, on passe toujours par un chemin, par un certain nombre d’événements; des plantes ou un couvert. L’intégration dans le paysage, qu’est-ce que cela signifie à l’échelle d’un bâtiment? Je me souviens d’un professeur qui disait: «Quand vous touchez à une fleur, vous bousculez le cosmos entier.» Et j’y crois. Profondément! Je pense que tout acte de création est quelque part un acte de violence. En ce qui me concerne, j’essaie de le réduire au minimum. Que cette violence soit


© Yves André

bâtir pratique

la moins visible possible. Alors si vous construisez et que vous posez une maison sur des énormes talus et que vous ne reconnaissez même pas le terrain d’origine, votre violence, elle est inouïe, et pour moi inacceptable.

A vous entendre, l’architecture ne doit pas être subie par les gens, mais doit réellement les accompagner ? Oui, c’est ça. Et d’ailleurs c’est la raison pour laquelle mes architectures sont à tel point différentes les unes des autres. Il y a des maisons très secrètes, qui reflètent les personnages qui les habitent. Il y en a d’autres qui sont très extraverties parce que les personnes qui sont dedans le sont aussi. Vous êtes aujourd’hui l’architecte de la Ville de Sion, quelles seront vos premières actions pour cette cité? Nous avons deux thèmes de travail. La micro- et la macrostructure. D’abord la macrostructure; à grande échelle, au niveau de la ville, faire en sorte d’empêcher quelle grandisse indéfiniment, et la contenir dans les limites qu’elle a déjà. Justement une fois de plus pour être en relation avec son paysage. Inversement à l’intérieur de la ville, c’est d’essayer de rendre des places publiques, des rues arborisées et de résoudre le problème des voitures. Ensuite il y a un thème qui est magnifique et qui va avec la correction

Les murs latéraux des portails autoroutiers montent et descendent pour donner à voir la pente qu’ils épousent. © Yves André

Transformation d’une maison médiévale où l’attention permanente a été de ne pas la «blesser», au risque de la dénaturer.

«On n’est pas propriétaire d’une batisse du XVIe siècle, on en est dépositaire, pour prolonger son existence pour la génération suivante», souligne l’architecte.

© Yves André

L’astuce est dans l’observation du paysage alentour afin de le respecter? Une «astuce», ce n’est pas le bon terme. Je crois que c’est du respect, et qu’il est fondamental. On parle beaucoup de développement durable, mais finalement il commence par là. C’est même plus qu’un respect, c’est une sorte d’échange profond entre ce que vous recevez, c’est-à-dire un terrain, un bout de paysage et ce que vous allez y mettre. L’important pour moi est de donner l’impression que la réalisation a toujours été là. Très souvent d’ailleurs dans les maisons que j’ai construites, les gens me disent qu’ils ont cherché la maison sans la trouver! Assez souvent modestes, ou un peu cachées, elles se fondent dans le contexte.

des zones d’inondation du Rhône à la hauteur de Sion. Actuellement la ville tourne le dos au fleuve. Dans le futur l’idée est d’amener les gens vers l’eau. Une architecture permettant aux habitants de vivre différemment à l’échelle d’une ville, c’est quelque chose que vous découvrez?

C’est aussi pour ça que ça m’intéresse. Finalement c’est de pouvoir être au service d’un plus grand nombre. Concernant la microstructure au travers des règlements de construction, nous allons essayer d’amener une certaine qualité dans la réflexion du bâti à venir. Ça passe parfois par de petites choses. Par exemple essayer de faire en sorte, pour les locatifs, qu’une fenêtre soit digne d’une chambre d’enfant et pas juste un trou réglementaire. Nous avons déjà commencé l’exercice pour l’école de Bramois. Un renouveau thermique étant nécessaire, nous allons profiter d’améliorer la qualité de vie de toute la classe. Il y a par exemple un contrecœur à 120 cm et on va le rabaisser à 80 cm de telle façon que les enfants voient dehors. C’est à nouveau une petite chose mais qui pour moi a une grande importance. Propos recueillis par Sophie Kellenberger

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Exposition Dialogue entre architectes et constructeurs

Entrée en matière © Messe Frankfurt GmbH/ Helmut Stettin

Material Vision se tient du 24 au 26 mai 2011 à Francfort-sur-le-Main. Métal, verre, céramique, bois ou encore nanomatériaux sont au menu. Coup de projecteur.

C

omme son nom l’indique, Material Vision est une manifestation consacrée aux matériaux, sous toutes leurs formes. Du 24 au 26 mai 2011, elle réunira à Francfort-sur-le-Main des représentants des compagnies produisant différents types de matériaux, des architectes et des designers industriels. «L’objectif de ce salon est d’offrir une plate-forme pour un dialogue entre professionnels. Les créateurs peuvent ainsi transmettre leurs impressions aux entreprises et préciser leurs besoins», indiquent les organisateurs. Parmi les matériaux présentés: le métal, le verre, la pierre, le bois, celui fait à base de papier, les matériaux composites et les nanomatériaux. Textile de la partie Depuis 2009, Material Vision se tient parallèlement à la foire allemande du textile technique et non-tissé, Techtextil. Lors de leur dernière édition, les deux expositions ont attiré près de 24 000 visiteurs de 85 pays. En réunissant ces deux événements, les responsables veulent «offrir un panorama le plus complet possible du marché international des matériaux». Cette année, Texprocess – le rendez-vous international du textile et des matériaux flexibles – se joint au duo. Notez que Material Vision ouvre uniquement ses portes aux spécialistes du secteur.

L’essentiel en bref Dates: Du 24 au 26 mai 2011 Les visiteurs pourront notamment se renseigner sur les pigments de couleur changeante (chromaflair).

Lieu: Messe Frankfurt (D) www.material-vision.messefrankfurt.com Prix de l’entrée: Carte journalière sur place: 30 a Carte journalière au préalable: 20 a sur www.tickets.messefrankfurt.com. Prix réduit sur place: 17 a Heures d’ouverture: Mardi-jeudi: 9h-18h

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Quels critères écologiques? L’ATE (association Transports et environnement) vient de publier son classement annuel des véhicules disponibles sur le marché suisse, établi selon des critères écologiques. «Les véhicules utilitaires figurent en bonne place dans cette EcoMobiListe», précise Gerhard Tubandt, son porte-parole. Bâtir – Quels types d’informations votre enquête délivre-t-elle? Gerhard Tubandt – Des classements sont établis pour les différentes catégories de véhicules (des petites automobiles jusqu’aux 4x4). En outre, la sélection des dix meilleures voitures, toutes classes confondues, figure dans cette étude. Par ailleurs, des classements particuliers sont réalisés pour les voitures à l’éthanol (E85), pour les voitures purement électriques et pour les véhicules utilitaires.

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Dans quel but cette liste a-t-elle été créée? Réunissant plus de dix pages d’informations et dotée d’un système d’étoiles, cette enquête permet au consommateur de savoir, en un coup d’œil, si l’achat de tel ou tel véhicule est écologiquement envisageable ou pas. Il faut relever que, dans les années 80, classer les automobiles selon des critères écologiques était encore tabou! A l’époque, l’ATE voulait sensibiliser les gens sur le thème de l’environnement. Combien de véhicules utilitaires figurent dans le classement? L’EcoMobiListe comprend plus de 300 véhicules utilitaires, jusqu’à un poids maximal de 3,5 tonnes. Décrivez-nous le système d’évaluation concernant les véhicules utilitaires. Il est le même que pour les voitures de tourisme: l’ATE prend en compte dif-

férents critères écologiques mais avec une pondération différente. Les émissions de CO2 (le plus important gaz à effet de serre) comptent à hauteur de 60% dans l’évaluation, les nuisances sonores à 20%, les polluants aériens à 15% et l’impact sur l’environnement à 5%. Ici, il est question des oxydes d’azote (NOx) et de l’anhydride sulfureux qui provoquent une acidification et surfertilisation des sols et des eaux. Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans la réalisation de cette enquête? Les données concernant les véhicules sont des chiffres officiels d’homologation délivrés par la Confédération. Elles sont donc faciles d’accès. Par contre, il est plutôt ardu de mettre en évidence, tout au long du classement, quelle voiture convient à quel type d’automobiliste. Des changements ont-ils été opérés dans la technique de réalisation de l’EcoMobiListe au cours des dernières années?


bâtir pratique

Les entreprises sont-elles plus soucieuses de l’environnement que les particuliers lorsqu’elles font l’acquisition d’un véhicule? Oui, elles font des choix beaucoup plus rationnels que les particuliers. Par exemple: fin 2008, le groupe Nestlé a décidé de faire passer les émissions moyennes de CO2 de sa flotte (environ

© FotoMarie-Thérèse Guihal – Fotolia.com

Par exemple? En 2004, le système d’évaluation a été ajusté au sujet de l’influence des particules de diesel sur le réchauffement climatique. Une deuxième grande

actualisation a eu lieu en 2008. Cette fois, il s’agissait de pondérer deux données au sein du classement: les émissions de CO2 et les effets des oxydes d’azote sur l’environnement.

© FotoMarie-Thérèse Guihal – Fotolia.com

Nombre de marques mettent en avant le meilleur rendement des moteurs et l’équipement systématique de filtres à particules.

13 000 voitures) de 168 à 130 g/km d’ici à 2012. Cela représente 18 000 tonnes de CO2 en moins dans l’air. La coopérative d’autopartage Mobility poursuit le même objectif avec ses 2300 véhicules, ce qui la place parmi les cinq plus grands exploitants de flotte en Suisse. Selon Mobility, la moyenne actuelle d’émission de CO2 par ses véhicules est de 144g/km. Quels changements connaissent les véhicules utilitaires par rapport au passé? Bien que les filtres à particules diesels ne soient pas encore obligatoires, ils se répandent de plus en plus. Que laissent présager les résultats de l’EcoMobiListe 2011 pour les années à venir? On peut s’attendre à ce qu’en 2012, les filtres à particules diesels soient utilisés sur quasiment tous les véhicules utilitaires. Quel message tacite délivre ce classement? Avec l’EcoMobiListe, l’ATE veut sensibiliser les conducteurs d’automobiles et les entreprises sur l’impact que peuvent avoir leurs véhicules sur l’environnement. Pour une firme, la flotte de véhicules représente une véritable carte de visite. Un choix qui ne serait pas fait en fonction de critères de durabilité pourrait désavantager l’entreprise aux yeux de sa clientèle.

Propos recueillis par Marie-Hélène Morf

© FotoMarie-Thérèse Guihal – Fotolia.com

Le système d’évaluation actuel a été développé en 1997 en Allemagne, par l’Institut de recherche en énergie et en environnement (IFEU) à Heidelberg, en collaboration avec le Service fédéral de l’environnement. Depuis, le système a été actualisé constamment pour répondre aux dernières techniques de l’industrie automobile.

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VÉHICULES UTILITAIRES LÉGERS

Pour changer d’ère Les mentalités ont-elles évolué? L’impact d’un véhicule utilitaire léger fait-il aujourd’hui partie des critères d’achat?

doté d’une autonomie de 160 km. La marque est sensible à ce problème. D’ailleurs, chez ce constructeur, les véhicules utilitaires diesels sont également disponibles avec des filtres à particules, donc plus propres qu’auparavant.

a réponse d’Yves-B. Pochon, responsable des ventes au sein du Garage Robert SA, concessionnaire Renault-Dacia-Nissan à Neuchâtel, est claire: «Il est rare que des entrepreneurs formulent des demandes de véhicules utilitaires respectueux de l’environnement. Pour une entreprise, qu’elle soit petite ou grande, c’est le prix qui compte. D’ailleurs, de réelles améliorations au niveau environnemental sont-elles réalisables avec des véhicules utilitaires, souvent très chargés, qui effectuent des trajets courts, ponctués de fréquents arrêts et démarrages?»

Votre clientèle est-elle sensible aux classements, tels que celui de l’ATE (association Transports et environnement), qui renseignent sur les critères écologiques présentés par les véhicules? Les acquéreurs de véhicules utilitaires légers sont peu influencés par ces études. Par contre, les clients qui choisissent une voiture de tourisme le sont plus; ils essaient d’être proactifs en la matière mais, finalement, c’est souvent le porte-monnaie qui l’emporte. Pour épauler ces personnes en quête d’automobiles propres, il faudrait que les constructeurs cessent de proposer des moteurs surpuissants. En outre, il serait souhaitable que la Confédération agisse, à l’instar de l’Etat français qui a proposé des primes à la casse pour les véhicules sales. En Suisse,

L

Bâtir – Quelle évolution constatezvous dans votre société? Yves-B. Pochon – «Renault va commercialiser un véhicule utilitaire électrique

Un véhicule «vert» pour les artisans et entreprises: un choix qui peine encore à se faire.

par le biais des taxes automobiles, on a choisi, dans le futur, de favoriser les acquéreurs de voitures propres. Cette démarche est effectuée au détriment des propriétaires de voitures d’occasion et en circulation. Que faire de celles-ci? Les revendre aux pays africains et donc déplacer le problème plus loin? Quoi qu’il en soit, nous nous réjouissons de voir le monde automobile devenir toujours plus propre et nous sommes heureux de constater que les acquéreurs de voitures de tourisme se soucient de plus en plus de l’écologie.

Propos recueillis par Marie-Hélène Morf

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bâtir pratique

Dix ans pour convaincre

On sait pourtant que de grandes sociétés se dotent d’un parc de véhicules propres… Oui, mais ce sont des entreprises en lien avec le domaine de l’écologie: des sociétés électriques, des installateurs de pompes à chaleur, des fabricants de panneaux solaires… qui désirent être en adéquation avec leur philosophie d’entreprise. En 2010, 200 véhicules électriques ont été vendus en Suisse. C’est très peu. On estime que

Un véhicule «zéro émission»: signe des temps.

© Renault

Bâtir – Il semble que l’écologie entre encore peu en compte lors de l’achat d’un véhicule utilitaire léger… Cela vous surprend-il? Cyrill Deschamps – Non, on comprend qu’un artisan mette l’accent sur l’aspect financier lors d’un tel achat, d’autant plus lorsqu’on sait que le prix d’un véhicule électrique s’élève de CHF 50 000.– à CHF 60 000.–! Toutefois, cet investissement est récupéré sur la durée puisqu’une recharge de courant coûte cinq fois moins cher aux 100 km qu’un carburant traditionnel. En outre, l’entretien et les services du moteur électrique sont quasiment inexistants. On comprend aussi que les entrepreneurs aient des craintes vis-à-vis de l’inconnue qui entoure la durée de vie des batteries. Les grandes marques automobiles offrent une garantie qui peut aller jusqu’à huit ans mais, passé cette période, il est vrai qu’on est dans l’incertitude car on a peu de recul par rapport à cette technologie. En outre, le problème qui se pose actuellement pour un véhicule utilitaire électrique – qui se doit d’être léger et pratique – vient de la dimension et du poids de la batterie.

© Renault

Cyrill Deschamps est responsable du Centre suisse des véhicules électriques créé par l’Association e’mobile sise à Berne.

Un exemple de combinaison technique avec une propulsion au biodiesel.

ce chiffre va doubler en 2011. Par ailleurs, il faut relever que la gamme des véhicules utilitaires à gaz s’élargit et offre aujourd’hui une bonne alternative, grâce à un prix du carburant 30% inférieur à l’essence et à des émissions de CO2 et de polluants nettement diminuées. On mise plutôt sur des combinaisons de technologies? Oui, la vente de véhicules purement électriques va décoller mais, au cours des dix prochaines années, on verra apparaître des systèmes hybrides associant l’électricité à l’essence, au diesel

ou au gaz. En ce domaine, l’offre est déjà plus étoffée car les constructeurs européens, sommés par leurs gouvernements d’abaisser les émissions moyennes de CO2 sur leurs gammes de véhicules à des taux de 130g/km en 2015 et 95g/km en 2020, sont obligés d’avancer dans cette direction: en effet, même si les moteurs traditionnels progressent vers la propreté, nous pensons qu’ils n’arriveront pas à atteindre les objectifs fixés par l’Union européenne sans l’apport de motorisations de plus en plus électrifiées.

M.-H. M.

bâtir > mai 2011

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