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Douglas Kennedy
«Il n’y a pas de roman sans problème»
L’écrivain new-yorkais a passé une semaine en résidence au Lausanne Palace. A cette occasion, il a rédigé un texte et un essai sur le thème de l’ataraxie. En parallèle, il travaille sur son prochain roman. Rencontre avec un voyageur à l’insatiable curiosité.
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– Propos recueillis par Sylvie Ulmann – Photos Anoush Abrar
Citoyen du monde, Douglas Kennedy est l’auteur d’une bonne quinzaine de livres à succès. Il collectionne les passeports – il est Américain et Irlandais –, les lieux de résidence – le Maine, Paris et Berlin – et ne cesse de voyager, même en cette étrange période de pandémie. Des escapades où il puise le matériau brut nécessaire pour rédiger ses romans, qui posent toujours un regard acerbe sur les petits et grands travers de notre société.
Prix des biens immobiliers, attitudes et habitudes des autochtones: il observe tout et absorbe tout. Après qu’il a séjourné une semaine dans la capitale vaudoise, on se réjouit déjà de lire ce qu’il dira de cette escale dans une prochaine œuvre.
Comment êtes-vous arrivé en Suisse malgré la crise du coronavirus?
Grâce à mon passeport irlandais! J’étais à New York lorsque tout a démarré; j’ai pensé que cela durerait deux semaines. J’ai très vite quitté la ville pour rejoindre ma maison dans le Maine, et j’ai bien fait. Il a fallu attendre quinze semaines pour que New York recommence à vivre un peu.
Le lieu où vous écrivez influence-t-il votre récit?
Je suis à l’aise partout, toujours curieux de ce qui se passe. J’absorbe sans cesse des choses. Quand j’arrive quelque part, je regarde les agences immobilières, car elles donnent une idée des prix en cours sur le marché. J’aime savoir où sont les quartiers branchés et bobos ou les endroits plus défavorisés. J’étais en Sicile il y a une semaine, à Catane. J’y ai trouvé des banlieues très anciennes, aussi glauques que dans Gomorra, mais en même temps très baroques, magnifiques. Toute ville est un immense mélange, et c’est ce qui m’intéresse.
Justement, en parlant de Lausanne…
C’est la cinquième ou sixième fois que je viens! J’aime beaucoup l’Orchestre de chambre de Lausanne, le club de jazz Chorus, et la Cinémathèque, bien sûr. Bien qu’elle ne compte que 140000 habitants, Lausanne a la densité culturelle d’une grande ville, c’est assez impressionnant! J’apprécie aussi beaucoup le Lausanne Palace, où je séjourne pour la deuxième fois. Cet hôtel très élégant sans être tape-à-l’œil, avec une superbe vue sur le Léman, est un endroit parfait pour travailler.
Douglas Kennedy en 8 dates
1955 1977 1978-1983
1980
1984-1986 1994 1998
2018
Naissance à New York Installation à Dublin Administrateur de la branche expérimentale du National Theater of Ireland Vente de sa première pièce de théâtre à BBC Radio 4 Journaliste à l’Irish Time Premier roman, Cul-de-sac Succès international de L’homme qui voulait vivre sa vie Troisième volet de La Symphonie du hasard
Va-t-on retrouver Lausanne dans un de vos prochains textes?
Si je dois écrire un roman qui se passe ici, cela viendra plus tard. En ce moment, tout le monde me demande si j’ai une idée pour écrire sur le confinement. Mais c’est beaucoup trop tôt pour traiter ce sujet! En plus, on ignore totalement ce qui va arriver après le 2 novembre (l’interview a été réalisée le 24 août, ndlr). Cette date est très importante pour le monde entier, pas seulement pour les Américains. Car si Trump est réélu président des Etats-Unis, ce sera une catastrophe globale. Il ne respecte aucune institution, c’est un véritable gangster.
Est-ce que le thème des élections américaines apparaîtra dans votre prochain roman?
Je travaille sur le troisième jet de ce texte, mais j’ai pour principe de ne jamais parler de ce que je suis en train d’écrire. Vous savez, j’ai passé pas mal de temps à Dublin, où j’ai fait mes études. Et dans les pubs, j’ai rencontré beaucoup de faux écrivains. Des types qui parlaient de leur prochain roman en enchaînant les pintes de Guinness sans avoir jamais écrit un mot: cela doit me venir de là! Mais je peux vous dire qu’il s’agira d’un polar très actuel avec une dimension sociale. Il se déroule à Los Angeles, où j’ai passé pas mal de temps; ma fille a étudié le théâtre au CalArts (California Institute of the Arts, ndlr) et j’allais régulièrement la voir.
Il sera donc très différent de votre dernier livre, Isabelle, l’après-midi, où il est beaucoup question de couple…
Oui, j’essaie de ne pas me répéter d’un roman à l’autre.
Reste que, quel que soit le thème, il y a toujours un grain de sable…
Mais c’est ce qui fait un roman! Un soir, quand ma fille avait 4 ans, elle m’a demandé de lui raconter l’histoire des trois petits cochons sans le loup. Je lui ai répondu: «Ma chérie, c’est impossible. S’il n’y a pas de problème, il n’y a pas d’histoire!» C’est la vie: il y a toujours un problème. Dans les couples aussi.
Vous en savez quelque chose, vous avez été marié deux fois…
Oui, d’ailleurs, je suis vacciné maintenant! Mon premier mariage a duré vingt-cinq ans, nous avons eu deux enfants. Le deuxième s’est terminé après cinq ans. Mais ne cherchez pas mes ex-femmes dans mon dernier roman: je ne me servirai jamais de mon écriture contre elles, cela manquerait de classe. J’aime beaucoup cette citation qui affirme qu’essayer de se venger, c’est avaler du poison en espérant tuer son ennemi. Reste que mon deuxième divorce m’a beaucoup fait réfléchir à ce que sont le couple et la fidélité. Et à ce qui rend la vie quotidienne aussi difficile.
Et vous avez des réponses?
Non! (Rires.) Mais quand on divorce, chacun parle avec ses amis, et aucune de ces deux versions de l’histoire n’est vraie. Ce sont deux narrations en concurrence. Même si, chaque fois, j’ai décidé de partir, c’était triste. Mais ce choix m’appartenait. Je ne crois pas au destin, je crois davantage au fait que nous formons notre destinée au fil de nos décisions.
C’est exactement ce dont il est question dans votre dernier roman: vos personnages ne cessent de faire des choix difficiles…
Vous savez, certains écrivains sont de véritables architectes et prévoient tout à l’avance. Ce n’est pas mon cas. Quand je commence un roman, j’ai une idée de son trajet, j’en connais la fin, mais tout le reste se développe pendant l’écriture, y compris les thèmes. En relisant le premier jet d’Isabelle, l’après-midi, une chose m’a frappé: c’est parce qu’Isabelle est si amoureuse de Sam qu’elle refuse de se mettre vraiment en couple avec lui. Elle comprend que transposer leur histoire dans le quotidien reviendrait à la tuer.
Vous pensez qu’il est impossible pour un couple de résister à la vie quotidienne?
Souvent, c’est ce qui le détruit. Cela pose beaucoup de questions. Pourquoi le quotidien est-il aussi difficile pour un couple? Et comment trouver le courage de passer à autre chose lorsque c’est fini? Comment maintenir la passion?
A propos de passion, dans une interview il y a quelques années, vous disiez vous astreindre à rédiger mille mots par jour. Est-ce toujours vrai?
J’écris effectivement tous les jours; ce matin encore, entre 7h et 9h15. Je suis convaincu que l’écriture m’a permis de garder mon équilibre pendant les périodes difficiles. On ne peut pas contrôler la vie, mais la façon dont on réagit à ce qui nous arrive. Sénèque et Marc Aurèle l’affirmaient déjà. Freud était persuadé que le travail est le seul point d’équilibre. Je pense qu’il a raison. Mon deuxième mariage a basculé pendant l’écriture de La Symphonie du hasard. C’était une période très difficile et je n’ai mis que trois mois à rédiger le tome 3 de cette saga!
Vos personnages manquent souvent d’équilibre. Dans votre dernier roman, il y a une dépression, un trouble bipolaire et beaucoup de mélancolie. Est-ce un parti pris romanesque ou est-ce que nous avons tous quelque chose qui va de travers?
Un roman sur l’autisme
Autiste, Aurore ne parle pas. Mais elle écrit sur sa tablette à la vitesse de la lumière. Et elle a un secret: elle lit dans les yeux des autres. Aurore est l’héroïne d’une trilogie pour enfants, fruit d’une collaboration inédite entre Douglas Kennedy et Joann Sfar. Le premier tome est paru chez Pocket Jeunesse en 2019.
Nous avons tous un côté pathologique. Et la vie de couple n’est jamais un conte de fées, chacun a ses valises. La question que l’on devrait se poser est de savoir si, en plus des siens, on peut porter les bagages de l’autre.
Cette vision des choses n’est pas très romantique…
C’est exactement ce que ma première Kennedy has written more than fifteen best-selling books. He collects passports – he is American and Irish (residences in Maine, Paris and Berlin) – and doesn’t stop traveling, even in this strange time of the pandemic. Getaways that allow him to tap into the raw material necessary to write his novels, which always critically examine big and small social concerns. Real estate prices, attitudes and habits of the natives: he observes everything and absorbs everything. After hosting him for a week in the Vaud capital, we are already looking forward to reading his impressions of this stopover in a future work.
How did you get to Switzerland despite the coronavirus crisis?
Blame it on my Irish passport! I was in New York when it all started and I figured it would be gone in two weeks. I left town very quickly for my home in Maine and I ex-femme m’a reproché à la fin de notre relation! Selon elle, je voyais les choses avec trop de clarté. Elle, elle évitait toujours de les regarder en face. Pour moi qui ai grandi entre des parents pas très heureux dans leur mariage, c’était différent. Ma mère était une femme au foyer frustrée, et mon père un homme d’affaires qui travaillait aussi pour la CIA au Chili – j’en parle d’ailleurs dans La Symdid the right thing. It took fifteen weeks for New York to start living a little again.
Does where you write influence your story?
I’m comfortable everywhere, always curious about what’s going on. I keep absorbing things. When I arrive somewhere, I check out the real estate agencies because they give me an idea of the current market prices. I like to visit the hip and bohemian neighbourhoods as well as the more disadvantaged areas. I was in Sicily a week ago, in Catania. I found very old suburbs there, as sleazy as Gomorra, but at the same time very baroque, magnificent. Every city is a huge mix and that’s what interests me.
Speaking of Lausanne...
This is my fifth or sixth visit! I really like the Lausanne Chamber Orchestra, the Chorus Jazz Club, and the film library, of course. Although it has only 140,000 inhabitants, Lausanne has the cultural density of a large city, which is quite impressive! I also really appreciate the Lausanne Palace, where I am staying for the second time. This very elegant but understated hotel, with a superb view of Lake Geneva, is a perfect place to work.
Will Lausanne feature in one of your next texts?
A novel about what’s going on here will come later. Right now, everyone is asking me whether I’m planning to write about the lockdown. But it’s far too early to deal with this subject! Also, we have no idea what will happen after November 2 (the interview was conducted on August 24, ed.). This date is very important for the whole world, not just for Americans, because if Trump is re-elected president of the Unitphonie du hasard. Cela m’a amené, très jeune, à observer les couples. Cette fois, j’ai essayé d’écrire un roman très sensuel parce qu’au début, le lien entre Isabelle et Sam passe par le sexe. Et c’est pareil dans la vie: si cela ne marche pas, la relation s’arrête. Mais ensuite, qu’est-ce qui fait que l’on continue même sans sexe, même quand plus rien ne va? Voilà la vraie
DOUGLAS KENNEDY
The New York writer spent a week in residence at the Lausanne Palace. On this occasion, he wrote a text and an essay on the topic of ataraxia. At the same time, he is working on his next novel. Meet a traveller with insatiable curiosity.
– Interview by Sylvie Ulmann
Citizen of the world, Douglas
question. ed States it will be a global catastrophe. He does not respect any institution – he is a real gangster.
Will the theme of the American elections appear in your next novel?
I’m working on a third draft, but my policy is never to talk about what I am writing. You know, I spent a lot of time in Dublin, where I studied. And in the pubs, I met a lot of bogus writers who were downing pint after pint of Guinness, talking about their next novel but without ever having written a word: my reluctance must have come from there! But I can you tell you that my next novel will be a very contemporary thriller with a social dimension. It’s set in Los Angeles, where I’ve spent a lot of time; my daughter studied drama at CalArt and I regularly went there to see her.
So, will it be very different from
your last book, Isabelle in the Afternoon,
where it is very much about couples?
Yes, I try not to repeat myself from novel to novel.
The fact remains that, whatever the topic, there is always a grain of sand...
But that’s what makes a novel! One evening, when my daughter was four years old, she asked me to tell her about the three little pigs without the wolf. I said to her, “My darling, it’s impossible – if there is no problem, there is no story!” This is life – there is always a problem. In couples, too.
You know something about it, you have been married twice...
Yes, and by the way I’m vaccinated now! My first marriage lasted 25 years, we had two children. The second ended after five years. But don’t look for my ex-wives in my
Douglas Kennedy in 8 dates
1955 Born in New York 1977 Settles in Dublin 1978–1983 Administrator of the experimental division of the National Theatre of Ireland 1980 Sells his first play to BBC Radio 4 1984–1986 Journalist at the Irish Times 1994 First novel, The Dead Heart 1998 International success of The Job 2018 Part 3 of The Great Wide Open
latest novel: I will never use my writing against them, it would lack class. I really like this quote that says to seek revenge is to swallow poison in the hope of killing your enemy. Still, my second divorce made me think a lot about the meaning of relationships and fidelity. And what makes everyday life so difficult.
And do you have any answers?
No (laughs). But when you divorce, you both talk to your friends and neither side of the story is true. These are two competing narratives. Although, each time I decided to leave was sad. But that choice was mine. I don’t believe in fate, I believe more in the fact that our decisions shape our destiny.
This is exactly what your latest novel is all about: your characters keep making difficult choices...
You know, some writers are real architects and plan everything in advance. I don’t. When I start a novel I have a sense of its course, I know how it will end, but everything else develops as I write, including the themes. As I reread the first draft of Isabelle in the Afternoon, one thing struck me: it’s because Isabelle is so in love with Sam that she refuses to really get into a relationship with him. She understands that shifting their story into everyday life would kill her.
Do you think it’s impossible for a couple to withstand everyday life?
Often this is what destroys it. This poses a lot of questions. Why is everyday life so difficult for a couple? And how do you find the courage to move on when it’s over? How do you keep the passion?
Speaking of passion, in an interview a few years ago you said you were compelled to write a thousand words a day. Is it still true?
I do write every day – again this morning, between 7:00 and 9:15. I am convinced that writing has helped me to maintain my balance during difficult times. We cannot control life, but we can control the way we react to what happens to us. Seneca and Marcus Aurelius already asserted it. Freud was convinced that work is the only point of balance. I think he is right. My second marriage changed while I was writing The Great Wide Open. It was a very difficult time and it took me only three months to write volume 3 of this saga!
Your characters often lack balance. In your last novel, there is depression, bipolar disorder, and a lot of melancholy. Is it a romantic bias or do we all have something wrong?
We all have a pathological side. And married life is never a fairy tale, everyone has their baggage. The question we should ask ourselves is whether we can carry both our own baggage and the other person’s.
This view of things is not very romantic...
This is exactly what my first ex-wife criticized me for when our relationship ended! According to her, I was seeing things with too much clarity. She always avoided confronting them. For me, who grew up with unhappily married parents, it was different. My mom was a frustrated housewife and my dad a businessman who also worked for the CIA in Chile – I talk about that in The Great Wide Open. This led me at a very young age to observe couples. This time, I tried to write a very sensual novel because, at the beginning, the bond between Isabelle and Sam goes through sex. And it’s the same in life: if that doesn’t work, the relationship ends. But then what is it that keeps us going even without sex, even when nothing is going right? This is the real question.
A novel about autism
The autistic Aurore does not speak. But she writes on her tablet at the speed of light. And she has a secret. She reads other people’s eyes. Aurore is the heroine of a trilogy for children, the result of an unprecedented collaboration between Douglas Kennedy and Joann Sfar. The first volume was published by Pocket Jeunesse in 2019.
Le luxe ne passe pas à côté des choses simples
Nul besoin de parcourir la planète pour trouver l’émotion. Les expériences les plus inoubliables sont désormais celles qui se vivent la porte à côté. Dégustation chez un vigneron, visite chez un artisan... le luxe rime plus que jamais avec authenticité et simplicité.
– Texte Jennifer Segui
Rien n’a pu l’en empêcher. Ni la pluie qui a contraint l’événement à délaisser la terrasse du Lobby Lounge et sa vue sur le lac pour la salle Sandoz, ni les recommandations sanitaires qui ont obligé les visiteurs à un peu plus de patience. La cinquième édition du Marché d’Anne-Sophie Pic, organisée fin août au Beau-Rivage Palace a, comme les années précédentes, attiré la foule. Pourtant, lors de ce marché éphémère, rien d’ostentatoire ni d’extravagant, mais une quinzaine d’artisans du terroir romand – boucher, maraîcher, apiculteurs, vignerons, etc. – qu’il est possible de rencontrer sur leurs lieux de production ou sur les marchés des villes environnantes. Tous sont cependant unis par un lien unique: la confiance témoignée par la cheffe multi-étoilée Anne-Sophie Pic et ses équipes, et leur volonté de mettre en avant les produits et le talent de ses artisans du goût. Collaborer avec les meilleurs, sublimer leurs créations: l’hôtellerie et la restauration de luxe ont toujours misé sur la qualité et les prestataires privilégiés qui, jusqu’alors, officiaient en coulisse. Mais, depuis quelques années, ils jouent les premiers rôles. Le nom de l’affineur apparaît en regard de son fromage sur la carte, et les mini-légumes deviennent le produit signature du maraîcher qui les cultive. Valoriser ses partenaires, mettre en avant son terroir pour se distinguer: les établissements haut de gamme revendiquent leur richesse. William-Alexandre François, enseignant à l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL), explique cette tendance: «L’hôtellerie de luxe a toujours travaillé avec des partenaires privilégiés, en qui elle a entière confiance; cela fait partie de son essence. Les mettre en avant, c’est valorisant pour elle comme pour eux. A travers eux, elle invite aussi le client dans son univers.»
DES MOMENTS UNIQUES
Sylvie Gonin, cheffe concierge du BeauRivage Palace depuis plus de vingt-cinq ans, n’hésite pas elle non plus à utiliser cette précieuse «matière première» pour contenter ses hôtes et leur faire vivre des moments inoubliables. «En tant qu’hôteliers, nous avons un rôle de représentation de notre région», souligne-t-elle. «Je vis aux alentours depuis des années et c’est un plaisir et une chance de pouvoir mettre en avant cette région exceptionnelle et ceux qui y vivent.» Pour celle en qui les clients de l’hôtel placent toute leur confiance, pas de crainte de, parfois, bousculer les habitudes: «Je n’ai pas peur de suggérer à un homme d’affaires d’enlever sa cravate et d’aller manger une fondue dans une buvette d’alpage», s’amuse-t-elle. «On peut parfois y passer des moments aussi privilégiés qu’à une grande table. Un petit verre de bon chasselas pris sur une terrasse en Lavaux avec la vue sur le lac vaut toutes les coupes de champagne du monde!» A la professionnelle de l’accueil d’utiliser sa finesse et son expérience afin de proposer les lieux les mieux adaptés à chaque personnalité. Plus de simplicité, plus d’authenticité: cette recherche d’expériences uniques d’un nouveau genre va aussi de pair avec une nouvelle génération de clients. «Auparavant, les hôtes des hôtels et restaurants de luxe étaient des personnes d’un certain âge, les seules à avoir les moyens d’accéder à ce standing», relève William- Alexandre François. «Aujourd’hui, certains clients plus jeunes ont eux aussi des moyens plus conséquents et ces early adopters ne veulent plus des codes de l’accueil d’autrefois, empreints d’une certaine distance.»
L’AUTHENTICITÉ NE S’OPPOSE PAS AU LUXE
Florent Girardin, professeur assistant en marketing à l’EHL et spécialiste du concept d’authenticité dans les marques, explique que l’authenticité ne s’oppose pas au luxe. «Aujourd’hui, dans notre domaine, ce qui est authentique, c’est ce qui permet d’avoir des expériences uniques, que l’on ne peut pas trouver partout et qui permettent de se sentir en accord avec soi-même», explique-t-il. «L’hôtellerie de luxe a un rôle important à jouer
autour de cette thématique: elle évolue de l’économie de service à l’économie de l’expérience.» Apprendre à faire du fromage, dormir à flanc de montagne: pour une clientèle avide d’expériences marquantes et qui souhaite de plus en plus se démarquer du tourisme de masse, la Suisse est un terrain de jeu à nul autre pareil. Véronique Market – not the rain, which forced the event to give up the Lobby Lounge terrace and its view of the lake for the Sandoz ballroom, nor the health recommendations which forced visitors to have a little more patience. The event’s fifth edition, held at the end of August at the Beau-Rivage Palace, drew crowds as it did in previous years. However, there was nothing ostentatious or extravagant during this ephemeral market. Instead, there were about fifteen artisans from western Switzerland – butchers, market gardeners, beekeepers, winegrowers, etc. – that offered the chance to meet them at their production sites or at markets in the surrounding towns. All were united by a unique bond: the confidence shown by the multi-starred chef Anne-Sophie Pic and her teams, and their passion to showcase the products and talent of her masters of taste. Collaborate with the best, enhance their creations: the luxury hotel and restaurant industry has always relied on quality and preferred service providers who had previously been operating behind the scenes. But in recent years they have been playing the leading roles. The name of the refiner appears next to their cheese on the menu, the mini vegetables become the signature product of the market gardener who grows them. In promoting their partners and showcasing their distinctive terroir, highend establishments assert the wealth of their resources. William Alexandre François, teacher at the Lausanne Hotel Kanel, porte-parole de Suisse Tourisme, l’explique: «C’est un courant qui a démarré il y a huit ans et qui a encore été renforcé avec la crise du coronavirus. Aujourd’hui, découvrir un pays, c’est vouloir faire des rencontres, apprendre quelque chose. Ce que l’on appelle le tourisme expérientiel prend une dimension de proximité, d’humanité dans les School (EHL), explains this trend: “The luxury hotel industry has always worked with preferred partners that it completely trusts – that is part of its essence. Putting them forward is as rewarding for it as for them. So, through its partners, the industry invites guests into its world.”
UNIQUE MOMENTS
Sylvie Gonin, head concierge of the Beau-Rivage Palace for more than twenty-five years, doesn’t hesitate to use this precious “raw material” to please her guests and offer them unforgettable moments. “As hoteliers, our role is to represent our region,” she stresses. “I have lived around here for years and it’s a pleasure and an opportunity to be able to showcase this exceptional region and its residents.” For someone in whom hotel guests entrust all their confidence, Gonin isn’t afraid of sometimes disrupting entrenched habits. “I have no problem suggesting to a businessman that he remove his tie and grab a fondue at an alpine snack bar,” she laughs. “Sometimes you can spend special moments there just as you can at a large table. Enjoying a small glass of good Chasselas on a terrace in Lavaux with a view of the lake is worth all the glasses of champagne in the world!” It’s up to the hospitality professionals to use their insight and experience to offer the most suitable places for each guest. More simplicity, more authenticity: this search for a new genre of unique experiences also goes hand in hand with a new generation of guests. “Previously, guests in luxury hotels and restaurants were people rapports sociaux. Sur notre plateforme MySwitzerland.com/myswissexperience, on trouve plusieurs centaines de manières de partager des découvertes avec les locaux selon diverses thématiques. Et
Luxury never overlooks the simple things
You don’t have to roam the planet to find emotion. You can find the most unforgettable experiences right next door. A tasting at a wine grower’s, visiting an artisan... luxury rhymes more than ever with authenticity and simplicity. – Text Jennifer Segui
Nothing stops the Anne-Sophie Pic
cela marche vraiment fort!» of a certain age, the only ones who could afford this class of quality,” François notes. “Today, some younger guests have greater resources and these Early Adopters no longer want the hospitality conventions of yesteryear, marked by a certain aloofness.”
AUTHENTICITY IS NOT OPPOSED TO LUXURY
Florent Girardin, assistant professor of marketing at EHL and specialist in the concept of brand authenticity, explains that authenticity is not opposed to luxury. “Today, in our field, that which is authentic is what allows you to have unique experiences which you cannot find everywhere and which allow you to feel in harmony with yourself. The luxury hotel industry has an important role to play around this theme: it is evolving from the service economy to the experience economy.” Learning to make cheese, sleeping by the side of a mountain: for guests thirsty for remarkable experiences and who increasingly want to differentiate themselves from mass tourism, Switzerland is a playground second to none. Véronique Kanel, Swiss Tourism spokesperson, explains: “This is a trend that started eight years ago and has been further strengthened with the Coronavirus crisis. Today, discovering a country means wanting to meet people, to learn something. So-called experiential tourism takes on a dimension of proximity, of humanity in social relationships. On our platform MySwitzerland.com/myswissexperience, there are several hundred ways to share discoveries with locals according to various themes. And it really works!”
Les Brönnimann, jardiniers de père en fils
Après son grand-père puis son père, Nicolas Brönnimann est aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale qui porte son nom. A lui de cultiver la tradition tout en faisant germer de nouvelles idées pour que ses fleurs, plantes et arbres viennent encore embellir les plus beaux endroits de la région. – Texte Jennifer Segui
D’ un pas rapide, Nicolas Brönnimann parcourt la distance qui sépare le gigantesque garden center des pépinières contiguës. Là, sous les serres de tôle grise et de verre blanchi, le futur se prépare.
Alors qu’en cette fin d’été, des centaines de minuscules pensées violettes sont autant de petits soldats parfaitement alignés en ordre de bataille, les étoiles de Noël, encore simplement de vert vêtues, attendent les premier frimas pour rougir de plaisir. Comme son grand-père et son père avant lui, celui qui a pris les rênes de l’entreprise en 2016 anticipe sans cesse les saisons. A 37 ans, il règne désormais en maître sur ce vaisseau amiral de 2 hectares sis à Noville, dans le canton de Neuchâtel, ainsi que sur leur site de Bulle, dans le canton de Fribourg. «Mais mon père, qui travaille encore trois mois par an dans l’entreprise, et mon grand-père, qui vit autour de la jardinerie à Noville, ne sont jamais très loin!» s’amuse-t-il.
DES FLEURS CULTIVÉES EN SUISSE
Vente directe, production de fleurs, art floral et paysagisme: la palette des prestations proposées est grande. «Nous faisons partie des rares garden centers à avoir notre propre site de production. Géraniums, pensées, primevères, bégonias et pétunias sont cultivés à Noville.» Pour veiller sur ces plus ou moins jeunes pousses, le chef d’entreprise peut compter sur une cinquantaine de collaborateurs fidèles. Enthousiaste et passionné, celui qui arbore un polo noir estampillé de son nom l’est assurément. Pas question pour lui de considérer cette affaire familiale comme un passage imposé. «Depuis tout petit, j’hésitais entre devenir cuisinier et travailler ici. J’ai finalement choisi de faire un apprentissage d’horticulture.» Son diplôme en poche, c’est à Zurich puis à Londres que le jeune homme, poussé par son père, part élargir son horizon. «Les Anglais sont des pionniers dans la jardinerie, cela fait partie de leur culture. J’en suis revenu avec plein d’idées, notamment pour améliorer les surfaces de vente, développer le site internet et créer la vente en ligne.» Un mariage en grande pompe à fleurir? La salle de restaurant de l’extravagante cheffe étoilée Marie Robert à végétaliser à chaque saison? Le vénérable parc du Beau-Rivage Palace à sublimer? Chic, Nicolas Brönnimann aime relever tous les défis!
Garden Centre de Noville
Route du Grand-Canal 8, 1845 Noville www.gardencentre-noville.ch
Anna Portmann, créatrice d’ambiance
Ginger Spirit n°17, Amber Musc n°43, Feuilles de Vigne n°53... Ces noms évocateurs sont ceux de quelques-unes des fragrances de Kukui, la maison de parfums d’ambiance au gazouillant patronyme, cofondée et dirigée par Anna Portmann à Zurich.
– Texte Jennifer Segui
Une explosion d’agrumes nuancés de bois? Une journée d’été en bord de mer? Un paysage alpin recouvert de neige? Pour vivre ces expériences, nul besoin de franchir les frontières ou d’attendre que les saisons se succèdent. Ces odeurs – et bien d’autres encore, puisque la collection Kukui en compte vingt-quatre –, Anna Portmann, maître créateur de cette maison de parfums, les a mises en bouteilles. Aussi raffinées que le nez qui leur a donné vie, elles s’invitent en bougies, vaporisateurs, diffuseurs à tiges ou diffuseurs électriques afin de créer l’ambiance. «Nos parfums sont utilisés aussi bien chez les privés que dans des boutiques, des hôtels ou encore des spas indépendants.»
Afin de magnifier ces lieux uniques, parmi lesquels le Beau-Rivage Palace, certaines fragrances sont même élaborées sur mesure, pour une utilisation exclusive. Pour créer l’alchimie, Anna Portmann s’imprègne des lieux, crée un moodboard et identifie les matières présentes afin qu’à chaque visite la réminiscence crée à nouveau l’émotion.
INVITATION AU VOYAGE IMMOBILE
Native de Bienne, la jeune femme se souvient de ses madeleines de Proust à elle, les odeurs de la pâtisserie-confiserie que ses grands-parents possédaient à Lausanne. «J’ai conservé leurs livres de recettes de cuisine, je les teste, mais je désespère de retrouver leur goût exact.» Après des études à l’Ecole hôtelière de Genève et une formation en analyse sensorielle du vin, l’élégante sportive exerce ses talents dans des entreprises aussi diverses que Starbucks ou Gate Gourmet, avant de devenir, pendant deux ans, la responsable presse et communication du Montreux Jazz Festival. C’est lors d’un autre mandat de communication que naît le «nez». «Pour le lancement d’un nouveau restaurant à Zurich en 2012, nous voulions associer une ambiance olfactive au lieu. Les résultats proposés par le prestataire ne satisfaisaient pas mon client; je me suis donc lancée!» Quelques mois plus tard, Anna et son mari Olivier abandonnent leur projet de voyage autour du monde et utilisent le budget qui lui était alloué pour fonder Kukui. «Ce nom est celui d’un arbre originaire d’Hawaï, un endroit qui nous est cher et qui nous inspire. Sa noix est un porte-bonheur.» Après un été 2020 passé, entre autres, à visiter la Suisse à moto – «une magnifique découverte, visuelle et sensorielle» –, la créatrice d’émotions se réjouit du lancement prochain de sa nouvelle fragrance. Encore une invitation au voyage immobile.
www.kukui.ch
«Si tu aimes tes abeilles, tu auras du miel!»
Christian Mellioret, alchimiste de la nature
Restaurateur, liquoriste, apiculteur et organisateur de son propre festival de hard-rock, le Vaudois Christian Mellioret a eu mille vies. Leur fil rouge? La passion, qu’il s’agisse de sublimer la nature dans des assiettes, des verres, des pots ou de vibrer sur des riffs de guitare.
– Texte Jennifer Segui
Je n’arrêterai jamais les abeilles!» Christian Mellioret en a la certitude: parmi tous ses hobbies devenus des métiers, l’apiculture demeurera toujours. S’occuper de ces fées pollinisatrices, le petitfils de paysans en rêvait déjà lorsqu’il était haut comme trois pommes. C’est bien plus tard, lors d’un voyage en Grèce, que sa vocation se révèle. «J’étais sur l’île de Kos quand je suis tombé sur un apiculteur en train de travailler. Sa tenue, la fumée, les insectes qui voletaient autour de lui…» Dès son retour en terre vaudoise, direction l’école de Marcelin pour débuter sa formation. «Si tu aimes tes abeilles, tu auras du miel!» assure celui qui comptabilisait, l’an passé, pas moins de douze ruchers. Car à la passion s’est ajoutée l’innovation. «J’ai lu un article sur les ruches installées sur les toits de Paris. J’ai trouvé cette idée épatante et j’ai voulu la transposer à Lausanne.» Et son idée d’abeilles fait mouche! De grandes entreprises l’invitent à installer ses colonies sur leurs toits ou dans leurs espaces verts environnants, en échange de ses soins et d’une certaine quantité de pots de miel. A Ouchy, les abeilles bénéficient même d’un hébergement cinq étoiles au cœur du parc du Beau-Rivage Palace. Leur production 100% locale figure à la table des petits déjeuners de l’hôtel et sur le chariot de fromages du restaurant AnneSophie Pic.
ÉTONNANTES LIQUEURS
Si Christian Mellioret, soucieux de réduire (un peu) ses activités, a décidé de transmettre cette année les ruches de l’établissement à un autre apiculteur, son nom figure toujours à la carte de la table doublement étoilée à la rubrique spiritueux, où le sommelier a choisi de proposer ses eaux-de-vie. Car peu importe le flacon, ce qu’aime par-dessus tout cet amoureux des choses simples, c’est sublimer cette nature dont il glane les fruits. Il y a le miel. Il y a eu les plats, comme le magret de canard au sureau rouge ou le fondant au chocolat à la crème et à l’argousier qu’il a cuisiné pendant quatorze ans au National, le petit restaurant qu’il tenait avec son épouse à Chardonne, en plein cœur de Lavaux. Il y a aussi ses étonnantes liqueurs et eaux-de-vie aux noms désuets comme la Cornouille ou la Nèfle, qu’il tire de la transformation de ses cueillettes sauvages. Et si le bruissement des ruches reste sa mélodie préférée, c’est bien les fans de hardrock qu’il a conviés au Flash Festival qu’il a organisé l’an dernier à Lausanne. Quand ses abeilles bourdonnent, Christian Mellioret papillonne... en musique!
Rue du Village 38, 1803 Chardonne +41 21 921 29 08 et +41 79 730 84 91 www.liqueurs-mellioret.ch www.apiculture-services.ch
The Brönnimanns –gardeners from father to son
Following in the footsteps of his grandfather and father, Nicolas Brönnimann is now the head of the family business that bears his name. It’s up to him to cultivate tradition while developing new ideas so that his flowers, plants and trees make the most beautiful places in the region even more beautiful. – Text Jennifer Segui
Nicolas Brönnimann briskly covers the distance separating the gigantic Garden Centre from the adjacent nurseries. There, under the greenhouses of grey sheet metal and bleached glass, the future is gearing up. As the summer comes to an end, hundreds of tiny purple pansies are like so many toy soldiers perfectly lined up in battle order, while the Christmas stars, still green, await the first frost to turn red with pleasure. Like his grandfather and father before him, the man who took over the company in 2016 is always anticipating the seasons. At 37, he now reigns supreme over this two-hectare flagship located in Noville, in the canton of Neuchâtel, as well as over their site in Bulle, in the canton of Fribourg. “But my father, who still works three months a year in the company, and my grandfather, who lives around the garden centre in Noville, are never far away!” he laughs.
FLOWERS GROWN IN SWITZERLAND
Brönnimann offers a wide range of services, including direct sales, flower production, floral art and landscaping. “We are one of the few garden centres to have our own production site. Geraniums, pansies, primroses, begonias and petunias are grown in Noville.” To watch over these more or less young shoots, the company director can count on around fifty loyal collaborators. Sporting a black polo shirt stamped with his name, Brönnimann is certainly enthusiastic and passionate. For him, this family affair is no enforced transition. “Since I was little, I couldn’t decide between becoming a chef and working here. In the end I chose to do an apprenticeship in horticulture.” Armed with his diploma, and encouraged by his father, the young man set out to broaden his horizons in Zurich and London. “The English are pioneers in gardening; it’s part of their culture. I came away with lots of ideas, especially to improve the sales areas, develop the website and create online sales.” Doing up a wedding with great flowery fanfare? Seasonal planting of glamorous Michelin-starred chef Marie Robert’s dining room? Enhancing the Beau-Rivage Palace’s venerable park? Great! Nicolas Brönnimann loves to meet any challenge!
Noville Garden Centre
8 Route du Grand-Canal, Noville 1845 www.gardencentre-noville.ch
Anna Portmann –creator of ambience
Ginger Spirit No. 17, Amber Musc No. 43, Vine Leaves No. 53…These evocative names are those of some of the fragrances of KUKUI, the home fragrance company with the chirping surname, co-founded and directed by Anna Portmann in Zurich.
– Text Jennifer Segui A n explosion of citrus fruit with touches of wood? A summer day by the sea? An alpine landscape covered in snow? To enjoy these experiences, there’s no need to cross borders or wait for the seasons to follow one another. Anna Portmann, master fragrance creator, has bottled these and other smells in her KUKUI collection of twenty-four. As refined as the nose that gave them life, they can be found in candles, sprays, rod diffusers or electric diffusers to create the ambience. “Our fragrances are used in private homes as well as in shops, hotels and independent spas.” In order to en-
hance these unique places, including the Beau-Rivage Palace, certain fragrances are even customized for exclusive use. To create the alchemy, Anna Portmann immerses herself in the place, creates a mood board and identifies the ingredients so that with each visit the recollection creates emotion anew. apples. It was much later, during a trip to Greece, that his vocation was revealed. “I was on the island of Kos when I ran into a beekeeper at work. His outfit, the smoke, the insects that buzzed around him…” As soon as he returned to Vaud, he headed to Marcelin’s school to begin his training. “If you love your bees, you will have honey!” assures the one who had no less than twelve apiaries last year. Innovation followed his passion. “I read an article about beehives set up on the
INVITATION TO THE MOTIONLESS JOURNEY
A native of Biel, the young Anna remembers her own Proust madeleines, the smells of the pastry shop that her grandparents owned in Lausanne. “I saved their cookbooks, I’m trying them out but I’m desperate to find their exact flavour again.” After studying at the Geneva Hotel School and training in sensory analysis of wine, the elegant sportswoman applied her talents in companies as diverse as Starbucks and Gate Gourmet before working for two years as the press and communication manager of the Montreux Jazz Festival. It was during another communication mandate that the “nose” was born. “For the launch of a new restaurant in Zurich in 2012, we wanted to match an olfactory ambience nies on their roofs or in their surrounding green spaces, in exchange for his hive maintenance and a certain quantity of jars of honey. In Ouchy, the bees are even spoiled with five-star accommodation in the heart of the Beau-Rivage Palace park. Their 100 percent local produce is featured on the hotel’s breakfast table and on the cheese cart at the Anne-Sophie Pic restaurant.
ASTONISHING LIQUEURS
Although Mellioret, anxious to (slightly) reduce his activities, has decided to transfer his hives to another beekeeper this year, his name still appears on the menu of the two-star restaurant in the spirits section, where the sommelier has chosen to offer his eaux-de-vie. Because no matter the bottle, this lover of simple things is committed, above all else, to enhancing this natural source from which he gets the fruits. There is honey. There were the dishes, like the duck breast with red elwith the place. The service provider’s results didn’t satisfy my client, so I got stuck in!” A few months later, Anna and her husband Olivier abandoned their plan to travel around the world and used their allocated budget to found KUKUI. “The name is that of a tree native to Hawaii, a place that is dear to us and inspires us. The kukui’s nut is a lucky charm.” After spending the summer of 2020, among other things, visiting Switzerland on a motorcycle – “a magnificent visual and sensory discovery” – the creator of emotions is delighted with the upcoming launch of her new fragrance. Another invitation to a motionless journey.
Christian Mellioret –alchemist of nature
Restaurateur, liquor maker, beekeeper and organizer of his own hard rock festival – the Vaudois Christian Mellioret has lived a thousand lives. Their common thread? Passion, be it to enhance nature in plates, glasses and jars or to pulsate on guitar riffs. – Text Jennifer Segui
Iwill never stop my work with the “ bees!” Christian Mellioret is certain of this: among all his hobbies that have turned into professions, beekeeping will always remain a constant. This grandson of peasants dreamed of looking after these pollinating fairies when he was as tall as three
DR – ADOBE STOCK roofs of Paris. I found this idea amazing. I wanted to transpose it to Lausanne.” And his idea of bees hit the mark! Large companies have invited him to set up his colo-
www.kukui.ch derberry or the chocolate fondant with cream and sea-buckthorn that he cooked for fourteen years at the National, the little restaurant he ran with his wife in Chardonne, in the heart of Lavaux. There are also his astonishing liqueurs and eaux-devie with old-fashioned names such as Cornouille or Nèfle, which he derives from the transformation of his wild harvests. Even if the hum of beehives remains Mellioret’s pet tune, he doesn’t forget the hard rock fans that he invited to the Flash Festival he organized last year in Lausanne. When his bees are buzzing, Christian Mellioret also buzzes...to music!
38 Rue du Village, Chardonne 1803 +41 21 921 29 08 and +41 79 730 84 91 www.liqueurs-mellioret.ch www.apiculture-services
L’or: l’actif de protection par excellence
2020 a vu une envolée de l’or de 25%. Une situation inédite depuis 2010. Le doyen des actifs financiers fait donc jeu égal avec les géants d’internet tels qu’Apple et Amazon! Comment comprendre les fluctuations du métal jaune? Quelle est la place, dans un portefeuille, de cet élément chimique qui fascine l’homme depuis des siècles? – Texte Mourtaza Asad-Syed, directeur des investissements – Landolt & Cie SA
Qu’est-ce que l’or? Pour répondre à cette question, commençons par dire ce qu’il n’est pas. L’or n’est ni un titre de propriété sur un actif productif, ni une créance sur un agent économique; l’or ne paie ni intérêts, ni dividendes.
Pour les économistes, l’or est donc stérile, inutile, voire néfaste, tout au plus mérite-t-il le titre de «relique barbare», pour parler comme Keynes. Au contraire, aux yeux de «Goldfinger» et autres conspirationnistes paranoïaques, l’or est un culte, un actif refuge auquel on peut prêter toutes les qualités. L’or est aussi pour certains le point de départ de nombreuses théories invérifiables (alchimie en tête), preuve que le métal jaune fascine l’homme depuis des millénaires.
Cependant, chez les financiers, l’or ne fait pas l’unanimité. Warren Buffett, le gérant le plus prolifique de ces cinquante dernières années, est catégorique: «Gold has no utility». A en croire l’oracle d’Omaha, l’or serait donc à proscrire en tant que placement. Soyons taquins et rappelons que M. Buffett a eu la bonne idée de naître aux Etats-Unis et de n’avoir jamais vécu ailleurs. Ce pays a eu la chance de n’avoir jamais connu de guerre mondiale sur son territoire, ni de révolution, ni d’hyperinflation, ni aucune crise dont l’ampleur aurait pu mettre en péril l’intégrité du patrimoine national. Ce n’est pas le cas du reste du monde! Dans notre perspective d’allocataire financier non américain, l’or est un actif de conservation de valeur de long terme, mais dont le prix varie fortement à court terme, avec une logique monétaire simple. Et ses qualités intrinsèques prouvent qu’à doses modestes, il contribue à la diversification d’une allocation de long terme.
L’OR EST TOUJOURS ET PARTOUT UN REFUGE DE VALEUR
On estime qu’un ouvrier agricole ou un légionnaire romain sous Auguste, au début de notre ère, recevait l’équivalent de trois onces d’or par an, et qu’une once d’or valait 350 miches de pain. On retrouve peu ou prou ces ordres de grandeur dans toute l’Europe durant des siècles jusqu’à la première révolution industrielle. Par exemple, le salaire des ouvriers agricoles français sous Louis XV était encore identique en or et en pitance. Plus tard, les salaires et le niveau de vie s’élèvent, mais la parité de pouvoir d’achat avec les biens de subsistance se maintient. Au cours actuel de 1752 francs l’once, le ratio historique impliquerait 5 francs la miche de 500 grammes, ce qui reste dans les ordres de grandeur des prix en Suisse.
L’OR SE VALORISE RELATIVEMENT AUX AUTRES ACTIFS
L’or se valorise en fonction des variations des actifs, car lui-même n’a pas de rentabilité. Comme une monnaie étrangère, il subit tout particulièrement les aléas de taux d’intérêt après impôts. Or, sa qualité de conservation de valeur le rendant inerte à l’inflation, ce sont les taux d’intérêt réels (rendement après inflation) qui vont l’affecter. De même, son absence de dividendes/intérêts le rend insensible à la fiscalité, et donc relativement plus intéressant que les autres actifs financiers lorsque la fiscalité s’alourdit, ou est attendue comme telle. A court terme, mieux vaut s’éloigner de l’or lorsque: 1) la croissance structurelle est forte, que le rendement du capital productif est élevé, permettant des taux réels durablement positifs; et/ou 2) la fiscalité sur les revenus du capital s’allège.
L’OR A DES PROPRIÉTÉS D’ASSOCIATION
En finance comme en joaillerie, l’or est apprécié pour les associations qu’il permet de réaliser. Une allocation d’actifs simple constituée à parts égales d’or et des trois autres grands actifs, monétaire, obligataire et actions, aurait permis à l’essentiel des épargnants de par le monde de préserver leur patrimoine sur de très longues périodes. Un tel portefeuille, communément appelé «portefeuille permanent», s’est montré d’une robustesse insolente à travers les crises financières, les guerres et les phases d’inflation, tout en bénéficiant des phases de croissance. Il aurait par exemple dégagé 5% et 10% de performance annuelle sur le siècle, respectivement pour les épargnants suisses et français, en subissant une perte d’à peine 2% durant la fameuse crise de 2008.
L’OR COMPLÈTE LES ACTIFS DE PERFORMANCE PLUS «OPTIMISTES»
Au final, l’or est l’actif de conservation par excellence qui a indiscutablement sa place dans un portefeuille financier. Il est à ce titre plébiscité dans les périodes difficiles, celles durant lesquelles on considère que les perspectives économiques ne valent pas mieux que les acquis du passé. Le métal jaune est donc un bon complément aux actifs de performance plus «optimistes», ceux qui misent sur le futur et qui sont assis sur des actifs productifs, comme les actions. Sur le long terme, ces dernières distribuent des dividendes liés à la productivité et donc au niveau de vie, alors que l’or suit le niveau des prix et possède ainsi un rythme d’appréciation naturel plus lent.
L’OR EST AVANT TOUT UNE MONNAIE
L’or réunit les trois fonctions essentielles que distingue la définition de la monnaie d’Aristote:
1. l’unité de compte par sa divisibilité; 2. la réserve de valeur par sa durabilité (l’or est quasiment inaltérable); 3. l’intermédiaire des échanges par sa portabilité et son acceptation universelle.
Gold: the ultimate safe haven asset
Gold surged by 25% in 2020, an unprecedented rise since 2010. The oldest financial asset therefore competes with Internet giants like Apple and Amazon! How do we make sense of the fluctuations of the yellow metal? What place in a share portfolio does this chemical element have that has fascinated humans for centuries?
– Text Mourtaza Asad-Syed, Chief Investment Officer – Landolt & Cie SA
What is gold? To answer this question, we should rather start by saying what gold isn’t. Gold is neither an ownership title to a productive asset, nor a claim on an economic agent; gold pays no interest or dividends. For economists, gold is sterile, useless, even harmful – Keynes called it the “barbarous relic”. Conversely, “Goldfinger” and other paranoid conspiratorialists consider gold as an object of veneration, a safe haven asset to which all qualities can be attributed. Gold is also for some the starting point of many unverifiable theories (alchemy, for example), proof that the yellow metal has fascinated humans for millennia. However, not all investors see eye to eye on gold. Warren Buffett, one of the most successful investors of all time, is adamant: “Gold has no utility”. According to the “Oracle of Omaha”, as many investors call him, gold should be avoided as an investment. But let’s cheekily remind readers that Mr Buffet had the foresight to be born in the United States and has never lived anywhere else. Switzerland, unlike the rest of the world, has been fortunate never to have experienced a world war on its territory, or a revolution, or hyperinflation, or any crisis whose magnitude could have threatened the integrity of its national heritage. From our perspective as a non-American financial aid recipient, gold is a long-term investment asset whose price varies greatly in the short term, with simple monetary logic. And its intrinsic qualities prove that, in small doses, it contributes to the diversification of a long-term allocation.
GOLD – A CONSISTENT AND UBIQUITOUS SAFE HAVEN
It has been estimated that a farm worker or a Roman legionary under Augustus at the beginning of our era received the equivalent of three ounces of gold per year, and that one ounce of gold was worth 350 loaves of bread. These orders of magnitude can be found more or less throughout Europe for centuries until the First Industrial Revolution. For example, the wages of French agricultural workers under Louis XV were still the same in gold and in pittance. Later, wages and living standards rose but purchasing power parity with subsistence items remained. At the current price of 1,752 francs an ounce, the historical ratio would imply five francs per 500 g loaf, which remains within the orders of magnitude of prices in Switzerland.
GOLD APPRECIATES RELATIVE TO OTHER ASSETS
Gold appreciates according to changes in assets because it has no inherent profitability. Like a foreign currency, it is particularly affected by the vagaries of after-tax interest rates. Yet, often considered a hedge against inflation, gold is impacted by real interest rates (return after inflation). Likewise, since it pays no dividends and earns no interest, gold is insensitive to taxation and is therefore relatively more attractive than other financial assets when taxation increases, or is expected to do so. In the short term, it is better to move away from gold when: 1) structural growth is strong and the return on productive capital is high, allowing for sustained positive real rates; and/or 2) capital gains tax is reduced.
GOLD CONNECTS WELL
In finance as in jewellery, gold is appreciated for the company it attracts. A simple asset allocation made up of equal parts of gold and the other three major assets – cash, bonds and stocks – would enable most savers around the world to protect their wealth over very long periods. This so-called “permanent portfolio” has shown itself to be incredibly reliable through financial crises, wars and phases of inflation, while benefiting from phases of growth. For example, it generated 5% and 10% annual performance over the century, respectively for Swiss and French savers, suffering a loss of barely 2% during the infamous crisis of 2008.
GOLD COMPLEMENTS MORE “OPTIMISTIC” PERFORMANCE ASSETS
All in all, gold is the ultimate safe haven asset that undeniably has its place in a financial portfolio. As such, it is revered in difficult times when the economic outlook is considered to be no better than the gains of the past. The yellow metal is therefore a good complement to those more “optimistic” performance assets which bet on the future and are based on productive assets, such as stocks. Over the long term, stocks distribute dividends linked to productivity and therefore to living standards, while gold follows price levels and thus has a slower natural rate of appreciation.
GOLD IS ABOVE ALL A CURRENCY
Gold combines the three essential functions according to Aristotle’s definition of money:
1. It must be divisible, i.e., it must be freely exchangeable or replaceable. 2. It must be durable, i.e., it must stand the test of time and the elements. It must not fade, corrode, or change through time. 3. It must be portable, i.e., it must hold a high amount of worth relative to its weight and size.
Un voyage dans le temps A journey through time
S’inviter au cœur de l’histoire. Devenir, le temps d’une nuit, l’hôte d’un château du XIIe siècle au bord du lac Léman. Une expérience inoubliable à vivre dans l’une des trois suites du Château d’Ouchy. Invite yourself into the heart of history. Be the overnight guest of a 12th-century castle on the shores of Lake Geneva, an unforgettable experience in one of the three suites at Château d’Ouchy.
– Texte/Text Sandoz Foundation Hotels
AU TEMPS DES CHEVALIERS
La Suite Chevalier réserve une expérience unique à ses hôtes. Située au cœur de la tour d’origine édifiée en 1177, elle est entourée de gargouilles sans âge, de boiseries classées, de vitraux flamboyants, de tapisseries d’époque et d’un magnifique haut plafond en bois. Quand l’histoire rencontre la modernité, c’est un harmonieux contraste au décor théâtral qui s’offre aux visiteurs.
Dès 720.– la nuit pour deux personnes, avec petit déjeuner
AMBIANCE NÉOGOTHIQUE
La Suite Riviera est le point culminant du Château d’Ouchy et offre à ses hôtes un panorama à 360° sur le lac Léman, les montagnes, le port d’Ouchy et la ville de Lausanne. La décoration typique d’un château néogothique du XIXe siècle, où les boiseries claires font écho au plafond sculpté, transporte immédiatement les visiteurs dans un rêve historique.
Dès 820.– la nuit pour deux personnes, avec petit déjeuner
UNE TOUCHE DE MODERNITÉ
La Suite Terrasse propose la plus grande terrasse privative de l’hôtel et permet de profiter d’une vue unique sur le port d’Ouchy. Comme un clin d’œil au décor de château, elle dispose d’un grand lit à baldaquin. Le mobilier design donne une touche contemporaine à un ensemble à la décoration bien équilibrée. C’est une chambre idéale pour des séjours en famille.
Dès 620.– la nuit pour deux personnes, avec petit déjeuner IN THE TIME OF THE KNIGHTS
The Knight’s Suite offers a unique guest experience. Located in the heart of the original tower built in 1177, it is surrounded by ageless gargoyles, listed wood panelling, elaborate stained-glass windows, period tapestries and a magnificent high wooden ceiling. History meets modernity in a harmonious contrast to the theatrical setting that is offered to visitors.
From 720.00 per night for two people, with breakfast
NEO-GOTHIC ATMOSPHERE
The Riviera Suite is the highest point of the Château d’Ouchy and offers its guests a 360-degree panorama over Lake Geneva, the mountains, the port of Ouchy and the city of Lausanne. The typical decoration of a 19th-century neo-Gothic castle, where the light-coloured woodwork echoes the carved ceiling, immediately transports visitors into a historical dream.
From 820.00 per night for two people, with breakfast
A TOUCH OF MODERNITY
Ideal for families, the Terrace Suite features the hotel’s largest private terrace and offers a unique view of the port of Ouchy. As a nod to the castle decor, it has a large four-poster bed. The designer furniture gives the suite a well-balanced contemporary touch.
From 620.00 per night for two people, with breakfast
www.chateaudouchy.ch
La Lausanne authentique de Sylvie Gonin
Celle qui vient d’être nommée «concierge de l’année» par la SonntagsZeitung chouchoute la clientèle du Beau-Rivage Palace depuis plus d’un quart de siècle. Amoureuse de sa ville et de ses trésors discrets, elle nous en donne les clés… d’or!
– Propos recueillis par Jennifer Segui
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1. LA CITÉ
«J’aime tout de ce quartier emblématique. Surtout la Cathédrale qui le domine, avec ses portes, ses gargouilles, ses chimères et son guet. C’est un endroit comme en retrait de tout, avec une vue exceptionnelle sur la ville et ses toits en pente qui se découpent sur le lac. Je recommande toujours à nos hôtes de commencer la visite de la ville par là.»
Place de la Cathédrale, Lausanne
2. LE CIMETIÈRE DES CHIENS DU BEAU-RIVAGE
«Peu de personnes connaissent ce lieu unique en son genre. Au fond du parc de l’hôtel, sous ses arbres centenaires, se cache un petit cimetière pour chiens qui rassemble une vingtaine de tombes dédiées aux compagnons à quatre pattes de personnes qui ont, autrefois, séjourné dans nos murs. J’aime la proximité de cet endroit figé dans le temps avec le très moderne Musée olympique.»
Beau-Rivage Palace, chemin de Beau-Rivage 2, Lausanne
3. LE PARC DE SAUVABELIN
«Ce grand parc, situé à dix minutes à peine du centre-ville, est un but de promenade en soi avec son lac, sa forêt et sa vertigineuse tour d’observation en bois. Mais mon lieu préféré ici est le parc animalier, qui préserve des espèces menacées d’animaux de rente indigènes: vaches, chèvres et autres surprenants cochons laineux. Une belle façon pour la ville de mettre en avant son patrimoine dans le respect de la nature!»
Bois de Sauvabelin, Lausanne
4. LE CIMETIÈRE DU BOIS-DE-VAUX
«J’ai une affection particulière pour les cimetières. Celui-ci était à l’origine le parc d’une «campagne». Il est particulièrement majestueux avec ses haies, ses bassins, ses bancs et ses grands arbres. En flânant dans ses allées, on s’arrête sur les tombes de personnes célèbres comme Coco Chanel, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, Pierre de Coubertin ou le sculpteur animalier Edouard-Marcel Sandoz.»
Chemin du Bois-de-Vaux, Lausanne
5. L’ARBRE DE LA LIBERTÉ À CULLY
«On s’échappe à quelques minutes de Lausanne, pourquoi pas à l’occasion d’une croisière en bateau Belle Epoque de la CGN, pour y contempler un arbre remarquable. Ce majestueux platane a été planté en 1898 pour fêter le centenaire de la victoire des Vaudois contre les Bernois. Il trône face à l’une des plus belles vues sur le lac Léman et les montagnes environnantes. Le panorama alentour y est exceptionnel, avec sa pointe recouverte des vignes de Lavaux et sa lumière exceptionnelle au soleil couchant.»
Place d’Armes, 1096 Cully
6. LA BRASSERIE GRAND CHÊNE
«J’aime beaucoup l’ambiance qui règne dans ce restaurant, où les gens s’attablent à toute heure pour y déguster ses spécialités. Surtout l’hiver, avec le banc de l’écailler qui s’ouvre sur la rue et qui donne envie d’entrer se mettre au chaud autour de quelques fruits de mer. C’est toujours très vivant et on y mange très bien.»
Lausanne Palace, rue du Grand Chêne 7-9, Lausanne www.lausanne-palace.ch
7. LE CAFÉ ROMAND
«Lausanne regorge de bonnes tables et d’adresses typiques du terroir. Le Café Romand, avec sa déco et son ambiance surannée, propose de délicieuses spécialités vaudoises, romandes et suisses, du tartare de féra à l’incontournable papet. Le tout accompagné de vins de la région.»
Le Café Romand, place Saint-François 2, Lausanne www.cafe-romand.ch 3
La Cité
Le parc de Sauvabelin
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La Brasserie Grand Chêne
Le cimetière des chiens
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Le cimetière du Bois-de-Vaux
L’arbre de la liberté
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Le Café Romand Sylvie Gonin’s authentic Lausanne
Newly crowned “concierge of the year” by the SonntagsZeitung, Sylvie Gonin has been pampering the clientele of the Beau-Rivage Palace for more than a quarter of a century. Her best to see.
1. THE CITY
“I love everything about this iconic neighbourhood, especially the dominating cathedral with its doors, gargoyles, chimeras and lookout. It is a place set back from everything, with an exceptional view of the city and its sloping roofs that stand out against the lake. I always recommend that our guests start their city tour here.”
Cathedral Square, Lausanne
2. BEAU-RIVAGE DOG CEMETERY
“Few people know about this small, unique dog cemetery hidden at the back of the hotel park, under hundred-year-old trees. There are some twenty graves dedicated to the four-legged companions of people who once stayed with us. I love the proximity of this place, frozen in time, to the very modern Olympic Museum.”
Beau-Rivage Palace, 2 Chemin de Beau-Rivage, Lausanne
3. SAUVABELIN PARK
“This large park, barely 10 minutes from the city centre, is an attraction in itself with its lake, forest and dizzyingly high wooden observation tower. But my favourite place here is the animal park which protects endangered indigenous cows, goats and rare woolly pigs. A great way for the city to highlight its heritage while respecting nature!”
Bois-de-Sauvabelin, Lausanne
4. THE BOIS-DE-VAUX CEMETERY
“I have a special affection for cemeteries. This was originally a ’countryside’ park. It is particularly majestic with its hedges, ponds, benches and large trees. Strolling through its aisles, one can linger at the graves of famous people like Coco Chanel, the architect Eugène Viollet-le-Duc, Pierre de Coubertin, or the animal sculptor Edouard-Marcel Sandoz.”
Chemin du Bois-de-Vaud, Lausanne
5. THE TREE OF FREEDOM IN CULLY
“If you want to get away from Lausanne for a few minutes, why not take a cruise on one of CGN’s Belle Epoque boats to gaze at a remarkable, majestic plane tree. It was planted in 1898 to celebrate the centenary of the victory of the Vaudois against the Bernese. It takes pride of place in front of one of the most beautiful views of Lake Geneva and the nearby mountains. The surrounding panorama is exceptional, with its peak covered with the vines of Lavaux and its extraordinary light at sunset.”
Place d’Armes, Cully 1096
6. BRASSERIE DU GRAND CHÊNE
“I really like the ambience that prevails in this restaurant, where people can sit down at all hours to savour its specialties. Especially in winter, with the oyster bar that opens onto the street beckoning you to come in and warm up around some seafood. It’s always very lively and you eat very well.”
Lausanne Palace, 7-9 rue du Grand Chêne, Lausanne www.lausanne-palace.ch
7. CAFÉ ROMAND
“Lausanne brims with good restaurants and addresses typical of the region. Café Romand, with its old-fashioned decor and atmosphere, offers delicious specialties from Vaud, Romand and Switzerland, from Féra tartare to the unmissable Papet, all accompanied by wines from the region.”
Café Romand, 2 Place Saint-François, Lausanne www.cafe-romand.ch
DR – ADOBE STOCK – ALEXIS FRANÇOIS AMIGUET – CAFÉ ROMAND
Déclinée en trois modèles, la nouvelle ligne GT de Parmigiani Fleurier présente un visage moins formel de la maison horlogère. Un lancement réussi sur lequel revient Davide Traxler, le CEO de la marque.
– Texte Elodie Maître-Arnaud et Parmigiani Fleurier
«F rom golf course to boardroom». C’est ainsi que Davide Traxler résume l’esprit de la ligne GT: une montre au plus près des codes esthétiques et sociaux actuels, qui voient s’éloigner le style vestimentaire formel au profit du casual. «Ce changement a aussi une influence sur le genre de montre que l’on souhaite porter», affirme-t-il. «La montre traditionnelle en or et bracelet alligator cède notamment le pas à des modèles plus faciles à vivre, sur bracelet acier ou caoutchouc.» Une tendance à l’élégance décontractée que la maison horlogère s’est appropriée, sans renier son ADN ni faire de concession sur la qualité et le niveau de détail. Baptisés GT, en référence aux automobiles Gran Turismo et au Grand Tour européen de l’élite britannique du XVIIIe siècle, ces trois nouveaux modèles sont à la fois rassurants et raffinés. A commencer par la Tondagraph GT, qui associe la complication la plus appréciée (le chronographe) avec la complication la plus utile (le calendrier annuel). Deux versions de la Tonda GT – une en acier et une en or rose – accompagnent ce lancement. Cette nouvelle ligne est le fruit d’une collaboration inédite avec le designer Dino Modolo, qui réinterprète les codes de Parmigiani Fleurier, s’inspirant notamment de la Tonda Chronor Anniversaire.
UN ACCUEIL EXCEPTIONNEL
Cette nouvelle ligne devait être dévoilée à Genève en avril dernier, au salon Watches & Wonders. Contexte sanitaire oblige, c’est finalement par l’intermédiaire de visioconférences qu’elle a été présentée au marché américain au mois de juin. «La réaction a été extraordinaire!» affirme Davide Traxler. Les 40 premières pièces
La forme de la boîte de cette nouvelle ligne s’inspire de la Tonda Chronor Anniversaire. Les cornes ont été mises à jour, tandis qu’un bracelet intégré au design ergonomique assure un confort ultime. La lunette cannelée rappelle quant à elle la collection Toric. Les cadrans reçoivent une finition traditionnelle clou triangulaire guilloché. Les trois modèles sont disponibles sur bracelet métal poli et satiné ou sur bracelet caoutchouc avec un motif rappelant la finition du cadran. La Tondagraph GT est animée par le calibre automatique PF043 et offre un calendrier annuel et un chronographe. Résistante à l’eau jusqu’à 100 m, elle dispose d’une couronne vissée et d’une réserve de marche de 48 heures. Elle reçoit une finition côtes de Genève visibles à travers la glace arrière. La Tonda GT Black et la Tonda GT Rose Gold Blue présentent un grand guichet pour le quantième 12 heures et une petite seconde à 6 heures. Ils sont animés par le mouvement automatique PF044, avec une réserve de marche de 45 heures et une résistance à l’eau jusqu’à 100 m grâce à la couronne vissée.
ont été vendues via la plateforme de commerce en ligne de Parmigiani Fleurier aux Etats-Unis. «Nous avons lancé ce site marchand afin de soutenir nos détaillants et d’encourager les ventes», précise-t-il. Face à ce succès, les ateliers de la marque mettent les bouchées doubles afin de produire de nouvelles pièces, en séries limitées comme toujours – 200 exemplaires pour la Tondagraph GT, 150 pour la Tonda GT en or et 250 pour le modèle en acier. «Des vitrines sont réservées chez nos détaillants dans toute l’Europe», ajoute le CEO. Un modèle pour femme suivra, à l’occasion de l’édition 2021 du salon Watches & Wonders. Si Davide Traxler est parfaitement lucide quant à l’impact de la pandémie sur l’ensemble de la filière horlogère, il se réjouit toutefois de l’enthousiasme avec lequel cette nouvelle ligne est reçue par la presse spécialisée et par les amateurs de haute horlogerie. «C’est un nouveau pas en avant pour Parmigiani Fleurier, qui continue d’évoluer et d’innover», conclut-il.
Casual elegance by Parmigiani Fleurier
Available in three models, the new GT line from Parmigiani Fleurier presents a less formal face of the watchmaker. Davide Traxler, the brand’s CEO, returns to a successful launch.
– Text Elodie Maître-Arnaud and Parmigiani Fleurier
From golf course to boardroom.” ” This is how Davide Traxler sums up the spirit of the GT line: a watch that is as close as possible to current aesthetic and social conventions, which sees the formal dress style moving away in favour of casual. “This change also has an influence on the kind of watch you want to wear,” he says. “The traditional gold watch with an alligator strap is giving way in particular to more easy-going models, with a steel or rubber strap.” The watchmaker has adopted a trend of casual elegance, without denying its DNA or making concessions on quality and level of detail. Dubbed the GT, after the Gran Turismo cars and the European Grand Tour of the 18th-century British elite, these three new models are both reassuring and refined, starting with the Tondagraph GT, which combines the most popular complication (the chronograph) with the most useful complication (the annual calendar). Two versions of the Tonda GT – one in steel and one in rose gold – accompany this launch. This new line is the result of an unprecedented collaboration with designer Dino Modolo who reinterprets Parmigiani Fleurier’s conventions, drawing inspiration in particular from the Tonda Chronor Anniversary.
AN EXCEPTIONAL WELCOME
This new line was to be unveiled in Geneva last April, at the Watches & Wonders trade show, but the coronavirus pandemic compelled a presentation via videoconferences to the American market in June. “The reaction was extraordinary!” Davide Traxler beams. The first 40 pieces were sold through Parmigiani Fleurier’s e-commerce platform in the United States. “We launched this retail website to support our retailers and encourage sales,” he says. In view of this success, the brand’s workshops are working hard to produce new pieces, in limited series as always – 200 examples for the Tondagraph GT, 150 for the Tonda GT in gold, and 250 for the steel model. “Showcases are reserved at our retailers across Europe,” the CEO adds. A ladies model will follow at the 2021 edition of Watches & Wonders. While Traxler is absolutely realistic about the impact of the pandemic on the entire watch industry, he is nevertheless delighted with the enthusiasm with which this new line has been received by the trade press and by lovers of fine watchmaking. “This is another step forward for Parmigiani Fleurier as it continues to evolve and innovate,” Traxler concludes.
The shape of the new line’s case is inspired by the Tonda Chronor Anniversary. The lugs have been updated, while an integrated ergonomically designed strap ensures ultimate comfort. The fluted bezel is reminiscent of the Toric collection. The dials feature a traditional “clou triangulaire” guilloché finish. The three models are available with a polished and satin-brushed metal strap or a rubber strap with a dial-matching pattern. The Tondagraph GT is powered by the automatic caliber PF043 and features an annual calendar and a chronograph. Water resistant up to 100 metres, it has a screw-down crown and a 48-hour power reserve. It receives a Côtes de Genève finish visible through the caseback. The Tonda GT Black and the Tonda GT Rose Gold Blue have large date displays at 12 o’clock and small seconds at 6 o’clock. They are powered by the PF044 automatic movement, with a 45-hour power reserve and water resistance of up to 100 metres thanks to the screw-down crown.
Swiss Fashion
Les marques suisses ont la cote. Notre sélection 100% helvétique. Swiss brands are popular. Our selection 100% Helvetic. – Texte / Text Mélanie Blanc, Elodie Maître-Arnaud
1. CLAUDIA GÜDEL
Claudia Güdel launched her brand in 2002 with men’s clothing. Since 2008, she has also dressed women. A sportswear style that appeals to fans of urban excursions.
www.claudiagudel.ch 1
1. CLAUDIA GÜDEL
Claudia Güdel lance sa marque en 2002 avec des vêtements pour hommes. Depuis 2008, elle habille également les femmes. Un style sportswear qui séduit les adeptes de randonnées urbaines.
www.claudiagudel.ch
2. AMORPHOSE
Le styliste tessinois Giancarlo Bello surprend avec des coupes extravagantes. Modéliste de formation, il travaille ses pièces comme des œuvres d’art. Une mode pour les femmes qui aiment être vues.
www.amorphose.net
3. MADEMOISELLE L
Fonctionnalité, créativité et individualisme. Ces trois mots guident Laurence Imstepf dans la réalisation de ses collections. Une allure résolument street et sportswear avec une touche rock ou décalée.
www.mademoisellel.ch
4. FEEL A FIL
Pour Selina Peyer, on aura d’autant plus de plaisir à garder un vêtement que celuici est agréable à porter et à toucher. Mission réussie avec sa gamme de tops en laine et coton écoresponsables.
www.feelafil.com
5. COLLECTION 66
Voici déjà vingt ans que les vêtements imaginés par Agnès Boudry habillent les femmes amatrices de coupes ultraféminines. Disponible en Suisse, mais aussi au Japon et aux Etats-Unis.
www.collection66.com
6. NOM COMMUN
Mélisande Grivet se joue du temps en mixant formes d’hier et d’aujourd’hui. Chaque pièce peut ainsi être réinterprétée au fil des saisons. Une collection confectionnée à partir de tissus déjà existants.
www.nomcommun.ch
7. KLEINBASEL
Tanja Klein habille hommes et femmes dans un style chic et urbain. Elle ne travaille qu’avec des manufactures situées en Europe. La collection de sacs est même entièrement produite en Suisse.
www.kleinbasel.net
2. AMORPHOSE
Ticinese stylist Giancarlo Bello surprises with extravagant cuts. A pattern maker by training, he shapes his pieces like works of art. Fashion for women who love to be seen.
www.amorphose.net
3. MADEMOISELLE L
Functionality, creativity and individualism. These three words guide Laurence Imstepf in creating her collections. A resolutely street and sportswear look with a rock or offbeat touch.
www.mademoisellel.ch
4. FEEL A FIL
For Selina Peyer, keeping a garment is as pleasurable as wearing and touching it. Mission accomplished with her range of eco-friendly wool and cotton tops.
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5. COLLECTION 66
For 20 years now, the clothes dreamed up by Agnès Boudry have been dressing women who love ultra- feminine cuts. Available in Switzerland but also in Japan and the United States.
www.collection66.com
6. NOM COMMUN
Mélisande Grivet plays with time by mixing forms from yesterday and today. Each piece can thus be reinterpreted throughout the seasons. A collection created from already existing fabrics.
www.nomcommun.ch
7. KLEINBASEL
Tanja Klein dresses men and women in a chic and urban style. She only works with factories located in Europe. Even her bag collection is produced entirely in Switzerland.
www.kleinbasel.net
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1. Chapeau Filzhut City Melousine, Risa, www.risa.ch | 2. Lampe de table, Matterlight, www.matterlight.ch | 3. Echarpe Strobilanthes Masquerade, Dadadésir, www.dadadesir.ch | 4. Sac Studio, Worn, www.wornofficial.com | 5. Vase V9/3, Linck Keramik, www.linck.ch | 6. Collier Papillon, Luna Ribes, www.lunaribes.ch | 7. Bague Dot L Snow, The Ravy, www.therayy.com 8. Notebook H5 Calf leather nude, Hieronymus, www.hieronymus-cp.com
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Cette année, le Père Noël fait ses emplettes en Suisse! Voici notre wish list. This year, Santa Claus is shopping in Switzerland! Here is our wish list.
– Sélection / Selection by Elodie Maître-Arnaud
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1. Skis Le Dodu, Woodspirit, www.woodspirit.swiss | 2. Couteau de poche damas ST-101DE, Sknife, www.sknife.com | 3. Parfum vanille de Tahiti, Perris Monte Carlo, Philippe K, www.philippek.com 4. Coucou Kookoo bleu, Swisskoo, www.swisskoo.ch | 5. Bague Epine pointe double, Bijoux Coquette, www.bijouxcoquette.com | 6. Sac Mac, Candice Delaune, www.candice-delaune.ch 7. Gant Lady luxe, Snowlife, www.snowlife.ch
LA playlistDE GUILLAUME HERSPERGER
Le directeur artistique du Week-end Musical de Pully a fait de la détection des jeunes talents une de ses spécialités. Il nous propose ici les fleurons d’une scène musicale helvétique originale et performante, qui s’exporte sans complexe. The artistic director of the Weekend Musical at Pully has made the spotting of young talent one of his specialties. Here he offers us the jewels of an original and high-performing Swiss music scene, which he confidently disseminates.
LOUIS SCHWIZGEBEL-WANG, PIANO
Beethoven: Piano concertos 1 & 2, London Philharmonic Orchestra, direction: Thierry Fischer (Aparté)
«Installé à Londres depuis quelques années, l’enfant prodige du piano fait déjà figure, à 32 ans, de valeur sûre. Avec le Suisse Thierry Fischer à la baguette, il proposait en 2014 une magnifique version des deux premiers concertos de Beethoven, à redécouvrir en cette année de 250e anniversaire de la naissance du compositeur.» “Having settled in London for a few years, the child piano prodigy is, at 32, already a safe bet. With the Swiss Thierry Fischer at the baton, in 2014 he offered a magnificent version of Beethoven’s first two concertos, to be rediscovered in this 250th anniversary year.”
BEATRICE BERRUT, PIANO
«Athanor» Liszt: Totentanz & Piano concertos, Czech National Symphony Orchestra, direction: Julien Masmondet (Little Tribeca)
«La pianiste valaisanne, passionnée de montagne, de pilotage et de… whisky, ne s’impose aucune frontière. Elle sillonne le monde en défendant des programmes hors des sentiers battus. Chacun de ses albums est ciselé et fortement conceptualisé, comme ce puissant Athanor consacré à Liszt, un de ses compositeurs fétiches.» “The Valais pianist, passionate about mountains, driving and whiskey, knows no bounds. She travels the world supporting programmes off the beaten track. Each of her albums is chiseled and strongly conceptualized, like this powerful Athanor dedicated to Liszt, one of her favourite composers.”
MARINA VIOTTI, MEZZO-SOPRANO
Johannes Brahms: Lieder & Duette, avec Rachel Harnisch, soprano, Marina Viotti, mezzo/alto, Yannick Debus, baryton, Jan Schulz, pianoforte (Glossa)
«Elle n’est jamais exactement où on l’attend et ne cesse de surprendre. Parfois d’une parfaite élégance classique, parfois complètement déjantée dans des projets atypiques, Marina Viotti apprivoise le monde de la musique autant qu’elle le bouscule. Celle qui avait débuté sur des scènes alternatives au sein d’un groupe de metal est en très prestigieuse compagnie sur cette récente sortie CD.» “She’s never exactly where you expect her to be and never ceases to amaze. Sometimes with perfect classical elegance, sometimes completely crazy in atypical projects, Marina Viotti tames the music world as much as she bowls it over. She started out in alternative rock with a metal band and is now in very prestigious company on this recent CD release.”
REGULA MÜHLEMANN, SOPRANO
Mozart Arias II, Kammerorchester Basel, direction: Umberto Benedetti Michelangeli (Sony Classical)
«La soprano lucernoise est une des voix les plus acclamées de la scène lyrique internationale. Elle partage les plus grandes scènes avec Christiane Karg ou Rolando Villazón et a signé un contrat d’exclusivité avec Sony Classical. Son timbre de cristal fait merveille dans ce recueil, comme dans ses trois précédents albums solo.» “The Lucerne soprano is one of the most acclaimed voices on the international opera scene. She shares the biggest stages with Christiane Karg or Rollando Villazón and has signed an exclusive contract with Sony Classical. Her crystal tone works wonders in this collection, as in her three previous solo albums.”
JOHAN SMITH, GUITARE
Winner 2019 Guitar Foundation of America Competition: Bach, Britten, Mertz, Ponce, Schwizgebel (Naxos)
«Vainqueur du très prestigieux concours Guitar Foundation of America, qui lui a permis l’enregistrement de cet album, et défini comme la «Révélation Guitare classique 2017» par Guitare Classique Magazine, Johan Smith symbolise l’excellence de la formation des hautes écoles de musique helvétiques. A suivre de très près!» “Winner of the very prestigious Guitar Foundation of America competition, which enabled him to record this album, and described as the “Classical Guitar Revelation 2017” by Classical Guitar Magazine, Johan Smith symbolizes the excellence of the training at the Swiss music academies. Follow him very closely!”
CHRISTOPH CROISÉ, VIOLONCELLE
The Russian Album: Rachmaninov, Shostakovitch, Prokofieff, Shchedrin, avec Alexander Panfilov, piano (AVIE Records)
«Celui qui a fait ses débuts au Carnegie Hall à 17 ans n’en finit pas d’ajouter des récompenses et collaborations prestigieuses à son palmarès. Son jeu virtuose et coloré fait ici merveille aux côtés du musclé Alexander Panfilov. Ne manquez pas la sortie d’un nouvel enregistrement de pur violoncelle solo en avril 2021.» “Since making his Carnegie Hall debut at age 17, Croisé continues to put prestigious accolades and collaborations under his belt. His virtuoso and colourful playing works wonders here alongside the muscular Alexander Panfilov. Don’t miss the release of a new recording of pure solo cello in April 2021.”
Art, théâtre, opéra: découvrez les pépites de l’hiver 2020-2021! Une saison culturelle à soutenir. Art, theatre, opera: discover the gems of winter 2020-2021! A cultural season to support.
De Godard à Picasso
Comment cinéastes et plasticiens se sont-ils influencés mutuellement depuis les premiers films de la fin du XIXe siècle jusqu’à la Nouvelle Vague? Le musée propose des réponses en faisant dialoguer des œuvres issues de ces deux mondes.
From Godard to Picasso
How did filmmakers and visual artists influence each other from the first films of the late 19th century to the New Wave? The museum provides answers by opening a conversation between works from these two worlds.
Arts et cinéma. Fondation de l’Hermitage, Lausanne. Jusqu’au 3 janvier 2021. www.fondation-hermitage.ch
Dialogue avec une pieuvre
Pour son dernier spectacle, Stefan Kaegi a apprivoisé une pieuvre… Une causerie par aquarium interposé où le génial Soleurois démontre que ce n’est pas toujours l’être humain qui mène la danse.
Conversation with an octopus
For his last show, Stefan Kaegi tamed an octopus…the brilliant Soleurois imagines a theatrical aquarium to demonstrate that it’s not always humans who lead the dance.
Temple du présent – Solo pour octopus. Théâtre de Vidy, Lausanne. Du 8 au 22 janvier 2021. www.vidy.ch
Toutes les facettes de Dubuffet
Une rétrospective de cet artiste majeur qui, en soixante ans de création, a su faire évoluer son style tout en préservant sa singularité et son audace, demeurant résolument en marge de la culture dominante.
All aspects of Dubuffet
A retrospective of this major artist who has, over sixty years of creativity, been able to develop his style while preserving his singularity and his daring, remaining resolutely on the fringes of the dominant culture.
Jean Dubuffet. Fondation Pierre Gianadda, Martigny. Du 3 décembre 2020 au 3 juin 2021. www.gianadda.ch
Auber relit «Cendrillon»
Juste avant d’entrer dans les ordres, Angèle quitte incognito le couvent, vêtue du domino noir auquel cet opéra-bouffe doit son titre. Le hasard se chargera de faire changer sa vocation…
Auber’s fresh take on “Cinderella”
Just before entering the order, Angela leaves the convent incognito, dressed in the black domino to which this opera buffa owes its title. Luck will take care of changing her calling...
Le Domino noir de Daniel-François-Esprit Auber. Opéra de Lausanne. Les 24, 27, 29 et 31 janvier 2021. www.opera-lausanne.ch
Explorations corporelles avec Kiki Smith
Cette rétrospective est réalisée en étroite collaboration avec l’artiste américaine qui, depuis toujours, observe le corps dans toutes les conditions de son passage sur terre.
Body explorations with Kiki Smith
Produced in close collaboration with the American artist, this retrospective looks at her work relating to the human condition and the natural world.
Kiki Smith. Hearing You With My Eyes. MCBA, Lausanne. Jusqu’au 10 janvier 2021. www.mcba.ch
Un message d’espoir
Jusqu’à fin 2021, Chaplin’s World célèbre le 80e anniversaire du film Le Dictateur. A cette occasion, l’institution lance la campagne #LETUSALLUNITE, un projet de fresque humaine dont le but est de rassembler les citoyens du monde autour des valeurs universelles du film.
A message of hope
Until the end of 2021, Chaplin’s World is celebrating the 80th anniversary of The Great Dictator. On this occasion, the museum is launching the #LETUSALLUNITE campaign, a human mural project that aims to unite citizens of the world around the film’s universal values.
https://letusallunite.world/home/
livres pour l’hiver
PAR VERA MICHALSKI
A la tête de plusieurs maisons d’édition, cette amoureuse de la littérature a aussi créé une fondation, qui accueille des écrivains en résidence, des expositions et des concerts. Ce lieu magique situé au pied du Jura, à Montricher, dispose aussi d’une magnifique bibliothèque. – Propos recueillis par Sylvie Ulmann
CROIRE AUX FAUVES, de Nastassja Martin, éd. Verticales, 2019
«Ce livre étonnant relate un fait réel: l’auteure, anthropologue, spécialiste des zones arctiques, rencontre un ours, qui lui broie la tête. Défigurée, elle affronte une lente reconstruction dont elle sort transfigurée, transformée et infiniment plus riche. Une magnifique leçon de vie.»
PROUST CONTRE LA DÉCHÉANCE, de Joseph Czapski, éd. Noir sur Blanc, 1987
«Un texte qui témoigne du pouvoir salvateur de la littérature dans les pires périodes de l’existence. En 1941, un peintre polonais, sous couvert de donner des cours de français à ses codétenus, des officiers enfermés dans un camp soviétique, les transporte dans le monde de Marcel Proust. Ils s’évadent ainsi l’espace d’un moment.»
BOURLINGUER, de Blaise Cendrars, éd. Denoël, 1948
«Une ode au déplacement, par le biais du titre, un verbe à l’infinitif inventé par l’auteur. Les onze récits réunis ici portent chacun le nom d’un port, réel ou fictif. Et tous ces textes débouchent sur un éloge éclatant des magies de la lecture. L’un des meilleurs livres de cet auteur suisse dont le nom reste rattaché à l’aventure et au voyage.»
RETOUR À LEMBERG, de Philippe Sands, éd. Albin Michel, 2017 (traduit de l’anglais)
«Avocat international spécialisé dans les droits de l’homme, l’auteur découvre par hasard que son grand-père, originaire de Lemberg – aujourd’hui Lviv, en Ukraine – y était contemporain de deux grands juristes et d’un criminel nazi. Dans cette passionnante enquête où la réalité dépasse la fiction, l’histoire familiale se mêle à celle de l’Europe.»
LES SABLES DE L’EMPEREUR, de Mia Couto, éd. Métailié, 2020 (traduit du portugais)
«Une magnifique fresque narrant la fin de l’un des derniers grands empereurs africains du sud du Mozambique au XIXe siècle, balayé par la colonisation portugaise. L’Afrique y vibre à chaque page dans toute sa splendeur, avec ses paysages, ses coutumes, ses légendes et ses personnages attachants, et une belle histoire d’amour en filigrane.»
LES GENS D’EN FACE, de Georges Simenon, éd. Fayard, 1933
«L’un des romans durs de Simenon, par opposition à la série des Maigret. Rédigé peu après un voyage en URSS, il se déroule dans le port géorgien de Batumi. Le jeune consul de Turquie découvre le poids de la dictature soviétique et se trouve aux prises avec une réalité oppressante. Très belle peinture d’une ambiance lourde, où subsiste le souvenir de la récente famine.»
In charge of several publishing houses, Vera Michalski has also created a foundation which hosts writers in residence, exhibitions and concerts. This magical place located in Montricher, at the foot of the Jura, also has a magnificent library. Her recommendation:
EAST WEST STREET, Philippe Sands, Orion, 2017
“An international human rights lawyer, the author accidentally discovers that his grandfather, originally from Lemberg – now Lviv, Ukraine – was a contemporary of two great jurists and a Nazi criminal. In this fascinating investigation, where truth is stranger than fiction, family history merges with that of Europe.”