Icm 543

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n°543 Juin 2017

Chimie supramoléCulaire

à la recherche de matériaux et systèmes plus intelligents

06 rendez-vous La chimie en France reste bien orientée

28 pétrochimie

Total voit plus grand au Texas et en Corée du Sud

42 événement

Mieux caractériser les perturbateurs endocriniens

46 logiciel

Une solution de gestion pour la production par lot


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édito | Juin 2017

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Sylvie Latieule Rédactrice en chef

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slatieule@infopro-digital.com @SylvieLatieule

Consolidationdanslachimie française Onentendbiensouventdirequel’unedesfaiblessesde Dans le détail, Novacap a conclu un contrat avec Exila France, par rapport à l’Allemagne, est de manquer mium, actionnaire de référence de PCAS, portant d’entreprises de taille intermédiaire (ETI), en partisur l’acquisition d’environ 29,5 % du capital de la soculier de sociétés plus proches de la fourchette haute ciété à un prix de 17 euros par action. Ce prix repré(4999 salariés pour 1,5 milliard d’euros de chiffre sente des primes respectives de 28 % et de 38 % par d’affaires) que de la fourchette basse (250 salariés et rapport aux cours moyens pondérés par les volumes 50 M€ de CA) de la catégorie. Pierre Luzeau, président sur les six derniers mois et les douze derniers mois de Novacap, semble avoir bien compris le message en précédant l’annonce. Puis, une offre d’acquisition lançant une nouvelle opération de croissance externe d’actions PCAS a été remise à Christian Moretti et pour sa société née en 2003 de l’acquisition d’anciens à certains autres actionnaires, au même tarif, pour actifs pétrochimiques et minéraux de Rhodia par ses s’arroger plus de 50 % du capital et des droits de managers et par un fonds d’investissement. Elle s’était vote. Une fois cette étape réalisée avec succès, Noensuite agrandie en 2011 avec l’acquisition des actifs vacap pourrait déposer une Offre publique d’achat pharmaceutiques de Rhodia, puis simplifiée visant à acquérir les acen 2015 avec le rachat de la société Novacap se propose tions restantes toujours en circulade chimie fine allemande CU Chetion. PCAS étant cotée à la Bourse d’acquérir PCAS mie Uetikon. En effet, Novacap se de Paris. propose d’acquérir PCAS, société fi- en faisant la En chiffres, on voit bien que Novagurant parmi les leaders en France promesse de lui cap se rapproche un peu plus de la de la chimie fine pharmaceutique et laisser sa liberté. barre du milliard d’euros de chiffre qui « cartonne » à l’export avec quad’affaires. à ses 638 millions d’eusiment 70 % de CA réalisés hors de ros de CA en 2016 pour un effectif France, en faisant la promesse de lui laisser sa liberté. de 1 700 personnes dans le monde, le groupe lyonBien que positionnée sur le même créneau qu’Uetikon, nais pourrait additionner les 192 millions d’euros de PCAS serait intégrée sous la forme d’une société indéCA et 1000 collaborateurs de PCAS. pendanteetautonome,quipourraitcomptersurlesupEnfin pour Novacap, on notera que ce serait un pas port de Novacap pour accélérer sa transformation ende plus en direction de ses marchés cibles que sont gagée depuis 3 ans et sa croissance pour les années à principalement la pharmacie et la santé, la cosmévenir. L’équipe dirigeante de PCAS - Vincent Touraille, tique et l’alimentation humaine. D’ailleurs, l’an éric Moissenot et Pierre Schreiner - serait d’ailleurs passé, le groupe avait changé d’actionnaire majoconfirmée dans ses fonctions. En revanche, Christian ritaire, passant de la coupe du fonds Ardian à celle Moretti, président du conseil d’administration, tirerait d’Eurazeo. Mérieux Développement, filiale de l’Inssa révérence après avoir longtemps œuvré pour le détitut Mérieux spécialisée en capital-développement veloppementdePCAS,etpluslargementpourlerayonet en capital innovation dans le secteur de la santé, nement de la chimie en France à travers son implicaavait fait une entrée remarquée au capital en pretion active au sein de l’UIC. nant 9 % de participation. •

RetRouvez L'actuaLIté de La chImIe SuR Le SIte infochimie.com

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

à ne pas manquer NotRe eNquête SuR La chimie

supramoléculaire. P 24.

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sommaire |

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juin2017

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N°543

n°543 Juin 2017

zoom

chimie supramoléculaire

À la recherche de matériaux et systèmes plus intelligents

STRATégiE

Total voit plus grand au Texas et en Corée du Sud ________________________28 pERSpECTivES

06 ReNdez-vouS La chimie en France reste bien orientée

28 PétRochImIe

Total voit plus grand au Texas et en Corée du Sud

42 évéNemeNt

Mieux caractériser les perturbateurs endocriniens

« La demande industrielle n'est pas très bonne » (Gilles Richard, UFCC) _______ 30

46 LoGIcIeL

Une solution de gestion pour la production par lot

REChERChE & dévELOppEmENT

Wacker veut innover dans les silicones à valeur ajoutée _________________________32

Rendez-vous

biOmASSE 2g

RéSULTATS 2016 :

La chimie en France reste bien orientée_________ 6

pLANT bASEd SUmmiT 2017

La chimie biosourcée a trouvé son cap _____ 36

Synthèse CONJONCTURE

Les chimistes européens en forme __________10 diOxydE dE TiTANE

Huntsman fermera Tioxide à Calais

CIMV démarre un pilote chez Pivert en préparation d'un démonstrateur________ 34

______ 12

pvC

Storengy approvisionnera Inovyn en saumure à Tavaux ____________________ 14 iSObUTèNE biOSOURCé

Global Bioenergies, Ineos et Clariant lancent le projet Optisochem _________________ 16

mAiNTENANCE

Les drones préparent leur entrée dans les sites chimiques __________________38 fERTiLiSATiON

Promouvoir l'utilisation de phosphore recyclé en agriculture ___________________ 40 pERTURbATEURS ENdOCRiNiENS

Mieux caractériser les substances pour mieux les gérer ____________________ 42 ThiNk TANk

TRAiTEmENT dE L'EAU

La SFGP mobilise ses adhérents sur les enjeux du génie des procédés___________________ 44

ARmES ChimiqUES

Solutions

Suez s'empare de GE Water pour 3,2 Mrds € ________________________ 20 Une campagne sensibilise sur le détournement possible de produits

_____ 22

enquête ____________________ 24

Chimie supramoléculaire Vers des matériaux et des systèmes plus intelligents

CONdUiTE dE pROCédéS

Une solution de gestion pour la production par lot ________________________________ 46

Profession

CARNET __________________________________54 AgENdA __________________________________ 55

molécule ANALySE

MTBE _________________________________58 Crédit de couverture : Hubert Raguet/CEMES/CNRS photothèque. Légende : écrans de contrôle du microscope à effet tunnel à 4 points de Toulouse, utilisé pour la « nanocare race ».

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n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine



rendez-vous | résultats 2016

Secteur industriel en croissance, porteur d’emplois et d’innovations, la chimie en France est un atout pour le pays selon l’Union des industries chimiques qui a présenté des résultats 2016 en croissance. Seul point noir, la surréglementation. Elle a tendance à grever la compétitivité et l’attractivité des plateformes qui cherchent à se développer en accueillant de nouveaux entrants.

© Piicto

Par Julien Cottineau et Sylvie Latieule

LachimieenFrance restebien

L’

année 2016 aura été dynamique. Avec 2 % de croissance, la production de la chimie en France a surclassé celles de l’Europe et de l’Allemagne, cantonnées à 0,5 %. C’est mieux, aussi, que la croissance de l’ensemble de l’industrie manufacturière en France, limitée également à 0,5 %. Avec ce rythme, plus soutenu qu’en 2015 (+1,6 % de croissance), la production chimique en France est désormais supérieure de près 10 % à son niveau d’avant-crise. On retiendra toutefois que l’activité a connu une évolution « au profil heurté », comme le souligne l’Union des Industries Chimiques (UIC). En effet, après un bon début d’année, la production a dû se replier de près de 5 % au deuxième trimestre en raison de grèves dans les raffineries et de mouvements sociaux dans les transports en mai et juin. La fin de cette crise s’est traduite par un rebond au troisième trimestre (+5,3) suivi d’une progression plus modérée sur les trois derniers mois de l’année (+0,5 %). Au bilan, le trou d’air du deuxième trimestre a donc été récupéré. En dépit de ces bons résultats, l’analyse par secteur d’activités montre des résultats assez disparates. Mais là où seules les spécialités avaient progressé en 2015, un seul

© UIC

« Le dynamisme de la chimie en France pourrait s’amplifier si on arrivait à libérer certains freins »

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pascal Juéry, président de l’Union des Industries Chimiques et membre du Comex de Solvay.

secteur a enregistré un repli, l’an dernier. Pénalisée par la baisse des volumes d’engrais, la chimie minérale a en effet subi une contraction de 1,4 % en 2016 (contre -2,4 % en 2015). Cette évolution s’explique principalement par la baisse de production des engrais et des produits azotés. Malgré les grèves au printemps 2016, la chimie organique a néanmoins avancé, de 0,8 % en volume (contre -2,7 % en 2015). L’amélioration du secteur de la construction a constitué un facteur positif pour de nombreux produits chimiques tels que les résines ou les polymères techniques, souligne le syndicat. Le segment des savons, parfums et produits d’entretien a retrouvé des couleurs avec 2,5 % de croissance (contre -0,4 % en 2015). Ici, la hausse des volumes de production de parfums et produits cosmétiques a permis de compenser un repli des savons et détergents.

Le « boom » des spécialités

Enfin, les spécialités ont enregistré +5,4 % sur un an après leur saut de 12,2 % en 2015. Hormis les produits phytopharmaceutiques, toutes les composantes (peintures et vernis, explosifs, huiles essentielles et lubrifiants) se sont bien développées grâce aux débouchés dans l’industrie et la construction et grâce à la consommation privée. « C’est la chimie de l’aval, de l’application et de l’innovation, qui tire la croissance de notre industrie. La performance de l’amont est plus mitigée », a commenté Pascal Juéry, le président de l’UIC. Autre satisfaction de taille : le commerce extérieur. Le solde des échanges a renoué avec le record de 2014 à 7,4 milliards d’euros, contre 7,1 Mrds €, un an plus tôt. Ce résultat est le fruit d’exportations qui se sont élevées à 54 Mrds €, en augmentation de 1,7 % en volume, mais n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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La plateforme Piicto en lice pour un investissement chinois.

orientée en baisse de 4,6 % en valeur, et d’importations qui sont redescendues à 46,6 Mrds € (volume quasi stable, mais qui baisse de 4,3 % en valeur). En termes de balance commerciale, la chimie occupe donc une place de n°3 en France. Elle fait presque jeu égal avec la pharmacie (7,5 Mrds €), mais reste loin derrière l’aéronautique (18,6 Mrds €).

des dépenses de R&d stimulées par le CiR

L’UIC se félicite aussi de ses dépenses en R&D, toujours aussi dynamiques. Les derniers chiffres disponibles datant de 2014 font état de dépenses de l’ordre de 1,8 Mrd €, soit 10 % de la valeur ajoutée du secteur. « Ces dépenses sont inscrites dans une dynamique positive. Les dispositifs de type Crédit Impôt Recherche (CIR) ne sont pas étrangers à cette bonne santé », a commenté le président, évoquant la longue tradition de recherche et de culture d’innovation de notre pays qui s’est traduite, l’an passé, par un nouveau prix Nobel français en la personne de Jean-Pierre Sauvage. De la même façon, la progression des dépenses d’investissements s’est poursuivie, pour atteindre le montant de 3,3 Mrds € en 2016, soit 17,9 % de la valeur ajoutée. C’est le signe d’une industrie qui croit dans son avenir et qui demain sera créatrice d’emploi. D’ailleurs, la fédération française se dit en bonne voie pour tenir ses engagements pris dans le cadre du pacte de responsabilité, en matière d’emploi : 31 500 embauches ont été réalisées depuis 2015 pour un objectif de 47 000 d’ici la fin de l’année 2017, 5 009 contrats d’alternance signés en 2016 dans le respect objectif de 5 000 contrats par an d’ici à 2017. « La dynamique de l’emploi est positive. L’industrie chimique propose des emplois qualifiés de Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

L’industrie chimique en france au 7e rang mondial Selon les derniers chiffres disponibles correspondant à l’exercice 2015, le chiffre d’affaires de l’industrie chimique mondiale s’est établi à 3 534 milliards d’euros, en hausse par rapport à 2014 de 14 % en valeur et de 4,4 % en volume. Avec 40 % de parts de marché, la Chine est le premier producteur mondial devant les états-Unis (15 %). L’Allemagne arrive en troisième position avec 4,2 % de parts de marché dans une Europe qui pèse 17, 5 % sur le marché mondial. La production a connu un sursaut en Asie, de plus de 21 % en valeur, tirée par la Chine dont les ventes ont progressé de 30 %.

La performance de l’Inde (+17 % en valeur) a aussi soutenu la zone. En revanche, Corée du Sud et Japon ont affiché des reculs respectifs de -5,3 % et de -4,3 % en valeur. Les ventes en Amérique sont en hausse de 15 % en valeur avec une accélération des Etats-Unis (+17,4 %) mais une décélération du Brésil (-12 %) et du Venezuela (-24 %). En Europe les ventes ont reculé de 3,5 % en valeur, mais sont restées quasiment stables en volum e (+ 0, 2 %). Da ns ce contexte, avec un chiffre d’affaires de 73,4 milliards d’euros en 2015, la chimie en France se classe au 7e rang mondial et au 2e en Europe, derrière l’Allemagne.

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rendez-vous | résultats 2016 échanges extérieurs de produits chimiques

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Source: douanes

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Sources: Insee, enquête UIC 2016 n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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Le Chinois quechen s’installera-t-il à fos-sur-mer? Quelque 200 millions d’euros qui pourraient être investis sur la plateforme Piicto à Fos-sur-Mer en région Provence-Alpes-Côted’Azur? Le projet nous replonge quelques années en arrière, lorsque se discutait l’installation d’Hexcel, fabricant de composites pour l’aéronautique, qui a finalement préféré la plateforme de Roussillon en Isère. Cette fois, il ne s’agit plus d’un Américain, mais d’un acteur chinois, Quechen, qui cherche à s’implanter en Europe. Sa spécialité, la production de silice pour le compte d e p ro d u c te u r s d e p n e u s comme Michelin, Continental ou Pirelli. à terme, 150 emplois pourraient être créés. Le site

français est encore en concurrence avec d’autres plateformes. Malheureusement, les implantations alternatives concernent un site dans la Ruhr en Allemagne, et la plateforme de Rotterdam aux Pays-Bas qui se distingue par ses gigantesques infrastructures portuaires, au bord de la mer du Nord, à l’embouchure du Rhin. Des articles publiés, fin 2016, dans différentes publications régionales faisaient état d’une visite de Christian Estrosi, président de région, au siège de Quechen à Wuxi, en marge d’un déplacement of ficiel, pour mettre en avant les atouts de sa région. La décision est toujours en suspens. •

chercheurs, d’ingénieurs, de techniciens et d’opérateurs », ajoute Pascal Juéry. Quant au bilan environnemental de l’industrie chimique, il est aussi une source de satisfaction. à noter une diminution de 57 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, une baisse de 52 % des rejets dans l’air de composés organiques volatils depuis 2005, un recul de 41 % des rejets dans l’air de particules en suspension depuis 2005, assorti d’une baisse de 76 % des rejets dans l’eau de métaux lourds depuis 2005. Et tous ces chiffres sont parfaitement décorrélés de l’indice de production qui est durablement reparti à la hausse depuis la crise de 2009.

des efforts à fournir sur la compétitivité

Tout n’est cependant pas totalement optimal. Le chiffre d’affaires est estimé à 71,2 milliards d’euros en 2016, en retrait de 3 % sur un an et proche du plus bas niveau de 2009 (68,2 milliards d’euros). Ce qui résulte sur tout d’un ef fet pri x. « Ce qui compte sont les volumes et les marges, le chiffre d’affaires n’est que le reflet de la situation des matières premières », relativise Pascal Juéry. Ce dernier préfère pointer du doigt d’autres difficultés. Comme celle des réglementations. Si leur coût a doublé en France depuis 10 ans, l’UIC dénonce surtout la fâcheuse manie des décideurs français à en rajouter sur les contraintes européennes, entraînant des déficits de compétitivité avec les voisins européens. Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

« quand vous avez 12 industriels sur une plateforme, vous avez 12 permis d’exploitation, là où cela devrait se limiter à un seul. » (pascal Juéry, UiC) Par ailleurs, pour muscler la compétitivité du secteur en France, l’UIC continue de s’appuyer sur l’étude d’Advancy présentée à l’automne et identifiant toute une série de leviers. Avec trois priorités absolues : en finir avec la surréglementation, renforcer l’attractivité des plateformes et soutenir l’innovation. Il est préconisé la création d’un statut incitatif pour les plateformes. « Aujourd’hui, il n’y a pas de statut légal de plateforme », regrette Pascal Juéry. « Quandvousavez12industrielssuruneplateforme,vous avez 12 permis d’exploitation, là où cela devrait se limiter à un seul. Il ne faut plus regarder individuellement ». Une mesure de bon sens pour favoriser encore un peu plus les investissements dans la chimie en France. Concernant l’innovation, au-delà du crédit impôt recherche toujours plébiscité, l’UIC demande plus de soutien public pour les filières innovantes (comme les nouveaux matériaux, la chimie du végétal, les additifs ou la chimie du recyclage), ou un meilleur accompagnement des PME dans la transition numérique. Pour ce qui des perspectives attendues pour 2017, l’UIC annonce seulement 1,6 % de croissance, mais ce serait mieux que la croissance de la chimie européenne attendue à 0,5 %. Pascal Juéry a ajouté que dans un monde incertain et volatil, ce pronostic était « prudent, mais réaliste ». L’UIC relie ces pronostics aux incertitudes sur le contexte économique et politique en France, à la modération de la croissance de quelques débouchés comme l’automobile (+5 % en 2016 mais +1 % attendu en 2017), à la poursuite de la hausse des prix des matières premières et au retour de l’inflation. L’organisation professionnelle ajoute que le secteur de la chimie organique devrait reprendre « un rythme de croissance, sans de nouveaux incidents de rupture de production » avec une croissance attendue de 1 % en 2017. Les perspectives de l’agriculture restent incertaines et ne manqueront d’impacter les approvisionnements en intrants. De ce fait les volumes de la chimie minérale devraient rester stables en 2017. Les spécialités et les savons, parfums et produits d’entretiens pourraient afficher quant à eux des hausses de volumes de 2,5 % sur l’exercice en cours. Pour finir, l’UIC estime que la demande extérieure devrait être plus homogène en 2017 avec la fin des récessions dans les pays émergents et un taux de change de l’euro/dollar plus favorable à la monnaie européenne. •

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synthèse | panorama CONJONCTURE

Leschimisteseuropéensenforme Les résultats trimestriels publiés en avril par les chimistes européens confirment un retour à la performance et viennent conforter le rapport conjoncturel encourageant du Cefic.

S

L’année 2017 sera-t-elle un grand cru ? Fin avril, le Cefic avait publié un rapport conjoncturel encourageant, le premier depuis longtemps. La fédération européenne y dévoilait des indicateurs tous au vert, en particulier via une reprise de la production. La valse des résultats trimestriels publiés depuis fin avril par les chimistes européens semble confirmer ce retour à la performance. Commençons cependant par un bémol. Le Suisse Syngenta, par exemple, qui sera intégré au sein de ChemChina à partir du 18 mai, a été l’un des rares à afficher des ventes en baisse. Son chiffre d’affaires s’est contracté de 1 %, à 3,7 milliards d’euros, sous l’effet de prix légèrement en baisse et de volumes stables. Ce résultat est sans doute imputable à la conjoncture toujours délicate dans l’agrochimie. Si la division Crop Science de Bayer affiche une progression de 3,2 %, à 3,1 milliards d'euros, c’est une dynamique assez faible par rapport aux 11,7 % affichés par l’ensemble du groupe allemand (à 13,24 Mrds €). Covestro, l’ancienne division chimie de moins en moins liée à Bayer, a fait encore mieux: +23,6 %, à 3,6 Mrds €, portés par des prix en regain, en particulier dans les polyuréthanes. Même son de cloche chez le voisin BASF. Le mastodonte européen a enregistré une progression de 19 % de ses ventes au premier trimestre 2017 par rapport aux trois premiers mois 2016, atteignant 16,9 Mrds € en valeur. En plus de profiter de l’intégration de Chemetall et d’effets de change favorables, BASF profite de prix en hausse de 8 %, et de volumes en progression de 8 % également. Du côté des spécialistes des gaz industriels aussi, la tendance est bonne. Le géant Air Liquide surfe sur l’acqui-

pEROxydE d'hydROgèNE L’iNdE SONgE à dES mESURES CONTRE dES impORTS L’organisme indien en charge des mesures anti-dumping (Directorate General of Anti-dumping and Allied Duties (DGAD)) a récemment recommandé plusieurs mesures anti-dumping pour le peroxyde d’hydrogène (H2O2) et le diisocyanate de toluène (TDI). Suite à une plainte de producteurs locaux, le DGAD suggère des droits de douane supplémentaires allant de 16,91 à 117,90 dollars par tonne à l’encontre des importations de H2O2 en provenance de six pays : Bangladesh, Taïwan, Corée du Sud, Indonésie, Pakistan et Thaïlande. Ces importations auraient pénalisé les productions locales.

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© Bayer

Par Julien Cottineau

sition d’Airgas avec des ventes en hausse de 38,5 %, à 5,2 Mrds €. Son premier concurrent, l’Allemand Linde, a, de son côté, vu ses ventes progresser de 6,6 %, à 4,4 Mrds €, grâce à une reprise en Asie-Pacifique et en Europe, et à un regain pour sa division Ingénierie.

Chimie de base et pétrochimie en progrès

Pour la chimie de base et la pétrochimie, il est difficile d’y voir clair. Les géants du secteur pétrolier ne détaillent pas les ventes purement chimiques. Total, par exemple, a simplement indiqué que les ventes de sa division Raffinage/Chimie avaient atteint 18,6 Mrds $ pour les trois premiers mois 2017 contre 13,9 Mrds $ au premier trimestre 2016. Pour sa part, Ineos n’a pas détaillé ses ventes, comme d’habitude, mais a indiqué que son Ebitda avait enregistré un record, à 753 M€ au premier trimestre, contre 554 M€ en 2016. Les grands spécialistes européens aussi avancent bien. AkzoNobel avait publié dès le 19 avril un premier bilan positif, avec des ventes en hausse de 7 %, à 3,7 Mrds €. Une performance due à la fois à de plus grands volumes écoulés et à l’intégration des acquisitions. Solvay a dévoilé un chiffre d’affaires en hausse de 9,7 %, à 2,97 Mrds €, grâce à une progression des volumes de 7,5 % et du « mix et des effets de change positifs ». Le sourire est de mise également chez Arkema. Le chimiste français a vu ses ventes bondir de 13,7 % au premier trimestre, à 2,15 Mrds €. Là encore, les volumes et les prix ont permis de bien progresser. Cerise sur le gâteau, Arkema a engrangé un Ebitda record pour un trimestre, à 355 M€, soit une croissance de 17,5 % sur un an. •

L’UiC LANCE UNE bOURSE EN LigNE L’UIC et l’Observatoire prospectif des industries chimiques (Opic) viennent de lancer une bourse à l’emploi sur Internet dédiée à la chimie. Le site https://chimie.org a été conçu en collaboration avec Multiposting, une société de solutions innovantes pour l’e-recrutement, et assure une multidiffusion des offres et regroupe les annonces des entreprises de la chimie diffusées sur Internet. La plateforme utilise un algorithme pour améliorer la rencontre de l’offre et de la demande. n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie.com ENviRONNEmENT

La situation est très délicate pour l’Accord de Paris sur le climat à l’heure où l’Administration Trump examine le maintien ou le retrait des Etats-Unis dans le cadre de l’accord. Certaines voix de l’industrie de l’énergie, consultées par les conseillers de Donald Trump sur le sujet, plaident pour un maintien américain. C’est le cas d’ExxonMobil, comme le rapporte le Financial Times. Le géant pétrolier et chimique, par le biais d’un courrier de son directeur des politiques environnementales, Peter Trelenberg, envoyé fin mars aux conseillers de Donald Trump, estime que l’Accord de Paris est «un cadre efficace pour lutter contre les risques de changement climatique». ExxonMobil considère que l’accord est particulièrement intéressant, car il contraint aussi les grands pays en développement et très émetteurs de gaz à effet de serre (GES), comme l’Inde et la Chine. Un détail

© Onu

exxonmobil plaide pour l’accord de Paris

qui le rend plus efficace que le protocole de Kyoto, en 1997. L’accord permet aussi de privilégier l’essor du gaz naturel, dont les états-Unis regorgent avec la révolution des gaz de schiste, et qui émet moins de GES par rapport au charbon dans le cadre de la production d’électricité. Les industriels sur le sol américain se trouveraient donc dans une position compétitive dans le cadre de l’accord. Enfin, Peter Trelenberg souligne qu’il serait prudent pour les Etats-Unis de garder une place à la table des négociations internationales sur le climat. • J.C.

pôLE dE COmpéTiTiviTé

pOLiTiqUE

Le chemical Safety Board menacé par le budget trump Le projet de budget 2018 dévoilé mi-mars par l’administration Trump est particulièrement sombre pour le Chemical Safety Board (CSB), l’agence fédérale indépendante américaine responsable des investigations des accidents industriels dans le secteur de la chimie. Le projet de budget propose ni plus ni moins de supprimer la totalité des subventions d’état au CSB. Soit la fermeture de cette agence dont le budget annuel évolue autour de 12 millions de dollars. Ce projet intervient à la suite de l’annonce présidentielle de réduire de 31% le budget de l’Agence américaine de protection de l’Environnement (EPA). Ce projet, qui n’a pas vraiment fait réagir ni les industriels de la chimie outre-Atlantique ni l’American Chemistry Council, a fait hurler les ONG environnementales ainsi que la direction du CSB. bUdgET dU CSb mENACé Laquelle se dit évidemment déçue de se voir éliminée. «Pendant plus de 20 ans, le CSB a mené des centaines d’investigations de haute portée sur les incidents chimiques», a rappelé Vanessa Allen Sutherland, présidente de l’agence, citant notamment les catastrophes de Deepwater Horizon et celle de West Fertilizers qui avait causé la mort de 14 personnes en 2013. Le projet de budget 2018 devra recevoir l’approbation du Sénat américain avant d’entrer en vigueur. • J.C.

12 m$

Le FuI soutient des projets de Lyonbiopôle et d’axelera

ENgRAiS

biodégradable et bio-assimilable Dans le cadre du 23e appel à proet est porté par le groupe Barbier. jets du Fonds unique interministéNommé Cocasse, le troisième vise la riel (FUI), 55 projets de R&D colfourniture de nouveaux analyseurs laboratifs vont bénéficier d’une de gaz naturel fortement miniaturiaide de l’état de 38 M€ ainsi que sés et à bas coûts d’achat et d’une aide des collectivid’opération. Le quatrième tés territoriales de 38 M€ projet, Faircity, piloté par (30 M€ des régions, 6 M€ ARIA Technologies, s’atdes autres collectivités et pROJETS dE R&d tache à mettre au point un 2 M€ de fonds commuRETENUS modèle numérique de canautaires). Parmi eux fipAR LE fUi ractérisation de la qualité gurent six projets labellisés de l’air en 3D et à haute résolution. et co-labellisés par le pôle Axelera Quant aux 5e et 6e projets, NCF HP2 et deux projets par Lyonbiopôle. Porté par Solvay Engineering PlasetPUNChI,ilsvisentrespectivement tics, le 1er projet labellisé par Axeà mettre au point des textiles hautes lera et nommé Thermofip vise à opperformances et haute productivité timiser la simulation et l’utilisation à base de fibres de carbone, et une offre globale « matières/ procédés » des pièces plastiques renforcées de d’usinage de barres céramiques fibres vieillies en milieu eau/glycol. Le deuxième,2Bimulch,concerne le en cru. Les deux projets labellisés par Lyonbiopôle concernent développementetlacommercialisal’oncologie. • H.B. tion d’un nouveau film de paillage

L’Union des industries de la fertilisation (Unifa) s’élève contre le projet de Plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques(Prepa). Dans le projet d’arrêté, le gouvernement indique l’objectif de «réduire la volatilisation de l’ammoniac provenant des fertilisants minéraux notamment en réduisant leur potentiel émissif, en encourageant leur substitution par des formes d’engrais azotés moins émissives et en adaptant les pratiques et modalités d’apport». Pour y par-

55

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

L’unifa dénonce des mesures gouvernementales venir, le projet préconise d’interdire à partir de la campagne 2019-2020 «l’utilisationdel’urée,permanente ou de février à avril ou avec autorisation sous certaines conditions permettant de limiter sa volatilisation», ainsi qu’une «taxation ou modulation de la fiscalité des engrais azotés en fonction du potentiel de volatilisation de l’engrais». L’Unifa, affirme que, pour le secteur agricole, responsable de 97% des émissions d'ammoniac deux tiers proviennent des élevages. • J.C.

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synthèse | entreprises diOxydE dE TiTANE

ChiffRES CLéS dE CALAiS

1967

ANNéE dE CRéATiON dU SiTE

1999 rachat par

Hunstman

108

SALARiéS impACTéS

100000t paran Capacité de TiO2

Le chimiste américain de spécialités a décidé de fermer son usine Tioxide à Calais au troisième trimestre. 108 salariés sont concernés par ce projet. L’usine calaisienne de dioxyde de titane avait déjà subi une première restructuration en 2015. Par Julien Cottineau

d

eux ans après un premier plan de restructuration, l’usine Tioxide du chimiste américain Huntsman à Calais (Pas-deCalais) s’engage dans un second plan. Sauf que celui-ci mène tout droit à la fermeture du site. Le 17 mars, Huntsman a annoncé un projet de fermeture de la section blanche (finition et conditionnement des grades de dioxyde de titane) de l’usine, dont la finalisation est prévue au cours du troisième trimestre 2017. « La fermeture prévue de l’usine de Calais permettra de mieux optimiser nos structures de production et d’augmenter notre plan d’amélioration d’activité de la division, annoncé récemment, de 15 millions de dollars pour un bénéfice annuel total de 90 M$ », a commenté Simon Turner, président d’Huntsman Pigments et de la division Additifs. Les 108 salariés du site sont donc en sursis et les licenciements semblent inéluctables.

fermeture de la section noire en 2015

En service depuis une cinquantaine d’années, l’usine calaisienne avait déjà fait face en 2015 à la fermeture de la section noire, pour la production des bases de TiO2, qui avait mené à la suppression d’environ 150 postes nets sur le site. Aucun repreneur n’avait pu être identifié à l’époque, selon un porte-parole d’Huntsman. Ce pro-

TAmiS mOLéCULAiRE : ARkEmA A dOUbLé SES CApACiTéS à hONfLEUR Le chimiste français a inauguré, le 24 avril, la nouvelle unité de tamis moléculaires de spécialité sur le site du groupe à Honfleur (Calvados). L’unité comporte 2 ateliers, dont le premier a été mis en service en juillet 2016. Lancé en 2015, ce projet a nécessité un investissement de près de 60 millions pour accroître la présence d’Arkema sur les marchés asiatiques et du Moyen-Orient, notamment pour la séparation du paraxylène. Ce projet représente l’un des plus grands investissements du groupe en France dans le domaine des spécialités, ces dernières années.

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© Hunstman

Huntsmanfermera TioxideàCalais

jet avait été enclenché dans un contexte conjoncturel difficile pour le marché du TiO2, et juste après l’acquisition des activités TiO2 et additifs de performance de Rockwood par Huntsman, en 2013. Selon les syndicats, au cours des deux dernières années, l’usine Tioxide a graduellement perdu des activités. Des grades pour peintures auraient été au fur et à mesure transférés sur d’autres sites européens d’Huntsman, en Italie et en Allemagne, tandis qu’un grade pour encres blanches, le TR52, a été cédé au groupe chinois Henan Billions Chemicals pour répondre notamment aux exigences antimonopoles des autorités européennes, suite au rachat des activités de Rockwood. L’annonce du projet de fermeture n’a pas entraîné de mouvement social sur le site de Tioxide. Désormais, l’objectif principal est de trouver des solutions pour l’avenir, à la fois pour les salariés et pourquoi pas pour le site.

La région réclame des remboursements

La Région Hauts-de-France est montée au créneau, suite à l’annonce de cette fermeture alors qu’elle a aidé, à hauteur d’environ 12 M€, au financement d’un émissaire en mer, une canalisation industrielle pour le rejet d’effluents de l’usine Tioxide, en 2015. Xavier Bertrand, président de la région, réclame un remboursement de la part d’Huntsman, menaçant même d’aller en justice, puisque l’Américain ferme l’usine et engage des licenciements. •

STRATégiE

Feu vert européen sous conditions pour la fusion dow-duPont Le 27 mars, la Commission européenne a donné son feu vert pour le projet de fusion entre Dow et DuPont. Ils vont donc pouvoir finaliserleurunionquidoitconduireàla création de trois acteurs mondiaux dans les domaines de l’agrochimie, des matériaux et des spécialités. Cetavalestconditionnétoutefoisà lacessiondecertainsactifs.Surtout

pourDuPont,quidevraitabandonnerunegrandepartiedesesactivités de pesticides et de la structure mondiale de R&D associée. Dow pourra se limiter à se désengager de son activité de copolymères éthylène-acide acrylique (EAA) et de ionomères, que SK Global Chemical (filiale du Coréen SK Innovation) devrait reprendre. • J.C n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie.com vApOCRAqUAgE

Ineos voudrait alimenter Lavéra en butane

Après l’éthane, le butane. Ineos qui a misé très gros, ces dernières années, sur l’éthane, jette son dévolu sur le butane. Le groupe vient de signer un accord avec la société Oiltanking Antwerp Gas Terminal (OTAGT) pour édifier, dans le port d’Anvers, en Belgique, le plus grand site de stockage de butane européen. Le site serait mis en service en 2019 et le réservoir entièrement réfrigéré disposerait de capacités de 135000 m3. Le butane sera importé des états-Unis et acheminé via des gaziers de très grandes dimensions. Le projet est d’abord destiné à améliorer la compétitivité du complexe pétrochimique du groupe à Cologne (Allemagne). De même, Ineos souligne qu’à l’avenir, ce butane pourrait potentiellement alimenter son vapocraqueur à La-

véra (Bouches-du-Rhône), c’est-à-dire celui détenu par Naphtachimie, la coentreprise 50/50 entre Ineos et Total. à Cologne, Ineos dispose de deux vapocraqueurs, d’une capacité combinée de 1,3 Mt par an. Ce complexe d’oléfines et de polyoléfines, qui a été mis en service en 1957 et a été repris en 2005 à la coentreprise entre BP et Bayer, recense aujourd’hui 2 000 salariés.

La maîtrise du débit.

Lavéra est alimenté en naphta et en gpL

à Lavéra, le complexe de Naphtachimie comprend un vapocraqueurd’unecapacité de 720 000 t par an d’éthylène, alimenté par la raffinerie de PetroIneos, coentreprise entre PetroChina et Ineos. Le vapocraqueur est alimenté en naphta et en GPL, et produit aussi du propylèneetdubutadiène. • J.C

AddiTifS pOUR REvêTEmENTS

Perstorp cède son site belge à Synthomer Le chimiste suédois a conclu un accord avec le groupe britannique pour lui céder sa filiale belge Perstorp Oxo Belgium. Elle rejoindra le giron de Synthomer pour une valeur estimée à 78 millions d’euros, sujette à de possibles ajustements. Au 31 décembre 2016, cette filiale présentait des actifs évalués à une valeur de 21 millions d’euros, et avait généré un Ebitda de 8 M€. mONTANT dE L’OpéRATiON Perstorp Belgium détient une usine à Gand. La totalité des 41 salariés changeront donc de patron. Selon Perstorp, la filiale produit et commercialise des additifs utilisés principalement dans les peintures et les revêtements. Synthomer décrit, de son côté, une activité d’additifs de performance de niche pour les revêtements décoratifs et industriels dotée de position de n°1 ou de n°2 sur ces marchés. Spécialiste des latex et des émulsions polymères et cité comme l’un des possibles repreneurs d’Archroma, Synthomer voit dans cette opération la possibilité de compléter ses gammes de spécialités. • J.C.

78 m€

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

Proline Promass Q 300/500 Le spécialiste des applications difficiles Le Proline Promass Q 300/500 offre la précision de mesure la plus élevée pour le débit massique, le débit volumique et la masse volumique sur la gamme de débit la plus large – grâce à sa faible perte de charge et sa grande insensibilité aux conditions de process. Il est le choix privilégié pour l‘industrie du pétrole et du gaz grâce à sa précision exceptionnelle lors des transactions commerciales d‘hydrocarbures. • Performance exceptionnelle pour la mesure de la masse volumique dans des conditions de process réelles (liquides : ±0,2 kg/m3) • „Multi-Frequency Technology“ (MFT) pour une précision supérieure lors de la mesure de liquides avec gaz entraîné • Plage de débit la plus large du marché grâce à une perte de charge extrêmement faible • Répétabilité supérieure pour les transactions commerciales et les étalonnages • Vérification sans démontage grâce à la technologie Heartbeat www.fr.endress.com/promass-q300 www.fr.endress.com/promass-q500 Endress+Hauser SAS 3 rue du Rhin BP 150 F - 68331 Huningue Cedex Tél. : 0 825 888 001 Fax : 0 825 888 009 info@fr.endress.com

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synthèse | entreprises pvC

L'éCONOmiE à LA LOUpE

Rédacteur en chef de Chimie Pharma Hebdo jcottineau@infopro-digital.com

© d.R.

Julien cottineau

AkzoNobel inflexible face à PPG

J

amais deux sans trois. Depuis début mars, AkzoNobel a décliné les trois offres rendues publiques par PPG. L’Américain a pourtant proposé jusqu’à 26,9 Mrds € pour acquérir le géant néerlandais des peintures et des revêtements. Ce qui en ferait une des plus importantes opérations de ces dix dernières années dans les spécialités. Pour atténuer les inquiétudes, PPG a aussi souligné un attachement certain à l’Europe, vanté ses racines et actifs industriels aux Pays-Bas, et garanti sa volonté de poursuivre la stratégie en place. En parallèle, certains actionnaires en ont ajouté une couche. Le fonds Elliott Advisors a même entamé une procédure judicaire pour faire valoir une demande d’assemblée géné« PPG rale extraordinaire pour révoquer a évoqué Antony Burgmans du conseil d’adune offre de ministration d’AkzoNobel, jugé la dernière particulèrement hostile au raid de PPG. Même le cours de Bourse chance » s’est relevé régulièrement sous les offres de plus en plus alléchantes. MaisAkzoNobel n’en démordpas:non, c’est non!Pour se défendre, le géant hollandais a amorcé un changement stratégique inattendu. Dès la première offre, il a dévoiléunprojetdespin-offdesachimiedespécialités. Deux options ont été retenues: cession ou introduction en Bourse, à une échéance de 12 mois maximum. Le projet est assorti d’un joli vernis pour les actionnaires: économies de coûts de 150 M€ par an, et versement d’une somme de dividendes d’un total de 1,6 Mrd €! à 26,9 Mrds €, PPG a évoqué une offre de la dernière chance. Désormais, soit il jette l’éponge, soit l’OPA devient hostile. D’après Reuters, le temps joue contre l’Américain. Il aurait jusqu’au 1er juin pour déposer formellement une OPA auprès des autorités des marchés financiers aux Pays-Bas. Au-delà, il ne pourrait plus rien formuler avant une période de 6 mois en vertu des mécanismes en vigueur. C’est peut-être une chance pour AkzoNobel. Quoiqu’on en pense, après les différents raids survenus l’an dernier, les géants chimiques semblent prompts à opérer de soudains revirements stratégiques sous la pression financière et celle des actionnaires. C’est étrange, et peut-être dangereux. Car la chimie est un secteur industriel qui nécessite des stratégies et investissements à long terme, pas des volte-faces. • RetRouvez touteS LeS chRoNIqueS de JuLIeN cottINeau SuR chimiepharmahebdo.com

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Inovyn, filiale chloro-vinylique d’Ineos, et Storengy, filiale d’Engie et spécialiste du stockage de gaz naturel, ont annoncé, fin avril, avoir conclu des contrats à long terme. Contrats centrés sur l’approvisionnement en saumure de l’usine d’Inovyn à Tavaux, dans le Jura. Storengy, qui livre la saumure via un saumoduc, fournit aussi des services d’expertise sous-sol et d’exploitation et maintenance pour aider Inovyn dans le développement de ses cavités salines à Attignat (Ain). En parallèle, Storengy « sécurise sa capacité à développer davantage de cavités salines pour le stockage d’énergie à étrez (Ain, N.D.L.R.) », explique la filiale d’Engie. Selon un porte-parole d’Inovyn, le complexe de Tavaux est « approvisionné en saumure via un pipeline provenant des gisements de saumure situés à étrez (détenu et opéré par Storengy) et Attignat (détenu et opéré par Inovyn). À travers ce nouveau partenariat, Inovyn et Storengy seront copropriétaires de l’infrastructure d’extraction de saumure d’étrez. Storengy organisera l’exploitation des nouvelles cavités

© Ineos

Storengy approvisionnera Inovyn en saumure à tavaux

salines sur le site pour le compte de la coentreprise, Inovyn ayant les droits exclusifs sur la saumure extraite. Storengy aidera également Inovyn dans le développement continu de ses cavités salines à Attignat ». Inovyn extrait le sel de la saumure pour ses unités de chlore, de soude caustique, de chlorure de vinyle monomère (VCM) et de polychlorure de vinyle (PVC) à Tavaux. Le complexe jurassien, qui dénombre 730 collaborateurs, est l’un des plus grands de la filiale d’Ineos. équipé d’une salle d’électrolyse à membranes, il produit environ 1 million de tonnes de produits par an dont 250 000 t/an de PVC. • J.C

RéSiNES dE pOLyESTER iNSATURé

ashland va reprendre une usine française de Reichhold Le groupe américain de spécialités Ashland s’est engagé à acquérir l’usine de Reichhold à étain, dans la Meuse. L’usine, qui emploie une cinquantaine de salariés, produit des résines de polyester insaturé, qui trouvent des applications principalement dans les marchés des transports et de la construction. La finalisation de l’opération est prévue pour la fin du mois de juin prochain. Cette transaction s’inscrit dans le cadre de la fusion entre Reichhold avec l’Italien Polynt, destinée à former un leader mondial des résines

composites, des revêtements et d’autres spécialités comme les intermédiaires, les plastifiants, les additifs ou les compounds. Ce projet a été rendu public au printemps 2016. La combinaison de Reichhold et de Polynt devrait aboutir à la création d’un groupe pesant un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de deux milliards d’euros. Lequel serait détenu à parts égales entre le fonds européen Investindustrial, actionnaire majoritaire de Polynt, et le fonds américain Black Diamond Capital Management, actionnaire majoritaire de Reichhold. • J.C n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie.com pOLyACRyLAmidES

pLATEfORmE

Actuellement, SNF Floerger met les Le géant mondial est en passe touches finales à la construction de d’ouvrir une usine à Teeside, au cette usine britannique. L’usine se Royaume-Uni, et mène une étude concentrera dans un premier temps de faisabilité pour un projet indussur les polyacrylamides en émultriel à Dunkerque (Nord). Alors que sion pour le traitement de l’eau. Des la presse régionale a annoncé un capacités initiales de 10 000 t/an projet imminent de plusieurs mildevraient ainsi démarrer au second lions d’euros et évoqué la création semestre 2017. Dès que le marché d’un millier d’emplois, la direction du pétrole repardu groupe a très nettira, l’usine pourra tement tempéré ces alors mettre en serinformations. Initiée vice ses plus gros en septembre 2016, AidE pUbLiqUE à TEESidE réacteurs destinés l’étude a pris en consiaux polyacr yladération plusieurs mides utilisés dans l’extraction du sites, dont celui de Dunkerque. pétrole. Les capacités pourraient La ville avait déjà fait l’objet d’une alors atteindre plusieurs dizaines étude de faisabilité en 2012. à de milliers de tonnes, voire même l’époque, SNF Floerger avait redes centaines à plus long terme. tenu le site avec celui de Teeside, Sur le front de l’emploi, SNF Floeravant de trancher pour le Britanger mise pour l’heure sur la création nique. D’autre part, le gouverned’une trentaine de postes à Teeside, ment britannique avait consenti à puis une centaine après le redémardes aides de 10 M€ pour ce projet, rage du marché du pétrole. • J.C sur un budget d’environ 70 à 80 M€.

L’objectif principal est de repasser dans le vert et de booster la compétitivité. Après des pertes de 49 M€ cumulées en 4 ans, la Société béarnaise de gestion industrielle (Sobegi), gestionnaire des plateformes de Lacq et de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), a lancé un plan jusqu’en 2020 pour retrouver un équilibre financier dès 2018. D’un côté, 47 postes seront supprimés sur un effectif actuel d’environ 300 salariés. Sobegi ne prévoit aucun licenciement. Au final, les effectifs devraient s’établir autour de 238 salariés. En complément, Sobegi a prévu un plan d’investissements de 30 M€ dans le cadre du projet baptisé Cap Performance qui vise à améliorer la sécurité et la compétitivité. Il s’agit d’améliorer l’efficacité énergétique, de mieux valoriser le gaz, et de moderniser les infrastructures. Lancé dès 2016, le plan a déjà permis quelques avancées. Alors que la perte nette avait atteint 25 M€ en 2015, elle a été limitée à 9 M€, l’an dernier. En 2016, Sobegi a généré des ventes de l’ordre de 90 M€. • J.C.

10 m€

Simpler Safer

Sobegi réduit ses effectifs et investit 30 m€

© Sobegi

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Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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synthèse | entreprises vertes ISoButèNe BIoSouRcé

GlobalBioenergies,IneosetClariant lancentleprojetOptisochem 1er Juin 2017

LANCEmENT dU pROJET (20172021)

16,4m€

budget du projet

9,8m€

fONdS pUbLiC AppORTé pAR LE bbi-JU

Global Bioenergies vient de signer un accord avec Ineos et clariant afin de produire des oligomères d’isobutène à partir de paille résiduelle. Le projet nommé Optisochem a été retenu par le bbI-JU qui vient de débloquer des fonds. Par Sylvie Latieule

L

e pétrochimiste britannique Global Bioenergies se retrouve en première ligne, aux côtés d'ineos et du Suisse Clariant (partenaire de Global Bioenergies depuis début 2015) dans le montage d’un projet innovant visant à bâtir une nouvelle chaîne de valeur partant de la paille pour arriver à la production d’oligomères d’isobutène. Pour cela, les trois acteurs ont construit Optisochem, projet retenu par le programme européen Bio-Based Industries Joint Undertaking (BBI-JU), un mécanisme de partenariat public privé entre l’Union Européenne et le Consortium des Bio-Industries (BIC) qui a pour objectif de soutenir le développement de technologies innovantes en particulier dans les phases de pré-industrialisation. Résultat, Optisochem bénéficiera de 16,4 M€ dont 9,8 M€ de fonds publics apportés par le BBI-JU, le complément restant à la charge des participants. Global Bioenergies précise qu’il recevra 4,4 M€ pour des opérations à mener sur son site de R&D d’évry et pour son pilote de Bazancourt-Pomacle (site ARD), ainsi que pour

dSm OUvRE UN NOUvEAU CENTRE à dELfT Le groupe néerlandais DSM annonce l’ouverture d’un nouveau centre de R&D spécialisé en biotechnologie sur son site de Delft aux PaysBas, pour accélérer ses capacités de recherche et développement pour des applications alimentaires et nutritionnelles, dans le domaine des carburants, ainsi qu’en pharmacie et dans les matériaux biosourcés.

miCROpEp iNTègRE LE TWb La start-up Micropep Technologies a annoncé son intégration au sein de TWB. La société fondée en 2016 va mettre au point un procédé biologique de production industriel de micro-peptides qui soit à la fois écologique et compétitif. Micropep envisage une levée de fonds de 3 M€ d’ici à 2018.

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© ARD

OpTiSOChEm EN bREf

son démonstrateur industriel de Leuna en Allemagne. Optisochem s’appuiera en amont sur la technologie Sunliquid développée par Clariant qui permet de transformer de la paille en hydrolysats riches en glucose et xylose. « Depuis notre site de Straubing en Allemagne, nous allons livrer des sucres de seconde génération aux différents sites de Global Bioenergies pour qu’ils soient transformés en isobutène, après avoir démontré en 2016 l’adéquation parfaite de notre plateforme Sunliquid avec le procédé isobutène de Global Bioenergies », a déclaré Markus Rarbach, directeur Biocarburants et dérivés de Clariant. Puis, Global Bioenergies apportera sa technologie pour la fermentation des hydrolysats en isobutène. En bout de chaîne, Ineos travaillera sur la conversion de l’isobutène en oligomères. L’ingénierie préliminaire d’une future usine convertissant les hydrolysats en isobutène et son intégration globale avec une usine convertissant la paille en hydrolysats sera réalisée par TechnipFMC et IPSB (France). •

LUbRifiANTS

chemtura s’intéresse à la technologie d’elevance L'Américain Elevance Renewable Sciences, basé dans l’Illinois, a cédé à Chemtura une licence de sa technologie Elevance Aria WTP. Elevance travaille sur la métathèse de dérivés d’huiles naturelles pour produire des produits de spécialités innovants et performants. Cette technologie catalytique de métathèse a même fait l’objet d’un prix Nobel en 2005 (Yves Chauvin, Richard Schrock, Robert Grubbs). Chemtura aura les droits mondiaux pour développer, fabriquer

et commercialiser des produits utilisant la technologie Elevance Aria WTP dans des applications de lubrifiants haute performance. Elevance a conservé des droits en dehors des applications de lubrifiants. De son côté, Chemtura est un développeur, fabricant et un fournisseur de produits et additifs clés pour les formulateurs de lubrifiants à l’échelle mondiale, y compris les poly-alpha-oléfines de haute viscosité de marque Synton et les esters synthétiques Hatco. • S.L. n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


© Evonik Aquaculture

NUTRiTiON ANimALE

dSm et evonik lancent veramaris Deux ans après l’amorçage d’une collaboration dans les acides gras oméga-3 à partir d’algues marines, les chimistes néerlandais et allemandprévoientdésormaisdepasser à l’échelle industrielle au sein d’une coentreprise baptisée Veramaris, et d’investir 200 M$ pour construire une usine aux états-Unis sur un site d’Evonik.Veramarisétantunecoentreprise détenue à 50/50 entre les divisions DSM Nutritional Products et Evonik Nutrition & Care. La mise en service de l’usine est prévue pour 2019. En attendant, les clients pourront être alimentés en petites quantités depuis des installations pilotes déjà actives sur le site américain de DSM à Kingstree (Caroline du Sud). Veramaris, dont le siège social sera implanté aux Pays-Bas, proposera une source alternative d’oméga-3 comme les acides eïcosapentaénoïques (EPA) et docosahexaénoïques (DHA). Le principal marché visé est la nutrition animale, en

particulier celle des saumons d’élevage. Evonik et DSM indiquent que leur coentreprise devrait pouvoir répondre à hauteur de 15% de la demande annuelle mondiale en EPA et DHA pour l’élevage de saumon en aquaculture. Selon les deux partenaires, la production mondiale d’huile de poissons atteint aujourd’hui environ 1 Mt par an, dont la grande majorité est utilisée en aquaculture. Environ 75% des volumes produits seraient actuellement utilisés par l’industrie. L’alternative plus durable de Veramaris se base sur l’expertise de DSM dans la culture des organismes marins, comme les algues, et ses capacités opérationnelles et ses développements biotechnologiques. Evonik apporte de son côté ses compétences en matière de développement de procédés biotechnologiques industriels et de sites de grande taille pour la fermentation des acides aminés. • J.C.

infochimie.com CApTURE dE CO2

FermentalgetSuezrenforcent leurcollaboration La société de biotechnologie industrielle Fermentalg a fait un point sur ses avancées dans le cadre de son projet initié avec Suez sur le CO2. Cette coopération vise à utiliser les propriétés naturelles de photosynthèse des micro-algues pour capter le CO2 de l’air. Fermentalg est ainsi parvenu à mettre au point une solution industrialisable de puits de carbone. Cette installation est capable de produire de l’oxygène et de la biomasse destinée à la production d’énergie verte sous la forme de biogaz ou de biométhane. «Après l’assainissement de l’eau (…), l’assainissement de l’air devient le prochain enjeu mondial. Je suis très fier que cette solution soit née CApACiTé épURATOiRE de la créativité d’une jeune ANNUELLE d’UN pUiTS société innovante comme dE CARbONE Fermentalg et de notre capacité à exploiter, à l’échelle industrielle et en partenariat avec un leader mondial comme Suez, la formidable énergie des micro-algues», se réjouit Philippe Lavielle, p-dg de Fermentalg. Selon Fermentalg, un seul puits de carbone détient une capacité épuratoire de 100 arbres, soit une économie d’une tonne de CO2 par an émise dans l’atmosphère. • D.O.

1 t CO2

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Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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synthèse | entreprises vertes COSméTiqUES

AddiTifS

Dans le cadre de son expansion en Amérique du Nord, le groupe lyonnais Gattefossé a inauguré le 26 avril un quatrième centre technique à Paramus, dans l’état du New Jersey. Ce centre regroupera des laboratoires d’applications pharmaceutiques et cosmétiques équipés d’installations dernier cri sur une surface totale de 492 m2. L’équipe technique constituera une interface pour les clients des marchés pharmaceutique et cosmétique en Amérique du Nord. « Pour le segment pharmaceutique, l’amélioration de la biodisponibilité orale et les formulations à libération modifiée feront l’objet d’une attention toute particulière. Pour le segment cosmétique, le laboratoire développera des formules spécifiques dans le but de répondre aux besoins et aux tendances propres à cette zone géographique », commente la société. Les filiales américaine et canadienne de Gattefossé (inaugurées respectivement en 1982 et 1997) ont été créées dans le but d’apporter assistance et expertise aux secteurs pharmaceutique et cosmétique nord-américains. Des partenaires de longue date dans le Midwest ainsi que sur la côte ouest des états-Unis, mais aussi au Mexique, consolident par ailleurs l’assistance locale à la clientèle. • S.L.

Deinove a franchi avec succès la 2e étape de son programme Color2B. En collaboration avec le groupe Avril depuis septembre 2014, ce projet vise à développer un procédé de production d’additifs naturels pour l’alimentation animale. Dans cette deuxième phase, Deinove a validé l’efficacité et la biodisponibilité des composés produits à partir des 7 souches qu’il a sélectionnées lors de la première phase franchie en 2015, après un criblage de 6000 bactéries. Les composés produits par ces souches, ajoutés dans l’alimentation d’animaux de ferme en station expérimentale, ont bien été assimilés par leurs organismes et ont produit les effets recherchés. Au début de leur association en 2014, les deux groupes estimaient que le marché mondial des additifs pour l’alimentation animale devait atteindre les 20 milliards de dollars en 2018.

deinove avance sur son projet color2B

© Deinove

Gattefossé se renforce aux états-unis

Désormais, Color2B entre dans sa dernière phase, prévue pour s’achever courant 2018. Il reste à sélectionner et optimiser 1 ou 2 souches très performantes, à optimiser les conditions de production par fermentation et les procédés de préparation des actifs, à définir les conditions technico-économiques de production les plus rentables, et à conduire les démarches réglementaires pour engager la commercialisation de ces actifs. • S.L.

L’efficacité d’une boucle de régulation ne suffit pas à compenser le manque de performance de toutes les autres. J’ai besoin que tous mes équipements offrent un niveau de performance optimal.

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n° 543 - Juin 2017- Infochimie magazine


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SiTES dE TRAiTEmENT dES EAUx USéES

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de valorisation matière et de transfert

Le groupe Suez a procédé au rachat de la division eau industrielle du conglomérat américain General electric. Une transaction qui lui permet de renforcer ses opérations à la fois sur le plan du portefeuille de solutions et de services dans l’ingénierie et la chaîne d’approvisionnement. Par Dinhill On

u

n leader dans les services de l’eau industrielle. C’est ce va devenir le groupe Suez suite à l’acquisition de GE Water & Process Technologies pour un montant de 3,2 milliards d’euros en numéraire. Réalisée en partenariat avec la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), cette transaction devrait être finalisée à l’été 2017. Selon les termes de l’accord, Suez devrait s’emparer de 70 % du capital de l’entité américaine, tandis que la CDPQ mettrait la main sur les 30 % restants. « Je suis très fier d’annoncer l’acquisition de GE Water, une opération qui accélère la mise en œuvre de la stratégie de Suez en renforçant sa position sur un marché très prometteur et en forte croissance de l’eau industrielle », déclare Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez. Avant de poursuivre : « Nos clients bénéficieront de la mise en commun de nos savoir-faire, de notre expertise, de nos implantations géographiques, et de nos produits et services à haute valeur ajoutée ». Concrètement, les actifs de GE Water seront intégrés à

ENdRESS+hAUSER S’EmpARE dE SENSACTiON Le Suisse a annoncé l’acquisition de l’Allemand SensAction, fabricant de systèmes de mesure de concentration de liquides. Effective depuis le 1er janvier 2017, l’opération permet à Endress+Hauser d’enrichir son portefeuille de produits avec des systèmes basés sur l’utilisation d’ondes acoustiques de surface haute fréquence.

ACCORd ENTRE iNTERpLAST ET vENCOREx Le Turc a noué une collaboration avec le chimiste Vencorex. Depuis le 1er mars, Interplast distribue les gammes de poly-isocyanates aliphatiques Tolonate et Easaqua de Vencorex en Turquie. RetRouvez touteS LeS INFoRmatIoNS eN temPS RéeL SuR Le FIL d’actu www.infochimie.com

20

© Suez

Suezs’emparedeGEWaterpour 3,2Mrds€

la division Industrial Solutions du groupe français, formant une entité pesant 2,5 Mrds € de chiffre d’affaires, dont près de la moitié en Amérique du Nord. L’opération aidera Suez à étoffer son offre de solutions, en particulier grâce à la plateforme digitale de GE Water. En outre, les actifs de l’Américain permettront d’optimiser l’activité Industrial Solutions de Suez, notamment en ce qui concerne ses opérations dans la chaîne d’approvisionnement, l’ingénierie et les services.

de nouvelles opportunités commerciales

L’acquisition apportera de nouvelles coopérations et opportunités commerciales pour les autres activités du groupe français, par exemple dans le domaine du recyclage et de la valorisation énergétique. Dans le secteur de la chimie, Suez s’est récemment illustré à plusieurs reprises: il a renouvelé pour 4 ans un partenariat avec Arkema pour la gestion et la valorisation des déchets de tous ses sites en France. Il a également repris une unité de traitement de déchets solides de Dow en Allemagne. •

COmmERCE ChimiqUE

BilanpositifpourBrenntagen2016 malgré un essor des ventes (avec Le géant a publié des résultats 3,83 Mrds €, +6,3 % en glissesatisfaisants en 2016. Sur l’exerment annuel), l’Ebitda cice, Brenntag a enreopérationnel a pourgistré un CA en hausse tant décliné de 2,3 %, à de 1,5 % sur un an. 357,3 M€. Brenntag jusL’Ebitda opérationnel miLLiARdS d’EUROS tifie ce résultat contrasté a progressé de 0,3 %, dE ChiffRE par la faiblesse du secà 810 M€ et le profit d’AffAiRES EN 2016 teur du pétrole & gaz. après taxes s’est établi à Concernant la zone EMEA, le CA 361 M€, en retrait de 1,9 %. Le disa atteint 4,59 Mrds €, en recul de tributeur allemand a enregistré 1,5 % pour un Ebitda en hausse de un essor de son chiffre d’affaires 2,6 % (à 362,3 M€) par rapport à en Asie-Pacifique (1,01 Mrd €, 2015. • D.O. +21,2 %). En Amérique du Nord,

10,5

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infochimie.com éqUipEmENTS dE SéCURiTé

SOUS-TRAiTANCE ANALyTiqUE

eurofins renforce ses actifs en Finlande

3m reprend les actifs de Scott Safety © Scott Safety

les produits de sécuDeux milliards de rité bien considérés d o l l a r s (e n v i r o n de Scott Safety pro1,85 Mrd €). C’est ce curera une plus large que va débourser le gamme de produits groupe américain 3M et solutions pour la pour acquérir Scott sécurité, ce qui améSafet y, spécialiste liore notre pertinence américain des équi- Appareil respiratoire. auprès des clients au pements de sécurité niveau mondial ». Dans le détail, et de protection notamment pour 3M met la main sur une entité eml’industrie chimique. Cette acquiployant 1 500 salariés, fabriquant sition, qui devrait être finalisée au notamment des appareils respirasecond semestre 2017, permet à 3M toires isolants et des systèmes de de compléter son portefeuille de détection de gaz et de flammes. produits, comme l’explique Frank Employant plus de 90 000 collaboLittle, vice-président de la division rateurs dans le monde, 3M a enSafety & Graphics de 3M : « Comregistré 30,1 Mrds $ de ventes en biner les produits, les marques et les 2016, en progression de 7,7 % en capacitésmondialesde3Menéquipeglissement annuel. • D.O. ments de protection individuelle avec

Le spécialiste de la sous-traitance analytique continue d’étendre sa présence en Europe du Nord. Après avoir fait l’acquisition du Danois VBM Laboratories en mars 2017, Eurofins a procédé, début avril, au rachat de deux sociétés finlandaises spécialisées en analyse environnementale. D’une part, il s’est emparé de l’activité Analyse du groupe Ramboll. Employant 109 salariés, cette activité compte cinq laboratoires dédiés aux hAUSSE dU ChiffRE services d’essais d’AffAiRES ENREgiSTRéE EN 2016 environnementaux. Cette opération constitue « une base solide pour accélérer le déploiement des capacités du groupe(Eurofins) en Finlande, ainsi qu’unpoint d’entrée sur le marché estonien ». D’autre part, le spécialiste de la sous-traitance analytique a mis la main sur Ahma Ymparisto,spécialisédansl’analyseenvironnementale. Eurofins consolide sa présence dans le sud de la Finlande, avec trois sites supplémentaires employant 104 collaborateurs. Cette opération étoffe également son portefeuille de compétences, en particulier dans les tests pour les secteurs de l’eau, de l’hydrobiologie et des biocarburants. • D.O.

30,1 %

iNgéNiERiE

baisses de ventes des deux groupes, Le groupe écossais John Wood en l’occurrence de 15,7 % pour Group vient de lancer une offre de Wood Group, à 4,93 Mrds $ en 2016, 2,23 Mrds £ (2,56 Mrds €) pour et de 8 % pour Amec Foster Wheel’acquisition de la totalité du capiler, à 5,44 Mrds £. Sachant que ce tal d’Amec Foster Wheeler. L’offre secteur compterait pour environ comprendrait l’attribution de 0,75 40 % des ventes du futur groupe, action de Wood pour une action contre environ 20 % dans l’aval et d’Amec Foster Wheeler et permet30 % dans l’énertrait aux actiongie. Pour Wood, très naires actuels de la concentré sur les cible de détenir enservices pétroliers, viron 44 % du capiNOmbRE d’EmpLOyéS dANS il s’agira d’une vaste tal du futur groupe. L’ENTiTé COmmUNE diversif ication, Ensemble, les deux notamment dans la chimie. Pour ingénieristes dégageraient des Amec Foster Wheeler, cette opérasynergies de coûts avant impôts tion lui permettrait d’abandonner estimées à au moins 110 M£. Les un projet d’augmentation de capital deux groupes représenteraient un de 500 M£ envisagé au printemps. colosse d’un chiffre d’affaires proL’ingénieriste prévoit toutefois de forma d’un peu plus de 10 Mrds € poursuivre son plan interne de selon les données 2016, d’une caréorganisation et de rationalisation pitalisation boursière d’environ pour réduire ses bases de coûts de 4,8 Mrds £, et de 64 000 salariés. 100 M£ par an d’ici à 2019. Ce qui Le rapprochement permettrait viendrait s’ajouter aux synergies de aux deux partenaires de mieux se 110 M£ entrevues en rejoignant le soutenir et de contrer la mauvaise giron de Wood. La finalisation de conjoncture qui perdure dans le l’opération est envisagée au second marché du pétrole & gaz. Laquelle semestre 2017. • J.C. est la principale responsable des

64000

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

pROCédéS

axens accroît ses capacités sur son site gardois

Le fournisseur de technologies avancées pour l’industrie a annoncé un investissement de 35 millions d’euros sur son site de Salindres (Gard). Cette enveloppe permettra à Axens de renforcer les capacités de production de l’usine à destination du marché des carburants propres, de la pétrochimie et du traitement de gaz. La filiale d’IFP énergies Nouvelles précise que « ces investissements - qui seront accompagnés d’emplois supplémentaires – témoignent de la volonté de l’entreprise de pérenniser son activité à Salindres ». Ce projet s’inscrit dans la stratégie de développement d’Axens, qui compte notamment développer son activité Catalyseurs et adsorbants. Depuis 2001, Axens a investi « un total de 180 M€ dont plus de 25 M€ à la protection de l’environnement » sur le site gardois qui compte actuellement 375 salariés. Axens y prévoit également le recrutement de 20 salariés en 2017. Outre le site de Salindres, le groupe dispose de deux autres implantations en France: l’une à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), l’autre à Solaize (Rhône). • D.O.

© Axens

Wood en passe d’acquérir amec Foster Wheeler

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synthèse | substances ARmES ChimiqUES

fédéRATiONS ENgAgéES

UiC SiCOS

biochimie

(mEmbRE dE L’UiC)

UfCC

SypROdEAU

(mEmbRE dE L’UiC)

SNiAA UiT

Dans le cadre du vingtième anniversaire de la convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), une campagne est menée auprès des entreprises implantées en France. L’objectif est de bien identifier produits et installations pouvant faire l’objet de détournements. Par Julien Cottineau

À

l’heure où les armes chimiques ont malheureusement été utilisées en Syrie, une campagne de prévention contre le détournement de produits chimiques pour la fabrication d’armes est en cours en France. Elle est menée auprès des entreprises par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’UIC, le ministère de l’économie et des Finances, et par plusieurs fédérations professionnelles comme l’UFCC (Union française du commerce chimiques, le Sicos Biochimie ou encore l’UIT (Union des industries textiles). Organisée dans le cadre du vingtième anniversaire de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), cette campagne a pour objectif de mieux faire connaître cette convention auprès des entreprises implantées en France, notamment car la France, en tant que signataire de la CIAC, s’est engagée à recenser, au-delà de certains seuils, des produits et des installations pouvant être théoriquement détournés pour la fabrication d’armes chimiques. Les entreprises concernées sont les producteurs, les importateurs et expor-

© Brenntag

Unecampagnesensibilisesur ledétournementpossibledeproduits

tateurs, les utilisateurs et les distributeurs de produits chimiques dans des secteurs aussi variés que l’industrie pharmaceutique, la chimie de base, la cosmétique, l’agrochimie et le papeterie. L’UIC et les autres fédérations de la chimie et du textile regroupent la majorité des entreprises concernées par la convention.

Un livret de sensibilisation en préparation

La campagne prévoit, selon ses organisateurs, la diffusion « à grande échelle » d’un livret de sensibilisation : « Prévenir le détournement de produits ou d’installations chimiques », lequel devrait permettre « à chaque entreprise de réaliser un autodiagnostic rapide pour savoir si elle est potentiellement concernée par la CIAC », sachant que « les critères de déclaration y sont détaillés suivant la nature des produits chimiques et leur utilisation ». Par ailleurs, sera organisé un colloque sur la CIAC, le 17 octobre, à la Maison de la Chimie à Paris, destiné à approfondir les connaissances sur la CIAC et la règlementation sur le sujet en France, ainsi qu’à créer un lieu d’échanges entre les industriels. •

REACh pESTiCidES : LES ApiCULTEURS CONTESTENT UNE éTUdE miNiSTéRiELLE L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) a contesté le 24 mars les conclusions d’une étude du ministère de l’Agriculture, selon laquelle les pesticides ne joueraient qu’un rôle mineur dans la mortalité accrue des abeilles.

pET OpAqUE : UN mALUS à L’éTUdE Un décret paru au Journal Officiel, le 22 avril, institue la mise en place d’un malus sur le PET opaque pour les industriels de l’emballage qui l’utiliseraient sans prévoir de solutions de recyclage. Le malus reposerait sur un doublement de la contribution au poids à éco-Emballages.

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des données disponibles pour 15 000 substances L’Echa a mis en ligne des données pour environ 15 000 substances sur son site Internet. Données qui peuvent être consultées, téléchargées et utilisées gratuitement. En particulier par les chercheurs, les autorités réglementaires et les entreprises. L’Echa estime que cette mise à disposition doit non seulement améliorer l’utilisation sécurisée des substances chimiques, nourrir l’innovation, mais aussi li-

miter les tests sur les animaux. Les informations en ligne couvrent les caractéristiques et propriétés des substances ainsi que leur impact sur la santé humaine et sur l’environnement. Ces informations proviennent des entreprises productrices ou distributrices via les dossiers d’enregistrement déposés auprès de l’Echa dans le cadre du règlement Reach. • J.C. Plus d’info : https://iuclid6.echa.europa.eu/reach-study-results

n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie.com gLyphOSATE

REACh

unemoléculenoncancérigène?

© DR

L’Agence européenne des produits chimiques (Echa) a adopté le projet de Plan d’action continu communautaire (CoRAP) présenté à l’automne dernier, avec quelques ajustements. 22 substances devront être évaluées par les états membres pour 2017. Ces évaluations s’étaleront quelque peu jusqu’en 2018 car en réalité ces 22 substances devront être évaluées dans les 12 mois à compter du 21 mars dernier. Pour la période 2017-2019, c’est un total

de 115 substances qui devront être évaluées, soit deux de moins que ce qui était prévu à l’automne dernier. Sur ce total de 115, 93 substances avaient déjà été sélectionnées et 22 font leur entrée dans la liste. Par rapport au plan qui était prévu pour la période 2016-2018, six substances ont été retirées du programme d’évaluation, sur décision des états membres, et une a été ajoutée. L’Echa souligne que, pour 2017, le chiffre de 22 substances à évaluer est plus faible que les années précédentes (39 en 2016), et plusieurs évaluations ont été reportées pour 2018 et 2019. Toutes les substances soumises à évaluation le sont au regard des risques d’exposition et des caractéristiques de dangerosité suspectées : cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR), persistantes, bio-accumulatives et toxiques (PBT), ou perturbateurs endocriniens. • J.C.

© DR

moins de substances à évaluer en 2017

Le 15 mars, l’Echa a rendu son avis sur le glyphosate, herbicide soupçonné d’être cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction, et principal ingrédient du Roundup de Monsanto. Les experts du Comité d’évaluation du risque ont accepté de maintenir la classification actuelle du glyphosate comme substance provoquant des lésions oculaires graves et toxiques pour la vie aquatique. En revanche, le Comité a estimé qu’au regard des données scientifiques actuelles, il n’existe pas assez de preuves pour classer le glyphosate comme substance cancérogène, mutagène ou reprotoxique. Cet avis, qui Le glyphosate est le ne prend cependant pas en principal ingrédient compte les critères du Roundup. d’exposition au glyphosate, va être envoyé à la Commission européenne. Cette dernière l’attendait pour prendre une décision au sujet de la commercialisation de cet herbicide dans l’Union européenne, la licence du glyphosate ayant été prolongée de 18 mois en juin 2016. Une restriction d’usage a toutefois été instaurée, limitant l’utilisation de certains de ses adjuvants et son exploitation dans les parcs et jardins publics. • H.B.

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Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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enquête | chimie supramoléculaire

1987

Prix Nobel de chimie pour Jean-Marie Lehn, Charles Pedersen et Donald Cram

Reverlink 2016 un caoutchouc autoréparant d’arkema disponible depuis 2009

Année d’obtention du Prix Nobel de Chimie par Jean-Pierre Sauvage, James Fraser Stoddart et bernard Feringa pour leurs travaux sur les machines moléculaires

Versdesmatériauxetdes La chimie supramoléculaire permet de fabriquer des complexes moléculaires réversibles. Des architectures inédites pouvant conférer des fonctionnalités dans de nombreux domaines d’application comme les matériaux intelligents ou la miniaturisation des systèmes. Par Dinhill On

q RetRouveR touteS LeS eNquêteS de La RedactIoN SuR infochimie. com

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uel est le point commun entre les enzymes, les matériaux auto-réparantsetlesnanotechnologies? Tous font appel à des réactions liées à la chimie supramoléculaire, c’est-à-dire s’intéressant aux interactions faibles entre les molécules (liaisons hydrogènes, forces de van der Waals, liaisons électrostatiques, etc.). Si le concept a été introduit par les travaux en enzymologie d’Emil Fisher en 1894 ou ceux de Johannes van der Waals au début du 20e siècle, il a été mis en lumière via le Prix Nobel de chimie décerné en 1987 à Jean-Marie Lehn de l’Université de Strasbourg et à ses confrères Charles Pedersen et Donald Cram, pour leurs travaux sur les interactions non-covalentes hautement sélectives entre des complexes moléculaires. « Le prix Nobel décerné en 1987 a permis de prendre conscience des possibilités offertes par les interactions faibles. Ce qui a donné suite à de nombreux travaux de R&D dans tous les différents domaines de la chimie : médicinale, matériaux,

etc. », soutient Ivan Huc, directeur de recherche à l’Institut européen de chimie et biologie (IECB) de Bordeaux (Gironde). Ainsi, la chimie supramoléculaire continue d’être d’actualité dans des travaux de recherche aujourd’hui. La preuve avec le prix Nobel de chimie 2016 décerné à Jean-Pierre Sauvage, James Fraser Stoddart et Bernard Feringa pour la conception et la synthèse de machines moléculaires. Contrairement à la chimie basée sur les liaisons covalentes, la chimie supramoléculaire se caractérise par la mise en œuvre de phénomènes d’association réversible. « Ces liaisons peuvent entrer en jeu dans les phénomènes de complexation sélective, à l’instardelareconnaissancemoléculaired’uneenzyme et de son substrat », indique Bernold Hasenknopf, professeur à l’Institut parisien de chimie moléculaire (IPCM) de l’université Pierre et Marie Curie (UPMC). Avant de poursuivre : « Cette chimie supramoléculaire offre également la possibilité de fabriquer de nouvelles architectures à l’échelle nanométrique dotées de capacité d’autoassemblage. L’interaction de plusieurs molécules différentes permet ainsi de donner des propriétés physico-chimiques nouvelles ou recherchées ». Et ces structures sont ainsi modulables rien qu’en changeant les conditions de leur environnement : température, pH, présence d’agents chimiques, etc.

des applications commerciales existantes dans les matériaux

Les apports de la chimie supramoléculaire ont ouvert de nouvelles perspectives dans les applin°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie. com

Assemblage moléculaire établi par Jean-Marie Lehn

© IPCM

© DR

« à l’avenir, les matériaux ne seront plus figés et s’orienteront de plus en plus vers des systèmes dynamiques capables d’évoluer et de s’adapter à leur environnement ». Bernold hasenknopf, professeur à l’Institut parisien de chimie moléculaire (IPCM)

cations de matériaux les rendant fonctionnels et adaptatifs. « Ces interactions réversibles peuvent influencer l’assemblage de polymères, notamment sur les aspects de viscosité, de pouvoir de déformation, etc. », indique Bernold Hasenknopf (IPCM). Ainsi, quelques industriels de la chimie se sont focalisés sur les polymères supramoléculaires, et plus largement à la famille des polymères dynamiques (dynamères). Par exemple, le Japonais Mitsui a étudié le potentiel de ces polymères en collaboration avec le laboratoire dirigé par Jean-Marie Lehn à Strasbourg. Il a notamment travaillé sur l’emploi des dynamères pour l’obtention de membranes échangeuses de protons pour des piles à combustible. Le groupe japonais s’est focalisé en particulier sur la production de « dynamères verts », dotés d’une double fonction de biodégradation contrôlée. « Ces polymères résultent de la formation de liaisons réversibles (notamment de type imine) entre les monomères. Ils pourraient entrer dans la production de sacs plastiques, capables de se dégrader en fonction de leur environnement à la fois chimique et microbien », explique JeanMarie Lehn, professeur à l’université de Strasbourg et co-lauréat du Prix Nobel de chimie en 1987. Cependant, l’emploi de ces polymères dynamiques développés à plus grande échelle par Mitsui est encore trop onéreux pour un usage plus généralisé. De son côté, le groupe Arkema a développé une gamme d’élastomères auto-cicatrisants composés à au moins 60 % d’acides gras d’huiles végétales : Reverlink. Ces caoutchoucs sont destinés notamment à des applications Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

© DR

systèmesplusintelligents

Jean-Marie Lehn, professeur à l’université de Strasbourg et co-lauréat du Prix Nobel de chimie en 1987.

industrielles très diverses : bandes transporteuses, joints d’étanchéité, protections antichocs, isolations et couches d’amortissement, gants professionnels, revêtements anti-corrosion des métaux, etc. Mais depuis l’entrée en production industrielle du Reverlink en 2009, Arkema n’a actuellement pas indiqué une éventuelle disponibilité de ce polymère sur le marché. Le groupe Total a également développé en collaboration avec des polyméristes de l’IPCM un bitume modifié avec un additif supramoléculaire : l’Altek Eco2B. Destiné aux applications de membranes d’étanchéité (enduit d’application à chaud), il est utilisable à des températures de 60 à 70 °C, contrairement à des produits bitumineux classiques. Ce qui permet de diminuer les consommations énergétiques et d’améliorer le confort de pose des membranes d’étanchéité. Enfin, le géant allemand de la chimie BASF est très actif sur la chimie supramoléculaire. « Le groupe s’y intéresse notamment pour la mise au point de dispersions, de revêtements, d’additifs, d’élastomères ou encore de catalyseurs pour l’automobile. L’avantage de cette chimie est qu’elle permet de pré-programmer les structures afin d’obtenir l’effet désiré lors du moment adéquat », détaille Bernd Bruchmann, viceprésident Recherche collaborative sur les matériaux chez BASF. Avant d’affirmer : « Par exemple, la mousse d’isolation Slentite que nous avons récemment lancée sur le marché français est directement issue de la chimie supramoléculaire ». Destiné à l’isolation des bâtiments par l´extérieur et l’intérieur, le produit est un

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enquête | chimie supramoléculaire

ENTREpRiSE iNNOvANTE

© DR

Catalysecréeunmatériau autoréparant Les assemblages de type rotaxane sont conçus pour réagir à diverses sollicitations.

aérogel organique à base de polyuréthane. Ce matériau mécaniquement stable est doté de pores de 50 à 100 nm remplis d’air. Cet isolant mince limite le mouvement des molécules d’air, ce qui réduit le transfert thermique, tout en adsorbant et libérant l’humidité. Et la thématique des polymères supramoléculaires ne concerne pas seulement les grands groupes. Par exemple, une petite société Xeltis a développé des polymères supramoléculaires biocompatibles qui ont conduit à la mise au point d’implants cardiaques utilisés de fait pour la reconstruction cardiaque de plusieurs enfants présentant des malformations sévères.

profiter de l’essor des matériaux fonctionnels

Dans les années à venir, la recherche en chimie supramoléculaire va profiter de l’essor de plusieurs applications. évidemment, le secteur des matériaux fonctionnels et intelligents (adaptatifs) constituera un des leviers de croissance. « Les matériaux auto-réparants et de protection pour les implants cardiaques à base de dynamères devraient constituer une piste active de R&D », estime Jean-Marie Lehn (Université de Strasbourg). En outre, les dynamères devraient également permettre la mise au point de revêtements à effets spécifiques, comme l’évoque Valérie Marvaud, directrice de recherche à l’IPCM : « Des travaux réalisés à Strasbourg ou à Paris s’intéressent à des revêtements issus de la chimie supramoléculaire dont les propriétés optiques, électriques ou de réflectivité changent selon l’auto-organisation, avec de possibles applications dans les domaines de l’électronique (supra)-moléculaire ou des nano-technologies ». Les polymères supramoléculaires peuvent également trouver des applications dans le domaine des adhésifs. Des chercheurs de l’école supérieure de physique et chimie industrielles (ESPCI) étudient les capacités d’adhésion d’une molécule de polyisobutène comportant deux groupements fonctionnels d’urée, connue pour former facilementdes liaisons hydrogènes.Selon les premiers résultats, cet adhésif serait plus per-

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La société marseillaise catalyse est spécialisée dans les polymères fonctionnalisés, la micro-encapsulation et l’analyse des matériaux polymères. Modifier les polymères pour faire des matériaux fonctionnalisés. Tel est le credo que s’est fixé la société marseillaise Catalyse. Créé en 1990 par un professeur de chimie de l’Université de Marseille et racheté en 2013 par la société Ivy-Group, Catalyse accompagne les industriels dans la réalisation de défis innovants dans l’ingénierie et l’analyse de polymères. « à l’origine, la société était dédiée à la R&D sur les peintures anti-salissures non polluantes pour les applications marines. Depuis, nous avons élargi notre activité de R&D à la modification de matériaux polymères et à la micro-encapsulation pour de nombreux secteurs d’applications », détaille Isabelle Kondolff, directrice scientifique et responsable qualité de Catalyse.

Ajouter des fonctionnalités via des microcapsules

La société Catalyse (11 salariés) a eu l’idée d’intégrer des microcapsules, couramment utilisées en cosmétique, au sein des matériaux afin de les fonctionnaliser. « Ainsi, nous sommes parvenus à encapsuler des substances telles que des agents durcisseurs pour les résines ou des

produits thermochromes au sein de revêtements et de matériaux polymères », indique Isabelle Kondolff. Avec son expertise, l’entreprise marseillaise est parvenue à mettre au point un matériau auto-réparant pour les applications spatiales et le solaire. « Ce matériau breveté par Catalyse renferme dans ses microcapsules une formulation de vernis photo-polymérisable. Lors de l’apparition d’une microfissure, le vernis contenu dans la capsule est libéré et polymérise en réaction avec la lumière. Ce qui comble la fissure et évite qu’une fragilité du matériau ne s’installe, et cela en s’affranchissant de catalyseur », explique Isabelle Kondolff. Avant de compléter: « à noter que notre technologie ne permet pas la réparation complète de la fissure, elle évite sa propagation ». En matière de perspectives, la société marseillaise travaille sur d’autres applications basées sur le même principe. « D’autres formulations sont possibles comme des revêtements de tuyauteries contenant des microcapsules qui réagiraient à l’humidité pour limiter ou éviter la corrosion. Ou encore des microparticules dans les revêtements de pièces de structure, capables de réagir avec l’oxygène environnant pour limiter les frictions », liste Isabelle Kondolff. Au regard des possibilités offertes par la technologie, la société Catalyse n’a pas encore fini de faire parler d’elle… • D.O.

formant qu’une colle acrylique sur les collages de matériaux à faible énergie de surface comme les silicones.Demanièregénérale,lesecteurdesmatériauxdevraits’orienterversdesproduitsdeplus en plus “intelligents”, comme le pense Bernold Hasenknopf (IPCM): « À l’avenir, les matériaux ne seront plus figés et s’orienteront de plus en plus versdessystèmesdynamiquescapablesd’évolueret de s’adapter selon à leur environnement ». La chimie supramoléculaire est également étudiée pour la mise au point de systèmes d’encapn°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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Une application d’avenir : la nanotechnologie

Les structures supramoléculaires à cavité peuvent également être utilisées pour les propriétés d’absorption spécifique. « Ces architectures poreuses peuvent servir à la dépollution d’effluents gazeux à l’image d’une chromatographie ou d’une colonne de charbon actif, ou encore

défiNiTiON dE LA ChimiE SUpRAmOLéCULAiRE Il s’agit de toute la chimie impliquant des liaisons non covalentes réversibles : liaisons hydrogène, forces de van der Waals, interactions électrostatiques, etc. ces liaisons réversibles

confèrent aux architectures supramoléculaires une modularité supplémentaire sur certaines propriétés physico-chimiques comme la viscosité, la flexibilité, ou une capacité d’autoassemblage et d’auto-réparation.

dans l’élaboration de textiles “intelligents“ », cite Valérie Marvaud (IPCM). Ces matériaux de type MOF pourraient également servir de nanoéponges ou de nano-réacteurs, sortes d’enzymes artificiels favorisant une réaction. « Il existe des structures dénommées « molecular flasks ». Utilisées lors d’une polymérisation, elles sont capables de privilégier, par exemple, la production de dimères grâce à l’effet d’encombrement de la cage », détaille Bernold Hasenknopf (IPCM). Un dernier levier d’application d’avenir pour cette chimie supramoléculaire : la nanotechnologie. à l’instar des travaux de JeanPierre Sauvage, cette discipline permettra de programmer des mouvements moléculaires par l’intermédiaire de nanomoteurs ou de nanomachines. En conclusion, la chimie supramoléculaire a encore beaucoup à apporter, et plus encore par son extension en une chimie dynamique, qui couvre à la fois les domaines moléculaires et supramoléculaires. Elle permettra d’apporter de la valeur ajoutée dans bon nombre d’applications industrielles. « L’important est de bien anticiper les besoins du marché et les applications visées. Et le développement durable sera une des tendances qui orientera le marché dans les années qui viennent », estime Bernd Bruchmann (BASF). •

© BASF

sulation et de délivrance. En effet, elle offre la possibilité d’élaborer des molécules cages dotées d’une fonction de reconnaissance moléculaire. Au sein de l’IECB, l’équipe d’Ivan Huc travaille ainsi sur des foldamères aromatiques, des polymères capables de se replier à l’instar des structures peptidiques ou nucléotidiques. « Ces structures pourraient servir à l’encapsulation d’actifs pharmaceutiques, et dont on peut contrôler le relargage. On peut très bien imaginer des applications dans les traitements anti-cancer par photothérapie dynamique, où le principe actif serait libéré de sa cage, une fois dans la zone visée par modification photo-induite de la cage elle-même », détaille Ivan Huc. Toujours en utilisant la propriété de reconnaissance moléculaire, l’IPCM étudie les applications possibles de supramolécules cages intégrant des cations métalliques dénommées MOF (Metel Organic Framework), ainsi que les cyclodextrines fonctionnalisées. « Ces structures pourraient servir dans le diagnostic par imagerie médicale, couplées à un agent de contraste ou un fluorophore. Avec la modularité de la chimie supramoléculaire, un seul agent auto-assemblé pourrait permettre le diagnostic par plusieurs techniques d’imagerie », explique Bernold Hasenknopf (IPCM). Avant de compléter : « Cependant, un verrou important existe pour ces applications d’encapsulation et de délivrance: l’adressage spécifique ». Un avis partagé par Ivan Huc (IECB) : Avant d’ajouter : « Pour chaque application, il faudrait caractériser le déclencheur adéquat pour l’étape d’activation ou de relargage ».

Chez BASF, la mousse d’isolation Slentite est directement issue de la chimie supramoléculaire.

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Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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© Labelle Michel -Total

zoom | pétrochimie

Le site pétrochimique de Daesan

Total voit plus grand au STRATégiE

Le géant français de la pétrochimie s’est allié à borealis et à Nova Chemicals pour son projet de second vapocraqueur à Port arthur, au Texas. En Corée du Sud, Total et son partenaire local Hanwha investiront 450 M$ pour renforcer encore leur complexe de daesan. En algérie aussi, des projets sont esquissés. Par Julien Cottineau

c’

était attendu. Depuis 2013, l’idée de construire un vapocraqueur aux états-Unis était à l’étude chez Total. Le projet avait été rendu public, lorsque le géant français avait procédé à une flexibilisation du vapocraqueur de sa coentreprise avec BASF à Port Arthur, au Texas (états-Unis), implanté sur le site de la gigantesque raffinerie américaine de Total. Objectif : ne pas passer à côté de l’opportunité de l’éthane bon marché outreAtlantique.Avecletemps,l’idéed’un side-cracker intégré avait avancé. En 2015, un contrat d’ingénierie d’avant-projet détaillé (FEED) avait été confié à CB&I. Mais le groupe français cherchait toujours des partenaires. Il les a trouvés. Nova Chemicals et Borealis ont signé, fin mars, un accord préliminaire pour s’associer au projet texan de Total. Un projet de très grande envergure. Les trois partenaires constitueraient une coentreprise détenue à 50 % par le groupe français. Leur objectif serait de construire à Port Arthur un vapocraqueur sur base éthane d’une capacité de 1 million de tonnes par an d’éthylène, soit une capacité simi-

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laire au vapocraqueur existant partagé avec BASF (environ 1,1 Mt/an, détenu à 60 % par le groupe allemand). Le projet nécessiterait un financement de 1,7 milliard de dollars (1,58 Mrd €). Une somme finalement pas si conséquente pour un programme de cette ampleur. Total évoque d’ailleurs « l’un des projets de craqueur les plus compétitifs des états-Unis » grâce aux « importantes synergies avec sa plateforme intégrée de classe mondiale ». Le démarrage est envisagé pour 2020, et une soixantaine de postes devraient être créés sur place pour la gestion des opérations après la mise en service. Le contrat d’ingénierie et de construction a été confié également à CB&I.

Une vaste usine de polyéthylène à bayport

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Total et ses deux partenaires, tous deux détenus majoritairement par le groupe International Petroleum Investment Company (IPIC, émirats Arabes Unis), voient plus grand. Ils envisagent aussi la construction d’une vaste usine de polyéthylène (PE). Celle-ci, pour laquelle une étude FEED est en cours, serait implantée sur un autre complexe texan de Total, à Bayport. Elle serait dotée de capacités de 625 000 t/an, visant essentiellement le marché nord-américain. Le montant de l’investissement n’est pas encore déterminé, mais globalement, avec le projet de vapocraqueur, les trois partenaires seraient sur une perspective qui pourrait avoisiner les 3 Mrds $, selon les chiffres habituels pour ce type de projets. L’usine de PE utiliserait le procédé technologique Borstar, de Borealis, ce qui serait une première sur le sol américain, et qui permettrait de produire du PE haute den-

sité et du PE basse densité linéaire. Par ailleurs, à Bayport, Total dispose déjà de deux lignes de PE haute densité, pour une capacité totale d’environ 400 000 t/an. Ces capacités seraient versées à la coentreprise avec Nova et Borealis. Une décision définitive pour la constitution de la coentreprise et le projet de polyéthylène est attendue d’ici la fin de l’année. « Après des investissements significatifs dans le GNL et le gaz de schiste américains, cet investissement de près de 2 Mrds$montre notre volonté de renforcer notre présence aux états-Unis où nous sommes depuis 60 ans et où nous avons plus de 6 000 collaborateurs », s’est félicité Patrick Pouyanné, le patron de Total. Sur le sol américain, en termes de pétrochimie, le Français détient aussi un gigantesque complexe de polypropylène à La Porte, toujours au Texas, et l’une des plus grandes usines au monde de polystyrène, à Carville en Louisiane. Outre-Atlantique, Total dénombre enfin une multitude de sites chimiques via ses filiales Hutchinson et Cray Valley.

Augmenter de 30 % la capacité à daesan

Deux semaines après ces annonces américaines, Total a dévoilé un investissement d’envergure sur sa plateforme sud-coréenne de Daesan, ainsi que des projets envisagés en Algérie. Le volet le plus important, à ce jour, concerne la Corée du Sud. Hanwha Total Petrochemical, la coentreprise à parts égales avec Hanwha (qui a repris les actifs de Samsung en 2014 et modifié ainsi le nom de la coentreprise Samsung Total Petrochemical), prévoit un investissement de 450 M$ à Daesan. L’objectif est d’augmenter de 30 % la capacité actuelle du vapocraqueur d’éthylène, pour atteindre n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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TexasetenCoréeduSud permettra de mieux répondre à la demande locale mais aussi à la demande chinoise. Car ces dernières années, entre la mise en service d’unités de polyoléfines et de dérivés d’éthylène en Corée du Sud et des réductions de capacités d’éthylène sur base naphta au Japon, les volumes disponibles à l’exportation, notamment vers la Chine, auraient diminué. Mais pas la demande chinoise. Les études seront à la charge d’Hanwha Engineering and Construction, et la technologie sera fournie par l’ingénieriste américain CB&I. La plateforme de Daesan est hautement stratégique pour Total. Elle compte parmi les six plateformes de raffinage/chimie intégrées du groupe français dans le monde, aux côtés de celles en France, en Belgique, aux états-Unis, au Qatar et en Arabie Saoudite. Depuis son arrivée sur la plateforme de Daesan en 2003, Total n’a cessé d’investir avec ses partenaires coréens pour assurer le développement. Via des investissements de 2 Mrds $ entre 2012 et 2014, avaient été ajoutées

sur le site une unité de traitement de condensats (naphta lourd pour les unités d’aromatiques, naphta léger pour le vapocraqueur, et produits finis comme du kérosène et du diesel), une unité de copolymères éthylène acétate de vinyle (EVA), et une seconde unité d’aromatiques de paraxylène et de benzène. Aujourd’hui, en plus de l’éthylène, la plateforme dispose de capacités totales de 1,8 Mt/an de paraxylène, de 1,3 Mt/an de benzène, de 1,05 Mt par an de styrène, de 800 000 t/an de propylène, de 700 000 t/an de polypropylène et de 240 000 t/ an d’EVA. Située à 145 kilomètres de Séoul, elle s’étend sur plus de 320 hectares et recense plus de 1500 salariés.

Un projet de complexe avec Sonatrach en Algérie

Le site pétrochimique de Port Arthur. © Total

1,4 Mt par an. Le démarrage des capacités additionnelles est programmé pour mi-2019, sachant qu’un grand arrêt de maintenance est prévu sur le vapocraqueur, courant 2019. Ce n’est pas la première fois que le craqueur de Daesan fait l’objet d’un renforcement capacitaire. Entre 2005 et 2007, les capacités avaient été augmentées, et entre 2014 et 2016, un four pour craquer du gaz de pétrole liquéfié avait été ajouté, portant les capacités d’éthylène de 1 à 1,1 Mt/an. Cette fois, le projet est plus conséquent. Il est question d’accroître la flexibilité du vapocraqueur pour traiter du propane. Celui-ci serait importé du MoyenOrient et/ou des états-Unis grâce à la grande disponibilité de propane due à la révolution des gaz de schiste. Selon Total, l’avantage du propane est également d’être plus facilement transportable que l’éthane et de nécessiter moins d’infrastructures logistiques. Par ailleurs, le groupe français explique que l’accroissement des volumes de production d’éthylène

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

Le volet algérien est moins calibré, à ce stade. Le 10 avril, Total a conclu un accord global avec son partenaire algérien Sonatrach pour un certain nombre de projets dans l’amont. L’accord doit permettre aussi le développement de projets en aval, comme le solaire ou la pétrochimie. Dans ce domaine, l’ancien projet d’un vaste complexe d’éthylène et de polyéthylène à Arzew, près d’Oran, a été abandonné, ces dernières années. En décembre 2016, Total et Sonatrach ont finalement signé un accord pour lancer une étude de faisabilité concernant la construction d’un complexe de déshydrogénation de propane et d’une unité associée de polypropylène. Pour l’heure, ni le calendrier ni l’envergure des investissements et des capacités n’ont été précisés. Sans surprise, Total n’ambitionne toutefois pas un projet de trop petite dimension, puisque ce complexe serait de taille mondiale.•

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zoom | commerce chimique

pERSpECTivES

GillesRichard:«Lademande industriellen’estpastrèsbonne» Le secteur du commerce chimique en France a connu trois années consécutives de baisse des ventes. L’année 2017 semble mieux démarrer, mais il subsiste beaucoup de défis et d’incertitudes. Tour d’horizon avec Gilles Richard, délégué général de l’union Française du commerce chimique (UFCC).

© UFCC

Propos recueillis par Julien Cottineau

Gilles Richard, délégué général de l’UFCC.

InfoChimie magazine : L’an dernier, la première estimation pour 2015 était d’une croissance de 1 à 2 % et une confirmation était attendue pour 2016. qu’en a-t-il été ? gilles Richard : Nous avons dû corriger ces chiffres. 2015 a finalement enregistré une baisse de 0,8 % du chiffre d’affaires, à 2,8 milliards d’euros, avec toutefois un export en augmentation de 6 %. Le chiffre n’est pas encore confirmé pour 2016, mais il serait de -3 %, à 2,7 Mrds €. Ce qui constitue trois années de baisse consécutive entre 2013 et 2016. Soit un recul de 6 % en trois ans. Auparavant, la rentabilité s’était maintenue, mais elle s’est dégradée en 2016, et notamment au dernier trimestre. quelles sont les raisons de cette tendance ? g.R. : Il s’agit avant tout de la demande industrielle qui n’est pas

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très bonne. La situation est difficile, même si certains secteurs s’en sortent mieux, comme la construction, l’automobile, et l’aéronautique qui ont été meilleurs, l’an passé. Le niveau des taux de change a été stable. La hausse du prix du pétrole, qui reste à un niveau bas, ne semble pas avoir eu d’impact, tout le monde n’étant pas indexé sur le pétrole. La baisse des prix des matières premières explique aussi la baisse du chiffre d’affaires. C’est surtout la demande industrielle qui ne reprend pas. Elle est moindre car on importe plus de produits finis, donc la commande industrielle baisse, d’où cet impact négatif sur la distribution chimique. Et au niveau de l’emploi ? g.R. : Les effectifs sont stables. Il n’y pas eu de grands mouvements malgré quelques rachats d’entreprise. On reste à un total de 3 200 salariés, comme l’an dernier. quelles perspectives pour 2017 ? g.R. : Pour le moment, une légère amélioration est constatée. Ce sont à peu près les mêmes fondamentaux : des taux de change inchangés, un pétrole en légère hausse, une demande qui devrait être constante. que pensez-vous du brexit ? g.R. : Il est encore tôt pour en mesurer l’impact, notamment sans connaître le contenu des accords à venir. Les Anglais eux-mêmes ne semblent pas savoir. Je n’ai pas l’impression, au niveau de l’industrie chimique, qu’ils soient perdants. Ils sont en conformité avec Reach, donc ils peuvent conserver le marché européen.

Hors UE, ils pourront avoir moins de contraintes, notamment à l’importation. Ils peuvent très bien y trouver un avantage concurrentiel. Ceci dépendra toutefois aussi des nouveaux droits de douane, mais là tout le monde peut être perdant. C’est très difficile à modéliser aujourd’hui. Mais ils seront peut-être plus compétitifs vers les pays tiers que leurs concurrents européens. pour vos adhérents, comment cela est-il perçu, quels sont les risques ? g.R. : La vision est encore assez neutre. Nos adhérents s’approvisionnent partout, et le Royaume-Uni n’est pas le principal fournisseur. Les distributeurs européens ne semblent pas inquiets à ce jour dans le cadre du Brexit. Si le Royaume-Uni devient un pays tiers au même rang que les autres, avec des droits de douane, cela pourra alors changer la donne. Tout dépendra du niveau retenu, sachant, de manière générale, que les produits finis sont beaucoup plus imposés que les matières premières. Aviez-vous approché les différents candidats à la présidentielle pour faire mieux connaître votre secteur et ses problématiques? g.R. : Non, l’UFCC n’avait pas approché les candidats. Il existe de grandes interrogations pour les entreprises de l’UFCC, notamment pour tout ce qui concerne les charges sociales, la TVA, les retraites, la pénibilité, les prélèvements à la source… Ce sont des sujets très demandeurs, alors que pour les candidats, cela ne semblait pas être la priorité. Les n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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Entre les effets d’annonce et les réalités économiques, il y a un monde. Si seules des mesures sociales sont prises, là il y aura des impacts. Les entreprises semblent trop oubliées. C’est toujours dommageable car l’agent économique premier reste l’entreprise. Une autre de nos inquiétudes concerne les attaques systématiques et grandissantes contre les produits chimiques au sens large : glyphosate, substances de produits cosmétiques, BPA, perturbateurs endocriniens… Les contradictions sont multiples. Pourquoi des attaques très nettes plus envers certains produits chimiques et pas envers certains secteurs aval tout autant utilisateurs de substances classées ? Il n’est pas non plus normal que la France se singularise régulièrement du reste de l’Europe. Des attitudes sont excessives car souvent basées sur des données ou des méthodes non encore validées. L’impact socioéconomique n’est que très rarement pris en compte. Ces

© Brenntag

L’UFCC fédère une centaine d’adhérents.

grandes décisions qui seront prises seront annoncées assez rapidement, et les entreprises seront vite sollicitées pour leur mise en place. C’est l’incertitude qui prédomine. Nous déplorons que personne ne parle vraiment de politique industrielle. Et nous sommes inquiets par rapport à des choses qui pourraient être détricotées, comme le CICE, qui est une bonne initiative. D’autres sujets n’ont pas été du tout abordés. Les déboires personnels de François Fillon ont suscité plus d’intérêt que le sujet crucial de la réindustrialisation de la France. Tout le monde en sera perdant. vous trouvez que la campagne ne s’est pas assez intéressée aux entreprises donc ? g.R. : Tout à fait. Ni au monde de l’entreprise ni à l’économie en général. Il n’y a pas assez de vision d’ensemble. Les entreprises et les syndicats professionnels sont toujours demandeurs d’échanges avec les candidats, mais la réciproque n’est pas toujours systématique, alors que cela relève particulièrement de notre rôle. Nous sommes également attentifs aux mouvements sociaux qui pourraient être déclenchés en fonction des décisions. En somme, vous baignez dans les incertitudes ? g.R. : Oui. Un flou demeure, mais ça n’empêche pas de travailler. Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

attaques ne nous semblent pas aussi justifiées qu’annoncé. Le relais médiatique amplifie ce mouvement, bien évidemment. Cela impacte essentiellement les matières premières mais moins les produits finis, qui sont du coup plus importés. C’est finalement défavorable à tout le monde. à un an de la dernière phase d’enregistrement de Reach, quelle est la situation ? g.R. : Jusque-là, 4000 substances ont été enregistrées, sur les 20 000 attendues. Mais nous ne sommes pas inquiets car les entreprises y travaillent d’arrache-pied. Par contre, nombre de matières vont disparaître du marché car trop chères à enregistrer. Beaucoup de secteurs aval vont avoir de mauvaises surprises et semblent encore peu au fait des conséquences. Les préparatifs se font de manière très hétérogène, d’un secteur à l’autre. Beaucoup seront perdants. Il y aura moins de substances sur certains marchés, il faudra alors les vendre mieux. •

Le chiffre d’affaires du Commerce chimique en France (en milliard d’euros) 3

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2007

2008

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dont à l’export

0,44

0,52

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0,46

0,47

2010

2011

2012

2013

2014

0,50

0,47

2015

2016*

(*estimation)

Source: UFCC

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zoom | spécialités

Wackerveutinnoverdans lessiliconesàvaleurajoutée à l’occasion d’un événement organisé en mars, le chimiste allemand a détaillé ses axes de R&d pour ses silicones. Dans les années à venir, Wacker compte s’appuyer sur son expertise historique sur ces produits pour en diversifier l’usage dans différents secteurs d’applications À Munich et Burghausen (Allemagne), Dinhill On

«

Sur la dernière décennie, nous avons enregistré une progression de 5 % par an de nos ventes de silicones », affirme Christoph Kowitz, vice-président de la Business Unit Silicones de performance chez Wacker, lors d’un événement organisé en mars. Si cet événement a été l’occasion de revenir sur son bilan financier en 2016, le chimiste munichois en a également profité pour faire le point sur sa R&D dans le domaine des silicones, qui l’a aidé à dépasser la barre des deux millions d’euros de chiffre d’affaires sur le dernier exercice. Le groupe compte près de 3 000 références à base de silicones dans son portefeuille, se répartissant en sept familles de produits : les silanes, les siloxanes, les émulsions, les élastomères, les ré-

sines, les silanes organo-fonctionnels et la silice pyrogénée. « Les silicones peuvent se retrouver sous différents états de matière (liquide, solide, gomme, etc.). De plus, il est possible de les fonctionnaliser pour moduler leurs propriétés physicochimiques : conductivité/isolation électrique, hydrophobie/hydrophilie, adhésion/décollement, transparence/opacité, souplesse/dureté de matériau, etc. », explique Christoph Kowitz. Avant de poursuivre : « Ces propriétés permettent aux silicones d’être utilisées dans divers marchés applicatifs, comme la construction, l’automobile, l’électronique, la cosmétique, ou encore la santé ».

Apporter de la valeur ajoutée

Pour répondre au plus près des exigences du client, Wacker s’appuie sur sa production intégrée - depuis le minerai de silicium jusqu’au produit final - ainsi que ses compétences de R&D. Le chimiste munichois s’appuie ainsi sur une expertise scientifique dans plusieurs domaines : les matériaux d’interface thermique; les adhésifs; les nouvelles résines silicones ; la chimie des surfaces et des interfaces et les nouveaux marchés. Fort de cette expertise sur les silicones, Wacker propose régulière-

L’expertise de Wacker dans les silicones domaine d’expertise

exemples d’applications marchés

Matériaux d’interface thermique

électronique, batteries, capteurs

Adhésifs

Médical et électronique

résines silicones

Liants pour composites, isolation électrique

Chimie des surfaces et des interfaces

Agents anti-mousse pour détergents, produits déperlants pour le textile

Nouveaux marchés

Fabrication additive, silicones électroactives, bétons renforcés en fibres de carbone

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© Wacker

REChERChE & dévELOppEmENT

ment de nouvelles innovations pour répondre aux besoins de ses clients. Le chimiste allemand a identifié 4 domaines d’activité prioritaires pour ses futurs développements. Tout d’abord, dans le domaine de la santé, où Wacker estime avoir un rôle important à jouer grâce aux produits à base de silicones: adhésifs, élastomères, etc. « Les silicones se caractérisent par des propriétés avantageuses pour des applications en santé. Ces polymères sont chimiquement inertes, hypoallergéniques et ne contiennent aucun plastifiant. Ils résistent à des facteurs environnementaux comme la transpiration, la chaleur ou les rayonnements ultraviolets. De plus, ils supportent les méthodes de stérilisation par vapeur, et ne favorisent pas le développement microbien grâce à leur hydrophobicité », explique Birgit Auzias, responsable Développement produits pour la santé au sein de la division Silicones de Wacker. Ainsi, les silicones de spécialités s’adaptent notamment aux applications de traitement des plaies, permettant d’associer deux propriétés qui semblent antagonistes : une adhésion ferme et une douceur d’application sur la peau. « À plus long terme, on peut imaginer que les silicones serviront à l’élaboration de pansements fonctionnels, par exemple avec des capteurs intégrés, ou libérant des actifs favorisant le traitement du patient », indique Birgit Auzias. Les silicones peuvent servir à l’élaboration de produits utilisés en construction. Par exemple, les hybrides de silicones servent à la formulation de mastics et de colles haute performance pour l’assemblage de matériaux hétérogènes. « Leurs excellentes propriétés d’adn°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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Le laboratoire américain de R&D de Wacker à Ann Arbor est dédié notamment au développement d’agents antimousses.

miser sur le développement durable

Wacker propose également toute une gamme de silicones de spécialités pour le marché de la mobilité de demain. Avec son portefeuille

© Wacker

Les différents agents antimousses sont comparés dans des machines à laver.

hésion et leur résistance accrue aux contraintes mécaniques et climatiques sont idéales pour la construction. De plus, la faible viscosité de ces silicones facilite leur mise en œuvre », détaille Arndt Schlosser, directeur de l’activité Mastics et adhésifs pour la construction chez Wacker Silicones. Avant de poursuivre : « Ces produits sont également conformes aux problématiques environnementales, leur procédé de synthèse se faisant sans solvants, sans isocyanates ni étain ». Autre application des silicones dans le domaine de la construction: la protection des bâtiments. Wacker commercialise son revêtement siliconé SilRes BS 710, qui permet de faciliter le nettoyage des graffitis ou d’autocollants sur les façades en béton ou en briques. « Contrairement aux solutions existantes, notre solution permet de protéger durablement un mur, sans besoin de réappliquer une protection après un simple nettoyage à l’eau. De plus, notre produit est stable aux rayons UV, ce qui le rend idéal pour des applications en extérieur pour la protection de bâtiments ou d’infrastructures routières tels que des ponts ou des tunnels », développe Marianne Kreuzpointner, responsable marketing Produits chimiques pour la construction chez Wacker Silicones.

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LES SiLiCONES

Il s’agit de composés inorganiques formés de squelette d’atomes de silicium et d’oxygène sur lesquels sont liés des groupements organiques non polaires. Ils peuvent se présenter sous différentes formes solides ou liquides : résines, poudres, huiles, élastomères, émulsions, etc. Le plus courant composé de la famille des silicones est le polydiméthylsiloxane (PDMS) qui est notamment utilisé dans les shampoings, les adhésifs voire même en additifs alimentaires.

d’environ 700 produits, le groupe veut profiter de l’essor des véhicules « décarbonés », comme l’explique Peter Walter, directeur marketing Solutions Industrielles chez Wacker Silicones: « Le développement de l’électrificationdesvéhicules,etl’essor du nombre d’affichages tactiles et de capteurs associés constituent des opportunités pour les silicones de Wacker ». Les silicones procurent des propriétés parmi lesquelles la résistance aux hautes températures, la conduction thermique, l’absence de pourvoir corrosif, etc. « Les silicones peuventêtreutilisésnotammentpour la gestion thermique des batteries, au traversdematériauxd’interfacethermique (« gap fillers ») et les adhésifs thermo-conducteurs pour les composants électroniques. Les gels silicones servent également à l’élaboration des affichages tactiles du tableau de bord ». à plus long terme, ils pourraient trouver d’autres applications, par exemple dans l’isolation des câbles électriques, des matériaux d’étanchéité pour les piles à combustible, les liquides de refroidissement de batterie, etc. Les silicones sont utilisés également en tant qu’agent anti-moussant. « La formation de mousse peut causer des inconvénients comme une augmentation de volume, une diminution de fiabilité ou d’efficacité ou encore un problème de qualité, que ce soit dans la production industrielle ou la vie quotidienne dans les produits d’entretien », détaille Klaus Pohmer, directeurDéveloppement procédésau sein de la business unit Silicones de performance de Wacker. Avant de continuer: « Les agents anti-mousse à base de silicone représentent environ 40 % du marché. Ces produits

sont très efficaces grâce à leur faible tension de surface, et dès des concentrations de 10 ppm ». Pour ce qui est des applications « grand public », le chimiste allemand revendique un portefeuille d’environ 250 produits anti-mousse différents commercialisés sous la marque Silfoam. « Les produitsd’entretiensontl’undesmarchés les plus importants et innovants. Wacker a conçu des agents antimousses pour la détergence, qui sont disponibles sous la forme de poudres, de liquides ou même de tablettes », précise Klaus Pohmer. étant à l’écoute des besoins du marché, le groupe munichois a développé une gamme de produits anti-mousses destinée au lavage à la main. « La lessive à la main est encore très répandue, notamment dans les régions comme la Chine, l’Asie du Sud-Est et l’Afrique. La formation de mousse étant synonyme de meilleur lavage pour le consommateur, nous avons mis au point des agents anti-mousses à action retardée, et qui se rincent facilement. Cela permet d’économiser de moitié l’eau utilisée pour le rinçage après le lavage », affirme Klaus Pohmer. Lancé avec succès en Afrique en 2016, cette gamme d’agents doit être mise en place en Asie du Sud-Est en 2017. Au regard des avantages procurés, les silicones vont constituer un axe de développement majeur pour Wacker. Devant la multitude d’applications possibles, le chimiste va continuer d’innover. Un dynamisme en R&D illustré notamment par le projet de construction d’un centre de R&D dédié aux silicones à Ann Arbor (Michigan, états-Unis) qui doit être finalisé au premier semestre 2017. •

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zoom | société innovante

biOmASSE 2g

CIMVdémarreunpilotechezPiverten préparationd’undémonstrateur La société CIMV réinstalle une unité pilote en vue de trouver un partenaire industriel pour la construction d’un démonstrateur. Des contacts ont d’ores et déjà été pris avec plusieurs acteurs intéressés par la chimie biosourcée.

© CIMV

a

Thiery Scholastique, président du directoire de CIMV.

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près deux années de travail dans la plus grande discrétion, la société CIMV (Compagnie industrielle de la matière végétale) est de retour avec l’annonce du démarrage d’une nouvelle installation pilote sur le site de Pivert près de Compiègne, au niveau de sa plateforme technologique modulaire, Biogis Center. Il s’agit d’une unité de raffinage pour la valorisation complète de la partie non alimentaire de plantes. Elle se destine à la production de trois grands types de produits : du bioéthanol 2G (en passant par du sucre 2G), mais aussi une lignine peu dégradée, réputée pour sa qualité (Biolignine), ainsi que de la silice d’origine végétale. Mais la technologie est aussi capable de produire des sucres en C5 tirés de l’hémicellulose (monomères, dimères de xylose et autres sucres en C5), ainsi que de la cellulose source de glucose (sucre C6). Et les applications qui pourront découler de tous ces produits sont particulièrement nombreuses. Par exemple, la Biolognine est pres-

© CIMV

Par Sylvie Latieule

La Biolignine de CIMV se destine à de nombreuses applications.

sentie pour des applications dans les colles, résines et adhésifs, les élastomères et fibres de carbone ou encore les polyuréthanes et polyesters. La silice peut trouver des débouchés dans les élastomères et les pneus, les plastiques, les cosmétiques et les additifs alimentaires. « CIMV a mis au point une technologie « douce » pour extraire l’ensemble des composants de la partie non alimentaire de la plante et contribue ainsi à la fabrication de produits biosourcés », explique la société dans son communiqué. D’une capacité de 1 tonne/jour, cette unité qui emploiera 2 à 3 personnes a nécessité un investissement de l’ordre de 2,5 millions d’euros. Il s’agit d’une version améliorée, et plus productive, d’un pilote de plus faible capacité, qui avait été installé, il y a quelques années, sur la plateforme de BazancourtPomacle (Marne). La nouvelle unité fonctionnera en continu et son objectif est notamment de délivrer des échantillons de produits, en vue de convaincre un investisseur pour la construction d’un futur démonstrateur industriel de 10 t/j.

L’ingénierie a déjà été réalisée au cours des deux années écoulées, grâce notamment au soutien d’une équipe de R&D d’une quinzaine de personnes, basée dans les locaux de l’INP-Ensiacet à Toulouse. à noter que CIMV possède à ce jour un portefeuille de 11 familles de brevets à l’international depuis sa création en 1998.

des synergies avec pivert

CIMV, qui loue des locaux à Pivert, compte profiter des synergies offertes par le Biogis Center, notamment en matière de développement de produits aval, comme des bioplastiques ou des résines de collage, et en matière d’informations sur les débouchés commerciaux possibles. En retour, Pivert se dit « intéressé » par le procédé de CIMV pour traiter les parties lignocellulosiques des plantes oléagineuses, sachant que le procédé a déjà fait ses preuves sur de nombreuses biomasses : pailles de céréales, bagasse de canne à sucre, la tige de maïs ou des plantes à fibres, mais peut s’appliquer aussi au bois de feuillus. Cet intérêt de Pivert justifie le fait que la société n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie.com

© Pivert

Cimv pARTENAiRE dE 7pROgRAmmESEUROpéENS

Le nouveau pilote de CIMV abrité dans les locaux de Pivert.

CIMV se soit installée sur cette plateforme orientée « Oléagineux », après avoir été hébergée dans un environnement orienté « Sucre », à Bazancourt-Pomacle, qui pouvait sembler plus proche de ses préoccupations. « Notre modèle est de bâtir un partenariat avec un gros acteur industriel », ajoute Thiery Scholastique, président du directoire de CIMV qui confirme être déjà en discussion avec plusieurs sociétés internationales pour la construction

de son démonstrateur. Le groupe Adisseo avait, par exemple, été cité un temps comme partenaire potentiel. « Nous espérons réussir cette année ce partenariat. Ensuite, il faudra compter 3 à 5 ans pour la construction de l’unité », ajoute le dirigeant. Point important : dans le cadre du projet européen 2GBiopic, cette unité de démonstration pourra bénéficier d’une subvention conséquente de la part des institutions européennes dans le cadre du programme Horizon 2020. •

UN pROCédé ORigiNAL dE déCONSTRUCTiON dE LA biOmASSE

« Mettre au point un procédé capable d’extraire l’ensemble des composants d’une plante sans les dégrader, voilà le pari pris, il y a 15 ans, dans un laboratoire de recherche de l’Institut national polytechnique de Toulouse (INP-Ensiacet). à contre-courant des techniques majoritairement utilisées pour séparer les composants des végétaux, Michel Delmas, alors professeur de chimie à l’INP, a eu l’idée d’associer deux

acides organiques a priori difficiles à associer. Le premier, l’acide acétique, est un solvant utilisé en association avec un acide minéral (type acide chlorhydrique) pour catalyser la réaction chimique de séparation de la biomasse. Le second, l’acide formique, est un catalyseur très efficace pour agir sur la matière végétale, mais très agressif. L’alliance inédite de l’acide acétique et de l’acide formique a permis de combiner les qualités de ces deux acides

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

organiques pour créer un procédé nouveau permettant d’extraire de manière précise les composants d’une plante sans les dégrader. Surtout, l’utilisation combinée permet d’éviter le recours à une étape de séparation nécessaire, dès lors que l’on utilise une combinaison acide organique/acide minéral. Le couple acide acétique/acide formique peut ainsi être réutilisé et recyclé, ouvrant la voie à une utilisation économique performante de ce procédé » • Source CIMV

• Admit bioSuccinovate: vise à raffiner de la biomasse de deuxième génération pour produire des composés chimiques à forte valeur ajoutée, en particulier pour de l’acide biosuccinique issu de la fraction C6 de sucre obtenu par le procédé, du xylitol et de la lignine. • biocore: vise à concevoir et à analyser la faisabilité industrielle du concept de bioraffinerie permettant de convertir les résidus agricoles, forestiers et des feuillus à croissance rapide en biocarburants de 2e génération, en molécules chimiques et en polymères. L’objectif est notamment de démontrer que 70 % des polymères actuellement utilisés peuvent être issus de biomasse. • biomimetic: vise à produire une nouvelle classe de polymères biosourcés via l’extraction des composés naturels de diverses ressources renouvelables. CIMV a fourni des lignines de différentes structures pour remplacer des phénols. • 2g biopic: vise à démontrer la performance, la faisabilité environnementale et socioéconomique de la transformation de biomasse lignocellulosique variée en biocarburant: le Bioéthanol 2G. CIMV est le chef de file et prévoit notamment le développement d’une unité de démonstration. • Carbosurf: vise à développer de nouveaux procédés capables de dépasser certains goulets d’étranglement liés à la production par fermentation de tensioactifs biosourcés et de glucides de spécialité. • innobite: vise à faire émerger un modèle de production plus vert pour le domaine de la construction, basé sur l’élaboration d’une nouvelle gamme de biomatériaux issus de la valorisation de co-produits agricoles (ici, la paille de blé) et du recyclage du papier. Il s’appuie notamment sur la silice issue du procédé CIMV. • Renenseng: vise à préparer une nouvelle génération de chercheurs fortement qualifiés dans la bioraffinerie et dans les sciences de l’ingénieur et des systèmes chimiques biosourcés, en Europe.

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zoom | chimie du végétal

Lachimiebiosourcée atrouvésoncap Développer des produits plus performants, plus compétitifs, ayant fait la preuve de leur durabilité, encourager des approches plus collaboratives, c’est le consensus qui s’est dessiné lors de la dernière édition du Plant Based Summit pour conduire des solutions biosourcées au succès. À Lille, Sylvie Latieule

L

a conférence/exposition Plant Based Summit (PBS) qui s’est tenue les 25 et 26 avril à Lille a rencontré un grand succès. Les organisateurs* ont fait état de la présence de quelque 600 participants, dont 130 intervenants internationaux et une quarantaine d’exposants. Au cœur des débats, les perspectives du secteur de la chimie du végétal qui a connu des vents contraires, ces dernières années, en particulier avec la baisse des prix du pétrole et la difficulté à proposer des solutions compétitives face aux solutions pétrosourcées installées depuis des décennies. Pour autant, les produits biosourcés ne cessent de progresser sur le marché dans des domaines aussi divers que la cosmétique, la détergence, l’automobile, la construction ou l’emballage.

Un horizon éclairci

* les organisateurs de PBS : l’Association chimie du végétal (ACDV), le groupe de communication InfoPro digital, en partenariat avec le pôle de compétitivité IAR.

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Ce que l’on peut retenir de cette édition 2017 de PBS, c’est qu’après les tâtonnements de ces dernières années, le cap à suivre semble se préciser. C’est en tout cas l’analyse de François Monnet, président de l’ACDV (Association de la chimie du végétal), qui a, d’entrée de jeu, résumé les trois grands défis à relever pour arriver à imposer des solutions

biosourcées. Il a cité en priorité la compétitivité. à de rares exceptions près, les produits biosourcés, identiques à des produits pétrosourcés (les « me too »), n’ont jamais réussi à s’imposer sur le marché, juste parce qu’ils étaient biosourcés. Ce fameux prix premium dont tout le monde rêvait n’est en fait jamais devenu une réalité. La deuxième clé de succès, c’est la différenciation. L’expérience ne cesse de prouver qu’un produit renouvelable arrive à s’imposer lorsqu’il apporte des propriétés supplémentaires à un marché. C’est le cas des skis en composites renforcés de fibre de lin qui sont plus souples que les skis contenant des fibres de carbone. C’est le cas du PEF (polyéthylène furanoate) qui présente des propriétés barrières aux gaz accrues par rapport au PET. C’est le cas des polyamides 11 à base d’huile de ricin qui résistent sous les capots des voitures dans des environnements corrosifs… Enfin, François Monnet a indiqué que le succès des produits biosourcés reposait à la fois sur la demande sociétale qui aspire à plus de « durabilité » et la capacité à répondre à ses attentes. D’où l’importance d’apporter de la confiance et de la transparence, preuves à l’appui, c’est-à-dire en produisant des analyses de cycle de vie et des labels fiables et reconnus. Cette aspiration sociétale à un monde plus durable n’est plus à prouver. Reste toutefois à la mettre en phase avec les aspirations des entreprises qui restent encore centrées sur leurs résultats financiers, selon l’analyse de Rodney Irwin, directeur général Redefining Value & Education pour le World Business Council for Sustainable Deve-

© DR

pLANT bASEd SUmmiT 2017

lopment. Cependant, son organisation qui réunit 200 entreprises (dont Avril, AkzoNobel, BASF, Bayer, Danone) de 67 pays représentant 19 millions de salariés agit justement pour accélérer la transition vers un monde plus durable.

L’impact des politiques publiques

Une table ronde internationale, animée par Christophe Luguel, chargé des affaires internationales du pôle IAR, a permis de rappeler que les politiques publiques jouent aussi un grand rôle dans le développement des produits biosourcés, et plus généralement, de la bioéconomie qui englobe toutes les valorisations possibles de la biomasse dont les débouchés alimentaires. Stephanie Batchelor, director State & international policy de la Biotechnology Innovation Organization, a rappelé les grandes lignes de la politique publique des états-Unis. Elle a notamment évoqué le Farm Bill qui a structuré toute la politique en faveur des biocarburants, et donné naissance au programme BioPreferred qui a encouragé le recours à la chimie du végétal dans les achats publics. Mais l’on pouvait aussi percevoir dans ses propos une pointe d’inquiétude quant à l’expiration prochaine de ces programmes et à la nécessité de les reconduire. Waldemar Kutt de la DG Recherche à la Commission européenne a rappelé pour sa part les points forts de l’Europe en matière de R&D, alors qu’elle pèche lorsqu’il s’agit de passer au stade industriel et de stimuler les marchés, malgré la mise en place du partenariat public privé BBI qui doit bénéficier d’une enveloppe de 3,7 milliards d’euros pour la période 2014-2020. n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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Un autre constat a été largement partagé pendant les deux jours : la nécessité de collaborer et de construire des chaînes de valeurs solides partant de la production de biomasse jusqu’à la vente de produits au consommateur. Cette stratégie du « faire ensemble » a été parfaitement illustrée par la présentation du Biospeed Consortium. Il s’agit d’une structure partenariale, créée en 2014, dont l’animation est assurée par le cabinet Deloitte, Elle réunit six sociétés – Faurecia, Michelin, BIC, Lego, Danone et L’Oréal – avec l’objectif de leur faire partager des savoirs autour de polymères clés (PE, PP, PET, PEF, PLA, PBS, PA…), tant au niveau de l’approvisionnement en biomasse de deuxième génération, que dans des choix technologiques autour de la fabrication de ces polymères.

Une industrie chimique qu’il reste à convaincre

Les débats ont trouvé leur épilogue avec la « table ronde des présidents ». L’objectif était de recueillir les

Soirée de gala offerte par l’UIC au Palais des Beaux-Arts de Lille.

points de vues de cinq dirigeants issus d’horizons très divers sur l’environnement économique des produits biosourcés et leur adéquation avec la stratégie de leurs entreprises. Marcel Lubben, président de Reverdia, Johei Takimoto Chief Operating Officer dans la division Polymer de Mitsubishi Chemical et Christophe Aufrère, CTO de Faurecia, étaient là pour témoigner de l’existence de solutions commerciales biosourcées performantes dans leurs portefeuilles en dépit de la difficulté à être compétitif avec un prix du pétrole avoisinant les 50 à 60 $ le baril. Puis, dans une assemblée acquise à la cause des produits biosourcés, Pascal Juéry, président de l’UIC et membre du comité exécutif de Solvay, est venu rappeler la philosophie générale de l’industrie chimique. Certes, ces produits peuvent représenter une option pour le futur. En attendant, il a insisté sur la nécessité d’avoir des stratégies autour du développement durable plus globales, partant du principe que seules des analyses de cycle de vie du berceau à la tombe pouvaient garantir la supériorité d’une solution biosourcée par rapport à son équivalent sur base fossile. Il a également mis l’accent sur l’accès à la biomasse et sur la difficulté à organiser les chaînes logistiques pour des volumes très importants. Dans son domaine d’activité, la chimie fine, Frédéric

LE pRix dE L’AgRObiObASE déCERNé à ECOTEChNiLiN

© EcoTechnilin

La société EcoTechnilin a « Totalement naturel et été récompensée grâce capable de concentrer à Biosorb. Il s’agit d’un plusieurs milliers de fois la système de filtre 100 % pollution contenue dans les naturel composé de résidus eaux, Biosorb a la capacité d’écorces de pin et de lin, de capter les métaux développé conjointement lourds et les éléments par EcoTechnilin et la société radioactifs présents dans Pe@rl. « Le tapis filtrant les fluides ». Tapis filtrant Biosorb. Biosorb repose sur les Ce prix, accompagné d’un propriétés intrinsèques développées par chèque de 5000 euros, représente aussi les arbres au cours du temps afin de se une reconnaissance de la communauté du protéger des agressions extérieures par « biosourcé ». En effet, Biosorb a été élu par l’intermédiaire de leurs écorces », a expliqué les participants de PBS parmi une sélection Karim Belhouli, p-dg d’EcoTechnilin. de quatre autres produits. Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

Gauchet, président de Minafin, a estimé que la chimie du végétal ne pouvait présenter de l’intérêt que pour des solutions très innovantes. Il a également confirmé que si l’Europe pratique une R&D de grande qualité, elle est mal outillée pour les phases d’industrialisation. Ce qui explique pourquoi toutes les activités de son entreprise dans le domaine du biosourcé sont regroupées aux états-Unis. Néanmoins, sur ce sujet de l’industrialisation, la chimie du végétal rencontre les mêmes difficultés que l’ensemble de la chimie qui peine à se réindustrialiser dans un environnement de plus en plus hostile, tant au plan réglementaire qu’en matière de réputation. D’où la préoccupation de l’UIC de prioriser ses actions en direction de sa compétitivité et de son image. Le soutien des solutions biosourcées ne pouvant constituer qu’un tout petit volet de sa stratégie. Mais nul doute que cette retenue de l’industrie chimique ne freinera pas les ardeurs des professionnels du biosourcé présents dans la salle. Les leçons du passé ont été retenues, en particulier l’erreur d’avoir misé massivement sur les biocarburants de première génération et les grands intermédiaires chimiques. Tous ont foi dans les détenteurs de marques (« brand owners ») qui affichent de plus en plus explicitement leur préférence pour le biosourcé et seront en capacité de tirer les marchés. Le mot de la fin est enfin revenu à François Monnet (ACDV) qui a clôturé ces deux jours d’intenses débats en rappelant que la chimie du végétal est une chimie innovante, donc nécessitant du temps pour convaincre. Elle ne peut se comprendre que dans le cadre du développement durable, démarche globale de progrès qui demandera à chacun d’être à la fois exigeant envers lui-même et à l’écoute des marchés comme de la société. Il a donné rendez-vous à tous pour une nouvelle édition du Plant Based Summit en 2019. Alors, à vos agendas ! •

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zoom | usine du futur

Le fournisseur de solutions techniques pour l’exploitation des usines SPIe a annoncé sa participation au projet européen de r&D Smart tooling. Ce programme vise notamment à développer des solutions de maintenance de rupture notamment pour la chimie et la pétrochimie, par l’usage de drones. Par Dinhill On

© SPIE

mAiNTENANCE

Smart Tooling vise à développer des solutions de rupture, telles que les drones pour les opérations de maintenance de sites industriels.

Lesdronespréparentleurentrée danslessiteschimiques

e

t si le futur de la maintenance industrielle des usines résidait dans les drones ? Cette optique pourrait très bien devenir réalité au travers du projet européen « Smart Tooling ». S’inscrivant dans le cadre du programme de coopération Interreg Flandres-Pays-Bas, il réunit un consortium associant acteurs publics de recherche (universités et instituts technologiques) et des entreprises (notamment les chimistes Dow Benelux et BASF). Initié officiellement en mars 2017, le projet de trois ans va s’attacher à développer des solutions technologiques robotisées/automatisées pour les opérations de maintenance des installations. « Si officiellement le

LE dRONE iNdUSTRiEL d’AvULAR

Le projet Smart Tooling s’appuie sur l’utilisation d’un drone industriel PrescisionScout de la société néerlandaise Avular. Conçu avec un châssis monocorps robuste, cet engin est destiné à l’inspection visuelle d’installations à l’aide de différents types de caméras : vidéo haute résolution (Ultra HD), thermique (640 x 480) ou hyper-spectrale. Alimenté en énergie via une batterie lithium-ion, le drone dispose

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projet n’a commencé qu’en mars, notre équipe a commencé à travailler sur le sujet, six mois avant le début du projet », confie Johnny van der Poel, ingénieur en chef au sein de la filiale néerlandaise de SPIE, partenaire du projet Smart Tooling. Parmi les différents axes de recherche du programme, l’un des volets concerne la mise au point de drones pour les opérations de maintenance industrielle. Dans ce cadre, le groupe de travail Unmanned Aerial Systems (UAS) est chargé d’étudier l’usage sécurisé de drones en environnement de transformation industrielle. Il regroupe notamment les expertises des sociétés SPIE (fournisseur de solutions techniques pour la maintenance d’usine), Avular (fabricant

d’un système d’auto-pilotage à triple redondance, pour une meilleure fiabilité et sécurité en vol. Il est disponible en option d’un relais GPS pour une navigation plus aisée dans les environnements ouverts, ainsi qu’avec des capteurs de gaz destinés à la détection de fuites potentielles. Outre la version standard, une version de l’engin pour les environnements Atex Zone 2 est disponible.

de drones pour l’industrie) et Airobot (expert des capteurs radars pour drones). « La société SPIE a commencé à s’intéresser aux drones pour la maintenance industrielle il y a deux ans, à l’époque où nous en avons utilisé pour la surveillance de tuyaux en pétrochimie », se souvient Johnny van der Poel.

faciliter les inspections en milieu à risque

Dans le cadre de ce programme, le groupe de travail UAS entend mettre au point un drone d’inspection. « Ces engins peuvent remplir toutes les exigences de sécurité liées à l’inspection, que ce soit à l’intérieur d’une usine dans des zones explosives ou dangereuses, qu’en extérieur sur des zones peu accessibles : colonnes de refroidissement, toits de réservoir, etc. », explique Johnny van der Poel. L’idée première du projet de ce cluster étant de vérifier l’intégrité des installations de manière visuelle, à l’aide de caméras vidéos ou thermiques fixées sur le drone. Les clichés ou films feront ensuite l’objet d’une analyse de données. Au sein du cluster UAS, la société SPIE Nederland est chargée de développer un outil logiciel, n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


© étienne Oldeman Photography

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Le drone développé par le consortium pour le projet Smart Tooling.

• Issu de l’appel à projets Interreg Flandres-Pays-Bas • Début du projet : mars 2017 • Durée du projet : 3 ans • Budget total : 1,67 million d’euros • Partenaires : Université de Twente (Pays-Bas), université de Gand (Belgique), université de sciences appliquées Avans

de gaz, permettant de mieux détecter les fuites au niveau des installations, ou bien d’un bras articulé pour procéder à des opérations de réparation ».

© SPIE

« on peut très bien imaginer des drones équipés de capteurs de gaz, permettant de mieux détecter les fuites au niveau des installations, ou bien d’un bras articulé pour procéder à des opérations de réparation ». Johnny van der poel, ingénieur en chef au sein de la filiale néerlandaise de SPIE

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

(Breda, Pays-Bas), Agence Brabant Development, société de développement régional Rewin, centre technologique Sirris, Association belge des acteurs de la maintenance (Bemas), Impuls, Centre d’innovation des procédés industriels KI <MPi, Dow Benelux, BASF.

© étienne Oldeman Photography

aidant à faire une check-list avant un vol d’inspection. « À titre d’illustration, il permettra notamment d’établir un plan de vol et de contrôler parfaitement les images. D’ici à deux ans, nous souhaitons avoir démontré qu’il est possible de voler en toute sécurité dans un environnement de transformation industrielle », développe Johnny van der Poel. Avant de compléter : « Il sera possible d’adapter le logiciel en fonction des données exigées par l’inspecteur ou l’opérateur de maintenance ». Le groupe de travail UAS espère parvenir à mettre au point un premier drone de démonstration, d’ici à la fin de l’année 2017. « Le fait que le programme Smart Tooling associe des industriels comme Dow Chemical ou BASF va permettre de développer des systèmes au plus près des besoins des industries les plus exigeantes en matière de sécurité, et ainsi d’établir des standards », précise Johnny van der Poel. Une fois le démonstrateur mis au point, le cluster envisage de travailler sur l’ergonomie d’utilisation du système, courant 2018. à plus long terme, l’ingénieur en chef de SPIE Nederland espère même pouvoir sophistiquer les fonctionnalités des drones : « On peut très bien imaginer des drones équipés de capteurs

LE pROgRAmmE SmART TOOLiNg EN bREf

Outre les volets sur les drones, le programme « Smart Tooling comprend trois autres axes d’étude portés chacun par un cluster. Tout d’abord, le groupe de travail « Inspection » est dédié à la mise au point d’un dispositif pour inspecter les réservoirs. Le cluster Workshop vise à la conception de solutions digitales pour optimiser la maintenance et à la détection de fuites par des robots. Le troisième groupe a pour objectif de concevoir des systèmes fixes robotisés pour les opérations de nettoyage des installations de production. •

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zoom | économie circulaire

Le comifer a organisé une journée de conférences sur le recyclage du phosphore pour les activités agricoles. L’occasion de faire le point sur le contexte réglementaire au niveau européen et les gisements de seconde vie à exploiter. Par Dinhill On

© Unifa

fERTiLiSATiON

Promouvoirl’utilisation dephosphorerecycléenagriculture

«

Avec la diminution des ressources minières, le recyclage du phosphore devient une démarche cruciale pour des pratiques agricoles inscrites dans le développement durable ». Ce sont par ces propos que Christine Le Souder, présidente du Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée (Comifer), a lancé la journée thématique sur le phosphore recyclé en agriculture, le 11 avril dernier. Organisé en collaboration avec la plateforme européenne du phosphore durable (ESPP), cet événement a permis à l’ensemble des acteurs industriels (agriculteurs, producteurs d’engrais, etc.), des collectivités, ou encore de l’enseignement supérieur de s’informer sur l’usage

de matières fertilisantes d’origine résiduaire (Mafor) en substitution aux engrais minéraux, notamment pour leur teneur en phosphore. « Les Mafor constituent un engrais complet, source d’azote, de potassium, de phosphore, de calcium, ou encore de magnésium. Elles sont adaptées à la fois pour leur valeur fertilisante, leur apport en matière organique, leur valeur environnementale (stockage de carbone) et écologique (substitut à un engrais minéral) », renchérit Christian Morel, chercheur au sein de l’unité Interactions sol plante atmosphère (ISPA) à l’Inra. De plus, l’origine des Mafor est diverse, comme l’indique Patrick Dabert, directeur de recherche à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agri-

LE CONTExTE RégLEmENTAiRE AUTOUR dES mAfOR EN USAgE AgRiCOLE

Les Mafor proviennent principalement des effluents d’élevage (fumiers, lisiers), du traitement des eaux usées urbaines et industrielles. Pour une réutilisation, ces substances sont soumises à diverses réglementations suivant leur provenance. Ainsi, les Mafor produites à partir de lisiers et fumiers pour fertiliser ou amender les sols suivent les exigences de la Directive nitrates de décembre 1991. D’autre part, l’utilisation des Mafor issues des stations de traitement d’eaux usées urbaines et industrielles est régie respectivement par la législation sur l’eau (décret du 8 décembre

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1997) et par celle sur les installations classées (arrêté du 2 février 1998). De plus, il reste un manque de clarté concernant l’autorisation d’utilisation suivant les conditions en épandage (direct ou en mélange). Conscients de cette complexité réglementaire, les pouvoirs publics ont demandé, en 2014, une étude sur l’usage de Mafor en épandage. Le but à terme étant de définir un statut juridique pour les Mafor et d’harmoniser les exigences réglementaires en matière de stockage, de gestion de qualité et de contaminants, de pratiques d’épandage, etc.

culture (Irstea) : « Ces composés sont valorisables à partir de boues d’épuration, d’effluents d’élevage, de composts, de digestats de méthanisation, de cendres ou encore de biochars ».

Exploiter les gisements les plus intéressants

Si tout le monde s’accorde à dire que l’exploitation de phosphore recyclé est avantageuse, il reste à déterminer sur quels gisements s’appuyer et quelles exigences de qualité sont jugées « acceptables » pour une réutilisation. « La quantité de phosphore dans les Mafor est variable selon leur provenance. Par exemple, des Mafor issues de fumiers ou de lisiers n’ont pas la même composition. De plus, l’origine de ces fumiers ou lisiers (porcins, bovins, volaille) ajoute une variabilité supplémentaire », explique Patrick Dabert (Irstea). Avant d’ajouter : « cela étant dit, les gisements issus de l’élevage et de l’industrie agroalimentaire sont effectivement les plus intéressants à exploiter pour la teneur en phosphore ». Parmi les autres gisements prometteurs pour le phosphore : la struvite. Il s’agit d’un minéral de phosphate hydraté, pouvant provenir de la précipitation des boues biologiques en stations d’épuration (Step) d’eaux usées. « La teneur en phosphore de la struvite est supérieure à celles d’autres gisements, comme les cendres, les fientes de volailles, ou n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie.com

Les Mafor sont utilisées dans les épandages au sein d’exploitations agricoles.

encore le biochar », précise Christian Morel (Inra). Et comme pour les effluents d’élevage ou de l’industrie agrioalimentaire, la composition de la struvite est fluctuante, en fonction des intrants de chaque Step. Dans certains pays comme le Danemark, certains groupes industriels comme Veolia, Suez (Phosphogreen) ou encore Timac valorisent déjà la struvite, via une intégration plus soutenue de l’industrie des engrais et de celle du traitement de l’eau.

des freins encore à lever avant une généralisation

LA STRUviTE

Il s’agit d’un minéral composé d’ammonium, de magnésium et de phosphate. Dans le domaine du traitement de l’eau, il est produit en grande quantité à la suite de la digestion anaérobie des boues. La struvite peut former des dépôts, et en précipitant, venir obstruer les tuyaux, les pompes et les autres équipements, altérant l’efficacité de l’exploitation. Si la valorisation de struvite issue de Step est actuellement interdite en France, elle est autorisée dans d’autres pays européens comme la Suède, la Suisse, les Pays-Bas ou encore le Danemark.

Le colloque a réuni acteurs du monde agricole, chercheurs, industriels et pouvoirs publics.

© Comifer

Selon les calculs d’une étude sur les Mafor réalisée en 2014, ces composés peuvent contribuer pour près de 50 % des besoins en phosphore pour un usage agricole ou forestier au niveau français. Sachant qu’une partie des effluents d’élevage et des coproduits de l’industrie agroalimentaire sont déjà valorisés, respectivement en épandage/compostage et en alimentation animale. « Cependant, il existe des limites aux

Mafor, notamment au niveau de la localisation géographique et de la disponibilité des gisements. D’autre part, le phosphore des Mafor est souvent associé à d’autres éléments, ce qui complexifie leur réutilisation », précise Patrick Dabert (Irstea). En effet, l’usage de Mafor nécessite de s’intéresser à l’ensemble de l’écosystème, en particulier le sol sur lequel il est appliqué. Il y a donc un besoin de références scientifiques et d’outils analytiques non seulement sur les Mafor, mais également sur les paramètres liés au sol (pH, teneur en azote, microbiologie). « Les Mafor se révèlent beaucoup moins efficaces sur des sols plus basiques, en raison du manque de solubilité du phosphore », indique Christian Morel (Inra). En outre, il est nécessaire avant d’employer les Mafor de manière massive, de vérifier certains aspects, comme l’innocuité des composés, notamment en matière d’introduction potentielle de contaminants. « Il existe beaucoup de sortes de contaminants : métalliques, pathogènes, polluants organiques, nanoparticules, microplastiques, etc. Il est nécessaire de caractériser l’influence de ces substances sur le sol, afin de pouvoir les éliminer si nécessaire en amont », soutient Florence Catrycke, directrice Réglementation et Normalisation à l’Union des industries de la fertilisation (Unifa). En ce qui concerne l’aspect réglementaire, il est nécessaire également de statuer sur le cas de la struvite issue des Step en tant que produit. « Selon la

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

définition du ministère, la struvite est considérée comme un déchet. Or, étant compatible avec de la valorisation, une sortie de statut de déchet est envisageable, mais est-ce que cela est vraiment intéressant ? Car en effet, cela fait rentrer en jeu tout ce qui concerne les autorisations de mise sur le marché », explique Loïc Lejay, spécialiste du recyclage au ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la Mer. En conclusion, les acteurs s’accordent à dire que le recyclage du phosphore en agriculture est une pratique à démocratiser. Cependant, des verrous scientifiques et réglementaires sont encore à faire sauter pour exploiter ces gisements de matières fertilisantes en substitution d’engrais minéraux. « Une fois que l’ensemble des éléments du contexte nécessaires à l’exploitation des Mafor sera réuni, il restera la question de la gestion à moyen et long termes de leur usage. Il faudra régler d’autres problématiques, comme la sécurité alimentaire, l’accessibilité, ou les conflits d’utilisation », explique Valérie Maquère, chef du bureau Eau, Sols et économie circulaire du ministère de l’Agriculture. « La question du recyclage du phosphore ne doit pas se limiter à l’agriculture, mais doit s’appliquer de façon transversale sur l’intégralité de l’industrie », conclut Kees Langevald, vice-président Business development chez le producteur néerlandais d’engrais ICL Fertilizers. •

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zoom | événement

pERTURbATEURS ENdOCRiNiENS

Mieuxcaractériserlessubstances pourmieuxlesgérer La Fondation de la maison de la chimie et la Société chimique de France ont organisé un colloque consacré aux perturbateurs endocriniens. L’occasion de faire le point sur la problématique complexe liée à ces substances, et les outils pour mieux en évaluer les risques associés. Par Dinhill On

F

avoriser les échanges pour mieux gérer les risques liés aux perturbateurs endocriniens. Tel est l’objectif du colloque organisé par la Fondation de la maison de la chimie et la Société Chimique de France le 25 avril dernier à Paris. Cet événement a réuni chercheurs et industriels utilisateurs et producteurs autour d’une journée de conférences sur le sujet. Ce qui a permis de rappeler le contexte de la problématique émanant de ces substances et de débattre sur les méthodes de caracté-

risation existantes. La question des perturbateurs endocriniens (PE) a émergé, suite à différents phénomènes observés dans l’environnement, comme le détaille JeanPierre Cravedi, chercheur au sein de l’unité Toxalim à l’Inra de Toulouse : « Les scientifiques ont par exemple constaté une recrudescence de développement de micropénis chez des alligators à proximité des marais traités aux insecticides organochlorés. Autre exemple avec l’essor des phénomènes d’imposex des bulots de la Mer du Nord, consécutif au relargage de tributylétain des peintures pour navires ». Et les PE ont été rendus tristement célèbres en santé humaine au travers du distilbène. Ce traitement autrefois prescrit pour éviter les cas d’avortement spontané est à l’origine de cancers vaginaux chez les femmes traitées et leur descendance. « Si la définition donnée par l’Organisme mondial de la santé fait l’objet d’un consensus chez les scientifiques, les perturbateurs endocriniens sont beaucoup plus complexes en matière de critères d’interprétation des don-

LA NOTiON dE pERTURbATEUR ENdOCRiNiEN

Si le concept de perturbateur endocrinien (PE) fait l’objet d’un consensus, la définition a évolué au fur et à mesure des avancées scientifiques. Une première définition a été donnée lors d’un colloque organisé par la Commission européenne, à Weybridge (Royaume-Uni). Elle définissait un PE comme « une substance étrangère à l’organisme qui produit des effets délétères sur l’organisme ou sa descendance, à la suite d’une modification de la fonction hormonale ». Une définition qui diffère de celle donnée par l’Agence américaine de protection de l’environnement.

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Elle établit un PE comme « un agent exogène qui interfère avec la production, la libération, le transport, le métabolisme, la liaison, l’action ou l’élimination des ligands naturels, responsables du maintien de l’homéostasie et de la régulation du développement de l’organisme ». Enfin, la définition qui est communément considérée adoptée par la communauté scientifique est celle de l’Organisation mondiale de la santé en 2002. Selon elle, « un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien, et de ce fait, induit

nées. En effet, la nature de ces substances est tellement diverse - il peut s’agir d’un pesticide, d’un produit cosmétique, d’un polluant industriel voire d’une substance naturelle - qu’il est difficile d’établir un lien structure/activité », indique JeanPierre Cravedi (Inra).

Un mécanisme complexe à cerner

La diversité des substances ayant un effet sur le système endocrinien complexifie la compréhension et la réglementation sur ces substances. « Les cibles sont multiples au niveau de l’organisme : appareil reproducteur, thyroïde, cerveau, pancréas, reins, etc. Le champ des possibles est immense, sans parler du type d’effet. Certains produits peuvent mimer l’effet d’une hormone (agoniste), tandis que d’autres sont capables de bloquer la fixation au récepteur (antagoniste). De plus, une seule et même substance peut avoir un effet différent selon le récepteur », détaille Jean-Pierre Cravedi (Inra). Ainsi, ces produits peuvent jouer sur le système hormonal, que ce

des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations ». Quelle que soit la définition considérée, il semble y avoir un consensus sur le fait, d’une part, qu’une telle substance détient un mode d’action via le système hormonal, et qu’elle doit contribuer à un effet « visible » sur l’organisme entier. Ce qui complique la réglementation relative à ces substances car la notion d’effet seuil n’est pas forcément adaptée. En effet, la relation dose-effets n’est pas monotone et de faibles doses peuvent avoir un effet délétère plus marqué que des fortes doses. n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


© Patrice MEHEUX - Société Chimique de France Division de Chimie Industrielle

infochimie.com

soit sur le métabolisme de synthèse de l’hormone, sur sa biodisponibilité (en jouant sur le transport) ou encore sur sa « qualité » (modulation de la durée de vie). En outre, les perturbateurs endocriniens peuvent influer dès de faibles doses et leurs effets peuvent être tardifs (quelques années voire décennies plus tard). Pour étudier les effets de ces substances, les scientifiques ont à leur disposition différentes méthodes, comme le détaille Nicolas Creusot, chercheur au sein de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpelier (IRCM) : « Il existe des méthodes « in silico » ou cristallographiques, celles « in vitro » par voie biochimique, celles « in vitro » par l’usage de cultures cellulaires et enfin les méthodes « in vivo » ». Chacun de ces outils possède des avantages et des inconvénients pour identifier des aspects précis de la perturbation endocrinienne. Les méthodes « in silico » de type QSAR et la cristallographie permettent de déterminer le mode de liaison d’une substance en fonction d’un récepteur donné, mais cela nécessite de consolider une base de donInfochimie magazine - Juin 2017 - n°543

L’événement a réuni chercheurs, industriels producteurs et utilisateurs à Paris pour échanger et débattre de la thématique des perturbateurs endocriniens.

nées de référence. Les études « in vitro » aident à mesurer l’effet biologique, en évaluant l’expression d’un gène, la production de métabolites, etc. « Les outils « in vitro » par biochimie sont compatibles avec des usages à haut débit, mais ne permettent pas de prendre en compte le contexte cellulaire. Et quant à la méthode cellulaire, elle est intégrative et adaptée au haut débit, mais la pharmacocinétique est difficilement mesurable », développe Nicolas Creusot (IRCM). Enfin, les modèles « in vivo » sont idéaux pour étudier la pharmacocinétique, mais ils sont lourds et coûteux, et de plus en plus contraignants à cause des sacrifices d’animaux. Si des tests approuvés par l’OCDE existent, ils ne suffisent malheureusement pas, comme l’évoque Alain Lombard, dirigeant d’Allotoxconsulting, cabinet de conseil en toxicologie : « Les tests OCDE s’effectuent toujours sur des doses maximales, mais qu’en est-il des faibles doses ? Quelles sont-elles, et quels sont les essais complémentaires validés ? Comment prendre en compte la notion de puissance et de plausibilité ? ». En outre, il semble

qu’il y ait une variabilité d’une substance de ce type en fonction de l’âge (fœtal, enfant, adulte, etc.) : il s’agit de la notion de fenêtre d’exposition/de sensibilité. « Il existe une tendance croissante à considérer que la présence d’un perturbateur est équivalente à un risque, alors que ce n’est pas exact : il est absolument nécessaire de considérer l’exposition », indique Jean-François Narbonne, professeur de toxicologie à l’université de Bordeaux. à l’instar du risque chimique, la prévention doit passer par une évaluation des conditions d’exposition et une hiérarchisation des risques.

développer une toxicovigilance globale

Pour mieux évaluer les risques liés aux PE à l’avenir, il semble donc nécessaire d’utiliser des technologies incluant à la fois les essais toxicologiques, et d’autre part, les conditions d’exposition. « La responsabilité du classement de ces substances doit être séparée de l’évaluation des risques et de l’élaboration des mesures de gestion car il s’agit de deux compétences différentes », indique Jean-François Narbonne (Université de Bordeaux). Pour y parvenir, les autorités compétentes pourront s’appuyer sur deux outils actuellement disponibles : la biosurveillance, qui permet de mieux relier exposition et effets ; et les bio-essais, qui aident à mesurer le potentiel d’action d’une ou plusieurs substances. Et ces tests doivent être inclus dans la méthodologie d’évaluation et de contrôle. Et cette toxicovigilance ne doit pas se limiter aux PE, comme le souligne JeanFrançois Narbonne (Université de Bordeaux) : « La focalisation des pouvoirs publics sur l’exposition aux PE ne doit pas détourner l’attention sur d’autres causes toutes aussi crédibles: la surconsommation médicamenteuse, l’exposition exponentielle aux champs électromagnétiques, ou encore l’essor des comportements à risque (multiplication des tatouages, consommation de tabac ou autres drogues illicites, etc.) ». •

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zoom | usine du futur

ThiNk TANk

LaSFGPmobilisesesadhérents surlesenjeuxdugéniedesprocédés Les assises du génie des procédés, organisées le 28 mars dernier, ont réuni plus de cent cinquante participants. à l’ordre du jour, des débats sur le rôle que peut jouer la discipline dans le renouveau industriel français. Par Sylvie Latieule

«

Notre magnifique pays doit redevenir un grand pays industriel, lutter contre la désindustrialisation, repenser son tissu industriel. Ce sont des conditions « sine qua non » pour améliorer l’emploi, réduire notre dépendance vis-à-vis de l’étranger ». C’est en ces termes que Jean-Pierre Dal Pont, président de la Société française de génie des procédés (SFGP) a ouvert une après-midi de débats consacrée à sa discipline, le 28 mars dernier à la Maison de la chimie. « Le terme Génie des Procédés est une invention française, créée il y a une trentaine d’années par le professeur Jacques Villermaux de Nancy, trop tôt disparu. Jacques Villermaux a eu une vision qui semble très simple, à savoir que les méthodes et concepts du génie chimique, traduction française de « Chemical Engineering » qui a accompagné le développement extraordinaire de la chimie et du pétrole pendant un siècle, pouvaient s’appliquer aux autres Industries de transformation de la matière, telles la pharmacie, les industries agroalimentaires, la cosmétique pour ne citer que celles-là », a rappelé M. Dal Pont. Sébastien Podevyn s’est ensuite exprimé au nom de Thierry Mandon, ex-secrétaire d’état chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour évo-

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quer les progrès technologiques, en particulier la révolution numérique, qui sont en train de bouleverser notre société. Il a également mentionné les attentes sociétales et estimé que les usines devaient être le fer de lance d’une économie plus responsable et durable. Mais alors que le besoin d’un renouveau industriel se fait de plus en plus pressant, quel pourrait être le rôle du génie de procédés ? Quels sont les enjeux en matière de recherche et de formation ? Quelle dynamique faudrait-il engager pour amplifier ce renouveau ? L’enjeu de cette après-midi était justement de répondre à ces questions et de proposer un point d’étape pour une discipline toute jeune au regard des sciences fondamentales, 30 ans après le rapport Gaillard qui avait analysé les pôles de compétences français en génie des procédés.

La 4e révolution industrielle en marche

Des débats, on retiendra que la numérisation nous a fait entrer dans une quatrième révolution industrielle, d’où est en train d’émerger le concept d’usine du futur. Yves le Le Déaut, président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), a rappelé quelques caractéristiques de cette usine du futur : production plus flexible, personnalisation des produits, alliance nouvelle entre l’homme et le robot, interopérabilité, digitalisation, optimisation des coûts énergétiques, fonctionnement de l’usine dans un écosystème… Il a évoqué les soutiens publics engagés sous le quinquennat Hollande à travers le programme Alliance pour l’industrie du futur qui s’est

inscrit dans la continuité des 34 plans industriels. « C’est une priorité absolue que de renforcer notre tissu industriel », a-t-il expliqué, estimant que le génie des procédés était un levier indispensable de l’usine du futur. D’ailleurs, sous l’impulsion du conseil d’administration de la SFGP, une commission « Usine du futur » composée d’industriels et d’académiques a été constituée depuis plus d’un an pour réfléchir sur cette thématique ainsi que sur les impacts de la révolution digitale qui se dessinent. Un guide est en préparation. Bien entendu, ces évolutions ne seront pas sans impact sur l’emploi et il y aura nécessité d’adapter les formations initiales et continues, sachant que l’on parle maintenant de plus en plus de formation tout au long de la vie pour s’adapter au mieux à un monde en mouvement. Ainsi, la formation a été largement évoquée dans le cadre de ces assises. Un recensement au niveau national a d’ailleurs été soigneusement réalisé. Il est issu de remontées d’informations qui ont pu être rassemblées dans le cadre d’assises régionales organisées, courant 2016, en préparation de ces assises nationales. Il a permis de constater que la discipline du génie des procédés était de mieux en mieux implantée dans les cursus (DUT, licences, écoles d’ingénieurs). « Le nombre d’ingénieurs formés a doublé entre 1991 et 2015 avec un maillage sur tout le territoire », a pu observer Xuan Meyer, professeur à l’INP-Ensiacet à Toulouse. Jean-François Joly, directeur expert à l’IFPEN, a toutefois estimé que la discipline était encore trop méconnue et qu’il fallait continuer d’agir pour attirer des talents. Différentes mesures sont envisagées : n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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intervenir dans les écoles, former les professeurs, (re)proposer une agrégation, proposer un répertoire de formation sur Internet, reconstituer le lien entre le citoyen et l’industrie… Sur le volet recherche, Jack Legrand, professeur de génie des procédés à l’Université de Nantes, a évalué à hauteur de 2000 le nombre de chercheurs académiques impliqués dans le génie des procédés sur notre territoire, un chiffre auquel il faudrait ajouter tous les chercheurs industriels.

nage. Dans ce domaine, pour être performants, il faut être capables de modéliser et d’adapter au mieux les outils à une diversité de plus en plus grande, tant au niveau des intrants (des gaz de schiste au pétrole brut) qu’en sortie d’installation. Le génie des procédés est alors un levier pour atteindre cet objectif.

La transition digitale au cœur du renouveau

Puis, il a été rappelé que la France avait une bonne tradition de recherche dans ce domaine du génie des procédés, notamment au niveau du CNRS, avec des laboratoires souvent associés à des écoles d’ingénieurs. Avec une particularité du génie des procédés: son côté très interdisciplinaire qui intègre d’autres sciences, telles la chimie, la physique, les mathématiques, la mécanique. Pour ce qui est des évolutions les plus récentes, il a été évoqué la nécessaire prise en compte des questions sociétales, les impacts environnementaux liés au développement industriel, mais aussi les besoins de consommateurs de plus en plus personnalisés. Outre l’INP-Ensiacet à Toulouse ou l’Ensic à Nancy, l’IFPEN reste un haut lieu du développement de procédés et de la catalyse, en particulier pour les secteurs pétroliers et gaziers, et plus récemment, dans les énergies nouvelles. On y forme aussi des thésards, même si le cœur de métier reste l’industrialisation de procédés via sa filiale Axens, et en partenariat avec d’autres entreprises françaises, comme l’a rappelé Pierre-Henri Bigeard, directeur adjoint de l’IFPEN.

des secteurs à conquérir

Autre enseignement de ces assises, le génie des procédés, né de la chimie, conquiert progressivement de nouveaux horizons. C’est en tout cas le point de vue de Laurent Falk, du LRGP à l’Ensic de Nancy, qui a Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

© IFPEN

des attentes sociétales

Jean-Pierre Dal Pont, président de la Société Française de Génie des Procédés (SFGP).

notamment évoqué les secteurs des biotechnologies, de la pharmacie, du textile et même du spatial. JeanLuc Simon, représentant de l’Ania, a tempéré ses propos en regrettant, pour sa part, que le génie des procédés n’ait pas été en mesure de s’imposer dans les secteurs agricole et agroalimentaire. En corollaire, il a estimé que la France était en train de régresser, ces domaines étant incapables de capter la croissance. Plus optimiste, Marc Daumas, responsable science et innovation chez Sanofi, a témoigné que sa société avait bien intégré des compétences de génie des procédés sur ses deux métiers, la chimie fine et la production de médicaments. Et parmi les applications les plus nouvelles, il a mentionné le traitement des solides et le domaine des produits biologiques injectables, compte tenu des aspects hydrodynamiques très particuliers des opérations de remplissage. Philippe Ricoux de la direction scientifique de Total a expliqué pour sa part que, dans un groupe pétrolier comme Total, le génie des procédés trouvait toutes ses lettres de noblesse dans l’aval et le raffi-

Bien entendu, ces assises ont été l’occasion d’évoquer la transition digitale et son articulation avec le génie des procédés. Laurent Baseilhac, directeur des procédés d’Arkema, est justement chargé de lancer la transition digitale dans le « manufacturing » : « Chez Arkema, nous pensons que la digitalisation est tirée par le marketing et le client. Mais très vite l’industriel et le « manufacturing » doivent répondre par plus de customisation ». Ainsi, tout ce qui est modélisation et simulation revêt une importance de plus en plus grande. Il a également évoqué des répercussions importantes au niveau humain et dans l’organisation du travail, avec notamment des opérateurs qui devront évoluer vers des niveaux de compétences plus élevés. « Nous allons inverser le flux de l’intelligence vers l’opérateur », a-t-il ajouté. Le mot de la fin est revenu à Marc Rico, chef de bureau de la chimie et des biotechnologies de la DGE. Il a expliqué que les travaux de la SFGP pour contribuer au renouveau industriel de la France venaient en écho des travaux des pouvoirs publics. On retiendra de ses propos quelques mots clés que sont la compétitivité, la modernisation, l’économie circulaire et numérique et la formation. Preuve que la DGE est bien une organisation connectée avec les préoccupations des industriels. De ces assises sortira prochainement un livre blanc, un document proposé par la SFGP qui synthétisera les défis à relever par le génie des procédés pour bâtir l’industrie du futur. •

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solutions | conduite de procédés

LOgiCiEL

Une solution de gestion pour la production par lot

Par Dinhill On

«

Notre logiciel Factory Talk Batch constitue l’une des pierres pour répondre aux défis de l’entreprise connectée et du digital manufacturing ». Voici comment Thierry Adnet présente son logiciel Factory Talk Batch, responsable commercial Service & Support pour la Région Nord de Rockwell Automation France. Le fournisseur de solutions logicielles et d’automatismes a lancé la dernière version de sa suite logicielle de traitement par lots pour la production. « Cet outil s’apparente à un livre de cuisine, recensant toutes les matières premières et les équipements pour élaborer une recette », explique Guillaume Ravier, consultant technique Process chez Rockwell Automation. Dotée d’une nouvelle interface Web, la version 13 du logiciel Factory Talk Batch offre une meilleure réactivité, évolutivité et productivité du traitement par lot.

Une intégration procurant de la flexibilité

Le Factory Talk Batch v13 apporte une plus-value à l’utilisateur, en matière de flexibilité. « Cette nouvelle version est capable de prendre en charge n’importe quelle marque d’équipement, et se caractérise par une simplicité d’intégration, en particulier pour la synchronisation des contrôleurs, l’entrée/sortie des paramètres physiques, etc. », décrit

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© Rockwell Automation

La société Rockwell automation a lancé la dernière version de son logiciel Factory talk Batch. Elle permet d’améliorer la gestion d’une production par lot d’une usine, via de nouvelles fonctionnalités.

Guillaume Ravier. Pour une même qualité de production, elle permet aussi de réduire le temps alloué et donc les coûts, en facilitant les opérations menées en parallèle. « Cette flexibilité demeure visible également pour des lignes de production multiproduits », indique Thierry Adnet. En outre, cette solution peut être déployée sur tous types de supports, y compris mobiles : ordinateurs portables, smartphones, tablettes, etc. La version 13 du Factory Batch Talk dispose enfin du module Sequence Manager, permettant de séquencer les lots au niveau du contrôleur ou du serveur. « Comparée à la version précédente, la solution est en mesure d’intégrer des skids fabriqués par des constructeurs tiers à l’ensemble du procédé, et cela en minimisant le remaniement nécessaire pour une éventuelle transition de systèmes de traitement sur base contrôleurs vers d’autres sur bases serveurs », développe Guillaume Ravier. En plus de la dernière version du logiciel Factory Talk Batch, Rockwell Automation a récemment lancé sur le marché d’autres modules, tels que l’application Factory Talk Analytics. Elle est conçue pour la surveillance à distance, la gestion

des performances des machines, le suivi de l’état et des diagnostics des dispositifs, et la maintenance prédictive. Disponible en version pour appareils (« for devices » ) ou pour équipements (« for machines » ), ces solutions offrent des moyens plus efficaces d’intégrer les données de l’usine dans des stratégies d’intelligence de gestion. « Factory Talk Analytics regroupe toutes les données provenant de plusieurs ERP dans un seul et même rapport. Il présente les données sous la forme d’un tableau de bord, adapté à chaque métier, pour l’aide à la décision », explique Guillaume, Ravier. Rockwell Automation a également développé le concept de MES modulaire par les applications Factory Talk Production (répertoire de commandes et de paramètres de recettes), Factory Talk Quality (modélisation et exécution de consignes de qualité) et Factory Talk Performance (visualisation graphique des opérations de production). « Rockwell a choisi de fractionner les différentes étapes de la gestion de lots de production, et laisser de la flexibilité à l’utilisateur pour s’engager à son rythme dans le digital manufacturing », conclut Thierry Adnet. • n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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© WatchGuard Technologies

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SéCURiSATiON dE RéSEAU

Point d’accès Wifi pour environnements difficiles L’entreprise WatchGuard technologies a lancé sur le marché son modèle AP322, un nouveau point d’accès haute performance « cloud-ready » conçu pour l’extérieur. Intégré dans un boîtier renforcé IP67 avec six antennes 3x3 MIMO et le support du standard 802.11ac support, il étend les avantages du WiFi Cloud de WatchGuard aux environnements extérieurs. Dans tous ces environnements, les organisations peuvent désormais exploiter la simplicité d’utilisation et la capacité d’extension des points d’accès de WatchGuard combinés avec une puissante solution de sécurité basée sur le cloud. Le WatchGuard AP322 supporte simultanément les deux bandes de fréquence de 5 GHz et 2,4 GHz, avec des debits allant jusqu’à 1,3 Gbit/sec et 450 Mbit/sec, respectivement. Avec trois flux de signaux par antenne (3x3 MIMO), le nouveau point d’accès fournit également un meilleur niveau de débit et de performance pour de larges groupes d’utilisateurs accédant simultanément au service. Deux ports Gigabit Ethernet permettent d’ajouter un point d’accès supplémentaire pour étendre le service, et le support de PoE+ apporte à la fois souplesse et simplicité d’installation.

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SURvEiLLANCE dE pROCédéS

Outil mobile de gestion d’installation Le conglomérat Siemens étend l’utilisation de son logiciel XHQ Operations Intelligence aux appareils mobiles avec la version 5.0. Il permet ainsi de visualiser des données organisées et pertinentes sur les appareils mobiles comme de bureau via un outil unique, le XHQ Workbench. Le personnel d’exploitation et le management peuvent accéder facilement, via une nouvelle interface, à leurs données opérationnelles et commerciales pour les analyser à l’aide d’outils d’intelligence opérationnelle. XHQ Operations Intelligence agrège et combine les données d’une installation provenant du niveau opérationnel et entreprise. L’affichage interactif des données peut être facilement configuré en fonction des besoins de l’utilisateur. Ils peuvent ainsi comparer en temps réel les performances de l’installation avec les objectifs commerciaux à l’aide d’outils comme des tableaux de bord. XHQ collecte et organise les informations opérationnelles issues de nombreuses sources et les compare aux données d’autres sources.

www.siemens.com

L’application XHQ Operations Intelligence de Siemens permet de consulter sur des appareils mobiles l’état opérationnel d’une unité.

© Siemens

solutions | usine

CONTRôLE dE pROdUCTiON

La société ordinal Software commercialise ses modules de suivi de qualité MESbox pour sa plateforme MES intégrée et modulaire COOX pour la supervision, l’exécution des fabrications, la traçabilité des produits et l’analyse de performance. Disposant d’un modèle de données et d’une couverture fonctionnelle conforme au standard iSa-95, la plateforme COOX s’interface aisément avec

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des progiciels ErP ou gPaO, ainsi qu’aux automatismes. Les différents modules de la solution COOX, appelés MESbox, s’appuient sur une même plateforme et peuvent être utilisés de manière autonome ou combinés entre eux. Ainsi, la plateforme est implémentable avec différents modules tels que MESbox Scada (historisation des courbes et tendances), PMT (gestion de traçabilité), MTG (Suivi des

flux de matières), ou encore QPI (indicateurs de performance de production). La modélisation de l’installation et du procédé est partagée par toutes les MESbox, ainsi l’ajout de nouvelles fonctionnalités s’effectue avec un développement minimum. La conception étant sous technologie Java, la plateforme

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Modules de suivi de qualité

Le module MESbox PMT d’Ordinal Software est conçu pour gérer la traçabilité de la production. est accessible depuis tout type d’appareil et tout point de réseau web.

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n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


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Avec notre nouvelle série de pompes à lobes ONIXline nous avons repoussé les limites de pression. Notre gamme de pompe ONIXline vous garantit un rendement hydraulique exceptionnel jusqu‘à des pressions de 16 bar. Les pompes Börger sont disponibles dans une large gamme de 25 tailles pour des débits de 1 à 1.500 m³/h.

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Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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solutions | usine suivi de production

AnAlyse de procédés

Bodet-Osys commercialise son outil de management de la performance industrielle Quartis One pour les PME. Associée à une démarche de Lean Management, ce logiciel MES répond aux besoins des industriels pour le suivi de fabrication en temps réel, ordonnancement, traçabilité, suivi main-d’œuvre, suivi de la performance (TRS)… Il aide les responsables de production à collecter les données de production et à anticiper les imprévus. Associé aux terminaux industriels Bodet-Osys, Quartis ONE s’interface avec les principales GPAO ou ERP/PGI du marché. La suite permet d’avoir un retour sur investissement (ROI) inférieur à un an. Quartis est compatible et évolutif vers les nouvelles technologies de développement: JAVA, écrans web, multi-base de données, multi-OS (Windows, Linux), multi-navigateur.

www.bodet-osys.com

© AspenTech

outil de Gestion de performAnce industrielle Gestion de procédés

Outil d’analyse et d’optimisation

La société AspenTech a annoncé la sortie de la version 9 d’aspenONE Engineering et aspen-ONE Manufacturing and Supply Chain, destinée entre autres aux secteurs de la chimie, du pétrole et gaz et de l’ingénierie. Les innovations d’aspenONE V9 aident à concevoir et à corriger les procédés en toute confiance, à améliorer la fiabilité en appréhendant mieux les contraintes de fabrication, à intégrer plus vite de nouveaux utilisateurs et à assurer en permanence des conditions de sécurité cohérentes sur l’ensemble du cycle de vie des équipements. Ce logiciel simplifie également les workflow applicatifs APCvia une interface intuitive: le module Aspen DMC3 Builder accélère la conception des contrôleurs et permet à un plus grand nombre d’ingénieurs d’y participer, préservant ainsi la connaissance des procédés et améliorant l’efficacité des projets APC.

info@aspentech.com

Enregistreurs de données numériques

Les enregistreurs de données numériques eZtrend, Minitrend et Multitrend d’Honeywell distribués en France par Engineering Mesures sont conçus pour l’acquisition de données et l’analyse du process notamment dans les industries du traitement des eaux et de la chimie. Ces appareils bénéficient d’un écran tactile LCD couleur de 145 à 307 mm permettant une navigation simple. L’affichage des données et des graphiques est personnalisable par l’utilisateur et facilite l’utilisation de l’appareil. Par ailleurs, le système de gestion des crédits rend flexible l’utilisation des applications. Afin de faciliter le transfert et le partage des informations en toute sécurité les outils de gestion Trendviewer Pro, Trendserver Pro et Server OPC sont disponibles. Adaptés à tous types d’application, ces appareils sont capables de gérer jusqu’à 48 entrées de type Thermocouple, RTD, Impulsion, mA, mV, V, Ohms et fournissent une précision de mesure de 0,1 %. Ils peuvent communiquer via une liaison Ethernet, RS485 et un serveur OPC Honeywell. L’enregistrement des données s’effectue soit par lot soit en continu sur des supports de type carte SD ou clé USB.

info@mesure.com

U N I Q U E E T P R AT I Q U E

Spécial Usines

Pharmaceutiques

2017

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AU FORMAT DIGITAL Eric Leuenberger eleuenberger@infopro-digital.com Tél. : 01 77 92 96 37

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n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


© Emerson

infochimie.com

iNSTRUmENTATiON

Convertisseur haute performance

ExCELLENCEOpéRATiONNELLE

La division Automation Solutions du groupe emerson présente une nouvelle plateforme pour sa technologie de mesure de la température de surface Rosemount X- well. La technologie X-well mesure la température de surface de la conduite et la température ambiante, et combine ces informations avec les propriétés de conductivité thermique de l’installation et de la tuyauterie du procédé pour produire une mesure précise de la température. Le principal avantage de cette technologie est de fournir une mesure précise de la température du procédé sans piquage ni point d’insertion, ce qui accélère l’installation et simplifie la maintenance à long terme. La conception, le dimensionnement ou la maintenance des puits thermométriques ne sont ainsi plus nécessaires. Cela permet de supprimer les calculs pour la fréquence de sillage, ainsi que le temps passé à déterminer la compatibilité des matériaux, la longueur d’insertion adaptée et le profil requis.

Le convertisseur de mesure MFC 400 utilisé pour les capteurs à technologie Coriolis de la gamme Krohne est un convertisseur haute performance pour les débitmètres massiques. Il utilise une technique numérique avancée de traitement de signal pour assurer des mesures stables et précises du débitmasse, de la masse volumique et de la température de liquides et de gaz, de liquides cryogéniques ou haute température, de liquide mono phasique ou multiphases. Ses fonctions Le convertisseur MFC de diagnostics élabo400 de Krohne. rées sont conformes à la norme NAMUR NE 107. Celles-ci assurent un autocontrôle étendu des circuits internes et fournissent des informations essentielles sur l’intégrité du capteur de mesure, de lui-même, sur le fluide, le process et les conditions du process. Il peut également être utilisé dans le cadre des organes de sécurité, lui-même répond à la classe SIL2.

L’éditeur et intégrateur Visiativ a développé une plateforme collaborative et sociale combinant gestion documentaire, workflow, commerce omni-canal et e-learning pour l’industrie: moovapps. Elle dématérialise documents, processus et transactions, permettant ainsi de décloisonner les flux entre directions métiers et de s’ouvrir à leur écosystème. Grâce à Moovapps, l’entreprise est en capacité d’organiser sa démarche qualité autour d’une solution fiable et évolutive lui permettant de répondre à ces enjeux majeurs liés aux exigences règlementaires, à la maîtrise des coûts et à la satisfaction des clients. Grâce à l’intégration de Moovapps Process au cœur du système d’information, les entreprises apportent de la traçabilité sur chacune des actions engagées par les collaborateurs, ou les clients tout en automatisant les tâches sans valeur ajoutée.

Plateforme de mesure non intrusive de température

www.emerson.com

© Krohne

débiTméTRiE

info.france@krohne.com

pLATEfORmE dE gESTiON dE qUALiTé

www.moovapps.com

Rien ne peut être laissé au hasard. Mes opérateurs ont besoin d’agir avec la certitude de toujours prendre les bonnes décisions.

NOUS AVONS LA SOLUTION Syncade – Optimisez l’efficacité de tous vos opérateurs. Emerson aide les équipes d’exploitation à atteindre leurs objectifs de production en assurant la précision et la cohérence des actions réalisées au quotidien. La suite logicielle Syncade organise la gestion des documents, des équipements et des matériaux à l’aide de procédures de travail électroniques afin de créer un environnement de fabrication optimisé. Véritable système d’exécution de la production (MES), Syncade intègre les données de terrain à vos procédures pour permettre à vos opérateurs de donner le meilleur de leurs capacités. Rendez-vous sur www.Emerson.com/syncade pour en savoir plus.

Le logo Emerson est une marque commerciale et une marque de service d’Emerson Electric Co. © 2017 Emerson Electric Co.

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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© ABB

solutions | usine mESURE

iNSTRUmENTATiON

La société Keyence propose ses débitmètres de la gamme FD-Q pour la mesure sur des tuyauteries. Pour installer un débitmètre de la Série FD-Q de Keyence, il suffit de monter un petit support de fixation sur la conduite de fluide, à l’aide de 4 vis, puis de clipser le débitmètre sur ce support, et de l’immobiliser avec 2 vis. Ensuite, le paramétrage se fait par sélection de l’un des modes de détection préprogrammés. Adaptée à un large éventail de configurations, la Série FD-Q peut mesurer le débit pour toute sorte de fluides. Elle s’adapte à des tuyaux métalliques ou en résine. Elle est disponible pour des sections de tube comprises entre 1/4“ et 2“ (pour un diamètre extérieur du tube allant respectivement de 13,8 mm à 60,5 mm). En outre, son système de mesure par l’extérieur du conduit évite les coûts liés à la maintenance.

Le débitmètre massique thermique ST51 de FcI, distribué sur le marché français par Engineering Mesures, mesure le débit de gaz, y compris en mélange. On peut le paramétrer. Le principe thermique mesure la différence de température entre les deux sondes, et donne une mesure proportionnelle au débit massique. Muni d’un boîtier robuste en aluminium ou en acier inoxydable, le ST51 fonctionne sans pièces en mouvement, dispose d’une électronique intégrée ou déportée et se monte sur des tuyaux de 63 à 610 mm de diamètre. La perte de charge est négligeable et la construction inox entièrement soudée ne nécessite Le débitmètre pas d’entretien. ST51 offre ST51 de FCI. une plage de mesures jusqu’à 454 °C et résiste à une pression de 34 bar (haute pression sur demande). Il dispose de deux sorties analogiques 4-20 mA conformes NAMUR et d’une sortie d’impulsion de 500 Hz.

info@keyence.fr

Le variateur de commande ACH580 d’ABB.

Débitmètre massique thermique

© FCI

débiTmèTRE NON iNTRUSif

info@mesure.com

CONTRôLE dE pROCédéS

Variateur de commande de température aBB présente son nouveau variateur de commande de température, l’ACH580, conçu spécifiquement pour une large gamme d’applications HVAC. Le variateur ACH580 respecte la classe de rendement énergétique IE2, qui est la plus élevée pour un variateur. Une solution incluant le variateur ACH580 et le moteur SynRM IE4 fournit la meilleure performance avec le meilleur rendement énergétique actuellement disponible sur le marché. Tous les besoins essentiels, comme les boîtiers IP55 et IP21 avec empreinte identique et le protocole de communication BACnet natif, sont intégrés dans le variateur. Les systèmes de communication HVAC embarqués permettent aux utilisateurs de contrôler les applications, de rapporter les résultats et de réaliser des diagnostics natifs à l’aide des protocoles BACnet MS/TP et HVAC intégrés.

clement.delaroche@fr.abb.com

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MESURES DES LIQUIDES

CONTRÔLLE DE FUITE

CONTRÔLE DE SALLES BLANCHES

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LE SALON DES SPÉCIALIST TES DE LA MESURE MESURES DE VITESSE D’AIR ET D’HUMIDITÉ

ACQUISITION DE DONNÉÉES

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infochimie.com

© Parker Hannifin

Parker hannifin a annoncé le lancement d’une nouvelle électrovanne en acier inoxydable. La gamme 221G peut être utilisée dans des environnements explosifs grâce à ses certifications ATEX. Ses matériaux en acier inoxydable 316L haute qualité et ses garnitures en fluoropolymère (FKM) fournissent une bonne résistance à divers fluides corrosifs. En raison de leurs débits élevés, ces nouvelles électrovannes permettent de réduire la taille des installations et les coûts de 10 %. Elles sont basées sur une La série d’électrovannes technologie 221G de Parker Hannifin. éprouvée depuis plusde40ans. La conceptionmodulairedespartiesélectriques permet de combiner une large gamme de bobines incluant des versions ATEX, IP67 ou homologuées UL/VDE. La série 221G est disponible en deux voies, normalement fermées, dans des tailles de 3/8 de pouce à un pouce.

www.parker.com/fr

mESURE

gRANULOmèTRE à CAméRA

iNSTRUmENTATiON

Thermomètres thermocouples

Les thermomètres thermocouples TK 61 – TK 62 et les thermomètres Pt100 TR 61 – TR 62 de Kimo présentent différents atouts qui en font des outils parfaits pour divers secteurs d’activité, notamment celui du HVACR. Reprenant l’ensemble des fonctionnalités de la gamme antérieure de Kimo (la série 110), ils bénéficient d’un prix plus compétitif et intègrent un grand afficheur LCD deux lignes et un clavier cinq touches plus pratique. En résumé, les utilisateurs disposent des mêmes fonctionnalités tout en profitant d’un design optimisé et d’un prix plus bas. La gamme TR utilise des sondes Pt100 offrant une plage de mesure de -100 à 400 degrés Celsius (°C) et une exactitude de ±0,4 % de la valeur lue (±0,3 °C).

Le système Analysette 28 ImageSizer de Fritsch qui offre une plage de mesures de 20 µm à 20 mm, aide à analyser la forme et la taille de particules de poudres sèches et pulvérulentes et de matières en vrac. L’analyse optique permet de détecter des particules endommagées, des impuretés, des agglomérats ou des particules hors format de manière exacte et rapide. Les résultats peuvent être contrôlés à l’aide d’images individuelles. Le cœur de l’Analysette 28 ImageSizer est une caméra professionnelle de 5 mégapixels assurant une haute résolution.

deoliveira@fritsch-france.fr

L’Analysette 28 de Fristch.

© Fristch

électrovanne ATEX en acier inox

Les thermomètres TK61/62 et TR61/62 de Kimo.

©Kimo

RObiNETTERiE

kimo@kimo.fr

Technique des fluides, Hydraulique, Electronique et Service. Dans le monde entier. HYDAC S.à.r.l, Technopôle Forbach Sud, BP 30260, 57604 Forbach Cedex Tél. : 03 87 29 26 00 Fax : 03 87 85 90 81 E-mail : hydac_france@hydac.com Internet : www.hydac.com

HYDAC est un partenaire fiable à l’échelle mondiale grâce à ses 9 000 collaborateurs, 48 filiales et plus de 500 partenaires commerciaux et techniques. Notre large palette de composants comprend les accumulateurs hydropneumatiques, les filtres et systèmes de filtration, les filtres process, les refroidisseurs, les pilotages électro-hydrauliques, les valves industrielles, les capteurs de pression et de déplacement, les solénoïdes, les vérins, les pompes, la technique de fixation, les robinets, le Condition Monitoring et autres. Nous développons et livrons des systèmes hydrauliques complets avec pilotage et régulation électronique pour des machines et installations dans différentes branches du mobile et du stationnaire.

Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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nomination profession | nominations dirk bremm

© BASF

Président de la division Revêtements Le géant allemand a annoncé, le 6 avril, que Dirk Bremm était devenu le nouveau président de la division Revêtements (Coatings) de BASF depuis le 1er avril 2017. Il succède à Markus Kamieth, nommé au conseil d’administration de BASF. Ce dernier était à la tête de cette division depuis 2012. D. Bremm est titulaire d’un master en business administration de la Graduate School of Management de Leipzig (Allemagne). Il a occupé différents postes au sein de BASF, notamment à la division Polyamides et intermédiaires en Europe, et à la division Coatings Solutions au Mexique.

viRENT

Présidente-directrice générale L’expert de la production de produits chimiques de substitution et filiale de Tesoro annonce la nomination de Stacey Orlandi en tant que p-dg de la société. Elle remplacera Lee Edwards, qui prend sa retraite après 8 ans à ce poste. S. Orlandi apporte à Virent plus de 18 ans d’expérience en énergie à l’international. Elle était jusqu’alors vice-présidente des technologies pour les nouvelles énergies chez Shell, et a précédemment exercé pendant sept ans chez British Petroleum, où elle a occupé divers postes à responsabilité croissante. S. Orlandi est titulaire d’une licence en génie chimique obtenue à l’université d’état de Caroline du Nord.

magali Smets

© UIC

directrice générale Le conseil d ’a d m i n i s t r a tion de l’Union des industries chimiques (UIC) a nommé à l’unanimité Magali Smets directrice générale. Elle succède à Jean Pelin qui part en retraite après 20 ans au sein de l’UIC. Magali Smets, 43 ans, vient du groupe français Areva. Diplômée de l’école centrale de Lille et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle a commencé sa carrière en 1999 chez McKinsey & Company, avant de rejoindre Alstom à la direction de la Stratégie, activité ensuite acquise par Areva. En 2007, Magali Smets rejoint le bureau d’Areva à Bruxelles (Belgique) pour promouvoir le développement du nucléaire auprès des institutions européennes. Elle devient en 2013 directrice de cabinet du président du directoire du groupe. eNvoyez voS NomINatIoNS À héLèNe BouR hbour@infopro-digital.com

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© Sherwin-Williams

ilsbougent UiC

bASf fRANCE

Stacey Orlandi

ShERWiN-WiLLiAmS

michael h. Thaman

membre du conseil d’administration L’A mé r ic a i n a a nnoncé l’élection de Michael H.Thaman au conseil d’administration lors de l’Assemblée générale des actionnaires. Il intègre le comité de développement de la rémunération et du management du conseil. Âgé de 53 ans, M.H.Thaman est actuellement p-dg d’Owens Corning, dont il a rejoint le conseil d’administration en 2002. Il est également membre du conseil d’administration de Kohler Company et a été membre du conseil de NextEra Energy. NExEO SOLUTiONS

dan f. Smith

Président Le distributeur américain de produits chimiques et de plastiques a nommé Dan F. Smith au poste de nouveau président du conseil d’administration, suite à la démission de Wilbur Louis Ross Jr, devenu Secrétaire du commerce des étatsUnis. Le conseil a en outre nommé Robert J. Zatta membre du conseil, afin de combler la place laissée par W.L. Ross Jr. D.F. Smith a été p-dg de Lyondell Chemical. Quant à R.J. Zatta, il a été p-dg de Rockwood Holdings, entre 2001 et 2015.

Thierry hemming

Présidentdirecteur général L e géa nt de la chimie annonce la nomination de Thierry Herning au poste de directeur général de BASF France. Sa prise de fonction est effective depuis le 3 avril 2017. T. Herning est titulaire d’un doctorat en sciences physiques de l’université Pierre et Marie Curie. Après deux post- doctorats au Japon puis un en France, il commence sa carrière chez BASF en 1992 en tant que directeur R&D en Allemagne au sein d’Automotive OEM Coatings, division spécialisée dans la peinture automobile. Il a ensuite exercé dans ce domaine pour BASF au Japon et à Singapour. En 2011 il est nommé directeur général de BASF Shanghai Coatings, ainsi que vice-président du groupe, une fonction qu’il assume toujours.

© BASF France

bASf

NOvA ChEmiCALS

musabbeh Al kaabi

vice-président du conseil d’administration Le producteur canadien Nova Chemicals a annoncé la nomination de Musabbeh Al Kaabi en tant que vice-président de son conseil d’administration. Il succède à Khalifa Al Romaithi, qui a démissionné suite à sa nomination en tant que directeur de l’unité Midstream de la plateforme pétrolière et pétrochimique de Mubadala. Jusqu’alors, M.Al Kaabi était directeur général de cette même plateforme de Mubadala Investment Company. Précédemment, il a exercé des postes de direction au sein de Mubadala Petroleum et de ADNOC, la principale compagnie pétrolière nationale des émirats arabes unis. mERSEN

Olivier Legrain

Président du conseil d’administration Le groupe a procédé à un changement de présidence de son conseil d’administration à l’issue de l’Assemblée générale annuelle du 18 mai. Olivier Legrain a été nominé président du conseil pour les quatre prochaines années. Il remplace Hervé Couffin, qui occupé les fonctions d’administrateur puis président du conseil durant 20 ans chez Mersen. n°543 - Juin 2017 - Infochimie magazine


infochimie.com 14-16 JUiN • DüsseLDorf, ALLEmAgNE

PEPP 2017 : 25e édition du congrès mondial du polyéthylène et du polypropylène

www.ihs.com/events/ pepp-2017/overview. html 20-21 JUiN • nantes

5e édition des Journées Hydrogène dans les territoires

28-30 JUiN • Paris

à noter

14-15 juin • Mulhouse Salon industries du futur 2017 :

Nanotech France 2017 : Nano confférence internationale sur et la les nanotechnologies n oscience nano ww.nanotech ww frrance.com

événement des innovations et des solutions « d’advanced manufacturing » et de 28-30 JUiN • Marne-Lala transformation des industries vALLéE vA de demain C 2017 : 20e édition du JNC

www.industriesdufutur.eu

www.afhypac.org

grès scientifique sur les cong matéériaux composites anisée par l’AMAC orga

https://jnc20. http sciencesconf.org

formations CpE Lyon formation continue Valérie Thoraval Tél. : 04 72 32 50 60 contact@cpe-formation.fr 15-16 JUiN • Lyon

procédés de séparation des gaz par membranes 19-22 JUiN • Lyon

Réactivité chimique des poudres – réactions hétérogènes solide-gaz : cinétique, mécanismes, modélisation 22 JUiN • Lyon

datesàretenir 20-21 JUiN • Houston, éTATS-UNiS

Valve World Americas 2017 : conférence dédiée aux technologies et systèmes pour le contrôle des fluides industriels www.valve-worldamericas.com

27-29 JUiN • MunicH, ALLEmAgNE

PSE Europe 2017 : salon international sur les solutions en polyuréthane www.pse-europe.com/ francais/

29-30 JUiN • senLis

Biomim’Expo 2017 : rendezvous annuel des acteurs et parties prenantes du biomimétisme et des approches inspirées de la nature https://biomimexpo. wordpress.com

27-30 JUiN • reiMs 21-22 JUiN • roMainviLLe

Colloque Adebiotech sur la remédiation fonctionnelle des sites et des sols pollués

Plant Bioprotech : 1er symposium international sur les sciences et technologies de bioprotection des plantes

www.adebiotech.org/sol

www.univ-reims.fr/ minisite_41/

21-23 JUiN • PaLerMe, itaLie

28 JUiN • LiLLe

www.watecitaly.com

4e édition du séminaire annuel dédié à la R&D de l’IFMAS sur la chimie du végétal et les matériaux biosourcés www.ifmas.eu

24-27 JUiN • naPLes, itaLie

Icheap & Pres 2017 : conférence italienne sur l’ingénierie des procédés et la chimie www.aidic.it/icheap8/

28-29 JUiN • Lyon

HQSE Meetings 2017 : rendez-vous d’affaires pour les décideurs en hygiène, qualité, sécurité et environnement

26-30 JUiN • Lyon

génie chimique pratique – hydraulique pratique : écoulement, transport et pompage de liquides

Eureka industries Tél. : 01 43 97 48 71 Contact@eurekaindustries.fr 15-16 JUiN • Paris

L’essentiel des directives ATEx : mise en œuvre et évolution réglementaire 26-27 JUiN • Paris

2-5 JUiLLET • Prague, RépUbLiqUE TChèqUE

WHTC 2017 : 7e édition de la conférence internationale sur les technologies de l’hydrogène

www.whtcprague2017.cz

Watec Italy 2017 : salon sur les technologies de traitement de l’eau et du contrôle environnemental

La directive Seveso 3 – Application en droit français de la directive installation classée

23-25 AOûT • sHangHai, ChiNE

CTEF 2017 : 9e édition du salon chinois et international des équipements et procédés chimiques

www.cneci.net/ctef2017/ en/

Sensibilisation aux risques chimiques et CmR 28-30 JUiN • Paris

Réparer les équipements ATEx et intervenir en zone : matériels mécaniques et électriques

Université de Strasbourg Sandra Grisinelli Tél. : 03 68 85 49 98 s.grisinelli@unistra.fr 19-23 JUiN • strasbourg

Techniques d’analyse et de caractérisation de base en chimie expérimentale

www.hqsemeetings.com Infochimie magazine - Juin 2017 - n°543

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table | index table des annonceurs

a

ABONNEMENT CHIMIE PHARMA HEBDO.. 8 ABONNEMENT INFO CHIMIE ..................... 57

b

BÖRGER .......................................................... 49 BWT ................................................................. 17

c

CODRA ............................................................ 23 COSMETIC VALLEY ................. 3e de couverture

e

EMERSON ................................................. 18, 51 ENDRESS+HAUSER ..................................... 13 ERLAB ............................................................. 15 EXPOGAZ ........................................................ 47

f, h,i

FELIX INFORMATIQUE................................... 5 HYDAC............................................................. 53 IDRM ............................................................... 50

m

MAAG PUMP SYSTEMS AG .......................... 27 MAGNETROL ............................ 4e de couverture MESURE SOLUTIONS EXPO LYON 2017 ... 52

s, u

SIFA ........................................... 2e de couverture SPU .................................................................. 50 USINE NOUVELLE ......................................... 19

Index des entreprises citées dans les rubriques et articles de ce numéro

a

3M ........................ P 21 ABB........................ P52 AIR LIQUIDE.......... P10 AIRGAS.................. P10 AKZONOBEL.......... P14 AMEC FOSTER WHEELER.............. P21 ARKEMA .......... P10, 12 ASHLAND .............. P14 ASPENTECH .......... P50 AXENS ................... P21

b, c

BASF ........... P10, 25, 54 BAYER ............. P10, 13 BODET-OSYS......... P50 BP .......................... P13 BRENNTAG............ P20 CHEMCHINA ... P10, 16 CIMV...................... P34 CLARIANT ....... P16, 49 COMIFER............... P40 COVESTRO ............ P10 CPE LYON .............. P55

d

DEINOVE ............... P18 DOW ...................... P12 DSM................. P16, 17 DUPONT ............... P 12

e

ELEVANCE ............ P 16 EMERSON ............. P 51 ENDRESS+HAUSER....... P20 EUREKA INDUSTRIES .. P55 EUROFINS ............. P21 EVONIK.................. P17 EXIMIUM ................. P3 EXXONMOBIL........ P11

f

FCI ......................... FERMENTALG ....... FRITSCH................ FUI.........................

g

P52 P17 P53 P11

GATTEFOSSé ........ P18

Magazine édité par ETAI Antony Parc II - 10, Place du Général de Gaulle BP 20156 - 92186 Anttony Cedex Tél. : 01 77 92 92 92 Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatres chiffres indiqués après chaque nom. Pour leurs adresser un e-mail, taper l’initiale du prénom, le nom puis @infopro-digital. com (ex. : pdupont@infopro-digital.com) PréSiDent, Directeur De la PuBlication : Julien Elmaleh Directrice générale Déléguée : Isabelle André Directeur Du Pôle magazineS SPécialiSteS : Pierre-Dominique Lucas

56

GE WATER ............. P20 GLOBAL BIOENERGIES ....... P16

h, i

HBM TEST AND MEASUREMENT ................ P49 HONEYWELL ......... P50 HUNTSMAN .......... P12 INEOS ......... P10, 13, 16 INOVYN ................. P14 INSTITUT MéRIEUX P3 INTERPLAST ......... P20 IPCM...................... P24

k, l

KEYENCE ................. P2 KIMO ..................... P53 KROHNE ................ P51 LINDE .................... P10

m, n

MERSEN ................ P54 MICROPEP............. P16 MOOVAPPS............ P51 NAPHTACHIMIE .... P13 NEXEO SOLUTIONS P54

réDactrice en chef : Sylvie Latieule (95 87) slatieule@infopro-digital.com Secrétaire De réDaction : Ariane Boixière-Asseray (95 85) réDaction : Julien Cottineau (95 86), Hélène Bour (95 83) (Chimie Pharma Hebdo), Dinhill On (95 80), reSPonSaBle StuDio magazine : Thierry Michel assisté de Frédéric Dirr Premier réDacteur graPhiSte : Thierry Meunier concePtion graPhique : Miz’enpage PuBlicité : Patricia Raphel (directrice commerciale Pôle industrie Magazines spécialistes- 96 58) Eric Leuenberger (directeur - 96 37) Maxime Chouin (chef de Publicité - 96 59) assistés de Martine Fourment (assist. technique - 96 56)

NOVA CHEMICALS P54 NOVACAP ................ P3

o, p

OCEASOFT ............ P49 OILTANKING ANTWERP GAS TERMINAL............. P13 ORDINAL SOFTWARE............ P48 PARKER HANNIFIN P53 PCAS........................ P3 PERSTORP............. P13 PETROINEOS......... P13 PPG ........................ P14

q, r, s, t

QUECHEN ............... P9 REICHHOLD .......... P14 ROCKWELL AUTOMATION ....... P46 SCOTT SAFETY ..... P21 SFGP ...................... P44 SHERWINWWILLIAMS .......... P54 SIEMENS ............... P48 SNF FLOERGER ..... P15

rePréSentant : Rhône-Alpes : Gratiane Picchetti Tél. 04 69 10 00 25 Email : gratiane.picchetti@infopro-digital.com Allemagne, Suisse, Autriche : Annika Gallistl, tél. : +33177929619 e-mail : agallistl@infopro-digital.com marketing, DiffuSion, aBonnementS : Directeur : Guillaume de Corbière Directrice De la DiffuSion et Du marketing Direct : Laurence Vassor marketing : Jean Lochet jeanlochet@nfopro-digital.com Pour S’aBonner : courrier : INFOPRO Digital Service Abonnements - Antony Parc II BP 20156 - 92186 Antony Cedex tél. : 33(1) 77 92 99 14 - lundi au vendredi (9h à 12h - 14h à 17h / 16h vendredi)

SOBEGI.................. P15 SOLVAY.............. P6, 10 SPIE ....................... P38 STORENGY ............ P14 SUEZ................ P17, 20 SYNGENTA ............ P10 SYNTHOMER......... P13 THERMON............. P48 TOTAL ............. P13, 28

u, v, w

UETIKON ................. P3

UFCC....................... P30

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molécule | analyse Composé organique, le méthyl tert-butyl éther (MTbE) est un éther liquide, incolore, volatil, inflammable et non miscible à l’eau. Il est produit par réaction du méthanol et de l’isobutène catalysée par des acides. Il a commencé à être utilisé comme additif pour essence de manière limitée à la fin des années 1970, puis de manière massive à partir du début des années 1990, en remplacement du plomb tétraéthyle. Par Gregory Morris

LES débOUChéS Le MTBE est principalement utilisé comme additif pour essence, améliorant l’oxygénation et l’indice d’octane. Selon la Société chimique de France, il est “aussi utilisé en synthèse organique comme solvant, avec des propriétés comparables à celles du diéthyl éther, mais avec un point d’ébullition plus haut et une solubilité plus basse dans l’eau. Comme solvant, le MTBE possède un net avantage sur la plupart des éthers, car il a tendance à former beaucoup moins de peroxydes organiques explosifs. Il est largement utilisé comme solvant dans l’industrie, où les préoccupations et règlements de sécurité rendent le travail avec le diéthyl éther, le tétrahydrofuranne (THF) ou d’autres éthers, beaucoup plus difficile et coûteux. Toutefois, malgré la popularité du MTBE dans les milieux industriels, il est rarement utilisé comme solvant en recherche académique”.

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C5H12O

MTBE

L

détenu une position arbitrale, en essayant notamment d’écouler des volumes en Amérique du Sud à des prix inférieurs à ceux des importations du Moyen-Orient. La demande globale et régionale de MTBE est essentiellement tirée par la demande en essence. Du coup, les prix ont tendance à atteindre un pic au cours de l’été. L’autre facteur principal d’évolution est le prix du méthanol, matière première principale. Les prix du méthanol ont récemment sensiblement progressé dans le bassin Atlantique, sous l’effet d’une tension sur les volumes disponibles de gaz naturel à Trinidad et à Tobago, l’un des principaux hubs mondiaux de la production de méthanol. Dans ce contexte, le prix du MTBE en Europe a déjà atteint 690 $/t en mai, à un mois du démarragede lasaisonestivale et des grands déplacements routiers. Ce prix de 690 $/t avait été le pic atteint en août 2016. Si le prix du MTBE continue ainsi de s’envoler, les formulateurs de carburants pourraient se tourner vers d’autres additifs pour améliorer les indices d’octane. Comme d’autres aromatiques, ce qui pourrait bénéficier au toluène ou aux mélanges de xylène. Il existe aussi d’autres substances, comme l’éthyl tert-butyl éther (ETBE) ou le méthyl tert-amyl éther (MTAE), moins polluants. à long terme, les spécialistes envisagent une baisse des capacités de production du MTBE. D’autant qu’une baisse de la demande entraînant des fermetures de capacités ne serait pas réversible. Les composants alternatifs pour un meilleur indice d’octane et une meilleure oxygénation prendraient la place du MTBE. Il existe toutefois une exception notable : la Chine, où des capacités additionL’évolution du prix spot du MTBE nelles de production de MTBE depuis le début de l’année sont en construction. Des volumes d’importation en provenance du Moyen-Orient vers la Chine pour■ Prix en $/t raient en faire les frais et être redirigés vers l’Europe. De nouvelles capacités sont aussi en construction en Europe de l’Est. Ainsi, l’offre et la demande devraient augmenter d’environ 1 Mt/an d’ici 2020. Mais les taux d’utilisation janv 2017 mai 2017 des capacités pourraient demeuSource: Chimie Pharma Hebdo rer en-dessous des 80 %. •

es volumes disponibles de méthyl tert-butyl éther (MTBE) sont limités en Europe, en ce début mai. Certaines opérations de maintenance de printemps n’ont pas encore été achevées. Au niveau global, le marché du MTBE est plutôt équilibré en termes d’offre et de demande, aux environ de 21 millions de tonnes en 2017. L’Europe reste le marché clé. Il s’agit de la seule zone principale de production incluant une demande interne significative. Cette caractéristique a historiquement contribué à une haute volatilité des prix. Par ailleurs, il n’existe pas de contrat mensuel d’envergure, ce qui limite le trading au marché spot, et accroît d’autant ce phénomène de volatilité. Le MTBE se différentie notamment des autres matièrespétrochimiquesetdesautresadditifs d’essence car il est hydrophile. Il se mélange avec l’eau, à l’inverse de la plupart des hydrocarbures, comme le pétrole. En conséquence, de nombreux états américains et quelques pays l’ont interdit pour limiter le risque de contamination des nappes phréatiques. Ces interdictions sont entrées en vigueur après la construction de capacités significatives aux états-Unis. Le pays est ainsi devenu un pur exportateur, la plupart des volumes étant expédiés en Amérique latine et en Asie. L’Amérique latine est également le premier marché à l’export pour la production européenne. L’Europe importe aussi quelques volumes de MTBE depuis le Moyen-Orient. S’il existe une légère consommation locale au MoyenOrient, la majorité part à l’export, essentiellement vers les marchés asiatiques, nord et sud. Dans le contexte mondial des échanges, les producteursettraderseuropéensonttoujours

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