Efficience21 – N°8 (2013)

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L E M AG A Z INE D E L’ E F F I C IEN C E É NERG É TI Q U E | N° 8 | au to m ne 2 0 1 3 | C HF 5 . 9 0

Efficience 21 Dossier

actuel

quel revêtement pour ma maison?

Gaz de schiste: pas pour tout de suite

nature

fermes urbaines, la ville devient nourricière

interview

L’électricité augmenterait même avec le nucléaire


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ÉDITO

impressum Inédit Publications SA Avenue Dapples 7, Case postale 900 1001 Lausanne info@inedit.ch, www.inedit.ch EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an. Tirage 25 000 exemplaires RÉDACTION Rédacteur en chef Thierry Vial thierry.vial@inedit.ch

énergie 2050 : en avant, marche !

Rédacteurs Mary-Luce Boand Colombini, Ludmila Glisovic, Sophie Kellenberger, Elodie Maître-Arnaud, Maxime Pégatoquet, Thierry Vial, Sylvie Ulmann Mise en page Inédit Publications SA

L’

Photo couverture Vanina Moreillon MARKETING Chef de projet Quentin Riva quentin.riva@inedit.ch PUBLICITÉ Serge Weygold 021 695 95 82 serge.weygold@inedit.ch Serge Bornand 021 695 95 67 serge.bornand@inedit.ch Matériel/impression Joëlle Loretan 021 695 95 24 joelle.loretan@inedit.ch Société éditrice Gassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne Impression IRL plus SA Chemin du Closel 5, 1020 Renens

Lisez également «Efficience 21» sur votre iPad

hydraulique, le solaire, l’éolien ou encore la géothermie dessineront un jour un avenir plus durable pour notre planète. Pavée de vertes intentions, la route est toutefois encore longue et, dans le domaine des énergies renouvelables, les cantons ont jusqu’à présent avancé en ordre dispersé. Porté par Doris Leuthard (voir notre interview p. 20) et soumis début septembre au Parlement, le premier paquet de mesures de la Stratégie énergétique 2050 préciserait désormais la feuille de route afin de développer ces modes de production. La part du renouvelable – notamment l’hydraulique – devrait ainsi augmenter, et le subventionnement des énergies vertes devrait permettre d’accroître leur apport. Le projet prévoit également une diminution de la consommation d’électricité moyenne, par personne et par an, de 3% d’ici à 2020 et de 13% d’ici à 2035, par rapport à l’an 2000. Rappelons que celle-ci a augmenté de plus de 14% entre 2000 et 2010. Ces objectifs, que l’on y adhère ou pas, ont ainsi le mérite de souligner l’évidence: l’énergie la plus propre est celle que l’on ne consomme pas! Car aucune mesure stratégique globale, aussi ambitieuse soit-elle, n’inversera la tendance sans changement simultané de nos comportements individuels.

L E M AG A Z I N E D E L’E F F I C I E N C E É N E R G É T I Q U E | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.–

EfficiEncE 21 iNTerVieW

énergie

stéphane fuchs, biologiste de l’habitat

Écologie

une maison tropicale à frutigen

recherche

cellules grätzel, l'avenir du solaire

rendez votre habitation plus performante!

Pour parvenir à faire baisser la consommation, le projet mise largement sur l’efficacité énergétique. Nombre de chercheurs et d’entreprises n’ont d’ailleurs pas attendu la communication de ce premier paquet de mesures pour se mettre au pas. Ils explorent depuis longtemps la piste de l’efficience afin de développer des technologies prometteuses. Performances énergétiques des bâtiments, réseaux et systèmes intelligents, matériaux recyclables, véhicules électriques... Autant d’innovations que nous mettons en avant dans chaque numéro d’Efficience21. Autant d’informations que nous partageons avec vous, pour que chacun pratique et diffuse l’éco-citoyenneté en connaissance de cause. Ou comment concilier, dès aujourd’hui, nos modes de consommation avec les ressources limitées de la planète.

élodie maître-arnaud Journaliste

Abonnez-vous! CHF 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants: Mail: efficience21@inedit.ch | Fax: 021 695 95 50 Adresse: Efficience 21 c/o Inédit Publications, Av. Dapples 7, Case postale 900, 1001 Lausanne.

vanina moreillon

Edition Elodie Maître-Arnaud


SOMMAIRE No 8 | automne 2013 34 DOSSIER Des façades au naturel

VIVRE 63 Habitat Une autre manière de vivre au Japon 66 Nature Avec les fermes urbaines, la ville devient nourricière 70 Eco-gestes Des sournois dans la maison 71 Formation Se chauffer futé 72 Techno Six applis écolos 74 Quatre livres à découvrir 80 Agenda Les prochains événements à ne pas rater!

ACTUEL

MOBILITÉ

05 Actualité et brèves

52 Actualité et brèves

18 L’image

59 Exposition Nouvelle impulsion pour la mobilité dans la région bâloise

20 Interview Doris Leuthard 25 Recyclage des piles La Suisse pionnière 29 Energie Un système de chauffage techno-écologique

63 HABITAT Une autre manière de vivre au Japon

61 Navigation C’est un bateau pas comme les autres

32 Recherche Améliorer les propriétés d’exploitation des collecteurs solaires 34 Dossier Des façades au naturel 41 Conseil Travaux de rénovation: ne négligez pas le diagnostic amiante! 44 Entretien «Il faut découpler croissance économique et utilisation des ressources» 48 Ecologie En Suisse, on brûle le plastique 50 Initiatives La thermographie aérienne donne des ailes aux communes

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52 ACTUALITÉ me.we, une voiture de bon sens

66 NATURE FERMES URBAINES


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ACTUEL culture

ancienne station de pompage

reconversion réussie à vessy

«naturemade star». Une façon de pro­ longer, dans une optique durable, la vie de cette usine de pompage construite en 1865. A l’époque, celle-ci alimentait en eaux de l’Arve une bonne partie des ménages de la rive droite, de la ville de Carouge aux hauteurs du quartier de Champel. Elle a fonctionné ainsi jusque dans les années nonante, et ce n’est que vers 1970 que les quelque vingt personnes qui travaillaient sur le site ont renoncé à vivre en autarcie. Celles-ci fabriquaient leurs outils dans une forge qui se visite aujourd’hui, et récupéraient le bois flotté pour se chauffer et faire tourner les machines. Une leçon d’inventivité et d’économie des moyens que Roberto Multari, responsable communication sites et patrimoine SIG, souhaite transmettre aux générations présentes. L’ingéniosité des ouvriers d’alors ne cesse de l’émerveiller. Dans l’un des bâtiments, cet amoureux du site et des monstres d’acier qu’il abrite s’enthousiasme face à une machine: «Regardez, ici, dans les années quarante, on a couplé un moteur de bateau avec une dynamo pour produire du courant!»

Archigraphie.ch

une truite pour vérifier la qualité de l’eau

Fleuron du patrimoine industriel genevois, l’ancienne station de pompage de Vessy s’ouvre au public. Un musée grandeur nature et une invitation à envisager l’énergie sous un angle plus durable. Sylvie Ulmann

A

Vessy dans la campagne genevoise, les Services industriels de Genève (SIG) se sont lancés dans la réhabilitation d’un site historique de grande ampleur. Le but du projet est double: préserver ce patrimoine et faire réfléchir visiteuses et visiteurs aux enjeux passés, présents et à venir en matière de consommation et de production d’énergie.

Une réflexion que l’on retrouve jusque dans les murs de la future cafétéria qui ouvrira ses portes en automne 2014, puisqu’une partie de cette construction verte sera réalisée en blocs de terre compressée (lire encadré en page suivante).

Vingt personnes y vivaient en autarcie Depuis 2007, une micro-centrale hydro­ électrique écologique tourne sur place, produisant de l’électricité labellisée

Six bâtisses occupent le site et chacune avait sa fonction. Devant la Maison de la truite, un rectangle de pavés marque le souvenir d’un bassin: «On y conservait une truite, qui a donné son nom au bâtiment. Ce poisson, très sensible à de nombreux polluants, permettait de suivre la qualité de l’eau. Lorsqu’il tournait de l’œil, c’était le moment de fermer les vannes», révèle-t-il avant d’ouvrir la porte et de dévoiler 

RENDEZ-VOUS On peut se balader en tout temps sur ce site blotti au creux d’un bras de l’Arve, mais pour en ouvrir les portes et en voir tourner les machines, il faut venir chaque dernier jeudi du mois à 17h. La visite est gratuite. www.espacevessy.ch

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ACTUEL La terre redécouverte Recycler les déblais d’excavation pour en faire des blocs, telle est l’idée de Terrabloc, jeune entreprise genevoise couronnée en 2011 par la bourse cantonale du développement durable. Le mur de parement du Pavillon de Vessy (illustration) est son premier chantier. Depuis deux ans, ses deux fondateurs, Laurent de Wustemberger, architecte AAM, et Rodrigo Fernandez, ingénieur EPFL,

Archigraphie.ch

l’ancien réservoir pour le trop-plein d’eau potable, tout habillé de mosaïques bleues. Plus loin, dans la Maison du barrage, on rencontre enfin le clou de la visite: une impressionnante turbine, magnifique monstre d’acier noir et or qui ronronne lorsqu’on le met en route. Aujourd’hui, la bête tourne au ralenti, mais c’est longtemps elle qui a poussé l’eau dans le réseau jusque dans les foyers: «A l’époque, cette machine fonctionnait à la vitesse d’une locomotive», souligne Roberto Multari. E

peaufinent leurs mélanges en collaboration avec le laboratoire matériaux de l’EPFL. Pour correspondre aux standards suisses actuels en matière de résistance, leur mélange se compose de 10 à 30% d’argile et de 5% de ciment. «On commence par ventiler la terre, puis on la tamise et on la sèche», explique Laurent de Wustemberger. Elle file ensuite vers un malaxeur, est mouillée et passe dans une presse qui met les blocs en forme. Alignés sur des palettes, ils y restent 14 jours à sécher en cure humide, puis le même temps à l’air libre. Coût de la plus-value sur l’ensemble du bâtiment de Vessy: + 1%. «Pour des particuliers, avec un chantier participatif, il serait possible de faire baisser le coût de fabrication des blocs de 30 à 40%», précise Rodrigo Fernandez. L’unité de production est totalement mobile et peut fonctionner sous l’œil d’un seul contremaître. www.terrabloc.ch

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ACTUEL design

BLANCHIMENT

des carafes labellisées

L’éolien intéresse la mafia Selon un rapport d’Europol, les mafias italiennes investissent de plus en plus dans les secteurs des énergies renouvelables, notamment les parcs éoliens. Elles profitent ainsi des prêts et aides accordés par les Etats membres de l’UE pour blanchir les revenus du crime organisé.

L’eau du robinet, c’est tendance! De Paris à Lausanne, les élus semblent s’être passé le mot. De nombreuses communes s’offrent une carafe labellisée ou designée par un artiste pour vanter les mérites de leur eau. Une guerre d’image, pacifique et de bon sens.

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Espérance de vie en baisse C’est une étude américaine qui le révèle: le recours massif au charbon a diminué l’espérance de vie de cinq ans et demi dans le nord du pays. En cause, la politique de gratuité du chauffage au charbon menée de 1981 à 2011 dans les provinces septentrionales de la Chine.

un centime par mètre cube d’eau vendu à ses habitants pour participer à des actions de solidarité dans le domaine de l’eau.

Un prix au litre imbattable Le temps des Water bars, initiés par Colette – le célèbre conceptstore parisien –, où l’on pouvait trouver des eaux du monde entier, semble révolu. Car, aujourd’hui, la hype, c’est l’eau du robinet. «Elle a tout bon» pour la ville de Strasbourg qui la promeut ainsi: «Agréable au goût, servie à domicile, elle est disponible à votre robinet 24h/24, 365 jours par an.» Le registre est celui de l’ironie, mais confère ses lettres de noblesse à un bien public qui mérite plus que jamais l’appellation contrôlée de «Château La Pompe». «La Bisontine», l’eau de la ville de Besançon, s’appuie également sur un argument économique imparable pour contrer les vendeurs d’or bleu sous emballage plastique:

RECYCLAGE «100 litres d’eau du robinet équivalent au prix moyen d’1 litre d’eau en bouteille.» Une marionnette caricaturant un ancien président français préconisait de manger des pommes. Le slogan d’aujourd’hui est de boire de l’eau. Si possible dans une bouteille au design soigné. Ou pas. Car, fina­lement, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. E Plus d’infos sur – l’Opération Carafe de l’Eau de Genève (CHF 20.–), www.sig-ge.ch − l’Action «Lausanne Eau Solidaire» (CHF 30.–, avec un verre), www.lausanne.ch

Vive les poules! Une communauté d’agglo­ mérations du sud de la France subventionne l’achat de poules par les particuliers afin de réduire la pro­duction de déchets organiques des ménages. Un gallinacé peut en effet en ingérer 160 kg par an. éCLAIRAGE PUBLIC Bactéries luminescentes Une équipe de jeunes ingénieurs et designers français a mis au point un adhésif contenant des micro-organismes bioluminescents à coller sur les vitrines des magasins. Appelé Organight, il pourrait permettre d’éclairer les rues commerçantes. Un concept prometteur alors que la loi française impose depuis peu d’éteindre bureaux et boutiques entre 1 h et 7 h du matin.

DR

uperflue, la consommation d’eau en capsule, en berlingot ou en bouteille? A dire vrai, l’eau de nos robinets est bonne. A de très rares exceptions près, en Suisse, elle est potable et coule de source pour apporter ce qu’il faut d’hydratation au corps humain. S’engouffrant dans cette brèche d’évidence, nombre de villes se sont emparées de ces constatations afin de commercialiser des... carafes d’eau. Genève a ainsi fait appel à des artistes comme Zep, Tom Tirabosco ou Ben («Je bois de l’eau, donc je suis») pour promouvoir son action et sensibiliser ses habitants à la qualité de son eau. D’autres localités convoquent des designers, comme Pierre Charpin pour la bouteille d’Eau de Paris ou Paul Menand pour l’Eau de Strasbourg. Certaines encore jouent la carte solidaire comme Lausanne qui, depuis 2009, reverse

CHINE

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Maxime Pégatoquet

EN BREF

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ACTUEL architecte

signée renzo piano

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Ma cabane sur le campus de Vitra

Aux côtés des imposants bâtiments érigés par Herzog & de Meuron, SANAA ou Frank Gehry, Diogène, l’unité d’habitation imaginée par Renzo Piano, n’en mène pas large. Et pourtant. Elle est un havre de paix, une sorte d’absolu dans un monde qui n’en finit pas de s’emballer. Maxime Pégatoquet

A

l’heure des «starchitectes» mondiaux empilant des bâtiments plus spectaculaires les uns que les autres tout autour de la planète, la dernière réalisation de l’Italien Renzo Piano a quelque chose de reposant. Et ce, même si cette cabane de l’auteur de la Fondation Beyeler ou du Centre Paul Klee, en Suisse, vient s’inscrire dans un plus vaste projet de collectionnite aiguë où Piano côtoie désormais Zaha Hadid ou Herzog & de Meuron sur le campus de la maison/musée Vitra.

Un vieux rêve qui bouge Comme il l’explique lui-même, cette cabane est le fruit d’un vieux rêve qui sommeillait en lui depuis ses années d’études. Une sorte d’absolu architectural réduit à sa plus simple expression, quasi un non-geste où la pureté rivalise avec l’ascétisme. En l’occurrence, il s’agissait de construire une habitation de 2 m sur 2, avec juste ce qu’il faut de place pour y caser un lit, une chaise et une table. Une

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maison réduite au strict minimum, un lieu de retraite assurément pour celui qui vient de rénover les cellules des Sœurs clarisses à Ronchamp. Pour cela, à la manière des 3 petits cochons, il les avait tour à tour ima­ ginées en contreplaqué, en béton, en bois. Ce n’est qu’après sa rencontre avec Rolf Fehlbaum, chairman de la maison Vitra, que le projet Diogène deviendra «une expérience visant à identifier les potentiels de la maison minimaliste». Un condensé de techniques permettant d’assurer à cette unité d’habitation une autosuffisance et une totale indépendance par rapport aux infrastructures locales. Un bâtiment efficient dans ses moindres possibilités: des cellules photovoltaïques et panneaux solaires sont posés sur le toit; un réservoir d’eau de pluie permet d’assurer les commodités domestiques et alimentaires avant que l’eau ne soit filtrée en vue d’une nouvelle utilisation; les WC sont biologiques, la ventilation naturelle et l’isolation est assurée par un triple vitrage. Si la philosophie du naturaliste américain Thoreau plane sur l’ensemble du projet, on y trouve également

cette volonté plus contemporaine de réduire son empreinte écologique le plus possible. C’est pour cela aussi que, dans l’idéal, Diogène doit investir un minimum de terrain. Au final, la mini-maison imaginée par Piano épouse au sol une surface de 2,5 x 3 m.

Une quête d’absolu Pour expliciter son projet, Renzo Piano convoque les références du Cabanon signé Le Corbusier sur la Côte d’Azur ou la Nagakin Capsule Tower du Japonais Kisho Kurokawa. On se permettra d’y ajouter celles du refuge Tonneau de Charlotte Perriand & Pierre Jeanneret et de la cabane Walden éditée par l’Allemand Nils Holger Moorman, dont la philosophie de l’efficience s’en rapproche dans son jusqu’au-boutisme fonctionnel. A une époque de surconsom­ mation effrénée et de possibles pertes de repères, cette proposition de l’architecte italien reflète aussi un questionnement plus général quant à la gestion de nos espaces de vie. Qui sommes-nous? Pourquoi vivonsnous? De quoi avons-nous besoin? Diogène était un philosophe antique qui vivait dans un tonneau parce qu’il considérait superflu le luxe terrestre. Le refuge de Piano en est l’application architecturale. E Plus d’infos sur www.vitra.com et www.rpbw.com


ACTUEL recherche

utiliser les rejets basse température

OsmoBlue innove pour recycler la chaleur Une start-up lausannoise a développé un procédé permettant de convertir la chaleur à basse température en courant électrique. Encore en phase d’expé­ri­men­ tation, cette innovation repose sur le phénomène naturel de l’osmose. Explications avec Elodie Dahan, l’une des cofondatrices d’OsmoBlue. élodie Maître-Arnaud

Nous avons validé notre technologie au stade expérimental et nous sommes en train de construire le premier prototype dans l’un des laboratoires de l’EPFL», précise la jeune ingénieure. Concrètement, il s’agit d’une machine hydraulique qui permettra de produire de l’électricité à partir de basses températures, dès trente degrés. Une solution durable et économique pour les industriels qui pourront ainsi pleinement utiliser leurs rejets de chaleur.

faire tourner une turbine et produire de l’électricité.» Et la récupération de chaleur dans tout ça? «C’est la chaleur à basse température qui permet de séparer à nouveau les deux solutions.» La cofondatrice d’OsmoBlue souligne qu’il s’agit là de l’un des aspects intéressants de ce système. «Ce n’est pas nouveau d’utiliser l’osmose pour produire de l’électricité, relève-t-elle, mais à la différence

des technologies existantes, nous pouvons travailler en circuit fermé en utilisant toujours la même eau.»

Bientôt des applications industrielles Autre point essentiel, la possibilité de fonctionner avec des températures à partir d’une trentaine de degrés. «D’autres technologies permettent ceci, mais à des coûts très élevés et pour de toutes petites applications», ajoute Elodie Dahan. A la question de l’intérêt de travailler à basse température, l’ingénieure répond que ce système permet de valoriser une énergie calorifique jusqu’alors perdue. «Même si une usine est équipée pour récupérer une

partie de la chaleur qu’elle produit, elle subit encore des pertes à basse température, résume-t-elle. OsmoBlue permettra de compléter ce processus.» Air, eau, vapeur ou encore gaz, n’importe quelle source chaude peut être utilisée. Branchée au point de centra­li­ sation de la chaleur d’une station d’incinération des déchets ou d’un centre de données informatique par exemple, la machine pourrait offrir 30 à 50% du rendement théorique maximal. «Ce sont des prédictions de laboratoire sur lesquelles il faut rester prudent, mais que nous entendons bien confirmer grâce à notre prototype», conclut Elodie Dahan. E

Une osmose en circuit fermé

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Le principe de fonctionnement est fondé sur le phénomène naturel de l’osmose. Au cœur de la machine se trouvent en effet deux réservoirs contenant chacun une solution liquide, l’une constituée d’eau douce, l’autre concentrée en agents osmotiques. Ces deux solutions sont séparées par une simple membrane poreuse. «La nature cherchant toujours à équilibrer les choses, les deux solutions tendent à se mélanger, explique Elodie Dahan. L’eau concentrée en agents osmotiques attire l’eau douce et l’énergie mécanique de ce flux est utilisée pour

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EN BREF

ACTUEL

SANTé solaire

Nanomatériaux pas anodins S’ils permettent de fabriquer des composants ultralégers et résistants, utilisés notamment pour améliorer l’efficience énergétique des véhicules ou des bâtiments, les nanomatériaux comporteraient des risques pour la santé. Selon une étude du Centre d’évaluation des choix technologiques (TA-SWISS), leurs particules provoqueraient des inflammations respiratoires en cas d’inhalation. L’institution poursuit ses recherches pour déterminer plus précisément les effets à long terme de ces particules naines.

l’électrostatique pour gagner en efficacité

Des panneaux autonettoyants En recouvrant les cellules, poussière et neige peuvent faire chuter l’efficacité des panneaux de 40%. Clean Fizz, une société suisse, a inventé une parade.

UNIGE Une chaire d’efficience énergétique Pour la première fois en Suisse, cette discipline sera enseignée à l’université. Fruit d’une collaboration entre l’UNIGE et les SIG, la chaire sera pilotée par le professeur Martin Patel.

Innovation pour Migros TRITEC, le spécialiste suisse des centrales solaires, a construit pour le distributeur la plus www.lausanne.ch importante unité du pays, avec une puissance de 5,2 MWc. Pour la première fois, des postes de transformation sont installés directement sur les toits. Une option qui permet de transformer rapidement et efficacement l’énergie électrique basse tension de 320 V en moyenne tension de 16 000 V.

FOTOLIA

SOLAIRE

Sylvie Ulmann

E

n matière d’efficience, poussière et neige sont les ennemis numéro un des panneaux solaires, qui peuvent perdre jusqu’à 40% de leur puissance si l’une ou l’autre les recouvre. Lorsque la surface à nettoyer est d’une taille raisonnable, comme sur le toit d’une villa, le nettoyage peut ressembler à un numéro d’équilibriste, mais reste dans le domaine du réalisable, surtout dans nos régions où un ou deux coups de balai par an suffisent. Sur des installations de plus grandes dimensions –

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type champ ou ferme solaire – ou dans des pays du Sud, où l’omniprésence du sable rend obligatoire un nettoyage quasi quotidien des panneaux, cet exercice devient un vrai problème.

Repousser la saleté grâce à l’électrostatique C’est justement lors d’un voyage en Arabie saoudite que George McKarris, fondateur de la société Clean Fizz, basée à Plan-les-Ouates à deux pas de Genève, a eu l’idée de concevoir des panneaux autonettoyants. «Des solutions existaient déjà, mais n’étaient pas très effi-

caces, car il ne s’agissait que de traitements de surface dont l’effet était que les particules de poussière et de sable s’accrochent moins facilement. Or, dans les pays du Sud, le sable a rapidement raison de ce type de traitement.» Il fallait donc trouver autre chose. L’idée lui est venue d’intégrer des électrodes dans le verre. «Elles permettent de produire une vague électrostatique qui soulève les particules de la surface et les repousse vers l’extérieur. Pour le dégivrage et le déneigeage, il suffit de les faire chauffer. Nous sommes aussi en train de concevoir un modèle


ACTUEL «Plus de 90% de la surface est nettoyée en trente secondes en utilisant moins de 10% de la puissance» George McKarris alliant électrostatique et chauffage, pour des régions aux conditions extrêmes, comme la Mongolie ou le Tibet», résume George McKarris. Bien entendu, afin que cela fonctionne, il faut du courant. Ces panneaux peuvent être alimentés à l’énergie solaire: «Plus de 90% de la surface est nettoyée en trente secondes en utilisant moins de 10% de la puissance», expliquet-il. Le système peut être activé auto­matiquement, manuellement et même commandé à distance, «en le reliant à une station météo qui enclenche le nettoyage lorsque les données

du temps qu’il fait ne correspondent pas avec les performances fournies par les panneaux».

La société veut aussi combattre l’humidité Cette innovation a bien sûr un coût: environ 40 Euros par mètre carré. Une somme que pondère aussitôt le fondateur de l’entreprise: «Quand on les installe, on tient rarement compte de ce que coûte le nettoyage des panneaux. Or, d’après nos calculs, notre solution est amortissable en trois ans, à raison d’une ou deux

EN BREF URBANISME

utilisations par mois. Pour des pays où elle est quotidienne, cela va évidemment encore plus vite. Afin de nettoyer toute la surface de panneaux d’une centrale solaire, par exemple, il faut du matériel et du personnel. Même dans une région où la main-d’œuvre est bon marché, comme à Dubaï, on estime tout de même le coût entre 4 et 9 euros le mètre carré par nettoyage», assure-t-il. L’entreprise ne compte pas arrêter là ses innovations: elle travaille en ce moment à une solution permettant de combattre l’humidité, autre grand fléau du panneau solaire, puisque «lorsqu’elle s’allie au sable ou à la poussière, une couche résistante se forme, qui ne disparaît que si l’on frotte». Il s’agit d’un nouveau processus en cours d’étude, dont le brevet devrait être déposé en fin d’année. E

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Bienvenue à Smart City Schneider Electric a annoncé sa collaboration avec Microsoft dans le cadre de l’initiative globale CityNext, destinée à aider les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens à imaginer la ville pour les générations futures. «La collaboration entre des acteurs industriels peut apporter une contribution essentielle pour des villes plus efficaces, plus vivables et plus durables», affirme Charbel Aoun, Senior Vice President for Smart Cities chez Schneider Electric.


ACTUEL l’anticipation permet des économies

Coupler le chauffage aux prévisions météo

DR

chauffage

Economie d’énergie et gain de confort. C’est ce que promet le système de chauffage intelligent eGain forecastingTM. Après la Suède, il équipe désormais plusieurs immeubles d’habitation en Suisse. élodie Maître-Arnaud

C’

est un récepteur externe, relié à une centrale et à un ou plusieurs boîtiers à l’intérieur d’un bâtiment, qui permet de réguler le chauffage. Et ce, avec une actualisation toutes les heures, en fonction des prévisions météo. En Scandinavie, 170 000 appartements sont d’ores et déjà équipés du système de régu­ lation thermique développé par le groupe eGain. Cette technologie a été imaginée par Thorbjörn Geiser, un ingénieur suisse ins-

tallé en Suède. «Nous sommes présents en Suisse depuis un peu plus d’un an et nous amorçons aujourd’hui un vrai décollage commercial, grâce aux résultats obtenus chez nos premiers clients pilotes», déclare Antoine Eddé, CEO d’eGain Suisse. En effet, le système eGain forecastingTM équipe déjà un immeuble à Crassier, un autre à Bâle et un troisième à Zurich. Dans le canton de Vaud, la société développe plusieurs projets pilotes et d’envergure avec les Retraites Populaires, gérant un important parc immobilier, et des coopératives d’habitation. Idem à Zurich, où un quartier entier a été équipé à la fin du mois d’août, soit 25 000 m2 qui seront désormais chauffés en fonction des prévisions météo.

Contrer le phénomène d’inertie thermique

Le récepteur externe est relié à une centrale et permet de réguler le chauffage en fonction de la météo.

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egain forecasting

Car c’est bien l’anticipation qui fait l’originalité de cette invention. En raison de l’inertie thermique, les sondes des systèmes classiques de chauffage détectent en effet l’apport de chaleur du soleil tardivement: le chauffage s’interrompt alors que la température intérieure est déjà trop élevée. Inversement, en cas de bise, le bâtiment perd davantage d’énergie que ce que la sonde estime en se basant sur la seule température extérieure: l’habitation se refroidit et l’installation de chauffage tourne au maximum pour rattraper son retard. Bref, dans un cas comme dans l’autre, on assiste à un gaspillage d’énergie et d’argent. Sans parler du confort, puisque les occupants ont tantôt trop chaud, tantôt trop froid. Le système eGain forecastingTM permet au

contraire un réglage fin du chauffage en exploitant des prévisions météorologiques de précision. Belle journée en vue? L’ensoleillement est anticipé, le chauffage cesse de chauffer à l’avance et c’est le soleil qui prend le pas. Avis de bise? Le bâtiment est chauffé par anticipation afin d’éviter une baisse de température due à une déperdition accrue de chaleur. «Un système de communication intégré au récepteur externe lui permet de recevoir, à intervalles réguliers, un plan de chauffe de l’immeuble, résume Antoine Eddé. Celui-ci prend en considération le bilan énergétique du bâtiment et une prévision météo locale. Et le calcul est actualisé toutes les heures.»

Rentable dès la deuxième année Selon le groupe eGain, le retour sur investissement interviendrait dans les douze mois. «Il faut compter environ 6000 francs pour l’installation du système, sa mise en service et une année d’utilisation», précise l’ingénieur. Le coût d’utilisation dépend bien sûr de la surface chauffée, mais la société peut donner un chiffre très précis: 59 centimes par mètre carré et par an. De quoi assurer un bénéfice aux utilisateurs, dès la deuxième année de service. Malheureusement, eGain n’est pas encore en mesure de servir les particuliers propriétaires de maisons individuelles. «Nous planchons sur une version «light» du système afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre, affirme toutefois Antoine Eddé. Car pour l’heure, les coûts de mise en service pour un particulier sont supérieurs au prix que nous pourrions lui répercuter.» E


ACTUEL innovation

un système indépendant du réseau électrique

Essais réussis pour le premier ascenseur solaire

élodie Maître-Arnaud

U

ne économie de 50% par an sur la consommation électrique. Voilà ce que promet cette nouveauté technologique. Mais pas seulement. L’ascenseur solaire de Schindler peut également fonctionner de façon totalement autonome, uniquement grâce à la lumière PUBLICITÉ

du soleil. Ce sont des panneaux photovoltaïques installés sur le toit de l’immeuble qui permettent d’en recueillir l’énergie. Leurs dimensions ont été choisies en fonction de la fréquentation du bâtiment et de façon à alimenter l’ascenseur pendant une période prolongée de faible luminosité – hiver ou journées moins ensoleillées.

SCHINDLER

Un prototype du modèle Schindler 3300 fonctionnant à l’énergie solaire a été installé avec succès dans un immeuble de Barcelone. Un concept prometteur.

Pannes de courant sans importance L’énergie ainsi captée peut être utilisée immédiatement ou stockée dans un accumulateur.

Cette indépendance potentielle vis-à-vis du réseau électrique présente en outre un avantage en cas de panne de courant: grâce à l’utilisation de l’énergie solaire emmagasinée, le risque de devoir secourir des personnes bloquées dans l’ascenseur est réduit. Pour Alain Garrigue, EU-S NI/MOD Business Manager, «c’est l’engagement de Schindler envers l’avion solaire expérimental Solar Impulse qui a inspiré ce projet». Toutes proportions ascensionnelles gardées. E


EN BREF

ACTUEL

RECHERCHE énergie

Intérêt pour la rouille Des chercheurs de l’EPFL ont découvert un moyen de produire de l’hydrogène à faible coût. Avec des confrères israéliens, ils ont mis en évidence l’intérêt de la nanostructure d’oxyde de fer dans le processus photo­ électrochimique. Une matière première abondante, stable et bon marché.

le débat reste ouvert

Gaz de schiste: le feu au lac n’est pas pour tout de suite Les gaz non conventionnels font peur. Quels risques comportent les forages? Où en est-on en Suisse? Le point avec le professeur Lyesse Laloui, directeur du Laboratoire de mécanique des sols à l’EPFL et Jean-Yves Pidoux, conseiller municipal Vert et directeur des Services industriels de Lausanne. Ludmila Glisovic

éMISSIONS DE CO 2 Objectif non atteint La Suisse n’a pas tenu son objectif de réduction en 2012. En conséquence, la taxe CO2 sur les combustibles passera de CHF 36.– à CHF 60.– par tonne de CO2 à compter du 1er janvier 2014. Cela correspond par exemple à une hausse de 5 centimes par m3 de gaz naturel. Près de 480 millions de francs provenant de cette taxe seront redistribués à la population et aux entreprises. FORMATION

A

l’instar d’autres pays européens, on estime que la Suisse dispose de grandes réserves en gaz dits non conventionnels (gaz de schiste ou gaz serré). A Noville, au bout du lac Léman, la réserve en gaz dit serré – plus facile à extraire que le gaz de schiste – pourrait ainsi combler les besoins en gaz de notre pays pour les trente prochaines années. «Ces estimations sont faites par l’entreprise Petrosvibri SA et sont basées sur des cartes géologiques et sur les résultats de travaux de prospection», explique Lyesse Laloui. Pour

Politique énergétique des communes L’Ecole d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg inaugure une nouvelle formation «Cité de l’énergie», destinée en premier lieu aux personnes qui souhaitent approfondir leurs connaissances dans le processus d’obtention du label éponyme. Pour mémoire, ce label certifie que les communes mènent activement une politique énergétique durable. Vanina moreillon

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autant, ces sondages – qui ont déjà coûté 36 millions de francs à cette entreprise – ne leur accordent pas de permis d’exploitation et auraient aussi bien pu ne donner aucun résultat. «Découvrir des structures géologiques intéressantes ne signifie pas nécessairement qu’elles contiennent du gaz. Les entreprises gazières font des paris», ajoute le professeur. A ce jour toutefois, ce sont les questions et appréhensions qui l’emportent.

De l’eau dans le gaz La dénomination de gaz non conventionnel vient de sa méthode d’extraction, plus délicate que celle utilisée pour le gaz naturel. Ce dernier se trouve en effet dans un milieu où la porosité du sol est grande. Sous pression, il remonte à la surface dès le forage. Le gaz de schiste est en revanche emprisonné dans les pores très serrés de la roche. «Pour lui permettre de s’échapper, on crée de l’espace en utilisant

la fracturation hydraulique, ou fracking», précise Lyesse Laloui. Les installations de forage sont comparables à celles que l’on utilise pour la géothermie. Un forage vertical est réalisé jusqu’à trois-quatre kilomètres de profondeur. «A partir de là, une technique récente permet de procéder à des forages horizontaux. C’est impressionnant! commente le scientifique. Ce système permet de couvrir une très grande surface avec un seul puits et l’impact sur l’environnement est ainsi limité.» Lyesse Laloui précise en outre qu’une fois libéré, ce gaz (du méthane) ne présente pas de différence avec le gaz naturel. «Leurs émissions de CO2 sont identiques.»

Le risque sismique est avéré La comparaison s’arrête toutefois là. Car pour casser la roche et extraire le gaz de schiste, il faut injecter de l’eau à très forte puissance, ce qui peut créer des vibrations. La crainte est que ces vibrations aient un impact jusqu’en surface. Pour éviter

«Quelle que soit la source d’énergie, il faut en maîtriser l’exploitation.» Lyesse Laloui


ACTUEL

EN BREF QUARTIERS DURABLES

décontaminée. «Quelle que soit la source d’énergie, il faut en maîtriser l’exploitation», conclut le scientifique.

Priorité à la recherche Jean-Yves Pidoux, conseiller municipal Vert et directeur des Services industriels de Lausanne, estime quant à lui qu’il faut réaliser davantage d’études, au nom du développement durable et de la protection de l’environnement. «De façon générale, afin d’améliorer nos connaissances et d’appli-

Marie-France Arnold

ce problème, des capteurs enregistrent les mouvements du sol. «Le risque est réel lorsqu’on se trouve à proximité de failles naturelles. Les mouvements peuvent provoquer un petit tremblement de terre. Toutes les mesures doivent donc être prises pour que cela n’arrive pas», insiste le chercheur qui rappelle qu’un accident de ce type est survenu à Saint-Gall cet été, suite à un forage pour une installation géothermique. Une autre inquiétude vient des produits utilisés pour éviter que la

Jean-Yves Pidoux, conseiller municipal Vert et directeur des SIL.

roche ne se referme après son fractionnement. «On injecte 99,5% d’eau et 0,5% d’autres matières composées de sable et de substances chimiques. Séparément, ces éléments ne présentent pas de danger, mais com­ binés, ils deviennent des polluants. De très récentes recherches démontrent que l’on pourrait utiliser des substances n’ayant pas d’impact sur l’environnement, et même éviter d’utiliser de l’eau», insiste Lyesse Laloui. Ainsi, les règles entourant les forages doivent être strictes: les distances par rapport à une faille doivent être clairement établies; le choix des produits utilisés doit être rendu public et approuvé; l’eau utilisée doit être ramenée en surface et

quer intelligemment le principe de précaution, nous devons continuer de procéder aux recherches scientifiques», ajoute le politicien. «En ce qui concerne le gaz non conventionnel en Suisse, il semble que nous n’ayons pas encore toutes les données nécessaires pour prendre une position définitive. Nous devons améliorer nos connaissances géologiques et sismiques. Les résultats de ces prospections doivent être traduits de façon compréhensible pour l’opinion publique et pour les décideurs qui ne sont pas des géologues. Des solutions moins invasives au niveau environnemental doivent être trouvées, et, le cas échéant, la fracturation devra être prati-

quée sans additif polluant», souligne encore Jean-Yves Pidoux.

Tirer des leçons de l’expérience américaine En ce qui concerne plus précisément Noville, l’élu relève: «Les sondages réalisés ont démontré que les couches géologiques imperméables ne se trouvent pas là où on les attendait. En conséquence, pour mieux connaître la nature du sol, des investissements supplémentaires sont incontournables. Nous sommes encore dans une phase de collecte d’informations.» A cause des inquiétudes liées au gaz de schiste, le Conseil d’Etat vaudois a instauré un moratoire sur la prospection et l’extraction. Ainsi, si on trouvait du gaz, même conventionnel, il serait ardu et long d’obtenir une concession d’exploitation. L’aspect économique est aussi à prendre en compte. Aux EtatsUnis, le gaz de schiste a exercé une pression spectaculaire sur les prix du gaz qui ont chuté. Ces extractions ont en effet commencé par être effectuées sans précaution et à moindre coût. Les gisements présentent par ailleurs un rapport coûts/ bénéfices extrêmement avantageux pour les dix à douze premières années. Mais par la suite, les charges augmentent: la roche doit être fracturée plus loin et ces forages dirigés sont très chers à réaliser. Or les Etats-Unis ne sont qu’au début de l’exploitation de leurs gisements… «Je suis soulagé que l’Europe et la Suisse aient du retard en la matière. Nous bénéficierons de l’expérience américaine et si ce modèle n’est pas viable d’un point de vue environnemental et économique, on ne le suivra pas», affirme Jean-Yves Pidoux. Reste qu’il faudra toutefois trouver des solutions de substitution à l’électricité nucléaire, puis assurer le tout-renouvelable à l’échéance 2050. E

Un logiciel de modélisation Imaginé par le CREM – un centre valaisan de R&D, services et information actif dans le domaine de l’énergie en milieu urbain –, cet outil permettra de définir les priorités de construction des écoquartiers en modé­lisant leurs futures performances énergétiques. Destiné tant aux acteurs participant aux concours d’urbanisme qu’à leurs initiateurs, il servira à tester les impacts énergétiques de leurs choix, afin d’opter pour la meilleure variante. CONSOMMATION La Suisse pollue à l’étranger Plus de la moitié de l’impact environnemental de la consommation suisse est généré à l’étranger, selon un rapport de l’Office fédéral de l’environnement. De plus en plus de matières premières sont en effet importées, et la Suisse utilise plus du double des ressources disponibles par habitant à l’échelle mondiale. COOPéRATIVE Investissez dans le solaire! La coopérative solaire Equisol lance un appel à contribution pour construire deux nouvelles centrales en Suisse romande. Moyennant une participation de CHF 1000.–, les participants seront ensuite intéressés au bénéfice de la vente de l’élec­ tricité produite.

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ACTUEL solaire

encourager le bouche-à-oreille

Pro Solar initie des apéros solaires entre voisins mary-luce boand colombini

S

wissolar (l’Association suisse des professionnels de l’énergie solaire) a lancé en mai dernier Pro Solar, un mouvement revendiquant un approvisionnement en énergie sûr, propre et indépendant, grâce à l’énergie solaire. Il permet aux particuliers, via son site internet, de s’engager pour exiger davantage d’énergie solaire dans la stratégie énergétique 2050 (voir encadré). «Le temps est venu pour la population de faire part de ses revendications. La stratégie énergétique fait déjà l’objet de débats animés à Berne, le mouve-

ment Pro Solar donne désormais la possibilité à chacun de manifester son soutien à l’énergie solaire et le peuple suisse aura vraisemblablement le dernier mot. Dans le cadre de la consultation de la stratégie énergétique 2050, Economiesuisse a déjà annoncé un référendum», commente Roger Nordmann, conseiller national PS et président de Swissolar.

Favoriser les débats au sein de la population Dès cet automne, Pro Solar tend une perche aux citoyens, en les incitant à l’échange d’opinions. Une manière

La position de Pro Solar sur la stratégie énergétique 2050 Le nombre de kWh produits en Suisse en 2012 a doublé par rapport à l’année précédente et plus de 165 000 tonnes de CO2 ont pu être économisées. Le projet actuel de la stratégie énergétique 2050 menacerait toutefois de freiner cette dynamique. L’OFEN propose en effet de soutenir le développement de la production d’énergie solaire seulement jusqu’à hauteur de 600 millions de kWh jusqu’en 2020, alors que plus de la moitié de cette quantité est déjà produite aujourd’hui en Suisse. Pro Solar demande la suppression de cet obstacle au développement de l’énergie solaire. En effet, en comparaison internationale, la Suisse ne couvre que 0,6% de ses besoins d’électricité par le solaire, tandis que l’Allemagne et l’Italie, par exemple, atteignaient déjà près de 5% l’an dernier. Une liste de signatures demandant une suppression de la limitation a été remise à cet effet à Doris Leuthard avant les grandes vacances. Plus d’infos sur www.pro-solar.ch

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Fotolia

Débattre de la stratégie énergétique 2050 autour d’un verre et quelques amuse-bouche? C’est l’une des mesures préconisées par Pro Solar qui incite les particuliers détenteurs d’installations solaires à inviter leurs voisins pour les informer sur ce mode de production d’énergie.

d’encourager la production d’énergie solaire par le bouche-à-oreille. Cette initiative entend motiver les particuliers pourvus d’installations solaires pour informer leur entourage sur leurs performances et sur les possibilités d’utilisation de l’énergie solaire, en présence d’un spécialiste. Ce projet, piloté par Swissolar, n’est pas totalement finalisé. Il prévoit la mise en place d’un kit prêt à l’emploi qui contiendrait un bon, une invitation type à personnaliser, des circulaires à distribuer, de la documentation et les coordonnées d’un professionnel. Car il est statistiquement prouvé que le comportement d’amis ou de connaissances a une influence sur les décisions que l’on prend et qu’il joue aussi un rôle capital dans la propagation des innovations ayant une plus-value éco­ logique. Autant que ce partage d’informations soit convivial… E


ACTUEL archi

la maison de demain

Swisswoodhouse, des bâtiments à moduler à l’infini Construire des logements adaptables aux besoins de leurs habitants et non l’inverse, tel est le but de ce projet couronné par le Real Estate Award 2013. Sylvie Ulmann

L’

Des changements faciles et à moindres frais Swisswoodhouse est un concept aussi simple qu’intelligent: chaque module mesure 22 m2 et peut servir de chambre à coucher, de cuisine, de bureau ou de salon, ce qui permet de réaliser des constructions évolutives s’adaptant à la taille et aux besoins des ménages. Une façon de combiner les avantages d’une maison individuelle au niveau de la personnalisation de l’espace, et ceux d’un immeuble en termes d’emprise sur le terrain. Les modules préfabriqués assemblés en appartements sont posés sur une structure béton comprenant la gaine technique. L’adaptabilité est poussée à l’ex-

DR

adaptabilité sera le motclé de nos sweet homes de demain. Dans cette optique, le bureau d’architectes Bauart a développé Swisswoodhouse, un bâtiment à base de modules préfabriqués en bois. En juin dernier, le projet a décroché le Real Estate Award 2013, dans la catégorie «Développement de projets». Un prix décerné par un jury d’architectes et d’experts en immobilier couronnant «des projets clés ainsi que des innovations qui donnent des impulsions pour le monde immobilier suisse». Visualisation d’un ensemble de bâtiments selon le concept Swisswoodhouse (arch. Bauart).

trême, puisqu’elle va jusqu’aux balcons, qui peuvent être ajoutés après coup. Idem pour les façades, réalisables en bois, Eternit, verre ou métal. Une fois le bâtiment en place, des changements restent possibles, rapidement et à moindres frais. Chez Bauart, on a beaucoup réfléchi à la façon de répondre à l’évolution des besoins dus à l’éclatement de la cellule familiale, qui crée une grande diversité dans la taille des ménages. Cette solution permet aussi de réunir ou diviser facilement les appartements pour les adapter aux besoins des locataires, ce qui évitera du même

coup aux propriétaires de se retrouver avec des biens impossibles à louer, car ils ne correspondent plus à la demande.

Un prototype en construction à Lucerne Swisswoodhouse joue par ailleurs à fond la carte écologique, répondant aux normes Minergie-P-ECO et aux exigences de la société à 2000 watts, ce modèle lancé par l’EPFZ en 1998 dans lequel chaque habitant des pays industrialisés devrait faire passer sa consommation d’énergie à 2000 watts contre environ 6000 actuellement. Elle intègre notamment les énergies renou-

velables: pompe à chaleur, solaire thermique et photovoltaïque. Le choix du bois est aussi une façon d’économiser les ressources en valorisant les matériaux locaux, ce qui permet de réduire l’énergie grise nécessaire pour édifier les bâtiments. Après la phase de recherche et de développement, un premier bâtiment, à valeur de prototype, vient d’obtenir son permis de construire dans une commune lucernoise. Le début du chantier est prévu pour cet automne. La configuration est un bâtiment de trois étages avec attique, totalisant 16 logements de typologies diverses. E

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DR

L’IMAGE Zéro impact sur le climat Inauguré récemment à Seattle, le Bullitt Center s’affiche comme le bâtiment le plus écologique du monde, reflet d’une alliance parfaite entre respect de l’environnement et technologie de pointe. Cet immeuble a été imaginé par les architectes de The Miller Hull Partnership afin de produire autant d’énergie qu’il en consomme. Pour ce faire, 570 panneaux solaires ont été installés sur le toit et le système de récupération des eaux de pluie a été couplé avec un dispositif de recyclage afin d’offrir une autonomie au bâtiment même en cas de sécheresse. Le choix des matériaux a également été soigneusement réfléchi et 350 composants toxiques ont été bannis de la construction. La durée de vie du Bullitt Center est estimée à 250 ans. Gageons qu’il aura d’ici là fait des émules. E. M.-A.

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La conseillère fédérale vient de déposer au Parlement le message relatif au premier paquet de mesures de la «Stratégie énergétique 2050».

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doris leuthard interview

«Même sans l’abandon du nucléaire, les prix de l’électricité augmenteraient» Doris Leuthard, la conseillère fédérale en charge du DETEC, nous parle de sa vision de la transition énergétique en Suisse à l’horizon 2050. Elle en appelle à la responsabilité individuelle et mise beaucoup sur la recherche et les nouvelles technologies.

propos recueillis par Sophie Kellenberger et thierry vial Photos: vanina moreillon

E21 Un peu plus de deux ans et demi après Fukushima, avez-vous l’impression que la détermination pour abandonner le nucléaire est toujours aussi forte en Suisse? Doris Leuthard Sur le principe de l’abandon à terme du nucléaire, je pense que la majorité des citoyens n’a pas changé d’opinion, même si la volonté et l’enthousiasme sont un peu retombés. Mais les mesures et les propositions qui seront discutées au Parlement vont, j’en suis sûre, relancer la dynamique en faveur du tournant énergétique. Concrètement, avez-vous déjà pu observer des avancées significatives pour économiser de l’énergie, ou trouvé des modes de pro­duction alternatifs sur les trente derniers mois? Oui, dans les régions, il y a clairement une anticipation qui va dans le sens de la politique énergétique du Conseil fédéral. Les nouvelles idées et les projets concrets sont là et nous avons observé des réactions très positives dès l’annonce de notre nouvelle

stratégie énergétique. En Suisse romande, le tissu académique et les entreprises ont vite compris les enjeux. Avez-vous des exemples encourageants? A Genève, les Services industriels proposent un système de facturation de l’électricité innovant grâce auquel le consommateur peut bénéficier d’un rabais de 10% s’il parvient à diminuer sa consommation de 4%. Dans ce même canton, le projet de bus TOSA (Trolleybus Optimisation Système Alimen­ tation), une première mondiale, stocke l’élec­tricité dont il a besoin sur le toit et se recharge aux arrêts en quelques secondes. Autre exemple, dans le canton de Vaud, une procédure d’identification des sites propices au développement de l’énergie éolienne a été lancée au printemps 2011, en prenant en compte une dizaine de critères comme le potentiel énergétique et l’impact sur le paysage ou l’environnement. Dix-neuf sites ont été identifiés comme intéressants, avec un potentiel de production équivalant au quart des besoins du canton. Dans le cadre de la «Stratégie énergétique 2050» du Conseil fédéral, la consom­ mation d’électricité de la Suisse doit être

stabilisée après 2020 alors que sans changer nos habitudes, les perspectives énergétiques montrent que l’augmentation serait d’environ 30% d’ici à 2050 par rapport à aujourd’hui. Cette stabilisation vous semble-t-elle réaliste alors que les appareils électriques se multiplient? Oui, absolument. Vous savez, il y a vingt ans, personne ne parlait d’installer dans sa maison des lampes LED qui consomment 80% d’électricité en moins que les anciennes ampoules à incandescence ou encore d’acheter un réfrigérateur de la classe A+++. Les technologies actuelles permettent déjà des économies d’énergie considérables aussi bien dans les bâtiments, les appareils électriques que dans l’industrie, les services et la mobilité. Il faut encourager ces économies. Et d’autres technologies plus économes encore feront leur apparition, notamment grâce à la recherche. De nouveaux standards vont être définis pour l’industrie et les appareils électroniques seront moins gourmands à l’avenir. L’un des gros potentiels d’économie d’énergie concerne les bâtiments, ce secteur étant responsable de 46% de la consom­ mation totale d’énergie et de 37% de la 

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interview doris leuthard consommation d’électricité. Or, les Suisses sont parmi les plus endettés au monde sur le plan hypothécaire. Peut-on encore demander aux propriétaires de multiplier les efforts financiers pour l’efficience de leur habitation? Il est clair qu’un effort particulier doit être entrepris pour les bâtiments anciens. Et là, les incitations fiscales et les subventions proposées par le Programme Bâtiments de la Confédération et des cantons fonctionnent bien pour encourager les propriétaires. Nous ne voulons pas forcer les gens. Dans certains cas – prenez l’exemple de mes parents qui ont plus de 80 ans –, il ne serait pas raisonnable d’exiger qu’ils entreprennent des travaux de rénovation. Malgré tout, nous misons sur un meilleur taux de rénovations car la Suisse ne figure pas dans le peloton de tête dans ce domaine en comparaison internationale. Je suis confiante car je pense que les incitations existantes, ajoutées à la hausse du prix de l’énergie qui se profile à moyen terme, vont pousser les gens à agir. Vous ne voulez pas forcer les gens, mais dans certains cantons, on parle d’une interdiction des chauffages électriques à moyen terme… Oui, au niveau cantonal. Sur le plan fédéral, nous répétons qu’une interdiction des chauffages électriques dans les nouvelles constructions fait sens. Je prône avant tout le pragmatisme. Pour les résidences secondaires utilisées quelques mois par an, l’interdiction ne se justifie pas. Il y aura toujours des exceptions à prendre en compte, même si nous nous efforçons de réduire ce type de chauffage. Quel rôle envisagez-vous pour les entreprises suisses dans un contexte très tendu où la Chine est accusée de subventionner massi­ vement les sociétés actives dans ce domaine, pour s’arroger le marché mondial des panneaux solaires? Le rôle de l’Etat consiste à garantir notre approvisionnement énergétique et l’accès à cette énergie. Dans le cadre de notre stratégie, nous devons accroître la part des sources d’énergies renouvelables et renforcer l’efficacité. Si le tissu économique suisse peut en profiter, tant mieux, mais nous ne subventionnons jamais directement les entreprises. Néanmoins, nous observons que dans le domaine des cleantech, il y a clairement des opportunités pour les entreprises helvétiques. Non pas dans la production de panneaux solaires, mais plutôt dans le développement de nouvelles technologies ou dans la vente de machines pour la fabrication de

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ces panneaux par exemple. Les entreprises suisses sont très bien positionnées et elles vont bénéficier indirectement de nos efforts. Vous pensez que l’Europe et les Etats-Unis ont eu raison de se fâcher contre les pratiques chinoises? Oui. Ce que fait la Chine, c’est une politique industrielle basée sur des subventions qui débouchent sur une distorsion du marché. Je suis une partisane de la concurrence et je pense que cette stratégie n’est pas correcte car elle ne respecte pas les règles de l’OMC. La Suisse a récemment signé un accord de libre-échange avec la Chine, qui pourra donc livrer librement ses panneaux produits à un prix artificiellement bas à la Suisse. C’est bien ça? Oui, le cadre de cet accord englobe des règles générales et nous ne faisons pas de différence entre les marchés énergétique, pharmaceutique ou autre. Pour le consommateur, c’est une très bonne chose. En Suisse, nous ne produisons que très peu de panneaux

«La Suisse ne sera jamais un pays avec beaucoup de vent ni beaucoup de soleil, d’où l’intérêt pour l’hydraulique. Mais nous devons veiller à conserver un bon équilibre entre pro­duction et respect du paysage.» Doris leuthard

solaires, donc l’industrie est peu touchée. Par contre, nous sommes plus engagés sur la fabrication de machines ou le développement de nouveaux produits. Mais je suis sûre qu’à la longue, les prix vont s’équilibrer car la Chine ne peut pas indéfiniment subventionner ses entreprises actives dans ce domaine. Un problème similaire concerne les prix de l’électricité. L’éolien allemand produit en mer du Nord, et massivement subventionné par l’Etat, est moins cher que l’hydraulique

suisse. Cette situation pourrait-elle limiter l’essor de nouveaux projets hydrauliques à moyen terme? Toute l’Europe souffre un peu de la stratégie allemande qui influence le prix du marché de l’électricité. Aujourd’hui, si le marché était ouvert à 100%, le consommateur suisse en profiterait directement. Mais, en réalité, ce sont surtout les entreprises qui achètent l’électricité qui profitent de cette situation. Tout comme en Chine, le système allemand de subventionnement ne peut pas perdurer, et je pense que nous allons assister à quelques corrections. Pour la Suisse, il est important de veiller en permanence à conserver une certaine indépendance. Une indépendance qui se paie, car notre production est toujours un peu plus chère. En contrepartie, cela nous permet de contrôler notre approvisionnement et de conserver des investissements en Suisse, ce qui est bon pour le marché du travail. De plus, c’est une assurance en cas de crise politique. Le marché va s’équilibrer et nous allons continuer à investir dans l’hydraulique car cette technologie présente de nombreux avantages pour la Suisse. L’hydraulique représente-t-elle le plus grand potentiel d’énergie renouvelable en Suisse? Le potentiel de développement est intéressant mais limité, comme pour toutes les énergies renouvelables. Reste que la Suisse ne sera jamais un pays avec beaucoup de vent ni beaucoup de soleil, d’où l’intérêt pour l’hydraulique. Nous devons en revanche veiller à conserver un bon équilibre entre production et respect du paysage. C’est pourquoi il n’est pas judicieux d’installer une centrale sur chaque petit ruisseau. Il faut plutôt concentrer l’effort sur l’amélioration des grandes installations actuelles. Ainsi, nous pouvons respecter l’équilibre entre la protection du paysage et les intérêts de la politique énergétique. Que pensez-vous de l’idée du conseiller d’Etat vaudois Pierre-Yves Maillard d’invoquer la priorité nationale pour réduire les possibi­ lités d’opposition aux éoliennes? Il s’agit en fait de projets de construction dont les règles sont essentiellement du ressort des cantons et des communes. En Suisse, il existe un certain potentiel en ce qui concerne les éoliennes. D’un autre côté, il faut tenir compte de l’opposition d’une partie de la population, contrairement aux pays du Nord où la population se montre très favorable à ce type d’énergie. Nous nous efforçons d’expliquer que nous ne pouvons pas avoir le beurre et l’argent du beurre.


Si les éoliennes sont bien placées, les nuisances peuvent être limitées. Faudrait-il limiter le droit de recours? Le principe du droit de recours doit être respecté. Cela étant, en matière d’infrastructure de transport d’énergie, nous souhaitons limiter les possibilités de recours aux questions juridiques de principe. Ce qui devrait permettre de gagner de deux à trois ans pour de nouveaux projets. En ce qui concerne la production issue de sources d’énergie renouvelables, nous pensons que la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire doit permettre à chaque canton de définir les lieux d’implantation les mieux adaptés, ce qui devrait limiter le nombre des recours. Tous les projets d’implantation doivent être intégrés dans une vision nationale. Pensez-vous que le Parlement va suivre vos propositions? Nous avons procédé à une large consultation de tous les milieux, ce qui nous a permis de récolter de bonnes idées pour améliorer notre projet. Je pense que nous aurons une

claire majorité pour soutenir les mesures sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. La discussion va surtout tourner autour de la hauteur des subventions. Sinon, deux questions vont vraiment faire débat: l’initiative des Verts visant à abandonner le nucléaire dès 2035 et celle de l’UDC qui demande un vote populaire sur l’abandon de cette forme de production d’énergie. Dans votre stratégie, vous laissez une place à la géothermie profonde. Les tremblements de terre de Saint-Gall et Bâle vous inquiètent-ils? La géothermie est une énergie très intéressante car elle offre une production constante, ce qui contribuerait à stabiliser le réseau électrique. Nous avons encore du temps pour trouver les bonnes technologies dans ce domaine mais je reste persuadée que c’est une source d’énergie d’avenir. C’est pourquoi la Confédération doit la soutenir, soit par le biais de la recherche, soit par le fonds de la RPC. Les forages coûtent très cher et les risques économiques sont très élevés. Les événements de Bâle et de Saint-Gall nous permettent d’apprendre et d’avancer.

Pensez-vous que le gaz de schiste sera exploité un jour en Suisse? Le Conseil fédéral, comme la majorité des gouvernements en Europe, reste très sceptique. Nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour évaluer réellement les risques de pollution des nappes phréatiques engendrés par l’extraction du gaz de schiste. Beaucoup de scientifiques sont opposés à l’exploitation et c’est pourquoi nous mettons l’accent sur d’autres sources d’énergie. Nous restons toutefois attentifs et nous suivons l’évolution des technologies. Pour l’heure, aucun projet n’est prévu en Suisse, ni sous le lac Léman, ni ailleurs. L’abandon du nucléaire devrait mener à une hausse progressive des prix de l’électricité. A quoi doit-on s’attendre dans les prochaines années? Il n’est pas possible d’établir de prévisions fiables à long terme concernant l’évolution des prix de l’électricité. Les sondages et les analyses menées avec l’EPFZ et d’autres écoles montrent qu’il y aura un effet sur le prix. Mais la fourchette va de 15 à 30% et 

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interview doris leuthard

nous ne pouvons pas encore estimer cela de manière précise. Il faut toujours rappeler que les coûts du réseau représentent 40% du prix de l’électricité. Et quelle que soit notre

stratégie énergétique, nous aurions de toute façon connu une hausse de prix car nous devons densifier et améliorer notre réseau, ce qui génère des coûts importants. Dit autrement: même sans sortie du nucléaire, les prix augmenteraient. Il faut cependant relativiser. Les investissements vont s’étaler dans le temps et la hausse des prix avec. Et il faut rappeler qu’en Suisse, les prix peuvent varier de 40% d’une commune à l’autre. Avec l’ouverture du marché de l’électricité, certains consommateurs pourront même voir leur facture baisser.

consommation d’énergie. Faut-il les généraliser? La commune d’Arbon joue un rôle de pionnier, elle qui a mis en place un système de compteurs intelligents pour mesurer la consommation des ménages. Nous nous réjouissons de découvrir les résultats de ce test. D’une manière générale, je pense que ces systèmes sont intéressants pour les ménages car ils permettent de contrôler la consommation d’électricité via son téléphone portable par exemple, soit un outil de gestion à la fois intelligent et ludique.

Pensez-vous que les Suisses savent ce qu’ils paient pour l’électricité? Non, la majorité ne connaît pas vraiment les coûts engendrés par l’électricité. Ce qui n’incite pas à économiser. Et c’est pour cela que nous nous efforçons d’informer le plus possible. Ces prochaines semaines, des vidéos seront ainsi mises en ligne par mes services pour sensibiliser la jeune génération.

Personnellement, qu’avez-vous changé dans vos habitudes de consommation? J’ai fait poser des panneaux solaires sur notre maison et je suis beaucoup plus attentive à ma consommation d’énergie en essayant, par exemple, de recharger mes appareils électroniques à l’énergie photovoltaïque. Sinon, j’utilise systématiquement des ampoules LED dans toute la maison. Ce sont des petites choses mais si chacun réalise des efforts de ce type, il y aura vraiment un impact sur la consommation globale. E

Il existe aussi des technologies qui permettent à chacun de connaître sa

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élimination des batteries Recyclage

Recyclage des piles: la Suisse pionnière L’entreprise Batrec dispose du meilleur système d’élimination de batteries en Europe. Chaque année, la firme bernoise retraite jusqu’à 2500 tonnes de piles et d’accus. Une récupération de métaux lourds qui permet d’éviter des pollutions majeures. Rencontre avec Dieter Offenthaler, directeur de production.

Texte: Ludmila Glisovic Photos: vanina moreillon

C’est notre mode de recyclage des batteries qui distingue notre entreprise des autres. A l’heure actuelle, nous sommes les seuls en Europe à récupérer et traiter tous leurs composants», déclare-t-il. Cette prouesse technique a été rendue possible grâce aux pouvoirs publics suisses qui, dès le début des années nonante – et bien avant le reste de l’Europe –, se sont intéressés à la récupération et au

recyclage de ces déchets contenant des produits hautement toxiques. «Le pourcentage de récupération atteint 72,9% en Suisse, alors que par exemple l’Allemagne arrive à 44%», affirme Dieter Offenthaler. Egalement soutenue par les grands distributeurs, Batrec a été créée en 1989. Avec son installation à haute température, elle est, aujourd’hui encore, une entreprise innovante dans la revalorisation des piles. L’usine traite ainsi la totalité des piles récupérées sur le territoire de la Confédération. «Nous avons la capacité de recycler des

volumes plus importants que ceux que nous recevons actuellement. Nous pourrions recueillir 100% des piles utilisées dans notre pays. Malheureusement, trop de batteries partent dans les ordures ménagères», regrette le directeur. Pourtant, les piles et les accus usagés n’ont rien à faire dans les poubelles. Les piles contiennent du fer, du manganèse, du zinc et, pour certains modèles anciens, du mercure. Autant de matières toxiques qui peuvent être traitées par Batrec. Les accumulateurs renferment également du nickel, du 

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recyclage élimination des batteries cadmium ou du plomb, ces métaux étant envoyés vers une société spécialisée dans leur recyclage.

Un technique de revalorisation très efficace Les autres entreprises de recyclage européennes procèdent à un traitement mécanique des batteries; les parties métalliques sont ainsi extraites à l’aide d’un aimant. «Les quantités récupérées n’atteignent pas les volumes que nous parvenons à recycler dans notre usine où nous utilisons un système de pyrolyse à 700 degrés», souligne Dieter Offenthaler. A cette température, l’eau et le mercure s’évaporent. Ils sont acheminés, avec les composants organiques dissous (plastique, papier, cire, etc.), vers une chambre de post-combustion où les gaz brûlent à plus de 1000 degrés. Cette étape détruit les dioxines et les furannes. Les émissions gazeuses sont ensuite dirigées vers une installation d’épuration. Durant cette phase, les matières solides sont lavées et le mercure se condense. Les boues ainsi obtenues sont distillées. Les composants métalliques sont réduits et fondus dans un four atteignant 1500 degrés. Le fer et le manganèse restants produisent du ferromanganèse, alors que le zinc évaporé passe dans un condensateur. Les cyanures, fluorures et métaux lourds sont extraits des eaux usées qui, nettoyées, rejoignent le réseau urbain. Toutes ces opérations se passent en circuit fermé et c’est à peine s’il flotte dans l’air du site une légère odeur de métal chaud. Pour une tonne de piles usagées, Batrec produit 303 kilos de ferromanganèse, 180 kilos de zinc et récupère 50 g de mercure extrêmement pur. On compte également entre 50 et 100 kilos de matière organique ainsi que 50 à 100 kilos de charbon qui produiront 110 kilos de scories. «Dans certains pays, mais cela n’est pas autorisé en Suisse, ces scories sont utilisées dans la construction des routes», précise le directeur de Batrec. «Nous atteignons un recyclage de 66%. En ce qui concerne les métaux contenus dans une pile, nous en récoltons près de 90%, un véritable bénéfice pour l’environnement.»

Taxes de recyclage incluses L’élimination respectueuse des piles et des accumulateurs permet d’empêcher une pollution par les métaux lourds nocifs qu’ils contiennent et de récupérer des matières premières de grande valeur telles

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que le fer, le nickel, le manganèse et le zinc. «Le zinc et le ferromanganèse que nous produisons sont revendus sur le marché des matières premières. Sans couvrir les frais du recyclage, cela permet de les financer en petite partie et à ces matériaux d’être reva­ lorisés dans l’industrie», souligne Dieter Offenthaler. Par ailleurs, les piles et les accumulateurs usagés sont considérés en Suisse comme des déchets spéciaux. La loi impose donc de les ramener au point de vente ou dans d’autres points de collecte. C’est pour cette raison que leur prix de vente comprend la taxe d’élimination anticipée (TEA) ou la taxe anticipée de recyclage (TAR), destinées au financement de l’ensemble du processus de collecte, transport et recyclage. Ces taxes


La nouvelle vague du lithium Alors que la récupération des batteries augmente partout en Europe, cette industrie n’est pas aisée à gérer, selon le directeur de Batrec: «Les risques sont grands. D’ailleurs, nous constatons que le nombre d’entreprises de récupération est en constante diminution. Une des raisons est que plusieurs usines ont subi des incendies, généralement déclarés dans les zones de stockage des batteries au lithium qui posent un réel problème de dangerosité. L’électrolyte qui se trouve à l’intérieur est très inflammable. Pour éviter les risques de feu, nous les traitons dès leur arrivée sur notre site. Elles sont séparées des autres batteries et démontées avant de rejoindre le cycle de recyclage.» Bien que les batteries au lithium ne représentent actuellement qu’une petite partie du travail de recyclage de l’entreprise, leur nombre est en augmentation constante. «A l’heure actuelle, nous en recevons chaque mois 10 à 12 tonnes. Elles proviennent de téléphones mobiles, de vélos électriques, d’ordinateurs portables, etc.» Le marché des batteries connaît en effet beaucoup de changements. «Le challenge est d’avoir la capacité de traiter les batteries au lithium et de

pouvoir intervenir quels que soient leurs composants. A cause de son coût, nous constatons que l’utilisation du cobalt diminue, alors que celle du phosphate augmente. Pour nous, la question est donc de savoir quel système va dominer dans les prochaines années.» Quant à l’arrivée future sur le marché de batteries fonctionnant avec des produits naturels tels l’alcool, les algues, l’hydrogène, elle ne fait pas trembler l’entreprise. «Si l’on considère le temps qu’il a fallu aux batteries au lithium – développées dans les années septante – pour arriver sur le marché, notre entreprise a de la marge avant de ne plus avoir de batteries à recycler!» conclut Dieter Offenthaler.

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sont également comprises dans le prix d’achat d’appareils contenant des batteries, tels que les appareils photo digitaux, les téléphones mobiles.

Spécialistes du mercure Par rapport aux installations situées à l’étranger, les coûts d’exploitation de l’ins­ tallation de l’entreprise Batrec sont relativement élevés. C’est la raison pour laquelle l’Association des fabricants et importateurs suisses de piles électriques (AFIP) demande depuis des années une baisse des prix ou la possibilité d’une élimination des piles usagées à l’étranger. En effet, selon l’AFIP, il existe aujourd’hui en Europe des entreprises comparables qui recyclent à des conditions nettement plus avantageuses.

La voix de l’association semble avoir été entendue, puisqu’une réduction progressive de 20% des prix du recyclage a pu être obtenue à partir de cette année et pour les cinq prochaines. Mais Batrec a des arguments pour justifier ses tarifs. «D’une part, notre capacité à récupérer le mercure nous distingue de manière significative de nos concurrents. A l’heure actuelle, nous sommes les seuls à avoir la capacité de

séparer ce métal. D’autre part, nous avons un taux de récupération des matériaux très important, bien plus élevé que dans les autres compagnies. On peut encore souligner que nous recevons de l’étranger des batteries spécifiques que les autres entreprises ne sont pas en mesure de prendre en charge dans leurs unités de retraitement. Nous sommes une référence», affirme Dieter Offenthaler. E

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énergie

DR

piles à combustible

Aperçu de l’intérieur de l’appareil: haut de la pile avec environ 60 piles à combustible superposées.

Un système de chauffage techno-écologique Les piles à combustible transforment le gaz naturel et l’oxygène en électricité et en chaleur, grâce à un processus électrochimique non polluant. Le système Galileo sera bientôt commercialisé par la société Hexis. Benedikt Vogel/Office fédéral de l’énergie

L

a société Hexis s’apprête à distribuer cet automne un nouveau système de chauffage par pile à combustible. Nommé Galileo, ce procédé produit chaleur et électricité. Il permet ainsi de se chauffer pendant toute la saison froide, soit environ 5000 heures. Et si la production de chaleur par pile à combustible ne suffit pas pour les journées d’hiver, c’est un brûleur à gaz traditionnel intégré qui prend alors le relais. Ce dernier chauffe également l’eau pendant les mois d’été, lorsque la pile à combustible est à l’arrêt. La pile produit aussi l’électricité

nécessaire pour les besoins de base, le réseau public étant sollicité en cas de pointe de consommation en hiver et pour la tota­lité de la consommation en été.

Particulièrement adapté pour les bâtiments anciens Selon le directeur du service marketing d’Hexis, Volker Nerlich, Galileo permet de couvrir environ la moitié des besoins annuels en chaleur et 50 à 80% des besoins annuels en électricité d’un foyer de quatre personnes vivant dans une maison individuelle. Un calcul qui ne tient pas compte de la période d’arrêt de la pile, en été. Le chauf-

fage par pile à combustible offre une puissance électrique de sortie de 1 kW et une puissance thermique de 1,8 kW. Ce système est donc parfaitement adapté aux constructions ayant un besoin élevé de chaleur, notamment les bâtiments anciens. Les édifices neufs nécessitent en effet une production moindre et ne permettent pas d’amortir le coût de l’appareil. Les perspectives commerciales de Galileo n’en sont pas moins intéressantes. Volker Nerlich en est convaincu: «Rien qu’en Suisse alémanique, environ 300 000 générateurs de gaz-chaleur doivent être remplacés dans les bâtiments existants.» Confiante elle aussi, l’entreprise de technique de chauffage Viessmann a d’ailleurs intégré ce projet en septembre 2012.

Des améliorations progressives A la fin des années nonante, des ingénieurs avaient déjà fabriqué un prototype sur la base de piles à combustible en céramique, mais son lancement avait dû être repoussé 

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piles à combustible DR

énergie

Les piles à combustible suivent un processus de fabrication semi-automatique afin que les composants en céramique soient tous de la même qualité.

car la technique n’était pas parfaitement au point. C’est en 2006 qu’Hexis a présenté une version améliorée de l’installation de chauffage. Depuis lors, l’entreprise a fabriqué environ 200 installations pilotes, toutes soumises à des tests en laboratoire ou in situ. Au siège de l’entreprise, on analyse ainsi la conductivité électrique de chacun des composants sur des mini-piles, ou encore l’interactivité des pièces d’une installa-

tion complète. «Les tests s’étalent dans la durée car les piles à combustible doivent tenir 40 000 heures pour atteindre l’objectif intermédiaire», explique Andreas Schuler, chercheur chez Hexis. 40 000 heures, c’està-dire huit périodes de 5000 heures, et ce, avec les baisses de rendement les plus faibles possible. Sur ce dernier point, Andreas Schuler et ses collègues ont fait d’importants progrès au cours des dernières

Comment ça marche? La pièce centrale d’un chauffage par piles à combustible est le module. Dans le système Galileo d’Hexis, ce module se compose d’environ 60 piles superposées, de la taille d’un CD. Pour l’exploiter, on utilise un mélange de gaz naturel désulfuré et d’air préchauffé, transformé en gaz riche en hydrogène par un catalyseur. Quand ce mélange circule dans le module, il provoque une réaction électrochimique, sans aucune combustion. L’énergie accumulée dans le gaz est transformée pour 60% environ en chaleur et pour 35% environ en électricité, soit un rendement total de 95%. Le processus ne génère pas de poussière fine mais du CO2. Le courant continu généré est transformé en courant alternatif par un onduleur et est disponible pour l’application dans le foyer sous forme de courant 220 volts. L’énergie thermique du gaz d’échappement à 550 °C est transformée en eau à 80 °C maximum par un échangeur thermique. Cette eau est alors distribuée dans le circuit de chauffage de la maison. La pièce centrale de la nouvelle installation de chauffage: la pile d’environ 60 piles à combustible superposées, entourée de matériaux céramiques résistants à la chaleur.

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années. La baisse de rendement d’une installation en essai depuis 2007 s’élevait encore à 1,6% sur 1000 heures d’exploitation; pour les appareils commercialisés cet automne, elle ne sera plus que de 0,5% environ. Cette usure n’est d’ailleurs pas forcément significative pour les clients, car si un module de piles à combustible n’atteint plus le rendement seuil, il est alors remplacé. Mais pour des raisons commerciales et de coût, Hexis vise une durée de vie aussi longue que possible pour ses piles. D’où un travail soutenu de recherche et de développement, cofinancé par l’Office fédéral de l’énergie. Grâce à ce travail, l’exploitation électrique des piles a notamment pu augmenter de 30% au cours des dernières années.

Les chercheurs optimisent les matériaux Pour le développement du chauffage, Hexis travaille notamment en collaboration avec l’EMPA, l’Institut de recherche pour les sciences des matériaux. La qualité d’une pile à combustible en céramique dépend en effet fortement des matériaux utilisés. Ainsi, on utilise des feuilles de céramique en oxyde de zirconium pour les électrolytes. Les connaissances du département de la céramique à haute performance de l’EMPA sont très utiles ici. «Nous avons observé très attentivement l’endommagement des piles dû au vieillissement et avons élaboré des propositions visant à ralentir le vieillissement des piles à combustible», affirme Jakob Kübler qui dirige le groupe de recherche sur la céramique composite du Département de la céramique à haute performance. E


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recherche circulation des fluides

Améliorer les propriétés d’exploitation des collecteurs solaires Si l’on peut considérer que les collecteurs solaires thermiques sont arrivés à maturité d’un point de vue technique, leur exploitation peut toutefois encore être optimisée. C’est ce que prouvent les derniers résultats des recherches menées par Ralph Eismann-Fry à l’Institut fédéral de technologie (ETH) de Zurich.

en Suisse. Il est chercheur à l’ETH depuis trois ans. «Ici, je peux développer de nouvelles idées importantes pour tout le secteur, indique le physicien. Avec la transformation de l’énergie solaire en eau chaude, le potentiel est loin d’être épuisé.» Ralph Eismann-Fry ne pense pas seulement au chauffage et à l’alimentation en eau chaude des habitations, mais également aux eaux de processus industriels.

Bernhard Flora

L’astuce des tubes coudés

Le chercheur ETH Ralph Eismann-Fry devant l’installation d’essai avec laquelle il analyse la circulation dans les installations solaires.

Benedikt Vogel/Office fédéral de l’énergie

Les coûts de fabrication et d’exploitation doivent être réduits afin que la technologie du solaire thermique puisse réaliser son considérable potentiel sur le marché», explique Ralph Eismann-Fry. Dans le cadre de son doctorat, le physicien étudie plus spécialement la circulation des fluides dans les dispositifs solaires. «Des états semblables à ceux des centrales nucléaires peuvent survenir dans les collecteurs

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solaires, affirme-t-il. C’est pourquoi on peut analyser les flux de liquide et de vapeur avec les mêmes méthodes de thermohydraulique.» A 54 ans, Ralph Eismann-Fry a un long passé de praticien derrière lui. En tant que conseiller industriel, il a développé un nouveau collecteur solaire avec la société Fenergy dans les années nonante. Ensuite, il a dirigé pendant neuf ans le développement dans le secteur de l’énergie solaire au sein de la société Ernst Schweizer AG à Hedingen, le plus grand fabricant de collecteurs solaires

«Nous sommes déjà allés loin avec les collecteurs et les installations solaires, mais pour ce qui est des problématiques d’hydraulique, nous sommes encore à l’âge de pierre», souligne-t-il. Le chercheur explore ainsi des questions telles que la disposition correcte des pompes et des récipients d’expansion, la section optimale des tubes ou encore la disposition des armatures dans le circuit. «Les coûts de construction des installations ne sont pas optimaux, notamment les coûts de tubage qui sont parfois 30% plus élevés que nécessaire.» Le chercheur s’intéresse tout particulièrement aux tubes coudés situés sur la face interne des collecteurs solaires. Contrairement aux tubes droits, ceux-ci ne sont pas soudés à l’absorbeur. Leur soudure engendre en effet un surcoût important et les fabricants y ont jusqu’alors renoncé. Cela induit toutefois un inconvénient majeur quant à l’efficience du dispositif: le transfert thermique de l’absorbeur au tube coudé est fortement réduit du fait de cette absence de soudure. Dans ses travaux, Ralph Eismann-Fry démontre, calculs à l’appui, l’importance du montage correct des tubes coudés. Il propose de les poser un peu plus loin du bord de l’absorbeur. Cela permet de réduire leur longueur de quelques centimètres et de réaliser une économie de cuivre, matériau dont ils sont constitués. «Pour un seul tube coudé, l’économie est quasiment insignifiante, mais pour une entreprise qui construit 100 000 collecteurs par an, la différence est


importante», relève le chercheur. Une différence qui peut être investie dans un dispositif de soudure adéquat pour les tubes coudés.

Un outil informatique pour sécuriser les installations Ralph Eismann-Fry s’intéresse aussi de très près au processus de stagnation: la pompe du collecteur solaire s’arrête dès que le chauffeeau est rempli à ras bord, et ce, afin d’éviter la surchauffe. Quand la pompe est à l’arrêt, la chaleur n’est plus évacuée des collecteurs, mais le mélange eau-glycol contenu dans les tubes s’évapore, la plupart du temps sans danger. Il arrive toutefois que la vapeur atteigne l’échangeur thermique du chauffe-eau et engendre un coup de bélier à cause de la condensation. Pour analyser le phénomène de stagnation des installations solaires, le chercheur utilise un logiciel grâce auquel il peut simuler des pannes, notamment des ruptures de tubes. Avec ces simulations, il peut réfléchir aux moyens de construire de nouvelles installations solaires plus performantes. Le logiciel sur lequel il s’appuie est conçu pour la simu­ lation de pannes dans les centrales nucléaires.

Le schéma indique de manière simplifiée la structure d’essai. Le collecteur est chauffé avec quatre projecteurs halogènes de 1500 W chacun à la place du soleil. La vapeur générée condense dans le condensateur. L’azote non condensable est évacué dans l’environnement par le biais du désaérateur.

Il souhaite désormais développer un programme spécifiquement adapté aux collecteurs solaires. Cet outil permettrait ainsi de fournir aux ingénieurs des renseignements précieux, par exemple les pièges à vapeur

à installer pour éviter les coups de bélier. Ralph Eismann-Fry prévoit aussi de rédiger un livre afin de rendre accessibles à tous les connaissances qu’il conserve encore dans sa tour d’ivoire. E

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Dossier

quel revêtement extérieur pour ma maison?

Des façades au naturel Repenser le revêtement extérieur permet de donner un nouveau style à sa maison. Alliant performance et esthétique, les matériaux naturels offrent une gamme étendue de possibilités pour marquer de leur empreinte les façades. Bois, chaux ou végétaux: tour d’horizon et conseils pratiques afin de leur donner une nouvelle jeunesse. 3 6 | E F F I C IEN C E 21 | au to m n e 2 013


P

rocéder à un bilan énergétique de son habitation, faire un choix d’isolation et, pour finir, dessiner un nouvel habillage des murs extérieurs sont un véritable parcours du combattant. Entre demande de devis et obtention du permis de construire, ce cheminement peut prendre beaucoup de temps. Alors pourquoi ne pas profiter de l’automne pour réinventer son univers et, dès le retour des beaux jours, bénéficier ainsi d’une maison débarrassée des échafaudages et dans laquelle il fait bon vivre? On peut en outre saisir cette occasion pour apporter une véritable plus-value à son bien immobilier. Les matériaux naturels de couverture que l’on trouve actuellement sur le marché permettent de nombreux designs et le choix de l’habillage influe peu sur les performances énergétiques du bâtiment. Raison de plus pour donner libre cours à ses envies.

Avant d’attaquer les transformations Mais choisir un type de vêtures pour ses façades suppose au préalable de connaître la structure de ses murs: est-ce de la brique avec un isolant intérieur, du bois, de la pierre? Dans quel état sont les menuiseries, les fenêtres, les baies vitrées? Dans le cadre d’une rénovation, Jean-Luc Sandoz, directeur de Concept Bois Technologie à SaintSulpice, souligne en outre que «la première chose à entreprendre sont les travaux d’isolation. Une fois fixé sur la performance énergétique désirée, on procède alors à un calcul thermique de l’existant afin de savoir ce qu’il faudra ajouter». Ces données en poche, on peut alors réfléchir à l’esthétique que l’on souhaite donner à ses façades. Avant de se lancer dans des travaux, il est en effet important de définir un style. Pour ce faire, des exemples en images pourront aider le maître d’ouvrage. «Il faut que celui-ci soit en mesure de se fixer une ligne», avertit Jean-Luc Sandoz. Sur cette base, un avant-projet d’étude technique est réalisé, avec un nouvel aspect pour les façades. On peut ainsi aller jusqu’à transformer complètement un bâtiment. «On peut ajouter à la façade une intonation, une légère asymétrie. Ce nouvel élément modifie la personnalité de la maison», s’enthou-

siasme l’ingénieur bois. «Tout est réalisable sur une construction existante. La question est de savoir où l’on s’arrête», explique-t-il. Pour aborder cette phase architecturale, il y a des éléments à définir, tels que le design et l’éventualité de réaliser des travaux lourds. Car créer de nouveaux espaces lumineux, avec par exemple l’ajout d’une baie vitrée, d’une porte-fenêtre ou d’un pignon vitré, peut remettre en cause la structure porteuse de l’édifice. «La tendance est aux baies vitrées avec brise-soleil. Ce genre d’éléments amène à une direction architecturale», précise le spécialiste.

Des solutions pour tous les budgets Vient alors l’étape du choix du revêtement. Va-t-on préférer se protéger derrière un mur végétalisé ou privilégiera-t-on un travail d’artisan avec des murs en chaux? A moins que l’on ne souhaite recréer son univers en choisissant parmi les infinies possibilités qu’offre un bardage. Des choix de qualité environnementale variable, plus ou moins écologiques et axés développement durable. Si le budget est un peu juste, les envies peuvent être redimensionnées. «On peut être amené à ne pas faire toutes les façades

de manière identique. On peut par exemple garder des matériaux organiques, comme le bois, pour les façades sud et est, et utiliser des matériaux plus pauvres à l’ouest et au nord», explique Jean-Luc Sandoz. Par ailleurs, si la rénovation se décide à deux niveaux – l’un technique et l’autre architectural –, les options sont également déterminées par les besoins du propriétaire. Au cas où celui-ci désire uniquement protéger son édifice, des matériaux bon marché feront l’affaire. En revanche, pour obtenir une plus-value, l’investissement devra améliorer la valeur initiale du bien. «Pour une maison soignée, on penchera pour un concept augmentant sa qualité et son expression, tant extérieure qu’intérieure», relève l’ingénieur bois. Enfin, si la vêture n’influe guère sur les performances énergétiques d’une habitation, utilisée comme brise-soleil, elle permet toutefois davantage de confort en été. «Lorsqu’on isole très fortement, il faut maîtriser la pénétration d’énergie, pour ne pas se retrouver en surchauffe à la belle saison», prévient ainsi Jean-Luc Sandoz. «L’habillage de la façade nord n’apporte pratiquement rien au niveau énergétique, il procure une finition et préserve les murs.» E

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Ludmila Glisovic

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dossier

revêtement extérieur

L’esthétique zen du bardage en bois

O

pter pour un bardage en bois est souvent un réel choix esthétique. C’est pourquoi le bois doit avoir les qualités nécessaires pour bien se comporter en conditions extérieures. Son vieillissement et son évolution doivent aussi être pris en compte. «Le bois naturel va devenir gris. Si on désire qu’il garde sa couleur initiale, on peut par exemple augmenter la portée du toit qui le protégera des intempéries», explique Jean-Luc Sandoz. Une grande palette de possibilités est également à disposition pour la protection des essences naturelles. Afin de stabiliser le bois, des saturateurs peuvent ainsi être utilisés. Les nouveaux produits tiennent plus longtemps et une simple couche, tous les cinq ans, suffit à préserver les couleurs. Les produits de surface sont par ailleurs fongicides, luttent contre l’humidité, les UV et tout ce qui peut détériorer les murs.

Coût et entretien réduits Le choix du traitement de surface importe aussi quant à l’esthétique que l’on souhaite donner à la façade. «Pour donner une expression à la maison, les traitements de surface permettent de la teindre en jaune,

bleu, vert et même en noir, une couleur à la mode actuellement. Le bois étant en lui-même un isolant, cette coloration n’a pas d’incidence énergétique», relève Jean-Luc Sandoz. Toujours au plan esthétique, on peut encore structurer et déstructurer la façade, jouer avec le sens de la pose, choisir deux teintes différentes, voire plus. «Le bois est beau, peu cher et souple à travailler», affirme le spécialiste. Les bardages les moins coûteux sont en mélèze, en douglas et en épicéa. «Très durable et relativement bon marché, le mélèze est couramment utilisé. Comme il est difficile de s’approvisionner en mélèze européen, il est principalement importé de Russie.

Ce produit est magnifique.» Fixer sur une façade un simple panneau en bois traité avec un enduit est aussi une solution envisageable. «C’est assez bon marché et ça résiste aux éléments.» On trouve encore les bois composites, des mélanges de bois et de résines plastiques. «Un des avantages du bois synthétique est l’étendue des apparences et des couleurs qu’il peut prendre. En outre, en zone urbaine, il ne nécessite pas d’entretien et les façades ne bougent jamais», souligne Jean-Luc Sandoz. Enfin, en ce qui concerne l’énergie grise, il précise que «même importé de Russie, le bois offre un meilleur rapport en comparaison de la tôle ou des panneaux en résine synthétique».

L’idée en plus Les matériaux métalliques ont aussi leur place en façade. Mariés à du bois, l’effet est bluffant. Inox, aluminium, zinc, acier, certains de ces métaux sont peu coûteux. Il faut toutefois être vigilant pour éviter la surchauffe et les problèmes de condensation en privilégiant leur pose sur des expositions au nord.

Le prix

DR – istockphoto

Compter environ 100 francs/m2 pour du bois de base naturel, 100 à 150 francs/m2 pour du bois ayant reçu un traitement de surface et 300 francs/m2 pour des bois synthétiques.

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DR

L’idée en plus Le crépi ou le badigeon à la chaux n’est pas réservé aux travaux de rénovation, mais peut aussi être utilisé sur des habitations en cours de construction. «Toutes les couches composant les murs doivent alors être en matériaux naturels. Pour l’isolation, nous utilisons un mortier de chanvre», précise Pascal Pittet.

Le prix Entre 90 et 150 francs/m2.

Le grand retour de la chaux

L

a chaux et le plâtre sont des liants traditionnels, utilisés dans la construction depuis plusieurs millénaires. Mais avec l’industrialisation, ils ont pratiquement disparu au profit du ciment. «C’est plus dur, alors ça rassure», remarque Pascal Pittet, artisan à Chavannessur-Moudon. Pourtant, la chaux est le matériau respirant par excellence. «La chaux ou le mélange chaux-plâtre sont très appropriés dans les vieilles maisons en pierres, celles aux murs de briques en terre cuite et en béton cellulaire. Utilisés avec une isolation non hermétique, ces produits sont idéaux», explique-t-il. Et d’ajouter: «La bâtisse respire et ne se gorge pas d’une eau qui peut la détériorer gravement.»

En outre, l’isolation par l’extérieur n’étant pas toujours envisageable sur les bâtiments anciens, l’enduit chaux-chanvre peut également être intéressant en matière de correction thermique.

D’infinies possibilités de nuances de couleurs Avant de poser de la chaux, il faut toutefois prendre en compte les éléments naturels. Lors de l’opération, les températures ne doivent ainsi être ni trop chaudes ni trop froides et, pour que les fonds restent humides, il ne faut pas qu’il y ait trop de vent. Le travail de carbonatation (une réaction chimique lors de la prise du mortier qui se fait à l’air) ne doit pas non

plus être trop brutal. La façade doit en outre être protégée d’un soleil direct et il ne doit pas geler dans les trois mois suivant la pose. Quid de l’esthétique? «Ce revêtement ressemble à une peinture un peu épaisse qui peut être laissée en blanc ou être colorée avec des pigments», relève Pascal Pittet. Le crépi obtenu à partir d’un mélange de chaux et de sable se teinte en fonction de la couleur de ce dernier. Mais il peut aussi être coloré au gré des envies du propriétaire. Et même si l’entretien de la chaux est minimal, comme avec n’importe quel enduit de surface, la façade doit toutefois être rafraîchie de temps en temps. 

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dossier

revêtement extérieur

la vie en vert avec les murs végétaux

C’

est au botaniste français Patrick Blanc que l’on doit l’invention des murs végétaux. De Singapour à Hong Kong, en passant par Dubaï ou New York, ses installations vertes recouvrent les façades de nombreux édifices dans le monde entier. Sans être à proprement parler écologiques, les murs végétaux améliorent l’environnement urbain. L’entreprise Jacquet, à Genève, propose plusieurs systèmes que l’on peut installer sur des parois de maisons existantes ou en construction. Mais attention, ces réalisations ne sont pas simples à gérer: «Il faut être passionné par les plantes et avoir la main verte!» souligne Aude Jacquet Patry, directrice de l’entreprise familiale. Car si le coût d’un mur végétal peut représenter un frein à son installation, les difficultés liées à son entretien aussi. Quant à la pérennité d’une vêture verte, seuls les toits végétalisés à l’horizontale s’inscrivent vraiment dans le temps. A l’inverse, la durée de vie des plantes placées à la verticale est limitée.

En terre ou en substrat Même s’il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un mur végétal, la méthode la plus simple consiste à laisser grimper une plante,

L’idée en plus Une innovation de la Haute Ecole du paysage, d’ingénierie et d’architecture (Hepia), à Genève, est attendue cet automne. Des modules réalisés dans une céramique poreuse permettront aux graines de germer et aux racines de trouver les nutriments nécessaires dans le substrat de la paroi. Ces plaques autoportantes se poseront comme n’importe quel élément préfabriqué destiné aux façades. Régulateurs thermiques, elles insonoriseront les constructions et pourront aussi servir d’épurateurs pour les eaux grises des toitures.

Le prix

DR

Entre 100 et 200 francs/m2 pour le câblage, selon la complexité de l’installation et des plantes choisies. Environ 1000 francs/m2 pour le dispositif «plastique», support et installation inclus. A ce jour, le prix des modules en céramique n’est pas connu.

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enracinée dans la terre, contre son habitation. Reynald Roesti, le directeur adjoint, déconseille toutefois l’utilisation de végétaux à crampons ou à ventouses qui s’agrippent et endommagent les enduits. Le lierre, par exemple, qui favorise en outre l’installation d’insectes. «Il ne faut pas oublier que des travaux d’entretien des façades peuvent être nécessaires, il faudra alors enlever les plantes grimpantes, rappelle-t-il. Et il n’est pas rare non plus de découvrir qu’une vigne finisse par soutenir un mur.» L’idéal? Installer une structure pour permettre à la plante de s’y enchevêtrer, et prévoir un espace de circulation d’air entre le mur et celle-ci. Le système le plus facile à poser est constitué de câbles fixés en procédant à un quadrillage de la paroi. L’ajout d’un filet permet aux plantes de couvrir la façade plus régulièrement. «Pour éviter les risques d’arrachement, les fixations sont installées avec un grand soin et, pour préserver le support, ces accroches ont une assise importante», souligne Reynald Roesti. Tandis qu’Aude Jacquet

Patry ajoute: «Ce système s’adapte sur n’importe quel type de paroi, pourvu qu’elle soit saine. On en installe même en intérieur, le long de baies vitrées.»

Attention à l’humidité L’entreprise propose également le dispositif «plastique», un véritable système hors sol, composé d’une structure rigide faite de panneaux avec des réservoirs pouvant accueillir le substrat nécessaire aux plantes. «Comme substrat, nous avons testé la sphaigne du Chili, précise Aude Jacquet Patry. Simple à travailler et agissant telle une éponge, ce matériau – un genre de mousse – est très intéressant.» Reste que sa provenance lointaine nuance quelque peu l’aspect renouvelable de ce substrat naturel… Il faut aussi ajouter que ce type d’installation est un produit coûteux qui ne présente pas que des avantages. En effet, les végétalisations hors sol nécessitent un arrosage régulier apportant de l’humidité. Et avec un support mal posé, le risque de détérioration des murs de soutien est important.

«Ce système s’adapte sur n’importe quel type de paroi, pourvu qu’elle soit saine. On en installe même en intérieur, le long de baies vitrées.» aude jacquet patry

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Conseil énergie

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amiante: attention danger!

Travaux de rénovation: ne négligez pas le diagnostic amiante! Certains travaux de rénovation ne sont pas soumis à l’obligation de procéder à un diagnostic. La prudence est pourtant de mise avant d’intervenir sur des bâtiments antérieurs à 1991. Ludmila Glisovic

C

e sont les caractéristiques de l’amiante, comme sa résistance à la chaleur et aux acides, ainsi que son coût bas qui en ont fait, dans le passé, un produit phare. Interdite en Suisse

depuis 1990 – même si un délai transitoire avait été accordé jusqu’au 1er janvier 1995 pour certaines applications –, son utilisation dans l’industrie avait commencé aux prémices du XXe siècle. Il a ensuite été employé à grande échelle des années cinquante aux années septante, y compris

dans de nombreux objets de la vie quotidienne. A titre d’exemple, le canton de Vaud a publié une liste non exhaustive d’éléments et produits susceptibles de contenir de l’amiante: «Revêtements de façades, toits, sols et murs, faux plafonds, isolations de conduites, faux planchers, panneaux placés derrière les installations électriques, fourneaux électriques à accumulation et les bacs à fleurs, etc.» Particulièrement malléable, cette texture minérale a également été utilisée dans des crépis et toutes sortes de colles. «On peut en trouver de la cave au grenier», confirme Henri Mathis, porte-parole de la SUVA. Pour 

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Conseil

amiante: attention danger!

s’en convaincre, il suffit d’aller faire un tour dans la maison virtuelle de l’amiante, sur le site de la compagnie d’assurance.

Près de 1600 décès recensés

Les cantons de Vaud et de Genève ont été les premiers à imposer la réalisation d’un diagnostic amiante. Celui-ci concerne obligatoirement les immeubles construits avant 1991 et dont le propriétaire entreprend des travaux de transformation ou de démolition soumis à autorisation. «Dès qu’il y a une demande de permis de construire, un rapport amiante doit être remis aux autorités avec le reste des documents. Ainsi, ce sont généralement les architectes qui s’adressent à nous. Mais de plus en plus d’entreprises et de particuliers en font la demande spontanément», explique Jean-Christophe Ebinger, directeur

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Sa dangerosité vient de ses fibres qui sont extrêmement fines. Inerte, le matériau n’est pas toxique. C’est en revanche l’inhalation de ses poussières qui constitue un risque réel pour la santé. De faibles concentrations de poussières dans l’air suffisent ainsi à provoquer l’apparition d’un cancer du poumon ou d’un mésothéliome malin – une tumeur débutant dans la plèvre ou le péritoine. «Au contraire de ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas que les ouvriers du bâtiment qui sont touchés

Peu de diagnostics en l’absence d’obligation légale

C’est l’inhalation des poussières d’amiante qui est dangereuse pour la santé.

mais aussi des personnes employées dans des carrosseries et des garages, dans la métallurgie, etc.», précise Henri Mathis. Si le scandale de l’amiante a véritablement éclaté dans les années quatre-vingt, les premières mises en garde contre les effets néfastes des poussières d’amiante remontent pourtant… à la fin du XIXe siècle! Entre 1939 et 2011, 3286 cas de maladies professionnelles liées à l’amiante ont été recensés par la SUVA, provoquant 1594 décès, dont 1539 par mésothéliome. Outre le coût important en vies, le total cumulé des montants déboursés par la SUVA s’élevait, fin 2011, à 756 millions de francs.

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du laboratoire Microscan Service SA, à Chavannes-près-Renens. Les laboratoires reçoivent aussi des demandes de diagnostic avant l’achat d’une maison. «Généralement, lorsqu’on achète une maison, on réalise des travaux pour la personnaliser. Si on désire refaire une salle de bain ou une cuisine, les coûts des travaux vont être très différents s’il faut désamianter», rappelle Jean-Christophe Ebinger. Mais quand il s’agit de simples travaux intérieurs, souvent plus légers, les demandes de permis sont rarement nécessaires. Et comme un désamiantage coûte cher, en l’absence d’obligation légale, la tentation

est grande de fermer les yeux. «Un particulier qui change lui-même le carrelage de sa salle de bain ne demandera pas de contrôle; s’il y a de l’amiante cela représente pourtant un véritable risque pour sa santé, note le spécialiste. Notre laboratoire reçoit de plus en plus d’échantillons présentés directement par des carreleurs. En première ligne, ils se rendent compte des dangers d’une exposition à cette fibre», note le spécialiste. Une tendance que confirme le porte-parole de la SUVA, qui se réjouit de savoir que les campagnes de communication de l’assurance portent leurs fruits.

On trouve parfois de l’amiante dans toute la maison Pour une villa, il faut prévoir un budget s’étalant de 1000 et 4000 francs, rien que pour les différentes étapes du diagnostic. Des montants qui comprennent entre dix et trente prélèvements, l’analyse des échantillons, le diagnostic à proprement parler et la rédaction du rapport. «Lorsque nous sommes appelés sur un site, nous procédons à des sondages destructifs ciblés, dans les zones impactées par le futur chantier. Dans une salle de bain par exemple, on prélève un petit morceau de carrelage pour collecter la colle. Dans les autres pièces, on recueille des échantillons des matériaux suspects, comme un crépi mural», précise Jean-Christophe Ebinger. «Dans le reste de l’habitation, nous procédons à des sondages afin de savoir si d’autres matériaux contiennent de l’amiante. Ainsi, le propriétaire saura s’il peut accrocher un tableau sans s’exposer. Pour cette utilisation dite normale de la pièce, il n’y aura pas d’obligation de procéder à un assainissement. Mais nous ne pouvons que les encourager à le faire.» Une fois les prélèvements réalisés, le laboratoire procède aux analyses, puis rédige un rapport accompagné de recommandations qu’il remet à son mandataire. Ce document obligatoire est joint au dossier pour la mise à l’enquête. «Certains propriétaires n’ont pas de chance, reconnaît l’ingénieur, il arrive que nous en trouvions dans toutes les pièces.» Celui-ci relève toutefois qu’ils ne trouvent pas systématiquement de l’amiante dans les échantillons prélevés. Par ailleurs, la pertinence d’un désamiantage dépend de la nature des travaux que l’on souhaite entreprendre. Si l’amiante est aggloméré et ne libère pas spontanément des fibres dans l’air, il ne représente pas de danger. «Si on découvre, par exemple,


Liste des zones à risque Armoire électrique Bac à fleurs en fibrociment Chauffe-eau avec isolation en amiante Colle de carrelage amiantée Conduites avec isolation en amiante Conduites en fibrociment Cordons en amiante pour radiateurs et cheminées Coussins et nattes en amiante anti-feu Couverture en fibrociment Interrupteur avec isolation contenant de l’amiante Isolation de prise électrique contenant de l’amiante Joints amiantés Mastic de fenêtres Panneaux anti-feu amiantés Panneaux légers amiantés situés en contrecœur sous les fenêtres Panneaux légers amiantés sous les tubes fluorescents Plaques de couverture amiantées Radiateur électrique à accumulation Revêtements amiantés monocouche ou bicouche (floor flex) Revêtements de sol amiantés multicouche (cushion vinyl)

qu’un carrelage contient de l’amiante, on peut se contenter de le recouvrir», souligne Jean-Christophe Ebinger. «En revanche, si on veut faire passer un câblage dans un sol carrelé ou un lino et qu’ils contiennent de l’amiante, toute la zone doit être désamiantée.»

Privilégier les professionnels du désamiantage Une fois le diagnostic posé, l’étape du désamiantage peut commencer. «Le laboratoire ou le bureau d’expertise nous fait parvenir son rapport qui nous indique où se trouve l’amiante dans la maison et en quelle quantité», explique ainsi Jean Mauricio, expert en élimination d’amiante chez Belfor Prévention SA, au Mont-sur-Lausanne. «Sur la base de ce document un devis est réalisé. Les tarifs

sont calculés au m2 et selon le temps d’installation.» Des frais qui peuvent s’avérer très importants. Pour la seule salle de bain, ils peuvent déjà être de l’ordre de 8000 francs. Beaucoup d’entreprises se sont créées dans le secteur du désamiantage et les différences de prix peuvent être importantes d’un établissement à l’autre. Pour éviter toute mauvaise surprise, il est essentiel de demander plusieurs devis et de privilégier une entreprise ayant de l’expérience. Un bon réflexe? Consulter, sur le site web de la SUVA, la liste des professionnels spécialisés dans les travaux de désamiantage. Afin d’éviter que l’amiante ne s’échappe, et pour protéger les ouvriers, l’assainissement nécessite un important dispositif technique. Et c’est bien la dangerosité de l’amiante qui justifie le montant élevé

SUVA

Pour plus d’informations sur les risques liés à l’amiante, rendez-vous sur le site www.suva.ch

des opérations nécessaires à son élimination. «Avant d’intervenir, nous devons confiner l’espace et le mettre en dépression. Cette mise en place demande beaucoup de préparation. C’est seulement après que l’on peut commencer la décontamination. Une fois réalisée, le laboratoire est rappelé pour procéder à une mesure de l’air libératoire avant le démontage de l’installation», détaille Jean Mauricio. Et après? Quelle que soit la taille de l’édifice, que l’intervention ait lieu en façade ou à l’intérieur, le principe reste toujours le même. Lorsque l’amiante a été récupéré, il part en convoi spécial dans une décharge agréée. De l’échantillonnage par le laboratoire jusqu’à la fin complète d’un chantier comprenant, par exemple, deux salles de bain et une cuisine, il faut compter environ cinq semaines. E

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entretien alain leiser vanina moreillon

Propos recueillis par Sylvie Ulmann

E 21: Alain Leiser, expliquez-nous en quoi consiste votre travail chez Nestlé. Alain Leiser: J’ai rejoint l’entreprise en août 2008 pour développer et implémenter l’«Energy Management». En collaboration avec les divisions, j’ai mis au point une feuille de route pour les 468 usines que nous avons dans le monde. Elle se base sur deux axes: instaurer des économies d’énergie et privilégier les énergies renouvelables sur les sites de production. Votre tâche est compliquée, car la meilleure façon d’économiser de l’énergie est de ne pas en consommer... Ce n’est pas le but non plus. Si l’on vise une économie durable, on ne peut pas laisser totalement tomber la partie économique du concept! Notre objectif est de faire des affaires, mais de la manière la plus intelligente possible, en créant de la valeur partagée pour la société. Une piste est d’améliorer ce qui existe déjà... A mon arrivée, j’ai souvent entendu que chez Nestlé, cela faisait des années qu’on économisait l’énergie. Oui, nous avons mis en place une série de mesures, les «Energy Target Settings», et avons fait un essai en les implémentant dans des usines standard. Résultat: 20% d’économies énergétiques supplémentaires en moyenne. Autrement dit, un potentiel énorme.

«Il faut découpler croissance économique et utilisation des ressources» Alain Leiser est Energy Manager chez Nestlé. Une fonction qui l’amène à penser efficience pour les 468 usines que le groupe possède dans le monde. 4 6 | E F F I C IEN C E 21 | au to m n e 2 013

Sur quels paramètres avez-vous travaillé pour y parvenir? Pour une moitié, il s’agit de modifications simples peu coûteuses, comme fermer des vannes, arrêter un processus au bon moment, ajuster des paramètres ou isoler des conduites. C’est ce qui fait le succès de ces «Energy Target Settings»: une grande partie des projets peut être réalisée avec des retours sur investissement de moins d’un an. Cela permet surtout d’avoir une vision holistique avec des projets concrets qui permettent de fixer des objectifs ambitieux et réalisables. Voilà qui coupe l’herbe sous le pied des gens qui prétendent que les petits gestes ne servent à rien... Au contraire, ils sont très importants. Avoir de bons outils est totalement inutile si on ne s’en sert pas correctement. Concrètement sur le terrain, quels résultats obtenez-vous?


thomas jantscher

Centre de production Nestlé à Orbe.

«Nescafé représente 20% de la consommation énergétique de toute l’entreprise.» Alain leiser Chaque année, nous réduisons notre consommation d’énergie globale de 2 à 3% en fonction de la quantité de produits mise sur le marché. Maintenant, notre objectif est de diminuer notre impact absolu; autrement dit, de vendre davantage de produits sans augmenter notre consommation énergétique. Découpler la croissance économique de l’utilisation des ressources, voilà le défi à relever. C’est ça, le développement durable. Vous avez évoqué les «Energy Target Settings», mais avez-vous d’autres pistes pour améliorer l’efficience de vos usines? Oui, les EtiquettesEnergie qui les labellisent. Contrairement à celles qui existent notamment sur le marché de l’électroménager, nous allons au-delà de l’efficacité théorique d’un procédé,

en nous intéressant à la manière dont on l’opère. Une voiture de classe A, censée ne consommer que 5 l aux 100 km par exemple, en utilisera 7 ou 8 suivant la façon dont on la conduit. Dans un premier temps, on fera tout pour atteindre les 5 l/100 km. Puis on cherchera comment l’améliorer pour descendre à 3 l/100 km, voire 2 l/100 km. Comment procédez-vous pour identifier les postes où des économies sont possibles? Nous réalisons des audits de deux semaines sur place dans les usines. Cela peut sembler court, mais un bon travail de préparation en amont permet d’avoir une vision globale de chacune. A la fin de ces quinze jours, nous avons récolté suffisamment d’informations pour proposer un plan d’action, en sachant

ce que la mise en œuvre de chaque projet va rapporter et coûter en termes d’économies d’eau, d’énergie, de CO2 et aussi financièrement, car cela doit être rentable. Ensuite, la direction locale valide ce plan et nous suivons la mise en place des différentes mesures. Avez-vous réussi à identifier les secteurs les plus énergivores? Oui, ils tiennent au fait qu’une de nos activités principales consiste à sécher des produits. Produire du lait en poudre, par exemple, est un processus assez gourmand en énergie, puisque le lait est constitué à 90% d’eau, qu’il faut retirer. Même chose avec la production de café soluble: on fait un café dont on évapore l’eau pour n’en conserver que la partie soluble. C’est l’autre gros consommateur d’énergie chez Nestlé. Nescafé représente 20% de la consommation énergétique de toute l’entreprise. Les consommations d’eau, de chaleur et d’énergie sont donc liées?

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Oui, absolument, puisqu’une grosse partie de l’eau sert à éliminer les charges thermiques. Sur nos 468 usines, 60 consomment la moitié de l’énergie. Parmi elles, on retrouve aussi les plus grandes consommatrices d’eau. C’est uniquement dans la section Nestlé Waters que la consommation d’eau et celle d’énergie ne vont pas de pair. Adaptez-vous vos exigences au marché local? Difficile de demander à une usine indienne ou chinoise de se passer du charbon... Cela arrive, mais nous essayons de privilégier les ressources durables ou moins polluantes à chaque fois que c’est possible. Ainsi, dernièrement, en Chine, nous avons profité du développement d’un réseau de gaz naturel dans la région de l’une de nos usines pour nous y raccorder, même si cela coûte plus cher. Nous avons renoncé au charbon, qui ne représente d’ailleurs qu’une toute petite partie de notre consommation directe d’énergies fossiles. Et dans le domaine des renouvelables, quelle source privilégiez-vous? Nous utilisons en grande partie de l’énergie thermique, nous favorisons donc la biomasse – le marc de café – qui permet un retour sur investissement de 5 ans. Pour les installations photovoltaïques ou éoliennes, on l’évalue à 8-10 ans et la réduction de CO2 associée par franc investi est assez limitée. Vous avez pourtant installé des panneaux solaires sur votre centre de Bussigny... Absolument. En Suisse, nous testons éga­ lement deux camions électriques pour les livraisons. Ces projets nous permettent d’éprouver ces technologies au niveau de leur durée, de leur faisabilité, de leur apport. En Suisse aussi, vous vous intéressez à l’efficience dans vos usines. Bien sûr, et là, l’impact est très significatif. A Konolfingen, près de Berne, par exemple, dans l’une de nos grandes usines lait-nutrition, nous avons réalisé d’énormes économies d’énergie, de l’ordre de 40%, dans la partie la plus récente du site. A Orbe, nous avons également fait d’importantes économies en travaillant sur les processus de fabrication avec l’EPFL. L’usine Nespresso d’Avenches s’est connectée à un réseau de chauffage à distance: dès que l’usine produit de l’énergie thermique en excès, elle la réinjecte dans le réseau. Nous y avons aussi installé des panneaux solaires photovoltaïques sur une façade.

Sur le terrain, les gens sont-ils plus réceptifs ces dernières années? Oui, je trouve que cela a bien évolué, principalement dans les pays émergents. Il y a une dizaine d’années, économiser l’énergie n’était pas une des premières priorités, nous avions peu de répondant. Aujourd’hui, ce sont les marchés les plus demandeurs, Chine en tête. Ils ont une grande envie d’innover. Quand on leur propose une nouveauté, la première question qu’ils posent est: «Serons-nous les premiers à l’utiliser?»

Pourquoi est-ce ainsi, à votre avis? Les Chinois ont compris que la consommation d’énergie est une question importante, car la technologie ouvre la porte au développement économique. Les politiciens l’ont bien saisi: aujourd’hui la politique chinoise est très pointue au niveau énergétique. Ce pays est le plus gros investisseur dans le domaine des renouvelables. La plus grande installation d’éoliennes du point de vue de la capacité a d’ailleurs été réalisée par des Chinois. E

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les limites du recyclage

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écologie

En Suisse, on brûle le plastique Il représente 70% du volume de nos déchets, mais seulement 15% de leur poids. Contrairement au PET, les plastiques ne sont pas recyclés dans notre pays. Explications. Sylvie Ulmann

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ecycler le plastique? L’intention est indiscutablement louable. Sur le terrain toutefois, les choses ne sont pas aussi simples. Car il existe deux conditions préalables à ce recyclage: le plastique doit être propre et correctement trié.

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«La plupart des plastiques que récupèrent les ménages sont de nature très diverse. Ils proviennent d’emballages, autrement dit ils sont souillés par des produits variés, comme le ketchup et la crème solaire», explique ainsi Edi Blatter, directeur de la Satom (Société anonyme pour la valorisation de l’énergie contenue dans les déchets

incinérables et la méthanisation des déchets biodégradables). «Il faudrait laver les plastiques, ce qui poserait d’autres problèmes, notamment aux stations d’épuration, qui devraient traiter de grandes quantités de ces résidus», ajoute-t-il. Trier et nettoyer le plastique feraient en outre grimper le prix d’un éventuel recyclage: «Cette solution coûterait


MUDAC

«Il n’existe aucune filière de recyclage du plastique en Suisse. Il partirait en Inde ou en Chine, en fonction du pays le plus offrant.» Edi Blatter, directeur de la Satom

en fin de compte beaucoup plus cher que celle que nous avons adoptée, qui est de les valoriser énergétiquement.»

Collecte et tri sources de pollution En d’autres termes, cela signifie que le plastique est brûlé pour produire chaleur ou électricité. Une démarche qui doit encore faire son chemin dans la tête du grand public, pour qui l’incinération reste synonyme de gaspillage. Pas pour notre spécialiste des déchets: «Quand on a construit les usines d’incinération, on brûlait les ordures pour les éliminer. Maintenant, les choses ont changé, puisqu’on le fait pour générer de l’énergie», souligne-t-il. Et d’ajouter que deux conditions prévalent à cette récupération d’énergie par ce processus: «Une bonne qualité de combustion et une épuration des fumées suffisante.» Rien à voir donc avec ce que les particuliers pourraient obtenir en se débarrassant du contenu de leurs poubelles dans leur cheminée ou sur un feu de bois à l’extérieur… A celles et ceux qui préféreraient malgré tout que cette matière soit triée et valorisée d’une autre façon, comme le PET (lire encadré), Edi Blatter répond que la collecte coûterait son pesant de CO2: «Il n’existe aucune filière de recyclage en Suisse. Elle partirait en Inde ou en Chine, en fonction du pays le plus offrant.» Faire traverser la moitié de la planète à des tonnes de plastique pour lui donner une deuxième vie, voilà une opération écologiquement absurde! «Il faudrait aussi organiser la collecte et le

tri, en mettant par exemple en place un camion qui ramasserait les plastiques, ou installer des bennes aux déchèteries, deux solutions qui induisent du trafic, donc de la pollution», rappelle Edi Blatter. Autant d’arguments qui font plaider le patron de la Satom pour une valorisation énergétique de cette matière.

éviter la dispersion du plastique dans la nature Deux filières existent à cet effet. Mélangé aux déchets urbains, le plastique peut être transformé en chaleur et en électricité dans une usine d’incinération. Dans les grandes villes, les habitants en profitent ainsi par le biais du chauffage à distance. Autre option: en tirer un combustible pour l’industrie. «La Suisse possède de nombreuses cimenteries actives et prospères, qui s’intéressent beaucoup à ce produit de substitution et aimeraient bien le récupérer», constate le patron de la Satom. Les cimentiers ne sont pas tombés sur la tête: préférer le plastique à un combustible fossile leur permet de se voir exemptés d’au moins une partie de la taxe CO2. L’existence de ces filières de valorisation n’a pas empêché les industriels de chercher d’autres solutions. Ainsi, depuis le milieu des années 2000, l’entreprise zougoise Plastoil transforme cette matière... en mazout de chauffage. Dans son usine, 100 kilos de plastique égalent 80 kilos de combustible. Et l’énergie nécessaire à la reconversion du plastique serait minime.

La filière PET Elle s’appelle «polyéthylènetéréphtalate», mais on l’appelle plus volontiers par son petit nom: PET. Apparue au début des années nonante, cette matière provient du pétrole ou du gaz naturel. On l’utilise à peu près exclusivement pour fabriquer des bouteilles, ce qui en facilite le nettoyage et la rend facilement identifiable. En 2011, 81% des bouteilles vendues en Suisse ont pris le chemin du recyclage. Selon l’association PET Recycling Schweiz, qui regroupe 98% des pros de la boisson dans le pays, ce geste permet d’économiser 140 000 tonnes de gaz à effet de serre. Comme le PET se recycle à 100%, les granulés obtenus après récupération et tri repartent fabriquer un nouveau contenant. Ce cycle se traduit par environ 50% d’énergie économisée par rapport à une incinération avec les autres déchets en usine.

Une expo pour tout savoir On l’utilise quelques minutes, mais il met 400 ans à se dégrader: le sac plastique serait-il la nouvelle menace écologique? L’exposition «Coup de sac», au Mudac à Lausanne, invite les visiteuses et visiteurs en tableaux, installations et avec humour, à s’interroger sur leur façon d’employer cet emballage. «Coup de sac – art et design autour du sac en plastique». Jusqu’au 6 octobre 2013, www.mudac.ch

Une opération qui ne peut avoir lieu qu’après collecte et tri minutieux des déchets plastiques ménagers et industriels – il s’est avéré que la présence de PVC et PET produit une oxydation. L’entreprise a donc dû se doter d’une trieuse de pointe, capable de reconnaître les plastiques valorisables. Mais cette technologie ne résout rien, selon Edi Blatter: «En recréant la matière première, on en revient au point de départ. Mieux vaut produire de l’électricité ou de la chaleur.» Ecologiquement aussi, l’incinération aurait du bon, puisqu’elle éviterait que des miettes de plastique se dispersent dans la nature. Car dans les pays comme la France ou l’Italie où les décharges à ciel ouvert sont encore légion, l’urgence est criante, notamment en ce qui concerne les sacs: ils se dégradent en morceaux qui filent dans la nature. Là, ils deviennent de plus en plus petits sans jamais disparaître, souillant les océans et finissant dans l’estomac des animaux sauvages qu’ils empoisonnent. E

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initiatives déperditions de chaleur en images

La thermographie aérienne donne des ailes aux communes politikarts.wordpress.com

Outil probant pour diagnostiquer des anomalies dans l’isolation des bâtiments, la thermographie aérienne a pris son envol en Suisse romande. Tour d’horizon sur quelques démarches communales aux résultats prometteurs. mary-luce boand colombini

L

a thermographie aérienne permet de mettre en évidence les déperditions de chaleur des bâtiments. Grâce à une caméra infrarouge, elle offre en effet une possibilité d’effectuer, à distance, des relevés de températures. Une fois les informations collectées, celles-ci sont retranscrites sous la forme d’une image, appelée ther­ mogramme. Les niveaux de déperdition de chaleur y sont représentés par différentes couleurs, ce qui permet, au premier coup d’œil, de visualiser les bâtiments présentant des anomalies d’isolation. Une méthode qui a fait ses preuves et à laquelle les collectivités locales font de plus en plus appel.

Des analyses suivies de mesures concrètes Dans le canton de Vaud, plusieurs localités ont recours à cette technique. A l’instar de Prilly, où des photos thermiques du territoire, réalisées en mars dernier, ont permis de cibler les déperditions de chaleur. Les habitants ont pu en découvrir les résultats au mois de septembre. Orbe, qui vient d’être labellisée Cité de l’énergie, a quant à elle offert à ses habitants la thermographie de leurs bâtiments. 173 mesures ont été communiquées, dont 87% à des propriétaires. «34% d’entre eux nous ont confié qu’ils envisageaient des travaux de rénovation», commente Laurence Bordet, coor­

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dinatrice d’Agenda 21 pour la commune. A Neuchâtel, ce sont environ 400 propriétaires privés qui avaient profité d’une analyse offerte par la Ville en 2008. A la suite de cela, 116 toitures ont été isolées entre janvier 2010 et juin 2013, soit environ 30 000 m2. «Les statistiques sont courantes, en particulier grâce au programme Bâtiments subventionné par la Confédération», précise Christian Trachsel, délégué à l’énergie de la Ville.

Le Canton de Genève subventionne les éco-bilans complets à domicile De la thermographie aérienne à l’éco-conseil subventionné, il n’y a qu’un pas. Un pas que des communes genevoises n’ont pas hésité à faire. En 2009, Meyrin et Vernier ont ainsi lancé un projet pilote concernant tous les toits des bâtiments. Dans la foulée, elles ont organisé une exposition présentant les résultats à 1000 visiteurs. Cette opération a en outre incité le Canton à procéder à la thermographie sur tous les édifices genevois. «La demande des particuliers étant bien réelle, nous avons ouvert un éco-corner permanent. Cette plateforme d’informations

et de services sur le développement durable en général est également destinée aux PME», commente Olivier Balsiger, chef de projets au Service de l’urbanisme, des travaux publics et de l’énergie de la commune de Meyrin. L’éco-conseil, en grande partie subventionné par le Canton, incite les habitants à diagnostiquer leur bâtiment et à calculer l’indice de dépense de chaleur (IDC), devenu obligatoire avec l’évolution de la loi cantonale sur l’énergie. La somme à débourser pour un conseil réalisé à l’éco-corner sur la base de plans et de factures d’énergie? 225 francs, dont 175 pris en charge par le Canton. Si l’écoconseiller se déplace pour un bilan complet, ce montant s’élève à 325 francs, dont 225 pris en charge par le Canton. La Commune a également profité de l’éco-corner pour y créer une arcade Meyrinroule, qui prête gratuitement des vélos de ville durant quatre heures. Depuis juin 2012, les utilisateurs peuvent s’en servir, puis le restituer dans n’importe quel site de Genèveroule. Ils peuvent également y louer des deux-roues ou y faire réparer leur vélo. E


La technique de chauffage au mazout à condensation, une nouvelle génération de chauffage

Photo: UP

Un chauffage au mazout moderne économise beaucoup d’énergie

Maison non isolée Chaudière ancienne Consommation annuelle: 22 l/m2

Maison non isolée / Nouvelle chaudière à condensation Consommation annuelle: 15 l/m2

Maison isolée / Nouvelle chaudière à condensation Consommation annuelle: 7 l/m2

Maison isolée / Nouvelle chaudière à condensation, installation solaire Consommation annuelle: 5 l/m2

Il n’est pas obligatoire de changer d’agent énergétique pour préserver l’environnement. En effet, une bonne isolation de l’immeuble et un chauffage au mazout appliquant la technique à condensation, combiné à une installation solaire thermique, constituent une solution optimale (en se référant aux besoins de chauffage annuels d’une maison typique).

Son efficacité est exceptionnelle, elle consomme peu et respecte l’environnement. Indubitablement, la technique de chauffage à condensation incarne la nouvelle génération de chauffage des bâtiments. Comparativement à la technique de chauffage à basse température, elle présente des valeurs nettement meilleures dans le refroidissement des gaz de combustion. En effet, elle réutilise la chaleur de la condensation de l’eau résiduelle qui s’y trouve. Il en résulte un gain additionnel d’énergie de 10%, la condensation directe générant 6% et la réduction supplémentaire de la température des gaz de combustion 4%. De la sorte, celui qui utilise cette nouvelle génération de chauffage à condensation économise de l’argent, du combustible fossile et préserve l’environnement.

V

oilà pourquoi la plupart des cantons ont édicté des prescriptions n’autorisant plus que les chauffages appliquant la technique à condensation dans les nouveaux bâtiments ou lors d’assainissement de chauffage. La durée de vie d’un chauffage au mazout varie de 15 à 20 ans, suivant l’intensité de son utilisation. Etant donné que les anciens chauffages au mazout sont particulièrement robustes et fiables, il existe en Suisse des appareils encore en fonction qui sont beaucoup plus vieux que 20 ans. L’assainissement d’une installation de ce genre – ce qui est appro-

prié sur les plans économique et environnemental – entraîne une économie d’énergie jusqu’à 35%. Les économies s’avèrent encore plus importantes si l’on investit dans l’amélioration énergétique des bâtiments. Ainsi, par exemple, la pose de nouvelles fenêtres permet d’économiser jusqu’à 20% d’énergie. De même, une isolation des façades ou encore des galetas et du toit peuvent entraîner chacun une réduction supplémentaire de 10 à 25% de consommation énergétique, suivant le type et le caractère du bâtiment. Le plus souvent, pour réaliser des économies, il convient de remplacer le chauffage au mazout existant par une chaudière moderne à condensation fonctionnant également au mazout, plutôt que d’assainir l’enveloppe du bâtiment et de passer à un autre mode de chauffage plus coûteux. Le chauffage à condensation au mazout s’avère en effet nettement meilleur marché qu’une pompe à chaleur avec sonde géothermique. Les économies réalisées de la sorte permettront, par exemple, de rénover les fenêtres. Ces mesures peuvent entraîner des diminutions significatives de la consommation de mazout par mètre carré de surface chauffée. Exprimé en chiffres, après rénovation, cela peut se réduire à environ 7 litres par mètre carré et par année au lieu de 22 litres. Si l’on combine toutes les mesures d’as-

sainissement avec un appoint solaire thermique, on arrive à une consommation annuelle de 5 litres par mètre carré seulement. Un chauffage au mazout moderne fonctionne d’une manière économique, respectueuse de l’environnement et fiable. Il s’adapte à toutes les sortes de bâtiments et peut être combiné sans difficulté avec des systèmes d’énergies renouvelables tels que les capteurs solaires. Par ailleurs, le mazout garantit un approvisionnement en énergie bien plus sûr que les autres agents énergétiques, ne serait-ce que grâce à la réserve qui est stockée dans la citerne du bâtiment. Pour des conseils gratuits, contactez notre bureau régional.

Jean-Pierre Castella Centre Information Mazout Suisse romande Téléphone 0800 84 80 84 info@petrole.ch

www.mazout.ch


mobilitÉ voiture

retour à l’essentiel

me.we, une voiture de bon sens netcarshow.com

Pour Toyota, le designer Jean-Marie Massaud a imaginé un concept-car émotionnel. Malgré un sentiment de déjà-vu des lignes, c’est le bon sens qui semble avoir guidé le choix des options. Maxime Pégatoquet

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maginer la voiture de demain. C’est en tout cas, sous forme de carte blanche, le mandat confié au designer français Jean-Marie Massaud par la firme Toyota. Baptisé me.we, ce rêve de designer est le symbole d’un engagement conscient. Moi. Nous. L’écologie comme domaine qui doit concerner tout le monde. Pour cela, le designer est allé gratter un peu partout, sur la base du leitmotiv «less is more»

(ou comment faire mieux avec moins), et pas seulement sous le capot. Car si on veut une voiture écolo, il faut repenser notre manière d’appréhender le véhicule, que ce soit en termes de confort, de vitesse, de performance...

Une carrosserie en matériau recyclable

Caractéristiques techniques Longueur: 3440 mm Poids: 750 kg Châssis: tubulaire en aluminium Carrosserie: polypropylène expansé (14 kg!) Moteurs: 4 moteurs électriques logés dans les roues Batterie: logée sous le plancher Prix estimé: de 15 000 à 18 500 francs

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Pour commencer, Jean-Marie Massaud l’a allégée au maximum. Il l’a débarrassée de tout suréquipement superflu pour revenir à l’essentiel. La clim a disparu, afin d’éviter d’épuiser inutilement les batteries. Idem pour le chauffage, évaporé au bénéfice d’une pompe chauffant le pare-brise et les sièges. On réduit à l’essentiel. Et on réfléchit en cherchant à optimiser chacun des postes. Certes, la me.we semble emprunter ses lignes à la Mini, avec quelques clins d’œil méharistes. Côté «innovations» techniques, à l’opposé des concept-cars avant-gardistes, me.we utilise des matériaux et des technologies «existants et éprouvés». Pour ses banquettes rigides mais fonctionnelles, JeanMarie Massaud s’est inspiré de la 2 CV, un rêve de sobriété tape-cul. Les moteurs électriques, au nombre de quatre, sont logés

dans chacune des roues, offrant ainsi un habitacle plus conséquent en termes d’espace intérieur. Sa carrosserie est composée de neuf modules en polypropylène expansé (le matériau absorbeur de chocs par excellence, recyclable à l’infini). Ce qui permet de réduire de 20% le poids du véhicule par rapport à l’acier et d’éviter la finition peinture, très polluante. Avec sa structure en aluminium et l’usage du bambou, une fibre ultra-résistante et facilement disponible, pour le sol comme pour le toit, la me.we ne pèse au final que 750 kg. L’option d’un toit en néoprène permet d’éviter l’ajout d’un coffre de toit. Et la voiture est entièrement lavable au jet. Difficile de savoir si la me.we sera un détonateur de mobilité consciente, au même titre que la Volkswagen l’avait été en son temps. Peut-être même sera-t-elle cantonnée au rôle de voiture amusante pour commencer. Pour l’heure, elle nous renvoie surtout à nos désirs de mobilité, symbole d’un moyen de locomotion moins rapide, moins puissant, mais pas moins libérateur... E Plus d’infos sur www.mewe-car.com


EN BREF AUTOMOBILE

électriques et 100% helvétiques L’entreprise suisse vonRoll infratec diversifie ses activités et met à profit son savoir-faire et ses compétences industrielles. Elle produit ainsi, à travers sa filiale QvR et sous la marque VR BIKES, des deux-roues électriques. Ludmila Glisovic

«N

ous avons profité de l’expertise de vonRoll dans de nombreux domaines technologiques, pouvant s’appliquer à la fabrication de véhicules électriques, pour créer la gamme VR BIKES. Le scooter VR ONE est dessiné pour devenir un classique de la mobilité électrique. Après deux ans de présence sur le marché, nous constatons une progression constante de nos ventes», se réjouit Georg Lang­ hans, directeur chez QvR. «Si nous vendons principalement des scooters, la ligne des tout-

terrain VR CROSS touche un marché plutôt de niche», préciset-il. Les avantages de ces deux types de motos sont toutefois similaires: elles n’émettent ni gaz polluant, ni fumée, ni particules. Sans rejet, elles sont donc inodores. Extrêmement silencieuses, elles sont aussi entièrement recyclables. Cette technologie permet en outre un entretien minimal du véhicule. «Une simple prise électrique suffit pour recharger la batterie», souligne Georg Langhans.

Une puissance comparable à une moto de 125 cm3 «Avec le VR ONE, selon le parcours et la manière de conduire, son autonomie atteint

DR

L’entreprise vonRoll infratec propose également des bornes de recharges électriques. Nommées ELECTRANT, elles se déclinent en installations murales ou en colonnes. Ces bornes sont adaptées à tous les véhicules électriques. Equipées de quatre prises, elles peuvent être personnalisées selon les besoins des utilisateurs. «L’ELECTRANT est le seul concept modulaire existant sur le marché», précise-t-on chez vonRoll infratec. «Dans sa version standard, elle est nettement plus économique que les produits concurrents.» Ces bornes disposent d’une structure en aluminium robuste, conçue pour résister aux intempéries et au vandalisme.

quarante-cinq kilomètres de distance en conduite mixte, et jusqu’à septante kilomètres en mode éco», précise le directeur. L’accu lithium-polymères supporte par ailleurs plus de 1000 cycles de charge sans perdre de sa puissance. Reste que pour une charge à 100%, il faut compter environ quatre heures et demie. Afin que la consommation d’énergie au kilomètre soit la plus économique, la mise en charge aux tarifs électriques de nuit est donc recommandée. Economie encore, certaines communes et entreprises d’électricité proposent des subventions pour l’achat de ce type de véhicule et QvR offre des leasings à 0%. La moto tout terrain VR CROSS dispose quant à elle d’une autonomie de quarante kilomètres. «Elle est moins rapide qu’une moto à moteur thermique, mais elle atteint 80km/h», explique Charles Crelier, technicien chez QvR. «Sa puissance est comparable à une moto de 125 cm3.» Si sa batterie permet aussi plus de 1000 cycles de charge, la recharge est en revanche plus rapide que celle de l’accu du scooter, puisqu’elle atteint les 100% en deux heures seulement. E

EFFICIENCE Genève Aéroport honoré Pour la quatrième année consécutive, Cointrin a reçu des experts de l’Air Transport Research Society le titre d’aéroport le plus efficient dans la catégorie des plateformes accueillant moins de 15 millions de passagers par an. Genève Aéroport

des modèles performants

DR

deux-roues

CheckEnergieAuto (CEA): roulez, économisez Après un essai concluant à Bâle, l’Office fédéral de l’environnement et l’Union professionnelle suisse de l’automobile ont confirmé l’extension de leur projet commun de construction d’un réseau de garages certifiés CEA. L’idée? Offrir aux automo­ bilistes – pour une cinquantaine de francs – un examen de la consommation de leur véhicule et de ses effets sur l’environnement. La prestation inclut aussi des conseils sur l’entretien de la voiture et sur l’adoption d’un mode de conduite plus efficace, en lien avec un cours d’éco-conduite.

E-BIKE Attention à la distance de freinage! Selon des statistiques de l’Hôpital de Lucerne, les vélos électriques engendreraient des accidents dont la gravité est plus proche de ceux des motos que des vélos traditionnels. En cause, leur poids et leur vitesse. Prudence et port du casque sont donc plus que jamais de rigueur quand on enfourche un e-bike.

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mobilité deux-roues

le tout électrique peine à décoller

Besoin de personne en scooter électrique Les heureux détenteurs d’un scooter électrique ne passent pas inaperçus dans le flot de la circulation. Pourtant, même s’il a tout pour plaire, son succès commercial n’est pas encore au rendez-vous. Plusieurs initiatives devraient aider ce deux-roues «vert» à rouler vers de meilleurs auspices.

Office fédéral de l’énergie

Q

u’est-ce qui se déplace vite, sans bruit et sans polluer l’atmosphère? Le scooter électrique. Malheureu­ sement pour les défenseurs de l’environnement, il s’en vend très peu depuis l’apparition des premiers modèles, il y a une vingtaine d’années. A peine plus d’un millier par an en Suisse, dont près de huit cents rejoignent la flotte de La Poste. Des chiffres dérisoires, comparés aux 22 000 scooters à essence qui trouvent preneur tous les ans.

Comment expliquer ce phénomène? A Colombier, Philippe Gremion, importateur suisse des scooters Peugeot, est l’un des premiers à avoir introduit ce type de véhicules dans le pays. «Les gens se disent probablement qu’avec un vélo équipé d’une assistance au pédalage, ils feront un peu d’exercice physique tout en ménageant l’environnement, déclare-t-il. Cette double incitation commerciale fait défaut aux deuxroues électriques.» Revendeur à Saint-Prex, Daniel Oberson ajoute: «Il faut compter entre 5000 et 6000 francs pour un bon modèle, soit le prix de deux vélos électriques permettant de rouler à 45 km/h.» Bien sûr, le scooter «vert» a d’autres arguments à faire valoir: une autonomie comprise entre 60 et 70 km, un entretien technique minimal, la possibilité de rouler à deux, une protection contre la pluie grâce au pare-brise... Sans oublier sa faible consommation d’énergie; le coût en électricité pour parcourir une distance de 100 km est en effet de 40 à 60 ct, ce qui correspond environ à 2,5 dl d’essence.

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Dix ans de retard sur le vélo électrique Le succès commercial se fait toutefois attendre. Le marché est en retard d’une dizaine d’années sur celui du vélo électrique, selon Heidi Hofmann, collaboratrice scientifique au Centre interfacultaire d’écologie générale de l’Université de Berne (IKAÖ). Responsable de NewRide – le programme de promotion des deux-roues électriques, lancé par SuisseEnergie en 2002 –, elle pense que le produit souffre d’un manque de visibilité et d’occasions d’être testé par le grand public. Ce programme national tente justement d’y remédier en travaillant en étroite collabo­ration avec les communes partenaires qui offrent une réduction de

Francesca Sacco

Francesca Sacco /

10% sur le prix d’achat d’un modèle figurant sur le catalogue NewRide. A Fribourg, Rachel Brulhart a acheté il y a cinq ans un e-solex qu’elle utilise au quotidien. Pour elle, ce sont essentiellement les lacunes en matière de recharge de la batterie qui expliquent le manque de succès des deux-roues électriques. «J’avais besoin d’un modèle avec une batterie amovible. Or la batterie est presque toujours intégrée dans le véhicule. Avec difficulté, j’ai finalement trouvé en France un e-solex avec une batterie que je peux enlever et brancher sur une prise secteur chez moi.» Interrogé sur les raisons de la rareté des batteries amovibles, Philippe Gremion répond: «Le risque de vol est plus élevé, il y a un facteur esthétique qui entre en ligne de compte et la construction monobloc est toujours plus sûre pour un appareil électrique.» En Suisse, Renault serait en train de tester la mise en place d’un réseau de location de batteries. Le client n’aurait ainsi plus besoin de la re­ charger, il se contenterait de l’échanger. E

Rachel Brulhart, Fribourg, a acheté un e-solex il y a cinq ans.


mobilité voiture

pour un achat éclairé

Mise à jour de l’EcoMobiListe

élodie Maître-Arnaud

S

elon les dernières statistiques de l’Office fédéral de l’énergie, l’impact des voitures neuves suisses sur le climat est supérieur à la moyenne. Alors que de nombreux pays membres de l’Union européenne affichaient en 2012 des émissions moyennes de CO2 comprises entre 115 et 135 g/km, PUBLICITÉ

la Suisse faisait – une fois n’est pas coutume – office de mauvaise élève avec des valeurs atteignant 151 g/km. Avec l’arrivée sur le marché de voitures émettant au maximum 120 g/ km, le potentiel d’amélioration est toutefois important.

Moins de 85g de CO2 par km

Tous ces nouveaux véhicules – seize au total – figurent dans

fotolia

Le bon réflexe pour choisir une voiture moins polluante? Consulter la liste tenue par l’Association suisse des transports. De nouveaux modèles de véhicules dont les émissions de CO2 ne dépassent pas 120 g/km sont en effet apparus sur le marché ces derniers mois. Extraits.

l’EcoMobiListe, accessible d’un simple clic (www.ecomobiliste.ch). La plupart satisfont en outre à

la norme d’émissions Euro-6 dont l’introduction progressive en Suisse est prévue à partir du mois de septembre 2014. Parmi les nouveaux modèles les moins polluants, on citera, au rayon des petites voitures, la Mitsubishi Space Star 1.0 ou la Renault Clio Grandtour dCi 90 qui affichent toutes les deux des émissions maximales de 90 g de CO2 par km. La VW Golf VII 1.6 TDI CR BMT descend quant à elle à 85 g. Les monospaces ne sont pas en reste: on citera notamment la Fiat 500 L 0.9 TwinAir GN-CH avec seulement 84 g/km. Enfin, dans la caté­ gorie des tout-terrain, c’est la Renault Captur dCi 90 qui l’emporte, avec des émissions moyennes de CO2 égales à 95 g/km. E



mobilité initiative

CORéE

une flotte électrique à la disposition des employés

Première route électrique Avec le système OLEV (Online Electric Vehicule), les automo­ bilistes qui roulent à l’électricité n’auront bientôt plus besoin de recharger leur batterie. Imaginée par des chercheurs coréens, la première chaussée publique électrique est longue de 24 km. Le courant circule via des câbles enterrés et génère un champ électromagnétique. Des bobines, situées sous les véhicules, réagissent avec celui-ci pour produire de l’électricité. Ce procédé est pour l’heure réservé aux transports en commun.

Genève teste une appli de partage de véhicules électriques Avec 28 000 collaborateurs, l’administration cantonale genevoise est l’une des plus importantes de Suisse. En partenariat avec m-way, elle teste actuellement un projet pilote pour favoriser l’électromobilité, grâce à un système novateur de réservation et de partage en ligne de véhicules électriques. DR

élodie Maître-Arnaud

U

ne enquête menée auprès du personnel de l’administration cantonale a révélé que 47% des employés utilisent leur voiture personnelle pour leurs déplacements professionnels. En outre, 57% d’entre eux ne transportent aucun matériel encombrant dans le cadre de leur activité. Raison de plus pour les inciter à faire ces trajets avec des moyens de locomotion plus écologiques, comme le vélo, les transports publics ou le partage de véhicules électriques. Et c’est pour encourager cette dernière alternative que le Département de l’intérieur, de la mobilité et de l’environnement (DIME) du Canton de Genève teste sharoo, une nouvelle plateforme de mise à disposition de véhicules électriques, développée par m-way. «Les plateformes de ce type permettent de réduire les frais de logistique et d’intégrer progressivement des véhicules respectueux de l’environnement à la flotte existante», explique Patrick Herzig, chef de projet du Plan de mobilité de l’administration cantonale (PMAC).

Pas besoin de clé Le kit d’accès sharoo est en effet un élément essentiel du système de partage. Grâce à une simple application smartphone, les

EN BREF

VéLO

Filiale du groupe Migros, m-way est spécialisée dans la mobilité électrique.

Les frontaliers veulent des aménagements L’APiCy (association des piétons et cyclistes du Pays de Gex) estime que les frontaliers utiliseraient plus volontiers le vélo pour leurs déplacements vers et depuis la Suisse si des aménagements sécurisés étaient mis en place. La mobilité douce est déjà loin d’être anecdotique puisqu’une enquête menée par l’association a permis de dénombrer 480 cyclistes (et plus d’une centaine de piétons) durant les deux heures de pointe du matin, en quatre points de passage de la frontière. Erratum

véhicules peuvent être réservés, ouverts, démarrés puis refermés sans qu’il soit nécessaire de procéder à des remises de clés aux utilisateurs successifs. «Ce projet nous a permis de réunir pour la première fois dans un environnement professionnel une plateforme de réservation et de partage, ainsi que l’infrastructure qui l’accompagne», précise Hans-Jörg Dohrmann, le directeur de m-way. Un premier test de deux mois, sur dix collaborateurs, s’étant révélé concluant, celui-ci a été étendu. Désormais,

plus de vingt véhicules électriques peuvent ainsi être utilisés par les cent soixante collaborateurs du Canton de Genève participant au projet pilote. Une flotte composée, à ce jour, de sept voitures, dix vélos, deux scooters et deux mobylettes. Avec un nombre de réservations en constante progression, l’expérience devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Le concept devrait ensuite être déployé à l’ensemble des collaborateurs de l’administration cantonale genevoise. E

A propos de l’article «Les dessous écolos d’internet» paru dans notre no 7, une erreur s’est glissée en page 26 et nous nous en excusons. Rectificatif: «En moyenne, l’envoi de 33 courriels d’1 Mo à deux destinataires par jour et par personne génère annuellement des émissions corres­ pondant à 180 kg de CO2, ce qui équivaut à plus de 1000 km parcourus en voiture.» (Source: ADEME, brochure d’information Nouvelles technologies, nouveaux usages: les TIC, quels impacts?, juillet 2011.)

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projets de réaménagements exposition

IBA Basel 2020

Nouvelle impulsion pour la mobilité dans la région bâloise

La mobilité urbaine se met au diapason à travers IBA Basel 2020, un grand projet au service de la population, notamment des pendulaires. Une exposition est à découvrir jusqu’en novembre prochain.

Mary-Luce Boand Colombini

L’

IBA Basel 2020 est un organisme pour le renforcement transfron­ talier des collectivités territoriales de l’Eurodistrict trinational de Bâle qui, de par leur géographie, doivent notamment 

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exposition projets de réaménagements fotolia

d’une nouvelle perspective urbaine. Dans le cadre de l’IBA Basel, un projet universitaire consacré aux potentiels de développement des lieux d’arrêt a été mené puis débattu avec les communes. Dès 2014, ces idées seront approfondies sur un à trois sites pilotes», explique Pier-Mael Anezo, chef de projet. Enfin, «MicroCity» constituera quatre points de correspondances intercommunales pour les voyageurs, soit des bâtiments multi-usages modulaires et adaptables comprenant un emplacement de parking, une interface vers les transports publics, un centre de services et de prestations pour des formes de mobilité durables. Désengorger les centres-villes des voitures commence par la gestion des flux de pendulaires issus de la périphérie de l’agglomération. En parallèle, une nouvelle tendance s’établit à grande échelle: «Utiliser plutôt que posséder» favorise en outre de nouvelles formes de mobilité. A cet effet, une étude préliminaire portant sur d’autres sites MicroCity potentiels est lancée. E repenser leur mobilité. A travers une exposition internationale d’architecture planifiée sur dix ans, et qui a débuté en 2009, il met en avant la situation actuelle et stimule le processus de mise en œuvre de projets ciblés, représentatifs de trois pays, trois cultures, un bassin de vie métropolitain, sans pour autant que Bâle perde son identité ou sa diversité culturelle. Jusqu’au 9 novembre prochain, «Au-delà des frontières, ensemble – Gemeinsam über Grenzen wachsen» met à l’honneur une quarantaine de projets, sur les thèmes de la mobilité en ville, du paysage et de l’aspect de vivre ensemble, offrant une nouvelle visibilité à la région. En 2020, une présentation finale bouclera ce projet de grande envergure.

diats de la nouvelle station, une zone résidentielle et mixte, durable d’un point de vue énergétique et social, verra progressivement le jour. Le prolongement de la ligne de tram Burgfelderstrasse (Bâle) à la gare de SaintLouis (F) donnera lui aussi une impulsion à la région. Des quartiers difficilement accessibles jusqu’à présent et des territoires en développement vont être raccordés à un réseau attractif de transports en commun. Ces quartiers de l’agglomération trinationale engendreront de nouvelles urbanisations, ainsi qu’une densification de l’habitat et des services. La mise en service du prolongement de la ligne de tram est prévue pour 2017 et soulagera le réseau routier.

Requalification urbaine et densification

Des points de correspondances intercommunales

Parmi ces projets, quatre principaux réaménagements en cours touchent des points stratégiques pour faciliter les accès et les déplacements des citoyens. Afin de mieux connecter le territoire près de la frontière Riehen (CH)/Lörrach (D) au réseau de transports publics, une nouvelle station du Regio-S-Bahn est prévue, avec des correspondances tram et bus. La requalification urbaine de ce morceau de ville en quartier écologique intégrera un concept transfrontalier de planification d’espaces non bâtis. Et aux abords immé-

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«Hochrheinstrecke» – la ligne ferroviaire entre Bâle et Schaffhouse – intégrera le réseau ferroviaire germano-suisse avec l’électrification de cette ligne de liaison ferrée rapide. Le projet renforce aussi l’impact urbain du projet d’infrastructure du «Hochrhein» où seuls les locomotives diesels peuvent circuler. «Le Rhin supérieur dispose de potentiels de développement déterminants qui pourront être mieux reliés aux centres. Aux abords des arrêts, les villes et communes bénéficieront

Infos Pratiques L’intégralité du paysage IBA, avec ses 43 projets, sera visible du 19 octobre au 9 novembre 2013. Articulée autour de trois thématiques – «paysages», «ville» et «vivre ensemble» –, cette exposition dévoile l’état d’avancement de l’IBA et ouvre une perspective sur l’horizon 2020, année de clôture des réalisations. A l’occasion de la présentation des projets et de l’exposition «Lightopia» du Vitra Design Museum, situé à Weil am Rhein, en Allemagne voisine, l’artiste viennoise Siegrun Appelt réalisera une installation de lumière au port de Klybeck et au Dreiländereck. Des jeux de lumières ciblés mettront en scène les qualités esthétiques des lieux. Le 18 octobre, pour l’inauguration de la présentation de projets IBA 2013, cette installation de lumière sera accompagnée d’une performance sonore. Maison IBA Bâle,Voltastrasse 30. www.iba-basel.net SOURCE: IBA BASEL


un trimaran recyclable navigation

La coque du trimaran Gwalaz a été conçue à partir de matériaux naturels. Le bateau vient d’être mis à l’eau, avec à la barre le célèbre navigateur Roland Jourdain. Ludmila Glisovic

L

ong de 7,11 mètres, le trimaran Gwalaz représente une avancée majeure en matière d’éco-conception. Une aventure rendue possible grâce au navigateur Roland Jourdain. Les beautés et la fragilité de l’océan l’ont en effet conduit à inscrire sa société Kaïros dans des recherches sur l’éco-innovation. Construit par l’équipe du chantier naval Tricat, à Vannes, PUBLICITÉ

en France, Gwalaz a été conçu à partir de fibres de lin et de cellulose. Il bénéficie d’une structure de liège et de balsa, ainsi que de résine biosourcée dont 30% proviennent de molécules issues du colza. Ces matériaux remplacent les composites classiques, PVC et fibre de verre.

Des biomatériaux testés sur les flots Sa composition, exempte de ressources fossiles, rend son

recyclage possible. «Mais ce bateau n’est pas biodégradable. Sa coque est destinée à l’incinération en fin de vie», explique Emmanuel Poisson, expert en environnement et superviseur des recherches sur les biomatériaux au sein de l’équipe Kaïros. «Actuellement, la majorité des coques sont broyées et enfouies», ajoute le chercheur. Lors de cette première année en mer, le vieillissement et le comportement des matériaux en situation réelle vont être évalués. Ainsi, après avoir passé l’été au port de Concarneau, dans le cadre du projet Lost in the swell (perdu dans la houle), Gwalaz prendra la mer

RONAN GLADu

C’est un bateau pas comme les autres

avec à son bord Ronan Gladu, Aurélien Jacob et Ewen Le Goff, surfeurs émérites. Ils mettront le cap vers les îles Salomon. E


Nouvelle solution d’ascenseur De quoi s’agit-il ?

Nous avons révolutionné le secteur en 1996 avec le premier ascenseur au monde sans salle de machine, le KONE MonoSpace®. Nous avons écouté nos clients et minutieusement analysé chaque partie de notre ascenseur leader de sa branche pour le renouveler de fond en comble. Ainsi avons-nous encore amélioré ce que nous faisions de mieux. Le résultat : plus éco-efficient, meilleur confort de déplacement, gain d’espace et un nouveau design. Ascenseurs KONE – THE BEST MADE BETTER.

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Sou fujimoto

VIVRE «Final Wooden House», entièrement en bois local (en bas à gauche), se situe au sud-ouest de l’île de Kyushu.

Une autre manière de vivre au Japon Retour aux sources avec cette construction unifamiliale entièrement faite de poutres enchevêtrées qui deviennent tour à tour façade, mur, isolation, escalier, meuble, au gré des envies des habitants. La maison fait abstraction de tous les éléments qui nous paraissent indispensables, et pourtant...

Mary-Luce Boand Colombini

V

ivre différemment est une chose, construire différemment en est une autre. Aussi simple paraît-elle, «Final Wooden House», conçue par le célèbre architecte japonais Sou Fujimoto, apparaît tel le Jenga (la Tour infernale), un jeu de société d’adresse et de réflexion. 

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habitat

construction en bois

Et sa spatialité relève d’un véritable tour de magie. Hormis la porte d’entrée en panneau bakélisé noir, des vitres en façades et en toiture qui s’inclinent à souhait, une petite salle d’eau fermée, une kitchenette et une pièce technique pour abriter la ventilation, ce cube atypique est entièrement construit en un seul et même bois local: le cèdre du Japon. Lorsque l’on pénètre à l’intérieur, on est instantanément sous le charme de cette petite maison de vacances à la fois mystérieuse et rassurante, qui se veut écologique, tant dans son concept que dans sa matérialisation. Le pavillon est constitué de blocs enche­ vêtrés de différentes longueurs qui ne révèlent ni cloison extérieure ni intérieure, puisque chaque poutre occupe les deux faces. Ici, aucun sol, mur, plafond, isolation, ni meuble; chaque élément devient, au gré des occupants et de leurs envies, mur, escalier, chaise, tablette, couchette... Selon leur disposition en porte-à-faux, les blocs sont pourvus de tiges métalliques traversantes, sécurité oblige.

Une révolution architecturale

lui, de ses ancêtres. «Je voulais créer une maison primitive où les hommes disposent d’éléments simples et naturels, où les règles traditionnelles de l’architecture sont réduites à néant. J’ai pensé à un nid ou à une grotte, préhistorique», s’exclame Sou Fujimoto qui considère sa réalisation comme un prototype que lui-même expé­rimente. Le bois est polyvalent; grâce à cela, il n’est ni plan ni point de stabilisation, il est simplement multiforme et multifonctionnel. «Ce bungalow n’est pas une construction bois, c’est plutôt le bois qui transcende la convention architecturale et devient «une existence». Durant la phase de projet, j’étais à la recherche d’une perception différente de l’habitat conformiste, pour pouvoir offrir aux gens une sorte de nouvelle existence, à la fois primitive et

Sou fujimoto

Les perspectives et la spatialité du pavillon diffèrent selon l’angle que l’on veut bien créer. Drôle de manière de vivre, peut-on penser. Si cette maison représente une petite révolution architecturale à elle seule, son concepteur japonais s’est inspiré,

Des profils carrés de 350 mm d’épaisseur constituent les poutres de cèdres du Japon, enchevêtrées, qui forment l’intérieur et l’extérieur de la maison. Certaines en porteà-faux sont pourvues d’une tige métallique traversante. Chacune se transforme, au gré de l’habitant, en structure ou en meuble. moderne. Dans Final Wooden House, la superposition des sections de bois, dont certaines sont extrudées pour créer un vide intérieur et des ouvertures, représente un espace informel. Je voulais également démontrer à travers ce pavillon que l’espace n’est pas produit par la masse, et vice versa. En fait, j’aime créer de manière intuitive et sans contrainte», souligne l’architecte.

Leçon d’écologie et de simplicité Malgré cette philosophie un brin provocatrice, l’épaisseur du profil carré du cèdre n’est pas le fruit du hasard. Ses dimensions correspondent directement au corps humain. Ainsi, l’espace en trois dimensions est créé à partir d’incréments de 350 mm et propose aux occupants de nouvelles sensations de profondeur. Comme les espaces ne sont pas divisés, ils produisent un événement fortuit, créant spontanément différentes fonctions au sein de ces ondulations. Sou Fujimoto et sa fine équipe de collaborateurs ont élaboré de nombreuses maquettes d’études, avant d’arriver à maturité pour implanter le cube. Celui-ci se situe en contrebas d’une parcelle pentue, dans la campagne de la préfecture de Kumamoto, au sud-ouest de l’île de Kyushu. Dans un climat subtropical où l’activité géothermique de l’île réchauffe une terre fertile, la maisonnette est simplement posée sur une dalle de fondation, pourvue d’une fine étanchéité. Les architectes ne se sont pas servis de la modéli­ sation informatique, celle-ci n’étant pas suffisamment adaptée. Belle leçon de simplicité, de retour à l’essentiel, d’écologie, un vrai retour aux sources.

Abolir les limites entre l’intérieur et l’extérieur Ici, aucun sol, mur, plafond, ni isolation, chaque pièce devient un élément fonctionnel ou un meuble.

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Si Sou Fujimoto hérite de la culture japonaise, cet ingénieur, architecte et professeur à l’Université de Tokyo a un penchant


sorti aux Editions Inax (http://openlibrary. org). «En tant qu’architecte tourné vers l’avenir, je pense que le primitivisme et le futur, ensemble, peuvent créer quelque chose de nouveau. Prenons l’exemple du nid et de la grotte. Si tous deux apparaissent primitifs, le nid est très fonctionnel et peut être confortable aménagé avec un design de goût. La grotte, qui n’est pas à l’échelle humaine, stimule le désir créatif de trouver son espace personnel, non fonctionnel et c’est justement à cause de ce manque de fonctionnalité que l’espacegrotte peut être plus riche en possibilités. Je pense ainsi que la cavité peut être réinterprétée artificiellement, en songeant à la nouvelle architecture contemporaine. Une architecture inédite, une architecture future enracinée dans ce type de primitivisme pourrait donc découler de cette association», conclut Sou Fujimoto. E

Une maison durable dont les poutres de cèdre enchevêtrées constituent l’enveloppe et l’aménagement intérieur.

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bureau technique installations•entretien

Sou fujimoto

pour la physique depuis son enfance. Dans son architecture, il aime repousser les limites de faisabilité autant que les limites d’originalité. Lorsqu’il construit, par exemple, la maison de ses beauxparents à Oïta, il abolit les limites entre l’extérieur et l’intérieur. Les médias la présentent comme «trois boîtes blanches dont les importantes ouvertures exposent, comme dans un zoo, la vie de sa bellefamille»! «Je me moque de l’imaginaire du refuge classique», explique-t-il. Ainsi les volumes et les espaces, le toit et le ciel, les murs et les fenêtres, la nature et la culture se confondent-ils dans cette maison composée de zones habitables imbriquées les unes dans les autres, percées de baies ouvertes vers l’extérieur ou le jardin intérieur, dont le volume le plus important est asymétrique, créant des cadres paysagers. L’architecte, qui dirige son agence implantée à Tokyo depuis 2000, revendique le futur primitif comme sa philosophie architecturale, tenant compte des éléments fondamentaux de la nature humaine. Il a d’ailleurs écrit un livre du même titre,


nature

des jardins sur les toits

Avec les fermes urbaines, la ville devient nourricière Un peu partout sur la planète, des initiatives privées ou commerciales visent à coloniser les toits des villes. Des espaces sous-exploités qui pourraient à terme assurer la survie alimentaire de l’humanité. Ou en tous les cas profiter à quelques privilégiés prêts à mettre la main au potager.

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Fotolia – DR

Maxime Pégatoquet

S

elon un récent rapport des Nations Unies, la population mondiale actuelle est de 7,2 milliards d’habitants et elle devrait augmenter de près d’un milliard de personnes au cours des douze prochaines années, pour atteindre 8,1 milliards en 2025 et 9,6 milliards en 2050. Près des deux tiers de la population vivra dans les villes. De Lausanne à Berlin et de Londres à Zurich, c’est peut-être là une bonne nouvelle pour les quelques visionnaires en herbe qui sont déjà à pied d’œuvre, mains et genoux dans le terreau. La tendance est lancée depuis quelque temps déjà, et celle-ci apparaît plus durable qu’un simple buzz chez les bobos citadins. Car si les villes semblent vouées à grandir jusqu’à l’engorgement, certains groupements n’ont pas hésité à prendre les devants afin de s’offrir un virage semi-rural et redécouvrir les vertus de l’agriculture nourricière ou, à tout le moins, les bienfaits d’une alimentation contrôlée par ses propres soins. Il faut dire que la préoccupation est d’actualité. Il suffit de se rendre compte du développement des différentes actions liées aux paniers de saison livrés à échéance régulière pour des citadins en mal de produits frais et de saison, aux origines certifiées et au parcours... court. Jardins de Cocagne ou des Charrotons à Genève, Jardin du potager à Lausanne ou Panier du Bisse valaisan, les initiatives en la matière sont déjà nombreuses. La différence principale, c’est qu’aujourd’hui la tendance devient un enjeu majeur de société, qu’il s’agisse de maîtriser le coût de ses dépenses alimentaires, la qualité des produits et leur provenance. A moins qu’il ne s’agisse d’une prise de conscience pré-apocalyptique où l’on cherche à savoir si, au cas où le monde et l’économie viendraient à s’écrouler demain, nous serions encore capables de nous nourrir par nous-mêmes.

Un collectif berlinois teste l’autosuffisance alimentaire Marco Clausen, cofondateur du Prinzessinnengarten – 6000 m2 de jardin collectif dans le quartier berlinois de Kreuzberg et répondant à l’invitation de l’ouvrage A smart guide to Utopia* –, explique sa démarche: «Ici, nous visons une autosuffisance alimentaire (...), ce qui, contrairement à d’autres villes, n’est pas du tout un enjeu majeur à Berlin. L’une de nos questions principales

La ferme pilote, à Bâle, permettrait à terme de récolter près de 20 000 kilos de légumes.

est de se demander si, finalement, il y a des alternatives à notre mode de vie.» Depuis son ouverture en 2009, le Marché des princesses a fait des émules, sur une devise qui pourrait être «Apprendre/Aider/Soutenir». De tels projets sont légion, le guide en question en recensant du côté de Budapest, Lisbonne, Londres ou Bruxelles – où l’on découvre le bien nommé jardin du «début des haricots». Et si la prise de conscience semble quasi globale, elle prend une ampleur plus grande encore à travers l’exploration des toits urbains, nouvelles friches agricoles et terrains d’expérimentation pour entreprises et particuliers.

Des jardins surélevés en Suisse Pour l’instant actifs en Suisse alémanique, du côté de Bâle et de Zurich, les Urban

Farmers ont pour mission de coloniser les toits des villes. Leur credo? Installer des formes de jardins surélevés où cultiver ses propres denrées et offrir ainsi une forme de consommation responsable et déglobalisée. Si le changement ne peut se faire d’un claquement de doigts, ces fermiers d’un nouveau genre ont l’ambition de le mettre en place «une tomate après l’autre». Pour cela, ils ont imaginé un concept de fermes urbaines à destination des entreprises, supermarchés et commerces en tous genres (épiceries, restaurants, hôtels...). «Nous vendons des fermes, pas des tomates», annoncent-ils d’emblée. Ainsi, avec «LokDepot», la ferme pilote installée à Bâle, il serait possible de récolter à terme près de 20 000 kilos de légumes et 3400 de poissons, sur une surface de 1000 m2. Comme 

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nature

des jardins sur les toits

Des expériences potagères à suivre… En Suisse, www.urbanfarmers.com A Berlin, www.prinzessinnengarten.net A New York, www.gothamgreens.com A Londres, www.brightfarms.com A Paris, www.brunorollet.fr

le dit leur slogan: Good food from the roof (de la bonne bouffe direct du toit). De quoi nourrir une population locale de 400 personnes. Pour la réussite du projet, un processus hors-sol nommé «aquaponie» (une combinaison de l’aquaculture – la culture de poissons – et de l’hydroponie – celle des plantes dans l’eau) a été mis en place, c’est-à-dire une culture de végétaux en symbiose avec l’élevage de poissons. Les déjections des poissons y servent d’engrais pour le végétal cultivé. Pour Roman Gaus, l’un de ses initiateurs interviewé dans Le Temps, les Urban Farms n’ont «besoin ni d’engrais pour les salades ni d’antibiotiques pour les poissons. Et nous sommes très économes avec l’eau qui circule en circuit fermé.» Toujours selon le quotidien romand, des contacts ont déjà été pris avec certains partenaires privés du futur écoquartier des Plaines-du-Loup, à Lausanne.

Des super-héros verts à New York A Brooklyn aussi, les fermes fleurissent sur les toits. La bien nommée Gotham Greens cultive salades et herbes aromatiques au PUBLICITÉ

sommet d’une ancienne usine de Brooklyn, quartier de Greenpoint, où résident de nombreuses personnalités telles que le cinéaste Michel Gondry ou les musiciens Beirut et Au revoir Simone. Au-dessus d’un immeuble de bureaux, la start-up new-yorkaise occupe un espace de 1400 m2. Alors que la Grosse Pomme cherche désespérément des coins de verdure (voir le succès de la Green Line sur un ancien tracé métroferroviaire), l’une des solutions, selon une étude sur le design urbain de l’Université de Columbia, serait de coloniser les toits. Plus de 1200 hectares seraient ainsi disponibles pour cultiver fruits et légumes, élever abeilles ou poules ou simplement s’occuper de jardins. Selon son fondateur Viraj Puri, cité dans un récent article du quotidien Libération, «c’est un laboratoire! Nous sommes les premiers aux Etats-Unis à avoir une ferme hydroponique à usage commercial de cette taille.» Une seconde serre de 1900 m2 est d’ores et déjà annoncée cet automne, avant une troisième, de 5400 m2, à l’horizon 2014, dans le Queens voisin. Ces fermiers d’un nouveau type colonisent donc


Paris à l’heure du partage En plus d’induire de nouveaux comportements sous l’égide de la communauté ou de la solidarité, ces formes de mutualisation alimentaire permettent accessoirement de créer de l’emploi. Jusqu’à 15 actuellement dans l’entreprise de Gotham Greens, une main pour l’instant du côté de la ferme bâloise. Le secteur de l’alimentation responsable semblant être un domaine largement durable dans notre société, il devrait, selon toute vraisemblance, être à l’abri de tous types de crise. A Paris, l’architecte Bruno Roullet est un fervent partisan de ce type de logement multiple, croisant logements personnels et intérêts communs. Dans le quartier Balzac de Vitry-sur-Seyne, près de Paris, il a conçu le Candide. Un bâtiment pas naïf, composé de vingt-neuf logements sociaux, mais surtout d’un jardin sur le toit. En l’occurrence une serre, grande pièce commune, un potager à partager, un espace de jeux commun et une éolienne. Au magazine Libération, il expliquait son point de vue d’architecte militant: «On ne doit pas avoir peur de construire autrement pour habiter autrement, d’expérimenter. (...) On doit réfléchir à ce que seront les éco-quartiers

Fotolia – DR

les toits, «sans pesticide ni OGM». Des panneaux solaires, installés en extérieur, permettent d’alimenter les lieux en électricité, un système informatique gère le degré d’ouverture de la serre en fonction des changements de température et d’hygrométrie... même si la salade vaut encore, pour l’heure, quelque 3 fr.50. Derrière ces différentes initiatives, il y a une idée de transmission d’un savoir-faire utile au plus grand nombre. Comme cette idée née dans le quartier le plus pauvre de la ville, le South Bronx, où un HLM vient de se voir surmonter d’une ferme hydroponique. Là, la production serait destinée aux résidents de l’immeuble et au quartier. A terme, cette douce utopie pourrait conduire à un système quasi inimaginable où chaque habitation pourrait se révéler partiellement autosuffisante en termes de produits frais. Un principe qui, sous couvert de modernité et avec la bénédiction d’une technologie toute-puissante, renverrait chaque citadin au mythe rural de la famille Ingalls. Où le bonheur ne serait plus seulement dans le pré, mais aussi dans le potager, où chacun apprendrait à se nourrir par ses propres moyens et plus seulement par l’entremise d’enseignes super-mercantiles.

Les potagers ont déjà colonisé les toits de plusieurs grandes villes du monde.

dans cinquante ans, parqués comme les grands ensembles dans des périmètres limités coupés de la ville.» Lauréat en 2011 du concours Bas Carbone organisé par EDF, il a pu par ailleurs mettre en place différentes solutions énergétiques économes, ceci afin que le bâtiment rejette «moins de

«On doit réfléchir à ce que seront les éco-quartiers dans cinquante ans, parqués comme les grands ensembles dans des périmètres limités coupés de la ville.» Bruno roullet 5 kg de CO2 par mètre carré par an»: l’éolienne sur le toit permet de remonter l’eau afin d’irriguer le potager; les panneaux photovoltaïques transforment la lumière du soleil en courant électrique; la pompe à chaleur permet de récupérer l’énergie des eaux grises... «Ce n’est pas un laboratoire super-technologique, affirme l’architecte, mais cela doit permettre de faire des économies d’énergie à l’OPH

(Office Public d’Habitat) et aux habitants. On y vit avant tout, et on partage.»

Des étudiantes de la HEAD repensent d’anciens bains Preuve que le concept est en train de prendre ses marques, un nouveau chantier pourrait voir le jour à Tourcoing, dans le nord de la France. Ce concours, baptisé Lille/Design for Change, a été remporté par deux étudiantes de la Haute école d’art et de design de Genève, Violaine Bourgeois et Manon Rouaze. Avec quel type de projet? La reconversion des anciens bains où la verrière pourrait servir de serre maraîchère! Si elles y voient «l’occasion de questionner la place de la nature en métropole», c’est aussi une manière de «reconstruire le passé pour mieux consommer l’avenir». Et si certains essaient encore de lire l’avenir dans les étoiles, désormais ils pourront lorgner du côté des toits qui les entourent. Car, pour une fois, la solution pourrait (quasiment) tomber du ciel. E

* «A smart guide to Utopia, 111 inspiring ideas for a better city», éd. le cool (lecoolbook.com)

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éco-gestes appareils électroménagers

Des sournois dans la maison De nombreux appareils électroménagers et électroniques consomment de l’électricité alors qu’ils sont en veille, voire complètement éteints. On peut pourtant les régler pour qu’ils consomment moins, et cela sans perte de confort. Exemples. éloïse Bossard/SIL

U

ne étude de SuisseEnergie a montré que les appareils élec­ troménagers et électroniques consomment chaque année en Suisse près de 10 milliards de kWh, soit l’équivalent de plus de 2 millions de foyers. En mode veille, ils grignotent encore plus de 2 milliards de kWh, soit la production annuelle de la centrale nucléaire de Mühleberg. Toutefois, grâce à des gestes simples, un ménage peut économiser chaque année environ 400 kWh d’électricité, soit 80 francs. E

Dans le bureau L’ordinateur, l’imprimante et les chargeurs consomment de l’électricité quasi en permanence, qu’ils soient en veille ou éteints. Ainsi, un ordinateur ou une imprimante, en veille, conserve une puissance de 5 watts. On peut dépenser inutilement jusqu’à 20 francs par an. Eteints mais connectés à une prise, ils utilisent encore entre 0,5 et 3 watts. La solution: les relier à une multiprise à interrupteur, qui permet de couper l’électricité. Les chargeurs de téléphone régulièrement abandonnés sur une prise consomment de l’électricité (1 watt), même s’ils ne sont pas reliés à un appareil. Cela vaut donc la peine de les retirer une fois les appareils chargés. En plus des économies d’énergie, on préserve ainsi les composants électroniques qui se détériorent avec la chaleur produite par la transformation de l’électricité non utilisée.

Dans la cuisine Les machines à café sont parmi les petits appareils les plus gourmands en énergie, car elles restent généralement allumées toute la journée. Le préchauffage de l’eau (1000 watts à 90°) et le mode veille (entre 2 et 5 watts) composent les trois quarts de la consommation. Un conseil: éteindre complètement la machine. Contrairement à une idée reçue, cela préserve l’appareil d’une détérioration due à une surchauffe permanente et permet d’économiser jusqu’à 60 kWh par an, soit environ 12 francs.

quelques chiffres La consommation d’un appareil se calcule en kilowattheures, à partir de la puissance, mesurée en watts (W), et du temps de fonctionnement, en heure (h). Ainsi, une ampoule de 20 W allumée pendant une heure consomme 20 wattheures (Wh) ou 0,02 kilowattheure (kWh). Un ménage moyen de quatre personnes consomme environ 4000 kWh par année (eau chaude sanitaire et chauffage exclus).

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Dans le salon Le modem et la box TV restent généralement allumés en permanence. Ils peuvent toutefois être réglés, ce qui diminue de plus de 50% leur consommation d’énergie. Une box TV affiche une puissance en mode veille ajustable entre 0,5 et 9 watts. Sans réglage, on arrive à 66 kWh par an, soit un coût de 15 francs, alors que bien paramétrée, elle ne consomme plus que 4 kWh, soit 1 franc par année. Un routeur internet consomme entre 7 et 12 watts. Comme il n’y a pas de mode veille, pensez à l’éteindre en cas d’absence prolongée, voire durant la journée, si vous n’êtes pas à la maison. Un routeur allumé 24h/24 consomme 88 kWh/an, soit environ 20 francs. Si on ne l’utilise que quatre heures par jour, il ne coûte plus que 5 francs par an.


mieux exploiter son installation formation

Se chauffer futé, ça s’apprend! Comment optimiser son installation de chauffage? Comment réduire sa consommation d’énergie? Autant de questions abordées dans le cadre de la formation Chauffez futés, soutenue par SuisseEnergie et dispensée dans toute la Suisse romande. élodie Maître-Arnaud

E

t si on profitait de la remise en marche du chauffage pour adopter les bons réflexes permettant de mieux exploiter ses équipements? Tout spécialement destiné au grand public, le module 1 des cours Chauffez futé permet d’en savoir plus sur PUBLICITÉ

les éléments d’une installation de chauffage et leurs faiblesses. Axé tant sur la théorie que sur la pratique, ce module dure une demi-journée. Les conseils sont immédiatement applicables et ne nécessitent en principe aucun investissement. Le module 2 s’adresse quant à lui davantage aux professionnels (concierges, gestionnaires en

chauffage, gérants d’immeuble notamment) et permet d’approfondir ses connaissances sur les installations techniques des bâtiments. L’inscription est obligatoire, au plus tard dix jours avant le début du cours. La finance d’inscription s’élève à 90 francs, documentation incluse. Une somme très vite rentabilisée, puisque selon le

Bureau EHE SA, directeur du projet, une installation de chauffage optimisée permettrait d’économiser chaque année l’équivalent d’une baignoire de combustible remplie à ras bord. E Plus d’infos sur www.bureau-ehe.ch/partners, rubrique Futé.


techno

l’écologie dans la poche

Six applis écolos pour Smartphone Réduire son empreinte écologique d’un simple glissement de l’index? C’est (presque) possible, grâce à de nombreuses applications pour smartphone. Notre sélection. élodie Maître-Arnaud Partager un véhicule avec Tooxme Disponible dans toute la Suisse romande, cette plateforme de partage met en relation conducteurs et passagers. Le principe est simple: il suffit d’ouvrir l’appli pour voir, en temps réel, les offres et les demandes des usagers empruntant le même trajet que soi. Les conducteurs reçoivent 45 ct par km et par passager, tandis que les passagers déboursent 99 ct par kilomètre. Tooxme. Disponible sur iPhone et Android (gratuite).

Pratiquer l’éco-conduite avec EcoGyzer Pro

Faire son marché avec De Saison Basée sur le calendrier des saisons de Bio Suisse, cette appli propose, en fonction du mois en cours, une liste de fruits et légumes. Celle-ci ne comporte que ceux qui ont été cultivés en plein air ou dans des serres non chauffées, et uniquement en Europe occidentale. De quoi anticiper les courses et ne plus avoir d’excuse pour acheter des fraises au mois d’octobre. De Saison. Disponible sur iPhone (CHF 1.–).

S’informer avec GoodPlanet

Grâce au repérage GPS et à l’accéléromètre de l’iPhone, EcoGyzer dresse le bilan de chaque parcours en voiture. Après avoir entré le type de véhicule, le nombre de passagers et le poids des charges éventuelles, l’appli analyse la conduite et indique l’émission de CO2, les vitesses, les temps d’accélération et de décélération, la durée du trajet, etc. Des conseils personnalisés sont alors donnés pour permettre à l’utilisateur de s’améliorer.

Sensibiliser les utilisateurs de smartphones aux enjeux écologiques. Voilà le parti pris de cette appli lancée après la sortie de Home, le film de Yann Arthus-Bertrand. Elle permet de connaître en temps réel l’évo­lution de notre planète, grâce à des chiffres clés sur la population, la déforestation ou encore le changement climatique. On peut également suivre un fil d’actu­a­lités décryptant les événements mondiaux liés à l’environnement et au développement durable.

EcoGyzer Pro. Disponible sur iPhone (CHF 2.–).

GoodPlanet. Disponible sur iPhone (gratuite).

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Devenir un éco-citoyen avec Guide WWF Une appli très complète pour apprendre à vivre de manière durable. Guides de consommation, recettes de saison, éco-gestes ou encore calculateur d’empreinte écologique: de l’assiette à l’électroménager, en passant par les luminaires et les labels alimentaires, Guide WWF dispense de nombreux conseils utiles au quotidien. Guide WWF. Disponible sur iPhone et Android (gratuite).

Suivre l’évolution de la qualité de l’air avec airCHeck Avec airCHeck, il est possible de connaître à tout moment la qualité de l’air dans n’importe quelle région de Suisse. Ces infos sont disponibles sous forme de cartes ou de données provenant de stations de mesures. L’appli révèle aussi les impacts de la pollution sur la santé et fournit un certain nombre de conseils à suivre en cas d’altération de la qualité de l’air. airCHeck. Disponible sur iPhone et Android (gratuite).



livres

à ne pas manquer Ma maison est-elle plus verte ailleurs?

D

«100 Contemporary Green Buildings», Philip Jodidio, 2 vol. sous coffret, Editions Taschen, 696 p.

Bienvenue au club! Certaines institutions suisses symbolisent l’identité helvétique. Le Club Alpin en fait assurément partie. A l’occasion de ses 150 ans d’existence, Daniel Anker livre un album jubilé passionnant, richement documenté et graphiquement abouti. Helvetia Club rend hommage aux quelque 150 cabanes du CAS, posées ici au Piz Buin, là à la pointe Dufour ou à la Dôle, mettant en avant une histoire pionnière dans bien des domaines. En matière énergétique, il est ainsi fascinant de voir combien les cabanes du CAS ont su se renouveler au gré des années, au point de proposer aujourd’hui des refuges à la pointe du développement durable, des économies d’énergie ou de l’optimisation des ressources en présence. La Keschhütte, dans les Grisons, ou les cabanes du MontRose et de Moiry, en Valais, en sont les exemples les plus probants. «Helvetia Club, 150 ans du Club Alpin Suisse», Daniel Anker, Editions du CAS, 280 p.

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ans le registre du coffee table book, le coffret Green, édité chez Taschen, fait désormais figure d’incontournable. Sur près de 700 pages et deux volumes, cent bâtiments «verts», recueillis tout autour du monde par le globe-trotter Philip Jodidio, sont ainsi dévoilés. Du pavillon japonais présenté à la Biennale de Venise en 2008 au jardin vertical de la CaixaForum à Madrid, le panorama proposé est une excellente cartographie visuelle des différentes tendances et préoccupations des agences aujourd’hui. Car en matière d’impact sur l’environnement, l’architecture ne peut plus se voiler la face. Le secteur repré­sente en effet une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre. Qu’elles soient des habitations privées ou le résultat de mandats

Développement durable et personnel Ce livre est une encyclopédie du savoir-vivre. Pas un manuel de bonnes manières héritées d’une Hermine de ClermontTonnerre, mais une compilation de centaines de gestes ou d’initiatives permettant une nette amélio­ ration de notre qualité de vie. Journaliste à l’AFP, Bénédicte Manier s’est intéressée à tous les sujets du quotidien, qu’il s’agisse de travail, d’environnement ou d’habitat. Il est notamment question de la réhabilitation du réseau des johads (bassins creusés dans la terre pour recueillir les eaux de ruissellement) au Rajasthan, du développement des jardins communautaires au Brésil, du couchsurfing un peu partout sur la planète... C’est un bréviaire d’initiatives citoyennes où chacun devrait pouvoir y trouver un chapitre d’intérêt personnel, permettant de se réapproprier «son» monde au moyen de clefs qui tiennent plus du bon sens que d’une quelconque révolution prolétarienne. «Un million de révolutions tranquilles. Travail, argent, habitat, santé, environnement», Bénédicte Manier, Editions Les Liens qui Libèrent, 325 p.

publics, les réalisations ici compilées ont toutes cet objectif de minimiser d’une manière ou d’une autre leur empreinte écologique. Tous les grands noms de l’architecture s’y retrouvent: Frank O. Gehry, Renzo Piano, Kengo Kuma, Norman Foster, Shigeru Ban ou Matteo Thun. Mais pas forcément avec les mêmes approches, les uns s’appuyant sur des savoir-faire ancestraux quand d’autres préfèrent user de techno­logies de pointe. Manière de prolonger cette quête universelle du vert et d’un semblant de retour à la nature, on peut aussi jeter un œil sur Tree Houses (même auteur, même éditeur). Une autre compi­lation mettant en valeur des maisons dans les arbres disparaissant dans la nature, métaphores de la cabane en osmose avec son environnement.

Une maison brique par brique Petit ou grand, qui ne s’est jamais trouvé hébété face à la multitude des pièces d’une boîte de Lego, le jeu de construction par excellence? Dans cette compilation de projets réunis par Warren Elsmore, on découvre un concentré des constructions les plus folles de la planète: Flatiron Building de New York, palais de Christiansborg à Copenhague, Taj Mahal d’Agra, Fallingwater de Frank Lloyd Wright. Et l’on est aussitôt renvoyé à la simplicité de conception de la brique originelle, monument de fonctionnalité mais aussi gage de solidité face à (presque) tous les éléments. Lego: du danois «leg godt», «joue bien». Un passe-temps qui a certainement nourri nombre d’architectes et d’ingénieurs avant qu’ils ne se lancent dans des projets d’une autre échelle. «Brick City: LEGO for Grown-ups», Warren Elsmore, Editions Mitchell Beazley / Octopus Books


C’est grand d’être petit. La nouvelle eco up! Avec sa propulsion au gaz naturel, voici la plus économique des voitures de série en Suisse. La nouvelle eco up! s’alimente à l’essence, mais aussi au gaz naturel écologique. Avec ses émissions moyennes de CO2 de seulement 79 g/km, elle s’enorgueillit des meilleurs résultats dans sa catégorie. Et ce avec une autonomie allant jusqu’à 600 km. C’est le fruit du développement par Volkswagen de nombreuses technologies de pointe et surtout de son engagement en faveur de la mobilité responsable – bien connue sous l’appellation de “Think Blue.”. Plus d’informations sur www.think-blue.ch et naturellement chez nous. La eco up! vous attend déjà pour essai! Consommation en énergie en kg/100 km (en m 3/ 100 km): 3.6 (5.5) (urbain)/2.5 (3.8) (extra-urbain) /2.9 (4.4) (mixte), émissions de CO2: 79 g/km (moyenne de toutes les voitures neuves commercialisées: 153 g/km), catégorie de rendement énergétique: A.

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DWHOLHUSXOYHU DUFKLWHFWHV VD

jura

fribourg

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Architecte

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5Ă?M XXX BSDIJUFDUFT DI NBOEBUBJSFT )JSU %PNJOJRVF

Architecte

alfredo mumenthaler

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3PVUF EF MB 1ÉMB o #VMMF 5�M XXX FOFSHJFDPODFQU DI

78 | E F F I C IEN C E 21 | au to m n e 2 013

genève

Architecte

genève

fribourg

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R C H I T E C T U R E

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Chauffage / Ventilation / Climatisation

T H O M A S F R Ăœ H

FRANCOIS BAUD A T E L I E R D ' A

PoĂŞles/cheminĂŠes

$UW 7LVRQV 6$

$WHOLHU )DFH j )DFH

Architecte

genève

fribourg

Energie

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Architecte

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genève

Architecte

genève

fribourg

Architecte

BWFOVF SPTFNPOU o HFOĂ’WF UĂ?M o GBY BBN!XPSMEPOMJOF DI XXX BNVNFOUIBMFS DI

Genève

*NQBTTF EFT 5FSSFBVY $BTF QPTUBMF o 3JB[ 5Ă?M o XXX QSPKFDP DI

labellisĂŠ minergie

3VF EF 7FSNPOU " (FOĂ’WF 5Ă?M XXX QVUBMMB[ JOH DI

Ventilation – Climatisation

genève

3URMHFR (QYLURQQHPHQW

genève

fribourg

architecte eaug-sia

3PVUF EF 4BUJHOZ o .FZSJO 5Ă?M o 'BY XXX DUDMJNBUFDIOJD DI


Liste complète sur www.minergie.ch – Source: Minergie

Architecte

Construction durable

Planificateur en ĂŠnergie

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Suisse romande

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$IFNJO EFT (MBSJFST 7PMMĂ’HFT 5Ă?M XXX GSPTTBSECPJT DI

Construction en bois

Energie solaire

suisse romande

suisse romande

Bureau de consultants

(WXGHV HW UpDOLVDWLRQV pQHUJpWLTXHV

Charpente-menuiserie

Energie et domotique

Suisse romande

suisse romande

Architectes – Planificateurs

Ä?Ĺ˝ Ä? >Ĺ˝Ĺ?Ĺ?Ć?

-BVTBOOF (FOÒWF 'SJCPVSH /FVDIÉUFM XXX DPGFMZ DI

5K\QHU pQHUJLH 6jUO

Architecte

Energie

suisse romande

suisse romande

$SJTTJFS $IFTFBVY TVS -BVTBOOF 5�M oø XXX &-&.&/5 DI

suisse romande

CVC-SE, Energies renouvelables, EfficacitĂŠ ĂŠnergĂŠtique

Architecte

(/(0(17 VjUO 0HUFXUL 6DOYDWRUH

#VTTJHOZ FU $BSPVHF FU XXX QJBUUJ DI o XXX GPSTUFS DI

valais

neuchâtel

Planificateur en ĂŠnergies

$)* &XLVLQHV 6$

-BVTBOOF 5Ă?M (JWJTJF[ 5Ă?M 7FWFZ 5Ă?M XXX DIBNNBSUJO TQJDIFS DI

Planificateur en ĂŠnergie et installations solaires

valais

'SFTFOT 4BJOU "VCJO & NBJM JOGP!HBJMMF DI o XXX HBJMMF DI

suisse romande

*DLOOH FRQVWUXFWLRQ 6$

1SJMMZ o (FOĂ’WF 5Ă?M XXX MFCJSE DI

Cuisines

suisse romande

neuchâtel

Construction de villas Ă ossature bois, charpente, menuiserie

%LUG 5'6 6$

valais

3VF $PNCMF &NJOF o $FSOJFS 5Ă?M o 'BY CBS[F TFDS!CMVFXJO DI CBS[F UFDI!CMVFXJO DI

Bureau d’investigation sur le recyclage et la durabilitÊ

+ %XFKDUG 6$

3VF EF M "ODJFOOF 1PJOUF o .BSUJHOZ 5Ă?M o XXX CVDIBSECPJT DI

Energies renouvelables

(VSULW (QHUJLH 6jUO

3VF 1FJMMPOOFY 3PVUF /FVWF $IĂ?OF #PVSH -F 4FOUJFS 5Ă?M 5Ă?M JOGP!TVOXBUU DI o XXX TVOXBUU DI

Valais

neuchâtel

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suisse romande

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au to m n e 2 013 | E F F I C IEN C E 21 | 79



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Valais

7HFKQLTXH GH FKHPLQpHV

Architecte

$WHOLHU GŇ‹DUFKLWHFWXUH HW GŇ‹XUEDQLVPH 6jUO $FOUSF 4BJOU 3PDI o 3VF EFT 1Ă?DIFVST :WFSEPO MFT #BJOT 5Ă?M o 'BY XXX EPMDJ BSDIJUFDUFT DI

Façades

)pOL[ FRQVWUXFWLRQV VD vaud

PoĂŞles/cheminĂŠes

3PVUF EF MB 1ÉMF o %FOHFT 5�M XXX GFMJY DPOTUSVDUJPOT DPN

Charpente

FenĂŞtres

Architecte

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vaud

3PVUF EF .PSHFT $PTTPOBZ 5Ă?M XXX DIBOFM HJSBSEFU DI

vaud

vaud

FKDQHO JLUDUGHW VD DWHOLHU G¡DUFKLWHFWXUH

Charpentes – Menuiserie

"VY $IBNQT $BSSP[ o :FOT 5Ă?M XXX BOESF TB DI

Physique du bâtiment

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Architecte

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vaud

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vaud

Vaud

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PoĂŞles-CheminĂŠes

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$= ,QJpQLHXUV /DXVDQQH 6$

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Energie et Techniques du bâtiment

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vaud

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Energie et Technique du bâtiment

Architecte

3VF EF M *OEVTUSJF #VTTJHOZ 5Ă?M 'BY XXX BDBSSF DI

3VF EF MB 5PVSOFMMF 0SCF 5Ă?M XXX MPVJT SJDIBSE DI

14& $ QBSD TDJFOUJmRVF EF Mh&1' -BVTBOOF o 5Ă?M NBJM!FTUJB DI o XXX FTUJB DI

Planificateur en ĂŠnergie

/RXLV 5LFKDUG ,QJpQLHXUV &RQVHLOV 6$

Architecte

3VF 4BJOU .BSUJO o -BVTBOOF 5Ă?M o 'BY & NBJM BSDIJUFDUFT!DIJDIĂ? DI XXX DIJDIĂ? BSDIJUFDUFT DI

(VWLD 6$

ElectricitĂŠ, ĂŠclairage

QHXI DUFKLWHFWHV VjUO

"WFOVF EF $IBJMMZ o $BTF QPTUBMF -BVTBOOF 5Ă?M o XXX OFVG DI

3PVUF EF 7JMMBST o $BTF QPTUBMF 0MMPO 5Ă?M o JOGP!CPMMTDIXFJMFS DI XXX CPMMTDIXFJMFS DI

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$BTF QPTUBMF o $IBJMMZ .POUSFVY 5Ă?M XXX CFMMNBOOBSDIJUFDUFT DI

vaud

vaud

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au to m n e 2 013 | E F F I C IEN C E 21 | 81


agenda Lucerne, 26 au 29 septembre

Genève, 10 au 11 octobre

Salon Construire et habiter

8th European Conference on Green Power Markets

Ce grand salon de Suisse centrale s’adresse aux propriétaires de maisons et d’appar­ tements, aux maîtres d’ouvrages et architectes, aux spécialistes de la construction ainsi qu’aux administrateurs d’immeubles. www.bauen-wohnen.ch

La plateforme européenne pour les acteurs et les décideurs de l’industrie des énergies renouvelables depuis douze ans. Cette année, la conférence se tiendra à Genève sur le thème «The age of renewable energy: grid and market integration» avec des intervenants de haut vol.

Trélex, 28 septembre Bassecourt, 26 octobre Journée d’information sur la rénovation L’Agence Minergie romande organise deux journées pour les propriétaires et futurs propriétaires à Trélex, dans le canton de Vaud, et à Bassecourt, dans le Jura. Les participants pourront suivre des conférences, visiter des maisons Minergie situées dans la région et des experts seront présents pour répondre à toutes les questions sur la rénovation ou la construction. www.minergie.ch

Lausanne, 1er octobre Générer l’hydrogène comme carburant solaire: un défi technologique Un thème passionnant avec le Dr Jérémie Brillet, CEO de Solar Fuel Materials comme orateur. Huit fois par année, le Club Ravel propose des rencontres interactives animées par des professionnels de l’énergie entre 17 h et 19 h, dans les bureaux de l’AES, près de la gare. Gratuit pour les membres. CHF 45.– pour les non-membres. www.strom.ch

Martigny, 2 octobre 3e journée de l’énergie «Les politiques énergétiques qui changent les règles du jeu», tel sera le thème de cette édition organisée par le CREM, en colla­ boration avec l’EPFL Energy Center, Clean-

8 2 | E F F I C IEN C E 21 | au to m n e 2 013

www.greenpowermarkets.eu techAlps et Alpiq. Une conférence publique aura lieu le matin et des workshops l’aprèsmidi. Inscription gratuite mais obligatoire sur www.crem.ch.

Lyon, 9 au 10 octobre Waste Meetings 2013 Waste Meetings propose des rendez-vous d’affaires dans les domaines du traitement, du recyclage et de la valorisation des déchets. Cet événement à taille humaine privilégie la qualité et la personnalisation du contact pour garantir des entretiens à haute valeur ajoutée grâce aussi à la présence de décideurs. www.wastemeetings.com

Soleure, 14 novembre 2e Congrès national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique Sur invitation de l’association faîtière de la branche de l’économie énergétique durable et efficace (A EE), la branche énergétique suisse se réunira de nouveau cette année. Avec les milieux politique, économique et scientifique, elle discutera de la mise en œuvre concrète d’une nouvelle politique énergétique. www.aee.ch

Berne, 21 au 24 novembre Salon MaisonBoisEnergie Le salon MaisonBoisEnergie reste un rendez-vous incontournable sur le plan national en matière d’efficience énergétique dans les domaines de la construction et de la rénovation. Chaque année, cette manifestation attire près de 400 exposants, producteurs, fournisseurs et prestataires de services. Parallèlement, un congrès ouvert à tous traitera de tous les thèmes actuels énergétiques liés au bâtiment. www.bauholzenergie.ch

Berne, 6 décembre L’énergie éolienne du Léman aux Grisons Le Congrès de Suisse Eole 2013 illustrera le large éventail des questions qui se posent en matière de sites: l’état des lieux soulignera notamment la diversité des situations de site en site et la complexité du processus de planification. Les questions brûlantes seront aussi abordées comme celle de savoir comment corriger la sous-estimation du potentiel éolien en Suisse ou comment aider la Confédération à mettre en œuvre un volet éolien dans sa stratégie énergétique 2050. www.suisse-eole.ch


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