www.formule-verte.com
33
N°
FÉVRIER 2018
NUTRITION
SPÉCIAL
RÉTROSPECTIVE
2017
SMARTBIOCONTROL
À la recherche d’alternatives aux phytosanitaires
Alkion BioInnovations vise la production d’additifs alimentaires
Dossier
BIOPROCÉDÉS
Concilier
rentabilité, robustesse et qualité
27-29 mars
Salon & Congrès Internationaux
Pour les industries des peintures, encres d’imprimerie, vernis, colles et adhésifs
Paris Expo Porte de Versailles
France MATIÈRES PREMIÈRES COATINGS PIGMENTS SOLVANTS
ADDITIFS
ENCRES ADHÉSIFS
POLYMÈRES
CHARGES
CHIMIE DE CONSTRUCTION ÉQUIPEMENTS DE PRODUCTION
MIXEURS & CONCASSEURS
MÉLANGEURS
ÉQUIPEMENT DE LABORATOIRE ÉQUIPEMENT DE CONTRÔLE ET MESURE
COLORIMÉTRIE MACHINES À TEINTER
EMBALLAGES ET CONTENANTS
DOUBLURES
FÛTS, SEAUX, POTS
MANUTENTION & TRANSPORT
APPLICATION SERVICES
Visitez l’unique événement européen du coating en 2018 ! ❚ Rencontrez 200 exposants pour vous informer des développements de l’industrie du coating et être à la source de l’innovation.
Demandez votre badge ! sur www.eurocoat-expo.com
Code : FV
❚ Trouvez des solutions pour répondre aux enjeux d’environnement, performance et fonctionnalités du coating
www.eurocoat-expo.com
Un événement co-organisé par
Éditorial
Ressources fossiles
Une planète sous influence
À
tous ceux qui pensent que le prix du pétrole n’a pas d’influence sur le développement de la chimie du végétal, mieux vaut tourner la page. Pour les autres, voici les toutes dernières analyses qui nous sont proposées par les experts de l’IFP Énergies Nouvelles. L’année dernière, le prix du
Brent s’est apprécié en moyenne à 54 dollars le baril, avec des variations comprises dans une fourchette de 45 à 70 $. Il s’est ainsi inscrit dans une tendance haussière par rapport à une année 2016 où le prix moyen du baril est ressorti à 44 $ le baril, avec un point bas à 30 $. C’est la croissance économique qui a tiré la demande en 2017, en particulier en Asie. Dans les pays de l’OCDE c’est plutôt le gaz qui a la cote pour remplacer le charbon et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Quels sont les pronostics pour l’année 2018 ? Didier Houssin, président de l’IFPEN, penche pour une tendance haussière portée par des fondamentaux : stocks en baisse dans l’OCDE, qu’il va falloir reconstituer, besoin de mobilité en hausse à l’échelle mondiale, croissance économique
(sauf accident)… Il évoque ainsi un prix du baril qui pourrait être compris entre 50 à 70 $. Il rappelle cependant qu’: « une grande partie du prix est définie par l’OPEP » et qu’il reste des incertitudes sur le niveau de production américain d’huile de schiste. Une chose est sûre, on ne manquera pas de pétrole en 2018. Du coup, une flambée du prix du pétrole qui rendrait n’importe quel produit issu du végétal ultra compétitif n’est pas à l’ordre du jour. Pour autant, les positions de la France s’inscrivent dans le bon sens dans
Sylvie Latieule Rédactrice en chef
slatieule@infopro-digital.com Suivre@SylvieLatieule
« Une chose est sûre, on ne manquera pas de pétrole en 2018.»
la mesure où le pays cherche à en finir avec les hydrocarbures. Certes, ce n’est pas pour tout de suite, puisque la neutralité carbone est annoncée à l’horizon 2050. Mais tout est inscrit dans le vaste Plan Climat que Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, entend déployer tout au long du quinquennat. Pour y arriver, il faudra éradiquer les véhicules thermiques fonctionnant au carburant liquide, diesel ou essence peu importe, pour soutenir le développement de véhicules roulant avec des carburants alternatifs (électricité, gaz, hydrogène). Mauvaise pioche pour les carburants
biosourcés, 1G ou même 2G, sauf peut-être pour l’aviation ou les véhicules lourds. En revanche, la méthanisation a le vent en poupe, avec l’ambition de mettre à mal les importations de gaz. Du biogaz, on veut en mettre partout : injection dans le réseau national géré par GRDF, utilisation dans les véhicules. Il est tellement encouragé que certains agriculteurs expliquent qu’ils gagnent désormais plus d’argent en méthanisant du fumier qu’à élever du bétail. (Heureusement que l’un ne va pas sans l’autre !) Quant à la chimie du végétal, elle s’inscrit parfaitement dans cette stratégie bas carbone. L’État promet même d’agir « pour simplifier, faciliter et encourager le déploiement des filières vertes utiles ». Les perspectives sont donc favorables pour ces technologies bas carbone. Mais ici on ne parle que du périmètre de la France. Qu’en est-il du reste de la planète, et notamment de la Chine ou des États-Unis inféodés aux ressources fossiles ? D’où cette détermination de la France à convaincre en parallèle tous les signataires de l’Accord de Paris à ratifier une bonne fois pour toutes le traité, et à adopter des solutions durables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre de la planète. À suivre en fin d’année : la COP24 qui permettra de faire un nouveau point d’étape. FormuleVerte - N°33 - Février 2018
3
Sommaire
Pour s’abonner : www.formule-verte.com
N°33 - Février 2018
Verte 06 Vitrine
Déjà abonné : abo@infopro-digital.com - 01 77 92 99 14
16 Dossier
BIOPROCÉDÉS Concilier rentabilité,
08 Repères DÉRIVÉS DE PIN
22 Focus
© DRT
DRT valorisé à 1 milliard d’euros par Ardian
Dans un contexte d’essor du développement durable, le recours aux biotechnologies est de plus en plus fréquent pour la production industrielle de composés chimiques. En ce sens, le choix et l’optimisation des technologies mises en œuvre sont essentiels.
BIOÉNERGIE
Enerkem lève 280 millions de dollars canadiens
PROPANEDIOL
Metex trouve un partenaire français pour son projet d’usine à Carling
BIOTECHNOLOGIE INDUSTRIELLE
La chaire ABI en pleine effervescence
CHIMIE DU VÉGÉTAL
Une stratégie bioéconomie pour stimuler les produits biosourcés
Nominations Formations/Manifestations
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
© DR
COSMÉTIQUES
4
Axel’One veut élargir ses compétences pour diversifier ses marchés
NUTRITION
RESSOURCES MARINES
Photo de couverture : TWB.
STRATÉGIE
40 Carnet /
BIO-AROMATIQUES
Seppic regroupe ses ingrédients actifs sous la gamme Wesource
TWB pousse les projets vers le stade industriel
PLASTIQUES
REVÊTEMENT ANTI-FOULING
Les Pays-Bas injectent 10 millions
VALORISATION
Cinquième et dernière phase pour le projet Thanaplast de Carbios Alkion BioInnovations produit des ingrédients à partir de cellules végétales
Bio-on clôture le projet Seafront
© Antoine Mercusot
© Clariant
robustesse et qualité
Providentiel Coquillages invente le recyclage de la coquille d’huître
PROTECTION DES CULTURES
Smartbiocontrol, un programme pour des alternatives aux phytosanitaires
Agenda
41 Index
Liste des sociétés
42 Tribune
Bioéconomie
Continuer à bio-construire
EXTRACTIS, partenaire du projet européen SALTGAE Camille VIOT, Chef de projets R&D
L
e traitement des eaux usées salines et chargées en matières organiques représentent un défi pour de nombreux secteurs industriels. Leur traitement peut être difficile et coûteux, et les impacts environnementaux en cas de non traitement potentiellement importants : matières en suspension, nutriments (principalement azote et phosphore) et de sels (concentrations jusqu’à 15%). Les traitements classiques sont souvent inefficaces lorsque les salinités sont élevées car elles vont inhiber les processus bactériens habituellement utilisés. Par ailleurs, la combinaison de méthodes biologiques et physico-chimiques entraîne une augmentation des coûts du traitement, avec pour conséquence un impact financier non négligeable pour les PME. EXTRACTIS travaille, depuis sa création en 1984, à la création de valeur ajoutée à partir de la biomasse végétale. Ses domaines d’activités portent donc sur la valorisation des plantes de grande culture ou de collecte, à travers la mise au point, du laboratoire jusqu’au pilote industriel, de procédés d’extraction, de fractionnement et/ou de fonctionnalisation des fractions produites. Les secteurs utilisateurs visés peuvent aller de l’alimentation humaine (arômes, additifs, ingrédients et PAI) jusqu’aux secteurs de valorisation non alimentaire des productions végétales (biomatériaux, actifs, produits techniques de spécialité, énergie), en passant par les créneaux de l’alimentation animale. EXTRACTIS a toujours eu une démarche s’inscrivant dans le cadre de la chimie verte. Dans ce contexte, EXTRACTIS est aujourd’hui partenaire du projet européen SALTGAE qui vise à développer une solution innovante et efficace pour le traitement d’effluents salins à travers l’utilisation de microalgues et de bactéries halotolérantes, connues pour leur résistance aux salinités élevées. Trois secteurs générant des effluents aux salinités différentes sont particulièrement étudiés dans ce cadre : le secteur de l’aquaculture (avec des effluents ayant une salinité aux alentours de 3/L), l’industrie du lactosérum (10 g/L) et la tannerie (40 g/L). L’objectif du projet SALTGAE est donc d’utiliser les microalgues pour décharger les effluents des matières organiques et
Recyclage eau et sels
Boues
Traitement primaire
Energie / Chaleur
Digestion anaérobique
Effluents salins
Boues
Prétraitement et mise en culture
CO2
High Rate Algal Pond (HRAP) (Bassins)
Récolte de la biomasse algale
des nutriments nécessaires à leur culture. Elles sont ensuite récoltées puis fractionnées en composés d’intérêts pour différents secteurs. En parallèle, tout le travail de SALTGAE est également de valoriser l’ensemble des coproduits générés tout au long du procédé comme le décrit le schéma ci-dessus. Fort de son expérience dans le fractionnement du végétal et la valorisation de coproduits, EXTRACTIS intervient plus particulièrement à deux niveaux : dans le cadre du fractionnement des microalgues fraichement récoltées et pour le traitement ultime des effluents après récolte. Plusieurs procédés sont testés en vue de fractionner les microalgues (mécaniques avec l’homogénéisation haute pression, physiques avec les ultrasons, enzymatiques ou encore chimiques). Les fractions obtenues après le fractionnement, à savoir une fraction enrichie en protéines, une fraction lipidique et le résidu, seront utilisées par d’autres partenaires pour des applications en coating, résines, alimentation animale… Pour ce qui est de la partie déminéralisation des effluents résiduels après la récolte des microalgues, EXTRACTIS est plus particulièrement en charge de la mise en œuvre de l’électrodialyse, un autre partenaire testant quant à lui l’osmose inverse. Sur le volet fractionnement, les premiers échantillons obtenus par EXTRACTIS ont été fournis aux partenaires en charge de leur valorisation afin qu’ils puissent réaliser des premiers tests.
Eau propre
Sels
Dessalement
Prétraitement des effluents
Valorisation des algues
Par la suite, l’objectif sera de tester les procédés mis au point à une échelle supérieure. En ce qui concerne la déminéralisation, l’électrodialyse conventionnelle a permis d’atteindre des niveaux de déminéralisation supérieurs à 85%. Là aussi, EXTRACTIS est en train de valider à l’échelle pilote les conditions préalablement optimisées à l’échelle du laboratoire. Le projet SALTGAE réunit 19 partenaires de 9 pays différents (Espagne, Italie, Slovénie, Israël, Irlande, Portugal, France, Belgique et Suède) et la coordination est assurée par une entreprise espagnole. Ce projet de 36 mois a débuté en juin 2016 pour un budget total de 9,73 millions d’euros. ■
Des Mercedes qui carburent à la paille ■ Clariant est à l’origine du procédé
© Clariant
Sunliquid. Il convertit des résidus agricoles – tige de maïs, paille de blé, et bagasse – en éthanol cellosique. Il a été testé avec succès pendant un an dans le cadre d’une collaboration avec le constructeur automobile Mercedes-Benz et Haltermann Carless, société spécialisée dans le raffinage de carburants. Le chimiste envisage maintenant de construire une usine dans le Sud-ouest de la Roumanie.
S P É C I A L
É N E R G I E
Verte
Vitrine
Paille, graine de moutarde, fumier, résidus de l’industrie du whisky, déchets domestiques… Les sources de matières premières sont aussi diverses que les types d’énergies renouvelables auxquelles on peut accéder.
Rouler au GNV
Rouler aux résidus de whisky
GNV (Gaz naturel véhicules) proposée par la société d’économie mixte Liger, à destination du grand public. Elle a ouvert en novembre dernier, en Bretagne. Elle est approvisionnée à partir de biométhane issu de la fermentation de déchets organiques collectés sur le territoire de Locminé et injecté dans le réseau GRDF. Attention, ce n’est ni du GPL (mélange de butane et de propane) ni du GNL (version liquéfiée du GNV).
construire à Grangemouth, en Écosse, sur le site pétrochimique d’Ineos, une unité de production de biobutanol. Sa particularité est qu’elle utilisera des résidus de l’industrie du whisky: le résidu
6
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
■ Celtic Renewables s’apprête à
© Celtic Renewables
© Liger
■ Voici la première station de Bio-
liquide obtenu dans les alambics de cuivre après distillation « pot ale » et celui issu du brassage de l’orge « draff ». Ces deux résidus, riches en sucres (xylose, arabinose, glucose), sont ensuite utilisés pour nourrir des bactéries.
s
Des déchets pour remplir son réservoir ■ Le groupe québécois Enerkem a mis
au point un procédé de gazéification qui convertit les matières résiduelles urbaines mixtes non recyclables et non compostables en éthanol. Ce carburant avancé est déjà commercialisé sur le
marché canadien grâce à une usine installée à Edmonton, en Colombie britannique. Le procédé doit maintenant faire des petits en Chine. Objectif visé par le groupe: construire 100 usines à l’horizon 2035.
Un peu d’isobutène dans sa bouteille de gaz
© Butagaz
■ Il s’agit de la première application commerciale pour
l’isobutène biosourcé de Global Bioenergies. La société Butagaz, l’un des principaux acteurs multi-énergie en France, vient de présenter en avant-première des bouteilles contenant du bio-isobutène dans un point de vente Intermarché à Benfeld, en Alsace. Grâce à cette incorporation de gaz biosourcé, à hauteur de 10 à 15 %, dans les bouteilles de butane et de propane de Butagaz, le fournisseur de gaz obtient une réduction des émissions de CO2 jusqu’à 40 % sur l’ensemble du cycle de vie du gaz en bouteille, selon une Analyse de cycle de vie réalisée par EVEA.
S’éclairer au fumier
© DR
■ Les agriculteurs
sont de plus en plus nombreux à méthaniser leur fumier et à turbiner la chaleur produite pour produire de l’électricité. À Charchigné, en Mayenne, ce sont 110 agriculteurs qui ont prévu de se réunir pour traiter plus de 150000 t de biomasse par an et produire 26800 MWh d’électricité, qui seront revendus à ERDF et à la laiterie de Charchigné.
Le QF96 a pris son envol, boosté à la moutarde ■ Le 29 janvier dernier, le Boeing Dreamliner QF96 de Qantas a réalisé un vol historique entre Los Angeles et Melbourne. Dans les réservoirs de l’avion, 24000 kg de biocarburants ont été mélangés à du jet fuel classique pour permettre d’économiser 18000 kg d’émissions de carbone. Ce biocarburant avait été produit à partir de Brassica Carinata, une graine de moutarde non alimentaire, développée par Agrisoma Biosciences (Agrisoma), une société de technologie agricole basée au Canada.
ZOOM L’huile de palme non grata
Le Parlement européen a voté, le 17 janvier, pour une sortie progressive de l’huile de palme pour la production de biocarburants. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’établissement d’une série d’objectifs visant à une utilisation plus propre et plus efficace de l’énergie dans l’Union européenne (UE) d’ici à 2030.
© Clariant
© Enerkem
© Quanta
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
7
Repères [ENTREPRISES] DÉRIVÉS DE PIN La société landaise change d’actionnaires et passe sous le contrôle du fonds
français Ardian.
DRT valorisé à 1 milliard d’euros par Ardian e fonds d’investissement Ardian (ex-Axa Private Equity) a déposé une offre pour l’acquisition de la majorité du capital du groupe Dérivés Résiniques et Terpéniques (DRT). Une offre qui valorise ce spécialiste français de la chimie du végétal à 1 milliard d’euros. La direction de DRT soutient déjà le projet. Ardian discute ainsi avec les familles actionnaires (70 % du capital actuel) ainsi qu’avec Tikehau Capital (30 %), impliqué depuis 2014. Si Ardian devenait majoritaire, Tikehau réinvestirait toutefois dans le capital, comme les familles actionnaires de DRT. En termes de management, l’équipe actuelle resterait en place. Le calendrier du projet ni la répartition du capital futur n’ont encore été détaillés.
© DRT
L
Fondé en 1932, DRT recense près de 1300 salariés dans le monde et devrait générer en 2017 un chiffre d’affaires total d’environ 500 M€. Une société à forte activité internationale Les ventes sont générées à 80 % à l’export, notamment 25 % en Amérique du Nord
DRT a bâti son succès sur les dérivés du pin.
et plus de 10 % en Asie. DRT est un spécialiste des dérivés du pin notamment via la valorisation de la colophane et de l’essence de térébenthine extraites de la résine du pin. Des spécialités aux propriétés olfactives et adhésives qui trouvent des applications
dans les arômes et parfums, la santé, la nutrition, les adhésifs, les revêtements, l’agriculture, la chimie ou encore l’énergie. Le groupe dispose d’un réseau de dix sites industriels dans le monde, dont quatre en France (Vielle-Saint-Girons, Castets, Granel, Mourenx). En Asie, DRT recense trois sites de chimie fine pour les arômes et parfums en Inde, et un à Wuxi, en Chine, pour des résines en dispersions. Aux États-Unis, DRT est implanté en Géorgie. Le groupe y construit une usine de distillation d’essences de papeterie, et avait acquis une usine à Brunswick lors de l’acquisition de Pinova auprès de Symrise en 2016. Ces trois dernières années, DRT a investi plus de 85 M€ pour sa croissance organique, précise encore Ardian. ■ JULIEN COTTINEAU
BIO-AROMATIQUES
Dernière ligne droite pour le procédé Anellotech a start-up américaine, qui s’est spécialisée dans les molécules aromatiques renouvelables et les carburants issus de biomasse non alimentaire, a achevé la mise en service de son unité pilote TCat-8, installée à Silsbee, au Texas, sur le site de South Hampton Resources (SHR). L’unité de 25 mètres de hauteur est conçue pour développer le procédé BioTCat (conversion catalytique thermique de la biomasse) dans un réacteur à lit fluidisé avec des flux de recyclage internes et une régénération continue du catalyseur. L’unité pilote a été conçue conjointement avec IFPEN.
8
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
© Anellotech-Zeton
L
Unité TCat-8 à Silsbee.
Elle utilisera un nouveau catalyseur développé en partenariat avec Johnson Matthey. Désormais, une équipe intégrée d’ingénieurs et de
techniciens de recherche d’Anellotech et d’IFPEN va pouvoir s’attacher à l’optimisation des paramètres de procédé et à la génération des données pour le développement et la mise à l’échelle du procédé. Le design de l’installation commerciale Bio-TCat sera ensuite réalisé par Axens, filiale d’IFPEN, qui commercialisera des licences du procédé. Grâce à cet outil, Anellotech et ses partenaires développeront également les prochaines générations de catalyseurs et évalueront le potentiel des matières premières durables telles que le Pinus taeda (pin à
l’encens ou pin à torche). La technologie Bio-TCat d’Anellotech permet l’accès à des produits chimiques aromatiques biosourcés « drop-in » tels que les « BTX » à partir de la biomasse non alimentaire. Une des principales applications visée est la production de bio-paraxylène en vue de fabriquer un PET à 100 % renouvelable qui pourra être utilisé en agroalimentaire dans l’emballage de boissons. Parallèlement, l’unité sera utilisée pour fabriquer des échantillons de benzène et de toluène pour la conversion en polymères classiques en équivalents biosourcés. ■ S.L.
[ENTREPRISES]
Repères
PROPANEDIOL
Metex trouve un partenaire français pour son projet d’usine à Carling etabolic Explorer (Metex), qui travaille actuellement sur un projet de construction d’une usine de 1,3 propanediol (PDO) et d’acide butyrique (AB) sur la plateforme de Carling SaintAvold en Moselle (région Grand-Est), est en passe de boucler son budget. Le 29 janvier, une lettre d’intention avec un partenaire financier français (non révélé) a été signée, visant à la constitution d’une joint-venture consacrée à la construction et à l’exploitation de cette usine. Le partenaire financier pourrait apporter en fonds propres un montant de 19,6 M€ au maximum, contre 17,3 M€ au maximum en cash pour Metex. Hors bâtiments, utilités et études, le besoin total en financement est estimé à 37 M€ au maximum (Capex de 29 M€; BFR, contingences et divers frais de démarrage de 8 M€ ). Reste à trouver 15 M€ supplémentaires
pour la construction de 2 bâtiments, les utilités et les études. Ce qui porte à 52 M€ le montant total du projet qui permettrait de générer une cinquantaine d’emplois. Metex majoritaire dans la joint-venture
Metex concèdera à la jointventure une licence exclusive du procédé, avec possibilité de sous-licences. « Cette licence sera valorisée à travers une redevance sur chiffre d’affaires voisine d’un pourcentage « mid single digit » et un « upfront » qui sera versé en capital pour permettre à Metex d’être majoritaire et de détenir ainsi 55 % de la jointventure. L’accord de licence prévoit en sus une valorisation de la technologie additionnelle lors du passage à la seconde tranche », précise le groupe dans un communiqué. Rappelons que Metex avait sélectionné la plateforme
FINANCEMENT
© Chemesis
M
La plateforme de Carling prête à accueillir Metex.
pétrochimique de Carling de Carling courant 2017, sur la base d’études préliminaires menées dans le cadre des conventions d’appui signées en juin 2017 avec Total Développement Régional et en septembre 2017 avec la Communauté d’agglomération de Saint-Avold Synergie. La capacité de production prévisionnelle de l’usine est de 24 kt/an, avec une première tranche de 6 kt (5 kt de PDO et 1 kt d’AB) et
une seconde tranche de 18 kt (15 kt de PDO et 3 kt d’AB). Après l’arrivée de ce nouveau partenaire financier, il reste maintenant une étape ultime à franchir: recevoir l’aval des parties prenantes publiques et privées pour le financement des 15 M€ liés aux bâtiments et utilités. Une réponse est attendue d’ici à la fin juin 2018. Si elle est positive, la pose de la première pierre interviendrait dans la foulée à la fin du troisième trimestre 2018. ■ S.L.
WASTE-TO-CHEMICALS
SekisuiChemicaletLanzaTech avancentsurleurplateforme
L
L
’Américain a obtenu deux subventions d’un montant total de 25 M$ sur 5 ans pour accélérer l’innovation et permettre à l’entreprise d’étendre sa position de leader en biotechnologie. La première est en Europe et se concentre sur le soutien de sa plate-forme actuelle d’intelligence artificielle (IA) et d’informatique. La deuxième subvention est accordée par la NIH (National Institutes of Health) pour le développement d’une nouvelle application d’un isoprénoïde. La société explique qu’elle four-
© Amyris
Amyris récolte des subventions
La gamme Biossance d’Amyris rencontre un vif succès.
nira une mise à jour détaillée pour ces subventions, une fois les contrats définitifs signés. ■ S.L.
e chimiste japonais et le groupe néo-zélandais LanzaTech ont annoncé « un progrès significatif » sur leur collaboration de R&D. Ce partenariat, qui a abouti à la mise au point d’un pilote en 2013, vise à développer une plateforme de conversion d’effluents municipaux en éthanol. « Les déchets sont une ressource importante. Il est essentiel que notre société utilise efficacement cette ressource abondante et de valeur comme le champ de pétrole urbain du futur permettant la création d’une société
durable », a déclaré Satoshi Uenoyama, directeur R&D de Sekisui Chemicals. Dans le détail, la collaboration a permis le développement d’un système associant un dispositif de gazéification de déchets urbains avec la technologie fermentaire de LanzaTech, qui convertit des gaz en éthanol et en d’autres précurseurs chimiques pour la fabrication de plastiques et de fibres. LanzaTech s’est illustré à plusieurs reprises par le biais de partenariats noués, notamment avec Global Bioenergies. ■ D.O. FormuleVerte - N°33 - Février 2018
9 9
Repères [ENTREPRISES] BIOÉNERGIE
Enerkem lève 280 millions de dollars canadiens
L
biofabrication et de la biointelligence. Valoriser les déchets en biocarburants
taine de pays. De son côté, Sinobioway est une entreprise chinoise de premier plan engagée dans la bioéconomie. Ce groupe industriel,
True Spirit lauréat
© Genopole
e 7 décembre, le cluster Genopole a dévoilé le palmarès de son concours annuel de jeunes sociétés de biotechnologies innovantes (hors santé), le « Genopole Young Biotech Award ». Le lauréat est True Sipirit qui remporte un prix de 100000 € pour un appareil portable innovant assurant le suivi en temps réel de la vinification. Moyennant un montant de 6000 euros pour l’achat de l’appareil, et environ 2 euros de coût de consommable par analyse, les viticulteurs seront en mesure de réaliser des tests physicochimiques qu’ils devaient envoyer auparavant à des laboratoires. Cette innovation va leur permettre du gagner du temps (24 à
True Spirit empoche 100000 euros.
10 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
48 heures) et de l’argent. Un viticulteur dépense en moyenne 6000 € par an pour faire ces analyses et doit gérer toute la logistique pour faire parvenir ses échantillons au laboratoire. Au final, la possibilité de suivi du taux de plusieurs paramètres comme l’alcool, le sucre, les acides maliques et lactiques et les sulfites va permettre de préparer des vins de meilleure qualité ou d’éviter de jeter des lots mal vinifiés. Un marché de 6 Mrds ¤ Hugo Grardel, co-fondateur et diplômé de l’Institut d’optique Graduate School de Palaiseau, a expliqué que la technologie de True Spirit s’attaquait à un marché de 6 Mrds €. Et au-delà de la viticulture, elle pourrait trouver des applications dans l’huile d’olive, le champagne, les spiritueux ou l’agroalimentaire liquide. True Spirit a déjà passé un accord avec trois châteaux qui testeront un démonstrateur début 2018. Elle cherche désormais à lever des fonds. ■ S.L.
affilié à l’Université de Pékin, investit principalement dans les domaines de la bioénergie, de la protection bioenvironnementale, de la biomédecine, de la bioagriculture, des bioservices, de la SOUS-TRAITANCE
Pivert produira le premier caroténoïde de Deinove
L
a société Deinove vient d’annoncer le lancement de la production industrielle de son premier caroténoïde. C’est la SAS Pivert, près de Compiègne, qui a été sélectionnée comme partenaire pour assurer cette production, en commençant par une mise à l’échelle industrielle du procédé de fermentation développé par Deinove sur la base d’un « Process Book » complet. Deinove s’est occupé de la partie upstream. En effet, le spécialiste des bactéries déinocoques a su développer un procédé optimisé en termes de performance et de robustesse à l’échelle de 20 l. Pour la partie downstream-extraction, purification et formulation, il s’était associé à Processium. Le transfert de technologie est actuellement en cours au sein de Pivert et la production à l’échelle de plusieurs mètres cubes démarrera en janvier. Plusieurs lots seront produits, afin de valider le procédé industriel, et prépa-
© Pivert-Antoine Mercusot
Installation d’Enerkem en Alberta.
PRIX « GENOPOLE YOUNG BIOTECH AWARD »
L
Pour rappel, Enerkem est spécialisé dans la production de biocarburants et de produits chimiques renouvelables à partir de matières résiduelles. Il opère d’ores et déjà une première unité de production de bioéthanol à échelle commerciale à Edmonton. Et il vise les 100 usines en Chine à l’horizon 2035 dans le cadre de son partenariat avec Sinobioway. ■ S.L.
© Enerkem
e Québécois Enerkem a réussi à lever un total 280 millions de dollars canadiens. Le chinois Sinobioway lui a apporté à lui seul 125 M$ CAD. Des investisseurs existants ont également participé et parmi les nouveaux, on peut citer BlackRock. BlackRock est un leader mondial en gestion d’actifs, gérant près de six milliards de dollars en actifs pour le compte d’investisseurs à travers le monde. Il exerce ses activités à l’échelle mondiale avec 70 bureaux dans 30 pays et des clients dans une cen-
La SAS Pivert à Venette.
rer des échantillons en vue de l’effort commercial qui débutera au deuxième trimestre. L’innocuité des souches démontrée En parallèle, Deinove explique qu’il a mené un programme complet visant à démontrer l’innocuité de la souche impliquée dans le procédé de production de l’ingrédient, le Deinococcus geothermalis, selon les directives de l’OCDE et des demandes des instances réglementaires européennes et américaines. ■ S.L.
[ENTREPRISES] AGROINDUSTRIE
Sofiprotéol lève 100 M€ pour aider le secteur
L
a société dédiée au financement et au développement Sofiprotéol du groupe Avril a achevé une augmentation de capital d’un montant de 100 millions d’euros. Ce tour de table a été effectué auprès de ses partenaires historiques (Idia Capital Investissement-Crédit Agricole, Natixis, Unigrains, Terres Univia, l’Anamso, la FNAMS, la FNA, le GTOM et le SNIA) ainsi que de nouveaux souscripteurs (Arkea et Groupama). Cette somme va permettre de renforcer les moyens de Sofiprotéol pour soutenir financièrement les entreprises du secteur agroalimentaire et agroindustriel en France et en Europe. « Cette augmentation de capital est une avancée importante. Elle témoigne de notre dynamique de crois-
sance et du rayonnement de nos activités au service de tous les acteurs de la ferme France, répondant plus que jamais à notre mission d’intérêt général de création de valeur au service des filières nationales », explique Michel Boucly, directeur général délégué de Sofiprotéol. Une enveloppe totale de 375 M€ La filiale du groupe Avril depuis 2015 précise que les investissements unitaires pourront atteindre 60 M€, contre 40 M€ auparavant. Ils prendront la forme de prises de participation et de prêts. Avec les moyens supplémentaires alloués par ce tour de table, le groupe prévoit un engagement cumulé de 375 M€ pour la période 20172022. ■ D.O.
Repères
BIOTECHNOLOGIE MARINE
Croda rachète le Canadien Nautilus Biosciences
C
roda International, fournisseur d’ingrédients et de technologie de hautes performances pour des industries de formulation (cosmétique, coating, détergence, phytosanitaires…), a annoncé le 11 janvier l’acquisition de Nautilus Biosciences Canada, une société spécialisée dans la biotechnologie marine basée à Charlottetown, prince Edward Island, au Canada, au sein du National Research Council’s Institute of Nutrisciences and Health (NRC-INH). Nautilus a été fondé en 2007
par le professeur Russell Kerr. La société est spécialisée dans la découverte de produits naturels microbiens marins, en particulier en matière d’isolation et de culture bactérienne et fongique marine ainsi que dans la purificationcaractérisation de produits naturels. Au total, plus de 30 chercheurs contribuent au succès de Nautilus. Grâce à cette acquisition et les brevets associés, Croda mettra en application cette science innovante dans tous ses secteurs d’activité. ■ S.L.
Novozymes collabore avec Grundfos ■ Le Danois a noué un partenariat d’« open innovation » avec le
fabricant de pompes Grundfos dans le traitement des effluents. Établie dans le cadre du réseau d’innovation HelloScience lancé par Novozymes en septembre, cette collaboration vise à découvrir des solutions pour éliminer les polluants chimiques dans l’eau, et ainsi à accroître le traitement des effluents et à en récupérer le phosphate.
COSMÉTIQUE
Global Bioenergies et Clariant partenaires
L
e spécialiste de la conversion de biomasse en hydrocarbures par voie fermentaire Global Bioenergies est parvenu à développer un polymère biosourcé pour les formulations cosmétiques en collaboration avec le chimiste suisse Clariant. Produit à partir d‘isobutène renouvelable issu de sucre, ce nouvel ingrédient est un polymère modificateur de rhéologie destiné à la formulation de crèmes et de lotions. Il comprend plus de 50 % de carbone renouvelable, ce qui permet de répondre à la norme ISO 16128: 2016 relatifs aux ingrédients et produits cosmétiques naturels et organiques. ■ D.O.
Bioplastiques: Kartell rentre au capital de Bio-on ■ Bio-on a signé un accord stratégique pour l’entrée à son capital de Kartell, société d’ameublement et de décoration. Cette prise de participation de 2 %, soit 10 M€, vise à « accélérer le développement de l’électronique organique basée sur les technologies de Bio-on », indique Marco Astorri, le p-dg de Bio-on.
11
Repères [R&D] BIOTECHNOLOGIE INDUSTRIELLE Depuis 2012, l’unité de R&D issue d’AgroParisTech étudie la
valorisation des agroressources et de coproduits industriels par voie biotechnologique.
La chaire ABI en pleine effervescence ondée en 2012 par AgroParisTech sous l’impulsion des collectivités territoriales (Communauté urbaine du Grand Reims, Département de la Marne, région Grand Est), la Chaire agro-biotechnologies industrielles (ABI) est une unité de R&D qui se focalise sur la valorisation des agroressources, de coproduits et d’effluents industriels peu ou pas valorisés. Implantée sur le site de la bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle (Marne), au sein du Centre européen de biotechnologie et de bioéconomie (CEBB), cette structure combine recherche fondamentale et appliquée sur plusieurs axes, comme les énumère Florent Allais, directeur du laboratoire : « Nous avons différentes thématiques de R&D au sein de la chaire : la valorisation de la lignine, de la cellulose, des micro-algues en combinant biotechnologies (ex. fermentation en milieu solide et liquide, biologie moléculaire), chimie
© Futurol
F
verte/chimie des polymères et génie de procédés séparatifs. Par exemple, nous avons initié des projets de recherche sur la mise au point, à partir de lignine, de substituts du bisphénol A non perturbateurs endocriniens ainsi que d’une nouvelle gamme de molécules anti-UV à large spectre ». Une visibilité internationale En matière de rayonnement scientifique, la chaire ABI a publié une quarantaine d’articles scientifiques dans des revues à comité de lecture, par le biais des travaux de ses 11 scientifiques perma-
MATÉRIAUX BIOSOURCÉS
Création du LabCom Mutaxio
L
a société Soprema, le CNRS et l’université de Strasbourg annoncent la création de Mutaxio, un laboratoire commun de recherche (LabCom) dédié aux matériaux biosourcés pour un bâtiment durable. Ce laboratoire marque une nouvelle étape dans leur partenariat, grâce à la mise en place d’une gouvernance partagée et d’une stratégie de recherche et d’innovation commune et une possibilité pour l’entreprise de valo-
12 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
riser le travail partenarial. L’enjeu de Mutaxio sera de développer de nouvelles connaissances et innovations en utilisant différentes biomasses (micro-algues, lignocelluloses, huiles végétales, etc.) pour élaborer des matériaux plus performants pour le bâtiment, en particulier des membranes ou des mousses. Cette démarche est destinée à répondre à des attentes sociétales en termes de constructions plus respectueuses de l’environnement. ■ S.L.
nents, soutenus par les postdoctorants et les doctorants. « La chaire ABI a également permis la création de thèses en co-direction avec l’Université de Floride aux États-Unis et noué de nombreuses collaborations internationales en Australie, au Maroc et en Europe, notamment avec la Belgique », indique Florent Allais. En ce qui concerne la propriété intellectuelle, la chaire ABI a déjà déposé 7 brevets, dont certains devraient être tout prochainement valorisés. « Nous travaillons actuellement à la création d’un consortium avec la start-up
La chaire ABI est implantée au sein de la bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle.
australienne Circa pour la valorisation de quatre de nos brevets sur la production de plusieurs molécules plateformes (lévoglucosénone et HBO), d’intermédiaires pharmaceutiques et de produits finis tels que des arômes à partir de sciure de bois. Concernant la valorisation de ses travaux, la chaire ABI privilégie un modèle d’octroi de licences exclusives et de co-développement industriel », détaille Florent Allais. ■
DINHILL ON
BIO-NYLON
L’acide adipique par voie biologique relancé au Canada
K
it Lau de BioAmber et Radhakrishnan Mahadevan, de l’équipe Biozone de l’Université de Toronto vont bénéficier de 5,7 M$ pour un programme de production d’acide adipique par voie biologique. Dans ce duo, BioAmber, installée à Sarnia, en Ontario, fabrique déjà avec succès de l’acide succinique à partir de sucre, ce qui réduit considérablement l’empreinte carbone de ce composé. Ces mêmes principes pourraient être
utilisés pour développer un procédé de fabrication d’acide adipique, utilisé dans la production de nylon. De son côté, l’équipe de BioZone de l’Université de Toronto, dirigée par le Dr Radhakrishnan Mahadevan a déjà développé une approche de bio-ingénierie axée sur la génomique, pour convertir des sucres en produits chimiques industriels à valeur ajoutée comme l’acide adipique. BioAmber mènera ce programme au stade industriel. ■ S.L.
[R&D]
Repères
REVÊTEMENTS ANTI-FOULING
L
e spécialiste italien de la production de bioplastiques par voie biotechnologiques Bio-on a tenu, fin décembre, la réunion finale concernant le projet collaboratif de R&D Synergistic Fouling Control TechnologiesSeafront. Durant deux jours, une cinquantaine de participants, représentant 5 multinationales, 7 PME et 7 instituts de recherche, étaient présents pour prendre connaissance et discuter des
résultats de ce programme qui visait à développer des revêtements antifouling durables pour les applications marines. Au cours de ses quatre années d’existence, Seafront, doté d’un budget de 11,2 millions d’euros (dont 8 M€ de subventions) a permis plusieurs avancements : le développement d’une solution de revêtement compétitive avec une empreinte environnementale réduite, ne générant pas de
BIO-AROMATIQUES
Les Pays-Bas injectent 10 millions d’euros
L
a province de NoordBrabant aux Pays-Bas, TNO (centre de recherche appliquée néerlandais), ECN (Energy research Centre of the Netherlands) et le VITO (centre de recherche privé belge) annoncent un investissement de 10 millions d’euros dans le développement de molécules bioaromatiques. Le marché est considérable, puisque les aromatiques (benzène, toluène, xylène et dérivés) entreraient dans la compo-
sition de 40% des produits chimiques, selon les partenaires. Dans le détail, la province de Noord-Brabant investira 5 millions d’euros jusqu’en 2020, tandis que TNO, ECN et VITO apporteront les 5 millions supplémentaires. Centre de recherche partagé, c’est Biorizon qui gèrera ces fonds pour financer divers projets visant à atteindre un objectif clair : une production commerciale de bio-aromatiques à l’horizon 2025. ■ S.L.
substances non biodégradables dans les océans ; l’amélioration des performances du produit face à l’encrassement biologique, ce qui espace les opérations de nettoyage et de maintenance ; la réduction de la traînée hydrodynamique de 5 %, ce qui permet aux navires de réduire leur consommation de carburant. Suite aux bons résultats obtenus dans le cadre de ce projet Seafront, Bio-on et le chimiste néerlan-
© DR
Bio-on clôture le projet Seafront
Les représentants des partenaires du projet.
dais AkzoNobel ont annoncé vouloir poursuivre leur collaboration pour développer ces revêtements anti-fouling respectueux de l’environnement. ■ D.O.
Liquidation de Valagro Carbone Renouvelable 2017, dont une avance de la ■ Le laboratoire Valagro
Carbone Renouvelable a été placé en procédure de liquidation judiciaire en décembre 2017. La structure de recherche basée à Melle (Deux-Sèvres) a cumulé un déficit d’environ 2 millions d’euros à la fin de
Région de 1,5 M€ à rembourser avant février 2018. En outre, sa filiale SAS Ecoéthanol a été mise en vente et plusieurs repreneurs seraient sur les rangs pour reprendre l’entreprise selon la presse locale.
Bio-on reçoit 8 M€ pour son projet Bioplus ■ La société Bio-on a annoncé un financement de plus de 8 M€
pour réaliser son projet Bioplus, visant à développer des systèmes innovants de production de polymères PHA à partir de résidus et de sous-produits agro-industriels. Le but : soutenir les activités de R&D, de démonstration et de prototypage : implémentation des procédés de production spécifique, ingénierie des unités de taille industrielle plus importante, étude de l’ensemble du cycle de production et développement d’applications à haute valeur ajoutée pour les biopolymères produits.
SUSTAINABLE DOWNSTREAM PROCESSING APPLIED TO BIOMASS
ELECTRODIALYSIS MEMBRANE FILTRATION ION EXCHANGE PROCESSES CHROMATOGRAPHY
W W W. E U R O D I A . C O M
13
Repères [PRODUITS] COSMÉTIQUES Grâce à trois familles de technologies, le groupe Seppic propose aujourd’hui une centaine d’actifs très diversifiés.
Seppic regroupe ses ingrédients actifs sous la marque Wesource L
dans une ou plusieurs de ces familles. Dans tous les cas, son origine sera une source d’inspiration pour le client dans son marketing et sa communication lors du lancement de son produit. Des synergies entre technologies
© Seppic
a société Seppic, filiale du groupe Air Liquide spécialisée dans les ingrédients actifs, vient de regrouper l’ensemble de ses gammes sous une même bannière, Wesource. Ces dernières années, Seppic, qui était centré au départ sur la chimie du végétal à travers le développement de produits de type lipoaminoacides et sucres, s’est en effet développé par croissance externe. En 2013, l’acquisition de BiotechMarine auprès du groupe Roullier avait apporté une expertise complémentaire dans les biotechnologies marines et la culture de cellules végétales, notamment issues de macro-algues. Cette activité est basée à Pontrieux dans les Côtes d’Armor. Plus récemment, Seppic a fait l’acquisition de la division Serdex du chimiste allemand Bayer, avec un site à Pau dans les
Pyrénées-Atlantiques. Cette société dispose d’une expertise originale dans l’extraction botanique d’actifs issus de plantes de Madagascar, en particulier la Centella asiatica ou l’arbre Harungana. Au total, Seppic fait état d’une centaine d’actifs avec des technologies diversifiées qui sont donc regroupées dans
Culture de cellules de macro-algues chez BiotechMarine.
trois grandes familles: la chimie du végétal, les biotechnologies marines et l’extraction botanique. Un client à la recherche une propriété particulière (hydratation, anti-UV ou éclat du teint) pour pourra se voir proposer un actif
Seppic peut aussi combiner les atouts de plusieurs technologies. Par exemple, Xylishine est un hydratant pour cheveux. Il contient à la fois des sucres hygroscopiques qui ont la faculté dans le bouleau de retenir l’eau pour augmenter sa flexibilité, et des sucres hygroscopiques dérivés de Pelvetia canaliculata. Cette algue est capable de survivre hors de l’eau 8 jours grâce à ces sucres qui maintiennent son hydratation au cœur de ses frondes (organe qui joue le rôle de feuilles). ■
SYLVIE LATIEULE
ACTIFS HUILEUX
Deinove s’associe à Oléos a société de biotechnologie Deinove vient d’engager un partenariat avec Oléos. L’objectif est de développer un nouvel actif cosmétique 100 % naturel associant les propriétés des bactéries Deinove et la technologie brevetée d’Oléo-Éco-Extraction de son partenaire. À cette fin, Oléos, qui appartient désormais au groupe américain Hallstar, a sélectionné l’une des souches actives du catalogue de Deinove qui présente des propriétés intéressantes pour la cosmétique. Deinove va désormais travailler à l’op-
14 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
timisation des performances de production de la souche, tandis qu’Oléos formulera un ingrédient innovant en appliquant son procédé d’extraction à la biomasse bactérienne. L’objectif: obtenir un actif huileux stable,
© Deinove
L
Bactéries déinoccoques de Deinove.
à l’efficacité cliniquement prouvée, facile à formuler et conforme aux exigences du marché cosmétique. Le lancement commercial est prévu pour fin 2018. L’oléo-éco-extraction au cœur du partenariat Oléos a été créée en 2010 par Anne Rossignol Castera, experte en chimie des corps gras. Ex-directrice développement de l’Iterg, elle a conçu le principe de l’oléoéco-extraction en 2006, puis l’a breveté en 2009, après quatre années de recherches
au sein de l’école de chimie et de la faculté de pharmacie de Montpellier. Ce procédé utilise le pouvoir solvant des huiles végétales pour extraire les molécules actives contenues dans des végétaux, fleurs, fruits, feuilles, racines, et pour les concentrer dans un vecteur huileux, le tout sous atmosphère inerte. Il intensifie le pouvoir solvant du corps gras grâce à l’activation énergétique apportée par des micro-ondes à haute densité de puissance et couplée à des ultrasons à basse fréquence. ■ S.L.
[PRODUITS]
Repères
BIOÉTHANOL
Novozymes lance une solution de fermentation à haut rendement
a société danoise de biotechnologie Novozymes a annoncé le lancement d’Innova Drive, une lignée de levure destinée à la production d’éthanol à partir d’amidon. Cette nouvelle biotechnologie permet « de réduire le temps de fermentation de deux heures par rapport aux levures actuelles ». « La levure est un goulot d’étrangement majeur qui requiert un soin et une attentions constants. Innova Drive est la réponse aux besoins du secteur de l’éthanol, et réinitialise les attentes de robustesse d’une levure », explique Brian Brazeau, vice-président commercial de la division
© DR
L
Biocarburants de Novozymes. Ainsi, ce micro-organisme s’avère plus résistant, capable de continuer la fermentation dans des conditions défavorables (milieu concentré en acides organiques, hautes températures, etc.). Ce qui
L’amidon utilisé comme matière première.
réduit les coûts opérationnels et accroît la production moyenne d’éthanol. Au cours de la fermentation, la levure Innova Drive produit une glucoamylase
PLASTIQUE BIODÉGRADABLE
BASF communique sur l’ACV d’ecovio vec l’aide de l’organisme allemand TÜV Rheinland, le groupe BASF a récemment mené une analyse de cycle de vie (ACV) sur différents matériaux utilisés pour la fabrication de sacs fruits et légumes actuellement disponibles dans les supermarchés en France, à savoir le polyéthylène, le papier, le plastique ecovio de BASF partiellement biosourcé et 100 % compostable (qui répond aux normes EN -13432 et NF-T51800). Ces sacs remplissent une double fonction puisqu’ils permettent de transporter des fruits et légumes frais (par exemple des tomates) depuis le magasin jusqu’au domicile du consommateur, puis ils servent de moyen de collecte des déchets alimentaires à domicile. Des sacs multifonctions Les résultats montrent que, à condition que les sacs soient
bien utilisés pour améliorer la collecte et la valorisation de déchets alimentaires et qu’ils permettent de réduire le besoin de nettoyage des poubelles, les sacs certifiés compostables affichent la meilleure performance environnementale globale par rapport aux sacs traditionnels en papier ou polyéthylène. Ces résultats sont liés aux propriétés mêmes du matériau utilisé pour ces sacs: compostabilité, résistance (multi usage et limitation du nettoyage des poubelles) et amélioration de la conservation des fruits et légumes. « Il ne peut pas y avoir de collecte efficace des biodéchets sans un engagement des consommateurs. Cette étude, qui est réalisée sur le marché des sacs fruits et légumes compostables, nous a permis de mesurer l’impact de la solution proposée pour influencer positivement le comportement
Certifications halal et casher pour Reverdia ■ La société Reverdia dispose
désormais des certifications halal et casher pour son acide biosuccinique, Biosuccinium, de grade S. Il s’agit d’un grade de spécialité utilisé en cosmétique et déjà certifié par Ecocert. L’Union des congrégations juives orthodoxes d’Amérique et la Halal Correct Certification Foundation sont intervenues.
© BASF
A
capable de convertir l’amidon en éthanol deux fois plus efficacement que celle d’autres levures. « Nous tirons parti des synergies de nos meilleures enzymes et de notre nouvelle levure. Les enzymes exprimées par la levure, combinées à des produits enzymatiques adaptés, vous donnent un cocktail enzymatique qui alimentera la levure de manière optimale durant la fermentation », précise Brian Brazeau. Cette solution technologique vient enrichir le portefeuille de Novozymes pour la production de bioéthanol, comprenant notamment Avantec, lancé en 2013. ■ D.O.
Sac ecovio à 100 % biodégradable.
des consommateurs » précise Sébastien Humbert, directeur scientifique de la société Quantis, qui a participé avec Elipso et Compostplus à un comité de révision chargé de valider cette étude. Ces résultats avaient été présentés lors d’une table ronde organisée par l’Ademe au salon World Efficiency Solutions. ■ S.L.
Algaia choisit Unipex pour ses texturants ■ Spécialisée le domaine
des extraits d’algues marines, la société Algaia a décidé de confier à Unipex la distribution de sa gamme de spécialités texturantes issues d’algues, pour les secteurs cosmétique, industriel, dispositifs médicaux sur les zones France, Benelux, Maghreb et Afrique de l’Ouest. Ceci à compter du 1er janvier 2018. Ces produits sont fabriqués dans son usine de Lannilis en Bretagne, acquise auprès de Cargill en janvier 2017. FormuleVerte - N°33 - Février 2018
1551
Dossier Dans un contexte d’essor du développement durable, le recours aux biotechnologies est de plus en plus fréquent pour la production industrielle de composés chimiques. En ce sens, le choix et l’optimisation des technologies mises en œuvre sont essentiels pour produire de façon rentable des biomolécules qui répondent à la demande du marché.
BIOPROCÉDÉS Concilier rentabilité,
T
echniques avancées de séquençage d’ADN, fermentation, génie biochimique, biologie de synthèse, protéomique, etc. Ces dernières années, les sciences biologiques ont connu des progrès considérables, permettant l’émergence des biotechnologies industrielles, alternatives aux procédés chimiques traditionnels. Généralement plus respectueux de l’environnement, ces procédés sont amenés à prendre de plus en plus d’importance pour la fabrication de produits pour de nombreux secteurs: chimie, alimentation humaine et animale, textile, électronique, automobile, énergie, etc. Selon
une étude prospective de l’OCDE datant de 2011, le marché mondial des biotechnologies industrielles pourrait peser environ 300 milliards d’euros à l’horizon 2030, sous l’impulsion du développement durable, et de la demande croissante en biocarburants, en biopolymères et en produits chimiques biosourcés. S’ils sont indéniablement prometteurs pour la production de demain, les procédés de biotechnologie industrielle nécessitent un travail important d’optimisation. Notamment pour rendre la production moins coûteuse. « La conception d’un procédé de biotechnologie industrielle doit suivre un tryptique Technologie de produc-
© Antoine Mercusot
robustesse et qualité
« Les clients considèrent la production et les DSP de manière dissociée, alors qu’ils ne devraient pas. Cela s’explique parfois par les faibles quantités de matériel biologique disponibles à l’échelle du laboratoire pour approcher les questions de DSP, mais cela constitue néanmoins une faiblesse pour l’industrialisation future ». Gilles Ravot, directeur général de la SAS Pivert
16 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
tion-Procédés en aval-Application », indique Gilles Ravot, directeur général de la SAS Pivert qui porte l’Institut de transition énergétique éponyme. Un propos détaillé par Fabrice Gentile, responsable de la Business Unit Biotech et Biopharma et ingénieur expert sur les procédés amont au sein du spécialiste nancéen en procédés industriels Ypso-Facto: « En biologie industrielle, la production concerne généralement un composé à faible valeur ajoutée, dont le prix est dicté par le marché. Ce prix a un impact sur les rendements de production à
© ARD
[BIOPROCÉDÉS] Dossier
atteindre et sur les choix des matières premières ». En outre, le sujet critique autour du produit avant de commencer la conception d’un procédé est celui de la qualité. « Dans ce cadre, il y a deux cas de figure. S’il s’agit d’un composé « drop-in » de substitution, il doit être de la même qualité que le produit issu du fossile déjà sur le marché tout en étant compétitif en prix. S’il s’agit d’un nouveau produit, il n’est pas simple de définir le niveau de qualité attendu par le marché », développe Pascal Rousseaux, président de Processium, expert lyonnais en génie des procédés. Avant de poursuivre: « Il est essentiel d’identifier les bonnes technologies dès le départ, pour limiter les investissements et les délais de mise sur le marché ».
Faire face à la variabilité du vivant En ce qui concerne les procédés en amont (« UpStream Processes » ou USP), le premier point sur lequel l’industriel doit se décider est le choix du micro-organisme et de la matière première pour fabriquer le composé d’intérêt : micro-organismes sauvages ou issus de génie industriel. « Sachant que l’on travaille avec du vivant, il est plus difficile d’anticiper la réponse biologique d’un micro-organisme. Outre la capacité à produire la molécule, la première étape consiste donc à rendre le procédé plus robuste et prévisible », explique Anthony Bresin, directeur scientifique d’ARD, centre d’innovation et de valorisa-
LA HALLE TECHNOLOGIQUE D’ARD EST ÉQUIPÉE DE TECHNOLOGIES POUR LA VALORISATION NON ALIMENTAIRE DE LA BIOMASSE.
tion du végétal. Avant de compléter: « Dans un certain nombre de cas, il nous arrive de conseiller à l’industriel d’opter pour un procédé base levure plutôt que base bactérie en raison de la robustesse ». Autre critère critique selon Processium, la flexibilité du procédé. « La variabilité de la matière première a des conséquences sur le rendement de transformation qui sont complexes à gérer. Le tout est donc de garder de la flexibilité tout en restant robuste », soutient Pascal Rousseaux (Processium). Pour ce qui est des procédés en amont, l’Institut Pivert estime également que le choix du micro-organisme doit se faire de manière à faciliter une mise à l’échelle industrielle. « L’innovation dans le domaine de la biotechnologie industrielle réside dans les capacités et le rendement de fermentation ou de bioconversion par la souche ou de biocatalyse par l’enzyme. Souvent, nos clients industriels rencontrent des freins lorsqu’il s’agit d’extrapoler le procédé tout en gardant un ratio coûtbénéfice convenable », indique Gilles Ravot (Pivert SAS). En outre, un axe important d’attention porte sur les conditions dans lesquelles les microorganismes opèrent, en veillant à ce qu’elles soient bien uniformes au sein du réacteur. « Lors de la montée
>
LES INNOVATIONS PEINENT À PERCER À L’ÉCHELLE INDUSTRIELLE Si le couplage d’opérations unitaires est employé pour optimiser des procédés, d’autres technologies « alternatives » font l’objet de développements pour être utilisées à l’échelle industrielle. « Si des technologies telles que les ultrasons ou les microondes sont étudiées pour la conception d’un procédé biotechnologique, elles peuvent poser problème lors du passage à une échelle industrielle, dû à un manque de disponibilité d’équipements en taille suffisante », indique Anthony Bresin (ARD). Un autre aspect de l’usage
ou non de ces technologies alternatives est celui du ratio bénéfice/coût. « L’implantation d’une nouvelle technologie n’est bien souvent pas possible car les investissements sont trop élevés au regard du prix du produit et des gains apportés comme par exemple avec la technologie de CO2 supercritique pour l’extraction de composés de commodités. Il faudrait que l’innovation apporte un plus très important vis-à-vis des technologies traditionnelles », souligne Pascal Rousseaux (Processium). Avant d’ajouter: « Les biopro-
cédés ne sont pas faciles à extrapoler car ce sont des procédés complexes par nature: l’introduction d’une technologie sur laquelle on a très peu de recul est forcément perçue comme un risque supplémentaire par les industriels ». Cependant, une technologie semble prometteuse dans l’industrie des bioprocédés: celle de l’extraction à champ électrique pulsé. Cette méthode consiste en l’application d’un champ sur une membrane cellulaire, ayant pour effet d’optimiser l’extraction d’un composé d’intérêt tel qu’un polyphénol. D.O. FormuleVerte - N°33 - Février 2018
17
Dossier [BIOPROCÉDÉS] >
en échelle, il est possible d’observer des phénomènes de gradient au sein d’un réacteur. Dans ce cas, les cellules ne se trouvent pas dans le même environnement qu’à l’échelle laboratoire, et peuvent avoir un rendement ou une réponse biologique différente »,
ÉQUIPEMENTS
De Dietrich étoffe son offre pour la chimie du végétal
Le fabricant d’équipements De Dietrich Process Systems a ciblé le marché de la chimie du végétal comme un levier de croissance. Il propose une gamme complète de technologies issues de son savoir-faire historique en cosmétique et en agroalimentaire.
A
© De Dietrich Process Systems
près avoir adopté une organisation pour le marché de la chimie du végétal en juin 2017, le fabricant d’équipements de procédés pour l’industrie De Dietrich Process Systems (DDPS) a détaillé son offre pour accompagner ses clients pour le développement de produits biosourcés innovants. DDPS propose une gamme complète de solutions clé en mains et sur mesure pour l’obtention d’ingrédients et d’actifs à partir de la biomasse. « Par exemple, nous commercialisons ainsi des unités d’extraction solide-liquide et liquide-liquide pour la production d’huiles essentielles », détaille Arnaud Routier, responsable Solutions pour la chimie végétale chez De Dietrich. S’appuyant sur son savoir-faire hérité de secteurs tels que la cosmétique et l’alimentaire, la société détient une expertise de haut niveau également sur d’autres
- N°33 - Février 2018 188FormuleVerte 1
technologies telles que l’évapo-concentration sous vide, la distillation fractionnée ou moléculaire, la filtration, le séchage-atomisation, l’hydrodistillation. En outre, l’entreprise a mis l’accent sur la phase amont des projets, en développant notamment des outils de simulation et d’essais facilitant la définition et l’optimisation des paramètres opératoires. « Lors de la mise au point d’un équipement pour un client, nous nous focalisons notamment sur la réduction de la consommation énergétique (par le multiplexage), la facilitation du nettoyage en place et la polyvalence pour le traitement des biomasses. Nous essayons de faire du sur-mesure avec de l’équipement standard », explique Arnaud Routier. Ce qui n’empêche pas la société d’étudier les nouvelles technologies de procédés. « Nous avons développé pour les opérations d’extraction et d’évaporation un pilote assisté par une technologie de microondes », indique Arnaud Routier. Un haut niveau d’expertise qui a conduit à un partenariat avec le Biogis Center de la SAS Pivert pour la mise au point d’un pilote de valorisation de biomasse oléagineuse. Cette installation est constituée d’une unité réactionnelle sous pression, d’une colonne de fractionnement continue sous vide, d’un ensemble de condensation-décantationstockage, et des périphériques associés (skid de vide, skid thermique, pompes de transfert, structure support, etc.).Le tout est complété par un skid de séchage sous vide (sécheur vertical agité) avec transfert automatique des solides pour les phases de chargement du sécheur. ■ D.O.
explique Fabrice Gentile (YpsoFacto). En ce qui concerne l’efficacité des souches, la société belge Syngulon s’est spécialisée dans la modification génétique de bactéries dans le but d’optimiser leurs performances en procédé industriel. Ainsi, l’entreprise aide à renforcer l’immunité de ces micro-organismes face à des contaminants microbiens, ou encore à accentuer la dépendance de la bactérie à un nutriment pour accroître le rendement de bioproduction. Pour concevoir et optimiser un procédé, l’utilisation d’outils numériques est une aide précieuse, comme le souligne Aline Devoille, responsable projets chez Ypso-Facto: « Les outils de simulation et de modélisation permettent de prédire les performances et de tester l’influence de paramètres clés lors du passage du laboratoire à l’échelle industrielle. Ils réduisent aussi considérablement les expériences nécessaires et donc le coût et le temps de développement ». Dans ce cadre, Ypso-Facto commercialise son logiciel ChromWorks pour la modélisation d’opérations de chromatographie. En outre, il a lancé en 2016 un investissement de 1,5 million d’euros pour développer d’autres outils de modélisation et de simulation de procédés. Ce qui va permettre à la société nancéenne de lancer prochainement deux nouveaux logiciels : Ypso-Proxima pour l’évaluation technico-économique des procédés et Ypso-Ionic pour la modélisation des procédés d’échange d’ions. De son côté, l’éditeur de logiciels en génie des procédés Caspeo vient de lancer sur le marché USIM PAC AGRO, une solution de modélisation et de simulation pour l’optimisation de procédés liés à la transformation d’agro-ressources (agroalimentaire, chimie verte, etc.).
Mieux prendre en compte les procédés en aval Lors de la conception d’un procédé, un autre paramètre clé est celui de la robustesse depuis les étapes en amont jusqu’en aval. Les acteurs du génie industriel constatent malheureusement que les projets se focalisent davantage sur les USP que sur les procédés en aval ou DSP
© Processium
[BIOPROCÉDÉS] Dossier
(DownStream Processes). « Bien souvent, les industriels que nous accompagnons nous présentent des projets où la partie DSP est sous-travaillée, que ce soit en matière de robustesse ou de performance technico-économique », affirme Anthony Bresin (ARD). Avant de continuer : « Souvent, le client souhaite utiliser un substrat brut et peu cher, mais cela nécessite de retirer les impuretés après la réaction ». Un propos qui va dans le sens de ceux de Gilles Ravot (SAS Pivert) : « D’une manière générale, les clients considèrent la production et les DSP de manière dissociée, alors qu’ils ne devraient pas. Cela s’explique parfois par les faibles quantités de matériel biologique disponibles à l’échelle du laboratoire pour approcher les questions de DSP, mais cela constitue néanmoins une faiblesse pour l’industrialisation future ». Pour Fabrice Gentile (Ypso-Facto), les USP et les DSP sont de toute façon indissociables, l’un ayant forcément une influence sur l’autre: « La qualité des USP conditionne les DSP. Selon que le produit d’intérêt se trouve dans la cellule ou qu’il soit excrété, dans la
UNE COLONNE DE DISTILLATION RÉACTIVE PEUT ÊTRE UTILISÉE POUR UN BIOPROCÉDÉ, SI UNE ÉTAPE DE TRANSFORMATION CHIMIQUE EST NÉCESSAIRE.
>
1991
Dossier [BIOPROCÉDÉS] « La variabilité de la matière première a des conséquences sur le rendement de transformation qui sont complexes à gérer. Le tout est donc de garder de la flexibilité tout en restant robuste ».
>
© ARD
«L’undesverrous techniqueslesplus importantsestle retraitementetla réutilisationdel’eau dusystème», (AnthonyBresin, ARD).
20 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
phase liquide ou gazeuse, le procédé de purification sera plus ou moins lourd. Et un imprévu de production dans les USP se répercute sur les DSP ». « Cette connexion entre les deux peut constituer l’opportunité de mettre en place des boucles de rétrocontrôle », complète Laurent David, responsable projets et expert sur les procédés aval chez Ypso-Facto.
© Antoine Mercusot
Pascal Rousseaux, président de Processium
LE BIOGIS CENTER DE LA SAS PIVERT COMPREND UN ATELIER DE BIOTECHNOLOGIE.
Réduire la consommation en couplant les opérations L’optimisation d’un procédé industriel doit tendre vers un optimum en matière de bilan énergétique et bilan matière. « Ces considérations sont à intégrer assez tôt dans la conception du procédé, dès que les étapes clés ont été validées », précise Pascal Rousseaux (Processium). Un avis que partage Laurent David, (Ypso-Facto): « Dès la conception, il est essentiel de trouver des utilisations pour les rejets du procédé ». Une démarche de « recyclage » qui s’applique tout particulièrement à un paramètre dans les procédés biotechnologiques, comme l’affirme Anthony Bresin (ARD) : « Dans ce type de procédé, l’un des verrous techniques
INSTALLATIONS DE FERMENTATION CHEZ ARD.
les plus importants est le retraitement et la réutilisation de l’eau du système pour retirer les impuretés dans le produit final. Cela permet non seulement des gains en matière d’impact sur l’environnement mais aussi économiques ». Pour limiter la consommation de ressources, une solution envisageable réside dans le couplage d’opérations unitaires. « Améliorer un procédé via du couplage présente plusieurs intérêts. Par exemple, l’extraction in situ au sein du réacteur permet d’obtenir des produits plus concentrés. Ce qui pose moins de problèmes en matière d’effluents et de consommation énergétique en aval », explique Pascal Rousseaux (Processium). Un point de vue corroboré par Laurent David (Ypso-Facto): « Un procédé biotechnologique génère des mélanges complexes qui nécessitent de nombreuses opérations unitaires en aval. Il est indispensable de coupler ces étapes dans le bon ordre en ayant une bonne complémentarité ». L’obtention d’un procédé optimisé en biotechnologie industrielle demande donc un travail d’anticipation, qui nécessite de considérer l’ensemble de la chaîne de valeur: approvisionnement en matière première, USP, DSP, gestion des rejets, etc. Elle doit tenir compte non seulement de la faisabilité technique mais également du marché afin de déterminer le degré d’investissement et le niveau de pureté du composé d’intérêt. « Bien souvent, le procédé que l’industriel choisira n’est pas le plus performant scientifiquement mais celui qui est économiquement viable », précise Anthony Bresin (ARD). ■ DINHILL ON
LA SEPARATION CENTRIFUGE POUR TRAITEMENT DE LA BIOMASSE • Séparation de milieux liquides, bi ou triphasiques • Etude de faisabilité à partir d’échantillons • Possibilités d’essais pilotes sur site avec machines industrielles Nombreuses options : capacité, matériaux, hydro-hermétique, classification Atex
Pour plus d'informations, retrouvez-nous sur www.flottweg.com/fr
24 h 24
POUR SUIVRE L’ACTUALITÉ, APPROFONDIR LES PROCESS ET DÉCOUVRIR LES INNOVATIONS DE LA CHIMIE
BULLE TIN D’ABONNE MENT À RENVOYER ACCOMPAGNÉ DE VOTRE RÈGLEMENT À :
INFO CHIMIE - Service Abonnements - Antony Parc II - 10, place du Général de Gaulle BP 20156 - 92186 Antony Cedex - Fax : 01 77 92 98 15 - Email : abo@infopro-digital.com
OUI je m’abonne pour 1 AN à Info Chimie.
CHI1802
JE CHOISIS L’OFFRE D’ABONNEMENT :
Info Chimie Magazine : 309 Offre spéciale DUO : 509
ETTC*
ETTC*
(CHI1A01)
(CHIPHA01)
CHI1802 CHI1802
Industrie Pharma Magazine + Info Chimie Magazine
REGLEMENT :
Chèque bancaire à l’ordre d’Info Chimie À réception de facture Mme
Je souhaite recevoir une facture acquittée
M.
Nom/Prénom :
LE MAGAZINE
Une synthèse de l’actualité de l’industrie chimique et de ses fournisseurs.
LE CAHIER SPÉCIAL USINES CHIMIQUES
Réactualisé tous les ans, plus de 600 sites de production répertoriés sur le territoire français.
LE GUIDE DES FOURNISSEURS
Réactualisé tous les ans, ce guide répertorie près de 1 900 technologies et offres de services.
LE DIGITAL
Société :
LA NEWSLETTER [EXCLUSIVITÉ ABONNÉS]
Code postal :
Une fois par semaine, une newsletter sélectionne une actualité phare en pétrochimie, chimie de spécialités, chimie verte et chez les fournisseurs d’équipements et de services.
INFOCHIMIE.COM
Toutes les archives du magazine en accès réservé aux abonnés. Focus sur les articles phares du dernier numéro.
Adresse : Ville :
Tél. : J’inscris mon adresse pour recevoir l’e-newsletter Email :
@
Indispensable pour accéder au digital - MAJUSCULES OBLIGATOIRES * TVA 2,10%. Offre valable jusqu’au 31/12/2018. Conformément à la loi du 06/01/1978, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant à ETAI • SAS au capital de 47 111 184 € • RCS Nanterre B 806420360 • FR 00806420360 • Service abonnements • Fax +33 (0)1 77 92 98 15 • abo@infopro-digital.com. Toute commande implique l’acceptation des CGV consultables à http://www.infopro-digital.com/pdf/CGV_abo_Groupe.pdf
Focus [RÉTROSPECTIVE 2017] Après la publication d’une stratégie française en début d’année 2017, l’heure est désormais à son déploiement. Un plan d’action est attendu dans les toutes prochaines semaines.
© DR
CHIMIE DU VÉGÉTAL
Une stratégie bioéconomie pour stimuler les produits biosourcés
E DÉFINITIONS
● La biomasse ou bioressource est au
cœur de la bioéconomie. Elle rassemble toutes les matières d’origine biologique : les végétaux terrestres, les algues, les animaux, les micro-organismes et les biodéchets. Issue de la photosynthèse, la biomasse est renouvelable. ● La bioéconomie englobe l’ensemble des activités liées à la production, à l’utilisation et à la transformation de la biomasse. L’objectif est de répondre de façon durable aux besoins alimentaires et à une partie des besoins en matériaux, chimie et énergie de la société.
22 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
n 2017, on n’a jamais autant entendu parler de bioéconomie. En janvier, une stratégie française a enfin été présentée en conseil des ministres, au terme d’un chantier interministériel, préparé depuis de longs mois entre les ministères de l’Économie, de la Recherche, de l’Environnement et de l’Agriculture qui en était le chef de file. Cette stratégie française repose sur deux grands principes. D’abord, une mobilisation accrue de la biomasse y compris forestière et maritime ou en provenance de biodéchets. Le second principe prévoit que l’utilisation de la biomasse doit être optimisée pour garantir la capacité à répondre à des besoins à la fois alimentaires et non alimentaires, avec l’idée de la complémentarité des usages. Un plan d’action visant à la déployer est d’ailleurs en cours d’élaboration. Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, pourrait même dévoiler ce plan à l’occasion du Salon de l’agriculture qui se tiendra peu après la publication de ce numéro. Dans les grandes lignes, le ministre veut faire de la production biosourcée une réalité, sachant que si la recherche reste fertile et les pilotes et démonstrateurs nombreux, il n’y a pas encore eu d’annonce de projets d’industrialisation d’envergure sur notre territoire. Metabolic Explorer sur la plateforme pétrochimique de Carling, Global Bioenergies sur un des sites du sucrier Cristal Union, et une société, dont on ne dévoilera pas encore le nom, à Weylchem Lamotte, sont toutes trois dans les starting blocks. Les plans de financement restent à boucler pour annoncer les poses des premières pierres qui restent donc au conditionnel. Pour accélérer le développement du biosourcé, le gouvernement compte
notamment relancer le sujet d’une préférence accordée au biosourcé dans les achats publics. Pour débroussailler le sujet, une étude DGE/Ademe avait été présentée, fin 2016. Son objectif était de recenser et de caractériser les produits biosourcés déjà disponibles sur les marchés et capables de répondre à la demande présente et future des marchés publics.
La question des externalités socio-économiques positives Mais derrière l’usage de produits biosourcés, il y a souvent la question de la compétitivité avec des produits fossiles, dans un contexte de prix du pétrole bas. Aussi, le gouvernement veut introduire la question des externalités socio-économiques positives de la bioéconomie: le stockage du carbone dans la biomasse, la substitution d’usages de ressources fossiles, la création d’emplois, la réduction des risques, les économies de devises… Dernier volet, le besoin de communication, un sujet dont on a beaucoup parlé lors de la dernière réunion de l’’Association chimie du végétal (ACDV) qui s’est tenue le 29 janvier au siège de BASF France. De l’avis des membres de l’association, l’un des verrous au développement de cette filière, est clairement la compréhension du consommateur (B2C et parfois B2B) qui ne maîtrise pas la notion de « biosourcé » et encore moins celle de « chimie du végétal ». Du coup, l’ACDV resserre les rangs, en nouvel ordre de bataille autour du tandem François Monnet (président) et Mariane Flamary (nouvelle déléguée générale) qui réfléchissent déjà à la célébration des 10 ans de l’association, le 27 juin prochain. Une opportunité pour communiquer sur la dynamique de la filière et ses ambitions. ■ SYLVIE LATIEULE
© DR
[RÉTROSPECTIVE 2017]
Focus
CE QU’IL FAUT RETENIR DE L’ANNÉE 2017 Telex
JANVIER Cosmétique: Air Liquide finalise l’acquisition de Serdex Le groupe gazier a repris les actifs de la division Serdex de l’Allemand Bayer. Air Liquide s’empare d’une entité de 40 employés spécialisée dans les actifs d’origine végétale pour la dermo-cosmétique pour consolider sa filiale Seppic. Affichant 8 M€ de chiffre d’affaires en 2015, Serdex possède une grande expertise dans l’extraction de haute pureté et dans la filière d’approvisionnement en plantes exotiques.
Alginates: Algaia finalise l’acquisition de l’activité de Cargill À travers cette opération, la société se dote d’un site de production localisé à Lannilis en Bretagne, employant 65 personnes, et stratégiquement placé à proximité d’une large ressource naturelle d’algues brunes, représentant plus de 60 000 tonnes annuelles de biomasse fraîche collectée de manière régulée et responsable.
_ _ ● ●
● ● ●
_ _
développer des liants biosourcés à partir de lignine pour l’industrie métallurgique.
● ●
- Valorisation de CO2 : Avantium rachète Liquid Light - Bio-isobutène : Global Bioenergies noue un partenariat avec Butagaz - Résines alkydes : Berkem acquiert Lixol
Telex
FÉVRIER Ressources 3G: Global Bioenergies parachève l’acquisition de Syngip Global Bioenergies vient de finaliser l’acquisition de Syngip, une start-up néerlandaise spécialisée dans la conversion de ressources carbonées gazeuses, telles que le CO2, le CO, ou des rejets industriels tels que le syngas (CO + H2), en composés chimiques d’intérêt industriel. L’annonce de cette opération remonte au 21 décembre dernier.
Nombreux hommages à la suite du décès de Xavier Beulin À quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, Xavier Beulin, céréalier dans la Beauce, président du groupe coopératif Avril et président du principal syndicat agricole français, la FNSEA, a succombé à une crise cardiaque à l’âge de 58 ans. Il venait d’annoncer son intention de briguer un troisième mandat à la tête de son syndicat.
© DuPont
Le spécialiste des produits chimiques issus du bois a bénéficié d’un financement d’un total de 13,9 millions de couronnes norvégiennes (1,56 M€) de la part du Conseil norvégien de la recherche. La somme est répartie entre deux projets de R&D sur la lignine issue du bois. 3,4 M NOK sont alloués au programme Woca, qui vise à
© D.R.
Publication de la stratégie française sur la bioéconomie Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture, présente officiellement une stratégie française sur la bioéconomie. Chantier interministériel, préparé depuis de longs mois entre les ministères de l’économie, de la Recherche, de l’Environnement et de l’Agriculture qui en était le chef de file, et dont on attendait la restitution finale depuis de longs mois.
Borregaard valorise tous les composants du bois.
● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- Ynsect inaugure son unité de démonstration de production d’insectes - SAS Pivert se lance sur le marché du biocontrôle - Polymères biosourcés : Partenariat entre AkzoNobel et Itaconix
Lignine: Borregaard financé pour ses projets d’innovation
Algaia travaille sur des macro-algues.
_ _
MARS Sofinnova Partners lève un fonds de 106 M€ La société de capital risque lève 106 millions d’euros lors de la première clôture de son fonds Sofinnova Industrial Biotech 1 (Sofinnova IB I). Ce fonds, dédié à la chimie du renouvelable, est dans la continuité des 9 investissements réalisés dans ce domaine depuis 2009 (dont Avantium, BioAmber, CelluComp, Comet, DNA Script, Enobraq, Green Biologics, Metgen, Synthace).
Total Corbion PLA est sur les rails La coentreprise entre le pétrolier français Total et le Néerlandais Corbion a démarré ses activités. Basée aux Pays-Bas, cette coentreprise à parts égales, baptisée Total Corbion PLA et dirigée par Stéphane Dion, bénéficiera d’une future usine de polymérisation d’acide polylactique (PLA) en construction à Rayong, en Thaïlande. La capacité prévue est de 75000 t/an de PLA avec un démarrage au second semestre 2018.
DSM et Evonik investissent dans une usine américaine d’oméga-3 Deux ans après une première collaboration dans les acides gras oméga-3 à partir d’algues marines, DSM et Evonik annoncent la création d’une coentreprise 50/50 baptisée Veramaris qui va investir 200 M$ dans la construction d’une usine aux États-Unis, sur un site d’Evonik. La mise en service est annoncée pour 2019. En attendant, les clients pourront être alimentés en petites quantités depuis des installations pilotes déjà en activité et basées sur le site américain de DSM à Kingstree, en Caroline du Sud.
>
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
2332
Focus [RÉTROSPECTIVE 2017] Telex
_ _ ● ●
● ● ●
_ _
CO2 : Fermentalg et Suez avancent sur leur collaboration
● ●
- Avantium lève 103 M€ sur Euronext - Cellulose : Borregaard investit pour accroître ses capacités - Afyren inaugure un pilote chez Cristal Union
Fermentalg est parvenu à mettre au point une solution industrialisable de puits de carbone. Cette installation est capable de produire de l’oxygène et de la biomasse destinée à la production d’énergie verte sous la forme de biogaz ou de biométhane.
AVRIL Lubrifiants: Chemtura s’intéresse à la technologie d’Elevance
CIMV démarre un pilote chez Pivert en préparation d’un démonstrateur La société CIMV est de retour avec l’annonce du démarrage d’une nouvelle installation pilote sur le site de Pivert près de Compiègne. Il s’agit d’une unité de raffinage pour la valorisation complète de la partie non alimentaire de plantes. Elle permet la production de bioéthanol 2G (en passant par du sucre 2G), une lignine peu dégradée, réputée pour sa qualité (Biolignine), ainsi que de la silice d’origine végétale.
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- DSM ouvre un nouveau centre de biotechnologie à Delft - Vitamine E : Amyris va soustraiter en Chine - Sacs fruits et légumes : Sphere rachète AEF
MAI Borregaard: Double investissement à Sarpsborg Borregaard prévoit d’investir 500 millions de couronnes norvégiennes (52 M€) dans un programme visant à moderniser et à spécialiser ses installations de production de dérivés de lignine sur son site de Sarpsborg en Norvège. Les travaux seront achevés d’ici à la fin 2019.
Des micro-algues pour capter le CO2.
© Fermentalg
La société américaine Elevance Renewable Sciences, basée à Woodridge dans l’Illinois, a cédé à la société de chimie de spécialités Chemtura une licence de sa technologie Elevance Aria WTP. Elevance travaille sur la métathèse de dérivés d’huiles naturelles pour produire des produits chimiques de spécialités innovants et performants.
Telex
PBS 2017 : ÉcoTechnilin lauréat du prix de l’Agrobiobase Le Prix de l’Agrobiobase 2017 a été décerné, le 26 avril, à ÉcoTechnilin dans le cadre de la conférence/exposition Plant Based Summit (PBS) qui s’est tenue à Lille. La société a été récompensée grâce à Biosorb. Il s’agit d’un système de filtre 100 % naturel composé de résidus d’écorces de pin et de lin, développé conjointement par ÉcoTechnilin et la société Pe@rl.
Global Bioenergies inaugure son démonstrateur de bioisobutène à Leuna Le spécialiste de la production d’hydrocarbures par fermentation de biomasse a officialisé la mise en service de son démonstrateur à Leuna (Allemagne). Achevée en novembre 2016, cette unité dispose d’une capacité de production de 100 tonnes par an d’isobutène biosourcé de haute pureté (99,77 %).
En France, le mot d’ordre est clair. La baisse du pétrole a mis à mal des projets de substitution simple de molécules fossiles par des molécules biosourcées. Du coup, on incite les acteurs à créer de la valeur en développant des projets différenciants, à plus forte valeur ajoutée. Pourtant, dans les faits, les projets qui ont pignon sur rue sont encore ceux qui promettent de produire de grands intermédiaires ou molécules plateformes. Candidat à l’industrialisation en France, Global Bioenergies se propose de produire de l’isobutène
24 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
biosourcé et commence à réfléchir à des molécules en C3 (acétone isopropanol), tandis que Metabolic Explorer parle de produire du propanediol et de l’acide butyrique. Adisseo travaille avec le CNRS au développement d’une voie biotech méthionine. La start-up Anellotech, qui collabore avec IFPEN, s’intéresse aux aromatiques biosourcés, de même que le centre de recherche partagé Biorizon, installé aux Pays-Bas. Au Royaume-Uni, Green Biologics mise sur le n-butanol, tandis qu’en Écosse, Celtic Renewables vise l’éthanol à partir de
co-produits de l’industrie du Whisky. Et au delà des frontières de l’Europe, on entend parler de monoéthylène glycol pour Braskem, déjà numéro un mondial du PE biosourcé. Genomatica regarde du côté du butylène glycol, après le butanediol. Et l’on a récemment entendu reparler de bionylon au Canada. « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que fait », cela pourrait être la devise d’un certains nombre d’acteurs de la chimie végétale qui ne semblent pas résolus à abandonner le bras de fer avec les acteurs de la chimie pétrosourcée.
© Cosun
GRANDS INTERMÉDIAIRES OU MOLÉCULES À VALEUR AJOUTÉE ?
La betterave à sucre comme matière première.
Extraction: Deux nouvelles prises pour Novacap En cours d’acquisition de la société de chimie fine française PCAS, Novacap fait deux nouvelles prises: l’acquisition d’ID bio, fabricant d’ingrédients botaniques, et de H2B, fabricant d’ingrédients pour le diagnostic in vitro. Ces opérations lui permettent de renforcer son offre dans les secteurs des cosmétiques et de la santé.
Focus
[RÉTROSPECTIVE 2017] Telex
_ _ ● ●
● ● ●
_ _
Telex
Aromatiques biosourcés: débuts prometteurs pour le pilote d’Anellotech
● ●
- Biocontrôle : Micropep intègre le TWB
JUIN Biocontrôle: M2i lève 12 M€ Spécialistes des phéromones pour la protection biologique des cultures et la santé animale, M2i Life Sciences lève 12 M€ auprès d’Idinvest Partners, via son fonds Idinvest Growth Fund II. Cet apport en capital va lui permettre de financer notamment la phase d’homologation de ses produits de biocontrôle, de poursuivre ses investissements en R&D et d’accélérer son développement à l’international.
La société américaine Anellotech qui collabore avec IFPEN et Axens pour la mise au point d’un procédé de production d’aromatiques (BioTCat), à partir de biomasse cellulosique, révèle avoir mené avec succès un test de performance de sa technologie dans son unité pilote TCat-8 à Silsbee, au Texas.
Le consortium PEFerence reçoit une aide de 25 M€ du BBI L’European Joint Undertaking on BioBased Industries (BBI) accorde 25 millions d’euros de subvention au consortium « PEFerence », dédié à la construction d’une chaine de valeur pour la production de polyéthylènefuranoate biosourcé (PEF). Le consortium compte onze partenaires.
© M2i
Écocatalyse: Stratoz reprend deux sociétés et devient Demeta
Des phéromones pour tromper les insectes.
Le spécialiste des catalyseurs a fusionné ses actifs avec ceux d’Omega Cat System et de Capnodis. Stratoz sera désormais opérationnel sous le nom de Demeta, et dirigé par Patrick Piot, ancien directeur Business development de BioAmber et d’ARD.
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- Le Rilsan d’Arkema fête ses 70 ans - Acétate de cellulose : Celanese rachète 70 % d’Acetow - Recyclage du PET : TechnipFMC construira le pilote de Carbios - Cellulose de spécialité : Rayonier Advanced Materials rachète Tembec
JUILLET Metabolic Explorer doit construire une unité de PDO à Carling La société de biochimie industrielle a signé avec Total développement régional (TDR) pour construire une unité de production de 1,3 propanediol (PDO) et d’acide butyrique sur la plateforme de Carling SaintAvold (Moselle). L’unité aura une capacité totale de production de 24000 tonnes par an de PDO et d’acide butyrique d’origine naturelle.
Polyamide 11 biosourcé: Arkema va investir 300 M€ en Asie Arkema annonce d’un plan d’investissement proche de 300 millions d’euros sur cinq ans dans la chaîne polyamides 11
>
Organised by
Register now for the largest conference dedicated to biomass technologies and processes March 6-8, 2018 // Strasbourg - France
300+
Participants
50+
Speakers
30+
Exhibitors
25 H
of Networking
1
conference dinner
25
Focus [RÉTROSPECTIVE 2017] >
biosourcés (PA11). Le groupe construira une usine de taille mondiale en Asie, qui produira à la fois le monomère, l’acide amino-undécanoïque, et son polymère, le PA11, à partir d’huile de ricin. Le démarrage de l’usine est annoncé pour la fin 2021, avec à la clé un accroissement de 50 % de la capacité du groupe.
dans l’Oise. Cette installation va servir à finaliser le développement de SynerXiD, une gamme d’additifs issue de la valorisation de la fraction protéique des tourteaux de colza.
Sucre 2G: le procédé Zambezi d’Avantium en phase pilote Avantium installe une unité pilote de sa technologie Zambezi sur le Chemie Park Delfzijl, aux Pays-Bas. L’unité pilote validera la faisabilité technique et économique de ce nouveau procédé d’Avantium, qui vise à convertir les copeaux de bois et d’autres biomasses 2G en matières premières pour l’industrie chimique. L’usine devrait être opérationnelle au deuxième trimestre de 2018 et créer 20 emplois.
Inauguration du centre d’innovation d’Evertree à Venette La société spécialisée dans la valorisation de tourteaux d’oléoprotéagineux Evertree, coentreprise entre le groupe Avril et la start-up israélienne Biopolymer Technologies, a officialisé, le 10 juillet, la mise en service d’un centre de R&D à Venette,
© Syngenta
Telex
Evertree valorise les tourteaux de colza.
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- Ingrédients alimentaires : Avril fait l’acquisition de Novastell - Bioplastiques : tour de table de 4,2 M€ pour Carbios - Pomacle : Givaudan inaugure un Centre d’expertise technique de la peau
DES PERSPECTIVES DE MARCHÉ FAVORABLES SELON XERFI Le cabinet spécialisé dans les études économiques sectorielles Xerfi a publié, en novembre 2017, une étude dénommée « La Chimie du végétal – Valorisation de la biomasse en produits chimiques industriels: quelles perspectives à l’horizon 2020 ». Selon cette publication, l’activité du secteur va bondir de 5 % en 2017, et connaîtra une croissance de 6 % par an en moyenne jusqu’en 2020. La production biosourcée dans la chimie en France va atteindre 20 %, contre 15 % actuellement. Des prévisions optimistes dues à l’évolution du cadre réglementaire, avec l’entrée en vigueur de la loi de transition énergétique en 2015. Ce texte impose une augmentation progressive de la teneur en matière biosourcée dans
26 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
les emballages, de 30 % en 2017 à 50 % en 2020. En outre, Xerfi indique que l’écart de compétitivité est moins important entre la chimie du végétal et la pétrochimie, favorisant le recours aux produits biosourcés. Enfin, dernier levier favorisant l’essor de la chimie du végétal: l’augmentation des subventions de l’Ademe et du budget alloué aux projets de bioéconomie pour la période 2014-2020. Malgré les prévisions optimistes concernant la chimie du végétal, la filière fait face encore à plusieurs freins. D’une part, les technologies de conversion de la biomasse restent chères. Xerfi indique que le taux d’investissement est ainsi passé de 1 % à 5 % du chiffre d’affaires entre 2013 et 2016. À ajouter à cela, la chimie du végétal
reste plus exposée aux incertitudes d’approvisionnement en matières premières et aux conflits d’usage, comparée aux dérivés du pétrole. Et le développement des bioraffineries reste encore limité dans l’Hexagone. En outre, la France est soumise à la concurrence d’autres pays comme les États-Unis, la Chine, l’Allemagne (en ce qui concerne le savoir-faire industriel) ou encore le Danemark (pour les technologies enzymatiques). Enfin, le cabinet Xerfi souligne d’intérêt d’inclure d’autres ressources non alimentaires telles que les algues. Bien que pionnière sur ce domaine de la chimie bleue, la France ne verra pas une abondance de produits issus d’algues sur le marché avant 2020.
AOÛT Micro-algues: Corbion s’empare de TerraVia Le Néerlandais Corbion a annoncé le dépôt d’une offre de 20 M$ pour reprendre TerraVia (ex-Solazyme), expert américain des produits issus de micro-algues. La transaction intervient alors que le groupe californien fait l’objet actuellement d’une procédure de banqueroute.
Genomatica produit du butylène glycol par fermentation Connu pour le développement de procédés de production de deux intermédiaires: le Bio-BDO (1,4-butanediol) et le Bio-BDE (butadiène), l’Américain Genomatica s’intéresse désormais au Bio-BG (butylène glycol ou 1,3-butanediol). Son nouveau procédé, GENO BG, a permis de produire des échantillons pour des clients dans le domaine des produits de soin. Il est en phase de pilotage dans un fermenteur de 85000 litres.
Telex
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- Excipients pharmaceutiques : Roquette ouvrira un centre à Singapour
SEPTEMBRE
Démonstrateur: Arbiom décroche une subvention européenne de 10,9 M€ Sylfeed, c’est le nom d’un nouveau projet qui vise à créer une nouvelle chaîne de valeur intégrée « du bois à l’alimentation ». La technologie qui sera mise en œuvre consistera à fractionner de la lignocellulose pour la convertir en sucre puis à le convertir en matière première alimentaire riche en protéines, utilisable par fermentation pour l’aquaculture,
Acide succinique: Mitsui s’est retiré du capital de BioAmber Sarnia L’information est passée un peu inaperçue au beau milieu du mois d’août, mais elle vaut la peine d’être soulignée. La société américaine BioAmber, qui opérait une unité de production d’acide succinique biosourcé, en joint-venture à Sarnia dans l’Ontario, a racheté les parts de son partenaire. BioAmber a ainsi mis la main sur les 40 % détenus jusqu’alors par le Japonais Mitsui dans l’entité BioAmber Sarnia, pour devenir actionnaire à 100 %.
[RÉTROSPECTIVE 2017] NOVEMBRE
DÉCEMBRE
Éthanol cellulosique: Clariant va construire une usine en Roumanie
Global Bioenergies livre son premier lot d’isobutène à L’Oréal La société de conversion de biomasse en hydrocarbures par fermentation Global Bioenergies a fourni un premier lot d’ingrédients cosmétiques renouvelables à L’Oréal, dans le cadre du projet Isoprod.
Le chimiste de spécialités va investir dans une usine commerciale d’éthanol cellulosique qui utilisera sa technologie Sunliquid. Elle sera construite dans le SudOuest de la Roumanie avec une capacité de production d’éthanol de 50000 t/an, obtenu à partir de résidus agricoles.
Dérivés de pin : DRT valorisé à 1 Mrd € par Ardian Le fonds d’investissement Ardian (ex-Axa Private Equity) a déposé une offre pour l’acquisition de la majorité du capital du groupe Dérivés résiniques et terpéniques (DRT). Une offre qui valorise ce spécialiste français de la chimie du végétal à 1 milliard d’euros.
© DR
DowDuPont veut se désengager de son usine d’éthanol cellulosique
Du sucre de maïs, matière première de Sarnia.
Telex
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- Biostimulants : Olmix reprend les actifs de PRP - PHA : la construction d’une usine de Bio-on à suivre sur YouTube
OCTOBRE
DIC Corporation investit 5 M€ dans Fermentalg La société japonaise a pu souscrire, le 24 octobre, auprès du spécialiste des microalgues, 1 million d’obligations convertibles en actions d’une valeur nominale unitaire de 5 euros. Ce qui représente un montant total de 5 M€. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une levée de fonds de 12,6 M€.
Le chimiste américain a annoncé son intention de vendre son usine de production d’éthanol cellulosique à Nevada dans l’Iowa. Le groupe avait déboursé 225 M$ pour construire cette bioraffinerie inaugurée il y a deux ans, jour pour jour.
Les 11es prix Pierre Potier décernés à la Maison de la chimie Pour sa 11e édition, le 7 décembre dernier, la cérémonie de remise des prix Pierre Potier a été relocalisée dans les locaux de la Maison de la chimie, en marge d’un colloque parlementaire sur l’industrie chimique. Les lauréats sont BASF France, M2i Development et Afuludine.
Braskem et Topsoe s’intéressent au MEG biosourcé Le Brésilien Braskem et le Danois Haldor Topsoe coopèrent dans la production de monoéthylène glycol (MEG) biosourcé. Ils envisagent de développer un procédé innovant, sur la base d’une voie de synthèse à partir de sucre qu’ils qualifient de « pionnière ». L’accord prévoit également la construction d’une usine de démonstration au Danemark, dont l’exploitation devrait débuter en 2019.
Global Bioenergies démarre la mise à l’échelle d’un deuxième procédé Après la production d’isobutène biosourcé, la société Global Bioenergies vise désormais la production d’acétone et d’isopropanol biosourcés, deux composés à trois carbones (C3) massivement utilisés par de nombreuses industries (solvants, matériaux, cosmétiques), et pouvant être secondairement convertis en propylène.
Pivert sélectionné pour produire le premier caroténoïde de Deinove
Traitement des boues: Cleef System installe un premier pilote à Roussillon
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- Stora Enso investit 94 M€ pour produire plus de celluloses de spécialités - Caroténoïdes : Deinove lancera bien son premier actif cosmétique en 2018
© DR
La start-up avignonnaise Cleef System inaugure un démonstrateur industriel sur le site de son premier client, la plateforme chimique de Roussillon (38). Fruit de quatre ans de développements avec le soutien d’IFPEN, ce démonstrateur de 200 kg/h, permet de transformer une partie des boues de la station d’épuration de la plateforme en éco-combustibles.
Telex
Focus
Braskem travaille à partir de canne à sucre.
Telex
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- Éthanol 2G : Mossi Ghisolfi cherche à se désengager de Beta Renewables - Brésil : Le site d’Amyris à Brotas passe sous le contrôle de DSM
La société Deinove vient d’annoncer le lancement de la production industrielle de son premier caroténoïde. C’est la SAS Pivert, près de Compiègne, qui a été sélectionnée comme partenaire pour assurer cette production, en commençant par une mise à l’échelle industrielle du procédé de fermentation développé par Deinove sur la base d’un « Process Book » complet.
Telex
_ _ ● ●
● ● ●
_ _ ● ●
- True Spirit lauréat du prix « Genopole Young Biotech Award » - L’acide adipique par voie biologique relancé au Canada - Feu vert pour l’usine de biobutanol de Celtic Renewables FormuleVerte - N°33 - Février 2018
27
Focus [RECYCLAGE] PLASTIQUE
© Carbios
Cinquièmeetdernièrephasepour leprojetThanaplastdeCarbios La société clermontoise de bioplasturgie Carbios a clôturé, le 11 janvier, la dernière étape du programme de R&D Thanaplast. L’occasion pour son directeur général Jean-Claude Lumaret de dresser le bilan du projet.
«
© Carbios
D’un budget total de 22 millions d’euros, Nous avons désormais tous les Thanaplast a permis d’effectuer plusieurs outils nécessaires pour gérer la fin développements significatifs dans la de vie des plastiques PLA (acide biodégradabilité du PLA et le biorecyclage polylactique) et le recyclage des du PET. « Dans un premier temps, Carbios plastiques PET (polyéthylène téréphtalate) ». souhaitait développer l’usage des sacs et Voici comment Jean-Claude Lumaret, des films en PLA, une matière biosourcée directeur général de Carbios, résume mais non biodégradable en conditions les développements atteints par Thanaenvironnementales. Avec nos partenaires, plast, projet collaboratif de R&D initié nous sommes ainsi parvenus à encapsuler en 2012, visant à développer des soludes enzymes dans les granules plastiques, à tions durables pour la gestion du cycle maintenir leur activité jusqu’à des tempéde vie des plastiques. Le 11 janvier ratures de 170 °C, et à contrôler la cinétique 2018, la cinquième et dernière étape de dégradation du polymère en jouant sur du programme piloté par Carbios a l’activité enzymatique », explique Jeanété validée par la société Bpifrance, Claude Lumaret. Une innovation que permettant un versement d’un total de Carbios a poussée jusqu’au stade du pilote 1 021 871 € à la société clermontoise. industriel pour la biodégradation et pré« Au départ, nous avions fixé plusieurs pilote pour le biorecyclage et la producobjectifs dans le cadre de Thanaplast : tion de PLA par voie biologique. En outre, identifier des souches de micro-organismes et des protéines pour la dégradation des plastiques ; optimiser ces enzymes responsables du phénomène de biodégradation en vue d’en accroître l’affinité avec le polymère cible ; et enfin, produire ces enzymes à un prix compétitif », se souvient Jean-Claude Lumaret. Avant de poursuivre: « À l’origine, nous avions une dizaine de polymères cibles, et nous avons décidé de concentrer nos travaux sur le PET et le PLA dont le potentiel applicatif est très large. Ainsi, le projet Thanaplast a été mené avec succès sur ses cinq années d’existence ». Machine d’extrusion de compounds installée chez Carbios.
28 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
la société clermontoise est également parvenue à synthétiser du PLA directement à partir d’acide lactique. « Ces avancées sur le développement de procédés de biodégradation enzymatique du PLA ont conduit à la création en 2016 de Carbiolice, une coentreprise entre Carbios, Limagrain Céréales Ingrédients et le fonds SPI opéré par Bpifrance », complète Jean-Claude Lumaret. Dans le domaine du biorecyclage, le projet Thanaplast a aidé à développer une technologie permettant de dépolymériser entièrement des produits commerciaux en PET, et notamment des bouteilles plastiques transparentes, colorées et même opaques. « Nous avons réussi à récupérer les monomères d’origine à partir de bouteilles et d’emballages usagés grâce à des étapes de broyage et d’hydrolyse enzymatique. Une fois purifiés, ces composés nous ont permis de resynthétiser des oligomères puis du PET vierge », détaille Jean-Claude Lumaret.
Perpétuer la dynamique initiée par Thanaplast Si le projet de R&D Thanaplast s’est clôturé avec succès, cela n’empêche pas Carbios de poursuivre ses développements sur la valorisation des polymères. En ce qui concerne la biodégradabilité, la société clermontoise va s’attacher à industrialiser la technologie de « granulés enzymés » au sein de Carbiolice. Ainsi, la coentreprise entre Carbios, Limagrain Céréales Ingrédients et le fonds SPI développe des formulations adaptées aux équipements des plasturgistes pour cibler plusieurs applications plastiques: celle des films souples (paillage agricole, sacs et sacherie, films industriels, etc.) et celle des plastiques rigides (agriculture, vaisselle jetable, etc.). Du côté du PET, Carbios a créé un consortium avec le groupe cosmétique L’Oréal en vue de réunir des industriels de premier plan,
[RECYCLAGE]
Focus
LE PROJET THANAPLAST ● Thématique: gestion de la fin de vie
des plastiques ● Démarrage: 2012 ● Durée: 5 ans ● Budget total: 22 M€ © Carbios
● Financeurs: Conseil régional
d’Auvergne, Bpifrance
Carbios a identifié des enzymes capables de dégrader le PLA dans son laboratoire. utilisateurs de ce polymère. « Cette association multi-secteurs a pour objectif de fédérer des acteurs clés à même de soutenir le développement de nouvelles solutions de biorecyclage des plastiques. Elle permettra notamment d’orienter les flux de déchets plastiques en PET vers une voie de valorisation à plus forte valeur ajoutée », précise Jean-Claude Lumaret.
Un projet pour retraiter le PET dans les fibres textiles En outre, Carbios vient de déposer un projet auprès de l’Ademe portant sur la revalorisation du PET dans les fibres textiles. « Actuellement, près de 45 millions de tonnes de PET issues notamment d’applications textiles ne sont pas bien collectées
et recyclées. L’idée est de développer un procédé enzymatique à l’échelle pilote pour retraiter ces textiles », développe le dirigeant de Carbios. En matière de R&D, le groupe clermontois ne compte pas se limiter aux suites du programme Thanaplast. Il entend également s’attaquer à d’autres polymères, comme l’indique Jean-Claude Lumaret: « Notre équipe de R&D veut identifier et optimiser des enzymes capables de dégrader le polystyrène et le polyester, où la difficulté technique, aujourd’hui, réside dans la rupture de la liaison carbone-carbone ». À travers Thanaplast, Carbios et ses partenaires ont démontré la faisabilité et le potentiel technico-économique d’une gestion durable des plastiques en fin de vie. Si, actuellement, les réglementa-
● Chef de File du projet: Carbios ● Partenaires:
- académiques: Inra, TWB, Insa de Toulouse (LISBP/Critt-Bioindustries), CNRS, et l’université de Poitiers - industriels: Limagrain Céréales Ingrédients, Groupe Barbier et Deinove
tions française et européenne favorisent une économie circulaire des plastiques, cela n’empêche pas d’être critique sur les mesures mises en place. « La filière de recyclage des plastiques a la chance d’être soutenue pour le moment, mais il faudrait aller plus loin en adaptant la fiscalité pour favoriser les investissements industriels dans la valorisation des plastiques en fin de vie, à l’instar de ce qui a eu lieu sur le bioéthanol », estime Jean-Claude Lumaret. ■DINHILLON
2992
Focus [JEUNE SOCIÉTÉ INNOVANTE] NUTRITION La start-up développe un procédé industriel de production de composés d’intérêt via la biostimulation de cellules végétales. Une technologie qui permettrait la substitution des additifs chimiques par des alternatives naturelles dans le secteur agroalimentaire.
AlkionBioInnovations produitdesingrédients àpartirdecellulesvégétales
E
t si des cellules végétales conduisaient à la transformation du marché agroalimentaire? C’est en tout cas ce dont est persuadée la start-up Alkion BioInnovations. Cette société de cinq employés s’appuie sur les capacités de plantes cultivées en culture hydroponique pour la production de composés. La genèse de la start-up remonte à 2011, comme l’explique Sarah-Meryll Buet, présidente d’Alkion BioInnovations: « À l’origine, il existait une société dénommée Alkion BioPharma créée par le Dr Franck Michoux. Il s’agissait d’un spin-off de l’Imperial College de Londres, spécialisé dans la production d’anticancéreux à partir de métabolites secondaires de plantes. Progressivement, la plateforme technologique s’est développée et a rapidement suscité l’intérêt d’autres secteurs comme la cosmétique. En 2016, l’activité cosmétique et compléments alimentaires
d’Alkion BioPharma a été cédée à Evonik Industries, tandis que les anticancéreux ont été transférés à la société Fersoscan issue de l’université PSL ». C’est pour continuer à développer d’autres applications de la plateforme que Sarah-Meryll Buet a fondé avec les autres actionnaires d’Alkion Biopharma, dont Franck Pradier, en mars 2017, Alkion BioInnovations. « La société souhaite notamment améliorer la technologie exploitée par Alkion BioPharma pour l’adapter à la production d’additifs alimentaires. Contrairement aux précédents développements en pharmacie ou en cosmétique, les produits pour l’alimentaire demandent de gros volumes, mais dégagent moins de marge et nécessitent donc d’accroître le rendement du procédé », précise la présidente de l’entreprise. Dans le détail, la société a ciblé la production de plusieurs types d’ingrédients alimentaires d’origine végétale: édulco-
ALKION BIOINNOVATIONS EN BREF ● Création en 2017 ● Siège à Boulogne-Billancourt ● Effectif actuel: 5 collaborateurs ● Effectif envisagé en 2020: 20 salariés ● Chiffre d’affaires prévu en 2020:
environ 1,5 M€ ● Partenaires académiques: Inra
Versailles, Imperial College de Londres, Saclay Plant Sciences, Université de
30 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
Copenhague, VIB, Kew Gardens, Musée national d’histoire naturelle ● Partenaires institutionnels: Bpifrance, Wilco , IAR ● Partenaires industriels: MicroPepTech ● Récompenses: Concours I-Lab 2016, Prix « Coup de main » du concours La Fabrique Aviva, PME Instrument phase 1, Netva, Wilco
rants naturels, arômes (vanille, safran), colorants naturels, exhausteurs de goût, protéines végétales, etc. « Parmi les composés ciblés, nous avons notamment identifié une protéine avec un haut pouvoir sucrant qui a le potentiel de remplacer le sucre », souligne Sarah-Meryll Buet. Avant de compléter: « Le but pour notre société est de remplacer l’intégralité des additifs chimiques par des équivalents naturels ». En ce qui concerne sa R&D, Alkion BioInnovations recourt, bien entendu, à ses équipes en interne, mais aussi au développement de partenariats de R&D avec des acteurs académiques.
Un procédé innovant de production Pour la production de ses additifs, Alkion BioInnovations s’appuie sur une technologie de production à partir de cals, des amas de cellules dédifférenciées qui sont utilisés pour la culture in vitro. « L’idée est de dédifférencier une cellule végétale pour la redifférencier en une cellule qui produit des métabolites secondaires d’intérêt. Pour cela, nous utilisons la biostimulation en bioréacteurs en induisant du stress biotique et abiotique* aux cellules et d’autres approches plus spécifiques comme l’expression transitoire (non OGM) », explique Sarah-Meryll Buet. Avant d’ajouter: « Notre objectif est de multiplier par 2000 la production d’un métabolite secondaire d’intérêt par une
Focus Outre son côté inédit, la technologie de bioréacteur d’Alkion BioInnovations intégrera également de la robotique et de l’intelligence artificielle. « Ces innovations aident à mieux analyser et contrôler ce qui se passe dans les cellules et les tissus des plantes. Cela nous permet de rester à la pointe et de conserver une longueur d’avance vis-à-vis de nos potentiels concurrents », affirme Sarah-Meryll Buet.
© Alkion BioInnovations
Vers un pilote de bioraffinerie
L’équipe d’Alkion BioInnovations de gauche à droite: Gabriel Guihard (ingénieur de recherche), Léo-Paul Tisserant (directeur technologique), Elisa Fiume (directrice scientifique), Sarah-Meryll Buet (présidente) et Franck Pradier (associé).
cellule, contre 800, à l’époque d’Alkion BioPharma ». La société détient d’ores et déjà deux licences exclusives sur brevets: l’un sur la méthode de production et l’autre sur la production en grand bioréacteur et compte breveter des applications au cas par cas. À l’heure actuelle, la start-up est en mesure de produire en conteneurs des composés dans de grands bioréacteurs de 50 litres, et espère passer à l’échelle de 300 litres d’ici à la fin de l’année 2018.
«Lebutpournotre sociétéestde remplacerl’intégralité desadditifschimiques pardeséquivalents naturels.»
Si le tableau de marche est respecté, Alkion BioInnovations prévoit de construire une bioraffinerie pilote à l’horizon 2019. « Pour financer ce projet, nous avons l’intention d’effectuer une levée de fonds de l’ordre de 10 millions d’euros d’ici à la fin de l’année 2018 », précise Sarah-Meryll Buet. Pour le moment, la localisation pour implanter cette future unité reste encore à déterminer. Mais la dirigeante privilégie la construction de ce pilote sur un site non adossé à une autre installation déjà en place car « il n’existe actuellement aucune usine qui ressemble, même de loin, à ce que la société veut faire ». Outre cette unité pilote, la start-up ne manquera pas de projets dans les mois à venir. Alkion BioInnovations envisage notamment de faire certifier ses produits comme « Novel Food » en Europe. « Nous sommes déjà en contact avec certains industriels de l’agroalimentaire qui sont intéressés par notre technologie et nos produits », confie Sarah-Meryll Buet. Mais la start-up ne compte pas se restreindre aux ingrédients alimentaires, ambitionnant de se développer également dans le domaine des biopesticides (biocontrôle), des huiles essentielles et des médicaments sans ordonnance (OTC). Pour soutenir son développement, Alkion BioInnovations prévoit d’étoffer son effectif de quatre collaborateurs d’ici à la fin 2018 ou début 2019. « À l’horizon 2020, nous ambitionnons un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 1,5 million d’euros et d’employer une vingtaine de salariés », détaille SarahMeryll Buet. ■
© Alkion BioInnovations
DINHILL ON
Alkion BioInnovations s’appuie sur des cals de cellules végétales pour produire ses ingrédients alimentaires.
* Note: Les stress biotique et abiotique constituent l’ensemble des réponses physico-chimiques d’un organisme en réponse à l’agression d’autres organismes vivants (champignon, virus, etc.) ou à un facteur environnemental (sécheresse, température, luminosité). FormuleVerte - N°33 - Février 2018
3113
Focus [ÉCONOMIE CIRCULAIRE] RESSOURCES MARINES
ProvidentielCoquillagesinvente lerecyclagedelacoquilled’huître Aidée par le LCA et le CRT Catar, à Toulouse, la jeune start-up ambitionne de valoriser les ingrédients contenus dans des coquilles d’huîtres, prélevées dans l’étang de Thau. Plus les recherches avancent, plus les opportunités d’applications se multiplient.
© Providentiel Coquillages
C Les fondateurs: à gauche, Daniel Moukoko, à droite, Gaëtan Leguay.
32 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
réée en juin 2017 à Ramonville-Saint-Agne en périphérie de Toulouse, la société Providentiel Coquillages a pour objectif de valoriser les déchets de coquillages en nouveaux produits dans de nombreux domaines: de l’agriculture à l’alimentation animale, en passant par le secteur des cosmétiques. L’idée a germé un an plus tôt dans l’esprit de l’un de ses fondateurs, Daniel Moukoko, alors qu’il discutait avec un cousin au Cameroun. En effet, ce dernier donnait à manger à ses poules des coquilles vides. « Suite à cette discussion, je me suis dis qu’il y avait peut-être quelque chose à faire dans ce domaine », explique Daniel Moukoko, qui s’est rapidement associé à un ami, Gaëtan Leguay, pour fonder la société. Car renseignements pris, il s’est avéré que les coquilles d’huîtres, notamment, renferment de nombreux composés, à commencer par le carbonate de calcium largement majoritaire, mais aussi de la matière organique (principalement des protéines et des glucides), ou encore de la nacre. Par ailleurs, ce projet pouvait s’inscrire dans une optique de transformation d’un déchet en ressource, en cohérence avec les principes du développement durable. C’est ainsi que les deux fondateurs ont pensé naturellement à développer une première application en alimentation avicole pour renforcer l’ossature des volailles, grâce au calcium contenu dans les coquilles d’huîtres. En plus d’un apport de calcium, les coquilles d’huîtres aident à l’assimilation du phosphore nécessaire à la poule. Elles confèrent enfin une vitesse de transit digestif et une solubilité particulièrement adaptées à la physiologie des
différentes espèces avicoles. Une autre application a rapidement été imaginée en agriculture pour l’amendement calcaire des sols. L’idée est ici de neutraliser les sols acides avec de la poudre de coquilles d’huîtres, en remplacement de la chaux traditionnellement utilisée, qui est beaucoup plus agressive pour les écosystèmes.
LE LCA EN BREF
Créé il y a 40 ans par le professeur Antoine Gaset, le Laboratoire de chimie agro-industrielle (LCA) a été le premier centre de recherche publique à inscrire la chimie des agroressources dans sa démarche scientifique. Ses recherches fondamentales génèrent des connaissances sur les structures chimiques, les propriétés et la réactivité des agromolécules. Ses recherches finalisées aboutissent à la valorisation industrielle non-alimentaire des produits de l’agriculture et les co-produits des industries agro-alimentaires. Ces deux facettes complémentaires associent à la fois chimie verte, génie des procédés et sciences des agroressources.
[ÉCONOMIE CIRCULAIRE]
Vue de la halle technologique du CRT Catar.
Focus
blissement de fiches produits dans un but de commercialisation », explique Christine Raynaud, directrice CRT Catar. « Nous travaillons également sur la question du broyage des coquilles et de la formulation des produits », ajoute-t-elle. Pour ce qui est de la recherche plus amont, elle est prise en charge par les équipes du LCA, en particulier pour toutes les applications imaginées dans le domaine des cosmétiques.
Les sols ainsi traités deviennent plus perméables et plus faciles à travailler. L’apport en calcium est aussi un élément fertilisant nécessaire à la nutrition des plantes. « Sur ce produit, nous travaillons déjà avec des vignerons de Gaillac et Fronton et avec des trufficulteurs », confie le dirigeant. Il cite également des projets dans le paillage minéral des jardins, dans le traitement de l’eau ou dans le domaine des cosmétiques où l’idée serait de pouvoir valoriser la nacre contenue dans la coquille. Soutenu au départ par l’agence de développement Madeeli, le projet a pu être incubé au sein de l’incubateur d’innovation sociale Catalis à Ramonville-SaintAgne, puis il a reçu un financement de l’Ademe. Les fondateurs ne venant pas de formations chimistes ont pu rapidement s’adosser au Laboratoire de chimie agroindustrielle (LCA) de l’Ensiacet, à Toulouse, et à son Centre de Ressources Technologiques (CRT) Catar. « Une grande partie de notre travail repose sur la caractérisation des matières premières pour orienter les applications et permettre des allégations sur les gammes de produits. Et nous allons jusqu’à l’éta-
Mais l’originalité du projet ne s’arrête pas là. Les fondateurs ont aussi entrepris de structurer toute une filière de collecte de coquilles vides. Le point positif est que la ressource est abondante, avec plusieurs zones de production en France. Daniel Moukoko évalue à 150000 t/an le volume de déchets coquillés générés chaque année en France, dont 120000 t/an pour les seules coquilles d’huîtres. Le point négatif est que la ressource est très dispersée. « Il existe trois sources de gisements: les ostréiculteurs, les restaurants et les particuliers. Nous avons choisi de nous focaliser dans un premier temps sur les ostréiculteurs qui avaient l’habitude de jeter les coquilles dans la mer ou de les enfouir dans des carrières », explique Daniel Moukoko. Les fondateurs de Providentiel coquillages ont choisi de commencer par le bassin de Thau et par la suite de prospecter d’autres régions. La start-up envisage de mettre en place une collecte auprès des restaurants et des particuliers. Une zone renommée pour la production d’huîtres où le gisement de coquilles vides est évalué à 12000 t/an. C’est ainsi qu’un travail a été entrepris auprès du CRCM, Comité régional de conchyliculture de Méditerranée, pour leur proposer la mise en place d’une filière vertueuse de recyclage leur permettant aussi d’améliorer leur image. En 2018, Providentiel Coquillages escompte mobiliser 2 000 tonnes de coquilles d’huîtres pour ses premières fabrications. Mais pour se développer plus avant et réussir la vente de ses premiers produits en B2C, notamment en jardinerie sous des labels écologiques, Providentiel Coquillages est maintenant à la recherche de nouveaux
«Noustravaillonsdéjà avecdesvignerons deGaillacetFronton etavecdes trufficulteurs» (DanielMoukoko).
© DR
© CRT Catar
Structurer une filière de récolte
Les coquilles d’huîtres renferment de nombreux composés valorisables.
fonds. Avis aux investisseurs! ■ SYLVIE LATIEULE
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
333
Focus [PROTECTION DES CULTURES] Après le succès du projet Phytobio, 26 partenaires transfrontaliers collaborent à l’initiative SmartBiocontrol pour trouver une alternative à la lutte chimique en agriculture. Du laboratoire à l’exploitation agricole, leur complémentarité et le transfert de leurs savoirs respectifs sont une force pour ce projet.
© DR
RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
Smartbiocontrol, un programme pour des alternatives aux phytosanitaires
E
n agriculture, la réduction des intrants chimiques constitue aujourd’hui une réelle volonté politique à l’échelle régionale, nationale et européenne. Suite au Grenelle de l’environnement, la France a lancé en 2008 le plan Écophyto pour réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’Hexagone à l’horizon 2025. De son côté, depuis 2005, la Belgique a mis en place des Programmes fédéraux de réduction des pesticides et des biocides pour réduire de manière significative le
risque et l’usage des produits phytosanitaires. Par ailleurs, l’utilisation massive de ces pesticides a engendré l’apparition de souches pathogènes multi-résistantes contre lesquelles les produits actuels sont devenus peu efficaces voire inefficaces. Dans ce contexte, vingt-six partenaires collaborent, depuis début 2017, au sein de SmartBiocontrol, une plateforme transfrontalière de recherche et de formation dédiée à la lutte biologique intelligente. Cette initiative a été lauréate de l’appel à projet d’Interreg V, un programme de coopération territoriale européenne qui s’inscrit dans une volonté de favoriser les échanges économiques et sociaux entre quatre régions frontalières: les régions Hauts-de-France et Grand Est en France; la Wallonie, la Flandre occidentale et orientale en Belgique. Financé à hauteur de 170 millions d’euros par le fonds européen de développement régional, SmartBiocontrol est un portefeuille de projets qui regroupe quatre programmes: Bioscreen, Bioprod, Bioprotect et Biosens.
© DR
Une plateforme de criblage haut-débit
Coordinateur du projet Bioscreen de Smartbiocontrol, Essaïd Ait Barka est aussi professeur des Universités à l’Université de Reims Champagne-Ardenne.
34 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
Dans le cadre de Bioscreen, une plateforme de criblage haut-débit sera mise en place pour identifier de nouvelles molécules à activité antifongique, ou inductrices de résistance des plantes contre les agents phytopathogènes. « Après la phase de criblage, nous réalisons des tests in vitro pour confirmer l’efficacité des molécules. Puis dans une approche plus fondamentale, nous essayons de comprendre leurs modes
d’action d’un point de vue physiologique et moléculaire », ajoute Essaïd A. Barka, coordinateur du projet Bioscreen. Puis, c’est le projet Bioprod qui prend le relais pour lever les freins liés à la production à l’échelle industrielle de ces nouveaux biopesticides. Des travaux pluridisciplinaires sont menés pour optimiser les conditions de production et de purification des molécules en développant, entre autres, des procédés innovants mettant en œuvre des méthodes de screening à haut débit. Les nouveaux produits de biocontrôle sont ensuite testés à l’échelle agronomique (en serres ou aux champs) dans le cadre de Bioprotect. Dans ce projet, les scientifiques valident les nouveaux biofongicides et nouveaux produits de biocontrôle sur plusieurs pathosystèmes importants de la région transfrontalière. Parallèlement, ils augmentent l’efficacité des produits de biocontrôle disponibles sur le marché par la recherche des conditions optimales d’application des nouveaux produits de biocontrôle et ceux déjà existants, mais aussi par la formation des agriculteurs à l’utilisation des produits de biocontrôle. Enfin, le projet Biosens développe une nouvelle génération de biopuces pour le suivi en temps réel et in situ des pathogènes et des produits de biocontrôle aux champs. Les molécules équipées de ces sondes reviennent ensuite dans les laboratoires de Bioscreen pour vérifier que les puces n’altèrent pas leurs propriétés. « D’ici quatre ans, nous espérons avoir identifié plusieurs molécules d’intérêt, et compris leur mode d’action
[PROTECTION DES CULTURES]
Focus
QUEL PÉRIMÈTRE POUR LES PRODUITS DE BIOCONTRÔLE?
Culture de micro-organismes en boîte de Petri.
identifier
La note de service DGAL/SDQSPV/2017-826 19/10/2017 établit la liste des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle, au titre des articles L.253-5 et L.253-7 du Code rural et de la pêche maritime. On peut y lire que les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle comprennent des micro-organismes, des médiateurs chimiques ou des substances naturelles d’origine animale,
végétale ou minérale. Les pièges à insectes, associant des phéromones ou des attractifs alimentaires pour attirer les insectes à une substance insecticide à effet létal, sont considérés comme des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle. Par substance naturelle d’origine animale, végétale ou minérale, le texte entend toute substance naturellement présente qui a été identifiée en l’état dans la
nature. Cette substance peut être extraite d’un matériau source naturel, mais on peut également l’obtenir par synthèse chimique dans la mesure où elle est strictement identique à une substance naturelle (liste publiée dans la note). Enfin, les substances issues de procaryotes, eucaryotes unicellulaires ou champignons appartiennent à la catégorie des substances naturelles.
sur les plantes. L’objectif est de pouvoir les produire à grande échelle, et les utiliser en conditions agricoles », se projette Essaïd A. Barka.
Complémentarité entre partenaires L’objectif est ambitieux, mais Smartbiocontrol s’inscrit dans la continuité du projet Phytobio initié en 2009 dans le cadre d’Interreg IV. Cette initiative visait à découvrir et produire de nouvelles molécules biopesticides ou stimulatrices des défenses des plantes, et à promouvoir leur utilisation. Dans cette optique, les chercheurs ont focalisé leurs travaux sur l’exploitation directe des lipopep-
tides, des molécules biosynthétisées par des bactéries du genre Bacillus souvent utilisées comme biopesticides. Et le projet Phytobio a abouti à des résultats encourageants qui servent aujourd’hui de base à SmartBiocontrol. « Bioprod et Bioprotect travaillent déjà sur les molécules identifiées par Phytobio. Et avec Bioscreen, on élargit le spectre des molécules étudiées », explique Essaïd A. Barka. En 2014, Phytobio a reçu le prix « Projet stratégique Interreg IV » pour la qualité du travail coopératif et transfrontalier réalisé. Et ce prix illustre un autre des atouts majeurs de la plateforme SmartBiocontrol: une démarche collaborative qui devrait lui permettre d’aboutir à des solutions prometteuses.
LES PARTENAIRES DES 4 PROJETS DE SMARTBIOCONTROL Bioscreen (recherche et identification de nouvelles molécules d’origine biologique et multifonctionnelles pour le biocontrôle) ● France: Universités de Reims, d’Artois, du Littoral-Côte-d’Opale (ULCO), ISA Lille et Institut Charles Viollette (ICV). ● Belgique: Université catholique de Louvain (UCL), Université de Gand, Gembloux Agro-Bio Tech et Materia Nova. Bioprod (développement de nouvelles stratégies de production et de formulation de biopesticides) ● France: ICV, ISA Lille, Lipofabrik et Pôle Nutrition Santé Longévité ●Belgique: Université de Gand, Gembloux Agro-Bio Tech, Materia Nova et UCL
Bioprotect (optimisation de l’efficacité
dans le champ des nouveaux pesticides biologiques) ● France: Chambre d’agriculture du Nord Pas-de-Calais, FREDON Nord Pas-de-Calais, Lipofabrik, Pôle Légumes région Nord, Institut supérieur d’agriculture et ULCO ● Belgique: PCG, Centre de recherches agronomiques de Gembloux, Gembloux Agro-BioTech,INAGRO,UCLetUniversitédeGand Biosens (développement d’une nouvelle génération de biopuces pour assurer le contrôle des agents de lutte biologique) ● France: Université de Lille 1, CNRS, CHR de Lille ● Belgique: Materia Nova, Multitel, CARAH, Université de Liège
© DR
Source: https://info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-agri/instruction-2017-826
Infectés par un agent de la pourriture grise (photo en médaillon), les plants de vignes inoculés par une bactérie bénéfique parviennent à résister au développement du pathogène.
Pour répondre aux attentes de coopération et d’échanges transfrontaliers d’Interreg, cette initiative s’appuie sur la complémentarité et le transfert du savoir entre ses vingt-six partenaires. Les problématiques sont axées sur des maladies qui affectent les cultures de la zone transfrontalière, et elles font appel à la complémentarité des différentes équipes impliquées dans le projet. Chaque partenaire possède des modèles d’études et des techniques spécifiques à un couple pathogène/plante qui pose problème dans sa région. Et ces connaissances circulent entre les partenaires pour faire avancer le projet. « Nous savons comment nous travaillons car cinq des neuf partenaires étaient déjà présents sur Phytobio. C’est une force de travail », reconnaît le coordinateur de Bioscreen. ■ ALEXANE ROUPIOZ
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
3553
2 newsletters exclusives pour votre veille environnementale
Actualité / Juridique
Pour une gestion à 360° des risques : Air - Eau - Déchets - Climat - Risques et Santé Sites et Sols - Energie - Politique et Société
1 AN
330€
HT
Le Fil Juridique quotidien
Le Journal en ligne
L’ensemble des modifications réglementaires françaises
50 nouveaux articles / semaine + Les archives depuis 2004
La newsletter quotidienne L’actualité environnementale
BULLETIN D’ABONNEMENT
À renvoyer par courrier, fax ou email à : Le Journal de l’environnement Service Abonnements - Antony Parc II - 10, place du Général de Gaulle - BP 20156 - 92186 Antony Cedex • Fax : +33 (1) 77 92 98 15 • email : abo@infopro-digital.fr
m P OUI, je m’abonne pour 1 an au Journal de l’environnement Le Journal en ligne + Le Fil Juridique + L’Actualité au prix de 330 €HT (soit 336,93€TTC*) JDE1801 (JDE1ADL1AB)
• Je m’abonne sur le site journaldelenvironnement.net • Je choisis de régler par : m Chèque bancaire ou postal joint à l’ordre du Journal de l’environnement m Je souhaite recevoir une facture acquittée m Je préfère régler à réception de facture * TVA 2,10 % - Offre valable jusqu’au 31/12/2018, réservée aux nouveaux abonnés et limitée en France métropolitaine. Les informations demandées sont indispensables au traitement de votre abonnement. Conformément aux lois du 6/1/1978 et LCEN du 22/6/04, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant au Service Abonnements. Groupe Industrie Services Info - SAS au capital de 38 628 352 € - 442 233 417 RCS Nanterre - N° TVA FR 29 442 233 417 - Pour consulter nos CGV: http://www.infopro-digital.com/pdf/CGV_abo_Groupe.pdf
Mes coordonnées : m Mme
JDE1801 m M.
Nom ...................................................................................................................................... Prénom ................................................................................................................................. Société ................................................................................................................................. Adresse : ............................................................................................................................... Code Postal
Ville .................................................................................
E-mail .................................................................... @ .......................................................... (INDISPENSABLE POUR RECEVOIR MES CODES D’ACCÈS WEB - MAJUSCULES OBLIGATOIRES)
Tél.
[BIOTECHNOLOGIE]
Focus
VALORISATION
© TWB
TWBpousselesprojets verslestadeindustriel Basée à Toulouse, TWB est une structure originale, créée dans le cadre du programme des investissements d’avenir. Elle a pour objectif de susciter l’innovation et de dérisquer les phases de développement de procédés pour ses partenaires.
T
© TWB
amont qui est réalisée dans les installaoulouse White Biotechnotions de TWB ou dans des laboratoires logy (TWB) est d’ores et déjà partenaires (par exemple, le LISBP de un succès. Créé sous l’imToulouse). « C’est un moyen de susciter de pulsion de Pierre Monsan la créativité scientifique », défend Pierre (professeur émérite Insa Toulouse et Monsan. Les industriels du consortium Mines ParisTech), ce démonstrateur ont le choix de valoriser pré-industriel est en train certaines de ces recherches de s’imposer comme une dans des modalités définies infrastructure d’excellence en à l’avance par les 88 pages biotechnologies blanches tant de l’accord de consortium, au plan national qu’internace qui évite toute perte de tional. Sa particularité est de temps pour s’acheminer vers proposer à la fois des projets l’industrialisation. Cinq startde R&D collaboratifs publics/ up sont aussi abritées dans les privés ainsi que des prestations locaux installés à Ramonvillede service. Et le bilan sur les St-Agne en banlieue touloucinq années écoulées est plus saine. Amoeba est déjà arrivée que positif. Une centaine d’em- Pierre Monsan, au stade de la production plois ont été créés. Les 20 M€ professeur émérite industrielle avec une usine d’investissement octroyés par Insa Toulouse et Mines ParisTech. à Bron et plusieurs levées de le CGI ont été abondés de 20 M€ fonds pour un montant total de 51 M€. supplémentaires de contrats industriels Enobraq, qui a pu lever 3 M€, emploie avec deux ans d’avance. TWB dispose 22 personnes. Citons également Carbios, de cinq plateaux techniques équipés de Pili biotech et Tolerys qui mènent des matériel de haute technologie. Pour les recherches dans les locaux de TWB. Bienessais en réacteurs de 300 litres, TWB est tôt, le démonstrateur devra pousser les associé au CRITT bio-industrie. murs pour accompagner son développeLa particularité de TWB est de réunir un ment. C’est pourquoi un nouveau bâticonsortium d’industriels qui cotisent à ment est en cours de réhabilitation sur le hauteur de 1 M€ par an. Ce montant est campus de l’Insa. TWB s’y installera début ensuite réinvesti dans de la recherche très
LA BIOLOGIE DE SYNTHÈSE EN BREF Le terme de biologie de synthèse a été proposé en 2004 par analogie à chimie de synthèse. Derrière, se cache l’idée de maîtriser le vivant, voire de le recréer - si tant est que cela soit possible un jour - en assemblant des briques biologiques élémen-
taires pour construire des systèmes biologiques complexes capables de s’exprimer et de se reproduire. De fait, la biologie de synthèse constitue une évolution majeure par rapport à la biologie classique qui était essentiellement descrip-
tive. Ce saut technologique, on le doit à la découverte et au séquençage de l’ADN, et à la rencontre de plusieurs disciplines scientifiques: la génétique moléculaire, les mathématiques, l’informatique et les sciences de l’ingénieur.
2020 et doublera sa surface avec 3500 m2 de locaux. Sur ce campus, il fera partie d’un tout. « On construit un ensemble de 20 000 m2 au total, entièrement dédié aux biotechnologies industrielles, de la recherche fondamentale, jusqu’à l’application. Un continuum unique au mode », souligne Pierre Monsan. En France, TWB est avec le Genopole d’Évry l’un des deux grands pôles où l’on promeut la biologie de synthèse. Sur ce thème, TWB travaille en étroite collaboration avec les équipes universitaires voisines de l’Insa (dont le LISBP ou Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques et des procédés) et de l’Inra. D’ailleurs, Pierre Monsan et Pierre Tambourin, fondateur du Genopole et aujourd’hui président de la fondation Fondagen, ont récemment uni leurs forces, pour concevoir le projet GenoBios. L’idée étant de structurer le domaine afin d’accélérer le développement et la diffusion d’outils et de solutions issus des recherches en biologie de synthèse vers les industries françaises sur le modèle des démonstrateurs pré-industriels (TRL 1 à 3 ou 4 à 6). « C’est un projet très amont pour irriguer les applications », explique Pierre Monsan.
Promouvoir la biologie de synthèse Ces dernières années, la discipline avait su faire son chemin en haut lieu. Elle a commencé par être inscrite dans les priorités de recherche et d’innovation dès 2009. Une feuille de route a été publiée en 2011, suivie par un rapport de l’OPECST en 2012, sous la conduite de Geneviève Fioraso alors députée et qui était ensuite entrée dans le gouvernement Valls. La même année, le forum économique de Davos a même classé la biologie de synthèse seconde dans les « top 10 emerging technologies ». Surfant sur cette tendance, Pierre Monsan et Pierre Tambourin ont donc imaginé GenoBios. Mais force est de constater que le projet a marqué un arrêt par manque d’interlocuteurs (peut-être la conséquence du changement de gouvernement!). En tout cas, les deux partenaires militent activement pour raviver l’intérêt pour ce sujet. ■ À TOULOUSE, SYLVIE LATIEULE
FormuleVerte - N°33 - Février 2018
37
Focus [PLATEFORME D’INNOVATION] STRATÉGIE
Axel’Oneveutélargirsescompétences pour diversifier ses marchés En 2018, la plateforme d’innovation collaborative rhônalpine lance sa deuxième feuille de route autour de trois piliers stratégiques: les matériaux organiques et polymères, la catalyse et l’analyse en ligne.
© Axel’One
«
Didier Bonnet est directeur exécutif de la plateforme Axel’One qui compte aujourd’hui vingt-six collaborateurs.
38 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
Six ans après la création d’Axel’One, nous dressons un bilan positif de notre première feuille de route. » C’est en ces mots que Didier Bonnet, directeur exécutif de la plateforme d’innovation collaborative rhônalpine dédiée au secteur chimie-environnement, constate que les objectifs fixés au lancement d’Axel’One en 2012 ont été atteints: déroulement des programmes immobiliers, investissements dans des équipements d’excellence et mise en place d’outils mutualisés. Forte de ce bilan, en 2018, la gouvernance d’Axel’One lance une nouvelle feuille de route qui devrait permettre de consolider ce bilan. Dans un premier temps, l’année 2018 sera marquée par la livraison, d’ici mi-avril, des laboratoires de la plateforme Axel’One Campus. Située à l’interface entre les quartiers chimie et ingénierie de LyonTech-la Doua, cette nouvelle structure est conçue pour accueillir la partie recherche fondamentale des projets menés au sein d’Axel’One, et accélérer les transferts d’échelle et le passage vers l’industrialisation. « Au lancement, Campus accueillera 35 nouveaux projets collaboratifs, et enregistrera un taux d’occupation de 70 %. Et d’ici un ou deux ans, la plateforme devrait afficher complet », estime Didier Bonnet. Pour parvenir à attirer les projets collaboratifs, Axel’One Campus a été équipée en respectant une feuille de route technologique élaborée par l’ensemble des partenaires académiques et industriels d’Axel’One. Une démarche identique à celle qui avait été adoptée pour la Plateforme procédés innovants (Axel’One PPI) lancée en 2013, à Solaize, dans la métropole lyonnaise, et la Plateforme matériaux innovants (Axel’One PMI) inaugurée en 2014, à Saint-Fons, au sud de Lyon. « En
prenant soin de proposer des équipements d’excellence, nous avons co-construit avec nos partenaires la colonne vertébrale des plateformes en allant chercher des outils différenciants qui doivent pouvoir être mutualisés et servir des projets collaboratifs qui respectent nos thématiques », explique le directeur exécutif. Dans la deuxième feuille de route d’Axel’One, trois grandes thématiques ont été identifiées: les matériaux organiques et polymères, la catalyse, ainsi que l’analyse en ligne et les « smart process ».
De l’impression 3D pour valoriser les polymères Pour le volet matériaux, la plateforme propose désormais des activités d’impression 3D. Avec l’appui des pôles de compétitivité Axelera, Plastipolis et Techtera, Axel’One a lancé, en 2017, « Axel’One Printing ». Cette initiative a pour ambition de valoriser les formulations des polyméristes dans des applications d’impression 3D. Un premier consortium d’industriels utilisateurs basé sur Axel’One PMI réalisera des essais de faisabilité de fabrication additive de matériaux polymères vierges ou formulés. Ce consortium a été développé en partenariat ouvert avec 3d.FAB, une plateforme de recherche et de prestations en impression 3D spécialisée dans les applications biomédicales. Le panel de technologies de 3d.FAB est mutualisé pour les essais d’« Axel’One Printing » sur le site Axel’One Campus. La nouvelle plateforme est également équipée pour répondre aux enjeux technologiques autour de la catalyse. Une thématique qu’Axel’One a intégrée depuis 2016 dans le cadre du projet Sysprod qui vise à développer en région des outils de changement d’échelle dans le domaine de la catalyse et des matériaux polymères. Elaboré dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région 20152020, Sysprod représente un budget total de 13 millions d’euros dont la majorité a été orientée sur Axel’One. Avec ce financement, un plateau catalyse industrielle a été mis en service sur Axel’One PPI en collaboration avec IFPEN, au début de l’année 2017. Et le site Campus a été équipé d’ou-
Focus
© Axel’One
© Axel’One
pour tester les techniques de suivi en ligne de procédés utilisés, et remonter les problèmes concrets rencontrés par les industriels pour que les instrumentalistes y apportent des solutions. « Cette démarche fonctionne bien, nous aimerions l’étendre à d’autres thématiques, comme la cristallisation, la corrosion et la caractérisation des matériaux », confie le directeur exécutif. De façon plus générale, dans les cinq années à venir, Axel’One va entrer dans une phase de consolidation et de montée en compétences, notamment Pour un montant total de près de 6 millions d’euros, Axel’One Campus a été financé par la Métropole de Lyon et la Région Auvergne-Rhône-Alpes. en partenariat avec les centres techniques nationaux (IFTH, IPC). La première qui peuvent être installées au cœur d’un feuille de route prévoyait de piloter des tils de « screening » permettant de faire procédé pour mieux le comprendre, et projets qui permettraient d’apporter les plusieurs réactions catalytiques en même en optimiser le rendement. Dernier pilier outils qui allaient par la suite constituer temps. « Pour soutenir cet axe stratégique stratégique de la nouvelle feuille de route le squelette des trois sites. Depuis 2012, autour de la catalyse, un investissement de d’Axel’One, l’analyse en ligne a été intéla plateforme d’innovation collaborative 2 millions d’euros a été réalisé dans une grée aux activités de la plateforme dès et ses partenaires ont investi 25 millions unité de séchage par atomisation, instal2016 avec le lancement d’Axel’One Analyd’euros dans des outils de R&D allant de lée sur PPI en janvier 2018 », ajoute Didier sis. En partenariat avec un consortium de la recherche fondamentale à l’échelle Bonnet. Avec une enceinte de séchage huit industriels et financé à hauteur de 1,8 industrielle. « Maintenant que le squelette d’une hauteur de 10,5 m et d’un diamètre million d’euros sur 4 ans via le Programme est en place, nous allons essayer d’apporde 2 m, cette installation peut produire d’investissements d’avenir, ce plateau ter des projets qui vont nous permettre de 50 kg/jour de matériaux solides de type fait le lien entre les technologies mises monter en compétences et d’améliorer nos catalyseur. au point par les instrumentalistes et les procédés et nos outils sans forcément réinLa catalyse, pilier stratégique besoins des industriels en termes de suivi vestir », explique Didier Bonnet. L’arrivée de de procédés. « Nous disposons d’installala filiale française de la start-up canadienne Ligne pilote à l’échelle européenne, cet tions qui permettent aux instrumentalistes Exigence Technologies sur Axel’One PMI, outil devrait permettre à Axel’One de draide tester leurs innovations dans des condien mai 2017, répond parfaitement à cette ner des projets collaboratifs. D’ailleurs, la tions industrielles. Et grâce à notre expertise ambition. Créée en 2013, la jeune entreplateforme rhônalpine est d’ores et déjà en analyse industrielle, échantillonnage, prise développe un revêtement antimipartenaire de deux projets européens instrumentation, métrologie et traitement crobien à haute performance. Financé par basés sur la mise à l’échelle de catalydes données, nous aidons à l’implantation le programme de l’innovation européenne seurs. Initié début 2015, le projet ProDIA de cette nouvelle technologie chez les indusHorizon 2020, son projet collaboratif ambitionne d’accélérer l’industrialisation triels », détaille Didier Bonnet. Symbicoat vise à industrialiser des procéde nouveaux matériaux nano-poreux Des projets pour monter en compétences dés de revêtements de surfaces plastiques en Europe, notamment pour des appliParallèlement à cette approche « technoet métal intégrant cette innovation pour cations de refroidissement de « data push », des collaborateurs d’Axel’One le marché de l’industrie agroalimentaire. centers » ou de stockage de gaz à basse Analysis réalisent des missions sur site La start-up utilise les moyens techniques pression. Parallèlement, Axel’One est et les services d’Axel’One partenaire du projet H-CCAT pour conduire ce projet pour le développement de européen de R&D collabonouveaux catalyseurs à rative. Et Exigence Technobas coût pour les réactions logies souhaite profiter des qui interviennent dans la possibilités de mutualisasynthèse de médicaments. tion qu’offre Axel’One pour Dans l’industrie pharmadévelopper de manière ceutique comme dans les compétitive ses nouveaux autres branches, l’amélioraproduits et accéder ainsi tion des performances des à de nouveaux marchés. unités de production passe « Un projet européen qui également par l’analyse utilise les moyens de notre industrielle. Techniques plateforme, c’est l’idéal séparatives, analyse specpour notre phase de consotrale ou capteurs physicolidation », s’enthousiasme chimiques pour des mesures Didier Bonnet. ■ en conditions industrielles La nouvelle unité de séchage par atomisation permet la production de sont autant de technologies matériaux solides de type catalyseur. ALEXANE ROUPIOZ FormuleVerte - N°33 - Février 2018
3993
Carnet /Agenda Mariane Flamary
© ACDV
Déléguée générale L’Association ChimieduVégétal (ACDV) a annoncé la nomination de Mariane Flamary au poste de déléguée générale, succédant à Éric Firtion. M. Flamary a débuté sa carrière dans le marketing,avantderejoindrelesecteurdes organisationsprofessionnelles.Ellea ainsitravailléauseindelaCompagnie nationale des commissaires aux comptes puis chez Syntec Études & Conseil. Diplômée de Sciences Po et Droit,elleestégalementtitulaired’un masterenlogistique.Outresonexpérience,ellesouhaite«fédérerdesprofessionnelsquipartagentlesmêmes enjeux macro-économiques, et un intérêtcertainpourlachimieduvégétaletlabioéconomie».Elleaurapour principalesmissionsd’accompagner l’ACDVetsesmembresdanslesnombreux challenges qui les attendent : continuer à faire valoir les atouts de lachimiebiosourcéeauprèsdespouvoirspublics,maisaussipoursuivrela coordination des différents groupes de travail et le développement des servicesauxadhérents.
[MANIFESTATIONS]
Yvon Le Hénaff Président
Le Conseil d’administration du Pôle de la Bioéconomie IAR a élu Yvon Le Hénaff au poste de président. Il succède à Thierry Stadler, qui occupait cette fonction depuis décembre 2014. Ingénieur spécialisé dans les industries agricoles et alimentaires, Y. Le Hénaff dirige depuis 2002 l’entreprise Agro- Industrie recherches développement (ARD), filiale du groupe coopératif Vivescia. Il a commencé sa carrière au sein de la Compagnie générale d’électricité en tant qu’ingénieur d’affaires et directeur de projet. Il a ensuite occupé le poste de directeur commercial chez Applexion et Tech Sep, devenues Novasep Process, avant de participeràl’acquisitionetdesuperviserle fonctionnement d’usines sucrières en Russie pour le groupe Sucden.
GENOPOLE ENTREPRISES
Alain Clergeot Directeur
Le biocluster a annoncé la nomination d’Alain Clergeot au poste de directeur à compter du 8 jan-
3 AVRIL, PARIS
6-7 MARS, VILLEPINTE
Journée Networking Biofertilisants organisée par le pôle IAR www.iar-pole.com
6-8 MARS, STRASBOURG
MICM : conférence sur les matériaux innovants et la chimie des matériaux http://micm.events/index.php
JEC World 2018 : salon international sur les matériaux composites www.jeccomposites.com
Bioket : conférence internationale sur les solutions biosourcées et leurs procédés www.bioket.eu
27-29 MARS, PARIS
Eurocoat 2018 : salon et congrès international sur les peintures, encres, vernis, colles et adhésifs www.eurocoat-expo.com
29 MARS, PARIS
Journée technique Fibres alimentaires organisée par le pôle IAR www.iar-pole.com
40 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
10-11 MAI, BORDEAUX 14-16 MAI, ANVERS,
BELGIQUE
Cleantech Forum Europe 2018 : salon des nouvelles technologies propres www.cleantech.com/event/ cleantech-forum-europe/
14-18 MAI, COPENHAGUE,
DANEMARK
EU BC&E 2018 : 26e édition du salon européen de la biomasse www.eubce.com/home.html
vier. Il succède à Daniel Vasmant. A. Clergeot a travaillé pendant vingt ans dans l’industrie, où il a exercé desresponsabilitésquil’ontconduit de la recherche clinique à la directionmédicaleetdeladirectionopérationnelleàladirectiongénérale.Il a également créé plusieurs filiales de groupes étrangers. Ancien administrateuretmembredubureaudu Leem,ilacofondélecomitébiotech duLeem.Ilaétémembreducomité d’éthique économique et social du Haut conseil des biotechnologies. .
AXELERA
Frédéric Laroche directeur général
Lepôledecompétitivitéchimie-environnement a annoncé que Frédéric Laroche avait pris sa direction générale, succédant à JeanManuel Mas, qui réintègre le groupe Solvay. F. Laroche a débuté sa carrière en 1996 au Centre européen de ressources sur les reconversions et les mutations, à Longwy (Meurthe-et-Moselle).lldirigedepuis 2010 la Mission de la Vallée de la Chimie, au sein de la Délégation Développement économique, emploi et savoirs de la métropole deLyon.
© Axelera
ACDV
PÔLE IAR
© DR
[NOMINATIONS]
30-31 MAI, CHÂLONS-ENCHAMPAGNE
Sinal 2018 : convention d’affaires et congrès des nouvelles valorisations des agro-ressources: agromatériaux, chimie du végétal et bioénergies www.sinal-exhibition.eu
30-31 MAI, PARIS
M2I : 5e édition du salon d’affaires des matériaux innovants, intelligents et fonctionnels https://m2i.vimeet.events
6-7 JUIN, STRASBOURG
Salon Expobiogaz 2018 : événement sur la filière du biogaz www.expo-biogaz.com/fr
12 JUIN, PARIS
Commission IAR sur les biomolécules www.iar-pole.com
[FORMATIONS]
CPE LYON FORMATION CONTINUE
Valérie Thoraval contact@cpe-formation.fr Tél. : 04 72 32 50 60
27-29 MARS, PARIS
Pollutions industrielles et chimie de l’environnement
22-24 MAI, LYON
Solvants usuels, solvants écocompatibles, méthodes alternatives aux solvants : vers une chimie raisonnée
4-8 JUIN, LYON Fermenteurs et fermentations
18-21 JUIN, NANCY
Scale-up et scale-down des procédés de culture de cellules animales et microbiennes
ENSIC
Marlène Cablé Tél. : 03 72 74 36 21 Ensic-partenariats@univlorraine.fr
5-7 JUIN, NANCY
Introduction à la séparation de mélanges homogènes par distillation
3-4 JUILLET, NANCY Bio-raffinerie ligno-cellulosique
25-28 JUIN, ATHÈNES,
GRÈCE
ECCM 2018 : conférence européenne sur les matériaux composites www.eccm18.org
26-29 JUIN, REIMS
Congrès ELB 2018 : événement sur les défis et opportunités de l’exploitation de la biomasse pour la bioéconomie https://colloque.inra.fr/ explorebiomass/Registration2
27-28 JUIN, ESSEN, ALLEMAGNE
Plastics Recycling World Exhibition 2018 : salon mondial du recyclage des plastiques https://plasticsrecyclingworldexpo.com/eu/
[SOCIÉTÉS] Index
Liste des annonceurs Antony Parc II 10, place du Général de Gaulle BP 20156 - 92186 ANTONY Cedex Tél. : 01 77 92 92 92 Site internet : www.formule-verte.com Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatres chiffres indiqués après chaque nom. Pour leurs adresser un e-mail, taper l’initiale du prénom, le nom puis @infopro-digital.com (ex. : pdupont@ infopro-digital.com)
Président, directeur de la publication : Julien Elmaleh Directrice générale déléguée : Isabelle André Directeur du pôle magazines spécialistes : Pierre-Dominique Lucas Directrice des rédactions : Sylvie Latieule (95 87) Secrétaire de rédaction : Ariane Boixière-Asseray (95 85) Rédaction : Dinhill On (chef de rubrique, 95 80) ; Julien Cottineau (95 86), Laura Hendrikx (95 83) (Chimie Pharma Hebdo), Nicolas Viudez (95 81) Directeur Studio Magazines : Thierry Michel (96 30) assisté de Frédéric Dirr (96 31) Premier rédacteur graphiste : Thierry Meunier (96 29) Publicité : Patricia Raphel (directrice commerciale Pôle Industrie Magazines Spécialistes - 96 58) , Eric Leuenberger (directeur - 96 37), Thomas-Pierre Rouet (directeur de de clientéle - 96 59), Martine Fourment (assistante technique - 96 56) Représentants : – Rhône-Alpes : Directrice de clientèle Gratiane Picchetti Tél.. :06 31 45 32 95 Email:gratiane.picchetti@infopro-digital.com Marketing, diffusion, abonnements : Directeur : Guillaume de Corbière Directrice de la gestion des abonnements groupe : Nadia Clément Directrice de la diffusion et du marketing direct : LaurenceVassorMarketing : Jean Lochet Pour s’abonner : 8 : abo@infopro-digital.com ' : 33(1) 77 92 99 14 - lundi au vendredi (9h à 12h - 14h à 17h / 16h vendredi) 7 : 33(1) 77 92 98 15 * INFOPRO Digital - Service Abonnements - Antony Parc II BP 20156 - 92186 Antony Cedex 1 an, France : 189 € TTC (dont TVA 2,10%) Etudiants, étranger : nous consulter Dépôt légal : Février 2018 CPPAP : 1221 T 91487 Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur - ZI, route de Vire BP 86 - 14110 Condé-sur-Noireau ISSN 2117-4172 Société éditrice : EDITIONS TECHNIQUES POUR L’AUTOMOBILE ET L’INDUSTRIE (ETAI) SAS au capital de 57 029 328 euros Siret : 806 420 360 00117 Principal actionnaire : Infopro Digital SAS Origine du papier : Allemagne Pas de fibres recyclées Certification : PEFC Impact sur l’eau (P tot) : 0,001 kg/tonne
ANNONCEURS PAGE 3C France 3ème de couverture ABONNEMENT FORMULE VERTE 3ème de couverture ABONNEMENT INFO CHIMIE 21 BARRIQUAND 11 BIOKET 25 CRODA 4ème de couverture
EUROCOAT 2018 2ème de couverture EURODIA 13 EXTRACTIS 5 FLOTTWEG 21 JOURNAL DE L’ENVIRONNEMENT 36 NOUVELLE AQUITAINE 29 PROSIM 19 ZIEMEX 19
Entreprises citées dans ce numéro A
ACDV p 22, 40 AEF p 24 Afyren p 24 Agrisoma Biosciences p 7 Air Liquide p 23 AkzoNobel p 23 Algaia p 15, 23 Alkion BioInnovations p 30 Amyris p 9, 27 Anellotech p 8, 25 Arbiom p 26 ARD p 17 Ardian p 8 Arkema p 25 Avantium p 23, 24, 26 Avril p 26 Axel’One p 38 Axelera p 40
B
BASF p 15, 20 Berkem p 23 Bi-on p 11, 13, 27 BioAmber p 12, 26 Biopolymer Technologies p 26 Bioscreen p 34 Borregaard p 23 Bpifrance p 28 Braskem p 27 Butagaz p 23
C
Capnodis p 25 Carbios p 25, 26, 28 Cargill p 23 Catar p 33 Celtic Renewables p 6, 27 Chemtura p 24 CIMV p 24 Clariant p 6, 11, 27 Cleef System p 27 CNRS p 12 Compostplus p 15 Corbion p 26 CPE Lyon p 40 Cristal Union p 22 Croda p 11
D-E
De Dietrich p 18 Deinove p 10, 14, 27 Demeta p 25 DIC Corporation p 27 DowDupont p 27 DRT p 8, 27 DSM p 23, 24, 27 Ecotechnilin p 24 Elevance p 24 Elipso p 15 Enerkem p 7, 10 Ensic p 40 Evertree p 269 Evonik p 23
F-G
Fermentalg p 24, 27 Genomatica p 26 Genopole entreprises p 40 Givaudan p 26 Global Bioenergies p 7, 11, 22, 23, 27 Grundfos p 11
H-I-K
H2B p 24 ID bio p 24 IFPEN p 27 Insa p 37 Itaconix p 23 Kartell p 11
L-M
LanzaTech p 9 L’Oréal p 29 LCA p 32 Liger p 6 Liquid Light p 23 Lixol p 23 M2i p 25 Metabolic Explorer p 9, 22 Mines ParisTech p 37 Mitsui p 26 Mossi Ghisolfi p 27 Mutaxio p 12
N-O
Nautilus Biosciences p 11 Novacap p 24 Novastell p 26 Novozymes p 11, 15 Oléos p 14 Olmix p 27 Omega Cat System p 25
P-Q-R
PCAS p 24 Pivert p 10, 16, 24, 27 Pôle IAR p 40 Processium p 17 Providentiel Coquillages p 32 PRP p 27 Quantis p 15 Rayonier p 25 Reverdia p 15 Roquette p 26
S-T
Sekisui Chemica p 9 Seppic p 14 Serdex p 23 Sofiprotéol p 11 Soprema p 12 Sphere p 24 Stora Enso p 27 Stratoz p 25 Suez p 24 Syngip p 23 TechnipFMC P 25 Tembec p 25 TerraVia p 26 Topsoe p 27 Total Corbion PLA p 23 True Spirit p 27 TWB p 37
U-V-Y
Unipex p 15 Valagro Carbone Renouvelable p 13 Ynsect p 23 Ypso-Facto p 16 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
41
Tribune
Bioéconomie
Continuer à bio-construire
© DR
À
Claude Roy Président du Club des bioéconomistes
@Bioeconomistes
42 FormuleVerte - N°33 - Février 2018
la fin du XIXe siècle, la biomasse fournissait plus de 30 % des besoins mondiaux en matières premières. Aujourd’hui, elle n’en représente plus que 7 %, mais elle compte pour plus de 10 % en France dans les matériaux de construction, part en constante progression progression!! Le domaine de la construction est en fait le principal utilisateur mondial de matières premières. Et depuis un siècle, l’extraction de matériaux de construction a été multipliée par 34, alors que la consommation de combustibles fossiles n’a été multipliée que… par 12! Or, la production mondiale de ciment, qui croît sans cesse, émet entre 5 % et 6 % des gaz à effet de serre totaux qui sont relargués sur notre planète. La raréfaction de certaines ressources minérales et fossiles, doublée du défi climatique, ont ainsi finalement sonné l’alerte et conduit à ouvrir largement les débats sur le climat (COP 21; 2015; Paris). Les fonctionnalités de la biomasse en termes « d’amortisseur climatique » y sont apparues au grand jour: une structure en bois-fibres stocke, par exemple, le carbone d’origine photosynthétique absorbé précédemment à l’état de CO2 (1 t CO2/m3), et livre, en fin de vie, après recyclage, un bio-combustible renouvelable, sans émissions nettes (0,25 tep/m3). Ainsi, parmi les options possibles pour la gestion d’un « Monde fini », outre la sobriété des process et l’intelligence des organisations, l’utilisation de matières renouvelables biosourcées s’impose (bioéconomie). Le bois et les plantes à fibres (y compris sous forme de matériaux mixtes ou composites) apportent en particulier des réponses majeures au double enjeu de la dérive climatique et de la disponibilité en matériaux et en ressources. Plusieurs pays dans le monde ont engagé une politique dans cette voie, dont l’Europe. Mais les États-Unis, par exemple, malgré leurs réticences « climatiques », soutiennent toujours efficacement leur programme « biopreferred », qui encourage les États à des achats publics biosourcés. En France, une étude sur les labels BBC de construction (basse consommation) a montré que plus de la moitié des émissions de CO2 dues aux bâtiments étudiés provenait de l’énergie de « fabrication » des matériaux minéraux utilisés en construction (énergie grise). Une évaluation équivalente avait d’ailleurs montré, en 2000, que la fabrication d’une structure bois-fibres consommait 9 fois moins d’énergie (grise) que pour produire son équivalent en béton, et 17 fois moins que pour son équivalent en acier. La bioéconomie se révèle donc tout aussi vertueuse et efficace dans ses dimensions énergétiques (biocarburants, biocombustibles, biogaz…) que dans ses débouchés en matériaux et en chimie (biomatériaux, biocomposites, chimie du végétal, xylochimie…). C’est le sens de la stratégie bioéconomique que vient de présenter le gouvernement pour la France, en ayant conscience que l’Europe extrait 50 % des matériaux de construction minéraux qui sont utilisés dans le monde… Les filières bio-sourcées de la construction, qui structurèrent nos villes du Moyen-âge, sont en tout état de cause déjà nombreuses sous nos yeux, et pour certaines traditionnelles: - Le bois et ses composites granulés (aggloméré…), fibreux (MDF…), collés (OSB, lamellé, contreplaqué, LVL, CLT…), qui peuvent être mis en œuvre par eux-mêmes (charpentes, cloisonnements, planchers…) en assemblages mixtes ou en colombages. - Les plantes à fibres telles que le chanvre, le lin, le jute, le kenaf, l’alpha… qui peuvent fournir quant à elles des isolants, au même titre que les laines animales, les pailles de céréales ou des fibres papetières de récupération. Elles peuvent aussi, pour certaines d’entre elles, entrer dans la composition de bétons fibreux allégés (béton de chanvre). Rappelons-nous simplement que le béton armé a à peine plus de 100 ans d’existence comme matériau de construction. Le bois et les torchis ont dix fois plus de recul… Aventure à suivre!
« Parmi les options possibles pour la gestion d’un « Monde fini », l’utilisation de matières renouvelables biosourcées s’impose. »
B U L L E T I N D ’A B O N N E M E N T À RENVOYER ACCOMPAGNÉ DE VOTRE RÈGLEMENT À :
FORMULE VERTE - Service Abonnements - Antony Parc II 10, place du Général de Gaulle - BP 20156 - 92186 Antony Cedex Fax : 01 77 92 98 15 - Email : abo@infopro-digital.com
POUR SUIVRE L’ACTUALITÉ DES ENTREPRISES ET DES LABOS, DÉCOUVRIR LES DÉVELOPPEMENTS INDUSTRIELS ET LES INNOVATIONS
FMV1801
OUI je m’abonne pour 1 AN à Formule Verte. JE CHOISIS L’OFFRE D’ABONNEMENT :
1 an
Formule Verte
189€ LE MAGAZINE
4 fois par an une synthèse de l’actualité et des innovations. Tous les enjeux des industriels et des acteurs de la chimie verte.
189ETTC* (FMV1ADL01)
Offre spéciale DUO :
Formule Verte + Info Chimie Magazine
389ETTC*
FMV1801
(CHIFMV01)
FMV1801
REGLEMENT :
Chèque bancaire à l’ordre de Formule Verte À réception de facture Je souhaite recevoir une facture acquittée Mme
M.
Nom/Prénom : Fonction : Société : Adresse :
"
Code postal :
Tél. :
Ville : Activité :
Siret :
LA NEWSLETTER
Une fois par semaine, une vision synthétique de l’actualité et des innovations vertes.
FORMULE-VERTE.COM
Toutes les archives du magazine. Focus sur les articles phares du dernier numéro.
Code NAF :
J’inscris mon adresse pour recevoir les e-newsletters Email :
@
Indispensable pour accéder aux archives et recevoir la version numérique - MAJUSCULES OBLIGATOIRES * TVA 2,10%. Offre valable jusqu’au 31/12/2018. Conformément à la loi du 06/01/1978, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant à ETAI • SAS au capital de 47 111 184 € • RCS Nanterre B 806420360 • FR 00806420360 • Service abonnements • Fax +33 (0)1 77 92 98 15 • abo@infopro-digital.com. Toute commande implique l’acceptation des CGV consultables à http://www.infopro-digital.com/pdf/CGV_abo_Groupe.pdf