www.infochimie.com
n°533 octobre 2015
e vellle u o n rmu Fo
enquête
La RSE, nouveau levier de croissance pour les industriels 06 intERviEw
« L’industrie chimique est un acteur responsable » (UIC)
42 zoom
Les lauréats du Prix Pollutec
46 pmE innovantE 56 SoLutionS Lotus Synthesis met les nanoparticules en suspension
Un dispositif pour dépolluer les rejets gazeux encrassants
Nous créons de la chimie pour que puissance rime avec conduite durable.
Une mobilité accrue signifie plus d’émissions. Alors pour continuer à conduire durablement, la chimie nous aide à nous déplacer de façon plus écologique. Nous minimisons l’impact des voitures sur l’environnement avec différentes solutions. Comme par exemple avec les additifs pour carburants qui diminuent leurs émissions tout en améliorant leur efficacité. Nous fabriquons également des matériaux qui permettent aux voitures électriques de gagner en puissance et en autonomie énergétique. Elles deviennent ainsi, face aux véhicules tels que les voitures à essence ou diesel, un moyen de transport plus viable. Quand de meilleures performances sont synonymes d’un meilleur impact écologique, c’est parce que chez BASF, nous créons de la chimie. Pour partager notre vision, rendez-vous sur: wecreatechemistry.com/automotive
150 ans
édito | octobre 2015
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Sylvie Latieule Rédactrice en chef
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slatieule@infopro-digital.com @SylvieLatieule
LachimiesoutientlaCOP21
L’
l’idée géniale de s’associer à l’opération « Arche de enjeu de la COP21 est de taille. Pour la Noé Climat » lancée par la ministre Ségolène Royal, première fois, il s’agit d’aboutir à un acet conçue par l’artiste de rue Gad Weil. Le chimiste corduniversel et contraignant permeta réussi à s’imposer comme fournisseur officiel du tantdelutterefficacementcontreledéPMMA qui a donné naissance à 140 représentations règlement climatique en contenant le animales, partiesàla rencontredesfrançaispourporréchauffementdelaplanètesouslabarredes2degrés ter les enjeux de la COP21. Matériau robuste, léger et d’ici le prochain siècle. La tâche de la diplomatie franrecyclable à l’infini, le PMMA répond bien aux enjeux çaise est de réunir le plus possible de pays signataires, d’une économie bas carbone, même si le carbone qu’il en particulier les plus gros émetteurs que sont les contient est bien d’origine fossile. états-Unis et la Chine, pour les inciter à réduire leurs De son côté, L’Oréal a fait le buzz en annonçant son émissions de gaz à effet de serre. Partenaires publics ambition d’être une entreprise « carbon balanced » à et entreprises privées ont été invités à apporter leur l’horizon 2020. Le groupe veut générer des gains carsoutien à ce mouvement. bone au sein de ses projets de sourcing durable en Quoi qu’en disent ses détracteurs, l’industrie chimique quantitééquivalenteauxémissionsliéesàsonactivité. a déjà beaucoup fait sur le sujet. Sur la période 1990D’autres groupes chimiques, par exemple Air Liquide, 2012, elle a réduit de 54 % ses propres émissions de BASF, DSM, Akzo Nobel, Total…, ont préféré au coup gaz à effet de serre. En parallèle, elle s’attèle depuis médiatique un engagement par le une vingtaine d’années à propobiaisd’uneouplusieursinitiatives, ser des solutions technologiques comme le Caring for climate du afin de répondre aux exigences de « Le gratin de la chimie Global Compact, le programme développement durable. Certes, mondiale s’est largement Climate Savers développé par le l’industrie chimique continue de mobilisé pour porter la WWF, l’initiative RE100 du Clis’appuyer sur des ressources fosmate Groupe, le Forum éconosiles. Mais rappelons que l’enjeu bonne parole » miquemondialouencorel’Agenda est de basculer vers une économie des solutions. Michelin ou L’Oréal sobre en carbone et non vers une ont même choisi de contribuer directement à l’organiéconomie totalement décarbonée, un enjeu beaucoup sation de la COP21, au titre du mécénat. plus lointain. Bref, le gratin de la chimie mondiale s’est largement N’ayantpasàrougirdecebonbilan,lesindustrielsdela mobilisé pour porter la bonne parole. Signalons d’ailchimie, réputés pour leur discrétion, ont fini par sortir leurs qu’en France, c’est toute la profession qui se dubois pourcommuniquersurleurengagementenfatrouve représentée à bord du Train du Climat. L’Union veur du développement durable et du climat. De tous, des industries chimiques soutient en effet cette expole groupe Solvay a été le plus visionnaire en associant sition itinérante qui vise l’échange et le débat avec le sonnom,dès2003,auprojetSolarImpulse,nédel’idée grand public lors des 19 escales du train. folle de Bertrand Piccard de réaliser un tour du monde Reste à croiser les doigts pour que la COP21 soit coudans un objet volant sans carburant. Cet avion solaire ronnéedesuccès.NicolasHulotn’hésitepasàmarteler est l’illustration parfaite de la capacité de l’industrie que la maîtrise du réchauffement climatique est une chimique à développer des technologies permettant question de survie pour l’humanité et il n’est pas de diminuer la dépendance aux énergies fossiles. exclu que ce soit vrai. • à l’approche de la COP21, le groupe Arkema a eu
RetRouvez L'actuaLIté de La chImIe SuR Le SIte infochimie.com
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
à ne pas manquer notRe enquête SuR La ReSponSabILIté SocIétaLe et envIRonnementaLe p. 32.
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sommaire |
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octobre2015 www.infochimie.com
N° 533
n°533 octobre 2015
elle nouv ule Form
zoom ı
ConGrès bio 2015
La chimie du végétal en vedette __________ 38 éConomie CirCulaire
Federec lance une alerte sur les difficultés du recyclage ____________________________ 40
06 INTeRVIeW
« L’industrie chimique est un acteur responsable » (UIC)
42 zOOM
Les lauréats du Prix Pollutec
46 PMe INNOVANTe 56 SOLUTIONS
Lotus Synthesis met les nanoparticules en suspension
Un dispositif pour dépolluer les rejets gazeux encrassants
© BASF
enquête
La RSe, nouveau levier de croissance pour les industriels
Rendez-vous ı
équipements de proCédés
De Dietrich apporte son savoir-faire à la société Pivert ________________________________41 prix polluteC
Nos deux lauréats ______________________ 42
interview :
nanoteChnoloGies
Synthèse ı
stratéGie
Les chimistes mécontents du projet de réforme des ETS ________________________________10
europe
L'industrie chimique est un acteur responsable __ 6
quotas de Co2
produits biosourCés 2G
Deinove teste des souches pour la production d'acide muconique _______________________22 fournisseurs
Univar acquiert Chemical Associates _______ 24
Lotus Synthesis met les nanoparticules en suspension ________________________ 46 BASF isole son activité pigments __________ 48
Ineos progresse dans son passage à l'éthane américain ___________________________ 50 impression 3d
Les chimistes ont une carte à jouer, selon Alcimed _____________________________ 52 batteries
bisphénol a
Hydro-Québec poursuit son implantation en France ______________________________ 54
risques Chimiques
Solutions ı
Les industriels français en appellent au Conseil d'état _______________________________ 27 Avec Seirich, une évaluation simplifiée _____ 30 saCs plastiques
BASF va dans le sens du législateur avec ses sacs Ecovio _______________________________31
enquête ____________ 32 Développement durable
La RSE, nouveau levier de croissance pour les industriels
traitement de l'air
Un dispositif pour dépolluer les rejets gazeux encrassants __________________________ 56 nouveautés
Débitmètre à dispersion thermique _______ 57
Profession __________ 62 Molécule ı
analyse Propylène ___________________________ 66
Cenumérocomportedeuxencartsjetés“CPELyon”et“Kern&Sohn”.
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n°533- octobre 2015 - Infochimie magazine
PA R C D ’ AC T I V I T É S LOGISTIQUE ET INDUSTRIEL
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DA MBL A I N
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L’Union des industries chimiques (UIC) fait un tour d’horizon de l’actualité de son secteur à l’approche du dernier trimestre. La croissance ne sera pas au rendezvous cette année, mais les enjeux environnementaux devraient jouer à terme en faveur de cette industrie fortement tournée vers l’innovation. Décryptage avec Philippe Gœbel, président de l’UIC. Propos recueillis par Sylvie Latieule
@ Roussillon
rendez-vous | interview
La plateforme de Roussillon en Rhône-Alpes est l’une des success story de la chimie en France.
«L’industriechimiqueest unacteurresponsable»
© UIC
Infochimie magazine : Après avoir réalisé un bon exercice 2014, comment se porte l’industrie chimique en France en 2015 ? Philippe Gœbel : Malgré un environnement économique plus favorable, lié à la baisse de l’euro par rapport au dollar et à la baisse des coûts de l’énergie, l’industrie chimique en France a enregistré un tassement de ses volumes de production sur les 7 premiers mois de l’année, de l’ordre de 1,4 % Et ce recul touche tous les secteurs de la chimie. C’est une surprise car je pensais que l’environnement économique nous donnerait un souffle supplémentaire ! Certes, on savait que les 2,9% de croissance enregistrés en 2014 ne correspondaient pas à notre rythme de croissance normal. Il y avait eu une accélération du rythme et l’on savait que l’on ne le tiendrait pas. D’une certaine façon, il s’est produit un phénomène de compensation. Si l’on examine les chiffres par secteur, la chimie minérale recule de 5 % en volume sur 7 mois, cela vient en partie de phénomènes climatologiques qui ont pesé sur les livraisons d’engrais, mais dans le même temps, les importations ont été importantes. La chimie organique est passée de +5,6 % en 2014 à -2,5 % sur 7 mois en 2015. De nombreux incidents techniques ont affecté la production. Les savons, parfums et produits d’entretien ont reculé de Philippe Goebel est président de 1 %. Les matières premières l’Union des industries chimiques. pharmaceutiques ont reculé de 5 %. Seules les spécialités tirent leur
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épingle du jeu avec une progression de presque 1 %. Lorsque l’on descend en aval, on ajoute de la valeur par l’innovation à nos produits et cela permet de nous différencier, de nous battre sur les marchés internationaux et de résister aux importations. Comment expliquer ce recul des volumes de production ? P.G. : La baisse de l’euro nous a aidés dans nos exportations en dehors de la zone euro qui continuent de progresser en volume. Sur les six premiers mois de 2015, notre solde des échanges extérieurs s’est amélioré de 0,5 milliard d’euros pour atteindre 4,1 Mrds €. En revanche, les importations en volumes ont progressé de façon très significative - de 5 à 6 % . Ces volumes se sont substitués à certaines de nos livraisons sur le marché national. Ce dynamisme des importations signifie-t-il que le marché intérieur reste dynamique ? P.G. : Le marché intérieur reste peu moteur. Si l’on examine les grands marchés clients de la chimie, l’emballage est très lié à la consommation des ménages
« La baisse de l’euro nous a aidés dans nos exportations en dehors de la zone euro » n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
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qui n’est pas très soutenue, le bâtiment et les travaux publics continuent de rencontrer des difficultés, de même que l’agriculture. Le seul secteur qui enregistre une croissance significative est l’automobile. Heureusement, la situation a l’air de s’améliorer depuis la fin du 2e trimestre. Nous pensons que le 2e semestre sera meilleur que le premier. Néanmoins, nous avions annoncé, début janvier, une croissance en volume de 2 % pour l’année 2015. Aujourd’hui, au terme des 7 premiers mois de l’exercice 2015, nous allons être amenés à réviser à la baisse ce chiffre de croissance. Nous finirons probablement l’année aux alentours de 0,5 à 1 % de croissance. Mais encore une fois, nous savions que le rythme de 2014 était au-dessus de notre tendance moyenne et l’important, c’est la tendance qui est actuellement mieux orientée. Faut-il retenir que la baisse de l’euro et du cours du baril n’ont pas d’incidence positive sur les résultats de la profession ? P.G. : La baisse de l’euro est forcément un facteur favorable pour l’industrie chimique en France et en Europe. Il y a deux phénomènes à prendre en compte. Les entreprises qui exportent en dehors de la zone euro gagnent en compétitivité avec des prix de revient plus bas. Et si elles produisent en plus en zones dollar, elles gagnent sur l’effet de change. Pour ce qui est du coût de l’énergie, la facture des consommations d’hydrocarbures de l’industrie chimique en France s’est élevée à 7 Mrds € en 2014. La baisse du cours du baril abaisse mécaniquement cette facture. Cependant, tôt ou tard, cette baisse du coût de l’énergie sera transférée au marché aval. L’uiC a signé un accord dans le cadre du pacte de responsabilité initié par le gouvernement. ressentez-vous les premiers effets des réformes promises par le gouvernement en contrepartie de créations d’emplois ? P.G. : La chimie a été la première branche à s’engager par un accord emploi dans le cadre du pacte de responsabilité. Et nous en sommes fiers. Cela montre la
« L’industrie chimique a réduit de 54 % ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2012 » vigueur du dialogue social dans notre secteur. Dans cet accord, nous nous sommes engagés à procéder à 47 000 recrutements sur la période 2015-2017, soit 10 % de plus que sur 2012-2014. Le nombre d’apprentis et alternants sera porté à 5 000. Nous avons signé un accord de génération et nous nous sommes engagés à la mise en place d’une bourse à l’emploi. Mais attention, le pacte de responsabilité n’est encore qu’à mi-chemin. Sur les 41 Mrds € d’allégements de charges promis par le gouvernement, seuls 20 Mrds € ont été actés à travers le CICE ou la loi de finance 2015. La loi de finance 2016 sera discutée en fin d’année. Nous serons très vigilants. Nous nous sommes engagés, mais il faut que, du côté des pouvoirs publics, les réformes soient bien mises en œuvre et dans les temps. En fin d’année se tiendra la 21e conférence des parties sur le changement climat ou COP21. Quelle contribution l’industrie chimique compte-t-elle apporter à ce rendezvous ? P.G. : La COP21, c’est avant tout une négociation entre 195 pays pour arriver à limiter le réchauffement climatique à +2 °C à l’horizon 2100. Pour nous, c’est une opportunité de rappeler que l’industrie chimique est un acteur responsable qui a déjà réduit de 54 % ses émissions de gaz à effet de serre sur la période 19902012 et qui continuera à diminuer son empreinte environnementale. C’est aussi l’opportunité de communiquer sur l’utilité de la chimie qui apportera des réponses techniques nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques. Réduire l’empreinte environnementale des activités humaines, produire plus de richesses avec moins d’énergie, c’est
LA ChimiE à bOrd du trAin du CLimAt Du 6 au 26 octobre, les entreprises de la chimie vont embarquer leurs innovations à bord du Train du climat. Initié par SNCF et « les Messagers du climat », un collectif de scientifiques et médiateurs impliqués dans le partage des connaissances sur le climat, le Train du climat accueillera le public qui souhaite s’informer sur la question des Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
changements climatiques. En amont de la 21e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques « Paris Climat 2015 » (COP21). Le train fera étape dans 19 villes de France. à chaque fois, ce sera une occasion pour des adhérents de l’UIC installés en région de monter à bord du train, le temps d’une escale.
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rendez-vous | interview
tErrOrismE
sécuriser lessites SevesoenFrance
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et exploitants. Le ministère prévoit aussi des « exercices par zone de défense », qui seront organisés d’ici la fin 2015. Certains sites Seveso sont classés comme « point d’importance vitale au titre du code de la défense et font ainsi l’objet d’un plan particulier de protection établi par les exploitants sous le contrôle des préfets », rappelle le ministère.
un cadre réglementaire renforcé
D’autre part, après les résultats de l’enquête, toujours non élucidée, sur les actes criminels sur le complexe de LyondellBasell à Berre-L’Étang (Bouches-du-Rhône), et les résultats des visites de contrôle, le ministère annonce que le gouvernement devrait définir les « renforcements nécessaires du cadre réglementaire applicable à la protection contre les intrusions » sur les sites Seveso. Suite à une remarque de l’UIC sur la transparence et la publication de certaines données qui peuvent être sensibles dans le cadre des Plans de prévention des risques technologiques (PPRT), le ministère indique qu’une inspection générale sera menée pour définir des bonnes pratiques permettant à la fois d’informer suffisamment les riverains des risques tout en protégeant les données sensibles qui pourraient être la cible de malveillances. Enfin, le ministère veut accélérer l’élaboration des PPRT sur les sites Seveso seuil haut. Il prévoit de mobiliser des crédits budgétaires de 95 M€ en 2016 et la « publication d’une ordonnance simplifiant leur application à l’automne 2015 ». Si 85 % des PPRT ont déjà été approuvés, Ségolène Royal réclame désormais aux préfets un taux de 100 % au plus vite. •J.C.
© PCAS
L
a table ronde organisée, le vendredi 17 juillet, par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, en réaction à l’attentat chez Air Products et aux actes criminels sur le site LyondellBasell, ces dernières semaines, a débouché sur un plan d’actions à venir. Avec l’objectif de renforcer la sécurité des sites Seveso en France. L’Union des industries chimiques (UIC) a ainsi annoncé quatre mesures. D’abord, que les sites, dans le cadre d’une démarche volontaire, feront l’objet d’audits ministériels de sûreté physique, qui examineront les moyens et contrôles d’accès (barrières et clôtures, gardiennage, détection antiintrusion, ainsi que liaison avec les forces de l’ordre). Est aussi préconisée la « formalisation pour chaque site d’une cartographie des zones sensibles et de leurs conditions d’accès ». La comparaison des bonnes pratiques en matière de sûreté entre ce qui est en vigueur en Europe et à l’international est également au menu. Enfin, l’UIC annonce « l’intégration d’un volet relatif à la sûreté dans l’accord de branche du 4 juillet 2002 sur l’amélioration des conditions de travail, d’hygiène et de sécurité ». De son côté, le ministère a annoncé que le « questionnaire du guide de l’Ineris d’analyse de la vulnérabilité des sites industriels chimiques face aux menaces de malveillance et de terrorisme sera rendu avant fin septembre 2015 dans les installations relevant de la directive Seveso ». Outre les audits ministériels, des inspections seront réalisées avant la fin d’année sur l’ensemble des sites Seveso pour l’examen des mesures mises en place par les entreprises
Installations de PCAS, acteur de la chimie fine pharmaceutique en France.
notre savoir-faire. Nous proposons, par exemple, des solutions pour diminuer l’empreinte environnementale dans les transports, à travers l’allégement des véhicules par les matériaux composites ou l’amélioration de la carburation. Nous avons des solutions d’isolation des bâtiments pour diminuer les dépenses énergétiques. Nous jouons un rôle important dans le développement des énergies renouvelables avec la fourniture de différents composants et l’amélioration des rendements de la technologie solaire photovoltaïque. Le stockage de l’énergie est aussi un sujet clé pour les années à venir, en particulier pour le domaine des énergies renouvelables qui sont intermittentes. Dans le futur, nous allons vers un monde plus connecté. Là aussi, la chimie jouera un rôle pour apporter plus de fonctionnalités à des matériaux comme les textiles, les vitrages… Mais attention, bien que l’Europe soit à la pointe dans ces domaines, il faut que l’on puisse se battre à armes égales avec d’autres pays étrangers et que les règles soient les mêmes pour tous. On entend parler d’une taxation du carbone. C’est une bonne chose de donner un prix au carbone pour orienter les acteurs économiques vers des solutions plus sobres en carbone. Mais il faut que tout le monde soit logé à la même enseigne. Rappelons que la France représente n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
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sur ce sujet du changement climatique, est-ce que la baisse du cours du pétrole n’est pas cette fois un danger dans la mesure où elle pénalise des solutions innovantes comme le développement des énergies renouvelables, la chimie du végétal ou le recyclage, trois segments tributaires de la chimie ? P.G. : Le mouvement qui vise à réduire l’empreinte environnementale des activités est un mouvement de fond. Bien sûr que lorsque le cours du pétrole était à plus de 100$ le baril, cela a beaucoup aidé le développement des énergies renouvelables, de l’économie circulaire ou des recherches sur les produits biosourcés. Cela dit, les développements ne vont pas s’arrêter là. L’économie circulaire est, par exemple, un sujet que nous examinons de près dans le cadre du Comité stratégique de filière (CSF) chimie et matériaux. Il y a un gros potentiel de recyclage de matières plastiques en France. Nous regardons comment développer des projets et cela va continuer. Le 26 juin dernier, un site isérois d’Air Products a été la cible d’une attaque terroriste. Puis, le 14 juillet, c’est un site de Lyondellbasell qui a été victime d’un incendie criminel. Quelle suite a été donnée par la profession pour la protection de ses sites seveso ? P.G. : La sécurité est la priorité numéro un des industriels de la chimie en France et le volet sûreté a pris une acuité toute particulière, ces derniers mois. La directive Seveso et la réglementation PPRT de 2003 sont très strictes et définissent les modalités et les plans d’actions à mener pour diminuer le risque à la source et gérer l’urbanisme autour des sites industriels. Concernant la sûreté, certains aspects en termes de communication sont à travailler de nouveau afin d’assurer un bon niveau d’information des riverains en gérant la sûreté de nos sites. Nous avions été très choqués par l’attentat de Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier. Et déjà à cette époque, nous avions alerté nos adhérents sur le renforcement des mesures de vigilance à l’entrée de leurs usines. Malheureusement il y a eu l’attentat de Saint-Quentin Fallavier et l’incendie de Berre. Ce n’est pas un problème industriel mais un problème lié au climat d’insécurité internationale. Le 17 juillet, s’est tenue au ministère de l’environnement une réunion sur ce sujet, mais nous avions déjà commencé à dialoguer avec les pouvoirs publics. Aujourd’hui, nous travaillons avec nos adhérents sur la mise en place d’audits de sécurité et le Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
© Arkema
moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre contre plus de 15 % pour les États-Unis et 24 % pour la Chine.
L’innovation est au cœur de la stratégie de l’industrie chimique. Ici le Centre de recherche Rhône-Alpes d’Arkema.
renforcement des mesures de sûreté et de sécurité dans leurs installations. Mais tout cela a un coût et nous devons le faire sur nos propres ressources. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de faire preuve de bienveillance et de compréhension en redéfinissant les priorités sur d’autres sujets moins urgents. à votre avis, à quoi pourrait ressembler l’industrie chimique en France en 2030 ? P.G. : L’industrie chimique sera encore dynamique par le fait même que les produits chimiques sont nécessaires pour mettre au point les solutions d’une croissance durable. On ne tiendra pas nos objectifs climatiques sans les solutions de la chimie. C’est sûr et certain ! C’est aussi une industrie qui va continuer à innover et à se transformer, comme elle l’a toujours fait. L’innovation, l’exportation et la capacité à se transformer, ce sont en effet les principales caractéristiques de notre industrie. Je travaille dans l’industrie chimique depuis 35 ans et je n’ai pas arrêté d’être impliqué dans des opérations de transformation, pour ne pas dire de restructuration. C’est une industrie qui a toujours su qu’il fallait s’adapter. Dans le futur, la digitalisation va avoir un impact énorme sur nos façons de produire. D’ailleurs, l’industrie chimique en France est déjà impliquée dans le sujet de l’industrie du futur. Elle devra être toujours plus performante et compétitive et contribuer à la baisse de l’empreinte environnementale, tandis que l’innovation lui apportera toujours plus de valeur ajoutée. Et dans cette chimie, il y aura une part de chimie du végétal et une part d’économie circulaire. Mais nous défendons l’idée d’une économie plus sobre en carbone et non pas d’une économie décarbonée car pour satisfaire le monde de demain, nous aurons besoin de toutes les sources d’énergies et de matières premières. C’est le sens de l’histoire. •
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synthèse | panorama QuOtas dE CO2
43%
L’ObjECtif dE RéduCtiOn dEs émissiOns En 2030, paR RappORt à 2005
2,2 % Le taux de
réduction annuel des quotas de CO2 disponibles dans l’UE
7-8€
LE pRix aCtuEL dE La tOnnE CaRbOnE
Les chimistes mécontents duprojetderéformedesETS
Présenté par la Commission européenne à l’été, le projet de réforme du système européen des échanges de quotas de CO2 a provoqué une vague de mécontentements de l’industrie chimique qui alerte sur les risques de pénaliser le secteur. Par Julien Cottineau
L
e projet de réforme du système européen des échanges de quotas de CO2 (ETS), présenté par la Commission européenne mi-juillet et qui sera soumis a posteriori au Parlement européen, ne plaît pas aux chimistes. Du Cefic à la VCI (fédération allemande), des producteurs d’engrais à ceux de chlore, la vague de mécontentements ne s’est pas fait attendre. Dans l’ensemble, sont reprochées à la Commission européenne de mauvaises orientations, lesquelles risquent de peser davantage financièrement sur des secteurs déjà sensibles et d’amputer leur croissance. Les chimistes craignent même que certains sous-secteurs entiers se retrouvent totalement privés de quotas gratuits après 2020. Les matières plastiques, les peintures, les gaz industriels et d’autres secteurs pourraient ainsi se retrouver bien plus pénalisés qu’ils ne le sont déjà, selon l’UIC. Le projet de la Commission concerne la phase de la directive ETS pour la période 2021-2030, et vise à respecter l’engagement européen d’atteindre une réduction des gaz à effets de serre de 40 % en 2030, par rapport à 1990. Ce qui implique désormais aux secteurs couverts par la directive ETS de réduire de 43 % en 2030 leurs émissions mesurées en 2005.
Réduire les quotas de CO2
Pour ce faire, la Commission propose de muscler le taux de réduction annuel des quotas de CO2 disponibles dans l’UE. De 1,74 % actuellement, le taux passerait à 2,2 % de réduction chaque année à partir de 2021. La part des quotas mis aux enchères, en l’occurrence de 57 % pour la période 2013-2020, serait maintenue. Le total des quotas alloués gratuitement serait donc soumis à un taux de réduction similaire. Du coup, une révision du système des allocations gratuites pour mieux se focaliser sur les secteurs à risques est envisagée, ainsi que la mise à disposition d’allocations gratuites pour des installations nouvelles et en croissance. Cette nouvelle façon de penser complique la donne pour l’allocation des quotas gratuits. Jusqu’à présent, « la directive prenait en compte l’exposition à la concurrence internationale et le poids des ETS par rapport aux
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En ChiffREs
coûts d’une entreprise. Là on change le second critère en le remplaçant par celui d’une intensité carbone », explique Yves Lenain, expert climat et énergie de l’UIC. Le projet semble effectivement mettre sur la touche le paramètre du prix de la tonne carbone. Un critère qui était peu efficace puisque tombé bien plus bas ces dernières années que le niveau de 30 €/t jugé idéal par la Commission européenne pour inciter les industriels à investir dans des procédés et technologies moins polluantes. Le prix tourne autour de 7 à 8 € actuellement, loin des ambitions continentales. Le nouveau critère d’intensité carbone serait plus axé sur le rapport entre le « volume d’émissions de CO2 nécessaire à la production et la valeur ajoutée de cette production », détaille Yves Lenain. Les chimistes craignent ainsi que certains secteurs ne perdent l’accès aux quotas gratuits. « Notre demande est d’allouer de façon sûre et certaine des quotas gratuits sur la période 2021-2030 aux industriels les plus performants et exposés à la concurrence internationale », indique Yves Lenain. « Aujourd’hui la Commission ne rentre pas dans ce jeu. Elle a contourné ce qui avait été demandé par le Conseil européen et ne cherche que les moyens d’allouer moins de quotas gratuits », ajoute l’expert de l’UIC. Lequel préconise plutôt d’allouer en fonction de la production réelle en utilisant un benchmark jugé réaliste, comme celui des meilleures technologies disponibles. Une solution qui ne serait pas affectionnée par la Commission, qui la percevrait comme une « surcharge administrative », selon l’expert. L’UIC plaide aussi pour une harmonisation européenne sur la compensation des coûts indirects. Problème : chaque État membre fixe les règles compensatoires. Ce qui crée des distorsions de concurrence. • n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com COtisatiOns saLaRiaLEs
L’UIC fustige le report des baisses prévues
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taines et que le secteur de L’Union des industries la chimie doit faire face à chimiques (UIC) a réagi sans tarder à l’annonce une concurrence internale 16 septembre par Mitionale intense, le non-respect des engagements du chel Sapin, ministre des gouvernement aura des Finances, du report au 1er avril 2016 de baisses conséquences négatives », a réagi Jean Pelin, direcde cotisations salariales, teur général de l’UIC, le dans le Pacte de responsajour même. La fédération bilité. Il était prévu que ces Jean Pelin, baisses, qui concernent les directeur général de la chimie est d’autant plus remontée qu’elle a salaires entre 1,6 et 3,5 de l’UIC. été le premier secteur en Smic notamment avec France à souscrire au Pacte de resune réduction de 1,8 % des cotisaponsabilité, s’engageant dès juillet tions familiales, entrent en vigueur 2014 sur 47 000 embauches pour la dès le 1er janvier. « Alors que les perspériode 2015-2017. • J.C. pectives économiques restent incerCORRuptiOn
Des anciens exécutifs de Yara condamnés à la prison
©Yara
Suite à leur inculpation début 2014, quatre anciens exécutifs du groupe norvégien Yara ont été condamnés par une cour norvégienne début juillet. Ce verdict faisait suite aux enquêtes menées pour des faits de corruptions dans le cadre de la constitution de coentreprises en Libye et en Inde, dossier dans
lequel Yara avait été condamné à une amende de 295 millions de couronnes norvégiennes (environ 33 M€). La cour norvégienne a reconnu coupables les quatre exécutifs d’avoir payé des pots-devin d’un total avoisinant les 8 millions de dollars, rapporte Reuters. L’ancien p-dg Thorleif Enger a été condamné à 3 ans de prison. Kendrick Wallace, ancien responsable juridique, a été condamné à 2,5 ans. Des peines de 2 ans ont été prononcées à l’encontre de Tor Holba, ancien membre du conseil exécutif, et de Daniel Clauw, ancien vice p-dg. Tous ou presque auraient déjà fait appel de ce jugement. • J.C., avec Reuters
justiCE pROCès du dRamE dE CaRLing début 2016 Total Petrochemicals, filiale Ce procès renvoie au drame du géant français, et Claude du 15 juillet 2009, lorsqu’une Lebeau, l’ancien directeur de explosion au redémarrage du l’usine Total de Carling (Moselle), vapocraqueur n° 1 avait causé comparaîtront devant le tribunal la mort de deux personnes. La correctionnel de Sarreguemines cause de l’explosion aurait été (Moselle), entre le 26 février et liée à la présence d’une poche le 4 mars 2016, selon Les échos. de gaz. • Avec Les échos Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
appEL à pROjEts
Axelera: 5 projets R&D retenus par le FUI Le pôle de compétitivité Axelera a annoncé, fin juillet, les résultats du 20e appel à projets du Fonds unique interministériel (FUI). Sur les 58 projets de R&D collaboratifs recevant une aide de l’État de 41 millions d’euros, cinq sont labellisés par le pôle chimie-environnement. Le projet Deeper développe une nouvelle offre de services pour la conception efficiente de procédés chimiques industriels en intégrant des technologies innovantes dans les domaines de La sOmmE la chimie de spécialités et de la aLLOuéE paR L’Etat à 58 chimie fine. Print Cim se penche pROjEts dOnt sur un parement de façade à base 5 LabELLisés de matériau cimentaire paR axELERa. dont les procédés de fabrication font appel aux outils numériques. Aleph vise à développer une batterie au lithium métal fonctionnant à 40 °C. Le projet a d’ores et déjà convaincu les industriels Blue Solution, Arbor, Recupyl et Solvay. Increase propose une approche industrielle innovante pour la réalisation de pièces composites de structure en s’appuyant sur l’injection thermoplastique (TP). Enfin, le projet Melanie souhaite valoriser les plastiques techniques broyés, allant de la séparation par résine de produits broyés sur une machine de tri en ligne jusqu’à la fabrication de matière première secondaire. L’idée étant de développer un nouveau procédé de valorisation dans lequel l’étape de recyclage matière sera conçue en adéquation avec les performances du prototype de tri en ligne. • C.B.
41 m€
dévELOppEmEnt duRabLE
La création d’un Fonds pour l’innovation Le projet de la Commission porte par ailleurs sur la création d’un Fonds pour l’innovation, destiné à soutenir les investissements dans les énergies renouvelables, la capture et le stockage de CO2 , et l’innovation à faible intensité carbone. 400 millions de quotas seraient réservés à ce fonds dès 2021, auxquels s’ajouteraient 50 M de quotas non alloués pour la période 2013-2020. Entre 2021 et 2030, 2 % des quotas, soit environ 310 M, seraient mis de côté pour le fonds. Si tous les États membres devraient consentir l’effort pour alimenter ce fonds, ce dernier serait réservé à une dizaine de pays au PIB le plus faible dans l’UE : Bulgarie, Croatie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Slovaquie. • J.C.
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synthèse | panorama COnjOnCtuRE
© BASF
La croissance de la production chimique dans l’UE continue d’être morose. Selon les données publiées par le Cefic, elle n’aurait atteint que 0,2 % pour le premier semestre 2015 par rapport au premier semestre 2014. Après un premier trimestre positif, le Cefic note que la production a enregistré une baisse de 0,7 % sur un an au deuxième trimestre. En juin, la croissance atteignait toutefois 1,1 % par rapport à juin 2014. Les polymères et les commodités pétrochimiques enregistraient des baisses respectives de 3 % et 0,9 % en juin, en glissement annuel. Des chutes atténuées par la croissance des spécialités (+ 4,7 %), des inorganiques de base (+ 5,3 %) et des produits de grande consommation (+ 0,2 %). De leur côté, les prix ont bien fondu. Au premier semestre, ils affichent un repli de 4,8 % sur un an. La baisse est même de 2,9 % rien qu’en juin, essentiellement en raison des prix pétrochimiques en dégringolade de 8,6 % entre juin 2014 et juin 2015. Les ventes totales de la chimie de l’UE, dans ces conditions, ont fléchi de 4,2 % au cours des cinq premiers mois 2015, en glissement annuel. La balance commerciale a atteint 18,1 milliards d’euros de janvier à mai 2015, soit 370 M€ de moins que sur la même période l’an dernier. Une situation imputable surtout avec les échanges avec la Russie. Les exportations nettes ont chuté de 16,6 % sur cette période, ce qui représente 648 M€, tandis que les importations ont progressé de 8 % (259 M€). • J.C. REspOnsibLE CaRE LE CEfiC paRtEnaiRE dE tfs Le Conseil européen de l’industrie chimique (Cefic) a conclu un partenariat officiel avec l’initiative Together for Sustainability (TfS), pour soutenir l’objectif de ce projet né en 2011 et qui vise à améliorer la durabilité et la sécurité de la totalité de la supply chain dans l’industrie chimique. Le Cefic et TfS doivent collaborer pour établir des références en matière de durabilité de la supply chain et œuvrer pour le bon déploiement des pratiques du programme Responsible Care au sein de l’industrie chimique européenne. TfS recense à ce jour 13 membres.
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© JDC Photography - JudicaÎl Vignon
Croissance de 0,2 % de la production en Europe au 1er semestre
COp21
L’Arche de Noé Climat en PMMA d’Arkema Les 19 et 20 septembre derniers, les animaux de l’Arche de Noé Climat ont été dévoilés : 140 représentations animales de plus de 2 m de haut ont navigué sur la Seine à travers Paris. « Installés sur 2 barges ils ont défilé devant les principaux monuments et ponts. L’occasion pour le public de découvrir et d’approcher ces œuvres réalisées en PMMA d’Arkema (polyméthacrylate de méthyle), Altuglas. Les animaux ont ensuite été exposés au cœur de l’Esplanade des Invalides durant toute la journée du 20 septembre avant de passer une semaine dans le Jardin des Plantes ». Ces animaux vont ensuite traverser la France jusqu’au 20 novembre. Ils sont ensuite attendus au Bourget fin novembre pour la COP21 (du 30 novembre au 11
décembre 2015). Lancée par Ségolène Royale, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Energie, l’opération Arche de Noé Climat a été conçue par l’artiste Gad Weil.
pmma, un matériau recyclable
Il a ainsi expliqué : « le choix du PMMA d’Arkema répond à deux critères majeurs pour moi : c’est un matériau qui peut se recycler et pourra être réutilisé par la suite pour la fabrication d’autres objets que les animaux créés ; il s’inscrit ainsi dans l’économie circulaire et constitue une réponse au problème du réchauffement climatique. De plus, il a cette faculté remarquable de capter et restituerlalumièrecommeseulpourrait le faire la glace ! » • A.D.
COnjOnCtuRE La ChimiE aLLEmandE sOutEnuE paR La phaRma taux d’utilisation des capacités a La solide production affiché 83,5 %. Du côté des prix, pharmaceutique outre-Rhin la VCI note que pour la première permet à la production chimique fois depuis trois trimestres, les de continuer de croître en tarifs se sont enfin améliorés au Allemagne. C’est ce qu’indique 2e trimestre 2015 avec un sursaut le dernier point conjoncturel publié par la fédération allemande de 0,9 % sur trois mois. Ce qui demeure toutefois un retrait de Verband der Chemischen 2,6 % par rapport au 2e trimestre Industrie (VCI). Entre avril et 2014. Le chiffre d’affaires est de juin 2015, la production chimique a ainsi enregistré une progression son côté en progression : +0,4 % en glissement trimestriel, +2,3 % de 1,6 % par rapport au 1er trimestre et de 3,4 % sur un an. Le en glissement annuel. n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com EnviROnnEmEnt
EngRais
A priori échaudé par certains ar- d’énergie. Le Cefic précise qu’il souticles parus dans la presse qui tient la volonté européenne de réauraient remis en cause son en- duire de 40 % les émissions de GES gagement à lutter contre le réchauf- d’ici 2030, et qu’il souhaite que les efforts diplomatiques de fement climatique, dans l’UE permettront de troule contexte de l’approche ver un accord dans les de la tenue de la COP21 négociations prévues à la à Paris, le Conseil euCOP21. En revanche, est ropéen de l’industrie sELOn LE CEfiC, pointé du doigt que sans chimique (Cefic) a tenu La RéduCtiOn dEs dE gEs un accord international à réagir. Rappelant au émissiOns paR L’industRiE équitable, l’UE devra forpassage que l’industrie ChimiQuE paR RappORt aux cément prêter attention à chimique dans l’UE a rénivEaux dE 1990. sa compétitivité et qu’une duit de plus de 50 % des décarbonisation de l’Euémissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport aux ni- rope ne peut pas se faire qu’avec une veaux de 1990, et que la chimie per- désindustrialisation. Surtout si les met, en aval, de contribuer à lutter emplois industriels et les émissions contre le réchauffement climatique. carbone devaient simplement se Notamment avec des produits et déplacer sur les autres continents. solutions innovantes dans les do- La conférece des Nations Unies se maines de l’efficience énergétique, tiendra à Paris du 30 novembre au les transports, ou encore le stockage 11 décembre. • J.C.
Le gouvernement indien travaille sur un projet de complexe d’engrais et a lancé un appel d’offres aux investisseurs, rapporte l’Economic Times of India. Le projet s’articule autour de la réactivation d’un complexe fermé à Gorakhpur, dans l’État indien de l’Uttar Pradesh. Le gouvernement indien souhaiterait dénicher un investisseur prêt à se lancer dans la construction, le financement, et la gestion d’un complexe d’une capacité de 1,27 million de tonnes par an d’urée, alimenté en gaz, et exploitable pendant 33 ans. Le coût du projet avoisinera les 60 milliards de roupies (environ 817 M€). La mise en service serait ambitionnée d’ici trois ans. Pour motiver les investisseurs, le gouvernement indien a indiqué qu’il aurait déjà réservé des volumes de gaz naturel de 2,4 millions de m3 par jour à partir de septembre 2016, et que le complexe serait alimenté par un pipeline qui est actuellement en construction en Inde. Le processus de sélection des candidats serait supervisé par le groupe Fertiliser Corporation of India. Selon Chemical Week, le choix du lauréat serait déjà envisagé pour fin novembre. • J.C.
Le Cefic remet les points sur les ”i”
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L’Inde lance un appel d’offres pour un complexe
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Transfert - Dépotage - Process des liquides corrosifs Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
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synthèse | entreprises pétrochimiE
En chiffrEs
17 Le nombre
d’unités de production principales
12 mrds$
l’invEstissEmEnt global prévU poUr lE makran pEtrochEmical plan
23 mt/an
Les capacités totales prévues pour ce complexe
© Pixabay
9ans
poUr constrUirE En 3 phasEs lE complExE pétrochimiqUE
Complexegéant etperspectivesenIran
Avec un investissement global approchant les 12 Mrds $, le projet pétrochimique Makran Petrochemical Plan pourrait être le plus grand mené en Iran par des investisseurs privés. Par Julien Cottineau
L
es chiffres annoncés sont colossaux. Fin août, la presse iranienne a relayé les contours du Makran Petrochemical Plan, un gigantesque projet pétrochimique dans le port de Chabahar, à la pointe sud-est du pays (Golfe d’Oman). L’investissement global approcherait les 12 milliards de dollars (10,8 Mrds €) pour des capacités de 23 millions de tonnes par an. Un projet, décrit comme le plus grand mené dans le pays par des investisseurs privés, et qui ferait bondir les capacités actuelles en Iran qui s’établiraient à 60 Mt/an. Or le secteur pétrochimique est primordial car, en générant des revenus à l’international de 14 Mrds $ entre mars 2014 et mars 2015, il se positionne juste derrière le secteur pétrolier. D’ailleurs, sur les 23 Mt/an de capacités envisagées, 20 Mt/an seraient dévolues à l’export, notamment vers l’Asie.
Un démarrage de la 1e phase début 2016
Le Makran Petrochemical Plan nécessiterait un total de neuf ans de construction avant d’être intégralement mis en service. Le projet se décline en trois phases, avec 17 unités de production principales et 30 unités en aval. La première phase est prévue pour démar-
Engrais cvr acqUiErt rEntEch nitrogEn L’Américain CVR Partners a conclu un accord pour l’acquisition de Rentech Nitrogen pour 533 millions de dollars (environ 467 M€). L’opération porte sur une valeur totale d’entreprise de 839 M$, la dette de 307 M$ de Rentech Nitrogen devant être reprise ou financée par CVR. L’opération doit conduire à la création du numéro 2 de la production de nitrate d’ammonium-urée (UAN) en Amérique du Nord.
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rer avant mars 2016. Cette première salve de capacités s’élèverait à 8,5 Mt/an. Et représenterait une valeur annuelle à l’export de 5 Mrds $. L’alimentation en matière première serait assurée par un pipeline entre l’Iran et le Pakistan et fournirait du méthane. La deuxième phase devrait être finalisée pour 2020. Il s’agirait d’ajouter des capacités de 7 Mt/an à Chabahar, avec l’objectif de porter les revenus à l’export à 11 Mrds $ par an pour l’ensemble du complexe. Pour cette deuxième partie, une alimentation en éthane est prévue, avec la construction d’un pipeline à partir du port iranien d’Assaluyeh (Golfe persique). Enfin, la troisième phase est ambitionnée pour 2021, et serait focalisée sur la production d’aromatiques et de polyéthylène. Le projet prévoit dès lors la livraison de condensats par voie maritime à partir d’Assaluyeh pour compléter l’approvisionnement en matières premières. Les premiers partenaires privés engagés n’ont pas encore été officiellement présentés. Mais des groupes indiens seraient particulièrement positionnés pour se lancer dans l’aventure.
Un projet dans les engrais
Un projet de complexe de production d’engrais (ammoniac/urée) d’une capacité de 1,3 Mt/an serait notamment porté par un consortium rassemblant Rashtriya Chemicals & Fertilizer, Gujarat Narmada Valley Fertilizers and Chemicals et Gujarat State Fertilizers, indique Chemical Week. Complexe qui serait intégré au Makran Petrochemical Plan. La présence indienne n’est pas surprenante puisque visites gouvernementales et projets chimiques indiens se sont multipliés en Iran ces dernières années, principalement dans le domaine des engrais. •
pétrochimiE
Formosa investirait 9,4 Mrds $ Le pétrochimiste taïwanais va étudier la faisabilité d’un complexe pétrochimique géant en Louisiane, dans le cadre d’un investissement potentiel de 9,4 milliards de dollars. Formosa Petrochemical s’est formellement engagé à mener des études de faisabilité et compte prendre une décision définitive d’ici mi-2016. Date à laquelle le groupe pourrait engager sans attendre la construction et le développement de
la première phase, avec des premières embauches pour le complexe à partir 2018. La construction du second complexe serait lancée en 2022. C’est à St James Parish, sur les rives du Mississippi, que pourrait se construire ce qui se poserait comme l’un des plus grands complexes pétrochimiques au monde. Pour le moment, le détail des capacités n’a pas encore été dévoilé. L’an passé, avaient été évoquées des capacités
de 1,2 million t/an d’éthylène pour un projet de vapocraqueur en Louisiane, ce qui correspond à une envergure de taille mondiale. Chacune des deux phases comprendrait un vapocraqueur sur base éthane, et en aval des unités de polyéthylène haute densité et basse densité, d’éthylène glycol, de polypropylène et d’autres dérivés. Le projet pourrait créer directement 1 200 emplois directs localement. • J.C.
n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com gaz indUstriEls
Le groupe américain a lancé le spin-off de sa division Materials Technologies. Objectif : se concentrer sur ses propres compétences. Par Julien Cottineau
A
ir Products veut se repositionner sur son portefeuille stratégique. Le géant des gaz industriels a ainsi annoncé le 17 septembre qu’il allait profondément modifier son profil en se séparant de sa division Materials Technologies. L’opération s’effectuerait sous la forme d’un spin-off, sans taxe, pour les actionnaires d’Air Products. Les modalités précises d’attribution des actions de la future société, qui sera pourvue d’un nouveau nom, ne sont pas encore connues. L’opération est prévue pour se finaliser avant septembre 2016. Guillermo Novo, actuellement vice-président exécutif de Material Technologies, est destiné à devenir le p-dg de la future entité qui sortira du giron d’Air Products. Seifi Ghasemi resterait président d’Air Products et deviendrait également président non-exécutif de la future
co2 Yara cèdE son activité à praxair Le Norvégien se sépare de son activité européenne de CO2 et de ses parts dans la coentreprise Yara Praxair Holding AS. C’est le spécialiste américain des gaz industriels qui va débourser 218 M€ pour l’activité CO2 et 94 M€ pour les 34 % des parts encore détenues par Yara dans leur coentreprise.
dioxYdE dE titanE chEmoUrs fErmE dEs actifs L’entreprise a annoncé les fermetures de l’usine américaine d’Edge Moor, située dans le Delaware, et d’une ligne de production de son usine de Johnsonville, dans le Tennessee (États-Unis), toutes deux dédiées à la production de dioxyde de titane (TiO2). Soit des suppressions de capacités de 150 000 t/an. Ces fermetures devraient ainsi permettre à Chemours de générer une réduction de coûts annuels nette de 45 M$ (39,8 M€). À Edge Moor, ce sont 200 salariés et 130 contractuels qui sont concernés par l’arrêt de la production de TiO2. Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
entité. L’objectif de ce projet est de permettre à Air Products et Materials Technologies de mieux se concentrer sur leurs propres compétences, business models, et stratégies de développement. Accessoirement, Air Products voit en cette opération l’opportunité de mettre la main sur une manne de 1,5 milliard de dollars (1,3 Mrd €) qu’il pourrait redéployer pour ses capacités et ses développements. Materials Technologies est une entité bien distincte du portefeuille d’Air Products, composée de deux divisions principales qui ont généré à elles deux des ventes de 2,16 Mrds $ sur les douze derniers mois. La première, Matériaux de performance détient des positions de leader sur les marchés mondiaux des catalyseurs aminés, des agents époxy et des agents humidificateurs. Cette division a compté pour 55 % des ventes de Materials Technologies. La seconde partie est celle des Matériaux pour l’électronique, qui a compté pour 45 % des ventes. Sans cette entité, Air Products verrait son chiffre d’affairespasser de 10,12 à 7,96 Mrds$, selon leschiffres disponibles pour les douze derniers mois. Surtout, le groupe pourrait se focaliser pleinement sur ses métiers principaux et son cœur de métier dans les gaz industriels. •
© Air Products
AirProductsveutsedonnerdel’air
Air Products veut se concentrer sur son activité gaz industriels.
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synthèse | entreprises nd-br
l'économiE à la loUpE
Lanxess démarre à Singapour
Grand ménage
L
es incertitudes règnent. Avec pour conséquence principale de maintenir la visibilité aux abonnés absents pour l’industrie chimique. Les derniers signaux conjoncturels sont plutôt négatifs, comme la croissance moins fringante de l’économie chinoise. Ou la volatilité des prix des matières pétrochimiques, des grands intermédiaires et des polymères, secoués par le prix du pétrole. Lequel, après une vertigineuse chute fin 2014, continue d’hésiter entre une remontée franche et une stabilité à un niveau bas. Dans ce nébuleux contexte, les grandes acquisitions surviennent encore, toujours essentiellement entre acteurs américains, Solvay faisant figure d’exception, cet été, en cassant sa tirelire pour Cytec. Si ces grandes opérations permettent de mieux orienter les por« Ce qui frappe tefeuilles, le plus fraple plus est la pant depuis le début multiplication de d’année est la multiscissions majeures plication de scissions dans les périmètres majeures dans les péde certains de certains géants. » rimètres géants pour entreprendre de profonds liftings. Le 16 septembre, l’Américain Air Products a annoncé le spin-off, d’ici à un an, de Material Technologies, sa branche de spécialités chimiques, pour se concentrer uniquement sur les gaz industriels. Depuis le 1er septembre, Covestro a entamé sa marche solitaire, séparément de Bayer. Chemours a, de son côté, démarré sa cotation officielle à Wall Street, le 1er juillet. Cettegigantesque«start-upâgéede200ans»,comme elle se définit elle-même, doit maintenant faire sa vie loin de DuPont. Il ne faudrait pas non plus oublier le lancement officiel d’Inovyn au 1er juillet, qui regroupera pendant trois ans les actifs chlorovinyliques de Solvay etd’Ineosavantquecederniernesoitseulencharge.Ni non plus mettre de côté l’accord en début d’année entre Dow et Olin pour mettre en commun, eux aussi, leurs chlorovinyliques. Tout ceci reste dans une logique de spécialisation, vouée à limiter l’exposition à la cyclicité etauxcommoditéspourembrasserplusdevaleurajoutéeetderentabilité.Saufqu’auparavant,cettestratégie était plutôt mise en œuvre via de grandes acquisitions. La tendance actuelle semble privilégier les coupes franches. Lesquelles risquent de bouleverser plus profondément les profils de l’industrie chimique. • ReTRouvez TouTeS LeS ChRonIqueS de JuLIen CoTTIneAu SuR chimiepharmahebdo.com
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© Lanxess
Rédacteur en chef de Chimie Pharma Hebdo jcottineau@ infopro-digital.com
© d;R.
Julien Cottineau
Le groupe allemand a officiellement inauguré, fin août, son usine de caoutchouc butadiène néodyme (Nd-BR) à Singapour. Ce projet de 200 millions d’euros est la seconde étape industrielle majeure de Lanxess dans le caoutchouc à Singapour. En 2013, le chimiste avait démarré sur l’île de Jurong son usine de caoutchouc butyle. Les deux usines de caoutchouc synthétiques de Lanxess à Singapour partagent utilités et infrastructures logistiques. L’usine de Nd-BR dispose de capacités de 140 000 tonnes par an. Les marchés visés sont mondiaux, mais Lanxess privilégiera l’Asie, Singapour devenant un véritable « hub » pour les productions asiatiques de caoutchoucs synthétiques du groupe.
seau mondial du groupe dans le domaine, composé déjà de neuf usines réparties entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe. Sans surprise, le marché final principal ciblé par ces productions est celui des pneus dits « verts » car plus efficaces et résistants. Ce caoutchouc est également utilisé pour la production de balles de golf, de chaussures de sport et de courroies. • J.C.
Un réseau mondial de 9 usines
Ce premier site de production de Nd-BR pour Lanxess en Asie vient également compléter le ré-
bicarbonatE dE sodiUm
Solvay démarre ses productions en Asie C’est fait ! Le chimiste belge a inauguré son usine de bicarbonate de sodium sur son complexe de Map Ta Phut en Thaïlande. Ce projet, annoncé en 2013, permet à Solvay non seulement d’ouvrir sa première usine de bicarbonate de sodium en Asie, mais de disposer aussi de la plus grande usine de ce type dans toute l’Asie du Sud-Est. Après un investissement de 20 millions d’euros et le soutien du Bureau d’investissement en Thaïlande, Solvay dé-
tient aujourd’hui des capacités de 100000 tonnes par an à proximité beaucoup plus directe qu’auparavant avec ses clients asiatiques. Notamment pour les applications dans la santé, l’alimentation. Au total, la division Solvay Soda Ash and Derivatives, qui se revendique n°1 mondial du carbonate et du bicarbonate de soude, recense 11 sites mondiaux, 3500 salariés et a généré l’an dernier un chiffre d’affaires de 1,38 Mrd € (10,21 Mrds € pour le groupe). • J.C.
Engrais cf, noUvEaU lEadEr dEs azotés L’Américain CF Industries s’est (Émirats arabes unis). Soit une lancé mi-août dans l’acquisition gigantesque opération valorisée des activités européennes et à près de 8 milliards de dollars américaines d’OCI, ainsi que (près de 7 milliards d’euros), son réseau global de dont 2 Mrds $ de reprise de distribution basé à Dubaï dette. n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com stratégiE
LesambitionsaméricainesdeClariant Le chimiste suisse nourrit de grandes ambitions en Amérique du Nord, et vise quasiment un doublement de sa croissance sur le territoire, ces trois prochaines années. Clariant compte notamment s’appuyer sur la révolution des gaz de schiste.
EN chiffrEs
16%
du chiffrE d’affairEs dE clariaNt Est réalisé EN amériquE du Nord
© Clariant
Par Julien Cottineau
C
lariant veut booster son développement en Amérique du Nord. Ses ventes en Amérique du Nord n’ont représenté que 16 % de son chiffre d’affaires total en 2014 (19 % pour le premier semestre 2015), alors que la région compte pour 23 % des ventes de la chimie de spécialités dans le monde. Second constat: la croissance de la chimie de spécialités entre 2013 et 2018 atteindrait un potentiel moyen annuel de 2,8 % en Amérique du Nord, contre seulement 1,2 % dans les deux autres régions matures que sont l’Europe de l’Ouest et le Japon. Grâce à ces données, Clariant est persuadé d’avoir les moyens de disposer d’une formidable marge de progression outre-Atlantique. Avec la révolution des gaz de schiste, les projets industriels ont fleuri en Amérique du Nord. D’abord dans le domaine du pétrole et gaz. Clariant a noté d’ailleurs une croissance de 14 % des ventes de sa division Oil Services depuis 2011 dans la région, contre une croissance de seulement 4 % pour l’ensemble des ventes du groupe sur la même zone. Il se présente par ailleurs comme le n°3 mondial des spécialités chimiques pour le pétrole et gaz, un autre signe de sa force. Les projets ont aussi fleuri évidemment dans la chimie de base, notamment la pétro-
chimie, les engrais et le méthanol. Soit des segments très demandeurs en catalyseurs et spécialités pour catalyse. Ce qui tombe bien puisque c’est l’un des segments phares de Clariant depuis l’acquisition de Süd-Chemie en 2011. Le groupe suisse se revendique ainsi leader mondial des catalyseurs pour la pétrochimie, n°2 pour les spécialités pour la production de syngaz et n°2 pour les catalyseurs chimiques, tandis qu’il serait 4e mondial pour les catalyseurs destinés au polypropylène. Alors que ces segments devraient croître de 4 % par an jusqu’en 2018, Clariant ambitionne une croissance de 6 à 7 % pour ses produits sur la même période. Enfin, Clariant compte sur ses efforts de R&D et sur ses investissements en Amérique du Nord pour nourrir encore plus sa croissance locale. Il construit actuellement à Louisville (Kentucky) une usine de catalyseurs pour polypropylènegrâceàuninvestissementde100M$,muscle sur le même site ses capacités de production de catalyseurs de déshydrogénation (investissement de 20 M$), et travaille sur une extension de son usine d’éthoxylation à Clear Lake au Texas (investissement de plus de 50 M$). Au total, selon les chiffres rapportés par Chemical Week, ClariantcomptegénérerenAmériqueduNorddesventes de 200 M$ de plus par an, ces prochaines années. •
PolymèrEs
Covestro en ordre de marche L’industrie chimique compte depuis le 1er septembre un nouveau mastodonte des polymères. Covestro a officiellement démarré ses activités à part de sa maison mère Bayer. Même si le géant allemand conserve, pour l’heure, 100% du capital de son ex-division Bayer MaterialScience dont il a annoncé la séparation, il y a environ un an, tournant une page d’histoire en quittant la chimie pour se focaliser uniquement sur la pharma-
cie, les phytosanitaires et les semences.
iPo de covestro au quatrième trimestre
Bayer qui avait fixé la date limite à maximum mi-2016, a finalement annoncé l’introduction en Bourse de Covestro au quatrième trimestre 2015. L’introduction à la Bourse de Francfort se fera via l’émission de nouvelles actions afin d’augmenter le capital de Covestro. Les titres seront accessibles aux
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
actionnaires privés et institutionnels en Allemagne et au Luxembourg, et via des placements privés depuis l’international. Les gains relatifs à cette IPO seront principalement utilisés pour effacer les dettes internes au sein de la structure du groupe Bayer. Covestro, qui recense 16000 salariés dans le monde, affichait pour 2014 un chiffre d’affaires de 11,76 milliards d’euros et un Ebitda ajusté de 1,16 Mrd €. • J.C.
e 3 C’est la position
que le chimiste estime occuper sur le marché mondial des spécialités chimiques pour le pétrole et gaz
170m$
lE total dEs iNvEstissEmENts EN cours Pour dE NouvEllEs caPacités aux états-uNis
Plus dE matériaux dE PErformaNcE Pour EvoNik ? Evonik évalue ses options stratégiques pour sa division Matériaux de performance, assure Chemical Week. Une cession ou la formation de coentreprise(s) est à l’étude pour assurer une compétitivité à long terme. L’an passé, cette division a généré des ventes de 3,83 milliards d’euros, sur un total de 12,9 Mrds € pour l’ensemble d’Evonik. Toutefois, la marge d’Ebitda ajusté n’a atteint que 8,5 % contre 20 % pour les deux autres divisions.
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synthèse | entreprises sPécialités
DSMréduitseseffectifs L’entreprise néerlandaise a annoncé, fin août, effectuer des ajustements à son modèle d’organisation et de fonctionnement, suite aux récentes évolutions de son portefeuille. L’objectif: « Créer une organisation plus agile, concentrée et rentable », a indiqué le groupe. Ces ajustements entraîneront de 900 à 1100 réductions de postes, dont la moitié aux Pays-Bas, ce qui devrait générer pour DSM des économies structu-
relles de l’ordre de 125 à 150 M€ à partir de fin 2017.Laplupartdessuppressions concernent les fonctions support de l’entreprise mais également certains grands centres de R&D du groupe. DSM a indiqué que ces suppressions devraient avoir lieu avant la fin 2017, ce qui devrait coûter à l’entrepriseentre150et175 millions d’euros en indemnités de départs, avant impôt. Actuellement, DSM emploie 25 000 personnes.• C.B.
arômEs
Nactis investit 8M€
© Nactis Flavour
L’entreprise française a lancé, mi-septembre, un programme d’investissements de 8 M€ pour les trois ans à venir. Une partie se concentre sur le site du siège social de Nactis Flavours à Bondoufle (Essonne). À Yssingeaux (Loire),2 M€ seront investis dans les trois prochaines années pour réorganiser le site dont les ateliers et les locaux de stockage ont été détruits en 2004 par un incendie. Le site de Schoten (Belgique) va lui aussi subir quelques travaux. 2,5 M€ d’investissement permettront d’augmenter la capacité de production et de séchage des hydrolysats de protéines végétales de 35 %. Par ailleurs, l’entreprise investira 900000 € dans un nouvel ERP, Sage X3, déployé sur tous ses sites. Nactis Flavours, qui emploie 245 personnes, entend atteindre 100 M€ de revenus d’ici à 2018. • C.B.
cosmétiquEs gattEfossé iNaugurE uN cENtrE EN iNdE Le Français a inauguré le 11 septembre un centre technique d’excellence à Bombay (Inde). Ces équipements viennent renforcer la filiale indienne du groupe, présente depuis 2005. Le centre regroupe un laboratoire d’applications pharmaceutiques certifié FDA et un laboratoire de pointe cosmétique.
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Solvay ferme en Italie, se renforce en Chine Le groupe belge a avancé sur deux dossiers opérationnels en Italie et en Chine. Sur son site italien de Rosignano, Solvay poursuit les restructurations européennes liées à ses actifs de carbonate de soude, un marché difficile en Europe. Au premier trimestre 2016, le groupe prévoit la cessation, au plus tard, des productions de percarbonate de soude. La raison avancée est la décroissance de la demande pour ce produit utilisé comme agent blanchissant dans les détergents en poudre en Europe de l’Ouest. Le percarbonate de soude de Solvay sera uniquement produit désormais sur son site allemand de Bad Hönningen. L’impact social à Rosignano est prévu pour être limité, assure Solvay,quipourraitredéployerunepartie des salariés touchés sur son unité d’acide peracétique, et sur une future unité de peroxyde d’hydrogène de grade électronique, dont le démarrage est prévu sur le site en 2016.
démarrage à changshu
Sur son complexe chinois de Changshu, Solvay a démarré fin juillet son unité de fluoroélastomères (FKM). Désormais, le groupe
© Solvay
rEstructuratioN
L’usine de Changshu en Chine.
peut produire ce type de polymères de spécialité en Asie, les deux autres unités étant en Europe et aux ÉtatsUnis. L’unité produit du Technoflon, des fluoroélastomères de performance utilisés notamment dans la fabrication de bagues et joints d’étanchéité et de tuyaux dans l’automobile. Le complexe de Solvay Specialty Polymers à Changshu produira aussi du polyfluorure de vinylidène (PVDF) à partir de 2017. Il dispose en outre de capacités opérationnelles de compounds à base de résine de haute performance en polyaryléthercétone (PAEK), de polyamides de haute performance (HPPA), de polyarylamide (PARA), de polyphtalamide, ou encore de polyphénylsulfone (PPSU), précise Solvay. • J.C.
édulcoraNts
Ajinomoto cède sa filiale française et européenne pour 1 € Le Japonais Ajinomoto a annoncé avoir signé, fin août, un accord définitif avec Hyet Sweet, société d’importation et de vente d’édulcorants basé à Breda, au Pays Bas, pour la cession de ses actifs d’édulcorants en Europe. L’accord, qui devrait prendre effet le 1er octobre, prévoit que pour un euro, Ajinomoto cède la totalité des 3,4 millions d’actions de sa filiale européenne, Ajinomoto Sweeteners Europe SAS, basée dans l’Hexagone, et de son unique usine européenne d’édulcorants, située à Gravelines (Nord). En contrepartie, Hyet Sweet s’engage à maintenir les emplois (100 salariés d’après Ajino-
moto)surlesitedeGravelines.Selon La Voix du Nord, avec cette acquisition, Hyet Sweet mettrait la main sur son premier site de production. Depuis quelques années, la filiale européenne d’Ajinomoto connaît un déclin de son chiffre d’affaires, affichant, pour l’année fiscale 2015 achevée au 31 mars, 36 millions d’euros de chiffres d’affaires, contre 51 M€ quatre ans plus tôt. Avec cette cession, Ajinomoto prévoit une perte exceptionnelle de 7 Mrds de yens (51,8 M€), perte intégrée dans ses prévisions de rendement consolidé pour l’exercice se terminant au 31 mars 2016. • C.B. n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com chimiE fiNE
Axyntis change d’actionnaires Fondé en 2007, le Français vient d’entamer un virage majeur dans sa gouvernance. Le fonds d’investissement Argos Soditic, qui avait soutenu son développement depuis le début et était monté jusqu’à 92 % du capital, a cédé la totalité de ses parts. Le groupe est désormais à 50 % aux mains de David Simmonet, président du directoire et
directeur général d’Axyntis, et de l’entité Axyntis Invest, qui regroupe des managers de l’entreprise, et à 50 % au groupe japonais Fuji Silysia. À l’occasion de ce changement d’actionnariat, le capital du groupe a été porté de 14,3 à 23,8 M€. L’accord, finalisé fin août a permis aussi un « désendettement intégral », se réjouit David Simonnet. Fondé en 1932, Fuji Silysia compte parmi les leaders mondiaux de la silice et de ses dérivés. Le groupe japonais s’est rapproché d’Axyntis dès 2013.
© Axyntis
une production de silice d’ici à 5 ans ?
Axyntis et Fuji Silysia ont débuté leur rapprochement en 2013.
Dans un premier temps, l’implication de Fuji Silysia dans Axyntis va se concentrer sur le développement d’une gamme de produits utiles à la chromatographie. Projet qui pourrait déboucher sur une production de silice en France à un horizon de 5ans, selon David Simonnet. • J.C.
iNgrédiENts cosmétiquEs
Givaudan s’empare d’Induchem Se renforcer dans le secteur des ingrédients actifs cosmétiques (ACI). Voilà l’objectif du Suisse Givaudan en mettant la main sur son compatriote Induchem. L’accord, dévoilé fin août, prévoit que Givaudan acquiert 100 % des actions d’Induchem et de ses filiales, incluant ainsi la société de biotechnologie française Libragen implantée à Toulouse (Haute-Garonne). Au total, ce sont 65 salariés, répartis entre la Suisse, la France et les États-Unis, qui viendront s’ajouter aux 9 500 employés du leader des fragrances et des arômes. Cette nouvelle acquisition aurait représenté un chiffre d’affaires supplémentaire de 25 M CHF (23 M€) en 2014 pour Givaudan. • C.B.
rEvêtEmENts Basf sE rENforcE EN chiNE BASF a inauguré La nouvelle unité est mi-août son unité de directement intégrée résines et d’électroà celle de revêtements revêtements à automobiles de BASF Shanghai (Chine). Shanghai Coatings.
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synthèse | entreprises vertes rSe
en chiffreS
80%
la part de l’inde danS la prodUction Mondiale de gUar
1500 C’est le nombre d’agriculteurs indiens touchés par ce programme
SolvayetL’Oréalengagésdans le « Guar durable »
Les deux multinationales ont pour objectif de fournir aux agriculteurs, principalement indiens, des outils et connaissances pour une cultiver le guar de façon plus durable. Par Sylvie Latieule
Biocontrôle Un projet de M2i life ScienceS retenU par le 20e fUi M2i Life Sciences a été ce programme regroupe autour de M2i, les partenaires retenu dans le cadre du 20e appel à projets du Fonds suivants : Arvalis, Canoe unique interministériel (FUI). et Euralis et capitalise Baptisé Taupin’Up et labellisé sur les compétences de par le pôle de compétitivité l’Institut des sciences pour Agri Sud-Ouest Innovation, l’environnement et des
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© Rhodia
S
olvay et L’Oréal s’engagent dans un projet de trois ans renouvelable, pour enseigner et promouvoir des pratiques agricoles durables auprès de 1500 cultivateurs de guar en Inde, dans une dizaine de villages de la région désertique de Bikaner, au Rajasthan. L’Inde étant le principal producteur de guar avec 80 % de la production mondiale. Solvay est l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de dérivés du guar, qui entrent dans la formulation d’une grande variété d’applications dans les domaines de l’alimentation, des cosmétiques, de l’extraction pétrolière et gazière et du textile. Cultivé principalement dans les régions semi-arides de l’Inde, le guar est la principale ressource de nombreuses communautés agricoles. Sa production est volatile car elle dépend des moussons. Le projet « Guar Durable » de Solvay a pour objectif de fournir les outils et les connaissances pour cultiver le guar selon les meilleures pratiques agricoles et viser ainsi une production plus constante et plus rentable. Soutenue par l’ONG TechnoServe, la Global Business Unit Novecare de Solvay a lancé cette initiative en 2013, en ligne avec Solvay Way, la démarche développement durable du groupe. « Cette initiative de Solvay, forte de la contribution de son partenaire l’Oréal, apportera de nombreux bénéfices aux communautés des agriculteurs et à leur environnement et garantira une meilleure qualité du guar entrant dans des applications industrielles de plus en plus sophistiquées. Ce projet aidera également les agriculteurs à mieux gérer l’utilisation de l’eau et préserver les sols, tout en augmentant leurs revenus dans la durée », explique Emmanuel
Butstraen, Président de Solvay Novecare et sponsor du projet « Guar Durable ».
la chimie de la gomme de guar
Wikipédia nous enseigne que la gomme de guar est extraite de la graine de la légumineuse Cyamopsis tetragonoloba, plante résistante aux sécheresses, capable de conserver l’eau et d’enrichir le sol en fixant l’azote. D’un point de vue chimique, cette gomme de guar est composée principalement de galactomannane, une fibre végétale soluble constituée d’un polymère linéaire. Sa structure est faite de chaînes de monomères de mannose ((1,4)-beta-D-mannopyranose) auxquelles sont ramifiées par un pont 1-6 des unités de galactose. •
matériaux ainsi que du Centre de mathématiques appliquées de l’école des Mines de Paris. Ce projet vise à développer de nouveaux systèmes de biocontrôle par phéromone des populations
d’insectes ravageurs pour la protection des cultures de la vigne et du maïs. Le budget global de ce projet d’un montant de 3,2 millions d’euros court sur quatre ans.
n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com recyclage
Veolia s’empare d’AKG Kunstof Groep
© Veolia Plastiques/Alexis Duclos
Veolia Environnement consolide son développement dans le domaine de l’économie circulaire en acquérant le Néerlandais. Par Camille Boulate
V
eolia Environnement a annoncé, début septembre, avoir finalisé l’acquisition d’AKG Kunststof Groep, leader européen du recyclage. Ce qui consolide son développement dans le domaine de l’économie circulaire et confirme sa volonté de devenir l’un des acteurs de référence dans le secteur des matières premières recyclées. AKG Kunststof Groep est spécialisé dans la fabrication, notamment sur mesure, d’une gamme de granulés de polypropylène (PP) vendus à des transformateurs de matières plastiques. Les matières premières utilisées par le groupe néerlandais sont soit des « flocons plastiques pré-traités ayant une teneur élevée en PP, en général issus de déchets, soit des déchets de production du PP, issus des fabricants de produits en PP », explique Veolia. Les produits fabriqués par AKG sont destinés notamment à l’horticulture, l’infrastructure, les appareils électroniques, l’automobile et les produits d’emballage. En 2014, l’entreprise de 53 salariés, basée à Vroomshoop (Pays-Bas), a vendu 37 000
tonnes de matériau recyclé et généré un chiffre d’affaires de 34 M€. Une activité sur laquelle Veolia entend s’appuyer pour développer sa plate-forme européenne de fabrication de matières premières plastiques recyclées. « Cette opération constitue la prochaine étape naturelle dans la transformation stratégique et le développement de Veolia », indique Antoine Frérot, p-dg de Veolia. L’entreprise française, qui collecte et valorise 370 000 t de plastiques par an (PP, HPDE, PET et PVC notamment), est présente depuis 40 ans aux Pays-Bas où elle emploie 300 personnes. Les termes financiers n’ont pas été dévoilés, « à la demande de Wadinko (le fonds d’investissement propriétaire d’AKG, ndlr.) », nous indique Veolia. Ce dernier conservera toutefois une participation minoritaire dans l’entreprise. •
aliMentaire
DSM et Evonik développent des oméga-3 à base d’algues
© DSM
La division DSM Nutritional Products du Néerlandais s’est associée avec le pôle Nutrition & Care de l’Allemand Evonik pour développer des acides gras oméga-3 à partir d’algues. Des débouchés sont entrevus dans l’aquaculture et l’alimentation animale. L’objectif est de répondre à la demande croissante en acides gras omega-3
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
pour ces domaines tout en offrant une alternative aux produits à base d’huile de poisson, une ressource considérée moins durable que les algues. L’accord prévoit que DSM et Evonik travaillent ensemble sur le développement et explorent les opportunités futures de commercialisation de ces produits. « Les compétences apportées par les deux entreprises dans cette collaborationserontcomplémentaires:DSM ayant l’expertise dans la culture des organismes marins et Evonik s’étant focalisé depuis des décennies sur le développement des acides aminés industriels, connaissant ainsi les procédés de fermentation en larges volumes », ont précisé les deux entreprises. DSM et Evonik devraient pouvoir dévoiler les premiers résultats de leur association avant la fin de l’année. • C.B.
acide lactiqUe : plaxica S’aSSocie à inviSta Invista Performance Technologies (TPI) et Plaxica ont conclu une collaboration qui devrait accélérer la commercialisation de la technologie de Plaxica. Cette technologie est susceptible d’intéresser deux chaînes de valeur : celle de la production de PLA et celle de propylène glycol biosourcé.
adhéSifS BioSoUrcéS perStorp et corBion S’aSSocient Perstorp et Corbion annoncent conjointement qu’ils mettront sur le marché d’ici à la fin de l’année une innovation de rupture pour le domaine des adhésifs. Il constituera la première référence d’une série d’innovations à venir. Associés depuis 2011, les deux partenaires ont mis au point un nouveau copolymère lactide caprolactone, sous la marque Capa, offrant des avantages importants pour le domaine des colles thermofusibles. Ce produit fait la synthèse entre le savoir-faire de Perstorp dans les caprolactones (matière première fossile) et celui de Corbion dans les lactides (matière première renouvelable). Les partenaires annoncent que leur copolymère disposera d’un contenu renouvelable supérieur à 80 % et il sera entièrement compostable.
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synthèse | entreprises vertes prodUitS BioSoUrcéS 2g
Deinovetestedessouchespour laproductiond’acidemuconique La société se lance dans la production de cette molécule plateforme qui donne accès à des dérivés aussi stratégiques que le caprolactame, l’acide téréphtalique et l’acide adipique. Mais dans des versions biosourcées.
D
einove annonce avoir produit en laboratoire de l’acide muconique à partir de substrats de deuxième génération, à base de cellulose. Un peu plus tôt en juillet, la société de biotech avait expliqué son intention de déployer une nouvelle plateforme de R&D^dédiée à la production d’acide muconique, un intermédiaire chimique dont les dérivés - caprolactame, acide téréphtalique et acide adipique - sont très largement utilisés dans les industries plastiques (automobile, emballages…), la production de fibres synthétiques pour le textile ou l’industrie (nylon) et l’alimentation (acidifiant). Les chercheurs de Deinove avaient profité du fait que les bactéries déinocoques disposaient déjà d’une partie de la voie métabolique nécessaire à la production d’acide muconique par fermentation. Restait à apporter le patrimoine génétique manquant. Aujourd’hui ,Deinove a non seulement obtenu en laboratoire la preuve de concept de la transformation de matières de deuxième génération, en acide muconique. Mais la société a aussi obtenu des améliorations au niveau de ses souches initiales, et notamment « un titre multiplié par 5 par rapport aux précédents essais menés sur des substrats synthétiques à base de sucres simples, glucose et xylose ». « L’acide muconique biosourcé est une réelle alternative pour l’industrie chimique car il pourra
Bio-iSoBUtène gloBal BioenergieS adapte Un procédé aU SaccharoSe L’entreprise a adapté son procédé bio-Isobutène à l’utilisation du saccharose. Depuis 2008, Global Bioenergies a développé un procédé pour produire cette molécule à partir du glucose, dérivé des céréales (maïs, blé), de pommes de terre ou du manioc. Pour l’adapter au saccharose, que l’on retrouve dans la betterave ou la canne à sucre, Global Bioenergies a indiqué avoir modifié sa souche de production (bactérie Escherichia coli) par une approche de biologie synthétique.
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© Deinove
Par Sylvie Latieule
Le deinococcus est à l’origine de tout le portefeuille de Deinove.
se substituer à des procédés industriels polluants à base de pétrole, sur des marchés très significatifs », a déclaré Emmanuel Petiot, directeur général de Deinove.
trois plateformes
Rappelons que la société développe en parallèle deux autres plateformes. Deinol est dédié à la production de bioéthanol en partenariat avec Abengoa et Suez. Le stade commercial est annoncé pour 2017. La plateforme Deinochem a été recentrée sur la production de caroténoïdes. Dans ce cas, Deinove prévoit de sous-traiter la mise à l’échelle. Les premiers lots commerciaux sont annoncés à même échéance. Au final, Deinove estime disposer d’un portefeuille de produits bien diversifié avec des molécules se classant dans les trois catégories - commodités, intermédiaires et de spécialités –, assorti d’une stratégie multimarché. •
Micro-algUeS ferMentalg déMarre le prograMMe tranS’alg
Fermentalg a conclu les accords de consortium préalables au démarrage du programme Trans’Alg, annoncé en janvier dernier. Cette étape s’accompagne d’une 1re tranche de financement par Bpifrance à hauteur de 2,4 M€ pour Fermentalg. Un démonstrateur pré-industriel d’une capacité de 80 m3 sera installé sur le site de l’Unité de
Développement Industriel Daniel Thomas de Fermentalg à Libourne. Autour de Fermentalg, Trans’Alg va fédérer deux ETI, Condat et Pierre Guérin et deux partenaires académiques, le CEA (LCPV) et le CNRS (Bioteam ICPEES). Mais la société de Libourne mentionne aussi la participation de partenaires comme Arkema, Soprema ou encore l’Iterg.
n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com
VRAC TECH
acide lévUliniqUe BioSoUrcé
© BASF
BASF et Solazyme ont lancé cet été un nouveau tensioactif dérivé d’huile de micro-algues. Il s’agit d’une bétaïne algale de haute performance pour les produits de soins personnels et la détergence. Ce produit sera commercialisé par BASF sous le nom commercial de Dehyton AO 45. Cette bétaïne algale offre une alternative de haute performance à la bétaïne amidopropyl (souvent issue de noix de coco) dans les produits nécessitant une mousse onctueuse et douce tels que les shampooings et liquides vaisselle à la main. BASF poursuit ses Les bétaïnes amidopropyl développements autour des sont des tensioactifs micro-algues. amphotères déjà très appréciés dans des applications cosmétiques, produits de toilette et de soins à domicile. Ils sont connus pour apporter une bonne détergence, une mousse de bonne qualité bien stabilisée, une compatibilité avec de l’eau dure, de la douceur, la capacité de réduire l’irritation amenée par les systèmes anioniques, une viscosité renforcée et une stabilité à une large gamme de pH. Dehyton AO 45 est produit à partir des huiles AlgaPÚr de Solazyme. • S.L.
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
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Le procédé développé en collaboration avec les universités de Pise et de Milan (Italie) depuis 2009 consiste en une conversion thermochimique de biomasse cellulosique (bois, paille, maïs, etc.) à haut rendement, permettant également de produire du charbon et de l’acide formique en continu. L’unité devrait être pleinement opérationnelle à l’horizon 2017. Fondé en 2008, GFBiochemicals se revendique comme étant la seule société à produire de l’acide lévulinique, molécule plateforme utilisée pour la production de solvants de plastifiants et de carburants verts, directement à partir de biomasse cellulosique à échellecommerciale. •
PALAMATIC
L’annonce a été faite lors du World Congress on Industrial Biotechnology (BIO) de Montréal (Canada), le 20 juillet dernier. GFBiochemicals, producteur de produits chimiques et de carburants biosourcés, a annoncé avoir débuté la production commerciale de son usine d’acide lévulinique à Caserta, en Italie, dont la capacité atteindrait 10 000 t/an. « Désormais, Caserta est le plus important site de production opérationnel d’acide lévulinique au monde, a assuré Marcel van Berkel, directeur commercial de l’entreprise. Grâce à notre technologie unique, une baisse de prix considérable est désormais possible. Cela nous donnera accès à des segments de marchés inconnus jusqu’ici. »
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Geodis s’offre l’Américain OHL La filiale de SNCF Logistics a procédé à l’acquisition de son homologue américain Ozburn-Hessey Logistics (OHL), fournisseur de services logistiques, notamment pour l’industrie chimique et la santé. Cette opération permet à Geodis de renforcer son réseau logistique et ses prestations à l’international. Le montant de la transaction, qui n’a pas été officiellement dévoilé, s’élèverait à 800 millions de dollars (environ 717 M€) selon Reuters. « Nous sommes fiers d’accueillir les clients et les collaborateurs d’OHL au sein de Geodis, et de pouvoir offrir à nos clients internationaux l’expertise et le réseau d’OHL en Amérique du Nord », se félicite Marie-Christine Lombard, présidente du directoire de Geodis. Concrètement, le groupe français va mettre la main sur une société fournissant des prestations telles que le transport, l’entreposage, le courtage en douane, le freight forwarding et du conseil en import/export. OHL exploite plus de 120 centres de distribution en Amérique du Nord et une surface d’entreposage de 3,4 millions de m2. S’appuyant sur un effectif de 8 000 salariés, le logisticien américain affiche un chiffre d’affaires annuel de 1,2 Mrd €. Employant 30 000 collaborateurs dans 67 pays, Geodis a enregistré des ventes de 6,8 Mrds € en 2014. • D.O. RetROUvez tOUteS LeS InfORmAtIOnS en tempS RéeL SUR Le fIL d’ACtU www.infochimie.com
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Univar emploie plus de 8 500 personnes dans 35 pays. Distribution chimie verte
Univar acquiert Chemical Associates Le distributeur américain de spécialités chimiques a annoncé la reprise des actifs de son compatriote Chemical Associates, spécialisé dans le commerce de produits oléochimiques. « L’acquisition de Chemical Associates nous aidera à accroître la valeur qu’Univar peut apporter sur un certain nombre de marchés clés tels que l’hygiène personnelle, l’agroalimentaire, la désinfection et le nettoyage, les lubrifiants et les revêtements et adhésifs », déclare Erik Fyrwald, p-dg d’Univar. La transaction, dont les termes sont confidentiels, permet à Univar d’enrichir son portefeuille de produits oléochimiques avec des substances issues de ressources renouvelables telles que des acides gras polyinsaturés, des acides stériques, des dérivés de tall oil, des méthylesters, des dérivés d’huile
de ricin, etc. En outre, le distributeur américain va s’emparer du réseau de Chemical Associates, constitué de 14 sites à travers les États-Unis, dédiés notamment à la formulation, au mélange et au conditionnement de produits. Les actifs acquis seront rattachés aux opérations de la filiale américaine d’Univar. Cette acquisition intervient alors que le groupe a récemment effectué une levée de fonds via une introduction en Bourse en juin dernier. Il avait déjà renforcé ses activités américaines avec la reprise de la société Key Chemical au mois d’avril. Fort d’un effectif de plus de 8 500 collaborateurs dans 35 pays, Univar a enregistré des ventes de 10,4 milliards de dollars en 2014, dont 73 % en Amérique du Nord. • D.O.
échangeurs De chaleur
Barriquand construit un atelier à Roanne Le spécialiste des échangeurs thermiques a démarré la construction d’une extension sur son site de production à Roanne (Loire). Cet atelier de 1000 m2 « permettraàl’entreprise d’optimiser la production des installations de gros volume dont la demande est en forte croissance, tout en fluidifiant les chaînes de production déjà existantes ». Le nouveau bâtimentdeBarriquandseraéquipé de deux ponts roulants couplables de 40 t chacun, en premier lieu pour la fabrication d’échangeurs à plaques soudées de la gamme Platulaire. La mise en service est programmée pour le printemps 2016.
© Barriquand
L’entreprise familiale dédiée aux instruments de mesure change de main. Kimo Gestion Finance (KGF), maison mère de Kimo, a annoncé la cession de ses actifs à Sauermann, spécialiste français des pompes de relevage de condensats. La transaction, dont les termes restent confidentiels, permet ainsi de consolider le portefeuille de produits de Sauermann à destination des professionnels des systèmes de chauffage, ventilation, air conditionné et réfrigération (HVACR) pour l’industrie. Concrètement, c’est le chiffre l’acquéreur met la main sur une D’affaires réalisé en 2014 société employant 300 salariés par Kimo et enregistrant un chiffre d’affaires de 34 millions d’euros en 2014. La filiale Kimo représente à elle seule 85 % des effectifs de KGF et affiche 30 M€ de ventes en 2014. Fondé en 1976, le groupe Sauermann affiche des ventes de près de 30 M$ (environ 27 M€) en 2014 et emploie une centaine de collaborateurs. • D.O.
© Univar
Kimo cédé à Sauermann Industrie
Barriquand emploie 150 salariés répartis sur deux sites : un de 7 000 m2 à Roanne et un autre de 5 000 m 2 à Saint-Priest (Rhône). Avec une capacité de 3 000 échangeurs par an, le groupe enregistre 60 % de son chiffre d’affaires à l’export. • D.O. n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com échangeurs thermiques
Ziemexinaugureuneextension àSarre-Union Le fabricant de cuves et d’échangeurs thermiques a construit une extension de 70 m2 sur son site de Sarre-Union. Par Dinhill On
L
© Ziemex
e fabricant de cuves et d’échangeurs thermiques Ziemex a déboursé un million d’euros pour se doter d’une extension de 700 m 2 sur son site de Sarre-Union (BasRhin). Inauguré le 20 juillet, ce bâtiment comprend notamment un hall de production, un garage et un espace de stockage. Il dispose également de deux ponts roulants de cinq tonnes et d’arrivées de
Un hall de production, un garage et un espace de stockage composent l’extension.
fluides nécessaires à son activité. Le nouvel atelier est dédié à la production d’équipements à destination de la pharmacie et de la chimie fine. Ces secteurs ont enregistré une progression du chiffre d’affaires de plus de 3 %, ces dernières années pour atteindre 18 % des ventes totales de la société, soit le 3e marché le plus important de Ziemex. « Le nouveau bâtiment doit permettre de consolider cette diversification d’activités », indique l’entreprise. Il aidera également Ziemex à « offrir des garanties sanitaires plus importantes à ses clients ».
la société sont réalisées dans les secteurs de la chimie fine et de la pharmacie
70%
Du chiffre D’affaires est effectué à l’export
Sur le plan opérationnel, une quinzaine de collaborateurs devraient travailler au sein de cet atelier mis en service durant l’été 2015. Cet investissement d’un million d’euros n’est pas le seul consenti sur le site de Sarre-Union, ces dernières années. Depuis son rachat en 2012, près de 6,5 millions d’euros y ont été déboursés, notamment pour le remboursement de la dette et le renforcement des effectifs. À ce jour, Ziemex emploie environ 150 collaborateurs sur son unique site de SarreUnion. « L’objectif à terme est d’arriver aux alentours de 180 personnes à plein régime », indique Marc Clauss, président de Ziemex. La société revendique un chiffre d’affaires oscillant entre 25 et 36 millions d’euros, ces trois dernières années, dont 70 % à l’export. Le portefeuille de produits Ziemex se compose en grande partie des échangeurs thermiques : échangeurs à plaques soudées, à plaques tube/tube (via sa coentreprise avec Alfa Laval), systèmes à double enveloppe matelassée, etc. L’entreprise commercialise également d’autres types d’équipements comme des colonnes de distillation, des skids de process ou encore des systèmes associant condenseur, décanteur et stockage de solvants (Thermipack). •
ImCd inaugure un centre au vietnam
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
18% Des ventes de
un atelier d’une quinzaine de personnes
commerce chimique
Le Néerlandais a ouvert un centre à Ho Chi Minh Ville au Vietnam. Ce site vient compléter le réseau d’IMCD en Asie Pacifique, où il dispose d’implantations en Australie, en Chine, en Inde, en Indonésie, en Malaisie, en Nouvelle-Zélande, aux Philippines, à Singapour et en Thaïlande. « Avec l’objectif d’appliquer son business model européen à l’Asie Pacifique, IMCD a significativement renforcé sa présence dans la région sur les dernières années ».
en chiffres
En 2013, il avait mis la main sur le Singapourien Paceco Industrial Supplies et sur l’Australien Capitol Ingredients. En avril 2015, IMCD avait signé l’acquisition de Kushalchand Sons, spécialiste indien du commerce d’ingrédients pour l’agroalimentaire. S’appuyant sur un effectif de près de 1 500 salariés, IMCD a enregistré un chiffre d’affaires de 1,36 milliard d’euros en 2014, dont 21 % pour la zone Asie-Pacifique. • D.O.
analyseurs thermiques netzsch s’empare De gabo Le groupe allemand a repris les actifs de son compatriote Gabo Qualimeter, spécialisé dans les analyseurs mécaniques thermiques (DMA) pour le secteur des matériaux. Netzsch va ainsi enrichir son portefeuille d’instruments de caractérisation en analyseurs DMA capables d’opérer à des températures allant jusqu’à 1 500 °C. Cette transaction intervient quelques années après l’acquisition par Netzsch de la division Analyse thermique de Bruker. Le groupe allemand s’appuie sur un effectif de plus de 3 000 salariés sur 210 sites dans 35 pays. Son activité se répartit selon trois business units : Analyses et tests, Broyeurs et dispersions, et Pompes et systèmes.
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synthèse | fournisseurs commerce chimique
2007
entrée Du fonDs parquest capital alors que la société affiche un chiffre D’affaires De 220 m€
2011 Acquisition
d’Interplast
2013
acquisition De laserson
2015 En janvier, le
management et 320 salariés reprennent 53 % du capital à l’occasion de la sortie de Parquest Capital
Safic-Alcanprocède àdeuxacquisitions Le Français complète son portefeuille dans le domaine des polymères, avec les acquisitions de ChemSpec et du Bulgare Chimsnab BG. Par Dinhill On
U
n million d’euros. C’est la somme par laquelle le distributeur français de produits chimiques de spécialité renforce son empreinte sur le marché des polymères, en effectuant, coup sur coup, deux acquisitions. La première consiste au rachat de 75 % du capital de ChemSpec, spécialiste américain du commerce de polymères pour les secteurs du caoutchouc et des adhésifs. Les détails financiers de l’opération restent confidentiels. « Cette transaction s’inscrit dans le cadre de la stratégie du groupe de renforcer son positionnement sur le marché nord-américain et de commercialiser ses produits sur l’ensemble du territoire, sans restriction aucune », déclare Martial Lecat, p-dg de Safic-Alcan. Avant de détailler : « ChemSpec servira de plateforme pour le développement prochain de la filière cosmétique en Amérique du Nord. L’activité devrait par la suite s’étendre aux produits de revêtement ainsi qu’aux plastiques et aux ingrédients pharmaceutiques ».
une plateforme pour le sud-est de l’europe
La deuxième opération concerne la reprise de l’activité de distribution du Bulgare Chimsnab BG, spécialisé mesure
Une acquisition pour Keysight Le spécialiste américain de l’instrumentation de mesure électronique a procédé à l’acquisition de Electroservices Enterprises, fournisseur britannique de services d’étalonnage et de réparation d’équipements. « Ce mouvement démontre l’engagement de Keysight Technologies à offrir à ses clients en Europe un spectre en pleine expansion de services d’assistance de haute qualité, couvrant l’intégralité de leurs actifs », déclare Chris Rennie, directeur de Keysight Technologies au Royaume-Uni. Cette transaction s’inscrit dans la stratégie du groupe qui vise à
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« apporter de la valeur aux clients » au travers de solutions innovantes de mesure électronique : analyseurs, oscilloscopes, multimètres, logiciels, capteurs, etc. Employant 9 500 salariés dans plus de 100 pays, Keysight Technologies est un spin-off du spécialiste de la mesure Agilent Technologies, créé suite à une réorganisation des activités initiée en 2013. Il a généré un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de dollars (environ 2,6 Mrds €) en 2014, répartis entre les divisions Solutions de mesure (86 %) et Assistance et Services (14%). • D.O.
© Safic-Alcan
en Dates
Martial Lecat, p-dg de Safic-Alcan.
dans le commerce chimique de spécialités. Elle va permettre au Français de disposer d’une plateforme d’approvisionnement « pour étendre la gamme de produits (…) à des polymères spéciaux et des produits hautes performances qui permettront de mieux servir les clients du Sud-Est de l’Europe ».
chimsnab, une entité de 9 millions d’euros de chiffre d’affaires
Concrètement, Safic-Alcan met la main sur une entité de 18 salariés affichant un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros en 2014. Le groupe s’était illustré, ces dernières années, par plusieurs opérations de croissance externe : celles de Laserson en 2013, de Necarbo en 2012 et d’Interplast en 2011. Employant 400 collaborateurs, Safic-Alcan a généré un chiffre d’affaires de 403 M€ en 2014. •
systèmes filtrants DonalDson acquiert engineereD proDucts Le spécialiste américain a acquis 100 % du capital de son compatriote Engineered Products, fabricant d’indicateurs, de jauges, d’interrupteurs et de capteurs pour les systèmes filtrants pour liquides et air. Cette opération permet à Donaldson de mettre la main sur la technologie Filter Minder d’Engineered Products, servant à mesurer, indiquer et prévoir la durée de vie restante d’un filtre. Cette opération s’inscrit dans la stratégie de croissance du groupe Donaldson qui s’appuie notamment sur la croissance externe dans le but de se diversifier au niveau des technologies et d’accroître son empreinte géographique. L’objectif étant d’atteindre un chiffre d’affaires annuel de cinq milliards de dollars d’ici à 2021 (2,4 Mrds $ en 2014). n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com Bisphénol A
Alors que les autorités françaises s’entêtent dans leur interdiction du BpA, pourtant disculpé par l’Europe, les industriels français contre-attaquent. Par Alexane Roupioz
E
n juin 2010, la France interdit « la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de biberons produits à base de bisphénol A.» Un an plus tard, cette loi s’applique à toute l’Union Européenne. Mais en 2012, l’Hexagone durcit sa position et fait bande à part. Avec la loi 2012-1442, le gouvernement français étend l’interdiction de 2010 à « tout conditionnement comportant du BPA et destiné à recevoir des produits alimentaires. » En janvier 2015, mois d’entrée en vigueur de cette loi, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) rend un avis relatif au BPA dans lequel elle passe la Dose journalière tolérée (DJT) de 50 μg/kg de pc/j à 4 μg/kg de pc/j tout en affirmant que les estimations les plus élevées d’exposition sont encore trois à cinq fois inférieures à cette nouvelle DJT. Et l’avis conclut à l’absence de risque pour la santé des consommateurs. Suite à la demande du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de l’énergie, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publie, en juin 2015, une note qui vient confirmer l’absence de risque du BPA en contact alimentaire.
Un emballement médiatique
Suite à cette dernière publication de l’Anses, dans un communiqué paru le 1er septembre dernier, le Syndicat national des fabricants de boîtes, emballages et bouchages métalliques (SNFBM) demande à la France d’harmoniser sa position avec celle de l’Europe. Pour les industriels français, il y a un réel manque de clarté dans la législation : si l’utilisation du BPA pour les contenants alimentaires d’emballage et les ustensiles est interdite, pour autant, elle est autorisée dans les équipements de production industrielle. Par ailleurs, l’interdiction d’une substance doit s’accompagner d’une réflexion sur la manière de la substituer. Et dans le cas du BPA, les vernis utilisés en France depuis l’entrée en vigueur de la loi 2012-1442 sont d’anciennes formulations. « Les décisions législatives du gouvernement sont la conséquence d’un emballement médiatique et parlementaire », estime Michel Loubry, directeur général de Plastics-Europe pour l’Europe de l’Ouest. Et pour les industriels, elles sont lourdes de conséquence. Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
Mais ils n’ont pas attendu ces dernières publications pour réagir. Dès le printemps 2013, Plastics-Europe a porté plainte contre le gouvernement français auprès de la Commission européenne. L’association des fabricants de plastique en Europe a demandé à la Commission de faire valoir l’application de deux directives européennes que la France enfreint avec l’application de la loi 2012-1442.
Une loi constitutionnelle ?
Par ailleurs, en janvier 2015, devant l’absence de réaction du gouvernement, suite à la publication de l’EFSA, l’association a saisi le Conseil d’état. à l’appui de cette nouvelle plainte, PlasticsEurope a déposé une question prioritaire de constitutionnalité que le Conseil d’état a accepté de transmettre au Conseil constitutionnel. Le 17 septembre, ce dernier a rendu un jugement « entredeux ». La suspension d’importation et de mise sur le marché est maintenue pour la France. En revanche, la suspension de la fabrication à visée d’exportation est censurée. Parallèlement, la procédure européenne suivra son cours, et pour Plastics Europe, l’intervention de la Commission ne fait pas de doute. « L’ensemble des pays, à l’exception de la France, autorisent l’utilisation de vernis à base de BPA, et avec l’appui de leur agence de santé, sont convaincus qu’il s’agit de la meilleure solution pour protéger la santé de leurs consommateurs, constate Michel Loubry. La Commission va devoir intervenir car les industriels européens non français qui ne peuvent plus exporter vers la France vont finir par se plaindre. » Affaire à suivre... •
© DR
Lesindustrielsfrançaisen appellentauConseild’état
lE snFBM représente les fabricants d’emballages et bouchages métalliques. Le secteur réalise un chiffre d’affaires de 1,5 Mrd € et génère 20 000 emplois.
UtilisAtion
Le B.A.-BA du bisphénol A Le bisphénol A (BPA) fait partie intégrante de notre quotidien. Ingrédient de base dans la fabrication de résines époxy (vernis des boîtes de conserve, des canettes, etc.) et du polycarbonate (plastique dur et transparent), cette molécule est aussi employée comme additif dans les encres des papiers thermiques (tickets de caisse, etc.). Utilisé depuis longtemps, le BPA suscite aujourd’hui de vifs débats et in-
quiète parfois à tort. La France, en s’appuyant sur le principe de précaution, en a ainsi récemment suspendu l’usage dans la fabrication des contenants alimentaires. Pour essayer de démêler le vrai du faux, Plastics Europe vient de lancer un site Internet (w w w.bisphenol-ainfo.com) et un compte twitter (@info_BPA) à destination du plus grand nombre : professionnels et grand public. • A.R
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synthèse | substances NéoNicotiNoïdes
La pulvérisation foliaire néfaste pour les abeilles, selon l’EFSA L’Agence européenne a réalisé une évaluation des risques des néonicotinoïdes pour les abeilles. Le résultat montre le risque de la pulvérisation foliaire de ces pesticides.
L’
Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié son évaluation des risques pour les abeilles associées à la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame, pour tous les usages autres que le traitement de semences et les granules. Résultat : l’EFSA confirme que la pulvérisation foliaire de pesticides néonicotinoïdes constitue un risque réel pour les abeilles. Des conclusions qui restent conformes à celles déjà révélées il y a deux ans, lorsque l’EFSA avait évalué les risques, suite à l’utilisation de ces trois substances en tant que traitement de semences ou formes de granules. Une évaluation qui avait conduit à leur interdiction au sein de l’Union Européenne sur toutes les cultures attirant les abeilles, et les céréales autres que les céréales d’hiver, excepté dans les serres.
Une utilisation déjà interdite pour certaines cultures
Concernant les traitements foliaires, l’utilisation de la clothianidine, de l’imidaclopride et du thiaméthoxame est aujourd’hui interdite sur les cultures attirant les abeilles et les céréales, sauf dans les serres ou après flo-
© Pixabay
Par Camille Boulate
raison. Dans les deux ans suivant ces interdictions, la Commission européenne avait fait savoir qu’elle lancerait un examen des nouvelles informations scientifiques disponibles concernant les risques encourus par les abeilles par ces trois néonicotinoïdes appliqués en traitement de semence et en granules. C’est dans ce cadre que l’EFSA a lancé un appel à données auprès des autorités nationales, des diverses institutions de recherche mais aussi des industriels.
Une autre évaluation en cours
L’EFSA doit étudier ces informations et formuler ses conclusions dans une évaluation des risques dans les mois à venir. En France, des échéances sont également à venir. Après le vote de la loi sur la biodiversité interdisant tous les néonicotinoïdes sur le territoire français dès janvier 2016, deux nouveaux amendements supprimaient les interdictions adoptées et devront être réétudiés lors du vote au Sénat, qui a été repoussé en janvier 2016. •
Pesticides
Bayer et Monsanto ripostent contre les futures interdictions françaises Néonicotinoïde et glyphosate sont de nouveau au cœur des discussions politiques. Perçus comme néfastes pour les abeilles, les néonicotinoïdes préoccupent les députés socialistes qui sont parvenus à faire voter deux amendements dans le cadre de la loi sur la biodiversité. Des décisions européennes doivent, elles, être rendues dans les prochains mois concernant l’interdiction de trois néonicotinoïdes. En France, Bayer CropScience garde un léger espoir sur l’annulation des amendements, la loi sur la biodiversité ayant été examinée en juin par la commission des affaires
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économiques. « Deux nouveaux amendements supprimant les interdictions ont été adoptés, indique François Thiboust, directeur des affaires publiques de Bayer CropScience. Nous espérons maintenant que ces nouveaux articles resteront tels quels lors du vote au Sénat. »
Vers une interdiction du glyphosate
De son côté, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a dans sa ligne de mire le glyphosate, et plus particulièrement le Roundup de Monsanto, dont
elle souhaite interdire la vente libre dès 2016. Classé parmi les trois pesticides cancérogènes probables pour l’homme, d’après une étude du Circ, agence de l’OMS, le glyphosate reste le premier pesticide de synthèse utilisé par les professionnels en France, avec chaque année, plus de 8 000 tonnes déversées. Monsanto a annoncé faire appel à un comité scientifique indépendant afin de revoir l’ensemble des résultats de l’étude du Circ publiée dans The Lancet Oncology en mars dernier, sur laquelle le gouvernement français s’appuie pour interdire la substance. • C.B. n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com recherche
L’«effetcocktail»misenlumière de biochimie structurale
Des chercheurs français ont détaillé les mécanismes d’« effet cocktail » des molécules environnementales sur les récepteurs humains. Des résultats qui ouvrent la voie à la recherche de nombreuses autres combinaisons.
A
lors que les études se multiplient sur l’exposition aux substances chimiques, l’exposition simultanée à plusieurs composés reste peu documentée. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a ainsi mis en place en 2014 un outil en ligne permettant d’évaluer le potentiel additif de 118 substances chimiques en milieu professionnel. C’est ce fameux « effet cocktail » que des chercheurs montpelliérains ont étudié. Ils se sont intéressés aux récepteurs hormonaux. « Ils sont 48 chez l’humain. Ils possèdent tous la caractéristique d’avoir une poche relativement grande et hydrophobe qui peut accueillir les molécules naturelles comme des vitamines ou des hormones. Mais également les polluants qui provoquent alors un dérèglement », détaille William Bourguet, directeur de recherche Inserm au Centre de biochimie structurale. Son équipe a travaillé avec l’équipe de Patrick Balaguer de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (IRCM).
le récepteur hormonal Pxr étudié
Les chercheurs ont concentré leur étude sur le récepteur des xénobiotiques PXR. « Ce récepteur détecte des concentrations un peu trop élevées de molécules dans l’organisme et déclenche un mécanisme pour se débarrasser de ces molécules étrangères. Ce récepteur est connu pour être une cible privilégiée des molécules polluantes », souligne William Bourguet. Mais une activation prolongée de ce récepteur peut également entraîner la perte d’efficacité d’un traitement médicamenteux ou une chute de la concentration de certaines hormones naturelles. Les chercheurs ont ensuite sélectionné une quarantaine de molécules environnementales « sur la base de leurs différences chimiques et de catégories. Il y avait des médicaments, des antibiotiques, le BPA, etc. », précise le directeur de recherche. Grâce à la plateforme de criblage cellulaire de l’IRCM, les chercheurs ont testé l’activité biologique du récepteur soumis à des combinaisons associant deux molécules différentes. « Sur 780 combinaisons, nous en avons identifié une dont l’activité était décuplée. Ainsi, au lieu d’avoir une activité juste additive, elle était multipliée par 50 », explique William Bourguet. La combinaison en cause : un œstrogène de synthèse utilisé dans les pilules contraceptives, l’éthinylestradiol, et un composant de pesticides, le Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
© Centre
Par Aurélie Dureuil
Ensemble, l’éthinylestradiol et le trans-nonachlor ont une affinité décuplée avec le récepteur PXR.
trans-nonachlor. Les chercheurs se sont alors intéressés à l’affinité de ces molécules. « Elles créent un ligand supra-moléculaire avec des caractéristiques fonctionnelles beaucoup plus fortes », note-t-il. Les équipes montpelliéraines ont ainsi démontré au niveau moléculaire « l’effet cocktail » entre les perturbateurs endocriniens.
de nombreuses combinaisons à tester
Ces travaux ouvrent la voie à de nombreux autres tests. « Nous avons testé un récepteur avec une quarantaine de molécules.Ilexiste48récepteursetonconsidèrequenoussommes en contact avec 150 000 molécules », rappelle William Bourguet, donnant une idée de l’ampleur de la tâche pour tester toutes les combinaisons possibles pour chaque récepteur. Les chercheurs travaillent déjà avec une banque de 1 280 moléculesdemédicamentsafindetesterdescombinaisons surlerécepteurPXR.Unautreaxederechercheestdepoursuivre sur la combinaison identifiée. Après des travaux essentiellementbaséssurdestestsinvitro,leschercheursvont poursuivre avec des tests in vivo sur des souris. Si l’ « effet cocktail»estdéjàconnu,lestravauxparusdansNatureCommunications ouvrent à de nouveaux sujets d’études dans le domainesdesperturbateursendocriniensmaisaussi«dela toxicologie et de l’évaluation des risques liés à l’utilisation des produits chimiques », selon l’Inserm. •
eN chiffres
780
Le nombre de combinaisons testées par les chercheurs montpelliérains sur un récepteur à partir de 40 molécules
48
récePteUrs hormoNaUx chez l’hUmaiN
150000 c’est le Nombre
de molécUles aUxqUelles l’hUmaiN est soUmis daNs l’eNViroNNemeNt
oGm les déPUtés de l’Ue oPPosés aU Projet léGislatif Le projet législatif européen, permettant à tout État membre de restreindre et de limiter l’utilisation d’aliment ou de nourriture pour animaux génétiquement modifiés approuvé par l’UE, a vivement été critiqué par les députés de tous bords politiques. Ceux-ci craignent que le projet n’inclue pas d’évaluation d’impact et que les mesures prises au niveau européen ne soient pas compatibles avec leurs règles nationales et celles de l’Organisation mondiale du commerce. Le représentant de la Commission européenne, Ladislav Miko, a fait savoir que « si la proposition est rejetée, nous allons rester dans la situation actuelle ». Le projet législatif doit être voté par la commission de l’environnement en d’octobre.
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synthèse | réglementation Risques chimiques
AvecSeirich,uneévaluationsimplifiée L’INRS a présenté le logiciel Seirich dont la vocation est d’aider les entreprises à évaluer leurs risques chimiques.
des salariés manipulent des produits (UIC) – entend proposer une méchimiques » et qui pourtant restent thodologie unique et gratuite pour moins formées à l’évaluation des évaluerlesrisqueschimiquesausein risques. des sociétés. Un projet qui prend raAinsi, le premier niveau est conçu cineau débutdesannées2000,alors pour un public n’ayant pas ou peu que l’INRS publie une méthodologie de compétences en ce domaine. Il d’évaluation des risques chimiques Par Camille Boulate requiert que l’entreprise réponde à visant à aider les entreprises. « Suite un questionnaire sur les bonnes praà cette publication, de nombreux ortiques en matière de prévention des ganismes avaient mis en œuvre des ider les entreprises risques chimiques et sur les condioutilsinformatiquesdontleprincipal à évaluer les risques tions d’utilisation de ses produits inconvénient était qu’ils produisaient chimiques des pro(protection collective mise en place, des résultats divergents. Face à ce duits qu’elles maniconstat, nous avons dépulent, les informer cidé de développer Seisur les obligations réglementaires Le logiciel Seirich est rich », se rappelle Rayet les inciter à établir un plan d’acmond Vincent, chargé téléchargeable gratuitement tion… voilà les principaux objectifs de mission à l’INRS. sur www.seirich.fr. Des tutoriels du logiciel Seirich (Système d’évaDéveloppé en trois et une hotline sont à disposition luation et d’information sur les niveaux, le logiciel a risques chimiques en milieu profesvocation à répondre des entreprises. sionnel), présenté le 15 septembre. aux problématiques de Ouvert à toutes les entreprises, ce méthode de stockage, traitement tous. « L’idée était d’élaborer un loginouvel outil développé par l’Instides déchets). Les réponses données ciel accessible à tous, du débutant à tut national de recherche et de sécumettent en évidence les points forts l’expert », souligne Marine Jeantet rité pour la prévention des accidents et les points faibles en gestion des directricedesrisques professionnels du travail et des maladies profesrisques, répartis en trois aspects au sein de la Caisse d’Assurance Masionnelles (INRS) – avec l’aide de (Santé, Incendie/Explosion et Enviladie des travailleurs Salariés. Car différentes organisations instituronnement), permettant alors à l’enavec Seirich, l’INRS entend toucher tionnelles et professionnelles dont treprise d’élaborer un plan d’actions un maximum de TPE, dont « 89 % l’Union des Industries Chimiques de prévention. « Un plan d’actions dont la responsabilité relève de la société, souligne Philippe Prudhon, diPhilippe recteur du département technique « Avec Seirich, les entreprises ne rentrent Prudhon de l’UIC. Car si Seirich est un outil Directeur du pas tout de suite dans l’expertise » département facilitant la prise de décisions des entechnique de l’UIC treprises, il faut garder à l’esprit que ce plan d’actions est mis en œuvre par l’entrepriseelle-mêmequidoitvérifier Cela signifie-t-il que les Lors de la présentation Infochimie magazine : son efficacité sur la durée ». grandes entreprises n’en du logiciel, l’accent a été Pourquoi vous êtes-vous Les niveaux 2 et 3, davantage desauront pas l’utilité ? mis sur les TPE. Quel associés à l’INRS pour tinés à des entreprises interméP.P. : Pas du tout ! Il y a des avantage possède Seidévelopper Seirich ? diaires et experts, permettent d’évagrandes entreprises qui ont rich pour ces petites enP.P. : L’UIC a l’expérience luer les risques résiduels Inhalation, besoin d’une méthodolotreprises ? de l’évaluation des risques Cutané/OculaireetIncendie/Explogie commune pour pouvoir P.P. : L’avantage du logiciel chimiques. Nous avons pusion, le tout en fonction de plusieurs échanger avec l’inspecteur est qu’il est graduel dans la blié plusieurs guides sur critères : bande de danger, durée du travail, par exemple. difficulté. Les entreprises le sujet depuis 1999. Le d’exposition, quantité/jour, protecL’outil Seirich remplit cet ne rentrent pas tout de constat était que des métion collective, type de procédé… objectif. De plus, le logiciel suite dans l’expertise mais thodes d’évaluation difLe logiciel doit être téléchargé sur le arrive, alors que la réglecommencent par faire l’inférentes se développaient site dédié. mentation CLP est entrée ventaire des substances, de avec un vocabulaire difféDepuis le 1er juin, date du lancement en vigueur en juin derleurs caractères physicorentetdesrésultatsquipounier et que certains outils chimiques et de leurs donvaient diverger. Donc l’idée deSeirich,l’INRSaenregistré11000 sont devenus obsolètes. nées toxicologiques. Donc de fusionner l’ensemble de téléchargements.Pouraccélérerl’utiC’est le cas du DT80, outil même une TPE, qui n’est ces méthodologies était lisation de son logiciel, l’INRS mettra développé par l’UIC. • pas experte en évaluation, bienvenue et permettait de enplacedesjournéesdeprésentation peut l’utiliser. gagner en efficacité. en province dès l’automne. • C.B. © UIC
A
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n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com SacS plaStiqueS
Le groupe chimique propose des sacs biodégradables adaptés à la collecte des biodéchets domestiques et à leur compostage. Un partenariat avec le Syndicat centre Hérault lui permet de tester sa solution en vraie grandeur.
l’emploi. « Ces biodéchets sont gérés par des emplois locaux non délocalisables qui travaillent en synergie avec le monde agricole de proximité » précise le syndicat. Encore faut-il pouvoir mobiliser le gisement ! C’est ainsi que le syndicat vient d’annoncer une campagne de relance du tri des déchets de cuisine. Parmi ses partenaires, BASF France va justement apporter sa contribution à travers la fourniture de 255 000 sacs plastiques compostables Ecovio, conçus pour faciliter le geste de tri, à destination d’une trentaine de commerces et supermarchés. « C’est une campagne qui anticipe la loi sur la transition énergétique. Du jamais vu ! », commente Valérie Gramond, responsable des Affaires publiques pour BASF France. Ces sacs Ecovio auront un double usage. En magasin, ils permettront d’emballer les fruits et légumes lors de l’achat. à la maison, au moment du tri des biodéchets, les consommateurs pourront les utiliser pour stocker leurs bio-déchets. Une fois pleins, sacs et biodéchets seront jetés ensemble dans un bac à ordures spécialement destiné au compostage. « Nous pensons, chez BASF, que la filière des biodéchets de cuisine est une filière d’avenir qui va se développer à l’échéance de 2025 avec l’obligation de tri », justifie Valérie Gramond.
Sylvie Latieule
F
avoriser la collecte des déchets de cuisine (ou biodéchets) et contribuer à leur recyclage par compostage, c’est l’objectif que s’est fixé le géant de la chimie BASF en soutenant le Syndicat Centre Hérault. Issu du regroupement de trois Communautés de communes, Clermontais, Vallée de l’Hérault et Lodévois et Larzac, ce syndicat est engagé depuis 2002 dans la collecte séparée des biodéchets. Car plutôt que d’être incinérés ou enfouis, ces biodéchets (1/3 des déchets domestiques) peuvent retournésàlaterresousformed’amendement organique (en viticulture, en maraîchage ou chez les particuliers…), avec un effet vertueux sur
Ecovio est un mélange de PLA et de polyester.
© BASF
BASFvadanslesensdu législateuravecsessacsEcovio le centre Hérault en cHiffreS • 2 813 t de biodéchets collectés en 2014 • 3 000 t de compost vendues en 2014 • 320 points tri sur le territoire • 11 déchetteries • 1 plateforme pour composter les biodéchets
Offrant la même qualité de service que les sacs en plastique traditionnels (solidité, hygiène, étanchéité), les sacs Ecovio sont pour l’heure à 30 % biosourcés, mais à 100 % biodégradables. Ils sont produits en PLA (d’origine végétale) et en polyester (d’origine fossile). à terme, l’objectif du groupe est bien de proposer des sacs à 100 % biosourcés, explique Valérie Gramond. « La montée en puissance du pourcentage de matière biosourcée est encore une question de prix et de niveau d’acceptation des grandes enseignes », ajoute-t-elle. •
point réglementaire
La loi sur la transition énergétique votée Votée en juillet 2015, la loi sur la transition énergétique prévoit l’interdiction des sacs de caisse dès le 1er janvier 2016. Ils pourront être remplacés notamment par des sacs papier, en tissu ou des sacs plastiques plus épais réutilisables. En revanche, les sacs dits « de fruits et lé-
gumes », utilisés dans différents rayons des magasins pour le transport des produits frais ou vendus au détail, continueront d’exister. La loi prévoit cependant qu’à compter du 1er janvier 2017, ils devront remplacés par des sacs biodégradables et constitués, pour tout ou par-
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
tie, de matières biosourcées. à noter que les sacs plastiques oxo-fragmentables ne seront pas considérés comme biodégradables. Cependant, il reste à écrire les décrets d’applications. Et c’est sur ce sujet que se mobilisent les professionnels de l’industrie des bioplastiques, représen-
tés par le club des bioplastiques. Ce dernier appelle à la vigilance pour que les subtilités de la retranscription ne remettent pas en selle les sacs traditionnels d’origine fossile et non biodégradables, que la loi cherchait au départ à écarter. Un bras de fer est engagé. • S.L.
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enquête | développement durable
90 %
pourcentage des sites d’Arkema au niveau mondial ayant initié la démarche « Terrains d’entente »
-33,9 %
taux de réduction des émissions totales de gaz à effet de serre pour les sites de BasF dans le monde
34%
proportion du chiffre d’affaires issu de matières premières d’origine renouvelable envisagée par Chimex dès 2015
LaRSE,nouveau croissancepour Les préceptes du développement durable prennent de plus en plus de place chez les acteurs du secteur de la chimie. à tel point que la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) fait désormais partie intégrante de la stratégie de croissance des groupes et constitue un réel argument de décision. Par Dinhill On
d RetRouveR toutes les enquêtes de la Redaction suR infochimie.com
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epuis plusieurs années, le secteur européen de l’industrie chimique évolue au ralenti. Preuve en est le dernier point conjoncturel en août du Cefic : selon les derniers chiffres évoqués, la croissance n’a atteint que 0,2 % sur le premier semestre 2015, comparé au premier semestre 2014. Dans ce contexte morose, l’émergence des problématiques du développement durable constitue une réelle opportunité pour redynamiser le secteur. La prise en compte de ces enjeux au sein de l’activité d’une société se traduit par la responsabilité sociétale
de l’entreprise (RSE). Apparu dès les années 1960, ce concept prend réellement son essor à partir de la fin des années 1990, notamment grâce à la démarche « Global reporting initiative » mis en place avec le programme d’environnement des Nations Unies (PNUE). Elle visait à développer des directives applicables mondialement en matière de développement durable. à l’instar de Clariant qui vient de tenir sa première conférence dédiée au développement durable en septembre 2015, les industriels de la chimie font à la RSE une place de plus en plus importante dans leur activité. Chez la plupart des entreprises, elle fait l’objet d’une stratégie à part entière : Solvay Way chez Solvay, Made in Chimex pour Chimex, We create chemistry for sustainable future chez BASF, etc. Ces démarches sont constituées d’un ensemble d’actions à mener regroupées, selon les trois volets de la RSE : l’environnement, le social et l’économique.
Réduire les impacts environnementaux
Le volet environnemental de la RSE, le plus visible, consiste en l’identification et la maîtrise des impacts et des émissions dus à l’activité industrielle pour tendre vers une meilleure préservation de la nature. Les groupes de la chimie n°533 - octobre 2015 - infochimie magazine
infochimie.com
« La Rse donne de nouvelles opportunités de business dans le contexte actuel d’économie circulaire » © BASF
Jacques Khéliff, directeur Développement durable de Solvay
Le concept de Verbund de BASF a permis d’économiser 18 millions de MWh d’énergie en 2014.
levierde les industriels
y travaillent depuis plusieurs années, que ce soit pour respecter les réglementations en vigueur ou sur la base du volontariat. Parmi les priorités affichées, réduire l’impact sur l’environnement en réduisant la consommation de ressources (énergie, eau, matières premières). Ainsi, le groupe Arkema a initié un programme dénommé Arkenergy, visant à réduire la consommation énergétique sur l’ensemble des sites. « Cette démarche sollicite chacun des collaborateurs pour qu’ils proposent une action à mener pour économiser de l’énergie, aussi bien sur les procédés de production que sur les bureaux. Grâce à notre démarche, nous sommes parvenus à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre entre 2012 et 2014 », indique Heike Faulhammer, directrice développement durable d’Arkema. De son côté, Solvay s’est fixé des objectifs prioritaires à atteindre d’ici à 2020 en matière d’émissions environnementales : réduire de 10 % la consommation d’énergie primaire et l’extraction des eaux souterraines et potables. Chez BASF, l’efficacité énergétique est une priorité « Grâce à son concept Verbund et à des systèmes de cogénération, BASF a économisé environ 18 millions de MWh en 2014. En France, notre site de production le plus consommateur d’énergie a aussi pu réduire sa consommation d’électricité de 44,3 kWh/tonne produite depuis infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
La ResponsabiLité sociétaLe des entRepRises Il s’agit de la déclinaison pratique des concepts du développement durable au monde l’entreprise. Cette démarche basée sur le volontariat consiste en la prise en compte des préoccupations sociales, économiques et environnementales par les sociétés au sein de leurs activités et de leurs interactions avec des parties prenantes : clients, actionnaires, salariés, fournisseurs, partenaires, collectivités territoriales, etc.
2010 soit une baisse de 21 % », indique Caroline Pétigny, responsable France Relations scientifiques et développement durable de BASF. Autre priorité en matière d’environnement chez les industriels : réduire les émissions polluantes dues à leur activité (gaz à effet de serre, déchets, effluents liquides). Parmi les stratégies utilisées, il y a la réduction des émissions dues à la production. Par exemple, BASF a mis en place sur certains de ses sites une politique sur les déchets et effluents, comme le présente Caroline Pétigny : « La protection des ressources et des écosystèmes est un enjeu très important ; nous avons ainsi mis en œuvre des programmes ambitieux de gestion responsable de l’eau sur nos sites (application du standard European Water Stewardship pour les sites en zone de stress hydrique et programme Waste water management). Nous essayons aussi d’éviter au maximum l’émission de déchets, en favorisant le recyclage ou la valorisation énergétique. Par exemple, nous avons initié des actions de régénération de solvants sur certains de nos sites ». En ce qui concerne Chimex, filiale du groupe L’Oréal, des objectifs à l’horizon 2020 en cohérence avec le programme « Sharing Beauty with All » de la maison-mère ont été fixés pour les rejets de CO2 et de déchets, comme l’indique Alain Pinchart, directeur général du groupe : « Nous nous sommes engagés dans une démarche de production durable, qui a, entre autres, pour but de réduire de 60 % nos émissions de CO2 , notre consommation d’eau et notre volume de déchets sur la période 20052020 ». En ce qui concerne les émissions, le groupe Solvay veut diminuer de 10 % les rejets de gaz à effet de serre (GES), de 25 % les rejets atmosphériques ayant un potentiel d’acidification, de 10 % ceux pouvant créer une ozone photochimique et 20 % des effluents pouvant causer une eutrophisation d’ici à 2020. « En France, un travail important a été
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« c’est en impliquant nos collaborateurs que nous pourrons développer une démarche Rse pérenne et ambitieuse »
alain pinchart, directeur général de Chimex
réalisé par nos équipes afin de réduire les rejets de protoxyde d’azote, un GES dont le pouvoir de réchauffement global est 298 fois supérieur à celui du CO2 », précise Jacques Khéliff, directeur développement durable de Solvay. Une autre stratégie de réduction des émissions de CO 2 consiste en la diminution au recours de matières premières fossiles au profit de biosourcé pour la fabrication de leurs produits. « Notre volonté pour réduire notre impact transparaît également dans notre politique d’innovation durable, qui cherche à proposer toujours plus de solutions issues de matières premières renouvelables. Ainsi, notre chiffre d’affaires réalisé à partir de notre portefeuille de produits biosourcés est passé de 11 à 13 % en trois ans », indique Heike Faulhammer (Arkema). Du côté de chez Chimex, la volonté d’intégrer du biosourcé dans le portefeuille de produits est ambitieuse. « Nous souhaitons passer la part de chiffre d’affaires issue de matières premières renouvelables à 34 % en 2015 contre 16 % actuellement », affirme Alain Pinchart. De son côté, fort de son expérience dans les systèmes de production intégrés, BASF a développé une approche innovante utilisant de la biomasse dans l’industrie chimique appelée « Mass Balance ». Elle permet l’utilisation flexible de matières premières renouvelables sur ses sites.
Favoriser le droit social et le dialogue
Le pilier social de la RSE correspond à l’engagement de l’entreprise à respecter les droits humains des salariés et des consommateurs, de favoriser de bonnes conditions de travail, et d’éviter toute forme de discrimination. Et les industriels de la chimie sont actifs sur ce domaine. L’un des volets sociaux importants de la RSE concerne le dialogue avec ses salariés et le respect de leurs droits. Par exemple, Solvay a signé fin 2013 un accord de responsabilité sociale avec la fédération syndicale internationale IndustriAll Global Union, comme l’explique Jacques Khéliff : « Cet accord nous incite à créer un canal de dialogue permanent, et à respecter les droits sociaux et les conditions de travail du standard occidental, n’importe où dans le monde. Il reflète également notre engagement en matière
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Mesurer sa Rse pour s’améliorer Les industriels utilisent des outils afin d’évaluer leur impact selon les critères du développement durable. petit tour d’horizon. Par Dinhill On
P
our évaluer leurs performances RSE, certains groupes ont développé des outils de mesure en fonction de leur propre référentiel. Ainsi, Solvay a mis en place en 2009 son outil interne Sustainable Portfolio Management (SPM) pour définir l’impact d’un projet ou d’un produit au regard du développement durable. « à l’aide du SPM, les experts mesurent l’empreinte environnementale (au sens large) d’un couple application/produit et regardent si elle est en adéquation avec les attentes du consommateur en matière de durabilité et de responsabilité. Les résultats sont ensuite classés selon une échelle de valeur croissante (ChallengedExposed-Neutre-Aligned-Star). L’évaluation par SPM sert ensuite aux business units à mener des actions concrètes, ou encore à orienter une stratégie de R&D ou de développement
© BASF
© Chimex
enquête | développement durable
BASF s’est servi de son outil pour concevoir son polyamide biosourcé.
des activités », explique Jacques Khéliff, directeur Développement durable de Solvay. De son côté, la société Chimex s’appuie sur son outil éco-empreinte pour quantifier l’impact environnemental d’un procédé. Cet outil permet de mesurer deux aspects de l’empreinte des procédés de Chimex. D’une part l’empreinte liée à la production comprenant l’indice de localité des matières premières, la consommation en eau, la revalorisation des effluents aqueux, celles des solvants organiques et l’empreinte carbone. D’autre part, l’éco-empreinte prend en compte l’empreinte d’écoconception selon cinq autres critères : l’efficience de la voie de synthèse, l’Efactor, l’origine renouvelable des matières premières, l’impact environnemental potentiel des ressources et celle des déchets. Autre exemple avec Arkema, qui utilise un système intégrant des EFPI. Il s’agit d’indicateurs permettant d’évaluer les performances environnementales rapportées à une année de référence et à une production. Cette méthodologie assure ainsi un meilleur suivi car elle limite les effets au regard des fluctuations de production, d’un changement de périmètre d’activité ou encore d’une méthode de calcul d’une donnée environnementale. De son côté, BASF se sert de son outil Sustainable Solution Steering permettant d’évaluer la valeur ajoutée d’un produit par application selon les critères du développement durable. « Cet outil permet de classer les produits selon quatre catégories (Challenged, Transitioner-Performer-Accelerator) selon leur degré de respect et de contribution au développement durable. Ils nous sert notamment à piloter notre portefeuille et à définir des actions en matière de R&D », explique Caroline Pétigny, responsable des Relations scientifiques et développement durable de BASF. • n°533 - octobre 2015 - infochimie magazine
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de diversité, de politique salariale et en matière d’hygiène sécurité et environnement ». Dans le cadre du programme Share and Care, Chimex s’engage pour la santé et la qualité de vie au travail de ses collaborateurs. Favoriser l’équilibre vie privée – vie professionnelle à travers des services à la personne, impliquer les collaborateurs dans l’engagement sociétal de l’entreprise, ou encore renforcer l’ergonomie des postes de travail : « C’est en impliquant nos collaborateurs que nous pourrons développer une démarche RSE pérenne et ambitieuse » confie Alain Pinchart. Quant au groupe BASF, il s’est engagé sur l’emploi des jeunes. « A ce propos, nous avons pris un engagement en interne pour augmenter la proportion de salariés en alternance et en apprentissage. En outre, nous avons conclu un partenariat avec l’Office franco-allemand de la jeunesse pour offrir la possibilité aux jeunes d’approcher le monde du travail. C’est l’opportunité pour eux de se renseigner et de s’interroger sur leur formation et leur future carrière », ajoute Caroline Pétigny (BASF). Enfin, le dernier volet de la RSE est celui de l’économie au sens qualitatif du terme : éthique, réputation, capital humain, système d’information, etc. Il consiste à avoir un comportement éthique dans les affaires (fournisseurs, clients, partenaires, etc.), et à promouvoir le dialogue et la transparence avec les parties prenantes locales (collectivités, riverains, associations, etc.). Ainsi, Chimex mène des actions pour mieux intégrer ses usines dans son environnement local. « Nous avons organisé en partenariat avec les établissements scolaires des sessions de sensibilisation à nos métiers sur tous nos sites, notamment dans le cadre de la Journée nationale des jeunes », cite Alain Pinchart. Chez Arkema, la démarche Terrains d’entente, initiée en France en 2002, vise à instaurer une relation de confiance en expliquant les activités d’une usine aux parties prenantes locales. « à ce jour, près de 90 % des sites au niveau mondial ont mis en place cette démarche », indique Heike Faulhammer. Les nouvelles technologies offrent de nombreuses possibilités pour répondre aux grands enjeux de demain, mais soulèvent également souvent des questions, du fait de leur complexité ; dans ce contexte, des démarches de dialogue rassemblant les parties prenantes intéressées s’initient. Par exemple, BASF s’est engagé depuis plusieurs années dans une démarche de dialogue sur les nanotechnologies en Allemagne, France et Europe. En ce qui concerne les relations durables avec les fournisseurs, plusieurs acteurs de la chimie, parmi lesquels BASF, Arkema ou encore Solvay, se sont engagés dans la démarche « Together for Sustainability » (TfS). En place depuis 2011, il s’agit d’une initiative qui vise à évaluer et améliorer les pratiques achats responsables au sein des chaînes d’approvisionnement. Cette infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
BUSES DE PULVÉRISATION LANCES · SYSTÈMES Conditionnement de Gaz Traitement des Fumées DeNOx · DeSOx-FGD
La démaRche ResponsibLe caRe Initiée en 1985 par l’industrie chimique canadienne, il s’agit d’une démarche mondiale d’amélioration de performances en matière de santé, de sécurité et d’environnement en vue d’une chimie durable. Cette initiative volontaire a été adoptée en France dès 1990 sous la forme d’un programme dénommé « Engagement de progrès ». Depuis 2006, cet engagement prend la forme d’une charte mondiale soutenue par l’International Council of Chemical Associations (ICCA). Ce document, dont la dernière version a été révisée en 2014, recense six principes applicables aux entreprises et à leur personnel : développer une culture d’entreprise ; protéger les personnes et l’environnement ; renforcer les systèmes de gestion de produits chimiques ; agir auprès des partenaires commerciaux ; impliquer les parties prenantes et enfin, apporter une contribution au développement durable.
Le Traitement de Gaz par Lechler Systèmes de Refroidissement de Gaz complets incluant Lances de pulvérisation, pompes et unités de régulation pour des buses monofluide ou bifluides Equipements DeNOx pour les procédés SCR et SNCR incluant Lances FGD Humide avec Buses (DeSOx) FGD Semi-Humide ou Sec Circulant avec Lances et Systèmes de pulvérisation Dévésiculeurs Gaz-Liquide & Séparateurs de Gouttes avec profilés à lamelles et matelas
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enquête | développement durable
© Orrion Chemicals
3 questions à pieRRe bois,
directeur Développement durable d’Orrion Chemicals
« LaRSEimpactegrandement notrevisionstratégique» Le directeur en Développement durable d’Orrion Chemicals fait le point sur les actions initiées en matière de RSE au sein de son groupe. Propos recueillis par Dinhill On Infochimie magazine : sur quels axes orrion chemicals déclinet-il la responsabilité sociétale ? pierre bois : Au sein du groupe Orrion Chemicals, la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) est présente à trois niveaux, avec pour objectif d’inscrire l’entreprise dans un écosystème pérenne. Premièrement, l’aspect normatif est inévitable : l’entreprise s’appuie sur un système de management qui intègre les aspects RSE des référentiels en vigueur (ISO 14001, Responsible Care, etc.) et donne des leviers pour progresser et dépasser les exigences de sécurité, de performance environnementale ou énergétique. Ensuite, du point de vue opérationnel, nous menons une politique de transparence afin de favoriser l’acceptation des activités de l’entreprise aussi bien le plan environnemental qu’humain (dialogue avec les collectivités locales. Enfin, la RSE impacte grandement notre vision stratégique, notamment au niveau de la
R&D. Nous collaborons avec des clusters régionaux de recherche, d’universités, et d’écoles d’ingénieur, et œuvrons pour un transfert de technologie actif du monde de la recherche vers notre écosystème local. pouvez-vous nous citer quelques exemples de démarches de Rse entreprises dans votre société ? p.b. : Nous pouvons citer le fait qu’Orrion Chemicals choisit des partenaires locaux et qui répondent à un certain cahier des charges en RSE. Un exemple d’investissement industriel est la mise à niveau de la station de traitement des eaux de notre site de La Voulte sur Rhône. Nous avons alors engagé une large démarche de concertation avec les acteurs locaux pour élaborer notre projet de réduction des rejets de métaux dans les eaux. Enfin, un de nos projets R&D illustre bien la dimension stratégique de la RSE : le projet « Tout ce qui brille », initié en 2013, qui porte sur la synthèse des pigments à effet optique, en partenariat avec deux écoles des Mines. Soutenu par la Région Centre, il répond aux orientations de deux pôles de compétitivité : Cosmetic Valley et Axelera. Il débouche aujourd’hui sur d’excellents résultats scientifiques avec des publications, un projet d’investissement industriel pilote, mais
démarche permet d’évaluer les fournisseurs selon des indicateurs communs de RSE et par des experts indépendants. Les données recueillies, suite aux audits, sont ensuite partagées par les membres du TfS au sein d’une plateforme collaborative. L’industrie chimique est un secteur fortement engagé sur la problématique de la RSE, du fait de son activité impactante sur l’environnement, et de la volonté de transparence de ses sites de production par les parties prenantes locales.
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aussi sur l’identification d’autres applications des produits développés. C’est ainsi que le CEA, une start-up lyonnaise et une ONG nous ont rejoint pour initier un projet sur le traitement de l’eau par voie photocatalytique. L’expertise acquise sur notre projet de R&D « Tout ce qui brille » nous conduit au montage d’un programme au service de la potabilisation de l’eau dans des régions isolées. La Rse n’est donc pas uniquement une thématique réservée aux grands groupes… p.b. : La société Orrion Chemicals est la preuve qu’il est possible de décliner la RSE avec des moyens d’une PME. Il s’agit avant tout d’une question de point de vue : trop souvent considérée comme une contrainte, la RSE peut en réalité constituer un levier de performance et de croissance à long terme, quand elle est pleinement intégrée au plan de développement. Les PME doivent s’approprier la thématique pour la traduire en actions pragmatiques, choisies selon leurs degrés de priorité et de possibilité. Le piège à éviter est l’empilement des différents référentiels et de leurs obligations de forme (reporting, engagement, management, etc.), au risque de perdre la vision globale et les objectifs profonds de durabilité de l’entreprise. •
Une partie des acteurs du secteur ont même tourné les préceptes de la RSE à leur avantage en s’en servant comme un levier de croissance pour leur activité : réduction des coûts de production via la récupération d’énergie, produits biosourcés, etc. « Le développement durable ne se résume pas seulement à l’environnement et àl’éthique, et s’étend sur un scope bien plus large. La RSE donne de nouvelles opportunités de business dans le contexte actuel d’économie circulaire », conclut Jacques Khéliff (Solvay). • n°533 - octobre 2015 - infochimie magazine
zoom | chimie verte
Congrès BIo 2015
Après le carbone végétal, les déchets organiques et le CO2 de source industrielle sont de plus en plus évoqués pour pallier dans le futur la raréfaction du carbone fossile. Le congrès BIO est un lieu idéal pour décrypter ces évolutions de tendances. À Montréal, Sylvie Latieule
Lachimieduvégétal
A
vec quelque 1 200 participants en provenance de 725 entreprises et 50 pays, le 12e congrès mondial des biotechnologies industrielles, organisé par la puissante association BIO à Montréal du 19 au 22 juillet, a encore une fois tenu ses promesses. D’édition en édition, le monde étroit de la chimie du végétal couplé aux biotechnologies industrielles se métamorphose et s’ouvre à une communauté d’acteurs de plus en plus large. En effet, il y a deux ans encore, les producteurs d’intermédiaires biosourcés tenaient la vedette. Des sessions entières pouvaient être consacrées à l’acide succinique et ses leaders américains et européens que sont Myriant, BioAmber ou Reverdia. De la même façon, on pouvait noter des focus sur l’acide adipique, précurseur de polyamide, spécialité de Verdezyne. Au cœur des préoccupations de Virent ou d’Avantium, la génération de noyaux aromatiques biosourcés avec, en ligne de mire, le marché du PET, était aussi un sujet largement commenté. Tout en restant présentes sur cette édition 2015, ces grandes molécules ont semblé un peu effacées
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par l’émergence de molécules plateformes toujours plus nombreuses. Ainsi, Deinove a créé la surprise en annonçant le lancement d’une troisième plateforme. Après la plateforme Deinol, dédié au bioéthanol, et Deinochem, recentrée sur les caroténoïdes, la cleantech française compte s’attaquer à l’acide muconique, une molécule en C6 avec pour dérivés possibles le caprolactame, l’acide téréphtalique et l’acide adipique. Les bactéries déinocoques, travaillées par Deinove, portent déjà en elles, naturellement, une partie de la voie métabolique permettant d’accéder à un intermédiaire de cette molécule. Les chercheurs de Deinove n’ont eu qu’à rajouter le matériel génique manquant. Deinove devrait prochainement signer un accord avec un industriel pour mener ce projet plus avant sur les 3 à 5 prochaines années. Plus avancée, la société GFBiochemicals a annoncé le passage au stade commercial de sa molécule plateforme, l’acide lévulinique, grâce au démarrage de son site italien de Caserta d’une capacité de 10000 tonnes par an. Molécule asymétrique monoacide, elle possède des propriétés intéressantes qui se démarquent de celles de l’acide succinique (diacide), par
exemple. L’acide lévulinique est notamment pressenti pour la production de méthylTHF. Ce solvant, moins nocif que son cousin le THF, peut aussi remplacer le benzène et des solvants chlorés. L’acide lactique, travaillé de longue date par Corbion, a aussi revendiqué son statut de molécule plateforme, compte tenu de ses nombreux dérivés. L’un d’entre eux, le PLA est un polymère en forte croissance dans lequel Corbion a annoncé cette année son intention d’investir. Citons un dernier exemple de molécule plateforme avec le FDCA, acide 2,5-furanedicarboxylique. Cette molécule a été popularisée par la start-up néerlandaise Avantium qui propose de produire du PEF, pour remplacer le PET dans l’emballage. Désormais, BASF s’en est emparé pour investiguer le potentiel de son précurseur le HMF (hydroxyméthyl furfural), et de tout l’arbre produit qui va autour (BMF , BHMF…).
Du carbone renouvelable sous toutes ses formes
Au rendez-vous de ce congrès sans équivalent en Europe, Michel Manach de TWB participait à la délégation emmenée par le pôle IAR, qui a réussi à mobiliser 16 entreprises en dépit de la période estin°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
© BIOWorldCongress
infochimie.com
envedette vale. Il a confirmé que « la grande vague s’élargit avec la présentation de projets plus matures et quelques photos d’usines ». Ce que confirme Jean-Marie Chauvet d’ARD : « On passe de la création de l’usine cellulaire à la perspective de vraies usines ». D’ailleurs, il note que le congrès est moins focalisé sur la science mais davantage sur les procédés. « C’est le signe que les choses avancent ». C’est ainsi que la question de la matière première et de son coût devient de plus en plus cruciale. Pour ceux qui travaillent sur des procédés biotechnologiques, ils sont nombreux à adapter leurs souches à des matières premières plus variées. Global Bioenergies a, par exemple, annoncé au cours du congrès avoir adapté son procédé bio-isobutène à l’utilisation du saccharose en plus du glucose. Le saccharose est une ressource que l’on retrouve dans la betterave ou la canne à sucre, alors que le glucose est dérivé (maïs, blé) de pommes de terre ou du manioc. L’usage de sucre 2G est également une étape
D’autres sources de carbone non fossile existent, en provenance de nos déchets ou d’émetteurs industriels Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
que certains cherchent à franchir, à l’image de Metabolic Explorer, qui l’a récemment annoncé. De leur côté, les producteurs de sucres cellulosiques continuent de s’activer pour produire à plus bas coût possible. Gilles Amsallem, p-dg de Biométhodes, était là pour en témoigner. Il en a profité pour annoncer que sa société s’appellera désormais Arbiom et sera de droit américain. Elle se rapproche du stade industriel avec une unité de production programmée à l’horizon 20172018. Elle produira des sucres fermentescibles et de la lignine, composant de la lignocellulose encore trop massivement brûlé, alors qu’il peut faire l’objet de valorisations. Compte tenu de sa richesse moléculaire, une session complète lui a d’ailleurs été consacrée. Arbiom est loin d’être la seule entreprise sur le créneau. à ses concurrents historiques, Virdia, racheté cette année par Stora Enso, ou le Français CIMV, s’ajoutent d’autres acteurs parfaitement identifiés par Sofinnova. Le fonds d’investissement, très impliqué dans la biotechnologie industrielle, a profité du congrès pour révéler que Glucan Biorenewables, spécialiste du fractionnement du bois, était le gagnant de son trophée Renewable Chemistry Start-up Award. Dans la liste des cinq finalistes figurait également l’Australien Leaf Ressources, impliqué dans la production de cellulose. Plus tôt dans l’année, le fonds n’avait pas manqué d’investir dans la société américaine Comet Bioefining, séduite par sa proposition de production de glucose à bas coût. « Il y a de plus en plus de présentations sur la deuxième génération » a noté Antoine Peeters qui vient de rejoindre le pôle IAR en qualité de manager relations externes et partenariats. « Les investissements des Américains en 1G et logistique payent car les infrastructures sont en place », a-t-il estimé. Mais cette année, la conférence BIO a cherché à démontrer que l’avenir n’était pas qu’à l’utilisa-
tion de carbone végétal. D’autres sources de carbone non fossile existent, en provenance de nos déchets ou d’émetteurs industriels. Côté déchets, la parole a été donnée à des acteurs tels que les Américains Lanzatech et Kiverdi ou le Canadien Enerkem. Les deux Américains proposent de convertir des gaz industriels, municipaux ou agricoles en produits chimiques par voie fermentaire. Le premier cible le butanediol ou butadiène, et le second, des huiles à moyennes et longues chaînes. Enerkem développe une voie chimique avec un procédé de gazéification qui permet d’accéder notamment au méthanol. La technologie du Canadien n’a pas manqué d’intéresser Akzo Nobel, avec lequel il a noué un partenariat. Pour ce qui est de la réutilisation du CO2 , la voie royale reste l’utilisation d’organismes photosynthétiques, comme les micro-algues autotrophes qui vont produire des lipides ou les cyanobactéries. Dans ce dernier domaine, Phytonix a, par exemple, évoqué des travaux portant sur la production d’alcools : n-butanol, pentanol ou octanol.
L’entrée en scène des protéines
Enfin, les protéines ont fait une entrée remarquée à BIO avec l’intervention en session plénière de la société Modern Meadow. Basée à Brooklyn dans le New Jersey, elle travaille sur la culture de cellules d’animaux d’élevage pour produire dans un premier temps du cuir artificiel et, à terme, des protéines alimentaires. La grande famille de la chimie du végétal et des biotechnologies industrielles s’est donc présentée plus vaste que jamais. Les frontières entre produits chimiques, biocarburants et protéines s’amenuisent, tandis que le pool de matière première s’agrandit entre les végétaux de première et deuxième générations, le carbone renouvelable offert par le CO2 et les déchets organiques. •
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zoom | environnement
économie circulaire
Federeclanceunealertesur lesdifficultésdurecyclage
Par Sylvie Latieule
C’
est un paradoxe ! Alors que la tenue de la conférence sur le climat COP21 approche à grands pas et que l’économie circulaire n’a jamais eu aussi bonne presse, l’économie linéaire serait en train de reprendre le dessus, selon Jean-Philippe Carpentier, président du syndicat Federec, qui touche aussi bien les métaux, les plastiques, le papier-carton, le bois, le textile que le BTP. En cause,
© Nicolas Vercellino
Les prix des matières vierges sont au plus bas, entraînant dans leur chute ceux des produits recyclés. Regroupés au sein de Federec, les professionnels du recyclage sont à la peine. Les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) peuvent contenir des métaux, plastiques, du verre, des céramiques…
matières plastiques le recyclage en chiffres Si Federec s’apprête à fêter ses 70 ans, le recyclage des matières plastiques est une activité plus jeune qui a débuté dans les années 80. En 2014, 860 000 tonnes de matières plastiques ont été collectées en France et 830 000 t ont pu être recyclées. Ce gisement se partage entre les déchets issus de la collecte sélective (27 % ou 230 000 t) chez des particuliers. De cette collecte, on recueille principalement du PET et du PEhd issus de nos emballages. Les déchets industriels représentent 73 % du gisement (630 000 t). Dans cette catégorie, on retrouve des films en PEhd mais aussi du PP, PS, PVC, et de façon plus marginale, du POM, PA ou PC. •
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des raisons économiques et un prix du pétrole au plus bas qui entraîne dans sa chute le prix des matières vierges. Pourtant sur l’année 2014, les professionnels du recyclage, qui représentent 1 300 entreprises en France dont 500 adhérents de Federec, ont recyclé un volume de déchets de 74 millions de tonnes, en hausse de 4 % par rapport à 2013. Mais le chiffre d’affaires correspondant s’est inscrit en recul de 2 % à 9 031 millions d’euros, en raison des baisses de prix. Et pour 2015, il n’y a pas d’amélioration en vue. Ces chiffres masquent cependant des disparités entre les secteurs. Par exemple, plastiques, ferrailles et textiles ont vu leur prix de vente s’éroder. D’autres matières ont continué de bénéficier d’une demande et de prix relativement stables (métaux non ferreux, cartons, verre…), tandis que la toute récente exploitation des gisements de déchets issus du bâtiment offre des perspectives tout à fait intéressantes. Le président de Federec tire cependant la sonnette d’alarme car ce secteur du recyclage offre un potentiel industriel non négligeable.
Il a représenté 28 000 emplois (non délocalisables) sur notre territoire en 2014, un chiffre en hausse de 1,8 % par rapport à l’effectif de 2013. Le montant des investissements en innovation ou renouvellement reste élevé, à hauteur de 5 % du chiffre d’affaires, ce qui représente une aubaine pour tous les fournisseurs et sous-traitants. « Tout se passe comme si la raréfaction des matières premières n’était plus d’actualité. Pourtant, cette raréfaction est toujours là, mais les prix ne le montrent pas », s’insurge Jean-Philippe Carpentier. Quoi qu’il en soit, la profession n’a d’autre choix que de trouver des solutions pour faire face à des prix de matière vierge au plus bas. Une première réponse apportée est celle de l’innovation. La profession avance d’ailleurs sur la mise en place d’un centre technique du recyclage pensé comme un réseau transverse capable d’aller chercher les compétences là où elles se trouvent (par exemple, dans la chimie ou l’industrie des plastiques) pour améliorer le recyclage d’un objet donné. Une autre réponse consistera à insister sur les vertus des produits recyclés à destination des utilisateurs, en particulier les émissions de CO 2 évitées et les économies d’énergies réalisées. Et dans une étape suivante, il faudra bien se décider à intégrer les externalités dans le prix de vente de produits recyclés. « Que ce soit par le biais d’un prix du carbone ou d’une TVA circulaire, il faudra bien retrouver la valeur intrinsèque de nos produits pour disposer d’un espace concurrentiel par rapport à la matière vierge », a conclu le président, Jean-Philippe Carpentier. •
n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
fournisseurs © De Dietrich
De Dietrich construit des équipements pour la chimie du végétal, tels des bioréacteurs.
équipements de procédés
DeDietrichapportesonsavoir-faire àlasociétéPivert La société De Dietrich a signé un partenariat avec la SAS Pivert, acteur de la recherche public-privé en chimie du végétal. Une collaboration qui permet au spécialiste des équipements de démontrer son savoir-faire en chimie verte. Par Dinhill On
«
Ce partenariat est une vitrine de notre savoirfaire pour développer des systèmes complets à destination de la chimie verte ». Voilà comment Frédéric Guichard, directeur marketing de De Dietrich qualifie sa collaboration nouée en juin dernier avec la SAS Pivert, qui porte l’Institut pour la transition énergétique Pivert. Cette coopération vise à développer et mettre en place des procédés innovants utilisant de la biomasse oléagineuse comme matière première. Dans le cadre de ce partenariat, De Dietrich va équiper l’atelier de chimie catalytique du Biogis Center de la SAS Pivert. « Cette collaboration va permettre aussi bien à Pivert qu’à notre partenaire De
Dietrich d’accélérer notre développement sur le domaine de la chimie du végétal. Il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant », affirme Gilles Ravot, directeur général de la SAS Pivert. Dans le détail, De Dietrich va fournir un réacteur de synthèse de 630 l en acier émaillé accompagné d’un skid process modulaire. « L’installation que nous avons fournie au Biogis Center est destinée à de la synthèse à l’échelle pilote. Elle est équipée du nécessaire pour la chauffe et l’agitation, permettra même d’effectuer des opérations de distillation et de condensation », décrit Denis Bossanne, directeur Ingénierie en charge du projet chez De Dietrich. En outre, l’équipementier est chargé de fournir différentes prestations de services : mise en service de l’installation, formation des opérateurs et chercheurs, assistance technique des utilisateurs externes au Biogis Center, etc… « Nous avons choisi De Dietrich non seulement pour son savoir-faire au niveau des outils pour l’industrialisation de procédés, mais également pour les services et supports proposé s». « La plateforme Biogis Center se voulant collaborative, des usagers d’autres entreprises utiliseront l’ins-
plateforme technologique les premiers ateliers du Biogis center Bientôt opérationnels Localisée à Venette dans l’Oise, cette ateliers qui seront opérationnels seront plateforme, dont la première pierre a celui de chimie et celui de biotechnologie. été posée en janvier 2014, constitue Ils devraient être entièrement équipés le fruit d’un investissement total de d’ici la fin de l’année 2015, pour une 57 millions d’euros. Le Biogis Center mise en service au premier trimestre sera doté d’un dispositif entièrement 2016 », indique Gilles Ravot, dg de Pivert. automatisé, permettant notamment Plusieurs projets sont d’ores et déjà de procéder à des distillations et des en attente de la mise en service des mélanges réactionnels (homogénéisation, ateliers, que ce soit pour des activités de suspension, dispersion, cristallisation, etc.) recherche, de maturation industrielle ou de biomasse oléagineuse. « Les premiers des prestations de services. • D.O. Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
tallation. Nous serons là non seulement pour les guider mais aussi pour leur proposer des solutions à leur problématique », précise Denis Bossanne. En effet, outre les systèmes complets de réaction, De Dietrich commercialise des technologies de séparation, de purification, de séchage ou encore des bioréacteurs. « à l’origine, nos bioréacteurs étaient destinés au secteur pharmaceutique, mais ils sont valides pour la production en chimie verte », indique Frédéric Guichard.
un levier de croissance pour l’avenir
Ce partenariat avec la SAS Pivert illustre la volonté de De Dietrich de s’inscrire dans la durée dans la chimie renouvelable. « La chimie verte correspond aux valeurs de De Dietrich, qui prône des solutions pour l’intensification de procédés, le retraitement de solvants, etc… Cette collaboration illustre notre volonté d’accompagner nos clients en Europe vers cette chimie durable », indique Frédéric Guichard. Si la chimie fine pharmaceutique occupe actuellement la part la plus importante des ventes (environ 30 %), De Dietrich mise beaucoup sur ce nouveau marché, comme l’indique le directeur marketing : « Nous espérons que le marché de la chimie du renouvelable va se développer. Nous envisageons une croissance à deux chiffres de notre activité sur ce secteur dès 2016 ». « Cet essor d’activité se fera principalement via des partenariats, comme celui que nous avons déjà avec le pôle Axelera. Nous avons la volonté d’accompagner les clients dès la conception et jusqu’au scale-up avec des équipements optimisés au plus près de leurs besoins », conclut Denis Bossanne. •
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zoom | bioénergie
bIocataLyse
Des enzymes pour alimenter des capteurs environnementaux Des chercheurs du laboratoire de bioénergétique et ingénierie des protéines (BIP) de Marseille sont parvenus à mettre au point une biopile basée sur la catalyse enzymatique. Une avancée qui ouvre des perspectives dans l’alimentation d’appareils mobiles.
En collaboration avec Karen Monsalve Grijalba (BIP) 1
L
es piles à combustible permettent la génération d’électricité sans production de gaz à effet de serre et constituent une alternative durable aux énergies fossiles. Les réactions électrochimiques sont cependant cinétiquement limitées, et nécessitent l’emploi d’un catalyseur, généralement à base de platine. Or ce métal noble, rare et cher, est rapidement dégradé en présence de faibles concentrations de monoxyde de carbone, nécessitant l’emploi de dihydrogène très pur. Il n’est pas spécifique des réactions d’oxydation du dihydrogène et de réduction du dioxygène, ce qui impose l’utilisation de membranes séparatrices entre les compartiments anodique
Le LaboratoIre bIP en bref
• Axes de recherche : bioénergétique, biochimie, enzymologie • Effectif : 50 collaborateurs • Localisation : Marseille • Partenaires : Région PACA, ANR, CNRS, Université d’Aix-Marseille
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© BIP
Par élisabeth Lojou, directrice de recherche au laboratoire BIP 1 Schéma du principe de la biopile H2/O2.
et cathodique de la pile qui incrémentent encore son coût. Au sein du laboratoire de Bioénergétique et Ingénierie des Protéines, notre équipe a choisi d’exploiter les propriétés de biocatalyseurs enzymatiques. En effet, le métabolisme énergétique de nombreux micro-organismesfaitintervenirdesréactions d’oxydoréduction pour la synthèse d’ATP, brique énergétique essentielle. Ces réactions sont catalysées par des enzymes, biocatalyseurs très spécifiques envers leur substrat et d’une grande efficacité catalytique. Comme ces enzymes sont par nature biodégradables et biorenouvelables, elles sont a priori avantageuses d’un pointdevueenvironnementaletéconomique. L’utilisation d’enzymes en tant que biocatalyseurs pour convertir l’énergie chimique en énergie électrique a permis l’émergence de nouveaux procédés propres de production d’électricité : les biopiles à combustible. Grâce à l’inter- et pluridisciplinarité de notre laboratoire, nous avons pu identifier, purifier, caractériser puis « utiliser » une enzyme
efficace pour l’oxydation du dihydrogène. Cette hydrogénase, dont le site actif ne comporte que du nickel et du fer, est extraite d’une bactérie ancestrale poussant à des températures extrêmes (85 °C). L’enzyme présente des efficacités catalytiques très proches de celles du platine et se montre en revanche très stable vis-à-vis d’inhibiteurs comme le CO.
Immobiliser le biocatalyseur
Nous avons particulièrement travaillé à l’immobilisation fonctionnelle de ce biocatalyseur sur des supports conducteurs. En effet, connecter électriquement un objet supramoléculaire de plusieurs nanomètres de diamètre, dont le site actif est enfoui au sein d’une matrice protéique isolante n’est pas trivial, et suppose la connaissance structurale de l’enzyme pour un rendement de catalyse optimum. En associant les supports conducteurs à une enzyme efficace pour la transformation du dioxygène en eau, nous avons ainsi construit deux protot y pes de biopiles n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com Ce travail de recherche a été primé par l’Ademe et Infochimie magazine lors du salon H 2 /O2 fournissant quelques centaines de µW/cm2 (Ciaccafava, et al., 2012) (de Poulpiquet, et al., 2014) (Monsalve, et al., 2015). Le principal challenge restait cependant de générer des courants suffisants pour alimenter dans des conditions de durée acceptables des dispositifs réels. Pour relever ce défi, la stratégie que nous avons développée repose sur l’immobilisation fonctionnelle et stable des deux biocatalyseurs (hydrogénase et bilirubine oxydase) sur des feutres de carbone. Ce matériel tridimensionnel s’avère très pertinent puisque conducteur, bon marché, de large surface développée avec une forte porosité facilitant le transport des comburant et carburant, et de géométrie facilement adaptable au dispositif développé. Pour augmenter le nombre de biomolécules actives immobilisées et la vitesse de la réaction
nique par la biopile enzymatique. Nous avons donc construit un démonstrateur, constitué d’un module d’acquisition de données et d’une liaison sans fil, le tout alimenté par l’énergie générée par la biopile. Cette énergie est collectée progressivement par un système dédié (harvester), qui charge un super-condensateur sous une tension augmentée à environ 2,7 V afin de pouvoir être restituée subitement lors de l’acquisition et la transmission de données. Grâce aux enzymes utilisées et à leur mode d’immobilisation, les performances de notre biopile permettent les mesures en temps réel de six paramètres différents. à titre d’exemple, nous avons suivi les températures des compartiments anodique et cathodique, la température ambiante Mimer une interaction physiologique entre l’enzyme et les tensions de pile et et son partenaire dans la chaîne du super-condensateur. 1 032 paquets de donmétabolique nées ont ainsi été envoyés toutes les 25 s pendant les 7 heures catalytique, donc les courants, de fonctionnement en continu du nous avons modifié chimiquement démonstrateur : une première au ce matériel par des nanotubes de monde ! (Monsalve, et al., 2015). carbone portant eux-mêmes des fonctions chimiques permettant une reconnaissance spécifique de L’avenir des biopiles la surface carbonée par l’enzyme. enzymatiques H2/o2 L’idée étant de mimer une interacLa versatilité et le prix des matétion physiologique entre l’enzyme riaux carbonés, associés à l’efficaet son partenaire dans la chaîne cité de nos biocatalyseurs, même métabolique. en présence de contaminants (CO, Cette stratégie nous a permis, cette H2S, etc), permet donc d’envisager année, d’atteindre des courants de l’alimentation à distance de distransformation du dihydrogène et positifs faible puissance comme du dioxygène de plus de 1 mA, avec des sondes de température, pH ou une tension de pile en circuit ouvert pression, dispositifs dont le nombre de 1,12 V, soit une valeur proche de est sans cesse croissant, du fait des la limite thermodynamique pour le normes régulatrices elles-mêmes couple H2/O2 en solution aqueuse, en augmentation. C’est l’objectif que nous nous sommes fixé en mettout en limitant la surface géométant en place le consortium scientitrique des feutres à moins d’un cm2. fique associant les acteurs français La puissance électrique utile génétravaillant sur les biopiles au sein rée de quelque 400 µW sous 0,6 V d’un même projet ANR (ANR CAest suffisante pour envisager l’aliROUCELL 2014-2016). mentation d’un dispositif électroInfochimie magazine - octobre 2015- n°533
World Efficiency
(13-15 oct., à Paris).
De nombreuses pistes sont à explorer pour crédibiliser encore d’avantage ce procédé : augmenter la stabilité des biocatalyseurs pour une durabilité accrue, améliorer leur connection électrique pour diminuer les surfaces actives, miniaturiser les dispositifs, identifier des enzymes plus affines pour la réduction du dioxygène pour travailler directement avec l’air et sans membrane séparatrice, etc. Mais il y a un autre aspect de l’utilisation de biocatalyseurs qu’il s’agit d’exploiter. L’hydrogénase caractérisée dans notre laboratoire (Guiral, et al., 2012) présente des propriétés remarquables de résistance à des inhibiteurs comme CO ou H2S. Ces propriétés permettent d’envisager l’utilisation de dihydrogène directement issu de la biomasse comme carburant dans la biopile (Benomar, et al., 2015). à quand la biopile à combustible verte ? • bIbLIograPHIe - Ciaccafava, A., de Poulpiquet, A., Techer, V., Giudici-Orticoni, M., Tingry, S., Innocent, C., et al. (2012). An innovative powerful and mediatorless H2/O2 biofuel cell based on an outstanding bioanode. Electrochemistry Communications, 25-28. - de Poulpiquet, A., Ciaccafava, A., Gadiou, R., Gounel, S., Giudici-Orticoni, M., & Lojou, E. (2014). design of a H2/O2 biofuel cell based on thermostable enzymes. Electrochemistry Communications , 72-74. - Monsalve, K., Roger, M., Gutierrez-Sanchez, C., Ilbert, M., Nitsche, S., Byrne-Kodjabachian, d., et al. (2015). Hydrogen bioelectrooxidation on gold nanoparticle-based electrodes modified by Aquifex aeolicus hydrogenase: Application to hydrogen/ oxygen enzymatic biofuel cells. Bioelectrochemistry , 106, 47-55. - Monsalve, K., Mazurenko, I., Legoff, A., Infossi, P., Nitsche, S., Lojou, J., et al. (2015). A H2/ O2 enzymatic fuel cell based on carbon felt biohybrids: sustainable power for a wireless device. Submitted .
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zoom | nanotechnologies
résINes
Employée en micro- et nanotechnologie, la lithographie fait appel à des résines inscriptibles d’origine pétrochimique et à des solvants organiques. Mené par l’Institut des nanotechnologies de Lyon (INL) et le laboratoire Ingénierie des matériaux polymères de Lyon 1 (IMP@Lyon 1), le projet Lithogreen vise à remplacer ces résines par des biopolymères issus de la biomasse et à utiliser l’eau comme solvant. Par Yann Chevolot, chargé de recherche CNRS à l’INL1
L
es procédés de lithographie sont des techniques largement utilisées, notamment dans la fabrication de circuits micro-fluidiques, de moule maître pour différents types de support et principalement dans l’industrie des semi-conducteurs. Ces procédés utilisent des résines photo- ou électro-sensibles permettant le transfert d’une série de motifs vers un substrat. Après étalement de la résine sur le substrat, les motifs sont transférés dans la résine par illumination avec de la lumière, typiquement des UV, au travers d’un masque physique opaque au rayonnement, ou directement par un faisceau laser ou électronique. Cette exposition ou illumination sélective entraîne localement une modification des propriétés de solubilité de la résine permettant ainsi la révélation des motifs au cours d’une étape de développement.
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1/ Contributeurs : Mathieu Caillau (INL), Céline Chevalier (INL), Jean-Louis Leclercq (INL), Emmanuelle Laurenceau (INL), Thierry Delai (IMP@Lyon1) et Lilian Martinez (Pulsalys/SATT Lyon Saint-étienne.)
©INL/IMP@Lyon1
Desbiopolymèrespourlalithographie
Schéma général d’un enchaînement type litho-gravure. Les alginates et chitosanes permettent d’accomplir l’ensemble de ces étapes en lieu et place des résines synthétiques.
Le transfert des motifs sur le substrat se fait alors au travers des motifs ainsi révélés dans la résine soit par gravure par voie sèche ou humide du substrat ou par un dépôt de film mince d’un matériau. La résine est ensuite éliminée sélectivement. L’approche classique «top-down» utilisée pour miniaturiser un dispositif microélectronique (e. g. un transistor), est donc fondée sur une succession d’étapes (voir figure 1).
L’INL eN Bref
• Axes de recherche : Matériaux fonctionnels, électronique, photonique et photovoltaïque, biotechnologies et santé • Effectif : 245 • Localisations : écully et Lyon-Tech-La Doua • Partenaires : CNRS, ECL, INSA, Université de Lyon I et CPE Lyon
Une résine de lithographie doit donc : • Présenter une bonne adhésion, • être filmifiable, • être inscriptible avec un bon contraste, une sensibilité élevée, un fort pouvoir résolvant, • avoir une faible rugosité de bord, • présenter une bonne résistance aux étapes technologiques (par exemple résister aux étapes de gravure), • enfin, être délaquable. Classiquement, les résines photo et électro-sensibles sont issues de l’industrie des polymères de synthèse et nécessitent l’emploi de solvants organiques lors de l’étalement, de la révélation ou de l’élimination.
Biopolymères et lithographie
Aujourd’hui la notion de lithographie verte est en pleine émergence. Plusieurs groupes dans le monde travaillent sur l’utilisation de biopolymères comme résine de n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com
lithographie. Par exemple, Kim et al font également état de l’utilisation de protéines de la soie comme résine électro-inscriptible dont les propriétés peuvent être modulées par le contrôle de la cristallinité. Cependant, l’étape de transfert par gravure ou dépôt des motifs dans le substrat n’est pas démontrée. Un autre groupe au Japon utilise des polysaccharides modifiés. Cependant, il souligne la nécessité d’utiliser un procédé comprenant trois couches de masquage différentes. De plus, le polysaccharide utilisé est employé comme résine négative et nécessite sa modification avec un groupement acrylique. Nos deux laboratoires lyonnais (IMP@Lyon1 UMR CNRS 5223 et L’INL UMR CNRS 5270) ont démontré la possibilité d’utiliser les alginates et les chitosanes pour le transfert de motifs micrométriques par gravure dans une couche de silice avec un procédé entièrement en milieu aqueux sans solvants organiques.
Les alginates et les chitosanes
© DR
Les alginates sont des polysaccharides formés d’unités monosaccharidiques acide mannuronique (M) et acide guluronique (G) sous la forme de sels. La liaison entre les deux unités monosaccharidiques
Motifs carrés de 2 μm réalisés après écriture électronique, développement à l’eau ultrapure et gravure par plasma. Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
se fait via une liaison glysosidique b ->1,4 pour les liaisons MM ou MG et a ->1,4 pour les liaisons GG ou GM. Ils se caractérisent par le rapport M/G et par leur tacticité. Les alginates sont produits par les algues brunes. Le chitosane est un dérivé partiellement, voire totalement, désacétylé de la chitine. C’est donc un copolymère de N-acétyl glucosamine et de glucosamine liés par une liaison glysosidique de type b ->1, 4. Dans le cadre de l’invention, sont notamment exploitables les chitosanes issus des exosquelettes d’arthropodes, les endosquelettes des céphalopodes et de la paroi des champignons, par extraction directe, ou par extraction à partir des déchets de l’industrie notamment agroalimentaires. Ils se caractérisent par leur degré d’acétylation (DA c’est-à-dire la fraction molaire d’unité N-acétyl glucosamine) et par leur masse molaire moyenne en masse Mw. Les travaux initiés par l’IMP@ Lyon1 et l’INL démontrent qu’il est possible d’utiliser des biopolymères pour la lithographie lors d’un enchaînement type de procédés de la microtechnologie : l’étape de « litho-gravure». Ces deux polymères forment des films homogènes d’épaisseur comprise entre 80 et 200 nm avec une bonne adhésion au substrat de silice et de nitrure de silicium. De plus, ils forment des résines électro ou photosensibles en mode positif et permettent un transfert de motifs de taille micrométrique après gravure par plasma CHF3 sur un substrat de silicium recouvert de silice. L’utilisation d’alginates et de chitosane offrent la possibilité de limiter le recours à des solvants organiques et substances délétères pour l’environnement lors de la mise en œuvre. Par exemple, le procédé ne requiert aucun solvant organique et permet de s’affranchir de développeurs toxiques pour l’homme. Suite à ces résultats encourageants, nos travaux actuels grâce
L’IMP@Lyon1 eN Bref
• Axes de recherches : Chimie des polymères synthétiques, structure et rhéologie des matériaux polymères, conception de polymères fonctionnels, matériaux polymères en sciences de la vie • Effectif : 220 • Localisations : Villeurbanne, Saintétienne, Oyonnax • Partenaires : CNRS, université Lyon I, université de Saint-étienne, INSA
Ce travail de recherche a été primé par l’Ademe et Infochimie magazine lors du salon
World Efficiency (13-15 oct., à Paris).
à un contrat doctoral (Thèse EEA École Centrale de Lyon) et de la SATT Lyon Saint-Étienne portent sur la compréhension des mécanismes structure/fonction et le développement des solutions résines photo et électro-sensibles en adéquation avec les besoins exprimés par les acteurs du marché que sont les fabricants de résines. Ces besoins exprimés par les fabricants de résines concernent les résolutions à atteindre en termes de motifs et la compatibilité avec les autres procédés propres à l’industrie des semiconducteurs notamment. •
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zoom | PME innovante
NaNotEchNologiEs
LotusSynthesismetlesnanoparticules ensuspension
La start-up française s’appuie sur une technologie de production de suspensions nanochargées pour proposer des gammes de nanoparticules fonctionnalisées. Par Aurélie Dureuil
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© Lotus Synthesis
S’
af f ranchir des risques liés aux poudres sèches de na nopa r t ic u les, tout en s’adressant à des marchés comme le bâtiment, l’ophtalmique et les cosmétiques. C’est le positionnement adopté par Lotus Synthesis. La start-up créée en mars 2011 s’appuie sur « plus de quinze ans d’expériences en ingénieriemoléculaireetchimied’interface», précise la société. Lotus Synthesis, c’est d’abord la rencontre entre Arnaud Franck, ingénieur de formation avec une volonté de « créer une société à fort contenu technologique », précise-t-il, et Stéphane Daniele, docteur en chimie et enseignant chercheur à l’Institut de recherche sur la catalyse et l’environnement de Lyon (IRCELYON). Les deux partenaires se sont rencontrés « via l’incubateur Crealys », se souvient Arnaud Franck. Ils décident alors de créer Lotus Synthesis autour « d’un savoir-faire fort et de brevets détenus par Stéphane Daniele (CNRS) sur la fabrication de nanoparticules », rappelle Arnaud Franck, désormais président de la société. Et la particularité de Lotus Synthesis réside dans son positionnement sur un marché qui « existe
Arnaud Franck (à gauche) et Stéphane Daniele (à droite), les deux cofondateurs de Lotus Synthesis.
depuis longtemps, mais freiné par le principe de précaution », souligne Arnaud Franck. « Une grande
lotus syNthEsis EN brEf
• Création en mars 2011 • 4 salariés • Siège social à Villeurbanne • Une levée de fonds fin 2013 • Soutiens : CNRS, Crealys, département du Rhône, région Rhône-Alpes, Bpifrance
majorité des nanoparticules se présentent sous forme de poudre. Elles sont donc très volatiles, ce qui implique de forts risques d’inhalation », ajoute-t-il. Lotus Synthesis mise sur une technologie qui permet de fabriquer ces nanoparticules in situ, directement en phase liquide. La société précise qu’ « il n’y a, à aucun moment, manipulation de poudre sèche, de la préparation des produits à leur livraison sur le site client ». Lotus Synthesis fabrique ainsi des suspensions nanochargées directement dans le milieu d’intérêt détern°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com
© Lotus Synthesis
miné par son client. Ce milieu peut être aqueux ou solvanté, précise la société.
Des dispersions homogènes et durables
arnaud franck, président et cofondateur de Lotus Synthesis.
© Lotus Synthesis
Dispersion de nanoTiO2 dans l’eau.
« Nous concevons, développons, fabriquons et commercialisons des additifs. Les nanoparticules apportent des fonctions de type anti-salissure, anti-UV, antibactérien pour des revêtements transparents techniques », témoigne Arnaud Franck. Si dans le secteur du bâtiment, la start-up rhône-alpine a débuté la commercialisation d’une gamme (voir encadré), dans les autres secteurs, elle propose des développements. « Dans l’ophtalmique, nos produits peuvent s’intégrer dans les vernis anti-rayures des verres de lunettes. Pour le marché de la cosmétique, nous proposons des additifs antibactériens. Des développements à façon sont aussi possibles », détaille le dirigeant.
un investissement dans un outil industriel
uNE gaMME Pour lE bâtiMENt C’est sous le nom d’UVAC que la société Lotus Synthesis commercialise sa première gamme. Il s’agit d’une lasure anti-salissures pour le secteur du bâtiment. Développée en partenariat avec un formulateur, cette gamme repose sur une dispersion de nanoparticules d’oxyde de titane photocatalytique. « On
Lotus Synthesis commercialise une première gamme de lasures anti-salissure.
© Lotus Synthesis
Et la start-up affiche une autre particularité de sa technologie. « Nous ne sommes pas les seuls à avoir compris l’avenir des dispersions de nanoparticules. Cependant, celles-ci présentent une tendance naturelle à s’agréger. Notre technologie permet de préserver de façon stable la dispersion de ces nanoparticules », se félicite le président. La société annonce ainsi l’obtention de suspensions de nanoparticules transparentes, signe qu’elles sont dispersées de façon homogène et durable. Lotus Synthesis précise en outre que ces dispersions affichent une durée de vie supérieure à 12 mois. Elles sont obtenues via un procédé breveté de type Sol-Gel. Les particules présentent des diamètres de l’ordre de 5 à 15 nanomètres et leur concentration est comprise entre quelques pourcents et 30 %. « Nous sommes des spécialistes des nanoparticules hybrides. Leur cœur est inorganique, avec principalement le TiO2 , le ZrO2 et le ZnO. Elles sont ensuite fonctionnalisées en surface par d’autres éléments, le plus souvent organiques », détaille Arnaud Franck. Fort de cette technologie, Lotus Synthesis a démarché les industriels des secteurs du bâtiment, de l’optalmique et de la cosmétique avec ses additifs pour les vernis.
« Notre technologie permet de préserver de façon stable la dispersion de ces nanoparticules »
utilise le TiO2 nanométrique pour provoquer des réactions d’oxydo-réduction pour détruire les salissures organiques de surface », précise Arnaud Franck, dirigeant et cofondateur de Lotus Synthesis. Ce vernis auto-nettoyant est proposé pour les façades, terrasses et toitures. Il peut être appliqué au pulvérisateur
Infochimie magazine - octobre 2015- n°533
sur des surfaces telles que pierre, béton, tuile, bois, plastiques… Il permet d’éviter « l’encrassement chronique lié, entre autres, à la pollution atmosphérique et les mousses », ajoute le président de Lotus Synthesis. Un litre de lasure UVAC, vendu 30 euros, permet de recouvrir environ 10 m2. • A.D.
La production est réalisée dans l’unité dont s’est dotée la société à l’été 2014. Située à quelques kilomètres de son siège au sein de l’IRCELYON à Villeurbanne, cette unité a été équipée d’un réacteur de 300 litres pour la fabrication industrielle. Un investissement réalisé à la suite d’une 1re levée de fonds, dont les termes restent confidentiels. Aujourd’hui, la société de quatre personnes prépare une 2e levée de fonds et devrait enregistrer un premier chiffre d’affaires en 2015. « Nous devrions être à l’équilibre fin 2016, et ensuite, auto-financer notre croissance », estime Arnaud Franck. La société poursuit ainsi son développement sur le marché des nanotechnologies. •
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zoom | spécialités
Stratégie
BASFisolesonactivitépigments
© BASF
Sans en préciser les modalités, BASF annonce un spin-off de ses pigments. Une activité d’environ 1 milliard de chiffre d’affaires, qui emploie 2 500 personnes dans le monde. Par Julien Cottineau
L
e projet est encore peu clair, mais se présente d’envergure. BASF a annoncé, le 22 juillet, un programme stratégique pour ses activités pigments. En janvier 2016, le géant mondial disposera d’une nouvelle business unit regroupant toutes ses activités et actifs de pigments. Business unit dont le siège devrait être implanté à Ludwigshafen, en Allemagne, où BASF détient son plus vaste verbund(complexeintégré)aumonde. Au cours du second semestre 2016, cette business unit sera séparée du périmètre de BASF. Les modalités
BASF propose une large gamme de pigments colorés.
« 13 sites seraient concernés par le projet de spin-off »
LeS pigmentS, une activité hiStorique De BaSF Créé en 1865, BASF a démarré ses activités avec la fabrication de colorants, une classe de produits regroupant les pigments généralement insolubles et les teintures solubles (dyes). BASF a notamment été la première entreprise à synthétiser les colorants aussi importants que l’alizarine (rouge garance), l’indigo (bleu foncé) et l’indanthrène (bleu vif à tendance rougeâtre). Ces colorants étaient largement utilisés dans l’industrie textile européenne naissante. Au fil des décennies, le portefeuille de BASF s’est profondément transformé et enrichi. Ses pigments sont aujourd’hui tournés vers des secteurs tels que les revêtements et peintures, l’emballage ou les plastiques.• S.L .
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exactes de ce spin-off ne sont pas encore connues. L’intégralité des employés du groupe allemand affectés aux activités pigments sont concernés par le projet. Au total, il s’agit d’un effectif de 2 500 salariés dans le monde. Et globalement, la future entité Pigments a généré en 2014 un chiffre d’affaires d’environ un Mrd €. Aujourd’hui, ces activités sont incluses dans la business unit Dispersions et pigments, qui a affiché des ventes de 3,87 Mrds €, l’an dernier. Elle est elle-même partie intégrante de la division Produits de performance de BASF, dont le chiffre d’affaires a atteint 15,43 Mrds € en 2014 (74,3 Mrds € pour l’ensemble du groupe). D’emblée, ce futur acteur se posera ainsi comme l’un des leaders mondiaux des pigments. L’objectif de la manœuvre est de mieux focaliser le développement sur les besoins des clients et de mieux s’adapter aux challenges de cette industrie, commentent plusieurs managers de BASF. Ces activités rassemblent des productions de pigments colorés, comme des phtalocyanines, des pigments de haute performance, des pigments azoïques, des pigments à effets, des produits inorganiques, des colorants et des préparations pigmentaires. Ces produits
servent de très nombreuses industries comme celles des revêtements et peintures, de l’impression et de l’emballage. Sur son réseau industriel, BASF n’a rien indiqué. Selon Chemical Week, 13 sites de production seraient concernés par le projet : ceux de Nanjing et Shanghai en Chine, d’Ulsan en Corée du Sud, d’Hartwell, Peekskill, North Charleston et Newport aux États-Unis, de Maastricht aux Pays-Bas, de Ludwigshafen, Besingheim et Cologne en Allemagne, de Monthey en Suisse, et d’Huningue en France (Haut-Rhin). Le site français a subi en 2013-2014 un sérieux plan de restructuration avec l’arrêt des productions d’additifs et la réduction des productions de pigments. Une décision qui avait provoqué la colère des salariés locaux.
Des pigments sous l’œil de reach
BASF ne s’en cache pas. S’il évoque des acquisitions permettant de rendre cette activité solide, il a aussi procédé à de nombreuses restructurations, ces dernières années. Depuis l’acquisition de Ciba en 2008, BASF a largement taillé dans cet héritage et rationnalisé ses propres actifs historiques dans les pigments. Avec notamment des coupes dans les régions matures et des investissements dans les zones émergentes, Asie en tête. Récemment, il a annoncé des investissements dans ses sites en Allemagne. Projets dont l’objectif est de se repositionner sur des pigments plus performants et aussi plus « acceptables ». Les pigments qui se retrouvent sous le coup d’autorisation ou menacés par une probable autorisation dans le cadre du règlement Reach semblent de plus en plus personae non gratae dans le périmètre de BASF. • n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
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zoom | pétrochimie
EuropE
Ineosprogressedanssonpassage àl’éthaneaméricain
Le pétrochimiste européen continue de progresser sur son complexe écossais pour la construction d’un gigantesque site de stockage d’éthane, tandis qu’en Asie, les deux premiers des huit navires commandés pour l’acheminement d’éthane américain vers l’Europe sont finalisés. Par Julien Cottineau
T
andis que le gaz de schiste ne dépasse toujours pas le stade de chimère en Europe, Ineos avance. Le géant européen est dans les temps pour préparer sa révolution et devenir l’un des opérateurs pétrochimiques les plus avantagés et avantageux sur le Vieux Continent, avec des productions d’oléfines qui seront pour partie produites à partir d’éthane américain bon marché. Les premières livraisons d’éthane sont prévues pour le second semestre 2016. À terme, Ineos prévoit d’importer 800 000 tonnes par an d’éthane depuis les États-Unis. Pendant une durée d’au moins 15 ans. Pionnier dans ce projet d’importation en Europe de matières premières issues des gaz de schiste américain, Ineos a engagé un investissement global d’environ 1 milliard de dollars dans l’ensemble du projet. Le 10 juillet, il célébrait l’ajout du toit sur son futur site de stockage
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Vue aérienne du site de Grangemouth en Ecosse.
d’éthane sur son gigantesque complexe écossais de Grangemouth. Complexe qui est en passe de revenir « dans la première division des usines pétrochimiques », s’est réjoui à cette occasion John Mc Nally, p-dg d’Ineos Olefins & Polymers UK.
un réservoir de 60 000 m3 d’éthane
Le réservoir de 56 mètres de diamètre et de 44 m de haut pourra contenir 60 000 m3 d’éthane. Les principaux éléments de structure externe sont ainsi installés, et les travaux pour les finitions et l’aménagement intérieur démarrent. Le projet s’inscrit dans le vaste plan de survie de 450 millions de livres, destiné à moderniser Grange-
mouth et à le repositionner comme un complexe pétrochimique leader en Europe. Un plan initié en 2014 après un lourd bras de fer avec les syndicats et les collectivités en 2013. Depuis le lancement de son projet de craquer en Europe de l’éthane américain, Ineos a initié également la construction de deux vastes terminaux d’éthane à Grangemouth et à Rafnes, en Norvège, où les capacités de stockage d’éthane sont aussi renforcées. Le groupe a aussi sécurisé ses apports futurs
« À terme, Ineos prévoit d’importer 800000 tonnes par an d’éthane depuis les états-Unis » n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com
d’éthane aux États-Unis avec un accès à un pipeline reliant le bassin de Marcellus en Pennsylvanie au terminal de Marcus Hook, près de Philadelphie.
© Ineos
Transport maritime obligatoire
Enfin, Ineos avance sur l’accès à sa flotte de transporteurs maritimes d’éthane. Mi-juillet, à Qidong en Chine, le groupe a organisé le baptême des deux premiers navires construits, le JS Ineos Insight et le JS Ineos Ingenuity, rapporte Chemical Week. Ils ont quitté Chine la mi-juillet et se trouvaient dans le Golfe du Mexique début septembre. Ils devraient atteindre les États-Unis prochainement. Il s’agit des deux premiers navires sur les huit prévus. Ces transporteurs de la classe des « Dragon ships » disposent de capacités de 27 500 m3 d’éthane liquéfié. Construits par des promoteurs chinois, ils sont la propriété du groupe danois Evergas, responsable de leur design, et qui les loue à Ineos. Chemical Week indique que les navires représentent un coût unitaire de 60 à 65 millions de dollars. •
Gaz dE schisTE : Trois licEncEs briTanniquEs pour inEos Le pétrochimiste a obtenu trois licences d’exploration et d’extraction de gaz de schiste au Royaume-Uni, dans le cadre d’une série d’attributions menée par le ministère britannique de l’Énergie et du Changement climatique. Les trois licences englobent une zone de 250 km2 dans les East Midlands. Ineos se félicite de l’engouement du gouvernement
britannique pour les gaz de schiste, lequel se heurte pourtant aux réticences de collectivités locales. Dans le contexte de baisses des réserves en mer du Nord, Ineos continue de plaider pour les gaz de schiste et de s’activer dans le domaine. Outre ses projets pour acheminer de l’éthane issu des gaz de schiste américains en Europe, le groupe a fondé sa division Ineos Shale depuis
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
l’obtention de premières licences en Écosse, l’an dernier. Il a également annoncé être prêt à investir un milliard de livres au RoyaumeUni dans ce futur secteur industriel et obtenu des premières licences en Angleterre, cette année. Il estime détenir le troisième plus important portefeuille d’actifs de gaz de schiste au Royaume-Uni actuellement. • J.C.
Pierre Marion
Expert technico-économique à l’IFPEN
© IFPEN
décrypTaGE
« L’éthane reste la meilleure charge possible »
«
Les vapocraqueurs peuvent traiter plusieurs charges : de l’éthane, du GPL, du naphta, parfois des charges plus lourdes comme le gazole. Sous réserve qu’ils soient configurés pour craquer spécifiquement telle ou telle charge car ce sont des outils industriels qui ne sont pas flexibles. Mais l’éthane (C2H6) reste la meilleure charge possible. C’est elle qui offre le meilleur rendement en oléfines, notamment en éthylène, l’oléfine la plus recherchée. Et c’est une matière première qui est moins chère que le naphta. Néanmoins, on ne pro- « Tous les vapocraqueurs duit pas suffisam- européens ne pourront ment d’ét ha ne pas être convertis à l’échelle de la à l’éthane par planète pour alimanque de ressource menter tous les car l’exportation v ap o c r aqueu r s d’éthane reste installés. L’éthane est un coproduit marginale.» de la production de gaz naturel (CH4) qui se présente à l’état gazeux à température ambiante et pression atmosphérique. En général, l’éthane est brûlé ou craqué sur place dans des vapocraqueurs car il est coûteux à transporter. Il faut le liquéfier et le transporter dans des bateaux spéciaux. C’est ainsi qu’au Moyen-Orient où l’on produit du gaz (et donc de l’éthane), il existe de nombreux craqueurs à l’éthane qui consomment donc cette ressource localement. Récemment, la donne a changé avec l’arrivée des gaz de schiste américains. La production d’éthane a fortement augmenté car les gisements de gaz de schistes américains ont tendance à être riches en éthane, et les foreurs ont aussi favorisé des forages dans les zones où l’éthane était encore plus abondant. Ceci pour soutenir l’industrie pétrochimique américaine en forte croissance et proposer des volumes à l’export. C’est cette opportunité qu’Ineos a saisie pour son vapocraqueur de Grangemouth en Ecosse. Mais tous les vapocraqueurs européens ne pourront pas être convertis à l’éthane par manque de ressource car l’exportation d’éthane reste marginale. Le naphta continuera d’être massivement utilisé dans les vapocraqueurs européens. Aussi longtemps que le continent ne produira du gaz pour subvenir à ses besoins. • Propos recueillis par Sylvie Latieule
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zoom | technologie
ImpressIon 3D
« Les chimistes ont une carte à jouer », selon Alcimed Le cabinet de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés fait un point sur l’impression 3D et les perspectives qu’ouvre ce marché pour les chimistes. Rencontre avec Vincent Pessey, responsable de missions dans l’équipe Chimie Matériaux, et Ronan Lucas, responsable de missions dans l’équipe énergie et Environnement et responsable 3D Printing d’Alcimed. Propos recueillis par Aurélie Dureuil
Infochimie magazine : comment voyez-vous l’évolution des technologies d’impression 3D ? Vincent pessey : Les questions d’impression 3D sont des sujets que nous suivons depuis longtemps. En 2010, pour un rapport sur les technologies clés pour le ministère, nous les avions identifiées comme des technologies qui allaient rentrer dans les modes de production et participer au renouveau industriel. Depuis 2010, nous travaillons avec nos clients sur ces sujets. Au départ, les questions étaient beaucoup pour des panoramas des techniques, des recherches, de la R&D. Et de plus en plus, les industriels nous sollicitent pour du conseil pour savoir comment aller sur ce marché, trouver des partenaires… aujourd’hui, quelles sont les technologies sur ce marché ? V.p. : L’impression 3D s’est développée pa r le biais de la machine. Les acteurs ont mis au point des appareils d’impression puis des matériaux ont été associés à ces machines. Il existe trois grandes familles pour mettre en forme un matériau
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(voir encadré). La technologie poudre repose sur la fusion de grains de polymères ou de poudres métalliques couche par couche, par Laser Sintering, par exemple. Ce type d’impression est très développé pour le métal. Il existe également la technologie de filament fondu. L’impression par dépôt de filament fondu a, au départ, privilégié l’usage de thermoplastiques amorphes tels l’ABS, le PLA, et dans une moindre mesure, les polycarbonates pour leur simplicité d’utilisation. Enfin, la technologie par résine UV permet d’imprimer des plastiques thermodurcissables et des élastomères. comment les chimistes peuvent-ils se positionner dans ce domaine ? ronan Lucas : Cela fait plus de 20 ans que les industriels de l’aérospatial et de l’automobile utilisent les technologies de fabrication additive. Dans ces secteurs et dans de plus en plus d’industries, nous passons du prototypage à des pièces fonctionnelles. Les besoins en matériaux vont suivre.
V.p. : Jusqu’à maintenant, on était beaucoup sur des prototypes et des pièces en alliages métalliques. Un autre marché s’est développé vers le grand public, avec des choix de polymères tels que l’ABS et le PLA. Les technologies qui vont servir les secteurs industriels ouvrent de nouvelles applications possibles, avec l’utilisation d’autres polymères. Ils vont apporter des fonctions comme la résistance mécanique, à la température… Quels sont ces nouveaux polymères qui arrivent sur le marché de l’impression 3D ? V.p. : Depuis deux ans, de manière visible, nous voyons des développements. Si on veut aller dans le monde industriel, il faut aller vers des matériaux de spécialité. Il faut passer du PLA à d’autres polymères plus techniques tels le PEEK, le PEKK, des élastomères, etc. Nous sentons que
Les DIfférents types De matérIaux en fonctIon Des technoLogIes • Technologie poudre Très développée pour le métal, les alliages de métal, des applications avec le PEEK, des polyamides et des matériaux composites • Technologie filament fondu Au départ : ABS et PLA. PEEK depuis mars 2015 grâce à une formulation spéciale. Indmatec propose des filaments avec une température de fusion abaissée de 150 °C. Mais aussi polymères renforcés avec des fibres de carbone, des fibres de verre ou de Kevlar, et enfin thermoplastiques élastomères (TPE). • Technologie résine UV Les matériaux principalement utilisés sont des résines acrylate ou époxy polymérisables sous UV en présence d’un photo-initiateur. • Source Alcimed n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
© Joaquin Balwin
infochimie.com
© Alcimed
« Le marché atteindrait 17 Mrds $ en 2020, avec une croissance annuelle de 20 à 25 % »
3D Systems qui a racheté VillagePlastics, fournisseur de filaments de PLA et ABS. Ils sont en train de consolider le secteur.
Le marché de l’impression 3D a pesé pour 4 Mrds $ en 2014.
les grands chimistes veulent jouer dans cette cour, et que c’est un relais de croissance pour eux. Ils ont une carte à jouer.
© Alcimed
comment peuvent-ils se positionner sur ce marché ? V.p. : Au début, les fabricants de machines ont développé des systèmes d’impression puis ont choisi des matériaux simples pour leur fonctionnement. Aujourd’hui, les fournisseurs de matériaux regardent comment leurs produits vont être adaptés à ces différentes technologies d’impression, travaillent sur comment développer/adapter des formules en termes de rhéologie, de température de fusion, de photocatalyseurs… Ils vont travailler plus finement au niveau des têtes d’impression et chercher à diminuer les temps d’impression.
« Après cette phase d’équipement et de développement, nous passerons dans une logique de consommables, pour les fournisseurs de polymères »
Vincent pessey, responsable de mission dans l’équipe Chimie Matériaux. Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
ronan Lucas, responsable de mission dans l’équipe énergie et Environnement et responsable 3D Printing.
C’est là qu’il doit y avoir un rapprochement entre les matériaux et les appareils. Qui sont les chimistes présents sur ce marché ? V.p. : Avec l’acquisition d’Oxford Performance Materials, Arkema s’est positionné sur le marché du PEKK. Le groupe a annoncé doubler ses capacités de production en France d’ici à mi2016 et prévoit de construire une unité de production sur le site de Mobile (Alabama), d’ici à 2018. De son côté, Solvay possède une gamme diversifiée de PEEK. Il y a aussi DSM qui possède sa propre gamme de résine pour photoimpression, développée en partenariat avec Prodways. Dow est cité comme partenaire dans la création du laboratoire « The Digital lab manufacturing » à Chicago avec des fabricants d’imprimantes, des fournisseurs de matériaux… r.L. : Si les chimistes se positionnent sur ce domaine de l’impression 3D, les grands noms de l’impression sont également intéressés pour remonter la chaîne de valeur et aller vers les matériaux. Ils ont réalisé des acquisitions pour avoir de plus en plus de compétences dans ce domaine, tel
Quelles sont les perspectives de marché pour ces chimistes ? r.L. : En 2014, le marché était de l’ordre de quatre milliards de dollars. Selon les estimations, le marché atteindrait 17 Mrds $ en 2020, avec une croissance annuelle de 20 à 25 % {ndlr, Source : Etude AT Kearney “3D Printing: A Manufacturing Revolution”}. Sur ces chiffres, les matériaux représentent aujourd’hui 20 à 30 %, le reste étant lié à la vente des systèmes d’impression et aux services liés à cette technologie. Aujourd’hui, on passe du prototypage à des pièces fonctionnelles. Les besoins en matériaux vont suivre. L’impression 3D n’est pas amenée à remplacer les autres process de fabrication grande série, comme l’extrusion mais peut permettre des formes complexes monobloc, etc. Un autre marché va avoir de l’importance : celui des particuliers et du Do it yourself (DIY). Même s’il est plus incertain, il représente néanmoins un grand marché pour les fabricants de polymères. V.p. : Et après cette phase d’équipement et de développement, nous passerons dans une logique de consommables, pour les fournisseurs de polymères. •
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zoom | innovation
Batteries
La société canadienne a annoncé trois accords de collaboration pendant l’été 2015 et confirme l’implantation de sa R&D sur les batteries en France. Par Aurélie Dureuil
«
SCE France travaille sur les nouvelles générations de matériaux de bat ter ie s. Nou s sommes là comme des rassembleurs, en particulier dans la région Aquitaine, pour accélérer le développement des batteries pour le transport et pour le stockage d’énergie, avec ensuite l’objectif de transférer les technologies aux industries qui travaillent sur ce sujet dans la région », détaille Karim Zaghib, directeur Stockage et conversion d’énergie à l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (Ireq) et président de SCE France. La filiale française du groupe canadien affirme ainsi ses ambitions de développer son activité de R&D dans l’écosystème régional autour du Chemparc de Lacq (PyrénéesAtlantiques). Créée en décembre 2014, la société s’est alliée à deux acteurs français dans ce domaine à l’été 2015 : il s’agit d’Arkema et du CEA. Un accord a ainsi été signé avec le chimiste français pour la création d’un laboratoire commun de recherche et développement situé à Lacq. Les travaux porteront sur « le développement d’une nouvelle génération de matériaux pour la fabrication de batteries lithium-ion, notamment sur les nouveaux électrolytes (solvants, sels de
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lithium...) et les additifs de conduction (nanotubes de carbone, polymères conducteurs...) », signale Arkema qui précise que le laboratoire devrait démarrer début 2016. Le chimiste français avait initié une collaboration de recherche en mars 2014 avec l’Ireq, qui appartient à Hydro-Québec, maison-mère de SCE France. « Cette collaboration a déjà permis la publication de deux articles sur le sel de lithium et nous sommes en train de rédiger un brevet sur le sujet des électrolytes. Ce nouvel accord est donc la suite naturelle pour travailler ensemble », précise Karim Zaghib. « Grâce au dynamisme de la région Aquitaine, la création de ce laboratoire commun vient consolider un partenariat déjà très fructueux avec l’Ireq », a par ailleurs souligné Christian Collette, directeur Recherche et Développement d’Arkema. Si la collaboration avec Arkema se concentrera sur les électrolytes, SCE France entend couvrir tout le domaine des batteries. HydroQuébec et sa filiale ont ainsi signé deux accords avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Le premier entre la maison mère et le pôle recherche technologique CEA Tech porte sur la R&D dans le domaine de « la recharge rapide des autobus
© SCE France
Hydro-Québecpoursuitson implantationenFrance
Le laboratoire de SCE France à Lacq.
sCe FranCe en BreF • Création en décembre 2014 • Implantation à Lacq au sein de Chemstart’up • Effectifs : 10 personnes • Spécialisation : R&D autour des matériaux pour batteries • Financement : 3 M€ de la région Aquitaine
électriques », souligne la société. Le second, qui implique SCE France et CEA Tech, vise à développer « une nouvelle génération de matériaux de batteries lithium-ion sécuritaires, performantes et pouvant être produites à faible coût », selon SCE France. Karim Zaghib précise : « Ces accords avec le CEA et Arkema sont complémentaires. Avec Arkema, nous nous concentrons sur une partie des batteries, tandis qu’avec le CEA, nous allons piloter l’ensemble des projets ». Pour mener à bien ces différents projets, SCE France s’est installé, le 7 septembre, dans les locaux de Chemstart’up dans un laboratoire de 125 m2. Une dizaine d’emplois vont être créés par SCE France pour ce laboratoire. « La première étape des travaux sera le prototypage, qui se fera en partenariat avec le CEA. Ensuite, SCE France travaillera au transfert de la technologie des batteries vers les industriels », souligne Karim Zaghib. Cette installation a représenté un investissement d’environ 3 millions d’euros, versés par la région Aquitaine, confie le dirigeant de SCE France. La filiale du groupe canadien poursuit ainsi son développement dans le domaine des batteries avec un ancrage fort dans l’Hexagone. • n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
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TraiTemenT de l’air
Un dispositif pour dépolluer les rejets gazeux encrassants
La société Clauger commercialise un équipement innovant de dépollution de gaz issus de procédés. Cette solution permet de traiter les effluents gazeux chauds et encrassants, tout en neutralisant les effluents résiduaires.
A
llier efficacité et impact réduit sur l’environnement:c’est ce que permet la solution de dépollution de gaz conçue par la société Clauger. Elle a développé une solution compacte adaptée au traitement des émissions de gaz complexes lors de procédés industriels. « Dans le traitement de l’air, il existe peu de solutions sur le marché permettant de traiter les effluents gazeux chauds (environ 95 °C), encrassants et corrosifs à cause de vapeurs d’acide. Nous avons donc décidé de travailler sur une solution technique permettant de répondre à ces problématiques », explique Fabrice Blanco, responsable du pôle Environnement chez Clauger. L’équipement conçu par Clauger se base sur le principe d’épuration des effluents gazeux en deux étapes : une épuration par échangeur cyclonique et une autre par charbon actif. Dans un premier temps, les gaz passent dans un échangeur cyclonique en PVDF capable de résister à des températures allant jusqu’à 140 °C. « Le traitement du gaz par échange cyclonique consiste en une condensation et un lavage des impuretés contenues dans les gaz. De plus, l’effet cyclonique limite l’encrassage par rapport aux solutions classiques à garnissage, réduisant
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© Clauger
Par Dinhill On
L’installation de dépollution de l’air de Clauger.
le besoin en maintenance », détaille Fabrice Blanco. Avant d’ajouter : « L’étape de lavage à froid épure 97 % de composés acides, 60 % des unités d’odeur et 70 % de composés organiques volatils (COV). Nous avons complété le dispositif par un filtre à charbon actif permettant d’éliminer 99,5 % des COV et des odeurs en fin de cycle ». En outre, la solution de Clauger permet également de réduire la consommation énergétique. En effet, la technologie permet de récupérer de l’énergie thermique pour d’autres usages.
Traiter les effluents liquides
La solution de dépollution de Clauger ne s’attarde pas seulement sur l’épuration des rejets gazeux, mais aussi des effluents liquides issus de la condensation dans l’échangeur cyclonique. « L’effluent liquide en sortie de la première phase de traitement est fortement chargé en acides (pH < 1) visqueux et encrassants pour les équipements. Nous avons donc décidé de concevoir une solution pour traiter ces liquides », précise Fabrice Blanco. Le traitement des rejets liquides par la solution de Clauger consiste en deux étapes : une filtration et une neutralisation du pH. La filtration de l’effluent s’ef-
fectue via une technologie à bande, aidant à séparer le surnageant. Quant à la correction de pH, Clauger a eu l’idée d’utiliser une technique originale, comme l’explique Fabrice Blanco : « Habituellement, la neutralisation du pH s’effectue via des solvants organiques, ce qui peut former des précipités. Pour parer à cet écueil, nous avons eu l’idée de développer des filtres minéraux spécifiques ». Ainsi, les effluents liquides ont un pH en sortie de cycle compris entre 5,5 et 6, pouvant convenir pour un rejet en réseau de collecte d’eaux usées. Au travers de sa solution de dépollution, Clauger démontre sa capacité à élaborer des équipements répondant à des exigences à la fois techniques, environnementales et économiques. « Dernièrement, le métier du traitement de l’air a beaucoup évolué. Les fournisseurs doivent proposer les meilleures technologies tout en gérant les émissions engendrées. De plus, ces technologies se doivent d’être efficientes pour réduire la consommation énergétique et le bilan carbone », affirme Fabrice Blanco. En ce sens, Clauger travaille déjà sur une nouvelle version de sa solution en récupérant l’énergie issue des rejets atmosphériques et en cherchant à optimiser au maximum la consommation de charbon actif. « Nous cherchons, en partenariat avec à nos clients, à valoriser et optimiser le fonctionnement de leurs installations de traitement de rejets atmosphériques en définissant, le plus souvent, des recettes de fonctionnement optimum. Nos installations sont ainsi connectées en direct au process industriel mais aussi aux données extérieures (capteurs météo, gaz, mesure de l’impact d’odeurs autour de l’usine) à travers notre nouvelle plateforme web : MyClauger.com », conclut Fabrice Blanco. •
n°533 - octobre 2015 - infochimie magazine
épurateurs d’air industriel Camfil enrichit son offre pour la filtration de l’air avec trois nouveaux modèles d’épurateurs pour les environnements industriels. La gamme CamCleaner de Camfil garantit l’élimination des plus petites poussières et particules. Les trois épurateurs Camcleaner distribuent un air très propre sur une machine ou une installation et contribuent à son bon fonctionnement durable. Le CamCleaner 300 Concealed est conçu pour être fixé au mur ou au plafond dans les petites et moyennes pièces (jusqu’à 100 m2). S’installant facilement sur une gaine de ventilation, il offre un environnement sain grâce au système de filtration AMC. Disponible en versions mobile ou fixe, le modèle CamCleaner 2000 convient aux locaux particulièrement poussiéreux (fumées, poussières de chantier, particules ultrafines, etc.). Enfin, le CamCleaner 6000 possède trois niveaux de filtration (filtre fin, HEPA et moléculaire) pour lutter contre toutes formes de pollution de l’air intérieur dans les locaux de taille importante.
info.france@camfil.com
Filtration
Capture d’écran de la solution vigiODOR de Chromatotec. analyse
Appareil de surveillance des odeurs
La société Chromatotec commercialise une nouvelle solution automatisée pour la surveillance des odeurs dans le domaine industriel. Basé sur le principe de chromatographie en phase gazeuse, vigiODOR mesure les composés soufrés et les COV (Composés organiques volatils) produits par les stations d’épuration et de traitement des eaux usées et les sites industriels, à des niveaux de concentration très faibles. Contrairement aux solutions intégrant des nez électroniques, elle est capable d’identifier l’origine et le niveau des odeurs en fonction de leur empreinte chimique. Sa finesse d’analyse permet également de déterminer l’efficacité des traitements de désodorisation. Cette solution modulaire intègre un analyseur TRSMEDOR qui fournit une concentration d’odeurs globale et individuelle, et un module de modélisation atmosphérique pour le suivi d’impact chimique et olfactif. Il est également équipé d’un module météo traduisant les conditions climatiques réelles du site, d’un olfactomètre portatif pour la quantification des odeurs sur site ainsi que d’un module suivi de plaintes pour intégrer les observations des riverains.
www.chromatotec.com
Adsorbeur de vapeurs d’huile
Le groupe Parker Hannifin, via sa filiale Parker Domnick Hunter, lance un nouvel adsorbeur de vapeurs d’huile OVR, destiné aux opérations de filtration. OVR vient renforcer la position de leader du marché déjà détenue par Parker domnick hunter dans le domaine de l’efficacité de filtration par rapport aux tours à charbon actif conventionnelles. Alors que ces dernières sont remplies de charbon actif en vrac, le système OVR de Parker domnick hunter fait appel à des cartouches spécialement remplies pour offrir une densité de tassement optimale - mettant fin aux émanations de poussières, à la dégradation des performances et au colmatage des filtres situés en aval. Conçu pour venir compléter la gamme existante d’équipements de traitement d’air comprimé de Parker, le nouveau filtre OVR assure une pureté constante de l’air comprimé pour une période totale de 12 mois en service continu, lorsqu’il a été sélectionné conformément aux conditions d’exploitation de l’installation et aux variations saisonnières de L’adsorbeur OVR température. © Parker Hannifin
traitement de l’air
© Chromatotec
infochimie.com
de Parker Hannifin.
parker.france@parker.com
Valorisation de déchets
Technologie de pyrogazéification
La société Valoneo a lancé sa solution pour la valorisation de déchets organiques industriels : le PyroWatts. S’appuyant sur une technologie de pyrogazéification brevetée par le CEA, cette solution permet d’effectuer de la valorisation énergétique de déchets organiques : boues de station d’épuration, bois pollués, CSR, plastiques, etc. L’innovation de rupture de la solution réside dans Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
l’utilisation brevetée d’anneaux métalliques chauffés à haute température qui apportent des avantages considérables en termes de rendement (réduction jusqu’à 99 % de la matière organique), de fiabilité et de performance énergétique par rapport aux autres technologies aujourd’hui employées en pyrogazéification (billes ou lits fixes, par exemple). Avec les anneaux, le
transfert thermique est optimal et il est possible de traiter beaucoup plus de matière tout en gardant une machine compacte. La taille de la machine et sa capacité (entre 1 500 et 15 000 t/an) permettent d’apporter une solution décentralisée aux industriels et aux collectivités locales qui se réapproprient la gestion de leurs déchets et de leur besoins énergétiques.
www.valoneo.com
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solutions | nouveautés © Flir Systems
Vision industrielle
Caméra d’imagerie thermique
système d’essuyage industriel La société Kimberly-Clark Professional propose son système d’essuyage industriel tout en un, Wettask. Il laisse la possibilité à l’utilisateur de préimprégner à l’avance les rouleaux avec le solvant, le produit chimique ou le détergent de son choix, lui permettant de réduire la consommation de solvants et d’essuyeurs. Le système est parfaitement compatible avec les solvants dangereux ou nocifs comme le Mek, l’Ipa et l’Acétone. Grâce à son joint étanche et son couvercle autofermant, le Système Wettask limite l’exposition des opérateurs aux solvants et produits dangereux et réduit les émanations de COV. Il offre également une meilleure maîtrise des coûts en réduisant jusqu’à 20 % la consommation de solvants ou produits chimiques. La sécurité et la bonne utilisation du système sont également facilitées grâce au système d’étiquetage et aux pastilles et bandes de différentes couleurs (version « Essuyage des petites et moyennes surfaces » uniquement).
Frederique.pinot@kcc.com
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problème commun aux caméras thermiques non refroidies. Quant à la Flir FC-R, elle offre des mesures de températures sans contact et sur la carte ; une fonction très utile pour une surveillance 24/24 h et 7/7 j des équipements essentiels. La caméra d’imagerie thermique est équipée d’un détecteur microbolomètre non
contrôle de procédés
Spectromètre proche-infrarouge pour procédés
La société Krohne présente son système spectroscopique proche-infrarouge SpectroBAY pour optimiser techniquement la conduite de procédés industriels chimiques. S’intégrant dans le contrôle commande d’unités telles que la distillation ou la production en continu de lots, SpectroBAY permet un suivi en ligne en matière de rendement, de qualité de produit ou même des deux pour une large palette d’applications : humidité des solides et des liquides, composition chimique de polymères, suivi de réaction (point d’équilibre ou final), Le SpectroBAY de surveillance de Krohne. distillation en lot, etc. En outre, Krohne propose tout un panel de services d’assistance pour accompagner le client.
Info.france@krohne.com
reTrouVez TouS leS ProduITS SéleCTIonnéS Par la rédaCTIon Sur infochimie.com
La caméra d’imagerie thermique Flir A66xx de Flir Systems. refroidi, sans entretien et à l’oxyde de vanadium (VOx) avec une résolution de 640 x 480 ou 320 x 240 pixels.
www.flir.fr
sécurité
Tablette de poche Atex
Panasonic commercialise des modèles certifiés Atex de ses tablettes de poche ultra-durcies fonctionnant sous Windows et Android. Ces modèles Toughpad FZ-E1 et FZ-X1 ont été conçus pour révolutionner la productivité des employés travaillant dans des environnements potentiellement dangereux, par exemple en industrie chimique. Ils ont été certifiés pour une utilisation dans des espaces de travail de zone 2 en surface, au sein d’environnements soumis à un risque d’explosion de gaz (acétaldéhyde, essence, éthylène). Les fonctionnalités de sécurité incorporées dans les tablettes certifiées Atex comprennent l’ajout d’une protection en cuir et d’un film antistatique pour écran. Un lecteur de codes-barres 1D/2D a été intégré et un cadre jaune distinctif a également été ajouté afin que les clients puissent facilement différencier les modèles certifiés Atex des modèles Toughpad 5 pouces classiques de Panasonic. Les tablettes Toughpad Atex de Panasonic représentent une solution touten-un sous la forme d’un PDA sécurisé simple d’utilisation, avec appels vocaux et lecteur de codes-barres dans les environnements de La tablette zone 2. Toughpad FZ-E1
© Panasonic
nettoyage
sensibilité thermique inférieure à 20 mK. Capables de transmettre une fréquence trame élevée (jusqu’à 480 images par seconde pour l’A6600 à 1/4 de fenêtre et jusqu’à 4 175 images par seconde pour l’A6650 pour une fenêtre de 16 x 4 pixels) et de capturer tous les pixels d’une scène en mode instantané, ces caméras éliminent le flou sur les cibles à grande vitesse, un
© Krohne
La société Flir Systems renforce son portefeuille pour la vision industrielle avec deux nouveaux modèles de caméras thermiques : le Flir A66xx et le Flir FC-R. Les caméras thermiques A66xx sont dotées d’un détecteur FLIR refroidi à l’antimoniure d’indium (InSb) qui opère dans la bande spectrale de 3 à 5 microns, fournissant des images thermiques claires de 640 x 512 pixels avec une
de Panasonic.
Solen.carreau@eu.panasonic.com
n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com epi
Badge de mesure d’exposition aux gaz
© ecora
Afin de faciliter le prélèvement simultané et l’analyse de gaz organiques et de vapeurs, Tecora a lancé son nouveau badge Gabie (Gas Adsorbent Badges for Individual Exposure) développé initialement par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité). Ce badge Gabie a pour objectif final de déterminer la Valeur Moyenne d’Exposition (VME), c’est-à-dire la concentration pour une substance donnée dans l’air du lieu de travail. Simple d’utilisation, ce dispositif est
Le Badge Gabie intègre un flacon de charbon actif de Tecora.
rapidement prêt à l’emploi : Une fois le badge et le flacon rempli de charbon actif sortis du sachet protecteur, le flacon est vissé au col du badge pour l’introduction du charbon actif dans le badge. Les Composés organiques volatils (COV) présents dans l’atmosphère sont alors capturés, puis piégés sur le support adsorbant situé dans le fond du badge. à la fin de l’échantillonnage, le charbon actif est réintroduit dans le flacon et immédiatement envoyé au laboratoire. Celui-ci désorbe les polluants à l’aide d’un solvant, puis une analyse de la solution est obtenue. En outre, la possibilité pour l’utilisateur de choisir le type de supports adsorbants (charbon actif, polymère ou tamis moléculaire) ouvre à des champs d’applications variés telles que la mesure de la qualité de l’air intérieur ou la détection d’autres composés gazeux que les COV.
Melanie.pung@tecora.com
épuration
automate de traitement d’eaux usées Le spécialiste hautgaronnais des équipements pour les stations d’épuration BioTrade commercialise son modèle Inflex, solution pour traitement de polluants en milieu liquide. Issu de recherches menées par le Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques de l’INSA de Toulouse depuis 1996, cet appareil destiné à l’amélioration des rejets d’eaux usées est capable de piloter des aérateurs (dispositifs nécessaires pour le bon fonctionnement du bassin
biologique) en fonction des polluants et de leur concentration. L’Inflex s’appuie sur deux capteurs redox/O2 pour surveiller en permanence la charge polluante au sein du bassin biologique. Outre la performance de dépollution, elle permet des gains non négligeables en matière d’énergie. L’installation d’un automate Inflex sur une station d’épuration a permis un gain de 10 à 15 % de consommation énergétique.
www.biotrade.fr
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
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solutions | nouveautés mesure
Débitmètre à dispersion thermique appareil basé sur la technologie de dispersion thermique est adapté aux applications telles que les analyseurs de gaz, de liquide et échantillonneurs, mais aussi aux industries chimiques, ou encore énergétiques. Il a un temps de réponse rapide et une excellente répétitivité (+/-0,5%). De plus, il s’installe facilement sur un montage en T standard ou
mesure
analyse
endress+Hauser propose son modèle de transmetteur de pression différentielle Deltabar FMD77 pour la mesure en continu de niveau de liquides. équipé d’un séparateur de membrane unilatéral, il offre une sécurité accrue grâce à la traversée étanche aux gaz avec capabilité jusqu’à SIL2/3. Son module de gestion de données HistoROM garantit un diagnostic rapide. Il est conçu pour la mesure de niveau, de volume ou de masse sur une gamme de température de (-70 à +400 °C) et des pressions allant de +100 mbar à +16 bar, avec une incertitude de +/- 0,075 %.
La division Thronton de Mettler-Toledo commercialise son modèle DCC1000 pour la mesure de conductivité cationique dégazée. Cet équipement permet de détecter de façon précise les contaminants corrosifs dans les eaux de chaudière au sein d’un procédé. Il utilise la dernière technologie en matière de mesure de la conductivité Le système DCC1000 pour mesurer de de Mettler-Toledo façon fiable et Thornton. précise la conductivité à chaque étape du conditionnement des échantillons, afin de fournir un aperçu du cycle chimique. Les sondes UniCond utilisées dans le DCC1000 apportent la plus grande précision à de très faibles niveaux de détection. Le système DCC1000 mesure la conductivité après la colonne de résine cationique et après le dégazage pour fournir des informations plus complètes concernant plusieurs contaminants présents dans l’eau. Le dégazage est effectué en augmentant la température de l’échantillon d’eau près du point d’ébullition qui libère le CO2 de l’eau (le CO2 est libéré par le tube d’aération du dispositif).
Système de mesure de la conductivité
© Mettler-Toledo
transmetteur de pression diFFérentielle
© endress+Hauser
info@fr.endress.com
Le transmetteur Deltabar FMD77 d’Endress+Hauser.
60
www.mt.com
reTrouVez TouS leS ProduITS SéleCTIonnéS Par la rédaCTIon Sur infochimie.com
sur un manifold modulaire SP76 (NESSI). Il dispose d’une conception robuste avec un boîtier en aluminium et d’une sonde en Inox ou en Hastelloy (en option). L’appareil n’a pas de pièces amovibles et nécessite peu d’entretien. Selon les modèles, l’appareil peut résister jusqu’à des températures élevées (260 °C).
info@mesure.com
automation
Plateforme informatique embarquée
Les ordinateurs sans fil de la série UC-8100 de Moxa sont spécialement conçus pour l’automatisation industrielle, en particulier pour les applications WAN de traitement de mégadonnées à grande échelle. L’UC-8100 est développé autour d’un processeur ARM v7 Cortex-A8 et comprend jusqu’à deux ports série RS-422/485 ainsi que deux ports LAN Ethernet 10/100 Mbps. Il est également muni, entre autres modules, d’un logement mini PCIe pour interface cellulaire. Ces outils de communication polyvalents permettent à l’utilisateur d’adapter de manière efficace l’UC-8100 à toutes sortes d’exigences de communication et de traitement complexes. Enfin, des modèles fonctionnant à des températures comprises entre -40 et 75 °C sont disponibles pour les applications industrielles dans des environnements L’ordinateur UC-8100 difficiles.
© Moxa
© FCI
Le détecteur de débit FS10A de marque FCI distribué en France par engineering Mesures est conçu pour la détection de plusieurs gammes de débit de gaz et de liquide à travers un affichage LED et une sortie analogique 4-20mA. Il est capable de détecter de très faible débits (10 cm3/min) et permet par ailleurs d’avoir une tendance du débit. Cet
de Moxa.
france@moxa.com
n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
infochimie.com Vision industrielle
Outil de reconnaissance géométrique
La société Cognex présente PatMax RedLine, une technologie de localisation des caractéristiques qui réinvente l’outil de reconnaissance géométrique PatMax en maximisant la vitesse et les performances. Disponible dans la dernière version (5.1) du logiciel Cognex In-Sight Explorer, la technologie PatMax RedLine est optimisée pour fonctionner sur trois nouveaux systèmes de vision In-Sight. D’une part, l’In-Sight 5705, le système de vision 5 MP
Le PatMax RedLine de Cognex
autonome permet des inspections fiables sur les lignes de production à grande vitesse. Quant à l’In-Sight 8405, il s’adapte aux applications qui nécessitent une caméra légère ou disposent d’un espace de montage limité. Enfin, l’In-Sight 5705C simplifie les applications les plus difficiles grâce à ses filtres d’image couleur 24 bits et ses outils couleur avancés. La reconnaissance géométrique représente la première étape importante de la plupart des applications de vision industrielle. La technologie PatMax RedLine fonctionne plus rapidement sur les systèmes de vision haute résolution, sans aucun compris entre la vitesse et les performances, permettant ainsi aux clients d’améliorer la résolution et la précision, sans sacrifier la vitesse.
contact.eu@cognex.com
mesure
régulateur de débit massique Le EL-Flow Prestige est la nouvelle génération de débitmètres massiques et régulateurs de débit massique pour gaz de Bronkhorst. Pratiquement tous les composants ont été revus et de nombreuses améliorations et innovations ont été apportées. Avec cette nouvelle série, Bronkhorst introduit la technologie d’équilibre de température différentielle, résultant en un haut degré de précision et une stabilité accrue du capteur. De nouveaux micro-processeurs aux boucles de contrôle innovantes en plusieurs
étapes ont été appliqués pour obtenir un comportement dynamique accru. Le nouveau boîtier en métal est robuste et compact. Le EL-Flow Prestige est facile et flexible d’utilisation, équipé d’un modèle de conversion de gaz intégré, de différentes options de bus de terrain et de fonctions I/O customisables. Les performances de régulation de la série EL-Flow Prestige ont été ajustées en usine afin de réagir rapidement aux changements de paramètres, sans overshoot.
Raccord à face plane pour eau, solvants, acides, lessives et autres
• Températures de –80 °C à +325 °C • DN4 à DN65 Technique de pompage Technique de dosage Technique de raccordement
Mini-pompe rotative
www.gather-industrie.fr kupplung@gather-industrie.de Téléphone: +49 2058 89381-23
Pompe à engrenages
Raccords rapides pour tubes et tuyaux flexibles
sales@bronkhorst.fr
Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
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profession | nomination PPG Industries
PCAS
Nominations
Présidentdirecteur général Le géant américain vient d’annoncer la nomination d’un nouveau p-dg, Michael McGarry, actuel directeur des opérations depuis août 2014. Il remplace Charles Bunch, qui demeure président exécutif. Michael McGarry a intégré PPG en 1981 en tant qu’ingénieur au sein du complexe chimique du groupe situé à Lake Charles. Depuis 34 ans, il a occupé plusieurs fonctions clés aux États-Unis, en Europe et en Asie. Il a aidé le groupe dans diverses actions stratégiques, notamment avec l’acquisition de SigmaKalon en 2007.
ilsbougent Jacobs
Bayer CropScience
Jacqueline Applegate
Directrice Sciences de l’environnement Depuis le 1er juillet, Jacqueline Applegate a pris les rênes de la business unit Sciences de l’environnement chez Bayer CropScience, basée à Lyon (Rhône-Alpes). Au sein de la société depuis 23 ans, elle succède ainsi à Gunnar Riemann qui a décidé de quitter la société pour poursuivre d’autres opportunités de carrière. Dans ses nouvelles fonctions, J. Applegate deviendra un nouveau membre du comité exécutif de Bayer CropScience.
envoyez voS nomInatIonS à auDrey fréel Afreel@infopro-digitAl.com
62
Président-directeur général L’ingénieriste américain vient de nommer un nouveau président-directeur général, Steven Demetriou, président-directeur général du producteur d’aluminium Aleris depuis 2004. Il a pris ses fonctions dès le 17 août dernier. Sa nomination complète ainsi un processus de sélection rigoureux débuté en décembre dernier, suite à la retraite de l’ancien président-directeur général, Craig Martin. Axel’One
Philippe Jacques
Président Philippe Jacques a été nommé président d’Axel’One, la plateforme d’innovation collaborative située près de Lyon (Rhône), pour deux ans. Il poursuivra les missions menées par son prédécesseur, Pierre-Henri Bigeard, directeur général adjoint d’IFP Énergies nouvelles. Âgé de 56 ans, Philippe Jacques est directeur Recherche & Innovation Europe du groupe Solvay et directeur du centre de Recherche & Innovation de Lyon.
© Solvay, S. Audras
© Bayer CropScience
Steven Demetriou
PCAS accueille de nouveaux profils et renforce ainsi son équipe managériale. Christophe Pincebourde, directeur marketing & ventes depuis l’automne 2014, et Thomas Roulet, arrivé dans le groupe en avril en tant que directeur général du site de VLG Chem, filiale de PCAS développant et produisant des principes actifs destinés à la pharmacie, sont nommés au comité de direction. Guillaume Notheaux a rejoint le groupe, fin mars, en tant que responsable de l’unité R&D performance, où il assure le pilotage scientifique technique et financier des projets de développement concernant les produits de la chimie de performance. Stéphane Courdavault-Duprat est arrivé au sein de PCAS, fin avril, en tant que responsable business development de la filiale biotechnologique Protéus, avec pour mission de contribuer au développement commercial et de renforcer le portefeuille clients. DuPont
John Chrosniak
Président Solutions durables Depuis le 1er septembre, John Chrosniak, au sein du groupe depuis 2005, est président du pôle Solutions durables de DuPont. Ce dernier succède ainsi à James Weigand, qui vient d’être nommé à la tête de la coentreprise DuPont Teijin Films. John Chrosniak rapportera à Marc Doyle, vice-président senior de la division Sécurité et Protection de DuPont, tandis que James Weigand dépendra de Patrick Lindner, président de l’unité de Polymères de performances de DuPont. Novacap
Robert Monti
Directeur de novacyl Novacap vient d’annoncer la nomination de Robert Monti au poste de directeur de Novacyl. Depuis 2012, R. Monti était directeur des ventes et du marketing de Novacyl. Après avoir débuté sa carrière chez Rhodia au sein de la direction des ventes en 1992, il avait été nommé en 2008 directeur de la business unit dédiée aux marchés électroniques et électriques au sein de Rhodia Engineering Plastics. n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
© DuPont
Président Le conseil de surveillance a annoncé la nomination de Remco de Jong à la présidence du groupe De Dietrich, à compter du 7 juillet dernier. À 52 ans, Remco de Jong a occupé divers postes de dirigeants de groupes industriels internationaux en France, en Allemagne et en Chine. Après une formation d’ingénieur en sciences et technologie, il rejoint le groupe Corus (devenu Tata Europe), dont il a dirigé plusieurs divisions. En 2011, il prend la tête de la branche Minéraux réfractaires du groupe Imerys qui compte 20 sites industriels dans le monde.
Michael McGarry
© De Dietrich
Remco de Jong
©PPG Industries
De Dietrich
infochimie.com 15-16 OCtOBRE• PAris
Cosmetic 360 : 1e édition n du salon international dédiié à l’innovation en cosmétique
www.cosmetic-360. com
à noter 13-15 octobre, Paris
World Efficiency Show & Congress
Le salon et congrès sur les solutions pour les ressources et le climat
www.worldefficiency.com
20-22 OCtOBRE • CoLogne e, ALLEMAGNE
Polyolefin Additives 2015 :
8e édition de la conférence sur les matériaux issus de polyoléfines, le compounding et les additifs
18 NO OvEMBRE • PAris
Colloque « Chimie et
ngement climatique » chan ganisé par la Fondation org de d la maison de la chimie
http://actions. maisondelachimie.com
18-119 NOvEMBRE • Anvers, GIquE BELG
Pefttec 2015
confférence sur les technologies du pétrole, du tech raffinage et de la pétrochimie
www.peftec.com
www.amiplastics.com
Pollutec Maroc 2015 : salon
international des équipements, des technologies et des services de l’environnement
4-5 NOvEMBRE • nAntes
Composites Meetings
5e édition de la convention d’affaires internationale des matériaux composites
www.abe-industry.com
18-19 NOvEMBRE • ChArtres
13e édition du Congrès Parfums et cosmétiques –
Enjeux réglementaires
www.congresparfumscosmetiques.com
www.pollutec-maroc.com 12-14 NOvEMBRE • istAnbuL, tuRquIE
2-3 DéCEMBRE • Lyon
Waste Meetings 2015 :
27-30 OCtOBRE • MosCou, RuSSIE
Putech Eurasia 2015
international de l’industrie chimique et de la science
www.putecheurasia.com
2e rendez-vous d’affaires des acteurs du traitement, du recyclage et de la valorisation des déchets
17-20 NOvEMBRE • DubAi, éMIRAtS ARABES uNIS
4 FévRIER 2016 • PAris
Khimia 2015 : 18e salon
4 édition du salon de l’industrie du polyuréthane e
www.chemistry-expo.ru 4-5 NOvEMBRE • rueiLMALMAISON
Rencontre scientifique d’IFP énergies Nouvelles
« Microfluidique de l’outil de laboratoire au développement de procédé »
www.rsmicrofluidics2015. com
CPE Lyon Formation continue Valérie Thoraval Tél : 04 72 32 50 60 contact@cpe-formation.fr 19-21 OCtOBRE • Lyon
Distillation sur simulateur dynamique : conduite, analyse, remèdes aux incidents pouvant se produire 2-5 NOvEMBRE • Lyon
Hydrogénations – réductions industrielles 5-6 NOvEMBRE • Lyon
dateàretenir 21-24 OCtOBRE • CASABLANCA, MAROC
formations
GPCa forum 2015 :
10e forum annuel des industries pétrochimiques et chimiques www.gpcaforum.net
www.wastemeetings.com
Forum Horizon Chimie 2016 : 30e édition du forum
de recrutement pour les élèves ingénieurs et jeunes diplômés de la chimie www.horizon-chimie.fr
midest 2015 : salon
12-13 FévRIER • PAris
www.midest.com
événement regroupant les filières de la formation et entreprises de la chimie
village de la chimie 2016 :
www.villagedelachimie. org Infochimie magazine - octobre 2015 - n°533
26-27 NOvEMBRE • Lyon
Procédés de séparation des gaz par membrane
IFtS Marie-Andrée Sirvain Tél : 05 53 95 83 94 Marie.sirvain@ifts-sls.com 3 NOvEMBRE • Agen
Panorama des séparations liquidessolides et membranaires 12 NOvEMBRE• Agen
Panorama de la filtration de l’air 30 NOvEMBRE-2 DéCEMBRE • AGEN
Séparation liquide-solide par filtration pour la clarification des liquides 2-4 DéCEMBRE • Agen
17-20 NOvEMBRE • PAris
international de la soustraitance industrielle
transport et stockage des poudres
Séparation liquide-solide par filtration pour l’extraction et le traitement des solides
Atomer Patrick Cancouët Tél : 01 39 84 15 87 contact@atomer.fr 19-23 OCtOBRE • PAris
Mécanismes réactionnels et réactions en chimie organique (Module III)
63
table | index Table des annonceurs
ab
Abonnement chimie PhArmA hebdo ......................................................49 Abonnement info chimie ...................55 APsis technoloGies .............................49 bAsf ..........................................2ème couV brAbAnt ..................................................59
c
conseil dePArt. des VosGes.................5
efg
ecofolio .................................................65 elex ..........................................................15 eVen Pro / VrActech............................23 felix informAtiQue .............................37 GAther ....................................................61
il
inrs ..........................................4ème couV iwAKi ........................................................13 lechler ...................................................35
pw
Presse Pro ..............................3ème couV
w
wAtson mArlow ...................................19
Encarts jetés non foliotés cPe lyon fcr.................................encArt Kern & sohn .................................encArt
Index des entreprises citées dans les rubriques et articles de ce numéro
a
Air Products ........................ P 8, 15
Ajinomoto .............................P 18 AKG Kunstof GroeP ..............P 21 AKzonobel ..............................P 39 Alcimed ...................................P 52 Anses ........................................P 27 Arbiom .....................................P 39 Arbor .......................................P 11 Ard ...........................................P 38 ArKemA ..............................P 12, 33 Axel’one ..................................P 62 Axyntis ....................................P 19
b
bAyer ..................................P 28, 62
biométhodes .........................P 39 biotrAde .................................P 58 blue solution .......................P 11 bronKhorst ...........................P 61
c, d
cAmfil ......................................P 57 cefic ....................... P 10, 12, 13, 32 cf industries .........................P 16 chemicAl AssociAtes ..........P 24 chemours ...............................P 15
chimex .....................................P 32
Magazine édité par ETAI Antony Parc II - 10, Place du Général de Gaulle BP 20156 - 92186 Anttony Cedex Tél. : 01 77 92 92 92 Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatres chiffres indiqués après chaque nom. Pour leur adresser un e-mail, taper l’initiale du prénom, le nom puis @infopro-digital. com (ex. : pdupont@infopro-digital.com) Directeur De la publication : Christophe Czajka Directeur général Délégué : Paul Boursier Directeur Du pôle magazines spécialistes : Pierre-Dominique Lucas
64
chromAtotec ........................P 57 cimV ..........................................P 39 clAriAnt .................................P 17 clAuGer ...................................P 56 coGnex ....................................P 61 corbion ...................................P 21 coVestro ................................P 17 de dietrich .......................P 41, 62 deinoVe .............................P 22, 38 donAldson .............................P 26 dsm .....................................P 18, 21
i, j, k
p, r, s
ineos ........................................P 50
PArKer hAnnifin ...................P 57
inoVyn .....................................P 16
PcAs ..........................................P 62
inrs ..........................................P 30
PerstorP .................................P 21
inVistA .....................................P 21
Phytonix................................. P 39
jAcobs ......................................P 62
PiVert .......................................P 41
KeysiGht ..................................P 26
PlAstics euroPe ....................P 27
Kimberly-clArK ProfessionAl
PlAxicA ....................................P 21
P 58
PPG industries ......................P 62
duPont ....................................P 62
Kimo .........................................P 24
recuPyl ...................................P 11
KiVerdi .....................................P 39
sAfic-AlcAn ............................P 26
Krohne ...................................P 58
sAuermAnn industrie .........P 24
l, m, n, o
solAzyme ................................P 23
e, f, g, h
efsA ....................................P 27, 28 endress+hAuser ..................P 60 enerKem ..................................P 39 enGineered Products .........P 26 enGineerinG mesures ..........P 60 eVoniK ......................................P 21 federec ...................................P 40 fermentAlG ............................P 22 flir systems ...........................P 58 GAbo .........................................P 25 Geodis ......................................P 24 Gf biochemicAls .............P 23, 38 GiVAudAn .................................P 19 GlobAl bioenerGies .............P 38 GlucAn biorenewAbles ......P 39 hydro-Québec .......................P 54
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imcd .........................................P 25
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l’oréAl ...............................P 20, 34 lAnxess ...................................P 16 lAnzAtech ..............................P 39
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représentants : - Rhône-Alpes : Directrice de clientèle : Aurélie Vernay, tél. : 04 69 10 00 25 E-mail : avernay@infopro-digital.com -Allemagne, Suisse, Autriche : Annika Gallistl, tél. : +33 1 77 92 96 19, e-mail : agallistl@infoprodigital.com marketing, Diffusion, abonnements : Directeur : Jean-Baptiste Alline Directrice De la gestion Des abonnements groupe : Nadia Clément Directrice De la Diffusion et Du marketing Direct : Laurence Vassor ; lvassor@infopro-digital.com marketing : Jean Lochet pour s’abonner : courrier : INFOPRO Digital Service Abonnements - Antony Parc II BP 20156 - 92186 Antony Cedex
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n° 533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
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molécule | analyse Deuxième hydrocarbure le plus simple de la classe des alcènes, il résulte du remplacement d’un atome d’hydrogène de l’éthylène par un groupement méthyle. Le propylène est aussi appelé propène (nomenclature IUPAC)*.
TEX
Chiffres Clés du propylène en europe de l’ouest en 2014
source – Petrochemicals Europe
14,48 Mt CapaCité de produCtion de propylène
8,2 Mt
CapaCité de produCtion de pp
56%
de la ConsoMMation de propylène entre dans le pp
C3H6
Propylène
J
usqu’à début août, les producteurs de polypropylène (PP) s’étaient montrés optimistes. Car le printemps avait été robuste et, malgré des marges encore jugées modestes, les prix étaient demeurés élevés. Avec lafindel’été,traditionnellement,lemarchése détend toujours un peu. Avec la bonne tenue des chaînes de valeur entre le propylène et le PP, rien ne semblait alarmant. Mais face à la grande disponibilité en matière et aux stocks généreux, les prix du propylène se sont en réalité effondrés. Les opérateurs de vapocraqueur bataillent pour adapter leur mix de matières premières, et oeuvrent pour adapter leursprocédésetleurstauxdeproductionafin de réduire cette soudaine surcapacité en propylène. D’autant qu’en aval il n’y a pas que le PP mais également d’autres dérivés, comme l’acrylonitrile, qui ne parviennent plus à contrer la pression baissière. En septembre 2014, le prix contrat du propylène en Europe était de 1095 €/tonne. Fin juillet de cette année, ce prix s’était contracté à 1010 €/t. Entre juillet et août, la décrue a atteint 80 €/t en un seul mois. Et le niveau entre les prix contrat d’août et septembre a enregistréunenouvellechutede110€/t,doncdeprès de 12 %, à 820 €/t. Au cours de cette même période, le prix spot s’est également montré volatil. Alors qu’il évoluait, de façon ajustée, au même niveau que le prix contrat il y a un an, il a dégringolé de 350 €/t, soit une chute de 32 %, entre juillet et août 2015, et se situait 200 €/t sous le niveau du prix contrat. Sur le marché spot, le prix du
propylène a évolué dans une fourchette de prix particulièrement large, allant de 650 à 760 €/t. Les traders ont même fait état d’un petit stock offert sous la barre des 600 €/t. Les observateurs du marché soulignent que les prix des commodités, qu’ils soient faibles ou élevés, ne sont ni bons ni mauvais. Ce qui compte réellement sont les marges. Or, la volatilité et l’incertitude sont les ennemis à la fois des vendeurs et des clients. Au départ, les producteurs de polymères ont bénéficié des lourdes chutes du prix du monomère. Mais cela n’a été qu’une question de temps avant que les effets se répercutent sur la chaîne de valeur. Or comme les prix contrats des polymères se concluent en fin de mois, ce décalage amplifie, en aval, l’effet de forts changements de prix en amont. Dans le cas du PP, les prix spot de juillet se situaientauxalentoursde1820$/tpourlegrade homo injection et de 1870 $/t pour le copolymère. En août, les prix spot ont dévissé de 330 à 350 $/t, tandis que les prix contrats se sont affaiblis de 100 €/t. Cela préfigure des prix contrats de septembre en nette contraction. Au-delà de septembre, l’incertitude prédomine. Un regain dans les prix du pétrole brut et des matières premières pour vapocraqueur permettraientauxproducteursd’oléfinesetde polymères de renégocier des prix plus solides. Seulement,entreunecroissancechinoiseplus faiblequ’espéréeetuneincertitudesurlemarché européen, il semble que les producteurs ne pourront sans doute pas compter sur le traditionnel regain de demande que l’on observe à l’automne. •
Evolution du prix contrat du propylène en Europe de l'Ouest les débouChés du propylène* Polypropylène, oxyde de propylène, cumène, acrylonitrile, isopropanol, butanol, éthylhexanol, acide acrylique…
*www.societechimiquedefrance.fr
En € par tonne 1200 1100 1130 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 janvier février mars
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Source : Chimie Pharma Hebdo
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déc. janvier février mars
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n°533 - octobre 2015 - Infochimie magazine
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