Du droit à la stratégie de communication Dans les villes et les intercommunalités de 1 000 habitants et plus, les élus locaux d'opposition bénéficient d'un espace d'expression dans les publications de la majorité, financées par les deniers publics. Du moins, c'est le droit. Les « tribunes d'expression libre » renferment toutefois un alliage subtil de droit et de stratégie de communication qui impacte finalement l'expression de l'opposition comme celle de la majorité. Maîtriser les tribunes politiques passe donc par une bonne connaissance du droit et des modalités simples de son application, basées sur le consensus, pour libérer une stratégie de communication plus efficace. Ce droit est bien sûr perfectible pour assurer l'expression du pluralisme local. Il doit s'adapter à l'évolution permanente des outils de communication. Il doit apaiser la démocratie locale plus que la contraindre. Espérons que cet ouvrage, aujourd'hui unique en son genre, permettra aux équipes politiques et administratives locales de mieux appréhender les tribunes politiques, pour finalement enrichir l'image de l'élu local.
Cadre territorial, responsable de communication dans les collectivités territoriales depuis 20 ans, Christophe Disic a toujours participé à la mise en œuvre du droit d'expression dans les différentes collectivités, d'un point de vue juridique et communicationnel. Depuis son mémoire, soutenu au Celsa en 2009, sur l'expression politique dans les publications, il a fondé et animé le blog « La parole est à l'opposition » de 2013 à 2016. Il assure des formations sur cette question auprès de différents organismes, avec près de 180 élus formés à ce jour. Il publie des articles (Brief mag...), contribue à des ouvrages et intervient dans des colloques et forums de communicants publics. Son approche spécifique du droit d'expression apporte une expertise éclairée dans une stratégie de communication politique.
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Tribunes politiques Majorité et Opposition - Du droit à la stratégie de communication
Tribunes politiques Majorité et Opposition
Tribunes politiques Majorité et Opposition Du droit à la stratégie de communication
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Christophe Disic [Dessin Une : Matthieu Méron] www.territorial-editions.fr ISSN : 1623-8869 – ISBN : 978-2-8186-1573-7
Tribunes politiques Majorité et Opposition Du droit à la stratégie de communication Christophe Disic Attaché Territorial - Responsable de communication en collectivités - Formateur
CS 70215 - 38501 Voiron Cedex Tél. : 04 76 65 87 17 Retrouvez tous nos ouvrages sur www.territorial-editions.fr
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Référence DE 847 Juillet 2019
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© Territorial, Voiron ISBN : 978-2-8186-1573-7 ISBN version numérique : 978-2-8186-1574-4 Imprimé par Reprotechnic, à Bourgoin-Jallieu (38) - Août 2019 Dépôt légal à parution
Sommaire Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.9 Introduction Accompagner l’expression du pluralisme démocratique local. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.11
Partie 1 Respecter l’expression du pluralisme Chapitre I Le sens de la loi de 2002 : d’où vient ce droit ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.15 A - 1990-2000 : réglementation émergente de la communication locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.16 B - 1992 : naissance du droit local d’expression orale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.16 C - 2000-2001 : prémices de l’expression écrite de l’opposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.17 D - 2002 : le droit d’expression écrite consacré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.17
Chapitre II Le seuil d’application change en mars 2020 et les termes de la loi évoluent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.18 A - 2013 : alignement du mode de scrutin des communes de plus de 3 500 habitants à celles de plus de 1 000 habitants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.18 B - 2014-2015 : alignement du droit d’expression acté dans le CGCT pour 2020 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.18 C - 2020 : changement de termes, changement de sens ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.19 1. Les fluctuations politiques en cours de mandat explicitées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. L’effectivité de diffusion sanctuarisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Disparition de la notion restrictive de bulletin au profit d’une notion plus vaste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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D - Les modalités d’application restent définies par le règlement intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.20
Chapitre III Élus d’opposition des communes et intercommunalités… qui diffusent des informations générales !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.21 A - Le fait de diffuser directement et indirectement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.21 B - Cas des communes de 1 000 habitants et plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.21 C - Cas dans les intercommunalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.22
Chapitre IV Un droit d’expression juridiquement individuel accordé aux élus seulement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.24 A - L’expression n’est pas liée à une condition de nombre mais à une condition d’opposition. p.24 B - Une faculté juridique individuelle dans les communes et les EPCI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.25 D - Des tribunes non ouvertes aux citoyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.26
Chapitre V Qu’est-ce qu’un bulletin d’information générale ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.27 A - Un bulletin au sens de vecteur de diffusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.27 B - Pour le Conseil d’État : une information dépourvue de toute polémique électorale, mais il y a politisation de fait des supports. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.28 C - Les supports digitaux et audiovisuels entrent dans le champ de la loi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.28 D - Les supports qui ne sont pas exclusivement à teneur pratique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.29 E - Les publications gérées par un tiers comprises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.29
Sommaire
Tribunes politiques Majorité et Opposition
C - Une expression individuelle utilisée de manière collective. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.25
3
F - Chaque support ouvre droit à une expression exclusive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.30 1. Une expression différente à chaque parution distincte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Le site Internet est une publication distincte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Chapitre VI Un règlement intérieur souverain… parfois contestable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.32 A - Un droit ouvert même si le RI ne l’évoque pas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.32 B - Un RI imprécis peut être rejeté par un juge, mais ce n’est pas gagné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.32 C - Considérer le RI comme socle d’application sereine de l’expression de l’opposition . . . . . . . . p.33 D - Le RI du mandat précédent s’applique tant que le nouveau RI n’est pas adopté . . . . . . . . . . . . . p.33 E - Une fois adopté, le RI est souverain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.34
Partie 2 Quand les tribunes font débat Chapitre I Taille de l’espace et représentativité politique : quelles règles ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.39 A - Une expression représentative issue du suffrage ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.39 B - Regarder du côté de la représentativité en commission ou de la répartition d’un local ? . . . p.40 C - Un espace d’expression écrite qui peut s’inspirer de l’expression orale en séance ? . . . . . . . . . p.40 D - Proportionnel à la taille de la publication ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.41 E - Un espace bien marqué de celui de la majorité ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.42
Chapitre II Quel contenu dans la forme et dans le fond ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.43 A - Un espace occupé uniquement par du texte ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.43 B - D’abord l’intérêt local ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.44 C - Quid de l’approche « politique » de cette gestion décentralisée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.44 D - Comment doit se positionner le maire directeur de publication ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.45
Chapitre III Contrôler sans censurer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.46 A - Du contrôle des tribunes à la censure, il n’y a qu’un pas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.46 B - Pas de censure possible si la tribune évoque des sujets nationaux sans attache avec le local. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.46 C - Invoquer la privation de la liberté fondamentale par une procédure d’urgence est risqué. p.47 D - La censure possible en cas de propos injurieux et diffamatoires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.47 E - Le contrôle du directeur de publication reste cadré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.48
Tribunes politiques Majorité et Opposition
F - Pas de censure possible si la tribune sert de support à la campagne électorale ?. . . . . . . . . . . . . p.49
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Chapitre IV Maintenir ce droit en période électorale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.51 A - Le droit d’expression n’est pas subordonné à l’organisation des élections. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.51 B - Ce que dit le Code électoral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.52 1. L’infraction au L.52-8 peut remettre en cause les comptes de campagne et provoquer l’inéligibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. La méconnaissance des dispositions du L.52-1 peut être fatidique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Les dispositions du second alinéa du L.52-1 ne s’appliquent pas pour une élection partielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. L’importance du nouvel article L.48-2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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C - Septembre 2019 - mars 2020 : période délicate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.54 D - Quatre principes à respecter en période préélectorale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.55 1. Antériorité : ce qui s’est toujours fait, pas plus, pas moins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Régularité : ne pas amplifier ou réduire la forme et donc le fond. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Identité : à la même place, sous la même forme… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaire
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3 bis. … sauf en cas de modification de l’opposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Neutralité : facteur de haut risque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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E - Qu’entend le juge par propagande ou polémique électorale ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.57 1. Communication neutre et objective : un débat qui reste ouvert. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Propagande, polémique : question de définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Distinction entre propagande institutionnelle et propagande propre du candidat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. La polémique à la limite du débat démocratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. L’abus de propagande qualifiable sous trois formes de propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Le temps de campagne modifié depuis 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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F - À la fin, c’est le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel qui tranchent…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.60 G - Être capable d’estimer le coût de sa communication institutionnelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.60 H - Ne pas sous-estimer ce qui est publié sur le web. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.61 I - Quelles applications dans les communes de 1 000 à 8 999 habitants ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.62
Chapitre V Les supports concernés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.67 A - Le journal… et ses hors-séries. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.67 B - Le bilan de mandat et les bilans intermédiaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.67 C - Les Lettres du maire et autres publications. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.69 D - Les tribunes sur le site Internet de la collectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.70 E - Les tribunes et les réseaux sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.71 1. En 2015, 2016 puis en 2018, Facebook fait son entrée dans les supports concernés du point de vue du juge . . . . . . . . 2. Mais Tweeter reste écarté de supports susceptibles d’accueillir un espace d’expression. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.72 p.73
F - Par prolongement sur les moyens audiovisuels déployés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.73
Chapitre VI Et l’expression de la majorité dans tout ça ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.74 A - La majorité : loin d’être une notion juridique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.74 B - Une question de visibilité de la sensibilité politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.74 C - Une adaptation du droit de rectification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.76 D - Un espace également spécifique ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.76 E - Conseil d’État et Conseil constitutionnel ne sanctionnent pas toujours l’expression de la majorité…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.77 F - Expression de la majorité : une stratégie de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.79 1. Éditorial : le choix du maire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Tribune de la majorité : le choix du conseil municipal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Ne pas répondre à la polémique dans les publications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.79 p.80 p.80
Partie 3 Chapitre I Distinguer majorité et opposition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.83 A - Mesurer que l’expression de l’opposition est révélatrice de l’expression majoritaire. . . . . . . . . . . p.83 B - L’expression majoritaire comme ensemble homogène et comme une somme de sensibilités. p.83 C - Mettre en place deux types de procédures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.84 1. Propos d’un élu dans sa délégation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Tribunes d’expression majoritaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.84 p.84
D - Sécuriser le rôle central du maire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.84 E - Le responsable de communication a un rôle à jouer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.85
Chapitre II Assurer la publication entre l’élection et l’adoption du nouveau règlement intérieur. . . . . . . p.86 A - Installation du nouveau conseil. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.86 Sommaire
Tribunes politiques Majorité et Opposition
Mettre en œuvre l’expression politique
5
B - Qu’est-ce que le règlement intérieur ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.86 1. L’inscription des modalités d’expression au RI est-elle obligatoire ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Quelle latitude a le règlement intérieur pour organiser l’expression des conseillers ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.87 p.87
C - Faire avec un règlement intérieur 2014-2020 toujours en vigueur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.87 D - Préparer le nouveau règlement intérieur en mettant en place une commission ad hoc. . . . . p.88 1. Définir le rattachement de la fonction communication. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Proposer une commission ad hoc sur la question et un avenant au RI. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Composer la commission avec les sensibilités politiques et l’administration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Modifier ou adapter le RI à la période électorale avec une commission ad hoc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.88 p.89
p.89 p.90
Chapitre III Rédiger l’article du règlement intérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.91 A - Rappeler le cadre réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.91 B - Lister les supports concernés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.92 1. Déterminer supports concernés, espaces, formes et contenus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Une expression exclusive à chaque support . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Des supports obligatoires aux supports optionnels, voire innovants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Changement de support en cours de mandat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.92 p.92 p.92 p.93
C - Définir la taille de l’espace d’expression en fonction du support . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.94 D - Définir la forme de l’expression. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.94 1. Peut-on imposer un thème pour les tribunes ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Les renvois par des liens à proscrire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.94
p.95
E - Prévoir les modalités de transmission des contributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.95 1. Définir les modalités de transmission et de contrôle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. L’échéance de livraison des tribunes avant le bouclage de la publication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Un relevé des « couacs » et des demandes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Faites une veille jurisprudentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Définir une périodicité d’expression. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.95 p.95 p.96
p.96 p.96
F - Décrire les modalités en cas de non-livraison ou de modification-rectification des tribunes.p.96 1. En cas de non-remise de texte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. En cas de non-conformité du contenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Que faire si l’opposition conteste un refus de publication ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p.96 p.97 p.97
G - Ouvrir la rédaction aux modalités d’évolution des supports et des espaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.97 H - Les spécificités d’Internet : quelles modalités de mise en ligne ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.97 I - Après les élections : adopter un rythme de croisière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.99
Chapitre IV Anticiper toutes les échéances électorales en cours de mandat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.100 A - Septembre 2025 à mars 2026 : année préélectorale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.100 B - 2021, 2022 et 2024 : impact possible des autres scrutins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.100 C - Un droit maintenu en période préélectorale mais… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.101 D - Recenser les tensions qui ont existé sur le mandat précédent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.101
Tribunes politiques Majorité et Opposition
Chapitre V Les mouvements politiques en cours de mandat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.102
6
A - Une opposition nouvelle peut se déclarer en cours de mandat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.102 B - Préciser dans le RI les fluctuations possibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.102 C - Au début, mais aussi en cours de mandat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.103 D - Anticiper les mouvements politiques à l’approche d’un scrutin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.104 E - Contenir une lutte des places sans léser l’existant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.104
Chapitre VI L’article idéal du RI
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.105
Chapitre VII Proposer une charte en annexe afin d’alléger le RI. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.107
Sommaire
Partie 4 Utiliser l’expression dans une stratégie de communication Chapitre I Choisir une forme adaptée de l’expression. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.111 A - Rendre les tribunes plus esthétiques donc plus accessibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.111 B - Faire le choix d’un texte court et percutant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.112 1. Dans le cas du magazine municipal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.112 2. Dans le cas du site Internet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.112
C - Faire le choix des illustrations pour alléger le texte et renforcer le message. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.112 D - Faire le choix de la vidéo sur les sites Internet et les réseaux sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.113
Chapitre II Sujets de fond : de quoi parle-t-on ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.114 A - Budget, rentrée, période estivale, vœux… thématiques redondantes dans une collectivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.114 B - Les thématiques clivantes possibles : les décisions du conseil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.114 C - Les thématiques d’hyperproximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.115 D - Les thématiques « apparemment éloignées » ayant un ancrage local. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.115
Chapitre III Faire coïncider tribune et activité d’élu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.116 Chapitre IV Inscrire ses tribunes dans une stratégie de communication. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.117 Chapitre V Un potentiel d’image démocratique pour la majorité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.118 A - Soutenir la stratégie de communication de l’opposition ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.118 B - Proposer un thème de débat pour l’ensemble des sensibilités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.118 C - Financer le journal de l’opposition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.119 D - Penser à la communication interne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.119 E - Ouvrir la parole aux autres
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.119
F - Valoriser les moyens budgétaires alloués à l’opposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.119 G - Élaborer une stratégie de communication qui redore aussi l’image démocratique de la collectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.119
Partie 5 Chapitre I Renforcer localement le droit d’expression. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.123 A - Renforcer les dispositifs de contrôle au sein des collectivités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.123 1. Un élu d’opposition délégué à la minorité municipale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.123 2. Une commission « communication » en composition paritaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.123
B - Renforcer la médiation au niveau local. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.124 1. La médiation par le préfet reste parfois sans effet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.124 2. Mieux expliciter les sanctions pour soutenir le respect du droit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.124 3. Le défenseur des droits pour alléger les juridictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.125
Chapitre II Sanctuariser l’espace et élargir la liste des supports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.126 A - Assurer un espace minimum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.126 1. Attribuer d’emblée une page A4 dans le magazine en fonction des moyens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.126 2. Fixer un pourcentage de la surface totale des publications. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.126 Sommaire
Tribunes politiques Majorité et Opposition
Renforcer l’expression du pluralisme
7
B - Élargir la liste des supports d’expression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.126 1. Une occasion à saisir ? Les vœux de la majorité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.127 2. Les supports optionnels : site Internet, guides, lettres spécialisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.127 3. Les supports innovants : journal interne, affichage, blogs et réseaux sociaux…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.128
Chapitre III Étendre le droit aux élus de la majorité comme dans les départements et les régions . . p.129 A - S’inspirer des garanties de pluralisme au niveau parlementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.129 B - Mettre à égalité les lisibilités politiques de l’opposition et de la majorité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.129 C - Instituer un droit d’expression des groupes d’élus également dans les villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.129
Chapitre IV Sécuriser l’expression au moment des élections. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.130 A - Le maire doit se retirer quand l’opposition peut s’afficher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.130 B - Plus radicalement, pourquoi ne pas ouvrir à la propagande ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.130 C - Intégrer les tribunes au compte de campagne ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.133 1. La décision d’intégrer le coût dépend de plusieurs facteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.133 2. Si vous êtes dans la majorité…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.133 3. Si vous êtes dans l’opposition…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.133 4. Comment déterminer le coût d’une tribune ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.134 5. Stopper sa tribune en gardant son espace. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.134
Chapitre V Doter l’opposition de ses propres moyens de communication ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.135 A - La transparence dans les dépenses… de communication pour l’AELO. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.135 B - Alimenter les tribunes de liens vers des blogs non maîtrisés ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.135 C - Quand l’opposition diffuse son propre support. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.135 1. Des exemples à suivre… quand on a les moyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.136 2. Une stratégie payante à Chalon !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.136
D - Faire financer le support de l’opposition par les deniers publics ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.136
Chapitre VI Ailleurs dans le monde…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.138 A - Au Québec, on finance les cabinets de l’opposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.138 1. Ce que dit le droit québécois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.138 2. Ce que nous inspire cet exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.138
B - En Wallonie, l’opposition bénéficie d’un espace équivalent à celui de la majorité. . . . . . . . . . . p.139 1. Une interprétation large du code par la majorité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.139 2. Ce que dit l’article L.3221-2 introduit en 2012 au CDLD. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.139 3. Restriction d’expression si elle est contraire aux droits de l’homme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.139 4. L’équivalence de l’espace y est garantie en cas d’expression majoritaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.140 5. Quelles leçons en tirer pour notre droit ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.140
C - Tirer les enseignements d’une étude comparée à Cologne, La Haye, Göteborg et Milan. . p.141
Tribunes politiques Majorité et Opposition
Chapitre VII L’impact de l’évolution numérique sur le droit d’expression. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.142
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A - Ambivalence entre renfoncement de la liberté d’expression et nécessité de sécurisation juridique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.142 B - Un droit d’accès à un espace de neutralité préalable au droit d’expression. . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.142 C - Le régime juridique de la liberté d’expression est remis en question par le numérique . . . . p.143 D - La responsabilité de l’éditeur directeur de publication quelque peu perturbée…. . . . . . . . . . . . p.143 E - … par une liberté d’expression mal maîtrisable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.143 F - Internet n’est pas un « espace hors du droit » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.144 G - Un maire responsable mais pas compétent pour garantir ce droit ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.144
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.145
Sommaire
Préface Une époque récente nous a montré qu’en France, l’innovation démocratique n’est jamais en reste, avec la délocalisation des « agoras » citoyennes antiques sur nos ronds-points, sous l’œil démultiplié de nos chaînes d’info en continu. Il est cependant un domaine de notre démocratie qui n’a quasiment pas évolué depuis l’ancêtre des BFM, LCI et autres CNews en matière de diffusion de l’information : le garde champêtre, qui, lui, au moins, était assermenté… Il s’agit du fonctionnement de la démocratie au sein de nos 35 000 mairies. Dans un archaïsme époustouflant parmi les démocraties européennes, celles-ci sont dirigées par des hommes et des femmes que les habitants désignent une fois tous les six ans par un vote indirect, en leur confiant des pouvoirs exorbitants. En effet, de façon pratiquement unique sur notre continent, nos maires ont entre leurs mains tous les pouvoirs « législatifs » et « exécutifs » de leur commune, avec de plus un pouvoir d’arbitrage très important. Et ce, sans risque d’être démis de leurs fonctions durant leur mandat, même si leur gestion s’avère des plus chaotiques. Si ce n’est pas une carte blanche officielle pour six ans, c’est en tout cas très bien imité… Seuls citoyens à avoir été légitimement élus pour porter la contestation au cœur de ces gestions omnipotentes : les conseillers municipaux d’opposition. Cependant, la plupart des droits légaux qui leur permettent d’exécuter ce contre-pouvoir sont des droits dont les modalités sont cadrées par… la majorité municipale ! De plus, un maire peut même faire le choix cynique de ne pas respecter ces droits pourtant conférés par la loi, sans qu’il lui en coûte, et donc de contraindre ses élus minoritaires à faire des recours qui n’aboutiront bien souvent qu’au bout de deux à trois ans et à leurs frais. C’est dans cet environnement démocratiquement très contestable qu’il m’a paru indispensable de créer en 2010 l’Association nationale des élus locaux d’opposition que je préside, l’AELO, afin de commencer à organiser une résistance républicaine contre un système favorisant sereinement les abus de pouvoir locaux. Nous avons tout d’abord fédéré des élus d’opposition de tous bords et de tous les territoires, mutualisant ainsi les expériences pour mieux nous permettre d’obtenir le respect de nos droits. Puis nous nous sommes naturellement dirigés à cette fin vers la formation de ces élus, officiellement habilités pour cela par le ministère de l’Intérieur depuis 2015. Christophe Disic, l’auteur de cet ouvrage, est un des formateurs les plus chevronnés de l’AELO, spécialiste de la communication. Il s’attaque ici à l’un des points les plus sensibles de la trousse à outils démocratique des élus minoritaires : les « tribunes d’expression libre », auxquelles ils ont régulièrement droit sur presque la totalité des supports d’information de leur mairie (à partir de 1 000 habitants en mars 2020). Il faut dire qu’en l’absence de ces tribunes, nombre de leurs concitoyens finissent par s’interroger en se demandant à quoi servent leurs élus d’opposition, car la presse ne leur consacre que peu ou pas d’espace dans ses propres colonnes.
Cette « expression libre » est souvent brimée par des abus de pouvoir très répandus quoique illicites : nombre de caractères autorisés trop réduit pour pouvoir y développer un raisonnement, interdiction d’y reproduire des photos, des graphiques ou les coordonnées des auteurs, relégation presque systématique en avant-dernière page, tribune de la majorité placée en face, rédigée après et démontant point par point la tribune de l’opposition (bien que la majorité ait déjà une quarantaine de pages du journal pour s’exprimer !), refus d’expression libre sur la page Facebook de la mairie, sur son site, etc. Le sujet est fondamental, car cette liberté d’expression a été confiée par chacun de leurs électeurs aux élus minoritaires à travers leurs bulletins de vote. Ne pas la respecter pour un maire, c’est mépriser ainsi une bonne partie des électeurs de sa commune. Clotilde Ripoull, fondatrice et présidente de l’Association nationale des élus locaux d’opposition (AELO)
Préface
Tribunes politiques Majorité et Opposition
Ces tribunes sont en fait la partie émergée de l’iceberg phénoménal du travail ingrat des conseillers municipaux d’opposition motivés. Et elles évoquent le plus souvent a contrario la partie immergée du travail de la majorité municipale, sur laquelle les habitants n’auraient sans cela aucune visibilité, tant le « journal municipal » est en général un festival d’auto-encensement qui décrit des communes où tout va pour le mieux avec de si belles photos du maire et de ses adjoints… Si vous souhaitez apprendre à vos enfants ce qu’est l’autocritique, n’ouvrez jamais un journal municipal devant lui !
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Introduction Accompagner l’expression du pluralisme démocratique local Depuis les lois de décentralisation de 1982-1983, le législateur a constamment œuvré pour assurer et accompagner les modalités de pratique de gouvernance locale. Avec le statut des agents territoriaux permettant aux élus locaux de bénéficier d’une assise administrative, ce sont développés le Code général des collectivités locales (CGCT), les conditions de contrôle et de financement des partis politiques et des modes de gestion locale, les modalités de fonctionnement des assemblées délibérantes, et les modalités d’application de libre administration. Plus récemment dans le processus sont apparus les moyens de renforcer le statut de l’élu et les conditions d’expression du pluralisme démocratique. Dans cet ensemble qui a mis plus de trente ans à se consolider, les lois Administration territoriale de la République (ATR) de 1992 et relative à la démocratie de proximité de 2002 ont fortement tendu à rééquilibrer quelque peu la prégnance majoritaire sur les oppositions. Issus notamment de ces deux lois, les droits à être informé et s’exprimer en séance (1992) et à pouvoir bénéficier d’une tribune dans les supports de communication de la collectivité (2002) ont été octroyés aux élus « n’appartenant pas à la majorité ». C’est de celui concernant la mise en œuvre du droit de bénéficier d’un espace réservé aux élus d’opposition dont traite cet ouvrage. Il n’existe, à ce jour, aucun ouvrage de référence sur la question. La jurisprudence est conséquente, la connaissance de ce droit s’est faiblement répandue et, avec le scrutin de mars 2020, son extension aux communes comprises entre 1 000 et 3 499 habitants a pour conséquence de multiplier le besoin de pédagogie autant auprès des élus que des équipes politiques et administratives qui les accompagnent dans la conduite de leur mandat. Un fait est encourageant : les Français classent la communication territoriale en bonne place de leurs sources d’information1. En outre, si nous ne prenons que le cas des journaux territoriaux, ils bénéficient d’un taux de lecture puissant auprès de nos concitoyens et représentent la première presse magazine française avec plus de 150 millions d’exemplaires diffusés chaque année ! Un droit simple en façade, complexe dans sa mise en œuvre Dès avril 2002, Jean-Marc Joussen, chargé de cours à l’université Paris-Sorbonne, prévient que la loi octroyant un droit d’expression de l’opposition dans les publications des collectivités « ne laissera pas d’interroger les services communication des collectivités, notamment les responsables de leurs publications externes »2. Il analyse que « ce texte suscite plus de questions qu’il ne fixe de règles ». L’auteur évoque le risque de « politiser » les petites communes et « d’entraîner des polémiques qui n’existaient pas jusqu’à présent au sein de ces collectivités ». Ainsi, ce texte « simple en façade3 » révèle une complexité dans sa mise en œuvre. Ensuite, depuis une étude menée en 2009 dans un cadre universitaire4, plusieurs nouveaux paramètres sont venus fortement nourrir la réflexion juridique et stratégique des équipes en place.
C’est tout l’objet de cet ouvrage qui vise à combler un manque quant aux modalités pratiques de mise en œuvre et au potentiel de communication que les tribunes constituent dans l’expression de la démocratie locale.
1. Baromètre 2018 de la communication locale, CSA-Epiceum en partenariat avec Cap’Com, 2018. 2. In Opposition locale et presse territoriale : la nouvelle donne, Fiches pratiques Politique et communication n° 38, avril 2002, réf. 13/1. 3. Expression reprise volontiers à Dominique Deporcq, docteur en droit public, avocat, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Lyon, dans son analyse Tribunes libres pour l’opposition : simplicité de façade, complexité dans la mise en œuvre, le 4 avril 2002, p. 8. 4. Christophe Disic, Expression de l’opposition dans les publications territoriales : une approche juridique et communicationnelle de la démocratie représentative locale, Mémoire de master 2 soutenu le 30 novembre 2009 au Celsa, école des hautes études en sciences de l’information et de la communication, université Paris-Sorbonne.
Introduction
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Enfin, un état de la jurisprudence et des avancées analysé après plus de quinze ans de pratique permet de poser ce qui est ancré comme acquis et ce qui peut ou doit bénéficier d’un renfort dans la pratique et au niveau législatif.
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Bien que la base soit juridique, l’ouvrage ne vise pas un recensement des jurisprudences. Il met en lumière les plus importantes pour qui veut se prémunir face à ce principe fondamental tout au long du mandat. Ainsi, cet ouvrage peut éviter des procédures juridiques longues et contribuer au respect républicain des deniers publics alloués à la communication territoriale. Il vise aussi à aider les élus majoritaires et minoritaires à évacuer un objet de conflit stérile dans leurs relations. Il ouvre, enfin, sur les évolutions possibles d’application afin de rester dans la lettre du législateur qui vise à garantir dans la démocratie locale l’expression pluraliste qu’il garantit dans la démocratie tout court. Cet ouvrage s’appuie sur un adage simple : respecter l’opposition, c’est aussi renforcer la majorité ! Les premiers lecteurs visés sont donc les élus locaux eux-mêmes (qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition) et leurs collaborateurs politiques et administratifs. Car la maîtrise de ce droit a autant d’impact dans les procédures administratives (élaboration des règles qui régissent la vie du conseil municipal – saisines des tribunaux) que dans les stratégies de communication politiques (utilisation des tribunes d’expression dans un processus plus large de communication, valorisation de la parole politique). Les responsables de communication, chevilles ouvrières dans le processus, peuvent y puiser une méthodologie qui assouplit la gestion parfois hasardeuse des tribunes. Comme le rappelle Pierre Rosanvallon : « La fonction proprement démocratique de l’opposition n’a émergé que très lentement. Pendant longtemps, la reconnaissance de l’opposition s’est en effet surtout inscrite dans une perspective libérale : elle a d’abord été appréhendée comme l’une des composantes de la liberté d’expression. »
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Prenons attache de cette lente maturation décrite par l’historien dans La contre-démocratie pour appréhender l’état actuel de l’expression de l’opposition dans une République décentralisée.
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Introduction
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Partie 1 Respecter l’expression du pluralisme
Partie 1
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Deux ans après la promulgation de la loi de 2002 et l’intronisation du droit d’expression n’appartenant pas à la majorité dans le CGCT, Nina Vernier constatait : « Des erreurs d’interprétation et de mise en œuvre du droit d’expression des élus sont commises par de nombreuses collectivités soumises à ce volet de la loi, et de nombreux élus qui devraient bénéficier de ce droit ne sont pas informés qu’ils en sont titulaires. Cette situation n’est pas sans nuire à l’expression de la pluralité des courants politiques, et donc à la démocratie5. » Entre février 2002 et avril 2009, les parlementaires posent à ce sujet 84 questions au gouvernement6. Les réponses ministérielles permettent de ressortir certains acquis. Parallèlement, le pouvoir judiciaire est constant sur l’interprétation d’une partie du texte. Rappelons que la jurisprudence des TA n’est valable que dans les conditions locales des requêtes, alors qu’une décision du Conseil d’État ou la réponse d’un ministre ont une portée nationale plus « uniformisante ». Les tribunaux administratifs et les parlementaires risquent d’avoir encore des interrogations soulevées par différents aspects du droit et de son application. En effet, la question de la censure d’un texte de l’opposition qui « ne convient pas » à la majorité cristallise en premier chef de nombreux litiges. En outre, la question de la taille de l’espace réservé à cette expression et aussi sa fluctuation en fonction des fluctuations politiques en cours de mandat ne sont pas tout à fait résolues. Le contenu de la tribune dans la forme et dans le fond constitue un motif supplémentaire de conflit.
Chapitre I Le sens de la loi de 2002 : d’où vient ce droit ? Le droit d’expression des élus d’opposition s’inscrit dans le prolongement constitutionnel de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui stipule déjà que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi ». Le droit d’expression est donc fondamental. Mais cela ne suffit pas pour déboucher sur l’expression de l’opposition. Par touches successives, le droit de l’opposition locale est passé d’une possibilité passive d’être informé à celle plus active de pouvoir communiquer. Les moyens accordés à l’opposition se sont ainsi développés ces deux dernières décennies. D’abord orale, l’expression de l’opposition va pouvoir être écrite pour favoriser le pluralisme nécessaire à la démocratie7. À partir de 1982, le droit de l’opposition locale au sens d’une formation politique et le droit des conseillers à titre individuel sont posés par la décentralisation. Mais les moyens accordés à l’opposition y sont limités.
Pour les communes, cet article est devenu l’article L.2121-27-1 du CGCT. Il connaît sa première modification en 2015 pour une application à compter du renouvellement de mars 2020. Cette avancée dans la démocratie locale se décline dans les intercommunalités sous la même forme. Dans les départements et les régions, les espaces d’expression sont ouverts aux groupes d’élus sans distinction d’appartenance à la majorité ou à l’opposition. Ce qui constitue une différence notoire.
5. Le droit d’expression des élus issu de la loi Démocratie de proximité du 27 février 2002, Mémoire de DESS management du secteur public, Collectivités et partenaires, présenté le 8 septembre 2004 à l’IEP de Lyon, université Lumière Lyon 2, p. 2. 6. Étude réalisée sur la période du 27 février 2002 au 24 avril 2009. 7. Voir notamment à ce sujet la synthèse de Jean-Louis Vasseur et Aude Lockhart de la SCP Seban et Associés, in « Les droits reconnus aux élus d’opposition », Le Courrier des maires, n° 256, avril 2012, p. 14-16.
Partie 1
Tribunes politiques Majorité et Opposition
L’alinéa 1 de l’article 9 de la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité stipule que « dans les communes de 3 500 habitants et plus, lorsque la commune diffuse, sous quelque forme que ce soit, un bulletin d’information générale sur les réalisations et la gestion du conseil municipal, un espace est réservé à l’expression des conseillers n’appartenant pas à la majorité municipale. Les modalités d’application de cette disposition sont définies par le règlement intérieur ».
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A - 1990-2000 : réglementation émergente de la communication locale La réglementation de la moralisation de la vie politique va cadrer une communication territoriale fortement professionnalisée à l’issue des années 80. Les lois du 15 janvier 1990 et du 19 janvier 19958 précisent en effet le caractère exclusif de l’information que doivent traiter les périodiques territoriaux et « expressément tous les supports d’information qui présentent un caractère général »9. Une distinction s’opère dorénavant entre communication institutionnelle de la collectivité et communication politique du candidat ou responsable politique. Par ailleurs, il est observé dans les années 90 que quelques collectivités accordent déjà un espace d’expression à l’opposition dans leurs publications. Même si « la municipalité n’est pas tenue d’y réserver une place aux élus de l’opposition locale »10. En 1999, Marie-Jo Zimmermann, députée de Moselle, demande d’ailleurs au ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l’État et de la Décentralisation11 « s’il existe des règles que doivent respecter les communes lors de l’édition de bulletins municipaux » et en conséquence « s’il ne lui apparaît pas souhaitable (…) que l’opposition y ait un droit commun minimum d’expression ». S’appuyant sur l’arrêt « Coisne »12, le ministre rappelle qu’assurer une communication par l’édition d’un bulletin à destination des administrés répond à l’intérêt général. C’est une mission de service public « qui doit respecter une exigence de neutralité et d’égalité de traitement ». La communication institutionnelle locale tient enfin une définition. En revanche, l’expression de l’opposition semble pour l’heure éludée par le ministre.
B - 1992 : naissance du droit local d’expression orale Même si elle est « plus politique que juridique » 13, la notion d’opposition locale est consacrée par la loi d’orientation sur l’administration territoriale de la République (ATR) du 6 février 1992 14. Celle-ci renforce l’opposition dans les communes de 3 500 habitants et plus par le droit à la représentation dans des commissions municipales15, le droit à l’information avant la tenue d’une séance de l’assemblée (convocation, ordre du jour, note explicative de synthèse dans des délais raisonnables), le droit d’amendement et le droit d’expression orale (possibilité de poser des questions, de soumettre au débat des propositions). Ces droits se limitent aux affaires qui relèvent de la compétence de l’assemblée. La loi impose également l’adoption d’un règlement intérieur (RI) de l’assemblée locale dans les six mois qui suivent l’installation du conseil. L’opposition est aussi dotée de moyens nécessaires à son fonctionnement plus ou moins importants en fonction de la strate de population.
Tribunes politiques Majorité et Opposition
La faculté d’expression de l’opposition prend donc racine dans la loi ATR au niveau des conditions d’exercice du mandat, sans pour autant proposer l’accès aux moyens de communication de la collectivité. La loi donne pourtant corps à la définition de l’information des collectivités en ce sens qu’elle conditionne la démocratie locale à la transparence dans sa relation aux citoyens16.
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8. Loi n° 90-55 du 15 janvier 1990 relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques et loi n° 95-65 du 19 janvier 1995 relative au financement de la vie politique. 9. Dominique Deporcq, Tribunes libres pour l’opposition : simplicité de façade, complexité dans la mise en œuvre, le 4 avril 2002, p. 8. 10. Réponse ministérielle, JO Sénat du 17 novembre 1994. 11. QE n° 31458. Réponse publiée au JOAN le 7 août 2000. 12. Tribunal des conflits, 24 juin 1996, Préfet de l’Essonne. 13. Michel Verpeaux, professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I), « La loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité. 1. Loi relative à la démocratie de proximité, une solution pour la démocratie locale ? », in Revue française du droit administratif, mars-avril 2003, p. 261-279, rubrique Collectivités locales, p. 268. 14. Loi n° 92-125 relative à l’administration territoriale de la République. 15. Leur composition « doit respecter le principe de la représentation proportionnelle pour permettre l’expression pluraliste des élus de l’assemblée », précise Jean-Christophe Poirot, « Le maire et son opposition », in Profession Territoriale, n° 108, juin-juillet 2008, « Fiche de l’élu », p. 39-40. 16. Aux termes de l’article 10 (art. L.2141-1 du CGCT), « le droit des habitants de la commune à être informés des affaires de celle-ci et à être consultés sur les décisions qui les concernent, indissociable de la libre administration des collectivités territoriales, est un principe essentiel de la démocratie locale », pour Patricia Demaye-Simoni, in Droit institutionnel des collectivités territoriales, mars 2006 (cours de l’université d’Artois).
Partie 1
C - 2000-2001 : prémices de l’expression écrite de l’opposition Les débats parlementaires sur la démocratie de proximité et le renforcement de l’intercommunalité vont constituer un tournant juste avant les municipales de 2001. En effet, deux rapports successifs17 vont préconiser l’introduction de la démocratie participative dans une démocratie locale jusqu’ici limitée à sa dimension électorale-représentative. Le rapport Dérosier indique : « Le projet de loi donne aux membres de l’opposition des assemblées délibérantes locales le droit de disposer d’un espace d’expression au sein des bulletins d’information publiés par les collectivités territoriales. Le caractère pluraliste des opinions émises dans ces supports est ainsi garanti alors qu’il repose aujourd’hui essentiellement sur la bonne volonté de la majorité en place. Les droits des élus de l’opposition à faire connaître leur point de vue sur les choix de la majorité et sur l’actualité sont ainsi reconnus et généralisés sur l’ensemble du territoire, alors même que les pratiques sont actuellement très inégales d’une collectivité à l’autre. »
> Débats, blocages puis consensus Alors que le Sénat veut supprimer la possibilité d’expression écrite de l’opposition, le ministre de l’Intérieur porteur du projet de loi soutient : « Quand plusieurs listes se présentent au suffrage des électeurs, des majorités se dégagent et l’on s’en aperçoit ensuite lors du vote du budget… Il me semble utile de prévoir une disposition qui permette effectivement à l’opposition de s’exprimer sur la base des bulletins financés y compris par les deniers publics. Il s’agit, encore une fois, de préserver son droit d’expression : l’opposition peut rester six années sans avoir la capacité de s’exprimer, faute de moyens. » Le rapport n° 156 de la commission des lois de l’Assemblée nationale transmis au Sénat indique : « Cet article tend à réserver une place appropriée à l’expression des conseillers de l’opposition municipale ou des groupes d’élus dans les bulletins d’information générale sur les réalisations et la gestion de l’assemblée délibérante dans les communes, départements et régions. » Une commission mixte paritaire du 5 février 2002 tranche le débat. L’article 11 du projet de loi devient l’article 9 (du fait de la suppression d’articles antérieurs).
D - 2002 : le droit d’expression écrite consacré La « loi-wagon » du 27 février 2002 est promulguée18. Le droit d’expression de l’opposition est donc consacré dans les supports de communication locale. « En réalité, analyse Michel Verpeaux19, la loi consacre l’entrée officielle des clivages politiques au sein de ces publications, qui retrouvent, par cette expression libre des opinions, un visage de neutralité apparente. (…) L’insertion dans ces bulletins d’au moins un point de vue différent de celui de la majorité et donc de l’exécutif local, aura au moins l’avantage, pour l’opposition (ou les oppositions) de leur fournir gratuitement une tribune écrite dont, si on sait qu’elle est largement diffusée, on ignore si elle est lue. »
Les limites du texte vont rapidement être mises en exergue par l’application du code dans les collectivités. Comme le rappelle Nina Vernier20, avec le seuil démographique posé par le législateur, c’est plus de 90 % des communes françaises qui ne sont donc pas concernées.
17. Rapport « Refonder l’action publique locale » fait au nom de la commission Pour l’avenir de la décentralisation, présidée par Pierre Mauroy, Assemblée nationale, 17 octobre 2000, et rapport fait au nom de la commission des lois constitutionnelles, de la gestion et de l’administration générale de la République sur le projet de loi (n° 3089) relatif à la démocratie de proximité par Bernard Derosier, député, le 6 juin 2001. 18. La loi aborde également la réforme du recensement (titre V), la prévention des effondrements des cavités souterraines et des marnières, lutte contre les dommages qu’ils occasionnent et l’indemnisation des personnes qui en sont victimes (titre VI) ainsi que des textes relatifs au conservatoire du littoral et des rivages lacustres (titre VII). 19. Op. cit., p. 269. 20. Nina Vernier, Le droit d’expression des élus issu de la loi Démocratie de proximité du 27 février 2002, Mémoire de DESS management du secteur public, présenté le 8 septembre 2004, IEP de Lyon, université Lumière Lyon 2, p. 27.
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Tribunes politiques Majorité et Opposition
L’article 9 ne remet donc pas en cause le fait majoritaire et respecte les minorités. Ce texte ne passera pas par un décret d’application. En outre, le législateur ne prévoit pas de sanction, laissant le juge administratif souverain.
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Chapitre II Le seuil d’application change en mars 2020 et les termes de la loi évoluent En 2013, la loi n° 2013-403 du 17 mai 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires abaisse le seuil du mode de scrutin des communes de 3 500 habitants et plus aux communes de 1 000 habitants et plus. Ce n’est que deux ans plus tard que la loi alignera le droit d’expression des élus de l’opposition dans le Code général des collectivités territoriales à cette strate de villes pour une application au prochain renouvellement des assemblées délibérantes, soit en mars 2020.
A - 2013 : alignement du mode de scrutin des communes de plus de 3 500 habitants à celles de plus de 1 000 habitants La réforme du mode de scrutin s’applique au renouvellement général lors des élections municipales de 2014. Si bien que, dorénavant, dans ces villes, les conseillers municipaux sont élus au scrutin de liste. Ainsi, un clivage local s’installe entre une majorité et une opposition dans des communes qui n’en connaissaient pas. Le problème reste que l’ensemble des dispositions du CGCT applicables aux communes de plus de 3 500 habitants ne s’applique pas automatiquement. Il faut en effet attendre des décrets d’application pour aligner le droit. Sur le mandat 2014-2020, se sont donc notamment posées, dans les communes comprises entre 1 000 et 3 499 habitants, les questions relatives à la non-obligation d’adopter un règlement intérieur et la non-application du droit d’expression pour les élus n’appartenant pas à la majorité. À noter que cette loi décline l’application dans les intercommunalités. L’article L.5211-1 stipule bien que, « pour l’application des dispositions des articles L.2121-8, L.2121-9, L.2121-11, L.2121-12, L.2121-19 et L.2121-22 et L.2121-27-1, ces établissements sont soumis aux règles applicables aux communes de 3 500 habitants et plus s’ils comprennent au moins une commune de 3 500 habitants et plus. Ils sont soumis aux règles applicables aux communes de moins de 3 500 habitants dans le cas contraire ». Sur la base des chiffres clés de la DGCL en 2018, cette modification législative élargit à près de 6 800 communes le droit (6 748 métropolitaines + 17 en DOM). Ajoutées aux 2 987 communes de 3 500 habitants et plus déjà concernées (2 881 métropolitaines + 106 en DOM), l’opposition peut potentiellement bénéficier d’un espace d’expression dans la communication de 9 752 communes. C’est une fourchette haute dans la mesure où les majorités sont tenues d’ouvrir des espaces d’expression dès lors qu’elles publient.
Tribunes politiques Majorité et Opposition
Alors que 43,6 millions de Français sont concernés avant mars 2020, ils seront 55,7 millions après, soit 12 millions d’habitants supplémentaires. Ainsi, potentiellement, 83,6 % de la population française est couverte.
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B - 2014-2015 : alignement du droit d’expression acté dans le CGCT pour 2020 En 2014, plusieurs députés demandent au gouvernement d’accompagner « le seuil à partir duquel les conseillers municipaux sont élus au scrutin de liste » car, jusque-là, ce seuil est intronisé « sans que l’extension du droit d’expression de l’opposition à ces mêmes communes ne soit prévue ». Pour les parlementaires, les nouvelles oppositions nées du scrutin 2014 « vont peiner à faire entendre leur voix dans les tribunes municipales », « ne bénéficient pas de règlement intérieur du conseil municipal », « n’ont pas les mêmes droits que les conseillers municipaux de l’opposition des communes de plus de 3 500 habitants, pourtant élus dans les mêmes conditions », alors qu’ils « souhaitent communiquer sur leur action » pour « garantir une expression pluraliste de la parole publique ainsi
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