Le parc de la Traverse du Drac, nouveau regard sur le Sud Grenoblois

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Le Parc de la Traverse du Drac Nouveau regard sur le Sud Grenoblois Du Pont-de-Claix à Champ-sur-Drac, Mise en valeur d’un parcours industriel Le Pavillon Pour redécouvrir les Papeteries La Nef industrielle Espace culturel à vocation métropolitaine La Centrale Station gastronomique et musicale La Halle des Cartonneries Levier pour le développement économique de Champ-sur-Drac

TOME 1



Iris DELBART, Camille GRANDRY, Elisa LEFEBVRE, Claire-Louise SALLES PFE ENSAG Juin 2014

Le Parc de la Traverse du Drac Nouveau regard sur le Sud Grenoblois Du Pont-de-Claix à Champ-sur-Drac, Mise en valeur d’un parcours industriel Le Pavillon Pour redécouvrir les Papeteries La Nef industrielle Espace culturel à vocation métropolitaine La Centrale Station gastronomique et musicale La Halle des Cartonneries Levier pour le développement économique de Champ-sur-Drac

Patrick Thépot

Directeur d’étude et Responsable du Master Aedification-Grands territoires-Villes Luna d’Emilio Maître-assistante associée France Laure Labeeuw Assistante

Membres du jury : Bénédicte Chardon Luna d’Emilio Guy Desgrandchamps Cécile Leonardi Hania Prokop Patrick Thépot Françoise Very


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Nous remercions : Patrick Thépot, Luna d’Emilio, Aysegül Cankat, France-Laure Labeew, Halima Mama Awal, ainsi que toute l’équipe pédagogique et étudiante du Master « Aedification - Grands territoires - Villes » pour leur encadrement et leurs conseils, La famille Joder, Rémy Guyard, Joseph Fazzio, l’équipe de la Maison des Jeunes et de la Culture du Pont-de-Claix,la famille Glomon, Georges Pin, Annick Boulenmakher, la famille Mary, Yannick Goetz, Laure Guépin, Laurent Gagnière, Émilie Zydownik, l’équipe de l’Organisation Municipales de Sports du Pont-deClaix, Laurent Agéron, Gilles Caillat pour avoir accepté de s’entretenir avec nous, Gabriele König-Aversch pour son accueil chaleureux et ses conseils précieux lors de notre voyage à l’Emscher Park, Nos proches, pour leur soutien au quotidien et la relecture de ce mémoire.



Préambule « La pensée archipélique convient à l’allure de nos mondes. Elle en emprunte l’ambigu, le fragile, le dérivé. Elle consent à la pratique du détour, qui n’est pas fuite ni renoncement. Elle reconnaît la portée des imaginaires de la Trace, qu’elle ratifie. Est-ce là renoncer à gouverner? Non c’est s’accorder à ce qui du monde s’est diffusé en archipels précisément, ces sortes de diversités dans l’étendue, qui pourtant rallient des rives et marient des horizons. Nous nous apercevons de ce qu’il y avait de continental, d’épais et qui pesait sur nous, dans les somptueuses pensées du système qui jusqu’à ce jour ont régi l’Histoire des humanités, et qui ne sont plus adéquates à nos éclatements, à nos histoires, ni à nos non moins somptueuses errances. (...) La pensée de l’archipel, des archipels nous ouvre ces mers. »1

1 GLISSANT Édouard, Traité du tout-monde, Poétique IV, Gallimard, Paris, 1997, p31


TOME 1

Préambule

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Introduction

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1

La vallée cachée du Drac, Territoire de productivité du Sud Grenoblois Une approche sensible et ancrée dans le territoire

a. La pratique du territoire

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La dimension théorique et nécessaire des visites

30

Les grandes orientations pour le projet

32

L’appel à l’imaginaire

42

Un b. territoire avec une capacité d’innovation vu par ses 48 acteurs Une étape dans le travail Préparation des entretiens et grille de lecture Les spécificités du Sud Grenoblois

48 50 54

c. La mutation de ce territoire vers un nouveau profil économique, l’exemple de l’Emscher Park

62

Des problématiques pertinentes pour la métropole grenobloise

62

L’IBA Emscher Park : une exposition, comme méthodologie urbaine

64

Le voyage, immersion totale au cœur de l’Emscher Park

70


2

La vallée réveillée, La culture et le tourisme se mettent en acte Une approche stratégique

a. La culture et le tourisme, moteurs du renouveau territorial

78

Le tourisme, marqueur de la valeur des lieux et annonciateur du renouveau économique

78

Le paysage, les sites historiques et les industries, les trois piliers du développement touristique

82

b. L’intervention sur des points d’impulsion et leurs connexions

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Le Sud Grenoblois territoire d’intervalles

90

Intervenir dans des lieux spécifiques, par points d’impulsion

91

Travailler la transversalité par l’intermédiaire des cheminements doux

104

c. L’inscription du projet dans le temps

Le plan guide, un outil qui intègre la flexibilité dans le temps La ville éphémère, bousculer les habitudes et activer les lieux Accepter l’incertitude comme motrice

ANNEXE

106 106 108 112

116


TOME 2

3

le Parc de la Traverse du Drac, Réactualiser un territoire pour en continuer l’histoire Une approche spatiale à l’échelle du nouveau parc métropolitain a. Le Parc de la Traverse du Drac, à la croisée de routes touristiques Changer l’image mentale de l’entre-deux de la vallée du Drac Une réponse pour permettre aux habitants de s’approprier leur territoire

Une manière d’affirmer la position singulière du Sud Grenoblois au sein de la métropole

18 18

24

32

b. Le Parcours Industriel du XXème siècle, itinéraire de découverte du parc

Une manière concrète de parcourir le site Quelles répercussions pour les communes ? Un outil de communication et de projection

38 38 46 50


4

Deux lieux, deux programmes, Impulser les dynamiques multiples Une réponse architecturale

a. Les Papeteries du Pont-de-Claix La découverte et le choix du site des Papeteries

60 60

Réinvestir le site des Papeteries

76

Le pavillon, pour redécouvrir les Papeteries

92

La Nef industrielle, espace culturel à vocation métropolitaine

108

b. Le relais des Cartonneries de l’Isère de Champ-sur-Drac La découverte et le choix du site des Cartonneries

126 126

Réinvestir le site des Cartonneries de l’Isère

136

La Centrale, station gastronomique et musicale

152

La Halle des Cartonneries, levier pour le développement économique

170

c. La Promenade électrique, une séquence paysagère caractéristique du Parc

190

Conclusion Bibliographie CRÉDITS ICONOGRAPHIQUES

204 210 214


INTRODUCTION



Introduction Le Sud Grenoblois est un territoire surprenant. Lorsqu’on l’arpente, on découvre la plaine agricole de Reymure, le plateau de Champagnier. L’atmosphère qui se dégage de ces lieux est celle d’un tableau impressionniste. Le Drac en contrebas du plateau et en bord de plaine serpente la vallée. Les paysages sont cadrés par les reliefs du Massif du Vercors à l’Ouest et du massif de Belledonne à l’Est. Ils contribuent ainsi à la qualité de vie des habitants des communes de ce territoire. Ce paysage et son environnement sont d’ailleurs des atouts pour le Sud Grenoblois, un lieu de vie recherché aux portes de Grenoble. Par sa géographie de vallée généreuse entre plateau et montagne, ce territoire forme le prolongement du Y grenoblois1 et la porte sud de l’agglomération. La maîtrise du Drac et de ses crues a été progressive et tardive. Canaux et digues ont ainsi accompagné l’implantation des industries et des villes ouvrières qui leurs étaient associées. L’installation en plaine de Basse-Jarrie, de Champ-sur-Drac et du Pont-de-Claix remonte ainsi au XIXème siècle. L’intervalle entre le Drac et les bourgs est peuplé par des réserves de biodiversité et des Tiers-paysages2 formés progressivement après le retrait de certaines activités industrielles. La seconde spécificité du Sud Grenoblois est d’être un territoire d’innovation. Grâce à la force mécanique des rivières de montagne et à la production de houille blanche3, le territoire a su produire l’énergie pour construire un secteur industriel pionnier dans la Vallée du Drac. Les industries papetières ont été les grandes bénéficiaires de cette conjoncture entre géographie et progrès technique au tournant du XIXème siècle. Les activités autour de la chimie ainsi que l’exploitation hydroélectrique sont aujourd’hui les héritières de cette histoire industrielle qui a appuyé le développement des communes du Sud Grenoblois. Le Sud Grenoblois est un territoire éclectique. Aujourd’hui le contraste entre ces paysages de nature et d’industries participe au mélange réactif qui fait la beauté du Sud Grenoblois.

1 L’Y grenoblois est un territoire qui doit son nom à la figure en forme de Y que dessinent les vallées urbanisées de l’Isère, du Drac et du Grésivaudan. Il est entouré par les massifs de Chartreuse, de Belledonne et du Vercors. 2 Le Tiers-Paysage –fragment indécidé du Jardin Planétaire– désigne la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. Il concerne les délaissés urbains ou ruraux, les espaces de transition, les friches, etc … http://www.gillesclement.com/cat-tierspaysage-tit-le-Tiers-Paysage

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3 La houille blanche désigne l’utilisation de l’énergie produite par les chutes d’eau. C’est l’industriel papetier Aristide Bergès qui la découvre et l’exploite en 1882. Il la baptisera « Houille blanche », lors de l’Exposition universelle de Paris en 1889.


Le pulpeur des anciennes Papeteries du Pont-de-Claix En arrière plan la plateforme chimique encore en activitÊ


Quel rôle pour le Sud Grenoblois dans la métropole de demain ? Aujourd’hui on s’interroge sur la place et le rôle que le Sud Grenoblois peut jouer dans la métropole grenobloise en cours de formation. En effet, la Communauté de Communes du Sud Grenoblois qui recouvrait ce territoire a aujourd’hui fusionné avec l’agglomération grenobloise dans la perspective de construire une métropole. Celle-ci sera effective en 2015 lorsque le regroupement prendra le statut de Métropole et de Conseil régional, cette dernière acquérant de nouvelles compétences économiques et urbaines. Cette fusion est d’autant plus intéressante que le Sud Grenoblois possède un certain nombre de réserves foncières rattrapées par l’urbanisation de la métropole. Or, pour que le Sud Grenoblois puisse participer pleinement à cette dynamique, ce territoire doit surmonter un certain nombre de contraintes.

Bièvre-Valloire

Voironnais

SudGrésivaudan

Grésivaudan

La Métro

Sud Grenoblois

Région urbaine grenobloise

Triève

2003 : CC du Sud Grenoblois

2014 : La Métro

Le 1er janvier 2014 Fusion de la communauté de communes du Sud Grenoblois et la communauté d’agglomération Grenoble-Alpes Métropole (la Métro).

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0 250

750 M

Périmètre d’études autour du Drac, fil conducteur du Sud Grenoblois

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Des contraintes qui pèsent sur le Sud Grenoblois Les contraintes identifiées concernent en premier lieu les activités industrielles en perte de vitesse qui font peser sur les communes des restrictions de développement liées aux risques technologiques. De plus, le coût lié à la dépollution de ces sites reste incertain, ce qui immobilise les initiatives en vue de leur requalification. Cela pose donc la question de leur intégration à l’espace urbain du territoire. La seconde contrainte qui pèse sur le Sud Grenoblois est plus abstraite parce qu’elle est de l’ordre de la perception et de la représentation mentale. En effet l’image souvent associée au Sud Grenoblois est celle d’un territoire et d’une vallée oubliés. Cette image est construite à partir de la problématique économique du secteur industriel en déclin, mais est également renforcée par la perception du territoire, depuis les grandes infrastructures routières qui le traversent. Depuis ces axes de communication, le paysage des montagnes qui caractérise le bassin grenoblois reste lointain alors que le paysage immédiat de bord de route est celui des centres commerciaux, des usines, des espaces en friche, de production et des pylônes électriques. Le Sud Grenoblois se caractérise aussi par son étalement urbain (en zones industrielles, commerciales, résidentielles, etc.). On y observe un manque de centralité et une fragmentation du territoire en zones spécialisées. Il présente donc des traits similaires aux intervalles1 défini par Florence Mercier, au territoire archipélique2 décrit par Édouard Glissant et à la Zwischenstadt3 ou ville d’Entredeux3 théorisée par Sierverts.

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1 Florence MERCIER, Intervalle, Green Vision, ICI Interface, Paris, 2010 p 6-11 2 Édouard GLISSANT, Traité du Tout-Monde, Poétique IV, Paris, Gallimard, 1997, p 31 3 Thomas SIEVERTS, Entre-ville : une lecture de la Zwischenstadt, Parenthèses, 2004


« Mon travail porte sur le rythme et l’intervalle entre les choses (...) signifiant aussi bien la distance qui sépare deux objets que le temps qui s’écoule entre deux actions. L’espace est modelée par des jeux de rappel qui, tels que des fils invisibles créent des systèmes de correspondance entre les lieux. Des liens se tissent entre les choses, tandis que des lignes virtuelles dessinent les vides.... » Florence MERCIER, op. cit., p6-11

« [La Zwischenstadt] est une structure apparemment diffuse et désordonnée de domaines urbains très différenciés, d’où émergent des îlots singuliers, au tracé géométrique ; une structure sans aucune centralité, mais qui offre, en revanche ; une multitude de zones, de réseaux, de nœuds, dont la fonction est plus ou moins fortement spécialisée » Thomas SIEVERTS, op. cit. , p17

L’autoroute A480 à proximité de la zone commerciale d’Espace Comboire à Échirolles


Le Drac, élément géographique clef est quant à lui, peu utilisé, hormis son exploitation industrielle. À la différence du reste de l’agglomération grenobloise, il n’existe pas de promenade le long de ses rives au sein du Sud Grenoblois. L’accès au Drac est également limité en raison des dangers liés aux ouvertures des vannes de barrage en amont de la vallée. Le territoire est donc souvent associé à ses activités chimiques, à ses délaissés urbains et sa rivière capricieuse. Ces éléments négatifs cristallisent l’image mentale de ce territoire qui recèle pourtant des paysages d’une beauté remarquable, une riche biodiversité et un fort potentiel de développement pour la métropole. La communauté de Communes du Sud Grenoblois a pu commencer un travail sur ces problématiques. Cependant, son existence a été de trop courte durée pour impacter réellement le territoire et les esprits.

Le Parc de la Traverse du Drac comme nouveau regard pour le Sud Grenoblois

« Cette région urbaine ne disposera d’une véritable assise politique que lorsqu’elle sera devenue un lieu de vie associé à une image mentale, lorsqu’elle sera rattachée à des représentations et à des événements positifs. » 1 Pour permettre au Sud Grenoblois de participer à la dynamique grenobloise, nous proposons de travailler sur l’image de ce territoire. Cette proposition doit agir sur la perception que se font les habitants et les métropolitains du Sud Grenoblois, en vue de valoriser et de renforcer ses atouts. Dans cette perspective, nous proposons la création d’un « Parc » intitulé la Traverse du Drac. Correspondant à un périmètre unifiant les différentes communes du Sud Grenoblois, il est une entité mentale qui donne cohérence et lisibilité à la diversité de ce territoire en mal d’image. Cette entité est également pensée comme un cadre dans lequel s’inscrit toute nouvelle initiative au sein du territoire de la vallée du Drac.

Ci-contre : Le Drac hydroélectrique, barrage de Monteynard-Avignonet

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1 SIEVERTS Thomas,op. cit., p83


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Une telle démarche a pour but de transformer le regard extérieur porté sur le Sud Grenoblois mais aussi la fierté et l’appropriation des habitants de leur propre territoire, comme première étape pour encourager des investissements dans de nouveaux domaines d’activités. Cette démarche, en empruntant la notion de « Parc » au sens large, permet dans un même temps de préserver et de donner à voir l’une des plus grandes qualités de ce territoire mal connu, son paysage de nature entre plateau et plaine, en passant par le Drac. Or l’un des caractères paysagers de ce périmètre est celui des friches et activités industrielles sur l’axe du Drac. Nous proposons de les réinvestir en leur conférant de nouveaux usages, et donc de nouvelles significations. Un Parcours Patrimoine Industriel du XXème siècle permet de les rendre accessibles par différentes mobilités. Des interventions architecturales ciblées, comme autant de point d’impulsion, les mettent alors en valeur.

Notre démarche Le Parc et ses interventions reposent sur plusieurs temps de réflexion. Dans un premier temps, la vision du Sud Grenoblois comme territoire de production s’appuie sur une analyse orientée. Elle repose sur une approche sensible et intellectuelle. Elle se base sur une pratique étendue du territoire du Sud Grenoblois, sur des entretiens avec des acteurs locaux ainsi qu’un travail de comparaison avec l’Emscher Park, autre territoire aux problématiques connexes. Ce travail a donné lieu à un voyage d’étude à l’Emscher Park. Dans un second temps, nous identifions des stratégies urbaines dans lesquelles nous venons inscrire le Parc de la Traverse du Drac. Elles reposent sur les leviers du tourisme et de la culture pour réactiver les sites industriels. À partir de ces deux temps de réflexion, nous développons le projet du Parc de la Traverse du Drac ainsi que son Parcours Industriel du XXème siècle à différentes échelles afin de réinventer l’image du Sud Grenoblois et d’en continuer l’histoire. Enfin, deux sites, les Papeteries du Pont-de-Claix et les anciennes Cartonneries de l’Isère de Champ-sur-Drac, sont investis en tant points d’impulsion à l’intérieur du Parc. Ils s’inscrivent dans une unité paysagère plus petite, la Promenade Électrique, qui participe également à réactualiser le territoire.

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Par ce collage, nous évoquons le mélange réactif des programmes en lien avec le paysage, la géographie, l’histoire et les habitants de ce territoire. Travail réalisé au 1er Semestre


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La vallée cachée du Drac


« Il est difficile à court terme d’avoir de la lisibilité sur l’avenir du territoire Sud Grenoblois, mais cela n’empêche pas, à long terme d’imaginer ce que l’on veut.»1

1 Citation tirée d’un entretien réalisé le 07 février 2014 avec Laurent Gagnière, géographe et urbaniste qui travaille pour l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise


1

La vallée cachée du Drac, Territoire de productivité du Sud Grenoblois Une approche sensible et ancrée dans le territoire

Pour comprendre le territoire du Sud Grenoblois nous avons croisé des données extraites de plusieurs champs d’analyse. Tout d’abord, une analyse sensible du territoire nous a fait des découvrir le potentiel paysager du Sud Grenoblois. Puis une série d’entretiens réalisée au second semestre nous a permis d’ancrer notre vision théorique et prospective au plus près des réalités du territoire. Enfin, nous avons pris conscience des potentialités d’évolution du Sud Grenoblois grâce à un voyage d’étude dans la Ruhr au sein de l’IBA Emscher Park. C’est grâce à tous ces éléments d’analyse que nous avons pu définir une méthode de projet, indispensable à l’appréhension et la redécouverte de la plaine du Drac.

a. La pratique du territoire

La dimension théorique et nécessaire des visites Afin de découvrir le territoire autour de la plaine du Drac, notre équipe s’est rendue une vingtaine de fois sur chacun des sites clé du Sud Grenoblois. Ainsi, elle a arpenté les communes du Pont-de-Claix, Champagnier, Jarrie, Champ-surDrac, Saint Georges de Commiers et Vizille. En parallèle, nous avons réalisé un ensemble de documents analytiques afin de communiquer graphiquement cette expérience sensible du territoire. Dans l’Entre-ville, une lecture de la Zwischenstadt, Thomas Sierverts souligne l’importance de porter un regard curieux sur les différents domaines urbains de ville diffuse, pour appréhender et s’approprier un territoire. Nous avons donc « pris le temps » à l’intérieur du territoire et nous avons essayé de rester curieuses tout au long de l’année pour notre travail de PFE.

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1 SIEVERTS Thomas, op. cit., p84


Contemplation d’une vieille bâtisse, Saint Georges de Commiers

Recherche d’un point de vue sur la plateforme chimique du Pont-de-Claix

« Le sentiment d’appartenance à la région urbaine doit être encouragé (…) Cette prise de conscience (…) ne pourra se construire sans le sentiment de fierté que l’on peut éprouver à l’égard de la région d’où l’on vient ni sans la curiosité d’en poursuivre sans cesse la découverte. Il faut intéresser les gens à leur propre espace de vie »1 . Thomas SIEVERTS

Observation de la plaine du Drac depuis le fort de Comboire


Les grandes orientations pour le projet Depuis le premier semestre, nous avons multiplié les visites en nous laissant guider par nos intuitions. Nous avons parcouru plusieurs fois en voiture ce « territoire traversé ». Nous avons ensuite effectué des arrêts sur différents secteurs que nous jugions intéressants pour les parcourir ensuite à pied : Nous avons relevé la beauté des paysages et du cadre naturel, et la qualité de vie associée à l’intérieur des espaces d’habitat tout proches. Cela a par exemple été le cas dans les quartiers d’habitation des communes de Saint-Paul de Varces ou sur les routes du Triève vers Vif. 0

32

2KM

Il existe déjà en plaine, sur les reliefs et les plateaux un réseau de sentiers accessibles depuis l’agglomération. Malgré ses atouts paysagers la plaine du Drac n’est pas desservie par ce maillage

Le Sud Grenoblois se présente sous la forme d’une ville diffuse dans le paysage. La plaine du Drac est quant à elle très peu urbanisée.

Les sentiers d’agglomération du Sud Grenoblois Sentiers d’agglomération SIPAVAG

L’urbanisation du Sud Grenoblois Points de vue Tâche urbaine


0

0,5

1

2KM


D’autre part, le Sud Grenoblois offre des repères et des points de vue privilégiés sur sa géographie de vallées et de plateaux. Nous avons parlé de logique de points de vue interconnectés puisque nous avons observé sur les sentiers de frange verte SIPAVAG1 , la possibilité depuis la plaine ou les points hauts, d’avoir une vision très large et très ouverte sur le territoire.

1 SIPAVAG : Syndicat mixte pour la protection et l’aménagement des franges vertes de l’agglomération grenobloise

Plateau de Champagnier

Papeteries

Plate-forme chimique


Des points de vues privilégiés et interconnectés Points de vue Connexions Reliefs

0 0,5

Le Connex

Champ-sur-Drac

Varces

2

4KM


Pont-de-Claix Vue depuis le fort de Comboire

Claix

Plaine du Drac

Les テ四es du Drac, entre plaine rurale et exploitations industrielles

Basse Jarrie et Champ-sur-Drac

Varces


Panorama sur Varces-Allières-et-Riset depuis le relief des Molots

Panorama depuis le canal de Champ-sur-Drac, Ă hauteur du barrage

Vue depuis Notre Dame de Commiers vers Grenoble


Nous nous sommes aussi intéressées pendant un temps aux nœuds de transports et aux articulations du territoire. Notre site se caractérise en effet par des infrastructures routières importantes qui contournent les villes. Par exemple, le tronçon autoroutier de la RN 85 (début de l’autoroute du Triève) qui longe le Drac a été ajouté en 1999 afin de désengorger le centre-ville du Pont-de-Claix.

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1

Avenue du Maquis de l’Oisans au Pont-de-Claix

2

Rond point sous la RN85, entrée de ville de Basse Jarrie et Champ-sur-Drac

3

Autoroute A51 ou autoroute du Triève vers Varces et Vif


1

2

3

Des infrastructures routières développées, des villes contournées 0

0,5

1

2KM

Chemin de fer Tâche urbaine

Autoroutes et routes nationales Routes secondaires


Les richesses du patrimoine de notre site ont également retenu notre attention. Le Sud Grenoblois possède en effet un « patrimoine paysager » et géographique fort qui donnent des repères, mais il comporte également un patrimoine bâti historique important dont le château du Bon Repos à Jarrie, qui accueille les promeneurs du plateau de Champagnier. Enfin, son bassin industriel autour de la plaine de Drac et la vallée de la Romanche a aussi gardé des traces de son passé de production, comme le témoigne la présence de nombreuses friches industrielles.

Tout au long du processus de projet, nous sommes revenues sur ces différents points d’analyse en essayant d’y extraire une matière pour le projet de territoire, de paysage et d’architecture. C’est aussi grâce à ces éléments et à notre connaissance sensible du territoire que nous avons pu choisir en toute connaissance de cause certains sites d’études pour développer le projet. Mais progressivement nous avons compris le besoin de rassembler, au moins dans les esprits des métropolitains, ces paysages de la plaine du Drac qui sont d’une beauté exemplaire mais très peu connus des grenoblois.

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Les patrimoines du Sud Grenoblois Patrimoine historique et urbain 0

0,5

1

2KM

Patrimoine paysager Patrimoine historique et industriel


L’appel à l’imaginaire Une seconde partie de notre travail concernant l’analyse sensible du territoire a été celle de l’imaginaire et de la projection dans l’espace et dans le temps. Il est important ici de souligner que ce travail de projection s’est effectué en amont du véritable travail de projet, il s’agit plutôt d’esquisses d’architecture « sans fondation » qui sont empruntes d’une dimension purement théorique ou conceptuelle. Ainsi, par des collages, du texte, des nuages de mots, des photographies, une maquette conceptuelle, nous avons réinterprété l’existant de manière ludique, éphémère, poétique voire provocatrice. Nous avons ainsi réalisé une maquette conceptuelle des différentes « strates du Sud Grenoblois », identifiées par la pratique du territoire. Cette maquette se présente sous la forme de trois demi sphères représentant : « la strate de nature », « la strate reconversion du territoire industriel » et enfin « la strate métropolitaine ». La maquette invite au voyage et vise l’immersion dans le paysage de la plaine du Drac. La rotation des trois couches entre elles offre différentes combinaisons de correspondance entre ces strates. La superposition de mots, de matières, de couleurs... évoque la richesse des expériences possibles au sein du Sud Grenoblois. De plus, cette maquette est vue au travers du prisme du miroir offrant ainsi à voir différemment tous les éléments déjà en place. Le miroir est également une manière de projeter l’individu à l’intérieur du territoire. En tant qu’architecte, le collage a constitué pour nous une manière d’exprimer des intuitions d’ambiances et d’espaces. Par ailleurs, cet outil a été le moyen de réinterpréter les différents éléments clef de l’analyse sensible et de les expérimenter de manière projectuelle. Ces collages nous ont donc permis de faire la transition entre l’analyse et le projet.

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Ci-dessus : Esquisses avant la réalisation de la maquette Ci-contre : Reflet de la maquette conceptuelle dans le miroir


43


Le ruisseau le long de la route St Georges de Commiers à Champ-sur-Drac

1.

Le canal de la Romanche près de la N85, à Champagnier

Par ce collage, nous avons envisagé un habitat ludique, évolutif, intégré à la nature et au centre bourg de la commune de Champ-sur-Drac. Cette image met en relation le projet d’habitat alternatif avec des éléments déjà présents sur la commune : les espaces verts, les cités ouvrières et les noues paysagères. Sans pour autant développer de programme, nous avons intégré les informations et les intuitions amenées par les visites du territoire.

Sur la commune de Champagnier nous avons imaginé par l’accumulation d’éléments graphiques une intervention artistique, telle une galerie à ciel ouvert dans le paysage. Ce collage est une illustration qui s’appuie sur des textes théoriques1 et des exemples réalisés (ici les méduses proviennent Festival des jardins de la Saline royale d’Arc et Senans).

2.

44

1 Arielle MASBOUGNI, Penser la ville par l’art contemporain, Paris, éditions de la Villette.


1.

2.


Les Moulins de Villancourt du Pont-de-Claix

3.

Le Drac depuis le pont Lesdiguères du Pont-de-Claix

4.

Grâce à ce collage réalisé à partir d’une photographie des moulins de Villancourt au Pont-de-Claix. Nous exprimons ici notre intuition d’intégrer au processus de projet, des bâtiments au caractère industriel qui peuvent potentiellement, devenir des relais, des phares ou simplement des éléments de repères pour le Sud Grenoblois.

Rapidement dans le travail de recherche et d’analyse nous avons pris en compte le travail autour du Drac comme fil conducteur du projet de territoire. L’idée d’un pont suspendu, comme un tapis volant sur le Drac est née de notre volonté d’inviter les métropolitains à se retourner vers la plaine du Drac. Alors que les grenoblois vont à la Bastille de Grenoble pour se promener et être dans la nature, nous avions l’intuition que la Drac et ses abords pouvaient également constituer une nouvelle destination.

Cet appel à l’imaginaire se base comme nous l’avons évoqué sur des intuitions sensibles. Malgré leur caractère surréaliste, les collages et la maquette sensible ont été pour nous des outils d’expérimentation et de réinterprétation du territoire. Grâce à eux, nous avons pu tester certaines intuitions de projet, de programmes, de formes et de couleurs. Ils nous ont surtout permis de prendre du recul sur l’existant et l’analyse sensible et cartographique du territoire que nous menions en parallèle. L’imaginaire et la projection nous ont invitées à porter nous-même un autre regard sur le Sud Grenoblois pour proposer un projet de transformation du territoire. Comme l’indique Wolfang PEHNT dans son article sur l’Emscher Park

« Changes have to take place in people’s heads first »1 .

46

1 Wolfgang PEHNT, « Changes have to take place in people’s heads first? », TOPOS, N°26, 1999, pp 16-23


3.

4.


b. Un territoire avec une capacité d’innovation vu par ses acteurs Une étape dans le travail Dans un second temps, l’équipe a entrepris une série de 13 entretiens avec les familles, les associations, les ouvriers et les élus de ce territoire. Ces entretiens ont été réalisés au début du second semestre sur une période de 3 semaines – 1 mois. Il nous semble important ici de souligner la durée ainsi que la période pendant laquelle nous avons réalisé ce travail d’interview. En effet, au second semestre notre équipe faisait le choix de poursuivre le travail sur le Sud Grenoblois. Il nous a alors semblé judicieux de faire une pause dans la conception et le débat d’idées, afin d’interroger les acteurs locaux. L’idée était d’acquérir un regard plus pertinent sur ce territoire, tout en se détachant du scénario d’avenir1 développé au premier semestre. Le but était d’appréhender le territoire dans toute sa complexité, en croisant les différentes données des entretiens. Grâce à nos enseignants, nos réseaux personnels ainsi que les coordonnées des départements d’urbanisme disponibles sur les sites Internet des communes, nous avons appelé et pris contact avec différents acteurs. Nous avons enregistré, photographié et parfois filmé ces entretiens afin de ne pas trahir les propos recueillis et de pouvoir en extraire de nouveaux axes de réflexion. Nous avons sollicité d’une part des techniciens et des professionnels de l’aménagement : un architecte chargé de mission pour le CAUE2 de l’Isère, le responsable du Pôle planification et études urbaines de la Métro3 (Grenoble Alpes Métropole), les chargés d’urbanisme des communes du Pont-de-Claix, Jarrie et Champ-sur-Drac et enfin, un membre de l’agence AURG4 . D’autre part, nous avons pu rencontrer des associations : l’école intercommunale de musique d’Échirolles et du Pont-de-Claix, la Maison des Jeunes et de la Culture du Pontde-Claix, l’association sportive de la commune ainsi que les parents et les enfants de deux familles vivant au Pont-de-Claix. Nous avons également interviewé deux cadres supérieurs et un ancien manutentionnaire de la plate-forme du Pont-deClaix avec lesquels nous avons pu discuter du devenir de l’activité pétrochimique en France et dans la région.

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1 Notre scénario d’avenir reposait sur le développement d’une promenade chimique. Ce projet proposait un mélange réactif de programmes en lien avec le paysage, la géographie, l’histoire et les habitants de ce territoire. Contrairement au second semestre, ce premier scénario se basait sur la reconquête des plate-formes chimiques du Sud Grenoblois. 2 CAUE : Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement. 3 AURG : Agence d’Urbanisme de Grenoble créée en 1967 et partenaire de la ville de Grenoble. 4 Cette note de synthèse est disponible en annexe


Rencontre avec 7 professionnels de l’aménagement du territoire

Rémy Guyard

Architecte, mission de conseil au CAUE Isère

CApACItés d’InnovAtIon du territoire

Annick Boulemnakher

Responsable du service d’urbanisme de Jarrie

AGRICUltURE et corridors écologiques lIEns historiques entre BAssE JARRIE Et ChAmp-sUR-dRAC

laure Guépin

Chargée d’urbanisme de pont-de-Claix

pAs dE REConvERsIon prévue maintien de la pRodUCtIon AffIRmER le rôle CEntRAl

Yannick Goetz

Chargé de mission à la métro Grenoble

sud : une 4èmE polARIté CAptER lE toURIsmE vers Grenoble

laurent Gagnière

Urbaniste à l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise

une vIsIon stratégique du sud est en train de se ConstRUIRE

laurent Agéron

Chef de projet les Grands moulins de villancourt Anciennement directeur de Rocktambulle

Un dynamisme tERRItoRIAl mUsICAl l’ARt pour raconter la mémoire

Gilles Caillat

Adjoint à l’urbanisme de Champ-sur-drac

une méfIAnCE vis à vis du rattachement à la métro pRésERvER les qualités de Champ-sur- Drac

Rémy Guyard, architecte au CAUE de l’Isère, nous présente les potentiels historiques du Sud Grenoblois.

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Nous avons ainsi combiné une expertise de professionnels (en ayant parfois accès aux documents officiels d’urbanisme sur lesquels ils s’appuyaient) avec une expertise qui est celle d’une expérience du quotidien. Les informations qui nous ont été révélées se sont avérées complémentaires et très enrichissantes.

Préparation des entretiens et grille de lecture Chacun des entretiens était préparé en amont par les quatre membres de l’équipe. Un document synthétique sur le travail effectué lors du premier semestre nous a également permis de communiquer certains éléments du projet. Par ailleurs pour chaque rendez-vous, un questionnaire adapté à l’acteur interrogé était préparé et réemployait des documents consultés tels que le SCoT de la Région Urbaine Grenobloise Les principales thématiques que nous avons abordées lors de ces entrevues sont : l’urbanisme et la prospective urbaine, l’éducation et la jeunesse, la vie quotidienne, les transports et les déplacements, et enfin, la perception du cadre de vie et du patrimoine industriel. Dans le cas des entretiens avec les professionnels de l’aménagement nous avons exposé et obtenu des retours sur les hypothèses de projet que nous avions formulées au premier semestre. Mais pour la plupart des interviews, la démarche était la suivante : guider l’interlocuteur par quelques questions thématiques écrites à l’avance par le groupe, puis le laisser s’exprimer librement. Chaque entretien durait en moyenne 1H à 1H30.

30/01/2014 Rencontre avec les membres du bureau de la MJC Delta du Pont-de-Claix

30/01/2014 Rencontre avec Jojo, ancien manutentionnaire de la plate-forme chimique du Pont-de-Claix

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Rencontre avec des associations sportives et culturelles

Marie-Claire Châtelet Patrice Roberjot Anne-Marie Petit

Trésorière de la MJC Président de la MJC Trésorière adjointe de la MJC et présidente du Collectif Handicap

une ville Plus veRTe l’AMénAgeMenT des beRges du drac

georges Pin

directeur de l’école de musique intercommunale de Pontde-Claix et d’échirolles

un statut inTeRCoMMunAl les grands Moulins : oPPoRTuniTé importance de l’iMAge

Christian Robillard Rémi besancon dolorès gomariz

Président de l’oMs secrétaire adjoint de l’oMs sauveteurs secouristes Pontois Trésorière de l’oMs, Pontoise de naissance

ville et culture ouvRièRe attachement à l’HisToiRe de la ville importance de l’eMPloi et des activités de PRoduCTion

Rencontre avec des habitants travaillant au sein du Sud Grenoblois

Joseph Fazzio

manutentionnaire sur la M plate-forme chimique de Pont-de-Claix (1970/2004)

Travailler à la plate-forme : Privilèges

Jean-François glomon Christine glomon

Contrôleur de gestion chez vencorex, Pont-de-Claix Professeur de physiquechimie au lycée de Moirans.

Une ville adaptée aux enfants-jeunes la roUTe dU ski la plate-forme chimique : PollUTion hisToriqUe

Benoît Mary régine Mary Meagane Mary

Chef d’entreprise prévention risques incendie institutrice V varces école les Poussous etudiante en design, 2e année, supCréa , Grenoble

qUaliTé de vie au centre-ville nombreux serviCes bonne aCCessiBiliTé iMage oUvrière

dominique Joder

Cadre chez vencorex Pont-de-Claix

visiTe de la plate forme chimique informations sur le ConTrôle de la PollUTion projet de la PisTe CyClaBle le long du drac

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Exemples de questions posées aux professionnels de l’aménagement :

– Quels sont, selon vous, les atouts de la ville du Pont-de-Claix à valoriser compte tenu de sa situation géographique en tant que porte d’entrée de la métropole ? – Connaissant la spécificité de ce territoire dans la production de houille blanche, la ville a-t-elle une stratégie concernant la gestion énergétique du territoire dans l’avenir ? – Quelles sont les spécificités de la ville du Pont-de-Claix, quel est son rôle au sein de la métropole grenobloise ? Exemples de questions posées aux associations :

– Quels sont les événements forts du Pont-de-Claix (le festival de Rocktambule1, le marché) ? – Quels sont les principaux lieux de rassemblement ? – Quels sont les projets de la commune ou du Sud Grenoblois qui vous enthousiasment ? – Quelle est l’influence des usines sur la jeunesse et la vie associative ? Exemples de questions posées aux familles et salariés, habitant ou travaillant dans le Sud Grenoblois :

– Lorsque vous vous promenez, où allez-vous ? Profitez-vous de l’environnement du Sud Grenoblois ? ­– Vous sentez-vous chez vous au Pont-de-Claix ? – À votre avis qu’est-ce que la plate-forme chimique va devenir ? Face à la difficulté de lisibilité et à la pluralité des points de vue apportés par les entretiens nous avons raisonné sous forme de tableaux comparatifs formant pour nous une nouvelle grille de lecture du Sud Grenoblois. Ce travail a été réalisé d’après les notes que nous avons prises et grâce aux enregistrements des entretiens.

Ci-contre : Prise de notes et réalisation de schémas lors de différents entretiens

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1 Rocktambule est un festival de musique créé en 2004 au sein de l’agglomération grenobloise. Il est aujourd’hui piloté par le Pôle Musical d’Innovation.



Les spécificités du Sud Grenoblois Les spécificités du Sud Grenoblois nous ont été révélées grâce à ces entretiens. Sur le plan industriel et économique, les professionnels de l’aménagement ont insisté sur l’idée d’un territoire d’innovation où les industriels se sont historiquement engagés dans de grandes entreprises :

« Il est intéressant de se replonger dans l’histoire de l’agglomération grenobloise (…) le territoire du Sud Grenoblois, à travers son histoire, est un territoire qui a su très tôt prendre des risques. On avait des personnes qui étaient des décideurs, avec des capacités financières importantes, qui avaient des capacités à investir et qui étaient entreprenantes. »1 « À cette époque, c’est à dire 1830, on assiste à l’avènement des papeteries, c’est quelque chose d’ambitieux compte tenu de la localisation du territoire grenoblois, la question de l’eau, la présence de l’eau et des forêts est importante parce qu’il n’y avait pas encore d’hydro-électricité. » 1 Outre cette capacité d’innovation historique du territoire, les entretiens nous ont permis d’envisager un scénario économique possible pour cette partie de l’agglomération grenobloise et notamment pour la commune du Pont-de-Claix. En effet nous avons compris les enjeux et les pressions exercées sur les terrains de friches industrielles dépollués et disponibles sur cette commune :

« Dans le temps, le secteur des Papeteries du Pont-de-Claix peut potentiellement accueillir, à la fois de l’habitat, de l’activité ou des services (…) Sur le Pont-de-Claix, le secteur a un gros potentiel d’accueil pour de l’activité, activité complémentaire avec la pétrochimie ou toute autre activité. Dans l’idée c’est aussi toute la recherche liée à la nano cellulose qui pourrait être développée dans ces lieux là. » 1 Ci-contre : Industriels en visite sur le chantier de la centrale de Champ-sur-Drac en 1902

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1 Rémy Guyard, architecte qui travaille au sein du CAUE de l’Isère et mène une mission de conseil, d’accompagnement et de médiation. Propos de recueillis par l’équipe, le 28/01/2014.



Lors de notre entretien avec Yannick Goetz de la Métro, nous avons replacé notre site d’études dans son contexte et l’avons mis en perspective avec les objectifs de prospective et le travail sur les polarités grenobloises développé par la Métro, en terme « de développement, d’économie, d’innovation et de polarité exercée sur d’autres territoires intercommunaux ». Yannick Goetz nous a conseillé d’élargir notre site d’études à Vizille et de travailler sur « la mise en relation des points d’articulation de ce territoire ».

« Avec le Sud, on se rend compte qu’il pourrait émerger une 4ème polarité mais qui ne serait pas une polarité pour le coup, autour du couloir de la chimie qui recouvre des enjeux : d’une part il y a un enjeu autour de la chimie, activité économique, et d’autre part c’est aussi le Sud qui concentre les activités de production. Ça reste une question importante pour le territoire de préserver des emplois de production. C’est bien évidemment intercommunal parce que ça part du Pont-de-Claix mais ça va sur Champsur-Drac, etc. De plus, ces sites là ont du potentiel de renouvellement. Donc, sans doute, une des démarches à venir, c’est de réintégrer un 4ème réflexion métropolitaine autour de ces sites là et du couloir de la chimie. » 1

« Il existe probablement d’autres enjeux (…) et sans doute d’autres problématiques connexes même si elles sont différentes, à savoir, la proximité avec les massifs de l’Oisans. Le Sud, c’est la porte d’entrée qui nous amène vers l’Oisans avec les massifs et les stations de ski qui sont d’un grand intérêt touristique. Puis, c’est quand même notre porte d ‘accès et notre lien avec tout le sud de la métropole grenobloise et notamment le Triève, les Hautes-Alpes et plus loin, le grand Sud parce que pour les grenoblois c’est par là qu’on va au Sud, plus que par Valence... ». 1 Ci-contre : Élargissement du site d’étude, établissement de nouveaux points d’ancrage.

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1 Yannick Goetz, responsable du pôle planification et études urbaines de la Communauté de Commune Grenoble Alpes Métropole (la Métro). Propos de recueillis par l’équipe, le 05/02/2014.



Contrairement au scénario d’avenir développé au premier semestre, qui accompagnait l’évolution des activités productives liées à la chimie (production dangereuse, absence de liens et frein au développement des communes, territoire interdit), les entretiens nous ont révélé l’importance pour la future métropole grenobloise de conserver et de pérenniser ces activités. Il se dessine donc ici deux nouveaux enjeux pour notre secteur. Tout d’abord, il existe un enjeu économique avec la conservation des activités de production ou de stockage au sein de la métropole. Ces entretiens nous ont également révélé le potentiel touristique du territoire. Ceci est lié à la localisation de notre secteur « à la porte du Sud et des Hautes-Alpes ». On observe ici qu’une stratégie de « captage de ce tourisme ou de flux touristiques » pourrait se mettre en place et profiter au développement et à la restructuration urbaine du Sud Grenoblois. Le principal souhait des collectifs d’habitants pour la commune du Pont-de-Claix est de construire une ville plus verte. Ils aimeraient aménager les berges du Drac en promenade, planter des arbres le long du cours Saint André. Ils portent tous un grand intérêt aux espaces de la vie quotidienne comme la place du marché ou les autres lieux de consommation. De façon générale, notre équipe a observé que les habitants sont satisfaits de leur lieux de vie (services de proximité, environnement social, activité extra-scolaires), néanmoins ils ne sont pas réellement conscients des qualités paysagères et de la nature toute proche de la plaine du Drac. Ils souffrent d’un manque de visibilité et de cheminements pédestres et cyclistes reliant la commune du Pont-de-Claix et plus largement Grenoble au territoire du Sud Grenoblois.

« J’aimerais qu’on garde beaucoup de verdure. Je pense qu’avec le réchauffement on va avoir besoin pour que les gens soient bien dans une commune d’avoir des endroits où ils peuvent se rafraîchir. » 1 « Il y a un petit peu le parc qui est en dessous du Phare, mais c’est vrai qu’il n’y a pratiquement que ça » 1 « Avec les projets d’urbanisation, ça fait peur de voir disparaître des coins d’arbres qui sont nécessaires pour moi dans une commune. »1 Ci-contre : Le cours Saint André du Pont-de-Claix à l’automne

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1 Anne-Marie PETIT, pontoise depuis longtemps, trésorière adjointe de la MJC du Pont-de-Claix et présidente du Collectif Handicap du Pont-de-Claix. Propos recueillis le 30/01/2014.



« Quand on arrive sur Pont-de-Claix, on a encore une impression de verdure quand même. On n’a pas l’impression d’une ville complètement bétonnée. Il y a de la verdure et je pense que ce serait une bonne chose de la conserver et pourquoi pas d’en rajouter. »1 Ces mêmes acteurs sont aussi attachés aux industries pétrochimiques. Ils ont insisté sur la nécessité pour la commune du Pont-de-Claix de maintenir cette activité productive historique et génératrice d’emploi. Enfin, les personnes âgées et les associations nous ont décrit leur attachement à l’histoire ouvrière de la ville et à l’environnement social du Pont-de-Claix.

« J’ai moi-même été salarié de cette plate-forme chimique pendant 31 ans, j’œuvrais pour tout ce qui est entretien de matériel, technologies, tuyauterie, pièces particulières dans la chaudronnerie (…) sans équivoque, je suis très attaché à la plate-forme chimique du Pont-de-Claix. C’est un pôle d’emploi, un pôle social, un pôle de vie, de culture qui me paraît essentiel. Si un jour elle ferme, (…) et j’espère que ça n’arrivera jamais pour les générations futures… ».2 Nous avons par la suite, intégré ces nouvelles informations qui prennent en compte des stratégies d’ordre politique, sociale et économique, à notre réflexion. La multiplicité des regards que nous ont apporté ces entretiens nous a permis de rebondir dans notre travail. À partir de là, nous avons pu imaginer un mode d’action pertinent ancré dans la réalité de ce territoire. Tout au long du second semestre, nous nous sommes référées à ces entretiens.

Ci-contre : La plateforme chimique du Pont-de-Claix depuis la Frange Verte

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1 Anne-Marie PETIT le 30/01/2014. 2 Christian ROBILLARD, président de l’OMS pontois depuis les années 50, retraité de la plate-forme chimique.



c. La mutation de ce territoire vers un nouveau profil économique, l’exemple de l’Emscher Park

Des problématiques pertinentes pour la métropole grenobloise Nous nous sommes plongées dans le projet de territoire de l’Emscher Park parce qu’il soulève la question de l’avenir d’un territoire industriel, et de son évolution dans un contexte économique difficile. Ce qui nous a séduites dans l’Emscher Park c’est le pari lancé par ses concepteurs, de changer l’image d’un territoire et de le rendre attractif pour de nouveaux habitants et investisseurs. C’est donc dans une démarche de comparaison avec le Sud Grenoblois que nous avons étudié ce territoire aux caractéristiques similaires. Tout d’abord, le territoire autour de la rivière de l’Emscher était, comme le Sud Grenoblois aujourd’hui, un délaissé urbain en mal d’image. Le projet de l’IBA Emscher Park est venu révéler le potentiel paysager et la qualité de vie intrinsèque des lieux. Par ailleurs, les caractéristiques de l’Emscher Park rappellent le contexte de ville diffuse qui est le propre du Sud Grenoblois : une ville d’entre-deux, traversée par de grosses infrastructures (autoroute, route, train, rivières, canaux). Tout comme à Grenoble, le territoire de la Ruhr est également parsemé de sites de production industrielle encore en activité ou en friche. L’avenir de ces espaces dédiés à la production a été en question et leur devenir jugé stratégique pour le renouvellement de la Ruhr. Ainsi, l’un comme l’autre, possèdent des surfaces importantes de foncier disponible aux portes des villes, et au fort potentiel patrimonial. Si ces deux territoires se ressemblent, il est important de souligner qu’ils présentent cependant une échelle et une morphologie différentes. Le parc paysager de l’Emscher Park s’étend en effet sur une superficie de 45700 ha, tandis que notre territoire d’analyse, si on se cantonne au périmètre mental défini du Parc de la Traverse du Drac, est d’environ 5000 ha. Par ailleurs, le bassin de la Ruhr est relativement plat tandis que le Sud Grenoblois est compris entre les massifs de Belledonne et du Vercors. En outre, la Ruhr affiche une densité d’occupation du sol bien plus importante que celle de notre territoire et se caractérise par une conurbation. Le Sud Grenoblois est quant à lui un territoire contrasté entre un bassin industriel autour du Drac, et des communes plus rurales qui ont su conserver des exploitations agricoles (plateau de Champagnier, plaine de Reymure à Varces).

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Ci-contre : Les cheminées du site de l’ancienne mine de charbon XII de Zollverein, dans l’Emscher Park à Essen. La plateforme chimique du Pont-de-Claix en activité.



Malgré ces différences, la démarche de l’IBA Emscher Park reste un exemple pour le Sud Grenoblois, notamment lorsqu’on envisage son rattachement avec la Métro et qu’on le projette dans une vision transversale intercommunale. Nous retranscrivons plus bas les principaux éléments qui ont enrichi notre analyse de territoire et nous ont aidé à imaginer l’avenir du Sud Grenoblois.

L’Emscher Park : une exposition, comme méthodologie urbaine L’Emscher Park est un projet de territoire innovant qui a mêlé plusieurs champs de compétences que sont : le travail paysager, social, économique et culturel. L’objectif de départ était de créer un paysage de parc de 75 km de long, en plein milieu de la conurbation de la Ruhr qui concentre 5 millions d’habitants. Ce parc est progressivement devenu le fil conducteur pour créer un nouveau profil économique pour la région post-industrielle de la Ruhr en déclin. Comme l’indique le leitmotiv de l’ancien site minier de Zollverein « Survival through a change » : le parc a permis la survie et la mutation du territoire. L’exposition internationale d’architecture et d’urbanisme « IBA Emscher Park », installée de part et d’autre de la rivière Emscher, se présente sous la forme de projets et d’objets variés : des stations d’épuration, des usines sidérurgiques reconverties, la promotion de nouveaux lieux de travail, la préservation de stations de train et de cités ouvrières... Pour intervenir sur le territoire, la démarche de l’IBA s’est concentrée autour d’interventions et d’altérations sur des points spécifiques, tels des points d’acuponcture. Les projets qui ont vu le jour sur ces points d’impulsion ont changé la physionomie de la région. Ils se sont pérennisés au-delà de l’IBA pour agir sur leur environnement. Ainsi l’Emscher Park est avant tout une surface délimitée, un cadre de planification, une entité mentale qui n’avait pas d’existence préétablie mais qui a permis aux professionnels de se questionner sur l’avenir de ce territoire, sans pour autant apporter de réponses immédiates.

• • •

64

« Comment choisir un cadre de planification régional porteur pour le développement économique futur ? » « Quel est le critère de qualité d’une région, à l’époque où l’industrie lourde est en forte perte de vitesse ? » « Quel peut être le ciment d’une société où les styles et les modes de vie sont de plus en plus divergents ? » 1

1 Christa REICHER, Achim DAHLHEIMER, Karl GANSER, Exposition Internationale d’architecture et d’urbanisme Emscher Park, les projets, dix ans après, Dortmund, Fachgebiet Städtebau Eds, Stadtgestaltung und Bauleitplanung, Fakultät Raumplanung, 2008, 304 p, Trad. française par Sylvie STELLMACHER, Guillaume DONDAINAS. P8


Concurentie met goedkope aardolie en geimporteerd staal

2e groeiperiode 4e groeiperiode: bouw & wapenindustrie Wederopbouw Duitsland Koreaanse oorlog

1e groeiperiode staal oorlogsmaterieel agvProductie technologische doorbraak [stoomwaterpomp]

3e groeiperiode ewapening Duitsland

1875

wereldoorlogen

WO1

WO2

Steenkool crisis

1900

Vernieling fabrieken en mijnen

1960

4e groeiperiode: Wederopbouw Duitsland Koreaanse oorlog

Productie oorlogsmaterieel

Concurentie met goedkope aardolie en geimporteerd staal

Oliecrisis: vraag staal da

3e groeiperiode herbewapening Duitsland

Oliecrisis: vraag staal daalt Dip tussen wereldoorlogen

Staalindus trie

1920 Siedlungsverband Ruhrkolenbezirk 1975

WO2

r ltuu

Steenkool crisis

Vernielingcfabrieken en mijnen u st, Kun

1960

1989 IBA

2000 2005 Project Ruhr Masterplan

2010 Cultuurhoofdstad

0

1975 2018 Stop subsidies

15KM

Concurentie met goedkope aardolie en geimporteerd staal

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4e groeiperiode: Wederopbouw Duitsland Koreaanse oorlog

Vernieling fabrieken en mijnen

Oliecrisis: vraag staal daalt

1960

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Staalindus trie

Steenkool crisis

1989 IBA

2000 2005 Project Ruhr Masterplan

2010 Cultuurhoofdstad

2018 Stop subsidies

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↓ ACTIONS

based on a strong spatial idea • Inspired by the IBA Berlin, Dr. Christoph Zopel, minister of Urban Development in jects into one new context. the NRW, pushed the announcement of were established in co-operaan IBA Emscher in 1988. The IBA and Masens, companies and initiative terplan created a network for 20 industrial loads/pics/Emscherparkzollkok.jpg municipalities along the Emscher Region, to support each other and using the cond to generate projects on cept to apply for EU- structural funds. icons were appointed for

• In December ↓ 1988, The IBA Emscher Park STRATEGY GmbH was founded.

↓ ACTIONS

↓ EFFECT

• The IBA and Masterplan are now internationally known references in the study of the transformation of a region. • During the 10 years of the IBA ,there was 120 projects developed. 25 of these projects created new living areas with 2500 dwelling units. 5000 dwelling units were designed↓and ACTIONS constructed in the existing buildings of ↓ EFFECT the old mine.

• The area was divided into several units; and ‘industrial culture’ was one east-west corridor and seven northntity referencing to roots in • Theon city of Essen was as the by the IBA Ber igh common sense • Setting up an informal process based a strong spati al appointed idea • Inspired south corridors with their own priorities nment programs. European of Culture in Zopel, 2010 . minister of Urba arious parties and combining hundreds of projects into oneCapital new context. committ ees. • The IBA and Masterplan are now mal process based on a strong spatiand al idea • Inspired by the IBA Berlin, Dr. Christoph the NRW, pushed the a • ‘Zeche Zollverein,’ an old coal mine b-units with different steer• All public community projects were established in co-operaZopel, minister of Urban Development in internati onally known references dreds of projects into one new context. an IBA Emscherinin 198 in Essen, became a UNESCO World on high with private investors, citizens,ofcompaniesthe andstudy initiati • This was to achieve quality projects ofve the transformati on of aa netw the tiNRW, pushed the announcement scape in Emscher terplan created ty projects were established in co-operaHeritage Site. groups. and design competi tions, these wereThe heldIBA and Masan IBA Emscher in 1988. region. eloped and promoted in municipaliti es along th 0 15KM vestors, citizens, companies and initi to ati attve ract investors the future. terplan for created a network for 20 industrial toPark support spatiparc al and cultural the identi - each other nfields. • A Ci-dessus ‘pool’ of brownfi elds was used• toIngenerate projects on : Masterplans et gouvernancedu paysager de terms, l’Emscher municipalities along the Emscher Region, • During 10has years of the IBA ,there cept to apply for EU- s ty and quality of thethe area improved property.architec• In 1996, the IBAcommon was the German to support each other and using the conwas 120 projects developed. 25 of elds was used to generate projectstural on contributi enormously. on at the Venice Biennale. 65 The nspired and inspiring • Strategic agship’ projects and icons were appointed for • In December 1988, cept to apply‘flfor EU- structural funds. these projects created new living moment such as GmbH was founded. the transformati areas with 2500 dwelling units. 5000 • The long-term unemployed wereon. hired for • The socio-economic development


Derrière l’Emscher Park, il existe un groupe d’expert, une agence : L’IBA [Internationale Bauaustellung ou International Building Exhibition]. C’est une société privée fondée avec des fonds limités (35 millions de Marks et 30 employés), chargée par le Land de la restructuration économique, urbaine, architecturale, sociale et culturelle de districts industriels. La particularité de l’IBA est d’être une organisation qui indique la direction à suivre pour le développement, par des suggestions et des conseils, en associant les acteurs locaux, en inspectant les qualités des projets et en analysant les résultats. Ainsi, l’agence n’a pas de pouvoir décisionnel et se repose sur l’esprit d’entreprenariat des communes et des individus. La cellule constituée autour de l’IBA Emscher Park est intervenue sur le territoire de la Ruhr sur une période de dix ans, de 1989 à 1999. Une fois ce processus mis en place, cette société s’est progressivement dissoute laissant les communes poursuivre leur développement en autonomie. Elle a donc tenu un rôle d’activation des projets et d’accompagnement. Pendant nos recherches sur l’IBA, nous avons étudié les écrits de Thomas Sierverts lui-même participant aux groupes de travail des projets de l’Emscher Park. Il démontre l’impact du projet de Route Industrielle de la Culture comme « Tout articulé »1, qui participe à « l’amélioration de la lisibilité des caractéristiques régionales »1 de la Ruhr, en mettant en réseaux différents projets de reconversion industrielle. Il propose une véritable réinterprétation de la culture industrielle par un travail autour de l’image, de la perception et de la mémorisation. Ainsi, la majorité des projets de l’Emscher Park ont été étroitement liés avec la reconversion d’un district industriel, c’est le cas pour vingt-quatre des projets majeurs. La majeure partie du travail a été d’assigner de nouvelles significations à ces paysages. Cette démarche est d’autant plus pertinente que la plupart des infrastructures et des équipements étaient en place au sein dans un contexte de dynamique économique négative :

« L’IBA Emscher Park a développé la théorie du « changement sans croissance ». (…) [Elle] a opté pour un mode de « développement régional intégré» ; aussi le renouvellement culturel et écologique de la région devait-il conditionner le développement économique futur (…) L’héritage industriel devait être respecté et renforcé par un usage culturel, ouvert aux divers courants contemporains. »2 66

1 Thomas Sierverts, op. cit., P129 et P138 2 Christa REICHER, Achim DAHLHEIMER, Karl GANSER, op.cit., P8


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Emscher EmscherPark Park

Transformation Transformation by by IBAIBA andand Masterplan Masterplan

Location Location

Germany Germany Effects Effects NorthNorth Rhine-Westphalia Rhine-Westphalia Duisburg,Oberhausen,Mülheim Duisburg,Oberhausen,Mülheim a.d.R.,a.d.R., Bottrop, Bottrop, Essen,Essen, Gladbeck,Bochum, Gladbeck,Bochum, Gelsenkirchen,Recklinghausen, Gelsenkirchen,Recklinghausen, Herne,Herne, Herten, Herten, Castrop-Rauxel,Waltrop, Castrop-Rauxel,Waltrop, Lünen,Lünen, Dortmund, Dortmund, Kamen Kamen und Bergkamen. und Bergkamen.

Organisation Organisation

Duration Duration 1989-2010 1989-2010

ScaleScale

IBA Emcher IBA Emcher Park GmbH Park GmbH The City Themunicipal. City municipal. Independent Independent organisations organisations of theof participating the participating cities.cities.

Positioning Positioning country country scale scale 457 qkm 457 qkm

Investment Investment

Transformation Transformation from an from industrial an industrial to a cultural to a cultural landscape, landscape, conserving conserving and protecting and protecting industrial industrial monuments monuments and the and revitalization the revitalization of theof economy. the economy. Improved Improved qualityquality of life of and lifeinfrastucture. and infrastucture.

approx. approx. 2,5 Mrd 2,5euro Mrdin euro total. in total.

core core semi semi peri peri LOCALLOCAL

No where No where

REGIONAL REGIONAL

Between Between two big two cities big cities

1,5 billion 1,5 billion euro by euro by EU EU publicpublic administration administration - including - including substantial substantial EU subsidies EU subsidies from NRW-EU from NRW-EU WORLD WORLD - Programme - Programme targettarget 2 2

European European powerhouse powerhouse Advanced Advanced regionregion

1 billion 1 billion euro by euro private by private investors investors

One One of of thethe most most polluted polluted and and environmentally environmentally devastated devastated regions regions of of thethe world, world, Emscher Emscher Park Park has has revitalized revitalized and and transformed transformed into into a park a park which which combines combines nature, nature, ecology ecology and and recreati recreati onon asas a context a context forfor culture, culture, housing housing and and new new working working environments. environments. ↓ SITUATION ↓ SITUATION

↓ OBJECTIVES ↓ OBJECTIVES

• As• aAs result a result of large-scale of large-scale industrializati industrializati on, the on, coal the coal and and steelsteel • Stabilize • Stabilize and and foster foster the area the area by starti by starti ng ng industries industries along along the Ruhrgebiet the Ruhrgebiet was was the economical the economical backbone backbone a transiti a transiti on process on process which which creates creates op- opof every of every city city for decades. for decades. portuniti portuniti es and es and future future perspecti perspecti ves for ves for the people the people and and companies companies in the in area. the area. • Due • Due to the to vast the vast increases increases in the in service the service economy economy and and the the global global shiftshift in producti in producti on areas, on areas, the Ruhr-area the Ruhr-area faced faced big chalbig chal- • Develop • Develop an industrial an industrial region region withwith a a lenges lenges to cope to cope withwith these these developments. developments. newnew spatispati al economic al economic identi identi ty. ty. • ract Attract newnew economic economic activiti acties, viticomes, com• The • The monostructural monostructural economy economy and and the lack the lack of innovati of innovati ve acti veviactivi-• Att ties ti for esthe for labour the labour forceforce caused caused a high a high urgency urgency for afor spati a spati al- alpanies panies and and investments. investments. economic economic transiti transiti on ofonthe of area. the area. • Stop • Stop and and reverse reverse the demographic the demographic Le complexe industriel de la mine de charbon de Zollverein à Essen, development. development. • Industrial • Industrial closures closures led to ledempty, to empty, unused unused brownfi brownfi elds,elds, causing causing architectes du Bauhaus : Fritz Schupp et Martin Kremmer, 1927-1932. 67 hugehuge fragmentati fragmentati on between on between certain certain partsparts of towns of towns and and the the • Create • Create an ecological an ecological and and socio-ecosocio-econatural natural landscape. landscape.


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Souvent, la première phase de reconversion s’est faite par la culture et l’événementiel. Cette démarche a permis d’opérer en premier lieu un changement de signification dans l’esprit des habitants afin que ces sites en friches ne restent pas des lieux d’activités stigmatisés. La reconversion de ces friches a ainsi eu un effet structurel pour l’ensemble de la région. Les friches sont devenues de vrais lieux, appréciées par les habitants, d’articulation entre la ville centre et les périphéries.

Le voyage, immersion totale au cœur de l’Emscher Park Nous avons eu la chance de nous faire notre propre expérience de l’Emscher Park par un voyage d’études. Nous sommes parties à la rencontre des projets de l’IBA pendant cinq jours, en mars 2014. Ce voyage a eu lieu après le travail d’entretiens au cours du second Semestre. Nous nous trouvions dans une période délicate de recherches et de réflexion pour le Sud Grenoblois. Le voyage a bien évidemment constitué un moment riche d’expériences et nous a fortement inspirées. L’objectif de cette excursion était d’arpenter le territoire de la Ruhr et de découvrir les différents projets réalisés dans le cadre de l’IBA. Il s’agissait d’en comprendre le processus et les répercussions engendrées. Nous étions logées chez l’habitant et avons voyagé en empruntant uniquement les transports en commun. Nous étions donc en immersion totale et avons découvert les nombreuses facettes de ce territoire. Nous avons photographié les projets, pris des notes, … Les nombreuses discussions que nous avons eues avec notre hôte et des étudiants locaux, nous ont fait prendre conscience de la perception que les habitants ont aujourd’hui de leur territoire, quinze ans après la dissolution de l’IBA. Dans beaucoup de cas nous avons observé que l’IBA Emscher Park est peu présente dans l’esprit des habitants. Son processus a fonctionné pendant dix ans mais seuls les experts en connaissent les subtilités. Malgré tout, elle aura constitué une approche flexible et non conventionnelle qui a fait école et a donné des résultats concrets en terme d’emploi, en restructurant profondément toute une région. Les habitants, quant à eux, se raccrochent à des initiatives très particulières : celles proches de chez eux ou bien aux projets en cours de construction. L’effet peut-être le plus important est de changer l’atmosphère et « l’humeur » générale de la région. Aujourd’hui, les habitants de la Ruhr affichent une certaine fierté envers leur territoire et ont confiance en l’avenir, grâce à la réussite du pari de l’IBA.

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Page précédente : Plan touristique de visite du site culturel et d’activités de Zollverein, Essen. Ci-contre : La tour de bureaux et le chevalement du site minier de Nordstern, à Gelsenkirschen.


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Au cours du voyage, nous avons traversé les communes de Essen, Essen Werden, Bottrop, Gelsenkirschen, Oberhausen et Dortmund. À notre retour, nous avons retranscrit nos impressions dans un recueil. À l’intérieur, nous remettons en perspective avec le Sud Grenoblois des thèmes et des projets emblématiques. Nous avons retenu notamment l’initiative surprenante du Tétraèdre de Batenbrock qui offre « un nouveau regard sur la Ruhr »1 ; « le traitement architectural sans complaisance »1 de l’ancien site d’extraction de charbon de Zollverein, aujourd’hui complexe culturel qui abrite le grand musée de la Ruhr réalisé par OMA ; « la poétique des infrastructures »1 de la région urbaine de la Ruhr ; la préfiguration du parc par les cheminements doux, le projet tout neuf de Phoenix à Dortmund et enfin, la culture ouvrière intrinsèque et disséminée à l’intérieur de la Ruhr. De façon générale nous avons porté un jugement amusé sur les différents projets de l’Emscher Park. Pour nous, nos confrères germains ne manquent pas d’ironie et de créativité. Dans notre brochure nous avons développé le principe d’ « architecture décomplexée »1 et d’ « autodérision »1.

Dans la suite de notre travail, nous nous sommes réappropriées les notions et les outils de l’IBA (le graphisme des cartes, les modes de représentations du territoire, les classifications, etc.) et nous les avons confrontés à notre expérience du terrain (recueil d’impressions, photographies, lectures théoriques sur l’IBA, etc.). Ce voyage nous a aidé pour le travail de projet que nous avons mené par la suite. Nous avons réinterprété les points d’impulsion de l’IBA, confronté les échelles entre les deux sites, les temporalités, les contextes socio-économiques, les cultures… C’est sur ce constat que nous sommes orientées vers la mise en place par le projet d’architecture, de la régénération du territoire post-industriel du Sud Grenoblois.

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1 Extrait et titres de la brochure réalisée par l’équipe en mars 2013, IBA Emscher Park, International Building Exhibition.


« Se laisser aller à l'autodérision ? Aménager le sommet d'un terril, comme un cratère sur lequel viendrait se poser un vaisseau spatial en plein milieu d'une zone d'activité ? Remplacer un pylône électrique par « un pylône dansant » ? Installer une école de communication dans un bâtiment de Sanaa au milieu de nulle part ? Les programmes ne cessent de nous étonner, soit par leur emplacement, soit par leur forme. Cependant, c'est l’interaction qu'ils créent et la double échelle sur laquelle ils agissent qu’il est ici intéressant d’étudier (le territoire et ses habitants). Ces interventions permettent d'attirer un public large et diversifié. Elles donnent l’opportunité de relancer l'économie locale ; quant aux espaces publics générés, ils bénéficient quotidiennement aux habitants qui redécouvrent leur propre territoire. Ces programmes témoignent d’une certaine forme d'humour et d’une sorte de « complicité » établie entre les habitants et leur territoire, autrefois dédié à la production industrielle. »1

De gauche à droite : l’escalier de Rem Koolhaas au musée de la Ruhr à Zollverein, les cours et pelouses de la Cockerie de Zollverein, le Tétraèdre de Batenbrock, le pylône dansant de Oberhausen et le canal revisité de Phoenix à Dortmund

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La vallée réveillée


« [La périphérie] est dynamique est dans le désordre. Y intervenir ne signifie pas y mettre de l’ordre mais créer des lieux » « L’intervention n’est pas seulement dédiée à l’objet mais à sa situation dans le paysage et la ville, l’animation touristique, les embouteillages. Le precept, ici, est l’intrusion de la métaphore alchimique dans le quotidien »1

1 Kersalé Yann, « Géopolitique de l’espace », in Penser la ville par l’art contemporain, (Sous la direction de) MASBOUGNI Ariella, Parenthèses Eds, 2004, 111p


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La vallée réveillée, La culture et le tourisme se mettent en acte Une approche stratégique

Afin de développer de manière durable et équilibrée l'ensemble de la métropole Grenobloise, il est nécessaire de conserver la capacité productive comme élément moteur de ce territoire. Aujourd'hui, le secteur industriel offre des opportunités de restructuration : certaines usines se pérennisent et mettent en place les réformes nécessaires à l'évolution des différents Plans de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) qui bloquent aujourd'hui le développement des villes. D'autres usines ont été délocalisées ou fermées laissant la place à des friches. Ces friches, aujourd'hui inexploitées, nourrissent notre imaginaire et nous renvoient à l'ensemble du patrimoine industriel qui a façonné ce territoire. Le réemploi des données du SCoT, des entretiens avec les différents acteurs du territoire, et des outils de l'IBA Emscher Park que nous nous sommes réappropriées, nous permettent aujourd'hui de développer une stratégie de transformation durable du territoire. Elle s'appuie sur la création et la mise en valeur du potentiel touristique de la vallée oubliée, par un travail sur les cheminements, sur des points d'impulsion stratégiques du territoire, et avec des paramètres flexibles dans le temps.

« Relancer (...) par la construction d'une nouvelle idée de ville et d'un projet transversal dans lequel (…) les infrastructures, la culture et le tourisme, l'environnement et le territoire deviennent les points cardinaux d'une cité solidaire et éducative, construite avec la participation des citoyens »1

Ci-contre : Les rails du train, traversent la vallée et nous permettent de la redécouvrir

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1 (sous la direction de) MASBOUGNI Ariella, de GRAVELAINE Fréderique, Gènes, penser la ville par les grands évènements, Eds de la Villette, 114p



a. La culture et le tourisme, moteurs du renouveau territorial

Pour que les métropolitains portent un regard nouveau sur le territoire du Sud Grenoblois, nous proposons une stratégie territoriale basée sur le développement de la culture et du tourisme. Cette stratégie vise à rendre lisible le territoire à différentes échelles de perception et à remettre en cohérence l'ensemble des infrastructures, des paysages, et de la géographie. C'est également un moyen de renforcer et d'ancrer les activités fondamentales pour l'économie du territoire tout en les adaptant à de nouvelles exigences.

Le tourisme, marqueur de la valeur des lieux et annonciateur du renouveau économique « Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité. »1 Le tourisme selon le sociologue Jean Viard est une activité qui « met en désir certains lieux et créé une esthétique de la mobilité ». C'est un « grand marqueur de la valeur des lieux. »2

Le tourisme s'est considérablement développé en France depuis la loi du 30 juin 1936 qui généralise les congés payés annuels. Cela ajouté à l’augmentation des salaires, du pouvoir d'achat et à la recherche du bien être, font du tourisme un des piliers du développement économique et de l’attractivité de certains territoires. On peut notamment citer les littoraux ou les régions de montagne. Le développement de la métropole Grenobloise, de par sa position géographique, est très fortement lié aux stations de tourisme de haute montagne du Maquis de l'Oisans telles que les 2 Alpes ou l'Alpes d'Huez. Selon Yannick Goetz, chargé de mission à la Métro,

« [Ces stations] ont un effet vitrine. Et les routes touristiques qui nous y amènent sont à valoriser. La question pour Grenoble est de savoir comment capter ces touristes ? »3

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1 Définition INSEE 2 FORTIER KRIEGEL Annes, ENSAP Lille Chargée de mission d’Inspection générale sur les paysages et les sites au Conseil général des Ponts et Chaussées 3 Citation tirée d’un entretien réalisé le 05 février 2014 avec Yannick Goetz, responsable du pôle planification et études urbaines de la Communauté de Commune Grenoble Alpes Métropole (la Métro)


Carte des stations de Haute-Montagne situées en Isère 0

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60 KM Aéroport Villes touristiques Principaux axes routiers

Relations avec l’arrière pays 15M 0 5

Autoroute A 480, passage obligatoire pour se rendre dans le Sud depuis Grenoble

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Ainsi le territoire aujourd'hui traversé doit valoriser ses ressources naturelles et paysagères dans le but de capter cette économie de tourisme. Aujourd'hui le développement du tourisme sur un territoire constitue un enjeux majeur car c'est un secteur en perpétuelle évolution et qui si son évolution est maîtrisée, participe à préserver les lieux qui sont donnés à voir (campagne de sensibilisation, appropriation du paysage par les habitants...etc). De plus, l'ensemble des productions d'un territoire est susceptible d'être consommé par les touristes.

« Les paysages constituent, en effet, un apport considérable de richesses généralement sousévalué, que ce soit par le tourisme ou par leur contribution à l'attractivité des territoires pour l'implantation d'entreprises. »1 Au sein de la métropole grenobloise, nous trouvons trois échelles de tourisme sur lesquelles nous pouvons agir pour capter une part des touristes qui transitent vers les stations de ski tout en revalorisant le cadre de vie des habitants. Ces trois tourismes ne prennent pas les mêmes formes mais ils sont complémentaires et étroitement liées. On retrouve le tourisme urbain qui se concentre essentiellement dans le centre ville de Grenoble. C'est un tourisme qui se caractérise par la présence d'équipements culturels (musées, théâtres, cinémas...) et par des ambiances urbaines que l'on peut rencontrer, comme par exemple à Grenoble, le centre-ville historique, les quais de l'Isère, les parcs urbains, les cafés... Ensuite, nous voyons émerger le potentiel d'un tourisme de proximité, à la périphérie de la ville centre,. La proximité et l'accessibilité par les transports en communs sont autant d'atouts pour ces territoires qui offrent un tissu urbain plus dilaté et qui s'inscrivent dans un environnement naturel plus présent et plus direct. Le tourisme de proximité est lui aussi basé sur les loisirs et la culture mais offre des activités en lien avec son environnement direct (cheminements doux, activités équestres...). Enfin, à la porte du massif de l'Oisans, des communes à caractères plus rurales peuvent offrir du tourisme de halte aux voyageurs qui parcourent de longues distances. En effet, situées à proximité de la N85, des communes telles que Champ-sur-Drac, Jarrie et Champagnier offrent l'endroit idéal aux touristes pour faire une halte et profiter d'activités mettant directement en valeur sa spécificité paysagère, reflet de son histoire et de la géographie.

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1 FORTIER KRIEGEL Anne, ENSAP Lille Chargée de mission d’Inspection générale sur les paysages et les sites au Conseil général des Ponts et Chaussées


0

1000

4000M

Carte des trois échelles de tourisme, le tourisme urbain, le tourisme de proximité et le tourisme de halte Tourisme urbain

Tourisme de proximité Tourisme d’affaire Temps libre Tourisme de halte

Lac et stations de ski Tourisme de haute montagne


Parmi ces trois tourismes, nous souhaitons développer le tourisme de proximité et le tourisme de halte. Le tourisme de proximité permet de capter le temps libre des habitants et de leur faire porter un regard nouveau sur leur environnement. Le tourisme de halte quant à lui, vise à capter des usagers « de passage » et à leur donner envie de s'arrêter grâce à la mise en valeur du lieu qu'habituellement ils traversent. Ces deux tourismes touchent des utilisateurs à des échelles différentes mais permettent tout deux de participer à l'amélioration du cadre de vie des habitants.

Le paysage, les sites historiques et les industries, les trois piliers du développement touristique Pour développer une offre touristique au sein du Sud Grenoblois, nous nous appuyons sur trois patrimoines déjà présents à des degrés différents sur le territoire : le patrimoine paysager, le patrimoine ancien et le patrimoine industriel. Le paysage n'est pas seulement un décor mais bien une richesse patrimoniale qui contribue à l'attractivité d'un territoire. C'est une ressource à préserver et à mettre en valeur car elle constitue le liant du territoire. Cela peut être fait par l'intermédiaire du regard qu'on lui porte qui est capable de transformer une contrainte en atout. En effets, certains contrastes saisissant entre la présence de la nature et celle de l'industrie sont à mettre en valeur et à raccrocher à l'image mentale du sud grenoblois comme cela a été fait dans la Ruhr à l'Emscher Park. La plaine de Reymure, le plateau de Champagnier, et les massifs montagneux sont des entités paysagères qui sont en lien visuellement avec l'entre-deux que nous venons retravailler. Nous donnons à voir ce paysage en identifiant clairement des points de vue et nous cherchons à le préserver en intensifiant l'urbanisation au sein de la vallée du Drac. La pluralité des relations visuelles au sein du territoire est un atout géographique à mettre en valeur et contribue à la construction de l'image que l'on se fait du territoire.

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Ci-contre : Un exemple de tourisme de proximité. Le parc Robert Buisson, un lieu de convivialité où les métropolitains viennent passer leur temps libre.


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Le Sud Grenoblois comprend un grand nombre de bâtiments anciens qui sont des témoignages de la formation et de la culture de ce territoire. Parmi ces bâtiments remarquables, nous pouvons citer le château de Vizille, datant du XVIIème siècle. C'est un des monuments les plus visités en Isère. La tour du village perché de Champ-sur-Drac évoque le passé de ce bourg qui longtemps a dû se développer dans les hauteurs afin d'être épargné des crues du Drac. Le petit train de la Mûre et le château du Bon Repos sont aussi des lieux qui en plus de nous plonger au cœur de l'histoire, nous projettent dans le paysage. Ces sites historiques peuvent prendre un nouveau souffle grâce à une mise en réseau physique et mentale des différents sites. Cela créerait une cohérence de l'ensemble, notamment pour les plus petits sites qui manquent de visibilité et de communication et qui pourrait s'appuyer sur les structures plus influentes. Des cheminements créant les liens entre les sites sont aussi à envisager. Aujourd'hui, nous assistons à la formation d'un nouveau patrimoine, le patrimoine industriel qui jusqu'à présent était peu reconnu et peu mis en valeur. C'est sur la requalification des usages liés aux sites industriels que nous basons notre stratégie de développement touristique de la vallée du Drac. En effet, la confluence de ressources (soleil, énergie hydroélectrique, forêt) au niveau de la vallée du Drac a fait de ce lieu, un endroit stratégique pour y installer des industries. Ce sont elles qui ont participé à façonner le territoire tel que nous le connaissons aujourd'hui. Par exemple, c'est suite à la création des papeteries le long de l'avenue du Maquis de l'Oisans que la ville du Pont-de-Claix fut fondée. Le territoire est aussi marqué par la présence de deux plateformes chimiques qui ont façonné l'organisation des villes alentours. Aujourd'hui, l’enchevêtrement de tuyaux et de couleurs de ces usines nous rappelle l’atmosphère dégagée par le centre Pompidou à Paris. Dans notre imaginaire, ces sites industriels représentent pour nous les châteaux du XXème siècle et leur conservation devient un enjeu

« Non seulement en raison de la mémoire qu'ils véhiculent, mais aussi de leur architecture singulière, écrin de savoir-faire techniques souvent oubliés. »1

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1 BENSARD Eva, FLOUQUET Sophie, Notre patrimoine de proximité, un héritage à reconquérir, dexia Eds, 2004, 106p


Le patrimoine paysager Le plateau de Champagnier, la vallée du Drac et la plaine de Reymure, des entités paysagères qui offrent le cadre idéal pour développer une offre touristique

Le patrimoine historique La tour de Champ-sur-Drac,habite et révéle le paysage

Le patrimoine industriel Le pipeline reliant les deux plateformes chimiques de Basse Jarrie et du Pont-de-Claix, anime le paysage de la vallée du Drac

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Le patrimoine industriel est un des patrimoines dont la conservation est aujourd'hui menacée. Les anciennes usines présentent de nombreux handicaps car leur architecture n'est pas encore bien reconnue comme patrimoine, ou souvent considérée comme mineure. Leur fonction d'origine a perdu sa raison d'être et leur abandon est associé à l'image négative de la crise économique. Néanmoins, leurs dimensions et la flexibilité de ces structures offrent de réelles opportunités dans leur réemplois. Leur répartition, au sein même du territoire nous parle et nous offre une lecture différente de celui-ci car elle souligne l'importance des ressources naturelles et leur exploitation mécanique. Ces ressources sont d'avenir car considérées comme durable.

La reconversion du patrimoine industriel s'inscrit dans une démarche locale avec une portée métropolitaine et nationale. On peut qualifier le patrimoine ainsi colonisé de « patrimoine de proximité »1 La notion de patrimoine de proximité se rapproche de celle de tourisme de proximité. Elle permet de mettre en avant la culture locale et de mettre en place des aménagements en faveur des habitants ainsi que des gens de passage.

« Les effets d'une valorisation du patrimoine de proximité sont multiples en terme de patrimoine mais aussi en terme d'amélioration du cadre de vie par la préservation des qualités du paysage et l'embellissement du bâti qu'elle engendre. »1 La mise en valeur des trois patrimoines dans un développement touristique se fait par un effort sur l'image véhiculée par le territoire (communication, charte graphique, carte mentale). En tant qu'architecte, nous venons nous appuyer sur l'héritage industriel afin de renforcer ou créer de nouveaux usages dans des lieux que nous considérons comme stratégiques. Tous ces sites sont mis en relation par un travail sur les cheminements doux et les routes paysagères qui constituent les entrées visuelles et physiques du territoire.

« Faire revivre un édifice ou un ensemble de bâtiments, lui attribuer une nouvelle destination, c'est restaurer son importance sociale facteur de cohésion, et c'est aussi participer au dynamisme économique d'une cité. »1

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1 BENSARD Eva, FLOUQUET Sophie, Notre patrimoine de proximité, un héritage à reconquérir, op. cit.


Le contraste de l’industrie dans le paysage, à mettre en valeur pour renouveler l’image du Sud Grenoblois


2.5 ha

farine pour la biscuiterie Brun de St Martin d’Hères

Les Grands Moulins de Villancourt centre culture et science

56ha

électrolyse de la saumure (fabrication du chlore, de la soude et de l’hydrogène), cogénération d’électricité et de vapeur, chloration, hydrogénation, nitration, phosgénation

Plateforme Chimique de Pont-de-Claix 1916-? AIR LIQUIDE, ISOCHEM, NOVACID VENCOREX, SOLVAY energy services TERIS

8.4 ha

Papeterie et cartonnerie

Papeteries 1873-juin 2008

Gestion des activités d'exploitation et d'entretien des aménagements hydroélectroniques (Drac et affluents et Isère

EDF

12.6 ha

caoutchouc synthétique

18.8ha

l’industrie des cosmétiques et pour la bijouterie, chimie de base, activités chlorochimie et oxygénées

9 ha

papeterie et cartonnerie production, distribution d'électricité

Transformateur électrique

usine Poliremi et Rodhia ?-2005 conversion en industrie de sous-traitance en étude Plateforme Chimique de Basse-Jarrie 1916-? ARKEMA, CEZUS/AREVA, RSA LE RUBIS, AIR LIQUIDE. OMEGA CONCEP

EDF - ancienne usine et cité des papeteries Navarre 1904-1992

Carte du potentiel foncier lié à l’industrie Espaces non ustilisés aujourd’hui de réserve Friches déjà reconverties en cours de reconversion Friches disponibles aujourd’hui à la reconversion Usines potentiellement reconcertibles dans les 10 prochaines années Usines potentiellement reconcertibles dans les 40 prochaines années Transformateur électrique


EDF

?

0

500

2000M


b. L’intervention sur des points d’impulsion et leurs connexions

« Les solutions aux problèmes que pose la Zwischenstadt ne seront pas apportées par des grands plans d’urbanisme, surtout en période de crise. Au contraire, l'entre-ville se transformera par « les innombrables petites étapes de l’entretien, de la modernisation ou de ces réparations qu’il aurait fallu engager de toute façon. La prise en charge des diverses sortes de friche, la réaffectation, la réinterprétation et la remise en valeur des « espaces d’occasion » sont amenés à devenir des tâches essentielles de la planification. Et ces tâches sont, pour une grande part, de nature proprement culturelle. »1 Le Sud Grenoblois territoire d’intervalles Nous avons compris ce territoire comme un territoire d’intervalles organisé de manière archipélique :

« une structure apparemment diffuse et désordonnée de domaines urbains très différenciés, d’où émergent des îlots singuliers, au tracé géométrique ; une structure sans aucune centralité, mais qui offre, en revanche ; une multitude de zones, de réseaux, de nœuds, dont la fonction est plus ou moins fortement spécialisée »1 C’est dans ce contexte d’entre-ville et d’intervalle que nous avons souhaité travailler sur la mise en place d’une vision transversale de ce territoire. De plus, le projet s’inscrit dans le contexte du rattachement de la Communauté de Commune du Sud Grenoblois à la métropole grenobloise en janvier 2014 et à la nécessité de penser le développement des villes non plus en compétition mais bien en complémentarité. Cela donne de la crédibilité et de la compétitivité à la métropole Grenoble qui doit se positionner dans un contexte socio-économique et culturel de plus en plus tourné vers l’international.

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1 SIERVERTS Thomas, Entre-ville, une lecture de la Zwischenstadt, Parenthèses, traduit de l’allemand par Jean-Marc Deluze et Joël Vincent, 2004. P72


« Ainsi plutôt de décrier une fois de plus les cités déstructurées, on pourrait observer l’intrication serrée d’habitations et d’espaces bâtis, reconnaître que l’espace non bâti est le liant du paysage urbain et que cela ouvre de nouvelles perspectives de composition. De même, plutôt que de dénoncer une absence d’urbanité, on pourrait y découvrir une diversité culturelle décentralisée, propice à de nouvelles activités culturelles. Elles seraient très différentes sans doute de la culture de la ville ancienne, mais n’en auraient pas moins de qualités, notamment parce qu’elles s’adresseraient à un public bien plus large. Enfin, plutôt que de pleurer la perte du centre, nous pourrions identifier dans cet archipel urbain une « structure de réseau », dégageant ainsi de nouvelles formes mieux adaptées à notre société pluraliste et démocratique que l’ancien modèle. »1


Intervenir dans des lieux spécifiques, par points d'impulsion « Relancer (...) par la construction d'une nouvelle idée de ville et d'un projet transversal dans lequel (...) les infrastructures, la culture et le tourisme, l'environnement et le territoire deviennent les points cardinaux d'une cité solidaire et éducative, construite avec la participation des citoyens »1 Afin de penser la transversalité et la mettre en œuvre de manière pratique, nous avons identifié cinq sites stratégiques dans l'ensemble du territoire Grenoblois. Ces sites permettent d'agir sur le territoire comme des points d'impulsion. Nous estimons que pour transformer en profondeur la dynamique d'un territoire, il n'est pas nécessaire de le transformer totalement mais que

« Les interventions proposées (...), souvent fruit de la transformation d'un seul bâtiment industriel (...) sont à l'origine de profonds changements socioculturels et ont accéléré, dans certains cas, la révision d'un cadastre d'une ville entière »2 Les sites choisis sont considérés comme les points de départ d'une dynamique amenée à évoluer en fonction des besoins et des ressources financières. Les cinq sites que nous avons choisi pour impulser la dynamique de renouvellement territorial sont le site des Grands Moulins de Villancourt et le site des anciennes Papeterie, tous deux situés au Pont-de-Claix, la friche Poliméri associée à son point haut, le Saut-du-Moine, situés sur le territoire de la commune de Champagnier, les anciennes Cartonneries de l’Isère à Champ-sur-Drac et enfin la friche Alliance à Vizille. Nous avons choisi de nous appuyer sur des sites industriels en activité, abandonnés, ou en phase de reconversion permettant ainsi un renouveau territorial s'inscrivant en continuité avec l'histoire des lieux. La reconversion de tels lieux industriels présente de nombreux avantages

« environnementaux, sociaux et économiques. Recycler est un acte fondamental dans la mise en place d'un développement durable (...) le recyclage et la réhabilitation deviennent des actions de plus en plus naturelles et nécessaire au niveau individuel et collectif »2 La reconversion d'un bâtiment industriel permet de transformer l'image que l'on a d'un territoire et de générer un nouveau dynamisme économique et social. Cette reconversion se fait entre autre par le réemploi des structures existantes.

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1 (Sous la direction de) MASBOUGNI Ariella, de GRAVELAINE Fréderique, Gènes, penser la ville par les grands évènements, Eds de la Villette, 114p 2 PAREDES BENITEZ Cristina, Usines reconverties, l’Inédite Eds, 2006, 286p


PLATEFORME CHIMIQUE DU PONT-DE-CLAIX COURS SAINT ANDRÉ

PAPETERIES DU PONT-DE-CLAIX

TRANSFORMATEUR DE CHAMPAGNIER FRICHE DE L’USINE POLIMÉRI PLATEFORME CHIMIQUE DE BASSE-JARRIE

PLAINE DE REYMURE

ANCIENNES CARTONNERIES DE L’ISÈRE PAPETERIES DE VIZILLE

0

500 2000M

Carte des différents points d’impulsion et leur aire d’influence


Le projet des Grands Moulins de Villancourt et le bâtiment des biscuits brun de Pont-de-Claix. Cette ancienne minoterie produisait les quelques 40 tonnes de farine annuelle nécessaire à la fabrication des biscuits Brun, produits à Saint Martin d'Hères. Aujourd'hui le site de Saint-Martin-d'Hères, ayant cessé son activité a été reconverti en logements étudiants. Après de nombreux changements de propriétaire, la liquidation est prononcée en 1977. Les Moulins de Villancourt ont été acquis par les villes du Pont-de-Claix et d’Échirolles, et accueillent désormais l’école de musique intercommunale Jean Wiener. Les différents éléments architecturaux légués ont le potentiel de faire des Moulins un lieu réellement emblématique du Pont-de-Claix. Son emplacement le long du cours Saint André, et au niveau du futur terminus du tramway A, en fait un site stratégique pour le rattachement du Sud à la ville de Grenoble. De plus sa position entre les communes du Pont-de-Claix et d’Échirolles, joue directement sur la logique intercommunale que nous cherchons à promouvoir. Aujourd'hui la municipalité pontoise réfléchit à la création d'un planétarium dans son enceinte. La requalification des Moulins de Villancourt en planétarium, programme ambitieux et à visée départementale, s'inscrit dans le développement du programme Art et Sciences1. Nous nous sommes réappropriées ce programme2 qui nous semble en correspondance avec notre stratégie, et l'avons mis en relation avec d'autres sites d'intervention, notamment celui des Papeteries du Pont-deClaix. Le projet actuel s’intègre à la réflexion urbaine de requalification du cours Saint André.

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1 Le programme Art et Sciences du Pont-de-Claix a pour ambition de stimuler le lien entre scientifiques, artistes et public. Il propose une approche expérimentale de la culture et de la science, au croisement des savoirs et en concertation avec le public afin de générer l’envie de la pratique des arts et des sciences et de réveiller le rêveur qui sommeille en chacun de nous. Ce projet s’intègre aujourd’hui à une réflexion d’ordre métropolitaine. 2 Voir programmes en annexe


Les Moulins de Villancourt, accueillera bientôt le programme de planétarium, à vocation régionale


Les papeteries du Pont-de-Claix Ce site a été choisi pour sa position géographique stratégique à l’entrée sud de la commune, porte de l’agglomération grenobloise. Depuis sa fermeture en 2008, le site des Papeteries a été récupéré par la commune qui a réalisé des études de faisabilité et détruit une partie des bâtiments en 2013. Aujourd'hui le jardin de la villa Sombardier est réinvesti par les techniciens du service environnement et espaces verts de la ville, qui préparent le site pour accueillir des ateliers pédagogiques. On voit ici que le site est déjà en cours de transformation et se prépare à l’arrivée de nouveaux usages. Le site se trouve le long de la route du Maquis de l'Oisans. Cette route est bordée de propriétés privées, coupures entre la ville et les berges naturelles du Drac. Les Papeteries sont donc stratégiques pour reconnecter la ville à son environnement. De plus, il se caractérise par un cadre végétal, exceptionnel et dépaysant. C'est avec ce ressenti que nous avons imaginé des programmes1 en lien avec les Moulins de Villancourt, tels que des logements de classes vertes ou de tourisme d'affaire. Le bâtiment des Papeteries offre de vastes espaces pour développer le co-working, et mettre en réseau des entreprises dans les domaines scientifiques et artistiques. Par ailleurs, pour réactiver les lieux, nous imaginons l’implantation d’un pavillon d’accueil et de découverte du site ainsi qu’un espace culturel à vocation métropolitaine.

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1 Voir programmes en annexe


Le site des Papeteries du Pont-de-Claix, en attente de nouveaux usages


Le socle de l’ancienne usine de Poliméri, et son point haut associé « Le Saut du Moine »1 Le site industriel de Poliméri qui travaillait autrefois en étroite collaboration avec les deux autres plateformes chimiques du Sud Grenoblois, est aujourd'hui en repos. Ce site possède un emplacement stratégique car il est vu et accessible depuis la RN85, et profite d'un élargissement géographique et d'un bon ensoleillement. Cependant, il est coupé par le Drac et la plaine de Reymure, bordé d’infrastructures routières au sud, et est séparé du plateau de Champagnier par un dénivelé important au nord. Aujourd'hui, la friche Poliméri appartient à la commune de Champagnier et se situe à proximité des communes du Pont-deClaix, de Basse-Jarrie et de Champ-sur-Drac. Aujourd’hui il ne reste de cette friche qu’un socle, partiellement dépollué. Pourtant, il est possible d’intervenir rapidement sur ce site et d’imaginer l’organisation d’événements éphémères tels que des manifestations culturelles et artistiques. La création d’un maillage doux qui le traverse permettrait de lui redonner une lisibilité à l’échelle du territoire tout en le reliant à son point haut du Saut du Moine2. En lien avec le programme de Poliméri, nous imaginons également créer un belvédère au lieu dit du Saut du Moine. Ce belvédère pourrait incarner le symbole de la mutation du territoire. Il constitue également un nouveau repère géographique participant à la redécouverte du territoire. En effet la vue depuis le Saut du Moine offre une vision panoramique sur la plaine du Drac. Ce site est très proche du site de Pont-de-Champ à Champ-sur-Drac. Le projet envisage donc de relier ces deux points d’impulsion par un sentier paysager et un dispositif traversant la RN85.

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1 On raconte qu’un moine novice nommé Jehan Godemard tomba amoureux de Marie Trahan, jeune fille du plateau. Oubliant sa vocation, il chercha à la séduire en revêtant des vêtements qui ne trahissaient pas ses vœux. La pauvre Marie commença à nourrir un doux sentiment à son égard, jusqu’au jour où elle le croisa en robe de bure. Désespérée, elle se jeta dans le vide du haut du rocher, entraînant le moine dans sa chute. http://www.champagnier.fr/spip.php?article90 2 Voir programmes en annexe


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En haut à gauche : collage évoquant de nouveaux usages sur le site de Poliméri La friche Poliméri, un potentiel foncier pour le développement du Sud Grenoblois


Le site des anciennes Cartonneries de l’Isère L’ancien complexe industriel qui comprenait les Cartonneries de l’Isère et les centrales électriques d’EDF, de la commune de Champ-sur-Drac, a été mis en place en 1903 en raison de la proximité immédiate de ressources naturelles. Les Cartonneries ont cessées leur activité en 1982 tandis que les centrales qui appartiennent toujours à l'entreprise EDF ont été reconverties en atelier et garage (une nouvelle centrale a été construite en amont le long de la route de Saint Georges de Commiers). Ce site est idéal pour développer un programme1 en lien avec le tourisme de halte. Nous imaginons aussi redynamiser le nouveau centre bourg de Champsur-Drac en encourageant les vacanciers à s’arrêter pour une promenade le long du canal, et quelques achats dans les commerces du bourg.

Vue sur le bâtiment de l’ancienne centrale hydroélectrique située entre la route de Saint Georges de Commiers et le canal du Drac

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1 Voir programmes en annexe


Vue sur Champ-sur-Drac depuis le point de vue du Saut du Moine


La friche Alliance, à Vizille En plein cœur de Vizille, la friche Alliance, a été en grande partie rasée, nettoyée et partiellement réhabilitée. Aujourd'hui, une superette s’est installée sur cette parcelle où seule une cheminée, un mur et une partie de l’ancien entrepôt évoquent le passé industriel du lieu. La friche Alliance peut être raccordée par voies douces à l'entrée de ville, et aux points d'impulsion. D’autre part, elle est aussi reliée au centre ville et au château de Vizille, monument historique qui a marqué l’histoire du Sud Grenoblois. Gardant à l’esprit les études de faisabilité effectuées sur ce site, nous projetons dans ce lieu un quartier d'habitat intermédiaire. Il reprend les grandes lignes d'implantation du quartier ouvrier situé juste à côté et s’appuie sur la cadre naturel du lieu (cheminements doux, ruisseaux, végétation). Ce programme de logements1 répond au manque de logement et d’habitat individuel de la commune de Vizille et va dans le sens des prévisions du SCoT de la région urbaine grenobloise. L'implantation du bâti et la création de jardins collectifs sont pensés pour mettre en valeur les vestiges industriels du lieu.

Vizille, cheminement doux proche de la friche Alliance, une atmosphère à préserver pour la future urbanisation de la friche

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1 Voir programmes en annexe


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Collage évoquant la création de logements sur l’ancienne friche Alliance

La friche Alliance, le bâtiment a été détruit mais la façade continue d’évoquer le passé industriel du lieu


Travailler la transversalité par l’intermédiaire des cheminements doux Les cinq sites d’impulsion sont pensés avec des programmes complémentaires et innovants, s’inscrivant dans la tradition des nombreux changements de direction effectués avec succès sur ce territoire. Afin que ces interventions ne restent pas isolées et qu’elles puissent être répercutées sur l’ensemble du territoire, il est nécessaire de penser le rattachement aux différentes voies de circulations déjà présentes sur le site, et de créer les tronçons nécessaires pour les mettre en réseau. L’aménagement de voies douces s’inscrit dans une logique de développement durable et constitue réseau structurant et nécessaire au développement des cinq points d’impulsion. Nous prévoyons que l’effort concentré autour d’un projet agira sur son environnement direct. C’est pour cela que nous avons associé à chaque site une aire d’influence orientée par les axes structurant du territoire. Ainsi, le soin apporté au traitement des connexions entre les points d’impulsion du Sud Grenoblois est décisif pour la portée territoriale des projets.

Collage évoquant le développement des transports en commun et cheminements doux au sein de la commune du Pont-de-Claix

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Densification des SIPAVAG, permettre plus de transversalité entre les communes 0

0,5

1

2KM

Sentier SIPAVAG Route touristique

Influences des sites d’impulsion Sites d’impulsion


c. L’inscription du projet dans le temps Le plan guide, un outil qui intègre la flexibilité dans le temps L'intervention sur l'ensemble des sites de projet définis précédemment est vue par l'intermédiaire du tourisme et de la culture comme outil pour renouveler le profil économique du Sud Grenoblois. Cette vision à long terme s'appuie sur un ensemble de mesures qui peuvent être réalisées avec des échéances plus ou moins courtes et enrichies dans le temps. L'intervention et la définition des usages sur chacun des sites est pensé en relation avec son environnement et avec l'ensemble du territoire de manière à converger vers une nouvelle image mentale d'un Sud Grenoblois mais chacun de ces sites peut être développés de manière indépendante et leur aménagement peut être réajuster en fonction de besoins précis. Il nous paraît néanmoins essentiel de mettre les projets en perspective les uns par rapport aux autres et de les penser dans le temps afin de les ancrer dans une réalité en devenir et de démontrer leurs faisabilités et leur rentabilité. Le plan guide du projet territorial reste volontairement peut défini afin de pouvoir s'adapter aux évolutions économiques, sociales et culturelles futures. Nous nous basons pour cela sur la notion d'urbanisme open-source. L'urbanisme opensource consiste à pouvoir fonctionner avec les opportunités du territoire vers une image globale et à intervenir par petites touches sur l'ensemble du territoire.

« Utiliser toute opportunité pour agir en faveur du projet global et de la qualité s'impose »1

L'urbanisme open-source prévoit également des paramètres qui peuvent évoluer et avec lesquels il est possible de « jouer ». Cette vision de l'urbanisme se retrouve dans l'IBA Emscher park, en effet, le territoire a évolué en fonction du foncier industriel qui s'est peu à peu libéré. Certains exemples tels que la mine Zollverein illustrent bien le fait qu'il n'est pas nécessaire de dépolluer et de réhabiliter tout le site pour le renouveler. Sur un site qui n'a pas entièrement été réhabilité et dépollué, l'esprit des lieux continue à habiter l’espace et à susciter la curiosité des explorateurs urbains. L'ensemble de notre site, caractérisé par une juxtaposition de lieux laissés en suspension, d'usines reconverties et de bâtiments contemporains, donne la vision d'un paysage en mouvement qui ne cesse de se transformer et de se réinventer.

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1 MASBOUGNI Ariella, de GRAVELAINE Fréderique, Gènes, penser la ville par les grands évènements, Op. Cit.


« Le temps non comme un processus linéaire mais comme des potentialités de changements que le projet doit contenir »1

Phoenix project, à Dortmund. Autour d’une ancienne usine, des parcelles ont été définies et la voirie aménagée pour préparer le site à accueillir de nouvelles entreprises : un exemple de préfiguration

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La ville éphémère, bousculer les habitudes et activer les lieux « L’événement (…) mobilise les énergies sur une partie du territoire et permet de poser un jalon susceptible d’enclencher une mise en mouvement de la Ville »1 Pour penser les projets dans le temps, nous avons beaucoup étudié les effets de événementiel dans le projet urbain. En effet, le plan guide offre une vision du territoire sur le long terme et l’événementiel est l’occasion de venir révéler des lieux dans des temps courts et d’agir sur l’imaginaire collectif. Les événements sont pour nous une manière de donner à voir un site laissé en friche avec des usages différents et d’esquisser la possibilité d’une autre réalité. C’est aussi un moyen de remettre en lien la culture et l’économie locale avec ces bâtiments industriels qui ont participé à ériger le territoire en modèle d’innovation lorsqu’ils étaient encore en activité. Cette manière d’agir sur le territoire peut sembler anodine mais en réalité, elle permet de préfigurer de nouveaux usages. Pour illustrer ce phénomène, nous nous sommes penchées sur l’organisation du festival musical Rocktambule et sur ses retombées à l’échelle du Pont-de-Claix et de la métropole Grenobloise.

« Ça a été un moment unique, qui ne se refera jamais, car on ne va pas reconstruire les papeteries pour ça, il y a vraiment ce côté éphémère.»2 L’organisation de ce festival a été une réelle opportunité pour donner à voir le lieux et à mettre en valeur l’atmosphère de friche qui s’en dégage une dernière fois avant la démolition des bâtiments. Le festival Rocktambule est un festival organisé par le PMI, pôle musical de l’innovation, qui est une association de soutiens aux Musiques Actuelles dont l’une des principales missions est de participer au développement du territoire, et qui a depuis sa création fait le choix de travailler avec des acteurs locaux, dans une démarche équitable. Elle organise également chaque année une nouvelle édition du festival Rocktambule. Lorsque s’est posée la question de trouver l’emplacement pour l’édition de 2012, plusieurs lieux potentiels dans la métropole ont été identifiés comme le parc de l’île d’amour situé à Saint-Martin-d’Hères ou le jardin de ville situé l’hyper centre de Grenoble. Mais suite à une rencontre avec le maire du Pont-de-Claix, les Papeteries sont retenues comme lieux idéal pour cette 18ème édition. En effet, le site propose de vastes espaces qui peuvent être réaménagés selon les besoins du festival puisqu’ils sont destinés à être démolis.

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1 MASBOUGNI Ariella, de GRAVELAINE Fréderique, Gènes, penser la ville par les grands évènements, Op. Cit. 2 Citation tirée d’un entretien réalisé le 12 février 2014 avec Laurent Agéron, chargé de mission pour le développement du projet de planétarium aux Grands Moulins de Villancourt et anciennement président de Rocktambule.


Affiche de la 18ème Êdition du festival Rocktambule aux Papeteries du Pont-de-Claix

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Pour la ville l’organisation d’un événement est l’occasion de se rendre visible à l’échelle de la métropole mais également à l’échelle nationale (Rocktambule étant un événement drainant un public national et des artistes internationaux). Cet événement a été pensé en lien avec la culture ouvrière Pontoise et en lien avec les habitants qui ont été amené à réfléchir collectivement au projet. Pour le PMI, l’organisation du festival était une réelle opportunité pour « trouver un thème (artistique) pour raconter une histoire (du lieu), pour ne pas se déconnecter du passé »34 Le retour fait par les artistes était celui d’une expérience « dans un lieu magique, dans une ambiance, un univers extraordinaire.»34 De même, les festivaliers ont apprécié l’ambiance du festival et le caractère industriel du lieu. Les habitants du Pont-de-Claix que nous avons interrogés à ce sujet, sont heureux que les Papeteries aient pu trouver un nouvel usage le temps d’un festival. Aujourd’hui ils souhaitent être impliqués dans cette reconversion, notamment en reliant ces événements aux commerces du centre ville.

« [Les stratégies évènmentielles]ne prennent sens et efficacité qu’inscrites dans une logique de long terme, dans une philosophie de l’action »1 Aujourd’hui, les leçons tirées de l’organisation du festival Rocktambule aux Papeteries du Pont-de-Claix sont réutilisées dans la création d’un planétarium dans l’enceinte des Grands Moulins de Villancourt. L’objectif est de faire de ce lieu un pôle Art et Science avec un rayonnement métropolitain. Cet équipement est pensé dans une volonté de dialogue avec les habitants afin qu’ils puissent se sentir intégrés au projet et puissent se l’approprier. Dans notre réflexion sur la temporalité, nous intégrons l’ensemble des projets en cours des différentes communes. Nous les prenons en compte, tout en proposant parfois des solutions alternatives. Ainsi, nous proposons de penser le programme du Planétarium en lien avec celui des Papeteries. Un travail sur la signalétique permettrait de faire coexister mentalement les deux entités et de les faire fonctionner ensemble.

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1 MASBOUGNI Ariella, de GRAVELAINE Fréderique, Gènes, penser la ville par les grands évènements, op. cit.


Poches de densification sur les communes Sud, Vizille, Vif, Champs sur Drac , ... Maitrise du mitage dans les espaces agricoles sur le plateau de Champagnier, dans la plaine de Reymure et autour de Vif Renforcer les liaisons douces autour et à l’intérieur du « Central Park » Mise en valeur/ restauration des sentiers paysagers

2013

2020

Renforcement des transports en commun

Une « promenade chimique » autour du Drac connue et empruntée par les habitants de la métropole. Intensification des manifestations culturelles à l’intérieur du « Central Park » telle que Rocktambulle...

2030

Début du processus de démentellement des plateformes chimiques

Landart, installation et création de nouveaux lieux de culture

Création d’un réseau de lieux d’hébergement et d’autres lieux spécifiques au « Central park ». Développement de l’écotourisme

Instaurer une plus grande mixité d’activités au sein de l’Espace Comboire, et intégrer des liaisons douces dans le centre commercial.

La métrople grenobloise : un éco-territoire de référence

Création de nouveaux cheminements sur les usines désaffectées, mise en place de « natures intermédiaires ». Début d’appropriation des lieux par les usagers

2050

Installation d’un laboratoire de recherche et de l’ingenierie dans les domaines de la chimie et du développement.

Densification urbaine à l’emplacement des anciennes usines, activités, logement, département universitaire liés à la recherche Substitution de la densité des anciens sites industriels par une densité urbaine

Chronologie pour le renouvellement de la dynamique territoriale du Sud Grenoblois Document de travail réalisé au premier semestre

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Accepter l'incertitude comme motrice Dans notre stratégie, nous nous appuyons sur les structures industrielles existantes qui sont motrices du renouveau territorial. Nous avons vu que de nombreuses contraintes sont associées à ce type de site comme la possible présence de substances polluantes dans le sol, leur évolution imprévisible, … La prise en compte de toutes ces données nous nourrissent dans le projet et nous amène à en penser la flexibilité dans le temps. En effet, les projets peuvent être réalisés au grès des opportunités foncières et un même site peut vivre plusieurs temporalités. Dans un premier temps, nous avons retenu les notions de Michel Desvigne de nature intermédiaire et de préfiguration pour intervenir dès aujourd'hui sur des temporalités longues dont l'aboutissement reste encore plus qu'incertain. La préfiguration est

« La construction par strates d’un paysage qui immédiatement préfigure le maillage du projet. Cet ensemble d’espaces publics pionniers installe les chantiers dans une architecture élémentaire. Caractère par définition inachevé du paysage qui accompagne les mutations et anticipe l’avenir. »1 Cela signifie mettre en place des infrastructures sommaires qui clament l'évolution du site et qui seront amenées à se transformer ou pas en fonction de l'évolution du site (par exemple, un chemin doux qui traverse aujourd'hui le site pourra plus tard servir d'accès pour les camions de livraison, ou s'il n'est jamais utilisé, la végétation y reprendra ses droits). La flexibilité du projet se retrouve à plusieurs échelles et pas seulement à l'échelle du territoire. En effet, les projets sont pensés pour offrir de nouveaux usages à des zones industrielles parfois enclavées mais également pour être flexibles dans le temps. Leurs usages pourront être modifiés selon les besoins et les ressources financières pouvant être réinvesties. Ainsi le projet mêle temporalités longues et temporalités courtes, tout en laissant la place aux changements d'usages.

Ci-contre : Vue sur la vallée du Drac, un paysage en mouvement

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1 CORNER James, TIBERGHIEN Gilles, Natures intermédiaires, les paysages de Michel Desvigne, Birkhäuser, 2009, 200p.



Ainsi nous pensons que des actions en faveur du développement de la culture et le tourisme dans le Sud Grenoblois constituent des étapes indispensables à la revalorisation du territoire. Celles-ci s'appuient sur un travail de projets de reconversions de sites industriels, qui font la spécificité et participent à l'attractivité de la plaine du Drac. En complémentarité avec ces points d'impulsions, un projet de mise en réseau via des maillages doux comme préfiguration permet de mettre en réseau ces différents points d'impulsion. Le projet du Parc de la Traverse du Drac est l'occasion de créer une entité assez forte pour porter cette image.

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Ci-contre les 5 sites d’impulsion de gauche à droite : La cheminée de la friche Alliance de Vizille, les amas de concassassage sur les anciennes Cartonneries de l’Isère, le socle de Poliméri à Champagnier, la nef des Papeteries du Pont-de-Claix et le bâtiments des biscuits Brun aux Moulins de Villancourt.



ANNEXES



Travailler en maquette

Strate métropolitaine

Strate reconversion du territoire industriel

Strate nature Maquette conceptuelle : appel à l’imaginaire, premier semestre

Maquette d’intervention sur la plateforme chimique, premier semestre 118


Maquette du site des Cartonneries : jouer avec le vide, second semestre

Maquette de projet de la Papeterie du Pont-de-Claix, second semestre 119


Exemples de questions posées lors de nos entretiens Entrevue Famille Glomon - Famille Mary Comment vous êtes-vous intégrés à la vie au Pont-de-Claix ? Lorsque vous vous promenez, où allez-vous ? Vous sentez-vous ici en ville ou en périphérie ? À votre avis qu’est-ce que la plate-forme va devenir ? Entrevue Laure Guépin (service d’urbanisme du Pont-de-Claix) Quels sont les moteurs de cette ville ? Comment la ville de Pont-de-Claix va gérer le PPRT ? Qu’est-ce qui a motivé la ville de PdC à mettre en place un partenariat avec le Pôle Musical d’Innovation et à accueillir le festival de Rocktambulle ? Avez-vous une stratégie pour ce qui concerne la gestion énergétique du territoire ? Entrevue MJC Delta du Pont-de-Claix Est-ce qu’il y fait bon vivre ? Quels sont les loisirs des jeunes et moins jeunes à Pont-de-Claix ? Quels sont les principaux lieux de rassemblement ? Que pensez-vous des projets concernant l’Art et la Science ? Attendez-vous l’arrivez du tram ? Entrevue Rémy Guyard (CAUE de l’Isère) À quelle échelle appréhendez vous les sites pour lesquels vous êtes mandaté ? Quel est la première impression que vous gardez dU Pont-de-Claix ? Quelles sont les relations entre l’élaboration du PPRT et le développement de la ville ? Entrevue Georges Pin (école de musique des Moulins de Villancourt) Comment vous placez vous par rapport au conservatoire de Grenoble? Ou allez vous personnellement pratiquer des activités culturelles ? Y avez vous observé des usages spontanés ? Entrevue Laurent Agéron (Chef de Projet des Grands Moulin du Pont-de-Claix) Comment décidez / repérez vous les sites du festival ? Quel statut juridique du site et ensuite à quel titre occupez-vous le site ? Quel rôle pensez-vous un pôle musical tel Villancourt peut-il avoir sur le développement d’une commune, d’un territoire ? Quelles qualités pensez-vous que le Pont-de-Claix possède pour accueillir des événements éphémères, culturels, artistiques etc.?

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Ensemble des citations retenues lors de nos entretiens, triées par thèmes PAYSAGE Entrevue Famille Mary « C’est pas beau, il n’y a pas d’harmonie, Pont-de-Claix on ne peut pas dire qu’on est content d’être là. Après il y a des petits coins... » « J’aimerais bien qu’ils fassent plus attention aux abords (avenue principale) » « C’est pas très vert, et les parcs ne sont pas très verts, c’est pour des enfants. A part le Parc Borell, il n’y a pas beaucoup d’arbres » Entrevue Laure Guépin « L’idée c’est de faire une ceinture, il y a déjà SIPAVAG qui a fait des pré-études de circuits touristique-urbain. » « Sinon il y a un projet de piste cyclable qui relirait Grenoble à Nice, sur les rives du Drac» « Notre idée c’était de se reconnecter par ce biai là (passerelle piétonne) au Drac, notamment. » Entrevue MJC Delta du Pont-de-Claix « J’aimerais qu’on garde beaucoup de verdures. Je pense qu’avec le réchauffement, on va avoir de plus en plus besoin, pour que les gens soient bien dans une commune, d’avoir des endroits où ils peuvent se raffraichir. Moi je suis anti coupe des arbres, voilà. » «Il y a le parc en dessous du phare, parc Borel, mais il y a pratiquement que ça. » « Nous on va à la frange verte. » « Moi je vais à Champagnier quand j’ai envi de marcher, je vais à Champagnier, parce que c’est pas loin et c’est tellement beau. » « Ou au col à Claix » « Il y a matière à l’aménagement, bon un peu coincé entre l’autoroute et le Drac, mais là il y a tout une frange où il y auait matière à aménagement. » Entrevue Yannick Goetz (chargé de mission à la Métro) « La création d’un Parc ne peut se faire qu’en lien avec un gros développement, si le secteur est fortement habité.»

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TRANSPORT

Entrevue Famille Glomon « Avant qu’il n’y ai la rocade, tous les touristes passaient par ici pour aller au ski, les weekends de ski c’était l’horreur, tout le cours était bloqué, donc on ne partait pas. » Entrevue Famille Mary « On a pas les inconvénients de la ville, par contre on a les avantages de l’autoroute, de l’accEssibilité. » Entrevue Laure Guépin « Il y a une vraie ambition de changer d’image, d’avoir ce rôle stratégique et pivot pour rapport au Sud de l’agglomération, de changer cette image assez négative avec l’existance de la plate forme, de modifier les axes de circulation qui sont juste des axes de passages, qui ne mettent absolument pas en valeur ce qu’on pourrait éventuellement trouver mais qui n’existent pas. » Entrevue Rémy Guyard « Pont-de-Claix a beaucoup d’infrastructures, le train, la route nationnale, les voies rapides; toutes ces infrastructures ont tendance à le contourner et à rendre Pont-de-Claix illisible. » « LeS gros enjeux de la trame existante c’est plus des enjeux de déplacements et de transition à travers les opérations. De trouver de la perméabilité et de la lisibilité à travers les différentes opérations existantes. » « C’est la question du lien et des déplacements autres que le tout voiture qu’il faut développer» « C’est à la fois des lieux de partages et de croisements. » Entrevue Yannick Goetz « Les stations de l’Oisans sont importantes, elles ont un effet vitrine. Et les routes touristiques qui nous y amènent sont à valoriser. La question pour Grenoble est de savoir comment capter ces touristes? » « Il y a la force de chaînage des sites et de leurs liaisonnements.» « Pendant longtemps on a utilisé le tram comme restructurateur urbain, (...) mais il n’est pas forcément objet de qualité urbaine, il est finalement très coupant.» « Le tram est trop cher pour ne servir qu’à faire de l’image.»

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PATRIMOINE

Entrevue Joseph Fazzio (manutentionnaire de la plateforme du Pont-de-Claix retraité) « Oui j’étais en vélo, mais il y a avait des ramassages de car, pour les horraires d’ouverture, ils s’arrêtaient à l’entrée nord puis il y avait des arrêts en fonction de là où tu travaillais.» « Oui, on était bien, souvent j’allais me promener » « Il y avait une certaine fierté de travailler à la plate-forme, c’était une bonne boîte, on payait bien. » « Non, pas de devoir de mémoire. » Entrevue Famille Glomon « Non, ce n’est plus du tout local. Le Pont-de-Claix a été construit pour les ouvriers de l’usine, à une époque il n’y avait que les ouvriers autour.» «Pont-de-Claix c’est une ville artificielle, une ville dortoire, à mon avis c’était une cité ouvrière à l’époque. » Entrevue Organisation Municipale des Sports du Pont-de-Claix « Nous on est une petite commune historique » Entrevue Rémy Guyard « C’est le seul bâtiment qui reste quasiment. Il est remarquable par ses volumes constitués. Je ne sais pas si vous avez vu la charpente qui est superbe, ce n’est pas la seule mais elle est d’une finesse extraordinaire. C’est le côté historique, le côté linéaire qui accompagne le canal. Ce sont les premiers éléments construis des Papeteries. » Entrevue Georges Pin « Les Grands Moulins, le lieu est sympa, les gens qui viennent ici trouvent que c’est magnifique, enfin que ça a une âme. » Entrevue Laurent Agéron « Les Papeteries ont apporté quelque chose en plus. » « Ça a été un moment unique, qui ne se refera jamais, car on ne va pas reconstruire les Papeteries pour ça, il y a vraiment ce côté éphémère » « La question ouvrière est très présente mais bloque aussi les projets » « Quand tu fais un musée tu figes les choses, il faut se poser la question : pour qui tu le fais ? » « Retrouver une légende urbaine » « Ce bâtiment raconte une histoire » « Il faut trouver un thème artistique pour raconter une histoire (du lieu) , pour ne pas se déconnexter du passé » Entrevue Yannick Goetz « Il faut accepter la question patrimoniale, et la mettre en valeur par de l’accuponcture. »

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ENERGIE Entrevue Laure Guépin «Pour e qui est de l’industrie chimique, il s’agit plus de plus conforter l’activité (...) Il est quand même question de renforcer l’activité productive, et pas uniquement d’être sur de la recherche.» « Il y a quand même de la recherche sur des nouveaux matériaux liés à la chimie, la nano cellulose, l’hydrogène. Ce sont des pistes qui pourraient se déployer ici, sur des terrains. On a un projet de zone économique, sur des terrains le long de l’avenue du Maquis de Loisans. » Entrevue Laurent Gagnière (Agence d’Urbanisme de la Région Urbaine Grenobloise) « Le territoire Sud Grenoblois va devenir un territoire à enjeux.»

TEMPORALITES Entrevue Organisation Municipale des Sports du Pont-de-Claix « Oui je voudrais ouvrir un restaurant plus tard, mais je ne sais pas au Pont-de-Claix, (...) il faut voir la clientèle.» Entrevue Laure Guépin « Il y a tellement tout à construire dans cette commune, il y a beaucoup beaucoup de travail» Entrevue Rémy Guyard « Se laisser les portes ouvertes pour l’avenir. » Entrevue Agéron « Construire le parcours du festival, sur plusieurs années, (...) d’être sur cette logique là, en gardant ce lieu unique... un chapiteau... » « Que la population n’ait pas l’impression que c’est quelque chose de parachuté, c’est à dire travailler en amont la venue d’un événement ou d’un équipement culturel, en associant les habitants, avec de l’information, et voir comment eux peuvent s’approprier ou pas, comment il peuvent y participer, et y apporter leur propre personnalité ou identité, et ça c’est important. » « Par des préfigurations hors les murs, dès maintenant faire des actions, parler de l’équipement, voir comment les personnes peuvent ressentir ça, que l’ancrage ne soit pas artificiel » « Quelque soit le lieu du festival il faudra que cette dimension soit faite » Entrevue Laurent Gagnière « Il est difficile à court terme d’avoir de la lisibilité, mais cela n’empêche pas à long terme d’imaginer ce que l’on veut.» « On a besoin d’une vision qui puisse canalyser les moyens» « Un objet qui se renouvelle en permanence, qui a donc une capacité de renouvellement et de flexibilité»

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INTERCOMMUNAUTAIRE Entrevue Famille Mary « Moi je vais à Intermarché à Varces ou à Carrefour Marquet, mais c’est à Claix » « Si on va souvent à Comboire, les petites boutiques à côté.» « Une métropolitaine de Grenoble » « Il y a une certaine vie quand même, enfin il ne faut pas passer le soir. Les dimanches matins c’est super vivant, il y a le marché, ça attire beaucoup de monde. » « Les boulangeries sont réputées, alors ça attire pas mal de gens de l’extérieur aussi.» Entrevue Laure Guépin « On est quand même la dernière commune urbaine de l’agglomération, dans une logique de densification pour ne pas démultiplier les coûts de réseaux » « Affirmer son rôle de centralité et de polarité pour le sud de l’agglo. » Entrevue Rémy Guyard « Villancourt serait bien car ce serait une très bonne locomotive pour l’ensemble du secteur. » Entrevue MJC Delta du Pont-de-Claix « S’identifier ensemble, sur l’ensemble de l’espace, ça c’est le plus dur » Entrevue Georges Pin « J’ai un rayonnement intercommunal, carrément. » « Au niveau moyenne d’âge, je pense qu’on va aller de 1 à 90ans. » « Pour un échirollois c’est loin du centre et pour un pontois c’est Echirolles. » Entrevue Laurent Agéron « On avait rempli un objectif de vraiment ancrer les groupes sur leur territoire.» « A l’étranger, partout dans le monde, tu parles de Grenoble, tout le monde va dire «Musique électronique, c’est extraordinaire», après tu as des étudiants étrangers qui viennent à Grenoble, la première chose qu’ils font c’est regarder où est ce qu’il y a des clubs de musique, et ils sont vites dessus parcequ’il n’y en a pas.» « Ok on va irriguer le territoire, et au final à un moment donné, le public ne nous a pas suivi là-dessus. » Entrevue Yannick Goetz « Il commence a y avoir une 4eme polarité qui se situerait au niveau du « couloir de la chimie. » « C’est un bassin de vie, il n’y a pas tout à proximité. Il faut des pôles complémentaires, des espaces relais, à l’échelle locale, du quotidien.» « La culture comme projet européen, participe à l’attractivité du territoire. » Entrevue Laurent Gagnière « Il y a une deuxième logique de Y Grenoblois à inventer dans le sud. »

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SENTIMENT DEPROXIMITE

Entrevue Famille Glomon « Les gosses, ils ont fait tout ce qu’ils ont pu, ça il n’y a aucun problème. Les gamins, oui, ils sont contents ils avaient l’école de musique, le collège était juste derrière, à 5 min à pied. Il n’y a pas eu de problèmes, les gamins étaient contents. Et maintenant ils sont installés ici, ils ont même pris des gonzesses du coin. » « Dans une grande surface pas loin d’ici à Echirolles, chez Leclerc. On a essayé de faire marcher les commerces du coin. Et puis ils sont tous partis les uns après les autres, ils ont fait faillite. On ne va plus du tout en ville, à part le coiffeur, le pharmacien, le médecin. » Entrevue Famille Mary « J’ai toujours du mal à me sentir chez moi ici, dans la ville.» « Ils sont très accès sur la jeunesse.» « Il y a des parcs un peu partout où on peut se retrouver. Après il y a un super gymnase, qui est ouvert au public, on allait souvent là-bas. » « On est près d’un centre, d’un bourg, où il y a des commerces. » « Je pense que pour des personnes agées ils ont tout ce qu’il faut sous la main. » Entrevue Rémy Guyard « Remettre l’habitant au coeur des réflexions. » Entrevue MJC Delta du Pont-de-Claix « Le problème du Pont-de-Claix c’est que ce qui est le coeur de la ville, dont la place autour de la mairie, est excentré par rapport aux zones d’habitation. Si ça évolue de ce côté là (au Sud), le coeur de ville pourra effectivement retrouver son sens.» « Il y avait une époque où il y avait des spectacles beaucoup plus populaires. Ca parlait à la population.» Entrevue Georges Pin « Je pense que politiquement, il y avait un vrai projet d’épanouissement, de construction de l’individu, formation du citoyen, à l’époque (1984) et ça l’est toujours.» « Il n’y a pas grand chose dans le coin.» Entrevue Laurent Agéron « Là bas [à Paris] il y a une perte de projet, quasiment pour tout le monde c’est aussi une perte d’identité artistique. » « Les étudiants n’allaient pas qu’au ski. » « Faire en sorte que ce lieu soit attrayant et attise une certaine curiosité à l’extérieur » « Que la population Pontoise y soit associée, qu’ils soient les premiers à pousser la porte, à venir, à défendre le projet » Entrevue Laurent Gagnière « Le projet de Villancourt est une priorité, tout s’excite!» « Les gens ont du mal à prendre une position sur ce qu’ils ne connaissent pas. Les habitants sont interpellés sur des projets à des moments où les images du projet sont déjà fixées.» 126


TRAVAILLER EN RECONVERSION Entrevue Famille Glomon « En surface, il n’y a même pas la moitié d’utilisée. Même quand tout fonctionnait ici, il y a des grands espaces verts à l’intérieur. Soit plus de 20% du site qui n’a jamais été utilisé. C’est de l’herbe. » Entrevue Famille Mary « On a pas de retombée négative, parce qu’il n’y a pas d’odeur, pas de bruit. Il y a le vent qui pousse toujours. » Entrevue Organisation Municipale des Sports du Pont-de-Claix « Si un jour, et j’espère que non, je sais bien qu’il y a des mauvaises langues qui souhaiteraient que ça ferme parce que la chimie ça pollue, c’est plus d’actualité. C’est vrai qu’elle est assez controversée actuellement au niveau de l’environnement en général, ce qui est une bonne chose en soi. En même temps c’est plus facile d’oeuvrer pour fermer la chimie. » « Moi je peux affirmer que la chimie est viable dans son environnement tel qu’il existe au Pontde-Claix historiquement, (...) sans risque majeur pour tout le monde » « S’il n’y a pas d’emplois, il ne peut pas y avoir de vie » Entrevue Laure Guépin « Aujourd’hui la plate-forme chimique est là, (...), on ne la prend pas en compte comme un territoire pouvant évoluer, à horizon de 20 ans. L’activité est encore là, et je pense que ça serait compliqué politiquement. » « Il faut dépolluer tout en mettant en perspective avec un projet pour ne pas faire de la dépollution totale sinon c’est trop coûteux » Entrevue Rémy Guyard « On voit qu’à chaque fois, il y a eu des mutations qui ont été engendrées, et une capacité à se projeter dans l’avenir, mais en coupant presque les ponts avec ce qui s’est fait, en tout cas en innovant en permanence. C’est la capacité d’avoir un outil, de le monter jusqu’à son maximum et de le recycler pour le faire partir sur quelque chose d’encore plus productif.» « Je pense que le territoire grenoblois est assez exemplaire là-dessus, il n’y a pas que des scientifiques mais il y a aussi des personnes qui osent.» « Oser c’est avancer. » Entrevue Georges Pin « Ça va tout changer (Cité Art et Science), ça va me permettre de faire des choses que je veux faire depuis des années. » « J’ai remarqué qu’il y avait un phare qui tournait, ça sert à quoi? C’est tout c’est juste l’image, mais bon est ce que ce n’est pas important pour les habitants? » Entrevue Laurent Agéron « Les gens se sont retrouvés dans un lieu magique, dans une ambiance, un univers extraordinaire.» « Il ne s’agissait pas d’être uniquement un lieu de sciences, mais il fallait aussi donner une dimension artistique à ce lieu là.» « Tout le quartier va être réhabilité, transformé, les Grands Moulins vont être un équipement phare au niveau de l’agglomération, il vont faire une entrée de ville » Entrevue Yannick Goetz « On a besoin de garder des lieux de production, ça ne peut pas être qu’une grosse zone d’activités. » « En dessinant un autre possible, si le discours est suffisament fort, on arrive à faire passer des idées. » 127


Tableau des stratégies du Sud Grenoblois

Situation

Le Sud grenoblois est aujourd’hui un territoire peu attractif & peu mis en valeur malgré le réel potentiel de développement en lien avec la Métro. •

Drac, symbole oublié d’un territoire

Drac, ressource qui a permis l’industrialisation de la région depuis la seconde moitié du XIXème siècle. Son accès est aujourd’hui interdit en raison des risques de lâchées d’eau des barrages en amont. •

Une ville diffuse

La morphologie du sud Grenoblois est celle de la ville postmoderne, et diffuse : les infrastructures routières sont prioritaires, la desserte en transports publics est moins dense, les connections douces fragmentées. •

Changement économique structurel

Passage d’une économie de production problématique (SEVESO) à une économie tertiaire et de recherche •

Population en déclin, mitage du territoire

Démographiquement, la région est en croissance liée à la qualité de vie (mitage), sauf au Pont de Claix et à Champsur-Drac en raison des risques technologiques. •

Manque de stratégie d’ensemble

Découpage administratif qui impacte l’échelle et rend difficile la complémentarité entre les communes. Manque d’une vision transversale.


Objectifs

Atouts

S’appuyer sur les spécificités du territoire et ses ressources pour le développement

Tout est en place, mais manque de lisibilité

Redonner au Drac sa place centrale tant au niveau des usages que dans les esprits

Renverser la tendance démographique négative en plaine encadrer la croissance en plateau et plaine sud pour éviter le phénomène du mitage.

Préparer le territoire à recevoir et développer en parallèle des activités productives, des activités tertiaires et de pointe

Redécouverte du territoire du Sud Grenoblois et de ses trois vallées comme lieux identifiables pour les habitants métropolitains.

Infrastructures & transports

Infrastructures routières nord/sud développées, transports publics (train, bus, tram) présents à densifier. Agrandissement de la métro avec de nouvelles compétences

Communauté de communes du Sud Grenoblois rattachée à la métro au 1er janvier 2014. Le Pont-de-Claix joue le rôle de porte d’entrée du Sud Grenoblois? •

Trois patrimoines

- Patrimoine paysager fort qui participe à la qualité de vie - Patrimoine historique bien ancré - Patrimoine industriel qui a fortement participé à la structuration du territoire Sud Grenoblois et qui « devient historique » aujourd’hui. •

Ressources pour le développement durable :

Hydroélectricité, espaces boisés, bon ensoleillement, vents dominants...


Stratégies Changer le regard sur le Sud Grenoblois par le tourisme et la culture pour créer un nouveau profil économique •

Urbanisme “open source”

Poser aujourd’hui les bases pour favoriser une dynamique territoriale dans un contexte de mondialisaion (changements fréquents de contextes économiques, libéralisme induisent la flexibilité des lieux et de l’architecture pour une diversité d’usages). •

Intervenir par points d’impulsion et sur leurs connections

Intervenir sur des sites en local mais au fort impact sur les différentes échelles du territoire : effet « tâche d’huile » Maximiser cet impact par le travail sur les connections physiques et mentales entre les projets. •

La ville récréative

Stratégie de captage de l’économie de temps libre par des « projets soft » (culture, tourisme de proximité et tourisme halte, tourisme d’affaire) plutôt que « projets hard » (infrastructures) Utiliser les projets et leur attraction pour préfigurer de nouvelles activités économiques. •

Ville recyclée

Privilégier les sites déjà utilisés ou abandonnés par soucis d’économie et de préservation des terres agricoles, et dans l’objectif de reconstituer de nouveaux petits noyaux urnains sur des lieux emprunts de mémoire.


ACTIONS

EFFETS

Définir le Parc de la Traverse du Drac, comme support pour mener des actions diversifiées

Un territoire économiquement pérenne et intégré à la métropole grenobloise comme 4ème polarité motrice

Echelle métropolitaine

Développer le parc de la Traverse du Drac, en révêler les séquences paysagères en lien avec les points d’intervention.

Espaces paysagers et architecturaux de qualité comme support de la qualité de vie au sein du Sud Grenoblois.

Objectifs de développement durable atteint : équilibrage économique entre activités productives, activités tertiaires et foncier disponible comme lieux de stockage.

Echelle du Sud Grenoblois

Développer de façon intercommunale dans le territoire du Sud Grenoblois, trois parcours autour des trois patrimoines.

Habitat => Donner de la cohérence et de la lisibilité aux patrimoines paysager et ancien par un travail de communication et de signalétique

Dynamique d’expérimentation et d’innovation

=> Renforcer ou créer de nouveaux usages (programmes) pour les sites liés au patrimoine industriel en cours de fabrication

Territoire de référence Territoire école

Cohérence et lisibilité du territoire Sud Grenoblois



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