Passion Montagne N° 1

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No 1 — Septembre 2010 86e année

Passion Montagne Dossier

Quand l’hélico sauve votre passion Portrait

Philippe Metzker environnement

L’impact des cabanes

Journal de la section des Diablerets Section lausannoise du Club Alpin Suisse et sous-sections de Château-d’Œx, Morges, Payerne et Vallorbe.

Club Alpin Suisse CAS Club Alpino Svizzero Schweizer Alpen-Club Club Alpin Svizzer



Locaux de la section Entrée rue Charles-Monnard Stamm Chaque vendredi dès 19h30 Bibliothèque Ouverte le vendredi de 20h à 21h15 Président de la section Luc Anex, tél. 021 881 28 09 e-mail : presidence@cas-diablerets.ch Secrétaire général Gérard Chessex, tél. 021 320 70 79 e-mail : direction@cas-diablerets.ch Secrétariat de la section Ouvert de 8h à 12h Eliane Ryser Tél. 021 320 70 70 – Fax 021 320 70 74 e-mail : secretariat@cas-diablerets.ch Postfinance Compte postal: 10-1645-3 IBANCH38 0900 0000 1000 1645 3 Gestion des membres, changements d’adresse 8h à 12h / 13h30 à 17h30 Sarah Bersier Tél. 021 635 53 27 – Fax 021 635 35 24 e-mail : membres@cas-diablerets.ch Annonces publicitaires, sponsoring Inédit Publications e-mail : pub@inedit.ch Tél. 021 695 95 22 Tirage 4000 exemplaires Impression Courvoisier - Attinger Délai rédactionnel No 2 4 octobre 2010

dans la continuité Un nouveau bulletin en quadrichromie, avec un nouveau nom «Passion Montagne», dans un nouveau format (difficile à classer!), paraissant une fois tous les deux mois, cela fait beaucoup de nouveautés en une seule fois…

On espère tout de même que cette publication élaborée avec la maison Inédit à Saint-Sulpice, centrée sur notre section et ses membres, avec de nouvelles rubriques, vous plaira et peut-être même vous enthousiasmera! Elle a, en tous les cas, demandé un gros effort à tous les protagonistes, notamment le secrétariat, en première ligne pour tout ce qui est rédactionnel avec l’aide de quelques journalistes professionnels. Un grand merci à tous pour l’énorme travail effectué. Le gros souci de plusieurs d’entre vous est probablement le coût d’un tel journal ! Eh bien non, le budget prévu pour le bulletin ne sera non seulement pas dépassé, mais selon toute vraisemblance diminué, grâce à la publicité trouvée par l’entreprise associée à l’aventure! La question suivante est naturellement : pourquoi un tel changement ? Plusieurs réponses à cette question: • la volonté d’avoir un moyen de communication attrayant avec nos membres mais également avec nos partenaires commerciaux, publics et sportifs; • l’envie d’offrir à nos membres la possibilité de partager avec d’autres montagnards, par des photos bien reproduites notamment, leurs expériences de courses, leur vision de la montagne; • la professionnalisation de notre bulletin rendue nécessaire par la disparition du bénévolat (pour ce qui concerne le bulletin uniquement!). Notre désir et notre ambition sont donc que vous puissiez trouver dans ce nouveau journal tout ce que vous y trouviez dans la formule précédente avec, en plus, des reportages, des photos et des informations. Cette nouvelle publication est donc la vôtre, elle vous est grande ouverte. Nous espérons que vous lui ferez le meilleur accueil et attendons avec impatience vos réactions. Le président de la section Luc Anex

SOMMAIRE numéro 1, 2010 Actu 4 Portfolio Jiri Benovsky Dossier 6 La vie du club Quand l’hélico sauve votre passion Portrait Philippe Metzker 13 Mémento Septembre à novembre Cabanes La cabane de l’A Neuve 14 Les nouveaux membres Test matériel Garmin Oregon 450 16 En bref Environnement 18 Les sous-sections Morges L’impact des cabanes Rapports de courses Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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Section des Diablerets Club Alpin Suisse CAS Rue Beau-Séjour 24 Case postale 5569 – 1002 Lausanne e-mail : internet@cas-diablerets.ch Internet: www.cas-diablerets.ch

EDITo

Passion Montagne Le changement

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ACTU

Cap sur les cols mythiques des Alpes LIVRE – Point de passage entre deux vallées, fenêtre sur de nouveaux paysages, les cols de montagne invitent les marcheurs à se surpasser. Et titillent leur imagination. Que se cachet-il de l’autre côté? Des Préalpes à la haute montagne, loin des axes routiers, Heinz Staffelbach a sélectionné trente randonnées richement illustrées des plus beaux cols de notre pays à parcourir en un jour ou deux. Sans aller très loin, on a déjà le sentiment de s’évader en empruntant «la crête des röstis» qui relie Saanen à L’Etivaz par le col de Jable. Mais si l’on souhaite prendre plus d’altitude, le passage du val d’Anniviers au val d’Hérens par le col de Torrent à 2916 m offre de superbes vues

sur de nombreux 4000. Docteur en biologie et photographe naturaliste, l’auteur zurichois alimente chacun de ses itinéraires de judicieux conseils pratiques et d’une foule d’anecdotes sur l’histoire des lieux. Heinz Staffelbach, «Les plus belles randonnées vers les cols des Alpes suisses», Ed. Rossolis, 192 pages.

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Les gestes qui sauvent en altitude

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Formation – Envie de mieux comprendre comment fonctionne son corps en conditions extrêmes ? L’Institut de formation et de recherche en médecine de montagne (IFREMMONT) à Chamonix met sur pied un cours complet sur les gestes élémentaires de secourisme en milieu isolé. Ouverte à tous, cette formation est supervisée par le docteur Emmanuel Cauchy, médecin urgentiste et guide de montagne. Au programme: techniques de survie, gestion du mal des montagnes, de l’hypothermie et des gelures, réanimation cardio-pulmonaire ou encore préparation d’une trousse de pharmacie adéquate. Les trois premières journées alternent entre théorie et pratique tandis que la quatrième (facultative) invite les participants (maximum 20) à réaliser un exercice de sauvetage sur le terrain. Du 23 au 26 septembre, infos et inscription: www.ifremmont.com (200 euros par jour et par personne). Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010


photos au GrandSaintBernard

bons plans La montagne sans voiture

Exposition – Si votre randonnée vous emmène jusqu’à l’Hospice du GrandSaint-Bernard, n’hésitez pas à vous arrêter au musée. L’exposition temporaire consacrée à Maurice Tornay, chanoine valaisan parti en mission aux confins du Yunnan et du Tibet interdit, vaut le détour. Soixante-quatre photos d’archives superbement restaurées retracent les grandes étapes de son aventure humaine en Asie jusqu’à sa disparition, le 11 août 1949, tué dans une embuscade sur le chemin qui le menait à Lhassa. Décrété martyr et béatifié par Jean-Paul II en 1993, Maurice Tornay aurait fêté ses 100 ans cette année. Les images sont subtilement mises en relation les unes avec les autres, chacune capte non seulement le regard mais raconte aussi comment l’homme d’Eglise, au-delà de son rôle de missionnaire, a vécu sa foi et son engagement pour les autres. «La maison du maître du ciel de Weisi», Musée de l’Hospice du Grand-Saint-Bernard. Jusqu’au 30 septembre. Prix: adultes, 10 fr.; enfants, 6 fr. www.gsbernard.net

De la Dent-de-Vaulion à Blonay avec Thierry Basset balade – Géologue de formation, Thierry Basset organise depuis une dizaine d’années des visites guidées et thématiques dans les Alpes ainsi qu’aux quatre coins du monde. En octobre, deux excursions originales d’une journée sont au programme: la première invite les curieux à la Dent-de-Vaulion. Sept heures de marche en petit groupe (jusqu’à 12 personnes) au départ du Pont (vallée de Joux) à la découverte des curiosités géologiques de la région. On apprendra par exemple pourquoi les calcaires étaient utilisés pour la construction des bassins de fontaines. La deuxième balade aura lieu dans la région de Blonay et au sommet des Pléiades avec la collaboration du musicien Claudio Chiacchiari. L’homme de science et l’artiste conjugue-

ront géologie et musique afin d’expliquer chacun à leur manière la formation de la terre et des étoiles. Les deux excursions conviennent aux plus de 12 ans. Vendredi 1er octobre : «De l’or à la Dent-deVaulion?». Prix : 62 fr. Samedi 2 octobre: «Géologie et musique: de la terre aux étoiles». Prix: 160 fr. Infos et inscription: www.thierrybasset.ch

Ce portail interactif et gratuit permet de se déplacer en transport en commun jusqu’à sa destination de montagne. Plus de 7000 itinéraires sont déjà accessibles depuis 800 points de départ répartis principalement dans les Alpes françaises et valaisannes. www.changerdapproche.org

applications pour iphone «Fleur de montagne» permet de retrouver par critères (couleur, période de floraison ou altitude) les jolies plantes croisées en randonnée. Le + : s’utilise sans connexion Internet; Le – : les images des fleurs sont trop petites. «Point de vue» reconstitue le paysage et identifie les sommets jusqu’à 200 km à la ronde. Le + : facile d’utilisation, fonctionne par tous les temps; Le – : besoin d’être connecté à Internet. Problématique quand le réseau ne passe pas.

textes Rebecca Mosimann Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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© Service photo Rega

DOSSiER

Quand l’hélico sauve votre passion

Chaque année, on recense des milliers d’interventions de sauvetage héliporté en montagne. Plusieurs membres du CAS en ont fait l’expérience. Témoignages…

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Vincent Gillioz

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es récits de sauvetages en montagne ont toujours un je-ne-sais-quoi de littéraire, voire d’héroïque: souvenons-nous des périples de Corti à l’Eiger, de Frison- Roche aux Drus ou encore d’Andrew aux Droites. La réalité est bien souvent plus prosaïque, qui dit que les interventions de secours concernent des prises en charge sur des itinéraires faciles ou peu difficiles. Ce genre de choses n’est donc pas réservé aux alpinistes extrêmes en détresse dans les grandes classiques. Le recours à l’hélicoptère de la Rega — 1800 interventions en 2009 — et de plusieurs compagnies privées pour récupérer des personnes en difficulté en montagne s’est désormais généralisé. Le randonneur lambda est concerné. Il est en ce sens capital que chacun se rappelle que les accidents arrivent toujours quand on les attend le moins. Etre préparé au pire ne relève donc pas d’une attitude pessimiste, mais bien responsable.


Pour mieux comprendre comment fonctionne le sauvetage et ce que vivent les acteurs de ces situations, Passion Montagne vous propose quelques éclairages sur le fonctionnement global des services disponibles dans les Alpes ainsi qu’une série de témoignages de membres du CAS. Récits qui permettront peut-être au lecteur d’appréhender la montagne différemment, pour en profiter en toute sérénité.

Une organisation à l’image de notre fédéralisme

On retrouve toujours à la base, quel que soit le lieu où l’on se trouve, une centrale d’appel qui a la mission d’organiser et d’engager les actions appropriées à chaque cas. Celle-ci représente le centre névralgique de toutes les interventions. Pour les victimes d’accidents le numéro 144 reste la référence sur toute la Suisse. Les appels sont simplement réceptionnés par des centrales différentes selon la localisation de l’appel.

Des disparités finalement secondaires

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En Valais, c’est l’OCVS (Organisation cantonale valaisanne de secours) qui coordonne les opération de secours et fait appel à des partenaires comme la Maison FXB du sauvetage

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En Suisse, le fonctionnement du sauvetage en montagne semble parfois complexe, la sacro-sainte souveraineté des cantons sur ce sujet contribuant à rendre ce paysage un peu flou. Les différentes instances ont cependant appris à vivre avec les spécificités confédérales et l’ensemble fonctionne en fait plutôt bien.

(François-Xavier Bagnoud) ou Air Zermatt, alors que dans le reste de la Suisse, c’est normalement la Rega (Garde aérienne de sauvetage) qui va se charger des missions. Ces disparités régionales sont parfois décriées car elles donnent l’image d’une concurrence malsaine, qui se ferait au détriment de l’efficacité. Il apparaît néanmoins que la qualité des interventions n’a jamais été péjorée par un quelconque conflit d’intérêts. La Rega peut d’ailleurs très bien intervenir en Valais si l’OCVS ne peut pas engager d’hélicoptère basé dans son canton.

«Un membre de la Rega pris en charge par Air-Glaciers n’aura pas à débourser d’argent»

Contrairement à la France où le secours en montagne est gratuit, les interventions sur le territoire suisse sont facturées. La prise en charge des coûts dépend ensuite de la couverture propre des victimes qui doivent s’arranger directement avec leurs assurances pour se faire rembourser. Cette réalité ne doit cependant pas faire hésiter les montagnards à recourir au sauvetage, même en cas de doute. La minute d’hélicoptère médicalisé coûte entre 80 et 100 francs selon l’horaire et l’équipement. Le prix moyen d’un sauvetage par la Rega est de 2500 francs mais peut se révéler beaucoup plus onéreux selon les circonstances. Les sociétaires d’Air-Glaciers ou de la Rega bénéficient de la prise en charge des coûts. Des accords entre les compagnies existent par ailleurs. Un membre de la Rega pris en charge par Air-Glaciers n’aura pas à débourser d’argent. Il est donc important d’être au clair sur sa couverture d’assurance accidents et de souscrire un complément si certains risques ne sont pas couverts.

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«Une prise de conscience» Lieu : Chalet Lacombe, région du Sépey Date : Février 2010 Intervention : Héliportage de la Rega, luxation d’un genou

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ean Micol est le chef de groupe d’un cours d’initiation au ski de randonnée qui se déroule les 6 et 7 février 2010. Sylvie Franz fait partie de la vingtaine de personnes découvrant la randonnée. Le temps n’est pas très beau et la course se déroule en partie dans le brouillard. Les randonneurs quittent la gare du Sépey en milieu de matinée après s’être équipés et avoir reçu quelques instructions de base. Ils sont répartis en trois équipes et rejoignent, sous la conduite de trois responsables, le chalet Lacombe en début d’après-midi, après un itinénaire facile, ponctué d’exercices. Les équipes repartent ensuite pour continuer le cours. Celle dans laquelle se trouve Sylvie part sur une pente proche du chalet travailler les conversions en terrain un peu plus raide. Un simple faux mouvement, et la jeune femme se déboîte un genou. Sa chute est sans conséquence, mais sa blessure est bien réelle et particulièrement douloureuse.

Un choix réfléchi Un médecin et un physiothérapeute présents au chalet arrivent sur place. Ils examinent la victime et décident de remettre le genou en place sur le lieu de la chute, ce qui soulage immédiatement Sylvie. Pendant que ces premiers soins sont prodigués, Jean Micol responsable du week-end envisage brièvement avec le chef d’équipe André Demartin un rapatriement au Sépey sur une luge de secours. Après une rapide discussion, ils considèrent que l’hélico est la solution la plus appropriée. Sylvie se souvient avoir informé ses compagnons qu’elle était membre de la Rega : «Je ne sais pas si ça a influencé leur décision de faire appel à ce type de secours», confie-t-elle après coup. La victime, toujours prise dans la pente, est transportée dans une couverture sur un terrain moins raide, plus propice à l’atterrissage.

Sylvie Franz, victime Débutante, elle a rejoint le Club Alpin dans le but de découvrir et d’apprendre les techniques indispensables à une bonne pratique du ski de randonnée.

Pierre Aubert, également responsable d’équipe, se charge de l’accueil de l’hélico. Le médecin de bord vient en premier lieu constater l’état de la victime et organise la suite des opérations. «Pierre est resté posté sans bouger au même endroit pendant toute la durée de l’intervention pour guider l’hélico», explique Jean Micol. Et d’ajouter: «Comme il y avait du brouillard, son comportement a été particulièrement approprié. Globalement, j’ai été émerveillé des réactions de chacun. Tout le monde a naturellement pris sa place et même si la situation était relativement simple, l’opération s’est vraiment très bien déroulée.» Transportée au Centre hospitalier universitaire vaudois, à Lausanne, Sylvie en ressort peu après avec une attelle. «Même si mon cas n’est pas très grave, il m’a fait prendre conscience que l’accident peut arriver n’importe quand», souffle-t-elle avec un air de reconnaissance.

Les faits marquants Jean Micol, chef de groupe Pratique la montagne, particulièrement le ski de randonnée depuis l’âge de 18 ans. Il rejoint le Club Alpin à la fin des années nonante dans le but de trouver des compagnons de course pour s’adonner à son loisir. De fil en aiguille et de formation en formation, il devient chef de course et initie les nouveaux adeptes aux joies de sa passion. Il apprécie surtout la moyenne montagne et les courses accessibles, relativement peu difficiles. 8

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• Les coordonnées géographiques du chalet, qui sont inscrites à l’intérieur, ont permis de donner tout de suite des indications précises aux sauveteurs. • La présence d’un médecin et d’un physio a été très précieuse, et la victime a pu être soulagée rapidement de sa douleur. • La présence d’une personne expérimentée qui a pris en charge l’atterrissage de l’hélicoptère a également favorisé le bon déroulement de l’intervention. • Entre l’appel et l’envol de l’hélicoptère avec la victime stabilisée à bord, il n’aura fallu que cinquante minutes.


«Je suis un miraculé»

Lieu : Région de la Dent d’Oche Date : Janvier 2010 Intervention : Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix, chute de 300 mètres.

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hristophe Bottfield part avec son compagnon de course le 16 janvier du parking du Vallon de Novel pour aller faire un couloir sur le versant sud de la Dent d’Oche, dans le Chablais français. Le danger d’avalanche annoncé est de 2 sur une échelle de 5, mais le bulletin météorologique annonce l’arrivée d’un front d’ouest à la mijournée. Après s’être engagés plusieurs heures dans la montagne, les deux skieurs renoncent à leur projet initial et choisissent un retour par le col de Planchamp avec une descente du couloir nord-est. Habitués au ski de pente, Christophe et son acolyte connaissent les dangers et savent comment ne pas s’exposer. Tous deux constatent que la neige est légèrement soufflée et décident de skier près des rochers pour minimiser les risques. Le premier part dans la pente (plus de 40 degrés) et attend le second à l’abri. Christophe s’élance, dépasse son ami et s’arrête un peu plus bas. Il profite d’une

bonne situation pour prendre une photo, et se décale un peu pour ne pas rester dans la ligne du skieur qui va le rejoindre. A ce moment précis, une plaque de trois mètres de rayon se dérobe sous ses pieds et l’emporte dans une chute vertigineuse. Il se retrouve 300 mètres plus bas, après une longue glissade suivie d’un vol plané et d’un violent impact. Grièvement blessé à l’épaule et à la colonne vertébrale, il reste cependant conscient. «Je suis un miraculé, je me suis vu hors de mon corps pendant la chute. Même les sauveteurs étaient étonnés de me trouver vivant», ponctue-t-il. Son ami, qui ne peut le voir, contacte immédiatement les secours. Il joint d’abord la Rega, qui ne peut pas intervenir sur le territoire français et qui l’oriente sur le PGHM de Chamonix. Il s’engage ensuite dans la pente pour porter assistance à son ami.

Blocage de frontière Quarante-cinq minutes plus tard, les secours sont sur place. Croyant à une victime d’avalanche ensevelie, ils perdent vingt minutes à chercher un chien. Un nouvel appel aux témoins de l’accident leur permet finalement de comprendre que l’animal est superflu. Christophe est hélitreuillé et emmené à l’hôpital de Sallanches, le PGHM n’étant pas autorisé à ramener ses blessés hors

de France. Il est ensuite transporté en ambulance jusqu’à Genève, puis au CHUV de Lausanne. Il y sera opéré une dizaine de jours plus tard. «Si j’avais été directement à Lausanne, j’aurais probablement une prothèse. Ce léger cafouillage dû au passage de frontière a finalement été utile puisqu’il a permis de retarder l’intervention chirurgicale et m’a permis de garder mon épaule. J’ai bon espoir de pratiquer à nouveau l’alpinisme.»

Les faits marquants • Les deux skieurs sont expérimentés et n’ont pas pris de risques inconsidérés. Même par un danger de niveau 2, une plaque peut localement partir. • Le compagnon de Christophe a alerté les secours avant de se précipiter vers la victime, il a ainsi assuré sa propre sécurité si une autre coulée devait partir ou s’il devait se blesser lui-même. • Le type d’indications transmises à la centrale d’appel est fondamental. Dans ce cas, vingt minutes ont été perdues pour une mauvaise interprétation de l’information. • Il ne faut pas oublier que les secours suisses n’interviennent pas sur territoire étranger. De même qu’il n’est pas possible d’être directement hospitalisé en Suisse.

«Je me suis vu hors de mon corps pendant la chute»

Christophe Bottfield, victime Skieur chevronné pratiquant également d’autres formes d’alpinisme, il évolue en montagne depuis trente-quatre ans et apprécie particulièrement le ski de pentes raides. Malgré la gravité de son accident (tête de l’humérus explosée et trois cervicales fracturées), il compte bien revenir à sa passion aussi vite que possible.

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«J’ai eu tellement froid» Lieu : Glacier des Grands Date : Avril 2010 Intervention : Hélitreuillage d’Air-Glaciers, chute sur un rocher

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Nos équipes d’intervention. En formation permanente pour vous porter secours. www.rega.ch

élanie Favre rejoint un groupe du CAS un week-end d’avril 2005 pour une course de deux jours à l’Aiguille du Tour. L’équipe se rend le samedi à la Cabane du Trient depuis Argentière et le col du Chardonnet et y passe la nuit. Le lendemain, après avoir gravi le sommet prévu, le groupe redescend le glacier des Grands avant de remonter pour rejoindre le Tour. Mélanie, skieuse expérimentée, chute alors sur un caillou affleurant, invisible sous la neige. «J’ai senti mon ski ralentir puis s’arrêter; et je suis partie la tête la première», raconte-t-elle. Et d’ajouter : «Je me suis retrouvée un peu sonnée, j’ai cru que le rocher m’était tombé dessus, mes camarades m’ont confirmé que c’était le contraire.»

Un choc sévère Même si elle est consciente, Mélanie accuse le choc. Le chef de course qui la prend en charge avec une infirmière présente dans le groupe constate qu’elle saigne au visage et peut-être à l’oreille. Comme la randonnée comporte

L’avis du pro Gérald Mathys, guide de montagne et sauveteur professionnel Guide de montagne et de canyoning depuis 1998, Gérald Mathys intervient également comme responsable de la sécurité des pistes et des remontées mécaniques dans les domaines skiables à la fin des années nonante. Technicienambulancier depuis 2003, il se consacre aujourd’hui à plein temps au sauvetage chez Air-Glaciers qu’il a rejointe en 2001.

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u vu de ces quelques récits, il nous a semblé important de demander l’avis d’un professionnel. Gérald Mathys, guide de montagne et sauveteur professionnel à la Maison FXB du Sauvetage, à Sion, nous fait part de quelques conseils qui peuvent améliorer le déroulement et la sécurité des interventions. En premier lieu, il rappelle que les consignes de base présentes dans tous les manuels et topos doivent toujours être appliquées. La préparation de la course — tant au niveau de l’itinéraire que de la météo — reste un des fondements de la sécurité. En ce sens, il faut prévoir un équipement adéquat et ne pas oublier que le temps change très vite. Et


© Service photo Rega

Les faits marquants • La radio n’a pas fonctionné alors que les batteries avaient été chargées la veille. Il est impératif de vérifier tout matériel pour être sûr de pouvoir l’utiliser en cas de besoin. Si on compte sur le téléphone portable, s’assurer qu’il soit bien chargé. Et ne pas omettre qu’il pourrait ne pas y avoir de réseau. • La victime a beaucoup souffert du froid et ne s’est réchauffée qu’après avoir mangé, une fois à l’hôpital. L’hypothermie est un danger qu’il ne faut jamais sousestimer.

Mélanie Favre, victime est une skieuse expérimentée, et fait de la peau de phoque tous les week-ends en saison. Elle a rapidement repris la randonnée après son accident, même si elle reconnaît avoir un peu levé le pied en descente les premières semaines.

le froid peut vite devenir problématique en cas d’attente prolongée. Le professionnel explique encore qu’il est important, lorsqu’un groupe est confronté à un accident, de répartir les tâches en fonction des qualifications de chacun. La règle appliquée dans le cadre des accidents de la route, qui consiste à assurer sa propre sécurité avant de prendre en charge les blessés, est également valable en montagne, et permet d’éviter le suraccident. Pour joindre les secours, le téléphone portable est une bonne solution, mais il ne faut pas oublier qu’il ne passe pas partout. Le numéro 144 est opérationnel dans toute la Suisse (ndlr: en France, le 112 vous met en relation avec un centre de traitement de l’alerte. Il passe comme numéro d’urgence depuis n’importe quel téléphone). Une radio, spécifiquement dédiée au sauvetage, avec un seul canal «E» qui fonctionne également en France et en Italie, peut être acquise sans licence pour quelques centaines de francs et passe pratiquement partout.

encore une remontée pour rejoindre le village du Tour, le responsable décide d’appeler les secours, car la victime n’est pas en état de poursuivre. Il tente un appel par radio, mais constate que les batteries ne fonctionnent pas, alors qu’il les a chargées la veille. Il recourt donc au téléphone portable. Une heure et demie s’écoule alors jusqu’à l’arrivée de l’hélicoptère. Mélanie se souvient avoir eu très froid, même si elle n’a jamais manqué d’habits, prêtés par ses compagnons. Hélitreuillée, elle est emmenée au CHUV de Lausanne où les médecins diagnostiquent un léger traumatisme crânien, et une coupure au visage probablement due aux lunettes. Ainsi qu’un refroidissement, sa température interne étant descendue à 35 °C à son arrivée. Elle quitte l’hôpital le soir même.

Indications fondamentales Les indications qui sont ensuite fournies à l’opérateur sont fondamentales pour l’organisation et la rapidité du secours. La localisation est le point clé. Il arrive en effet que des gens appellent sans avoir aucune idée de leur situation géographique. Dans des cas extrêmes, la centrale peut solliciter les opérateurs de téléphonie mobile pour identifier le relais depuis lequel l’appel a été passé. Il est également important de mentionner toutes les informations concernant une aire d’atterrissage, des obstacles de vol (lignes électriques…), la hauteur des arbres ou d’une falaise pour que les secouristes s’équipent d’un câble approprié. Le comportement au moment de l’approche de l’hélicoptère est aussi primordial. Gérald Mathys rappelle que si les marcheurs voient facilement la machine dans le ciel, il n’en va pas de même pour le pilote vis-à-vis d’un blessé. Il est impératif de s’identifier clairement au moyen des signes internationaux Y et N faits

avec les bras (Y = besoin d’aide; N = pas besoin).

Dos au vent Il précise aussi qu’il est important de se positionner dos au vent, devant la place d’atterrissage et surtout de ne pas bouger. L’engin génère des turbulences et le pilote ne va plus distinguer le sol, particulièrement s’il y a de la neige. Il n’a pas d’autres points de repère pour estimer son altitude. Il ne faut donc surtout pas s’éloigner quand la machine se pose. Finalement, que ce soit à la Rega ou à la Maison FXB du Sauvetage, les responsables précisent qu’il n’y a pratiquement jamais de sauvetages inutiles et qu’il ne faut pas hésiter à contacter les secours, même dans une situation peu critique. Les drames surviennent souvent suite à une accumulation de problèmes. Il est bon de s’en souvenir…

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Cet infatigable alpiniste, membre d’honneur du Club Alpin, est aussi le père d’une douzaine d’ouvrages chéris des randonneurs. Sylvie Ulmann

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hilippe Metzker est tombé amoureux de la montagne très tôt, grâce à son professeur de littérature, Edmond Pidoux, «un montagnard aguerri qui savait transmettre ses compétences». Ils font de nombreuses grandes courses ensemble, dont la première traversée du Schreckhorn au Lauteraarhorn sans bivouac. «Nous sommes partis à 1 h, se rappelle le montagnard. Dix-huit heures plus tard, nous étions de retour à la cabane. Les gardiens nous avaient suivis à la jumelle et nous attendaient avec un repas!»

Mais professionnellement, c’est dans les gares que se déroule la première vie de Philippe Metzker. A la fin des années quarantes, après son apprentissage de cheminot, on l’envoie parfaire son allemand à Davos. Deux ans et demi de bonheur où il passera tous ses moments de liberté entre pistes et sommets. Il en profitera aussi pour peaufiner ses connaissances en

En ce moment, il est membre de la commission centrale des publications du CAS. C’est ici que l’attend sa deuxième carrière. Il est l’un des premiers à avoir senti le vent tourner dans les montagnes. A avoir compris que les alpinistes n’y sont plus seuls, que les randonneurs sont arrivés et qu’aucun guide ne correspondait à leurs besoins. Il a l’idée de créer une collection qui leur sera spécialement dédiée. Personne n’y croit. En 1985, on lui concède un tirage de 1000 exemplaires pour un guide «Randonnées de cabane en cabane». Aujourd’hui, c’est le bestseller du CAS: il s’est vendu à 100 000 exemplaires et sa neuvième édition est prévue!

PoRTRAIT

Philippe Metzker, créateur de guides

De retour en Romandie, Philippe Metzker devient sous-chef de gare, puis chef du mouvement, au poste directeur de la gare de Lausanne. «J’étais une sorte d’aiguilleur du ciel, mais pour les chemins de fer», explique-t-il. Un métier stressant qui finit par lui saper la santé, le contraignant à prendre une retraite anticipée. Et là, à coups de virées en montagne, il se remet sur pied.

En novembre 1984, Philippe Metzker est nommé membre d’honneur de la section des Diablerets du CAS. Une reconnaissance qui signe celle de son travail et lui permet de s’impliquer dans la continuité des activités du Club. Il a bien sûr continué de travailler sur ses guides et la collection compte aujourd’hui une quinzaine de titres. Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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alpinisme, notamment auprès du mari de sa logeuse, guide et patron des patrouilleurs de la Parsenn, le premier service suisse de surveillance des pistes. Cette expérience ne lui a-t-elle pas donné l’envie de devenir guide? L’ennui, c’est qu’à l’époque, on n’en vivait pas: il fallait trouver un complément. Et les horaires décalés des CFF s’y prêtaient mal. A défaut, il s’est solidement formé en ski et en alpinisme. Ces connaissances lui ont notamment permis d’organiser les camps de ski pour les apprentis CFF. Sa carrière ferroviaire lui a aussi laissé le temps de se marier et d’avoir deux fils.

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cabanes u 14

La cabane de l’A Neuve C’est grâce au legs de 12 000 fr. d’Edouard Dufour, alpiniste chevronné qui avait gravi tous les sommets alentour et en connaissait tous les passages, que la cabane de l’A Neuve a pu être édifiée par la section des Diablerets. Club Alpin suisse & secrétariat

Le Mont Dolent.

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Martine Gabioud, gardienne depuis 2004.


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ette cabane n’a pas été construite à la va-vite! Ses initiateurs voulaient s’assurer que l’emplacement choisi, à la pointe d’un ressaut rocheux, à 1200 m au-dessus du val Ferret, était bien à l’abri des avalanches et des chutes de pierres. Ils commencèrent donc par y ériger de grands cairns qui restèrent debout durant tout l’hiver 1925. L’emplacement parfait trouvé, ils chargèrent les architectes J. Centurier et Ch. Trivelli de construire la cabane dont la subvention a été approuvée lors de l’assemblée des délégués du CAS en novembre 1926. La construction fut achevée en 1927 et inaugurée le 4 septembre. C’était notre premier refuge en solide maçonnerie, entièrement boisé à l’intérieur. Jusqu’à ce jour, la cabane est restée, fière et immuable, tel un nid d’aigle sur son ressaut. Un site idéal! Il n’existe pas de point de vue plus impressionnant sur le Mont Dolent et sa face nord couverte de glace. Pendant l’ascension à skis de la Grande Lui, on découvre soudain l’Aiguille d’Argentière, imposante, et on admire les flèches granitiques des Aiguilles Dorées. Dans cette région à l’Est du massif du Mont-Blanc, aux confins de la France et de l’Italie, on pratique de nombreux circuits par des cols et des passages difficilement abordables. Autant d’expéditions palpitantes dans un monde découpé par les rochers et les glaciers.

L’A Neuve en hiver.

En un coup d’œil

La cuisine au feu de bois.

A la veillée...

Altitude: 2735 m Dans ces contrées inhospitalières, sans la cabane de l’A Neuve située à 2735 m d’altitude, les alpinistes seraient perdus. Havre d’hospitalité, elle fait figure d’abri contre le soleil qui plombe, la tempête qui fait rage et le brouillard épais qui monte parfois de la vallée. Sa gardienne, Martine Gabioud, est toujours prête à accueillir les alpinistes de passage avec une fondue à la tomate ou un gâteau cuit au feu de bois. De quoi reprendre des forces et repartir du bon pied après une nuit de sommeil profond dans son petit dortoir.

Situation: Massif du Trient – Coordonnées 570.880/094.540 Dortoir: 28 places. Tél. cabane: 027 783 24 24 Ouverture: De mi-mars à mi-mai et de mi-juin à fin septembre. Accès été: Chemin balisé blanc/rouge, deux passages équipés de chaînes sans difficulté (autre cheminement signalé pour éviter les chaînes). Temps de marche, environ 3 h 30. Accès hiver: Seulement par bonnes conditions de neige. Temps de marche, environ 3 h 30. Traversées: Cabane de Saleinaz par les trois cols – Cabane de Trient via l’envers des Dorées – Refuge d’Argentière par le col d’Argentière. Courses: Grande Lui (3509 m), course estivale, mais surtout printanière à peaux de phoque – Tour Noir (3835 m), course prestigieuse – Les Darreys (arête) – Aiguilles rouges du Dolent – Aiguille de l’Amône. Escalade: Voies de tout niveau dans les pointes des Essettes et Grand Darrey (face sud-ouest).

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TEST matEriel u 16

GPS Garmin Oregon 450

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e Garmin Oregon 450 est un des derniers GPS Garmin à écran tactile avec cartographie. D’apparence robuste, l’écran couleur permet une excellente qualité d’image et une bonne lisibilité, même par grand soleil. Ce GPS de randonnée comprend une grande série de fonctions en plus des utilisations de base que sont cartes, boussole ou altimètre telles que profil d’altitude, gestion de tracés et d’itinéraires. Il est également muni d’une mémoire interne pouvant enregistrer jusqu’à 50 itinéraires et jusqu’à 1000 waypoints. Il n’est pas possible d’échanger des cartes sans fil entre des appareils. Pour notre première utilisation d’un GPS de randonnée, nous l’avons testé pendant une journée dans les environs de la cabane de Chanrion, au-dessus du lac de Mauvoisin. Mise en marche et prise en main Lors de la première prise en main, ce GPS m’a paru relativement compliqué, les nombreuses fonctions diffèrent énormément d’un GPS de voiture. Ma première surprise a été le mode d’emploi : clair, précis, court, concis et bien présenté, il est parcouru en un petit quart d’heure. Dès lors, l’utilisation est assez intuitive. Il suffit de pianoter dessus pendant quelques minutes pour comprendre à peu près toutes les fonctions présentes. Concrètement, l’appareil n’est pas très lourd (190 g d’après le fabricant), est résistant, étanche en cas de pluie (ce qui fut le cas quelques instants pendant le test) et facile à lire. L’écran offre en effet une bonne visibilité, quelles que

Le modèle testé est l’Oregon 450 TOPO, valeur CHF 869.- avec la carte topographique Suisse (l’Oregon 450 est le même mais sans la carte topo Suisse). Le modèle Oregon 450T TOPO, valeur CHF 949.possède, en plus de la carte topographique Suisse, une carte topo de l’Europe au 1 : 1 00 000.

Pierre Delaloye, trésorier du club et membre depuis plus de vingt ans pratique les sports de montagne en été comme en hiver. Avant le test du GPS de Garmin, il n’avait pas d’expérience avec ce genre d’appareil. Il a eu beaucoup de plaisir à faire ce test. Vous voudriez à votre tour tester du nouveau matériel relatif à la pratique de la montagne? Annoncez-vous au secrétariat: secretariat@cas-diablerets.ch

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soient les conditions météorologiques. Grand avantage pratique, l’écran tactile ne reconnaît pas la chaleur comme les écrans tactiles des téléphones portables, mais la pression. Il est donc possible de l’utiliser avec des gants. Utilisation La première chose qui frappe lors de l’utilisation du GPS est la qualité de la cartographie. Celle-ci est claire, bien détaillée et relativement fluide lors des déplacements. Malheureusement, il manque les noms des éléments environnants, comme les sommets, glaciers, villages… La recherche de ces endroits et de l’itinéraire y menant est en revanche très facile: le menu de recherche nous permet de trouver notre destination par simple écriture du lieu sur le GPS, mais aussi par coordonnées ou tout simplement en pointant l’endroit sur la carte de l’appareil. Le GPS repère même des points d’intérêt dans les environs, tels que villages, commerces, restaurants, stationsservice, hébergement, théâtres, transports, hôpitaux. Le clavier est par contre des moins pratiques: comme sur beaucoup de GPS, ce n’est pas un clavier normal mais les lettres sont alignées dans l’ordre alphabétique, ce qui rend son utilisation relativement lente. La robustesse de l’écran, qui ne pose aucun problème pour les menus et la navigation, rend cependant l’utilisation du clavier lente, les touches étant relativement petites.


Le GPS ne sélectionne par contre qu’un seul itinéraire, soit le plus court. Si l’on veut accéder au lieu par un autre chemin, ou en passant par tel ou tel endroit, il faut alors placer un waypoint à cet endroit. Le GPS vous fera alors passer par ce point pour vous rendre à destination. Une fois l’itinéraire choisi, on arrive à destination soit en suivant la carte, soit en sélectionnant la fonction compas. Ce compas est composé d’une grande flèche rouge qu’il suffit de suivre jusqu’à l’arrivée à l’endroit voulu. Cette fonction peut être très utile en hiver ou sur glacier, ainsi qu’en voiture, mais bien moins sur des sentiers. En effet le compas est un peu trop imprécis pour les itinéraires plus étroits où il est plus difficile de maintenir le cap donné par le GPS. Le compas a par contre la particularité d’être triaxial, ce qui signifie que l’on peut l’utiliser même si l’appareil n’est pas dans une position plate. Dans les deux cas, que ce soit en suivant la carte ou le compas, le GPS nous donne une série d’informations, de 1 à 4 selon la configuration choisie, par exemple l’altitude, le cap, le temps ou la distance restant jusqu’à destination, la vitesse. Ces nombreuses informations disponibles sont paramétrables par l’utilisateur. Sur la carte,

elles sont situées sur le haut de l’écran et disparaissent dès que l’on navigue sur la carte, laissant ainsi une plus grande lisibilité. Lorsque l’on veut retrouver notre position actuelle sur la carte, une icône pratique nous permet de revenir tout de suite dessus, les informations citées précédemment se réaffichant également.

A la manière des smartphones, les données sont introduites via l’écran tactile.

Conclusion Le Garmin Oregon 450 est un très bon outil bien adapté à la randonnée, facile à utiliser par tous les temps. Pour conclure, je soulèverais les points suivants: j’ai apprécié l’écran tactile, bien lisible et robuste, les menus, dont la navigation est très facile, la cartographie, fluide, claire, la facilité à trouver sa destination, la rapidité de l’appareil et son aspect général. Les quelques points négatifs sont peut-être le manque d’informations présentes sur les cartes, qui se limitent à quelques détails, ainsi que la précision du compas sur sentiers étroits. A noter également que l’affichage 3D souffre un peu en rapidité et fluidité. Ce GPS est donc un appareil fiable et précis, excellent pour toute sorte de randonnée, que ce soit la randonnée d’un jour ou de plusieurs semaines.

Pour plus d’informations Toutes les informations sont visibles en un coup d’œil.

• Tous les détails techniques sont sur http://www.garmin.ch/fr/PN0740.html • Prix du GPS Oregon 450: CHF 569.(869.- avec la carte topographique Suisse).


Toute construction a des répercussions sur son environnement, tant en phase de construction que d’exploitation. Les cabanes n’échappent pas à cette règle, d’autant plus qu’elles sont situées dans un milieu naturel particulièrement sensible. Jean-Bernard Gay

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ENVIRONNEMENT

Impact environnemental des cabanes

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urant ces dernières années, cet impact n’a cessé d’augmenter. Divers facteurs contribuent à ce phénomène, le plus important étant la constante augmentation des standards, à savoir: • Des réglementations cantonales de plus en plus strictes en matière d’hygiène et de sécurité des constructions. • Des exigences de confort toujours plus élevées de la commission des cabanes du CC. • Les attentes de nos hôtes qui pensent être en droit d’exiger le même confort en altitude qu’en plaine.

• L’augmentation du nombre de nuitées, un phénomène réjouissant au niveau du club, mais qui n’est pas sans effet sur l’impact des cabanes. Dans ce contexte, il est légitime de se demander comment répondre à ces sollicitations tout en préservant la qualité du milieu naturel alpin. Une première réponse consiste à améliorer la qualité de l’enveloppe de nos cabanes afin d’assurer un confort suffisant moyennant le plus faible recours à des énergies non renouvelables. L’étape suivante passe par un recours massif au solaire ainsi qu’à des technologies douces. La nouvelle cabane de Monte Rosa constitue un exemple extrême dans cette direction. Il s’agit toutefois d’un laboratoire expérimental et la généralisation

des techniques testées dépendra de leurs résultats ainsi que de la taille de la cabane sur laquelle on souhaite appliquer ces technologies. Il ne faudra pas non plus sous-estimer la maintenance du système, le gardien, qui a déjà bien à faire, n’étant pas forcément un spécialiste du domaine. Au niveau de la gestion courante de la cabane, le gardien a déjà un rôle très important à jouer et ses choix dans de multiples domaines (achats, menus, gestion de l’énergie et des déchets, entretien des installations, etc.) ont des retombées déterminantes sur l’impact environnemental. Enfin, il appartient à chacun de sensibiliser les hôtes de nos cabanes qui ne réalisent pas toujours les moyens qui doivent être utilisés pour leur apporter un luxe qui n’a pas forcément sa place en haute montagne.

Page de gauche en haut, l’ancienne cabane du Mont-Rose – Page de gauche en bas, la technologie est désormais de pointe. Page de droite, la nouvelle cabane.

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Jiri Benovsky aime se présenter comme un photographe amateur, car «amateur» vient du latin «amare» qui veut dire «aimer». Il aime la montagne, et les belles lumières qu’elle offre en particulier aux yeux de ceux qui se lèvent tôt! Il travaille principalement en Suisse (Vaud, Valais) et en France (massif du Mont-Blanc) et il apprécie particulièrement de collaborer avec des guides afin de pouvoir réaliser ses photographies en toute tranquillité dans des lieux privilégiés. Il organise régulièrement des stages de photographie en montagne pour partager sa passion. Plus d’informations sur www.benovsky.com

Portrait © Christian Zimmerli

portfolio u 20

Le guide Pascal Arpin (www.pascal-arpin.fr) au Bouquetin (3470 m) un peu au-dessus du Pigne de la Lè (3396 m).

En route à l’aube vers Tête Blanche (3421 m) depuis la cabane du Trient (3170 m, www.cas-diablerets.ch/trient.htm). Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010


En route vers le Steghorn (3146 m) depuis la cabane de Lämmeren (2502 m, www.laemmerenhuette.ch).

Le guide Pascal Arpin (www.pascal-arpin.fr) au-dessus du glacier de Moiry, à quelques pas de la cabane de Moiry (2825 m, www.cabane-de-moiry.ch). Le guide Yoann Burkhalter (www.passemontagne.ch/_Yoann-Burkhalter) monte en direction du Mont-Fort (3328 m). Lever du soleil sur le glacier d’Orny.

Ces magnifiques photos de Jiri Benovsky, photographe professionnel, inaugurent ce portfolio que nous avons destiné, à l’avenir, à vos plus belles images de montagne, vos plus étonnants souvenirs de courses, vos clichés les plus réussis dont vous êtes fiers. Nous avons placé la barre très haut, car nous sommes sûrs que

ceux que vous nous enverrez par e-mail secretariat@cas-diablerets.ch, sur une clé USB ou un CD, en résolution minimum de 300 dpi jusqu’au 4 octobre, rivaliseront de réalisme et d’inspiration. Un jury (amateur) sélectionnera les meilleures images parues dans l’année et leurs auteurs recevront une petite récompense! Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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la vie du club

Bulletin de la section Sommaire Mémento Septembre à novembre 24 Les nouveaux membres

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En bref

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Les sous-sections Morges

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Rapports de courses Besso - en traversée avec Blanc de Moming Pic d’Artsinol depuis Chemeuille Combin de Corbassière

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Col de Balme Les balcons de la mer de Glace Punta Innominata – arête SE

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la vie du club Mémento septembre à novembre 2010 Mercredi 29 septembre Réception des nouveaux membres puis soirée avec Movements Skis (voir encadré ci-contre)

Dimanche 3 octobre 75e anniversaire de la Musique d’Anzeinde (voir encadré en page suivante)

Mercredi 6 octobre Réunion d’automne des chefs de courses et des adjoints (voir encadré en page suivante)

Mercredi 27 octobre Soirée récréative et culturelle organisée par la commission Jeunesse (voir encadré en page suivante)

Samedi 13 novembre A 19h00: soirée annuelle avec les gardiens de cabanes

Samedi 20 novembre A 18h00: soirée de clôture AJ

Mercredi 24 novembre A 18h00: réunion avec les présidents des sous-sections A 20h00: assemblée générale d’automne

Vendredi 26 novembre A 20h00: bourse aux bonnes affaires

Mercredi 29 septembre A 19h30: réception des nouveaux membres dès 20h00: soirée récréative et culturelle Des représentants de la société de skis suisses, Movement Skis, Monsieur Vincent Bardy, Export et Team Manager et Monsieur Dominik Pretti, responsable marketing, vont vous présenter leur société et vous feront découvrir comment se développe et se crée un ski, du moment de sa conception sur papier jusqu’à sa commercialisation. L’amour de la glisse sous toutes ses formes, du ski freeride au freestyle, du ski de randonnée au ski-alpinisme, cette passion les pousse à créer le meilleur matériel de ski possible afin de partager avec un maximum de personnes l’attrait de la montagne. Séverine Pont-Combe, gagnante de l’édition 2008 de la PDG dans la catégorie élite, et son mari Nicolas, entraîneur de la relève suisse, tous deux membres du team Movement Skis, auront le plaisir de vous présenter les différentes phases de préparation à une grande course, du planning de condition physique par des entraînements spécifiques à la préparation attentive de leur matériel. Leur amour de la montagne et la grande attention qu’ils portent à leur préparation sont très communicatifs et ils se réjouissent de pouvoir les partager avec vous.


Dimanche 3 octobre

Mercredi 27 octobre

75e anniversaire de la Musique d’Anzeinde à la Borbuintze Venez partager dans la joie cet événement avec les musiciens!

A 20h00: soirée récréative et culturelle organisée par la commission Jeunesse.

Programme: Dès 10h00, arrivée à pied ou en voiture, puis concert apéritif de la Musique d’Anzeinde, cor des alpes, orgue de arbarie de Gérard Blanc Dès 12h00, repas en commun, au menu: • le jambon à l’os • la salade de pommes de terre • les pâtisseries renommées d’Henry Rosset Prix du repas, café compris: CHF 25.– Enfants jusqu’à 12 ans: gratuit De 13 à 16 ans: CHF 12.– Désirées de blanc, rosé ou rouge: CHF 15.– (fournies par notre ami clubiste Jean Duboux)

Après avoir passé au total plus de 40 jours en autonomie dans le massif du Chhota Shigri, Alain Frey, Ludovic Vulliemin, Nils Staub et Raphaël Jobin sont fiers de vous présenter leur diaporama.

Paiement sur place Inscription obligatoire jusqu’au 24 septembre auprès du secrétariat de la section 021 320 70 70 ou secretariat@casdiablerets.ch en indiquant votre nom, prénom et le nombre de participants.

Au programme: plusieurs ascensions sur des sommets de plus de 6000m (Lalana 6265m, Dewachan 6300m, Papsura 6451m, Dharamsura 6446m) et des nouvelles voies ouvertes dans de magnifiques piliers cristallins.

Mercredi 6 octobre A 20h: Soirée d’automne des chef-fes de courses et adjoint-es au local de la Section A tous les chef-fes de courses et adjoint-es, et à celles et ceux qui souhaitent le devenir, vous êtes cordialement invités à participer spontanément à cette soirée ayant pour but de préparer le programme des courses 2011, et d’échanger sur l’année écoulée et celle à venir. Par mesure de simplification et afin de toucher le plus grand nombre, aucune lettre individuelle n’est envoyée, l’annonce dans le bulletin tenant lieu d’invitation officielle. Programme (20h - 22h30): • Introduction • Thème de la soirée : «Votre matériel, en êtes-vous sûr?», exposé de Lionel Kiener, membre de la commission sécurité de l’UIAA (Union internationale des associations d’alpinisme) • Informations de la CA, propositions individuelles et questions • Temps libre pour organiser les cours et les courses Les propositions individuelles sont à adresser au président de la CA, Marc Gilgen, Av. de l’Avant-Poste 23, 1005 Lausanne, marc. gilgen@netcourrier.com ou à déposer dans la boîte de la CA. Les propositions de cours et de courses peuvent être saisies sur l’Intranet (http://www.cas-diablerets.ch/intranet) ou sur le formulaire ad hoc disponible au local ou téléchargeable sur le site Web, page Alpinisme (à envoyer au responsable concerné, Clark Gabler

ou Pierre Aubert, ou à déposer dans la boîte de la CA). Les cheffes de courses n’ayant pas encore accès à l’Intranet sont priés de contacter Clark Gabler (clark@altiplus.ch) ou le secrétariat (secretariat@cas-diablerets.ch). Délai pour le dépôt des propositions de cours et de courses, lundi 18 octobre 2010. La période prise en compte dans le programme des courses correspond à l’année civile, à savoir de janvier à décembre 2011. Lors de la soirée, un agenda sera affiché au local permettant d’y inscrire les propositions de courses, et d’avoir ainsi une idée du programme des autres chefs de courses ainsi que des cours de la Section. Tout changement de coordonnées, en particulier numéro de téléphone ou adresse e-mail, est à annoncer à membres@cas-diablerets.ch ou au 021 635 53 27. D’ores et déjà un grand MERCI à vous tous, chef-fes de courses et adjoints, qui permettez à la Section, par votre engagement et votre temps consacré, de proposer chaque année un programme riche et varié à ses membres. Au plaisir de se rencontrer lors de cette soirée d’automne. La Commission d’Alpinisme

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la vie du club Les nouveaux membres Section lausannoise I Adler Marcel I Asadi Nahid I Balmer Daniel I Bauer David I Béguin Lucia I Beraneck Pierre I Berguerand-Thurre Ann-Patricia I Berrahal Soheir I Bérubé Josée I Calliari Baptiste J Carjeu Iulia Gabriela I Carnat Sandrine I Chaubaroux Sophie I Chenuz Ellen J Clerson Safran I Constantin Alexandra I Daniels Bart I Delachapelle Bruno F Dubuis Julia F Dubuis Marc-André I Dutoit Laure I Geronimi Vanessa I Gibaud Fabrice I Gosset Julien I Jaworski Maike I Kistenich Birgit F Lang Karim I Lavenex Floriane F Lézenven Marc I Lopes Francesco I Marquis Samuel I Pfeiffer Christian I Salina Sophie Anne F Schlatter Frédéric F Schlatter Yasmin I Senn Claudia I Voinicaru Cristian I Wehrli Laurent I Willi Laurent

Lausanne Chardonne La Claie-aux-Moines Lausanne Lausanne Lausanne Martigny Lausanne Epalinges Lausanne Lausanne Yverdon-les-Bains Renens Mont-la-Ville Echichens Massongex Lausanne Vernier Denges Denges L’Isle Lausanne Reverolle Puidoux Forel Lausanne Prilly Lausanne Lausanne Lausanne Lausanne Ecublens Echandens Blonay Blonay Crissier Lausanne Renens Prilly

Sous-section de Vallorbe I Lirgg Florence I Nicod Frédéric

Vallorbe Lignerolle

En bref Communication du comité Emil Suter, ayant annoncé à l’assemblée générale de printemps qu’il souhaitait quitter la présidence des chalets, a trouvé un successeur en la personne de Florian Vermot. Nous lui souhaitons plein succès dans cette tâche. Carnet rose Nos félicitations aux heureux parents d’Eric, né le 23 juin dans la famille de Gaudiane et Martin Söderberg. Cours de Gymnastique CAS-Diablerets Venez vous mettre en forme! Chaque mardi soir à partir du 1er septembre 2010 (sauf vacances scolaires). Horaire: 18h15 à 19h45 Lieu: Collège du Belvédère, salle 1 Ch. des Croix-Rouges 24 1007 Lausanne Prix: Fr. 40.- pour la saison Ouvert à tous et à toutes. Renseignements: Dorien Kruithof, tél. 021 781 19 97

Catégorie : I = Individuel / F = Famille / J = Jeunesse Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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la vie du club Les sous-sections Morges Message du comité des Activités alpines A chacun: Les randos au programme sont moins nombreuses, mais cela ne veut pas dire que les sorties et propositions de dernière minute (au stamm) ne sont pas fréquentes... nous invitons les amateurs à consulter la météo, le programme, puis le stamm si l’envie de sortie est plus grande que les courses au programme. Le programme des courses 2011 est déjà en préparation. Nous rappelons que chacun des membres de Morges peut proposer une ou des randos adaptées à ses compétences, même si vous n’êtes pas officiellement chef de courses. Un minimum est cependant requis... une randonnée en terrain connu sur sentiers accessibles à tous fera certainement plaisir. Nous vous encourageons à faire le pas. Le comité des AA se réserve le droit d’émettre des conditions ou de refuser les propositions mal adaptées.

INFOS

Aux chefs de courses: Notre sortie réservée aux chefs de courses est prévue le 25 septembre. Nous invitons donc tous les chefs de courses actifs en 2010 à s’annoncer pour cette journée ludique et riche en idées nouvelles. C’est l’occasion de penser aux questions, solutions, modifications, idées nouvelles, pour l’organisation et le programme 2011. La grille de préprogramme 2011 est disponible sur notre «Affichage de Morges». Nous invitons chacun à réserver les dates qui conviennent et par la suite, le comité des AA vous confirmera date et accord en fonction de la fiche technique simplifiée à transmettre à Christophe L. La première ébauche du programme sera discutée lors de cette journée du 25 septembre, n’attendez pas pour réserver vos dates, même si les détails vous sont encore inconnus.

Notre cabane, située dans le Jura vaudois à 1332 m d’altitude, se trouve sous le sommet de la Dent-de-Vaulion, côté village de Vaulion (sud): • à 10 minutes à pied des places de parc en été (il n’est pas possible de monter en voiture en hiver), • sur un chemin balisé (itinéraire de la haute route du Jura). Elle est nichée dans un cadre idyllique et calme, loin du bruit de la ville et du stress, elle vous offre: • 18 places en dortoir, • une cuisine bien équipée (bois et gaz), avec vaisselle en suffisance.

Le comité vous remercie d’avance pour l’établissement dans les délais du programme 2011.

Il vous est possible de louer cette cabane pour un week-end ou plus, pour un prix très modique.

Illustration © J.- F.Kälin

Réservations: Jean-Pierre Juvet Av. de la Vogeaz 7 1110 Morges Tél. 021 801 45 65

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les rapports alpinisme – Besso - en traversée avec Blanc de Moming - 3667 mètres Dates: 24 au 25 juillet 2010 • Cheffe de course: Degrange Nathalie; adjoint: Villet Nicolas • Participants: 4 C’est le matin du 24 juillet 2010 à 10h05 que, ne voyant personne et soucieux d’être au bon lieu de RDV, j’appelle en urgence Nathalie notre cheffe de course. Ah! Elle arrive avec son très expert adjoint, Nicolas. Eveline se joint à nous, et à nous quatre prenons la route pour Sierre, d’où nous turbinons jusqu’à Zinal, ceinture bouclée, et bien accrochés à la poignée stabilisatrice. Ensuite, c’est d’abord à un rythme de près de 800m/h qu’Eveline nous dirige vers la cabane du Grand Mountet, mais les soupirs des chefs ramènent l’expédition à une progression plus sage. Chemin faisant, des éclaircies audacieuses dévoilent des crêtes cruellement blanches, puis l’ambiance tranquille et joyeuse fait place, petit à petit, à une inquiétude grandissante qui transpire de plus en plus de chacun des équipiers. Il avait neigé la veille. Les arêtes du Besso sont en conditions hivernales! Au refuge, une discussion avec le gardien n’apporte rien de plus, et le poids de la décision repose désormais sur les épaules lourdes de responsabilité des chefs. La nervosité est palpable, l’air est dense. Verdict: on tente l’ascension. Des accolades spontanées pour se réconforter et tenter d’évacuer les émotions et la pression. Il faut penser à autre chose: les bouteilles de rouge s’installent sur la table. Pour se distraire, on discute avec les voisins canadiens. L’un d’eux nous raconte un épisode de chasse à l’orignal. Nous sommes pendus à ses lèvres, concentrés à saisir un mot sur deux de sa cadence incontrôlée, avec un lourd mais si délicieux accent canadien, mi-admiratifs, mi-perplexes par la description si passionnée et fiévreuse de son premier gros trophée de chasse. Après le repas, le repos, du moins pour ceux qui ont pensé aux boules Quiès! Car un concert solo dans les tons mi-graves et perçants envahit le dortoir. Impossible de dormir. Hésitant d’abord à intervenir avec un coup d’oreiller bien placé, Eveline si douce et féminine le réveilla finalement d’un ordre si clair et tranchant de se tourner sur le côté, qu’il exécuta l’ordre sur-le-champ, et le calme réapparut!

Le sommet est atteint.

Lever à 4h. L’approche se fait sans encombre, l’arête est finalement bien mieux praticable que prévu. Le sommet est atteint sans difficulté. Mais le projet d’origine de traversée au Blanc de Moming dont l’arête est plâtrée de neige est sagement abandonné, pour redescendre directement, jusqu’au restaurant du «Besso». Pour une bonne ovomaltine. Un membre du groupe Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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les rapports Randonnée – Pic d’Artsinol depuis Chemeuille - 2120 mètres La course au Pic d’Artsinol a été remplacée par Chemeuille - Vouasson Date: 14 juillet 2010 • Chef de course: Schorpp Jean-Claude; adjointe: Emch-Schorpp Madeleine • Participants: 27 – Parcours: Lannaz – Chemeuille – Vouasson – Arbey - Lannaz Chef de course remplaçant: Kern Jean-Michel; adjointe: Aeschimann Claire

La Dent-Blanche.

Alpinisme – Combin de Corbassière - 3716 mètres Dates: 10 au 11 juillet 2010 • Cheffe de course: Lais Cathy; adjoint: Longo Patrizio • Participants: 6 Cette course initialement prévue les 10 et 11 juillet a été reportée au week-end suivant vu une météo incertaine et orageuse. Nous partons au rythme soutenu 30

Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

La relève de la section.

de notre cheffe de course, au départ de Fionnay, sous un ciel très couvert. Toutefois le parapluie de notre adjoint, bien visible et solidement attaché au sac, ne se déploiera pas. Une brume épaisse nous empêche en revanche de voir le magnifique paysage et nous progressons dans une ambiance assez irlandaise et imprévue pour ce beau coin du Valais. Au cours du souper, un orage éclate et nous fait apprécier encore plus le confort de cette magnifique cabane.

Arrivés au sommet.


Quand le sort s’acharne, il faut faire avec! Notre chef JeanClaude étant tombé lors de la reconnaissance, il désigne un nouveau chef. Mais au jour dit, le télésiège est en panne pour cause de foudre, repart et se bloque à nouveau. Changement immédiat d’itinéraire avec l’accord de tous. Agréable balade avec un peu moins de dénivelé (730 m au lieu de 870). Superbe buvette sous le lac d’Arbey et descente finale dans les ombrages de la forêt, ce qui permit d’atténuer la chaleur. Un parcours inconnu de beaucoup, qui fut finalement une heureuse surprise. Un membre du groupe

Bain de pieds (fatigués) au lac d’Arbey.

Le ciel reste bouché toute la soirée et même au dire de certains en cours de nuit. La surprise agréable du réveil est un ciel dégagé, qui perdurera toute la journée. Nous partons sur le coup de 5 h 15 et atteignons le sommet, le souffle un peu court, sur le coup de 11 h, après avoir emprunté la voie de début de saison. Nous jouissons d’un ciel entièrement dégagé avec une luminosité et une clarté exceptionnelles. L’arrêt sera bref, afin que le retour sur le glacier se passe dans les meilleures conditions possible. Nous contournons un couloir raide et peu stable au profit d’une pente plus courte et à la pente plus douce, mais au coût d’une légère remontée qui porte atteinte au moral de certains. La descente sur le glacier se déroule dans de bonnes

Montée à Chemeuille.

conditions, à un rythme enlevé, alternant parties enneigées, glace et franchissement de crevasses béantes. Nous rassemblons nos affaires à notre retour à la cabane sur le coup de 1 4 h 30, puis entamons dans la bonne humeur le retour dans le val de Bagnes avec cette fois-ci un paysage bien visible et de toute beauté. Cette course fut magnifique, avec des participants au niveau homogène, un encadrement compétent, à l’humour communicatif, et un temps superbe. Que du plaisir! Et encore merci à Cathy et Laurent. Christine Balsiger Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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les rapports

Arrivée progressive au col.

Le Mont-Blanc.

Le glacier du Trient.

Randonnée – col de balme – 2204 mètres

Ce 7 juillet 2010, le soleil est omniprésent.

Date: 7 juillet 2010 • Chef de course: Randin Guy; adjointe: Randin Elisabeth • Participants: 25 • Parcours en T1: Trient – Col de Balme – Le Catogne – Les Tseppes – Trient

Partis de La Conversion à 7 h 30 pour le col de la Forclaz puis Trient où nous laissons les voitures. Dès 9 h, la randonnée s’oriente en direction du col de Balme. En 14 h 30 nous parvenons à combler les 900 m de dénivellation. Le Mont-Blanc se révèle à nos yeux dans toute sa splendeur, la visibilité est optimale. Pique-nique tiré du sac.

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Puis, c’est la séparation du groupe pour les deux descentes prévues. Malgré une reconnaissance dix jours auparavant, il s’avère difficile pour le chef d’évaluer exactement la fonte des névés. Il en prévoit deux et il y en a cinq restants, et pas des moindres, pour les quatorze participants à avoir choisi l’itinéraire T2. Les onze autres sont bien heureux et se dirigent gaiement en direction Catogne / Tseppes / Trient avec Elisabeth comme cheffe du parcours T1. Mais les prétendants alpestres ne sont pas déçus de la variété du chemin, de la beauté des rhododendrons, des mélèzes aux aiguilles si fines, en contraste avec le bleu intense du ciel. Après le chalet des Grands, de la sous-section de Payerne, il nous reste encore 1 h 40 de descente pour rejoindre Trient. Le coup d’œil sur son glacier nous révèle l’état de sa progressive et rapide réduction. Encore des lys martagon et des orchis sur notre chemin avant d’atteindre les voitures. Notre journée se termine au restaurant du coin et retour à la case départ. Remarque : quand il y a deux itinéraires proposés, il est judicieux de bien choisir son chef! Amicalement de ma part. Guy Randin


Sur la terrasse du Requin.

Alpinisme – Les Balcons de la Mer de glace – 2687 mètres Dates: 3 au 5 juillet 2010 • Chef de course: Hubert Christian; adjointe: Matthey Fanny • Participants: 8 • Parcours: Montenvers - Couvercle - Leschax – Requin – Montenvers Après un départ matinal, le premier train du Montenvers nous emmène au bord de la mer de Glace, la descente des échelles comme mise en route et nous voilà prêts à affronter la première via ferrata pour accéder aux balcons de la rive droite sous les Drus, au bas du couloir de Charpoua. Déjà les premiers groupes s’agitent sur les sites d’exercices de ce qu’il reste du glacier. Quelques toutes petites gouttes de pluie nous rappellent que l’orage menace. Echelles et mains courantes se succèdent à bon rythme. L’arrivée au refuge du Couvercle, de bonne heure, nous permet de savourer la tarte aux pommes du sympathique gardien. Dimanche, réveil à 6 h, départ à 7 h, le temps est superbe; les Grandes Jorasses, la Dent-du-Géant, le Mont-Blanc et toutes les belles cimes nous sourient. Descente sur le glacier de Talèfre pour rejoindre la sente menant au refuge de Leschaux à travers les couloirs encore remplis d’une bonne neige par un long balcon époustouflant. Pause café, rencontre de Parisiens et descente pour la traversée qui va nous emmener sur les nombreuses moraines qui jalonnent cette pauvre mer de Glace autrefois si superbe. Comme annoncé, malgré un bon soleil, le ciel se voile dans l’après-midi; le temps change très vite dans ce coin du Mont-Blanc. La neige encore bien présente nous oblige à une grande prudence pour accéder aux échelles d’accès au Requin, beaucoup de ponts et de points de rupture. Réception de rêve par Delphine, la reine du Requin. Souper et vins dignes d’un bon resto de plaine, ô combien et même plus!

En route pour le Couvercle.

Lundi, grand beau temps, pas de couverture nuageuse. Derniers regards sur les montagnes, au revoir et photos avec Delphine et en route après les infos de comment passer la rimaye, mais attendons d’y être. Eh oui, la ligne de rupture d’hier soir a fait s’effondrer une grande partie de la lèvre d’accès et c’est là que commence la descente et traversée vers la glace ferme des plus inattendues par les participants; un petit moment de sensations d’alpiniste. Descente du labyrinthe des crevasses et retour agréable avec le spectacle des futurs alpinistes actifs sur tous les chantiers d’écolage sous l’œil attentif des guides. On remonte les échelles vers le Montenvers, heureux de ces trois jours riches en péripéties. Merci à toute l’équipe et surtout à Fanny et son œil attentif, pour la bonne humeur et le sourire de chacun. Nous laisserons de côté toutes les mésaventures anodines qui marquent chaque course, j’ai toujours mon piolet et mon sac! Christian Hubert

Dans le dédale des crevasses.

Passion Montagne – numéro 1 – septembre 2010

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les rapports alpinisme – Punta Innominata – arête SE – 3730 mètres Dates : 3 au 4 juillet 2010 • Chef de course : Buttet JeanMarc; adjoint : Audiard Hervé • Participants : 6 A 14 h, notre équipe, Jean-Marc et son adjoint Hervé, les participantes Alice, Christiane, Vicenta et Marion, quitte le parking de Freney (Italie). On monte d’abord par un sentier puis on atteint la via ferrata qui nous mène sans embûche jusqu’au refuge Monzino. La vue sur l’objectif du lendemain, la Punta Innominata (3731 m) et les magnifiques aiguilles du Peuterey, est déjà grandiose. Le lendemain, départ matinal, pour cette course superbe et très variée. On atteint d’abord par un sentier le petit glacier du Chatelet, puis, après une assez courte escalade bien équipée, on rejoint le couloir de neige qui nous mènera jusqu’à l’arête est de la Punta Innominata. L’arête en mixte est impressionnante mais sans grande difficulté. On atteint le sommet vers 14h, et on prépare les rappels pour descendre sur le glacier du Brouillard. De là, longue redescente jusqu’au refuge le long du glacier très crevassé. En y arrivant vers 20 h 30, nous prenons la décision de redescendre aux voi-

Via ferrata dans la montée au refuge Monzino.

Traversée avant le couloir rejoignant l’arête de la Punta Innominata.

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tures le lendemain matin, redescente par les échelles qui se passera sans histoires. On arrivera à Lausanne le lundi vers 10 heures. Commentaires: La face sud du Mont-Blanc est vraiment un lieu magnifique, les arêtes très effilées des Peuterey et les Dames Anglaises offrent un panorama que l’on n’oublie pas. En revanche, les autres courses de la région sont nettement plus difficiles et on ne reviendra pas tout de suite pour les faire... Si bien qu’on a profité du paysage, en quinze heures, on vous garantit d’avoir vraiment tout bien regardé et d’en avoir profité! L’horaire a été largement dépassé, mais sans le moindre petit incident. De plus le refuge, sa sympathique gardienne et sa gastronomie italienne donnent envie d’y rester une nuit de plus, il y a même un baby-foot (la Suisse a battu la France...). Bref, tout le monde est rentré ravi de cette excursion en Italie. Jean-Marc Buttet


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