Israël Actualités n°380

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GRATUIT - Numéro 380 - Edition du 23 Février au 29 Février 2016

Journal israélien en langue française



ÉDITO

Edition du 23 Février au 29 Février 2016

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Nos morts valent-ils moins que les vôtres ?

La semaine dernière, la Mairie de Paris a pris une décision aussi courageuse que salutaire, passée relativement inaperçue. De fait, le Conseil de Paris a voté la condamnation du boycott de l’Etat d’Israël à la majorité des voix. Une prise de position qui donnent un signal fort : la Mairie de Paris a ainsi clairement indiqué qu’elle n’entendait pas, en matière de politique étrangère, se laisser déborder par l’aile extrême de sa majorité. Les antisionistes, nouveau terme politiquement correct pour désigner les antisémites du 21ème siècle et plus particulièrement ceux qui, au sein de la majorité, se mêlent de tout et surtout de ce qui ne les regarde pas faute d’avoir une réelle proposition politique à avancer, en seront pour leurs frais. Adieu donc indignation sélective des Verts, EELV, Front de gauche et autres anarcho-communistes hésitants entre le rouge cramoisi et le vert délavé. Adieu pseudo écologistes dont l’engagement pour la nature et l’environnement n’est qu’une posture. Et ce sont leurs propres membres ou exmembres qui le disent, comme Jean-Vincent Placé : aussi opportuniste que futé, l’ex EELV promu ministre a claqué la porte du parti devenu selon ses propres dires, une succursale du conflit israélo-palestinien. Et même si on se doute que cette indignation n’était que purement stratégique, elle a le mérite de souligner à quel point le palestinisme et l’antisionisme sont devenus des fonds de commerce pour tous les partis politiques en mal d’idéaux et d’ouvriers à défendre. « Le palestinien est le nouveau prolétaire », nous indiquait récemment un expert du sujet. Le défendre, envers et contre tous, même quand il est indéfendable est une manière d’oublier que l’extrême-gauche est moribonde et qu’elle n’a cessé de se tromper de camp, d’idéologie et de lutte en croyant défendre la veuve et l’orphelin. Mais revenons à la Mairie de Paris, dont la décision confirme et renforce celle prise par les juges en octobre dernier, suite au combat mené par le BNVCA et son Président Sammy Gozlan. Pour la première fois, les juges de la chambre criminelle de la Cour de Cassation, la plus haute instance judiciaire de France, ont pris position dans deux arrêts datés du 20 octobre 2015 portant les numéros 14-80.200 et 14-80.021. Les hauts magistrats français ont rappelé que l’appel au boycott de l’état d’Israël est illégal en France et qu’il n’est qu’un appel à la discrimination et à la haine, déguisé en posture humanitaire. Soutenir le terrorisme palestinien, trouver des excuses aux assassins qui brandissent des armes blanches contre des civils en pleine rue, c’est faire

Directeurs de la publication Rédacteur en chef Alain Sayada Tel: 06 68 17 25 55 Israël Actualités est une marque déposée en France

deux poids deux mesures et dire que ce que nous trouvons parfaitement inadmissible sur le sol français est excusable lorsqu’il s’agit d’Israéliens. Les vies des Israéliens valent-elles moins que celles des Français ? Et nous juifs de France, sommesnous condamnés à nous cacher, à faire profil bas la peur au ventre en attendant que l’on nous plante un couteau dans le dos ou le ventre, parce qu’il existe, en France, dans de nombreuses communes, une sorte de credo politique implicite qui veut qu’un musulman en colère à cause de Gaza soit animé d’un motif légitime lorsqu’il brandit une arme envers un citoyen français juif parce que les palestiniens ont le droit à un état ? Il suffit de regarder les chiffres des actes antisémites pour voir que dans les villes où les maires sont issus des partis politiques d’extrême-gauche ou verts, l’antisionisme a pignon sur rue, et les juifs, eux, juste le droit d’attendre qu’on les insulte ou les agresse. Il faudra d’ailleurs qu’on nous explique comment de la défense des plus humbles, du bien collectif et de l’environnement, on est passé à la haine du juif purement et simplement en matière de ligne d’action politique. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que cette façon de concevoir la politique n’est que purement mercantile et que ce fonds de commerce étant le plus sûr moyen de faire recette auprès de certaines populations, les partis politiques à l’idéologie moribonde tirent ainsi leur épingle du jeu. Pire, ils n’existent désormais que grâce à cela et jouent à la surenchère sur le dossier israélo-palestinien, gesticulant comme des pantins pour se donner contenance. Imaginez deux secondes ce que serait l’inverse et vous verrez à quel point leur discours est pathétique : verriez-vous n’importe quelle formation politique israélienne venir se mêler de la réintroduction du loup dans nos alpages, de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou des mégots ramassés sur les trottoirs parisiens d’un œil bienveillant ? Vous diriez-vous ‘tiens ces gens-là ont une vraie raison d’être en politique ?’ Non. Pas plus que n’est légitime la condamnation presque quotidienne de l’ONU à l’égard d’Israël, le discours des partis politiques français uniquement préoccupés de la cause palestinienne n’a de sens aujourd’hui. Et puisqu’il est question de l’ONU, on se demande, un peu lassé par les rodomontades puériles de cet organe international noyauté par les pays musulmans, quand la mascarade cessera. Et quand, surtout, les vrais défenseurs des Droits de l’Homme et de l’égalité sortiront du bois. Combien de femmes violées, d’homosexuels torturés ou lapidés, de gosses massacrés dans des pays musulmans avant qu’une condamnation émane

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de l’ONU. N’y-a-t-il qu’un seul vilain international ? L’Etat d’Israël ? Mais de qui se moque-t-on ? Où sont-ils ces défenseurs de la veuve et de l’orphelin lorsque des milliers de civils se font massacrer en Syrie ? Où sont-ils encore, lorsque la Corée du Nord déploie son arsenal nucléaire ? Où sontils quand des juifs en France se font tuer par ceux qu’ils soutiennent ? Où sont leurs condamnations quand l’Iran aujourd’hui nargue la communauté internationale ou lorsqu’une fillette est contrainte au mariage avec un vieux barbon ? Leur silence, sur chacune de ces horreurs, est assourdissant. Et leur haine d’Israël avance à visage découvert : ils jouent les grands seigneurs, les lanceurs d’alerte contre le Front National mais plus personne n’est dupe : à gauche ou à droite, les extrêmes sont les mêmes. Depuis des mois, des terroristes dont certains ont l’âge de fréquenter des salles de classe et des cours d’école brandissent des armes contre la population israélienne et le monde entier tourne le dos. Depuis des mois, des jeunes à peine sortis de l’adolescence, des mères et des pères de famille, des femmes enceintes voire des bébés comme le petit Yotam meurent ou finissent mutilés par

Directeur commercial Israel: Sigalit Siksik Sitbon 06 67 78 40 00 Directeur commercial France: Yohann Azoulay 06 68 75 46 26 Commerciaux : Patrick Haddad : 01 43 63 26 02

des terroristes sur le sol israélien. Et encore et toujours, c’est à l’Etat hébreu qu’on fait porter le blâme, internationalement. Pourquoi nos morts ont-ils si peu de valeur pour le reste du monde ? A-t-on encore besoin de poser la question ? Dans cette débâcle médiatique où plus rien n’a de sens, une chose reste sûre et certaine : Israël se défend. Mais Israël défend aussi les autres. En témoigne ce blog créé par un Syrien pour remercier les juifs de tout ce qu’ils ont fait pour ce peuple martyr. Ou les milliers de Yézidis qui souvent, ont dit qu’Israël était l’un des seuls états à leur avoir porté secours. Il serait peut-être temps que le reste du monde comprenne qu’Israël n’est pas l’ennemi. Et que la lutte contre les forces du mal se fasse dans l’Union, plutôt qu’en mettant au banc des Nations l’éternel bouc-émissaire, le juif, dans une posture victimaire qui n’a jamais été la sienne : Israël et les juifs se défendent et se défendront, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense. Parce que, comme le disait Golda Meïr, nous préférons vos condamnations à vos condoléances… Am Israel Hai Alain Sayada

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Gilad Erdan mène la lutte contre les loups du BDS. Guerre d’Israël sur le web

Umbert Eco est mort : «Le boycott d’Israël est du racisme» Umberto Eco, l’écrivain auteur notamment du “Pendule de Foucault” et de “Au nom de la rose” est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 84 ans. L’écrivain souffrait d’un cancer depuis longtemps.

Lorsqu’on l’interrogait sur son sentiment au sujet du gouvernement israélien, il répliquait en plaisantant qu’il avait tellement à redire à l’encontre de son propre gouvernement italien qu’il n’avait pas vraiment eu le temps de se poser la question!

François Hollande a salué la mémoire de l’écrivain italien. “Umberto Eco était un immense humaniste. Les bibliothèques ont perdu un lecteur insatiable, l’université un professeur éblouissant et la littérature un écrivain passionné. Je salue la mémoire de ce grand Italien qui n’a jamais cessé d’être un grand ami de la France”.

Il reconnaissait “la complexité politique du problème de Jérusalem, dont l’origine est la Grandeur même”. “La Ville n’est pas seulement à vous, mais à l’humanité toute entière!”

ISRAËL Lors d’un Salon du livre à Jérusalem Umbert Eco estimé que le boycott des universitaires ou des citoyens israéliens en raison de la politique de leur gouvernement “était une forme de racisme”. Il s’était exprimé en ces termes au sujet d’Ian McEwan, écrivain britannique récipiendaire du prix de Jérusalem, qui avait subit les pressions des groupes britanniques favorables au boycott pour renoncer au Prix. Il se disait fasciné par la culture juive et être doué d’une forme d’esprit “très talmudique”.

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LE PLUS. Umberto Eco, né le 5 janvier 1932 à Alexandrie dans le Piémont et mort à Milan est un universitaire, érudit et écrivain italien. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie. Il est surtout connu du grand public pour ses œuvres romanesques. Titulaire de la chaire de sémiotique et directeur de l’École supérieure des sciences humaines à l’université de Bologne, il en est professeur émérite de 2008 à sa mort.

Depuis quelques mois le BDS a été déclaré “Ennemi Public Numéro 1” par Israël. Terminé l’amateurisme, la nonchalence, le manque de moyens, la “no-stratégie” et surtout un aveuglement incroyable de Jérusalem face à la montée en puissance du BDS et Associés. Gilad Erdan détient le dossier le plus épineux de l’Etat Juif.

pour tuer des civils innocents », précisant que les terroristes de ces derniers mois ont expliqué le degré jusqu’auquel ils avaient été influencés par les réseaux sociaux.

Selon (1) : «Erdan, ministre de la sécurité publiqque, intervenait dans une table ronde de la conférence Cybertech à Tel Aviv, dédiée à l’utilisation par Israël des armes numériques pour combattre le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), et aux efforts de celui-ci pour délégitimer Israël.

« Nous avons appris qu’avant leur passage à l’acte ils changent leur photo de profil sur Facebook, écrivent sur Facebook leurs intentions et informent leur famille et leurs amis qu’ils ont l’intention de passer à l’acte. Le gouvernement israélien a l’intention d’investir plus dans l’acquisition des ressources et technologies qui peuvent nous aider à identifier les attaquants potentiels », a-t-il dit.

Erdan est aussi le directeur, au Ministère des Affaires Stratégiques, de la mission gouvernementale de lutte contre le BDS. La table ronde était organisée par le conseil israélo-américain, dirigé par Adam Milstein, qui promeut actuellement les moyens de lutte numérique contre le BDS. Milstein a décrit le BDS comme une « menace existentielle » pour Israël. Erdan a affirmé que la vague actuelle de terrorisme confronte Israël à un nouveau défi. Lorsque le terrorisme était conduit par des organisations terroristes, Israël savait efficacement récolter des renseignements et contrer les attaques, a-t-il dit. Mais, a-t-il ajouté, « aujourd’hui il y a des incitations à la télévision palestinienne et sur les réseaux sociaux, et vous vous trouvez face à des centaines de milliers d’assaillants potentiels qui peuvent sortir de chez eux

Erdan a affirmé qu’Israël a compris comment ces terroristes opèrent, et de quelle façon décrypter leurs intentions à l’avance.

En ce qui concerne le combat contre le BDS, Erdan a annoncé que le ministère des affaires stratégiques disposait d’un budget de 100 millions de shekels pour mener la lutte, et que cette somme devrait augmenter. Amos Yadlin, directeur de l’Institut pour les Études de Sécurité Nationale à Tel-Aviv, a regretté le fait que l’engagement du gouvernement dans ce combat n’était pas clair aujourd’hui, puisque les différents aspects du problème sont éclatés sur six ministères. (…). Le pays le plus dangereux au MoyenOrient est l’ “État de Facebook”, a-t-il dit, affirmant que celui-ci dispose d’une énergie supérieure à un grand nombre d’armées de la région. Source: (1) http://www.atlantico.fr/


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Débacle du BDS au Royaume Uni : une légisaltion anti-boycott d’Israël

Matthew Hancock, ministre d’Etat britannique membre du cabinet du Royaume Uni a affirmé cette semaine lors de sa visite à Jérusalem que son pays était opposé au boycott israélien lors d’une rencontre avec le Netanyahou. « Le gouvernement britannique va publier de nouvelles réglementations pour les autorités publiques en Grande Bretagne afin de rendre illégales toute discrimination contre des pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dont Israël fait partie », a affirmé Hancock. Netanyahou a de son côté affirmé qu’Israël s’inquiétait de l’attitude européenne ces derniers mois. « Le peuple juif a l’expérience de l’antisémitisme depuis des siècles et l’antisémitisme moderne ne touches plus des juifs en tant que particuliers mais de manière collective en tant qu’Etat », a déclaré Netanyahou à son interlocuteur, donnant comme exemple « l’obsession anti-is-

Moïse Chekroun retrouvé sans vie

Selon nos informations exclusives, le corps de Moïse Chekroun, le septuagénaire disparu depuis le 24 janvier dernier dans le 19ème arrondissement de Paris, a été retrouvé sans vie, repêché des profondeurs de la Seine. Un post rédigé lundi sur les réseaux sociaux a confirmé la triste nouvelle : « Nous avons le regret de vous informer de la mort de Moïse Chekroun », signale un proche du défunt sans autre détail. Malgré les multiples appels à l’aide aux recherches diffusés sur les réseaux sociaux et les efforts déployés par les proches pour ne pas céder au désespoir, l’inquiétude croissait au fur et à mesure des jours passés sans nouvelles. Les habitants du quartier avaient confié alors leur « crainte » sur les chances de retrouver leur voisin vivant. La semaine dernière, le dossier avait été confié à la Brigade Criminelle Moïse Chekroun, 72 ans, avait été aperçu pour la dernière fois aux abords de la synagogue du XIXème arrondissement rue Barbanègre. Une synagogue dont il était un fidèle assidu et, nous ne l’avons appris que récemment, dont il était aussi le gardien. Une information considérable que les autorités avaient gardé sous silence jusqu’à ce week-end, au cours duquel il a été repêché dans le fleuve traversant la capitale. Accident ou agression ? L’enquête continue afin de déterminer les circonstances de sa noyade. La rédaction d’Israël Actualités, qui s’était investie dans les recherches de M. Chekroun adresse toutes ses plus sincères condoléances à la famille. Baroukh Dayan Haemet

raélienne du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui au lieu de condamner la Syrie, l’Iran, la Lybie et la Corée du nord a consacré 60% de ses condamnations à Israël, seule démocratie de la région ». IsraPresse. DW Conseil des droits de l’homme Le Conseil a été créé par l’Assemblée générale de l’ONU, le 15 mars 2006, avec le but principal d’aborder des situations de violations de droits de l’homme et d’émettre des

recommandations à leur encontre. Un an après avoir tenu sa première réunion, le 18 juin 2007, le Conseil a adopté sa mise en place des institutions , lui fournissant les éléments pour le guider dans ses futurs travaux. Parmi ces éléments, on trouve le nouveau mécanisme d’ examen périodique universel qui permettra d’évaluer les situations de droits de l’homme dans chacun des 192 Etats membres de l’ONU. D’autres dispositifs incluent un nouveau Comité consultatif qui sert de « groupe de

réflexion » au Conseil, lui fournissant expertise et conseil sur des questions thématiques des droits de l’homme, ainsi que le mécanisme révisé de procédé de plaintes, qui permet à des individus et à des organismes de porter à connaissance du Conseil des plaintes de violations de droits de l’homme. Le Conseil de droits de l’homme continue également à travailler étroitement avec les procédures spéciales de l’ONU, établies par l’ancienne Commission des droits de l’homme et assumées par le Conseil.


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Le High tech, moteur de l’économie israélienne commence à s’essouffler

Mort de Simone Lagrange, déportée et témoin-clé du procès Barbie Le secteur des hautes technologies aurait perdu son rôle de moteur de l’économie israélienne. À l’origine : la pénurie de main d’œuvre spécialisée. La révolution du high tech, qui a démarré en Israël dans les années 1990, s’est traduite par une progression très rapide des investissements en R&D, de l’emploi et de la productivité ; rapidement, cette locomotive de l’économie israélienne est devenue un des principaux moteurs de la croissance.

Simone Lagrange, qui fut l’un des témoins-clés du procès de Klaus Barbie et qui témoigna toute sa vie dans les lycées de la région sur la Shoah, s’est éteinte mercredi à l’âge de 85 ans à Grenoble, a-t-on appris auprès de la ville, qui confirmait une information du Dauphiné Libéré. «Une amoureuse de la vérité s’est éteinte. Simone Lagrange nous a fait grandir. A chacun de faire vivre son engagement pour une société libre», a salué sur Twitter le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle. Née au sein d’une famille juive originaire du Maroc du nom de Kadoshe, Simone et sa famille s’étaient installées dans les années trente à Saint-Fons (métropole de Lyon). A l’âge de 13 ans, Simone avait été arrêtée avec ses parents au domicile familial sur dénonciation le 6 juin 1944, selon une courte biographie transmise à l’AFP par le Centre d’histoire de la résistance et de la déportation (CHRD) de Lyon. Conduits dans les locaux de la Gestapo à Lyon, fille et parents avaient été interrogés et torturés par son chef Klaus Barbie, qui voulait savoir où étaient cachés les plus jeunes des en-

fants de la famille. Incarcérées à Montluc, Simone et sa mère avaient été transférées à Drancy le 23 juin, puis déportées sept jours plus tard vers Auschwitz-Birkenau par le convoi n° 76. Mère et fille avaient été sélectionnées à leur arrivée pour le travail dans le camp des femmes de Birkenau, mais la mère de Simone avait été gazée dès le 23 août. Son père avait été déporté par le convoi parti de Lyon le 11 août 1944, avec deux des enfants de sa fille aînée âgés de 5 et 7 ans. Seule Simone avait survécu au travail forcé et aux marches de la mort, au cours desquelles son père fut tué sous ses yeux le 19 janvier 1945. De retour en France fin mai 1945, elle retrouva ses jeunes frère et soeur qui avaient été cachés dans une institution religieuse. Simone Kadoshe, devenue ensuite Simone Lagrange, sera un des témoins-clés du procès de Klaus Barbie, tenu à Lyon en 1987. Tout au long de sa vie, Simone Lagrange fut aussi l’infatigable témoin de la Shoah auprès des jeunes, dans les classes. Elle avait relaté cet enfer dans un livre, «Coupable d’être née».

Cependant, un renversement de tendance pointerait à l’horizon de la “Nation Start-up”. Au cours des dernières années, un ralentissement a affecté la plupart des activités de haute technologie, conduisant à l’effritement de la position d’Israël à la tête du classement mondial de l’innovation. C’est qui ressort de la dernière note hebdomadaire de conjoncture publiée par le ministère des Finances à Jérusalem. 9% DU PIB ISRAÉLIEN Le secteur du high tech en Israël recouvre aussi bien des activités industrielles (comme électronique, pharmacologie et aéronautique) que des services (logiciels ou R&D). Les acteurs de ces secteurs comprennent des entreprises de différentes tailles : les grandes multinationales (comme Intel et Teva) côtoient des startup financées par des fonds de capital-risque. Le dernier rapport du ministère des Finances révèle qu’en 2015, le secteur du high tech en Israël employait 283.000 salariés, soit 12% des effectifs du secteur marchand ; il exportait pour près de 40 milliards de dollars et contribuait pour 9% du PIB israélien. RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE Au cours des trois dernières décennies, le high tech israélien a évolué à un rythme particulièrement rapide ; entre 1998 et 2012, le taux de croissance du secteur des hautes technologies

en Israël s’est monté à 9% l’an, soit un rythme de croissance deux fois plus élevé que celui du reste de l’économie israélienne. Parallèlement au développement du high tech israélien, les débouchés extérieurs se sont multipliés devant les produits à la technologie avancée. Entre 2002 et 2012, les exportations de produits et services de high tech ont augmenté au rythme annuel de 10%. En 2015, les exportations de high tech représentaient 39% des exportations israéliennes. Au total, les entreprises de haute technologie ont levé 4,4 milliards de dollars en 2015, dont 15% ont été réunis par des fonds de capital-risque pour le financement des start-up. MOTEUR EN PANNE En revanche, depuis la crise mondiale de 2008 et 2009, le rythme de croissance du high tech israélien s’est ralenti. Le pronostic des experts du ministère des Finances est même sévère : « Après la dernière crise globale, un ralentissement sensible du rythme de croissance du secteur du high tech s’est fait ressentir ; celui-ci a cessé d’être le moteur de croissance de l’économie israélienne ». Depuis 2010 en particulier, le rythme de croissance du high tech est moitié moins fort que celui de l’ensemble de l’économie israélienne, et son poids dans l’exportation est en baisse. Selon le ministère des Finances, la cause principale du ralentissement du high tech israélien se trouve dans la pénurie de main d’ouvre spécialisée. Si en 2014, 12% des salariés israéliens travaillaient dans le high tech, leur part stagne depuis cinq ans. Résultat de la pénurie de main d’œuvre : le salaire augmente et l’écart avec les Etats-Unis se resserrent ; ce qui réduit l’attractivité du marché du travail israélien pour des entreprises étrangères. Jacques Bendelac (Jérusalem)


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Une première victoire

Cette semaine au Conseil de Paris a été votée la condamnation du boycott d’Israël. Ce vœu, présenté par l’exécutif parisien, après avoir été rejeté une première fois en septembre dernier alors que Les Républicains le présentaient, a recueilli les voix unies des élus du PS, des UDI-Modem et des LR. Laissant de côté leurs différences, ils ont voté ensemble contre le BDS contrant ainsi les éternels supports de la cause palestinienne que sont les verts, communistes et front de gauche. Les prises de parole de ces antisionistes ont exprimé leur haine d’Israel. Ils ont vilipendé Israel. Dans leur bouche, pas un mot sur les attaques terroristes dans les rues d’Israël, pas un mot de compassion pour toutes ces victimes israéliennes. Ils appellent combattants les assassins et militants les activistes antisémites qui partout font l’apologie du terrorisme et vont jusqu’à boycotter tout ce qui est juif. Ils ne font plus le distinguo entre les produits de ce qu’ils appellent les «territoires occupés», la culture, la science et même l’humain. Ces terroristes de la pensée, regroupés sous la bannière du BDS, envahissent les rues, les centres commerciaux et même les salles de spectacles. Ils harcèlent tous ceux qui distribuent des produits israéliens et menacent les artistes qui se produisent en Israel. Certains pays semblent réagir. C’est le cas de l’Angleterre et des États-Unis qui ont fait voter des lois et rejoignant la France, qui depuis déjà quelques années, a été le premier pays à voter une loi interdisant le boycott. Et c’est là que se pose une véritable question qui appelle une réponse. Comment estil possible que chez nous en France soient tolérés des contrevenants à la loi ? Malgré les vœux, les lois et les déclarations fortes de nos autorités politiques, les appels au boycott continuent. Il faut que les lois soient appliquées. Le laxisme dont bénéficient ces fascistes pro palestiniens est intolérable. Au vu et au su de tous, ils bafouent la loi et se sentent intouchables. Ces appels et ce constat, ont été faits maintes fois. Nos courriers et plaintes auprès du préfet ont été multiples mais rien n’y fait : ils étaient, ce samedi encore, dans

les rues du 13e arrondissement. Nous ne pouvons tolérer cette dichotomie entre les déclarations et la réalité du terrain. Le vote du conseil de Paris est une belle victoire pour les démocrates, que chaque conseiller de Paris qui a soutenu ce vœu légitime, soit remercié, mais, force est de constater que la guerre contre les terroristes de la pensée n’est pas gagnée. Il ne peut y avoir un discours rassurant et fort d’un côté et de l’autre un laxisme incompréhensible. Dans ces moments troubles où la force et le respect des lois sont essentiels pour notre vivre ensemble, il ne peut y avoir les lois pour tous et l’impunité et le désordre autorisés pour les ennemis d’Israel. Notre jeunesse juive, respectueuse des lois de la république est en colère. Elle doute ! Monsieur le Ministre, exigez l’application de la loi. Monsieur le Préfet agissez ! Gil TAIEB

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La présidente du groupe Strauss s’inquiètait « d’Israël, État paria »

Israël a « 15 ans d’avance » dans les capacités de cyberguerre La bataille de Tsahal qui est en cours contre la guerre cybernétique a transformé le visage de l’armée israélienne, mais il reste encore beaucoup à faire, selon un haut responsable de Tsahal. Parlant sous condition d’anonymat, l’officier supérieur a déclaré que les cyber-attaques contre Israël, bien que toujours en cours, sont globalement en baisse en 2015 par rapport aux années précédentes. Relatant les révélations récentes que les agences de renseignements britanniques et américaines avaient espionné des responsables israéliens et même piraté un logiciel de l’armée israélienne, la source a insisté sur le fait que les codes secrets d’Israël « n’ont pas été décodés ». « Le code de Tsahal n’a pas été décodé, ce qui est une grande réussite, » a-t-il dit. Cela dit, il a ajouté qu’il y a encore beaucoup de place à l’amélioration en ce qui concerne les capacités de collectes de renseignement pour Tsahal. A titre d’exemple, il a cité le fait « préoccupant » que, pendant la guerre d’Israël avec les terroristes de Gaza en 2014, le « Hamas et d’autres organisations aient réussi à tirer, en dépit de la supériorité aérienne et cybernétique (d’Israël), plus de 5000 roquettes et missiles contre Israël. » En confrontant l’ampleur des défis auxquels fait face Israël, ses forces armées doivent évoluer aussi rapidement que les défis eux-mêmes, a-t-il ajouté, parfois de façon contraire à ce qu’on pourrait attendre. « L’armée israélienne de l’époque moderne est une armée totalement différente, » a-t-il dit. Les agences d’espionnage et d’autres organisations hostiles concentrent une grande partie de leurs efforts sur le piratage et la pénétration des ressources en ligne des gouvernements, ce qui signifie que les ressources basées sur Internet sont toujours vulnérables. Une façon d’éviter ces probablement est de se déconnecter, a-t-il continué, disant que les services de sécurité de la Russie envisagent

de faire précisément cela : échanger les documents classifiés avec des bons vieux stylos et du papier, au moins autant que cela soit possible sur le plan opérationnel. « La guerre informatique est devenue un outil légitime, » a-t-il ajouté, se referant à une attaque cybernétique probablement russe contre la Turquie suite à l’attaque contre un avion de chasse russe fin de l’année dernière. « Pendant environ 20 heures, ce grand pays (la Turquie) était totalement sans internet, » a-t-il dit. « Non loin, les centrales électriques en Ukraine ont été fermées de même que l’aéroport de Kiev, tout cela en raison d’attaques informatiques. » Tout en louent les avances « révolutionnaires » de l’armée israélienne, y compris la création d’un bras cybernétique séparé, a égalité avec les forces terrestres, maritimes et aériennes classiques, l’officier a averti que l’armée israélienne n’échappe pas à de telles attaques. Cependant, l’armée israélienne peut se vanter de certaines capacités cybernétiques les plus avancées au monde. « Nous sommes en avance sur le reste du monde dans les capacités numériques d’au moins 15 ans. Nous avons intégré des capacités internet opérationnelles qui permettent à tout commandant de faire tout ce qu’il veut en tout endroit, » explique l’officier. Seuls quatre autre armées mondiales ont des capacités similaires : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne… et l’Iran.

Le monde des affaires israélien réclamait il y a deux ans “un accord de paix avec les Palestiniens qui permette à l’État hébreu d’accéder aux marchés du monde arabe”. Depuis deux ans rien n’a bougé. Patience, patience…. Il est intéressant de noter dans l’article de La Croix ci-dessous le témoignage de Ofra Strauss. Strauss contrôle 12% du marché israélien de l’agroalimentaire. Ses produits phares sont le café et les salades préparées, dont le célèbre houmous. Le groupe Strauss a dû l’essentiel de la croissance de ses ventes aux marchés étrangers, notamment au Brésil et aux EtatsUnis. La Croix (Copyrights) : « Bibi (Netanyahou), toi seul le peux ! », « Un pays fort signe un accord ! », « La paix, c’est la prospérité ! »… Ce sont quelques-uns des slogans d’une campagne menée par voie de presse et sur les panneaux publics en Israël par le forum Breaking The Impasse (BTI, « briser l’impasse ») pour soutenir les efforts en vue d’un règlement du conflit israélo-palestinien. BTI a été lancé il y a deux ans par Yossi Vardi, le père du high-tech israélien, et Munib R. Masri, magnat de la Palestine Development and Investment Company (Padico). « L’initiative s’est propagée comme l’incendie d’un champ de ronces, plus de 300 chefs d’entreprise des deux bords s’y sont ralliés pour promouvoir la coexistence pacifique sur le principe de deux États pour deux peuples », explique Gad Propper, PDG d’Osem International-Nestlé, principale compagnie israélienne pour la fabrication et la distribution de produits alimentaires. Côté israélien, les grands patrons se bousculent pour influencer la classe politique et l’opinion. « Il y a six mois, une centaine d’entre eux nous ont retrouvés lors d’une conférence économique organisée sur le rivage jordanien de

la mer Morte sous les auspices du secrétaire d’État John Kerry, du souverain hachémite Abdallah II et des présidents Shimon Peres et Mahmoud Abbas », indique Gad Propper. Selon lui, « BTI est une initiative citoyenne qui ne relève d’aucune affiliation politique. Nous finançons et menons cette action, car il faut donner une chance aux efforts de John Kerry. Dans notre région, chaque colline semble une montagne, mais un arrangement est urgent. C’est possible ! Les pays européens l’ont bien prouvé en faisant la paix, après deux guerres mondiales. » Pour ce capitaine d’industrie, « lorsque les barrières tombent, c’est le champ libre à l’esprit d’entreprise. Avec la paix, Israël aura accès aux marchés du monde arabe. » Et de souligner que l’Asie et les pays d’Europe de l’Est fermés à Israël jusqu’à la chute du mur de Berlin absorbent aujourd’hui plus de 30 % de ses exportations. Même ton optimiste et pressant d’Ofra Strauss, présidente du groupe Strauss. « Il faut saisir l’opportunité de la paix avec les Palestiniens, dit-elle, car le monde perd patience. » Selon elle, la campagne internationale contre la colonisation en Cisjordanie occupée n’a pour l’heure qu’« un impact marginal ». Mais elle s’inquiète de « l’effet boule de neige » qui vise à délégitimer Israël et à le présenter comme un « État paria ». « À l’heure de la globalisation, nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer les signaux d’avertissement, et encore moins ce que la communauté internationale attend de nous ! », ajoute-t-elle. Elle fait notamment allusion à une récente décision de l’Allemagne, qui écarte les implantations juives des fonds de recherche attribués au titre de la coopération scientifique». JOËL DAVID, à Jérusalem



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La boss de EasyJet, Carolyn McCall, ne néglige jamais de citer Israël Bonne nouvelle : Paris n’a pas l’exclusivité des liaisons avec Israël. A partir de fin mars, la compagnie Sundor, filiale de l’israélienne El Al, reliera Nice et Tel Aviv deux fois par semaine, les jeudis et dimanches. Tel Aviv a décidément le vent en poupe et s’est imposée en quelques années comme l’une des grandes destinations méditerranéennes. LA BOSS DE EASYJET CITE ISRAËL (1) AFP : “Après avoir battu tous ses records l’an passé, la compagnie à bas coût EasyJet dispose encore d’”énormes possibilités de croissance» en Europe, où elle veut grignoter davantage les parts des transporteurs historiques, assure sa directrice générale, Carolyn McCall, dans un entretien à l’AFP.

EasyJet: Carolyn McCall voit “d’énormes possibilités de croissance” en Europe. Un article publié récemment par (1). A la fin du mois de mars, easyJet assurera trois liaisons par semaine entre Paris-Roissy

et Tel Aviv. Rappelons aussi que Transavia fait aussi des vols Paris-Tel Aviv, mais au départ de Paris-Orly. Il est donc plus facile que jamais de trouver des vols low cost pour l’Israël.

“Nous transportons 16 millions de passagers vers et depuis la France en un an”, souligne la dirigeante, dont la compagnie a transporté au total près de 70 millions de passagers l’an passé, surtout au sein du continent européen mais aussi jusqu’en Egypte et en Israël. Dans l’Hexagone, elle est numéro deux derrière Air France avec 15% de part de marché et Mme McCall y voit “beaucoup d’espaces pour grandir”. Dans l’ensemble de l’Europe également, où la compagnie estime à 8% sa part de marché des vols court et moyen-courriers, “vous voyez aussi d’énormes possibilités de croissance”, assure la dirigeante de 54 ans au regard pénétrant, lors d’une interview au siège d’EasyJet à l’aéroport de Luton, dans la banlieue nord de Londres. Depuis le “hangar 89”, un bâtiment aux couleurs orange qui remplit le triple emploi de siège social, de centre opérationnel et de garage de maintenance pour les avions de la compagnie, Mme McCall perçoit en effet “une consolidation” à venir parmi les compagnies européennes. Même si elle ne sera peut-être pas aussi ravageuse que celle qui a partagé le ciel américain entre seulement quatre acteurs importants. Court et moyen-courriers, une priorité assumée Lufthansa, British Airways, Air France et les autres compagnies historiques sont déjà dépassées par EasyJet, et a fortiori par la numéro un du low cost Ryanair, en terme de nombre de passagers sur les vols court et moyen-courriers. Mme McCall enfonce le clou en avertissant que, malgré leurs efforts, leur modèle n’est plus adapté à ce marché en Europe. La chute des cours du pétrole leur offre certes une bouffée d’oxygène pour “rester vivant” en maintenant leur réseau intact. Le prix bas du kérosène permet aux compagnies traditionnelles de conserver “des capacités qui n’existeraient plus si le carburant était plus cher”, d’après Mme McCall, qui reconnaît néanmoins qu’une forte volatilité des cours du brut est mauvaise pour

l’ensemble des compagnies. Reste qu’EasyJet n’envisage pas, pour l’instant, de concurrencer les compagnies historiques sur les vols long-courriers ou de s’implanter loin d’Europe, par exemple aux États-Unis, en Afrique ou en Asie. Ces marchés “sont plutôt à la périphérie de notre stratégie car nous avons tant à faire dans le court et le moyen-courrier en Europe”, souligne la patronne d’EasyJet, rappelant fièrement comment son entreprise a vu son bénéfice avant impôt s’envoler, passant de quelque 50 millions de livres à près de 700 millions de livres (900 millions d’euros) en cinq ans. Alors, qu’est-ce-qui peut freiner l’avion orange aux yeux de sa pilote ? Les attentats de Paris et le crash meurtrier d’un avion russe parti de la station égyptienne de Charm el-Cheikh revendiqué par le groupe Etat islamique ont porté un coup au secteur, a-t-elle rappelé. Pour un Royaume-Uni dans l’UE “Ces événements terribles ont affecté la demande des passagers et nous l’avons vu immédiatement à travers notre réseau”, même si “la demande est de retour”. Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (“Brexit”), que les Britanniques pourraient bientôt décider par référendum, provoquerait pour sa part des turbulences réglementaires pour le transport aérien en Europe qui, note la chef d’EasyJet, a pu réduire de 40% ses tarifs et doper de 170% ses liaisons grâce à la dérégulation favorisée par Bruxelles. “EasyJet dit clairement qu’un maintien britannique en Europe est la meilleure chose pour le Royaume-Uni”, rappelle Mme McCall qui prévient toutefois que la compagnie “a des plans” pour s’adapter à un éventuel Brexit. Toujours du côté politique, elle fait aussi part de sa “frustration” face au énième report d’une décision gouvernementale de construire une nouvelle piste d’aéroport à Londres – à Heathrow plutôt qu’à Gatwick, espère-t-elle. Mais au final, peu d’impondérables semblent vraiment inquiéter Carolyn McCall. Donnée un temps à tort partante pour le distributeur Marks and Spencer par des médias britanniques, cette figure du monde des affaires au Royaume-Uni se verrait bien encore un moment aux commandes d’EasyJet, dont elle tient les commandes depuis bientôt six ans. Tant pour porter sa compagnie plus haut que pour faire entendre sa voix sur la question des femmes, bien trop peu acceptées dans les conseils d’administration des grandes entreprises à ses yeux». Source: AFP (Copyrights)



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Les Chinois se ruent sur le secteur des autobus en Israël

Après l’agroalimentaire, le high tech et l’assurance, les investisseurs chinois se ruent en Israël sur un autre créneau rentable : les autobus. La compagnie israélienne de transports en commun Dan vient de signer un contrat avec le chinois Golden Dragon pour la livraison de 140 bus. La cérémonie de signature a eu lieu il y a quelques jours, en grande pompe, à Ashkelon, en présence de Kevin Wong, le représentant pour l’Europe de la société chinoise Bus Dragon d’Or, et de Youri Bernstein, directeur de Dan. 500 BUS CHINOIS EN ISRAËL Les Chinois multiplient leur percée sur le marché israélien : après le rachat du géant de l’agroalimentaire Tnuva et de plusieurs start-up de haute technologie, ils jettent leur dévolu sur le secteur des transports routiers. En Israël, les bus Golden Dragon sont importés par la société Auto-Chen, l’importateur exclusif des bus chinois, qui fut créé par Ezra Blilious. Aujourd’hui, environ 500 bus de fabrication chinoise circulent sur les routes israéliennes. Ce nouveau contrat intervient à l’heure où les investisseurs chinois en Israël subissent un revers : la vente du géant israélien de l’as-

surance Phoenix au groupe chinois Fosun vient d’être annulée, faute d’avoir obtenu l’aval du gouvernement israélien. 80 MARCHÉS OUTREMER La SARL de bus Dragon d’Or est une entreprise à capitaux mixte fondée en 1992 à Xiamen. Elle est spécialisée dans le développement, la fabrication et la distribution de bus de toute taille et à la finition luxueuse. Pour tous les modèles de bus, Golden Dragon utilise des innovations technologiques qui améliorent les économies d’énergie, la maintenance, le confort et la sécurité. Désormais, Golden Dragon se classe parmi les meilleurs fabricants de l’industrie de la Chine pour sa capacité de production annuelle, sa gamme de produits et le volume de ses ventes. En 2015, la société chinoise a écoulé plus de 50.000 bus, vers près de 80 pays en Asie, Moyen-Orient, Afrique, Amérique du Sud, etc. C’est à Israël que Golden Dragon a vendu son 50.000e bus de l’année. Le 30 novembre dernier, l’évènement a été fêté en grande pompe dans son usine de Xiamen en présence de Shmuel Litvak, directeur de la maintenance de la compagnie israélienne Dan. Jacques Bendelac (Jérusalem)


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La Turquie va dans le mur

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Ankara à contresens Pour Barcin Yinanc, journaliste du quotidien turc Hurriyyet Daily News, la politique étrangère de son pays rappelle la blague de l’automobiliste qui roule à contresens. Écoutant la radio, ce dernier entend que la police met en garde les usagers de l’autoroute contre une voiture roulant à contresens. « Une voiture ! s’écrie-t-il, mais elles roulent toutes à contresens ! ». Effectivement, si aucun

acteur de la crise syrienne ne mérite de note plus que médiocre, le jeu d’Ankara semble être celui qui porte les résultats les plus négatifs. Ce constat semble d’autant plus accablant au vu du bilan très positif pour la Turquie de la première décennie du XXIe siècle, à mettre au crédit de l’AKP et de son leader Erdogan. Par contraste, le bilan des années 2010 paraît tout simplement calamiteux.

Mythes ottomans Après une série de succès dans les années 2000, Erdogan affiche désormais un bilan diplomatique calamiteux. Sur le front kurde aussi bien que dans la crise syrienne, le président islamo-conservateur a péché par orgueil. Des mythes ne font pas une géopolitique. Après une série de succès dans les années 2000, Erdogan affiche désormais un bilan diplomatique calamiteux. Sur le front kurde aussi bien que dans la crise syrienne, le président islamo-conservateur a péché par orgueil. Des mythes ne font pas une géopolitique.

Le dernier attentat d’Ankara – une attaque à la voiture piégée contre un convoi militaire -, et les tensions croissantes avec la Russie ne sont que les derniers indices d’un problème profond : la Turquie s’embourbe dans une crise grave qui risque de l’entraîner dans une guerre civile doublée d’une guerre extérieure. Les événements qui se déroulent actuellement de part et d’autre de sa frontière avec la Syrie et dans l’Est kurde du pays – où les images des immeubles criblés de balle rappellent celles de Homs ou d’Alep – laissent d’ailleurs penser que ces deux guerres ont déjà commencé à plus ou moins grande intensité.

Et l’AKP nettoya les écuries d’Augias Il est très facile de moquer le slogan « zéro problèmes avec les voisins » – qui a longtemps résumé la doctrine diplomatique d’AKP – en soulignant que la situation actuelle fait plutôt penser à « zéro voisin sans problèmes ». Il suffit de rappeler que pendant la dernière décennie du XXe siècle la Turquie était à deux doigts d’une guerre avec l’Arménie (1992), la Grèce (1996) et la Syrie (1998), que sa classe politique s’engluait dans des scandales mêlant corruption et opérations noires (le fameux Etat profond) et qu’au tournant du siècle son économie s’enfonçait dans la crise. Quand Erdogan, Gül, et l’immense classe moyenne islamo-conservatrice d’entrepreneurs, commerçants, fonctionnaires, policiers et professeurs qui forme la base de l’AKP sont arrivés aux affaires en 2002-2003 les écuries d’Augias étaient bien sales. Y compris en matière de politique étrangère. Dans leurs bagages, Gül et Erdogan ont amené un certain Ahmet Davutoğlu, professeur de science politique auteur du best-seller La Profondeur stratégique. Conseiller diplomatique d’Erdogan, ministre des Affaires étrangères de facto puis de jure, et aujourd’hui Premier ministre, Davutoğlu est considéré comme le théoricien de la nouvelle pensée stratégique turque. Il est également une incarnation parfaite de ces nouvelles générations à la fois kémalo-nationalistes et islamo-conservatrice et c’est

pour ces raisons-là que ses idées sont intéressantes. Pour lui, par son histoire et sa géographie, la Turquie est une puissance qui ne doit pas fuir sa vocation. L’un de ses credos veut qu’Ankara doit mener son propre jeu, avoir toujours plusieurs fers au feu, sans puissance de tutelle. La pensée de Davutoğlu, qui n’est pas sans rappeler le gaullisme, a les défauts et les qualités des sciences politiques et géopolitiques. Cependant, malgré la clarté et la logique de son analyse géostratégique, sa « doctrine » pèche par une certaine ignorance historique. Non que Davutoğlu ignore l’histoire, mais il ne la comprend pas. Il en fait une mine d’anecdotes destinée à appuyer ses thèses.

Influencé par l’esprit du temps qui consacre certains concepts (soft power, multiculturalisme, mondialisation), Davutoğlu donne une pseudo-profondeur historique à ses idées en rappelant la coexistence des communautés différentes dans des villes ottomanes comme Istanbul ou Bagdad. Bien évidemment, il n’explique pas vraiment ni pourquoi ce « paradis » a été perdu ni en quoi la Turquie du XXIe siècle serait plus fondée à s’inspirer de son passé impérial que l’Autriche du sien… On peut donc disserter à l’envi sur la capacité des Ottomans à tenir en main l’Oumma, à servir de pont entre l’Asie centrale, les Balkans et le Moyen-Orient mais faute d’un véritable travail d’analyse historique, ce ne sont que de slogans et observations creuses dignes d’un manuel en management qui s’inspirerait de Clausewitz. Concédons que Davutoğlu a compris que la condition sine qua non de la mise en œuvre de sa “doctrine” est le double apaisement : à l’intérieur avec les Kurdes, à l’extérieur avec les voisins. Dans cette optique, on comprend que la politique européenne de l’AKP ne voit pas dans l’adhésion à UE une fin en soi car cette perspective contredirait la destinée « ottomaniste » d’une Turquie jouant pour elle-même sans jamais se soumettre. Ceci dit, le processus d’adhésion à l’Europe a été la clé permettant d’atteindre les objectifs initiaux de l’AKP : la libéralisation de la Turquie contre les éléments kémalistes tels que l’armée, un apaisement du

conflit avec les Kurdes et le rapprochement avec certains voisins comme la Grèce et le Chypre, le tout encouragé par une croissance économique forte dopée par l’afflux de capitaux étrangers. Mais si l’AKP a su jouer de son habilité, de la conjoncture et de son ancrage profond dans la nouvelle sociologie turque, sa base théorique qui transforme une série de succès indéniables en doctrine géostratégique se révèle totalement artificielle. En fait, les seuls véritables changements qui se sont produits depuis 2002 sont l’arrivée au pouvoir de cette nouvelle Turquie à la fois moderne (Etat-nation, culture d’Etat) et traditionnelle (l’islamo-conservatisme) et surtout l’avènement d’un homme, Erdogan, dont la mégalomanie n’est plus à démontrer. Autrement dit, tout le discours « ottomaniste » ne sert en fin de compte qu’à servir d’écrin légitimiste à un homme qui se rêve Sultan. Si on veut comprendre la politique turque, ce n’est pas uniquement à la géostratégie qu’il faut faire appel mais aussi à la psychologie. Pour s’en convaincre, imaginons cette même Turquie dirigée par quelqu’un comme Abdullah Gül… Si cela fait longtemps que la Turquie n’est plus l’homme malade de l’Europe, on peut toutefois craindre qu’elle devienne l’homme fou du Moyen-Orient. Gil Mihaely est historien et directeur de la publication de Causeur

Israël bombarde des cibles de l’armée syrienne au sud de Damas Trois frappes israéliennes ont visé une position de l’armée syrienne au sud de la capitale Damas mercredi en début de soirée, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Une source de sécurité sur le terrain a pour sa part démenti l’information. « Une position des forces du régime dans la zone de Jabal al-Mané dans le sud de Damas a été visée par trois frappes israéliennes », provoquant des dégâts, rapporte l’OSDH. Un habitant dans les environs de Jabal al-

Mané a affirmé à l’AFP avoir été témoin d’un bombardement et vu une épaisse fumée. Depuis le début du conflit entre régime et rebelles en Syrie, plusieurs informations ont fait état de frappes israéliennes sur des positions de l’armée ou de son allié le Hezbollah chiite, bête noire d’Israël, mais ont été rarement confirmées par l’Etat hébreu. Le 20 décembre un raid attribué à Israël près de Damas a tué Samir Kantar, une personnalité du Hezbollah libanais incarcéré pendant près de 30 ans en Israël.


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Autorité palestinienne : plus JAMAIS de négociations avec Israël

Dans une déclaration sans précédent, le ministre des affaires étrangères de l’autorité palestinienne (AP), Riyad al-Malki, a explicitement rejeté la possibilité d’une reprise des négociations directes avec Israël. Lors d’une visite au Japon lundi, Malki a promis de ne plus jamais s’engager dans des négociations directes avec Israël en vue d’un règlement final. « Nous ne reviendrons jamais à des négociations directes israélo-palestiniennes. » Dans ce qui pourrait être une réponse aux déclarations du président israélien Réouven Rivlin faites lundi à l’ambassadeur américain aux Nations Unies Samantha Power appelant à une reprise des pourparlers directs avec l’autorité palestinienne, Malki a rejeté l’idée d’une invitation à revenir à la table des négociations et a suggéré que l’Etat Islamique puisse être sur le point de prendre le contrôle de la Judee Samarie. « Si Daesh profite de l’absence de tout cour-

tiers… alors bien entendu, ils pourraient venir et essayer de remplir, » a dit Malki. « C’est très dangereux. »

» C’est par ces mots forts que le philosophe et écrivain Bernard-Henri Lévy a débuté samedi soir la conférence qu’il donnait à la synagogue de Créteil à l’occasion de la sortie de son dernier livre « L’esprit du judaïsme ». La salle était comble. Plus de 300 personnes se sont massées dans le lieu habituellement dédié à la prière. L’intellectuel a choisi de dédier la soirée à Alain Ghozland, conseiller municipal de Créteil et fidèle de la communauté, tué chez lui le 12 janvier dernier, ainsi qu’à Tuvia Weissman, soldat de 21

des tentatives turques d’intervenir en Syrie, » a-t-il ajouté. Des avions de combat turcs ont frappé durant la nuit des positions du PKK dans le nord de l’Irak, en représailles à l’attaque, mais la Turquie ne s’arrêtera probablement pas là.

« Ils sont nés sans aucun espoir pour l’avenir… Voila pourquoi parfois ils décident de sacrifier leur vie, même à l’âge de 15 ans… pour des meilleures conditions de vie du reste des palestiniens. » Un comble quand ont sait que le niveau de vie de ces palestiniens dépend entièrement de l’aide internationale, vu que l’AP est incapable de créer du travail, et que cette aide est presque entièrement détournée par les dirigeants de l’AP pour remplir leurs comptes en Suisse. Avec un peu de logique, ces jeunes terroristes devraient aller poignarder leurs dirigeants, la seule option pour leurs familles de réellement avoir une possibilité de jours meilleurs.

Le moment de l’attaque est notable, alors qu’elle fait suite à cinq jours de bombardements de l’artillerie turque contre les kurdes le long de la frontière syrienne. Elle arrive également à un moment où la Turquie et l’Arabie Saoudite ont à plusieurs reprises évoqué la possibilité de lancer une opération terrestre à l’intérieur de la Syrie pour soutenir les groupes terroristes islamistes, qui sont mis à mal par les avancées du régime de Damas soutenu par la puissance des frappes de l’aviation russe, de même que par les récentes avancées des kurdes dans le nord du pays.

M. le Rabbin SENIOR. Samedi 20 février, conférence de M. Bernard-Henri Levy autour de son dernier ouvrage : L’Esprit du Judaïsme qui a suscité un grand nombre de prises de parole. Échanges passionnants et conviviaux en présence de plus de 300 personnes. Débat animé par M. Michel Zerbib, Directeur de l’information sur Radio J.

BHL écouté religieusement à la synagogue de Créteil

« Je suis très heureux d’être ici. Quand on m’a proposé de venir à Créteil, j’ai immédiatement dit oui. Créteil, c’est très important, c’est une grande communauté, très mobilisée. Depuis mai 2014, elle est aux avant-postes des menaces et de la résistance. Du péril et de l’affirmation de l’esprit républicain.

Attentats : le prétexte turc à une guerre en Syrie ?

Malki a fait référence à la récente flambée de terrorisme arabe, exprimant sa sympathie avec les jeunes terroristes et la cause qu’ils représentent.

Cette semaine «Carton plein à Créteil» Mardi 16 février, grand dîner en l’honneur de Mme l’Ambassadrice Aliza BIN-NOUN, en présence de personnalités comme, M. le Préfet du Val-de-Marne, Thierry LELEU, M. le Député-Maire Laurent CATHALA, Maires du Val-de-Marne, M. le Président du consistoire de Paris, M. Joël MERGUI, M. le Grand Rabbin de France, Haïm KORSIA, et des membres de la communauté de Créteil, le tout sous l’égide du Président de la communauté, M. Albert ELHARRAR et de

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ans, poignardé alors qu’il faisait ses courses avec sa femme et son bébé en Cisjordanie jeudi dernier. Bernard-Henri Lévy a longuement évoqué face à une audience plus qu’attentive « ce que la France doit aux Juifs » ou encore sa « tendresse et son respect pour les hommes qui vouent leur vie à l’étude de la Torah », avant d’échanger avec le public sur leur religion commune. « Je suis venue pour lui, c’est l’un de nos grands intellectuels juifs, avec Alain Finkielkraut, commente Anna, qui écoute avec attention. Il est beau, très bon orateur, c’est l’occasion de nourrir notre réflexion sur le judaïsme. »

La Turquie a directement mis la faute sur les rebelles kurdes pour les deux attentats qui ont eu lieu hier et ce matin en Turquie, faisant 28 soldats tués à Ankara et six autres dans le sud du pays ce matin, soulevant des inquiétudes sur une escalade des violences à la fois en Turquie et en Syrie. 28 soldats turcs ont été tués et des dizaines d’autres blessés mercredi soir à Ankara, alors que six autres soldats ont été tués dans un attentat ce jeudi matin dans le sud-est de la Turquie, une région à majorité kurde. Jeudi, le premier ministre tuc, Ahmet Davutoglu, a accusé non seulement le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe militant kurde en guerre depuis des décennies pour obtenir plus de droits pour la minorité kurde brimée en Turquie, mais aussi la faction kurde syrienne, le Parti de l’Union Démocratique Kurde Syrienne (PYD). Ces déclarations, sans que l’origine des attentats ne soit confirmée, font craindre que la Turquie utilise les attaques comme un prétexte pour lancer une opération terrestre limitée à l’intérieur de la Syrie, ce que le pays laisse entendre depuis plusieurs mois, pour enrayer les progrès obtenus par les kurdes contre les groupes terroristes islamistes. Davutoglu a affirmé que le kamikaze d’Ankara était un ressortissant syrien, membre du PYD, nommé Salih Necar, et que neuf personnes avaient été arrêtées après l’attaque. Mais le leader du PYD, Salih Muslim, a nié que ses combattants aient joué un rôle dans l’attentat, et suggéré que les accusations de la Turquie soient motivées par la nécessité d’Ankara de trouver un prétexte pour lancer une opération terrestre contre les forces kurdes en Syrie. « Nous nions toute implication dans cette attaque, » a déclaré Muslim à l’agence de presse AFP jeudi matin. « Ces accusations sont clairement liées à

Ankara est alarmé par les progrès rapides réalisés par les forces kurdes et leurs alliés arabes locaux contre l’Etat Islamique dans le nord-est, et contre les rebelles islamistes soutenus par les turcs, y compris Al-Qaïda, dans le nord-ouest de la Syrie. Le PYD a déclaré souhaiter de réunir toutes les zones kurdes dans le nord de la Syrie pour créer une région kurde autonome contiguë, un objectif que le gouvernement islamiste turc a promis de bloquer. Mercredi, la Turquie a confirmé avoir facilité le transport de quelques 500 terroristes islamistes à Azaz dans le nord de la Syrie, d’où les rebelles assiégés tentent de se défaire de l’avance kurde. Mais les forces kurdes ont continué à profiter d’une opération majeure du régime contre les rebelles, grâce à l’implacable campagne aérienne russe et au soutien accru de l’Iran et du groupe terroriste libanais Hezbollah, pour lancer leurs hommes (et femmes) contre les forces islamistes en difficulté. Alors que les efforts indirects de la Turquie pour aider les terroristes islamistes tombent à néant, cela pourrait être le prétexte pour Ankara de lancer sa propre incursion terrestre en Syrie. A partir de là, tout pourrait arriver, alors qu’il est peu probable que la Syrie, l’Iran et la Russie laisse la Turquie combattre aux côtés de l’Etat Islamique et d’autres groupes terroristes islamistes sans bouger. La question reste, comme c’est le cas depuis l’arrivée au pouvoir d’islamistes en Turquie, pourquoi ce pays fait-il encore partie de l’OTAN, et si une guerre turque contre les kurdes (par ailleurs soutenus par les pays de l’OTAN) entraînera l’OTAN à soutenir la Turquie, ou simplement, comme on ose encore l’espérer, à enfin abandonner les islamistes turcs à leur propre sort.


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L’ambassadrice américaine à l’ONU en Israël pour relancer les négociations

Le Premier ministre israélien Netanyahou a rencontré lundi l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Samantha Power pour discuter de la vague d’attentats qui frappe Israël et la Cisjordanie et l’incitation palestinienne à la violence. L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, et l’ambassadeur américain en Israël, Dan Shapiro, ont également participé à cette réunion. Netanyahou a montré une vidéo montrant des exemples de l’incitation à la violence dans les écoles palestiniennes, par des médias de l’Autorité palestinienne et par ses dirigeants, d’après un communiqué du bureau du Premier ministre. “Netanyahou a mis l’accent sur le lien direct entre l’incitation à la violence et le terrorisme et a appelé la communauté internationale à exiger de l’Autorité palestinienne d’arrêter ces incitations”, peut-on lire dans le communiqué. Samantha Power est arrivée en Israël samedi. Plus tôt aujourd’hui, elle a rencontré le président israélien Reuven Rivlin qui salué

la représentante américaine la qualifiant de “réelle amie d’Israël”. “Je sais que vous allez rencontrer les dirigeants palestiniens et je vous demande de transmettre à nouveau ce message au président Abbas. Il doit comprendre que le conflit entre nous, cette tragédie, pourra être résolu uniquement par des négociations directes”, a affirmé le président israélien. “Aucun solution ne pourra être imposée par un des deux camps, nous devons négocier un accord.” Lors de leur rencontre, le président Rivlin a également tenu à remercier le soutien américain aux projets de coopération entre arabes et juifs israéliens. « Au cours de ma visite, je vais avoir l’occasion de passer du temps avec les jeunes, et de rencontrer des jeunes Israéliens. A l’heure où les violences font souffrir tant les familles israéliennes que palestiniennes, je suis impatiente d’entendre vos idées sur la façon dont les tensions peuvent être calmées, et comment nous pouvons revenir à la table des négociations, dans l’espoir qu’une solution puisse être négociée « , a indiqué Samantha Power.

L’AP organise une cérémonie en l’honneur d’une terroriste adolescente tandis que participaient également d’autres responsables, enseignants et étudiants. Marwa a offert à la famille les condoléances officielles du ministre de l’éducation et de la culture de l’AP, Sabri Saidam.

L’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas continue de glorifier les terroristes, cette fois via une cérémonie organisée par le ministère de l’éducation en l’honneur d’une terroriste de 18 ans qui a effectué une attaque au couteau lundi au Caveau des Patriarches à Hevron. MEMRI rapporte que Kalzar al-Awiwi était une étudiante (…) à l’école secondaire pour fille Wadad Natzer al-Din et que le ministère palestinien de l’éducation (si tant est que cela existe vraiment) a publié un avis de décès dans lequel elle a été décrite comme un shahid, ou martyr. La cérémonie, qui a eu lieu plus tôt cette semaine, a eu lieu à l’école. Le chef du ministère de l’éducation et de la culture pour Hevron, Sami Marwa, était le principal orateur,

L’hôte a appelé l’attaque d’al-Awiwis un exemple de « la mission culturelle et nationale que réalisent les enfants et les équipes du ministère de l’éducation, à l’ombre des circonstances politiques et sécuritaires difficiles. » Il a également dit que « cette mission incarne la volonté du peuple palestinien de parvenir à la liberté et à l’indépendance compte tenu des actions racistes de l’armée d’occupation israélienne et des colons. » Le directeur de l’école, Wafaa al-Karaki, a appelé ses élèves à « continuer à étudier avec sérieux et diligence », comme leur camarade terroriste, et a annoncé que l’école consacrerait « son succès au cours de l’année scolaire prochaine à sa mémoire. » La cérémonie a pris fin avec la plantation d’un olivier (ils ne peuvent pas s’empêcher de nous copier) à la mémoire de la meurtrière et par des condoléances à sa famille.


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J’accuse (il y a de quoi)

J’accuse les nations du monde du délit d’acharnement contre Israël pour échapper à leur propre introspection et se déculpabiliser du mal qu’elles ont essaimé pendant des siècles de conquêtes, de croisades et de colonisations. J’accuse l’Europe d’avoir abandonné ses populations en ouvrant impunément ses frontières, sous couvert de l’action humanitaire et des droits de l’homme, et d’avoir ainsi organisé la rupture du pacte social, par peur de lutter contre le fléau islamiste, ce néonazisme qui s’est levé pour exterminer le peuple juif et rayer l’humanité de la face du monde. J’accuse les institutions internationales et leurs dirigeants d’organiser la négation et la spoliation de l’histoire des Juifs en réécrivant et falsifiant le passé du peuple juif par la conversion des berceaux des patriarches et bergers d’Israël en lieux saints et prophètes de l’islam. J’accuse les politicards européens, cyniques et aigris, de détourner l’art de la politique au service du théologico-politique meurtrier et de leurs propres funestes desseins, et de faire tapis rouge, pour des raisons bassement économiques, aux génocidaires dont l’objectif est de rayer Israël de la carte du monde. J’accuse la presse internationale, félonne et islamo-gauchiste, de mensonges et de traitement mensonger de l’information à l’égard d’Israël et des atrocités islamistes en maquillant la vérité, viciant volontairement la mémoire et les consciences de centaines de millions de personnes, jusque dans

nos démocraties où les droits de l’homme connaissent une dérive sans pareil. J’accuse les nations du monde et leurs gouvernants de se fabriquer un nouveau passé sur l’Histoire du peuple juif pour ne plus rendre audible l’éternité d’Israël et mettre aux oubliettes les cris des prophéties bibliques annonçant le retour d’Israël sur la terre d’Israël. J’accuse une certaine politique d’Israël et de juifs de cour de ne pas préparer au plus vite, et avec davantage de pugnacité et de générosité, la sortie des Juifs d’Europe trahissant de ce fait l’unicité de l’identité d’Israël et des principes de sa foi, basés essentiellement et préalablement sur l’amour de l’Autre. J’accuse la communauté internationale de ne pas interdire le boycott honteux des produits d’Israël tout en profitant sans vergogne des découvertes israéliennes nées d’un modèle scientifique et technologiques hors du commun et surgi, 70 ans après l’inexorable création de l’Etat d’Israël, des marécages et du désert. J’accuse l’humanité d’avoir sombré dans la régression morale, d’avoir abandonné sa jeunesse aux vices de l’alcool et de la drogue, et de stigmatiser, avec rage et jalousie, le judaïsme comme étant la centralité de tous les maux du monde, faisant d’Israël le juif du monde. Ne leur en déplaise, Israël vit et vivra… © Frank Khalifa


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Atteintes graves à la nation : Paris et Jérusalem en phase

Le 18 février 2016, deux palestiniens âgés de 14 ans ont assassiné (en le poignardant) un sergent israélien qui protégeaient des personnes agressées par des terroristes dans un supermarché de Shaar Binjamin. La barbarie palestinienne n’a aucune limite. Désormais, son canal passe par l’instrumentalisation des adolescents incités au meurtre de juifs. La question se pose de savoir quel est le sort qu’il convient de réserver aux citoyens d’Israël qui cautionnent et encouragent indirectement au meurtre de juifs, a fortiori lorsqu’il s’agit de députés de la Knesset. Le 9 février 2016, le comité d’éthique de la Knesset a interdit à Zoabi, Ghattas et Zahalka de participer aux débats parlementaires (d’une durée de 2 et 4 mois, sans pour autant être interdits de voter). Les membres de la liste arabe unifiée Balad ont, en effet, rendu visite à des familles palestiniennes, assisté aux obsèques de membres éliminés pour avoir commis des actes terroristes et sollicité d’Israël la restitution de leur dépouille. Le lendemain, Benjamin Netanyahou a demandé le vote d’une Loi permettant à une majorité de 90 sur 120 députés de suspendre temporairement ou définitivement des membres s’ils ont soutenu « la lutte armée ou la terreur », « incité au racisme », ou nié « l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique ». Cette initiative n’est pas sans rappeler le vote par l’Assemblée nationale (le 10 février 2016) de la Loi qui réforme la Constitution Française et qui prévoit les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française (ou des droits attachés à celle-ci) en cas de condamnation à un crime ou un délit constituant une « atteinte grave à la vie de la Nation ». Israël n’a pas encore institué de nationalité au sein de l’Etat (bien qu’il se présente comme Etat nation du peuple juif). Aussi, permet-t-il à des palestiniens (pudiquement appelés arabes Israéliens) de siéger et de voter au sein de la Knesset, c’est-à-dire de

l’organe censé voter les Lois juives, par les juifs et pour les juifs. Cette autorisation donnée l’est d’ailleurs en parfaite contradiction avec la loi fondamentale sur la Knesset du 12 février 1958 qui oblige les députés à déclarer allégeance à l’Etat d’Israël (article 15), leur interdit de bénéficier des prérogatives attachées au statut avant cette déclaration (article 16), et qui interdit de déclarer allégeance à l’Etat d’Israël s’il ne se libère pas d’une autre allégeance, le privant des droits attachés au statuts avant toutes déclaration sur ce point (article 16 A). Les députés palestiniens de la Knesset ont donc violé leur serment d’allégeance à Israël lorsqu’ils se sont rendus au domicile des familles palestiniennes pour réclamer la restitution des corps des terroristes éliminés, et participé à la minute de silence lors du récital de la « fatiha » (verset d’ouverture du Coran qui maudit les juifs), traditionnel lors du rassemblement pour les personnes décédées. Pour Israël, le recueillement à l’occasion de l’événement traduit, de la part les députés palestiniens, un encouragement à poursuivre la vague contemporaine d’assassinats de juifs. Pour leur part, les citoyens palestiniens d’Israël ont critiqué cette exclusion considérant que les députés du parti Balad ne faisait qu’assumer « leur rôle de parlementaire dans une opération…humanitaire » (sic). En d’autres termes, Israël se devrait avoir une attitude humanitaire à l’endroit des terroristes qui assassinent son peuple… Bien évidemment, Israël a sa part de responsabilité en n’appliquant pas sa Loi fondamentale et en laissant les députés palestiniens insulter et injurier Israël sans mot dire, et surtout, sans les déchoir des droits attachés à leur qualité de parlementaires. C’est ce qu’entend réparer le projet le nouveau projet de Loi. Bien évidemment, l’initiative interdisant aux députés palestiniens de soutenir le terrorisme, d’inciter au racisme et de nier l’existence de l’Etat d’Israël ne fait que reprendre des hypothèses d’exclusions des

parlementaires qui existent déjà dans la Loi fondamentale. Elle devrait toutefois contribuer à rappeler aux députés, les conséquences d’une violation de leur serment d’allégeance à l’Etat juif. Aussi, il est out à fait loisible pour Israël, de reprendre le raisonnement français pour ce qu’il en est de la déchéance de la nationalité. Le 11 février 2016, le Président François Hollande a justifié le principe de la déchéance de nationalité de la manière suivante : « Un terroriste qui tue des Français, parce qu’ils sont Français, se met, par son acte lui-même, en dehors de la communauté nationale. » Il a d’ailleurs précisé qui seraient les personnes concernées : « Ça ne concerne que des terroristes, ceux qui tuent des Français, parce qu’ils sont Français et qui portent là un acte de rupture par eux-mêmes ». En réalité, cette déchéance de nationalité ne sera pas réservée qu’aux terroristes, mais à l’ensemble des personnes condamnées pour crime ou délit portant une atteinte grave à la vie de la Nation. L’hypothèse de déchéance de nationalité va donc bien plus loin que ce qui était envisagé dans le projet initial, tant pour ce qu’il en est de la nature des actes à l’origine de cette déchéance mais également au regard des personnes concernées. A l’origine, il n’était envisagé une déchéance de nationalité qu’aux seuls bi nationaux. C’est ce qu’avait indiqué le président français, le 16 novembre 2015, devant l’Assemblée Nationale et le Sénat réunis en Congrès : « La déchéance de nationalité ne doit pas avoir pour résultat de rendre quelqu’un apatride,

mais nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né français, je dis bien ’même s’il est né français’ dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité. ». Dans le texte adopté le 10 février 2016, il n’est plus fait référence aux personnes ayant la double nationalité. La jurisprudence aura bientôt l’occasion de préciser ce qu’est une atteinte grave à la vie de la Nation mais en attendant, Israël pourrait très bien s’inspirer du mécanisme de la déchéance nationale française pour instituer une « nationalité israélienne israélite ou juive » en Israël aux côtés de la « citoyenneté » réservée aux ressortissants du pays qui sont en situation régulière. La possibilité d’être électeurs et éligibles aux élections nationales sera alors réservée aux seuls nationaux. Les pays européens ont renoncé à leur identité nationale au profit d’une citoyenneté européenne en abandonnait leur monnaie, leur frontière leur Loi nationales au profit d’une entité supra national. La nationalité fait pourtant partie d’un des aspects de l’Etat de la personne, c’est-à-dire de ce qui l’individualise et détermine ses droits dans ses relations à autrui, comme le sont son nom, son prénom, son adresse, sa date et son lieu de naissance, son régime matrimonial… Intuitivement, les pays européens commencent à mesurer la gravité de la renonciation à cet aspect de l’identité nationale, ce qui n’est pas le cas de tous, puisque la Grande Bretagne a menacé de quitter l’Union Européenne. La France elle-même entend réveiller le sentiment national en organisant une déchéance de nationalité des personnes qui auraient porté atteinte à la vie de la Nation. Israël doit bien évidemment se saisir de ces interrogations internationales sur le concept de nationalité pour l’instituer au sein de l’Etat. L’éviction des députés palestiniens de la Knesset, non parce qu’ils sont palestiniens mais pour atteinte grave à la vie de la Nation (juive) est un excellent début. Saluons donc la proximité de la France et d’Israël sur ce point, et encourageons la poursuite de la réflexion. Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach


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«Vivre mieux et plus longtemps» Philippe Aghion : Repenser la de Michel Cymes croissance économique entre innovation, inégalités et mobilité sociale ; ou encore l’apparente stagnation séculaire des économies développées. Enfin la leçon propose une nouvelle façon à la fois de penser les politiques de croissance et d’apprendre sur les mécanismes de la croissance à partir des erreurs de politique économique.

Il n’est jamais trop tard pour vivre mieux et plus longtemps. C’est ce que rappelle le célèbre médecin et présentateur d’émissions médicales Michel Cymes dans son nouveau best-seller. Une multitude d’informations, de conseils de bon sens et de réflexions, racontés avec humour et gentillesse. Un livre pour se prendre en charge et se faire du bien. L’auteur préconise une meilleure hygiène de vie passant par une alimentation plus équilibrée, l’abandon de petites habitudes néfastes, une pratique sportive plus fréquente et l’application de quelques conseils pour garder la forme. Un de ce livre consacré aux médecins des camps de concentration nazis avait crée une vive polémique. Mise en cause dans le livre du chroniqueur médical Michel Cymes, qui l’accuse de posséder encore dans ses murs des restes de victimes juives du nazisme, l’université de Strasbourg a catégoriquement réfuté ces accusations, mercredi 28

janvier, évoquant des « rumeurs ». Dans Hippocrate aux enfers, Michel Cymes soutient que l’institution universitaire abriterait encore aujourd’hui des coupes anatomiques provenant de certaines des quatrevingt-six victimes juives du médecin nazi August Hirt, qui officiait durant l’Occupation à l’institut d’anatomie de Strasbourg. Les corps ont quitté l’institut en septembre 1945, a rappelé l’université. Après la découverte d’une partie de ces restes en décembre 1944, ceux-ci ont été « enterrés au cimetière juif de Cronenbourg, à l’endroit où fut apposée il y a quelques années la stèle qui porte le nom des quatre-vingt-six victimes, a-t-elle souligné. Depuis septembre 1945, il n’y a donc plus aucune de ces parties de corps à l’institut d’anatomie et à l’université de Strasbourg ». Ylellouche

Cette leçon inaugurale raconte l’expérience qu’a représentée pour Philippe Aghion l’élaboration d’une nouvelle théorie – schumpétérienne – de la croissance économique : une théorie de la croissance par l’innovation et la destruction créatrice, qui fait constamment dialoguer la modélisation avec l’analyse empirique, et qui place la dynamique de l’entreprise au cœur du processus de développement. Cette leçon aborde quelques grandes énigmes de la croissance : le rôle de la concurrence et celui de la politique industrielle ; le « paradoxe argentin » et les trappes de sous-développement ; la relation

Philippe Aghion est professeur au Collège de France, sur la chaire d’économie intitulée « Institutions, innovation et croissance ». Titulaire d’un doctorat, d’un PhD en économie de l’université Harvard, il a enseigné au Massachussetts Institute of Technology, à l’Université d’Oxford, à University College London et à l’Université de Harvard. En 2001, il a reçu la Yrjo Jahnsson Award qui récompense le meilleur économiste européen de moins de quarante-cinq ans. Ses travaux portent principalement sur la théorie de la croissance et l’économie de la connaissance. Il est notamment l’auteur de Endogenous Growth Theory, avec Peter Howitt (MIT Press, 1998 ; Dunod, 2001),Competition and Growth, avec Rachel Griffith (MIT Press, 2006), Inequality, Growth, and Globalization, avec Jeffrey Williamson (Cambridge University Press, 1999) ;L’Économie de la croissance (Economica, 2010) ; Repenser L’État, avec Alexandra Roulet (Seuil, 2011) ; et Changer de modèle, avec Gilbert Cette et Élie Cohen (Odile Jacob, 2014). Philippe Aghion a participé à la commission Attali qui avait mise en place il y a quelques années par N. Sarkozy. YL

Et si je répondais du Tac au Tac? Dix idées qui coulent la France de David Thesmar et Augustin Landier De Bruno Adler et Stéphane Krief «Pour sauver l’emploi, il faut sauver l’industrie», «C’est à l’Etat de nous sortir du marasme et de préserver la croissance», « Les marchés, c’est la dictature du court terme», «La solution à la crise, c’est plus d’Europe!» - voilà autant de clichés coriaces qui pourrissent le débat public en France, entretiennent la morosité ambiante et finissent par couler le pays. Des évidences postiches, des mythes néfastes qu’Augustin Landier et David Thesmar décryptent ici d’une plume acérée, dénonçant du même coup les lobbies qui les entretiennent et abordant au passage nombre de questions très concrètes: pourquoi avons-nous peur de la robotisation? A quoi doit servir un ingénieur à l’heure du numérique ? Pourquoi nos PME peinent-elles à trouver de l’argent ?... Il est temps d’entrer dans l’ère postindustrielle, d’aller vers une société de services et une économie dématérialisée. Pour ce faire, finissons-en d’abord avec un capitalisme de subvention, empoisonné par la nostalgie des

Trente Glorieuses. Telle est la cure de désintoxication à laquelle invite ce livre salutaire. YL

Dans un livre qui vient de paraitre, deux pros du bon mot confient leurs recettes pour briller au boulot et sur les réseaux sociaux où les joutes verbales s’engagent au quotidien. Un art de la repartie qui nécessite de la pratique.

Répondre du tac au tac est une puissante arme de séduction et de pouvoir. Le secret de ceux qui ont te sens de la repartie ? L’audace, le calme et la confiance en soi. En s’inspirant des outils issus de la psychologie cognitive et de l’art dramatique, cet ouvrage propose des exercices d’entraînement et des mises en situations qui vous permettront d’avoir toujours le bon mot! Pour répondre à toutes sortes de remarques désobligeantes et déstabilisantes, les auteurs vous offrent également un recueil jubilatoire de répliques-clés utiles pour vous positionner dans le «face à face» et redresser la barre en toutes situations. YL


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Une économie de guerre s’impose-t-elle en Tunisie ?

Déjà en guerre contre le terrorisme, la Tunisie sera probablement confrontée au risque d’un conflit armée en Libye. Face à cette nouvelle conjoncture, une économie de guerre s’impose-t-elle en Tunisie ? Par économie de guerre, on nomme les pratiques économiques exceptionnelles mises en œuvre lors de certaines périodes historiques de fortes agitations. Mais ces pratiques ne sont pas tributaires nécessairement de l’existence de conflits armés. L’économie de guerre a pour objectif le maintien des activités économiques indispensables à un pays, comme l’autosuffisance, la dissuasion de la consommation privée, la garantie de la production des aliments et le contrôle de l’économie depuis l’Etat.

Intervention imminente ! Tout porte à croire que l’intervention de l’Otan en Libye est imminente. La frappe aérienne effectuée vendredi, par l’aviation américaine, et qui a visé un camp de Daéchiens à Sabrata, augure une succession d’événements dans les jours qui vont suivre. C’est une question de temps. Cette succession d’événements, la Tunisie s’y est préalablement préparée. Même si on clame, à for et à cri, que nous sommes contre toute intervention militaire en Libye, il n’empêche que nous avons été acculés à nous préparer à une telle éventualité. En ce début du mois de février, dans le

sud tunisien, des opérations de simulation d’évacuation de blessés de guerre libyens ont été effectuées. Une opération dans laquelle se sont investis les hôpitaux de Tataouine et Médenine notamment, avec leurs équipes médicales et paramédicales. Nous ne pensons pas que ces opérations et leur timing étaient éminemment fortuits. Mais plus important que l’aspect d’évacuation des blessés, comment la Tunisie s’est-elle préparée économiquement à un flux massif de ressortissants libyens sur son territoire, à une augmentation de la demande intérieure, à une probable hyperinflation, et à une éventuelle pénurie au niveau des produits énergétiques ? Même si on sait d’avance que les pays qui vont envahir la Libye ne vont pas abandonner la Tunisie à son propre sort, il est quand même important de rappeler que les mesures d’accompagnement dont les « mécènes » vont la faire bénéficier ne sauraient traduire, en définitive, les grandes difficultés auxquelles ce pays va faire face dans les semaines, voire les mois à venir. Et ce ne sont pas les 500 millions d’euros accordés à la Tunisie au titre d’une nouvelle assistance macro financière de la Commission européenne ou encore les lignes de crédits signés, ici et là, qui vont nous permettre de sortir de l’auberge. Le coût d’une guerre en Libye est plus important que ces rallonges financières… La Tunisie est confrontée, en effet, à un risque d’hyperinflation que va provoquer l’augmentation de la demande intérieure. Au niveau des biens de consommation, mais également au

niveau des services. L’Etat doit, de ce fait, effectuer un contrôle exhaustif de la politique monétaire pour pallier un tel phénomène. La Tunisie est appelé, par ailleurs, à favoriser l’autarcie au niveau des produits de base, à mettre en place des mesures de réduction de la consommation privée pour éviter toute tension inflationniste, voire à changer sa politique agricole en dirigeant ces cultures vers la production de quantités plus importantes de céréales. Si pour de nombreux pays non belligérants et territorialement ou économiquement proches d’une zone de conflit armé, l’économie de guerre est une occasion de croissance et de développement, car ils peuvent alors augmenter leurs exportations aux belligérants, nous ne pensons pas que cette thèse s’applique à la Tunisie. Malheureusement. YVES PEREZ


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Le billet d’humeur de Bernard Korn Brzoza

10 ans déjà la tragédie d’Ilan Halimi, 10 ans c’était hier, et pourtant dans le collectif quotidien, dans le collectif communautaire, dans le collectif nationale, « remord collectif » c’était devenu un vague souvenir, une détresse lointaine presque un oubli, c’est là en fait le danger l’oubli banalise le crime, l’oubli est la porte ouverte à la résurgence d’un tel drame, l’oubli aussi du procès et des sanctions mineures sur les protagonistes de ce crime. Rassemblement, recueillement, les prières n’apaisent pas plus que les discours, la douleur contenue n’est pas de la résilience, elle lance des vagues et ravive la tragédie à son paroxysme, la douleur reste une, elle est indivisible, elle ne veut pas s’oublier, elle est accrochée à notre mémoire, elle perpétue et divinise l’absent. Il y eut de merveilleux plaidoyers s’ajoutant à des circonstances aggravantes pour s’achever en circonstances atténuantes, la justice de l’excuse, une justice sociale, la justice de la repentance et du pardon : alors que dans ces désordres péri urbains, banlieues abandonnées, des zones sous tutelle de chefs de gang, la peur seule broyant le courage citoyen, le racket irrationnel des représailles : ainsi ce crime inique puisque les responsables pourraient être la société civile, l’indifférence politique, et le laisser faire pour ne pas froisser un électorat versatile. Et son exemplarité républicaine est mise en doute. La France dans sa gouvernance exécutive a peur, la colère des banlieues, triste souvenir: les citoyens ne se manifestent pas lorsqu’ils

sont témoins d’une tragédie, une justice qui menace plus les victimes que les délinquants. La mort d’Ilan Halimi, l’hésitation à désigner un crime antisémite, première tragédie mortelle touchant notre communauté. L’évidence que l’on a cru anecdotique, une circonstance définie par une stratégie et une pensée « les juifs sont riches » moteur à l’essentiel du martyr d’Ilan Halimi et la République mère de tous ces enfants a prononcé encore et encore des discours, ceux là furent les premiers, repentance, erreur, mal des banlieues, intégration mal maitrisée, en rupture d’éducation, désintégration. Spectre lamentable pour le futur, vision de l’échec de la politique sociale ou l’aveuglement de l’indifférence, des certitudes que le mal antisémite n’était plus une raison de tuer. La suite du dessein antisémite d’une société qui se libère de la parole anti juive, la banalité de l’injure, l’inconscience judiciaire de tergiverser sur la sanction, la fracture entre le silence antisémite et la haine politique d’Israël qui peut s’exprimer en public à créer les bases comme le dit si bien, BHL « l’antisémitisme est en train de devenir une religion planétaire ». Et si c’était vrai ? Constat, il faut se rappeler l’attentat de la rue Copernic quand le premier ministre de l’époque parlant des victimes dit « des victimes innocentes » pour différencier les juifs des autres, le silence amer d’une opinion qui ne relève pas le défi de la vérité se meurt dans son éthique d’état. Une question que je me pose, depuis quand « cette déferlante antisémite a-t-elle réellement commencé ? » Peut-on dater avec précision la première explosion antisémite verbale, li-

bérée de toute censure ? » Peut-on dire que depuis la tragédie d’Ilan Halimi la situation des juifs de France s’est dégradée ? Il y a autant de réponses qu’il y a de non juifs ! Et ces 12 pseudos ambassadeurs français qui dans une tribune libre du journal « le Monde » » appellent à une coalition militaire internationale contre Israël ». Oui, faisant suite à ce déferlement pitoyable de nos fidèles ennemis, par voie de presse, par des reportages insinuant notre légitimité, la horde médiatique sur les événements en Israël, ce conflit qui enflamme l’occident pour des raisons difficilement discernables, poudrière incandescente dit on à la merci d’un fou que l’UE et d’autres considérant Israël responsable. Une commission des affaires étrangères et de la Défense dirigée par Tzipi Livni chargée de comprendre le pourquoi « des informations biaisées » « faux rapports », catastrophes des mots » que certains journalistes délivrent à la presse sont préjudiciable et favorables au terrorisme. Tsipi Livni demande « vers une approche plus réelle et considère que certains médias et journalistes font plus de dégâts à Israël que les terroristes arabes eux-mêmes ». Une Autorité Palestinienne avec un exécutif douteux martelant impitoyablement sa haine d’Israël, jusqu’à refuser une entité juive au Moyen Orient, appelant dans des discours qui ne laisse aucun doute sur la poursuite de « l’intifada des couteaux ». Reste une question, cet acharnement à vouloir un tel accord au Moyen Orient, Mahmoud Abbas , président depuis 2005, mandat échu en 2009, non reconduit faute de nouvelle élection, ne lui reste que le titre sans l’ar-

bitrage du peuple palestinien, par ailleurs il aurait été accusé d’avoir détourné 100 millions de dollars sur 700 millions reçus, il a été mis en cause pour corruption lui et deux de ses fils par le congrès américains. Accord également avec le Hamas, fourmilière de radicaux de l’état islamique, ceux la même qui veulent détruire Israël, ceux la même qui font dire à Manuel Valls, notre premier ministre que le risque d’attentat en France n’a jamais été aussi élevé et que le risque zéro n’existe plus. Cette détermination européenne semble incompatible avec les vœux palestiniens qui dans des discours sans équivoque tenus par le « président de l’Autorité Palestinienne » « tous les palestiniens du Hamas jusqu’aux communistes, nous voulons un état palestinien dans les frontières de 1967 : ne parlons pas de rêve ».Sans ambigüité ! De plus, suite à une relation plus étroite et amicale avec Israël, la ministre des Affaires Etrangères de l’UE madame Federica Mogherini revient à une position moins tranchée sur l’étiquetage des produits venant des « territoires » » et laisse à chaque pays membre de l’UE aura le choix d’étiqueter ou pas les produits venant des territoires » Quant à « BDS », » le Conseil de Paris a adopté lundi 15/02/2016 un vœu condamnant les appels au boycott d’Israël et les actions anti israéliennes du mouvement anti juif BDS. Egalement « tout rassemblement sur l’espace public parisien et interdit l’accueil dans les établissements publics ou subventionnés de la Ville des événements visant à promouvoir le boycott d’Israël ». Bernard Korn Brzoza

Zoom sur l’actualité communautaire La semaine passée devant un large public a eu lieu au Beth Eliahou à Paris 10é une très intéressante conférence de Victor Hayoun originaire de Tunisie (Nabeul et la Goulette) sur le thème : D’où vient votre nom?

M. Hayoun qui est également directeur de l’institut de recherche à l’AMI à Nathanya expliqua en détail les origines géographiques et étymologie de ces noms. Les noms de famille originaires du Maghreb sont innombrables et variés certains sont aujourd’hui très répandus, d’autres ont

totalement disparu. Le chercheur a répertorié plusieurs dizaines de milliers de patronymes.

tés. Les lauréats de cette année sont le Grand Rabbin Olivier Kaufmann et le Rav Yaacov Monsonego de Toulouse. Félicitations !

La remise du Prix Edmond Tenoudji du FSJU a eu lieu jeudi dernier au centre Rachi en présence de très nombreuses personnali-

Y.Lellouche



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Parachat Ki Tissa : L’impact de la Tsédaka

Résumé : D-ieu prescrit à Moïse de recenser les hébreux indirectement, en mettant en place un don obligatoire d’un demi-sicle par tête. Il lui décrit ensuite la vasque de bronze pour les ablutions sacerdotales des grands prêtres ainsi que l’huile dont seront oints le sanctuaire et ses desservants, et enfin la composition de l’encens. Après avoir désigné Betsalel et Aholiab pour accomplir ces divers travaux, et avoir renouvelé l’exigence du chabat comme signe exclusif entre D-ieu et le peuple d’Israël, il confie les tables de la loi à Moïse. Pendant ce temps, le peuple s’impatiente et demande avec «brutalité» à Aaron de leur confectionner une idole qui remplacera Moïse … La clameur «impie» gronde et parvient jusqu’au Sinaï : D-ieu fait descendre Moïse. Celui-ci, prenant connaissance de la faute du Veau d’Or, laisse tomber de ses mains les tables. Sous ses ordres, ceux qui sont restés fidèles à D-ieu principalement la tribu de Lévi, passent au fil de l’épée les rebelles. D-ieu décrété alors qu’il ne résidera plus parmi eux, mais les guidera par un intermédiaire. Moïse prie pour le pardon des fautes et est exaucé. D-ieu lui révélera Sa gloire et Ses treize attributs de miséricorde, puis réitère les commandements prescrits lors de la première ascension au Sinaï. Lorsque Moise redescend enfin, avec une copie des tables, son visage rayonne tant qu’il doit porter un voile. Le fait que l’assemblée d’Israël (les descendants des tribus Hébreux à proprement parler) n’avait pas réussi à empêcher cette « faute » du veau d’or, leur sera imputé et c’est tout Israël qui aura à en supporter les conséquences. La sanction de cette «faute» sera différée à travers tout le temps de l’Histoire après intercession de Moïse. Le premier verset de la paracha dit : «Lorsque tu feras le dénombrement des enfants d’Israël, chacun d’eux devra payer à

l’Eternel le «rachat» de sa personne…ainsi il n’y aura pas de peste, parmi eux, lors de leur comptage». Un commentaire de Rachi nous enseigne : «Lorsque les personnes sont comptés, le mauvais œil a de l’emprise!». Il apparait ainsi que le principal objectif de la collecte des demi-Chekel n’était pas de remplir les caisses.. Le sens véritable de cette collecte avait pour but d’inciter les enfants d’Israël à faire la Mitsva de la Tsedaka, dont la principale vertu disent le Sages, était de repousser les forces du mal…comme dit la fin du verset : «Et il n’y aura pas de peste parmi eux ». Par conséquent en offrant le « Mahatsit Achekel », chacun d’eux repoussait les effets négatifs du dénombrement, comme l’écrit Salomon dans les Proverbes : «La Richesse ne sert à rien au jour de la colère, mais la charité sauve de la mort!». Le Talmud relate un récit à propos de Rabbi Yohanan Ben Zakai, qui rêva au lendemain de Roch Hachana d’un décret du ciel contre ses neveux, et qui disait qu’ils allaient perdre 700 dinars au cours de l’année. Rabbi Yohanan garda le secret et incita ses neveux à distribuer cette même somme à des pauvres. Cependant en dépit de l’insistance du Rabbi, ses neveux ne distribuèrent que 683 dinars.. .quelques jours plus tard ils reçurent par hasard, un avis d’imposition du gouverneur de 17 dinars !. Rabbi Yohanan les tranquillisa : «On ne vous demandera pas plus !». Il leur fit part de son rêve et leur expliqua les raisons pour lesquelles il les incita à donner cette somme globale précisément pour la Tsédaka. Ils lui dirent : Pourquoi dans ces conditions n’as-tu pas dit d’emblée au lendemain de Roch hachana de nous acquitter de cette somme? Parce que je souhaitais que vous donniez uniquement cet argent pour le respect de la Mitzva de la Tsedaka dit Rabbi Yohanan. Cependant le Talmud nous enseigne que celui qui dit : «Cette pièce de monnaie est pour la Tsedaka, afin que mon enfant vive!» ou encore «Pour que je mérite le Monde Futur» Est un authentique Tsadik !. De même, si une personne donne la Tsedaka pour «des raisons

strictement personnelles» celle-ci ne perd pas la récompense qui est liée à la mitsva. Le donateur n’est pas considéré comme «un serviteur qui sert son Maître pour recevoir un salaire» mais plutôt comme celui qui utilise la récompense uniquement comme motivation. Qu’importe la raison disait notre Maître rebbi Fraji Uzan zatsal, l’essentiel est de donner ! Un commentaire du Tour dit : «Qu’une personne ne s’appauvrira jamais pour avoir donné de la Tsédaka» de même : «Qu’il ne subira aucun tort pour s’être consacré à ce commandement!». Par ailleurs il est mentionné dans le Choulhane Aroukh Oré Déa : «Ceux qui auront pitié des pauvres susciteront à leur égard la «Rahmanout-La miséricorde de l’Eternel». Chacun doit se convaincre de l’idée que, de même qu’il s’adresse constamment au Créateur pour réclamer Santé, Bonheur et Prospérité… et souhaite qu’il l’entende, de même nous devons prêter attention aux demandes des pauvres!. Notre Maitre rebbi Fraji Uzan zal disait que celui qui donne au pauvre, le réconcilie avec D-ieu!. Le Roi Salomon insiste sur la vertu de la Tsedaka qui sauve de la mort! Et il écrit en substance : «Sur le chemin de la Tsedaka se trouve la Vie et son sentier aboutit à l’immoralité!». Le Gaon de Vilna explique : « Que même, si l’homme décide de choisir une conduite contraire aux principes de la Thora, mais consacre néanmoins une partie de son temps à la MItsva de la Tsedaka, il méritera la Vie Eternelle!». Le péché du veau d’or est un événement tragique majeur qui aura de très lourdes conséquences tout au long de l’histoire du peuple d’Israël à tel point que D-ieu dit à Moise : «Laisse que ma colère s’enflammer contre eux et que je les anéantisse».Mais Moïse intercéda en faveur du peuple. Le verset dit : «Aron vit (le veau d’or) et il érigea devant lui un autel en proclamant : A demain une solennité pour l’Eternel !». Le Rav Emmanuel Chouchena zatsal expli-

quait : Le peuple ordonna en effet à Aron de lui fabriquer une idole de métal mais celui-ci voulu «gagner du temps» en demandant aux hommes d’apporter les bijoux de leurs épouses..Supposant que celles-ci refuseraient. Aron opta pour la confection de ce veau d’or disent les Sages, pour sauver Israël ; sachant que si un roi et un prêtre étaient assassinés le même jour, D-ieu détruirait le monde entier, d’autant que le peuple révolté, avait déjà assassiné Hour, de la tribu royal de Yéouda, qui s’était déjà opposé avec véhémence à la fabrication de l’idole. Par conséquent, si Aron refusait à son tour de s’exécuter, il aurait ainsi entrainé la destruction du monde. De nos jours disent les Sages, le «Veau d’or» peut avoir différents aspects comme par exemple : La soif d’argent, les plaisirs ou même les honneurs qui entrainent l’homme à sa perte. Notre maître le rav Emmanuel Chouchena zatsal disait : «Ce sont souvent ces nouveaux «veaux d’or» qui détournent l’homme de sa vocation première, celle de transmettre le véritable message de la Thora». Début du chabat : 18h10 Fin du chabat : 19h17 Yvan Lellouche



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Le budget militaire de l’État hébreu : 15 milliards d’euros

L’Etat hébreu a consacré 5,2% de son PIB à ses dépenses militaires pour l’année 2014 D’après l’étude “Perspectives mondiales dans les domaines de la défense et de l’aérospatiale” récemment publiée par le cabinet Deloitte, Israël a consacré 5,2% de son PIB à ses dépenses militaires pour l’année 2014, faisant de l’Etat hébreu le 7ème pays au monde en matière de dépenses militaires en pourcentage de PIB.

Une substance radioactive retrouvée en Irak Un appareil radioactif ayant disparu en Irak a été retrouvé près d’une station-service de Zoubaïr, dans le sud du pays, selon le porte-parole du ministère irakien de l’Environnement, a rapporté Reuters dimanche.

environnementale de la province de Bassora, le 15 novembre, de la « perte » d’un matériau radioactif, a déclaré Khajak Ferwir, à la tête du département Radiation de la Commission, ajoutant que des recherches étaient en cours pour tenter de le retrouver.

Selon ce responsable, le matériel, préservé dans un étui de protection de la taille d’un ordinateur portable, était en bon état et aucune inquiétude n’est à se faire quant aux radiations émanant de ses matériaux

L’exposition à cette substance, constituée de quelques grammes d’Iridium-192, peut provoquer des brûlures à court terme et le cancer sur une période plus longue, mais le matériau ne peut pas être utilisé pour fabriquer une arme, a assuré M. Ferwir.

« Un passant a découvert l’appareil radioactif à Zoubaïr et a aussitôt averti les forces de sécurité, qui sont arrivées(…) et l’ont récupéré », a déclaré le chef d’une commission de sécurité du conseil de la province de Bassorah. « Après les premières vérifications, je suis en mesure de confirmer que l’appareil est parfaitement intact et qu’il n’y a absolument pas lieu de s’inquiéter pour la radioactivité », a-t-il ajouté. Les autorités irakiennes étaient à la recherche d’une substance radioactive disparue dans le sud du pays il y a plus de trois mois, avaient annoncé jeudi des responsables. Le groupe américain de services pétroliers Weatherford avait informé la Commission

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Selon un responsable de la sécurité de Bassora, cette substance faisait partie d’un dispositif utilisé pour détecter des fuites ou autres défaillances sur des morceaux de tuyaux soudés. Le matériau, qui appartient à une entreprise turque associée à Weatherford, a disparu de l’un des entrepôts de la firme américaine en novembre dernier, a-t-il annoncé. Jabbar al-Saadi, membre du Comité de sécurité de la province, a précisé que le matériau était considéré comme disparu et non volé, assurant à son tour qu’il ne pouvait pas être utilisé pour fabriquer une arme.

Le budget militaire de l’État hébreu est le 17e au monde, avec plus de 15 milliards d’euros consacrés à la dépense militaire en 2014 en terme absolus. Oman est en tête de liste des pays dépensant le plus pour leur défense par rapport à leur PIB, (11,6%), suivi de l’Arabie Saoudite (10,4%), et du Soudan du Sud (9,3%). Les Etats-Unis est en tête des 25 pays ayant les plus grandes dépenses militaires, avec près de 600 milliards d’euros, soit 40 % de l’ensemble des dépenses militaires du monde.

La Chine, arrive en deuxième position avec près de 200 milliards d’euros, suivie par la Russie avec 75 milliards d’euros. Selon le rapport, il faut s’attendre à une reprise des dépenses mondiales à la défense dans les années à venir en raison de la menace grandissante du terrorisme, des tensions, et du manque de stabilité au MoyenOrient. Le but de ces nouveaux investissements est de moderniser les capacités défensives des pays, et de développer des technologies innovantes concentrées sur la cyberguerre, les renseignements et l’électronique. “L’industrie de défense israélienne a un avantage, car elle fournit des solutions à l’évolution des besoins des armées modernes afin de faire face aux menaces qui exigent le recours à des mesures plus précises”, a déclaré Eli Tidhar, membre de l’équipe israélienne auprès de Deloitte. Source: i24News (Copyrights)


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3 attaques terroristes déjouées Deux blessés dans une attaque dimanche matin terroriste arabe à Jérusalem Une attaque au couteau a eu lieu à la porte de Damas, une des entrées de la vieille ville de Jérusalem, vendredi matin.

Une série de tentatives d’attaques au couteau ont été déjouées par des soldats de Tsahal dimanche matin. La première attaque a eu lieu tôt dimanche matin, quand une adolescente terroriste armée d’un couteau a été arrêtée après avoir tenté d’attaquer au contrôle du carrefour Tapouah. Armée d’un couteau, la terroriste de 17 ans, une résidente du village arabe de Qusra en Samarie, s’était placée à proximité d’un arrêt de bus, mais a été découverte et arrêtée avant qu’elle n’ait pu attaquer. Lorsque des hommes de la police des frontières lui ont ordonné de s’arrêter, elle s’est approchée d’eux, un couteau à la main, mais s’est arrêtée quand les soldats ont pointé leurs armes. Personne n’a été blessé.

Deux agents de la police des frontières ont été légèrement à modérément blessés lors de l’attaque, avec des blessures dans le haut du corps, et le terroriste a été éliminé. Une femme arabe de 50 ans qui passait dans la zone de l’attaque a été légèrement blessée à la jambe par des éclats de balle alors que le terroriste était abattu. Plus tard dimanche matin, une jeune terroriste arabe de 14 ans a attaqué des soldats israéliens juste à l’extérieur de Bani Naim, à l’Est de Hevron. Le jeune terroriste a ouvert la porte d’une jeep de Tsahal en vue de poignarder des soldats, mais a été maîtrisé et placé en détention. Personne n’a été blessé dans l’attaque. Quelques minutes plus tard, un autre terroriste arabe a tenté de poignarder des civils israéliens à un carrefour près de la ville de Huwarra, en Samarie. Le terroriste a été abattu sur place avant qu’il ait réussi à atteindre ses victimes désignées.

« Un terroriste a attaqué une escouade d’agents par derrière, poignardant et blessant légèrement deux policiers, l’équipe a répondu en ouvrant le feu et neutralisé le terroriste, » a indiqué la police dans un communiqué, identifiant le terroriste mort comme âgé de 20 ans et venant de Kafr Aqab, situé au nord de Jérusalem. Le terroriste avait apparemment une carte d’identité bleue, indiquant une résidence permanente en Israël. Les équipes du Magen David Adom (MDA) ont fourni un traitement médical aux blessés sur le site de l’attaque avant de les évacuer à l’hôpital Shaaré Tsedek de la capitale. Une femme arabe qui a subi de légères bles-

sures à la jambe par des éclats de balles, a reçu un traitement sur les lieux. Il s’agit de la quatrième attaque à la porte de Damas en une semaine. L’attaque de vendredi vient au lendemain d’une attaque dans un supermarché Rami Lévy à Shaar Binyamin, dans laquelle Tuvia Weissman, 21 ans et père d’un enfant a été assassiné, et Avi Avital, 36 ans, a été légèrement blessé par deux terroristes arabes âgés de 14 ans (!!!).


SÉCURITÉ

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Nasrallah menace d’une « attaque nucléaire » sur le réservoir d’ammoniac de Haïfa

Israël dévoile de nouveaux équipements militaires

Le chef du groupe terroriste Hezbollah qui dirige de facto le Liban, Hassan Nasrallah, a menacé mardi soir dans un discours télévisé depuis son bunker des bas fonds de Beyrouth de frapper le réservoir d’ammoniac de Haïfa avec un missile. « Le Hezbollah a une « bombe nucléaire », Haïfa a 15 tonnes d’ammoniac, et toute attaque par un missile du Hezbollah va les transformer en une bombe nucléaire qui causerait la mort de dizaines de milliers, » a-t-il déclaré.

Les Industries Aérospatiales d’Israël (IAI) ont dévoilé cette semaine à l’exposition internationale de l’aviation de Singapour de nouveaux missiles de la classe « Roamer » qui ressemblent à des drones, mais sont en fait des missiles qui planent dans l’air jusqu’à ce qu’ils se verrouillent sur leurs cibles, et les détruisent. IAI a également dévoilé le Rotem, un petit drone qui peut se déplacer dans les environnements urbains. Le Rotem est un drone électrique léger qui peut être exploité par un seul soldat, et a la capacité de rester en l’air pendant 30 minutes. Le drone est équipé d’une camera thermique électro-optique et est lancé verticalement à partir d’un petit lanceur. Le Rotem est simple à utiliser, permettant l’entrée par les fenêtres et les manœuvres autour de clôtures. Le nom de ce nouveau modèle de missile qui a été révélé à la fin d’un processus de développement qui a pris plus de deux ans, est le Harpy NG, et est considéré comme la prochaine génération de ce que les IAI appellent ses « systèmes flânage d’attaque, » se referant à la capacité de ces modèles de flâner sur une cible avant de la détruire. Comme ses prédécesseurs, le Harpy NG est lancé à partir d’une lanceur placé sur un camion ou un navire, mais ses propriétés lui permettent de rester plus longtemps dans les airs, et en particulier de mieux identifier les radars ennemis, qui sont la cible suprême de

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ce genre d’engins afin de préparer l’arrivée d’avions pilotés. Le nouveau Harpy peut mieux détecter les radars en raison de l’expansion de la bande passante installée, dont la gamme de fréquence a été réduite. De cette façon, le missile est capable de détecter plus d’installations radar ennemies. Le temps de vol du nouveau missile a été augmenté de 40% par rapport au modèle précédent, ce qui signifie qu’il peut planer pendant environ 9 heures, volant à une altitude de 15 000 pieds et a une vitesse moyenne de 120 km/h. Il peut donc couvrir d’énormes distances. Cela signifie que si il est utilisé par les forces aériennes, il peut être utilisé pour aveugler les systèmes radar ennemis. Le système interne du nouveau modèle a été amélioré et peut être programmé par l’opérateur, exécutant plusieurs scénarios d’attaque du type tir et oubli, et si le missile reconnaît que la cible principale n’est pas à l’endroit prévu, il se guide pour exploser sur une cible secondaire dans une zone prédéterminée. Comme les modèles précédents de la même famille, le nouveau Harpy a une ogive transportant 15 kilos d’explosif et son poids total atteint les 160 kilos. Il sera possible de lancer 12 missiles ensemble ou séparément depuis chaque lanceur. Chaque batterie est composée de trois lanceurs et d’un véhicule de commandement.

« Israël craint que, dans la prochaine confrontation avec le Hezbollah, nous allons bombarder les installations de gaz de Haïfa, » a également affirmé Nasrallah, avant d’ajouter qu’il y a des experts israéliens qui disent que « un missile frappant le réservoir d’ammoniac serait comme une bombe nucléaire. » Des discussions pour retirer le dangereux réservoir d’ammoniac de Haïfa sont en cours depuis plusieurs années, alors que la possibilité d’une fuite toxique présente un danger extrême pour des dizaines de milliers de résidents a proximité. L’ancien ministre de l’environnement Amir Peretz avait déclaré en 2013 qu’il agirait pour enlever de toute urgence l’énorme usine d’ammoniac de la ville portuaire, et

l’actuel ministre de l’environnement Avi Gabai a promis que le réservoir serait démantelé dans les trois ans. Dans une déclaration sarcastique après le discours de Nasrallah mardi, la ville de Haïfa a « remercié » le chef terroriste pour avoir soulevé la question, exprimant l’espoir que cela conduirait le gouvernement à prendre des mesures pour éliminer le dangereux réservoir. « Nous allons continuer à lutter par tous les moyens à notre disposition pour la sécurité et la santé des habitants du nord. Nous ne pensons pas que le pays doit être dirigé d’après le discours hautain de Nasrallah, mais nous sommes heureux qu’il aide à mettre le problème le plus important et inquiétant à l’ordre du jour, même si cela vient d’un homme effrayé qui se cache depuis des années dans un bunker au Liban, » a déclaré la ville. Le ministre Gabai a également répondu à la déclaration de Nasrallah, disant que « le réservoir d’ammoniac est un risque pour l’environnement et la sécurité. Nous travaillons à retirer le dangereux réservoir de Haïfa par la création d’une usine de production d’ammoniac dans le sud, et nous allons accepter les propositions de soumissionnaires pour construire l’usine à la fin du mois de mars. »



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Sommet International : Patrick Maisonnave à Jérusalem pour le «Plan de Paris»

Bizarre! Le CNC n’a pas d’argent pour le «Festival du Cinéma Israélien» Oscars. L‘actrice Elsa Zylberstein, prochainement à l’affiche aux côtés de Jean Dujardin dans Un plus une de Claude Lelouch est la marraine de cette 15ème édition.

Le Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC) a décidé de ne plus « accompagner financièrement » le festival du cinéma israélien justifiant cette décision par les « fortes contraintes budgétaires » de l’organisation. Le CNC est rattaché au ministère de la Culture et de la Communication et s’occupe de financer l’audiovisuel et le cinéma en France. Cela faisait maintenant 15 ans que le CNC soutenait financièrement le festival à hauteur de plusieurs milliers d’euros. Cette décision a été prise a priori bien avant que le Festival du cinéma israélien ait présenté le programme de ses festivités 2016 et ait fait parvenir sa volonté de moderniser le festival. Times of Israel LE PLUS EN 2015 israPresse : «Le rideau s’est levé sur le 15ème Festival du film israélien à Paris lundi 13 avril. Ce rendez-vous très attendu des cinéphiles mais aussi d’un plus large public de spectateurs est l’occasion de découvrir les dernières créations en provenance d’Israël. Pendant 8 jours, le public français peut assister à des dizaines de projections, de la série au documentaire en passant par les fictions, tous genres confondus. Régulièrement récompensé, le cinéma israélien jouit depuis plusieurs années d’une excellente réputation dans le monde et a séduit le grand public grâce à Hatufim, série ayant inspiré Homeland, les films, souvent primés, de Shlomi et Ronit Elkabetz ou encore le documentaire The Gatekeepers, nominé aux

A la recherche de pépites Pour sélectionner les films diffusés lors de cet évènement, son créateur, Charles Zrihen, se rend régulièrement en Israël et écume les festivals notamment à Jérusalem et Haïfa. Afin d’être retenus, les films doivent être suffisamment récents, de qualité et connaître déjà un certain succès en Israël. Charles Zrihen entretient de solides relations avec producteurs et distributeurs israéliens. C’est ainsi qu’il a déniché l’une des perles de cette semaine cinématographique, le film Zero Motivation, de Talya Lavie. Ce film douze fois nominés aux Ophirs (les Oscars israéliens) raconte l’histoire d’une unité de jeunes femmes soldats isolées dans le désert. Refusant d’être l’étendard d’un quelconque message politique, ce festival est avant tout le rendez-vous de la culture cinématographique israélienne. Il s’agit de mettre en lumière les différentes facettes de la société israélienne avec notamment Shtissel, une série – bientôt en DVD – racontant l’histoire d’une famille de Juifs orthodoxes à Jérusalem. Pendant des années, ce qu’on appelle l’Israël-bashing était en vogue. En effet, les films qui plaisaient en France étaient souvent ceux qui se montraient très critiques à l’égard de l’Etat hébreu. Ainsi, la question des territoires tendait à devenir le marronnier du cinéma israélien. Depuis quelques années, le public découvre la véritable force de création en Israël et les talents que regorge le pays. Les organisateurs ont d’ailleurs décidé de surprendre les spectateurs en ouvrant cette nouvelle édition avec la comédie Fin de partie traitant de l’euthanasie. Moins que la radicalité, c’est l’audace des auteurs israéliens qui plait désormais. Si les questions relatives au coût de la vie ont été au centre des dernières élections législatives, cette réalité israélienne se retrouve dans le cinéma présenté lors de ce festival puisque on y découvre une jeunesse confrontée à la crise du logement et aux difficultés à trouver un emploi , notamment avec les films Manpower et Vallée.»

Paris a présenté au Conseil de sécurité un document décrivant “des mesures concrètes” qu’elle pense prendre. Des avancées importantes ont été réalisées dans la tentative française de relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens, a rapporté vendredi la chaîne d’information israélienne Channel 2, révélant que la France a présenté au Conseil de sécurité des Nations Unies un document décrivant “des mesures concrètes” qu’elle pense prendre pour faire avancer les négociations. Selon Channel 2, le document soumis à l’ONU montre que la France a déjà lancé l’initiative d’une réunion internationale qui aura lieu en avril entre le Quartette (ÉtatsUnis, Union européenne, Russie et Nations Unies) et les Etats arabes. Le document décrit pour la première fois les mesures que la France prendra pour relancer les négociations actuellement au point mort, y compris une réunion prévue entre les parties israélienne et palestinienne en juillet. Cette semaine, la France avait officiellement présenté à Israël son intention de convoquer un sommet international pour tenter de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Des diplomates français et israéliens ont déclaré que l’ambassadeur français en Israël, Patrick Maisonnave, a rencontré le diplomate Alon Ushpiz au ministère israélien

des Affaires étrangères et lui a présenté les détails du sommet que les Français espèrent organiser cet été à Paris. L’initiative française de convoquer un sommet international de la paix a été présentée le 29 janvier au cours d’un discours de l’ancien ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à Paris. Fabius avait également déclaré que la France reconnaîtra l’État palestinien si l’initiative échouait. Après cette annonce, Yitzhak Herzog, le chef du parti israélien Union Sioniste, s’est exprimé sur la nécessité d’avoir deux Etats séparés et a affirmé croire “beaucoup plus à une conférence de sécurité régionale qu’à une conférence de paix qui n’a pas de lignes directrices”. “Il faut définir ces lignes et s’assurer qu’une telle conférence ne devienne pas un match de boxe mais un lieu favorisant des pourparlers” a-t-il déclaré sur i 24news. Dimanche dernier, Herzog avait présenté sa dernière initiative en matière de politique étrangère, le fameux “plan de séparation”, qui appelle à une séparation temporaire de la Cisjordanie. Le plan prévoit la séparation avec plusieurs quartiers palestiniens de Jérusalem-Est du reste de la ville et la poursuite de la barrière de sécurité en Cisjordanie autour du bloc d’implantations. Source: i24News (Copyrights)


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Conflit Israël-Palestine : Efforts français pour organiser une Conférence Internationale

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Happy Day! La Ville de Paris condamne le BDS. Non au Boycott d’Israël

soutien» autour des parties. «Les réactions de nos partenaires sont pour l’heure plutôt positives», confie une source française, sans pour autant méconnaître les multiples écueils qui se dressent à l’horizon.

Les efforts français pour organiser une conférence internationale sur le conflit israélo-palestinien survivront-ils au départ de Laurent Fabius? On ignore sur ce point les intentions de Jean-Marc Ayrault, qui lui a succédé à la tête du Quai d’Orsay. Mais les diplomates français n’ont pour l’heure pas interrompu l’intense travail de consultation engagé depuis quinze jours. L’ambassadeur de France à Tel Aviv, Patrick Maisonnave, devait d’ailleurs être reçu au ministère israélien des Affaires étrangères afin d’y présenter au directeur politique, Alon Ushpiz, le contenu de l’initiative française. Laurent Fabius, qui a annoncé le 29 janvier dernier vouloir réunir une conférence internationale «dans les prochaines semaines», a aussitôt donné instruction à ses ambassades de sonder plusieurs dizaines de pays sur leur intérêt pour cette initiative. Il en par ailleurs directement évoqué les principaux axes avec le secrétaire d’Etat John Kerry ainsi qu’avec les dirigeants de plusieurs pays arabes, en marge de réunions consacrées à la situation en Syrie et en Libye. Lors de ces entretiens préliminaires, les diplomates français ont indiqué que Paris souhaite mener de larges consultations tout au long du printemps avant de réunir, vraisemblablement en juin, un «groupe de

L’initiative de Laurent Fabius, préparée dans le plus grand secret, intervient en effet dans une période particulièrement sombre. Le fil des négociations entre Israéliens et Palestiniens est totalement rompu depuis l’échec des pourparlers patronnés par John Kerry, en avril 2014, et l’amorce d’un nouveau cycle de violence rend leur reprise hautement hypothétique. La quasi-totalité de la classe politique israélienne est de toute façon convaincue qu’il est impossible de négocier un règlement du conflit avec l’actuelle direction palestinienne. «Mahmoud Abbas est en bout de course et les circonstances se sont rarement aussi peu prêtées à des discussions sérieuses», plaide un responsable israélien sous couvert de l’anonymat, qui précise cependant que son pays attend de connaître les détails de l’initiative pour prendre officiellement position. Si des représentants des deux pays ont déjà eu l’occasion d’évoquer, ces derniers jours, les grandes lignes du projet français, la «réunion de travail» qui devait se tenir à Jérusalem va les contraindre à rentrer dans le vif du sujet. Le gouvernement israélien ne fait pas mystère de son scepticisme, mais aimerait éviter d’avoir à assumer la responsabilité d’un refus. Pour l’heure, ses porte-paroles s’en tiennent d’ailleurs à déplorer que Laurent Fabius ait annoncé vouloir accorder la reconnaissance de la France à l’Etat de Palestine en cas d’échec de la conférence. «Cette promesse ne peut qu’inciter les Palestiniens à esquiver de véritables négociations», déplore un diplomate israélien. Source: Le Figaro.fr

Le Conseil de Paris a adopté lundi un vœu condamnant les appels au boycott d’Israël et les actions anti-israéliennes du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanction (BDS). Le texte voté condamne le boycott envers Israël, les appels au boycott relayés lors de rassemblements sur l’espace public parisien. Le texte précise également que la ville de Paris interdit l’accueil dans les établissements publics ou subventionnés de la Ville des événements visant à promouvoir le boycott d’Israël. LE PLUS. Communiqué : “L’ensemble des Maires « Les Républicains » de Paris ont proposé un second vœu pour condamner les mouvements de boycott contre Israël. Ils demandent à La Ville de Paris de condamner le boycott envers Israël et en particulier les activités du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) et ses activités à Paris qui sapent les efforts du camp de la paix. Ils veulent également que la Maire de Paris interdise l’accueil dans les établissements publics ou subventionnés de la Ville des événements visant à promouvoir le boycott d’Israël”. A SAVOIR LE 16 FEVRIER 2016. «La majorité municipale socialiste, regroupée derrière Anne Hidalgo a décidé de s’en prendre frontalement à BDS. Après avoir refusé de voter un vœu quasi-similaire que la droite parisienne avait proposé en septembre dernier, la gauche socialiste de Paris, présentera bien le sien au conseil de Paris, qui aura lieu du 15 au 17 février. Un

vœu pour demander à la ville de Paris de « condamner le boycott d’Israël ». A l’initiative de ce texte, on trouve Patrick Klugman, conseiller de Paris, maire-adjoint aux relations internationales et à la francophonie, également membre du bureau exécutif du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), dont on connaît la proximité avec l’état d’Israël. « Nous avons décidé en accord avec le maire de Paris de prendre une telle mesure après que des manifestants ont pénétré début janvier à l’intérieur de l’Opéra Garnier pour protester contre la venue de la troupe de danse israélienne Batsheva », confirme Patrick Klugman. « Une ligne rouge a été franchie. Nous ne voulons pas que des gens soient pris en otage de la sorte, et nous restons vigilants afin que les échanges culturels ne soient jamais entravés », se justifie-t-il. Le texte devrait être voté pendant la 7ème commission. « Je n’ai pas encore la date précise », admet le conseiller de Paris. Selon nos informations, les débats devraient avoir lieu le 16 février. En septembre dernier, le groupe Les Républicains avait déjà déposé un vœu similaire au conseil de Paris. « Nous n’avions pas voulu voter en sa faveur parce que nous sentions qu’il s’agissait ici d’une manœuvre de la droite destinée à diviser la gauche à ce sujet », rappelle Patrick Klugman».


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La France : une hostilité sans relache envers l’Etat Juif

Lors de la Journée internationale du souvenir de la Shoah, le 27 Janvier, aux fins de rendre hommage aux victimes de la Shoah, Hassan Rohani, Président de la République islamique d’Iran – un régime qui nie l’existence de la Shoah et ne cache pas son intention de commettre une autre Shoah – est arrivé à Paris pour une visite officielle. Deux jours plus tôt, Rouhani était à Rome, en Italie, où les autorités italiennes, dans un geste de soumission, avaient décidé de couvrir les statues dénudées du musée du Capitole, à Rome. Rouhani avait remercié le Premier ministre italien, Matteo Renzi, pour son « hospitalité ». Il n’a pas remercié le Président François Hollande pour l’avoir accueilli le 27 Janvier. Aucun journaliste ou homme politique français n’a mentionné la Journée internationale de commémoration de la Shoah. Malgré les graves violations des droits de l’homme en Iran, les journalistes français n’ont parlé que de « la modération » et de « l’ouverture » d’Hassan Rouhani.Hollande a évoqué la renaissance d’une « relation fructueuse » entre l’Iran et la France. () Aucun journaliste et aucun politicien français n’a mentionné le négatinnisme et les intentions génocidaires du régime iranien, le fait que les dirigeants de l’Iran scandent régulièrement « Mort à Israël » et « Mort à l’Amérique », le contenu délétère de Palestine, un livre récemment publié par Ali Khamenei, le « guide suprême de l’Iran », ou les dangers toujours inhérents au programme nucléaire iranien. Maints articles de journaux et discours politiques en France ont évoqué les contrats que des entreprises françaises allaient signer avec l’Iran, et le retour de l’Iran dans un harmonieux «concert des nations. » L’Iran a été présenté de tous côtés comme un « allié fiable » de l’Occident dans la lutte contre l’État islamique. L’État islamique n’a jamais été vraiment mentionné par son nom. Les journalistes et les hommes politiques en France, même ceux qui soutiennent le recours à la guerre, utilisent presque uniquement l’acronyme arabe, « Daesh ». Si l’un d’entre eux prononce par inadvertance les mots « État islamique », il explique aussitôt que le « État islamique » n’a pas de liens avec l’Islam. L’aveuglement volontaire qui règne en France concernant les menaces très réelles auxquelles Israël se trouve confronté est caractéristique de l’attitude générale de la France envers Israël au cours des cinquante dernières années. Dans la seconde moitié des années 1960, après la fin de la guerre d’Algérie, la France a adopté une « politique arabe ». Celle-ci reposait sur la création de liens étroits avec

les dictatures arabes et, plus largement, avec des régimes autoritaires du monde musulman. L’objectif était de permettre à la France de conserver une influence, quel que soit le prix, même s’il en résultait des effets néfastes pour le reste du monde occidental. La politique en question impliquait également de couper les liens stratégiques et militaires entre la France et Israël. La France a fourni une aide financière et économique au régime algérien dès la naissance de celui-ci. Elle a abandonné les harkis (Arabes algériens qui ont choisi la France) en échange de l’utilisation maintenue de la base navale de Mers el-Kébir et de la possibilité de mener des essais nucléaires dans le désert du Sahara.[1] Les historiens ne sont pas parvenus à un consensus sur le nombre estimé de harkis assassinés. Les associations de harkis placent le nombre de morts à hauteur de 100.000-150.000. La France maintenu des liens étroits avec la Tunisie et le Maroc, et a établi des relations étroites avec la Ligue arabe : elle s’est présentée comme une voix dans le monde arabe dans les affaires internationales. En 1975, la France est devenue le principal allié occidental du régime de Saddam Hussein en Irak, et a fourni deux réacteurs nucléaires, Tammuz I et II, à l’Irak. Ceux-ci ont été décrits par Saddam Hussein comme les premiers pas vers une « bombe atomique arabe ». La France a également approuvé un contrat entre l’Institut Mérieux, basé à Paris, et la Direction des Services vétérinaires du régime de Bagdad, qui a conduit à la création d’un « laboratoire de recherche biologique. » Ce fut la naissance de la première structure chargée d’élaborer des armes biologiques en Irak.[2] Malgré les sanctions de l’ONU, la France a transféré illégalement des armes au régime de Saddam Hussein jusqu’en décembre 2002. La coopération militaire entre la France et Saddam Hussein a duré jusqu’à la deuxième guerre du Golfe. Peu de temps avant celle-ci, en mars 2003, le journal irakien Babel a qualifié le Président Jacques Chirac de « grand combattant » (Al Mujahid al-Akbar).[3] Dès le début de la guerre, la France est devenue le principal pays occidental à s’opposer aux opérations militaires et au changement de régime en Irak. En 1978-1979, la France a joué un rôle important dans le renversement du Shah et n’a pas pas été étrangère à la naissance de la République islamique d’Iran. Les autorités françaises ontaccueilli Khomeiny quand il a été expulsé d’Irak en 1978, et lui ont permis d’envoyer en Iran des cassettes appelant à la révolution et au djihad contre Israël. Khomeini est rentré à Téhéran à bord d’un avion d’Air France affrété par le gouvernement français. La coopération entre la France et l’Iran islamique a duré jusqu’au

moment où Saddam Hussein a attaqué l’Iran, en septembre 1980. Pour plaire à ses nouveaux amis arabes, la France a décidé d’imposer à Israël un embargo sur les armes en juin 1967, au début de la guerre des Six jours, au moment où Israël faisait face à un danger mortel. L’embargo, plus tard, est devenu permanent. En 1973, lors de la guerre du Kippour, la France a refusé les droits d’atterrissage aux avions militaires américains venant approvisionner Israël. Au début des années 1970, la France a tissé des liens étroits avec l’OLP et est devenu un ardent défenseur de la « cause palestinienne ». Deux ans tout juste après le massacre des athlètes israéliens à Munich, la France a usé de son influence pour que Yasser Arafat soit, en novembre 1974, invité à prendre la parole devant l’Assemblée générale des Nations Unies.[4] En 1978, le président François Mitterrand a reçu Yasser Arafat pour une visite officielle à Paris, et lui a accordé tous les honneurs réservés à un chef d’Etat. En 1979, parce que l’OLP n’avait pas été impliquée dans les pourparlers, la France a exprimé son désaccord avec les accords de Camp David.() En 1982, la France a sauvé Arafat assiégé par l’armée israélienne à Beyrouth, et lui a permis de truver asile en Tunisie, un État client de la France, où il a poursuivi ses activités incendiaires. La France a continué à soutenir Arafat jusqu’à ses derniers instants, et elle l’a soigné dans un hôpital militaire français. Quand Arafat est mort, le Président Jacques Chirac a organisé unecérémonie officielle avant d’envoyer le cercueil au MoyenOrient à bord d’un avion officiel de la République française. La diplomatie française n’a jamais condamné les attaques terroristes contre Israël, mais a toujours qualifié les ripostes israéliennes de « disproportionnées ». La diplomatie française n’a jamais cessé de soutenir la création d’un Etat palestinien, dans les « frontières de 1967 »(en réalité, les lignes d’armistice de 1949). Le Hamas, désigné comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, a été qualifié à plusieurs reprises par des ministres français d’« interlocuteur possible ». Un Institut culturel français existe dans la bande de Gaza régie par le Hamas. La France a l’intention de créer un musée national de la Palestine à Ramallah, et des membres des autorités françaises ont déclaré que le musée ouvrira ses portes quand une Palestine « libre et souveraine » sera née. Pour le moment, le musée est hébergé par l’Institut du Monde Arabe à Paris, le plus grand centre culturel arabe et musulman dans un pays occidental. Depuis la fin de 2010, la France a également contribué à la vague islamiste qui balaie le Moyen-Orient, et a joué un rôle majeur dans la chute du régime Kadhafi en Libye. La France avait de bonnes relations avec le régime Kadhafi lorsque Mouammar Kadhafi se comportait comme un ennemi de l’Oc-

cident. En avril 1986, après qu’ une attaque anti-américaine ait eu lieu dans une discothèque à Berlin, les États-Unis ont décidé de frapper la Libye : la France a refusé le droit de survol à l’armée américaine et a poussé l’Espagne et le Portugal à prendre la même décision. (Joseph T. Stanik, El Dorado Canyon: Reagan’s Undeclared War with Gaddafi, Annapolis: Naval Institute Press, 2003) Entre 1992 et 2003, lorsque le régime de Kadhafi était soumis à un embargo, la France a livré des armes à Kadhafiet est devenu son deuxième fournisseur d’armes après l’Union soviétique. En décembre 2007, Kadhafi a été invité en France pour une visite officielle: il a signé des contrats avec Airbus Industries et Areva. En 2011, l’émir du Qatar a incité le président Nicolas Sarkozy à soutenir une rébellion islamique à Benghazi, et la France a encouragé le Royaume-Uni, les États-Unis et d’autres membres de l’OTAN à la rejoindre pour renverser Kadhafi: le résultat a été la prise de contrôle du pays par les djihadistes, et le pillage des arsenaux militaires du régime. Cinq ans plus tard, le territoire libyen est une base arrière pour plusieurs groupes djihadistes, et l’État islamique tient une bonne part de la côte libyenne, à moins de trois cent kilomètres de l’Europe. Le Qatar finance des groupes terroristes islamiques et a longtemps financé l’État islamique. Il est devenu un ami proche de nombreux hommes politiques françai, et le gouvernement français a offert des exonérations fiscales aux investisseurs qataris qui ont acheté et achètent encore des actifs et de l’influence en France. « La politique arabe » de la France est allée de pair avec une vague massive d’immigration musulmane: la France est rapidement devenu le principal pays musulman en Europe. Plus de six millions de musulmans vivent en France, et représentent environ 10% de la population. « La politique arabe » de la France est également allée de pair avec l’installation en France, de plusieurs organisations islamiques. La principale est la branche française des Frères musulmans, connue sous le sigle UOIF (Union des organisations islamiques de France). Les deux centres de formation d’ imams en France (Château Chinon et Saint Denis) appartiennent à l’UOIF, et sont financés par le gouvernement français (le programme est néanmoins défini par l’UOIF).[5] De nombreux imams formés dans ces centres de formation agissent et prêchent dans les prisons françaises et dans les 751 « zones de non droit » (appelées en France, « zones urbaines sensibles ») sur lesquelles le gouvernement français a perdu le contrôle. Chaque mosquée en France est libre de choisir son imam. Le vote musulman est désormais un facteur important de la vie politique française, et, le risque d’émeutes musulmanes est pris en compte dans les décisions des hommes politiques français. Le lien entre risques d’émeutes et décisions prises n’a sans au-


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cun doute pas échappé à beaucoup de Musulmans qui peuvent conclure que les menaces d’émeutes fonctionnent. Le Président français Georges Pompidou et son ministre des Affaires étrangères, Michel Jobert, ont été les principaux artisans du « dialogue euro-arabe » qui a pris forme après la guerre du Kippour, en 1973. Dans une déclaration à la presse, Jobert a clairement justifié l’attaque syro-égyptienne contre Israël, et a déclaré que les agresseurs avaient voulu « remettre les pieds » sur leur « propre terre ». Le dialogue a commencé avec la Ligue arabe. Il a continué avec l’Organisation de la Conférence islamique (OCI, rebaptisée Organisation de la coopération islamique) – et n’a jamais cessé depuis. En juin 2013, l’OCI a inauguré les bureaux d’une mission permanente auprès de l’UE à Bruxelles, aux fins de « renforcer la coopération » avec l’UE. L’apaisement et l’opportunisme de la France ne sont, à l’évidence, pas limités seulement à l’attitude récente de la France concernant l’Iran. Le résultat amer de décennies d’apaisement et d’opportunisme pourrait être décrit comme : une peur générale. Les liens douteux de la France avec des régimes douteux, des organisations et des causes tout aussi douteuses, l’acceptation par la France d’une immigration musulmane largement incontrôlée, son incapacité croissante à appliquer ses propres lois sur des pans entiers de son territoire, en ont fait un terrain fertile et confortable pour l’extrémisme islamique. Le risque de nouvelles attaques est bien réel. La France intervient militairement en Syrie parce que beaucoup de jeunes Musulmans français ont rejoint l’Etat islamique et ont choisi le djihad. Certains de ces jeunes sont revenus sur le sol français, pour tuer. La France ne peut détruire l’Etat islamique. Elle ne peut empêcher sa propre islamisation. Elle ne peut éviter que, dans le chaos libyen, la croissance de l’État islamique se poursuive. L’aveuglement volontaire de la France face aux menaces qui pèsent sur Israël est plus qu’un simple aveuglement volontaire. Il est complicité. Pendant cinq décennies, la France a été un partenaire des crimes de quelques-uns des pires ennemis d’Israël. La France est aujourd’hui l’un des principaux ennemis d’Israël – peut-être son principal ennemi – au sein du monde occidental. Le lendemain de la visite de Hassan Rouhani à Paris, le Ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a depuis démissionné, a annoncé que la France voulait organiser une grande conférence internationale pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, sur la base du plan de paix saoudien , qui inclut – « pilule empoisonnée » – et le « droit au retour ». Fabius a ajouté que si l’initiative française échoue, la France reconnaîtrait néanmoins l’Etat palestinien. Il savait que la conférence n’aurait sans doute pas lieu, et que

même si elle avait lieu, les Palestiniens n’auraient pas à négocier dès lors qu’un Etat palestinien leur aurait été promis à l’avance. Il voulait vraisemblablement juste annoncer la prochaine reconnaissance officielle par la France d’un Etat palestinien. Le 30 Décembre 2014, le gouvernement français avait soutenu une résolution de l’ONUdemandant la « fin de l’occupation israélienne » et la création d’un Etat palestinien avant la fin du mois de décembre 2017. La résolution n’avait pas reçu suffisamment de voix au Conseil de sécurité de l’ONU pour passer. Un veto américain n’avait pas même été nécessaire. La France n’avait pas réussi : elle n’a pas abandonné. Les législateurs français et palestiniens travaillent sur une autre résolution qui sera présentée à l’automne prochain. La résolution sera presque la même que la précédente. Si cette fois, elle obtient assez de voix au Conseil de sécurité (neuf sur quinze) pour que seul un veto américain puisse l’empêcher d’être adoptée, il serait possible que les Etats-Unis n’ utilisent pas leur droit de veto, et qu’Israël soit, en dépit des menaces évidentes pesant sur sa sécurité sur tous les fronts, présenté comme un état membre de l’ONU qui occupe un autre État membre. En un moment où Abbas encourage constamment la terreur et la haine contre Israël, et où des assassinats de Juifs israéliens par des Arabes palestiniens se produisent quotidiennement, l’hostilité sans répit de la France envers Israél ne peut être vue autrement que comme une continuation de l’antisémitisme qui marque la France depuis des siècles. Amin al-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem, homme de main d’Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale, arrêté par des soldats français en mai 1945, a bénéficié de l’hospitalité du gouvernement français en-

suite, et a pu quitter la France pour l’Egypte en 1946. Le 12 Août, 1947 , il a écrit au ministre des Affaires étrangères français, Georges Bidault, pour le remercier de l’aide que lui a apporté la France ( David G. Dalin, John F. Rothmann, Alan M. Dershowitz,Icon of Evil: Hitler’s Mufti et the Rise of Radical Islam , Transaction Publishers, 2009) Charles de Gaulle, quelques mois après sa décision d’imposer à Israël un embargo sur les armes en Juin 1967, montrant une inconscience envers ce qu’il était lui-même, a décrit publiquement les Juifs comme un « peuple d’élite, sûr de lui et dominateur. » Maurice Couve de Murville, chef de la diplomatie française de 1958-1968, avait été expert financier chargé de « la réduction de l’influence juive dans l’économie française » sous le régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain, de septembre 1940 à mars 1943.[6] François Mitterrand, Président de 1981 à 1995, avait travaillé pour le régime de Vichy, de janvier 1942 à la mi 1943: il était alors si dévoué à son travail qu’il avait reçu la Francisque (la plus haute distinction accordée par le régime) des mains de Pétain, en avril 1943.[7] Il est resté un ami de René Bousquet, ex-secrétaire général à la police de Vichy, jusqu’au jour où Bousquet a été assassiné, en 1993. Bousquet a été l’un des principaux organisateurs de l’arrestation massive de Juifs connue sous le nom de Rafle du Vélodrome d’Hiver. En février 2015, après que le Premier ministre Manuel Valls ait prononcé des phrases positives sur Israël, Roland Dumas, Ministre des Affaires étrangères de la France de 1984 à 1986, puis de 1988 à 1993, a accusé Valls d’être sous « l’influence juive ». Dans un livre publié en 2006, Betrayal: France, Arabs and Jews, David Pryce-Jones

explique en détail que la France a obsessionnellement rêvé d’être une puissance musulmane, ce depuis plus d’un siècle, et que la diplomatie française a été et reste imprégnée d’un persistant antisémitisme et d’une hostilité envers l’Etat juif.[8] La France n’est pas devenue une puissance musulmane, mais l’antisémitisme imprègne encore la diplomatie française. L’hostilité française envers l’Etat juif est plus présente et plus néfaste que jamais. Ce mois-ci, le 3 Février 2016, un collectif d’ambassadeurs de France a publié un manifeste pour « sauver l’Etat palestinien ». Dans le texte, les auteurs justifient l’ « intifada des couteaux » en Israël, et dénoncent « cinquante ans d’occupation militaire policière par Israël, », la « colonisation » juive des territoires palestiniens, l’« ombre de la Shoah » qui entrave l’Europe, et la soi-disant « politique d’apartheid » d’Israël, quand bien même il est difficile de voir comment un pays qui donne à sa population arabe de pleins droits, y compris celui de créer des partis politiques et de disposer de sièges à la Cour suprême d’Israël, l’apartheid israélien. Les diplomates français demandent à l’Europe, conformément aux exigences de l’Autorité palestinienne, de cesser toute coopération scientifique et économique avec Israël jusqu’à ce qu’un Etat palestinien soit reconnu. Le Ministère français des Affaires étrangères a décrit le texte du manifeste comme une contribution utile au débat. Par Guy Millière – Gatestone Institute


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Emmanuel Nezri : « Peer Tasi est le futur de la musique Israélienne » Non, pas du tout. Nous avons tenu à maintenir chacun de nos événements. Dix jours après les fusillades de Paris, j’ai été le premier de la communauté à assurer un spectacle. S’en tenir à nos engagements et continuer, malgré le contexte, à rassembler les gens, était pour moi très important. C’était aussi une manière de montrer qu’on ne cédait pas au terrorisme. Les autorités ne nous ont d’ailleurs à aucun moment fermé les portes. Les dispositifs de sécurité se sont évidemment renforcés, mais renoncer, ça jamais ! Les artistes israéliens sont aussi souvent sujets au boycott… Cela n’a jamais été mon cas. Vous savez, mes spectacles sont totalement apolitiques, nous ne sommes affiliés à aucune association. Notre démarche est purement musicale, il n’y a donc aucune raison que nos représentations attirent les foudres de quelconques groupes. Nous avons même été approchés par des salles belges, suisses et anglaises pour organiser de nouvelles performances.

Après le succès détonnant du premier concert dans l’Hexagone du chanteur israélien Peer Tasi le 15 février dernier au Casino de Paris, c’est au tour d’Eyal Golan et de Sarit Hadad d’enflammer la scène parisienne du Palais des congrès le 12 avril prochain. A cette occasion, Emmanuel Nezri, qui produit les artistes israéliens en France, nous confie les petits secrets faisant la réussite de son protégé, raconte les aléas d’un producteur. Tour d’horizon de la musique israélienne, d’hier, d’aujourd’hui et de demain ! La salle était comble pour la première venue de Peer Tasi en France. Comment expliquez-vous son succès chez nous ? Avant d’organiser un concert de cette envergure à Paris, il faut choisir minutieusement l’artiste adéquat, celui qui correspondra aux attentes du public français et à ses goûts. J’ai passé trois semaines cet été en Israël. Trois semaines à fréquenter les salles du pays tous les soirs afin de dénicher la perle rare, ce chanteur susceptible de plaire aux Parisiens. Un jour, Peer Tasi donnait un concert à Ashdod dans un amphithéâtre en plein air. J’ai été d’emblée subjugué par sa prestance, sa présence, c’est un showman phénoménal qui fait participer la foule et suscite une ferveur hors norme. Parmi la myriade de chanteurs qui occupe la scène israélienne, il est unique en son genre. Ses tubes sont fredonnés partout, et les 25 mil-

lions de vues que compte sa chaîne Youtube m’ont forcément conforté dans ce choix. Le succès au Casino de Paris m’a donné raison. Le spectacle était vraiment extraordinaire. Pour beaucoup ses chansons sont familières, mais peu connaissent l’artiste, qui est véritablement Peer Tasi ? C’est un Israélien, bien sûr, dont les parents sont nés au Yemen. A 31 ans, il n’est pas nouveau dans le monde musical. Sa carrière, il l’a débutée en tant que compositeur il y a 10 ans. Peu de personnes le savent, mais derrière plusieurs hits d’Eyal Golan se cache en fait la plume et les mélodies de Peer Tasi. Et ce n’est qu’à l’âge de 27 ans qu’il a commencé à écrire pour lui-même. Son premier album a été couronné de succès, et son deuxième, porté par le titre phare « Deresh Hashalom », l’a propulsé en tête des ventes et lui a ouvert des perspectives incroyables. En septembre dernier, il a chanté au Madison Square Garden de New York devant des dizaines de milliers de personnes pendant la mi-temps d’un match opposant une équipe de basket israélienne à une équipe grecque. Selon moi, il a le potentiel pour être le futur grand nom de la musique d’ici quatre à cinq ans. Avec les attentats du 13 novembre, les salles de spectacles se sont-elles montrées réticentes à accueillir un artiste, qui plus est juif israélien ?

Comment est perçue la musique israélienne à travers le monde ? Malheureusement, selon moi, la musique israélienne n’a pas encore réussi à s’exporter au-delà de la communauté. Elle se limite à ce public. Il existe peut-être quelques curieux mais la majeure partie des spectateurs lors du concert de Peer Tasi, par exemple, était juive. Alors en France, les artistes israéliens ont une très bonne image car chacune de leurs chansons nous rappellent de bons moments, des séjours en vacances, des instants de détente en famille ou entre amis. Je discute souvent avec des producteurs étrangers, ils sont d’accord sur ce point, et même aux Etats-Unis, la musique israélienne reste quelque chose de très communautaire. Le 12 avril prochain c’est Sarit Hadad et Eyal Golan qui fouleront la salle du palais des congrès, ces artistes qui représentent une plus « ancienne » génération suscitent-ils toujours le même engouement ?

Eux, ce sont vraiment des chanteurs confirmés. Des valeurs sûres. Ils ont certainement connu leur apogée dans les années 2000, mais il ne faut pas oublier que ces deux stars ont été élues en 2015 meilleur artiste du pays dans leur catégorie respective. Le dernier concert de Sarit Hadad à Paris remonte à 2009, son retour est donc très attendu. Quant à Eyal Golan, il continue à sortir des tubes et a fait le Casino de Paris l’année dernière. Si vous pensez que ce duo sera sollicité par un public plus âgé, détrompez-vous. Au contraire, ce sera l’occasion d’une sortie en famille où les grands-parents et les petits-enfants pourront entonner ensemble les refrains que tout le monde a forcément une fois entendus. La rencontre de ces deux artistes sur scène sera un show mémorable. Depuis une semaine les places sont en vente, et on se les arrache. Qui, d’après vous, seront les prochains Sarit Hadad et Eyal Golan ? Je mise vraiment beaucoup sur Peer Tasi. Il a toutes les qualités pour devenir le numéro un. Je me rappellerai toujours de son interprétation d’une vieille chanson de Jo Amar « Barcelona ». L’aisance avec laquelle il a chanté ce titre pourtant si difficile à appréhender. Les chanteuses sont beaucoup moins nombreuses en Israël et si je dois en retenir qu’une, ce sera Eden Benzaken, qui vient tout juste de sortir son premier album. Elle a énormément de talent et un grain de voix formidable. Que représente un concert à Paris pour les chanteurs israéliens ? Pour des monuments de la musique comme Sarit Hadad ou Eyal Golan qui ont chanté dans un stade, chez eux, devant plus de 15 000 personnes, se retrouver sur l’estrade d’une plus petite salle n’est pas le plus impressionnant. C’est davantage pour la ferveur du public français, bien plus festif que le public israélien, qu’ils viennent se produire. A Paris, chaque concert est une grande fête où l’artiste vient partager ses morceaux avec une foule communicative. De voir leur musique traverse les frontières, voilà ce qui les transcende !


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La robe de Beyonce lors des Natan Alexander, Rabbin israélien, est dans le sextoys-business Grammy, réalisée par Inbal Dror

Qui a dit que les israéliens ne sont bons que dans le hightech ? La mode israélienne a également ses lettres de noblesse. De plus en plus de stars se font habiller à Tel Aviv. Ainsi, la superbe robe de Beyonce qui l’habillait lors des Grammy

Awards était réalisée par le designer Inbal Dror. Son prix ? $12 980 ! Inbal Dror, le premier concepteur de robes de mariée et robes du soir en Israël est un diplômé de l’Académie des Arts de mode Shenkar à Tel-Aviv.

Economie : en 2016, la croissance d’Israël est anticipée à environ 2,8% La croissance du PIB était restée inchangée au troisième trimestre, à un taux annualisé de 2,5%. Source Reuters (Steven Scheer; Julie Carriat pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

La croissance de l’économie israélienne a été de 3,3% annualisée au quatrième trimestre, son rythme le plus élevé de 2015, stimulée par une forte hausse des dépenses publiques, des exportations et des dépenses de consommation, suivant les premières estimations du Bureau central de la statistique. Pour l’ensemble de l’année 2015, la croissance s’établit à 2,6% (révisée à la hausse par rapport à un premier chiffre de 2,3%) comme en 2014. En 2016, la croissance est anticipée à environ 2,8%. Les exportations, qui représentent 35 à 40% de l’activité économique, ont progressé de 7,6% au dernier trimestre 2015, tandis que la dépense privée a cru de 5,8%. L’investissement en actifs immobilisés a quant à lui augmenté de 6,8% après avoir diminué au cours des trois trimestres précédents. La dépense publique, modérée de janvier à septembre 2015, a bondi de 14,5% au dernier trimestre.

LE FIGARO. Les plus optimistes qui pensaient que l’année 2016 serait prospère en seront pour leurs frais. Avant même que l’année 2015 ne s’achève et 2016 prenne le relais, Christine Lagarde a douché les espoirs des plus positifs. Et les statistiques enregistrées en décembre pourraient lui donner raison. Le ralentissement économique en Chine se confirme. Quant aux États-Unis, dont l’économie est plutôt au beau fixe,à tel point que la Banque centrale américaine a augmenté, en décembre dernier, ses taux, l’activité de son secteur manufacturier s’est de nouveau contractée. L’industrie outre-Atlantique souffre de la chute des prix des matières premières, et notamment du pétrole. Les marchés financiers n’ont d’ailleurs pas tardé à afficher leurs inquiétudes: pour la première séance de l’année, lundi, les principales Bourses européennes ont toutes perdu entre 2% et 5%. Ce mardi, les marchés se sont quelque peu repris mais on sent bien que la reprise reste fragile. «L’année 2016 n’a pas encore commencé qu’elle se présente déjà comme celle de tous les dangers», prévient Marc Touati, président du cabinet Acdefi. L’accentuation du ralentissement de la croissance mondiale, entamé en 2015 est inévitable en 2016».

Qu’ils soient inspirés par la tour Eiffel, la statue de la Liberté ou le Colisée romain, les vibromasseurs vendus par Natan Alexander ont le même but: contribuer au plaisir de couples de juifs pratiquants, avec la caution morale de ce rabbin orthodoxe israélien. “Il faut aider les couples religieux à mieux vivre leur sexualité”, explique à l’AFP Natan Alexander, 34 ans, qui vit dans le Goush Etzion. Né à Sidney dans une famille juive sioniste non pratiquante, M. Alexander est devenu religieux assez jeune, et a poursuivi des études talmudiques en Israël qui l’ont mené à un diplôme rabbinique. En 2014, il s’est lancé dans la vente en ligne de sex-toys destinés au public religieux. Son site bebetter2gether.com (“mieux vivre ensemble”) livre à présent en Israël, mais aussi aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud et en Australie, ses vibromasseurs, boules de geisha, anneaux péniens et autres lubrifiants. Le site enregistre environ 20.000 consultations par mois, et cinq commandes par jour en moyenne, indique le rabbin.“Donner du plaisir à sa femme est une obligation religieuse et l’utilisation de vibromasseurs peut aider un couple à mieux gérer sa sexualité”, affirme-t-il. Il n’hésite pas à qualifier ses produits de casher, dans l’acception commune de ce mot pour ce que la loi juive n’interdit pas. “La loi juive autorise l’utilisation de ces objets qui peuvent permettre d’accomplir au mieux le commandement de donner du plaisir à sa femme”, explique le rabbin. De même que la nourriture ou la manière de s’habiller, la sexualité et les rapports entre les sexes sont codifiés dans la loi juive, la halakha, qui entre dans le détail des pratiques sexuelles entre homme et femme ma-

riés en définissant ce qui est permis ou non. Selon la loi juive, une femme peut demander le divorce au motif qu’elle n’est pas satisfaite sexuellement par son mari.- “Un sujet tabou” – Natan Alexander estime ainsi sans hésiter que son site est “un moyen de sanctifier le nom divin”. Ses produits, classés par catégories, sont les mêmes que ceux qu’on trouve dans un sex-shop ou sur d’autres sites de vente par correspondance. Mais le rabbin s’assure que n’apparaissent pas d’images indécentes ni de termes crus, sur le site ou sur les emballages. Le site répond aussi à des questions que les couples n’osent pas poser à leurs rabbins, sur l’éjaculation précoce, la taille du sexe masculin, l’orgasme. Sexologues, conseillers ou gynécologues répondent dans un langage respectant les règles de la vie religieuse et avec l’espoir – dit Natan Alexander – de changer les mentalités. M. Alexander n’est pas le premier religieux juif à se soucier de la vie sexuelle de ses coreligionnaires. Le rabbin orthodoxe Shmuley Boteach a remporté un succès considérable avec son livre “Kosher Sex” (“le Sexe casher”) en 1999 et sa suite en 2009. “On aime les femmes aujourd’hui, mais on ne les convoite pas. On les apprécie, mais on ne les désire pas. On les complimente mais leurs maris ne leur arrachent pas leurs vêtements”, disait-il dans une vidéo pour la promotion d’un nouveau livre en 2014, “Kosher Lust” (“le désir casher”). “Le judaïsme donne une place importante au plaisir sexuel mais c’est encore trop souvent un sujet tabou”, regrette Natan Alexander, «je suis fier d’être pionnier dans ce domaine Source: www.leparisien.fr/.



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Netanyahu au Togo, Ouganda, Kenya. Business d’Israël en Afrique portant, ne se retrouve classé second qu’en raison d’une forte variation annuelle, avec 191 millions d’importations en provenance d’Israël, contre 64 millions selon les statistiques israéliennes. Le pays de Mandela draine l’essentiel des échanges, dans une relation qui repose en grande partie sur l’industrie diamantaire et s’avère favorable à l’Afrique du Sud. Les produits et biens d’équipement importés d’Israël ont atteint 425 millions de dollars (dont 147 millions de diamants). Les ventes de minerais et métaux précieux de l’Afrique du Sud à Israël se sont élevées à 721 millions de dollars (dont 283 millions de diamants).

Benjamin Netanyahou, effectuera une tournée officielle en Afrique au mois de juillet. Il se rendra en Ouganda et au Kenya. C’est le première visite d’un chef de gouvernement israélien en Afrique sub-saharienne depuis 1966, rappelle mercredi le Jerusalem Post. Ce peu d’intérêt pour le continent a suscité l’étonnement des ambassadeurs africains en poste en Israël. D’autant plus étonnant, souligne le journal, que de plus en plus de pays africains soutiennent l’Etat hébreu lors de votes aux Nations Unies. Le Jerusalem Post cite celui de l’AIEA en septembre dernier qui demandait à Israël d’ouvrir ses sites nucléaires aux experts de l’Agence onusienne. Quatre pays africains s’y étaient opposés, dont le Togo, et 15 s’étaient abstenus. David Illouz LE PLUS. SELON RFI. “Israël Commerce et Echanges”. Qui sont les partenaires commerciaux d’Israël en Afrique? Par Sabine Cessou Les noms des groupes israéliens présents en Afrique sont moins connus que ceux de Dan Gertler ou Beny Steinmetz, des magnats

miniers aux méthodes pas toujours orthodoxes. Le continent n’en est pas moins une terre d’expansion pour Israël, qui y vend son expertise dans l’ingénierie, l’agronomie, l’irrigation et la sécurité. Pas une semaine ne passe sans l’annonce d’un nouveau contrat entre un pays d’Afrique et Israël… Parmi les plus gros projets en cours figure la centrale thermique au gaz naturel de Songon-Dagbé, qui sera construite dans la banlieue d’Abidjan par le groupe israélien Telemania pour 500 millions d’euros. Les principaux débouchés des industries de pointe d’Israël se trouvent plutôt aux EtatsUnis, en Grande-Bretagne et en Chine. Un signe qui ne trompe pas : l’Afrique est classée avec la Turquie, le Canada et le Brésil dans la section « reste du monde » des statistiques de l’Institut israélien des exportations et de la coopération internationale (IEICI). Une vaste zone qui représente tout de même 24 % des ventes d’Israël à l’étranger… Des échanges favorables à l’Afrique du Sud L’Afrique du Sud, le Togo, le Nigeria, l’Egypte et le Kenya sont les principaux partenaires commerciaux d’Israël en Afrique. Le Togo, d’habitude moins im-

Un flux constant de gemmes va et vient entre les deux pays. Les diamantaires de Tel-Aviv s’approvisionnent en Afrique du Sud auprès du groupe De Beers en gemmes bruts, pour y réexporter ensuite des pierres taillées. « Pour le reste, les sociétés israéliennes s’intéressent surtout aux marchés de l’agro-technologie, des technologies de l’information, de l’énergie renouvelable et du traitement des eaux », note Itaï Melchior, l’attaché économique de l’ambassade d’Israël à Johannesburg. Le Nigeria, de son côté, a importé pour 155 millions de biens israéliens (368 millions en 2012) alors que ses ventes à Israël ne dépassent pas 10 millions de dollars. Quant à l’Egypte, elle a acheté pour 120 millions de biens à Israël (97 millions en 2012) et lui en a vendu pour 108 millions de dollars. Le Kenya, de son côté, s’est approvisionné à hauteur de 91 millions auprès d’Israël (120 millions en 2012), mais n’y a écoulé des produits qu’à hauteur de 27 millions de dollars. Des amitiés particulières Il ressort de ces chiffres des variations annuelles importantes, en fonction des contrats passés chaque année. Des liens particuliers entre certains pays et l’Etat hébreu marquent ces échanges. Comme le Togo, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC) ont renoué avec Israël dès les années 1980, bien

avant les autres pays membres de l’Union africaine (UA), qui avaient tous rompu après la guerre du Kippour. Le soutien militaire apporté par des experts israéliens au régime de Laurent Gbagbo, en Côte d’Ivoire, n’a pas empêché son successeur, Alassane Ouattara, de conserver de bons rapports avec Jérusalem. Le président ivoirien compte parmi ses amis Stanley Fisher, le gouverneur de la Banque centrale d’Israël, un ancien collègue du Fonds monétaire international (FMI). Aujourd’hui, le port autonome d’Abidjan comme l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny sont sécurisés par des filiales de la société israélo-canadienne Visual Defence. En RDC, l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, un proche du président Joseph Kabila, mène des affaires prospères. Ses intérêts vont du diamant au cuivre en passant par le pétrole, l’agro-industrie et les infrastructures. L’un de ses anciens associés, Beny Steinmetz, a en revanche été accusé de corruption en Guinée, où il s’est vu retirer ses droits sur le colossal gisement de fer de Simandou. Pays anglophones et efforts de lobbying Si l’Afrique reste perçue comme un terrain risqué où des aventuriers peuvent faire fortune, elle n’est pas dénuée d’intérêt pour Israël. En septembre 2009, Avigdor Liberman, le ministre des Affaires étrangères, était passé par l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, le Ghana et le Nigeria, privilégiant des pays anglophones ou engagés dans la lutte contre les islamistes en Somalie. Des efforts de lobbying sont par ailleurs entrepris. En juin 2012, une délégation de cinq gouverneurs de banques centrales africaines (Ghana, Kenya, Ouganda, Sud-Soudan, Swaziland et Zambie) s’est ainsi rendue en Israël. Un voyage sponsorisé par America’s Voices in Israel (Avi). Cette association organise des déplacements d’Américains influents pour changer leurs perceptions sur Israël. Elle a entrepris de faire le même travail auprès des leaders d’opinions africains.

la cuisine israélienne, l’une des dix plus saines au monde Une extraordinaire variété de plats existe sur les tables israéliennes. De nombreuses familles originaires du Yémen, d’Ethiopie, de Myanmar ou de Russie sont restées fidèles aux recettes traditionnelles de leurs ancêtres et le vendredi soir notamment, pour shabbat, les tables croulent sous la nourriture. Par ailleurs, les nombreux restaurants proposant un vaste choix de fruits de mer montrent que la cacherout n’est pas toujours la règle. Cerise sur le gâteau, la cuisine israélienne

est particulièrement saine. Elle ne compte pratiquement aucun plat sans légumes ou salade (et cela commence dès le petit déjeuner). Au lieu de sauces grasses, les Israéliens utilisent du ta’hiné ou des mélanges huile/ citron. Ils consomment également de préférence des viandes maigres. Il n’est donc pas surprenant qu’une étude récente de l’université de Cambridge ait montré que la cuisine israélienne est l’une des dix plus saines au monde et qu’elle est la plus saine de tous les pays occidentaux.

Toujours d’après cette étude, les Israéliens consomment moins d’acides gras saturés, si bien que leur taux moyen de cholestérol est sensiblement inférieur à la moyenne mondiale. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles l’espérance de vie est si élevée en Terre Sainte (une comparaison à l’échelle mondiale montre qu‘Israël se classe en sixième position). Pour les Israéliens, manger est une fête, qu’il s’agisse du copieux et délicieux repas de shabbat ou d’un simple falafel au kiosque du coin. Source: http://israel-suisse.org.il


ISRAËL

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Immobilier d’Israël. Les taxes d’achats en vigueur pour 2016 et 2017

Altair Capital, l’un des fonds pour startups en Russie et en Israël Le marché de l’immobilier en Israël est toujours en mouvement et les prix continuent de grimper, du moins dans certaines parties du pays, mais heureusement les nombreux avertissements des manifestations en 2011 ont tout de même eu un effet puisque le gouvernement a décidé de prendre diverses mesures d’allègements financiers dans l’objectif de faire en sorte que le marché soit plus facilement accessible à la population, et surtout aux jeunes familles d’Israël. Le ministre des finances en Israël, Moshe Kahlon, avait promis de se pencher sur un projet de développement pour des logements plus accessibles lors de la campagne avant les élections en 2015, et c’est bon de voir qu’il a tenu sa promesse, même si cela prend du temps. D’un autre côté les taux de taxe d’achat, qui sont partie intégrale de l’achat d’un bien immobilier, subissent des changements presque chaque année et les nouveaux viennent d’être mis en vigueur le mois dernier, en janvier. Le fait est que les taux de cette taxe ne sont pas fixes, ils changent suivant les impôts sur le revenu. Pour le vendeur la taxe est d’environ 25% sur la différence entre la somme d’achat et la somme de vente du bien, c’est-à-dire la plus-value. Il y a diverses exonérations générales qui dépendent des cas, par exemple si le vendeur est étranger ou citoyen du pays, il y en a aussi des spéciales qui ne concernent que les héritages et donations. Pour l’acheteur la taxe est différente mais elle non plus n’est pas fixe, elle change d’après le nombres de biens que l’acheteur a déjà achetés. Dans ces cas aussi il y a des exonérations spéciales suivant les cas.

Détails des nouveaux taux de la taxe Les nouveaux taux que les acheteurs israéliens devront payer pour leur premier appartement sont les suivants (en shekels) : En dessous de 1.600.175 il n’y a pas de taux à payer. De 1.600.175 jusqu’à 1.898.005 : 3.5% De 1878.005 jusqu’à 4.896.615 : 5% De 4.896.615 jusqu’à 16.322.005 : 8% Plus de 16.322.005 : 10% Les nouveaux taux que les acheteurs israéliens devront payer pour leur résidence secondaire, ou pour les étrangers désirant acheter un appartement sont les suivants (en shekels) : Jusqu’à 4.896.615 : 8% Plus de 4.896.615 : 10% La taxe d’achat pour les nouveaux immigrants (Olim Hadashim), qu’il s’agisse d’un logement ou d’un bien commercial, mais seulement s’il a été acheté 1 an avant l’Alyia et au maximum7 ans après celle-ci : Jusqu’à 1.734.225 : 0.5% Plus de 1.734.225 : 5% Ces nouveaux taux ne sont valables que jusqu’en janvier 2017, il faudra alors voir s’il y a de nouveau des changements. Dans tous les cas, il vaut la peine de rappeler aux nouveaux immigrants que parfois c’est mieux de louer un logement avant d’en acheter un afin de pouvoir juger s’il convient sous tous les angles, c’est-à-dire le genre de quartier, les écoles, magasins, transports, synagogues, loisirs, ainsi que la grandeur du logement lui-même.

En pleine crise économique, Vladimir Poutine ne cesse de le répéter : trop dépendante du pétrole, la Russie doit accélérer le développement des nouvelles technologies. Une priorité bien comprise par les oligarques, toujours prêts à accepter une mission du chef du Kremlin en échange de garanties pour leur liberté d’hommes d’affaires. Ces grands patrons, dont les rapides fortunes dans les matières premières remontent aux chaotiques années 1990, multiplient donc les investissements dans les start-up. En Russie, où les universités et les zones économiques spéciales fourmillent de jeunes talents, mais peinent à transformer les bonnes idées en « business plans » viables. Mais aussi à l’étranger, car, comme l’a déclaré Vladimir Poutine, l’heure est aux transferts de technologie. Ainsi Viktor Vekselberg, l’oligarque à la tête de Skolkovo, la Silicon Valley russe rêvée par les autorités et construite à grands frais dans la banlieue de Moscou, a-t-il déjà lancé Maxfield Capital, un fonds américain investissant dans diverses start-up. Avec pour priorité « les technologies post-

PC », en particulier les plates-formes informatiques utilisées dans l’agriculture. Roman Abramovitch, le plus célèbre des milliardaires russes, viendrait pour sa part de placer 10 millions de dollars dans Altair Capital, l’un des principaux fonds à Moscou soutenant les jeunes pousses en Russie et en Israël. A son actif déjà : CarPrice.ru, devenu le populaire réseau de vente de voitures sur Internet. Le propriétaire du club de foot de Chelsea a aussi investi dans la start-up américaine Driveway Software, un spécialiste des solutions télématiques sur smartphone. Et ils ne sont pas les seuls. D’autres oligarques misent sur des valeurs déjà sûres : Mikhaïl Fridman et Alicher Ousmanov viennent ainsi d’investir plusieurs centaines de millions de dollars dans Uber, la start-up américaine, en plein boom à Moscou. Des investissements qui ne représentent pour le moment qu’une gouttelette dans l’immense océan pétrolier qui a fait leur fortune. Correspondant à Moscou Source: Les Echos (Copyrights)


POLITIQUE

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Accord UE-Royaume-Uni : un soulagement pour l’économie d’Israël

L’accord évitant le « Brexit » confère au Royaume-Uni un statut spécial au sein de l’Union européenne ; l’économie d’Israël aussi y gagnera. Le premier ministre britannique David Cameron a arraché à ses partenaires européens un « statut spécial » pour le Royaume-Uni ; il devra encore le défendre devant ses électeurs pour gagner le référendum qu’il a décidé d’organiser en juin prochain.

Netanyahu : L’initiative de paix française est « aberrante »

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l’initiative de paix française est « aberrante ».

« Elle assure, à l’avance, que la conférence va échouer », a précisé le Premier ministre. La France a annoncé que si un nouveau cycle de négociations de paix ne donnait aucun résultat, elle reconnaîtrait unilatéralement un Etat palestinien. « [Le seul] moyen de faire avancer la paix : des négociations directes sans conditions préalables. Quiconque fait le contraire ne fera pas avancer avec succès les négociations », a asséné Netanyahu. « Cela n’est peut-être pas le moment pour de grandes étapes mais pour de petites améliorations de la situation, » a déclaré Angela Merkel, qui accueille actuellement une délégation israélienne menée par le Premier ministre, tout en réitérant son engagement en faveur de la solution à deux Etats.

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À Jérusalem, c’est le soulagement : un “Brexit” (contraction de “British Exit”), c’est-à-dire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, aurait remis en cause les relations commerciales et financières d’Israël avec l’Angleterre, ce qui aurait handicapé les entreprises israéliennes. Car en perdant son avantage d’appartenir à un marché unique, l’Angleterre aurait revu à la baisse ses échanges non seulement avec les pays de l’UE, mais aussi avec d’autres partenaires importants, comme Israël. LIBRE-ÉCHANGE Le coût pour Israël de la sortie du RoyaumeUni de l’UE aurait été particulièrement sensible pour les échanges commerciaux entre les deux pays. En 2015, Israël a réalisé avec l’Angleterre 25% de ses exportations vers l’Union européenne (4 milliards de dollars). De même, l’Angleterre fournit 10% des importations israéliennes en provenance de l’UE (2,2 milliards de dollars en 2015). Autrement dit, l’instauration de barrières douanières pour pénétrer le marché britan-

nique aurait constitué un frein pour les entreprises israéliennes. Bien sûr, le RoyaumeUni aurait renégocié de nouveaux accords de libre-échange avec ses partenaires européens et extra-européennes, mais il est probable qu’ils aient été moins avantageux que le marché unique. FINANCES ET INVESTISSEMENTS Sur le plan des investissements aussi, un Brexit aurait eu un impact non négligeable sur les relations bilatérales, même si le Royaume-Uni n’adoptera jamais l’euro. Les investissements des entreprises israéliennes en Angleterre, tout comme les investissements des entreprises britanniques en Israël, auraient inévitablement été revus à la baisse, puisque le Royaume-Uni n’aurait plus l’avantage d’appartenir au marché unique. Enfin, en cas de Brexit, la City de Londres risquait de perdre son rang de principale place financière d’Europe. Plusieurs banques et entreprises étrangères, israéliennes comprises, ne manqueraient pas de délocaliser ailleurs une partie de leur activité. Reste à savoir quel sera le résultat du référendum britannique qui reste très incertain : un non éventuel des électeurs britanniques réduirait à néant la négociation des derniers jours, provoquant un nouveau séisme pour une Union déjà confrontée à de nombreuses crises. Jacques Bendelac (Jérusalem)




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