novembre 2012
Bulletin de la Direction Madame, Monsieur, Chers parents,
Chaque année, c’est avec grand plaisir que l’Institut publie un nouveau numéro du Bulletin de la Direction qui témoigne d’une nouvelle année scolaire. Vous le savez, Florimont a pour objectif non seulement de développer les compétences intellectuelles des élèves, mais aussi de veiller à en faire grandir d’autres, plus personnelles qui relèvent alors surtout des savoir-faire et des savoir-être : elles accompagnent les adultes de demain dans le voyage de la vie, avec ses joies et ses peines, pour en faire des citoyens cultivés et ouverts sur le monde. Pour le dire par des exemples et des témoignages, ce premier numéro de l’année prend pour sujet les voyage scolaires qui occupent une part importante de la vie florimontaine et donnent l’occasion aux élèves, au-delà des manuels et des cours, de « frotter et de limer leur cervelle contre celle d’autrui », de se familiariser avec d’autres langues et d’autres cultures.
Depuis la rentrée, de nombreuses classes s’en sont allées hors nos murs, en particulier en Chine : j’espère que le récit qui vous en est fait dans ce bulletin vous convaincra du plaisir qu’ont éprouvé vos enfants.
Vous remerciant de votre confiance, je vous souhaite une agréable lecture des lignes qui suivent. Sean Power Directeur Général
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Quelques réflexions à l’occasion de la rentrée scolaire Une école catholique/chrétienne, qu’a-t-elle de particulier à offrir à la société à notre époque ? Quelle éducation voulons-nous dans un univers qui valorise l’individu, qui se mondialise tout en se livrant à la compétitivité économique ? Quelle éduca tion voulons-nous dans un monde qui ne parvient pas à réduire la pauvreté des plus pauvres, qui connait une accélération des phénomènes migratoires, qui aura à faire face à un défi écologique sans précédent ? De plus en plus, dans la rencontre des civilisations, le dialogue des religions est de plus en plus complexe.
Face à tous ces défis et bien d’autres, comment l’enseignement catholique peut-il faire une différence, dans le respect de la société et dans la fidélité à l’Evangile ? « Préparer les jeunes pour un monde en constante mutation » (Orientations pour Florimont N° 4). Je voudrais vous faire part d’une citation de Saint Irénée (130-200 après JC), évêque de Lyon : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ». La mission première d’un établissement scolaire est pour moi, de rendre l’homme vivant, de faire en sorte qu’il s’épanouisse, individuellement et collectivement,
dans toutes ses virtualités. Devenir humain, sortir de la violence, édifier la convivialité sociale ; selon l’expression « on fait ses humanités ». Jean Paul II disait : « L’homme est la première route que l’Eglise doit parcourir en accomplissant sa mission » (Redemptor Hominis 1979). Cette humanisation est un service gratuit rendu par ceux que la foi en Dieu animent, auquel on peut participer, dont on peut bénéficier, quelleque soit notre religion, que l’on soit croyant ou non. Ce qui est en jeu ici, c’est tout simplement et prioritairement, de grandir en dignité humaine.
Nous pouvons repérer quatre éléments qui différencient l’enseignement catholique, qui lui sont essentiels, même s’ils sont partagés par d’autres écoles. Le premier consiste dans l’importance et le sérieux à accorder aux études, pour que l’élève puisse apprendre les compétences de base qui construisent son humanité. Le deuxième est que l’on n’apprend pas de rien, à partir de sa seule subjectivité et spontanéité. Nous apprenons du passé, non pas simplement pour répéter mais pour créer du neuf. Il s’agit de respecter l’autorité et la tradition, non pas pour écraser et étouffer, mais pour faire grandir, ce qui est la signification latine du mot autorité (auctoritas). Donc l’autorité est littéralement pour « rendre l’autre auteur », acteur de sa propre existence. Si nous avons de l’autorité sur vous,
c’est pour que vous deveniez des créateurs libres et responsables de vos propres existences. Pour cela il faut des règlements, des modes de fonctionnement et une certaine discipline. Le troisième élément, c’est de viser plus que les compétences techniques et l’efficacité, qui ne suffisent pas pour assurer la dignité de l’homme. « L’homme ne vit pas seulement de pain » (Evangile de Luc 4,4). Est-ce qu’il suffit d’être un producteur ou un consommateur ? Ne faut-il pas aussi une culture générale, ouverture aux questions du sens et aux valeurs ? Et enfin, le dernier élément qui n’est de loin pas le moins important : l’institution scolaire est un lieu de vie et pas seulement un lieu d’étude, où se pratiquent, se transmettent et s’apprennent un ensemble de valeurs et d’attitudes.
Sur ces quelques réflexions, je vous souhaite une bonne année scolaire, riche en expériences, en relation interpersonnelle, en amitié ; vivons de la joie tous les jours, trouvons du plaisir à venir à Florimont, ayons de la patience et de la sagesse face aux situations difficiles et de la ferme détermination face aux doutes. Et rappelons-nous : « Le bruit fait peu de bien et le bien fait peu de bruit » (St François de Sales) ; « La véritable éducation consiste à tirer le meilleur de soi-même. Quel meilleur livre peut-il exister que le livre de l’humanité ? » (Mahatma Gandhi) Père Binoy KIDANGATHKAROTT Missionnaire de Saint François de Sales, Supérieur de la communauté religieuse
E x p o s i t i o n e x c e p t i o n n e ll e d u M A M C O da n s n o s m u r s Le jeune artiste Jérémie Gindre est invité à exposer sur le thème : « Variété des passions ». Il s’agit d’une exposition qui est présentée au musée de l’Institut Florimont, dès le 14 novembre 2012. Cette exposition, issue d’un projet lancé par le MAMCO, a pour but de créer un concept unique en fonction du lieu qui l’abritera. La scénographie est composée de douze séquences qui présentent des salles d’exposition en miniature, placées dans des vitrines et qui reprennent l’identité visuelle des espaces du MAMCO. Le fil conducteur est composé d’une histoire d’amitié entre deux jeunes garçons canadiens
et leur découverte de la variété des passions. Dans le cadre d’un séjour en camping, l’un des deux protagonistes, Paul, assiste à une représentation théâtrale de la Passion du Christ et découvre un musée historique faisant se côtoyer des objets hétéroclites rassemblés par les habitants du coin… référence au musée de l’institut Florimont qui possède un cabinet de curiosités rempli/garni par les enseignants au fil des années. Les vitrines réalisées par Jérémie Gindre portent des noms tels que salle Camping, salle Détente, salle Oiseaux, salle Prairie, salle Rêve, salle Trouvaille. Dans chacune d’entre elles, l’artiste
met en scène des objets provenant du Musée de Florimont, des œuvres de sa production ainsi que des œuvres de la collection du MAMCO ; coquillages, animaux naturalisés, d essins d’artistes tels que ceux de Allan Mc Collum, Didier Rittener, Sol LeWitt, Alison Knowles, Alain Clairet, qui provoquent des coïncidences et entrent en résonnance avec le récit. Autour de cette exposition, des visites commentées publiques sont proposées, mais aussi des lectures et des entretiens animés par Jérémie Gindre. Retrouvez toutes les informations sur notre site internet : www.florimont.ch
Objectif : Chine ! Dix-huit élèves de Seconde et Première (dix‑sept élèves de Bac et un élève de Maturité qui continue l’étude du chinois sur son temps libre) ont participé du 12 au 20 octobre 2012 au premier échange avec 人大附中 RenDa FuZhong, le Lycée affilié à l’Université du Peuple, à Pékin. Cette école prestigieuse de près de cinq mille élèves est reconnue comme le meilleur lycée de Chine. Elle est dirigée par Madame la Principale Liu Pengzhi, sommité chinoise en pédagogie. Ce premier voyage a permis à notre Directeur général, Monsieur Sean Power, de sceller avec Madame Liu la coopération entre nos
deux établissements qui devrait se poursuivre dès les débuts 2013 par la visite des correspondants chinois qui seront reçus dans nos classes. Désormais, nos élèves participeront à des programmes d’échanges linguistiques et culturels avec Pékin, ainsi qu’avec d’autres écoles liées à RDFZ à travers le monde. RDFZ vient de créer un département de français depuis la rentrée de septembre 2012 et souhaite donc voir grandir le partenariat entre nos deux écoles. Après une première vidéo-conférence au printemps 2012, le voyage d’octobre a
permis de vraiment s’imprégner de l’atmosphère de cette école. Madame Liu et Monsieur Power partagent un attachement à l’idée de créer un environnement pédagogique aidant les élèves à se développer de manière globale pour devenir de vrais citoyens du XXIe siècle. Cette relation privilégiée permettra à nos élèves de goûter à la culture chinoise de manière plus pratique et d’utiliser cette langue au quotidien en la partageant avec des jeunes de leur âge. De langue d’étude pure, le chinois devient une langue vivante et usuelle, un atout réel quel que soit l’avenir
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universitaire décidé par nos jeunes sinologues en herbe. Comme on le dirait en Chine : 交流永续 « Longue vie à nos échanges ! ». Rémy Lamon Professeur de chinois « Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide. » Confucius Cet automne, avec 17 de mes cama rades de 2nde et de 1re, et accompagnés de 3 professeurs (ainsi que de Monsieur Power quelques jours), nous sommes partis une semaine à la découverte de la Chine, de sa culture, de ses traditions, de sa population et de sa langue (que nous étudions depuis 5 et 6 années). La première découverte de Pékin fut en pousse-pousse. Nous sommes alors stupéfaits par la densité de la population. Il y a des Chinois, des pousse-pousse, des voitures, des scooters absolument partout. A tel point que les Chinois ont même créé une voie spéciale pour les deux roues ! La visite de la Cité Interdite fut grandiose. J’ai été particulièrement frappé par l’envergure de la résidence de l’Empereur mais aussi par les constructions, l’architecture, les couleurs des monuments et les alentours (Place Tian’anmen) qui sont à une autre échelle de grandeur par rapport aux monuments de chez nous. Les jardins sont aussi magnifiques. Devant l’entrée du Palais, les gardes sont toujours omniprésents. A Qufu, nous avons admiré le temple, le cimetière et la demeure de famille de Confucius. Cet endroit appelle au recueillement des Chinois. Une fois de plus, j’ai été émerveillé par la beauté des jardins. Nous avons aussi escaladé les 15 000 marches du Mont Taishan, l’une des 5 montagnes sacrées, où Confucius a découvert la petitesse de l’homme face à la grandeur de l’univers. Le sommet se trouve à 1545 m d’altitude et les Chinois y viennent par milliers en pèlerinage pour se recueillir. Nous avons dormi dans un hôtel, au sommet afin de pouvoir observer à l’aube le lever du soleil réputé dans toute la Chine… Malheureusement, au réveil, à 4 heures du matin, il faisait un temps abominable. Pluie et brouillard ne nous ont pas permis d’apprécier cette merveille. Pendant notre séjour, nous avons eu la chance de loger dans les locaux de l’école RDFZ (Renda Fuzhong) et de participer à
quelques heures de cours avec des élèves chinois. Les classes sont constituées de 50 élèves environ. J’ai constaté que les élèves discutent discrètement entre eux pendant les cours, sans déranger la leçon et sans que les professeurs n’aient jamais besoin d’élever la voix ! J’ai eu beaucoup de plaisir à pouvoir communiquer avec les élèves chinois et j’étais très fier de réaliser qu’ils comprenaient ce que nous leur disions. Je regrette seulement que nous n’ayons pas eu plus d’opportunités d’échange avec eux. La nourriture, étonnante et parfois surprenante pour certains, ne ressemblait pas beaucoup aux plats servis dans les restaurants chinois de Genève. Cependant, il était intéressant de découvrir ces saveurs bien nouvelles.
Ce qui m’a le plus frappé pendant ce voyage ce sont les contrastes, comme par exemple entre la ville de Pékin, surpeuplée et polluée, et la beauté et la pureté de la nature et des montagnes avoisinant la Muraille de Chine. Cette expérience fut inoubliable et je remercie particulièrement Monsieur Lamon d’avoir organisé un voyage aussi magnifique et intéressant. Grâce à cette expérience, il nous a transmis l’envie de progresser dans notre connaissance de la langue, afin de pouvoir retourner dans ce pays si riche et communiquer de façon plus aisée avec les habitants et ainsi de pouvoir mieux les connaître. Audwyn Ormond, 2B1
Recette pour une bonne intégration En classe de première, le compte à rebours vers les épreuves des examens finaux est enclenché. A l’Institut Florimont, nous pensons que cette dernière ligne droite du cycle secondaire se passera d’autant mieux que les élèves auront construit des relations d’amitié et d’entraide fortes. Pour une bonne intégration, nous avons préparé la recette suivante :
Les convives et ingrédients : – des élèves sympathiques et impliqués entourés par des accompagnateurs dévoués et parfaitement organisés ! – un lieu permettant des activités culturelles, pédagogiques et sportives. ClermontFerrand, chef-lieu de l’Auvergne, a été choisi cette année. La recette : Concocter une joute amicale entre équipes d’une dizaine d’élèves avec une multitude d’épreuves sportives autour du lac d’Aydat. Ne pas craindre les quelques gouttes de pluie et la chaleur toute relative : elles n’empêchent le bon déroulement d’aucune des épreuves prévues (VTT, accrobranche, trottinette, sarbacane, pédalo...).
Ne pas négliger la tête après les jambes : mercredi soir, les élèves qui ont fait un stage en fin de seconde présentent leur rapport devant des professeurs et certains de leurs camarades. Un premier oral public pour préparer des prestations de ce type, en particulier l’examen de TPE (Travaux Personnels Encadrés) qui a lieu dès le mois de mars ou avril de l’année de première en section Baccalauréat. Ajouter des découvertes du patrimoine architectural local. L’église d’Orcival, qui constitue un des joyaux de l’art roman auvergnat, et le village de Saint-Saturnin, classé par l’association des plus beaux villages de France, dont l’église Notre Dame est également une des cinq églises majeures d’Auvergne. Ne pas hésiter à pimenter les visites. Lors de la découverte du centre-ville de Clermont Ferrand, le guide-conférencier est accompagné d’un photographe professionnel qui donne un autre regard sur la ville et moult trucs et astuces pour utiliser son appareil photo et enrichir ses prises de vues. Intégrer délicatement un peu de sciences avec la découverte du volcan à ciel ouvert de Lemptégy pour percer les secrets de la volcanologie.
Préparer à part une activité spéciale pour les élèves qui ont suivi l’option « Histoire des conflits » en seconde et qui partent à la découverte du château de Chazeron à travers un jeu de rôle ludique de type chasse au trésor. Mélanger fortement, laisser cuire trois jours, c’est prêt ! Une fois la recette terminée, le plat se déguste sur deux années scolaires. Etant donné la qualité des ingrédients et des convives cette année, ces derniers ont manifesté un réel intérêt et se sont impliqués dans l’élaboration de la recette, ne se contentant pas de dévorer ce qui leur était proposé mais ajoutant leur grain de sel de façon fort sympathique, les deux années en cours s’annoncent fort agréables et le banquet final des plus réussis ! A suivre... Benoit Nadaud Responsable du département des mathématiques
Souvenirs de Salamanque En 2012, un jeune élève de Florimont découvre un ancien manuscrit datant de 1615 relatant les aventures passées de chevaliers genevois. Ces derniers avaient entrepris à cette époque une expédition dans la ville de Salamanque. Voici ce que des fragments du manuscrit nous ont dévoilé : Jour 1, 13 octobre 1615 Après un long voyage dans les plaines d’Espagne, notre expédition fait escale dans la ville de Madrid. Nous décidons de nous arrêter afin de nous désaltérer et de visiter un peu la cité madrilène. La rumeur dit qu’un écrivain célèbre serait de passage ; il se nommerait Cervantes. Nous décidons d’enquêter, mais nos efforts ne sont pas couronnés de succès. Pour compenser, nous décidons de visiter une petite galerie d’art nommée Le Prado, ce qui nous permet une pause fort sympathique. Après cette courte escale, nous reprenons la route et après 5 longues heures de cheval, nous arrivons finalement à
Salamanque. Des familles locales nous accueillent durant la semaine afin de nous permettre d’accomplir notre quête dans les meilleures conditions. Les familles dans lesquelles nous logeons sont très aimables et l’ambiance de cette petite ville est délectable. Jour 2, 14 octobre 1615 A peine arrivés, à peine repartis. Les chefs de notre expédition, soient les chanceliers Cartes, Jimenez et Raña décident d’aller explorer un peu plus les alentours afin de mieux découvrir la région de Salamanque.
Cette fois-ci, la chevauchée fut de courte durée et bientôt nous arrivâmes à un domaine qui nous sembla hospitalier, ce qui se révéla exact. Nous fûmes toutefois fort surpris en apprenant que nous étions dans une écurie hispanique et un élevage de taureau. Le propriétaire du lieu nous expliqua plus en détail l’histoire de son domaine et les règles de la corrida. Cette dernière se trouve être l’une des activités les plus populaires de cette région, un champion était également présent et nous fit part de son expérience. Même si les opinions des aventuriers face à cette coutume étaient contrastées,
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l’expérience fut tout de même enrichissante. Pour le déjeuner, nous avons fait honneur à une bonne paella et à une dégustation du jambon cru local offert par nos hôtes. Le clou de cette découverte fut néanmoins quand le propriétaire des lieux nous invita à participer à une « Capea » (cela consiste à affronter à plusieurs une vachette). Après une balade à cheval fort agréable dans les plaines de Castille, l’expédition retourna à Salamanque. Jour 3, 15 octobre 1615 Ce matin-là, nous entreprîmes comme convenu quelques cours d’espagnol supplémentaire afin de nous accoutumer à la langue et d’évoluer dans cette région avec plus de sûreté et de confiance. Cette journée fut ainsi plutôt calme avec simplement au programme une petite visite de la vieille ville de Salamanque par un guide de la région.
Jour 4 et 5, 16 et 17 octobre 1615 Ces deux jours furent particulièrement remplis avec au menu, en plus des cours en début de matinée, un sympathique jeu de piste dans la ville, une classe de cuisine ludique et une dégustation des mets de la région. Il semblerait que la populace de Salamanque appelle ces derniers « tapas » et ce fut, à la surprise général délicieux ! Il est vrai que nous avions déjà eu l’occasion auparavant de tester ce type de cuisine dans notre bonne vieille ville de Genève et n’étions donc pas complètement novices sur le sujet. Jour 6, 18 octobre 1615 Cet après-midi là, nous eûmes droit à des cours de salsa en plus d’une dégustation de churros, un autre mets local étrange (pâte frite et sucrée en forme de « gros spaghetti »). Une fois la nuit tombée, nous avons enfin pu sortir explorer les tavernes de la ville afin de profiter une dernière soirée de
l’ambiance chaleureuse de Salamanque. Elle fut très agréable principalement grâce au talent des espagnols pour faire la fête et profiter pleinement de la vie. Nous avons particulièrement apprécié le Kamelot, une sympathique taverne dans laquelle nous avons passé la majeure partie de la soirée. Les cours que nous avions pris les jours précédents se sont révélés plus que profitables et nous ont permis de véritablement communiquer avec le peuple hispanique. Jour 7, 19 octobre 1615 Après une semaine très enrichissante à Salamanque, et notre quête achevée, nous dûmes à regret prendre le chemin du retour. Le voyage fut long et semé d’embuches, mais il en valait la peine et cette expérience à la fois brève et intense restera gravée dans nos mémoires. Christina Bourgeois, Lucas Prieto, Victor Feugère et Axel Palacios – TL
De Pink Floyd à Stephen Hawking : à la découverte de Cambridge. Il est 8h30, une vingtaine d’adolescents et leurs parents se sont regroupés devant l’office Easyjet de l’aéroport de Genève. Encadrés par deux professeures d’anglais, Mrs Ingham et Mrs Hughes, les élèves de Seconde Maturité et Baccalauréat se rendent au check-in, puis passent la sécurité. La destination de ce voyage d’une semaine est la ville anglaise de Cambridge et sa fameuse université, réputée dans le monde entier. Après une heure 3/4, l’A320 se pose à Londres Luton. Il est alors 11h30. Le staff de l’école Bell, très sympathique et efficace, nous fait monter dans un car qui nous conduit à notre hôtel. Les valises déposées, c’est l’heure d’une sympathique promenade dans la ville, à la découverte de ses merveilles et des 31 « Colleges » de l’université, suivie de temps libre et du souper.
Après une nuit de sommeil pas réparatrice pour tous, il est temps de prendre un petit-déjeuner continental, avant de se rendre à l’école. Deux groupes, préalablement formés selon les niveaux de chacun, constituent les deux classes. Le thème abordé tout au long de la semaine a été défini : ce sera Shakespeare. Les heures passent, les activités autour du sujet varient. Une courte pause vient interrompre le rythme, puis se tient le repas à la cantine de l’école. L’aprèsmidi est marquée par une promenade sur la rivière Cam avec des punts, barques à fond plat. La pluie, forte et intense, est évidemment de la partie, comme pour renforcer nos préjugés concernant le temps britannique. Une heure après, notre entrée dans un petit restaurant est remarquée et le repas du soir nous est servi. Pour clôturer cette
journée déjà bien remplie, nous nous défions au bowling, dans la joie et la bonne humeur. Le lendemain est particulier, on se rend à la capitale. La visite du Globe Theater, un tour à pied dans différentes rues où la foule abonde, du temps libre à Covent Garden font partie du programme varié et sont complétés par une superbe et sensationnelle pièce de théâtre, Le Cheval de Guerre, au New London Theater. Malgré de longues heures de car, le bilan journalier est plus que positif. Mercredi débute par trois heures de leçons qui précèdent une promenade dans la campagne. Equipés de cartes géographiques, les quatre équipes s’affrontent dans un jeu de piste sympathique, sous le soleil tant atten-
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du. Questions de logique, défis, recherche d’indices sont autant d’éléments qui le compose. L’ancien élève de Florimont, Bryan Ormond, nous raconte son parcours et son entrée à l’université de Cambridge. Will(fried), un des membres de Bell et Jane, une des professeures, organisent pour la soirée un quiz génial aux couleurs britanniques, avec des dégustations de produits locaux, des logos et chansons anglaises. Après une grasse matinée plutôt courte, un car nous attend et l’on revoit le sol londonien. L’incroyable British Museum,
sa pierre de Rosette, ses momies et stèles perses nous accueillent pour une courte visite enrichissante. Au détour des rues, on découvre de célèbres monuments : le London Eye, le Big Ben, la cathédrale de Westminster, Trafalgar Square et sa colonne surmontée de l’amiral Nelson. Les grands magasins d’Oxford Street trouvent sûrement en nous de modestes acheteurs. Finalement, le restaurant Chiquitos nous régale de ses spécialités mexicaines, accompagnées dans la rue par un concert des Rolling Stones. Il faut croire que nous sommes célèbres au point qu’ils se déplacent
pour nous ! La soirée se finit en beauté par la comédie musicale de A.L. Weber, le Fantôme de l’Opéra. Vendredi est encore une journée studieuse avec une représentation théâtrale de Romeo et Juliette, jouée par les adolescents, et la remise des prix et certificats qui se concluera par une boum à l’hôtel. C’est le dernier soir et l’ambiance est plutôt festive. Le lendemain, l’heure des adieux est venue, le retour en avion se déroule sans encombre. Le bilan final est extrêmement positif, car nous avons appris à nous connaitre d’une classe à l’autre et ce voyage restera dans la mémoire de tous pendant longtemps. Nous tenons particulièrement à remercier Mme Ingram et Mme Hughes pour ce magnifique voyage d’étude, ainsi que tout le personnel accompagnant de l’école Bell. Quentin Savary, 2M2.
Discours de Gérard Duc à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de fin d’étude Chers élèves, De toutes les réunions qui vous ont rassemblés durant votre scolarité, celle-ci fait exception. Pour vous, puisque vous n’êtes plus des élèves mais des anciens élèves de Florimont. Pour les professeurs et tous les responsables présents puisqu’ils n’ont plus en charge votre destinée scolaire. Jamais, probablement, au cours de votre cursus, vous n’avez reçu autant de félicitations privées et publiques pour la réussite à une épreuve scolaire. Sur le plan académique, c’est indiscutable, vous avez satisfait aux exigences définies par les programmes officiels ; et même, pour certain(e) s, cette réussite est allée au-delà des espérances. A ces félicitations je joins volontiers les miennes, et, par la même occasion, j’en adresse de nouveau à toute l’équipe enseignante, préfet du Bac et de la Matu, équipe des professeurs qui vous ont supportés (au sens anglo-saxon du terme, bien sûr) et aussi aux équipes du Primaire et du Cycle pour les élèves qui fréquentent l’Institut depuis longtemps. Je tiens aussi à remercier les parents qui nous ont fait confiance, en particulier ceux qu’on n’a jamais entendu
contester ceci ou cela, les silencieux et les paisibles qui savent pertinemment que nos professeurs sont des personnes consciencieuses, qui ne mesurent ni leur peine ni leur énergie – il en faut lorsqu’on a pour objectif la réussite non seulement des élèves brillants mais aussi la réussite des plus fragiles, voire des plus réfractaires à tout effort scolaire. Vous verrez, chers élèves : le souvenir de votre réussite au bac ou à la matu ne vous quittera jamais. La réussite de ce premier diplôme important (qui ne sert à rien mais qui est nécessaire à tout) laisse une empreinte plus profonde que tous les examens ou concours qui suivront. Vous voici donc désormais libérés de l’autorité et des contraintes plus ou moins bien supportées mais dont, je l’espère, vous reconnaitrez un jour la pertinence. Tout, maintenant, va dépendre de vos choix solitaires. Finies, dorénavant, les questions cent fois posées et reposées : « As-tu bien noté la date de ton prochain contrôle de maths ? », « As-tu revu les chapitres d’Histoire que tu ne connais pas bien ? » Personne ne vous demandera de rendre des comptes quotidiens, personne n’ouvrira l’enveloppe contenant le bulletin mensuel ou celui des « trim »,
personne ne vous rappellera l’échéance imminente d’un examen… « Tant mieu ! » direz-vous avec raison. Finies également les admonestations subies à l’école, parfois renforcées par celle des parents (qui aiment bien en repasser une couche), tant mieux ! tout cela durait depuis un nombre d’années suffisant. « Je vais pouvoir enfin respirer un peu, jouer dans la cour des grands, maître à bord et seul responsable de mon avenir ! » Certes. Nous avons tous connu ce soulagement, cette bouffée rafraîchissante de liberté nouvelle, un peu angoissante cependant : ne compter que sur soi exclut tout fauxsemblant, tout faux-fuyant et contraint à assumer pleinement chaque décision prise ou refusée… Néanmoins, ce qui est par-dessus tout stimulant, dans le post secondaire, c’est qu’on peut enfin agir dans le domaine de compétence qu’on a choisi. Le temps et les efforts qu’on va consacrer à tel ou tel type d’études prennent dès lors beaucoup plus de sens. A propos de sens, j’aimerais terminer sur un point qui me paraît essentiel. Vous l’avez compris : il y a le sens accordé aux études que l’on va poursuivre. C’est le sens de ce qu’on va FAIRE. Il est très important.
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Mais il y a un autre sens encore plus important : c’est celui de ce qu’on va ÊTRE. D’un côté les études, la profession, le plan de carrière… De l’autre côté, l’évolution personnelle, la maturité d’esprit, tout ce qui va nous construire, non pas intellectuellement, mais mentalement, moralement, voire spirituellement, en un mot : humainement. La maturité exclusivement intellectuelle n’implique pas la maturité humaine. Il existe plein d’universitaires de haut vol qui, sur le plan humain, sont des handicapés profonds. Ceux qui consacrent tout leur temps, tous leurs actes, tous leurs objectifs à accumuler des savoirs, à thésauriser des compétences techniques et professionnelles, donc qui mettent de côté leur évolution personnelle, misant tout sur leur science et comptant pour rien la conscience, ceux-là sont incomplets. Ils demeurent des enfants immatures et pitoyables. Notre monde exige des cerveaux efficaces. Ce n’est pas un mal en soi, bien entendu. Mais les personnalités actuelles qui sont les plus dignes d’admiration ne sont pas celles qui ont atteint des Himalaya professionnels… Les personnes qui méritent notre admiration et aussi notre respect, sont celles qui, en plus de leur efficacité professionnelle, ont développé une attention prioritaire à une autre dimension de leur être qui passe par la prise en compte d’autrui. S’accomplir vraiment est difficile. Cela exige de quitter des yeux son propre nombril, de s’extraire de ses propres désirs, cela exige d’orienter son regard vers la périphérie, vers le monde environnant (ce pauvre monde en souffrance) et vers ceux qui le
peuplent, y compris ceux qui n’habitent pas les belles maisons dans lesquelles nous vivons en Suisse… Notre bonheur, le vôtre, dépend d’un choix crucial : ne vivre que pour soi ou bien vivre avec les autres. Vivre seulement pour soi c’est ne privilégier que son confort. Regardez les pubs : on veut nous faire croire que le confort (intérieur ou matériel) mène au bonheur. Ne tombez pas dans ce piège grossier. Si le bien-être était le bonheur on se suiciderait moins dans nos pays riches. Vouloir être heureux égoïstement et à tout prix, ne rend pas heureux. S’épanouir vraiment, s’accomplir, en un mot réussir, c’est « rayonner », c’est se construire un centre et, de ce centre, se tourner vers les autres, les tenir pour importants. Cela ne nécessite aucun diplôme, ne s’achète pas, ne coûte rien d’ailleurs. Et pourtant cela est plus précieux que tout ce qu’on peut obtenir par le pouvoir qu’il soit politique, financier, intellectuel, artistique, sportif ou autre. Etre réceptif
à autrui, savoir ne pas mépriser ceux que certains jugent inférieurs, donc tenir en compte l’existence des plus invisibles, être capable d’agir sans forcément attendre en retour, ne pas estimer que tous les coups sont permis pour privilégier ses propres intérêts, bref, agir pour soi, pourquoi pas, mais agir juste en étant attentif à autrui et honnête en toute circonstance, (avec les autres mais aussi avec soi-même) tout cela n’est peut-être pas si facile mais reste à la portée de chacun. Or, c’est cela, cette générosité morale, qui permet d’acquérir ce « centre » dont je parlais. C’est cela enfin et rien d’autre qui peut permettre de réussir sa vie et de n’en rien regretter. C’est ce que je vous souhaite : réussir vos études supérieures, pourquoi pas, mais aussi et surtout réussir votre vie. Je vous remercie de votre attention.
En 2012, le Comité des Anciens a proposé de créer un nouveau prix : le prix du dépassement de soi distribué à la fin de chaque cycle (Primaire, Cycle, Bac et Matu). Les lauréats potentiels devront avoir au minimum accompli un cycle entier. Ce prix ne récompense pas l’excellence, il ne s’agit pas de le donner aux élèves qui ont obtenu les meilleures notes, mais de valoriser les progrès et les efforts. L’idée est de stimuler l’engagement, la persévérance et le dépassement personnel. La notion de dépassement implique le déploiement d’efforts pour réussir dans une tâche difficile ou perçue comme telle par le lauréat, et pourrait illustrer la citation attribuée à Michel-Ange « Le plus grand danger
qui nous guette n’est pas de viser un but trop élevé et de le manquer, mais plutôt de choisir une cible trop modeste et de l’atteindre. » En créant ce nouveau prix l’Association des Anciens entend marquer plus fortement sa présence auprès des élèves actuels pour transmettre les valeurs fondamentales de l’Institut Florimont, dont cette inspiration : « Si je m’efforce de les corriger, mes erreurs sont les cadeaux providentiels qui me font grandir. » (l’Esprit de Flo, point 10)
Gérard Duc Ancien Directeur Pédagogique de Florimont
Le coin des Anciens Les prix de l’Association des Anciens L’Association des Anciens Elèves de l’Institut Florimont distribue depuis de nombreuses années un prix des Anciens pour la section primaire « attribué à l’élève de la section primaire qui a passé au moins 3 ans à Florimont et qui au jugement de ses maîtres, s’est le mieux distingué par sa conduite, son application et ses résultats » et un autre pour la section secondaire, « attribué à l’élève de Terminale ou de Première qui s’est le plus distingué par sa fidélité au Collège , sa conduite et son application. » Les critères d’attribution de ces prix mettent l’accent sur la notion de fidélité au Collège et valorisent l’application à long terme.
Christiane Coulot pour l’AAEF