sont le reflet des biens et des personnes dans l’espace numérique. Or celles-ci étant captées par les outils que nous utilisons dans l’espace numérique, garde-t-on alors le contrôle de notre destin et de nos choix ? Sommesnous souverains ? Être souverain signifie être capable de produire et de comprendre ce que nous utilisons. Le général de Gaulle l’avait bien compris lorsqu’il nous a lancés dans la révolution de l’atome et qu’il a doté la France de l’indépendance énergétique et militaire grâce à la puissance nucléaire. Il avait compris que, pour être souverain, il fallait se doter d’ingénieurs et faire les investissements nécessaires pour produire nous-mêmes la puissance nucléaire dont nous avions besoin. Soixante-dix ans plus tard, la question se pose pour le numérique : nous sommes-nous donné les moyens d’être indépendants ? Ou sommes-nous en état de servitude ? Sommes-nous devenus, non pas souverains, mais vassaux ? Dépendants de puissances étrangères ? L’étude que nous présentons ici est née de ce constat et de la volonté d’aller au fond du sujet. C’est un travail fouillé, de plus de 130 pages, organisé en trois parties : – un rappel de ce qu’est la souveraineté dans le monde traditionnel et un arpentage de l’espace numérique, dans lequel non seulement celui-ci est décrit de manière fonctionnelle, technique, mais où sont aussi rappelées sa géographie et son histoire, parce que le numérique a 12