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N° 886 Lundi 20 Mai 2019
Ces inquiétantes ruptures de médicaments
E
ntre 60 et 80 % des principes actifs contenus dans les médicaments que nous consommons seraient fabriqués en dehors d’Europe, alors que la proportion n’était que de 20 % il y a une trentaine d’années, selon Vincent Touraille, président du syndicat sectoriel Sicos Biochimie. Si cet amont de la production pharmaceutique a quitté l’Europe, c’est pour s’installer en Asie – Chine et Inde en tête – où les coûts de main-d’œuvre étaient au début dérisoires, tandis que des standards environnementaux peu élevés permettaient de tirer les prix vers le bas. La donne a un peu changé, mais le mal est fait. Si les donneurs d’ordres de la pharmacie ont pu bénéficier pendant longtemps de matières premières à des conditions attractives, nous en payons aujourd’hui le prix. Pas sur le plan de la qualité et de la sécurité sanitaire comme on aurait pu s’y attendre. Il y a eu finalement peu de scandales au regard de l’ampleur de la délocalisation. En revanche, la question des ruptures d’approvisionnement monte en puissance, avec des problèmes de souveraineté liés à notre désindustrialisation. Que se passerait-il en cas de conflits majeurs, pas seulement armés mais également commerciaux ? Vers qui se tourner si une pandémie mondiale se déclarait ? Ce sont surtout des produits matures de première nécessité, comme des anticancéreux, qui manquent à l’appel. Dans l’actualité cette semaine, on a appris que la prednisolone, corticoïde fréquemment prescrit « Si les donneurs d’ordres de la et contenu dans le Solupred, connaissait des tensions d’approvisionnement (voir p. 3). pharmacie ont pu bénéficier Le constat n’est pas nouveau car il a fait l’objet de nombreux rapports et colloques. Le dernier en longtemps de matières date s’est tenu, le 14 mai, à l’hôtel des Invalides à Paris, fruit d’un partenariat entre le Leem, le cluster premières à conditions Polepharma et le Sicos, sous le haut patronage de des Armées. La nouveauté vient peutattractives, nous en payons laêtreministre de cette prise de parole de François CaireMaurisier, commandant et pharmacien responaujourd’hui le prix ». sable de la pharmacie centrale des armées. Il a clairement expliqué que son institution doit bénéficier d’approvisionnements sécurisés à la fois pour répondre aux besoins spécifiques des armées sur les théâtres d’opérations, mais également pour répondre à d’éventuelles menaces non conventionnelles ou crises sanitaires. Le colloque a aussi permis de garder le sujet sur le feu, alors que le rapatriement de certaines productions en France, ou en Europe, semble incontournable. « La question de la production en France est un sujet au cœur de notre action en comité stratégique de filière. Elle va se renforcer par différentes mesures dans les mois prochains », a assuré Julie Galland, cheffe de bureau des industries de santé de la DGE en pleine préparation d’un plan. De leur côté, les industriels de la pharmacie ont estimé que c’est le levier du prix du médicament qu’il fallait actionner. « Le maître mot c’est la compétitivité. Il faut pratiquer des prix pour une rentabilité meilleure du secteur et assurer une permanence de la production », a résumé Daniel Ferrand, directeur général de Rexecode. Et d’ajouter le besoin d’un « bon horizon de prévisibilité ». Dans sa conclusion, Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, a réaffirmé la complexité du sujet qui est malheureusement multifactoriel, englobant aussi des questions de distribution et d’importations parallèles. Néanmoins, il a terminé son propos sur une note optimiste. « Il n’y a rien d’inéluctable », a-t-il déclaré, faisant référence à la formidable réindustrialisation de l’Italie, sur la période 2007-2017, qui lui a permis de reléguer la France au rang de 4e producteur de principes actifs en Europe. Un effort de dix ans à notre portée. n Sylvie Latieule Pour s’abonner : www.chimiepharmahebdo.com - Déjà abonné : abo@infopro-digital.com - 01 77 92 99 14
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Sommaire PANORAMA
Pages 2-3
CHIMIE
Pages 5-9
ZOOM
Page 10
OO Don de Gilead Sciences pour la prévention du VIH OO Nouryon primé pour sa gestion durable en Chine OO Politique de santé : démarrage raté pour la sérialisation OO Une formation diplômante à INP-Ensiacet OO Homéopathie : la HAS ne veut pas griller les étapes OO Chimie durable : partenariat entre Solvay et l’IC2MP OO Tensions sur les stocks de certains corticoïdes
OO Lotte Chemical inaugure un complexe en Louisiane OO ExxonMobil doublera la capacité de son usine de Newport OO Acide isononanoïque : Oxea accroît sa production allemande OO Oléfines : Wison achève la construction d’usines en Chine OO Arkema rachète ArrMaz pour 570 M$ OO Evonik arrête sa production de polyphtalamides OO Fabrication additive : Henkel reprend Molecule Corp OO Corteva Agroscience indépendante le 1er juin OO Polymères biosourcés : partenariat entre BASF et Lactips OO DSM rachète les plastiques techniques de SRF OO Perstorp inaugurera une usine de formiate de sodium OO Versalis s’associe à Montello pour le PE recyclé OO Colorants textiles : Archroma ouvre un centre en Allemagne
OO Arbiom veut introduire le bois dans la chaîne alimentaire
PHARMA
Pages 11-13
OO Biotechnologies : Vertex s’associe à Kymera Therapeutics OO Oncologie : Servier inaugure un siège social à Boston OO Bayer se renforce dans les thérapies biologiques OO Union entre Roche et Spark Therapeutics en juin ? OO Novartis s’offre la plateforme de Codexis OO DNA Script s’oriente vers la commercialisation OO Lonza et Chiasma prolongent leur collaboration OO B. Braun injecte 1 Mrd $ dans ses installations
ÉQUIPEMENTS & SERVICES
Page 14
OO Brenntag s’empare de Marlin Company OO SGS reprend les actifs de Chemical Solutions OO Exercice 2018 en croissance pour Watson Marlow OO Pose de la première pierre du futur siège de SEA Vision
SPOT-SCOPE Page 15 CARNET – AGENDA Page 16 Toute l’équipe de Chimie Pharma Hebdo vous donne rendez-vous le 3 juin 2019 Chimie Pharma Hebdo - Lundi 20 Mai 2019
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Panorama Santé publique
Responsible Care
Don de Gilead Sciences pour la prévention du VIH santé. Une annonce qui intervient dans un contexte tendu pour Gilead, le laboratoire étant accusé d’avoir signé des accords avec d’autres laboratoires, parmi lesquels BMS et Janssen, pour bloquer la concurrence sur les génériques du Truvada, même après l’expiration de son brevet. Une plainte a été déposée dans ce sens devant le tribunal de San Francisco par des associations de patients. Aux États-Unis, après des années de baisse, le nombre annuel de nouveaux diagnostics de M.L. VIH est stable depuis 2013. n
DR
Gilead s’investit dans la lutte contre le Sida aux États-Unis. Le laboratoire américain a annoncé un don annuel, s’étendant jusqu’en 2030, de 2,4 millions de flacons de Truvada à destination des patients non assurés, risquant de contracter le VIH. Le médicament sera livré aux centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) pour soutenir les efforts nationaux visant à prévenir le VIH et à mettre fin à l’épidémie. Le Truvada est indiqué dans le cadre de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) permettant aux personnes séronégatives pour le VIH mais qui ont un risque élevé de contracter le virus, de s’en protéger. Selon Gilead, à l’heure actuelle aux États-Unis, seules 200 000 personnes sur le 1,1 million potentiellement à risque reçoivent le Truvada pour la PrEP. La société biopharmaceutique espère ainsi répandre l’utilisation de ce médicament encore entravée par des obstacles sociaux et structurels importants, comme la stigmatisation du VIH, l’homophobie ou encore le manque général d’accès aux soins de
Nouryon primé pour sa gestion durable en Chine
Politique de santé
Démarrage raté pour la sérialisation
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Impression 3D
de fausses alertes record, 2,5 millions en avril, soit environ 5 % des produits scannés, le système étant conçu pour fonctionner à un taux d’alerte inférieur à 0,05 %, toujours selon TICPharma. Lancée le 9 février 2019, la sérialisation a notamment pour but de lutter contre la contrefaçon de médicaments. Ainsi depuis trois mois, certains médicaments – les médicaments soumis à prescription, sauf ceux figurant à l’annexe I du règlement européen – sont soumis à une nouvelle législation européenne, celle de la sérialisation pharmaceutique. Chaque boîte de médicament doit maintenant obligatoirement disposer d’un code d’identification unique et M.L. d’un dispositif anti-effraction. n
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Deux officines françaises connectées, c’est le triste chiffre annoncé par le dernier rapport de l’Organisation européenne de vérification du médicament (EMVO), chargée de superviser la mise en place de la sérialisation au niveau européen, selon TICPharma, qui a pu consulter ce rapport. L’EMVO fait en effet état d’un bilan plus que mitigé pour cette réforme européenne, observant un nombre important de non-conformités, et ce, à tous les niveaux de la chaîne du médicament. Fabricants, grossistes et pharmacies, très peu d’entre eux sont actuellement à même de mener à bien le processus de sérialisation. In fine, ce sont moins de 200 000 des 250 000 médicaments concernés par la sérialisation qui ont été enregistrés à la mi-avril. Des mauvais chiffres retrouvés dans plusieurs pays européens comme le Royaume-Uni, la Pologne, la Bulgarie ou encore la France située en tête du classement en termes d’établissements de santé non connectés. L’EMVO rapporte également des couacs au niveau du système de vérification, ce dernier ayant généré un nombre
Nouryon se félicite de figurer dans la liste des cinq lauréats qui ont reçu un prix du mérite (Merit Award) à l’occasion de la cérémonie de remise des trophées Responsible Care 2019 de l’Association des fabricants internationaux de produits chimiques (AICM) en Chine. Ce prix récompense la performance de sociétés pour leur contribution au développement durable dans le pays. Nouryon figure dans cette liste aux côtés d’ExxonMobil, Methanex, Topsafe Petrochemical Logistics and Storage et Trinseo. Nouryon a commencé sa production en Chine au début des années quatre-vingt-dix et emploie actuellement près de 1 400 personnes sur neuf sites. La société a récemment achevé l’extension de sa capacité de surfactants à Boxing et investit dans des capacités supplémentaires pour servir le marché des polymères. Elle a notamment investi dans une installation de production de peroxydes organiques de 90 millions d’euros à Tianjin et une expansion importante de la capacité de production de peroxyde de dicumyle, à Ningbo. L’AICM, qui représente près de 70 multinationales de la chimie opérant en Chine, a également décerné 16 trophées « Chairman Award ». Ont été récompensées les sociétés Arkema, BASF, Cabot, Covestro Polymers, Dow, Eastman, Evonik Degussa, Henkel, Ingevity, Lanxess Chemical, Lubrizol, Merck, Mitsui Chemicals, PPG Industries, Sabic, Wacker Chemicals. n S.L.
Une nouvelle formation diplômante à INP-Ensiacet Toulouse INP-Ensiacet a décidé d’ouvrir, à partir d’octobre 2019, un diplôme universitaire « Ingénierie et production en fabrication additive - impression 3D ». Selon son analyse, l’école de chimie estime que les entreprises manquent de cadres ou spécialistes capables de maîtriser toute la chaîne de valeur de la fabrication additive (c’est-à-dire des matériaux aux applications, en passant par la maîtrise des risques chimiques, la conception et la chaîne logistique). Ce nouveau diplôme DU FA3D devrait permettre de pallier cette insuffisance de professionnels. Proposé en formation continue, formation professionnelle et alternance, ce DU FA3D est conçu pour les responsables d’atelier de production ou de bureau d’études, chercheurs d’emploi, pour se spécialiser ou accompagner les changements dans les entreprises vers l’industrie 4.0 et bénéficier d’une vision globale sur la chaîne de fabrication additive-impression 3D. n S.L.
Lundi 20 Mai 2019 - Chimie Pharma Hebdo
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Panorama Homéopathie
Chimie durable
En plein avis de tempête sur l’homéopathie, dont le remboursement est en question, la Haute Autorité de Santé (HAS) a tenu à rappeler le calendrier de son évaluation en cours. Le 15 mai, un projet d’avis a été adopté, concluant la phase de travail de la Commission de la transparence. Selon Libération, cet avis prônerait le déremboursement. L’HAS n’a pas souhaité commenter cette information, « rappelant son attachement à la confidentialité des travaux », selon un communiqué. Les trois laboratoires auditionnés par la HAS (Boiron, Lehning et Weleda) ont désormais dix jours pour formuler leurs observations écrites et pourront demander à être entendus. La Commission de la transparence dispose alors de 45 jours pour répondre à ces éventuelles demandes. Un délai qui pourrait être raccourci, puisque l’autorité a annoncé dans un communiqué s’être donnée « un objectif de publication en juin prochain » pour son avis définitif sur le bien-fondé du remboursement de l’homéopathie. La commission de la transparence mise en place par la HAS est une instance collégiale qui regroupe cliniciens et membres d’associations de patients et d’usagers. Le décret publié, le 17 mars 2019, lui permet d’évaluer les 1 200 médicaments homéopathiques (souches) qui n’ont ni AMM ni indication précise. En 2017, le remboursement de l’homéopathie a représenté 129,6 millions d’euros sur un total de 19,9 milliards pour l’ensemble des médicaments remboursés, selon l’Assurance N.V. maladie. n
L’Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers – IC2MP (Université de Poitiers-CNRS) va devenir le site miroir de l’International Research Laboratory Eco-Efficient Products & Processes Laboratory - E2P2L (laboratoire mixte entre Solvay et le CNRS, basé à Shanghai, Chine). Le groupe Solvay, l’université de Poitiers et le CNRS ont signé une convention de partenariat en ce sens pour développer les liens entre leurs équipes de recherche spécialisées en chimie durable, implantées à Shanghai et Poitiers. Cette signature est intervenue dans le cadre de l’International Symposium on Green Chemistry (ISGC-2019) qui réunit tous les deux ans environ huit cents chercheurs français et
La HAS ne veut pas griller les étapes
24 h 24
Solvay, l’université de Poitiers et le CNRS signent une convention de partenariat étrangers, tant académiques qu’industriels, autour de la chimie durable. Ce partenariat entre la recherche académique et industrielle doit permettre d’accélérer l’émergence de produits éco-conçus sur les marchés, dans les domaines de la cosmétique, des matériaux avancés ou encore des solvants. Ce partenariat permettra également d’augmenter la visibilité internationale des deux laboratoires et d’accroître les échanges d’étudiants, de doctorants et de chercheurs permanents entre les deux sites géographiques. Au-delà du partenariat scientifique, la coopération entre ces deux laboratoires permettra d’identifier, de recruter et de former de jeunes talents. n S.L.
Approvisionnement
Tensions sur les stocks de certains corticoïdes Le 9 mai, l’ANSM a convoqué l’ensemble des laboratoires produisant des médicaments à base de prednisone et de prednisolone, pour le marché français. En cause, les tensions d’approvisionnements constatées, ces dernières semaines, concernant ces médicaments, commercialisés notamment sous le nom de Cortancyl et Solupred. Pour trois d’entre eux – prednisolone comprimé orodispersible 20 mg, prednisolone comprimé effervescent 20 mg et prednisone comprimé 5 mg – les stocks et les approvisionnements du laboratoire couvrent une période de 15 jours à un mois. Une situation encore plus précaire pour la prenisolone comprimé effervescent sécable 5 mg, les stocks et les approvisionnements du laboratoire permettant de couvrir une période inférieure à 15 jours. Une difficulté d’appro-
visionnement qui s’explique, selon les industriels concernés, par « des retards pris dans la production des spécialités, en particulier à l’étape de leur fabrication ». L’ANSM a ainsi demandé aux industriels de mettre en place des mesures afin d’éviter toutes ruptures de stock. Les laboratoires se sont engagés à des importations de spécialités similaires en provenance d’autres États européens. Dans l’attente de ces importations, les stocks de ces produits sont étroitement surveillés et l’ANSM recommande de limiter leur utilisation dans les cas où ils sont indispensables et sans alternative. L’ANSM a également précisé que les informations sur la disponibilité des spécialités et sur la mise en place des importations seront actualisées régulièrement sur son site. n M.L.
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Chimie Éthylène
Lotte Chemical inaugure un complexe en Louisiane d’une valeur de 3,1 Mrds $
Annoncée en 2016, la construction d’un nouveau complexe chimique par Lotte Chemical arrive enfin à sa fin. Le projet devrait booster l’économie locale.
L
e complexe pétrochimique du Coréen Lotte Chemical, à Lake Charles, en Louisiane, a officiellement été inauguré le 10 mai par le gouverneur John Bel Edwards et le Premier ministre coréen, Lee Nak-yon, en présence du président de Lotte Chemical, Shin Dong-in et du p-dg de Westlake Chemical, Albert Chao.
En travaux depuis trois ans, le complexe comprend un craqueur d’éthane d’une valeur de 1,9 milliard de dollars, qui produira un million de tonnes d’éthylène par an, ainsi qu’une unité de production de monoéthylène glycol, d’une valeur 1,1 Mrd $. Ces unités ont toutes deux été construites par Lotte Chemical, avec une participation minoritaire de Westlake sur le craqueur d’éthane, et le groupe a également aménagé sur le complexe son nouveau siège aux États-Unis, auparavant situé à Houston, au Texas. Pendant les trois premières années d’exploitation, Westlake Chemical aura l’opportunité de racheter jusqu’à 50 % du capital du craqueur d’éthane et de sa production. « Pour Westlake Chemical, cette nouvelle unité de production marque une nouvelle phase dans notre développement et dans nos investissements en Louisiane », a déclaré le p-dg du groupe Albert Chao. Le complexe est situé juste à côté d’une usine de Westlake, une position très avantageuse pour l’entreprise qui lui permettra de transformer immédiatement son éthylène en chlorure de vinyle monomère ou encore en dichloroéthane. Lotte Chemical va produire à partir de sa quote-part d’éthylène du monoéthylène glycol (MEG) et devrait grâce à cette usine devenir l’un des plus gros producteurs de MEG des États-Unis. Le MEG est notamment utilisé dans la fabrication du papier, de fibres textiles, de peinture au latex, de l’asphalte, de résines, d’antigel, de liquides de refroidissement et d’adhésifs. La Louisiane, terre de chimie « Ce projet, porté par Lotte Chemical et son partenaire Westlake, est le meilleur exemple de ce que les cerveaux les plus brillants de Louisiane peuvent accomplir », a commenté le gouverneur de l’État, John Bel Edwards. Kevin White, conseiller en chef du canton, a ajouté que le projet était « un véritable succès », qui allait « permettre au canton d’attirer plus facilement les investissements du secteur industriel, et aux villages voisins de se développer. Nous allons pouvoir devenir un hub énergétique global ». Un sentiment partagé par le président de la chambre de commerce et d’industrie de Louisiane, qui se dit « fier d’accueillir une entreprise d’envergure internationale » dans cette région. « Nous sommes contents d’envisager le futur avec Lotte Chemical comme partenaire ». Le complexe de Lake Charles devrait permettre à Lotte Chemical de se hisser au niveau des dix plus gros producteurs mondiaux de produits chimiques, tous secteurs confondus. Son président, Jinkoo Hwang, a déclaré être « excité à l’idée de faire partie de la croissance industrielle
Lotte Chemical
Un projet pharaonique
Lotte Chemical à Lake Charles.
de la région ». Le complexe devrait en effet permettre de créer 265 nouveaux postes, dont 135 pour le seul craqueur d’éthane. Il devrait aussi entraîner la création de 2 500 emplois indirects dans la région du sud-ouest de la Louisiane. La construction du site avait d’ores et déjà permis la création de près de 3 000 emplois. La Louisiane est très fortement dépendante du secteur chimique pour sa santé économique. Les industries du gaz, du pétrole et du raffinage dominent largement son économie depuis les années 1940 grâce à la présence de larges réserves dans le Golfe du Mexique, et ont considérablement permis le développement de l’État lors des chocs pétroliers des années 1970. Cependant, de nombreuses entreprises sont parties dans l’État voisin du Texas dans les années quatre-vingt, attirées par de meilleures politiques et infrastructures. L’État de Louisiane s’est fortement impliqué dans le projet de Lake Charles, afin notamment d’obtenir l’assurance que Lotte Chemical et Westlake ne choisiraient pas de s’installer à Houston. De nombreux avantages leur ont été accordés, comme un crédit d’impôts de 4,55 millions de dollars pour le craqueur d’éthane, des aides à la formation du personnel, des primes à la construction de 700 000 $ pour le craqueur d’éthane et de 1,47 M$ pour l’unité de production de MEG, en plus d’une réduction d’impôts de près de 80 % pour les cinq prochaines années. n Aurore Gayte
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Chimie ExxonMobil va doubler la capacité de son usine de Newport
ExxonMobil a annoncé, le 13 mai, que les travaux d’agrandissement de son usine de Newport, au Royaume-Uni, venaient d’être achevés. Ils vont permettre d’augmenter la production totale de l’usine de 50 %, et la production d’élastomères thermoplastiques de 25 %. L’expansion va aussi permettre la création de 35 emplois sur le site. Le thermoplastique élastomère produit par ExxonMobil, le Santoprene, a des propriétés semblables au caoutchouc vulcanisé et peut être recyclé et réutilisé. Cela en fait un composant très prisé par l’industrie automobile et pour les équipementiers sportifs. ExxonMobil produit également du Santoprene sur son usine de Pensacola, en Floride. « Le plastique haute performance produit par ExxonMobil en fait un produit de choix pour nos clients par rapport aux produits fabriqués en plastiques traditionnels, en les aidant à alléger le transport et pour le recyclage », a ajouté Karen McKee, la présidente d’ExxonMobil. Cette annonce arrive moins d’un mois après celle d’un investissement d’un milliard de dollars sur l’usine de Fawley, en Angleterre, où ExxonMobil produit du diesel à très basse teneur en souffre. L’investissement devrait permettre d’augmenter la production sur le site de près de 45 %. Les travaux à Fawley devraient commencer fin 2019, et prévoient la construction d’une unité d’hydrotraitement ainsi qu’une unité de production d’hydrogène. Les travaux devraient finir en 2021, avec une mise A.G. en service dans la foulée. n
EN BREF Bayer vend sa crème solaire Coppertone à Beiersdorf Le groupe allemand Bayer annonce qu’il a cédé à son compatriote Beiersdorf sa marque de crèmes solaires Coppertone pour près de 500 millions de dollars (489 millions d’euros). Ce produit, lancé en 1944, a été la première marque de crème solaire proposée sur le marché américain. Le siège de la marque est d’ailleurs basé à Whippany dans le New Jersey. Il a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 213 M$. L’acquisition de Coppertone permet à Beiersdorf de faire son apparition sur le plus grand marché mondial de la protection solaire, les États-Unis, renforçant ainsi sa présence en Amérique du Nord.
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Acides organiques
Oxea augmente sa production d’acides isononanoïques en Allemagne La compagnie allemande Oxea a annoncé, le 14 mai, qu’elle avait achevé les travaux d’agrandissement de son usine d’Oberhausen, en Allemagne. L’usine, spécialisée dans la fabrication d’acides isononanoïques, va pouvoir s’ouvrir au marché des lubrifiants synthétiques grâce à ses nouvelles capacités de production. Les travaux, qui ont servi à décongestionner la production de l’usine, sont les premiers d’une longue série. Oxea souhaite moderniser et améliorer la production de ses usines, et s’est engagé dans un projet qui comprend plusieurs agrandissements. Dans le cadre de ce projet, Oxea a également prévu de construire une sixième unité de production d’acide carboxylique, qui devrait être mise en service en 2021. « Nous n’avons pas encore tout prévu, mais nous
avons bien avancé sur ce projet qui va nous permettre de nous développer et de nous positionner comme leaders chez les fournisseurs d’acides isononanoïques », a ajouté Kyle Hendrix, le directeur commercial de la branche Acides carboxyliques d’Oxea. Oxea est le deuxième plus gros producteur mondial d’intermédiaires et dérivés d’oxo, comme les polyols, les acides carboxyliques, les esters de spécialité et les amines. Leur capacité totale de production est de 1,3 million de tonnes par an. Oxea a notamment inventé de nombreux procédés de fabrication d’oxo. Oxea a également annoncé, en janvier, son intention de construire une nouvelle unité de production d’acides carboxyliques de taille mondiale, sans toutefois donner plus de détails sur les quantités. n A.G.
OXEA
Élastomères
MTO
Wison a terminé la construction de plusieurs usines en Chine Wison Engineering a annoncé, le 9 mai, qu’il avait achevé la construction de deux usines en Chine, sur le site du Nanjing Chemical Industry Park. Une usine de transformation de méthanol en oléfines (MTO), d’une capacité de production de 600 000 tonnes par an, ainsi qu’une unité de transformation de butène en butadiène, avec une production de 100 000 tonnes par an, avaient été commandées par Nanjing Chengzi Yingqing Energy Technology Co. La première usine s’appuie sur la technologie développée par Honeywell UOP et sur la technique de Wison de séparation des oléfines, qui utilise la méthode de « Prédécoupage + Absorption des huiles ». L’unité de transformation de butadiène a été construite avec la technologie Wison de déshydrogénation oxydante. C’est la première fois que cette méthode est utilisée pour une application commerciale par l’entreprise. Le contrat pour la construction des deux sites avait été signé fin octobre 2017, et le début
des travaux avait eu lieu en avril 2018. Wison s’est félicité d’avoir achevé les deux usines dans les délais impartis grâce « à un management efficace et beaucoup de travail ». Wison a également précisé que la compagnie a atteint son objectif de « Zéro accident, zéro pollution et zéro plainte », lors de la construction des deux usines. Wison se spécialise depuis 1997 dans l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction d’usines pour le secteur pétrochimique, les raffineries, le traitement du gaz et la transformation du charbon en produits chimiques. La compagnie, basée en Chine, a signé en décembre dernier un contrat de près de 2 Mrds € pour la construction d’une usine spécialisée dans le traitement des hydrocarbures légers, avec notamment un craqueur d’hydrocarbures. Nanjing Chengzi Yingqing Energy Technology Co se spécialise dans la production d’éthylène et dans le secteur de A.G. l’aval. n
Lundi 20 Mai 2019 - Chimie Pharma Hebdo
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Chimie Arkema rachète ArrMaz pour 570 M$ Pour faire pencher un peu plus son portefeuille du côté des spécialités, Arkema vient d’annoncer le projet d’acquisition d’ArrMaz, un leader des tensioactifs de spécialités pour la nutrition des cultures, les mines et les infrastructures routières, basé aux États-Unis. Arkema doit réaliser cette opération auprès du fonds Golden Gate Capital, actionnaire d’ArrMaz, pour un montant de 570 millions de dollars (510 M€). L’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 290 millions de dollars, une marge d’Ebitda de 18 % et des investissements représentant environ 2,5 % de son chiffre d’affaires. Elle emploie 400 personnes et exploite 9 sites de production dans le monde. Au-delà du potentiel de croissance organique d’ArrMaz, des synergies de l’ordre de 15 millions de dollars à horizon 2023 ont été identifiées. Elles porteront principalement sur les développements commerciaux et les achats. Compte tenu de ces synergies et de la croissance organique d’ArrMaz, le multiple de valeur d’entreprise/Ebitda est estimé à environ sept fois après quatre ans. OXEA
La finalisation est attendue à l’été 2019. « L’acquisition d’ArrMaz, entreprise résiliente, profitable et à faible intensité capitalistique, s’inscrit pleinement dans l’ambition long-terme d’Arkema de réaliser plus de 80 % de son chiffre d’affaires dans les
activités de spécialités en 2023 », a justifié le groupe français qui compte l’intégrer dans ses additifs de performance, un des trois piliers du pôle Matériaux Haute Performance. Sur le marché de la nutrition des cultures, ArrMaz propose des additifs innovants pour fertilisants qui améliorent l’efficacité et la qualité de leurs productions et distribution tout en favorisant une agriculture responsable. Sur le marché des mines, sa large gamme d’additifs permet d’optimiser la récupération et la qualité du minerai lors des opérations de séparation et contribue ainsi à renforcer les pratiques les plus respectueuses de l’environnement. Enfin, sur le marché des infrastructures routières, ArrMaz fournit des additifs qui contribuent à améliorer la durabilité, la qualité et la recyclabilité des routes. Associée à l’expertise d’Arkema dans la formulation et dans les tensioactifs de spécialités, cette acquisition offre d’excellentes complémentarités commerciales, technologiques et géographiques. Arkema sera ainsi bien positionné pour accélérer sa croissance sur ses marchés historiques et entrer sur de nouveaux segments (additifs pour éléments nutritifs, pour l’extraction du lithium et agents améliorant le processus d’extraction du pétrole et du gaz) avec pour objectif une croissance supérieure au S.L. PIB. n
Impression 3D
Henkel se renforce par le rachat de Molecule Corp. Henkel a fait l’acquisition de Molecule Corp., une société axée sur l’innovation produits en fabrication additive. Basée à Concord (Californie), dans la région de la baie de San Francisco, Molecule Corp. développe en effet des solutions avancées pour introduire l’impression 3D dans des domaines tels que les dispositifs médicaux, l’aérospatial, l’automobile et dans une grande variété de biens de consommation. Elle s’intéresse aussi au développement de matériaux pour introduire la technologie jet d’encre sur de nombreux marchés industriels. Les deux parties ont convenu de ne pas divulguer les détails financiers de la transaction. « Les technologies de pointe de Molecule en matière d’impression 3D et de résines pour jet d’encre ainsi que ses
capacités de développement numérique complètent et renforcent parfaitement notre portefeuille de matériaux et s’appuient sur notre approche visant à proposer une gamme complète de solutions de fabrication additive personnalisées », a déclaré Philipp Loosen, responsable de l’impression 3D chez Henkel. Et grâce à Molecule Corp., Henkel pourra désormais fournir un support d’impression 3D à ses clients dans toutes les grandes régions du monde. De son côté, Ken Kisner, président-fondateur de Molecule Corp., voit dans la combinaison de son portefeuille de produits et l’approche centrée sur le client de Henkel, la possibilité de faire passer l’impression 3D de l’étape du prototypage à la fabrication numérique dans des industries clés. n S.L.
Polyamides
Evonik annonce l’arrêt de sa production de polyphtalamides Entre une nouvelle usine, le déménagement d’une unité, et l’arrêt de la production de polyphtalamides (PPA), la branche Polyamides d’Evonik est en pleine réorganisation. L’unité de production de PPA, située à Witten, en Allemagne, va fermer ses portes début 2020. Cela représente un énorme choc pour le marché des PPA : selon le magazine en ligne Market Research Gazette, Evonik est l’un des plus gros producteurs de PPA au monde, avec Solvay, Arkema et RTP Company. Tous les ouvriers de Witten travaillant à la production de PPA seront déménagés sur l’usine de Marl, en Allemagne, a promis Evonik. Le groupe assure aussi que sera mise en place une synergie, « afin de pouvoir compter sur leurs années d’expérience sur le site de Witten, ce qui sera très utile à Marl ». Evonik emploie près de 300 personnes sur le site de Witten, où le groupe produit de la peinture, des revêtements et des adhésifs en plus des polyphtalamides. L’entreprise y a également inauguré sa nouvelle ligne de production de copolyesters en 2018. Le groupe de spécialités a également annoncé, le 9 mai, le démarrage de la construction de leur nouvelle usine de polyamide 12 au sein de leur complexe de Marl, prévue depuis début 2018. Evonik a aussi indiqué qu’il allait agrandir son unité de production de polyamides transparents, elle aussi située à Marl. Ces annonces s’accompagnent d’un investissement de 400 millions d’euros, dont le but est de doubler la production de polyamide 12 d’ici à quelques années. La mise en service de l’usine devrait avoir lieu au deuxième trimestre 2021. La fin des travaux d’agrandissement de la ligne de production de polyamides transparents est, elle, prévue pour le premier trimestre 2020 et devrait permettre de doubler la production. « Réorganiser notre portefeuille polyamide va nous permettre de nous concentrer sur notre production et sur notre R&D pour les spécialités chimiques pour les nouveaux marchés porteurs, comme les matériaux de construction légers, l’impression 3D et les composites », a expliqué Rafl Düssel, manager du département Polymères de Haute Performances. Evonik emploie plus de 32 000 personnes à travers une centaine de pays. L’entreprise jouit également d’une position de leader sur le marché des spécialités chimiques. En 2018, Evonik a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 13 Mrds € pour un Ebitda A.G. de 2,15 Mrds €. n
Evonik
Spécialités
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Chimie Protection des cultures
Corteva Agroscience sera officiellement indépendante le 1er juin
Comme annoncé en mars, Corteva Agroscience va officialiser sa scission de son ancienne maison mère, DowDuPont, le 1er juin. L’enregistrement de Corteva a été approuvé par la Commission des opérations boursières américaine. La nouvelle entité va se focaliser sur la production de semences et dans la protection des cultures ; et rassemble les anciens départements agricultures de Dow et DuPont. « Cette étape marque un nouveau début pour Corteva, en tant que compagnie 100 % indépendante », a déclaré James Collins, le p-dg de Corteva. « Notre stratégie sur le long terme est de continuer à innover sur les pipelines et de mettre à profit notre portfolio ». Corteva a également réuni ses actionnaires, le 9 mai, afin d’évaluer ses performances financières et de présenter la nouvelle stratégie mise en place. « Notre priorité pour le moment est de capitaliser sur nos forces, notamment notre politique d’investissement en R&D. Nous allons améliorer les retours sur capitaux et créer de la valeur pour nos actionnaires ». Corteva est issue de la fusion de Dow et DuPont en août 2017. Leur séparation en trois nouvelles entités différentes était prévue depuis le début. Dow a d’ores et déjà effectué sa séparation, le 1er avril 2019, et DuPont devrait officiellement annoncer la sienne au mois de juin. Le nouveau Dow se compose du département Matériaux de Hautes Performances de DuPont, ainsi que du département Plastiques, Matériaux & Chimie de Hautes Performances, et Infrastructure & Solutions Consommateurs de l’ancien Dow. La nouvelle entité DuPont comprendra le segment Matériaux Électroniques de l’ancien Dow, ainsi que les départements Nutrition & Santé, Sciences de la Vie & Industrie, Sécurité & Protection, ainsi qu’Électroniques & Communication de l’ancien DuPont. n A.G.
EN BREF Lanxess s’associe à Citrine Informatics pour innover dans les matériaux Le groupe Lanxess a noué une collaboration étroite avec Citrine Informatics, une société d’informatique basée aux États-Unis, spécialisée dans le développement de matériaux pilotés par les données. Lanxess compte déployer l’intelligence artificielle (IA) pour réduire considérablement le temps nécessaire au développement de nouveaux matériaux. Le secteur des composites est tout particulièrement visé avec le dimensionnement de la fibre de verre qui joue un rôle clé dans les performances mécaniques du matériau.
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Chimie verte Polymères biosourcés
BASF et Lactips signent un partenariat exclusif BASF vient de signer avec Lactips un contrat exclusif pour la commercialisation de son matériau à 100 % biosourcé, biodégradable et soluble, fabriqué à partir de protéines de lait. La solution de Lactips vise à remplacer les films d’alcool polyvinylique (PVA) pour les usages domestiques, industriels et professionnels, comme les films entourant les pastilles de lave-vaisselle. Par cet accord, les deux partenaires réunissent leurs expertises. À savoir, la technologie de la jeune société innovante Lactips et le savoir-faire de BASF en matière de chaîne logistique et réseau de distribution pour commercialiser le produit. « La durabilité tient une place majeure dans toutes les activités de BASF », a déclaré Robert Parker, directeur Nouvelles Activités pour la division Care Chemicals de BASF. « La solution de films pour tablettes de lave-vaisselle de Lactips vient compléter notre portefeuille de produits durables. Il nous permet d’offrir à nos clients une large gamme de produits biodégradables pour l’entretien de la maison. »
De son côté, Marie-Hélène Gramatikoff, CEO de Lactips, se félicite de pouvoir bénéficier de l’expérience de BASF et de ses développements récents sur le marché de l’entretien de la maison. Depuis juillet 2018, Lactips dispose d’un atelier de production localisé sur le Parc Métrotech de Saint-Étienne Métropole. Quelques jours après son inauguration, la société avait procédé à une levée de fonds d’un montant total de 3,7 millions d’euros pour accélérer son industrialisation, ainsi que le développement et la commercialiS.L. sation de ses produits. n
s tip Lac
Matériaux
DSM rachète les plastiques techniques de SRF Le groupe néerlandais DSM a conclu un accord avec l’Indien SRF pour l’acquisition de son activité Engineering Plastics, acteur dans le développement, la production et la vente de matériaux de spécialités. L’acquisition devrait être finalisée au troisième trimestre 2019, sous réserve de l’approbation des autorités compétentes. Créée en 1979, l’activité Engineering Plastics de SRF a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 37 millions de dollars en 2018 et connu une croissance à deux chiffres ces dernières années. Ces principales installations sont situées à Pantnagar (État d’Uttarakhand, Inde). Les clients de la société sont des marques bien connues des secteurs de l’automobile, de l’électricité et de l’électronique en Inde. Pour DSM, cette acquisition doit lui permettre de renforcer les positions de sa
branche matériaux en Inde, par le biais d’activités très complémentaires, afin de profiter de cette économie en forte croissance. DSM se félicite également de la perspective de poursuivre sa croissance sur ce territoire sans avoir à investir de manière significative de façon capitalistique. En 2018 et fort d’un effectif de 550 salariés, le groupe DSM a réalisé en Inde un chiffre d’affaires d’environ 250 millions d’euros, en augmentation de 17 % par rapport à 2017. Dans le pays, DSM est à la fois présent dans les secteurs de la nutrition et des matériaux, ses deux grands pôles d’activités. Jusqu’à présent, DSM Engineering Plastics exploitait une installation de compoundage et un centre de Recherche & Tehnologie à Pune (deuxième plus grande ville de l’État de Maharashtra, après Bombay). n S.L.
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Chimie Dégivrant
Perstorp va inaugurer une usine de formiate de sodium Perstorp a annoncé la construction d’une usine dans la ville de Perstorp, en Suède, avec un achèvement prévu avant la fin 2019 et une mise en service prévue pour l’hiver 2019/2020. Cette nouvelle unité de production devrait augmenter de 50 % la production de formiate de sodium dégivrant, utilisé comme dégivrant sur les routes et dans les aéroports pour les pistes de décollage. L’usine représente un gros investissement pour Perstorp, grâce à laquelle sa production de dégivrant devrait atteindre 12 000 tonnes par an, selon les estimations fournies par Niklas Backman, qui supervise les chaînes de production de Perstorp. « Notre usine sera à la pointe de la technologie et nous servira à uniformiser notre production de dégivrant, pour l’instant produit sur plusieurs sites », a-t-il précisé. Erik Himmer, directeur du développement, a ajouté que « l’intégration de toute la chaîne de production, jusqu’à la granulation du formiate de sodium, est une étape importante pour Perstorp. Cela va nous permettre d’améliorer encore plus la qualité de nos produits pour nos clients, qui font en sorte que les aéroports restent ouverts en hiver, même avec des conditions très difficiles ». Mais ce n’est pas tout : l’investissement va aussi aider Perstorp d’un point de vue environnemental. « Nous allons pouvoir mettre en avant le formiate de sodium comme une
vraie alternative écologique aux produits à base de chlorure », a précisé Erik Himmer. Les dégivrants à base de chlorure, mais aussi à base de propylène glycol et d’éthylène glycol auraient des effets négatifs sur l’environnement : une étude menée en 2010 par l’Agence de protection de l’Environnement américaine a conclu que leur usage avait des conséquences nuisibles sur les cours d’eau à proximité, comme la baisse du niveau d’oxygène, l’appauvrissement des écosystèmes et la diminution de l’efficacité du traitement des eaux, ce qui affecte la qualité de l’eau du robinet. D’autres études ont néanmoins démontré que les produits à base de formiate de sodium seraient moins abrasifs et moins dangereux pour l’environnement. Selon Perstorp, son dégivrant Pergrip serait l’alternative la plus écologique, car il aurait l’empreinte carbone la plus faible parmi ses concurrents ainsi qu’une très faible demande chimique en oxygène, ce qui réduirait la contamination des eaux environnantes. Perstorp, qui compte plus de 130 années d’expérience dans le domaine de la chimie, est spécialisé dans la nutrition animale, les matériaux plastique, les revêtements, les résines et les lubrifiants synthétiques pour machines. Le groupe compte plus de 1 350 employés, et est présent dans 26 pays à traA.G. vers le monde. n
Chimie verte Économie circulaire
Versalis s’associe à Montello pour produire du PE recyclé Versalis, branche chimie, plastiques et caoutchoucs du groupe italien Eni, et Montello, une entreprise spécialisée dans les technologies de récupération et de recyclage du plastique post-consommation, ont signé un accord visant à développer de nouvelles gammes de produits en polyéthylène fabriqués à partir d’emballages recyclés. Les deux sociétés ont démarré par le développement d’une gamme pouvant contenir jusqu’à 70 % de plastique post-consommation. Elle s’adresse principalement aux secteurs de l’emballage et de l’agriculture, deux des principaux débouchés du polyéthylène. Les recherches sont menées à la fois dans les laboratoires de Montello et le centre de recherche de Versalis à Mantoue (Italie). Les tests industriels sont directement effectués par des clients. L’accord prévoit également de réaliser du développement de procédés afin de fabriquer des produits de la façon la plus durable possible. « Chez Versalis, nous nous engageons à développer des solutions concrètes d’économie circulaire. Pour ce faire, nous pensons qu’il est essentiel de combiner les forces et les compétences tout au long de la chaîne d’approvisionnement », a estimé Daniele S.L. Ferrari, p-dg de Versalis. n
Colorants textiles
Archroma inaugure un centre de compétences pour l’automobile en Allemagne Archroma, un des leaders mondiaux de colorants et des produits chimiques, notamment pour l’industrie textile, l’emballage ou les revêtements, a officiellement inauguré son nouveau centre de compétences mondial destiné au marché de l’automobile à Korschenbroich, en Allemagne. Le site fait partie des actifs de l’ancien M. Dohmen, groupe international spécialisé dans la production de colorants textiles pour les secteurs de l’automobile, des tapis et des vêtements, acquis par Archroma entre 2014 et 2018 par une montée progressive dans le capital. Il combinera des activités de R&D et de production avec une spécialité dans
les colorants et les auxiliaires pour fibres synthétiques et pour laine, correspondant aux gammes Dorospers, Dorolan et Fadex, à destination du marché de l’automobile. La cérémonie d’inauguration s’est tenue le 6 mai 2019, en présence d’Alexander Wessels, p-dg d’Archroma, et de Mark Dohmen, ancien p-dg de M. Dohmen qui dirigera ce nouveau Centre de compétences. Ce dernier vient renforcer le réseau d’expertise mondial d’Archroma qui compte également un centre de compétences mondial pour les teintures spéciales à Barcelone, en Espagne et un centre de compétences mondial pour la finition à Reinach, en Suisse. n S.L.
EN BREF Le Chemovator de BASF fête ses 1 an BASF a fêté les 1 an de Chemovator, un incubateur interne destiné à transformer des idées de collaborateurs, qui comportent généralement des risques élevés et qui ne relèvent pas de l’activité principale de BASF, en modèles commerciaux pouvant être investis. Sept équipes se sont déjà installées dans Chemovator, alors qu’il y a de la place pour 12 équipes au total. Plus de 50 idées ont été lancées. Une équipe de la division agriculture de BASF a notamment imaginé une « solution rapide et intelligente » d’étiquetage pour de premiers résultats attendus dans moins de trois mois.
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Zoom Chimie verte
Arbiom veut introduire le bois dans la chaîne alimentaire La société, anciennement dénommée Biomethodes, a opéré un virage dans l’alimentaire en 2016. Depuis, elle développe le Sylpro, un produit contenant plus de 60 % de protéines, obtenu par fermentation de levures sur un substrat à base de bois.
L
e « wood to food ». C’est la nouvelle stratégie de la société Arbiom, créée en 1998 et connue au départ sous le nom de Biomethodes. D’une compétence initiale en fractionnement du bois, elle développe aujourd’hui des ingrédients protéinés pour l’alimentation animale et humaine. Marc Chevrel, qui a succédé, il y a deux ans, à Gilles Amsallem à la présidence d’Arbiom, explique que ce virage vers l’alimentaire a été amorcé dès 2016. Il ajoute que le produit, actuellement développé, s’appelle Sylpro. Il est constitué d’une levure que l’on a fait se développer sur des substrats fermentescibles issus de la cellulose et de l’hémicellulose de feuillus, alors que la lignine a été auparavant écartée. La levure subit ensuite un traitement pour arrêter la fermentation et c’est l’ensemble de cette biomasse qui va constituer le produit fini, avec l’avantage de contenir plus de 60 % de protéines. C’est dans le Research Triangle Park, de Durham, en Caroline du Nord, que la société a relocalisé l’essentiel de ses activités américaines avec l’installation de son siège et de son centre de recherche qui emploie une quinzaine de personnes, sur un effectif total d’une trentaine de personnes. Arbiom continue d’opérer un pilote en Virginie. En France, la société gère notamment sa participation dans les programmes européens Sylfeed et Sylchem. Le premier qui vise justement à créer une nouvelle chaîne de valeur intégrée « du bois à l’alimentation », a décroché, fin 2017, un financement de BBI-JU de 10,9 millions d’euros (dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne sous l’accord de subvention no 745591). Ses partenaires dans ce projet se nomment Laxa, Matis, Norske Skog Golbey, Ostfoldforskning, Prayon, RISE Processum et Skretting (à travers son unité de R&D Skretting Aquaculture Center). Le second projet a pour objectif de convertir de la matière première forestière en composés chimiques d’intérêt, notamment pour l’obtention de matériaux biosourcés : acide succinique, acide lactique, propylène glycol, polyols… Il est financé à hauteur de 4 M€ par l’Ademe.
Des tests sur animaux encourageants Pour l’heure, Arbiom continue de tester son produit Sylpro au stade pilote dans une optique de recueillir toutes les données techniques nécessaires pour passer au stade de l’industrialisa-
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Sylchem : un projet dédié à la chimie du bois om Arbi
Le Sylpro d’Arbiom est une source de protéines. tion en 2023, grâce au financement apporté par Sylfeed. Pour diminuer les coûts et accélérer les développements, Marc Chevrel explique qu’il a choisi de faire appel à des plateformes européennes de démonstration, ce qui diffère du projet initial de construction d’un démonstrateur sur le site de Norske Skog à Golbey dans les Vosges. En attendant l’unité commerciale, des échantillons continueront d’être produits en pilote à destination de clients potentiels. « Nous avons commencé les essais sur les animaux, avec des résultats très encourageants de remplacement de protéines traditionnelles et une excellente digestabilité de notre produit », assure Marc Chevrel. Avant Arbiom, personne n’avait véritablement essayé de faire entrer le bois dans la chaîne alimentaire, car l’hémicellulose ou la cellulose ne peuvent pas être directement digérées par la plupart des animaux, à l’exception des ruminants. « Les pays nordiques, riches en bois, se posent actuellement la question. Nous sommes néanmoins la seule société à être aussi avancée sur le sujet », assure Marc Chevrel. Le bois a pour intérêt d’être une ressource très abondante, largement exploitée, avec une supply chain bien maîtrisée, dont Arbiom pourra bénéficier. Par ailleurs, la technologie de Sylpro permet de s’affranchir des difficultés rencontrées par la chimie des molécules plateformes, à savoir la nécessité de passer par la production de sucre (1G ou 2G), puis la purification des produits chimiques. Sylpro n’est pas une molécule unique, mais le mélange issu de la fermentation. Le cœur de la propriété intellectuelle repose sur l’usage du bon micro-organisme pour conduire à un produit riche en protéines, qui pourrait compléter de façon saine et efficace les rations alimentaires dans les élevages de saumons et de porcs, avant de se faire une place dans l’alimentation humaine. n Sylvie Latieule
En parallèle du programme Sylfeed, Arbiom mène le programme Sylchem, démarré en novembre 2017. Il a pour objectif de convertir de la matière première forestière en composés chimiques d’intérêt, notamment pour l’obtention de matériaux biosourcés : acide succinique, acide lactique, propylène glycol, polyols, etc. « Le projet Sylchem offre une solution durable pour la chimie et contribue à soutenir et dynamiser la filière bois en développant un nouveau relais de croissance », précise Marc Chevrel, p-dg d’Arbiom. Financé pour trois ans à hauteur de 4 M€ par l’Ademe, le projet Sylchem fédère plusieurs acteurs industriels couvrant la chaîne de valeur de la filière « du bois à la chimie ». Le programme fait appel au papetier Norske Skog Golbey pour son expertise dans l’approvisionnement de biomasse et la mise à l’échelle industrielle, et à Arbiom pour ses compétences en fractionnement de biomasse et conversion de sucres en molécules d’intérêt. Sylchem s’appuie également sur le savoirfaire du Belge Pryon dans le recyclage de l’acide phosphorique ainsi que celui de Soprema dans la conversion de lignine en polyols. D.O.
Le bois est un formidable réservoir de molécules. Arbiom
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Pharmacie Biotechnologie
Vertex s’associe à Kymera Therapeutics Kymera Therapeutics a conclu un accord avec Vertex Pharmaceuticals pour mettre à profit sa plateforme de découverte de nouvelles molécules capables de dégrader des protéines cibles.
C
’est un accord à 70 millions de dollars (62,4 M€) qui pourrait rapporter gros pour les deux biotechs américaines. Vertex Pharmaceuticals et Kymera Therapeutics ont annoncé leur collaboration stratégique pour accélérer le développement de petites molécules capables de dégrader des protéines cibles. Ces molécules, cœur du savoir-faire de Kymera Therapeutics, ouvrent une nouvelle voie pour le traitement de nombreuses maladies induites par la surexpression de protéines. Jusqu’à présent, les méthodes traditionnelles visent à inhiber l’expression de ces protéines. Les molécules développées par Kymera ne se contentent pas de désactiver, mais vont dégrader les protéines ciblées, en activant un mécanisme naturel de régulation, les protéasomes. La jeune biotech, basée à Cambridge et fondée en 2016, met en avant le fait que sa technologie pourrait adresser de nombreux candidats-médicaments sur des pathologies jusque-là sans option thérapeutique. Kymera comprend ainsi dans son pipeline quatre molécules positionnées en oncologie et trois autres sur l’inflammation et l’immunologie, aucune n’étant encore en phase clinique. Avec cet accord, Kymera mettra ainsi à profit sa plateforme Pegasus de découverte de nouvelles molécules. Une plateforme qui s’appuie notamment sur un modèle de prédiction par algorithme et des études de structures insilico. « Ce partenariat stratégique va élargir les applications de la dégradation de protéines cibles au-delà des cancers pour des maladies graves sans traitement ou avec des options limitées », a commenté le Français Laurent Audoly, p-dg de Kymera et ancien directeur R&D de Pierre Fabre. Portant sur une durée de quatre ans, l’accord prévoit un premier versement à Kymera de 70 millions de dollars.
Vertex pourra exercer une option exclusive sur les candidats médicaments issus de cette collaboration. Un accord qui pourrait dépasser le milliard pour Kymera
DR
Kymera est éligible à recevoir plus d’un milliard de dollars (892 M€) de paiements d’étapes, pour un maximum de six programmes optionnés par Vertex. Ce dernier versera également des royalties à Kymera sur toutes les futures ventes de produits issus de cette collaboration. Avec cet accord, Vertex vise à développer et diversifier un portefeuille qui comprend le Kalydeco (ivacaftor), un traitement contre la mucoviscidose. Le pipeline de la biotech américaine reflète cette volonté de se positionner en dehors de son expertise historique sur la mucoviscidose avec des projets en oncologie, sur la grippe ou en traitement de la douleur, autant de molécules qui sont encore en phases d’essais précoces (I-II). « Cette collaboration avec Kymera va augmenter nos capacités de découverte de nouvelles molécules et soutenir notre stratégie d’investissement dans l’innovation scientifique pour développer des traitements transformateurs pour les maladies graves », s’est félicité Mark Bunnage, vice-président de Vertex et directeur du site de recherche de Boston. n Nicolas Viudez
EN BREF Treefrog lève plus de 7 millions d’euros
62 millions d’euros de financement pour la biotech Philogen
Seulement six mois après sa création, la société Treefrog, spécialisée dans la production de cellules-souches, a annoncé avoir levé des fonds à hauteur de 7 M€. À terme, ce financement devrait permettre d’industrialiser sa technologie C-Stem en la faisant passer aux normes BPF d’ici 2021. L’entreprise prévoit également de lancer des programmes de recherche en thérapie cellulaire, en interne ou via des collaborations, pour un large éventail d’indications (maladie de Huntington, maladie de Parkinson, insuffisance cardiaque, diabète, NASH), avec en ligne de mire un premier essai clinique en 2024.
Philogen, une entreprise italienne a annoncé l’obtention d’un financement de 62 M€ pour contribuer au développement de son pipeline. L’approche thérapeutique de Philogen est basée sur l’utilisation d’anticorps pour délivrer une substance active dans un site cible d’une pathologie, une approche qui permet notamment de réduire les effets secondaires indésirables. Dans le portefeuille de Philogen, on retrouve, entre autres, deux candidats-médicaments en phase III d’essai clinique, avec des indications en oncologie, le Daronum et le Fibronum.
Theradiag s’associe à HalioDx Le spécialiste français du diagnostic in vitro et du théranostic accélère son développement aux États-Unis, premier marché mondial pour le diagnostic in vitro et les biothérapies. Theradiag a ainsi signé un nouveau contrat avec HalioDx, expert français dans le diagnostic innovant des maladies du système digestif, implanté sur le sol américain. HalioDx sera en charge de la chaîne logistique de réception des échantillons, de réalisation des tests et de facturation pour le compte de Theradiag. Les efforts promotionnels seront pilotés par Theradiag, le laboratoire indiquant adopter une approche directe auprès des différentes parties prenantes (autorité de santé, hôpitaux, associations, etc.).
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Pharmacie Oncologie
Investissement
Le laboratoire français Servier étend sa présence à l’international en inaugurant le nouveau siège social de sa filiale américaine Servier Pharmaceuticals, à Boston, aux États-Unis. Comptant déjà près de cent collaborateurs (pour le marketing, le développement commercial ou encore la R&D), l’effectif des bureaux de Boston devrait doubler d’ici à cinq ans. Au sujet de cette implantation dans le Massachusetts, David K. Lee, directeur général de Servier Pharmaceuticals a déclaré « le choix d’une implantation à Boston nous permet de bénéficier du rayonnement de son pôle de bio-innovation et de profiter non seulement de son expertise à la pointe de la technologie mais aussi de travailler en étroite collaboration avec des entreprises aux visions similaires à la nôtre ». À noter que le groupe Servier a également inauguré à Boston le premier bureau de Servier BioInnovation, une unité spécialisée dans la recherche de nouveaux accords de licences et de partenariats. Aux ÉtatsUnis, le laboratoire veut faire de l’oncologie une priorité stratégique, avant de cibler d’autres aires thérapeutiques et d’autres besoins médicaux. Avec l’ouverture de ce siège social, Servier vient confirmer sa présence américaine, déjà actée depuis 2018 avec l’acquisition de la branche oncologie du laboratoire Shire, qui avait permis au groupe français de disposer d’une présence M.L. commerciale directe aux États-Unis. n
Un investissement de 150 M$ (133 M€) pour un nouveau centre technologique de culture cellulaire. C’est ce qu’a récemment annoncé le groupe Bayer, affichant ainsi sa volonté de stimuler l’innovation dans le domaine des thérapies biologiques. Le groupe allemand prévoit la construction ce nouveau centre sur son campus de Berkeley, aux États-Unis. D’une superficie de 3 700 m2, le nouvel édifice devrait être prêt à accueillir la production clinique d’ici à la fin de l’année 2021, permettant de soutenir le développement de thérapies émergentes dans le portefeuille de Bayer en mettant notamment l’accent sur l’oncologie, la cardiologie et d’autres segments thérapeutiques de soins spécialisés. Judy Chou, viceprésidente senior et directrice mondiale de
Servier inaugure un nouveau siège social à Boston
Acquisition
Union en juin pour Roche et Spark Therapeutics ? L’acquisition de Spark Therapeutics par Roche n’est pas encore finalisée. Le laboratoire suisse a en effet annoncé avoir repoussé, une nouvelle fois, le délai de son offre sur la biotech américaine. Roche justifie cette rallonge par la volonté d’octroyer plus de temps aux autorités gouvernementales américaines pour examiner les détails de cette transaction. En cause, le dispositif antitrust américain qui impose un délai d’examen avant la finalisation de l’acquisition. La clôture de cette opération est ainsi reportée au 14 juin, au plus tôt. Le 25 février, Roche avait annoncé le rachat de Spark Therapeutics pour un montant de 4,3 Mrds $ (3,8 Mrds €). Approuvé à l’unanimité par les conseils d’administration des deux entreprises, l’accord d’acquisition prévoyait le versement de la somme de 114,50 $ par action de Spark Therapeutics en numéraire, Roche devant obtenir la majorité des parts. Fondé en 2013 et spécialisé dans la thérapie génique, Spark Therapeutics doit permettre à Roche de se développer dans ce segment, en obtenant notamment les droits de commercialisation du Luxturna, première thérapie génique ophtalmologique, aux États-Unis. n M.L.
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Bayer se renforce dans les thérapies biologiques Bayer Biotechnologies, a commenté que le Bayer Cell Center « combinera automatisation, capacités numériques et technologies de biotraitement à usage unique pour rationaliser la production afin de nous permettre de fournir de nouveaux médicaments plus rapidement aux patients ». Pour mener à bien ce projet, Bayer a décidé de s’entourer de GE Healthcare qui apportera sa plate-forme technologique FlexFactory, afin d’optimiser la production des produits biopharmaceutiques. Existant depuis 2000, le campus Bayer de Berkeley est spécialisé dans la fabrication du Konegate Bayer (facteur VIII de coagulation humaine recombinant) permettant de soigner les patients atteints de l’hémophilie A, distribué dans M.L. près de 80 pays. n
Accord de licence
Novartis s’offre la plateforme de Codexis Codexis a annoncé avoir signé un accord de licence non exclusif avec Novartis, pour mettre à disposition du laboratoire suisse sa technologie brevetée CodeEvolver. Couvert par pas moins de 175 brevets et demandes de brevets en instance dans le monde entier, cette technologie est une plateforme d’ingénierie de protéines permettant de développer de nouvelles enzymes performantes destinées à la fabrication de produits pharmaceutiques. Afin de pouvoir disposer de cette plateforme, Novartis ver-
sera à Codexis un paiement initial, des paiements échelonnés et des paiements pour l’amélioration de la technologie de CodeEvolver. Codexis sera également éligible pour recevoir des paiements pour des ingrédients pharmaceutiques actifs fabriqués avec des enzymes développées par Novartis utilisant la technologie CodeEvolver. De plus, Codexis recevra certains droits pour de futurs achats d’enzymes développées et achetées par Novartis à l’aide de la technologie CodeEvolver. n M.L.
Levée de fonds
DNA Script vers la commercialisation La start-up française DNA Script, spécialisée dans la fabrication d’acides nucléiques synthétisés, a annoncé avoir levé des fonds à hauteur de 35 millions d’euros, lors d’un tour de financement de série B. DNA Script est une société de portefeuille de Sofinnova Partners, qui gère un portefeuille de 14 entreprises de biotechnologie industrielle. La somme récoltée devrait servir à mettre sur le marché le premier produit conçu à partir de la technologie propriétaire de synthèse ADN enzymatique de DNA Script. Dans un communiqué, la start-up a d’ailleurs tenu à préciser qu’elle
privilégiera « le recrutement des meilleurs talents aux États-Unis pour ses équipes de développement et de commercialisation de produits en vue de son lancement, ainsi que pour l’extension de son équipe de recherche basée à Paris ». DNA Script propose un nouveau processus biochimique pour la synthèse ARN et ADN, le laboratoire étant capable de produire une séquence à 200 nucléotides avec un taux d’efficacité remarquable. Une innovation qui pourrait trouver des applications multiples, dans l’industrie de la santé ou dans l’agroalimentaire. n M.L.
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Pharmacie Partenariat
Lonza et Chiasma prolongent leur collaboration Lonza et la société américaine Chiasma vont prolonger leur partenariat concernant le Mycapssa (octréotide), un candidat-médicament contre l’acromégalie. L’originalité de Mycapssa réside dans sa présentation sous forme de capsules orales, l’octréotide n’étant disponible pour l’instant que sous forme injectable. Actuellement en essai clinique de phase III, le candidat-médicament, pourrait, en cas de succès, faire l’objet d’une demande d’approbation auprès de la FDA, dès la fin de l’année. La collaboration entre les deux sociétés sera ainsi étendue pour soutenir la fabrication et la commercialisation de Mycapssa en cas d’approbation par les autorités compétentes. Le partenariat comprend la mise en commun de la technologie de remplissage de capsules de Lonza et de la technologie brevetée Transient Permeability Enhancer de Chiasma,
une technologie permettant d’administrer par voie orale des médicaments qui ne sont disponibles que sous forme injectable. Les deux sociétés ont également investi dans des équipements afin de soutenir le traitement, le remplissage et d’autres activités de fabrication exécutées par Lonza pour la fabrication de Mycapssa. En 2012, Lonza et Chiasma avaient démarré leur accord de partenariat portant sur le développement de cet analogue de la somatostatine (un inhibiteur de croissance), pour lutter contre l’acromégalie, un trouble hormonal aboutissant à une augmentation anormale de la taille des pieds et des mains et d’une déformation du visage. À terme, Mark Fitzpatrick, p-dg de Chiasma, souhaite d’ailleurs que le Mycapssa devienne « une norme de soins pour le traitement d’entretien des adultes M.L. souffrant d’acromégalie ». n
Investissement
B. Braun injecte 1 Mrd $ dans ses installations « Solutions for Life » c’est le nom donné à l’investissement d’un milliard de dollars (893 M€) réalisé par B. Braun pour enrayer la pénurie de solutions de perfusion intraveineuse aux États-Unis. L’investissement comprend l’extension d’usines déjà existantes à Irvine, en Californie, et à Allentown, en Pennsylvanie. B. Braun prévoit également la construction d’un bâtiment destiné à la fabrication, se voulant « ultramoderne », à Daytona Beach, en Floride. B. Braun certifie que l’objectif de « Solutions for Life » est d’assurer un approvisionnement fiable et constant en solutions pour perfusion intraveineuse aux établissements de santé, à travers tout le territoire américain. Ces dernières années, le marché américain a en effet été témoin d’événements météorologiques destructeurs et de saisons grippales sévères, qui ont contribué à d’importantes pénuries de solutions intraveineuses à l’échelle nationale. Caroll H. Neubauer, le p-dg de B. Braun Medical Inc., a tenu à indiquer que Solutions for life est « un engagement pour contribuer à assurer un approvisionnement constant en solutions salines vitales et autres fluides intraveineux indispensables aux hôpitaux et aux systèmes de santé M.L. pour traiter les patients ». n
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Équipements et services EN BREF Collaboration Rockwell/Healthcare Le spécialiste des automates industriels Rockwell Automation a noué un partenariat avec GE Healthcare. Cette collaboration vise au développement de solutions d’automatisation de prochaine génération pour les bioprocédés. Les deux partenaires visent à développer des équipements à usage unique automatisés pour l’amélioration de l’efficacité de produits pharmaceutiques, l’accélération de leur mise sur le marché et la fourniture de médicaments personnalisés.
Krahn Chemie acquiert eMBe Products & Services Le spécialiste allemand du commerce chimique Krahn Chemie a signé, le 1er mai, l’acquisition de eMBe Products & Services, expert dans la fourniture de liants pour le thermoformage de matériaux céramique et métallliques en poudres. Cette transaction permet au distributeur allemand de renforcer sa présence en Allemagne et de mieux cibler le marché des dispositifs dentaires.
Sérialisation
Pose de la première pierre du futur siège de SEA Vision Le 10 mai, l’éditeur de logiciels pour la sérialisation et l’inspection en pharmacie SEA Vision a posé la première pierre de son futur siège implanté à Pavia en Italie. D’un investissement de 8 millions d’euros, ce bâtiment de 6 000 m2 inclut sur une surface de 4 000 m2 de nouveaux bureaux, un espace de développement de logiciels, un laboratoire de R&D et un atelier de production. « La construction du siège – autant que l’organisation appropriée des équipes et par la suite l’extension de la capacité de production – pose les fondations pour accroître les investissements de R&D dans le domaine de la vision industrielle, des technologies 4.0, de l’intelligence artificielle et du machine learning », indique Luigi Carrioli, président de SEA Vision. Prévue pour être inaugurée à l’automne 2020, l’implantation va procurer l’espace nécessaire à plus de 175 collaborateurs pour poursuivre le développement de l’activité du groupe du giron de Marchesini depuis février 2018 (CPH n°832). Fondé en 1995, SEA Vision, emploie plus de 200 collaborateurs dans une dizaine de sites dans le monde. Il revendique le déploiement d’environ 800 lignes de sérialisation et de D.O. 5 000 systèmes de vision industrielle.n
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Commerce chimique
Brenntag s’empare de Marlin Company Brenntag a procédé à la reprise des actifs de Marlin Company, expert américain dans les services d’emballage et de mélange de produits chimiques sous formes liquides et de poudres. L’opération consolide les activités de prestations de services à valeur ajoutée du groupe allemand en Amérique du Nord. « Avec Marlin, nous pourrons désormais être en position d’accroître notre niveau de service que nous procurons à nos clients existants dans le domaine des équipements de spécialité, l’emballage et le mélange à façon. En particulier, les capacités de mélange de dispersions et d’émulsions de Marlin créent une valeur ajoutée à nos partenaires, et étendent l’engagement de Brenntag dans ce secteur », explique Anthony Gerace, directeur des fusions-acquisitions au sein de Brenntag. Le groupe met ainsi la main sur une société affichant sept millions de dollars de chiffre d’affaires en 2018. Marlin fournit aussi
des additifs pour la construction, des antimicrobiens, des détergents, ou des produits pour le textile. Comptant plus de 16 600 collaborateurs dans le monde, Brenntag a enregistré des ventes de 12,6 Mrds € en 2018. n D.O.
Ouverture d’un centre d’application aux États-Unis Parallèlement à l’acquisition de Marlin Company, la filiale américaine de Brenntag a inauguré un centre d’application dédié au secteur de l’hygiène personnelle. Situé à Allentown en Pennsylvanie (États-Unis), ce site va répondre aux besoins des clients locaux dans le domaine de l’aide à la formulation, le choix des ingrédients, la fabrication de préséries de produits, etc.
Sous-traitance analytique
SGS reprend les actifs de Chemical Solutions Le spécialiste suisse de la sous-traitance analytique SGS a signé l’acquisition de son homologue américain Chemical Solutions, expert dans les essais de produits agroalimentaires, nutraceutiques, pharmaceutiques et cosmétiques. « Cette acquisition renforce notre activité en agriculture, dans l’alimentation et les sciences de la vie aux États-Unis, en étendant notre scope et notre présence géographique », commente Frankie Ng, directeur général de SGS. Le groupe suisse prend ainsi le contrôle d’une société fondée en 1995 et basée à Harrisburg en Pennsylvanie. Employant une qua-
rantaine d’employés, elle a généré un chiffre d’affaires de 5,3 millions de dollars en 2018. Ces dernières années, SGS a musclé ses actifs aux États-Unis. En effet, il a repris la CRO américaine Harrison Research Laboratories à l’été 2017 (CPH n°808), avant de s’emparer d’InterBasic Resources, expert américain des essais de performance de filtration d’air et de fluides, en octobre 2018 (CPH n°862). Comptant plus 97 000 collaborateurs, SGS s’appuie sur un réseau de plus de 2 600 implantations dans le monde. Le groupe a généré un chiffre d’affaires de 6,7 Mrds de francs suisses en 2018. n D.O.
Équipements fluidiques
Exercice 2018 en croissance pour Watson Marlow Le spécialiste des équipements fluidiques Watson Marlow Fluid Technology a publié des résultats satisfaisants pour son exercice financier en 2018. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires annuel de 265,2 millions de livres britanniques (environ 236 M€), en hausse de 7 % par rapport à 2017. Le bénéfice opérationnel ajusté a progressé de 6 % en glissement annuel, à 84,8 M£, tandis que la marge opérationnelle ajustée s’élève à 32 %. Ce bilan satisfaisant a été porté par la progression des ventes de 40 % dans la pharmacie et les biotechnologies, notamment sous l’impulsion de la commercialisation des technologies du groupe BioPure, acquis par
le Britannique en janvier 2014 (CPH n°660). Pour l’année à venir, le groupe (1 443 collaborateurs) entend poursuivre cette croissance, mais à un niveau plus faible que connu en 2018, principalement sur le marché de la pharmacie/biotechnologie, l’alimentaire et les boissons, le diagnostic clinique, ou encore l’environnement. « Nos investissements stratégiques dans nos forces de ventes en direct, notre expansion géographique, l’innovation pour de nouveaux produits et l’efficacité de production, pour ne citer que ceux-ci, nous permettra de bâtir notre succès en 2019 et audelà », indique Jay Whalen, président du groupe Watson Marlow. n D.O.
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Spot-scope Cotations du 09/05/2019 au 14/05/2019
L
es prix des principaux produits pétrochimiques en Europe sont restés très calmes, même au cours de la deuxième semaine du mois. Les négociants font état de bons niveaux de volumes, mais de peu de pression sur les prix, qu’ils soient élevés ou bas. Le ton a été donné par l’énergie et les matières premières. Celles-ci semblent être bien installées dans leurs fourchettes de prix. Après avoir franchi la barre des 70 $/baril au début du mois d’avril, le brut Brent n’est pas allé bien au-delà. Cette semaine, il a glissé d’un demi-dollar à 70,91 $/baril. Dans le même esprit, le prix spot du naphta localisé dans le nord-ouest de l’Europe a reculé de 10 $/t. Les oléfines sont restées silencieuses. Il y a eu des nouvelles divergentes en provenance de l’aval.
Les producteurs de polymères ont globalement répercuté les augmentations de prix de monomères d’avril, avec une marge supplémentaire. En revanche, certains polymères ont reculé sur le marché spot par rapport aux sommets récents. Les aromatiques étaient également silencieux à une exception près : le prix spot du styrène a chuté de 135 $/t. Il se négocie désormais avec une remise de plus d’un tiers du prix contractuel de mai, ajusté en fonction de la devise. Les acheteurs recherchaient un peu de répit après les récentes augmentations. Les producteurs espèrent que les volumes d’exportation absorberont une partie des volumes supplémentaires. Sinon, ils devront faire face à des demandes de réduction significative sur les contrats de juin.
Les contrats de polyéthylène d’avril ont été conclus à la hausse de 40 €/t. Cela pour absorber une augmentation de 30 €/t des monomères, tout en récupérant un peu de marge. La tendance a été similaire pour le polypropylène, avec une augmentation de 30 €/t, (20 € + 10 €). Les prix contrats de polystyrène et de PVC se sont maintenus, mais les producteurs de PS envisagent des augmentations alors que les prix des monomères ont augmenté de 100 €/t de mars à avril. Les prix spot des polymères qui avaient enregistré des niveaux élevés au cours des douze derniers mois, ont reculé de 90 à 100 $/t, cette semaine. En tête de liste, le PE basse densité linéaire (PEbdl) qui s’est retrouvé sous la pression de gros volumes d’importations en provenance des États-Unis.
Prix des monomères et intermédiaires en Europe du Nord-Ouest Spot (dollars) Naphta
Contrat (euros)
Spot (euros)
580 - 590
Éthylène
1 080 - 1 090 (4)
1 075 (mai) - 1 045 (avril) - 1 015 (mars) - 985 (fév.)
Propylène
-
980 - 990 (1) (4)
990 (mai) - 970 (avril) - 950 (mars) - 925 (fév.)
Butadiène
-
930 - 940 (3) (6)
920 (mai) - 920 (avril) - 865 (mars) - 850 (fév.)
Benzène
750 - 760 (3) (6)
-
680 (mai) - 640 (avril) - 558 (mars) - 497 (fév.)
Toluène
790 - 800 (3)
-
700 (avril) - 650 (mars) - 530 (fév.) - 530 (janv.)
Xylènes
790 - 800 (3) (6)
-
-
Paraxylène
1 090 - 1 100 (3) (6)
-
995 (avril) - 995 (mars) - 960 (fév.)
Orthoxylène
970 - 980 (3) (6)
-
860 (avril) - 860 (mars) - 825 (fév.) - 810 (janv.)
980 - 990 (3)
-
1185 (mai) - 1 155 (avril) - 1 055 (mars) - 995 (fév.)
-
260 - 270 (3) (6)
360 (3) (Q2) - 360 (3) (Q1) - 428 (3) (Q4) - 419 (3) (Q3)
840 - 850 (3) (6)
-
-
-
610 - 620 (6)
760 (avril) - 760 (mars) - 760 (fév.) - 790 (janv.)
1 750 - 1 760 (4)
-
1 515 (avril) - 1 405 (fév.) - 1 455 (janv.) - 1 740 (nov.)
Styrène Méthanol MTBE Éthylène glycol Acrylonitrile
Prix des grands polymères en Europe du Nord-Ouest PEbd
grade film
1 330 - 1 350
-
1 350 - 1 370 (avril)
PEbdl
base butène
1 250 - 1 270
-
1 290 - 1 310 (avril)
PEhd
soufflage injection
1 390 - 1 410 1 370 - 1 390
-
1 390 - 1 410 (avril) 1 420 - 1 400 (avril)
PP
homo injection copolymère
1 300 - 1 320 1 340 - 1 360
-
1 420 - 1 420 (avril) 1 470 - 1 490 (avril)
PS
standard choc
1 480 - 1 500 1 620 - 1 640
-
1 480 - 1 500 (avril) 1 590 - 1 610 (avril)
PVC
standard
1 370 - 1 390
-
1 260 - 1 280 (avril)
Cotations relevées dans le nord de l’Europe pour Chimie Pharma Hebdo entre le 9/05/2019 et le 14/05/2019. En tonnes métriques, franco livré (FD), sauf mention contraire : (1) qualité chimique ; (2) qualité polymère ; (3) fob ; (4) cif ; (5) cotations mensuelles et (6) cotations des semaines précédentes. (Q1) contrats du premier trimestre 2019, (Q2) contrats du deuxième trimestre 2019 ; (Q3) contrats du troisième trimestre 2018 ; (Q4) contrats du quatrième trimestre 2018. Source : Chimie Pharma Hebdo.
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Carnet Univar
Chiesi Farmaceutici
Nominations à la direction
Paolo Chiesi, docteur honoris causa
L’Américain Univar spécialisé dans le commerce chimique a annoncé deux nominations au comité de direction. D’une part, Christopher D. Pappas a été coopté en tant qu’administrateur indépendant principal. Il succède à William S. Stravropoulos qui restera au comité de direction du groupe. En outre, C.D. Pappas assurera la fonction de président du comité de nomination et de gouvernance chez Univar. Passé par les sociétés Dow et Nova Chemicals, il a exercé en tant que p-dg de Trinseo, poste duquel il va se retirer en 2019. Univar a également procédé à la cooptation de Heather Kos au poste de vice-présidente des relations aux investisseurs. Elle prend la suite de David Lim, nommé à la vice-présidence du développement corporate du groupe suite à l’intégration des actifs de Nexeo Solutions. Avant d’intégrer Univar, elle a occupé le poste de vice-présidente de la communication corporate et des relations aux investisseurs, au sein de la société Ingredion Incorporated. Lanxess
Anno Borkowsky, directeur de la division Specialty Additives
Lanxess a coopté Anno Borkowsky au conseil d’administration de la société à compter du 1er juin. À cette occasion, A. Borkowsky, directeur de la business unit Additifs du groupe depuis 2017, va prendre la direction de la division Specialty Additives, auparavant géré par Matthias Zachert, président du conseil d’administration. Titulaire d’un doctorat en chimie de l’université de Cologne en 1989, A. Borkowsky, 60 ans, a commencé sa carrière chez Bayer en 1990, et a occupé les fonctions de directeur de Rhein Chemie Rheinau. En 2004, il est devenu directeur de la BU Rhein Chemie avant son intégration au sein de Lanxess. Anses
Caroline Semaille, DG déléguée au pôle Produits réglementés
Le 29 avril, l’Anses a nommé Caroline Semaille en tant que directrice générale déléguée du pôle Produits réglementés de l’Anses. Elle succède à Françoise Weber, qui a fait valoir ses droits à la retraite. Médecin praticien hospitalier en santé publique et en maladies infectieuses, C. Semaille est désormais chargée de la coordination de l’ensemble des directions de l’Anses dédiées à l’évaluation et les autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, des biocides, des matières fertilisantes, des adjuvants, des substances actives ou encore des supports de cultures. Outre son activité clinique, elle a travaillé au sein de l’Institut de veille sanitaire (devenu Santé publique France), avant d’intégrer l’ANSM en tant que directrice produits en 2013.
Paolo Chiesi, vice-président de Chiesi Farmaceutici, a été nommé docteur honoris causa par l’Institut Karolinska. Ce titre lui a été remis en raison de son engagement de longue date dans le traitement vital des nouveau-nés prématurés présentant des déficiences respiratoires. Aux côtés de deux chercheurs de l’Institut Karolinska, P. Chiesi avait contribué au développement du médicament Curosurf dans les années 1980 pour prévenir les déficiences respiratoires chez les nouveau-nés prématurés. La cérémonie s’est déroulée à la mairie de Stockholm, où se déroule chaque année la cérémonie de remise du prix Nobel. DBV Technologies
David Schilansky sur le départ
DBV Technologies, société biopharmaceutique française, a annoncé la décision de David Schilansky de quitter son poste de directeur général délégué afin de poursuivre d’autres opportunités professionnelles. David Schilansky avait rejoint DBV Technologies en 2011 en tant que directeur financier et avait ensuite été promu aux fonctions de directeur général délégué et de directeur des opérations en janvier 2015. Suite à ce départ, DBV a entrepris la recherche d’un nouveau directeur financier et ne souhaite pas remplacer la fonction de directeur général délégué. PPG
Jaime Irick, VP Revêtements architecturaux aux États-Unis et au Canada
Le groupe américain PPG a nommé Jaime Irick au poste de vice-président de la division Revêtements architecturaux pour les États-Unis et le Canada, en remplacement de Dave Cole, qui partira à la retraite à compter du 31 juillet 2019. Il rapportera directement à Tim Knavish, actuel vice-président de la division Revêtements architecturaux et président de PPG pour la zone Europe-Moyen-Orient et Afrique.
Agenda
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n 21 au 23 mai, Stockholm, Suède Cleantech Forum Europe 2019 : salon des nouvelles technologies « propres » et des opportunités d’investissement www.cleantech.com/event/cleantech-forum-europe/
n 22 au 24 mai, Lyon Plant Based Summit 2019 : événement sur les solutions biosourcées organisé par l’ACDV, les pôles IAR et Axelera, et Infopro Digital www.plantbasedsummit.com
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•C himie Pharma hebdo est édité par : ETAI – Antony Parc II, 10, place du Gal de Gaulle BP 20156 - 92186 ANTONY Cedex - Tél. 01 77 92 92 92 • Web : www.chimiepharmahebdo.com Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatre chiffres indiqués après chaque nom. Pour leur adresser un e-mail, taper l’initiale du prénom, le nom puis @infopro-digital.com •P résident, directeur de la publication : Julien Elmaleh • Directrice générale déléguée : Isabelle André • Directrice de la rédaction : Sylvie Latieule (95 87) •R édactrice graphiste : Patricia Hagen (96 32) • Réalisé par l’équipe de rédaction d’Info Chimie Magazine et d’Industrie Pharma : Dinhill On (95 80), Nicolas Viudez (95 81), Mathilde Lemarchand (95 83), Aurore Gayte (93 97) •P ublicité : Patricia Raphel (96 58), Eric Leuenberger (96 37) • Marketing, diffusion, abonnements : - Directeur : Guillaume De Corbière - Directrice marketing direct & diffusion : Laurence Vassor - Marketing : Nina Yingui - Abonnements : Nadia Clément • Assistante commerciale: - Marie-Christine Soyeux - mcsoyeux@infopro-digital.com Tél. : 01 77 92 96 56 •P our s’abonner : : abo@infopro-digital.com : 33(1) 77 92 99 14 - lundi au vendredi (9h à 12h - 14h à 17h / 16h vendredi) : INFOPRO Digital - Service Abonnements Antony Parc II - BP 20156 - 92186 Cedex Antony 1 an (42 n°), France : 999 € TTC (dont TVA 2,10 %) Etudiants, étranger, multi-accès : nous consulter Règlement à l’ordre d’ETAI (pour l’UE, préciser le n° de TVA intracommunautaire)
n 22 au 23 mai, Rotterdam, PaysBas PEFTEC 2019 : salon international sur l’industrie du pétrole : raffinage, chimie et pétrochimie www.ilmexhibitions.com/peftec/
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