Regards n°13

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Le magazine de Sandoz Foundation Hotels et de la banque Landolt & Cie SA

No 13 Printemps Eté – Spring Summer 2018

ÉVASION

Summer on the move!

ROSSY DE PALMA

« Les femmes doivent créer leur propre histoire»

INNOVATION

Investing in the sustainable generation CULTURE

Rencontre avec Liu Bolin





SOUS LE SIGNE DU LION BOUCLES D’OREILLES OR BLANC ET DIAMANTS COLLIER OR JAUNE, DIAMANTS ET PERLES DE CULTURE

CHANEL.COM


LE NOUVEAU RANGE ROVER VELAR

PARFOIS, LES MOTS SONT INUTILES.



BLACK BAY BRONZE


ÉDITORIAL

Printemps Eté – Spring Summer 2018

«Must we change ? Can we change ? Will we change ?» — Al Gore

Genève, juillet 2017 • Geneva, July 2017

S

ous les auspices de la plus grande association mondiale d’entreprises familiales (FBN-I/Next Generation), la Banque Landolt et la famille Lombard ont eu le privilège d’inviter cinquante jeunes venant du monde entier en Suisse l’été dernier pour suivre une formation sur le changement climatique, dispensée par l’ancien vice-président Al Gore. Je regarde comme citoyen, père, grand-père, investisseur et banquier avec inquiétude, depuis plusieurs décennies, une évolution inexorable des changements climatiques avec des conséquences dramatiques déjà à l’œuvre et à venir. Al Gore nous a posé ces trois questions: «Devons-nous changer?» «Pouvons-nous changer?» et finalement «Allons-nous changer?» Sa conclusion: «Nous devons, pouvons et nous allons changer», vision pleine d’espoir, mais surtout de responsabilité. À l’issue de cette formation, cinquante jeunes sont devenus des ambassadeurs dans leur pays, leur famille, auprès de leurs amis et dans leur entreprise et géreront, à l’avenir, leurs patrimoines autrement.

PHOTO: DR

Avec grand retard, mais avec des bouleversements notamment générationnels et technologiques, je vois poindre des changements, y compris dans la force de l’engagement de la jeune génération et dans la mise à disposition du capital pour cette cause touchant l’avenir de nos sociétés.

U

nder the auspices of the largest global association of family businesses (FBN-I/Next Generation), Landolt & Cie private bank and the Lombard family had the honour of inviting fifty young people from around the world to Switzerland last summer to attend a training course on climate change given by former US Vice-President, Al Gore. As a citizen, father, grandfather, investor and banker, I have watched with great concern as climate change has continued its inexorable march forward over several decades, bringing with it dramatic consequences, a number of which can already be observed. Al Gore asked us these three questions: “Must we change?” “Can we change?” and, finally, “Will we change?”. His conclusion is that “we must, can and will change,” a vision that is full of hope and, more importantly, responsibility. At the end of the training course, fifty young people had become ambassadors in their countries, their families, among their friends and in their companies, and will manage their assets differently in the future. Albeit late in the day and with great generational and technological upheavals, I can nevertheless see changes on the horizon, including in the strength of commitment of the younger generation and in the provision of capital for this cause that affects the future of all our societies.

Des solutions sont possibles et l’investisseur et le banquier que je suis continuera à s’engager. 

Solutions are possible and I will pursue my commitment as an investor and banker. 

Thierry Lombard

Thierry Lombard

Vice-Président du Conseil d’administration de Landolt & Cie SA

Vice President of the Board of Directors, Landolt & Cie SA

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S’il ne devait y en avoir qu’une Kalpa Hebdomadaire

Entièrement manufacturée en Suisse parmigiani.com

CRANS-MONTANA L’Atelier Du Temps SA | GENÈVE Air Watch Center SA, Benoit De Gorski, Gübelin, Zbinden LAUSANNE Guillard SA | MONTREUX Zbinden | VILLARS-SUR-OLLON Brändli Creation & CO


SOMMAIRE CONTENTS No 13 – Printemps Eté 2018 – Spring Summer 2018

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ÉDITORIAL

Thierry Lombard

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NEWS

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RENCONTRE

Rossy de Palma «Les femmes doivent créer leur propre histoire» “Women have to make their own history”

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FLAVOUR

Les lettres de noblesse du pinot noir The nobility of Pinot Noir

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INNOVATION

Investir dans la génération durable Investing in the sustainable generation

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PHOTOS: ANOUSH ABRAR ET DR • ILLUSTRATION: PYRAMIS / FOTOLIA

ECONOMICS

La lettre de Gilles (Banque Landolt & Cie SA) À boire et à manger Full board

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SÉDUCTION

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Une perche très bien élevée A very well-raised perch

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CULTURE

Liu Bolin «Mon travail d’artiste consiste à capter les désastres» “My work as an artist consists in capturing disasters”


SOMMAIRE CONTENTS No 13 – Printemps Eté 2018 Spring Summer 2018

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EVENT

Rencontres 7e Art Lausanne Juste l’émotion du cinéma All the emotion of the big screen

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VISITE GUIDÉE

Le Lausanne Palace se réinvente, entre tradition et modernité Breathing new life into the Lausanne Palace

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RÉGION

Pause beauté Time for a beauty break

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BIEN-ÊTRE

L’origine des Mondes The origin of the Worlds

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Lac ou montagne / Un été en mouvement! Lake or mountain / Summer on the move!

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Impressum REGARDS no 13

Printemps / Été 2018 • Spring / Summer 2018

HORLOGERIE

Editeur

Relecture

Sandoz Foundation Hotels et Landolt & Cie SA

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Fanny Mayor Odile Vogel-Reynaud Sandoz Foundation Hotels

Français: Adeline Vanoverbeke Inédit Publications SA Jacqueline Di Mauro, Mots à maux Anglais: Colin R. Smith The Language Mechanic

Voyage dans le temps A journey through time MODE

La vie en rose

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TREASURES AND PLEASURES

Délicate éclosion A delicate blossoming

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AGENDA

Time out

Coordination

Production

Inédit Publications SA Avenue de Rumine 37 Case postale 900 CH-1001 Lausanne T +41 21 695 95 95 www.inedit.ch

Traduction

Apostroph Group, Lausanne www.apostrophgroup.ch Responsable publicité

Quentin Riva Inédit Publications SA quentin.riva@inedit.ch

Responsable d’édition

Vente de publicité

Elodie Maître-Arnaud Inédit Publications SA

Delphine Foiret Inédit Publications SA delphine.foiret@inedit.ch

Conception et mise en page

Xavier Cerdá Inédit Publications SA

Impression

PCL Presses Centrales SA Couverture

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WE LOVE

Anoush Abrar

Découvrez votre magazine sur iPad Read Regards magazine on your iPad

PHOTOS: PIERRE VOGEL, FLORIAN FATTON ET DR

ÉVASION


Big Bang Meca-10 Ceramic Blue. Boîtier en céramique bleu. Mouvement manufacture manuel, doté de 10 jours de réserve de marche et à l'architecture inspirée du mécano. Bracelet en caoutchouc.


NOUVEAU CHEF AU CAFÉ BEAU-RIVAGE Le Café Beau-Rivage fête cette année ses trente ans et accueille son nouveau chef. Emilien Windels a 35 ans et déjà une longue carrière derrière lui, du George V au Negresco en passant par Le Bœuf sur le toit, la mythique brasserie «jazz» parisienne, ou encore les restaurants de la Grande Epicerie, à Paris. C’est avec enthousiasme qu’il retrouve le Beau-Rivage Palace, qui l’a formé à ses débuts. Très attaché à l’origine, à la saisonnalité et à la fraîcheur des produits avec lesquels il cuisine, Emilien Windels promet des plats légers, croquants et gourmands. Hyper créatif, il imagine un Café Beau-Rivage revisité avec une carte bistronomique chic. Avec l’arrivée des beaux jours, des menus de printemps et d’été réjouissants, sa terrasse et son calme unique, le Café Beau-Rivage est LE rendez-vous gastronomique du moment, à inscrire en priorité dans vos agendas!  The Café Beau-Rivage is celebrating its thirtieth anniversary this year and has welcomed a new chef. Emilien Windels is only 35 but can already look back on a long and distinguished career, stretching from the George V to the Negresco via Le Bœuf sur le Toit, the legendary Parisian “jazz” bistro, and the restaurants of La Grande Épicerie in Paris. He is very enthusiastic about returning to the Beau-Rivage Palace, where he learned his trade as a young chef just starting out. Paying great attention to the origin, seasonality and freshness of the products he cooks with, Emilien Windels serves light, crisp yet indulgent dishes. Hugely creative, he imagines a revisited Café Beau-Rivage serving bistro fare with a chic, gourmet twist. With the arrival of the fine weather, cheerful spring and summer menus, its terrace and its uniquely peaceful setting, the Café Beau-Rivage is THE culinary place to be at the moment – an absolute must in your diaries!  Réservations au +41 21 613 33 30

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NEWS

NEWS Pages préparées par / Pages prepared by Elodie Maître-Arnaud

PHOTOS: VANINA MOREILLON • KU ©BBL – GRÉGORY BATARDON, ÉCLATS ©BBL – GRÉGORY BATARDON, SYNCOPE ©BBL – ILIA CHKOLNIK, UN CYGNE D’AUTREFOIS SE SOUVIENT QUE C’EST LUI ©BBL – GRÉGORY BATARDON, SYNCOPE ©BBL – FRANCETTE LEVIEUX ET DR.

REGARDS  CROISÉS SUR  LA DANSE

Le Béjart Ballet Lausanne (BBL) présente 空 Ku et Éclats, les créations des chorégraphes invités Yuka Oishi et Julio Arozarena, ainsi que la reprise de Syncope de Gil Roman. Une affiche brillante complétée par Un Cygne d’autrefois se souvient que c’est lui, de Maurice Béjart.

Returning to the Beaulieu Theatre, the Béjart Ballet Lausanne presents 空 Ku and Éclats, created by guest choreographers Yuka Oishi and Julio Arozarena, as well as reprising Syncope by Gil Roman. A stunning programme completed by Un Cygne d’autrefois se souvient que c’est lui, created by Maurice Béjart.

Pour sa première avec le BBL, Yuka Oishi puise l’inspiration dans les danseurs de la compagnie et dans la culture japonaise. 空 Ku est le concept d’une loi mystérieuse qui guide le monde, du soleil qui se lève à l’est et se couche à l’ouest à la floraison éphémère des cerisiers. 空 Ku est une porte vers l’imagination de la chorégraphe. Une création pure, basée uniquement sur le corps, avec une subtile évocation d’une atmosphère exotique et onirique.

For her first collaboration with the BBL, Yuka Oishi takes inspiration from the dancers of the company and from the Japanese culture. 空 Ku is a concept, an enigmatic law of nature, which governs our world. From the sun rising in the east and setting in the west to the ephemeral flowering of the cherry blossoms. 空 Ku is the door to the imagination of the choreographer. A pure creation based on dancers’ bodies, with a subtle evocation of an exotic and dreamlike atmosphere.

«Une musique résonne dans nos oreilles comme les éclats d’un diamant. Le corps est alors pris d’un éclat de danse.» Julio Arozarena, maître de ballet du Béjart Ballet Lausanne, propose Éclats. Le chorégraphe monte ce ballet pas à pas, comme des éclats de danse, rythmés au gré de la musique et des mouvements.

“Music resonates in our ears like the sparkles of a diamond. The body, is then caught in a dance flush.” Julio Arozarena, Béjart Ballet Lausanne’s ballet master, offers us Éclats. The choreographer builds this ballet step by step with dance fragments rhythmed by music and movements.

«En musique, c’est un contretemps. Nous parlons de musique syncopée. En médecine, c’est un arrêt ou un ralentissement du cœur. […] Souvenirs ou imagination? Mémoire ou création?» Syncope de Gil Roman, présenté pour la première fois il y a huit ans, est de retour à Lausanne après avoir été applaudi dans de nombreux pays.

“In music, it is a rhythm out of time. We are talking about syncopated music. In medical terms, it is a stoppage or slowing of the heart. (…) Memories or imagination? Memory or creation?” After being presented to the public for the first time eight years ago, and being acclaimed in many differtent countries, Syncope by Gil Roman finally returns to Lausanne.

Un Cygne d’autrefois se souvient que c’est lui vient compléter ce programme. Maurice Béjart en a réglé la chorégraphie il y a vingt-cinq ans, pour Gil Roman. A cette occasion, ce solo est transmis et interprété par deux danseurs de la compagnie. 

Un Cygne d’autrefois se souvient que c’est lui completes the programme. Maurice Béjart arranged the choreography 25 years ago for Gil Roman. This time, the solo is handed down to – and interpreted by – two dancers from the company. 

Théâtre de Beaulieu, Lausanne, du 22 au 24 et du 26 au 28 juin 2018 • www.bejart.ch

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NEWS

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Swiss Gastronomy Promouvoir et transmettre la riche diversité gastronomique proposée sur le sol helvétique, voilà l’objectif de l’association «Les Grandes Tables de Suisse». Elle compte à ce jour 40 restaurants et 16 hôtels de prestige sur l’ensemble du terroir. Des adresses incontournables à découvrir dans la deuxième édition du guide parue au mois de mars. Cette publication a été pensée pour accompagner le lecteur dans un voyage des sens à travers la Suisse. Les fins gourmets se glisseront dans l’univers de chaque chef et de chaque hôtel partenaire, parmi lesquels figurent le Beau-Rivage Palace et le Lausanne Palace. 

Depuis quelques semaines, les soins du visage Menard sont proposés à la clientèle du spa du Lausanne Palace. Malgré son nom à consonnance francophone, c’est bien au Pays du Soleil-Levant que la marque de cosmétique a vu le jour en 1959. Menard tire son nom de créatures de la mythologie grecque, les Ménades, les déesses qui favorisaient les récoltes abondantes et apportaient la beauté. «J’ai été conquise par la marque, explique Delphine Quargnul, la directrice du spa. Les résultats anti-âge sont vraiment probants et le protocole très particulier permet d’offrir à nos clients un soin à la fois efficace et cocooning.» Coup de cœur notamment pour la ligne Embellir, un anti-âge d’exception qui agit au cœur des cellules grâce à son actif précieux, le reishi, également appelé champignon des 10 000 années. Tout un programme…  For the past few weeks, the clientele of the spa at the Lausanne Palace have been able to enjoy the benefits of Menard face care products. Despite the French-sounding name, this cosmetics brand was founded in 1959 in the Land of the Rising Sun. The name Menard is drawn from the mythological Greek creatures, the Maenads, the goddesses who fostered plentiful harvests and were bringers of beauty. “I was very impressed with the brand,” explains Delphine Quargnul, the Spa Manager. “The anti-ageing results are genuinely convincing and the very specific protocol enables us to offer our clientele a care treatment that is both effective and protective.” A particular favourite is the Embellir line, an exceptional collection of anti-ageing products which penetrate deep into the cells thanks to their precious ingredient, reishi, also referred to as the 10,000-year mushroom. Quite a programme…  www.lausanne-palace.ch

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The aim of Les Grandes Tables de Suisse is to promote and convey the rich diversity of the Swiss gourmet scene. This association currently comprises 40 prestigious restaurants and 16 hotels dotted across the country. All must-visit addresses that the public will be able to explore thanks to the second edition of the guide. This publication is designed to accompany readers in a sensory journey through Switzerland. Keen gourmets will immerse themselves in the world of each chef and each partner hotel (including the Beau-Rivage Palace and the Lausanne Palace).  www.lesgrandestablesdesuisse.ch

G   OURMETS ON BOARD

Embarquez à Ouchy avec la brigade du Beau-Rivage Palace pour une croisière via Yvoire alliant gastronomie et magie du soleil couchant. Pendant près de quatre heures, vous voguerez sur le Léman à bord d’un bateau Belle Epoque, en dégustant un buffet d’antipasti, des spécialités de viande et un irrésistible buffet de desserts... Une expérience inoubliable.  Départs à 18 h 45 du mardi au samedi, du 19 juin au 1er septembre Réservations au +41 21 613 33 40 ou events@brp.ch

Climb aboard in Ouchy with the Café Beau-Rivage brigade for a cruise to Yvoire combining haute cuisine and the magic of the setting sun. For almost four hours, you will sail Lake Geneva aboard a Belle Epoque boat, treating your taste buds to a buffet of antipasti, meat specialities and an irresistible dessert buffet... An unforgettable experience.  Departures at 6.45 p.m., Tuesdays to Saturdays, from 19 June to 1 September. Réservations au +41 21 613 33 40 ou events@brp.ch

PHOTOS: STEPHANE SCHMUTZ, BERTRAND FRANCEY ET DR • ILLUSTRATION: TULEEDIN / FOTOLIA

JAPANESE BEAUTY


NEWS

Printemps Eté – Spring Summer 2018

PHOTOS: YOUNÈS KLOUCHE ET DR

Au marché avec Anne-Sophie Pic

Passion quantièmes

Les gourmets ont rendez-vous le vendredi 31 août au BeauRivage Palace, pour la troisième édition du marché des producteurs d’Anne-Sophie Pic. L’occasion de rencontrer des artisans passionnés et de déguster leurs meilleures spécialités. Vins, huiles, légumes, viandes, poissons et autres produits locaux seront mis à l’honneur sur la terrasse du Lobby Lounge. Des menus spéciaux du marché seront également concoctés à la table d’Anne-Sophie Pic, le midi et le soir. 

La nouvelle Tonda Calendrier Annuel relate la passion de Michel Parmigiani pour les quantièmes. C’est pour lui faire honneur que la manufacture de Fleurier a développé le calibre PF339, renfermant un quantième annuel rétrograde ainsi qu’une phase de Lune de précision. Résolument tournée vers l’astronomie, cette montre retranscrit les révolutions terrestres autour du Soleil et par rapport à la Lune. La Tonda Calendrier Annuel Deux comporte deux représentations de l’astre, vu depuis les deux hémisphères de la Terre. D’une extrême précision, la phase de Lune ne demande qu’une correction tous les 122 ans. Quant à l’indication rétrograde de la date, elle n’entrave jamais la lecture des phases lunaires à 6 h, mettant cette complication très poétique à l’honneur. La Tonda Calendrier Annuel se présente dans un boîtier en or rose avec cadran blanc grené ou en or blanc avec cadran noir opalin. 

On 31 August, the Beau-Rivage Palace will be the go-to place for all food lovers when it hosts the third edition of Anne-Sophie Pic’s Market Day. It is the perfect opportunity to meet devoted artisans and taste some of their very best specialities. Wine, oil, vegetables, meat, fish and other local products will take centre stage on the terrace of the Lobby Lounge. Special market menus will also be prepared in Anne-Sophie Pic’s restaurant, both for lunch and dinner. 

The new Tonda Annual Calendar illustrates Michel Parmigiani’s passion for perpetual calendars. Fleurier developed the calibre PF339 in his honour, including a retrograde annual calendar and a precision moon phase. Focussing resolutely on astronomy, this watch translates the Earth’s orbit around the sun and in relation to the moon. The Tonda Annual Calendar II shows two representations of the moon, as seen from both of the Earth’s hemispheres. The moon phase is so precise that it only needs correcting every 122 years. The retrograde date indication in no way obscures the moon phases at 6 o’clock, placing this highly poetic complication firmly in the limelight. The Tonda Annual Calendar is presented in a pink gold case with grained white dial or a white gold case with opaline black dial. 

Informations + réservations au +41 21 613 33 33 www.brp.ch

www.parmigiani.com

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RENCONTRE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

«Les femmes doivent créer leur propre histoire» ROSSY DE PALMA

Invitée de Rencontres 7e Art Lausanne, Rossy de Palma a donné une conférence sur la place des femmes dans le cinéma et dans la société. Car l’artiste touche-à-tout est aussi une femme engagée. — Propos recueillis par Élodie Maître-Arnaud Photos Anoush Abrar

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Automne Printemps Hiver Eté –– Fall Spring Winter Summer 2017-2018 2018

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RENCONTRE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

REGARDS Vous revoilà à Lausanne après votre passage à l’Opéra au mois de décembre dernier. Heureuse de revenir? ROSSY DE PALMA Je ne pensais pas revenir aussi vite. C’était une belle surprise, merci Vincent (Perez, ndlr)! Il y a des choses comme ça, dans la vie. On ne connaît pas un endroit, et tout d’un coup, on vient et tout se relie. Maintenant que je sais que Vincent est Lausannois, une petite partie de mon cœur va rester ici. Et je serai prête à revenir quand il me le demandera.

Qu’est-ce qui a motivé votre participation à la première édition de r7al? J’aime l’idée de ces Rencontres, sans le stress d’une compétition. Juste une belle célébration du cinéma, et du plaisir. Et puis, Vincent et moi, nous nous connaissons depuis de nombreuses années, je ne pouvais pas lui dire non!

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ossy de Palma est un être solaire. À peine a-t-elle franchi le seuil de la porte qu’elle illumine la pièce de sa joie de vivre. De passage à Lausanne, où elle participe à la première édition de Rencontres 7e Art Lausanne (r7al), elle séjourne avec sa fille Luna au Beau-Rivage Palace. C’est là que nous la rencontrons, la veille de son talk dans le cadre du cycle de conférences «Women in Motion». Elle se prête d’abord au jeu des photos. L’objectif, elle a su l’apprivoiser depuis longtemps, des plateaux de cinéma aux catwalks, sur lesquels elle a défilé pour de grands couturiers, en passant par sa collaboration avec une marque de cosmétiques. Et c’est avec autant de professionnalisme que de gentillesse et de bonne humeur qu’elle livre son regard sur les femmes. Extravagante et réfléchie. Drôle et empathique. Artiste touche-à-tout et mère de famille engagée. Rossy de Palma, c’est tout cela à la fois. Morceaux choisis.

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Vous y donnez une conférence dans le cadre de «Women in Motion». Pourquoi cet engagement? Je suis toujours prête à parler des femmes, c’est mon sujet de prédilection. En tant que femme, on doit apprendre à se connaître, on sait finalement si peu de choses sur nous. Il faut dire que depuis des générations, les femmes ont vécu en dehors d’elles-mêmes, se consacrant à leurs enfants, à leur famille, à la société. Puis il y a eu ces mouvements de femmes magnifiques. Des artistes, des intellectuelles, des scientifiques, des anonymes, toutes ces figures incroyables. Elles ont pris l’homme comme un miroir, se comparant à lui et essayant d’arriver au même niveau que lui. Parfois sans se demander de quoi nous avions vraiment besoin en tant que femmes. Parfois aussi en perdant leurs qualités de compassion, de protection et de compréhension. Or, la société gagnerait à ce que les femmes de pouvoir gardent leurs qualités plutôt que de se calquer totalement sur le comportement des hommes.

PHOTO: ANOUSH ABRAR

«Je suis toujours prête à parler des femmes, c’est mon sujet de prédilection.»


RENCONTRE

À l’occasion de la journée internationale des femmes, vous avez écrit sur votre compte Instagram: «Si les femmes baissaient les bras, le monde tomberait.» C’est votre vision du féminisme? C’est un proverbe africain que mon petit frère, qui vit en Afrique, m’a envoyé. J’ai trouvé ça magnifique. Je n’aime pas trop le terme féminisme, je préfère parler de sororité (l’équivalent féminin de fraternité, ndlr). Le féminisme est comme un vêtement devenu trop petit. On n’est pas à l’aise pour bouger, car on a peur de le déchirer. Nous, les femmes, devons imaginer un nouveau vocabulaire qui nous représente, parce que nous avons tout un monde à réinventer. Nous devons créer notre propre histoire. Jusqu’à présent, cette histoire a été cachée ou mal écrite. Parmi les réalisateurs avec lesquels vous avez travaillé, quel est celui qui vous a le plus permis d’exprimer cet engagement? Quel que soit le ou la metteur en scène, c’est surtout le fait d’endosser pleinement un personnage qui permet de faire passer un message. Dans Madame, mon dernier film (réalisé par Amanda Sthers, ndlr), je joue le rôle d’une domestique espagnole très digne. J’ai connu beaucoup de femmes immigrées comme elle quand je vivais à Paris. Toutes ces anonymes sont parvenues à payer les études de leurs enfants tout en prenant soin, avec beaucoup d’affection, des familles pour lesquelles elles travaillaient. Une comédie comme celle-là permet de rire, de pleurer, mais surtout de réfléchir. J’aime quand il y a un message social qui nous permet de nous améliorer en tant qu’être humain. L’art, c’est la pharmacie de l’âme. Il nous aide à une résilience constante. Il faut dire que la réalité est hardcore, alors on a besoin de filtres. En tant que femme, que voulez-vous transmettre à votre fille? La chose la plus importante à transmettre à ses enfants est la confiance en soi. Pour cela, il faut leur montrer l’exemple, en commençant par se promettre fidélité à soi-même. J’ai toujours beaucoup travaillé sur moi. Je n’ai jamais reproché aux autres

«L’art, c’est la pharmacie de l’âme. Il nous aide à une résilience constante.»

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ce que j’ai fait ou ce que je n’ai pas fait. Et je me suis efforcée de chercher en moi pourquoi j’ai pu accepter telle ou telle chose. Je ne suis pas très inquiète pour ma fille, qui a déjà une bonne confiance en elle. Le premier mot qu’elle a su dire, c’est non! Je n’ai surtout pas voulu la contredire. Moi, il m’a fallu quarante ans pour dire non. Et encore, petit à petit! Vous jouez la comédie, vous avez défilé pour de grands couturiers, vous chantez, vous vous engagez… Qui est vraiment Rossy de Palma? Tout ça, c’est la même petite fille curieuse. Plus je vieillis, plus je me rapproche d’elle. La curiosité, c’est la clé de la jeunesse, tout le contraire du cynisme. À presque 54 ans, j’aime garder cette candeur. Et puis il y a tellement de choses que j’aime. Je ne crois pas en la réincarnation, alors je veux vivre le plus de choses possible dans cette vie-là. Allez-vous explorer encore d’autres domaines artistiques? Je suis en train de finaliser une série d’autoportraits sans visage, que j’ai pris dans différents endroits du globe. Une galerie près de Gérone a accepté d’exposer mes photos. C’est à Salt, un village très spécial où Dalí allait acheter son pain. C’était déjà un peu surréaliste! J’ai aussi plusieurs projets d’écriture, notamment un livre sur la génitalité féminine. En tant que femme, c’est par là que l’on doit commencer pour se connaître. J’ai également envie d’écrire

«La chose la plus importante à transmettre à ses enfants est la confiance en soi. Pour cela, il faut leur montrer l’exemple.» une histoire de femmes et de la réaliser pour le cinéma. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer! Vous n’en seriez pas là si… Si ma mère n’avait pas accouché! (Rires) Je suis née à la maison; la sage-femme est arrivée trop tard et c’est mon père qui m’a sortie. Il m’a dit que mes jambes étaient déjà très longues et qu’on n’en voyait pas la fin. Bien sûr, je n’en serais pas là non plus sans Pedro (Almodóvar, ndlr). Mais j’en profite pour rétablir la vérité: il ne m’a pas castée dans un bar, j’étais artiste dans un groupe pop et il assistait à nos concerts. Nous nous connaissions donc déjà quand il m’a proposé mon premier rôle. Sans lui, je n’aurais sans doute pas connu cette carrière internationale. Même si, quand j’étais petite, mon père me disait: «Tu es mondiale.» C’est vrai que j’ai l’impression d’être de chaque endroit où je suis allée sur cette Terre. Mais pour la Lune ou Mars, ne comptez pas sur moi! 

ROSSY DE PALMA EN DIX DATES ROSSY DE PALMA IN TEN MILESTONES

1964 Naissance à Palma de Majorque. / Born in Palma de Mallorca. 1984 Chante et joue de la batterie dans le groupe pop Peor Impossible. Sings and plays drums in the pop group Peor Impossible. 1986

Rencontre avec Pedro Almodóvar. Elle tourne avec lui son premier film l’année suivante. Meets Pedro Almodóvar. She appears in her first film with him the following year.

1992 Mannequin dans le clip Too Funky de George Michael. Model in the video Too Funky by George Michael. 1998 Naissance de son fils Gabriel. Sa fille Luna naît l’année suivante. Birth of her son Gabriel. Her daughter Luna is born the following year. 2006 À l’affiche du Chanteur de Mexico, à Paris. Un rôle qu’elle reprend en 2017, à Lausanne. Stars in Chanteur de Mexico in Paris. She reprises the role in 2017 in Lausanne. 2014 Défile comme mannequin pour Jean Paul Gaultier. Is a model for Jean Paul Gaultier. 2015 Membre du jury du 68e Festival de Cannes. Member of the jury at the 68th Cannes Film Festival. 2016 Tourne Julieta, son sixième film avec Pedro Almodóvar. Stars in Julieta, her sixth film with Pedro Almodóvar. 2017 Collabore avec M.A.C Cosmetics. / Works with M.A.C Cosmetics.

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RENCONTRE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

“Women have to make their own history” — ROSSY DE PALMA

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ossy de Palma is a shining light. She simply has to walk through a door to illuminate a room with her presence. Visiting the city for the first edition of Rencontres 7e Art Lausanne (r7al), she stayed at the BeauRivage Palace with her daughter, Luna. That is where we met her the day before her talk as part of the “Women in Motion” lecture series. She began with a photo shoot. She has long known how to interact with a camera lens, be it on cinema sets, the catwalks that she has graced for leading fashion designers or during her collaboration with a certain cosmetics brand. And she offers her own take on women with the same blend of professionalism, kindness and a sunny disposition. Extravagant and thoughtful. Witty and caring. An artist who can do it all and a devoted mother. Rossy de Palma is all of these things rolled into one. Selected excerpts.

REGARDS Here you are in Lausanne again after performing at the opera last December. Are you pleased to be back? ROSSY DE PALMA I didn’t think I would be back so soon. It was a pleasant surprise. Thank you, Vincent (Perez, ed.)! Life is full of things like that. You don’t know a place at all, then suddenly you come and everything falls into place. Now that I know that Vincent is from Lausanne, it will always have a little place in my heart. And I will always be happy to come back if he asks.

What motivated you to take part in the first edition of r7al? 20  RE GA R D S n° 1 3

I like the idea of these happenings without the stress of a competition. Just a wonderful celebration of the cinema and all the pleasure that goes with it. What’s more, Vincent and I have known each other for years. I simply couldn’t refuse! You are giving a conference as part of the “Women in Motion” movement. What is behind your involvement? I am always happy to talk about women; it’s my favourite subject. Women need to look inwards; we know so little about ourselves. For generations, women have lived outside themselves, devoting themselves to their children, their family and society. Then there have been these wonderful women’s movements. Artists, intellectuals, scientists, nameless faces – all those incredible people. They have used men as a mirror, comparing themselves to them and striving to be on an equal footing with them. Sometimes without wondering what we really need as women. Sometimes even losing our qualities of compassion, protection and understanding. And yet society would benefit from women in power retaining their qualities rather than duplicating the behaviour of men. On International Women’s Day you wrote on your Instagram account that “If women were to give up the fight, the world would fall apart.” Is that your vision of feminism? It’s an African proverb that my little brother, who lives in Africa, sent me. I thought it was great. I’m not a big fan of the term feminism; I prefer the idea of sorority (the feminine equivalent of fraternity, ed). Feminism is like a piece of clothing that we have grown out of. You don’t feel comfortable because you think you might tear a hole in it. As women, we must imagine a new vocabulary that reflects who we are because we have a whole world to reinvent. We have to make our own history. Until now, this history has been concealed or poorly written. Among the directors you have worked with, who has given you the most scope to express this commitment? Regardless of the director, it is primarily a case of taking on a role to the full

which allows you to convey a message. In Madame, my latest film (directed by Amanda Sthers, ed), I play the role of a Spanish servant who shows a great deal of dignity. I knew numerous immigrant women like her when I was living in Paris. All these anonymous women managed to pay for their children’s education while taking care of, and showing great affection for, the families they worked for. A comedy like Madame makes you laugh and cry but, most importantly, it is thought-provoking. I like it when there is a social message that allows us to improve as human beings. Art is the pharmacy of the soul. It helps us maintain our natural defences. Reality is hardcore, so we need filters. As a woman, what do you want to pass on to your daughter? The most important thing to pass on to your children is self-confidence. To do that, you have to set an example, beginning with being true to yourself. I have always worked on myself. I have never blamed others for what I have done or haven’t done. And I have always tried to see inside myself why I have accepted one thing or another. I’m not particularly worried for my daughter as she already has a healthy dose of selfconfidence. The first word she ever said was no! I didn’t want to contradict her. It took me forty years to learn how to say no. And even then, only little by little! You act, you have graced the catwalk for leading fashion designers, you sing, you are committed… Who is the real Rossy de Palma? All of those things are the same, curious little girl. The older I am, the more I resemble her. Curiosity is the key to youthfulness – it’s the complete opposite of cynicism. At almost 54 years old, I like to retain my innocence. And there are so many things that I like. I don’t believe in reincarnation, so I want to experience as many things as possible in this life. Do you intend to explore other artistic disciplines? I am currently finalising a series of faceless self-portraits that I took in different places around the world.

PHOTO: ANOUSH ABRAR

A guest of Rencontres 7e Art Lausanne, Rossy de Palma gave a lecture on the place of women in cinema and in society. Because this artist who affects everything is also a committed woman.


RENCONTRE

“The most important thing to pass on to your children is self-confidence. To do that, you have to set an example.”

Printemps Eté – Spring Summer 2018

A gallery near Gerona has agreed to show my photos. It is in Salt, a very special village where Dalí used to buy his bread. That in itself was a little surreal! I also have several writing projects in mind, in particular a book on female genitality. As a woman, that is where we should begin in order to know ourselves better. I also want to write a story about women and to direct a film based on it. I won’t have time to be bored! You wouldn’t be here if… If my mother hadn’t given birth! (Laughter) I was born at home; the midwife arrived too late and

my father had already delivered me. He said that my legs were already very long and went on forever. Of course, I wouldn't be here if it weren’t for Pedro either (Almodovar, ed). But I’d like to take the chance to set the record straight: he didn’t discover me in a bar; I was an artist in a pop group and he attended our concerts. So we already knew each other when he offered me my first role. Without him, I would doubtless not have had the international career I have enjoyed. Although when I was small, my father would say to me: “You are global.” I really do feel as if I’m from each place I have been to on Earth. But don’t count on me to go to the Moon or Mars!    R EG A R D S n °1 3  21


FLAVOUR

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Les lettres de noblesse du pinot noir Classiques ou corsés, les vins du domaine de Chambleau, surplombant le lac de Neuchâtel, rivalisent avec les plus grands de leurs cousins helvètes.

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ové au cœur du vignoble de Colombier, dans le canton de Neuchâtel, Chambleau fait figure d’exception. «Il y a toujours eu de la vigne ici, mais c’est le seul domaine comportant une habitation. Il a été créé de toutes pièces dans les années 1930 par un marchand de vin suisse allemand, qui lui a inventé un nom en s’inspirant des châteaux français de Chambord et Fontainebleau», sourit Louis-Philippe Burgat, viticulteur aux commandes de ces 16 hectares surplombant le lac. En 1946, le fondateur des lieux fait faillite et, quatre ans plus tard, Paul-Henri Burgat, grand-père de l’actuel vigneron, s’associe à des collègues de la région pour le racheter. Le raisin produit sur place est vendu; on fait alors du vin uniquement pour la consommation familiale. Lorsque Louis-Philippe reprend le domaine en 2000, il amorce un changement radical, car vinifier est sa passion. Après avoir encavé ses premières bouteilles en coopérative,

il fait bâtir, en 2006, une cave ultramoderne à Chambleau. Aujourd’hui, il produit 100 000 bouteilles par an, dont 45 000 de pinot noir, soit 16 vins différents. Ceux-ci séduisent une clientèle qui s’est construite uniquement via le bouche-à-oreille. Il livre aussi de grands restaurants, comme la Table de Palafitte à Neuchâtel ou celle d’Anne-Sophie Pic au BeauRivage Palace, à Lausanne. UN GRAND POTENTIEL DE GARDE

Louis-Philippe Burgat a contribué à redonner ses lettres de noblesse au pinot noir, seul cépage à bénéficier de l’AOC Neuchâtel jusqu’en 2009: «Ces vins sont nerveux et possèdent une forte personnalité; les apprécier est un art majeur», souligne le vigneron. Qu’à cela ne tienne, il flairait leur potentiel de garde et aromatique, ce qui l’a amené à imaginer différents procédés pour en tirer les arômes les plus fins. Le pinot noir des caves de Chambleau passe ainsi une semaine en cuve au froid, puis subit une douzaine

de jours de fermentation, de façon à en extraire les tanins. Résultat, un vin fruité où les bouquets de cerises noires côtoient le cassis et l’osier frais. Plus puissante, la cuvée «Pur Sang» provient d’anciennes vignes choisies pour leur basse productivité. Elles peuvent concentrer toute leur énergie sur ces quelques grappes, leur donnant tout leur caractère. Le breuvage est élevé vingt-deux mois en barrique, où il développe son potentiel de garde, de dix à quinze ans selon les millésimes. Ses arômes de fruits rouges, typiques du pinot noir, sont relevés de notes d’épices et de vanille. Depuis deux ans, Louis-Philippe Burgat s’est par ailleurs lancé dans la production de vins sans soufre, une autre de ses passions. Un exercice de haute voltige, qu’il a réalisé sur deux cuvées à base de galotta et de divico, deux cépages très résistants aux maladies. Et il rêve de tenter, un jour, l’expérience sur du pinot noir. 

Toutes les nuances du pinot noir Thibaut Panas, chef sommelier au Beau-Rivage Palace, classe le «Pur Sang» des caves de Chambleau, élaboré à partir de vieilles vignes, dans son top 10 des meilleurs pinots noirs helvètes. «Le raisin est sélectionné de façon très stricte, et le vin élevé en barriques. Autant de paramètres grâce auxquels il développe une belle concentration, une souplesse et une élégance qui lui permettent de rivaliser avec d’excellents crus bourguignons», souligne-t-il. Puissant et sanguin, c’est un pinot noir de table que l’on dégustera tranquillement avec une viande rouge, de manière à lui laisser le temps de s’ouvrir et de révéler tous ses arômes. Plus accessible, la cuvée classique, tout en délicatesse, accompagnera à merveille des poissons typés, comme le rouget ou la lotte, voire, l’été, des charcuteries. «Il incarne tout ce que l’on attend d’un pinot noir», souligne le sommelier. Au-delà de la qualité des vins produits, «tous très agréables», Thibaut Panas apprécie le domaine et la manière de travailler de Louis-Philippe Burgat: «Il fait partie des vignerons qui font bouger les choses à Neuchâtel. Un bon point, car ce terroir, qui donne de magnifiques pinots, s’est laissé dépasser par les terroirs alémaniques et grisons, qui n’hésitent pas à innover.»

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PHOTOS: DR

— Texte Sylvie Ulmann


FLAVOUR

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Louis-Philippe Burgat et sa femme Valérie (ci-contre), en compagnie de leur équipe (ci-dessous).

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FLAVOUR

Printemps Eté – Spring Summer 2018

The nobility of Pinot Noir Classic or full-bodied, the wines of the Chambleau estate overlooking Lake Neuchâtel can compete with the very best of their Swiss cousins.

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estling in the heart of the Colombier vineyard in the canton of Neuchâtel, Chambleau is something special. “There have always been vines here, but it is the only estate that boasts a residence. It was created from scratch in the 1930s by a Swiss-German wine merchant who invented the name by drawing on the French châteaux of Chambord and Fontainebleau,” smiles Louis-Philippe Burgat, the winegrower at the helm of these 16 hectares overlooking the lake. In 1946, the founder went bankrupt and four years later, Paul-Henri Burgat, grandfather of the current winemaker, joined forces with other colleagues from the region to buy

the estate. The grapes produced were sold and the only wine made was for family consumption. When Louis-Philippe took over the estate in 2000, things changed dramatically as winemaking is his passion. In 2006, having stored his first bottles in a cooperative, he had an ultra-modern cellar built at Chambleau. Today, he produces 100,000 bottles per year, including 45,000 made from Pinot Noir, with a total of 16 different wines. The clientele, which has formed by word of mouth, has fallen entirely under the charm of his produce. He also supplies some of the leading restaurants, including La Table de Palafitte in Neuchâtel and Anne-Sophie Pic’s restaurant at the Beau-Rivage Palace in Lausanne.

All the nuances of Pinot Noir Thibaut Panas, Head Sommelier at the Beau-Rivage Palace, ranks the "Pur Sang” from the Chambleau cellars among his top 10 best Swiss Pinot Noirs. “The grapes undergo a very strict selection procedure and the wine is aged in barrels. All the elements of the process allow the wine to develop an excellent concentration combined with a smooth, elegant character allowing it to hold its own against excellent Burgundies,” he explains. Powerful and full-bodied, the Pinot Noir table wine should be enjoyed with red meat, giving it time to open up and reveal its full flavour. The delicate and more accessible classic vintage is delicious with strong-tasting fish such as red mullet or monkfish, or even with cold meats in the summer. “It embodies everything we expect of a Pinot Noir,” stresses the sommelier. In addition to his wines, “all of them very pleasant”, Thibaut Panas likes the estate and appreciates the way in which Louis-Philippe Burgat works: “He is one of the winemakers who make things happen in Neuchâtel. That is good because this land, which produces stunning Pinots, has been left standing by the vineyards in the German-Swiss and Grisons areas, where winemakers are more than happy to innovate.”

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Louis-Philippe Burgat has helped restore the image of Pinot Noir, the only variety of grape to enjoy AOC Neuchâtel status until 2009: “These wines are crisp and boast a strong personality; enjoying them is an art in itself,” stresses the winemaker. Nonetheless, realising that they had cellaring and aromatic potential, he dreamed up different processes to achieve the most delicate aromas possible. The Pinot Noir of the Chambleau cellars spends a week in a cold tank before being fermented for twelve days in order to extract the tannins. This produces a fruity wine with a bouquet suggesting a blend of black cherry, blackcurrant and fresh wicker. The more powerful “Pur Sang” vintage is produced from old vines chosen for their low productivity. They can focus all their energy on the few bunches grown, imbuing them with their character. The wine is aged for 22 months in a barrel where it develops its cellaring potential, ranging from ten to fifteen years depending on the vintage. Its red fruit aromas, typical of Pinot Noir, are enhanced by spicy overtones and a hint of vanilla. Two years ago, Louis-Philippe Burgat began producing sulphur-free wines, another one of his passions. It is a highwire act that he carries out on two vintages made from galotta and divico, two varieties of grape which are highly resistant to disease. One day, he would love to try the experiment with Pinot Noir. 

PHOTO: DR

EXCELLENT CELLARING POTENTIAL


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INNOVATION

La plus grande compétition mondiale d’habitat durable a couronné le travail de 250 étudiants suisses aux États-Unis. Partenaire fondateur du projet, la banque Landolt & Cie a lancé en parallèle le Landolt Challenge. Témoignage des trois étudiants sélectionnés. — Texte/Text Mélodie Rey, Thomas Verduyn et Nicolas Vos

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V

ous avez sans doute entendu parler de la victoire des étudiants suisses au Solar Decathlon 2017, une compétition internationale d’habitat écologiquement et socialement responsable, mise sur pied par le gouvernement américain. La compétition était ouverte aux hautes écoles du monde entier, avec pour objectif la construction en taille réelle de logements approvisionnés exclusivement en énergie solaire. L’équipe suisse, soutenue par Landolt & Cie en tant que partenaire fondateur, a été couronnée au mois d’octobre dernier pour son NeighborHub – «maison de quartier». Elle réunissait 250 étudiants. Organisé en parallèle, le Landolt Challenge proposait à des jeunes en formation de soumettre un projet de développement durable. Son but? Encourager un projet d’étudiants qui réponde à la question «Comment investir

PHOTO: ALAIN HERZOG

Investir dans la génération durable

Printemps Eté – Spring Summer 2018


INNOVATION

en Suisse pour un avenir durable?» Et c’est notre concept d’agriculture urbaine que le jury a sélectionné. Nous avons ainsi accompagné l’équipe helvétique sur les lieux du concours à Denver, au Colorado. Nous avons pu non seulement assister aux coulisses du Solar Decathlon, mais aussi progresser dans notre propre projet, dans un cadre inspirant. DES AGRICULTEURS DANS LA VILLE

Nous sommes trois étudiants lausannois: Mélodie Rey (EPFL), Thomas Verduyn (HEC) et Nicolas Vos (UNIL). Notre projet, «Légumes Perchés», a pour but de proposer une agriculture urbaine innovante. Nous voulons offrir à tous les citoyens la possibilité de consommer des produits sains et hyper locaux. Concrètement, nous comptons développer des cultures intelligentes verticales en aquaponie sur le campus UNIL-EPFL. Ce projet

Printemps Eté – Spring Summer 2018

demande la symbiose de quatre expertises distinctes: environnementale, technologique, agronomique et entrepreneuriale. Le 11 octobre 2017, départ pour Denver. Sur le lieu de la compétition, nous découvrons les maisons du concours. Elles proposent de nombreuses alternatives techniques et encouragent la diminution de la consommation énergétique. Les étudiants suisses combinent l’excellence du design à des stratégies innovantes, qui permettent une gestion optimale de l’énergie et de l’eau. DES RENCONTRES INSPIRANTES

Denver est à la pointe dans le domaine de l’agriculture urbaine. Nous en profitons pour aller visiter The GrowHaus, une ferme spécialisée en aquaponie. Cette installation nous en met plein les yeux. Son but est de produire et de distribuer

de nombreux légumes dans un environnement sain. C’est un espace communautaire où les enfants peuvent participer à des ateliers de cuisine et les plus grands à des initiations au yoga. Finalement, nous sommes partis à la découverte de technologies qui pourraient révolutionner notre système de production. Nous avons été inspirés par de nombreuses rencontres et nous revenons convaincus que le facteur humain est sans doute le plus important pour créer un environnement sain. Avec l’association Légumes Perchés, nous comptons montrer qu’il est possible de retisser les liens avec l’origine de nos aliments, pour tout le monde – et même en ville!  Retrouvez-nous prochainement sur www.legumesperches.ch ou sur notre page Facebook

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INNOVATION

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Mélodie Rey et Thomas Verduyn, vainqueurs du Landolt Challenge avec leur projet «Légumes Perchés». Mélodie Rey and Thomas Verduyn, of the Landolt Challenge with their project «Légumes Perchés».

The work of 250 Swiss students was amply rewarded at the world’s largest international sustainable housing competition held in the United States. As a founding partner of the project, the Landolt & Cie bank also launched the Landolt Challenge. Here are the impressions of three students who were selected.

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ou have doubtless heard of the Swiss students’ victory at the Solar Decathlon 2017 — an international competition set up by the U.S. government to promote ecologically and socially responsible housing. The competition was open to universities from around the world with the aim of building full-scale housing units operating solely on power derived from solar energy. Last October the Swiss team, supported by Landolt & Cie as a founding partner, was crowned the winner of the competition for its NeighborHub project. The team comprised some 250 students. Held at the same time, the Landolt Challenge offered young students the opportunity to submit a sustainable development project. The aim? To encourage the creation of a student 28  RE GA R D S n° 1 3

project answering the following question: “How should we invest in Switzerland to ensure a sustainable future?” And it was our urban agriculture concept that earned the jury’s plaudits. We therefore accompanied the Swiss team to the competition in Denver, Colorado. Not only were we lucky enough to enjoy a look behind the scenes of the Solar Decathlon, but we also made progress on our own project against an inspiring backdrop. FARMERS IN TOWN

We are three students from Lausanne: Mélodie Rey (EPFL), Thomas Verduyn (HEC) and Nicolas Vos (UNIL). The aim of our project, entitled “Légumes Perchés”, is to promote innovative urban agriculture. We want to give citizens everywhere the possibility of eating healthy and ultra-local products. In

practical terms, we intend to develop smart, vertical crops on the UNIL-EPFL campus using aquaponics. This project requires the symbiosis of four separate fields of expertise: environmental, technological, agricultural and entrepreneurial. On 11 October 2017, we set off for Denver. When we arrived, we finally saw all the houses taking part in the competition. They incorporated numerous technical alternatives promoting the reduction of energy consumption. The Swiss students’ project combined outstanding design with innovative strategies facilitating optimum energy and water management. INSPIRING ENCOUNTERS

Denver is at the cutting edge in the field of urban agriculture. We made the most of this and visited The GrowHaus, a farm specialising in aquaponics. It was absolutely mind-boggling. The aim there is to produce and sell a wide range of vegetables in a healthy environment. It is a community space where children can take part in cooking workshops while adults discover yoga. We then set out in search of technologies which could help revolutionise our production system. We drew inspiration from numerous encounters and have returned with the firm belief that the human factor is, without a doubt, the key to creating a healthy environment. With the Légumes Perchés association, we fully intend to show that it is possible for everyone to create new links with the origins of our food – even in town! 

Visit us at www.legumesperches.ch or on our Facebook page

PHOTOS: ALAIN HERZOG ET DR

Investing in the sustainable generation


ECONOMICS

Printemps Eté – Spring Summer 2018

LA LETTRE DE GILLES (BANQUE LANDOLT & CIE SA)

A boire et à manger Pour nous, l’investissement thématique va à l’essentiel. Il permet d’appréhender les grands défis sociétaux de notre temps et d’aligner nos investissements avec nos convictions profondes. La révolution alimentaire sera notre premier thème: nous l’appellerons «The Future of Food». Il tiendra de la démographie, de l’urbanisme et de la santé. Il sera avant tout à l’écoute des aspirations du consommateur et mettra le produit au centre de notre démarche. — Texte Gilles Michel / Illustration Ana Lombard

J’adore les petits déjeuners quand je voyage. J’ai l’impression de me faire un plan santé pour toute la journée. Ce matin, quelle chance, le buffet est copieux. Le saumon a bonne mine et les yogourts sont de toutes les couleurs. Ah, le saumon! Et me voilà parti en Norvège, au Japon, au bord des océans, pour atterrir finalement dans mon portefeuille… Le succès des sociétés que nous avons sélectionnées vient de leur capacité à relever de vrais challenges dans leur domaine de compétence. Rétribuer confortablement les actionnaires contribue à la valorisation des actions, mais pas seulement. La capacité d’investir et d’innover dans un monde en profonde mutation confère toute sa pertinence à notre portefeuille. Autrefois chasseurs-cueilleurs, nous sommes devenus cultivateurs-éleveurs. En terre ferme bien sûr. Aujourd’hui, nous allons assister au même type de bouleversement au niveau des océans. Car 80% du potentiel de notre planète se trouve sous l’eau. De quoi nous nourrir sainement et adresser les défis démographiques qui nous guettent. Mais comment utiliser les ressources des océans de façon durable, en accord avec la préservation de l’environnement?   R EG A R D S n °1 3  29


ECONOMICS

L’aquaculture constitue un bon exemple. Elle est présente dans le choix de nos investissements. Le saumon de ce matin a peut-être été élevé, ou nourri, soigné, conditionné, transporté et distribué par l’une des sociétés de notre portefeuille: au Japon, au Royaume-Uni, en Norvège ou ailleurs. Les défis que ces sociétés doivent relever sont multiples, mais les solutions, pour qui les trouvera, offrent de puissantes opportunités d’investissement. Pour ne pas épuiser les ressources de nos océans, certains saumons d’élevage sont devenus à 90% végétariens. D’où la chute du taux d’oméga-3 dans leur chair. Sachant le bénéfice des oméga-3 pour la santé, certains consommateurs s’en alarment. L’une de nos sociétés en portefeuille a trouvé une solution originale et commercialement viable à ce problème: elle va lancer un aliment pour poissons à base de microalgues riches en oméga-3. Nous avons modélisé cette opportunité en termes de CF et profit, tout en lui appliquant une probabilité conservatrice. Une journée sans yogourt est une journée indélicate. J’adore les découvrir, les déguster, les comparer. J’ai la prétention d’être un connaisseur. La promesse de ce matin est faite de naturalité (pot en verre) et de gourmandise (petits fruits rouges). Hélas, mon voyage gustatif ne m’a guère amené plus loin que le bout de mes lunettes. Tant pis pour les vaches d’alpage, le son des clochettes, les odeurs de sous-bois et mon rêve de campagne. La liste des ingrédients est si longue que le fabricant a trouvé le moyen d’imprimer le verso de l’étiquette pour en finir avec la liste de tous les composants. Et pourtant. La demande du consommateur pour des produits minimisant les additifs chimiques est une tendance de fond. Nous investissons dans des sociétés (au Royaume-Uni, en Hollande, en Suisse et en France) qui aident producteurs et fabricants à offrir des produits sains et naturels, ce que l’on appelle des «clean labels». Ce midi, une salade de lentilles et avocat devant mon clavier devrait faire l’affaire. Je vais passer la prendre dans la petite épicerie fine de la rue d’à côté. Tout y est frais et si délicieux. Nul besoin de défiler sur un kilomètre devant des salades insipides. «More is less», comme on dit. Je gagnerai du temps pour me concentrer sur notre portefeuille. Nous avons sélectionné une société qui a l’ambition de devenir leader dans son marché des salades composées prêtes à la consommation, une société qui se diversifie dans les légumineuses telles que les lentilles, une autre qui produit des avocats… La croissance de ces produits, clairement à deux chiffres, témoigne de la robustesse de la demande. Notre portefeuille comprend par ailleurs des sociétés à la recherche de solutions pour proposer des emballages et conditionnements de denrées périssables qui soient à la fois performants et non polluants. Un nombre croissant d’industriels de l’alimentation savent que leur image est en jeu. Les gouvernements vont introduire des législations plus strictes afin de répondre aux pressions du public, de plus en plus sensibilisé au problème des plastiques non recyclés. Ma salade se devra d’être emballée dans des matériaux minimisant le risque de pollution, améliorant la conservation et couvrant la demande accrue pour une bonne traçabilité. 30  RE GA R D S n° 1 3

Un démographe déclarait récemment que le défi du futur dans la production alimentaire n’est pas tant la surpopulation que nos habitudes alimentaires. Si toute la planète se nourrissait comme les Japonais, nous pourrions aisément nourrir 9 milliards de personnes aujourd’hui. Mais si nous mangions tous comme les Français, nous ne pourrions en nourrir que 3 milliards. Le nombre d’habitants importe bien moins que leurs habitudes alimentaires. Nous aimons les sociétés qui tablent leur croissance sur la découverte de saveurs oubliées ou nouvelles, plus en ligne avec nos besoins et aspirations. Je serai de retour tard ce soir. J’aurai faim. Ce n’est pas une raison pour oublier que j’aime les bonnes choses, surtout si elles me font du bien… Je vais appeler une société de livraison en ligne ou m’arrêter dans l’un des commerces de proximité tout près de chez moi. Je les connais, ils offrent des produits naturels et gourmands. Le Clic and Collect (service de course en ligne et retrait en magasin) ou les applications de livraison de repas ont été conçus pour le consommateur urbain pressé. Autant de services qui lui permettent de réduire le temps passé à faire ses courses ou préparer ses repas. Nous avons dans notre portefeuille des sociétés de distribution qui ont su adapter leur offre et leur moyen de distribution aux nouveaux besoins. Leurs facteurs de différenciation? La rapidité, la proximité, le prix et la variété. Elles ont compris que, «the times, they are a-changin’», comme chantait Bob. 

Full board Thematic Investment goes to the very heart of the issue. It enables us to face the major societal challenges of our age and to align our investments with our deep-seated convictions. The Food Revolution will be our first theme, and we will call it The Future of Food. It will have elements of demographics, urban planning and health. Above all, it will listen to consumers’ aspirations and place the product at the centre of our approach. I love having breakfast when I’m travelling. I have the impression I’m fulfilling my health plan for the whole day. This morning, how lucky I am, the buffet is plentiful. The salmon looks good and the yoghurts are there displayed in every colour of the spectrum. Oh salmon! Off I go to Norway, Japan, to the oceans’ shores, only to finally land in my wallet...


ECONOMICS

Printemps Eté – Spring Summer 2018

fortunately, my gastronomical journey hardly took me any further than the end of my glasses. Too bad for the cows on alpine pastures, the sound of cow bells, the scents of undergrowth and my dream of countryside. The list of ingredients is so long that the manufacturer has found a way to print on the back of the label to be able to finish the list of all the components. Yet consumer demand for products that minimize chemical additives is a fundamental trend. We invest in companies (in the UK, the Netherlands, Switzerland and France) that help producers and manufacturers to offer healthy, natural products – those known as “clean labels”. For lunch today, a salad of lentils and avocados in front of my keyboard should be sufficient. I’ll go and get it in the little delicatessen in the next street. Everything is fresh and so delicious. No need to file past one kilometre of tasteless salads. “More is less”, as they say. I’ll save time to be able to concentrate on our portfolio. The success of the companies we have selected stems from their ability to take up real challenges in their areas of expertise. Providing the shareholders with a decent return helps to add value to the shares, but not only that. The ability to invest and innovate in a fast-changing world makes our portfolio highly relevant. We have changed from being hunters and gatherers to farmers and breeders. On dry land, of course. Today, we are going to see the same type of radical change in the oceans. Because 80% of our planet’s potential lies beneath the water. There’s enough for us to eat healthily and take up the demographic challenges that are looming. But how can we use the oceans’ resources sustainably, while preserving the environment? Aquaculture is a good example. It features among the investments we have selected. This morning’s salmon may have been bred, fed, tended, packaged, transported and distributed by one of the companies in our portfolio: in Japan, the UK, Norway or elsewhere. The challenges these companies have to take up are multifaceted, but the solutions – for those who will find them – afford some powerful investment opportunities. So as not to deplete the resources of our oceans, some farmed salmon have become 90% vegetarian. This has led to a drop in the percentage of Omega 3 in their flesh. Some consumers, knowing the health benefits of Omega 3, are getting alarmed. One of the companies in our portfolio has found an original and commercially viable solution to this problem. It will launch a fish food based on micro-algae, which are rich in Omega3. We have modelled this opportunity in terms of CF and earnings, while applying a conservative probability. A day without yoghurt is a disappointing day. I love to discover, taste and compare them. I claim to be a yoghurt connoisseur. This morning’s promising offering is full of naturalness (a glass jar) and good quality (red berries). Un-

We have selected a company whose ambition is to become the leader in its ready-to-eat mixed salads market, a company that is diversifying into leguminous plants such as lentils and another that produces avocados... The clearly doubledigit growth of these products testifies to the robustness of demand. Our portfolio also comprises companies looking for solutions to provide wrapping and packaging for perishable goods that are both efficient and non-polluting. A growing number of food industrialists know that their image is at stake. Governments will introduce stricter legislation to respond to pressure from the public, who are increasingly aware of the problem of non-recycled plastics. My salad will have to be packed in materials that minimize the risk of pollution, improve preservation and meet increased demand for good traceability. A demographer recently stated that the challenge of the future in food production is not so much overpopulation as our eating habits. If the whole planet were to eat like the Japanese, we could easily feed nine billion people today. But if we all ate like the French, we would only be able to feed three billion. The number of inhabitants is much less important than their eating habits. We like companies that base their growth on the discovery of forgotten or new flavours, that are more in line with our needs and aspirations. I’ll return home late tonight. I’ll be hungry. This isn’t a reason to forget that I like good food, especially if it’s good for me as well... I’ll call an online delivery company or stop off at one of the convenience stores near my place. I know them already, they offer natural, delicious products. Click and Collect (an online shopping and in-store pick-up service) or meal delivery applications have been designed for urban consumers in a hurry. All these services allow them to reduce the time spent shopping or preparing meals. In our portfolio, we have distribution companies that have been able to adapt their offering and distribution methods to the new needs. What factors distinguish from the others? Speed, nearness, price and variety. They’ve realized that “the times, they are a-changin’” as Bob used to sing.    R EG A R D S n °1 3  31


SÉDUCTION

Printemps Eté – Spring Summer 2018

de Vaud, qu’un biologiste de l’écloserie Percitech met au point une technique permettant de produire des œufs toute l’année. En milieu naturel, les perches ne pondent en effet qu’en mai. Mais dans les bassins de l’écloserie, chaque mois, à tour de rôle, l’un des douze bancs de géniteurs se comporte comme s’il était en période de frai. Le savoir-faire est désormais parfaitement maîtrisé et permet à Percitech de produire entre 1 et 2 millions d’œufs par mois. DANS L’EAU PURE DES MONTAGNES

Son nom de famille est Perca fluviatilis. Mais appelez-la tout simplement La Perche Loë. Elevée dans les eaux pures provenant du massif du Loetschberg, sa chair est un must. Le fruit d’un savoirfaire unique, sublimant un produit phare du patrimoine helvétique. — Texte/Text Elodie Maître-Arnaud

U

ne fois n’est pas coutume, on commencera l’histoire par la fin. A l’instant où l’on porte à la bouche une fourchette. Elle vient de saisir un peu de tartare de perche crue, simplement rehaussée de coriandre fraîche et d’un rien de piment d’Espelette. Un délice! On la dégustera également fumée, selon une recette originale révélant une chair presque carnée et des arômes surprenants pour ce poisson d’eau douce. Sans oublier, bien entendu, la variante traditionnelle, poêlée au beurre doré. Une valeur sûre. Retour en arrière. Sans surprise, au commencement était l’œuf. Et l’histoire de La Perche Loë ne fait pas exception à la règle. Elle débute avec le concept original de la ponte décalée. Nous sommes en 1994. C’est à Chavornay, dans le canton

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TRADITION, RESPECT ET QUALITÉ

Chaque semaine, des alevins élevés chez Percitech rejoignent donc le site valaisan. En six à huit mois, les perches atteindront leur pleine maturité. Tous les matins, la pêche du jour est transportée sur glace vers l’atelier de préparation des filets, situé… de l’autre côté de la cour. Les poissons sont immédiatement découpés, dans des locaux à 5°C. La garantie d’une fraîcheur irréprochable. «Nous produisons à l’heure actuelle environ 8 tonnes de perches par semaine et prévoyons d’atteindre les 12 tonnes d’ici à trois ans, c’est-à-dire 4 tonnes de filets par semaine», précise David Morard. Après plusieurs années de «réglages», la production a en effet augmenté de près de 30% depuis l’été dernier. C’est justement en juin 2017 que Valperca a lancé sa propre marque de perche, La Perche Loë. Loë signifie «pic de montagne» en patois fribourgeois. Ce sont aussi les trois premières lettres de Loetschberg. «Il était temps de travailler sur notre identité et d’asseoir notre marque comme le gage d’un produit unique», résume le directeur de Valperca. Car si les perches de Rarogne ont su depuis longtemps séduire les bonnes tables de Suisse et les enseignes premium de la grande distribution, rien ne permettait jusqu’alors de les distinguer clairement des autres «perches suisses d’élevage» proposées sur les menus ou les étals. «Nous souhaitons aujourd’hui afficher clairement nos valeurs de tradition, de respect du poisson et de qualité du produit», ajoute David Morard. Une pureté des eaux garantie, aucune hormone de croissance ni antibiothérapie, une alimentation d’origine naturelle et une traçabilité totale des poissons 100% suisses… La belle histoire de La Perche Loë continue de s’écrire, des bassins de pisciculture jusque dans nos assiettes. 

PHOTO: WALERY OSOWIECKI / WWW.PHOTOSO.CH • ILLUSTRATION: PYRAMIS / FOTOLIA

Une perche très bien élevée

L’œuf. Puis la larve. Et enfin l’alevin. «Toutes les étapes de la croissance suivent un protocole très strict élaboré par nos chercheurs. Dix-huit personnes travaillent dans l’écloserie, avec une présence humaine 24h/24. C’est un équilibre très fragile», explique David Morard, directeur de Valperca, la ferme d’élevage de perches située à Rarogne, en Valais. C’est ici, au pied du massif du Loetschberg, que les alevins de perche vont poursuivre leur croissance, après avoir passé quatre mois dans les bassins de l’écloserie de Chavornay. Là encore, l’histoire débute avec une idée originale. Au commencement était l’eau. Nous sommes en 2008. Suite au percement du nouveau tunnel du Loetschberg, les eaux de ruissellement sont évacuées du massif montagneux. Un or bleu parfaitement pur, dont la température s’élève naturellement à 18°C en moyenne. Les perches, elles, s’épanouissent dans un milieu à 21°C. L’idée s’impose comme une évidence: il faut récupérer l’eau de la montagne pour alimenter les bassins d’une ferme de pisciculture. Via une conduite d’un kilomètre, l’eau, légèrement réchauffée, alimente aujourd’hui Valperca à un débit moyen de 120 litres par seconde. Elle permet de régénérer complètement les bassins toutes les 45 minutes. Une fois épurée, l’eau poursuit ensuite sa route vers le Rhône.


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Chaque mois, l’un des douze bancs de géniteurs se comporte comme s’il était en période de frai, ce qui permet à l’écloserie de Chavornay de produire des œufs durant toute l’année. Une femelle délivre, en ruban, entre 10 000 et 20 000 œufs par ponte. Every month, one of the twelve shoals of progenitors takes its turn to behave as if it were the spawning season, enabling the Chavornay hatchery to produce eggs throughout the year. A female delivers a string of between 10,000 and 20,000 eggs per spawning.

Après quatre mois dans l’écloserie, les jeunes poissons sont transportés vers la ferme de pisciculture. Ils poursuivent leur croissance dans des bassins à 21°C, alimentés par les eaux pures de ruissellement du tunnel du Loetschberg. After spending four months in the hatchery, the young fish are transported to the fish farm. They continue to grow in ponds kept at 21°C and fed by the pure run-off water from the Loetschberg tunnel.

Les perches sont mises sur glace immédiatement après la pêche. Une dizaine de personnes travaillent dans l’atelier de préparation des filets. La température y est maintenue à 5°C afin de garantir la fraîcheur irréprochable de La Perche Loë. Once they have been fished, the perch are immediately placed on ice. Ten people work in the workshop where the fillets are prepared. The temperature is kept at 5°C in order to guarantee the perfect freshness of La Perche Loë.

PHOTOS: WALERY OSOWIECKI / WWW.PHOTOSO.CH, VANINA MOREILLON ET DR

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Printemps Eté – Spring Summer 2018

Les œufs éclosent après deux semaines dans des bassins incubateurs. Les larves sont ensuite transférées dans un larvaire. Devenus alevins, ces très jeunes poissons de un mois à un mois et demi entrent alors dans une phase de croissance à la nurserie, jusqu’à l’âge de quatre mois.

L’éclosion ainsi que la croissance des larves et des alevins sont étroitement contrôlées par un biologiste. Un protocole très strict est suivi quant à la luminosité, la température et la qualité de l’eau ou encore la nourriture. En plus d’une télésurveillance, une présence humaine est assurée 24h/24.

The eggs hatch after two weeks in incubator ponds. The larvae are then transferred to a larval stage of development. Once they become fry, these very young fish (4-6 weeks old) enter the growing phase in the nursery until they are four months old.

Hatching and growth of the larvae and fry are meticulously controlled by a biologist. A very strict protocol is followed with regard to the brightness, temperature and quality of the water as well as the food provided. In addition to remote surveillance, a human presence is guaranteed 24 hours a day.

Les perches atteignent leur poids idéal pour la consommation entre l’âge de huit et douze mois. Elles pèsent alors autour de 200 grammes. Huit tonnes de poissons sont pêchées chaque semaine dans les bassins de pisciculture de Rarogne. The perch reach their ideal consumption weight at between eight and twelve months of age. They weigh about 200 grammes at this stage. Eight tonnes of perch are fished every week in the ponds in Rarogne.

Cuisinés par les chefs des meilleures tables de Suisse, les filets crus ou fumés peuvent aussi être commandés en ligne pour une livraison le lendemain, sur www.lapercheloe.ch/fr/ produits Prepared by chefs in some of the finest restaurants in Switzerland, the raw or smoked fillets can also be ordered online for next-day delivery at www.lapercheloe.ch/fr/ produits.

Elevée en eau pure, sans hormone de croissance ni antibiotiques et avec une alimentation naturelle, La Perche Loë est aussi 100% suisse. Voilà pour le pedigree! Côté papilles, si sa chair fondante et délicate se prête à merveille à la cuisson traditionnelle au beurre doré, sa fraîcheur permet également de l’accommoder crue, en tartare ou en ceviche par exemple. Deux versions fumées ont également été imaginées en collaboration avec des artisans locaux. Raised in pure waters without any growth hormones or antibiotics and enjoying natural food, La Perche Loë is also 100% Swiss. An excellent pedigree! As for the taste, its delicate flesh that almost melts in the mouth is ideal for a traditional dish fried in golden butter while its freshness also means it lends itself perfectly to a tartar or ceviche. Two smoked versions have also been developed in collaboration with two local artisans.

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Printemps Eté – Spring Summer 2018

A very well-raised perch Its family name is Perca fluviatilis. But you can simply call it La Perche Loë. Raised in the pure waters flowing down from the Loetschberg massif, its flesh is an absolute must. It is the fruit of a unique know-how, transforming a flagship product of Swiss heritage.

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IN THE PURE MOUNTAIN WATER

The egg. Then the larva. And finally the fry. “All the stages of growth follow a very strict protocol developed by our researchers. Eighteen people work in the hatchery, guaranteeing a human presence 24 hours a day. It is a very fragile balance,” explains David Morard, Director of Valperca, the perch farm located in Rarogne in the canton of Valais. Here, at the foot of the Loetschberg massif, the perch fry will continue to grow having spent four months in the ponds at the Charvornay hatchery. Once again, the story begins with an original idea. In the beginning, there was water. Move forward to 2008. Following the creation of the new Loetschberg tunnel, the run-off water 36  RE GA R D S n° 1 3

along a kilometre-long conduit, the slightly heated water flows into the Valperca farm at an average rate of 120 litres per second. It helps completely regenerate the water in the ponds every 45 minutes. Once treated, the water continues on its way to meet the Rhone. TRADITION, RESPECT AND QUALITY

“Today, we want to send out a clear message concerning our values of tradition, respect for fish and product quality.” DAVID MORARD, DIRECTOR OF VALPERCA

is carried away from the mountain massif. This absolutely pure blue gold has a natural average temperature of 18°C. Perch thrive in an environment at 21°C. The idea seems self-evident: the mountain water should be used to feed the ponds of a fish farm. Channelled

Every week, perch fry raised at Percitech join the site in the canton of Valais. Over a period lasting between six and eight months, the perch will reach full maturity. Every morning, the day’s catch is transported on ice to the workshop where the fillets are prepared… on the other side of the yard. The fish are immediately cut into sections in a room kept at 5°C to guarantee they remain perfectly fresh. “We currently produce about eight tonnes of perch per week and forecast that this figure will rise to 12 tonnes over the next three years, which represents four tonnes of fillets per week,” states David Morard. After several years of “adjustments”, production has indeed increased by almost 30% since last summer. It was precisely in June 2017 that Valperca launched its own brand of perch – La Perche Loë. Loë means “mountain peak” in the local dialect. It also represents the first three letters of Loetschberg. “It was time that we developed our own identity and established our brand as the guarantee of a unique product,” explains the Director of Valperca. While the Rarogne perch had long been a firm favourite in leading Swiss restaurants and quality supermarket outlets, nothing as yet distinguished them clearly from other “Swiss-farmed perch” to be found on menus and market stalls. “Today, we want to send out a clear message concerning our values of tradition, respect for the fish and product quality,” he adds. A water of guaranteed purity, no growth hormones or antibiotic therapy, natural food and complete traceability of 100% Swiss fish… The wonderful story of La Perche Loë is ongoing, from the farm ponds to our plates. 

PHOTOS: WALERY OSOWIECKI / WWW.PHOTOSO.CH ET DR

ust this once, we will begin our story at the end. At the precise moment when you lift your fork to your mouth. You have just stabbed a small piece of perch tartar, served with nothing more than a little fresh coriander and a dash of Espelette pepper. Delicious! You could also enjoy it smoked, prepared according to an original recipe revealing a flesh that is also meat-like and flavours that are somewhat surprising for a freshwater fish. And, of course, there is the traditional variant, pan-fried in golden butter. A sure value. Now pause and rewind. Unsurprisingly all the way back to the egg. The story of La Perche Loë is no exception. It begins with the original concept of staggered spawning. It is 1994. In Chavornay, in the canton of Vaud, a biologist at the Percitech hatchery has developed a technique allowing eggs to be produced throughout the year. In nature, perch only spawn in May. Every month, however, in the ponds of the hatchery, one of the twelve shoals of progenitors takes its turn to behave as if it were the spawning season. The know-how has now been perfected, enabling Percitech to produce between one and two million eggs a month.


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CULTURE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

LIU BOLIN

«Mon travail d’artiste consiste à capter les désastres» Le Musée de l’Elysée présentera dans quelques mois près de 50 œuvres monumentales du photographe chinois Liu Bolin, surnommé «l’homme invisible». Nous avons pu nous entretenir avec lui au Beau-Rivage Palace, lors de sa première visite dans la capitale vaudoise. — Propos recueillis par Sylvie Ulmann / Photos portraits: Robert Kovacs

C

hez Liu Bolin, le paysage tient le premier rôle. Dans la série d’autoportraits photographiques intitulée «Hiding in the City» qui l’a rendu célèbre, il se fond dans un environnement pour faire passer un message. A moins que, comme il aime à le dire, ce ne soit «l’environnement qui s’empare de [lui]». L’artiste n’est pas resté insensible à la vue imprenable sur le Léman et les Alpes dont on profite depuis le Beau-Rivage.

REGARDS C’est la première fois que vous venez à Lausanne. Comment ressentezvous la ville? LIU BOLIN Je commence toujours par écouter ce qu’un lieu raconte. Je m’imprègne de son atmosphère. Lausanne est très calme. C’est presque un endroit spirituel, qui permet de penser. Par ailleurs, j’ai beaucoup voyagé en Europe, et j’ai eu la chance de séjourner dans de nombreux hôtels de luxe. Mais au Beau-Rivage, l’ambiance est particulièrement agréable.

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Vous êtes aussi peintre et sculpteur. Comment choisissez-vous votre médium? Le choix du médium prolonge mes idées; je me tourne vers celui qui me semble le plus adéquat pour exprimer mon propos. Je suis plasticien, je consacre 60% de mon temps à faire de la sculpture. Mais malheureusement, je n’ai pas souvent l’occasion d’exposer ces pièces, car c’est surtout mon travail photographique qui est connu. Liu Bolin est né en 1973 dans la province de Shandong, dans l’est de la Chine, où il a étudié à l’Académie des Beaux-Arts. Il a poursuivi sa formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Pékin en 2001, dans la ville où il vit et travaille aujourd’hui.

Lausanne pourrait-elle servir de cadre à l’une de vos œuvres? Si cela se présentait, ce serait tout à fait imaginable. Mais à ce stade, ce n’est qu’un premier contact. Je n’ai aucune idée concrète de la manière dont je pourrais aborder la ville, ni de ce que je pourrais y développer.

Comment choisissez-vous les endroits où vous réalisez vos photos? Un lieu doit me permettre d’interroger quelque chose, de susciter un doute, de remettre en question ce qui est montré. Ma première œuvre du genre, qui date de 2005, était un message de protestation contre une injustice: le gouvernement chinois avait démoli mon studio, et j’ai posé sur ses ruines.

Liu Bolin «Hiding in the city - Water Crisis» 2013 Galerie Paris-Beijing

Est-ce essentiel pour vous d’apparaître dans vos photos? Au début, ça l’était, oui. Puis au fil du temps, je suis devenu une sorte de symbole universel pour tous les êtres humains. Peu importe que ce soit moi ou quelqu’un d’autre qui prenne la pose, mais qui le ferait à ma place? Je me contente de jouer un rôle pour faire passer un message. Au spectateur ensuite de l’interpréter. Mon travail d’artiste consiste à capter les désastres, comme Anselm Kiefer, qui


CULTURE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

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CULTURE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Liu Bolin «Hiding in the City – Sunflower» 2012 Jackson Fine Art

parle beaucoup de la guerre, de l’explosion de notre société. En Chine, je pense que la pollution est une catastrophe sur laquelle il faut attirer un maximum d’attention pour réveiller les consciences. A part Kiefer, y a-t-il d’autres artistes européens qui vous intéressent? Modigliani, Picasso, Warhol, Bacon. Dans cet ordre. Mon travail résonne avec celui de Bacon dans la torsion et la déformation. Certaines de mes images, comme celle où je pose devant des magazines, évoque le pop art. Ces liens sont difficiles à verbaliser, mais je pense qu’il est facile de ressentir visuellement ce qui nous relie. ▼ Liu Bolin «Hiding in the City – Family Photo» 2012 Klein Sun Gallery

Est-ce que vous avez toujours su que vous alliez devenir artiste? Non, pas du tout. C’est mon inconscient qui m’y a amené. J’ai essayé plusieurs voies, j’ai notamment enseigné la sculpture à l’université, mais cela ne me convenait pas. Quand j’étais petit, je n’avais pas de jouets. Alors je m’en fabriquais – des pistolets, des épées... A l’époque, j’ignorais ce qu’était un artiste, mais j’ai aimé les émotions que je ressentais en réalisant quelque chose de mes mains. Je pense que c’est ce qui m’a amené à devenir plasticien. Vous acceptez peu de commandes, mais vous avez réalisé une campagne pour Moncler et une autre pour Guerlain, où vous avez posé avec votre femme… En effet, j’en refuse beaucoup. Pour Moncler, l’aspect environnemental m’a touché. La publicité Guerlain avait une dimension particulière, car ce parfum véhicule une idée de romance et j’ai réalisé l’image avec ma bien-aimée. C’était la première que nous avons travaillé ensemble! Et ce fut également la dernière: le thème lui a plu, mais pas la peinture dont nous étions couverts, qui est terrible pour la peau!  Rendez-vous au Musée de l’Elysée, du 17 octobre 2018 au 27 janvier 2019, pour admirer ses œuvres!

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CULTURE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

“My work as an artist consists in capturing disasters” In a few months’ time, the Musée de l’Elysée will present almost 50 monumental works by the Chinese photographer Liu Bolin, known as “The Invisible Man”. We were able to talk to him at the Beau-Rivage Palace during his first visit to the cantonal capital.

I

n Liu Bolin’s works, the landscape plays a starring role. In the series of photographic self-portraits entitled “Hiding in the City” which made him famous, he blends into different backgrounds to convey a message. Unless, as he quips, it is “the background that takes hold of (him)”. The artist was not left unaffected by the sweeping views over Lake Geneva and the Alps that he enjoyed from the Beau-Rivage.

REGARDS This is the first time you have visited Lausanne; what impression has the city made on you? LIU BOLIN I always begin by listening to what a place has to say. I soak up its atmosphere. Lausanne is very peaceful. It is almost a spiritual place that allows you to think. I have travelled widely throughout Europe and have had the opportunity to stay in numerous luxury hotels. At the Beau-Rivage, the atmosphere is particularly pleasant.

Could Lausanne be the setting for one of your works? If the opportunity were to arise, I could quite easily imagine that. But at this stage, I am merely making initial contact. I have no specific idea of how I could address the city or what I could develop here.

PHOTO PORTRAIT: ROBERT KOVACS

How do you choose the locations where you take your photographs? A place must allow me to question something, to raise a doubt, to call the visible into question. My first work of this type, which dates back to 2005, was a message of protest against an injustice: the Chinese government had demolished my studio and I posed against the backdrop of its ruins. You are also a painter and sculptor. How do you choose your medium? The choice of medium is an extension of my ideas; I use the medium which seems most appropriate to express what I have to say. I am a visual artist and

I devote 60% of my time to sculpting. Unfortunately, I rarely have the chance to show these pieces as it is primarily my photographic work that is well known. Do you feel that it is essential that you appear in your photos? Initially, yes, it was. Then over time, I became a sort of universal symbol for all human beings. It was irrelevant whether it was me or someone else who posed, but who would want to take my place? I content myself with playing a role to convey a message. It is up to the spectator to interpret that message. My work as an artist consists in capturing disasters, similar to Anselm Kiefer who talks a great deal about war and the explosion of our society. In China, I think that pollution is a catastrophe that should be placed in the spotlight in order to stir the people’s conscience. Apart from Kiefer, are you interested in the work of other European artists? Modigliani, Picasso, Warhol, Bacon. In that order. My work resonates with the twisting and deformation in the works of Bacon. Some of the images I create, such as the one where I am posing in front of magazines, touch on pop art. These links are difficult to express in words, but I think it is easy to feel what connects us in a visual sense.

Liu Bolin was born in 1973 in Shandong province, eastern China, where he studied at the College of Arts. He continued his studies until 2001 at the Academy of Fine Arts in Beijing, where he now lives and works.

Did you always know that you would become an artist? No, not at all. My subconscious was my driving force. I tried several paths and, in particular, I taught sculpture at university, but it didn’t really suit me. When I was small I didn’t have any toys, so I would make my own – guns, swords and such. In those days, I didn’t even know what an artist was but I enjoyed the emotions I felt when I was making something with my own hands. I think that is what made me become a visual artist.

and another for Guerlain, in which you posed with your wife… It’s true, I refuse numerous commissions. For Moncler, the environmental aspect appealed to me. The Guerlain advert had a specific aspect to it, because this perfume conveys an idea of romance and I created the picture with my loved one. It was the first time we had worked together! And it was also the last: she liked the theme but not the paint with which we covered ourselves, which is awful for the skin! 

You take on very few commissions but you created a campaign for Moncler

Save the date! You can admire his works at the Musée de l’Elysée from 17 October 2018 to 27 January 2019.

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EVENT

Juste l’émotion du

CINÉMA

Pendant cinq jours, le cœur du Beau-Rivage Palace a battu au rythme de Rencontres 7e Art Lausanne (r7al), un événement hors compétition imaginé par Vincent Perez. Retour en images sur les temps forts de cette première édition. — Texte Elodie Maître-Arnaud

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EVENT

Printemps Eté – Spring Summer 2018

OUVERTURE OPENING

Projection de Rain Man au Capitole pour la cérémonie d'ouverture, en présence du réalisateur Barry Levinson. En haut à droite (de gauche à droite): Tim Pope, Darren Aronofsky, Michel Hazanavicius, Valeria Golino, Barry Levinson et Vincent Perez.

L

«

e cinéma est une expérience collective.» Ces mots de Vincent Perez ont accompagné r7al comme un leitmotiv. L’acteur, réalisateur et photographe lausannois avait imaginé l’événement, non pas comme un énième festival, mais comme une réflexion autour du 7e art impliquant de grandes figures du cinéma et le public. Pari tenu! Partenaire de l’événement, le Beau-Rivage Palace en fut également l’épicentre. C’est ici que les têtes d’affiche avaient élu domicile durant les Rencontres. Ici aussi que ces prestigieux invités ont échangé chaque matin avec la presse. Ici encore qu’ils ont pris la pose pour

les photographes, contribuant à composer les toutes premières pages de l’album de r7al. Projections d’œuvres mythiques (en collaboration avec la Cinémathèque suisse), conférences et tables rondes ont donné lieu à de beaux moments d’émotion et de partage. Parmi les temps forts, on retiendra bien sûr la cérémonie d’ouverture avec Barry Levinson, suivie de la projection de Rain Man, en présence de Valeria Golino. Intenses également, la projection de The Deer Hunter et les échanges avec Christopher Walken, ou encore le ciné-brunch animé par Michel Hazanavicius.

Les «Conversations» données par Darren Aronofsky, Thomas Vinterberg, Hugh Hudson, Thierry Frémaux (notamment délégué général du Festival de Cannes), Stephen Apkon, Alexandre Desplat, Tim Pope, Fanny Ardant, Léa Seydoux et Ursula Meier ont aussi enthousiasmé le public et les étudiants des écoles lausannoises partenaires de l’événement. Sans oublier la conférence de Rossy de Palma dans le cadre de «Women in Motion». Point d’orgue de r7al, la cérémonie de clôture a rendu hommage à Christopher Walken, à qui Valeria Bruni Tedeschi a remis un prix honorifique. Vivement l’année prochaine! 

INVITÉS GUESTS

L’actrice Léa Seydoux

Le réalisateur Hugh Hudson

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Le réalisateur Tim Pope

Le réalisateur Thomas Vinterberg

PHOTOS: ANOUSH ABRAR, PIERRE VOGEL, R7AL 2018

Ci-contre: Barry Levinson pose pour les photographes.


EVENT

Printemps Eté – Spring Summer 2018

BEAURIVAGE PALACE

Moment complice entre Valeria Golino et Vincent Perez au Lobby Lounge du Beau-Rivage.

Ci-dessus, la salle Sandoz est prête pour la réception suivant la Cérémonie d’ouverture. Ci-contre, le compositeur Alexandre Desplat prend la pose pour Vincent Perez.

L’actrice Valeria Golino.

Le réalisateur Michel Hazanavicius

Le réalisateur Barry Levinson

Le compositeur Alexandre Desplat

Le réalisateur Darren Aronofsky

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EVENT

Christopher Walken et Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse.

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Tête-à-tête entre Lionel Baier et Léa Seydoux à l’ECAL.

MOMENTS

Rossy de Palma donne une conférence dans le cadre de «Women in Motion».

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Le réalisateur Hugh Hudson signe le livre d’or de la Cinémathèque.


EVENT

Printemps Eté – Spring Summer 2018

All the emotion of the big screen For five days, the heart of the Beau-Rivage Palace beat to the rhythm of Rencontres 7e Art Lausanne (r7al), a non-competition event launched by Vincent Perez. A look back at the highlights of this very first edition.

T

Réalité virtuelle: quel cinéma pour demain?

he cinema is a collective experience.” These words from Vincent Perez were a genuine leitmotif throughout r7al. Born and bred in Lausanne, the actor, director and photographer saw this event not as just another festival but as a forum for reflection focussing on the seventh art and involving major figures from the film industry and the public sphere. And we certainly weren’t disappointed!

As a partner, the Beau-Rivage Palace was also the nerve centre of the event. In particular, this is where the guests stayed and would meet the press every morning. It was also where they posed for the photographs that would form the first pages of the r7al album. Screenings of legendary works (in collaboration with the Swiss Film Archive), conferences and round tables offered numerous moments filled with emotion and a chance to share. One of the highlights was, of course, the opening ceremony with Barry Levinson, followed by a screening of Rain Man attended by Valeria Golino. Equally intense were the screening of The Deer Hunter and the discussions with Christopher Walken as well as the cinema-brunch chaired by Michel Hazanavicius. The public and students from the partner schools were also delighted to attend the “Conversations” presented by Darren Aronofsky, Thomas Vinterberg, Hugh Hudson, Thierry Frémaux (who is in particular General Delegate of the Cannes Film Festival), Stephen Apkon, Alexandre Desplat, Tim Pope, Fanny Ardant, Léa Seydoux and Ursula Meier, while the conference held by Rossy de Palma as part of the “Women in Motion” movement was also a key moment. Bringing r7al to a stylish end, the closing ceremony paid homage to Christopher Walken who was presented with an honorary award by Valeria Bruni Tedeschi. Roll on next year! 

Rencontre avec Stephen Apkon.

PHOTOS: ANOUSH ABRAR, PIERRE VOGEL, R7AL 2018

CLÔTURE CLOSING Christopher Walken reçoit un prix honorifique des mains de Valeria Bruni Tedeschi, venue spécialement pour l’occasion.

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VISITE GUIDÉE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Le Lausanne Palace se réinvente, entre tradition et modernité Au cœur de la capitale vaudoise, l’établissement cinq étoiles entame un nouveau chapitre de sa longue histoire. La rénovation des chambres, suites et couloirs va débuter prochainement. Voici le projet en avant première. — Texte Sylvie Ulmann

SIMPLICITÉ ET FONCTIONNALITÉ

Les lignes contemporaines prévalent aussi dans l’espace: «L’aménagement a 48  RE GA R D S n° 1 3

été repensé de manière à ce que les visiteurs profitent au maximum de leur séjour et se sentent comme chez eux», souligne Juliette Bloch, directrice de l’hébergement. Cela comprend bien entendu un équipement technologique haut de gamme, avec des écrans plats qui se font oublier dans les parois lorsque l’on ne les utilise pas, un éclairage entièrement revu et un accès pointu à internet. Et cela s’étend à l’emplacement des fauteuils ou du salon, désormais proches des fenêtres, de façon à ce que les hôtes puissent savourer la beauté du panorama et de la lumière naturelle. Des espaces généreux où disposer ses affaires ont aussi été prévus. Remise

Renouveau graphique Cette remise à jour des espaces du Lausanne Palace va de pair avec une refonte de son image graphique. Allégée du mot spa, car tout hôtel de cette catégorie se doit d’en proposer un, celle-ci a également pris forme entre histoire et modernité. «Voilà pourquoi nous avons choisi de reprendre la graphie latine de «LAVSANNE» telle qu’elle apparaît sur la façade de l’hôtel», explique Ivan Rivier, son directeur. La colonne qui apparaît sur le logo incarne la partie historique, tandis que son allure épurée l’ancre radicalement dans le présent.

à jour également dans les salles de bains, tout en marbre clair et pourvues d’une large douche italienne ainsi que, pour certaines, d’une baignoire. Côté ville, les chambres et suites business seront équipées de vastes bureaux de façon à ce que les clients puissent travailler confortablement. La gamme chromatique de base demeure identique. A un détail près: ici, puisqu’on a vue sur les toits de Lausanne, les ocres inspirés des tuiles remplacent l’azur du Léman. UN DIALOGUE ENTRE PASSÉ ET PRÉSENT

Les œuvres qui habilleront les murs incarneront aussi ce va-et-vient entre hier et aujourd’hui. «Nous avons réalisé des tirages grand format de nombreuses photos d’archives remontant à la construction de l’hôtel au début du XXe siècle, précise l’architecte d’intérieur Marc Hertrich. Elles voisineront avec des tableaux contemporains et des esquisses de Lausanne, du lac et des environs.» Ce renouveau ne s’arrêtera pas aux portes des chambres, puisque les couloirs seront également remis au goût du jour dans le même esprit. Pour y faire entrer un maximum de lumière, les boiseries d’époque s’éclaireront de très modernes panneaux de verre blanc, et les plafonds d’une peinture claire et brillante. Quant au sol, il sera pourvu d’une étonnante moquette façon marbre. L’escalier, une très belle pièce historique, sera valorisé par un tapis décoré de surprenantes rayures grises et blanches. D’ici à cet été, le couloir du premier étage devrait avoir revêtu ses nouveaux habits, et une dizaine de chambres et suites auront été rénovées. Une première étape, puisqu’à terme, 80 d’entre elles arboreront ces nouvelles couleurs. 

PHOTOS: DR

V

aloriser le patrimoine historique de cet hôtel de luxe construit en 1915 sans le transformer en musée, tel est le défi de cette rénovation qu’a menée le Studio MHNA, à Paris. «Authenticité, art et culture sont des dimensions qui nous tiennent très à cœur, résume Ivan Rivier, le directeur du Lausanne Palace. Parallèlement, nous souhaitions aussi mettre en avant l’énergie particulière de notre établissement, liée à sa situation, au centre de Lausanne.» La nouvelle décoration de l’endroit se devait donc d’incarner ces valeurs, tout en préservant son ambiance sereine et cosy. L’architecte d’intérieur Marc Hertrich, l’un des membres du duo fondateur de MHNA, a travaillé en parallèle sur les axes du passé et du présent afin de créer une atmosphère inédite. Il a gardé le meilleur des deux mondes. L’aspect chaleureux provient de la partie historique et prend la forme de boiseries aux murs, de corniches et de rosaces aux plafonds, ou encore de meubles anciens récupérés dans les réserves de la maison. Ces pièces, restaurées avec des tissus contemporains, se mêlent avec élégance et une pointe d’insolence à du mobilier et des matériaux d’aujourd’hui. Une gamme chromatique domine, du blanc cassé au beige en passant par l’or vieilli, accentuant la dimension reposante des lieux. Dans les chambres et suites côté lac, des notes de bleu vif empruntées au Léman viennent relever l’ensemble. On retrouve ces teintes sur la moquette, conçue en dégradé, sur les accessoires et même dans les motifs des tissus ou les faïences de la salle de bains.


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www.fpem.ch facebook.com/planetesenfantsmalades Soutenez nos activités: IBAN CH86 0076 7000 L500 9502 7 Fondation Planètes Enfants Malades – Chemin de Montétan 16, 1004 Lausanne

Plates-Bandes communication

La Fondation apporte musique, sport, contes et bien-être aux enfants et aux adolescents hospitalisés


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Breathing new life into the Lausanne Palace In the heart of the capital of the canton of Vaud, this five-star hotel has opened a new chapter in its long history. The renovation of rooms, suites and corridors will begin soon. Here is a preview of the project.

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he challenge underpinning this renovation entrusted to the Paris-based Studio MHNA was to promote the historic heritage of the hotel – built in 1915 – without for all that turning it into a museum. “Authenticity, art and culture are aspects that are very close to our heart,” explains Ivan Rivier, the Manager of the Lausanne Palace. “At the same time, we want to emphasise the unique energy that our hotel enjoys – the result of its location in the very heart of Lausanne.” It is important that the new décor embodies these values while maintaining the peaceful, cosy atmosphere. Interior designer Marc Hertrich, one of the two founders of MHNA, has focussed on both the past and present to create something original. His approach has been to keep the best of both worlds. The warm and welcoming atmosphere draws on the historical aspect and is reflected in the wood panelling on the walls, the mouldings on the ceiling and the period furniture found in the hotel’s storerooms. These pieces, restored with contemporary fabrics, combine elegantly, and with just a touch of impudence, with today`s furniture and materials. The predominant colour scheme ranges from off-white to beige to old gold, accentuating the relaxing dimension of the place. In the rooms and suites overlooking the shoreline, splashes of bright blue reminiscent of the lake create something of a fresh ambience. These colours can be found in the carpet, designed to have a wellworn appearance, the accessories and even in the patterns of the fabrics and on the earthenware in the bathrooms.

to the position of the armchairs and the location of the lounge area, both now closer to the windows so that guests can enjoy the beautiful views and natural light. Generous storage areas have also been incorporated. The bathrooms have also been given a face-lift, with a lightcoloured marble décor, spacious Italianstyle showers and, in some rooms, a bath. On the city side of the hotel, the rooms and business suites boast large desks so that guests can work in comfort. The basic colour scheme is the same as in the rooms overlooking the lake. Here, however, the splashes of blue are replaced by an ochre colour inspired by the rooftops of Lausanne just outside the windows. A DIALOGUE BETWEEN PAST AND PRESENT

Graphic renewal This refurbishment of the Lausanne Palace goes hand in hand with an overhaul of its graphic image. Given a light feel with the word “spa”, as it is de rigueur for any hotel in this category to have one, its graphic image is also a blend of history and modernity. “That is why we have chosen to adopt the Latin characters of “LAVSANNE” as they can be seen on the hotel’s façade,” explains the manager, Ivan Rivier. The column that appears on the logo embodies the historic aspect while the streamlined design sets it resolutely in the present.

PHOTO: DR

SIMPLE AND FUNCTIONAL

The contemporary lines can also be seen in the spatial design: “The layout has been revamped to ensure that guests make the most of their stay and feel entirely at home,” stresses Juliette Bloch, the Accommodation Manager. Naturally,

this includes high-end technological equipment, with flat screens that disappear into the walls when not in use, fully redesigned lighting and an Internet access point. It also extends

The works of art that will decorate the walls will also reflect this blend of past and present. “We have made large-scale prints of numerous archival photographs dating back to the construction of the hotel in the early 20th century,” explains interior designer Marc Hertrich. “They will rub shoulders with contemporary paintings and sketches of Lausanne, the lake and the surrounding area.” This renewal will not stop at the bedroom doors, as the corridors will also be refurbished in the same style. To ensure that they remain as light and airy as possible, the old wood panelling will be brightened up by means of ultramodern white-glass panels while the ceilings will be painted a brilliant light colour. The floor will be fitted with a quite remarkable marble-style carpet. As for the staircase, this delightful piece of history will be shown in its best light by means of a carpet decorated with surprising grey and white stripes. By the time summer arrives, the firstfloor corridor will be wearing its new look and ten rooms and suites will have been refurbished. This is only the first step, as some 80 rooms will be sporting new colours in the long run.    R EG A R D S n °1 3  51


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Pause beauté A deux pas du Beau-Rivage Palace, la Clinique Matignon réunit en un même lieu médecine esthétique, chirurgie plastique et dentisterie. Un nouveau pôle de compétences au service de la beauté. — Texte Mélanie Blanc

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puisque le groupe compte actuellement cinq cliniques en Suisse romande (Lausanne, Vevey, Nyon, Sion et Neuchâtel). UNE PLATEFORME UNIQUE

Avec ce succès croissant, les responsables du groupe sont donc enthousiastes à l’idée de pouvoir offrir un espace beaucoup plus vaste (14 salles de soins au lieu de 6 précédemment) à leur patientèle, toujours plus nombreuse. Ce déménagement est également l’occasion de proposer un concept unique en Suisse, tant à une clientèle locale qu’à de nouveaux patients étrangers. «La Suisse a une très bonne réputation en matière de soins médicalisés», explique le Dr Delarive. Les collaborateurs des établissements de Sandoz Foundation Hotels sont d’ailleurs souvent sollicités pour distiller de précieux conseils à leurs hôtes qui voudraient profiter de leur passage à Lausanne pour prendre soin d’eux. Tisser des

PHOTOS: VANINA MOREILLON ET DR

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e groupe Clinique Matignon a fêté ses 10 ans en beauté. En juin dernier, l’équipe lausannoise a en effet quitté l’espace qu’elle occupait depuis 2007 pour descendre l’avenue d’Ouchy sur une centaine de mètres afin de s’installer dans un tout nouveau bâtiment, à deux pas de l’entrée principale du Beau-Rivage Palace. «Nous commencions à manquer d’espace», raconte le Dr Patricia Delarive. Dermatologue, elle a fondé le groupe avec le Dr Sabri Derder, chirurgien plasticien. Le duo a été rejoint trois ans plus tard par le Dr Roland Ney, médecin esthétique et pionnier des produits injectables anti-âge en Europe. En seulement quelques années, le groupe Clinique Matignon s’est fait un nom pour s’imposer en tant que leader en Suisse en matière de médecine esthétique. Son credo: démocratiser cette discipline avec une marque synonyme de qualité, de sécurité et de simplicité d’accès aux soins. Un concept qui séduit,


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liens privilégiés avec la Clinique Matignon allait donc de soi pour le groupe hôtelier, qui voit dans son partenariat avec cette plateforme de soins novatrice un moyen supplémentaire de répondre aux besoins de sa propre clientèle. Au rayon des prestations les plus demandées: les check-up, la médecine esthétique et la dentisterie, autant de spécialités désormais réunies sous un même toit. DES VALEURS PARTAGÉES

La Clinique Matignon partage ses locaux de 1000 m2 avec un médecin du groupe de cliniques privées Hirslanden et avec LeLake, un centre de dentisterie esthétique réunissant deux dentistes réputés et un chirurgien maxillo-facial. Les interventions de chirurgie esthétique nécessitant une hospitalisation s’effectuent désormais dans les Cliniques Bois-Cerf et Cecil (les deux établissements lausannois du groupe Hirslanden). Les patients qui le souhaitent peuvent séjourner à proximité immédiate de la Clinique Matignon, au Beau-Rivage Palace, à l’hôtel Angleterre & Résidence ou au Château d’Ouchy. A Neuchâtel, de mêmes liens se tissent avec l’hôtel Palafitte. Ce partenariat avec un groupe hôtelier de prestige ravit tout particulièrement Romina Ferilli, directrice du groupe Clinique Matignon. Diplômée en gestion hôtelière à l’Ecole hôtelière de Lausanne, elle met un accent tout particulier à dynamiser la dimension humaine au sein des cliniques, leur imprimant notamment un état d’esprit ciblé sur la haute qualité de l’accueil et de l’accompagnement. Des valeurs qui sont également chères à Sandoz Foundation Hotels. 

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Entretenir plutôt que transformer Offrir des solutions médicales sûres, simples et efficaces aux hommes et aux femmes de tout âge à la recherche de rajeunissement, de beauté et d’harmonie, telle est la mission que se donne le groupe Clinique Matignon depuis sa création. «Nous souhaitons que nos clients restent beaux plutôt que jeunes», aime à souligner le Dr Patricia Delarive. Nombreuses sont les méthodes qui permettent aujourd’hui de conserver la qualité et la santé de la peau, un peu comme un corps se maintiendrait en forme grâce au sport. «Nous proposons des solutions qui ralentissent les processus de vieillissement cutané. Elles sont beaucoup moins invasives que par le passé. Aujourd’hui, les gens viennent chez nous dans le même état d’esprit que s’ils allaient faire un soin du visage.» Une séance de CoolSculpting permet, par exemple, grâce à un refroidissement sous contrôle, de faire disparaître les graisses rebelles sans chirurgie. Une solution durable, puisque les cellules adipeuses disparaissent une fois pour toutes. L’Ulthérapie, elle, permet de réactiver la sécrétion naturelle de collagène et d’élastine au niveau des zones traitées grâce à l’énergie microfocalisée des ultrasons, qui traverse les tissus cutanés et agit en profondeur. Des techniques de remise en forme générale pour le visage et le corps qui permettent de lutter efficacement contre les effets du temps qui passe.


Expression of a Lifestyle Set in its own picturesque park, the Baur au Lac overlooks both the lake and the Alps and yet is only a few minutes’ walk from Zurich’s financial district and the world-famous Bahnhofstrasse shopping street. Discerning international guests value its attentive personal service, luxurious accommodation, sumptuous restaurants and magnificent banqueting facilities – and have done so for more than 170 years. Baur au Lac – the place to stay in Zurich

BAUR AU LAC Talstrasse 1 . CH - 8001 Zurich . Switzerland Phone +41 (0)44 220 50 20 . Fax +41 (0)44 220 50 44 info@bauraulac.ch . www.bauraulac.ch


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Time for a beauty break Only a stone’s throw from the Beau-Rivage Palace, the Clinique Matignon brings cosmetic medicine, plastic surgery and dentistry together under one roof. A new skills centre in the service of beauty.

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he Clinique Matignon group celebrated its 10th anniversary in style. Last June, the Lausanne-based team left the premises it had occupied since 2007 and moved a hundred metres further down Avenue d’Ouchy into a brand new building very close to the main entrance to the Beau-Rivage Palace. “We were beginning to be short on space,” explains the dermatologist, Dr Patricia Delarive. She founded the group together with Dr Sabri Derder, a plastic surgeon. Three years later, the pair was joined by Dr Roland Ney, a cosmetic doctor and pioneer of injectable anti-ageing products in Europe. In only a few years, the Clinique Matignon group has made a name for itself, becoming the Swiss leader in the field of cosmetic medicine. Its credo is to democratise this field with a brand synonymous with quality, safety and easy access to care. The concept is appealing, since the group currently boasts five clinics in French-speaking Switzerland (Lausanne, Vevey, Nyon, Sion and Neuchâtel).

hotel group. A graduate in hotel management from the Ecole Hôtelière de Lausanne, she is especially keen to promote the human dimension of the clinics, in particular by instilling in them a mindset targeting a high-quality welcome and accompaniment. These values are also dear to Sandoz Foundation Hotels. 

A UNIQUE PLATFORM

As its success continued to grow, the group`s managers were keen to offer their expanding clientele more spacious premises (14 treatment rooms instead of six previously). This move also provided the opportunity to offer a unique concept in Switzerland both to the local clientele and to new, foreign patients. “Switzerland has a very good reputation in terms of medicalised care,” explains Dr Delarive. Furthermore, the staff at the Sandoz Foundation Hotels are often called on to provide valuable advice to guests who are keen to use their visit to Lausanne to take care of themselves. Creating close links with the Clinique Matignon was therefore an obvious choice for the hotel group, which sees its partnership with this innovative care centre as an additional means of satisfying the needs of its own clientele. The special services most in demand include check-ups, cosmetic medicine and dentistry, all of which are now available under a single roof.

PHOTO: VANINA MOREILLON

SHARED VALUES

The Clinique Matignon shares its 1,000 m2 premises with a doctor working for the Hirslanden private clinic group as well as with LeLake, a cosmetic dentistry centre operated by two renowned dentists and a maxillo-facial surgeon. Cosmetic surgery operations requiring hospitalisation are now carried out at the Bois-Cerf and Cecil clinics (both are part of the Hirslanden group and located in Lausanne, ed.). If they wish, patients can stay in the immediate vicinity of the Clinique Matignon at the Beau-Rivage Palace, the Hotel Angleterre & Résidence or the Château d’Ouchy. In Neuchâtel, a similar link has been created with the Hotel Palafitte. Romina Ferilli, Director of the Clinique Matignon group, is particularly pleased with this partnership with a prestigious

Maintain rather than transform Since it was founded, the Clinique Matignon group has set itself the goal of providing men and women of every age in search of rejuvenation, beauty and harmony with simple, safe and effective medical solutions. “We want out clientele to remain attractive rather than young,” stresses Dr Patricia Delarive. Just as the body is kept fit through exercise, numerous methods are employed today to maintain skin quality and health. “We provide solutions which slow the skin ageing process. They are far less invasive than in the past. Today, people visit us as if they were going for a facial.” A CoolSculpting session, for example, eradicates unwanted fat without turning to surgery by means of controlled cooling. This is a lasting solution as the fat cells permanently disappear. Ulthera reactivates the natural secretion of collagen and elastin in the treated areas thanks to the micro-focused energy of ultrasound waves which passes through the skin tissue and acts deep inside the skin. These are general fitness techniques for the skin and body which effectively combat the effects of time.

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L’origine des Mondes

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n cadre historique. 1500 m2 pour se détendre. Une vaste surface ouverte sur le lac Léman et sa vue hypnotisante. Le dehors qui invite le regard à s’échapper. Une piscine extérieure chauffée, une autre à l’intérieur. Un grand parc reposant pour l’esprit. Les éloges glanés parmi les résidents de l’hôtel et les visiteurs extérieurs venus se couper du monde dans ce cocon révèlent tous la même chose: l’esthétique magique du lieu et la qualité incroyable du service et des soins. «Le mot non n’existe pas ici», confie Marie Potier, assistante du manager du Spa Cinq Mondes du Beau-Rivage Palace, Stéphane Reumont. Un écrin rare qui contient une perle: l’état d’esprit précurseur et authentique des fondateurs de Cinq Mondes.

Au sein du Beau-Rivage Palace se niche une bulle de bien-être. Un lieu où convergent le passé, le présent et l’avenir, l’ici et l’ailleurs. Un espace où différents univers se côtoient pour ne former qu’une identité: le Spa Cinq Mondes. — Texte Sarah Jollien-Fardel

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Aujourd’hui, la santé, le bien-être et les produits cosmétiques naturels sont à la mode. Plus qu’une tendance, c’est une prise de conscience générale qui court d’un bout à l’autre de la planète. Un couple visionnaire a capté l’importance de cela bien avant cette vague: Jean-Louis et Nathalie Poiroux, les fondateurs de Cinq Mondes. Leur histoire démontre que l’intuition, si elle est sincère, permet de soulever des montagnes. Jean-Louis Poiroux a officié au sein de grands groupes pendant douze ans. La cosmétique et les ruses de vente, il connaît bien. Mais dans le privé, il est friand de tout autre chose, entre philosophie asiatique, ayurvéda, yoga, aromathérapie et shiatsu. Il apprécie aussi les différents centres de soins où il aime se détendre à l’occasion de ses voyages. C’est lors d’une de ces formations dites holistiques qu’il rencontre sa future femme, psychologue clinicienne. Un projet personnel le titille: créer des espaces de soins. «A l’époque, ces espaces étaient américains ou japonais; il n’en existait pas avec un état d’esprit européen», raconte Jean-Louis Poiroux. Sa femme et lui se donnent les moyens de faire les choses avec conscience et cohérence. Ils voguent durant plus

PHOTOS: CÉCILE TREAL ET JEAN-MICHEL RUIZ, SERGE ANTON ET DR

À LA RECHERCHE DE RITUELS ANCESTRAUX


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Jean-Louis Poiroux a fondé Cinq Mondes à Paris en 2001.

d’un an à travers le monde afin de se frotter au savoir-faire des cultures qui les attirent. Leur but, se former auprès de maîtres, de médecins ou d’herboristes qui détiennent un savoir et accepteraient de leur prodiguer un enseignement. «Nous ne sommes pas partis au hasard, explique-t-il. Nous avons choisi cinq endroits qui possèdent une identité et des connaissances ancestrales des soins: l’Inde, la Chine, le Japon, Bali et le Maroc.» Ils séjournent trois mois dans chaque pays, nouent des liens et des partenariats encore vivants presque vingt ans plus tard, rendent visite à des pharmaciens ou des historiens, se nourrissent d’informations, se frottent aux différentes techniques de massage. POUR LE CORPS ET POUR L’ÂME

De retour à Paris, ils réinterprètent leurs acquis, montent leur propre laboratoire

de recherche pour créer leurs produits de beauté. Avec les impératifs zéro pétrochimie, préservation de l’environnement et respect de la peau. Nous sommes alors en 2001. C’est à la fois complètement fou et incroyablement visionnaire. Le premier Spa Cinq Mondes ouvre dans la capitale française. C’est un succès immédiat! Si les clients s’y pressent, ce n’est pas par hasard, c’est parce qu’ici les massages se révèlent bien plus qu’un moment de détente. Ce sont des soins. Pour le corps et pour l’âme. Il suffit de se laisser faire pour que l’esprit et la sincérité du lieu ainsi que les onguents de la maison, travaillés au naturel, fassent des miracles. Le spa du Beau-Rivage Palace est né en 2005. L’union avec Cinq Mondes a du sens pour cet établissement historique où vérité, authenticité

et dévotion ne se discutent pas. La technique et les gestes des différents rituels orientaux de Cinq Mondes acquis sur le terrain sont transmis à chaque praticienne lors d’une formation rigoureuse. Et tous les produits inventés dans le laboratoire de la marque sont disponibles au cœur du spa lausannois. Marie Potier cite quelques best-sellers qui séduisent particulièrement, comme l’exfoliant graines et fleurs, utilisé traditionnellement par les princesses balinaises, ou les huiles corporelles au parfum d’épices, laissant la peau douce comme de la soie. La beauté est partout au Spa Cinq Mondes. Dehors et dedans, dans l’art de faire et dans la matière. Par quoi êtes-vous tenté? Un bain japonais, un massage Abhyanga, un Ko Bi Do? La seule évocation des noms des soins est une invitation au voyage. Dans ce lieu d’exception où vous êtes le roi.    R EG A R D S n °1 3  57


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The origin of the Worlds

IN SEARCH OF ANCESTRAL RITUALS

Jean-Louis Poiroux, founder of Cinq Mondes

The Beau-Rivage Palace is home to a haven of wellness, sitting at the crossroads of the past, present and future, the here and the elsewhere. A place where different worlds rub shoulders, forming a single identity: the Cinq Mondes spa.

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Today, health, wellness and natural cosmetic products are all the rage. More than simple fads, they are the result of a global increase in awareness. One visionary couple understood the importance of this long before the arrival of the current trend: JeanLouis and Nathalie Poiroux, the founders of Cinq Mondes. Their story bears witness to the fact that intuition, when sincere, can move mountains. Jean-Louis Poiroux worked in a number of major groups for 12 years. He was very familiar with cosmetics and sales tricks. In private, however, his interests lay in Asian philosophy, the Ayurveda, yoga, aromatherapy and shiatsu. He also appreciated the different care facilities where he enjoyed relaxing when travelling. It was during one of these so-called holistic training courses that he met his future wife, a clinical psychologist. A personal project began to form in his mind: creating care facilities. “At the time, these care facilities were either American or Japanese; there was none at all with a distinctly European feel,” explains Jean-Louis Poiroux. He and his wife made every effort to adopt a conscientious and coherent approach. They spent more than a year travelling

FOR BODY AND SOUL

Back in Paris, they reinterpreted the knowledge they had acquired and set up their own research laboratory to create their beauty products. In doing so, they implemented a policy of environmental protection, respect for the skin and zero petrochemicals. This was in 2001. It was both a massive gamble and a visionary idea. The first Cinq Mondes spa opened in the French capital and became an instant success! Customers hurried to the spa not by chance but because its massages proved to be so much more than a moment of relaxation. They were more like an entire care package for body and soul. It was simply a case of indulging yourself so that the spirit and sincerity of the spa, together with all the naturally produced ointments and balms, could work their magic. The spa at the Beau-Rivage Palace opened its doors in 2005. A partnership with Cinq Mondes makes sense for this historic hotel where truth, authenticity and devotion are a matter of course. The techniques and movements involved in the different oriental rituals learned on-site at the Cinq Mondes are passed on to each practitioner by means of rigorous training. And all the products invented in the brand’s laboratory are available in the spa in Lausanne. Marie Potier mentions several particularly appealing best-sellers, such as the seeds and flowers exfoliant, traditionally used by Balinese princesses, or skin oils with hints of spices which leave the skin smooth as silk. Beauty is everywhere at the Cinq Mondes, both inside and out, in the techniques and in the products. So what tempts you? A Japanese bath, an Abhyanga massage, a Ko Bi Do? The mere sound of these names whisks you off on a journey to the other side of the globe. All in this exceptional oasis where you are king. 

PHOTO: JEAN-CHRISTOPHE MARMARA

A

historical setting. 1,500 m2 of space to relax. Spacious premises offering a mesmerising view of Lake Geneva. The scenery outside encourages the eye to wander. A heated outdoor pool, another pool indoors. A large park that soothes the mind. All the praise from the hotel guests and non-resident visitors who come to this oasis to get away from the world outside reveals the same impression: the magical aesthetics of the place and the outstanding quality of the service and care. “The word ‘no’ doesn’t exist here,” admits Marie Potier, assistant to the Cinq Mondes spa’s manager at the Beau-Rivage Palace, Stéphane Reumont. The spa is a rare oyster containing a genuine pearl: the pioneering and authentic spirit of the founders of Cinq Mondes.

the world in search of know-how among the cultures that attracted them. Their aim was to train with knowledgeable masters, doctors and herbalists who agreed to teach them. “We didn’t simply drift aimlessly,” he explains. “We chose five places with their own identity and ancestral knowledge of care practices: India, China, Japan, Bali and Morocco.” They spent three months in each country, created links and partnerships that are still alive and kicking 20 years on, visited pharmacists and historians, absorbed information and discovered different massage techniques.


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LAC OU MONTAGNE

Un été en mouvement Que vous séjourniez sur les bords du lac de Neuchâtel ou sur les hauteurs de Zermatt, de nombreuses activités sportives vous tendent les bras. Voici quelques incontournables pour la belle saison. — Texte Mélanie Blanc CÔTÉ LAC, À L’HÔTEL PALAFITTE A dix minutes de voiture du centre-ville de Neuchâtel, cette adresse est un petit coin de paradis où les hôtes déconnectent dès la porte d’entrée franchie. Les pavillons de l’Hôtel Palafitte sont tous construits sur pilotis, avec une vue imprenable sur le lac. L’été, c’est donc tout naturellement autour du plus grand lac entièrement suisse que la vie sportive s’anime. www.palafitte.ch

PÊCHER SANS SE DÉPLACER

Pas besoin de bouger de «chez soi» pour s’adonner à cette pratique, puisqu’il est possible de pêcher directement depuis le ponton de son pavillon. Des cannes à pêche et des kits de pêche sont mis à la disposition des clients. Il est aussi possible de s’initier à cette activité avec un pêcheur professionnel. Il pourrait bien y avoir de la bondelle, de la carpe, de la truite, du brochet ou de la perche au menu du soir... Renseignements à la réception.

EXPLORER LES ENVIRONS

Comment ne pas se sentir attiré par ces eaux qui entourent les pavillons sur pilotis? Partir explorer les environs est facile. Ceux qui veulent profiter du lac sans se mouiller emprunteront un kayak. Quant à ceux qui n’ont pas peur de passer à l’eau, ils opteront pour une planche de stand up paddle (SUP). Deux moyens qui permettent d’atteindre la plage de sable fin, unique en Suisse, de la Tène. Renseignements à la réception.

JOUER LES MARINS D’EAU DOUCE

Durant une heure ou une demi-journée, vous pouvez embarquer à bord d’un bateau style Bénéteau. Directement depuis l’hôtel, laissez-vous guider et partez à la découverte de la Grande Cariçaie (qui abrite le quart de la flore et de la faune suisse), du canal de la Broye ou de Tène ou encore du site de la Pointe du Grain, niché au pied des vignobles. Ceux qui aiment la navigation plus sportive n’auront qu’à demander. Les marins sont là pour exaucer tous vos vœux. SE DÉPENSER SANS QUITTER LE RIVAGE

Mordus de sports de glisse ou débutants, le Ski Nautique Club Neuchâtel vous accueille dans un lieu paradisiaque aux abords du site historique des Bains des Dames. Initiations et encadrement de pros vous feront découvrir les plaisirs du wakesurf, du wakeboard et du ski nautique dans un esprit chaleureux. Matériel et bateaux de dernière génération.

De nombreux sentiers balisés permettent de découvrir le bord du lac à pied, à roller ou à vélo (électrique ou non). Le sentier du lac est balisé sur plus de 100 km. N’oubliez pas votre maillot de bain pour profiter des nombreuses plages que vous trouverez sur votre route. Si vous partez trop loin et que vous n’avez pas le courage de rentrer par le même chemin, vous pourrez toujours monter dans un bateau, qui vous ramènera à bon port. 

Ski Nautique Club Neuchâtel, +41 32 735 82 45, www.sncn.ch

Renseignements sur www.neuchateltourisme.ch

SURFER SUR LES EAUX

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PHOTOS: VINCENT BOURRUT / WWW.BOURRUT.CH, FLORIAN FATTON, BENOÎT REVENEY ET DR

Renseignements à la réception.


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LAKE OR MOUNTAIN

S   ummer on the move! BY THE LAKE, AT THE HOTEL PALAFITTE Ten minutes by car from the centre of Neuchâtel, this is a little corner of heaven where guests can switch off as soon as they walk through the door. The pavilions of the Hotel Palafitte are all built on stilts, offering a clear view across the lake. In the summer, it is therefore not surprising that the sports activities focus on the largest lake located entirely in Switzerland. www.palafitte.ch

GO FISHING ON THE SPOT

No need to leave your temporary home as you can fish from the pontoon of your pavilion. Fishing rods and kits are available to guests. It is also possible to discover this activity in the company of a professional angler. There might well be whitefish, carp, trout, pike or perch on the evening menu... Information at reception.

EXPLORE THE SURROUNDING AREA

Who wouldn’t find the waters surrounding the pavilions appealing? Exploring the surrounding area couldn’t be easier. Anyone wanting to enjoy the lake without getting wet can borrow a kayak. And for those of you who aren’t afraid to take the occasional plunge, why not opt for a stand-up paddle (SUP) board. Two different ways of reaching the fine sandy beach of La Tène – unique in Switzerland. Information at reception.

PLAY THE FRESHWATER SAILOR

For one and half hours a day, you can climb aboard a Bénéteau boat. Leaving from the hotel, listen to your guide and set off to explore the Grande Cariçaie (home to one quarter of all Swiss flora and fauna), the Canal de la Broye, Canal de Tène or the Pointe du Grain, nestling at the foot of the vineyards. Anyone looking for a less leisurely outing has simply to ask. The sailors are there to satisfy your every desire. Information at reception.

SURF THE WATER

The Ski Nautique Club Neuchâtel welcomes boardsports addicts and beginners alike in an idyllic location near the historic site of Bains des Dames. Beginners’ courses and professional supervision offer you the chance to discover the pleasures of wakesurfing, wakeboarding and water skiing in a friendly atmosphere and with state-of-the-art equipment and boats. Ski Nautique Club Neuchâtel, +41 32 735 82 45, www.sncn.ch

Whether you are staying on the shore of Lake Neuchâtel or up in the mountains around Zermatt, numerous sports activities await you. Here are just a few options that shouldn’t be missed this summer.

WORK OUT WITHOUT LEAVING THE SHORE

Explore the numerous marked footpaths around the lake on foot, on roller skates or by bike (electric or normal). The marked lake path stretches for more than 100 km. Don’t forget to bring your swimsuit so that you can take a dip at one of the numerous beaches along the way. And if you stray too far and don’t feel up to walking all the way back, simply hop on a boat which will bring you home safely. Information at www.neuchateltourisme.ch

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ÉVASION

Printemps Eté – Spring Summer 2018

CÔTÉ MONTAGNE, AU RIFFELALP RESORT Posé à 2222 m d’altitude, le Riffelalp Resort est le point de départ idéal pour profiter des nombreuses activités sportives proposées dans la région. A déguster sans modération, le temps de la belle saison. www.riffelalp.com

DÉCOUVRIR LA FLORE

Les passionnés de nature se régaleront le long de ce sentier botanique qui permet d’admirer les fleurs alpines qui poussent dans la région, comme les edelweiss, les gentianes et plusieurs variétés d’orchidées. Depuis la station (1620 m), ce parcours tout public mène jusqu’à Trift (2337 m) en un peu plus de deux heures de marche. Infos sur www.zermatt.ch/fr/Media/Planifier-des-randonnees-des-excursions/ Botanischer-Lehrpfad

SE LAISSER GUIDER

Yann, guide professionnel, invite les clients de l’hôtel Riffelalp à la découverte des plus beaux sommets. Escalader le Riffelhorn, monter jusqu’au sommet du Breithorn, se balader entre le Trockener Steg et le Schwarzsee, il sait s’adapter à la condition physique et aux envies de chacun. Pour les jours de pluie, Yann a tout prévu, puisqu’il suggère aux plus courageux (même débutants) une traversée des gorges de la Gorner à la découverte des eaux de la Gornervispe, qui continuent de façonner ce lieu depuis la dernière ère glaciaire. Participation gratuite pour les clients de l’hôtel. Renseignements à la réception.

JOUER AU GOLF SUR UN PARCOURS UNIQUE

Le terrain est situé sur la plaine entre Täsch et Randa, à 1400 m d’altitude. En plus de son panorama à couper le souffle, ce parcours est unique en Suisse, puisqu’il s’agit d’un 9+ trous modifié. Chaque trou peut être joué à partir de deux points de départ différents. Une fois que vous avez terminé deux fois le parcours, c’est comme si vous aviez joué un 18 trous. Golf Club Matterhorn, +41 27 967 70 00, www.golfclubmatterhorn.ch

DÉVALER LES PENTES

Zermatt, c’est un paradis pour les vététistes. Que vous aimiez les sentiers bien balisés ou les pistes plus naturelles, les descentes en douceur ou très raides, que vous vouliez vous mettre au VTT ou parfaire votre technique, les possibilités ne manquent pas. Ceux qui ne sont pas fans de montée et qui veulent directement profiter des descentes sélectionneront un pass permettant d’atteindre les sommets sans se fatiguer. SE LAISSER POUSSER DES AILES

Prenez-vous pour un oiseau le temps d’un vol en tandem. A l’air libre et dans le calme le plus absolu, le parapente est le moyen idéal pour admirer ce sublime panorama sous un autre angle. Tous les renseignements sur www.zermatt.ch/fr/activites-aeriennes

S’AMUSER EN FAMILLE

110 plateformes, 25 tyroliennes, 83 obstacles. Ce parcours d’aventures dans les arbres s’adresse à toute la famille, avec des circuits allant du plus simple au plus difficile. Forest Fun Park Zermatt, +41 27 968 10 10, www.zermatt-fun.ch

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PHOTOS: LEANDER WENGER, RAINER EDER / WWW.VISUALIMPACT.CH ET DR

Renseignements sur www.zermatt.ch/fr/vtt


ÉVASION

Printemps Eté – Spring Summer 2018

IN THE MOUNTAINS, AT THE RIFFELALP RESORT At an altitude of 2,222 m, the Riffelalp Resort is the ideal base for enjoying the numerous sports activities available in the region. To be enjoyed without moderation during the summer. www.riffelalp.com

DISCOVER THE LOCAL FLORA

Nature lovers will be on cloud nine on this botanical trail offering the chance to admire the alpine flowers that grow in the region such as edelweiss, gentians and several varieties of orchids. From the resort (1,620 m), the trail – accessible to all – winds its way up to Trift (2,337 m) after a little over two hours of walking. Information at https://www.zermatt.ch/en/Media/Planning-hikes-tours/ Botanischer-Lehrpfad

FOLLOW THE GUIDE

Yann, a professional guide, invites guests of the Hotel Riffelalp to discover the most stunning peaks in the area. Scale the Riffelhorn, climb the Breithorn, walk between the Trockener Steg and the Schwarzee – he skilfully adapts to the physical condition and desires of each guest. On rainy days, Yann has it all worked out and offers the bravest guests (even beginners) the chance to explore the Gorner gorges and the waters of the Gornervispe which have shaped the valley since the last ice age. Free of charge for hotel guests. Information at reception.

PLAY GOLF ON AN ABSOLUTELY UNIQUE COURSE

The course is located on the plain between Täsch and Randa at an altitude of 1,400 m. In addition to the breathtaking views, this course is unique in Switzerland as it is a modified 9+-hole course. Each hole can be played from two different tees. Once you’ve played the course twice, it’s as if you’ve played a round of 18 holes. Matterhorn Golf Club, +41 27 967 70 00, www.golfclubmatterhorn.ch

HURTLE DOWN THE SLOPES

Zermatt is mountain biking heaven. Whether you prefer clearly marked trails or more natural tracks, a gentle descent or steep slopes, whether you’re a beginner or an experienced rider looking to perfect your technique, the possibilities are endless. Anyone who wants to enjoy the descent without the arduous task of climbing to the top can opt for a pass allowing them to reach the summits without tiring themselves out. Information at https://www.zermatt.ch/en/bike

GROW WINGS

Enjoy a bird’s-eye view during a tandem flight. In the absolute calm and the open air, paragliding is the ideal means of admiring this sublime panorama from an entirely different angle. All information at https://www.zermatt.ch/en/active-in-the-air

Offering 110 platforms, 25 zip wires and 83 obstacles, this adventure course in the trees is open to the entire family, with circuits ranging from easy to very hard. Forest Fun Park Zermatt, +41 27 968 10 10, www.zermatt-fun.ch

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PHOTOS: PASCAL GERTSCHEN ET DR

HAVE FUN WITH ALL THE FAMILY


HORLOGERIE

Voyage dans le temps A journey through time

L’industrie horlogère est rarement confrontée à l’art de la restauration de pièces anciennes. Chez Parmigiani Fleurier, cet art constitue l’âme même de la marque. Une exigence d’excellence et une source d’inspiration qui façonnent aussi le travail des horlogers de la maison.

The watchmaking industry is rarely concerned by the art of restoring old timepieces. At Parmigiani Fleurier, this art is the very heart and soul of the company. It brings with it a demand for excellence and is a source of inspiration, both of which help shape the work of the watchmakers.

«

E

n un instant, je remonte le temps, l’objet au creux des mains, et je me plonge alors dans l’univers de l’époque, pour comprendre le geste et la manière au temps de son exécution.» C’est en ces termes que Michel Parmigiani évoque l’art de la restauration, qu’il exerce avec talent depuis quarante ans. Un dialogue constant entre l’excellence d’hier et la recherche de ses expressions dans une horlogerie d’aujourd’hui et de demain. L’atelier de restauration de Parmigiani Fleurier est entièrement dédié aux chefs-d’œuvre du passé. Là, on mène l’enquête pour comprendre l’histoire de la pièce à laquelle l’on doit redonner vie. On s’immerge dans le passé, afin de reproduire fidèlement les savoir-faire de jadis. On nettoie, on dérouille, on polit, on colmate. Et puis on reconstitue, en garantissant la réversibilité des travaux afin de ne pas modifier l’original. Jusqu’à 1500 heures sont parfois nécessaires pour restaurer un objet d’art. Pendules, montres de poche, automates, planétaires, oiseaux chanteurs ou encore œufs de Fabergé: de nombreuses pièces rares et souvent uniques sont déjà passées entre les mains expertes de l’atelier de restauration Parmigiani Fleurier. Restaurateur agréé du Musée d’horlogerie du Locle, l’atelier redonne également vie à des pièces historiques issues de collections privées. Une œuvre de patience. Ici, on prend le temps.  64  RE GA R D S n° 1 3

I

n a single instant I can turn back time, with the piece in the palm of my hand, and plunge into the world of a bygone era to understand the movements and methods that were used at the time it was made.” This is how Michel Parmigiani describes the art of restoration that he has skilfully exercised for the past forty years. A constant dialogue between the excellence of the past and the search for his expression in the watchmaking of today and tomorrow. The Parmigiani Fleurier restoration workshop is wholly devoted to the masterpieces of the past. This is where the master craftsmen endeavour to understand the history of the piece they are supposed to bring back to life. They immerse themselves in the past so that they can faithfully reproduce the know-how of long ago. They clean, remove the rust, polish and seal. And then they restore, ensuring that the work can be reversed so as not to alter the original. It might take anywhere up to 1,500 hours to restore a work of art. Clocks, pocket watches, automatons, planetary gears, songbirds or Fabergé eggs: numerous rare and often unique pieces have already passed through the expert hands in the Parmigiani Fleurier restoration workshop. An approved restorer of the Watch Museum of Le Locle, the workshop also breathes new life into historical pieces from private collections. It is a work of patience. Here, the craftsmen take their time. 

PHOTOS: DR

— Texte/Text Elodie Maître-Arnaud


HORLOGERIE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

La résurrection du pistolet à oiseau chanteur

De la montre de poche à double fuseau horaire à la Tonda Hémisphères

Cet automate très rare de la collection Sandoz est daté autour de 1815. Il a été conçu et créé par les célèbres frères Rochat. Evoquant un pistolet de cavalerie, il est recouvert de divers ornements précieux. Il cache aussi un oiseau chanteur surprenant de réalisme, une mécanique de précision considérée comme l’une des pièces les plus compliquées jamais réalisées. Lorsqu’il arrive entre les mains des restaurateurs de Parmigiani Fleurier, cet automate est très endommagé. Si les affres du temps ont affecté le mécanisme, six interventions, la plupart mal menées, ont quant à elles fini par dénaturer l’objet. Pendant douze mois, les mains expertes de Parmigiani Fleurier ont restauré chacun de ses composants, des roues d’engrenage jusqu’à l’émail et les plumes de l’oiseau. Grâce à ce voyage dans le temps, avec un respect inconditionnel pour l’objet, elles ont pu ramener à la vie le pistolet à oiseau chanteur.

L’origine de la Tonda Hémisphères est une montre de poche appartenant à la collection Sandoz, un objet précieux qui date des années 1870. Chacun de ses deux fuseaux horaires, précis à la minute, est réglable de manière indépendante. Plus d’un siècle après sa fabrication dans la vallée de Joux, elle est confiée à Michel Parmigiani pour être restaurée. L’horloger y voit aussi une source d’inspiration. Après quatre années de recherche et développement, le pôle horloger Parmigiani Fleurier relève le défi de recréer ce niveau de précision et cette aisance de lecture à l’échelle réduite d’une montre-bracelet. Le secret? Un mécanisme ingénieux doté d’un mouvement moteur et d’un module «suiveur» garantissant la précision absolue de chaque fuseau. La Tonda Hémisphères est ainsi l’une des rares montres GMT qui permette l’affichage de deux fuseaux horaires distincts et complets sur un même cadran, avec une précision double malgré un mouvement unique.

The resurrection of the pistol and its songbird

From a dual time-zone pocket watch to the Tonda Hémisphères

This very rare automaton from the Sandoz collection dates back to about 1815. It was designed and created by the famous Frères Rochat. Reminiscent of a cavalry pistol, it is covered in a number of precious decorations. It also hides a surprisingly realistic songbird, a precision mechanism believed to be one of the most complex pieces ever created. When it arrived in the hands of Parmigiani Fleurier’s restorers, this automaton had been severely damaged. While the ravages of time had taken their toll on the mechanism, no less than six interventions – most of them poorly executed – had altered the piece almost beyond recognition. For twelve months, Parmigiani Fleurier’s experts restored each component, from the gear wheels to the enamel and bird’s feathers. Thanks to this journey through time with unwavering respect for the piece, the restorers were able to bring the pistol and its songbird back to life.

The origin of the Tonda Hémisphères lies in a pocket watch belonging to the Sandoz collection, a precious piece dating back to the 1870s. Each of its two time zones, precise to within a minute, can be independently adjusted. More than a century after it was made in the Vallée de Joux, it was entrusted to Michel Parmigiani for restoration. It was also a source of inspiration to the watchmaker. After four years of research and development, the Parmigiani Fleurier watchmaking centre took up the challenge of recreating this level of precision and easy readability on the reduced scale of a wristwatch. The secret? An ingenious mechanism fitted with a motor movement and a “follower” module guaranteeing the absolute precision of each time zone. The Tonda Hémisphères is thus one of the rare GMT watches which allow their owner to display two separate and complete time zones on the same dial with dual precision despite having only one movement.

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MODE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

LA VIE

en rose

Le rose est assurément la couleur la plus désirable de la saison! Du poudré au fuchsia, il illumine les vestiaires féminins et masculins. Nos favoris. Pink is certainly the most desirable colour of the season! From powder pink to fuchsia, it illuminates the female and male locker rooms. Our favourites.

5

— Sélection / Selection Lucie Notari

1

2

1. Casquette, Polo Ralph Lauren Globus Lausanne et Zalando Premium.

3

2. Lunettes de soleil, Louis Vuitton Louis Vuitton Lausanne.

4. Sac à dos «Tigre», Kenzo Drake Store Lausanne.

4

5. Carré H 65, collection «Équestre», Hermès Hermès Lausanne.

Ermenegildo Zegna

6. Baskets, Comme des Garçons Hommes x Nike (édition limitée) www.farfetch.com et Tasoni Zürich

6

PHOTOS: © AHORIZON / STOCK.ADOBE.COM / FOTOLIA ET DR

Bally

Les produits sélectionnés dans ces pages sont des sources d’inspiration. Nous ne sommes pas en mesure de garantir leur disponibilité en boutique lors de la parution de ce magazine.

3. Enceinte «Wonderboom», Ultimate Ears, Manor Lausanne.


MODE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

1

2

1. Sac The Satchel, Burberry Bongénie Grieder Lausanne. 2. Palette à lèvres «Pop Illusion», Saint Laurent Globus Lausanne.

3

3. Étole cuir et soie, Longchamp Longchamp Lausanne. 4. Sac Dionysus, Gucci Bongénie Grieder Lausanne. 5. Sandales, Giorgio Armani Olivier François Ausoni Lausanne. 6. Parfum Mon eau florale, Guerlain Globus Lausanne.

Hermès

Isabel Marant

6

4

5

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WHERE GENERATIONS MEET. SINCE 1896.

Majestic and elegant, in the centre of St. Moritz, at the heart of the Swiss Alps. This is where you find the Badrutt’s Palace Hotel. Legendary, unique and distinctive! Since 1896 guest wishes have been anticipated and fulfilled, however great they may have seemed. With us you are the guest and warmly welcomed.

Badrutt’s Palace Hotel, Via Serlas 27, 7500 St. Moritz, Switzerland Telephone: +41 (0)81 837 1000, Fax: +41 (0)81 837 2999, Reservations: +41 (0)81 837 1100, reservations@badruttspalace.com, @BadruttsPalace www.badruttspalace.com,


TREASURES AND PLEASURES

Printemps Eté – Spring Summer 2018

1. Pendants d’oreilles «Forget-Me-Not», platine et diamants, Harry Winston. “Forget-Me-Not” drop earrings, platinum and diamonds, Harry Winston. 2. Boucles d’oreilles «Frivole», or jaune et diamants, Van Cleef & Arpels. “Frivole” earrings, yellow gold and diamonds, Van Cleef & Arpels.

1

5

3. Bague «Rose Piaget», or rose et diamant taille brillant, Piaget. “Rose Piaget” ring, pink gold and brilliant-cut diamond, Piaget. 4. Collier «Impression Camélia», or jaune et diamants, Chanel. “Impression Camélia” necklace, yellow gold and diamonds, Chanel. 5. Boucles d’oreilles «Flora», or blanc, or jaune, diamants et diamants jaunes, Adler. “Flora” earrings, white gold, yellow gold, diamonds and yellow diamonds, Adler. 6. Bague «Flower», or blanc, saphir jaune et diamants, Poiret. “Flower” ring, white gold, yellow sapphire and diamonds, Poiret.

2

7. Bracelet «Cactus», or jaune, lapis-lazuli et diamants, Cartier. “Cactus” bracelet, yellow gold, lapis lazuli and diamonds, Cartier.

6

4 7

3

Délicate éclosion

A delicate blossoming Leurs boutons à peine éclos dévoilent des pétales étincelants. La joaillerie a bien compris le pouvoir des fleurs. Un atout charme intemporel. Florilège.

PHOTOS: DR

Barely open, their buds reveal sparkling petals. The jewellery sector is fully aware of flower power. A timeless eye-catcher. Collection. — Sélection / Selection Lucie Notari

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AGENDA

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Time out La belle saison culturelle s’annonce radieuse. Voici quelques temps forts à ne manquer sous aucun prétexte!

Un look olympique! Les plus belles éditions des Jeux olympiques ont marqué à jamais les esprits par les exploits sportifs, mais aussi par leur identité graphique singulière. Mascottes, logos, médailles sont des emblèmes forts, fruits d’un impressionnant travail de recherche de formes et de couleurs. Le programme Olympic Language invite à un voyage unique, à travers deux expositions, des ateliers créatifs, un cycle de conférences et un grand week-end événement les 26 et 27 mai.  The very best editions of the Olympic Games are etched into the collective memory, not only through the sporting exploits but also through their unique graphic identity. Mascots, logos and medals are all strong emblems, the fruit of a meticulous thought process relating to shapes and colours. The Olympic Language programme takes visitors on a unique journey through two exhibitions, creative workshops, conferences and an events weekend on 26 and 27 May.  Musée olympique, Lausanne Du 10 mai 2018 au 17 mars 2019 www.olympic.org/musée

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Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF)

Manguin, la volupté de la couleur

Le NIFFF est un des événements cinématographiques majeurs de Suisse. La recette du succès de ce festival? Une programmation originale, riche et variée, et des invités prestigieux. Le rendez-vous incontournable des passionnés de cinéma fantastique, d’images numériques et de productions asiatiques… et des amateurs de découvertes et de nouveautés!  The NIFFF is one of the leading cinematographic events in Switzerland. The festival’s recipe for success is a rich, varied and original programme accompanied by a number of prestigious guests. An absolute must for fans of fantasy cinema, digital images and Asian productions… as well as anyone who loves new discoveries and originality! 

La Fondation de l’Hermitage, qui ouvre ses portes à une exposition consacrée à Henri Manguin, met notamment en lumière la période fauve de cet artiste, désigné par Guillaume Apollinaire comme «le peintre voluptueux», et notamment sa période fauve. Un hommage au bonheur de vivre à travers les harmonies chromatiques chères à l’artiste, qui témoignent d’un talent et d’une inventivité rares.  The Fondation de l’Hermitage opens its doors to an exhibition devoted to Henri Manguin which explores in particular the Fauvist period of this artist whom Guillaume Apollinaire referred to as “the voluptuous painter”. It is a tribute to the joy of living through the chromatic harmonies so dear to the artist and which bear witness to a rare talent and inventiveness. 

Neuchâtel Du 6 au 14 juillet 2018 www.nifff.ch

Fondation de l’Hermitage, Lausanne Du 22 juin au 28 octobre 2018 www.fondation-hermitage.ch

PHOTOS: © BÉATRICE TRUEBLOOD • WHITE – BRAND DESIGN, NIFFF • HENRI MANGUIN, JEANNE SUR LE BALCON DE LA VILLA DEMIÈRE, 1905. HUILE SUR TOILE, 81 X 65 CM. COLLECTION PRIVÉE. PHOTO FABRICE LEPELTIER. © 2018, PROLITTERIS, ZURICH

A glorious summer cultural season beckons. Here are a few highlights that you dare not miss! — Sélection / Sélection Adeline Vanoverbeke


PHOTOS: DR • PABLO PICASSO, MINOTAURE, 1958, HUILE SUR BOIS, © PHOTOGRAPHIE CLAUDE GERMAIN © SUCCESSION PICASSO 2018 • JACQUES HENRI LARTIGUE, SYLVANA EMPAIN. JUAN-LES-PINS, AOÛT 1961, © MINISTÈRE DE LA CULTURE FRANCE/AAJHL

AGENDA

Printemps Eté – Spring Summer 2018

Simon Boccanegra de Giuseppe Verdi

Picasso, l’atelier du Minotaure

Lorsque Simon Boccanegra (interprété par Roberto Frontali) est élu doge de Gênes, il pense enfin pouvoir épouser Maria, avec qui il vient d’avoir un enfant et que son père séquestre. Mais il apprend qu’elle vient de mourir et que leur fille a mystérieusement disparu... Mélodrame en un prologue et trois actes, d’après un livret de Francesco Maria Piave et Arrigo Boito.  When Simon Boccanegra (played by Roberto Frontali) is elected Doge of Genoa, he thinks that he will finally be able to marry Maria, who has just borne him a child but has been locked away by her father. However, he learns that she has died and that their daughter has disappeared in mysterious circumstances... A melodrama with a prologue and three acts, based on a libretto by Francesco Maria Piave and Arrigo Boito. 

Avec cette nouvelle exposition, le somptueux Palais Lumière explore, à travers un ensemble d’œuvres provenant de collections publiques et privées, la réappropriation du mythe du Minotaure, omniprésent dans l’histoire de l’art, par Pablo Picasso au cours de la période de l’entre-deux-guerres, et son impact sur la création contemporaine. L’exposition s’inscrit dans le projet «Picasso Méditerranée», une initiative du Musée national Picasso-Paris  Through a number of works drawn from both public and private collections, the magnificent Palais Lumière explores the reappropriation of the myth of the Minotaur – omnipresent in the history of art – by Pablo Picasso during the inter-war period and its impact on contemporary creation. This exhibition is part of the «Picasso Méditerranée» project, at the initiative of the National Museum Picasso-Paris. 

Opéra de Lausanne Du 3 au 10 juin 2018 www.opera-lausanne.ch

Un été au Musée de l’Elysée Pour la huitième année consécutive, la période estivale du musée lausannois dédié à la photographie est marquée par la Nuit des images, un rendez-vous festif, convivial et chaleureux pour fêter les images fixes et animées autour de projections, de concerts, de performances et autres animations. En parallèle, le Musée de l’Elysée propose deux expositions, l’une dédiée à Jean Dubuffet et l’autre Jacques Henri Lartigue.  Summer at the photography museum in Lausanne is marked by the Nuit des images, a festive and convivial happening that pays homage to still and animated images through projections, concerts, performances and other events. At the same time, the museum presents two exhibitions, one dedicated to Jean Dubuffet and the other to Jacques Henri Lartigue.  Musée de l’Elysée, Lausanne Nuit des images, 23 juin 2018. Expositions «Jean Dubuffet, l’outil photographique» et «Jacques Henri Lartigue. La vie en couleurs», du 30 mai au 23 septembre 2018 www.elysee.ch

Palais Lumière, Evian (France) Du 3 juin au 7 octobre 2018 www.palaislumiere.fr

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WE LOVE

Printemps Eté – Spring Summer 2018

WE L O VE

Question shopping aussi, les centres villes de Lausanne et de Neuchâtel recèlent de trésors. En voici quelques adresses. When it comes to shopping, the cities of Lausanne and Neuchâtel conceal treasures. Here are some of their addresses.

2

Food

WALDER Cette confiserie-chocolaterie est une institution depuis près de cent ans, notamment pour ses célèbres «pavés du château», de délicieux cubes de pralinés. This confectioner-cum-chocolate maker has been an institution for almost a hundred years, in particular for its famous “pavés du château”, delicious praline cubes. Grand-Rue 1, à Neuchâtel +41 32 725 20 49 www.walder-confiserie.ch

BLONDEL (1)

Exclusive off-the-peg brands such as Dolce&Gabbana, Saint Laurent or Alexander McQueen. Rue de Bourg 22, à Lausanne +41 21 320 08 20 www.drake-store.ch

CAMILLE Une boutique où l’on se sent comme à la maison. La sélection pointue de Camille, fashion guru lausannois, vous fera fondre pour des pièces signées Dries Van Noten ou Isabel Marant. A boutique where you feel at home. The sharp selection of Camille, the Lausanne fashion guru, will make you give in for pieces signed by Dries Van Noten or Isabel Marant.

Le chocolat artisanal suisse, un régal. Swiss handmade chocolate – a treat.

Rue Caroline 5, à Lausanne +41 21 312 85 15 www.camilleluxurygoods.com

Rue de Bourg 5, à Lausanne +41 21 323 44 74 www.chocolatsblondel.ch

THE LIBERTY SHOP

ERNEST Cette ravissante épicerie fine vous permettra de découvrir les meilleurs produits du terroir suisse. This delightful delicatessen offers you the chance to discover the very best local Swiss produce. Cheneau de Bourg 17, à Lausanne +41 21 546 31 11 www.chez-ernest.ch

Fashion

DRAKE STORE De très belles marques de prêtà-porter en exclusivité, comme Dolce&Gabbana, Saint Laurent ou Alexander McQueen.

Une sélection de pièces punchy pour un look rafraîchissant. Des créateurs internationaux comme Stutterheim, Norse Projects ou Marimekko, tout comme des designers suisses y sont à l’honneur. A selection of punchy pieces for a refreshing look. International designers like Stutterheim, Norse Projects and Marimekko, as well as Swiss designers are presented. Rue du Rôtillon 20b, à Lausanne +41 21 31 101 03 www.thelibertyshop.ch

BONGÉNIE Mode, beauté, design, le paradis des grandes marques depuis 1903. Fashion, beauty, design, Bongénie is a paradise for luxury brands since 1903. Place Saint-François 10, à Lausanne +41 21 345 27 27 www.bongenie-grieder.ch

72  RE GAR D S n° 1 3

PÉPÉ CASSIUS Ce petit concept-store pour les hommes, situé dans les nouvelles arcades du quartier du Flon, fait la part belle à une trentaine de labels sélectionnés avec soin. Located in the new arcades of the Flon district, this little concept store for men focuses on thirty carefully selected labels. Rue des Côtes-de-Montbenon 5, à Lausanne + 41 21 888 8022 www.pepecassius.com

Home

CHIC CHAM (2) Une sélection d’objets de décoration élégante et joyeuse dans un lieu fascinant. A selection of elegant and cheerful decorative objects in a quite fascinating setting. Route de Prilly 2, à Lausanne + 41 21 691 89 03 www.chiccham.com

AEGON + AEGON Le cabinet de curiosités, very chic. A very chic curiosity cabinet. Place du Tunnel 8, à Lausanne +41 21 312 79 12 www.aegonaegon.com

VIE INTÉRIEURE Décoration et design au cœur de la vieille ville. Une valeur sûre. Decoration and design in the heart of the old town. A sure value. Rue des Bercles 3, à Neuchâtel + 41 32 721 18 00 www.vieinterieure.ch

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Kids NUAGE (3)

Un concept-store dédié aux enfants. Vêtements, accessoires, jouets, idées déco… On y trouve des articles originaux, sélectionnés avec goût. A concept store dedicated to children. Clothes, accessories, toys and decor ideas – you can find a tasteful selection of original articles. Rue Marterey 74, à Lausanne +41 21 311 48 25 www.nuagelausanne.ch

Jewels BUCHERER

Bijoutier-joaillier et spécialiste de haute horlogerie suisse. Jeweller and Swiss fine watchmaking specialist. Rue de Bourg 1, à Lausanne +41 21 312 36 12 www.bucherer.com

À L’ÉMERAUDE Chronométrie-joaillerie depuis 1909. Le rendez-vous des collectionneurs des plus grandes marques horlogères. Watch dealer and jeweller since 1909. The place for collectors of the world’s best watches. Place Saint-François 12, à Lausanne +41 21 312 95 83 www.emeraude.ch

PHOTOS: MATTHEW BROOKES / CARTIER ET DR

1


Sky-Dweller La montre révolutionnaire conçue pour les grands voyageurs, qui allie ingéniosité horlogère et simplicité d’utilisation. Bien plus qu’une montre, un témoin de son temps.

oyster perpetual SKY-DWELLER

Lausanne 1, Rue de Bourg | bucherer.com



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