HS LSA Boissons du 22 septembre 2016

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Boissons

HORS-SÉRIE – SEPTEMBRE 2016 – 7 EUROS

Hors-série

COMMERCE & CONSOMMATION

REGARD SUR LA CONSO

Système U rationalise son rayon vins

N° 2298 | 21 novembre 2013

Ces mordus du made in France Au rayon des jus, le bio sort de sa niche

1

Les confi confidences dences de Bernard Magrez PRÉSIDENT FONDATEUR DE BERNARD MAGREZ GRANDS VIGNOBLES

Les belles promesses du whisky français

Les 5 nouvelles tendances du monde des cocktails



L’éditorial

© BERNARD MA

« Le printemps 2016 a été pluvieux, l’automne s’annonce d’ores et déjà chaud pour les boissons sucrées. »

RTINEZ

PAR SYLVIE LEBOULENGER, chef d’enquêtes

Maudit sucre

Hors série | Septembre 2016

N

os politiques sont obnubilés peut justifier une taxation différenciée selon par le sucre. On ne compte les produits. » plus les propositions pour en C’est en s’appuyant sur ce « sauf », que, pour mettre un peu plus dans les compenser la baisse de recettes fiscales engendrée textes, et notamment les pro- par ces baisses et réductions, la commission préjets de loi de finances... Der- conise d’augmenter le tarif de la taxe sur les nier exemple en date, un boissons contenant des sucres ajoutés. Et le raprapport parlementaire, présenté le 22 juin à port ne manque pas de souligner la nécessité de l’Assemblée nationale (en conclu«réduire globalement la consomsion des travaux d’une mission mation de sucres dans l’alimentad’information sur la taxation tion humaine» pour combattre les RÉAGISSEZ À L’ÉDITORIAL SUR LSA.FR des produits agroalimentaires) progrès de l’obésité, du diabète… par deux députés, Véronique Très concrètement, le rapport proLouwagie, présidente de la mispose une alternative: soit réserver la hausse des taxes aux seules boissons sucrées sion, et Razzy Hammady, son rapporteur. Proposition phare du rapport : augmenter le (avec une majoration de 4,6 ct € par canette de tarif de la taxe sur les boissons contenant des 33 cl), soit créer une taxe portant sur les sucres sucres ajoutés, afin de favoriser, pour des rai- entrant dans les produits alimentaires (boissons sons de santé publique, une baisse de la consom- comprises). Montant estimé de la recette fiscale: mation de ces boissons ; les recettes dégagées 589,7 M €, l’exact montant des suppressions et par cette hausse venant compenser diverses réductions de taxes proposées. Une alternative mesures de baisse de fiscalité proposées par la qui devrait être étudiée, tout comme l’ensemble mission au bénéfice d’autres catégories de pro- du texte, dès cet automne dans le cadre du débat duits. Classique. préparatoire de la prochaine loi de finances. De fait, le texte préconise la baisse ou la sup- On s’en doute, ce rapport a déjà suscité de nompression de toute une série de taxes portant breuses réactions. Par la voix de Béatrice Adam, sur des produits de consommation courante sa déléguée générale, le Syndicat national des (margarine, produits de la mer, céréales, huiles boissons rafraîchissantes (SNBR) s’est dit «abavégétales destinées à l’alimentation humaine, sourdi et scandalisé », tandis que, du côté de produits bénéficiant d’une appellation d’origine l’Association nationale des industries alimentaires ou d’une IGP…). Objectif : « Simplifier cette (Ania), Jean-Philippe Girard, son président, a fiscalité sur les produits agroalimentaires mais dénoncé un projet « ni pertinent, ni opportun ». aussi renforcer son efficacité économique et Le printemps 2016 a été pluvieux, l’automne sociale […] tout en privilégiant un principe de s’annonce d’ores et déjà chaud pour les boissons neutralité fiscale, sauf lorsque l’intérêt général sucrées. ❘❙❚ SLEBOULENGER@LSA.FR

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Hors-série Septembre 2016

SOMMAIRE SUIVEZ TOUTE L’INFORMATION SUR LSA.FR

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Boissons alcoolisées

Éditorial

Les acteurs qui comptent 42 Les belles promesses

Regard sur la conso 6 Ces mordus du made in France

du whisky français…

10 LES INDICATEURS

La PME à découvrir

46 Arhumatic crée des rhums

BOISSONS

arrangés depuis Lille

L’enquête 20 Les cinq nouvelles tendances

Le magasin à voir 48 The Whisky Shop s’installe

du monde des cocktails

dans la capitale

Les chiffres

Les marchés à suivre 64 Les nouvelles ambitions affichées du light

Les tendances du moment 66 Au rayon des jus, le bio sort de sa niche

SUR LE GRIL 70 Les confidences de Bernard Magrez,

président-fondateur de Bernard Magrez Grands Vignobles

L’animation commerciale repérée 50 Captain Morgan, ambiance

24 Les rosés ne « tirent » plus le rayon vins

pirate en magasins

26 Un début de saison

52 Bardinet secoue les cocktails

pénalisé par la pluie

Les marchés à suivre

Vins

54 Les blondes se poussent du col

28 C’est leur première foire aux vins !

Les tendances du moment 56 Cinq questions pour tout connaître

Les acteurs qui comptent

Le site à découvrir 32 Gros changements pour le site

des ginger ales et autres ginger beers

Ma Cave par E. Leclerc

Boissons sans alcool

Le rayon à voir

Les acteurs qui comptent 58 Ces stars internationales

34 Système U rationalise son rayon vins Les marchés à suivre 36 Le beaujolais repart à la hausse

qui ne jurent que par leurs marques naturelles

Les tendances du moment 40 Les collerettes, un précieux

Le rayon à voir 62 La mode du « on the go »

accessoire

inspire PepsiCo

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Hors série | Septembre 2016

Réalisation (fax : 01 77 92 98 60) Directrice des réalisations du pôle Services Pascale Larguier, 92 53 Rédactrice en chef technique adjointe du pôle Services Marie Fiaux, 9255 Directrice artistique Adeline Spengler, 92 56 Secrétariat de rédaction Ariane Silvestri, 94 17 Maquette Pascale Boulouis, 92 62 ; Christophe Durant, 95 39 ; Carole Rynwalt, 92 60 Photo Sheila Minien, 94 85 (chef de service pôle Services) ; Nathalie Cattaruzza, 94 87 ; Lætitia Duarte, 94 89 (reporter photographe) Infographie Martine Palfray, 92 61 Conception graphique Agence Rampazzo & Associés ■ Événements (Conférences/Formations/Sur mesure) Directeur Manon Rossetti, Chef de marché Nathalie Cabos 9982 Service clients 99 06 ■ Diffusion-Abonnements Guillaume de Corbière, Laurence Vassor ■ Marketing Damien Delhomme ■ Commercial Publicité (fax : 01 77 92 98 56 ; tél.: 01 77 92 92 78) Directrice de publicité Nadia Ravand, 92 73 (hygiène-beauté) Assistante Marie-Ange Hernandez, 92 78 ; Directrice de clientèle et développement pôle Services Fatima Dabdoubi, 92 74 (informatique, services) ; Directrices de clientèle Élodie Galliod, 92 77 (épicerie, boissons alcoolisées, salons) ; Cécile Porcher, 92 75 (frais, froid, boissons non alcoolisées, boucherie, charcuterie, traiteur) ; Sandra Vicente, 95 70 (équipement de magasins, loisirs, agences, médias, licences) Chef de publicité Natacha Arsac, 92 72 (équipement de la maison, entretien, auto, papeterie, textile) Directrice clientèle régionale (Rhône-Alpes, Auvergne, Paca) Marie de Brissac, 92 08 Toulouse Intelligence Média Paul Nahon (directeur de régie), Sylvie Courel, 05 62 16 74 14 Directeur commercial digital Olivier Gandrillon, 92 08 ■

Président Christophe Czajka Directeur général délégué pôles Assurance, Distribution & Événements Sandrine Rampont Directeur délégué LSA Jean-Baptiste Alline Pour joindre vos correspondants, composer 01 77 92, puis les quatre chiffres qui suivent chaque nom ■ Rédaction fax : 01-77-92-98-60 Directeur de la rédaction Yves Puget, 92 24 Rédactrice en chef LSA.fr Stéphanie Mundubeltz-Gendron, 92 27 Rédacteurs en chef adjoints Florence Bray, 92 39 (pôle industrie) ; Jérôme Parigi, 92 28 (pôle distribution) Assistante Céline Ribes, 92 29 Pôle distribution Jean-Noël Caussil, 9231 (enseignes non alimentaires, électroménager, textile et e-commerce); Clotilde Chenevoy, 9529 (équipement magasins, supply chain, automobile, RSE); Julie Delvallée 9233 (ressources humaines, marketing); François Deschamps, 9427 (e-commerce, high-tech, multimédia); Morgan Leclerc, 9230 (enseignes alimentaires); Magali Picard, 9243 (chef d’enquêtes bricolage, jardinage, ameublement-déco, sport) Pôle industrie Mirabelle Belloir, 92 32 (DPH) ; Marie Cadoux, 95 71 (frais non laitier) ; Camille Harel, 92 37 (crémerie, surgelés, bio, nutrition) ; Sylvie Lavabre, 92 40 (épicerie) ; Sylvie Leboulenger 92 36 (chef d’enquêtes liquides) ; Véronique Yvernault, 92 38 (jouets, licences, puériculture, culture jeunesse) Grands reporters Sylvain Aubril, 9225 (relations industrie-commerce, défense du consommateur, sécurité alimentaire et non alimentaire); Daniel Bicard, 9226 (centres commerciaux, urbanisme commercial) Pôle web Aude Chardenon, 98 81, Charlène Lermite, 92 42 Correspondants régionaux et internationaux Liste sur lsa.fr

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Regard SUR

Sans patriotisme effréné, ces consommateurs nous racontent pourquoi ils ont chamboulé leur façon de consommer à la faveur de produits français. Un « militantisme doux » justifié notamment par la volonté de favoriser les emplois dans l’Hexagone. Portraits.

LA CONSO

Ces mordus du « J’ai bouleversé toutes mes habitudes d’achats. »

ÉRIC, 39 ANS, CHARGÉ DU DÉPLOIEMENT DANS L’AUDIOVISUEL À PACY-SUR-EURE (27)

Hors série | Septembre 2016

Qui sont ces accros des produits français ?

6

▪ Les artisans, commerçants et chefs d’entreprises sont surreprésentés, suivis des cadres et professions intellectuelles supérieures.

© RGA/REA

« Je change depuis cinq ans ma façon de consommer au profit de produits français. Enceintes, plantes d’extérieur, vêtements et même ma voiture, je regarde les provenances pour tout. Ma seule entorse est pour mon fils ; il veut des Lego et des Playmobil, qui ne sont pas fabriqués dans notre pays mais en Europe. Mais nous cherchons ensemble des alternatives françaises. »

Qu’achètent-ils ? 74,7 % Des produits alimentaires 67,6 % Des produits de beauté

▪ Les femmes se montrent plus sensibles à cet argument, de même que les urbains.

64,1 % Dépenses pour les transports

▪ Les couples (mariées, pacsées ou en union libre) consomment sensiblement plus made in France que les personnes vivant seules

48,4 % Des objets pour la maison

49,5 % Du textile

P

our Marine, avocate de 38ans, le déclic s’est produit lors des fêtes de fin d’année, en 2015. Au moment d’effectuer avec ses enfants la lettre au père Noël, elle décide de proposer un Noël made in France à l’ensemble de sa famille: «J’avais envie de donner un sens à cet événement où les enfants sont souvent archigâtés. J’ai donc aidé mes proches pour les recherches et j’ai trouvé des cadeaux français pour tous», raconte cette maman. Cours de cuisine, coloriage, jeux de société et habits… Après de nombreuses recherches en ligne, des présents 100% tricolores ont orné le pied du sapin. Depuis, Marine a radicalement changé sa façon d’acheter, à la

M


Regard SUR

LA CONSO

Made in France

« Des cadeaux de qualité avec un Noël made in France. »

faveur de produits français dès que cela est possible. Même ses brosses à dents sont fabriquées sur le territoire! «C’est du patriotisme apolitique. Je suis sensible au maintien des emplois en France, consommer français est donc ma modeste contribution pour y parvenir.» Comme elle, de nombreux Français avancent cet argument dans leurs motivations d’achat : « Le soutien à l’emploi et à l’industrie constitue le principal moteur des consommateurs qui font le choix du made in France, juste devant l’argument environnemental», confirme ainsi Fabienne Delahaye, commissaire générale du salon du Made in France. Cette tendance de fond croît à vitesse grand V: en trois éditions, la fréquentation de ce salon a triplé ! Plus globalement, la moitié des

2003consommateurs interrogés déclare privilégier les fabrications et denrées alimentaires provenant de leur pays. Mieux, 61% se disent prêts à débourser un peu plus si l’origine de leur article est française. «Plus de sens que le bio» C’est notamment le cas de Kristel, Parisienne de 31ans, qui a elle aussi radicalement changé son alimentation. Fini les plats préparés dont la provenance des ingrédients demeure «parfois floue», son petit ami l’a incitée à privilégier des produits de l’Hexagone. Tous deux se sont d’abord rués sur les produits bio. «Mais à la réflexion, se souvient-elle, nous ne voyions pas l’intérêt de consommer des produits venant du bout du monde ❘❙❚ ❘❙❚ ❘❙❚

Hors série | Septembre 2016

« L’an passé, j’ai proposé à ma famille de faire un Noël made in France, car j’en avais assez des jouets made in China pour mes enfants. J’ai donc cherché sur internet des jeux, vernis, coloriages et habits pour ma famille. Consommer français, c’est pour moi la garantie de normes. »

©SYLVAIN THOMAS/REA

MARINE, 38 ANS, AVOCATE À MONTPELLIER (34)

7


Regard SUR

LA CONSO

« J’ai pris conscience qu’il fallait donner un sens à ma façon d’acheter grâce à mon ami qui faisait le marché et traquait les produits locaux. Nous avons d’abord acheté bio, mais quand ça vient de l’autre bout du monde cela n’a pas grand intérêt. C’est pourquoi on privilégie le local et les produits artisanaux. »

« Consommer local et artisanal pour préserver notre économie. »

❘❙❚ ❘❙❚ ❘❙❚ sous prétexte qu’ils étaient bio. C’est pourquoi nous avons choisi de privilégier ceux d’origine française.» Elle assure que sa facture consacrée à l’alimentation n’a pas pour autant gonflé: «Au départ, on tiquait sur les prix, parfois deux fois plus élevés; mais, finalement, nous consommons moins et en fonction des saisons, donc nous équilibrons notre budget», assure-t-elle. Une réalité confirmée par la plupart des accros à l’origine France; 61% des sondés par la Fédération indé-

pendante du made in France (Fimif), au mois d’avril 2016, déclarent en effet ne devoir dépenser que «un peu plus» d’argent suite à ce changement de consommation, 20% assurent même acheter à budget constant.

LES MARQUES LES PLUS ÉTIQUETÉES FRANCE 1

1083

2 3 Armor-Lux 4 Arod

Hors série | Septembre 2016

Archiduchesse

Jeans et sneakers Chaussettes, collants Textile Vêtements techniques pour le sport

Brosses à dents 5 Bioseptyl Bleu de Paname Prêt-à-porter 6

7 Bleu Forêt 8 Bruce Field

Chaussettes, collants Chemises et costumes

9 Garçon français Sous-vêt. et accessoires Chaussettes, collants 10 Labonal

11 12 13 14 15 16 17 18 19

Le Slip français

Sous-vêtements

Made in Romans

Chaussures

Moulinex

Électroménager

Petit Bateau

Textile

Peugeot

Automobile

Renault

Automobile

Saint-James

Textile

Seb

Électroménager

Tefal

Électroménager

20 Tuff’s

Source : Fimif, sondage effectué en avril 2016 auprès de 1014 répondants

8

Jeans

Un acte citoyen avant tout Toujours selon cette même source, cet engouement est récent: 79% des personnes sensibles à cette origine le sont depuis moins de dix ans, et 55% depuis moins de cinq ans. «Il y a une corrélation évidente avec les campagnes présidentielles pendant lesquelles le thème du made in France est largement abordé » analyse Amandine Hesse, présidente du Fimif. Qui met en garde: «Pour nos adhérents, consommer français n’est pas un acte politique mais citoyen.» Parmi les causalités qu’elle énumère, elle souligne également les scandales alimentaires et sanitaires, qui entretiennent un climat de défiance à l’égard des produits de grande consommation. La vache folle, E-coli, les canapés cancérigènes… Autant de craintes qui poussent les consommateurs vers des produits plus «transparents» à leurs yeux. Pour répondre à cet enthousiasme grandissant, les distributeurs ont fait des efforts s’agissant de ces références. Les enseignes alimentaires

© RGA/REA

KRISTEL, 31 ANS, CHARGÉE DES RELATIONS PUBLIQUES CYRIL, 28 ANS, INGÉNIEUR DANS L’AÉRONAUTIQUE À PARIS (75)


Regard SUR

LA CONSO

« Je me suis constitué une garde-robe 100 % française. »

JEAN-PAUL, 55 ANS, SALARIÉ D’UNE ASSURANCE À PARIS (75)

© LAETITIA DUARTE

« Il y a cinq ans, j’ai voulu changer de garde-robe pour des produits français, avec un budget mensuel de 70 €. C’est important de soutenir ce secteur, les emplois qui y sont liés et notre modèle social avantageux dont nous profitons tous. Au départ, il y avait peu de choix, mais, maintenant, à Paris, cela devient plus simple de dénicher des habits français. »

communiquent sur leurs approvisionnements locaux plus nombreux. On constate également davantage de sites marchands dédiés aux produits français (voir ci-contre)... Jean-Paul, 55ans, atteste de cet accroissement de l’offre. Quand il a commencé à reconstituer sa garde-robe, il y a cinq ans, son choix s’avérait limité. Désormais, exception faite des chaussures de sport, il déniche des pépites françaises pour tout : chaussettes, sous-vêtements, pulls et chemises…

L’origine France plébiscitée ⇢ 1 sondé sur 2 assure privilégier les fabrications provenant de l’Hexagone ⇢ 61 % se disent prêts à dépenser un peu plus si le produit est français

⇢ 60 % estiment que les produits français sont de meilleure qualité comparés à leurs homologues étrangers, surtout pour l’alimentaire

⇢ 68 % des répondants souhaiteraient un label « made in France » pour identifier plus facilement cette offre

Source : Credoc. Sondage réalisé entre décembre 2013 et janvier 2014, auprès de 2003 personnes, âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Engagés… mais pragmatiques Mais attention, être engagé pour ces achats ne signifie pas pour autant être extrémiste. Et pour ces sondés, le pragmatisme l’emporte au moment de réaliser leurs emplettes. C’est le cas d’Éric. Cet Eurois se démène pour traquer les produits français : plantes, pneus pour sa voiture, enceinte, lunettes de vue… Il évite les sociétés qui ne paient pas d’impôts en France et privilégie des sites français. Mais pour son fils, difficile de supprimer les Lego et les Playmobil ; il concède alors une production européenne. Idem pour Marine. Si ces filles désapprouvent la version bio et française du Nutella, leur mère tolère encore quelques jeux chinois dans leur chambre… Tous deux soulignent qu’il reste difficile de trouver certains produits dont la production est française, dans l’électroménager et la high tech notamment. Mais cette tendance grandissante pourrait peut-être bientôt changer la donne.. ❘❙❚ JULIE DELVALLÉE

Hors série | Septembre 2016

« Être parisien facilite grandement pour trouver ces habits, car il existe plusieurs boutiques dédiées aux créateurs français. Désormais, je peux aussi faire l’ensemble de mes courses dans des grandes surfaces, je trouve des produits français dans tous les rayons », avance-t-il.

9


CONJONCTURE

8Mrds€

+1,1%

Le chiffre d’affaires des PGC en juillet 2016, à + 0,6 %.

L’évolution du prix d’achat

-1 point

-0,5%

+0,5%

L’évolution en valeur en CAM à fin juillet

+1,4%

L’évolution en valeur de la PDM des MDD, à 32,6 %

L’évolution en volume

+1,1%

L’évolution de l’activité promotionnelle en hyper et supers, à 10,7 % du CA des PGC réalisés sous promo

0%

L’évolution de l’assortiment en hypers et supers

L’évolution en volume en CAM à fin juillet

Source : IRI à P 7 2016 tous circuits

LES HYPERMARCHÉS LARGEMENT CONTRIBUTEUR AUX GAINS EN VALEUR

Ce qu’il faut retenir ▪ Après un mois de juin catastrophique, les PGC affichent de légères meilleures performances en juillet. L’évolution du CA reste néanmoins faible tandis que les volumes sont toujours en recul.

Contribution en valeur des circuits de distribution, sur la période 4 semaines finissant le 7/8/2016 Source : Nielsen Hyper +

35

11

Supermarché -

En %

37

17

Drive

Hyper -

▪ Entre la mauvaise météo (200 M €), les problèmes d’essence (100 M €) et la guerre des prix (500 M €), 800 M € qui ont été « perdus » pour les PGC sur le premier semestre 2016 selon IRI.

En croissance respectivement de 2,7 % et 2,5 % en valeur sur la P 8 (4semaines arrêtées au 7 août), les hypermarchés + et – contribuent à 35 et 37% aux gains valeur de la période. La part du drive, qui enregistre de son côté la plus belle performance (+9,5%), s’établit à 17%.

37%

▪ En cumul à date à fin juillet, le DPH est le secteur qui souffre le plus. L’épicerie s’en sort bien tout comme le frais LS. Les liquides sont en léger retrait mais, en CAM, ils se retrouvent sur une tendance positive grâce au très bon mois de juillet.

des Français suivent un régime interdisant certains ingrédients alimentaires (contre 67 % dans le monde). Le sucre est le premier ingrédient évité (21 %), suivi des matières grasses (18 %) et du sel (10 %).

Source : Nielsen

+0,8% L’évolution du chiffre d’affaires des PGC en Europe sur le deuxième trimestre 2016, soit la plus mauvaise performance depuis la création de l’étude fin 2008. En volume, l’évolution est également très faible à + 0,1 %. Les prix ont augmenté de 0,7 %. Source Nielsen

UN EFFET MÉTÉO INÉGAL Impact de la météo sur les PGC + frais LS en hypers et supermarchés au premier semestre 2016 Source : IRI Résultats rayons en % Total PGC + frais LS DPH Entretien Hygiène Épicerie Épicerie salée Épicerie sucrée Liquides

STABILITÉ DES PRIX EN JUILLET

BRSA et eaux

Évolution des prix, en %, total Infoscan census alimentaire + petit bazar

Bières et cidres

Source : IRI

Hors série | Septembre 2016

+ 0,05 + 0,05

10

Juillet

2015 Sept.

Octobre

Alcools

2016 Nov.

Déc.

Janvier Février

Mars

Avril

FLS poids fixe Mai

Juin

Août

0 Juillet

- 0,09 - 0,11 - 0,16

- 0,24

• glaces • surgelés glacés

- 0,12

- 0,13

Surgelés glaces

Crémerie

- 0,22- 0,24

- 0,32 - 0,40 Après plusieurs mois de baisses, les prix sont restés stables entre juin et juillet. Une trêve estivale déjà constatée l’an passé, souligne IRI. Les mouvements de prix se situent dans une fourchette de +/-0,1% pour 50% des catégories. Les quelques exceptions concernent la saurisserie (+1%), les soins-beauté (+0,3%), les bières (+0,3%) et les glaces (+0,4%). L’inflation à un an reste quasiment au même niveau qu’au cours du mois précédent (-1,20% vs -1,19%).

Frais non laitier LS

- 0,52 - 0,58 - 0,51 - 0,61 - 0,18 - 0,11 + 0,44 - 2,16 - 3,23 - 3,91 -0,27 - 0,32 - 1,95 - 9,04 + 1,02 + 0,24 - 0,45

En masse en M€

- 212 - 40 - 11 - 29 22 -6 28 - 147 - 93 - 47 -7 - 47 - 34 - 48 13 16 - 29

Un printemps pourri, un mois de juin maussade, l’été s’est fait attendre cette année. Ce qui n’a pas été naturellement sans conséquence sur les ventes de PGC. Selon IRI, plus de 200 M € ont été perdus, dont 145 sur le seul mois de juin. Les rayons sont inégalement touchés, ce sont les glaces et les boissons qui ont été les plus pénalisées.



BOISSONS

1,58 Mrd€

Le CA des liquides (hors vins), en juillet 2016, dont

pour les BRSA et eaux, à - 0,4 %

556 M€

343 M€

pour les spiritueux et champagnes, à + 2,5 %

pour les bières et cidres, à + 11,4 %

Cristaline sauve les oiseaux

▪ Les bières de spécialités poursuivent leur croissance (voir chiffres p. 26).

© LAETITITIA DUARTE

CUBE DE VIN Le caviste Nicolas propose une collection de vingt-trois fontaines à vin. En forme de cube, elles sont d’ailleurs baptisées… Cub. La gamme compte 12 rouges, 7 rosés et 4 blancs, en deux formats (3 et 5 l). La surface cartonnée permet de donner de nombreuses informations : provenance, cépages, conseils pour optimiser la dégustation (alliances gastronomiques, température). À partir de 11 €

© AMORIM

Hors série | Septembre 2016

12

-1,5pt

L’évolution de la PDM des MDD en valeur, à 20,5 %

Source : Iri, données à P7 2016 versus P7 2015, tous circuits

▪ Le retour des prémix : après les canettes de whisky coca et gin tonic signées par MHD, d’autres apparaissent sous marque blanche chez Marks & Spencer.

Source : Iri, P7 2016, tous circuits

Amorim soutient l’exploitation et le renouveau des forêts de chênes-lièges françaises depuis de nombreuses années. Ce leader mondial du liège va commercialiser un bouchon arborant le logo « Liège de France » dès 2017. D’après l’Institut méditerranéen du liège, les forêts de chênes-lièges représentent aujourd’hui, en France, environ 97 000 hectares, soit 0,6 % des forêts françaises, pour une récolte de 1 900 tonnes de liège chaque année.

L’évolution des prix

▪ L’Euro 2016 de foot n’a pas eu les effets escomptés sur les ventes de bières et sodas, en raison d’une méfiance, suite aux attentats, et à la météo pluvieuse de juin.

Le poids des MDD sur la catégorie des bières et cidres, à - 1,5 %. C’est de loin le plus faible pourcentage de MDD de toutes les catégories des PGC.

Bientôt un bouchon en liège français

+1,7%

L’évolution en volume

Ce qu’il faut retenir

10,7%

Depuis le printemps, la bouteille 50 cl Cristaline arbore un nouveau bouchon, le Snap Clic, qui reste solidaire de la bague après son ouverture. Pierre Papillaud, patron du groupe Alma, qui détient Cristaline, avait été choqué par un reportage montrant que beaucoup d’oiseaux confondent les bouchons avec des aliments et s’étouffent.

+1,2%

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

PHOTOS DR

688 M€

+2,9%

L’évolution en valeur

Le street art toujours en vogue

Nairone, star montante du street art à la française, a dessiné la dernière édition limitée de la vodka Eristoff (Bacardi-Martini France), bien connue pour le loup qui figure sur la bouteille. Son œuvre se décline sur Eristoff Black, Red, Blood orange et sur l’original. Ces versions sont disponibles jusqu’à fin septembre. D’autres suivront pour l’hiver.

Le dragon jaune à l’assaut des oranges brésiliennes Depuis juin, la cueillette d’oranges à jus a commencé. La récolte brésilienne – 80% de la production mondiale – devrait être inférieure de 20 % cette année, à cause de mauvaises conditions climatiques et du « dragon jaune », une maladie bactérienne, transmise par des insectes, qui empêche les fruits de se développer puis tue les arbres fruitiers. Du coup, la hausse des cours du concentré de jus d’orange et du pur jus d’orange devrait entraîner une augmentation des prix de vente de 10 à 15 centimes d’euro le litre, selon Unijus.



ÉPICERIE

+1,2% L’évolution en valeur sur un an

+1,4% 1,12 Mrd€ pour l’épicerie sucrée, à + 1,7 %

Distriborg change de nom

Hors série | Septembre 2016

14

© NESPRESSO

Les nouvelles stars du rayon chips

Les chips ultraplates et ultralongues (19 cm) Chip Strips, de la marque anglaise Cooke’s, font sensation dans leur rayon. Créées par Bryan Cooke, un ancien cuisinier de sa majesté la reine d’Angleterre, elles séduisent la grande distribution. Elles ont été récompensées par des trophées de l’innovation chez Auchan, Match et Système U.

Ce qu’il faut retenir ▪ Le café portionné continue de séduire les consommateurs de petit noir, avec une croissance en valeur supérieure à 10 %.

« Nous avons inventé un nouveau système d’extraction du café qui nous a permis de faire de grandes tasses en apportant la qualité Nespresso. »

Arnaud Deschamps, DG France Nespresso, lors de la présentation de sa nouvelle machine Vertuo

▪ Le sucre, qui subit une désaffection croissante des Français, a enregistré une chute de 10 % en CAM à fin juin 2016.

Purina Petcare s’engage © FOTOLIA

DR

Charles-Antoine de Fougeroux a été élu à la présidence du Syndicat des fabricants de biscuits et gâteaux de France. Créé en 1945, ce dernier compte 55 entreprises adhérentes de toutes tailles, et représente plus de 85% du marché des biscuits et gâteaux en France, qui pèse 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

-0,7pt

L’évolution de la PDM des MDD en valeur, à 31 % Source : Iri, tous circuits

Le leader des produits bio en France s’appelle désormais Bjorg Bonneterre et Compagnie. Si Distriborg s’est construit en 1970 autour d’une activité de distribution, il a élargi depuis ses savoir-faire pour devenir créateur et producteur dans les années 80. Ce choix valorise ses deux marques emblématiques – Bjorg en GMS et Bonneterre chez les spécialistes –, montre la diversité de ses circuits, et témoigne de la présence d’autres marques.

Un nouveau président pour les fabricants de biscuits et gâteaux

L’évolution en volume

▪ Les fabricants de compotes et de confitures souffrent du coup de chaud climatique. En France, près de 30 % de récoltes et de production de pêches et de poires sont perdues en raison de la météo.

La filiale de Nestlé, numéro un du petfood en grande distribution (Purina One, Gourmet, Friskies, Fido…), s’engage, à travers son programme européen Purina in Society, à sensibiliser le plus grand nombre aux bénéfices qu’apportent les animaux de compagnie à la société. Le lancement de 16 produits d’ici à 2017 a été annoncé, ainsi que le retrait des colorants artificiels. Des informations plus claires et compréhensibles devraient apparaître sur les emballages d’ici à 2018.

Maille dévoile sa boutique éphémère Les fins gourmets ont jusqu’au 31 janvier 2017 pour découvrir la boutique éphémère inédite de Maille, au centre commercial Parly 2. Ouverte du lundi au samedi de 10 à 21 heures, cette nouvelle adresse présente quelques références incontournables parmi les 45 variétés de moutardes et vinaigres de la maison. Des dégustations de cocktails y sont proposées, mais aussi de sa moutarde au chablis et brisures de truffe noire servie à la pompe.

DR

1,08 Mrd€

pour l’épicerie salée, à + 0,5 %

L’évolution des prix

-0,2%

’S

Le chiffre d’affaires de l’épicerie en juillet 2016, dont

COOKE

2,20 Mrds€


FRAIS

2,96 Mrds€

+0,2% -1,1%

Le chiffre d’affaires du frais libre-service en juillet 2016, dont

1,3 Mrd€

436 M€

pour le frais non laitier, à + 2,1 %

L’évolution des prix

pour les surgelés-glaces, à + 0,4 %

Mamie Nova se fait nomade

DR

+1,3% -1,2pt Source : Iri, tous circuits

Ce qu’il faut retenir ▪ Les chaleurs du mois de juillet ont permis d’équilibrer avec la météo peu clémente du mois de juin. Ainsi, les ventes de surgelés et de glaces sont en légère hausse.

Pour une consommation plaisir, Mamie Nova arrive sur l’ambulatoire avec L’Instant, quatre références de boissons lactées aux parfums chocolat, capuccino, noisettes-miel et myrtillesmuesli. Moins positionnés sur le petit déjeuner que les concurrents, ces yaourts à boire de 250 ml peuvent être consommés à tout moment.

▪ Une nouvelle fois, le frais libre-service est porté par le frais non laitier. ▪ La crémerie est la seule catégorie à enregistrer un recul de ses ventes. Le fromage, qui pèse lourd dans le segment, ne connaît plus d’aussi belles croissances que les précédentes périodes.

Le Gaulois mise sur les bouchées de volaille Après les beignets et les nuggets, la marque du groupe LDC complète son offre de bouchées avec les chichis de poulet et les ball’s saveur cordon bleu. À base de volaille, de jambon et de fromage, les ball’s sont exemptes d’huile de palme et d’exhausteur de goût. Elles sont lancées en septembre, au prix de vente indicatif de 2,16 € par UVC.

« L’intégration fait partie de la philosophie de l’entreprise. Quand c’est possible, Sodebo n’hésite pas à devenir son propre fournisseur. »

DR

DR

Christelle Buetas, responsable innovation et développement chez Sodebo

Charal fête ses 30 ans dans le quartier des Halles, à Paris Pour son anniversaire, Charal, le numéro un de la viande en France, ouvre une boutique éphémère dans le quartier des Halles. Du 15 septembre au 2 octobre, L’Atelier propose un parcours mêlant initiation et dégustation de produits.

PRÉDOMINANCE DES MDD SUR LES ŒUFS Part de marché en volume, et évolution en point, des intervenants sur le marché des œufs, en HM + SM, CAM à P6 2016 Source : Iri, origine fabricants

MDD

Autres : 3,9

+ 0,2 pt - 0,1 pt + 0,1 pt Loué - 0,1 pt Œufs de nos villages + 0,2 pt

Lustucru Cocorette Le Gaulois

1,9 0,8 0,4 3,1

L’évolution de la PDM des MDD en valeur, à 43,3%

57,5 - 0,4 pt En %

5,8

23,4 6,3

Marques régionales

- 0,1 pt

Stable

Matines

La part de marché des MDD recule un peu en valeur, mais elles restent l’acteur majoritaire, avec plus de 55 % du marché. Les marques nationales peinent à dépasser les 5 %.

42,8 M€

Les ventes de bûches et spécialités glacées sur la période décembre 2015-janvier 2016, avec une croissance en valeur de plus de 4 %. Les enseignes poussent ces produits festifs avec des mises en avant en allées centrales et des habillages de rayons.

Hors série | Septembre 2016

pour la crémerie, à - 1,9 %

L’évolution en volume

© PIERRE PICARD /STUDIO SODEBO

1,2 Mrd€

L’évolution en valeur

15


DPH

-2,4%

1,26 Mrd€

Le chiffre d’affaires du DPH, dont

425 M€

pour l’entretien, à - 1,8 %

L’évolution en valeur

-0,6%

839 M€

pour l’hygiène-beauté, à - 2,6 %

L’évolution des prix

-1,8% L’évolution en volume

Stable

L’évolution de la PDM des MDD en valeur, à 25,7 %

Source : Iri, chiffres P7 2016 vs P7 2015, tous circuits

Source: Kantar Worldpanel

Croissance Pénétration du CRP en % en % Fréquence

En points Lotus (SCA)

+ 14 -6 +2

44 29 25

Mir Sun

40 40 39

4 2,6 2,4

Selon l’étude Brand Footprint 2016 de Kantar Worldpanel, Lotus est le roi de l’entretien. C’est la première fois que la marque domine ce classement, avec également la plus forte croissance du Consumer Reach Points* (CRP). Lotus a ainsi cette année développé de 14 % ses points de contact.

Ce qu’il faut retenir ▪ Le chiffre d’affaires du DPH continue de baisser, en particulier à cause des ventes d’hygiène-beauté, qui diminuent fortement. ▪ Les opérations beauté n’ont pas compensé la baisse des ventes. ▪ La dévalorisation des secteurs se poursuit.

SIGNAL A LE SOURIRE Les 3 marques préférées des Français en hygiène-beauté Source : Kantar Worldpanel

Croissance Pénétration du CRP en % en % Fréquence

En points Signal

58 46

Le Petit Marseillais Nivea

36

-5 + 10 -1

62 53 47

3,4 3,1 2,8

Toujours selon l’étude Brand Footprint 2016 de Kantar Worldpanel, basée sur le Consumer Reach Points* (CRP), c’est une marque d’hygiène dentaire qui domine le classement : Signal. Elle est suivie par Le Petit Marseillais, qui dépasse d’ailleurs cette année la barre symbolique des 50 % d’acheteurs, et Nivea.

Hors série | Septembre 2016

*Le CRP mesure le nombre de points de contact d’une marque avec les consommateurs (pénétration multipliée par la fréquence d’achat)

16

Les grandes catégories de l’hygiène toujours en baisse

+21%

© SYLVIE HUMBERT

UNE PREMIÈRE POUR LOTUS Les 3 marques préférées des Français en entretien

« Nous faisons le pari de l’optimisme dans ce pays. Je suis convaincu qu’il y a beaucoup plus d’opportunités que de risques. C’est pourquoi nous allons continuer à soutenir nos marques, innover et développer notre activité ici. » Christophe Duron, vice-président et directeur général de Procter & Gamble pour la France et le Benelux

L’évolution des ventes de produits solaires en juillet, (à 33,6 millions d’euros) En cumul courant sur 4 semaines, fin au 7 août 2016, tous circuits Source : Nielsen

L’année continue à être compliquée pour les catégories les plus importantes du rayon hygiène-beauté. Selon Nielsen, sur P8 (du 11 juillet au 7 août 2016), les dentifrices voient leurs ventes reculer de 3 %, les déodorants sont en chute de 6,3 %, les shampooings baissent de 5,2 %. Côté maquillage, les plus grosses catégories voient aussi leur chiffre d’affaires diminuer : - 9,5 % pour les yeux, - 1,1 % pour le visage, - 5,7 % pour les ongles. Seules les lèvres progressent : + 2,7 %.

+27,6%

La météo clémente a favorisé la tenue des barbecues et la prolifération des insectes. Selon Nielsen, sur P8 (du 11 juillet au 7 août 2016), les produits pour le feu voient leurs ventes augmenter de 27,6%, et les insecticides de 5,8%. Source : Febea


NON-ALIMENTAIRE

-1,1%

+2,5%

-0,8%

-4%

-9,2%

-5,5%

L’évolution du chiffre d’affaires tous produits

L’évolution du rayon bricolage, automobile, jardinage

L’évolution du rayon équipement de la maison

L’évolution du rayon culture, loisirs, papeterie

L’évolution du rayon textile, puériculture, autres non-alimentaires

L’évolution du non-alimentaire Source : Full Store Monitor Nielsen/GfK, données arrêtées au 10 juillet 2016, vs P7 2015, en hypermarchés et supermarchés

Ce qu’il faut retenir

▪ Après déjà un bon millésime 2015, l’ameublement confirme son redressement sur le 1er semestre 2016. ▪ Avec 30 millions de joueurs, Pokémon Go s’affirme comme le phénomène de l’été. À voir s’il perdurera à la rentrée.

Le frigo ultraconnecté de Samsung bientôt en France Il a fait sensation au CES de Las Vegas en janvier 2016. Il a fait aussi parler de lui à l’IFA 2016 à Berlin. Le Family Hub de Samsung, réfrigérateur connecté, est doté d’un écran tactile Full HD de 21,5”. Il offre 4 catégories de fonctionnalités: food management, divertissement, partage et hub connecté. Son lancement est estimé début 2017, à partir de 3500 € le combiné et 6000 € le French Door.

Poussette ou siège auto ? Les deux ! Repéré au salon Babycool Paris, Doona+ est un siège auto adapté aux nouveaunés et aux enfants jusqu’à 13 kg qui se transforme en poussette en deux clics : deux boutons permettent, d’une main, de déployer ses roues, escamotées à l’arrière du siège. Fabriqué par la marque Simple Parenting, ce deux-en-un respecte les normes de sécurité aussi bien en siège auto qu’en poussette.

814 Mrds€

+4,8% L’évolution du marché français de l’ameublement sur le premier semestre 2016, ce qui confirme la reprise constatée en 2015 (+2,4%). Source : Ipea

Le chiffre d’affaires 2016 prévisionnel de l’électronique grand public au niveau mondial, soit une baisse de 5 % par rapport à 2015, mais supérieur à 2014 (783 Mrds €, + 10 %). Source : GFU

Eram se positionne à nouveau sur l’innovation avec son nouveau projet de personnalisation de produit baptisé Atelier 27. À partir du modèle de base (une Chelsea boots féminine en noir, bleu ou bordeaux), la cliente choisit via le configurateur parmi trois largeurs de talons, une dizaine de couleurs et une vingtaine de motifs (imprimés, symboles…), permettant de créer plus de 600 talons différents et, à terme, plusieurs milliers. C’est sur le délai de livraison que le chausseur se démarque. En moins de 30 mn, la coque du talon est créée via une imprimante 3D puis est assemblée sur la base du talon déjà existant.

Hors série | Septembre 2016

Des chaussures personnalisables en 30 minutes chez Eram

Un ovni dans la poussette

© ERAM

DR

L’évolution des prix des articles de papeterie et d’écriture en hypers et supers au cours de cette rentrée 2016, vs + 1,7 % en 2015. Si l’inflation s’essouffle un peu, cette tendance masque de fortes disparités selon les produits. Les seuls dont les prix sont en négatif : ardoises, crayons à papier et gommes. Source : Iri

DR

+1,3%

▪ Malgré l’Euro 2016 de foot, qui a dopé les ventes de TV, le non-alimentaire en GSA est une fois encore dans le rouge. Une chute qui se constate dans les supers mais aussi dans les hypermarchés.

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Hors sĂŠrie | Septembre 2016

Boissons

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Hors sĂŠrie | Septembre 2016

photos getty images

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L’enquête Les 5 nouvelles

tendances

du monde des

cocktails

20

l’Est. Chaque soir, il fallait patienter de longues minutes avant de pouvoir siroter son breuvage réalisé à partir de ce rhum cubain (Pernod). Cependant, au-delà du spritz et du mojito, cinq autres tendances semblent se dessiner dans l’univers très créatif du cocktail. Un univers qui commence dans les bars et se poursuit à domicile, quand les consommateurs sont prêts à tenter leurs propres expériences.

Le retour des marques de Mamy

Ceux qui pensent que des marques comme SaintRaphaël (La Martiniquaise), Byrrh et Suze (Pernod), que des produits comme la crème de cassis ou l’anisette (Marie Brizard) vont disparaître au même rythme que leur cœur de cible –les mamies– ont tort! Sans doute n’ont-ils jamais trempé leurs lèvres dans un Syndicassis, un cocktail concocté avec de la crème de cassis par le barmen du Syndicat, bar branché parisien ou dans une Raphaëlle (Saint-Raphaël ambré, nectar de poire et tranche de citron vert). Les apéritifs passés de mode reviennent sur le devant de la scène, via l’usage du cocktail. Cet été, Martini l’a dit haut et fort en

© MARIE BRIZARD

Hors série | Septembre 2016

P

lace des Abbesses, Paris XVIIIe. Ici, les terrasses n’ont pas désempli cet été, accueillant tour à tour vacanciers et Parisiens. Sur les vitrines de plusieurs bars, on pouvait voir écrit en gros «Apéro spritz». Le spritz, c’est le cocktail du moment, celui que les patrons de bars poussent à fond. Et pour cause! «C’est facile à faire, pas besoin de matériel compliqué ou d’ingrédient exotique. Et puis, en prix de revient, il n’y a pas mieux», lâche l’un d’entre eux. Résultat, devant tant de publicité sur les vitrines, les amateurs de cocktails ont tous fondu pour ce breuvage orange, à la fois amer et sucré. Une alternative à l’indétrônable mojito. Depuis une bonne dizaine d’années que la mode du cocktail s’est installée en France, celui-ci, très emblématique de Cuba, ne prend pas une ride. L’association rhum, sucre de canne et feuilles de menthe sur glace pillée plaît aux Français. C’est ainsi qu’il arrive bon numéro un des cocktails consommés, selon le sondage réalisé par CGA-Nielsen (lire p. suivante). D’ailleurs, Havana Club avait élu domicile tout l’été dans le Club A, à deux pas de la gare de

© GETTY IMAGES/UPPERCUT RF ; MONTAGE LSA

Quels sont les cocktails qui pourraient succéder au spritz et au mojito, les deux breuvages stars du moment ? LSA a mené l’enquête et propose cinq tendances repérées cet été dans les bars les plus tendance de la capitale.

Les cocktails vintage modernisent les apéritifs et liqueurs parfois jugées désuètes.


L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

LE COCKTAIL AU DÉJEUNER SE DÉVELOPPE

MOJITO ET KIR ROYAL D’ABORD ! Taux de réponse à la question : « Lesquels de ces cocktails buvez-vous…. ? » (plusieurs réponses possibles) Source : étude cocktails 2016 CGA-Nielsen

MOJITO

1 56 %

KIR ROYAL

2 46 %

KIR

3 43 %

Taux de réponse à la question « Quels sont les moments de la journée privilégiés pour la dégustation d’un cocktail ? »

MARGARITA

6 25 %

Source : étude cocktails 2016 CGANielsen

De 21 h à minuit

GIN TONIC

10 %

7 23 %

Déjeuner

43 %

TEQUILA SUNRISE

8 22 %

62 %

4 31 %

TI PUNCH

5 29 %

13 %

SANS ALCOOL

9 21 %

GIN FIZZ

10 20 %

PHOTOS : FOTOLIA ; ISTOCK

PIÑA COLADA

4%

Après-midi De 17 à 19 h De 19 à 21 h

terrasses parisiennes, les consommateurs apprécient à nouveau cette saveur. Dans le sillage d’Apérol (RFD), ingrédient indispensable au spritz, Suze tente ainsi de faire connaître le Suze spritz et Martini son Martini spritz… À suivre. De son côté, l’anisette Marie Brizard –un savant mélange de fenouil, coriandre, racine d’iris, écorce de citron – revient en GMS. Un retour qui s’est d’abord déroulé dans les bars branchés où cette anisette bénéficie de recettes de cocktails dédiés. Comme le Marie Zest, conçu avec de l’anisette, du citron vert et du tonic.

Ambiance polynésienne avec les tikis

Commander un tiki, cela revient à se téléporter à Tahiti ou même à Hawaii, car tiki signifie «homme-dieu» en tahitien comme en maori. Les tikis sont censés chasser les mauvais esprits et c’est pourquoi ils sont souvent représentés sous forme de masques grimaçants. Ces ❘❙❚ ❘❙❚ ❘❙❚

DR

magasins et sur les affiches, en vantant son Martini Tonic. «Les consommateurs ont envie de retrouver les fragrances de leur enfance», explique JeanLouis Denis, directeur commercial hors domicile de Bardinet-La Martiniquaise. Ironie de l’histoire, dans un pays où sévit la loi Évin: la plupart de ces apéritifs à l’ancienne sont nés dans des officines. Comme Saint-Raphaël, le vin dans lequel ont infusé des plantes aromatiques, qui aurait aidé quelqu’un à retrouver la vue (saint Raphaël est le saint des aveugles) ou Ambassadeur qui, grâce à l’écorce de quinquina qu’il contient, était réputé pour ses vertus vitalisantes. Parfois, ces apéritifs anciens sont amers. Pas grave. Depuis que le Spritz est à la mode sur les

Richard Caillot, directeur de CGA-Nielsen France

Le contenant est tout aussi important que le contenu dans le cocktail tiki.

Hors série | Septembre 2016

DR

« Si les bars de nuit restent le bastion des cocktails, les restaurants et les cafés développent leurs offres pour satisfaire leur clientèle. C’est le signe de la démocratisation du cocktail »

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L’enquête niquaise, en a fait une traduction pour la GMS avec un tiki planteur (rhums blanc et vieilli, triple sec, fruits exotiques, vanille et cannelle) et une tiki piña colada (rhums blanc et vieilli, amaretto, ananas, noix de coco, vanille et muscade), tous deux à 14,9° d’alcool.

2QUESTIONSÀ Stephen

Martin

Ça pétille avec du fizz

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BARMAN ET CRÉATEUR DU BAR À COCKTAILS À LA FRANÇAISE

« Jerry Thomas avait déjà tout écrit… »

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DR

Hors série | Septembre 2016

LSA- Quelles sont les dernières tendances sur les cocktails? Stephen Martin- Je citerai l’amer, tendance qui n’arrive pas par hasard car les consommateurs refusent de plus en plus les cocktails trop sucrés. Il y a aussi les boissons mélangées sans alcool qui répondent à deux critères importants. Une logique d’exploitation, car ils ne sont pas chers à réaliser et puis une logique gustative. Bien boire ne doit pas forcément dire boire fort. Les alliances aromatiques sont infinies. Parmi mes dernières réalisations, j’apprécie le mariage entre un bordeaux et un sirop de datte. Il s’agit d’un vin qui a été cuit pour faire partir l’alcool et parfumé à la

Tout ce qui pétille plaît aux palais français.

datte. Les variations sont infinies, même si tout a été écrit par Jerry Thomas qui publia en 1864 le premier livre de référence sur les cocktails, le Bar-Tender’s Guide 4. LSA- Selon vous, comment naissent les tendances? S. M.- Elles peuvent naître de n’importe où, de n’importe quoi…. d’une avancée technologique comme celle du Shaker au CO2, qui permet de faire des boissons pétillantes soi-même. En général, je passe une heure par jour sur internet pour suivre les nouveaux courants. En ce πmoment, ce qui se passe au Japon est très inspirant. ❘❙❚ PROPOS RECUEILLIS PAR S. LEB.

masques décorent souvent les verres en ❘❙❚ ❘❙❚ ❘❙❚ grès, les tiki mugs, dans lesquels sont servis les cocktails du même nom. La mode des tikis est apparue après la Seconde Guerre mondiale et la fin de la prohibition aux États-Unis. Il fallait alors que les cocktails soient économiques. C’est un certain Ernest Gantt, patron du Don’s Beachcomber Café –un bar très fréquenté que cet Américain né à Hawaii avait ouvert à Hollywood en 1933– qui associa tiki à un certain type de cocktails, ceux qui ont pour base du rhum blanc, du rhum vieilli, un jus et un trait de sirop. Dans son bar à l’ambiance toute polynésienne, Ernest Gantt a mis au point plus de 80 recettes comme le mai tai, le zombie ou encore le royal tiki. Comme toute mode, celle-ci est tombée en désuétude avant de réapparaître ces temps derniers dans la plupart des bars de nuit. À Paris, un tiki lounge a même ouvert dans le XIe arrondissement. Saint James, importante marque de rhum de la Marti-

Autre grande tendance, ultra-simple à réaliser, celle de l’«On Ice». «Il suffit de mettre des glaçons dans un verre original et de verser un vin pétillant», témoigne Marine Lombardo, responsable marketing chez Jaillance, acteur clé de la Clairette de Die. Est-ce un cocktail? Pas vraiment, diront les puristes, juste un long drink. Laissons les puristes trancher. Ce qui est sûr, c’est que 2015 et 2016 ont signé en France le grand retour des cocktails fizz, ce qui signifie qu’ils contiennent au moins un jus acide –citron ou lime– et de l’eau gazéifiée. L’alcool qui se marie le mieux avec ce mélange? C’est le gin. Mais pas n’importe lequel. «Ceux qui titrent plus de 40° d’alcool sortent du lot», assure Jean-Louis Denis. Et du côté des softs, les bartenders ont le choix entre différentes marques de tonic : Fentimas ou Fever Tree. Deux marques britanniques haut de gamme puisque les gins fizz et autre gins tonic n’ont jamais cessé d’être consommés en Angleterre. En France, Schweppes, marque d’Orangina Suntory, a récemment lancé Schweppes Héritage, une version haut de gamme pensée pour la réalisation de cocktails. «La première recette de Fizz remonte à 1876. Elle a été publiée dans le guide du Bartender de Jerry Thomas. Depuis, les cocktails Fizz ont beaucoup évolué avec des recettes à la vodka ou au rhum», détaille Flora Gasnier, chef de produit chez Giffard.

Des épices et des fleurs pour la touche artistique

Un tour de moulin de poivre, un bâton de cannelle, une étoile de badiane, un twist de piment… Voilà qui change un cocktail un peu classique en une œuvre sinon artistique, du moins originale. Dans les Dom-Tom, les habitants préparent depuis toujours des rhums arrangés avec les fruits du verger et les épices qui traînent dans la cuisine. Des marques comme Charrette (distribuée par Terroirs et Distillers) et Isautier tentent d’ailleurs d’imposer en GMS leurs rhums arrangés raffinés. Il faut cependant le savoir-faire d’un mixologiste pour réaliser les bons mélanges. Ainsi, la fève de tonka, qui existe en sirop chez Monin, se marie bien avec de la vodka et du rhum, bien moins avec d’autres spiritueux. Les fabricants de sirops ont beaucoup développé leurs parfums épicés.


En France, on cherche encore un nom idéal. Car, si les bartenders anglo-saxons parlent de mocktails (de l’anglais « to mock » qui signifie « imiter un cocktail»), leurs collègues français hésitent entre «soft cocktails», «cocktails sans alcool», «Virgin cocktails» ou encore de «boissons mélangées sans alcool». Avec l’arrivée des centrifugeuses, tous les fruits et légumes s’invitent dans des recettes plus ou moins intrigantes. Ainsi, Stephen Martin proposera bientôt dans le bar qu’il compte ouvrir un mélange de jus de roquette, lait de coco et pointe de vinaigre. Les fabricants de sirops sont à fond sur cette tendance du sans-alcool. Giffard propose ainsi un sirop de concombre. « Il a été conçu pour la Russie et les pays de l’Est qui apprécient son côté rafraîchissant », explique Flora Gasnier, chef de produits chez ce liquoriste ange-

L’épice donne la touche personnelle et artistique à un cocktail.

DR

Sans alcool, la fête est tout aussi folle

© JUN ZHANG

Toujours chez Monin, qui dispose de 80 ambassadeurs partout dans le monde, les équipes ont développé des sirops au gingembre, au falernum (avec du clou de girofle) ou saveur citrouille épicée.

Boire moins fort, voire pas fort du tout, est une tendance de fond.

vin qui a aussi dans son portefeuille un sirop Cookie et un autre Tofinette pour les cocktails chaud au café, au thé ou au chocolat. De son côté, Bardinet, filiale du groupe La Martiniquaise, dispose d’un sérieux atout dans sa manche: la marque de jus Caraïbos, créée en 1976 et reprise par le groupe de spiritueux en 2009. «Nous sommes les seuls à avoir des jus pour cocktails, détaille Nicolas Poiroux, responsable du service merchandising de LM. Ils doivent avoir deux qualités: résister à l’agressivité de l’alcool et à celle des glaçons. Si le jus n’est pas adapté, le cocktail devient vite aqueux ou déphasé.» La marque dispose de 40 parfums pour les bars, 14 pour la GMS avec des saveurs originales comme litchi, papaye ou encore maracaya, le nom brésilien pour fruits de la passion. «Chez nous, l’orange ne pèse que 20% des ventes», poursuit Nicolas Poiroux. La tendance du soft cocktail est telle que The Bartenders Society –le concours maison de La Martiniquaise met en avant deux marques : le rhum Saint-James et Caraïbos– imposait en avril dernier à la trentaine de finalistes de créer deux cocktails, dont l’un sans une goutte d’alcool. ❘❙❚ SYLVIE LEBOULENGER

La société française CAP, spécialiste de la fabrication de supports de communication et de la promotion des marques, vient de breveter au niveau international son nouveau produit : la Bottle Flag®. La Bottle Flag®, reproduisant spécifiquement votre bouteille de vin, est un nouvel outil de communication pouvant être utilisé en intérieur comme en extérieur et vous permettant de faire la promotion de votre vin.

Son principe est simple : il s’agit d’un mât cintré à la forme de votre bouteille, sur lequel sera enfilée une housse imprimée sur ses deux faces, recréant ainsi une illusion de volume. La Bottle Flag® fonctionne de la même façon qu’une voile classique, et en gardera toutes ses propriétés. Contact :

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Boissons

LES CHIFFRES

Les rosés ne « tirent » plus le rayon vins Léger tassement au rayon vin. Si les données d’Iri datant de février montraient un chiffre d’affaires en hausse de 2 % et des ventes en volume en baisse de 1,1 % sur un an, les derniers résultats sont un peu moins bons. Au global, les ventes en volume sont à - 2 %, notamment à cause du rosé, en panne sur le premier semestre 2016. S. LEB.

+1%

-2%

+3%

L’évolution du chiffre d’affaires du rayon vins, à 4,16 Mrds €

L’évolution des ventes en volume, à 954,7 millions de litres

L’évolution du prix moyen au litre, à 4,36 €

Source : Iri, CAM au 19 juin 2016, HM + SM

LE ROSÉ AU RALENTI

24

Ventes en milliers de litres Vins rouges Vins blancs Vins rosés

Volumes en Évolution milliers de litres en % gagnés en un an

492 756,26 168 628,17 293 328,90

-3 0 0

Prix moyen par litre Évolution sur en € TTC un an en %

- 14 664,16 - 320,11 223,63

4,59 5,04 3,58

+3 +2 +2

Ventes en M€

2 261,22 849,60 1 050,52

Évolution en %

0 +2 +2

Calme plat pour le rosé (31 % des ventes de vin), sans doute à cause de la mauvaise météo, et le blanc (18 % des ventes). Le rouge, qui capte 51 % des ventes en volume, continue de décroître, à - 3 %.

LA BOUTEILLE EN VERRE, BOUDÉE ? Ventes en volume, gain ou perte en volume, prix moyen au litre et chiffre d’affaires par contenant des vins tranquilles, Source : Iri ; origine : interprofession en HM+ SM, CAM au 19 juin 2016, et évolutions sur un an Ventes en milliers de litres Verre perdu 75 cl Bag in box

500 303,96 365 896,18

Évolution en %

-3 +2

Volumes en milliers de litres gagnés en 1 an

- 14 310,88 6 899,45

Prix moyen Évolution sur par litre en € TTC 1 an en %

5,87 2,71

+4 +2

Ventes en M€

2 937,89 992,28

Évolution en %

+1 +4

En volume, les ventes de bouteilles 75 cl, en verre, régressent légèrement. Cependant, en valeur, son prix moyen ne cesse de progresser.

© BILLIONPHOTOS.COM - FOTOLIA

Hors série | Septembre 2016

© BAIBAZ - FOTOLIA

Ventes en volume, gain ou perte en volume, prix moyen au litre et chiffre d’affaires par couleurs des vins tranquilles, en HM+ SM, CAM au 19 juin 2016, et évolutions sur un an Source : Iri ; origine : interprofession


SEULS LES VINS ÉTRANGERS SONT DANS LE VERT Ventes en volume, gain ou perte en volume, prix moyen au litre et CA par segment des vins tranquilles, en HM+ SM, CAM au 19 juin 2016, et évolutions, en %, sur un an

Volumes en Évolution milliers de litres en % gagnés en un an

Ventes en milliers de litres

299 407,82 190 372,89 109 034,93 129 905,82 63 827,16 461 572,53

IGP IGP cépages IGP standards VSIG Vins étrangers

Source : Iri ; origine : interprofession

AOP

-3 -3 -2 -8 + 26 -2

- 8 528,91 - 6 569,91 - 1 959,00 - 11 099,13 13 304,71 - 8 437,30

Prix moyen Évolution sur par litre un an en % en € TTC

2,96 3,01 2,89 2,05 2,31 6,20

+4 +3 +4 0 +1 +3

Ventes en M€

887,72 572,87 314,86 266,57 147,46 2 859,58

Évolution en %

En volume, tous les segments sont dans le rouge sauf les vins étrangers, ceux qui mécontentent les viticulteurs car ils remplacent parfois les VSIG français.

+1 0 +2 -8 + 27 +1

LE LANGUEDOC-ROUSSILLON PLEURE, BEAUJOLAIS ET BOURGOGNE RIENT

Beaujolais Alsace Rhône Loire

Source : Iri ; origine : interprofession

Languedoc-Roussillon Provence et Corse Aquitaine et Sud-Ouest Autres régions AOP

-3 +5 +5 -4 -1 -1 -5 0 -2 -6

- 4 351,54 917,10 553,32 - 865,56 - 577,74 - 936,70 - 2 215,62 123,40 - 734,69 - 349,28

Prix moyen Évolution sur par litre un an en % en € TTC

7,08 10,52 6,91 7,15 5,08 5,39 4,90 6,24 5,27 8,17

Zoom sur les vins blancs LES VINS D’APPELLATION PÈSENT LOURD Poids en volume des catégories de vins blancs en hypers et supermarchés, CAM au 19 juin 2016, et évolutions, en %, sur un an Source : Iri ; origine : interprofession

52

AOP

IGP standards

+5

-1

3

Vins étrangers

+ 16

8

Vins de France SIG

- 18

En %

6 10

+ 14

21

IGP cépages

=

Vins sans IG européens

Comme pour les autres couleurs, les vins blancs en provenance de l’Union européenne jouent les perturbateurs, tant sur les vins sans indication géographique que pour les autres styles de vins.

LES BLANCS DU LANGUEDOC-ROUSSILLON EN PANNE Poids en volume des catégories de vins blancs AOC, par région viticole, CAM au 19 juin 2016, et évolutions, en %, sur un an Source : Iri ; origine : interprofession

Loire Vallée du Rhône + 15 Languedoc-Roussillon

- 15

Autres régions

-5

Aquitaine et Sud-Ouest

=

Bordeaux

-5

3

30

2

+1 5

En %

23

12 11

14

Alsace

-4

Bourgogne

+3

La Loire, première région pour les vins blancs, continue de gagner quelques volumes tandis que l’Alsace, deuxième région pour cette couleur qui pèse 18 % des ventes du rayon, décline de 4 %.

+3 +1 +1 +3 +4 +3 +7 +2 +2 +5

Ventes en M€

893,87 213,89 80,18 149,56 437,78 355,38 190,01 266,44 230,61 41,86

Évolution en %

0 +5 +6 -1 +3 +1 +1 +3 0 -2

Les régions qui produisent majoritairement du vin rouge souffrent un peu plus que les autres. Seule exception, l’Alsace, soit 5 % des ventes totales de vins. Cette région de vins blancs voit ses ventes reculer en volume de 4 %.

« Pour le vin, le moteur de la croissance, à savoir le rosé, est cassé, ce qui n’est pas une surprise car cette couleur est très météo-sensible. Cependant, ce n’est qu’un effet ponctuel, dû au mauvais temps qui a marqué le premier semestre. Les autres couleurs n’ont pas pris le relais. Les rouges confirment même leur mauvaise santé. Reste à voir leurs ventes lors des foires aux vins d’automne. »

Hors série | Septembre 2016

126 305,09 20 326,51 11 598,84 20 930,28 86 129,58 65 913,16 38 774,06 42 690,35 43 783,24 5 121,41

Bordeaux Bourgogne

Volumes en Évolution milliers de litres en % gagnés en un an

Éric Marzec, directeur d’unité, responsable du développement du pôle vins chez Iri

DR

Ventes en milliers de litres

Ventes en volume, gain ou perte en volume, prix moyen au litre et CA par région viticole, en HM+ SM, CAM au 19 juin 2016, et évolutions, en % sur un an

25


Boissons

LES CHIFFRES

Un début de saison pénalisé par Les ventes des liquides ont chuté de 0,2 % en valeur et de 1,3 % en volume sur tous les circuits, sur les sept premiers mois de l’année. La conséquence d’un printemps 2016 particulièrement pluvieux et froid, ce qui n’est jamais de bon augure pour les boissons. La dégringolade est d’autant plus rude pour la catégorie des non alcoolisées, qui ont perdu 2,9 % en valeur et 3,3 % en volume. S. LEB.

-0,2%

-0,3%

L’évolution du chiffre d’affaires des liquides (hors vins) sur sept mois, tous circuits, CAD à P7 2016

à 10,2 Mrds

à 8,01 Mrds

L’évolution du CA des liquides (hors vins), sur sept mois, en HM + SM, CAD à P7 2016

LES EAUX, LES SIROPS ET LES CONCENTRÉS NE SONT PLUS À LA FÊTE Chiffres d’affaires en cumul à date à fin juillet 2016 des boissons non alcoolisées, par segment, et évolutions en valeur, en volume et du prix moyen Source : Iri

Tous circuits (HM + SM + EDMP + drive + proxi) CA en millions d’euros Colas Limonades, tonics, limes Sodas et BAF gazeuses BRSA NON GAZEUSES Boissons à base de thé Jus de légumes Jus de fruits Boissons aux fruits plates Boissons énergétiques Sirops Concentrés pour boissons EAUX Eaux aromatisées Eaux plates nature

Hors série | Septembre 2016

Eaux gazeuses nature

26

1 256,6 860,5 124,9 271,3 1 742,8 160,6 13,3 937,7 252,6 117,7 217,9 42,9 1 323,4 80,7 878,9 363,8

- 3,7 - 4,5 -1 - 2,5 - 2,7 + 11,6 - 1,4 - 4,4 - 1,2 + 4,1 - 8,7 - 7,6 - 2,4 - 2,4 - 1,5 - 4,6

Évol. à un an des ventes en volume

-5 - 5,7 - 2,2 - 3,8 - 3,2 +8 - 5,5 - 6,8 - 3,2 + 13,9 -8 + 42,3 - 1,8 + 0,4 - 0,7 - 4,8

UNE SANTÉ FRAGILE POUR LES SIROPS

Les sirops et les concentrés vont moins bien qu’ils n’allaient. Ces produits anticrise pâtissent, comme les boissons gazeuses et les eaux, d’un début d’année médiocre en termes de météo.

Évol. à un an du prix moyen en volume

+ 1,3 + 1,3 + 1,3 + 1,4 + 0,5 + 3,3 + 4,3 + 2,5 + 2,1 - 8,6 - 0,7 - 35,1 - 0,6 - 2,8 - 0,8 + 0,2

Total HM + SM CA en millions d’euros

965,9 658,9 96,9 210,1 1 293,6 117,7 9,5 659,3 203,3 92,4 172,6 38,8 1 046,2 66,3 697,1 282,8

Évolution en valeur en %

- 3,5 - 4,7 - 0,2 -1 - 2,5 + 10,1 + 1,3 - 4,1 + 2,1 + 3,7 - 9,9 - 10,7 - 3,4 - 4,9 - 2,4 - 5,6

Évol. à un an des ventes en volume

- 3,7 - 5,2 + 0,8 -1 - 2,1 + 6,1 + 0,5 - 5,8 + 1,1 + 14,4 - 8,9 + 39,4 - 1,8 - 2,4 - 0,2 - 5,7

LES BOISSONS AU THÉ FONT DE LA RÉSISTANCE

PHOTOS DR

BRSA GAZEUSES

Évolution en valeur en %

Le tea time dure ! Les boissons au thé, ainsi que les boissons énergétiques, sont les deux seules catégories de boissons non alcoolisées à afficher des valeurs positives, tant sur le périmètre tous circuits que sur les seuls hypermarchés et supermarchés.

Évol. à un an du prix moyen en volume

+ 0,2 + 0,5 - 0,9 + 0,1 - 0,4 + 3,8 + 0,8 + 1,9 + 0,9 - 9,3 - 1,1 - 35,9 - 1,6 - 2,5 - 2,2 0

Source : Iri


la pluie LES VINS AROMATISÉS ET LES ANISÉS FONT GRISE MINE Chiffres d’affaires en cumul à date à fin juillet 2016 des boissons alcoolisées, par segment, et évolutions en valeur, en volume et du prix moyen

BIÈRES ET CIDRES BIÈRES ET PANACHÉS Bières de spécialités Bières spéciales blondes Bières de luxe Panachés et bières sans alcool CIDRES SPIRITUEUX ET CHAMPAGNES APÉRITIFS Portos, madères et xérès Apéritifs anisés VDN, muscats et pineaux Amers, gentianes, bitters et américanos Sangrias et apéritifs à base de vin Vermouths Vins aromatisés ALCOOLS ET LIQUEURS Gins, vodkas et tequilas Rhums Punchs et cocktails Whiskys Prémix Cognacs, armagnacs et calvados Sirops de sucre de canne Eaux de vie et fruits à l’alcool Liqueurs et crèmes MOUSSEUX ET CHAMPAGNES Vins effervescents Champagnes

Évolution en valeur en %

Évol. à un an des ventes en volume

Évol. à un an du prix moyen en volume

Total HM + SM CA en millions d’euros

Évolution en valeur en %

Évol. à un an des ventes en volume

Évol. à un an du prix moyen en volume

1 951,8 1 873,1 817,5 691,5 295,8 68,2 78,8 3 913,5 1 073,2 87,6 665,9 81,2 74,3

+ 4,4 + 4,6 + 12,5 + 2,4 - 8,6 + 5,5 - 1,4 + 0,9 -4 + 0,1 - 4,7 - 4,8 + 2,1

+ 2,3 + 2,6 + 12,5 + 3,4 - 7,8 - 1,5 - 3,7 - 0,6 - 4,8 + 0,4 - 5,9 - 5,2 - 0,8

+2 +2 0 -1 - 0,8 + 7,1 + 2,4 + 1,4 + 0,8 - 0,3 + 1,2 + 0,4 + 2,9

1 498,2 1 431,4 652,4 523,9 201,0 54,1 66,8 3 211,5 855,2 67,6 531,8 64,8 64,7

+ 3,7 + 4,1 + 11,6 + 1,9 - 11,1 + 7,4 - 3,5 + 0,8 - 3,4 + 1,2 - 3,7 -4 + 3,5

+ 2,7 + 3,1 + 12,9 +4 - 9,2 + 0,9 - 5,9 - 0,2 - 3,8 + 1,5 - 4,5 - 4,7 +3

+1 + 0,9 - 1,1 - 2,1 - 2,1 + 6,5 + 2,6 +1 + 0,4 - 0,3 + 0,8 + 0,7 + 0,5

26,0 79,2 59,0 2 051,4 233,4 251,3 41,4 1 300,1 7,3 30,5 5,7 17,0 164,9 788,9 352,5 436,4

- 1,6 + 0,2 - 12,6 + 3,3 + 4,4 + 10,7 - 4,7 + 2,7 - 17,5 - 4,6 - 3,6 - 4,6 + 2,1 + 1,5 +4 - 0,4

- 1,4 + 1,5 - 11,3 + 2,2 + 3,6 +8 - 3,8 +2 - 23,2 - 9,9 - 1,3 - 7,3 - 0,4 - 1,5 + 0,2 - 2,7

- 0,1 - 1,3 - 1,5 + 1,1 + 0,8 + 2,5 - 0,9 + 0,7 + 7,4 + 5,9 - 2,3 + 2,9 + 2,5 +3 + 3,8 + 2,5

19,6 60,2 46,5 1 702,8 184,6 210,8 34,3 1 081,8 6,0 26,7 5,1 14,5 139,1 653,5 275,2 378,3

- 2,8 - 1,2 - 15 + 2,6 + 2,3 + 9,7 - 5,3 + 2,4 - 14,8 - 1,7 - 3,5 - 11,6 - 0,2 + 1,8 + 3,8 + 0,4

- 6,8 + 0,9 - 12,9 + 1,7 + 1,8 + 6,8 - 3,4 +2 - 22,9 - 2,3 - 0,7 - 15,8 -2 - 0,2 + 1,3 - 1,2

+ 4,3 - 2,1 - 2,4 + 0,8 + 0,5 + 2,8 -2 + 0,4 + 10,5 + 0,7 - 2,8 +5 + 1,8 +2 + 2,5 + 1,7

«Depuis 2008, les liquides ont crû plus vite que les PGC. Ce n’est pas le cas sur le début d’année. Cependant, quand on lisse l’effet météo, la santé des liquides reste très bonne. Si cette catégorie est à -0,7% en volume, elle serait à +1,5% hors effet météo, selon nos calculs effectués avec Climpact.»

LES BIÈRES DE SPÉCIALITÉS SE FONT MOUSSER

© IRI

Les bières de spécialités continuent leur incroyable croissance. La meilleure de tout l’univers des boissons alcoolisées. Leurs ventes vont bientôt atteindre la moitié du chiffre d’affaires des bières.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Hors série | Septembre 2016

Tous circuits (HM + SM + EDMP + drive + proxi) CA en millions d’euros

Source : Iri

Hervé Douillard, chef de groupe Iri

27


▪ Gros changements pour le site Ma Cave par E. Leclerc ▪ Système U rationalise son rayon vins ▪ Le beaujolais repart à la hausse

N° 0000 | 00 Mois 2000

▪ Les collerettes, un précieux accessoire

28

Voici les portraits de quelques-uns des nouveaux acheteurs de la grande distribution. Tous ne s’occupent pas exclusivement de vins. Jean-Michel Collin achète les champagnes, mais aussi les bières pour Auchan. Chez Netto, Guillaume Viaene est nommé chef de marché de tous les liquides de l’enseigne discount des Mousquetaires. Pour sa première foire aux vins, il a déniché 130 références. Sans compter le dernier arrivé, Renaud Guerre-Genton, qui passe de l’enseigne Nicolas, où il a travaillé près de dix ans, à Système U. Il intègre l’équipe de Jean-François Rovire, chef de file vins, et sera en charge des vins de Bordeaux, SYLVIe LebOULeNGeR du Sud-Ouest et du Val de Loire. ❘❙❚

Jacquelin Augustin, un renfort pour l’équipe vins de Casino

E

n mai dernier, un quatrième homme est venu gonfler les rangs de l’équipe vins de Casino, déjà composée de Ludovic Paternotte, Sophie Talbot et Arnaud Mateos. Jacquelin Augustin ne vient pas de très loin, puisqu’il faisait déjà partie du groupe de Jean-Charles Naouri, aux achats vins de Leader Price et Franprix, sous la direction d’Étienne Delannoy. Cependant, Casino reprend les achats vins de Franprix et de Leader Price, et par la même occasion, leur acheteur vin. Âgé de 30 ans, il connaît très bien l’univers des boissons alcoolisées. En 2009, à la fin de ses études à Sup de Co Montpellier (spécialité vins et spiritueux), Jacquelin Augustin a passé un an en stage chez MHD en tant que commercial terrain. Il y a appris comment des marques, haut de gamme chez MHD, peuvent apporter du

chiffre d’affaires en magasins. Sitôt son diplôme obtenu, il décroche son premier emploi au sein du Groupement des Mousquetaires comme acheteur alcools sous MDD. Il y avait peut-être déjà croisé Ludovic Paternotte, alors chez Les Mousquetaires. Et avait notamment travaillé avec les deux jointventures « spiritueux » du groupement, Symington pour les portos et Edrington pour les whiskys, mais aussi Agénor (rebaptisée depuis Alidis), la centrale internationale des enseignes Intermarché, Edeka et Eroski. En 2011, Jacquelin Augustin s’autorise une pause de quelques mois pour un projet qui lui tient à cœur : « Avec un ami, j’ai rejoint Jérusalem à vélo. » De retour de cet audacieux périple de 6 000 kilomètres, il est entré chez Iri comme consultant dans le pôle vins, alcools et bières.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

DR

VINS À SUIVRE

C’est leur première f


Vins

LES ACTEURS QUI COMPTENT

oire aux vins ! Jean-Michel Collin, un ex-hôtelier pour les achats de bulles chez Auchan

JACqUELIN AUGUSTIN Chez Casino, Jacquelin Augustin s’occupe des achats des vins du LanguedocRoussillon, des vins sans indication géographique (VSIG) et des vins avec indication géographique protégée (IGP).

Chez ce panéliste, le sportif accompli apprend à analyser les chiffres avec une grande rigueur. Trois ans plus tard, en 2015, il retrouve la grande distribution en venant épauler Étienne Delannoy aux achats vins des enseignes Leader Price et

Franprix. Chez Casino, Jacquelin Augustin s’occupe plus particulièrement des achats des vins du Languedoc-Roussillon, des vins sans indication géographique (VSIG) et des vins avec indication géographique protégée (IGP). ❘❙❚ S. Leb.

Depuis novembre 2015, il a rangé cahiers et crayons pour rejoindre l’équipe de PaulÉdouard Pinte, chef de groupe boissons chez Auchan depuis 2014 (il avait alors remplacé Patrick Flahaut). Cet amateur de taï jitsu, un art martial, aura à cœur de découvrir de nouveaux fournisseurs, en champagne comme en bière, un secteur en plein renouveau avec l’émergence de nouvelles micro-brasseries. Sa touche personnelle pour la foire aux vins de cette année ? Il a référencé un Bouzy, issu du cépage pinot noir, vinifié en pleine Champagne. Ce nectar très rare, quasi inédit en foires aux vins, est issu des vignes de la famille Rapeneau, discret cinquième acteur de champagne. Un très joli coup. ❘❙❚ S. Leb.

JEAN-MICHEL COLLIN Pour sa première foire aux vins, Jean-Michel Collin a déniché un champagne rare : un Bouzy millésimé 2009 issu des vignes de la famille Rapeneau.

Hors série | Septembre 2016

passé cinq ans à la centrale d’achats du groupe Accor. » Son arrivée au sein de l’enseigne nordiste date de 2001. Depuis, cet amoureux de bonne cuisine de 49 ans a enchaîné les secteurs au sein de la centrale d’achats : les surgelés, l’épicerie sucrée, l’alimentation infantile, puis les fournitures scolaires.

DR

C

’est assez rare pour être souligné : le nouvel acheteur en charge des champagnes et de la bière n’a pas passé toute sa carrière chez Auchan. Diplômé de l’École hôtelière du Haut-Rhin, il a un long passé dans l’hôtellerie, chez Accor. « J’ai été maître d’hôtel, directeur de restaurant, puis j’ai

29


Vins

LES ACTEURS QUI COMPTENT

Laurent Bernard, chef des liquides pour Franprix et Leader Price

Chez Auchan, Cédric Fasquel a quitté les jeux vidéo pour les vins d’Occitanie

Guillaume Viaene à la tê

«M

CÉDRIC FASqUEL Il est le nouvel acheteur Languedoc-Roussillon, Sud-Ouest, vins sans IG et vins à bulles, hors champagnes, pour Auchan.

DR

Hors série | Septembre 2016

30

plus tard, en 2005, il est nommé chef du secteur alimentaire de l’Auchan de Boulogne-sur-Mer. En 2007, Cédric Fasquel arrive au siège en tant que responsable du programme de formation non alimentaire à l’IFE (Institut de formation à l’excellence), école interne du groupe de distribution. Une expérience hors des magasins qui ne dure qu’un an. «J’étais surtout content de venir vivre à Lille pour me rapprocher de ma famille», explique ce Calaisien. Il devient ensuite acheteur de jeux vidéo, un secteur qui l’a passionné pendant huit ans. Sans jamais cesser de goûter des nectars et d’enrichir ses connaissances œnologiques. «J’ai de très belles régions à défendre», avance cet amateur de golf. Il a déjà presque effectué le tour de ses fournisseurs, car il passe entre 35 et 40 % de son temps « dans les vignes ». ❘❙❚ S. Leb.

© lAeTiTiA DuARTe

R

edistribution des cartes aux achats vins de l’enseigne Auchan. S’ils sont toujours cinq autour de Patrick Scheiber, chef de la file vins, le décès soudain, en octobre 2015, de Benoît Copin, acheteur des vins du Rhône, du LanguedocRoussillon, de Provence, des vins sans IG et des BABV (boissons aromatisées à base de vin), a obligé cette équipe soudée à se recomposer. Elle a accueilli en mars Cédric Fasquel, qui va s’intéresser aux nectars du SudOuest, du Languedoc-Roussillon, aux vins sans IG et à bulles, hors champagnes. À 37 ans, il est un «pur produit» Auchan. Ce titulaire d’un master en agrobusiness de l’Isa (Institut supérieur d’agriculture) de Lille a rédigé son mémoire de fin d’études sur le magasin Auchan de Calais (62). Le titre de son mémoire : « Comment éviter la perte de chiffre d’affaires sur un magasin en remodeling ? », ce qui était le cas de cet hypermarché au début des années 2000. En 2002, il est embauché comme chef de rayon vins dans ce point de vente, qui était l’un des premiers vendeurs de vins de l’enseigne nordiste. Trois ans

on rôle est d’analyser la gamme, de l’enrichir selon les tendances, de m’occuper des actions publi-promotionnelles, mais aussi de préparer les cahiers des charges pour les acheteurs », détaille Guillaume Viaene, 30 ans, nouveau chef de marché liquides chez Netto, enseigne discount (300 magasins) du Groupement des Mousquetaires. Renforcer la gamme de fontaines à vin, compléter la gamme de boissons sans alcool avec quelques références siglées AB, et préparer la foire aux vins d’automne. Sitôt ses études achevées, en 2009, il est nommé chef de secteur chez PepsiCo, puis chez


LAURENT BERNARD

À 46 ans, il veille notamment sur les foires aux vins de Franprix et Leader Price.

l’acheteur épicerie salée des deux plus petites enseignes du groupe Casino. Ce diplômé de l’école de commerce de la chambre de commerce et d’industrie de Melun (77) a démarré sa carrière sur le terrain chez E.Leclerc. Il a été chef de département PGC hors frais (épicerie, liquides et entretien) dans l’E. Leclerc de Varennes-sur-Seine (77) de 1995 à 1999. Puis, pendant un an, il a occupé cette même fonction dans l’E.Leclerc de Dammarie-les-Lys (77). En 2000, alors que le groupement des Mousquetaires transforme le Comptoir des Marchandises, enseigne rachetée quelques années auparavant, en Netto, Laurent Bernard est recruté pour s’occuper des assortiments de l’enseigne de discount. Puis, de 2005 à 2007, il a en charge le montage des assortiments et des différentes opérations commerciales chez Netto, dont la foire aux vins. ❘❙❚ S. Leb.

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GUILLAUME VIAENE L’an dernier, Guillaume Viaene a remplacé Marie Le Page au poste de chef de marché liquides de Netto, l’enseigne discount du Groupement des Mousquetaires. Marie Le Page est désormais en charge de la catégorie biscuits de Netto.

Hors série | Juin 2016

Mondelez. Une expérience du côté des fournisseurs qui a duré quatre ans. Après une année sabbatique passée à voyager, en 2014, cet Orléanais est entré chez Netto comme chef de marché, où il avait en charge une partie de l’épicerie et du traiteurcharcutier, avant une courte expérience chez Intermarché Express. Au départ de Marie Le Page, à l’été 2015, les équipes de Netto le rappellent pour la remplacer. Un poste qui lui plaît, car ce diplômé de l’ESC Bordeaux (aujourd’hui Kedge Business School) connaît bien l’univers complexe du vin, pour avoir participé à l’animation du club œnologique de cette école de commerce. ❘❙❚ S. Leb.

Sylvie leboulengeR

te du marché liquides chez Netto

31

Salon réservé exclusivement aux professionnels - Conception création : Bug Agency - Crédit Photos : Bug Agency (Vincent Bridenne)

A

près la réorganisation dans les enseignes du groupe Casino (hors Monoprix), Laurent Bernard, 46 ans, est le nouveau « monsieur liquides » des enseignes Franprix et Leader Price. Il vient épauler Étienne Delannoy pour la gestion des assortiments, pour la politique commerciale et les actions publipromotionnelles de tous les liquides –alcoolisés et non alcoolisés –, la foire aux vins y compris. Quant aux négociations commerciales, elles sont menées par les acheteurs de Casino depuis que les trois enseignes du groupe –Casino, Leader Price et Franprix – sont regroupées à Vitry-sur-Seine (94). Auparavant, et pendant sept ans, Laurent Bernard a été


Vins

LE SITE à déCOUVRIR

Gros changements pour le site Ma Cave par E. Leclerc à l’origine, le site Ma Cave par E. Leclerc était un site de ventes flash, à l’image de ventes-privees.com. deux ans après sa création, le site du Galec change en profondeur. Voici comment.

L

Hors série | Septembre 2016

e site Ma Cave par E. Le­ clerc, dédié dans un premier temps aux ventes flash de vins, se métamorphose en pro­ fondeur. Et pour cause. Il permet aujourd’hui de réaliser 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais les adhérents en attendent un montant de 10 millions d’euros, « d’ici à trois ans maximum », indique un adhérent de la file vins. Alors, depuis quelques mois, une équipe d’adhérents E. Leclerc est spécialement dé­ diée à l’évolution de ce site mai­ son. Sébastien Polard, adhérent à Saint­Pol­de­Léon (29), dirige ce projet. Il est épaulé par Olivier Simon, adhérent à La Ville­aux­ Dames (37), et par Franck Hélou, adhérent à Lens (62).

32

Nouvelle gamme permanente de 130 références Cette équipe a décidé d’étoffer l’offre du site avec une gamme permanente. Depuis sa création, en septembre 2014, Ma Cave par E.Leclerc ne proposait que des ventes ponctuelles, à raison de une tous les quinze jours, avec sept à huit vins par vente. Si ce système de ventes continue, il devra faire de la place à une gam­ me permanente de 130 références, ce qui est le cas depuis début mai. « Petit à petit, nous allons étoffer cette gamme pour atteindre 500 références d’ici à fin 2016 », assure Benjamin Bidault, chargé du site et de la catégorie des vins à bulles au Galec. Cette gamme diffère complète­ ment de l’offre proposée par les

Ce site du Galec réalise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les adhérents souhaitent quintupler ce montant dans les années à venir.

LES qUATRE PRINCIPAUx CHANGEMENTS ▪ Une équipe dédiée composée de trois adhérents ▪ Un entrepôt à Beauvais (60) ▪ Une foire aux vins ▪ Une gamme permanente différente du rayon vins des magasins

magasins, car « ce sont des vins de vignerons », poursuit Benja­ min Bidault. L’idée étant que ce site ressemble davantage à celui d’un caviste qu’à celui d’un dis­ tributeur de la GMS. Vins en primeur De plus, et pour la première fois de son histoire, le Galec propose à ses clients d’acheter des vins en primeur… via ce site, puisque Sébastien Polard est l’un des spécialistes des achats de vins en primeur du groupe­ ment. « Cette offre plaît aux amateurs de vins », assure Ben­ jamin Bidault. Le 1er juin, trois primeurs 2015 étaient en vente : deux saint­émilion grand cru Château La Couspaude (33 € la bouteille) et Château Corbin (25,60 €) et le moulis Château Chasse­Spleen (22,60 €). Côté logistique, le nerf de la guerre en matière d’e­commerce,

ce site du Galec dispose d’un entrepôt dédié qui appartient à un prestataire logistique mais est piloté par le Galec. Basé à Beauvais (60), il est équipé pour reconditionner les vins afin d’éviter toute casse. Les nectars sont ensuite expédiés dans les magasins ou au domicile des consommateurs moyennant un tarif dégressif (9,99 € le carton de six bouteilles, gratuit dès 350 € d’achats, par exemple). Et puis, comme les foires aux vins sont le meilleur moyen d’accroître sa notoriété, Ma Cave par E. Leclerc va organiser sa première foire aux vins cette année. « Quel que soit le circuit de distribution, les gens attendent une foire aux vins. La nôtre compte une centaine de nectars : 60 vins de la sélection nationale et les 35 vins Incroyables retenus pour la FAV des magasins », détaille Benja­ min Bidault. Pour communiquer tous ces changements, le site s’appuie naturellement sur la base clients de la foire aux vins de l’ensei­ gne. Ceux­ci reçoivent une news­ letter hebdomadaire qui conju­ gue des articles et des offres du site. Dans les 600 Drive Leclerc, une radio diffuse des spots sur ce site maison. Et puis Andreas Larsson, Meilleur Sommelier du monde 2007 et ambassadeur des FAV E. Leclerc depuis 2013, écrit des commentaires éclairés sur les vins proposés sur ce site à l’interface soignée. ❘❙❚ Sylvie leboulenger

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.



Vins

LE RAyON à VOIR LE PLEIN DE FONTAINES

Système U, qui mise sur le développement du marché des vins en fontaine, réserve un pan de mur entier à ces conditionnements.

STOP À LA MONOTONIE

COSy

Le nouveau concept de cave de Système U affiche des couleurs pastel et des matériaux comme le bois et le métal pour créer une ambiance chaleureuse.

La linéarité du rayon est rompue par des meubles où les bouteilles sont couchées. Cette astuce permet d’éviter la monotonie et de mettre en valeur les produits.

Système U rationalise son rayon vins Il y a un an, Système U lançait un nouveau concept de rayon vins, fondé sur la simplification, qui élimine 25 % de l’assortiment. Un succès auprès des associés, mais aussi des consommateurs.

100

Hors série | Septembre 2016

Le nombre de points de vente qui bénéficient du nouveau concept

34

15 à 25%

La réduction de l’assortiment via le nouveau concept, selon la taille des magasins Source : Système U

C

ent points de vente implantés en à peine un an. Pas de doute, le nouveau concept de rayon vins du groupement Système U, lancé en juillet 2015, séduit les associés. Il faut dire qu’il a tous les arguments pour convaincre ces propriétaires de magasins : moderne, simple, et surtout rentable! «Nous ne communiquons pas sur l’augmentation de chiffre d’affaires réalisée, explique JeanFrançois Rovire, chef de groupe vins chez Système U, mais ce nouveau concept est, sans conteste, un succès. »

Un redéploiement bâti autour de la simplification de l’offre. « Les consommateurs étaient perdus dans le rayon. Ils ne savaient pas quoi choisir ou ne trouvaient pas ce qu’ils cherchaient. Notre concept met en avant les différentes catégories du rayon, sans faire de surenchère sur les produits. Nous avons également porté une attention particulière à l’ambiance, avec des matériaux de type bois et métal, des couleurs pastel et des luminaires spécifiques pour créer un rayon que je pourrais qualifier de décomplexé. »

Résultat, le nouveau rayon vins de Système U énonce de grands principes qui peuvent être repris pour tous les formats et implantations de magasin : un assortiment réduit de 25%, un agencement des produits par région viticole, puis par couleur (rouge, blanc, rosé). Mise en valeur des sélections À cela s’ajoutent un emplacement dédié aux conditionnements de fontaines à vin, des produits haut de gamme mis en cave à vin réfrigérée, et des coups de cœur ou sélections particulières, mis en relief via des meubles en bois de type casier de cave à vins avec des bouteilles couchées. Si la rationalisation de l’offre a permis à l’enseigne de libérer de la place, elle en profite pour


IDENTIFICATION

PLACE AUx TERROIRS

Les terroirs sont mis en avant sur les frontons des linéaires. Ils permettent au consommateur de trouver immédiatement le vin qu’il recherche.

PHOTOS : ROBERT KLUBA/REA

Les vins aromatisés, particulièrement consommés en été, sont clairement identifiables grâce à un encadrement aux couleurs vives.

MISE EN AVANT DE LA MDD

Système U a imaginé plusieurs meubles en îlot pour valoriser sa MDD. Les bouteilles sont présentées debout sur le dessus et le bas du meuble abrite du stock en carton.

HAUT DE GAMME

Un meuble spécifique dédié aux grands crus valorise les vins premium.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

peuvent être placées couchées, avec une tablette droite pour le premier niveau, le meuble est exclusivement dédié à la gamme CVT. Un fronton à hauteur des yeux permet de mettre en avant l’offre du moment. Des meubles différents pour casser la linéarité du rayon Système U a également designé des meubles spécifiques pour les produits en animation : promotion, foire aux vins, déstockage ou vins primeurs. Il s’agit d’un meuble de massification avec un stock carton sur le dessous. Il peut être implanté au centre ou en bout de rayon, ou même en zone saisonnière. « En jouant avec ces différents modules, nous arrivons à casser la linéarité du rayon. Nous avons réalisé une étude qualitative qui a montré que le consommateur trouvait le rayon plus confortable, plus agréable, et qu’il avait la sensation d’avoir plus de choix et un plus grand nombre de nouveautés, résume Jean-François

Rovire, qui prévient tout de même : le concept doit encore évoluer, si nous voulons le garder toujours aussi attractif. » Nul doute que Système U saura le faire. Le groupement a intégralement revu sa stratégie vin depuis 2012, date de l’arrivée de Jean-François Rovire dans le groupe. En effet, ancien responsable des liquides chez Monoprix, il a su insuffler une nouvelle stratégie au groupe. La MDD Club Vins et Terroirs se distingue en rayon par une collerette violette. Aujourd’hui, la gamme compte près de 70 références. En 2014, Système U surfe sur les ventes privées et lance la vente de vin en ligne avec un site dédié, clubvinsetterroirs.com. En 2015, le service des achats est réorganisé pour être centralisé à Rungis, et le nouveau concept de cave est lancé. Cette année, la MDD se déploie sur le segment des fontaines à vin, avec six références qui seront mises en valeur à la prochaine foire aux vins. ❘❙❚ CAROLINE FAQUET-LATAPIE

ZOOM SUR LA MDD CLUB VINS ET TERROIRS L’évolution de la MDD, en nombre de références de vins proposées 65

80

50 35 2013

2014

2015

2016

2 millions Le nombre de cols vendus en un an

7,8 €

Le prix moyen

15%

La part du CA lors des foires aux vins Source : Système U

Hors série | Septembre 2016

jouer sur les mises en avant, avec plusieurs sortes de meubles. L’îlot CVT (Club Vins et Terroirs, la MDD du groupe, lancée en 2013) est un îlot bas, qui peut être implanté en bout de rayon ou au centre de la cave. Il présente sur le dessus 12 références de bouteilles inclinées et dispose en dessous de la place nécessaire pour stocker des cartons ou des bouteilles droites. Cet îlot peut accueillir les références emblématiques CVT, des coups de cœur, une sélection du chef de rayon, ou encore des vins saisonniers ou liés à un événement promotionnel. Comme pour le reste du rayon, les matières utilisées sont le bois et le métal. Une petite ardoise permet aussi à chaque chef de rayon de personnaliser un message pour le consommateur. L’enseigne a également prévu un mobilier de cross-merchandising pouvant être placé à n’importe quel endroit du magasin. Mixant des étagères munies de paniers inclinés, où des bouteilles

35


Vins

LES MARCHéS à SUIVRE

Le beaujolais retrouve de l’allant Après avoir subi une période de profonde désaffection de la part des consommateurs, mais aussi des distributeurs, le beaujolais reprend de la vigueur en grande distribution. Le résultat d’un effort conjoint réalisé par les vignerons et l’interprofession.

Bourges

Paris

Mâcon Saint-Amour-Bellevue Juliénas Vauxrenard

Monsols

La Chapelle-de-Guinchay Fleurie

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«L

36

e beaujolais nouveau est arrivé!» Le marronnier médiatique du troisième jeudi de novembre qui, depuis 1985, façonne une image plus ou moins bonne du vignoble, s’essouffle peut-être et c’est, sans doute, l’occasion de se remettre en cause. En effet, alors qu’auparavant, les consommateurs résumaient le beaujolais au fameux vin primeur, ils ont aujourd’hui compris qu’il ne se cantonne pas uniquement à cela. Le Beaujolais, c’est un territoire avec deux appellations génériques: beaujolais et beaujolaisvillages, qui peuvent aussi être commercialisées en vins primeurs. Mais ce sont aussi dix crus qui offrent un potentiel de garde intéressant: brouilly, chenas, chiroubles, côte-de-brouilly, fleurie, juliénas, morgon, moulin-à-vent, régnié et saint-amour. Selon l’interprofession, les beaujolais nouveaux et beaujolaisvillages nouveaux restent les appellations les plus commercialisées en grande distribution. Sur les neuf premiers mois de la campagne 2015-2016, pas moins de 53 000 hectolitres se sont vendus dans les linéaires, contre 192 000 hectolitres sortis des propriétés. Les beaujolais et beaujolais millésimés (c’està-dire hors nouveau) ont représenté un volume respectif de 11 000 et 6 000 hectolitres, tandis que les crus cumulent 41000 hectolitres vendus en GMS.

Moulin-à-vent

Chiroubles

UN TERROIR TRÈS CONCENTRÉ

Beaujeu

15800 HECTARES

sur deux départements, le Rhône et la Saône-et-Loire

12 appellations,

Villié-Morgon

Bourg-en-Bresse

Saint-Didier-sur-Beaujeu

Belleville

Lamure-sur-Azergues Vaux-en-Beaujolais

dont 10 crus

588729 hl

La production 2015 dont 1/3 en beaujolais nouveau

Thoissey

Saint-Julien

Villefranche-sur-Saône Saint-Just-d’Avray

Source : Inter Beaujolais

Pouilly-le-Monial

Brouilly Chénas Côte-de-brouilly Chiroubles Fleurie Juliénas Morgon Moulin-à-vent Régnié Saint-amour Beaujolais-villages Beaujolais

Anse Le Bois-d’Oingt Tarare

Les vins du Beaujolais, nichés entre les bourgognes et les côtes-du-rhône, cherchent à revaloriser leur image.

L’Arbresle

Limonest

Lyon

Par ailleurs, le panéliste Iri révélait une croissance en volume de 4,1 % en CAM à fin février 2016, pour le vignoble en général. « Cette très bonne tenue du marché s’est confirmée sur le premier semestre 2016. Nous observons + 5 % pour le beaujolais, + 6,8 % pour les crus et un léger recul, de - 2 %, pour les beaujolais-villages », explique Bruno Mallet, directeur

des Vins Aujoux (71), et viceprésident d’Inter Beaujolais jusqu’à cet été. Millésime 2015 exceptionnel Les raisons de ce regain d’activité sont multiples: la baisse des prix et le retour en force des MDD ont permis de revenir à une situation positive. L’engagement plus profond de la grande distribution, avec une ❘❙❚ ❘❙❚ ❘❙❚


Agence La Famille


Vins

LES MARCHéS à SUIVRE

PIERRES DORÉES

LE VIN DES COPAINS

Pour renforcer le côté traditionnel et authentique du vignoble, Jean-François Garlon, viticulteur à Theizé (69) et régulièrement récompensé dans les concours viticoles, présente une cuvée de beaujolais baptisée Pierres Dorées, en référence aux terroirs du même nom.

Pour éviter la confusion dans l’esprit du consommateur entre beaujolais nouveau et beaujolais de garde, l’exploitant vigneron Gilles Gelin lance cette année Le Vin des Copains. Un beaujolais à consommer en toutes occasions, qui ne mentionne pas le vignoble sur l’étiquette avant.

EN CANETTE

La société Winestar, spécialiste du vin en canette, commercialisera cette année, avec le Domaine Brossette Paul André et Fils, une canette de beaujolais nouveau.

Née en 1938, la maison Les Vins Aujoux (6 millions de bouteilles par an) propose la gamme Belle Grâce pour ses crus du Beaujolais. Le cru apparaît ici en gros, alors que le vignoble se fait plus discret sur l’étiquette.

PHOTOS : DR

GAMME BELLE GRÂCE

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LE POIDS DU VIGNOBLE EN GMS

1,9%

Hors série | Septembre 2016

des ventes de vins tranquilles, en valeur, avec 80,2 M € (+ 6 %)

38

3%

des ventes de vins AOC, en volume, avec 11,6 M l (+ 5 %)

6,91 €

de prix moyen au litre, à + 1 % sur un an Source : Iri, CAM au 19 juin 2016, d’après interprofession

❘❙❚ ❘❙❚ ❘❙❚ offre élargie en hypers, mais aussi des mises en avant plus importantes, notamment lors des foires aux vins, ont également contribué au renouveau du marché. « Le millésime 2015 était exceptionnel, et les amateurs de vin, qu’ils s’agissent des négociants, des acheteurs de la GMS, ou des consommateurs, ont retrouvé le goût de commercialiser et de consommer le beaujolais », analyse Bruno Mallet. Le vignoble est également porté par l’ensemble des actions menées par l’interprofession : opération de communication, œnotourisme, arrachage de

pieds de vigne pour rétablir l’offre et la demande, aide à l’installation des jeunes viticulteurs pour apporter une nouvelle vision du métier de vigneron, ou encore la diversification de l’offre, avec l’arrivée du bio, et un travail des vins plus structuré. La carte du marketing Un avis partagé par Gilles Gelin, installé depuis vingt ans au Domaine des Nugues: «La GMS ne représente que 15 à 20 % de notre volume d’affaires, mais c’est un débouché essentiel pour faire évoluer l’image de nos vins

auprès des consommateurs. » D’ailleurs, ce viticulteur a fait le choix de commercialiser son vin en millésime décalé, pour proposer un vin aux tanins et aux arômes plus travaillés que ceux des vins jeunes. « Le troisième jeudi de novembre sort le beaujolais nouveau, et six mois plus tard, le millésime de la même année est commercialisé. Le chemin dans la tête du consommateur est assez simple, explique Gilles Genin. Lorsqu’il achète une bouteille de beaujolais en mars, c’est le même qu’en novembre, mais avec six mois de maturation. Pour les vignerons, c’est un peu la même stratégie, mais vue sous le prisme financier. Des stocks de vin qu’on laisse maturer restent de la trésorerie immobilisée. » Pour dynamiser son activité, il lance cette année un beaujolais signé Le Vin des Copains. Si certains acteurs du secteur misent donc sur la qualité, d’autres n’hésitent pas à jouer la carte du marketing. C’est le cas, par exemple, de la société Winestar, spécialisée dans le vin en canette. Cette entreprise s’est associée au Domaine Brossette Paul André et Fils et a lancé, cet été, une campagne de crowdfunding pour financer le développement d’une canette de beaujolais nouveau 2016. En attendant le lancement de cette innovation, tout le vignoble prépare les vendanges. Selon le dernier rapport de l’interprofession, la maturation et l’état sanitaire des raisins sont jugés bons. Les conditions météo du printemps et de cet été laissent présager un millésime tardif, mais une récolte supérieure de 5% par rapport aux années précédentes. Si ce scénario se confirme, le beaujolais renouerait avec une récolte pleine avoisinant les 800 000 hectolitres. ❘❙❚ CAROLINE FAQUET-LATAPIE


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OCTOBRE 2016

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NOVEMBRE 2016

DÉCEMBRE 2016

Forte présence sur les réseaux sociaux.

Diffusion des premiers spots sur le web du 15 novembre au 15 décembre 2016 /// + de 3 millions de PAPs

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JANVIER 2017

FÉVRIER 2017

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LES TENdANCES dU MOMENT

Les collerettes, un précieux accessoire Ringarde, la collerette ? Pas du tout. Ni les distributeurs ni les producteurs n’envisagent de la remiser dans leurs placards.

S

DE BON CONSEIL

INFORMER ET RASSURER

Photos dr

ous forme de pendentif ou de cône, la collerette n’a pas toujours bonne presse. Pourtant, cet accessoire protéiforme conserve toute son importance. «Vu la complexité de codification des étiquettes, on pourrait penser que c’est un emplâtre sur une jambe de bois, mais il continue à orienter et à rassurer les consom­ mateurs», constate Olivier Desdoigts, de l’agence de design Desdoigts & Associés. L’enseigne Nicolas, par exemple, a très bien compris le parti à en tirer. «Nous les utilisons dans nos promos de trois semaines pour signaler qu’il se passe quelque chose sur un produit en jouant sur les codes couleur et en faisant ressortir en découpe de petits éléments symbo­ liques», explique Isabelle Johanet, responsable marketing du caviste.

Hors série | Septembre 2016

À utiliser avec parcimonie Ces pendentifs carrés représentant un coût non négligeable, l’enseigne les utilise avec parcimonie: trois par produit, dispatchés entre la vitrine, les panières et le linéaire (où ils sont glissés dans une réglette). Les producteurs ne sont pas en reste, en particulier pour les vins de 5 à 12 €. La cave coopérative des

« Les cônes ou pendentifs permettent d’apporter aux clients occasionnels du rayon vin, souvent un peu perdus, un gage de “réassurance ”. D’où l’importance de bien définir le type de caution apportée et de soigner leur aspect. » Hélène Sagné, fondatrice de l’agence Bug

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Ce cône de la gamme L’Intact (Les Vignerons de Buzet) permet d’afficher clairement son élément distinctif : l’absence de sulfites ajoutés.

Vignerons de Buzet (Lot-et-Garonne) appose ainsi sur toutes les bouteilles de sa gamme L’Intact, lancée en 2015, un cône gris portant la mention «sans sulfites ajoutés». «Le cône, qui est moins compliqué à installer et beaucoup plus stable que le pendentif, a été le moyen idéal de faire connaître cette nouveauté », témoigne David Bidegaray, responsable marketing. Pour faire passer un message Les collerettes mettant en avant une distinction (comme les coups de cœur du Guide Hachette), offrant un bon de réduction ou promettant des points de fidélité sont aussi très appréciées. « Uti­ lisé à bon escient, on n’a pas encore trouvé mieux que ce repère visuel pour valoriser une offre », remarque François Dauvergne, négociant de la vallée du Rhône (Dauvergne-Ranvier). Après sa visibilité, sa surface est l’un des principaux atouts de la collerette. Sur les quatre faces

En suggérant des accords mets-vins, Maison Marlère cherche à simplifier la vie des consommateurs et, surtout, des consommatrices.

d’un cône, le producteur peut faire passer son message. Comme Les Vignerons de Buzet, qui indiquent sur le cône de L’Intact : « Notre parfaite maîtrise de la vinification nous permet de ne pas ajouter de sulfite à ce vin. » Pour les petites maisons, comme Maison Marlère, dans le SudOuest, la collerette est un véritable joker. Afin de faciliter l’orientation dans un rayon pléthorique, cet acteur a construit sa stratégie sur les accords metsvins, munissant toutes ses bouteilles d’un pendentif qui indique les plats à déguster pour atteindre «l’accord parfait». «Les consom­ mateurs sont très sensibles à cette approche pédagogique, dont cer­ tains éléments sont, du reste, protégés par la propriété intellec­ tuelle», affirme Jérôme Baradat, fondateur de Maison Marlère. Permettant d’ajouter une deuxième couche de marketing à un produit au packaging minimaliste, la collerette a donc de beaux jours devant elle. ❘❙❚ ArmAnd CHAuvel


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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération

Agrément n°2002-152

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BOISSONS Alcoolisées À SUIVRE ▪ Arhumatic crée des rhums arrangés depuis Lille ▪ The Whisky Shop s’installe dans la capitale ▪ Captain Morgan, ambiance pirate en magasins

Les belles promesses Le 18 mai dernier a marqué la naissance de la Fédération du whisky de France, réservée à ceux qui produisent ou commercialisent du whisky brassé, fermenté, distillé, vieilli et embouteillé en France. Elle regroupe d’ores et déjà 42 adhérents (32 distilleries et 10 embouteilleurs), sur les 54 acteurs déclarés du secteur. Ses objectifs: la défense des intérêts de ses membres, l’entraide (veille juridique, bases de données techniques…) et, bien sûr, la promotion du whisky français. Certes, en volume, il ne représente pas encore grandchose. Ses ventes sont inférieures au million de bouteilles de whisky japonais vendues en France au cours de l’année écoulée. Mais, d’ici à deux ou trois ans, «le cap des deux millions de bouteilles LES DISTILLERIES DE WHISKY EN FRANCE

▪ Bardinet secoue les cocktails ▪ Les blondes se poussent du col ▪ Cinq questions pour tout connaître des ginger ales et autres ginger beers

Glann ar Mor

yANNICK Le GOFF

Claeyssens Dreum Northmaen

Warenghem

devrait être largement dépassé», affirme Philippe Jugé, à l’origine de la création de la fédération, ancien rédacteur en chef de «Whisky Magazine», et grand connaisseur du whisky et de son écosystème. «Par son histoire et sa culture, la France dispose de toute l’expérience et des savoir-faire nécessaires pour faire de l’excellent whisky. à ceux qui considèrent encore que faire du whisky en France est un peu incongru, je réponds qu’il est, à l’inverse, étonnant qu’elle ne s’y soit pas mise plus tôt…» Un phénomène qui concerne désormais tout l’Hexagone, même si deux régions, la Bretagne et l’Alsace, disposent déjà de leur propre IGP, whisky de Bretagne et whisky d’Alsace. Voici trois exemples de whiskys locaux. ❘❙❚

Distillerie Noyon Leisen

Distillerie du Castor Rozelieures Pays d’Othe Miclo Théo Preiss

Distillerie des Menhirs Dour’k Kaerilis

Sainte-Colombe Brasserie d’Anjou

N° 0000 | 00 Mois 2000

Bertrand Meyer Lehmann

Gilbert Holl André Mersiol

Ouche Nanon

42

Hepp

Distillerie de Paris

Monsieur Balthazar

Rouget de Lisle Brûlerie du Revermont

Ninkasi Fabriques Brasserie de Bercloux Michard En janvier 2016, près de 40 sites Brasserie du Dauphiné Brunet distillaient du whisky Distillerie du Vercors sur le territoire Domaine des Hautes Glaces français. Un chiffre Moon Harbour Distillerie de Laguiole en constante Castan progression, Domaine de Bourjac dans un domaine où les producteurs assoient leur légitimité pas à pas. Mavela


Boissons alcoolisées

LES ACTEURS QUI COMPTENT

du whisky français… David Roussier dirige le pionnier breton

© Distillerie Warenghem

C

depuis 2009, David Roussier a hérité de cette histoire qui fait de la distillerie Warenghem le leader actuel du whisky français. Une dimension internationale Un statut qu’il tient évidemment à défendre. « Par rapport aux volumes produits par les plus grosses marques écossaises, nous ne sommes guère plus qu’une microdistillerie. Reste que nous sommes parvenus ces dernières années à construire une entreprise de dimension nationale, et même internationale puisque nous exportons une partie de notre production. Nous travaillons, et je partage sans doute

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l’objectif avec nombre de mes confrères, pour affirmer chaque jour un peu plus la spécificité et la légitimité du whisky français », explique-t-il. D’où d’importants investissements pour accroître la capacité de production, doublée cette année, et qui devrait être encore augmentée l’an prochain. D’où aussi une proximité assez étroite recherchée avec les grandes centrales. « Pour mieux suivre les tendances du marché et pour leur proposer aussi souvent que possible des produits uniques et innovants, notamment par l’intermédiaire de vieillissements spécifiques ». ❘❙❚ y. Le G.

DAVID ROUSSIER Directeur général de la distillerie Warenghem, David Roussier est par ailleurs l’un des vice-présidents de la Fédération du whisky de France, en charge des distilleries en activité, soit celles qui commercialisent déjà du whisky.

Hors série | Septembre 2016

’est en 1987 qu’est apparu le WB – Whisky Breton –, premier whisky 100 % français. Œuvre de la distillerie Warenghem, basée à Lannion et née en 1900. Sa spécialité: les liqueurs de fruits et de plantes, dont le fameux Élixir d’Armorique, primé dans plusieurs expositions internationales au tout début du XXe siècle et encore en vente aujourd’hui. La décision de se lancer dans la production de whisky a d’abord répondu à une volonté de diversification. Pourquoi vers le whisky ? D’abord parce que, à l’époque, ce spiritueux représentait un marché loin d’être négligeable, mais aussi prometteur. Peut-être aussi parce que, proximité celtique oblige, le whisky et l’Écosse ne sont pas vraiment considérés en Bretagne comme un produit et un pays tout à fait étrangers. La région produisait d’ailleurs depuis déjà une bonne trentaine d’années des « blends français » (à base de whisky écossais)… Après un voyage d’étude de deux mois en Écosse, Gilles Leizour, à la tête de l’entreprise à l’époque, prend sa décision. La distillation commence tout début 1984 et aboutira trois ans plus tard à la naissance du WB, un blend car, à l’époque, c’est ce que le marché demande… Les années suivantes verront la sortie du premier single malt, en 1998, mais aussi et surtout la construction d’une vraie gamme avec, après les premières marques WB et Gwenroc, les Armorik, Breizh, Galleg (et toujours WB) d’aujourd’hui. Directeur général de la distillerie

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Boissons alcoolisées

LES ACTEURS QUI COMPTENT

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a brasserie Pietra, à Furiani, et la distillerie Mavela, à Aléria, sont situées toutes deux sur la côte orientale de la Corse. De leur rencontre est né un whisky. «Quand on a la passion de la distillation, on a forcément celle du whisky. Et puisque notre activité, jusque-là centrée sur les fruits, nous laissait du temps à partir d’octobre, nous avons décidé de nous lancer », racontent Stefanu et Lisandru Venturini, les deux fils de JeanClaude, le fondateur de la distillerie, à la fin du XXe siècle. L’objectif a été clairement énoncé : travailler dans le strict respect de l’appellation, mais aussi faire un whisky qui ressemble à la Corse… «Nous avons essayé beaucoup de choses en travaillant à partir d’un

outil, l’alambic Holstein, qui, à l’époque, n’était pas très orthodoxe. Mais nous voulions absolument mettre en avant les arômes et les saveurs à chaque étape.» Les premières mises en bouteille de P&M (pour Pietra et Mavela) interviennent fin 2004 et, dès 2007, il apparaît dans la fameuse bible des whiskys de Jim Murray. Un critique qui, quelques années plus tard, décrira la version single malt du P&M comme « proche d’une joie sans faille…» La gamme proposée se compose aujourd’hui de deux produits: le P&M Vintage, un blend (assemblage, dont les plus anciens ont jusqu’à 14 ans), mais aussi le P&M single malt 7 ans d’âge. Objectif de Maleva: se développer, mais dans le respect de la voie

Dr

Stefanu et Lisandru Venturini élaborent un whisky qui ressemble à la Corse

déjà tracée. «Il faut beaucoup de temps pour faire un bon whisky. Les évolutions seront donc lentes», prévient Lisandru Venturini qui aimerait néanmoins, d’ici à quelques années, parvenir à intégrer en Corse tous les maillons de la production. Principal chaînon manquant, l’orge, qui n’est pas produite sur l’île. ❘❙❚

STEFANU VENTURINI Stefanu Venturini est coprésident de la Fédération du whisky de France, avec Christophe Dupic, de la distillerie Grallet-Dupic, à Rozelieures (54).

y. Le G.

Simone et Yves Lehmann distillent de la poire williams et du single malt

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Hors série | Septembre 2016

SIMONE ET yVES LEHMANN

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Simone et Yves Lehmann, à la tête de la distillerie du même nom, basée à Obernai, dans le Bas-Rhin. Yves Lehmann est par ailleurs trésorier de la Fédération du whisky de France.

otre premier whisky a été commercialisé en 2007. Un single malt de 40°, vieilli sept ans en fûts de bordeaux blanc, baptisé Origine», se souvient Simone Lehmann, qui dirige avec son époux Yves la distillerie artisanale Lehmann, fondée en 1850 et, depuis, transmise de père en fils. Une petite entreprise familiale qui regroupe aujourd’hui six personnes, et qui propose toute une gamme d’eauxde-vie de fruits qui, pour la plupart, proviennent de producteurs locaux. Mirabelles, prunes, framboises, poires… Comment le whisky s’est-il introduit dans cette gamme on ne peut plus régionale? «Tout simplement parce que le marché des eaux-devie de fruits n’était pas très dyna-

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mique et qu’il nous a fallu, à la fin du siècle dernier, songer à nous diversifier. Vers quel produit nous diriger, nous qui sommes spécialistes de la distillation, dans une région, l’Alsace, où les experts du brassage ne manquent pas ? Le whisky s’est vite imposé, et nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls dans la région à avoir eu la même idée», se souvient Simone Lehmann, en insistant sur l’exigence qualitative, au niveau du maltage (le moût est fourni par la brasserie Meteor), de la distillation et du vieillissement. «La distillerie est labellisée EPV (Entreprise du patrimoine vivant). Nous faisons nos whiskys comme nous avons toujours fait nos eaux-de-vie. Avec le souci d’inventer quelque chose de nouveau, mais dans le plus

profond respect des traditions.» Le whisky Lehmann en est à sa troisième médaille d’or consécutive (2014, 2015 et 2016, pour cinq médailles au total) recueillie au Concours général agricole. Le primé 2016, baptisé Révélation, un 7 ans d’âge de 40°, a bénéficié d’un vieillissement achevé en fût de sauternes. Il sera bientôt présent chez les cavistes. Rançon du succès : dans cette entreprise, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de près de 0,8 M€, alors que le whisky représentait seulement 3 % des ventes en 2007, le pourcentage s’élevait à 25% en 2015, et sera encore plus élevé cette année. Chez Lehmann, le single malt a déjà détrôné la poire williams… ❘❙❚ y. Le G.


L’INTENSITÉ DES WHISKIES DE MALT

L’INNOVATION N°1

UNE ÉDITION LIMITÉE FIN D’ANNÉE Signée par le collectif d’artistes

RCS LIXIR BOBIGNY 393 611 561 - * Nielsen, YTD P6 2016, PDM Valeur total Innovations blend -12

DES BLENDS -12 ANS*


Boissons alcoolisées LA PME à déCOUVRIR

Arhumatic crée des rhums arrangés depuis Lille Créée fin 2014 dans la capitale des Hauts-de-France, cette marque de rhums arrangés 100 % naturels se fait connaître chez les cavistes et investit pour s’imposer en France, à l’étranger et faire son entrée en GMS.

L

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L’essentiel de la gamme est vendu à 38 €, pouvant aller jusqu’à 45 € pour certains rhums à base de fruits cuits.

« Nous utilisons du rhum blanc Damoiseau à 40°, du sucre de canne et des fruits de première qualité choisis chez Mora Frères et aux Fruits de la Terre au Min de Lomme, en tenant compte de leur maturité, de leur saisonnalité, et dans une proportion qui garantit la justesse et l’équilibre des assemblages», assure Thierry Ogez.

209000€ Le CA TTC en 2015 (+ 50 % au premier semestre 2016)

120

clients (cavistes, épiceries fines, CHR) 2 salariés 8 200 bouteilles commercialisées en 2015 (13 000 prévues en 2016) Source : société

« La qualité dans le choix des fruits et épices est primordiale, ainsi que dans les procédés très artisanaux d’élaboration et de maturation. » Clémence et Thierry Ogez, cofondateurs d’Arhumatic. L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

PHOTOS : DR

Hors série | Septembre 2016

e rhum arrangé est un produit de niche très concurrencé par les marques et même préparé à la maison par nombre d’amateurs. C’est sur ce segment que Clémence et Thierry Ogez, couple d’entrepreneurs lillois, ont décidé de se lancer, fin 2014, après dix années d’expérience dans l’épicerie fine et la vente de fruits et légumes (enseigne L’Île Ô Fruits, dans le Vieux Lille). « À l’époque, pour garantir la qualité et la fraîcheur de nos fruits et légumes, nous retirions régulièrement de la vente ceux qui ne répondaient plus à ce niveau d’exigence et, pour éviter la casse, nous avons eu l’idée de les utiliser en préparant des rhums arrangés. Le succès a été immédiat, mais il s’agissait d’une petite activité faite à la maison après notre journée de travail », précisent-ils. Une première expérience qui, une fois leur commerce revendu, les a décidés à se lancer en se donnant les moyens de créer une vraie marque, tant en termes de marketing que de recettes.

10 à 15 références par an Le résultat aboutit à des compositions variées pour constituer une gamme annuelle de 10 à 15 références (rhum menthe, fruits rouges, passion vanille, frécinette, figues, punch aux ananas rôtis…). Ils se singularisent par des punchs pas trop forts en alcool, très aromatiques et fruités, en sachant qu’aucun colorant, ni arôme artificiel n’entrent dans la composition de recettes élaborées avec des ingrédients 100 % naturels. Tous les fruits sont travaillés à la main, et certaines recettes rôties au four en cuisson lente. Les bouteilles Little Sumo de Saverglass, les bou-

chons en verre Vinolok et l’étiquetage doré assurent une très belle facture aux bouteilles (70 cl), dont la transparence met pleinement en valeur les fruits et épices. La majorité de la gamme est vendue à 38 €, principalement chez les cavistes et en CHR et sur le site internet d’Arhumatic (frais de port offerts à partir de trois bouteilles). 100 000 € d’investissement «La première année, nous avons vendu 8 200 bouteilles et nous prévoyons d’en écouler au moins 50% de plus en 2016 auprès d’un réseau de 120 clients, pour l’instant essentiellement basés en région parisienne, en Normandie, dans le grand versant Nord et un peu dans l’Est de la France », explique Clémence Ogez. L’objectif d’Arhumatic est de poursuivre son expansion commerciale dans le reste de l’hexagone et de commencer l’export, d’abord au Luxembourg et en Italie. Parallèlement, les cofondateurs envisagent de démarcher les GMS, mais en leur proposant de travailler en marque blanche. Pour y parvenir, ils prévoient d’investir 100000 € d’ici à fin 2017, afin de moderniser et augmenter la capacité de leur ligne de production et de financer leur développement commercial pour atteindre alors l’équilibre financier. Enfin, Arhumatic prévoit le lancement de coffrets cadeaux (2 bouteilles de 35 cl) avec des recettes spécifiques pour les fêtes de fin d’année. ❘❙❚ FRANÇOIS LECOCQ


(1) Données IRI HMSM val et vol CAD P6 2016 (2) Données IRI HMSM val CAD P6 2016 (3) Brand Performance Tracker 2015, Millward Brown (4) Données IRI HMSM vol CAD P6 2016

(1)

LEADER DES BIÈRES DE SPÉCIALITÉS ET MOTEUR DE LA CROISSANCE DU RAYON

1ère

N°1

en contribution à la croissance du rayon bières (1)

Bière préférée des Français

de ventes vs 2015 (2)

marque du rayon en CA (4)

+23%

2

ème

EN SEPTEMBRE, NE RATEZ PAS LE PLUS GRAND TEMPS FORT LEFFE MULTI RÉSEAUX DES MOYENS EXCEPTIONNELS SPÉCIFIQUEMENT DÉVELOPPÉS

Activations vations et kits de visibilité dans les établissements

CHR MÉDIA

GMS

Campagne d’animations massive avecc dégustation bières et fromages

Plus de 70 millions d de contacts

Plus de 2 millions de packs en édition limitée

Evènements Food Truck 2 semaines d’affich hage

Digital

Temps fort relayé via une campagne on-pack

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Boissons alcoolisées LE MAGASIN à VOIR LIEU PRESTIGIEUx

Le magasin n’est pas situé dans la zone la plus passante de la place de la Madeleine. Mais cette dernière devrait bientôt être réaménagée pour une circulation piétonnière. Une localisation qui n’a pas empêché Leonardo Di Caprio de visiter The Whisky Shop.

TROIS UNIVERS

Environ 60 m2 pour un peu plus de 300 références organisées en trois univers : les Modernes, les Classiques et les Collectors. L’escalier permet d’accéder au Salon Johnnie Walker.

The Whisky Shop s’installe dans Ouverte en avril dernier, la boutique de l’enseigne écossaise, place de la Madeleine à Paris, joue les cartes du luxe décontracté et de la proximité avec les marques. 2 134 m La surface

sur 2 niveaux de The Whisky Shop, à Paris

330

références (juillet 2016)

5 salariés

(4 conseillers de vente) + Imogen Bankier, gérante Hors série | Septembre 2016

Source : The Whisky Shop

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Ç

a y est, The Whisky Shop, l’enseigne britannique (pardon, écossaise), s’est enfin décidée à traverser le Channel. Propriété de GlenKeir Whiskies Limited, elle n’exploitait jusqu’alors que 21 magasins, tous situés en Écosse et en Angleterre. L’ouverture en avril dernier du point de vente de la place de la Madeleine, à Paris, constitue une grande première pour le distributeur, désireux de tester sa capacité à se développer loin de ses bases et, tant qu’à faire, au cœur du plus gros marché européen… Segmentation de l’espace La boutique d’une soixantaine de mètres carrés, exclusivement dédiée au whisky, propose près de 330 références présentées dans trois univers distincts : les Modernes, les Classiques et les Collectors. Ils représentent respecti-

vement 30 %, 40 % et 25 % de l’offre. Une organisation qui se veut rigoureuse et accueillante. «La grande majorité de nos clients ne connaissent en général que deux choses : leur budget et le futur consommateur de la bouteille, qui sera souvent l’heureux bénéficiaire d’un cadeau. La première phrase qu’ils prononcent en entrant est souvent “Vous savez, je n’y connais pas grandchose”. Aussi, notre objectif est de les rassurer en leur proposant une segmentation qui leur permette de s’approprier l’espace, même s’ils ne sont pas spécialistes », explique Philippe Jugé, consultant sous contrat pour l’enseigne, qui a notamment beaucoup travaillé à la constitution de l’assortiment. Du côté des « Modernes », l’on trouve les «whiskys du monde»: japonais, irlandais, américains, mais aussi 25 références fran-

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çaises dont quelques embouteillages exclusifs réalisés par la distillerie de Paris. Quelques écossais « décalés », comme le célèbre Monkey Shoulder de Lixir, complètent l’univers. Repères pour les néophytes Les « Classiques » sont presque tous écossais. «75 des 108 distilleries écossaises sont représentées», insiste Philippe Jugé, avec aussi quelques références exclusives, dont le Green Label de Johnnie Walker. Du côté des «Collectors» enfin, c’est la rareté qui est célébrée : éditions limitées, productions de distilleries disparues et, là encore, des embouteillages exclusifs effectués pour The Whisky Shop. La MDD de l’enseigne en quelque sorte… Cette typologie donne des repères aux néophytes et l’impression d’une grande richesse,


ANGEL ROOM

SALON JOHNNIE WALKER

La marque de Diageo développe un réseau de six «Johnnie Walker Houses» dans le monde. Mais aucune d’entre elles n’était située en Europe. Voici celle installée au premier étage du Whisky Shop parisien.

PHOTOS JOHn AdriAn 2016

Un espace protégé, isolé de la boutique, aménageable, à la disposition des marques pour y organiser rencontres, dégustations…

la capitale

Assortiment raffiné Un emplacement prestigieux, un assortiment qui ne l’est pas moins, des services et un accueil par des vendeurs qui parviennent à trouver le bon équilibre entre raffinement et décontraction, tout cela pourrait suffire à n’importe quel magasin pour espérer le succès. The Whisky Shop a pour autant décidé d’ajouter un atout

à son jeu en jouant la carte de la proximité avec les marques. Une carte à laquelle l’enseigne accorde beaucoup d’importance. La répartition des espaces semble le montrer. De fait, derrière la boutique proprement dite –une soixantaine de mètres carrés en rez-de-chaussée–, un petit espace indépendant et aménageable d’une dizaine de mètres carrés, « The Angel Room », leur est réservé. « Les marques pourront s’approprier l’endroit temporairement pour y organiser rencontres, dégustations… , assure Philippe Jugé. The Whisky Shop a pour vocation de les accompagner dans leur développement. Or, la tendance actuelle est clairement à la montée en gamme. Il nous a semblé pertinent de permettre aux marques de profiter de cette adresse prestigieuse.» Last but not least, un très bel escalier donne accès, depuis la boutique, au Salon privé Johnnie Walker. Une pièce d’environ 70 m2, dédiée à la signature du groupe Diageo. « Lorsque

The Whisky Shop a annoncé son intention d’ouvrir une boutique à Paris, l’idée est venue très vite d’une association avec Johnnie Walker qui, jusque-là, ne disposait d’aucune implantation européenne pour ses “Johnnie Walker Houses”», raconte Philippe Jugé. Locataire pendant cinq ans Le salon est dédié à la vente, mais aussi et surtout aux dégustations et rencontres que Johnnie Walker souhaitera réaliser. Au cours des trois premiers mois de vie de la boutique, une vingtaine d’événements ont déjà été organisés par la marque, locataire pour cinq ans de ce premier étage… Ne serait-ce que par l’allocation des surfaces, l’antenne parisienne de The Whisky Shop n’est donc pas une boutique comme les autres. «Ce serait plutôt une plateforme marketing globale», résume Philippe Jugé, en soulignant l’existence de la boutique internet, opérationnelle depuis l’été, mais réellement activée à partir de cette rentrée. ❘❙❚ Yannick Le Goff

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même si le nombre de références – qui devrait augmenter dans les prochains mois – peut paraître insuffisant. Faut-il le préciser? Inutile d’espérer retrouver ici une offre d’entrée de gamme. Sur les 330 références, seules une cinquantaine s’affichent – de peu – à moins de 50 €. Parmi elles, le Monkey Shoulder de Lixir. À l’opposé, le « Balvenie 50 years old single match scotch whisky » s’exposait cet été à 35 000 €… En prime aussi : au-delà du conseil, un petit atelier de gravure pour la personnalisation des bouteilles et, bien sûr, un service de livraison.

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Boissons alcoolisées

L’ANIMATION COMMERCIALE REPéRéE

Captain Morgan, ambiance pirate en magasins Grâce au look iconique du Captain, le pied posé sur son tonneau de rhum, la marque de diageo s’impose comme la championne des animations en magasins.

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GOÛT DU LARGE

Ces bateaux en carton de 2 mètres sur 3 sont le fer de lance de la théâtralisation sur le lieu de vente.

Vers de nouveaux rivages Du coup, le fringant Captain, présent en GMS sous sa version épicée, Original Spiced Gold, rêve déjà d’autres abordages. «Notre ambition pour Captain Morgan est énorme. Elle dépasse amplement le marché des rhums, car ce sont d’autres spiritueux liés au monde de la nuit et de la fête tels qu’Absolut ou Jack Daniel’s auxquels nous souhaitons nous mesurer», déclare Thibault Testot-Ferry, directeur marketing chez MHD France. Porté par l’image iconique du Captain, favorisé par un goût épicé et surfant sur la vague des films Pirates des Caraïbes, le rhum de Diageo mise pour cela sur la

«Le succès de Captain Morgan en France repose plus sur les dégustations que sur les promos prix, que nous utilisons avec parcimonie.» Thibault Testot-Ferry, directeur marketing MHD France L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

PHOTOS : DR

D

ébarqué sabre au clair sur le marché français en 2013, le rhum Captain Morgan, du groupe Diageo, la sixième marque de spiritueux au monde, n’en finit pas de faire parler la poudre. En à peine trois ans, il s’est hissé dans l’Hexagone à la deuxième place des rhums internationaux, avec 30,7% de part de marché en volume (+ 12,1 points), derrière Havana Club de Pernod, à 43,1% (-7,8 points), mais devant Bacardi, à 22,6 % (-5,4 points), en hypers et supermarchés, de janvier à mars 2016, selon Nielsen, d’après fabricants.

DU RHUM À TON HOMME

Dans le canal CHR/CHD, le Captain et ses Morganettes garantissent l’ambiance en bars et en discothèques.

DÉGUSTATION

Les animations comme celleci, au Carrefour de Chambéry en mai 2016, s’accompagnent d’un taux de conversion record lors des dégustations : 65 %.

publicité (une ou deux vagues par semestre, plus une très forte présence sur les réseaux sociaux), mais aussi, beaucoup, sur les animations en GMS: plus de 900 par an. De fait, son succès en France repose davantage sur la GMS que sur le circuit CHR-CHD, un modèle qui commence à influencer d’autres pays. Morganettes en uniforme Pour séduire les consommateurs, le rusé Captain préfère la théâtralisation sur le lieu de vente à l’arme des prix (le volume sous promos dépasse rarement les 10 ou 15%). Jetant l’ancre dans les allées ou dans l’îlot central des grandes surfaces, ses bateaux en carton de trois mètres sur deux, remplis de bouteilles montées sur palettes et desservis en général par une Morganette en uniforme, passent rarement inaperçus. Les dégustations qui vont de pair se chiffrent par un taux de conversion record: 65%.

Bien que MHD ne fasse pas de cobranding sur le marché français, il n’est pas rare que les distributeurs couplent Coca-Cola à ces opérations. En effet, le long drink est l’un des principaux usages de la marque, ce qui permet de l’associer aux temps forts qu’organise chaque été MHD sur ce thème, sous le nom de Summer Bar, avec ses marques J & B, Smirnoff et Gordon’s. En circuit CHR-CHD (250 animations par an), le Captain prend forme humaine lors de KTA (keys to adventure, clés pour l’aventure). Accompagné de quatre Morganettes, il danse jusqu’au bout de la nuit et distribue chapeaux et autres produits dérivés. Les jeunes adorent, et cette politique d’animation, tant en magasins qu’en bars ou en discothèques, gonfle le taux de notoriété de la marque auprès des 18-25 ans à la vitesse d’une grand-voile sous les alizés : il a doublé dans les douze derniers mois, pour s’établir à 37%. ❘❙❚ ARMAND CHAUVEL



Boissons alcoolisées

L’ANIMATION COMMERCIALE REPéRéE

Bardinet secoue les cocktails Le spécialiste des boissons festives exploite sa gamme d’alcools blancs et de jus à cocktail pour développer l’usage du cocktail à la maison. Son atout : un corner dédié, accompagné d’un balisage pour les jus.

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Hors série | Septembre 2016

Un booster de ventes « Ce dispositif merchandising s’est révélé un formidable booster de ventes. L’impact, mesuré sur l’ingrédient soft par Iri, c’està-dire les jus et nectars pour cocktails de notre marque Caraïbos, fait état d’un indice 110, et montre que la croissance est au rendez-vous si le consommateur est accompagné et conseillé », explique Nicolas Poiroux, responsable du service merchandising du groupe La Martiniquaise. Ce corner surfe à la fois sur la formidable santé du marché des rhums (qui caracole à

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« Les chefs de rayon considèrent notre dispositif comme simple, discret et efficace, car il fidélise les clients et augmente le panier moyen, qui passe de une à trois ou quatre bouteilles. » Nicolas Poiroux, responsable du service merchandising du groupe La Martiniquaise L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Au rayon spiritueux des hypermarchés, le corner prend la forme d’un petit meuble peu encombrant de trois niveaux, fixé à une crémaillère, et accueillant un total de 36 bouteilles : un rhum Old Nick, un jus de fruits Caraïbos, et un sirop de sucre de canne Canadou.

Photos dr

omment démocratiser la consommation de cocktails à la maison ? C’est en partant de cette question que Bardinet, connu entre autres pour sa gamme de rhums (marques Old Nick et Dillon), mais qui possède aussi une cachaça (Aguacana) et distribue une tequila (José Cuervo), a développé Destination Cocktails. Ce corner, doublé d’un balisage, est déjà installé dans 250 points de vente, et en route pour les 350 implantations en 2016.

Ce dispositif simple et efficace se fixe à une crémaillère et n’empiète sur aucun rayon. En joignant dans le même meuble rhum, jus à cocktail et sucre de canne, le dispositif offre un confort d’achat au consommateur, qui n’a pas à parcourir plusieurs rayons.

7 % de croissance en volume en CAM à P8, selon Iri, contre - 0,2 % pour l’ensemble des spiritueux) en mettant en avant Caraïbos, une marque de jus pour cocktails bien connue des bartenders. « Nous sommes le seul acteur des boissons festives à offrir ce genre de produits, dont la qualité optimale, qui tient à la sélection des fruits et à la propre composition des jus, facilite grandement la préparation de cocktails à la maison», assure Nicolas Poiroux. L’objectif est d’initier et d’accompagner le consommateur pour qu’il réalise chez lui un mojito, une piña colada ou une batida de manga (entre autres exemples), avec une qualité professionnelle et pour un prix accessible.

Recettes renouvelées Des fiches pratiques détachables expliquent comment réaliser les recettes. L’intention est moins de promouvoir les marques que d’apporter aux consommateurs une solution pédagogique axée sur l’usage des cocktails. Le corner dispose d’un QR Code venant en relais de www.destinationcocktails.fr, un site dédié avec plus de 400 recettes. Par ailleurs, au rayon jus de fruits, la zone destinée aux cocktails fait l’objet d’un balisage spécifique, où Caraïbos voisine avec d’autres marques et les MDD. Bardinet, qui a reçu le Trophée 2016 LSA des Forces de vente dans la catégorie des boissons pour ce dispositif, ne cache pas sa volonté de faire émerger cette catégorie. Le dispositif fonctionne d’autant mieux que la variété des cocktails et des jus est grande. «Sans quoi le renouvellement mensuel des recettes s’avérerait plus difficile, et il existerait un risque de lassitude du consommateur», prévient Nicolas Poiroux. La prochaine étape pourrait être l’introduction d’accessoires. Toujours dans l’idée de réveiller le bartender qui sommeille dans chaque amateur de cocktails ! ❘❙❚ ArmANd ChAuvel


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Boissons alcoolisées LES MARCHéS à SUIVRE

2057,4 M€

Le chiffre d’affaires des bières blondes, à + 5,1 %

88 % La part de marché en valeur des blondes dans le total bières

89 % La part de marché en volume des blondes dans le total bières

889 523 ML

Les ventes en volume des bières blondes, à + 4,5 %

+5,9% L’évolution en valeur du total bières +4,9%

L’évolution en volume du total bières

Données en cumul annuel arrêté au 15 mai 2016, en hypers et supermarchés. Source : Nielsen ScanTrack

FAR WEST

Bière d’été, la Leffe Royale Crystal est brassée à cru à partir du houblon crystal ouest américain. Celui-ci apporte des arômes de fruit de la passion, pêche, abricot et orange, mariant fruité, houblonné et fraîcheur.

VINTAGE

Vendue depuis 2015 en hors-domicile, la Tigre Bock (Kronenbourg) est arrivée en GMS cette année en pack de 6 x 25 cl, boîte 50 cl, et bouteille 75 cl. Une réminiscence de la marque historique acquise en 1922 par les Hatt, fondateurs de Kronenbourg.

Les blondes se poussent du col L’innovation en bières blondes se concentre sur les spécialités, segment porté par une créativité débordante. Fruitées, houblonnées, tendance ou d’abbaye, elles recrutent de nouveaux consommateurs dans tous les profils gustatifs.

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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

ntre une India Pale Ale, une radler au kiwi et une 0,0° citronnée, la bière blonde pure et dure doit défendre sa place. Car si le marché s’est agrandi en recrutant des amateurs, la part des bières dites «de luxe» a rétréci. «Dans les années 90, les Kronenbourg, Heineken et autres 33 Export représentaient 70 % de PDM. Aujourd’hui, elles n’en ont plus que 25 %. Des bières premium ont pris le relais, observe Matthieu Ribeyron, directeur marketing de Brasserie Bavaria. Mais ce segment perd de la vitesse, et doit être perfusé en promo pour ne pas se laisser distancer par les spécialités. » Ces dernières connaissent une ascension fulgurante: +27% en volume en

2015 pour les «tendance», +23% pour les fruitées, +25% pour celles dites de dégustation… «Les Français recherchent toujours plus d’expériences sensorielles, constate Philippe Collinet, directeur de la communication de Kronenbourg SAS. Cette variété amène à la bière des consommateurs qui n’y venaient pas quand elle était juste amère.» Femmes, jeunes, adeptes du sans-alcool, voire intolérants au gluten, sont autant de nouvelles recrues. Bien accompagner les plats Cette soif de variété n’est pas moins prononcée chez les amateurs «historiques». Pour l’assouvir, ils se sont tournés vers les bières «spéciales», des blondes plus fortes (titrant entre 5,5° et

6,5°), et surtout vers les microbrasseries. Cela n’a pas échappé aux leaders. Kronenbourg a ainsi lancé sept liquides cette année, dont trois bières de dégustation. Titrant à 7° d’alcool, Grimbergen Elixir associe des malts de seigle, de froment et d’orge. Sous un étiquetage vintage, Tigre Bock est une réédition de la marque historique créée en 1922 par l’alsacien, avant qu’elle ne devienne Kronenbourg en 1947. Quant à 1664 Millésime, c’est un «grand cru» élaboré avec le chef Philippe Etchebest pour accompagner les viandes corsées. Dans sa montée en gamme, la bière se présente comme une alternative aux vins. «C’est l’objectif de Leffe Royale, assure Marjorie Voghi, directrice marketing


LINGOT D’OR

Photos dr

Forte du succès des cans tatouées numérotées, Brasseries Bavaria a relooké la 8.6 Gold: une canette à encre tactile dorée et embossée. Tout un programme d’activations en cette fin d’année: affichage, mises en avant en display en magasins, offres d’essai et bons de réduction de 0,50 €.

WORLD COMPANy

repositionnement marketing sur le premium et l’artisanal, nous avons recruté des consommateurs partout en France, se réjouit le directeur des ventes GMS, Benjamin Davrinche. Sur le 75 cl, la Cht’i blonde est passée devant Jenlain, derrière La Goudale et 3 Monts. Et nous avons des progressions de 35 % depuis deux ans.» Un bon cru pour Castelain, qui connaît des succès comparables avec ses autres marques.

d’AB InBev. Nous voulons offrir une expérience premium aux consommateurs qui recherchent un goût plus complexe, tout en les éduquant au “foodpairing” [association d’ingrédients, NDLR].» Ainsi, le houblon cru de la Leffe blonde Crystal se marie bien avec des fromages de chèvre ou de la pancetta. La Ch’ti blonde, elle, s’associerait plutôt avec les viandes blanches et le munster. Cette bière de garde, créée par les Brasseries Castelain en 1979, vend les trois quarts de ses volumes hors des Hauts-de-France. «Depuis notre

« Depuis notre repositionnement marketing sur le premium et l’artisanal, nous avons recruté dans toute la France. Sur le format 75 cl, nous avons des progressions de 35 % par an depuis deux ans. » dr

Benjamin Davrinche, de la Brasserie Castelain

Une image sélect Un an après son lancement en juin 2015, la Jade bio sans gluten s’est écoulée à 1 500 hl, et son format 33 cl fait des bons débuts au rayon snacking. Quant à la marque Castelain, lancée au début de l’année pour les 90 ans de la brasserie, près de 1000 hl se sont vendus au premier trimestre. «Nous prévoyons de nouvelles références en 2017, car le positionnement connaisseur rencontre son public, confie Benjamin Davrinche. Le packaging

FRANçAISE ET BIO

Jade est la première bière blonde siglée AB française. En effet, la brasserie Castelain (marque Ch’ti et Castelain) a pris cette initiative dès 1986. Depuis, la famille Jade s’est agrandie avec une référence aromatisée à la grenade et une autre sans gluten.

premium a beaucoup œuvré. » Image et standing font, en effet, partie de l’art de déguster. Un vecteur d’innovation pour Heineken, qui, faute de vouloir toucher à la recette de Gerard Heineken, joue sur les packagings et les éditions limitées. Avec, cette année, la série Countries Edition, aux couleurs de 21 pays, et une version estivale de The Sub Riviera. « Nous avons été les premiers à lancer des packagings “rupturistes” et à révolutionner les usages avec des systèmes pression à domicile. Nous détenons 96% de ce segment très valorisé », note Olivier Darses, chef de groupe Heineken. Matthieu Ribeyron constate aussi l’effet d’un beau design avec la 8.6 Tattoo, vendue en février et mars. Un joli coup qu’il veut reproduire cet automne avec la 8.6 Gold. En attendant une année 2017 riche en nouveautés avec l’arrivée, au sein de Bavaria, des marques de Palm, racheté en 2016. ❘❙❚ LAURENCE ZOMBEK

Hors série | Septembre 2016

Heineken a choisi de customiser ses bouteilles avec les drapeaux de 21 pays où la marque est présente. Disponibles en édition limitée jusqu’à la fin de l’année en CHR et en GMS en 6 x 33 cl.

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Boissons alcoolisées

LES TENdANCES dU MOMENT

Cinq questions pour tout connaître des ginger ales et autres ginger beers Elles nous viennent le plus souvent du monde anglo-saxon. Soft-drinks pour adultes ou ingrédients de cocktails, c’est surtout grâce à ce dernier mode de consommation qu’elles pointent aujourd’hui le bout de leur goulot dans les magasins.

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Hors série | Septembre 2015

Ginger beers et ginger ales, qu’est-ce que c’est ? Contrairement à ce que leur nom suggère, ginger beer et ginger ale ne sont ni l’une ni l’autre de la bière. La première est très ancienne, sans doute apparue en Angleterre au XVIIIe siècle. C’était à l’époque une boisson brassée et fermentée à base d’eau et de gingembre. La ginger ale est apparue un peu plus tard. Il semble que les Irlandais aient été les premiers à avoir l’idée d’aromatiser de l’eau gazeuse avec du gingembre, avant que les Américains ne s’emparent de la recette et la fassent évoluer. Les ginger ales s’apparentent désormais à des limonades aromatisées. Nous connaissons tous au moins une ginger ale, le fameux Canad a Dry… Au-

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jourd’hui, ces deux boissons tendent à se ressembler de plus en plus, même si la ginger beer conserve une image plus traditionnelle, «craft», et donc affiche un goût de gingembre souvent beaucoup plus prononcé. Deux boissons très bien installées, surtout dans le monde anglosaxon où elles sont considérées comme des boissons à part entière. On les trouve très facilement en Angleterre, aux ÉtatsUnis, en Australie, en Inde, dans certaines parties de l’Afrique…

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Quelles sont les différentes catégories de produits ? Il y a d’abord les ginger ales «classiques ». Catégorie au sein de laquelle on retrouve, bien sûr, le Canada Dry tel que nous le connaissons en France. À noter

GINGEMBRE

Espèce de plantes originaire d’Asie dont on utilise le rhizome en cuisine et en médecine traditionnelle. Connu pour ses vertus aphrodisiaques, tonifiantes et digestives, ce rhizome est une épice très employée dans un grand nombre de cuisines asiatiques. Il est également utilisé dans la confection de boissons, type ginger ale, et de desserts comme le pain d’épices. L’Inde, la Chine et l’Indonésie sont les trois plus gros pays producteurs de cette plante tropicale, suivis par le Nigeria, le Népal et le Bangladesh. L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.


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Comment consomme-t-on ces boissons ? Ginger ale et ginger beer sont donc des soft-drinks et sont consommées comme tels. Particulièrement appréciés, dans le monde anglo-saxon donc, par les adultes qui veulent «boire un verre» entre amis sans pour autant boire de l’alcool, tout en évitant également les sodas, trop enfantins à leurs yeux. Une cible bien esquissée par le slogan déployé par Canada Dry dans l’Hexagone : « Canada Dry est doré comme l’alcool, son nom sonne comme un nom d’alcool... mais ce n’est pas de l’alcool. » Mais ginger ales et surtout ginger beers sont également très utilisées en tant qu’éléments de recettes de cocktails, le gingembre ayant la caractéristique de relever les

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Pourquoi sont-elles aujourd’hui « tendance » ? Grâce à l’engouement actuel pour les cocktails justement. Un engouement nourri par des influences étrangères (les barmen voyagent beaucoup, paraît-il) et donc par ce monde anglosaxon qui fait souvent intervenir ginger ales ou ginger beers dans ses recettes. Une tendance cocktail qui monte en puissance depuis quelques années en France, très prometteuse pour les spiritueux (gin, vodka, rhum…), mais aussi donc pour les boissons au gingembre, excellent exhausteur de saveurs.

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Ginger beer et ginger ale : quelle cible pour quels distributeurs ? Les deux boissons s’adressent clairement à une population adulte (jeunes et moins jeunes) qui, sur le modèle anglo-saxon, la consommera soit comme un soft-drink, soit comme un ingrédient de cocktail. À l’évidence, dans un premier temps en tout cas, le second mode de consommation apparaît comme le plus puissant, tant il est vrai que la notion de soft-drink pour adulte est quasi inconnue dans l’Hexagone... Une situation qui pourrait évidemment évoluer, justement grâce à la pénétration croissante des boissons au gingembre en consommation horsfoyer. Bien que sans alcool, leur modèle de développement se rapprocherait alors de celui de certaines marques ou types de spiritueux qui vont chercher leur avenir dans le monde des bars « tendance » avant de pouvoir tenter leur chance en grande

Chez Monoprix La marque Fever-Tree – toute une gamme de tonics, limonades et ginger ales – a été créée en 2005 par deux Britanniques, Charles Ross et Tim Warrillow. Ils sont partis du principe qu’il n’existait pas de tonic, ni de ginger ale de qualité. Pour les gingers, ces globe-trotters ont déniché un gingembre vert aux arômes légers et verts, venu de Côte d’Ivoire ; un deuxième, du Nigeria, pour « son intensité aromatique » ; et un troisième, de Cochin, au sud-ouest de l’Inde. Distribuée par la Maison du Whisky, Fever-Tree est vendue chez Monoprix.

Né au Canada À ce jour, Canada Dry est le seul ginger ale présent en France à grande échelle. Une marque mondiale pour un produit né à Toronto (Canada) en 1904. Elle appartient aujourd’hui à l’Américain Dr Pepper Snapple Group, mais est distribuée en France par Orangina Schweppes.

PHOTOS : FOTOLIA ; DR

valeurs gustatives des alcools. Ainsi, de nombreux Anglais et Américains auraient l’habitude d’allonger leur whisky d’un peu de ginger beer ou ginger ale…

En direct d’Australie Bundaberg est une ville sur la côte orientale de l’Australie. C’est aussi le nom d’une Ginger Beer brassée là-bas – avec du gingembre australien – par des spécialistes du soft-drink brassé comme des bières, Bundaberg Brewed Drinks. Cette marque est distribuée en France par la brasserie Licorne.

distribution. Et de fait, il est aujourd’hui bien difficile de trouver, au-delà de certaines épiceries fines et/ou exotiques, une boisson au gingembre en grande distribution. Au-delà de l’exception Canada Dry, Monoprix semble être l’une des seules grandes enseignes à les avoir référencées avec Pimento et l’anglais Fever-Tree, également en vente à la Maison du Whisky. ❘❙❚ Yannick Le Goff

Hors série | Septembre 2015

l’existence d’un Schweppes Ginger Ale, ou encore celle d’un Britvic Ginger Ale (l’anglais Britvic exploite en France les marques Teisserre, Fruité, Pressade…). Viennent ensuite les ginger beers sans alcool, sans doute la catégorie la plus diversifiée avec un grand nombre de marques dont l’australien Bundaberg, Schweppes, Old Jamaica et Fever-Tree (deux marques anglaises), l’allemand Thomas Henry… et le français Pimento. Beaucoup plus rares sont les ginger beers alcoolisées, parmi lesquelles Ginger Joe de Stone’s (marque du groupe viticole australien Accolade Wines) ou celle de Crabbie’s, une marque écossaise dont l’histoire remonte au début du XIXe siècle. Vient enfin tout une série de boissons, brassées ou non, dont le seul point commun est de contenir, ou d’être aromatisées, au gingembre. Exemple avec la Ginger Energy, un energy drink au gingembre qui contient également ginseng et taurine.

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BOISSONS sans alcool ▪ La mode du « on the go » inspire PepsiCo ▪ Les nouvelles ambitions affichées du light

Hors série | Septembre 2016

▪ Au rayon des jus, le bio sort de sa niche

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Ces stars internation par leurs marques na Les stars américaines sont accros aux nouvelles marques de boissons. à tel point que certaines d’entre elles – Madonna, Beyoncé, Leonardo diCaprio, etc. – ont carrément investi dans leurs signatures préférées.

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maginez une chanteuse, Louane ou Jenifer, qui investirait dans l’industrie agroalimentaire, et plus exactement dans une nouvelle boisson. De préférence sans alcool, comme Matahi (à partir du fruit du baobab), VaïVaï (eau de coco créée par deux Français), ou Cœur de Pom’ (du jus de pomme issu de fruits moches fabriqué dans les Deux­Sèvres par Les Jardins de l’Orbrie). En France, peu de stars placent leur argent dans ce genre de boissons. Quand elles le font, elles pri­ vilégient le vignoble, ou agissent si discrètement

Beyoncé fond pour la pastèque moche

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ntre deux tournées mon­ diales, la célèbre chanteuse de R’n’B, Beyoncé, gère sa fortune. En mai dernier, elle a, en effet, mis quelques­uns de ses deniers dans une start­up qui fabrique une boisson à la pas­ tèque, WTRMLN WTR, un nom de marque imaginé à partir des consonnes de watermelon water, ou eau de pastèque en anglais. «C’est plus qu’un investissement dans une marque, a affirmé la belle Afro­Américaine dans un communiqué annonçant cette prise de participation à la presse américaine. C’est un investissement dans un business féminin [la patronne, Jody Levy, est une femme, NDLR], l’agriculture américaine, la santé des gens et la préservation de notre planète.»

De fait, les fioles longilignes WTRMLN WTR contiennent du jus issu de pastèques pas assez présentables pour être vendues telles quelles (365 millions de kilos sont jetés chaque année aux États­Unis) et du jus de ci­ tron bio, le tout pressé à froid. Pas de sucre ajouté, ni d’édul­ corant, ni de bisphénol A. Cette


Boissons sans alcool

LES ACTEURS QUI COMPTENT

ales qui ne jurent que turelles Tea Time équitable

© Getty ImaGes/ James Devaney

boisson vitaminée permet de rémunérer des agriculteurs qui, avant sa création, jetaient une partie de leur production. Excellent projecteur Et pour la start­up créée en 2013 par deux New­Yorkais, Jody Levy et Harlan Berger, l’arrivée de Beyoncé donne un supercoup de projecteur sur une marque qui n’a pas les moyens publi­promo­ tionnels de Coca ou Pepsi. Pepsi? La marque mondiale avait autre­ fois fait appel à la chanteuse en tant qu’ambassadrice. Pas sûr qu’elle réitère depuis que Beyon­ cé vante sa boisson à la pastèque. À noter que ce n’est pas la pre­ mière fois que l’épouse du chan­ teur et producteur Jay Z investit dans des sociétés. Elle a créé deux lignes de vêtements, Ivy Park pour le sport et House of Dereon pour le prêt­à­porter, cosignées par Tina, sa mère styliste. ❘❙❚ S. Leb.

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ontrer la surpêche, lutter contre l’extinction de cer­ taines espèces, éduquer les populations reculées pour qu’elles sauvegardent leurs terres… Voilà certaines des actions de LDF, la fondation que l’Américain Leo­ nardo DiCaprio a créée dès 1998. Il n’avait que 24 ans et, depuis, l’acteur oscarisé pour son rôle dans The Revenant met à profit sa célébrité en prêchant pour une planète plus propre. Il en donne une nouvelle preuve avec son dernier investissement dans Runa, une boisson énergisante naturelle, dont les feuilles de guayusa sont l’ingrédient principal. Le guayusa? C’est une sorte de thé qui ne pousse quasi qu’en Équateur. Ses feuilles contiennent plus de caféine qu’aucun autre

végétal et sont bourrées d’antioxy­ dants, ce que les Kichwas –ou Quechuas, une tribu locale – savent depuis des millénaires. Deux Américains, Tyler Gage et Dan MacCombie, l’on découvert lors de leurs études en Équateur. Ils ont créé Runa («complètement vivant » en kichwa) en 2009 et ont développé des infusions en sachets et des boissons à base de cette plante aux superpouvoirs. Soutien aux Équatoriens Ces deux trentenaires assurent ainsi une rémunération correcte à 2300 agriculteurs équatoriens. Via leur fondation, ils ont déjà aussi replanté un million de pousses. Et de citer sur leur site l’exemple de Ruth, agricultrice kichwa, qui possède 300 arbres guayusa et 300 cacaotiers. Les arbres de cacao vieillissant, leur production déclinante a été compensée par le rendement des guayusas qui, lui, n’a cessé d’augmenter. En 2014, Ruth a vendu pour 350 $ de feuilles de guayusa à Runa, ce qui lui a per­ mis d’envoyer ses enfants à l’école. «Les feuilles sont traitées dans une usine en Équateur, puis expédiées aux États-Unis », ex­ pliquent les fondateurs. Pour le moment, seuls les États­ Uniens ont goûté à Runa, mais l’investissement consenti par Leonardo DiCaprio pourrait per­ mettre à cette start­up (5 millions de dollars de chiffre d’affaires) de se développer au­delà de ses frontières. L’acteur envisage de donner ses parts dans Runa aux agriculteurs équatoriens. Grand cœur avec ça! ❘❙❚ S. Leb. ❘❙❚ ❘❙❚ ❘❙❚

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SYLVIe LebOULeNGeR

pour Leonardo DiCaprio

© ePa/FRanCK ROBICHOn/maXPPP

que le grand public n’en sait rien. À notre connais­ sance, seul l’acteur Samuel Le Bihan a lancé, voici quelques années, une boisson énergétique naturelle, baptisée Frelon, comme sa société de production de films. Et Mareva Galanter, Miss France 1999, a ouvert trois bars sous l’enseigne Good Organic Only où sont proposés des jus de fruits et légumes bio pressés à froid. Outre­Atlantique, il en va tout autrement. C’est même presque une tendance forte dans la micro­ sphère hollywoodienne et chez les chanteurs. Une manière pour eux de donner une autre image d’eux­mêmes dans un pays où business et art font bien meilleur ménage qu’en France. Une image solidaire des jeunes entrepreneurs et soli­ daire des agriculteurs qui fournissent ces marques. Cette tendance pourrait gagner l’Europe. ❘❙❚

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Boissons sans alcool

LES ACTEURS QUI COMPTENT

Une ribambelle d’artistes autour de Vita Coco

© BaueR-GRIFFIn LLC

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es chanteuses Madon­ na (photo) et Rihanna, les acteurs Demi Moore et Mat­ thew McConaughey, et le chan­ teur des Red Hot Chili Peppers, Anthony Kiedis, ont, dit­on, chacun investi un million de dollars dans Vita Coco. Non pas dans une levée de fonds organi­ sée par Mike Kirban et Ira Liran, les deux fondateurs américains de cette eau de coco « made in Brésil», mais à la suite d’un cer­ tain acharnement de Madonna. En effet, lors de sa tournée mon­

diale de 2008, la chanteuse souf­ frait de crampes. Pour les sou­ lager, son coach lui a suggéré de s’hydrater avec du Vita Coco. Bingo! La chanteuse n’en a plus pâti et, de fait, elle n’a plus lâché ses Tetra Pak bleus. L’insistance de Madonna Au point qu’elle a fait appeler Mike et Ira, lesquels n’ont pas répondu tout de suite : ils n’avaient pas les moyens d’em­ baucher une telle ambassadrice. À force d’insister, la rencontre

a eu lieu, et Madonna n’est pas devenue égérie, mais actionnaire de la marque, tout comme ses amis cités ci­dessus. Grâce à l’argent de ces stars, Vita Coco a pu commencer à s’internatio­ naliser. Arrivée en France en 2012, la société est dirigée depuis mai dernier par Cédric Colliot, ancien des desserts haut de gamme Gü. La marque détient près de la moitié du petit marché des eaux de coco. Un secteur qui devrait passer de 10 M€ en 2015 à 50 M € dès 2018. ❘❙❚ S. Leb.

Zlatan Ibrahimovic en laborantin pour Vitamin Well

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l n’y a pas que le football dans la vie du Suédois. Il y a aussi Vitamin Well, une boisson fonctionnelle, enrichie en vitamines et en minéraux, suédoise elle aussi, pour laquelle le nouvel attaquant du Man­ chester United, en Angleterre, joue les ambassadeurs depuis deux ans. « C’est un ami de l’un des investisseurs de Vitamin Well », précise Jan Enhager, cofondateur et export manager de la marque. Elle a été créée en 2006 par des entrepreneurs suédois – dont un médecin –, qui voulaient élargir l’offre des « boissons santé » et ainsi offrir des alternatives « healthy » et modernes aux sodas, jus de fruits et autres boissons non gazeuses. Sa propre recette de parfum Se voulant originale par son goût, ses ingrédients et son design, elle est vendue à 11 mil­ lions d’exemplaires par an en Suède et dans une vingtaine de pays européens. Vitamin Well ressemble fort à Vitamin Water,

marque fonctionnelle rachetée par Coca­Cola en 2007. En France, si Vitamin Water a dis­ paru des rayons depuis plus d’un an, Vitamin Well les inves­ tit depuis un peu plus de deux ans. Distribuée par Fresh Food Village, elle est notamment commercialisée chez Monoprix, Carrefour Market, Simply Mar­ ket, ou encore à La Grande Épi­ cerie de Paris. Jusqu’au printemps dernier, la gamme comptait trois recettes : Defence (vitamines C et D, zinc, parfums citron­fleur de sureau), Reload (vitamines B et D, magnésium et zinc, ci­ tron­citron vert) et Anti­ oxidant (vitamines C et E, sélénium et manganèse, pêche). Comme Zlatan Ibrahimovic n’est pas du genre à ne prêter que son image, il est entré dans le laboratoire de la marque pour créer sa propre re­ cette. Baptisée Upgrade,

celle­ci contient du jus de citron et du cactus, du magnésium pour réduire la fatigue, des vi­ tamines B6 et B12 pour aider à renforcer le système immuni­ taire, et D pour maintenir l’os­ sature en bonne forme.

© vItamIn wateR

Sa signature sur la bouteille « Zlatan a suivi de près toutes les étapes, assure Jonas Pet­ tersson, PDG de Vitamin Well. De la dénomination au choix de la saveur, en passant par le design de l’étiquette. » Chaque bouteille d’Upgrade est signée du footballeur, ce qui devrait assurer une nouvelle visi­ bilité à cette marque en construction. Zlatan Ibrahimovic est déjà apparu dans quelques publicités, notam­ ment pour l’équipe­ mentier américain Nike et le construc­ teur automobile suédois Volvo. Le voici désormais am­ bassadeur reconnu de Vi­ tamin Well. ❘❙❚ S. Leb.


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Boissons sans alcool LE RAyON à VOIR

La mode du « on the go » inspire PepsiCo La filiale française du géant américain souhaite accroître sa part d’activité dédiée au snacking, à 5 % de ses ventes d’ici à 2020. Une stratégie qui vise tous les moments de consommation de la journée.

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La balle est dans le camp des distributeurs Si, dans l’Hexagone, cette tendance n’en est qu’à ses frémissements, elle est déjà bien installée ailleurs: «Au RoyaumeUni, 60 % des consommateurs prennent déjà leurs petits déjeuners sur le trajet du bureau. À Paris, le nombre d’établissements qui proposent des petits déjeuners à emporter explose », soulignait alors Bruno Thévenin. En conséquence, la filiale française du géant américain propose sa solution « on the go ». « Le marché du snacking est un enjeu crucial. Cette catégorie permet de capter des achats supplémentaires et extrêmement rentables. Comme sur tous les marchés en forte croissance, ce sont les distributeurs qui structureront le mieux cette catégorie », indique Thomas Decroix,

© LAETITIA DUARTE

« Le marché du snacking est un enjeu crucial. Cette catégorie permet de capter des achats supplémentaires et extrêmement rentables. » Thomas Decroix, directeur commercial de PepsiCo France

directeur commercial de PepsiCo France. C’est pour cela que, en tant que fournisseur multimarques et multisegments, PepsiCo France accompagne au maximum ses partenaires distributeurs pour développer ce marché synonyme de relais de croissance.

DR

n juin dernier, Bruno Thévenin, directeur général de PepsiCo France, annonçait dans LSA (n° 2415) être sensible aux changements de tendance qui s’opèrent chez les shoppers, notamment à l’arrivée du « on the go ». Une évolution du snacking qui consiste à étendre les temps de consommation au-delà de la pause déjeuner. Le « on the go », ou « sur le pouce », entend satisfaire les envies du consommateur toute la journée : petit déjeuner, pause salée ou sucrée du matin ou de l’après-midi, et pourquoi pas repas du soir.

Pepsi teste un présentoir qui combine ses marques d’épicerie et de boissons.

Une offre structurée Pour ce faire, le groupe mise sur trois leviers de croissance. Le premier consiste à couvrir l’intégralité des moments de la journée : les purs jus Tropicana pour le petit déjeuner, les soupes froides Alvalle, les chips Lay’s et les boissons 7Up, Lipton Ice Tea ou Pepsi pour le déjeuner, et les smoothies Tropicana ou Naked à l’heure de la pause du milieu de l’après-

DE PLUS EN PLUS VITE L’évolution du temps consacré aux repas en France

Source : PepsiCo

Temps moyen du déjeuner

1978 1 h 38

2014 28 min

Montant du ticket moyen pour le repas

17 €

10,50 €

Nombre de repas pris hors domicile

1 sur 10

1 sur 4

midi. Le deuxième levier est de proposer des formats faciles à consommer, et à prix abordable. Pour plusieurs de ses marques, PepsiCo développe des formats conçus pour une consommation quasi immédiate, comme le paquet de chips Lay’s de 45 g, ou le Gazpacho Alvalle Tetra Pack de 25 cl, ou bien encore les bouteilles Tropicana Single Serve. Cette gamme « snacking » a été développée avec de nouveaux Gencod, afin que les distributeurs soient en mesure d’évaluer les ventes générées par cette activité et ainsi de pouvoir la piloter au mieux. Enfin, le troisième levier d’action est l’aménagement et la délimitation d’espaces en points de vente. Le groupe accompagne les magasins dans leurs démarches catégorielles, et propose du matériel pour valoriser le rayon snacking. Une initiative est d’ailleurs en cours de test chez Auchan, dans le magasin de la Défense (92), avec un meuble spécifique. Pour PepsiCo, l’enjeu du « on the go » est important : « D’ici à 2020, nous nous sommes donné pour objectif que l’activité snacking représente 5 % de notre chiffre d’affaires », précise Thomas Decroix. Pour les distributeurs, l’enjeu est aussi de taille puisque le snacking, en plus de générer des ventes additionnelles, est également un levier de recrutement important. ❘❙❚ CAROLINE FAQUET-LATAPIE



Boissons sans alcool LES MARCHéS à SUIVRE

LE LIGHT EN PERTE DE VITESSE Évolution en valeur des soft-drinks - 6,8 % pour les lights - 15 % pour les mid-cal (avec ajout de stévia) + 1,7 % pour les regulars - 1,7 % pour les soft-drinks au global Évolution en valeur des colas - 19,3 % pour les lights - 15,5 % pour les mid-cal (avec ajout de stévia) - 1,3 % pour les regulars - 2,9 % pour les colas au global

0 SUCRES

Pour ses dix ans, CocaCola Zero devient Zero Sucres, à la recette «plus proche du CocaCola classique». Très soutenu en médias et en échantillonnage, ce produit doit doubler les ventes de Zero d’ici à cinq ans. En GrandeBretagne, Coca-Cola a investi 10 M£ pour ce lancement réalisé en avril.

Données en cumul annuel arrêté au 10 juillet 2016, en HM + SM + SDMP + drives Source : Nielsen ScanTrack ; origine : fabricants

MOINS DOSÉ

Diminution de la teneur en sucre pour le Cola U, via le remplacement d’une partie du sucre par de la stévia. Ce cola regular contient 7,2 g de sucre pour 100 ml, soit 30 kcal, contre 42 kcal pour la moyenne du marché.

Les nouvelles ambitions affiché Coup d’arrêt pour les boissons sucrées avec des édulcorants. Les consommateurs veulent des alternatives saines et néanmoins goûteuses. Face à cette mutation, les acteurs des soft-drinks revoient leurs offres : formules naturelles, « mid-cal » et goûts peu sucrés.

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e glas aurait-il sonné pour les bons vieux sodas ? Accusés de contribuer aux maladies du surpoids, les fabricants de boissons sucrées avaient répliqué en brandissant des alternatives light. Mais à la fin des années 90, la contreattaque des lobbies du sucre a jeté le discrédit sur l’aspartame et, au-delà, sur les édulcorants. Les autorités sanitaires ont récemment conclu à l’innocuité de l’aspartame, mais le mal est fait. «Depuis deux ans, les BRSA light baissent en volume (-13,9%) et en valeur (-11,8%), comparées au total des softs (-2,6% en volume). Le light pénalise le marché: il représente 92% des pertes de l’année », observe Anne-Laure Fulidis, compte-clé chez Nielsen.

Pourtant les volumes des allégés ont plus que triplé depuis 1999 et contribué à plus de la moitié de la croissance des softs, défend Olivier Dexemple, directeur marketing de Coca-Cola Entreprise: «Ils ont été un relais de croissance et touchent 55% des foyers. Chez Coca-Cola, notre PDM en volume sur les allégés est de 62,4%, contre 42,6% sur le total des softs.» La montée des tonics et limes Cette position est due en grande partie à Coca-Cola Zero qui, dix ans après son lancement, « a encore gagné 7% en 2015». Ce cola vient d’être rebaptisé CocaCola Zero Sucres, avec un goût plus proche du Coca-Cola classique. Il vise à doubler les ventes de Zero d’ici à 2022. De quoi

compenser le succès mitigé de Coca-Cola Life, dont la formule a été corrigée en avril, en passant de -30 à -40% de sucre. Chez PepsiCo, c’est Pepsi Max qui tire son épingle du jeu. « La marque de colas zéro la plus en croissance avec + 6,1 % en volume en CAM à P6, et + 19 % depuis le début d’année (CAD à P6) », assure l’entreprise, grâce notamment au lancement de Pepsi Max Lime. Mais, la baisse des colas light est très préoccupante pour les deux géants du soda. Les seuls segments positifs sont les tonics et les limes, ce dernier surtout porté par 7Up et l’arrivée de la saveur 7Up Mojito Free sur le segment «adulte», en fort développement. Même si les majors limitent les


LE DÉPART DE MISS O !

CITRON VERT

Quand le cola surfe sur la vague des limes, cela donne Pepsi Max Lime, lancé en mars dernier en PET de 1,5 l. La gamme Pepsi Max a été activée cet été via un partenariat avec l’UEFA Champion’s League et la distribution de 400000 échantillons de Pepsi lors de la tournée des plages 2016.

MOJITO FREE

Dans le sillage du succès de 7Up Mojito (PepsiCo), la version sans sucre 7Up Mojito Free a été présentée en mars. 7Up est le seul contributeur aux gains des limes allégés (zéro uniquement), avec + 5,5 % en valeur et + 5,2 % en volume, CAM à P6 2016, selon Iri.

PhoToS Dr

Quatre ans et demi après avoir troqué Orangina Light pour Miss O!, Orangina revoit sa recette avec un nom éclairci, Orangina Zero, et un code couleur original. La griffe zéro vise 20% des ventes d’Orangina, contre 10% aujourd’hui. Miss O! avait perdu 19% de ses volumes, en CAM à P6 2016, face à +3,5% pour le regular.

La « taxe soda » partout Un nombre croissant d’adultes se détourne aussi du sucre. Une défiance appuyée par la « taxe soda», qui se généralise dans le monde et vise les boissons contenant sucre ajouté et édulcorants. Les industriels commencent donc à prendre en compte ce phénomène. Ils se sont engagés dans un vaste chantier : réduire la quantité de sucre ajouté, à l’instar d’Orangina Suntory France (OSF), qui, depuis 2007, diminue ce taux chaque année. Dans Schweppes Agrum Regular, 44% du saccharose ont été remplacés par du sucralose. Mais «ce n’est pas mis en avant parce qu’écrire -30% de sucre peut laisser penser qu’il n’y a plus autant de plaisir», note Sophie Tudot, responsable

marketing de Refresco, fabricant de softs sous MDD. Miss O!, par exemple, en a fait les frais. «Elle reculait de 15% depuis deux ans, car trop féminine et trop dénaturée par rapport au vrai Orangina», reconnaît Thierry Aouizerate, directeur marketing d’OSF. Relancé cet été, l’Orangina Zero, plus proche de l’original, vise à retrouver une quote-part de 20% des ventes d’Orangina. Avec Fïnley, Coca-Cola a misé sur la stévia et des saveurs inédites. « Pari gagné, affirme la directrice marketing, Céline Bou-

© Eric LEgouhy

pertes dans certains créneaux, tous les acteurs sont pénalisés. L’arrêt de Taillefine Fiz (Danone), l’an dernier, a accentué la perte de valeur de ce marché.

« Coca-Cola Zero Sucres vise le même niveau de croissance que Coca-Cola Zero dans le passé. Nous sommes dans une logique d’investissements soutenus. » Céline Bouvier, directrice marketing de Coca-Cola France

vier. Fïnley a atteint 9,7 % de pénétration en deux ans, soit 2,6 millions de foyers acheteurs.» Pour Thierry Aouizerate, il est temps d’aller plus loin: « On a voulu préserver la perception sucrée, mais les adultes attendent des goûts moins sucrés, comme ceux de Pulco et MayTea.Nous travaillons sur la prochaine génération de boissons gazeuses midcal sans édulcorant.» Les MDD y pensent aussi. «Nous évaluons la limite acceptable en termes de sensation sucrée. C’est en train de bouger», confie Sophie Tudot. Et si, à travers ces offres, se jouait un rapport différent aux boissons rafraîchissantes? Un rapport d’authenticité avec des boissons naturelles, dépouillées de sucres, mais subtiles en arômes. Déjà exploitée avec succès par les eaux aromatisées, cette voie pourrait déboucher sur un pôle à la confluence des eaux et des softs: la désaltération 2.0. ❘❙❚ LaurenCe ZomBek

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es du light

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Boissons sans alcool

LES TENdANCES dU MOMENT

LE NOUVEAU

Joker fait son entrée dans le bio au rayon ambiant. La marque a choisi les trois parfums les plus populaires : orange, pomme et multifruits. Ce sont des nectars (85 %) additionnés d’eau, mais sans sucres ajoutés. © GEttY IMAGEs/IstoCKphoto, photos DR

LE LEADER

Le pionnier et numéro un incontesté du bio au rayon ambiant a enrichi son offre en début d’année, avec un pur jus en bocal de 75 cl et un nectar de 1 litre.

Au rayon des jus, le bio sort de sa niche Les ventes de produits bio progressent régulièrement et depuis plusieurs années au rayon jus de fruits ambiant. Une tendance d’autant plus solide que Joker, l’un des poids lourds du secteur, resté jusque-là à l’écart, implante en ce moment ses innovations.

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135,6 M€

Le chiffre d’affaires du segment bio, soit la 4e catégorie du marché bio en valeur

Données en CAM à fin mai 2016, en HM+SM+drives+proxi+EDMP Source : Iri ; origine : fabricants

part de marché, toujours en volume, proche de 8 %. Ainsi, le bio apparaît aujourd’hui comme le seul segment porteur d’une croissance solide, mais aussi comme générant d’ores et déjà suffisamment de volumes pour ne plus être considéré comme une «niche». Une évolution relevée, bien sûr, par Unijus, la structure interprofessionnelle des jus

« Depuis qu’ils ont dépassé les 10 % en valeur, les jus bio sont plus qu’une niche. Notre offre repose sur un prix accessible, des nectars avec 85 % de fruits et pas de sucre ajouté. » DR

Hors série | Septembre 2016

L

e segment « bio » du rayon jus de fruits ambiant accueille en ce mois de septembre un nouvel acteur, Joker. Jusqu’à présent, la marque d’Eckes-Granini ne considérait pas le bio comme prioritaire. «Les choses ont changé», note Pascale Infante, directrice marketing du groupe. Et de fait, l’expansion des ventes de jus de fruits bio est sensible et régulière, et ce depuis la naissance du segment, à la fin de la décennie précédente. Une caractéristique très attractive à l’heure où, du côté de l’ambiant en tout cas, le marché s’affiche en grande souffrance. En effet, selon Iri, le rayon a perdu au cours de l’année écoulée plus de 4% de ses volumes non bio, tandis que les bio progressaient de plus de 10%, pour une

Pascale infante, directrice marketing chez Eckes-Granini France

de fruits, qui soulignait, voici quelques mois, la tendance à la « premiumisation » du marché. Trois vecteurs de croissance « Les Français ont confirmé en 2015 leur préférence pour les produits premium en s’orientant davantage vers les purs jus, le bio et les produits réfrigérés», affirmait Unijus, en isolant ainsi les trois vecteurs de croissance, identifiés depuis déjà plusieurs années. Autre caractéristique intéressante pour le rayon ambiant, il est seul ou presque à profiter du bio comme source de croissance. En effet, au rayon frais, les ventes de bio ne pèsent, toujours selon Iri, que 2,3% des volumes. Une vraie niche cette fois. «Le rayon frais fonctionne actuellement très bien sans le bio. Peut-être ❘❙❚❘❙❚❘❙❚



Boissons sans alcool

LES TENdANCES dU MOMENT

POMME SEULE

Tropicana (PepsiCo) a initié une gamme bio dès 2011. Forte de trois parfums –raisin, orange, pomme– au départ, et baptisée Récoltes bio, elle a été réduite à la seule pomme en pur jus. Le souci, c’est que les purs jus bio sont chers: plus de 3 € le litre.

À L’ITALIENNE

Sacla propose depuis peu des jus 100% fruits bio, dont certains très originaux. Tel ce laituepomme-cornichon, mais aussi pomme-céleri, ou carotte-pomme-potiron... Au total, sept recettes en bouteille de 25 cl.

PLUSIEURS PARFUMS

Hors série | Septembre 2016

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❘❙❚❘❙❚❘❙❚ un défi pour les années qui viennent, lorsque le rayon réfrigéré aura besoin de se trouver des relais de croissance. Mais ce sera difficile. Pour des raisons d’approvisionnement, mais aussi de prix », explique un acteur du rayon ambiant. Ainsi, le segment bio de l’ambiant propose-t-il désormais fort logiquement l’offre d’un nombre croissant de marques nationales (Pressade, Bjorg, Tropicana, Cidou, Joker…), auxquelles il faudrait ajouter quelques spécialistes du bio. Face à elles, les MDD, qui représentent, à elles seules, un peu plus de la moitié des volumes… Au sein des marques nationales, c’est Pressade qui mène très nettement la danse, avec une part de marché revendiquée de près de 40%. Rien que de très normal puisque, depuis maintenant presque une dizaine d’années, la marque de Fruité Entreprises –qui comprend également Teisseire–, filiale du groupe anglais Britvic, a été la première et est longtemps restée la seule à travailler à l’essor du bio au rayon ambiant.

photos DR

Cidou joue la carte des purs jus (et des purées), aux formats 1 litre et 20 cl. La marque, relancée en 2015 par François Tournay (Fruits et Saveurs), mise sur des bi et triparfums : pomme-framboise, orangemandarine et pomme-pêche-poire.

10,5%

Le poids en valeur des jus bio sur le total des jus au rayon ambiant, à + 10 %

8%

Le poids en volume des jus bio sur le total des jus au rayon ambiant, à + 6,5 % Données en CAD à P8 2016, en HM+SM+drives hors SMDP Source: Nielsen; origine: fabricants

« Nous avons réussi à rendre le bio accessible», affirme Julie Pouquet, chef de groupe jus & diversification pour Fruité Entreprises. Une performance qu’aucune autre marque n’a réussie, et surtout pas Tropicana, pourtant leader du rayon. La filiale de PepsiCo dispose pourtant d’une offre bio née en 2010 avec les parfums pomme et raisin. Une offre qui reste discrète dans les panels… Appétence pour les purs jus De même que celle de Bjorg, pourtant elle aussi ancienne et apparemment plus riche. Mais la marque n’a pas pu ou voulu jouer la carte des prix accessibles. Au cœur de l’été, son jus de Grenade bio (bouteille de 75 cl) s’affichait, ainsi, chez Monoprix à 4,21 €, alors que, dans le même temps, l’orange Pressade bio était à 2,22 € sur le site de la même enseigne. Mais si la performance réalisée par Pressade est saluée, c’est notamment parce qu’elle s’est construite à partir de nectars et non de purs jus. Certes, il aurait été impossible pour la marque leader de mettre en place une

offre basée sur des prix relativement bas en proposant des purs jus, très chers dans le bio. Il n’en reste pas moins que ce succès va à l’encontre de la domination croissante de ces derniers. « À croire que Pressade a réussi à convaincre ses acheteurs qu’ils consomment du pur jus», observe, mi-ironique, mi-admiratif, l’un de ses concurrents… De son côté, Cidou n’est apparu qu’il y a quelques mois dans les rayons avec une offre bio et purs jus, soit deux « marqueurs » de qualité essentiels aux yeux du consommateur actuel. Reste à Cidou à développer son implantation dans les rayons. Quant au réel apport de Joker en tant que nouvel acteur du bio au rayon ambiant, il faudra, bien sûr, un peu de temps pour en juger. Néanmoins, la marque est puissante et le positionnement prix assez agressif – les nouveautés devraient s’afficher autour des 2 € . Atouts supplémentaires : la promesse d’une teneur en fruits d’au moins 85% et l’absence de sucre ajouté. ❘❙❚ Yannick Le Goff



SUR LE GRIL P AY S

L’Espagne! Une mosaïque de terroirs très intéressants au niveau du vignoble [Bernard Magrez possède trois vignobles en Espagne, NDLR]). Et puis, j’aime le pragmatisme et le dynamisme des Espagnols. Ils ont su se relever après la terrible crise économique de ces dernières années.

Lecture

La Révolution transhumaniste, de Luc Ferry, éclaire sur la façon dont le digital va changer la vie des gens d’ici à quelques années. Pour un responsable d’entreprise, c’est une lecture indispensable qui, personnellement, m’a amené vers de nouvelles réflexions stratégiques. C’est un livre que tous mes amis entrepreneurs ont lu ou sont en train de lire.

Boisson

MANAGEMENT

Hors série | Septembre 2016

C’est un peu dur chez nous, car je suis exigeant. Je pars du principe que les gens que nous choisissons ont du potentiel, qu’ils peuvent aller vers des objectifs plus importants qu’ils ne le pensent. J’essaie d’emmener les gens vers le haut, cela au service de l’entreprise. Bien sûr, il y a du turnover, ce que je ne considère pas comme une maladie d’entreprise, mais comme une nécessité. Mais, aujourd’hui, c’est une fierté de voir que beaucoup de dirigeants du vignoble bordelais sont passés chez nous.

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Mécénat

Dans le mécénat médical, je soutiens le plan de recherche sur les cancers orphelins du professeur David Khayat. Autre mécénat qui me tient à cœur : en Thaïlande, à la frontière du Cambodge, je m’occupe d’un orphelinat qui héberge 82 enfants formés à l’agriculture.

Céléb ité Célébrités

Les parcours de chefs d’entreprise qui ont su rebondir après des moments difficiles m’inspirent beaucoup. Comme Nicolas Hayek (photo), le fondateur de Swatch. Il a su créer des montres qui sortent de l’ordinaire et que l’on a envie de porter. Sa biographie est éclairante. ante Le fondateur de Facebook, ok, Mark Zuckerberg, a changé ngé le monde. C’est à la fois oi extraordinaire xtr et inquiétant étant pour le respect de la personnalité de chac ch chacun.

MEILLEUR SOUVENIR PROFESSIONNEL

Quand j’ai acheté le Château La Tour Carnet [4e grand cru classé en Haut Médoc, NDLR], en 2000. J’étais en concurrence avec des acheteurs potentiels aux moyens considérables. Je suis allé voir la propriétaire, madame Pelegrin. Au terme d’une transaction qui ne fut pas facile, je l’ai emporté…

PIRE SOUVENIR PROFESSIONNEL

J’ai raté un investissement dans les jus de fruits. J’avais tout créé, de l’outil industriel à la marque, Waïti, qui sponsorisait les Girondins de Bordeaux. À la même époque, les distributeurs créaient leur MDD et tous m’ont dit qu’il n’y avait pas la place pour plusieurs marques. J’étais le dernier arrivé… Ce fut une vraie déception.

ÉTUDIANT

J’étais dernier, en permanence. Je n’étais pas fainéant mais moins rapide que d’autres. Comme certains vins qui ont besoin de vieillir avant d’être dégustés ! C’est pour cela que j’ai atterri dans un centre professionnel à 13 ans.

Les confidences de VIGNOBLE D’ici à quelques années, les vins uruguayens seront reconnus pour leur élégance. Il y a làbas des tannats et des merlots de très belle qualité.

Bernard

Magrez

PRÉSIDENT-FONDATEUR DE BERNARD MAGREZ GRANDS VIGNOBLES

Magasin

Sur les conseils de managers d’Auchan, je suis allé visiter un très beau Spar à Budapest, en Hongrie. Les rayons vins et alimentation sont bien agencés, avec des éléments en bois qui prennent la forme de vagues.

PHOTOS : 2012 BLOOMBERG/GETTYIMAGES ; JOEY NICLES MODESTE/MAXPPP ; GUSTAVOFRAZAO - FOTOLIA ; BATAR ZSOLT ; DR

Le vin de Porto, celui par lequel tout a commencé pour moi. Dans les années 60, j’en achetais des barriques que mon épouse et moi-même mettions en bouteilles. J’en vendais quelque 15 000 bouteilles par an. C’est ma boisson de cœur.


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