IT913

Page 1

LA CONCEPTION

www.industrie-technologies.com VIRTUELLE SE DÉVOILE SUR INTERNET, EN VIDÉOS ET EN IMAGES

N°913ccJUILLET 2009 - 11

Nouvelle formule

BUREAU D’ÉTUDES

LA CONCEPTION AUX FRONTIÈRES DU RÉEL ccPAGE 24

ENTRETIEN ccPAGE 82

ORGANISATION ccPAGE 42

«Le design doit accélérer Le lean s’invite l’obsolescence des objets» dans l’ingénierie

ANNE-MARIE SARGUEIL, directrice de l’Institut français du design



www.industrie-technologies.com

ÉDITO

Il faut relancer l’innovation

B. LEVY POUR IT

La France aime trop le béton et pas assez l’innovation. Dans notre éditorial du mois de mars, nous tirions déjà la sonnette d’alarme pour fustiger les 1 000 chantiers de la relance plus prompts à soutenir les infrastructures routières que les labos. L’OCDE vient de nous donner raison en publiant une étude * qui compare, sur la base de trois critères de R & D, les plans de relance d’un certain nombre de pays dans le monde. Que dit ce rapport ? Que le niveau du plan français, tant en valeur absolue qu’en valeur relative (en pourcentage du PIB), est ridiculement faible comparé à ses homologues notamment en ce qui concerne la recherche et le développement. La partie R&D du plan français serait ainsi 28 fois ccTHIBAUT DE JAEGHER inférieure à celle des États-Unis, 22 fois moindre que celle RÉDACTEUR EN CHEF tdejaegher@industrie-technologie.com de l’Allemagne et 17 fois plus faible que celle du Portugal. Si on laisse de côté cette comparaison relative pour se plonger cette fois dans les valeurs absolues, le bilan n’est pas plus reluisant. En additionnant R&D, green techs et éducation, les mesures mises en place par la Le but n’est pas France pour l’innovation au sens large, n’atteide perfuser gnent même pas le milliard d’euros (807 millions nos industries d’euros exactement). Dans le même temps, l’Altraditionnelles met sur la table 21,6 milliards d’euros (!) mais de dénicher lemagne et le Portugal, 1,2 milliard. nos pépites Ce retard est inquiétant mais pas inéluctable. cachées. Le grand emprunt d’État, annoncé par Nicolas Sarkozy fin juin et dont les objectifs restent à définir, pourrait être le véhicule apte à mener à bien un plan de relance “spécial innovation”. Pour qu’il soit efficace, le gouvernement devra mouiller la chemise et définir des priorités claires et précises. L’exercice est délicat. Pour ne pas prendre – trop – de risques, la tentation du “big is beautiful” pourrait s’imposer et conduire nos ministres à soutenir les grands secteurs. Ce serait une erreur. Le but d’un tel plan n’est pas de perfuser nos industries traditionnelles mais de dénicher nos pépites cachées, nos “Google” en devenir. cm * http://www.oecd.org/dataoecd/59/45/42983414.pdf

LE SOMMAIRE EST EN PAGE 4

JUILLET 2009ccN°913

3


www.industrie-technologies.com

SOMMAIRE

TENDANCES

EN COUVERTURE bureau d’études

électronique

Quand le corps devient télécommande

Pourquoi le virtuel prend le pouvoir

cc PAGE 10

cc PAGE 26

automobile

conception

Le retour de la machine à vapeur

Le chantier naval 3D de DCNS

cc PAGE 12

cc PAGE 30

énergie

La quête d’un nouveau combustible nucléaire

outils

Le bureau d’études du futur

cc PAGE 13

cc PAGE 32

électronique

La puce radio s’inspire de l’oreille

l’infographie d’it

cc PAGE 14

Quand le virtuel augmente la réalité

production

cc PAGE 34

Le laser diodes fait sa percée

cc PAGE 15

interview

L’inexorable montée en puissance de la simulation

télécoms

Record de transmission radio

cc PAGE 16

cc PAGE 36

informatique

prolongement

Le Smartbook, mi-téléphone, mi-PC

La saga des bureaux d’études continue sur le Web

cc PAGE 16

cc PAGE 37

le kiosque cc PAGE 17

électronique

Sur la piste des maladies nosocomiales cc PAGE 18

le baromètre cc PAGE 19

énergie

Les Japonais unis dans les batteries du futur

cc PAGE 20

chimie

Des tests de corrosion vingt fois plus rapides

cc PAGE 20

La conception aux frontières du réel

En cinquante ans, les spécialistes du développement de nouveaux produits ont complètement réinventé leur métier : 3D, CAO… le virtuel s’est mis au service du réel et la conception a gagné sur tous les plans. cc PAGE 24

LA PHOTO-TECH Ce ver de terre géant perce le plus long tunnel ferroviaire du monde sous le massif du Saint-Gothard. cc PAGE 38

l’agenda cc PAGE 21

N°913ccJUILLET 2009


SOMMAIRE

EXPÉRIENCES

PRODUITS la sélection de la rédaction

Cinq logiciels de CAO orientés métiers

PARCOURS les 3dimensions de

Thierry Le Hénaff

PDG D’Arkema cc PAGE 70

cc PAGE 52

nouveautés

Plus de 50 produits dédiés aux bureaux d’études Composants mécaniques! cc PAGE 54

Électronique cc PAGE 55

campus

Le projet, la meilleure formation pour les élèves designers cc PAGE 73

fiche métier

Ingénieur calcul : il met tout en équation cc PAGE 75

Électrotechnique enquête

Lean engineering : adoptez la conception au plus juste

cc PAGE 56

Logiciels cc PAGE 59

cc PAGE 42

fiche outil cas d’entreprise

Organisation

Thales développe ses logiciels sans gaspillage cc PAGE 45

reportage

Développement durable

Steelcase, l’écoconception en série cc PAGE 46

cas d’entreprise

Diversification

UND retrouve la santé grâce au médical cc PAGE 48

fiche méthode

Le PDCA, “Plan Do Check Act”, cent fois sur le métier… cc PAGE 49

Calcul de structures, les logiciels testent vos pièces cc PAGE 65

INTELLIGENCE débat

Ingénierie sportive ou dopage technologique ? cc PAGE 78

paroles d’auteur

Climat

Dans les années 1980, la Terre se mit à bouillir… cc PAGE 81

rencontre

« Le design doit accélérer l’obsolescence des produits » Anne-Marie Sargueil Directrice de l’Institut français du design

cc PAGE 82

Jeux

L’énigme CE numérO COmpOrtE : un EnCArt rADiOspArEs DE 2 pAgEs jEté Et un EnCArt ABOnnEmEnt DE 2 pAgEs jEté

Trois hommes et des courriers cc PAGE 85

mise À nu CréDits phOtOs COuvErturE Et sOmmAirE : réA ; DCns / ClArté; rEutErs ; psA ; t. gOgny ; B. mArtinEz ; D.r.

toute la lumière sur la lampe fluocompacte cc PAGE 86

JUILLET 2009ccN°913


12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17 Tél.: 01-56-79-41-00 Fax Rédaction : 01-56-79-45-27 Fax Publicité: 01-56-79-44-84

www.industrie-technologies.com

INDEX

Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-56-79, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Carlo d’Asaro Biondo RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (3939) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (4160) Conseil éditorial Fabrice Frossard (4333) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (4242) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (4572) Rédacteurs en chef adjoints Mirel Scherer (4543) (Production, informatique industrielle, équipements de production, mécatronique, production automobile) Ridha Loukil (4569) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électronique grand public, propriété industrielle, informatique, électronique) Jean-François Prevéraud (4573) (Bureaux d’études, desigh, CAO, lettre web) Muriel Royer de Véricourt (4411) (Matériaux, biotechnologies) Thomas Blosseville (4419) (Énergie, environnement) Didier Ragu (4261) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Maxime Amiot, Pierre Berloquin, Christophe Bys, Jean-Jacques Cornaert, Mathilde Fontez, Christian Guyard et Agathe Valentin RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (4542), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (4210) Service Photo Bernard Vidal (4425) COMMERCIAL Directeur des forces commerciales et marketing du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas (4164) Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone (4479) Directrice de clientèle Valérie Dequatre (4476) Chef de publicité Farah El Makki (4362) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Rhône-Alpes Bernard Gillet (04-72-84-27-53) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (4166) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. MARKETING Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9621) Responsable marketing Damien Delhomme (4294) ANNONCES CLASSÉES Directeur général Pierre-Dominique Lucas (4157) Assistante Catherine Bénézit (4156) CONFÉRENCES-ÉVÉNEMENTS Directrice Anne-Carole Barbarin (4358) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (4472) Responsable juridique Odile Giraud (3905) Directeur des ressources humaines Frédéric Sibille (9607) Fabrication Benoit Carlier (responsable) (4370) TECHNIQUE-PRODUCTION Informatique Philippe Bobo (4150) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (4431) DIFFUSION-ABONNEMENTS-ÉDITIONS Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (4126) Directrice des abonnements Patricia Rosso (4387)Directrice des éditions Annie Zaratti (3941) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (4344) Service Clients 4133 ou 4129 TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Étudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Étranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) “L’Atlas des usines”: 95 euros TTC Numéro de commission paritaire: 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal: à parution. Impression: Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie services Info (principal actionnaire: GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Paris 309.395.820. 12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

6

N°913ccJUILLET 2009

Les entreprises et les établissements cités 3DV Systems . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ccA Acer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Ademe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Adobe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Airbus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ccE École nationale supérieure de création industrielle (Ensci). . . . . . . . . . . . . 73 Elf Aquitaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Ensam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Envie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

AlstomTransport . . . . . . . . . . . . . . . . 42

EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) . . . . 10

Altair Engineering . . . . . . . . . . . . . 65

Esag Penninghen . . . . . . . . . . . . . . . 73

Ansys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

ESI Group . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Alps Electric. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Apple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Esiea . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 73

Arena . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Esim Marseille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

Areva . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Estech. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Arkema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Association française de mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Assystem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Asus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Atofina . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Audi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Autodesk. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26, 65 ccB BMW. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

ccF FagorBrandt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Fiat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Fifas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Fina . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Freescale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Fujitsu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 16 ccG

70

Georgia Institute of Technology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Bostik France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Gestertek . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Bull. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Getingeet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Bostik Findley

.....................

Giec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 ccC Campus France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Google . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Green GT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Canesta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Carrur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 CEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 13 Centre d’essais aéronautiques de Toulouse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Centre de recherche Jülich . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Cetim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46, 65 Citroën . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Clarté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 30 Cnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 CNRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Collège de France . . . . . . . . . . . . . . 81 Cray . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 12 ccD Dassault Systèmes. . . . 26, 65 DCNS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 26, 30

ccH Head Quarter Innovation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Heat2Power . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 HEC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Herrenknecht. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Hitachi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 10 Honda. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 HP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 HTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 ccI IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 12 IFD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Inria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Institut de chimie séparative de Marcoule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

DGA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Institut Fraunhofer . . . . . . . . . . . 10

Dosatron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Institut supérieur de design de Valenciennes (ISD) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

DuPont Displays . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

IPG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Irepa Laser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Irmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

ccJ Jenoptik. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

ccS Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Samtech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

ccL

Seb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Laboratoire national de Los Alamos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Sedep. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Lacroix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Segula Technologies . . . . . . . . 36

Lancer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Laserline. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Lean France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 LG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Linux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Laboratoire national d’Oak Ridge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 LMS International. . . . . . . . . . . . . . 65 Marine nationale. . . . . . . . . . . . . . . . 30 Mesa Imaging . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Microsoft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 10 Missler Software. . . . . . . . . . . . . . . . . 65 MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 14, 46 MSC Software . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 ccN Nafems . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Nasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 National Venture Capital Association . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 NEC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 12 Noviloire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 ccO Office européen des brevets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Onera. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38, 73 Orange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 OZWE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ccP

Segula Aerospace. . . . . . . . . . . . . . 36 Senseor. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 SGI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Siemens PLM Software. . . . 65 SKF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Softkinetic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Sol’R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 SolidWorks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26, 65 Sony Ericsson. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Speedo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Steelcase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42, 46 Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) . . . . . . . . 73 ccT Thales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42, 45 Toshiba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Total Immersion . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Totalgaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Trumpf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ccU Ulna. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 UND . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand . . . . . . . . . . . . . . 78 Université de Copenhague . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Université de Picardie . . . . . . . . . 8 Université du Delaware . . . . . 8

Panasonic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Université du Massachusetts . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Payen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

UTBM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Peat Marwicks Consultants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Pi3C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Plastic Omnium . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 PMD Technologies . . . . . . . . . . . . . 10 Prime Sense. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 PSA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 PTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26, 30, 65 ccQ Qualcomm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 ccR Renault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Rossignol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

ccV Valeo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Veolia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ccW Wolfram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 ccY Yahoo ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Yauba. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Yelloz Vision

........................

82


4-ITE0913-220x285

8/06/09

7:50

Page 1

LES NOUVELLES TECHNOLOGIES AU CŒUR DE VOTRE QUOTIDIEN

J Nouvelles tendances et technologies de demain >>> pour vous donner une vision prospective sur les innovations à venir J Retours d'expériences, décryptages de technologies, mises en œuvre d'innovations >>> pour vous fournir les clés de la réussite sur les problématiques actuelles de votre profession

NOUVELLE FORMULE

95 €

TTC

J Un guide d'achat où la rédaction s'engage >>> afin de vous offrir les meilleurs outils au quotidien.

SEULEMENT

www.industrie-technologies.com Prolongez l'expérience IT grâce au contenu interactif du site : compléments d'informations, commentaires de lecteurs, vidéos, blogs, sondages...

+ 2 newsletters hebdomadaires :

« L'hebdo de la techno » le mardi et « La lettre de la conception et du design » le jeudi

+ l'accès illimité à 11 ans d'archives du magazine

BULLETIN D’ABONNEMENT

A compléter et à renvoyer sous enveloppe affranchie accompagné de votre règlement à : INDUSTRIE & TECHNOLOGIES - Service Abonnements • 12-14 rue Médéric 75815 Paris Cedex 17

g OUI, je souhaite m’abonner à INDUSTRIE & TECHNOLOGIES 1 an (11 numéros) + 1 hors-série + 2 newsletters par semaine + l’accès illimité aux archives et au contenu interactif du site au prix de 95 €TTC au lieu de 105 €TTC soit près de 10% de réduction ITE1A01

ITE0913

Société .............................................................................................................................. g Mme

g Mlle

g M.

Nom ................................................................................................................................. Prénom ............................................................................................................................. Fonction............................................................................................................................

g Étudiants : 1 an pour 48 € et l'accès aux services exclusivement ITEETU01 réservés aux abonnés sur le site www.industrie-technologies.com Merci de joindre la photocopie de votre carte étudiant à votre règlement.

Service ..............................................................................................................................

Je joins mon règlement par :

Tél.

g Chèque libellé à l’ordre de INDUSTRIE & TECHNOLOGIES

Date et Signature

( g Je souhaite recevoir une facture acquittée.) * TVA 2,1%. Offre spéciale d’abonnement valable jusqu’au 31/08/2009, limitée à la France métropolitaine et réservée aux nouveaux abonnés.

Adresse ............................................................................................................................. Code Postal

Ville ............................................................................. Fax

E-mail............................................................@................................................................. (Indispensable pour recevoir votre code d'accès personnel au site web)

Siret Code NAF

En bas de votre papier en-tête

Activité .....................................................................

Loi Informatique et Libertés du 06/01/78 et LCEN du 22/06/04 - Les informations demandées sont indispensables au traitement de votre abonnement. Vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant au Service Abonnements. GROUPE INDUSTRIE SERVICES INFO S.A. AU CAPITAL DE 1.057.080 € - 309 395 820 RCS PARIS - N° TVA : FR01 309 395 820 - TÉL. : 01 56 79 41 00


www.industrie-technologies.com

Les coulisses de Bing et Wolfram Alfa en vidéo.

Glissez-vous dans la peau d’une abeille avec Bee Oh !

LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION L’Europe se lance dans la course au calcul intensif !

Dans cette discipline, le mètre étalon est le petaflops : la capacité qu’ont les supercalculateurs à effectuer 1015 opérations en virgule flottante par seconde. Le Vieux Continent vient de se doter de son premier supercalculateur petaflopique. Ce monstre du calcul signé IBM équipe le centre de recherche allemand Jülich et a été installé dans le cadre de l’initiative Prace (Partnership for Advanced Computing in Europe) visant la création d’une “Europe du calcul intenEt Bull calcule sif”. Les États-Unis, qui ont une intensément… nette avance, détiennent les deux autres supercalculateurs petaflopiques du monde, l’un au laboratoire national de Los Alamos (Nouveau-Mexique), l’autre au laboratoire national d’Oak Ridge (Tennessee). Sur un marché dominé par les américains (IBM, HP, Cray, SGI…) et les japonais (NEC, Fujitsu, Hitachi), Bull est le seul français à passer à l’offensive. Avec sa toute nouvelle architecture Bullx, il se positionne sur le haut de gamme du calcul intensif avec une puissance de 1 petaflops aujourd’hui, tout en visant les 10 à 20 petaflops dans deux à trois ans. En 2010, la France comptera au moins un supercalculateur petaflopique : le Tera-100 que Bull livrera au CEA pour des applications de simulation nucléaire. cm

CARTON

ROUGE

L’INNOVATION PASSE À L’AS

C’est la grande oubliée du remaniement ministériel. Alors que des bruits de palais annonçaient – a minima – un haut-commissariat à l’innovation, voire un superministère de l’Industrie et de l’Innovation (sur le modèle du Meti japonais), l’effet d’annonce est tombé à plat. Le gouvernement a préféré jouer aux chaises musicales plutôt que redéfinir le périmètre des maroquins.

8

N°913ccJUILLET 2009

RURAL. Les énergéticiens de demain

seront-ils tous paysans ? Après les agrocarburants venus des champs,

l’énergie hydrogène pourrait sortir des poulaillers. Selon le New Scientist, l’université du Delaware (États-Unis) travaillerait sur un projet de stockage de l’hydrogène dans des plumes de poulets. La solution serait bien plus économique que les nanotubes de carbone utilisés aujourd’hui. Ou quand le bas coût sort des basses-cours… cm

BUTINEUSE.

Marre des Fifa 09 et autres Gran Turismo ? Essayez les “serious games”,

ces jeux vidéos qui vous rendent – une fois n’est pas coutume – plus intelligents. Des étudiants de l’école d’ingénieurs Esiea viennent de développer Bee Oh ! pour faire comprendre le rôle crucial que jouent les abeilles dans la biodiversité de notre bonne vieille planète. Le simulateur, à la fois interactif, ludique et pédagogique, met le joueur dans la peau de l’insecte et le plonge au cœur d’une réalité virtuelle où les paysages ruraux ont été modélisés en 3D… À vous d’en faire votre miel ! cm

FLOP. À peine lancé, Bing focalise les critiques. On reproche au moteur de recherche de

Microsoft de faciliter l’accès à des contenus pornos à cause d’un filtre parental peu efficace. Son installation automatique dans Internet Explorer (le navigateur maison) suscite l’ire des associations de consommateurs et Microsoft risque de se retrouver dans le collimateur des autorités de la concurrence. Bref, censé aider à rattraper le retard sur Google et Yahoo!, Bing est mal parti. cm

FLAIR. Avoir du nez pourrait-il suffire

à estimer la gravité d’un cancer ? C’est en tout cas ce qu’affir-

ment deux chercheurs du Georgia Institute of Technology et de l’université du Massachusetts. Inspirés par les récits de cancers détectés par des chiens, les scientifiques ont inventé un nez électronique capable de diagnostiquer tout type de cancer et d’indiquer si le stade métastatique est atteint. Espérons que cette technologie n’est pas seulement une question de flair ! cm

D.R.

PETAFLOPS.


LA PENSÉE DU MOIS Chaque science, chaque étude a son jargon inintelligible, qui semble n’être inventé que pour en défendre les approches. Voltaire, « Essai sur la poésie épique »

WEB

REVUE

CONTRE-LA-MONTRE.

La guerre des moteurs

Ce n’est pas le compte-à-rebours final mais cela y ressemble furieusement. Cette horloge, installée

cc FABRICE FROSSARD

DUEL. Après la guerre des boutons, la guerre des piles !

Plutôt que le choc frontal –et même s’il est contesté, lire ci-contre– Bing de Microsoft (http://www.bing.com) contourne Google et propose depuis près d’un mois un moteur “d’aide à la décision”. Plutôt qu’une foule de résultats, une recherche sur Bing rapporte une liste d’informations structurées. Avec un plus sur les comparatifs de produits, où les retours s’appuient sur la remontée d’avis et prix collectés sur divers sites. Le tout agrémenté de photos et d’une présentation assez élégante.

mi-juin à New York, se charge de comptabiliser l’ensemble des gaz à effet de serre émis par l’activité humaine. Mis au point par deux chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology), le modèle prend en compte tous les types de gaz (méthane…) pour les retraduire en équivalent CO2. Sachant qu’il défile au rythme de 1 000 tonnes par seconde, le compteur s’est lesté de 20 000 tonnes supplémentaires… juste le temps de lire ces lignes. cm

Deux technologies rivales sont en lice pour s’imposer comme la batterie écolo de nos futurs téléphones portables. Tout le monde –ou presque– connaît la pile à combustible à base d’hydrogène, mais l’université de Picardie planche sur une batterie végétale. Toujours composées de lithium-ion, ses électrodes seraient issues de la biomasse. Encore faut-il trouver la molécule miracle. Le premier prototype n’apparaîtra pas avant dix ans… Suffisant pour laisser aux piles à combustible le temps de résoudre leurs problèmes de coût et de sécurité? cm

SIPA ; D.R.

GONFLÉ. Cent ans après Louis Blériot, une équipe d’élèves-ingénieurs va tenter de traverser la Manche cet été… à bord d’un dirigeable à énergie solaire. Issus de

douze établissements en France, ces jeunes ont planché pendant dix-huit mois pour concevoir et construire cet aéronef qui répond au doux nom de Néphélios. Gestion de l’énergie, des impératifs économiques, recherche de sponsors, travail collaboratif… le projet s’est révélé une discipline complète pour les patrons de Sol’R. Les jeunes ont dû notamment plonger dans les archives pour retrouver tout le savoir-faire technologique lié au dirigeable. Au-delà de la beauté du geste, les artisans du projet Sol’R espèrent également susciter l’intérêt d’investisseurs potentiels. cm

Avec 90 % de part de marché en France, Google est-il vraiment indéboulonnable ? Sans doute sur les recherches en masse. Avec ses centaines de milliers de serveurs et sa puissance algorithmique, attaquer frontalement le leader exigerait des moyens colossaux… pour un résultat aléatoire.

Autre nouveauté, le moteur Wolfram Alpha (http://www. wolframalpha.com/) devrait devenir le viatique Internet des ingénieurs. Conçu par Stephen Wolfram, le papa du logiciel Mathematica, il se veut un moteur de réponses plutôt qu’un moteur de recherche. À une question, il remontera ainsi une réponse sous forme structurée. Pour les ingénieurs, Wolfram réalise des calculs complexes et peut éventuellement servir d’antisèche au cas, improbable, où vous auriez oublié une formule. À la marge, vous pouvez aussi jeter un œil sur Yauba (http://fr.yauba.com/), un moteur d’origine indienne récemment localisé. Il se distingue par une présentation spécifique des résultats, plutôt pertinents, mais surtout par un respect total de votre anonymat. Ce qui n’est pas neutre quand on connaît les données personnelles collectées par les moteurs. Trois nouveaux moteurs qui s’ajoutent aux centaines déjà existants (ou survivants) aux côtés de Google. Mais n’oubliez pas: il en est des moteurs comme de la philo ou des maths, le plus important pour obtenir une réponse pertinente réside dans la façon de poser la question. ffrossard@industrie-technologies.com

JUILLET 2009ccN°913

9


TENDANCES

Électronique Quand le corps devient télécommande Piloter des produits à distance par de simples mouvements : tel est la promesse des interfaces gestuelles. Cette technologie, qui relevait il y a peu encore de la science-fiction, est en train de devenir réalité. Et annonce une révolution bien plus puissante que celle des écrans tactiles en leur temps… lus besoin de télécommande, de clavier, de souris, de manette ou autre pavé tactile pour piloter son ordinateur, son téléviseur ou son téléphone. De simples mouvements suffisent. Ce type d’interface gestuelle, utilisée par Tom Cruise dans le film Minority Report de Steven Spielberg pour manipuler des données sur un écran holographique, ne relève plus de la science-fiction. Microsoft a donné un avant-goût de cette technologie en dévoilant au salon des jeux vidéo de Los Angeles (ÉtatsUnis), en juin dernier, son accessoire de jeux Natal. Équipé d’une caméra 3D et d’un logiciel de traitement d’image capables de capter et d’interpréter tous les mouvements du joueur, ce dispositif supprime la manette de jeu sur la console Xbox 360.

P

COMMENT FONCTIONNE LE “MAINS-LIBRES” LA CAMÉRA 3D Elle associe un capteur d’image traditionnel, des émetteurs-récepteurs infrarouges et une électronique de traitement. La profondeur est mesurée en calculant le temps que les rayons infrarouges mettent pour être réfléchis par la main.

cc La

quête de ces interfaces “magiques” est générale

10

N°913ccJUILLET 2009

LE LOGICIEL D’APPLICATION À chaque geste identifié par le moteur de reconnaissance et figurant dans le lexique gestuel de l’application, il déclenche une commande précise. Sur le prototype d’Orange, un curseur reflète la main sur l’écran, facilitant ainsi la navigation dans le menu.

chercheurs de l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) ont mis au point un ordinateur musical qui se synchronise avec le PC domestique, se tourne pour rester toujours en face de l’utilisateur et obéit aux gestes à une dis-

MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

tance de 5 mètres. Baptisé QB1, il sera commercialisé, au plus tard en 2010, par Ozwe, une start-up spécialement créée pour l’occasion. Au Japon, Alps Electric a récemment exhibé un PC portable sans touchpad qui se contrôle sans contact,

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

D.R.

Avec cette démonstration, le géant mondial du logiciel ne fait pas que prendre sa revanche sur Apple dont l’iPhone, lancé en juin 2007, a imposé l’interface tactile comme standard sur les smartphones. Il s’inscrit aussi dans une quête plus générale d’interfaces naturelles basées sur les gestes du corps pour interagir avec nos différents écrans. Hitachi a déjà présenté un prototype de téléviseur qui se pilote à distance par les mouvements des mains. Il pourrait arriver sur le marché vers 2011-2012. Orange a dévoilé un décodeur télé (lire ci-contre) qui fonctionne sur le même principe. Sa commercialisation est programmée pour 2010. En Suisse, des


www.industrie-technologies.com

Découvrez toutes les nouvelles interfaces gestuelles en vidéo.

TENDANCES

Un téléphone un peu DJ, un peu Wiimote Le mobile Yari, que Sony Ericsson s’apprête à lancer en octobre, ne se contente pas d’adapter le mode d’affichage à l’orientation de l’écran. Il exploite son accéléromètre pour offrir un contrôle gestuel de la fonction baladeur. Un coup à droite et la lecture passe à la chanson suivante, un coup à gauche et elle revient à la chanson précédente, deux coups et elle propose une chanson aléatoire. Le volume s’ajuste en inclinant le terminal vers le haut ou vers le bas. Mais ce “play phone” offre surtout des options de “gesture gaming”. On peut par exemple jouer au tennis, ou simuler le lancer de bowling puis corriger la trajectoire de la balle à l’écran en bougeant le terminal. Le tout sans touches ni manette, bien sûr.

UN SEUL GESTE ET… IL OBÉIT Le logiciel identifie chaque geste de la main. À partir des informations fournies par la caméra, le moteur de reconnaissance gestuelle interprète en temps réel les mouvements de la main et leur affecte une commande.

vision tend à devenir un média donnant accès à une foule de services, allant de l’information en provenance du Web jusqu’à la gestion des photos personnelles. « La télécommande convient parfaitement pour zapper d’une chaîne à l’autre. Mais pas pour naviguer dans un menu aussi riche. Impossible par exemple de manipuler des objets 3D, de faire tourner des images, de déplacer des fichiers pour les stocker », explique Shy Shriqui, chef du projet Keanu de télévision à contrôle gestuel chez Orange. Il existe aussi des situations rendant le contrôle par contact difficile, voire impossible – lorsqu’on a les mains occupées ou sales, par exemple.

technologie issue des recherches militaires

D.R.

cc Une

par des mouvements des doigts. Pourquoi autant d’engouement pour ce type d’interface? D’abord parce la convergence entre les technologies d’information, de communication et de divertissement rend les produits numériques plus complexes. La télé-

L’avènement des interfaces gestuelles bénéficie également du développement récent de caméras à temps de vol, capables de capter les gestes en trois dimensions. Aujourd’hui, seule une poignée de fabricants maîtrise la technologie des caméras 3D : un californien (Canesta), deux israéliens (3DV Systems et Prime Sense), un suisse (Mesa Imaging), un allemand (PMD Technologies) et bientôt un japonais (Panasonic). Retombée des recherches militaires, cette technologie apporte une alternative performante et efficace aux deux solutions traditionnelles disponibles jusqu’alors. La première de ces solutions impose à l’utilisateur de porter un réflecteur qui aide la caméra à suivre des mouvements :

trop contraignant pour s’appliquer à la télévision. C’est cette solution qui est utilisée dans Minority Report. Pour manipuler le système, Tom Cruise est obligé d’enfiler un gant spécial. La seconde solution s’appuie sur la stéréoscopie pour reconstituer les gestes en 3D à partir des informations de deux caméras traditionnelles. Outre un champ de reconnaissance limité par les positions des caméras, elle nécessite un traitement d’image trop lourd pour des applications comme les décodeurs ou les téléviseurs. C’est cette solution qui a été mise en œuvre par l’institut Fraunhofer pour son moniteur d’affichage en relief iPoint3D présenté au dernier CeBIT. cc Les caméras 3D devront encore faire des progrès

L’autre maillon technologique essentiel réside dans le moteur de reconnaissance gestuelle: le logiciel de traitement d’image et d’interprétation des gestes. L’offre se réduit principalement à deux éditeurs : le canadien Gesturetek et le belge Softkinetic. Hitachi a choisi la caméra de Canesta et le logiciel de Gesturetek. Orange travaille avec Softkinetic pour le logiciel et avec Canesta, Mesa Imaging et bientôt un troisième fournisseur pour la caméra. Microsoft, qui développe son propre logiciel, a préféré tout maîtriser en rachetant, début 2009, 3DV Systems. Avant de voir débarquer ces technologies “mains-libres”, les caméras 3D devront encore faire des progrès. « Elles sont trop grosses et pas encore assez précises et fiables », note Shy Shriqui. Les chercheurs de l’EPFL ont d’ailleurs développé une caméra prometteuse. En utilisant des émetteurs-récepteurs infrarouges répartis dans le cadre autour de l’écran, elle s’intègre bien plus discrètement dans les équipements. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com

JUILLET 2009ccN°913

11


www.industrie-technologies.com

TENDANCES

Vous innovez ? Faites-nous parvenir vos projets à redaction@industrie-technologies.com

cc EN BREF

L’informaticien français Bull entre dans la cour des grands du calcul intensif aux côtés de Cray, IBM et autres NEC. Avec son supercalculateur à lames Bullx, il annonce des machines de 1 pétaflops dès aujourd’hui et de 10 à 20 pétaflops dans deux ou trois ans. Pour disposer de 1 pétaflops, il faut 10 armoires remplies de serveurs à lames. Chaque armoire fournit une puissance de 10 téraflops et consomme 40 kW. Elle bénéficie d’un refroidissement à l’eau, 75 % plus efficace que le refroidissement traditionnel à air. cm

électronique Des capteurs sans fil ni batterie

Plus qu’un simple capteur sans fil, déjà disponible sur le marché avec d’autres technologies, les solutions signées Senseor pour la mesure de température présentent la particularité d’être passives. Elles font appel à la technologie SAW (ondes acoustiques de surface), l’énergie étant fournie au capteur par onde radiofréquence. Ce qui permet leur utilisation avec une autonomie quasi illimitée dans des milieux extrêmes. Les capteurs peuvent être installés sur des objets en mouvement ou difficiles d’accès.

Tout sur la PLM et la CAO avec la Semaine de Jean-François Prevéraud http://blog.industrie.com/ preveraud/

12

N°913ccJUILLET 2009

Automobile Le retour de la machine à vapeur En profitant de la chaleur générée par les gaz d’échappement, le français Heat2Power promet d’améliorer le rendement du bon vieux moteur à explosion. Il assure pouvoir réduire de 12 % la consommation d’une voiture essence.

écupérer la chaleur dégagée par les gaz d’échappement pour en faire une source d’éner­ gie dans les automobiles. L’idée n’est pas neuve mais jusqu’ici, le prix du gramme de C02 émis n’était pas assez élevé pour rentabiliser un tel inves­ tissement. Avec la législation européenne qui imposera en 2012 de n’émettre que 140 g de CO2 en moyenne par voiture vendue et par an, ce n’est plus le cas. Des recherches sont d’ailleurs en cours pour améliorer le rendement mécanique du moteur grâce à la chaleur qu’il dégage.

R

cc Exploiter

les différences de pression

Aujourd’hui, elle ne sert qu’à réchauffer l’habitacle. Demain, elle pourrait permet­ tre de faire rouler la voiture. La société parisienne Heat2Power propose de relier mécaniquement un moteur à air chaud au traditionnel moteur thermique. Le principe de fonctionnement consiste à

exploiter les différences de pression entre l’air chaud (porté à 600 °C au contact de l’échappement) et l’air froid afin d’action­ ner un piston. La montée en température permet de porter la pression de l’air chaud à 40 bar, niveau suffisant pour qu’un monocylindre de 500 cm3 installé sous le capot d’une berline 1,8 l essence produise une puissance de 7 kW à 4 000 tr/min. Le dispositif permettrait de réduire la consommation de 12 % sur le cycle nor­ malisé, et bien plus sur la route et l’auto­ route, où le système profiterait à plein de la température élevée des gaz d’échappe­ ment. Selon ses concepteurs, le coût de production d’un tel dispositif pourrait tourner autour de 300 à 400 euros. La firme Heat2Power n’est bien sûr pas la seule à étudier la question. BMW et Honda travaillent eux aussi sur une machine à vapeur. cm cc Jean-Jacques cornaert redaction@industrie-technologies.com

Le coût de production du dispositif Ters (Thermal Energy Recovery System) se situe entre 300 et 400 euros.

L’actualité vue et racontée sur “Un air de techno”, le blog de Thibaut de Jaegher http://blog.industrie.com/ technologie/

MaRquEuR dE MatuRité it

RecheRche

L’innovation insolite et décalée repérée par toute la rédaction d’IT. http://blog.industrie.com/ redaction-it/

DéVeloppement

pRoDuction

D.R.

Informatique Bull dans le calcul de l’extrême


TENDANCES

énergie La quête d’un nouveau combustible nucléaire

redaction@industrie-technologies.com

En 2040, les réacteurs nucléaires de quatrième génération entreront en service.

P. StRoPPa

Sur le site nucléaire de Marcoule (Gard), à l’Institut de chimie séparative: structure d’une molécule coextractante pour la séparation spécifique d’ions.

Plusieurs technologies sont explorées (haute température à refroidissement hélium, type Phœnix au sodium…), mais toutes réutiliseront le plutonium issu de l’irradiation de l’uranium 238 pour mul­ tiplier les réserves de combustibles par 50 à 100. Une condition préalable à cette ambi­ tion, toutefois : réussir à développer un nouveau matériau combustible. Cette tâche est dévolue au nouvel Institut de chimie séparative de Marcoule (ICSM), dans lequel collaborent le CEA, le CNRS, des industriels de la chimie et des cons­ tructeurs d’appareillages (fours, sonochi­

MaRquEuR dE MatuRité it

RecheRche

DéVeloppement

mie, dissolveurs, extracteurs…). Sa mis­ sion ? Créer de nouveaux procédés d’élaboration du combustible nucléaire et de nouvelles techniques de recyclage des déchets. Notamment pour résoudre le problème de leur durée de vie. Les entreprises partenaires de ce projet pour­ ront s’établir à côté de l’ICSM, sur le parc technologique Marcel­Boiteux, pour pro­ fiter des équipements scientifiques du plateau technique et des possibilités d’une formation spécifique au nucléaire. La stratégie de propriété industrielle et de valorisation, les redevances et rému­ nérations font déjà l’objet d’une conven­ tion entre partenaires. cm cccristian Guyard pRoDuction


www.industrie-technologies.com

TENDANCES

La vidéo de ce projet multidisciplinaire racontée par les chercheurs du MIT.

électronique La puce radio s’inspire de l’oreille Les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) se sont inspirés du fonc­tion­

La puc­e de 1,5x3 mm réalisée en silic­ium sur c­e prin­ c­ipe peut détec­ter et traiter les signaux du téléphone mobile, GPS, Wi­Fi, Bluetooth, Wimax, etc­. Elle c­onsommerait 100 fois moins de c­ourant élec­trique que les puc­es radio ac­tuelles. Une demande de brevet a été déposée. cm

Marqueur de Maturité it

RecheRche

DéveLoppeMenT

Cette puce en silicium est issue de la conjonction entre deux disciplines: l’électronique et la biologie. Elle peut percevoir des signaux entre 600 MHz et 8 GHz.

pRoDucTIon

MIT

nement de la c­oc­hlée pour c­réer une puc­e radio plus rapide, plus puissante et plus sobre que les c­irc­uits utilisés aujourd’hui dans les radioc­ommunic­ations. Cette tec­hnologie est présentée c­omme la solution idéale pour les futurs systèmes de radio c­ognitive qui amélioreront l’effic­ac­ité d’utilisation du spec­tre hertzien en exploitant de façon dynamique les fréquenc­es libres. Selon les sc­ientifiques du MIT, l’oreille est un organe radio parfait. En utilisant la méc­anique des fluides, la piézoélec­tric­ité et le traitement neuronal du signal, elle détec­te, analyse et identifie une gamme de fréquenc­es 100 fois plus étendue que les puc­es numériques ac­tuelles sur 3500 c­anaux. La perc­eption de l’ambianc­e sonore est immédiate. Elle se limite toutefois aux fréquenc­es audibles par l’homme, de 100 Hz à 10 kHz. Les c­her­ c­heurs améric­ains ont repris le proc­édé en l’adaptant aux fréquenc­es des téléc­oms, de 600 MHz à 8 GHz.


www.industrie-technologies.com

Lisez l’hebdo de la techno chaque mardi.

TENDANCES

Production Le laser diodes fait sa percée Les nouvelles sources laser divisent par dix la consommation énergétique par rapport aux types Yag classiques, tout en améliorant significativement le rendement et la durée de vie. Elles ouvrent ainsi la voie à des applications comme le soudage, et même la découpe des métaux. nnonc­é à son apparition c­om­

A me le laser de l’avenir, le laser

diodes, c­apable de générer un rayon direc­tement à partir de la sourc­e élec­trique, tient ses promesses. «Cette tec­h­ nologie très c­ompac­te, issue il y a une ving­ taine d’années de l’élec­tronique, était han­ dic­apée par sa mauvaise qualité de faisc­eau et sa durée de vie trop c­ourte, explique Didier Boisselier, responsable tec­hnique à l’Irepa Laser, qui s’est équipé de c­ette solu­ tion dès 1998. Surpassé par les autres lasers fibrés, il était impossible de l’utiliser dans les applic­ations de fabric­ation.» La situation évolue. Plusieurs c­onstruc­­ teurs, c­omme Laserline, IPG ou Trumpf, proposent maintenant des solutions indus­ trielles innovantes et fiables. Trumpf a rac­heté il y a trois ans un fabric­ant améri­ c­ain spéc­ialisé dans les diodes simple émet­ teur et a c­réé une joint­venture avec­ Jenop­ tik pour améliorer les systèmes optiques. Résultat: le fabric­ant, qui propose une solu­ tion globale (sourc­e, c­hemin optique, mac­hine), a arrêté sa produc­tion de lasers Yag pompés par lampes début 2009. «Cette tec­hnologie était devenue obsolète», c­ons­ tate Gilles Caquot, direc­teur de la division Laser c­hez Trumpf Franc­e. Didier Boisselier de l’Irepa renc­hérit : « Le laser diodes a

sonné le glas du laser Yag c­lassique. » Non sans raison. Le c­oût de la c­onsommation énergétique annuelle du Yag pompé par lampes avoisine les 67000 euros pour une disponibilité de 70%. « Notre nouveau laser TruDiode divise par dix c­e c­oût énergétique», soutient Jens Bleher, le PDG de Trumpf Laser and Sys­ tems Tec­hnology (voir tableau). Tout en faisant fondre c­omme neige au soleil les c­oûts d’exploitation. «Dans la fabric­ation automobile, les c­oûts horaires passent de 6 euros à moins de 50 c­entimes», c­onstate le responsable. cc Une

forte puissance à prix réduit

Les lasers diodes de forte puissanc­e que proposent Laserline et Trumpf ouvrent la voie à des applic­ations c­omme le soudage, et même la déc­oupe des métaux. Dévoilé au salon Laser 2009 de Munic­h (Allema­ gne) en juin dernier, le TruDiode 3006 de Trumpf est le premier laser qui utilise la tec­hnologie à diodes simple émetteur. Une solution d’une puissanc­e de 3 kW qui ac­c­u­ mule les performanc­es. «Nous mettons en œuvre pour c­es solutions de forte puissanc­e plusieurs modules émetteurs de 100 W c­ha­ c­un», explique Gilles Caquot. Chaque mo­

3 SoluTioNS lASEr Au CouDE à CouDE

D.R.

(pour une source de 4 kW)

TyPe de Laser

à disque

à fibres

diodes

c Coût

220 000 euros

200 000 euros

200 000 euros

c durée de vie attendue

50 000 heures

100 000 heures

50 000 heures

c rendement

20 %

23 %

26 %

c Coût de consommation énergétique annuelle

29 000 à 49 000 euros

20 000 à 41 500 euros

22 000 à 38000 euros

Audi a mis en service plusieurs lasers LDF de 4 kW pour le soudage d’éléments en aluminium de son 4x4 Q5. Leur prix égale celui des lasers à fibres de même puissance.

dule présente une qualité du rayon de 5 mm.mrad dans une fibre de 100 µm. Premier à utiliser la tec­hnologie simple émetteur : le c­hampion du laser à fibres IPG, qui attaque lui aussi c­e domaine en dévoilant au salon allemand des sourc­es à diodes éc­onomiques. Le prix de c­es derniè­ res égale c­elui de lasers à fibres de puis­ sanc­e équivalente. Laserline propose, lui, des solutions dont la puissanc­e varie de 2 à 10 kW. La qualité du rayon étant de 30 mm.mrad pour la sourc­e de 4 kW. Très c­ompac­t, le laser de 10 kW peut s’installer dans un espac­e inférieur à 1 m2. Toujours en avanc­e en c­e qui c­onc­erne les applic­ations laser dans la fabric­ation, les c­onstruc­teurs allemands ont immédia­ tement flairé les bénéfic­es de c­es solutions. Ils utilisent depuis quelque temps des lasers diodes pour le brasage d’éléments de c­arrosserie. Audi, par exemple, a mis en servic­e depuis le début de l’année plusieurs lasers LDF de 4 kW de Laserline pour le soudage robotisé d’éléments en aluminium de portes de son 4x4 Q5. cm cc Mirel scherer mscherer@industrie-technologies.com

Source : Eala 2009/Irepa Laser/Audi

Marqueur de Maturité it

RecheRche

DéveLoppeMenT

pRoDucTIon

JUILLET 2009ccN°913

15


www.industrie-technologies.com

TENDANCES

Télécoms Record de transmission radio

ont utilisé des ondes millimétriques dans la bande de fréquences de 70 à 100 GHz. Cet exploit repose sur l’emploi de transmetteurs à base de transistors HEMT (à grande mobilité d’électrons) en phosphure d’indium. L’une des applications potentielles serait l’accès sans fil à Internet à très haut débit dans les endroits isolés ou dépourvus de fibre optique. Des applications sont possibles aussi dans les réseaux locaux sans fil, les radars à grande précision ou les systèmes anticollisions automobiles. Fujitsu prévoit une commercialisation vers 2012. cm

Marqueur de Maturité it

Informatique Le Smartbook, mi-téléphone, mi-PC On connaissait les Netbooks, les miniPC portables comme l’EeePC d’Asus, voici maintenant le Smartbook. Le concept est

introduit par Qualcomm et Freescale, deux fournisseurs américains de puces électroniques. Il combine le format du Netbook et les avantages du Smartphone en termes d’interface, de communication et d’autonomie. TypiqueAutonomie ment, il s’appuie sur un processeur à architecture ARM – comme de huit heures l’i.MX515 de Freescale ou le Snapdragon de Qualcomm –, diset écran 12 pouces pose d’un écran de 12 pouces (soit 30,5 cm), tourne avec des pour ce PC logiciels Linux et offre une autonomie de plus de huit heures. miniature. Outre le GPS et Bluetooth, il intègre un modem 3G pour une connexion permanente au Net. Selon Qualcomm, des Smartbooks sur la base de son jeu de circuit Snapdragon sont actuellement en projet chez 15 fabricants, dont Toshiba, Samsung, Asus, Acer, HTC et LG. cm RecheRche

DéveloppemenT

pRoDucTion

D.R.

Les chercheurs de Fujitsu sont parvenus à un débit record de 10 Gbit, identique à celui de la fibre optique la plus performante actuellement en service. Pour ce faire, ils

Toute l’actualité de l’innovation.


TENDANCES

LE KIOSQUE Q Presse Les mathématiques sont-elles universelles ?

Revoyez vos classiques. Le numéro de mai/juin du magazine

Resurgence remet en cause la suprématie de nos bonnes vieilles mathématiques. Première surprise, 1+1 ne font pas forcément 2. Dans son analyse historique, le philosophe Emmanuel Lizcano décrit notre arithmétique cartésienne comme une approche imposée par l’Europe au monde entier, au détriment de cultures plus symboliques. Dans la tradition chinoise notamment, loin de notre démarche quantitative, les chiffres 1 et 2 seraient analogues au ying et au yang. Les séries numériques n’y débutent qu’à 3, chiffre qui représente alors “l’unanimité”. Deuxième leçon: nos mathématiques sont le reflet, toujours selon l’auteur, de notre idéal politique. Il rapproche notre arithmétique fondée sur les entiers naturels (1, 1+1, 1+1+1…) de notre vision démocratique de la société, où l’unanimité est la somme d’avis individuels. Là où d’autres cultures voient dans l’unité mathématique le symbole de la collectivité. Troisième affirmation, nos maths et notre système métrique ont fait office d’arme de colonisation massive. En les imposant, nous imposions notre mode de pensée. cm cReSuRgenCe, mai-juin 2009, www.resurgence.org

Presse Le juteux business de la terre en Afrique

TV La téléréalité technologique

Après l’industrie et les services, la production agricole connaît aussi sa mondialisation. Nous assistons à

une troisième vague de délocalisations, affirme The Economist dans une enquête étonnante et très documentée parue au mois de mai. De plus en plus d’investisseurs (chinois, sud-coréens, saoudiens…) se ruent sur les terres arables des pays les plus pauvres comme l’Éthiopie, le Mozambique ou le Soudan. Et ce, afin de cultiver ces terrains pour approvisionner leur pays en matière première agricole. L’initiative peut sembler louable mais elle comporte aussi sa face sombre. Selon le magazine anglais, les populations locales ne profiteraient pas du tout de cette nouvelle manne. Il y a bien sûr quelques créations d’emploi, mais les salaires de misère pratiqués ne permettront pas de relever le niveau de vie des autochtones. Un bel exemple d’exploitation. cm cBuying farmland abroad, outsourcing’s third wave http://www.economist.com/

Aux États-Unis, les ingénieurs sont des héros du petit écran. Dans son émission

Prototype This, la chaîne Discovery Channel met en scène quatre spécialistes en mécanique, matériaux, électronique et robotique. Leur défi ? Mettre au point les inventions les plus folles : robots boxeurs, véhicule tout terrain à six pattes… Chaque semaine, les téléspectateurs américains découvrent sur leur écran les succès, les contraintes et même les échecs d’un processus de conception. Où quand le prototypage devient un véritable show à l’américaine. cm cDiscovery Channel, http://dsc.discovery.com

BonuS c Découvrez les prototypes les plus fous mis au point par

les ingénieurs de Discovery Channel sur www.industrie-technologies.com

JUILLET 2009ccN°913

17


TENDANCES

électronique Sur la piste des maladies nosocomiales Plusieurs centaines de patients et de membres du personnel de l’hôpital maritime de Berck (Pas-de-Calais) porteront en permanence, jusqu’au mois d’octobre, un capteur destiné au suivi des interactions entre personnes. Objectif : comprendre

comment se propagent les maladies nosocomiales. « Pour préserver l’autonomie, nous avons conçu un système qui ne “s’éveille” que toutes les 30 secondes pour émettre un signal radio. L’enjeu consiste à s’assurer que les messages pourraient être reçus par les autres capteurs situés à proximité, alors même que ces dispositifs ne sont pas synchronisés entre eux. Pour ce faire, les périodes d’écoute sont plus longues que les périodes d’émission », explique Éric Fleury, de l’Inria. Ces données recensant l’ensemble des contacts entre personnes seront ensuite croisées avec les résultats de prélèvements bactériologiques et des données médicales. cm

Objectif: recenser l’ensemble des contacts entre les personnes et croiser ces données avec des prélèvements bactériologiques.

cc EN BREF

DuPont Displays vient de développer un matériau Oled vert capable de fonctionner pendant un million d’heures en continu au niveau de luminance de 1000 cd/m2, ce qui correspond à une durée de vie de 100 ans. Ce matériau est adapté à une déposition par impression pour la fabrication de grands écrans. Aujourd’hui, les écrans Oled sur le marché affichent une durée de vie inférieure à 30000 heures. cm

RecheRche

18

Développement

N°913ccJUILLET 2009

Environnement Les équipements de bureau au régime

Les ordinateurs, les copieurs et les imprimantes sont soumis, depuis le 1er juillet, à de nouvelles spécifications d’efficacité énergétique, dans le cadre du programme Energy Star développé conjointement par la Commission européenne et l’Agence américaine de protection de l’environnement. Cette mesure devrait conduire, au cours des quatre à six prochaines années, à des économies d’électricité de 22 TWh pour l’Union européenne, équivalente à la consommation d’électricité de l’Irlande. cm pRoDuction

inserm

électronique Que les écrans Oled vivent 100 ans !


www.industrie-technologies.com

TENDANCES

LE BAROMÈTRE ÉTATS-UNIS

BRUTAL DÉCROCHAGE DU CAPITAL-RISQUE AMÉRICAIN

Formation Des docteurs plus cosmopolites

Montants investis par les fonds de capital-risque américains par trimestre 7,57

7,25

milliards de dollars

7,74

5,66 3

1er trimestre 2008 2e trimestre 2008 3e trimestre 2008 4e trimestre 2008 1er trimestre 2009

SOURCE : NVCA-DELOITTE

La crise s’est invitée aussi chez les capitaux-risqueurs américains. Si plus d’une personne sur deux interrogées par la National Venture Capital Association pense que la période est idéale pour investir, ils sont de moins en moins nombreux à passer à l’acte. Les “deals” ont quasiment été divisés par deux, passant de 997 au 1er trimestre 2008 à 549 en ce début d’année. Et les sommes investies aussi. Seules les green techs sauvent les meubles: 63% des fonds pensent accroître leur investissement dans ce domaine.

ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES DOCTORANTS INSCRITS EN FRANCE, EN 2007 France 39 438 Autres régions 52

Investissement L’Île-de-France, championne d’Europe de la R&D

Propriété industrielle La santé, premier déposant de brevets

LES 10 PREMIÈRES RÉGIONS EUROPÉENNES EN TERMES D’INVESTISSEMENT EN RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT (EN MILLIONS D’EUROS)

Si le domaine de la santé reste, avec les télécoms, le plus gros pourvoyeur de brevets, la croissance provient des secteurs des tests et mesures et des composants électriques. Tous deux ont vu le nombre de dépôts progresser de plus de 8 % l’an dernier. Au total, 146 651 brevets ont été enregistrés auprès de l’Office européen des brevets, en progression de 3,6 % sur un an.

él ec

8 206

8 016

et m es

8 901

sa nt s

ur C es or him ga ie ni qu e

9 520

Te st s

14 842

Co m po

17 006

tr iq ue s

rin ai re

ét é

Vingt régions européennes investissent 3 % (ou plus) de leur PIB dans la R & D. Si les länder allemands placent cinq représentants dans le top 10, c’est l’Île-de-France qui gagne haut la main. La région capitale a investi deux fois plus en R & D en 2005 que son challenger allemand, la Haute-Bavière, selon une étude publiée récemment par la Commission européenne.

LES SIX PRINCIPAUX CHAMPS D’APPLICATION DES BREVETS DÉPOSÉS EN 2008 om m un ic at In io fo ns rm at iq ue

SOURCE : EUROSTAT

Té lé c

14 506 7 854 6 896 4 242 3 669 3 303 3 296 3 055 3 018 2 680

éd ic al et v

Île-de-France (France) Haute-Bavière (Allemagne) Stuttgart (Allemagne) Darmstadt (Allemagne) Stockholm (Suède) Karlsruhe (Allemagne) Etelä-Suomi (Finlande) Västsverige (Suède) Berlin (Allemagne) Midi-Pyrénées (France)

M

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Entre 2000 et 2007, le nombre d’élèves inscrits en thèse de doctorat a augmenté de 12 %, selon une étude publiée récemment par Campus France. Cette hausse est à mettre essentiellement au crédit des étudiants étrangers, dont le nombre progresse de 63 % en sept ans. Premier contributeur de longue date, l’Afrique est talonnée par l’Asie. Ce continent enregistre une croissance phénoménale de 133 %, notamment grâce à la Chine (+ 340 %, avec 1 250 doctorants). Les pays du Maghreb (dans l’ordre Tunisie, Algérie et Maroc) trustent encore les trois premières places du palmarès.

Amériques 2 463

Europe 5 523 Asie 7 019

Afrique 10 569

SOURCE : CAMPUS FRANCE

LE CHIFFRE

18

C’est le nombre de projets retenus par l’Ademe pour son premier “appel à manifestation d’intérêt” dédié aux véhicules routiers à faible émission de gaz à effet de serre. Rien que pour la phase de R & D, ils nécessiteront un investissement de 800 millions d’euros, pris en charge à moitié par l’Ademe. Au mieux, la traduction industrielle de ces prototypes se fera en 2015.

SOURCE : EPO

JUILLET 2009ccN°913

19


TENDANCES

énergie Les Japonais unis dans les batteries du futur Le Japon se penche sur la prochaine génération de batterie nécessaire au véhicule électrique. Sous l’égide du Nedo

(New Energy and Industrial Development Organization), un programme coopératif de recherche vient d’être lancé sur le sujet. D’un budget de 21 milliards de yens (équivalent à 155 millions d’euros) sur sept ans, cette initiative associe quatre constructeurs automobiles (Toyota, Nissan, Mitsubishi Motors et Honda), six fabricants de batteries (GS Yuasa, Sanyo, Panasonic, Hitachi, Shin-Kobe Electric et Mitsubishi Heavy Industries) et dix universités et instituts de recherche. Objectif : tripler la densité énergétique des batteBatterie ries pour porter l’autonomie du véhiau lithium-ion de Mitsubishi cule électrique de 150 km aujourd’hui à heavy industries, l’un quelque 500 km en 2020. cm des partenaires du Nedo.

Chimie Des tests de corrosion vingt fois plus rapides Medco SL accélère de façon spectaculaire la corrosion du métal.

test de peinture mis au point par des chercheurs de l’université Jaume I de Castello (Espagne) se révèle prometteur. En réalisant une batterie de tests électrochimiques conjointement aux tests classiques au brouillard salin, leur technique permet d’accélérer de façon spectaculaire la dégradation du métal, et donc la détection d’éventuels défauts de revêtement, affirment les scientifiques. Sûrs de leurs faits, les chercheurs ont déposé un brevet et fondé Medco SL, une société qui propose du conseil, la réalisation de mesures et la vente de ses appareils de tests nouvelle génération. cm RecheRche

20

Développement

N°913ccJUILLET 2009

pRoDuction

Mitsubishi Motors ; D. r.

Obtenir en vingt-quatre heures à peine des résultats qui nécessitent en principe une vingtaine de jours : le procédé de


www.industrie-technologies.com

TENDANCES

L’AGENDA

LE RENDEZ-VOUS

L’innovation automobile

24 I 08

Congrès La mécanique vue sous toutes ses formes

Très riche, le programme du Congrès français de mécanique sera à l’image de ce domaine omniprésent dans l’industrie. De l’économie d’énergie à la simulation en passant par les matériaux, la manifestation organisée par le groupe “thématiques transverses” de l’Association française de mécanique (AFM) explorera un bon nombre de champs inédits. Comme l’application des analyses multiphysiques locales pour les nanotechnologies ou l’étude du bois. Ambition de cette conférence : montrer comment le bois peut devenir le matériau écologique préféré de l’ingénieur. cm cc Du 24 au 28 août 2009 au Domaine universitaire de Marseille-Saint-Charles www.cfm2009.cnrs-mrs.fr

23 I 09

Salon Biotech cherche partenaire

Start-up des biotechs, industriels traditionnels de la pharmacie, laboratoires académiques, investisseurs, spécialistes du transfert de technologies… Pendant trois jours, Lille va devenir la capitale des sciences du vivant. Avec un objectif : réussir à fédérer les forces vives de ce secteur en pleine ébullition. à l’heure où les “big pharmas” se cherchent un nouveau business modèle, ce salon devrait

17 | 09

S’il y a un seul salon automobile à visiter sur notre bonne vieille Terre, c’est bien celui de Francfort (allemagne).

à la différence de son homologue français (Paris) ou suisse (Genève), il constitue une véritable vitrine de l’innovation dans le secteur automobile. Malgré la crise et la désertion annoncée de quelques marques américaines et nippones, l’édition 2009 accueillera la plupart des constructeurs et équipementiers qui comptent. La manifestation constitue donc une occasion unique de prendre le pouls des dernières tendances technologiques du secteur. Cette année devrait être, une fois de plus, placée sous le signe de l’écologie, la plupart des participants travaillant d’arrache-pied pour concevoir des voitures et des moteurs plus verts. Renault a d’ailleurs laissé entendre qu’il pourrait présenter à cette occasion un nouveau prototype de véhicule e Francfort. La 63 électrique. Quant aux constructeurs et équipementiers d’outreédition du salon de l’auto fera la part belle Rhin, comme ils jouent à domicile, ils ne devraient pas se laisser distancer facilement. cm aux nouveautés allemandes.

permettre de faire émerger partenariats et collaborations entre les jeunes pousses et les acteurs historiques du secteur. EuroBio proposera d’ailleurs une série de retours d’expériences sur cette thématique. cm cc EuroBio du 23 au 25 septembre à Lille (Nord) renseignements et inscriptions : ychirzad@eurasante.com Tél. : 03 59 39 01 84 www.eurobio-event.com

30 I 09

Appel à projets Comment utiliser les technos de l’espace sur Terre

Dans la foulée de notre dossier de juin consacré aux retombées des innovations spatiales, le Centre national des études spatiales (Cnes) lance un appel à projets pour susciter et développer des services et

cc iaa (internationale automobil-ausstellung) Passengers Cars Du 17 au 27 septembre 2009 à Francfort/Main (allemagne), http://www.iaa.de

des produits à partir des infrastructures spatiales existantes. Les domaines ciblés prioritairement sont l’environnement, la sécurité, le transport, la santé et les technologies de l’information. PME et grands groupes sont invités à déposer leurs projets mais les dossiers, pour retenir l’attention du Cnes, devront impliquer des acteurs issus d’horizons différents: associations, ONG, laboratoires… Le Cnes soutiendra financièrement les lauréats de cet appel à projets à hauteur de 300000 euros maximum sur trois ans. cm cc Clôture des candidatures : 30 septembre 2009 à 12 heures. Centre national des études spatiales à Paris applications-aval@cnes.fr Plus d’infos sur http://www.cnes-multimedia .fr/cnes_fr/applications_aval.pdf

14 I 10

Salon Tous les enjeux des réseaux d’énergie

Deux événements en un. Voilà ce que propose le Forum énergie Réseaux via un salon et un colloque sur les réseaux de distribution électrique ou de chaleur. Le salon réunira une centaine d’exposants, spécialistes de la mise en œuvre à l’exploitation des infrastructures. Le colloque, lui, attend 400 visiteurs pour assister aux 10 conférences techniques et aux 50 retours d’expériences proposés. Au programme : construction et gestion des réseaux, éclairage public, travaux de voirie… cm cc ForuM éNErgiE réSEaux Les 14 et 15 octobre 2009 à Marseille http://www.energies-reseaux -expo.com

JUILLET 2009ccN°913

21


Au-delà du diplôme et d’un métier, être ingénieur aujourd’hui, c’est croire et s’engager dans la vie. Croire dans un progrès maîtrisé, qui irrigue le quotidien du plus grand nombre, et respecte notre environnement. S’engager dans une aventure et remettre en cause l’existant pour en repousser les limites. C’est s’investir dans une œuvre, approfondir la réflexion, pour que les générations futures perpétuent l’héritage. Être ingénieur aujourd’hui est un défi qui mérite attention et reconnaissance. C’est pourquoi L’Usine Nouvelle et Industrie et Technologies, associés au CNISF, ont créé en 2004 le « Prix des Ingénieurs de l’Année », destiné à mieux faire connaître la profession d’ingénieur en récompensant chaque année les meilleurs d’entre eux. Un grand succès depuis 6 ans. La 6e édition de ce prix aura lieu le 16 décembre 2009 à Paris. Candidature – règlement – informations pratiques sur :

www.lesingenieursdelannee.com

Ingénieur d’une vie meilleure En partenariat avec

3-PUB PIA 2009 220x285

1

3/06/09, 15:29


Au-delà du diplôme et d’un métier, être ingénieur aujourd’hui, c’est croire et s’engager dans la vie. Croire dans un progrès maîtrisé, qui irrigue le quotidien du plus grand nombre, et respecte notre environnement. S’engager dans une aventure et remettre en cause l’existant pour en repousser les limites. C’est s’investir dans une œuvre, approfondir la réflexion, pour que les générations futures perpétuent l’héritage. Être ingénieur aujourd’hui est un défi qui mérite attention et reconnaissance. C’est pourquoi L’Usine Nouvelle et Industrie et Technologies, associés au CNISF, ont créé en 2004 le « Prix des Ingénieurs de l’Année », destiné à mieux faire connaître la profession d’ingénieur en récompensant chaque année les meilleurs d’entre eux. Un grand succès depuis 6 ans. La 6e édition de ce prix aura lieu le 16 décembre 2009 à Paris. Candidature – règlement – informations pratiques sur :

www.lesingenieursdelannee.com

Ingénieur d’une vie meilleure En partenariat avec

3-PUB PIA 2009 220x285

1

3/06/09, 15:29


bureau d’études

Pourquoi le virtuel prend le pouvoir ccPAGE 26

conception

Le chantier naval 3D de DCNS

ccPAGE 30

outils

Le bureau d’études du futur

ccPAGE 32

l’infographie d‘it

Quand le virtuel augmente la réalité ccPAGE 34

interview

L’inexorable montée en puissance de la simulation

ccPAGE 36

prolongement

La saga des bureaux d’études continue sur le Web

ccPAGE 37


www.industrie-technologies.com

Retrouvez la lettre de la conception et du design chaque jeudi.

EN COUVERTURE

La conception aux frontières du réel Qu’elle est loin, la bonne vieille planche à dessin des premiers bureaux d’études ! En cinquante ans, les spécialistes du développement de nouveaux produits ont complètement réinventé leurs méthodes et leurs outils de travail. Désormais, les ingénieurs visualisent leurs projets en 3D grâce à la CAO. Ils explorent le cœur de leurs produits via un casque de réalité virtuelle. Ils mènent des réunions en téléprésence avec des experts des cinq continents. Avec à chaque fois le même objectif : concevoir plus vite, de manière plus sûre et plus économe. Plongée dans ce monde où le virtuel se met au service du réel.

La DCNS et Clarté explorent le potentiel de la réalité virtuelle pour la conduite des opérations dans les bâtiments de guerre. Ce démonstrateur de table tactique 3D a été présenté à Laval Virtual 2009.

DCNS / CLARTÉ

7 MILLIARDS D’EUROS sont dépensés en France en services d’ingénierie pour la conception de produits et process dans les industries manufacturières, selon le Syntec Ingénierie.

JUILLET 2009ccN°913

25


www.industrie-technologies.com

EN COUVERTURE

L’épopée des BE, du dessin à la CAO, en images.

Bureau d’études pourquoi le virtuel prend le pouvoir Toute la chaîne de conception est en passe d’être dématérialisée chez les industriels. Les progrès réalisés par les dernières générations de logiciels de CAO et de PLM permettent en effet d’envisager un cycle de développement 100 % virtuel : du design initial aux prototypes en passant par les tests et la simulation. Les gains attendus, en termes de délais et de coût, peuvent atteindre 30 %.

croissance Le marché mondial des outils de conception a progressé de 6 % en 2008. source : CIMdata

F

ini la bonne vieille planche à dessin ! En moins d’une décennie, la plupart des bureaux d’études (BE) sont passés d’une approche en deux dimensions, avec des esquisses réalisées manuellement ou à l’aide d’outils de DAO, à une modélisation en trois dimensions de leurs produits, entièrement développés sur ordinateur. Ils entament maintenant une nouvelle étape de cette dématérialisation en adoptant massivement les prototypes virtuels. Les industriels peuvent désormais manier de véritables répliques numériques de leurs projets en lieu et place des traditionnelles maquettes physiques. À la clé, des gains de temps et d’argent, mais pas seulement. La

virtualisation élargit aussi le champ d’intervention des designers et permet au client de pénétrer dans les bureaux d’études. Revue des raisons qui poussent de plus en plus d’industriels à adopter le virtuel.

cc

1. Il multIplIe les possIbIlItés

Malgré une complexité grandissante des produits, la simulation numérique a élargi clairement le champ d’investigation des concepteurs. L’adoption du prototypage virtuel, par exemple, a des impacts tout au long du cycle de développement des produits. Et ce, dès les phases de design amont. Les prototypes virtuels permettent, grâce aux outils de simulation, de vérifier l’ergo-

Le virtuel, du prototype aux méthodes de travail cLe virtuel s’insinue dans toutes les composantes du process de développement des nouveaux produits, car il fait gagner du temps et de l’argent. cDès la phase de conception, on trouve le prototype virtuel. Il s’agit d’appliquer sur la modélisation numérique 3D des parties mécaniques, électriques et commande

26

N°913ccJUILLET 2009

du produit, un ensemble d’outils de simulation pour évaluer et valider son comportement global en fonctionnement, ainsi que les contraintes s’exerçant sur ses pièces. cun tel prototype peut aussi s’utiliser pour comparer plusieurs concepts ou variantes. Et on peut s’en servir pour

valider les process de fabrication. cDe la même façon, l’utilisation des modèles numériques facilite leur transmission instantanée à distance, simplifiant la constitution de groupes de travail virtuels et collaboratifs, permettant de prendre des décisions plus rapidement.

nomie, le comportement et les performances d’un produit au sein de son futur environnement d’utilisation, ainsi que les possibilités de fabrication. Les designers peuvent alors torturer à loisir les prototypes pour en valider le bon comportement très tôt dans le cycle de développement. Estech, un bureau d’études indépendant menant à bien des projets complets de développement – dans l’automobile notamment – utilise de nombreux logiciels d’Autodesk, tel AliasStudio pour créer et affiner des surfaces de classe A, ainsi que pour réaliser les travaux de plan de forme, qui assurent la synthèse entre le design et les contraintes de l’ingénierie. Maya et 3DS Max lui permettent de créer, animer et calculer des images hyperréalistes destinées à promouvoir les projets étudiés, tant en interne qu’auprès des clients. Enfin Showcase est utilisé, lors des revues de projet, pour manipuler et animer à l’écran en temps réel les produits conçus. « Nous souhaitons que nos designers puissent exprimer librement leurs idées créatrices et ils aiment bien les ébaucher en 2D. Mais nous préférons le numérique dès cette étape de conception, de manière à rester dans une chaîne intégrée et cohérente. Nous voulons surtout éviter que les modeleurs numériques travaillant en 3D aient à interpréter les intentions des designers », explique Baptiste Hannebicque, l’un des quatre cofondateurs, responsable de l’activité design. C’est pourquoi les designers d’Estech sont aussi de grands utilisateurs de logiciels comme Photoshop et Illustrator d’Adobe. D’ailleurs Estech va même au-delà des outils dans sa démarche d’intégration, car nombre de ses salariés ont une double compétence : il n’est pas rare en effet d’y croiser un designer-modeleur ou un modeleur-infographiste. Stéphane Marescaux, le gérant de Carrur, un prestataire d’une douzaine de person-


EN COUVERTURE

cc françoIs dubrulle, responsable r & D De robert Juliat, fabricant D’éclairages pour le spectacle.

nos poursuites chauffent moins grâce à la simulation «Nos produits intègrent de multiples contraintes. Nous devons faire cohabiter dans un volume clos d’une quinzaine de litres: une source de chaleur de plusieurs kilowatts, une motorisation de l’optique et de l’électronique sophistiquée, le tout en assurant un niveau sonore tolérable sur les plateaux de tournage. L’utilisation de SolidWorks nous permet de simuler et d’optimiser mécaniquement la tôlerie et les dispositifs internes, tout en assurant l’équilibrage de l’ensemble. C’est ce qui nous a permis de supprimer une phase de prototypage physique et de réduire notre cycle de développement. Maintenant, nous essayons d’aller plus loin en utilisant nos prototypes virtuels pour la simulation thermique et l’optimisation des calculs d’optique.»

Le projecteur Victor de Robert Juliat : grâce à SolidWorks, la tôlerie et les dispositifs internes ont été optimisés et le cycle de développement s’est trouvé sensiblement réduit.

nes du secteur de la joaillerie travaillant pour tous les grands noms de la bijouterie, de l’horlogerie et du flaconnage de luxe, se sert de SolidWorks pour présenter ses réalisations sur mesure à ses clients. « J’ai compris tout de suite l’avantage que je pouvais tirer du module de communication e-Drawing pour échanger et partager des projets avec mes donneurs d’ordres », confie-t-il. La prochaine génération de logiciels de conception permettra également au designer de visualiser rapidement l’impact de son coup de crayon sur la faisabilité du projet. «Nous intégrerons bientôt nos logiciels de design, de conception (Inventor) et de rhéologie (MoldFlow) à nos bases de données matériaux. Le designer s’assurera en temps réel que la forme de la pièce plastique qu’il dessine s’injecte facilement dans le matériau choisi », promet Samir Hanna, le vice-président Industrial Design & Digital Factory Products d’Autodesk. Une évolution qui limitera au strict minimum les difficultés en production.

cc

D.R.

2. Il lImIte les défauts

Le premier bénéfice perceptible en usine d’une conception 100 % virtuelle réside sans aucun doute dans le gain qualitatif. «En adoptant ces outils, nous avons réussi à réduire de 80 % la non-qualité générée en conception », assure Serge Ventura, architecte, chef du projet Fremm chez DCNS, le fabricant de navires militaires

(lire page 30) qui a opté pour Cadds de PTC. Chez le joaillier Carrur, la CAO permet de garantir un niveau de qualité au client. « Elle fait aussi bien que la gouache au niveau des rendus et apporte de la crédibilité à nos projets. Nos clients savent que nos propostions seront réalisables et que nous ferons “bon du premier coup”», note Stéphane Marescaux. Grâce à SolidWorks, Carrur peut notamment vérifier dès les phases amont de la création d’un bijou qu’il sera faisable. Il permet par exemple de valider l’assemblage des différents sous-ensembles, de garantir la possibilité de soudure laser de certains éléments délicats ou de s’assurer des possibilités de sertissage des pierres sur la monture. Dans certains cas, avec la dématérialisation, il est possible d’attendre la réalisation de certains outillages pour définir le design final des pièces embouties ou injectées, par exemple. Cette souplesse permet de limiter au minimum le temps nécessaire au lancement d’une nouvelle production, les machines livrant dès le départ des pièces bonnes, sans présérie.

cc

3. Il génère des économIes

Comme on peut jouer sur les cotes et les formes d’un futur produit de manière totalement numérique, très tôt dans le cycle de développement, il est aisé de débusquer et de corriger les problèmes, sans impact financier ou presque. Là où, il y a cinq ans encore, les constructeurs d’automobiles devaient faire une dizaine de protos différents à l’échelle 1 pour valider leur concept, sur la dernière génération de berline C5 de Citroën, un seul prototype a été nécessaire. Tout cela grâce aux outils de réalité virtuelle. Les concepteurs peuvent en effet torturer leurs modèles dans tous les sens avec un très faible impact économique sur le coût global du projet. La souplesse des outils numériques permet de créer rapideJUILLET 2009ccN°913

27


www.industrie-technologies.com

EN COUVERTURE

Visitez le bureau d’études Estech avec Jean-François Prevéraud.

cLes logiciels de cao et de pLm Intervenant en amont de la chaîne numérique, ces outils permettent de développer des prototypes virtuels et de modéliser en 3D des maquettes numériques.

Exemples Catia et Enovia (Dassault Systèmes), NX et Teamcenter (Siemens PLM Software), Pro/Engineer et Windchill (PTC), Inventor (Autodesk), SolidWorks (SolidWorks), etc.

cLes outils de réalité virtuelle ou augmentée Ils permettent d’assurer une meilleure perception du comportement des prototypes en mixant réel et virtuel. Ils imposent l’utilisation de logiciels assurant la préparation des modèles, de salles de réalité virtuelle ou de casques, voire des systèmes haptiques pour le retour d’efforts.

cLes outils de simulations

généralistes multiphysiques Ces logiciels permettent de tester les prototypes en leur faisant subir des tests virtuels sur ordinateur.

Exemples Des intégrateurs comme Clarte, Immersion, MechDyne ou Firsthand Technology peuvent vous faciliter l’appropriation de ces technologies.

ment plusieurs variantes d’un produit, voire de comparer des concepts totalement différents. Dans la joaillerie, le métier a réellement changé avec ces logiciels de conception. Faisant appel à une foultitude de métiers, depuis le designer qui réalise les dessins gouachés à l’origine du projet jusqu’au sertisseur qui monte les pierres précieuses, la marge d’erreur d’une étape à l’autre n’était auparavant pas du tout encadrée. « Chacune des étapes réalisées traditionnellement peut facilement laisser place à l’interprétation, confie Stéphane Mares-

Exemples Nastran (MSC Software), Ansys (Ansys), HyperWorks (Altair Engineering), LMS Virtual.Lab (LMS International), Adams (MSC Software), Fluent (Ansys), PAM-Crash, PAM-Stamp 2G (ESI Group), etc.

caux. Mais l’utilisation d’une chaîne numérique évite ces extrapolations, source d’erreurs et de perte de temps. La 3D est devenue notre langage universel. Il nous permet de créer, de transmettre et d’usiner des projets sans aucune dérive. »

cc

4. Il raccourcIt les délaIs

Sur le plan des délais, la conception virtuelle a énormément apporté. Elle permet notamment de s’affranchir du temps nécessaire à la réalisation des prototypes

physiques et des longues et fastidieuses campagnes d’essais. Fiat a ainsi réussi à développer la dernière génération de son modèle Punto en dix-huit mois seulement… quand la plupart des constructeurs mettent entre trois et cinq ans. Chez Airbus, le prototypage numérique permet de limiter les dérives temporelles des projets. « Nous sommes dans un contexte de certification réglementaire très contraignant, qui nous impose des tests physiques. Mais dans le même temps, nous utilisons quotidiennement la simulation numérique dans toutes les disciplines et pour tous les composants de l’avion. La nécessité de réduire nos cycles nous amène à développer virtuellement les structures de nos appareils, afin de détecter très tôt les risques potentiels, notamment lors de l’emploi de nouvelles technologies, afin d’éviter les mauvaises surprises lors des essais », confiait récemment Jocelyn Gaudin, responsable de l’analyse des structures chez l’avionneur européen, lors d’une conférence organisée par la Nafems, un organisme indépendant dédié aux éléments finis et aux standards en matière de simulation. Le prototype virtuel permet d’évaluer les performances d’un produit, voir d’un système complet avec la partie logique de commande pour les outils les plus puissants, tel Catia Systems chez Dassault Systèmes. Il peut aussi servir à évaluer les possibilités de fabrication (rhéologie, emboutissage, forge, soudure…), ainsi que les éventuels défauts résultants. Mais il

D.R.

Les principaux fournisseurs de la chaîne du prototypage virtuel

LES GRANDES HEURES DE LA CAO Fin Des années 1950 : Les prémices De La cao Steven Anson Coons au MIT, Paul du Faget de Casteljau chez Citroën et Pierre Bézier (photo) chez Renault mettent au point des descriptions mathématiques novatrices des surfaces pour piloter les premières machines-outils à commande numérique.

1955

1963 : création de Macneal-schwendler corporation (Msc software), qui deviendra le leader du marché du calcul avec nastran.

28

N°913ccJUILLET 2009

1960

1963 : La premiÈre interFace GrapHique Ivan Sutherland (25 ans), professeur à l’université de l’Utah, développe SketchPad, qui crée des images très précises sur écran à l’aide d’éléments de dessin et d’un crayon optique, le “light pen”.

1965

1964 : ibM présente le 2250, premier terminal graphique fonctionnant en mode vecteur avec les mainframes.

1970

1967 : fred brooks (états-unis) développe un bras haptique (à retour d’effort) pour environnements virtuels.

1968 : Le premier casque immersiF Ivan Sutherland conçoit l’Ultimate Display, premier casque de visualisation asservi aux mouvements de la tête.

1975

1977 : ibM commercialise le logiciel de Dao 2D cadam, issu de lockheed.

1980


EN COUVERTURE

Gt citroën : du virtuel au virtuel en passant par le réel

Pour promouvoir son image de constructeur novateur auprès des jeunes, Citroën a décidé de créer un modèle virtuel pour le jeu Gran Turismo de Polyphony Digital.

D.R.

Mais devant la beauté des images, le constructeur a fait réaliser par Estech le concept-car GT Citroën pour le présenter au Mondial de l’automobile 2008. Résultat : une sportive d’exception de 600 ch bien réelle.

ne peut se substituer entièrement au modèle physique. «La CAO ne développe pas le produit à la place du créateur, mais permet de le faire progresser plus vite », souligne Stéphane Marescaux. Dans l’état actuel des techniques de simulation et des outils informatiques associés, le virtuel ne pourra pas remplacer à 100 % les essais physiques. Dans l’automobile, on estime que le prototypage virtuel permet de mieux définir les essais physiques à réaliser. Renault continue ainsi à sacrifier 350 véhicules tous les ans, comme il y a vingt ans, mais, désormais, réalise en parallèle 4 500 crashs virtuels.

1982 : Le Dessin assisté par orDinateur se Démocratise Création d’Autodesk, éditeur qui deviendra vite leader du du dessin assisté par ordinateur en 2D sur PC avec Autocad, avant de s’orienter vers la 3D avec Inventor après 2000.

1980

1985

cc

5. Il rapproche concepteurs et clIents

Dernière grande catégorie d’applications à tirer parti du prototype virtuel, le travail collaboratif. Peu de projets sont le fait d’une seule entreprise, il faut pouvoir échanger avec de multiples partenaires. Un domaine dans lequel le numérique excelle. Le travail collaboratif n’est plus réservé aux seuls grands groupes de l’automobile ou de l’aéronautique capables d’installer des réseaux dédiés, mais il se démocratise pour les PME grâce à l’arrivée de plates-formes telles PC2M ou Pi3C. «Il s’agit de proposer, pour 150 euros par mois et par utilisateur,

cc Jean-François Prevéraud jfpreveraud@industrie-technologies.com

1989 : arrivée De La réaLité virtueLLe Associant les technologies de VPL Research et les travaux de Scott Fischer à la Nasa sur les casques immersifs, Jaron Lanier crée la notion de télé-virtualité: deux opérateurs distants peuvent se connecter en même temps dans le même monde virtuel.

1990

1981 : ibM lance son premier personal computer (pc), qui démocratisera l’informatique. la même année, Dassault systèmes voit le jour et lance catia devenu leader de la cao 3D.

1995

1993 : création de solidWorks, dont le logiciel démocratisera l’usage de la 3D dans nombre de pMe.

des offres de travail collaboratif, voire de PLM à la demande, basées sur les outils Windchill ProjectLink et PDMLink, accompagnés des outils de webconférence Netviewer, avec publications et traçabilité d’Adobe Acrobat 3D », explique François Tribouillois, PDG de Pi3C. Une solution qu’a adoptée Noviloire, un fabricant d’automates d’analyse pour le monde médical. « Nous avons choisi cette solution voici trois ans pour travailler avec un expert externe en écoconception », explique Alain Pacoret, son directeur général. « Elle est depuis au centre de l’ensemble de nos relations clients-fournisseurs. Et nous allons l’utiliser pour la gestion de nos données produits, pour réutiliser nos conceptions, gérer nos dossiers de CAO ou de FAO, ou encore assurer une parfaite traçabilité de toutes nos informations. » étape ultime, les prototypes virtuels épurés de leurs détails internes, savoir-faire et secrets de fabrication peuvent être mis à la disposition des clients. PhotoWorks, chez SolidWorks, permet à Carrur de présenter à ses donneurs d’ordres des images hyperréalistes des projets, ce qui est important pour les décideurs. Demain, via le Web et grâce à des outils tels 3DVia, les clients pourront s’emparer des modèles CAO, exprimer leurs souhaits, bref affiner la conception. En attendant que le consommateur devienne lui-même le concepteur… cm

2000

2002 : prototypes numériques Les industriels s’affranchissent des maquettes réelles à l’échelle 1 pour développer plus vite leur produit. Ford, avec la Mondeo, ou Fiat, avec la Punto, font figure de pionniers.

2005

1997 : création de alibre dont alibre Design sera le premier logiciel fonctionnant via internet. JUILLET 2009ccN°913

29


www.industrie-technologies.com

EN COUVERTURE

Plongez dans la fabrication des frégates Fremm en vidéo.

conception le chantier naval en 3D de Dcns Du premier coup de crayon jusqu’au lancement de la fabrication, les frégates Fremm de DCNS ont été entièrement conçues virtuellement. À chaque étape, le client – en l’occurrence, l’état-major de la Marine nationale – a pu valider les choix, modifier les agencements, valider les scénarios d’usage… le tout sans surcoût ou presque pour les développeurs. Du design extérieur aux interfaces hommes-machines en passant par la disposition des locaux et des postes de travail, tout s’est déroulé en mode virtuel, dans une salle spécialement aménagée au sein de l’établissement de DCNS à Lorient. Cinq ans auront été nécessaires pour construire ces navires. Récit d’une conception plus vraie que nature.

qualité Les défauts constatés en fabrication ont été réduits de 80 % grâce aux outils numériques.

cc PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologie.com

Des clients impliqués Dans le Développement

Le “General Arrangement”, qui matérialise la commande des navires de combat, a figé l’aspect extérieur du bateau à 95 %. Mais pour les ingénieurs de DCNS, l’intérieur reste à faire. Impossible de se couper du client. Pas moins de 100 réunions ont été nécessaires pour implanter et aménager la plupart des locaux à bord. Le poste de commandement, la salle des machines, le PC avant, les ponts, le local aviation… tout a été testé dans la salle de réalité virtuelle – lunettes sur le nez – pour valider les choix des différents matériels. « Ils ont tous été vus cinq ou six fois par le client », assure Arnaud Lacoin, responsable du département mission militaire au sein de la direction prospective et offres.

un shoWroom en 3D

DCNS

Le bureau d’ingénierie de DCNS à Lorient (Morbihan) a investi dans deux salles de réalité virtuelle pour développer les huit frégates multimissions commandées par les Marines française et italienne. Mise en œuvre par le laboratoire Clarté, l’une des salles est dotée d’un écran hémicylindrique de 7 x 3 m et sert plutôt de showroom. L’autre dispose d’un écran de 2,5 x 2 m, équipé de caméras infrarouges pour capter les mouvements du concepteur. Pour visualiser ces maquettes en 3D, DCNS se sert de l’outil Techviz (pour l’effet stéréoscopique) et de Visualizer ProductView.

30

N°913ccJUILLET 2009

Image 3D de la frégate multimission Fremm.


EN COUVERTURE

Des avatars pour tester l’espace à borD

Pour voir comment des hommes peuvent travailler ensemble dans un espace réduit, la Marine nationale et DCNS ont testé l’agencement des Fremm avec des matelots avatars. Objectif : valider, par exemple, que le pont serait suffisamment grand pour réaliser les manœuvres courantes en situation de stress. Dès les premiers mois, l’état-major de la Marine nationale s’est ainsi rendu compte que la conception du pont (totalement fermée) n’était pas adapté aux missions de soutien des frégates actuelles, qui demandent souvent de mettre à l’eau de petites embarcations.

une ingénierie simultanée

une plate-forme De simulation De la charge De travail

Plusieurs centaines de postes de conception assistée par ordinateur (répartis à Toulon, Lorient et Cherbourg) peuvent travailler simultanément sur les mêmes modèles numériques. Le logiciel de conception, Cadds de PTC, est couplé à un système d’information intégré, mis au point dans le cadre du projet de recherche Partage. Il se charge de coordonner pendant la nuit toutes les modifications faites sur la maquette dans la journée. Les Fremm se vendent bien parce qu’elles ne sont pas chères et qu’elles divisent quasiment par deux l’équipage nécessaire à leur conduite (108 matelots au lieu de 190). Problème : comment s’assurer que l’information pourra être gérée par deux fois moins de marins ? Solution : en faisant tester l’ergonomie des équipements (contrôle radar, consoles…) par les personnes concernées. À Toulon, dans le centre technique des systèmes navals de la DGA, chaque interface homme-machine a ainsi été testée. Deux matelots ont été postés face aux écrans et on leur a envoyé l’information, gérée auparavant par quatre personnes.

Des bancs De test pour systèmes embarqués

DCNS

La plate-forme spécialisée dans l’intégration des systèmes complexes, basée à Lorient, permet de valider tous les systèmes de chaque navire sur des bancs d’essai avant leur sortie en mer. Groupe électrogène, fabrication d’eau douce, gestion des machines, commandes de pilotage… l’objectif est de tester, dans des conditions proches du réel, le comportement des logiciels embarqués avant leur implantation sur la frégate. Un tel dispositif permet, selon l’architecte du bateau, de réduire de 80 % la non-qualité par rapport à une conception traditionnelle.

JUILLET 2009ccN°913

31


www.industrie-technologies.com

EN COUVERTURE

Apprivoisez vos futurs outils en vidéos.

Outils Le bureau d’études du futur Encore dans les laboratoires ou déjà en évaluation chez quelques clients, ces technologies vont bouleverser la manière dont les concepteurs utilisent et perçoivent leurs logiciels de CAO. Elles vont leur permettre de se mettre « dans la peau de l’utilisateur ». Objectif ? Mieux évaluer les capacités de leurs futurs produits. Loin d’être des gadgets, ce seront de véritables outils d’aide à l’innovation. cm ccPAR JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

LES INTERFACES INTUITIVES

Fini les barres d’outils grignotant la zone de travail. Les menus se font contextuels avec des outils de sélection attachés à la souris sous forme de navigateurs de choix. La machine anticipe le besoin pour augmenter la productivité du concepteur. À plus longue échéance, les interfaces, tirant parti 32 N°913ccJUILLET 2009 des jeux vidéos, pourraient devenir gestuelles. Un premier exemple : le Cubtile d’Immersion.

LES ÉQUIPEMENTS DE RÉALITÉ VIRTUELLE OU AUGMENTÉE

Ces équipements collaboratifs, immersifs et interactifs, vont devenir des moyens efficaces pour réaliser des revues de projets et présenter des équipements à leurs futurs utilisateurs. Pour s’approcher encore plus de la réalité, ils peuvent être couplés avec des systèmes haptiques.

LES SYSTÈMES HAPTIQUES

Pour mieux rendre la réalité d’un objet et de son comportement, les systèmes à retour d’efforts vont accompagner les écrans et les systèmes immersifs, leur donnant ainsi une réelle composante 3D.

LES ÉCRANS EN RELIEF

Dépassées, les lunettes colorées ou polarisées pour voir les objets en relief. Plusieurs technologies, dont les écrans autostéréoscopiques, s’affrontent pour « faire jaillir les modèles 3D de l’écran ».

Basés sur des technologies d’écrans tactiles de grandes dimensions, ces tables ou ces murs permettent de travailler à plusieurs autour d’un même projet, en pilotant des logiciels et en assemblant des dossiers de documents hétérogènes.

32

N°913ccJUILLET 2009

CEA ; D.R.

LES MURS COLLABORATIFS TACTILES


EN COUVERTURE

L’EXPÉRIMENTATION CONTEXTUELLE

L’augmentation des performances de l’Internet et l’arrivée d’outils d’interaction avec des modèles comportementaux en 3D vont autoriser les futurs clients finaux à utiliser virtuellement les produits avant même qu’ils ne soient disponibles.

L’INTÉGRATION MATÉRIELLE ET VIRTUELLE

À l’instar de ce qui se fait dans le monde de l’électronique, il va devenir possible d’intégrer des composants physiques ayant un comportement réel au sein de projets en cours de développement. C’est déjà le cas pour les automates programmables dans l’usine numérique.

LE RÉALISME DES RENDUS ET DU COMPORTEMENT

Tirant parti de ce qui se fait de mieux dans le domaine des jeux vidéo, les éditeurs d’outils de PLM vont intégrer dans leurs logiciels des rendus hyperréalistes et donner aux objets des comportements ‘‘intelligents’’ vis-à-vis des actions qui leur seront appliquées. Premiers à en bénéficier, bénéficier, les outils pour l’usine numérique.

LA CONCEPTION PAR L’UTILISATEUR

La démocratisation des outils de modélisation, liée aux capacités grandissantes de l’Internet, vont permettre aux industriels de proposer à leurs clients des avant-projets qu’ils pourront tester et modifi modifier er à loisir. Une manière comme une autre de faire des études marketing et de laisser s’exprimer la créativité des utilisateurs.

D.R.

LES IMPRIMANTES 3D

Pour le moment cantonnées à la réalisation rapide de prototypes, les différentes technologies de création de modèles 3D vont évoluer afi afin n de proposer de véritables imprimantes de bureau permettant en quelques minutes de visualiser concrètement des pièces.

JUILLET 2009ccN°913

33




www.industrie-technologies.com

EN COUVERTURE

Découvrez la vidéo du test de rupture de l’aile du Boeing 787.

Interview L’inexorable montée en puissance de la simulation

Segula Technologies est l’un des principaux prestataires de services d’étude dans le domaine aéronautique. Comment voyez-vous évoluer votre métier dans les prochaines années ? Alain Coupier La principale évolution à

court et moyen terme sera le développement et le renforcement des activités de calcul et de simulation. Hormis pour certaines zones sensibles des avions, le calcul se concentre, pour le moment, essentiellement sur le dimensionnement des structures du point de vue des efforts statiques et de la fatigue. Les autres aspects restent du ressort des essais physiques, réalisés notamment au centre d’essais aéronautiques de Toulouse (CEAT). La rapidité d’un calcul, son exactitude et le niveau de corrélation physique et numérique, déjà très élevés, permettront de réduire les temps et coûts des essais physiques, dans le respect des contraintes d’homologation. Les outils existent-ils déjà pour franchir ce cap ? A. C. Oui,mais sans qu’ils soient pleine-

ment intégrés au processus de conception. Il va falloir développer des biblio-

36

N°913ccJUILLET 2009

ccALAIN COUPIER

Directeur général de Segula Aerospace 46 ans, X - Supaero - IAE. Il débute sa carrière à la DGA. Après Eurocopter, Airbus, Thales Aérospace et Sogéclair, il entre en septembre 2007 chez Segula.

thèques comportementales liées aux matériaux, notamment composites, et inclure dans les codes de calcul, l’ensemble des règles de l’art et savoir-faire liées au dimensionnement des structures. Des points qui restent pour le moment encore dans la tête des concepteurs. Ce changement d’échelle imposera-t-il de nouvelles méthodologies de travail ? A. C. Effectivement. Nous nous limitons

actuellement à l’optimisation des concepts existants en cherchant à en repousser les limites. Pour aller au-delà, il va falloir disposer d’outils acceptant les approches de type ‘’what if’’ pour explorer un spectre beaucoup plus large de solutions potentielles. Le travail collaboratif va aussi devenir la règle pour l’ensemble des intervenants sur un projet, donneurs d’ordres ou sous-traitant, afin de mutualiser les expertises. Cette organisation va imposer de forts investissements pour augmenter les capacités des réseaux informatiques mais l’effort sera aussi méthodologique, puisqu’il s’agira de paramétrer ces outils et d’en uniformiser les règles d’emploi, afin de créer un

ccSEGULA TECHNOLOGIES EN BREF

Créé en 1985, le groupe Ségula Technologies est l’un des leaders européens de l’ingénierie et du conseil en innovation. Il intervient sur la conception, le développement, l’industrialisation et la réalisation des produits et process de ses clients. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 514 millions d’euros dont 20 % à l’international en 2008. Il emploie 6 500 collaborateurs répartis sur 70 sites dans 19 pays.

cadre de travail formalisé et policé avec nos donneurs d’ordres. Des évolutions que nous avons inscrites au cœur de notre outil de pilotage, le Système Projet Ségula (SPS). Toutes ces évolutions vont-elles vous obliger à faire évoluer les compétences de vos ingénieurs ? A. C. Il est certain que ces

évolutions vont avoir un impact fort sur les hommes, ce qui suppose des actions d’accompagnement et de formation importantes. Mais, en tant que prestataire de services, cela fait partie de nos gènes. Depuis longtemps, tous nos nouveaux arrivants sont placés sous la responsabilité d’un tuteur, qui les épaule durant leur projet pour les aider à utiliser au mieux les outils et méthodologies du groupe. Cette culture d’entreprise se prolonge dans des actions de formation dispensées tout au long de leur carrière pour maintenir et améliorer de manière continue leur performance technique. Nous avons pour cela développé un réseau d’écoles internes, afin de garantir à nos clients la maîtrise des expertises nécessaires à la réalisation des projets qui nous sont confiés. Plusieurs d’entre elles sont opérationnelles, notamment sur les métiers de la géométrie, de la CAO, de la simulation, de la robotique et du piping. cm cc PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD

P. GUITTET

Homologation oblige, les essais physiques sont incontournables dans l’aéronautique, mais le calcul et la simulation vont se développer fortement pour les remplacer ou les renforcer car ils sont longs et coûteux à mettre en œuvre. Selon Alain Coupier, responsable de la division ingénierie aéronautique de Segula Technologies, l’un des principaux prestataires de services d’étude en France, cette évolution va imposer une généralisation du travail collaboratif et la mise en place de nouvelles méthodologies de travail.

2,3 MILLIARDS DE DOLLARS Le calcul et la simulation représentent 14 % du marché du PLM, d’après CIMdata.


EN COUVERTURE

www.industrie-technologies.com

Prolongement La saga des bureaux d’études continue sur le Web De l’alignement des planches à dessin au-dessus de l’atelier au client concevant lui-même son produit depuis chez lui, l’évolution est prodigieuse. Pour aller au-delà des exemples que nous avons abordés dans ce dossier, rendez-vous sur notre site www. industrie-technologies.com (rubrique Dans IT le mag).

Infographie Réalité augmentée : l’envers du décor L’image est vraiment bluffante. Qu’il

Vidéo Au doigt et à l’œil L’interaction entre l’homme et la machine va évoluer fondamentalement dans les années à venir. Fini le

clavier, la souris et les écrans 2D. Les principaux éditeurs travaillent déjà dans leurs laboratoires sur des interfaces plus adaptées aux goûts du jour, souvent issues des jeux vidéo. Du surface computing au Cubtile, en passant par les caves de réalité virtuelles et les interfaces gestuelles, retrouvez quelques vidéos de démonstration de ce que pourraient être vos outils de demain. cm

s’agisse de spectacles, d’animations sur le Web, d’attractions dans des parcs de loisir ou d’applications professionnelles, la présentation dans votre environnement réel d’un modèle 3D virtuel et animé, avec lequel vous pouvez interagir à votre guise, fait toujours son effet. Au-delà de la belle image, notre infographie interactive vous emmène de l’autre côté de l’écran pour vous expliquer les technologies mises en œuvre. À vous maintenant d’imaginer les applications que vous pourrez en concevoir dans votre bureau d’études ou autour de vos produits. cm QUAND LE VIRTUEL AUGMENTE LA RÉALITÉ La réalité augmentée, vous connaissez? Cette technologie, qui commence à être utilisée dans les bureaux d’études, est en train de s’affirmer comme LA solution pour enrichir notre perception du réel. Objectif: que virtuel et réel se confondent et interagissent de manière simultanée et totalement transparente aux yeux de l’utilisateur. Ce dispositif, mis au point notamment par le français Total Immersion, permet de tester de manière infinie les matières et couleurs d’un nouveau produit encore en phase de conception.

L’ÉCRAN

mixe réel et virtuel La scène réelle, filmée par la caméra, intègre le modèle CAO sur l’écran. Réel et virtuel se mêlent et interagissent, en temps réel. L’utilisateur joue avec sa feuille en face de sa webcam pour modifier la scène à volonté.

LA CAMÉRA sert de lien

C’est le lien essentiel entre virtuel et réel. C’est elle qui capture la scène où doit s’incruster l’image 3D. Pas besoin cependant d’une machine très sophistiquée, une simple webcam suffit.

LE LOGICIEL

repère les marqueurs

LE MODÈLE 3D s’incruste

Pour mêler virtuel et réel, il faut au préalable avoir modélisé le ou les objets sous forme de fichiers CAO ou 3D. Ils seront ensuite incrustés dans la scène réel par un logiciel de tracking.

L’ordinateur, équipé d’un logiciel de tracking développé par Total Immersion, repère des marqueurs « naturels » sur la scène filmée (ici, une feuille de papier) et s’en sert de points fixes pour incruster les images virtuelles (un fichier CAO) et les images réelles.

Photos L’évolution du dessin expliqué par l’image De la vis d’Archimède au Solar Impulse, tous les progrès techniques ont en leur temps fait appel au dessin. De simple

croquis explicatif décrivant l’intérêt de l’objet, ces représentations se sont peu à peu structurées pour devenir de véritables gravures, offrant une représentation détaillée en perspective ou en plusieurs vues. Le dessin industriel était né, avec ses outils associés. L’informatique a simplifié la création des modèles en trois dimensions. L’augmentation des performances des matériels et des logiciels nous a fait passer des représentations filaires au surfacique, puis au volumique. Aujourd’hui nous sommes arrivés aux modèles hyperréalistes comportementaux, animés et interactifs. Revivez l’épopée du dessin à la CAO en images. cm

LE PAPIER

joue les télécommandes C’est un peu la télécommande de l’utilisateur. Pour jouer avec le modèle CAO, il n’a besoin que de ses mains. En ciblant certains marqueurs, il peut changer complètement la couleur du modèle, ouvrir une porte...

LA MAIN DE L’HOMME

D.R.

L’utilisateur pilote complètement la scène qui apparaît sur l’écran et peut jouer avec le modèle CAO en ciblant certains marqueurs.

LE TEXTILE ENTRE DANS LA TROISIÈME DIMENSION Pour découvrir comment le secteur de l’habillement s’est converti à la conception 3D.

PLM : LA MATURITÉ Un dossier complet qui fait le point sur la montée en puissance des logiciels de gestion du cycle de vie des produits.

USINE NUMÉRIQUE : LE VIRTUEL GAGNE TOUS LES ÉTAGES Les usines aussi se convertissent à la conception dématérialisée. Découvrez les pionniers du genre.

Industrie et Technologies n° 881, septembre 2006

Industrie et Technologies, n° 894 novembre 2007

Industrie et Technologies, n° 900 mai 2008

JUILLET 2009ccN°913

37


www.industrie-technologies.com

PHOTO-TECH

38

N°913ccJUILLET 2009

Pénétrez dans le chantier géant du tunnel du Saint-Gothard


PHOTO-TECH

Ver de terre

reuters

Ce ver géant perce le plus long tunnel ferroviaire du monde sous le massif du Saint-Gothard. Ce tunnelier, fabriqué par la société allemande Herrenknecht, vient d’achever la première tranche des travaux, mais il n’est qu’à mi-parcours. Il lui reste à creuser l’autre moitié des 57 km de cette voie souterraine à la frontière entre la Suisse et l’Italie.

JUILLET 2009ccN°913

39


www.industrie-technologies.com

PHOTO-TECH

Doigté robotisé

Pix visual / reuters

Capable d’attraper délicatement de petits objets sans les écraser, ce prototype de main robot à doigts souples a fait sensation lors du dernier Fooma (Food machinery and technology exhibition), à Tokyo. Vous reprendrez bien un sushi ?

Spectr’os’copie Cette encre, qui n’apparaît que sous une lumière noire, encapsule ses pigments colorés dans des gouttelettes de PMMA pour se rendre totalement “transparente”. Un tatouage invisible à l’œil nu… sauf dans certaines boîtes de nuit !

40

N°913ccJUILLET 2009

Tous nos diaporamas technos sont en ligne


PHOTO-TECH

Instrument à vent

a. gonin / onera

L’homme est bien peu de choses dans la soufflerie savoyarde de l’Onera ! Basé à ModaneAvrieux, ce long tunnel permet d’étudier la structure des matériaux à des vitesses voisines de celles du son. Il s’agit de la plus grande soufflerie transsonique, atmosphérique et continue au monde.

JUILLET 2009ccN°913

41


www.industrie-technologies.com

EXPÉRIENCES

L’exemple de maître Toyota.

ENQUÊTE

Lean engineering : adoptez la conception au plus juste

Une poignée d’industriels bouscule les pratiques des bureaux d’études en appliquant le “lean engineering”. Cette méthode émergente de standardisation des flux de conception permet d’optimiser de façon impressionnante les processus de développement. Mais pour être gagnante, cette approche d’amélioration continue, très utilisée en usine, impose de revoir complètement sa gestion de projets.

eFFICaCItÉ Des délais de conception réduits de 20 à 30 % dès la première année.

t si la prochaine nier », témoigne Christophe révolution indus­ Oculi, le directeur général de trielle venait des Lancer, filiale (185 salariés) du bureaux d’études? groupe Getingeet spécialisée Uneméthoded’or­ dans les laveurs pour industries ganisation prend en tout cas pharmaceutiques, biomédica­ son envol près des postes CAO: les et cosmétiques. En poursui­ le lean engineering. vant sa stratégie de lean engi­ Preuve du succès de la démar­ neering lancée dès 2007, le che, un nombre croissant de bu­ bureau d’études de 15 person­ reaux d’études font leur mue. nes prévoit un nouveau gain de Le lean engineering est a priori 20% d’ici à un an. élémentaire: chas­ Synchronisation AVANT DE ser le moindre gas­ RÉSOUDRE des tâches, élimi­ LES pillage dans les PROBLÈMES, nation du superflu, flux de conception. IL FAUT lissage des char­ Mais il séduit de LES RENDRE ges… Derrière les VISIBLES. plus en plus d’in­ excellentes perfor­ dustriels. Les pion­ mances du lean niers que sont les bureaux engineering, se cachent les d’études de PSA, Valeo et autres règles d’or de la maîtrise des Thales (lire page 45) ont dû flux. Déjà appliquée aux ate­ totalement repenser le mana­ liers de production, elle a fait gement de leurs équipes. Les son entrée dans les bureaux fabricants Alstom Transport d’études. La transposition n’est (matériel ferroviaire), SKF (rou­ pourtant pas intuitive. lements à billes) et Steelcase «Alors que sur nos lignes de (mobilier de bureau) ont eux montage, les temps de défile­ aussi adopté cette méthode ment se calculent en minutes, miracle. Même les petites entre­ les activités de conception prises s’engagent dans cette durent des semaines, voire des voie prometteuse. «Nous avons mois», note Olivier Soulié, ani­ réduit de 20 à 30% nos délais mateur développement pro­ de développement l’an der­ duit, en charge du déploiement

E

42

N°913ccJUILLET 2009

C’est quoi le lean engineering? c une méthode

d’amélioration continue pour les bureaux d’études. L’objectif ? Repérer et éviter toute perte de temps dans le développement d’un produit. C’est la suite logique du lean manufacturing, qui a généralisé la maîtrise des flux dans les ateliers de production. c Le lean engineering se sert de la répétition des tâches en conception pour créer des flux d’activités et standardiser les processus. Seule difficulté, les biens échangés sont souvent virtuels, comme des modèles numériques.

du lean engineering chez PSA. Difficile de suivre finement les dérives d’un projet sur de si lon­ gues durées. D’autant qu’au lieu d’avoir des flux matières comme dans les ateliers, les bureaux d’études manipulent

c L’implication de tous est absolument nécessaire pour traquer les gaspillages, les lister et proposer des solutions d’amélioration. Basée sur des astuces, comme des réunions quotidiennes de cinq minutes – seulement – autour d’un planning commun, elle est souvent simple à mettre en place. c elle impose de former

les équipes aux pratiques de base: analyse des habitudes de travail, identification et résolution définitive des problèmes, partage et capitalisation des savoirs.

des données virtuelles, comme des fichiers de simulation. Avant de résoudre les problè­ mes de conception, il faut donc d’abord les rendre visibles. Cette opération est la base du lean engineering.

PSA d d

Chez qu’au n’est Alors plurid fr tr pas réuni pend lesqu plein Souli pr qui de de in ét assor À est la que un fort une


Le tabeLau muraL, élément central du lean engineering, sert de planning collectif, mais pointe aussi les problèmes, les urgences…

PSA réduit ses coûts de développement de 20 % Chez PSA, la règle d’or est de s’assurer qu’aucune erreur de conception n’est transmise au poste aval. Alors, face à une problématique pluridisciplinaire, le constructeur français met les bouchées doubles pour trouver des solutions qui ne devraient pas être remises en cause. « Nous réunissons tous les acteurs concernés pendant deux ou trois jours, durant lesquels ils se concentreront à temps plein sur le problème », explique Olivier Soulié, animateur développement produit. C’est l’une des mesures phares qui doivent permettre à PSA de réduire de 20 % ses coûts de développement. Lors de ces journées intensives, un plan d’action est établi, les responsabilités distribuées, assorties d’échéances précises. À l’issue de la procédure, tout le monde est de nouveau réuni pour acter la résolution du problème et s’assurer que chaque service en a tiré un retour d’expérience. Une méthode forte pour résoudre les difficultés une fois pour toutes.

1

PSA

Osez dévoiler vos difficultés

« Dans l’industrie, 70 % des activités de conception n’appor­ tent, au final, aucune valeur ajoutée au client », reconnaît Olivier Soulié. La faute à une multitude d’imprécisions: flou dans les procédures, retard dans les réunions, calculs réalisés en double, dossiers à refaire par manque d’informations… Pour appliquer le lean engineering, commencez donc par traquer les gaspillages. Ils sont nom­ breux et tout le monde est con­ cerné, chacun à son niveau. Pour l’ingénieur, c’est un vrai changement de mentalité. Il a été recruté pour résoudre les problèmes techniques? Il doit aussi accepter, spontanément et quotidiennement, de révéler ses limites. Pour l’encadrement aussi, un mode de gestion adapté s’impose. Il faut accep­ ter et comprendre les difficul­ tés de tous afin de les encoura­ ger à les lister.

Pour y parvenir, le manage­ ment visuel est incontourna­ ble. « Dans une salle dédiée, avec un simple tableau, chacun inscrit ses interrogations, ses difficultés techniques ou d’or­ ganisation », indique Christo­ phe Oculi, de Lancer. Ce tableau mural est essentiel. Contraire­ ment aux logiciels de suivi de projets, il mobilise toute l’équipe et sert de planning collectif. C’est un passage obligé pour trouver des solutions définiti­ ves aux problèmes récurrents. Pour les hiérarchiser, utilisez des pastilles de couleur: orange pour un problème, rouge s’il y a urgence… Reste à convaincre chacun de participer. Le plus simple: faire du partage la règle de base du bureau d’études. L’électronicien Thales déve­ loppe le travail en binôme entre informaticiens. Plus éton­ nant, sur son site de Valence (Drôme), il encourage les échan­ ges… grâce à un animal en pelu­

che. Perché sur un écran d’ordi­ nateur, ce jouet sert pour le management visuel. Si l’un des équipiers est bloqué par une difficulté sans oser l’avouer, elle peut attirer l’attention. Outre un appel à l’aide, elle indique qu’un ingénieur a terminé son programme informatique et qu’il est prêt à l’inclure dans le logiciel commun. Cette métho­ de fluidifie l’intégration en continu de toutes les contribu­ tions. Le mot d’ordre: jouer col­ lectif. En multipliant ce type d’astuces, Thales a réduit de 20% ses délais de développement.

2

Lissez votre activité

Le management visuel met en évidence les gaspillages du bureau d’études. Encore faut­il les résoudre très vite. Afin de ne pas engorger le processus de conception, plusieurs prin­ cipes simples offrent le recul nécessaire pour anti­ ciper les difficultés. JUILLET 2009ccN°913

43


www.industrie-technologies.com

EXPÉRIENCES

ccÀ CHACUN SON RÔLE

La direction, générale ou de la R&D, gère les priorités et s’assure que les bons moyens sont alloués aux bons projets. Son but est d’éviter le lancement aléatoire de nouveaux produits. Les chefs d’équipe analysent les processus pour éviter tout retour en arrière. Ils standardisent les bonnes pratiques et s’assurent que des leçons sont tirées de chaque problème rencontré. Les opérationnels gèrent le flux d’activité à court terme, traquent gaspillages et pertes de temps au quotidien. Leur objectif est d’éviter d’avoir à refaire deux fois la même opération.

44

N°913ccJUILLET 2009

Pour bien débuter «Au départ, un industriel a rarement les ressources nécessaires pour appliquer le lean engineering. Au début, la priorité est donc de libérer du temps pour ceux qui seront chargés de revoir les processus de conception. De nombreuses heures peuvent être gagnées en réduisant la durée des réunions, simplement en les démarrant à l’heure et en chronométrant correctement leur déroulement. Pour que la démarche porte rapidement ses fruits, il faut quantifier ses objectifs en allant constater de visu les gaspillages sur le terrain. Quand on s’attaque à un problème, l’objectif est de le résoudre définitivement et la décision doit clairement venir de la direction pour adopter une stratégie à long terme. Demander à un concepteur le temps qu’il a passé à dessiner une pièce impose de lui faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’un contrôle abusif. Pour transmettre la culture lean, il ne faut surtout pas condamner les personnes, mais les remercier de mettre les problèmes en évidence.»

«Le planning doit offrir une visibilité suffisante sur une fenêtre de trois à quatre mois avec des jalons intermédiaires, comme la date du choix d’une architecture globale pour le produit, idem pour les compo­ sants, le jour du premier proto­ type… », insiste Jean­Marc Giraudeau, de JMA Consultant. Ensuite, le pilotage réel du pro­ jet réclame un programme plus détaillé –sur quatre semaines, par exemple. Avec cette méthode, Lancer a pu anticiper avec cinq mois d’avance un manque de res­ sources au prototypage, ce qui lui a permis de les trouver faci­ lement en externe. « Notre planning visuel collectif nous a aidés à synchroniser les servi­ ces. Sans lui, nous aurions pris trois mois de retard en décou­ vrant au dernier moment que l’outillage nécessaire n’était pas

disponible en temps voulu », souligne Christophe Oculi. Encore faut­il gérer les projets sur la durée. PSA utilise le “value stream mapping” (VSM) ou “material informa­ tion flow analysis” (Mifa). «Nous suivons toutes les don­ nées sur toute la vie d’un projet. La définition 3D d’un habitacle, par exemple », expose Olivier Soulié. Là encore, un tableau mural est à l’honneur. Il ne s’agit plus de lister les problè­ mes rencontrés, mais les tra­ vaux menés par chaque acteur du projet. Objectif: détecter les actions répétées inutilement et corriger en conséquence les processus de conception. Le ris­ que serait de laisser croire qu’il s’agit d’une surveillance dégui­ sée. La solution ? Prendre le temps de former les équipes au lean engineering pour établir un climat de confiance.

3

Pérennisez la démarche

Ça y est. Vous avez introduit la “culture lean” et résolu les pre­ miers dysfonctionnements. Souvent, le lean engineering est appliqué, dans un premier temps, au sein d’une équipe test. Pour généraliser et péren­ niser la démarche, il faut désor­ mais engranger les retours d’ex­ périence. Ce doit être une préoccupation permanente, mais elle ne s’improvise pas. Les collaborateurs doivent prendre l’habitude de discuter entre eux des solutions néces­ saires. Souvent, les procédures existent. Les phases et jalons du projet sont inscrits noir sur blanc, mais restent au fond d’un tiroir ou dans un autre ser­ vice. Une fois établies, les solu­ tions doivent donc être connues de tous. La société Lancer, par exemple, a standardisé les règles de design des joints pour ses laveurs d’outillages médicaux. PSA multiplie les occasions de partage des expériences. « Nous avons constitué plus d’un millier d’équipes d’une vingtaine de personnes. Leurs membres travaillent sur des projets différents, mais tous autour de la même thématique technique, comme la planche de bord d’une voiture, la clima­ tisation…», dévoile Olivier Sou­ lié. Des réunions hebdomadai­ res sont l’occasion d’échanger sur les problèmes concrets, transversaux à tous les projets, et leurs solutions. Cette mé­ thode impose une gestion glo­ bale de la R & D, par pôles de compétence ou plates­formes produits. Dans tous les cas, elle doit mobiliser chaque respon­ sable de service, chaque ingé­ nieur, chaque technicien… cm ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

D.R.

Premier impératif : ne vous précipitez pas. Organisez votre projet en deux temps : une conception générale, une autre détaillée. «Surtout, ne figez pas dès le départ un cahier des char­ ges trop précis. Commencez par définir un objectif large et explorez en parallèle toutes les solutions techniques possibles avant de choisir la meilleure», conseille Michel Maurino, le responsable du cabinet Vinci Consulting. Laissez durer cette conception générale aussi longtemps que nécessaire. Son but est de lever toutes les incer­ titudes techniques avant de lancer la phase détaillée, plutôt que d’avancer avec des doutes et de cumuler les marges au fur et à mesure. Vous éviterez ainsi les retours en arrière inutiles, qui représentent autant de temps de perdu. Deuxième priorité : donnez­ vous les moyens de gérer pré­ cisément votre planning, mais pas n’importe comment. Celui­ci doit être collectif et l’avancée des projets mise à jour quotidiennement sur le tableau mural. Une réunion entre les responsables des ser­ vices concernés permet de construire un scénario global et d’identifier les différents stades du projet.

cc JEAN-MICHEL BOUZON INSTRUCTEUR SENIOR À L’INSTITUT LEAN FRANCE


www.industrie-technologies.com

Découvrez l’organisation lean de Thales en vidéo

EXPÉRIENCES

CAS D’ENTREPRISE Thales développe ses logiciels sans gaspillage ORGANISATION

L’équipementier électronique français mise sur le “lean engineering” pour réduire les dérives de coût, de délais et de qualité dans le développement de logiciels et systèmes embarqués. ccLE PROBLÈME

SATISFAIRE LE CLIENT, PAS PLUS, PAS MOINS

D..R.

À Valence, quand un développeur de logiciels rencontre un problème, il accroche une peluche à son écran en guise de SOS.

ccL’ENTREPRISE EN BREF

Premier équipementier d’électronique professionnelle et de défense en Europe Effectif 68 000 personnes, dont 25 000 ingénieurs et chercheurs Chiffre d’affaires 12,7 milliards d’euros en 2008 80 % des ventes à l’international Présent sur les marchés du militaire, de l’aérospatial et de la sécurité

La complexité croissante des logiciels et systèmes embarqués développés par Thales, combinée aux exigences sévères des clients, pousse les ingénieurs du groupe de défense à en faire toujours davantage. Ce qui se traduit par des dérives de coût, de délais et de qualité. Ce n’est plus tenable. « Nous voulons que le développement réponde juste aux spécifications du client, pas plus, pas moins, et qu’il évite les tests et tâches inutiles », explique Sylvie Martre, vice-présidente chargée de l’amélioration de la performance dans la division aéronautique. Objectif : mieux maîtriser les coûts, les délais et la qualité dans les activités de développement. ccLA SOLUTION

LA MISE EN PLACE DU LEAN ENGINEERING

Pour Thales, qui applique les préceptes du lean manufacturing en fabrication depuis dix ans, étendre cette méthode aux bureaux d’études était naturelle. But de la manœuvre ? Limiter les gaspillages. La phase pilote a commencé en 2007 sur quatre sites (Brest, Bordeaux, Meudon et l’Angleterre). Les premiers projets ont été choisis pour couvrir l’ensemble des thématiques de

développement du groupe, des coffrets de commande électronique aux logiciels de navigation de vol, en passant par les dispositifs d’affichage du cockpit ou les systèmes de communication embarqués. Les équipes se sont constituées sur la base du volontariat. L’expérimentation s’est ensuite étendue pour concerner aujourd’hui près de 60 projets sur 10 sites. Plus de 90 personnes, chargées de l’animation des équipes ou de l’accompagnement, ont été formées. « Il a fallu d’abord apprendre à bien interpréter les besoins des clients. C’est une phase critique sur laquelle il ne faut pas se tromper. Le développement doit rester à l’écoute et capable de flexibilité par rapport aux modifications », conseille Michel Baujard, responsable lean engineering. Le travail a aussi été réorganisé pour être plus continu et plus rapide. Sur le site de Valence (Drôme), qui développe des logiciels de navigation pour avions, des étiquettes Kanban, accrochées au mur, assurent cette fluidité. Un coup d’œil suffit pour suivre en temps réel la progression du travail. Les problèmes, auparavant cachés, se dévoilent. À la fin de la journée, le collaborateur indique le déroulement de la journée en collant un Post-it au tableau : vert si le travail s’est bien

déroulé, rouge dans le cas contraire et jaune si les choses sont mitigées. Chaque matin, une réunion rapide se tient debout devant le tableau. Objet : faire le tour des problèmes de la veille et se fixer les objectifs de la journée. Si besoin, des réunions sont ensuite organisées pour analyser les problèmes rencontrés, trouver des solutions et suivre les résultats. Le développeur de logiciels n’a pas l’habitude de parler des problèmes qu’il rencontre. À Valence, il suffit qu’il accroche une peluche à son écran. Les collègues viennent alors vers lui pour l’aider à débloquer la situation. Le travail devient collectif. Thales s’apprête à généraliser la démarche. ccLE RÉSULTAT

20 % DE GAIN DE PRODUCTIVITÉ

Premier bénéfice constaté : le raccourcissement des cycles de développement de 20 %. Dans le logiciel, le taux de défaut a été divisé par un facteur 10 à une erreur pour 10 000 lignes de code. Le taux de reprise et le nombre d’itérations nécessaires pour aboutir à un système bon ont été divisés par cinq. Le gain de productivité est estimé à 20 %. Enfin, le client bénéficie d’une meilleure visibilité sur le déroulement de son projet et le personnel affiche une plus grande motivation. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com

JUILLET 2009ccN°913

45


www.industrie-technologies.com

expÉriences

Les 5 priorités de Créer, le groupe de recherche multisectoriel sur le recyclage

steelcase

l’écoconception en série un véritable défi pour l’imagination. Comment garantir le recyclage d’un produit avant même qu’il ne soit conçu ? Le fabricant américain de mobilier de bureau Steelcase a systématisé l’analyse du cycle de vie pour évaluer l’impact environnemental de toutes ses nouveautés. du choix des matériaux au désassemblage des composants, il a fait de l’écoconception la colonne vertébrale de son centre r & d de Schiltigheim (alsace).

impact : 90 % des sièges de bureau ont été soumis à une analyse du cycle de vie.

cc SÉBASTIEN ZINCK EXPERT EN DÉVELOPPEMENT DURABLE CHEZ STEELCASE

Un outil à maîtriser «L’écoconception repose sur l’analyse du cycle de vie. Pour cela, nous disposons du logiciel Simapro. il s’agit de lister précisément les matériaux utilisés, leur quantité et de définir des scénarios de fabrication, de transport – selon les perspectives de ventes – et de fin de vie des produits. Quelle part sera recyclée? incinérée? au final, la tonne équivalent Co2 reste le critère de comparaison le plus courant. Mais il y a aussi la couche d’ozone, l’eutrophisation, l’acidification de l’eau, des sols… une analyse complète ne s’improvise pas: il faut se libérer du temps.»

46

N°913ccJUILLET 2009

qu’il y a de plus banal, composé d’un plateau et de quatre pieds. Mais en y regardant de plus près, le der­ nier­né de la famille Steelcase est truffé d’innovations. Un poids de 41 kg, en baisse de 19 % par rapport à la généra­ tion précédente, un nombre de colis (pour le transport) réduit de trois à deux et, mieux encore, un seul type de plasti­ que (au lieu de cinq aupara­ vant) utilisé dans sa composi­ tion afin de faciliter le recyclage… Les ingénieurs du site européen de Steelcase, à Schiltigheim (Alsace) se sont surpassés pour réussir à ren­ dre ce mobilier “écologique”. Grâce au travail mené en conception sur l’ensemble du cycle de vie, les projections de l’industriel indiquent une éco­ nomie de 53 tonnes d’émis­ sions de CO2, l’équivalent de 13000 litres de carburant, pour un volume de ventes estimé à 83 000 unités. Le tout sans sur­ coût puisque chez Steelcase, l’écoconception est pleinement intégrée au processus de recherche et développement.

Matériaux, fabrication, trans­ port, usage et recyclage. Pour réduire son impact environne­ mental, le fabricant américain de mobilier de bureau prend en compte l’ensemble du cycle de vie d’un produit dès les pre­ miers stades de son dévelop­ pement. Il lui a quand même fallu cinq ans pour intégrer cette pratique au quotidien. Le fabricant dispose aujourd’hui d’une équipe de six spécialis­ tes “développement durable”. Elle est aujourd’hui constituée de trois scientifiques (maté­ riaux, chimie, labellisation…) et de trois responsables forma­ tion. Elle constitue la pierre angulaire de la méthode d’éco­ conception mise au point par Steelcase. cc Des

spécialistes du cycle de vie

Aujourd’hui, l’organisation est rodée. En guise de phase préli­ minaire, une réunion multi­ disciplinaire (R & D, design, fabrication…) définit les objec­ tifs. Jamais plus de trois. Réduc­ tion du poids, du volume, de l’impact de la fabrication… Seul le prix de vente n’est pas discu­ table. Fixé par le service mar­

keting en début du projet (selon l’état du marché), il ne bougera pas, quoi qu’il arrive. Reste la mise en œuvre. Ne cherchez pas, à Schiltigheim, les bureaux des membres de l’escouade “développement durable”, ils n’en disposent pas. Ou plutôt, ils en changent tous les jours. Muni d’un cha­ riot de rangement à roulettes, d’un téléphone mobile et d’un ordinateur portable, chaque expert s’installe, chaque jour, au cœur d’un service. Le len­ demain, il aura déjà démé­ nagé. C’est cette mobilité qui permet à ces “mercenaires” d’assurer à tous un soutien scientifique et de guider les choix de conception. Le principal outil de ces sol­ dats écolos? L’analyse du cycle de vie. Il s’agit de calculer l’im­ pact environnemental d’un produit depuis le choix des matériaux jusqu’à son recy­

d.r.

première vue, c’est

À un bureau tout ce

allé Gé L’écoconception du siège Please a permis de l’alléger de 5 kg, passant de 25 à 20 kg, soit 16 % de son poids.


Hier

aujourd’Hui

d.r.

simplifié Pour accélérer le démontage, et donc le recyclage, le nombre de pièces a été réduit de 30 %, à quatre éléments.

clage. Il y a sept ans, chez Steel­ case, l’étude complète d’un seul produit mobilisait une per­ sonne à temps plein pendant 70 à 100 jours. Depuis la consti­ tution d’une base de données matériaux, ce délai a été réduit entre 15 et 30 jours. Pour gagner du temps, Steel­ case réalise surtout des analy­ ses partielles sur un nombre restreint de composants. « Le choix des matériaux s’effectue assez naturellement, en fonc­ tion des process de nos usines et des normes de sécurité sur les produits », indique Bruno Acchione, l’un des designers. Nombre d’astuces pour “éco­ concevoir” portent plutôt sur l’assemblage des composants. Grands classiques : la suppres­ sion des colles et la limitation du nombre de vis. La tendance est aux fixations réversibles, comme le serrage et le clip­ sage. Objectif ? Faciliter le

recyclé Le tiers des matières premières de Please est recyclé (acier, aluminium). Fini le PVC et le Zamak, mais aussi la colle pour fixer le tissu du dossier, désormais recouvert d’une housse amovible.

futur recyclage des produits de l’usine, personne ne sait ce en diminuant, de génération qu’ils deviennent », rappelle en génération, le nombre de Hélène Babok, la directrice matériaux et de composants, développement durable. Mais et en simplifiant au maximum Steelcase entend aller jusqu’au leur désassemblage. bout de sa démarche d’écocon­ Les analyses du cycle de vie ception. En avril dernier, l’en­ départagent les différentes treprise lançait un service pistes envisagées et, pour vali­ de reprise de mobilier de der et perfectionner ses métho­ bureau avec l’association des de calcul, Steel­ Envie qui, histori­ case multiplie les “de nombreux quement, réinsère sont partenaires: univer­ produits des personnes dits 100 % sité de Copenhague, recyclables. sans emploi en Ensam de Cham­ mais leur confiant le béry, Centre de personne ne recyclage de dé­ sait ce qu’ils recherche techni­ deviennent.” chets électriques que environnemen­ et électroniques. tal de Luxembourg, « Désormais, tous MIT (Massachusetts Institute of nos clients pourront faire Technology)… récupérer leur mobilier de Le plus difficile reste pour­ bureau à prix coûtant et ce, tant à faire. « Aujourd’hui, quelle que soit la marque », dans l’industrie, de nombreux promet André Malsch, respon­ produits sont dits 100 % recy­ sable des initiatives de déve­ clables. Mais cette étiquette loppement durable au sein de reste théorique : une fois sortis l’entreprise.

miniaturisé en dessinant un dossier rabattable, Steelcase a réduit de 33 % le volume de son emballage. résultat : 300 camions de transport en moins par an (pour une hypothèse de 80 000 sièges vendus).

L’ultime étape est la création d’une vraie filière de recyclage des mobiliers de bureau. Pour identifier les freins et opportu­ nités du recyclage, indépen­ damment du produit concerné, Steelcase a d’ailleurs fondé, en 2007, un cluster de recherche, baptisé Créer, avec six partenai­ res (Areva, Seb, Cetim, Veolia, Plastic Omnium et l’Ensam de Chambéry). Il en regroupe aujourd’hui une quarantaine, de tous les secteurs industriels (parcmètres, compteurs d’eau, photovoltaïque, etc.). Le grou­ pement travaille sur cinq pro­ jets majeurs, dont la définition d’un indice de recyclabilité et la création d’une méthode sim­ plifiée d’analyse du cycle de vie. Objectif: réussir à écocon­ cevoir toutes sortes de produits en série. cm cc Thomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com

JUILLET 2009ccN°913

47


www.industrie-technologies.com

EXPÉRIENCES

CAS D’ENTREPRISE

UND retrouve la santé grâce au médical DIVERSIFICATION

ccLE PROBLÈME

PERCER DANS UN SECTEUR NOUVEAU

Pour effectuer la transition, l’entreprise a investi 8 % de son chiffre d’affaires en 2008.

ccL’ENTREPRISE EN BREF

Spécialiste du décolletage et de l’usinage de pièces de précision, implanté en Franche-Comté. Effectif 72 personnes réparties sur trois sites de production. Chiffre d’affaires 10 millions d’euros en 2008.

« Nous fabriquions 7 millions de pièces par mois pour des produits de grande consommation, les briquets jetables, par exemple… Mais les grandes séries, aujourd’hui, c’est fini ! », commente Daniel Thomas, le directeur d’UND, société spécialiste de l’usinage de précision. Victime de la guerre des prix sur ses secteurs traditionnels, UND a choisi de se reconvertir. Depuis deux ans, l’entreprise mise sur le monde porteur du biomédical et a fait de l’usinage d’outillages dentaires et d’implants sa spécialité. ccLA SOLUTION

LA CERTIFICATION ISO 14385

La certification ISO 14385 est le sésame pour entrer dans le monde du médical. « Ou vous l’êtes, ou vous êtes sur le point de l’être. Il n’y a pas de troisième possibilité », tranche Daniel Thomas. Deux solutions pour les industriels : racheter une entreprise certifiée ou adapter sa production pour gagner le ticket d’entrée. UND a choisi la seconde. L’entreprise prépare sa transition et devrait être certifiée en ce début d’été. Si les investisse-

48

N°913ccJUILLET 2009

ments sont lourds, tout n’est pas à revoir : « La certification ISO 9001 est une bonne base, précise l’industriel. Nous avons surtout passé en revue la traçabilité des matériaux. » Chaque lot de pièces est désormais rattaché à un lot de matière. Les exigences drastiques du biomédical sont aussi techniques : l’entreprise s’est dotée de nouvelles machines et s’est formée à l’usinage des matériaux du biomédical comme le titane ou les Inox spécifiques sans soufre et, de plus en plus, la céramique. Et toute la production a été réorganisée : « Aucune bavure n’est tolérée ! Avant, une fois réglées, les machines pouvaient tourner pendant quelques semaines, se souvient Daniel Thomas. Désormais, nous effectuons un affûtage toutes les heures ! » De même, le contrôle qualité a été mis à plat. « Dans l’automobile, on vous refuse le lot pour une mauvaise pièce sur 50 000. Mais là, on a l’obligation du 100 % de pièces parfaites. » Plus question donc de prélever un échantillon, les opérateurs vérifient systématiquement chaque pièce. Enfin, il faut se familiariser avec une nouvelle culture. « La première chose à faire est de désigner un chef de projet, qui constitue l’interlocuteur

privilégié des clients », explique Daniel Thomas. L’entreprise, qui misait sur la polyvalence de ses techniciens, a dû s’adapter. Pour effectuer la transition, UND a investi 8 % de son chiffre d’affaires en 2008. ccLE RÉSULTAT

BIOMÉDICAL : 15 % DU CHIFFRE D’AFFAIRES

« Le secteur du biomédical représente déjà début 2009 15 % de notre chiffre d’affaires et nous visons les 25 % d’ici à deux ans… » Au-delà de ce succès commercial, c’est tout le métier d’UND qui a changé. Au lieu de la production de millions de pièces par mois, l’entreprise gère de petites séries, du début à la fin : « Le biomédical est un marché de niche, du quasi sur-mesure », résume l’industriel. Il nécessite un partenariat total avec les clients. Toutes les étapes : les préséries, les prototypes… sont menées en collaboration avec les chirurgiens. Chaque client veut apporter sa touche. « Nous sommes des fabricants, mais on peut se demander si nous n’allons pas devenir des vendeurs. » Pour cela, il faudra répondre à d’autres exigences : l’emballage des produits biomédicaux est très précis. « Il faudra nous équiper d’une salle blanche pour la décontamination, embaucher et former le personnel à l’emballage stérile, etc. » cm cc MATHILDE FONTEZ redaction@industrie-technologies.com D..R.

Épargné par la crise et les délocalisations, le domaine du biomédical attire les industriels traditionnellement orientés vers l’électromécanique, l’automobile ou l’aéronautique. Spécialiste de l’usinage de précision, UND s’est complètement réorganisé pour coller aux exigences de ce secteur.


FICHE MÉTHODE

Le PDCA, cent fois sur le métier…

D. R.

Plan

Do

Check

Planifier

Mettre en place

Contrôler

Cette première étape sert à faire le point. Les questions « Quoi ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? » permettent de décomposer le sujet en sous-problèmes. C’est l’occasion de formaliser un plan d’action et de fixer des indicateurs pour mesurer les résultats.

Avant tout déploiement, il faut informer les salariés des sous-problèmes sélectionnés, des plans d’action associés et former ceux qui vont y participer. La réalisation du plan d’action ne pourra intervenir que dans un deuxième temps.

Cette étape permet de mesurer le résultat du plan. Si l’objectif n’est pas atteint, des contre-mesures immédiates s’imposent. C’est le moment de saisir l’opportunité d’observer à chaud les données sur le terrain, pour identifier les causes originelles de l’échec.

Act Assurer le résultat Si l’objectif fixé est atteint, les bonnes pratiques peuvent se standardiser. Dans le cas inverse, il faut mettre en place des actions correctives simples pour éliminer les problèmes. Dans les deux cas, c’est l’heure de faire le bilan de votre PDCA, pour décider de clore le sujet ou de lancer un nouveau cycle.

JUILLET 2009ccN°913

MÉTIER

OUTIL

MÉTHODE

Le PDCA, appelé aussi roue de Deming, est très utile pour identifier les défaillances et leurs causes. En les traitant, le “Plan Do Check Act” permet de standardiser les meilleures pratiques.

49


FICHE MÉTHODE

Le PDCA, cent fois sur le métier… c Le PDCA (Plan Do Check Act) est l’outil majeur de toute démarche de qualité totale. Les organisations lean les plus performantes en font un outil essentiel de leur management. c Appelé aussi roue de Deming, il permet de préparer ses actions de progrès continu, de les exécuter, de contrôler leurs résultats et de standardiser les bonnes pratiques. c Parce qu’il soutient l’action tant que les objectifs ne sont pas atteints, le PDCA est extrêmement utile pour tout projet nouveau, quels que soient le métier et le département concerné : marketing, études, méthodes, logistique, production, administration, finances, commerce, RH… c Il trouve aussi sa place dans le traitement des dysfonctionnements en apportant dynamisme et rigueur au processus de résolution des problèmes.

COMMENT LE METTRE EN ŒUVRE ? c Pratiquer le PDCA est avant tout un acte de management : directeurs, cadres, responsables, chefs de service, agents de maîtrise doivent montrer l’exemple s’ils veulent développer le PDCA dans leur organisation. c Concrètement, chacun doit s’exercer à n’agir qu’après avoir déterminé des objectifs précis, mesurables et avoir communiqué sur les actions prévues. Celles-ci ne peuvent être définies que sur la base d’une profonde observation des réalités du terrain, et non sur la base d’un « J’ai pensé que… » Lors de la mise en place des actions, des adaptations sont possibles selon l’état du terrain auquel elles s’appliquent. c Le cycle PDCA devra continuer à tourner tant que l’objectif n’est pas atteint, ou qu’un nouvel objectif plus ambitieux n’est décidé. À force de voir chaque manager se comporter en respectant cet esprit, tous les employés et les opérateurs se mettront peu à peu à le pratiquer. Le PDCA deviendra alors un ciment de la culture du progrès.

L’AVIS DES EXPERTS

cc JEAN-CLAUDE DOUTHE cc HERVÉ HACHARD CABINET DE CONSEIL VALESSENTIA

«Le PDCA est un outil très simple et naturel, qui fait la part belle au management visuel. Mais pour lui donner toute sa puissance, le soin du détail est le bienvenu. Bien amené par le management, il permet d’avoir une vue d’ensemble des problèmes, tout en connaissant précisément les points noirs. Pour devenir un bon coach de PDCA, mieux vaut le pratiquer que lire moult articles sur le sujet. »

LES POINTS À SURVEILLER Dans le PDCA, l’important, c’est de faire tourner la roue ! Pas de s’arc-bouter sur une étape. Le PDCA apporte son enrichissement à chaque tour. L’usage du PDCA ne doit pas se limiter à une simple méthode de résolution de problèmes. S’il permet de mettre en œuvre des contremesures d’urgence pour soigner les symptômes d’un dysfonctionnement, il aide surtout à en éliminer la cause racine. Le PDCA permet de canaliser la réaction immédiate face à l’urgence de nombreuses situations. Parler en utilisant des données, et non des impressions ! Le PDCA exige de connaître la réalité du terrain pour décider et agir en connaissance de cause. Pratiquer efficacement le PDCA demande de la rigueur pour aller au bout du cycle : la standardisation. Il ne faut pas succomber à la tentation du “zapping” mais se concentrer sur le ou les problèmes à traiter.

D. R.

MÉTIER

OUTIL

MÉTHODE

À QUOI ÇA SERT ?

ccCOORDONNÉ PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

50

N°913ccJUILLET 2009


Pub 220x285:Mise en page 1

10/06/09

13:56

Page 1

17 - 20 novembre 2009 Paris-nord Villepinte | FRANCE

Pour leur 4ème édition, les Trophées Midest s’enrichissent d’une nouvelle catégorie :

“TROPHÉE BUREAU D’ÉTUDES” Ce nouveau Trophée vient compléter les autres catégories : • International • Innovation • Organisation • Réalisations exemplaires

En partenariat avec h

Cette catégorie valorise l’action de l’équipe qui conduit les études de produits au sein de l’entreprise. Elle peut également distinguer sa collaboration exemplaire avec d’autres acteurs de l’industrie, sous-traitants ou donneurs d’ordres, autour d’un projet commun.

Règlement et inscription sur www.midest.com Pour plus d’information, contactez Christophe Duprez : +33 (0)1 47 56 21 57 ou christophe.duprez@reedexpo.fr Remise des Trophées sur le salon Midest, le mardi 17 novembre 2009

Midest est le salon au service du développement et de la diversification des marchés de votre entreprise, et de la valorisation de vos savoir-faire. Midest est le salon mondial exclusivement consacré à la sous-traitance industrielle et aux rencontres en face à face : ■ 1 800 exposants venus de 30 pays. ■ 37 640 professionnels de tous les secteurs d’activité. ■ 14 % de donneurs d’ordres internationaux de 54 pays. Belgique, pays à l’honneur en 2009

www.midest.com

• Transformation des métaux • Transformation des plastiques, caoutchouc, composites • Électronique et électricité • Microtechniques • Traitements de surfaces • Fixations industrielles • Services à l’industrie. simultanément avec et


PRODUITS

LA séLection de LA rédAction Cinq logiciels de CAO orientés métiers

La cOncePTIOn DeS SySTèmeS De cOnTRôLe La SImULaTIOn TheRmIqUe De L’éLecTROnIqUe

Les logiciels métiers affichent une forte croissance. Intégrant le noyau dur du savoir-faire de nombreuses compétences, ils apportent un réel gain de temps aux concepteurs spécialisés, en automatisant les tâches les plus humbles, et guident les débutants pour résoudre les problèmes les plus simples. Mais il faut bien faire attention aux limites d’utilisation. cc Jean-François Prevéraud jfpreveraud@industrie-technologies.com

ccFlOeFD MenTor Graphics

Le logiciel FloEFD de Mentor Graphics est destiné aux mécaniciens comme aux thermiciens. Son objectif: détecter les problèmes de refroidissement le plus tôt possible dans le cycle développement d’un produit électronique, sans avoir recours à un prototype physique. La suite FloEFD facilite l’évaluation des concepts différents avec des approches de type ‘‘what if’’. Ses principales fonctions: la simulation de l’effet Joule, la simulation par modèles compacts de tuyaux chauds et l’accès à de multiples bases de données d’ingénierie et bibliothèques de composants mécaniques et électroniques, pour créer rapidement des modèles précis. cc notre avis

Grâce au logiciel Simulink Design Optimization de The MathWorks, les ingénieurs chargés de la modélisation d’environnements techniques et des systèmes de contrôle associés optimisent les paramètres des modèles Simulink sans outils supplémentaires. L’association de Simulink Design Optimization avec Simulink, Simscape et Simulink Control Design fournit un environnement de modélisation et de conception de systèmes de contrôle puissants. Désormais, on peut créer facilement des modèles d’environnement, les calibrer avec des données de test, puis les exploiter pour concevoir, simuler et optimiser des systèmes de contrôle. cc notre avis

Avantages Les ingénieurs chargés de la modélisation calibrent les modèles directement avec des données de test et s’affranchissent des méthodes fastidieuses procédant par évaluations/erreurs. Inconvénients Ne doit pas faire oublier que la modélisation est affaire de spécialistes. Pour en savoir plus http://www.mathworks .com/

D. R.

Avantages Il fonctionne en autonome avec tous les logiciels de CAO mécanique du marché ou est directement intégré avec les logiciels Catia V5 de Dassault Systèmes (FloEFD.V5) ou Pro/Engineer de PTC (FloEFD.Pro). Inconvénients Il manque peut-être un assistant pour choisir le type de simulation à appliquer en fonction de la problématique. Pour en savoir plus http://www.mentor.com/

ccSimulink DeSign OptimizatiOn The MaThWorks

52

N°913ccJUILLET 2009


www.industrie-technologies.com

Chaque jeudi, consultez la lettre de la conception et du design

PRODUITS

Le DéVeLOPPemenT DeS cOmPOSITeS cc FiBeRSim 2009 VisTaGYZ

La suite logicielle FiberSIM 2009, développée par l’éditeur canadien Vistagy, permet aux utilisateurs de définir plus facilement leurs pièces composites, de bénéficier d’une meilleure fonctionnalité pour résoudre les problèmes de fabrication et améliorer le lien entre analyse et conception. Côté conception, cette mouture apporte: le profil étagé global attribuable à l’ensemble de la pièce; un éditeur partiel de limites pour diminuer les calculs de couches limites dans une région précise; un contrôleur de modèles qui valide des limites et identifie les pratiques de modélisation non satisfaisantes, afin de pouvoir éviter les problèmes de géométrie imbriquée. Côté fabrication, le logiciel offre aux concepteurs des outils perfectionnés pour résoudre les problèmes de fabricabilité. cc notre avis

cc tOpSOliD’WOOD 2009 MissLer soFTWare

Le logiciel TopSolid’Wood de Missler Software est un logiciel de CAO métier inclut de nombreuses fonctions dédiées aux métiers du bois. Il est basé sur la puissance de modélisation de la CAO généraliste TopSolid’Design. Il est complété par TopSolid’WoodCam, qui produit automatiquement les codes ISO via un postprocesseur, pour usiner les pièces conçues en commande numérique. D’où une véritable chaîne numérique, évitant nombre d’erreurs et faisant gagner du temps entre le bureau d’études et l’atelier. Cette version du logiciel offre plusieurs améliorations: interfaces d’usinage plus efficaces, productivité accrue pour la fabrication, réalisation des implantations plus rapide et exploitation des données plus pertinente. cc notre avis

Avantages La nouvelle interface Google Sketchup facilite l’import des modèles de composants 3D disponibles sur Internet. Inconvénients La mise en place d’un nouveau système de filtres pour les mises en plan et nomenclatures. Pour en savoir plus http://www.topsolid.fr/

La GeSTIOn DeS DOcUmenTS TechnIqUeS cc@uDROS plug & WORk asseTiUM

Assetium, éditeur de la suite PLM @udros, lance @udros Plug&Work une solution tout-en-un pour la gestion des documents techniques à destination des PME ou des départements de grands comptes. Elle se compose d’un serveur IBM Quad-Core avec le logiciel @udros Standard Edition pré-installé doté de cinq accès simultanés, de sept jours de service et d’une offre de financement à partir de 48euros par mois et par utilisateur. Pour organiser et sécuriser les données techniques (CAO ou non), travailler en mode collaboratif, automatiser les processus de validation et partager la documentation sur un portail. cc notre avis

Avantages Ni installation ou configuration spécifique, ni besoins de trésorerie grâce à une offre de financement avec TEG à 0%. Inconvénients Une offre qui ne concerne que la version de base d’@udros avec un seul connecteur CAO, ce qui reste trop juste pour les sous-traitants. Pour en savoir plus http://www.assetium .com/

D. R.

Avantages Une suite logicielle intégrée qui permet de prendre en compte les problèmes potentiels de fabrication dès les phases amont de la conception. Inconvénients Il faut faire attention de bien définir les zones de calcul pour éviter les propagations automatiques de modification de géométries aux modèles. Pour en savoir plus http://www.vistagy.com/fr

La mODéLISaTIOn DU BOIS

JUILLET 2009ccN°913

53


Plus de 50 produits

dédiés aux bureaux d’études cc Composants méCaniques

mécanique Vérins motorisés miniatures cc

éLeCtronique cc PAGE 55 éLeCtroteChnique cc PAGE 56 LogiCieLs cc PAGE 59

Les vérins TRA fournissent un déplacement motorisé de grande sensibilité dans une enveloppe compacte et légère. Dans un corps de 15 mm de diamètre, ils offrent 6, 12,5 ou 25 mm de course, et selon les modèles (TRA-CC ou TRA-PP), une résolution de 0,0305 ou 0,0977 µm. Les TRA sont compatibles avec une large gamme d’applications OEM (Original Equipment Manufacturer) de la société Newport. Ils sont adaptés pour les supports de miroir Ultima ou Suprema, les platines de translations de la série M-561 et de rotations M-481 et M-RS65. Fournisseur micro-Contrôle

servomoteurs miniatures à moteur brushless

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produits nouveaux@ industrie-technologies.com

54

N°913ccJUILLET 2009

Particulièrement compacts avec un diamètre minimum de 0,3 pouce (8 mm), ces servomoteurs de précision intègrent une technologie de réduction de vitesse sans jeu Harmonic Drive. Graissé à vie, ils sont équipés de moteurs brushless offrant une ondulation de couple faible dans un large spectre de vitesses de rotation. Un codeur optique incrémental de type TTL est monté sur l’arbre moteur. Il est associé à des sondes à effet Hall pour connaître la position du rotor à la mise sous tension. Tous ces éléments procurent une inertie propre réduite et des moments d’accélération forts, permettant de couvrir des applications dynamiques précises, avec des temps de positionnement très courts. Fournisseur harmonic Drive France

actionneur linéaire de haute sécurité

Cet actionneur monte ou descend une charge de 20 kN sur 525 mm. Il relie un appareil d’inspection du cœur d’une centrale nucléaire au tube-guide du réacteur. Pour maintenir la rigidité sur toute la course, il est équipé de deux mécanismes internes de guidage du piston. La fin de course est signalée par des capteurs de proximité installés dans le système. Le piston peut débrayer pour prévenir une surcharge. L’actionneur est entraîné par un moteur de 0,75 kW avec frein intégral pour le maintien en position et par un arbre d’entraînement manuel auxiliaire pour les opérations manuelles. Fournisseur power Jacks

cc Pneumatique modules de bus de terrain

Les modules de bus BDC font le lien direct entre réseau de terrain et îlot de distribution pneumatique. Capables de piloter jusqu’à 32 bobines (16 distributeurs bistables ou 32 monostables). Leurs boîtiers compacts et robustes les destinent à toutes les applications embarquées dans un environnement difficile, grâce à leur connectique réseau au standard M12 et à leurs connexions électriques et pneumatiques. Fournisseur Bosch rexroth

système de distribution d’air économe

Ce système breveté de distribution d’air comprimé apporte une économie grâce à la haute qualité de surface interne et au design des différents composants. L’er-

cc hydraulique Vannes aseptiques à membrane

L’offre comprend trois séries de vannes aseptiques à membrane : Steripur tout Inox, KMA et KMD, pour des DN de 4 à 100 mm. Elles sont dotées d’un actionneur en Inox ou en matière plastique, avec orientation possible de l’arrivée d’air. Le corps de vanne est en Inox 316 L moulé ou forgé. Corps et membranes sont parfaitement interchangeables avec les produits existants. La membrane est emboîtée, ce qui supprime le fluage en dehors de l’embase de raccordement et exclut les fuites vers l’extérieur, même en conditions difficiles. Sa suspension flexible limite l’écrasement grâce à une répartition uniforme de l’effort. Le profil d’étanchéité circonférentiel entre la membrane et le corps de la vanne réduit les zones de rétention et améliore la nettoyabilité. Des membranes à une ou deux pièces (EPDM ou EPDM/PTFE), d’exécution concave ou convexe, sont proposées. Les indices de rugosité Ra de l’intérieur des corps des vannes vont de 6,3 à 0,25 µm, avec électropolissage en option, ce qui contribue à l’asepsie. Fournisseur asco numatics Joucomatic

ccdescription

référence Steripur, KMA ou KMD. Caractéristiques Actionneur en

Inox ou en plastique. Pression maximale: 0 à 10 bar.

cc points forts

Membrane emboîtée. Suspension flexible de la membrane (écrasement très limité). Chaque vanne est testée en usine.

D. R.

Composants méCaniques! cc PAGE 54


www.industrie-technologies.com

retrouvez chaque semaine notre sélection de produits dans la lettre de la conception et du design.

Produits

cc éLeCtRonique gonomie et l’aspect ont été améliorés. Les canalisations sont disponibles en diamètre interne de 25 à 110 mm. L’utilisation du système HBS n’est pas limitée à l’air comprimé. Fournisseur teseo pneumatique

Chaînes de convoyeurs à pinces

Les chaînes de convoyeurs avec éléments de serrage à pinces assurent un transport optimal des matériaux sensibles. La marchandise, positionnée avec précision au moyen d’un serrage fiable, est transportée de façon optimale grâce à une technique spéciale de pivotement de la pince. Ces chaînes à pinces sont disponibles en version simple ou double selon DIN 8187-1. Les pinces sont proposées avec une ou deux pointes et les ressorts avec différents nombres de spires et diamètres de fil.

comPosants environnement de développement pour fPGa cc

Dans sa nouvelle version, cette suite d’outils de développement prend en charge les nouveaux FPGA à haute densité et faible consommation Igloo et ProAsic3. Elle offre aussi l’instanciation et la configuration de blocs mathématiques embarqués, pour les fonctions de traitement de signal sur la famille RTAX-DSP de FPGA, résistants aux radiations. L’environnement Libero 8.5 offre le bloc mathématique pour DSP embarqués résistants aux radiations avec : multiplieur 18x18, 9x9, multiplieur-accumulateur et multiplieurs en cascade. Ce dernier facilite la réalisation de filtres à réponse impulsionnelle finie (FIR) ou infinie (IIR), la transformée de Fourier (FFT et IFT), la DCT et les convertisseurs de fréquence numérique. Fournisseur actel europe

eeprom à très basse consommation

Fournisseur iwis

cc hydraulique Pompes pneumatiques à membrane

Cette gamme Pit Boss de pompes portables pneumatiques à membrane est destinée aux applications d’assèchement et de process de traitement de matériaux. Ces pompes assurent des débits jusqu’à 821 l/min. équipées de clapet anti-retour d’évacuation, elles peuvent être plongées au fond d’un puisard ou d’un trou. Elles sont proposées en 1,5, 2 et 3 pouces. Des débits optimisés autorisent le passage de liquides contenant des particules jusqu’à 25,4 mm de diamètre. Un filtre d’admission amovible empêche les particules extérieures de pénétrer dans la pompe.

D.R.

Fournisseur ingersoll-rand

Alimentées sous 1,5 V, ces mémoires effaçables électriquement à interface I2C consomment moins de 400 µA et sont idéales pour les applications portables à faible encombrement. Offrant des capacités de 1 à 2 ko et fonctionnant à 100 kHz, elles disposent d’une protection en écriture sur la totalité ou une partie de leur espace. Les Eeprom I2C 24VLV014, 24VLV024 et 24VLV025 disposent d’une protection en écriture sur la totalité de la mémoire alors que la protection des 24VLV014H et 24VLV024H s’applique seulement à une partie du contenu. Ces composants sont compatibles avec le kit d’évaluation MPLAB (DV243003) pour mémoires série. Fournisseur microchip

modules régulateurs durcis

Destinés aux applications militaires, avioniques et aux environnements sévères, ces convertisseurs DC/DC à découpage sont testés sur la gamme de température de – 55 à + 125 °C et leur démarrage à – 55 °C est garanti. Ils sont fournis en boîtier plastique moulé pour montage en surface, acceptent 36 V en entrée et fournissent 0,2, 1 et 2 A jusqu’à 5 V. Les LTM8020MPV, LTM8022MPV et LTM8023MPV sont des micromodules régulateurs 36 V fournissant respectivement 200 mA, 1 et 2 A encapsulés en boîtiers LGA mesurant 6,25x6,25x2,3 mm (pour le LTM8020MPV) et 9 x 11,25 x 2,5mm (LTM8022MPV et LTM8023MPV, même brochage). à dimensions identiques, ce type de boîtier présente une résistance thermique plus faible que le boîtier à billes (BGA). Fournisseur Linear technology

sous-systèmes module microcontrôleur cc

Présentée en module DIL à 64 broches au pas de 2,54 mm, cette solution compacte fait appel à un processeur Vortex86SX cadencé à 300 MHz. Elle est dotée de nombreux ports (Ethernet 10/100, USB hôte rapide, SPI, deux ports série…), d’une pile de protocoles incluant un serveur Web, TFTP et FTP, et supporte le système Linux (2.6.16) et Java 6 J2SE. Le module DIL/NetPC DNP/2486 comporte le processeur Vortex 86SX, 64 Mo de mémoire SDRam DDR2 à 133 MHz, 1 Go de mémoire flash Nand, un bus d’extension à 8 bit et 20 ports d’entrée/sortie haute vitesse configurables. Doté de l’interface JTAG IEEE 1149.1, il est entièrement configurable in situ. La mémoire flash peut aussi se programmer par le port USB. Mesurant 82x28 mm, il s’alimente sous 3,3 V, ne consomme que 300 mA à 300 MHz et fonctionne de 0 à 70 °C. Fournisseur Lextronic

ccmicrocontrôleurs outils d’évaluation et de développement usB

Particulièrement économiques, ces outils USB servent à évaluer et développer des applications sur les microcontrôleurs à 32bit Piccolo (TMS320F2802x) nécessitant un contrôle en temps réel (microconvertisseurs solaires, éclairages à LED, interfaces de communication à courant porteur, appareils électroménagers, batteries de véhicules hybrides...). Le ControlStick Piccolo est un outil d’évaluation comprenant une interface USB JTAG et un accès à tous les périphériques de contrôle. L’Experimenter USB Piccolo est un kit de développement complet incluant la ControlCardPiccolo. Doté de l’émulation USB JTAG avec connexion pour un émulateur externe et alimentation et fournissant l’accès à toutes les broches du microcontrôleur Piccolo, il permet de développer rapidement des applications prototypes. Les deux outils comprennent une version limitée de l’environnement logiciel Code Composer Studio. Fournisseur texas instruments

ccdescription

référence Trois modules : tmdX28027usB Outil d’évaluation

USB ControlStick Piccolo. Il comprend un ControlStick, un câble d’extension USB, des cavaliers, des cordons de raccordement et le logiciel Code Composer Studio. Prix 39 $. tmdXdoCK28027 Kit Experimenter F28027. Il comprend une alimentation, le logiciel Code Composer Studio, un câble USB, une ControlCard et une station d’accueil. Prix 79 $. tmdXCnCd28027 ControlCard F28027. Prix 49 $. ccpoints forts

Conçus pour évaluer facilement les performances des microcontrôleurs Piccolo de Texas Instruments.

JUILLET 2009ccN°913

55


www.industrie-technologies.com

Produits

cc éLeCtRoteChnique cc comPosants et aPPareillages Connectique pour environnements explosifs

Ces connecteurs Ethernet résistent aux environnements sévères avec un niveau d’étanchéité IP68. Leur protection Atex est II3G ExnAIIT6X avec des gammes de température de – 40 à + 60 °C pour les versions RJ45 et RJ11 et de – 40 à + 70 °C pour la version USB. Ils ont été conçus pour le contrôle de processus et l’acquisition de données. Les boîtiers métalliques ont été renforcés pour répondre aux critères de résistance mécanique de l’EN60079-15, notamment une chute de 70 cm d’une masse de 1 kg. Sur le plan électrique, tous les connecteurs sont contrôlés en production : tension de tenue de 500 V durant 1 min. Puissance autorisée : 20 W pour une tension d’utilisation maximum de 60 V.

Prolongateur uts in-Line

Ce prolongateur est conçu pour réaliser des extensions ou des réparations de liaison et assure un niveau d’étanchéité dynamique IP68 ou IP69K. Il peut transmettre aussi bien de la petite que de la forte puissance (jusqu’à 26 A et du signal de quelques mA). Modulaire, il est disponible en 4 tailles et 13 arrangements de contact. Il convient aux applications en environnement sévère: robotique et signalisation routière ou ferroviaire. L’UTS In-Line est proposé avec des contacts à sertir, à souder ou à visser qui peuvent tous se combiner les uns avec les autres, notamment dans le cas de réparations de lignes existantes. Compact et sans angle vif, il est fabriqué dans un plastique haute performance, qui résiste aux chocs et aux vibrations et dispose d’une tenue en température de – 40 à + 105 °C. Fournisseur souriau

Connecteur rackable

Fournisseur amphenol socapex

Ce redresseur de charge d’accumulateurs d’une puissance de 3 kW est conçu pour être utilisé sur les véhicules sur rails dans une plage de température allant de – 25 à + 70 °C. à l’aide d’un microprocesseur, cet appareil adapte la tension de charge à la température des accumulateurs. Jusqu’à trois détecteurs PT100 peuvent être raccordés. Le LGP3001N2 garantit un fonctionnement efficace conformément aux exigences de la norme européenne EN50155. Une correction active du facteur de puissance (PFC) assure une consommation sinusoïdale du courant du réseau. Fournisseur Kaco gerätetechnik

Ce Switch est doté de 28 ports au maximum dont 4 en Gigabit. Il fonctionne sur une plage de température allant de – 40 à +75°C. Il est conforme à la norme IP40 pour l’étanchéité et son système de refroidissement se passe de ventilateur. Il sécurise tout type de réseau industriel grâce à son double système de sécurité redondante des alimentations électriques et des données. Le Sicom 3024 -4Gx dispose de 24 ports 100 Base-Tx et de 4 emplacements permettant de rajouter 4 ports cuivre ou 4 ports fibre LC Gigabit. Il permet ainsi d’assurer la liaison entre 28 points d’un réseau. Reposant sur un principe de gestion en anneau avec un temps de recouvrement inférieur à 50 ms, il peut être géré, à partir d’une liaison Telnet, par Hyperterminal ou à l’aide d’une simple interface Web. Fournisseur Jumpy

56

N°913ccJUILLET 2009

D. R. D.R.

redresseur de charge d’accumulateurs


Produits

cc outil de mesure Pinces multimètres trms

Ces appareils combinent les fonctionnalités d’un multimètre TRMS complet et d’une pince ampère métrique. Dotés d’un biafficheur, ils permettent de visualiser deux mesures simultanément : la tension et l’intensité. Répondant à la norme de sécurité IEC 61010 (600 V CAT IV et 1000 V CAT III), ils couvrent les besoins de maintenance électrique et électrotechnique des installateurs et des distributeurs. Les deux modèles sont dotés de capacités d’enserrage de 40 et 42 mm (MX 675 et MX 670). La MX 670 permet les mesures d’intensité AC, la MX 675 permet les mesures d’intensité AC et DC. Côté multimètre, elles mesurent les tensions (AC et DC), les résistances et permettent de contrôler les diodes et la continuité sonore. Elles déterminent aussi la fréquence des tensions et courants. Avec le capteur thermocouple K, elles mesurent la température de – 40 à + 1 200 °C. Elles sont équipées d’une touche pour geler l’affichage et renforcer le contraste de lecture, et de fonctions de capture des signaux de 1 ms, ainsi que de mesures différentielles. Fournisseur Chauvin arnoux

ccdescription

référence Pinces multimètres

MX 675 et MX 670. Caractéristiques

Permet la mesure de - tension DC de 0,2 à 1400 V et de tension AC de 0,5 à 1000 V, - résistance de 0,2 à 10 kΩ, - fréquences des courants de 10 à 4 kHz (MX670) et de 20 à 10 kHz (MX675). Diamètres d’enserrage : 42 mm (MX670) et 40 mm (MX675).

module de connecteur intégré

Ce module de connecteur intégré (ICM) multisupport, qui intègre des éléments magnétiques Gigabit PoE + (Power over Ethernet) supportant l’Ethernet 10/100/ 1000, est équipé des fonctions de gestion d’alimentation PoE + au sein d’un connecteur RJ45. Il est conçu à base de silicone afin de garantir et de gérer une puissance Ethernet de 30 W. Les ICM Hyperjack 1 000 PoE + offre une gestion des températures et un haut niveau de protection contre les décharges électrostatiques, les coupures électriques rapides (EFT) et les interférences électromagnétiques. Fournisseur molex France

Connecteur 64 femelle

Ce connecteur femelle dispose de trois versions possibles pour différentes applications : compatibilité avec les pontets harbus 64 pour connexion câble/ carte arrière, avec le type R mâle 5 rangées pour connexion câble/ mâle droit, et enfin avec type C mâle coudé 5 rangées pour connexion câble/bord de carte. Il est utilisable avec le capot DIN41612 type E référence 09050480501. Le har-bus 64 offre la possibilité de visser le connecteur via le pontet et le connecteur à carte. La même pince, semi-automatique et automatique, peut servir pour fixer trois isolants 160 points à sertir servant aux trois applications. Les contacts à sertir sont présentés en différents packagings (en vrac, en rouleaux de 500 ou de 5000). Fournisseur harting

ccpoints forts

Dotées de bi-afficheur de 10 000 points, ces pinces mesurent simultanément la tension et l’intensité.

JUILLET 2009ccN°913

57


www.industrie-technologies.com

Retrouvez chaque semaine notre sélection de produits dans la lettre de la conception et du design.

Produits

Ces bornes de connexion à double ressort donnent une grande souplesse de montage, même dans des endroits difficiles d’accès ou en hauteur. Le premier ressort facilite l’insertion du câble sélectionné, alors que le second fixe solidement les fils. Ce système de fixation permet d’utiliser une même borne pour des câbles rigides et semi-rigides de 0,5 à 2,5 mm2 de section. Les bornes HelaCon Plus 100% transparentes permettent une vérification immédiate de l’installation. Le code couleur permet une identification rapide des bornes au montage. Destinées à une utilisation sous tension maximum de 450 V, elles sont disponibles de 2 à 8 entrées. Toute la gamme est certifiée conforme aux normes EN 60998-1 et EN60998-2-2 et résiste au test du fil incandescent 960 °C. Fournisseur Hellerman Tyton

Miniconnecteurs circulaires

Ces connecteurs sont destinés aux environnements difficiles de l’aviation, notamment l’imagerie avionique. Ils assurent la fidélité du signal dans des conditions extrêmes de température et de vibrations. La sécurité de la connexion est assurée par vissage et par des contacts dorés. La série intègre 7, 55 ou 85 positions avec un espacement entre contacts de 1,27 mm. La série MIKM minicirculaire développée pour l’aéronautique convient pour toutes les applications exigeantes. Fournisseur ITT Interconnect Solutions

Connecteurs d’interfaces d’écrans numériques

Ces connecteurs sont dédiés aux interfaces d’écrans faible profil DisplayPort et LVDS. Leur faible hauteur globale et leur solidité garantissent des interconnexions

robustes au niveau des afficheurs à cristaux liquides plutôt minces. L’isolant et l’enveloppe de métal sont renforcés pour résister à des manipulations brutales. Un verrou mécanique évite la sortie du câble en cas de choc ou de vibration. Le boîtier Fi-XP se monte sur carte et présente 30 contacts avec un espacement de 1 mm. Sa hauteur assemblée de 1 mm et la hauteur totale du réceptacle du câble de 1,55 mm contribuent à la minceur des liaisons. Réalisés sans plomb, ils sont compatibles avec la directive RoHS et possèdent des terminaisons de signaux avec une barrière de nickel, pour une plus grande fiabilité des joints de brasage. Ils fonctionnent de - 40 à + 85 °C. Fournisseur JAE Europe

cc EntraînEmEnts Moteurs asynchrones

Ces moteurs asynchrones sont dédiés à une utilisation d’entraînement pour des activités de convoyage, d’enroulage et déroulage des bobines. Monophasés et triphasés, ils ont une bride d’un diamètre allant de 42 à 104 mm pour des puissances qui varient de 1 à 200 W. Des versions étanches sont destinées au secteur de l’agroalimentaire ou aux milieux hostiles. La série Word K (commercialisée dans le monde entier) est compatible avec la plupart des normes internationales (CE, RoHS,UL, CSA,CCC). Fournisseur Oriental Motor France

D.R.

Bornes de connexion


Produits

cc LoGiCieLs cc logiciels d aPPlication Logiciel de Cao 3d architecture et bâtiment

Conçu pour les professionnels de l’architecture et du bâtiment et pour tout type de projet, de l’esquisse au permis de construire, le logiciel de CAO 3D Cadsoft Envisioneer 4.5 “architecture” est basé sur une technologie 100 % interactive et constitue une solution complète pour la conception de bâtiment, la décoration intérieure, l’aménagement paysager, les plans d’exécution, le rendu, l’animation et le quantitatif estimatif. Il bénéficie d’un moteur de rendu plus rapide, de nouveaux outils de dessin et de modélisation, notamment pour la sélection de matériaux (pipette à matières, moulures personnalisées) et intègre une bibliothèque “Ossature bois”. Sélection et insertion d’éléments en quelques clics, rendu en 3D instantané et navigation en temps réel facilitent la création, la visualisation et la modification. Enfin le logiciel Cadsoft Envisioneer 4.5 offre la possibilité de présenter l’intérieur même des projets via une visite virtuelle. Fournisseur a.DoC

Logiciel de Cao pour les moulistes

dissement, telles que le maintien de l’associativité des composants lors de modifications, et il permet de vérifier qu’aucune collision n’est possible entre les composants du moule et la régulation. Fournisseur missler software

outils de développement boundary scan

D.R.

concePtion d’usine cc

L’interaction 2d/3d pour la conception d’usine

Fournisseur ge sensing

Visionneuse de fichiers Cao Faisant déjà référence en matière de facilité d’utilisation et de qualité des tests, ces deux outils de développement d’applications boundary scan améliorent encore leurs performances et leurs fonctionnalités dans leur dernière version. Ils proposent notamment la prise en charge de la bufferisation et du multiplexage pour le test des mémoires. Parmi les autres nouveautés majeures, citons, pour l’outil ProVision, le contrôle par mot de passe du séquenceur et l’extension de la bibliothèque de modèles à plus de 28 500 composants distincts. L’outil Visualizer offre des possibilités de basculement et de rotation des vues afin de voir la carte sous différents angles (ou par l’arrière), ainsi qu’une fenêtre Worldview présentant la disposition ou le schéma des circuits à petite échelle. Fournisseur Jtag technologies France

Dédié à la conception des moules, ce logiciel optimise toutes les phases de construction d’un outillage dans un environnement collaboratif. Afin de réduire les délais d’étude, un assemblage moule peut être divisé en sousensembles, partagés en temps réel entre plusieurs utilisateurs. Il aide à la création et à la modification des surfaces de plans de joint les plus complexes. TopSolid’Mold 2009 dispose de toutes les fonctions nécessaires à la création des circuits de refroi-

crée et diffuse automatiquement le compte rendu du contrôle. MDI se connecte au logiciel propriétaire Rhythm, outil d’archivage qui enregistre et partage les images et les données conformes à la norme Diconde (imagerie et communications numériques pour les essais non destructifs) en vue d’une exploration ultérieure.

Logiciel de contrôle guidé

Ce logiciel normalise les processus de contrôle dans l’industrie du contrôle non destructif. Un système d’inspection visuelle à distance XLG3 ou XL Go VideoProbe, qui utilise ce logiciel, aide à guider les contrôleurs au cours du processus de contrôle et génère automatiquement un rapport. Le contrôle guidé réduit le risque d’erreurs, améliore la qualité et accroît la productivité. Plus besoin de rédiger des rapports post-visite car le logiciel MDI (Menu Directed Inspection)

Ce logiciel fournit des outils pour exploiter des fichiers CAO 2D et 3D natifs sans avoir recours à un logiciel de CAO/DAO complexe ou à une station de travail onéreuse. Grâce à son interface utilisateur simple et conviviale, il est inutile d’être un opérateur CAO pour appréhender une pièce unitaire comme un assemblage complexe. Un clic de souris suffit pour afficher les dimensions, le volume et la surface peinte d’une pièce ou d’un assemblage. La fonction de sectionnement dynamique permet d’examiner en détail l’intérieur d’une pièce. Annotations et cotations ajoutées sont sauvegardées dans un format compact destiné à être expédié par Internet à un collaborateur. SpinFire Professionnel 8.3 supporte tous les formats CAO 3D et 2D du marché (Catia, Pro/Engineer, AutoCAD…) et les formats neutres Iges et VDA, STL, VRML et 3DS MAX. Fournisseur Cadlink

MPDS4 Factory Layout est un concept d’interaction entre l’environnement 2D pour les plans d’implantation et l’environnement 3D pour la gestion des fluides et des volumes. Ce logiciel est conçu pour les fournisseurs en machinerie mécanique qui conçoivent et vendent des installations complètes, telles que des chaînes d’emballage ou de mise en bouteille, ou même des systèmes de transport à bandes pour les bagages. Il permet de dessiner et de placer des symboles intelligents 2D et de construire automatiquement un univers en 3D. Le concepteur édite indifféremment des composants dans ces deux environnements. Toutes les modifications apportées au dessin sont automatiquement reportées dans le monde en 3D, et inversement. L’ajout de points d’altitude dans la modélisation des terrains extérieurs ou des sols des usines aide à concevoir les systèmes d’évacuation des eaux ou à visualiser le contexte existant à partir des données levées. Fournisseur CaD schroer France

ccdescription

référence Factory Layout. Caractéristiques Fonctionne avec

les données CAO. Possibilité de générer des vidéos avec le logiciel Engineering Review. ccpoints forts

La puissance et la flexibilité de l’outil permettent de réduire les délais en portant rapidement les modifications du dessin 2D dans l’environnement 3D.

JUILLET 2009ccN°913

59


Produits

Le point fort de cette solution collaborative est sa technologie de migration de données automatisée, notamment de Catia V4 vers Catia V5, en maintenant l’historique de construction et les paramètres du modèle. Ses principales nouveautés concernent les stratégies d’interopérabilité, l’optimisation géométrique et l’intégration PLM. 3D_Evolution 2009 est constitué de plusieurs modules, dont Simplifier, qui génère un solide exact, représentation de l’enveloppe de la géométrie originale, ne laissant apparaître aux partenaires que les informations dont ils ont besoin. Ce module peut désormais effacer complètement les assemblages internes avec un filtre de sélection paramétrable. Fournisseur Coretechnologie

simulation d’injection plastique

Calcul et simulation du remplissage, des déformations, de la régulation thermique, extraction des canaux de régulation, calcul du temps de refroidissement, prise en compte de la technologie des canaux chauds, ce logiciel et ses modules sont adaptés à toutes les techniques de production des métiers de la plasturgie et à leurs contraintes spécifiques. Basé sur le modeleur Visi Modelling, le logiciel Visi Flow vérifie à tout moment la fiabilité du processus d’injection et la qualité du résultat final. Son utilisation est facilitée par des processus de guidage de l’utilisateur dans les étapes de préparation et de choix des paramètres. Utilisant le noyau de modélisation Parasolid, le modeleur permet aussi bien de travailler et de modifier des modèles issus de formats neutres ou natifs CAO que de concevoir directement sa pièce ou son moule. Fournisseur Vero France

60

N°913ccJUILLET 2009

AutoCAD Map 3D est un logiciel de cartographie. Véritable passerelle entre CAO et SIG, il permet aux ingénieurs, urbanistes, techniciens cartographes, géomètres et professionnels du SIG non seulement d’accéder directement à de nombreux types de données CAO et spatiales, mais aussi de modifier, visualiser et analyser ces données. AutoCAD Map 3D offre de puissants outils de cartographie et d’affichage comme le “drapage” pour combiner des données topographiques et des photographies aériennes, afin d’obtenir des rendus 3D saisissants, et la “topographie”, pour intégrer des données collectées sur le terrain dans différents formats. AutoCAD Map 3D facilite l’exportation de données de conception géoréférencées vers d’autres formats, en vue de leur utilisation dans des systèmes SIG et de cartographie en aval. Fournisseur autodesk

ccdescription

cc points forts

référence AutoCAD Map 3D. Caractéristiques pour la version 64 bit

Une interface en ruban facile d’utilisation. Un accès direct aux données. La création et la stylisation de cartes. L’édition CAO basée sur des données géospatiales. Une évolutivité via les logiciels en code source libre et des capacités d’analyse améliorées.

formage de tôle

simulation d’écoulement des fluides

Windows XP Pro x64 (SP2) ou Windows Vista Entreprise (SP1), 4 Go de Ram (recommandé), carte graphique couleur 32 bit, 3 Go d’espace disque dur disponible pour l’installation par DVD ou 6 Go par téléchargement.

Cette solution logicielle couvre tous les aspects du formage de tôle : génération de pré-gamme, conception rapide de surface d’outil, compensation de retour élastique, analyse des qualités de surface, aide à la mise au point, robustesse de processus, mais aussi coûts des outillages, des matériaux et de la production. L’objectif de la nouvelle ligne de produits AutoFormPlus est la Planification numérique globale de Process, une approche multidimensionnelle qui tient compte aussi bien des fonctions et de la qualité que des délais et des coûts. Et ce, afin de réduire les délais de lancement des véhicules en améliorant la qualité des pièces embouties. AutoFormPlus est basé sur une nouvelle architecture logicielle et sur un modèle de données unique. Cette première version se concentre d’abord sur la technologie de solveur AutoForm. Fournisseur autoForm engineering

Cette solution d’écoulement des fluides et des transferts thermiques en environnement Autodesk Inventor est destinée aux concepteurs de machines, boîtiers électroniques, pompes, valves ou autres composants de contrôle de flux. Elle transforme une station de travail Inventor en banc d’essai de test interactif, banc d’essai thermique ou veine d’essai aéraulique. Les modifications de géométrie effectuées dans Inventor 2010 sont automatiquement reprises dans CFdesign sans processus de conversion. CFdesign V10 bénéficie des nouvelles fonctionnalités d’Inventor Shrinkwrap, Create Substitute et Multibody Parts. Shrinkwrap est un outil de simplification de modèles destinés à la production. Fournisseur Blue ridge numerics

D.R.

Logiciel de conversion Cao

cc architecture-bâtiment Plate-forme d’ingénierie pour la création et la gestion de données spatiales


www.industrie-technologies.com

optimisation de conception basée sur la fatigue

Dans de nombreuses pièces, la fatigue est la première cause de rupture et doit être prise en compte très tôt dans le processus de conception. C’est pourquoi Hyperworks Enable Community a enrichi sa suite IAO HyperWorks de l’application tierce d’analyse de la fatigue et de l’endurance DesignLife de nCode. Pour optimiser un bras d’articulation constitué de deux pièces soudées l’une à l’autre et soumis à des charges axiales, l’objectif sera de redessiner l’arbre d’articulation. Il s’agira d’augmenter sa durée de vie tout en réduisant sa masse. HyperStudy met à jour le design en utilisant HyperMorph pour les variables de formes, Radioss comme solveur élément fini, DesignLife comme solveur de fatigue, puis extrait la valeur de l’endommagement et répète cette boucle jusqu’à convergence.

retrouvez chaque semaine notre sélection de produits dans la lettre de la conception et du design.

aide à la conception des systèmes de contrôle

Avec ce logiciel, les ingénieurs chargés de la modélisation et des contrôles peuvent optimiser des modèles Simulink sans outil supplémentaire. Avec Simulink Design Optimization, la modélisation consiste à calibrer les modèles directement avec des données de test de façon à s’affranchir des méthodes fastidieuses procédant par évaluations/erreurs. Concernant les contrôles, les ingénieurs exploitent les algorithmes d’optimisation pour ajuster automatiquement les paramètres de contrôleur en fonction des performances exigées du système. Associé à Simulink, Simscape et Simulink Control Design, il offre un environnement de conception particulièrement puissant. Fournisseur the mathWorks

solution de Cfao

Fournisseur altair engineering

outils de développement pour applications autosar

Grâce à l’interopérabilité des outils de développement pour les applications Autosar des éditeurs The MathWorks et Vector Informatik, les architectes logiciels du secteur automobile travaillent à la conception et la génération automatique de logiciels embarqués conformes à la norme Autosar. L’architecture d’un composant est définie dans DaVinci Developer, et sa description est exportée dans Simulink pour concevoir son comportement. Real-Time Workshop Embedded Coder génère alors le code conforme à Autosar et une description actualisée du composant pour DaVinci Developer. Ce dernier est ensuite utilisé pour configurer l’environnement de runtime Microsar RTE et intégrer le code du composant au logiciel de base Autosar. Fournisseur the mathWorks

Cette solution de CFAO peut programmer toutes les situations de tournage multiaxe, fraisage 2, 3, 4 et 5 axes positionnés, 4 et 5 axes continus, synchronisations interactives et simulation complexe. Ses atouts: la simplicité de programmation, la réduction des temps de cycle, la qualité et la réduction des coûts de fabrication. Parmi les innovations majeures de TopSolid’Cam 2009, citons la gestion des tolérances sur les modèles importés, la détection automatique de l’intersection des trous dédiée aux outilleurs, la personnalisation des méthodes d’approche et de retrait d’une opération de contournage, les cycles d’ébauche automatique en 4 axes et le détourage 5 axes. Fournisseur missler software

Produits

solution de modélisation 3d “directe”

De prise en main facile, ce logiciel intègre des nouveaux outils qui simplifient la conception en 3D dans un espace de travail unifié regroupant composants et assemblages. Il est doté d’une interface utilisateur évoluée pour créer, visualiser et modifier toute étude 3D en temps réel facilement et rapidement. La technologie SmartTools comprend l’intention de l’utilisateur en reconnaissant la géométrie sélectionnée et dans quel contexte. L’opération à effectuer est ainsi déterminée sans passer par une multitude de menus. L’environnement de plans associatifs permet de modifier les conceptions et de créer ou modifier les géométries depuis les vues des plans. SpaceClaim Style importe et exporte les modèles 3D au format natif .3DM, Iges ou Step, et les modèles 2D au format DXF et DWG. Fournisseur Cadlink

solution de développement de produits

Basée sur la plate-forme SharePoint et l’infrastructure .Net de Microsoft, cette solution de développement de produit permet le partage des données CAO et d’autres données structurées entre différentes équipes. Elle répond en particulier aux besoins des PME en matière de PLM (gestion du cycle de vie des produits). Parmi les fonctionnalités clés de Windchill ProductPoint 1.0, citons la gestion des données Pro/Engineer (Wildfire 4.0) et de la structure, les modèles de configuration, la recherche globale, les rapports (nomenclature, liste de pièces, cas d’emploi), la gestion simple du cycle de vie et des données CAO, l’exportation vers Excel/ERP. Fournisseur ptC

JUILLET 2009ccN°913

61


Produits

Cette solution reconnue de FAO automatique continue d’ajouter des améliorations significatives dans la préparation de l’usinage. WorkNC V20 sauvegarde désor­ mais les bruts intermédiaires et actualise uniquement le brut d’usinage pour les parcours modifiés, afin de réduire le temps de calcul. Il effectue une mise à jour en temps réel des parcours de brut 3D et exploite le brut d’usinage pour des reprises de matières restantes. Le logiciel intègre des fonctions spéciales pour la qualité des états de surface passant de l’ébauche à la finition globale ou à la finition contre dépouille. Il développe de nouveaux parcours 5 axes pour la finition des surfaces 3D et une stratégie automatique innovante pour transformer un parcours 3 axes en un parcours 3+2 conte­ nant plusieurs zones usinées et le tout, sans collision. Fournisseur Sescoi France SAS

Logiciel CAO pour le contrôle électrique

Cette déclinaison du progiciel référence dans le domaine CAO offre un excellent outil pour les systèmes de contrôle électrique. Elle exploite une bibliothèque de symboles appropriés, automatise les tâches de conception, réduit les erreurs et délivre une information technique correcte pour la produc­ tion. Elle génère aussi des rapports automatiques de projets. AutoCAD Electrical sait aussi dé­ velopper une collaboration active des données par le partage des diagrammes de conception avec les clients et les fournisseurs en 2D ou 3D. Les différents groupes de travail ont la possibilité d’intervenir dans le prototypage numérique du système. Fournisseur Autodesk

62

N°913ccJUILLET 2009

CAO 3D pour paysagistes

Orienté sur les projets d’amé­ nagements extérieurs paysagers (terrasses, clôtures, piscines…), ce logiciel CAO 3D supporte les réa­ lisations du métier de paysagiste. Il dispose d’une bibliothèque d’objets intelligents, comme les revêtements de tout type et d’une encyclopédie botanique intégrée avec 7 500 plantes. Cadsoft Envisioneer 4.5 intègre aussi des outils interactifs de topographies 2D/3D (talus, fos­ sés, plates­formes et courbes de niveaux automatiques). Il importe et exporte les fichiers de format .dfw et établit un chiffrage quan­ titatif des possibles prestations. Fournisseur A.DOC

Plate-forme de développement mécanique pour l’aéronautique

Cette solution complète de gestion permet aux construc­ teurs aéronautiques de proposer un processus évolutif de déve­ loppement de produits pour fournir des pièces et assembla­ ges optimisés. Les utilisateurs bénéficient du vocabulaire et des outils spécifiques à leur métier. Les structures complexes peu­ vent être saisies, modifiées et validées sous une réduction du cycle de production. AeroSuite est composée de quatre éléments : analyse de l’en­ vergure, conception, fabrication, assemblage et planification de la qualité. Fournisseur Vistagy

Transfert de données pour l’automobile

VSA est le premier module d’Autosar, un consortium qui a travaillé au développement d’ar­ chitectures logicielles standardi­ sées et ouvertes pour l’industrie automobile. Ce module permet l’élaboration de logiciels intégrés en prenant en charge la concep­ tion des réseaux FlexRay, CAN et LIN. Il met l’accent sur le proces­ sus de conception axée sur les modèles. Fournisseur Mentor Graphics France

cc logiciel de rétroconception Interface technologique pour modèles mécaniques

Cette technologie a pour fonction le transfert des modèles paramétriques (solides, références et courbes) comme une interface intelligente entre Geomatic Studio et SolidWorks pour la reconstruction native de surfaces à partir d’une numérisation 3D. Elle garantit une réduction des temps de développement des produits par ce transfert permanent. Parametric Exchange est directement disponible sur le site Internet du constructeur (communauté permettant d’accéder en avant-première aux nouvelles technologies), http://labs.geomagic.com. Il est proposé pour SolidWorks, mais aussi Autodesk Inventor et Pro/Engineer Wildfire. Fournisseur Geomagic

ccdescription

cc points forts

Référence Geomagic Studio. Caractéristique Génère

Possibilité d’utilisation comme application indépendante pour fabrication rapide ou en complément d’un logiciel de CAO.

Conversion de données CAO par abonnement

Progiciel de modélisation pour l’habillement

automatiquement un modèle numérique exact de n’importe quelle pièce physique.

Ce modeleur de conversion intègre un puissant outil d’ana­ lyse et de réparation automati­ que de modèles avec les possibi­ lités d’échange de données CAO. Il permet d’éviter de partager un important volume de fichiers hétérogènes qui peuvent présen­ ter des défauts ou des incompa­ tibilités entre systèmes. Cross Expert se base sur une formule d’abonnement mensuel avec trois volets : mise à disposi­ tion d’une licence sur une durée de trois ans, interfaces choisies par l’industriel et mises à jour, service de maintenance et sup­ port téléphonique.

Cette solution optimise le déve­ loppement des modèles et des collections pour les industries utilisatrices de matériaux souples (textiles, cuir, tissus industriels et composites). Il permet de réduire le nombre de prototypes physi­ ques nécessaires à la validation d’un concept. Une ergonomie associée avec des outils collabo­ ratifs et de contrôle de qualité assure des bénéfices tangibles. Modaris Expert Pro V6R1 est l’ap­ proche innovante pour aller plus loin dans le processus de modéli­ sation. Avec une méthodologie adaptée, cette version avancée établit des liens intelligents et réduit les tâches répétitives de contrôle en conservant une qua­ lité optimale des produits. Fournisseur Lectra

Fournisseur Datakit

D. R. D.R.

Logiciel FAO 5 axes automatiques


www.industrie-technologies.com

Progiciel d’administration d’information industrielle

D. R.

Constituée de quatre modules distincts qui opèrent dans la création, la gestion et la diffu­ sion de document produit, cette solution logicielle de documen­ tation structurée dispose d’un puissant moteur d’édition. L’ad­ ministration des illustrations techniques est améliorée : asso­ ciativité entre les données CAO et les images dérivées, support élargi des formats CAO et ani­ mations 3D. Arbortext est une suite de pro­ giciels qui supporte le standard international S10000D Issue 4.0. Combiné avec le système d’infor­ mation de l’entreprise, il forme un système expert complet au service des opérations de support et de maintenance des produits. Fournisseur PTC

Retrouvez chaque semaine notre sélection de produits dans la lettre de la conception et du design.

CAO/FAO évolutive avec apprentissage intégré

Ce progiciel CAO/FAO propose un système d’apprentissage 3D inté­ gré qui réduit les coûts de forma­ tion. Il intègre dix manuels didac­ ticiels 3D en plusieurs langues sur la réparation des modèles, la conception des moules et l’usi­ nage 2 ou 3 axes. Avec les outils d’annotation 3D, les utilisateurs améliorent les consignes affi­ chées. VX 2009 comprend un choix de modules qui permet aux débutants d’évoluer vers des sur­ faces complexes, la rétroconcep­ tion, la création de moules et l’usinage. Fournisseur VX Corporation

Simulateur de systèmes mécatroniques

Simplorer V8.0 réduit le temps de conception et de prototypage des systèmes électriques, méca­ troniques et d’électronique de puissance. Les ingénieurs peuvent construire des prototypes virtuels de chaque aspect d’un système, si complexe soit­il (capteur, action­ neur, moteur, générateur, conver­ tisseur de puissance, contrôle de commande et logiciel embarqué). Ce logiciel propose des outils de caractérisation (IGB ou convertis­ seurs DC­DC). Une base de don­ nées de modèles est disponible en ligne incluant plus de 1200 modè­ les de simulation. Il est compatible avec des simulateurs externes (Simulink, Verilog…). Fournisseur Ansoft France

Produits

Outil de modélisation multidomaine

Ce module logiciel associe un environnement de modélisation physique très intuitif à des techni­ ques de calcul symboliques puis­ santes pour réduire les ressources nécessaires à la création de mo­ dèles évolués. Les améliorations proviennent de nouveaux outils de visualisation et d’animation en 3D. MapleSim 2 fournit aussi des utilitaires de gestion des résultats issus de simulations multiples. Il s’appuie sur le logiciel de calcul technique Maple doté d’un moteur de calcul symbolique avancé, de solveurs numériques et d’une interface. Fournisseur Maplesoft


www.industrie-technologies.com

Produits

Modélisation synchronisée pour conception intelligente

La déclinaison de cet outil de modélisation directe permet de faciliter la création de modèles complexes et d’offrir des outils de modification d’esquisses sophis­ tiqués pour une réduction des délais de conception. Il synchro­ nise des données 2D en 3D. Il supporte désormais la concep­ tion de pièces de tôle, libérée des contraintes de l’historique. En option, Solid Edge with Syn­ chronous Technology 2 intègre un utilitaire pour l’analyse par éléments finis facilitant la créa­ tion de conceptions innovantes. Il s’appuie sur la plate­forme Microsoft SharePoint pour fournir une meilleure collaboration. Fournisseur Siemens PLM Software

Paramétrage graphique des modèles de simulation

Ce logiciel de paramétrage gra­ phique va intégrer les modèles de moteurs de valeur moyenne dans les simulations automobiles. L’accès est simple et intuitif pour établir les profils ou configura­ tions élémentaires d’un moteur (nombre de cylindres, déplace­ ment des pistons…). Une opéra­ tion suffit pour donner accès aux données à une simulation en ligne ou hors ligne. ModelDesk fournit la gestion centralisée de tous les paramè­ tres d’un véhicule virtuel. Elle est pratique car complètement inté­ grée dans des processus auto­ matisés. La modélisation de moteurs complexes ne demande pas de disposer d’une expertise approfondie. Fournisseur Dspace

Logiciel de simulation 3D d’usinage

Portail Internet technique d’analyse décisionnelle

Ce progiciel permet de mesurer et d’analyser les indicateurs clés de performance, les indices de dépenses énergétiques et les ratios d’efficacité. Il se comporte comme un portail Web technique et énergétique intelligent. Il effectue l’acquisition et le stoc­ kage sécurisé des données de supervision industrielle, d’auto­ mates programmables ou de régulateurs. Server IT a été développé étroi­ tement avec Microsoft dans le cadre du programme Idees. Il offre des perspectives en termes de nouvelles applications HIT (hypervision d’installations tech­ niques) locales ou multisites, afin de réduire le coût d’exploitation des infrastructures tertiaires et industrielles.

Fournisseur Spring Technologies

D.R.

Fournisseur Vertelis

Cette solution d’usinage pro­ pose des fonctionnalités prati­ ques : visualisation 3D, export des données 3D, comparaison entre la pièce CAO théorique et le résul­ tat d’usinage. Elle améliore le temps de chargement des gam­ mes d’usinage et optimise les conditions de coupe. L’affichage 3D d’une simulation ne demande pas d’être équipé d’une licence. NCSimul version 8.6 a pris en compte les 65 demandes d’évo­ lution des clients. Par exemple, la bibliothèque d’outils est mainte­ nant modélisée en 3D, en tenant compte de leurs caractéristiques physiques comme chaque pla­ quette d’une fraise.

64

N°913ccJUILLET 2009


FICHE OUTIL

Calcul de structures, les logiciels testent vos pièces MÉTHODE

À QUOI ÇA SERT ?

Tous les secteurs et tous les produits bénéficient de retombées positives liées au calcul. c Vérification et validation des fonctionnalités : dimensionnement, respect des réglementations, durée de vie, incidence de modifications. c Amélioration de la qualité produit.

OUTIL

c Les logiciels de calcul de structures sont au cœur du processus de développement des nouveaux produits : ils permettent de mener les analyses structurelles en amont du cycle de développement. Ce travail offre ainsi la possibilité d’ajuster et de valider les caractéristiques de conception ou de fabrication des produits (formes, dimensions, matières, process…).

c Optimisation et réduction des coûts des produits.

Pour effectuer la transition, l’entreprise a investi 8 % de son chiffre d’affaires en 2008. cinématique Approche multicorps d’un lave-linge obtenue avec le logiciel Nastran de MSC Software.

c Préparation, interprétation, optimisation des essais physiques. c Étude d’un dysfonctionnement, d’une rupture, simulation de situations accidentelles. c Réduction de la durée du cycle de développement…

D.R.

Les logiciels de calcul de structures servent à analyser le comportement d’une pièce ou d’un ensemble de pièces soumis à des chargements (mécaniques, thermiques, vibrations, fatigue…), en vue de déterminer les contraintes et les déformations qui vont en résulter.

c Détection de problèmes avant fabrication ou commercialisation.

MÉTIER

c Aide à l’innovation, vérification de concepts, analyse de faisabilité.

JUILLET 2009ccN°913

65


FICHE OUTIL

Calcul de structures

MÉTIER

OUTIL

MÉTHODE

c Les logiciels de calcul proposent de nombreuses facilités pour traiter de manière assistée, voire automatisée, la modélisation et les problèmes de comportement standard (étude statique linéaire…). Cela ne remplace pas une formation spécifique aux méthodes de calcul par éléments finis ni une compréhension certaine du comportement mécanique réel des objets. c Dans tous les cas, la simulation requiert de l’ingénieur des capacités de réflexion et d’analyse critique fondées sur une expérience individuelle ou collective de la mécanique, tout en lui apportant des moyens efficaces et rapides de faire son travail avec plus de sûreté. c La plupart des utilisateurs ont une formation d’ingénieur ou un cursus de type bac + 2 ou bac + 3 complété par une spécialisation en calcul par éléments finis. c En dehors des éditeurs, on trouve aussi en université ou dans des organisations telles que la Nafems des formations génériques indépendantes permettant d’acquérir les connaissances de base et les bonnes pratiques du calcul.

COMMENT L’ADAPTER À MON MÉTIER ? c La plupart des logiciels sont conçus pour fonctionner clés en main sur les domaines habituels de la mécanique. Il existe des modules spécialisés pour la résolution de problématiques particulières (non-linéarité, dynamique, contacts, chocs…) ou adaptés à des métiers (emboutissage, plasturgie…). c Hors des standards, la personnalisation des outils requiert de solides connaissances dans la mise en œuvre informatique d’algorithmes de résolution de systèmes d’équation, auxquelles il faut ajouter de bonnes connaissances en sciences de l’ingénieur (lois de matériaux, comportement mécanique…). c Certains éditeurs proposent des API permettant de développer ses propres modèles et ses propres applications, ce qui requiert là encore beaucoup d’expérience, de connaissances et de pratique.

L’AVIS DE L’EXPERT

LES PRINCIPAUX ACTEURS Pour répondre aux besoins de calcul des industriels, les éditeurs proposent soit des codes de calcul généralistes ou des modules spécialisés, soit des modules de prédimensionnement à intégrer dans les logiciels de conception. Ces derniers communiquent avec la majorité des systèmes de CAO du marché.

cc FRANCOIS COSTES CONSULTANT NAFEMS FRANCE

« Au-delà de la connaissance nécessaire des produits, il faut surtout comprendre comment poser un problème, quels modèles ou méthodes mettre en œuvre, comment interpréter un résultat. Il est très important que les responsables de bureaux d’études perçoivent et comprennent l’impact du calcul sur leurs activités de conception avant l’introduction des outils, et qu’ils installent d’emblée les bonnes pratiques. »

LES GRANDS CODES GÉNÉRALISTES c Altair Engineering HyperWorks, Radioss c Ansys Ansys 12.0, LS-Dyna c Cetim Castor Concept FEM c Dassault Systèmes/ Simulia Abaqus FEA c ESI Group Systus et Sysmagna c LMS International LMS Virtual.Lab c MSC.Software Nastran, Adams, Marc, Dytran, Easy5, Patran c Samtech Samcef c Siemens PLM Software NX Nastran OUTILS INTÉGRÉS AUX LOGICIELS DE CAO c Autodesk Algor V23 c Dassault Systèmes/ Simulia Abaqus for Catia V5, Catia Analysis, Elfini c Missler Software TopCastor c PTC Pro/Engineer Mechanica c Siemens PLM Software Femap 10 c SolidWorks SolidWorks Simulation D.R.

QUELLES COMPÉTENCES SONT NÉCESSAIRES ?

cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

66

N°913ccJUILLET 2009





www.industrie-technologies.com

PARCOURS

3DIMENSIONSDE

LES

Thierry Le Hénaff PDG D’ARKEMA

Élève brillant, il a suivi la voie royale des forts en maths. Ce polytechnicien réservé mais énergique a ensuite mené sa carrière tambour battant. Longtemps mis à l’honneur chez Total en tant que jeune dirigeant prometteur, il est aujourd’hui, à 46 ans, à la tête du premier chimiste français, né de la volonté du pétrolier de se désengager d’une partie de sa chimie. Fervent défenseur de l’innovation, il l’a placée au cœur de la stratégie du groupe. Portrait d’un ingénieur devenu capitaine d’industrie. l affirme sans ciller n’avoir jamais eu de plan de carrière. Et pourtant, son parcours éclair pourrait servir à l’édification des apprentis managers! Dès ses études supérieures, ce natif de l’Essonne ne perd pas de temps. Louis-leGrand, Polytechnique, Ponts et Chaussés: il fait un parcours sans faute. Il s’échappera quand même un an pour se mettre à l’heure américaine à l’université de Stanford. Master de management industriel en poche, il en revient en 1989 pour faire ses débuts chez Peat Marwicks Consultants, une véritable fabrique de dirigeants à succès. Le jeune homme pressé ne s’y attardera pas. Au bout de trois ans, désireux de trouver un poste lui permettant de se retrouver un jour en situation de décideur, il entre chez Total. Bonne pioche: à peine deux ans plus tard, en 1994, il prend la responsabilité d’un centre de profit de Bostik France, la division adhésifs de Total, où travaillent 250personnes. Calme, énergique et déterminé, il ne tarde pas à obtenir davantage de responsabilités au niveau européen, puis mondial. En 2001, il est choisi pour prendre les rênes du nouveau Bostik Findley suite à la fusion entre Total, Fina et Elf Aquitaine. En 2003, il intègre le comité de direction d’Atofina, la branche chimie de Total. Et lorsque le groupe décide de se séparer d’une partie de

I

70

N°913ccJUILLET 2009

cement d’un quinqua, il la décrit comme intéressante… « Parce que quand je suis arrivé, il perdait de l’argent.» Les terrifiants shows internes au moment de la constitution d’Arkema? «Passionnant: ce n’est pas un événement si courant. » L’exercice a quand même mis sa réserve naturelle à rude épreuve: il a dû jouer les tribuns pour motiver des milliers de salariés, dont cerses activités, c’est à lui qu’on propose de tains scrutaient sa moindre réaction sur prendre la tête de la nouvelle entité, écran géant. Les roadshows éreintants, au Arkema. Ce qu’il fait en 2004. Les secrets cours desquels les rendez-vous décisifs avec de cette ascension sans accroc? Inutile de les actionnaires s’enchaînent à une cadence les lui demander. En fait de recettes, Thierry infernale? «Il s’est vite pris au jeu», assure Le Hénaff n’est à l’aise que lorsqu’il s’agit Gilles Galinier, son directeur de la commud’évoquer la formulation de ses produits. nication externe. La crise et son corolaire C’est un fait: il déteste parsous forme d’effondre“LA MAUVAISE ler de lui. Et au cas (impro- IMAGE ment des volumes (–27% bable) où sa réserve nous DE LA CHIMIE par rapport au premier triaurait échappé, ses colla- EST UN DÉFI. mestre 2008)? «Il ne paniborateurs se chargeraient À NOUS DE FAIRE que pas. De toute façon, il CONNAÎTRE de nous la rappeler sur NOTRE SECTEUR.” n’est pas dans une logique tous les tons. C’est un de court terme», affirme le homme de technique et directeur général ressourde terrain, répètent-ils. Plus à l’aise dans les ces humaines et communication, Michel usines que sur les plateaux de télévision. Delaborde. La mauvaise image de la Le faire disserter sur l’avenir d’Arkema est chimie? «Un défi: à nous de faire mieux un jeu d’enfant. Lui tirer le portrait se connaître notre secteur, sans doute mal révèle un exercice bien plus délicat. compris», reprend Thierry Le Hénaff. Inutile d’attendre du patron d’Arkema qu’il épilogue sur ses doutes ou donne le L’HOMME spectacle d’un seul instant de panique. «Il cc Un sang-froid à toute épreuve a énormément de sang-froid et prend le «Un pessimiste voit la difficulté dans cha- temps d’analyser les choses calmement. Et que opportunité, un optimiste voit l’oppor- cette réflexion débouche toujours sur l’actunité dans chaque difficulté»: cet apho- tion », estime Michel Delaborde. Ce qui risme de Winston Churchill pourrait expliquerait son goût pour les compétitions éclairer tout le parcours de Thierry Le sportives? Toujours est-il que cet amateur Hénaff. Là où d’autres craignent des situa- de voile qui, enfant, a passé une bonne partions périlleuses, lui ne voit qu’une possi- tie de ses vacances à voguer sur l’étang de bilité de faire mieux. Son arrivée à la tête Thau (Hérault) ne manque pas une occad’un centre de profit à 31 ans en rempla- sion de commenter les résultats sportifs,


PARCOURS

cc SES 3 DATES CLÉS

T. GOGNY POUR IT

PHOTOS c Découvrez les implantations du groupe Arkema sur le site www.industrie-technologies.fr toutes disciplines confondues. Et s’il avoue peu de loisirs, hormis la lecture et le cinéma – « pour me changer les idées » – et un concert de musique classique à l’occasion, il continue en revanche à pratiquer le dériveur et le vélo avec ses trois enfants. Il semble ne pas attacher une grande importance à ces activités de sportif du dimanche, mais il n’en a pas toujours été ainsi. « Vers l’âge de 13 ans, je me suis mis à la planche à voile. J’y ai consacré six heures par jour pendant toutes mes vacances, plusieurs années de suite… et puis ça m’a passé.» Sa ténacité, elle, est restée. «Doté d’une grande force de caractère, il a ses

idées et ne lâche pas facilement », se souvient Yves Ogéas, délégué syndical central CFE-CGC chez Bostik Findley. Bosseur, il met à profit sa connaissance des dossiers et son expertise de technicien pour faire valoir son point de vue.

L’INGÉNIEUR cc L’innovation

est son credo

Entré en prépa, puis à Polytechnique – « parce que mes notes me le permettaient » –, mais sans projet professionnel arrêté, Thierry Le Hénaff ne peut pas renier sa formation d’ingénieur. «Ce n’est peut-

1994 Deux ans après son arrivée chez Bostik, la division adhésifs de Total, on lui confie son premier poste de manager : la responsabilité d’un centre de profit de 250 personnes. 2001 Il prend les rênes de Bostik Findley, la nouvelle entité issue de la fusion des activités adhésifs de Total et d’Elf. 2004 Il est choisi pour prendre la tête d’Arkema, né de la réorganisation de la branche chimie de Total.

être pas un grand communicant. Il n’est pas très expansif, mais il est fiable, c’est un technicien», souligne Patrice Bréant, délégué syndical central CFE-CGC chez Arkema France. Impossible de le confondre avec un ancien d’HEC, par exemple. «Souvent, les ingénieurs s’évertuent à peser longuement chaque mot, persuadés qu’ils jouent leur vie à chaque fois… La communication n’est pas sa tasse de thé», rappelle le coach Stéphane André, qui lui a consacré dix séances entre juillet 2005 et janvier 2006. «Il a réagi avec humilité, sans se sentir mis en cause quand on lui disait qu’il n’y connaissait pas grand-chose. » JUILLET 2009ccN°913

71


www.industrie-technologies.com

PARCOURS

Jeunes diplômés, privilégiez les entreprises où ça bouge. Et la qualité de la relation : il faut savoir avant tout avec qui on travaillera.

La carte du monde qui trône dans son bureau depuis ses premières responsabilités internationales, en tant que patron Europe de Bostik.

Le bonsaï offert par l’équipe qui planchait sur le projet d’autonomisation des activités chimie de Total, au moment de la création d’Arkema.

Le bateau sponsorisé par Bostik Findley pour la Solitaire du Figaro en 2001, à l’occasion de la fusion des activités adhésifs d’Elf et de Total .

De ses études, il a également conservé sur un sujet. » Trop statique. D’ailleurs, il un goût pour l’industrie. « Il avait installé recommande aux jeunes diplômés de la direction générale France de Bostik s’orienter vers « les entreprises où ça dans l’usine de Coubert (Seine-et-Marne). bouge. Il faut sentir une vraie mobilité là Lorsqu’il est monté en grade et qu’il a où on prend un poste ». Second conseil : fallu réintégrer le siège de la Défense, il « Privilégier la qualité de la relation, est revenu en traînant les pieds », se sou- savoir avant tout avec qui on travient Michel Delaborde. vaillera. » L’ingénieur transparaît aussi dans le tacticien. Persuadé du rôle essentiel de l’innovation, il accorde une place de choix à LE MANAGER la R & D, dont 10 % du budget sont consa- cc C’est lui qui mène la barque crés à des projets de long terme. Une dis- Perçu comme un homme de parole, franc position qu’il a maintenue malgré la crise. et fiable bien que peu chaleureux, Thierry Il s’intéresse de près aux travaux de ses Le Hénaff “rassure”, même les élus CGT. chercheurs et a prié Christian Collette, le « Son discours est clair, précis. Même si directeur de la R & D du groupe, d’en réfé- ses propositions nous déplaisent, on sait rer directement à lui. « Au début, je m’en à quoi s’en tenir », tranche Jean-Marie inquiétais un peu, parce qu’il est exigeant Michelucci, délégué central du syndicat. et très pointu, témoiEn revanche, « il QUI EST DIFFICILE gne celui-ci. Comme “CE assiste à très peu de DEMANDE UN DÉLAI il a mis l’innovation ET CE QUI EST réunions avec les au service de la stra- IMPOSSIBLE… délégués du persontégie de l’entreprise, UN DÉLAI nel, ce qui donne UN PEU PLUS LONG !” la recherche est l’impression que le extrêmement valoriprésident s’occupe sée, mais aussi très exposée. » Et les diffi- du business et qu’il a délégué la question cultés techniques qui peuvent modérer sociale », dénonce le syndicaliste. l’enthousiasme des ingénieurs ne pèsent Au contraire, ceux qui travaillent direcpas lourd face à la vision stratégique du tement avec lui sont loin de déplorer son patron. « Il pense que ce qui est difficile manque d’implication. Ce manager peu demande un délai et ce qui est impossi- formel, qui tutoie volontiers ses proches ble… un délai un peu plus long ! », s’amuse collaborateurs, aime en effet garder la Christian Collette. Le PDG ne se serait pas haute main sur tous les projets. « Je laisse vu chercheur. « La recherche me plaît, beaucoup d’autonomie mais à tout mais je ne me vois pas restant deux ans moment, sur un sujet précis, je peux déci-

72

N°913ccJUILLET 2009

der d’aller vraiment en profondeur et dans ce cas, je ne lâche rien », expliquet-il. Marie-Pierre Chevallier, la directrice de la business unit Polymères acryliques, en sait quelque chose. « Sur un dossier compliqué que nous sommes en train d’examiner, je suis déjà passée cinq fois devant lui. Je crois bien qu’on a abordé les mille points clés du projet ! » Et dans ce genre de circonstances, mieux vaut être préparé : les questions fusent à la cadence d’une mitraillette. Pas question de répondre au hasard : doté d’une excellente mémoire, Thierry Le Hénaff se souvient longtemps des détails qu’on lui a présentés. Si l’exposé lui déplaît, il fusille ses collaborateurs du regard. Le truc pour le convaincre ? Se montrer sûr de soi. « Son souci, c’est de savoir si l’on adhère personnellement au projet, note Marie-Pierre Chevallier. S’il se met à reformuler la présentation, c’est qu’il est enthousiaste et que c’est gagné. » Dans ce cas, reconnaissent ses collaborateurs, le patron a l’esprit d’équipe. « Il veut être consulté avant chaque lancement d’un projet d’envergure. Du coup, si ça échoue, il n’en voudra pas à l’équipe, puisqu’il considère en faire partie », témoigne Christian Collette. Le PDG revendique cet engagement. « Je ne suis pas un juge au-dessus de la mêlée. » Plutôt un capitaine taiseux qui maintient le cap… quoi qu’il advienne. cm ccMURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com

T. GOGNY POUR IT

ccSES 3 OBJETS FÉTICHES

Retrouvez toute l’actualité de la chimie sur notre site Inetrnet


www.industrie-technologies.com

Les projets fous des apprentis designers en photos.

PARCOURS

CAMPUS Le projet, la meilleure formation pour les élèves designers En imposant aux apprentis designers de mener à bien un ou plusieurs projets dans une seule année, les établissements espèrent familiariser leurs étudiants avec les exigences de leur futur métier. L’initiative leur permet également de découvrir les réalités du travail en équipe.

60 ÉTABLISSEMENTS supérieurs forment les jeunes designers en France.

C

haque année, c’est le même rituel. Avant de partir en vacances ou en stage, les étudiants des écoles de design s’activent pour boucler leur projet de fin d’année. Une étape incontournable dans ces cursus où la pratique l’emporte sur la théorie. « Il est indispensable de se confronter régulièrement au réel. C’est une des finalités de notre métier, qui se nourrit avant tout de réalisations concrètes », rappelle Olivier Hirt, responsable de l’enseignement à l’École nationale supérieure de création industrielle (Ensci).

Au sein de l’école, l’étudiant doit opter tous les six mois pour un “atelier projet”, qui l’occupe durant la moitié de son emploi du temps. cc Une

voiture 100 % électrique pour les 24 Heures du Mans

Proposées tantôt par des enseignants, tantôt par des industriels, ces missions se veulent les plus réalistes possibles. Cinq élèves de l’Institut supérieur de design (ISD) de Valenciennes viennent d’achever un projet pour le compte de Green GT, un constructeur suisse de voitures de course. L’objectif:

L’ISD Valenciennes joue la carte du travail en groupe c Contenu Les étudiants mènent un projet chaque semestre, sur des sujets soit imaginés par leurs professeurs, soit proposés par des industriels. Les missions sont variées: design d’une botte en matériaux naturels, conception d’une maison sur l’eau, développement d’une voiture de course électrique…

Conçue par quatre élèves, la botte CornFlex en matériaux naturels possède une partie souple respirante et une autre rigide.

c Mixité Constitués par

affinités, les groupes doivent mixer les promotions de l’école. «Les élèves découvrent la réalité du travail en équipe, dans lequel les compétences sont inégales. Cela responsabilise aussi les plus âgés qui encadrent les plus jeunes», explique Rémy Constantin, le responsable pédagogique.

c Accompagnement Les étudiants rencontrent chaque semaine leur directeur de projet (un designer professionnel) pour faire un point d’étape. Ils disposent également de machines de stéréolytographie pour fabriquer leurs maquettes.

concevoir le design d’une voiture 100 % électrique, destinée à courir les 24 Heures du Mans d’ici à quelques années. Après un séjour de trois jours en Suisse, les étudiants –de différentes promotions– se sont plongés dans l’univers de la course (histoire, ambiance, public…), puis ont multiplié les échanges avec les ingénieurs de la société pour mieux comprendre l’architecture spécifique de la voiture (encombrement des batteries, répartition des deux moteurs autour du cockpit…). Au final, la modélisation 3D est originale: des ouvertures ont été pratiquées à l’avant et à l’arrière de la carrosserie, pour que les moteurs soient visibles de l’extérieur. De même, les étudiants ont ajouté quatre aérofreins, rappelant la force du vent. «Nous avons voulu mettre en avant les composants écologiques, tout en gardant une structure aérodynamique pour respecter la passion des fans », relève Thomas Clavet, l’un des concepteurs du projet. Sociologie, dessin, travail sur matériaux, marketing, modélisation en 3D… L’éventail des compétences exigées des apprentis designers est très large. Les jeunes découvrent la réalité du travail en équipe et apprennent à répondre aux demandes de leurs clients, séduits par cette main-d’œuvre compétente et bon marché. «Nos étudiants apportent de la fraîcheur aux entreprises : ils ont souvent des idées neuves, audacieuses et non formatées », relève Gérard Vallin, directeur adjoint de l’Esag Penninghen, dont les étudiants de dernière année réalisent un projet de fin d’études. De même, les missions réalisées peuvent amener certaines entreprises à découvrir les problématiques de design, qu’elles n’intégraient pas forcément jusqu’ici. Pour mener à bien leur mission, les élèves peuvent compter sur les ressources pédagogiques de leur établissement. Au sein de l’ISD, les étudiants rencontrent chaque semaine leur

JUILLET 2009ccN°913

73


www.industrie-technologies.com

PARCOURS

Retrouvez toute l’actualité des campus.

ccJUAN LIN ÉTUDIANTE EN DERNIÈRE ANNÉE DE L’ENSCI

Un catamaran écologique

directeur de projet (un designer professionnel) pour faire un point d’étape. Ils peuvent également profiter du parc informatique pour leurs modélisations en 3D, et de machines de stéréolytographie pour fabriquer les maquettes. Même démarche au sein de l’Ensci, où les élèves disposent d’un local dédié pour se retrouver et ont accès à différents ateliers: métal, bois, plastique, nouvelles technologies, studios matériau, son, photo, arts plastiques… Sans compter que l’école est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. « Les étudiants investissent largement leur temps personnel: ils ont soif de prouver leurs capacités», se réjouit Olivier Hirt. Le propre d’un métier passion. cm cc MAXIME AMIOT redaction@industrie-technologies.com

74

N°913ccJUILLET 2009

Fondations Les mécènes se font plus rares Sale temps pour les levées de fonds !

Alors que la nouvelle loi sur les universités facilite le développement des fondations, la crise bloque un certain nombre de projets. L’UTBM, université de technologie de Belfort-Montbéliard (Territoire de Belfort), qui a lancé sa fondation mimai, peine à confirmer les premières “touches” avec les industriels. « Avec la crise actuelle, les décisions définitives se font un peu attendre », reconnaît Pascal Fournier, le directeur de cette école d’ingénieurs qui espère lever 500 000 euros pour financer des bourses pour les étu-

diants ou les chercheurs, ainsi que des projets de recherche. Même déconvenue à l’Insa de Lyon, qui a préféré retarder le lancement de sa fondation à septembre pour boucler son tour de table. Même HEC, qui s’est fixé comme objectif de lever 100 millions d’euros, voit sa campagne patiner. À l’origine de ces difficultés ? Les trésoreries tendues des entreprises. Conséquence : les écoles activent encore plus leurs réseaux d’anciens… et celui des parents. L’UTBM a d’ailleurs récolté ses premiers euros par ce biais. cm

Concours Le drôle de drone de l’Esiea Partis de rien, les étudiants ont conçu ce minidrone en dix-huit mois, point de départ de leur future entreprise.

Ils sont cinq étudiants de l’École supérieure d’informatique, électronique, automatique (Esiea), basée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), à avoir remporté le troisième prix du Challenge minidrones. Ce concours est organisé

par l’Office national des études et recherches aérospatiales (Onera) et la Délégation générale pour l’armement (DGA). Partis de zéro, les étudiants ont dû concevoir et construire, en dix-huit mois, un système volant sans pilote, destiné à retransmettre des images en direct à une équipe au sol. La démonstration, qui s’est déroulée dans la soufflerie de l’Onera le 26 mai dernier, fut impressionnante : l’appareil peut porter deux bouteilles, de 1 kg au total (l’équivalent de son propre poids), suspendues par un fil. Astucieux : la caméra solidaire du drone se replie avant l’atterrissage. Forts de ce succès, nos cinq compères envisagent de fonder leur entreprise… avec peut-être la DGA pour premier client. cm

D. R.

«Je travaille sur la refonte du design de Voguéo, la navette fluviale sur la Seine, à Paris. Mis en service en 2008 par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), les bateaux souffrent d’un manque d’identité visuelle. Je me suis plongée dans l’histoire de la Seine, j’ai décortiqué le design des navettes à l’étranger (comme le vaporetto à Venise…), je me suis documentée sur les caractéristiques techniques des bateaux fluviaux. Je propose au Stif de se doter d’un catamaran écologique de 20 mètres, équipé de moteurs électriques et d’une coque en composite de lin, plutôt qu’en fibre de verre. J’ai travaillé sur l’accessibilité au public (accueil des vélos) et sur la forme générale: la navette ne ressemble pas à un bateau mais à un couloir infini, d’une forme allongée et dynamique. »

Les industriels se font attendre ? La fondation de l’UTBM se tourne vers les parents d’élèves, les réseaux d’anciens…


FICHE MÉTIER

Ingénieur calcul: il met tout en équation SA MISSION

MÉTHODE

Chaque ingénieur calcul fait un métier différent. Tout dépend de l’entreprise ou du secteur. Si les méthodes utilisées restent les mêmes, leur champ d’application varie du tout au tout. Un poste qui demande une grande rigueur et un goût certain pour la communication.

c Comme le poinçonneur des Lilas qui fait des trous, “toujours des petits trous”, cet ingénieur fait des calculs, des calculs, toujours des calculs. Tout ce qui peut être simulé finira sur son bureau, ou plutôt sur son écran d’ordinateur.

W. PARRA POUR IT

LE CONSEIL DU PRO

«Le calcul n’est pas une fin en soi. Le but, c’est de participer ensemble à la construction d’une pièce qui fait elle-même partie d’un ensemble plus grand. Il ne faut jamais l’oublier. Pour réussir dans ce métier, la curiosité est indispensable, il faut pousser les portes, aller voir les métiers de la conception, discuter avec les collègues du bureau d’études. Le pire, ce serait de calculer tout seul dans son coin.»

c Calculer, c’est bien. Savoir transmettre les résultats de ses calculs, c’est encore mieux. Un sens développé de la communication se révélera donc un atout pour réussir.

MÉTIER

cc PERRINE THARAUD DIPLÔMÉE DE L’ESIM MARSEILLE (L’ACTUELLE ÉCOLE CENTRALE MARSEILLE), AUJOURD’HUI RESPONSABLE TECHNIQUE CALCUL DE STRUCTURES CHEZ ASSYSTEM

c L’ordinateur est le meilleur ami de l’ingénieur calcul. Maîtrise de logiciels spécialisés, goût pour l’analyse et rigueur sont indispensables. Autant dire que les Géo Trouvetout risquent d’être très malheureux à ce poste.

OUTIL

c Si le métier s’est développé ces dernières années, c’est qu’une bonne simulation vaut mieux qu’un long développement de prototype avec des ajustements réalisés en atelier. Autrement dit, calculer permet de faire des économies de temps et d’argent. C’est grâce aux ingénieurs calcul que les délais entre l’idée et la commercialisation d’un nouveau modèle se sont trouvés sensiblement réduits depuis une quinzaine d’années.

ET LE SALAIRE DANS TOUT ÇA ? c Un jeune diplômé peut espérer entre 2 200 et 2 500 euros bruts mensuels. La rémunération précise dépendra de l’école, de l’expérience ou encore de la spécialisation du candidat. Et la fiche de paye évoluera en fonction des responsabilités.

JUILLET 2009ccN°913

75


FICHE MÉTIER

Ingénieur calcul QUELLES COMPÉTENCES ?

MÉTHODE

c Comme son nom l’indique, l’ingénieur calcul… calcule. Si vous n’aimez pas les chiffres, passez votre chemin – ou entamez une analyse !

c Le métier n’est pas fait pour les professeurs Nimbus. Loin des clichés, l’ingénieur calcul doit aussi se consacrer à la communication. Votre mission, si vous l’acceptez, ne consistera pas seulement en une succession de calculs. Il faudra savoir les interpréter et les confronter aux demandes du bureau d’études.

c C’est une lapalissade, mais pour devenir ingénieur, rien ne vaut une école d’ingénieurs. Et l’ensemble des écoles ou presque propose un cursus idoine. Polytechnique, Centrale, Arts et Métiers ou les Mines… toutes préparent aux métiers du calcul, même si la filière existe rarement en tant que telle.

Calcul par éléments finis CAO dans un laboratoire de recherche mécanique.

c Une bonne formation doit être solide dans le domaine qui vous intéresse : calculs de structure, mécanique des fluides, etc. Votre cursus devra aussi comporter des modules d’enseignement consacrés aux logiciels informatiques et à la modélisation. c Vous pouvez aussi acquérir les compétences nécessaires à l’université, grâce aux masters en ingénierie mathématique. Nombreuses sont celles qui en proposent. Renseignez-vous auprès des responsables ou de l’association des anciens élèves pour savoir si le master proposé débouche sur le métier d’ingénieur calcul.

OÙ EXERCER SES TALENTS ?

ET APRÈS ?

Qui dit entreprise industrielle dit recrutement d’ingénieurs calcul. Construction navale, automobile, énergie, aéronautique… font partie des secteurs où l’ingénieur calcul est recherché. c À côté des firmes industrielles, on trouve des entreprises spécialisées : les sociétés d’ingénierie, externalisation oblige. Outre certaines unités très pointues qui se consacrent à un client (ou à un secteur) unique, d’autres plus importantes proposent leurs services à des entreprises de différents secteurs. c Pour débuter, une société d’ingénierie est un bon point de chute. Elle permettra de travailler pour différentes entreprises. Et si vous n’appréciez pas un secteur, vous pourrez vous “rattraper” sur un autre. D’ailleurs, cette solution “touche-à-tout” vous permettra peut-être de déterminer votre domaine préféré. À l’inverse, une fois au sein d’une entreprise, il sera un peu plus difficile de changer votre destinée. Cette solution est donc recommandée à ceux qui se passionnent pour une branche particulière (l’automobile, par exemple) et n’envisagent pas d’en changer.

Faire des calculs est une première étape. Peu à peu, l’ingénieur calcul évolue vers de nouvelles fonctions. c Première possibilité d’évolution : devenir responsable d’une équipe d’ingénieurs calcul, voire d’un département. Le manager répartit le travail entre les différents salariés. Comme tout gestionnaire de projet, il doit planifier, coordonner le travail pour que le produit fini (l’ensemble des calculs) soit livré dans les délais. Dans une société de services, le manager a aussi pour mission d’entretenir le dialogue avec les différents clients. c Le poste de chef vous rebute ? Vous n’êtes pas pour autant condamné à un travail de débutant. Certains ingénieurs calcul font le choix de se spécialiser dans un domaine. À mesure que les années passeront, ils deviendront de véritables experts.

D.R.

MÉTIER

OUTIL

c Justement, l’esprit d’analyse est une qualité essentielle. Avant de se lancer dans une série de calculs, il faut avoir pris la mesure du problème posé. Le calcul est un moyen de résoudre un problème concret. À la fin d’un calcul, après en avoir débattu avec le bureau d’études, il faudra aussi identifier les pistes à suivre pour améliorer la simulation.

QUELLES FORMATIONS ?

76

N°913ccJUILLET 2009

cc CHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com (emploi-pro.fr)



www.industrie-technologies.com

INTELLIGENCES

Découvrez sur notre site, en photos, les technologies révolutionnaires utilisées par les sportifs.

ccLES ENJEUX

31,7 milliards d’euros C’est le poids du marché français du sport en 2006. Un chiffre en progression constante : + 4 % par rapport à 2005 et + 30 % par rapport à 2000. Les industriels communiquent peu sur la part du sport de haut niveau, mais mettent en avant son rôle pour leur image de marque et pour la conquête du marché grand public. La moitié de la dépense sportive est assurée par les ménages, qui consacrent 57 % de leur budget sport à l’équipement. Le marché de l’équipement grand public représente ainsi 8,95 milliards d’euros.

DÉBAT

Ingénierie sportive ou dopage technologique ? Les combinaisons de natation ont suscité des débats passionnés. Ces vêtements tout droit sortis des laboratoires de R & D des équipementiers ont-ils leur place dans les bassins ? La technologie est-elle la bienvenue dans le sport de haut niveau ? Ou bien faut-il vouer l’ingénierie sportive aux gémonies pour en revenir à un combat à mains nues ? Éléments d’explication sur les enjeux qui sous-tendent cette controverse.

D

epuis des mois, on ne parle plus que de ça autour des bassins. Ça ? Les combinaisons innovantes que revêtent désormais les champions – ceux qui gagnent en tout cas –, avant de se jeter à l’eau. Et les passionnés, les nageurs, les entraîneurs de se transformer en ingénieurs matériaux ou en hydromécaniciens pour disserter à l’infini sur la flottabilité de tel ou tel équipement, sa résistance, les turbulences qu’il induit ou les bulles d’air qu’il est ou non capable de piéger. Au-delà des remous provoqués par chacune des interventions des instances de régulation de la natation, la question qui se pose à travers ce débat est bien plus large. La technologie a-t-elle oui ou non sa place dans les compétitions sportives ? Réponse en trois points.

cc

PLUS HaUT, PLUS viTe, PLUS ForT… car MieUX ÉQUiPÉ

Si les combinaisons de natation font des vagues, c’est parce que depuis leur apparition dans les piscines, les compteurs s’affolent. Et les records s’enchaînent. Les chercheurs de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport

78

N°913ccJUILLET 2009

(Irmes) ont ainsi estimé que deux tiers des records du monde de natation battus depuis 2000 l’ont été grâce aux combinaisons. Les scientifiques ont évalué en mars 2008 que ces tenues permettaient de gagner 1 à 2 % sur le chronomètre. On peut donc se demander si les nouveaux couronnés, confrontés en maillot de bain à ceux qu’ils ont détrônés, auraient le dernier mot. Ce qui pose la question de la pertinence des records du monde. Pour ne citer qu’un seul exemple : Usian Bolt a couru, lors des JO de Pékin, un 100 mètres en 9,69 secondes. Les meilleurs athlètes des années 1950 ne passaient pas sous la barre des 10,1 secondes. On pourrait multiplier les histoires de progressions historiques, toutes disciplines confondues. Mais ce type de comparaison a-t-il vraiment un sens ? Certes, le sport s’est professionnalisé, la sélection a progressé et les athlètes s’entraînent davantage. Mais ce n’est pas tout. À l’évidence, les moyens mis en œuvre pour faire progresser les équipements ont également contribué aux exploits des champions. Des cadres de vélo bénéficiant des dernières avancées des nanotechnologies aux perches d’athlétisme en fibre de carbone, qui relèguent aux oubliettes les premiers modèles en bambou, en passant par les vêtements en Gore-Tex utilisés par les alpinistes, les

équipementiers se sont en effet lancés dans une véritable course à l’armement pour épauler les sportifs. « Lorsque nous avons développé la combinaison de natation LZR Racer, notre équipe AquaLab, qui compte une quinzaine de personnes, a profité de l’expertise matériaux de chercheurs de la Nasa, mais aussi d’une collaboration avec des laboratoires spécialisés dans la mécanique des fluides. Nous avons également scanné le corps de 400 athlètes », raconte par exemple Bernard Moustié, responsable de la promotion sportive chez Speedo. Son concurrent Arena affirme avoir consacré plusieurs millions d’euros à la R & D sur les combinaisons. « La technologie joue désormais un rôle majeur dans l’établissement de nouveaux records », avance Didier Dieppois, directeur de la R & D du groupe Payen, qui produit du fil, notamment pour les textiles sportifs. Et les équipements ne sont pas les seuls à avoir évolué. L’entraînement et la récupération sont également devenus de véritables problématiques de recherche. « Nous collaborons en ce moment avec une université canadienne pour mettre au point une pédale capable d’enregistrer des informations quand le cycliste roule. Ces données seront utiles aux entraîneurs », explique ainsi Christine Hanon, du laboratoire de biomécanique et phy-

SPEEDO

Source : Fédération française des industries du sport et des loisirs (Fifas)


INTELLIGENCES

Une combinaison miraculeuse ? c Les dernières combinaisons qui ont fait leur apparition dans les piscines sont recouvertes de polyuréthanne. Ce matériau améliore la flottabilité et facilite le glissement de l’eau le long du corps. Mais l’effet le plus controversé, car interdit par le règlement, est le fameux “air trapping”. Du fait de l’imperméabilité de la combinaison, des bulles d’air restent emprisonnées, favorisant la flottaison. Les équipementiers affirment que ce phénomène ne se produit pas en course mais le soupçon demeure. « Des combinaisons sont également utilisées en athlétisme. Au départ, l’objectif était de créer une contention pour réguler les mouvements parasites des muscles en contraction », explique Annie Rouard, du laboratoire de physiologie de l’exercice (université de Savoie). Pour éliminer tout effort inutile et limiter les turbulences liées aux mouvements, les champions travaillent leur “gainage”. Revêtir une combinaison permet d’arriver au même résultat avec moins d’efforts. Et au final de grappiller les précieux dixièmes de seconde synonymes de record.

La combinaison LZR Racer de Speedo améliore la flottabilité. L’organisation des différentes matières est judicieusement choisie, comme en témoignent les panneaux de polyuréthane sur la poitrine.

siologie appliquée au sport de haut niveau. La chercheuse évoque aussi des travaux visant à déterminer l’impact des vestes réfrigérées sur la performance ou des chambres froides destinées à améliorer la récupération.

cc

TradiTion conTre innovaTion

Pourquoi les combinaisons de natation ont-elles soulevé une vague de protestations, alors que l’adoption d’un revêtement innovant sur la piste d’athlétisme du Nid d’oiseau à Pékin n’a provoqué aucun débat alors que ce matériau augmente le retour d’énergie après la phase de poussée et qu’il a sûrement aidé les athlètes des JO à courir plus vite ? À l’évidence, parce qu’ici, tous les compétiteurs bénéficient de cette technologie, tandis qu’en natation, seuls quelques-uns peuvent s’offrir la fameuse combinaison. Au-delà de l’intrusion de la technologie dans le sport, c’est le spectre de la triche, ou du moins le sentiment que l’équité n’est plus respectée, qui explique les controver-

ses. Et elles ne sont pas réservées à la natation, loin de là. Il suffit de se souvenir des débats autour de la participation de l’athlète sud-africain Oscar Pistorius, amputé des deux pieds et qui court avec des prothèses, aux épreuves disputées par des athlètes valides. « Si on décompose sa course, on s’aperçoit que sa performance est limitée sur les 200 premiers mètres et qu’il regagne sur les 200 mètres suivants grâce à une restitution de l’énergie de ses muscles par le biais des lames de carbone. C’est une vitesse de course non physiologique. Il lui faudrait presque une catégorie pour lui tout seul, tant son cas est particulier », analyse le professeur Jean-Pierre Toussaint, de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport. La question de l’égalité entre les compétiteurs s’est également trouvée au centre des débats dans le milieu de l’aviron. En 1981, l’Allemand Peter-Michael Kolbe est devenu champion du monde avec un aviron dans lequel, contrairement aux modèles classiques, il était assis sur un siège fixe. Les rames, en revanche, coulissaient, grâce à un système de portants mobiles. Résultat : une embarcation plus stable. Sur une course de 2000 mètres, ce modèle permettait de gagner jusqu’à 10 secondes. Mais cette technologie a finalement été considérée comme révolutionnant trop la pratique de l’aviron et a été interdite. Le specJUILLET 2009ccN°913

79


www.industrie-technologies.com

INTELLIGENCES

ccJean-FranÇoiS ToUSSainT DIRECTEUR DE L’INSTITUT DE RECHERCHE BIOMÉDICALE ET D’ÉPIDÉMIOLOGIE DU SPORT (IRMES)

La technologie a sa place dans le sport «Pour moi, la technologie a sa place dans le sport, qui vise à aller au bout de nos capacités physiologiques. Dès lors, comment les dépasser? La natation a trouvé une réponse: l’évolution technologique. Pour ne pas remettre l’équité en cause, il faudrait définir précisément à quel équipement les nageurs ont droit, avec quelle épaisseur de tel ou tel matériau. La compétition ressemblerait aux courses de voiliers, par exemple. Utiliser la technologie, ce n’est pas de la triche. Vouloir aller plus haut, plus vite, plus fort est dans la nature humaine. Et nos connaissances technologiques nous permettent de répondre à ces défis physiques et techniques. Voilà ce que les spectateurs souhaitent voir… à condition que tout le monde ait accès aux mêmes technologies.»

cc

Le SPorT SPecTacLe aU cŒUr de La PoLÉMiQUe

Que veulent les amateurs de sport? C’est la question qui se trouve au centre de toutes les controverses. «La question est celle des valeurs qu’on souhaite véhiculer à travers le sport, analyse le consultant en innovation sportive Aymar de la Mettrie, de la société Head Quarter Innovation. Le sport olympique repose sur une idée de compétition brute, voire guerrière, dont la perception est plutôt négative aujourd’hui. Du coup, une règle tacite veut que le combat soit propre et consensuel. Qu’il y ait compétition mais que le vainqueur soit à la mesure de ses adversaires. » Écraser ses concurrents à l’aide d’une technologie révolutionnaire dont ceux-ci ne disposent pas brise le mythe. Surtout si elle évacue la notion d’effort, indissociable de notre admiration pour les sportifs. «Je suis favorable au tout tissu: le polyuréthane a tendance à dénaturer et à niveler la performance. Or, le travail doit être récompensé», plaide ainsi Christian Donzé, directeur technique national de la Fédération française de natation. Et la surenchère technologique n’est plus forcément dans l’air du temps. «Certains réagissent face au sport comme face à la société de consommation: ils voudraient qu’on arrête cette

logique d’escalade et témoignent d’un regain d’intérêt pour les disciplines perçues comme les plus authentiques », remarque le sociologue et économiste Dieter Hillairet, de l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. À l’inverse, si la progression continue des records du monde fait rêver, c’est parce qu’elle donne le spectacle d’une espèce humaine en progression per-

SPORT, LA TECHNOLOGIE FAIT LA DIFFÉRENCE, un dossier complet sur l’ingénierie sportive et l’industrie des équipements de sport et de loisirs. Industrie et Technologies, juillet 2002, n° 839

80

N°913ccJUILLET 2009

cc Jean-Pierre de Mondenard MÉDECIN DU SPORT ET HISTORIEN DU DOPAGE

Les nageurs devraient concourir en slip de bain « Je suis contre la combinaison de natation. Pourquoi accepterait-on une combinaison qui aide à la flottaison et pas des palmes qui agrandissent les pieds ? Et bientôt, les marathoniens utiliseront des Mobylettes ! Les nageurs devraient concourir en slip de bain, voire tout nus. De la même manière, pour moi, la course automobile n’est pas un sport : elle dépend trop de la voiture pour que je m’intéresse au pilote. Pour autant, dans certaines disciplines, la technologie n’empêche pas une compétition franche. C’est le cas des courses où tous les participants ont le même bateau ou en athlétisme. Bien sûr, les chaussures ont évolué, mais tout le monde en profite. »

manente et que rien ne saurait arrêter. La technologie, en tant que moyen d’agir sur le monde et de repousser les limites qu’impose la biologie, est alors parfaitement légitime. Et dresse un pont entre les stades, les laboratoires et les usines. cm cc MURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com

PEUGEOT SPORT TORTURE SES AMORTISSEURS, un article de Youssef Belgnaoui sur un banc d’essai spécifiquement destiné aux voitures de course. Industrie et Technologies, avril 2005, n° 867

AMÉLIORER LES SENSATIONS DU SKIEUR, entretien sur l’innovation chez Ski Rossignol avec Jacques Lacroix, alors directeur de la R & D de Rossignol. Industrie et Technologies, mars 2006, n° 876

D.R.

tre d’une discipline dénaturée figure d’ailleurs fréquemment parmi les arguments des adversaires d’une nouvelle technologie. Ainsi, les puristes se sont émus de la position couchée adoptée par des cyclistes pour battre les records de vitesse dans les années 1990. L’Écossais amateur Graeme Obree avait pourtant fait sensation en établissant, en 1993, un nouveau record de l’heure grâce à un vélo bricolé avec (entre autres !) des pièces de sa machine à laver. Là aussi, la modification a été jugée trop radicale et a conduit à une révision du règlement interdisant ce type de vélo.


www.industrie-technologies.com

Lisez l’entretien complet avec Emmanuel Leroy-Ladurie

INTELLIGENCES

PAROLES D’AUTEUR Climat Dans les années 1980, la Terre se mit à bouillir… Le climat s’est emballé ! Si les grands vignobles en profitent largement, ce dérèglement n’en est pas moins inquiétant… En deux millénaires – selon l’enquête d’Emmanuel Leroy-Ladurie – jamais la Terre n’avait subi un tel réchauffement. Plus grave, alors qu’autrefois une récolte désastreuse suffisait à faire souffler le vent de la révolte, le réchauffement laisse aujourd’hui les hommes stoïques.

C’est quand même une hausse assez violente.» D’autant que cette hausse de 1,6°C intervient à 80 % entre 1980 à 2000. «Depuis 1997, nous avons eu les dix années les plus chaudes de tous les temps. 1998 et 2005 sont même des pics historiques à emblée, Emmanuel Leroy- l’échelle de la planète.» Ladurie démine le terrain. «Je Dans ce dérèglement climatique, la ressuis climatiquement correct», ponsabilité de l’homme est évidente, selon avertit-il, en s’installant derrière son bureau l’historien. « Le Giec a certainement raiparisien, cerné par des rayonnages pleins son. Car le CO2 constitue l’antécédent le moins substituable pour de livres d’histoire. L’ocaffirmer l’influence de togénaire, qui publie le + 1,3 °C ENTRE l’homme sur le climat. » troisième et dernier 1980 ET 2000. « SI TOUT LE MONDE La révolution industrielle tome de son Histoire du A PRIS CONSCIENCE entamée au XIXe siècle climat, ne veut pas faire DE LA GRAVITÉ n’a produit ses effets que figure de héraut antiré- DE LA SITUATION, dans les années 1980, chauffement climati- LES ACTES PEINENT À SUIVRE. » l’industrialisation de que. Au contraire! Il se masse et la croissance range d’autant plus facilement aux analyses du Groupe intergou- ayant petit à petit asphyxié la planète. vernemental sur l’évolution du climat Emmanuel Leroy-Ladurie refuse cepen(Giec) que son dernier travail appuie large- dant de trancher. «Je constate mais je n’exment sa thèse. En auscultant les dates de plique pas les causes », note-t-il, préférant début et de fin de vendanges, les récoltes laisser ce travail aux climatologues. Le vieil homme note malicieusement que de blé et les rendements des producteurs de pommes de terre, l’historien réussit à si tout le monde a pris conscience de la graretracer la mémoire climatique des deux vité de la situation, les actes peinent à suivre. «Nous agissons peu.» Peut-être parce derniers millénaires. que les conséquences des dérèglements clicc 1998 et 2005 : des pics inédits matiques n’ont pas (ou peu) de conséquences sur l’homme par rapport au passé. Les à l’échelle de la planète Bien sûr, il y a déjà eu des périodes de canicules ne font (presque) plus de morts. réchauffement climatique, “des optimums” Quand, en 1859, un été trop chaud tuait comme les nomme Emmanuel Leroy-Ladu- 100 000 personnes, plutôt des enfants, la rie en bon scientifique, mais aucun n’a canicule de 2003 fait 17000 victimes, essenatteint l’ampleur que nous connaissons tiellement des personnes âgées. « C’est depuis les années 1980. L’âge d’or de l’Em- encore trop mais ces épisodes climatiques pire romain (de 200ans av. J-C à l’an 200) a ne jettent plus nos sociétés dans le chaos, subi une élévation moyenne des tempéra- nous savons en limiter l’impact», remartures de 0,9°C environ. L’époque médiévale que l’historien. En France, la dernière fut marquée par le petit âge glaciaire, mais émeute liée au climat remonterait même, ce n’est rien comparé à la hausse brutale selon lui, au 13 juillet 1789… cm constatée au XXe siècle. «La température moyenne est passée de 11,4°C en 1901 à cc THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com 13°C dans les années 2000, rappelle l’auteur.

D’

ccEMMANUEL LEROY-LADURIE HISTORIEN

Disciple de Fernand Braudel, ex-militant du Parti communiste, ccLE LIVRE Emmanuel Leroy-Ladurie HISTOIRE HUMAINE est un des historiens ET COMPARÉE DU CLIMAT français vivants les plus Tome 3 reconnus. Né dans Le Réchauffement un milieu rural Avec Guillaume Séchet 460 pages aux Moutiers-en-Cinglais Éditions Fayard (Calvados), il s’est 25 euros passionné très tôt pour la “petite” histoire, celle ccET AUSSI des paysans et de leurs Outre les deux premiers tomes écrits récoltes. Jusqu’à en faire par Emmanuel sa quasi-spécialité. Leroy-Ladurie, peu d’ouvrages traitent Titulaire de la chaire du réchauffement d’histoire de la civilisation climatique dans une moderne au Collège perspective historique. Le curieux pourra quand de France, il fut, en 2000, même se plonger l’un des premiers historiens dans l’ouvrage collectif à oser étudier le climat proposé par la société géologique de France : comme un objet historique Les Climats passés en tant que tel, de la Terre, qui se concentre sur et plus seulement comme les périodes allant un phénomène causal.

D.R.

de – 450 millions à – 700 000 ans . Pour les autres, la lecture du dernier rapport du Giec se révélera très instructif (www.ipcc.ch).

JUILLET 2009ccN°913

81


cc les dates clés d’anneMarIe sargueIl

1969 Stage à l’Institut d’esthétique industrielle. 1973 Entrée à la Compagnie d’esthétique industrielle chez le designer Raymond Loewy, après un diplôme de psychologie de l’université Nanterre Paris X. 1978 Prise en charge du département des affaires sociales du Medef. 1984 élue présidente de l’Institut français du design, elle rebaptise Janus de l’industrie le label français d’esthétique industrielle. Elle le décline ensuite pour la santé, la cité… cc l’InstItut FrançaIs du desIgn

Promotion du design dans l’industrie Créé en 1951, l’IFD est une association de promotion et de diffusion de la culture design. Il mène ses missions en partenariat avec plus de 100 entreprises. Chaque année, il décerne son label de design, le Janus, dans six catégories : industrie, étudiant, santé, commerce, cité et services.


www.industrie-technologies.com

Chaque jeudi, lisez la lettre de la conception et du design

INTELLIGENCES

cc ANNE-MARIE SARGUEIL DIRECTRICE DE L’INSTITUT FRANÇAIS DU DESIGN

Le design doit accélérer l’obsolescence des produits Le design n’est pas qu’une affaire d’esthétique. Fonctionnalités, interface, ergonomie… Il détermine d’abord la valeur d’usage d’un produit. Il a aussi une finalité économique : générer de la valeur ajoutée pour l’entreprise. Et à l’heure de l’écologie, il se révèle utile pour aider le concepteur à changer ses pratiques. Rencontre avec une personnalité qui s’emploie, depuis vingt-cinq ans, à diffuser et promouvoir la culture design dans l’industrie. Pour le commun des mortels, le design n’est ni plus ni moins qu’une question d’esthétique… Anne-Marie Sargueil. C’est vrai que l’es-

thétique est importante. Dieu sait combien l’image détermine nos choix dans la société aujourd’hui. Les talents choisissent de rejoindre une entreprise d’abord pour une question d’image. C’est également le premier rendez-vous avec le consommateur. C’est l’apparence qui différencie immédiatement un produit de ses concurrents. C’est elle qui véhicule l’image, l’identité, la culture, les valeurs d’une entreprise.

T. GOGNY POUR IT

Mais cet aspect ne cache-t-il pas tous les apports techniques induits par votre discipline ? A.-M. S. En matière de design, soigner l’as-

pect visuel ne suffit pas, même si certains continuent à penser que cette discipline est une démarche élitiste, réservée à l’univers du mobilier ou de la décoration. C’est un préjugé particulièrement répandu dans les milieux à forte culture technique. Le problème ne concerne pas les grandes entreprises qui, en général, pratiquent bien le design et en font même le vecteur de leur image, mais plutôt les PME. Si elles se montrent souvent inno-

vantes sur le plan technique, elles n’exploitent pas assez le design. C’est dommage, car le design ne permet pas seulement d’embellir les machines. Que peut-il apporter à des entreprises davantage préoccupées par leur part de marché que par la beauté de leurs produits ? A.-M. S. Le design a une finalité économi-

que : générer de la valeur ajoutée, comme le montrent les exemples de Dosatron dans les doseurs hydrauliques, Sedep dans les convoyeurs ou Lacroix dans les panneaux de signalisation routière. En rendant les produits plus cohérents, en optimisant les scénarios d’utilisation ou en éliminant certains coûts, le design se traduit par des économies et des gains financiers. Sur la valeur d’usage du produit par exemple, il permet de dire si la promesse a été tenue en termes de fonctionnalités, d’interface, d’ergonomie et de performances. Le rôle du designer est d’aider l’entreprise à s’assurer que les solutions techniques retenues apportent bien les valeurs d’usage promises à l’utilisateur. Mais l’innovation ne se réduit pas aux produits. On peut innover aussi par le service. De ce point de vue, le Vélib’ me semble exemplaire. Interface de paiement,

ergonomie, système de fixation, dispositions pour la maintenance… Il recèle une foule d’innovations astucieuses. Dessiner un produit grand public est sans doute plus motivant qu’une machine industrielle… A.-M. S. Pas du tout! Pour le designer, un

produit industriel est dix fois plus intéressant qu’un produit grand public. D’abord parce qu’il devient de plus en plus sophistiqué. Ensuite parce que l’acheteur n’est pas l’utilisateur. Il faut le convaincre des gains potentiels en termes économiques par la valeur d’usage, l’ergonomie ou les fonctionnalités du produit. La problématique industrielle est d’autant plus intéressante que les designers doivent intégrer une nouvelle dimension à leurs travaux: le respect de l’environnement. Plus qu’un effet de mode, c’est une nécessité au regard des attentes du public et de la réglementation croissante dans ce domaine. Écoconception, écodesign, green design… Nous avons quand même le sentiment que cette question peine à dépasser le stade du concept… A.-M. S. C’est pourtant un sujet très concret

pour les designers. Avec l’écodesign, ils sont amenés à entrer davantage dans la technique et les processus de l’entreprise. Cette démarche de conception est souvent vécue comme une contrainte qui oblige l’entreprise à changer ses pratiques. C’est dans ce contexte de difficultés que le design se révèle le plus utile. L’écodesign constitue également une opportunité pour inno-

JUILLET 2009ccN°913

83


www.industrie-technologies.com

INTELLIGENCES

L’intégralité du palmarès des Janus de l’industrie 2009 en images

Janus de l’industrie : le sésame du design

L’Institut français du design récompense les démarches exemplaires de design industriel en décernant le label Janus de l’industrie. Depuis le début de l’année, sept objets ont été distingués. IT en a sélectionné trois.

TOTALGAZ pour sa bouteille de gaz de 10 kg Shesha, conçue comme une valise à roulettes (qui facilite son déplacement), avec une enveloppe en polymère 100 % recyclable et une puce RFID pour sa traçabilité.

FAGORBRANDT pour son lave-linge Top Dose-E-Brandt, qui prélève automatiquement la juste dose de lessive nécessaire à chaque lavage dans un réservoir accessible par la face avant de l’appareil.

ver, se différencier de la concurrence, apporter de nouveaux bénéfices à l’utilisateur. Cette démarche peut également fournir l’occasion de réaliser des économies de matières, de réduire la consommation d’énergie, d’optimiser la logistique et de baisser les coûts. Dans tous les cas, elle doit se traduire par des gains économiques pour l’entreprise. Au designer de se montrer suffisamment créatif pour attirer l’attention du consommateur sur la valeur écologique intrinsèque du produit.

duits par le biais du recyclage de certains matériaux et composants. Le designer doit penser à l’étape qui suit l’utilisation, à savoir le recyclage. Il y a aussi peut-être un nouveau modèle économique à créer, basé sur la location d’un usage plutôt que sur la vente d’un produit. Là encore, le système des Vélib’ en est un bel exemple. Ce modèle est vertueux sur le plan de l’environnement puisqu’il favorise le partage et la fluidité tout en maximisant l’usage du produit.

Produit écologique est-il synonyme de produit plus durable ? A.-M. S. Je ne crois pas. Je milite pour une

Quels sont les nouveaux territoires à conquérir pour le design ? A.-M. S. On parle de design pour tous, un

conception qui accélère l’obsolescence des produits. Imaginons l’immense parc d’équipements électroménagers et de produits électroniques. Toute la société gagnerait à favoriser un renouvellement plus rapide afin de bénéficier des progrès technologiques en termes de réduction de la consommation d’énergie, d’eau, de lessive… Cela suppose évidemment de donner une deuxième vie aux anciens pro-

84

YELLOZ VISION pour sa classe mobile automatique Ysi Tube, une station d’enseignement multimédia intégrant seize PC portables, un vidéoprojecteur, une imprimante, la sonorisation et les logiciels.

N°913ccJUILLET 2009

concept qui vise à mieux prendre en compte les besoins de certaines catégories de la population, comme les handicapés ou les seniors, afin de leur simplifier les usages. Dans le médical par exemple, le design s’attache, entre autres, à trouver des solutions aux situations d’inconfort que vivent les malades. Ces solutions ont vocation à être ensuite transposées dans d’autres conditions. En outre, les produits

destinés aux hôpitaux doivent être conçus avec une préoccupation aiguë de l’hygiène. La société Ulna, par exemple, a développé une poignée de porte dans un matériau qui détruit les bactéries, évitant ainsi la transmission de germes aux personnes qui la touchent. Chaque application pose ses contraintes spécifiques de design. Si vous deviez retenir un produit exemplaire en matière de design, lequel choisiriez-vous ? A.-M. S. J’en choisirais deux. En premier,

le service Vélib’ – encore lui ! – pour l’exemplarité de son modèle économique et le bénéfice qu’il apporte à l’utilisateur. Pour le second, je retiendrais sans hésitation l’iPhone d’Apple pour la simplicité de ses formes, la qualité de son interface et l’originalité de son écosystème, qui a été pensé pour relier l’utilisateur au reste du monde. cm cc PrOPOs recueIllIs Par rIdHa lOuKIl rloukil@indutrie-technologies.com


LES JEUX

ccL’ÉNIGME

Trois hommes et des courriers proposée par cc PIERRE BERLOQUIN

La société Cours’ensac emploie trois coursiers, Pierre, Jean et Luc. Aujourd’hui, chacun d’eux doit effectuer une livraison : l’un une lettre, l’autre un paquet et le dernier deux paquets. Les destinations qui leur sont assignées sont Créteil, Vincennes et Paris. Il se trouve que ces trois coursiers ont des moyens de locomotion différents : la mobylette, le scooter et la voiture – bien sûr, les objets à livrer, les véhicules et les destinations ne sont pas forcément énoncés dans le même ordre. Pour déterminer qui livre quoi, où et de

quelle manière, leur chef dispose de trois observations : – Pierre, qui n’est pas en mobylette, livrera un objet de plus que Luc qui, lui, doit se rendre à Créteil. – Le coursier qui doit livrer la lettre ne se déplace pas en scooter et ne va pas à Vincennes. – Jean est en deux-roues et il est moins encombré que Luc, qui n’est pas en voiture. Aidez le patron de Cours’ensac à attribuer une mission précise et un véhicule à chacun des trois coursiers.

La solution dans le prochain numéro

ccPHOTO-QUIZZ Découvrez ce que cache ces photos surprenantes.

1 A. Un xylophone de l’âge de pierre B. Des sucres d’orge nouvelle génération C. Des pierres précieuses artificielles

2

3

A. Des nanotubes de carbone B. Un cartilage artificiel en fibre de polymère C. La rencontre de deux microbactéries

A. Des batteries lithium-ion B. La dernière photo vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand C. Des plaquettes de frein en graphite SOLUTION : 1-C ; 2-B ; 3-C

RÉPONSE de l’énigme du n° 912, « Le galant tiercé d’Évariste » aide mais ne permet pas de déterminer les trois âges. Cela veut dire qu’il y a au moins deux combinaisons dont les sommes sont égales. c Effectivement les combinaisons sont : 5 + 10 + 49 = 64 7 + 7 + 50 = 64 c Elles ne sont départagées que si Évariste a exactement 49 ans. Plus jeune, il y a ambiguïté, plus vieux, il y a impossibilité.

D.R.

c Les âges des fiancées d’Évariste sont des nombres entiers et le premier réflexe est de décomposer le nombre 2 450 donné par Évariste en un produit de nombres premiers. On obtient : 2450 = 1 x 2 x 5 x 5 x 7 x 7. c Cela donne 19 combinaisons pour les trois âges. Certaines sont absurdes, comme 1, 2 et 1 225 mais d’autres sont plausibles, comme 7, 10 et 35. La donnée cruciale dans ce problème est que la connaissance de la somme des âges – puisque c’est l’âge de Fernand –

JUILLET 2009ccN°913

85


www.industrie-technologies.com

MISE À NU

Décryptez le fonctionnement Découvrez les risques des ampoules fluocompactes. de leur utilisation.

Adieu l’ampoule à incandescence. Après cent trente ans de service, l’invention d’Edison doit s’éteindre définitivement fin2012.Sonretraitprogressif profitera surtoutàla lampefluocompacte. À la clé, une économie d’énergie atteignant 80 % et une durée de vie 8 à 20 fois plus longue.

TOUTE LA LUMIÈRE SUR LA LAMPE FLUOCOMPACTE ccFICHE TECHNIQUE

Forme Globe ou tube plié-torsadé Culot Le même que celui d’une ampoule à incandescence

LE PHOSPHORE TRANSFORME LES UV EN LUMIÈRE BLANCHE Un revêtement de phosphore tapisse l’intérieur du tube. Cette poudre blanche à base de phosphates halogénés de calcium, baryum et strontium, absorbe les rayonnements UV et les transforme en lumière blanche. La lampe met une à deux minutes et demie pour atteindre sa pleine capacité d’éclairement.

Puissance 5 à 32 W, l’équivalent de 25 à 160 W en incandescence Rendement lumineux : 60 à 80 lm/W, (10 à 15 lm/W en incandescence)

Indice de rendu de couleur 80 à 90 (100 pour l’incandescence) Durée de vie De 8 000 à 20 000 heures (1 000 pour l’incandescence)

LA VAPEUR DE MERCURE PRODUIT DES UV Le tube, plié pour obtenir la bonne forme d’ampoule, est rempli d’un gaz inerte (de l’argon mélangé ou non avec du krypton à basse pression). Selon la taille de la lampe, il contient aussi 3 à 15 mg de mercure qui se transforme en vapeur à l’allumage. La première décharge de forte énergie ionise la vapeur de mercure. Les décharges suivantes fournissent la lumière. L’énergie des électrons est communiquée aux atomes de mercure qui la restituent sous forme de rayonnements UV (invisibles).

LE FACTEUR DE PUISSANCE SOUS CONTRÔLE Le fonctionnement à décharge détériore le facteur de puissance, c’est-à-dire l’efficacité énergétique de la lampe. Le rôle du condensateur consiste à corriger ce défaut.

LA LAMPE TOUJOURS EN SÉCURITÉ La lampe fluocompacte a tendance à s’emballer en tirant toujours plus d’énergie. Pour éviter qu’elle ne s’autodétruise, un transformateur limite l’appel de courant et évite que la tension ne tombe en dessous d’un certain seuil.

LE COURANT TRANSFORMÉ EN IMPULSIONS Alors que l’ampoule à incandescence accepte le courant alternatif tel quel, la lampe fluocompacte se nourrit de courant continu sous forme de décharges électriques. Ces impulsions à haute énergie sont modulées à une fréquence invisible à l’œil nu atteignant 50 kHz. Le rôle du ballast électronique, encastré dans le culot de l’ampoule, est d’adapter le courant du secteur à ce besoin.

86

N°913ccJUILLET 2009

B. MARINEZ POUR IT

LA CATHODE ÉMET DES ÉLECTRONS Cet enroulement en tungstène, revêtu de baryum ne brûle pas. Une fois chauffé, ce qui prend une à deux secondes, il devient émetteur d’électrons.



real power

SI VOUS N’ÊTES PAS DOUÉ POUR FAIRE DES CHÂTEAUX DE SABLE, UTILISEZ SOLIDWORKS. Pas besoin d’être un expert pour créer des conceptions 3D. Les puissantes fonctions de Direct Editing de SolidWorks® (SWIFT™) permettent de simplifier et d’automatiser le processus de conception. Vous pouvez donc créer des produits qui vous donneront un avantage concurrentiel incontestable. Signature Automobiles Technologies utilise le logiciel de CAO 3D SolidWorks pour la conception de la « Formula Academy » : une monoplace « low cost » unique alliant la performance, la technologie de pointe et un faible coût d’acquisition. Avec SolidWorks, le temps de conception est passé de 18 à 9 mois.

Pour découvrir les avantages de SolidWorks, consultez la page www.solidworks.fr/sable CONCEVOIR DE MEILLEURS PRODUITS

SolidWorks et SWIFT sont respectivement une marque déposée et une marque de SolidWorks Corporation. ©2007 Dassault Systèmes. Tous droits réservés.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.