JAGUAR TYPE E

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Michel TONA



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Jaguar Type E Le fauve de Coventry Michel Tona


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Chapitre 1 : La Course AmĂ©liore L’espĂšce....................................................................6 Chapitre 2 : La Bombe “E”..............................................................................................24 Chapitre 3 : 3.8 : Version Originale .............................................................................42 Chapitre 4 : 4,2 : La Gt ApprivoisĂ©e.............................................................................72 Chapitre 5 : 2+2 = E ! ......................................................................................................86 Chapitre 6 : American Way Of Drive .........................................................................102 Chapitre 7 : V12 Pour Tous !.......................................................................................112 Chapitre 8 : La”E” En CompĂ©tition ............................................................................136 Chapitre 9 : La Descendance ......................................................................................150 Chapitre 10 : William Lyons, Un Visionnaire ..........................................................164 Chapitre 11 : Annexes ..................................................................................................172 Chapitre 12 : Bibliographie.........................................................................................176


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La XK 120 Ă  l'attaque au Daily Express Rally en 1951. (Archives M. Tona)

William Lyons (1901-1985). Le PDG de Jaguar est un homme craint et respectĂ©. Cet autodidacte, qui a pour credo “Best value for money”, possĂšde un flair esthĂ©tique et un sens du business admirables. ( Jaguar Cars Ltd/DR)

PublicitĂ© amĂ©ricaine du dĂ©but des annĂ©es 1950 pour la Jaguar XK 120 ”Open Sports”, prĂ©sentĂ©e comme la ”sportive la plus raffinĂ©e au monde”. (Archives M. Tona) 10

L’Alfa Romeo “Dicso Volante” de 1952-53 prĂ©sente une certaine ressemblance avec la future Type E. Cette “soucoupe volante sur roues” atteignait les 220 km/h. (Alfa Romeo/DR)


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LA COURSE AMÉLIORE L'ESPÈCE

Record du monde ! le 31 octobre 1953, Norman Dewis, essayeur en chef chez Jaguar, pousse une XK 120 modifiĂ©e Ă ... 277 km/h, utilisant de l’essence standard, comme le prĂ©cise cette publicitĂ© du cĂ©lĂšbre importateur amĂ©ricain Max Hoffman. Cette mĂȘme autoroute belge sera le thĂ©Ăątre des fameux 150 mph atteints par la Type E 9600 HP entre les mains du magazine Autocar en mars 1961. (Archives M. Tona) a en ligne de mire, la plus connue au monde. De nouvelles victoires dans la Sarthe lui permettront de renforcer la rĂ©putation de la marque et d’augmenter les ventes. L’aĂ©rodynamique va ĂȘtre le facteur clĂ© dans le dĂ©veloppement de ce prototype, afin d’obtenir la vitesse la plus Ă©levĂ©e. Le vĂ©hicule, construit en aluminium, est dĂ©nommĂ© en interne “C/D”, ou Type C “Mark II”. Avec sa carrosserie monocoque et son berceau rapportĂ© supportant le moteur, il Ă©trenne une conception technique ultramoderne qu’allait reprendre la Type D, puis la Type E, future “soucoupe volante” de la route. Les lignes fuselĂ©es de cette premiĂšre monocoque Jaguar rappellent l’aĂ©ronautique. Ce n’est pas un hasard : l’aĂ©rodynamicien maison, Malcolm Sayer, a passĂ© dix ans chez Bristol Aeroplane ! La fluiditĂ© du dessin de la ”C-B” annonce dĂ©jĂ  la forme de la Type E... DotĂ©e d’une bulle, celle que le personnel de l’usine appelle aussi “light allow car” (la voiture lĂ©gĂšre en aluminium) sera poussĂ©e le 31 octobre 1953 Ă  178 mph (prĂšs de 290 km/h !) par Norman Dewis, l’essayeur en chef de Jaguar, sur l’autoroute belge de Jabbeke. Le mĂȘme jour, une XK 120 modifiĂ©e sera chronomĂ©trĂ©e Ă  172 mph (277 km/h), une performance que Jaguar exploitera comme Ă  son habitude dans une vaste campagne publicitaire.

INSPIRATRICE OUBLIÉE ? Pour crĂ©er une ligne si fluide, Malcolm Sayer s’est sans doute inspirĂ© de la fameuse Alfa Romeo Disco Volante de 1952, dont une photo ornait un des murs de son bureau. Cette “soucoupe volante” italienne affichait un ratio performances/puissance exceptionnel, grĂące Ă  une aĂ©rodynamique trĂšs poussĂ©e. Elle atteignait en effet 220 km/h avec un simple quatre-cylindres de 160 chevaux. Alfa ne construira que trois prototypes, deux spiders et un coupĂ©.

SAGA XK La XK 120 est prĂ©sentĂ©e “par hasard” au Salon de Earls Court en octobre 1948, remplaçant au pied levĂ© la nouvelle berline MkV : la Pressed Steel Company, qui fournit les carrosseries, est en retard sur le planning. Pris au dĂ©pourvu, William Lyons et son Ă©quipe ont du travailler dans l’urgence pour concevoir, en deux petits mois, une auto qui, au dĂ©part, ne serait qu’un prototype de Salon. La XK120 fait l’effet d’une bombe Ă  Londres. Le petit roadster affiche une ligne sublime, qui rappelle par certains traits la BMW 328 d’avant-guerre. Cette Jaguar prĂ©tend mĂȘme ĂȘtre la voiture de sĂ©rie la plus rapide du monde en affichant 120 miles Ă  l’heure (193 km/h) sur sa fiche technique ! En fait, ce “show car” sert avant tout d’écrin pour prĂ©senter le premier moteur 100 % Jaguar, le fameux six-cylindres en ligne double arbre XK de 160 chevaux. Vu l’accueil incroyable que reçoit le prototype, Jaguar va commencer par produire deux cents XK 120 en aluminium. Le but Ă©tant de recueillir des tĂ©moignages d’utilisateurs sur le fameux moteur.

SUCCÈS IMMÉDIAT ! La demande s’envole, en particulier aux États-Unis, oĂč nombre de stars tel Clark Gable se ruent pour l’acheter ! Au dĂ©but des fifties, sur le marchĂ© des vĂ©hicules de plus de 2 000 dollars, il se vend alors plus de Jaguar – tous modĂšles confondus – que toutes les marques europĂ©ennes rĂ©unies ! En Europe, la situation est moins reluisante, y compris en Angleterre. En cette phase de reconstruction, trĂšs peu d’EuropĂ©ens sont capables de dĂ©bourser une telle somme pour une voiture de sport. Autre difficultĂ© : dans certains pays comme la France, le contrĂŽle des changes oblige les intĂ©ressĂ©s Ă  dĂ©nicher une adresse de complaisance Ă  l’étranger pour acquĂ©rir une voiture d’importation. La production en sĂ©rie de la XK 120 va rĂ©ellement dĂ©buter en 1950, la carrosserie en aluminium sur un (lourd) squelette en bois Ă©tant remplacĂ©e par des panneaux en acier pressĂ©s

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Les illustrations du premier catalogue sont en fait des photos, sur lesquelles on a pulvĂ©risĂ© de l’aĂ©rographe, pour donner un aspect “artistique”... (Archives A. Grouas)

La Type E a curieusement perdu 10 chevaux dans la traduction. La premiÚre brochure française mentionne en effet 255 chevaux, alors que tous les documents anglais affichent 265 bhp ! (Archives A. Grouas)

Lyons préférait la version coupé, trouvant ses lignes plus esthétiques que le roadster... (Jaguar Heritage) 50


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3.8 : VERSION ORIGINALE

À GenĂšve, en 1961, comme Ă  chaque Salon majeur, Jaguar prĂ©sentait en primeur la version coupĂ©. (Jaguar Heritage)

LA PLUS PURE

MENU COUPÉ OU ROADSTER ?

Quelle ligne ! La Type E 3.8 SĂ©rie 1 – appellation non officielle mais imposĂ©e a posteriori Ă  la sortie de la SĂ©rie 2 en 1968 – possĂšde la magie du coup de crayon d’origine, d’une grande puretĂ©. Enzo Ferrari dĂ©clarera mĂȘme qu’il s’agit de “la plus belle voiture jamais construite”. SacrĂ© compliment de la part d’Il Commandatore ! L’auteur de ce dessin magistral est Malcolm Sayer. Il rejoint Jaguar en 1951 aprĂšs dix ans passĂ©s chez Bristol Aircraft. Il apporte Ă  Coventry son expertise en matiĂšre d’aĂ©rodynamique. C’est lui qui introduit les tests en soufflerie et la technique des jets de fumĂ©e chez Jaguar. Son premier travail portera sur la Type C dont le but assignĂ© Ă©tait de gagner au Mans (elle y parviendra en 1951 et en 1953), son aĂ©rodynamique hors pair compensant son relatif manque de puissance. Sayer Ɠuvrera ensuite sur la Type D puis sur la E, en commençant par le roadster. William Lyons y mettra sa “patte” finale en faisant Ă©voluer quelques dĂ©tails. En suivant une rĂšgle qu’il a lui-mĂȘme inventĂ©e : pour obtenir une belle ligne, la lumiĂšre doit se rĂ©flĂ©chir parfaitement sur la ceinture de caisse. La premiĂšre brochure est magnifique. TruffĂ©e de photodessins retouchĂ©es Ă  l’aĂ©rographe pour donner une touche artistique, la Type E 3.8 se dĂ©voile en coupĂ© et en roadster. La premiĂšre page rappelle le passĂ© glorieux de la marque et la filiation avec les Type C et D victorieuses au Mans.

Comme en politique, on aura toujours, aujourd’hui comme il y a un demi-siĂšcle, deux camps : les dĂ©fenseurs du coupĂ©, dit fixed head coupe (FHC), et ceux du roadster, l’open two seater (OTS). Les deux voitures partagent des lignes fluides et Ă©lancĂ©es, le coupĂ© l’emportant sur le terrain de l’originalitĂ© avec son arriĂšre fastback Ă  la croupe rebondie, trĂšs peu tentĂ© par les stylistes Ă  l’époque. Il est de plus dotĂ© d’une porte de coffre Ă  ouverture latĂ©rale, Ă  la fois originale et pratique. Les portes sont fabriquĂ©es par Carbodies, le carrossier assemblant les fameux taxis londoniens, les autres piĂšces de carrosserie Ă©tant rĂ©alisĂ©es par Abbey Panels.

LES PHARES CARÉNÉS La puretĂ© des lignes des SĂ©rie 1 tient beaucoup aux cache-phares. Certes trĂšs Ă©lĂ©gants, ils rendaient les phares peu efficaces, la glace en perspex raccourcissant leur portĂ©e, et favorisant condensation et corrosion. Cette protection Ă©tait mĂȘme illĂ©gale dans de nombreux États amĂ©ricains ! Avantage : elle permettait de gagner jusqu’à 5 km/h en vitesse de pointe. Ces verres protecteurs seront supprimĂ©s en 1968 sur la SĂ©rie 11/2, la nouvelle disposition des phares Ă©tant appelĂ©e coffee spoon (cuiller Ă  cafĂ©)... Dommage pour le look !

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Le signal red d’origine ne plaisait pas au propriĂ©taire, qui a fait repeindre son cabriolet V12 millĂ©sime 1971 dans un rouge plus expressif. Cette Type E parcourt jusqu’à 20 000 kilomĂštres par an dans diffĂ©rents rallyes oldtimer. À droite, sur le coffre, un logo qui symbolise une symphonie en douze majeur. La diva n’est pas lĂ  pour pousser la chansonnette ! (P.-Y. Gaulard)


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La lightweight allemande aux 1 000 KilomĂštres du NĂŒrburgring 1963 fut livrĂ©e Ă  Peter Lindner le 3 mai 1963, peu de temps avant l’épreuve. TrĂšs vĂ©loce aux essais, elle abandonnera sur rupture moteur. Lindner remportera quelques mois plus tard les 12 Heures du NĂŒrburgring, un circuit qu’il connaĂźt ӈ fond”. (Archives M. Tona)

Sur cette planche rĂ©alisĂ©e par C. Descombes pour Automobiles Classiques, on retrouve trois low drag, avec, de haut en bas, celle de Peter Lumsden, celle de Peter Lindner et en bas l’ultime Ă©volution de la E de Lumsden rĂ©alisĂ©e par le Dr Samir Klat. (Archives M. Tona)

Six Ferrari termineront dans les dix premiÚres aux 24 Heures du Mans 1964. La GTO n° 26 (Hugus/Rosinski) abandonnera à la neuviÚme heure. (Archives M. Tona)

La lightweight de Cunningham/Grossman, seule Type E Ă  terminer aux 24 Heures du Mans 1963 (neuviĂšme). (Archives M. Cognet) 144


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LA “E” EN COMPÉTITION

SI FACILE SUR CIRCUIT ! InterviewĂ©s par Philip Porter, l’éminent spĂ©cialiste de la Type E, dans son livre E Type, The Definitive History, Roy Salvadori et Jack Sears, deux des pointures des Ă©curies Endeavour et Coombs, ne tarissent pas d’éloges sur leur bolide de l’époque. À l’évidence, elle Ă©tait plus “facile” que les autres voitures, qui tenaient moins bien le pavĂ©. Le moteur XK avait plus de couple que l’Aston Martin DB4 GT par exemple, et offrait une plage d’utilisation beaucoup plus large. Sur la Type E, il Ă©tait inutile de se battre perpĂ©tuellement avec les rapports pour maintenir le moteur dans les tours ! “Les Jaguar sortaient de la plupart des virages en troisiĂšme, le couple fantastique du XK 3.8 Ă  culasse ‘straight port’ Ă  conduits directs faisant le reste”, se rappelle Salvadori. GrĂące Ă  son innovante suspension arriĂšre indĂ©pendante et ses silentblocs en caoutchouc, la Type E garantissait de fait une tenue de route extrĂȘmement sĂ»re et se montrait confortable en course, mĂȘme dans les virages les plus appuyĂ©s. Elle Ă©tait plus performante que la Mk2, car plus lĂ©gĂšre.

COVENTRY SUIT DE PRÈS Durant toute la saison 1961, un Ă©missaire de l’usine suit scrupuleusement le comportement des Type E en course – en particulier celle de John Coombs (qui Ă©tait en rĂ©alitĂ© une Type E usine officieuse) – et fait son rapport. Les points Ă  amĂ©liorer concernent des fuites d’huile au niveau du train arriĂšre, l’usure rapide des freins en usage intensif (avec une course de pĂ©dale qui s’allonge terriblement), et les dossiers de siĂšge, jugĂ©s trop durs et trop droits. Autant d’enseignements synonymes d’amĂ©liorations sur la chaĂźne de production, pour les modĂšles de sĂ©rie. Le problĂšme de la surchauffe moteur, qui apparaĂźt lors de certaines des premiĂšres courses, deviendra un rĂ©el handicap sur les Ă©preuves plus longues. À mesure que la production de sĂ©rie augmente, le dĂ©partement Competition fait imprimer une brochure spĂ©cifique pour les Type E destinĂ©es Ă  la course. Tout est prĂ©vu : siĂšge spĂ©cial, pneus racing Dunlop R5, suppression des rembourrages de l’habitacle, etc.

24 HEURES DU MANS 1962 : AU PIED DU PODIUM ! Roy Salvadori intĂšgre l’écurie de Briggs Cunningham pour les 24 Heures du Mans 1962. Il devait courir initialement sur une Maserati mais lors des essais, il se rendit compte qu’il ne rentrait pas dans l’habitacle ! AssociĂ© Ă  Cunningham, il terminera quatriĂšme sur une Jaguar Type E lĂ©gĂšrement prĂ©parĂ©e – on n’en est pas encore Ă  l’époque des lightweight –, derriĂšre trois Ferrari. Mais devant l’équipage Sargent/Lumsden qu’ils dĂ©passent dans les derniĂšres minutes, ces derniers rencontrant des

problĂšmes de boĂźte. “La course la plus facile dont je me souvienne”, dĂ©clarera Salvadori des annĂ©es plus tard. “La voiture Ă©tait trĂšs confortable, il y avait de la place. Elle n’avait presque aucune prĂ©paration”, ajoutera-t-il, provocateur... L’annĂ©e suivante, Briggs Cunningham engage une armada de trois lightweight au Mans. Salvadori glissera sur une tache d’huile et sortira de la route. Sans cet incident, il aurait sans doute fini honorablement, malgrĂ© une boĂźte qui ne fonctionnait plus que sur les deux derniers rapports. “Le couple Ă©tait tellement abondant que mes temps au tour restaient compĂ©titifs”, dĂ©clarerat-il des annĂ©es aprĂšs. Celle de Cunningham/Grossman sera la seule Type E Ă  terminer cette annĂ©e, se classant neuviĂšme.

LA GTO DISSÉQUÉE JUSQU’AUX DERNIERS BOULONS En septembre 1962, Jaguar donnera pour mission Ă  son aĂ©rodynamicien, Malcolm Sayer, de dĂ©sosser intĂ©gralement la Ferrari GTO de John Coombs. Le concessionnaire-pilote a en effet acquis le dernier pur-sang italien pour l’engager en compĂ©tition, mais peut-ĂȘtre bien aussi pour provoquer Jaguar et faire accĂ©lĂ©rer le programme lightweight que l’usine tarde Ă  valider... Fin 1962, un rapport trĂšs dĂ©taillĂ© est rĂ©digĂ©. Sayer y prĂ©cisera notamment que, malgrĂ© sa forte puissance, la Type E Coombs est moins performante en raison de son poids. La Ferrari est jugĂ©e meilleure au niveau de la boĂźte, de l’aĂ©rodynamique et de la maniabilitĂ©. La GTO de Coombs avait Ă©tĂ© dĂ©montĂ©e presque entiĂšrement par le dĂ©partement Experimental de Jaguar, ce qui ne manqua pas d’énerver John Coombs lors d’une visite impromptue Ă  l’usine ! Le remontage de l’italienne fut d’autant plus dur qu’un homme d’entretien avait carrĂ©ment jetĂ© les Ă©crous mĂ©triques de la Ferrari ! AprĂšs des tests Ă  la soufflerie du MIRA, la GTO est essayĂ©e par Norman Dewis et comparĂ©e au coupĂ© low drag et Ă  la Type E “Coombs”. Des tests de freinage trĂšs poussĂ©s sont mĂȘme effectuĂ©s, avec enregistrements photo ! Fort de cette batterie d’analyses, le dĂ©partement Experimental Ă©tablit un plan de marche trĂšs prĂ©cis pour la rĂ©alisation des lightweight. Pour le moteur, il faut combler le fossĂ© qui sĂ©pare la Jaguar des trĂšs puissantes GTO et autres AC Cobra. Le six en ligne sera transformĂ© de fond en comble : le bloc sera en aluminium et recevra un carter sec ainsi qu’une injection mĂ©canique Lucas Ă  guillotine. La cĂ©lĂšbre culasse wide angle en aluminium, issue de la Type D, reprend du service. Le but est atteint : de 265 chevaux, la puissance grimpe Ă  environ 320 chevaux. Aucune Type E allĂ©gĂ©e n’était identique, celle de l’allemand Peter Lindner culminant Ă  344 chevaux. Faute de fiabilitĂ©, le bloc alu sera souvent remplacĂ© par le traditionnel XK en fonte par les propriĂ©taires.

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Que ce soit en carrosserie ouverte ou fermée, la F TYPE est une voiture de sport fidÚle à l'esprit de la marque britannique, offrant un cocktail enivrant de performances exaltantes, de haute maniabilité, de raffinement et de confort délectables au quotidien. La digne descendante de la Type E affiche des caractéristiques aérodynamiques de premier plan s'intégrant parfaitement au design de la carrosserie, pour offrir une portance réduite et une excellente stabilité à grande vitesse. (Jaguar Cars Ltd)


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La Jaguar Type E met tout le monde Ă  ses pieds au Salon de GenĂšve 1961. Cette beautĂ© fatale s’apprĂȘte Ă  dĂ©vorer tout sur sa route, avec une prĂ©dilection pour celles du Nouveau Monde, son premier dĂ©bouchĂ©. Avec ses courbes inspirĂ©es de l’aĂ©ronautique, la sexy lady de Coventry, propulsĂ©e par le fameux six cylindres en ligne « XK », atteignait 240 km/h. Une vitesse record pour une voiture de sĂ©rie Ă  l’époque ! Cerise sur le pudding : la Type E Ă©tait mĂȘme moitiĂ© moins cher que ses rivales domestiques ou transalpines... Un package irrĂ©sistible qui se transforma les premiĂšres annĂ©es en furie commerciale, dĂ©passant de loin les espĂ©rances de ses inspirĂ©s gĂ©niteurs. AncĂȘtres et descendantes, prototypes, sĂ©ries I, II et III, toutes les facettes de ses quinze ans de carriĂšre sont dĂ©taillĂ©es, avec force dĂ©tails et anecdotes. Sans oublier sa carriĂšre en compĂ©tition, Ă©tonnante et pas si « ratĂ©e » que le veut la lĂ©gende... Cet ouvrage, Ă©crit avec passion, a bĂ©nĂ©ficiĂ© des conseils avisĂ©s des meilleurs spĂ©cialistes de la marque, dont certains vĂ©curent l’aventure « de l’intĂ©rieur ». Il ravira les aficionados de Jaguar et des sportives de lĂ©gende, avec une iconographie splendide et gĂ©nĂ©reuse... comme la Type E !

ISBN : 979-10-283-0168-2

9 791028 301682


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