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L’ANNÉE AUTOMOBILE
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2018/2019
Crédits de quatrième : Aston Martin, Renault, Porsche
DESIGN, PERFORMANCE, CULTURE… • Un panorama des principales nouveautés • Un regard personnel sur les concept-cars • Des réflexions sur les tendances du design • Une analyse impertinente de la saison sportive • Un regard original sur le rôle culturel de l’automobile L’Année Automobile cultive sa différence depuis soixante-six ans et confirme d’année en année sa singularité parmi les publications dédiées à l’automobile. L’Année Automobile est le seul ouvrage à présenter un panorama complet des événements qui ont marqué l’année sur les plans industriel, sportif, culturel et patrimonial.
Retrouvez tous nos ouvrages sur notre site internet www.editions-etai.fr
AA66_jaquette.indd 1
ISBN : 979-10-283-0316-7
9 791028 303167
2018/2019
L’ANNÉE AUTOMOBILE
Crédit de couverture : Peugeot
L’ANNÉE AUTOMOBILE
Déjà parus chez ETAI
E-T-A-I Antony Parc 2 10, place du Général de Gaulle 92160 Antony – France Téléphone : 01 77 92 92 92 Télécopie : 01 46 99 31 55 www.infopro-digital.com
05/11/2018 18:03
SOMMAIRE 5 ÉDITORIAL
6 INDUSTRIE
118 SPORT
238 CULTURE
8 Instants d’année
120 Instants d’année
240 Instants d’année
ÉCONOMIE
MONOPLACE
ART
16 Une année dans le monde : entre enjeux et incertitudes 20 L’œil de Moscou : spectre élargi 22 En direct de Bombay : l’irrésistible envol de Suzuki 24 Renaissance : un rapide tour d’horizon
128 Formule 1 : les règles du jeu 130 Les protagonistes 136 La saison 2018 course par course 148 F1 : Hamilton rejoint Fangio 156 Formule E : Jean-Éric Vergne, l’étincelle du renouveau 158 Verizon IndyCar Series : la performance universelle
248 César à Paris : l’art de la récupération 254 Art de vivre : les terres du taureau 258 Steve McQueen : une star est née en 1968
PRODUCTION 32 La prolifération des start-up : bluff ou vraie menace ? 38 Les nouveaux produits 74 Art de vivre : voguent les légendes
CRÉATION 82 Concept-cars aux Invalides : défilé de mode 88 Les nouveaux concept-cars 108 Design et artisanat : subtilement humain 112 Il y a cinquante ans… Les paradoxes de l’année 1968
ENDURANCE 162 Les protagonistes de la saison 2018 170 Course par course 172 Pike’s Peak : nuages électrisés 174 FIA World Endurance Championship 2018 : à moitié réussi 180 24 Heures du Mans : enfin ! 184 IMSA Weathertech Sportscar Championship : endurance à l’américaine… avec une touche française 190 Blancpain GT Series : le grand tourisme dans toute sa splendeur 194 Intercontinental GT Challenge, 24 Heures du Nürburgring, etc. : le grand tourisme dans tous ses états
PATRIMOINE 266 Porsche au Petersen Museum : au nom du père 272 Le marché des automobiles de collection : une grande volatilité 274 Top 10 des ventes de l’année : dix vedettes mises à l’encan 276 Concours d’élégance suisse : évasions esthétiques 282 La course historique de l’année : le fait du prince
288 Remerciements
RALLYES 198 WRC : les protagonistes 200 Course par course 208 Championnat du Monde des Rallyes (WRC) : éloge des rivalités 214 Rallyes-raids : sous le sable, la crise
TOURISME 220 WTCR-FIA World Touring Car Cup : le succès de la simplification 224 Deutsche Tourenwagen-Masters (DTM) : un adieu sur une victoire 228 Nascar, Super GT, Australia supercars : populaires !
RÉSULTATS
3
INSTANTS D’ANNÉE 08 ÉCONOMIE 14 PRODUCTION 30 CRÉATION 80
Industrie 7
PRODUCTION
PRODUCTION
E
lon Musk n’aime pas les journalistes. Il n’apprécie pas que les médias fouillent dans les résultats financiers de ses entreprises. En mai 2018, il a annoncé via Twit‑ ter la création d’un site destiné à évaluer la crédibilité des informateurs… M. Musk est sans doute agacé par les commen‑ taires que suscite Tesla Motors. Entre juillet et sep‑ tembre 2017, la société a connu la plus forte perte de son histoire : près de 620 millions de dollars. Sur l’ensemble de l’année, elle a perdu 2 milliards de dollars dont 675 millions pendant le dernier trimestre. Elon Musk réplique par la provocation. En février 2018, il a placé un roadster dans les entrailles de la fusée Falcon Heavy en partance pour mars… Le 1er avril, il ironisait sur sa faillite prochaine… Les problèmes de Tesla sont liés au lancement laborieux du Model 3, la berline compacte affichée 35 000 dollars lors de son lancement en mars 2016, donc vouée à une diffusion plus large que les Model S et X. Tesla visait une production de 5 000 unités par semaine à la fin de 2017 et le double un an plus tard. Mais il a fallu cinq mois, de janvier à mai, pour que la Megafactory produise ces 5 000 exemplaires ! Le Model 3 tarde à trouver sa vitesse de croisière pour plusieurs raisons : l’auto‑ matisation excessive de la fabrication et l’adaptation de la production à l’usage de l’acier (les Model S et X utilisent de l’aluminium). Elon Musk continue néanmoins de planifier l’élargissement de la gamme avec un coupé sportif (le Roadster, dévoilé en novembre 2017), un crossover compact (Model Y), un pick‑up et même un camion. Tesla est confrontée à un autre dilemme : elle a perdu sa singularité des débuts, étant aujourd’hui rejointe sur son terrain par les constructeurs traditionnels comme Porsche ou Jaguar. Cela n’empêche pas la floraison d’aspirants constructeurs qui conservent Tesla pour modèle.
TERRES FERTILES La Chine veut se façonner une image vertueuse. Le président Xi Jinping promet de bannir les véhicules thermiques d’ici 2030. Dès 2019, 10 % des voitures vendues en Chine devront disposer de motorisations électrifiées.
Malgré ses déboires, Tesla Motors reste un modèle pour nombre de start-up. Son nouveau roadster a été divulgué en décembre 2017. (© Tesla Motors)
Une nuée de start-up font de l’œil aux nouveaux consommateurs, à l’instar de SF Motors. (© SF Motors)
LA PROLIFÉRATION DES START-UP
Bluff ou vraie menace ?
Une nuée de nouveaux acteurs prétendent révolutionner la scène industrielle. Mais au‑delà de leurs effets de manche, les start‑up qui prolifèrent entre Silicon Valley et Empire du Milieu représentent-elles une réelle menace ? Par Serge Bellu. 32
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INSTANTS D’ANNÉE 120 MONOPLACE 126 ENDURANCE 160 RALLYES 196 TOURISME SUR CIRCUIT 218 RÉSULTATS 230
Sport 119
MONOPLACE
MONOPLACE
FORMULE 1
Les règles du jeu
L’introduction du Halo sur les monoplaces a constitué la principale nouveauté cette saison. Pour le reste, la réglementation est restée stable après la révolution de 2017 sur les châssis. Par Cédric Voisard.
M L’arceau de sécurité protégeant le cockpit, baptisé "Halo", est très controversé. On le voit ici appliqué à la Mercedes-AMG W09 et à la McLaren MCL33. (© Daimler et McLaren F1 Team)
algré les critiques, le Halo a fait son apparition cette saison sur les cockpits. La FIA n’a pas cédé. Elle a eu raison. La protection de la tête des pilotes demeurait une réelle préoccupation, malgré un durcissement permanent des normes concernant les casques. Trois dispositifs de protection frontale ont été testés : le Halo, un arceau en titane en forme d’os du bonheur, le Shield, inspiré de la bulle des avions de chasse, et l’Aeroscreen, une sorte de pare-brise. Sur le ratio niveau de protection/effets négatifs, le Halo l’a emporté. Adopté en F1, en F2 et sur les Formule E de l’exercice en cours, avant d’être bientôt généralisé à toutes les catégories, le Halo s’est déjà montré précieux : au départ du GP de Belgique, lorsqu’il a protégé Charles Leclerc à la retombée de la McLaren de Fernando Alonso, mais également en F2 à Barcelone où la Dallara du Japonais Nirei Fukuzumi est montée sur celle de son compatriote Tadasuke Makino. L’appendice a cependant posé des problèmes aux ingénieurs. Le poids minimal d’une monoplace avec son pilote a bien été augmenté à 733 kg, mais le dispositif pèse plus lourd que les 5 kg de bonus. Les ingénieurs ont donc dû gagner en masse ailleurs. En outre, il a fallu revoir la structure des châssis, et ce nouvel élément n’a pas manqué de provoquer des perturbations aérodynamiques comme des problèmes de refroidissement du moteur.
LA SÉCURITÉ EN POINT DE MIRE Toujours au nom de la sécurité, un troisième câble de rétention des roues a été imposé et les pilotes portent désor-
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mais des gants biométriques dont les informations (rythme cardiaque et taux d’oxygène dans le sang) sont utiles aux secours. Leurs oreillettes sont par ailleurs équipées d’un accéléromètre afin d’enregistrer l’énergie encaissée lors d’un crash. Chaque monoplace est également munie d’une caméra haute vitesse à des fins d’analyse des accidents. Côté châssis, l’arrière des monoplaces a évolué : interdiction de l’aileron de requin (une crête est tolérée), des ailes en "T" en hauteur, et déplacement du "monkey seat" sous l’aileron afin d’éviter le spectre du soufflage des gaz d’échappement. Pour ce qui concerne les moteurs, l’allocation annuelle est passée de quatre groupes propulseurs entiers à trois blocs, trois générateurs thermiques (MGU-H), trois turbos, deux générateurs cinétiques (MGU-K), deux batteries et deux systèmes électroniques. Si le barème des pénalités pour non-respect de cette allocation a été revu, force est de reconnaître qu’il ne donne toujours pas satisfaction. La FIA a également légiféré sur les lubrifiants moteur après avoir soupçonné certains motoristes, l’an dernier, d’utiliser l’huile comme combustible. Pirelli, de son côté, a proposé deux nouveaux types de gommes : Hyper-Tendre (rose) pour les circuits typés Monaco et Super-Dur (orange) en cas de problème avec une gamme globalement "attendrie" qui proposait donc neuf choix (sept pour piste sèche, Intermédiaires et Maxi-Pluie). Sur le plan sportif, la procédure de départ sous la pluie et derrière la voiture de sécurité a été revue. Une fois le "Safety Car" sorti de la piste, le directeur de course peut choisir entre un départ lancé ou un départ arrêté. Enfin, la grille horaire a été modifiée. Le départ des courses européennes a été repoussé à 15 h 10 et les horaires des essais libres laissés à l’initiative des organisateurs. ●
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MONOPLACE
Démarrage en fanfare pour Ferrari. (© Ferrari)
MONOPLACE
Vettel s’installe en tête du championnat. (© Ferrari)
La saison 2018 course par course GRAND PRIX D’AUSTRALIE
GRAND PRIX DE BAHREÏN
MELBOURNE, 25 MARS 2018
SAKHIR, 8 AVRIL 2018
Ferrari profite d’une neutralisation de la course pour prendre le meilleur sur Mercedes.
Vettel double la mise et relègue ainsi Hamilton, troisième, à dix-sept points au championnat. Gasly entre dans la lumière avec une superbe quatrième place.
■ Cinquième pole consécutive à Melbourne pour Hamilton, qui laisse Räikkönen et Vettel à plus de six dixièmes. Derrière Verstappen, quatrième, tir groupé de Haas avec Magnussen devant Grosjean. Les deux Renault dans le top 10 sur la grille. ■ Hamilton mène la danse en début de course devant les Ferrari, et le trio prend le large alors que Magnussen s’est emparé de la quatrième place aux dépens de Verstappen. ■ Le passage au stand est fatal aux Haas : Magnussen comme Grosjean sont contraints à l’abandon par des roues mal fixées. La monoplace du Français, immobilisée à l’extérieur du virage 1, provoque une neutralisation virtuelle de la course dont Ferrari va profiter… ■ Räikkönen marque immédiatement son arrêt, forçant Hamilton à faire de même pour se couvrir. Vettel reste en piste et profite du rythme "neutralisé" du champion en titre pour transformer un retard de neuf secondes en leadership ! ■ Hamilton fait le forcing, en vain, il est battu. Räikkönen prend la troisième place devant Ricciardo et Alonso. ■ Ocon douzième au volant d’une Force India loin du compte, Gasly lâché par son moteur en début de course. CLASSEMENT 1. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari), 58 tours en 1 h 29’ 33”283 (206,068 km/h) 2. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 05’036 3. Kimi Räikkönen (Scuderia Ferrari) à 06’309 4. Daniel Ricciardo (Aston Martin Red Bull Racing) à 07’069 5. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 27’886 6. Max Verstappen (Aston Martin Red Bull Racing) à 28’945 7. Nico Hülkenberg (Renault Sport Formula One Team) à 32’671 8. Valtteri Bottas (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 34’339 9. Stoffel Vandoorne (McLaren F1 Team) à 34’921 10. Carlos Sainz (Renault Sport Formula One Team) à 45’722 Meilleur tour en course : Daniel Ricciardo (1’ 25”945/54e tour/222,128 km/h)
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■ Première ligne Ferrari avec Vettel devant Räikkönen. Le quadruple champion du monde se félicite de réglages parfaits sur le train avant. Les troisième et quatrième temps pour Bottas et Hamilton, mais ce dernier recule de cinq places sur la grille après un changement de boîte de vitesses. Exploit de Gasly, cinquième sur la grille ! Les Renault et Ocon dans le top 10. ■ Stratégie à un seul arrêt pour Vettel, qui résiste dans les derniers tours à Bottas pour signer sa deuxième victoire 2018. Hamilton troisième alors que Räikkönen a été contraint à l’abandon suite à un deuxième arrêt totalement cafouillé qui a laissé un mécanicien avec une jambe cassée. Mercedes concède des problèmes de surchauffe des pneus arrière. ■ Si les Red Bull sont prises en défaut de fiabilité, une "petite sœur" Toro Rosso fait le show : Gasly signe une superbe quatrième place et inscrit ses premiers points en F1 avec une classe folle. ■ Hülkenberg offre la sixième place à Renault devant les deux McLaren, Ericsson marque ses premiers points depuis 2015 avec la neuvième place, Ocon, dixième, complète la distribution. Grosjean treizième. CLASSEMENT 1. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari), 57 tours en 1 h 32’ 01”940 (200,954 km/h) 2. Valtteri Bottas (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 00’699 3. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 05’813 4. Pierre Gasly (Red Bull Toro Rosso Honda) à 01’ 02”234 5. Kevin Magnussen (Haas F1 Team) à 01’ 15”046 6. Nico Hülkenberg (Renault Sport Formula One Team) à 01’ 39”024 7. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 1 tour 8. Stoffel Vandoorne (McLaren F1 Team) à 1 tour 9. Marcus Ericsson (Alfa Romeo Sauber F1 Team) à 1 tour 10. Esteban Ocon (Sahara Force India F1 Team) à 1 tour Meilleur tour en course : Valtteri Bottas (1’ 33”740/22e tour/207,842 km/h)
Ricciardo donne une première victoire à Red Bull. (© Red Bull Racing)
Toute une entreprise derrière Lewis ! (© Daimler)
GRAND PRIX DE CHINE
GRAND PRIX D’AZERBAÏDJAN
SHANGHAI, 15 AVRIL 2018
BAKOU, 29 AVRIL 2018
Ricciardo s’impose avec opportunisme devant Bottas et Räikkönen au terme d’une course spectaculaire. Quatrième, Hamilton réduit l’écart au classement sur Vettel, huitième.
Hamilton remporte sa première victoire 2018 devant Räikkönen et un surprenant Pérez. Cette course chaotique voit Vettel, quatrième, céder les commandes du championnat.
■ Ferrari garde la main en qualifications et truste de nouveau la première ligne avec Vettel et Räikkönen. Sur un circuit qui d’ordinaire leur convient, les pilotes Mercedes, incapables de tenir leurs gommes dans la fenêtre de température idéale, se contentent de la deuxième ligne à plus d’une demi-seconde de la pole… ■ En tête de la course devant Bottas lors du premier relais, Vettel lui cède le commandement lors de leurs passages aux stands respectifs. Mais la victoire change de perspective à mi-course lorsque la meute est neutralisée après une collision entre les Toro Rosso causée par Gasly. Alors en troisième et cinquième positions, Verstappen et Ricciardo regagnent une deuxième fois la voie des stands. Ils passent des pneus super-tendres aux tendres alors que les hommes de tête sont en médiums. Et Ricciardo de réaliser un festival : il double Raïkkönen, prend ensuite le meilleur sur son coéquipier, puis passe Hamilton avant de croquer Vettel et Bottas. ■ A priori au-devant d’une quatrième place comme une consolation, Vettel est victime d’une collision avec un Verstappen risque-tout. L’Allemand se contente de la huitième place. ■ Les deux Renault dans les points, emmenées par un Hülkenberg impeccable, Ocon et Grosjean respectivement classés onzième et dix-septième.
■ Troisième pole position de rang pour Vettel, devant Hamilton et Bottas. Ocon, septième temps de ces qualifications. ■ Dès le premier tour, deux incidents provoquent la neutralisation de la course. Le premier implique Ocon et Räikkönen et force le Français à l’abandon. Le second, causé par Sirotkin, embringue Pérez, Alonso et Hülkenberg. Le Russe ne s’en remettra pas. ■ Vettel tient Hamilton en respect lorsque la course est relancée. Le Britannique est le premier au stand, son rival allemand et Bottas poussent au maximum leur premier relais et le Finlandais est en tête lorsque ce Grand Prix, très nerveux, est de nouveau neutralisé peu après la mi-course : collision entre Ricciardo et Verstappen. Alors que la meute est calmée par la voiture de sécurité, Grosjean perd curieusement le contrôle de sa Haas et se met dans le mur ! ■ Lorsque la course reprend ses droits, Vettel attaque immédiatement Bottas mais sort de la trajectoire pour se retrouver en quatrième position derrière Hamilton et Räikkönen. Bottas, victime d’une crevaison, abandonne la tête de la course à Hamilton qui s’impose devant Räikkönen et un Pérez opportuniste. Le champion en titre prend les commandes du championnat pour quatre points de plus que Vettel. ■ Sainz, cinquième, signe son meilleur résultat avec Renault. Leclerc, sixième, marque ses premiers points tout comme Hartley, dixième.
CLASSEMENT 1. Daniel Ricciardo (Aston Martin Red Bull Racing), 56 tours en 1 h 35’ 36”380 (191,451 km/h) 2. Valtteri Bottas (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 08’894 3. Kimi Räikkönen (Scuderia Ferrari) à 09’637 4. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 16’985 5. Max Verstappen (Aston Martin Red Bull Racing) à 20’436 6. Nico Hülkenberg (Renault Sport Formula One Team) à 21’052 7. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 30’639 8. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari) à 35’286 9. Carlos Sainz (Renault Sport Formula One Team) à 35’763 10. Kevin Magnussen (Haas F1 Team) à 39’594 Meilleur tour en course : Daniel Ricciardo (1’ 35”785/55e tour/204,871 km/h)
CLASSEMENT 1. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport), 51 tours en 1 h 43’ 44”291 (177,012 km/h) 2. Kimi Räikkönen (Scuderia Ferrari) à 02’460 3. Sergio Pérez (Sahara Force India F1 Team) à 04’024 4. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari) à 05’329 5. Carlos Sainz (Renault Sport Formula One Team) à 07’515 6. Charles Leclerc (Alfa Romeo Sauber F1 Team) à 09’958 7. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 10’931 8. Lance Stroll (Williams Martini Racing) à 12’546 9. Stoffel Vandoorne (McLaren F1 Team) à 14’152 10. Brendon Hartley (Red Bull Toro Rosso Honda) à 18’030 Meilleur tour en course : Valtteri Bottas (1’ 45”149/37e tour/205,525 km/h)
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INSTANTS D’ANNÉE 240 ART 246 PATRIMOINE 264
Culture 239
PATRIMOINE
PATRIMOINE
S Vendue 80 millions de dollars (de gré à gré), la Ferrari 250 GT0 n° 4153 GT est devenue l’automobile la plus chère de l’histoire ! (© Serge Bellu/ Grand Tourisme)
LE MARCHÉ DES AUTOMOBILES DE COLLECTION
Une grande volatilité
Malgré la cession de quelques pépites qui ont gonflé les chiffres et laissé croire que le marché avait retrouvé des couleurs, l’année 2018 a fait du surplace lorsqu’elle n’a pas semblé encaisser un recul. Les plus opportunistes ont pu en tirer profit. Par Sylvain Reisser. 272
ur le plan de l’arithmétique pure, l’année 2018 restera gravée dans les mémoires. Elle était pourtant mal partie pour battre les records et il a fallu la vente de quelques gloires pour que tout bascule. Cet exercice restera celui de la Ferrari 250 GTO, désormais la voiture la plus chère au monde. Au moins deux exemplaires ont changé de propriétaire à quelques mois d’intervalle. L’Américain David McNeil, président de l’équipementier automobile WeatherTech, n’a pas hésité à débourser 80 millions de dollars pour acquérir le châssis n° 4153 GT, l’un des trois exemplaires de GTO parmi les plus glorieux (quatrième au Mans 1963 et vainqueur du Tour de France Automobile 1964) auprès de la famille allemande Gläsel. Il s’agissait d’une vente de gré à gré. En août dernier, ce fut au tour de l’ingénieur américain Greg Whitten de confier la vente de son exemplaire (châssis n° 3413 GT) à la maison RM Sotheby’s, dans le cadre des ventes de Pebble Beach. La troisième berlinette de la série recarrossée en livrée 1964 n’a pas dépassé 48 405 000 dollars. La preuve que toutes les GTO ne se valent pas. La vente des berlinettes Ferrari reste pourtant un épiphénomène et ne permet en aucun cas de tirer des généralités. Plus que jamais, l’année 2018 a mis en lumière la coexistence de plusieurs marchés. Les monstres sacrés sont des cas particuliers et n’obéissent pas aux lois du marché. En tout cas pas pour le moment. Durant l’année écoulée, le fossé s’est creusé entre l’Europe et les États-Unis, surtout si l’on prend en compte les ventes qui se sont déroulées durant la semaine de Pebble Beach.
LA DYNAMIQUE DE PEBBLE BEACH La ferveur qui règne autour des courses de Laguna Seca et du concours d’élégance qui se tient en bordure du Pacifique, sur le golf de Carmel, est propice à tous les débordements. Les ventes aux enchères sont une opportunité pour les collectionneurs de flatter leur ego, de soigner leur image. Le niveau des enchères atteint lors de cet exercice a permis de sauver l’année 2018. Les pertes enregistrées au début de l’année avec le décrochage du printemps ont été effacées. Comme le montre très bien les courbes de la société de statistiques HAGI (Historic Automotive Group International), le marché a fait du surplace en 2018. L’examen de l’index Top HAGI des douze derniers mois déroulant à fin août 2018 montre que le marché a joué au Yo‑Yo. Ferrari est encore une fois la marque qui a le moins souffert de la baisse des prix. Si l’on prend les douze mois glissants (à fin août 2018), l’indice a même enregistré une hausse de + 9,48 %. Des valeurs sûres expliquent ce score : principalement les pépites de la série des 250 GT à empattement court, Berlinetta ou Spyder, mais aussi les supercars récentes. Souvent dénigrée, la première de la série,
Trois étapes dans la vie de la 250 GTO n° 4153 GT : aux 24 Heures du Mans en juin 1963, au Grand Prix du Limbourg à Zolder en juillet 1964 et au Tour de France, où elle triomphe, en septembre 1964. (Archives Grand Tourisme)
la 288 GTO, fait désormais l’objet d’un véritable culte. Le cas aussi de la Enzo mais aussi de toutes les séries limitées de Maranello. Les collectionneurs sont également sensibles aux véhicules ayant parcouru peu de kilomètres et produits à très peu d’exemplaires. C’est ainsi que la maison Gooding & Company a adjugé en août dernier à Monterey une 575 Superamerica, de 2005, 913 000 dollars (785 180 euros). Cette décapotable pouvait se prévaloir d’avoir parcouru moins de 2 600 miles depuis sa sortie de l’usine et faisait partie de la série des 43 modèles équipés de la boîte de vitesses manuelle. Chez Porsche, les sportives Carrera GT et la 918 Spyder font l’objet d’un sacré engouement. Quant à la 911 2.7 Carrera RS, elle profite de sa réputation pour continuer d’affoler les compteurs. À Monaco, en mai dernier, RM Sotheby’s a adjugé une version lightweight 1 242 500 euros. La RS avait été spécialement réalisée pour le pilote finlandais Leo Kinnunen. En dépit de ces excellents scores, l’indice HAGI Porsche a subi une baisse de 2,97 % au cours des douze derniers mois. Cette correction était nécessaire tant certains modèles ne méritaient pas une telle ferveur. Dans leur grande majorité, les 911 Classic (avant 1974) sont redevenues plus abordables. Selon les lois du phénomène des générations, une nouvelle clientèle se tourne vers des véhicules plus récents. Aux ÉtatsUnis, Gooding a cédé pour 1 001 000 dollars l’une des cinquante-cinq 911 Carrera RS 3.8 de 1993. D’une manière générale, l’engouement pour les yougtimers ne s’estompe pas. Une visite du Salon Techno Classica Essen suffit pour s’en convaincre. Les berlines sportives et les coupés de grand tourisme des années 1980-1990 s’échangent à des prix supérieurs à certaines GT neuves. Une BMW M5 E39 de 2002 a été vendue 176 000 dollars (151 360 euros) à Pebble Beach. Affichant seulement 500 km au compteur, la berline bavaroise était aussi neuve qu’à sa sortie de l’usine. Lors de la même vente, une Mercedes 450 SEL 6.9 de 1978 est partie à 156 750 dollars (134 805 euros). La limousine de Stuttgart n’avait pas changé de propriétaire pendant 38 ans. Les amateurs n’ont d’yeux que pour ces machines rares qu’ils traquent aux quatre coins du monde. Les experts envisagent encore pour quelque temps la pause du marché. Le temps de reprendre ses esprits. Lors de sa vente de rentrée en septembre à Londres, RM n’a pu vendre que la moitié de son catalogue. Des vendeurs trop gourmands peinent à réviser leurs prix alors que la période est vraiment attractive pour les acheteurs. Dans ce contexte, on a assisté à un regain d’intérêt pour les modèles de carrossiers de l’entre-deux-guerres et de l’immédiat après-guerre. La dernière Delahaye 235 coupé habillée par Saoutchik en 1952 a changé de propriétaire contre un chèque de 577 000 dollars (496 220 euros). Autre tendance confortée : les premiers numéros de châssis d’un modèle bénéficient d’une surprime. C’est ainsi que la dixième Type E 3.8 produite (en 1961), un coupé crème, a atteint 720 000 dollars (619 200 euros), soit plus de deux fois sa cote. ●
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