i said a hip... (Printemps 2013)

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magazine illustrÊ sur l’art & la musique - i said a hip... (printemps 2013) www.isaidahip.com


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« Le printemps est arrivé, sors de ta maison Le printemps est arrivé, la belle saison ! L’amour et la joie sont revenus chez toi Vive la vie et vive le vent, vive les filles en tablier blanc ! Vive la vie et vive le vent et vive le printemps ! Dépêche-toi, dépêche-toi, ne perds pas de temps Taille ton arbre et sème ton champ, gagne ton pain blanc L’hirondelle et la fauvette, c’est la forêt qui me l’a dit L’hirondelle et la fauvette, ont déjà fait leur nid Y a le printemps qui te réveille, t’as le bonjour du printemps Y a le printemps qui t’ensoleille, oh, le coquin de printemps Le printemps nous a donné le joli lilas Le printemps nous a donné du rire en éclats Et plein de bonheur pour nous chauffer le cœur Vive la vie et vive le vent, vive les filles en tablier blanc ! Vive la vie et vive le vent et vive le printemps Dépêche-toi, dépêche-toi, ne perds pas de temps Donne ta sève et donne ton sang pour faire un enfant L’hirondelle et la fauvette, c’est la forêt qui me l’a dit L’hirondelle et la fauvette, ont déjà des petits. Y a le printemps qui te réveille, t’as le bonjour du printemps Y a le printemps qui t’ensoleille, oh, le coquin de printemps Y a le printemps qui te réveille, t’as le bonjour du printemps » MICHEL FUGAIN Le printemps


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Musique. J’ai trompé ma meuf avec ..........................page 6 1995 ........................................................page 8 Foals ............. ..........................................page 14 A$AP Rocky .............................................page 15 Autre Ne Veut ..........................................page 16 José James ................................................page 18 Toro y Moi ...............................................page 20 Kavinsky .................................................page 21 Sin Fang ..................................................page 22 Mykki Blanco ...........................................page 24 Soul Square .............................................page 25 STRFKR ..................................................page 26



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J’ai trompé ma meuf avec... ... avec un homme… De 23 ans. 9 ans d’écart. Est-ce que ça fait de moi un cougar ? Winston Yellen, c’est son petit nom. Il est originaire de Nashville, Tenessee, USA. Moi qui suis phobique de l’avion, me voilà embarquer dans une relation avec un mec qui vit à des milliers de kilomètres de chez moi. Je cherche vraiment les emmerdes. Il a fait le ­premier pas, m’a rejoint une nuit dans mon lit ­p arisien. Il ­s erait normal que, la prochaine fois, ce soit moi qui lui rende visite. Douze heures d’avion, q ­ uatorze jours de traversée si je prends l’option marine. On verra ça plus tard… En fait le mec m’a pris par surprise. J’aurais dû me méfier de son pseudo. Night Beds. Ça sent un peu les embrouilles nocturnes… Il doit être 00h30 quand le mec me tombe dessus. Ma copine dort paisiblement à côté de moi. Va falloir être discret. Et vas-y que Night Beds commence à me susurrer des mots doux en anglais. J’ai envie de lui dire : « On se calme garçon ! Je suis un mec, t’es un mec… Je veux bien que le mariage pour tous ait été voté mais laisse moi un

peu de temps pour gérer cette petite ­n ouveauté. » J’ai envie de lui dire mais je ne peux pas. Ça réveillerait ma copine et je ne me sens pas de gérer un ménage à trois en pleine nuit. Et puis, je parle très mal anglais. Donc je le laisse continuer son petit manège. Ça reste platonique et la sensation est agréable. P ­ endant un peu plus d’une heure, Winston me chante ses m ­ élodies. Belles à en crever. Mélancoliques mais b ­ aignées de lumière. Country Sleep est un joli recueil de folk songs ­fabriquées à la main par un garçon au cœur tendre. Ces rencontres musicales croisées par surprise ont toujours une saveur particulière. Celle de se laisser guider par un(e) inconnu(e) et de finir le voyage avec une seule envie, repartir les yeux fermés, les oreilles grandes ouvertes. Night Beds Country Sleeps www.nightbeds.org Un clip « Even if I try » PHOTO : DR



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1995. FONKY FLAV Avant Noël, nous étions angoissés. L’album était fini et il n’y avait aucun retour, nous ­g uettions chaque avis sur le net, il ne se passait rien. Mais c’était juste que l’album n’était pas sorti… (rires) NEKFEU On a peur que les gens ne le comprennent pas car les premiers échos, c’est qu’il n’est pas accessible après une seule écoute. « J’AIME CETTE PRESSION DE LA DERNIÈRE MINUTE, QUI FORCE À ÊTRE SPONTANÉ, TOUT VIENT DES TRIPES... » NEKFEU Vous reviendriez dessus si vous aviez le choix ? FONKY FLAV Une deadline, c’est indispensable pour nous. On commence à travailler le jour où c’est déjà trop tard, on est toujours à la limite. Pour l’album, on s’était fixés très en amont le 3 novembre, certains qu’on allait tout écrire en tournée. On en est revenus avec un seul m ­ orceau, même pas fini… On a eu un mois et demi pour faire l’album. Sans une deadline, on n’arrêterait jamais de peaufiner. NEKFEU Ou on travaillerait en dilettante. J’aime cette ­p ression de la dernière minute, qui force à être ­spontané, tout vient des tripes. J’étais déjà comme ça à l’école, je t­ravaillais en direct, en freestyle, je ­n ’anticipais rien. J’étais bon dans ce mensonge. Ça aidé d’avoir votre propre studio ? FONKY FLAV On s’y est complètement repliés, on

t­ ravaillait par équipes, comme les trois-huit à l’usine. Moi je ­b ossais de jour, je croisais les autres le soir en partant et le m ­ atin en arrivant, on faisait un p ­ etit brief sur l’avancée des m ­ orceaux et je continuais seul… Certains dormaient au studio, il était utilisé 24 heures sur 24. Les gens du McDo d’à côté nous connaissent par coeur ! Tout avançait de front, les sons, l’écriture, la production… NEKFEU D’où cette impression de brainstorming très ­instantané de l’album. Les notions de jour/nuit n’existent plus, je vis en marge de la société… Ce ­s tudio, c’était notre rêve… Fonky Flav en avait même déjà fait un dans son ­p lacard chez ses parents, où on a commencé à ­e nregistrer! Pouvoir vivre et bosser – les deux sans règles – dans le même lieu, sans pression du temps et de l’argent, c’était le fantasme. Vous avez eu le temps de souffler depuis vos débuts ? FONKY FLAV Depuis deux ans, je n’ai pas pris un jour de repos. NEKFEU C’est un cas à part dans le groupe, car il s’est ­s acrifié pour 1995. En plus de la musique, il s’occupe de tâches vitales, défend nos intérêts. Au départ, on a signé n’importe quel contrat, mais on a tout blindé. Fonky Flav, c’est une machine de guerre. FONKY FLAV J’ai fait des études de gestion mais j’ai ­a ppris sur le tas, en écoutant les anciens. Je me suis pris des ­c arottes au début, mais on s’est débarrassés des escrocs. On a porté les coups au bon moment, on marche la tête haute, on est sains. NEKFEU On arrivait avec un esprit hip-hop f­ raternel, on ­p ensait que tout le monde était dans le partage, on



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­ ’imaginait pas le nombre de requins, on s’est même n fait racketter. La grosse désillusion, c’est quand ça venait d’artistes que je considérais comme des grands frères, des modèles… FONKY FLAV On a eu la chance d’être soudés, de ­b eaucoup parler entre nous. On s’est soutenus. Et on a pris un bon avocat ! Mais les gens ont essayé de nous désunir. Sur le disque, sur le merchandising, sur les éditions, sur les concerts : on a eu droit à toutes les escroqueries. Du coup, on est devenus très ­m éfiants. Et ça nous a vraiment donné encore plus de motivation. Les vrais amis, ce sont ceux qui ont vécu des galères ensemble, comme à la guerre… Et là, on a vraiment payé de nos personnes. C’est à la vie à la mort. NEKFEU On a affronté ça en n’étant pas les plus gros bras de la terre ! On n’était que des petits branleurs mais on a imposé notre truc. Ça nous a donné une légitimité dans le game. La force de l’album, c’est la simplicité de façade, la nonchalance, presque, alors que c’est très complexe derrière... FONKY FLAV C’est exactement ce qu’on prône : faire les choses sérieusement tout en étant cool, en r­ igolant. On adore le rap quand c’est simple et ­c ompliqué. NEKFEU On aime des formes d’apparence joyeuses, ­o ptimistes, tout en étant plus sombres, cyniques ou ­i roniques dans les paroles. On travaille énormément nos textes, car les choses les plus simples sont les plus ­p ercutantes. Ça ­s erait facile pour nous de faire du rap spé, de jouer les ­m ystiques et de ne pas ­c omprendre ce qu’on chante. On veut être ­accessibles tout en jouant beaucoup sur les mots, les figures de style, les ­r éférences. Quand j’écris, j’élimine b ­ eaucoup. Je passe du temps sur des détails, à trouver des mots avec une sonorité, leur rythme. J’aime les mots ­d ésuets, ­s outenus, qui choquent dans un discours de jeune. Pire : on se charrie. Même si j’arrive avec une punchline mortelle, je sais que je vais me faire v­ anner. Cet esprit critique très développé met une grosse pression : on écrit pour i­ mpressionner les potes.

« LA NOTORIÉTÉ, CE N’EST JAMAIS UNE FIN EN SOI, ON A ENCORE RIEN FAIT DANS LA MUSIQUE POUR JUSTIFIER ÇA. » FONKY FLAV

FONKY FLAV C’est dur, la démocratie ! On peut passer des jours à s’engueuler sur un détail. Parfois même sur le disque d’un autre… NEKFEU On n’arrive pas à comprendre que le pote ne soit pas sur la même longueur d’onde. On a ­t oujours été des emmerdeurs. J’étais un chien à l’école, je me suis fait virer de cinq lycées, j’ai fini par passer le bac en candidat libre. J’avais du mal à rester en place, à rendre les devoirs, j’étais insolent, je n’écrivais pas en cours, je remettais en cause les leçons d’histoire… Mais maintenant que j’ai quelque chose à perdre, je suis devenu plus sage. Dans le XIVè, à Paris, le regard des gens a changé ? FONKY FLAV Je suis entouré des mêmes personnes. On est juste devenus méfiants avec les « nouveaux amis », on a t­endance à faire bloc, nous six, en ­p ublic… La notoriété, ce n’est jamais une fin en soi, on n’a encore rien fait dans la musique pour justifier ça. NEKFEU Je n’ai jamais eu de problème de s­ ociabilité, ça n’a pas changé grand chose. Par contre, ça a m ­ odifié la donne avec les filles, ça rend plus… suspicieux. Vous avez un background en musique ? NEKFEU Rien, zéro. J’ai fait ce que je croyais être du rap depuis mes 11 ans, je ne connaissais rien à la musique. Ma culture hip-hop, elle n’a commencé qu’à 16 ans. C’est là que j’ai eu l’impression de faire vraiment partie d’un ­m ouvement. FONKY FLAV Ma mère m’a fait faire deux ans de solfège au conservatoire municipal de ­M ontrouge. J’ai tout ­a ppris seul bien plus tard, avec des ­l ogiciels. C’est ­ s urtout ­ H ologram Lo’ qui s’occupe de nos ­m usiques, il nous a sciés sur l­ ’album avec des i­ nstrus ovnis comme Jet Lag… Son o ­uverture d’esprit ­s ’entend vraiment. Et comme ça marche, on a envie de pousser ce délire le plus loin ­p ossible. NEKFEU On a tous envie de se mettre à la p ­ roduction. Et on a des copains musiciens pour faire ce qu’on ne sait pas faire. Après, le danger, c’est le rap p ­ rétentieux, qui se prend pour du jazz, faussement intellectuel. Un autre ovni, c’est Pétasse blanche... FONKY FLAV C’est un mec qu’on a rencontré au ­C anada qui a signé la production, Koudjo. On ne voulait pas faire un gros banger pour les clubs, mais les sons s’y prêtaient. Pétasse blanche, c’est une ­m étaphore de la cocaïne, le son va à l’encontre des paroles, les deux univers s’opposent…


NEKFEU Si le titre passe en club, c’est un vrai pied de nez. Mais ça aidera le message à circuler, ça serait assez drôle. FONKY FLAV Notre grosse question, c’était de s­ avoir si Pétasse blanche pourrait cohabiter avec des titres comme J’aime ça, si l’album serait cohérent. Tout s’est joué au mix. NEKFEU Il y a une sorte de récit, de chronologie dans l­’album. Baisse ta vitre c’est le début de soirée, on se ­d emande ce qu’on va faire. Puis on se retrouve en club avec Pétasse blanche, puis on se repose avec 103… Moi, ce que j’aime dans le rap, c’est qu’on me vende des images. C’est quoi cette histoire selon laquelle vous avez pris des cours de chant ? FONKY FLAV Ce ne sont pas vraiment des cours de chant. Ça vient de notre chanson La Suite, la ­p remière fois qu’on chantait vraiment… Ça a pris des jours de studio, des c­ entaines de copier/coller… Et arrivés sur scène, on était incapables de chanter le refrain, c’était dégueulasse. On avait honte en voyant les YouTube. On a pris conscience qu’on n’était pas des chanteurs. Pour assurer la justesse et résister à la fatigue vocale, on a vu une sorte de coach, qui nous a donné trois conseils. Du coup, il y a de vrais refrains, des harmonies sur l’album.

« J’AIMAIS L’ENGAGEMENT POLITIQUE DU ROCK, JE DÉCOUVRAIS UN MONDE QUI EXISTAIT EN MARGE DE LA RADIO. DANS LE QUARTIER, J’ÉTAIS UN MARGINAL, ON SE FOUTAIT DE MA GUEULE, ON M’APPELAIT L’ANARCHISTE ! » FONKY FLAV

une colonie de vacances où j’ai découvert le rock, ça tombait à un moment où le rap, sa récupération à la radio, m’énervait. Je me suis mis à Rage Against The Machine, Metallica, Nirvana, Red Hot, Sum 41… Il faut dire que les filles qui me plaisaient écoutaient du rock… (rires) J’aimais l’engagement politique du rock, je découvrais un monde qui existait en marge de la radio. Dans le quartier, j’étais un marginal, on se foutait de ma gueule, on m’appelait l’anarchiste ! FONKY FLAV J’adore le travail de production, de ­t extures dans le rock. Ça a été une révélation quand j’ai commencé à faire du son, on s’en sert aujourd’hui… NEKFEU Et puis un jour, j’ai lu une interview de Kery James où il disait écouter du rock, ça a tout validé. En parlant de validation : comment avez-vous eu l’approbation de Booba ? NEKFEU Ce qui nous a surtout étonné, c’est qu’il ait la gentillesse de le dire. C’est un de mes rappeurs p référés, son parcours est fou, c’est un des seuls ­ ­a nciens qui tienne encore la route. Ça a fait bizarre, cette validation, venant du mec qui rappait « c’est pas que j’aime pas me mélanger mais disons simplement que les aigles ne volent pas avec les pigeons » C’est quoi le « Paris Sud » du titre de l’album ? NEKFEU Dans le rap, c’est un territoire un peu ­m éconnu. Alors que pourtant, il y a le Saïan Supa Crew, Beat De Boul, César de L’Skadrille… On joue un peu aux ­A méricains : Paris Sud, c’est comme le Sud des États-Unis ! C’est juste une bande de mecs qui ont la vingtaine qui se sont rencontrés, qui ont tout vécu ensemble dans le même quartier. Ça n’est pas plus territorial que ça. Ceci dit, on fera notre concert à Paris dans le sud, au Palais des Sports (le 19 avril – ndlr). Comme Solaar ou NTM à l’époque. Interview piratée sur lesinrocks.fr

Vous avez toujours écouté du hip-hop ? FONKY FLAV On était vraiment des puristes, ­b ornés, c’était notre carapace. Mais on a vite refusé ce ­d iscours qui dit qu’un morceau arrête d’être bon quand il passe sur ­S kyrock. On n’est pas dans le d ­ élire « rap de rue »… NEKFEU Au collège, j’ai commencé par le rap. Il ne faut pas se voiler la face, on s’appelle 1995, on aime ce rap, le son, les machines des années 90… Mais on n’est jamais restés bloqués comme les puristes. Le purisme, c’est l’obscurantisme. Moi, à 14 ans, j’ai fait

1995 Paris Sud Minute www.facebook.com/undoubleneufcinq Un clip « Réel »

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PHOTO : DR


Foals Holy fire www.foals.co.uk Un clip « My number » ILLUSTRATION : ÉTIENNE VOILLEQUIN


A$AP Rocky Live.Love.A$AP www.facebook.com/asaprocky Un clip « Fuckin problems » ILLUSTRATION : MESHUA



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Autre Ne Veut. TEXTE Charlotte Vié

J’avais des envies de voyage, des envies de ­d épaysement, des envies de road trip. La musique à fond dans la bagnole, l’horizon brûlant et la fenêtre ouverte qui aurait permis au vent de s’y e­ ngouffrer sauvagement. J’avais envie qu’on m’emporte et qu’on me fasse ­r êver. Des envies de jeunes filles ­r omantiques qui ne pensent qu’à se faire décoiffer ­finalement. J’avais e­nvie de sentir le pouvoir des routes qui ne mènent nulle part, les promesses des contrées ­lointaines et inconnues. Je voulais trouver une terre fertile, ­d ifférente, rencontrer des i­ nconnus au visage familier, découvrir enfin le lieu auquel j’appartenais depuis toujours sans le savoir. J’avais un peu envie de fuir aussi. Aller de l’avant comme ça à toute ­a llure c’est toujours suspect, c’est souvent qu’on laisse quelque chose derrière soi. Et souvent c’est quelque chose d’assez torturé, pas réglo, pas très beau à voir. Et puis il faut se méfier des lieux communs donc à force de nous répéter tout le temps que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, on finit ­f orcément par penser que ça vaut quand même le coup d’aller ­v érifier par soi-même. Mais il y a des moments comme ça où on manque de courage. C’est con, mais c’est fréquent. Et puis le temps passe. Mes envies de voyage vont et viennent. La route je l’ai souvent imaginée, elle ­r essemble à quelque chose qui ne mène nulle part. Parfois même quand je pense à elle, je m’ennuie. Elle semble tellement droite et sèche. Je n’y vois pas de ­v irage, pas d’oasis, que des stations d’essence pour me permettre de refaire le plein encore et e­ ncore, pour mieux repartir, continuer à rouler, sans a­ rrêt. Et je m’ennuie putain sur cette route sans fin. Et la ­m usique dans la voiture prend des allures ­m onotones. Un peu comme si les chansons ­t ournaient en boucle i nlassablement. Comme si toutes les chansons de ­

l­’album n’étaient en fait qu’une seule et même ­c hanson. Je me lasse. Je me lasse vite. Je m’ennuie déjà. J’ai envie de prendre des raccourcis, de planter la v­ oiture quelque part mais je ne vois rien à ­l ’horizon, ­a ucun relief, une longue route plate et insipide et ça me gonfle. J’ai des rêves de grandeur. J’ai des rêves d’exotisme, de différence et de solitude. Mais je me trompe. Et j’ai peur tout le temps. C’est lancinant, ça me titille constamment et c’est plein de paradoxe. Ca me tape sur le système et ça ne décolle jamais. Je ne m’envole jamais. C’est lourd tout ça, c’est chiant. Oui, c’est ça. J’ai dépassé le stade de l’ennui, ­m aintenant je me fais chier. Et la petite voix me saoule, elle me fatigue. Elle ne me comprend pas. Je me dis tout et son contraire et ça me tend ! Et tout me semble faux, et je n’arrive pas à le dire, et je n’arrive pas à crier. Et tout me semble lent, et fabriqué. Je n’ai jamais su comment faire et, au volant de cette voiture, je m’imaginais quoi ? Je pourrais la foutre en l’air contre une de ces putains de station essence par exemple, et puis tout ça ­p rendrai feu. Et puis je me sortirais de là je sais pas comment et je serais là, debout, au bord de la route un peu ­d ésorientée, normal, la voiture en feu derrière moi. Sans elle, je suis plus vulnérable mais je peux aussi mieux me faufiler et quitter cette putain de soi-disant route du bonheur. Et ouais, peut être j’irais moins vite mais je m’y vois bien là, sur le bord du chemin, un peu paumée mais le sourire au coin des lèvres. Je vais quand même pas me laisser emmerder… Autre Ne Veut Anxiety www.autreneveut.com Un clip « Counting » PHOTO : JODYROGAC



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José James. TEXTE Sandie Cabrol

Il s’est réveillé un matin et cette voix suave et résonnante a coulé de sa gorge. On s ‘est assis sur un banc face à la mer et il m’a chanté que le paradis, c’est ici. Il s’est entouré de notes jazzy, un brin bossa nova, pour faire voyager sa musique. On a échangé sur tous les sujets, parlé de tout et de rien, de la pluie et du beau temps qui passe, des rêves d’enfants qu’on devrait ­laisser filer...qui mieux que lui peut comprendre que je m’y accroche? Pendant ce moment hors du temps, il a glissé quelques secrets au creux de mon oreille, s’est confié et a raconté. Il n’a pas eu besoin de quitter le pays imaginaire pour tomber amoureux. Exit la fée Clochette, les sirènes et Wendy. Il s’est envolé sans retenue, sans limite, a rempli ses poches de trésors trouvés sur des plages maintes fois foulées, a remarqué des couleurs et goûté des saveurs jusqu’alors inconnues, est allé toucher le ciel plusieurs fois, avant de retomber, sans un nuage pour le rattraper. Une longue chute, avec la s­ ensation qu’une fois arrivé, le sol le recracherait comme un vulgaire caillot dans un geyser de lave furieuse. Il a souffert, pleuré, s’est désespéré, a réconforté pour se rassurer, pleuré encore, s’est promis de ne jamais ­recommencer, pleuré toujours.

Les pirates ont essayé de le faire boire pour noyer son chagrin, Crochet lui a roulé un joint pour qu’il expire la fumée de la souffrance, mais il n’est pas comme ça Peter Pan. Il a eu le courage d’affronter ses maux forts avec des mots plus forts encore. Il a laissé les é­ motions piquer son cœur, comme une poupée ­v audou, sans protection. Puis un jour, il s’est relevé, a ouvert les yeux pour ­d écouvrir un ciel bleu. Il a réalisé ce qui lui restait à explorer et l’a chanté. Il a fait couler du piano teinté de blues, pleurer des synthés languissants. Il a ­a rrosé le tout de jazz, parce qu’il avait d’autres choses à dire. On ne reste pas indéfiniment longtemps au pays i maginaire sans en revenir avec quelques grandes ­ réflexions philosophiques...où s’arrête le début, ­ où commence la fin? Il a posé ses bases avec une ­c ontrebasse, parce que rien ne vaut quelques acquis bien mérités pour mieux questionner. Toi, moi , le monde et la solitude ? Vouloir, désirer, souhaiter, ­e spérer. Bref, Peter Pan s’est frotté à l’amour et nous le raconte en musique.

José James No beginning no end www.josejamesmusic.com Un son « Make it right » ILLUSTRATION : ÉTIENNE VOILLEQUIN


Toro Y Moi Anything in return www.toroymoi.com Un clip « Say that » ILLUSTRATION : DIONA


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Kavinsky Outrun www.myspace.com/kavinsky Un clip « Protovision » ILLUSTRATION : D58JUEH



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Sin Fang. TEXTE Elodie Jolly

15h, vendredi, jour de congé. Les œufs brouillés sont prêts, le jus d’orange à peine servi et les muffins grillent dans le toasteur. On est bien là ? Vous serez encore mieux en appuyant sur « Écoutez ». Flowers est un album fait pour vous dé-tendre. Un peu de rock, un peu de folk, de la voix, des sons déjà entendus ailleurs maintes et maintes fois (« Mais si chéri, je t’ai dit que j’avais déjà entendu ça quelque part ! ») mais dont on ne se souvient pas de la provenance. À que cela ne tienne. Sin Fang vous charme, vous ravit même ! Ah, ça faisait longtemps. On se détend, on profite des morceaux qui s’enchaînent bien, très bien même. On s’amuse, on sourit à l’écoute de passages qui ­i nterpellent (écoutez avec attention Catcher, ma préférée !). Et bien ? C’est ça, finalement, passez un bon moment ­musical. ­S e dire que même si y a pas de soleil aujourd’hui, bah on a eu chaud quand même ! Trêve de poésie, é-cou-tez !

Sin Fang Flowers www.heysinfang.com Un clip « Look at the light » PHOTO : DR


Mykki Blanco Cosmic angel www.facebook.com/MykkiBlanco Un clip « Kingpinning » ILLUSTRATION : SAKARISINGH


Soul Square Millésimes Séries (volume 1) soundcloud.com/soul-square Un clip « My home » ILLUSTRATION : PEYPO




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STRFKR. TEXTE Julien Valentin

J’aime le train. Cette affirmation, d’une banalité ­é vidente n’est pourtant pas à prendre à la légère, dans mon petit univers fait de déplacement ­i ncessant et où la vitesse le dispute sans cesse à l’efficacité. Un c­ ollègue déambulait l’autre jour avec sa carte P ­ latinum d’Air France dans les couloirs de ma société, et j’ai ressenti une certaine empathie, teintée de tristesse pour cette personne : « Quel malheur pour toi de ne pas connaître les joies de ne chercher à voyager qu’en train ! ». Mon idée n’est pas de vous faire un cours magistral sur ma trouille manifeste de tout ce qui est lié de près ou de loin au voyage aérien, mais bel et bien de ­p arler de musique. Prenons un exemple très simple. Vol ­Paris/ Biarritz, une heure de vol, vingt minutes de d ­ écollage, vingt minutes d’atterrissage. Ce qui vous laisse ­environ un quart d’heure de ­tranquillité d ­ érangée par le ­ c ombo « jus de tomate/snackers/annonce ­c omico-professionnelle du capitaine pour annoncer la température au sol à Biarritz ». Si vous ajoutez vos mains moites et crispées sur les accoudoirs du rang 20 (vous avez remarqué qu’on se r­ etrouve toujours au fond dans ces avions de malheur ?), vous aurez tout au plus le temps d’écouter les deux premiers titres du dernier album que vous a conseillé votre meilleur ami et que, tout compte fait, vous ne trouvez pas si bien (Ra Ra Riot ? Sérieux ?). Aujourd’hui, Biarritz/Paris, le paysage défile, je suis dans le train, je suis heureux. Quand en plus je m’attelle à l’écoute du successeur de Reptilians de ce groupe au nom de scène imbitable (Starfucker, ­s obrement rebaptisé STRFKR pour ce nouvel opus), je me dis que finalement, tout va très bien ! Pour reprendre mon exemple de tout à l’heure, dans l’avion, j’aurais certainement classé cet album dans la

longue catégorie des confirmations déçues, des suites sans saveur tuant dans l‘œuf tout espoir de naissance d’un bon groupe d’électro-pop. Car je ne vous cache pas que le début de Miracle Mile est un peu p ­ oussif, voire fatiguant. Pas beaucoup de cohésion dans cet ensemble de titres qui se suivent en ­c herchant leur place. Tiens un peu comme cette vieille dame qui passe pour la troisième fois devant moi et qui a du mal à comprendre la logique implacable de la n ­ umérotation des sièges de la SNCF (le numéro 23 à côté du 64… sans commentaires). Revenons à nos artistes suédois. Seul le train pouvait donc me donner la chance d’aller jusqu’à la piste 8 de Miracle Mile et alors de commencer ce ­m erveilleux voyage musical et vaporeux, l’esprit perdu dans la contemplation de la forêt landaise. Quelque part entre Morcenx et Bordeaux St Jean (5 minutes d’arrêt), j’ai trouvé le digne descendant de Reptilians, riche de pépites électriques et tubesques (Atlantis ; Last Words) et définitivement taillé pour des écoutes l­angoureuses, romantiques. Il se dégage quelque chose d’un peu « moite » de cet album, de délicieusement sensuel… ok, faut que je me calme ! « Bonjour Mr le contrôleur… »

STRFKR Miracle mile starfucker.bandcamp.com Un clip « Atlantis » ILLUSTRATION : ÉTIENNE VOILLEQUIN



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Art. The godfather : MNK Crew ..........................page Benoit Jammes ............................................page Greg Guillemin ...........................................page Emilie Abou ...............................................page Dave MacDowell ........................................page

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Le Godfather. MNK Crew. Salut le MNK CREW, qui se cache derrière ce crew ? Salut à tous ! Mnk, 24 ans, Montpelliérain, illustrateur anonyme ! Comment s’est passé ce début d’année 2013 ? Quels sont tes projets en cours ? Début 2013 légèrement freestyle niveau santé mais grâce aux fameux 5 fruits et légumes/jour tout est rentré dans l’ordre ! Je travail actuellement pour une marque ­d’Energy Drink aux USA, sur du logo pour de talentueux ­musicos, de la collaboration avec des artistes l­ocaux et de la créa urbaine dont je ne peux parler sous peine d’incarcération imminente ! Sur l’internet, j’ai vu que tu bossais (ou as bossé) avec ton frère. Le duo est toujours d’actualité ou bosses-tu en solo ? Mon frère est plus branché vidéo, 3D, animation, etc.. et quand mon travail dérive dans son u ­ nivers,

on ­ s’enferme et l’on revoit le jour qu’une fois le projet t­erminé ou que l’odeur de poney devienne ­i nsupportable !! Mais c’est toujours cool de taffer avec mon frère, on a la même vision des choses et nos idées se complètes plutôt bien. Le duo est toujours d’actualité, peut être un nouveau court métrage cette année... D’où t’est venue l’idée d’avancer sous les traits d’un singe ? Peut être à cause de mon amour pour la banane (je parle bien du fruit hein !) ou alors parce que j’adore flâner nue en me grattant les... coudes ! Plus sérieusement, le singe est l’animal qui se ­r approche le plus de l’homme, l’idée était d’avoir un singe qui aurait évolué intellectuellement comme nous (je ne sais pas si c’est une bonne chose) mais pas physiquement, j’ai voulu garder son côté primitif et j’ai trouvé le résultat plutôt cool !


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Dia De Muertos


Quel a été ton parcours depuis tes études au Studio M de Montpellier ? Après mes études, j’ai eu beaucoup de mal à trouver du travail et j’ai pris l’initiative de me lancer en temps qu’auto entrepreneur infographiste. Et c’est parti pour une longue série de flyers, cartes de visite, logos,.. pour des particuliers. J’étais tout ­s implement frustré de faire des affiches de boite de nuit pour le bobo du coin ou le boucher du village. Travail pas très intéressant. Moi ce qui me branchait c’était tout ce que je pouvais voir chez certains artistes tels que Banksy, Obey, KAWS, Kidult, Supakitch... Et c’est à ce moment là que j’ai commencé à me créer mon propre univers en parallèle. Puis des marques comme Nike, Barq’s, RJ Watches, Hensen’s, etc.. m’ont fait confiance ! Quel est ton processus de création ? Posca ou Photoshop ? Alors je mets d’abord toutes mes idées sur papier, je scanne le tout et passe sur Illustrator pour mettre tout cela au propre. Ensuite il m’arrive d’imprimer mon travail et de le retravailler à la main. Il m’arrive aussi d’utiliser des pochoirs. J’ai fait récemment l’acquisition d’un rétroprojecteur pour réaliser de la maxi fresque murale.

« L’IMAGE QUE DÉGAGE LES ANONYMOUS COMME DÉFENSEURS DE LA LIBERTÉ ­ ­D ’EXPRESSION CORRESPOND PLUTÔT BIEN A MON ÉTAT D’ESPRIT... »

Quelles sont tes sources d’inspiration ? Je m’inspire de tout ce qui m’entoure : cinéma, comics book, publicité, culture hip-hop, etc.. mais aussi de nombreux artistes talentueux : Niark1, Monsta, Fakir, Bunka, Cuypi, Nook, Nathan Walker, Jared ­Nickerson, Andrés Ariza, Sakiroo Choi et plein d’autres !! Sur certaines illustrations, ton perso fait penser au héros de V pour Vendetta qui a été repris par les ­Anonymous. Derrière ton travail y-a-t-il un message «politique» ? Je n’ai pas d’opinions politiques. L’image que d ­ égagent les Anonymous comme défenseurs de la ­ l iberté d’expression correspond plutôt bien à mon état ­

­d’esprit. C’était un clin d’œil à ce puissant mouvement! Comment perçois-tu l’évolution de l’art c­ ontemporain urbain ces dernières années ? L’art contemporain urbain n’a jamais était a­ussi ­p opulaire ! Quand on voit tous ces jeunes au d ­ uvet fertile porter du OBEY de la tête aux pieds ou ­encore toutes ces marques de luxe qui s’arrachent une ­c ollaboration avec KAWS ou même la dernière ­c ampagne de pub de Deezer réaliser par McBess, tout cela prouve que cet art en perpétuelle évolution a bel et bien pris place dans notre société. Est-ce que cette évolution «médiatique» t’as permis d’évoluer également plus rapidement ? C’est certain ! La chasse au dernier artiste HYPE est lancée et cela permet d’ouvrir rapidement les portes aux artistes. Il suffit de trouver ce fuc*ing mode d’emploi pour ­d evenir HYPE, c’est si simple !!! Tu peux nous parler de ta rencontre et de ta ­c ollaboration avec Glenn Arthur ? Je suis tombé par hasard sur l’un de ces dessins qu’il n’avait pas terminé. Je lui ai tout simplement p ­ roposé de le récupérer et de mixer mon style au sien. Il a aimé mon univers et a rapidement accepté. Une amie m’a dit « si tu retravailles ce dessin, je me le tatoue sur la cuisse ». Une semaine plus tard il n’attendait que sa cuisse !! Glenn a adoré le résultat !! Quels sont les prochains projets du MNK CREW pour 2013 ? Chiner du talent prêt à rejoindre le crew (fais t­ ourner l’info), expo perso, court métrage, ­ c ollaborations, ­e xploiter de nouveaux supports, exploiter les rues, éviter la police, faire la paix avec mon banquier et manger bio !!

www.behance.net/mnk

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MNK never die


Papy Sailor


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Sticky girls

Sticky girls

Trophy

Take your pills



Catch banana


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Crew

Bad day

Come to daddy


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Vector me


Da’ monk



Da’ Bob


Twiggx




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Benoit Jammes. « Je suis un graphiste de 32 ans, habitant près de Paris et pour la petite histoire, je suis retombé sur un vieux stock de K7 chez moi et j’ai eu beaucoup de sympathie à la vue de ces objets qui marquent une époque révolue : celle de mon enfance et des années 80. Je n’avais plus rien de toute façon pour les écouter alors je me suis dis que plutôt de les jeter, j’allais les ressusciter en faisant quelque chose de créatif... c’était de l’audio, ce sera du visuel ! Et elles sont plus heureuses maintenant que dans une boite à chaussures... Certaines font référence au cinéma, d’autres sont plus des mises en scènes humoristiques. L’important est que la réaction soit immédiate et je pense que les gens sont touchés parce que ­b eaucoup font parti de cette génération cassettes, et qu’ils ont chacun leur souvenir avec ce si sympathique objet. »

www.flickr.com/photos/sisimissa www.facebook.com/benoit.jammes.artworks benoitjammes.com


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Première K7 achetée... Benny B vers 90 je crois... Une K7 rose avec les mecs en jogging blanc. Je trouvais ça terrible ! K7 préférée... Tous les best-of que j’ai pu faire le soir dans ma chambre, debout devant ma chaine le doigt sur REC, à me croire en s­tudio. Dernière K7 achetée... Je dirais une vierge, pour copier les premiers CDs qui commençaient à circuler alors que j’avais pas encore de quoi les balader. Les discman au début c’était trop la classe mais c’était réservé au beaux gosses, ahah ! La K7 que tu adorais et dont la bande ‘est retrouvée emmêlée... Aucun incident de ce type à déclarer si je me souviens bien. J’y faisais trop attention, toujours bien rangées dans leurs boites et pas de sous-marques. Uniquement du TDK et du Sony ! La K7 que tu garderas tout ta vie... Dangerous de Michael Jackson. Pour le son et pour sa pochette. Ta marque de K7 préférée... L’originale, avec le plastique de couleur et sa fenêtre centrale. Mais surtout pas les dernières t­ransparentes ou monobloc ! La K7 qui a servi à faire le tableau des Simpsons... Je ne sais plus...J’hésite entre Technotronic et Top DJ... La K7 que tu pourrais offrir à tes enfants... Si tu parles de mes créations je dirais la Nuage ou la Fusée, ou les deux : ça fonctionne ensemble ! Si tu parles de K7 ­n ormales, j’aurais trop peur de voir dans leurs yeux que j’ai 100 ans ! La K7 que tu as retrouvée et dont tu avais complètement oublié l’existence... La B.O. de Robin des Bois avec Kevin Costner, un truc improbable. Dans 10 ans, est-ce que tu feras la même chose avec tes CDs ? T’oublies que y a eu le mini-disc entre temps ! Et puis de toute façon on va éviter de tomber dans un délire ­m onomaniaque ­t emporel hein...


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Grégoire Guillemin. Grégoire Guillemin, illustrateur de son état, vient de sortir une belle série d ­ ’illustrations ­m ettant en scène la vie privée des super-héros. Batman, Iron Man, Spider Man, malgré leurs dons et leurs talents sont finalement des mecs comme tout le monde. Avec, parfois même, leurs petits travers. Les super-héros baisent, vont aux toilettes, mangent des burgers... La vie quoi. On vous conseille également d’aller jeter un coup d’oeil à ses précédentes séries ­d’illustrations sur Behance ou Society6, car le mec a du talent et des idées.

www.facebook.com/gregleonguillemin


Banner painkiller


Bat & Cat


Bat dilemna


Bat donuts


Cat & Ivy


Cat brush


Iron game


Cat pacifier


Lara


Spider bogie


Spider poo


Super burger


Super finger


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Émilie Abou. Vous présenter les oeuvres d’Émilie Abou sur digital ou print pourrait être un blasphème. Tant le travail de cette jeune française est incroyable. Découverte il y a quelques semaines au sein de la galerie Nicolas Hugo, nous avons été conquis par son style particulier. Se retrouver face au portrait d’un homme réalisé au bic... Le souci du détail, des ombres, de la finesse du dessin... Ou devant le dessin d’une femme, obèse, à la tête de mort. A 20 ans, étudiante en arts plastiques, Émilie Abou a un bel avenir devant elle. Ses oeuvres sont d’une force rare pour une artiste de son âge. Et c’est encore plus vrai quand vous les avez devant les yeux. Suivez son actu, pour aller découvrir son travail lors d’une prochaine installation.

www. facebook.com/emilie.abou.1


Homophilus - techniques mixtes -



Sans titre - Dessin bic/acĂŠtone, transfert scotch & couture -


Le Kid - crayons de couleur et rodo誰de -


Obèse, pardonne mes sarcasmes - mine de plomb -


Sans titre - dessin au bic/acĂŠtone, transfert scotch -


Sans titre - dessin au bic/acĂŠtone, transfert scotch -


Sans titre - techniques mixtes -


Sans titre - dessin, rodo誰de -


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Dave MacDowell. David MacDowell est un artiste autodidacte qui se joue de la culture des grands média américains et qui pointe la perversion des idoles et du système moderne. Travaillant principalement avec l’acrylique sur toile, David n’a pas peur de taper dans le côté obscur des cultes de la société américaine. Ce grand mélange acidulé de portraits de célébrités, de bébés en pleurs, de personnages de cartoon, d’aliens et de rivières de sirop ne laisse pas indifférent. On peut y déceler un humour corrosif, une tristesse profonde, une révolte électrique ou tout simplement un dégoût vicieux des modèles médiatiques qui ont envahi la planète.

macdowellstudio.com


Abide


I get high with a little help from Wermer !


Who ya’ gunna call ?


Chris Brown


Kitty fight !


McQueen


Walter Flintstone


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Caddie.


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Nike Air Force 180 Mid Phoenix Sun

Kellogg’s Froot Loops

All Gone 2012 La MJC

La Conjuration des imbéciles John Kennedy Toole Éditions 10/18

The Boys (comic book) Garth Ennis & Darick Robertson Panini Comics

Vingt-trois prostituées (BD) Chester Brown Éditions Cornelius

Os Gemeos ICA Boston

Tattooisme Chris Coppola & Frédéric Claquin Éditions Herscher


La Compact Cassette... sent le printemps

- playlist intemporelle fabriquée à la main -

playlist à écouter sur lacompactcassette.tumblr.com Michel Fugain & Le Big Bazar Le printemps Misun July Saragossa Band Big bamboo (Ay Ay Ay) Major Lazer Watch out for this (Bumaye) Rodriguez Hate street dialogue (Round Table Knight Edit) K.Frimpong & His cubano fiestas Kyenkyen Bi di Mawu Kami de Chuwu Anna Nicole Smith Elliphant Down on life AlunaGeorge Attracting flies Himanshu Womyn Boogie Belgique Swing thing Laura Mvula She Kavinsky Suburbia Mop Mop Heritage (feat. Anthony Joseph) Flume On top (feat. T-Shirt) Robots needs oils Ganja tune (Molono.Bass remix) DSL Goldorak Trevor & Lisa The night of the wolf Rhye The fall Autre Ne Veut Counting

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Contributions. JULIEN VALENTIN CHARLOTTE VIÉ PEYPO www.facebook.com/peypoGN www.behance.net/peypoGN ÉLODIE JOLLY achacunsaverite.wordpress.com SANDIE CABROL www.sandiscovery.com ÉTIENNE VOILLEQUIN insadrawings.blogspot.com insad.blogspot.fr DIONA jungle-juice.blogspot.com www.facebook.com/diona.illustrations LA COMPACT CASSETTE lacompactcassette.tumblr.com Et merci au MNK Crew pour la couv’ exclusive !



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