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N° 885
Lundi 13 Mai 2019
Début d’année en demi-teinte pour la chimie
S
ur fond de tensions internationales, tant sur le plan géopolitique que commercial, les résultats du premier trimestre 2019 marquent le pas chez bon nombre de grands industriels de la chimie en Europe. Un phénomène amplifié par le fait que les résultats du début de l’année 2018, utilisés pour la comparaison, avaient été particulièrement positifs. Ainsi le numéro un mondial de la chimie BASF boucle le trimestre sur une chute de 16 % de son bénéfice net et de 7 % son Ebitda, alors que le chiffre d’affaires parvient à progresser de 3 %, à 16,2 milliards d’euros. Le géant allemand dit faire les frais de la guerre économique entre les États-Unis et la Chine qui fragilise plusieurs industries, dont l’industrie automobile qui est l’un des grands clients de BASF tant pour ses matériaux, ses catalyseurs que pour sa peinture (voir p. 7). De son côté, Solvay fait aussi état d’un marché automobile difficile, auquel se sont ajoutées des difficultés dans l’électronique et le pétrole & gaz. Du coup, les volumes du groupe sont en baisse, mais grâce à un effet de change positif, le chiffre d’affaires parvient à gagner 3,2 % à 2,6 Mrds € et l’Ebidta progresse de 2 %. Mais si BASF reste positif dans ses perspectives pour l’ensemble de l’exercice, tablant toujours sur une légère augmentation des ventes et de l’Ebit, Solvay prévoit un Ebitda stable, voire une évolution « modestement négative ». Même topo chez dont les ventes reculent sur les mêmes « Pour bien “performer” Arkema marchés. Malgré ces baisses de volume, le chiffre augmente de 2 % à 2,2 Mrds €, grâce à une au cours de ce premier d’affaires augmentation des prix (voir p. 5). L’Ebitda n’enretrimestre, mieux valait gistre qu’un très léger recul. Et pour l’ensemble de l’année, le groupe joue le maintien, tablant sur un avoir le bon portefeuille Ebitda comparable à celui de 2018. Ce dernier avait toutefois battu tous les records. produits. » Avec un portefeuille comprenant aussi des matériaux et des revêtements, Clariant ne démarre pas mieux l’année. Son Ebitda trimestriel recule de 8 % et les ventes ne doivent leur progression de 2 % à 1,7 Mrd € qu’à un effet de change positif. Néanmoins, le groupe suisse espère améliorer ses performances au fil de l’année. À noter que Clariant dit souffrir sur le marché de l’aéronautique. Chez Solvay, c’est justement l’un des segments qui lui sauve la mise. En pétrochimie, le climat n’est globalement pas meilleur. Shell Chemicals a vu ses volumes baisser de 8 % à 4,14 millions tonnes, tandis que son bénéfice net chute de 36 %. Chez Borealis, on annonce un bénéfice net en recul de 17 % en raison de baisses de marges dans les polyoléfines en Europe. Les ventes ont cependant crû de 4,4 % à 2,1 Mrds €. Finalement pour bien « performer » au cours de ce premier trimestre, mieux valait avoir le bon portefeuille produits. Le Néerlandais DSM est certes présent dans le secteur des matériaux qui a fait l’objet de baisses de demandes. Néanmoins, le poids deux fois plus important de sa branche nutrition a permis de contrebalancer la tendance. Du coup, chiffre d’affaires et bénéfices sont largement orientés à la hausse, et DSM pense pouvoir accroître de près de 10 % son Ebitda ajusté sur l’ensemble de l’année. Le bilan est tout aussi positif pour le champion français des gaz industriels Air Liquide. Au premier trimestre, le groupe a publié un chiffre d’affaires en hausse de 8,6 % à 5,44 Mrds €, légèrement supérieur aux attentes. Dans un environnement comparable, Air Liquide est confiant dans sa capacité à réaliser en 2019 une croissance du résultat net, calculée à change constant. n Sylvie Latieule Pour s’abonner : www.chimiepharmahebdo.com - Déjà abonné : abo@infopro-digital.com - 01 77 92 99 14
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Sommaire PANORAMA
Pages 2-3
n Subvention de l’UE pour 4 PME partenaires d’Axelera
n Appel des 30 : les 14 lauréats dévoilés n L’ANSM sanctionne les « short liners » n Solvay réorganise son comité exécutif n Les indications du Praluent étendues aux États-Unis n Nestlé, PepsiCo et Suntory rejoignent Carbios et L’Oréal
CHIMIE
Pages 5-9
n Polyamides : Arkema installe un site à Singapour
n Arkema fait preuve de solidité au premier trimestre n ExxonMobil investit 2 Mrds $ à Baytown n Anellotech veut démarrer une construction d’usine en 2020 n Clariant et Wuxi Xiyuan signent deux contrats en Chine n Givaudan rachète l’activité cosmétique d’AMSilk n Glyphosate : Bayer dans la tourmente face aux actionnaires n BASF en recul sur le 1er trimestre n Shell : reprise de la production aux Pays-Bas n Socomore rachète Mäder Aéro
ZOOM
n Des nanoparticules lipidiques contre le VIH
PHARMA
n Takeda allège son portefeuille
Page 10
Pages 11-13
n Sandoz et Eirgenix signent un accord de licence n Janssen Pharmaceuticals s’allie à Vect-Horus n Immunothérapie : Transgene et AstraZeneca s’unissent n Bayer rejoint le consortium de Sensyne Health n Maladies rares : Pfizer acquiert Therachon n CDMO : Catalent investit aux États-Unis n Lundbeck s’empare d’Abide Therapeutics
ÉQUIPEMENTS & SERVICES
Page 14
n Endel Engie négocie pour reprendre Pierre Guérin n Barentz reprend les actifs de Casmo Oy n Sulzer acquiert l’Américain GTC
SPOT-SCOPE
Page 15
CARNET – AGENDA
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Panorama Quatre PME partenaires d’Axelera subventionnées par l’Union Européenne Axelera, le pôle de compétitivité français consacré aux PME dans les filières chimie et éco-industrie, a accompagné avec succès quatre PME françaises dans leur développement à l’international grâce à l’appel à projet Instrument PME, qui accorde des subventions européennes aux entreprises lauréates. Les subventions, accordées en fonction du degré de maturité du projet, couvrent trois phases, la première d’évaluation et d’étude de faisabilité, la deuxième en R&D et prototypage, et la troisième en commercialisation. Cette année, les quatre PME lauréates ont été subventionnées pour la phase 1 de leur projet. Les lauréats ont des projets très variés. La première PME, ViewPoint, est spécialisée dans l’instrumentation de laboratoire pour le contrôle de la qualité de l’eau par utilisation de bio-indicateur. Elle a été choisie pour son projet Toxmate, une station de biosurveillance en ligne qui permettrait de mesurer en temps réel la qualité toxique des eaux de rejets et de déceler très rapidement une dégradation de la qualité de ces eaux à cause de micropolluants afin d’aider les autorités publiques et les gestionnaires de l’eau à agir en conséquence. La deuxième entreprise lauréate est Atanor, spécialisée dans la fourniture, l’audit et l’étude d’installation de combustion, de pyrolyse ou de gazéification pour les matières combustibles, pour un projet portant sur une technologie innovante de valorisation énergétique des déchets. La troisième PME est Carbon Waters, qui travaille sur l’application de revêtements de graphène en couches minces sur différents substrats ainsi que dans la formulation d’additifs à base de graphène. Elle est nominée grâce à son
projet Graphene Water. Ce programme porte sur la validation de la viabilité technique et commerciale de dispersions de graphène pour des applications industrielles en anticorrosion. Enfin, la quatrième lauréate, sur la catégorie R&D et prototypage, est une PME du nom de ForCity. Elle est spécialisée dans l’édition de plateforme 4D de simulation et d’aide à la décision pour les collectivités et les entreprises de l’énergie, de l’aménagement, de l’environnement et de l’immobilier. Son projet porte sur le développement de la suite de logiciels ForCity (GeoWorking Decision, ForCity District Heating, ForCity Water et ForCity Waste Vision) sur les marchés européens. Axelera accompagne les PME françaises depuis 2005 et comptait, à la fin 2016, plus de 340 adhérents et 286 projets de R&D financés, pour un montant total de 800 millions d’euros. « Depuis 2017, Axelera a accompagné cinq de ses entreprises adhérentes sur le projet Instrument PME, dont quatre ont été financées. Ce niveau de performance élevé est le fruit d’un travail conjuguant une solide expertise et un accompagnement dans le montage et la soumission du dossier », explique Thierry Raevel, le président d’Axelera. En effet, « la mobilisation des adhérents et des PME sur les projets européens relève du défi : les candidatures aux appels à projet sont complexes à monter et à gérer administrativement ». Instrument PME est très sélectif : entre 2014 et 2017, le taux de succès global était de 6,9 % pour les projets de phases 1 et 2. Axelera a également annoncé qu’il continuera son travail en 2019 pour le développement de projets issus de PME, tout en cherchant de nouveaux projets auxquels apporter son aide. n A.G.
Répartition pharmaceutique
L’ANSM sanctionne les « short liners » L’ANSM a prononcé cinq injonctions et cinq sanctions financières à l’encontre des « short liners », pour un montant total de 480 500 €. Au cours de l’année 2018, les inspections conduites par les ARS en lien avec l’ANSM, ont mis en évidence le non-respect du Code de la Santé publique par certains grossistes-répartiteurs pharmaceutiques, un code qui leur impose des obligations de service public. Quand ils ne respectent pas ces obligations, les grossistes-répartiteurs sont alors qualifiés de « short liners ». En développant leur activité par le biais d’exportations parallèles, sans respecter tout ou partie de leurs obliga-
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tions, les « short liners » favorisent l’introduction de médicaments falsifiés dans la chaîne légale de distribution, compliquent la traçabilité des médicaments et entraînent un assèchement du marché. L’ANSM souhaite également développer « une vigilance renforcée sur la qualité et la complétude des dossiers soumis dans le cadre de la demande d’ouverture d’un grossiste-répartiteur et la systématisation d’une inspection sur site ». Les grossistes-répartiteurs souffrent actuellement d’une dégradation de leur situation économique, comme l’avait indiqué l’ADLC (l’Autorité de la Concurrence) début avril 2019. n M.L.
Développement économique
La Métropole de Lyon dévoile les 14 lauréats de son Appel des 30
Les 14 lauréats de la 3e édition de l’Appel des 30 viennent d’être dévoilés, alors que la date limite pour le dépôt de dossiers avait été fixée au 30 octobre 2017. Piloté par la mission Vallée de la chimie, le programme Appel des 30 consiste, depuis 2014, à identifier des hectares de friches à l’intérieur de sites chimiques en activité dans la Métropole de Lyon pour aider ensuite des porteurs de projets à s’y installer. Et ce, dans quatre domaines stratégiques : chimie verte, usine énergétique métropolitaine, mobilités et paysages productifs. Le programme s’inscrit globalement dans le cadre d’une revitalisation de la Vallée de la chimie dans un contexte de mutation de l’industrie chimique et de transition énergétique. C’est ainsi que cinq projets vont pouvoir contribuer à densifier la plateforme industrielle en périphérie de Lyon. En tête de liste, on retrouve la société Carbios qui souhaite construire un démonstrateur pour sa technologie de recyclage de PET par voie enzymatique. Cogeteam-Energy 26 est retenu pour une unité de méthanisation industrielle (projet Ligno Biogaz Feyzin). Metalor propose le transfert d’une unité industrielle de recyclage de catalyseurs industriels. Saria veut construire une unité de méthanisation industrielle (projet Bionerval) et Tanaga Énergies, une unité pilote de méthanisation par voie sèche (projet Geom). Deux projets visent à améliorer le cadre de vie et de travail à travers la création d’un parc de production sur le plateau des Clochettes ou des partages de jardins privatifs entre salariés et riverains. Les sept derniers projets visent à faire de la Vallée un territoire démonstrateur dans différents domaines, de la plateforme de covoiturage à de la production de biomasse sur des espaces contraints par le PPRT, en passant par des installations photovoltaïques. n S.L.
Patrick Chevrolat
Innovations
Lundi 13 Mai 2019 - Chimie Pharma Hebdo
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Panorama Management
Solvay réorganise son comité exécutif
Le Belge Solvay a annoncé la simplification et la réorganisation de la structure et des responsabilités de son comité, à la suite du départ de deux de ses membres : Pascal Juéry et Cécile Tandeau de Marsac. « Le Comité exécutif sera simplifié et comptera six membres, une fois le nouveau directeur des Ressources humaines nommé », assure le groupe Solvay. Les membres du Comité exécutif seront responsables de l’application de la stratégie du groupe et des performances financières des activités dont ils ont la charge, en mettant l’accent sur le retour sur investissement et sur une allocation efficace des ressources. Ils créeront et dirigeront également un certain nombre de nouvelles plateformes d’innovation. Dans ce contexte, Augusto Di Donfrancesco dirigera les activités Speciality Polymers et Composite Materials ainsi que la plateforme Thermoplastic Composite. Cette plateforme récemment lancée combine le savoir-faire des deux activités pour réduire les délais de mise sur le marché. Hua Du dirigera les activités Novecare, Technology Solutions, Special Chem, Silica ainsi qu’une nouvelle GBU regroupant Coatis et Fibras. Vincent De Cuyper dirigera les activités Soda Ash, Peroxides et Aroma Performance ainsi que les fonctions industrielle, Supply Chain, Procurement et Solvay Business Services. Karim Hajjar conservera ses fonctions de directeur financier de Solvay. Tous rapporteront à Ilham Kadri, présidente et CEO du groupe. n S.L.
24 h 24
Politique de santé
Les indications du Praluent étendues aux États-Unis Le Praluent (alirocumab), un médicament issu du partenariat entre Sanofi et Regeneron et commercialisé comme anti-cholestérol, vient de voir son approbation par la FDA étendue pour la réduction du risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral et d’angor instable nécessitant une hospitalisation chez l’adulte présentant une maladie cardiovasculaire établie. Une approbation de la FDA justifiée par les données de l’essai Odyssey Outcomes, qui ont été publiées dans le New England Journal of Medicine, en novembre 2018. Cet essai a en effet permis de mettre en évidence que les 18 924 patients ayant présenté un syndrome coronarien aigu (SCA) dans l’année précédant leur inclusion dans l’essai, et dont le Praluent a été ajouté à leur traitement, ont observé une réduction de 15 % du risque d’événement cardiovasculaire majeur, une diminution de 27 % du risque d’accident vasculaire cérébral, et enfin, une réduction de 15 % du risque de décès,
toutes causes confondues. Une extension de l’approbation de la FDA qui constitue « une avancée significative dans le traitement des adultes présentant une maladie cardiovasculaire établie », selon John Reed, le responsable monde de la Recherche et Développement de Sanofi. Le Praluent est un anticorps monoclonal qui agit par inhibition de l’enzyme PCSK9 intervenant dans le métabolisme du cholestérol. Associé à une statine (hypolipémiant), ce médicament permet de réduire de façon considérable le taux de LDL-cholestérols et de triglycérides et ainsi de lutter contre l’hypercholestérolémie. En 2017, ce médicament a été à l’origine d’un contentieux opposant Sanofi et Regeneron à Amgen. La biotech américaine Amgen accusait en effet Sanofi et Regeneron d’avoir violé les brevets de son Repatha, un anticorps monoclonal anti-PCSK9 indiqué dans le traitement de l’hypercholestérolémie, pour développer le Praluent comme concurrent direct. n M.L.
Recyclage du PET
Nestlé, PepsiCo et Suntory rejoignent le consortium de Carbios et L’Oréal Le spécialiste de la bioplasturgie Carbios et le groupe L’Oréal ont annoncé l’intégration de Nestlé Waters, PepsiCo et Suntory Beverage & Food Europe au sein de leur consortium sur le biorecyclage des plastiques. Ce partenariat de quatre ans prévoit que les nouveaux signataires aident à industrialiser la technologie développée par Carbios pour le recyclage enzymatique de polyéthylène téréphtalate (PET) et de fibres polyester. En outre, cette collaboration prévoit que les nouveaux membres du consortium contribuent aux étapes techniques et au soutien financier pour la mise en place d’une filière d’approvisionnement de PET au niveau mondial. Parmi les nouveaux membres du consortium fondé en 2017 par Carbios et
L’Oréal, deux d’entre eux (Nestlé Waters et PepsiCo) sont d’ores et déjà engagés dans une autre initiative sur le PET biosourcé : NaturAll Alliance. Associant notamment d’autres entreprises telles que Danone ou Origin Materials, ce consortium vise à développer de nouvelles solutions d’emballage issues de matières premières biosourcées. Dans le cadre de NaturAll Alliance, les partenaires ont pour objectif de mettre sur le marché les bouteilles nouvelle génération, atteignant au minimum 75 % de PET biosourcé dès 2020, et 95 % d’ici à 2022. Ils poursuivront alors leurs recherches pour augmenter les capacités de production et répondre à un objectif de 100 % de matériaux biosourcés. n D.O.
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Chimie Polyamides 11
Arkema installe un nouveau site de production à Singapour
Le groupe français va installer sa deuxième usine de production de polyamide 11 sur l’île de Jurong, un investissement exceptionnel pour l’entreprise. du marché. Il est notamment utilisé dans l’électronique, l’impression 3D, l’extraction du pétrole et du gaz ainsi que dans l’automobile, où il est employé en remplacement du métal. Le Rilsan est l’un des produits phares d’Arkema, fabriqué depuis plus de 70 ans par l’entreprise. Sa production a commencé en 1949 en France, dans l’usine historique de Serquigny, en 1970 aux États-Unis, et il est, depuis 2013, fabriqué en Asie. « Cet investissement majeur [dans la future usine de Jurong] renforce notre présence globale dans les matériaux biosourcés et nous permettra de nous rapprocher considérablement de nos clients sur la zone Asie », a commenté Erwoan Pezron, le directeur de la branche polymères techniques d’Arkema. « L’environnement industriel de Singapour et son contexte favorable à l’innovation nous sont apparus comme des atouts majeurs pour notre projet ». Arkema figure parmi les leaders mondiaux des polymères biosourcés, aux côtés d’autres acteurs comme Total et NatureWorks, qui produisent tous deux du PLA, un bioplastique fabriqué à partir de sucre ou d’amidon. « Le monde d’aujourd’hui évolue de plus en plus vite, et offre toujours plus d’opportunités de croissance », a déclaré Erwoan Pezron, « et avec le Rilsan, nous sommes prêts à relever les défis de demain » n Aurore Gayte Wiki-Commons
C
ela faisait depuis juillet 2017 qu’on attendait la nouvelle : Arkema installera finalement sa nouvelle ligne de production de Rilsan à Singapour, sur l’île de Jurong. Le groupe va investir 300 millions d’euros dans la construction de l’usine, soit « l’un des plus importants projets industriels d’Arkema depuis sa création », s’est enthousiasmé Thierry Le Hénaff, son p-dg. Ces 300 M€ font partie d’un plan « d’investissements exceptionnels », auxquels s’ajoutent encore 200 M€ investis dans l’agrandissement de l’usine de thiochimie de Kerteh, en Malaisie. Si Arkema n’a pas souhaité communiquer le chiffre d’affaires de l’usine ni sa production annuelle, l’entreprise a prévu, grâce aux travaux, de doubler sa production mondiale de monomère amino 11 et de polyamide 11, un projet colossal. La fin de la construction de ce site à Jurong est prévue pour 2021, et la mise en œuvre pour le début de 2022. Jusqu’à présent, Arkema ne produisait de l’amino 11 que dans son usine de Marseille, celle de Jurong sera donc la deuxième du groupe à en produire. Trois autres usines produisent du polymère 11 : celles de Serquigny, dans l’Eure, de Birdsboro, en Pennsylvanie, et de Zhangjiagan, en Chine. « La demande pour nos polymères est vraiment très importante, ce sont des produits exceptionnels avec une très forte croissance. Nous faisons ce que nous pouvons pour la satisfaire », a précisé Thierry Le Hénaff. « Aujourd’hui, le Rilsan est connu dans le monde entier pour être un des polymères biosourcés les plus résistants ». Pour Kévin Hanrahan, chargé du marketing des polymères de spécialités, « La marque est devenue synonyme de performance, tout en étant biosourcée ». Issu de l’huile de ricin, le polyamide 11 Rilsan est le seul polyamide 100 % biosourcé produit par Arkema, et le leader
L’ïle de Jurong où le site d’Arkema sera installé.
Résultats du 1 er trimestre
Arkema fait preuve de solidité dans un environnement difficile Arkema a publié ses résultats financiers du premier trimestre 2019, et les deux maîtres mots pour cette année sont « solidité » et « résilience », pour le p-dg du groupe, Thierry Le Hénaff. Après une année 2018 exceptionnelle pour la chimie française, les volumes sont en retrait de 2,5 %, même si le chiffre d’affaires a augmenté de 2 %, à 2,215 Mrds €, grâce à une augmentation des prix de vente. Ces derniers ont progressé de 1,3 %, afin de répercuter la hausse des prix des matières premières. L’Ebitda du groupe s’élève à 370 millions d’euros, en léger recul par rapport à 2018. « La performance financière du groupe, proche de ses niveaux les plus élevés historiquement, est en ligne avec la guidance donnée en début d’année et démontre une belle “résilience” dans un environnement macroéconomique glo-
balement moins porteur qu’au premier trimestre de l’an dernier », a commenté Thierry Le Hénaff. « Notre stratégie de transformation vers la chimie de spécialités continue donc de porter ses fruits, et au-delà du court terme, Arkema poursuivra les réflexions et projets pour renforcer encore la part des spécialités au sein de son portefeuille d’activités ». La chimie de spécialités, qui compte pour 29 % du chiffre d’affaires global du groupe, est cependant en baisse de 2,9 % par rapport à 2018, passant de 661 M€ à 642 M€. L’Ebitda baisse également de 3,1 %, reflétant la normalisation des conditions de marché dans la chaîne MAM/PMMA, a expliqué Arkema. Les matériaux de haute performance, qui comptent pour 46 % du chiffre d’affaires total, ont, eux, connu une augmentation de 1 % de leur chiffre d’affaires,
passant de 998 millions à un peu plus d’un milliard d’euros. Grâce à un effet prix positif de plus de 4,7 %, l’augmentation est visible sur toutes les lignes de produits et a affecté l’ensemble du secteur. L’ebitda est néanmoins en baisse de 8 %, ce qui reflète la faiblesse des volumes des matériaux avancés. Enfin, la partie Coating Solutions, qui compte pour 25 % du chiffre d’affaires d’Arkema, bondit de 10,1 % entre 2018 et 2019, passant de 507 M€ à 558 M€. Le chiffre s’explique par une belle dynamique des volumes, de 6,9 %, et un effet de change positif de 3,7 %. Son Ebitda est lui aussi en grande forme, avec une augmentation de 15,2 % sur un an, suite à la forte demande en monomères acryliques et de la répercussion de la hausse des matières premières dans les activités aval. n A.G.
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Chimie Chimie verte
Grève chez Shell
Reprise de la production sur les sites de Pernis et Moerdijk
Aromatiques biosourcés
Shell moerdijk
Les syndicats néerlandais et les représentants de Shell ont annoncé, vendredi 26 avril, la fin de la grève sur la raffinerie de Pernis et l’usine de Moerdijk, toutes les deux situées aux Pays-Bas. Le travail a repris dans l’après-midi. Les employés étaient en grève depuis le 8 avril et demandaient une augmentation de salaire de 5 %. Ils refusaient depuis de faire des heures supplémentaires et avaient volontairement ralenti la production de la raffinerie et de l’usine. La raffinerie de Pernis, l’une des plus grandes d’Europe avec une production de 400 000 barils par jour, avait réduit ses capacités de 65 %. Shell estime que les neuf premiers jours de grève ont coûté près de 14,5 millions d’euros à l’entreprise. Après plusieurs offres ayant été refusées par les syndicats, l’administration de Shell et les représentants des ouvriers se sont finalement entendus vendredi sur un accord, qui prévoit une augmentation des salaires de 3 % à la fin de cette année, de 2 % en 2020 et de 2,5 % en 2021, en plus d’une augmentation de la prime annuelle de 1,5 %. Les représentants syndicaux pensent que l’accord représente un « bon résultat, mais pas le meilleur ». L’accord prévoit également un prolongement de la dernière convention collective, qui restera en place trois ans au lieu de deux. Un représentant de Shell s’est dit « satisfait par la reprise du travail », mais attend la signature définitive de l’accord, le 8 mai, pour considérer la grève complètement finie. L’usine de Moerdijk produit entre autres de l’éthylène, du propylène, du benzène et du butadiène. Son vapocraqueur était censé être en maintenance du 16 avril au 21 juin, mais elle n’a pas encore pu commencer à cause de la grève. Shell n’a pas encore fourni un nouveau calendrier pour la maintenance. n A.G.
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Anellotech veut démarrer une construction d’usine en 2020 Anellotech annonce son intention de démarrer la construction d’une première usine de production de composés aromatiques biosourcés au second semestre de 2020. Des discussions ont été entamées avec ses partenaires actuels, dont Axens, ainsi que de nouveaux afin de pouvoir financer ce projet qui vise à transformer 500 tonnes/jour de bois sec, prétraité selon le procédé MinFree, pour produire 40 000 tonnes par an de mélanges de produits aromatiques, comprenant du benzène, du toluène, des xylènes et des aromatiques en C9 +, ainsi que 30 000 t/an de monoxyde de carbone (CO) et autres gaz. Le procédé MinFree permet de réduire la teneur en minéraux (cendres) des matières premières qui contribuent à empoisonner le catalyseur. À la suite de cette première industrialisation, Anellotech et son partenaire Axens envisagent de céder des licences pour la construction d’installations de plus grande taille, pouvant atteindre les 200 000 à 250 000 tonnes par an de
mélanges d’aromatiques, avec la production de 150 000 t/an de CO. Ce projet d’usine est annoncé alors qu’Anellotech vient de boucler six mois de tests en continu de sa technologie Bio-TCat dans son unité pilote de Silsbee au Texas. Et les résultats sont jugés très positifs avec un rendement de produits chimiques liquides de 22 à 24 % en poids à partir de pin loblolly, une essence cultivée sans le sud est des États-Unis. Et ce rendement pourrait encore être amélioré de 3 à 5 % à travers la réutilisation du monoxyde de carbone (CO) résiduel en éthanol cellulosique ou en électricité renouvelable par le biais de l’utilisation de technologies tierces. « Ces résultats valident le potentiel économique du procédé Bio-TCat et nous permettent de penser que même les petites échelles initiales de production sont viables », a déclaré David Sudolsky, CEO d’Anellotech qui vise clairement la compétitivité économique par rapport à la production d’aromatiques d’origine fossile. n S.L.
Formaldéhyde
Clariant et Wuxi Xiyuan signent deux autres contrats en Chine Clariant et son partenaire commercial Wuxi Xiyuan ont annoncé qu’ils allaient travailler sur deux nouveaux projets de production de formaldéhyde en Chine. Leurs deux nouveaux clients, Shandong Yushiju Chemical, l’un des plus gros producteurs chinois de résines phénol-formaldéhydes, et Shandong Sunny Wealth New Materials, spécialisé dans les antioxydants, commenceront leurs productions dans l’année. Leur production de formaldéhyde escomptée est respectivement de 150 Kt/an et 130 Kt/an. Le partenariat commercial et technique entre Clariant et Wuxi Xiyuan se base sur la technologie de Clariant, notamment son catalyseur Famax 200 DS, et sur les capacités d’ingénierie de Wuxi Xiyuan, qui a d’ores et déjà construit trois sites de production de formaldéhyde en Chine et en Inde pour Clariant. Un quatrième,
construit dans la province du Jiangsu, en Chine, doit être mis en service d’ici la fin de l’année, avec une production annuelle estimée à 240 Kt/an. Jiatao Zhang, le directeur d’exploitation de Shandong Yushiju Chemical, s’est déclaré « sûr de pouvoir atteindre ses objectifs grâce aux capacités de Clariant et Wuxi Xiyuan dans la production de formaldéhydes ». Clariant fabrique un catalyseur de nouvelle génération, très recherché, qui permet d’avoir une productivité bien plus élevée que les catalyseurs d’ancienne génération. Kevin Chan, chef de la branche Catalyseurs en Chine de Clariant, a annoncé être « honoré que des clients aussi prestigieux que Shandong Yushiju Chemical et Shandobg Sunny Wealth New Material nous accordent leur confiance sur ces contrats ». n A.G.
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Chimie Chimie verte 24 h 24
Soie d’araignée
Givaudan rachète l’activité cosmétiques d’AMSilk Dans le cadre de sa stratégie 2020 visant à renforcer les capacités de son segment Active Beauty, Givaudan a conclu un accord pour acquérir l’activité cosmétiques d’AMSilk. Spécialisé dans les biopolymères de soie véganes, AMSilk est une société allemande, domiciliée à Planegg près de Munich. Elle propose une gamme de polypeptides biosourcés de haute performance aux propriétés fonctionnelles intéressantes pour le domaine des cosmétiques. Ces biopolymères véganes offrent un large éventail d’applications dans des catégories aussi diverses que les soins capillaires et les soins de la peau, qui présentent des vertus tels que le toucher de soie, le bouclier anti-pollution ou la protection de la couleur des cheveux. AMSilk a déposé dix brevets pour l’utilisation de biopolymères dans des applica-
tions cosmétiques. Outre les applications cométiques, les produits d’AMSilk s’adressent au domaine des textiles, ainsi qu’à d’autres applications industrielles dans le monde entier, grâce notamment à la marque Biosteel, inspirée de soie d’araignée. Celle-ci est appréciée pour la grande robustesse des fibres qu’elle propose. La société a d’ailleurs récemment annoncé des collaborations et des partenariats avec des marques leaders mondiales comme Adidas et Airbus. Enfin, AMSilk développe des matériaux biocompatibles aussi bien pour les dispositifs médicaux que pour les produits d’hygiène. Les termes de l’accord n’ont pas été divulgués par Givaudan qui prévoit de financer la transaction à partir de ses propres ressources. n S.L.
POUR SUIVRE LES INFORMATIONS STRATÉGIQUES ET EXCLUSIVES DES DÉCIDEURS DES INDUSTRIES DE LA CHIMIE ET DE LA PHARMACIE
Fusion
BASF et LetterOne complètent la fusion de leurs filiales Wintershall et DEA Après avoir obtenu l’accord de l’autorité de la concurrence européenne, BASF et LetterOne ont finalisé la fusion de leurs deux filiales spécialisées dans les hydrocarbures, Wintershall et DEA. La nouvelle entité, qui s’appellera Wintershall DEA, sera le leader européen des sociétés d’exploration et de production de gaz et pétrole, s’est félicité Hans-Ulrich Engel, vice-président du conseil d’administration de BASF. « BASF et LetterOne ont jeté les bases pour une croissance forte de Wintershall DEA », a-t-il déclaré. Lord Browne de Madingley, président de LetterOne Energy, s’est également montré très enthousiaste pour cette nouvelle entité : « Ce n’est pas tous les jours que vous avez l’opportunité de créer une compagnie de cette envergure. Nous allons démarrer sur les chapeaux de roue, avec un projet de pipeline qui va ancrer notre position de leader sur le marché pour les années à venir ». BASF possède 67 % des parts de Winthershall DEA, et LetterOne 33 %, en attendant une introduction en Bourse qui devrait arriver début 2020. En 2018, le bénéfice net combiné de Wintershall et DEA s’élevait à 1 milliard d’euros,
avec un Ebitda de 3,6 Mrds €. Leur production combinée était de 215 millions de barils équivalent pétrole, avec des réserves estimées à 2,4 Mrds de barils équivalent pétrole, soit 11 ans de production. Les prévisions pour Wintershall DEA sont très positives, tablant sur une augmentation de la production de 6 % à 8 % entre 2021 et 2023, soit 750 000 barils équivalent pétrole par jour, au lieu de 590 000 actuellement. Le conseil d’administration de Wintershall DEA sera tour à tour présidé par Hans-Ulrich Engel, qui sera p-dg pour les 15 premiers mois, et Lord Browne of Madingley. D’ici à trois ans, Wintershall DEA prévoit de réaliser des synergies pour une valeur d’au moins 200 millions d’euros par an. Wintershall DEA, sont le siège social est situé à Kessel, aux Pays-Bas, et à Hambourg, en Allemagne, fore et produit des produits pétrochimiques dans 13 pays à travers le monde ; en Europe, en Amérique Latine et au Moyen-Orient. Le portfolio d’activité de Wintershall DEA est surtout porté sur le secteur amont, mais se développe également en midstream. n A.G.
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Chimie Glyphosate
Bayer dans la tourmente après le vote de défiance des actionnaires Réunis pour l’assemblée générale de Bayer, le vendredi 26 avril, les actionnaires du groupe ont refusé de réaccorder leur confiance à Werner Baumann, le p-dg, et au directoire de l’entreprise. Même si ce dernier n’a pour l’instant pas l’intention de démissionner, le vote des actionnaires ne l’y obligeant pas, son avenir à la tête de Bayer est encore incertain. C’est la première fois que les actionnaires de Bayer procèdent à une telle motion de censure : 55,5 % des actionnaires ont voté contre Werner Baumann, en grande partie à cause de sa décision de racheter Monsanto en 2016 pour 62,5 Mrds $. Les actionnaires ont néanmoins réaccordé leur confiance au conseil de surveillance, avec 66,4 % des votes en faveur et 33 % contre, ce qui reste un très mauvais résultat et un avertissement que Werner Wenning, le président du conseil de surveillance, prend « très au sérieux ». Wenning tient néanmoins à rester positif et à minimiser les conséquences de ce vote : « Nous sommes toujours persuadés que le rachat de Monsanto va dans la bonne direction. Nous allons cependant faire en sorte de rapidement regagner la confiance de nos actionnaires. Notre priorité absolue est de défendre notre compagnie lors des prochains procès contre le glyphosate et d’atteindre les objectifs financiers que nous nous sommes fixés l’année dernière ». Wenning a répondu aux accusations de mauvais management des risques lors du rachat de Monsanto en expliquant que « deux experts extérieurs ont conclu que nous avions pris toutes les précautions possibles et que nous avions respecté nos obligations vis-à-vis de nos actionnaires ». Certains actionnaires ne semblent néanmoins pas rassurés. Le journal Chemical Week rapporte les propos d’Ingo Speich, qui craint « un rachat et un démembrement de Bayer », ainsi que de Mark Tümmler, pour qui « 2018 était un cauchemar, un scandale ». La valeur boursière de Bayer n’a pas arrêté de plonger depuis sa condamnation en août 2018 aux États-Unis : ses actions se vendaient ce matin à 59,20 €, contre 108,60 € en avril 2016, lors de la première annonce de l’intention de rachat de Monsanto. Les poursuites judiciaires s’accumulent aux États-Unis, où plus de 13 400 plaintes ont été déposées devant la justice, mais également en France, où Bayer a récemment été condamné à payer des dommages et intérêts à l’agriculteur Paul François. Werner Baumann reste cependant convaincu de « la sûreté du glyphosate », et a affirmé que les marchés financiers avaient « exagéré, et que la baisse du prix des actions ne reflétait pas la vraie valeur de Bayer ». Le conseil de surveillance doit se rassembler dans les semaines qui viennent afin de discuter des problèmes soulevés pendant l’assemblée générale et continuer de planifier la défense de Bayer. n A.G.
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Revêtements
Socomore rachète Mäder Aéro Socomore a annoncé le rachat de la filiale spécialisée dans l’aéronautique de Mäder, Mäder Aéro, ce qui va lui permettre de compléter sa gamme de protection antiérosion. Socomore continue ainsi sa stratégie de renforcement dans les gammes avionnables, après son rachat en 2017 de la partie revêtements fonctionnalisés d’Aeroglaze/Chemglaze. Frédéric Lescure, le p-dg de Socomore, a précisé que l’acquisition de Mäder Aéro « correspondait à [leur] volonté de se développer vers des solutions à forte valeur ajoutée », dans le cadre de leur plan Socomore 2024. Socomore a également précisé que leur nouvelle filiale « fonctionnera de manière autonome », tout en intégrant la business unit Coating et en accordant rapidement leurs stratégies de R&D. Il est aussi précisé que tout est mis en place pour ne pas perturber les actuels clients de Mäder Aéro. Ainsi, les salariés de Mäder resteront sur le site de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) pour la partie R&D, marketing et commercial, et sur le site de l’Aigle (Orne), pour la partie administration des ventes, industrialisation et contrôle qualité. La fabrication des produits sera toujours confiée aux équipes du groupe Mäder, « qui ont l’expertise et les équipe-
ments industriels nécessaires pour la fabrication des produits ». De même, les équipes de R&D de Mäder Aéro seront toujours en collaboration avec celles du groupe Mäder, tout en mettant en place des « synergies avec Socomore pour le développement de ses produits ». Pour l’instant, les contrats commerciaux sont transférés à Mäder Aéro, la priorité du groupe étant « la continuité de l’activité pour les clients. » « Ce rachat s’accompagne d’un accord de coopération ambitieux, qui amènera [nos] équipes à travailler de plus en plus ensemble, en particulier dans le domaine de l’anticorrosion, l’anti-érosion et des intérieurs cabines », a précisé Socomore dans son communiqué de presse. Antonio Molina, p-dg du groupe Mäder, s’est lui déclaré « très heureux d’accueillir Socomore et fier du partenariat R&D que nous avons su trouver ». Avec l’acquisition de Mäder Aéro, Socomore sera capable d’élargir sa gamme de produits avec des coating anticorrosion et anti-érosion, résistants aux hautes températures, à la foudre, aux gravillons et aux UV. Ses coatings, à base aqueuse et sans chromate, sont conformes à la réglementation européenne Reach. n A.G.
Résultats 2019
BASF en recul sur le 1er trimestre Les résultats du premier trimestre 2019 du groupe allemand ne sont pas aussi bons qu’escomptés. Le bénéfice net de BASF chute de 16 % (de 1 676 M€ à 1 406 M€), son Ebit de 22 % (de 2 263 M€ à 1 758 M€) et son Ebitda de 7 % (de 2 995 M€ à 2 789 M€). Également à noter, une baisse des volumes de 4 %, en grande partie causée par la faiblesse du secteur Chimie du groupe. Les « financial results » ont ainsi baissé de 15 millions d’euros par rapport au premier trimestre de 2018, entraînés par l’augmentation des charges financières sur l’endettement et la baisse des revenus issus des produits de participation des actionnaires. La baisse la plus importante concerne les flux de trésorerie disponibles qui chutent de 70 % par rapport à l’année dernière, de 1,23 Mrd € à 373 millions d’euros. Le groupe a expliqué une partie de ces mauvais résultats par une conjoncture économique mondiale « morose », due en partie à « la guerre économique entre la
Chine et les États-Unis », qui a fragilisé des secteurs clés de l’industrie. L’automobile, un client majeur de BASF, a été particulièrement touchée par ces troubles et a baissé sa demande en produits chimiques. Si le chiffre d’affaires du groupe a néanmoins augmenté de 3 %, passant de 15,7 Mrds € à 16,2 Mrds €, cette hausse est surtout imputable à l’intégration de la branche Semences et désherbants de Bayer, rachetée l’année dernière et responsable de 7,6 Mrds €. Malgré ces résultats plutôt ternes, BASF se montre positif sur le reste de l’année, avec des prévisions de croissance de 2,7 % pour la production industrielle et la production en chimie, le tout porté par des prévisions d’augmentation du PIB allemand de 2,8 %. De plus, BASF table toujours sur une légère augmentation des ventes et de l’Ebit pour 2019, notamment avec la fusion de DEA avec sa filiale Wintershall, dont les prévisions de croissance sont très prometteuses. n A.G.
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Chimie Chimie de base
La société américaine ExxonMobil a annoncé, le 2 mai, qu’elle allait investir deux milliards de dollars dans l’expansion de son usine de Baytown, au Texas. Le site, l’un des plus grands ensembles pétrochimiques du monde, comprend une raffinerie, un site de production d’oléfines, de plastiques, et un centre de recherche. ExxonMobil prévoit également de créer 2 000 postes supplémentaires, ce qui amènerait le nombre total d’employés à plus de 9 000. Les travaux d’agrandissement doivent démarrer en 2022 et incluent une nouvelle unité de production de polymères de haute performance Vistamaxx, une technologie brevetée par ExxonMobil et qui permet d’atteindre de meilleurs niveaux d’élasticité et de flexibilité. Cette nouvelle unité devrait produire plus de 400 000 tonnes de polymères Vistamaxx par an. L’expansion de l’usine va également permettre à ExxonMobil de faire son entrée sur le marché des alpha-oléfines linéaires, grâce à une nouvelle ligne qui en produira 350 000 tonnes par an. Les alpha-oléfines linéaires sont utilisées dans les huiles industrielles de haute performance, pour la fabrication de surfactants, dans le polyéthylène et dans d’autres produits chimiques de spécialités. « L’agrandissement de notre usine de Baytown va nous permettre de solidifier notre position dans le bassin Permien [le bassin sédimentaire qui s’étend sur une partie du Texas et du Nou-
veau-Mexique, ndlr] et de fournir des produits de meilleure qualité », a commenté Darren Woods, p-dg d’ExxonMobil. L’expansion de Baytown fait partie de l’initiative « Growing the Gulf » (Essor du Golfe), démarrée en 2013 par ExxonMobil, qui prévoit la construction de nouvelles usines sur la côte du Golfe du Mexique et devrait permettre la création de 45 000 emplois. « Grâce aux milliards de dollars que nous investissons dans cette région, ExxonMobil participe de façon importante à l’économie américaine et au développement des communes où nous sommes
implantés », s’est félicité Darren Woods. « La demande en produits chimiques va surpasser celle en énergie au cours des 20 prochaines années », a-t-il également précisé. Le vapocraqueur construit à Baytown en 2018 faisait également partie de Growing the Gulf. Le cabinet d’audit Ernst & Young a calculé que depuis 2017, ExxonMobil avait contribué pour plus de 43 Mrds $ au PIB américain et supporté la création de 177 000 emplois. « C’est la preuve qu’ExxonMobil contribue à la prospérité du pays », a conclu Darren Woods. n A.G.
Baytown ExxonMobil
ExxonMobil investit 2 Mrds $ sur son site de Baytown
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Zoom Futur
Des nanoparticules lipidiques contre le VIH
Développés au CEA-Leti (centre de recherche et de technologies spécialisé dans les micro et nanotechnologies du CEA) depuis douze ans, les Lipidots permettent, aujourd’hui, d’envisager de nouvelles perspectives dans la lutte contre le VIH. Véritables « boîtes à outils », ces nanoparticules représentent une plateforme de nano-administration polyvalente, capable de diagnostiquer et de fournir des traitements médicaux en fonction des caractéristiques de chaque patient.
Vers un vaccin contre le VIH ? Aujourd’hui, l’innovation concernant les Lipidots réside dans leur potentiel d’utilisation contre le VIH, virus qui a causé la mort de 35 millions
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CEA
L
ipidot, c’est le nom donné à des nanoparticules actuellement mises au point au sein du CEA-Leti. Appartenant à la catégorie des nanogouttelettes lipidiques biocompatibles, les Lipidots sont composés d’un cœur huileux, de cire, d’une monocouche de phospholipides et d’un surfactant en polyéthylène glycol. Ce sont ainsi de petites gouttelettes de lipides qui encapsulent, transportent et délivrent au sein des cellules et des tissus cibles des composés de médicaments actifs ou des agents de contraste pour l’imagerie. Ces nanoparticules permettent ainsi de « rendre injectables et optimisés des médicaments qui ne le sont pas par des moyens conventionnels ». Initialement développées pour l’imagerie de fluorescence, les applications diagnostiques et thérapeutiques des Lipidots sont multiples. Elles peuvent notamment être utilisées pour le diagnostic in vitro et in vivo et l’orientation chirurgicale et pour le transport de médicaments de chimiothérapie. Leur innocuité a déjà été mise en évidence par le CEA-Leti grâce à des études portant sur différents modèles animaux, allant de la souris au macaque. Une innocuité qui s’explique par le fait que les Lipidots ne s’accumulent pas dans le corps, leur élimination complète par le foie et les ganglions lymphatiques nécessitant quelques heures à quelques jours. Une propriété qui leur confère une absence d’effets secondaires indésirables. Disposant de 15 brevets et cités dans plus de 30 publications scientifiques, les Lipidots présentent également l’avantage d’avoir un processus de fabrication simple et donc un coût de production réduit. Actuellement produits par processus de HPH (High pressure Homogenizer) pour la constitution de lots de larges volumes, les Lipidots sont en cours d’industrialisation chez V-nano, un sous-traitant pharmaceutique basé près de Toulouse, pour la production de lots injectables cliniques et de lots GMP de petits volumes. La CDMO a pour mission de proposer une production à grande échelle, facilitant ainsi la valorisation commerciale des Lipidots, le CEA-Leti étant à la recherche de partenaires industriels.
Les Lipidots, nanoparticules lipidiques développées par le CEA. de personnes dans le monde depuis sa découverte en 1981, d’après l’organisation Onusida. Une innovation nécessaire aux yeux de Fabrice Navarro, responsable du laboratoire des systèmes microfluidiques et de bio-ingénierie du CEA-Leti, du fait que « les vaccins expérimentaux font face à des obstacles immunologiques qui ne peuvent être surmontés qu’en introduisant des innovations dans la conception des formulations du vaccin ». Outre les applications précédemment citées, les Lipidots peuvent également remplir la fonction de système optimisé d’administration d’adjuvants pour les vaccins et les immunothérapies. Une fonction rendue possible par leur taille inférieure à 100 nanomètres, qui leur permet de circuler dans le système lymphatique et de s’accumuler dans les ganglions lymphatiques. L’approche novatrice des instituts Leti et Idmit du CEA, en collaboration avec l’Inserm, est la suivante : délivrer aux cellules du système immunitaire, via les Lipidots, la protéine p24 du VIH qui, reconnue comme antigénique, engendrera une réponse immunitaire, et un immunostimulant, le CpG. Celui-ci potentialisera cette réponse de l’organisme. En effet, chargés sur les Lipidots, la protéine p24
et le CpG vont être délivrés aux cellules dendritiques qui ont la particularité d’être des cellules présentatrices d’antigènes et médiatrices de la réponse immunitaire. Constituant la capside interne du virus qui englobe le matériel génétique, la protéine p24 a été choisie car elle est très peu immunogène et possède les motifs les plus stables. Le CpG, lui, est un fragment d’ADN, reconnu comme signal de danger par le système immunitaire. Il stimule ainsi ce dernier, d’où sa fonction d’immunostimulant. Cette vectorisation de la p24 et du CpG par les Lipidots représente une « avancée qui pourrait constituer la première étape vers un nouveau vaccin contre le VIH » selon le CEA. Une avancée validée sur le modèle de la souris et des primates non humains d’après une étude parue en octobre 2018, dans la revue npj Vaccines. Les équipes du CEALeti envisagent d’étendre cette utilisation des Lipidots, en y fixant d’autres protéines virales, comme celles issues, par exemple, de la partie externe du rétrovirus. Des travaux qui permettent également d’imaginer d’autres applications immunologiques pour ces Lipidots, au-delà de la lutte contre le VIH. n Mathilde Lemarchand
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Pharmacie Stratégie
Takeda allège son portefeuille
Après une acquisition record, il y a quelques mois – celle du groupe Shire -, Takeda cède certains produits de son portefeuille au profit de Novartis et d’Ethicon. Une décision motivée par la volonté de désendettement du groupe japonais.
T
akeda réorganise son portefeuille quelques mois après l’acquisition de Shire. Le laboratoire japonais va céder les droits de deux de ses produits à Novartis et à Ethicon. Parmi les traitements cédés, on retrouve le Xiidra (lifitegrast), destiné à lutter contre la sécheresse oculaire, pathologie qui touche près de 34 millions de personnes aux États-Unis. Le Xiidra avait été acquis par Takeda lors du rachat de Shire fin 2018. Pour la vente de ce produit, Novartis versera 3,4 Mrds $ (3,04 Mrds €) à Takeda, en plus de paiements supplémentaires pouvant atteindre 1,9 Mrd $ (1,7 Mrd €). Avec ce médicament, Novartis vient enrichir son portefeuille dans le segment des soins oculaires. Le laboratoire bâlois étant déjà en possession de Lucentis (ranibizumab), un anticorps monoclonal utilisé notamment contre la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Le Xiidra est le premier et seul traitement approuvé par la FDA aux États-Unis pour la sécheresse oculaire, le chiffre d’affaires net ajusté de ce médicament s’élevait à 388 M$ (346 M€) en 2018. Novartis voit plus grand pour ce médicament et espère « tirer parti de son infrastructure commerciale bien établie pour amener ce médicament à davantage de patients », indique Paul Hudson, le p-dg de Novartis. La clôture de cet accord est attendue pour le second semestre de l’année 2019. Les quelques 400 employés de Takeda basés aux États-Unis et au Canada dépendront maintenant de Novartis. En parallèle, Takeda va également céder les droits du TachoSil, un patch scellant à la fibrine, utilisé en chirurgie, à la société Ethicon, une filiale de Johnson & Johnson. Pour cette cession, Takeda touchera 400 M$ (357 M€) de la part d’Ethicon. Contrairement à la transaction effectuée avec Novartis, Takeda restera en charge de la fabrication du TachoSil qui sera ensuite fourni à Ethicon.
Une volonté de désendettement
Takeda
Les transactions de Takeda avec Novartis et Ethicon viennent refléter la volonté du groupe de se recentrer dans les secteurs d’activité essentiels à sa croissance à long terme. Takeda a l’intention d’utiliser le produit de ces cessions pour réduire sa dette. Le groupe japonais cherche en effet à se désendetter suite à l’acquisition de Shire, réalisée fin 2018 pour un montant de 52 Mrds $ (46 Mrds €), comme l’a déclaré Christophe Weber, le p-dg de Takeda : « Ces désinvestissements initiaux représentent des étapes importantes dans la stratégie de croissance que Takeda a définie suite à notre acquisition transformationnelle de Shire plus tôt cette année ». Takeda fait ainsi le choix de se concentrer dans les segments de la gastroentérologie, des maladies rares, des thérapies dérivées du plasma, de l’oncologie et des neurosciences : « Nous travaillons à la simplification et à l’optimisation stratégique de notre portefeuille, tout en réduisant notre endettement et en continuant d’investir dans nos relais de croissance en tant que leader biopharmaceutique mondial fondé sur les valeurs et la R&D », a également précisé Christophe Weber. Reste à savoir si Takeda poursuivra dans cette voie en cédant d’autres produits pour amortir son acquisition Mathilde Lemarchand record. n
EN BREF Vectura remporte son procès contre GlaxoSmithKline
42,5 millions d’euros pour Provepharm Predilife s’associe à l’Institut Curie Life Solutions PrediLife, spécialiste français des tests de pré-
Vectura Therapeutics a annoncé, le 3 mai, avoir remporté le procès qui l’opposait au groupe GlaxoSmithKline (GSK) depuis juillet 2016. GSK se voit ainsi contraint par le tribunal du Delaware à verser 89,7 M$ (79,9 M€) de dommages et intérêts à Vectura. Le laboratoire britannique avait attaqué GSK pour violation de brevets suite à leur accord conclu en 2010 selon lequel GSK disposait d’une licence pour une technologie de formulation de Vectura. Le litige portait sur trois produits de la gamme GSK Ellipta.
La société marseillaise qui réhabilite des molécules connues et qui est le leader mondial du bleu de méthylène en qualité pharmaceutique annonce avoir obtenu un crédit syndiqué de 42,5 millions d’euros, auprès de plusieurs banques françaises. Avec ces moyens supplémentaires, le groupe souhaite poursuivre son développement par des projets de croissance externe. Dans les prochains mois, l’entreprise prévoit de renforcer sa position de laboratoire pharmaceutique international et indépendant avec une attention particulière pour le développement de sa filiale américaine.
diction de risque de pathologies, s’associe à l’Institut Curie. Un partenariat lié au lancement de la nouvelle génération de MammoRisk, un test de prédiction de risque de cancer du sein qui intègre maintenant un score polygénique issu d’un test salivaire. La collaboration entre PrediLife et l’Institut Curie va permettre l’étude d’une centaine de polymorphismes associés à un sur-risque de cancer du sein, l’Institut Curie réalisant les analyses génétiques intégrées dans le score MammoRisk. Dans un second temps, Predilife et l’Institut Curie vont développer des projets de recherche en capitalisant sur leur complémentarité.
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Pharmacie Partenariat
Sandoz et Eirgenix signent un accord de licence
Janssen Pharmaceuticals s’allie à Vect-Horus contre les maladies neurodégénératives
Sandoz, la filiale de Novartis et Eirgenix, une CDMO taïwanaise, se sont récemment entendus pour mettre en place un accord de licence sur le développement et la commercialisation d’un biosimilaire du trastuzumab. Cet anticorps monoclonal, commercialisé par Roche depuis une vingtaine d’années sous le nom d’Herceptin, est utilisé comme anticancéreux dans certains types de cancer du sein ou dans le cas d’un adénocarcinome métastatique de l’estomac. Le biosimilaire d’Eirgenix, dénommé EG12014, est actuellement en phase III d’essai clinique et a déjà été approuvé par plusieurs pays comme les États-Unis, la Russie ou encore l’Afrique du Sud. L’accord de licence permettra à Sandoz de bénéficier des droits de commercialisation du médicament, une fois approuvé sur tous les marchés, à l’exception de la Chine et de Taïwan. Quant à Eirgenix, la société recevra un paiement initial, des paiements d’étapes, et recevra des commissions sur les ventes dans les territoires convenus. Sandoz et Eirgenix n’ont toutefois pas communiqué sur les montants mis en jeu dans le cadre de cette collaboration. Selon les NIH (National Institutes of Health), les institutions gouvernementales américaines s’occupant de la recherche médicale et biomédicale, la phase III de l’essai clinique du EG12014 devrait aboutir en juillet 2021. Dans son pipeline, Eirgenix détient d’autres candidats médicaments biosimilaires à vocation anticancéreuse, ces derniers sont toutefois encore en phase de développement M.L. préclinique. n
Selon l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer, sclérose en plaques…) toucheraient un tiers de la population européenne. Une des complexités dans le traitement de ces maladies réside dans le fait que de nombreux agents thérapeutiques, notamment les anticorps monoclonaux – prometteurs dans ce domaine – rencontrent des difficultés à franchir la barrière hémato-encéphalique. Face à cette problématique, la société Vect-Horus, issue de l’Institut de neurophysiopathologie (CNRS/Université AixMarseille), a récemment signé un accord de collaboration avec Janssen Pharmaceuticals, filiale du géant américain Johnson & Johnson. Cet accord porte sur le développement de la technologie de Vect-Horus afin d’assurer le transport des anticorps thérapeutiques de Janssen vers le cer-
Investissement
MSD étend sa production de Gardasil Le laboratoire pharmaceutique MSD (Merck & Co) a annoncé l’expansion de ses installations d’Elkton aux États-Unis, pour 1 milliard de dollars (893 M€). En adéquation avec le succès rencontré avec le vaccin Gardasil, un vaccin utilisé contre le virus du papillome humain (VPH), la société américaine va accroître ses activités de fabrication à Elkton dans le comté de Rockingham en Virginie. L’investissement, qui s’étendra sur trois ans, va permettre d’agrandir le site, ajoutant environ 11 150 m2 au site déjà existant de plus de 102 000 m2. MSD compte ainsi créer une centaine d’emplois, qui viendront s’ajouter à l’effectif actuel de 900 salariés. Un projet d’extension qui réaffirme l’engagement de Merck, présent dans le comté de Rockingham depuis 75 ans. En 2018, les ventes de Gardasil sont passées de 3,15 Mrds $ (2,81 Mrds €) contre 2,31 Mrds $ (2,06 Mrds €) en 2017. Une augmentation qui s’explique par le lancement commercial de ce vaccin en Chine et une élévation du taux de vaccination en Europe permettant de compenser la baisse des ventes aux États-Unis. n M.L.
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veau. Vect-Horus développe en effet des vecteurs brevetés composés de peptides ou de fragments d’anticorps qui exploitent des mécanismes de passage naturel à travers la barrière hémato-encéphalique. Coupler un agent thérapeutique à un vecteur de Vect-Horus permettrait ainsi de former un « conjugué » capable de franchir la barrière hémato-encéphalique pour délivrer le médicament aux tissus neuronaux. Dans le cadre de cette collaboration, Vect-Horus supervisera la conception des conjugués et mènera les études in vivo prouvant que la molécule thérapeutique est bien véhiculée jusqu’au cerveau. De son côté, Janssen « mènera ensuite les essais précliniques et cliniques ». « En cas de succès, il est prévu que Vect-Horus reçoive des revenus issus du contrat de R&D et de licence », comme l’a indiqué Alexandre Tokay, le président M.L. de Vect-Horus. n
Transgene et AstraZeneca s’unissent pour l’immunothérapie La mise au point de cinq virus oncolytiques multi-armés, c’est ce qu’a annoncé Transgene dans un communiqué. La biotech française vient en effet de signer un accord de recherche collaborative avec options de licence exclusive avec l’anglo-suédois AstraZeneca. Transgene apportera son expertise en matière de virus oncolytiques, notamment à travers son virus optimisé Vaccinia et sa plateforme Invir. IO, qui permet de concevoir une nouvelle génération de virus oncolytiques multifonctionnels. Philippe Archinard, le p-dg de Transgene, s’est félicité de cette collaboration qui vient « confirmer le potentiel de notre plateforme de virus oncolytiques Invir. IO ». Les transgènes susceptibles d’être encodés dans le
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virus seront sélectionnés par AstraZeneca. La société anglo-suédoise sera également en charge du développement préclinique in vivo, ainsi que du développement clinique et de la commercialisation éventuelle de ces virus, sous réserve d’exercice des options correspondant à chacun des candidats. Dans le cadre de cet accord, Transgène recevra un versement de 10 M$ (9 M€), auquel près de 3 M$ (2,7 M€) pourraient s’ajouter en fonction de l’évolution des étapes précliniques. Des royalties et des paiements d’exercice d’option pourraient également être perçus, en lien avec le développement et la commercialisation des candidats médicaments retenus par AstraZeneca. n M.L.
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Lundi 13 Mai 2019 - Chimie Pharma Hebdo
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Pharmacie Partenariat
Bayer rejoint le consortium de Sensyne Health Bayer et Sensyne Health, société britannique spécialisée dans les technologies d’intelligence artificielle, ont annoncé conjointement leur collaboration. Bayer devient ainsi le partenaire pharmaceutique privilégié de Sensyne Health, dans le but de développer une base nationale britannique de données de santé de patients. Bayer entre dans le consortium formé par Sensyne Health, Microsoft, EY, JP Morgan et Peel Hunt. Ce groupement d’entreprises dispose de compétences en matière d’intelligence artificielle clinique, d’informatique, d’analyse de données, d’intégration de systèmes, de planification des activités et de banque d’investissement. Le consortium sera supervisé par les services de santé britanniques (NHS) qui seront responsables du traitement des données patient. Bayer appor-
tera son expertise de R&D pharmaceutique. Le consortium a pour objectif d’accélérer la découverte et le développement de nouveaux médicaments et d’améliorer les soins apportés aux patients, grâce à l’analyse de vastes bases de données de patients anonymisées, au moyen de l’intelligence artificielle clinique. Dans cette perspective, Bayer fournira à Sensyne Health des informations et des conseils stratégiques concernant la recherche, le développement et la commercialisation de nouveaux médicaments, dispositifs médicaux et biomarqueurs afin de faciliter la conception de ces propositions. Une collaboration qui, selon Kemal Malik, membre du conseil d’innovation de Bayer, « ouvre une nouvelle ère dans la découverte et le développement de médicaments ». n M.L.
CDMO
Catalent investit aux États-Unis C’est un investissement de plus pour Catalent dans ses sites de production. Malgré une volonté de se développer dans le segment de la thérapie génique, avec l’acquisition récente de Paragon Bioservices pour 1,2 milliard de dollars (1,06 Mrd €), le sous-traitant pharmaceutique américain n’en oublie pas ses activités traditionnelles. Ainsi, après avoir investi 14 M$ (12,5 M€) sur son site allemand d’Eberbach, pour notamment soutenir la fabrication de capsules à enveloppe molle véganes, Catalent poursuit sur sa lancée en annonçant un investissement pouvant atteindre 40 M$ (35,7 M€) sur son site de Winchester, dans le Kentucky (États-Unis). L’usine américaine avait déjà bénéficié d’un coup de pouce de 35 M$ (31 M€) en 2015, qui lui avait permis de doubler la superfi-
cie au sol du site, pour la porter à plus de 16 000 m2. Ouverte en 1992, l’usine Catalent de Winchester est spécialisée dans la formulation et la fabrication avancées de médicaments à libération contrôlée. La stratégie d’investissement « claire, non seulement axée sur les besoins immédiats des clients, mais aussi sur l’avenir, en prévision de la demande et des nouvelles technologies », comme l’a commenté Rick Tucker, directeur général du site de Winchester, a pour but d’améliorer les capacités de fabrication de comprimés et de capsules à libération contrôlée du site. Une amélioration prévue grâce à de nouveaux équipements comme une perceuse au laser pour l’administration de médicaments osmotiques, un séchoiratomiseur ou encore une ligne d’embouteillage automatisée. n M.L.
Acquisition
Pfizer acquiert Therachon Le laboratoire américain Pfizer a annoncé la signature d’un accord définitif portant sur l’acquisition de la totalité des actions de Therachon Holding AG, pour un montant de 340 millions de dollars (304 M€). Therachon est une société spécialisée en biotechnologie qui développe des traitements pour lutter contre les maladies rares. Fondée en 2014, Therachon dispose d’un siège social situé à Bâle, en Suisse, et d’un laboratoire de recherche en France, à Nice (Alpes-Maritimes). Dans le pipeline de Therachon, on peut retrouver un traitement destiné à lutter contre l’achondroplasie, une forme de nanisme d’origine héréditaire et congénitale, caractérisé par un arrêt de la croissance des os en longueur. Au versement initial de 340 M$, Pfizer ajoutera d’ailleurs des paiements supplémentaires de 470 M$ (420 M€) dépendants de la réalisation d’étapes clés dans le développement et la commercialisation du TA-46, le candidat-médicament de Therachon contre l’achondroplasie. Le TA-46 est un traitement destiné aux enfants et aux adolescents atteints d’achondroplasie, qui se présente sous la forme d’injections sous-cutanées. Après avoir achevé son essai clinique de phase I, le TA-46 a reçu le titre de « médicament orphelin » par l’EMA et la FDA. Une transaction motivée par l’espoir de « tirer parti des capacités scientifiques et de développement de Pfizer pour faire progresser plus rapidement ce traitement potentiellement prometteur pour les personnes atteintes d’achondroplasie » a indiqué Mikael Dolsten, chef de la direction scientifique et président mondial de Pfizer dans les domaines de la recherche, du développement et de la médecine. Luca Santarelli, le directeur général de Therachon, a quant à lui ajouté : « Pfizer est bien placé pour accélérer le développement de TA-46 et réaliser la vision de Therachon de traiter les complications subies par les enfants atteints d’achondroplasie en ciblant les causes proM.L. fondes de cette maladie ». n
Acquisition
Lundbeck s’empare d’Abide Therapeutics Lundbeck, une société pharmaceutique danoise, va débourser 250 M$ (223 M€) afin d’acquérir Abide Therapeutics, une entreprise biopharmaceutique américaine de développement clinique. Avec cette transaction, Lundbeck disposera du laboratoire de recherche d’Abide situé à La Jolla en Californie comme place forte pour la découverte de nouvelles molécules. Un des produits phare d’Abide est l’ABX-1431, un puissant inhibiteur permettant de rétablir l’équilibre homéostatique dans le système nerveux central. L’ABX-1431 est
en essai clinique pour deux indications : en phase IIa pour traiter le syndrome Gilles de la Tourette et en phase I pour le traitement de la douleur neuropathique. Avec ce candidat-médicament dans son pipeline, Lundbeck renforce son statut de spécialiste dans le traitement des troubles psychiatriques et neurologiques, selon Deborah Dunsire, la p-dg de Lundbeck « la plate-forme de R&D innovante d’Abide nous offre une occasion unique de renforcer notre portefeuille de produits en plaçant Lundbeck en position de fournir de nombreux
traitements nouveaux et transformateurs pour les maladies du cerveau ». Une acquisition qui fait suite à celle de Prexton Therapeutics, une année plus tôt, qui avait permis à Lundbeck d’obtenir les droits mondiaux du foliglurax dans le traitement de la maladie de Parkinson. La transaction entre Lundbeck et Abide devrait être effective au deuxième trimestre 2019, en plus du versement initial de 250 M$, Lundbeck pourrait verser à Abide jusqu’à 150 M$ (134 M€) supplémentaires en fonction du développement et des ventes réalisés. n M.L. Chimie Pharma Hebdo - Lundi 13 Mai 2019
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Équipements et services EN BREF Accord entre Safic-Alcan et Dow Le distributeur français de spécialités chimiques a étendu son partenariat avec Dow. Le nouvel accord, effectif depuis le 1er avril, prévoit que Safic-Alcan commercialise en zone Europe-Moyen-Orient-Afrique les gammes de composés et d’adhésifs Polyflock, Mor-Flock, Polyprime et Catalyseur CA pour la production de joints d’étanchéité. Les deux partenaires collaboraient déjà sur des accords similaires pour la distribution d’autres types de produits tels que les copolymères d’éthylène pour plastiques (CPH n°874).
Wood décroche deux contrats L’ingénieriste britannique a noué deux collaborations dans le domaine de la chimie. D’une part, Wood a paraphé un contrat avec le chimiste Evonik, pour des prestations de management de projet (EPCM) d’un complexe de polyamide 12 à Marl (Allemagne). D’autre part, le Britannique a noué un partenariat avec le groupe saoudien Sabic. Cet accord prévoit la conception et l’ingénierie d’avant-projet détaillée d’un centre de R&D de 65 000 m2 dédié à la pétrochimie,en à Jubail (Arabie Saoudite).
Collaboration Agilent/SomaLogic Le fournisseur américain d‘équipements de laboratoire Agilent a signé un accord de partenariat avec son compatriote SomaLogic, expert dans les essais de biotechnologie. Les deux partenaires vont collaborer pour mettre au point des puces à ADN (DNA microarray) personnalisées pour le diagnostic clinique et le développement pharmaceutique. Ce partenariat s’appuiera notamment sur la plateforme d’essai SomaScan de SomaLogic, basée sur la détection de protéines et de biomarqueurs.
Partenariat Schott/Sincad Le spécialiste allemand du conditionnement pharmaceutique en verre Schott a annoncé un accord avec le groupe français Sincad, expert dans les systèmes de vision industrielle. Cette collaboration prévoit que le Français fournisse exclusivement ses systèmes de machines de contrôle de production d’emballage pharmaceutique à Schott. Les technologies de vision de Sincad sont en mesure d’inspecter l’aspect, les dimensions précises, ou encore la colorimétrie d’un emballage.
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Ingénierie
Endel Engie négocie pour reprendre Pierre Guérin La filiale du groupe Engie dédiée à l’ingénierie a annoncé être en négociations exclusives pour l’acquisition de Pierre Guérin, expert dans l’ingénierie, la fabrication et l’installation de modules industriels, notamment pour la pharmacie. Si les discussions venaient à aboutir, Endel Engie pourrait accélérer sa croissance dans deux secteurs industriels prioritaires et à fort potentiel, dont celui des sciences de la vie (pharmacie et biotechnologies). Concrètement, le groupe prendrait le contrôle d’une entreprise qui « figure parmi les quatre leaders mondiaux dans le domaine des process liés aux biotechnologies ». S’appuyant sur un effectif de 400 collaborateurs, ce groupe détient des
opérations à la fois en Europe, aux États-Unis et en Asie. Cette opération s’inscrit dans la stratégie de croissance d’Endel Engie, avec la volonté « de tripler son activité dans les industries de process, de garantir les performances opérationnelles de ses clients, d’apporter des solutions innovantes d’EPC et d’accompagner ses clients à l’international en exportant ses savoir-faire dans des projets de haute technicité ». En ce sens, la filiale d’Engie s’est déjà illustrée, en mars 2018, en reprenant la société lyonnaise Eras Ingénierie. Comptant 140 implantations, Endel Engie (7 000 collaborateurs) revendique un chiffre d’affaires annuel de 750 millions d’euros. n D.O.
Commerce chimique
Barentz reprend les actifs de Casmo Oy Le distributeur néerlandais d’ingrédients de spécialités Barentz a procédé au rachat de Casmo Oy, fournisseur finlandais d’arômes et de spécialités chimiques pour le secteur agroalimentaire. L’opération permet au Néerlandais de compléter sa gamme de produits (arômes, condensats de fumée, etc.) et son expertise technique locale pour le secteur de la viande. En outre, Barentz va bénéficier d’un appui en matières d’infrastructures pour se développer sur le marché scandinave, en particulier au Danemark et en Suède. « Notre forte présence technique en Finlande et notre expertise locale, soutenues par les équipes techniques et nos installations pilotes, représentent une combinaison gagnante avec le portefeuille de produits actuel de Casmo », indique Hidde van der Wal, directeur général de Barentz.
Le secteur agroalimentaire semble être un relais de croissance privilégié par le groupe néerlandais, puisqu’il a réalisé plusieurs acquisitions dans ce domaine. En 2014, il a notamment repris son compatriote AgriNutrition (CPH n°696), avant d’acquérir deux autres entreprises en 2015 : le Chinois New Skyport (CPH n°735) et l’Indonésien Astabumi (CPH n°715). Toujours dans l’agroalimentaire, Barentz s’est également distingué en 2016, en rachetant les actifs de son compatriote Globe Ingrédients (CPH n°781). Il s’est emparé en 2017 de son homologue Soforebo, expert serbe des protéines fonctionnelles. Fort d’un effectif d’environ un millier de collaborateurs dans plus de 60 pays, le spécialiste néerlandais du commerce chimique revendique un chiffre d’affaires d’environ un milliard d’euros en 2017. n D.O.
Procédés
Sulzer acquiert l’Américain GTC Le spécialiste suisse des équipements industriels Sulzer a signé, le 2 mai, le rachat de la société américaine GTC, experte dans les procédés de production d’aromatiques et de produits pétrochimiques. Cette transaction, dont le montant reste confidentiel, renforce le leadership de Sulzer Chemtech en tant que fournisseur de solutions technologiques pour le secteur pétrochimique. Valorisant GTC à 39 millions de dollars (environ 34,85 M€), l’opération permet à Sulzer de compléter son portefeuille de solutions avec des procédés d’aromatisation, de traitement des composés en C5, de récupération des aromatiques (benzène, toluène, xylène) et des technologies gas to liquids. En outre, le
Suisse renforce ses actifs avec une entité de quelque 200 salariés, générant un chiffre d’affaires d’environ 50 M$. Ces dernières années, la société helvète a développé son activité par le biais d’une stratégie de croissance externe. Par exemple, il a repris le spécialiste allemand du mélange Geka, en 2016 (CPH n°767). Plus récemment, il a procédé, en 2018, à l’acquisition du groupe californien JWC Environmental, expert dans les procédés de traitement d’effluents industriels (CPH n°828). S’appuyant sur un effectif de 15 500 collaborateurs répartis sur 180 implantations, Sulzer a généré un chiffre d’affaires de 3,4 Mrds de francs suisses en 2018. n D.O.
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Spot-scope Cotations du 24/04/2019 au 06/05/2019
L
e début de mois mai a été relativement calme pour la pétrochimie européenne, malgré l’enthousiasme suscité sur la scène politique mondiale. Le Brent a glissé de trois dollars à 71,47 $/baril. Mais le pétrole semble se maintenir à 70 $/b. Les récents signaux de l’Opep selon lesquels elle permettrait une légère augmentation de la production étaient perçus comme un effort visant à compenser la baisse de production du Venezuela et du Mexique, ainsi que des sanctions unilatérales de la part de l’administration américaine contre l’Iran. Le prix spot du naphta dans le nord-ouest de l’Europe a reculé de 40 $/t. Ceci, ajouté à une augmentation modeste de la plupart des contrats mensuels pour les oléfines, a permis aux opérateurs de vapocraquage de bénéficier de meilleures marges. Le prix contrat de mai pour l’éthylène a été conclu avec une augmentation
de 30 €/t. Cela a correspondu aux attentes des acheteurs. Mais les marchés spot avaient anticipé une augmentation plus importante. Le prix spot de l’éthylène a glissé de 50 €/t. Ce qui est un peu plus conforme aux niveaux des prix contrats, hors ajustement. Les traders de propylène sur le marché spot ont observé le marché contrat de près. Le prix du mois de mai a été conclu avec une augmentation de 20 €/t et le niveau des échanges au comptant est resté inchangé. Petite surprise pour les prix contrat du butadiène de mai, qui ont été fixés à partir d’avril. Le marché spot avait anticipé une augmentation des prix des contrats. Les spots ont ainsi diminué de 40 €/t. Il y a eu accord dans les aromatiques (benzène). Le prix contrat de mai a été fixé avec une augmentation de 40 €/t. Ce qui était conforme aux attentes. Le prix spot a reculé, mais seulement de 10 $/t.
Les prix spot et contrat se sont retrouvés approximativement alignés. L’histoire a été similaire dans le toluène. Les contrats pour mai ont été approuvés en hausse de 50 €/t. Les transactions au comptant ont été réalisées avec une augmentation de 20 $/t. Les prix spot des xylènes ont été négociés à la hausse de 10 $/t. Les contrats à volume élevé de mai pour le styrène ont été conclus avec une augmentation de 30 €/t. Les transactions spot ont reculé de 5 $/t. Il est encore tôt pour connaître les niveaux de règlements dans les aromatiques secondaires et les intermédiaires. Les prix contrats de l’orthoxylène et de l’éthylène-glycol pour avril ont effectivement tourné en rond depuis mars, les acteurs recherchant des accords de plusieurs mois. Le prix spot de l’éthylène-glycol a diminué de 30 €/t pendant que les stocks ont augmenté.
Prix des monomères et intermédiaires en Europe du Nord-Ouest Spot (dollars) Naphta
Contrat (euros)
Spot (euros)
570 - 580
Éthylène
1 080 - 1 090 (4)
1 075 (mai) - 1 045 (avril) - 1 015 (mars) - 985 (fév.)
Propylène
-
980 - 990 (1) (4) (6)
990 (mai) - 970 (avril) - 950 (mars) - 925 (fév.)
Butadiène
-
930 - 940 (3)
920 (mai) - 920 (avril) - 865 (mars) - 850 (fév.)
Benzène
750 - 760 (3)
-
680 (mai) - 640 (avril) - 558 (mars) - 497 (fév.)
Toluène
800 - 810 (3) (6)
-
700 (avril) - 650 (mars) - 530 (fév.) - 530 (janv.)
Xylènes
790 - 800 (3) (6)
-
-
Paraxylène
1 090 - 1 100 (3) (6)
-
995 (avril) - 995 (mars) - 960 (fév.)
Orthoxylène
970 - 980 (3) (6)
-
860 (avril) - 860 (mars) - 825 (fév.) - 810 (janv.)
Styrène
1 115 - 1 120 (3)
-
1185 (mai) - 1 155 (avril) - 1 055 (mars) - 995 (fév.)
-
260 - 270 (3) (6)
360 (3) (Q2) - 360 (3) (Q1) - 428 (3) (Q4) - 419 (3) (Q3)
840 - 850 (3) (6)
-
-
-
610 - 620
760 (avril) - 760 (mars) - 760 (fév.) - 790 (janv.)
1 750 - 1 760 (4)
-
1 515 (avril) - 1 405 (fév.) - 1 455 (janv.) - 1 740 (nov.)
Méthanol MTBE Éthylène glycol Acrylonitrile
Prix des grands polymères en Europe du Nord-Ouest PEbd
grade film
1 430 - 1 450 (6)
-
1 310 - 1 330 (mars)
PEbdl
base butène
1 450 - 1 470 (6)
-
1 250 - 1 270 (mars)
PEhd
soufflage injection
1 490 - 1 510 (6) 1 470 - 1 490 (6)
-
1 350 - 1 370 (mars) 1 380 - 1 390 (mars)
PP
homo injection copolymère
1 400 - 1 420 (6) 1 440 - 1 460 (6)
-
1 390 - 1 400 (mars) 1 450 - 1 470 (mars)
PS
standard choc
1 570 - 1 590 (6) 1 710 - 1 730 (6)
-
1 480 - 1 500 (mars) 1 590 - 1 610 (mars)
PVC
standard
1 370 - 1 390 (6)
-
1 260 - 1 280 (mars)
Cotations relevées dans le nord de l’Europe pour Chimie Pharma Hebdo entre le 24/04/2019 et le 06/05/2019. En tonnes métriques, franco livré (FD), sauf mention contraire : (1) qualité chimique ; (2) qualité polymère ; (3) fob ; (4) cif ; (5) cotations mensuelles et (6) cotations des semaines précédentes. (Q1) contrats du premier trimestre 2019, (Q2) contrats du deuxième trimestre 2019 ; (Q3) contrats du troisième trimestre 2018 ; (Q4) contrats du quatrième trimestre 2018. Source : Chimie Pharma Hebdo. Chimie Pharma Hebdo - Lundi 13 Mai 2019
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Carnet TRINSEO
AFYREN
David Stasse, directeur financier
Nominations à la direction
Le spécialiste américain des plastiques et caoutchoucs Trinseo a annoncé la cooptation de David Stasse au poste de directeur financier à compter du 1er juillet prochain. Il remplacera Barry Niziolek, qui prendra sa retraite. Titulaire d’un master en administration des finances de l’Université du Maryland et d’un diplôme de logistique de l’université de Pennsylvanie, il a exercé dans des groupes tels que Honeywell International, SPX Corporation, MBNA Corporation et Freescale Semiconductor, avant de rejoindre Trinseo en 2013. Avant sa nomination au poste de directeur financier, il exerçait en tant que vice-président en charge des relations investisseurs et trésorerie. AFYREN-NEOXY
Jean Saint-Donat, directeur général La société Afyren Neoxy, coentreprise entre Afyren et le fonds SPI, a nommé Jean Saint-Donat au poste de directeur général. Diplômé de l’École centrale Paris, titulaire d’un DEA en génie chimique, J. Saint-Donat débute sa carrière en 1991 dans la chimie du groupe Elf, en tant qu’ingénieur de fabrication puis responsable de production. En 1995, il rejoint Elf Atochem pour accompagner la direction générale dans l’élaboration de sa stratégie de croissance en pétrochimie et polymères. En 2000, Atofina lui confie la responsabilité d’une activité de polymères techniques, alors qu’elle déploie sa stratégie de croissance en Asie-Pacifique pour deux produits, Rilsan et Pebax, à travers la globalisation des équipes de ventes et de marketing. Il rejoint en 2004, et pour une durée de douze ans, le groupe Arkema où il occupera successivement plusieurs postes à responsabilité. Avant de prendre la direction d’Afyren-Neoxy, il était en charge du business développement depuis plus de deux ans chez Afyren. ASIT BIOTECH
Frank Hazevoets, directeur financier Asit Biotech, société biopharmaceutique belge, a nommé Frank Hazevoets au poste de directeur financier. Titulaire d’un master en économie d’entreprise et d’un master en intelligence artificielle et en sciences cognitives de l’Université catholique de Louvain, F. Hazevoets a plus de 25 ans d’expérience dans la conception et la mise en œuvre de stratégies financières pour des sociétés cotées et non-cotées, dans les levées de fonds et la création de valeur pour les actionnaires. Il a travaillé pour Promethera Biosciences, une société biopharmaceutique spécialisée dans les maladies hépatiques, ou encore pour TiGenix, une société biopharmaceutique belge, acquise récemment par Takeda.
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Le spécialiste de la production d’acides carboxyliques par voie fermentaire a renforcé ses équipes de direction. Afyren a nommé Maxime Cordonnier en tant que directeur financier de la société, et Fabrice Orecchioni au poste de directeur des opérations. Après des études d’ingénieur à CentraleSupélec complétées par un Master of Sciences « Control System » à l’Imperial College de Londres, M. Cordonnier a notamment travaillé pour la société pharmaceutique Lundbeck au poste de Business Research Manager en 2009. Il a intégré Bpifrance en 2014 et a contribué à la création du fonds SPI, où il était en charge des investissements minoritaires. Il siège au sein des conseils d’administration de trois sociétés : YposKesi (thérapie génique), Evertree (chimie verte/ protéines) et Carbiolice (biopolymères). De son côté, F. Orecchioni est diplômé d’une formation d’ingénieur en bioprocédés de l’École de biologie industrielle. Il a travaillé au sein de sociétés comme Amylum France, Ajinomoto Foods et Abengoa Bioenergy France. En 2012, il a intégré la société BioAmber où il a notamment occupé le poste de vice-président des opérations. Après avoir pris le poste de directeur opérationnel de la coentreprise entre BioAmber et Mitsui en 2014, il a pris la direction de la société BioAmber et a procédé à son introduction en Bourse. F. Orecchioni a rejoint Afyren en 2018, aidant à la montée en échelle de la technologie. DUPONT
Raj Ratnakar, directeur stratégie Le groupe DuPont, entité Produits de spécialités de DowDuPont, a annoncé la nomination de Raj Ratnakar au poste de directeur stratégie depuis le 1er mai. Il rapportera à Marc Doyle, directeur général de DuPont. Diplômé de l’université de Pennylvanie et de Maryland, R. Ratnakar a exercé au sein des sociétés McKinsey, TE Connectivity et Danaher. Avant de rejoindre DuPont, il a occupé des fonctions stratégiques au sein de la société Fortive, ex-spin-off de Danaher.
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