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Les jardins partagés cultivent leur diversité


De nombreuses villes misent sur les jardins partagés. Ces espaces, plus ou moins grands, sont à la fois un lieu de partage et une manière de contrer la précarité alimentaire. Le chercheur Damien Deville a consacré sa thèse à ce sujet.
Votre thèse « Jardiner une ville en crise, penser une écologie de la précarité » prend pour exemple la ville d’Alès dans le Gard, pourquoi cette étude ?
Je me suis intéressé à la manière dont les jardins familiaux ont été produits au fi l du temps, les liens qu’ils entretiennent avec la crise urbaine à Alès, et leurs différentes fonctions pour des familles en situation de précarité. Cette ancienne cité minière est confrontée à des diffi cultés sociales et économiques. Premières victimes de la désindustrialisation de la commune, les classes ouvrières sont sou-

LE MALESHERBOIS SE LANCE DANS LES JARDINS FAMILIAUX
Nouvelle commune du Loiret de 8 600 habitants en bordure de la Seine-etMarne, la municipalité a fait le choix de créer des jardins partagés familiaux. « Juste à côté du centre-ville, nous avons un terrain municipal un peu à l’abandon de 4 hectares. Historiquement, il y avait eu des jardins partagés ici. Et nous avons enregistré des demandes de ce type. Plusieurs habitants ont exprimé le désir de cultiver leurs légumes, mais aussi d’avoir un espace pour échanger et se détendre. Nous avons donc décidé d’accompagner la création d’une association pour gérer le projet. La mairie dé nira un règlement. Une étude a été réalisée par l’Association nationale des jardins familiaux », explique Erick Bouteille, l’adjoint à l’environnement en charge du projet. Pour le moment, une quinzaine de jardins de 50 à 150 mètres carrés sont envisagés. Si tout va bien, les premiers semis seront pour l’année prochaine. Mais ces jardins familiaux s’inscrivent dans un projet global plus large sur ce terrain : restauration de zones humides et d’une mare, plantation d’un verger pédagogique, réhabilitation du terrain de football existant et installation d’un « city stade ». C’est un poumon vert qui se prépare. mises à diff érents niveaux de précarité. Certaines familles ont alors choisi de porter des projets de jardin dans la ville. Ma recherche a eu pour objectif de répondre à la question de recherche suivante : les jardins sont-ils des espaces permettant aux familles de s’adapter ou non à la précarité ? J’avais pour hypothèse de départ que les personnes désiraient un jardin familial pour des questions économiques, pour contribuer à l’autonomie alimentaire de leur famille.
Qu’avez-vous tiré de cette recherche ?
J’ai pu mettre en évidence les fortes relations qui existent entre l’émergence des jardins familiaux et les processus de crise urbaine. Lorsque la
Les jardins partagés cultivent leur diversité
en participant à l’émancipation des populations les plus modestes.
Comment se positionne la ville d’Alès ?
À Alès, il y a deux types de jardins. Des jardins associatifs dont la surface peut atteindre jusqu’à 800 mètres carrés et des terrains municipaux standards de 50 mètres carrés situés dans des zones HLM, ainsi que quelques parcelles plus grandes. La mairie paie une animatrice pour accompagner les bénéficiaires : elle fait de la formation mais aussi jardine quand la personne est absente pour que l’espace reste beau. Il y a un grand contrôle de la mairie. Je me suis aperçu que son objectif n’était pas tant l’autonomie alimentaire ou l’émancipation des personnes pauvres que celui de l’embellissement de la ville. D’ailleurs sur son site internet, elle écrit : « Leur excellence a valu à la ville d’Alès de remporter en 2017 le « Prix du fl eurissement des jardins familiaux collectifs », décerné par le Conseil national des Villes et villages fl euris. Une distinction qui n’a été attribuée qu’à une seule ville en France ». L’objectif de la municipalité est d’avoir une commune plus belle pour faire venir une population plus aisée. ■

Propos recueillis par Jacques Duplessy
Alain Guerrier - AdobeStock ©
commune a connu des difficultés, les jardins ont vu leur surface s’étendre. A contrario, les jardins se sont étiolés lorsque la commune a connu des phases importantes de développement. Des signes comme la clôture des terrains montrent l’importance de la production agricole pour les jardiniers. Mais il y a d’autres bénéfi ces de ces espaces. Les raisons économiques deviennent peu à peu moins importantes. Les gens ont d’autres motivations : d’ordre social par exemple lorsque les jardins sont des lieux de rencontre, d’ordre paysager lorsque les jardins off rent des lieux où les individus se ressourcent. Les personnes me disent l’importance de pouvoir choisir, de se réapproprier leur vie. Ces espaces ont donc une dimension politique et sociale
IVRY, VILLE PIONNIÈRE
Dans cette commune du Val-de-Marne, la tradition des jardins ouvriers a près de 100 ans. Sur les terrains militaires du fort d’Ivry, une centaine de parcelles de 200 mètres carrés sont gérées par une association. Les jardiniers de ces terrains le font surtout dans un but de production alimentaire et ils ont obligation de maintenir la parcelle en état. Certains sont transmis de génération en génération. « L’association est complètement indépendante de la mairie, mais nous suivons avec intérêt son activité. À un moment où la pression foncière est forte en périphérie de Paris, la ville tient à ce que cet espace reste à cet usage. C’est un couloir important de biodiversité », explique Laurent Martin, responsable des espaces verts. Plus récemment, la ville a mis en place sept jardins partagés sur des parcelles de 300 à 500 mètres carrés, con és à autant d’associations. Trois autres devraient ouvrir en 2022. « Il y a une forte demande. Nous l’encourageons, même s’il n’y a pas beaucoup de terrains disponibles. C’est un autre modèle que les jardins ouvriers. Les usagers recherchent davantage un lieu de rencontre et d’échange », détaille Laurent Martin. La mairie s’occupe d’apporter l’eau, de clôturer la parcelle, de préparer la terre et réalise aussi une analyse de la pollution des sols. « Plusieurs projets sont des terrains d’anciennes usines. Si la terre est polluée, nous apportons de la bonne terre et des bacs pour une culture hors sol », précise Laurent Martin. Tous les jardins sont mis gracieusement à disposition par la mairie qui signe une convention avec l’association. La commune a aussi le projet d’organiser un réseau d’échange entre associations de jardins partagés, et ré échit à l’embauche d’un animateur municipal.
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