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L’ANNÉE AUTOMOBILE
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2018/2019
Crédits de quatrième : Aston Martin, Renault, Porsche
DESIGN, PERFORMANCE, CULTURE… • Un panorama des principales nouveautés • Un regard personnel sur les concept-cars • Des réflexions sur les tendances du design • Une analyse impertinente de la saison sportive • Un regard original sur le rôle culturel de l’automobile L’Année Automobile cultive sa différence depuis soixante-six ans et confirme d’année en année sa singularité parmi les publications dédiées à l’automobile. L’Année Automobile est le seul ouvrage à présenter un panorama complet des événements qui ont marqué l’année sur les plans industriel, sportif, culturel et patrimonial.
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ISBN : 979-10-283-0316-7
9 791028 303167
2018/2019
L’ANNÉE AUTOMOBILE
Crédit de couverture : Peugeot
L’ANNÉE AUTOMOBILE
Déjà parus chez ETAI
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05/11/2018 18:03
SOMMAIRE 5 ÉDITORIAL
6 INDUSTRIE
118 SPORT
238 CULTURE
8 Instants d’année
120 Instants d’année
240 Instants d’année
ÉCONOMIE
MONOPLACE
ART
16 Une année dans le monde : entre enjeux et incertitudes 20 L’œil de Moscou : spectre élargi 22 En direct de Bombay : l’irrésistible envol de Suzuki 24 Renaissance : un rapide tour d’horizon
128 Formule 1 : les règles du jeu 130 Les protagonistes 136 La saison 2018 course par course 148 F1 : Hamilton rejoint Fangio 156 Formule E : Jean-Éric Vergne, l’étincelle du renouveau 158 Verizon IndyCar Series : la performance universelle
248 César à Paris : l’art de la récupération 254 Art de vivre : les terres du taureau 258 Steve McQueen : une star est née en 1968
PRODUCTION 32 La prolifération des start-up : bluff ou vraie menace ? 38 Les nouveaux produits 74 Art de vivre : voguent les légendes
CRÉATION 82 Concept-cars aux Invalides : défilé de mode 88 Les nouveaux concept-cars 108 Design et artisanat : subtilement humain 112 Il y a cinquante ans… Les paradoxes de l’année 1968
ENDURANCE 162 Les protagonistes de la saison 2018 170 Course par course 172 Pike’s Peak : nuages électrisés 174 FIA World Endurance Championship 2018 : à moitié réussi 180 24 Heures du Mans : enfin ! 184 IMSA Weathertech Sportscar Championship : endurance à l’américaine… avec une touche française 190 Blancpain GT Series : le grand tourisme dans toute sa splendeur 194 Intercontinental GT Challenge, 24 Heures du Nürburgring, etc. : le grand tourisme dans tous ses états
PATRIMOINE 266 Porsche au Petersen Museum : au nom du père 272 Le marché des automobiles de collection : une grande volatilité 274 Top 10 des ventes de l’année : dix vedettes mises à l’encan 276 Concours d’élégance suisse : évasions esthétiques 282 La course historique de l’année : le fait du prince
288 Remerciements
RALLYES 198 WRC : les protagonistes 200 Course par course 208 Championnat du Monde des Rallyes (WRC) : éloge des rivalités 214 Rallyes-raids : sous le sable, la crise
TOURISME 220 WTCR-FIA World Touring Car Cup : le succès de la simplification 224 Deutsche Tourenwagen-Masters (DTM) : un adieu sur une victoire 228 Nascar, Super GT, Australia supercars : populaires !
RÉSULTATS
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INSTANTS D’ANNÉE 08 ÉCONOMIE 14 PRODUCTION 30 CRÉATION 80
Industrie 7
PRODUCTION
PRODUCTION
E
lon Musk n’aime pas les journalistes. Il n’apprécie pas que les médias fouillent dans les résultats financiers de ses entreprises. En mai 2018, il a annoncé via Twit‑ ter la création d’un site destiné à évaluer la crédibilité des informateurs… M. Musk est sans doute agacé par les commen‑ taires que suscite Tesla Motors. Entre juillet et sep‑ tembre 2017, la société a connu la plus forte perte de son histoire : près de 620 millions de dollars. Sur l’ensemble de l’année, elle a perdu 2 milliards de dollars dont 675 millions pendant le dernier trimestre. Elon Musk réplique par la provocation. En février 2018, il a placé un roadster dans les entrailles de la fusée Falcon Heavy en partance pour mars… Le 1er avril, il ironisait sur sa faillite prochaine… Les problèmes de Tesla sont liés au lancement laborieux du Model 3, la berline compacte affichée 35 000 dollars lors de son lancement en mars 2016, donc vouée à une diffusion plus large que les Model S et X. Tesla visait une production de 5 000 unités par semaine à la fin de 2017 et le double un an plus tard. Mais il a fallu cinq mois, de janvier à mai, pour que la Megafactory produise ces 5 000 exemplaires ! Le Model 3 tarde à trouver sa vitesse de croisière pour plusieurs raisons : l’auto‑ matisation excessive de la fabrication et l’adaptation de la production à l’usage de l’acier (les Model S et X utilisent de l’aluminium). Elon Musk continue néanmoins de planifier l’élargissement de la gamme avec un coupé sportif (le Roadster, dévoilé en novembre 2017), un crossover compact (Model Y), un pick‑up et même un camion. Tesla est confrontée à un autre dilemme : elle a perdu sa singularité des débuts, étant aujourd’hui rejointe sur son terrain par les constructeurs traditionnels comme Porsche ou Jaguar. Cela n’empêche pas la floraison d’aspirants constructeurs qui conservent Tesla pour modèle.
TERRES FERTILES La Chine veut se façonner une image vertueuse. Le président Xi Jinping promet de bannir les véhicules thermiques d’ici 2030. Dès 2019, 10 % des voitures vendues en Chine devront disposer de motorisations électrifiées.
Malgré ses déboires, Tesla Motors reste un modèle pour nombre de start-up. Son nouveau roadster a été divulgué en décembre 2017. (© Tesla Motors)
Une nuée de start-up font de l’œil aux nouveaux consommateurs, à l’instar de SF Motors. (© SF Motors)
LA PROLIFÉRATION DES START-UP
Bluff ou vraie menace ?
Une nuée de nouveaux acteurs prétendent révolutionner la scène industrielle. Mais au‑delà de leurs effets de manche, les start‑up qui prolifèrent entre Silicon Valley et Empire du Milieu représentent-elles une réelle menace ? Par Serge Bellu. 32
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PRODUCTION
D’où la prolifération de nouveaux acteurs… En mai 2016, la société LeEco, géant chinois de l’électronique, fabricant de téléphones et de téléviseurs et détenteur d’un réseau de streaming, a abordé l’auto‑ mobile en dévoilant le prototype LeSee. Mais les revers peuvent être brutaux dans le monde de la disruption… Au début de l’année 2018, on apprenait que le groupe LeEco était couvert de dettes et que son patron Jia Yueting refusait de rentrer en Chine pour les honorer, le milliardaire chinois étant aussi impliqué dans l’aventure de Faraday Future… Autre naissance spectaculaire, en septembre 2017, celle de la marque Byton qui émane de la Future Mobility Corporation Ltd. fondée en mars 2016. Elle réunit d’anciens cadres de BMW : Carsten Breitfeld, qui géra le programme i8, Daniel Kichert, qui travailla au marketing, et Benoît Jacob, designer français qui dirigea le studio BMWi. Le projet de SUV (M-Byte) a été divulgué en janvier 2018 au CES de Las Vegas et la berline M-Byte a été présentée cinq mois plus tard au CES Asia à Shanghai. Une usine capable de produire 300 000 unités par an est d’ores et déjà en construction à Nanjing. Fondée dans la Silicon Valley en janvier 2016, la SF Motors a aussi des connexions chinoises puisque c’est une filiale du Sokon Industry Group
PRODUCTION
de Chongqing. Elle a recruté Martin Eberhard, cofondateur de Tesla, et utilise l’ancienne usine d’AM General à Mishhawaka dans l’Indiana. En mars 2018, SF Motors a lancé les SUV SF5 et SF7 équipés d’un moteur de 1 000 ch. Forcément 1 000 ch, l’unité de base pour tous les projets des start-up !
PASSERELLES AU-DESSUS DU PACIFIQUE Le montage des start-up est obscur car les investissements chinois et américains se croisent, se superposent et se fondent. Faraday Future a été créée en Amérique, en avril 2014, mais elle est financée par des fonds chinois et détenue par le milliardaire Jia Yueting qui avait déjà fondé LeEco. Pour frapper les esprits, la firme débarqua à Las Vegas en janvier 2016 avec la supercar FF Zero dessinée par Richard Kim, auteur de la BMW i8. Puis en avril 2016, les patrons de Faraday Future posaient la première pierre d’une usine à Las Vegas en présence du gouverneur du Nevada. Le processus apparemment bien engagé était couronné en janvier 2017 par la présentation de la FF91 devant être produite en série. Mais le rêve s’est fissuré. En septembre 2017, Faraday Future renonça à s’installer dans le Nevada et se replia sur une vieille usine Pirelli à La FF91 de Faraday Future a été dessinée par Richard Kim, un ancien de BMWi. (© Faraday Future)
Hanford, en Californie. Puis elle entra en conflit avec son concurrent Nio, l’accusant d’avoir copié la FF91 pour concevoir EVE… Créée par NextEV, Nio a une coloration spor‑ tive : elle participe au championnat de Formule E et réalise en novembre 2016 une supercar (EP9) qui s’illustre au Nürburgring, au Castel‑ let et à Austin. En avril 2017, Nio présenta deux modèles plus calmes, une berline futuriste (EVE) et un SUV conventionnel (ES8).
Le prototype LeSee a été présenté dans le cadre d’Auto China à Pékin, en mai 2016, mais la société LeEco a ensuite connu des revers de fortune. (© LeEco)
LA FILIÈRE CALIFORNIENNE
Cohérente avec elle-même, la firme Nio, présente en Formule E, a développé la berlinette de grand tourisme EP9. (© Nio)
Derek Jenkins est passé par Audi, Volkswagen et Mazda avant d’arriver chez Lucid pour dessiner la berline « Air » lancée en décembre 2016. (© Lucid Motors)
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Lucid Motors Inc. a été fondée en 2005 par Bernard Tse, qui avait dirigé Tesla, et Sam Weng, un entrepreneur de la Silicon Valley. Spécialisée dans la fabrication de batteries, elle a son siège en Californie, à Menlo Park, mais son unité de production est implantée en Arizona, à Casa Grande. L’équipe comprend Peter Rawlinson, ancien directeur technique de Tesla, et Derek Jenkins, qui a dessiné la ber‑ line « Air » lancée en décembre 2016.
Byton propose d’emblée un SUV et une berline. (© Byton)
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PRODUCTION
PRODUCTION
Troisième évolution de la supercar de Techrules, la Ren RS monoplace dessinée chez GFG. (© Techrules) Le SUV SF7 de SF Motors est équipé d’un moteur de 1 000 ch alimenté par des batteries de la société InEVit rachetée par SF. (© SF Motors)
La commercialisation du SUV ES8 de Nio a démarré en décembre 2017 ; il a été dessiné à Munich par l’équipe de Kris Tomasson. (© Nio)
Après la berline H600 (mars 2017), les SUV K550 et K750 (avril 2017), le coupé HK-GT (mars 2018), Hybrid Kinetic a présenté la berline H500 dessinée par Pininfarina en avril 2018. (© Pininfarina)
Dessinée chez I.DE.A en Italie, la Venere de Lvchi Auto est animée par un moteur de 1 000 ch, elle accélère de 0 à 100 km/h en 2,5 secondes et atteint 296 km/h. (© Lvchi Auto)
Les formes basiques du B1 de Bollinger ont été tracées par Ross Compton. (© Bollinger Motors)
Montée en 2014 par Robert Bollinger, ancien publicitaire diplômé de l’université CarnegieMellon à Pittsburgh, Bollinger Motors a choisi un registre original. La production du toutterrain B1 doit démarrer fin 2019 avec l’aide d’Optimal Inc. à Plymouth dans le Michigan. Notons aussi le retour de Henrik Fisker qui a monté une nouvelle affaire – Fisker Inc. à Newport Beach – après la faillite de Fisker Automotive en 2013. Il compte se remettre en piste avec un modèle compact, moins extrava‑ gant que ne l’était la sublime Karma.
Giorgetto et Fabrizio Giugiaro associés sous le label GFG ont présenté le projet Sybilla au Salon de Genève 2018. (© GFG)
BOUFFÉE D’AIR POUR LES ITALIENS Vue de notre vieille Europe, on se réjouit que plusieurs start-up sollicitent les stu‑ dios italiens. Au Salon de Genève 2016, le bureau d’étude Techrules, filiale du groupe aéronautique TXR-S, montra son premier projet, la berlinette AT96/GT96 étrennant une motorisation électrique dotée d’une turbine servant de prolongateur d’auto‑ nomie. Au mois d’août suivant, Techrules
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La berlinette AT96 dotée d’une turbine servant de prolongateur d’autonomie fut le premier projet de Techrules. (© Techrules)
annonçait la collaboration des Giugiaro père et fils pour le style et de L. M. Gianetti pour la mécanique et ses projets ultérieurs. En mars 2017, on a vu le résultat de cette association sous la forme de la supercar Ren à poste de conduite centrale. Un an plus tard, on retrou‑ vait la même voiture en tenue sportive et toujours gratifiée de 1 287 ch ! Restait à Techrules le soin de trouver d’autres partenaires… Giorgetto et Fabrizio Giugiaro, qui ont monté leur propre structure (GFG) en septembre 2015 après s’être désengagés d’Italdesign, ont décroché un contrat avec Envision Energy, basée à Shanghai, née en 2007, pro‑ ductrice d’éoliennes et de panneaux solaires, et actionnaire principale de l’écurie DS Virgin Racing. Elle ajoute un volet supplémentaire avec la Sybilla propulsée par quatre moteurs qui fournissent 1 088 ch. Le Hybrid Kinetic Group Ltd de Hong Kong a commissionné Pininfarina pour dessiner une série de projets révélés au cours des deux dernières
années. Tous sont dotés de quatre moteurs qui totalisent 800 ch et sont agrémentés d’une micro-turbine entraînant un générateur électrique pour recharger la batterie et prolonger l’autonomie. Hybrid Kinetic a des activités multiples dans le domaine de la finance et de la technologie. Elle commercialise des bus électriques et travaille sur une batterie utilisant le "graphène", un matériau extrait du graphite qui limite le temps de recharge. L’institut I.DE.A collabore avec Lvchi Auto à Shanghai. Il a dévoilé en mars 2018 la Venere animée par un moteur de 1 000 ch qui pourrait entrer en production à Turin dès 2020. Le conditionnel est de rigueur pour toutes les promesses. Les réserves s’imposent pour la pérennité des inventions, la viabilité de leurs appli‑ cations et leurs financements. Ce qui laisse encore de beaux jours à nos vieilles institutions.
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CRÉATION
CRÉATION
LES NOUVEAUX CONCEPT-CARS Un panorama des principales créations qui ont marqué l’année avec une sélection des concept-cars apparus entre décembre 2017 et octobre 2018. Par Philippe Vigneron.
HYUNDAI KITE/IED Genève, mars 2018. Après le concept PassoCorto de 2014, les étudiants de l’Institut européen de design (IED) de Turin collaborent à nouveau avec le centre de design européen de Hyundai et présentent un buggy deux places qui peut se transformer en jet-ski. L’engin se commande via un Smartphone et adopte un volant qui peut passer de gauche à droite. Motorisation électrique (quatre moteurs et turbine à jet d’eau). Dimensions (L x h) : 374,5 x 145,5 cm. (© Hyundai)
ITALDESIGN POP. UP NEXT
SOLUTIONS POUR LA VILLE
Genève, mars 2018. Dévoilée en 2017, cette voiture volante électrique autonome adopte désormais le blason Audi. Le module terrestre sur lequel la capsule de carbone peut s’arrimer voit son style évoluer en conséquence. Si elle est toujours capable de rouler à 100 km/h sur 130 km, la Pop. Up Next atteint désormais 540 km/h dans les airs (contre 100 km/h auparavant) mais sur une distance réduite de moitié à 50 km.
BANGLE CHTC-REDS Los Angeles, novembre 2017. Cette citadine électrique de 2,97 m marque le retour de Chris Bangle dans le secteur de l’automobile qu’il avait quitté après avoir dirigé le design de BMW de 2004 à 2012. Le projet a été développé en Italie par Chris Bangle Associates pour la firme China Hi-Tech New Energy Automobile Co. Son habitacle modulable accueille quatre ou cinq personnes (à l’arrêt) et se transforme en petit salon grâce à un siège conducteur central pivotant.
Motorisations électriques de 60 kW (module terrestre) et de 160 kW (module aérien). Dimensions (capsule) : 264,7 x 154 x 141,5 cm. (© Italdesign)
RINSPEED SNAP
(© DR)
Genève, mars 2018. Ce véhicule autonome se compose d’un châssis sur lequel peuvent se greffer différents types de cellules, destinées au transport de personnes ou de marchandises ou servant de bureaux itinérants. Sa batterie de 12 kWh limite son autonomie à 100 km.
TOYOTA IRIDE Tokyo, octobre 2017. Véhicule urbain électrique à deux places, iRide se distingue par son siège coulissant latéralement pour faciliter l’accès à bord, notamment pour les handicapés, et par sa manette qui fait office de volant, de commande d’accélérateur et de frein. Pratique, il serait, pour ses concepteurs, un outil adapté à l’auto-partage.
Motorisation électrique de 51 kW. Dimensions : 486,5 x 196 x 184,2 cm. Empattement : 325 cm. (© Rinspeed)
Dimensions : 250 x 130 x 150 cm. Empattement : 180 cm. (© Toyota)
MERCEDES-BENZ VISION URBANISTIC SUZUKI E-SURVIVOR
Septembre 2018. Ce van électrique est constitué d’une plateforme sur laquelle peut se greffer un module habitable capable d’accueillir douze personnes ou une cellule de fret pouvant transporter jusqu’à dix palettes. Avec ce véhicule autonome, polyvalent, connecté et commandé à distance, Mercedes-Benz réinvente l’utilitaire.
Tokyo, octobre 2017. Ce petit tout-terrain deux places est mû par quatre moteurs électriques situés dans les roues. Haut sur pattes et dénué de porte-à-faux, il possède des parties avant et arrière symétriques. À bord, on remarque la console centrale équipée d’un écran… sphérique.
Longueur : 514 cm. (© Daimler)
Dimensions : 346 x 164,5 x 165,5 cm. (© Suzuki)
SMART FOREASE Paris, octobre 2018. Pour célébrer son vingtième anniversaire, Smart propose un roadster basé sur la Fortwo. Le toit et les vitres ont disparu, tandis que le pare-brise a été raccourci. Campé sur de grosses roues de 18 pouces, ce jouet électrique se pare de touches vert fluo, gagne des haut-parleurs entre les sièges et voit ses aérateurs centraux remplacés par des écrans. Les optiques avant et arrière sont également revus.
RENAULT EZ PRO Septembre 2018. L’utilitaire du futur selon Renault sera électrique et autonome. Il se compose de plusieurs modules, ou "pods". Le premier accueille par la face avant le passager qui n’a plus à conduire, même si un joystick le lui permet, et qui bénéficie de tous les équipements utiles à la gestion des livraisons. Si la soute de ce pod dispose d’un volume de 8 m3, les autres ont une capacité de 12 m3. Dimensions : 480 x 210 x 220 cm. (© Renault)
(© Daimler)
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INSTANTS D’ANNÉE 120 MONOPLACE 126 ENDURANCE 160 RALLYES 196 TOURISME SUR CIRCUIT 218 RÉSULTATS 230
Sport 119
MONOPLACE
MONOPLACE
FORMULE 1
Les règles du jeu
L’introduction du Halo sur les monoplaces a constitué la principale nouveauté cette saison. Pour le reste, la réglementation est restée stable après la révolution de 2017 sur les châssis. Par Cédric Voisard.
M L’arceau de sécurité protégeant le cockpit, baptisé "Halo", est très controversé. On le voit ici appliqué à la Mercedes-AMG W09 et à la McLaren MCL33. (© Daimler et McLaren F1 Team)
algré les critiques, le Halo a fait son apparition cette saison sur les cockpits. La FIA n’a pas cédé. Elle a eu raison. La protection de la tête des pilotes demeurait une réelle préoccupation, malgré un durcissement permanent des normes concernant les casques. Trois dispositifs de protection frontale ont été testés : le Halo, un arceau en titane en forme d’os du bonheur, le Shield, inspiré de la bulle des avions de chasse, et l’Aeroscreen, une sorte de pare-brise. Sur le ratio niveau de protection/effets négatifs, le Halo l’a emporté. Adopté en F1, en F2 et sur les Formule E de l’exercice en cours, avant d’être bientôt généralisé à toutes les catégories, le Halo s’est déjà montré précieux : au départ du GP de Belgique, lorsqu’il a protégé Charles Leclerc à la retombée de la McLaren de Fernando Alonso, mais également en F2 à Barcelone où la Dallara du Japonais Nirei Fukuzumi est montée sur celle de son compatriote Tadasuke Makino. L’appendice a cependant posé des problèmes aux ingénieurs. Le poids minimal d’une monoplace avec son pilote a bien été augmenté à 733 kg, mais le dispositif pèse plus lourd que les 5 kg de bonus. Les ingénieurs ont donc dû gagner en masse ailleurs. En outre, il a fallu revoir la structure des châssis, et ce nouvel élément n’a pas manqué de provoquer des perturbations aérodynamiques comme des problèmes de refroidissement du moteur.
LA SÉCURITÉ EN POINT DE MIRE Toujours au nom de la sécurité, un troisième câble de rétention des roues a été imposé et les pilotes portent désor-
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mais des gants biométriques dont les informations (rythme cardiaque et taux d’oxygène dans le sang) sont utiles aux secours. Leurs oreillettes sont par ailleurs équipées d’un accéléromètre afin d’enregistrer l’énergie encaissée lors d’un crash. Chaque monoplace est également munie d’une caméra haute vitesse à des fins d’analyse des accidents. Côté châssis, l’arrière des monoplaces a évolué : interdiction de l’aileron de requin (une crête est tolérée), des ailes en "T" en hauteur, et déplacement du "monkey seat" sous l’aileron afin d’éviter le spectre du soufflage des gaz d’échappement. Pour ce qui concerne les moteurs, l’allocation annuelle est passée de quatre groupes propulseurs entiers à trois blocs, trois générateurs thermiques (MGU-H), trois turbos, deux générateurs cinétiques (MGU-K), deux batteries et deux systèmes électroniques. Si le barème des pénalités pour non-respect de cette allocation a été revu, force est de reconnaître qu’il ne donne toujours pas satisfaction. La FIA a également légiféré sur les lubrifiants moteur après avoir soupçonné certains motoristes, l’an dernier, d’utiliser l’huile comme combustible. Pirelli, de son côté, a proposé deux nouveaux types de gommes : Hyper-Tendre (rose) pour les circuits typés Monaco et Super-Dur (orange) en cas de problème avec une gamme globalement "attendrie" qui proposait donc neuf choix (sept pour piste sèche, Intermédiaires et Maxi-Pluie). Sur le plan sportif, la procédure de départ sous la pluie et derrière la voiture de sécurité a été revue. Une fois le "Safety Car" sorti de la piste, le directeur de course peut choisir entre un départ lancé ou un départ arrêté. Enfin, la grille horaire a été modifiée. Le départ des courses européennes a été repoussé à 15 h 10 et les horaires des essais libres laissés à l’initiative des organisateurs. ●
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MONOPLACE
Démarrage en fanfare pour Ferrari. (© Ferrari)
MONOPLACE
Vettel s’installe en tête du championnat. (© Ferrari)
La saison 2018 course par course GRAND PRIX D’AUSTRALIE
GRAND PRIX DE BAHREÏN
MELBOURNE, 25 MARS 2018
SAKHIR, 8 AVRIL 2018
Ferrari profite d’une neutralisation de la course pour prendre le meilleur sur Mercedes.
Vettel double la mise et relègue ainsi Hamilton, troisième, à dix-sept points au championnat. Gasly entre dans la lumière avec une superbe quatrième place.
■ Cinquième pole consécutive à Melbourne pour Hamilton, qui laisse Räikkönen et Vettel à plus de six dixièmes. Derrière Verstappen, quatrième, tir groupé de Haas avec Magnussen devant Grosjean. Les deux Renault dans le top 10 sur la grille. ■ Hamilton mène la danse en début de course devant les Ferrari, et le trio prend le large alors que Magnussen s’est emparé de la quatrième place aux dépens de Verstappen. ■ Le passage au stand est fatal aux Haas : Magnussen comme Grosjean sont contraints à l’abandon par des roues mal fixées. La monoplace du Français, immobilisée à l’extérieur du virage 1, provoque une neutralisation virtuelle de la course dont Ferrari va profiter… ■ Räikkönen marque immédiatement son arrêt, forçant Hamilton à faire de même pour se couvrir. Vettel reste en piste et profite du rythme "neutralisé" du champion en titre pour transformer un retard de neuf secondes en leadership ! ■ Hamilton fait le forcing, en vain, il est battu. Räikkönen prend la troisième place devant Ricciardo et Alonso. ■ Ocon douzième au volant d’une Force India loin du compte, Gasly lâché par son moteur en début de course. CLASSEMENT 1. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari), 58 tours en 1 h 29’ 33”283 (206,068 km/h) 2. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 05’036 3. Kimi Räikkönen (Scuderia Ferrari) à 06’309 4. Daniel Ricciardo (Aston Martin Red Bull Racing) à 07’069 5. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 27’886 6. Max Verstappen (Aston Martin Red Bull Racing) à 28’945 7. Nico Hülkenberg (Renault Sport Formula One Team) à 32’671 8. Valtteri Bottas (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 34’339 9. Stoffel Vandoorne (McLaren F1 Team) à 34’921 10. Carlos Sainz (Renault Sport Formula One Team) à 45’722 Meilleur tour en course : Daniel Ricciardo (1’ 25”945/54e tour/222,128 km/h)
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■ Première ligne Ferrari avec Vettel devant Räikkönen. Le quadruple champion du monde se félicite de réglages parfaits sur le train avant. Les troisième et quatrième temps pour Bottas et Hamilton, mais ce dernier recule de cinq places sur la grille après un changement de boîte de vitesses. Exploit de Gasly, cinquième sur la grille ! Les Renault et Ocon dans le top 10. ■ Stratégie à un seul arrêt pour Vettel, qui résiste dans les derniers tours à Bottas pour signer sa deuxième victoire 2018. Hamilton troisième alors que Räikkönen a été contraint à l’abandon suite à un deuxième arrêt totalement cafouillé qui a laissé un mécanicien avec une jambe cassée. Mercedes concède des problèmes de surchauffe des pneus arrière. ■ Si les Red Bull sont prises en défaut de fiabilité, une "petite sœur" Toro Rosso fait le show : Gasly signe une superbe quatrième place et inscrit ses premiers points en F1 avec une classe folle. ■ Hülkenberg offre la sixième place à Renault devant les deux McLaren, Ericsson marque ses premiers points depuis 2015 avec la neuvième place, Ocon, dixième, complète la distribution. Grosjean treizième. CLASSEMENT 1. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari), 57 tours en 1 h 32’ 01”940 (200,954 km/h) 2. Valtteri Bottas (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 00’699 3. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 05’813 4. Pierre Gasly (Red Bull Toro Rosso Honda) à 01’ 02”234 5. Kevin Magnussen (Haas F1 Team) à 01’ 15”046 6. Nico Hülkenberg (Renault Sport Formula One Team) à 01’ 39”024 7. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 1 tour 8. Stoffel Vandoorne (McLaren F1 Team) à 1 tour 9. Marcus Ericsson (Alfa Romeo Sauber F1 Team) à 1 tour 10. Esteban Ocon (Sahara Force India F1 Team) à 1 tour Meilleur tour en course : Valtteri Bottas (1’ 33”740/22e tour/207,842 km/h)
Ricciardo donne une première victoire à Red Bull. (© Red Bull Racing)
Toute une entreprise derrière Lewis ! (© Daimler)
GRAND PRIX DE CHINE
GRAND PRIX D’AZERBAÏDJAN
SHANGHAI, 15 AVRIL 2018
BAKOU, 29 AVRIL 2018
Ricciardo s’impose avec opportunisme devant Bottas et Räikkönen au terme d’une course spectaculaire. Quatrième, Hamilton réduit l’écart au classement sur Vettel, huitième.
Hamilton remporte sa première victoire 2018 devant Räikkönen et un surprenant Pérez. Cette course chaotique voit Vettel, quatrième, céder les commandes du championnat.
■ Ferrari garde la main en qualifications et truste de nouveau la première ligne avec Vettel et Räikkönen. Sur un circuit qui d’ordinaire leur convient, les pilotes Mercedes, incapables de tenir leurs gommes dans la fenêtre de température idéale, se contentent de la deuxième ligne à plus d’une demi-seconde de la pole… ■ En tête de la course devant Bottas lors du premier relais, Vettel lui cède le commandement lors de leurs passages aux stands respectifs. Mais la victoire change de perspective à mi-course lorsque la meute est neutralisée après une collision entre les Toro Rosso causée par Gasly. Alors en troisième et cinquième positions, Verstappen et Ricciardo regagnent une deuxième fois la voie des stands. Ils passent des pneus super-tendres aux tendres alors que les hommes de tête sont en médiums. Et Ricciardo de réaliser un festival : il double Raïkkönen, prend ensuite le meilleur sur son coéquipier, puis passe Hamilton avant de croquer Vettel et Bottas. ■ A priori au-devant d’une quatrième place comme une consolation, Vettel est victime d’une collision avec un Verstappen risque-tout. L’Allemand se contente de la huitième place. ■ Les deux Renault dans les points, emmenées par un Hülkenberg impeccable, Ocon et Grosjean respectivement classés onzième et dix-septième.
■ Troisième pole position de rang pour Vettel, devant Hamilton et Bottas. Ocon, septième temps de ces qualifications. ■ Dès le premier tour, deux incidents provoquent la neutralisation de la course. Le premier implique Ocon et Räikkönen et force le Français à l’abandon. Le second, causé par Sirotkin, embringue Pérez, Alonso et Hülkenberg. Le Russe ne s’en remettra pas. ■ Vettel tient Hamilton en respect lorsque la course est relancée. Le Britannique est le premier au stand, son rival allemand et Bottas poussent au maximum leur premier relais et le Finlandais est en tête lorsque ce Grand Prix, très nerveux, est de nouveau neutralisé peu après la mi-course : collision entre Ricciardo et Verstappen. Alors que la meute est calmée par la voiture de sécurité, Grosjean perd curieusement le contrôle de sa Haas et se met dans le mur ! ■ Lorsque la course reprend ses droits, Vettel attaque immédiatement Bottas mais sort de la trajectoire pour se retrouver en quatrième position derrière Hamilton et Räikkönen. Bottas, victime d’une crevaison, abandonne la tête de la course à Hamilton qui s’impose devant Räikkönen et un Pérez opportuniste. Le champion en titre prend les commandes du championnat pour quatre points de plus que Vettel. ■ Sainz, cinquième, signe son meilleur résultat avec Renault. Leclerc, sixième, marque ses premiers points tout comme Hartley, dixième.
CLASSEMENT 1. Daniel Ricciardo (Aston Martin Red Bull Racing), 56 tours en 1 h 35’ 36”380 (191,451 km/h) 2. Valtteri Bottas (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 08’894 3. Kimi Räikkönen (Scuderia Ferrari) à 09’637 4. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport) à 16’985 5. Max Verstappen (Aston Martin Red Bull Racing) à 20’436 6. Nico Hülkenberg (Renault Sport Formula One Team) à 21’052 7. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 30’639 8. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari) à 35’286 9. Carlos Sainz (Renault Sport Formula One Team) à 35’763 10. Kevin Magnussen (Haas F1 Team) à 39’594 Meilleur tour en course : Daniel Ricciardo (1’ 35”785/55e tour/204,871 km/h)
CLASSEMENT 1. Lewis Hamilton (Mercedes AMG Petronas Motorsport), 51 tours en 1 h 43’ 44”291 (177,012 km/h) 2. Kimi Räikkönen (Scuderia Ferrari) à 02’460 3. Sergio Pérez (Sahara Force India F1 Team) à 04’024 4. Sebastian Vettel (Scuderia Ferrari) à 05’329 5. Carlos Sainz (Renault Sport Formula One Team) à 07’515 6. Charles Leclerc (Alfa Romeo Sauber F1 Team) à 09’958 7. Fernando Alonso (McLaren F1 Team) à 10’931 8. Lance Stroll (Williams Martini Racing) à 12’546 9. Stoffel Vandoorne (McLaren F1 Team) à 14’152 10. Brendon Hartley (Red Bull Toro Rosso Honda) à 18’030 Meilleur tour en course : Valtteri Bottas (1’ 45”149/37e tour/205,525 km/h)
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CHAMPIONNAT DU MONDE D’ENDURANCE (WEC)
À moitié réussi
Le WEC ayant décidé de passer à une saison répartie sur deux années, nous ne connaîtrons l’identité des champions de l’opus 2018-2019 qu’après les 24 Heures du Mans 2019. Une quasi-certitude, en LMP1 le titre se jouera entre les deux équipages alignés par Toyota. Par Thibaut Villemant.
Au cours de la première partie de la super-saison d’endurance, rien ne pouvait arrêter les Toyota TS050 Hybrid, seuls prototypes en piste dotés d’une motorisation hybride. (© Toyota)
Magnifique reconversion de Fernando Alonso en endurance. Il formait un bel équipage avec Sébastien Buemi (à sa droite) et Kazuki Nakajima (à sa gauche). (© Toyota)
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Les Oreca de Jackie Chan DC Racing ont toujours occupé le haut des classements en LMP2. (© Oreca)
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udi et Porsche respectivement partis fin 2016 et fin 2017, le tandem ACO/FIA a vu les grands constructeurs fuir le LMP1, catégorie s’étant portée merveilleusement l’espace de quatre ans, avec une triangulaire incroyable ayant opposé les deux constructeurs allemands à Toyota, unique rescapé. Conscients du problème, Jean Todt (président de la FIA), Pierre Fillon (président de l’ACO) et Gérard Neveu (directeur du WEC) ont décidé de révolutionner leur championnat. Comment ? En faisant passer la saison sur deux ans, les 24 Heures du Mans 2019 devenant la grande finale. "Quand une mauvaise nouvelle arrive, il faut la convertir en opportunité pour changer les choses et remettre le bateau dans la bonne direction, soulignait Gérard Neveu. C’était l’occasion d’inverser le calendrier, ce que nous souhaitions faire depuis des années, en mettant les 24 Heures du Mans en manche de clôture, pour finir en apothéose, comme lors d’une Coupe du monde de football." Le championnat 2018-2019 a été surnommé "super‑saison", pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’un exercice de transition comprenant deux éditions des 6 Heures de Spa-Francorchamps et des 24 Heures du Mans. Par la suite, les débats débuteront en septembre pour s’achever au mois de juin de l’année suivante. Mais cela n’ayant aucun impact sur le spectacle en piste, il a également fallu revoir les règlements sportifs et techniques, de manière à aider les concurrents LMP1 non hybrides, dits "privés", à se rapprocher de Toyota, dernier grand constructeur présent. L’équivalence entre technologie hybride et non hybride a été copieusement revue, à savoir que les LMP1 non hybrides disposent de bon nombre d’avantages aérodynamiques, d’un réservoir d’essence bien plus important et d’un débit massique de carburant beaucoup plus élevé que la TS050 Hybrid. Mais Dieu que le
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bon équilibre est difficile à trouver, d’autant plus que pour mettre en avant la frugalité de la nippone, décision est prise de la laisser parcourir davantage de tours par relais que ses concurrentes (un au Mans). De quoi attirer dans la classe-reine la Rebellion Racing, championne sortante en LMP2 et qui a porté à bout de bras la catégorie "LMP1 privées" pendant bon nombre d’années. Mais également les Américains de DragonSpeed et les Russes du SMP Racing, entité derrière laquelle se cache l’équipe française ART Grand Prix, référence ultime des championnats de monoplace. Pour mener à bien leur projet, ces deux écuries ont fait appel à une BR1 flambant neuve conçue par Dallara, dont la réputation n’est plus à faire. Si on y ajoute la vieillissante Enso CLMP1/01-Nismo du ByKolles Racing, le contingent de concurrentes engagées en LMP1 à la saison est de huit, les deux Ginetta G60-LT-P1 du CEFC TRSM Racing (ex-Manor) n’ayant été aperçues qu’aux 24 Heures du Mans, le patron du sponsor-titre CEFC ayant été arrêté sur ordre du président chinois Xi Jinping, car suspecté par les autorités locales de "crime économique". "Les départs d’Audi et Porsche offrent une situation inédite, avec un seul constructeur engagé en LMP1", soulignait Calim Bouhadra, viceprésident de Rebellion Racing, en amont de la première manche de la saison. "Certes, nous sommes une petite écurie privée qui essaie de faire au mieux avec ses moyens, et Toyota a un potentiel bien supérieur au nôtre et est le grand favori. Mais nous voulons être le grain de sable à même d’enrayer la machine japonaise."
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Mais rien n’y fait, les artifices et les avantages offerts par le règlement ne suffisent pas bien qu'à Shangaï, sur un tour, l'écart a été sérieusement revu à la baisse. En qualifications, Lotterer sur la Rebeillion n'a concédé qu'un dixième de seconde à Kobayashi sur une Toyota. Et si Rebellion Racing – par l’intermédiaire du trio Mathias BecheThomas Laurent-Gustavo Menezes – est bien devenue, à Silverstone, en août, la première écurie privée à s’imposer en championnat du monde d’endurance au classement général, elle ne le doit qu’à l’exclusion des deux Toyota pour souplesse excessive des soubassements sous la voiture, ceux-ci s’étant fissurés sur les nouveaux vibreurs – pour le moins agressifs – du tracé britannique. Bénéficiant d’une transmission à quatre roues motrices non permanentes, les Toyota jouissent d’un avantage non négligeable dans le trafic, en plus de pouvoir compter sur des trios de pilotes irréprochables et une équipe d’exploitation quasiment inchangée depuis 2012 et donc mieux rodée que quiconque. En face, certaines équipes privées regrettent de ne pas disposer de pneumatiques adaptés à leurs besoins spécifiques, mais de gommes dérivées de celles conçues pour les hybrides à trans-
mission intégrale temporaire. Reste qu’elles ont toutes été sujettes à des soucis techniques – SMP peine à rendre fiable son V6 biturbo AER – ou à des accidents. Parmi eux, notons le crash de Pietro Fittipaldi lors des qualifications des 6 Heures de Spa-Francorchamps après une coupure électrique, et dont le jeune Brésilien s’est sorti avec les deux jambes cassées. Ou encore l’envol le lendemain de la BR1 n° 17 alors aux mains de Matevos Isaakyan, qui partira par la suite violemment à la faute dans les virages Porsche au Mans, alors qu’il occupait la troisième place après huit heures de course et à Shangaï à vingt minutes du terme. Chez Rebellion, on déplorera la stupide erreur commise à Fuji par Gustavo Menezes, l’Américain s’en étant allé taper les rails de sécurité alors que la course avait été mise sous régime de sécurité. Bref, beaucoup trop de petites anicroches aux conséquences lourdes pour espérer aller chatouiller l’ogre Toyota. Dans le clan nippon, si le trio Alonso-Buemi-Nakajima est parti sur les chapeaux de roue, il reste à portée de tir de l’association Conway-Kobayashi-López, qui peut se targuer d’avoir permis à son employeur de triompher à domicile tout en enchaînant un deuxième succès en Chine.
Dans le clan des LMP1 privées, c’est-à-dire pourvues de motorisations non hybrides, Rebellion a longtemps dominé ses rares concurrentes. (© Rebellion)
Souvent dominé par Jackie Chan DC Racing, Signatech Alpine se bat pour la victoire finale en LMP2. (© Alpine)
Une BR1 de l’écurie russe SMP accède à la troisième place à Silverstone… après la disqualification des Toyota, et brille à Shanghai. (© SMP)
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La Ligier JS P217 de Larbre Compétition, meilleure des LMP2 qui ne sont pas conçues par Oreca. (© Onroak)
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Encore jeune, la nouvelle Aston Martin Vantage AMR à moteur AMG a montré son potentiel en fin de saison à Shangaï. (© Aston Martin)
Dans la catégorie GTE Am, la Porsche 911 GTR de l’écurie de Patrick Dempsey a brillé avant d'être disqualifiée. (© Porsche)
Ferrari s’appuie toujours sur son client AF Corse pour être présent en GTE Pro au plus haut niveau. (© Ferrari)
La BMW M8 GTE est une des grandes nouveautés de la saison en GTE Pro. (© BMW)
La Ford GT est restée toute l’année une prétendante redoutable dans la catégorie GTE. (© Ford)
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Fort heureusement, il y a davantage de suspense dans les autres catégories. Comme attendu, en LMP2, la lutte pour le titre oppose les deux Oreca 07 du Jackie Chan DC Racing à l’Alpine A470 de Signatech, qui se partagent les victoires. L’écurie chinoise, pourtant très malchanceuse dans la Sarthe, a su renverser la tendance et se verrait bien empocher un titre qui lui a échappé d’un rien en 2017. En GTE Pro, l’affiche est superbe, la plus belle depuis la renaissance du WEC en 2012, puisque BMW, qui s’appuie sur sa M8, a rejoint Ferrari, Porsche, Ford, Chevrolet et Aston Martin, avec une toute nouvelle Vantage AMR. C’est d’ailleurs vers cette classe, qui offre désormais un titre de champion du monde de la FIA, que les regards des fans convergent le plus cette année. Et cela se justifie pleinement. Jusquelà, quatre des cinq constructeurs présents ont goûté aux joies de la victoire, dans une catégorie où la hiérarchie varie au gré de Balance de Performance. Mais fort de deux succès dont un au Mans, Porsche et son duo Christensen-Estre dominent allègrement les débats, chez les constructeurs comme chez les pilotes. Porsche ne faisant pas les choses à moitié l’année de ses soixante‑dix ans, le constructeur allemand menait aussi la danse en GTE Am. Après la disqualification du team Dempsey-Proton Racing pour tricherie avérée, c'est le team Project 1 qui tient la tête. Mais tout comme dans les autres catégories, rien n’est encore joué, puisqu’il reste encore trois épreuves à disputer et des points à distribuer. Faites vos jeux ! ●
Mission H24 : l’hydrogène en piste Le 22 septembre 2018, dans le cadre des 4 Heures de Spa-Francorchamps (ELMS), un prototype électrique-hydrogène a pris pour la première fois la piste en public. Cet événement a marqué les débuts de la Mission H24, lancée par l’ACO et Green GT, la structure qui a conçu cette LMPH2G. "Notre objectif, c’est le sport automobile zéro émission, a expliqué Pierre Fillon, le président de l’ACO, et l’hydrogène nous paraît être la meilleure solution. Avec cette première, nous voulions prouver que c’est une technologie fiable et sûre avec des ravitaillements d’une étonnante simplicité. Il y aura des prototypes hydrogène au départ des 24 Heures du Mans 2024." Après avoir bouclé sa phase de recherche, Green GT va se consacrer au développement du prototype sous la direction de Jean-François Weber, manager du projet. Le prototype devrait débuter en course dans le cadre de la Michelin Le Mans Cup en 2019. Il se murmure même qu’Audi a l’intention de revenir en endurance pour relever ce nouveau défi… Peut-être avant 2024… Cédric Voisard (© Green)
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S Vendue 80 millions de dollars (de gré à gré), la Ferrari 250 GT0 n° 4153 GT est devenue l’automobile la plus chère de l’histoire ! (© Serge Bellu/ Grand Tourisme)
LE MARCHÉ DES AUTOMOBILES DE COLLECTION
Une grande volatilité
Malgré la cession de quelques pépites qui ont gonflé les chiffres et laissé croire que le marché avait retrouvé des couleurs, l’année 2018 a fait du surplace lorsqu’elle n’a pas semblé encaisser un recul. Les plus opportunistes ont pu en tirer profit. Par Sylvain Reisser. 272
ur le plan de l’arithmétique pure, l’année 2018 restera gravée dans les mémoires. Elle était pourtant mal partie pour battre les records et il a fallu la vente de quelques gloires pour que tout bascule. Cet exercice restera celui de la Ferrari 250 GTO, désormais la voiture la plus chère au monde. Au moins deux exemplaires ont changé de propriétaire à quelques mois d’intervalle. L’Américain David McNeil, président de l’équipementier automobile WeatherTech, n’a pas hésité à débourser 80 millions de dollars pour acquérir le châssis n° 4153 GT, l’un des trois exemplaires de GTO parmi les plus glorieux (quatrième au Mans 1963 et vainqueur du Tour de France Automobile 1964) auprès de la famille allemande Gläsel. Il s’agissait d’une vente de gré à gré. En août dernier, ce fut au tour de l’ingénieur américain Greg Whitten de confier la vente de son exemplaire (châssis n° 3413 GT) à la maison RM Sotheby’s, dans le cadre des ventes de Pebble Beach. La troisième berlinette de la série recarrossée en livrée 1964 n’a pas dépassé 48 405 000 dollars. La preuve que toutes les GTO ne se valent pas. La vente des berlinettes Ferrari reste pourtant un épiphénomène et ne permet en aucun cas de tirer des généralités. Plus que jamais, l’année 2018 a mis en lumière la coexistence de plusieurs marchés. Les monstres sacrés sont des cas particuliers et n’obéissent pas aux lois du marché. En tout cas pas pour le moment. Durant l’année écoulée, le fossé s’est creusé entre l’Europe et les États-Unis, surtout si l’on prend en compte les ventes qui se sont déroulées durant la semaine de Pebble Beach.
LA DYNAMIQUE DE PEBBLE BEACH La ferveur qui règne autour des courses de Laguna Seca et du concours d’élégance qui se tient en bordure du Pacifique, sur le golf de Carmel, est propice à tous les débordements. Les ventes aux enchères sont une opportunité pour les collectionneurs de flatter leur ego, de soigner leur image. Le niveau des enchères atteint lors de cet exercice a permis de sauver l’année 2018. Les pertes enregistrées au début de l’année avec le décrochage du printemps ont été effacées. Comme le montre très bien les courbes de la société de statistiques HAGI (Historic Automotive Group International), le marché a fait du surplace en 2018. L’examen de l’index Top HAGI des douze derniers mois déroulant à fin août 2018 montre que le marché a joué au Yo‑Yo. Ferrari est encore une fois la marque qui a le moins souffert de la baisse des prix. Si l’on prend les douze mois glissants (à fin août 2018), l’indice a même enregistré une hausse de + 9,48 %. Des valeurs sûres expliquent ce score : principalement les pépites de la série des 250 GT à empattement court, Berlinetta ou Spyder, mais aussi les supercars récentes. Souvent dénigrée, la première de la série,
Trois étapes dans la vie de la 250 GTO n° 4153 GT : aux 24 Heures du Mans en juin 1963, au Grand Prix du Limbourg à Zolder en juillet 1964 et au Tour de France, où elle triomphe, en septembre 1964. (Archives Grand Tourisme)
la 288 GTO, fait désormais l’objet d’un véritable culte. Le cas aussi de la Enzo mais aussi de toutes les séries limitées de Maranello. Les collectionneurs sont également sensibles aux véhicules ayant parcouru peu de kilomètres et produits à très peu d’exemplaires. C’est ainsi que la maison Gooding & Company a adjugé en août dernier à Monterey une 575 Superamerica, de 2005, 913 000 dollars (785 180 euros). Cette décapotable pouvait se prévaloir d’avoir parcouru moins de 2 600 miles depuis sa sortie de l’usine et faisait partie de la série des 43 modèles équipés de la boîte de vitesses manuelle. Chez Porsche, les sportives Carrera GT et la 918 Spyder font l’objet d’un sacré engouement. Quant à la 911 2.7 Carrera RS, elle profite de sa réputation pour continuer d’affoler les compteurs. À Monaco, en mai dernier, RM Sotheby’s a adjugé une version lightweight 1 242 500 euros. La RS avait été spécialement réalisée pour le pilote finlandais Leo Kinnunen. En dépit de ces excellents scores, l’indice HAGI Porsche a subi une baisse de 2,97 % au cours des douze derniers mois. Cette correction était nécessaire tant certains modèles ne méritaient pas une telle ferveur. Dans leur grande majorité, les 911 Classic (avant 1974) sont redevenues plus abordables. Selon les lois du phénomène des générations, une nouvelle clientèle se tourne vers des véhicules plus récents. Aux ÉtatsUnis, Gooding a cédé pour 1 001 000 dollars l’une des cinquante-cinq 911 Carrera RS 3.8 de 1993. D’une manière générale, l’engouement pour les yougtimers ne s’estompe pas. Une visite du Salon Techno Classica Essen suffit pour s’en convaincre. Les berlines sportives et les coupés de grand tourisme des années 1980-1990 s’échangent à des prix supérieurs à certaines GT neuves. Une BMW M5 E39 de 2002 a été vendue 176 000 dollars (151 360 euros) à Pebble Beach. Affichant seulement 500 km au compteur, la berline bavaroise était aussi neuve qu’à sa sortie de l’usine. Lors de la même vente, une Mercedes 450 SEL 6.9 de 1978 est partie à 156 750 dollars (134 805 euros). La limousine de Stuttgart n’avait pas changé de propriétaire pendant 38 ans. Les amateurs n’ont d’yeux que pour ces machines rares qu’ils traquent aux quatre coins du monde. Les experts envisagent encore pour quelque temps la pause du marché. Le temps de reprendre ses esprits. Lors de sa vente de rentrée en septembre à Londres, RM n’a pu vendre que la moitié de son catalogue. Des vendeurs trop gourmands peinent à réviser leurs prix alors que la période est vraiment attractive pour les acheteurs. Dans ce contexte, on a assisté à un regain d’intérêt pour les modèles de carrossiers de l’entre-deux-guerres et de l’immédiat après-guerre. La dernière Delahaye 235 coupé habillée par Saoutchik en 1952 a changé de propriétaire contre un chèque de 577 000 dollars (496 220 euros). Autre tendance confortée : les premiers numéros de châssis d’un modèle bénéficient d’une surprime. C’est ainsi que la dixième Type E 3.8 produite (en 1961), un coupé crème, a atteint 720 000 dollars (619 200 euros), soit plus de deux fois sa cote. ●
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TOP 10 DES VENTES DE L’ANNÉE
Dix vedettes mises à l’encan Une sélection des dix modèles qui ont changé de mains au cours de l’année écoulée dans des ventes aux enchères. La liste n’est pas exhaustive et met l’accent autant sur les valeurs sûres que sur les surprises. Les prix ne sont donnés qu’à titre indicatif (devise : 1 euro = 0,86 dollar). Par Sylvain Reisser.
5. FORD GT40 MK II (N° P/1016), 1966 9 795 000 dollars (8 423 700 euros) : RM Sotheby’s, Monterey, 24 août 2018
1. FERRARI 250 GTO/64 (N° 3413 GT), 1962/1964 48 405 000 dollars (41 628 300 euros) : RM Sotheby’s, Monterey, 25 août 2018
La troisième 250 GTO produite. Voiture de réserve de l’usine lors de la Targa Florio 1962, cette berlinette est ensuite cédée au gentleman driver italien Edoardo Lualdi Gabardi. À son volant, il remporte quasiment toutes les épreuves auxquelles il participe durant la saison 1962. Le propriétaire suivant, Gianni Bulgari, se classe quatrième de la Targa Florio 1963. À la fin de l’année, son nouvel acquéreur, Corrado Ferlaino, fait recarrosser la GTO par Scaglietti en version 1964 avec un toit long sans spoiler. En 1965, la GTO prend la direction de l’Angleterre. L’Américain Greg Whitten, le créateur des logiciels à succès de Microsoft, qui vient de s’en dessaisir, l’avait acquise en 2000 auprès de Lindsay Owen-Jones, l’ancien président du groupe L’Oréal. (© RM Sotheby’s)
Ce châssis a contribué à écrire la légende de Ford au Mans. Assemblé en janvier 1966 dans l’usine Shelby de Venice, ce prototype court les 24 Heures de Daytona puis les 12 Heures de Sebring. Seule MkII à avoir testé la boîte automatique à deux rapports, la P/1016 participe à l’offensive sarthoise. Ronnie Buckum et Dick Hutcherson complètent le podium Ford au Mans à la troisième place. Jusqu’à la fin de l’année 1966, la voiture réalise une tournée promotionnelle dans les concessions Ford du sud des États-Unis. (© RM Sotheby’s)
6. ALFA ROMEO 6C 2500 COMPETIZIONE (N° 920002), 1948 3 525 000 dollars (3 031 500 euros) : Bonhams, Quail Lodge Carmel, 24 août 2018
C’est la seule survivante d’une série de trois berlinettes compétition. Achetée par Franco Rol, celle-ci participa à deux reprises aux Mille Miglia. Elle termina cinquième de la Coppa d’Oro delle Dolomiti. En 1949, Rol se classa deuxième de la Targa Florio. Partie pour la Suisse au début des années 1950, la berlinette rouge rejoint le garage du Suisse Michel Dovaz en novembre 1954. À la tête d’une importante collection d’automobiles révélée dans un ouvrage en 1983, cet œnologue réputé conservera sa voiture jusqu’au début des années 1990. (© Bonhams)
7. MERCEDES-BENZ 300 SL ROADSTER (N° 198042 10 003 222), 1 963 3 143 440 euros : Artcurial, Le Mans Classic, 7 juillet 2018
2. DUESENBERG SSJ ROADSTER (N° 2594), LaGRANDE, 1935 22 000 000 dollars (18 920 000 euros) : Gooding & Company, Pebble Beach, 24 août 2018
Seulement deux exemplaires produits. Propulsé par un huit-cylindres en ligne de 400 ch, ce roadster à empattement court carrossé par LaGrande est l’une des reines de la production américaine de l’entre-deux-guerres. Celle-ci fut prêtée à Gary Cooper pendant six mois pour qu’il en fasse la publicité. À la fin de la période, l’acteur pouvait acheter la voiture pour le tiers du prix catalogue. Après être passée entre les mains de Briggs Cunningham, la Duesenberg avait figuré dans la collection de Miles Collier depuis 1949. (© Gooding & Company)
3. ASTON MARTIN DP215 (N° DP215/01), 1963 21 455 000 dollars (18 451 300 euros) : RM Sotheby’s, Monterey, 24 août 2018
C’est la dernière voiture de course de l’ère David Brown. Retirée de la catégorie prototypes en endurance et de la Formule 1, la marque anglaise se concentre, au début des années 1960, sur le développement de modèles de grand tourisme pour sa clientèle sportive. Aiguillonné par la création de la formule "Expérimentale" pour l’édition 1962 des 24 Heures du Mans, Aston Martin développe une GT très spéciale, la DP212. L’expérience se poursuit l’année suivante avec la DP215. Confiée à Phil Hill et Lucien Bianchi, la vraie-fausse GT est la première voiture à franchir le mur des 300 km/h dans les Hunaudières. Elle abandonne après quelques heures de course, sur bris de transmission. (© RM Sotheby’s)
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Ce n’est pas un hasard si ce roadster a établi un nouveau record du monde. Onzième avant-dernier modèle fabriqué avec bloc aluminium et freins à disques, cet exemplaire se présente dans un état proche du neuf. Le roadster n’a parcouru que 1 372 km depuis que le Suédois Gunnar Giermark, son unique propriétaire, l’a réceptionné le 31 mai 1963. Livrée neuve avec un hard top noir, la Mercedes 300 SL n’a jamais reçu la capote encore conservée aujourd’hui dans sa caisse en bois d’origine. (© Artcurial)
8. BUGATTI TYPE 57C COUPE ATALANTE (N° 57624), 1938 2 903 200 euros : Artcurial, Rétromobile, 9 février 2018
Septième Bugatti sortie de la carrosserie en 1938, cette Atalante fait partie de la série des 34 châssis 57 ou 57C produits. Après sa présentation au Salon de Genève de mars 1938, l’Atalante est immatriculée dans le canton de Genève. Passé entre plusieurs mains d’amateurs suisses, le coupé alsacien désormais équipé d’un compresseur prend le chemin des États-Unis au début des années 1960. En 1963, il est cédé au futur président de l’American Bugatti Club, le neurologue réputé Peter Williamson. (© Artcurial)
9. LANCIA AURELIA B24S SPIDER AMERICA (N° B24 S 1077), 1955 1 870 000 dollars (1 608 200 euros) : Gooding & Company, Pebble Beach, 24 août 2018
Restauré par Paul Russell en 2014, ce spider italien est l’un des 181 exemplaires produits en conduite à gauche, sur une série de seulement 240 unités. Livrée neuve en Italie avec un hard top, cette B24S a appartenu pendant treize ans au collectionneur français Jean Sage (1985-1998). (© Gooding & Company)
4. ASTON MARTIN DB4 GT ZAGATO (N° 183/R), 1961
10. FACEL VEGA FACEL II (N° A121), 1963
10 081 500 livres sterling (11 393 974 euros) : Bonhams, Festival of Speed, 13 juillet 2018
572 000 dollars (491 920 euros) : Gooding & Company, Pebble Beach, 24 août 2018
La DB4 GT Zagato "2 VEV" est l’une des plus désirables de la série des dix-neuf produites. Il s’agit de l’un des trois modèles répondant à la classification DP209 (voiture usine allégée) et l’un des deux exemplaires de l’écurie Essex appartenant à John Ogier, un riche fermier anglais passionné de courses automobiles. Après les 24 Heures du Mans 1961, "2 VEV" termine quatrième du Tourist Trophy avec Jim Clark. On revit la berlinette légèrement modifiée au niveau de la calandre aux 1 000 km de Paris sur l’autodrome de Linas-Montlhéry. (© Bonhams)
Le modèle le plus emblématique de la marque française fondée par Jean Daninos. Avant 1972, l’historique de ce véhicule n’est pas connu. Depuis cette date, il a connu quatre propriétaires. Restaurée fin 2016, cette Facel II appartient à la série d’une vingtaine de châssis équipés d’un V8 Chrysler de 6,7 litres et d’une boîte de vitesses manuelle à quatre vitesses fabriquée par la société Pont-à-Mousson. (© Gooding & Company)
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2018/2019
Crédits de quatrième : Aston Martin, Renault, Porsche
DESIGN, PERFORMANCE, CULTURE… • Un panorama des principales nouveautés • Un regard personnel sur les concept-cars • Des réflexions sur les tendances du design • Une analyse impertinente de la saison sportive • Un regard original sur le rôle culturel de l’automobile L’Année Automobile cultive sa différence depuis soixante-six ans et confirme d’année en année sa singularité parmi les publications dédiées à l’automobile. L’Année Automobile est le seul ouvrage à présenter un panorama complet des événements qui ont marqué l’année sur les plans industriel, sportif, culturel et patrimonial.
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ISBN : 979-10-283-0316-7
9 791028 303167
2018/2019
L’ANNÉE AUTOMOBILE
Crédit de couverture : Peugeot
L’ANNÉE AUTOMOBILE
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