Grrrnd Zero à Vaulx-enVelin (69)
NA architecture, 2019 Site : 60, avenue Bohlen 69120 vaulx en velin
Programme : salle de spectacle, ERP de 3e catégorie Conception : 2013-2014.
Ouverture tranche 1 en 2015, tranche 2 en 2019
Maîtrise d’ouvrage : association Grrrnd Zero
Maîtrise d’œuvre : NA architecture (Grenoble)
DES CONTENEURS COMME SUPPORTS D’UNE CHARPENTE RÉVERSIBLE : GRRRND ZERO À VAULX-EN-VELIN (69)
70 % de réemploi pour une construction réversible
Une grande partie de ce projet a utilisé le réemploi (environ 70 %), à la fois pour le gros œuvre et le second œuvre
Les enjeux du projet étaient sa réversibilité et son caractère temporaire. À l’intérieur d’un vaste hangar mis à disposition par le Grand Lyon, l’aménage ment rassemble une salle de spectacle, des salles de répétition et des studios d’enregistrement, des salles d’animation et d’exposition, des réserves, etc
L’ensemble constitue un ERP de 3e catégorie, avec des contraintes réglementaires exigeantes qui n ’ont pas empêché le réemploi et l’auto construction, avec une collaboration étroite entre la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre
Une base de conteneurs maritimes
La structure est basée sur une série de conteneurs maritimes posés sur un sol bétonné, sans fondations, qui supportent ensuite la charpente intérieure et le plafond L’élément conteneur génère l’espace inté rieur et extérieur Ses caractéristiques techniques lui permettent d’être à la fois structurel et structural, assurant la solidité des ouvrages et la définition des espaces en trois dimensions
En termes d’approvisionnement, le conteneur mari time « dernier voyage » est un objet industriel déclassé qui a perdu une partie de ses fonctionnali tés. En termes de transformation, il faut l’adapter aux usages souhaités Dans le projet, chaque conteneur
héberge un service technique (bar, gestion son, etc )
Il génère des limites et des espaces interstitiels (seuils, transitions entre privé et public) La symbolique du projet est assumée et vient montrer le conteneur et la manière de le réemployer in situ
Une charpente réversible
La charpente en bois, quant à elle, est neuve mais réversible Elle intègre la pensée de sa déconstruc tion future lors du démantèlement prévisible de l’édifice (poutres de charpente conçues à partir de petits éléments avec des assemblages faciles à démonter)
Elle a dû se glisser en dessous de la charpente métal lique qui supporte la couverture, en intégrant tous ses accessoires et son éclairage zénithal Le relief du plafond suit ces contraintes, tout en assurant une bonne correction acoustique et en mettant en valeur la structure
La nouvelle charpente n ’est pas posée directement sur les conteneurs, mais sur des profilés en acier qui permettent de mieux répartir les charges, eux mêmes posés sur des platines adaptées Les poutres sont assemblées avec des plaques métalliques, ce qui permet un montage et un démontage facile
Une part de réemploi importante dans le second œuvre
Le réemploi concerne une large part du second œuvre : cloisons et portes, carrelages, sanitaires, appareillage électrique et luminaires, décoration, etc
Grrrnd Zero à Vaulx en Velin.
Entre approvisionnement, et transformation, collaboration entre maîtrise d’œuvre et artisans









© Sébastien Fabiani, 2017
Grrrnd Zero à Vaulx en Velin
© Sébastien Fabiani, 2017 et Pierre Belli Riz, 2022
Déchetterie
à Saint Martin
d’Hères (38) NA architecture, 2015-2018
Site : 27, rue Barnave ZA des Glairons à Saint Martin d’Hères (Isère)
Programme : déchetterie publique, ICPE, ERP de 5e catégorie
Conception/réalisation : 2015/2018
Maîtrise d’ouvrage : la Métro (Grenoble Alpes Métropole) Maîtrise d’œuvre : Na architecture (Grenoble)
UN MUR DE GABIONS COMME VITRINE DU RÉEMPLOI À SAINT MARTIN D’HÈRES (ISÈRE)
Un mur aux fonctions multiples L’élément fort de cette installation réalisée pour la Métro (Grenoble Alpes Métropole) est l’enceinte réalisée en gabions remplis avec des matériaux de réemploi Le mur est un dispositif assurant plusieurs fonctions : la sécurité, l’isolation phonique et la cor rection acoustique, et la biodiversité (passage et habitat de la petite faune) Ce projet a pour but d’afficher la symbolique du réemploi (visualisation des éléments de réemploi en façade dans un centre de tri) et de mener une réflexion sur l’esthétique
Cette réflexion s ’appuie à l’origine sur des déchets inertes disponibles sur place, un bâtiment du site devant être démoli L’idée était de récupérer les éléments concassés issus de la démolition pour remplir les futurs gabions Ce plan n ’ a cependant pas pu être réalisé à cause d’une mauvaise coordi nation avec la maîtrise d’ouvrage, qui n ’ a pas pré venu la maîtrise d’œuvre du jour de la démolition
Les éléments ont donc été évacués comme des déchets, et il a fallu inventer un autre projet Il a été possible de s ’approvisionner en tuiles hors d’usage auprès d’un fournisseur de matériaux de « seconde vie » et provenant d’un chantier de rénovation situé à proximité
De l’idée au projet réel
Il fallait ici composer avec une ressource encore inconnue L’équipe a donc établi une règle de composition au niveau des plans d’exécution pour maîtriser l’aspect esthétique souhaité Le maître d’œuvre a anticipé la présence de quatre types de déchets inertes (tuiles, briques, pierres et concassé de béton) Il a fallu également, pendant les études d’exécution, penser à l’appareillage Pour les tuiles par exemple, il s ’agissait de penser la manière de les empiler à l’horizontale (pour des questions
structurelles et esthétiques) Il a fallu également por ter une attention particulière aux gabions d’angle et en tête de mur de l’enceinte, avec un remplissage soigné en périphérie et un remplissage de matériaux plus abimés au cœur des gabions
Du projet à la réalisation
Encore fallait il trouver les ressources Certaines étaient déjà disponibles in situ (murets encore non démolis qui ont produit des éléments en béton concassé)
Une fois les matériaux trouvés, l’équipe a mis en place une série de prototypes pour mettre au point la bonne réalisation des éléments Après validation et accord avec l’entreprise, la réalisation a pu être lancée
In fine, l’équipe a pu composer avec ces matériaux. Certaines erreurs ont été commises du fait du non respect du plan de composition par l’entreprise
De bonnes surprises sont en revanche apparues, comme l’intégration de briques jaunes non prévues à l’origine
La plus grande déception : l’entreprise, peu convain cue par la logique du projet, a fini par acheter des briques neuves pour combler certains gabions
Pour réaliser un projet de réemploi jusqu’au bout, il importe que toutes les parties prenantes jouent le jeu et s’investissent dans la démarche La maîtrise d’ouvrage n ’ a pas suivi le projet jusqu’au bout Alors que toute l’enceinte devait être réalisée en gabions de réemploi, finalement seul le mur de façade a été réalisé de cette façon
En définitive, la symbolique prime sur l’ensemble de l’opération et n ’ a pas généré de bouleverse ment de pensée et d’action, ni même l’ouverture de filières d’approvisionnement, bien que les gains économiques et écologiques aient été prouvés
Déchetterie de Saint-Martin d’Hères. Penser la mise en œuvre et l’expliquer : extrait d’une planche de phase d’exécution, 2015 © Na Architecture


Déchetterie de Saint-Martin d’Hères. Document phase d’exécution, 2015 © NA Architecture

Déchetterie de Saint Martin d’Hères Mur de façade réalisé © Na architecture, 2018






Déchetterie de Saint-Martin d’Hères. Prototypage et mise au point sur le chantier, 2017 © Na architecture, 2017

UNE FAÇADE EN BOIS BRÛLÉ, POUR UNE MATÉRIALITÉ NOUVELLE À ÉCHIROLLES (ISÈRE)

Un matériau particulier dans un ensemble cohérent
Pour cette construction très économique, la maîtrise d’ouvrage était très engagée dans une démarche écoresponsable globale En complément d’une construction en bois et paille, elle a fait confiance au maître d’œuvre sur la question du réemploi, notam ment pour la façade qui a été réalisée en bardage de bois brûlé Ce matériau a pu être intégré dans le projet grâce à une situation de concordance avec un autre projet mené par l’agence pour amorcer une filière du bois brûlé
Essais expérimentaux et mise en place d’une filière innovante
Avec l’association Aplomb, l’équipe a réfléchi à une manière de traiter du bois usagé ou déclassé, qui devait être broyé pour devenir du bois énergie, pour le remettre en œuvre de façon assez systé matique dans d’éventuels projets. Elle a choisi le traitement Soug Sugi Ban, une technique japonaise de brûlage uniforme du bois, acceptée et validée par le maître d’ouvrage et la ville d’Échirolles (bien que celle ci n’était a priori pas favorable à l’utilisation du bois en façade)

L’équipe a lancé une série d’essais pour tester les teintes de brûlage, de brossage et de huilage
Le panel d’échantillons a permis de choisir l’as pect final La technique du brûlage permet d’évi ter les moisissures, ne nécessite pas de protection contre les xylophages, et ralentit l’inflammabilité du bois.
L’entreprise a acheté le bardage à l’association Aplomb et l’a posé selon des techniques de mise en œuvre classiques
Le choix de la discrétion
En termes d’aspect final, l’utilisation du bois de réemploi est peu visible Ici le réemploi ne cherche pas à se montrer, mais le projet se veut participer à une forme de banalisation de la technique employée.
L’originalité de la façade du bâtiment est de pré senter une matérialité nouvelle, un peu mystérieuse De loin, on perçoit que la couleur sombre donne un style contemporain à l’édifice, à l’opposé du caractère rustique que l’on attend souvent de ce matériau Il faut s ’approcher pour voir que c ’est du bois, en découvrir la texture particulière liée au traitement par brûlage

Le Village 2 Santé, centre de santé communautaire à Échirolles, 2018-2019
Site : 6 bis, rue Denis Papin 38100 Échirolles
Programme : centre de santé communautaire, ERP de 5 catégorie
Conception // réalisation : 2017 // ouverture en 2019
Maîtrise d’ouvrage : association Santé communautaire en chantier
Maîtrise d’œuvre : NA architecture (Grenoble)
Centre communautaire de santé à Échirolles (NA architecture 2018). Essais de techniques de brûlage du bois © Association Aplomb
Centre de santé communautaire d’Échirolles. Le projet, 2018 © Na architecture



Fiche matériau « bois brûlé » : spécifications, mode de fabrication, références Source : Na architecture 2017













Centre communautaire de santé à Échirolles, aspect de la façade réalisée (Na architecture, 2019) © Jim Prunier

