Efficience21 – N°10 (2014)

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L E M AG A Z I N E D E L’ E F F I C I E N C E É N E RG É T I Q U E | N° 1 0 | p rintem p s 2 0 1 4 | C HF 5 . 9 0

Efficience 21 enquête

interview

Plus belle la vie en minergie ?

l’économie circulaire selon laurent maeder

mobilité

nouveautés électriques au salon de genève

dossier

retour à la ville


Vous construisez Vous transformez Vous rénovez Les professionnels de la construction sont à votre service Retrouvez nos entreprises membres en démonstration sur notre stand de 800 m2 Habitat-Jardin Halle 38

Fédération vaudoise des entrepreneurs www.fve.ch


ÉDITO

impressum Inédit Publications SA Avenue Dapples 7, CP 900, 1001 Lausanne info@inedit.ch, www.inedit.ch EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an. Tirage 25 000 exemplaires

RÉDACTION Rédactrice en chef Elodie Maître-Arnaud elodie.maitre-arnaud@inedit.ch Rédacteurs Patricia Bernheim, Mary-Luce Boand Colombini, Monique Chevalley, Daniel Eskenazi, Sophie Kellenberger, Zian Marro, Maxime Pégatoquet, Henri Plouïdy, Viviane Scaramiglia, Sylvie Ulmann, Laetitia Wider Mise en page Tifenn Le Moullec Correction Yvan Bigler Illustration de couverture Stéphanie Cousin MARKETING Chef de projet Quentin Riva quentin.riva@inedit.ch PUBLICITÉ Serge Weygold 021 695 95 82, serge.weygold@inedit.ch Serge Bornand 021 695 95 67, serge.bornand@inedit.ch Matériel/impression Joëlle Loretan 021 695 95 24, joelle.loretan@inedit.ch Société éditrice Gassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne Impression IRL plus SA Chemin du Closel 5, 1020 Renens

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Le courant ne passe plus

L

a Commission européenne indiquait le 11 février dernier que les négociations en cours avec la Suisse sur la création d’un marché commun de l’électricité étaient suspendues. La réaction de Bruxelles au «oui» à l’initiative contre l’immigration ne s’est pas fait attendre. En discussion depuis 2007, la conclusion d’un accord bilatéral sur l’électricité – que l’on disait pourtant sur le point d’aboutir – est donc reportée sine die. Si certains commentateurs n’y voient qu’une rodomontade de la part de l’Union européenne – cette dernière a également beaucoup à y perdre –, la plupart craignent un préjudice économique important pour le pays en cas de rupture des pourparlers. Certes, les deux parties à la négociation ont toutes les deux intérêt à un accord. Côté suisse, l’intégration au réseau électrique européen garantirait un approvisionnement fiable, une stabilité des prix et assoirait son rôle de «batterie» de l’Europe via ses installations hydrauliques de stockage. Côté UE, c’est garantir la sécurité de l’approvi­si­onnement en électricité du marché intérieur qui est l’objectif principal de cette intégration. Et de lorgner ainsi sur la flexibilité des capacités d’accumulation et de production de courant par la Suisse, sur fond de politique énergétique européenne mettant en avant les énergies renouvelables, par définition intermittentes. Les conséquences d’un échec des négociations seraient toutefois bien plus fâcheuses pour Berne que pour Bruxelles. D’autant que pour l’heure, et

selon les propos de Walter Steinmann, le directeur de l’OFEN, il n’y a pas de plan B. De lourds investissements ont en effet été consentis ces dernières années dans les installations hydro-électriques. Dans une Suisse isolée, quelle serait leur valeur? De même, cet échec pourrait lourdement peser sur les prix des importations futures d’électricité. Quid dans un contexte de sortie du nucléaire dont découle une nouvelle stratégie d’approvisionnement? En outre, cet accord devait à long terme déboucher sur un accord plus large portant sur les infrastructures, l’efficacité énergétique, ainsi que sur le gaz naturel.
Qu’en est-il désormais? Autant d’incertitudes qui pèsent non seulement sur l’avenir des relations Suisse/UE, mais aussi sur plusieurs aspects majeurs de la stratégie énergétique du pays. L’émotion va retomber. Le Conseil fédéral et le Parlement vont décider de la façon de mettre en œuvre cette initiative. A suivre, donc… En espérant toutefois que les interférences sur la ligne BerneBruxelles ne se transformeront pas en blackout.

élodie maître-arnaud rédactrice en chef

Abonnez-vous! CHF 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants: Mail: efficience21@inedit.ch | Fax: 021 695 95 50 Adresse: Efficience 21 c/o Inédit Publications, Av. Dapples 7, Case postale 900, 1001 Lausanne.

vanina moreillon

Directeur de publication Thierry Vial thierry.vial@inedit.ch


SOMMAIRE No 10 | printemps 2014 26 DOSSIER Les centres urbains séduisent à nouveau

CLEANTECH 52 Promouvoir les compétences suisses Groupe RWB et Jacquier-Luisier SA

MOBILITÉ 57 Actualité et brèves 62 Foire Les nouveautés électriques dévoilées à Genève

ACTUEL 04 L’image 06 Actualité et brèves 16 Interview Laurent Maeder 23 Initiative Le Val-de-Ruz, modèle énergétique 26 Dossier L’avenir de l’habitat s’écrit en ville

VIVRE

34 Reportage Recyclage de l’alu: on est les champions!

65 Succès Des sacs qui dégomment

38 Formation Les nouveaux métiers durables

70 Archi En harmonie avec le vivant

41 Enquête Vivre en Minergie: des débuts un peu difficiles 47 Tendance Le bois marche sur la ville

69 Conso Je jette ou je garde ? 72 Japon Pus de vert pour moins de clim 74 Livres Six ouvrages à ne pas manquer ! 80 Agenda Evénements à ne pas rater!

62 MOBILITÉ SALON DE L’AUTO 2014

34 REPORTAGE RECYCLAGE DE L’ALU

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65 VIVRE DU TRACTEUR au HIPSTER


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L’IMAGE Un laboratoire pour l’écologie Elle s’appelle Masdar City. Cette ville durable en construction surgit comme un mirage futuriste à Abu Dhabi. Un projet ambitieux qui doit rassembler, à terme, quelque 40 000 habitants sur une superficie dépassant à peine les 5 km2, et ce, avec une empreinte carbone nulle, aucun déchet et zéro pétrole. Pour ce faire, la cité s’inspire de l’architecture traditionnelle, avec des constructions denses pour un maximum d’ombre, ainsi que de l’ancestrale technique perse des tours à vent pour détourner les courants d’air frais. L’approvisionnement électrique sera quant à lui assuré par l’énergie solaire et un peu d’éolien. Commencé il y a cinq ans, le chantier suit son cours.Véritable laboratoire d’innovation, la ville accueille pour l’heure quelques centaines d’habitants, essentiellement des étudiants du Masdar Institute, créé en collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et dont les recherches sont axées sur l’énergie renouvelable et la durabilité. E. M.-A.


Lava (laboratory for visionary architecture


ACTUEL archi

tours végétales

Milan se met au vert Boeri Studio, Stefano Boeri, Gianandrea Barreca, Giovanni La Varra

Pour pallier la densification urbaine, régénérer l’environnement et la biodiversité de Milan, deux tours d’habitation végétales pourvues de 16 000 végétaux viennent d’être érigées. Une première mondiale. Mary-luce Boand Colombini

A

Milan, le projet résidentiel révolutionnaire Bosco Verticale, chapeauté par les architectes italiens Stefano Boeri, Gianandrea Barreca et Giovanni La Varra, vient de prendre forme. But de l’opération: reboiser la ville, régénérer l’environnement et la biodiversité tout en densifiant le territoire à la verticale. Deux tours résidentielles de 80 et 112 m de haut accueillent sur leurs façades quelque 16 000 arbres, arbustes et plantes, montés à l’aide de grues. «A cette hauteur, les vingt espèces différentes résistent au vent et la terre ne pèse que 1300 kg par m3 contre 2300 de terre normale. Pour garantir la meilleure isolation thermique, à chaque orientation son biotope. Au sud, nous avons mis des plantes du maquis méditerranéen, au nord, des plantes plus résistantes. Cela réduit l’amplitude thermique de deux degrés entre l’intérieur et l’extérieur», nous explique Stefano Boeri. Et deux degrés en moins, c’est autant de chauffage économisé en hiver et de climatisation non distribuée en été. La facture énergétique devrait ainsi diminuer de 30% par an grâce à cette barrière végétale.

Autosuffisance énergétique La diversité des plantes et leurs caractéristiques absorbent les particules de CO2 et les poussières de la ville, tout en produisant de

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l’oxygène et en créant un filtre protecteur contre le rayonnement et la pollution acoustique et la régulation des températures élevées durant l’été. Pour irriguer les plantes, les eaux grises des bâtiments sont filtrées puis réutilisées. Des panneaux solaires et photovoltaïques contribuent à l’autosuffisance énergétique des deux tours. Leurs

espaces de vie bénéficient de larges baies vitrées donnant sur la verdure. Arbre et béton, au cœur d’une ville contemporaine européenne qui s’enorgueillit de cette première mondiale. «Nos forêts verticales créent un mode de renforcement des liens entre la nature et la ville sur le territoire», conclut l’architecte. E


EN BREF DESIGN

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Marc de café Transformer le marc de café en objet de décoration? C’est le pari du designer espagnol Raul Lauri qui le décline en plusieurs versions. Mention spéciale aux lustres Koji’s qui, non contents d’éclairer la cuisine, y diffusent également une bonne odeur de… café. Et après plusieurs années de bons et loyaux services, il suffit, pour s’en débarrasser, de les jeter dans la poubelle à compost. www.qnc.ch

tri

EPFL

start-up

Recyclage à domicile Depuis janvier dernier, les Genevois peuvent faire appel aux services de tri@home pour venir chercher leurs déchets triés chez eux. élodie Maître-Arnaud

«N

ous nous sommes aperçus qu’hormis dans les grands ensembles, il est rare que les immeubles soient équipés de tous les containers nécessaires au recyclage, explique Romain de Rham. A part celui destiné au verre, on n’en trouve généralement pas d’autre.» Cet entrepreneur fraîchement diplômé de 26 ans a donc décidé de propo-

ser ses services à tous ceux qui, faute de temps, d’énergie ou de moyen de déplacement, ne jouent pas le jeu du recyclage. Lancée uniquement dans le canton de Genève au début de l’année, sa petite entreprise est en phase de démarrage. «Nous étendrons notre offre plus loin si ça marche», assure-t-il. Le principe? Les abonnés déposent le verre, le PET, le papier et/ou l’aluminium dans des bacs que tri@home vient récupérer sur leur palier les

jours de collecte. «Nous avons divisé le canton en dix secteurs, ce qui permet d’assurer deux ramassages par mois dans chacune de ces zones», précise Romain de Rham. Les tournées sont effectuées grâce à un petit véhicule utilitaire. Plus écolo que plusieurs personnes allant chacune à la déchetterie. «Nous espérons aussi que cela incitera ceux qui ne trient pas leurs déchets à le faire.» Un service privé qui a un prix: à partir de 20 francs par mois pour le ramassage de 4 bacs de 36 litres. E Plus d’informations sur www.triathome.ch

design

VILLE Potager coulissant Deux jeunes Français ont imaginé un potager à fixer sur les façades des immeubles. Une création qui a remporté le prix 2013 de l’entrepreneur en économie sociale. Des mini-jardins à portée de main, pour végétaliser la ville et inviter les urbains à renouer avec les plaisirs de la campagne. www.fraisedesvilles.com DR

Une brique dans la mare

Nomination C’est en juillet prochain que le professeur Berend Smit, spé­cialiste de l’ingénierie chimique à Ber­ keley, prendra la tête de l’Energy Center (CEN) de l’EPFL. Il succédera ainsi à Hans Björn Püttgen et à l’actuel directeur ad interim Daniel Favrat. Le CEN a été créé en 2006; il est actif dans la promotion des projets et réseaux de recherche en matière de technologies durables de conversion, de stockage, de transport, de distribution et d’utilisation d’énergie.

Le tissu urbain s’étant progressivement coupé de la biodiversité des campagnes environnantes, la brique BRIKE reprend la forme archétypale du matériau de construction par excellence, dans une ver-

sion biocompatible. Où ces briques, faites de terre argileuse, peuvent servir de ruches, de nichoirs ou d’hôtels à insectes et permettre au citadin un autre regard sur l’infini­ ment petit qui nous entoure.

Distingué par l’Observeur du design 2014, ce projet est encore en recherche d’éditeur. E M.P. Plus d’informations sur www.piksdesign.com

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EN BREF DISTINCTION Cités de l’énergie Neuf villes suisses ont récemment obtenu le label, parmi lesquelles trois romandes: Gland, Nyon et Saxon. Attribué conjointement par l’association Cité de l’énergie et l’OFEN aux communes réalisant ou planifiant des mesures concrètes de politique énergétique, il distingue à ce jour 343 villes dans le pays.

ACTUEL débat

parlement vaudois

Où l’on reparle du chauffage électrique Si l’installation de nouveaux systèmes de chauffage électrique est interdite depuis les années nonante dans la plupart des cantons, la question controversée du démantèlement des systèmes existants refait surface chez les Vaudois. élodie Maître-Arnaud

U

éolien Chargeurs pour mobile Un vent nouveau soufflera bientôt sur la téléphonie mobile. Deux chercheurs américains sont en effet en train de mettre au point des micro-éoliennes embarquées, permettant d’alimenter les appareils. D’une largeur de seulement 1,8 mm, elles seront fabriquées dans un alliage en nickel. Une firme taïwanaise a d’ores et déjà manifesté son intérêt pour assurer leur commercialisation.

ne initiative parlementaire a été déposée début février au Grand Conseil vaudois par le député Vert Jean-Yves Pidoux. Ses

dispositions, visant à mettre hors circuit les systèmes de chauffage électrique fixes, constitueraient ainsi l’alinéa a de l’article 30 de la loi révisée sur l’énergie, adoptée en fin d’année 2013. Des dispositions

«Le chauffage électrique n’a pas les défauts qu’on lui prête» Jean-Pierre Mérot, président de l’association Choc Electrique

«Le chauffage électrique n’est ni gourmand ni inefficace. En nous basant sur des chiffres de l’OFEN, nous avons pu élaborer une statistique montrant des niveaux de consommation énergétique comparables à ceux du chauffage central au gaz ou au mazout. Il n’y a que par rapport aux pompes à chaleur de dernière génération que la différence est substantielle.

LE CHIFFRE 600 millions C’est, en kWh, l’énergie totale générée en Suisse par les cellules photovoltaïques en 2013, soit 260 millions de plus qu’en 2012. Des chiffres communiqués par l’association Swissolar qui prévoit toutefois une stagnation en 2014. «La part du photovoltaïque dépendra des décisions politiques», déclare-t-elle.

qui avaient été retirées lors des débats parlementaires, les députés redoutant alors un référendum de l’association Choc Electrique. C’est en effet ce qui s’était passé dans le canton de Fribourg, lorsque des défen-

» Le chauffage électrique n’est que le bouc émissaire de la politique énergétique: il n’est pas nécessaire de le supprimer pour sortir du nucléaire! Et ce n’est en tout cas pas suffisant. Le supprimer dans toute la Suisse ne permettrait en effet d’économiser que 2 à 3% de la consommation électrique, soit 0,7% tout au plus de la consommation totale d’énergie. Dans le seul canton de Vaud, les 25 000 installations de chauffage électrique – soit 10% du parc national – représenteraient ainsi moins de 0,07% de cette consommation d’énergie. C’est dérisoire. Et une aberration que d’exiger le démontage de systèmes qui fonctionnent parfaitement! Que fait-on de l’énergie grise?

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» Cette initiative fait en outre peser un risque important sur les propriétaires: transformer une installation de chauffage entraine en effet des coûts très élevés, environ 80 000 francs pour un système de pompe à chaleur. Les chauffages centraux au gaz ou au mazout coûtent moins cher, mais il est évident que le recours à des énergies fossiles est en contradiction totale avec les tendances actuelles. On ne peut pas à la fois encourager la mobilité électrique et interdire les chauffages électriques! » Nous n’hésitons pas à qualifier cette mesure d’atteinte au droit de propriété. Sans compter que sa mise en œuvre est irréaliste économiquement et humainement: on ne pourra pas démonter 25 000 installations d’ici à 2030. Nous sommes donc fermement décidés à faire usage du référendum pour protéger les intérêts des 6,6% de Vaudois qui se chauffent à l’électricité.»


seurs du chauffage électrique avaient gagné un tel référendum, balayant dans son sillage l’ensemble de la loi alors en discussion. La loi vaudoise sauvée et adoptée, c’est désormais dans les mêmes termes que la mesure supprimée a refait surface. Celle-ci contraindrait les propriétaires à remplacer les chauffages électriques fixes d’ici au 31 décembre 2030. Des exceptions sont prévues, notamment pour les bâtiments

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ACTUEL

qui ne sont pas occupés toute l’année, pour ceux qui produisent eux-mêmes, à partir d’énergies renouvelables, au moins 50% des besoins de l’électricité nécessaire au chauffage ou encore pour les propriétaires qui manquent de moyens financiers.

A l’heure où nous bouclons, le Grand Conseil n’a pas encore eu le temps de se pencher sur cette initiative. Et si la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro s’est dite favorable à la mesure, reste à savoir si les députés lui permettront d’être examinée par l’exécutif vaudois. Le cas échéant, celui-ci pourrait ensuite revenir avec une proposition de loi soumise au Grand Conseil, qui voterait alors une seconde fois. Autant d’étapes et d’incertitudes, donc, ajoutées à l’intention clairement exprimée de l’association Choc Electrique d’utiliser le référendum pour contrer ce projet. «Ils n’ont pas fini de m’avoir sur le dos», déclare ainsi son président. Reste que l’auteur de l’initiative n’a, lui non plus, pas l’intention de lâcher l’affaire et prévient déjà qu’en cas d’échec de cette initiative, il reviendra à la charge. E

EN BREF durabilité Observatoire en ligne Le site www.ecobs.ch recense les questions et les idées en lien avec le développement durable. Depuis près d’un an, cette plate-forme – qui souligne sa neutralité – s’engage ainsi à prendre en compte toutes les observations de ses utilisateurs et à les transmettre aux acteurs concernés, afin de favoriser et faciliter les échanges d’opinions. FORMATION Cours sur les labels Parce que même les professionnels ont parfois du mal à s’y retrouver dans le foisonnement de labels dans la construction, la plate-forme fe3.ch propose deux nouveaux cours sur ce thème à leur intention. Infos et inscriptions sur www.fe3.ch. SOLAIRE

Jean-Yves Pidoux, député Vert au Grand Conseil vaudois

«Avec le dépôt de cette initiative, ma démarche comprend deux volets: un volet énergétique et un volet institutionnel. Sur ce second point, notre intention lors des discussions autour du projet de loi vaudoise sur l’énergie était de mettre sous toit les dispositions non controversées. Nous avions donc retiré l’alinéa litigieux en annonçant toutefois que nous y reviendrions plus tard. C’est chose faite. Je respecte le droit au référendum, mais il faut qu’il s’applique au bon endroit. Je suis certain que nos détracteurs ne manqueront pas d’y recourir et je me réjouis de discuter avec eux. » Sur le plan énergétique, je reste convaincu que le chauffage électrique est une mauvaise utilisation de l’électricité, et ce, dans la mesure où le but unique de ce type d’installation est de dissiper de la chaleur. Lorsqu’on produit de l’électricité, forme d’énergie à usages multiples, il s’agirait d’éviter de n’utiliser que la chaleur résiduelle dégagée, qui est en fait à ranger dans les pertes d’énergie.

» Quant au contenu de l’initiative, il n’y a rien qui soit apocalyptique pour les propriétaires. La disposition inclut en effet des clauses d’exceptions, ainsi que des possibilités d’aides et de subventions. Il suffit par exemple d’installer quelques dizaines de mètres carrés de panneaux solaires sur son toit pour conserver son installation de chauffage électrique. Grâce aux subventions, ces coûts peuvent être réduits. De même, les propriétaires qui n’en ont pas les moyens pourront être dispensés de travaux. On a vu des législations plus dures! » Il ne faut pas oublier non plus que, pour l’essentiel, les systèmes de chauffage électrique équipent des bâtiments construits avant 1990. Les propriétaires auront de toute façon des travaux de rénovation à entreprendre dans les années qui viennent. C’est une chose que toute personne économiquement avisée doit avoir anticipé.»

Installation king Size Elle s’appelle Ivanpah. C’est à la frontière entre la Californie et le Nevada, dans le désert de Mojave, que vient d’être mise en route la plus grande centrale de production solaire du monde. 300 000 miroirs héliostats focalisent ainsi l’énergie sur trois tours abritant des chauffe-eau. Avec une capacité de 392 mégawatts, sa production annuelle permettra de couvrir les besoins de 140 000 foyers. Ce courant propre permettra en outre d’économiser 400 000 tonnes d’émissions de CO2 par an, soit l’équivalent de ce que rejettent 72 000 véhicules. DR

«C’est une utilisation non efficiente de l’électricité»

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ACTUEL pratique

transporter l’énergie avec soi

Du solaire sur roulettes Disposer d’énergie photovoltaïque là où on en a besoin, c’est maintenant possible grâce à MiniJoule Island, un système de production compact monté sur roulettes. Sylvie Ulmann

P

Brancher la télé Grâce à un onduleur intégré, les 1500 watts d’énergie «verte» produits sont immédiatement disponibles pour faire tourner un petit appareil électrique, type sèche-cheveux, téléviseur ou mixeur, en le branchant directement sur le MiniJoule Island. On peut bien entendu également utiliser cette énergie plus tard, lorsque le soleil est couché, par exemple. Voilà une première, car les chargeurs mobiles actuellement sur le marché permettent au mieux de recharger un téléphone ou un ordinateur portable, mais jamais de regarder la télévision. Côté performances, MiniJoule Island alimente sans problème les appareils consommant du courant continu jusqu’à une puissance de 1500 W.

Troisième révolution industrielle Pour disposer de toute la puissance de MiniJoule Island, on profite des jours de beau temps afin de recharger la batterie. Lorsqu’elle est totalement vide, le module a besoin de deux à trois jours en été pour atteindre sa pleine charge; l’hiver, l’opération peut durer plus longtemps. Si l’on est pressé, il est aussi possible d’effectuer une recharge en 20 heures, via le réseau électrique. Conçu et assemblé en Allemagne par l’entreprise GP Joule, l’appareil a vu le jour dans cette version transportable en 2011 et a débarqué en Suisse l’automne dernier. Pour Manuel Reich, directeur de la filiale suisse basée à Uster, dans le canton de Zurich, cet appareil incarne un premier pas vers la troisième révolution industrielle qu’évoque Jeremy Rifkin dans son dernier livre, où chacun produira tout ou partie de l’énergie dont il a besoin sans devoir se connecter au réseau. Une indépendance énergétique qui n’est toutefois pas à la portée de toutes les bourses, puisque l’unité MiniJoule Island coûte pour le moment 1990 francs. E

Dr

ouvoir en permanence se fournir en énergie solaire où que l’on se trouve, du jardin au balcon en passant par le chalet ou le camping, c’est désormais une réalité. La solution s’appelle MiniJoule Island, un engin dont l’allure évoque un de ces chariots que l’on utilise pour faire ses courses, à cela près qu’il s’agit d’un boîtier étanche. Celui-ci contient une batterie 100 aH-AGM, un modèle peu sensible aux effets du gel et présentant un faible taux de décharge (1 à 3% par mois). Elle peut donc passer plusieurs mois sans être rechargée, ce qui facilite son entreposage. S’y ajoutent un régulateur de charge, un onduleur, un redresseur, ainsi qu’un bloc d’alimentationchargeur. Des panneaux photovoltaïques extérieurs, de la taille d’un écran de télévision, complètent l’équipement. Le tout tient sur un chariot à roulettes qui permet de le transporter assez facilement. Mais ne

prévoyez pas pour autant de l’emporter en randonnée, car l’ensemble pèse tout de même une bonne cinquantaine de kilos!

Plusieurs types de raccordement sont possibles, de la prise 12V pour des lampes LED ou une glacière à la prise USB 5V pour les appareils mobiles. Un ordinateur de 25 watts peut être connecté pendant 33 heures (840 Wh/25 W), un téléviseur 32» LCD pendant neuf heures (840 Wh/90 W) et un microondes de 1500W pendant 20 à 30 minutes. Pas question, autrement dit, d’alimenter un frigo, une climatisation ni tout autre gros appareil électroménager pendant un week-end.

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ACTUEL projet

biocombustible à l’étude

Bois liquide Un biocombustible liquide produit à partir de bois alimentera un jour le réseau de chauffage à distance lausannois. Foto

élodie Maître-Arnaud

U

n projet pionnier de biocombustible devrait être finalisé dans le courant de l’année. C’est du moins ce qu’annoncent les Services industriels de Lausanne (SIL) dans leur magazine SInergies. Après les bûches, les plaquettes et les pellets, le bois pourrait ainsi être utilisé sous forme liquide afin d’approvisionner une partie du

réseau de chauffage à distance de la ville. Alimenté pour l’heure par un mélange d’énergies renouvelables et fossiles, ce dernier devrait en effet, selon Claude-Alain Luy, chef du Service du gaz et chauffage à distance, fonctionner – «à très long terme» – à 100% avec des énergies renouvelables.

Adapter les infrastructures Contrairement aux chaufferies à bois qui fonctionnent toute l’an-

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AFIN QUE LES MARCHANDS DE BOUéES NE FASSENT PAS FORTUNE ! OPTIMISEZ VOS I N STA L L AT I O N S ÉNERGETIQUES Emergie SA J.-M. Oggier, diplômé CAS en management de l’énergie Tél. 022 340 13 72 E-mail: emergie@bluewin.ch

lia

née et engendrent un gaspillage d’énergie à la belle saison, ce biocombustible pourrait être stocké dans deux citernes de cinq millions de litres – avec seulement 1000 m2 d’emprise au sol –, pour être brûlé uniquement en hiver. Soit, selon les SIL, l’équivalent en plaquettes de deux terrains de foot entièrement recouverts sur cinq mètres de haut. Pour ce faire, le bois doit être transformé en combustible

liquide par pyrolyse, une technique déjà éprouvée à l’étranger. La chaudière de Pierre-de-Plan devra toutefois être adaptée; il faudra en outre construire une usine pour produire ce bois liquide. Le projet technique a reçu le soutien politique de la municipalité lausannoise. Reste maintenant à trouver un financement et à négocier un contrat à long terme avec un fournisseur de bois. E


ACTUEL recherche

limiter les pertes de chaleur

Pour des bâtiments vraiment étanches B. Vogel – Morandini

Même les édifices les mieux isolés perdent de la chaleur. Un architecte lucernois a conçu un système de soupapes afin de limiter ce phénomène. Benedikt Vogel/OFEN

L’

enveloppe d’un bâtiment n’est jamais totalement étanche. Il faut bien installer une porte pour laisser les gens entrer et sortir! A cela s’ajoutent les ouvertures indispensables pour des raisons techniques, comme les canalisations d’eau usée ou les installations de ventilation. Idem pour les systèmes de drainage du toit, les cages d’ascenseur ou encore les conduites pour les gaz d’échappement des installations de chauffage qui traversent l’enveloppe du bâtiment. Et même si ces ouvertures de fonction ont, dans la plupart des cas, de faibles coupes transversales, elles laissent échapper l’air intérieur et, par là même, une précieuse énergie de chauffage.

La soupape est installée sur le dispositif d’écoulement de l’eau de toit à la place d’une crapaudine. S’il ne pleut pas, la membrane reste fermée et empêche les pertes thermiques.

Au moins 5% de déperditions Les pertes d’énergie par les ouvertures de fonction ont été longtemps ignorées ou considérées comme négligeables, mais le souhait d’améliorer le rendement énergétique a poussé la branche de la construction à s’en préoccuper. Des chercheurs de l’Ecole supérieure de technique et d’architecture de Lucerne ont par ailleurs analysé et quantifié les déperditions d’énergie dans une étude subventionnée par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). «Cette perte peut s’élever à 5% des besoins en énergie de chauffage d’une maison individuelle», écrit ainsi Serge Mattli, ingénieur et auteur principal de l’étude rédigée au Centre de technique intégrée du bâtiment (ZIG) de l’école supérieure de Lucerne. Les 5% s’appliquent aussi pour une maison individuelle bien isolée, type Minergie-P,

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avec installation de ventilation dans la cuisine, poêle suédois et système d’évacuation d’air pour les installations sanitaires. En réalité, les pertes d’énergie par les ouvertures de fonction devraient même être plus élevées dans la mesure où l’étude n’a pas encore tenu compte des pertes par infiltration (c’est-à-dire par échange d’air dû aux différences de pression entre l’intérieur et l’extérieur).

Priorité aux bâtiments existants L’architecte lucernois Giorgio Morandini a planché sur une solution afin de mettre un frein aux pertes d’énergie par les ouvertures de fonction. Et il souhaite en particulier intervenir sur les bâtiments existants. En collaboration avec l’école supérieure de Lucerne et avec le soutien de la Fondation

suisse pour le climat et l’OFEN, il a ainsi conçu des soupapes qui devraient fortement réduire ces déperditions à l’avenir. Les soupapes de Giorgio Morandini sont construites différemment selon l’application prévue, mais suivent toujours le même objectif: au repos, elles permettent d’éviter la fuite de l’air intérieur vers le dehors. L’architecte a d’ores et déjà commercialisé une première série de soupapes; la soupape d’eau de toiture sera quant à elle mise sur le marché à partir de mi-2014. «Les pertes par les ouvertures de fonction sont les dernières grosses fuites ignorées jusqu’à présent pour lesquelles il existe désormais une solution», relève Rolf Moser, chef du programme de recherche sur les bâtiments de l’OFEN. E


ACTUEL qualité de l’air intérieur

GéOTHERMIE

Inspirez, expirez... épurez! Face à une pollution qui s’invite sans y avoir été conviée, designers et cleantech tâchent de donner un second souffle à nos intérieurs. Maxime Pégatoquet

L’

air que nous respirons dans les grandes villes est pollué, et ce, à des degrés plus ou moins importants selon que l’on se trouve à Paris, à Genève ou à Pékin. Ces dernières années, nombre de designers se sont penchés sur l’air de nos habitats, proposant des produits, sinon révo­ lutionnaires, à tout le moins favorables à notre bien-être. PUBLICITÉ

Parmi eux, Andrea de Mathieu Lehanneur ou Oskar et Albert par la société suisse Stadler Form, quand ce ne sont pas les vénérables blocs de cèdre qui sont remis au goût du jour.

Capteurs de pollution Mais demain, ce sont bien les capteurs de pollution qui vont envahir les intérieurs et deviendront de facto le nouvel eldorado des cleantech. L’Organisation mondiale de la santé a qualifié

la pollution atmosphérique de «cancérigène probable» lorsqu’elle est couplée à la mauvaise qualité de l’air intérieur, et toutes deux réduiraient notre espérance de vie de 9,8 mois. Il y a donc urgence. Et si, pour l’instant, il s’agit simplement de diagnostiquer cet ennemi invisible, des sociétés comme Numtech, Fluydin ou Ethera cherchent aussi à «tuer» les 20% de polluants qui résistent aux actuels systèmes de ventilation-aération. Une lutte salutaire mais quasi don quichottesque, tant les vents économiques et politiques semblent ne pas souffler dans le bon sens. E

Désillusion à Saint-Gall Les responsables du projet de géothermie de Saint-Gall ont annoncé mi-février les résultats des derniers tests de production. Et ils sont très décevants. En effet, l’afflux d’eau chaude mesuré à 4000 m de profondeur s’est avéré dix fois plus faible que ce qui était espéré. Rappelons que le premier coup de pioche a été donné sur le chantier saint-gallois il y a un an. Un chantier sous haute surveillance et dont l’ambition est de permettre de chauffer un tiers de ménages de la ville et de couvrir 2% de ses besoins en électricité. DR

habitat

EN BREF


Optimiser l’énergie avec Von Auw SA Depuis 1853, l’entreprise Von Auw conçoit et réalise des systèmes thermiques et de ventilation, ainsi que des réseaux d’eau dans les bâtiments. Son équipe de 85 professionnels propose ses services sur mesure, de l’étude à l’entretien des installations.

C

ertifiée Energo pour l’optimisation énergétique, Von Auw SA est active dans tous les domaines CVRS (chauffage, ventilation, rafraîchissement, sanitaire), ainsi qu’en matière d’efficacité énergétique, audit et optimisation. Son offre s’étend à l’ensemble des prestations et des techniques permettant de réduire la consommation d’énergie et de CO2. Les responsables des différents départements de l’entreprise ont une formation de projeteur diplômé et sont au bénéfice d’une Maîtrise fédérale. Von Auw peut également s’appuyer sur les compétences d’une collaborateur spécialisé pour le label Minergie®, ainsi que sur celles d’une collaboratrice titulaire du Brevet fédéral de conseiller énergétique. La société est actuellement dirigée par Alain Folly et ses trois associés, Gilles Jotterand, Sylvestre Vultaggio et Didier Stoeckli.

Futur propriétaire? Vous envisagez de construire une villa, un ou plusieurs immeubles, un bâtiment administratif, industriel ou technique? Vous trouverez chez Von Auw un seul et unique partenaire.

Son bureau technique tient à votre disposition ses compétences et assure l’étude et la concrétisation de tous vos projets. Selon vos demandes et votre budget, ses équipes sont à même de vous proposer les solutions les plus efficientes. Dans le domaine du chauffage, Von Auw bénéficie ainsi d’une solide expérience dans la pose de systèmes de pompe à chaleur et d’installations utilisant les énergies renouvelables, panneaux solaires thermiques ou d’échangeurs thermiques par exemple. En matière de ventilation, elle propose notamment des systèmes double flux, et, dans les installations complexes, des systèmes de récupération d’énergie pour des rendements minimaux. Dans le domaine sanitaire, l’entreprise peut installer des systèmes de récupération des eaux de pluie, ou encore des systèmes de production d’eau chaude sanitaire grâce à l’énergie solaire.

rénover leurs bâtiments. Mais avant d’attaquer des travaux parfois conséquents, mieux vaut réfléchir, car toute rénovation doit permettre d’économiser de l’énergie et de pérenniser un parc immobilier. Par leurs expériences dans le domaine de l’entretien des installations, les spécialistes de Von Auw sont à même de vous apporter tous les renseignements nécessaires qui vous permettront d’aborder vos rénovations de façon pertinente. Ils vous recommanderont des solutions et des produits adaptés à la structure de votre maison ou de vos immeubles et pourront les déployer en tout temps. Lancé fin 2012, le programme BilanPlus de Von Auw permet à ses clients d’envisager sereinement un projet de transformation. BilanPlus renseigne rapidement sur l’état d’un bien immobilier et conduit à une meilleure efficacité énergétique. Pour ce faire, des spécialistes étudient différents paramètres qui débouchent sur un bilan énergétique précis. Celui-ci est alors porté à la connaissance du propriétaire, accompagné de recommandations pratiques, en vue d’une amélioration des rendements et de la consommation. En fonction de la typologie du bien immobilier en question, il est possible de choisir, parmi trois formules, la prestation qui est la plus adaptée à ses besoins. Pour une villa, la formule BilanPlus A comprend ainsi: une évaluation de l’isolation thermique de l’enveloppe du bien immobilier, une évaluation des installations techniques, des conseils d’utilisation en vue de meilleur rendement, des astuces pour réaliser des économies, la remise d’un audit commenté.

Un propriétaire averti en vaut deux! De plus en plus de maîtres d’ouvrages privés ou publics sont conscients du bien fondé de

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ACTUEL congrès à zurich

TENDANCE

La combustion sous le signe du tournant énergétique Optimiser les moteurs à gaz ou expérimenter les biocarburants sont des axes majeurs de la recherche suisse sur la combustion. Des travaux guidés par les objectifs à long terme de la stratégie énergétique 2050. Benedikt Vogel/OFEN

U

n congrès sur la recherche suisse en matière de combustion s’est tenu dernièrement à l’Institut fédéral de technologie (ETH) de Zurich. Organisé par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), le laboratoire de l’ETH pour l’aéroPUBLICITÉ

thermochimie et les systèmes de combustion (LAV), ainsi que par le laboratoire de recherche sur la combustion de l’institut Paul Scherrer (PSI), il a permis d’identifier les thématiques sur lesquelles planchent les chercheurs. Leurs travaux s’orientent ainsi en grande partie sur les objectifs de la politique énergétique. Car

conformément à ces derniers, davantage de moteurs à gaz pourraient être utilisés à l’avenir, avec une augmentation de leur rendement. En effet, le Plan directeur de la recherche énergétique de la Confédération pour les années 2013-2016 met notamment l’accent sur la nécessité d’améliorer les motorisations dans les transports de demain. La substitution de carburants neutres ou pauvres en CO2 aux carburants fossiles est également un axe important, qu’il s’agisse de carburants biogènes durables ou issus des énergies renouvelables. E

Partage entre voisins Prêt à partager votre tondeuse, votre fer à friser ou votre batteur à œufs? Faites-le savoir! Le site www.pumpipumpe.ch met gratuitement à disposition des autocollants symbolisant toutes sortes d’objets (boule à disco incluse). Il suffit alors de les apposer en évidence sur votre boîte aux lettres afin que vos voisins sachent ce que vous mettez à leur disposition. DR

recherche

EN BREF


Vanina moreillon

Vanina moreillon

Laurent Maeder est membre et auditeur du bureau de conseil EPA Switzerland.


laurent maeder interview

L’écologie, nouvelle révolution industrielle! Innover pour durer, c’est le leitmotiv de Laurent Maeder, consultant en écologie industrielle. Il défend le principe d’une économie dite «circulaire» où les produits fabriqués ne généreraient aucun déchet mais rien que des matières premières utiles.

par Sophie Kellenberger

E21 Vous êtes évaluateur accrédité par le Bureau de conseil suisse de EPEA Switzerland, l’Agence d’encouragement à la protection de l’environnement. Quel est le rôle de cette société privée? Laurent Maeder Notre tâche est d’aider les industriels à réinventer leurs méthodes de production. Notre leitmotiv, c’est la philosophie «Cradle to Cradle», en français «Du berceau au berceau», soit un modèle économique circulaire. C’est l’exact contraire du système linéaire dit «du berceau à la tombe», dans lequel les objets sont produits sans aucune considération pour la préservation des ressources. Tandis que le mouvement actuel tente de diminuer les impacts que l’industrie provoque aujourd’hui sur les hommes et l’environnement, notre intention est de la révolutionner pour que les produits, une fois fabriqués, restent une valeur, tant pour l’être humain que pour la nature. Nous supprimons dès lors la notion de déchets. En fin

de vie, les produits dits «biologiques», s’ils peuvent être assimilés sans risque par l’environnement, serviront de nutriment au sein du cycle naturel, sous forme de compost par exemple. Les produits techniques composés de matériaux tels que le plastique ou le métal seront eux aussi réutilisés dans le cycle technique, comme matière première. Pour le fabricant, quelle est la différence par rapport à sa démarche actuelle? La conception d’un produit s’élabore totalement différemment, tant dans son design que dans ses composants. Certaines matières n’existent même pas encore; la solution, c’est l’innovation. La démarche, dans l’idée EPEA, est de s’attaquer au problème en amont. Pour la chimie, qui est à la base des couleurs, il faut changer les formulations, créer de nouvelles teintes qui, elles, seront exemptes de produits dangereux. L’exigence est donc de supprimer tous les risques, tant sur le produit fini que sur la chaîne de production. Et non pas de se contenter, comme aujourd’hui, d’essayer de les diminuer. La difficulté, dans

Un parquet à poser et reposer «Nos parquets ne doivent jamais se perdre en déchets, ni consommer inutilement de l’énergie qui polluerait l’environnement»: telle est la philosophie proclamée du fabricant suisse Bauwerk. Toutes ses matières premières sont examinées et analysées quant à leur composition et à leur impact environnemental. Les parquets dotés de la technologie Silente peuvent être facilement démontés à tout moment, en douceur, puis retournés à Bauwerk. Tous les éléments sont retraités et transformés en de nouveaux produits. 3darcastudio

Propos recueillis

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interview laurent maeder

Giroflex, fabricant suisse de chaises de bureau, a reçu la certification Cradle to Cradle pour son modèle 656 depuis 2010. Pour y parvenir, il a choisi des matériaux réutilisables, minimisé la consommation d’énergie, de matériaux et d’eau. Il a donc réduit les émissions de CO2, augmenté la part des énergies renouvelables, réutilisé toutes les matières premières et assumé sa responsabilité sociale. La série est conçue pour allonger la durée de vie du produit en permettant de changer plusieurs fois chacune des pièces.

DR

La chaise d’aujourd’hui sera aussi celle de demain

Démontable en dix minutes, à part la mousse, l’ensemble des matières premières comme l’aluminium, l’acier et les matières synthétiques peuvent être réutilisées. Les roulettes sont transformées en granulés de matière synthétique, le vérin à gaz retourne chez le fournisseur où celui-ci le transforme et le tissu est, quant à lui, réduit en compost. En comparaison avec des produits classiques, 37% d’aluminium est économisé. La consommation d’énergie et de fuel est réduite; ce qui représente 21,2 kilogrammes de CO2 en moins par siège. Sur les 128 pièces qui composent cette chaise, 126 sont entièrement recyclables. Giroflex s’engage à reprendre les sièges usagés. Une action qui est en plus financièrement intéressante, chaque chaise restituée contenant pour 50 francs de matières premières.

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la vie de tous les jours, en termes de recyclage, c’est d’identifier ce que l’on doit recycler. Les plastiques durs sont tous jetés dans une même benne, qu’il s’agisse de contenants alimentaires ou de bouteilles de shampooing. Avec pour résultat, au moment du mélange, une masse hybride dont personne ne connaît plus les propriétés. Pour trier intelligemment, il faudrait, ce qui est impossible, analyser tous les composants. Quels sont les impacts concrets de votre démarche sur les industriels? C’est une révolution industrielle: tout doit être inventé. Pour chaque objet, il faut des mois d’innovation. Avec l’entreprise suisse Giroflex qui fabrique des chaises de bureau, nous sommes ainsi parvenus à créer un modèle dont le matériau de chacune des 128 pièces qui le composent est clairement identifié. Une analyse toxicologique a été conduite pour éliminer toutes les substances dangereuses et les matériaux ont été choisis afin qu’en fin de vie, cette chaise puisse repartir dans un nouveau cycle. Résultat: 126 pièces sont effectivement recyclables


Ancien chef de la division toxicologique de Greenpeace, Michael Braungart a réalisé qu’il valait mieux, pour être efficace, travailler main dans la main avec les industriels plutôt que contre eux. William McDonough a quant à lui été nommé «Héros pour la planète» par Time Magazine en 1999 «pour avoir démontré que son utopie fondée sur sa philosophie peut changer les pratiques et la conception du monde». En 2010, ils créent ensemble, avec le gouverneur Arnold Schwarzenegger, le Cradle to Cradle Products Innovation Institute, en Californie, dans le but de donner naissance à un institut indépendant, à but non lucratif, pour la certification Cradle to Cradle. Cinq niveaux de certification existent: basic, bronze, silver, gold et platinium. Le niveau platinium n’a encore jamais été attribué. Le produit est certifié durant deux ans. Suite de quoi, il doit être réévalué. Les fabricants intéressés peuvent faire appel au bureau EPEA Switzerland pour être coachés dans une démarche de production positive. Ce service est payant et à considérer, selon EPEA Switzerland, comme relevant logiquement des frais de recherche et d’innovation.

«Nutriments» techniques

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Produits

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Matières premières dans un circuit technique.

Production

Démontage

Retour au fabricant

Utilisation

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Pour être responsable aujourd’hui, ne faudrait-il pas systématiquement opter pour des produits naturels? Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Je propose à mes clients qui voudraient faire des doudounes avec des plumes d’y renoncer en fonction des quantités nécessaires, sachant que des petites productions peuvent être plus facilement contrôlables. Parfois, les conditions dans lesquelles les canards et les oies sont élevés sont terribles.

L’écologie et l’industrie semblent antinomiques dans notre système actuel. Mais c’est sans connaître la vision de l’architecte américain William McDonough et celle du chimiste allemand Michael Braungart. Ces deux personnalités ont inventé cette écologie industrielle avec leur modèle Cradle to Cradle (du berceau au berceau), dans un ouvrage du même nom en 2001. Leur principe: un monde organisé comme un cycle parfait, où l’économie concevrait des produits qui, une fois usagés, ne généreraient nul déchet et rien que des matières premières utiles.

Quel est le coût de cette nouvelle fibre Infinito qui a été présentée au salon de Düsseldorf, en novembre 2013? Pour l’instant, elle est plus chère. Cependant avec une demande grandissante, les prix baisseront; à l’inverse du coton bio dont la demande croissante le renchérit sans cesse sur le marché. Cette fibre Infinito n’est utilisée, pour l’instant, que pour des vêtements de travail, mais ces derniers peuvent, en plus, être loués et s’inscrire dans le modèle «économie de la performance». Dans l’approche Cradle to Cradle, on réfléchit donc aussi à la manière de commercialiser un produit afin qu’il s’inscrive dans une démarche positive.

Utopie actuelle = sagesse future?

sans aucune perte de matière première. Le design a aussi été pensé pour qu’en fin d’usage, dix minutes suffisent au démontage et à la séparation des pièces avant de les réintroduire dans un autre circuit de fabrication. Autre exemple: le textile. La culture du coton utilise, à elle seule, 3% des terres arables sur la surface de la planète. Elle est en outre à l’origine de 25% des pesticides utilisés dans le monde! Aujourd’hui, pour limiter les impacts négatifs sur l’environnement, la tendance est d’utiliser du coton issu de culture biologique qui reste pourtant très gourmand en eau. Nous avons développé, avec un fabricant allemand, des tissus destinés à produire des habits de travail, confectionnés avec une nouvelle fibre développée à partir de fibre de bois et d’un polymère biodégradable à base d’huile. En deux ans, tout a dû être inventé, du processus d’extraction de la pulpe jusqu’à la fabrication de la fibre et sa teinture sans effet sur l’environnement. Le vêtement ainsi que l’élastique du pantalon sont entièrement réalisés avec cette nouvelle fibre brevetée. Au final, une fois usagés, ces habits peuvent retourner à la terre, compostés industriellement. Pour obtenir la certification Cradle to Cradle, le produit doit être sain pour l’environnement mais aussi socialement responsable pour le personnel qui le fabrique.

Leur concentration sur de petites surfaces peut potentiellement créer des problèmes sanitaires; les plumes sont arrachées par des machines, sur des animaux suspendus par les pieds et dans des souffrances abominables. Je propose donc à mes clients la même performance, en synthétique, avec un produit innovant et sans nuisance d’aucune sorte. Mon rôle est ainsi de prendre en compte tous les paramètres et de ne pas dire benoîtement «La plume est naturelle».

en considération. Alors que vous achetez un tee-shirt en coton bio en imaginant ainsi vous comporter en consommateur responsable, la réalité est que la teinture utilisée peut, par exemple, être polluée et polluante en métaux lourds. D’où l’importance de développer des méthodes de certification claires et impliquant l’entier de la chaîne de production.

Les consommateurs peuvent-ils faire confiance aux certifications actuelles? Il existe plus de deux cents labels, rien que dans le textile. Si ces derniers étaient vraiment élaborés dans un souci de transparence, la logique voudrait qu’ils soient compréhensibles. Or, étant moi-même spécialiste du textile, je suis incapable, en lisant les étiquettes, de dire clairement quels sont les critères pris

Quelles nouveautés dans la construction? Dans le bâtiment, il existe une liste de produits certifiés Cradle to Cradle. Mais je rêve d’un bâtiment entièrement réalisé dans cette optique. Même si l’on sait que le plus gros potentiel d’économie d’énergie réside aujourd’hui dans la transformation des anciens bâtiments, les nouveaux pourraient tout de même être totalement réinventés. Conçus

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interview laurent maeder Vêtements de travail transformés en humus

DR

Le tissu mélangé Reworx développé par le fabricant allemand de textile Laufenmühle est constitué d’une fibre synthétique biodégradable et d’une fibre de cellulose de bois certifié FSC. Certifié «or» et sans nuisances sur les systèmes biologiques, ce tissu résiste à cinquante cycles de lavage industriel. Quand il est jugé trop usagé, il est composté industriellement et devient «humus générateur de vie nouvelle».

pour utiliser au mieux l’environnement et optimiser leurs performances, avec des façades et des toits végétalisés, prenant en considération le terrain et les vents. La ventilation et l’éclairage pourraient y être ainsi naturels. Il existe déjà de nombreux matériaux de construction certifiés Cradle to Cradle. Le fabricant de maisons en bois Baufritz a, par exemple, développé des isolations naturelles, biodégradables, sans substance dangereuse. Nous venons aussi de développer, avec le fabricant suisse de parquet Bauwerk, un tapis posé en sous-couche et qui amoindrit les sons. Ce tapis évitant d’avoir à coller le parquet, ce dernier peut être, en tout temps, enlevé et réutilisé ailleurs, au besoin. Comment entrez-vous en contact avec les industriels? Je vais à leur rencontre, je discute, j’organise des repas, des séminaires, des workshops. On a besoin de tout le monde. C’est ça qui est intéressant: travailler à réunir tous ces gens autour de la table pour les faire travailler ensemble et multiplier les forces. Leur faire prendre conscience que produire ainsi,

c’est assurer les ressources dont on aura besoin demain. Il s’agit de retrouver le bon sens. Il y a par exemple, aujourd’hui déjà, plus de cuivre ou de zinc à récupérer dans les villes qu’il n’y en a à extraire dans la nature… Comment êtes-vous arrivé à EPEA? Après tout ce que j’ai vu pendant vingt ans, dans le textile et sur le terrain, les idées qu’EPEA promeut sont, selon moi, la seule direction à prendre. Afin que l’industrie prenne le virage et commence à fabriquer différemment, plus intelligemment, que faudrait-il? Des changements de normes? Que ce soit au niveau suisse ou européen, les discussions sont nombreuses, par exemple au sujet de l’obsolescence programmée, de même autour de l’économie circulaire. Mais il s’avère difficile de mettre en place les outils et législations nécessaires. Les normes actuelles sont fondées sur une pensée linéaire: il faudrait donc effectivement changer les législations pour aider les entreprises innovantes. E

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projet «solution»

initiative

Le Val-de-Ruz fait partie des quatre communes choisies par la Communauté européenne dans le cadre d’un programme d’autonomie énergétique.

Val-de-Ruz, modèle énergétique Solution, projet européen, incite la commune de Cernier à utiliser les ressources locales pour devenir autonome sur le plan énergétique. Biogaz, chauffage à distance, panneaux photovoltaïques, assainissements et éco-quartier sont au programme.

Texte: Monique Chevalley Photos: Vanina moreillon

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olution est un projet de la Communauté européenne, reposant sur quatre communes choisies pour leur taille similaire et qui développent ensemble des réalisations de production d’énergie renouvelable et d’optimisation énergétique innovante, dans l’objectif d’atteindre, d’ici à 2014, une autonomie énergétique. Les quatre communes impliquées sont Cernier (Suisse), Hartberg (Autriche), Hvar (Croatie) et Lapua (Finlande). La commune slovène de Preddvor est quant à elle observatrice. Les actions entreprises par ces communautés seront une référence pour démontrer que l’autonomie énergétique peut être atteinte en utilisant les ressources locales disponibles. La somme totale de subventions allouées par la Commu-

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initiative

projet «solution»

nauté européenne est de 11 millions d’euros, dont 2,8 millions pour la Suisse. Lorsque le projet Solution a démarré en 2009, il concernait uniquement la commune de Cernier, le plus grand village du Val-de-Ruz, large vallée agricole du canton de Neuchâtel. Début 2013, les 15 communes de cet ancien district ont fusionné pour devenir la commune de Valde-Ruz, forte de 16 000 habitants. Ce programme d’autonomie énergétique s’est ainsi élargi à tout le territoire de la nouvelle entité.

L’éolien fait débat «Mais il a fallu d’abord montrer patte blanche au niveau européen», explique Martine Felber qui suit le projet vaudruzien pour le bureau Planair, pilote du projet Solution pour la CE. «C’est intéressant, car nous avons pu élargir et valoriser les projets sur d’autres villages», s’enthousiasme-t-elle. François Cuche, conseiller communal de la commune Val-de-Ruz responsable de l’énergie, se réjouit quant à lui de la stimulation que représente ce projet européen: «Il vise à faire mieux que les normes habituelles dans ce domaine aux niveaux cantonal et fédéral.» Il déplore toutefois que l’apport de la production d’énergie éolienne, qui aurait fait décoller la production électrique locale renouvelable, ait dû être sorti du projet Solution. Trois sites éoliens sont en effet prévus sur le territoire communal, mais leur construction est remise en question par une initiative qui fera l’objet d’une votation cantonale au printemps. Le déficit de l’éolien pour la production d’électricité a été reporté sur le courant photovoltaïque et plus de 1200 m2 de panneaux solaires ont été installés sur des maisons privées et communales. Le programme est ambitieux, puisque l’autonomie énergétique sur le territoire de la commune de Cernier devra être quasi atteinte en 2014, avec 70% de renouvelable en thermique et 90% en électricité, contre moins de 5% actuellement. Pour ce faire, les principales réalisations qui vont vers l’autonomie énergétique se répartissent en cinq thèmes que nous vous présentons ciaprès. E Plus d’infos sur www.solution-concerto.org

* Evologia: le site de l’ancienne école d’agriculture cantonale accueille aujourd’hui différentes entités, comme les serres de la Ville de Neuchâtel ou l’Ecole des métiers de la terre et de la nature, mais aussi des écuries, un ateliers d’écriture, une association de laine et une station d’essence. La nouvelle chaufferie à bois du chauffage à distance y sera installée.

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Rénovation du complexe scolaire de Cernier Le village de Cernier se développe avec la construction notamment du nouveau quartier des Héliotropes et des Alisiers. Il dispose aussi, sur son coteau nord, d’un ensemble d’une dizaine de bâtiments d’éducation et de sport où se rendent près de 1000 élèves de la vallée, pour suivre leurs onze ans d’école obligatoire. Ce complexe scolaire est formé d’une dizaine de modules aux toits plats, construits entre les années 70 et 90. Le collège de la Fontenelle était précurseur au niveau énergétique et disposait déjà d’un chauffage mixte à gaz et à bois. Des panneaux solaires thermiques avaient été posés lors de la construction du nouveau centre sportif avec piscine couverte en 1997. Ils permettent de préchauffer l’eau sanitaire des douches pour 1000 utilisateurs hebdomadaires, à raison de 100% en été et de 60% en hiver. Dans le cadre du projet Solution, quatre bâtiments qui abritent l’école primaire, secondaire et l’école enfantine ont fait l’objet d’un assainissement sur une surface totale de 10 000 m2. Les fenêtres ont été remplacées par du triple vitrage et les enveloppes et toits isolés. Les économies de chauffage n’ont pas encore été mesurées mais elles sont de grande envergure. La centrale de chauffe de la Fontenelle se retrouve ainsi sous-utilisée et son excédent de capacité sera diffusé dans le nouveau chauffage à distance communal. Quelques bâtiments privés et surtout un immeuble communal de 27 appartements à Fontainemelon ont été assainis dans le cadre de Solution. Des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques ont été posés sur les toits et toute l’isolation périphérique a été refaite. Au total, plus de 12 000 m2 ont été assainis, permettant entre 70 et 90% d’économie d’énergie de chaleur par bâtiment et une économie de 12,5% sur tout le territoire de Cernier.

Au départ, la production électrique locale et renouvelable pour le projet Solution aurait du être générée par une éolienne qui aurait produit 4 000 000 kWh/an, soit la consommation d’environ 1000 ménages. Suite à sa remise en question pour des raisons démocratiques, la commune a transféré cette production renouvelable locale sur des panneaux photovoltaïques qui ont été posés sur des maisons privées, des bâtiments communaux, le toit de l’installation de biogaz et les serres du Panneaux site Evologia*. Cela représente une surface de Photovoltaïques 1250 m2 qui produit 200 000 kWh/an, soit du sur les toits courant pour 50 ménages.


L’installation de biogaz réalisée par l’agriculteur Gérard Veuve et son fils Karim de Chézard est idéale pour le Val-de-Ruz, région agricole et grenier du canton de Neuchâtel. La nouvelle centrale produit du gaz méthane grâce à la récupération du lisier de la porcherie attenante, du fumier des exploitations agricoles locales et des déchets organiques des cuisines, jardins privés et des moulins.

Biogaz à tous les étages

La production d’énergie se fait grâce à la méthanisation des déchets. Le biogaz obtenu fait fonctionner un moteur qui, grâce à un couplage chaleur-force, produit de l’électricité pour 200 ménages ainsi que de la chaleur pour les bâtiments voisins du site Evologia*. 7500 tonnes de déchets bio­ dégradables y sont traités annuellement et produisent 410 000 m3 de biogaz. Cette production représente 14% de la consommation d’électricité et 6% des besoins en chaleur de Cernier. La méthanisation du lisier et du fumier permet, par la même occasion, de diminuer les émissions de méthane, gaz à fort effet de serre. De plus, les effluents digérés, qu’on appelle digestats, peuvent être utilisés comme fertilisants secs ou liquides sur les champs. Il s’en produit 7000 tonnes par an.

Un quartier flambant neuf sort de terre sur le coteau au nord de Cernier, avec sept immeubles construits selon les normes Minergie-P. Ainsi, il se fond bien dans le projet Solution et bénéficie au vol d’une subvention. Les besoins en chaleur sont diminués de 45% par rapport à un bâtiment standard construit selon les normes suisses. Cet éco-quartier construit par l’entreprise générale Bernasconi est composé de quatre immeubles, dont les appartements sont gérés par la coopérative Les Héliotropes, et de trois autres vendus en PPE sous le nom des Alisiers.

Jusqu’à présent, les villages du Val-de-Ruz se chauffent essentiellement au gaz ou au mazout. Le projet Solution a donné l’impulsion à Cernier et Fontainemelon – les deux plus gros villages de la vallée qui désormais se touchent – de mettre en place un chauffage à distance commun. Une société de construction s’est créée sous le nom de Vivaldis, dont le capital se partage entre la commune (10%) et la société de distribution d’énergie Viteos.

chauffage à distance

fotolia

Les sept immeubles, sur le même plan rectangulaire et aux toits plats, sont construits selon les normes Minergie-P. Comme l’explique le chef du chantier, Frederic Monnard, «le Val-de-Ruz est souvent ensoleillé mais il y fait assez froid». Les fenêtres sont donc seulement à double vitrage, afin de capter un maximum de lumière mais aussi de chaleur. Les immeubles sont très bien isolés et disposent d’une ventilation à double flux qui permet d’éviter de refroidir les appartements, puisqu’il n’y a pas besoin d’aérer. Les conduites sont déjà posées pour les maisept nouveaux sons qui seront reliées au chauffage à distance. Les quatre immeubles Héliotropes seront immeubles minergie-P terminés en mai prochain et les trois autres en décembre.

Le CAD sera alimenté par une grande chaudière à bois déchiqueté prévue sur le site d’Evologia*. 6850 m de conduites seront réalisées et 93 bâtiments seront reliés pour un investissement total de près de 20 millions de francs. Une participation de 15 000 à 30 000 francs est demandée aux propriétaires qui veulent s’y raccorder. L’avantage: plus de citerne ni de chaudière dans la maison, puisque la chaleur arrive directement sous forme d’eau chaude depuis la centrale. L’avantage aussi est l’utilisation du bois, une ressource indigène et renouvelable.

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pourquoi les centres urbains séduisent-ils à nouveau?

L’avenir de l’habitat s’écrit en ville Eco-quartiers, restrictions de circulation, développement des transports publics et des espaces verts, réimplantation de petits commerces... Voilà que les centres urbains font à nouveau rêver les populations qui, depuis près de quinze ans, les préfèrent à la campagne. Décryptage.

Texte: Sylvie Ulmann Illustrations: Stéphanie cousin

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epuis 1999, la population urbaine croît davantage que celle des campagnes. Avec respectivement +1,1% et +0,9% en 2012 ce n’est pas un boom, plutôt une tendance de fond qui se poursuit lentement mais sûrement, au fil des années. En Suisse romande, le phénomène ne touche pas uniquement les plus grands centres urbains, mais aussi les villes d’importance moyenne, de Neuchâtel à Bienne sans oublier Yverdon-les-Bains. Comment expliquer ce mouvement qui semble l’exact inverse de celui qui, dans les années 1970 et 2000, amenait les habitants des villes à s’exiler en périphérie? «Il ne s’agit pas d’un retour en ville de la part de ménages qui s’étaient installés en couronne. En réalité, il s’agit surtout de migrants internationaux et de jeunes adultes qui viennent en ville et tendent à y rester», corrige Patrick Rérat, chargé de recherche à l’Institut de géogra-

phie et de sociologie de l’Université de Neuchâtel. C’est notamment au niveau de la politique urbanistique qu’il faut aller chercher une première explication à ce regain d’intérêt pour les villes, comme le démontre Vincent Kaufmann, directeur du Laboratoire de sociologie urbaine (LaSUR) de l’EPFL. «Beaucoup d’efforts ont été consentis pour embellir un certain nombre de quartiers centraux, telles la modération de la circulation, la création d’espaces verts, l’installation d’équipements pour la petite enfance. Autant d’aménagements qui redonnent de l’attrait à l’habitat en ville», explique-t-il. Et ceux-ci ne concernent pas uniquement les fameux éco-quartiers (lire l’encadré p. 30), mais les villes dans leur ensemble.

Profil des nouveaux urbains Difficile toutefois de savoir précisément qui sont ces nouveaux urbains, puisque aucune statistique n’existe en la matière. Pour Vincent Kaufmann, les familles recomposées

et les personnes divorcées en font partie, notamment car «elles ont davantage besoin de services type cuisines scolaires à midi et parascolaire, et, quand les enfants sont plus grands, des transports publics pour qu’ils soient autonomes. Autrement dit, c’est un ensemble de services qui rend la ville beaucoup plus attrayante», résume-t-il. La ville attire aussi les jeunes adultes pour des questions de formation. «La période pendant laquelle la ville est attractive tend à s’allonger, car les jeunes prennent davantage de temps pour s’insérer ou se stabiliser sur le plan professionnel et conjugal, précise Patrick Rérat. Et certains ne la quittent pas. Les cités séduisent aussi de plus en plus les célibataires ou les colocataires, également avides de services urbains.» Autre groupe attiré par les centres-villes, les personnes âgées, dont la population est stable. «Sans doute parce que cette frange ne souhaite pas se couper des services de proximité», indique-t-il. Certaines choisissent d’ailleurs de revenir en ville de façon à s’en rapprocher.

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les centres urbains séduisent

Enfin, les catégories socioprofessionnelles favorisées sont moins tentées de quitter la ville qu’auparavant. «La construction de logements de qualité a certainement amené des gens à y rester alors qu’ils auraient préféré s’installer à l’extérieur il y a quelques années», relève Patrick Rérat.

Services et qualité de vie «La population est attirée par la qualité de vie, la proximité et la multiplicité de nombreux services», confirme ainsi Régis Niederoest de l’association vaudoise Ecoquartiers. L’efficacité des transports publics dans les grands centres urbains tels Genève et Lausanne pèse également lourd en matière de séduction des citoyens. Ces deux métropoles ont entièrement remis leurs réseaux sur le métier ces dernières années. Une mutation

qui s’est déroulée sur fond de grincements de dents dans la Cité de Calvin et avec une foule de chantiers pour les dix ans à venir dans la capitale vaudoise. Fin 2014, celle-ci entamera notamment la construction d’une nouvelle ligne de tram entre le Flon et la gare de Renens, irriguant tout l’Ouest lausannois. Une région actuellement desservie principalement par un bus et un métro, totalement saturés, de même que les axes routiers reliant cette partie de la ville au centre. Voilà qui n’étonne pas Patrick Rérat. «L’Ouest lausannois a entièrement été construit sur le modèle de la voiture, avec de grands centres commerciaux. Et la région abrite un nombre important d’habitants. Ce développement n’étant pas près de s’arrêter, il devenait nécessaire d’adapter les infrastructures», constate-t-il. Un premier pas

dans cette direction a été réalisé avec l’inauguration de la nouvelle halte CFF PrillyMalley fin juin 2012, entraînant le remaniement de la circulation piétonne dans tout le secteur. Si les transports en commun ont le vent en poupe, c’est aussi parce que la voiture est en train de changer d’image, notamment chez les jeunes. Les 18-24 ans sont ainsi de moins en moins nombreux à passer leur permis de conduire. S’ils étaient 71% à le posséder dans cette tranche d’âge en 1994, ils n’étaient plus que 59% en 2010. «Les moins de 30 ans considèrent que l’automobile n’est pas un moyen de transport d’avenir. Beaucoup de gens souhaitent habiter en ville pour ne pas être dépendants de l’automobile», souligne Vincent Kaufmann. Reste malgré tout que cette même année, 81% des adultes résidant en Suisse détenaient un permis de conduire.

L’illusion du report modal Inutile au demeurant d’espérer qu’en développant les transports publics, on finira par convaincre les automobilistes de laisser leur voiture au garage. Le sociologue n’a pas foi dans le report modal. «Une idée datant des années 1960 à laquelle aucun ingénieur des transports ne croit aujourd’hui.» Force est ainsi de constater que si ces vingt dernières années en Europe, nombre de métropoles ont amélioré leur offre de transports collec-

«Par rapport à un immeuble collectif de huit logements, huit villas font augmenter les dépenses d’énergie de 65% pour les façades et les toitures, de 32% pour le chauffage, et de 66% pour la parcelle.» Cathy macia tifs, pas une n’a pour autant réussi à inciter les automobilistes à remplacer leur véhicule par les transports en commun. «On observe un fort accroissement du nombre d’usagers des transports collectifs, mais pas de baisse du nombre de voitures. En fait, les nouveaux modes de transport créent de la demande, car les usagers adoptent des habi-

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Les effets pervers d’un réseau de transports efficace Si la mobilité fonctionne bien au sein d’un même centre urbain, elle est également très efficace entre les différentes villes. «Dans notre pays, depuis une trentaine d’années, une offre ferroviaire extrêmement performante se développe entre des centres urbains, petits et grands – je ne parle pas uniquement de Genève ou Lausanne, mais aussi de villes comme Bienne, Neuchâtel ou Sion, affirme Vincent Kaufmann. Dans toute la Suisse, les centres sont reliés à la demi-heure, parfois au quart d’heure, avec un niveau de confort impressionnant. A quelques exceptions près dans quelques trains entre Genève et Lausanne, on a presque l’assurance de trouver une place assise. Autrement dit, ce confort permet d’utiliser son temps, de lire, de téléphoner, d’utiliser une tablette, de faire une foule de choses qui étaient encore inimaginables il y a une dizaine d’années, car on était beaucoup moins équipés en moyens de communication à distance.» S’ajoutent à cela des services type wagon-restaurant, et le fait que les gares sont bien équipées en commerces restant ouverts le soir. Autant d’éléments qui rendent nos déplacements plus agréables et font que, si l’on trouve du travail ailleurs que dans la ville où l’on vit, on ne déménage plus. «Cela nous pousse à une certaine sédentarité résidentielle», relève le sociologue. A l’inverse, ce même confort nous amène parfois à nous éloigner de notre lieu de travail. «On peut être employé à Genève et, face aux loyers élevés et à la crise immobilière, préférer vivre à Yverdon, où l’on trouvera assez facilement

un bel appartement spacieux à un prix raisonnable. Après tout, cette ville n’est située qu’à 45 minutes de train de la gare Cornavin», ajoute-t-il. Corollaire de cette forte mobilité, nos moyens de transport (route ou rail) sont souvent saturés aux heures de pointe. Un problème que l’on cherche à résoudre en augmentant les cadences – au quart d’heure par exemple entre Lausanne et Cheseaux sur la ligne du Lausanne-Echallens-Bercher (LEB) –, en dotant la ligne Genève-Lausanne de trains à deux étages aux heures de pointe ou encore en élargissant l’A1 entre ces deux villes à trois voies lorsque le trafic l’exige. Selon Vincent Kaufmann, ce type de réponse va pourtant rapidement atteindre sa limite. «Il deviendra un jour impossible de résoudre les phénomènes de saturation en accroissant la capacité de l’infrastructure. Une troisième voie entre Lausanne et Genève sera tout aussi embouteillée dix ans après sa construction. Autrement dit, à un moment il faut s’arrêter», affirme ainsi le sociologue. Il entrevoit en revanche un début de solution dans le développement des systèmes de communication à distance, qui permettraient aux gens de travailler en se déplaçant moins. «Une autre façon de bouger, sans le corps, uniquement avec la voix. Jusqu’à présent, la communication type Skype n’a pas encore supplanté le face-à-face, mais cela pourrait évoluer. Si une partie de la population travaille ne serait-ce qu’un ou deux jours par semaine à la maison, cela peut suffire à changer les choses.» Rappelons que la saturation d’un réseau autoroutier se joue à 5% de trafic.

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les centres urbains séduisent

Les éco-quartiers, la panacée? Un éco-quartier englobe tous les objectifs du développement durable. Sur le terrain, cela se traduit bien entendu par une réduction de la consommation énergétique au niveau des bâtiments ou l’utilisation des renouvelables. Il doit également, comme le rappelle Régis Niederoest, de l’association vaudoise Ecoquartiers, «être situé à proximité des transports publics». L’implication des habitants dans le projet dès sa conception fait par ailleurs partie des incontournables. Un processus démocratique qui exige que les personnes impliquées adhèrent au concept, au risque sinon de le vider de son sens. «C’est arrivé dans un projet en France où je jouais le rôle de modérateur, se souvient Vincent Kaufmann. Lorsque ses responsables ont demandé aux habitants d’exprimer leurs souhaits, ceux-ci ont répondu... qu’ils voulaient davantage de places de parc!» Plus près de nous, à Yverdon, le projet Gare-Lac a notamment été freiné par une dispute opposant la droite et la gauche quant au nombre de places de parc nécessaire. Et Vincent Kaufmann de prévenir les urbanistes: «Mieux vaut prendre acte de cette diversité et garder en tête que l’on peut très bien produire l’effet contraire de ce que l’on souhaite en se montrant trop strict. Si un certain nombre de gens ne se sentent plus à l’aise en ville parce qu’ils ne peuvent déployer le mode de vie qu’ils souhaitent, ils s’installeront ailleurs, consommeront plus d’énergie et pollueront davantage. On n’a pas intérêt à ce que les politiques urbaines que l’on développe contribuent parallèlement à redéployer de la périurbanisation ailleurs parce que ce n’est pas attrayant pour tout le monde. Il y a aussi une question de cohésion: il n’y a pas de raison de spécialiser des espaces pour certains modes de vie et certaines populations, par principe. C’est une question de droit à la ville, de droit à la mobilité.» Côté habitants, il est avéré que «les quartiers durables attirent en principe des couches plutôt urbaines, qui disposent de suffisamment de temps pour s’impliquer dans l’autogestion de leur lieu de vie. Certaines couches restent sous-représentées, comme les ouvriers», souligne Cathy Macia. «Cela dit, ils peuvent attirer des familles qui auraient initialement fait le choix d’implanter leur maison à la campagne, mais sur qui la proximité de toute une série de prestations urbaines et de qualité de vie revisitée est susceptible d’exercer une attractivité indéniable.»

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tudes différentes. On a pu l’observer avec l’ouverture du M2, à Lausanne, qui relie Ouchy à Epalinges: les gens qui travaillent dans le haut de la ville l’empruntent pour descendre manger au bord du lac à midi! Lorsque le trajet prenait 45 minutes, c’était impensable. Le M2 ne sert donc pas à limiter le trafic automobile, il améliore plutôt la qualité de vie urbaine», affirme Vincent Kaufmann. C’est qu’au lieu de réfléchir aux transports publics que nous allons emprunter, nous fonctionnons sur le mode du réflexe: «On ne se pose pas chaque jour la question de savoir si l’on va prendre le train ou la voiture, on emprunte son moyen de transport habituel. Personne ne fait le point chaque jour en fonction du temps, du prix ni de ce qu’il va faire dans la journée.» Par ailleurs, il demeure essentiel pour les familles de continuer d’assurer l’accessibilité de leur logement en voiture. «Si on leur supprime cette possibilité, par exemple en réservant tout un quartier aux piétons, une partie d’entre elles va s’en aller, probablement en périphérie. Parfois, il faut se montrer plus souple et tolérer les voitures. Le bilan énergétique sera bien meilleur pour une famille habitant le centre et utilisant sa voiture le samedi que si cette même famille déménage à la campagne, achète un deuxième véhicule et s’en sert quotidiennement», relève ainsi Vincent Kaufmann.

Densification urbaine Maintenir les gens dans les villes pourrait bien, en effet, s’imposer afin de préserver l’environnement. Dans ce contexte, l’enjeu est double. Energétique, pour commencer. Selon Cathy Macia, de l’association Eco­ quartier Genève, «par rapport à un immeuble collectif de huit logements, huit villas font augmenter les dépenses d’énergie de 65% pour les façades et les toitures, de 32% pour le chauffage, et de 66% pour la parcelle». L’enjeu est également environnemental, comme démontré dans une étude de l’Office fédéral de l’environnement publiée en 2010: entre 1995 et 2007, la surface bâtie s’est accrue d’environ 1 m2 par seconde en moyenne. «Or l’étalement urbain accroît l’empreinte écologique des villes», rappellet-elle. Autrement dit, d’un point de vue écologique, mieux vaut construire la ville sur la ville. Même son de cloche du côté de Vincent Kaufmann (lire l’encadré p. 29). «On favorise des mobilités rapides et lointaines, mais arrive un moment où l’on ne peut pas pousser cette logique plus loin. Le logement est vraiment une question d’avenir, car


«Le bilan énergétique sera bien meilleur pour une famille habitant le centre et utilisant sa voiture le samedi que si cette même famille déménage à la campagne, achète un deuxième véhicule et s’en sert quotidiennement.» Vincent Kaufmann

nous sommes face à une très grosse saturation, et notre capacité à construire davantage dans les villes pourrait nous permettre de résoudre une partie de ce problème en rapprochant les gens de leur lieu de vie», affirme-t-il. Construire la ville sur la ville, c’est d’ailleurs le choix qu’avait fait Zurich à la fin des années 1990, en redonnant vie au quartier du Kreis 5 ou, plus récemment,

Lausanne en réhabilitant la zone du Flon. Un autre projet verra, à l’horizon 2030, un quartier sortir de terre sur l’une des plus grandes friches industrielles de Suisse, à cheval sur les communes de Lausanne, Prilly et Renens. Quelque 16 000 habitants devraient s’y installer. «Construire sur ces terrains désertés par l’industrie est un bon moyen de densifier la ville», rappelle ainsi

Régis Niederoest. Car dans les centres urbains, les réserves de parcelles à bâtir ne courent pas les rues. Restent toutefois celles des CFF. «La plupart des gares, excepté Genève et Lausanne, ont besoin de moins de surface pour fonctionner. De quoi permettre à des villes comme Yverdon-les-Bains ou Neuchâtel de s’agrandir», souligne Patrick Rérat. En témoigne, dans cette dernière, l’installation de l’Office fédéral de la statistique et d’un éco-quartier sur le plateau de la gare. Et dans la cité thermale, un éco-quartier est en projet, sur une zone d’une superficie de 230 000 m2 située entre la gare CFF et le lac de Neuchâtel. «Il devrait être constitué à 70% de logements, accueillir 3800 habitants et 1200 emplois et les premières réalisations sortir de terre en 2017-2018, si tout se passe bien», affirme-t-on au Service de l’urbanisme et des bâtiments de la ville.

Ne pas faire fi du passé Vincent Kaufmann, inquiet de voir des logements pousser systématiquement dans des espaces centraux autrefois dévolus à d’autres fonctions, perçoit toutefois des limites à cette tendance et nous invite à réfléchir à l’avenir de nos cités. «Nous prenons des décisions sur lesquelles il sera difficile de revenir après coup et que l’on pourrait regretter», soupire-t-il. Difficile en effet de savoir de quoi demain sera fait. Et de donner pour exemple le réseau autoroutier suisse, dont le tracé conçu en 1959, à une époque où la voiture était réservée à une élite. «L’autoroute Genève-Aéroport-Berne passe par Vevey, parce que la ville abrite le siège de Nestlé. On pensait alors qu’il était important que la direction de cette entreprise puisse atteindre facilement en voiture l’aéroport de Genève et Berne, siège du gouvernement. Mais les ingénieurs de l’époque ne pensaient pas que l’automobile deviendrait un transport de masse, et je doute que les dirigeants actuels de Nestlé effectuent souvent ce trajet en voiture! Il ne faut pas perdre de vue qu’aujourd’hui, lorsque nous réfléchissons à l’avenir, nous ne sommes pas plus malins», prévient le sociologue qui milite donc pour ne pas balayer totalement le passé. «Qui sait par exemple comment l’approvisionnement des centres se fera demain? Aujourd’hui, sous prétexte de faire place au logement, on fait disparaître les gares de triage des villes, partant du principe qu’elles ne servent à rien puisque leur approvisionnement se fait en camion. Mais si, dans vingt ou trente ans, ce n’est plus le cas, comment va-t-on faire? Et où?» s’interroge-t-il. E

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«Nous sommes passés du métier d’électricien à celui d’énergéticien du bâtiment» Les grands acteurs du secteur de l’énergie ne peuvent plus faire l’impasse sur les offres de solutions clés en main en matière d’efficience énergétique. Zoom sur Groupe E Connect SA avec Michel Beaud, son directeur général. Propos recueillis par élodie Maître-Arnaud

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ondée en 2003 et filiale de Groupe E, la société Groupe E Connect SA est active dans le domaine des installations électriques, des télécommunications et du chauffage. Présente essentiellement dans les cantons de Fribourg, Vaud, Genève et sur le Littoral neuchâtelois, l’entreprise multiplie aussi les éco-solutions. Quelle part occupent aujourd’hui les éco-solutions dans vos activités? Historiquement, Groupe E Connect SA (anciennement Entreprises électriques fribourgeoises) a toujours proposé des prestations techniques pour les bâtiments. Mais avec les développements technologiques récents, ces prestations se sont considérablement développées. Et une partie importante de notre activité est désormais consacrée aux solutions d’efficience énergétique; les écosolutions représentent actuellement 35% de notre chiffre d’affaires. Nous sommes passés du métier d’électricien à celui d’énergéticien du bâtiment. Ce phénomène va-t-il s’inscrire dans la durée? Nous notons une très forte augmentation de la demande dans le secteur

des éco-solutions et sommes convaincus qu’il s’agit là d’une vraie tendance de fond, due non seulement aux évolutions technologiques mais aussi à celles de la législation. Si l’on prend pour exemple le photovoltaïque, le marché a véritablement décollé en 2007, avec la mise en application de la RPC. Trente de nos collaborateurs y sont spécifiquement dédiés aujourd’hui. Dans quel contexte vos éco-solutions s’inscrivent-elles? Nous proposons ces services tant dans le cadre de constructions neuves que dans le cadre de rénovations. La proportion est vraiment de 50/50. Pour les nouvelles constructions, le choix de l’efficience énergétique est surtout une question de budget: les investissements légèrement supérieurs seront compensés par des coûts d’exploitation nettement plus bas. Cette approche globale est particulièrement significative pour les installations de chauffage par pompes à chaleur, cette technologie étant très favorable en termes de coûts d’exploitation. Dans les rénovations, nous nous inscrivons aussi dans une démarche de conseils. Nous pouvons notamment proposer une

Vous évoquez l’installation de pompes à chaleur… Oui, Groupe E Connect a quarante ans d’expérience dans ce domaine; nous sommes donc actifs dans ce secteur depuis les prémices de la technologie. Forts de ceci, nous mettons cette année en route une nouvelle prestation, le Contracting. Il s’agit d’une offre globale de services allant de la planification à l’installation, en passant par l’aide au financement et le service aprèsvente. Mais ce qui est vraiment novateur est que, dans le cadre de cette offre, nous ne vendons à nos clients que la chaleur, pas les équipements dont nous restons propriétaires. Nous nous inscrivons ainsi dans une perspective d’économie de fonctionnalité et garantissons un coût d’exploitation pour toute la durée du contrat, c’est-à-dire vingt ans. Cette gestion globale permet d’optimiser les installations et ne fait pas peser l’investissement sur nos clients. Pour l’heure, cette offre concerne surtout les grands bâtiments. Les particuliers peuvent-ils en profiter eux aussi? C’est encore un peu coûteux pour une maison individuelle. En revanche, nous commençons à sentir une demande pour des rénovations de PPE. Ce système de Contracting peut en effet être très favorable dans ce contexte, notamment quand le fonds de rénovation n’est pas assez élevé. Il est alors une solution de financement intéressante. E

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Les éco-solutions représentent 35% du CA de la société.

thermographie avant d’entreprendre l’assainissement d’une installation de chauffage. A quoi bon en effet doter son habitation d’une pompe à chaleur ultra-performante si l’enveloppe du bâtiment entraîne des déperditions importantes? L’efficience, c’est aussi cibler précisément les points faibles afin de mettre l’argent à la bonne place.

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reportage la filière suisse se porte bien

Recyclage de l’alu: on est les champions!

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Avec neuf canettes sur dix qui retournent dans le circuit, les Suisses sont en tête du recyclage de l’aluminium dans le monde… Mais on peut faire encore mieux.

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DR

Patricia Bernheim

I

l y a vingt-cinq ans, en Suisse, seul un tiers des canettes en aluminium faisait l’objet d’une collecte. Dix ans plus tard, ce taux avoisinait les 90% avant de se sta­ biliser à 91% au début du millénaire. Au cours de l’année 2012, les Suisses ont ainsi recyclé environ 10 000 tonnes d’emballages en aluminium, soit autour de 1,5 kg par personne. Cette quantité équivaut à environ neuf canettes sur dix mises en circulation, 80% des barquettes et près de 60% des tubes. A titre de comparaison, le recyclage de l’alu tourne autour de 70% en Europe, dont seulement 40% d’alu ménager pour la France.

Atteindre les 100% Sans collecte, point de recyclage. Cette performance, on la doit donc à une infrastructure bien rodée et efficace qui offre de multiples points où déposer les emballages en aluminium. L’acteur incontournable, c’est IGORA. Fondée en 1989 en collaboration avec les industries des boissons et de l’aluminium, la coopérative a développé un concept de collecte qui a fait ses preuves. «IGORA coordonne le recyclage à l’échelon national, informe sur la collecte et le recyclage

La remise dans le circuit d’un kilo d’aluminium permet d’éviter la production de 9 kg de CO2. des emballages en aluminium, met à disposition des conteneurs de collecte, récompense les collecteurs d’aluminium, dédommage les communes et les villes pour leur aide, soutient les organisateurs de manifestations lors de la mise en place de points de collecte et organise divers concours au cours de l’année pour encourager son recyclage», souligne Jean-François Marty, l’un des spécialistes chevronnés d’IGORA. «Les emballages en aluminium sont écologiques, économiques et sans effet négatif pour la société pour autant qu’ils soient collectés et recyclés. Notre objectif est de recycler 100% des emballages en aluminium et de ne plus en retrouver du tout dans les déchets sauvages.»

Le tube en point de mire La canette n’est de loin pas le seul objet en aluminium présent dans notre vie quotidienne et susceptible d’être recyclé. Les feuilles d’aluminium ménager, les capsules de café, les emballages d’aliments pour animaux de compagnie et les tubes font aussi partie du lot. «Or beaucoup de consommateurs ignorent encore que ceux-ci peuvent aussi se collecter et être recyclés.» A l’heure

actuelle, seuls 60% des tubes vides sont déposés dans les conteneurs de collecte des communes et des villes, raison pour laquelle la dernière campagne de la coopérative est spécialement dédiée à ces emballages de mayonnaise, de moutarde, de purée de tomates ou encore de Cenovis. L’enjeu en vaut la peine: chaque année, les Suisses consomment 56 millions de tubes en aluminium – depuis les tout petits contenant une seule portion jusqu’aux grands, voire très grands formats familiaux.

Une demande en hausse Découvert au début du XIXe siècle, l’aluminium se trouve sous forme combinée dans plus de 270 minéraux, dont le principal est la bauxite. Pour répondre à la demande, la production d’aluminium primaire a été multipliée par plus de 30 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et atteint aujourd’hui les 44 millions de tonnes par an. Les prévisions de consommation sont à la hausse: +37% d’ici à 2017.

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reportage la filière suisse se porte bien L’une des difficultés liées au recyclage des tubes, c’est le contenu qui n’en est pas extrait, soit 7,5% de moutarde ou de mayonnaise, selon une étude du magazine alémanique K-Tipp. Or l’élimination du contenu lors du recyclage pèse lourd sur l’environnement et s’il était possible de retirer 1% de plus du contenu du tube en aluminium, cela entraînerait la même réduction de la charge environnementale qu’un tube en aluminium plus léger de 10%. Toujours selon K-Tipp, des tubes dont l’extraction de tout leur contenu serait possible permettraient une réduction de la charge polluante de ces 56 millions de tubes annuels équivalente à 1000 tours du monde par une voiture de tourisme. Considérées sous cet angle, quelques pressions supplémentaires sur le tube de mayonnaise valent la peine.

Que deviennent nos canettes? 1 Aluminium fluide 7 Processus de recyclage de l’aluminium 2 Traitement de l’aluminium

6 Entreprises de récupération 3 Emballages en aluminium 5 Points de ramassage d’aluminium

Recyclable à l’infini

4 Consommation Source Igora

Une fois collecté, l’aluminium est dirigé vers l’un des 19 centres de tri existant en Suisse. L’entreprise Goutte, qui a son siège à Lausanne, en fait partie. Elle voit transiter environ 800 tonnes d’aluminium par année.

Si tant d’efforts sont déployés pour la collecte de l’aluminium, c’est bien sûr à cause de la valeur intrinsèque du métal, parce qu’il est recyclable à l’infini sans perdre de sa qualité et parce que son recyclage n’exige que 5% environ de l’énergie nécessaire à sa

«Le processus complet de recyclage comprend plusieurs phases. La première, celle dont nous nous occupons, c’est le déferrage à l’aide d’un électro-aimant. Cela permet de séparer les canettes d’aluminium du fer-blanc, puisque beaucoup de personnes les mélangent dans les bennes. Dans un deuxième temps, il est pressé en paquet afin d’en réduire la taille. Nous faisons aussi un tri de l’aluminium par catégorie, en fonction de son alliage, magnésium ou silicium par exemple», explique Gilles Goutte, directeur de l’entreprise. Dans les grandes bennes, l’aluminium ménager n’est de loin pas seul. «Nous récupérons également les déchets formés de morceaux et de copeaux d’aluminium des industries qui fabriquent des objets en aluminium, tels que certaines pièces mécaniques ainsi que ceux des entreprises du bâtiment, des déchets anciens qui proviennent de produits finis utilisés et de pièces de construction comme les cadres de fenêtres. »Une fois déferré et trié, l’aluminium est acheminé sur notre site, à Echandens, où il est cisaillé. Il est ensuite vendu à des courtiers ou directement à des fonderies, principalement allemandes ou italiennes en fonction du prix du marché.»

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Il est alors prêt à être revendu pour la fabrication de nouveaux produits en aluminium, comme de nouvelles canettes, pièces de voitures, feuilles d’alu ou tubes.

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Grâce aux techniques actuelles, l’aluminium et ses alliages peuvent être refondus sans aucune perte en qualité, y compris les emballages étiquetés ou contenant des restes de nourriture ou d’autres salissures. Les usines utilisent le procédé de pyrolyse et traitent d’abord les emballages à environ 500 °C pour éliminer ces déchets, avant de faire fondre l’aluminium à environ 660 °C.


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tiques qui résultent des rejets de production d’alumine à partir de la bauxite, une pollution fluorée lors de la transformation de l’alumine en aluminium et des rejets gazeux au-dessus des cuves d’électrolyse. E

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L’une des difficultés liées au recyclage des tubes, c’est le contenu qui n’en est pas extrait, soit 7,5% de moutarde ou de mayonnaise. production primaire – en tenant compte du fait que pour sa refonte, on utilise de l’énergie thermique et de l’électricité pour l’électrolyse. La récupération de l’alu n’est pas récente puisqu’elle a été introduite dès sa découverte, dans les années 1900, à une époque où il était plus précieux que l’or. Elle a depuis régulièrement progressé: dans la consommation d’aluminium en Europe, la part d’origine du recyclage est passée de 50% en 1980 à plus de 70% en 2000. Economiquement très intéressant, le recy-

clage est aussi écologique, puisque la remise dans le circuit d’un kilo d’aluminium permet d’éviter la production de 9 kg de CO2. Il ménage aussi des matières premières. La production d’une tonne d’aluminium nécessitant quatre à cinq tonnes de bauxite, une tonne d’aluminium recyclé permet d’économiser quatre tonnes de bauxite. Son recyclage permet enfin de diminuer les déchets et les émissions liées à sa production. Son extraction entraîne en effet trois types de pollutions directes: des boues rouges caus-

Le saviez-vous? • Une canette en aluminium usagée est recyclée et retourne en magasin sous forme de nouvelle canette en un peu moins de 60 jours. • Recycler une seule canette économise autant d’énergie que la consommation d’une télévision pendant trois heures. • Si elle n’est pas recyclée, une canette en aluminium sera toujours une canette pour les 500 ans qui viennent. • Ce sont les canettes de sodas qui utilisent le plus d’aluminium: nous en utilisons plus de 80 milliards chaque année. • Avec 234 boîtes en aluminium recyclé, on peut fabriquer une trottinette. Source Igora

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formation les nouveaux métiers durables Un thermicien et énergéticien qui croule sous le boulot Seul dans son bureau avec baie vitrée qu’il a installé dans le garage transformé de sa villa de Bevaix, Bruno Mayques croule sous les mandats en tant que thermicien et éner­gé­­ticien. Ce Français, automaticien de formation, dé­barque en Suisse à 22 ans pour travailler dans l’industrie. Parce qu’il a envie de changement et souhaite un diplôme suisse, il se lance dans la formation de technicien ES en gestion énergétique à Neuchâtel. Pour son travail de diplôme – c’était en l’an 2000 – il réalise un concept d’isolation et de réduction énergétique pour une maison villageoise de Bevaix, avec chaudière à granulés de bois pour remplacer le mazout et des installations solaires thermiques sur le toit pour l’eau sanitaire. A cette époque, ce n’est pas très courant. Et une première dans le village. La qualité de son travail de diplôme est relevée par un des experts qui se trouve être le responsable de l’énergie du canton; il l’embauche pour diriger le service Info Energie nouvellement créé. En 2004, il décide de créer sa propre entreprise: Exotherm. Les débuts sont difficiles car il n’est pas connu dans le milieu et les deux premières années, «il mange des pâtes et des pommes de terre». Avec son deuxième pilier, il s’achète une caméra infrarouge qui sera la deuxième du canton. Petit à petit, on lui donne des mandats de thermographies et d’analyses énergétiques de bâtiments. La progression est ensuite constante. «Les contraintes légales sur l’énergie rendent le travail plus compliqué pour les architectes, les investisseurs et les collectivités publiques», explique-t-il, raison pour laquelle on le mandate. Aujourd’hui Bruno Mayques a trois casquettes. Il fait à la fois des études de physique des bâtiments, des concepts et des constats énergétiques pour les permis de construire mais réalise aussi des installations techniques pour la production de chaleur (chaudière à gaz, bois, granulés, pompes à chaleur, ventilation à double flux). Tout en enseignant à 20% au CPLN et au Centre professionnel des métiers du bâtiment à Colombier.

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Des spécialistes très demandés

Energéticien, thermicien, ventiliste: voilà des métiers particulièrement prisés pour réaliser les défis énergétiques durables. Et la formation modulaire en technique de bâtiment ES est un excellent tremplin. Explications et portraits.

Monique Chevalley

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es dernières normes et la volonté de faire baisser la consommation d’énergie tout en trouvant des alternatives aux énergies fossiles dans le bâti ont fait surgir et se généraliser des installations de production de chaleur, d’électricité et de ventilation peu utilisées auparavant. Les architectes et ingénieurs d’une part et les exécutants en CVSE (chauffage, ventilation, sanitaire, électricité) d’autre part sont parfois dépassés. Il manque souvent un maillon dans la chaîne de travail entre


Des envies de changer d’air Attablés dans la cuisine de son appartement au cœur de la vieille ville de Neuchâtel, je demande à César Gaille quel métier il fait. Il hésite un moment avant de répondre: ventiliste! Non content de ses trois CFC de monteur, projeteur en chauffage puis projeteur en ventilation, ce natif de Bevaix a aussi obtenu un diplôme de technicien ES en génie climatique. Jusqu’en 2012, il exerce les trois métiers de chauffagiste, sanitaire et ventiliste chez un installateur chaux-de-fonnier. Puis il a envie de «changer d’air» et se met à son compte en 2012 dans la ventilation, sa passion. «Avant, les ventilations étaient moins répandues et c’était les chauffagistes ou les ferblantiers qui les installaient, indique César Gaille. On se contentait d’une ventilation naturelle en ouvrant régulièrement les portes et les fenêtres. Dans les nouvelles constructions plus étanches, cette façon de faire ne fonctionne plus. Les gens sont aussi moins à la maison et il faut installer des ventilations mécaniques pour changer l’air.»

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Alors qu’elle était autrefois l’apanage des bâtiments industriels, la ventilation à double flux a été rendue compatible et accessible à l’habitat. Pour César Gaille «l’avenir est à ce genre d’aération douce, mais c’est le prix élevé qui freine encore les privés».

planification et réalisation. Les cours de technique en bâtiment ES proposés à Genève, Morges et Neuchâtel permettent aux détenteurs d’un CFC de se former pour faire ce pont.

Depuis 1995 Au Centre professionnel du Littoral neuchâtelois (CPLN), la formation de technicien en technique de bâtiment ES se concentre sur la gestion énergétique et surfe parfaitement sur la vague du développement durable. Le doyen et responsable des cours, Patrick Volleau, se défend pourtant de vouloir

attirer des «babas cool». Ingénieur de formation, il a lui-même travaillé une grande partie de sa vie dans l’industrie et les services. «Je ne veux pas récupérer des gens qui veulent faire de la philosophie du développement durable, mais former des techniciens utiles pour le monde du travail sur des projets économiquement, écologiquement et techniquement viables», explique-t-il. Cette formation en technique du bâtiment existe depuis 1995 à l’Ecole technique du CPLN. Patrick Volleau dirige cette filière depuis 2007. A son arrivée, il a engagé une dizaine de professionnels comme chargés

Grâce à sa formation de technicien en bâtiment, César Gaille fait aujourd’hui de la conception de ventilation à partir des plans d’architectes et travaille aussi en sous-traitance pour les installer. Un travail varié qui se répartit entre trois quarts de bureau et un quart de travail sur les chantiers.

de cours. «C’est motivant pour les élèves d’être en contact avec des gens de terrain implantés dans le monde des affaires.» Il a aussi ajouté d’autres contenus, comme des cours sur le confort et la psychométrie, les réglages et l’équilibrage hydraulique, le diagnostic énergétique, la maintenance et la domotique. Il est fier aujourd’hui de voir que ses diplômés sont très prisés dans les bureaux de conseils et d’expertises en énergie, les collectivités publiques, les entreprises d’installations en technique du bâtiment, chez les distributeurs ou pour la maintenance en entreprise ou institution. E

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les déçus de l’habitat écolo

enquête

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Vivre en Minergie : Des débuts un peu difficiles

«Habiter dans un appartement Minergie, c’est génial», proclament les promoteurs de ce type de construction. On est allé vérifier auprès de ceux qui y vivent. Patricia Bernheim

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encontrés en 2011 dans le cadre d’un article sur le même thème, Elisabeth et Gérald avaient déjà passé plusieurs mois dans leur appartement Minergie-P aux Moulins de la Veveyse.

Ce complexe de 360 logements construit derrière la gare de Vevey était présenté comme «le plus important site résidentiel de Suisse à pollution zéro en termes de production de chauffage et d’eau chaude». A la question de savoir à quoi ressemblait la vie dans un «modèle écologique», le

couple avait répondu: «On pourra vous le dire lorsque ça marchera.» Au chapitre de leurs griefs: une température trop élevée en été comme en hiver, un air trop sec et divers problèmes phoniques et olfactifs liés à la ventilation douce.

Minergie au mazout Deux ans et demi plus tard, rien de bien nouveau. «On ne peut toujours pas répondre à votre question. Malgré de nombreux réglages, il fait autour de 24° dans l’appartement, une température trop élevée pour être confortable. Même en hiver,

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L’éclairage d’une spécialiste

vanina moreillon

les déçus de l’habitat écolo

enquête

Les Moulins de la Veveyse.

A quoi peut-on attribuer ces insatisfactions? Anne-Valérie Nahrath, architecte partenaire spécialiste Minergie à Lausanne, apporte des éléments de réponse. Concrètement, Minergie c’est quoi? La seule différence entre un bâtiment lambda construit en 2013 et un bâtiment Minergie, c’est une isolation plus généreuse, une bonne étanchéité à l’air et une aération douce. Celle-ci assure une certaine hygiène de vie en renouvelant l’air, en le tempérant et en supprimant l’humidité générée par l’activité humaine (cuisine, douche, etc.). A partir de là, il n’y a pas d’information particulière à donner aux habitants d’un immeuble Minergie. Contrairement à la rumeur, il n’est pas interdit d’ouvrir les fenêtres ou de dormir fenêtre ouverte en hiver. En revanche, sachant que le renouvellement de l’air est assuré par la ventilation via un échangeur de chaleur, c’est un bon moyen de limiter les pertes de chaleur et de baisser la facture de chauffage. Les uns ont trop chaud, les autres trop froid. Où se situe le problème? Tout ce qui est lié à l’énergétique dans le bâtiment est complexe. Un habitat confortable, c’est l’interaction entre des éléments traités indépendamment: une excellente enveloppe, une bonne inertie, une protection solaire efficiente. Les matériaux de construction jouent aussi un rôle, tout comme la conception ou encore la typologie. Dans l’exemple de l’appartement orienté au nord qui ne subit que des pertes de chaleur sans aucun apport pendant l’hiver, les enjeux sont avant tout d’ordre typologique. Dans la conception d’un immeuble, le soleil est un acteur essentiel; son apport est majoritaire dans le chauffage. Il faut l’utiliser de manière qu’il entre en hiver mais s’en protéger en été.

nous ne sommes jamais parvenus à descendre au-dessous de 23° dans les chambres à coucher, ce qui est trop chaud pour dormir. Lors de la séance d’infor­ mation des propriétaires, on nous avait

On a le sentiment qu’il y a un fossé entre la théorie et ce que les habitants vivent… Le sentiment de confort, totalement subjectif, est évidemment un aspect important et non maîtrisable. De plus, les modèles théoriques partent du principe que l’utilisateur est parfait et qu’il va baisser et lever ses stores au (suite en page 44)

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pré­parés à vivre avec une température stable de 20°. Mais on n’y est encore jamais arrivés.» A ces désagréments se sont ajoutées une panne majeure de la pompe à chaleur en février 2013 et la pose d’une chaudière mobile pour chauffer les 100 appartements de leur îlot. «Nous sommes désormais passés à la catégorie Minergie M… comme mazout. Elle n’a rien d’écologique et elle nous coûte très cher», ironise Gérald. Autre source d’insatisfaction mentionnée par Elisabeth lors de la première rencontre: le «ffffff» constant du flux d’air, bruit très audible dans cet appartement parfaitement isolé. «Les diffuseurs ont été changés dans tout l’îlot au printemps 2011. Depuis, au moins, l’air frais ne nous tombe plus sur la nuque, les vibrations ont disparu, mais un bruit résiduel supérieur aux normes SIA persiste.»

Acheteurs mal informés

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Le couple n’est de loin pas le seul à émettre des critiques sur la température et le système de ventilation: l’assemblée des propriétaires a unanimement demandé une expertise hors procès. Beaucoup ont trop chaud et signalent


«Pour moi, c’est important d’habiter dans un bâtiment construit selon des normes écologiques. Je suis donc prête à en supporter certains désagréments qui peuvent encore être améliorés.» Laure (Grand-Saconnex) les mêmes problèmes. Certains ont la sensation «de manquer d’air» ou «de vivre dans un thermos». D’autres ont simplement bouché les diffuseurs, participant ainsi au dérèglement de tout le système. Le problème des odeurs de «vieille sauce à salade», d’«oignon cru flétri» ou de «vieille friture» qui envahissent ponctuellement différentes pièces dans 22 des 57 appartements n’a, quant à lui, toujours pas trouvé de solution. Dans l’attente des résultats de l’expertise hors procès et au vu de la persistance des problèmes, Elisabeth et Gérald se demandent si les contraintes liées à Minergie-P ne sont pas trop pointues pour des immeubles d’habitation, en comparaison PUBLICITÉ

d’une maison individuelle. «Comme la plupart des gens, nous avons choisi cet appartement parce qu’il nous plaisait et qu’il était bien situé, pas uniquement parce qu’il était Minergie. Les promoteurs auraient dû mieux nous informer de ce que cela représente.»

séjourner dans un four Autre lieu, autre bâtiment Minergie. Locataire d’un appartement exposé plein sud et situé au dernier étage d’un immeuble au Grand-Saconnex (GE), Laure exprime elle aussi de l’insatisfaction. «Notre appartement bénéficie d’un ensoleillement maximal mais les stores ne suffisent pas à nous

protéger de la chaleur. En plus, la hauteur du bâtiment et la façade en verre empêchent la pose de stores bannés. Le résultat, c’est qu’il fait trop chaud tout au long de l’année et trop sec. En été, on vit dans un four. En hiver, sans allumer le chauffage, la température tourne autour de 22° et monte à 25° lorsque la cuisinière est allumée. On vit pieds nus et en T-shirt toute l’année et on dort la fenêtre ouverte même en hiver.» Ces inconvénients, Laure les met sur le compte de l’aspect encore expérimental de Minergie. «Plusieurs ajustements vont encore être nécessaires, mais j’ai le sentiment d’avoir été insuffisamment renseignée, notamment sur la manière de se protéger du soleil. On est loin de ce qui était annoncé: une température tellement idéale que nous n’aurions jamais besoin d’ouvrir les fenêtres.» L’aération douce a elle aussi été source de nuisances. Six mois de réglages et la pose de filtres, oubliés lors de la construction, ont été nécessaires pour atténuer le bruit. Mais Laure entend toujours des bribes de conversation de ses voisins, portées par le système de


les déçus de l’habitat écolo vanina moreillon

enquête

bon moment, ne pas laisser ses fenêtres ouvertes en imposte quand il fait froid dehors, etc. Or, clairement, ne pas pouvoir faire ce que l’on veut chez soi, comme avoir une température de plus de 22° en hiver, a un impact très fort sur certains habitants. Ils ont le sentiment de ne pas avoir le contrôle sur leur habitat et qu’on empiète sur leur liberté. Une chose est certaine, satisfaire tous les habitants d’un immeuble est complexe puisque la notion de confort est personnelle. Sur le plan énergétique, comment l’habitat va-t-il évoluer? Pour aboutir à un habitat confortable, on doit faire le lien entre ses besoins en chaleur hivernaux, ses risques de surchauffe estivale, son éclairage naturel et l’écologie de ses matériaux de construction. Ces deux derniers points, bien que n’ayant pas un lien direct avec les enjeux énergétiques, participent au confort de l’habitat. Une bonne architecture doit donc également intégrer ces nouvelles données. On va vers des maisons qui n’ont plus besoin de chauffage, qui sont équipées de grandes surfaces de capteurs solaires et qui seront autonomes en énergie. Actuellement, on maîtrise mieux les périodes froides que les chaudes. L’un des enjeux sera de trouver le bon équilibre pendant la saison estivale. L’objectif d’une baisse de la consommation en énergie pourra-t-il être atteint uniquement grâce aux performances futures de nos habitats? Certainement, puisqu’il n’est pas rare que l’assainissement énergétique d’un bâtiment aboutisse à une division de 5 à 10 de sa consommation d’énergie. Des changements dans nos modes de vie, u ne évolution, doivent aussi avoir lieu. Si on est frileux, on peut mettre un pull supplémentaire et des pantoufles aux pieds plutôt que de monter le chauffage au-dessus de la normale. En été, il faut vivre comme dans le Sud: tout fermer la journée de façon que le soleil et la chaleur n’entrent pas dans la maison et ouvrir le soir lorsque la température extérieure est plus basse. L’adéquation entre notre mode de vie intégrant les enjeux écologiques et un assainissement de notre parc immobilier permettra, en partie, de réduire notre consommation d’énergie.

Quartier Eikenott à Gland.

ventilation, et réciproquement. Ces inconvénients ne remettent pourtant pas en question son choix de vie. «Pour moi, c’est important d’habiter dans un bâtiment construit selon des normes écologiques, chauffé avec des pellets de bois et équipé de panneaux solaires pour remplacer le mazout. Je suis donc prête à en supporter certains désagréments qui peuvent encore être améliorés.»

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Des bougies pour chauffer Voisine de palier de Laure, Marianne, retraitée, habite depuis novembre 2010 dans un appartement exposé au nord. Durant les trois mois d’hiver, le soleil n’entre pas chez elle. Son problème, c’est donc le froid. «Je me suis rendue aux séances d’information aux locataires, toutefois c’était très technique… Vivre ici ressemble à ce qu’on nous a dit, mais en pire! Le chauffage est très mal distribué et insuffisant. J’ai beaucoup réclamé, on a fait plusieurs réglages, des experts sont venus mesurer la température et elle correspond aux normes. Cependant 19° ou 20°, pour une personne d’un certain âge qui bouge peu et qui a été habituée à vivre dans des appartements anciens surchauffés, c’est trop peu. D’ailleurs, on est plusieurs à attraper des crèves pas possibles depuis qu’on habite ici. Je peux pourtant m’estimer chanceuse, ceux du rez-de-chaussée parviennent rarement à dépasser 18°.» Pour rendre l’appartement plus confortable et gagner un ou deux degrés, Marianne a trouvé des astuces: «Je vis emmitouflée sous des couches de pulls, je cuisine beaucoup au four et j’allume plein de bougies. Au début, on a fait confiance aux experts et à leurs


Elisabeth et Gérald (Vevey)

explications. Mais en fait, j’ai le sentiment que les constructeurs ne maîtrisent pas tout! Par contre, en été, avec le soleil couchant, c’est un véritable paradis», conclut-elle.

22°, c’est l’idéal! Dernier coup de sonde à Eikenott, l’écoquartier en cours de construction à Gland (VD). Destinée à sensibiliser les habitants aux économies d’énergie, une tablette sur laquelle s’affiche en temps réel la consommation énergétique individuelle équipe certains appartements. Une démarche in-

formative présentée comme «vraiment novatrice» par les promoteurs. Locataire depuis mars 2013, Roger fait partie des pionniers du nouveau quartier. Le fait que son appartement réponde aux critères Minergie n’a joué aucun rôle dans sa décision d’y vivre. «Lorsque nous l’avons visité, la régie nous a expliqué les avantages de ce concept. A posteriori, j’ai le sentiment d’avoir manqué d’informations sur ses inconvénients.» Il a déjà vécu un printemps historiquement frais et un début d’hiver dans son appartement. «Notre plus gros

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«Comme la plupart des gens, nous avons choisi cet appartement parce qu’il nous plaisait et qu’il était bien situé, pas uniquement parce qu’il était Minergie. Les promoteurs auraient dû mieux nous informer de ce que cela représente.»

problème, c’est la température. Elle est bloquée à 22° maximum et on n’a aucun moyen d’agir individuellement. On a eu froid tout le printemps dernier et c’est de nouveau le cas depuis le début de l’hiver. Nous sommes plusieurs locataires de l’immeuble à nous être plaints, mais la régie n’est pas entrée en matière. Pour elle, 22° est une température idéale.» Son appartement est équipé d’une tablette de contrôle que Roger trouvait sympa de consulter au début avant de s’en désintéresser. «Sa présence m’a probablement rendu plus conscient de ma consommation d’énergie, cela n’a pourtant guère eu d’influence sur mes habitudes de vie, je dois bien le reconnaître.» E

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Régis Golay, Federal Studio, Genève

construction tendance

LE BOIS MARCHE SUR LA VILLE La nouvelle réglementation de la protection incendie permettra bientôt de construire des immeubles en bois dépassant 30 m de haut. De quoi développer le formidable potentiel de ce matériau à fabriquer et assainir la ville suisse du XXIe siècle.

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tendance construction

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ébut 2015, coup d’envoi de l’écoquartier meyrinois des Vergers, à Genève, avec une tour résidentielle de treize étages, dont toutes les façades actives en bois et verre – propres à réduire la consommation de chauffage de quelque 80% – permettront d’atteindre une valeur dynamique moyenne de 0,1 W/m2.K sur la saison froide. Un sommet d’économie pour ce bâtiment coupé à mi-hauteur par un étage technique arborisé qui assurera les flux d’air aux étages inférieurs et supérieurs. Une solution nettement moins avide en électricité que des grosses machineries en sous-sol, dimensionnées pour garantir la respiration des appartements jusqu’au faîte. Couplé aux panneaux solaires photovoltaïques en toiture et sur les parapets des balcons, le concept garantit l’autonomie de l’ensemble en matière de chauffage et de ventilation. Complété par quatre immeubles de huit étages à structures en bois, le projet du bureau d’architectes Group H, associé à Charpente Concept, profite ainsi de la révision des prescriptions de protection incendie (AEAI) étendue – avec

quelques mesures compensatoires – au bois, ce matériau naturel, renouvelable, cinq fois plus léger que le béton et capable de stocker une tonne de CO2 par m3, dont l’utilisation ne pouvait jusqu’ici dépasser 20m de haut. «Un levier fantastique, selon l’ingénieur bois Thomas Büchi, pour renforcer la volonté de développer des solutions durables.»

sérieux atouts A voir les nombreux projets qui fleurissent dans le monde, telle, à Chicago, l’expérimentale «Timber Tower» de 42 étages du réputé bureau d’architectes SOM, dont l’ossature en bois devrait réduire l’empreinte carbone du bâtiment de 60 à 75%, la quête du «propre» ne passe plus inaperçue. Partie prenante d’une société à 2000 watts et acteur d’une densification douce, le bois doté de nouveaux produits et de technologies avancées détient de sérieux atouts pour conquérir le ciel urbain, parallèlement à l’énorme potentiel des surélévations et réhabilitations visant l’assainissement thermique du parc immobilier. Enorme, le mot n’est pas trop musclé pour les grandes villes suisses en pénurie

de logements. On dénombre aujourd’hui environ 600 immeubles neufs construits chaque année dans le pays avec le matériau bois, soit une part de marché de 6,5% en 2012. Pour les rénovations et transformations, cette part de marché est passée

«Quelle que soit la méthode appliquée, le bois est incontes­ tablement la solution la plus efficace du point de vue de l’isolation.» Markus Mooser, directeur du Cedotec et office romand de Lignum

de 16,2% en 2007 à 30,2% en 2012. Une progression plus concentrée en Suisse alémanique, très active en la matière, ralentie dans nos villes par les réglementations. Rien qu’à Genève, la loi de 2008 qui a levé quelques gros obstacles aux surélévations

Le bois comme matériau de construction: les permis de bâtiments à plusieurs logements en Suisse augmentent 40,0% 35,0%

Evolution de la part du bois dans les matériaux utilisés pour la construction-support, dans les permis des bâtiments à plusieurs logements, en construction neuve et transformation/rénovation, en Suisse de 2007 à 2012. Construction neuve

30,0%

30,2%

Transformation/rénovation 26,1%

25,6%

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22,5%

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4,8%

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6,0%

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6,5%

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Extrait de la présentation sur le marché de la construction bois en Suisse, Birgit Neubauer-Letsch, responsable de l’unité de recherche Management et Processus de construction, 3.10.2013.

Viviane Scaramiglia


Corinne Cuendet, Clarens/LIGNUM – Renggli, Sursee/LIGNUM

Première construction en bois à six niveaux en Suisse (dans le canton de Zoug), signée Scheitlin Syfrig + Partner.

Le lotissement «Chemin Vert», à Carouge, intègre largement le bois en façade.

permettrait, dans l’optimisme absolu, une conquête de 1 350 000 m2 de surfaces supplémentaires ou, de façon plus réaliste, de la moitié au vu des restrictions plus favorables aux interventions périurbaines que dans le cœur historique. De façon moins drastique qu’à Genève, soumise à la nouvelle loi sur les loyers maximum après travaux, Lausanne se confronte à des limitations analogues et connaît aussi son flot d’oppositions propres à décourager des propriétaires.

Surélévations incitatives Pourtant, envers et contre tout, le matériau se donne de l’avenir en milieu urbain.

Les immeubles d’habitation sont aujourd’hui, selon les derniers calculs fédéraux, les plus grands consommateurs de bois dans le secteur de la construction. Et les surélévations se taillent la part du lion. Basée sur les permis de construire délivrés ces dernières années, l’analyse de Birgit Neubauer-Letsch, responsable de R&D à la Haute école spécialisée bernoise, montre que le marché romand de la construction bois représente environ le quart des projets helvétiques. Sa part reste relativement stable pour les bâtiments neufs à plusieurs logements (correspondant au milieu urbain), passant de 4,1% en 2009 à 4,8% en 2012. Elle marque en revanche une nette

Conseils aux propriétaires d’immeubles Immogreen Info est un instrument d’aide à la planification stratégique et au financement d’une rénovation. Il permet d’évaluer les économies énergétiques et d’analyser la rentabilité d’un bâtiment assaini. La surélévation peut être la clé du financement d’une rénovation. www.epimmo.ch, plateforme Energie Immobilier

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tendance construction Les surélévations en bois ont tout bon! • • • •

Poids propre faible Encombrement réduit Rapidité de mise en œuvre Matériau peu gourmand en énergie

progression, de 15 à 21,3% durant la même période, pour les rénovations et transformations. Une poussée, au-delà des aspects environnementaux, qui s’explique financièrement. «L’investissement dans l’assainissement thermique des bâtiments a peu de pouvoir de séduction sur les propriétaires, les frais de chauffage étant à charge des locataires, et ce malgré les soutiens financiers (environ 2% du coût des travaux) alloués par le programme bâtiment», commente Markus Mooser, directeur du Cedotec et office romand de Lignum. «A contrario, la surélévation est un moyen incitatif important, car elle permet de

rentabiliser l’opération à terme par l’augmentation des surfaces locatives.»

Les coûts En ce début de troisième millénaire, la ville de demain n’est décidément plus la ville «nouvelle», cet espace bétonné de l’aprèsguerre soumis aux impératifs d’une croissance vorace que l’on croyait sans fin. Avec la triple crise économique, énergétique et climatique que la civilisation du pétrole a portée dans ses gènes, il y a urgence à réinventer la ville, à la concevoir comme un écosystème capable de s’autoréguler en ne consommant pas plus d’énergie qu’il n’en produit. Une cité en somme, à l’heure où les terres agricoles utiles disparaissent à raison de 1 m2 par seconde, qui défend la cohérence d’une densification économique, écologique et sociale, attachée à réduire sa charge environnementale, tout en diminuant, via une pendularité limitée, ses coûts de transports et d’infrastructures. Il aura fallu du temps pour se rendre à l’évidence. Les premiers locatifs urbains en bois ont commencé à apparaître timi­

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Nouvelles énergies

dement il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, avec la capacité de l’industrie du bois à engendrer de l’architecture contemporaine et à répondre avec pertinence aux contraintes induites par les projets, il y a de

Les immeubles d’habitation sont aujourd’hui les plus grands consommateurs de bois dans le secteur de la construction. quoi bâtir une ville plus intelligente. «Le tout, indique Markus Mooser, à des coûts analogues aux édifications dépendantes des énergies fossiles.» Grâce à la maîtrise des assemblages d’éléments préfabriqués, notamment pour la future salle de conférences de l’OMPI, à Genève, immense


Charpente Concept

rectangle constitué de 2100 m3 de bois piloté par Charpente Concept, en lien avec le fabricant IPF-Ducret SA, la facture est même de 20% plus avantageuse, tout en privilégiant du matériau suisse au détriment des bois allemands et autrichiens à prix attractifs qui inondent le marché.

dynamisme constructif

Le Pommier, Genève, 2010. Le troisième plus grand bâtiment de Suisse Minergie P-Eco. Structure béton et façades actives type Lucido® en verre et bois indigène assurant une économie de chauffage de quelque 80%. GM Architectes, ingénieur et designer bois Charpente Concept.

incluse dans la structure, permet de maximiser les surfaces habitables.» La légèreté du matériau dicte aussi les choix. Pour les deux locatifs en panneaux massifs du Clos des Forches, à Martigny, «le bois s’est imposé en raison de la sollicitation sismique im-

DR

Qu’il affiche franchement sa nature ou s’habille de crépi ou de plaques en fibres de ciment, le bois affiche son dynamisme dans la diversité des systèmes constructifs, en poteaux/poutres classiques, en ossature jusqu’aux panneaux massifs contrecollés, nouveaux produits qui permettent une haute capacité de charge et offrent des perspectives intéressantes notamment en matière d’isolation et de protection contre le feu. «Quelle que soit la méthode appliquée, indique Markus Mooser, le bois est incontestablement la solution la plus efficace du point de vue de l’isolation et donc la plus favorable à l’application des labels Minergie. Les ponts thermiques sont considérablement réduits, et l’isolation, généralement

La Tour des Vergers, Genève (projet). En chantier dès 2015 dans le futur éco-quartier de Meyrin, l’immeuble de treize étages Minergie-A est enveloppé de façades actives. Il comprend un attique en bois et un étage technique arborisé à mi-hauteur. Un sommet d’économie énergétique dans ce projet de Groupe H Architecture et Ingénierie et de Charpente Concept.

portante de la plaine du Rhône», indique le bureau d’architecture Tau. Dans les surélévations, le poids restreint permet également d’éviter la reprise des fondations. Un avantage, et non des moindres, retenu notamment par Adrien Besson, architecte du Group8 pour la récente réalisation genevoise de «Wood in the Sky» qui exhibe élégamment son identité, avec ses façades en panneaux préfabriqués recouverts d’un bardage bois ajouré sur les deux niveaux. Les murs-rideaux n’échappent pas aux opportunités d’assainissement. Ils sont même un exemple éloquent des constructions hybrides, bois et métal ou béton, qui accroissent notablement la part du marché du bois dans le secteur du bâtiment. Aujourd’hui, entre promotion, formation spécialisée et continue, production pointue d’éléments préfabriqués rapides à mettre en œuvre et garants d’un chantier propre, maîtrise des ingénieurs et charpentiers, la tradition redore suffisamment son blason pour interpeller maîtres d’ouvrages, prescripteurs et architectes. Platon énonçait en sa République: «Ce ne sont pas les murs qui font la cité mais les hommes.» Cela reste vrai. E

En savoir plus: «Surélévations en bois, densifier, assainir, isoler», Markus Mooser, Marc Forestier, Mélanie PittetBaschung, 2011, Presses polytechniques et universitaires romandes.

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cleantech Promouvoir les compétences suisses La plateforme CleantechAlps apporte son soutien aux entreprises actives dans les technologies propres. En partenariat avec elle, la nouvelle rubrique d’Efficience 21 met en lumière ceux qui font les cleantech en Suisse occidentale. élodie Maître-Arnaud

L

DR

es cleantech – en français: «techno­ logies propres» – englobent un ensemble de compétences, procédés, industries et services qui concourent à la protection et à la préservation des ressources naturelles, et ce, dans une approche durable. Un secteur particulièrement dyna-

mique en Suisse, comme en témoignent certains projets ultra-médiatisés, à l’instar de Solar Impulse ou de PlanetSolar. En retrait des projecteurs, de nombreux instituts et entreprises relèvent eux aussi, quotidiennement, les défis des technologies vertes. Et c’est afin de les appuyer dans leurs activités que la plateforme CleantechAlps a été créée en juin 2010, à l’initiative des chefs des départements de l’économie publique de la Suisse occidentale (CDEP-SO).

Neuf filières prioritaires Soutenue par les cantons de Genève, de Vaud, du Valais, de Fribourg, de Neuchâtel, de Berne et du Jura, ainsi que par le Secrétariat d’état à l’économie (SECO), cette plateforme se présente comme la porte d’entrée pour les cleantech en Suisse occidentale. Un moteur intercantonal favorisant le développement de ce secteur, subdivisé en neuf filières prioritaires: solaire photovoltaïque, petite hydraulique, valorisation des déchets, eau, smart grid, écologie industrielle, éco-mobilité, enabling

technologies et efficience énergétique. «Nous avons pour triple mission de promouvoir l’image de la région comme pôle d’excellence européen dans le domaine des cleantech, de développer des synergies entre les acteurs, ainsi que de faciliter leur accès aux marchés internationaux, résume ainsi Eric Plan, le secrétaire général de la plateforme. Nous avons d’une part une approche très pragmatique grâce à notre proximité avec le terrain, et nous bénéficions d’autre part de la confiance des différents acteurs publics et privés. C’est une plus-value réelle.» Véritable facilitateur, CleantechAlps assure en outre la coordination en Suisse occidentale pour la plateforme nationale Cleantech Switzerland, cette dernière ayant notamment pour mission de favoriser l’exportation dans le domaine des technologies propres. Elle le fait, entre autres, grâce à son outil informatique Cube, qui référence les entreprises et leurs besoins en termes d’exportations. Cette année, CleantechAlps a décidé de promouvoir en particulier la filière de la petite hydraulique et celle de la valorisation des déchets, en publiant notamment deux études portant sur ces thématiques et dévoilant les solutions propres de trente entreprises actives dans l’un ou l’autre de ces secteurs. «Nous souhaitons ainsi mettre en avant les acteurs et le savoir-faire des entreprises locales, pour leur assurer une visibilité non seulement ici, mais aussi à l’étranger», souligne Eric Plan. A travers cette nouvelle rubrique, Efficience 21 s’associe à cette démarche et vous propose de découvrir, dans chaque numéro, deux acteurs des cleantech en Suisse occidentale. E

Retrouvez la version intégrale des deux portraits de ce numéro, ainsi que ceux d’autres entreprises du secteur, dans l’étude sur la filière de la petite hydraulique en Suisse, réalisée par CleantechAlps, à paraître début mai. www.cleantech-alps.com

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«Le plus grand forage dirigé en Suisse» Fondé en 1938 dans le domaine de l’ingénierie, le groupe RWB s’est peu à peu spécialisé dans les énergies renou­ velables. Parmi celles-ci, la petite hydraulique, un secteur dans lequel il a orchestré la réalisation de trente installations au cours des six dernières années.

R

WB déploie ses compétences dans des domaines aussi variés que l’aménagement du territoire, l’eau, l’environnement, le génie civil et l’énergie. Afin de mener à bien ses projets, le groupe – composé de cinq filiales, dont certaines sont réparties sur plusieurs sites – s’appuie sur les compétences pluridisciplinaires de ses salariés, parmi lesquels on compte 65% d’ingénieurs. «Nos secteurs d’activité ne sont pas étanches; plusieurs unités du groupe sont souvent amenées à travailler ensemble sur un même projet», souligne

Patrick Houlmann, son directeur commercial. Une approche globale et pluridisciplinaire qui permet à RWB d’assurer le suivi complet d’un projet, de l’étude de faisabilité, en passant par l’avant-projet, l’intégration dans les sites, jusqu’au suivi de chantier.

700 ménages alimentés «La réalisation de mini-centrales hydro-électriques représente 8 à 10% de notre chiffre d’affaires.» Une sous-spécialité non négligeable dont le directeur commercial souligne le fort potentiel, bien qu’étroitement

lié à des critères de rentabilité. «Notre savoir-faire en matière d’engineering nous permet de nous adapter à toutes les situations, qu’il s’agisse de turbinage d’eau de rivière, de conduite d’eau potable ou d’eau de sortie de Step.» Dans le pipeline actuellement, on trouve ainsi un avant-projet de turbinage de la source des Avants – la plus grande réserve d’eau potable de Suisse romande –, pour le compte du SIGE (Service intercommunal de gestion des eaux de Vevey). RWB a également réalisé un projet d’envergure au cœur de Lavaux. Mise en service en février 2014, cette installation de petite hydraulique a nécessité 18 mois de travaux, dont l’enjeu majeur était le forage dirigé d’un tunnel de 860 m de long sur 850 mm de diamètre, afin d’accueillir une conduite en fonte de diamètre nominal (DN) 500 mm. Le tout, sous les vignes d’un territoire classé au Patrimoine mondial de l’Unesco… «C’est le plus grand forage dirigé jamais réalisé en Suisse; la conduite permet de dompter les eaux du Forestay entre Chexbres et Rivaz, où la turbine a été installée.» Cet ouvrage a été financé par Romande Energie et devrait permettre de fournir 2,6 millions de kWh par an, soit de quoi alimenter environ 700 ménages des villages environnants.

Un filtre à eau au Burkina Faso Là comme ailleurs, RWB s’est appuyé sur le savoir-faire de fournisseurs pour l’ensemble du matériel technique. «Nous déterminons nous-mêmes les caractéristiques du produit final et procédons par mise en soumission.» Idem pour les travaux, dont la réalisation est confiée à une entreprise spécialisée. «Nous assurons quant à nous la surveillance du chantier, jusqu’à la finalisation du projet.» Indépendants de tout fonds de pension ou autre investisseur externe, les sept actionnaires ont tous une fonction dirigeante au sein du groupe. Et quel que soit le projet, le management de RWB a à cœur d’appliquer les principes du développement durable. Il apporte en outre son appui à des actions sociales ou humanitaires. «Cette année d’anniversaire (75 ans) nous a permis de mettre en place, au Burkina Faso, un filtre à eau qui fonctionne sans électricité ni produit chimique et alimente toute une collectivité villageoise.» E

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cleantech

«La roue Pelton garantit un rendement de 90%» DR

contourner cette vanne par un by-pass et une turbine pour produire de l’énergie. Et ce, sans impact sur l’environnement ni altération de la qualité de l’eau.» Certaines communes valaisannes disposent d’ores et déjà de plusieurs installations de petite hydraulique, à l’instar de Bagnes où Jacquier-Luisier vient d’y mettre en place la huitième. Les machines fabriquées par l’entreprise permettent également le turbinage de cours d’eau naturels, y compris les sources privées, et peuvent aussi être placées sur les eaux de sortie de Step. «Mis bout à bout, ça finit par faire de sacrées puissances!»

Installations uniques

C’est dans son atelier de mécanique d’Evionnaz que Jacquier-Luisier SA fabrique des turbines Pelton, une technologie particulièrement bien adaptée aux instal­ lations de petite hydraulique de moyenne et haute chute. La société propose à ses clients des solutions clés en main et sur mesure.

«N

ous réalisons toutes les pièces sans aucune sous-traitance», souligne d’emblée Claude Luisier, fondateur en 1989, avec Claude Jacquier, de l’entreprise Jacquier-Luisier SA. Active dans la construction de machines, les travaux en commande numérique et le taillage d’engrenages, elle est également spécialisée dans la fabrication de turbines Pelton, utilisées dans les installations de petite hydraulique. Le cœur de la turbine Pelton est constitué d’une roue à augets, actionnés par l’énergie cinétique de l’eau qui est apportée par un ou plusieurs injecteurs réglables. Particulièrement efficace, cette roue permet de garantir un rendement de l’ordre de 90%. «L’eau arrive à haute pression et une grande précision dans la réalisation des augets permet de limiter les pertes

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au minimum. En comparaison, un moteur thermique couplé à un alternateur ne permet jamais d’atteindre un rendement aussi haut; on tourne plutôt autour des 65%.»

énorme potentiel en Valais Au rythme de deux ou trois installations par an, la réalisation des projets de minicentrales hydro-électriques représente ainsi 25% de l’activité de l’atelier. «Le potentiel est énorme en Valais pour la petite hydraulique de haute et de moyenne chute.» Il faut dire que dans la plupart des communes du canton, les sources et réservoirs de captage se situent entre 1500 et 2000 mètres d’altitude. «Traditionnellement, sur la conduite forcée menant à un village, une vanne (appelée brise-charge) permet de casser la pression avant la distribution. Il suffit donc de

Pour mener à bien ces projets, un consortium a été établi avec la société Telsa, afin d’offrir une palette de prestations la plus large possible, pour des installations clés en main, de la conception à la maintenance. «Notre partenaire fabrique les tableaux de commande électrique de la turbine, tandis que nous nous occupons de l’aspect mécanique de l’installation, c’est-à-dire la tuyauterie ainsi que la fabrication, le montage et la mise en service de la turbine.» Pour la partie ingénierie, l’entreprise Jacquier-Luisier collabore également avec le laboratoire de recherche MHylab. «D’après les calculs effectués en fonction du débit et de la hauteur de chute, les ingénieurs déterminent le diamètre de la roue, la forme des augets, le diamètre de l’injecteur et le profil mouillé. Nous pouvons ainsi terminer la conception et construire la machine sur mesure. Aucune installation ne se ressemble.» L’entreprise Jacquier-Luisier intervient aussi sur les installations de grande hydraulique. «Nous sommes agréés auprès de la société Andritz – un des leaders mondiaux des turbines – pour la fabrication de régulateurs, ainsi que des éléments de maintenance.» Actif dans la formation professionnelle, Claude Luisier est notamment président de la commission des cours interentreprises en Valais. E


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mobilitÉ les nouveaux utilitaires

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Cargo à deux roues Ces vélos destinés au transport de marchandises séduisent aussi bien les entreprises, à qui ils inspirent de nouveaux services, que les particuliers. Sylvie Ulmann

O

n les appelle «Cargo Bikes», parce que leur fonction numéro un est de transporter des marchandises. Ce qui les distingue de leurs cousins à deux roues classiques? La plateforme dont ils sont pourvus à l’avant, laquelle peut accueillir une caisse permettant d’apporter ses recyclables à la déchetterie, de livrer du pain ou de convoyer des outils. En optant pour une variante équipée d’un ou de deux sièges pour enfants, on pourra aussi emmener ses rejetons à l’école ou en promenade. Maniables et relativement légers (22 à 23 kg à vide), ces vélos ne nécessitent pas forcé-

ment d’assistance au pédalage si l’on prévoit de les utiliser dans un environnement plat. Mais dans une ville en pente comme Lausanne, on se laissera plus facilement tenter par cette aide. Un Cargo Bike déplacera sans problème une charge de 80 kg, contre 20 kg pour un vélo classique, dans un rayon d’action équivalent, soit 10 à 15 km. Et il va sans dire que c’est, en outre, un mode de transport non polluant.

et commerçants séduits par l’aspect écologique de ce véhicule. Ainsi, la coopérative d’agriculture biologique Le panier à deux roues recourt à ces engins pour approvisionner ses points de collecte de la région lausannoise. A Lausanne, Yverdon et Bienne, c’est aussi un service de livraison des achats qui a vu le jour. Baptisé «Dring Dring», il permet aux clients des commerces partenaires de se faire apporter leurs emplettes chez eux à partir de 3 ou 5 francs la course, selon la ville où elle est effectuée. Cette activité, née en 2007, avait démarré avec un triporteur, «mais dès l’arrivée des Cargo Bikes, nous les avons adoptés pour leurs plus grandes stabilité et maniabilité», explique Tristan Cordonier, responsable de Dring Dring. Les particuliers sont également de plus en plus nombreux à investir dans un Cargo Bike, «surtout lorsqu’ils utilisent régulièrement leur vélo pour se rendre au travail, par exemple», précise Raoul Payot, associé de l’entreprise de transport à vélo Vélocité et du magasin Version Originale Cycles, à Yverdon. Il a ouvert son commerce spécialisé dans la vente de ces deux-roues version «cargo» en août dernier. Il souligne que les cyclistes convaincus, qui connaissent le marché, ont moins tendance à se laisser effrayer par le coût de ces engins. Les prix démarrent en effet à 2850 francs; si l’on souhaite un modèle pouvant être équipé d’une assistance au pédalage, il faut opter pour une variante à 3350 francs, à quoi l’on ajoutera 2500 francs pour le kit d’assistance. Résultat, une somme rondelette qui s’explique par le fait que ces deux-roues sont d’une qualité équivalant à la catégorie haut de gamme au rayon des cycles classiques. Robustes, ils sont également réparables, ce qui n’est pas forcément le cas des modèles moins onéreux achetés sur internet. E

Stables et maniables Premières conquises, les entreprises de livraison à vélo, ravies de pouvoir transporter facilement des colis encombrants pour leurs clients. Et, dans la foulée, des artisans

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tendance

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mobilité

CONCEPT-CAR Véhicule solaire Présenté lors du dernier salon CES à Las Vegas, le C-Max Solar Energi de Ford utilisera la force d’Hélios pour recharger ses batteries. Ce monospace est conçu comme un modèle hybride classique, à ceci près qu’outre un moteur thermique couplé à un moteur électrique, son toit accueillera des panneaux solaires. Ce système aurait ainsi une capacité de recharge de 8 kW en une journée, soit l’équivalent de quatre heures de recharge sur une prise.

test

l’autonomie en question

Taxis électriques Six compagnies de taxis suisses font passer un test de résistance à la Chevrolet Volt. DR

EN BREF

NAVIGATION

DR

Ferry écolo Il s’appelle Pégasis (Power Efficient Gas Innovative Ship) et devrait sortir des chantiers navals de Saint-Nazaire en 2016. Long de 210 m, il sera alimenté principalement avec du gaz naturel liquéfié. C’est la compagnie Brittany Ferries qui a passé commande de ce bâtiment qui transportera 2400 passagers, 40 remorques et 650 voitures, afin de relier la Grande-Bretagne et l’Espagne. Il permettra d’économiser 99% d’émissions de soufre, 80% de dioxyde d’azote et 20% de CO2 par rapport à un ferry classique.

élodie Maître-Arnaud

«N

ous relevons le défi de minimiser les réserves et incertitudes des conducteurs à l’égard de la mobilité électrique, à l’aide d’un test pratique peu ordinaire», déclarait Daniel Schneller, directeur marketing et relations publiques de Chevrolet Suisse, lors du lancement de l’opération. La préoccupation centrale en matière de mobilité électrique est en effet l’autonomie des véhicules, dont dépend étroitement l’indé-

pendance des conducteurs. Couronnée «Voiture suisse de l’année 2012», la Chevrolet Volt est l’une des rares voitures électriques pouvant rouler plus de 500 km sans recharge. Equipée du Range-Extender, sa batterie lithium-ion lui offre une autonomie de 50 à 80 km. Au-delà, c’est un petit générateur à essence de 1,4 litre qui prend le relais.

Comparaison des données Depuis le 6 janvier dernier et pour une durée de six mois, six compagnies de taxis, basées à Bâle,

Fribourg, Lausanne, Saint-Gall, Winterthur et Zurich, utilisent ainsi ces véhicules électriques de la même manière que ceux qui composent leur flotte habituelle. Les données et informations relatives à leur utilisation sont collectées au quotidien et seront comparées entre elles à la fin du test. Cela permettra notamment de voir comment se comporte la Chevrolet Volt dans des villes pentues, dans de grandes agglomérations et en région rurale. Gérant de Taxis Fribourg, l’une des compagnies participant au test, Christoph Wieland affirme ainsi: «Grâce à la mise en service de quatre taxis électriques, nous sommes en mesure d’économiser environ 30 tonnes d’émissions de CO2. Pendant la phase d’essai, nous examinerons si la Chevrolet Volt convient en tant que taxi et si son intégration comme complément dans notre flotte actuelle s’avère judicieuse.» E

innovation

Station 100% électrique C’est sur le parking du restoroute de Lully, dans la Broye (A1), qu’a été inaugurée en janvier dernier la toute première station de recharge pour voitures électriques. Baptisée «supercharger», cette station a été installée par Groupe E, sur commande de Tesla Motors.

DR

première

Super roue Une nouvelle roue devrait bientôt nous permettre d’économiser nos mollets sans investir dans l’achat d’un vélo électrique. Une fois fixée à l’arrière de n’importe quel biclou, la FlyKly Smart Wheel fournit en effet une propulsion électrique.

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Son moteur démarre au premier coup de pédale et offre une solide assistance pour avancer. Simple d’utilisation, il suffit d’activer l’appli pour smartphone à laquelle elle est couplée pour la faire fonctionner. Une appli qui fait en outre

fonction d’antivol en bloquant la roue et qui permet de la suivre grâce à un GPS. Pour voir le jour, ce projet cherche encore des financements sur la plateforme Kickstarter (www.kickstarter.com). E

E. M.-A.


mobilité appli

favoriser le partage

FRANCE

Rendre le parking intelligent L’application FairPark permet d’optimiser le capital de places de parc d’une entreprise ou d’un quartier et d’encourager les employés ou habitants à opter pour d’autres modes de transport que la voiture individuelle. Sylvie Ulmann

C’

fotolia

est en observant la façon dont les entreprises géraient leur capital de places de parc que l’équipe de Mobilidée Sàrl, bureau d’études et de projets dans le domaine de la gestion des déplacements, a eu l’idée d’optimiser la gestion des places de parc

lieu de travail. Avec autant d’emplacements de stationnement libres. «Les places peuvent être occupées par roulement. Par ailleurs, il faut encourager les gens à les libérer pour rendre ce bien commun encore plus flexible», précise-t-il. Il s’est aussi intéressé à la façon dont ces espaces sont attribués. «Généralement, ce capital est alloué selon des critères

en entreprise. Résultat: une application baptisée FairPark, destinée à faciliter la mobilité en entreprise comme à encourager les employés à opter pour des solutions durables, dont la mobilité douce.

Flexibilité selon les besoins Cette application est née de «dix ans d’expérience dans le domaine de la mobilité en entreprise», raconte Jérôme Savary, cofondateur et associé directeur de Mobilidée Sàrl. Une décennie au fil de laquelle il a notamment pu constater que chaque jour, en additionnant les absences pour vacances, maladie ou déplacement, 15% du personnel n’est pas présent sur le

comme l’ancienneté ou le poste dans l’entreprise, souligne-t-il. On ne tient pas réellement compte des obligations et de la mobilité de chacun. Par conséquent, ce sont rarement les personnes qui en ont le plus besoin qui obtiennent un stationnement. Nous avons donc réfléchi à d’autres critères d’attribution, plus signifiants en termes d’écomobilité. Nous proposons ainsi de donner la priorité à celles et ceux qui pratiquent le covoiturage ou qui ont des enfants en bas âge, autrement dit, à celles et ceux qui n’ont pas le choix.» En plus de l’attribution des emplacements, FairPark permet de gérer le parking occasionnel, une

EN BREF

façon d’encourager les employés à ne se servir de leur voiture que ponctuellement, lorsqu’ils en ont réellement besoin, pour se rendre chez le médecin ou à un rendezvous à l’extérieur, par exemple.

Coupler à des solutions de mobilité

phénomène

L’application permet aussi d’administrer les avantages à la mobilité, notamment l’attribution d’un abonnement de transports publics ou d’une prime d’écomobilité aux personnes n’utilisant pas de voiture pour se rendre au travail. Ce système s’adresse aux entreprises, des PME aux grands groupes, comme à tout type d’organisation privée ou publique, éco-quartiers compris. Seuls critères pour s’inscrire: disposer de quelques places de parc et souhaiter les mutualiser. Quant au prix, il dépend du nombre d’emplacements proposés et coûte quelques francs par place à gérer et par mois. Le tarif est dégressif et dépend également du nombre d’options choisie. «Faire baisser la dépendance à l’automobile permet de diminuer le nombre de places nécessaires pour un bâtiment, une usine ou un quartier», relève Jérôme Savary. Et de rappeler que, pour atteindre cet objectif, «il faut proposer des solutions complémentaires, comme un réseau de transports publics ou un système d’autopartage». E Plus d’infos sur www.fairpark.ch

Avion électrique Le constructeur EADS devrait faire voler d’ici à la fin de l’année son premier avion tout électrique. Baptisé E-Fan, il s’agit d’un biplace propulsé par des moteurs alimentés par des batteries lithium-ion polymères, d’une tension de 250V. Sa commercialisation est prévue pour 2017 et devrait intéresser tout spécialement les écoles de pilotage. En partenariat avec Siemens, EADS planche aussi sur un projet d’avion de 100 places, à l’horizon 2030.

«Charge Rage» La pénurie de stations de recharge pour les véhicules électriques favoriserait l’agressivité. C’est en tout cas ce que révèle un quotidien californien. Les salariés de la prestigieuses Silicon Valley se chiperaient ainsi les prises, ce qui engendrerait une escalade d’échanges de moins en moins amicaux. Au-delà de l’anecdote, ce phénomène a le mérite de souligner la nécessité pour les entreprises d’investir dans des stations de recharge. Qu’elles soient basées dans la Silicon Valley ou ailleurs… AUTO-PARTAGE Suisses champions Entre le car sharing (location) et le covoiturage (plusieurs personnes partagent le même véhicule et les frais), les Suisses arrivent en tête en Europe pour l’auto-partage. Chez Mobility, on compte déjà plus de 105 000 adhérents. A titre de comparaison, en Allemagne, ils sont 228 000. Le développement des technologies de télécommunication, comme les smartphones, facilite aussi cette mobilité collaborative.

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mobilité

POSTE

sil

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Les atouts du car Selon les chiffres communiqués par La Poste, par rapport à une voiture et pour quelques minutes de plus sur certains trajets, le car postal permet de réaliser de réelles économies. Financièrement, on peut ainsi réduire sa facture de transport jusqu’à 80%. Communautaire, ce type de transport fait aussi chuter drastiquement la pro­ duction de CO2 par personne. Il ne reste plus qu’à s’installer confortablement, en profitant du paysage ou de l’accès gratuit à internet.

communiqué

n-charge La solution SiL pour vos bornes électriques Permet une recharge intelligente de votre véhicule.

L

es Services industriels de Lausanne (SiL) ont présenté leur nouvelle offre n-charge de bornes pour la recharge des véhicules électrique lors du salon HabitatJardin, à Beaulieu Lausanne. Avec cette nouvelle offre, les SiL se positionnent comme des acteurs innovants et actifs de la circulation éco-responsable. Ils sont désormais prêts à accompagner l’évolution du marché des véhicules électriques et hybrides.

Destinée aux entreprises

7% de véhicules C’est la part des 900 modèles présentés cette année au Salon de l’auto qui émettent moins de 90 g de CO2 par km. INSOLITE Verdure mobile Le designer new-yorkais Marco Castro Cosio a imaginé Bus Roots, un système de toiture végétale destiné à recouvrir les bus. Sur le même principe que les toits végétalisés installés sur certains immeubles, ce concept pourrait permettre, rien que dans la Grosse Pomme, de verdir 15 hectares en équipant les 4500 bus actuellement en circulation.

Cette nouvelle prestation des SiL est réalisée en partenariat avec le fournisseur de solutions de recharge pour véhicules électriques Green Motion SA. L’offre n-charge se compose de trois bornes qui permettent de couvrir l’ensemble des besoins du client en termes de rapidité de recharge, de

moyen de paiement et de mise en réseau. Concrètement, les SiL aident le client à choisir l’équipement le plus adapté à ses besoins parmi les différents modèles et options. Sur demande, ils peuvent en assurer le raccor­ dement au réseau électrique existant et la maintenance. L’offre n-charge s’adresse essentiellement aux entreprises pour l’alimentation en électricité de leur propre flotte ou des véhicules de leurs collaborateurs, aux gestionnaires de parkings et aux propriétaires d’immeubles.

De plus, conformément à leurs engagements en faveur des énergies renouvelables, les SiL garantissent que les bornes n-charge utilisent leur courant nativa, 100% renouvelable. E

innovation

Purifier l’air en pédalant

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DR

LE CHIFFRE

DR

EN BREF

Des ingénieurs et designers de l’entreprise thaïlandaise Lightfog Creative & Design Company ont imaginé un vélo électrique permettant de filtrer l’air pollué. Une invention qui pourrait s’avérer particulièrement utile dans la capitale du pays, noyée dans le smog. Le principe? Un purificateur d’air intégré dans le haut du guidon

filtre l’air ambiant avant de le renvoyer au cycliste. Un réservoir d’eau logé dans le cadre permettrait en outre de produire de l’oxygène grâce à un système de photosynthèse alimenté par la batterie au lithium. Ce concept a d’ores et déjà reçu le prestigieux prix de design Red Dot. E E. M.-A.


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Citroën Cactus.

La nouvelle Mini.

Les véhicules électriques sont là. Et les acheteurs? De la Smart ForTwo à la Tesla Model S, une gamme presque complète de voitures à propulsion alternative est présentée à Genève cette année. Un accroissement de l’offre qui pourrait favoriser ce type de véhicule moins polluant, qui n’a représenté que 3% des imma­triculations en 2013 chez les Helvètes. Henry Plouïdy

Production verte chez BMW

A

La petite BMW i3 – 3,99 m, 4 places et 170 ch pour 39950 fr. – représente le chaînon manquant entre les deux populaires tout électriques Nissan Leaf et Renault Zoe et l’exclusive Tesla Model S à 83 000 fr. Fidèle à sa réputation, le constructeur bavarois introduit dans sa «citadine» survoltée une batterie de solutions innovantes et lance rien moins que «la première petite voiture électrique premium», selon ses communicateurs. Avec un habitacle en matières plastiques renforcé de fibres de carbone, compensant l’embonpoint apporté par la batterie lithium-ion à la capacité de 22 kWh, la voiture ne pèse que 1195 kg à vide. Et, avec un couple de 250 Nm, la i3 est aussi dynamique que les modèles thermiques de la gamme. Son autonomie de 130 à 160 km, voire 300 si l’on opte pour le prolongateur d’autonomie en option, a toutefois de

la veille du lancement de Zoe fin 2012, l’attaché de presse de Renault en Suisse, Laurent Burgat, mettait en garde contre trop d’optimisme dans le succès instantané des voitures électriques. Bien qu’il dît être convaincu par les choix stratégiques de son employeur, il invoquait la patience pour que le conducteur lambda ait confiance dans la technique et dans l’approvisionnement en électricité. «Ce qui prendrait des années.» 2013 lui a donné raison et en Europe, seule la Norvège, grâce à des accompagnements fiscaux et pratiques, a embrassé la mobilité tout électrique. En 2014 l’offre présentée à Genève s’étoffe dans toutes les tailles et à tous les prix; tour d’horizon des véhicules les plus efficaces, tous carburants confondus, et les raisons d’y croire.

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quoi refroidir les plus inquiets. La production du véhicule est particulièrement écologique, l’énergie électrique nécessaire provenant de sources renouvelables, et de nombreuses matières qui la composent sont naturelles et recyclables comme l’eucalyptus, ou le fruit de recyclage. Les modèles conventionnels de la marque jouissant d’un grand succès en Suisse, il est très probable que cette première BMW électrique soit plébiscitée, ce qui pourrait nettement favoriser l’essor de ce type de propulsion.

Mini en roue libre Dans un tout autre registre la troisième «new Mini», petite bourgeoise propriété du groupe BMW, renoue en partie avec ses racines plébéiennes grâce à de nouveaux moteurs trois cylindres turbo, aux consommations dignes de l’ancêtre de 1959: un peu plus de 4,5 l/100


DR

BMW i3.

Citroën C1 et Tesla S.

Les voitures à propulsion alternative n’électrisent pas les Suisses pour la nouvelle Cooper forte de 136 ch (122 auparavant) et même 3,4 l/100 de diesel pour la One D et son 1,5 l 3 cylindres turbo, qui ne rejette plus que 89g de CO2 par kilomètre, dans le meilleur des cas. Avec ces moteurs qui, traités avec délicatesse, renvoient les voitures hybrides à leurs gammes, les Mini peuvent aujourd’hui glisser sur l’asphalte en roue libre, exactement comme le font les véhicules électriques lorsqu’il n’est pas nécessaire de récupérer l’énergie du freinage: entre 50 et 160 km/h, dès que le conducteur lève le pied de l’accélérateur, la voiture poursuit sa route sans plus de lien entre le moteur et les roues. Elle ne consomme donc plus qu’au ralenti et génère moins de bruit, qualité certaine sur les longs faux plats d’autoroutes par exemple.

Des Citroën plus légères Les toutes petites voitures, elles, arrivent à consommer aussi peu que les plus sobres des diesels avec, pourtant, des moteurs essence. C’est ainsi que PSA Peugeot Citroën et son partenaire Toyota, pour le renouvellement des triplés 108 – C1 – Aygo, ne proposent que des trois-cylindres essence qui ne devraient consommer que 3,7l/100 km et rejeter que 88g de CO2 par kilomètre, un plancher atteint en partie grâce au poids minimal des autos, seulement 840 kg. La Citroën C4 Cactus ne se contente pas de perdre 200 kg par rapport à la berline C4, elle abandonne tout ce qui n’est pas essentiel à son usage. Sa plateforme est celle, optimisée, de la plus petite Peugeot 208. La ban-

Contrairement aux gros 4x4, les voitures électriques ou hybrides n’attirent pas les foules. Rudolf Blessing, technicien de l’Association suisse des importateurs automobiles, a relevé le nombre de tous les véhicules à propulsion alternative vendus en 2013 en Suisse et il arrive à un total de 9331, pour 307885 voitures livrées. Soit 3%; un chiffre dont les voitures hybrides essence/électricité – en majorité des Toyota – se taillent la part du lion, soit les deux tiers. Bonne nouvelle: les voitures électriques font mieux que doubler leurs ventes par rapport à 2012 avec 1176 véhicules livrés, dont 681 Renault, 175 Nissan Leaf et près de 200 Tesla.

quette arrière se rabat d’un seul bloc, les fenêtres arrière s’entrebâillent au lieu de descendre, les moteurs de nouvelle génération sont plus petits, donc moins lourds. Toutes ces économies ont pour but de limiter le prix d’achat du véhicule et son coût d’exploitation, comme avec une voiture «low cost» sauf que la Cactus, qui avec son moteur diesel le plus économique est annoncée avec 82g d’émissions de CO2/km, propose de nombreuses innovations design qui en font une véritable Citroën et rappellent l’icône 2CV. Citroën affirme que toutes ces économies se répercutent si favorablement sur le poids du véhicule que les pièces d’usure souffrent moins et que l’entretien est donc moins coûteux. A vérifier dans la pratique parce que jusqu’à preuve du contraire, en matière de mécanique, c’est la robustesse qui a toujours été synonyme d’économie…

Superchargeur Tesla Au minimalisme de cette Cactus répond l’opulence de la Tesla Model S. Cette longue et élégante berline aux velléités sportives – le modèle Performance délivre 421 ch – est déjà réputée pour sa conduite palpitante alors

qu’elle n’existe que depuis quelques années. Vendue dès 83 000 fr. en Suisse, la voiture électrique californienne est équipée d’une batterie de 60 à 85 kWh et son autonomie est estimée, à 88 km/h, entre 370 et 480 km. 17650 Model S ont été produites en 2013, quatre fois plus que l’année précédente, prenant tous les constructeurs automobiles de court. Sa botte secrète est le Superchargeur, une borne qui peut recharger 80% de la batterie en 30 minutes. En Suisse, il n’en existe pour le moment qu’une accessible gratuitement aux propriétaires de Tesla, sur l’aire de repos de l’autoroute A1 Rose de la Broye à Lully, à mi-chemin entre Genève et Zurich. Kathrin Schira, responsable de la communication pour l’Europe, affirme que le réseau de ces bornes – 14 en Europe aujourd’hui, Lully étant la plus méridionale – permettra dans un an de parcourir l’Europe du nord au sud et du Cercle polaire jusqu’à Lisbonne. Un tel réseau est la clé du succès de la marque et l’une des justifications de son prix. En effet, malgré une autonomie nettement supérieure aux autres voitures électriques, c’est elle qui constitue le frein le plus important à l’achat d’un tel véhicule. E

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Des sacs qui dégomment Un Lausannois a racheté une entreprise colombienne qui fabrique des sacs design à partir de chambres à air usagées. Son objectif: séduire les urbains branchés de Hong Kong à Los Angeles. Rencontre à Bogota. Laetitia Wider et Zian Marro

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uel est le lien entre un tracteur colombien, un jeune hipster tokyoïte et le rivage lémanique? A priori, rien d’évident. A moins de tomber sur le chaînon manquant, en la personne de Ralph Thoma. Ce Lausannois de 43 ans n’a rien du contorsionniste, pourtant il démontre un certain talent pour le grand écart. Anthropologue de formation, puis cadre chez Philip Morris à New York et en Colombie, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui produit toute une série de sacs ultra-design confectionnés à base de chambres à air recyclées. Particularité, cette matière première provient exclusivement de camions et de tracteurs colombiens.

Précision suisse «Vivement qu’on déménage, on commence vraiment à être à l’étroit ici», s’exclame Ralph Thoma, perdu au milieu d’un amas de chambres à air entassées jusqu’au plafond d’un minuscule entrepôt. Situés dans le quartier résidentiel de San Luis, au nord de Bogota, les 240 m2 qui hébergent l’atelier de production et le siège administratif de Cyclus

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du tracteur au hipster

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succès

Manufactura vont prochainement être abandonnés au profit de locaux plus spacieux situés dans le port franc de la capitale colombienne. «La chambre à air est une matière première inépuisable et bon marché, explique l’entrepreneur suisse. Mais nous utilisons aussi d’autres matériaux de haute qualité comme les sangles, les boucles et les textiles, en provenance, eux, des Etats-Unis. Et avec une TVA à 16% en Colombie, ce déménagement va nous permettre de réduire considérablement les coûts de production.» Pour l’instant, les sacs des trois marques de Cyclus Manufactura (voir encadré) sortent tous de cet atelier où s’activent 24 employés. Là, les chambres à air souillées de la terre et

de la poussière des sinueuses routes colombiennes passent par un traitement de jouvence des plus revigorants. Savonnées et frottées dans une machine à laver spécifiquement inventée pour cette tâche, elles sont ensuite découpées, assemblées et cousues artisanalement pour entamer leur nouvelle vie de sac urbain. Avant d’être expédiées aux quatre coins du monde, les besaces sont minutieusement astiquées par quatre employés spécialement dédiés à l’ouvrage. On perçoit une certaine méticulosité helvétique dans ce souci de la finition, la patte de Ralph Thoma. «Quand j’ai racheté Cyclus, c’était un produit recyclé et mal fini, destiné à un marché confidentiel, essentiellement les boutiques de commerce équitable. Moi, je voulais créer une véritable marque qui ne soit pas juste un énième produit recyclé du tiers-monde. Aujourd’hui, on est une marque estampillée «éco», pas des militants écologistes.»

Design de Tokyo Après avoir quitté Philip Morris Colombie, le Lausannois cherche à lancer son propre business dans son pays d’adoption. Un peu par

hasard, il tombe sur ces sacs en chambre à air designés par un couple de Bogota. Un vrai coup de cœur! Début 2011, il rachète 30% des parts de Cyclus. «A l’époque, c’était une petite entreprise familiale, sans véritable business plan. Malheureusement, on a rapidement connu des désaccords sur le développement de l’entreprise.» La direction suissocolombienne investit tout de même dans de nouvelles machines et embauche quelques personnes. Mais après six mois de fonctionnement, la société est à court de liquidités. Le couple quitte alors le navire et Ralph Thoma leur rachète les 70% restants. Au total, il investit près d’un million de francs. La nouvelle structure prend son envol avec des procédés de fabrication améliorés et un système comptable efficace. Or, un problème persiste – et pas des moindres: il n’y a plus de designer. La solution viendra de l’autre bout de la planète. A Tokyo, deux amis suisses de Ralph Thoma sont sur le point, eux aussi, de lancer une nouvelle marque dans le milieu de la mode. Echange de bons procédés, le patron de Cyclus leur apporte son expertise en affaires alors qu’eux, Hubert Mean et Thanh

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Trinh, s’occupent respectivement de l’image et du design des produits de la petite société. Mais les sacs déjà existants ne sont pas tout à fait au goût des nouveaux venus: trop lourds, trop noirs, trop grossiers, trop «socialistes moustachus», s’amuse Ralph. Lui tient à ses gammes en gomme colombienne. Pour mettre tout le monde d’accord, ensemble ils créent une troisième ligne, Crafted Goods, plus légère, plus sobre, plus textile et donc beaucoup plus appropriée au marché japonais et asiatique en général. Les designs des anciens sacs sont repensés, avec une finition améliorée et forcément, des prix réévalués à la hausse. Cyclus Manufactura et ses trois marques vient de voir le jour. «On a une base de communication, on est présent sur le web et on a des super-produits, encore faut-il les vendre», résume le patron, pragmatique. Des signes positifs se dessinent à l’été 2013, lors d’un salon professionnel d’équipement outdoor à Salt Lake City. Là, Ralph enregistre de nombreuses commandes fixes, directement sur son stand. Il reçoit surtout les encouragements appuyés de designers de grandes marques de sportswear comme North Face ou Dakine. De quoi rassurer le Lausannois.

Problèmes typiquement colombiens A Bogota, la petite chaîne de production artisanale fabrique une vingtaine de sacs par jour. Une ambiance familiale règne dans les locaux. Patricia, une ouvrière, est de retour à l’atelier après quelques jours d’absence. Son fils, agressé au couteau, va mieux. «Sa main est sérieusement touchée, mais son état semble stable», confie-t-elle à Ralph. «La violence fait partie des réalités de la Colombie, constate Ralph. Et cette réalité est aussi présente dans l’entreprise. Ici, on a un taux d’absentéisme très élevé, et il faut simplement faire avec.» Heureusement, les actes violents n’en sont pas toujours à l’origine. Le football est une véritable religion en Colombie. «Les jours de match, on ferme plus tôt, assure le patron. Inutile de demander à un Colombien de bosser pendant un match!» Aujourd’hui, les produits de l’entreprise se vendent principalement sur internet, sauf en France, le plus gros marché de Cyclus Manufactura. Rien qu’à Paris, une quarantaine de boutiques proposent leurs articles. Les ventes

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Vingt-quatre employés s’activent dans l’atelier de fabrication de Cyclus, rachetée par le Lausannois Ralph Thoma (au centre) en 2011.

Trois marques pour tous les goûts Cyclus Manufactura a développé trois marques distinctes. Leur dénominateur commun, la chambre à air recyclée. Cyclus est celle qui exploite le plus largement cette matière première. Ces sacs sont presque entièrement réalisés avec ce matériau recyclé. Destinée principalement au marché européen, elle séduit une clientèle urbaine soucieuse des questions écologiques. www.cyclus.com.co La marque Pangolin doit son nom à son produit phare, un sac à dos s’inspirant par sa forme du fourmilier éponyme. Gros succès commercial aux Etats-Unis, où toute une génération de «gamers» le sollicite. Il est notamment vendu sur le site Amazon. www.pangolin.com.co Enfin la petite dernière, Crafted Goods, a été pensée pour le marché asiatique. La gomme de chambre à air, bien que présente, n’y est plus visible. Les sacs en toile affichent un design sobre dans la forme comme dans les coloris. www.craftedgoods.com

ont d’ailleurs triplé sur ce territoire depuis que la nouvelle entité a vu le jour. Mais le grand projet de Ralph et de ses deux acolytes helvétiques, c’est le marché asiatique. Leur nouvelle marque a été repérée par le site hongkongais Hypebeast, précurseur de tendances sur tout le continent. De quoi réjouir

le trio qui voit l’avenir sous un éclairage résolument sans frontière. Ironie de l’histoire, nul n’est prophète en son pays, l’entreprise cherche toujours un distributeur en Suisse. E Plus d’infos sur www.cyclusmanufactura.com

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électroménager fotolia

conso

Je jette ou je garde ? D’un point de vue éner­ gétique, vaut-il mieux conserver nos vieux appareils électroménagers énergivores ou acheter du neuf? Réponses sans équivoque. Patricia Bernheim

I

l fut un temps où l’on fabriquait des objets de qualité, faits pour durer et réparables. Et ça fonctionnait plutôt bien. Certains ont ainsi traversé les décennies et sont toujours fidèles au poste trente voire quarante ans plus tard, à l’image de ma cuisinière qui date des années septante et d’un four à micro-ondes à peine plus récent. Sensible à l’environnement, une question s’impose à moi: pour apporter ma contribution individuelle à la sauvegarde de la planète, vaut-il mieux me séparer de ces deux appareils en parfait état de fonctionnement mais qui consomment beaucoup d’énergie au profit d’accessoires électroménagers de catégorie A, voire A+++? A en croire leurs fabricants, le remplacement des appareils en état de marche mais vieillissants

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profite, le plus souvent, à l’environnement et à notre porte-monnaie. Est-ce vraiment aussi simple?

des chiffres exacts», souligne le conférencier en environnement et membre fondateur du comité d’Habitat Durable Neuchâtel.

à côté de la plaque

Limiter l’énergie grise

Du côté du WWF, on me signale que le test de mesure de l’efficacité de différents appareils électroménagers mis en ligne sur leur site (www.wwf.ch) m’aidera à décider de les conserver, de les réparer ou de les remplacer. Il suffit d’introduire deux ou trois données et la recommandation arrive en quelques secondes: «Le remplacement de votre four n’est pas nécessaire. Votre appareil est suffisamment économe en énergie.» La réponse est accompagnée d’un conseil supplémentaire: «La cuisson à la poêle est plus économe en énergie qu’au four. Préférez-la pour préparer vos repas.» Pour Lucien Willemin, auteur de En voiture Simone, ma question est simplement... dépassée. «On peut faire mieux que réduire l’écologie à la dimension de la consommation énergétique! Il faut aussi tenir compte de l’énergie nécessaire pour fabriquer un appareil, de celle qu’il faudra pour le déconstruire et le recycler et de celle utilisée pour le nouvel appareil, autrement dit de l’énergie grise. Mais plus les objets sont complexes, moins il est possible d’obtenir

«Tout devient plus simple lorsqu’on intègre une dimension totalement oubliée et pourtant essentielle, celle du vivant. La pollution générée par la fabrication est particulièrement nocive. Imaginez toute la filière chimique nécessaire à la création des synthétiques, des alliages, des plastiques. Les toxiques qui en découlent finissent dans l’air, les océans et les sols, ajoute Lucien Willemin. L’écologie, c’est prendre soin de la vie et la meilleure manière d’y parvenir, c’est de prendre soin de nos objets, de les faire durer et de les réparer plutôt que de les jeter. Une cuisinière A++ sera certes moins énergivore, cela ne compensera pourtant jamais l’énergie, les ressources naturelles et les matières premières utilisées pour sa fabrication et son élimination future.» Lucien Willemin en est convaincu: «Contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, acheter du neuf est faussement écolo. Cela ne fait qu’aggraver la situation environnementale. En revanche, faire durer et réparer a trois effets positifs: limiter l’énergie grise, créer des emplois locaux et prendre soin du vivant.» E


LUCIE NE PENSAIT PA S QUE LE GAZ AVAIT AUTA NT D’AVANTAG ES. ET VOUS ?


en harmonie avec le vivant Luc Schuiten

archi

L’architecte belge Luc Schuiten prône le biomimétisme comme modèle pour les constructions du futur. Ou quand l’Homo sapiens vivra dans et avec des éléments végétaux vivants. Mary-Luce Boand Colombini

«N

ous sommes des êtres biologiques et trouverons un véritable équilibre, ancrés dans un environnement vivant!» scande l’architecte Luc Schuiten qui, depuis plus de trente ans, construit des habitations et des bâtiments d’utilité publique, principalement dans son pays. Précurseur dans les années septante, il conçoit alors la première maison écologique de Belgique, où il vit pendant dix ans avec femme et enfants. A travers ce proto-

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type, il a démontré la possibilité de vivre indépendamment des énergies fossiles.

«Archiborescence» En parallèle, avec un sacré coup de crayon, le Bruxellois illustre des projets utopiques, des cités structurées autour d’arbres vivants qui poursuivraient leur évolution. De la branche du biomimétisme, l’architecte défend le futur de nos villes, convaincu que toute initiative humaine et toute construction doivent être en lien immédiat et vital avec Dame Nature. «Construire, c’est avant tout

Bio express Cici Olsson

Architecture biomimétique

1944, naissance en Belgique 1968, diplôme d’architecture 1976, construction de la première maison écologique de Belgique Dès 1980, illustration et publications des cités archiborescentes 2010, cofonde Biomimicry Europa, www.biomimicry.eu Depuis 2013, exposition d’habitarbres au musée en pleine nature Arte Sella, www.artesella.it www.archiborescence.net


Prototypes à visiter Dans le même registre, il interprète «Urba­ canyon», cité futuriste au cœur du Grand Canyon, utilisant les matériaux in situ (béton silicate) et capable de capter, stocker et redistribuer l’énergie solaire. «La cité des vagues» se réfère, elle, au lac et aux montagnes de PUBLICITÉ

Arte Sella-Ph Giacomo Bianchi-1369

détruire sur une portion de nature toute trace de vie pour y déposer, dans un ordre géométrique précis, des matériaux morts. Afin d’y remédier, il faudrait retrouver nos repères et réaménager un environnement de proximité conçu comme un organisme vivant, étape intermédiaire entre la planète et l’homme», explique-t-il. Ses cités archiborescentes représentent l’architecture, l’urbanisme et les moyens de locomotion du futur. Pour diminuer l’industrie de manière conséquente, il propose des cités végétales faites de façades pourvues de films translucides en biotextiles, de structures en chaux et tiges végétales, chauffées par un apport solaire passif et par la présence des habitants. L’eau sanitaire et l’irrigation des «habitarbres» seraient produites par des systèmes écologiques existants. proximité; sorte de prolongement aquatique qui fonctionnerait comme un organisme avec des capacités d’autorégulation, d’homéostasie (stabilisation des différentes constantes physiologiques chez les organismes vivants), ainsi que des capacités métaboliques. Ses projets et réalisations de «Jardins verticaux» se servent de l’élément végétal pour redéfinir

les espaces publics urbains. En 2010, l’éco­ logiste et visionnaire cofonde Biomimicry Europa pour promouvoir le biomimétisme à travers expositions et conférences dans le monde. Des prototypes de maisons archi­ borescentes évoluent actuellement dans les forêts de Trento au nord-est de l’Italie, dans le musée en pleine nature Arte Sella. E


japon

jardins sur les toits

PLus de vert pour moins de clim dr

Entre 2001 et 2012, 3,6 millions de m2 de végétation ont été plantés sur les toits des immeubles au Japon. Selon des études, le bilan énergétique est positif pour les bâtiments disposant de ce type de construction. Daniel Eskenazi, TOKYO

A

Tokyo, l’entrée du bâtiment de recherche de Shimizu, géant de la construction au Japon, semble unique. Un étang artificiel a été construit sur sa droite. Des poissons y ont été introduits et des canards y ont élu domicile depuis plusieurs années. Tout autour, de la végétation et des arbres ont été plantés. Cet espace vert a permis de réduire la température à l’intérieur du bâtiment de 1 à 2 degrés durant l’été et de faire des économies d’énergie en utilisant moins l’air conditionné, explique Kenji Nakamura, ingénieur auprès de Shimizu. A Tokyo, les jours d’été où la température dépasse 30 degrés ne sont pourtant pas rares. Sur le toit de l’immeuble aussi, Shimizu a construit un jardin, avec au milieu un petit ruisseau, d’une surface d’environ 100 m2. A côté, des supports en polypropylène ont été posés et recouverts d’herbe. Cette matière permet de réduire de 50% le poids par rapport à de la terre. Elle répond ainsi aux normes de construction japonaises, plus strictes qu’en Europe, en raison des risques liés aux tremblements de terre et aux typhons. L’herbe entoure une partie du dernier étage de l’édifice. «Les jardins construits sur les toits des immeubles résultent de deux tendances. La première consiste à faire des économies d’énergie, la seconde à créer des biotopes qui permettent

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500 000 m2 de jardins verticaux ont été construits depuis 2001 au Japon.

d’attirer des animaux, comme les oiseaux et les insectes. Au niveau de l’énergie, l’installation de zones de verdure permet de stocker l’eau durant la saison des pluies. Ainsi, il est possible de réduire la température à l’intérieur des bâtiments», précise Kenji Nakamura.

Facture d’électricité réduite Des études ont même été réalisées par l’entreprise. Grâce à la verdure posée sur les toits, le groupe immobilier a ainsi constaté durant l’été des différences de température pouvant atteindre 44 degrés à la surface d’un bâtiment de recherche. Un différentiel observé entre les espaces verts et les espaces bétonnés du toit, soulignant le rôle de la végétation. «On peut ainsi éviter les fissures dans le béton; le bâtiment est plus durable», explique le chercheur. Au niveau de la consommation d’énergie, la facture peut être réduite d’environ 7%. La recherche dans le domaine de la conception des espaces verts sur les bâtiments

commerciaux et les usines, c’est la spécialité de Dainichi Chemical et l’une des matières enseignées à l’Université Toin de Yokohama. Professeur et ingénieur, Ritsumasa Yama­ shita a lui aussi mesuré les effets de la pose de végétation sur le toit d’une classe d’université. Sa surface était d’environ 70 m2. Des parcelles de plantes succulentes ont été utilisées, en raison de leur résistance à des conditions météorologiques difficiles. «Même si durant les trois mois d’hiver, le bâtiment doit être davantage chauffé, car la température est plus basse, ce n’est pas le cas durant les neuf autres mois de l’année. Du coup, le bilan énergétique est globalement positif», explique le chercheur.

Les conséquences du Protocole de Kyoto Le recours aux espaces verts, que ce soit sur ou autour des bâtiments, résulte aussi de la signature du Protocole de Kyoto par le Japon en 1998. Trois ans après, Tokyo a décidé de fournir un cadre légal aux nouvelles constructions avec un Plan vert. Recouvrir


istockphoto – Fotolia

L’aménagement d’un espace vert sur un toit peut réduire de 7% la consommation d’énergie du bâtiment.

de végétation les toits des immeubles est devenu obligatoire. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, 3,6 millions de m2 de végétation ont été plantés sur les toits des bâtiments au Japon. «Le Protocole de Kyoto a été le facteur déclencheur pour notre pays. A l’origine, l’objectif était de réduire les effets du réchauffement climatique. Construire des espaces verts dans les zones de gratte-ciels permet de diminuer les effets de chaleur qu’ils induisent en été. Indirectement, nous avons aussi pu diminuer les émissions de gaz carbonique», souligne Kentaro Iijima, manager au Département technique de Dainichi Chemical. Autres avantages: les espaces verts permettent d’améliorer la qualité de l’air et de réduire les nuisances sonores.

Avantages limités pour les gratte-ciels Les effets des espaces verts construits sur les toits des gratte-ciels dépassant vingt étages sur la consommation d’électricité restent en revanche limités. C’est ce qu’observe Yoshihiko Masunaga, manager auprès du groupe immobilier japonais Mori Trust, spécialisé dans la construction de gratteciels. En japonais, Mori signifie forêt. «Les surfaces à disposition sur les toits des immeubles de plus de vingt étages restent limitées, comparativement à leur surface totale. Même s’il est évident que la végétation

réduit les émissions de gaz carbonique, ses effets se cantonnent à cela, car on ne peut pas planter de grands arbres. Or, ce sont ces derniers qui absorbent le mieux le gaz carbonique. En fait, dans nos gratte-ciels, c’est principalement le dernier étage qui profite des effets bénéfiques de la végétation sur les toits. Nous n’avons pas de données chiffrées, mais leur consommation d’électricité a été réduite», explique-t-il. Au-delà de l’obligation légale d’avoir des espaces verts recouvrant la moitié des toits des gratte-ciels, le manager avance un argument de poids pour leur promotion. Les espaces verts rendent les bâtiments plus attractifs auprès des clients. «Dans un Japon où le lien avec la nature est particulier et fort, introduire de la végétation dans la construction d’immeubles est très positif. Cela est inhérent à notre stratégie.»

La tendance des jardins verticaux Dans les habitations de luxe aussi, la construction de jardins sur les toits est devenue de plus en plus fréquente. Des arbres sont plantés au-dessus des murs porteurs, afin de ne pas provoquer de dommages à la structure de l’immeuble, en cas de tremblement de terre. Par ailleurs, au Japon, les murs de végétation sur les bâtiments ou les commerces deviennent de plus en plus populaires. En dix ans, la surface de ces

constructions verticales a été multipliée par plus de vingt. Selon les statistiques du Ministère du territoire, des infrastructures et du transport, 500 000 m2 de jardins verticaux ont été construits sur la période 2001-2012 au Japon. «Notre groupe a vu ses ventes de bâtiments avec des jardins verticaux doubler en 2013, comparativement à 2012», se réjouit Kenji Nakamura. Car dans un Japon qui fonctionne sans nucléaire, les entreprises développant des moyens pour économiser l’énergie ont un bel avenir devant elles. E

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Des jardins au cœur de la cité

Un beau livre d’histoires illustrées où 18 experts – toxicologues, médecins, épidémiologistes, physiciens, météorologues, ingénieurs de l’automobile et de l’aviation, forestiers, acteurs publics et politiques – se penchent sur l’air que nous respirons. A travers cinq chapitres, L’air c’est la vie, L’air c’est du vent, Nos activités modifient la composition de l’air, Les impacts (santé, climat et environnement), Aujourd’hui c’est déjà demain (mobilité et urbanisme), ils nous rappellent que l’air est un bien précieux.

L’architecte paysagiste germano-algérien Kamel Louafi a rassemblé les témoignages, en textes et en images, de 25 de ses confrères, afin d’illustrer la place croissante occupée par les espaces verts urbains et l’influence de cette tendance, tant au plan esthétique que socio-culturel. Chacun esquisse ainsi son propre jardin, qu’il soit miniature, situé sur un toit ou sur les murs. Tous révèlent aussi leurs motivations et engagements d’architectes dans la conception de ces espaces. Autant de points de vue pour souligner l’extraordinaire éventail de possibilités afin de reverdir les zones urbaines.

L’air, l’énergie de la vie, ouvrage collectif sous la coordination de Loïc Chauveau et Joëlle Colossio (ADEME), éd. Le Cherche Midi, 120 pages.

Green Islands in the City, 25 Ideas for Urban Gardens, par Kamel Louafi, éd. Jovis, 220 pages.

Penser la Terre, Plaidoyer optimiste pour notre futur, par Tim Flannery, éd. Buchet Chastel, 352 pages. PUBLICITÉ

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Les enfants aussi Parce que l’éco-citoyenneté s’apprend dès le plus jeune âge, ce guide contient une mine d’informations pour inciter les enfants à prendre soin de la Terre, grâce à des gestes simples à adopter au quotidien. Dans sa chambre ou à l’école, avec les copains ou dans la nature, chacun pourra s’en inspirer pour adopter de bons réflexes. J’aime ma planète: Chez toi, autour de toi, dans la nature, par Jean-François Noblet et Catherine Levesque, éd. Milan Jeunesse, 39 pages.

Un siècle de changement environnemental Si les deux guerres mondiales, la chute du communisme et la diffusion de la démocratie sont considérées comme les événements marquants de l’Histoire du XXe siècle, c’est au changement environnemental que l’auteur américain J.R. McNeill confère le premier rôle. Anecdotes et analyses à l’appui, il livre au lecteur un récit très complet de «l’expérience gigantesque et incontrôlée menée sur la Terre» au cours du siècle dernier. De la croissance économique et démographique à la généralisation de l’utilisation des combustibles fossiles, de l’évolution des différentes sphères de la planète aux aspects sociopolitiques ayant affecté l’environnement, l’auteur propose ainsi une version inédite de l’Histoire.

Parlez-vous l’éco-urbanité? Ecologues de formation, les trois auteurs sont chacun spécialiste d’un domaine bien précis: naturalisme, écotoxicologie et horticulture. Et c’est ensemble et d’une seule plume qu’ils signent ce dictionnaire original des concepts clés pour accorder l’urbain et le vivant. «Agriculture urbaine», «écoquartier», «greenwashing», «renaturation» ou encore «zéro phyto», 101 mots pour tout savoir. Les 101 mots de la biodiversité urbaine à l’usage de tous, par Olivier Lemoine, Joanny Fahrner et Tolga Coskun, éd. Archibooks, 48 pages.

Du nouveau sous le soleil: Une histoire de l’environnement mondial au XXe siècle, par J.R. McNeill, éd. Points Histoire, 651 pages. PUBLICITÉ

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agenda PARIS, 19 au 21 MARS

SUISSE ROMANDE, 23 au 25 MAI

Pendant trois jours, ce salon professionnel du bâtiment et de la ville durables réunira les industriels et les fournisseurs des quatre secteurs suivants: Matériaux et systèmes constructifs, Maison passive, Energie et performance et Ville durable, soit 150 exposants au total. Des conférences et autres animations exclusives rythmeront également les sessions de réflexion thématiques, avec notamment des démonstrations inédites des Meilleurs Ouvriers de France. Parc des expositions Porte de Versailles www.salon-ecobat.com

FRANCFORT, 30 MARS au 4 AVRIL LIGHT & BUILDING Consacré à l’architecture et aux techno­ logies, ce salon professionnel international rassemble chaque année quelque 180 000 visiteurs, essentiellement des architectes, architectes d’intérieur, designers, ingénieurs, artisans et représentants d’industrie. Organisé tous les deux ans, il met à l’honneur les secteurs de l’éclairage, de l’électricité, de la construction, de l’architecture et de la technologie. Centre des expositions www.light-building.messefrankfurt.com

GRENOBLE, 3 au 6 AVRIL SALON DE LA CONSTRUCTION BOIS ET DE L’HABITAT DURABLE Grand-messe incontournable des acteurs européens de la filière bois et bois-énergie, le salon est également ouvert aux professionnels de l’habitat durable, aux collec­ tivités, ainsi qu’au grand public. Près de 300 exposants seront présents, tous actifs dans les domaines de la construction bois, des éco-matériaux, de la maison passive et du travail du bois. Sont notamment annoncés des présentations de maisons grandeur nature, des projets d’architectes, mais aussi des conférences et des ateliers, ou encore un espace dédié aux énergies renouvelables. Alexpo www.salondubois.com

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DR

ECOBAT

FêTE DE LA NATURE Créée en France en 2007, la Fête de la nature version suisse signe cette année sa 4e édition. L’idée? Faire vivre au public des expériences privilégiées et insolites en compagnie de guides passionnés et passionnants, grâce à des sorties sur le terrain. Plus de 70 partenaires (cantons, parcs naturels régionaux, associations d’envergure nationale ou locale, musées, jardins botaniques, etc.) sont impliqués dans l’organisation de cet évé­ nement et proposent des activités gratuites et accessibles à tous. Pour la première fois cette année, les particuliers peuvent, eux aussi, partager leur passion et animer des ateliers. www.fetedelanature.ch

WETTINGEN, 3 au 6 AVRIL BAUEN + WOHNEN Destiné aux propriétaires, futurs propriétaires, architectes et planificateurs, ce rendez-vous annuel offre des conseils et présente les tendances de la maison, du jardin et des espaces spa. La présence de nombreux exposants permettra à chacun de trouver les conseils adéquats pour rénover un bâtiment de façon efficiente, mais aussi pour remplacer une cuisine ou encore aménager un jardin. Centre des expositions www.messe-aargau.ch

GIVISIEZ, 2 au 3 MAI BATINAT Consacrée à la construction écologique et durable, la manifestation rassemblera une quinzaine d’exposants du domaine. Une occasion pour ceux qui souhaitent construire ou

rénover en respectant l’environnement d’aller à leur rencontre. Financement d’un projet, choix des matériaux ou encore consommation énergétique des bâtiments, les visiteurs pourront bénéficier de leurs conseils. Green Offices www.batinat.ch

ZURICH, 3 au 5 JUIN POWERTAGE Production mixte, stockage d’énergie et efficacité énergétique seront abordés à l’occasion de la 6e édition de la manifestation. Des exposés techniques se dérouleront tous les matins sur les thèmes suivants: «Avenir du réseau dans le marché libéralisé», «La stratégie énergétique 2050 et les défis pour le secteur de l’énergie en Suisse» et «Mix énergétique du futur». Des spécialistes du secteur de l’énergie, des représentants de la Confédération et du monde politique s’exprimeront sur ces sujets. Messe Zürich www.powertage.ch




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