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pistes cyclables : la galère

Pistes cyclables quelle galère !

Les pistes cyclables fleurissent à Lyon ces dernières années et elles ne débarquent pas seulement avec des solutions. Au contraire, elles apportent avec elles leur lot de problèmes. Notamment la création de conflits entre les différents usagers de la route.

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« I ci c’est un trottoir, la piste cyclable c’est à côté », « va plus vite encore », « n’importe quoi ces trottinettes. » En passant les grossièretés et les insultes, ces interjections sont courantes aux abords des pistes cyclables. A Lyon, les compteurs de la métropole ont enregistré plus de deux millions de passage de cyclistes cette année. Pour les trottinettes électriques en libreservice, 4 000 environ sont présentes en ville. Pierrick, qui se déplace majoritairement à vélo depuis le début de l’épidémie observe, « oui c’est souvent l’anarchie entre tous les utilisateurs des pistes cyclable. Mais chacun a sa part de responsabilité, ce n’est pas uniquement la faute des cyclistes ». Alors, le vélo est-t-il considéré comme le nouveau roi de Lyon par les autres usagers de la route ?

d’autres tensions aux abords des pistes

La concurrence est rude sur les pistes. Cyclistes passionnés, simples promeneurs à deux roues, transports à moteurs électriques, tous se rejettent la faute. Avec une vitesse moyenne de 25 à 35 kilomètres par heure pour les trottinettes et autres vélos à moteur, les moyens de transport plus classiques font pâle figure. Des bouchons se créent, on double via la piste qui va à contresens ou directement en passant sur la route, bref, la cohabitation n’est pas simple. Antoine, qui effectue tous ses déplacements à trottinette décrit, « c’est vrai qu’on va plus vite qu’eux. Parfois quand on est pressé, on fait un peu moins attention et on double maladroitement ». Mais ce qu’il regrette le plus c’est d’avoir « assisté à des scènes violentes, où les gens s’insultent ».

Ce sont les automobilistes qui pestent le plus contre les cyclistes et contre tous les usagers des pistes cyclables. « C’est difficile de rouler en ville avec eux tout autour », regrette Anne en ajoutant « un coup ils sont sur les pistes cyclables, un coup sur la route. On doit toujours faire attention à eux ». En plus du comportement de certains, les aménagements posent parfois problème, comme ces pistes qui sont à contresens de la circulation. « Ça me fait un peu peur de devoir rouler en face des vélos, parfois nous allons vite et le croisement passe tout juste », confie Pierre, un jeune conducteur. Dans les embouteillages, aux feux ou aux abords des pistes cyclables, les automobilistes redoutent souvent de devoir cohabiter avec tous ces autres modes de transport.

Lorsqu’il s’agit de se plaindre des pistes cyclables, les piétons ne sont pas non plus en reste. « Honnêtement, je crois que tous ces cyclistes, trottinettistes et autres ne connaissent pas les pistes cyclables », peste Laurent qui fait sa balade quotidienne d’une heure le long du Rhône. « Ils nous klaxonnent tous alors qu’ils roulent à côté de la piste, c’est aberrant. » Certains redoutent même de se promener aux abords de ces voies. C’est le cas d’Emilie qui explique : « moi, je me tiens éloignée d’eux. Avec leurs engins électriques, ils vont vite et je n’ai pas envie de me faire renverser. En plus de ça, ils sont parfois agressifs, même s’ils sont en tort ». Finalement, la mise en place de pistes cyclables n’est pas forcément une solution pérenne. Elle permet la mise en sécurité des usagers de la route, mais pas leur bonne entente. Julien BARLETTA

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