Passion Montagne N°4

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No 4 – 87e année Juillet-août 201 1

Passion Montagne Dossier

La montagne au féminin Portrait

Joana Comas environnement

La fonte des pergélisols alpins

Journal de la section des Diablerets Section lausannoise du Club Alpin Suisse et sous-sections de Château-d’Œx, Morges, Payerne et Vallorbe.

Club Alpin Suisse CAS Club Alpino Svizzero Schweizer Alpen-Club Club Alpin Svizzer


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Locaux de la section Entrée: Rue Charles-Monnard Stamm Chaque vendredi dès 19h30 Bibliothèque Ouverte le vendredi de 20h à 21h15 Président de la section Luc Anex, tél. 021 881 28 09 e-mail : presidence@cas-diablerets.ch Secrétaire général Gérard Chessex, tél. 021 320 70 79 e-mail : direction@cas-diablerets.ch Secrétariat de la section Ouvert de 8h à 12h Eliane Ryser Tél. 021 320 70 70 – Fax 021 320 70 74 e-mail : secretariat@cas-diablerets.ch Rédaction e-mail : internet@cas-diablerets.ch Postfinance Compte postal: 10-1645-3 IBAN CH38 0900 0000 1000 1645 3 Gestion des membres, changements d’adresse 8h à 12h / 13h30 à 17h30 Sarah Bersier Tél. 021 635 53 27 – Fax 021 635 35 24 e-mail : membres@cas-diablerets.ch Annonces publicitaires, sponsoring et réalisation Inédit Publications Av. Dapples 7 - CP 900 - 1001 Lausanne Tél. 021 695 95 22 - e-mail : pub@inedit.ch

de l’égalité?

2011: le droit de vote des Suissesses sur le plan fédéral a 40 ans, le principe de l’égalité entre les sexes a été inscrit dans la Constitution fédérale il y a 30 ans, la Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes fête ses 15 ans… Quant au Club alpin, fondé en 1863, il est resté fermé aux femmes jusqu’en 1980. Autant d’éléments qui paraissent déjà désuets voire poussiéreux mais ne sont finalement pas si anciens que ça!

Qu’en est-il de la situation actuelle? D’après les statistiques suisses, les femmes représentaient fin 2009 50,8% de la population des résidents permanents en Suisse, conséquence primaire des différences d’espérance de vie. Selon plusieurs études récentes, elles sont cependant sous-représentées dans les directions d’entreprises (4% environ) et les conseils d’administration (8% environ). D’après les informations figurant sur le site internet de l’Association des guides de montagne de Suisse, l’association réunit environ 1500 guides, dont 25 femmes, soit un taux record de 1,6% de représentantes de la gent féminine! A lire le rapport d’activité 2010 du CAS, les femmes représentent 34% des membres du CAS mais moins de 18% des présidents de section. Pour ce qui est de notre section, son comité a été assez féminin; il est désormais composé exclusivement de représentants de la gent masculine! En définitive, quelle conclusion tirer des statistiques? Le CAS est le reflet de la société, en plutôt mieux! En à peine plus de 30 ans, il a bien évolué. Du coup, à l’heure où les femmes saoudiennes n’ont pas même le droit de conduire un véhicule automobile, à titre personnel, je suis bien contente d’être membre d’un club qui me donne l’occasion de tracer mes virages dans la poudreuse sans faire l’objet de discriminations! Aline Bonard, membre de la section

En couverture

Deux vieux bouquetins mâles se prélassant au soleil. ©Raphaël De Lazzari e-mail: photographe@passionphoto.ch - internet: http://www.passionphoto.ch

Tirage 4000 exemplaires Impression Courvoisier - Attinger

© D. R.

Photo de couverture ©Raphaël De Lazzari Délai rédactionnel No 5 8 août 2011

SOMMAIRE numéro 4 2011   Magazine 4 Actu Dossier La montagne au féminin 6 Portrait Joana Comas 13 Cabanes La cabane du Trient 14 Test matériel Le GridLock Screwgate 16

Environnement La fonte des pergélisols alpins Portfolio Raphaël Lazzari    La vie du club Sommaire détaillé

Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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Section des Diablerets Club Alpin Suisse CAS Rue Beau-Séjour 24 Case postale 5569 – 1002 Lausanne e-mail : internet@cas-diablerets.ch internet: www.cas-diablerets.ch

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Passion Montagne Le CAS, champion

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LIVRE

Les édition du CAS viennent de sortir un nouveau guide intitulé: Alpes et Préalpes vaudoises. Cet ouvrage, de 544 pages, présente une région chère aux Romands, particulièrement ceux de la région lausannoise. Le guide décrit plus de 1000 itinéraires et comporte 58 croquis, 37 photos noir/blanc et 16 couleur, agrémenté de nombreuses notes biographiques et historiques. On y découvre des topos d’escalades rocheuses «modernes» et réputées, comme celles du Miroir de l’Argentine, du Dar, du Sanetsch et bien d’autres. Les «hauts sommets», comme le Grand Muveran ou encore les Diablerets, qui constituent des courses d’ampleur et de difficulté semblables à celles des 4000 des Alpes, sont également décrits. Le guide n’a pas oublié les amateurs de sensations fortes, et les cascades de glace, voie de dry tooling et via ferrata font partie de l’ouvrage. La majorité des itinéraires est cependant constituée de petites courses à la journée. Ce guide est le résultat d’un travail basé sur le précédent livre de Maurice Brandt édité en 1985. http://www.sac-verlag.ch

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internationales. Alt.+1000 collabore en ce sens avec le Royal College of Art de Londres, l’une des écoles d’art les plus renommées du monde. Les étudiants du département de photographie ont été invités à créer un travail sur le paysage alpin d’une nature préservée. Ce concept cher aux Anglais depuis le XIXe siècle sera ainsi interprété par de jeunes créateurs qui vivent au centre d’une métropole. D’autres artistes de réputation internationale viendront également présenter leurs œuvres. Dix expositions réunissant 40 artistes auront lieu dans différents sites du village de Rossinière. Des rencontres avec des auteurs, des tables rondes, des visites guidées ainsi que des activités pédagogiques accompagneront le programme. «Alt.+1000» est également un livre, publié par 5 Continents, qui recueille les travaux présentés lors du festival. www.plus1000.ch

Les débuts de la photographie en haute montagne exposés à Berne EXPO – L’exposition «Acrobaties photographiques» présentée au Musée suisse alpin depuis septembre 2010 va fermer ses portes en octobre prochain. Ceux qui ne l’ont pas encore vue peuvent donc planifier une visite pour découvrir les travaux de Jules Beck. Ce photographe qui a grandi à Bienne puis vécu à Berne, Vevey et Strasbourg est le premier Suisse à avoir pris des images de haute montagne. L’œuvre de ce précurseur, riche de 1200 clichés, est présentée pour la première fois dans une exposition qui mérite largement le détour. Les photos enthousiasment par leur beauté et montrent à quel point l’univers de la montagne a changé depuis les années 1860, date des premiers tirages de Beck. L’artiste a parcouru les Alpes pendant vingt-quatre ans, à raison de plusieurs excursions chaque année. Le contexte technique de l’époque ne lui permettait pas de ramener plus d’une douzaine de clichés par sortie, ce qui fait de chacune de ses images une œuvre d’exception. http://www.alpinesmuseum.ch

© D. R. / D. R. / Jules Beck

ACTU u 4

Nouveau Alt.+1000, quand l’art guide rejoint les cimes d’alpinisme FESTIVAL – Le village de Rossinière, situé dans le Pays-d’Enhaut, va accueillir du 17 juillet au 19 septembre prochain le pour festival de photo Alt.+1000. La manifestation, qui se déroule pour la quatrième les Alpes année consécutive, a cherché pour vaudoises cette édition à créer des synergies


Sécurité – Cabanes et refuge valaisan sont équipés de défibrillateurs depuis le début de la saison. L’action largement soutenue par l’Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS) est financée par la Loterie romande qui a payé les 135 000 francs nécessaires à l’acquisition des 68 appareils. Le projet a été initié par Elisabeth Dayer, présidente de l’Association des gardiens de cabanes. Les refuges de montagne regroupent en effet, à certaines périodes de l’année, un nombre important de randonneurs dont une partie du 3e, voire du 4e âge. Ces derniers ont de

plus en plus accès à ces sites et peuvent passer aisément d’une altitude de 400m à plus de 2500m le même jour, ce qui peut, dans certains cas, favoriser les risques d’infarctus. L’OCVS rappelle que même avec des secours engagés rapidement, il faut toujours 10 à 15 minutes pour faire intervenir un médecin en montagne, période qui prétérite les chances de survie en cas d’accident cardiaque. La mise en œuvre de manœuvres de réanimation et l’utilisation de défibrillateur constituent les meilleures mesures pour sauver des vies. La formation doit rester le pilier de la prévention, selon Jean-Pierre Deslarzes, directeur médical de l’OCVS.

La Haute Route, mais à vélo Marc Turner, Jean-François Alcan et Rémi Duchemin, fondateurs de cette nouvelle cyclosportive.

© D. R./OC Thirdpole

Cyclosportive – Une nouvelle épreuve cyclosportive est proposée aux amateurs de grands cols alpins, la fameuse Haute Route entre Genève et Nice. Organisée par la start-up OC Thirdpole, qui a récemment repris le Marathon de Genève, l’épreuve se déroule en sept étapes entre le 21 et le 27 août. Elle représente 730 km, 15 cols et 17 000 mètres de dénivelé positif. Colombière, Aravis, Cormet de Roselend, Galibier ou encore Izoard sont au programme de cette virée exceptionnelle. Cinq cents amateurs sont attendus pour cette première. Le trailer népalais Dawa Sherpa, vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc en 2003, est déjà inscrit et a hâte de découvrir la montagne en deux-roues. «La Haute Route promet d’être une très belle expérience humaine, enrichissante, difficile, avec un plaisir intense dans un décor grandiose. Cette course va permettre à des sportifs venus de tous horizons de partager des moments uniques.» http://www.hauteroute.org

En bref Sonam Sherpa à l’honneur Jean-Michel Asselin consacre un livre, édité chez Glénat, au sherpa qui a créé la plus grosse agence de trekking du Népal, qui détient une compagnie d’aviation, qui emploie près de 2000 personnes et qui a surtout favorisé l’essor de son peuple, en créant un système de protection sociale pour les porteurs et une fondation qui aide les veuves de sherpas.

Riccardo Cassin, chef de cordée Gérin propose la première traduction française de «Capocordata», l’autobiographie de Riccardo Cassin. Considéré par tous comme le fondateur de l’alpinisme moderne, il est le maître des Terray et autres Demaison. Cassin est notamment l’auteur de la première de l’Impossible dans la nord de la Cima Ouest de Lavaredo dans les Dolomites, et de la nord de l’éperon Walker aux Grandes Jorasses.

Ueli Steck détrôné sur l’Eiger Le guide suisse Daniel Arnold a réussi l’exploit de gravir la fameuse voie Heckmair sur la face nord de l’Eiger en 2 heures et 28 minutes. Soit près de 20 minutes de mieux que le précédent record établi par Ueli Steck en 2008. Contrairement à Steck qui a réalisé un solo intégral, Arnold a recouru à deux reprises à des cordes fixes.

© D. R. / D. R. / Thomas Ulrich – visualimpact.ch

Des défibrillateurs sauvent des vies en montagne

TEXTES: Vincent Gillioz Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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DOSSiE u

La montagne au féminin

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Un peu plus de trente ans après l’ouverture de la section Diablerets aux femmes, Passion Montagne a voulu savoir si elles ont réussi à se tailler une place aux sommets. sylvie ulmann

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es femmes seraient-elles en train de devenir des alpinistes comme les autres? A en croire celles que nous avons interviewées à la section Diablerets du CAS, on en est presque là! Il est loin, ce 1er janvier 1980, date des noces à Lausanne de monsieur CAS et de mademoiselle CSFA (Club suisse des femmes alpinistes). A l’époque, les hommes considéraient qu’ouvrir les portes du Club aux femmes était «un mal nécessaire» (lire l’encadré). Mais aujourd’hui, 35% des membres de la section sont des femmes. Celle-ci compte par ailleurs une septantaine de cheffes de course pour 90 hommes occupant cette même fonction. Et au stamm du vendredi soir, il n’est pas rare que la mixité avoisine les 50%. «Parmi les nouveaux inscrits, il y a beaucoup de jeunes et un bon mélange, mais plus on monte dans les âges, moins les femmes sont nombreuses», relève Annelore Kleijer, arrivée au CAS en 2003.

Une question de génération Pour Hélène Isoz, trentenaire et membre du CAS depuis trois ans, «la démocratisation de sports comme l’escalade, ces dernières années, contribue certainement à l’augmentation du nombre de femmes dans les rangs du Club. De plus en plus de jeunes s’y mettent et, du coup, toujours davantage de filles.» Ce qui les pousse à s’inscrire? Leur passion pour la montagne et l’envie de la partager avec d’autres. Genevoise d’origine, Stéphanie Negri, la trentaine, ne comptait aucun féru d’alpinisme dans son entourage en s’installant à Lausanne. Un premier cours de grimpe en 2004 lui permet de faire des connaissances. Elle enchaîne ensuite avec le cours Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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rante que chronophage. Voilà qui expliquerait que nombre de mères lèvent le pied, voire jettent l’éponge à l’arrivée des enfants. Et si quelques couples ont trouvé une solution, comme le précise Flavie Ricord, «en se partageant les tâches et en alternant garde des enfants et courses en montagne», il faut reconnaître qu’ils ne se voient pas beaucoup. Bref: aujourd’hui, alpiniste s’écrit aussi au féminin, même si certaines entendent encore quelques anciens grincer des dents au moment de leur (récent) accueil au Club. «Au contraire, je crois qu’ils sont contents de voir de nouvelles têtes et apprécient l’arrivée de jeunes femmes à qui ils peuvent transmettre leur savoir», relève Flavie Ricord. «Le côté «vieux montagnard», c’est fini depuis longtemps», confirme Hélène Isoz. «Non seulement le stamm du vendredi

est très mixte, mais je n’ai jamais remarqué de différence de traitement pendant les courses. Des filles ont d’ailleurs un physique tout aussi bon, si ce n’est meilleur, que certains hommes. Elles sont vraiment très performantes; elles en veulent et ont le goût de l’effort.» Elle ne s’est donc «jamais sentie mise à l’écart pendant une course parce que femme. S’il y a des remarques, c’est plutôt quand quelqu’un s’est surestimé et n’a pas le niveau pour suivre, quel que soit son sexe.» N’empêche: comme dans le monde professionnel, il faut se faire une place: «Etre un homme ou une femme ne change rien», souligne Flavie Ricord. Et de regretter pour sa part que certains chefs soient trop motivés par la seule perspective de réaliser une performance. Si Stéphanie Negri a parfois eu le sentiment de devoir en faire davantage

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d’alpinisme, puis des courses qu’elle prépare les vendredis soir. «Mieux vaut venir régulièrement au stamm si l’on veut mettre toutes les chances de son côté pour participer à une course. Déjà, il faut s’inscrire tout de suite, dès que la course est affichée. Et si l’on se retrouve sur liste d’attente, on a davantage de chances d’être sélectionné-e en cas de désistement si le chef nous connaît.» Participer au stamm fait donc partie des incontournables des clubistes actifs. Un détail qui peut être incompatible avec la vie de couple ou de famille. Flavie Ricord, qui a suivi la formation de cheffe de course hiver et participe activement à la vie du Club depuis 2005, se souvient de ses premières années: «J’étais tout le temps en montagne, je n’avais plus de vie sociale en dehors de ça.» L’alpinisme est une passion aussi dévo-


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Au temps de l’union Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au jour de leurs noces à Lausanne, le 1er janvier 1980, le CAS et le CSFA ne sont pas tout jeunes: 117 ans pour lui, 61 ans pour elle! Le très viril Club Alpin avait refusé cette alliance une première fois en 1917. A la suite de ce «râteau», les femmes se sont constituées en «société alpine de dames», un Club alpin féminin, en somme. C’était le 20 mai 1918. Plus que d’un mariage d’amour, il s’agit davantage d’une union de raison. En 1978, le CAS a donné le feu vert à la mixité dans ses rangs au niveau suisse. Dès lors, la question agite les esprits et occupe les réunions de la section Diablerets. Certains s’inquiètent de savoir «où placer toutes ces dames si la mixité est acceptée, car la salle sera trop petite». D’autres relèvent qu’une ambiguïté existe dès l’OJ et qu’il est dommage que «le CAS abandonne les femmes à 22 ans. Pour avancer, il faut accepter de perdre quelque chose.» D’autres encore proposent de faire entrer les hommes au CSFA tandis que des anciens accusent ce «mariage» de n’être qu’un effet de mode dû à la «dépravation des mœurs» qui signera «la mort du CAS». En savoir plus: «Le Club Suisse des Femmes Alpinistes – C.S.F.A. – Lausanne. Son histoire de 1918 à 1980», par Anne-Lise Dufey. http://www.cas-diablerets.ch/pdfs/archives_histoire_CSFA.pdf

qu’un homme pour se tailler une place, notamment en cherchant à participer à des courses de haut niveau, elle abonde dans le sens de sa camarade sur ce chapitre: «A Lausanne, certains sont connus pour imposer leur rythme et ne viennent que pour se faire plaisir, sans trop se soucier de qui les accompagne.» Et d’ajouter que «la gestion du groupe serait peut-être une matière à développer pendant la formation des chefs. Un peu de psychologie ne ferait pas de mal... Ils ne se rendent parfois pas compte qu’ils mettent trop de pression sur les participants, ce qui peut tout simplement en paralyser certains. Les filles ont moins tendance à faire cela et sont plus à l’écoute.» Des Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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La situation pourrait évoluer si davantage de jeunes souhaitaient s’impliquer davantage, si l’accueil des nouveaux membres était un peu plus convivial. Originaire de France, Flavie Ricord a frappé à la porte du CAS en arrivant en Suisse. «Je ne connaissais personne avec qui partager ma passion de la montagne. Entrer au Club m’a semblé une bonne occasion pour découvrir le terrain », se rappelle-t-elle. Elle s’est donc rendue au stamm un vendredi soir... et en est repartie très vite, intimidée par cette immense salle «où tout le monde vous regarde entrer». Ce n’est que quelques mois plus tard, suite à une rencontre dans son cadre professionnel, qu’elle revient accompagnée et s’inscrit. Pour de bon, cette fois.

idées que Stéphanie Negri aura sans doute l’occasion de mettre en pratique, car elle devrait suivre la formation de cheffe de course durant l’hiver 2012. Par contre, elle s’inquiète de voir nombre de gens jeter l’éponge après quelques courses. «Sur les 80 ou 90 participants au cours de base que j’ai suivi, il n’en reste peut-être qu’une dizaine. C’est une perte énorme.» Les raisons de ces départs sont multiples: certains ont fondé une famille, d’autres se sont rendu compte que l’alpinisme n’était pas leur tasse de thé ou ont constaté qu’ils n’avaient pas le niveau nécessaire. Stéphanie Negri s’investit également dans la vie du Club: elle met sur pied certaines soirées extra-muros, notamment en août. Journée des gardiens, journée des cabanes, repas des chefs de courses... Toute une

organisation qui demande du temps. Une denrée qui se fait de plus en plus rare, surtout chez les jeunes. Un problème sur lequel achoppe d’ailleurs le bénévolat à tous les niveaux. «Les gens ont de moins en moins envie de s’impliquer», relève-t-elle. Pour elle, cela allait de soi: «J’ai pu profiter des formations et de l’expérience des autres, il me semblait normal de m’engager à mon tour. C’est une manière de montrer ma reconnaissance.» Annelore Kleijer se demande aussi comment faire pour mettre les nouveaux venus à l’aise et leur donner envie de participer à la vie du Club, au lieu de se contenter de profiter des cours et des formations proposés. Ingénieure en environnement, elle fait partie de la commission qui recouvre son domaine. Elle y est la moins âgée...

«J’ai été bien accueillie dès le moment où quelqu’un était là pour me présenter. Du coup, accueillir les nouvelles recrues lui tient à cœur et elle tend à les orienter plutôt vers le bar, «car il est plus facile et plus convivial d’expliquer comment fonctionnent les inscriptions et de présenter les nouveaux aux chefs de course autour d’un verre». A ce chapitre, justement, Stéphanie Negri considère que la procédure d’inscription aux courses a de bonnes chances de décourager les nouveaux venus, hommes et femmes confondus. «C’est dommage. J’ai vécu à Neuchâtel et fais encore partie de la section locale du CAS. Pour participer, c’est facile, il suffit de s’inscrire sur internet!*» Rien à voir avec le fonctionnement actuel de la section Diablerets, donc: «L’ouverture des inscriptions dépend beaucoup de l’humeur du chef de course, qui affiche sa liste quand il en a envie. Il suffit que trois personnes devant nous inscrivent plusieurs connaissances et on se retrouve sur la liste d’attente. Au moment de choisir qui va l’accompagner, le chef de course va privilégier des gens qu’il connaît et dont il pense qu’ils ont le niveau requis. C’est peut-être logique, mais c’est surtout décourageant quand on a envie de se lancer.» Pour sa part, plus que de l’intégration des femmes qui lui paraît acquise, c’est de celle des jeunes qu’Annelore Kleijer se soucie. «Le CAS existe depuis longtemps et les activités qu’il propose aussi. Nous essayons d’organiser des soirées d’un genre nouveau pour attirer les familles, par exemple.»

* Système à l’étude pour la section Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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Fraîchement inscrite à la section des Diablerets, cette sportive originaire d’Espagne a adopté la montagne REBECCA MOSIMANN après la mer.

© D. R.

A

Majorque, la neige tombe exceptionnellement. Joana Comas se souvient avec précision de la sensation de l’or blanc sur ses mains lorsque, petite fille, elle découvre ces cristaux blancs si rares sur son île. Enfant de la mer, la jeune femme de 29 ans n’aurait jamais imaginé qu’un jour elle franchirait la ligne d’arrivée de la petite Patrouille des glaciers seulement neuf ans après avoir chaussé les skis pour la première fois de sa vie. Elle et ses coéquipières s’étaient donné pour objectif d’arriver au bout de l’aventure en huit heures. Pari relevé puisqu’elles l’ont réalisé en 7 heures et 51 minutes sous les

Le couple chausse pour la première fois les skis de randonnée en hiver 2007. Le plaisir est immédiat. «La montagne te rend moins matérialiste, elle te permet d’apprécier des choses simples comme manger, boire ou être au chaud. C’est une expérience tellement belle à partager avec son partenaire», note Joana Comas. Toutes leurs courses sont organisées par un de leurs amis basque. La jeune femme suit, prend de l’assurance et aligne les dénivelés mais reconnaît ne jamais se rappeler du nom des montagnes qu’elle gravit. Jusqu’à cette fameuse sortie à la Pointe Ronde où elle risque l’accident faute d’avoir étudié le terrain. C’est le déclic. Elle et Mark se rendent compte que s’ils veulent sortir en toute sécurité et progresser, ils doivent se former davantage. Ils s’inscrivent à la section des Diablerets en début d’année et suivent le cours de sécurité glacier avant de réaliser leur premier 4000 au sommet de l’Allalinhorn. «Ce que j’apprécie le plus au Club alpin? Cette volonté de donner de son temps et de transmettre son savoir à des personnes qui souhaitent apprendre», confie la jeune femme qui se réjouit de s’initier aussi à l’alpinisme d’été.

PoRTRAIT

Joana Comas, jamais à court de défis

Apprendre à devenir plus indépendant

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encouragements des supporteurs et de leurs cloches. «Une aventure extraordinaire et remplie d’émotions», confie-t-elle les yeux brillants avec son bel accent chantant. Joana Comes a toujours aimé se lancer des défis. «Je pratique le sport de l’endroit où je me trouve», explique-t-elle. Après avoir consacré ses dix-huit premières années à la voile, jusqu’à rejoindre l’équipe nationale espagnole, la jeune femme quitte son île natale de Majorque afin de poursuivre ses études d’ingénieure en génie industriel à Barcelone. C’est en accompagnant ses amis étudiants pour trois jours de ski dans la Principauté d’Andorre que Joana Comas découvre les joies de la glisse. Elle renouvelle l’expérience trois ans de suite et apprend à skier en dévalant les pistes noires avec ses amis. Après une saison au Canada où elle peaufine sa technique, ses études la dirigent vers Lausanne où elle pose ses valises en 2005. «Je ne parlais pas le français et ne connaissais rien à la Suisse», se souvient-elle. La jeune femme y rencontre Mark, son compagnon anglais. Ensemble, ils arpentent les Alpes à pied des Rochers-de-Naye à Champéry.

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La cabane U du Trient

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Dans le massif du Mont-Blanc, situé sur la Haute Route entre Chamonix et Zermatt, un itinéraire légendaire et mythique. Daniel rapin

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La cabane Julien Dupuis.

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n peu d’histoire: la vogue toujours croissante de l’alpinisme ne devait pas tarder à rendre trop petite la cabane Julien Dupuis (nom de la première cabane du Trient inaugurée en 1906) malgré un agrandissement effectué en 1915. Une commission de construction fut nommée qui chercha un endroit plus favorable, mieux à l’abri des rafales de vent que ne l’est l’éperon rocheux sur lequel est bâtie la cabane Julien Dupuis. La plus grande difficulté, pour la construction d’une cabane de haute montagne, est celle du transport des matériaux. Le matériel monté pour la construction a été de 40 000kg, et pour le mobilier et les accessoires, de 10 000kg. A dos de mulet, cela représente environ huit cents voyages et pour une dizaine de mulets, quatrevingts jours de transport… Du glacier, un câble de 1300 mètres mu par un moteur à huile lourde tira la luge au travers du glacier. Ce câble se rompit et l’entrepreneur s’empressa d’en commander cette fois un neuf, de 1300 mètres. La fabrique crut à un oubli de virgule dans la commande, n’ayant pas l’habitude de livrer pareille longueur, et en envoya 13 mètres!

© D. R.

cabanes

La cabane du Trient aujourd’hui.


2006, construction de l’annexe.

Enfin, l’entrepreneur sut se débrouiller, tant et si bien que, malgré le mauvais temps, l’inauguration put être fixée en septembre 1934.

Deux agrandissements successifs La cabane contenant cent couchettes et approximativement cinquante places dans le réfectoire, il a fallu réaliser un agrandissement à l’arrière du bâtiment existant, une transformation sans modification des proportions. Les travaux, terminés dans un délai assez court, n’ont pas trop perturbé l’activité de la cabane et l’inauguration eut lieu en septembre 1975. Le deuxième agrandissement, réalisé en 2006, consista à ajouter une annexe à la cabane pour y abriter un nouveau réfectoire, des locaux techniques, des citernes d’eau et des toilettes sèches respectant les normes de protection de l’environnement.

© D. R.

La montée De la station supérieure de la Breya, très haut au-dessus de la Combe d’Orny, une vue imprenable permet d’admirer le Grand Combin, de l’autre côté du val de Bagnes. Avant d’arriver à la cabane d’Orny, le glacier en contrebas semble fondre à vitesse grand V, hélas! Le paysage, vers la cabane du Trient, change du tout au tout. C’est le domaine des neiges éternelles... Un nouveau chemin alpin existe depuis peu permettant d’éviter le passage sur le glacier. La cabane du Trient est l’une

L’intérieur de l’annexe.

des premières cabanes de la Haute Route Chamonix-Zermatt. Elle est située dans un cadre exceptionnel, dominant le glacier du Trient, face à l’Aiguille du Tour et aux Aiguilles Dorées, dans un secteur glaciaire parmi les plus beaux du massif du Mont-Blanc.

La cabane refaite et agrandie est confortable et bien organisée. Cuisine impeccable, accueil sympathique, vue magnifique, on n’en demande pas plus. La gardienne Mélanie et le gardien et guide de montagne Olivier se réjouissent de vous accueillir.

En un coup d’œil Altitude:

3170m

Situation:

Partie suisse du massif du Mont-Blanc. Coordonnées 569.400/94.300 Carte nationale 1 : 25 000 feuille 1345 Orsières. Carte nationale 1 : 50 000 feuille 282 Martigny.

Dortoirs:

128 places.

Gardiens:

Mélanie Chollet et Olivier Genet.

Tél. cabane:

027 783 14 38

Ouverture:

De mi-mars à mi-mai et de mi-juin à mi-septembre.

Accès été:

De Champex par le val d’Arpette (5h30, corde, crampons). De Champex avec le télésiège de la Breya (3h30). D’Orsières par la Combe d’Orny (6h). De Praz de Fort par le Plan Bagnet (6h).

Accès hiver:

Suivre le parcours de la Haute Route.

Traversées:

Saleinaz par le col des Plines ou la fenêtre de Saleinaz. Refuge Albert Ier par le col du Tour. Refuge d’Argentière par la fenêtre de Saleinaz et le col du Chardonnet.

Courses:

Rocher ou mixte: Aiguille et Pointe d’Orny, Aiguilles du Tour, Aiguille Purtscheller, Chardonnet, Grande Fourche, Aiguille d’Argentière, Aiguilles Dorées, Portalet et son clocher.

Escalade:

Ecole d’escalade équipée.

Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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Par Mathieu Cossutta, membre de la section ! Vous voudriez à votre tour tester du nouveau matériel relatif à la pratique de la montagne? Annoncez-vous à: secretariat@cas-diablerets.ch

C

e mousqueton fait partie de la classe des mousquetons en forme de poire avec un système de blocage évitant les sollicitations transversales du mousqueton. Ces mousquetons sont particulièrement utiles pour l’assurage. En effet, la sécurité se trouve augmentée puisque les mousquetons sont beaucoup moins résistants en traction sur le doigt. Ils sont aussi très utiles combinés avec des systèmes d’assurage autobloquants puisque cela va aider à ce que le système soit dans la meilleure position possible. Dans cette classe de mousqueton, le GridLock innove de deux façons: d’abord par une forme de double poire qui permet de bloquer un pontet ou un anneau de corde assez gros, ensuite parce que le système de blocage est incorporé au doigt du mousqueton. Ainsi une fois vissé le mousqueton, le pontet ne peut plus sortir de la poire du bas. L’inconvénient de ce système innovant est que les premières fois on a un peu de mal à placer rapidement le système sur le pontet. En regardant une vidéo sur YouTube, je me suis rendu compte que l’on pouvait clipper le système et que cela permettait d’aller un peu plus vite. L’autre inconvénient (un peu plus important à mes yeux) est le manque de polyvalence du mousqueton. Il semble idéal pour l’assurage en couenne (en plus il est particulièrement esthétique) mais peu adapté à une utilisation en montagne. Un mousqueton a plein d’autres fonctions que la tenue d’un système d’assurage.

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Les

+

 Sécurité à l’assurage en particulier associé avec un système autobloquant  Esthétique

Les

 Temps de mis en place

 Polyvalence

+ d’informations  http://www.blackdiamondequipment.com/fr-ch/shop/climb/ carabiners/gridlock-screwgate-carabiner  www.youtube.com/watch?v=vHpJvQZr9LE  Prix en Suisse: CHF 29.90

© D. R.

TEST matériel u 16

Le Black Diamond GridLock Screwgate


Un superbe glacier rocheux sous le mont Emilius (Val d’Aoste) dont les vitesses de déplacement vers l’aval ont très probablement augmenté depuis quelques décennies. En Suisse, cette augmentation des vitesses a été constatée depuis environ 1990.

Laves torrentielles à La Fouly (VS) qui sont éventuellement le résultat de la fonte brutale du pergélisol sous le glacier du Dolent (juillet 1990).

© D. R. / D. R / H. Keusen – Geotest

L

es pergélisols (ou permafrost) sont des sols gelés en permanence à l’exception de leur couche supérieure qui fond en été, couche dénommée couche active, dont l’épaisseur peut être de plusieurs mètres. On les rencontre surtout dans les régions arctiques du monde, mais aussi dans les Alpes où ils sont fréquents au-dessus de la limite des forêts et concernent surtout les éboulis, les moraines et les parois rocheuses (voir leur carte sur le site web http://umweltzustand.admin.ch/?reset_session&initialS tate=permafrost&lang=fr#). Dans les terrains meubles, les pergélisols étant constitués d’un volume important de glace, soumis à la gravité, ils se comportent un peu comme un glacier et fluent vers l’aval; on les appelle ainsi glaciers rocheux. Le réchauffement du climat conduit à la fonte progressive de la glace contenue dans les pergélisols. Selon leur type, cette fonte peut prendre diverses formes dont les principales sont:  Dans la couche active des glaciers rocheux, la fonte de la glace, qui est généralement sous forme de lentilles, augmente leur vitesse de fluage et peut conduire à la formation de laves torrentielles aux conséquences dévastatrices.  Dans les fissures des massifs rocheux, la fonte de la glace qui les a

Eboulement au pied du contrefort est de l’Eiger. Depuis 1860, la surface du glacier s’est abaissée d’environ 200 mètres. En raison de la diminution de la pression exercée par le glacier et de l’approfondissement de la couche active, une grosse masse de rochers de deux millions de mètres cubes est devenue instable et s’est écroulée en partie.

remplies en hiver et qui fait office de colle conduit, en été, à des chutes de pierres ou à des éboulements pouvant être importants. En hiver, le regel de cette eau dans la roche fissurée exerce des pressions disruptives qui augmentent le degré de fissuration de la roche. Les géologues appellent ce phénomène la gélifraction. Elle n’est pas propre au réchauffement du climat, mais ce dernier a accentué son importance.  Le retrait des glaciers dans les zones où la température moyenne annuelle est supérieure à 0 °C provoque un lent réchauffement de la masse, généralement rocheuse, qui était en contact avec le glacier, de même que l’annulation de la pression latérale exercée par ce dernier. Ces deux phénomènes conjugués sont la cause d’éboulements très importants. Il y a aussi des fontes de pergélisols qui n’ont rien à voir avec le réchauffement du climat comme celle produite, sous des refuges de montagne, par leur chauffage trop poussé!

ENVIRONNEMENT

Depuis la fin du Petit Age glaciaire, vers 1850, le climat se réchauffe. Et depuis quelque trente ans, ce réchauffement s’accélère. Dans les Alpes, il est surtout concrétisé par la fonte des glaciers. Michel Dysli

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u

La fonte des pergélisols alpins

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portfolio u 18

La Dôle.

Depuis toujours, la Nature me touche. C’est au cœur du Valais, mon pays d’origine, que je nourris pendant des années un amour particulier pour la montagne. L’idée d’immortaliser Dame Nature en la photographiant ne me vient que bien plus tard, à 25 ans, lorsque j’achète mon premier appareil photo reflex. A partir de ce moment, j’expérimente, au gré de magnifiques balades en Suisse et de voyages à l’étranger, l’univers fascinant de la photographie. Après plusieurs expositions, toujours liées au thème de la nature, j’ai ressenti l’envie d’élargir mon horizon photographique, et d’explorer d’autres domaines, tels que le portrait, la photo studio… Je reviens cependant régulièrement à mes premières amours, le domaine de la montagne, qui me permet de combiner à merveille mes Envoyez-nous vos plus belles images (300 dpi minimum) par e-mail secretariat@casdiablerets.ch, sur clé USB ou sur CD.

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passions de photographie, de randonnée, d’escalade et d’alpinisme. Attiré par ces grands espaces sauvages, tant par l’envie de découverte et d’aventure que par leur beauté brute, je profite de mon temps libre pour parcourir de nouveaux horizons et capter les harmonies, les teintes, la magie d’un instant, les ambiances si riches et variées que notre Terre nous offre. Tantôt au grand-angle, pour saisir toutes les saveurs disponibles, et tantôt au téléobjectif, pour épurer une sensation particulière. Tantôt à grande distance, pour laisser respirer la Terre sacrée, et tantôt à quelques millimètres, pour découvrir un nouveau monde. Raphaël De Lazzari – photographe@passionphoto.ch http://www.passionphoto.ch

Les Dolomites (IT).


Parc du Grand Paradis (IT). Combat de bouquetins.

Le Moléson.

Région de Fontaine (FR).

Arête du Breithorn.

Zanskar (Inde). Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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ENVIE D’

ESCALADE?

s’équiper montagne. à Lausanne, Zermatt et Vevey.

desieb.com | photo: Nicolas Jaquet

Yosemite Lausanne Bd de Grancy 12 1006 Lausanne Yosemite Zermatt Bahnhofstrasse 20 3920 Zermatt Yosemite Vevey Rue du Torrent 5 1800 Vevey


la vie du club

Bulletin de la section

La dernière sortie au printemps!

© D. R.

Sommaire Mémento Août 2011 Communications du comité La parole aux lecteurs Décès Nouveaux membres Les sous-sections Morges Rapports Aiguilles de Baulmes Réserve naturelle du Vanil Noir Arolla-Zermatt Col des Etroits - Chasseron Malatraix - Pointe à l’Aiguille Haute Route 2011 Via de la Tière, Champéry Pointe nord de la Terrasse

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la vie du club Mémento

Mercredi 31 août à 20h

AoÛT 2011 Mercredi 17 août  Dès 16h30: soirée extra-muros (voir encadré ci-dessous).

Mercredi 31 août  A 20h: soirée récréative et culturelle (voir encadré ci-contre).

Invitation à la soirée extra-muros au refuge de Prilly Que vous soyez nouveaux membres, clubistes actifs ou passifs, nous vous proposons de partager une grillade au

Soirée récréative et culturelle organisée par la Commission des archives et culture et le Groupe de photographes. «Nos archives à la veille du 150e» A l’approche de cet événement, une visite des locaux et une présentation du contenu de nos archives vous montreront les défis de la constitution et de la conservation de notre Mémoire.

Refuge de Prilly, le mercredi 17 août 2011 dès 16h30 Au menu: grillades, salades et desserts. L’apéro est offert par le club. Musique et jeux pour petits et grands seront organisés et mis à disposition. Une participation financière de CHF 20.– par adulte, CHF 10.– pour ados de 12 à 16 ans vous sera demandée pour la soirée (boissons alcoolisées non comprises). Gratuit pour les enfants jusqu’à 12 ans. Indispensable: votre bonne humeur afin de passer un moment chaleureux et convivial.

Veuillez confirmer votre présence à cette soirée en vous inscrivant soit par la feuille à disposition au local, soit par e-mail d’ici au 13 août. Nous nous réjouissons de vous retrouver pour cette nouvelle édition! Annelore – 079 228 54 30 – akleijer@bluewin.ch Stéphanie – 078 821 67 67 – stephneg@bluewin.ch

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Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

«Connais-tu ton pays?» Traditionnel concours qui permettra aux membres de découvrir des paysages connus sous des angles parfois incongrus!

© D. R. / D. R.

Le refuge se situe à la sortie de Prilly, sur la route de Neuchâtel, en direction de Romanel, à 100m à pied du parking et de l’arrêt du LEB. En transports publics: LEB (arrêt «Fleur de Lys»). En véhicule privé: parking situé en face de l’Auberge de la Fleur-de-Lys (chemin des Passiaux 38, 1008 Prilly / les véhicules ne sont pas admis devant le refuge).


Communications du comité Travaux

Des travaux d’électricité et de ventilation auront lieu dans la grande salle durant tout le mois de juillet. Les stamms des 8, 15, 22 et 29 juillet risquent d’être un peu perturbés! Merci de votre compréhension.

LA PAROLE AUX LECTEURS... Peaux de phoque Gecko Le test publié dans le numéro 2 de Passion Montagne a porté sur seulement deux mois d’utilisation et environ 25 000 m de dénivelé. Je mentionnais déjà son point faible, la longévité:

© D. R. / D. R. / D. R. / Claudia Paulussen - Fotolia

«Par contre, si la peluche Mohair assure une bonne glisse, sa longévité pourrait bien être assez limitée. Le fabricant garantit ses peaux pour 60 sorties. Après 20 sorties, mes peluches Mohair montraient déjà des signes d’usure.»

Clés des locaux de la section Les cylindres électroniques des portes des locaux de la section ont été commandés et les clés seront livrées à la fin juin. Les destinataires des clés, programmées selon les souhaits exprimés par les présidents des groupes et commissions, pourront venir les chercher contre signature au secrétariat ouvert tous les matins de 8h à 12h du 4 au 29 juillet 2011. La pose des cylindres et la programmation définitive seront effectuées le mardi 2 août. Merci de prendre note de cette échéance et de votre collaboration.

décès Avec regrets, nous donnons connaissance du décès des personnes suivantes:   Gérard Allaz Membre de la section depuis 2000   Fernand Alby Membre de la section depuis 1955   André Berney Membre de la section depuis 1949   Gustave Burnier Membre de la section depuis 1955

Un mois plus tard, mes peaux, avec 30 sorties et près de 40 000m de dénivelé, étaient complètement usées, avec des bandes de plus de 1cm de large chauves de tout poil, et bonnes à jeter. Même si les peaux Mohair sont connues pour s’user plus rapidement que les synthétiques ou les mixtes, cette usure était manifestement anormale et le magasin qui me les a vendues me les a échangées sans discuter. La deuxième paire fournie pour ce test présente le même défaut après 25 sorties. En conclusion, la version 2010-2011 des peaux de phoque Gecko souffre d’un problème d’usure anormalement rapide et ne saurait être recommandée. Alain Besson

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la vie du club Les sous-sections Nouveaux membres   MORGES

I F F F F F I I J J I J I I I I J I I i I I I I F I I I I I I I I I

Anex Emmanuelle Lausanne Azevedo Carolina Renens Baehler Sacha Cheseaux-Lausanne Baehler-Moulin Meline Cheseaux-Lausanne Baehler-Moulin Nathalie Cheseaux-Lausanne Baehler-Moulin Pascal Cheseaux-Lausanne Beer Chantal Lausanne Berney Sarah Versoix Casto Matteo Echallens De Boer Stéphane Crans-près-Céligny Denecker Céline Romont Di Giulio Jérémie Lausanne Ducraux Nicolas Prilly Esteves Emilien Baulmes Grossenbacher Jean-Michel Othmarsingen Guermah Armelle Neuchâtel Gutknecht Lucas Penthalaz Haegeman Julien Lausanne Joseph Jean-Jacques Sainte-Croix Kastritis Ioannis Lausanne Laubscher Yann Renens Marilley Ilona Poliez-Pittet Mauron Gaël Valeyres-sous-Montagny Oppenheim Tomas Chavannes-près-Renens Pereira Michael Renens Pirollet Brice Saint Martin Bellevue - France Proulx Karine Lausanne Reymondin Laure Pully Suchet Antonie Vevey Thierrin Reynald Forel Thonney Adrian Morges Tuor Sylvain Bottens Volery Fabrice Poliez-Pittet Wirth Désirée Morges

Agenda Mardi 25 octobre Assemblée générale d’automne à 19h30 au Foyer de Beausobre, suivie par une présentation vers 20h30. Carnet rose Toutes nos félicitations pour la naissance de Bastien, fils de Monique et Pierre-Yves Delhez. Message du Comité des Activités Alpines Nouveaux chefs de course Toutes nos félicitations aux nouveaux chefs de course. Hiver 1: Charlotte Maisonneuve et Alexis Schilbach Hiver 2: Stéphane Bender et Monika Savary Merci pour le plus que vous apportez à notre section. Au plaisir de faire des sorties sous votre conduite. Rappelons que les stamms des mois de juillet et d’août se déroulent à la buvette «La Véranda» du camping de Morges (du 1er juillet au 31 août inclus).

Petite pensée Nous sommes ici et maintenant… Nous en sommes conscients et le seul moment à vivre est cet instant présent.

Sous-section de MORGES I

Wernli Jacqueline

Préverenges

Sous-section de VALLORBE I

Chatton Norbert

Yverdon-les-Bains

Unique et merveilleux moment... C’est le seul moment qui soit réel.

Sous-section de château-d’œx I I I

Bonfils Pierre Paulus Sandra Vangelista Raphael

Crésuz Leysin Onex

Catégories : I = Individuel / F = Famille / J = Jeunesse 24

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Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste vietnamien, né en 1926.

© D. R.

Section lausannoise


les rapports ESCALADE Aiguilles de Baulmes Grande arête, Petite arête et secteurs 1380 mètres • Date: 1er mai 2011 • Chef de course: Gavin Charles-Henri • Adjoint: Palmisano Angelo • Participants: 5

RANDOnnée Réserve naturelle du Vanil Noir • Date: 18 mai 2011 • Chef de course: Milliet Jean-François • Adjoint: Baehler William • Participants: 38 Montée raide par une belle sente en forêt jusqu’à l’alpage de Paray-Dorénaz. Apparition des premiers chamois, nous en verrons toute la journée. Grande traversée sous la chaîne des Bimis avec panorama splendide sur les Bernoises, la chaîne de la Gumfluh, et jusqu’aux Dents-du-Midi. Légère descente dans le vallon des Morteys et petite remontée jusqu’à la cabane CAS des Marindes. Descente de tout le vallon jusqu’à la plaine de la Verde et retour aux Ciernes-Picat par un bon chemin. Région inconnue de la majorité, d’autant plus appréciée par sa flore et sa faune.

Antoinette sur la grande arête.

Un participant Vanessa se prépare pour le cours d’alpinisme.

© D. R.

Notre traditionnelle sortie aux Aiguilles de Baulmes du 1er mai a bien eu lieu le 1er mai. Quoi de mieux pour débuter la saison en extérieur? Le cadre y est somptueux. L’ambiance y est gazeuse, spécialement sur la grande arête. Et puis, c’est l’occasion de réviser les techniques d’assurage sur sapins (bravo Antoinette)! Les rappels imprévus (bien vu, Vanessa) et les chutes en tête (Xavier, plus vrai que nature). Et puis, nous avons eu droit à l’invité surprise, Kurt qui était venu faire le feu de midi. La sécheresse ambiante ne nous a pas autorisés à griller nos cervelas et nous nous sommes contentés de sandwichs. Merci à Charles pour nous avoir offert tout son savoir et à l’année prochaine. Angelo Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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SKI Rando Arolla-Zermatt - 3710 mètres, en passant par le Rifugio di Aosta et LA Tête de Valpelline • Dates: du 26 au 27 mars 2011 • Chef de course: Portmann Alexandre • Adjoint: Söderberg Martin • Participants: 9 5h45: départ du train, 5h45 c’est tôt, ce n’est pas facile. Le premier défi du week-end a été relevé par les neuf membres de l’équipe puisque tout le monde est parvenu à prendre le train. Giles et Fabien profitent des bercements du train pour grignoter quelques heures de sommeil, alors que le reste de l’équipe fait connaissance. Arrivés à Sion, nous prenons le car postal qui nous dépose, nous et une horde de randonneurs, au départ d’Arolla. Nous commençons notre progression à un rythme pas trop rapide, pour: «Ne pas se griller... tout de suite» C’est avec ce rythme que, malgré tout, nous dépassons une bonne partie des autres groupes présents. La montée se passe sans peine pour la plupart d’entre nous, chacun progresse à son rythme. Le soleil n’est pas timide, mais heureusement il ne fait pas trop chaud. Première difficulté, le mur du col du mont Brûlé. Nous sommes libres de pique-niquer en haut ou en bas du mur, selon notre préférence. Martin, quant à lui, opte pour un retour à

Sommet de la Tête de Valpelline.

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Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

Arolla. Nous voilà orphelins de l’adjoint tandis que Giles, muni de son appareil photo, digne d’un paparazzi, en profite pour faire quelques portraits que nous nous réjouissons de retrouver. En haut, la vue est magnifique, nous voyons tout le val de Valpelline et nous apercevons en contrebas notre objectif de la journée, le Rifugio di Aosta. Nous nous préparons au départ et notre adjoint suppléant, Alain, ferme la marche. Pour la traversée du «Haut-Glacier de Tsa de Tsan» nous avons respecté des distances suffisantes. Arrivés de l’autre côté du glacier, au col de la Division, il s’agit de trouver le bon endroit pour descendre. La première chaîne est cachée par la neige et Alex pose une corde afin d’entamer la descente. Les chaînes réapparaissent un peu plus bas. Ce passage est impressionnant, les skis chargés sur le sac, il faut, assuré d’un Prussik, progresser parmi les cailloux dans une pente raide, mais également veiller à ne pas faire tomber de cailloux sur les autres. Tout le monde réussit ce passage sans incident. Ça y est, nous sommes en Italie. Malgré l’heure, le soleil et la pente exposée sud-ouest, la neige est encore de bonne qualité, sauf aux alentours de la cabane où la neige restante est peu skiable. Il faut juste savoir se faire léger! La cabane est rustique et la terrasse envahie par des randonneurs autrichiens, allemands et suisses. Mais où sont les petites Italiennes? La cabane est posée sur un petit replat et les alentours immédiats sont bien raides, comme a pu le constater Fabien. La bière a bien été méritée et nous allons la

Montée à la Tête de Valpelline.

© D. R.

les rapports


© D. R.

savourer à l’intérieur. Après quelques heures de repos, le copieux repas est servi. Tradition italienne oblige, nous avons bien droit à nos deux plats principaux et un petit dessert. Le départ sera donné le lendemain à 6h30 et Jérôme se propose d’aller déjà tailler des marches dans la montée. Cela va sans dire que pendant la nuit, il a accidentellement oublié de sortir et a préféré dormir. Le lendemain, la neige est bien gelée. Heureusement, tout le monde a ses couteaux et nous commençons à avancer éclairés par les lumières bleues de nos lampes frontales. L’objectif de 600 m/h est hors de notre portée et c’est avec difficulté que nous progressons. Il faut là aussi mettre les skis sur le dos et par moments l’ascension s’apparente plus à de l’escalade avec des chaussures de ski. Nous retrouvons le col de la Division; là encore il faut faire attention aux cailloux. Le passage des chaînes est rapide, la montée est finalement bien plus aisée que la descente. Prochaine étape, le sommet de la Tête de Valpelline. Au col de Valpelline, nous faisons une petite pause pour reprendre des forces. Jean-Marc souhaite nous attendre là, car la fatigue se fait sentir et il préfère économiser ses forces pour la suite. C’est pour cela que notre surprise fut totale lorsque nous le voyons arriver au sommet. L’équipe est ainsi au complet pour admirer la Dent d’Hérens et le Cervin depuis les 3800m de ce sommet. La journée est

bien ensoleillée et nous apercevons au loin l’alignement des trois sommets: Obergabelhorn, Zinalrothorn et Weisshorn. La matinée avance, il est temps de redescendre. La descente s’effectue en choisissant le passage le plus fréquenté. Avec la baisse d’altitude, Jean-Marc commence à retrouver son appétit. Etant donné les énormes séracs qui nous regardent de haut, ce n’est ni l’heure ni l’endroit pour faire une pause cassecroûte. La descente est agréable, mais il ne faut pas oublier que l’on se trouve sur un glacier, les crevasses sont plus nombreuses que nous et nous descendons avec prudence. Nous nous arrêtons de temps en temps pour faire le point et admirer les énormes blocs de glace accrochés aux falaises, puis la pente devient moins raide et nous arrivons gentiment aux environs de Stafel puis de Furi où nous retrouvons la civilisation avec ses nombreux touristes en short, sandales et coups de soleil. Habillés avec nos tenues de ski nous détonnons. Il fait très chaud et la neige s’en est aussi rendu compte. Heureusement que la station peut s’offrir le luxe des canons: ainsi nous pouvons atteindre Zermatt à ski (nautique?)! La course est finie et nous nous dirigeons directement vers la gare. La journée a été longue et nous voulons retrouver le confort de notre chez-soi. Arrivés à Viège, nous passons acheter quelques boissons et c’est dans le train en direction de Lausanne que nous buvons le traditionnel verre d’au revoir.

Fabien A. Delaloye

Alex pose une corde fixe.

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les rapports RandoNNéE - Col des étroits - Roches éboulées - Chasseron

Pour cette course du 25 mai 2011, on s’est donné rendez-vous au parking du Vélodrome à 7h30 et nous sommes dix-sept participant(e)s à partir à bord de cinq voitures pour le col des Etroits au-dessus de Sainte-Croix, lieu de départ de la randonnée, et sept autres membres nous rejoignent ici. Nous sommes ainsi vingt-quatre à nous lancer un peu après 8h30 en direction du Chasseron. A l’aller nous passons par Les Praises, puis Le Sollier, où un premier arrêt s’impose. Nous continuons par La Merla, puis nous prenons le sentier, qui nous mène à travers forêts au Chalet des Roches Eboulées. Après un deuxième arrêt, nous attaquons les montées en direction du Chasseron où nous arrivons un peu avant midi. Par cette journée de beau temps avec des températures plutôt estivales, une longue pause de midi s’impose, ce qui permet après le pique-nique aux uns d’aller boire le café au restaurant et à d’autres tout simplement de faire une petite sieste, et c’est ainsi que le chef de course lui-même s’est fait réveiller par son adjointe pour qu’il n’oublie pas qu’on a encore le chemin de retour à faire. En passant par les Petites Roches et les Avattes, nous sommes de retour aux voitures à 15h30 environ. Un des participants nous propose alors de faire encore un arrêt dans un resto de Sainte-Croix pour le verre de l’amitié, proposition suivie par la moitié des participants. Merci à toutes et à tous qui avez fait cette course avec nous et à bientôt. Margrit et Jean 28

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© Willy Muller

• Date: 25 mai 2011 • Chef de course: Waespe Jean • Adjointe : Goumoëns Margrit • Participants: 24


RANDOnnée - Malatraix - Pointe à l’Aiguille - 1932 mètres

© D. R.

• Date: 22 mai 2011 • Chef de course: Xanthopoulos Nicolas • Adjointe: Legland Chantal • Participants: 19 Sur le coup de 7h50 à Roche, nous nous préparons à vivre une course heptauranobole. Nous devons savoir ce qui se cache derrière Malatraix et ses mauvais alentours. Le grec qui mène à tout et l’étymologie nous aideront, le passé aussi. Car nous allons remonter la montagne et le temps et voir ce que personne n’a vu. Mais n’anantéursucididermipolisons pas. Le chef montre les hauteurs: direction ma main! La colonne de dix-neuf volontaires s’ébranle car il y a 1500m de dénivelé à faire. Dans une heure tout ira bien. Effectivement, les bois viennent à notre secours et nous faisons notre chemin de croix dans la pénombre. A la première heure, nous côtoyons le grand dévaloir de l’Eau Froide et découvrons le pont d’Egras (prononcer aigre pour les puristes) qui franchit une belle cascade. «Attention au vide!» pour l’adjointe qui pourrait basculer. A la deuxième heure, un cri retentit: «Attention au câble!» La colonne lève la tête, cherche le danger dans les airs et manque de s’encoubler sur un gros câble qui traîne par terre. On cherche la raison de cet intrus, soudain on aperçoit une sorte de tremplin d’acier anourocéphale tapi dans les bois. Quèsaco? On comprend les regards antéphonoheptalinguagyrateurs. Premier retour en arrière. En 1896 s’implante une usine de chaux et ciment à Roche pour exploiter le gisement du grand dévaloir que nous venons de longer. De cette époque datent le pylône plié et son câble sournois destinés à transporter du bois de coupe à la cimenterie de Roche en plaine! Retour au présent. Nous passons sous Tête Ronde à 1151m pour entamer un faux plat. La colonne s’étire, on muse, on s’amuse, les langues se délient. Nous atteignons Belle Place la bien nommée. «Attention aux fleurs!» Il faut éviter de les piétiner. Discussion florale hyperpsychohomotope. Que la nature est belle, mais compliquée à connaître pour le commun! Heureusement, d’affables cicérones nous l’expliquent, et tout Flora Helvetica y passe: Eglantier, Cardamine, Pulsatile, Ellébore, Aspérule odorante, Polygale, Soldanelle, etc. La candeur des béotiens s’incline devant la puissance des racines grecques, les sonorités latines et le savoir du botaniste. A la troisième heure, au 196e lacet, nous croisons la demeure d’un Pic épeiche malheureusement absent. Deuxième rencontre avec l’histoire. On découvre en 1554 les sources d’eau salée de Panexsur-Ollon et construit un saumoduc en bois de 12 km en suivant le sentier du sel actuel jusqu’à Roche, première saline de Suisse. Cette montagne qui nous fait suer nous fait payer le salaire du sel. Puis nous débouchons au lieu dit la Joux Verte qui signifie forêt verte de feuillus. Une route goudronnée mène à Hongrin.

Au sommet de Malatraix, une vue à couper le souffle.

C’est l’occasion de remercier l’ancien cantonnier qui nous accompagne et l’a soigneusement entretenue en 1960. Et pour la troisième fois, notre course croise l’histoire. Afin d’acheminer le bois d’affouage aux salines de Roche, on construit en 1695 à 400m d’ici le premier barrage-voûte d’Europe sur la rivière, haut de 8m, à 1297m d’altitude. Le continent traverse une petite glaciation, l’ours rôde encore dans les parages du Roc à l’Ours sur Ollon, il ne fait pas bon travailler par Malatraix. Le barrage crée un lac artificiel de 70 000m3 où s’accumulent les bois de flottage. Une écluse permet de libérer l’eau de retenue avec les troncs flottés qui, emportés par la violence inouïe du courant, descendent 900m plus bas à travers les gorges vertigineuses jusque dans le bassin de réception des saulniers. On imagine le vacarme. Cette épopée cesse en 1730. L’ouvrage s’effondre en 1945. On préserve les restes en 1983. Voilà ce que nous n’avons pas vu… A la quatrième heure, nouvelle alerte. «Attention au précipice!» Nous arrivons au nid d’aigle de Malatraix à 12h15, cote 1768m, qui nous offre une vue imprenable sur le Léman et le Chablais. Ah cette lumière, punaise! C’est le moment de la dodécahorosustentation. Reprenons la route vers la cime d’à côté au-dessus des Cases afin de faire les 1500m de dénivelé promis. Nous culminons à 1981m vers 13h30. Le gros est fait? Pas si sûr; une descente orchidoclastique nous attend. Elle dure 3h jusqu’à l’arrivée à Roche vers 16h30. On souffre de caloriphagie. Mais qu’importe, le but est atteint. Course heptauranobole qui fera date dans les annales. «Attention à l’Aigle! » En bons aetophiles, nous disons au revoir au rapace qui survole maintenant Malatraix et à l’autre Aigle, plus à l’est.

Malatraix est vaincu. Mais la troupe en a plein le dos. Or voici un bassin. On se rafraîchit les mains. Enlève ses souliers. Trempe ses pieds. Profite de l’aiguade. Vive l’Eau Froide! Un participant Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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les rapports

Début de matinée dans la Combe des Ecandies.

SKI Rando Haute Route 2011 par Valsorey, au départ d’Argentières • Dates: du 18 au 22 avril 2011 • Participants: 6

Au Pigne d’Arolla, 3790 mètres.

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Lundi 18 avril 2011, d’Argentières à Trient De Cheseaux, vers 6h30, nous partons tous en bus conduit par Samuel que je remercie beaucoup. Il est 8h50 quand nous nous retrouvons dans la cabine. Une descente à skis, un petit effort et le col du Chardonnay nous offre une petite péripétie sur prusik. La météo, qui sera infatigable toute la semaine, nous gratifie d’un panorama époustouflant pour certains et toujours très apprécié par les habitués. Fenêtre de Saleina et

© D. R.

Une semaine sur les hauteurs avec un groupe homogène et dynamique, une météo remarquable, une ambiance appréciée aussi bien en courses qu’en cabanes.


Mercredi 20 avril 2011, de Valsorey à Chanrion Il fait encore nuit quand nous quittons la cabane de Valsorey. Devant nous se trouvent plusieurs groupes de randonneurs qui éclairent le chemin avec leur lampe frontale. C’est déjà un premier spectacle grandiose que de voir cette colonne de lumières en mouvement. Puis quelques instants plus tard, on assiste à un magnifique lever de soleil. Ce dernier va nous donner des forces pour la montée impressionnante et vertigineuse de plusieurs centaines de marches qui nous permettent d’atteindre le Plateau du Couloir. De là, nous entamons une courte descente suivie d’une brève montée sur le col de Sonadon. Une fois ce col passé, place à une grande descente par le glacier du mont Durand. La pause pique-nique est bienvenue avec un invité qui n’arrête de souffler! Enfin, après une petite heure de montée et surtout de slalom entre la neige, les ruisseaux et l’herbe, nous atteignons la cabane de Chanrion qui nous offre un splendide panorama. Florence

Du col de la Serpentine en direction du Pigne d’Arolla.

© Passionphoto.ch / D. R.

arrivée à la cabane du Trient. Le gardien nous annonce l’apéro accompagné d’un plateau magnifiquement garni. C’est François qui a à nouveau sévi et qui, par téléphone, nous a organisé un accueil très chaleureux et apprécié de chacun. Un grand merci d’Isabelle, Florence, Christine, Karin, Philippe et André. La semaine est lancée. André Mardi 19 avril 2011, de Trient à Valsorey Nous débutons notre randonnée par une descente sur le glacier du Trient en direction du col des Ecandies que nous atteignons après un bref portage. Nous rejoignons Champex par une belle descente à skis dans le val d’Arpette sur neige d’abord glacée, puis ramollie, puis absente. Le taxi nous attend à Champex pour nous conduire à Bourg-Saint-Pierre. La neige ayant fondu, nous marchons en direction des cabanes de Valsorey et du Vélan. Dès que les conditions nous le permettent, nous mettons nos skis pour nous diriger d’abord vers la cabane du Vélan, puis nous bifurquons sur la cabane Valsorey. Christine

Jeudi 21 avril 2011, de Chanrion aux Vignettes Skis aux pieds vers 6h30, on commence la montée en direction du glacier de Brenay dans un froid glacial. Le glacier de Brenay n’étant pas en condition (manque de neige!), nous bifurquons à gauche vers le glacier de la Serpentine. En contournant les imposants séracs, nous montons en direction du col de la Serpentine. Le col est en excellente condition et nous passons ce passage (parfois difficile) à skis. Notre but du jour, le Pigne d’Arolla, est en vue. Encore un ultime effort et nous y sommes. Au sommet, il fait grand beau et nous admirons le panorama par une superbe luminosité. La descente se fait dans de bonnes conditions d’enneigement et la cabane des Vignettes est déjà là. Nous arrivons juste à temps pour rendre hommage au proverbe «Après l’effort le réconfort»: les croûtes au fromage sont excellentes!!! Karin Vendredi 22 avril 2011, des Vignettes à Zermatt Nous poursuivons notre périple alpin pour rallier Zermatt par le col de l’Evêque 3382m, le col du Mont-Brûlé 3213m et le col de la Valpelline 3557m. Ce qui représente 1100m de montée pour 2900m de descente dans une neige conforme à nos attentes avec un soleil omniprésent. Que du plaisir! Ce fut notre dernier jour de course et à chacun restera une trace indélébile, le fait d’avoir transité dans ces lieux mythiques, chargés d’émotion, aux confins des forces de la nature qui se déchaînent au travers des cathédrales de blocs de glace jetés pêle-mêle. Merci Dame Nature pour ta participation, sans oublier André et Karin qui nous ont fait voyager dans cette carte postale. Bravo à tous, quel modèle de partage cela fut-il! Le Chef Piolet. Philippe Mise en forme du rapport rédigé par tous les participants. Isabelle Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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les rapports • Date: 29 mai 2011 • Chef de course: Milej Robert • Adjointe: Bugnion Béatrice • Participants: 13 L’effondrement du rocher du site du Pas de Morgins sur Châtel (F) où nous avions l’habitude de faire la partie théorique du cours nous a contraints à le donner à Champéry. Vincenta a renforcé l’équipe d’encadrement pour cause de nombre d’inscrits dépassant la limite validée par la commission d’alpinisme. Trois renoncements tardifs dont deux excusés et une absence non motivée (pas de réponse au téléphone le soir du stamm) ont remis le groupe en conformité, avec une adjointe supplémentaire.

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© D. R.

VIA FERRATA Course prévue: Initiation à la Via Ferrata - 1030 mètres. Course effectuée: Via de la Tière, Champéry


Dix nouveaux ferratistes ont donc abordé la verticalité en totale sécurité juste un peu couverte par le grondement du torrent. La sérénité est venue un peu plus tard. La première partie de la via permet un bon entraînement du mousquetonnage, donc de la base même de la sécurité. Le stress n’apparaît qu’un peu plus tard quand la paroi se verticalise et se déverse sur deux passages. Antoine, jeune et compétent adjoint moniteur d’alpinisme, a mis en pratique l’assistance à la corde. Tout le monde s’est retrouvé souriant à la sortie de la via puis sur la vire Défago (homonyme du champion olympique morginois) et enfin devant une bière ou boisson gazeuse ou autre liquide désaltérant. L’autonomie est acquise pour le groupe qui peut s’embarquer sur d’autres vaisseaux (sur d’autres via ferrata serait mieux).

© D. R.

Robert Milej avec la complicité de Béa Bugnion et Vincenta Sania

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les rapports • Date: 7 mai 2011 • Chef de course: Gindroz François • Adjoint: Chessex Gérard • Participants: 6

Gérard, Roland, Nathalie, Jacques, Cécilia et le massif du Mont-Blanc.

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Levés aux aurores, nous partîmes pour les premiers de la gare de Lausanne à 4h30, où deux mondes s’entrecroisent, les lèvetôt et les couche-tard. Skis sur le toit, notre voiturage avait l’air suspect, ce qui attira l’attention d’un policier, mais fort heureusement, avec de charmants sourires féminins, nous pûmes passer pour rejoindre le second voiturage à Puidoux. Un peu plus tard, nous quittons la civilisation et les lueurs de Martigny pour rejoindre les hauteurs de Barberine. Départ féerique à 6h30 du barrage d’Emosson, skis sur le dos. Nous sommes guidés par des bruits venant d’un autre temps, ceux-ci nous font franchir la rambarde de sécurité pour nous aventurer en terrain soi-disant dangereux (chutes de pierres, avalanches,

© D. R.

SKI RANDO Pointe Nord de la Terrasse 2724 mètres


© D. R.

Vue plongeante sur le lac d’Emosson.

dynamitages). De la route, nous avons une vue plongeante sur le lac d’Emosson qui a dû déborder par le bain des dinosaures. Après le raidillon de la première combe neigeuse au pied nord de la chaîne rocheuse des Perrons, nous apercevons un couple de coqs de bruyère. Nous sommes ensuite précédés par une ancienne coulée de neige et montons la gorge de la Veudale, avant de mériter une petite pause. Nous poursuivons notre montée, tournons à gauche d’un col sans nom donnant accès à la cuvette du lac Vert et visons un objet non identifié. Arrivés au sommet chapeauté par un pylône vers 10h, nous nous enivrons depuis cette terrasse de la beauté des cimes du massif du MontBlanc. Le meilleur nous attend: du sucre-glace-chantilly. Nous

surfons sur les traces de descente des dinosaures passés avant nous et traversons un petit canyon, puis la gorge, avant de rejoindre la route, où une marmotte, effrayée par un diplodocus, se réfugie parmi nous. Après tant d’émotions, nous nous retrouvons sur la seconde terrasse du jour, au nord de Plan-Cerisier, à Martigny-Croix, et savourons une croûte au fromage du coin avec son fameux breuvage, le Païen / Heida, et pour certains la glace Chantilly. Merci à François Gindroz pour cette aventure préhistorique et félicitations à Gérard Chessex, promu adjoint!

Nathalie Durret, reporter de l’expédition Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011

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