ABÉCÉDAIRE
L
INTRODUCTION — 4
A
F
comme
AIMAR — 6 ANQUETIL — 8
B
BARTALI BOBET BOTTECCHIA BUYSSE
C
— — — —
12 16 20 24
comme
CONTADOR — 26 COPPI — 32 CORNET — 34
D
FABER FIGNON FRANTZ FROOME
G
comme
comme
— 48 — 52 — 56 — 60
comme
GARIN GARRIGOU GAUL GIMONDI
H
LAMBOT LAPÉBIE LAPIZE LEDUCQ LEMOND
comme
— 64 — 66 — 70 — 74
comme
HINAULT — 78
I
M
O
INDURAIN — 84
P
E
K
R
KOBLET — 90 KÜBLER — 102
U
comme
V
comme VAN IMPE — 244
W
comme
JANSSEN — 88
comme
THÉVENET — 230 THYS — 234 TROUSSELIER — 234
WALKOWIAK — 244 WIGGINS — 244
comme
J
comme
comme
comme
OCAÑA — 176 comme
— 222 — 224 — 228 — 228
ULLRICH — 240
NENCINI — 170 NIBALI — 172
PANTANI PÉLISSIER PEREIRO PETIT-BRETON PINGEON POTTIER
EVANS — 44
— 132 — 134 — 138 — 142
comme
SASTRE SCHLECK SCIEUR SPEICHER
T
comme
DEFRAYE — 36 DELGADO — 38 DE WAELE — 42
comme
— 104 — 108 — 112 — 116 — 126
comme
MAES MAES MAGNE MERCKX
N
S
comme
>>> SOMMAIRE
— 182 — 192 — 196 — 200 — 204 — 204
comme
RIIS — 206 ROBIC — 212 ROCHE — 214
Z
comme
ZOETEMELK — 244
I LS ONT GAGNÉ LE TOUR — 254 REMERCIEMENTS — 224
Hinault Bernard >>> les grands vainqueurs du tour
HINAULT
BERNARD (1954-) FRANCE
Dans l’histoire, s’il y a Merckx*, l’incontournable Cannibale, il y a aussi, tout en haut, Hinault le Blaireau. Il est le dernier – jusqu’à nouvel ordre – de ces géants de la route qui voulaient tout gagner, sans jamais calculer.
Le seul à soutenir la comparaison avec Merckx* SON BILAN
Huit participations, cinq victoires, sept podiums, sept top 10, vingt-huit étapes, un titre de maillot vert, un titre de Meilleur Grimpeur, soixante-dix-neuf maillots jaunes
1978 : 1er, trois étapes, trois maillots jaunes 1979 : 1er, sept étapes, MV (maillot vert), dix-sept maillots jaunes 1980 : abandon, trois étapes, quatre maillots jaunes 1981 : 1er, cinq étapes, vingt maillots jaunes 1982 : 1er, quatre étapes, douze maillots jaunes 1984 : 2e, une étape, un maillot jaune 1985 : 1er, deux étapes, dix-sept maillots jaunes 1986 : 2e, trois étapes, MG, cinq maillots jaunes
1978 Fraîchement auréolé, deux mois plus tôt, d’une victoire dans la Vuelta, il débarque en favori. Il attend le contre-la-montre de Sainte-Foy-laGrande (8e étape) pour sortir du bois : maillot de champion de France sur le dos, il l’emporte avec 30 s d’avance. Pas encore une domination grandiose mais, déjà, de jolis jalons. Pourtant, la suite s’avère moins facile qu’escompté. Dans le contre-la-montre du Puy-de-Dôme (14e étape), il marque le pas. Seulement 4e, il perd 1 min 40 s sur Zoetemelk*, qui le devance désormais au général de 47 s. S’en remettra-t-il ? A-t-il l’esprit assez solide pour résister à la pression que l’expérimenté Néerlandais va lui imposer ? La réponse est oui. Plein de hargne, vexé de sa contre- performance de la veille, il gagne au sprint, devant des spécialistes de l’exercice comme Kelly ou Maertens, à Saint-Étienne (15e étape). Dans la montée vers l’Alpe-d’Huez (16e étape), il mène la troupe, et s’il doit s’avouer vaincu face à Kuiper, il reprend 33 s à Zoetemelk*. Le voilà revenu à 14 s. Entre les deux hommes, tout se joue dans le contre-la-montre de Nancy (20e étape), sur 72 km. Cela tourne à la démonstration. Magistral, il signe un exploit en écœurant Zoetemelk*, qui perd 4 min 10 s. Premier Tour et première victoire. Comme un certain Merckx*…
Dernier Français vainqueur du Tour et, d’une certaine façon, dernier monstre sacré du cyclisme.
1979
L’Alpe-d’Huez, 1978. Kuiper a beau souffrir dans le sillage de Hinault, il gagnera l’étape. Mais Hinault triomphera du Tour, ce qui est bien plus important. Son premier.
82
Son pouvoir est installé. Si bien que l’on ne se demande pas qui va gagner ce Tour, mais qui va terminer 2e. Et on a raison car il n’y a aucun suspense. Il remporte le contre-la-montre de Superbagnères (2e étape), premier de ses sept succès durant cette édition, et s’installe en jaune. Puis, en nouveau Merckx*, il gagne à Pau (3e étape), dans un sprint massif. Insatiable, le Blaireau (son surnom) serait sans doute resté paré de la précieuse tunique jusqu’à Paris, sans une malencontreuse crevaison en direction de Roubaix (9e étape), sur un secteur pavé. Zoetemelk*, malin, a tout de suite sauté sur l’occasion pour accélérer. Hinault perd 3 min 30 s sur son rival, qui s’empare du maillot de leader. Comme l’année précédente, on se dirige vers un duel avec Zoetemelk*. À une différence près, et de taille : sans cette crevaison, jamais ce dernier n’aurait été en mesure de faire ne serait-ce qu’illusion.
L’Alpe-d’Huez - Morzine-Avoriaz, 1982. Hinault en route pour son quatrième sacre dans le Tour.
Hinault, relégué à 2 min, ne panique pas. Il entame sa remontée dans le contre-la-montre de Bruxelles (11e étape), puis porte le coup de grâce dans le chrono d’Avoriaz (15e étape). Zoetemelk*, 2e, est distancé de 2 min 40 s. Hinault retrouve son maillot jaune. Mais pas question de gérer pour autant. Il gagne encore par trois fois : un chrono à Dijon (21e étape), un sprint massif à Nogent-sur-Marne (23e étape) et, après une échappée royale, sur les Champs-Élysées (24e étape). Ce jour-là, on ne sait quelle mouche pique Zoetemelk*… Dans la dernière côte du Tour, dans la vallée de Chevreuse, il accélère. D’ordinaire, une trêve prévaut dans la course. C’est la parade du peloton jusqu’à Paris. Pas aujourd’hui. Hinault saute dans sa roue. Puis, piqué au vif, contre. C’est parti pour une étape de folie. Zoetemelk* met 5 km à revenir. Mais il est le seul. Et Hinault, loin de se relever, continue son festival, avec Zoetemelk* dans sa roue. Les deux hommes se présentent sur les Champs-Élysées comme seuls au monde. Ils se disputent la victoire et, bien sûr, Hinault ne peut que gagner. Par devoir. Par honneur. Par fierté. Le peloton, ébahi, franchit la ligne 2 min 20 s plus tard. Sa gloire est à son zénith. Au classement, Zoetemelk*, après une pénalité de 10 min pour un contrôle antidopage positif, termine à 13 min, quand Agostinho, 3e, pointe à près de 27 min. Un gouffre.
1980 Sans une tendinite au genou, il aurait accompli la passe de trois. Las, après des succès dans le prologue de Francfort, puis dans le chrono de Spa-Francorchamps (4e étape), où il bat Zoetemelk* de 1 min 15 s, et enfin à Lille (5e étape), où seul Kuiper peut le suivre, tandis que Zoetemelk* perd 2 min 15 s supplémentaires, il doit céder. Souffrant le martyre, il est un inhabituel 5e du contre-la-montre de Laplume (11e étape). Là où, d’ordinaire, il ridiculise ses adversaires, voilà que, cette fois, il perd du temps. Ironie du destin, il récupère le maillot jaune ce jour-là, mais ce n’est pas un grand sourire qu’il arbore sur le podium. Le Blaireau est inquiet. S’il arrive bien le lendemain à Pau (12e étape), il renonce dans la nuit, laissant à Zoetemelk* la voie libre pour, enfin, remporter le Tour.
1981 Il n’y a rien de pire qu’un Hinault revanchard. Personne ne peut l’inquiéter une seule seconde, tant sa maîtrise de la course est grande. Il gagne le prologue de Nice, puis les deux premiers contre-la-montre de Pau (6e étape) et de Mulhouse (14e étape). Mais que l’on n’aille pas croire qu’il se contente de ces exercices individuels pour faire la
83
Merckx Eddy >>> les grands vainqueurs du tour
Le Cannibale insatiable
MERCKX
Blois-Versailles, 1971. Merckx, tranquille leader, s’en va vers un troisième sacre consécutif.
SON BILAN
Sept participations, cinq victoires, six podiums, sept top 10, trois maillots verts, deux titres de Meilleur Grimpeur, trente-quatre étapes,
EDDY
cent onze maillots jaunes
(1945-)
1969 : 1er, six étapes, MV, MG, vingt maillots jaunes 1970 : 1er, huit étapes, MG, vingt-trois maillots jaunes 1971 : 1er, quatre étapes, MV, vingt maillots jaunes 1972 : 1er, six étapes, MV, dix-sept maillots jaunes 1974 : 1er, huit étapes, vingt et un maillots jaunes 1975 : 2e, deux étapes, dix maillots jaunes 1977 : 6e
BELGIQUE
Que dire de Merckx, sinon qu’il est le plus grand ? Cinq Tours remportés, trente-quatre étapes, cent onze maillots jaunes… Il est l’homme de tous les superlatifs. Il a gagné tout ce qu’il y avait à gagner. Avec panache, qui plus est.
1969 Il a beau n’avoir que vingt-quatre ans, il découvre le Tour avec une aura de vainqueur. Et il ne tarde pas à prendre le pouvoir. C’est fait dès le deuxième jour, au terme du contre-la-montre par équipes de Woluwe-Saint-Pierre (1re étape B), chez lui, dans son royaume belge. Après un court intermède laissé aux sans-grades, il retrouve son bien en haut du ballon d’Alsace (6e étape), où il signe son premier exploit. Il s’en va, dans la plaine, à 45 km de l’arrivée, bien avant les premiers lacets et sème ses derniers compagnons sur les pentes du Ballon. Les autres favoris, piégés, lui cèdent 4 min 20 s. Les Alpes ne sont pas encore là qu’il a déjà assommé le Tour. Il gagne – évidemment – le petit contre-la-montre de Divonne-les-Bains (8e étape A), et s’il est 2e à Chamonix (9e étape), battu au sprint par Pingeon*, ce n’est qu’une simple contrariété. Ce même Pingeon*, malgré sa 2e place au classement, pointe déjà à plus de 5 min. Autant dire que la messe est dite. Merckx, largement supérieur, gagne à Digne (11e étape), Revel (15e étape) et, pour marquer de son empreinte les Pyrénées mieux qu’il ne l’a fait dans les Alpes, triomphe à M o u r e n x e (17 étape), via Peyresourde, Aspin, Tourmalet, Soulor et Aubisque. Il quitte ses compagnons dès le haut du Tourmalet pour avaler, seul, les 140 km qui restent. De quoi en épuiser plus d’un. Ce ne sera pas le premier que l’on aura vu caracoler en tête, longtemps, avant de s’écrouler, sans force. Mais pas Merckx. Merckx ne s’écroule pas. Merckx continue et ne s’arrête qu’une fois la ligne franchie. Parler de triomphe est un euphémisme. Il arrive avec 8 min d’avance sur un petit groupe de battus, dans lequel on trouve Pingeon* et Poulidor. C’est à Mourenx, le 15 juillet 1969, que la légende Merckx est née. Il l’emporte encore, le dernier jour, dans le chrono de Paris (22e étape B). Son premier Tour est en poche, maillot vert et titre de meilleur grimpeur en prime, avec 17 min 54 s sur Pingeon*.
C’est à Mourenx, le 15 juillet 1969, que la légende Merckx est née.
Luchon-Mourenx, 1969. Merckx, incroyable de talent, passe 140 km seul à l’avant pour venir triompher à Mourenx.
132
1970 Il commence comme il avait achevé le Tour précédent. C’est-à-dire en gagnant. Le prologue de Limoges est pour lui. Son équipier, Zilioli, lui emprunte le maillot jaune un temps, mais il le récupère à Valenciennes (6e étape), pour ne plus le lâcher. Après une nouvelle victoire, en solitaire, en profitant des pavés menant à Forest (7e étape A), il assomme le Tour à Divonne-les-Bains (10e étape) : 170 km devant, à appuyer sur les pédales, sans jamais se reposer. Ils sont trois à le suivre jusqu’au bout, mais sans pouvoir lui disputer le sprint. Parmi eux, Zoetemelk*, qui découvre le Tour et fait mieux que pédaler dans l’ombre en s’installant comme son dauphin, au général. À Divonne-lesBains (11e étape A), comme à Grenoble (12e étape), Merckx engrange
les succès et double son avance sur Zoetemelk*, qui, sans honte, court pour la 2e place – comment faire autrement ? Puis vient le mont Ventoux (14e étape), où il entend bien inscrire son nom en vainqueur. Un passage obligé quand on veut être le plus grand. C’est chose faite, évidemment, après qu’il a accéléré à 13,5 km du sommet. Après un passage des Pyrénées moins glorieux, où il a dû accepter de laisser par tir des adversaires peu dangereux, il reprend son rythme : les contre-la-montre de Bordeaux (20e étape B) et de Paris (23e étape) sont son royaume. Il relègue finalement Zoetemelk* à 12 min 41 s et, surtout, avec huit succès durant cette édition, il égale le record du sprinter Charles Pélissier, établi en 1930.
133