La Cour des comptes a relevé, dans son rapport annuel sur la qualité des comptes du secteur public local, des insuffisances en termes de fiabilité des comptes, de gestion des fonds publics et d'organisation de la fonction financière et comptable. Ce constat, renforcé par la contrainte budgétaire actuelle, place la qualité des comptes des collectivités au centre des préoccupations des élus et de l'ensemble des acteurs. Il en va de l'image du secteur public local et de sa capacité à moderniser sa gestion et son organisation. Cet ouvrage vise à objectiver la recherche de la qualité des comptes, à fournir une grille de lecture des problématiques actuellement rencontrées sur les différents postes des états financiers, à donner des outils et des exemples permettant leur résolution. Au travers de témoignages de professionnels (comptables, ordonnateurs, Cour des comptes, commissaire aux comptes), par des exemples concrets de réalisation, il met en exergue les points saillants de toute démarche visant à une plus grande fiabilité des comptes. Écrit par des praticiens, il s'adresse à un public averti et intéressé par la matière. Il fait un point d'actualité sur l'offre existante en matière de formation et de documentation sur le sujet et propose les méthodes et bonnes pratiques pour entrer résolument dans un processus d'amélioration de la qualité comptable, facteur clé de succès pour la certification ou la labellisation des comptes.
Marie-Christine Baranger est une spécialiste des finances locales. Après une expérience en Seine-Saint-Denis et au sein du bureau des comptabilités locales de la DGFiP, elle rejoint en 2014 la direction des finances et des achats de la ville de Paris. Administratrice de l'AFIGESE, elle copilote le groupe « Qualité des comptes et certification ». Avec 15 années d'expérience au sein des communes puis des départements, Fabrice Pierre-Abelé est directeur des finances du département de l'Oise. Il est administrateur de l'AFIGESE, dont il copilote le groupe « Qualité des comptes et certification ». À ce titre, il est membre du Comité national de fiabilité des comptes locaux. Valérie Riou est commissaire aux comptes et expert-comptable, spécialisée dans le secteur public au sein du cabinet Mazars. Elle accompagne les entités publiques dans une démarche de certification des comptes. Elle participe activement aux réflexions en cours sur l'amélioration de la qualité des comptes des collectivités (CNCC, CNOCP...).
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[Dessin Une : Matthieu Méron] www.territorial-editions.fr ISSN : 1623-8869 – ISBN : 978-2-8186-1437-2
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales Enjeux et outils de fiabilisation
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales Enjeux et outils de fiabilisation
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Marie-Christine Baranger Fabrice Pierre-Abelé Valérie Riou
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales Enjeux et outils de fiabilisation
Marie-Christine Baranger, chef du service de l’expertise comptable de la direction des finances et des achats de la ville de Paris Fabrice Pierre-Abelé, directeur du budget et des finances au conseil départemental de l’Oise Valérie Riou, commissaire aux comptes, expert-comptable, associée Mazars
CS 40215 - 38516 Voiron Cedex Tél. : 04 76 65 87 17 - Fax : 04 76 05 01 63 Retrouvez tous nos ouvrages sur www.territorial-editions.fr
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Référence DE 833 Juin 2018
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Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement la présente publication sans autorisation du Centre Français d’exploitation du droit de Copie. CFC 20, rue des Grands-Augustins 75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70
© Territorial, Voiron ISBN : 978-2-8186-1437-2 ISBN version numérique : 978-2-8186-1438-9 Imprimé par Reprotechnic, à Bourgoin Jallieu (38) - Juillet 2018 Dépôt légal à parution
Sommaire Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.7
Partie 1 La notion de qualité comptable Chapitre I La qualité comptable, définition et enjeux pour les collectivités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.11 A - Qu’est-ce que la qualité comptable ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.11 B - La qualité des comptes pour quoi faire ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.13 C - Normes et qualité des comptes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.14 1. Quel normalisateur pour le secteur public local ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.14
2. Les modalités de transposition des normes dans les textes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.15
3. Quel but pour le normalisateur ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.15
Chapitre II Un principe de base pour la qualité comptable : l’approche budgétaro-comptable. . . . . . . p.16 A - Pourquoi parler d’approche budgétaro-comptable lorsque l’on aborde la comptabilité locale ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.16 B - Coexistence des principes budgétaires et des principes comptables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.17 C - La « ré »-conciliation du budgétaire et du comptable, ou comment les budgétaires et les comptables doivent se parler. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.18 1. La réalité et l’exhaustivité ou la prise en compte de l’intégralité des recettes et dépenses prévues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.18
2. La régularité comptable ou comment s’assurer de la bonne application des règles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.21
3. L’annualité et l’indépendance des exercices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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A - Pour une montée en compétence des acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.29 B - Pour un partenariat renforcé sur la qualité des comptes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.31 1. Pourquoi vouloir la qualité des comptes ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.31
2. Quelles actions pour la qualité comptable ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.32
Partie 2 La qualité comptable à l’épreuve des faits Chapitre I L’importance du système d’information. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.43 A - Fiabilité et automatisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.43 1. L’automatisation de la saisie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.43
2. L’automatisation des contrôles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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B - Un système tentaculaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.45
Sommaire
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Chapitre III Quels « outils » pour la qualité comptable ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.29
3
C - La dématérialisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.47 1. Une dématérialisation imposée aux collectivités par la volonté du ministère des Finances. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.47
2. La dématérialisation, gage de qualité, voire de gains financiers pour les collectivités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.48
Chapitre 2 La qualité des imputations budgétaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.50 A - Quels contrôles et pourquoi ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.50 B - La définition du périmètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.50 1. L’imputation par nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.50
2. L’imputation fonctionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.50
3. La nomenclature « marchés ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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4. Des nomenclatures internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.52
C - L’intérêt du respect de l’imputation budgétaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.52 1. L’imputation permet de retrouver facilement des montants utiles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.52
2. L’utilisation des imputations pour l’analyse financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.53
Chapitre 3 La problématique d’indépendance des exercices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.54 A - Les rattachements : Pourquoi et comment rattacher, quels impacts ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.54 B - Les comptes d’imputations provisoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.55 C - La problématique des régies, tenue de leurs comptes et apurement régulier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.56 1. Un formalisme excessif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.56
2. Une méconnaissance des procédures, souvent liée à une formation insuffisante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.56
3. Une pluralité d’acteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.57
4. La manipulation physique des fonds qui peut faciliter les détournements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.57
D - La comptabilisation des corrections impactant l’indépendance des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . p.57 E - Vers un élargissement de la notion de césure des exercices dans la comptabilité des collectivités locales françaises ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.58
Chapitre IV L’évaluation des risques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.59
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A - Quels risques et pourquoi ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.59
4
B - Risques internes (provisionnement) et externes (engagement hors bilan/dépréciations d’immobilisations financières) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.59 1. Un risque réel et continu, bien que non encore avéré : les engagements hors bilan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.59
2. Les risques avérés ou mesurables doivent donner lieu à la constitution d’une provision. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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C - L’évaluation et la comptabilisation du risque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.61 1. L’évaluation, simple dans l’esprit, parfois difficile en pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.61
2. La comptabilisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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D - Intérêt pour une collectivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.62
Chapitre 5 Un processus à enjeu : les immobilisations, quelles actions et pourquoi ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.63 A - Inventaire physique/inventaire comptable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.63 1. L’entrée des biens dans l’actif de la collectivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.64
2. La sortie de l’actif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.66
B - Amortissements et durée d’utilisation du bien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.68 C - Quelle évaluation et pour quoi faire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.69
Sommaire
D - Notion de propriété et de contrôle : intérêt et conséquences ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.71 E - Utilisation du domaine public et transcription comptable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.73
Partie 3 La certification des comptes des collectivités Chapitre I Qu’est-ce que la certification des comptes ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.77 A - La certification : une assurance de qualité comptable donnée par un tiers indépendant . . . p.77 1. La qualité comptable est un préalable à la certification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.77
2. La certification des comptes n’est ni un examen de gestion ni une notation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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B - Les enjeux de la certification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.80 1. La certification : une mission d’intérêt général au service du contrôle démocratique de la gestion publique locale. . . .
p.80
2. La certification renforce la sécurité offerte aux parties prenantes de la collectivité concernée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.81
3. Les avantages et inconvénients de la certification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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C - La démarche de certification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.81 1. Quelle est la démarche méthodologique d’un commissaire aux comptes ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.81
2. Les états financiers à certifier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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3. Les facteurs clés de succès de la certification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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D - Le contexte actuel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.87 1. Un contexte général incitatif…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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2. … et un cadre légal et réglementaire en évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Chapitre II L’expérimentation prévue par la loi NOTRe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.89 A - Une démarche expérimentale en vue d’une généralisation à terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.89 1. Le périmètre et les précisions légales du déroulement du processus de l’expérimentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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2. Le calendrier de l’expérimentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.89
1. Les principaux objectifs de l’expérimentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.90
2. La préparation de la certification des comptes en tant que démarche vertueuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.90
C - Participants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.91 1. Des candidatures retenues…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.91
2. … et des démarches volontaires de fiabilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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D - Généralisation ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.93 1. La certification des comptes est un processus largement engagé dans la sphère publique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.93
2. La certification est un processus à forts enjeux internes pour une collectivité.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.93
Chapitre III La certification comme levier de performance pour la collectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.94 A - Une motivation pouvant faire levier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.94 1. La recherche de performance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.94
2. L’enrichissement du partenariat entre l’ordonnateur et le comptable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.94
B - Des outils au service de l’amélioration de la maîtrise des risques financiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.95 1. Des outils de documentation des processus permettant un gain d’efficience. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.95
2. La comptabilité analytique, un atout en faveur de la fiabilisation de l’information financière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.96
Sommaire
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales
B - Donner du temps pour que l’expérimentation réussisse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.90
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C - Quand la qualité comptable permet d’optimiser la gestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.96 1. L’optimisation de l’organisation interne et des procédures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.96
2. La certification, une ambition globale et pas seulement comptable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Annexes Annexe I Conseil de normalisation des comptes publics – Avis n° 2012- 02 du 4 mai 2012 relatif aux modalités de première comptabilisation des immobilisations corporelles antérieurement non comptabilisées en raison de situations particulières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.101 Annexe II Convention de services comptables et financiers – Axe « Renforcer la fiabilité des comptes ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.103 Annexe III Engagement partenarial. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.105 Annexe III bis Engagement partenarial – Axe 3 : offrir une meilleure lisibilité des comptes aux décideurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.107 Annexe IV Convention de services comptables et financiers relative à la préparation de la certification des comptes parisiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.109 Annexe V Contrôles comptables automatisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.112 Annexe VI Durées d’amortissement – Projet de délibération. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.114
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales
Annexe VII Durées d’amortissement – Rapport de présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.116
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Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.117
Sommaire
Préface L’expérimentation liée à la mise en place de la certification des comptes dans les collectivités territoriales a été l’occasion de réfléchir à de nouvelles organisations, de donner une nouvelle dynamique aux relations entre services d’une même structure publique, mais aussi d’interroger les pratiques et processus en cours au sein des collectivités et leurs établissements publics. Ces questionnements sont présents également au travers des évolutions législatives sur lesquelles l’Afigese est en veille permanente, mais également au vu des nombreux changements apparus dans les modes de fonctionnement des collectivités territoriales. Si, avec l’emprunt bancaire classique, l’intérêt envers la certification paraissait limité, l’accroissement du recours au financement désintermédié a ouvert de nouvelles perspectives et donc de nouvelles exigences. Ces exigences sont aussi le fait de nos concitoyens pour qui la transparence des comptes publics devient un élément de plus en plus important de l’exercice de la démocratie. Pour autant il ne convient pas de se limiter à ce seul facteur pour comprendre l’intérêt de la certification des comptes publics et de son corollaire indissociable, la qualité comptable. C’est en cela que cet ouvrage est particulièrement intéressant : il rappelle le lien indispensable entre la notion de qualité comptable et celle de la certification puisque, évidemment, l’un ne va pas sans l’autre. La première partie est éclairante puisqu’elle nous rappelle ce point, tout autant qu’elle permet d’aborder un aspect primordial de la thématique : la relation entre l’ordonnateur et le comptable au sein de l’approche budgétaro-comptable. Loin d’être un ouvrage uniquement théorique, ce guide s’avère également pratique en proposant les outils nécessaires à l’amélioration de la qualité comptable : indicateurs, modèles de conventions, témoignages… Une fois les rappels d’usage évoqués en première partie, la deuxième partie apparaît comme extrêmement « pédagogique » puisqu’elle permet de nous intéresser très précisément à des questions comme l’indépendance des exercices comptables, l’évaluation des risques financiers ou la problématique des immobilisations. Il s’agit là du principal intérêt de ce livre qui d’une manière simple, pédagogique et documentée par de nombreux témoignages de collectivités territoriales, nous permet d’acquérir les outils nécessaires à la construction d’un référentiel et d’une méthodologie de travail.
La certification doit être abordée comme un levier de performance des collectivités, principale préoccupation au sein du réseau de praticiens qu’est l’Afigese. L’association est en effet à la pointe des réflexions sur ces thématiques : pour preuve un groupe de travail « qualité des comptes et certification » a été créé dès 2009 avec l’objectif d’investir le champ des réflexions menées par les collectivités territoriales sur le sujet. L’appropriation de la démarche de certification et la compréhension de ses enjeux sont fondamentales. Les efforts à fournir pour se mettre à niveau sont conséquents dans un contexte d’évolutions des normes comptables du secteur local. Les collectivités ont donc besoin de repères méthodologiques et documentaires adaptés à leurs problématiques, à leurs domaines d’activité et leurs périmètres extrêmement variés. C’est donc légitimement que l’Afigese s’associe à la publication de cet ouvrage qui, de par sa précision et sa qualité informative, répond aux problématiques des collectivités locales et fait largement écho aux travaux menés par l’association. Françoise Fleurant-Angba Présidente de l’Afigese
Préface
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales
Enfin, et puisqu’il s’agit de l’un des piliers de cet ouvrage, la certification des comptes des collectivités est abordée en troisième partie avec à nouveau le souci de fournir tout à la fois cadre de référence, démarches méthodologiques et exemples de bonnes pratiques.
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Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales
Partie 1 La notion de qualité comptable
Partie 1
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Chapitre I La qualité comptable, définition et enjeux pour les collectivités La qualité comptable nécessite de revoir l’ensemble des processus pour s’assurer de leur fiabilité. La démarche est généralement double : qualité comptable et qualité de gestion. En effet, la recherche de la qualité comptable est un levier pour rationaliser et optimiser la gestion. La nécessaire revue des processus en termes de fiabilité est l’occasion de vérifier l’efficacité et la rationalisation de la gestion. La qualité comptable revêt également un enjeu en termes de système d’information au travers de l’automatisation des contrôles et de la revue des processus. Philippe Laurent, maire de Sceaux « C’est une thématique absolument essentielle dans le mouvement plus vaste que mènent quelquesuns d’entre nous pour faire reconnaître la qualité de la gestion publique locale et la professionnalisation des équipes depuis une trentaine d’années. Nous sommes malheureusement bien peu nombreux… ce qui explique aussi le relatif manque d’intérêt du « système » à l’égard de ces problématiques de fond qui s’inscrivent pleinement, pourtant, dans l’indispensable renforcement de l’idéal démocratique et républicain… »
A - Qu’est-ce que la qualité comptable ? La qualité comptable telle que définie par le droit comptable recouvre les principes de régularité, conformité aux règles et aux procédures en vigueur, sincérité, prudence, exhaustivité ; l’ensemble de ces principes de qualité converge vers ce qu’on appelle « l’image fidèle ». Il s’agit de s’assurer que ces principes sont respectés dans l’élaboration des états financiers, synthèse de l’ensemble des opérations comptables réalisées tout le long de l’année. Leur mise en œuvre se fait au travers de l’application de corpus de règles, normes qui les déclinent et les explicitent.
Une normalisation existe donc afin de pouvoir assurer une harmonisation des règles applicables à l’ensemble des structures publiques. Le terme de « normalisation » renvoie le plus souvent à des définitions techniques relatives à des certifications ISO, qualité… La définition classique ne permet pas d’en éclairer la signification : - « action qui consiste à édicter des normes ; fait d’être soumis à des normes ; - ensemble des techniques qui ont pour objet de définir les produits et/ou les méthodes de fabrication aptes à satisfaire des besoins spécifiés ; - standardisation ; - action de rendre normal, de rétablir dans une situation conforme aux règles habituelles : la normalisation des relations entre deux pays. » (Larousse) Néanmoins, certains termes permettent de qualifier ce que revêt la normalisation : « Définition de méthodes de fabrication aptes à satisfaire des besoins spécifiés ». C’est là que la normalisation prend tout son sens pour la comptabilité : elle permet de définir des méthodes pour répondre aux besoins de la comptabilité. Elle établit des clés de lecture communes sur les comptes pour l’ensemble des organismes publics. Elle a pour objet d’améliorer la comptabilisation des opérations, leur bonne compréhension et aider à leur contrôle. La comptabilité n’est que l’expression d’une réalité juridique et physique. Il ne s’agit pas de retracer uniquement des données chiffrées, mais des opérations précises réalisées par la collectivité.
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Ainsi, la prudence nécessite la constitution de provisions ou de dépréciations, l’exhaustivité suppose la comptabilisation de l’ensemble des opérations sans contraction ni compensation…
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Nota Ainsi, la souscription d’une commande de fournitures est une réalité juridique qui se retranscrit en comptabilité. L’acte juridique de base est le marché public souscrit par la collectivité lui permettant de réaliser sa commande. La commande elle-même est un acte juridique. L’opération retracée en comptabilité n’est que le reflet de la réalité juridique : traduction d’une dépense budgétaire et d’un engagement vis-à-vis d’un fournisseur (obligation de le régler lorsque le service sera fait et la facture reçue).
Les normes offrent un cadre, une méthode pour expliciter et rendre cohérentes l’ensemble de ces opérations comptables, faire le lien entre le juridique et le comptable. Elles permettent aux structures publiques de « parler une même langue », elles favorisent la communication, elles unifient l’information financière. C’est ce lien entre le juridique et le comptable que l’on peut synthétiser autour de la notion de qualité comptable ou fiabilité des comptes. La qualité des comptes est également un objectif majeur dans le cadre de la mise en place d’un contrôle interne comptable et financier. L’objectif est d’obtenir des états financiers (expression des comptes) de qualité au travers de la maîtrise de l’ensemble des processus financiers. La démarche globale de contrôle interne comptable La démarche globale de contrôle interne comptable Objectif de qualité comptable
Évaluation : Reporting, Audit
Cartographie des risques
Détermination et hiérarchisation des actions
Plan dʼaction
Plans de contrôle
DISPOSITIF DE CONTRÔLE INTERNE
Organisation
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Analyse et hiérarchisation des risques
Documentation
Traçabilité
Guides de procédure Organigrammes fonctionnels
Source : Charte nationale de fiabilité des comptes locaux (mars 2014)
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Référentiels de contrôle interne
B - La qualité des comptes pour quoi faire ? Au travers de quelques témoignages de gestionnaires, les enjeux de la qualité comptable apparaissent clairement.
Témoignage Céline Moyon - DGA aux finances - Ville de Puteaux « Que signifierait de ne pas disposer de comptes de qualité ? Les mandats et les titres seraient-ils : - émis sur de mauvaises imputations ? Non, puisque le comptable rejetterait de telles écritures. Toutefois on peut envisager des libellés imprécis ou des écritures passées sur des comptes génériques ; - émis tardivement ? Cela peut être envisagé. Nous aurions alors assurément une exécution budgétaire différente de la prévision budgétaire ; - non émis pour certains types d’écritures, comme les transferts du chapitre 23 ou 21 ou l’apurement des rattachements par exemple ? Là encore, cela peut être envisagé, puisque sans conséquence directe sur la trésorerie ou la production d’un compte administratif. Au travers de ces quelques questions/réponses, nous voyons que l’absence de qualité comptable ne permet pas de disposer d’une image fidèle, exacte et sincère des comptes de la qualité. A contrario, la recherche d’une qualité comptable, via par exemple l’utilisation des bonnes imputations au niveau le plus fin, entraînera une exécution budgétaire proche de sa prévision, la compréhension des écarts, le suivi des travaux, la sincérité des rattachements et des reports, et toutes autres opérations propres à affecter des crédits justes et nécessaires. Il s’ensuit que l’ordonnateur est en mesure de prendre des dispositions éclairées, a fortiori dans un contexte de recherches d’économies, et le comptable de lui apporter conseils et appuis. »
Témoignage
« Les comptes sont la traduction de l’activité de la collectivité qui résulte des orientations et de la stratégie politiques. Il existe une zone de partage entre la décision politique et l’administration. Ainsi, cette dernière est chargée de mettre en œuvre la stratégie politique tout en neutralisant autant que faire se peut la prise de risque. La recherche de la qualité comptable est un levier pour rationaliser et optimiser la gestion sous l’effet de la contrainte budgétaire tout en garantissant la bonne utilisation des deniers publics. La nécessaire revue des processus en termes de fiabilité est l’occasion d’en vérifier la rationalité et l’efficacité. »
Il en résulte que la qualité comptable est un outil au service de deux missions d’égale importance : - améliorer l’efficacité de la gestion Des comptes fiables permettent, à tout moment : * de fonder les choix d’action publique sur des informations précises et sur une analyse financière pertinente, * de mieux maîtriser l’exécution budgétaire, * d’identifier les risques financiers, de les provisionner et d’optimiser la gestion du patrimoine ; - rendre les résultats de la gestion plus visibles Des comptes fiables sont le support indispensable : * de l’information à donner aux concitoyens comme aux partenaires, * de comparaisons utiles des résultats entre collectivités similaires, * de l’agrégation, au niveau national, des résultats comptables des diverses administrations publiques locales.
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Christèle Vincent - Directrice des finances adjointe - Région Pays de la Loire
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Philippe Laurent, maire de Sceaux Disposer de comptes de qualité, « c’est d’abord une question de démocratie républicaine. Celle-ci, en France, est basée sur le libre consentement du citoyen à l’impôt, destiné à financer les dépenses collectives. Il est donc nécessaire que les comptes publics qui retracent l’utilisation faite par les élus de l’argent des citoyens soient de meilleure qualité possible. La Déclaration des droits de l’Homme en fait d’ailleurs un élément intangible. Pour que ceci ne reste pas une simple déclaration de principe, il est nécessaire que les outils et les normes comptables soient de la meilleure qualité possible ».
C - Normes et qualité des comptes Le second alinéa de l’article 47-2 de la Constitution dispose que : Article 47-2, second alinéa, Constitution du 4 octobre 1958 « Les comptes des administrations publiques sont réguliers et sincères. Ils donnent une image fidèle du résultat de leur gestion, de leur patrimoine et de leur situation financière. »
Le décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique vient conforter cette approche en son article 57 : Article 57, décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique « La qualité des comptes des personnes morales mentionnées à l’article 1er est assurée par le respect des principes comptables, tels que définis par les règles arrêtées par le ministre chargé du Budget, dans les conditions fixées à l’article 54. Elle doit répondre aux exigences énoncées aux 1° et 2° de l’article 53 au regard notamment des objectifs suivants : 1° Les comptes doivent être conformes aux règles et procédures en vigueur ; 2° Ils doivent être établis selon des méthodes permanentes, dans le but d’assurer leur comparabilité entre exercices comptables ; 3° Ils doivent appréhender l’ensemble des événements de gestion, en fonction du degré de connaissance de leur réalité et de leur importance relative, dans le respect du principe de prudence ; 4° Ils doivent s’attacher à assurer la cohérence des informations comptables fournies au cours des exercices successifs en veillant à opérer le bon rattachement des opérations à l’exercice auquel elles se rapportent ; 5° Ils doivent être exhaustifs et reposer sur une évaluation séparée et une comptabilisation distincte des éléments d’actif et de passif ainsi que des postes de charges et de produits, sans possibilité de compensation ; 6° Ils doivent s’appuyer sur des écritures comptables fiables, intelligibles et pertinentes visant à refléter une image fidèle du patrimoine et de la situation financière. »
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La qualité comptable se résume ainsi : - d es comptes réguliers (conformité) ; - d es méthodes comptables comparables et permanentes ; - d es comptes exhaustifs et établis selon des règles de prudence ; - d es comptes retraçant la réalité (image fidèle).
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Ce sont ces principes que le normalisateur explicite. Ce sont ces principes qui sont ensuite précisés et illustrés dans les instructions budgétaires et comptables supportées par arrêtés.
1. Quel normalisateur pour le secteur public local ? L’organisme normalisateur du secteur public, le Conseil de normalisation des comptes publics (CNoCP), créé par la loi de finances n° 2008-1443 du 30 décembre 2008 rectificative, a remplacé le Comité des normes de comptabilité publique et son comité d’interprétation. Son périmètre couvre l’État et les organismes dépendants de l’État, les collectivités territoriales et les établissements publics locaux, la Sécurité sociale et les organismes qui lui sont assimilés. Son but est de définir une politique de normalisation comptable harmonisée pour l’ensemble des administrations publiques. Le conseil rend des avis préalables sur tous les projets de normes comptables que contiennent les projets de textes législatifs ou réglementaires applicables aux personnes publiques et privées entrant dans son champ de compétence. Il propose également des normes comptables, modifications, interprétations de normes. Partie 1
Il ne peut édicter lui-même de textes réglementaires : ses avis doivent faire l’objet de transposition dans les textes réglementaires pour pouvoir être appliqués.
2. Les modalités de transposition des normes dans les textes Pour le secteur public local, la transposition des avis du normalisateur suit un circuit de validation où les associations représentatives des collectivités et les élus locaux ont un rôle non négligeable. Le passage par le Conseil national d’évaluation des normes (CNEN) créé par la loi n° 2013-921 du 17 octobre 2013 est une obligation. Ce conseil a pour mission d’évaluer les normes applicables au secteur public local et est composé notamment de représentants des collectivités. Il est chargé d’émettre un avis sur l’impact financier des mesures réglementaires créant ou modifiant des normes à caractère obligatoire concernant les collectivités territoriales et leurs établissements, ainsi que sur l’impact technique et financier des propositions de textes communautaires sur les collectivités territoriales et leurs établissements. Avant toute publication, les instructions budgétaires et comptables, référentiel budgétaire et comptable sont soumises à son avis. Une fois cet avis rendu, les instructions peuvent être modifiées par intégration de nouvelles normes issues des réflexions et avis du CNoCP et avoir ainsi valeur réglementaire (les instructions sont des arrêtés).
3. Quel but pour le normalisateur ? Au total, le CNoCP a rendu, depuis sa création et jusqu’en 20161, 11 avis sur des domaines relevant des collectivités et établissements publics locaux. Les sujets portent principalement sur les domaines immobiliers, sur les instruments de dettes, là où l’attente des gestionnaires est forte. Comptabilisation des biens historiques, transfert d’actifs, corrections d’erreurs, comptabilisation d’immobilisations nouvellement identifiées… sont des thématiques étudiées. Des perspectives en matière de régularisations comptables afin d’assurer la fiabilité des comptes sont données au travers de ces avis. Ainsi, l’avis n° 2012-02 du 4 mai 2012 relatif aux modalités de première comptabilisation des immobilisations corporelles antérieurement non comptabilisées en raison de situations particulières offre des « techniques » de régularisations comptables dans des cas fréquemment rencontrés au sein des collectivités (cf. Annexe I). Sa transposition et son explicitation dans les instructions budgétaires et comptables (de nature réglementaire) permettent aux collectivités d’agir sur la régularisation de leur inventaire comptable.
Traditionnellement, ces mises à jour se font en fin d’année pour une application à compter du 1er janvier suivant. Ces dernières années, elles ont concerné les modalités de comptabilisation d’écritures de régularisation (corrections d’erreurs, première comptabilisation de biens non comptabilisés…), les biens historiques et culturels ou encore les contrats de service public. Chaque avis du CNoCP fait l’objet d’une explicitation au sein de ces différentes instructions. Nota Le Conseil est en cours d’élaboration d’un recueil des normes comptables pour le secteur public local, à l’image de ce qui existe déjà pour l’État et les établissements publics nationaux. Les différentes normes élaborées auront donc vocation à venir préciser les règles dans les différents domaines comptables relevant du bilan comme du compte de résultat (immobilisations, dette, stocks, trésorerie, recette, dépense, provision…).
1. Depuis 2016, le CNoCP travaille à la rédaction d’un recueil des normes comptables ayant vocation à terme à intégrer les instructions budgétaires et comptables.
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Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales
Comme indiqué ci-avant, les avis du CNoCP n’ont pas valeur réglementaire, il est donc nécessaire qu’ils soient intégrés au sein des instructions budgétaires et comptables pour pouvoir être appliqués en matière comptable. Ainsi, chacun de ces avis vient enrichir le corpus réglementaire que constituent les instructions budgétaires et comptables.
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Chapitre II Un principe de base pour la qualité comptable : l’approche budgétaro-comptable A - Pourquoi parler d’approche budgétaro-comptable lorsque l’on aborde la comptabilité locale ? La problématique sous-tendue autour de cette interrogation peut se résumer en une formule : « Au commencement était le budget »… La problématique budget/comptabilité représente une spécificité française depuis la mise en place de la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF). Ainsi, au niveau de l’État, une divergence importante existe entre les comptabilités tenues par l’ensemble des entités publiques : collectivités territoriales, administrations et organismes de Sécurité sociale, établissements publics nationaux, établissements publics de santé, etc. En effet, la LOLF introduit un double référentiel (système dualiste), avec une comptabilité de caisse (comptabilité budgétaire) et une comptabilité d’engagement (comptabilité générale de l’État), tandis que pour les autres entités publiques, le système est moniste (la comptabilité générale et la comptabilité budgétaire sont des comptabilités d’engagement). En termes de présentation des comptes, existent donc deux modèles spécifiques : celui qui identifie présentation budgétaire et présentation comptable (modèle dit moniste) et celui qui les dissocie (modèle dualiste). Les établissements publics de santé et les collectivités territoriales appliquent le modèle fondé sur l’unicité de présentation. L’État et les établissements publics nationaux appliquent au contraire un modèle différent avec séparation du budgétaire et du comptable. La comptabilité budgétaire en France, comme dans de très nombreux pays européens, est une comptabilité dite « de caisse » : la dépense n’est enregistrée que lorsque le titre de créance est payé (décaissé) et les recettes ne sont comptabilisées qu’au moment où elles sont encaissées (article 28 de la LOLF).
Qualité et certification des comptes des collectivités territoriales
Au contraire, la comptabilité générale de l’État est une comptabilité d’engagement, ou en droits constatés. Il en résulte que les services enregistrent des dépenses et constatent des recettes dès qu’une obligation juridique est caractérisée.
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M. Paul Hernu, conseiller maître honoraire de la Cour des comptes, insiste sur le fait que « les opérations de comptabilité générale ne se traduisant pas par une entrée ou une sortie de caisse, notamment les opérations d’inventaire de fin d’exercice […] ne sont pas enregistrées en comptabilité budgétaire ». Il en résulte des écarts significatifs entre résultat budgétaire et résultat patrimonial. Or ces écarts sont préjudiciables à une vision sincère et précise des comptes de l’État, sur l’état de ses actifs, mais aussi à toute réconciliation simple avec les comptes des autres organismes et administrations publiques. Cependant, cette vision globale et intégrée est indispensable pour pouvoir dégager des engagements budgétaires clairs dans le cadre de la maîtrise de nos finances publiques imposée par les standards européens auxquels nous avons souscrit. Le choix d’une approche moniste pour les comptabilités locales reflète cette volonté de pouvoir s’assurer de la fiabilité et sincérité des comptes comme le prescrivent l’article 47.2 de la Constitution du 4 octobre 1958 et le décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique, tout en maîtrisant la contrainte budgétaire. Par conséquent, principes budgétaires et comptables peuvent n’être que liés lors de l’établissement des comptes.
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