Israël Actualités n°514

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GRATUIT - Numéro 514 - Edition du 3 au 9 Avril 2019

Journal israélien en langue française




ÉDITO

Edition du 3 au 9 Avril 2019

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Bibi, 5ème manche ou pas ?

A l’heure où j’écris ces lignes, une semaine nous sépare des élections législatives en Israël. Le peuple israélien devra donc élire le prochain gouvernement, et de ce fait, le prochain Premier ministre. Régime très différent, par le biais du processus électoral, de celui de la France, le système démocratique israélien concentre le pouvoir politique entre les mains des députés de la Knesset et du Premier Ministre, le Président ayant un rôle honorifique aux pouvoirs bien moins étendus que celui de notre Président français. Un petit rappel législatif bien utile pour comprendre à quel point ces échéances électorales sont d’importance, pour l’Etat hébreu. Pour Benjamin Netanyahou, candidat à sa propre succession, il s’agit donc de briguer un 5ème mandat en tant que chef de file du Likoud. Face à lui, le Premier ministre sortant se verra opposer, entre autres l’alliance Gantz-Lapid, qui se veut centriste et constitue, selon les commentateurs politiques israéliens, la principale voix d’opposition à la formation représentée par Bibi. Autant annoncer clairement la couleur, chers lecteurs, ou plutôt les couleurs, le blanc et le bleu, celles du drapeau d’Israël : le choix pour moi n’en est pas un. Dans les domaines sécuritaire, diplomatique et économique, le gouvernement et le Premier ministre ont plus que fait leurs preuves : Israël, start-up nation, connaît une croissance économique sans précédent. Sur le plan géopolitique et diplomatique, Bibi a obtenu que nombre de démocraties, les Etats-Unis en tête, lui apporte leur soutien, avec le déplacement prévu ou en cours de nombreuses ambassades à Jérusalem. Sur le plan sécuritaire, l’Etat hébreu tient toujours ses ennemis en respect et fait figure de fer de lance dans la lutte internationale contre le terrorisme. Que propose le camp d’en face ? Un programme pour le moins flou, dont la seule

Directeurs de la publication Rédacteur en chef Eliahou Ben Yoshua Tel: 06 68 17 25 55 Israël Actualités est une marque déposée en France

ligne directrice est obsessionnelle : faire tomber Bibi en le salissant. Affaires de corruption, révélations sordides, acharnement glauque sur le Premier ministre et ses proches, rien ne nous aura été épargné, en la matière. Dans ce grand déballage médiatique sans fondement, on appréciera surtout le respect de la présomption d’innocence. Inexistant. A l’égal des pseudos-témoins qui se désistent les uns derrières les autres. Je ne l’ai jamais caché, notre journal a toujours soutenu le Premier ministre. D’abord parce qu’il a servi le peuple et l’Etat d’Israël avec acharnement, et que son bilan parle pour lui. A fortiori si l’on compare les chiffres à ceux de la France : La croissance économique en 2017 était de 3,4 %, en comparaison à la même époque en France la croissance était de 1,9 %. Le taux de chômage a été ramené à 3,6 % tandis qu’en France sur la même période le taux de chômage flirtait avec les 9,5 %. Le taux de participation au marché du travail des 25-64 ans a atteint en 2017 près de 80% en Israël, alors qu’il s’établissait sur la même période en France à 65,3 %. Quant à l’inflation, elle était de 0,4 % en 2017 alors qu’en France elle atteignait allègrement les 1%... Et ce, alors que le pays est en guerre avec ses voisins depuis 70 ans. Certes, la vie n’est pas toujours simple en Israël. Les Israéliens payent le prix fort des sommes colossales allouées à la sécurité dans le budget de l’Etat. Mais compte tenu du tour de force que constitue la gestion de cet état, le travail mené par Bibi force le respect. Surtout si l’on se penche sur la formidable avancée diplomatique obtenue avec les Etats du continent américain, et dernièrement, le geste de la Roumanie, premier état européen à envisager le transfert de son ambassade. Sur le plan sécuritaire, la force de dissuasion que représente l’armée israélienne est bien connue et comprise. Les ennemis aboient, menacent, fanfaronnent. Mais aucun ne s’avise, pour l’instant, d’en-

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trer en guerre ouverte avec l’Etat hébreu. Quel sera le programme de Bibi s’il est réélu ? Poursuivre ce qui a été fait, maintenir le cap, puisque c’est le bon. Quel est le programme de ses rivaux ? Rien de clair ni de sûr dans la mesure où le jeu des alliances obligera le duo Gantz-Lapid à s’acoquiner avec l’extrême-gauche et les partis arabes. C’est la faille de la démocratie israélienne. Mais rien n’oblige à s’y précipiter et à mettre le pays en danger. Le 9 avril, je sou-

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tiendrai Bibi. J’encourage les francophones israéliens à suivre le même chemin. Pour moi, rien n’est plus dangereux qu’une alliance qui ferait le grand écart, pour arriver à former un gouvernement. Dans le contexte sécuritaire d’Israël, la cohérence doit être la première considération. Ou plutôt la deuxième, juste derrière la protection. Am Israël Haï Alain Sayada

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Editeur 2SCOM Limited 50 Rehov Dizengoff Tel Aviv Journaliste Gary Bensoussan

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À LA UNE

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Elections en Israël. Benny Gantz présente en 12 points la sécurité et la défense du pays

« Israël est la première puissance du Moyen-Orient. Notre pays continue cependant de faire face à des menaces extérieures auxquelles il faut opposer une poigne de fer. Parallèlement, nous avons le devoir de saisir avec précaution et responsabilité toutes les opportunités de négociations avec les pays arabes modérés et le monde occidental » a déclaré Benny Gantz lors d’une session de travail à Tel Aviv avant d’évoquer en douze points la sécurité et la défense du pays..

• Israël doit prendre les mesures nécessaires pour préserver et sceller son caractère juif et démocratique. Pour cela, il est impératif de maintenir une majorité démographique juive et donc de se séparer des Palestiniens de Judée-Samarie. • Cette séparation ne prendra pas la forme d’un nouveau retrait unilatéral, mais d’une solution négociée. Tout accord de ce type sera soumis à un référendum ou à l’approbation de la Knesset par majorité spéciale (élargie). • Nous prendrons à cet effet l’initiative d’une conférence qui inclura également les pays arabes aspirant à une stabilisation régionale. • Les intérêts sécuritaires d’Israël ne feront l’objet d’aucun compromis. Tsahal continuera de bénéficier d’une liberté d’action totale dans les territoires palestiniens. Nous garderons le contrôle militaire de la vallée du rift du Jourdain. • Les grands blocs d’implantation seront rattachés à Israël. La souveraineté israélienne s’y appliquera comme sur le reste

de notre territoire et leur développement ne fera l’objet d’aucune entrave. • Jérusalem demeurera la capitale une et indivisible d’Israël pour l’éternité. • Dans la lutte contre le Hamas et le Jihad Islamique, Israël prendra l’initiative plutôt que de se laisser entraîner dans des affrontements choisis par ces groupes terroristes. Nous mènerons en parallèle une action militaire sans compromis et une initiative politico-économique visant à créer une rupture entre la population locale et le Hamas. • Le plateau du Golan fait partie intégrante d’Israël et ne fera l’objet d’aucune négociation. • Nous ne permettrons pas que des États ou organisations terroristes fassent peser sur Israël une menace existentielle. Nous nous opposerons au désengagement dangereux des États-Unis de notre région et soumettrons aux Américains notre propre « programme du siècle », celui d’un MoyenOrient façonné par l’alliance des pays occidentaux et non par un axe de pays extrémistes. • À notre frontière Nord, nous lutterons contre l’enracinement de l’Iran en Syrie. • Nous réhabiliterons le ministère des Affaires étrangères dont les prérogatives ont été éparpillées et diluées. • Nous rétablirons les liens mis à mal par l’actuel gouvernement avec la diaspora juive, notamment américaine. Israël est et restera la patrie du peuple juif dans son ensemble.

Elections Israël. Controverses autour de l’ancienne firme de Gantz qui a fait faillite Avant le vote du 9 Mai 2019, « The Economist » met le 1er ministre israélien en Une

Sept ans après la couverture « King Bibi » dans le magazine américain Time, voici un autre grand magazine, LOvec le même titre, assorti du sous-titre « Un exemple de populisme moderne », au sens positif du terme.

Les éditorialistes deu magazine économique dressent un bel éloge du chef du gouvernement israélien. Ils estiment que Binyamin Netanyahou est « à n’en pas douter l’homme politique le plus doué de cette génération » (n’en déplaise aux Ehoud Barak, Ehoud Olmert et aux prétendant BleuBlanc…). Ils saluent « son intelligence et son savoir-faire ». Sur le plan économique, ils louent la politique qu’il avait menée lorsqu’il fut ministre des Finances, avec notamment les coupes budgétaire qu’il avait

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opérées dans les finances publiques, qui ont mené le pays à un développement économique prodigieux. Ils notent également que « grâce à une diplomatie intelligente et à un usage mesuré de la force militaire il a réussi à renforcer la sécurité du pays sans le lancer dans des guerres destructrices ». Le seul reproche que lui font les journalistes est qu’il a « renforcé l’assise de son pouvoir par une érosion des normes démocratiques ».

Un rapport sévère du Contrôleur de l’Etat sur les activités économiques de la police a permis de révéler les liens suspects entre 2016 et 2017 entre des officiers supérieurs, dont l’ancien commandant de la police Rony Alsheikh, et la compagnie de cybernétique « HaMeimad HaHamishi (Cinquième Dimension) présidée à l’époque par Benny Gantz, avec pour adjoint Ram Ben-Barak, ancien directeur-adjoint du Mossad et aujourd’hui candidat sur la liste Bleu-Blanc. La compagnie de Benny Gantz aurait signé un contrat avec la police pour la fourniture de systèmes dans le domaine de l’intelligence artificielle mais sans passer par un appel d’offres comme la loi l’exige. En résumé, pour justifier l’exemption d’appel d’offres, la police avait présenté à la commission des appels d’offres des documents sur la société fournis par Benny Gantz ou ses adjoints qui se sont avérés mensongers. Le Contrôleur épingle la police pour cela également, mais suppose que les renseignements inexacts fournis par la police ont été

du fait de la compagnie, sans doute dans le but d’obtenir le contrat sans risque d’être supplanté par une entreprise concurrente. Le contrat d’achat par la police du système produit par HaMeimad HaHamishi était d’un montant de 50 millions de shekels et un premier pilote avait déjà été fourni pour un montant de 4 millions de shekels versés à la compagnie. La transaction finale n’est pas arrivée à son achèvement car le ministère des Finances a stoppé la procédure, et plus tard la compagnie de Benny Gantz a fait faillite. Par ailleurs, toujours concernant cette affaire, le Contrôleur de l’Etat a noté une rencontre qui a eu lieu entre Rony Alsheikh et des dirigeants de la compagnie (la présence de Benny Gantz est à vérifier) quelques mois avant que la commission des appels d’offres n’accorde l’exemption d’appel d’offres à HaMeimad HaHamishi. Ce genre de rencontres projette également une ombre sur la manière dont les choses se sont déroulées.


À LA UNE

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Qui sont les politiciens les plus riches d’Israël ?

A la demande de nos lecteurs. Ré-edition d’un article paru récemment. Le magazine Forbes a publié une liste des politiciens les plus riches d’Israël. Il n’y a pas photo, cette année le plus fortuné des députés sera l’ancien maire de Jérusalem, Nir Barkat, qui volera la première place à Benjamin Netanyahou.

Le magazine économique estime à 500 millions de shekels, la fortune de Nir Barkat, numéro 9 sur la liste du Likoud pour les prochaines élections du 9 avril après une belle prouesse aux primaires du parti actuellement au pouvoir. Les sondages donnant en moyenne 30 sièges au Likoud, Nir Barkat devrait sans aucun doute devenir député à la 21e Knesset. Ancien officier d’une des unités parachutistes de Tsahal pendant 6 ans, Nir Barkat a fait fortune avec son frère Eli Barkat en 1988 en participant à la création du groupe BRM, spécialisé dans les logiciels de protection informatique. Après avoir investi dans plusieurs Start-Ups, il se lance en politique en 2003. Sa belle-sœur, Alona Barkat, propriétaire de l’équipe de football Hapoel Beersheba, dont la fortune est estimée à 460 millions de shekels, a rejoint ce mois-ci la Nouvelle Droite de Naftali Bennet.

France-Israël, un vaste système d’escroquerie a été démantelé

Un vaste système d’escroquerie a été démantelé grâce à une coopération entre les autorités françaises et israéliennes. Fin février à Netanya, près de Tel-Aviv ( Israël), les enquêteurs de l’unité anticriminelle Lahav 433 ont interpellé trois Franco-Israéliens, âgés de 37 à 47 ans, soupçonnés d’avoir dérobé huit millions d’euros à un chef d’entreprise. Les malfaiteurs se faisaient passer pour le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, rapporte Le Parisien ce jeudi. Pour payer des rançons La technique était simple. Les malfaiteurs contactaient des dirigeants d’entreprise, mais aussi des ambassades ou des consulats en se faisant passer pour le ministre ou son chef de cabinet afin de leur demander de l’argent. Le but : aider la France à payer la rançon d’otages détenus par des islamistes au Mali ou en Syrie. Cette méthode est identique à celle déjà uti-

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Le magazine Forbes a classé Netanyahou au rang des plus riches. avec 50 millions de shekels d’actifs, dont une grande partie proviendrait de consultations et de conférences qu’il avait données lors de son congé sab-

batique après avoir perdu les élections de 1999 contre Ehoud Barak, membre du parti travailliste. (Bien que n’étant plus député actif ou potentiel, Barak serait troisième au classement général sur la liste du magazine Forbes. Sa fortune s’élèverait à 120 millions shekels grâce à son investissement dans InterCure une compagnie de production de marijuana à des fins médicales). Naftali Bennett, co-leader de La Nouvelle Droite, est classé juste derrière le premier ministre avec 32 millions de shekels d’avoir. Bennett a fondé la société de technologie Cyota, rachetée par la société américaine RSA Security en 2005. On trouve ensuite dans cette liste, le chef du parti travailliste Avi Gabbai, ancien PDG de Bezeq, avec une estimation de sa fortune à 29 millions suivi du ministre du Likoud, Haim Katz, avec 28 millions de shekels. Katz était à la tête du syndicat israélien des industries aérospatiales avant de se lancer en politique. Yair Lapid, ancien animateur de télévision, leader de Yesh Atid et co-leader de la nouvelle alliance Bleue et Blanche formée avec Benny Gantz totalise 25 millions de shekels de biens. Selon Forbes, Benny Gantz vaut environ 8 millions de shekels sans compter sa pension militaire, qui pourrait atteindre 20 millions de shekels avant que le général à la retraite âgé de 59 ans atteigne l’âge de 80 ans. Tel-Avivre – source Forbes –

La City, tient toujours et reste le poumon financier européen

lisée par l’escroc Gilbert Chikli, rappelle le quotidien francilien. « La plupart des victimes n’ont donné aucune suite à ces sollicitations car la méthode utilisée était un peu décalée au regard de ce qui se fait habituellement dans le milieu feutré de la diplomatie et des affaires », détaille une source proche de l’enquête. Une escroquerie à huit millions d’euros Toutefois, sur la quarantaine de tentatives menées par les trois hommes, une a finalement réussi. Un chef d’entreprise leur a ainsi versé pas moins de huit millions d’euros. Il s’est aperçu trop tard qu’il avait été escroqué. Mais, grâce au travail des enquêteurs, les malfaiteurs ont pu être localisés grâce à leurs téléphones. Ils ont finalement été arrêtés le 26 février dans un appartement de Netanya. Au cours de leur garde à vue, ils ont nié les faits. Ils ont été écroués. Source : 20 Minutes

Le Brexit est à la une des news de cette semaine. Et en Israël? Fin 2018, le ministre britannique du Commerce extérieur Liam Fox avait rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en vue de stimuler les échanges entre les deux pays au moment où la Grande-Bretagne s’apprête à sortir de l’Union européenne (UE). «Alors que la Grande-Bretagne quitte l’UE, nous voulons renforcer nos relations stratégiques avec les pays qui partagent nos valeurs», a affirmé Liam Fox lors d’une déclaration de presse commune avec le chef du gouvernement israélien.

Il a vanté les relations commerciales entre Israël et la Grande-Bretagne -deux «nations de libre-échange»- et les a qualifiées de rempart dans «un monde où les sombres appels au protectionnisme se multiplient». «Nous voulons être certains de continuer à développer nos échanges commerciaux à n’importe quelle condition», a souligné M. Netanyahu, précisant que la Grande-Bretagne est le premier partenaire commercial d’Israël en Europe. Paris Match


À LA UNE

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En Europe, bientôt un hiver démographique? Pas en Israël…

La croissance de la population est un élément très important pour l’Etat d’Israël. Un taux de fécondité nettement inférieur à 2,1 depuis des années existe en Europe. En Israël, cela n’est pas du tout le cas. En termes de densité de population, Israël occupe la quatrième place des pays de l’OCDE. D’après les prévisions du Shoresh Institute, 20 millions de personnes vivront en Terre Sainte en 2065, ce qui fera alors d’Israël avec 922 habitants au kilomètre carré le pays avec la plus forte densité de population de tous les Etats membres de l’OCDE. Par ailleurs, Israël a non seulement le taux de natalité le plus élevé de tous les pays industrialisés, mais il devance même d’un enfant le Mexique avec une moyenne de 3,1 enfants par famille.

La Bibliothèque Photos, selfies… Le mémorial nationale d’Israël d’Auschwitz appelle à la décence possède près de cinq millions de documents

Régulièrement, on peut trouver sur les réseaux sociaux des selfies et autres photos d’internautes, se mettant en scène en équilibre sur les rails de l’ancien camp de concentration ou souriant, prises sur le site d’Auschwitz, ce qui suscite l’indignation. La Bibliothèque nationale d’Israël possède près de cinq millions de documents, la plupart conservés en magasins. Elle est attributaire du dépôt légal de tous les documents publiés en Israël, et l’on estime qu’elle recueille effectivement environ 90 % de la production nationale . Mais la bibliothèque se veut aussi une « bibliothèque nationale juive » et elle s’efforce donc d’acquérir et de conserver tout ce qui est relatif aux Juifs ou écrit par des Juifs : • les Hebraica, ou documents écrits en caractères hébraïques ; • les Judaica, ou documents en d’autres caractères portant sur les Juifs et le judaïsme. La bibliothèque possède 12 500 manuscrits dont 10 000 en hébreu.

Le 20 mars, le mémorial d’Auschwitz, qui gère ce lieu de mémoire, les a relayées sur Twitter, accompagnées d’un texte cinglant. Il tient à préciser qu’il n’était ni contre les photos du lieu, ni contre les selfies sur le site. « Les selfies font partie du langage visuel d’aujourd’hui, et les gens l’utilisent souvent sans vouloir manquer de respect, mais parfois cela peut être offensant et blessant » Pour l’institution, « prendre des photos est important ». « C’est comme cela que les gens documentent leurs visites, se souviennent des endroits. Ils montrent les images à d’autres et racontent leur expérience. » Le mémorial renvoie d’ailleurs à son propre compte Instagram, sur lequel il partage des images du lieu et des photos d’archive.

La question des selfies et autres photos « légères » prises dans des lieux de mémoire n’est pas nouvelle, ni cantonnée à Auschwitz et elle se retrouve dans d’autres lieux tragiques, comme Oradour-sur-Glane. Un projet artistique lancé en 2017, Yolocaust, dénonçait ce phénomène à l’aide de montages chocs. Son auteur, l’Israélien Shahak Shapira, a récupéré des photos de touristes prises au mémorial de la Shoah à Berlin, et a découpé les personnages pour les intégrer dans des images d’archive montrant des cadavres de personnes déportées. Après la mise en ligne du projet, les touristes en question, dit-il sur son site, « ont compris le message, ont présenté leurs excuses et ont décidé de supprimer les selfies de leurs comptes Facebook et Instagram ». Pour ces personnes inconscientes de la portée symbolique du lieu, il s’agit moins d’utiliser Auschwitz pour communiquer une image de soi que de communiquer une émotion liée au lieu. C’est une norme de présentation de soi. Source : Le Monde

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McDonald’s intègre un savoir-faire israélien dans son activité

Un ancien site de Cisjordanie attire les chrétiens évangéliques, et la controverse Pendant des siècles, juifs, musulmans et chrétiens ont associé le site de Tel Shiloh à la maison du tabernacle biblique, le sanctuaire portatif où les Israélites ont abrité l’Arche d’Alliance.

d’Israël. Malgré l’histoire longue et variée de Tel Shiloh, le site rappelle sa pertinence juive, avec peu d’attention pour les autres périodes ou peuples, qu’ils soient cananéens, byzantins ou musulmans.

Mais aujourd’hui, en raison de leur signification biblique, les ruines archéologiques sont devenues un lieu de pèlerinage pour les chrétiens évangéliques.

Parmi les ruines se trouvent trois églises de l’époque byzantine et deux mosquées. L’une des deux mosquées historiques est située à l’extérieur du parc archéologique, tandis que la seconde n’est ni marquée ni aménagée pour les visiteurs. Une église byzantine a été reconstruite et sert de cadre à des manifestations. Une nouvelle présentation tridimensionnelle « holographique » a été réalisée avec une représentation du tabernacle et une description des rituels qui y sont pratiqués, basée sur la Bible.

La semaine dernière, Benjamin Netanyahu a visité Tel Shiloh avec l’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee et les dirigeants des colons, l’appelant la « première capitale » d’Israël. En 2009, Tel Shiloh a accueilli 30 000 visiteurs, dont 60 % de chrétiens évangéliques. En 2012, le gouvernement a affecté environ 4,2 millions de dollars à un plan de préservation et de mise à niveau du site, inaugurant un nouveau centre des visiteurs l’année suivante et depuis, le site a vu le tourisme monter en flèche à environ 120.000 visiteurs en 2018. Contrairement à d’autres sites importants de Cisjordanie, Tel Shiloh est géré par le conseil local des colons et Mishkan Shiloh, une organisation privée à but non lucratif, plutôt que par la Nature and Parks Authority

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Un petit musée à l’intérieur du centre d’accueil des visiteurs mentionne à peine près de 1 400 ans de domination musulmane, et un film décrivant l’histoire du site traite exclusivement du récit biblique. Cette vision à sens unique est critiquée par les ONG et les historiens qui jugent cette présentation non conforme à la réalité. Source : Phys Org

Se dirige-t-on vers un menu à la carte dans les restaurants McDonald’s ? Le géant américain de la restauration rapide vient en tout cas de faire un pas dans cette direction avec le rachat de la start-up israélienne Dynamic Yield, spécialisée dans l’optimisation et la personnalisation de l’expérience client. Les modalités financières de l’opération n’ont pas été dévoilées, mais une source proche du dossier citée par Reuters avance que le montant déboursé par la firme américaine dépasse les 300 millions de dollars. Si ce montant vient à être confirmé, il s’agirait de la plus grosse acquisition de McDonald’s depuis vingt ans. Fondée en 2011 par Omri Mendellevich et Liad Agmon, la jeune pousse israélienne s’adresse principalement aux commerçants en ligne pour leur proposer des solutions visant à augmenter le niveau d’engagement sur l’ensemble du parcours client. Grâce à son équipe d’ingénieurs basée à Tel-Aviv, la société parvient à créer des expériences d’achat individualisées sur tous les points de contact. L’objectif est ainsi de nouer une relation forte avec les consommateurs en leur adressant un message personnalisé à un moment clé sur le canal qui leur convient. L’entreprise, qui a levé 83 millions de dollars au total, travaille avec plus de 300 marques dans le monde, dont Sephora, Lacoste et Ikea. 1 000 restaurants équipés aux États-Unis avant l’automne La recette de la start-up israélienne a séduit McDonald’s, qui compte bien la dupli-

quer dans ses établissements en utilisant la technologie de Dynamic Yield pour créer un menu à emporter pouvant être adapté en temps réel en fonction de la météo, de l’heure ou encore des préférences des consommateurs. Une fois que le client a commencé sa commande, le géant de la restauration rapide pourra également recommander l’achat de produits supplémentaires pour compléter son repas. «Lorsque vous examinez les réponses fournies par ce moteur de décision, cela ne semble pas si évident au début, mais pour les clients, cela a du sens. Il ne s’agit pas uniquement d’individu, il s’appuie également sur les informations fournies par d’autres clients qui font partie intégrante de son apprentissage», explique Daniel Henry, vice-président exécutif et directeur de l’information chez McDonald’s. Les bornes en libre-service et l’application mobile de la firme américaine devraient également intégrer cette nouvelle fonctionnalité. McDonald’s a d’ores et déjà testé cette technologie dans plusieurs de ses restaurants aux États-Unis l’an passé. Avant l’automne, près d’un millier de fast-foods devraient être équipés sur les 14 000 que compte le groupe sur le sol américain. Après un déploiement initial aux États-Unis, la chaîne de restauration rapide prévoit d’exporter cette technologie de personnalisation à l’international. A ce jour, McDonald’s compte 38 000 restaurants dans une centaine de pays à travers le monde. https://www.frenchweb.fr/


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Pessah, Pourim… le PDG de Facebook célèbre les fêtes juives.

Le compte du fondateur et PDG de Facebook, Mark Zuckerberg sur l’application musicale Spotify, a présenté publiquement les artistes qu’il avait récemment sélectionnés et a révélé de façon surprenante que le responsable juif écoutait aussi des chanteurs haredi (orthodoxes) plus ou moins connus, le premier étant Avraham Fried, considéré comme la star de la musique hassidique, qui a récem-

ment repris quelques œuvres israéliennes assez célèbres. Le deuxième chanteur orthodoxe apparu dans la playlist de Zuckerberg est Yosef Moshe Kahana, un comique vivant à Jérusalem. Kahana a produit une série d’albums dans lesquels les plus grands chanteurs haredi interprètent des chansons anciennes. Les albums ont connu une grande réussite

en raison de expérience de Kahana dans la reprise moderne de chansons anciennes.

à Facebook. « Maintenant, je crois que la religion est très importante. »

Une enquête menée par Israel Hayom afin de vérifier s’il s’agissait bel et bien de Mark Zuckerberg a révélé qu’il y avait plus de dix comptes du même nom, mais a trouvé qu’il s’agissait fort probablement du véritable compte du fondateur du célèbre réseau social. La photo qui apparaît, identique à celle qui est distribuée à son nom dans les communiqués de presse, ainsi que le nombre d’adeptes de la playlist, indique qu’il s’agit de Zuckerberg lui-même.

Mark Zuckerberg a été récemment photographié célébrant des fêtes juives avec sa famille. Ainsi, il est vu tenant sa fille Max à côté des bougies de Shabbat et lui donnant une coupe kiddush qui appartient à sa famille depuis cent ans. Sur une autre photo, il semble préparer des gâteaux appelés oreilles d’Haman. Il a dit une fois qu’il avait l’habitude de dire la prière de « Mi Cheberakh » à sa fille chaque fois qu’il l’endormait, et de prier chaque fois qu’il faisait face à un grand défi.

Malgré ces préférences étranges, il convient de noter que la plus grande partie de la playlist de Zuckerberg est assez standard. Il aime écouter Rihanna, J-Z, Taylor Swift, Green Day, Nirvana etc. Grâce à Spotify, différentes recommandations peuvent être faites ainsi que des propositions à aimer de nouveaux styles, on ne peut par conséquent pas savoir s’il écoute régulièrement des chanteurs haredim. Zuckerberg, qui n’est pas un Juif particulièrement religieux, est marié à une femme non-juive, et ses enfants ne sont pas juifs. « Je n’ai pas grandi en tant que Juif, et puis j’ai traversé une période dans laquelle je doutais de certaines choses », a-t-il déclaré

Dans le passé, il a également déclaré à un journal juif qu’il était né grâce à la bénédiction du Rabbi de Loubavitch. Pendant la distribution des dollars, son père a demandé au Rabbi de le bénir, et ce dernier a accepté à la condition qu’il éduque son fils au judaïsme. « Dès qu’un juif accomplit une mitsva, il se connecte au réseau social mondial de tous les Juifs », a déclaré le Rabbi, qui a demandé au père de donner le dollar à son fils lorsqu’il atteindrait ses 13 ans, l’âge de l’éducation aux mitsvot, et de lui raconter l’histoire. Source : Israel HaYom


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Une aide aux agriculteurs de la région de bordure avec Gaza Le Bureau du Premier ministre, le ministère de l’Agriculture et celui des Finances ont décidé d’accorder une aide de 8 millions de shekels aux agriculteurs de la région de bordure avec la bande de Gaza. Cette aide est destinée à leur permettre de procéder cette année à une moisson anticipée du blé et de l’orge tant qu’ils sont verts ou semi-mûrs afin d’éviter la destruction des champs en été à cause du terrorisme

Des Israéliens dévoilent « la plus longue grotte de sel du monde »

incendiaire venu de Gaza. Tous les agriculteurs dont les champs sont situés jusqu’à 7 km de la clôture auront droit à ces subsides de l’Etat. Il s’agit environ de 112.000 dounam soit 11.200 hectares de champs de blé et d’orge. Ces moissons anticipées doivent se faire avant que les plants ne jaunissent car le feu se propage beaucoup plus vite dans ce cas là. https://lphinfo.com

Quel sera le nouveau moteur de croissance pour Israël ? Le milliardaire Marius Nacht, cofondateur de la société de cyber-sécurité Check Point Software Technologies Ltd.(1) a déclaré que la numérisation des sciences du vivant et de la santé va ébranler le monde, comme l’a fait l’avènement d’Internet et de la cyber-sécurité. « Tout comme Internet et la cyber-sécurité

il y a 25 ans, nous voyons dans la numérisation des sciences du vivant et de la santé le prochain tsunami et le nouveau moteur de croissance pour Israël », a déclaré Nacht à l’Assemblée générale des fédérations juives d’Amérique du nord à Tel Aviv. Times of Israel

Dans le Top 10 des villes les plus chères au monde, Tel-Aviv Des spéléologues israéliens ont annoncé qu’une grotte de sel abritant des stalactites impressionnantes et découverte près de la mer Morte était « la plus longue du monde », battant ainsi selon eux le record détenu par une cavité iranienne. La grotte nommée Malham, qui s’étend sur plus de 10 kilomètres, traverse le mont Sedom, la plus large montagne d’Israël, et atteint l’extrémité sud de la mer Morte adjacente. Des stalactites de sel descendent des plafonds et certaines parois brillent de cristaux de sel. Des gouttes d’eau salée sont visibles au bout de certaines stalactites. Le mont Sedom est essentiellement un énorme bloc de sel recouvert d’une mince couche de roches. Les rares pluies dans cette zone désertique pénètrent dans les fissures de la roche et dissolvent le sel pour former de petites grottes qui descendent vers la mer Morte. « Il n’y a rien d’équivalent en Israël », déclare M. Negev. Evoquant le vaste réseau de « cavernes, passages, piliers, plateaux, l’un sur l’autre », il s’émerveille devant la grotte

« la plus impressionnante d’Israël et l’une des plus belles et des plus fascinantes que j’ai vues ». D’importantes masses de sel, certaines de couleur ambrée provenant d’un mélange de poussière et de minéraux, font saillie pour former des stalactites spectaculaires. En 2006, avant la reprise des travaux en Israël, des chercheurs ont cartographié plus de six kilomètres de la grotte N3 sur l’île de Qeshm en Iran, ce qui lui avait valu le titre de « la plus longue grotte de sel au monde ». Negev n’attache trop d’importance au fait de reprendre le titre à l’Iran, considéré comme le principal ennemi d’Israël. Il confie avoir noué des « liens excellents » avec des spéléologues iraniens à travers les réseaux sociaux et à l’occasion de conférences professionnelles. « La rivalité politique crée un désir de contact et une curiosité mutuelle. Ce sont vraiment d’excellents spéléologues et j’espère pouvoir y aller un jour », dit-il en parlant de l’Iran et de ses grottes. Source : La Croix

La dernière étude semestrielle de l’Economist Intelligence Unit (EIU) montre que Paris, Singapour et Hong Kong occupent la première place ex-æquo des villes où le coût de la vie est le plus élevé, en raison de la flambée des prix des services publics et des transports. Pour l’enquête, les chercheurs ont comparé les prix de quelque 160 produits et services, comme les voitures, la nourriture et les loyers, dans 133 villes. Tel-Aviv est classée dixième… Le top 10 réunit majoritairement des villes européennes et asiatiques. Singapour est la seule qui maintient son rang à la première place et Paris n’était pas arrivée en haut du classement depuis 2003. C’est la première fois depuis plus de 30 ans que trois villes se partagent la première place, signe que les villes les plus chères se développent de la même manière, a déclaré l’auteure du rapport, Roxana Slavcheva.

Ce classement compare le coût de plus de 160 produits et services (prix moyen d’un kilo de pain, prix d’une bouteille de bière de 330 ml, d’un costume pour homme ou d’une coupe de cheveux pour une femme etc…). Dans le Top 10 des villes les plus chères au monde, on trouve une ville américaine, quatre villes européennes, une du Moyen-Orient et quatre asiatiques. « Dans l’ensemble, l’impact de l’inflation et des taux de change élevés se reflète dans le coût de la vie moyen pour la population », peut-on lire dans le rapport. Ainsi, de nombreuses villes ont vu leur classement chuter en raison de la faiblesse de leur monnaie. C’est le cas de l’Argentine, du Brésil, de la Turquie ou encore du Venezuela. D’ailleurs, Caracas est devenue cette année la ville la moins chère au monde. A titre d’exemple, le prix moyen d’un kilo de pain est de 0,60 dollar à Damas en Syrie, alors qu’il coûte 15, 59 dollars à Séoul en Corée du Sud.


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C’est bientôt la fête en Israël. La signification de Pessah, la fête de la liberté du Ghetto de Varsovie, depuis l’extermination de sa communauté juive. On pourrait croire qu’il n’est plus nécessaire d’en parler aujourd’hui. On pourrait le croire,si,sous les yeux de l’Europe, des gens ne continuaient à périr dans des conflits idéologiques, religieux et raciaux, dans des querelles et des luttes d’intérêts politiques et économiques.

En 2019, la Pâque juive est célébrée à partir du 19 avril. Vendredi 19 avril 2019 au coucher du soleil commence Pessah, ou la Pâque juive. Le premier véritable jour de fête sera donc le jour suivant, le samedi 20 avril 2019. Les festivités prendront fin au soir du samedi 27 avril. Les rites associés à Pessah : – L’interdiction de manger toute nourriture contenant de la levure (’Hametz) pendant la fête (on ne mange pas de pain, pâtes…) – Le commandement de manger des matzot, c’est à dire du pain n’ayant pas levé (azyme) – Le récit de la sortie d’Égypte et l’évocation des miracles qui s’y sont déroulés (Haggada) LE PLUS. A Pessah on trouve difficilement l’expression d’une joie sans retenue. A aucun moment du Séder, nous ne trouvons la marque d’une allégresse totale. Au contraire, nombreux sont les usages, les prières qui indiquent notre souci de ne pas nous laisser aller à une joie débordante.Une des raisons principales est le souvenir des souffrances que le peuple juif a enduré en Egypte dans les camps de travail forcé et durant sa longue histoire où il a été persécuté, exclu et mis à part. Israël sait bien que c’est toujours le Pharaon qui sous les traits d’un souverain, d’un Fürer, d’un Tzar, veut son extermination. Seuls les décrets et les moyens font parfois preuve d’originalité. Pessah c’est une fête de la mémoire, de la mémoire de la persécution. En chaque nuit de Pessah non seulement nous rappelons nos souffrances anciennes mais aussi les plus récentes. Je voudrais rappeler très brièvement: la révolte du Ghetto de Varsovie qui a éclaté le premier soir de Pessah, un lundi soir 19 avril 1943.Il y a donc exactement 73 ans, une poignée de juifs avait décidé de mourir dignement les armes à la main. Ils voulaient faire de leur mort un acte de bravoure au lieu d’une résignation passive. Le soulèvement héroïque et sans exemple dans l’histoire, avait le caractère d’une double protestation, protestation contre les crimes monstrueux du nazisme, protestation aussi contre le silence complice du monde.

L’héroïque défense du ghetto de Varsovie, vous la connaissez. C’est un événement qui appartient à l’Histoire et dont nous évoquons chaque année l’impérissable souvenir. Je voudrais, ce soir, vous racontez comment certains juifs tenaient à célébrer malgré la famine, la désolation, la maladie,la peur d’être déporté la soirée du Séder. Un temoin non-juif raconte: Une dizaine de jours avant Pessah, un homme est venu trouver notre groupe spécialisé dans la contrebande, c’était Yaakov Trokenheim, Président de l’Agoudath de Pologne, le parti religieux. Il m’a expliqué qu’il s’occupait dans le Ghetto d’une yechiva de quarante élèves. Pessah approchait, il voulait que je lui procure un sac de farine cachère pour faire des matzoth. Il a beaucoup insisté. J’ai compris l’importance qu’il attachait à cette farine: il voulait fabriquer des matsoth et célébrer le Séder. Même dans la désolation du Ghetto de Varsovie, il tenait à respecter les commandements de Pessah. Deux jours avant Pessah, le 17 avril, le jeune Polonais m’annonce qu’il a trouvé le sac de farine pure et qu’il va le faire pénétrer dans le Ghetto par les égouts, la nuit suivante. Le sac était, en effet, trop lourd pour être simplement passé par-dessus du mur. Le matin du 18 avril, les représentants de la yechiva sont venus et ont pris livraison de la farine destinée à la fabrication des matzoth. Je suis certain qu’ils ont pu préparer le Séder puisque le Ghetto était encore calme. Ont-ils pu célébrer le séder le 19 ?. Le soir du 19 avril 1943, il a juste 73 ans, le premier soir de Pessah, la révolte éclatait dans le Ghetto de Varsovie. Je ne pense pas qu’ils aient pu célébrer un vrai séder, mais la Haggada a dû être récitée. En pleine guerre, dans la misère et la privation, dans le combat le plus horrible, ils ont tenu à respecter la signification de Pessah: la fête de la liberté. Cette histoire vraie nous donne d’une façon tragique et bouleversante l’histoire du dernier Séder du Ghetto de Varsovie. 73 ans se sont écoulés depuis l’insurrection

Après l’effroyable drame de la Shoa, la civilisation européenne a, au cours des dernières décennies et aujourd’hui même assisté à des génocides en Afrique et en Asie, à des purifications ethniques comme en Ex-Yougoslavie. L’Europe se comporte comme ce promeneur du dimanche qui faisait du manège près du mur du Ghetto alors que, de l’autre côté, des gens mouraient dans les flammes. Et pourtant, écrasés par le poids de millions de victimes, nous ne désespérons pas de l’Humanité, par nos souffrances et nos combats, par notre volonté de survie, nous la réhabilitons, mais nous comptons avant tout sur nous-mêmes: la leçon du Ghetto de

Varsovie n’a pas été perdue. L’épopée du Ghetto de Varsovie et des autres ghettos de Pologne nous rappelle une parole d’un écrivain français qui n’était pas juif « l’histoire des juifs barre l’histoire du genre humain comme une digue barre un fleuve pour en élever le niveau« . Pessa’h est la fête par excellence de la mémoire.Elle nous met en garde contre la tentation constante et redoutable de l’oubli parce qu’il prive l’histoire de son sens. Pour le peuple juif l’injonction de se souvenir est ressentie comme un impératif religieux. Le souvenir est un appel à la responsabilité et à la vigilance. Quand on a pu voir où mènent les racismes, les nationalismes, les fanatismes, la vigilance devient une règle de tous les instants. Nous sommes le peuple de la mémoire et c’est pour cela que nous sommes indestructibles. Nous possédons le passé, nous n’avons aucune crainte de l’avenir. C’est notre espérance, c’est notre foi .Amen. Claude Layani


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Dov Azlon publie son premier roman, Unité 8200

Correspondant du journal israélien Haaretz à Paris, l’ancien officier des renseignements Dov Azlon publie son premier roman, Unité 8200, qui a fait un carton en Israël et est déjà traduit dans douze langues. Broder du faux sur du vrai, ou vice versa, qui mieux qu’un espion pour s’aventurer dans un tel canevas! Qui pouvait bien en vouloir au jeune et sympathique Yaniv Meidan, directeur marketing d’une boîte typique de la « start-up nation »? Neuf témoins, sans compter les centaines de milliers d’internautes, sont pourtant formels : le gamin a bel et bien été enlevé en plein jour, au terminal 2A de l’aéroport Charlesde-Gaulle, à Roissy, en France. Une blonde renversante dans un uniforme d’hôtel rouge l’attendait. Problème, le passager est israélien. Une nationalité à emmerde maximale. Le commissaire Jules Léger le sait, d’ailleurs il a déjà mal à la tête et hâte de rentrer chez lui. Et ça ne loupe pas. Deux responsables de l’Etat hébreu arrivent sur les lieux, sans crier gare.

Léger connaît l’un d’entre eux, celui qui a des yeux bleus, des cheveux poivre et sel et une cicatrice horizontale sur le menton. Il s’agit du colonel Zeev Abadi, un militaire du renseignement. Léger n’aime pas les hasards. Ils le lui rendent bien. L’affaire va être tordue parce que, principe de base, dealer avec Israël, n’est jamais simple. Une enfance française Dov Alfon, 58 ans, a vécu en France jusqu’à l’âge de douze ans. « A cette époque, mes parents ont connu un épisode antisémite et ils se sont dit, ce n’est pas possible, on part en Israël. Exit donc le lycée Henri IV. Je suis allé à l’école puis réserviste, et à l’âge de 21 ans je me suis retrouvé officier à la tête d’un budget équivalent à cinq millions de dollars! » Deux ans plus tard, il rejoint les bancs de l’école hébraïque et se lance dans l’écriture. Ce sera le premier chapitre d’Unité 8200 même s’il ne le sait pas encore. « Je l’ai mis de côté ne sachant pas trop quoi en faire. Et puis je l’ai ressorti après toutes ces années, et le premier chapitre du livre est pratiquement celui que j’avais écrit à

l’époque. Cela se voit parce que c’est un peu immature. » Dov Alfon s’exprime dans un Français impeccable et sans le moindre accent. Mais reprenons le fil du roman. « Le chef de la sécurité d’El Al à Paris rapporte un possible enlèvement d’un citoyen de l’aéroport Charles-de-Gaulle. Détails à venir. » « Priorité immédiate/secret, niveau d’habilitation : Code noir. » Les notes internes des différents services crépitent. Piste criminelle ou terroriste, pour l’heure, tout n’est que conjecture mais le principe même d’un ressortissant israélien enlevé en plein jour, demeure toujours une priorité. En bref, on ne touche pas un cheveu à l’un des nôtres. Une conférence exceptionnelle se tient à Tel Aviv. Le lieutenant Oriana Talmor est présente. On y compte la sécurité de l’information, le groupe du renseignement de l’air, le Département du renseignement naval, pas moins de trois représentants du Mossad, le 504, l’Unité 8200. Tous les poids lourds du monde opaque des services secrets d’un pays. La sécurité, l’obsession de l’Etat d’Israël, ce qui l’autorise ainsi à franchir allègrement les frontières. La mafia chinoise et les Russes Retour à Paris. Un xiake, sorte de guerrier dont le nom vient tout droit des dragons de la mythologie chinoise, se félicite. Pour lui l’opération s’était bien déroulée. Erreur. Il le comprend lorsqu’il voit sa bobine aux informations. Zhulong a échoué dans sa mission. La pègre chinoise ne va pas laisser passer ça. Un groupe de tueurs à gage en costard noirs, façon Reservoir Dogs, va alors se mettre en chasse dans les rues de la capitale. On est en plein Far-West post-moderne où Français, Israéliens et Chinois vont s’affronter. Manque plus que les Russes. C’est chose faîte après la découverte d’un autre passager qui s’appelle Vladislav Yerminski et qui figure dans le registre du personnel actif de la fameuse Unité 8200. Il est noté qu’il parle couramment le Russe. Mais depuis quatre mois, il avait été transféré au département El Dorado, à la base Sud de la 8200, dans le désert du Néguev. Le lieutenant Oriana Talmor visualise immédiatement les dégâts. Et si c’était lui qui était visé et non pas ce pauvre jeune directeur de marketing? « Si elle devait estimer les dommages potentiels consécutifs à l’enlèvement d’un soldat de l’unité 8200, du fait des secrets dont il avait pu avoir connaissance, l’enlèvement d’un membre d’El Dorado était le pire des scénarios. » Cafouillages au plus haut niveau des hommes de l’ombre. L’affaire sent mauvais. « J’ai donc repris ce livre bien longtemps après, poursuit Dov Alfon. Je ne suis plus ce jeune innocent et immature, mon message est devenu plus politique. Je dénonce une corruption qui n’existait pas au début du sionisme et cela ne touche pas seulement la sphère politique mais aussi nos services. »

Des ashkénazes jusqu’ici tout puissants Dov Alfon a été le premier rédacteur en chef d’origine séfarade en cents ans d’existence du journal Haaretz. « Il y a toujours eu un racisme de supériorité de la part des Ashkénaze, 90% des officiers des services de renseignement le sont. Et il y a cinq ans, les autorités ont changé de braquet. Ils ont compris qu’ils avaient besoin de gens qui parlaient couramment et naturellement l’Arabe, le Perse ou le Russe. » Il y a sans doute un peu de lui dans le personnage du colonel Abadi. La relation avec sa maman est à mourir de rire. L’homme est malmené par ses supérieurs. Problème : il est l’un des meilleurs dans sa discipline. L’alliance contre nature, entre le commissaire français fatigué Léger et le bouillonnant colonel israélien, est finement observée. L’auteur connaît bien les qualités et travers des deux pays. Il les scénarise de façon bien sympathique. Deux grands géants sont aussi passés au crible : les Chinois et les Russes. Dov Alfon n’hésite pas une seule seconde. « Le ton du livre est léger pour une situation en réalité très grave. Il faut savoir qu’aujourd’hui, si la NSA des Américains et les Chinois sont les meilleurs au monde, ils le doivent au budget que leur gouvernement respectif leur alloue, et qui concerne essentiellement la défense du pays. Mais en termes d’attaque d’une nation envers une autre nation, la Russie est Number One. Les Russes sont derrière tous les derniers tremblements de terre qui ont ébranlé les démocraties d’Europe de l’Ouest, comme le Brexit, ou même les Gilets jaunes. J’étais en signature il n’y a pas longtemps à Birmingham, en Angleterre. Un lecteur s’est approché et avant d’acheter mon livre, il voulait être sûr que je n’avais rien écrit de pro-européen. Ce qui est très habile pour les Russes, c’est qu’ils ont réussi à enclencher une colère de la part des gens contre le système et les élites qui échappent à tout discours politicien. » S’engage alors une course-poursuite entre les pays, les mafieux et les services de renseignement entre eux. Si l’intrigue d’Unité 8200 est menée tambour battant, Dov Alfon reste clairement un journaliste averti. Et son propos est aussi de tirer la sonnette d’alarme. « L’ennemi n’est pas là où l’on croit, il est au-dessus des nuages. Tous ceux qui ont recours aux satellites pour espionner ce qui se passe sur terre. Il n’est pas visible mais en fait, il est tout le temps au-dessus de nos têtes. On est dans l’urgence. » Les droits de l’ouvrage ont été vendus au producteur de Fauda qui a inspiré Homeland. No wonder. Unité 8200, par Dov Alfon, traduction de Françoise Bouillot, Editions Liana Levi, 448 pages, 21 euros. Sortie le 4 avril 2019 Source Le Journal du Dimanche


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Une israélienne refoulée à la frontière Egyptienne. Pourquoi donc ?

Atalia Israeli-Nevo, une Israélienne âgée de 27 ans, a voulu prendre des vacances dans le Sinaï avec deux de ses amies, Tal et Ira. Elles ont réservé un hôtel pendant une semaine dans la péninsule, ont fait leurs valises, sont montés dans la voiture pour une promenade nocturne vers le poste-frontière de Taba où elles sont arrivées à l’aube. Après avoir franchi la frontière du côté israélien, elles sont arrivés au passage du côté égyptien, mais ont été retardées de trois heures pour finalement être obligées de faire demi-tour. La raison: Atalia Israéli-Nevo est une femme transgenre et dans la section « sexe » de son passeport apparaît la mention « masculin ». Atalia Israeli-Nevo a déclaré que les agents de sécurité égyptiens ne leur ont pas fourni beaucoup d’informations, mais leur ont dit qu’il n’y avait rien à craindre. « Nous avons vu que mon passeport passait de main en main entre les douze agents des frontières présents. Après une attente de près de trois heures, l’un des employés l’a appelée et, par l’intermédiaire d’un touriste palestinien parlant hébreu qui a aidé à la traduction, lui a dit que son entrée en Egypte lui avait été refusée pour deux raisons: La première est que sa photo n’était pas compatible avec ce qu’il voyait, même si, selon Atalia, elle datait de deux ans et n’avait causé aucun problème aux autres postes frontaliers. La deuxième raison est que la mention « sexe féminin » aurait dû figurer », a déclaré Atalia. « J’ai essayé de lui expliquer par l’intermédiaire du touriste que c’était mon sexe et que cela n’avait pas d’importance, et qu’il n’y avait aucune raison que le passeport ne soit pas valable. Je lui ai montré mon permis de conduire. Il a dit que je devais aller changer la photo et aller effectuer les modifications. » Les trois amies ont été obligées de faire demi-tour, mais n’ont pas été remboursées de la taxe de transit – 300 NIS versées aux autorités israéliennes – alors que l’entrée en Égypte leur avait été refusée. Elle ont également critiqué la conduite du côté israélien. « Une seconde avant notre retour à Eilat du côté israélien, il a également une interaction désagréable avec la police des frontières », a déclaré Atalia. « La soldate de garde nous a demandé: » Quoi, vous êtes déjà revenues, êtes-vous parties pour seulement quelques heures? » Non, on m’a refusé l’entrée, a-t-elle répondu. » À la question pourquoi, elle a répondu: « Parce que je suis un transsexuel. » Atalia a ensuite témoigné que la soldate israélienne continuait à s’adresser à elle sous une forme masculine: « Wow, quelle chose terrible, mais si vous étiez habillée correctement, vous seriez probablement passée. » Plus tard, elle s’est excusée et a dit: « Wow, désolée, ma chère, vous êtes stupéfiante. »

« Ce que nous avons rencontré à la frontière est une transphobie claire, sans équivoque et violente, mais elle a commencé bien avant la frontière avec l’Égypte et beaucoup plus au nord, juste à l’intérieur des bureaux du ministère de l’Intérieur d’Israël, » a déclaré Tal, l’amie d’Atalia. L’Autorité de la population et de la migration a répondu: « Nous ne pensons pas être en mesure de juger un autre pays, mais le contrôle des frontières en Israël permet le passage sans stipulation de sexe de la personne ou de sa manière de s’habiller. » Source : Ynet


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Une crise financière mondiale sans précédent d’ici fin 2020 ?

Le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, parle de déficit budgétaire

Le prochain gouvernement israélien devra soit augmenter les impôts soit réduire les dépenses pour contenir le déficit budgétaire, a déclaré le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, dans une lettre publiée dimanche à l’occasion de la présentation du rapport annuel 2018 de la banque centrale.

L’ex-numéro deux de la Bourse de New York tire la sonnette d’alarme. Selon lui, il faut se préparer à vivre une crise financière mondiale sans précédent d’ici fin 2020. C’est une mise en garde et une alerte en bonne et due forme. L’ancien numéro deux de la Bourse de New York Georges Ugeux craint le pire. Interrogé par Le Parisien, le patron de la société de conseil Galileo Global Advisors prévoit une crise financière encore plus violente que celle de 2008 d’ici fin 2020. Cette fois-ci, les banques ne seraient pas en cause, Georges Ugeux vise le surendettement des pays industrialisés. Il estime que les États ont pu emprunter « dans des conditions excessivement favorables et ne s’en sont pas privés ». Conséquence : « des pays comme l’Italie, la France, les États-Unis et le Japon sont arrivés à un niveau d’endettement qui n’est plus soutenable ». L’ancien n°2 de Wall Street

explique que « le montant de la dette publique mondiale s’élève désormais à 63.000 milliards de dollars (55.000 milliards d’euros) ». Pour lui le calcul est simple, « au fur et à mesure que les taux d’intérêt augmentent, les déficits budgétaires augmentent et menacent la notation de ces pays et leur capacité à se refinancer sans exploser ». Un constat qui devrait entraîner « d’ici à fin 2020 », « un tsunami » financier. Georges Ugeux estime que « ce qui est arrivé à Lehman Brothers, c’est lilliputien à côté de ce qui nous attend ! ». Alors que faire pour empêcher la banqueroute ? « Les banques centrales doivent absolument arrêter progressivement d’emprunter de l’argent facile ». L’ex-numéro deux de la Bourse de New York invite, dans Le Parisien, les gouvernements à avoir également une « meilleure discipline budgétaire ». https://www.capital.fr

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Le déficit budgétaire en 2018 est passé à 2,9 % du produit intérieur brut, ou PIB, soit un point de pourcentage de plus que le déficit de 2017, les dépenses publiques ayant augmenté et les recettes fiscales ayant diminué l’an dernier. Cette augmentation du déficit a mis fin à la tendance à la baisse du ratio de la dette publique au PIB, qui a atteint 61 % cette année. « L’augmentation des dépenses du gouvernement au cours des dernières années, accompagnée d’une baisse des taux d’imposition prévus par la loi, va augmenter le déficit structurel à un niveau qui n’est pas souhaitable si cela se poursuit pendant une période prolongée », a écrit Amir Yaron. « Les risques inhérents à une telle situation augmenteront si le taux de croissance ralentit. » Le gouvernement devrait s’efforcer de réduire le déficit budgétaire lorsque l’économie est forte, car le report du règlement de la question pourrait signifier qu’il devra augmenter les impôts ou réduire les coûts exactement au moment où l’expansion budgétaire est nécessaire pour soutenir l’activité économique, a-t-il écrit. « Comme les projets du gouvernement pour les années à venir impliquent d’importantes dépenses, les ajustements budgétaires exigeront vraisemblablement que le gouvernement augmente l’efficacité de ses activités et change ses priorités », a écrit Yaron, en plus de l’augmentation des recettes fiscales. En 2018, le PIB a augmenté de 3,3 % et le taux d’emploi a continué d’augmenter, le taux de chômage atteignant son plus bas niveau depuis plusieurs décennies. Les salaires ont augmenté. Le PIB par habitant en Israël, cependant, reste « plus bas que dans les autres économies avancées », a écrit Yaron. « Non seulement l’économie ne parvient pas à réduire l’écart, mais ces dernières années, le PIB par habitant a augmenté plus lentement que dans ces pays, même si le taux d’emploi en Israël a augmenté rapidement ».

En outre, des prévisions de croissance démographique plus lentes ainsi que d’autres processus « devraient ralentir le taux de croissance potentiel dans les décennies à venir », a-t-il écrit. « Tous ces éléments soulignent la nécessité d’une politique globale visant à accroître la productivité de l’économie », a-t-il déclaré, en améliorant la qualité des investissements dans le capital humain et les infrastructures et en réduisant la réglementation pour améliorer l’environnement des entreprises. Pour améliorer le capital humain, le gouvernement doit investir dans une meilleure éducation, « à tous les niveaux », à partir de 0-3 ans, « afin de permettre une amélioration prolongée des résultats de tous les élèves et de leur fournir les compétences de base nécessaires pour le futur marché du travail ». Des efforts particuliers, a-t-il dit, « devraient être axés sur la réduction des écarts de réussite entre les élèves des différents groupes de population et milieux socio-économiques, car ces écarts sont très élevés par rapport à d’autres pays ». Il faut investir massivement dans l’infrastructure, principalement dans les transports en commun et les réseaux métropolitains de transport en commun. Le gouvernement doit aussi continuer à « améliorer et à simplifier la réglementation », à stimuler la concurrence et à accroître les importations de divers produits. Outre les mesures visant à accroître la productivité, le gouvernement devrait s’efforcer d’accroître les taux d’emploi dans les secteurs où la participation à la population active est faible, en leur enseignant les compétences dont ils ont besoin pour ce faire. « Une politique globale et persistante dans ces domaines contribuera à améliorer le niveau de vie de tous les segments de la population et à réduire les inégalités dans l’économie », a déclaré M. Yaron. Les prix des maisons ont baissé en 2018 pour la première fois après environ une décennie de hausse rapide, écrit-il. Les mesures prises par le gouvernement au cours des années précédentes pour accroître sensiblement l’offre et freiner la demande ont contribué à l’arrêt de cette hausse.



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Economie, business, high tech… le Brésil et Israël vivent une lune de miel

Accompagné d’une importante délégation de ministres, d’hommes d’affaires et de membres de sa famille, le nouveau président du Brésil, Jair Boulsonaro, est en Israël. Israël est le deuxième pays visité par le nouveau président du Brésil après qu’il se soit rendu il y a deux semaines à Washington pour rencontrer le président Donald Trump. Cette visite est considérée comme relativement longue et durera jusqu’à mercredi. Son épouse Michelle et son fils Eduardo, fervents partisans d’Israël, ainsi que ses ministres des Affaires étrangères, de la Sécurité, de l’innovation, de l’agriculture et des infrastructures, seront accompagnés de dizaines d’hommes d’affaires, de sénateurs et de parlementaires, du chef de la police fédérale et autres responsables. Alors que les visites des précédents présidents du Brésil avaient été vivement critiquées pour leurs positions vis à vis d’Israël, les dirigeants actuels du Brésil et Israël vivent une véritable lune de miel. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a pris part à la cérémonie d’investiture de Bolsonaro au Brésil début 2019. Il est devenu le premier Premier ministre israélien à se rendre dans le pays. Le président, élu contre toute attente, occupe des positions de droite et conservatrices similaires à celles de Netanyahu. Contrairement à ses prédécesseurs, il accorde une grande valeur à Israël et tient à renforcer ses liens avec lui. Israël répond de la même manière. Bolsonaro sera reçu à 10 heures par le Premier ministre Netanyahu lors d’une cérémonie à l’aéroport international Ben Gourion, à

l’instar des présidents américains, en raison de la pluie prévue lors de la cérémonie En raison de cette cérémonie, la réunion du cabinet a été reportée. Les deux dirigeants prononceront des discours lors de l’événement, puis les hymnes des deux pays seront joués. Plus tard dans la journée, Netanyahu et Bolsonaro se rencontreront trois autres fois. Dans un premier temps, ils signeront une série d’accords de coopération entre les deux pays dans les domaines du cyber, de la santé, de la sécurité intérieure et extérieure, de la science et de la technologie. Ensuite, ils s’entretiendront dans le bureau du Premier ministre et, le soir, ils souperont ensemble avec leurs femmes à la résidence du Premier ministre. Au cœur de la visite se trouve l’annonce par Bolsunaro de l’ouverture d’une antenne de l’ambassade du Brésil à Jérusalem, chargée du commerce. De cette manière, le président en visite a l’intention de tenir partiellement ses promesses de campagne, transférer l’ambassade de son pays à Jérusalem et de la reconnaître comme la capitale d’Israël.

«J’adore Israël», a déclaré Jair Bolsonaro en hébreu, accueilli par Nétanyahou

Le Brésil a ouvert un bureau diplomatique à Jérusalem, a annoncé aujourd’hui le ministre israélien par intérim des Affaires étrangères Israel Katz à l’occasion d’une visite en Israël du président brésilien Jair Bolsonaro.

tobre dernier, Jair Bolsonaro avait dit vouloir transférer l’ambassade du Brésil en Israël à Jérusalem, imitant ainsi le président américain Donald Trump qui a reconnu en décembre dernier la ville sainte comme capitale de l’État hébreu.

Élu en octobre dernier, le dirigeant d’extrême droite avait initialement promis de transférer l’ambassade brésilienne dans la ville sainte.

«J’adore Israël», a déclaré Jair Bolsonaro en hébreu, accueilli par le premier ministre Benyamin Nétanyahou à son arrivée à l’aéroport Ben-Gourion de Tel Aviv pour une visite de quatre jours.

«Obrigado (merci) d’ouvrir un bureau diplomatique à Jérusalem !» a déclaré Israel Katz dans un post sur Twitter accompagné d’une photographie le montrant en train d’échanger une poignée de main avec son homologue brésilien Ernesto Araujo. Quelques jours après son élection en oc-

Benyamin Nétanyahou a déclaré qu’il comptait signer «de nombreux accords» avec le président brésilien lors de cette visite, sur le plan sécuritaire notamment. Source Le Figaro

Israël accentue sa présence au Rwanda Le Rwanda et Israël ont beaucoup en commun, notamment un passé tragique qui a frappé les deux nations : le génocide de 1994 contre les Tutsi et l’Holocauste. De ce fait, Ron Adam, le nouvel ambassadeur d’Israël au Rwanda, est optimiste sur le fait que le Rwanda devienne un point d’intérêt pour les touristes israéliens.

En outre, Bolsonaro et Netanyahu organiseront une réunion avec plus de 100 hommes d’affaires des deux pays, qui offrira des opportunités d’investissement.

« Le tourisme est mon but, ….d’amener les Israéliens ici comme une nouvelle destination, un nouvel endroit excitant pour les Israéliens à venir, une nouvelle destination, » dit-il. « Les Israéliens sont à la recherche d’une nouvelle destination et je pense que nous avons passé 25 ans depuis les événements [le génocide] ici, nous devrions bien sûr nous souvenir, mais aussi commencer le chapitre d’une nouvelle image pour le pays, » a-t-il déclaré. Ron Adam a présenté ses lettres de créance le mois dernier pour représenter son pays au Rwanda et il est le premier ambassadeur d’Israël à résider au Rwanda.

http://koide9enisrael

Les relations entre le Rwanda et Israël sont

Plus tard dans la semaine, le président brésilien devrait participer à de nouvelles rencontres dans les domaines de l’innovation, de l’eau et de la technologie.

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déjà profondes, mais l’ambassadeur veut lancer de nouveaux projets. Si les relations d’affaires israéliennes existent déjà et qu’il y a beaucoup de coopérations existantes, le fait que l’Ambassadeur soit sur place constitue un élément essentiel. Le président du Sénat, Monsieur Bernard Makuza, insiste sur le fait qu’après avoir partagé un passé tragique, les deux pays doivent partagent le développement. De nombreuses activités, comme l’agriculture et l’énergie sont financées par Israël, mais c’est le tourisme qui peut constituer un élément déclencheur de l’essor d pays. Ainsi, un accord de transport vient d’être signé pour RwandAir puisse commencer des vols vers Israël. Plus tôt ce mois-ci, le Rwanda et Netafim, une entreprise israélienne de technologie d’irrigation, ont signé un accord dans lequel cette dernière investira 66,5 millions de dollars pour développer 5 600 hectares du projet Gabiro Agribusiness Hub dans la province orientale. Source : The New Times



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Edition du 3 au 9 Avril 2019

Eurovision : Israël repousse la diffusion d’une fiction au thème… dérangeant ! famille musulmane qui, représentant la France lors d’un concours de chants à TelAviv, rejoignait les rangs de l’EI et décidait de commettre un attentat le jour de la finale. Compte tenu de ses ressemblances avec la réalité, le candidat français Bilal Hassani n’ayant ni fait mystère de ses origines pas plus que de son orientation sexuel, l’organisation du Concours Eurovision a pointé, auprès du diffuseur, le malaise que créerait la diffusion d’une telle fiction.

Dans une mini-série de fiction, un candidat français à un télécrochet rejoignait les rangs de l’EI et commettait un attentat. Dérangeante, dans le cadre de l’Eurovision, la série en question sera bien diffusée… Mais après ! Le diffuseur public de télévision israélien a annoncé lundi qu’il repoussait la diffusion d’une fiction dans laquelle un candidat français d’un concours de chanson projettait de commettre un attentat pour Daesh. Une décision qui intervient après plusieurs mises en garde des organisateurs de après des mises en garde de l’organisateur de l’Eurovision. Douze points. C’est le titre plutôt évocateur de la série en trois épisodes que s’apprêtait à diffuser la télévision israélienne. L’histoire d’un jeune chanteur homosexuel, issu d’une

« Des ramifications sécuritaires, politiques et légales considérables » Devant ces observations et conseils appuyés de l’Union européenne de radio-télévision (UER), qui organise l’Eurovision, le réseau public Kan a décidé de repousser la diffusion de la série.»Les Français comprennent la comédie», avait alors indiqué une porte-parole de Kan. Peut-être, mais là, quand même… Non ! Lundi, le réseau Kan a affirmé avoir reçu une lettre de l’UER le prévenant que la diffusion de la série en Israël pourrait avoir des «ramifications sécuritaires, politiques et légales considérables», en plus de constituer une violation des accords entre les deux organisations. Le diffuseur public a alors «décidé d’autoriser la diffusion uniquement après l’Eurovision», préférant ne pas «mettre en danger le fait que le concours se déroule en Israël». Sage décision…

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Bas les masques

A cette époque de l’année où, Pourim côtoie Mardi-gras, il est d’usage de se déguiser. Quoi de plus simple? Vous vous collez un masque et vous voilà transformé, en Macron, où Trump, Ou en Benalla! Pourquoi pas? Mais quand la fête est finie, il faut tomber le masque.

La semaine dernière, les sénateurs ont saisi la justice, à propos de l’affaire Benalla. Ils soupçonnent 3 collaborateurs du Président de faux témoignages, devant la commission d’enquête. L’Elysée dénonce une agression politique. Bien entendu, Macron n’apprécie pas les contre pouvoirs, surtout quand il est affaibli par la crise des gilets jaunes. Ce qui a l’air d’une tempête dans un verre d’eau a déclenché une grosse colère (feinte) chez certains LREM face à des sénateurs drapés dans leur dignité de tribuns romains. Alors, BAS LES MASQUES! On dirait du mauvais théâtre, joué par de piètres comédiens. Cette semaine a commencée avec la visite du Président chinois. Passons sur cette grande leçon de chef des ventes de chez Àirbus, et venons-en vite à la fin de visite. Merkel et Juncker ont fait le voyage pour présenter à l’empereur le visage d’une Europe unie. Étant donné que Paris ne peut plus imposer sa volonté, nulle part, plutôt que de parler des droits de l’homme, on engrange les milliards. Ce qui, vous en conviendrez est plus simple quand: -on a un bon produit -un riche client, déjà conquis. Alors, pourquoi cette mascarade? Pourquoi ce décor et cette réception digne du Roi soleil? Pourquoi cette poudre aux yeux de tous les jours, sauf le samedi ? Gilets jaunes oblige. Un instant, je croyais que XI Jinping

faisait Shabbat! Trêve de plaisanterie! Merkel et Juncker pour montrer à notre invité qu’il y a un leadership en Europe? Je ne suis même pas convaincu que les deux européens n’étaient pas des gens de la sécurité de l’Elysée, ou des figurants, déguisés. Alors, BAS LES MASQUES. Cette semaine commence avec la déclaration du chef d’état-major algérien, jugeant le Président Bouteflica inapte. Un mois que les algériens s’égosillent dans la rue, pendant que le Grand militaire ordonnait « Silence dans les rangs ». Tout à coup, retournant sa veste, il déclare que l’armée et le peuple partagent les mêmes valeurs! Il est soudain pris de la frénésie du pouvoir. Et quand on a 79 ans, on peut comprendre la précipitation. Avec ou sans masque, c’est carnaval toute l’année. Un petit coup de bottes à 7 lieues aura vite fait de nous précipiter en Italie. Les plus anciens d’entres vous, se souviennent sans doute de Cesare BATISTI. Accusé de terrorisme, l’homme a clamé son innocence durant 39 ans. Il a reçu le soutien de toutes les gauches du monde, des chanteurs, des acteurs et des intellectuels, avec en tête de gondole, BHL. Sorti de sa geôle dorée, il se met à table, raconte par le menu, toutes les horreurs qu’il a commises et en prime, il ridiculise et méprisé ceux qui l’ont défendu. -je me suis moqué de ceux qui m’ont aidé, je n’ai même pas eu besoin de leur mentir! Alors, BAS LES MASQUES! Enfin, pouvons-nous faire un tour d’horizon international et ne pas parler de Donald TRUMP? Avec BIBI, ce sont les deux hommes qui inspirent les fabricants de scénarios ( mon correcteur ne veut pas l’écrire en italien) scénarios mensongers. Tous les créateurs de fables et de mensonges ont pour sujet principal, l’un de ces deux hommes. Laissons BIBI tranquille, il traite les dossiers internationaux, s’occupe de la sécurité d’Israel, veillant à ne pas s’entendre de reproches du style: -riposte démesurée. Et grâce à D, toujours en forme, toujours souriant. La supervision de sa campagne électorale est également sur ses épaules et pourtant, pas de masque! Voyons vers les USA. Disculpé par le procureur Mueller, Trump peut faire un pied de nez aux médias, qui s’attendaient à démasquer un agent de Moscou. Son plus beau cadeau viendra de la cupidité d’un homme. Son adversaire le plus acharné, l’avocat de cette actrice porno, Stormy Daniels, qui, après avoir fait chanter le Président, a été arrêté, car il tentait de raquette la firme NIKE. S’ils ont tous tombé le masque, c’est quand même Donald le Roi de la parade. Quand on sait que NIKE, veut dire VICTOIRE, il faut bien la fêter. René SEROR


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Les mensonges et la haine

En son temps, nous disions que Nicolas Sarkozy avait accumulé, à son égard, plus de haine que n’importe quel autre dirigeant. En réalité, nous n’avons pas vu, ou pas voulu voir l’évolution de la société. MAI 68 a inventé: IL EST INTERDIT D’INTERDIRE, on a donné au peuple le droit de bouder. De refuser de se soumettre. C’est pourquoi, cette soumission leur sera imposée par la force, un jour prochain. Aujourd’hui, si vous n’appartenez pas au camp de la bienpensance, vous êtes populiste. On se complaît dans l’invention de nouveaux mots. On aurait envie de traiter tout ce qui n’est pas à gauche de NAZI, mais la situation ne supporterait pas la comparaison. Alors, apparaît POPULISTE. L’honneur est sauf. Édulcorer le langage permet de cracher au visages de ceux qui pensent différemment, en leur faisant croire qu’on Les respecte. D’égal à égal. Tout est faux, car, c’est la haine qui prime. Autrefois, on était toujours le bon juif des antisémites. Puis, les bons juifs devenaient ceux qui haïssaient Israël, qui s’éloignent de nos pratiques, en un mot, pour être un bon juif, il faut rentrer dans le rang. S’assimiler. La médaille d’or revient à celui qui a découvert l’élégante formule: -je ne suis pas antisémite, je suis anti sioniste.

Toutes ces facéties ont une même origine, LA PENSÉE UNIQUE. Toutes ces inventions ont un seul but, LA HAINE. Et comment pousser des populations entières à détester, à haïr, un homme ou des idées? En inventant des mensonges. On disait que pour faire croire à la véracité d’un mensonge, il fallait partir d’une vérité! Même cette condition n’est plus nécessaire. Il suffit de lancer le ou les mensonges, à la façon des ballons incendiaires de Gaza, et on brûle! Des récoltes ou des idées! Des livres ou des êtres humains! Qu’importe! En effet, qu’importe! Puisque ce qui importe, de nos jours, c’est l’implantation dans les esprits, ce qui, selon certains, doit être la vérité. Si j’ai pris Sarkozy, pour premier exemple de détestation, la diatribe qui s’ensuivit a pour but de vous mener à examiner le traitement que subissent le Président américain et le Premier Ministre Israélien. Leur mandat sont parsemés de mensonges, qui éclatent comme des ballons de baudruche, trop gonflés. J’ignore la gymnastique pratiquée par ces hommes, mais il ne fait aucun doute, qu’ils possèdent un secret, pour rester solides, malgré le traitement qu’onleur inflige. Voyant qu’ils ne peuvent pas le destituer, les démocrates placent sur le chemin de TRUMP, 2 juifs. JO BIDDEN, juif traditionaliste, sioniste, ne cachant pas ses sentiments pour Israël. BERNIE SANDERS, archétype du juif aimé par les antisémites. Antireligieux, très critique à l’endroit d’Israel, admirateur, pour ne pas dire, adorateur d’Obama. Clairement, les démocrates auront passé le premier mandat de TRUMP à l’empêcher de

travailler. Pourtant, malgré les mensonges et la haine, l s résultats économiques, financiers, politiques de ce Président sont exceptionnels. Le chômage n’a jamais été aussi bas, la croissance est au plus haut, mais les démocrates continuent leur lutte avec les ingrédients de la perfidie. Pour le Premier Ministre israélien, la situation est différente. Elle semble identique, tant le scénario se calque sur l’américain. Mensonges, haine, inventions fantaisistes. Dans la réalité, l’opposition n’est nullement guidée par un mode de pensée, digne des pères fondateurs. Ils ne sont guidés que par une ambition démesurée. A l’instar de la gauche française, la gauche israélienne est agonisante. Un trou béant permit à Gantz et à LAPID de s’engouffrer. Or, tout d’abord, ces deux hommes sont opposés sur tous les sujets. En cas de prise de pouvoir, ils se fâcheront avant de passer la porte de la Knesset. Seule les guide, l’ambition. Ils se prétendent au centre, mais leur pseudo programme, montre un positionnement plus à gauche. Quand BIBI dit qu’il veut le bien d’Israel, je le crois volontiers, car depuis son accession au pouvoir, il a fait de notre minuscule pays un phare pour l’humanité. Nous ne reviendrons pas sur les réalisations d’Israel, tant elles sont visibles et désormais indispensables pour le fonctionnement du quotidien de tout un chacun. A écouter les vitupérations des européens et de tous ceux, à qui les succès d’Israel donnent des aigreurs d’estomac, il nous faudrait changer un commandant de bord qui nous mène à notre destination contre des arrivistes, tout juste bons à inventer des mensonges et engendrer la haine? De qui se moque-t-on? Je le dis tout net. Ce n’est pas une consigne! C’est une nécessité. Notre terre est en danger. Notre peuple est insouciant. Si nous devons UNE FOIS, être attentifs, se sentir concernés, ne pas faire l’économie de ce temps, le 9 avril, il faut voter. 1 bulletin pour BIBI (indispensable) 1 bulletin pour MAHAL. Ce matin, l’actualité est abondante. -une roquette sur le nord de TelAviv détruit une maison et fait 5 blessés dont un bébé et un enfant. La France condamne!!! Elle ne sait rien faire d’autre. -DES terroristes du Hamas, emprisonnés en Israël, blessent leurs gardiens a l’arme blanche. Qui en parle? -le Roi de Jordanie annule un voyage en Roumanie, parce que la Roumanie ouvre une ambassade à Jérusalem. Que faut-il, pour que le monde adopte la définition de Begin, à propos de la force et du droit? MENTEZ, HAÏSSEZ! Il en restera toujours quelque chose. René SEROR

« Effet Eurovision ». Les prix des chambres d’hôtel en Israël montent en flèche Des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus à Tel Aviv en mai pour le Concours Eurovision de la chanson 2019 – et ils auront besoin d’un endroit où dormir.

important de créer une pression pour faire baisser les prix et d’amener un bateau de croisière sur les côtes de Tel Aviv, c’est-àdire 500 chambres et des prix raisonnables. »

Les prix des chambres d’hôtel montent en flèche et ils se remplissent rapidement. Bien que beaucoup de visiteurs choisiront des options Airbnb, la municipalité de Tel-Aviv tente une solution plus créative.

Alors que les travaux dans le village de l’Eurovision installé à Tel-Aviv n’ont pas encore commencé, la municipalité a de grands projets pour cet espace.

Channel 2 News a rapporté que la ville venait de signer un accord portant sur l’amarrage d’un navire de croisière de 500 chambres près de Tel Aviv et sur l’accueil des visiteurs pour la semaine de l’Eurovision. La municipalité a confirmé mardi qu’elle acheminerait un paquebot italien sur les rives de la ville et louerait des chambres à bord aux visiteurs lors de l’Eurovision. « Les prix des hôtels à Tel Aviv sont très très élevés », a déclaré le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, à la chaîne de télévision. « Il est très

Selon un reportage diffusé dimanche sur Channel 10, l’Eurovision Village, hébergé à Charles Clore Park, coûtera 5 millions de NIS. La municipalité organise une semaine d’événements et de spectacles pour les nombreux visiteurs – en partie parce que les billets pour l’Eurovision elle-même risquent d’être difficiles à obtenir. Dans le village, il y aura des performances d’anciens concurrents de l’Eurovision israélienne (et des gagnants), des stands de restauration, des DJ, des événements sportifs et des fêtes jusque tard dans la nuit. Source : Jpost


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Lettre ouverte à Laure Adler

La sécurité d’Israël Le monde politique est malade. J’ai beau chercher, je ne trouve pas d’autres définitions. Autrefois, il y avait des dominants et des dominés. Les colonisateurs et les colonisés. On a éduqué certains, ils se sont réveillés et ce fut la décolonisation. Ainsi, de libertés en libertés, on a tué les vraies valeurs. Des slogans nouveaux sont apparus, qui ont incité les hommes à passer la ligne rouge. Il est interdit d’interdire à fait plus de tort que de bien.

Mercredi 27 mars au soir, j’ai écouté, comme je le fais souvent, France Inter. Plus précisément l’émission l’heure bleue animée par Laure Adler. Elle recevait Leila Shahid. Dès le début de l’émission, le décor était planté : le premier des morceaux choisis par Leila Shahid a été celui de la grande chanteuse libanaise Fayrouz: Al Qods. Et là commence alors la diffusion du venin de la propagandiste professionnelle palestinienne avec la complaisance mielleuse de Laure Adler. A la question: « pourquoi cette chanson et que raconte-t-elle ? » Le serpent Shahid, tel le python Kaa, dans le Livre de la Jungle, sous son air débonnaire, débute sa séance d’hypnose. « Cette chanson parle de la ville où est née ma grand-mère, qui devrait appartenir au Monde et n’être la capitale d’aucun pays. ISRAEL l’a volée et se l’est appropriée » dit-elle. La machine à propagande est lancée. Le message passe sans aucune réaction, ni interrogation. Laure Adler boit ses paroles et fait même en sorte de nous les faire avaler. Toute l’émission n’a été qu’une perfusion au goutte-à-goutte de la propagande palestinienne. Tous les clichés et mensonges que Leïla Shahid a diffusé tout au long de sa carrière de diplomate maléfique y sont passés. Tout au long de l’émission, elle a propagé son virus, condamnant Israël et l’accusant de tous les maux, attaquant le président américain pour ses dernières déclarations, désignant Israël comme un état criminel et voyou, rejetant toutes les résolutions onusiennes. Tout y est passé : Sabra Chatila, le Liban, le Golan, les territoires administrés et évidemment Gaza. Leila Shahid, après avoir sans complexe rappelé avec fierté son appartenance à la « grande famille des Husseini » conclut par une tirade affirmant son soutien « aux gazaouis, victimes des tirs assassins des Israéliens » Madame Adler, le journalisme n’est pas une cantine dans laquelle on sert la soupe sans

réaction ! Vous ne pouvez laisser passer tant d’affirmations haineuses et mensongères. Vous ne pouvez laisser dire qu’Israel a volé Jérusalem. Vous ne pouvez laisser parler de cette famille Husseini sans rappeler l’un de ses membres les plus influents que fut le Mufti de Jérusalem qui a reçu Hitler, l’a assuré de son soutien et lui a même demandé de le débarrasser des Juifs de Palestine. Vous n’avez pas le droit de laisser Leila Shahid, parler des enfants palestiniens sans lui rappeler ces milliers d’enfants Israéliens qui depuis des années vivent au rythme des sirènes qui les réveillent à chaque fois que les assassins du Hamas ou du Djihâd islamique décident de tirer pour tuer. Madame Adler, mercredi soir vous avez déshonoré votre profession. Vous avez insulté la mémoire des millions de morts exterminés par le régime hitlérien soutenu par les Husseini. Vous avez craché sur la seule démocratie de la région et sur tout un peuple qui a fait tant de concessions dans l’espoir de vivre en paix. Madame Adler, sur le service public, mercredi 23 mars vous avez, par méconnaissance j’espère ou en choisissant un camp je le crains, alimenté la haine contre le peuple juif debout et vivant et qui a décidé de ne confier son destin à aucune autre nation. Cela dérange mais c’est une réalité indéracinable. Madame Adler j’aurais tant aimé que vous vous souveniez de vos nombreux voyages en Israël et même du temps vous aviez failli y vivre. Il est vrai, vous aviez 18 ans et à cet âge, vous aviez encore la pureté et l’honnêteté de ceux qui voyaient se réaliser un rêve millénaire et qui n’étaient pas pollués par la propagande. Gil Taieb

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Zemmour rappelle face à Cohn-Bendit, cette citation de Péguy: « L’ordre fait la liberté, le désordre fait la servitude. » Quelle plus belle illustration nous donne la gauche, personnelle, rigoureuse pour ceux qui la contrent, permissive pour ce qui la concerne. Critiquant et traitant de populistes, ceux qui ne sont pas pour elle, alors que par son mépris, la gauche pousse les peuples vers le nationalisme. Et afin qu’on n’imagine pas que je parle par allusion, je dénonce cette réalité, au niveau mondial. Tant en France, qu’en Israël, qu’en Italie, qu’en Hongrie.., partout. En fait on a guillotiné le Roi, les Présidents sont des monarques. On a fixé un temps au pouvoir, ils présentent leur famille. Finalement, les dirigeants en place poussent les gens vers l’extrême et se plaignent de la chose? Faut croire que la place est bonne. Dernière hérésie en Israël: On dénie le droit de présenter sa liste au Dr Michael Ben-Ari, sous prétexte que son parti est extrémiste et on valide la liste arabe BALAD, alors que leur but est la destruction d’Israël. Quand on suit de près l’information on se rend vite compte que la fourberie et le mensonge sont des moteurs. Que certains avancent et séduisent les foules à travers des propos malsains. Une fois au pouvoir, leur incompétence se fait jour, mais hélas, il est souvent trop tard. Ici, en Israël, nous n’ échapons pas à cette infâme cuisine, qui consiste à mêler des arguments mensongers et de servir au public, la patate chaude que certains engloutissent avec ses scories. Lors d’un récent rendez-vous politique, un des intervenants a dit « Une défaite de BIBI, ou l’application du prétendu plan de paix américaine, consisterait à concéder aux arabes, en Judee-Samarie un état, sans garantie que les nids de terroristes, qu’ils soient Hamas, Hizbollah, djihâd islamique, Al Kaida ou autre, cesseraient de harceler Israël et chercheraient à nous atteindre au plus profond de notre pays. Ceux de Judee-Samarie, pourraient guider les tirs provenant de Gaza, les rendant plus précis. Aussi, sans être investi de la moindre mission, sans la moindre ambition politique, je demande à toute personne en âge de voter, de bien réfléchir. J’ai lancé un appel pour notre panel politique sur TelAviv, nous avons eu peu de réponses. Et ceux qui ont répondu qu’ils seraient présents, ne sont pas venus. Chacun pense, sans doute, que sa voix est insignifiante. Chaque voix compte! Et la sécurité d’Israel passe par la multiplication de

ces voix. QU’EST-CE QUI A CHANGÉ? Nous connaissons avec précision, l’époque au cours de laquelle s’est passée, l’histoire de Pourim. Entre la destruction du Premier BETH Hamikdach et la reconstruction du second. Entre ces deux événements, ‘nous avons connu un exil de 70 ans. Le second Temple a duré 410 ans. Les romains l’ont détruit en 70 de l’ère vulgaire. ( certains disent 68). Ça ne change rien. Nous sommes en 2019. Rajouter 410 ans Et retirez 70. La très belle histoire d’Esther s’est passée voilà 2400 environ. Nous lisons ou écoutons La MEGUILA, de la bouche d’un ministre officiant, et à la vérité, même les plus hébraïsants d’entre tes nous, n’en comprennent pas tous les mots. Bien entendu, je ne parle pas des érudits, ni des Rabbins. Mais je serai tenté de dire, Heureusement qu’ils sont là, afin de nous éclairer. Ce matin, lors d’une intervention très courte, le Rabbin a posé une question simple et surtout évidente, à laquelle nous ne prêtons pas suffisamment d’attention. - Pourquoi, alors que seul, Mordekhai, ne se prosterne pas devant lui, AMAN décide l’extermination de TOUT le peuple juif? La réponse m’est alors apparue, dans le cadre de la vie. Tout au long de l’histoire, on accuse les juifs de tous les maux. Juste deux exemples: Le premier, Au moyen âge, on égorge un enfant mort-né, on prétend que les juifs sont coupables. Et le prétexte est suffisant qui entraînera la destruction par le feu de 24 charrettes, chargées de précieux Talmud, qui rappelons-le, étaient écrits à la main. TOUS les juifs étaient coupables. Le second est proche de nous: À chaque attentat, il se trouve une bonne âme, pour utiliser la sacro-sainte formule: « pas d’amalgame » Le peuple juif, compte en son sein, un pourcentage de personnes malhonnêtes, qui n’est, ni plus, ni moins important que la moyenne. Seulement, au moindre scandale, ce sont les juifs qu’on accuse. Alors, dites-moi, qu’est-ce qui a changé? Et je ne parle pas des divers pogroms, de la Shoah, qui furent autant de prétextes, pour exterminer des juifs, juste pour leur origine. Alors, c’est une évidence! Rien n’a changé et rien ne changera si nous ne travaillons pas sur notre image. Et l’amélioration de notre image, passe, avant tout, par une authentique fraternité. AHDOUT. René SEROR


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Le mauvais choix de la République en Marche

Le parti présidentiel a rendu public la semaine dernière les trente premiers noms de sa liste pour les élections européennes. Une liste sous forme de patchwork qui associe des proches d’Emmanuel Macron et d’Alain Juppé et deux anciens dirigeants des Verts, Pascal Canfin et le controversé Pascal Durand.

compatible avec les valeurs européennes.

Peu connu du grand public, Pascal Durand a pourtant occupé des fonctions politiques importantes au sein du mouvement écologiste : cofondateur d’Europe Écologie en 2008, Pascal Durand a également été secrétaire national des Verts en 2012 et 2013 : il est depuis 2014 député européen et siège dans le groupe des Verts/Alliance libre européenne.

«Un candidat qui soutient le boycott d’Israël et des terroristes notoires tel Marwan Barghouti n’incarne pas les valeurs européennes et françaises» a-t-elle ajouté.

Mais l’ancien proche de Nicolas Hulot s’est fait remarquer sous la précédente mandature par des prises de position virulentes contre l’Etat israélien.

Jack-Yves Bohbot

En 2017, souhaitant rencontrer le terroriste Marwan Barghouti, il se faisait refouler par le gouvernement israélien avec d’autres élus d’extrême-gauche qui l’accompagnaient. L’année précédente, Pascal Durand avait lancé une violente attaque contre la politique israélienne au Parlement européen dénonçant les démolitions de «plus de 600 bâtiments, écoles, maisons» et pointant un Israël qui «n’est pas un Etat hors du temps, Israël qui n’est pas un Etat hors du droit.» : il demandait alors la suspension de l’accord d’association UE-Israël. La désignation de ce militant au sein de la liste du parti présidentiel a pourtant suscité peu de réactions dans la communauté juive, si ce n’est celle du président du Bnai Brith, Philippe Meyer, qui a dénoncé «un candidat qui milite pour la libération de terroristes emprisonnés», pointant un engagement peu

Mais c’est d’Israël qu’est venu la réaction la plus cinglante par la voix de son ambassadrice en France, Aliza Bin Noun, qui s’est dite «inquiète et surprise de voir Pascal Durand sur la liste LREM-Modem-Agir aux élections européennes «.

Le Président de la République déclarait pourtant il y a un mois: «L’antisionisme est l’une des formes modernes de l’antisémitisme»…mais c’était au dîner du Crif.

Le debrief de la semaine par Jack-Yves Bohbot

La Ligue Arabe dénonce la reconnaissance américaine du Golan Réunis lors d’un sommet à Tunis ce dimanche, les dirigeants arabes se sont élevés contre la reconnaissance américaine de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. L’Arabie saoudite par la voix du roi Salmane a proclamé son «rejet absolu» de toute initiative portant atteinte à la souveraineté de la Syrie…

Macron aussi… Le Président de la République a rapidement fait connaître par un communiqué son rejet de la décision américaine de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qualifié de «territoire occupé». Il pointe une décision «contraire au droit international» qui «ne pouvait qu’alimenter les tensions régionales». Netanyahou reçoit le président brésilien Le premier ministre israélien reçoit Jaïr Bolsonaro depuis dimanche ; il a annoncé l’ouverture d’un bureau diplomatique à Jérusalem. La visite du dirigeant brésilien devrait durer trois jours et constituer un soutien important à Netanyahou, à quelques jours des élections israéliennes.

Uniqlo s’installe en Israël Le site israélien Globes annonce que le groupe Azrieli serait en négociation avec la célèbre marque japonaise très appréciée par les consommateurs israéliens. L’introduction d’Uniqlo en Israël pourrait se faire par le biais de franchises ou par la fourniture de biens immobiliers pour le réseau japonais. Manifestation pour le climat à Tel Aviv 4000 défenseurs de l’environnement ont manifesté vendredi dans le centre de Tel Aviv pour réclamer des actions afin de lutter contre le changement climatique et l’arrêt de la construction d’une platefome offshore d’extraction de gaz. Les manifestants réclament l’éloignement de cette plateforme à 125 kilomètres des côtes israéliennes. Eurovision : les Pays-Bas favoris des bookmakers Selon les bookmakers, les Pays-Bas avec la chanson «Arcade», signée Duncan Laurence pourrait décrocher le titre lors de la 64ème édition du concours de l’Eurovision qui se déroulera le 18 mai prochain à Tel Aviv. Et notre candidat français ? Bilal Hassani et sa chanson «Roi» ne figurent qu’à la 14ème place…


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Le billet d’humeur de Bernard Korn Brzoza

Le Hamas se réveille, regain de tension, un scénario invariable qui conduit à des épisodes d’une rare violence et à des provocations outrancières, le Hamas à une stratégie, la volonté de réactualiser son conflit avec l’occupant israélien, il profite d’une audience médiatique qui n’est plus un scoop, donc sans intérêt majeur. Il faut des actes fort qui doivent s’apparenter à des actes de guerre, porteurs d’une véritable menace qui déchire l’espace israélien dans sa profondeur, une cible Tel Aviv, limite extrême de la ligne rouge au-delà de laquelle l’espace géostratégique peut exploser. Quels riches idées d’envoyer des missiles « Fair M-75 », de longue portée sur Tel Aviv, le type même de la terreur qui exige une riposte immédiate et d’autant plus forte qu’elle égratigne la force des « dômes de fer » inefficaces ce soir là. De l’expérience de l’opération « bordures protectrices » en 2014, Ganz, alors n°1 de l’armée avait promis de réduire certains secteur de la bande de Gaza « à l’âge de pierre. » Suite à cette stratégie » pendant 12 heures, 2 millions de palestiniens de la bande de Gaza ont vécu dans un état de terreur. Quand le Hamas s’invite à une provocation suicidaire, c’est le prix à payer. Il n’empêche que la commission des droits de l’homme « souligne que la poursuite des attaques israéliennes contre des zones résidentielles et l’utilisation d’armes en représailles collectives représentent des crimes de guerre et constituent de graves violations de la 4 ième convention de Genève de 1949. » Rien à dire, la logique de la complaisance et de l’aveuglement occidental ne déroge en aucun cas à ses jugements partiaux. Triste réalité, les sirènes ont retenti au cœur d’Israël, la course à l’abri, instants d’angoisses, et paradoxalement, quelles grandes réjouissances pour les cadres du Hamas, la peur a changé de camp, bien que nos frères du Sud, proche du périmètre de Gaza subissent cela depuis des années. C’est l’aspect pervers du Hamas, la vie n’a pas de prix, des pions anonymes, des cibles sans intérêts, faire porter sur Israël la responsabilité du nombre de martyrs, le crédo du Hamas « il n’y a jamais assez de victimes ». Un palestinien dit « j’aimerai qu’Israël nettoie le Hamas de la surface de la terre ». Benjamin Netanyahou sur la sellette a voulu voir dans cette action « une erreur technique » éviter l’escalade avant les élections, retardant autant que peu une intervention de Tsahal. Le Hamas joue les trouble- fêtes dans la campagne des législatives israéliennes, il veut exercer la pression sur les candidats, les pousser à la faute, pour le Hamas, ce conflit dans ce contexte de haine, de mort, de terreur, de brutalité est ce un jeu ou a-t-il une réelle volonté politique à avoir un état ? A travers ces extravagances ineptes, ce positionnement parfois débile, cela ne ressemble pas à un désir de reconquête ? De la fin de la « marche du retour » c’est une « marche vers la mort » à laquelle il pousse son peuple. C’est l’épreuve de la guerre pour la guerre, de la violence pour la violence, la mort pour la mort, l’usure d’un conflit ou ils ne peuvent qu’être perdants, ou être le détonateur d’une apocalypse régionale.

Retour des affrontements à la barrière de Gaza, moins d’images, la »marche du retour », fête son premier anniversaire et sa 266 iéme victimes, plus de 7600 blessés, selon les autorités du Hamas, la liste s’allonge quotidiennement dans le long martyrologue, offrande au D. des malheurs et au cynisme des leaders du Hamas. La colère grogne parmi les palestiniens « Ces gens nous considèrent comme des martyrs mais nos dirigeants qui ont appelé à la mobilisation ne se soucient pas de nous. » Cruauté indigne dans une civilisation en faillite, un mal récurrent qui réapparait épisodiquement, le diagnostic est en fait, moins l’envie d’en découdre avec Israël que de cacher la grande misère des palestiniens de la bande de Gaza. Les gazaouites s’affrontent de l’intérieur, d’abord la dictature du Hamas, la peur du Djihad, les différentes factions incontournables, il y a des impôts délirants qui financent les fameuses brigades Ezzedine al Qassam, il y a la terreur, le népotisme, la corruption, le peuple voit les journalistes passés à tabac, les ONG silencieuses menacées si elles contreviennent aux ordres du Hamas, silence sur les brutalités faites au peuple, muettes qu’elles sont, face à cette émergence brutale , elles ont bonne conscience « c’est à cause des Israéliens », disent elles, tout est jugé. La peur trahit la raison, pour cette gauche molle à la recherche du mal sioniste, le juif est le bouc émissaire, nous, juifs, israéliens sommes de la même engeance funeste. Un scénario de l’horreur, la population « veut vivre », des milliers de jeunes subissent la loi du Hamas depuis 2007, une impitoyable répression des forces du Hamas empêche toute révolution interne. Gaza est une poudrière, un chômage vertigineux, coupures d’électricité, peu d’eau potable, une existence au ralenti, la frustration, la colère sur leur propre faiblesse, les tortionnaires les maitres à tuer, une nomenklatura criminelle et la contestation sociale est réprimée sans état d’âme. Il y a des morts parmi les manifestants, pas de problème de conscience, un régime qui ne laisse place à aucun avenir, il préfère canaliser cette désespérance vers l’occupant israélien », un suicide des valeurs, la brutalité tue tout sentiment de fraternité. Cette dictature a droit de vie et de mort sur sa population. Les médias bien silencieux ne trouvent de meilleures raisons que de s’indigner et de désigner un coupable, « Israël » ça n’a plus cette amplitude de l’exagération, la «disproportion de la riposte « acquise comme un fait notoire qui ne vaut aucun commentaire de plus. Le Hamas dans un cynisme qui se veut être « mea culpa moral » s’excuse » nous sommes désolés pour les dommages physiques et moraux subis par tous ceux qui appartiennent à notre peuple ». Le Hamas ne s’en sent pas responsable. Une drôle de thérapie, psychologie de caniveau, du masochisme, l’espoir d’un pardon rédempteur, qui sait ? Case retour, on laisse de côté, le cessez le feu, la panoplie des cerfs volants incendiaires, des roquettes, des missiles mis en place dont des tirs ont touché Tel Aviv. Cette agression est synonyme d’un armement plus sophistiqué, dangereux dont on ne peut craindre le pire, tirs accidentels prétend le Hamas, une excuse afin d’antici-

per des bombardements encore plus massifs. Ne nous leurrons pas, il faut y voir également un message du Hamas « nous avons les armes pour vous terroriser, soyez certains qu’au besoin nous les utiliserons ! A bon entendeur salut ! » Nous sommes toujours en alerte, les gardiens d’Israël veillent sur nous, la riposte est elle utile ? Plus nous frappons, plus cet acharnement est stérile, il n’y a pas de victimes, il n’y a pas de répit, les terroristes se réveillent et en nous narguant nous renvoient des dizaines de roquettes sur les villages du Sud en lisière de Gaza. Tsahal envisage t’elle une incursion dans l’enclave palestinienne, à la veille des élections, ce n’est pas judicieux, un choix difficile, chaque vie compte, chaque victime juive est un outrage à notre désir de paix, si prêt de PESSAH, un engrenage décisif mortel. Et pourtant, les attaques meurtrières dans les implantations, à Jérusalem, cette spirale de la violence ne présume pas d’une paix prochaine. Les armistices successifs dont on connait la précarité ne nous permette aucune offensive, c’est subir ou la guerre, un sujet à réflexion douloureux à la veille des législatives, qui en prendrait le risque ? Notoirement impossible ! Pour les UN AN de la « marche du retour » le Hamas espère réunir des centaines de milliers de manifestants à la bordure de Gaza, rien changé, la misère, l’embrigadement stérile de la population dans cette provocation stratégique, qu’en est il devenu ? Du sang et des martyrs, l’inexorable destinée d’une population tyrannisée sans repère, abandonnée, « pleurons frères humains sur ces martyrs, leurs larmes nous enterrerons ». C’est sensiblement identique pour les minorités du coté de la Syrie, un cauchemar mais cette frange morale, dont le sigle révèle tous les disfonctionnements humains « Amnesty international » ne condamne qu’Israël. L’équilibre de la haine se transfuse à notre peuple depuis des siècles, l’ironie est que cela ne surprend personne. L’habitude de ne rien dire est du même ordre que celle d’une lâche cécité des Nations en regard des troubles qui peuvent les déposséder de leur pouvoir. Une crise politique en Israël, une élection anticipée, des faucons contre des hypers faucons, une gauche laminée pro palestinienne « deux états pour un même territoire »? Encore faudrait-il qu’Israël laisse une chance à un état Palestinien ? Les partis arabes ne cachent pas leurs soutiens à la cause palestinienne, ils siègent à la Knesset, Israël mourra de sa démocratie bien trop généreuse. Nous portons encore en nous les gênes d’une souffrance millénaire, elle influence notre jugement, nous ne voulons pas ressembler à nos bourreaux. Dans l’attente d’un prochain deal gouvernemental, une coalition de la liste Ganz avec qui ? Son slogan « ni à droite, ni à gauche, Israël d’abord » ! Il semblerait que notre occident menteur, l’UE tragédise le conflit israélo palestinien et diabolise un Benjamin Netanyahou affaibli à qui on reproche « sa faillite sécuritaire », « il a perdu le contrôle de la sécurité » et « le Hamas a fait d’Israël son otage ! ». On commence à parler de Ganz, « le parachutiste parachuté contre Netanyahou », une nouvelle figure politique est comme l’appel à un nouvel espoir, elle s’apparente à une fin programmée de

Netanyahou. Il se dit que les sondages en Israël ne sont pas aussi fiables que ceux pratiqués en France. Les jeux ne sont pas faits, le vainqueur aux suffrages ne peut devenir chef de gouvernement sans alliance, marchandages, compromis, « une foire d’empoigne », un tragique « balagan » que nous, de la diaspora suivons avec passion. Les candidats dans l’attente, le programme social est il important ? Il n’est pas si prépondérant dans le vote, le programme sécuritaire est la priorité ? Gaza n’est pas l’enjeu des élections, ce n’est pas le Hamas qui dictera le choix des Israéliens, c’est une erreur de croire que le Hamas et les factions terroristes en accentuant leurs menaces influeraient sur le vote des Israéliens. Le mal d’Israël vient de l’Europe, de l’ONU, leur manque d’audace, de courage, la peur de représailles économiques, cette ambigüité peureuse de stigmatiser le monde musulman les contraints à adopter les résolutions anti israéliennes. Il semble qu’il y ait une anomalie lors des votes au Conseil de Sécurité, les 3/4 de ses membres seraient condamnables, ils instrumentalisent les droits de l’homme en les retournant contre la civilisation qui en a accouché. Ils parviennent ainsi à condamner à l’impuissance les sociétés qui voudraient réagir contre elle. L’UE toute entachée des sentiments les plus nobles se compromet avec ces dictatures absolues ou ces démocratures ou se mêlent pouvoir tyrannique et en connivence avec des états qui font abstraction des principes fondamentaux des droits de l’homme. Ca ne choque personne, aucune morale ne prend en défaut ces votes honteux et se posent en juges lorsqu’il s’agit d’Israël. Trump donne une ultime légitimité à Benjamin Netanyahou par le décret « les USA reconnaissent le Golan comme appartenant à Israël ». Une amitié qui sert Israël. Combien parmi nous trouveront des prétextes à nous sermonner, sans comprendre ce qu’il en coûterait à Israël si le Golan revenait à la Syrie ? Lorsque l’UE est contre Israël, cela signifie que c’est bon pour Israël. Fédérica Mogherini ministre des Affaires Etrangères de l’UE, officiellement, » ne jure que par le droit international, existe-t-il réellement encore un doit international au vue de ce qui se passe dans ce vaste monde ? Elle fait une fixation sur les résolutions 242 et 497 votées par le Conseil de Sécurité de l’ONU, dont le texte est précis « un retrait des forces armées d’Israël des territoires occupés lors du récent conflit sans toutefois préciser de tous les territoires ». « UNE FAILLE » Pour Israël, c’est une preuve que le Conseil de Sécurité n’exige pas la remise de tous les territoires pris en 1967. Les élections législatives sont pour le 9 avril, patience, il ne peut y avoir de vraies bonnes réponses, Israël, notre démocratie est au cœur d’un monde qui défie nos civilisations, il faudrait voir dans l’islamisme la figure de l’ennemi, le multiculturalisme n’y voie qu’un élément particulièrement actif de notre diversité. Israël et les Palestiniens sont une escarmouche dans ce grand désordre mondial. C’est à prendre ou à laisser ? Bernard Korn Brzoza


À LA UNE

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SÉCURITÉ

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Le F-16 chinois a t’il été inspiré par Israël ?

éléments donnés à Israël par les États-Unis dont notamment la technologie Lavi dans le cadre du programme chinois de développement d’un chasseur à réaction de 4ème génération.

e J-10 « Vigorous Dragon » est un pilier des efforts de la Chine pour moderniser sa grande flotte de chasseurs monomoteurs, très semblable au F-16 Fighting Falcon. Cependant, il existe de nombreuses preuves que le développement du J-10 a été fortement influencé par le Lavi israélien des années 1980. Après avoir reçu entre 1969 et 1979 des chasseurs bimoteurs F-4 Phantom et F-15 Eagles des États-Unis, Israël a conçu le Lavi à ailes delta et qui ressemblait beaucoup aux F-16 qui sont entrés en service dans les forces aériennes israéliennes en 1980, ce qui posa problème aux USA qui demandèrent à ce que le Lavi ne soit pas exporté, ce qui entraina l’arrêt de sa fabrication. Cependant, au milieu des années 1990, les services de renseignement américains se sont inquiétés de transferts de technologie israéliens vers la Chine, y compris certains

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Netanyahou ordonne l’envoi de renforts de Tsahal dans le sud

Les influences israéliennes sur la conception du J-10 sont indiscutables : un arrangement aile de canard-triangle à couplage étroit, un chasseur monomoteur doté d’une entrée d’air ventrale, deux sangles ventrales et un fuselage à surface libre. Selon le magazine Jane’s, Israël aurait contribué à la modélisation approfondie de la conception et de la performance, des essais en soufflerie et des données de conception aérodynamique de pointe. Le J-10 est plus inspiré par le Lavi qu’un simple clone. Il est beaucoup plus long et lourd, et a des ailes différentes. La Chine n’a pas accès au moteur compact PW1120 ni à la capacité de fabriquer à grande échelle des composants composites légers. Song a donc dû allonger le fuselage du J-10 de deux mètres pour y loger un turboréacteur russe AL-31F, ce qui a donné un avion de 11,75 tonnes. Néanmoins, le J-10 reste un avion de combat polyvalent, agile, polyvalent et peu coûteux, conçu dès le départ pour intégrer des systèmes avioniques de haute technologie et des armes guidées. Source : National interest

Une roquette a été tirée depuis l’enclave palestinienne mardi 26 mars en début de soirée et l’armée israélienne a répondu par une série de bombardements. Le Premier ministre israélien a ordonné l’envoi de renforts de l’armée dans le sud du pays. « Nous sommes prêts à réagir avec toute la force requise contre Gaza », a prévenu Benyamin Netanyahu. Mais cette fermeté affichée peine à convaincre les riverains de la bande de Gaza. Tout au long de la journée ce mardi, un ouvrier s’employait à déblayer les gravats de la maison de Shlomo Moskovitch. « La nuit dernière, j’ai entendu les sirènes et je me suis rendu dans ma pièce sécurisée, raconte-t-il. J’ai entendu un bruit sourd et j’ai ouvert la porte : j’ai vu de la fumée partout dans la maison. Je me suis dit que si j’avais de la fumée dans le salon, le problème était dans ma maison. » Une roquette tirée de la bande de Gaza a touché la maison de cet habitant de Sderot, endommageant le toit et le mur d’une des chambres. Ce mardi, les sirènes ont cessé de retentir, mais les écoles sont restées fermées et les habitants avaient pour consigne de ne pas s’éloigner des abris.

Shlomo Moskovitch ne cache pas sa lassitude face à la situation : « Cela fait 18 ans que nous avons ce problème avec les roquettes. A chaque fois, ça s’arrête, mais au bout d’un mois, 3 mois ou 8 mois, ça recommence. » Une roquette tirée de la bande de Gaza a touché la maison d’un habitant de Sderot, endommageant le toit et le mur d’une des chambres. Dans la soirée, une petite manifestation a rassemblé une trentaine de personnes à la sortie de Sderot. Batia Holin, venue d’un kibboutz voisin, tient un panneau remerciant les soldats, mais dénonçant l’inaction du gouvernement. « Je n’attends rien de ce gouvernement ou de ce Premier ministre. Je pense qu’il n’agira pas. Car s’il n’a rien fait depuis dix ans, il ne fera rien maintenant », déplore-t-elle. « Netanyahu, rentre chez toi », scande une autre manifestante. A deux semaines des législatives, la résurgence du conflit avec les groupes armés de Gaza porte atteinte à l’image de « Monsieur sécurité » que Benyamin Netanyahu veut se donner. Source RFi


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L’israélien CAA Industries présente son nouveau fusil Kalachnikov

La société israélienne CAA Industries a présenté sa dernière modification du fusil d’assaut Kalachnikov au salon de l’armement IWA 2019, en Allemagne. AK de CCA Industries Ce projet baptisé AK ALFA implique une refonte et une modernisation complètes de n’importe quel fusil d’assaut Kalachnikov, quel que soit le pays, le modèle et l’année de fabrication. « Nous changeons complètement le fusil tout en utilisant le moteur des fusils d’assaut Kalachnikov. Nous fournissons donc aux agents et aux clients la plateforme d’armes la plus fiable du marché, mais dotée des dernières technologies en matière d’armes et de tir », a déclaré à Russia Beyond le PDG de la société, Moshe Oz. La société israélienne procède à la mise à niveau de tous les composants et mécanismes, à l’exception de l’essentiel – le « moteur » du fusil d’assaut Kalachnikov, qui a acquis une renommée mondiale en matière d’armes grâce à son efficacité et à sa fiabilité. Le changement clé, selon les représentants de la société, est la refonte du système d’évacuation des gaz. Ainsi, selon le directeur général de la société, les modèles révisés peuvent tirer en mode automatique, et le fusil, contrairement à avant, ne sautera pas entre les mains du tireur et ne se dirigera pas vers la droite de la cible. De la sorte, même un combattant peu aguerri sera capable de vider l’ensemble du magasin de 30 coups en faisant mouche, et ce sans quitter la ligne de visée. « De même, tout sur le pistolet peut être plié et utilisé par les tireurs droitiers et gauchers. Vous pouvez ajouter poignées, bipieds et de nombreux autres accessoires sur notre série AK ALFA », a ajouté le propriétaire. Si vous y regardez de plus près, vous pouvez voir que la société a même modifié le système de rechargement du fusil d’assaut Kalachnikov, qui est passé des mécanismes traditionnels aux systèmes de l’AR-15 américain. En termes simples, le tireur n’a plus besoin de perdre un temps précieux au combat à lutter avec le bouton en métal très dur de réinitialisation du magasin, et de réaliser toute une série de manœuvres complexes pour envoyer de nouvelles cartouches dans l’arme. Le bouton de réinitialisation se trouve maintenant, comme dans l’AR-15 américain, directement au-dessus de l’index. Il est très doux, léger et dépose instantanément un chargeur vide, après quoi le soldat insère un nouveau magasin avec un mouvement direct et continue de tirer sur l’ennemi, tout en conservant de précieuses secondes qui peuvent lui sauver la vie au combat. Dans ce cas, le mécanisme de sûreté est également déplacé et placé directement sur le pouce, comme sur la plateforme de l’AR15. « Désormais, le fusil d’assaut est plus précis et confortable à utiliser », a ajouté le PDG. Selon lui, la modernisation du fusil d’assaut Kalachnikov comme celle de l’échantillon sur la photo coûte environ 1 100 euros. Si la première entreprise s’est concentrée sur le traitement complet de la kalachni-

kov – elle ne lui a laissé que son « cœur » et la mécanique – les spécialistes de FAB Defense ont quant à eux créé toute une série de tunings pour l’AK qui améliorent l’ergonomie de l’arme et permettent même à un tireur non professionnel de se sentir comme un combattant des forces d’élite doté d’armes de pointe. La société modifie tous les modèles AK, des armes automatiques classiques du milieu des années 50 à la série AK-100th. Commençons par l’un des développements clés de la société, le fût qui « absorbe » la chaleur produite par le canon brûlant de l’AK lors du tir. « Tous les membres des forces spéciales savent à quel point la Kalach est brûlante lors d’une fusillade. Vous pouvez vous brûler au sens littéral du terme. Nous avons réussi à résoudre ce problème en ajoutant des matériaux ab-

sorbant la chaleur dans le fût », a déclaré Russia Beyond le représentant officiel de FAB Defence. Parallèlement, les employés de la société ont créé de nouveaux supports antichocs avec des rails internes Picatinny sous les AK de chaque série. Vous pouvez y installer un collimateur, un viseur thermique et tout autre type de viseur pour lutter efficacement contre les terroristes. En plus de cela, la crosse de l’arme peut également être personnalisée (la plupart des armes produites en série sont créées pour une « personne moyenne ») avec toute une gamme de nouvelles versions – pliantes, penchées sur le côté, avec en prime des crosses avec compensateur de recul intégré. Ainsi, ce dernier stabilise le tir de AK et l’arme ne dévie plus vers le haut après une série de 5 à 10 tirs – toutes les balles volent

le long de la ligne voulue, directement vers la cible. Mais la cerise sur le gâteau du nouveau kit, c’est est le bipode intégré dans la poignée, qui permet de transformer l’AK en un point de tir fixe. « Il permet au tireur d’utiliser les appuis de fenêtre et d’autres abris comme point d’appui et de procéder à des tirs ciblés sur des militants occupant des positions auparavant difficiles à atteindre », a ajouté le représentant de la société. Selon lui, tous ces éléments destinés à l’AK sont fournis par Israël et ses filiales aux forces de l’ordre dans le monde entier. Mais ils peuvent aussi être achetés par des athlètes et des amateurs s’adonnant au tir sportif. Source Russia Beyond


FRANCE

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La France, une économie soutenue à bout de bras ?

Pour nos lecteurs israéliens, un excellent article sur l’économie française… qui inquète beaucoup.

En Israël on s’interroge sur la détérioration du climat des affaires

De nombreux économistes israéliens observent avec stupéfaction le mouvement des gilets jaunes et son ‘impact sur l’économie française. Alors où en est-on?

SELON LE FIGARO. L’Insee table sur une croissance de 1,5 % en 2018. 2019 s’annonce du même acabit, malgré le soutien de la consommation. En plein mouvement des «gilets jaunes», l’Insee a bouclé sur les chapeaux de roues sa traditionnelle note de conjoncture. Sans pouvoir mesurer l’ampleur exacte de la crise ni l’étendue de la réponse gouvernementale, les économistes de la maison ont tenté d’intégrer ces éléments dans leurs prévisions. Selon l’institution, les blocages coûteraient 0,1 point de croissance au pays sur le dernier trimestre. Le mouvement social et la détérioration du climat des affaires, qui a débuté avant la crise, limiteraient alors la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 0,2 % sur les trois derniers mois de l’année. Baisse du chômage Suite à cette piètre performance et à des révisions de chiffres antérieurs, l’Insee a abaissé sa prévision de croissance, pour l’établir à 1,5 % pour 2018, après 2,3 % en 2017. Un coup dur pour l’État qui misait gros sur les mesures de pouvoir d’achat de fin d’année (diminution de la taxe d’habitation et baisse des cotisations salariales) pour soutenir l’activité. L’Insee mesure bien l’impact de ces dispositifs, passés quasiment inaperçus avec la crise des «gilets jaunes»: au dernier trimestre, le pouvoir d’achat des ménages augmenterait de 1,3 %. Mais, faute de confiance, la consommation en profiterait peu (+ 0,2%). À 15,6 % fin 2018, le taux d’épargne se rapprocherait en revanche des records enregistrés entre 2010 et 2011. L’institut n’est pas tellement plus optimiste pour la suite. La nouvelle injection massive de pouvoir d’achat opérée par le gouvernement, avec les 10 milliards d’euros de mesures Macron, permettrait à la demande intérieure de soutenir la croissance, mais sans brio. L’Insee table sur une progression de l’activité de 0,4 % au premier trimestre et de

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0,3 % au deuxième, sur fond de consommation plus dynamique: +0,7 % puis + 0,5%. L’investissement des entreprises se maintiendrait aussi à un rythme honorable, avec + 0,6 % aux deux trimestres. Dans ces conditions, le chômage poursuivrait sa lente décrue. Les créations d’emploi dépassant les entrées sur le marché du travail, il s’établirait fin juin 2019 à 9 %, contre 9,1 % un an plus tôt. Selon l’Insee, la transformation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales au 1er janvier 2019 créerait environ 50.000 emplois en moyenne en 2019-2021. L’institut dessine ainsi un portrait en demi-teinte du début de l’année 2019. Pas d’arrêt brutal de l’activité mais un net essoufflement de la reprise. L’acquis de croissance pour le premier semestre s’élève à 1 %, autrement dit si la croissance était stable au deuxième semestre, le PIB annuel progresserait de 1 %. Pour atteindre ne serait-ce qu’un modeste 1,3 %, il faudrait que la hausse du PIB atteigne 0,4 % au troisième et au quatrième trimestre. La perspective d’une année 2019 autour de 1,3 %, de croissance paraît dans ces conditions vraisemblable, même si la Banque de France dans sa dernière estimation tablait sur un plus optimiste 1,5 %. Une croissance en panne complexifierait l’équation budgétaire 2019, sur laquelle les députés se pencheront une dernière fois jeudi lors du vote du projet de loi de finances 2019. Une fois les 10 milliards d’euros de nouvelles mesures de pouvoir d’achat intégrées, le gouvernement mise sur un déficit de 3,2 %, après 2,7 % en 2018. Seul hic, il fonde ses calculs sur une hypothèse de croissance qui semble aujourd’hui trop élevée, à 1,7 %. Or une activité moins dynamique, c’est moins de recettes fiscales, moins de rentrées de cotisations sociales, et davantage de dépenses sociales. Les négociations avec Bruxelles autour de la trajectoire budgétaire s’annoncent tendues pour le gouvernement…

Selon (1): « La France devant la zone euro, cela ne c’était plus produit depuis 2013. Cette annonce ne vient pas de Bercy, il pourrait y avoir sinon suspicion, mais des principales institutions internationales qu’il est difficile de suspecter de complaisance avec le gouvernement français. Mais la France en haut de l’affiche, est-ce vraiment une si bonne nouvelle ? La concurrence va se durcir D’abord, à y regarder de plus près ce n’est pas la France qui est en haut, mais les autres qui sont en bas. Avec 1,3% de croissance prévue cette année, par la BCE comme par l’OCDE, la performance attendue de l’économie française est à relativiser car cela reste, un, médiocre en valeur absolue, et deux, en retrait par rapport aux 1,5% réalisés en 2018. Quant au reste de la zone euro, la BCE table désormais seulement sur 1% et l’OCDE sur encore moins. Après environ 2% de hausse en 2018, le décrochage est violent. Il ne faut pas pour autant se réjouir des difficultés de nos plus proches voisins, au premier rang desquels l’Allemagne, ne serait-ce que parce que ce sont aussi nos principaux partenaires commerciaux et que leurs problèmes deviennent les nôtres, tôt ou tard : sur près de 500 milliards d’euros exportés en 2018, plus de 45% ont pris la direction de la zone euro et la barre des 50% est franchie simplement en intégrant le Royaume-Uni à ce groupe. Le resserrement des débouchés européens ne peut évidemment qu’affaiblir le rythme de croissance du pays. C’est en outre la triple peine, car nos principaux clients sont aussi nos principaux fournisseurs. Or s’ils sont en délicatesse sur leurs marchés domestiques, ils chercheront à se positionner là où il reste un zeste de croissance. En d’autres termes, la concurrence va se durcir à l’intérieur de l’Hexagone et les entreprises françaises ne sont pas forcément les mieux armées pour y faire face. A l’intérieur de nos frontières, mais aussi un peu partout en Europe, c’est-à-dire nos principaux marchés à l’export. Dégradation des comptes extérieurs et des finances publiques Cette séquence d’une France à contre-cou-

rant n’est finalement qu’un remake. Celui du rôle de l’économie française comme « consommateur en dernier ressort » d’une économie européenne en panne. Et pour cause, outre les vents contraires venus du grand large, le policy-mix, c’està-dire l’articulation entre politique budgétaire et politique monétaire, est globalement restrictif dans la Zone euro. La politique de la BCE est hors de cause, elle reste accommodante, mais la politique budgétaire, elle, est restrictive comme le dévoile l’évolution du solde budgétaire primaire (donc hors paiement des intérêts) sous-jacent (c’est-àdire ajusté des effets conjoncturels). Cette mesure exprime le caractère restrictif, ou pas, de la politique budgétaire. Pour la zone Euro, le solde est positif traduisant une politique restrictive. De son côté, le soutien de la France à son activité est indéfectible, amortisseur social oblige. Et du carburant, Emmanuel Macron en a massivement injecté avec tous les déséquilibres que cela entrainent : 10,3 milliards d’euros pour répondre à la crise des gilets jaunes qui s’ajoutent aux mesures déjà prises pour un total de 11,7 milliards cette année, soit l’équivalent de 440 euros par ménages dont l’essentiel sera consommé donc importé. Les Français ont beau plébisciter, sondages après sondages, le « made in France », le contenu en importations manufacturières de la demande des ménages en produits manufacturés ne cesse de grimper et est passé de 25% en 1980 à 44% en 2017. Ce n’est pas uniquement par manque de patriotisme, mais le révélateur de l’incapacité du système productif industriel à répondre à une hausse de la consommation des ménages. Il faut donc s’attendre à une nouvelle dégradation des comptes extérieurs et des finances publiques d’autant plus que vient s’ajouter le surcoût ponctuel de 20 milliards d’euros lié à la transformation du CICE en baisse de cotisations sociales. Bref la France en haut de l’affiche dans une Zone euro à l’arrêt, c’est une économie soutenue à bout de bras qui va très vite s’épuiser et qui manquera de ressources si les difficultés européennes se transforment en crise généralisée. Pas de quoi être très un optimiste pour 2020″. (1) https://www.xerficanal.com


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Les ménages allemands sont moins riches que les Français

De nombreux israéliens ont une connaissance limitée de la France et spécialement du patrimoine des Français. Un article très intéressant pour « redécouvrir » la France,bienplus riche qu’on ne croit.. Selon (1) : « C’est un énorme pavé dans la marre : avec un peu moins de 61 000 euros de patrimoine net médian, les ménages allemands sont moins riches que les Français 113 300 euros, qui le sont moins que les Espagnols, eux-mêmes devancés par les Italiens. Que les Luxembourgeois écrasent le classement avec près de 440 000 euros, cela n’étonnera personne mais pour le reste il y a de quoi rester pantois. Même les Grecs avec 65 000 euros apparaissent plus fortunés que les Allemands. C’est à front renversé de ce que semble indiquer le simple bon sens, c’est-à-dire le lien plus ou moins fort entre niveau de développement d’une économie et niveau de richesse de ses ménages. Il ressort pourtant très clairement que ce sont les pays du Sud qui ont vécu les pires difficultés économiques avec la grande récession, qui ont été assistés par les autres, qui présentent le niveau de richesse des ménages le plus élevé. Le paradoxe est total. Pourtant, ce classement, incontestable établi par la Banque centrale européenne, il faut 1- le nuancer, 2- le clarifier et 3-le dépasser.

Le biais de l’immobilier Première nuance à apporter, l’étude est basée sur une méthode d’enquête déclarative. En d’autres termes ce sont les ménages qui évaluent-eux-mêmes leur patrimoine et des biais d’estimations sont probables, mais ce n’est finalement pas là l’essentiel. À cela s’ajoute, la définition même du patrimoine retenue dans l’étude qui n’intègre pas les droits à pension qui dans certains pays peuvent représenter une part importante de la richesse. Il faut ensuite être très clair. Les chiffres portent sur le niveau de richesse par ménage et non par habitant, or plus un ménage compte de membres, plus son patrimoine a mécaniquement tendance à être élevé. Sans grande surprise, c’est dans le sud de l’Europe (Chypre, Portugal, Grèce, Espagne et Italie) que la taille des ménages est la plus grande et dans le nord qu’elle est la plus réduite. Toutefois même ainsi corrigé, les Allemands font encore partis des plus pauvres de la zone euro, toujours loin derrière les « riches » espagnols ou italiens. Cette anomalie tient pour beaucoup à un seul fil, celui de la diffusion de la propriété immobilière, la principale composante du patrimoine des

ménages, qui est bien plus importante en Espagne, ou plus de 8 ménages sur 10 sont propriétaires, qu’en Italie près de 7 sur 10, qu’en France (59%) et qu’en Allemagne où le taux de propriétaires tombe quasiment à 44%. À quoi s’ajoutent des écarts de prix très marqués, notamment au détriment de l’Allemagne. La richesse moindre des Allemands combinent donc faible taux de propriétaires et sous-valorisation du parc. Un détour sur le patrimoine net médian des seuls propriétaires permet de corriger le premier biais. La hiérarchie européenne des richesses s’en retrouve alors profondément modifiée. En resserrant l’analyse sur le quatuor des principales économies de la zone euro, ce sont les ménages français qui ressortent en tête devant les Allemands (nettement rehaussés), les Italiens et les Espagnols. Cet indicateur garde cependant la trace des écarts de valorisation.

très inégalitaire, du fait notamment des niveaux élevés de patrimoine atteints par les ménages du Mittelstand, détenteurs de leur outil de travail. Cette observation incite à dépasser la seule notion de patrimoine des ménages pour déterminer le patrimoine global (individuel, collectif et productif) des habitants (détenu directement ou indirectement). En se calant sur la méthodologie de Markus Glabel, on peut mesurer le stock de capital par habitant d’un pays corrigé de la position extérieure nette (donc du capital ou des dettes détenus par les résidents à l’étranger). Avec cette méthodologie, le bon sens reprend le dessus. En Haut de l’affiche, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique et l’Autriche. La France comme à son habitude est dans une position intermédiaire avec l’Italie un cran en dessous. Plus loin derrière l’Espagne, la Grèce et le Portugal ferment la marche.

Mesurer le stock de capital par habitant Pour bien comprendre la position allemande une analyse du patrimoine net moyen et non plus médian est également nécessaire. Si un ménage allemand sur deux ne dispose que moins de 61 000 euros, le patrimoine net moyen lui s’élève à plus de 214 000 euros soit comparable avec celui de ses plus proches voisins. En d’autres termes, la concentration est excessivement forte en haut de la distribution, signe d’un pays

Le pavé dans la marre peut faire couler beaucoup d’encre et servir de prétexte à fustiger les pays du sud soit disant assistés. C’est une erreur car c’est bien au nord que la richesse se concentre, selon une structure qui laisse entendre qu’il y a primauté au capital productif et collectif. https://www.xerficanal.com


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A ce jour, 65 accords lient les universités israéliennes et françaises 2015), implique côté israélien, de nouveau l’Institut Weizmann, l’Université de Tel Aviv et l’Université hébraïque de Jérusalem et, côté français, le CNRS, Aix-Marseille Université et Central Marseille. Le projet couvre les domaines des nanosciences appliquées à l’optique, l’imagerie, l’endoscopie et la microscopie, pour des applications biomédicales. Cependant, admet l’ambassadrice, « il y a encore un gap entre ces échanges d’étudiants et le nombre important de collaborations dans la recherche ».

Erasmus +, un outil pour renforcer les relations franco-israéliennes. Cette année universitaire, 57 étudiants israéliens et français profitent d’une bourse d’échange dont le budget total s’élève à 221 000 euros Israël fait partie depuis quelques années du réseau Erasmus +, il s’agit du programme européen d’échange d’étudiants et d’enseignants entre les universités, et les grandes écoles européennes Erasmus (EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students), élargi aux pays non-européens partenaires de l’Union européenne. Le but, affirme l’ambassadrice de France en Israël, Hélène Le Gal, est de familiariser les « étudiants en début de formation » avec le pays partenaire, afin d’accroître à terme les échanges entre chercheurs, laboratoires, universités et industries des deux pays. En somme, le programme Erasmus est un des instruments de la boîte à outil diplomatique des pays européens. Depuis 2015, date de son lancement jusqu’aujourd’hui, Erasmus + a connu une progression régulière. Si en 2015, il n’a concerné qu’un seul et unique candidat, « aujourd’hui, ils sont 57 étudiants israéliens et français à profiter de cette bourse, dont le budget total est de 221 000 euros, » détaille Le Gal. Ce qui constitue une aide d’environ 3 900 euros par étudiant. Pour un étudiant non-français le prix d’une année universitaire en France varie entre 2 700 euros (pour une année en licence) à 3 770 euros (pour une année en master ou en doctorat). Une année universitaire israélienne coûte entre environ 2 500 euros et 6 000 euros. La logique à l’oeuvre derrière le renforcement de cette coopération est pour la France « extrêmement intéressante, parce que cela permet d’amorcer un flux d’étudiants, » précise l’ambassadrice d’Israël en France, ajoutant que « les étudiants français sont assez nombreux en Israël, c’est la deuxième nationalité en Israël après les Américains ».

On compte environ 2 150 étudiants provenant des Etats-Unis contre 760 originaires de France. « Donc c’est plutôt les Israéliens qu’on cherche à attirer en France, continue Le Gal. Erasmus + va permettre de multiplier ces échanges qui eux-mêmes génèrent à terme des partenariats entre les universités, qui à leur tour renforcent la coopération entre les deux pays. Ces échanges d’étudiants amorcent aussi des échanges pédagogiques, des échanges entre professeurs ou entre laboratoires se mettent en place. C’est une vraie tendance ». A ce jour, 65 accords lient les universités israéliennes et françaises. Le plus ancien d’entre eux est conclu entre l’institut Pasteur et l’Institut Weizmann en 1975. Il a donné naissance au « Conseil Pasteur-Weizmann » qui se présente lui-même comme « le fleuron de la collaboration scientifique entre la France et Israël » dont l’objectif est de lutter « contre la maladie et la souffrance ». De nouveaux partenariats Erasmus + ont été signés pour cette année 2018-2019. Ils concernent en France trois établissements : Science Po Paris, l’Université Lyon 1, et l’université Rennes 1. Côté Israël, quatre nouveaux établissements vont accueillir des étudiants français : l’université de Tel Aviv, l’université hébraïque de Jérusalem, le Technion et l’université du Neguev-Ben Gourion. En 2018, à l’occasion de la saison croisée France Israël, et en dehors même du programme d’échange étudiant, plusieurs accords ont été signés dans différents champs de recherches scientifiques. A l’initiative du professeur Victor Malka, un nouvel accord a été mis en place entre l’Institut Weizmann et le laboratoire d’optique appliquée (sous la tutelle CNRS, Ecole Polytechnique, ENSTA) de Gérard Mourou, lauréat du Prix Nobel 2018 de physique pour ses travaux sur les lasers, En nano-biosciences, le projet ImagiNano, lancé en 2008 (appelé « Nabi » jusqu’en

Mesurée à l’aune des co-publications, qui sont de bons indicateurs de la coopération scientifique entre deux pays, la collaboration franco-israélienne est de bon niveau : en 2015, la France et Israël avaient produit conjointement 1 294 articles scientifiques. « Nous sommes un gros partenaire d’Israël, se félicité l’ambassadrice qui note que ces collaborations ont augmenté ces deux dernières années : « Nous avons réalisé plus de 1 500 co-publications franco-israéliennes en 2017 ». De fait, la France est aujourd’hui le cinquième partenaire d’Israël dans ce domaine, derrière les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie. Ces collaborations ont un avantage. Une fois amorcé, le travail commun continue de lui-même. « En fait, détaille Le Gal, une fois que ces chercheurs sont établis dans un domaine bien précis, la médecine ou l’optique par exemple, ils connaissent leurs homologues étrangers. Et là, ils ‘produisent’ ensemble de la recherche. Maintenant, nous essayons de faire mieux en amont, avec les étudiants en début de formation, et Erasmus + est un outil pour cela ». « Les pays avec qui la France échange le plus d’étudiants hors Union européenne – pays concernés par le programme Erasmus + donc – sont les pays francophones : la Tunisie est en première position, mais Israël est devant l’Egypte, alors que celle-ci compte beaucoup plus d’habitants. Cela montre que c’est une très belle trajectoire ». On retrouve le plus d’étudiants israéliens en Jordanie (« ce sont surtout les étudiants arabes qui participent à des échanges »), puis vient la Roumanie (avec 2619 étudiants israéliens selon l’Institut de statistiques de l’Unesco en 2016), les Etats-Unis (2 153) et la République de Moldavie (2 043). En France, loin derrière en terme de nombre de mobilités (161 Israéliens ont étudiés en France en 2016), c’est Science-Po Paris qui est le plus actif dans les échanges avec Israël « avec l’université Aix-Marseille qui est très tournée vers la Méditerranée et vers Israël, le CNRS, et l’institut Pasteur et aussi de grandes universités, comme Lyon 1, Rennes 1, Sorbonne-Paris, » égraine Hélène Le Gal.

Le réputée école d’art Betzalel en Israël a aussi conclu des partenariats avec l’Ecole nationale supérieure de Paris-Cergy, avec les Beaux Arts de Paris et avec l’école d’architecture de la Villette. Si les Israéliens, relativement peu francophones, sont plus nombreux à étudier en France c’est aussi parce que dans « l’enseignement supérieur français les études pour anglophones se généralisent. De plus, beaucoup de non-francophones commencent par une année d’étude de FLE – français langue étrangère – qui leur permet de suivre les cours en français ensuite » selon l’ambassadrice de France en Israël. Hélène Le Gal affirme qu’aucune pression du mouvement BDS ne s’est faîte ressentir lors de la conclusion de ces nouveaux échanges. « Qu’est ce que c’est le BDS ?’ » demande-t-elle ironique. « En vérité, affirme l’ambassadrice il concerne avant tout les campus américains. En France cela n’existe pas ou peu, cela reste très marginal ». Si la France a connu quelques tentatives d’actions de boycott académiques (par exemple, une motion déposée pour « ne pas renouveler l’accord d’association avec Israël » à Paris 6 en décembre 2002 mais qui n’a pas abouti) le mouvement BDS se concentre avant tout sur la présence de produits alimentaires en provenance d’Israël dans les supermarchés français. Aux Etats-Unis, le boycott académique est plus actif. Récemment, des membres du personnel enseignant des facultés se sont opposés à des programmes d’études en Israël. Fin novembre 2018, la faculté du Pitzer College de Claremont, en Californie, a voté la suspension du programme d’études à l’étranger organisé à l’université de Haïfa. Et cet automne, deux enseignants de l’université du Michigan avaient refusé d’écrire un courrier de recommandation pour des étudiants qui désiraient étudier au sein de l’Etat juif. Plusieurs associations universitaires, et notamment l’American Studies Association en 2013, avaient voté en faveur du boycott des universités israéliennes. Les efforts déployés en France par les partisans du boycott n’ont pas réussi à endiguer la progression des rapports académiques – la progression des collaborations scientifiques -, culturels – la Saison France Israël qui vient de se conclure – et commerciaux entre les deux pays. Selon le ministère de l’Économie et des Finances français, « après leur augmentation de 15 % en 2015 et une stagnation en 2016, les exportations françaises de biens en Israël ont connu une croissance de 12,9 % sur l’année 2017″. https://fr.timesofisrael.com



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Est-ce possible d’avoir deux Afflux de donneurs appartenant à la population juive orthodoxe femmes en Israël ?

Le tribunal rabbinique de Beer Sheva a autorisé un homme dont la femme est atteinte de la maladie d’Alzheimer à prendre une deuxième épouse, avec le consentement de la sœur de sa femme, qui est sa tutrice, bien que cela soit strictement interdit par la loi. Il s’agit d’un cas inhabituel et triste. Après environ huit années de mariage et la naissance de deux garçons âgés aujourd’hui de dix et six ans, la jeune femme de 38 ans a été diagnostiquée avec un cas rare de maladie d’Alzheimer précoce. Son état s’est très rapidement détérioré en l’espace de deux ans. Il y a six mois, après dix ans de mariage, elle a été hospitalisée parce qu’elle était incapable de prendre soin d’elle-même. Sa

mère et deux de ses frères sont décédés à un jeune âge d’un syndrome génétique rare. Dans une lettre envoyée par un psychiatre expert du centre médical, il est stipulé qu’A. est incapable de s’acquitter des tâches de base quotidiennes telles que se laver, s’habiller, préparer à manger et servir le repas. Sa capacité de jugement est particulièrement entravée, elle est incapable de distinguer le bien du mal et elle reconnaît à peine sa famille. En raison de la nature de sa maladie, il n’y a aucune probabilité d’amélioration. « En outre, il a été noté qu’en raison de son état de santé, elle est incapable d’être traduite en justice ou de comprendre l’importance de recevoir le gett (divorce religieux).

L’Histoire fantastique. Un tutu de ballerine, immergé dans la mer Morte

Le nombre de transplantations rénales à partir d’un donneur vivant réalisées chaque année en Israël a presque triplé depuis 2010. Un nouveau document de recherche co-écrit par le professeur Meni Koslowsky, professeur de psychologie aux universités Ariel et Bar-Ilan, affirme que les responsables de cette croissance sont en majorité des donneurs appartenant à la population juive orthodoxe. Koslowsky et ses collègues se demandent si les résultats peuvent être reproduits dans d’autres pays par le biais d’initiatives religieuses similaires.

Un tutu de ballerine, immergé dans la mer Morte et «gelé» par des couches de sel accumulées en une sculpture de 200 kg ressemblant à un cristal, sera bientôt présenté dans une exposition internationale, dans le cadre d’un projet artistique unique mené au point le plus bas de la planète. L’artiste israélienne Sigalit Landau, 49 ans, a utilisé la grande salinité qui rend la vie aquatique dans la mer Morte impossible pour créer une collection de sculptures blanches brillantes qui semblent sortir d’un conte de fées. Cela inclut un costume de danseuse de ballet et des chaussures ainsi que des instruments de musique. Sigalit Landau et son équipe sécurisent leurs objets immergés avec des cadres en métal, des poids et de solides cordes. Elle a dit qu’elle les choisissait sur la base « principalement de souvenirs et de matériaux qui m’attirent, mais aussi que la mer aime vraiment ». L’artiste, qui est régulièrement venue en visite à la mer Morte depuis son enfance, a déclaré qu’elle s’était lancée dans le projet après avoir remarqué les formations spontanées de cristal sur ses rives.

Sigalit Landau crée les sculptures depuis 15 ans à la mer Morte, un site populaire depuis des millénaires parmi les chercheurs et les touristes qui viennent flotter dans ses eaux riches en minéraux. Couverts de chapeaux de paille et des hauts à manches longues pour les protéger du soleil et des températures pouvant atteindre 46 degrés Celsius, Sigalit Landau et son équipe examinent chaque article. Certains, dit-elle, cristallisent rapidement tandis que d’autres prennent plus de temps, en fonction de la chaleur. L’artiste née à Jérusalem et son équipe documentent régulièrement le processus avant et après l’extraction des objets, que ce soit à la main ou à l’aide d’une grue, et les apportent dans un hangar voisin où une collection de sculptures est conservée. L’année prochaine, ses nouvelles œuvres seront exposées au Museum Der Moderne Rupertinum de la ville autrichienne de Salzbourg dans le cadre d’un projet intitulé « Salt Years ». Sigalit Landau publiera l’année prochaine un livre sur son projet. Source : Jpost

Les greffes par donneur vivant sont grandement préférées aux dons de personnes décédées. La transplantation peut être planifiée et le nombre de reins disponibles peut être augmenté grâce à des programmes éducatifs et de sensibilisation. La nécessité d’une telle augmentation a fait un bond en 2008 lorsqu’un accord international connu sous le nom de Déclaration d’Istanbul est intervenu en faveur de l’interdiction du trafic d’organes et du «tourisme de transplantation». La Déclaration d’Istanbul a entraîné une diminution du nombre d’Israéliens obtenant des greffes de rein à l’étranger et une augmentation du nombre de patients sur les listes d’attente. Les israéliens religieux ont depuis longtemps une relation ambivalente avec le concept de don d’organes. Historiquement, de nombreuses autorités rabbiniques (mais pas toutes) ont rejeté l’utilisation d’organes de donneurs décédés pour la transplantation. Dans le même temps, la plupart des rabbins encouragent le don de rein de donneur vivant. L’organisation à but non lucratif Matnat Chaim («Don de la vie» en français) a été créée en 2009 pour sensibiliser les donateurs potentiels de la communauté juive orthodoxe aux risques et aux avantages du don de rein «altruiste» (parce que non obli-

gatoire) de donneur vivant. Avec un budget de seulement 1 million de dollars par an, Matnat Chaim a fait de la publicité à la radio, à la télévision, dans les journaux et sur Internet. L’organisation aide les donneurs à naviguer dans le système de santé et les oriente vers des médecins ayant une expérience particulière en matière de conseil aux donneurs de rein. Les résultats: alors que le nombre de reins de donneurs décédés a légèrement augmenté au cours des six premières années de la dernière décennie – passant de 87 en 2010 à 115 en 2016 – le nombre de donneurs de reins vivants est passé de 78 à 222 au cours de la même période. Le document révèle également que, même si seulement 27% des donneurs vivants en 2011 ont été référés par Matnat Chaim, ce nombre est passé à 55% en 2016, soit la majorité des dons de rein dans le pays. À la fin de 2016, Matnat Chaim avait facilité un total de 494 dons de rein en direct. L’article décrit en détail ce que fait Matnat Chaim, y compris des techniques telles que «l’influence non argumentative» et «l’effet messenger» – l’utilisation de personnalités influentes telles que les rabbins pour donner plus de poids au message du don de rein. Il reste encore du travail à faire: fin 2016, 847 personnes figuraient toujours sur la liste d’attente pour les greffes de rein d’Israël, soulignent les chercheurs. C’est 13% du nombre total de patients soignés par traitement de substitution rénale (dialyse). « L’émergence d’une organisation confessionnelle en Israël, dont le but est d’organiser une transplantation rénale de donneur vivant… représente un nouveau développement du plaidoyer pour les personnes atteintes d’une maladie rénale qui pourrait mener à une activité plus large », écrit Koslowsky. Le document sera publié plus tard cette année dans la revue BMC Nephrology. Source : Israel 21C



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Tel-Aviv, ses fêtes, ses airs bohèmes, son business florissant. Et sa gastronomie

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Route des Vins en Israël, 12-19 mai 2019 Voyage en Israël organisé par France-Israël Basse-Normandie Le fruit des récoltes vinicoles en Israël accumule les prix et les récompenses internationales. Aujourd’hui, plus de 200 vignobles locaux produisent une impressionnante sélection de vins, depuis les profondeurs du désert du Néguev jusqu’au sommet du plateau du Golan. Répartie en 5 régions • Galilée au nord • Les collines de Judée, entourant la ville de Jérusalem • Samson, située entre les collines de Judée et la plaine côtière • Le Néguev au sud (région désertique semi-aride) • La plaine de Sharon, près de la côte médi-

terranéenne L’industrie du vin en Israël s’est beaucoup développée en termes de qualité à partir des années 80. Autour du thème du vin, vous découvrirez la trépidante Tel-Aviv, l’antique Jaffa, Zichron Yaacov, petite ville qui fut fondée en même temps que les caves du Carmel, Haïfa, St-Jean d’Acre, les vignobles du plateau du Golan- les plus réputés d’Israël, Capharnaüm et Nazareth, Jérusalem l’éternelle et ses mythiques Mont des Oliviers, Saint-Sépulcre, mont Sion, mais aussi les vignobles des monts de Judée, et enfin la mer Morte et Massada, et le désert du Néguev. http://franceisrael.fr

Jérusalem connaît un nouveau souffle de créativité tous azimuts Tel-Aviv, ses fêtes, ses airs bohèmes, son business florissant. Et sa gastronomie. La cuisine ici pourrait faire partie des dix commandements tant l’on goûte à toutes les saveurs du monde. On commence la tournée des grands ducs au marché couvert de Sarona, nouveau spot pour foodies totalement réhabilité avec ses stands pour gourmets et comptoirs véganes. Dehors, dans un grand parc arboré, boutiques et restaurants chics se sont installés dans les bâtiments d’une ancienne colonie allemande. On poursuit en allant grignoter des légumes grillés au pied de la Grande Synagogue, sur la terrasse bondée du resto Port Saïd, fief d’Eyal Shani, connu « pour murmurer à l’oreille des tomates ». Le chef détient une bonne partie des restos branchés de Tel-Aviv comme l’incontournable bistrot chic North Abraxas, ou encore Romano, sa nouvelle cantine-guinguette nichée au 2ème étage d’un bâtiment brutaliste non loin de Neve Tzedek. Enfin, pour le parfum levantin, impossible de faire l’impasse sur le Shuk HaCarmel. Carmel, ses étals de légumes et d’épices, ses stands de street-food et gargotes éthiopiennes. Ou filer plus au sud, au marché Levinsky, créé dans les années 1920 par des juifs d’origine grecque et turque. C’est ici que viennent la plupart des grands restaurateurs se ravitailler de dattes chez Mandjoul, d’épices chez Ketter ou de pâte d’amande chez Albert (sa pâtisserie date de 1935 !). On y trouve aussi, dans des sacs en jute ou des caisses en bois, les citrons noirs et les pois chiches permettant de reproduire les recettes du célèbre chef Yotam Ottolenghi.

A l’extrême sud de la promenade du bord de mer (« tayelet » en hébreu), voilà la belle Jaffa et son port datant de 4.000 ans. Là aussi, gentrification oblige, la vieille ville déroule désormais ses rues ripolinées, bordées d’anciennes demeures ottomanes rachetées par de riches israéliens. L’âme de « Yafo » est toujours là, mais avouons-le, devenue un peu artificielle face à l’appétit des promoteurs. Même son marché aux puces n’a plus vraiment la même odeur, devenu le point de ralliement des fêtards et des « bruncheurs » du samedi matin. La vénérable boulangerie Abouelafia attire aujourd’hui surtout les touristes, et les derniers « vrais » brocanteurs cèdent leur bail, remplacés par des concept stores, boutiques-hôtels, galeries d’art ou épiceries de luxe. Pour autant, sous la douce mélopée du muezzin, il est toujours aussi agréable de s’attabler devant un gâteau hongrois chez Kiortosh avant d’aller faire un tour chez la très rock’n’roll Ilana Goor. Cette milliardaire israélo-américaine, artiste et collectionneuse, a ouvert sa demeure aux visiteurs. Sa maison remplie d’œuvres d’art est un ancien hôtel pour pèlerins du XVIIIème siècle. Un lieu insolite qui présente des centaines de créations en tout genre : art contemporain, vidéos, dessins, design, art tribal… En montant sur le toit-terrasse et son jardin de sculptures, la vue est à couper le souffle : le port, la mer, la mémoire des pierres, et au loin les tours de verre. Et un jus de ciel bleu dans les yeux.

Tel-Aviv happe, enrichit et appauvrit. Poumon économique d’Israël, centre du high-tech, la ville, symbole de modernité, de douceur de vivre et de tolérance, est souvent opposée à Jérusalem, sainte, clivée, ultraorthodoxe, et située seulement à quarante-cinq minutes. Tout cela n’est pas faux, mais pas totalement vrai non plus. Beaucoup plus effervescente qu’il n’y paraît, Jérusalem connaît un nouveau souffle de créativité tous azimuts. Mais c’est un fait. Il fait bon vivre à TelAviv. Surnommée « The Bubble » (la bulle) par ses habitants, bordée par la Méditerranée et hérissée de gratte-ciel, cette cité balnéaire a de faux airs de Miami et tourne son visage vers l’Occident. C’est sûr, ici, les chapeaux de paille sont plus nombreux que les kippas, et les tatouages plus présents que les papillotes. Les boîtes de nuit et les cafés trendy restent presque tous ouverts pendant le shabbat. Quant aux plages qui bordent la ville, elles sont en elles-mêmes une destination. A chaque rivage, son ambiance, sa population, ses sports en plein air : les Français sur Frishman Beach, les gays et starlettes en bikini sur Hilton Beach, les familles à Aviv Beach, les sportifs à Gordon, les religieux sur Nordau, les branchés à Cassis… A vélo, à rollers ou à trottinette électrique, on vient y faire sa gym, son yoga, gratter sa guitare,

faire un barbecue ou boire des cocktails jusqu’au bout de la nuit. Pour autant, malgré son rythme pulsant, TelAviv garde une nonchalance tout orientale. On commence par flâner dans le quartier de Neve Tzedek, surnommé le « Petit Paris » où les tribus tendance et bon nombre d’expatriés français ont investi de jolies maisonnettes aux patios fleuris. A l’ombre d’un ficus, on les retrouve à la terrasse de Suzanna (on y croise souvent Elie Chouraqui) ou au Café Dallal, alors que les ruelles alentour regorgent de petites boutiques de design, de galeries d’art, de cafés-restos, sans oublier le centre Suzanne Dellal, haut lieu de la danse contemporaine en Israël. On peut même y tester un atelier de danse gaga, une « gestuelle instinctive » inventée par le chorégraphe vedette Ohad Naharin qui fait fureur, de Tel-Aviv à Paris. On y rencontre d’ailleurs Galit Reismann, une jolie Israélienne qui promeut, à travers sa société TLV Style, la mode à Tel-Aviv. Elle guide ainsi les touristes serial shoppeuses à travers les ateliers et show-rooms de créateurs pointus. A l’instar des collections masculines du couturier Hed Mayner, des robes graphiques d’Elisha Bargel ou des uniformes d’inspiration années 1920 de Tali Kushnir. https://o.nouvelobs.com


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Tourisme, graffiti et créativité. En Le kibboutz Hatzérim (Néguev), remontant le boulevard Rothschild l’un des plus riches d’Israël à Tel-Aviv

En remontant le boulevard Rothschild, où l’on sert à l’ombre des sycomores smoothies et oranges pressées, on tombe sur le véritable trésor de la ville : le plus grand ensemble d’architecture Bauhaus au monde, qui se dévoile dans un fascinant jeu d’ombre et de lumière. Une bonne occasion de replonger dans l’histoire de ce mouvement moderniste, né à Weimar en 1919 et qui fête ses 100 ans cette année. Des années 1930 à 1950, sous l’impulsion d’architectes comme Joseph Neufeld, Carl Rubin ou Erich Mendelsohn, plus de 4.000 immeubles sont sortis de terre, s’adaptant au climat local : blanches façades et balcons tout en rondeur. On les admire surtout au détour du bouillonnant marché du Carmel, dans le quartier Bialik, autour de la place Dizengoffvec son célèbre Cinema Hotel (1938), entièrement rénové. Longtemps négligé, ce patrimoine inscrit à l’Unesco est aujourd’hui choyé.

Le mieux est encore de le découvrir lors d’une visite guidée organisée par le Centre Bauhaus Dizengoff. Architecture toujours, mais contemporaine, il ne faut pas manquer non plus le Musée du Design de Holon, situé dans la banlieue sud. Salué par la critique, le

bâtiment rouge tout en spirale sinueuse est signé du designer star israélien Ron Arad.

En remontant vers le cœur de la cité, le quartier de Florentin déroule ses galeries d’art alternatives, échoppes de mode vintage et murs tapissés de street art. On s’arrête à la Under a Thousand Gallery, rue Abarbanel, avant d’aller chiner des bouquins rue Haim Vital, ou des vinyles et des fringues de seconde main rue Nahalat Binyamin ou Simtat Beit Habad. Surtout, une jungle graphique se concentre dans le coin, jusqu’au dernier étage de la Central Bus Station, lieu accueillant les œuvres d’une cinquantaine de street artists internationaux et locaux comme Sened, Murielle, Dede, Frenemy… «« Leur art est immédiat, cru et engagé. Il dit sans détour les souffrances d’une société qui s’est modernisée trop vite », avance le journaliste spécialiste d’art urbain Michel Fily.» La ville la plus animée d’Israël est ainsi devenue une toile géante où les murs livrent leurs messages et autres critiques politiques à l’égard de « Bibi » (Benjamin Netanyahou). https://o.nouvelobs.com

Lors de la création de l’Etat, la surface du désert atteignait 12000 Km2 avec un faible peuplement comprenant une proportion importante de Bédouins.

fort était conduit en parallèle avec la stimulation d’entreprises de textile pour donner des emplois a la population non concernée par la mise en culture des espaces conquis.

Aujourd’hui la surface désertique atteint seulement près de 9000 Km2. De Kyriat Gat jusqu’au Sud de Beer Sheva, le désert a disparu et a été remplacé par des champs de grande surface.

Débuts de l’approche High Tech : le Kibboutz HatzérimLe kibboutz Hatzérim, situé à l’ouest du Néguev, est considéré comme l’un des plus riches d’Israël, du fait de la politique économique menée au Kibboutz. En 1965, le kibboutz a créé la société Netafim, inventrice du procédé révolutionnaire de l’irrigation au goutte-à-goutte. Netafim aujourd’hui emploie 4000 personnes, est propriétaire de 17 usines de production dans 11 pays et de 29 filiales dans 110 pays.

Le peuplement du département du Sud atteignait déjà 1,27 million d’habitants en 2017 avec 20% de bédouins. Le peuplement a été effectué par des immigrants sans expérience de l’agriculture ou du désert. Des formateurs-conseillés les ont aidés. De grands travaux ont été effectués pour transporter des eaux douces du Lac de Tibériade vers le Nord et l’Ouest du Néguev. En parallèle, les terrains à conquérir ont été préparés : plantation de barrières d’arbres, de protection contre les tempêtes de sable, dépierrage du sol, plantation massive d’arbres pour transformer le sol en humus fertile et régulation des parcours des eaux de pluie. La mise en exploitation agricole du sol par les fermiers s’est effectuée à partir des plantes sélectionnées pour leur adaptation à l’environnement et au taux de salinité des eaux disponibles pour leur irrigation. Cet ef-

En 2017, Netafim a été vendue à une société mexicaine pour 1,5 milliard de $, société qui s’est engagée à conserver la production en Israël durant 20 ans. Netafim est l’exemple d’une approche High Tech réussie. L’Université Ben Gourion a investi pendant une dizaine d’années des efforts de recherche et d’essais faire pousser des plantes possédant des propriétés huileuses uniques, résistantes aux insectes, avec un potentiel de rendement élevé.


POLITIQUE

Edition du 3 au 9 Avril 2019

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Les partis arabes critiqués au sein de la communauté arabe d’Israël

Ils ont finalement décidé de concourir sur deux listes distinctes. Alors qu’ils sont honnis et diabolisés dans la campagne électorale israélienne, les principales forces politiques représentant la communauté arabe d’Israël ne font pas front commun aux élections législatives du 9 avril prochain, contrairement au scrutin de 2015. Le nouveau slogan, brandi en épouvantail, du Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, « soit Bibi, soit Tibi », fait référence à M. Netanyahu et à Ahmad Tibi, leader du parti arabe Ta’al… L’autre formation politique favorite pour les élections, Bleu et Blanc (Kahol Lavan) de Benny Gantz et Yaïr Lapid, affirme pour sa part qu’il n’y aura pas d’Arabes dans leur gouvernement. « Israël n’est pas un pays pour tous ses citoyens », a renchéri hier M. Netanyahu sur Facebook, répondant à l’actrice israélienne Rotem Sela, qui avait posté sur son compte Instagram un message favorable à l’unité entre Juifs et Arabes. Malgré cette réalité, les partis arabes n’ont pas choisi la stratégie de l’union pour la défense des intérêts de la singulière communauté arabe d’Israël. Sous l’impulsion du nationaliste Avigdor Lieberman, chef du parti de droite Yisrael Beiteinou et ex-ministre de la Défense du gouvernement actuel de Benjamin Netanyahu, le seuil d’éligibilité (score minimum requis) pour entrer à la Knesset, le Parlement israélien, avait été relevé de 2 % à 3,25 % avant les dernières élections. Ce qui équivaut à quatre députés. L’opposi-

tion israélienne avait alors affirmé que cette mesure visait à empêcher les partis arabes de pénétrer dans l’Assemblée législative. Ceux-ci avaient décidé de former la Liste commune, qui a marqué l’histoire en devenant le troisième bloc politique à la Knesset (13 sièges), derrière le Likoud de M. Netanyahu (30 sièges) et le Parti travailliste (19 sièges). La représentation politique la plus importante jamais enregistrée pour la communauté arabe d’Israël, composée des descendants des Palestiniens qui sont restés en Palestine au moment de la création de l’État hébreu en 1948, et qui représentent aujourd’hui environ 20 % de la population israélienne. L’annonce de l’éclatement de la Liste commune est survenu en janvier dernier. Le parti Ta’al, le Mouvement arabe pour le renouveau, avait alors annoncé son retrait du bloc. Son chef, ancien conseiller de Yasser Arafat, semblait vouloir que son parti fasse cavalier seul pour les élections, comme il l’avait annoncé un mois plus tard. À la surprise générale et quelques heures avant la clôture du dépôt des candidatures le 21 février dernier, Ta’al et Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité, gauche, composé d’Arabes et de non-Arabes), emmené par Ayman Odeh, ont annoncé leur alliance pour les élections. Les deux autres partis qui composaient la Liste commune, Balad (Assemblée nationale démocratique) et Ra’am (Liste arabe unifiée), forment une autre liste. La première est une alliance entre un parti à tendance nationaliste palestinienne et anti-

Jair Bolsonaro est en Israël. Un leader fasciné par le hightech de Tsahal Le président brésilien Jair Bolsonaro ne devrait pas annonce sa décision au sujet d’un transfert de l’ambassade du Brésil à Jérusalem lors de sa visite en Israël. qui démarre ce dimanche. «Donald Trump a pris neuf mois pour décider, pour donner son dernier mot au sujet du transfert de l’ambassade» américaine de Tel Aviv à Jérusalem, a rappelé le chef de l’État lors d’une cérémonie militaire à Brasilia. «Peut-être que nous installerons prochainement une mission économique à Jérusalem», a ajouté M. Bolsonaro, qui est arrivé en Israël ce dimanche. UN ARTICLE PUBLIE PAR L’ORIENT LE JOUR. Le nouveau président brésilien Jair Messias Bolsonaro ne cache pas sa profonde amitié pour Israël. À peine élu, il avait affirmé avoir l’intention de « transférer l’ambassade du Brésil de Tel-Aviv à Jérusalem ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait « félicité » son « ami Jair Bolsonaro pour son intention », qu’il a qualifiée d’étape « juste, historique et passionnante » dans un tweet, auquel M. Bolsonaro a répondu par un « pouce levé » sur la plateforme.

Le Brésil, plus grand pays catholique du monde, a été témoin ces dernières années d’une progression massive du nombre de chrétiens évangélistes. « En 1970, 92 % de la population était catholique, alors qu’en 2010, c’était 64 % », explique à L’OrientLe Jour Lamia Oualalou, journaliste spécialiste de l’Amérique latine et auteure de Jésus t’aime ! La déferlante évangélique (Cerf, 2018). Elle ajoute que cette chute du nombre de catholiques « a bénéficié presque exclusivement aux évangélistes, qui représentaient 22 % de la population en 2010 ». Et leur nombre continue d’augmenter : dans un pays où le « recensement religieux se fait tous les dix ans », Mme Oualalou estime qu’on peut s’attendre à ce qu’en 2020, ils représentent « un tiers de la population ».

sioniste (Ta’al), et un parti à tendance communiste qui prône la solution à l’État unique pour résoudre le conflit israélo-palestinien (Hadash). La deuxième liste est une alliance entre un parti antisioniste à tendance panarabe (Balad), et une formation politique incluant des islamistes (Ra’am). Ta’al-Hadash obtiendrait dix sièges selon les sondages actuels, alors que Balad-Ra’am en obtiendrait quatre, le seuil minimum. Cette dernière a été interdite de concourir par le Comité central des élections, chargé d’organiser les législatives, après une pétition par des partis de droite, dont le Likoud, qui accusent cette liste de vouloir la destruction de l’État hébreu, mais « la Cour suprême a rejeté cette requête en estimant qu’elle n’était pas “suffisamment étayée par des preuves’’ », rappelle Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Institut de recherches et d’études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo, Paris). La Liste commune, « alliance de toutes les sensibilités arabes (communiste, nationaliste, islamiste), leur a permis de dépasser largement le seuil des 3,25 %, et même d’engranger un nombre de sièges jamais atteint dans l’histoire électorale d’Israël par l’addition des sièges des partis arabes se présentant séparément », note M. Chagnollaud. « Mais passé ce succès remporté collectivement, les contradictions de cette alliance sont apparues : des divergences politiques, des oppositions tactiques et aussi des rivalités entre (fortes) personnalités », poursuit le chercheur. « Les partis arabes ont été forcés de s’unir lors de la dernière élection parce qu’ils risquaient tous de subir une défaite », explique pour sa part Hama-

da Jaber, membre du bureau exécutif de la One State Foundation, association qui promeut un État unique, interrogé par L’OLJ. La liste n’aurait pas survécu aux divisions idéologiques entre les partis, doublées des tensions liées aux égos des politiciens. En mauvaise posture dans l’espace politique, les partis arabes semblent être également critiqués au sein de la communauté arabe d’Israël, en particulier pour leur « manque de réaction vis-à-vis de la loi sur l’État-nation », selon M. Jaber, qui souligne qu’il y a « un nombre croissant d’Arabes israéliens qui pensent à boycotter les élections, surtout que la présence des Arabes à la Knesset n’a pas vraiment d’impact sur la politique israélienne et sert principalement à être utilisée pour affirmer le caractère démocratique d’Israël ». La loi en question, adoptée en juillet dernier, stipule qu’Israël est « l’État-nation du peuple juif ». Dans un papier d’opinion publié hier dans le journal israélien Haaretz, le journaliste Gidéon Levy écrit : « La Knesset est comme un bus dans lequel les passagers juifs et arabes seraient séparés, un espace d’apartheid. Ce n’est pas encore officiel mais depuis le début, les Arabes y sont disqualifiés. » Le vote palestinien, dont l’ampleur est incertaine, sera donc forcément éparpillé, d’autant que la cheffe du parti de gauche Meretz, Tamara Zandberg, a affirmé qu’elle cherchait activement à s’attirer le « soutien des Arabes et des druzes ». par David Nassar pour L’Orient Le Jour




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