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FAITES L’AMOUR

PROMOTION 2015 / 2016

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ISCPA

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J3 - JEUDI 4 FEVRIER 2016 N°11

Actualité, analyse et dérision, tout sur les religions à Lyon

PAS LA GUERRE

Les ultra-orthodoxes juifs au pied du mur p.3

Amour & religion 2.0 p.6

@le10duMat

Le zuisme, religion sensation en Islande p.7

www.10dumat.iscpalyon.com


Le monde des religions

EDITO Léo Roynette Rédacteur

God bless America !

Une église et une mosquée détruites dans la « Jungle » de Calais

Pour réagir et approfondir la lecture www.10dumat.iscpalyon.com 10dumat@iscpalyon.net

Directrice de la publication Isabelle Dumas

Directrice de la rédaction Dominique Humbert

Rédacteur en chef Maxime Feuillet

Rédacteurs David Hernandez, Lilian Gaubert, Laura Turc, Florentin Perrier, Maxime Feuillet, Leo Roynette, Léa Masseguin, Charline Bakowski, Hugo Borrel, Charlène Ravella, Pierre-Antoine Barut, Arnaud Bastion, Johanne-Eva Desvages, Paul Dalas, Stéphane Monier, Morgan Couturier.

© Philippe Huguen AFP

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n a parfois tendance à penser que la plupart des fondamentalistes religieux sont localisés dans les monarchies du Golfe persique, et plus généralement, dans les pays musulmans. Toutes les télévisions américaines s’horrifiaient des campagnes de propagande de Daesh, qui cristallise aujourd’hui toutes les peurs occidentales d’un extrémisme religieux. Mais les Etats-Unis ne sont pas en reste. Les médias américains nous renvoient une image d’un pays libre, émancipé, libéré et progressiste. Il ne s’agit là que d’un écran de fumée déployé par le pays de l’Oncle Sam pour masquer l’archaïsme de la pensée des Etatsuniens dans la Bible Belt. Région rurale, elle représente une forte minorité chrétienne intégriste, opposée aux mœurs modernes. 40 % des Américains pensent que Dieu a créé les humains dans leur forme actuelle il y a 10 000 ans. 60 % considèrent que les récits bibliques sur la création de la Terre en six jours et l’Arche de Noé sont vrais, mot pour mot. Littéralisme ? Intégrisme ? Manque de culture ? Rejet de la science ? Ou tout simplement étroitesse d’esprit ? Pas étonnant que, pour les primaires républicaines qui ont débuté hier en Iowa, les deux favoris ne soient autres que le populiste Donald Trump et l’évangélique Ted Cruz. Les Etats-Unis ont les élus qu’elle mérite.

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undi 1er février, une église évangélique ainsi qu’une mosquée ont été détruites dans la « Jungle » de Calais. Le démontage de ces deux édifices, faits de bois et de cabanes, réalisés par des bénévoles de différentes associations et quelques migrants, intervient « conformément à l’arrêté préfectoral du 19 janvier 2016 qui prévoit l’expulsion d’office des occupants d’une bande de 100 mètres », selon la préfecture. L’arrêté visait à empêcher l’intrusion de migrants sur la rocade portuaire de Calais, permettant aux forces de l’ordre d’avoir une meilleure visibilité. De son côté, Etienne Lhermenault, président du Conseil national des évangéliques de France a réagi : « Dans le climat général d’hystérie antireligieuse, ces destructions sonnent comme un aveu : faute de pouvoir s’en prendre aux réfugiés, on essaie de les priver de ce qui nourrit leur espérance ».

Une religieuse accouche sans le savoir

Un « boom » évangélique en Espagne

’histoire est un peu cocasse. Une jeune nonne, originaire d’Afrique du Sud, qui souffrait de sévères douleurs à l’estomac, s’est rendue à l’hôpital avant d’accoucher d’un enfant en parfaite santé. Ne sachant pas qu’elle était enceinte, cette dernière a donc été extrêmement surprise en apprenant l’heureuse nouvelle. Cette histoire plutôt insolite n’est pas la première du genre. L’année dernière, une sœur salvadorienne avait, elle aussi, accouché de la même manière. Cette dernière en avait alors profité pour appeler son nouveau-né du même nom que le pape François.

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elon une enquête quantitative conduite par l’Observatoire du pluralisme religieux en Espagne, le pays de la paëlla compterait aujourd’hui 3759 lieux de cultes protestants. 90% sont évangéliques, dont 825 ont été construits durant les cinq dernières années. Selon une moyenne établie par l’enquête, ce ne sont pas moins de douze églises qui verraient le jour chaque mois. Très en vue en Amérique latine, l’offre religieuse évangélique s’acclimate donc très bien à l’Europe. De quoi contrer ceux qui pensent que « ce qui marche en Amérique latine, ne marche pas en Europe. »

7000

En 2015, selon plusieurs sources, 7 000 chrétiens ont été assassinés dans l’année à travers le monde, soit une vingtaine par jour. Il s’agirait d’un chiffre qui a doublé en un an. Trois grandes zones dans le monde seraient « crisogènes » : le Moyen-Orient, la bande sahelo-saharienne (avec le Nigéria notamment) et le sous-continent indien (avec le Pakistan).

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Actualité

« Un temps pour la prière et un temps pour le lit » Le gouvernement israélien vient de prendre une décision historique. Une zone de prière mixte vient d’être créée au pied du Mur des Lamentations, le lieu de recueillement le plus important de la religion juive. Une décision qui scinde Israël en deux.

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epuis dimanche 31 janvier, hommes et femmes peuvent désormais se recueillir ensemble au pied du Mur des Lamentations dans la vieille ville de Jérusalem. La question faisait débat depuis des années entre les milieux ultra-orthodoxes et les branches les plus modérées parmi les autorités juives. Les ministres israéliens ont fini par trancher, se prononçant à 10 voix contre 5, pour la création d’un espace mixte de 900 mètres carrés au pied de la partie sud du mur. Parmi les contres, on retrouve trois représentants de partis religieux fondamentalement opposés aux courants non orthodoxes du judaïsme. « C’est une avancée historique, témoigne Claude Lévy, la présidente de l’association l’Amitié judéo-chrétienne de Lyon. Dans les zones de prière [devant le Mur des Lamentations Ndlr] les femmes ont toujours été séparées des hommes par un mur. Pour communiquer, nous devions monter sur une chaise ou sur un escabeau .» Selon les mots de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, il s’agit d’ « une solution juste et créative ». Une première pierre à l’édifice Une solution créative, le terme est bien choisi puisque les synagogues juives libérales sont les seules où femmes et hommes ont le droit de se

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côtoyer. « Dans les synagogues appartenant à des branches traditionalistes, un étage nous sépare des hommes. Mais si les rabbins appliquent la Halakha [la loi juive ndlr], comme le fait le grand rabbin de France, les femmes doivent se trouver à la même distance que les hommes de l’hôtel, pour ne pas qu’il y ait de différence », explique Claude Levy, avant de poursuivre : « C’est également le cas à la Grande synagogue de Jérusalem. Mais j’ai déjà assisté à des séances mixtes pour certaines occasions. » La décision du gouvernement israélien semble donc reconnaître une certaine modernisation des pratiques religieuses juives. Elle intervient après un long combat des juifs réformistes, et notamment de l’association Les femmes du mur, qui ont œuvré pour que leur pratique soit reconnue par leur gouvernement. Alors, la création d’une zone mixte dédiée à la prière risque-t-elle de bouleverser la tradition ? Barrage des orthodoxes Pour le grand rabbin de la synagogue de Lyon, Richard Wertenschlag : «  Cette décision n’est en rien le symbole de la modernisation de la religion. Je pense qu’il y a un temps pour tout. Il y a un temps pour la prière et un temps pour le lit conjugal. Si on a une char-

mante jeune fille à ses côtés, on aura évidemment du mal à se concentrer sur la prière. Connaissant les faiblesses humaines, les rabbins ont préféré, depuis des centaines d’années, séparer les hommes des femmes. C’était le cas dans les églises et ça l’est toujours dans les mosquées. » Quoi qu’il en soit, la création d’une zone mixte, au pied du Mur des Lamentations, n’est pas encore terminée. Il faudra attendre encore quelques mois avant qu’elle ne soit mise en place. Selon LeMonde.fr, le financement du projet n’est pas encore totalement bouclé et l’obstruction bureaucratique des opposants menace d’allonger les délais.

Paul Dalas Une femme lit la Torah au pied du Mur des Lamentations. ©Ariel Schalit AP


Le dossier

En France, il existe de plus en plus de couples mixtes.

Le coeur a ses raisons que la religion ignore Juifs, musulmans, catholiques, hindous… Malgré tous les défis que cela implique, l’amour ne semble pas avoir de religion. Tolérance, ouverture d’esprit et compromis semblent être les ingrédients indispensables pour concilier croyances et sentiments.

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ien ne les prédestinait à une histoire amoureuse, et pourtant. Firouze et David se sont rencontrés sur les bancs de l’école et filent désormais le parfait amour. Après plus de vingt ans de vie commune, ils ont aujourd’hui trois enfants et coulent des jours heureux dans la banlieue lyonnaise. Pourtant, tout aurait pu en être autrement. En effet, Firouze est musulmane et David, à l’époque, enfant de chœur. Une différence de religions et de cultures qui aurait pu être fatale à leur idylle. Pour arriver au couple solide qu’ils sont aujourd’hui, ils ont traversé beaucoup d’épreuves. « Nous, on ne se posait pas vraiment de questions. C’est le monde extérieur qui nous poussait à s’interroger. Au départ, nos parents étaient inquiets. Ils se demandaient comment nous allions avancer malgré nos différences, explique la quadragénaire. Avec le temps, les doutes se sont estompés et les craintes envolées. Le couple a réussi à convaincre son entourage que l’habit ne faisait pas le moine :

Léa Masseguin

« On ne choisit pas la personne que l’on aime. L’amour n’est pas cartésien. Le jour où ça vous tombe dessus, c’est comme cela et pas autrement. » Firouze et David sont un bel exemple pour donner tort à ceux qui pensent qu’un couple mixte est inévitablement voué à l’échec. Une augmentation du nombre de couples mixtes L’histoire de David et Firouze est loin d’être un cas isolé. Clément et Clélie, Cyrielle et Momo, Sophie et Raphaël… Tous ces couples ont deux points communs : ils s’aiment mais n’ont pas les mêmes croyances. Il n’existe pas de statistiques officielles sur les mariages interreligieux mais le directeur du cabinet du cardinal Barbarin, Pierre Durieux, remarque une augmentation de ces unions. L’association Aux amoureux du ban public, ayant pour but de faciliter les démarches juridiques des couples franco-étrangers, établit le même constat : « Ici, la religion intervient for-

cément car elle fait partie du bagage culturel de ceux que l’on accueille, explique Cyrielle, une bénévole. Nous recevons de plus en plus de monde, surtout des étudiants. » Des couples comme les autres Ces différences de convictions, souvent sources de discordes, sont toutefois celles qui font la force et la richesse d’un couple. Avec le recul, David et Firouze sont persuadés d’avoir créé un socle beaucoup plus solide pour leur relation : « Nous avons dû creuser au fond de nous-mêmes pour savoir pourquoi nous voulions vraiment être ensemble », confie Firouze. Pour vivre heureux malgré les différences, d’autres sont parvenus à séparer la sphère religieuse de leur histoire amoureuse. « Pour moi, la religion et l’amour sont deux choses indépendantes », explique Clément, juif pratiquant, en couple avec Clélie, athée. Selon lui, si chacun respecte les croyances et l’éducation de son(sa) partenaire, il n’y a aucun

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mises en question. Les premières incompréhensions et appréhensions viennent notamment des familles et de l’entourage. C’est le quotidien de Sophie, musulmane. Voilée et mariée à un musulman pendant dix-huit ans, elle a refait sa vie avec Raphaël, un juif non-pratiquant. « La condition des femmes m’a révoltée et j’ai mis un coup de pied au voile. » Née d’un coup de foudre à l’occasion d’un don du sang, leur idylle ne tient toutefois qu’à un fil. « Pas plus tard qu’hier, ma mère m’a dit qu’elle refusait de voir Raphaël. Mon entourage ne voit pas une personnalité mais un juif. C’est comme si j’étais célibataire », regrette Sophie. Aujourd’hui, elle a des doutes quant à l’avenir de sa relation et envisage même de lâcher prise.

©aufeminin.com

problème. Sa petite-amie le rejoint sur ce point et se réjouit du partage culturel que leur offre leur relation : « La religion n’a pas du tout été un frein dans notre couple, au contraire. Clément prend le temps de m’expliquer tout ce que je ne comprends pas sur ses croyances… et j’adore ça ! » Finalement, ces couples se considèrent comme des gens ordinaires. Firouze n’a pas l’impression d’aspirer à des choses différentes vis-à-vis de son mari : « On se prend la tête comme tous les couples. Je m’énerve quand il ne fait pas la vaisselle ou quand il laisse traîner ses chaussettes », rigole-t-elle. De leur côté, les enfants issus des couples interreligieux s’estiment plutôt chanceux. Maelys est née d’une union entre un hindou et une catholique. « Parfois j’allais à la messe le mercredi et au temple le weekend suivant. Mes parents ont fait le choix de m’éduquer avec leurs deux religions pour que je puisse décider de la mienne. » Ironie du sort, elle est désormais athée. Mais elle se dit très fière d’avoir grandi avec une telle ouverture sur le monde.

Les réticences des familles se font également sentir au sein du couple de Manuel. À l’époque où il a connu Amel, il y a cinq ans, il était athée. Aujourd’hui, il s’est converti et sa famille a bien du mal à le soutenir dans son choix : « Mes parents pensent que je me suis converti pour ma copine, à tort. Ils ont beaucoup de préjugés sur l’islam, ce qui me chagrine. » Les difficultés peuvent se ressentir au sein même du couple, en particulier entre un athée et un croyant, selon Cyrielle, qui ne croit pas en Dieu, en couple avec Momo, musulman. N’ayant pas les mêmes aspirations que son conjoint à propos de leur avenir, elle craint l’évolution de leur relation. « Il veut que notre enfant soit musulman et, si c’est un garçon, qu’il soit circoncit. Moi, je veux qu’il ait ma liberté de pensée et que la circoncision ne soit pas automatique ! » La jeune fille est convaincue que la religion est une entrave à une histoire d’amour, « à part si le taux de tolérance et d’ouverture d’esprit entre les deux personnes est élevé».

S’aimer malgré les différences Le choix de la conversion Les histoires d’amour interreligieuses ne sont pas toujours roses. Dans la plupart de ces couples, le jugement des personnes extérieures peut entraîner d’importantes re-

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Souvent, le mariage mixte entraîne la laïcité ou pousse l’un des deux partenaires à mettre de côté ses convic-

tions religieuses. Pour s’unir à la mosquée, les femmes musulmanes doivent obligatoirement se marier avec un homme de la même religion (l’inverse n’est pas obligatoire). Manuel ou David ont donc décidé de se convertir à l’islam. « Je ne lui ai rien imposé, explique Firouze. David n’avait pas envie de me perdre. En se convertissant, il a souhaité me prouver son amour, c’est venu naturellement. » Une démarche que ne conçoit pas Clélie ou Cyrielle qui réfutent l’idée d’une conversion. « Pour se convertir, il faut un minimum de convictions religieuses », affirme Cyrielle. La démarche doit donc être intentionnelle avec une réelle volonté d’adopter une nouvelle religion. Mariages mixtes : les chefs religieux se veulent prudents La plupart des chefs religieux désapprouvent le mariage interreligieux. Même s’il n’est pas interdit dans la religion chrétienne, le directeur du cabinet du cardinal préfère prévenir les personnes voulant s’engager dans cette direction. Selon lui, le mariage est une « affaire compliquée » et les différences culturelles sont un véritable défi à l’heure où le nombre de divorces est à son apogée. La religion musulmane suit la même lignée. Azzedine Gaci, à l’initiative des rencontres islamo-chrétiennes, invite les futurs mariés à la prudence sur trois grands points : les différences culturelles entre les parents, la nourriture et l’éducation des enfants. Le Grand-rabbin de Lyon Richard Wertenschlag est encore plus catégorique. Pour la religion juive, les mariages interreligieux sont « un danger au niveau de la tradition de nos valeurs et de la pérennisation du peuple juif ». Les mariages interreligieux représentent de nombreux enjeux et défis pour tous ceux qui s’y engagent. Mais à travers ces témoignages, le respect, la tolérance et certaines concessions sont nécessaires pour la pérennité d’un couple heureux, malgré les différences.


Technologie

Quand le coeur rejoint la foi

© DR

Depuis 1995-1996, quelques années après la naissance d’Internet, les sites de rencontres n’ont cesser d’affluer. Leurs utilisateurs étant de plus en plus nombreux, la rencontre en ligne s’est diversifiée dans la seconde moitié des années 2000. D’autres services se sont créés : parmi eux, les sites de rencontres religieux.

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e rencontrer autour d’une affinité religieuse commune est devenu, depuis 2010, presque naturel. La croissance de la demande a nécessité une multiplication des services. Champ de recherche trop large, certains délaissent le mythique Meetic, l’attractif Attractiveworld et les autres, au profit des Mektoube (musulmans), jDream (juifs), Theotokos (catholiques), rencontresprotestants (protestants), etc. Adîne, Lyonnais du 2e arrondissement, a rencontré sa femme sur le site jDream. Il explique : « C’est un entremetteur vraiment pertinent. Avant même d’arriver sur le site, on sait déjà que le champ de recherche s’arrête à notre affinité religieuse. » Ceci dit, il préfère rassurer : « Je sais qu’on pourrait penser que c’est une forme de discrimination ; mais ce n’est, à mon sens, pas le cas. Si on parle éducation ou traditions par exemple, ça peut être un véritable plus et le couple ne rencontre pas de choc de cultures religieuses. » Mektoube.fr, un site de rencontre initialement communautaire « Nos membres viennent rechercher l’âme sœur sur Mektoube.fr car ils partagent une culture et des traditions communes », expliquent Laouri Medjebeur et Thomas Nomaksteinsky, les créateurs et dirigeants de Mektoube.fr. Ils avaient lancé ce site en s’adressant initialement aux Français d’origine maghrébine. Mais le critère de religion musulmane est rapidement apparu, aussi bien dans les moteurs de recherche qu’en interne, sur le site. Dans une interview publiée en 2010 par Frenchweb, les deux hommes déclaraient : « Dans la religion musulmane, le mariage est très important. Donc notre principale cible, ce sont les maghrébins de France, pour qui le mariage est quasiment essentiel. » Avec deux millions de célibataires maghrébins inscrits et après avoir reçu les prix « site de l’année » en 2013, 2014 et 2015, Mektoube.fr est un site sérieux et reconnu, pour que les célibataires maghrébins se rencontrent, notamment dans l’optique d’un mariage.

Le speed-dating, un concept religieux Mais si la plupart des sites de rencontres en ligne s’affinent progressivement et proposent des niches ou communautés, on peut très bien passer d’un site religieux qui s’ouvre au monde. Concept originellement juif, le « speed dating » (ou rencontres rapides) a été créé par le rabbin Yaacov Deyo aux États-Unis, à la fin des années 1990. Celui-ci souhaitait préserver la culture juive en motivant les mariages intracommunautaires. Forte de son succès, la méthode de rencontre, dans la réalité ou en ligne, s’est ensuite élargie aux autres communautés et aux autres pays. Axel Poulain

Mektoube, produit anecdotique Le nom du site de rencontres en ligne pour musulmans, Mektoube, vient du mot « mektoub », qui signifie « destin ». L’ajout du -e en fin de mot est anecdotique, car lors de la création du nom de domaine du site, mektoub sans « e » n’était tout simplement pas disponible...

Depuis 2011, Mektoube.fr s’impose comme le n°1 des sites de rencontres en ligne religieux ©Capture d’écran

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Il était une foi...

LE ZUISME

En près d’un an, le zuisme est passé de quatre à plus de 3 000 adeptes en Islande. © Facebook Zuism á Íslandi

Reconnu officiellement en 2013 comme une religion par le parlement islandais, le zuisme a repris vie pour contourner la taxe religieuse, mais aussi pour demander la séparation de l’Église et l’État. En quelques semaines seulement, il a attiré des centaines de nouveaux adeptes.

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ieille de 4 000 ans, cette religion a bien failli disparaître de la liste des confessions reconnues par l’Etat. Cependant, en onze mois, le nombre d’adeptes au zuisme a augmenté de façon exponentielle : au 1er janvier 2015, elle comptait quatre adeptes, contre 3 000 à 3 500, fin 2015, soit presque 1 % de la population islandaise. La raison principale ? Le zuisme s’inscrit dans un objectif de lutte contre la taxe religieuse annuelle. En effet, en Islande, chaque citoyen âgé de 16 ans et plus doit payer cette taxe (sóknargjöld en irlandais) qui s’élève à un peu moins de 80 euros. Cette somme est reversée à l’organisation religieuse de leur choix. Cependant, même les athées doivent s’acquitter de cette taxe avec une différence … cet argent ira dans les caisses de l’État. Ce que souligne Sveinn Thorhalisson, porte-parole de l’Église zuiste : « Ceux qui ne sont pas affiliés, ou qui appartiennent à des cultes non répertoriés se retrouvent à payer une taxe plus importante. » Créée pour des motifs fiscaux et non religieux Selon un sondage, réalisé en octobre 2015, par WIN-Gallup International, 55 % des Islandais désapprouvent cette taxe. Mais l’organisation religieuse assure à ses adeptes de leur reverser le montant de l’impôt. Un mécontentement et une

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promesse qui ont donc tout bonnement bénéficié au zuisme, qui s’inscrit dans la contestation de cette taxe. Une position clairement affichée, comme on peut le lire sur leur site : « L’objectif principal de l’organisation est de faire abroger par le gouvernement toute loi qui accorde un privilège, notamment financier, à des organisations religieuses. Par ailleurs, les zuistes exigent le retrait du registre religieux tenu par le gouvernement. » D’un point de vue plus large, cette organisation entend ainsi lutter pour la séparation de l’Église et de l’État. En effet, les Islandais sont contraints d’afficher leur confession ou leur athéisme avec cette taxe. De plus, selon l’article 62 de sa constitution, l’État reconnaît l’Eglise luthérienne évangéliste comme religion d’Etat, pour laquelle les trois-quarts des habitants paient leur taxe, même si la Constitution prévoit la liberté de culte. Mais si l’idée a su rassembler ses partisans, cet engouement soudain n’est pas du goût de l’État. Le fisc a annoncé une parade : la redistribution des sommes serait à son tour taxée, tandis que certains politiques demandent le retrait du zuisme des religions reconnues par l’État islandais. Mais, créée pour des motifs fiscaux et non religieux, les responsables assurent que l’organisation religieuse sera dissoute lorsqu’elle aura atteint ses objectifs.

Une religion qui prend ses origines dans l’Antiquité Le zuisme est une religion néopaïenne, inspirée de l’antique religion sumérienne, elle-même influencée par la mythologie mésopotamienne, avec notamment le culte de Zu, une divinité représentée par un aigle. « Le zuisme est une organisation religieuse que ses membres utilisent comme une plateforme, afin de pratiquer la religion ancienne du peuple de Sumer (une région de la Mésopotamie, Nldr). Les zuistes soutiennent pleinement la liberté de culte pour tous », peut-on lire sur le site de l’organisation. Laura Turc

LA RELIGION EN ISLANDE Selon un sondage réalisé par WIN-Gallup International en 2012, 57 % des Islandais se déclaraient être religieux, 31 % non -religieux et 10 % se considèrent athées, ce qui fait que l’Islande est l’un des pays les plus athées du monde. Parmi les croyants, la majorité se revendiquent de l’Église évangélique luthérienne d’Islande, qui est encore aujourd’hui religion d’État. Le pays compte également près de 45 autres communautés religieuses dont des catholiques, des pentecôtistes, des jéhovistes, des mormons, des juifs et des musulmans, mais aussi des mouvements néopaganistes.


REPONSE 4 : B- C’est ce qu’on appelle plus communément le Shabbat, qui démarre le vendredi soir jusqu’au samedi matin. C’est le jour de repos de la semaine pour les juifs, comme c’est le cas chez les musulmans le samedi ou chez les chrétiens le dimanche. Ce texte, issu du chapitre 31 du livre des Proverbes, fait l’éloge de la bonne épouse. C’est une définition de la «femme parfaite» selon le judaïsme. On le chante lors de la magnification du foyer, devant la table de Shabbat, le vendredi soir.

REPONSE 3 : A- La femme se doit d’être vertueuse, notamment dans sa discrétion. La femme doit ainsi éviter toute exubérance dans son comportement, sa manière de parler ou de se tenir. Considérée comme la personne qui structure la famille, la femme serait celle qui protège le foyer. Elle doit également respecter des règles vestimentaires strictes. Mais ces règles sont également imposées à l’homme, car il faut savoir que c’est une qualité qui est accordée à l’origine à Dieu. Elle se doit d’être respectée par toute personne juive.

REPONSE 2 : B- Pauline Bebe et Delphine Horvilleurs, voilà les deux femmes à la tête d’une communauté juive en France. S’il existe si peu de femmes rabbin, c’est notamment car les juifs traditionalistes rejettent l’ordination des femmes. La séparation entre hommes et femmes est bien distincte, comme à la synagogue où il leur est interdit de prier côte à côte. Ce qui n’est pas le cas chez les Massortis. Un fait d’autant plus vrai et flagrant chez les juifs libéraux qui considèrent la femme comme l’égal de l’homme et ainsi l’autorise à être rabbin.

REPONSE 1 C- Le livre saint pour la religion est au départ la Bible, qui est le seul à transmettre la parole de Dieu. La Torah est en réalité le Pentateuque de la Bible, autrement dit les cinq premiers livres de la Bible. Le Talmud, quant à lui, est un corpus d’interprétations et de commentaires de ces livres. La Torah constitue la loi écrite et le Talmud, lui, constitue la loi orale. Mais tous deux, se réclamant de Moïse, sont considérés comme livres saints référents dans la religion juive.

A- La vertu B- La beauté C- Lafécondité Quelle serait la principale qualité de la femme juive ? QUESTION 3

A - Les femmes préparent un repas spécifique pour toute la famille B- Ils lisent un texte du livre des proverbes du roi Salomon C- Tous les membres de la famille prient

QUESTION 4 Que font les juifs tous les vendredis soirs ?

Quelle est la référence sainte pour les juifs ?

Combien y a-t-il aujourd’hui de femmes rabbin en France ?

A- La Torah B- Le Talmud C- Les deux

A- Aucune B- 2 C- 7

QUESTION 1

QUESTION 2

Quatre questions à Nissim Malka, Rabbin de Lyon :

Le quiz de la rédac tion


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