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N°
DÉCEMBRE 2012 32 EUROS
www.industriepharma.com
31 DOSSIER LOGISTIQUE
UN MAILLON À OPTIMISER 16 Inventiva porte les molécules en phases précoces
24 Le Généthon multiplie les projets en thérapie génique
26 ENQUÊTE La France tient son rang dans les essais cliniques
43 Bolz-Summix propose un mélangeur-sécheur pour le laboratoire
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EDITORIAL
Les antibiotiques, c’est pas automatique ! La phrase a été martelée pendant plusieurs années. Pourtant, si la France a perdu sa place de « première consommatrice d’antibiotiques en Europe », elle reste dans le peloton de tête, à la 3e place en médecine humaine et seconde dans le domaine vétérinaire, selon le Centre d’analyse stratégique (Cas) qui a publié une note d’analyse sur « Les bactéries résistantes aux antibiotiques ». Un facteur d’inquiétude face à l’augmentation des bactéries résistantes à l’origine d’impasses thérapeutiques. Et les chiffres ont de quoi effrayer. Au sein de l’Union européenne, les estimations font état d’au moins © Julia Grandvuillemin
25 000 décès chaque année d’une infection due à l’une des cinq bactéries multirésistantes les plus fréquentes. Au total, ces décès ainsi que les prolongations de maladies coûteraient plus d’1,5 milliard d’euros à la collectivité. Le Cas appelle donc à « promouvoir la coordination par l’Organisation mondiale de la santé d’un réseau mondial de surveillance et d’alerte des bactéries multi-résistantes ». Cette résistance des bactéries aux antibiotiques s’explique par la mauvaise
Aurélie Dureuil Rédactrice
utilisation de ces médicaments mais aussi par leur
Une absence de développement de nouveaux antibiotiques par les industriels.
surconsommation. La prise d’antibiotiques contre des virus, l’arrêt du traitement avant la fin de la prescription, etc., tous ces comportements représentent donc une préoccupation forte des pouvoirs publics. Le 3e plan national d’alerte sur les antibiotiques (2011-2016) parle ainsi de « stratégie de juste utilisation des antibiotiques ». Les médecins seraient mis à contribution par des actions de sensibilisation vis-à-vis de leur profil de prescription de ces médicaments. Les prescripteurs ne sont néanmoins pas les seuls visés par la note d’analyse du Cas. Les industriels sont pointés du doigt face au faible nombre de molécules innovantes dans ce domaine. Si, au cours de la période 1983-1987, seize antibiotiques ont été approuvés par la FDA, ce chiffre est
tombé à deux entre 2008 et 2012, selon la Société américaine des maladies infectieuses (IDSA). « Les antibiotiques les plus faciles à mettre au point ont déjà été commercialisés, et les rares nouvelles molécules ont tendance à être réservées aux impasses thérapeutiques, diminuant d’autant la taille des marchés pour les industriels », déplore Vincent Chriqui, directeur général du Cas. Face à des marchés
n°68
restreints, les industriels peinent à investir. Pour stimuler le développement de nouveaux
antibiotiques, le Cas recommande donc la mise en place d’aides publiques à la recherche sur le long terme. En Europe, un programme de recherche dans ce sens a été initié en mai 2012 par l’Innovative medicines initiative (IMI) avec un budget de 223 M€. Un appel d’offre a également été lancé par la
Commission européenne pour le développement d’alternatives aux antibiotiques. Le Cas propose une alternative à l’antibiothérapie : « l’usage de bactériophages », ces virus qui ne s’attaquent qu’aux
bactéries. Vincent Chriqui recommande ainsi de « clarifier le statut réglementaire » de ces thérapies
utilisant des bactériophages et de « mettre en place un programme de recherche afin d’évaluer leur potentiel thérapeutique ». Reste à mettre en place les financements.
IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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SOMMAIRE
ENTREPRISES
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6 LABORATOIRES
Thérapie génique
Le campus de Novartis en pleine croissance à Bâle
TECHNOLOGIE
REPORTAGE
43 INGRÉDIENTS ACTIFS
Une solution de mélange et de séchage pour le laboratoire
Le Généthon multiplie les projets
44 NETTOYAGE EN PLACE
26
Optimiser le séchage des équipements
ENQUÊTE
© Novartis
Essais cliniques
Pfizer s’empare de NextWave Lonza supprimera 500 postes dans le monde
Maintenir sa position mondiale
46 GUIDE DES PRODUITS & SERVICES
Transporteur pneumatique PROFESSION
31
50 NOMINATIONS 52 AGENDA
DOSSIER
53 CHIMIE FINE
Les adhérents du Sicos Biochimie en visite à Dunkerque
LOGISTIQUE UN MAILLON 9 GÉNÉRIQUES
Dr Reddy’s veut reprendre Octoplus
À OPTIMISER
54 ASSOCIATION PROFESSIONNELLE
Les sociétés de services et d’innovations se fédèrent au sein de l’AFSSI
10 BIOTECHNOLOGIES
Aguettant s’offre PX’Therapeutics 11 MATIÈRES ACTIVES
55 SFSTP
Novasep investit 30 M€ en France
14 FOURNISSEURS
Double investissement pour Gerresheimer
16 JEUNE SOCIÉTÉ INNOVANTE
Inventiva
Photo de couverture : DHL. Ce numéro comporte 1 encart jeté : CPE Lyon FCR.
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IndustriePharma N°68 Décembre 2012
© DHL
Boehringer Ingelheim met fin à Labso Chimie Fine
Une commission de la SFSTP tire ses conclusions 56 SÉCURISATION VIRALE
La logistique pharmaceutique est multiple. Cette caractéristique est prise en compte par les laboratoires dans leurs politiques d’optimisation des coûts et de réduction de leur empreinte carbone. Les différentes étapes de la logistique font l’objet d’un examen minutieux afin de répondre aux grands enjeux de l’industrie pharmaceutique.
MÉDICAMENTS 18 POLÉMIQUE
Plus de 300 000 exemplaires pour le Guide des 4000 médicaments
Une nécessité de consolider les approches de validation 57 INDEX Sociétés citées Annonceurs FUTUR
CONTREFAÇON
Opération coup de poing dans 100 pays 21 LA MOLÉCULE DU MOIS
Mirabegron
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Améliorer la régénération musculaire
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NOUS AVONS DÉCOUVERT LES
CELLULES SOUCHES. IL EST TEMPS POUR VOUS DE NOUS DÉCOUVRIR. L’Ontario est l’endroit idéal pour les innovations scientifiques qui n’arrêtent jamais. De 1963, date à laquelle James Edgar Till et Ernest Armstrong McCulloch ont découvert les cellules souches, jusqu’à l’année dernière quand le docteur Andras Nagy et son équipe ont développé une technique plus sûre pour en produire. Avec un coût plus avantageux de 11 % sur les Etats-Unis et des crédits d’impôts qui permettent de réduire les dépenses en R et D de 100 $ à moins de 37 $, le moment n’est-il pas venu de découvrir notre région. Ontario. THE WORLD WORKS HERE.
investinontario.com /recherche
Payé par le gouvernement de l’Ontario.
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ENTREPRISES Laboratoires R&D LE GROUPE PHARMACEUTIQUE A CHOISI DE FAIRE DE SA VILLE-SIÈGE SON PLUS GROS PÔLE MONDIAL DE R&D AVEC 10 000 SALARIÉS DÉDIÉS À LA RECHERCHE DANS UNE DIZAINE D’ANNÉES.
Lancé au début des années 2000, le « Novartis Campus » de Bâle (Suisse) atteint désormais la moitié de son parcours de croissance. Ce site dont le groupe bâlois a fait le phare de sa R&D mondiale vient de franchir la barre des 7 500 salariés, d’une centaine de nationalités. Il était parti d’un effectif de 5 000 et compte arriver à 10 000 dans 15 à 20 ans. Mais au rythme où il se développe, il pourrait atteindre son objectif avant, surtout si le groupe décide rapidement une nouvelle phase d’extension, actuellement dans ses cartons. Pour l’heure, il a investi un peu plus de 2 milliards de francs suisses (1,7 milliard d’euros) dans la construction de 17 bâtiments, dont 14 livrés et trois en chantier depuis cette année. L’augmentation en nombre se double d’une montée en puissance en matière grise. La recherche représente aujourd’hui environ les deux tiers des effec-
© Novartis
Le campus de Novartisen pleine croissance à Bâle
tifs du Campus, avec 3 000 chercheurs entourés de leurs équipes. Ils partagent encore les lieux avec des activités de production, de substances chimiques actives essentiellement, mais celles-ci vont être transférées progressivement sur le site voisin de BâleSchweizerhalle, de sorte que le Campus se dédiera entièrement à la R&D dans quelques années. Bâle se consacre à de nombreux
7 500 salariés d’une centaine de nationalités sont déjà présents sur le site bâlois.
domaines de recherche, principalement l’oncologie, la neurologie et les maladies de l’appareil moteur, la transplantation d’organes, les maladies autoimmunes. « Les équipes du Campus travaillent de façon de plus en plus transversale pour
répondre aux défis nouveaux de la recherche pharmaceutique et biomédicale. Les bâtiments ont été conçus pour favoriser l’échange permanent d’idées entre les différentes spécialités », explique la direction de Novartis Suisse. Le campus suisse constitue le plus important des neuf sites mondiaux du réseau de recherche NIBR (Novartis Institutes for Biomedical Research). Les deux autres grands pôles de R&D se situent à Cambridge aux États-Unis (Massachusetts) et plus récemment à Shanghai (Chine). Centrée sur les pathologiques endémiques d’Asie, la recherche chinoise se regroupera dans quelques années dans un campus unique, objet d’un investissement en cours d’1 milliard de francs suisses. Elle travaille en lien avec le NIBR de Singapour spécialisé dans les maladies tropicales. ■ À BÂLE, CHRISTIAN ROBISCHON
La direction du laboratoire GlaxoSmithKline d’Évreux (Eure) annonce un plan de départs volontaires et confirme ses investissements. « Il s’agit d’un plan de 66 départs volontaires que nous allons proposer aux salariés, hors salariés de la production, d’ici fin 2013 », résume Nicolas Ragot, directeur du site. « L’enjeu étant de continuer à sauvegarder notre compétitivité retrouvée après les précédents plans de restructurations. Associés à des investisse-
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© GSK
Plan de départs volontaires chez GSK à Évreux
Le site d’Évreux est spécialisé dans les formes inhalées.
ments, ceux-ci ont débouché sur un gain estimé d’environ 20 à 30 % de compétitivité, entraînant
une diminution de nos coûts. Mais notre recherche permanente de compétitivité ne s’arrête pas à des suppressions de postes. Cette année, par exemple, nous achevons 10 millions d’euros d’investissements, principalement consacrés au conditionnement d’aérosols avec une nouvelle ligne, ce qui portera à 40 M€ les investissements réalisés ici en quatre ans », poursuit Nicolas Ragot. Le laboratoire GSK d’Évreux développe et fabrique des médicaments pour les maladies
respiratoires, majoritairement sous formes inhalées. Le site produit annuellement 130 millions de boîtes de produits inhalés dont 85 % de la production est exportée dans 120 pays. Après deux plans sociaux, l’un en 2009 concernant 602 salariés sur les 1 700 du site de fabrication, et un autre qui a touché 102 personnes avec la fermeture de l’excentre ébroïcien de distribution du laboratoire, l’effectif de GSK à Évreux est aujourd’hui de 1 080 salariés. ■ AKELA SOPHIA
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Laboratoires
ENTREPRISES
Pfizer s’empare de NextWave Takeda met la main sur Envoy Therapeutics surprise, puisque Pfizer avait déjà déboursé 20 M$ au cours du deuxième semestre 2012 pour prendre une option d’achat sur NextWave, qu’il exerce à présent. Pfizer met la main sur deux traitements potentiels. Le médicament phare du groupe californien est le Quillivant XR (chlorydrate de méthylphénidate), un traitement du TDAH qui a reçu une autorisation de mise sur le marché de la part de la FDA le 27 septembre. La société californienne développe également le NWP09 (méthylphénidate), un autre traitement du TDAH actuellement en phase III de son développement clinique. Il viendra s’ajouter aux 9 produits en phases avancées du pipeline de recherche de Pfizer dans le domaine des neurosciences et du traitement de la douleur. ■ A.F.
Pfizer mise sur les neurosciences, et plus particulièrement sur les traitements du trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH). Il compte s’offrir NextWave Pharmaceuticals, une société pharmaceutique basée à Cupertino, en Californie, qui développe un traitement contre le TDAH. Selon les termes de l’accord, le géant pharmaceutique américain mettra d’abord sur la table 255 millions de dollars (196,6 M€) pour s’emparer de la totalité des parts de NextWave. Les actionnaires de la société pourraient en plus recevoir 425 M$ selon le franchissement de certaines étapes commerciales. La transaction, qui devait être bouclée au cours du quatrième trimestre 2012, pourrait donc atteindre près de 700 M$. L’opération n’est pas une
gie prometteuse. Nommée bacTrap, celle-ci permet de cibler et d’extraire des protéines dans certaines cellules via la combinaison de techniques de biologie moléculaire et de génie génétique. Cela permet ensuite d’élaborer des médicaments avec des cibles plus précises. Basée à Jupiter, en Floride, la société américaine emploie actuellement 21 salariés. Ces derniers resteront sur ce site jusqu’en mars 2013, puis la majorité d’entre eux seront transférés au sein de Takeda California, à San Diego (États-Unis). Cette filiale fait partie de la division recherche pharmaceutique de Takeda. ■ A.F.
GSK réaménage son site de Sligo ■ Alors que la fermeture de son site de Sligo (Irlande) était programmée pour 2013, le laboratoire britannique a finalement décidé de le garder dans son périmètre. Il subira toutefois des réajustements profonds. Jusqu’alors dédiée à la production pharmaceutique, l’usine deviendra un site de distribution de produits de soins et de remplissage de produits liquides. À terme, elle devrait aussi faire office de centre de développement des produits de soins hérités du laboratoire Stiefel, acquis en 2009 par GSK.
© Abbott
Abbott poursuit les licenciements Le laboratoire américain devrait réduire d’encore 550 postes ses effectifs actuels, notamment au sein de ses forces commerciales aux États-Unis et en Europe. Après avoir annoncé la suppression de 700 postes en début d’année, Abbott envisage à nouveau de réduire la voilure, notamment dans les domaines de la nutrition, des produits cardio-vasculaires, des produits matures et des diagnostics moléculaires. Et ce n’est pas fini car plusieurs centaines d’autres suppressions de postes devraient être annoncées l’année prochaine. Fin 2011, le groupe recensait 91 000 em ployés dans le monde. Ces coupes sont destinées à mieux aligner les ressources et également à préparer la scission du groupe. Au 1er janvier 2013, le laboratoire évoluera sous la forme de deux entités distinctes. Avec d’un côté Abbvie, qui regroupera les activités pure-
Le laboratoire japonais va s’offrir la société américaine Envoy Therapeutics pour 140 millions de dollars (110 M€). Les deux groupes ne sont pas inconnus, puisque Takeda était entré au capital d’Envoy en 2009, dans le cadre d’un tour de table qui lui a permis d’obtenir environ 12,5 % des parts. Les sociétés avaient également démarré une collaboration de recherche en octobre 2010. Jusqu’alors, le capital du groupe américain se répartissait entre les fondateurs, 5Am Ventures, Takeda Ventures et Roche Venture Fund. Cette acquisition permettra à Takeda de mettre la main sur une technolo-
JUSTICE
Novartis et UCB condamnés à Paris Abbott possède son siège dans l’Illinois.
ment pharmaceutiques du géant américain. Celles-ci ont compté pour un chiffre d’affaires de 17,02 Mrds $ (13 Mrds€), l’an dernier. Abbvie devrait représenter des ventes globales annuelles d’environ 18 milliards de dollars. De l’autre côté, la société Abbott regroupera toutes les activités actuelles de produits génériques et diagnostics, de nutrition, ainsi que celles des dispositifs médicaux. Soit un poids de 21,83 Mrds $, selon le rapport annuel 2011. ■ J.C.
Les laboratoires Novartis et UCB ont été contraints par la Cour d’appel de Paris à verser des indemnités à une personne victime du Distilbène (diéthylstilbestrol) et souffrant d’un cancer de l’utérus. Cette hormone de croissance de synthèse a été prescrite dans les années 40 à 80 à certaines femmes enceintes pour prévenir les naissances prématurées, les fausses couches et les hémorragies. Elle était à l’époque commercialisée par Ucepha (aujourd’hui UCB Pharma) et Borne (aujourd’hui Novartis). Par la suite, l’hormone a finalement été identifiée comme nocive, provoquant notamment des cancers du vagin et du col de
l’utérus et des malformations génitales. Les deux laboratoires ont donc été condamnés à payer 188 000 € à la plaignante ainsi que 21 000 € à ses proches et 15 000 € pour les frais de justice. En parallèle, une autre plaignante souffrant de complications obstétricales a en revanche été déboutée. « L’ensemble des éléments soumis à la cour ne peuvent constituer des présomptions graves, précises et concordantes de son exposition effective à la molécule litigieuse », a expliqué la Cour de Paris. En 2011, la Cour d’appel de Versailles avait déjà condamné UCB dans le cadre d’une naissance très prématurée d’un garçon. ■ A.F. AVEC AFP IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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Laboratoires
Merck met la main sur plusieurs antiviraux ■ L’Américain consolide son portefeuille de produits antiviraux. Il a conclu un accord mondial et exclusif de licence avec le laboratoire allemand Aicuris, basé à Wuppertal. Dans ce cadre, Merck récupérera les droits d’un portefeuille de médicaments en développement ciblant le cytomégalovirus humain (HCMV). Merck reprendra plusieurs molécules en phase I de développement clinique ainsi que le letermovir (AIC246), actuellement en phase II pour le traitement et la prévention des infections au HCMV chez les receveurs de greffe. Dans un premier temps, le groupe américain mettra sur la table 110 M€. Il sera alors responsable de leur développement et prendra en charge les coûts relatifs à ces activités.
BASF veut mettre la main sur Pronova Le groupe allemand a lancé une OPA amicale dans les acides gras oméga 3 pour s’emparer de la totalité des parts du laboratoire norvégien Pronova BioPharma. Le chimiste allemand propose 12,5 couronnes norvégiennes (1,7 €) par action. Soit une opération évaluée à environ 664 M€. Cela représente une prime de 24 % par rapport au cours moyen de l’action Pronova sur les six derniers mois. L’offre a déjà obtenu l’approbation de la direction du groupe norvégien ainsi que de 60 % de ses actionnaires, dont Herkules Private Equity qui détient 50,01 % des parts de la société. La transaction devrait être bouclée au premier trimestre de 2013. Basé à Lysaker, au Sud de la Norvège, Pronova est spécialisé
Reckitt reprend Schiff Nutrition pour 1,4 Mrd $ Le fabricant américain de vitamines et de compléments alimentaires Schiff Nutrition suscite la convoitise de grands groupes. Fin octobre, Bayer HealthCare avait d’abord proposé 1,2 Mrd $ pour reprendre la société. Il s’est fait doubler par le Britannique Reckitt Benckiser, spécialisé dans les produits de soin et d’entretien. Ce dernier a surenchéri le 16 novembre. L’opération s’élève à 1,4 Mrd $. Selon Reckitt, Schiff devrait générer des ventes de 385 M$ et un Ebitda de 84,6 M$ pour son prochain exercice fiscal qui sera bouclé au 31 mai 2013. Cela représente une progression annuelle de 48 %, puisque le chiffre d’affaires de l’exercice fiscal 2011 s’est élevé à 259 M$. Cette croissance dynamique est notamment due à l’acquisition, fin mars 2012, de la gamme Airborne qui vise à renforcer les défenses immunitaires. La société américaine fabrique et commercialise aussi des produits ayant pour but d'améliorer le système cardiovasculaire, de soulager les articula-
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IndustriePharma N°68 Décembre 2012
tions ou encore de faciliter la digestion. Schiff dispose d'un siège social et d'un site de production à Salt Lake City, dans l'Utah. Le groupe possède également des bureaux à Emeryville, en Californie et emploie au total environ 400 personnes. « Cette acquisition offrirait une porte d’entrée puissante au sein du marché de 30 Mrds $ en forte croissance des VMS (vitamines, minéraux, compléments, ndlr) », explique Rakesh Kappor, p-dg du groupe britannique. En 2011, la partie santé a représenté environ 41 % du chiffre d’affaires de Reckitt, qui s’élève à 9,48 Mrds de livres. Le groupe est principalement présent sur le marché des produits pharmaceutiques sans ordonnance et les produits de soin. Il commercialise notamment le Nurofen et les pastilles pour la gorge Strepsils Confiant, Reckitt espère boucler l’opération d’ici la fin de l’année. Cette offre a été approuvée par le Conseil d’administration de Schiff et les deux groupes ont déjà signé un accord de fusion. ■ A.F.
© Pronova
ENTREPRISES
Pronova possède deux sites de production en Europe du Nord.
dans la recherche, le développement et la fabrication de produits à base d’oméga 3. En 2011, il a généré des ventes de 214 M€ et un Ebitda de 90 M€. Pour les neuf premiers mois de 2012, il a enre-
gistré un chiffre d’affaires de 185 M€ et compte 312 sa lariés. Pronova commercialise dans plus de 50 pays ses produits. Il détient notamment les marques Zodin, Eskim, Esapent et Seacor. Ce dernier représente le blockbuster du groupe, qui est respectivement commercialisé aux États-Unis et en Europe par GSK et Novartis. Pronova fabrique chaque année 2 500 t de produits au sein de ses deux usines localisées à Sandefjord en Norvège et à Kalundborg au Danemark. ■ A.F.
Un partenariat entre Boehringer Ingelheim et Molecular Partners ■ Le laboratoire allemand a amorcé un partenariat avec la société suisse de biotechnologies Molecular Partners. Selon les termes de l’accord, Boehringer Ingelheim fournira des souches de la bactérie Escherichia coli ainsi que des lots précliniques et cliniques. Cela permettra de développer la plateforme Darpin de Molecule Partners, qui repose sur l’isolement de protéines cibles pour la conception de médicaments.
Mitsui séduit par Claris ? ■ Le groupe japonais serait en négociations avec Claris Lifesciences pour se rapprocher du laboratoire indien, rapporte le quotidien Economic Times Les pourparlers pourraient déboucher soit sur une prise directe de participation dans le capital soit sur la constitution d’une coentreprise. Claris est l’un des plus grands producteurs d’injectables stériles en Inde dans les
domaines de l’anesthésie, des soins intensifs, des anti-infectieux, des troubles rénaux, ou encore de l’oncologie. Il dispose de cinq unités de production, regroupées sur le campus d'Ahmedabad, dans l'État du Gujarat (ouest de l'Inde). La FDA lui avait interdit l'importation de ses produits injectables sur le sol américain pendant deux ans, jusqu'en août dernier.
Patheon acquiert Banner Pharmacaps ■ Le façonnier canadien Patheon a signé un accord avec le fabricant néerlandais de denrées alimentaires et d’ingrédients Vion pour mettre la main sur sa filiale Banner Pharmacaps. Patheon déboursera 255 millions de dollars (196,2 M€) pour s’emparer de cette branche spécialisée dans la recherche, le développement et la fabrication de formes pharmaceutiques galéniques à base de gélatine. La société est basée à High Point, en Caroline du Nord (États-Unis). En parallèle de ce projet de croissance externe, Patheon a relevé ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'année fiscale 2012 (achevée au 31 octobre). Les ventes devraient être comprises entre 740 M$ et 745 M$ et l'Ebitda devrait atteindre 69 M$.
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Génériques
ENTREPRISES
STRATÉGIE L’ENTREPRISE NÉERLANDAISE SPÉCIALISÉE DANS LES INJECTABLES POURRAIT PASSER DANS LE GIRON DU LABORATOIRE INDIEN QUI SE DÉVELOPPERAIT AINSI EN EUROPE.
Le laboratoire indien a lancé une offre publique d’achat sur le Néerlandais Octoplus. Dr Reddy’s propose d’acquérir la totalité du capital à un prix de 0,52 € par action, soit un premium de 30 % du prix de clôture de l’action, le 19 octobre. L’offre de reprise atteint un montant total de 27,39 millions d’euros. Le groupe indien assure que 50 % des actionnaires actuels d’Octoplus ont déjà accepté l’offre, ce que confirme le Conseil d’administration du laboratoire néerlandais, également en faveur de l’opération. Laquelle pourrait ainsi être finalisée rapidement, d’ici la fin de l’année. L’objectif de cette acquisition pour Dr Reddy’s est de mieux placer ses pions en Europe, en termes de R&D, et de se renforcer dans les systèmes de
© Dr Reddy’s
Dr Reddy’s veut reprendre Octoplus
Le laboratoire indien se renforce dans les injectables.
délivrance, la formulation et les injectables. Basé sur le campus de Leiden avec des unités aux normes GMP, aux Pays-Bas, Octoplus est un spécialiste des injectables. Le laboratoire néerlandais peut développer et produire à façon des lots cliniques et commerciaux de
produits pharmaceutiques et biologiques. Il dispose d’unités stériles et de remplissage. Octoplus développe également le Locteron, un traitement de l’hépatite C qui a franchi la phase IIb de son développement clinique, et dont les droits mondiaux exclusifs sont détenus par l’Américain Biolex. Le laboratoire est enfin positionné dans les injections oculaires et intramusculaires, ainsi que dans la production de médicaments génériques. En 2011, Octoplus, qui recensait 111 salariés en fin d’année, avait généré un chiffre d’affaires de 7,7 M€, mais accusé des pertes de 6,3 M€. Il a notamment souffert des baisses de commandes de ses
Watson cède Rugby pour 117 M$ Le laboratoire américain vient de céder sa filiale Rugby Laboratories, spécialisée dans les produits OTC, à son compatriote Harvard Drug Group, un distributeur spécialisé dans l’OTC et les génériques. Le montant de l’opération s’élève à 117 M$ (90 M€). Acquis par
Watson en 1998, Rugby se concentre dans le domaine de l’OTC depuis une quarantaine d’années. Son portefeuille comprend 250 références de produits contre la toux, le rhume et les allergies, notamment. Les deux groupes ont conclu un accord de production à façon.
Basé à Livonia dans le Michigan (États-Unis), Harvard Drug Group recense 500 employés et distribue plus de 18 000 produits aux États-Unis, se revendiquant le 8e plus grand distributeur de génériques dans le pays. Rugby sera intégré à sa division Major Pharmaceuticals. ■ J.C.
clients en 2010 et 2011, en raison de la conjoncture défavorable. En plus de compléter son dispositif industriel et de R&D en Europe, qui se cantonne à des implantations actuelles au Royaume-Uni (Mirfield et Cambridge), Dr Reddy’s trouve dans l’opération de quoi renforcer et agrémenter son portefeuille de compétences et de produits. Le groupe indien est focalisé sur la production d’ingrédients actifs (API), le développement et la production à façon, les génériques, les biosimilaires, et la formulation dans les domaines - prioritairement - des troubles gastro-intestinaux, des maladies cardiovasculaires, du diabète, de l’oncologie, du traitement de la douleur, des anti-infectieux et de la pédiatrie. ■ J.C.
Par Pharma complète son portefeuille ■ Par Pharmaceuticals a conclu un accord avec Watson et Actavis pour mettre la main sur plusieurs de leurs produits. La cession concerne les droits de cinq génériques commercialisés aux États-Unis , huit nouveaux médicaments en attente d’approbation et un générique en stade avancé de développement.
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ENTREPRISES
Biotechnologies
ACQUISITION LE LABORATOIRE LYONNAIS DIVERSIFIE SES ACTIVITÉS AVEC L’INTÉGRATION DE LA SOCIÉTÉ DE BIOPRODUCTION À FAÇON GRENOBLOISE.
Le laboratoire français, spécialisé dans les injectables, les systèmes d’administration des médicaments d’urgence, les micro-nutriments et la neurologie, a pris une participation majoritaire dans le capital de PX’Therapeutics. La société de services grenobloise est un spécialiste de la bioproduction à façon. Depuis son démarrage en 2000, elle s’est focalisée sur l’ingénierie et le développement de protéines recombinantes et d’anticorps monoclonaux. Elle s’est engagée jusqu’à présent dans 800 projets distincts et a généré l’an dernier 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 60 % des ventes provenant de l’internatio-
© PX’Therapeutics
Aguettant s’offre PX’Therapeutics
La société grenobloise dispose de capacités de bioproduction allant jusqu’à 200 litres.
nal, et enregistré 4,5 M€ « d’autres produits », précise Aguettant. L’objectif de l’acquisition est de
permettre à PX’Therapeutics, qui recense 50 salariés, d’accroître sa dimension industrielle, avec en vue des augmentations de capacités pour se positionner sur le segment des lots cliniques à grande échelle et celui des lots commerciaux. Aujourd’hui, la société dispose de deux unités aux normes GMP. Pour Aguettant, cette acquisition est la possibilité de « développer demain, seul ou avec des partenaires, des produits biotech », affirme le groupe. ■ JULIEN COTTINEAU
Nanobiotix lève 14,2 M€ ■ Nanobiotix est désormais coté sur le marché NYSE Euronext à Paris. 14,2 M€ ont été levés via ce projet d’introduction en Bourse. Ces fonds serviront à recruter quatre salariés dans le département des études cliniques. Nanobiotix pourra aussi financer le recours à des sous-traitants pour certaines étapes de développement précliniques et cliniques.
Takeda acquiert LigoCyte ■ Le laboratoire japonais va acquérir le laboratoire américain LigoCyte Pharmaceuticals.pour 60 millions de dollars (46,4 M€). Créé en 1998 et recensant 40 employés, LygoCyte travaille au développement préclinique de vaccins contre la grippe, le virus respiratoire syncytial ou le rotavirus.
Novartis va injecter plus de 500 millions de dollars (plus de 385 M€) pour construire un site de bioproduction à Singapour. Ce complexe sera adjacent à l’usine pharmaceutique actuelle à Tuas (Singapour). Le démarrage des travaux est programmé pour le premier trimestre 2013, et la mise en service pour fin 2016. Centré sur les technologies de cultures de cellules, le site de bioproduction sera flexible afin de produire aussi bien des lots cliniques que des lots commerciaux. Les principales aires thérapeutiques visées seront les maladies autoimmunes, les pathologies respiratoires et l’oncologie. Novartis estime que 25 % de son pipeline actuel est focalisé sur les produits biologiques, et que la tendance s’accentue. En quelques années, Singapour est devenu aussi un
© Novartis
Novartis investit à Singapour Cinq produits de thérapies cellulaires pour C4C
Le groupe suisse est déjà présent à Singapour.
site hautement stratégique pour Novartis. Le laboratoire suisse y dispose également de deux usines de production pour sa division Alcon (ophtalmologie), de son centre de R&D baptisé Institut pour les maladies tropicales (NITD), et de son siège régional pour toute la région Asie-Pacifique. ■ J.C.
AstraZeneca acquiert une licence d’Ardelyx ■ AstraZeneca a obtenu la licence mondiale et exclusive d’un programme portant sur des inhibiteurs de la NHE3. Celui-ci est conduit par le laboratoire californien Ardelyx. Selon les termes de l’accord, Ardelyx percevra d’abord 35 millions de dollars (27 M€).
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La mise en place du consortium C4C, coordonné par la filiale CellForCure du LFB, avance bon train. Présenté en début d’année, C4C a la vocation de créer une plateforme française d’industrialisation des thérapies cellulaires. Il associe également deux sociétés de biotechnologies : Celogos et CleanCells, et sept établissements publics et hospitaliers. Installé sur le site du LFB aux Ulis (Essonne), C4C produira des lots cliniques de phase III et des lots commerciaux.
L’outil industriel bénéficiera du statut d’établissement pharmaceutique et disposera de capacités de production de 3 000 à 5 000 t par an. Dans ce cadre, cinq médicaments ont déjà été retenus. Les premiers lots devraient être produits à compter de fin 2013. À cette date, C4C pourra également fabriquer des médicaments pour d’autres clients privés et publics. Ce projet, qui entre dans le cadre des Investissements d’avenir, a nécessité un investissement global de 80 M€. ■ A.F.
Bayer s’associe à Evotec ■ Les laboratoires allemands ont entamé une collaboration de cinq ans pour développer trois candidats médicaments d’Evotec permettant de traiter l’endométriose. Cette maladie affecterait environ 176 millions de femmes dans le monde. Actuellement, il n’existe aucun traitement permettant de guérir de cette maladie. Dans le cadre de l’accord, Bayer sera responsable des prochains développements cliniques et de la commercialisation des molécules. Evotec recevra d’abord 12 millions d’euros, assortis de paiements d’étapes pouvant atteindre plus de 580 M€. Il pourrait également percevoir des redevances à deux chiffres sur les futures ventes des médicaments. Les groupes n’ont pas apporté plus de détails sur les molécules ni sur leur stade de développement.
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Matière active
ENTREPRISES
API HAUTEMENT PURIFIÉ LE GROUPE FRANÇAIS SE LANCE DANS LA CONSTRUCTION D’UNE UNITÉ DE CHROMATOGRAPHIE À GRANDE ÉCHELLE SUR SON SITE DE MOURENX.
Il s’agit de l’investissement « le plus important de l’année 2012 » réalisé par Novasep, selon son p-dg, Patrick Glaser, tout récemment nommé à la tête du groupe. Le laboratoire français va injecter 30 millions d’euros dans la construction d’une unité de chromatographie qui sera implantée sur son site de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Celle-ci sera dédiée à la production à grande échelle d’un principe actif (API) hautement purifié et sera opérationnelle d’ici 18 mois. Un projet pour le moins ambitieux, puisqu’il correspond à « la plus grande unité de chromatographie dans l’industrie pharmaceutique », souligne Patrick Glaser. Elle intégrera des systèmes Varicol, avec des colonnes de 1 200 mm de diamètre fonctionnant à plus de 70 bars. Cela permettra au groupe de satisfaire la demande croissante
© Novasep
Novasep investit 30 M€ en France
Le système multicolonne Varicol conçu par Novasep.
de ses clients. « Les médicaments en développement et entrant sur le marché sont de plus en plus complexes et spécifiques. En conséquence, les industries des sciences de la vie sollicitent de plus en plus le savoir-faire de Novasep en matière de technologies de purification », explique le p-dg du laboratoire tricolore. Plusieurs
partenaires ont apporté leur soutien financier à ce projet, notamment les communautés d’agglomérations, les conseils généraux, Oseo, etc. D’une surface de 9 hectares, l’usine de Mourenx dispose actuellement de volume de réacteurs de 170 m3. Elle est spécialisée dans les procédés de purification en continu et la production d’API à grande échelle.
Trois grands investissements pour Novasep en 2012 Ce programme d’extension à Mourenx représente le troisième investissement majeur de Novasep pour l’année. En juillet, il a lancé la construction d’une unité
de production d’ingrédients pharmaceutiques hautement actifs (HPAPI) sur son site du Mans (Sarthe). L’enveloppe de ce projet s’élève à 3 M€ et l’unité devrait entrer en service début 2013. Fin mars, Novasep avait aussi ouvert un site de production de 2000 m2 en Chine. Basé à Pompey (Meurthe-et-Moselle), Novasep compte 12 sites de production dont cinq en France, deux aux États-Unis, deux en Belgique, un en Allemagne, un aux Bahamas et un en Chine. Il dispose aussi de bureaux de vente à Tokyo. Ce nouvel investissement intervient quelques mois après la finalisation de la recapitalisation du groupe, initiée en 2011. Un processus qui lui a permis d’absorber une bonne partie de sa dette et de retrouver un second souffle, en témoignent ses projets de croissance. ■ AUDREY FRÉEL
Le groupe belge tourne le dos à ses activités de production pharmaceutique. Après avoir annoncé la fermeture de sa filiale Chemilyl, qui détient une unité d’intermédiaires pharmaceutiques à Loos (Nord), il va céder deux business unit spécialisées dans ce type de produits à la holding privée International Chemical Investors Group (ICIG). L’opération concerne plus particulièrement les filiales Calaire Chimie et Farchemia. La première, spécialisée dans les intermédiaires pharmaceutiques et les API, possède un site de production en France, à Calais (Pas-de-Calais), qui a rejoint le périmètre de Tessenderlo en 1992. Cette activité était déjà sur la sellette depuis quelques années. En effet, en 2010, le groupe belge avait supprimé 51 postes sur les 251 employés que comptait Calaire Chimie,
© Tessenderlo
Tessenderlo cède ses ingrédients pharmaceutiques
Tessenderlo cède Calaire Chimie dont le site de production est à Calais.
suite à « une situation économique très dégradée ». De son côté, Farchemia opère une usine d’API située à Treviglio, en Italie, qui appartient à Tessenderlo depuis 1989. La cession de ces deux filiales à ICIG concerne près de 360 employés. La division Pharma du groupe belge fournit des intermédiaires et ingrédients
pharmaceutiques actifs (API) pour la fabrication de produits de marques et de génériques en Amérique du Nord et en Europe. Elle dispose d’un centre de R&D, d’une unité pilote et de trois sites de production (Loos, Calais, Treviglio), qui ne seront donc prochainement plus opérés par la société belge. « Ce projet de cession s’inscrit dans la stratégie de recadrage du groupe sur les produits et services spécialisés dans les
domaines de l’alimentaire, de l’agriculture, de la gestion de l’eau et de la valorisation des matières résiduelles biologiques », explique Tessenderlo. Cette activité pharmaceutique occupait une place minoritaire dans le portefeuille d’activité du groupe chimique. Le segment Autres activités (Intermédiaires pharmaceutiques, Dérivés chlorés organiques, Compounds et une partie des activités Chlore-alcali) du groupe a en effet généré 382,6 M€ de ventes, pour un chiffre d’affaires total de 2,1 Mrds €. ICIG est, quant à elle, spécialisée dans les activités chimiques et pharmaceutiques de taille moyenne. Créée en 2004, la holding a déjà acquis 17 entités opérationnelles gérées de façon autonome. Elle a notamment mis la main sur les intermédiaires pharmaceutiques de Genzyme en mars 2011. ■ AUDREY FRÉEL IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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ENTREPRISES
Matière active
FERMETURE
Boehringer Ingelheim met fin à Labso Chimie Fine laboratoire allemand en 1969. Il produit des principes actifs et principalement le dipyridamole. « Le site est largement surcapacitaire : en 2011, les volumes de production assurés n’ont représenté que 27 % de sa capacité disponible », justifie le groupe. Ainsi, le laboratoire allemand est contraint de financer chaque année cette surcapacité à hauteur de 1 à 4 millions d’euros. Selon les estimations du groupe, à l’horizon 2014, il devrait injecter l’équivalent du chiffre d’affaires généré par le site (9,4 M€ en 2011) pour maintenir un résultat opérationnel positif. Outre une
Coup dur pour les 53 salariés de Labso Chimie Fine, filiale de Boehringer Ingelheim qui opère une usine à Blanquefort (Gironde). La direction a soumis aux représentants du personnel, le 8 novembre, un projet de fermeture du site. L’arrêt devrait intervenir fin juillet 2013 et entraînera la suppression des 53 postes de l’usine. Dans un premier temps, Boehringer Ingelheim a envisagé de la vendre à un acteur de la chimie fine. Mais ce projet a échoué, « faute d’une solution pérenne ». Opérationnel depuis 1962, le site de Blanquefort est tombé dans l’escarcelle du
DSM Pharmaceutical Products, la filiale dédiée à la fabrication à façon du Néerlandais Royal DSM, a entamé une collaboration dans le domaine de la biocatalyse avec le Britannique Almac, lui aussi spécialisé dans le façonnage. L’accord permettra aux groupes de mettre en commun leurs technologies basées sur les enzymes, leurs services et leurs expertises concernant la fabrication d’ingrédients pharmaceutiques actifs (API). Le savoir-faire d’Almac dans l’identification d’enzymes et la mise en œuvre de projets en phase de développement précoce viendra compléter l’expérience
© DSM
DSM s’associe à Almac
DSM et Almac collaborent dans la biocatalyse.
commerciale de DSM, qui vend actuellement plus de 30 bioprocédés de production à grande échelle (plusieurs tonnes). ■ A.F.
BASF construit en Inde Le géant chimique mondial veut accroître ses activités à destination du marché pharmaceutique asiatique. BASF construira ainsi une unité pour la production de catalyseurs à base de métaux pour la chimie fine. Ces catalyseurs sont utilisés pour la production d’ingrédients pharmaceutiques actifs. L’unité sera implantée au cœur du plus grand site industriel de BASF en Inde, à Mangalore, où le groupe produit
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déjà des produits de performance, des dispersions et des produits pour le papier. La future unité, prévue pour un démarrage au deuxième trimestre 2013, sera la première de BASF pour la production de catalyseurs chimiques dans la région Asie-Pacifique. Le groupe n’a pas dévoilé le montant de l’investissement pour ce projet destiné à se rapprocher de ses clients indiens et asiatiques de la pharmacie. ■ J.C.
demande limitée pour le dipyridamole, Labso Chimie Fine fait aussi face à une diminution de la demande en principes actifs pharmaceutiques à forts volumes ainsi qu’à une pression sur les prix. De même, le groupe s’est progressivement tourné vers des médicaments nécessitant moins de principes actifs et vers des marchés présentant un nombre de traitements réduit. Enfin, l’amélioration des procédés de fabrication est aussi responsable de la surcapacité du site. Jusqu’alors, Boehringer Ingelheim produisait du dipyridamole à Blanquefort et à Malgrat de
Mar, en Espagne. Cette usine assurait déjà plus de 70 % de la production de ce principe actif. Les volumes du site français seront désormais transférés en Espagne. Via ce projet, Boehringer Ingelheim tourne le dos à sa dernière usine de production française. Dans l’Hexagone, il possède également un siège social à Paris et un site à Reims (Marne) qui abrite des activités de recherche clinique, santé animale et des fonctions supports. En 2011, la filiale française du groupe allemand a généré 380 M€ de ventes, pour un effectif de 950 personnes. ■ A.F.
Mylan acquiert une unité de SMS Pharmaceuticals Le géant américain des médicaments génériques étend un peu plus ses positions en Inde. Sa filiale locale Mylan Laboratories aurait reçu une réponse favorable à sa proposition d’acquérir une unité d’ingrédients pharmaceutiques actifs (API) appartenant à SMS Pharmaceuticals. Le groupe indien a lui-même informé la Bourse de Bombay de son approbation du projet. Le montant de l’opération se porte à 1,73 milliard de roupies (environ 25 M€). Cette unité basée à proxi-
mité de Visakhapatnam (Inde) est spécialisée dans la production d’API et de formulations pour des produits d’oncologie. Les détails de l’opération n’ont pas été rendus publics. Pour Mylan, cette acquisition va renforcer un déjà vaste réseau d’unités d’API dans le pays. Suite à l’acquisition du spécialiste indien Matrix en 2007, le laboratoire américain dispose de sept unités d’API en Inde. Dans le monde, le groupe en totalise huit, la dernière étant localisée en Chine. ■ J.C.
Une unité en Inde pour DSM Sinochem ■ Selon Chemical Week, la coentreprise 50-50 entre DSM et Sinochem va installer une unité de production d’atorvastatine sur son site de Toansa, en Inde. L’atorvastine est l’ingrédient pharmaceutique actif (API) du Lipitor, l’anticholestérol de Pfizer tombé dans le domaine public en novem-
bre 2011. L’unité devrait démarrer sa production à l’échelle commerciale en 2015. Elle permettra à DSM Sinochem Pharmaceuticals de produire une version générique du Lipitor qui a obtenu en septembre le certificat de conformité à la pharmacopée européenne (CEP).
Saltigo fermerait son site américain ■ La filiale chimie fine de Lanxess aurait tourné le dos à ses activités de production d’ingrédients pharmaceutiques actifs à Redmond, dans l’État de Washington (États-Unis), selon Chemical Week. Le site aurait été fermé en juillet dernier, conduisant à la suppression d’une vingtaine de postes.
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ENTREPRISES
Fournisseurs
CONDITIONNEMENT LE GROUPE ALLEMAND ENCHAÎNE LES OPÉRATIONS TANT DANS LE FLACONNAGE EN VERRE OU PLASTIQUE QUE DANS LE DÉVELOPPEMENT DE SYSTÈMES DE DÉLIVRANCE SOPHISTIQUÉS.
Double investissement pour Gerresheimer
grande échelle de produits de haute technologie tels que des inhalateurs pharmaceutiques et des systèmes d’auto-injection ainsi que des produits pour le laboratoire et le diagnostic molé-
l’Atlantique », commente Peter Belden, directeur général d’AndersonBrecon Europe. Intégrant des compartiments pour le conditionnement primaire et secondaire, cette usine est équipée pour limiter le risque d’exposition aux ingrédients encouru par l’opérateur, et validée selon les normes HACCP (Hazard analysis and critical control points) et Iso 8. Résultant de la fusion entre Brecon Pharmaceuticals et Anderson Packaging réalisée en juin dernier, AndersonBrecon emploie près de 1 500 collaborateurs et possède 12 usines sur les continents américains et européens. ■ D.O.
culaire pour un chiffre d’affaires de plusieurs dizaines de millions d’euros. Les lignes très automatisées, avec un total de quarante machines de moulage par injection et quinze postes d’assemblage complexes, fonctionneront en 24/7. En parallèle, Gerresheimer a ajouté une ligne de production de verre pharmaceutique léger sur son site
LOGISTIQUE
UPS étend son réseau asiatique Le logisticien américain a annoncé l’extension de son réseau de distribution pour le secteur de la santé avec l’ouverture de trois centres en Asie-Pacifique. Deux d’entre eux ont été inaugurés en Chine : l’un de 22 000 m2 à Hangzhou, l’autre de 7 575 m2 à Shanghai. Enfin, un troisième site de 5 388 m2 a été ouvert à Sydney (Australie). « Ces trois installations couplées avec notre site de Singapour sont stratégiquement localisées sur des marchés de la santé en pleine croissance d’Asie-Pacifique », indique Craig Foster, vice-prési-
© UPS
Des conditionnements en verre et en plastique pour l’industrie pharmaceutique.
AndersonBrecon ouvre une usine aux Pays de Galles Le spécialiste du conditionnement pour le secteur pharmaceutique a annoncé l’inauguration d’une usine de conditionnement sur le site de Talgarth (Pays de Galles). Cette installation d’environ 370 m2 va permettre à AndersonBrecon de doubler ses capacités en emballage pharmaceutique et d’être le seul spécialiste au Royaume-Uni à proposer le conditionnement d’ingrédients actifs, selon le groupe. « Le nouveau centre renforce notre offre, et permet aux clients d’AndersonBrecon d’avoir des ingrédients actifs conditionnés et distribués de part et d’autre de
de Lohr, en Allemagne. Cette unité dont les capacités ont été tenues secrètes, a permis la création de 16 postes. Elle est équipée d’un four capable de délivrer des températures constantes au-delà de 1 500 °C et satisfaisant aux exigences de production pharmaceutique. Ces opérations interviennent alors que l’Allemand avait réalisé des investissements pour accroître sa production à Pfreimid en Allemagne et agrandir un site en République tchèque. En outre, il a réalisé, en avril dernier, l’acquisition de Neutral Glass pour renforcer sa position en Inde. Gerresheimer emploie plus de 11 000 employés répartis sur 47 sites en Europe, aux Amériques et en Asie. Son chiffre d’affaires s’élève à environ un milliard d’euros. ■ DINHILL ON
© Gerresheimer
Le spécialiste allemand de l’emballage pharmaceutique Gerresheimer annonce la construction d’une salle blanche de classe ISO 8 pour la production et l’assemblage de systèmes d’auto-injection sur son site suisse de Küssnacht. Cette salle sera notamment équipée de machines de moulage par injection, de robots et de lignes d’assemblage hautement automatisées. Cet investissement va contribuer à la création d’emplois et la société invite des candidats possédant les qualifications appropriées à se manifester. Après l’achèvement des travaux, le site de Küssnacht aura une zone de production de plus de 3 700 m², dont 2 900 m² en salle blanche classe ISO 8 et 800 m² en zone contrôlée de classe ISO 9. Il se dédie à la production à
UPS développe ses activités dans le secteur de la santé.
dent de l’activité Supply chain and healthcare logistics d’UPS Asie-Pacifique. Cette extension porte à 36 le nombre de sites d’UPS dédiés au secteur de la santé. ■ D.O.
Berlin Packaging acquiert USCC
SGS acquiert Sentinel Services
■ Le spécialiste américain des emballages a signé un accord pour l’acquisi-
■ Le fournisseur de services de sous-traitance analytique a mis la main sur le Sud-Africain Sentinel Services, prestataire de services de contrôle non destructif. Cette acquisition, dont le montant n’a pas été dévoilé, permet à SGS de se renforcer dans les services industriels dans la région. Depuis 2011, le groupe avait fait d’autres acquisitions de prestataires de services (Nvirocrop, Acumax, Metlab) en Afrique du Sud.
tion de son compatriote United States Container Corporation (USCC), actif dans les emballages rigides et industriels, notamment pour la chimie. Cette transaction permet à Berlin Packaging de renforcer sa présence américaine en Californie et en Arizona. En mai dernier, il avait déjà étendu sa couverture géographique en Amérique avec l’acquisition de Lerman Container.
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Fournisseurs PROCESS
ENTREPRISES
ANALYSE
Applikon conçoit des bioréacteurs pour l’industrie des biotechnologies.
développement et la production de produits pharmaceutiques issus des biotechnologies. Il possède des filiales aux États-Unis, en Angleterre et en Chine. ■ S.L.
Aveva fête ses 45 ans Depuis sa création en 1967, le CADCentre (Centre de recherche spécialisé dans la conception assistée par ordinateur) établi à Cambridge (Royaume-Uni) est devenu un fournisseur de logiciels pour l’ingénierie dans les industries des hydrocarbures, papetières, énergétiques, chimiques, pharmaceutiques et navales. Devenue Aveva en 2001, la société a depuis opéré une stratégie de croissance externe. Ainsi, le nombre d’employés est passé de 228 en 2000 à plus de 1 200 en 2012. Le chiffre d’affaires a aussi fait un bond. De 24 millions de livres sterling (29,5 M€) en 2000, il a atteint 195 M£ pour l’exercice 2012, clos fin mars. Cette croissance s’est faite par des acquisitions ciblées
pour l’ajout de nouvelles technologies aux solutions d’Aveva pour l’optimisation des projets d’ingénierie et l’aide à l’exploitation, la maintenance et éventuellement le démantèlement des installations existantes. Une stratégie qu’Aveva devrait poursuivre selon Bruce Douglas, Senior vice-président Stratégie et marketing d’Aveva, qui refuse de détailler les objectifs fixés. En France, Aveva emploie 40 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 20 M€ environ, qui augmente de 5 à 10 % par an, selon Fredy Ktourza, senior vice-président Ouest EMEA. Au niveau mondial, les industries chimique et pharmaceutique représentent 15 à 20 % du chiffre d’affaires. ■ A.D.
BioMérieux et Thermo Fisher renouvellent leur partenariat ■ La société française spécialisée dans le diagnostic a annoncé le renouvellement de son partenariat à long terme avec Thermo Fisher Scientific, fournisseur mondial d’équipements de laboratoire, portant sur un test de détection du sepsis. Ce test combine la technologie de dosage de la procalcitonine de Thermo Fisher et les plateformes d’essais immunologiques Vidas et miniVidas de bioMérieux.
ser les services de Bioadmetys. Nous anticipons également sur une nouvelle directive de l’Union européenne imposant de nouveaux tests toxicologiques en cosmétique, ce qui va contribuer au développement de Bioadmetys ». Biogalenys, qui vise cette année un chiffre d’affaires d’1 M€ (700 000 euros en 2011) travaille à 50 % pour la pharmacie et à 50 % pour la cosmétique. « Et en toute indépendance des grands groupes, souligne Sandra Leblanc. 90 % de nos clients sont des PME, majoritairement des Biotechs, à l’instar de TF Chem, par exemple ». De son côté Bioadmetys, avec 2 salariés, « mais bientôt plus », espère la directrice, travaille déjà pour la cosmétique, par exemple pour CCI Productions Parfums et Cosmétiques. ■ AKELA SOPHIA
Le laboratoire Biogalenys va officialiser la création de son second laboratoire, Bioadmetys, dans la microbiologie et la culture cellulaire. Implanté à Miserey dans l’Eure, Biogalenys, qui recense 10 collaborateurs, est spécialisé dans les analyses chimiques, toxicologiques, et l’étude des passages transmembranaires. « Nous avons créé Bioadmetys dans la bio-pépinière où nous sommes pour compléter nos activités, résume Sandra Leblanc, directrice générale de Biogalenys. Bioadmetys est un spécialiste de la culture de cellules et du contrôle microbiologique sur les équipements des clients : contenants, tests d’étanchéité, et des tests de sensibilité sur cellules. Notre ambition est de capitaliser sur les clients de Biogalenys, qui réalise 7 000 échantillons de tests en série par an, et de leur propo-
Trescal poursuit sa croissance en métrologie Le spécialiste de la métrologie pour les secteurs, entre autres, de la chimie et de la pharmacie, dresse un bref bilan de ses récentes augmentations de capacités. Trescal a ouvert au total six laboratoires de métrologie cette année : à Bayonne (PyrénéesAtlantiques), à Lyon (Rhône), à Nantes (Loire-Atlantique), à Kecskemet (Hongrie), à Singapour et à Tunis (Tunisie). Ces laboratoires ont été mis en place dans le but de « fournir et de garantir un même niveau de service de qualité des prestations de métrologie dans les délais attendus par leurs clients ». Leur activité concerne notamment l’acquisition et la mise en place de systèmes de mesure, en passant par la gestion d’un parc d’équipements, la formation ou encore des services de supports technique et
métrologique. La société possède une soixantaine de sites employant plus de 1 500 collaborateurs dans 16 pays : Allemagne, Benelux, Danemark, France, Espagne, Italie, République tchèque, Royaume-Uni, Roumanie, Suède, Suisse, Hongrie, Tunisie, Singapour et États-Unis. Trescal affiche un chiffre d’affaires pro forma de 147 millions d’euros en 2011. ■ D.O. © Trescal
La société néerlandaise a commencé la construction d’une nouvelle unité de production de bioréacteurs sur le parc technologique de Technolopis à Delft aux Pays-Bas. Elle abritera des bureaux, des laboratoires, un atelier et un entrepôt. Un effectif d’environ 100 personnes sera employé sur le site. Grâce à cet investissement, Applikon Biotechnology « sera capable d’améliorer le service aux clients », tels que l’université de Delft ou la société DSM. Applikon Biotechnology est un leader mondial dans le développement, la fabrication et la fourniture de bioréacteurs pour la recherche, le
© DR
Applikon construit une usine Un second laboratoire pour de bioréacteurs aux Pays-Bas Biogalenys
Trescal augmente son offre en métrologie. IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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ENTREPRISES
Jeune société innovante
Inventiva
Créée en septembre dernier, la jeune société entend se positionner comme un partenaire de recherche pour l’industrie pharmaceutique. Elle bénéficie d’une expertise dans les régulateurs de transcription du génome.
80 12 000 m2 employés.
de laboratoires
15 M€
objectif de
© Inventiva
CA en 2017
Frédéric Cren (à gauche), p-dg, et Pierre Broqua (à droite), directeur de la recherche d’Inventiva.
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avec une histoire de près de 15 ans couronnée de succès, c’est ainsi que Frédéric Cren, p-dg, présente Inventiva. Car si la société a vu le jour en septembre 2012, elle ne part pas de rien. Elle s’est formée à partir de l’activité R&D des anciens Laboratoires Fournier, qui sont passés dans les mains de Solvay avant de finir dans celles d’Abbott en 2010. Dès 2011, le laboratoire américain annonce son intention de céder ces activités de R&D. C’est alors que Frédéric Cren, ancien directeur général de la recherche des Laboratoires Fournier et son associé Pierre Broqua, précédemment directeur de la recherche du site des Laboratoires Fournier à Daix (Côte d’Or), décident de se lancer dans l’aventure. Inventiva débute ainsi son activité, avec un effectif de 80 personnes et un pipeline fourni, autour d’une expertise sur les récepteurs nucléaires et les facteurs de transcription. « Notre vocation est de mettre en place des programmes de recherche en partenariat avec des sociétés pharmaceutiques sur des cibles innovantes qui nous mèneront jusqu’en phase clinique, stade à partir duquel notre partenaire prendra en charge le développement », détaille Frédéric Cren, p-dg et cofondateur. Son associé Pierre Broqua est, lui, directeur de la recherche d’Inventiva. Les deux cofondateurs entendent capitaliser sur l’association d’expertises dans la pharma et dans la biotech afin de développer en propre des molécules jusqu’aux phases précoces mais aussi proposer des services de recherche, notamment de screening à haut contenu biologique, aux industriels et aux laboratoires académiques. D’Abbott, la société a hérité d’une librairie de 230 000 molécules qu’elle entend mettre à la disposition de parte-
© Inventiva
Les clés
■ Une jeune société innovante
La société dispose d’un laboratoire de 12 000 m2.
naires extérieurs mais aussi utiliser pour la découverte en propre. Outre son expertise dans les domaines thérapeutiques des maladies métaboliques, neurodégénératives et immuno-inflammatoires, Inventiva a renforcé ses compétences dans les aires thérapeutiques de l’oncologie et des fibroses.
Plusieurs molécules en développement « Nous avons débuté nos recherches sur les récepteurs nucléaires depuis de nombreuses années. Le récepteur nucléaire est une protéine localisée au niveau du noyau et qui permet la transcription des gènes. Il agit comme un régulateur de la transcription du génome », détaille Pierre Broqua. Avec cette connaissance sur les mécanismes de la transcription, Inventiva se penche sur l’observation des gènes qui peuvent être inhibés ou activés par un défaut de transcription, dans de nombreuses pathologies. « Notre travail consiste à trouver des molécules chimiques avec une action sur ces protéines afin de pallier à ce défaut de transcription », indique
Pierre Broqua. La société a déjà des molécules en développement. Inventiva possède ainsi une molécule en phase II d’essai clinique dans le traitement du diabète et une en phase préclinique avancée dans la maladie de Parkinson. « Pour ces deux candidats médicaments, notre objectif est de trouver rapidement des partenaires », confie Frédéric Cren. La société travaille également autour de trois programmes dans la maladie d’Alzheimer, l’oncologie et les fibroses, avec comme objectif de « continuer à travailler en interne tout en prospectant des partenaires potentiels », détaille le dirigeant. Enfin, avant de partir, Abbott a démontré sa confiance dans l’équipe d’Inventiva. Le laboratoire a ainsi signé un partenariat de cinq ans pour deux programmes dans les maladies auto-immunes et la néphropathie diabétique. L’accord de cession comprend la couverture pendant cinq ans des frais de fonctionnement de la société. « Nous allons utiliser cette période pour construire notre société avec l’objectif de trouver trois à quatre partenaires supplémentaires dans ce délai et d’enregistrer un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2017 », ambitionne Frédéric Cren. ■ AURÉLIE DUREUIL
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MÉDICAMENTS Actualités POLÉMIQUE LE GUIDE PUBLIÉ PAR PHILIPPE EVEN ET BERNARD DEBRÉ A PASSÉ EN REVUE 4 000 MÉDICAMENTS LES JUGEANT TANTÔT UTILES, INUTILES OU DANGEREUX.
Le « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles et dangereux » s’affirme comme un grand succès de librairie avec plus de 300 000 exemplaires écoulés, selon son coauteur, Philippe Even. Ce professeur en médecine, président de l’Institut Necker, a avoué qu’il ne s’attendait pas à ce que son livre ait un tel impact. Seulement 20 000 exemplaires avaient été initialement imprimés. Son partenaire d’écriture, Bernard Debré, urologue et député UMP, a déclaré que ce livre avait le mérite de « donner un coup de pied dans la termitière », alors que chaque année en France, la « mauvaise utilisation de médicaments » provoquerait la mort de 20 000 personnes et un gaspillage de 15 milliards d’euros. Bien entendu, le Leem n’a pas manqué de s’insurger contre ce livre qui tire à boulets rouges sur l’industrie pharmaceutique, sans épargner les autorités sanitaires ni les
© DR
Plus de 300 000 exemplaires vendus pour le Guide des 4 000 médicaments
professionnels de santé. « Cet ouvrage prétend mieux informer sur les médicaments et faciliter le dialogue entre patients et médecins. En réalité, ses deux auteurs recyclent depuis des années les mêmes théories et misent aujourd’hui de manière opportuniste sur la vague de défiance qui a touché, dans le sillage de l’af-
L’efficacité remise en question dans un guide.
faire Mediator, le système de santé. Les deux auteurs, sous couvert d’une démarche qui se prétend objective, s’érigent en procureurs sans nuance de l’ensemble des acteurs : institutionnels, scientifiques, professionnels de santé et
Ralentissement de la consommation en France « La consommation pharmaceutique augmente moins vite en France que dans d’autres pays européens ». Tel est le constat de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans son rapport 2011 d’analyse des ventes de médicaments. L’an dernier, les Français ont consommé en moyenne 48 boîtes de médicaments par habitant. Ce qui représente une faible croissance de 0,8 % par rapport à 2010. Selon l’ANSM, cette
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tendance s’explique par le fait que la consommation pharmaceutique tend à diminuer pour certaines classes thérapeutiques. De même, certaines spécialités ont été retirées du marché en 2011, comme les antidiabétiques Actos et Competact. Enfin, la réévaluation du rapport bénéfice/risque de plusieurs spécialités par l’ANSM ainsi que le déremboursement de nombreux médicaments en 2010 n’ont pas aidé. Les ventes générées par les médicaments en 2011 sont, de
leur côté, restées assez stables dans l’Hexagone et s’élèvent à 27,6 milliards d’euros (+ 0,5 %). Les produits vendus dans les officines ont généré 21,7 Mrds €, ceux commercialisés à l’hôpital 5,9 Mrds €. En revanche, le rapport souligne que « cette stabilisation ne s’est pas accompagnée d’une réduction significative de l’offre ». En 2011, 3 000 substances actives étaient disponibles sur le marché français, ce qui correspond à 10 500 spécialités avec des dossiers d’AMM distincts. ■ A.F.
industriels », a déclaré le syndicat. « Une telle publication, accompagnée d’une couverture médiatique massive, entretient une confusion regrettable et néfaste à l’égard des autorités sanitaires, des médecins et de l’ensemble des salariés des entreprises du médicament. Plutôt que d’ouvrir un débat contradictoire avec l’ensemble des parties prenantes, elle contribue à alarmer inutilement les malades et risque de les conduire à arrêter de leur propre chef des traitements pourtant adaptés aux maladies dont ils souffrent. » Apparemment hermétiques aux critiques, les deux auteurs ne comptent pas en rester là. Ils préparent un nouveau livre à paraître l’année prochaine sur les statines, des médicaments destinés à faire baisser le taux de cholestérol et prévenir des accidents cardiovasculaires qui seraient trop abondamment prescrits. ■ SYLVIE LATIEULE AVEC AFP
Innovation dans l’administration d’anticorps monoclonaux ■ La société de biotech Adocia, spécialisée dans la formulation de protéines thérapeutiques pour le traitement du diabète et des plaies chroniques, vient de remplir trois demandes de brevets pour de nouvelles formulations. La société lyonnaise a notamment mis au point des formulations originales pour une administration d’anticorps monoclonaux par voie sous-cutanée, tout en réduisant les problèmes d’agrégations d’anticorps.
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Actualités
MÉDICAMENTS
Opération coup de poing dans 100 pays
Dix groupes pharmaceutiques s’allient
Une vaste opération destinée à lutter contre la vente illicite de médicaments sur Internet a été récemment menée dans 100 pays, dont la France. Conduite sous le nom de code Pangea V, celle-ci a été menée du 25 septembre au 2 octobre 2012. Elle a été orchestrée, entre autres, par Interpol, l’Organisation mondiale des douanes et certaines autorités sanitaires. Le coup de filet a permis la saisie de 427 000 médicaments par les Douanes. Ceux interceptés dans l’Hexagone sont pour la plupart des produits indiqués dans les troubles de l’érection ou utilisés pour accroître les performances sportives (anabolisants stéroïdiens, etc.) ainsi que des substances d’origine incertaine ou falsifiées qui seront analysées par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). En outre, 236 sites
Améliorer la qualité des études cliniques et accélérer la mise sur le marché de nouveaux médicaments. Tel est le but de TransCelerate BioPharma, une initiative pharmaceutique récemment créée. Celle-ci regroupe dix grands laboratoires internationaux (Abbott, AstraZeneca, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Eli Lilly, GlaxoSmithKline, Pfizer, Roche, Sanofi, Johnson&Johnson), qui vont mettre en commun des moyens financiers et d’autres ressources (personnel, informations, etc.). Le premier axe de travail prioritaire de TransCelerate concerne les études cliniques. Dans ce cadre, cinq projets ont été sélectionnés et bénéficieront d’un financement et d’une aide au développement. Créé début août 2012, TransCelerate est basé à Philadelphie en Pennsylvanie (États-Unis), et
La moitié des médicaments vendus sur Internet sont contrefaits.
illégaux de ventes de médicaments ont été identifiés, dont 52 rattachés à la France. Dans ce cadre, l’ANSM rappelle que l’achat de médicaments en ligne « comporte de nombreux risques pour la santé ». Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 50 % des produits pharmaceutiques commercialisés sur la toile seraient des contrefaçons. ■ A.F.
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RECHERCHE CLINIQUE
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CONTREFAÇON
L’efficacité des essais cliniques en ligne de mire.
déposera cet automne une demande afin d’obtenir le statut d’association à but non lucratif. Par la suite, l’association devrait s’étoffer, puisque l’adhésion est ouverte à d’autres sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques. ■ A.F.
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MÉDICAMENTS
Actualités
■ La Commission européenne vient d’homologuer Avastin (bévacizumab) de Roche associé à une chimiothérapie standard (carboplatine et gemcitabine) chez les femmes présentant une première rechute de cancer ovarien sensible au platine (maladie réapparaissant plus de six mois après la fin de la chimiothérapie à base de platine). Avastin est déjà homologué dans le traitement de première intention (première ligne après chirurgie) du cancer de l’ovaire avancé. La nouvelle indication est importante pour les femmes souffrant de
© Roche
ONCOLOGIE Avastin dans le traitement du cancer ovarien
L’anticorps Avastin.
cancer de l’ovaire, qui vont désormais pouvoir recevoir Avastin associé à une chimiothérapie dès la réapparition de la maladie.
SYSTÈME NERVEUX CENTRAL Aubagio confirme son potentiel dans la sclérose en plaques ■ Sanofi et sa filiale Genzyme annoncent que des données clés de l’étude de phase III Tower ont été présentées au 28e Congrès du Comité européen pour le traitement et la recherche sur la sclérose en plaques (ECTRIMS). Au cours de cette étude, Aubagio (teriflunomide, 14 mg), administré en une prise orale par jour, a significativement réduit le taux annualisé de rechute et ralenti la progression du handicap chez des patients atteints de sclérose en plaques (SEP) de forme récurrente, comparative-
ment à un traitement par placebo. De plus, la proportion de patients traités par Aubagio qui n’ont pas présenté de rechute était significativement plus élevée, comparativement à un traitement par placebo. En septembre, la FDA avait approuvé Aubagio en une prise orale par jour dans le traitement des patients atteints de sclérose en plaques de forme récurrente. L’Agence européenne (EMA) et d’autres organismes étudient actuellement les demandes d’autorisation de mise sur le marché.
Adcetris approuvé en Europe ■ Takeda Pharmaceutical et Millenium ont annoncé que la Commission Européenne (CE) leur a octroyé une autorisation conditionnelle de mise sur le marché pour Adcetris (brentuximab vedotin) dans deux indications. Il s’agit du traitement du lymphome hodgkinien (LH) CD30 positif récidivant ou réfractaire chez l’adulte et après greffe autologue de cellules souches (ASCT) ou après au moins deux traitements antérieurs quand l’ASCT ou une polychimiothérapie
n’est pas une option de traitement et dans le traitement du lymphome anaplasique à grandes cellules systémique (LAGCs) récidivant ou réfractaire chez l’adulte. Le 19 juillet, le CHMP (Comité pour les médicaments à usage humain) avait émis un avis favorable, en se basant sur une évaluation jugée positive du rapport bénéfice/risque. Le groupe Takeda a l’intention de lancer le brentuximab vedotin dans toute l’Europe.
MÉTABOLISME Un médicament de thérapie génique bientôt commercialisé ■ La société pharmaceutique néerlandaise uniQure annonce que la Commission européenne a approuvé, le 25 octobre dernier, Glybera (alipogene tiparvovec), premier médicament de thérapie génique autorisé en Europe. Il sera lancé sur le marché dès l’été 2013. Il est destiné à soigner le déficit en lipoprotéine lipase (LPLD), une maladie rare du métabolisme.
Cette maladie entraîne une incaoacité à métaboliser des particules graisseuses transportées dans le sang, avec pour conséquence de graves inflammations du pancréas. La société néerlandaise affirme travailler sur d’autres médicaments de thérapie génique pour soigner notamment des maladies comme l’hémophilie de type B ou la maladie de Parkinson.
Procédures accélérées pour Regorafenib ■ Le groupe allemand Bayer a annoncé que la FDA allait examiner, selon une procédure accélérée, la demande d’autorisation de son traitement anticancéreux Stivarga (regorafenib) contre les tumeurs stromales digestives. Bayer avait déjà reçu fin septembre le feu vert de la FDA pour la commercialisation de ce traitement dans une autre indication, les
cancers colorectaux résistants. En France, la commission d’AMM de l’ANSM vient d’émettre un avis favorable à la mise à disposition précoce du Régorafénib dans le cadre d’une Autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte pour « Le traitement des patients adultes atteints d’un cancer colorectal métastatique ».
Résultats positifs de phase II pour JX594/TG6006 ■ Jennerex Biotherapeutics et Transgene annoncent que des résultats intermédiaires positifs d’une étude clinique de Phase II de JX594/TG6006 chez des patients atteints de carcinome hépatocellulaire (HCC, cancer du foie) ont fait l’objet d’une présentation orale au congrès annuel de l’association
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internationale ILCA (International Liver Cancer Assocation). Ces résultats montrent la sécurité de l’administration de JX594/TG6006 séquentiellement, d’abord par injection intra-veineuse puis par injection intra-tumorale, ainsi qu’un contrôle de la maladie (absence de progression) et une réponse tumorale.
CARDIOVASCULAIRE Feu vert aux États-Unis pour Xarelto ■ Le groupe allemand Bayer a ments pour le traitement des obtenu le feu vert de la FDA pour embolies pulmonaires et pour la son anticoagulant oral Xarelto prévention des récidives de throm(rivaroxaban). L’autorité américaine boses veineuses profondes. Connu de santé a autorisé Xarelto pour le aussi sous le nom de Rixaroxaban, traitement des thromboses le Xarelto est déjà commercialisé veineuses dans de aiguës, nombreux O O S des pays pour N H N N O embolies une série O pulmod’indicaO O naires et tions la prévencomme la Rivaroxaban de Bayer. tion de prévention récidive, a précisé Bayer dans un d’accidents cardio-vasculaires et le communiqué. La FDA avait décidé traitement ou la prévention de en juillet d’examiner « en priorité » thromboses veineuses. Depuis la la demande de Bayer sur le Xarelto. première autorisation du Xarelto Le groupe avait déjà obtenu, le en 2008, près de deux millions et 19 octobre, un avis favorable de demi de patients dans le monde l’Agence européenne des médicaont utilisé ce médicament.
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La molécule du mois
MÉDICAMENTS
Cette rubrique est proposée par OH
Mirabegron
H N
O N H
S
N
C21H24N4O2S
NH2 (2R)-2-AMINO-N-[4-[2-[[2-HYDROXY-2-PHENYLETHYL] AMINO]ETHYL]PHENYL]-4-THIAZOLEACETAMIDE
I benzeneacetonitrile II nitric acid III 4-nitrobenzeneacetonitrile IV■ Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx 4-nitrobenzeneethanamine V (R)-alpha-hydroxybenzeneaceticxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx acid I Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx VI (alphaR)-alpha-hydroxy-N-[2-(4-nitrophenyl)ethyl] II xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx benzeneacetamide xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx VII (alphaR)-alpha-[[[2-(4-nitrophenyl)ethyl]amino]methyl] xxxxxxxxxxxxx benzeneme III xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx VIII (alphaR)-alpha-[[[2-(4-aminophenyl)ethyl]amino]methyl] xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx benzenemethanol IX 2-amino-4-thiazoleacetic acid X 4-chloroacetoacetic acid ethyl ester XI thiourea XII 2-amino-4-thiazoleacetic acid ethyl ester
Intermédiaires
Xxxxxxxx
DATE PRIORITAIRE : 1997 DÉCOUVREUR ET DÉVELOPPEUR : ASTELLAS PHARMA INCONTINENCE URINAIRE
Synthèse du Synthèse Mirabegron de Blonanserin
Commentaires ■ 28 Juin 2012 : la FDA approuve Myrbetriq (mirabegron) pour le traitement de la vessie hyperactive chez les adultes. Mirabegron est en effet proposé sous le nom de Myrbetriq aux États-Unis et de Betanis au Japon. Mai 2009 : phase III dans l’Union Européenne, au Japon et aux États-Unis pour le traitement de l’incontinence urinaire. 2008 : mirabegron est en cours de phase III avec toltérodine (utilisé comme comparateur actif) chez des sujets présentant des symptômes de la vessie hyperactive. Mirabegron est aussi en phase I dans des études pharmacocinétiques, seul ou en association avec la rifampicine, et en phase I dans des études pharmacocinétiques chez des sujets normaux ou présentant une insuffisance rénale. 2006-2007 : évaluation clinique de phase II pour le traitement de la vessie hyperactive. Mirabegron (YM-178) est un agoniste de récepteurs adrénergiques bêta-3. Le récepteur adrénergique bêta-3 est l’un des trois sous-types de récepteurs adrénergiques bêta. La relaxation de la vessie humaine étant principalement induite par les récepteurs bêta-3-adrénergiques. Dans les premières études précliniques, mirabegron a augmenté les taux d’AMPc cyclique dans des cellules d’ovaires de hamsters chinois exprimant les récepteurs bêta-3 de l’homme (CE50 = 22,4 nM). Dans le test de l’antagonisme à la contraction par le chlorure de potassium Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx rubrique et le carbachol, dansCette le muscle isoléest de la vessie chez le rat, mirabegron a xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx proposée par montré un effet puissant de détente de la vessie. La vitesse de relaxation xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx maximale était de 94% pour le carbachol (contre 15,7 % pour lesxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx CGP-12, 177A, IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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MÉDICAMENTS
La molécule du mois
le composé de contrôle) et 69 % pour le chlorure de potassium (contre 17,4 % pour CGP-12, 177A). En outre, en fonction de la dose, il réduit la fréquence des contractions rythmiques dans les contractions de la vessie chez le rat et prolonge les intervalles de la fonction urinaire dans les tests de mesure où l’hyperactivité de la vessie est occasionnée par l’administration de cyclophosphamide. Dans les études précliniques avancées chez des souris mâles (niveau de glucose dans le sang : 200 mg / dL ou plus), mirabegron a montré une forte activité hypoglycémique (ED30 = 3,5 mg / kg / jour ou moins) dans l’administration par voie orale. En outre, chez des rats anesthésiés (3 mg / kg iv), elle a réduit la fréquence des contractions de la vessie rythmique induite par remplissage avec une solution saline par voie intravésicale sans affecter son amplitude.
Bibliographie ■ - WO9920607 (1999) Priority : JP19970285778, 17 Oct. 1997 (Yamanouchi Pharma Co Ltd., Japan) - WO03037881 (2003) Priority : JP20010332914, 30 Oct. 2001 (Yamanouchi Pharma Co Ltd., Japan) - WO2004041276 (2004) Priority : JP20020323792, 7 Nov. 2002 (Yamanouchi Pharma Co Ltd., Japan) - T. Takasu et al., Effect Of (R)-2-(2-Aminothiazol-4-yl)-4’-{2-[(2-hydroxy-2-phenylethyl)amino]ethyl} acetanilide (YM178), A Novel Selective Beta3-Adrenoceptor Agonist, On Bladder Function, J. Pharmacol. Exp. Ther. 2007 May; 321(2): 642-7
- T. Maruyama et al., Synthesis And Structure-activity Relationships Of Heteroarylacetamide Derivatives As A Potential Human Beta 3 Adrenergic Receptor Agonist, 227th ACS Natl. Meet. 2004 Mar.-Apr.; Abstract MEDI 295.
Réactifs ■ H2SO4 NaBH4 CoCl2 BH3 DMI H2 Pd/C EDC NaHCO3 NaOH
sulfuric acid sodium borohydride phosgene borane 1,3-dimethyl-2-imidazolidinone hydrogen palladium on carbon 1-[3-(dimethylamino)propyl]-3-ethylcarbodiimide sodium hydrogencarbonate sodium hydroxide
C23H30FN3
Synthèse de
Réactions et technologies Blonanserin ■ Nitration - Nitrile Reduction - Amidation - Carbonyl reduction - Nitro Reduction - Thiazole Synthesis - Hydrolysis
Becker & Associates est une société spécialisée dans le conseil technologique chimique. Les informations publiées sont tirées de la base des données : "Future Generics Database", qui propose une compilation unique de renseignements sur les génériques de demain. Pour plus d’informations sur la synthèse et les brevets de molécules sur le marché comme en développement, contacter Olivier Mordacque, Ing. Ph.D. Tél. : +33(0)1 48 87 75 44 – omordacque@beckerdata.com – www.beckerdata.com
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REPORTAGE THÉRAPIE GÉNIQUE
LeGénéthonmultiplie les projets « Nous connaissons le budget nécessaire pour 2013. Mais il sera financé par le Téléthon qui n’a pas encore eu lieu », souligne Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’Association française des myopathies (AFM-Téléthon). Le financement de l’association dépend d’un rendezvous annuel national : le Téléthon, créé en 1997. Cette année, les 7 et 8 décembre, les Français seront sollicités pour aider la recherche dans les maladies rares. Des dons qui serviront au financement des travaux du Généthon, « bras armé de l’AFM-Téléthon », selon Frédéric Revah, directeur général du Généthon. L’organisme de recherche et développement de l’AFM-Téléthon multiplie les projets d’essais préclinique et clinique de thérapie génique pour les maladies rares. Trois études en préparation par le Généthon devraient entrer en phase I d’ici 1 à 2 ans. Des essais financés majoritairement par l’AFM. L’association finance le Généthon à hauteur de 80 à 90 %. En 2011, ce spécialiste des thérapies géniques a bénéficié d’un budget de 27,8 millions d’euros. Il compte un effectif de 220 collaborateurs. Ce laboratoire à but non lucratif « se dédie à la conception, au développement et à la production de médicaments de thérapie génique pour les maladies rares ». Les programmes thérapeutiques concernent les maladies neuromusculaires, les maladies du système immunitaire du sang, les maladies oculaires et du foie. L’organisme a établi la preuve de concept pour plusieurs pathologies, notamment l’Adrénoleucodystrophie et l’Amaurose congénitale de Leber. « Aujourd’hui, les enjeux sont ceux du développement. Nous devons démontrer notre capacité à passer du concept thérapeutique au produit validé en clinique et mis à disposition des patients », détaille Frédéric Revah. Le laboratoire a initié plusieurs essais précliniques dont certains devraient entrer en phase I d’essais cliniques prochainement. C’est le cas de la granulomatose chronique dans le domaine de l’immunologie. Un essai de phase I impliquant également le Royaume-Uni, la Grèce, la Suisse et les ÉtatsUnis devrait débuter en fin d’année. C’est ensuite un essai de phase I dans la neuropathie optique de Leber qui devrait être initié en 2013. D’autres essais cliniques de phase I devraient suivre. Le Généthon
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© Pascal Guittet
Le laboratoire de l’Association française des myopathies affiche ses projets pour les mois à venir. Ils devraient comprendre des essais précliniques et cliniques ainsi que l’ouverture de son centre de production.
AFIN D’ÉTABLIR DES ARBRES GÉNÉALOGIQUES GÉNÉTIQUES, LE GÉNÉTHON A CONSTITUÉ UNE BANQUE D’ADN PROVENANT DES PATIENTS ET DE LEUR FAMILLE.
compte également dans son pipeline un essai de phase I/II d’une thérapie génique de la maladie de Wiskott-Aldrich. Un autre enjeu réside dans le passage à la production à grande échelle selon les normes pharmaceutiques de vecteurs, ces transporteurs du gène médicament, avec l’ouverture attendu du Généthon Bioprod (voir encadré). Enfin, le directeur général de Généthon identifie un troisième enjeu dans « la prise en compte des exigences réglementaires pour des produits innovants à la fois dans leur mécanisme d’action et leur composition, avec la redéfinition de l’ensemble des éléments liés aux développements préclinique et clinique ». Car les travaux du Généthon ne se limitent pas au développement de produits de thérapie génique, du laboratoire à la validation clinique. Les scientifiques travaillent également dans le domaine des procédés et des technologies permettant le développement pré-industriel du transfert des gènes. Depuis sa création en 1990, le Généthon a développé son expertise, lui permettant aujourd’hui de se présenter comme « un des principaux centres internationaux de R&D préclinique et clinique de thérapie génique pour les maladies rares ». Son premier grand fait d’armes
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Thérapie génique Le Généthon multiplie les projets
date de 1992 avec la publication de la 1e carte du génome humain. « Aussitôt après la découverte, nous l’avons mise à disposition de la communauté scientifique », rappelle Frédéric Revah. Car l’enjeu pour le Généthon est de « faire en sorte que les traitements soient réellement mis à disposition des patients », ajoute le directeur général du Généthon. « Nous adoptons une stratégie d’intérêt général. Les myopathies sont des maladies mortelles qui s’attaquent aux enfants. Dans notre fonctionnement, nous n’avons pas la même notion du temps que les industriels », souligne Laurence Tiennot-Herment. Si le Généthon multiplie les projets d’essais cliniques et s’est doté d’un outil de production, le laboratoire marque sa différence vis-à-vis des industriels de la pharmacie. « Nous ne sommes pas un laboratoire pharmaceutique. Nous entendons rester une association à but non lucratif », indique Frédéric Revah. L’objectif est de « mettre au point des médicaments à un prix juste et maîtrisé ». Un positionnement que définit Frédéric Revah : « une fois développés, les médicaments doivent être à la disposition de tous à un coût établi de façon transparente ». La présidente de l’AFM-Téléthon rappelle que les travaux sur les maladies rares constituent « un laboratoire d’innovations thérapeutiques pour les maladies fréquentes ». Frédéric Revah constate d’ailleurs un intérêt des industriels pour les maladies rares. « On voit se développer le concept de maladie personnalisée. Nous sommes sollicités par des sociétés. Nous réfléchissons aujourd’hui à la manière de mettre en place des interactions », déclare-t-il, tout en insistant sur le caractère conditionnel de collaborations avec les entreprises de la pharmacie. Un rapprochement a néanmoins été entrepris avec l’obtention du prix du Galien France 2012. « Il s’agit d’une très belle marque de reconnaissance de nos travaux. C’est la 1e fois qu’il est remis à de la recherche associative », s’est félicité le directeur général du Généthon. ■ À ÉVRY, AURÉLIE DUREUIL
REPORTAGE
UN DÉCRET ENCLENCHE L’OUVERTURE DE GÉNÉTHON BIOPROD Le bâtiment est flambant neuf. Les premiers équipements sont installés. Inauguré en novembre 2010, le Généthon Bioprod a longtemps attendu la signature d’un décret d’application pour déposer sa demande d’accréditation auprès de l’ANSM. En effet, la loi n°2011-302 du 22 mars 2011 donne la possibilité aux « organismes à but non lucratif » de devenir établissements pharmaceutiques « lorsque ces activités portent sur des médicaments de thérapie innovante ». Une loi qui per-
met au Généthon d’opérer sur son site de 10 000 m2 dont 5 000 m2 de surface de production. Pourtant, l’organisme dépendant de l’AFM-Téléthon a dû patienter jusqu’au 8 novembre 2012, date de la parution du décret d’application. « Dès la parution du décret, nous enverrons le dossier aux autorités réglementaires », confiait, en octobre, Frédéric Revah, directeur général du Généthon. Le début de la production est programmé pour le milieu de l’année 2013.
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ENQUÊTE ESSAIS CLINIQUES
Maintenir sa position mondiale
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Dans le domaine de la réalisation des essais cliniques, la France possède des forces mais aussi des faiblesses. Industriels, institutionnels, CRO… tous les acteurs se mobilisent pour réussir à capter des études sur le territoire.
LA FRANCE EST RECONNUE POUR SON EXPERTISE DANS LES ESSAIS CLINIQUES POUR LES VACCINS.
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« La recherche clinique industrielle contribue à l’accès précoce aux nouveaux médicaments, l’amélioration de la qualité des soins, la reconnaissance internationale des équipes françaises de recherche et un apport économique direct important », martèle les Entreprises du médicament (Leem) dans leur dernière étude sur l’Attractivité de la France pour la recherche clinique internationale publiée en décembre 2012. L’organisation estime ainsi à près de 500 millions d’euros par an les investissements industriels pour les études cliniques industrielles à l’hôpital. Car les essais cliniques impliquent des industriels de la pharmacie mais aussi des établissements publics et des sociétés prestataires de services en recherches clinique et épidémiologique (CRO). Les chiffres 2011 de l’Agence nationale de sécurité du médicament font état de 871 essais cliniques autorisés dont 69 % avec un promoteur industriel et 31 % avec un promoteur institutionnel. Un chiffre en diminution. D’après l’ANSM, en 2008, 1 000 essais cliniques avaient été autorisés dont 74 % avec un promoteur industriel. Le chiffre était passé à 920 en 2009
et 903 en 2010. Ces chiffres ne manquent pas d’inquiéter les différents acteurs des essais cliniques en France. De son côté, le Leem propose une analyse de la situation au travers de son étude 2012 sur l’attractivité de la France. Elle n’a pu se concentrer que sur un peu plus de 520 études initiées en 2010 et en 2011 à partir des informations fournies par 29 entreprises pharmaceutiques. Sur ce nombre d’études cliniques, 386 sont des études internationales auquelles la France participe. « Globalement, l’Europe enregistre une baisse des essais cliniques tandis que l’Asie et l’Amérique du Nord sont en progression et que l’Amérique latine est stable. En Europe, la France reste dans la moyenne », tempère Claire Sibenaler, directrice des études cliniques au Leem. En effet, l’enquête 2012 du Leem montre que les États-Unis participent à 81 % de ces études internationales contre 66 % dans celle de 2010. En Asie, le chiffre a gagné 4 % en deux ans pour atteindre 44 %, tandis que l’Amérique latine a vu son taux de participation augmenter de 37 à 39 % sur la même période. Cette tendance est confirmée par le nombre de patients recrutés. Les 386 études cliniques internationales ont fait appel à 228 746 patients au niveau mondial. Pour mener ces essais cliniques, la France a recruté 14 234 patients soit 6,2 % des participants à ces études. En 2010, ce taux était de 7,6 %. Au niveau européen, le taux est passé de 60,8 % en 2010 à 51,8 % cette année. Les États-Unis et l’Asie enregistrent une augmentation, pas-
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Essais cliniques Maintenir sa position mondiale sant respectivement de 15,4 % à 20,3 % et de 7,8 % à 10,4 %. Face à cette régression, les acteurs français impliqués dans l’organisation des essais cliniques affichent leur objectif commun de renforcer l’attractivité de la France et ainsi garder la réalisation d’essais cliniques dans l’Hexagone. Tous les signaux ne sont pas négatifs dans l’étude du Leem. Ainsi, le pourcentage d’études internationales proposées par les maisons-mères à leurs filiales s’est stabilisé. Après avoir chuté de 44 % en 2008 à 40 % en 2010, le chiffre s’établit en 2012 à 43 %. « La France reste un pays auquel on propose des études cliniques », se félicite Claire Sibenaler. Une tendance que confirme Soizic Courcier, directrice médical de GSK en France. « Nous faisons partie des 40 pays au monde dans lesquels GSK implémente ses essais cliniques. La France est reconnue pour son expertise dans certains domaines tels que l’oncologie, les neurosciences, l’infectiologie, les maladies rares et la vaccinologie. Dans ces domaines, notre maison-mère nous propose systématiquement tous les essais. Dans les autres domaines, nous venons en complément des pays spécialisés », détaille-t-elle. Des domaines d’expertise pour la France que confirme l’étude du Leem. « Les performances de recrutement des patients sont différentes en fonction des aires thérapeutiques. Nous sommes très bien placés en cancérologie et dans les maladies rares, pour lesquelles le nombre moyen de patients recrutés par centre actif se situe dans la moyenne monde voire au-dessus. Dans l’aire thérapeutique virologie / vaccins / anti-infectieux, nous dépassons la moyenne européenne, mais restons sous la moyenne mondiale. Par contre, dans les domaines cardiovasculaires et le diabète, la France est au dernier rang », indique Claire Sibenaler qui se félicite par ailleurs de l’augmentation des
ENQUÊTE
CENGEPS, QUEL AVENIR APRÈS 2015 ? Quatre ans, c’est la durée de financement alloué au Cengeps (Centre national de gestion des essais des produits de santé) à sa création en 2007. Défini par le Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) de 2005, ce groupement d’intérêt public a pour objectif de « redonner sa place à la France dans les essais cliniques », selon sa directrice Marie Lang. Le Cengeps a vu son financement renouvelé en avril 2011 pour la période 2011-2014. L’organisme dispose d’un budget de 10 millions d’euros annuels et ses membres proviennent à 51 % du public et à 49 % des industriels de la pharmacie. « La question se pose aujourd’hui du finance-
ment au delà de mars 2015, indique Marie Lang. Les industriels se sont engagés à nous financer jusqu’à cette date ». Le Cengeps a entamé un bilan d’évaluation afin de « montrer l’impact de nos actions », souligne la directrice qui rappelle que le Cengeps intervient dans 20 % des essais cliniques initiés par des industriels. Le résultat le plus marquant étant la baisse des délais de contractualisation entre les industriels et les hôpitaux. « Quand nous intervenons, nous constatons une augmentation de 68 % en taux de recrutement et une diminution de 51% de fermeture de centres sans inclusion », se félicite la directrice du Cengeps.
études en pédiatrie (6,1 % des études recensées par l’enquête du Leem). Une difficulté de recrutement que tente de pallier le Centre national de gestion des essais des produits de santé (Cengeps), qui a pour objectif de « recruter plus, plus vite et mieux ». « Nous intervenons pour faciliter tout ce qui pourrait accélérer la mise en place des essais cliniques. Notamment les parties logistique et administrative », souligne Marie Lang, directrice du Cengeps. L’organisme, qui dispose d’un budget de 10 millions d’euros par an, finance l’activité de 300 postes équivalents temps plein dans les sept grandes inter-régions de recherche clinique. « Il s’agit entre autres de techniciens d’étude clinique qui vont aider l’investigateur au recrutement des patients. Ils interviennent, par exemple, pour regarder les dossiers médicaux afin de déterminer l’éligibilité des patients à l’essai clinique concerné, pour prendre les rendez-vous avec les patients sélectionnés… », souligne Marie Lang. Une
aide qui permet notamment d’estimer le nombre précis de patients potentiels pour une étude. « Les industriels ont besoin de fiabilité dans l’engagement du recrutement dans les centres. Or il arrive que les investigateurs surestiment le potentiel d’inclusion », note la directrice du Cengeps. Ce chiffre permet aux industriels de se positionner sur un essai clinique. « Lorsque le groupe nous demande un plan de faisabilité pour un essai clinique, nous avons trois à quatre semaines pour proposer le nombre de centres, le nombre de patients, etc. que nous pourrions mobiliser », indique Soizic Courcier (GSK). Un dossier qui permet ensuite d’obtenir la décision finale de la maison-mère pour la réalisation de l’essai et donc le début du recrutement de patients. En France, le nombre moyen de patients recrutés par centre actif dans les études internationales de phase II et III est passé de 6,9 en 2010 à 4,7 en 2012. Une chute qui s’explique peut-être par l’augmentation du nombre de
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Répar Répartition tition des essais cliniques de médicamen médicaments ts en France France en 2011 (hors thér apie génique et thér apie cell ulaire) thérapie thérapie cellulaire) 871 essais cliniques Phase II 31,70 %
Phase III 35,80 %
Autres 35 %
Phase I 21,80 %
Phase IV 9,70 %
Cardiovasculaire 6%
Par Par phase
Oncologie et onco-hématologie 28 % Système nerveux central 18 %
Infectiologie 13 %
Par P ar domaine thér thérapeutique apeutique (les 4 principaux)
Source ANSM IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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Essais cliniques Maintenir sa position mondiale
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centres impliqués (2 498 en 2012 contre 2 433 en 2010), combinée à une diminution du nombre de patients (20 199 en 2012 contre 22 095 en 2010). Cette difficulté de recrutement fait partie des points identifiés par le Leem. « Nous devons soutenir les actions du Cengeps afin d’améliorer le recrutement dans les centres », souligne Claire Sibenaler.
© Afcros
Accélérer la contractualisation
LES CRO INTERVIENNENT À TOUTES LES ÉTAPES DES ESSAIS CLINIQUES.
Pour démarrer un essai, les industriels déposent une demande d’autorisation de l’essai auprès de l’ANSM, une demande d’avis d’un comité de protection des personnes. Et, une fois les centres identifiés, ils entament les discussions avec l’administration des hôpitaux concernés afin de contractualiser leur participation à l’étude. Concernant la demande auprès des autorités réglementaires, la France affiche un délai médian d’autorisation de l’étude par l’ANSM de 49 jours en 2012, pour les études de l’échantillon de l’enquête du Leem. Ils étaient de 56 jours en 2010. « Nous devons être vigilants pour que ces délais restent compétitifs par rapport aux autres pays européens », note Claire Sibenaler. Si la France reste bien placée en termes de délais d’autorisation, elle pèche sur les délais de contractualisation. Cette étape repose sur les discussions entre les industriels de la pharmacie et les centres hospita-
liers dans lesquels les patients vont être suivis au cours de l’essai clinique. « Les temps supplémentaires d’hospitalisation liée à l’essai clinique, les actes médicaux, etc. doivent être pris en compte afin de définir le surcoût que va impliquer l’inclusion de chaque patient dans l’essai clinique », détaille Jean-Pierre Duffet, adjoint à la directrice du Cengeps. Afin de faciliter ces discussions entre les laboratoires pharmaceutiques et les directions d’hôpitaux, le Cengeps a établi une grille de surcoûts avec une définition des différents éléments à prendre en compte. L’organisme propose également des contrats types. En effet, la réduction du temps de contractualisation est un facteur important d’amélioration. « Le délai entre le début des discussions et la contractualisation est parfois tellement long que des centres internationaux terminent les inclusions avant même qu’elles ne débutent en France », déplore Jean-Pierre Duffet. Depuis 2006, le délai médian entre la soumission et la signature du 1er contrat hospitalier a diminué, passant de 140 à 111 jours en 2012. Cependant, sur les deux dernières années, une stagnation est enregistrée. Afin de réduire ce délai, le Leem entend « se mobiliser auprès des hôpitaux sur les aspects contractuels », selon Claire Sibenaler. Soizic Courcier de GSK annonce l’objectif d’un délai de 60 jours. « Sur certains essais, nous
SOUS-TRAITANCE
LES CRO DE PLUS EN PLUS SOLLICITÉES Outre les laboratoires pharmaceutiques et les institutions publiques, les essais cliniques impliquent également des CRO ou sociétés prestataires de services en recherches clinique et épidémiologique. « Les CRO interviennent de la phase I à la phase IV. Nous avons la capacité de participer sur la totalité des essais : de la conception du protocole à sa mise en œuvre et au suivi clinique, et jusqu’aux analyses de données », indique Gérard Sorba, président de l’Afcros (association française des CRO). L’organisation regroupe 65 entreprises et recense 5 000 collaborateurs spécialisés dans la recherche clinique et épidémiologique en France. Ces entreprises aident les industriels de la pharmacie dans la mise en œuvre de leurs essais et peuvent parfois diriger une étude. L’étude du Leem 2012 révèle une augmentation de la sous-traitance partielle des études à des CRO. Ces sociétés sont impliquées dans 23,3 % des études en 2012 au lieu de 13,5 % en 2010. « Ils ne sont pas sollicités sur la globalité d’un essai mais plutôt sur certaines par-
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ties », observe Claire Sibenaler, directrice des études cliniques au Leem. Une tendance que confirme Soizic Courcier, directrice médicale de GSK France. « Nous utilisons en priorité nos ressources internes, mais bien souvent nous avons besoin de compléter en utilisant de la sous-traitance. Elle concerne principalement l’activité de suivi des essais et parfois celle de chef de projet. Sur les essais cliniques, nous n’avons pas de visibilité au-delà de 6 mois à un an. Gérer nos ressources internes et externes nous anime au quotidien. Nous devons être très souples et flexibles ». Afin de « montrer et démontrer l’attractivité de la recherche clinique française », selon Gérard Sorba, les CRO se mobilisent, avec notamment la création de l’Afcros en 2001. « Au début, nous étions sollicités par les industriels pour les pics d’activité. Aujourd’hui, la profession s’est développée. Les CRO sont désormais totalement intégrées dans la stratégie de développement d’une étude clinique par les promoteurs, et ce, pour tous les produits de santé. Elles
conduisent 50 % des études qui sont réalisées sur le territoire », note Gérard Sorba. Certaines CRO sont aujourd’hui agréées Crédit impôt recherche (CIR). Cet agrément permet aux laboratoires qui font appel à ces entreprises de l’imputer dans leur CIR. Le dirigeant de l’Afcros cite également une piste de travail des CRO : le développement de sites d’investigation de référence. « Nous intervenons en amont pour former et valider les centres investigateurs », indique Gérard Sorba. Les sociétés sous-traitantes d’études cliniques se positionnent par ailleurs sur les études de suivi de santé publique. « Le patient doit bénéficier de molécules innovantes et de suivi en conditions réelles d’utilisation. Pour les études post-AMM, le donneur d’ordre est généralement la Haute autorité de santé (HAS) ou l’ANSM. En 2011, ces études ont été au nombre de 300. Un chiffre que l’on peut comparer aux 1 000 études cliniques qui ont été réalisées en France », souligne le président de l’Afcros.
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Essais cliniques Maintenir sa position mondiale
ENQUÊTE
sommes capables de contractualiser essentiel de la qualité de nos essais », en 30 jours », indique la directrice indique Marie Lang (Cengeps). Jeanmédicale du laboratoire britannique Pierre Duffet ajoute : « La formation qui voit néanmoins dans ces délais fait partie des actions évaluées par de contractualisation « un frein à la les Dirc. Nous réfléchissons notamrapidité du démarrage des essais et ment à des e-formations ». La diffidonc de la compétitivité de notre pays culté pour les investigateurs réside dans ce domaine ». Elle avance des également dans la variété des forsolutions. « Nous, industriels, avons mations. « Chaque industriel a sa sûrement des efforts à faire afin de propre formation », constate Marie clarifier nos contrats et mieux utiliLang. Soizic Courcier de GSK le ser les contrats types proposés par le confirme : « La formation dans le Cengeps. Nous pourrions peut-être domaine de la recherche clinique est développer également des contrats capitale. Chez GSK, nous proposons cadres avec les hôpitaux avec lesquels aux cliniciens, sur la base du volonnous travaillons régulièrement ». La tariat, une formation plus poussée réduction de ce délai de contractuade 16 heures, conforme au référenlisation est ainsi au cœur des préoc- LE DÉLAI DE CONTRACTUALISATION ENTRE LES INDUSTRIELS ET LES tiel validé ». Devant la multiplicacupations des acteurs des essais HÔPITAUX EST UN FACTEUR D’AMÉLIORATION. tion des formations, le Cengeps cliniques. Il ne suffit pas pour un préconise d’unifier l’offre afin d’avoir laboratoire d’obtenir l’accord de sa maisonla même base de référence pour les investibeaucoup de pays sont impliqués ». Un autre mère pour faire partie d’un essai clinique. La gateurs et « que ce soit validant entre les indusfacteur d’amélioration avancé par le Leem phase de recrutement fait l’objet d’une comtriels », indique Marie Lang. La directrice du concerne la formation des médecins invespétition internationale entre pays. Soizic Cengeps confie, par ailleurs, qu’une action tigateurs. « Nous devons avoir des investigaCourcier chez GSK le confirme : « Le recrutecommune en ce sens se met en place avec teurs qui se forment correctement », souligne ment est compétitif. Si un pays recrute la majol’ANSM, le Leem et l’Afcros (Association franClaire Sibenaler. Les enquêtes menées par le rité des patients, les autres pays se retrouvent çaise des CRO). Les trois organismes ont Leem depuis 2004 sur la perception des maiexclus de l’essai. Le nombre de pays impliqués publié en 2009 un référentiel pour la formasons-mères de la qualité des investigateurs dépend du type d’essai. Pour les phases prétion des médecins en recherche clinique. révèlent que la France a perdu une place en coces, les essais sont parfois mono-pays. Dans Tous les acteurs se mobilisent pour permetEurope arrivant derrière la Scandinavie, l’Alles vaccins, il y a régulièrement un à trois pays. tre à la France de garder une place dans la comlemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’ItaCela dépend du protocole, du volume de pétition mondiale des essais cliniques. ■ lie. « Dans l’attractivité de la France, la patients à inclure. Dans les maladies rares, formation des investigateurs est un point AURÉLIE DUREUIL
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DOSSIER
LOGISTIQUE Un maillon à optimiser Stocker, transporter, préserver l’intégrité des produits, etc. La logistique pharmaceutique est multiple. Cette caractéristique est prise en compte par les laboratoires dans leurs politiques d’optimisation des coûts et de réduction de leur empreinte carbone. Les différentes étapes de la logistique font l’objet d’un examen minutieux afin de répondre aux grands enjeux de l’industrie pharmaceutique. Les fournisseurs d’emballages ainsi que les transporteurs en passant par les dépositaires sont mis à contribution. Des efforts qui doivent, bien entendu, tenir compte d’une réglementation toujours plus contraignante et différente en fonction des pays.
32 ORGANISATION Une source de préoccupations 38 TRANSPORT AÉRIEN DHL assure la sécurité des produits
© DHL
pour les laboratoires
pharmaceutiques
40 CHAÎNE DU FROID Isovation imagine des emballages autonomes plus durables IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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DOSSIER
Logistique Un maillon à optimiser ORGANISATION
Une source de préoccupations pour les laboratoires Optimisation des coûts, réduction de l’empreinte carbone, etc. Les défis sont nombreux pour les entreprises pharmaceutiques avec toujours comme priorité la qualité et le respect des contraintes réglementaires qui se renforcent.
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trie pharmaceutique, la chaîne logistique est très réglementée. En Europe, un nouveau texte de Bonne pratiques de distribution est d’ailleurs en attente de parution. « Une première version a été soumise à enquête aux industriels fin 2011. La publication d’un texte final au niveau européen est imminente. Elle sera suivie d’une traduction en droit français qui deviendra le nouveau référentiel de Bonnes pratiques de distribution », nous indiquait le Dr. Vincent Boudy, président de la commis-
LE LFB PRIVILÉGIE LES TRANSPORTS PAR CAMION ET BATEAU. © LFB/mCarvin
« La protection des produits devient une des principales préoccupations des responsables logistiques du secteur des soins de santé », selon l’enquête « Pain in the (Supply) chain » réalisée par UPS. Pour la 5e année consécutive, l’enquête du groupe spécialisé dans la logistique a été menée auprès de décideurs responsables de la chaîne logistique de 375 entreprises dans les secteurs des produits pharmaceutiques, du matériel médical et de la biotechnologie. Concernant la chaîne logistique, le respect de la réglementation est la première préoccupation de 65 % des sondés. « L’industrie pharmaceutique se trouve confrontée à un certain nombre de contraintes. La pression réglementaire concerne, par exemple, la traçabilité des lots de production. Elle vise également à éviter les ruptures de produits de santé à la disposition des patients », cite Nicolas Gaultier, associé Conseil Supply chain de Deloitte. L’enquête UPS souligne que « malgré les signes d’investissement de la part des entreprises, des obstacles à leur expansion mondiale subsistent. Les réglementations imposées par les pays constituent le principal obstacle à leur expansion mondiale depuis trois ans. Les autres obstacles sont la protection de la propriété intellectuelle ainsi que la qualité et la sécurité des produits, citées respectivement par 33 % et 27 % des dirigeants consultés ». Comme pour toutes les autres opérations de l’indus-
sion Gestion de la chaîne du froid des produits de santé de la SFSTP, fin octobre 2012. Les évolutions attendues concernent, entre autres, une notion de gestion du risque plus importante et une sécurisation renforcée, notamment dans la chaîne du froid. « Avec un afflux des produits biologiques sur le marché, le transport des produits de santé est devenu de plus en plus complexe au cours des dernières années. Beaucoup de ces produits sont sensibles à la température, et requièrent une vigilance tout au long de la chaîne logistique », souligne l’étude UPS qui cite les estimations du Biopharma Cold Chain 2012 Sourcebook : « d’ici 2016, les ventes mondiales des médicaments en chaîne du froid et des produits biologiques, tels que les vaccins et les dérivés du plasma sanguin, seront d’environ 240 millions de dollars ». La maîtrise des coûts est citée en deuxième position par 60 % d’entre eux. Seuls 41 % des sondés estiment être parvenus à maîtriser la gestion des coûts de leur chaîne logistique. « La logistique a toujours été importante mais elle restait confidentielle. Elle doit aujourd’hui évoluer. Elle représente un levier de rentabilité fort quand les marges baissent. Actuellement, les actions des industriels sont tournées vers la réduction des coûts sans négocier sur la qualité », souligne Nicolas Gaultier (Deloitte). UPS dresse également un bilan des cinq dernières années, au cours desquelles la maîtrise des coûts et la conformité à la réglementation se sont placées en tête des préoccupations. « Les tendances sur cinq ans de cette enquête confirment ce que nous entendons dans tous les segments du marché des soins de santé, déclare Bill Hook, vice-président Global Strategy d’UPS Healthcare Logistics. Des leaders de l’industrie aux entreprises du marché intermédiaire, les entreprises du secteur des soins de santé s’efforcent de renforcer la collaboration, de proposer des solutions intégrées et de répondre aux pro-
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« Toujours mieux sécuriser la chaîne du froid en adaptant l’organisation » Pierre Quesada,
© LFB
© Sofrigam
directeur Supply chain et achats du LFB
CERTAINS LABORATOIRES TROUVENT DES ALTERNATIVES À L’EMPLOI D’EMBALLAGES ISOTHERMES.
blèmes de segmentation de leur clients ». Chez Deloitte, Nicolas Gaultier analyse la position des industriels de la pharmacie qui se trouvent confrontés à une évolution de leur modèle. « Nous passons d’une offre de produits de masse à des produits très spécifiques qui concernent un nombre restreint de patients. Cela nécessite de plus en plus de produire à la demande et d’obtenir le produit final le plus tard possible dans la chaîne de production. Cela implique également des livraisons plus spécifiques et plus fréquentes », préciset-il. Il souligne par ailleurs la différence entre les pays matures et les pays émergents pour lesquels le modèle de production de masse est encore valide. Les pays émergents sont en effet au cœur des préoccupations des industriels. Les résultats montrent que pour 83 % des décideurs les deux principaux investissements prévus sont la pénétration de nouveaux marchés mondiaux et l’investissement dans de nouvelles technologies. Le Chine, les États-Unis, le Brésil et l’Inde arrivent en tête pour les projets d’expansion dans les 3 à 5 ans. En Asie, les principaux investissements dans les trois à cinq ans devraient concerner une expansion mondiale pour 88 % des sondés. D’autres investissements sont envisagés pour 77 % des décideurs dans de nouveaux canaux de distribution et pour 71 % des sondés dans les nouvelles technologies. En Europe de l’Ouest, les prévisions d’investissements sont différentes. Ainsi, les nouvelles technologies arrivent en tête avec 86 % des sondés, suivis par des extensions mondiales (74 %) et enfin les nouveaux canaux de distribution (59 %). Des investissements qui devraient contribuer aux changements de la chaîne logistique. ■ DOSSIER RÉALISÉ PAR AURÉLIE DUREUIL
« Afin de rendre notre distribution compétitive en termes de qualité, de réactivité et de gestion des risques, le LFB a effectué des évolutions, ces dernières années. Bien que remis en concurrence tous les trois ans, nous renouvelons notre confiance et reconduisons notre partenariat avec notre prestataire de distribution, le CSP, depuis plus de dix ans. Il y a trois ans, nous avons initié une refonte de notre distribution à l’hôpital (2,5 millions d’étuis chaque année) pour encore mieux sécuriser notre chaîne logistique. À partir de nos deux sites en propre et un site sous-traitant, tous basés en France, nos produits sont stockés dans les deux dépôts du CSP, afin de minimiser les risques. Celui de Moussy (Seine-etMarne) gère toutes les commandes pour le Nord de la France et l’international et celui de Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme) gère les commandes du Sud de la France et les astreintes 24h/24, 7j/7. Nos produits sont des dérivés du plasma humain et doivent être maintenus pour certains à une température comprise entre +2 et +8 °C. Nous devons tout au long du processus sécuriser le transport de nos produits et maîtriser la chaîne du froid jusqu’à l’hôpital. Avant, nous livrions avec des emballages isothermes, et une distribution physique sous-traitée à des prestataires de transport. Cela impliquait des contraintes. D’abord, la gestion des déchets des emballages isothermes devenait de plus en plus difficile dans les hôpitaux. D’autant plus que pour les périodes estivales, l’ensemble de nos produits (y compris ceux à +15/+25 °C) était distribué en emballage isotherme. La gestion calendaire devenait un casse-tête car il fallait anticiper les températures extérieures dans certaines régions afin d’être en adéquation avec nos validations. Il y a trois ans, nous avons décidé de supprimer tous les emballages isothermes (en dehors de la Corse) et de mettre en place une distribution à 100 %,
gérée par des véhicules et chauffeurs du CSP. Il a fallu que le CSP adapte son réseau, notamment en ouvrant des antennes régionales équipées de chambres frigorifiques, et investisse dans des véhicules légers frigorifiques avec suivi en temps réel de la traçabilité de la température. Depuis 2 ans, cette solution est opérationnelle et efficace. Cette nouvelle organisation nous a permis d’économiser près de 400 tonnes d’emballages isothermes qui encombraient les hôpitaux. Nous avons amélioré notre qualité et les délais de livraison car maintenant il y a un intervenant unique, le CSP. Enfin, nous avons une traçabilité totale de la maîtrise de la chaîne du froid depuis nos sites industriels jusqu’aux hôpitaux. Économiquement, nous avons réussi à équilibrer le coût de la prestation. Le surcoût du nouveau mode de distribution en camion frigorifique qualifié et validé est compensé par les économies sur les emballages isothermes. Cette nouvelle politique nous a permis également de faire une action de développement durable. Pour les livraisons à l’international, nous avions encore en 2010 une solution 100 % avion. C’était la solution la plus rapide mais aussi celle avec le plus de ruptures de charge et le moins de partenaires spécialisés du domaine pharmaceutique. Début 2011, nous avons donc décidé de faire évoluer ce mode de distribution. Depuis septembre 2011, toute la distribution européenne se fait par camion, avec les mêmes conditions de traçabilité et respect de la chaîne du froid que pour la France. Pour certaines destinations (Amérique du Sud, entre autres), nous allons sur 2013 progressivement passer de l’avion au bateau, après les phases de validation et qualification. Nous avons ainsi une meilleure maîtrise du flux et satisfaction du client. Notre objectif à fin 2014 est d’être à 70 % avec des livraisons par camion et bateau et 30 % par avion. Sur ce dernier mode de livraison, nos partenaires actuels ont intégré nos spécifications et apportent des solutions qui répondent mieux à nos attentes au niveau qualité. L’ensemble de ces évolutions (France et international) va renforcer la sécurisation de la distribution du LFB et permettre d’afficher d’ici à 2014 un bilan carbone divisé par quatre. » ■
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© Novartis
« La chaîne d’approvisionnement doit allier flexibilité, agilité et transparence » l’officine a entraîné un report rapide des approvisionnement fiable et régulier. Nous ventes du princeps vers le générique entre fonctionnons en moyenne avec une couverPascal juin et octobre, ce que nous n’avions que parture de stock d’un mois et demi. Les points Teinturier, clés de notre logistique sont d’avoir la meil- tiellement anticipé. J’identifie une troisième directeur logistique de Novartis Pharma France
« Novartis Pharma France travaille avec un centre de distribution externalisé dans l’Est de l’Hexagone. Il distribue nos produits aux hôpitaux, officines et grossistes répartiteurS. Les plus gros volumes de médicaments distribués en France proviennent de sites de production espagnol, italien et suisse. Il s’agit essentiellement de comprimés, gélules, injectables et patchs. Notre rôle commence par l’élaboration de prévisions de ventes avec le marketing que nous traduisons en plan d’approvisionnement pour la production et il se termine par la livraison des produits pharmaceutiques à nos clients. À cela, nous devons avoir une excellente précision de prévision de ventes pour mettre en place un
leure visibilité possible sur les ventes pour une anticipation juste, d’avoir une chaîne d’approvisionnement qui allie flexibilité et agilité pour absorber ce que nous n’aurions pu prévoir et qui soit aussi transparente de l’amont à l’aval afin d’identifier tout point qui pourrait gêner la mise à disposition des produits aux patients. Ces points clés nous permettent de répondre au mieux aux quatre grandes difficultés que nous rencontrons. D’abord la gestion du transport, et en particulier la chaîne du froid. Dans la chaîne de distribution, le transporteur est le seul qui ne soit pas établissement pharmaceutique. Et malgré cela, notre rôle est d’améliorer la traçabilité et l’intégrité de nos produits. Pour la chaîne du froid, nous utilisons des camions frigorifiques en métropole. Pour l’Outre-mer, des solutions avec des boîtes isothermes validées pour 96 heures sont choisies. La deuxième difficulté réside dans l’instabilité de l’environnement extérieur et la nécessité d’y faire face. Cette année, par exemple, la signature d’une nouvelle convention avec
difficulté relative à l’optimisation du flux d’approvisionnement. Avec le développement des biotechnologies à forte valeur, la réduction des cycles d’approvisionnement et l’augmentation de leur fréquence sont nécessaires, tout en maintenant la disponibilité continue des produits pharmaceutiques au patient. Enfin, nous devons limiter ou empêcher toute introduction de produit contrefait dans la chaîne logistique. Aujourd’hui, cette difficulté est relativement bien maîtrisée par le modèle français de monopole du circuit de distribution. Le datamatrix avec le numéro de lot et la date de péremption pourra revêtir un intérêt dans le cas de rappel de lot, une fois que tous les acteurs auront acquis la technologie pour enregistrer et lire ce code. Le projet est de rajouter une troisième donnée avec un numéro de série à la boîte. Une fois que les outils nécessaires auront été mis en place avec une database, nous aurons un moyen très efficace de lutte contre toutes les contrefaçons. » ■
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DOSSIER
Logistique Un maillon à optimiser
« Une politique d’optimisation des coûts qui s’accompagne de la réduction de notre empreinte carbone » sent déjà. Dans certains pays où il peut y place un peu de transport ferroviaire. Nous Bernard avoir des problèmes de vol, il est intéressant avons aussi quelques solutions plus anecdode pouvoir suivre les camions. Par ailleurs, tiques, mais qui s’inscrivent dans cette Amoury, la tendance à la généralisation du transport démarche, notamment la livraison dans Paris © Hubert Mouillade
vice-président Supply Chain Globale de Sanofi
« Chez Sanofi, nous avons adopté depuis une dizaine d’années une politique d’optimisation des coûts de la logistique qui s’accompagne de la réduction de notre empreinte carbone. Pour les transports intra-européens, nous essayons de remplir au maximum les camions grâce à une bonne planification des commandes par pays. Pour les transports sur de plus longues distances, nous limitons l’usage des avions aux pays qui l’imposent ou à ceux dont les volumes ne permettent pas de choisir d’autre solution. Nous n’avons cependant quasiment plus que du transport maritime. Nous avons également réussi à mettre en
en vélo et en péniche. Dans cette politique de réduction de l’empreinte carbone, nous avons également revu nos livraisons en chaîne du froid. Nous avons arrêté en début d’année l’utilisation de packagings individuels isothermes US pour les livraisons en France. Nous avons opté pour du transport en camion réfrigéré. Cette démarche a vocation à être généralisée dans les autres pays. Néanmoins, il faut avoir suffisamment de volume pour remplir les camions. Par ailleurs, l’offre de camions frigorifiques n’est pas encore très développée. Cela a un impact sur les prix. Un autre point de faiblesse dans le transport en chaîne du froid réside dans la continuité de fourniture de l’électricité dans les ports. Nous voudrions avoir l’assurance que les conteneurs sensibles ne risquent pas d’être déconnectés pendant les temps d’attente sur le quai. Enfin, nous souhaitons que la traçabilité du transport se généralise. Certains transporteurs le propo-
en température dirigée nous inquiète. Nous déplorons d’avoir à expédier de plus en plus de produits en température contrôlée. L’industrie pharmaceutique se bat depuis un moment contre cette évolution des réglementations. Cette systématisation du transport avec des températures comprises entre +15 °C et +25 °C concerne des produits qui n’ont jamais eu de problème. Cette évolution n’entraînera pas de modification pour les produits devant être transportés dans la chaîne du froid. Par contre, l’ensemble de nos autres produits va être concerné. Cette généralisation du transport en température dirigée se déploie dans un certain nombre de pays. Par exemple, en Arabie saoudite, les produits de la chaîne du froid ne peuvent pas entrer par bateau, mais uniquement par avion. À l’arrivée, c’est du CO2 et de l’argent probablement inutilement dépensés. Et cela ne s’inscrit pas dans une politique de développement durable. » ■
© Leo Pharma
« La planification industrielle est essentielle pour réduire les coûts » péremption, de la spécificité des différents cités de production et la demande des David pays, etc. Par exemple, pour l’Algérie, nous clients. Nous organisons des réunions demandons un crédit documentaire (Cremensuelles et avons une vision sur une Leblanc, doc) pour pouvoir livrer nos produits. Nous période de 12 à 14 mois. responsable logistique de Leo Pharma en France
« Notre équipe d’une trentaine de collaborateurs sur le site de Vernouillet a trois activités principales : l’administration des ventes, la gestion du magasin et la planification industrielle. Pour le premier point, nous avons une personne chargée d’éviter les ruptures en médicaments en France. Pour cela, elle travaille en lien avec la planification industrielle des trois usines de Leo Pharma en France, Irlande et au Danemark. Au niveau du magasin, il s’agit de la gestion des flux physiques avec la réception des excipients et articles de conditionnement, le stockage des produits finis avant leur libération et enfin leur expédition. Enfin, la planification industrielle nous permet de mettre en évidence les capa-
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Sur le site de Vernouillet, le délai entre le moment du remplissage des seringues et du conditionnement en étui est d’environ 2 mois. Le produit fini est stocké entre une et deux semaines avant sa libération. Il est ensuite expédié immédiatement. Nous avons deux types de gestion de la production : le « make to order » pour lequel on fabrique à la commande avec un certain nombre de semaines de délai et le « make to stock » qui concerne 80 % de nos produits. Pour ce mode de gestion, nous proposons les livraisons en fonction du suivi des stocks… Pour la planification industrielle, nous avons un point de découplage au niveau du conditionnement, c’est-àdire qu’avant ce point, le lot n’est pas spécifique à un pays. Au moment de la mise en étui, nous décidons du plan de capacité moyen et long termes et de l’attribution du lot à un pays plutôt qu’à un autre. Ce choix se fait en fonction de la date de
livrons notre transitaire une semaine avant la réception de ce document afin d’avoir une expédition dès sa réception. La difficulté réside dans la gestion de la date de péremption. Nous ne pouvons expédier un produit dont la durée de vie, à cet instant, est inférieure aux deux tiers de la durée de vie totale du produit. Nous devons donc prendre des lots très frais. La durée de vie est de plus différente en fonction des enregistrements dans les pays. Elle varie de deux à trois ans pour le même produit issu du même lot. Cette planification est également un levier d’action pour la réduction des coûts de la logistique. Par exemple, nous essayons de passer au conditionnement 5, 6 voire 7 produits pour un même pays en même temps afin de remplir au maximum les camions. Il faut également se mettre en relation avec le contrôle qualité pour passer en priorité des produits destinés à un même pays pour leur libération. » ■
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LABORATOIRES M. RICHARD
Plus que de la « sous »-traitance Sur le bord de l’autoroute, une fleur bleue en forme d’hélice vue par les innombrables automobilistes qui suivent la Vallée du Rhône par l’A7. Pourtant peu savent que ce logo est associé à l’un des premiers laboratoires pharmaceutiques spécialisés dans la sous-traitance. Un laboratoire « dans le vent » que nous présente Madame Solange Froissant Richard qui en assure la direction.
S. Froissant Richard : Fondé en 1958 par Marcel Richard, le Laboratoire est aujourd’hui exploitant et titulaire de 25 autorisations de mise sur le marché. Spécialisé dans la sous-traitance depuis 1973, le Laboratoire a plus de 38 ans d’expérience dans ce domaine. Cette orientation mobilise aujourd’hui toute l’attention et le professionnalisme de l’entreprise. Industrie Pharma : Quelles sont les forces vives d’aujourd’hui ? S. Froissant Richard : L’entreprise est animée par une équipe de pharmaciens, entourée de 120 spécialistes, prête à relever les défis technologiques pour fabriquer les produits pharmaceutiques, vétérinaires, diététiques, cosmétiques ou les compléments alimentaires de ses Clients. Industrie Pharma : Vous venez de réaliser un investissement important? S. Froissant Richard : En effet, le Laboratoire investit chaque année dans de nouveaux équipements comme par exemple la ligne stick pack qui nous permet de produire 164 millions de sticks par an. Afin de répondre à la demande actuelle, le laboratoire vient d’étendre sa surface par la construction d’un bâtiment climatisé de 2000 m² destiné au stockage (capacité 2500 palettes) et au contrôle des matières premières, articles de conditionnement et produits finis.
Industrie Pharma : Un rappel de vos spécialités S. Froissant Richard : Le Laboratoire est équipé d’un système de traitement d’air performant qui permet d’assurer la fabrication dans des locaux de classe D. L’usine de production compte 75 box de production dans lesquels sont fabriqués : ■ des mélanges de poudres, granulés (capacité de 1000 tonnes/an), ■ comprimés (capacité de 1 milliard/an), comprimés pelliculés, dragées, ■ gélules (capacité de 700 millions/an), ■ solutions et sirops (capacité de 250 000 l/an) et réalise le conditionnement de ces formes en : ■ blisters, ■ strip-seals, ■ tubes, piluliers, ■ sachets (capacité de 100 millions/an) ■ sticks packs (capacité de 164 millions/an), ■ flacons de verre ou plastiques, ampoules. Industrie Pharma : et vos priorités ? S. Froissant Richard : Le Laboratoire privilégie la qualité des produits qui se doit d’être irréprochable, la flexibilité et le sens du service. Notre expérience dans la sous-traitance et notre flexibilité nous permet de nous adapter à la demande de nos Clients depuis la fabrication des lots cliniques jusqu’aux lots industriels.
LE FACONNIER PARTENAIRE DE VOS PERFORMANCES Z.I. DES REYS DE SAULCE . F 26270 SAULCE-SUR-RHÔNE TELEPHONE (33) 04 75 63 17 20 . TELECOPIE (33) 04 75 63 20 07 www.labomrichard.fr - E-mail : info@labomrichard.fr
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DOSSIER
Logistique Un maillon à optimiser TRANSPORT AÉRIEN
basée sur les lignes directrices établies en 2004. La dernière remonte à octobre et les changements attendus en 2013 pour ces guidelines devraient donner lieu à de nouvelles mises à niveau. À cela s’ajoutent des audits de clients deux à trois fois par an.
DHL assure la sécurité des produits pharmaceutiques
Une température contrôlée en permanence
DHL Global Forwarding, la branche de DHL chargée des transports aériens et maritimes, dispose sur le site même de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle d’un entrepôt de transit aérien dédié aux produits pharmaceutiques.
Paul Michel, vice-président Marketing & Sales pour la France chez DHL Global Forwarding. Au sein de l’entrepôt, les colis de produits pharmaceutiques sont traités avec le soin qu’ils nécessitent. Le site est sécurisé, les accès contrôlés et l’ensemble du personnel (de quai, des opérations et commercial) est formé aux bonnes pratiques de distribution pharmaceutiques. Pour cela, un pharmacien responsable du groupe DHL vient régulièrement dispenser une formation SCANNER À RAYONS X PLACÉ DANS UNE CHAMBRE FROIDE.
© DHL Global Forwarding
« Nous avons accès aux pistes ici. » Gilbert Blanchet, responsable des Opérations aériennes chez DHL Global Forwarding, confirme ce que la proximité des avions laissait pressentir à l’approche de l’entrepôt. Grâce à son emplacement privilégié au sein de l’aéroport RoissyCharles-de-Gaulle, cette plateforme de DHL dédiée aux produits pharmaceutiques réduit au maximum la durée entre la remise du fret à la compagnie aérienne et son embarquement. « Nous réduisons ainsi ce laps de temps durant lequel l’envoi n’est plus tracé dans les systèmes d’informations », argumente Jean-
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Dès leur livraison par camion, les colis sont pesés et mesurés dans la zone de préparation de 190 m2. Celle-ci n’est pas sous température dirigée, les colis n’y passeront que quelques minutes. Après avoir été scannés aux rayons X, ils sont transférés dans des entrepôts de transit sous douane. Ici, la température est soigneusement contrôlée « 365 jours/365 avec contrôle à distance des hyperchambres, et il y a une alarme sur internet en cas de problème », précise Gilbert Blanchet. Les données récoltées sont enregistrées et gardées en mémoire plusieurs années. L’espace est découpé en trois zones bien distinctes correspondant à trois plages de température. 1 500 m2 sont ainsi dévolus aux produits devant être conservés entre 15 et 25 °C et 400 m2 à ceux devant être stockés entre +2 et +8 °C. La plateforme compte également 10 m2 maintenus à -20 °C. Les produits nécessitant une température aussi basse étant peu nombreux, cette dernière zone sert surtout à stocker les « gel packs » de DHL. Ces poches remplies d’un gel réfrigérant sont utilisées pour la confection de « colis autonomes », c’est-à-dire des boîtes à l’intérieur desquelles il régnera une certaine température durant une durée déterminée pour des conditions données, cela sans le secours d’un refroidissement mécanique ou externe. Le tout pouvant être complété par des couvertures de survie recouvrant le colis. Ce type de conditionnement est constitué soit par le laboratoire pharmaceutique luimême, soit par DHL. Pour les colis non autonomes, la société de transport dispose de containers spéciaux dans lesquels des gels packs sont glissés à des emplacements prévus afin de maintenir l’intérieur à la température requise. Une autre solution, plus coûteuse pour l’expéditeur, est l’emballage actif. Il s’agit des Envirotainers, des conteneurs équipés d’un système de ventilation et d’une batterie pour réguler la température. « Pendant un temps, les Envirotainers étaient très utilisés, mais maintenant nous avons beaucoup de packagings autonomes car l’Envirotainer revient très cher. Il représente déjà une masse à vide de 750 kg uniquement pour le volume », souligne Cédric Porte, business development manager Life sciences and Healthcare chez DHL Global Forwarding. Dès sa réception, chaque colis est identifié avec une étiquette
© DHL Global Forwarding
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« On hand » signifiant qu’il est désormais entre les mains de DHL. Le numéro qui y est inscrit correspond à un dossier tenu à jour pour chaque opération réalisée sur l’envoi. DHL établit ensuite la lettre de transport aérien (ou air waybill), qui constitue le contrat de transport avec la compagnie aérienne. Une seconde vignette comportant le numéro du vol qu’empruntera la marchandise est alors apposée aux côtés de la première. « Dans notre système d’exploitation, tout est tracé. À chaque étape du transport, un message apparaît automatiquement dans le suivi du colis, consultable sur le site internet de DHL », détaille Cédric Porte. La société de transport propose également d’installer un dispositif d’enregistrement de la température à l’intérieur du colis. Du nom de Smartsensor RFID, cet enregistreur ne nécessite pas de déballer le colis pour accéder aux données. Lorsque le paquet est réceptionné à destination, l’historique des températures est mis à disposition de l’expéditeur sur le site internet de DHL. « Même si le client met ses propres enregistreurs, nous mettrons parfois les nôtres aussi, si nous voulons contrôler ce qui se passe sur une destination difficile, par exemple », précise Cédric Porte. Enfin, pour les expéditions de produits très sensibles, tels que les produits issus de biotechnologies ou les produits destinés à des
Malgré un nombre croissant de clients, le chiffre d’affaires de DHL Global Forwarding généré par l’industrie pharmaceutique est « plutôt stable », d’après Jean-Paul Michel, vice-président Marketing & Sales pour la France. La raison : le succès croissant du maritime, une solution plus économique que l’envoi par avion. « Le rapport de chiffre d’affaires est presque de 1 à 10 », précise le responsable des ventes. La transition présente donc un avantage économique certain, mais elle ne se fait pas sans mal. « Cela prend beaucoup de temps, entre 12 et 16 mois souvent car il y a beaucoup de protocoles à respecter. C’est une démarche interne qui est très lourde chez un client, parce qu’en passant de l’aérien au maritime, le
© D.R.
CONTAINER AVEC REFROIDISSEMENT PASSIF POUR LE TRANSPORT DE PRODUITS THERMOSENSIBLES.
UN BASCULEMENT DE L’AÉRIEN VERS LE MARITIME
L’ENREGISTREUR DE TEMPÉRATURE SMARTSENSOR, LISIBLE AVEC UN LECTEUR RFID.
essais cliniques, DHL propose un service supplémentaire : LifeConEx. « C’est un service proactif. Au lieu d’aller sur Internet pour voir où en est l’expédition, le client reçoit des mes-
DHL DANS LE SECTEUR PHARMACEUTIQUE La société de transport et logistique possède des infrastructures réparties dans le monde entier pour servir le secteur de la santé : ● 28 centres de fret aérien avec des compétences en sciences biologiques ; ● 4 hubs régionaux basés à Singapour, Dubaï, Istanbul et à Panama City proposant des services d’entreposage au sein de zones de libre échange ; ● 23 cellules proposant des environnements pour la logistique des essais cliniques ;
● 4 hubs situés à Banbury (Angleterre), Mulhouse (France), Milan (Italie) et Grimbergen (Belgique) constituant un réseau de transport routier européen respectant la chaîne du froid pour les petits volumes de fret ; ● Environ 4 000 collaborateurs dédiés à ce secteur. Pour DHL Global Forwarding, le secteur pharmaceutique représente entre 7 et 10 % des flux. Côté maritime, les volumes restent marginaux (moins d’1 %) au regard du volume total de marchandises transportées.
cycle d’approvisionnement change », note Jean-Paul Michel. Avec le maritime, les durées de transport sont en effet plus longues et les aléas plus fréquents que dans l’aérien. Le passage de l’un à l’autre comporte donc des risques et ne convient pas à toutes les marchandises. Cédric Porte note toutefois que « ce n’est pas uniquement le fret peu cher » qui emprunte la voie maritime, « nous commençons à avoir du vaccin ». Le volume de produits pharmaceutiques reste tout de même anecdotique dans ce mode de transport car il faut également composer avec les réticences des compagnies maritimes qui rechignent à transporter du fret d’aussi grande valeur.
sages à chaque étape du transport », détaille Cédric Porte. L’avantage étant la rapidité, puisque les opérateurs de LifeConEx vont chercher les informations à la source. Pour l’heure, l’embarquement des produits reste classique. Une fois flanqué de ses deux étiquettes, le colis est installé avec ses congénères sur une « palette avion ». L’opération revient aux compagnies aériennes dans le cas courant, mais DHL peut décider de s’en occuper, puisque la société dispose de palettes avion ainsi que d’une fosse pour palettiser : ce type de palette pouvant atteindre trois mètres de haut. Solidement amarrées dans la soute, les palettes sont alors prêtes à s’envoler pour rejoindre leur destination.
Des investissements continuels D’autres services sont en réflexion au sein de la société de transport. DHL ambitionne de devenir un acteur incontournable dans le secteur du transport et de la logistique pharmaceutiques. De ce fait, il ne lésine pas sur les investissements. La plateforme de Roissy a, par exemple, vu sa taille doubler en 2009. Celui-ci est la seule infrastructure de ce type dont DHL dispose en France actuellement. Mais « peut-être que demain nous en aurons d’autres en fonction de la demande de nos clients », projette Jean-Paul Michel. En 2011, six nouveaux hubs aériens DHL ont d’ailleurs vu le jour un peu partout dans le monde. La compagnie met également l’accent sur l’innovation, puisqu’elle possède un centre d’innovation basé à Bonn (Allemagne). Le Smartsensor est l’une de ses créations. ■ À L’AÉROPORT DE ROISSY-CHARLESDE-GAULLE, FLORENCE MARTINACHE IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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DOSSIER
Logistique Un maillon à optimiser CHAÎNE DU FROID
Isovation imagine des emballages autonomes plus durables L’industrie pharmaceutique commence à surveiller l’impact environnemental de ses opérations de transport et de logistique. Fournisseur d’emballages autonomes, la société Isovation se prépare à cette mutation à travers la recherche de nouveaux matériaux pour construire ses boîtes. Mais difficile d’égaler en performance le polystyrène.
UN EMBALLAGE AUTONOME ASSURE UN MAINTIEN EN TEMPÉRATURE SANS RACCORDEMENT À UNE SOURCE D’ÉNERGIE.
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© Isovat
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Spécialiste de l’emballage autonome, la société Isovation basée à Avignon se définit comme un fournisseur de solutions isothermes. Son métier consiste à assurer le maintien en température de produits pharmaceutiques thermosensibles, lors d’un circuit d’expédition, sans raccordement à aucune source d’énergie. Julien Bathias, responsable commercial, explique que le cahier des charges de ses clients dans le domaine pharmaceutique peut se résumer à trois paramètres : un volume de produits à transporter, une durée de transport et un intervalle de température. Dans le domaine pharmaceutique, 90 % des expéditions se font dans la plage de température de 2-8 °C, ce qui n’exclut pas quelques demandes pour un maintien dans la fourchette +15/25 °C, -80 °C, ou -20 °C. L’autonomie va de quelques heures à quelques jours. En conséquence, l’emballage autonome est surtout privilégié en transport aérien ou pour les petit trajets
routiers. Pour répondre à ses donneurs d’ordres, la société Isovation conçoit donc des emballages sur mesure, tant au niveau de la boîte extérieure que de son agencement intérieur. Car cet emballage va contenir plusieurs éléments : le produit à transporter, mais aussi des accumulateurs de froid et des barrières thermiques. Chaque emballage est ensuite qualifié dans l’enceinte climatique dont s’est dotée la société, dans le respect de la norme NF S99-700. Les accumulateurs de froid sont en général des accumulateurs à eau qui délivrent une température de 0 °C. Ceci impose une séparation physique avec le produit qui doit être maintenu entre 2 et 8 °C et ne doit pas geler. « Avec l’utilisation de paraffines ou de solutions salines, tous les paliers eutectiques sont théoriquement possibles, selon Philippe Carles, président de la société Isovation. Mais les temps de délivrance sont en général plus courts, le prix est plus élevé et le risque de migration de ces substances fait qu’elles sont peu utilisées ». À noter que les tailles de ces emballages peuvent être très variables. Philippe Carles entrevoit une tendance à la mutualisation des envois. Par conséquent, les tailles de caisses ont tendance à augmenter pour atteindre des formats de palettes. Pour ce qui est du matériau d’emballage, Isovation a fait le choix d’utiliser le polystyrène. Et plus précisément, un polystyrène expansé et extrudé (XPS) de 2 à 5 mm d’épaisseur qui est ensuite recouvert de films de quelques microns d’épaisseur en PET aluminisé. Ce matériau, baptisé Isostrat, est fabriqué sur mesure pour chaque emballage. Il présente l’avantage d’avoir un coefficient de conductivité particulièrement bas, pour un prix de revient relativement faible. Philippe Carles précise que ce XPS expansé est un matériau issu de l’industrie du bâtiment. Dans le domaine de l’emballage autonome, outre le polystyrène, d’autres types de matériaux sont utilisés, à commencer par la mousse de polyuréthane. Mais Philippe Carles estime que le polystyrène possède une meilleure empreinte écologique, sans compter sa plus grande facilité de découpage. En effet, chez Isovation, l’une des matières premières est réceptionnée sous forme de plaques de polystyrène expansé dont les épaisseurs peuvent varier de 20 à 60 mm. Selon les cahiers des charges des emballages, les opérateurs sont
ISOVATION EN BREF ● Siège : Avignon ● Dirigeant : Philippe Carles ● Effectif : 12 personnes ● Chiffre d’affaires : 3 M€ dont 50 % d’export
© Isovation
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BOÎTE, ACCUMULATEURS ET BARRIÈRES THERMIQUES SONT LES CONSTITUANTS D’UN EMBALLAGE AUTONOME.
amenés à réaliser des découpes. Avec la possibilité de découpages avec une scie ou un fil chaud, le polystyrène expansé se révèle plus facile à manipuler. Pour ce qui est des accumulateurs de froid, ils sont fournis par une société extérieure, mais Isovation compte bien développer sa propre marque, justifiant que c’est un des rares éléments de l’emballage qui est réutilisable.
changement radical de matériau. « Nous recherchons activement une solution avec des biomatériaux 100 % biosourcés, 100 % biodégradables et avec des propriétés thermiques et mécaniques proches du polystyrène », explique Philippe Carles. Sur ce sujet, la société se fait épauler par une équipe de chercheurs de l’École des Mines d’Alès. L’idée étant de développer des emballages à partir de matériaux, comme la ouate de cellulose, qui sont moins polluants, à la fois à la fabrication et à l’élimination. « Pour l’instant, les matériaux ne sont pas au point. Les coefficients de conductivité que nous obtenons ne sont pas assez bas, et les prix de revient des matériaux sont trop élevés », regrette le dirigeant. « Mais nous avançons », ajoute-t-il. Jusqu’à présent, les acheteurs de la pharmacie étaient davantage préoccupés par le coût de la solution que par son empreinte écologique. Mais les mentalités commencent à évoluer. Déjà, Philippe Carles note que la notion de traçabilité thermique des produits pendant le circuit d’expédition prend de l’ampleur. Les traceurs de température sont de plus en plus complexes et des applications Smartphone ont même été développées. L’emballage écologique sera probablement le prochain grand sujet de préoccupation des acteurs de la chaîne du froid. ■ SYLVIE LATIEULE
Diminuer l’empreinte carbone Pour autant, la société s’interroge en permanence sur l’amélioration de ses emballages et des matériaux qui les constituent, en vue d’améliorer leur empreinte carbone. En effet, les emballages autonomes sont des produits à usage unique qui deviennent donc des déchets après leur utilisation. D’où l’importance de travailler sur la fin de vie de ces emballages. Par exemple, en essayant d’améliorer leur recyclabilité au lieu de les incinérer. Ainsi, la société Isovation réfléchit à améliorer son matériau Isostrat en remplaçant les films de PET aluminisés par des films de polystyrène, pour passer d’un produit composite à un emballage en polystyrène à 100 %, capable d’emprunter les filières de recyclage du PS existantes. Isovation travaille aussi à un broyage de son matériau composite Isostrat avec en vue une réutilisation comme matière première dans la fabrication de béton. Et pour améliorer encore plus radicalement l’empreinte carbone de ses emballages autonomes, la société Isovation n’écarte pas un IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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Développer des emballages à partir de matériaux moins polluants, à la fois à la fabrication et à l’élimination.
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TECHNOLOGIE Mélange/Séchage INGRÉDIENTS ACTIFS LA SOCIÉTÉ BOLZ-SUMMIX A LANCÉ SON MODÈLE BS-MINIDRY POUR LE SÉCHAGE ET LE MÉLANGE D’INGRÉDIENTS ACTIFS PHARMACEUTIQUES À L’ÉCHELLE DU LABORATOIRE.
Un équipement pour sécher et mélanger les très petits volumes d’ingrédients actifs pharmaceutiques (API). C’est ce que propose la société germano-néerlandaise Bolz-Summix avec son modèle BS-miniDRY de mélangeur sécheur conique à vis. L’appareil est développé spécifiquement pour le laboratoire, en partenariat avec un groupe pharmaceutique suisse, dont l’identité reste confidentielle. « Avant le lancement du BS-miniDRY, il n’existait que des versions industrielles de ce type de mélangeursécheur, qui n’étaient pas adaptées aux besoins des laboratoires de R&D. Le BS-miniDRY peut prendre en charge des volumes allant de 150 millilitres à 1,5 litre », indique Xavier Pin, dirigeant de XP3S, qui représente commercialement Bolz-Summix en France. Cet équipement s’appuie sur le principe de séchage par contact sous vide, combiné à celui du mélange en trois dimensions par mouvement orbital. « Cette technologie permet un séchage homogène du mélange, sans risque de destruction des cristaux d’API », souligne Xavier Pin. Avant d’ajouter : « D’autres techniques de séchage sont disponibles telles que les sécheurs à palettes ou les sécheurs biconiques, mais elles ne produisent pas des API aussi homogènes ». Outre cet avantage, le BS-miniDRY est un équipement multiusage, permettant des opérations de stockage sous agitation, de mélange, d’injection de liquides, de réchauffement ou refroidissement de produits solides (pâteux ou sous forme de poudres). En outre, le
© Bolz-Summix
Une solution de mélange et de séchage pour le laboratoire
procédé de séchage peut s’effectuer à des températures “basses“ (entre -20 °C et 120 °C), ce qui permet de travailler avec des produits thermosensibles. « Il offre également une grande flexibilité en termes de volumes de travail. Que ce soit à 10 ou à 100 % de la capacité de volume nominal, il fournit des résultats de séchage identiques », insiste Xavier Pin.
Un appareil personnalisable Opérant sur une plage de pressions allant de 0,5 à 1 barg, le BS-miniDRY est fabriqué en acier inoxydable 316L ou en Alloy C22 en
Le BS-miniDRY est conçu pour des volumes de 150 ml à 1,5 l.
standard. « Selon les besoins, l’équipement peut intégrer des matériaux transparents permettant d’observer le mélange. Il peut également être conçu avec des matériaux plus nobles afin de mieux résister aux contraintes dues à l’emploi de liquides corrosifs ou aux atmosphères explosives », précise Xavier Pin. Le BS-miniDRY est fourni en standard avec des capteurs de température et de pression, des enveloppes de séchage/d’isolation,
un échantillonneur manuel, un filtre à poussières, et deux moteurs avec des vitesses d’entraînement variables. « D’autres accessoires peuvent être fournis en option, comme par exemple des logiciels de suivi des paramètres du mélange (température, pression, temps de séchage, etc.). Ils permettent ainsi de faciliter l’obtention de données pour le scale-up », affirme le dirigeant de XP3S. En outre, un système de récupération des solvants peut être intégré à l’appareil si besoin. L’une des options les plus notables est la possibilité d’intégration d’un agitateur hybride. Ce dispositif permet ainsi à l’équipement de fonctionner soit comme un mélangeur conique à vis, soit comme un mélangeur à arbre central. Cela aide ainsi à la comparaison des résultats en fonction du procédé d’agitation employé. L’arrivée sur le marché du sécheurmélangeur BS-miniDRY permet à Bolz-Summix de couvrir une large plage de volumes, comme l’explique Xavier Pin : « En termes de modèles, Bolz-Summix commercialisait déjà des modèles pilotes ML d’une capacité allant de 15 à 50 litres. Le BS-miniDRY permet ainsi d’élargir la gamme de mélangeurs-sécheurs par contact sous vide aux plus petits volumes ». La conception modulaire et compacte du BS-miniDRY lui permet d’être installé très facilement. En effet, le mélangeur-sécheur peut aussi bien être installé entier dans une pièce, ou bien sous une forme “divisée“ où l’unité de séchage et l’unité d’alimentation en énergie sont séparées. ■ DINHILL ON IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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TECHNOLOGIE
Nettoyage en place
SÉCHAGE SONIC AIR SYSTEMS ET CONDITIONAIR ONT ASSOCIÉ LEURS COMPÉTENCES POUR DÉVELOPPER UN SYSTÈME DE SÉCHAGE DES ÉQUIPEMENTS APRÈS UN NETTOYAGE EN PLACE.
Quatre modèles existent en fonction du volume à traiter.
avec une bonne efficacité sur des particules d’un micron. En option, un filtre absolu HEPA peut être monté pour obtenir une qualité d’air stérile », ajoute-t-il. En fonction de chaque application, les paramètres de températures et débits sont définis. Les dimensions de la cuve ou de la tuyauterie sont également prises en compte afin de définir le temps de séchage qui n’excède pas une heure pour des cuves d’un volume maximal de 14 m3. Le volume d’air dans la cuve est © Conditionair
« Aujourd’hui, le nettoyage en place (NEP) est un processus généralement bien maîtrisé en termes de résultats et de délais par l’industrie. Par contre, le séchage des cuves et tuyauteries nettoyées fait l’objet de procédures longues du fait de l’incertitude qui règne sur le résultat obtenu. Par précaution, les laboratoires pharmaceutiques ont tendance à pècher par excès de temps de séchage. Cela entraîne une perte de productivité », constate Serge Bresin, dirigeant de Conditionair. La société est spécialisée dans les installations de traitement de l’air dans l’industrie, et notamment pour les salles propres. Elle a été approchée, fin 1999, par Sonic Air Systems qui propose du séchage de surface. Les deux sociétés se sont alors penchées sur cette problématique de séchage après un NEP. « Nos technologies sont cousines. Ils possèdent une expertise dans le séchage d’articles de conditionnement, tandis qu’au sein de Conditionair, nous avons des compétences dans le traitement de l’air. Nous avons débuté nos travaux communs en 2000 », indique Serge Bresin. Une collaboration qui a abouti à la mise sur le marché du Sonic VT Tank dryer, commercialisé par Sonic Air Systems. Ce système breveté permet de sécher les cuves et tuyauteries « avec une garantie de résultat et surtout de timing ». Il fonctionne en diffusant de l’air chauffé et sous pression dans l’équipement à sécher. Composé d’un motoventilateur haute performance (20 000 tours/min) et d’un système de mise sous pression, cet équipement possède un système VT pour réguler la température délivrée. « La température peut varier de la température ambiante à 90 °C, avec une action d’évaporation des liquides et une action sanitisante », souligne le dirigeant de Conditionair. En standard, « l’air est filtré
© Conditionair
Optimiser le séchage des équipements renouvelé cinq fois par minute afin de sécher la totalité de la surface interne de l’équipement. « Le Sonic VT Tank dryer est conçu pour être fixé sur la cuve ou la tuyauterie. Il peut également être intégré avec un système by pass », indique Serge Bresin. Il est utilisé sans ajout de source de chauffage secondaire (gaz, électrique ou vapeur). Les deux partenaires soulignent la simplicité de l’utilisation ainsi que la sécurité liée à la mise en œuvre de cet équipement. Quatre modèles sont proposés en fonction des volumes à traiter. Ils sont livrés monobloc et prêts à l’emploi. Si les dimensions ne diffèrent pas (1 219 mm x 660 mm x 1 473 mm) d’un modèle à l’autre, la puissance du motoventilateur va croissant, entre 7,5 kW pour le Sonic VT70, dédié au traitement de volume de 4,2 m3, et 18,5 kW pour le Sonic VT150, dimensionné Le Sonic VT Tank dryer se fixe sur la cuve ou la tuyauterie.
pour les volumes de 14 m3. Entre ces deux modèles, les partenaires proposent le Sonic VT85 pour des volumes de 7 m3 et le Sonic VT100 pour des volumes de 11,3 m3. Le niveau de bruit pour ces quatre modèles est compris entre 80 et 90 dBA à un mètre. Plusieurs options sont disponibles pour ces centrales de séchage. Un moniteur muni de LED permet de suivre la température de l’air diffusé dans la cuve ou la tuyauterie. Un panneau de contrôle avec des lumières peut également être ajouté. Dans sa version standard, cet équipement nécessite un investissement de l’ordre de 20 000 euros, selon Serge Bresin. Le dirigeant de Conditionair envisage plusieurs domaines d’applications pour le Sonic VT : « Cet équipement peut être intégré sur la cuve d’un camion de transport de matières premières, autant pour les poudres que pour les liquides. Dans la partie production, le domaine des médicaments effervescents est également intéressant pour notre technologie. En effet, la production nécessite des conditions très sèches. Le secteur des biotechnologies est également intéressé par notre système ». Conditionair met ainsi ses compétences dans le conditionnement d’air au service d’une nouvelle application dans l’industrie pharmaceutique. La société compte une dizaine de personnes « alliant des compétences très diverses sur le traitement de l’air ». Une complémentarité qui permet à la société de « s’adapter aux demandes sur tous les paramètres techniques comme la température, l’humidité, la filtration et la surpression », précise Serge Bresin. La société réalise près d’un tiers de son chiffre d’affaires de deux millions d’euros dans le secteur de la pharmacie et des dispositifs médicaux. ■ AURÉLIE DUREUIL
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© Piab
Le piFLOWp de piab.
Débitmètre Coriolis dustrie pharmaceutique. L’aspiration générée par le piFLOWp est produite par le moyen le plus efficient en énergie, en particulier grâce à l’utilisation de cartouches Coax. Les cartouches Coax sont plus petites, plus efficaces et plus fiables que les éjecteurs à vide conventionnels, ce qui permet de concevoir des systèmes de vide flexibles, modulaires et efficients. Un système de vide basé sur la technologie Coax fournit un débit d’aspiration trois fois plus élevé que les systèmes conventionnels, tout en réduisant la consommation d’énergie, selon Piab. Le piFLOWp est conçu pour répondre aux BPF. Tous les matériaux sont approuvés par la FDA et toutes les configurations peuvent être livrées avec un certificat Atex poussières.
■ Le débitmètre Sitrans FC430 de la division Siemens Industry Automation offre une précision de mesure élevée de 0,1 %, une perte de charge très faible et une grande stabilité du point zéro. Ce débitmètre Coriolis propose une synchronisation des données ultrarapides, avec un traitement du signal à une fréquence
© Siemens Industry Automation
■ Piab commercialise le piFLOWp, une ligne de transporteurs pneumatiques Premium, destinée à l’in-
Siemens Industry Automation présente Sitrans FC430.
de 100 Hz. Cela fait du Sitrans FC430 le premier dans la catégorie des débitmètres Coriolis. Des outils conviviaux permettent d’accéder directement aux données opérationnelles et fonctionnelles, aux certificats et aux historiques d’expertise. Le Sitrans FC430 est l’un des premiers débitmètres Coriolis homologués pour zones dangereuses Sil 2 (matériel) et 3 (logiciel), ce qui lui permet de répondre à des exigences élevées en termes de redondance, de sécurité et de fiabilité. Équipée des robots de montage les plus modernes guidés par des systèmes de vision laser en 3 D, la ligne de production du Sitrans FC430 est hautement automatisée, permettant ainsi d’assurer des délais de livraison réduits et de fournir des solutions sur mesure.
Capteurs haute pression pour le contrôle de la réaction en continu continu, presque n’importe où, dans un réacteur à flux continu. L’ajout de capteurs haute pression accroît l’utilisation de la chimie en flux continu en permettant à ses utilisateurs de bénéficier du meilleur contrôle des paramètres des procédés critiques fournis par le système
CONDITIONNEMENT Remplissage de tubes
© Gerhard Schubert GmbH
■ Gerhard Schubert GmbH présente une remplisseuse scelleuse de tubes. Les tubes sont sortis automatiquement des cartons d’emballage et acheminés sur un trajet du transmodule en flux de masse. À partir de ce flux, les tubes sont orientés selon le repère imprimé et simultanément trans-
posés sur un trajet du transmodule à une ligne, où ils sont ensuite remplis, puis fermés par ultrasons. Le remplissage est assuré par un poste de dosage volumique à huit emplacements. Le soudage par ultrasons nécessite environ 1/16 de l’énergie de soudage habituelle. Le scellage est effectué avec un outil de scellage froid ; le produit éventuellement entré dans la zone de soudage n’affecte pas la qualité du soudage. Les remplisseuses de tubes TLM sont en mesure de remplir et fermer jusqu’à 800 tubes par minute, suivant divers La remplisseuse scelleuse de tubes de Gerhard Schubert. niveaux d’extension.
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FlowIR lors des expériences à haute pression. Parmi les avantages notables, le fabricant cite l’accélération de l’optimisation des expériences, la simplification de l’extrapolation du laboratoire à l’usine, ainsi que la réduction des coûts et des délais de commercialisation. Les nouveaux
modèles sont fiables à une pression maximale de 50 bar (725 psi) et à une température maximale de 120 °C. Les capteurs haute pression FlowIR couvrent la totalité du spectre infrarouge grâce à des capteurs à cristal (diamant ou silicium) interchangeables.
Moteur pour ligne de conditionnement ■ La série AR d’Oriental Motor est un moteur pas à pas pour les lignes d’emballage dans l’industrie pharmaceutique. L’échauffement du moteur ayant été réduit, la durée de vie des ensembles est augmentée tout en réduisant la consommation énergétique de 40 % environ. Les vibrations et la précision de positionnement ont également été améliorées ainsi que la capacité inertielle. Tout comme l’Alpha-Step, le variateur en boucle fermée des moteurs AR contrôle le positionnement des moteurs et évite toute perte de pas. Grace à cette fonction, le variateur agit comme un servomoteur acceptant de brusques changements de charges ou d’accélération. Le moteur, quant à lui, conserve les avantages du moteur pas à pas, permettant des arrêts
© Oriental Motor
■ Mettler-Toledo commercialise les capteurs haute pression FlowIR conçus pour une utilisation avec le système FlowIR. Le système FlowIR est un petit instrument de spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FT-IR), offrant un suivi en temps réel de la chimie en flux
La série AR d’Oriental Motor.
immédiats et maintenant les charges sans oscillation. La série AR est disponible en plus de 400 versions, des tailles 42 mm à 85 mm, avec un large choix de réducteurs pour des couples allant jusqu’à 37 Nm en 24 V DC, 115 et 230 V Monophasé.
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Guide Produits & Services CONDITIONNEMENT Blister actif ■ CSP Technologies a développé des emballages sous blister avec film de dessiccation Activ-Blister destinés à l’industrie pharmaceutique. La technologie du film de dessiccation Activ-Blister contrôle l’atmosphère interne de chacune des cavités du blister, protégeant ainsi les préparations pharmaceutiques solides de l’action de l’humidité et de l’oxygène. Cette technologie permet donc une optimisation de la stabilité du produit, en assurant une durée de conservation plus longue et un confort accru pour le consommateur. De plus, en intégrant la protection du produit sans augmenter la taille de l’embal-
lage sous blister nécessaire, ActivBlister donne aux fabricants la possibilité de réaliser des économies en réduisant les quantités de matériaux utilisés, es coûts d’expédition et la consommation de carburant. La technologie brevetée CSP intègre directement dans l’emballage sous blister des agents de dessiccation précis, ainsi que des propriétés d’absorption des gaz et d’étanchéité, pour une durée de conservation plus longue. L’Activ-Blister affiche des performances en termes de capacités d’absorption d’humidité (jusqu’à 20 mg) et d’oxygène (jusqu’à 30 cc).
Éclairage sur ligne de conditionnement ■ Microscan étoffe sa gamme de solutions d’éclairage Smart Series Nerlite avec la Pharmalite. Cette solution d’éclairage dédiée aux environnements de conditionnement pharmaceutique allie une géométrie d’éclairage en fond noir à un support de fixation permettant de l’intégrer facilement dans des imageurs, des caméras intelligentes et des caméras GigE de Microscan. La géométrie
en fond noir éclaire de manière uniforme les surfaces brillantes planes sans reflet ni taches lumineuses. La fonction PWM (modulation d’impulsions en durée) intégrée permet de moduler l’intensité lumineuse et un réglage par tout ou rien, alors que le régulateur propose un mode continu à intensité réglable et un mode stroboscopique à rendement élevé.
LA TECHNOPÔLE CBS ORGANISE SON 1ER CONGRÈS PHARMA & PACKAGING Une trentaine de personnes était réunie, le 6 novembre dernier, à Évreux pour le 1er événement dédié au conditionnement de la Technopôle Chimie biologie santé. Au programme de la journée, des conférences techniques le matin et une convention d’affaires, l’aprèsmidi. Patrice Lewko, directeur marketing global de Rexam Healthcare, a d’abord rappelé les grands enjeux du packaging pharmaceutique avec notamment le design qui permet de se différencier. Pascal Bruna, directeur associé innovation d’Aptar Pharma, a ensuite présenté la politique d’innovation du groupe. La problématique des interactions contenu/contenant dans les injectables a également été détaillée avec Natacha Sehnal,
présidente de la commission Interaction contenu/contenant de la SFSTP (voir article p.55). Bruno Siri, délégué général du Conseil national de l’emballage, a ensuite suggéré d’ajuster la taille des étuis, d’optimiser les caisses de transport, etc. dans un effort de développement durable de l’industrie pharmaceutique. Le fournisseur de machines de conditionnement Körber Medipack et le transporteur SDV ont détaillé leurs solutions pour l’industrie pharmaceutique avant une présentation sur la lutte anticontrefaçon par Wilfrid Roger, directeur formation de l’Institut de recherche anti-contrefaçon des médicaments. À EVREUX, AURÉLIE DUREUIL IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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TECHNOLOGIE
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Guide Produits & Services
TRANSPORT Caisson réfrigéré amovible
Le Frigoflex d’Eberspächer SAS.
Une offre supplémentaire de FedEx en France est régulée de -24° C à + 25°C. Ces caissons fonctionnent sur 12V – 24V - 230V. Le boîtier électronique commute automatiquement sur l’alimentation courant alternatif pour économiser les batteries. Ces caissons sont fabriqués en polyéthylène. Ils sont robustes et faciles d’entretien (conformément à la norme 93/43/ECC (HACCP)). Le Gaz R134a sans chlorofluocarbone est utilisé comme fluide caloporteur. Un thermorégulateur digital permet un réglage facile de la température intérieure souhaitée ainsi que le contrôle de la température effective intérieure. Pour le transport en toute sécurité des produits pharmaceutiques, des échantillons biologiques ou des poches de sang, leur constitution permet de respecter les standards d’hygiène les plus rigoureux.
■ FedEx propose de nouvelles liaiSpécialement formés, ces derniers sons pour les colis urgents et sensiassurent un suivi avancé des bles aux variations de envois dont le statut fait température. L’entrel’objet d’une notification prise étend ses spéciale s’ils transitent services FedEx Priority dans les pays de la Alert et FedEx Priority région EMEA ou à l’interAlert Plus à l’import et national. Conçu initialeà l’export dans plus de ment pour le secteur de 70 pays dont 29 de la la santé, le service Priorégion EMEA incluant rity Alert Plus inclut des la France. Ces services prestations supplémenétaient jusqu’à présent taires qui garantissent réservés aux Étatsl’intégrité des envois Unis. Le service FedEx Le FedEx Priority Alert sensibles aux variations Priority Alert est utilisé de température : ajout arrive en France. pour les colis sensibles de carboglace, recondiqui exigent un suivi rigoureux. Il tionnement avec accumulateurs de concerne notamment le secteur de froid et entreposage frigorifique. la santé. Les clients ayant souscrit à L’intégrité du contenu des colis est ce service bénéficient d’une assisainsi préservée tout au long du tance 24h/24 – 7j/7 par une équipe transport et les produits sont mainmondiale dédiée d’analystes. tenus à la bonne température.
HEPPNER CRÉE UNE FILIÈRE SANTÉ Sur un marché de la santé en pleine expansion, Heppner fait évoluer ses prestations pour les adapter aux besoins des laboratoires pharmaceutiques. Son objectif : apporter aux laboratoires les meilleures organisations et modalités de livraison à destination de leurs clients (hôpitaux et cliniques, grossistes répartiteurs, officines etc.). Afin d’assurer une sécurité maximale, les colis « Santé » sont traités dans une zone dédiée et les laboratoires bénéficient d’une remontée d’information proactive. Cette offre a été officialisée le 21 septembre dernier avec l’obtention de Certipharm. Cette dernière certifie le respect des procédures et normes spécifiques adaptées au transport des produits de santé notamment en matière d’étiquetage, de traçabilité, de procédures d’hygiène ou de sécurité. Avec la mise en place de chambres froides dans les aéroports de Roissy, Strasbourg et Lyon, Heppner propose des solutions pour le transport de produits sous température dirigée. « La France est aujourd’hui
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© Heppner
© Eberspächer SAS
■ La société Eberspächer SAS présente les caissons réfrigérés Frigoflex amovibles à l’intérieur des véhicules. Cette gamme de caissons frigorifiques de 22 à 915 litres offre de la souplesse et de nouvelles possibilités aux professionnels du transport. Ils permettent de réaliser des transports de produits sensibles dans des véhicules sans aménagement spécifique, simplement en embarquant le caisson. Ils offrent aussi la possibilité de maintenir la marchandise réfrigérée hors du véhicule en branchant la prise 230V. La température
© FedEx
TECHNOLOGIE
L’offre Santé d’Heppner est certifié Certipharm.
le 2e marché européen de la Santé derrière l’Allemagne. Le lancement officiel de notre offre sectorielle sur ce marché est une formidable opportunité pour notre société de développer une activité qui est déjà notre 2e marché en termes de chiffre d’affaires, soit plus de 40 M€ à fin 2011. C’est le 1er marché en nombre de colis traités dans notre agence francilienne de Lieusaint. Ce site, où près de 6 500 colis sont traités par heure, dédie 45 % de ses flux à l’industrie pharmaceutique », explique Gérard Palazzo, directeur du Produit Santé.
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Guide Produits & Services SALLES PROPRES Remplissage aseptique ticSU est une unité remplaçable et traçable par lot. Enfin, elle permet le renforcement de la sécurité des opérateurs. Le système AsepticSU consiste en un assemblage conforme à USP classe VI qui est entièrement traçable de bout en bout et facile à valider. L’AsepticSU de Watson Marlow.
Envoyez vos informations produits à : adureuil@infopro.fr
Thermo-hygromètres portables
© Watson Marlow
■ Conçu pour optimiser l’utilisation des systèmes péristaltiques de remplissage liquide, dans le cadre de la production de produits pharmaceutiques, l’AsepticSu de Watson Marlow permet de séparer les solutions médicamenteuses et de changer rapidement de lot sans risque de contamination croisée, réduisant ainsi les coûts générés habituellement par les temps d’indisponibilité. L’action à faible cisaillement des pompes péristaltiques est obtenue par la compression du tube. À l’intérieur du tube à usage unique, le fluide est acheminé vers l’avant par des galets, tandis que la récupération de forme du tube derrière chaque galet aspire une plus grande quantité de fluide. Stérile et prête à l’emploi, cette pompe péristaltique permet une réduction des coûts de nettoyage et de validation. De la poche à l’aiguille de remplissage, en passant par le tube et la pompe du système, la poche Asep-
TECHNOLOGIE
■ Le thermo-hygromètre portable Vaisala Humicap HM40 de la société Vaisala est disponible, avec deux modèles de sondes : standard et déportée. L’option avec sonde déportée accroît la polyvalence du thermo-hygromètre portable en permettant une prise de mesures confortable dans les canalisations et autres espaces difficilement accessibles ou confinés. Les autres caractéristiques, par exemple la sonde de mesure interchangeable Vaisala HMP113, font du thermo-hygromètre Vaisala HM40 un outil de vérification idéal pour répondre à de larges besoins de mesure portable de l’humidité, notamment les salles blanches. Outre une vaste plage de mesures de la température et de l’humidité relative, le thermo-hygromètre portable Vaisala Humicap HM40 fournit les grandeurs calculées correspondant à cinq autres paramètres d’humidité.
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PROFESSION
Nominations
GLAXOSMITHKLINEI
Patrick Desbiens Patrick Desbiens est président de la filiale française de GlaxoSmithKline (GSK) depuis le 18 septembre. Il remplace Hervé Gisserot qui occupait ce poste depuis 2008, date à laquelle il a rejoint le laboratoire britannique. Ce dernier a été nommé viceprésident senior en charge de plusieurs pays européens, dans lesquels il supervisera les opérations commerciales de GSK. Patrick Desbiens travaille chez GSK depuis 1996, où il a occupé divers postes à responsabilité dans le marketing et les ventes au Canada. En 2009, il a été promu vice-président et directeur général de GSK en Roumanie.
JOHNSON & JOHNSONI
Sandra Peterson Présidente de l’activité Consumer
© GSK
Président en France
PARCOURS
2012 2010 2009 1996
Président de GSK France Vice-président GSK France
Cyril Titeux
Rejoint GSK
Président
Patrick Desbiens est diplômé de l’Université du Québec avec une spécialisation en marketing et a aussi suivi un cursus de management à Harvard (États-Unis).
grer Bayer en 2005, S. Peterson a notamment travaillé chez Medco Health Solutions.
Gilead comme Associate Medical Director ainsi que chez Triangle Pharmaceuticals et Boehringer Ingelheim.
TRANSGENEI LILLYI
David Sternasty
V.-p. affaires médicales et réglementaires
Directeur de Fegersheim
■ Sandra Peterson a rejoint Johnson & Johnson le 1er décembre en tant que membre du CA et présidente au niveau mondial. Elle est responsable de l’activité Consumer, de l’information et la technologie et de la chaîne mondiale d’approvisionnement. Elle était auparavant p-dg de Bayer CropScience, poste qu’elle occupe depuis 2010. Elle a aussi occupé les fonctions de p-dg de Bayer Medical Care et de présidente de la division Diabetes Care de Bayer HealthCare. Avant d’inté-
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■ Cyril Titeux, président de Janssen France, a été coopté, le 25 septembre, président de l’Association des groupes internationaux pour la pharmacie de recherche (Agipharm), fonction qu’il occupera jusqu’en décembre 2013. Il succède à Emmanuelle Quilès, qui avait pris la présidence de l’association en janvier 2011. C. Titeux a démarré sa carrière chez Eli Lilly en 1992 et a ensuite intégré Janssen France en 1997 où il a occupé diverses fonctions. En 2002, il a pris la tête de la business unit Neurosciences. En 2007, il a été nommé directeur de Janssen-Cilag en Autriche. Enfin, il est devenu président de la filiale française de Janssen en juillet 2010. Depuis septembre 2011, il est également membre du Comité de déontovigilance des entreprises du médicament (Codeem). MINAFINI
Nomination de deux directeurs © Lilly
© Bayer CropScience
■ Transgene a accueilli Nathalie Adda à la vice-présidence des affaires médicales et réglementaires. Ce poste lui confère également une place de membre au comité de direction. Docteur en médecine, diplômée de la Faculté de Médecine de Paris VII, avec une spécialisation dans les maladies infectieuses, mais également diplômée d’un Master en bio-statistiques, Nathalie Adda possède une expérience de plus de 15 ans dans l’industrie pharmaceutique aux États-Unis. Depuis 2006, le Dr. Nathalie Adda a occupé les fonctions de Senior Medical Director au sein de Vertex Pharmaceuticals à Cambridge (Etats-Unis) où elle a été responsable du développement clinique et du dossier d’enregistrement du Telaprevir. Auparavant, elle avait occupé successivement des fonctions similaires dans le développement clinique chez
AGIPHARMI
Directeur général GSK Roumanie
Depuis juin 2010, il exerçait la fonction de vice-président et directeur des opérations des produits de médecine générale et de spécialité pour GSK France.
Nathalie Adda
liales. Il s’est vu confier la direction d’un site de production d’injectables similaire à celui de Fegersheim, au siège de la compagnie pharmaceutique américaine, à Indianapolis. De son côté, David Sternasty a rejoint le groupe Lilly il y a dix ans, après quinze années de carrière chez Aventis. Dans sa dernière fonction, il était responsable du site de production de formes sèches au siège d’Indianapolis.
■ David Sternasty a été nommé le 1er octobre directeur de l’usine Lilly de Fegersheim dans le Bas-Rhin. Ingénieur en génie chimique de l’université de Cincinnati, il succède à un autre Américain, Kenneth Whitehead. Ce dernier, directeur du site depuis janvier 2011, a choisi de retourner prématurément aux États-Unis pour des raisons fami-
■ Minafin a annoncé deux nominations, en ligne avec la mise en place d’une nouvelle activité. Dans ce cadre, Jeroen Van Overbeek a pris la direction générale du pôle Marchés utilisateurs. Ce dernier regroupe trois activités : Minakem Custom (chimie à façon pour l’industrie pharmaceutique), Minakem Generics (principes actifs pharmaceutiques génériques) et Minasolve (ingrédients pour l’industrie cosmétique). J.Van Overbeek a occupé plusieurs postes de directeurs dans la chimie et l’industrie des ingré-
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Nominations
NOVASEPI
Changement de gouvernance ■ Roger-Marc Nicoud, fondateur et p-dg de Novasep, est devenu président du Conseil de surveillance du groupe, le 1er octobre.
caine acquise par Amgen en mars 2012 pour laquelle il a travaillé durant 13 ans. En 1999, il avait aussi co-fondé Zyomyx, une société californienne spécialisée dans les puces à protéines. En parallèle, Jakob Schlapbach, actuellement membre non exécutif du CA de Cytos et ancien directeur financier du groupe (de 2000 à 2010) quittera le CA en novembre.
LEEMI
conformité. Elle gèrera les activités relatives à la conformité et à l’éthique d’Amgen. Elle succède à Anna Richo qui a quitté le groupe le 31 octobre pour rejoindre une autre société pharmaceutique en tant que conseillère générale. C. Patton a intégré Amgen en 2005. Avant cette nomination, elle était vice-présidente du département législatif, en charge des activités législatives et commerciales aux États-Unis.
Deux nouveaux PFIZER FRANCEI administrateurs Sandrine ■ Le Conseil d’administration du Benaroche Leem a coopté, le 2 octobre, deux
Patrick Glaser Patrick Glaser a pris sa succession en tant que président-directeur général. Il était à la tête de la division Novasep Synthesis depuis mai 2010. Ce changement est intervenu, à la suite de la mise en place d’une nouvelle structure actionnariale consécutive au refinancement de Novasep début 2012. Ainsi, les actionnaires de Novasep et RogerMarc Nicoud ont décidé d’un commun accord de changer la gouvernance de l’entreprise.
CYTOS BIOTECHNOLOGYI
Christian Itin Président-directeur général
■ Christian Itin, 48 ans, est devenu p-dg de la société pharmaceutique suisse. Il devrait également prendre la présidence du Conseil d’administration (CA) de Cytos Biotechnology en novembre, et succéder ainsi à Thomas Hecht qui quittera le CA au même moment. C. Itin a rejoint le Conseil d’administration de Cytos en mai dernier. Auparavant, il occupait le poste de p-dg de Micromet, une société pharmaceutique améri-
Cynthia Patton Responsable de la conformité
■ Amgen a nommé, le 22 octobre, Cynthia Patton au poste de viceprésidente et responsable de la
Tim Freeborn Directeur financier
■ La société britannique de biotechnologies s’est dotée d’un nouveau directeur financier en la personne de Tim Freeborn, 53 ans. Il était jusqu’alors responsable des activités de recherche de Xcap Securities, un groupe de services financiers. PIERRE FABREI
Didier Miraton Directeur général
■ Sandrine Benaroche, 40 ans, a pris les rênes de la business unit Oncologie de Pfizer France, le 15 octobre. Docteur en pharmacie et titulaire d’un master Intelligence marketing, S. Benaroche était précédemment directrice de la stratégie commerciale de l’activité oncologique du laboratoire américain. Elle a rejoint Pfizer en 2001 et a, depuis, occupé plusieurs fonctions à responsabilité. Avant d’intégrer la société, elle a travaillé comme chef de produit Neurologie chez AstraZeneca et GSK. NATUREXI
Thierry Lambert Président directeur général
AMGENI
SILENCE THERAPEUTICSI
© Pfizer
© DR
Directrice de l’Oncologie
administrateurs. Cyril Titeux, président de Janssen-Cilag France depuis juillet 2010, est devenu viceprésident du Leem dans la famille des laboratoires américains. Il succède à Emmanuelle Quilès. C. Titeux a aussi récemment pris la présidence de l’Agipharm. Il a consacré la majorité de sa carrière à Janssen Cilag, bien qu’il ait démarré son expérience professionnelle chez Eli Lilly. Depuis septembre 2011, il est également membre du Comité de déontovigilance des entreprises du médicament (Codeem). De même, Michel Joly a été élu membre du Conseil d’administration (CA) du Leem pour les laboratoires américains, en remplacement de Mike Seeley. Président de Gilead France depuis octobre 2011, M. Joly possède une expérience de plus de 20 ans dans l’industrie pharmaceutique. Docteur en pharmacie, il a débuté sa carrière en 1989 chez GSK, puis chez Roche. Il a ensuite rejoint Sanofi en 1996, où il a occupé diverses fonctions notamment vice-président marketing puis viceprésident communication. Il a ensuite intégré Novartis en 2008 au poste de directeur exécutif spécialités, médecine générale et stratégie.
rex a approuvé la nomination de Thierry Lambert en tant que président-directeur général. Ce dernier assurait provisoirement la direction de la société depuis septembre.
■ Suite à la disparition de son président fondateur, Jacques Dikansky, décédé le 30 septembre des suites d’une longue maladie, le Conseil d’administration de Natu-
© Pierre Fabre
dients avant de rejoindre Minafin. De même, Dale Fannin a été promu à la tête du pôle Technologies et arbres produits, dédié à la chimie verte (Pennakem) et à la chimie fine du soufre (Minathiol). D. Fannin était jusqu’alors directeur de Pennakem. Les directeurs ont aussi intégré le Comité exécutif du groupe.
PROFESSION
■ Didier Miraton, 54 ans, a été nommé directeur général des laboratoires Pierre Fabre, en remplacement de Jacques Fabre qui a fait part de son intention de faire valoir ses droits à la retraite. Ce dernier était à la tête du groupe depuis deux ans et a dirigé la branche dermo-cosmétique durant près de 15 ans. Il restera membre du Conseil d’administration du groupe et de la Fondation Pierre Fabre. De son côté, D. Miraton a effectué toute sa carrière au sein de l’entreprise Michelin. Après avoir occupé diverses fonctions à responsabilité, il est devenu co-gérant du groupe de 2007 à 2011. En parallèle, il est aussi administrateur du groupe Vilmorin (Limagrain).
Envoyez vos informations nominations à : afreel@etai.fr IndustriePharma 68 Décembre 2012
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68 IPM 52 AGENDA BAT_Mise en page 1 23/11/12 10:15 Page52
PROFESSION
Agenda
Manifestations 22 JANVIER 2013 PARIS 2e salon européen de l’association française des CRO www.afcros.com/fr/index.php
24-25 JANVIER BEAUNE Journées de la qualité pharmaceutique www.ifis.asso.fr/formations/ fiche/JQP13
3-8 FÉVRIER DAVOS, SUISSE Pharmacon Davos 2013 : salon professionnel de la pharmacie www.wuv-gmbh.de/muk/ davos.html
8-9 FÉVRIER PARIS 7e édition du forum Aerosol & Dispensing www.aerosol-forum.com/
5-7 FÉVRIER KARLSRUHE, ALLEMAGNE Vision Pharma 2013 : salon sur les procédés innovants de production pharmaceutique www.vision-pharma-2013.de/
12-14 FÉVRIER SARAGOSSE, ESPAGNE Farmaq 2013 : 5e édition du salon international des fournisseurs de technologies des industries pharmaceutique, biopharmaceutique et de laboratoire www.feriazaragoza.es/ farmamaq_IN.aspx
13-14 FÉVRIER PARIS* Pharmapack Europe : 12e édition du salon dédié au packaging et aux
systèmes d’administration des médicaments www.pharmapack.fr/fr/
11-13 MARS BARCELONE, ESPAGNE Bio-Europe Spring 2013 : 7e conférence internationale annuelle rassemblant les investisseurs du secteur des sciences de la vie
27-28 MARS LYON* PCH Meetings 2013 : 9e édition du rendez-vous d’affaires des industries pharmaceutique, chimique et pétrochimique www.pchmeetings.com/
11 AVRIL LYON* Les Printemps de la production pharmaceutique
www.ebdgroup.com/bes/ partnering/index.php
www.les-ppp.com/
26-28 MARS
LILLE 2e atelier sur les revêtements organisé par l’Association de pharmacie galénique industrielle (AGPI)
PARIS* Contaminexpo 2013 : Salon des professionnels de la maîtrise de contamination en salles propres, environnements maîtrisés et zones de confinement
17 AVRIL www.apgi.org/coating_WS/
www.contaminexpocontaminexpert.fr/
* Industrie Pharma Magazine est partenaire de ces événements
Formations GROUPE IMT
UPS CONSULTANTS
Michèle Joly 02 47 714 692 m.joly@groupe-imt.com
Françoise Marlin 02 38 90 93 26 info@ups-consultants.com
9-10 JANVIER 2013, TOURS Les bonnes pratiques de fabrication 22-24 JANVIER, TOURS La fabrication des formes semi-solides ATELIERS D’EXPERTS – GROUPE IMT Laure Mesnager l.mesnager@groupe-imt.com
22-23 JANVIER 2013, TOURS Granulation humide
12-13 DÉCEMBRE, BELLEGARDE Le laboratoire de microbiologie : Conceptionfonctionnement-Bonnes pratiques 19 DÉCEMBRE, BELLEGARDE Habilitation à la lecture du Test de remplissage aseptique (TRA) ou Media fill test (MFT) 24 JANVIER 2013, ORLÉANS Traitement des résultats hors spécifications dans les laboratoires de microbiologieOOS
5 FÉVRIER, ORLÉANS Sécurité chimique au laboratoire de contrôle 12-13 FÉVRIER, PARIS Microbiologie pour les “non microbiologistes“ en industrie pharmaceutique et cosmétique
52 IndustriePharma N°68 Décembre 2012
31 JANVIER, PARIS Occuper un poste en ZAC
IFIS Dinah Benhamou-Avitan 01 41 10 26 27
13-14 DÉCEMBRE, BOULOGNEBILLANCOURT AKTEHOM 01 78 15 36 40 formation@aktehom.com
12-13 FÉVRIER 2013, PARIS Validation de procédés – nouvelle approche 19 MARS, PARIS QbD : les fondamentaux des ICH Q8/Q9/Q10/Q11 21 MARS, PARIS
26-27 MARS, TOURS Pelliculage LAF Wurster
27-28 MARS, PARIS Quality Pharmaceutical System – ICH Q10
Mise en œuvre du GAMP 5 et conformité EU-annexe 11
La méthode HACCP appliquée aux industries pharmaceutique et cosmétique
17-19 DÉCEMBRE, NANTERRE Technologies de l’enrobage : aspects galénique et industriel 21 MARS 2013, BOULOGNEBILLANCOURT Sécurité vitale des produits de santé d’origine biologique (médicaments, API, réactifs)
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Reportage
PROFESSION
CHIMIE FINE UNE VINGTAINE D’ADHÉRENTS DU SICOS BIOCHIMIE SE SONT RENDUS À DUNKERQUE POUR LEUR TRADITIONNELLE JOURNÉE HSE.
Le 17 octobre dernier, Pierre Charrier, directeur général de Minakem, accueillait sur son site de Dunkerque une vingtaine d’adhérents du Sicos Biochimie, syndicat de la chimie fine et de la biochimie, dont il est aussi viceprésident. L’objectif était de faire découvrir à ses confrères une usine modèle. Ce site de Dunkerque est entré dans le giron de Minafin (holding de Minakem) en 2009, mais il a eu une première vie au sein du groupe AstraZeneca. La construction du premier bâtiment P1 remonte à 1991 avec le succès de son anti-ulcéreux vedette de l’époque d’Astra, l’oméprazole (Losec/Mopral). Puis en 2003, ce fut le tour du bâtiment P2, mis en service pour produire l’ésoméprazole (Nexium), molécule chirale venue remplacer l’oméprazole dont le brevet tombait dans le domaine public. La décision de construction de ce deuxième bâtiment avait été décidée en 1999 alors qu’Astra et Zeneca venaient tout juste de fusionner. Et à l’époque, le tout nouveau AstraZeneca a dû dépenser sans compter pour s’offrir un outil de production modèle et de grande capacité. Car si le groupe pharmaceutique n’a finalement construit qu’une seule ligne gravitaire, la place est réservée pour deux lignes supplémentaires. Ainsi, ce bâtiment de 25 000 m2 répartis sur 8 étages est entièrement construit sur une zone de rétention, tandis que les solvants (principalement du toluène et du méthanol) sont collectés et recyclés à plus de 85 %. Sur l’unique ligne de production, zone de process et zone technique sont séparées à chaque étage dans des salles connexes. La ligne est équipée de 8 réacteurs inox et émail, pour
© Minakem
Les adhérents du Sicos Biochimie en visite à Dunkerque
Ce site de Dunkerque a été racheté par Minakem en 2009.
une capacité totale de 70 m3. Et même si elle a été conçue pour produire exclusivement de l’ésoméprazole du temps d’AstraZeneca, le groupe pharmaceutique avait probablement d’autres ambitions, puisque l’unité a été dessinée dans un esprit de polyvalence totale (multipurpose), avec un niveau d’automatisation des plus poussés. Cette unité produit toujours de l’ésoméprazole pour le compte d’AstraZeneca, mais Minakem souhaite diversifier sa production, pour pallier une perte de brevet attendue pour 2013. Le groupe prévoit notamment de rapatrier des productions d’un autre de ses sites, situé à BeuvryLa-Forêt, qui est aujourd’hui arrivé à saturation. Pour cela, le projet d’achat d’un filtre sécheur hastelloy est en cours. Tandis que le site est en attente de passage d’un statut de Seveso seuil bas à Seveso seuil haut, à la suite des modifications intervenues sur la réglementation. Le bâtiment P1 qui est de conception plus ancienne, mais de capacité similaire (70 m3), est à la fois dédié à la chimie de l’oméprazole/ésoméprazole et à la chimie des stéroïdes. Il produit ainsi les
trois dernières étapes de la molécule budesonide d’AstraZeneca (Pulmicort, Rhinocort, Symbicort), dont une étape de micronisation clé. Ce produit est ensuite envoyé pour partie de l’autre côté de la clôture, dans des installations de production d’inhalateurs à poudre que le groupe AstraZeneca a conservées à Dunkerque. Le site de Dunkerque, qui produit jusqu’à 150 t/an d’API, s’inscrit dans un réseau de production plus large au sein de Minakem. Il comprend l’unité de Beuvry la Forêt (ex Seac) spécialisée dans les petits volumes (10 kg à 10 t), ainsi qu’une unité à Leuna en Allemagne (ex Chemtech) pour des productions au-delà de 100 t par an. La société Minakem est elle-même inscrite dans le giron de la holding Minafin, pilotée par Frédéric Gauchet. Avec un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros en 2011 pour un effectif de 550 personnes, Minafin compte parmi les grosses PME françaises de la chimie, partagées entre quatre activités : Minakem dans la chimie fine, Minasolve dans les cométiques, Pennakem dans la chimie verte et la toute nouvelle entité Minathiol dans les dérivés du soufre.
Une après-midi consacrée à l’actualité réglementaire La présence d’adhérents du Sicos Biochimie chez Minakem a été l’occasion de procéder à un point réglementaire, spécifique à ce métier de la chimie fine. Préparé par Céline Caroly, responsable environnement et transport à l’UIC, et par Catherine Lequime, délégué général du Sicos Biochimie, il a prouvé que, dans ce domaine, l’actualité est toujours féconde. Ainsi, la directive IED sur les émissions indus-
trielles qui a été publiée le 24 novembre 2010 va entrer en application en 2013 pour les installations nouvelles et dès 2014 pour les installations existantes. Une circulaire technique de l’UIC est en préparation pour en préciser les modalités d’application. Céline Caroly a également évoqué le décret relatif aux garanties financières. Publié le 3 mai 2012, il fait suite notamment à l’affaire MetalEurope et prévoit de mettre en place des garanties financières en cas de fermeture d’une installation pour en assurer sa mise en sécurité en cas de défaillance de l’exploitant. Sur ce dossier, l’UIC proposerait à ses adhérents de recourir à une assurance mutualisée. Une circulaire technique est également en préparation. En ce qui concerne le règlement Reach, Catherine Lequime a mentionné l’accroissement du nombre de substances sélectionnées dans le cadre des processus d’autorisation/restriction (intentions, liste candidate…), touchant encore une fois les acteurs de la chimie fine, utilisateurs d’une grande variété de solvants et matières premières. Pour ce qui est des intermédiaires SCC (ou strictement contrôlés), le dialogue se poursuit avec les autorités françaises et européennes avec toujours comme objectif que soit adoptée une approche proportionnée dans la mise en œuvre des dispositions applicables. À noter enfin qu’une revue de Reach est à l’étude. S’il apparait aujourd’hui que la modification du texte ne semble pas l’option privilégiée à court terme, les annexes du règlement pourraient être amendées pour intégrer plus concrètement des aspects liés aux substances à l’état nanoparticulaire. ■ À DUNKERQUE, SYLVIE LATIEULE IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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68 IPM 54 PROFAFSSI BAT_Mise en page 1 23/11/12 10:20 Page54
PROFESSION
Création
ASSOCIATION PROFESSIONNELLE CONSIDÉRÉES À TORT COMME DES BIOTECHS, LES SOCIÉTÉS DE SERVICES ET D’INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES VEULENT FAIRE ENTENDRE LEUR VOIX EN CRÉANT LEUR PROPRE ORGANISATION.
Les sociétés de services et d’innovation se fédèrent au sein de l’AFSSI
LE PROFIL DES ADHÉRENTS L’AFSSI s’adresse aux entreprises de technologie et de services, aux laboratoires pharmaceutiques de droit privé, indépendants ou filiales de groupes industriels dont : ● la R&D est localisée en France ; ● l’activité de recherche sous contrat est supérieure à 25 % du chiffre d’affaires ; ● les dépenses de R&D sont éligibles au CIR, pour leur compte ou celui d’un tiers, et représentent au moins 50 % des dépenses totales.
54 IndustriePharma N°68 Décembre 2012
LA COMPOSITION DU BUREAU Président : Philippe Genne, p-dg d’Oncodesign Vice-président : Xavier Morge, directeur général de Bertin Pharma Vice-président : Christophe Dini, directeur général d’Oroxcell Trésorier : Hugues Contamin, p-dg de Cynbiose Vice-trésorière : Amélie Rafael, p-dg de Paris Anticorps Secrétaire général : Jean-Louis Brayer, p-dg de Diverchim
© Oncodesign
Quand on évoque de petites entreprises spécialisées dans l’innovation pour le secteur des sciences de la vie, on pense principalement à ces entreprises de biotechnologie qui enchaînent les levées de fonds pour financer leurs longues et hasardeuses recherches sur de nouvelles molécules thérapeutiques. Il existe pourtant un autre tissu de petites entreprises, particulièrement actives sur le territoire français, et qui sont davantage tournées vers les services et l’innovation technologique pour le compte de l’industrie pharmaceutique, mais qui peuvent aussi œuvrer pour d’autres secteurs comme la chimie, l’environnement ou l’agroalimentaire. Aujourd’hui, pour faire entendre leur voix, 30 entreprises du secteur viennent de s’unir au sein d’une nouvelle association l’AFSSI (Association française des sociétés de services et d’innovation). Son premier président est Philippe Genne, président d’Oncodesign, entreprise leader du marché de l’évaluation préclinique des thérapies anticancéreuses et spéciali-
sée dans la découverte de nouvelles thérapies. « Aujourd’hui, nous construisons notre identité. Notre objectif est d’atteindre les 50 à 60 adhérents d’ici à la fin de l’année, puis une centaine, fin 2013 », précise-t-il, sachant que l’on dénombre en France quelque 300 entreprises susceptibles d’adhérer à l’AFSSI. Elles emploient 9400 personnes pour un chiffre d’affaires de 834 millions d’euros. Car l’AFSSI a pour vocation de réunir des entreprises qui génèrent du chiffre d’affaires. « Nous sommes plus proches d’une démarche entrepreneuriale pragmatique que du monde du rêve », explique le président. En outre, « nous représentons une nouvelle couche industrielle qui a la particularité d’être ancrée sur le territoire français », défend le président, qui souhaite à sa mesure contribuer à la réindustrialisation du territoire. Au sein du bureau de la nouvelle association, on va ainsi trouver des sociétés de service pures comme Bertin Technologie ou
Philippe Genne est le premier président de l’AFSSI.
Diverchim, tandis qu’Oncodesign propose un modèle mixte allant jusqu’à des activités de Drug Discovery. Déjà, l’association a défini son premier cheval de bataille. Elle est bien décidée à faire du lobbying auprès des pouvoirs publics pour que des règles de bonne conduite s’instaurent entre le secteur public et privé, évoquant la forte concurrence que se livrent les plateformes publiques et privées dans ce domaine des services. « Nous avons déjà noué des contacts avec la DGCIS et l’ARIIS et notre volonté est d’apporter des solutions pour faire évoluer les choses, notamment à travers des mutualisations entre les exploitants publics et privés », commente Philippe Genne. « Nos entreprises constituent la meilleure interface possible avec le secteur public car nos entreprises sont issues, pour une bonne part,
du milieu académique », justifie le dirigeant. Autre vocation de cette association, que ce métier de services et d’innovation soit reconnu à part entière, notamment par les industriels, comme par les grands organismes de recherche de l’État. En début d’année, l’Inserm Transfert, filiale privée de l’Inserm qui gère l’intégralité de sa valorisation et de son transfert vers l’industrie, avait créé l’émoi auprès des PME technologiques en signant un accord avec la société de service américaine Covance, spécialisée dans les développements cliniques et précliniques. Des compétences que l’on pouvait trouver parmi les adhérents de l’AFSSI, installés sur le territoire français. « Il y a un vrai business model à construire. Comment apporter une solution innovante par grappes d’entreprises complémentaires ? », interroge le dirigeant. Et puis l’AFSSI, ce sera aussi un lieu de rencontre où les plus jeunes entrepreneurs pourront profiter de l’expérience de leurs ainés. Une occasion pour Philippe Genne de rappeler que l’entreprenariat reste une aventure humaine. ■ SYLVIE LATIEULE
68 IPM 55 ARTPRO SFSTP BAT_Mise en page 1 23/11/12 10:38 Page55
présidente de la commission « Injectables et compatibilité avec les matériaux en contact » de la SFSTP
En introduction de la session d’étude de la SFSTP, Natacha Sehnal, présidente de la commission et Responsable documentation et dossiers réglementaires de Sanofi, a indiqué que ces travaux s’inscrivaient dans la continuité des conclusions de la précédente commission « interaction contenant-contenu » de 2007. Lors de la présentation du sujet, le Pr. Marc Feuilloley (LMSM EA4312, Université de Rouen) s’est attaché à rappeler la spécificité de la voie parentérale et les risques toxiques plus élevés que présente cette voie d’administration. Ensuite, Natacha Sehnal a examiné les textes réglementaires à prendre en compte pour les matériaux et pour le conditionnement. Des questions des Autorités de Santé ont illustré l’importance de répondre précisément aux exigences réglementaires. Cette partie s’est terminée par un résumé des difficultés à surmonter. Les composantes des études de compatibilité ont été détaillées par Alda Laschi (Sanofi Pasteur) aux trois étapes clés de la vie d’un produit : en phase de développement, au moment de la demande d’enregistrement et en phase de commercialisation. La notion d’évaluation du risque est introduite en lien avec le « quality by design » qui permet d’analyser les paramètres critiques (« design space »). Puis, Isabelle Uettwiller (Sartorius Stedim Biotech) a présenté la méthodologie de l’analyse de risque. Selon la définition et l’origine des extractibles/relargables, les risques potentiels (migration, adsorption, absorption, dégradation du matériau, stabilité du
PROFESSION
SFSTP
LE JEUDI 27 SEPTEMBRE 2012, AU CONSEIL DE L’ORDRE NATIONAL DES PHARMACIENS (PARIS 8E), LA COMMISSION « INJECTABLES ET COMPATIBILITÉ AVEC LES MATÉRIAUX EN CONTACT » A PRÉSENTÉ SES TRAVAUX DEVANT 80 PARTICIPANTS.
La commission de la SFSTP tire ses conclusions
© sxc.hu
NATACHA SEHNAL,
© SFSTP
Méthodologie
L’analyse de risque ne peut se faire sans connaître la composition du conditionnement.
produit fini, biocompatibilité, stérilité…) liés à ces produits doivent être évalués au travers d’une analyse de risques, type AMDEC1, par exemple. L’évaluation du risque va concerner la pertinence de l’étude des extractibles et celle de l’étude des relargables. Dans la foulée, Stéphanie Génot (BBraun) a présenté la stratégie en cinq étapes à mettre en place pour réaliser les études de migration. Étape préalable nécessaire : le calcul de la sensibilité que les méthodes doivent atteindre pour aller chercher les produits à risque. La sensibilité est définie par la LOQ minimum pour les produits connus et par l’AET (analytical evaluation threshold) pour les produits inconnus. Cette partie conclut par la définition des études de simulation et de relargables. Après déjeuner, Marc Feuilloley a présenté l’analyse toxicologique en rappelant l’approche du seuil de considération toxicologique (SCT), les limites acceptables des
substances selon leur classification toxicologique et illustré le calcul de l’AET. Deux manières d’appréhender le risque toxicologique ont été explicitées. D’abord, celle qui consiste à explorer les banques de données pour calculer une dose journalière totale admissible, utilisée telle quelle ou modulée selon les risques spécifiques des molécules. Ensuite, celle qui met en œuvre des études expérimentales. Natacha Sehnal a ensuite présenté l’exploitation des résultats dans la justification du choix des matériaux en contact avec le médicament ainsi que dans la définition des spécifications de contrôle et leur périodicité. L’engagement du fournisseur concourt à s’assurer de la pérennité des conclusions des études de relargables et des risques associés. La place des informations requises dans le dossier d’enregistrement a ensuite été précisée. Ensuite, Alda Laschi est intervenue pour présenter un logigramme résumant la méthodologie proposée par la commission et reprenant les différentes options qui constituent l’analyse de risque ainsi que les orienta-
tions à suivre. Afin d’illustrer la méthodologie, deux cas concrets ont été déroulés. Un premier cas d’étude présenté par Stéphanie Génot concernait la migration d’une encre d’impression d’une poche contenant une solution de nutrition pour perfusion. Un second cas d’étude présenté par Damien Chevaillier (Septodont) traitait d’un anesthésique conditionné en petits contenants disposant d’une fermeture en élastomère. Ce cas d’étude a pu montrer l’influence des seuils retenus pour l’analyse sur la liste des extractibles potentiels. En fin de journée, Catherine Lacaze (Bertin Pharma) a traité le cas particulier des macromolécules. Un zoom sur les protéines montre que leur structure et leurs propriétés physicochimiques les rendent sensibles aux interactions ayant pour conséquence un risque d’inactivation biologique par dénaturation ou une augmentation de leur immunotoxicité après précipitation. Pour conclure, Natacha Sehnal a rappelé que l’analyse de risques nécessite une connaissance préalable de la composition des matériaux et une vigilance sur la pérennité des informations transmises par les fournisseurs. Cependant, l’évaluation du risque souffre du manque de référentiels réglementaires en termes de limites acceptables et de standardisation complète des tests de toxicité que les progrès analytiques ne peuvent résoudre. ■
(1) Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité. IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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68 IPM 56 prof AKTEHOM BAT_Mise en page 1 23/11/12 10:43 Page56
Réglementation © Aktehom Consultante
PROFESSION
ROLAND OLLIVIER , consultant senior, responsable scientifique et réglementaire chez Aktehom
SÉCURISATION VIRALE TOUT COMME LES PRODUITS BIOLOGIQUES, LES PRODUITS OBTENUS PAR CULTURE CELLULAIRE PEUVENT FAIRE L’OBJET D’UNE CONTAMINATION VIRALE. RESTE QUE LES ÉTAPES D’ÉLIMINATION ET D’INACTIVATION CLASSIQUEMENT UTILISÉES SUR LES PRODUITS BIOLOGIQUES NE SONT PAS FORCÉMENT UTILISABLES.
Une nécessité de consolider les approches de validation Les pharmacopées européennes[1] et américaines[2] définissent les exigences en matière de sécurité virale des médicaments biologiques ou fabriqués par biotechnologies à partir de matières d’origine animale ou humaine. La nécessité de la maîtrise de la contamination virale apparaît incontournable pour les produits obtenus par extraction à partir de fluides (plasma) ou de tissus humains, du fait même des crises sanitaires successives survenues dans les dernières années (VIH, SRAS,…). Quant au risque inhérent à l’utilisation de lignées cellulaires pour la fabrication de protéines recombinantes ou de vaccins par exemple, cette nécessité est moins évidente. Les différentes analyses réalisées sur les matières premières, les intermédiaires et le produit fini ne permettent pas de garantir à elles seules l’absence de contamination et, à ce titre, la validation des étapes contributives de sécurisation virale est essentielle à la maîtrise de la qualité du produit fabriqué.
Des sources de contamination virale multiples Des infections virales latentes ou des rétrovirus peuvent exister dans les matières sources ou les Master Cell banks. Une contamination par des virus adventices potentiellement pathogènes peut également intervenir lors de la fabrication, par l’environnement dans les phases ouvertes du procédé ou par introduction
d’une matière biologique infectée. En culture cellulaire, du fait de son fort pouvoir de réplication et des conditions process favorables à son développement, un seul virion peut entraîner une contamination massive d’un lot de production. La réglementation[3] définit trois approches complémentaires de nature à conforter l’innocuité du produit fabriqué. Il s’agit de garantir la qualité du matériel de départ (MCB, WCB, plasma…) et des matières et réactifs d’origine biologique utilisés (SVF, Gélatine,…), d’évaluer la capacité du procédé de fabrication à éliminer ou inactiver les virus et de réaliser des contrôles virologiques en cours de production. Compte tenu du fait que tous les virus endogènes ou exogènes ne peuvent être détectés par les contrôles réalisés à différents stades de fabrication, la maîtrise de la contamination ne peut être réellement garantie que par les étapes d’élimination ou d’inactivation mises en œuvre dans le procédé. Pour les produits biologiques, comme les dérivés plasmatiques ou certains vaccins, la sécurité virale est principalement assurée par des étapes spécifiques comme des traitements chimiques (pH acide, solvant/détergent, formol liquide,…) ou thermiques (pasteurisation). Les conditions opératoires, concentration en agent et temps de contact ou température et temps de chauffage, déterminées à échelle réduite sont, dans ce cas, facilement identifiables et
peuvent être transposées à l’identique au stade industriel. Dans le cas des produits obtenus par culture cellulaire, le problème apparaît plus complexe. En effet, du fait de leur fragilité intrinsèque, ces différents traitements sont non seulement susceptibles de les dénaturer ou de les dégrader, mais également peuvent entraîner l’apparition d’impuretés immunogènes. Ce sont certaines étapes spécifiques du procédé de fabrication et plus particulièrement en phase de purification, comme les chromatographies et/ou les nanofiltrations, qui contribueront à l’élimination des éventuels virus présents.
Valider les étapes de sécurisation virale Compte tenu de la typologie des virus (e.g. virus enveloppés ou non enveloppés, taille), une seule étape process, même efficace, ne peut à elle seule assurer la clairance virale et justifier de la sécurité des produits. Une validation de toutes les étapes permettant la réduction 4 log d’une charge virale initiale n’est pas requise. Il convient de définir clairement celles qui concourent efficacement à la maîtrise du risque. Une contamination volontaire d’un équipement de production étant inenvisageable, les essais de validation doivent être effectués à échelle réduite ; or les systèmes utilisés en scale-down sont différents de ceux mis en œuvre au stade industriel en termes de concep-
tion et de paramètres opératoires. Pour être pertinent, le modèle se doit d’être représentatif de l’échelle de production et les conditions opératoires appliquées au système lors de la validation se doivent d’être adaptées afin de mimer au mieux le procédé industriel. Il est donc nécessaire de caractériser le procédé de fabrication en définissant, pour chaque étape considérée, les paramètres process critiques (CPPs), qui sont par nature indépendants de l’équipement et de l’échelle de production. Les paramètres liés à un équipement ne doivent donc pas être considérés comme des paramètres process car ils ne seront pas pertinents dans la représentativité des échelles. C’est au travers du respect de réels CPPs que l’on sera à même de démontrer l’équivalence entre les essais de validation et une production de taille industrielle et évaluer la capacité des différentes étapes du procédé à réduire ou éliminer les virus potentiellement présents dans le produit fini. ■
[1] Eur. Ph 5.1.7 - Sécurité virale [2] USP 1050 [3] ICH Q5A(R1) 1999 - Viral safety evaluation of biotechnology products derived from cell lines of human or animal origin
Cet article est proposé par la société AKTEHOM, cabinet de conseil et d’expertise, qui accompagne les industriels de la pharmacie et des biotechnologies dans la maîtrise de leurs procédés de fabrication et dans la compréhension du produit et du procédé dans un objectif qualité permettant de garantir la sécurité du patient. AKTEHOM s’oriente depuis sa création dans l’apport de valeur ajoutée à ses clients pour leur permettre d’intégrer les évolutions techniques, réglementaires, scientifiques et humaines.
56 IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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Sociétés
INDEX
Liste des annonceurs ANNONCEURS PAGE ABONNEMENT CHIMIE PHARMA HEBDO 22 ABONNEMENT PHARMA 34 ADEME 23 ATLAS DE L’INDUSTRIE 42 COLD CHAIN FORUM 30 EBERSPÄCHER SAS 41 ELLAB 35 EPURO 9 EXPO PERMANENTE 13 FICHIER ELECTRONIQUE SPECIAL USINES PHARMA 48 GSF 4ème COUV HOSPIRA 2ème COUV
LABORATOIRE M. RICHARD
37
LOCARCHIVES
17
LYOFAL
47
MINISTRY OF ONTARIO
5
PRESSE PRO
3ème COUV
RED ON LINE
45
Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatres chiffres indiqués après chaque nom. Pour leurs adresser un e-mail, taper l’initiale du prénom, le nom puis @etai.fr (ex. : pdupont@etai.fr)
SGD
29
Directeur de la publication : Christophe Czajka
SPECIAL USINES PHARMA
42
Directeur du pôle magazines spécialistes : Pierre-Dominique Lucas
ULMA
19
Rédactrice en chef : Sylvie Latieule (95 87)
VAISALA OYJ
49
CPE LYON FCR
A
B Banner Pharmacaps p8 BASF p 12 Bayer CropScience p 52 Bayer p 8, 10, 20 BBraun p 55 Berlin Packaging p 14 Bertin Pharma p 54, 55 Bioadmetys p 15 Biogalenys p 15 Biolex p 9 BioMérieux p 15 Biopharma Cold Chain p 32 Boehringer Ingelheim p 8, 12, 19, 52 Bolz-Summix p 43 Bristol-Myers Squibb p 19
C C4C p 10 CADCentre p 15 Calaire himie p 11 Cas p 3 CCI Production Parfums et Cosmétiques p 15 Celogos p 10 Cengeps p 27, 28 Chemilyl p 11 CHMP p 20 Claris p 8 CleanCells p 10 Codeem p 52, 53 Conditionair p 44 CSIS p 27 CSP p 33, 47 Cytos Biotechnology p 51
D Deloitte p 32, 33 DGCIS p 54 DHL p 38 Diverchim p 54 Douanes p 19 Dr Reddy p 9 DSM p 12, 15
E Eberspächer SAS p 48 ECTRIMS p 20 Eli Lilly p 19, 50, 53 EMA p 20 Envoy Therapeutics p7 Evotec p 10
FG Farchemia p 11 FDA p 3, 8, 20, 21 FedEx p 48 Genzyme p 11, 20 Gerhard Schubert p 46 Gerresheimer p 14 Gilead p 52, 53
Groupe IMT p 52 GSK p 6, 7, 19, 27, 28, 29, 50, 53
ENCART JETÉ
HI Harvard Drug Group p9 Heppner p 48 ICIG p 11 IDSA p 3 IFIS p 52 IMI p 3 Inserm p 54, 58 Institut Cochin p 58 Institut Necker p 18 Interpol p 19 Inventiva p 16 Isovation p 40
J Janssen p 52 Janssen-Cilag p 53 Jennerex Biotherapeutics p 20 Johnson&Johnson p 19, 50
KL Körber Medipack p 47 Laboratoires Fournier p 16 Labso Chimie Fine p 12 Lanxess p 12 Leem p 18, 26, 27, 29, 51, 53 Leo Pharma p 36 Lerman Container p 14 LFB p 10, 33 LigoCyte p 10 Limagrain p 53 Lonza p 8
M 5M Ventures p 7 Matrix p 12 Merck p 8 Mettler-Toledo p 46
Michelin p 53 Micromet p 53 Microscan p 47 Millenium p 20 Minafin p 52 Minakem p 53 Minathiol p 53 Mitsui p 8 Molecular Partners p8 Mylan p 12
N Nanobiotix p 10 Naturex p 51 Neurosciences p 52 Neutral Glass p 14 NextWave Pharmaceuticals p 7 Novartis p 6, 7, 10, 35, 53 Novasep p 11, 51
O Octoplus p 9 Oncodesign p 54 Oriental Motor p 46 Oseo p 11
P Par Pharma p 9 Patheon p 8 Pennakem p 53 Pfizer p 7, 12, 19, 51 Piab p 46 Pierre Fabre p 51 PX’Therapeutics p 10
R Rexam Healthcare p 47 Roche p 19, 20, 53 Roche Venture Fund p7 Rugby p 9
Secrétaire de rédaction : Ariane Boixière-Asseray (95 85) Rédaction : Aurélie Dureuil (95 81), Dinhill On (95 80), Julien Cottineau (95 86), Audrey Fréel (95 83) (Chimie Pharma Hebdo)
ENCART NON FOLIOTE
Entreprises citées dans ce numéro Abbott p 7, 16, 19 Actavis p 9 Adocia p 18 Afcros p 28, 29 AFM-Téléthon p 24 AFSSI p 54 Agipharm p 50, 53 Aguettant p 10 Aicuris p 8 Aktehom p 52, 56 Almac p 12 Amgen p 51, 53 Anderson Brecon p 14 ANSM p 18, 19, 20, 26, 28, 29 Applikon p 15 Aptar Pharma p 47 Ardelyx p 10 ARIIS p 54 Astellas Pharma p 21 Astra p 53 AstraZeneca p 10, 19, 53 Aventis p 52 Aveva p 15
Magazine édité par ETAI Antony Parc II - 10, place du Général de Gaulle BP 20156 - 92186 ANTONY Cedex Tél. : 01 77 92 92 92 - Fax : 01 77 92 98 25 Site internet : www.industriepharma.com
Sanofi Pasteur p 55 Sartorius Stedim Biotech p 55 Schiff Nutrition p 8 SDV p 47 Sentinel Services p 14 SFSTP p 32, 47, 55, 57 SGS p 14 Sicos Biochimie p 53 Siemens Industry Automation p 46 Silence Therapeutics p 51 Sinochem p 12 SMS Pharmaceuticals p 12 Solvay p 16 Sonic Air Systems p 44
TUV Takeda p 7, 10, 20 Tessenderlo p 11 TF Chem p 15 Thermo Fisher p 15 TransCelerate Pharm p 19 Transgene p 20, 50 Trescal p 15 Triangle Pharmaceuticals p 52 UCB p 7 Ucepha p 7 UIC p 53 UniQure p 20 UPS Consultants p 52 UPS p 14, 32 USCC p 14 Vaisala p 49 Vion p 8
WXZ
Responsable Studio Magazines : Thierry Michel assisté de Christian Le Coz Premier rédacteur graphiste : Thierry Meunier Publicité : Sandrine Papin (directrice de publicité Pôle Industrie - 96 43), Eric Leuenberger (directeur - 96 37), Martine Szuba (assistante technique - 96 44) Représentants : – Rhône-Alpes : Become, Eric Bechetoille, Tél./Fax : 04 72 00 04 14, Mobile : 06 80 68 44 00 – Allemagne / Suisse / Autriche : Axelle Chrismann, Tél. +33 1 77 92 92 59, Email : achrismann@infopro.fr ; Thomas Hugues, Tel. : +33 1 77 92 95 36, Email : thugues@infopro.fr – Italie : Piero Tomassi, Tel. : +33 1 77 92 96 90, Email : ptomassi@infopro.fr – USA : Trade Media International corp., 421 Seventh Avenue, New York, NY 10001-2002 USA Tél. : (1.212) 564-3380 - Fax : (1.212) 594-3841 Marketing, diffusion, abonnements : Directeur : Jean-Baptiste Alline Diffusion et Marketing clients : Laurence Vassor lvassor@infopro.fr Promotion : Isabelle de Goüyon Matignon idegouyonmatignon@infopro.fr Pour s’abonner : : www.industriepharma.com : abo@etai.fr : 33(1) 77 92 99 14 - lundi au vendredi (9h à 12h - 14h à 17h / 16h vendredi) : 33(1) 77 92 98 15 : INFOPRO Communications (GISI - ETAI) Service Abonnements - Antony Parc II BP 20156 - 92186 Antony Cedex 1 an, France : 228 € TTC (dont TVA 2,10%) Etudiants, étranger : nous consulter Vente au n° : (anciens n°, annuaires)
: www.librairie-gisi.fr – : 33(1) 77 92 97 75 Dépôt légal : Décembre 2012 Commission paritaire : 1112 T 82999 Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur - ZI, route de Vire BP86 - 14110 Condé-sur-Noireau ISSN 1766-8719 SAS au capital de 47 111 184 euros Siret : 806 420 360 00117 – Code APE : 5814Z
Watson Marlow p 49 Watson p 9 Xcap Securities p 53 Zeneca p 53 Zyomyx p 53
S Saltigo p 12 Sanofi p 19, 20, 36, 53 IndustriePharma N°68 Décembre 2012
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68 IPM 58 FUTUR BAT_Mise en page 1 23/11/12 10:46 Page58
FUTUR
Et si les cellules censées nettoyer les zones lésées étaient impliquées également dans la réparation… C’est ce que des chercheurs de l’Inserm ont identifié dans les muscles.
Des éboueurs qui aident à reconstruire…, telle pourrait être la définition des macrophages. Ces cellules sont connues pour leur activité de nettoyage dans l’organisme. Elles interviennent pour éliminer les débris cellulaires, par exemple autour de sites musculaires lésés. Leur action ne se limite cependant pas au nettoyage. « Nous avons constaté, il y une dizaine d’années, qu’au cours de la régénération musculaire, les macrophages restent dans la zone lésée, longtemps après que les débris aient été éliminés », indique Bénédicte Chazaud chercheuse à l’unité U1016 de l’Inserm à l’Institut Cochin à Paris. Les chercheurs ont alors identifié une deuxième action distincte pour les macrophages, qui envoient des signaux intervenant dans la régénération. Ces cellules voient ainsi leur fonctionnement évoluer au cours du processus de la régénération. « Nos précédents travaux sur des lésions du muscle strié squelettique ont révélé que les macrophages adoptent dans un premier temps un profil pro-inflammatoire et vont stimuler l’expansion des cellules précurseurs myogéniques, indispensables à la réparation du muscle. Puis, après quelques jours, ils adoptent un profil anti-inflammatoire qui permet de stimuler la régénération en soutenant la différenciation des cellules myogéniques et la formation de nouvelles myofibres », souligne Bénédicte Chazaud.
Les macrophages aident à réduire la mortalité des cellules Les chercheurs de l’Inserm ont utilisé ces résultats pour poursuivre leurs travaux sur les myopathies. Des études in vivo et in vitro ont permis de prouver que les macrophages améliorent la transplantation cellulaire intramusculaire dans un modèle murin de myopathie. « Il existe des techniques de thérapie cellulaire par l’injection intramusculaire de cellules capables de se transformer en nouvelles cellules musculaires, des myoblastes, dans le muscle. Elles sont cependant limitées par un faible taux de migration et une grande mortalité des cellules. Nous avons donc décidé d’introduire ces cellules conjointement avec des macrophages », détaille la chercheuse. Les résultats se sont révélés encourageants. L’équipe de l’Inserm a utilisé des myoblastes marqués (soit par marquage radioactif, soit par fluorescence) afin de suivre leur devenir dans le tissu et l’action des macrophages sur les myoblastes dans le muscle dystrophique. Dès 24 heures après leur transplantation, on observe un effet bénéfique des macrophages sur la réduction de la mortalité et sur l’expansion des myoblastes. Les chercheurs ont ainsi démontré l’action de ces cellules « nettoyeuses » sur la vitalité des myoblastes. Pour leur deuxième axe de recherche, l’équipe de l’Inserm a analysé la migration de ces cellules musculaires. L’ajout de
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IndustriePharma N°68 Décembre 2012
© Inserm
Améliorer la régénération musculaire
Les chercheurs ont utilisé la fluorescence pour voir l’action des macrophages dans la régénération musculaire.
macrophages augmente la mobilité des cellules injectées. Au cours des tests in vivo, la distance de migration des cellules musculaires passe de 750 μm pour les myoblastes seuls à pratiquement 1 500 μm en présence de macrophages. Par ailleurs, une analyse, 30 jours après l’introduction de myoblastes, révèle une augmentation de 280 % de la participation des myoblastes à la régénération musculaire en présence de macrophages. Un autre article, auquel collabore l’équipe de l’Inserm et publié dans Molecular Therapy, souligne la capacité des macrophages pro-inflammatoires à modifier la cinétique de prolifération et de différenciation des myoblastes humains transplantés au cours de la régénération musculaire. « Cette recherche sur le statut inflammatoire des macrophages s’est concentrée sur un modèle de régénération musculaire. Par ailleurs, nous savons maintenant que la co-injection des cellules précurseurs de muscle avec des macrophages permet d’améliorer les résultats dans le muscle dystrophique. Cependant, le statut inflammatoire de ces pathologies, telles que la myopathie de Duchenne, n’est pas connu aujourd’hui », tempère Bénédicte Chazaud. Les travaux de son équipe se portent donc maintenant sur le statut inflammatoire des muscles myopathes. La chercheuse se montre pourtant prudente sur de possibles applications de ces résultats dans des myopathies. « Si cette technique par injection intramusculaire aboutit chez l’homme, elle sera de toute façon réservée à la réparation de petites lésions bien localisées, ou à celle de petits muscles », conclut-elle. ■ AURÉLIE DUREUIL Sources : - P.-F. Lesault et coll. Macrophages Improve Survival, Proliferation and Migration of Engrafted Myogenic Precursor Cells into MDX Skeletal Muscle. PLoS one, 2 Octobre 2012. - M. Bencze et coll. Pro-inflammatory macrophages enhance the regenerative capacity of humanmyoblasts by modifying their kinetics of proliferation and differentiation. Molecular Therapy. Edition en ligne du 16 Octobre 2012.
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