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Christine Landolt

nous accueillons aussi des migrants et de plus en plus de Suisses, notamment des travailleurs pauvres, des familles monoparentales, des étudiants et des retraités. Ces personnes en grande difficulté renoncent à se soigner et n’ont pas non plus les moyens de faire des contrôles de prévention. Les conséquences sur leur état de santé sont désastreuses.

Quel type de prestations proposez-vous?

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Côté hygiène, nous offrons l’accès à des douches, une buanderie et des prestations de coiffure. Côté santé, nous proposons des consultations infirmières, médicales, dentaires et paramédicales (ostéopathie et podologie par exemple). Sans oublier nos prestations d’accueil et d’information pour répondre le mieux possible aux demandes de nos usagers et les orienter si nécessaire vers d’autres structures. Le fait de regrouper tout cela en un seul et même endroit est assez unique; le Point d’Eau permet ainsi une prise en charge globale des personnes en difficulté. Nous leur demandons une toute petite participation financière, ainsi, ils ne se considèrent pas comme des assistés, mais comme des patients.

Le Point d’Eau fonctionne en grande partie grâce au bénévolat…

Oui, nous pouvons compter sur environ 150 bénévoles pour accueillir et soigner tous ceux qui demandent de l’aide au Point d’Eau. Une vingtaine de médecins généralistes consultent au centre et nous adressons aussi les patients à une quarantaine de spécialistes en ville. Seules 14 personnes sont salariées (6 EPT), principalement du personnel administratif, des infirmières et des assistantes dentaires.

Comment le Point d’Eau Lausanne finance-t-il ses activités?

Nous recevons une subvention du canton de Vaud d’environ 700000 francs, ce qui représente les trois quarts de notre budget. Le reste provient de dons et de l’organisation d’événements de soutien. Depuis 2014, le Point d’Eau Lausanne est une fondation; c’est l’Association de soutien à la Fondation Point d’Eau Lausanne, l’ASPEL, qui se charge de la recherche de fonds.

Quels sont vos projets?

Afin de mener à bien notre mission et de continuer à répondre au mieux à l’augmentation de la demande de soins, je rêve de pouvoir changer de locaux! Notre espace de 250 m2 n’est en effet plus adapté et nous souhaiterions séparer les prestations d’hygiène et les prestations de santé. Cela améliorait aussi les conditions de travail de nos collaborateurs et des bénévoles. Nous recherchons donc 400 m2 à Lausanne...

“Global support for people in difficulty”

Since 1999, the Point d’Eau Lausanne has been providing health and hygiene services to the most impoverished. Christine Landolt talks about the origin of this splendid initiative. – Interview by Elodie Maître-Arnaud

Take a shower, wash your clothes, or receive low-cost medical or dental treatment. The Point d’Eau Lausanne has been welcoming people in precarious situations or in poverty for just over twenty years. Situations that cover very different realities, especially for homeless people, students, single mothers, migrants and the working poor. Christine Landolt and her husband introduced a mini-dispensary in 1999 to fill this structural gap. Working together with the city of Lausanne and the canton of Vaud, and thanks to the help of 150 volunteers, they gradually built this low-threshold healthcare centre which delivers some 30,000 health, hygiene and direction services annually.

Who benefits from the help of the Point d’Eau Lausanne?

The profile of users has evolved. We first offered healthcare services to many undocumented migrants but we quickly noticed a strong demand for care; 90 percent of this population have no healthcare insurance and are afraid to go to the emergency room in the event of a health problem. For several years now, we have also been welcoming migrants and more and more Swiss, especially poor workers, single-parent families, students and pensioners. These people in great difficulty give up seeking treatment and don’t have the means to carry out preventive checkups either. The consequences for their health are disastrous.

What type of services do you offer?

For hygiene, we offer access to showers, a laundry room and hairdressing services. For health, we offer nursing, medical, dental and paramedical consultations (osteopathy and podiatry, for example). Not forgetting our reception and information services to respond as best as possible to the requests of our users and direct them if necessary to other facilities. It’s quite unique to have it all under one roof; the Point d’Eau provides comprehensive care for people in difficulty. We ask them for a very small financial contribution, so they see themselves not as recipients but as patients.

Le Point d’Eau operates largely through volunteering...

Yes, we can count on around 150 volunteers to welcome and care for all those who seek help at the Point d’Eau. About twenty general practitioners consult at the centre and we also refer patients to about forty specialists in town. Only 14 people are employees (6 FPE), mainly administrative staff, nurses and dental assistants.

How does the Point d’Eau Lausanne finance its activities?

We receive a grant from the canton of Vaud of around 700,000 francs, which represents three-quarters of our budget. The rest comes from donations and support events. Since 2014, we have been a foundation; it’s the Support Association for the Point d’Eau Lausanne (ASPEL) which is responsible for fundraising.

What are your projects?

In order to fulfil our mission and continue to respond as well as possible to the increase in demand for care, I dream of being able to change premises! Our 250 m2 space is no longer suitable and we would like to separate the hygiene and health services. It would also improve the working conditions of our employees and volunteers. We are therefore looking for 400 m2 in Lausanne...

WOULD YOU LIKE TO SUPPORT THE POINT D’EAU?

Send your donations to:

Support Association for the Point d’Eau Lausanne Foundation 26 Avenue de Morges, Lausanne 1004 Banque Cantonale Vaudoise Lausanne 1001 IBAN CH32 0076 7000 U095 1493 2 Clearing 767

Petite leçon de champagne

Compagnon incontournable des moments festifs, le champagne permet de magnifiques accords. La finesse de ses bulles est le fruit d’un terroir unique et d’un savoir-faire ancestral, que nous raconte le sommelier Edmond Gasser, avant de nous livrer ses conseils de dégustation. – Texte Elodie Maître-Arnaud

Engager une conversation avec Edmond Gasser sur le thème du champagne, c’est voyager un instant entre les coteaux ensoleillés d’Epernay et les crayères de Reims. Il faut dire que le chef sommelier du restaurant Anne-Sophie Pic au

Beau-Rivage Palace est intarissable sur le sujet! Une à deux fois par an, il se rend dans la région à la rencontre des vignerons. Autant de fines bulles qu’il met à la carte de l’établissement doublement étoilé. «Le champagne fonctionne très bien avec la cuisine de la cheffe», glisse-t-il.

Le vignoble de Champagne est l’un des plus septentrionaux d’Europe. «C’est un vignoble fascinant, caractérisé par un terroir crayeux», relève-t-il. Des conditions idéales, qui permettent aux raisins de bénéficier d’une maturation lente favorisant la fraîcheur et la finesse du breuvage. Les trois cépages majoritaires sont le pinot noir, le pinot meunier et le chardonnay.

Le plus célèbre des vins blancs est donc issu en grande partie de raisins noirs!

D’autres cépages sont également utilisés, seuls ou en assemblage: l’arbane, le pinot blanc, le petit meslier et le fromenteau. Et si «Champagne» est une AOP (appellation d’origine protégée) réservée à cinq départements de l’Est de la France, le terme

«méthode champenoise traditionnelle» peut être utilisé dès lors qu’un vin subit une seconde fermentation en bouteille permettant une prise de mousse.

DES MOINES ET DES BULLES

A la base du champagne, il y a d’abord un vin tranquille avec un haut degré d’acidité, obtenu par une fermentation alcoolique. Pour les bulles, il n’est évidemment pas question de gazéification comme pour une simple limonade! Elles sont obtenues grâce à l’incorporation d’une liqueur de tirage à base de sucre et de levure. «C’est le moine Dom Pérignon qui, au XVIIe siècle, a travaillé sur la formule afin d’obtenir une fermentation régulière», raconte Edmond Gasser. Un autre moine, Dom Ruinart, jouera lui aussi un rôle décisif, contribuant à la renommée du champagne à Paris et à la cour de France. Environ sept mois après la récolte, le vin est mis en bouteille; on y ajoute alors la liqueur de tirage permettant la prise de mousse – autrement dit, la seconde fermentation au terme de laquelle le vin tranquille devient effervescent. Un remuage manuel régulier des bouteilles permet aux lies de remonter peu à peu vers le goulot; le bouchage provisoire du champagne est ensuite retiré afin d’éjecter le dépôt. Après l’ajout d’une liqueur de dosage (ou liqueur d’expédition), la bouteille est refermée avec son bouchon si caractéristique… en attendant d’être dégustée.

LE SEIN DE LA POMPADOUR

Dans quel verre doit-on servir le champagne? «Avec ses bulles fines, le chardon-

DES PÉTILLANTS CHEZ LES ROMANDS

Si l’appellation Champagne a acquis depuis longtemps ses lettres de noblesse, de nombreux vignerons maîtrisent eux aussi la méthode champenoise et proposent d’agréables bulles issues d’une seconde fermentation en bouteille. Edmond Gasser nous propose ici une petite sélection locale: – Les Frères Dutruy, Brut rosé méthode traditionnelle Les Romaines (pinot noir et chardonnay); – Domaine Dugerdil, Flûtes Enchantées (chardonnay et pinot gris); – Domaine Phusis, Steve Bettschen,

Extra-brut vin mousseux de Pays romand (petite arvine).

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