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Scientifique et clinique

TEMPS FORTS DU CONGRÈS DE L’ASH 2022 – SUITE DE LA PAGE 5 une négativité de la MRM au niveau de la moelle osseuse. La durée médiane pour atteindre cette négativité de la MRM était de 6,6 mois. Elle a été observée : à la fin de l’induction chez 53 patients ; à la fin de la consolidation chez 16 patients ; et à la fin du traitement d’entretien chez 4 patients. Par conséquent, la négativité de la MRM augmentera à mesure que les patients termineront leur traitement. Le traitement a été bien toléré et aucune alerte inattendue n’a été rapportée sur le plan de la toxicité. Ces données sont très prometteuses quant à une négativité de la MRM sur le long terme et la possibilité d’une « guérison » chez certains patients. Le résumé 118 présentait l’analyse post-hoc des niveaux de MRM durablement indétectables dans le cadre de l’essai clinique GEM-CESAR. Cet essai, qui portait sur le MMI à haut risque, assurait un suivi plus long après l’étude du traitement Kyprolis + Revlimid + dexaméthasone (KRd) associé à une autogreffe de cellules souches (AGCS) plutôt qu’au Darzalex. Les résultats étaient similaires à ceux de l’étude ASCENT : 63 % des patients ont atteint une négativité de la MRM à l’issue du traitement d’entretien. Après 70,1 mois de suivi, 94 % des patients sont toujours en rémission et la maladie a évolué chez 6 patients. À ce jour, 7 patients sont décédés, soit un taux de survie à 6 ans aux alentours de 90 %. Une présentation vidéo par la Dr MaríaVictoria Mateos est disponible sur le site Internet de l’IMF.

Bien qu’un suivi plus long soit nécessaire dans le cadre des essais ASCENT et CESAR, on peut raisonnablement s’attendre à d’excellents bénéfices sur le long terme.

Approches pour la détection de la MRM

Le résumé 865 présentait l’utilisation d’analyses ultrasensibles de la MRM dans le sang périphérique en complément de la CNFG.

L’objectif était d’obtenir une sensibilité de 10-7 ou 10-8 d’après la méthode « BloodFlow », méthode qui s’avère très prometteuse en vue de réduire les prélèvements de moelle osseuse. Une présentation vidéo par la Dr Laura Notarfranchi est disponible sur le site Internet de l’IMF.

Le résumé 866 abordait l’impact clinique de la CNFG au niveau de la moelle osseuse comparativement à la spectrométrie de masse au niveau du sang périphérique pour ce qui est d’évaluer la MRM. La CNFG de moelle osseuse et la spectrométrie de masse sanguine ont produit des données prédictives similaires. Des analyses sanguines récentes semblent pouvoir réduire considérablement la nécessité d’avoir recours à des prélèvements de moelle osseuse. Cette tendance est très prometteuse à la fois pour les patients et pour l’efficacité des essais cliniques. Bien qu’un suivi plus long soit nécessaire dans le cadre de ces deux essais, on peut raisonnablement s’attendre à d’excellents bénéfices sur le long terme. Une présentation vidéo par la Dr Noemí Puig est disponible sur le site Internet de l’IMF.

Approche permettant d’éviter la dexaméthasone

Le résumé 569 présentait une analyse de l’efficacité et l’innocuité dans le cadre de l’essai clinique de phase III IFM2017-03. Cet essai a beaucoup intéressé les participants du congrès de l’ASH 2022 en raison de son approche non agressive chez les patients fragiles et âgés atteints d’un myélome de diagnostic récent. L’association Revlimid + dexaméthasone (Rd) était comparée à l’association Darzalex + Revlimid (DR), qui permet d’éviter la dexaméthasone. S’il est vrai que l’association Rd produit des réponses plus profondes, le DR a présenté d’excellents résultats sans dexaméthasone au long cours. En outre, ce traitement était bien toléré, ce qui rend son utilisation possible chez les patients fragiles ou âgés.

Conclusion

Des recherches importantes concernant le myélome se poursuivent. Les comptes rendus présentés lors du congrès de L’ash 2022 sont porteurs de nombreuses observations nouvelles et d’un immense espoir pour l’avenir immédiat. Retrouvez ces résumés plus en détail dans les vidéos que l’IMF a réalisées avec les intervenants du congrès de l’ASH 2022, à l’adresse videos. myeloma.org. L’IMF met également à votre disposition deux webinaires : « Top Myeloma Research Presented at ASH 2022 » (Les principales recherches sur le myélome présentées lors du congrès de l’ASH 2022) et « Making Sense of Treatment » (Comprendre le traitement). MT

LA RECHERCHE SUR LES DISPARITÉS DANS LE CADRE DU MYÉLOME – SUITE DE LA PAGE 3 ou de n’avoir aucune assurance, ce qui entraînait une survie inférieure. Plusieurs résumés conseillaient aux établissements de santé de se doter de « navigateurs » chargés d’aider les patients à s’inscrire à une assurance maladie et à d’autres programmes utiles.

3. Accès au traitement

Quelle est la plus grande inégalité de santé face au myélome ? L’accès au traitement. Le résumé 172 se penchait sur les obstacles à un accès à la santé dans le cadre du myélome. Pour résoudre toutes les difficultés lorsqu’il s’agit d’inciter les patients à consulter, une intervention sur plusieurs niveaux est nécessaire. En outre, cette intervention doit impliquer les acteurs locaux et comprendre une assistance pour organiser le transport, appréhender les aspects financiers et prendre des rendez-vous. En conclusion, cette étude expliquait qu’un travail de sensibilisation à l’échelle locale était important, afin d’informer à la fois les patients et le personnel soignant généraliste. Il est gratifiant de voir un résumé de premier plan lors du congrès de l’ASH évoquer l’importance des acteurs locaux et la nécessité d’informer les soignants généralistes en vue de réduire les inégalités de santé.

4. Différences au niveau de la biologie

Des études avaient déjà démontré que la biologie du myélome est différente parmi les patients afro-américains, chez qui l’anomalie cytogénétique de risque standard « t(11;14) » est associée à une incidence supérieure, tandis que l’anomalie cytogénétique à haut risque « délétion 17p » présente une incidence inférieure. Par conséquent, les patients afroaméricains sont davantage susceptibles de bien répondre au traitement contre le myélome, car sur le plan biologique,

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