Israël Actualités n°559

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GRATUIT - Numéro 559 - Edition du 6 au 12 Mai 2020

Journal israélien en langue française

Les Etats-Unis atteindront sans doute 100.000 morts du Covid-19 d’ici juin

Annulation du pèlerinage annuel juif de la Ghriba prévu en mai



ÉDITO

Edition du 6 au 12 Mai 2020

Revivre autrement

Le déconfinement, à travers le monde, a commencé à se mettre en place. Drôle de terme en vérité, pour un concept qui, souvent, revêt des réalités bien différentes, d’un pays à l’autre, et soulève des questions qui, pour l’instant, restent sans réponses. L’un des premiers pays à sortir de l’isolement n’est autre qu’Israël. Le gouvernement a décidé de déconfiner les citoyens israéliens. Pour autant, nous, juifs de France ne pourrons pas nous y rendre. Il nous faudra attendre. Attendre quoi ? Quels seront nos droits, nos libertés ? Nul, vraiment n’a encore la réponse. Sur la crise que nous traversons, sur ce qui nous attend désormais, il nous a paru important d’interroger à ce sujet celui qui représente le judaïsme de France : le Grand Rabbin Haïm Korsia. Avec franchise, disponibilité et précision, il a accepté de nous répondre, au cours d’un entretien que nous reproduisons dans son intégralité. Parfois nos questions étaient critiques, dérangeantes. Il n’a jamais éludé les sujets et nous l’en remercions. Pour notre rédaction aussi, ce numéro était

Directeurs de la publication Rédacteur en chef Eliahou Ben Yoshua Tel: 06 68 17 25 55 Israël Actualités est une marque déposée en France

d’importance puisqu’il signe notre retour en édition papier. Une nouvelle ère s’ouvre, elle devra nous permettre d’avancer tout en pansant nos plaies, de construire tout en intégrant l’idée que rien ne sera comme avant. Du moins pas tant que la communauté scientifique ne sera pas en mesure de produire un vaccin. L’heure n’est ni à la joie, ni à la tristesse. Elle est à l’espérance et à la volonté. Celles de croire que nous pouvons nous relever, dépasser les souffrances et les peurs. L’heure n’est pas encore à la critique, car la reprise de la vie économique n’est pas la fin de la crise sanitaire. Les comptes seront faits après. J’appelle donc à la vigilance, au respect. Si nous voulons qu’un jour, ce cauchemar se termine, il faudra rester dans l’application stricte des consignes sanitaires. Apprendre à vivre autrement. Et toujours considérer que la vie passe en premier. Prenez soin de vous, de vos proches et merci de votre fidélité. Qu’Hachem nous protège Am Israël Haï Alain Sayada

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Editeur 2SCOM Limited 50 Rehov Dizengoff Tel Aviv Journaliste Gary Bensoussan

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Haïm Korsia, Grand Rabbin de France : « Nous devrons être solidaires pour affronter ce qui nous attend »

Entretien exclusif et empreint de vérité du Grand Rabbin de France Haïm Korsia dans ce numéro d’Israël Actualités ! Nous revenons en édition papier avec une interview qui nous paraissait incontournable après le tsunami que vient de vivre le monde entier, la France, mais aussi et ce à plus d’un titre, la communauté juive. La pandémie est loin d’être endiguée, mais, alors que, dans de nombreux pays, on dessert l’étau du confinement, la reprise des activités sociales, scolaires, économiques, communautaires pose de multiples questions. A fortiori lorsque les morts se comptent par milliers et que les responsables, politiques, institutionnels, religieux semblent aussi perdus ou désemparés que nous le sommes. Sur tous ces sujets, il nous semblait primordial d’entendre la voix de Haïm Korsia, Grand Rabbin de France. Au cours des dernières semaines, nous nous sommes, à plusieurs reprises, fait l’écho de sa discrétion, voire de sa transparence, alors que les juifs de France avaient désespérément besoin de guides. Sur ces reproches, fréquemment formulés par nos lecteurs, comme sur l’ensemble des sujets concernant la crise sanitaire, Haïm Korsia a accepté de répondre à nos questions, même les plus virulentes. Sans langue de bois et avec humilité. « Je comprends, j’accepte, c’est la vie et je répondrai bien volontiers », a-t-il simplement indiqué. Haïm Korsia à l’heure du bilan… être présentes lorsqu’un de leurs membres était en fin de vie. Le Président a abondé dans ce sens lors de son dernier discours. Je ne fais pas de politique, mais je tiens à participer au débat lorsque le sujet revêt une dimension qui rejoint celle du spirituel ou de l’éthique. A chaque fois que j’ai soulevé un point important, j’ai pu être entendu, ce qui veut dire que rien n’est figé. Pour autant, il y aura, après la crise, une nécessaire réflexion sur la gestion. Pour savoir si et ce que l’on aurait pu mieux faire et identifier les éventuels dysfonctionnements. Le gouvernement devra en tirer une expérience. Pour l’heure, la polémique n’est pas de mise. Laissons nos gouvernants faire leur travail.

Il y a, à ce jour, plus de 21 000 morts en France. Que pensez-vous de la gestion de la crise sanitaire par le Président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Édouard Philippe, vous qui avez des contacts directs avec nos gouvernants ? Ce n’était pas prévisible : l’OMS, fin Décembre, déclarait que ce qui se passait en Chine n’était pas une pandémie mais une épidémie locale. Lorsque la présence du virus a été identifiée sur notre territoire, et que les malades se sont multipliés, le gouvernement a dû arbitrer entre préservation de l’économie et sécurité sanitaire… Le gouvernement a décidé de mettre à l’arrêt l’économie et a choisi le confinement, autrement dit il a choisi l’humain. Face à ce genre de crise aiguë, tout choix s’avère délicat. Que vous ayez tort ou raison, il y aura toujours des détracteurs pour dire qu’il aurait fallu faire ci ou ça. Le rétro-pédalage devient donc impossible. Sur la gestion des masques, par exemple, il y a une vraie interrogation, d’ordre politique. S’agissant de la sûreté sanitaire, je crois pouvoir dire que, dans les lieux de culte, nous avons toujours devancé les alertes : en imposant notamment les gestes barrières (ndlr : recommandations élaborées en collaboration avec l’AMIF), dès les célébrations de Pourim. Par la

suite, nous avons fermé les lieux de culte et les mikvaot et suspendu les circoncisions en lien avec l’association française des mohalim. Aurait-on pu, dû faire plus ou mieux ? Idem pour le gouvernement ? Il me semble que cela reviendrait à juger l’importance des décisions à court terme, au lieu d’attendre suffisamment pour pouvoir faire un bilan. En ce qui concerne les masques, leur utilité dans l’espace public, la pénurie, les approvisionnements, les Français auront effectivement besoin de réponses. Saluons cependant que notre système de santé ait tenu bon. Il y a eu une vraie et belle solidarité, entre les régions et même avec certains pays européens frontaliers. Il m’apparaît cependant fondamental de rappeler, qu’en tant que grand rabbin, mon rôle n’est pas tant de commenter la politique que de faire entendre ma voix, au nom de la communauté juive de France, lorsque je constate une incohérence. Et j’interviens dès lors que c’est le cas. Dans le Figaro, le 8 avril dernier, je me suis exprimé sur le fait qu’on ne pouvait pas, sous prétexte de protéger nos aînés, les enfermer sans lien aucun avec leurs proches, parce que ce lien est vital. On a d’ailleurs vu le gouvernement évoluer sur ce sujet. De même, j’ai dit publiquement qu’il était inacceptable que les familles ne puissent

Nombre de nos lecteurs, et notre rédaction s’en est d’ailleurs fait l’écho, ont déploré, au cours de cette crise, votre manque de prise de parole et de présence sur le terrain. Que répondez-vous à ceux qui vous disent inaudible dans la tourmente que nous traversons ? Cette appréciation – par essence subjective – « de présence sur le terrain » est en contradiction avec les consignes qui nous ont été données : je vous rappelle que nous sommes confinés, et en ce qui me concerne, je me suis imposé la même attitude que celle que j’ai demandé aux fidèles de respecter. Je n’ai pas voulu garder un petit myniane en cachette, par exemple et j’ai demandé à tous les présidents de communautés de fermer les synagogues et de prier chez eux, comme je l’ai fait chez moi. Je me suis appliqué la règle qui prévalait pour tous… il m’est toutefois arrivé de sortir quelques fois, pour des obsèques ou pour enregistrer des émissions… En ce qui concerne les prises de paroles, ce n’est qu’une question de vision : il y a ceux qui veulent voir et ceux qui font en sorte de mettre un foulard devant les yeux ou se boucher les oreilles : je suis particulièrement actif et réactif sur les réseaux sociaux et y ai diffusé des vidéos plusieurs fois par semaine. J’ai édicté seul, ou avec le président des consistoires Joël Mergui, avant qu’il ne tombe malade puis avec le Grand Rabbin de Paris Gugenheim et JackYves Bohbot, de nombreuses mesures par courrier ou communiqué. J’ai également pris part à des dizaines et des dizaines de réunions ou conférences Zoom, même des

bar-mitzwot ! Je suis investi dans la gestion de la crise et au service de la communauté et ce dans toute la France, palliant ainsi à mes déplacements en province prévus de longue date. Mon emploi du temps est bien rempli, mais encore une fois, je laisse cela à l’appréciation de chacun. Je sais que certaines attaques à ce sujet visent en réalité tout autre chose… Justement, la question de votre présence sur le terrain n’est-elle pas en lien avec les divergences et les tensions, apparues, semble-t-il, avec certains consistoires ? Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet. ? Cette tension entre le grand rabbinat et les consistoires est tout à fait inexacte : nous avançons main dans la main avec les principaux dirigeants des consistoires. Nous sommes tous mobilisés pour échanger avec les communautés et leurs dirigeants. Ma vision d’ailleurs est simple : les synagogues n’ouvriront pas le 11 mai, sans doute pas non plus fin mai. Le cadre que nous respectons, en priorité, est celui fixé par la loi. Si demain, le gouvernement nous donne la possibilité d’ouvrir les lieux de culte, alors nous gèrerons au cas par cas. Nous mettrons dès lors en place un protocole sanitaire : gestes barrière, distanciation physique, nombre de personnes à l’intérieur. Il faudra, cela dit, que les fidèles soient responsables de leur propre santé… C’est-à-dire ? Je vais vous raconter une anecdote : j’ai pris part récemment à un enterrement, au cours duquel un orateur faisait passer un micro de main en main sans aucune protection. J’ai refusé de le prendre, par précaution. Il y a la règle, mais aussi la responsabilité de chacun. Il nous appartient de nous adapter aux impératifs pratiques des synagogues : certains me demandent comment limiter la fréquentation des synagogues à 10, 20, 30 fidèles. Comment faire alors pour le 11ème, le 21ème, le 31ème ? Il nous faudra nécessairement nous s’adapter. Les synagogues n’ouvriront que lorsque la sécurité des fidèles sera absolue, et seulement dans ce cas-là ! Chacun, dans ce contexte, doit faire œuvre de responsabilité : j’ai le souvenir d’un merveilleux shabbat à Villeurbanne, à la


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Haïm Korsia, Grand Rabbin de France : « Nous devrons être solidaires pour affronter ce qui nous attend » - Suite ...

veille de Pourim, qui m’a profondément marqué. Nous avions communiqué sur le nécessaire respect des règles sanitaires : pas de contact physique et distance entre les fidèles. Pourtant j’ai vu des gens s’embrasser, se donner des accolades ou se serrer la main. J’ai interpellé moi-même un fidèle en lui disant, ‘mais pourquoi tu embrasses ce monsieur, tu pourrais le contaminer !’ ‘C’est mon oncle’ m’avait-t-il alors répondu, comme s’il ne pouvait pas exister de contamination intra-familiale… Justement, pourquoi avoir laissé passer autant de temps pour prendre les décisions de fermer les synagogues, les mikvaot ou encore de laisser se tenir la célébration de Pourim et des Michte (repas pris en commun lors de la célébration de Pourim-NDLR) ? Parce que les informations que nous avions étaient largement en deçà de la situation réelle et que nous avons suivi les directives gouvernementales. Dans la synagogue où je prie, nous avons annulé toutes les festivités. Nous avons demandé l’annulation des Michte importants au sein des grandes communautés : certaines nous ont écouté, elles ont d’ailleurs été moins touchées. D’autres, hélas, n’ont pas suivi nos recommandations et elles ont été durement impactées. Je pense, cela dit, qu’il ne faut pas jeter la pierre aux présidents de ces mêmes communautés. Personne, il y a deux mois, n’imaginait la tragédie que nous allions vivre. Pour rappel, Pourim a eu lieu le 10 mars, soit une semaine avant la décision présidentielle de procéder au confinement… Dans l’Est de la France, la transmission du virus n’est pas essentiellement due à Pourim, ce que personne ne peut démontrer, mais à d’autres manifestations qui ont rassemblé de nombreux membres de la communauté strasbourgeoise. C’est ensuite que l’épidémie s’est révélée. Comme ce fut le cas pour l’ensemble de la population du Grand-Est qui fut particulièrement touchée. Il est important de rappeler que, dès lors que nous avons pris la mesure de la gravité de la situation, nous avons fermé les synagogues, alors que juridiquement, les lieux de culte n’étaient pas contraints de fermer à cette période… Pourtant, la pandémie a été décrétée dans la 3ème semaine du mois de février 2020… Effectivement, mais cela n’est autre que l’arbitrage du gouvernement. Nul doute qu’il y a eu des erreurs individuelles et collectives dans les appréciations et les décisions, mais je crois, qu’à l’instant t, avec des connaissances peu étendues sur le virus, toutes les décisions étaient difficiles à prendre. Comme le maintien des élections municipales...beaucoup ont été contaminés dans les bureaux de vote…

« Il nous a fallu nous référer aux Textes pour apporter des réponses » Certes, mais l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) avait annoncé qu’il s’agissait d’une pandémie aux alentours du 25 février. Or Pourim se tenait le 8 mars. Quel dommage de ne pas avoir pris de décisions plus fortes ! Nous avons pris des décisions importantes : les mesures sanitaires instaurées étaient plus strictes que celles édictées par le gouvernement : quand nous devions être 500, nous étions 100, et quand nous étions 100, nous passions à 30 fidèles. Nous avons limité de manière drastique l’affluence dans les synagogues. Je vous rappelle également que nous avions fait une déclaration précisant que toutes les personnes à risques, personnes âgées, personnes fragiles souffrant de pathologies chroniques ne devaient pas venir à la synagogue … Nous avions anticipé sur beaucoup de sujets et nous avons réagi du mieux possible aux circonstances et aux événements qui se présentaient… Ce qui est étonnant, voire troublant, c’est que ceux qui hurlaient au scandale, lorsque nous avons fermé les synagogues, sont les mêmes qui nous reprochent aujourd’hui de ne pas les avoir fermées avant. Or, c’était et c’est toujours une situation inédite que peu d’entre nous ont affrontée par le passé. En ce qui me concerne, je n’avais jamais entendu parler de confinement. Il a d’ailleurs fallu que nous, rabbins, cherchions dans les textes, dans les écrits de la Guemara, notamment des références à ce que nous étions en train de traverser. Effectivement, lorsqu’il y a une pandémie, il faut rester chez soi. Pendant un long moment, l’OMS n’a pas pris au sérieux le potentiel de diffusion à l’échelle du monde de cette épidémie. Fin février, on parlait encore trop souvent de « grippette ». Lorsqu’il fut clair que ce virus était mortel, nous avons pris des décisions très fermes, comme refuser aux anciens de prier dans les synagogues. J’ai la chance de pouvoir notamment compter, dans ma synagogue, sur la présence Grand Rabbin Guedj. Par précaution, je lui ai téléphoné et demandé de rester chez lui pour Pourim … De la même façon, lors du shabbat précédent le confinement, j’ai été témoin de la scène suivante : un homme âgé était venu prier au sein de la synagogue où je me trouvais. Un fidèle s’est levé et lui a demandé de rentrer chez lui en lui expliquant que c’était dangereux pour lui. Il est alors reparti. C’était la mesure dont j’avais demandé l’application et elle a été largement respectée. Ce qui me paraît important, dans ce que je viens de vous relater, c’est l’unité et la responsabilité des leaders communautaires, qui ont fait de leur mieux pour que les dispositions prises

soient appliquées. Bien évidemment, on peut toujours mieux faire… Avez-vous formé une cellule de crise ? La cellule de crise de la communauté juive est historiquement constituée autour du CRIF, des consistoires de France et de Paris du FSJU, du CASIP-COJASOR, de l’OSE, comprenant un pôle médicale et un pôle psychologique. Le Rabbin Moché Lewin qui est mon conseiller spécial, me représente en son sein. Nous échangeons après chaque réunion, donc quotidiennement. Cette cellule de crise inclut des associations compétentes dans leur domaine, qui effectuent un travail exceptionnel quel que soit le sujet : culte, action sociale, funérailles, transports des corps vers Israël avec un nouvel acheminement via Liège en Belgique. Elle a démontré le bon fonctionnement de nos institutions et je ne peux que me féliciter de cette collaboration. La communauté semblait être plongée dans un grand désarroi avant les fêtes de Pessah. Comment l’avez-vous vécu et avez-vous réagi ? Avant Pessah, notre objectif était de rassurer les gens, parce qu’il y a eu des manifestations d’inquiétude, effectivement. L’un des sujets récurrents était la possible pénurie alimentaire, notamment de viande casher. En réalité, grâce à D.ieu, nous n’avons manqué de rien. J’ai encore en mémoire, des messages de rabbins disant que nous pouvions garder du Hametz, dans le cas où on manquerait de denrées alimentaires à l’issue de Pessah. J’ai fait en sorte d’assurer, en collaboration avec tous les producteurs de viande, un approvisionnement permanent. Et j’ai bataillé, je peux vous le dire ! Le mot est faible, même : parfois c’était les préfets qui ne laissaient pas se faire les abattages. En général, c’était plutôt les abattoirs qui refusaient que les chohetim venant de Paris, puissent abattre les bêtes. Au quotidien, il a fallu lutter et négocier ou donner des assurances pour obtenir que personne ne manque de rien, y compris les plus démunis, qui ont un besoin vital de paniers de denrées à Pessah. Je tiens d’ailleurs à saluer le travail incroyable effectué à cet égard par les associations, en particulier les jeunes de l’UEJF. Le désarroi venait aussi des souffrances, vécues alors que la vie synagogale, elle, s’est arrêtée. Je pense notamment aux personnes en deuil (nombreuses sont celles que j’ai appelées) qui ne pourront pas faire de Kaddish avec un myniane, au risque d’avoir l’impression de ne pas avoir tout fait pour leur proche disparu. La reprise des offices est nécessaire de ce point de vue, mais encore une fois, elle ne pourra se faire que lorsque nous serons en capacité d’assurer la sécurité sanitaire de

tous. Nous tentons de mettre en place des normes avec les présidents de communautés et je pense que lorsque les fidèles pourront revenir prier dans leur synagogue, la sérénité reviendra progressivement, même s’il faudra s’adapter aux règles sanitaires… « Il nous faudra repenser notre rapport au temps, intégrer la fragilité des choses. » Le monde d’hier ne sera plus celui que nous connaîtrons dans le futur ? Non, évidemment. Ce que nous faisions hier, ces grandes fêtes, les danses, la joie, tout cela sera différent pendant un temps qu’il nous est pour l’heure impossible à définir. Il faudra organiser les offices, peut-être, avec plus de discipline, respecter les distances sanitaires que nous imposera la situation du moment… Il faudra aussi intégrer la nécessaire capacité à réagir très vite. La Torah nous l’apprend dans le psaume 68 « Yom Yom » : « Quelle est notre projection dans le futur, jour après jour ? ». A ce jour, aucune ; qui sera à même de prévoir ce qu’il se passera demain, dans un an ou deux ? Nous repoussons les célébrations, mais nous ne savons rien de ce qu’il adviendra alors. Nous aurons donc à définir un rapport au temps différent, avec une prise de décision à plus court terme que celle dont nous avions l’habitude. Il nous faut aussi réapprivoiser le temps court et ce qu’il nous donne : nous sommes privés de nos libertés : des choses simples comme boire un coca ou un café sur une terrasse de café ensoleillée sont devenues précieuses. Presque tout ce que nous faisions au quotidien sans y penser est aujourd’hui précieux. Cette fragilité des choses, des gestes, des habitudes auxquelles on tient, deviendra sans doute permanente. Pouvez-vous dire aujourd’hui, combien de personnes sont décédées du COVID-19, au sein de la communauté juive ? Nous avons fait il y a deux semaines, un décompte de ceux qui sont décédés de mort naturelle, d’une longue maladie, ou du COVID-19, avec le responsable de la Hevra Kadicha et d’après lui, il serait de 1 % des décès à l’échelle du pays. Si nous prenons en compte le fait que le nombre de décès en France dus au COVID est de plus 23 000 morts à ce jour (cet entretien a été réalisé le jeudi 30 avril-NDLR) cela ferait environ 250 décès. Mais réduire le nombre de personnes défuntes au sein de notre communauté à un chiffre qui rentre dans les statistiques est insupportable. Nous avons tous, dans notre entourage, proche ou moins proche, connu des personnes qui, hélas, ont fait partie des victimes. Pour les familles, les amis, la perte


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d’un être cher ne se réduit pas à un chiffre. Je me suis récemment entretenu avec les dirigeants de pompes funèbres. Grâce à D.ieu, et même si nous ne disposons pas encore de chiffres exacts, nous pouvons dire qu’aujourd’hui, le nombre de décès est en baisse : il y a encore quelques semaines, il y avait entre 6 et 15 convois par jour… Pourtant, des informations ont couru concernant un nombre de décès avoisinant les 2000 morts ? Non, nous avons fait un calcul très précis, région par région pour connaître l’ampleur et l’impact de cette tragédie sur notre communauté. Connaissez- vous le nombre de nos coreligionnaires encore hospitalisés ou en réanimation ? Nous avons des chiffres globaux par région et nous prenons évidemment des nouvelles des personnes que nous connaissons personnellement, comme notre ami le rabbin Schlomo Malka (décédé quelques jours après cet entretien, z’l). Parfois les décès sont très brutaux, la personne allait mieux et soudain tout s’emballe, comme cela est malheureusement arrivé à mon ami Claude Barouch z’l, Président de l’UPJF (Union des patrons juifs de France). Le plus terrible est de ne pas disposer d’informations et nous avons pris en compte la détresse que cela induit. Nous avons donc mis en place un numéro vert pour la communauté juive, afin que les personnes qui ont des interrogations puissent avoir des réponses : 09 70 68 34 30. Cinq rabbins se relaient pour tenir cette permanence téléphonique. Nous avons eu à affronter des situations hors-normes : Pouvions-nous imaginer, il y a à peine quelques mois, de faire enterrer son père ou sa mère sans pouvoir être présent ? Non, et pourtant, c’est bien ce qu’il s’est passé parfois. Lorsque les corps ont été acheminés vers Israël, les enfants des défunts, eux, n’ont pas pu suivre. C’est très dur, très lourd à accepter… Justement, vous évoquez Claude Barouch et l’un de nos lecteurs a une question en lien avec ce sujet. Nombre de personnalités lui ont rendu hommage, vous en étiez. Nous aussi avons évoqué son action, et sa disparition. Notre lecteur, lui, s’interroge sur votre proximité avec les simples fidèles. Vous faites l’effet, nous écrit-il, d’un rabbin VIP, surtout concerné par la France d’en haut, et par ceux qui, au sein de notre communauté, ont une position sociale. Que répondez-vous à cela ? Si je n’avais pas été présent à l’enterrement de Claude Barouch Z’l, on me l’aurait très certainement reproché ! Claude était un ami et un homme investi que j’ai accompagné dans nombre de ses combats. Il était un militant communautaire infati-

gable, et je ne pouvais l’ignorer. Pour les enterrements, il m’est arrivé de remplacer des rabbins, car beaucoup d’entre eux étaient malades. J’en ai fait quatre, jusqu’ici. Je connaissais personnellement deux des défunts. Le troisième était un rescapé de la Shoah, et quant au 4ème, je ne le connaissais pas. Il n’y avait personne pour l’accompagner vers sa dernière demeure. Il n’est guère dans mes habitudes de lister si précisément tout ce que je fais ou toutes les personnes que j’assiste. Je ne suis pas dans mon rôle, si je communique sur ce sujet. J’assume donc le fait que chacun puisse penser ce qu’il veut de moi. C’est écrit dans les psaumes… Je ne dirai jamais ce que je fais. J’aimerais donc répondre à votre lecteur par un exemple issu de la Meguila d’Esther, dans le dernier chapitre : « Mordehaï est aimé de tous ». Mais lorsqu’il prend ses responsabilités et assume d’être l’homme qui remplace Amane, il perd une partie de ses soutiens. Il y a eu et il y aura toujours des gens contre vous, des gens qui nous disent qu’il aurait fallu être ou faire autrement. C’est ainsi… Parlons des Ehpad : à l’échelon du pays, ils ont connu un nombre de décès effrayant. Qu’en est-il des Ehpad communautaires, au sein desquels, selon nos informations, la situation serait tout aussi catastrophique ? A Créteil (Val-de-Marne), 22 résidents sont décédés dans un Ehpad, il est vrai. Je n’en connais pas la raison, mais je connais très bien cet établissement. Je crois que personne n’avait malheureusement pris la mesure du risque pour nos anciens. En ce qui concerne cet établissement, ce sont les conditions d’accueil générales qui sont en cause. D’un point de vue général, tous les résidents défunts, au sein des Ehpad communautaires, ne sont pas forcément des victimes du COVID-19. Certains ont péri du fait de leur grand âge, d’autres effectivement sont des victimes indirectes : c’est par exemple, l’isolement, l’absence de lien avec leurs proches qui les a atteints. Il faut protéger nos aînés en prenant en compte certaines particularités, mais nous l’avons sans doute compris trop tard… « Nous devrons compter sur la solidarité communautaire » Justement, au plus fort de l’épidémie, nous avons posé des questions aux différents aumôniers militaires, pénitentiaires et des hôpitaux israélites : nombreux sont ceux qui ont ressenti, de votre part, un manque de soutien et constaté un manque de présence sur le terrain. Je pense avoir fait mon travail. Être sur le terrain, je vous l’ai déjà dit, c’est une notion très subjective : devais-je faire ce que j’ai fait en étant plus visible ou être plus

présent ? Nous étions confinés, nous devions être confinés mais j’aurais dû faire ce que j’interdisais de faire aux fidèles ? J’ai assumé ma tâche dans le respect des règles : lorsque les familles m’appelaient, j’ai transmis aux aumôniers. Les demandes que je pouvais gérer seul, je les ai gérées. Concernant l’armée ou les prisons, j’ai suivi de près les problématiques rencontrées, comme l’acheminement des colis de Pessah au sein des établissements pénitentiaires. La circulaire permettant la livraison des colis aux détenus juifs ayant tardé, j’ai personnellement appelé le directeur pénitentiaire pour qu’elle soit diffusée. Deux heures plus tard, l’affaire était réglée. Quant aux hôpitaux, je suis intervenu auprès des personnels des chambres mortuaires de l’APHP notamment pour qu’ils puissent accompagner au mieux les familles, qui dans le désarroi et la souffrance, devaient en sus faire face, en raison des impératifs sanitaires, à la suspension de la toilette rituelle à laquelle nous attachons tant d’importance. J’ai également notifié les personnels soignants des dates de fêtes de Pessah (ndlr : 2 jours de Yom Tov successifs suivis de Chabbat), période pendant laquelle toute démarche administrative concernant un fidèle défunt ne pouvait être entreprise, en l’absence de l’accord de ses proches. Si les rabbins ont ressenti un manque de soutien de ma part, alors encore une fois, j’en suis désolé, mais ils ne me l’ont pas dit. Pourquoi ? Qu’attendaient-ils comme type de soutien de ma part ? Car je peux vous dire que chaque appel, chaque demande qui m’a été formulée a reçu réponse. Alors, soit c’est une impression basée sur de mauvaises informations, soit c’est de la diffamation… Parlons de l’avenir et notamment de ce qui s’annonce, en commençant par un sujet qui préoccupe nombre de familles : l’école juive. Familles et établissements se retrouvent aujourd’hui confrontés à des difficultés insondables : faute de moyens, les familles ne peuvent plus avancer les frais de scolarité. Faute de rentrées d’argent, les écoles, elles, courent le risque de devoir fermer leurs portes. Y a-t-il une cellule de crise qui prend en compte cette problématique car elle va prendre de plus en plus d’ampleur, à l’heure où l’on parle de rouvrir les établissements scolaires ? Il faut d’abord remarquer que le dispositif mis en place par le gouvernement est assez incroyable. Pour traverser la crise sanitaire, l’État s’est montré très protecteur. Bien sûr, cela ne suffira pas à éviter les lignes de fracture et les fragilités, notamment dans les entreprises. A ce titre, je le dis, nous compterons aussi sur la solidarité communautaire et les dons. Il y a, au sein de notre communauté, une entraide formidable. Par ailleurs, l’une des demandes

de Joël Mergui à l’État a été entendue : il s’agit de passer la défiscalisation des dons des entreprises de 66% à 75 %. Cela a l’air minime, mais c’est, au contraire, primordial, car cela permettra aux associations de bénéficier de dons de professionnels plus nombreux et plus importants. Nous allons vers des jours difficiles. Il faudra donc avoir une attention particulière pour les plus fragiles. Concernant les écoles, je pense que dans l’ensemble elles ont pu assumer la gestion de leurs frais fixes. J’en profite ici pour saluer le travail et l’effort des équipes pédagogiques, qui ont maintenu la scolarité de nos enfants grâce à l’enseignement à distance. J’espère qu’elles pourront être à l’écoute des familles les plus démunies ou les plus touchées par cette crise. J’ai aussi sur ce sujet, sollicité Marc Eisenberg (Président de l’AIU, entrepreneur et philanthrope, fils du grand rabbin Josy Eisenberg-NDLR), afin qu’il tente de mettre en place des bourses pour les élèves précaires. Il s’est engagé à aider les familles… Les réseaux scolaires, eux, ont conscience des problèmes. Les écoles seront aidées par les institutions communautaires et les familles qui s’en sortaient difficilement avant cette crise, pourront être accompagnées afin qu’elles ne sombrent pas. La cellule de crise et les systèmes d’alerte que nous avons mis en place jouent leur rôle à plein. Toute la question repose désormais sur la façon dont l’économie repartira. Cet élément sera déterminant. Dans un an auront lieu de nouvelles élections pour choisir le prochain Grand Rabbin de France. Avez-vous déjà envisagé de vous représenter ? Comme je vous l’ai déjà dit, je me repose sur le psaume 68 Yom Yom… C’est, ce que m’a enseigné mon maître, le Grand Rabbin Chouchena z’l. Je ne me projette pas pour l’instant et je n’ai rien fait jusqu’à présent qui puisse laisser penser que je m’occupe de cela... Dernière question, monsieur le Grand rabbin. Quel est, selon vous, l’avenir des juifs en France ? Nous avons une place au sein de la société française, elle n’est pas en question. Nous l’avons vu lorsque le Président a réuni les cultes. Nous sommes l’une des facettes de la société française. Nous avons su montrer que nous étions respectueux des Lois de la République, et il est évident que nous avons à prendre part à la reconstruction de la France. Indiscutablement. Je conclurai en vous disant que l’Eternel renouvelle tous les jours la création du Monde. Il nous revient aujourd’hui de renouveler notre engagement pour la République… Merci au Grand Rabbin de France, Haïm Korsia…


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UCJ 95 : Un président en action face à la crise du Covid19

Chers présidents, Chers Rabbins, Cher(es) Ami(es), Comme vous le savez la crise sanitaire du covid-19 a interrompu les activités communautaires et de culte. Les consignes des autorités ont imposé de respecter la période de confinement pour protéger la santé de tous. Il a donc fallu s’organiser au sein de chaque communauté, association, écoles,... Soyez-en remerciés. Toute mon équipe, Thierry Ghenassia, Josiane Sberro, Paul Aïss, Serge Vestin, Richard Bouaniche et moI, tenons d’abord à exprimer nos sincères condoléances aux familles qui ont perdu un proche lors de cette terrible pandémie et nous souhaitons un prompt rétablissement à ceux qui sont encore souffrants. Tous nos vœux de guérison rapide et complète ainsi que nos prières les accompagnent. Chacun se sent solidaire également de ceux qui luttent contre la maladie, en leur adressant un grand MERCI pour l’énorme travail accompli. Face à cette situation exceptionnelle de crise sanitaire actuelle sans précédent, l’Union des Collectivités Juives de 95 (UCJ95) s’est pleinement mobilisée pour apporter un soutien complémentaire aux plus défavorisés. Ceci a été rendu possible grâce à notre partenariat avec le président F. Kalifat (CRIF), et le président A. Gold-

mann (FSJU), ces deux institutions ayant été réactives car habituées au terrain, mais surtout présentes à nos côtés pour ne laisser personne sur le bas côté de la route. Un grand merci au Docteur Marc Djebali qui a su nous accompagner à chaque appel, et répondre présent en donnant un avis médical circonstancié. Et à toutes les autres associations, écoles du département mais également de quelques donateurs, que nous remercions de nous avoir alerter aux débuts de chaque souci familiale. Merci au député F. Pupponi pour sa présence sur le terrain depuis deux mois, allant vers les plus démunis, les commerçants, jusqu’aux inhumations. Sa présence a procuré un grand réconfort aux nombreuses familles . Nos actions ont été menées dans plusieurs domaines et en même temps, surtout sans distinction de lieu de communauté, de degré de religiosité ou d’appartenance à une tendance (Consistoriale, Loubavitch ou autres). Notre objectif a toujours été de défendre le Judaïsme dans son entité entière: • Distribution nominative de bons alimentaires à plus de 120 familles avant les fêtes de Pessah sur le département, sur Sarcelles principalement, mais aussi Saint-Brice, Enghien, Montmagny, Groslay… Nous remercions le professionnalisme, de tous les commerçants qui ont gentiment participés à cette action. • Attribution d’un budget spécial à l’as-

sociation MAZONE ainsi qu’à certains commerçants pour des paniers alimentaires de qualité • Distribution de masques achetés par l’UCJ95 et distribué à des familles en réelles difficultés, ou aux personnes fragiles • Accompagnement de quelques familles endeuillées dans les procédures d’inhumation. • Nous recensons actuellement les personnes isolées dans les EHPAD pour créer une chaine de solidarité. Le constat est terrible. • Sans oublier les enfants, a qui nous avons distribuer des cahiers de coloriage, et quelques cadeaux pour animer leur journée • Mise en place prochaine d’une cellule psychologique pour le «jour d’après» Tant que la situation ne sera pas stabilisée, l’équipe de l’UCJ95 reste mobilisée. Remerciements envers les représentants de l’Etat dans notre département, pour leur réactivité et assistance permanente. Grâce à des échanges permanents, nous avons pu comprendre l’évolution par ville du virus, en essayant d’y apporter notre contribution. Nous resterons toujours à vos côtés pour vous apporter l’aide dont vous auriez besoin. C’est le sens de nos actions depuis plus de huit ans maintenant. D’autres actions seront menées auprès des

particuliers pour le «jour d’après» (endeuillés, scolarité, …) et des entreprises, et souhaiterions associer l’ensemble des acteurs de la vie juive et au-delà, pour réaliser ces réflexions. Que toutes ses larmes déversées par de si nombreuses familles puissent se transformer en larmes de joie et de bonheur dans chaque famille. La vie depuis 2 mois est dure, mais rien ne vaut la Vie, et nous sommes persuadé que nous allons tous ensemble, trouver la force de réussir ce combat pour la vie et renaitre après ce cauchemar dans de meilleurs dispositions, d’amour, d’unité et de bienveillance entre tous. Nous veillerons au quotidien de chacun, pour que chaque famille puisse trouver du réconfort, et la force de rebondir pour continuer à vivre tout simplement. Dans l’attente de vous retrouver tous bientôt et en bonne santé. Amen. René TAIEB - Président de l’UCJ 95

Entretien avec Paul Fitoussi, chef d’établissement de Yavné Marseille Alors que se profile une fin de confinement, les écoles sont appelées à réouvrir. Réaction avec Paul Fitoussi ment à distance depuis bien longtemps. Ils utilisent ces outils au quotidien. Et pour ce qui est des élèves, ils sont équipés d’IPAD de la 6ième à la Terminale, donc globalement pas de problèmes d’accessibilités.

1- Tout d’abord, il semblerait que la continuité pédagogique se passe bien du côté de votre école ? Effectivement, il y a 3 ans, avec l’aide de mon Conseil d’Administration, nous nous sommes lancés dans l’aventure du numérique, et cela s’est avéré encore plus payant avec cette crise. Et je tiens à rendre un hommage particulier aux enseignants qui se sont montrés à la hauteur. 2- Que veut dire « l’aventure du numérique » ? Nous avons énormément investi quant aux infrastructures numériques, et tous nos enseignants disposent d’un IPAD et des programmes nécessaires pour l’enseigne-

3-Comment se passe la diffusion des cours ? Depuis le début du confinement, nous avons établi un emploi du temps identique, et de ce fait nos élèves ont leur repaire de semaine en semaine … Nous faisons de la télé enseignement en directe, et si des enfants ne sont pas présents, nous les contactons par sms en temps réel … en fait, pour nous, il ne s’agit pas d’envoyer des rendez-vous zoom désorganisés, mais faire en sorte que l’enfant se sente suivi, cela permet d’éviter au maximum les décrochages.

fera le 12 mai. Nous disposons dans notre école d’un espace d’accueil très favorable, avec des grandes classes, avec une très grande cour. Deuxièmement, nous n’accueillons pas la totalité des élèves … A partir de ces éléments, nous pensons effectivement réouvrir l’établissement en appliquant un certain nombre de mesures de protections. La priorité, c’est la santé de nos enseignants et notre personnel. Toutefois, il faut dire que le cahier des charges du plan sanitaire est très complexe … mais pour l’heure il semble applicable dans notre établissement.

4-Du coup, vous n’êtes pas pressé pour la reprise ? L’enseignement à distance est un avantage, en même temps rien ne vaut le lien social. L’enfant a besoin de son contact avec l’enseignant et vice-versa.

6-Avez-vous pris d’autres mesures ? Comme je suppose d’autres établissements, nous avons achetés, du gel hydroalcoolique, des masques, des visières, nous mettons en place des marquages au sol … L’accueil des parents et des enfants ne se fera pas comme avant. Enfin, nous avons mis en place un drive pour tester les membres du personnel ou les parents qui le souhaitent.

5-Allez-vous réouvrir le 11 mai ? Plus exactement, l’accueil des élèves se

7- A la manière du Professeur RAOULT ? Il me semble que c’est une mesure impor-

tante, qui au-delà des gestes barrières et autres achats, permet d’ajouter à la prévention de ce virus… En même temps, nous sommes partis d’un constat, tous les endroits ou des tests ont eu lieu, les évènements ont été moins dramatiques. 8-Comment voyez-vous l’avenir proche des écoles juives ? Il est évident qu’il faudra apprendre à vivre avec ce risque, comme il en existe d’autres. Ça ne sera pas facile, mais il faudra bien s’y adapter, que le virus revienne ou pas. Maintenant, on sait que ce type de fléau peut arriver. Il faudra aussi se relever et accompagner les personnes qui ont vécu de drames ! Dans notre profession, des personnes ont été touchées et je pense particulièrement à deux d’entre elles, André TOUBOUL zal et Nissim AZOGUI zal, que j’ai bien connu. 9- On vous sent pessimiste ? Triste plutôt pour ceux qui nous ont quitté, en particulier pour leurs familles ! pessimiste je ne le suis jamais, nous saurons trouver des solutions, prendre des décisions fortes et relever le défi.


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Israël/Coronavirus: le Cabinet prolonge Coronavirus: Israël va investir 60 le programme de surveillance de masse millions de dollars dans la recherche du Shin Bet et le développement d’un vaccin

La mesure doit encore être approuvée par la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset

jusqu’au 16 juin, à moins que le projet de loi censé l’encadrer ne soit voté avant.

Le cabinet ministériel a autorisé lundi la prolongation du programme de surveillance des personnes testées positives au Covid-19 par le service de sécurité intérieure (Shin Bet).

Le gouvernement israélien a approuvé mi-mars une mesure qui permet au Shin Bet de géolocaliser les mouvements des porteurs du coronavirus, en utilisant leurs données de téléphone portable ainsi que d’autres technologies.

Les ministres ont également validé le projet d’inscrire le programme de surveillance de masse du Shin Bet dans la loi israélienne, afin de lui donner un cadre légal.

Cette proposition, qui a accordé au Shin Bet le pouvoir de surveiller l’ensemble de la population, a soulevé des préoccupations importantes quant à ses conséquences sur la vie privée.

La mesure doit encore être approuvée par la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement israélien, qui se réunira mardi. Celle-ci devrait valider le traçage des personnes contaminées

Jeudi dernier, la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset avait accordé cinq jours supplémentaires au gouvernement afin de légiférer sur la question.

L’Europe tente timidement le déconfinement

«Nos instituts de recherche et notre culture d’innovation nous permettront de jouer un rôle important»

qui a largement respecté les mesures de confinement prises par le gouvernement», a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé lundi que l’Etat hébreu allait investir 60 millions de dollars (55 millions d’euros) dans la recherche et le développement d’un vaccin contre le coronavirus, lors d’une conférence organisée par l’Union européenne et en présence de dirigeants mondiaux.

«La pandémie est cependant loin d’être terminée», a mis en garde M. Netanyahou. «Au mieux, nous ne sommes qu’à la fin du début de la pandémie.»

«Israël, comme tous les pays, a été considérablement touché par le virus. Heureusement, le nombre de victimes que nous avons eu jusqu’à présent est relativement faible», a affirmé le Premier ministre. «Ceci est le résultat d’une action précoce pour arrêter la pandémie, d’une technologie de pointe, d’experts médicaux de premier ordre et d’une population disciplinée

Seule la découverte d’un vaccin ou d’un remède permettra de mettre fin à la pandémie, selon l’OMS Une quinzaine d’Etats européens ont franchi lundi une nouvelle étape dans le déconfinement de leur population mais la plus grande prudence reste de mise face au coronavirus qui a fait près de 250.000 morts dans le monde. A commencer par l’Italie, pays le plus frappé du continent avec près de 29.000 morts, où les habitants sont désormais autorisés à sortir, selon des schémas variant selon les régions. Du Portugal à la Serbie, de nombreux autres pays ont également allégé lundi leurs mesures de confinement, l’Autriche, pionnière en la matière, se risquant même à une rentrée scolaire partielle, de même que certains Länder allemands.

«Je suis convaincu que nos instituts de recherche, nos scientifiques de renommée mondiale et notre culture d’innovation unique, nous permettront de jouer un rôle important» dans la lutte contre la pandémie, a soutenu le Premier ministre.

Italie: des crèches rouvriront en juin avant une révolution éducative

Les terrasses des cafés et des restaurants ont pu rouvrir en Slovénie et en Hongrie, excepté dans la capitale Budapest. En Pologne, des hôtels, des centres commerciaux, des bibliothèques et certains musées également.

Les enfants ne porteraient pas de masques, mais le personnel enseignant y serait contraint

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), seule la découverte d’un vaccin ou d’un remède permettra de mettre fin à une pandémie qui affecte l’intégralité de la planète au prix d’une récession sans précédent.

Les écoles resteront fermées jusqu’en septembre en Italie, mais des crèches et écoles maternelles pourraient rouvrir en juin, avant le lancement d’une révolution des méthodes d’enseignement, rapporte samedi la presse italienne.

Ce lundi, en quête d’une stratégie d’immunisation, l’Union européenne convoque à Bruxelles une conférence mondiale de donateurs pour la recherche, avec le soutien des principaux dirigeants européens.

Ces réouvertures se feraient pour des petits groupes de 3 à 6 enfants de 0 à 6 ans, dont la température serait contrôlée à l’entrée, détaille le quotidien Corriere della Sera, citant un projet du ministère de l’Education.

Organisatrice de cette conférence en ligne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espère réunir 7,5 milliards d’euros.

«Comme tous les pays, Israël s’efforce de trouver le bon équilibre entre la protection de la santé de ses citoyens, en empêchant une nouvelle vague de contamination, et la réouverture de son économie», a-t-il souligné.

Les enfants ne porteraient pas de masques, mais le personnel enseignant y serait contraint.

Beaucoup en Italie relèvent que la fermeture jusqu’en septembre des écoles pénalise notamment les femmes qui travaillent. Mais le Premier ministre Giuseppe Conte a insisté à plusieurs reprises sur le potentiel de contagion qu’auraient les enfants et le risque de voir reprendre la pandémie et d’infecter les professeurs. L’Italie a le corps professoral le plus âgé des pays de l’OCDE, presque 60% des enseignants ayant plus de 50 ans. Plus de 8,5 millions de jeunes Italiens sont privés d’école depuis le début du confinement du pays le 10 mars. Faute d’ordinateurs à la maison, beaucoup n’ont pu suivre les programmes d’école à distance.


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Espagne: le sport et la balade en plein air autorisés

«Cela fait de la peine, c’est dur pour moi de voir que tout est fermé à Madrid» Tous les Espagnols sont de nouveau autorisés à sortir de chez eux depuis samedi pour se promener ou faire du sport après 48 jours de confinement très strict pour freiner la pandémie de coronavirus. Après avoir déjà permis aux enfants de moins de 14 ans de sortir depuis le 26 avril, le gouvernement a de nouveau allégé les conditions du confinement imposé depuis le 14 mars. Auparavant les Espagnols n’étaient autorisés à quitter leur domicile que pour aller travailler, si le télétravail n’était pas possible, acheter à manger, se rendre à la pharmacie, chez le médecin ou promener leur chien. «Je sors pour la première fois pour une pe-

Le président américain Donald Trump a estimé dimanche qu’un vaccin contre le nouveau coronavirus serait disponible d’ici la fin de l’année 2020. «Nous pensons que nous aurons un vaccin d’ici la fin de cette année», a déclaré M. Trump lors d’une émission spéciale sur Fox News au sein du Lincoln Memorial, sur le National Mall de Washington. «Les médecins vont dire: vous ne devriez pas dire cela. Je dis ce que je pense», a-t-il ajouté.

«L’annexion de parties de la Cisjordanie par Israël ne dépend pas de la création d’un État palestinien»

tite promenade», a déclaré Amalia Garcia Manso, 87 ans, masquée et gantée, cheminant lentement dans la Calle Mayor de Madrid, en s’appuyant sur une canne et le bras de sa fille. «Cela fait de la peine, c’est dur pour moi de voir que tout est fermé à Madrid», a-telle constaté dans la rue commerçante où patrouillaient des policiers. Samedi, le nombre de morts quotidien est resté sous la barre des 300 pour le troisième jour consécutif, à 276, pour un bilan officiel total de 25.100 décès, selon le ministère de la Santé. La région de Madrid est la plus endeuillée du pays avec au moins 8.292 morts confirmées dues au coronavirus. L’ensemble du pays compte plus de 216.000 cas confirmés par tests PC

Coronavirus: D. Trump estime qu’un vaccin sera disponible d’ici fin 2020

«De nombreux groupes (pharmaceutiques) sont, je pense, très proches d’un vaccin»

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«Cela m’a égal», a-t-il répondu. «Je veux juste avoir un vaccin qui fonctionne». Il existe une centaine de projets de vaccins anti-Covid-19 à travers le monde, dont une dizaine en phase d’essais cliniques, selon des données diffusées par la London School of Hygiene & Tropical Medicine. Martelant sa volonté de permettre aux activités du pays de reprendre de manière prudente mais «aussi rapidement que possible», le président américain s’est montré optimiste sur les perspectives économiques. L’année 2021 sera «incroyable», a-t-il prédit.

«Nous poussons très fort (...) de nombreux groupes (pharmaceutiques) sont, je pense, très proches», a-t-il encore dit.

Le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs une nouvelle fois défendu ses décisions depuis le début de la pandémie.

Quelle serait sa réaction si un pays découvrait un vaccin avant les Etats-Unis?

«Je pense que nous avons sauvé des millions de vies», a-t-il martelé.

”Si les Palestiniens continuent de refuser le plan, l’annexion pourra se poursuivre sans création d’un Etat» Des responsables américains ont affirmé vendredi au Times of Israel que l’annexion par Israël de parties de la Cisjordanie était totalement indépendante de la création d’un État palestinien. Selon le site d’informations, l’administration américaine continue de soutenir le projet d’Israël d’appliquer la souveraineté sur toutes les implantations juives et sur la vallée du Jourdain, tant que cela rentre dans le cadre du plan de paix que le président Donald Trump a présenté le 28 janvier dernier. Cette clarification intervient alors que plusieurs réactions à Washington laissaient entendre l’inverse. «Notre position n’a pas changé», a déclaré vendredi un porte-parole de l’ambassade américaine à Jérusalem.

«Comme nous l’avons toujours dit clairement, nous sommes prêts à reconnaître les actions d’Israël visant à étendre sa souveraineté et l’application de ses lois sur des zones de Cisjordanie que le [plan de paix Trump] prévoit comme faisant partie de l’État d’Israël», a-t-il ajouté. En échange de la reconnaissance américaine de la souveraineté d’Israël sur les zones que le plan américain octroie à l’Etat hébreu, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a accepté de geler toutes les activités d’implantation pour les quatre prochaines années dans les zones prévues par le plan pour le futur Etat palestinien. Cette période doit permettre la tenue de négociations «de bonne foi avec les Palestiniens sur la base de la vision du plan», a indiqué le responsable au Times of Israel. En revanche, «si les Palestiniens continuent de refuser de s’engager avec les États-Unis et Israël sur le plan, l’annexion pourra se poursuivre en l’absence d’un État palestinien», a-t-il averti.


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Coronavirus: net rebond du Liban: le chef du Hezbollah nie toute activité de son parti en nombre des victimes en Iran qui rouvre des mosquées Allemagne

La décision de Berlin reflète une «soumission à la volonté américaine et vise à satisfaire Israël» Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a nié lundi toute activité de son parti en Allemagne, quelques jours après la décision de Berlin d’interdire le mouvement pro-iranien sur le territoire allemand. «Lorsque nous disons que nous ne sommes pas actifs en Allemagne, nous sommes sincères à 100%», a assuré le chef du Hezbollah. Selon lui, la décision de Berlin est une décision «politique», qui reflète une «soumission à la volonté américaine et vise à satisfaire Israël». «Où est-ce que le Hezbollah a-t-il des activités en Allemagne ? Il n’y a rien» de tout cela, a rétorqué Hassan Nasrallah.

«Ce que le ministère (allemand) de l’Intérieur a fait est condamnable», a déploré le chef du Hezbollah en référence aux «raids menés dans certaines mosquées et sièges d’associations». «Il n’y avait pas besoin de toutes ces pratiques brutales», a-t-il martelé. M. Nasrallah a dit s’attendre par ailleurs à ce que «d’autres pays européens prennent des décisions similaires» à l’avenir. Jusque-là, seules les activités de la branche militaire du Hezbollah, considérée comme un mouvement terroriste par tous les pays de l’Union européenne, étaient bannies en Allemagne, mais pas celles de sa branche politique qui organise notamment des manifestations ou actions anti-israéliennes régulières.

Entre dimanche midi et lundi à la mi-journée, 74 décès supplémentaires ont été recensés L’Iran a rouvert des mosquées dans certains comtés du pays jugés moins touchés par la maladie de Covid-19, mais a enregistré lundi un net rebond du nombre de décès et des nouveaux cas de contamination au coronavirus. Entre dimanche midi et lundi à la mi-journée, 74 décès supplémentaires ont été recensés, ce qui porte à 6.277 le nombre de morts dues au virus, a annoncé le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour. Le nouveau bilan des décès représente un net rebond par rapport à la veille où la République islamique avait fait état de 47 morts, bilan quotidien le plus bas enregistré en 55 jours.

Selon M. Jahanpour, 1.223 nouveaux cas d’infection ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, ce qui porte le total des cas confirmés à 98.647. Fermées pour la plupart depuis fin février, l’Etat a autorisé les mosquées à rouvrir leurs portes aux fidèles dans 132 comtés considérés comme à faible risque de propagation du virus. Le comté est une subdivision de la province: l’Iran compte ainsi 434 comtés répartis sur 31 provinces. Selon le ministère de la Santé, les fidèles doivent porter des masques et des gants avant d’entrer dans les mosquées et ne peuvent y rester qu’une demi-heure au moment de la prière en utilisant leurs outils de prière personnels.

Hezbollah: Berlin cherche à réparer sa «dette» envers Israël, selon Téhéran Coronavirus: plus de 3,5 millions de La décision allemande à l’encontre du et du Parlement libanais», a souligné M. cas déclarés dans le monde Hezbollah a été «dictée par Israël» Moussavi, pour qui la décision allemande L’Allemagne veut s’acquitter de sa «dette historique» envers les Juifs, a déclaré lundi Téhéran après avoir condamné la récente interdiction de toutes les activités du groupe chiite libanais Hezbollah en Allemagne. «Nous avons le sentiment que les Allemands semblent avoir une dette historique envers les sionistes, qu’ils s’en acquittent, et que, d’une certain façon, ils ne se rendent pas compte que le monde entier et les Musulmans pourraient réagir», a déclaré le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi lors d’une conférence de presse à Téhéran. Jeudi, l’Allemagne a annoncé avoir «interdit l’activité de l’organisation terroriste Hezbollah» sur son territoire, indiquant qu’elle répondait là à une demande de longue date des Etats-Unis et d’Israël. Le Hezbollah est «un parti puissant et légitime représenté au sein du gouvernement

«ne créera que des problèmes».

Dans un article niant la réalité de la politique d’extermination des Juifs par l’Allemagne nazie, Hossein Chariatmadari, rédacteur en chef du quotidien ultraconservateur Kayhan croit voir monter «une vague d’insatisfaction au sein du peuple allemand» car, écrit-il, «le régime terroriste israélien qui tue les enfants contrôle le destin de leur pays». Selon M. Chariatmadari, la décision allemande à l’encontre du Hezbollah a été «dictée par Israël», et «des pans entiers de l’économie allemande sont «aux mains des Juifs», tout comme le Parlement, où siégeraient selon lui «plus de 100 députés juifs qui ne sont même pas allemands». «De nombreux Allemands comprennent aujourd’hui que la Shoah, n’est qu’une mystification, un grand mensonge fabriqué», écrit M. Chariatmadari, nommé à son poste par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

Le nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations

Plus de 3,5 millions de cas de nouveau coronavirus ont été officiellement déclarés dans le monde, dont plus des trois quarts en Europe et aux Etats-Unis, selon des sources officielles lundi matin. Au moins 3.566.330 cas d’infection, parmi lesquels 248.286 décès, ont été recensés, notamment en Europe, continent le plus touché avec 1.447.503 cas et 140.603 décès, ainsi qu’aux Etats-Unis (1,188,122 cas, dont 68.598 décès). Le nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant que les cas graves. Le Brésil a franchi dimanche le cap des 100.000 cas confirmés de Covid-19, qui a fait 7.051 morts dans ce pays, selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé.

L’Europe, Italie en tête dès lundi, se lance cette semaine dans le déconfinement de ses millions d’habitants, au moment où de l’autre côté de l’Atlantique, le président américain Donald Trump promet un vaccin contre le coronavirus avant la fin de l’année. «Nous pensons que nous aurons un vaccin d’ici la fin de cette année», a-t-il déclaré. Cette ouverture italienne reste toutefois très prudente: les commerces de détail, les bars ainsi que les restaurants demeurent fermés et le télétravail reste encouragé. Les rassemblements, les pique-niques au parc ainsi et les réunions de famille sont toujours proscrits - même s’il sera possible d’aller voir ses proches vivant dans la même région - et la distanciation sociale est maintenue, y compris dans les transports. Les autorités se déclarent inquiètes face au risque d’une deuxième vague.


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La Chine dénonce les «propos Coronavirus: 60 vols de fret partiront déments» de Mike Pompeo de Chine vers Israël pour fournir du matériel médical sur l’origine du coronavirus

«Les politiciens américains tentent de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre et de réprimer la Chine»

les élections et de réprimer la Chine alors que leurs propres efforts contre l’épidémie sont un désastre».

La télévision publique chinoise a qualifié lundi de «déments et imprécis» les propos du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo sur l’origine de la pandémie liée au coronavirus, faisant monter encore d’un cran la tension entre la Chine et les EtatsUnis.

Deux autres commentaires publiés lundi dans le Quotidien du peuple, l’organe officiel du parti communiste, qualifiaient M. Pompeo et Steve Bannon, l’ex-stratège de Donald Trump à la Maison Blanche, de «clowns menteurs» et M. Bannon de «fossile vivant de la Guerre froide».

La chaîne chinoise CCTV s’en est prise au «malfaisant Pompeo» qui «crache son venin et répand des mensonges sans raison».

La veille, M. Pompeo avait affirmé qu’»il existe un nombre significatif de preuves» que le Covid-19 provient d’un laboratoire de la ville chinoise de Wuhan, berceau de la pandémie.

«Ces remarques biaisées et insensées de politiciens américains font comprendre à de plus en plus de gens que ces ‘preuves’ n’existent pas», selon CCTV. «Les politiciens américains tentent de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre, de truquer

«Il existe des preuves immenses que c’est de là que c’est parti», avait-il insisté, refusant de dire s’il pensait que le virus avait été libéré intentionnellement par Pékin.

Israël assurera la liaison vers Londres, Paris et Francfort

vols par semaine), Paris (3 vols par semaine) et Francfort (3 vols par semaine).

Un avion-cargo de la compagnie israélienne EL AL assurera 60 vols depuis la ville de Wuhan en Chine à destination d’ Israël, Londres, Paris et Francfort avec du matériel médical destiné à lutter contre le coronavirus.

Les vols, effectués sur l’avion Dreamliner d’El Al, transporteront environ 25 tonnes de matériel à chaque vol.

Dans le cadre d’un accord, El Al commencera ses 15 vols hebdomadaires depuis l’aéroport de Wuhan, en Chine pour l’aéroport Ben Gourion. Israël assurera la liaison vers Londres (9

Début avril, un premier avion en provenance de Chine qui avait atterri en Israël, transportait 20 tonnes de matériel médical, dont des masques et des tenues de protection pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. L’Etat hébreu recense à ce jour 232 décès et 16.208 cas liés au coronavirus.

Tunisie/Coronavirus: annulation du pèlerinage annuel juif de la Ghriba prévu en mai «Nous ne rouvrirons la synagogue qu’une fois le danger du virus dépassé» (responsable) Le pèlerinage annuel juif de la Ghriba, prévu du 7 au 13 mai en Tunisie, est annulé en raison du coronavirus, a annoncé mardi Perez Trabelsi, responsable de cet évènement rassemblant habituellement des milliers de pèlerins du monde entier. La synagogue de la Ghriba, la plus ancienne en Afrique, située sur l’île de Djerba (sud), est fermée depuis le début de la pandémie en Tunisie, où 886 cas ont été officiellement déclarés, dont 38 décès.

«Nous ne rouvrirons la synagogue qu’une fois le danger du virus dépassé», simultanément à la réouverture des mosquées et autres lieux de culte en Tunisie, a ajouté M. Trabelsi. Durant le mois de sacré de ramadan, la pratique collective de la prière musulmane de tarawih, qui draine habituellement de nombreux fidèles à la mosquée le soir, a également été suspendue, a indiqué mardi le ministère des Affaires religieuses. Le pèlerinage de la Ghriba, organisé chaque année au 33e jour de la Pâque

juive, est au cœur des traditions des Tunisiens de confession juive, qui ne sont plus que 1.500, contre 100.000 avant l’indépendance en 1956. Des milliers de personnes, venues d’Europe mais aussi d’Amérique du Nord et d’Israël, y participent, une affluence qui était repartie à la hausse ces dernières années à la faveur d’une amélioration de la sécurité.


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Prix Genesis 2020: N. Sharansky fait don d’un million de dollars pour lutter contre le coronavirus par les précédents lauréats. «De nombreuses personnes de bonne volonté à travers le monde ont généreusement donné leur aide aux organisations et aux individus qui ont été dévastés par le virus. Je suis reconnaissant d’avoir l’opportunité de contribuer à cet effort humanitaire», a affirmé M. Sharansky.

«Je suis reconnaissant d’avoir l’opportunité de contribuer à cet effort humanitaire» L’un des plus célèbres opposants soviétiques, Natan Sharansky, lauréat du prix Genesis 2020, a annoncé lundi qu’il donnerait le prix d’un million de dollars à des organisations luttant contre la pandémie de coronavirus et aidant les personnes les plus touchées par l’épidémie. Dans une déclaration publiée par les organisateurs du prix, M. Sharansky a affirmé qu’il soutiendrait les organisations en Israël et à l’étranger, certaines fournissant des secours immédiats aux victimes et d’autres poursuivant des recherches à plus long terme contre la maladie. En renonçant au prix, il suit une tradition établie

La Fondation du prix Genesis a déclaré que les dons iraient à des organisations fournissant des services d’urgence aux résidents de Jérusalem de toutes confessions et aidant les enfants gravement handicapés, les victimes de violence domestique, les migrants africains à Tel-Aviv et les personnes ayant besoin de services de santé mentale. Il soutiendra également la recherche de l’institut Weizmann d’Israël, de Columbia University et à New York University, et aidera les communautés juives âgées à l’étranger. Le prix Genesis récompense «les êtres humains exceptionnels qui représentent les valeurs juives dans leurs contributions au bien de l’humanité».

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L’Iran réfléchit au maintien des manifestations anti-israéliennes de la Journée d’Al Qods malgré le coronavirus

Cette journée doit avoir lieu le dernier vendredi du Ramadan, qui tombe cette année le 22 mai Les dirigeants iraniens réfléchissent au maintien des célébrations de la Journée mondiale d’Al Qods (Jérusalem en arabe), au cours de laquelle sont organisées des manifestations violemment anti-israéliennes et anti-américaines, alors que le pays a été sévèrement frappé par l’épidémie de coronavirus. Cette journée doit avoir lieu le dernier vendredi du Ramadan, qui tombe cette année le 22 mai. L’année dernière, durant la Journée d’Al Qods, qui avait pour thème la «libération de Jérusalem» des «sionistes», des affiches et des slogans de propagande jurant la mort d’Israël ont largement circulé dans les importantes manifestations de masse organisées pour l’occasion. Selon l’agence de presse officielle Fars News, le chef du «Conseil de coordination

pour la propagande islamique» a organisé récemment une réunion avec différents responsables pour discuter des conditions de la tenue de la Journée d’Al Qods. Le but de la rencontre était de définir comment concilier l’organisation de cette journée importante pour le régime et de sa propagande anti-israélienne en pleine pandémie de coronavirus. Le chef adjoint du conseil a déclaré à Fars News que différents plans ont été proposés sur la tenue des cérémonies, mais qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise Les membres du régime iranien ont déclaré que la célébration de la Journée d’Al Qods est un ”devoir religieux et humain des combattants de la liberté dans le monde”, a rapporté Fars News. L’Iran, qui a décidé dimanche de la réouverture des mosquées iraniennes, a enregistré officiellement 6.156 morts et 96.440 cas confirmés de Covid-19.


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Mon chauvinisme et le déclassement de l’Europe

Dire que je suis chauvin ne peut pas me blesser, puisque je le sais, je suis chauvin. Si on touche à Israël, de près ou de loin, je rugis. Normal pour un natif du Lion. Bref, mon chauvinisme n’a d’égal que ma mauvaise foi. Alors, pourquoi ce préambule?

Sauf que la Chine n’a jamais connu de moins 20%. Quant aux Etats-Unis, on connaît leur capacité à rebondir. Et c’est la, l’objet du cri d’alerte de Bruno Le Maire. Il est à craindre que la crise provoquée par ce virus n’accélère le déclassement de l’Europe.

Bruno Le Maire a agité le risque du déclassement économique de l’Europe, face à la Chine et aux USA. Il a utilisé des mots très forts, qui font écho à ceux du premier ministre, sur l’écroulement de l’économie.

C’est la raison pour laquelle il est indispensable de réussir cette reprise. Si les dirigeants européens faisaient preuve d’optimisme, s’ils se montraient audacieux, pour relancer l’économie, ils auraient une occasion unique de déclencher une reprise, autour des énergies propres avec à la clé, au lieu d’un déclassement de l’Europe, un exemple à suivre sur la question centrale de la préservation du climat.

Il est vrai que ces chiffres, sur la croissance du premier trimestre, publiés à moins 5,8% sont très inquiétants. POURQUOI? Le premier trimestre s’est terminé le 31 mars. Nous comptions donc, seulement 15 jours de confinement. 2 malheureuses petites semaines ont suffit à provoquer la pire récession depuis la création des statistiques en 1949. CE QUI VEUT DIRE, que le second trimestre sera bien pire en terme de croissance. Sans nous lancer dans de savants calculs, ça veut dire qu’en période de confinement, l’activité chute de 35%. Ça veut dire, qu’un second trimestre, entièrement confinés, ça ferait une croissance de moins 35%. Heureusement que l’activité repartira un peu après le 11 mai, on peut tabler sur une chute de la croissance autour de 20%. VOUS IMAGINEZ ÇA? Une croissance de moins 20% au 2e trimestre? C’est du jamais vu! Alors, l’exécutif se console en se disant que c’est la même chose chez nos voisins. Allemagne, Etats-Unis, Chine...

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«Antisémite», mot omis par le premier dictionnaire anglais car jugé éphémère

Un mot voué à disparaître et qui ne méritait donc pas sa place dans un dictionnaire: voilà comment le terme «antisémite» était considéré à la fin du XIXe siècle par l’auteur du dictionnaire anglais d’Oxford, selon des archives rendues publiques lundi en Israël.

d’intérêt dans la lettre: le texte suggère par exemple que le mot «sémite» était déjà utilisé à cette époque pour parler des juifs uniquement, alors que son sens exact se réfère aux personnes parlant l’hébreu, l’arabe et l’araméen, dit l’archiviste à l’AFP.

En 1879, le lexicographe britannique James Murray commence à compiler avec ses collaborateurs une liste de mots devant figurer dans le premier «Oxford English Dictionnary», dictionnaire de référence en langue anglaise.

Aussi, la correspondance entre MM. Montefiore et Murray souligne, selon elle, les préoccupations de la communauté juive britannique à la fin du XIXe siècle, même si, «en Angleterre, les juifs jouissaient d’une meilleure situation que dans d’autres pays».

Parmi ces termes, plusieurs avec le préfixe «anti», mais point d’»antisémite». Lorsque Claude Montefiore, membre influent de la communauté juive britannique, découvre cette absence, il fait part à M. Murray de son incompréhension.

L’Europe est alors secouée par «l’affaire Dreyfus», du nom d’un officier juif alsacien, Alfred Dreyfus, accusé de haute trahison en France, un scandale mêlant erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme.

Dans une lettre datant du 5 juillet 1900, découverte à Jérusalem ces derniers mois par l’archiviste de la Bibliothèque nationale israélienne Rachel Misrati, M. Murray répond que le terme, d’origine allemande, est apparu en anglais en 1881 et que son usage ne devait être que temporaire.

Dans son texte, James Murray explique avoir espéré qu’après les «Printemps des peuples», révolutions dans plusieurs pays européens en 1848, le continent eut «laissé derrière lui son ignorance, sa suspicion et sa brutalité», mais aussi ses pulsions antisémites.

Je ne souhaite de mal à personne, mais si l’Europe, au lieu de critiquer, de condamner Israel, dans le but de s’accorder les faveurs commerciales et utopiques d’un monde arabe, tentait le rapprochement indispensable, afin de comprendre les méthodes israéliennes, en matière d’irrigation, de culture, d’énergie propre...

Au début des années 1880, écrit-il, «l’usage du mot +antisémite+ était probablement tout à fait nouveau en anglais et pas considéré comme devant s’établir (...). Il n’a donc pas fait l’objet d’une entrée spécifique dans le dictionnaire».

M. Murray n’hésite pas à parler de la «tristesse indicible» de ceux qui, comme lui, se rappellent des «espoirs qu’(ils avaient) dans les années 1850».

Elle rebondirait. Hélas, à force de situer les intérêts à un niveau comptable, on néglige l’avancée technologique. Israël éclaire un monde, dont une partie préfère les ténèbres. C’est Jean Paul Sartre qui va m’aider à clore cet article par cette magnifique citation: «Plus claire est la lumière, plus sombre est l’obscurité. Il est impossible d’apprécier correctement la lumière, sans connaître les ténèbres.»

«+Antisémite+ a un côté professoral», estime encore M. Murray, qui était enseignant avant d’éditer le premier dictionnaire d’Oxford, publié progressivement de 1884 à 1928.

C’est maintenant que vous allez comprendre, pourquoi je m’affirme chauvin.

De plus, note-t-il, «la rue dirait plutôt +antijuif+ qu’antisémite».

Un jour peut-être, les peuples réaliseront...

«Tristesse indicible» Rachel Misrati a découvert la lettre de James Murray en travaillant sur des autographes de personnalités britanniques non juives, contenus dans une des collections de la Bibliothèque nationale qui comprend quelque 40.000 autographes et portraits.

René seror

Mme Misrati relève plusieurs éléments

«Combien le diable a dû ricaner à la vue de nos rêves stupides!», écrit-il. «Il est probable que si nous devions publier le dictionnaire aujourd’hui, nous aurions fait d’+antisémite+ un des mots principaux», écrit-il en 1900. Il n’est pas clair à quelle date le mot a finalement été intégré dans le dictionnaire d’Oxford. Les linguistes Susan Blackwell et Willem Meijs mentionnent l’usage du terme dans les années 1880, sans plus de précisions. En français, la première apparition du mot «antisémite» date de 1890, d’après le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).


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Quand rouvrir nos lieux de culte ? Le debrief de la semaine par

Après huit semaines de fermeture de nos lieux de culte et à l’approche de la date du début du déconfinement, se pose la question de leur réouverture pour toutes les religions. La communauté juive, qui a été durement frappée par le virus, demande un maximum de précautions. L’affaire semblait entendue. Le premier ministre avait fixé lors de son intervention à l’Assemblée nationale la date du 2 juin pour la réouverture des lieux cultes. Mais c’était sans compter sans l’Eglise catholique qui, par la voie de la Conférence des Evêques de France, demande que l’on relance les célébrations pour le grand weekend de Pentecôte, qui est à la même date que la fête de Chavouot. Les évêques ont en effet souhaité dans un premier temps que les célébrations religieuses, comme les activités dans les écoles, les centres commerciaux ou les entreprises puissent reprendre le 11 mai. Car si un bon nombre d’églises sont restées ouvertes pendant la période de confinement, les messes en assemblées n’étaient plus célébrées depuis la mi-mars. L’archevêque de Marseille a d’ailleurs indiqué que « la religion est d’essence communautaire et a besoin de célébrations et donc de rassemblement ». Pour la communauté juive, comme le rappelle le grand rabbin de Paris, Michel Guggenheim, « la prière faite en communauté est plus forte. » mais il ajoute « que le choix qui a été fait est de sauver des vies ». C’est exactement la ligne que s’est fixé le Consistoire en décidant dès la mi-mars la fermeture des synagogues et des bains

rituels. C’est ce qui a été réalisé en distribuant à la mi-avril trente mille masques offerts par la Région Ile-de-France aux acteurs de la communauté en action. C’est le choix du Consistoire en décidant – en conscience et en responsabilité – de n’ouvrir ses lieux de culte qu’après s’être assuré, avec le conseil des médecins de l’AMIF, que toutes les précautions auront été prises – synagogue par synagogue – pour des réouvertures dans les meilleures conditions.

Jack-Yves Bohbot

Donc pas avant le début du mois de juin au mieux. C’est à ce prix – exigeant – que nous pourrons prier ensemble dans nos synagogues pour fêter la nouvelle année à Tichri et pleurer nos morts. Jack-Yves Bohbot Le Hezbollah enfin banni en Allemagne L’Allemagne a annoncé jeudi l’interdiction complète des activités de la branche politique du mouvement terroriste Hezbollah qui compte un millier d’adhérents. Depuis le début de semaine, des actions de police sont menées dans diverses régions contre quatre mosquées et un centre pour émigrés libanais. « Pourquoi les Juifs ? » par Marek Halter Dans un nouvel essai, l’écrivain s’interroge sur les raisons de la résurgence de l’antisémtisme dans nos démocraties occidentales, soixante-quinze ans après la Shoah. Il passe en revue les faux procès faits aux Juifs – religieux ou non – au cours de l’Histoire.

Tel Aviv soutient ses commerces et ses artistes Ils seront les derniers à rouvrir ; aussi, la mairie de Tel Aviv a-t-elle mis en place un dispositif spécifique pour le secteur de la restauration (exemption de la taxe foncière, de taxe sur les terrasses et sur les licences d’activités nocturnes). Pour soutenir les artistes, deux festivals seront lancés en mai : chaque participant recevra un cachet pour une performance de quarante-cinq minutes. Biden gardera l’ambassade US à Jérusalem Le candidat démocrate à l’élection présidentielle, Joe Biden, s’est prononcé jeudi pour le maintien de l’ambassade américaine à Jérusalem, s’il est élu en novembre prochain. Il a néanmoins ajouté que « l’ambassade n’aurait pu dû être déplacée » à Jérusalem par l’administration Trump en l’absence d’un accord de paix plus large au Moyen-Orient. Pont aérien entre la Chine et l’Europe grâce à El Al La compagnie israélienne El Al assurera soixante vols depuis la ville de Wuhan en Chine à destination d’Israël, Londres, Paris et Francfort avec du matériel médical destiné à lutter contre le coronavirus. Les vols, sur un rythme de quinze chaque semaine, seront effectués par un Boeing 787 qui transportera 25 tonnes de matériel lors de chaque rotation. En attente de la validation de la Cour suprême La Cour suprême examine depuis hier deux questions politiques d’importance : Benjamin Netanyahu peut-il former le prochain gouvernement malgré son inculpation ? L’accord pour un gouvernement d’union national avec son ancien rival Benny Gantz est-il légal ? Réponses attendues par la Knesset qui a jusqu’à jeudi pour valider l’accord politique…


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Le baril met le feu aux poudres la Chine vont profiter de cette situation. Leur facture pétrolière va se réduire, ce qui constitue un élément grandement favorable à la reprise économique. La guerre pétrolière n’a pas de frontières comme le démontre le Venezuela, champ de confrontation entre Américains et Russes. Le pays est dans une situation catastrophique. Sur fond de guerre civile, le pays connait une crise économique et sanitaire sans précédent. Le régime dictatorial et répressif de Nicolas MADURO ne tient que par le soutien de la Chine et de la Russie et Rosneft. De leur côté, les Américains ont imposé des sanctions au pays et soutiennent l’opposant Juan GUAIDO.

L’apparition la semaine dernière de prix négatifs pour le prix du pétrole américain jeté le trouble sur les marchés et éclipsé un moment la crise du COVID 19. Malgré la complexité du fonctionnement du marché à terme du pétrole brut américain de New York, l’explication est simple. Un opérateur peut acheter du pétrole à terme, c’est-à-dire à un prix donné mais avec une livraison différée. Mardi 21 avril, les acheteurs devaient se décider, soit prendre livraison fin mai du pétrole à condition de le vendre, ou à défaut de le stocker, soit revendre le contrat. Les contrats arrivaient à échéance, et il fallait se décider sous peine d’encourir des pénalités. La faiblesse de la demande et le coût du stockage ont conduit les détenteurs de contrats à un singulier arbitrage : ils ont préféré vendre leurs contrats à perte jusqu’à payer 37,63 $ par baril pour s’en départir. Pour se convaincre de cet excès d’offre, il suffit de naviguer sur la toile et voir des photos de flottes de tankers au large de certains ports américains. Consommation en berne de 30 %, capacités de stockage utilisées à 90 % et oléoducs saturés, tout s’est conjugué pour conduire à ce phénomène très rare de prix négatifs que l’on avait vu uniquement sur le marché du lait. Cela ne signifie nullement que le prix du baril continuera à être négatif. Á telle enseigne, le contrat du mois de juin cotait au même moment à 20 %/bl. Il n’en demeure pas moins que l’accident des contrats de mai est tout aussi inhabituel que le fléau. Avec les niveaux actuels, on retrouve les prix obtenus par les pays producteurs depuis le premier quadruplement du pétrole en 1973. Rappelons que le Fonds monétaire international (FMI) a dernièrement prédit pour

2020 une baisse de 3 % du PIB mondial, avec notamment 7,5 % pour la zone euro, 5,9 % pour les États-Unis, environ 6 % pour l’Amérique latine…Quelques pays pourraient encore avoir une croissance positive comme la Chine avec 1,2 %... Avec une telle récession économique, le prix du baril ne pouvait que baisser. Au-delà de cette raison fondamentale, le marché du pétrole a été chahuté avec la guéguerre russo-saoudienne. Sur les conseils d’Igor SETCHINE, patron du géant pétrolier Rosneft, Wladimir POUTINE a refusé début mars de ne pas reconduire l’accord conclu, il y a trois ans, avec l’Arabie saoudite et plus généralement l’OPEP, pour organiser une réduction de la production d’or noir. Les Russes auraient voulu mettre en difficulté les producteurs américains dont le coût de revient serait à 40 $/bl, et les faire sortir du marché. « Jeux de guerre » dans le monde du pétrole ? La Russie a-t-elle les moyens d’engager une telle guerre ? C’est autre chose que la Syrie ou la Libye. Mais, c’était sans compter avec le Prince héritier Mohamed ben SALMANE (MBS). Au lieu de patienter et de calmer le jeu, il a ouvert les vannes et fait baisser le prix à moins de 30 $/bl. Malgré la situation délicate dans laquelle se trouve le Royaume (attaques iraniennes sur ses installations pétrolières, revers militaires en Syrie et au Yémen, assassinat du journaliste américano-saoudien Jamal KASHOGGI, contestations internes à la famille royale…), MBS n’a pas hésité à adopter une attitude vengeresse peu appréciée des marchés. Certains laissent entendre que l’Arabie saoudite chercherait également à contrarier le développement de la production américaine pour que les États-Unis ne se désintéressent pas de leur sort et surtout de leurs problèmes avec l’Iran. Comme pour la Russie, l’Arabie saoudite a-t-elle les moyens d’une telle guerre ?

Les Russes et les Saoudiens pourront écouler leur production, mais à quel prix ? Cela ne s’apparente-t-il pas à la stratégie de l’arroseur arrosé ? En tout état de cause, la persistance et l’accentuation des effets du virus a fait le reste pour positionner le prix autour de 20 $/bl. Cette évolution explique l’annonce de Donald TRUMP sur un plan d’aide aux producteurs américains, et plus particulièrement la cinquantaine d’entreprises impliquées dans le « shale oil ». Cette baisse des prix des hydrocarbures pénalise tous les producteurs, mais plus les petits que les gros. Le Venezuela va s’enfoncer un peu plus dans la crise. Il en sera de même des pays africains, de l’Algérie au Congo Brazzaville en passant par le Cameroun, le Gabon, la Libye, le Nigéria, le Tchad… Á l’instar du transport aérien, de la construction aéronautique et d’autres secteurs économiques, l’activité pétrolière va traverser une zone de turbulences, et les compagnies ont d’ores et déjà ralenti ou arrêté leurs investissements. En revanche, les pays importateurs comme ceux du continent européen et

En septembre dernier, après les attaques iraniennes contre les installations pétrolières du royaume wahhabite, MBS avait prévenu que les cours du pétrole pourraient atteindre des niveaux «incroyablement élevés» si la communauté internationale ne faisait pas front commun face aux activités de l’Iran. Tout en les qualifiant d’actes de guerre, il préconisait plus une solution politique que militaire. Il n’en fût rien. Et pourtant, le sujet iranien a repris une soudaine actualité. La semaine dernière, le secrétaire d’État Mike POMPÉO a haussé le ton. Hier, les échanges entre les deux pays ont été vifs. Les Américains veulent juridiquement démontrer qu’ils sont toujours partie prenante à l’accord nucléaire avec l’Iran pour pouvoir recourir au Conseil de sécurité en vue de prolonger l’embargo sur les armes. Depuis une vingtaine d’années, nous avions perdu l’habitude de voir les Américains respecter le passage par l’instance suprême de l’ONU pour prendre des sanctions. Et si, certains se mettaient en tête de soulager le marché pétrolier en faisant sortir l’offre iranienne ? Prenons garde, l’histoire de l’humanité est jalonnée de guerres qui ont démarré sur un incident. Souvenons-nous de la dépêche d’Ems, de l’attentat de Sarajevo… Dov ZERAH


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72 ans ! Quel anniversaire !

Mais en fait, notre pays a 3300 ans. Certes, depuis 72 ans, nous sommes rentrées à la maison. Comme des enfants ayant fait une crise d’adolescence. La seule différence, c’est que cette crise nous fut imposée. Ainsi que nous le disons dans la HAGADA, le soir de Pessah: «Nous devons tous, nous considérer comme étant sortis d’Egypte...» Alors, il y a 1950 ans, quand nos ancêtres furent chassés de notre terre, nous devons considérer avoir été chassés aussi. Et pendant 1950 ans, toutes générations confondues ont dit, ont prié, ont supplié, «Pere, ramène moi à la maison.‫ ״‬La vraie formulation, le vrai credo, donc le notre, était, est et sera: «LECHANA ABAA BI ROUSHALAYM ABÉNOUYA. Par cette phrase, grâce à l’étude et au rayonnement de la Thora, nous avons surmonté toutes les épreuves. Nos ennemis ont péri, ils ont disparu. Et nous sommes toujours là! Il faut également se souvenir, que nous sommes la, aussi grâce à l’enseignement de notre histoire. Depuis la plus tendre enfance, on a enseigné notre histoire à nos enfants. J’ignore si, dans 72 ans, en 2092, on comptera encore les anniversaires d’Israel, si la télévision transmettra une aussi jolie fêta que celle d’hier soir pour les 144 ans de notre terre. Mais il est nécessaire, important et indispensable que les enfants connaissent notre histoire. C’est la seule façon de passer le relais. Sa-

vez-vous que 3300, c’est 100 fois LAG ba OMER. Mais que 72, c’est un des noms d’HM, que le COHEN GADOL prononçait chaque année à Yom Kippour. Ce nom est composé de 72 consonnes. Sans le Beth AMIKDACH, nous ne pouvons pas le dire. Pour terminer cette réflexion, laissez moi décrire, ce que j’ai vu ce matin à mon balcon. Une multitude de drapeaux bleu et blanc, frappés de l’étoile de David. Et ce que j’ai entendu enfin, une belle prière, le Hallel qu’on dit les jours de fête, Le kaddish sur l’air de la Hatikva et le chant des oiseaux. En contrebas, dans la rue. Dans son INVITATION AU VOYAGE Charles Baudelaire écrivit: Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Bien résumé, non? Je rajouterais Notre drapeau sera reconnu à travers le monde comme, d’un côté un symbole de liberté, et d’un autre, une force écrasante. HAG ATSMAOUT SAMEAH. René SEROR


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Déconfinement, cacophonie La haine d’Israël nous grandit

En Europe, chaque pays s’est confiné à sa façon. Et chacun veut retrouver sa vie d’avant. On se rend vite compte que le déconfinement ressemble à s’y méprendre au confinement. Pour ne pas dire pagaille, nous dirons cacophonie. Même si les dirigeants se concertent, chacun décide. Appel au civisme et pied sur la pédales de frein. L’Autriche était la première à fermer sa frontière, elle est la première à rouvrir des commerces. En proportion, le virus a tué 7 fois moins qu’en France. Masque obligatoire, on se voile la face dans toute l’Europe centrale. Les enfants retourneront à l’école en juin. Les lycéens en septembre. Et cet été, en Autriche, il y aura des concerts et des manifestations sportives.

On pourrait réaliser un classement avec ces 2 sujets: L’école et le sport. En Allemagne, toute compétition sportive est interdite jusque début septembre. Mais les étudiants devant passer des examens, pourront le faire. Primaire et secondaire confondus. En Espagne, on garde les écoles fermées, mais on autorise les corridas. Il faut dire qu’en Espagne on réalise 3 fois plus de tests qu’en France. Interrogez un peintre, il vous dira: Il ne suffit pas de placer les couleurs, si belles soient elles, l’une à côté de l’autre; Les couleurs doivent réagir les unes aux autres. Sinon vous obtenez une CACOPHONIE. ( Henri MATISSE) René SEROR

Les feuilletons du Ramadan occupent les colonnes des journaux israéliens et arabes. Chaque année, le public arabe est scotché à ces séries qu’ils regardent après la clôture du jeun. Deux d’entres elles provoquent la colère du public arabe. La première SORTIE 7 met en scène un saoudien pro israélien. Il décrit les «palestiniens» comme ingrats. La seconde, raconte l’histoire d’une femme juive, dans les années 40, au Koweït, contrainte d’émigrer en Israel. Les arabes de Judée Samarie et Gaza appellent au boycott de la chaîne saoudienne MBC. Ils soupçonnent le Prince Mohamed Ben Salman d’être derrière ces productions qui normalisent les relations avec Israël. Côté juif, on est courroucé envers un feuilleton égyptien, explique le «TIME OF ISRAËL». Un drame de science fiction, qui se termine par la disparition d’israël. La série a été condamnée par les autorités israéliennes.

Israël: «Percée significative» dans la recherche d’un anticorps contre le Covid-19

VOUS POUVEZ TOUJOURS RÊVER. A mon sens, le mépris affiché par Macron envers Israël est bien plus grave. La semaine dernière, le fantoche menaçait Israël en cas d’annexion de la Samarie. Hier, il a fait le mort. Il est un des rares dirigeants à n’avoir pas adressé à Monsieur Rivline ses vœux.

Le laboratoire va à présent poursuivre son travail afin d’obtenir les brevets requis, puis contactera des sociétés internationales dans le but de produire l’anticorps en quantités commerciales.

Rappelons à celui que les médias présentent comme un homme cultivé, que sa prétendue grande culture présente des lacunes.

«La créativité et l’esprit juif ont permis cette réalisation étonnante» (N. Bennett) Le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a déclaré lundi soir qu’»une percée significative» dans la recherche d’un anticorps contre le nouveau coronavirus lui avait été présentée lors de sa visite à l’Institut israélien de recherche biologique (IIBR) situé à Ness Ziona (centre). «C’est un anticorps qui attaque le virus de manière unique et peut le neutraliser dans le corps des malades», a indiqué M. Bennett dans un communiqué. Selon les chercheurs de l’IIBR, l’étape du développement de l’anticorps, qui n’a pas encore été baptisé, est achevée.

M. Bennett a salué cette avancée scientifique dans la lutte contre le nouveau coronavirus.

Il connaît sans doute les grands auteurs, qui dans leur grande majorité sont juifs, En revanche, il possède une énorme lacune.

«Je suis fier des chercheurs de l’Institut de recherche biologique qui ont réalisé un pas de géant», a-t-il déclaré.

Je lui propose un sujet de réflexion, à partir des ouvrages qui racontent la fin des hommes qui ont cherché grief a Israël.

«La créativité et l’esprit juif ont permis cette réalisation étonnante. Les départements de la Défense sont tous entièrement investis dans la lutte contre le Coronavirus», s’est-il félicité.

ET TOUT PRÈS D’ISRAËL? Le Liban est confronté à la pire crise économique de son histoire. Le pays du cèdre, que l’on citait pour ses vestiges et la richesse de ses habitants. La moitié de la

population est passée en dessous du seuil de pauvreté. Des tensions éclatent. Jet de pierres et de cocktails Molotov contre les forces de sécurité. Hier soir 40 militaires blessés et un mort parmi les manifestants. Au Liban, le déconfinement se fait par la révolte. Avant la crise, les rues étaient envahies par les opposants. Le coronavirus les en a chassés. Depuis 6 semaines, à la maison, les libanais ont assisté à la chute de leur monnaie. Les prix des produits d’importation ont quadruplés, et comme le Liban produit peu, tout est importé. A la veille du Ramadan, un premier groupe est revenu sur la place des martyrs, en voitures, drapeaux au vent et respectant les distances. 3 jours plus tard, c’est l’émeute, chez les sunnites. Les dirigeants ont eu 6 semaines de sursis. Pris à la gorge, en cessation de paiement, le coronavirus fut une belle surprise. Un répit pour échapper aux pièges des créances. Du fait que les banques ne remboursent plus leur propre argent aux particuliers, on déteste les banquiers, on vandalise les agences. Le plus simple serait de renvoyer le Gouverneur de la Banque Centrale. Sauf que cet homme la, sait gouverner. Prenant le pays à témoin, il a déclaré, voila 20 ans qu’il finance l’état et que l’état dilapide l’argent emprunté. Le gouvernement libanais doit, incessamment révéler un plan contre la corruption. Il vaudrait mieux que ce soit pas des vœux pieux. Le déconfinement sera leur heure de vérité. Fini le virtuel. Retour au réel. Vous vous demandez sans doute pourquoi j’ai collé ce texte après Macron? Tout simplement pour démontrer clairement ceci. La France a abandonné le Liban. Il est aujourd’hui aux mains de hordes, chiites, Hezbollah, terroristes et corrompus. Le gnome voudrait qu’Israël ressemble à ça? IL PEUT TOUJOURS RÊVER! René SEROR


SÉCURITÉ

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Venezuela: arrestation de 15 Syrie: la défense antiaérienne personnes dont 2 Américains activée contre «une attaque pour tentative d’»invasion» israélienne» au-dessus d’Alep

Les deux Américains sont des «membres de la sécurité» du président des EtatsUnis Donald Trump Quinze personnes, dont deux Américains, ont été arrêtées en deux jours pour une tentative ratée «d’invasion» par mer du Venezuela, a déclaré lundi le président du pays Nicolas Maduro. M. Maduro a affirmé sur la chaîne publique VTV, que les deux Américains sont des «membres de la sécurité» du président des Etats-Unis Donald Trump. Brandissant leur passeport, le président vénézuélien a présenté les suspects comme étant Luke Denman, 34 ans, et Airan Berry, 41 ans. Plus tôt lundi, le parquet avait accusé le leader de l’opposition Juan Guaido d’avoir

recruté des «mercenaires» avec des fonds du pays pétrolier bloqués par des sanctions américaines, pour fomenter une tentative d’»invasion» maritime du pays. Il y a un peu plus d’un an, Juan Guaido avait appelé au soulèvement de l’armée, et tenté en vain le 30 avril 2019, d’inciter les casernes à se rebeller contre l’»usurpateur» Nicolas Maduro. Depuis, le pouvoir chaviste accuse régulièrement Juan Guaido d’être impliqué dans des «complots» contre le président socialiste, avec l’aide de la Colombie et des Etats-Unis. Nicolas Maduro continue, lui, à jouir du soutien de l’état-major de l’armée, pièce-maîtresse du système politique vénézuélien, mais aussi de la Chine, de la Russie et de Cuba.

Selon les médias locaux, «trois avions auraient été impliqués» dans cette attaque La défense aérienne syrienne a été activée lundi soir face à «une attaque israélienne» au-dessus de la ville d’Alep, située dans le Nord-Ouest du pays, a rapporté l’agence de presse d’Etat Sana. «Les défenses aériennes syriennes ont intercepté une agression israélienne contre un centre de recherche», a annoncé Sana. Selon les médias locaux, «trois avions auraient été impliqués» dans cette attaque, et «au moins sept projectiles ont été tirés sur des installations : une usine de munitions et un centre de recherche dans une zone contrôlée par des milices pro-iraniennes».

Vendredi dernier, les médias syriens avaient accusé l’Etat hébreu d’avoir bombardé un entrepôt de munitions dans le centre du pays, déclenchant une explosion massive. L’Observatoire syrien des droits de l’homme avait alors indiqué que le dépôt d’armes, situé près de Homs, appartenait au groupe terroriste du Hezbollah soutenu par l’Iran et cachait des missiles et des munitions. Israël, qui confirme rarement ses opérations en Syrie, martèle régulièrement qu’il n’acceptera pas l’établissement d’une présence militaire permanente du Hezbollah et de l’Iran en Syrie.

Echange de prisonniers avec Israël détruit des dépôts de Israël: le Hamas dit viser «une réalisation importante» missiles du Hezbollah dans le centre de la Syrie

Cette attaque intervient peu après une série de frappes contre les forces pro-iraniennes dans le sud du pays

immédiatement accusé Jérusalem d’être derrière l’attaque, plusieurs médias locaux ont rapporté qu’Israël en était responsable.

Israël a bombardé vendredi matin un entrepôt de munitions dans le centre de la Syrie, déclenchant une explosion massive, selon des informations provenant de Syrie.

L’attaque intervient quelques heures après une série de frappes contre les forces soutenues par l’Iran sur le versant syrien du Golan, de l’autre côté de la frontière d’Israël.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a indiqué que le dépôt d’armes, situé près de Homs, appartenait au groupe terroriste du Hezbollah soutenu par l’Iran et cachait des missiles et des munitions. L’agence de presse officielle Sana a rapporté que l’attaque a déclenché plusieurs explosions et que plusieurs civils ont été blessés, citant le gouverneur local de Homs. Bien que le gouvernement syrien n’ait pas

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui a également fait état de ces raids, évoque des «positions militaires des forces du régime et de milices pro-Iran», dans les deux provinces voisines de Deraa et Qouneitra, qui jouxtent le Golan. L’Etat hébreu, qui confirme rarement ses opérations en Syrie, martèle régulièrement qu’il ne laissera pas la Syrie devenir la tête de pont de Téhéran.

Les négociations entre l’Etat hébreu et le mouvement terroriste ont progressé ces dernières jours Un responsable du Hamas a réagi dimanche à l’annonce des progrès dans les négociations avec Israël concernant un éventuel échange de prisonniers, affirmant que le groupe terroriste palestinien était prêt à «tout sacrifier» pour obtenir la libération de ses membres détenus dans les prisons israéliennes. Le porte-parole international du mouvement basé à Gaza, Husam Badran, a déclaré que le Hamas visait «une réalisation importante» avec cet accord, mais a indiqué qu’il ne souhaitait pas encore communiquer sur les détails.

«Plus les choses sont éloignées de l’œil des médias, plus il y a de résultats positifs et pratiques», a-t-il déclaré. Le ministre de la Défense Naftali Ben-

nett a été interrogé sur la possibilité d’un échange de prisonniers lors d’une conférence de presse dimanche, mais a refusé de commenter tout développement. «Je m’oppose à la libération des meurtriers. Point”, a-t-il déclaré. La possibilité d’un accord pour le retour de deux captifs israéliens - Avera Mengistu et Hisham al-Sayed - et les corps de deux soldats de Tsahal détenus par le Hamas semble avoir récemment pris de l’ampleur. Le négociateur en chef du gouvernement pour la libération des Israéliens a informé la semaine dernière les familles de l’état des discussions. «Nous travaillons à un échange de prisonniers et nous sommes prêts à tout sacrifier pour libérer nos prisonniers, qui sont notre priorité absolue», a déclaré Badran dimanche, affirmant que le coronavirus mettait des prisonniers en danger.



FRANCE

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Eric Danon dénonce les théories France/Attaque à Colombes: l’attaquant à la voiture mis en examen et écroué du complot accusant les Juifs d’être à l’origine du coronavirus

Le terroriste assume «totalement son acte»

«Lorsqu’il faut un bouc émissaire, les Juifs sont désignés parmi les premiers», a-t-il regretté. Elie Chouraqui a reçu dimanche soir l’ambassadeur de France en Israël, Eric Danon dans «Elie sans interdit», pour une émission consacrée, entre autres, à l’accord de coalition en Israël, à la position de la France vis-à-vis de l’annexion de parties de la Cisjordanie, aux théories du complot et au déconfinement des populations après le recul de la propagation du coronavirus. Alors qu’une annexion de certaines parties de la Cisjordanie, (qui figure dans l’accord de coalition), pourrait avoir lieu d’ici quelques mois, selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, Eric Danon a déclaré que cette décision représentait aux yeux de son pays, «une violation du droit international.» «Il est logique d’y réagir. Il y a violation du droit international et on ne peut pas attendre autre chose de la France que de le dire. Si elle ne réagissait pas, elle serait en rupture avec ses valeurs et ses traditions,» a-t-il affirmé. Concernant l’accord de coalition signé le mois dernier par Benyamin Netanyahou et Benny Gantz, dont certains recours sont actuellement étudiés par la Cour suprême, l’ambassadeur a établi un parallèle entre le gouvernement avec rotation et la cohabitation ministérielle qu’a connue la France dans son histoire. Il a notamment exposé les avantages et les limites d’un tel système politique. «Beaucoup semblent ravis qu’il y ait enfin un gouvernement mais l’inconvénient

de la cohabitation, c’est qu’elle ne permet pas de prendre des décisions stratégiques, ou alors, il y a des concessions mutuelles en permanence. La capacité décisionnelle est amoindrie,» a-t-il averti. Eric Danon a également été interrogé sur la position de la France vis-à-vis du «Deal du siècle» de Donald Trump. Il a estimé que le plan de paix comportait des éléments intéressants, comme le fait «qu’au bout de quatre ans de négociations, les Etats-Unis pourraient reconnaître l’Etat de Palestine.» Mais il a aussi mis en avant les difficultés que ce plan présente, «comme le dessin de la Palestine cisjordanienne, un Etat dont les frontières sont en Israël. En termes de viabilité, ce n’est pas évident.» L’ambassadeur a affirmé qu’un jour, il faudrait «un Etat palestinien constitué et reconnu» et que «la France était pour.» Eric Danon a également dénoncé les théories du complot accusant les Juifs et Israël d’être à l’origine du coronavirus, qui ont été relayées massivement sur les réseaux sociaux. «Lorsqu’il faut un bouc émissaire, les Juifs sont désignés parmi les premiers», a-t-il regretté. «Il y a une augmentation de l’antisémitisme et des actes de violence, mais la responsabilité n’incombe en rien à Israël. Lorsque la haine anti-juive a besoin de s’exprimer pour des tas de névroses personnelles, il n’est pas étonnant que de telles théories du complot émergent,» a-til conclu.

Youssef T., accusé d’avoir fauché au volant d’une voiture trois policiers lundi à Colombes (Hauts-de-Seine), a été mis en examen et écroué vendredi pour «tentative d’assassinats sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terrorriste», a annoncé le parquet national antiterroriste. Selon des sources concordantes, ce Français de 29 ans animé par une idéologie anti-occidentale et ayant fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) assume «totalement son acte» qui a grièvement blessé deux policiers et qu’il aurait commis seul. Selon un communiqué de ce parquet, le suspect expliquait vouloir se lancer «à corps perdu dans la bataille pour imposer

la charia sur l’ensemble de la Terre». Selon une source proche de l’enquête, on retrouve dans «l’exploitation de ses supports numériques» saisis lors d’une perquisition «un intérêt pour l’Etat islamique ainsi que le terrorisme de manière générale.» Les investigations sont coordonnées par la brigade criminelle, avec le soutien de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Son avocat, Me Fares Aidel, «ne souhaite pas s’exprimer, (son) client réservant ses réponses à l’institution judiciaire», mais a qualifié d’»erronée» sa «prétendue volonté de se rendre en Syrie dans le passé» évoquée par une source proche de l’enquête et par certains médias.

France/Coronavirus: la barre des 25.000 morts franchie, 306 décès en 24 heures

La pression sur les services de réanimation continue de s’alléger, avec 123 patients en moins

L’épidémie de coronavirus a fait 25.201 morts depuis le 1er mars en France, où 306 décès supplémentaires ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, a indiqué lundi la Direction générale de la santé. La pression sur les services de réanimation continue de s’alléger, avec 123 patients en moins, mais le nombre total de cas graves hospitalisés dans ces services reste élevé à 3.696, selon un communiqué. Le nombre total de patients hospitalisés poursuit également sa décrue, à 25.548

(-267).

La France, sous cloche depuis le 17 mars, s’apprête à sortir progressivement du confinement à partir du 11 mai, avec notamment une réouverture programmée des écoles et des commerces. Le plan soulève toutefois de nombreuses inquiétudes et interrogations, particulièrement sur la question des écoles. Le Sénat, à majorité de droite, a rejeté lundi la stratégie présentée par le Premier ministre Edouard Philippe. Ce vote a surtout une valeur symbolique mais illustre la méfiance de l’opposition vis-à-vis de la stratégie gouvernementale, à une semaine de la date prévue du déconfinement.


FRANCE

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Déconfinement en France : le gouvernement va dévoiler les derniers détails

À quatre jours du déconfinement, le gouvernement français rend sa copie jeudi pour une remise en marche du pays de manière «progressive» et «différenciée». À 16 h, le Premier ministre Édouard Philippe doit présenter depuis Matignon «la préparation de l’étape du 11 mai». C’est l’heure du verdict pour le déconfinement en France. À quatre jours de l’échéance du 11 mai, le gouvernement dévoile, jeudi 7 mai, les derniers détails de la remise en marche progressive du pays, quasiment à l’arrêt depuis bientôt deux mois à cause de la pandémie de coronavirus. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a rendez-vous à 16 h pour présenter depuis Matignon «la préparation de l’étape du 11 mai» concoctée par son gouvernement depuis l’annonce le 13 avril par le président Emmanuel Macron de la date de la levée partielle du confinement. Ce dernier est en vigueur depuis le 17 mars. Le déconfinement se déroulera de manière «progressive» et «différenciée», a prévenu le Premier ministre. Après le 11 mai, l’exécutif a fixé une nouvelle étape au 2 juin qui pourrait permettre, si les conditions sont réunies, d’amplifier le déconfinement. Rouge ou vert La carte colorant les départements en fonction de leur situation sanitaire (circulation du virus, capacités hospitalières et en matière de tests notamment) doit orienter le processus. De tricolore depuis sa première publication la semaine dernière (vert, orange, rouge) et actualisée quotidiennement, elle doit jeudi devenir bicolore (vert et rouge) ce qui pourrait se traduire par un «déconfinement plus strict»,

selon la teinte attribuée par les autorités. Le Premier ministre doit notamment aborder les conditions de réouverture des écoles maternelles et élémentaires, la reprise des transports publics, le retour dans les entreprises ou la possibilité de se déplacer dans un rayon de 100 km notamment. «Un plan éventuel de reconfinement» sera prêt en cas de nouvelle aggravation de la situation sanitaire même si «ce n’est pas notre objectif», a averti mercredi Jean Castex, haut fonctionnaire chargé de le coordonner, devant la commission des lois du Sénat. Face à la grande inconnue de la reprise, les usagers des transports publics comme les opérateurs sont inquiets. Des lignes de transports en commun pourraient fermer après le 11 mai, si les règles de sécurité sanitaires n’étaient pas respectées. Masques pour tous Le plan de redémarrage de la SNCF prévoit une augmentation de l’offre à mesure que la France se déconfinera, couplée à de strictes règles sanitaires, et vise «un retour à la normale fin juin». Neuf compagnies aériennes basées à Orly ont demandé mercredi à l’État, dans une lettre ouverte, de fixer dès maintenant au 26 juin la réouverture de l’aéroport fermé le 1er avril pour cause de coronavirus. Et sur le sujet toujours très sensible des masques, l’une des clés du déconfinement, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a répété mercredi que «l’objectif est que chaque Français ait accès à un masque» le 11 mai. Avec AFP

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ISRAËL

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Israël: une femme sur quatre victime d’agression sexuelle

Seules 2% à 5% des victimes ont porté plainte

dures, donnant lieu à des réactions inadaptées.

Une Israélienne sur quatre en moyenne a déjà été agressée ou harcelée sexuellement, selon un rapport du Contrôleur de l’Etat rendu public ce lundi.

Le Contrôleur de l’Etat reproche notamment au ministère de l’Éducation de faillir à récolter l’ensemble des compte-rendus d’incidents à caractère sexuel sur les mineurs dans le milieu éducatif, faisant preuve d’une inefficacité patente.

D’après les données présentées, seules 2% à 5% des victimes ont porté plainte. Sur 153.000 faits de harcèlement, 4.814 d’entre eux ont été rapportés aux centres d’aide aux victimes de violences sexuelles, tandis que seules 129 mises en accusation pour des méconduites sexuelles de toutes sortes ont été prononcées. Le rapport met en cause plusieurs ministères pour leurs réponses inadéquates face aux comportements sexuels répréhensibles. Ceux de la Santé et de l’Éducation, en première ligne dans le traitement de ces agressions, sont particulièrement pointés du doigt pour les lacunes de leurs procé-

Hébron: Israël approuve la construction d’un ascenseur au Tombeau des Patriarches

Il lui est également reproché de faire preuve de laxisme envers les membres du personnel de l’Éducation accusés de méconduite sexuelle, lorsque les affaires ne sont pas portées en justice. Les violences sexuelles et domestiques se sont, quant à elles, multipliées depuis le début du confinement en Israël. Cinq femmes ont été tuées par leur conjoint ces derniers mois, tandis que quatre personnes – deux hommes et deux femmes – se sont suicidées après avoir été victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs conjoints.

Israël/Coronavirus: 7% des personnes informées par le Shin Bet de leur proximité avec des malades, testées positives

Le cabinet ministériel compte inscrire le programme dans la loi israélienne, afin de lui donner un cadre légal

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Les sanctuaires juifs à l’intérieur du tombeau ne sont accessibles que par un long escalier Le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a donné son accord final pour la construction d’un ascenseur dans le tombeau des Patriarches de Hebron, en Cisjordanie, afin de rendre le lieu saint accessible aux personnes handicapées. Le ministre a chargé le général de division Kamil Abu Rokon, coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), de mener à bien toutes les actions nécessaires à l’expropriation des terres pour assurer une pleine accessibilité au site. Si la mairie de Hébron est palestinienne, le contrôle et l’administration du tombeau des Patriarches sont entre les mains d’Israël.

7% des personnes ayant été informées par le Service de sécurité intérieure israélien (Shin Bet) de leur proximité avec des porteurs du nouveau coronavirus, ont ellesmêmes été testées positives, selon des chiffres de l’agence de sécurité.

Le suivi, qui utilise des données de localisation des téléphones portables, mais aussi d’achats réalisés par carte bancaire et autres informations numériques, vise à alerter et mettre en quarantaine les personnes qui se sont trouvées à moins de deux mètres, pendant 10 minutes ou plus, d’un patient infecté par le Covid-19 au cours des deux semaines précédentes.

Mardi, le Parlement a dans le même temps approuvé une prolongation de trois semaines du programme de surveillance des personnes contaminées au Covid-19 par le Shin Bet.

En Israël, le nombre de cas confirmés de coronavirus est passé mardi à 16.268, selon des chiffres du ministère de la Santé, soit une augmentation de seulement 31 cas au cours des dernières 24 heures.

Cette proposition a soulevé des préoccupations importantes quant à ses conséquences sur la vie privée, ce qui pousse le cabinet ministériel à vouloir inscrire le programme dans la loi israélienne, afin de lui donner un cadre légal.

Lundi soir, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a par ailleurs annoncé une série de mesures d’allègement des restrictions au vu de l’amélioration de la situation.

Les Palestiniens ont contesté le projet, faisant valoir que, selon un accord signé entre Israël et l’Autorité palestinienne, une telle décision devait être prise par la

mairie de Hébron, et non par le gouvernement israélien. La communauté juive vivant à Hébron et de nombreux militants de droite ont longtemps fait pression pour rendre le site accessible aux handicapés. À l’heure actuelle, les sanctuaires juifs à l’intérieur du tombeau ne sont accessibles que par un long escalier. «Le moment est venu d’avancer. Nous avons donné le feu vert au projet d’ascenseur pour mettre fin aux nombreuses années de discrimination sur le site. Chaque personne, qu’elle soit handicapée ou non, devrait avoir la possibilité de visiter le tombeau, qui est un site important du patrimoine juif «, a déclaré Naftali Bennett. Le Tombeau des Patriarches, deuxième lieu saint le plus important du judaïsme, abrite des cénotaphes construits au-dessus de tombes attribuées aux patriarches bibliques Abraham, Isaac, Jacob et à leurs épouses Sarah, Rébecca et Léa.



ISRAËL

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Israël/Coronavirus: «Nous levons la limitation de 100 mètres depuis son domicile»

Virus : des corps de victimes transférés par jet privé ou cargo en Terre sainte

La famille de Serge Bokobza ne voulait pas qu’il soit inhumé ailleurs qu’à Jérusalem. Alors, à son décès, elle a transféré sa dépouille de France en Terre sainte malgré les difficultés posées par la pandémie de Covid-19, et au prix d’assister à l’enterrement par visioconférence. Décédé du nouveau coronavirus, ce médecin juif de Créteil, en banlieue parisienne, a été enterré il y a quelques semaines sur le Mont des Oliviers, en face de la Vieille ville de Jérusalem, par des fossoyeurs vêtus de combinaisons stériles et de masques de protection. De même, les visites aux membres de la famille sont désormais autorisées Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé lundi que la limitation des 100 mètres imposée pour réduire les déplacements depuis son domicile est désormais levée. «Nous levons la limitation de 100 mètres depuis son domicile», a-t-il déclaré, ajoutant que les visites aux membres de la famille sont désormais autorisées et que la réouverture des centres commerciaux commencera jeudi. Le Premier ministre a par ailleurs souligné que le succès d’Israël face à l’épidémie reposait sur «des mesures rapides et calculées prises dès le début de la crise dans le

monde», ainsi que sur «le dévouement extraordinaire des équipes médicales», et sur la réaction des citoyens, qui ont respecté les directives du ministère de la Santé. Ce dernier a annoncé lundi que le nombre de cas confirmés de coronavirus depuis le début de la pandémie est passé à 16.246 et le nombre de décès à 235, tandis que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 continue de baisser en Israël. «Si les choses se passent bien, dans 15 jours nous permettrons des réunions de 50 personnes, le 30 mai nous permettrons des réunions de 100 personnes et le 14 juin nous pourrons lever complètement les restrictions concernant les réunions», a-t-il précisé.

Israël: Bleu Blanc pourrait renoncer à une clause de l’accord de coalition suite aux remarques de la Cour suprême «Nous tenterons de formuler le texte différemment en tenant compte des remarques prononcées par les juges» La liste centriste Bleu Blanc pourrait renoncer à adopter une version élargie de la «loi norvégienne», contestée lundi par la Cour suprême d’Israël, lors d’une audience sur l’accord de coalition gouvernementale, a rapporté mardi le site Walla. Le texte permet à tout député nommé à un poste ministériel de démissionner temporairement de la Knesset, permettant ainsi au prochain candidat sur la liste du parti d’entrer au Parlement à sa place. Bleu Blanc souhaitait amender la loi afin de choisir un député n’appartenant pas aux partis Yesh Atid ou Telem, qui depuis la décision de Benny Gantz de former un gouvernement avec Benyamin Ne-

tanyahou, ont choisi de rester dans l’opposition. «Nous tenterons de formuler le texte différemment, en tenant compte des remarques prononcées par les juges hier, mais nous veillerons à cela seulement après l’investiture du gouvernement», a déclaré un responsable de Bleu Blanc au site d’informations. La Cour suprême a entamé dimanche deux jours de délibérations sur la validité de l’accord de coalition gouvernementale conclu il y a deux semaines entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le leader centriste Benny Gantz. Le tribunal doit rendre sa décision avant jeudi.

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Un seul membre de la famille, le rabbin Shraga Dahan, qui vit en Israël, était présent à ses funérailles. «J’ai installé Zoom (l’application de visioconférence) pour que chacun puisse suivre l’inhumation en direct», raconte M. Dahan à l’AFP. «Des centaines de personnes étaient présentes virtuellement mais sur place nous étions une dizaine, dont les employés des pompes funèbres.» Depuis le début de la pandémie, le ciel israélien est quasi désert, les autorités ayant très tôt fermé les frontières et suspendu le trafic aérien. Mais quelques avions cargo continuent de se poser sur le tarmac de l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv, avec parfois à leur bord des corps de juifs qui voulaient absolument être inhumés en Terre sainte et dont les proches ont organisé le transfert, coûte que coûte. En raison du peu de vols vers Tel-Aviv, «des familles ont dû louer des avions privés pour faire venir le corps de leur proche et ont payé des sommes énormes», raconte Yehouda Meshi-Zahav, fondateur de l’organisation Zaka, qui aide à l’organisation d’obsèques en Israël de juifs de l’étranger. Il évoque un jet payé 250.000 dollars par une famille juive de New York et affirme qu’environ 250 étrangers, morts du virus ou non, ont été enterrés en Israël depuis le début de la pandémie. Quelque 1.500 étrangers y sont enterrés habituellement en sur une année. Sépulture éternelle Tout juif qui veut être enterré en Israël doit acheter une concession qui, à Jérusalem, peut coûter environ 100.000 shekels (27.000 euros). De nombreux juifs désirent se faire inhumer dans le seul Etat majoritairement juif au monde, où ils pensent notamment que leurs tombes ont moins de chance d’être profanées par antisémitisme. Aussi, la tradition veut que les juifs aient

droit à une sépulture éternelle. Or, s’ils acceptent d’être enterrés dans un cimetière municipal de leur pays d’origine, ils prennent le risque de voir leurs dépouilles retirées et déplacées des décennies plus tard par manque de place. Choisir d’être enterré en Israël est aussi perçu comme une garantie que les rites funéraires juifs y seront mieux respectés, notamment en temps de pandémie. En France, par exemple, pour éviter les risques potentiels de contamination, la toilette funéraire est interdite, ce qui est inenvisageable pour des juifs religieux dont les dépouilles doivent être lavées avant d’être enveloppées dans un linceul et placées à même la terre. «Pour s’occuper de cette tâche difficile en cette période de contamination, il a fallu former les responsables des pompes funèbres aux règles sanitaires les plus strictes», explique M. Meshi-Zahav. Enterrement «honorable» «Nous transportons les corps dans deux housses sanitaires, puis nous faisons le relais avec nos collègues israéliens qui, eux, s’occupent de tout selon les règles sanitaires locales», explique Yves Sportes, patron d’une entreprise de pompes funèbres en France qui a effectué environ 50 transferts de corps vers Israël depuis le début de la crise sanitaire. Comme le transporteur israélien El Al n’opère plus depuis les aéroports français, les dépouilles doivent être transportées jusqu’en Belgique, avant d’être placées dans des avions cargo vers Tel-Aviv. Avec la reprise prochaine des vols commerciaux, les dépouilles pourront être à nouveau placées en soute ce qui permettra aux familles d’enterrer leurs proches en Israël «de manière honorable et à un prix correct», a indiqué El Al, qui facture 3.000 euros pour ce service depuis l’Europe. «Le plus difficile reste que les familles ne peuvent pas accompagner leur proche», souligne toutefois M. Sportes. C’est seul, face à la dépouille de Serge Bokobza, devant des fossoyeurs en combinaison et la famille sur Zoom, que le rabbin Shraga Dahan a ainsi récité le kaddish, la prière des morts: «C’était très bizarre».



POLITIQUE

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Israël: «Je ne soutiendrai aucune Israël: la Cour suprême pourrait annuler certaines clauses de mesure qui pourrait prolonger le mandat de B. Netanyahou» (Y. Lapid) l’accord Netanyahou/Gantz

Selon les détracteurs de l’accord, celui-ci ne respecte pas les lois fondamentales du pays

La Cour suprême a indiqué lundi qu’elle pourrait annuler certaines clauses de l’accord d’unité signé par le parti Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahou et la file centriste Bleu Blanc de Benny Gantz. Cela pourrait inclure la clause selon laquelle aucune loi ne pourra être votée pendant une période de 6 mois, à moins qu’elle ne soit liée au coronavirus, et la clause concernant le gel de la nomination des responsables de la fonction publique. Les juges semblent par ailleurs ne pas être en mesure de rendre une décision rapide comme cela est voulu par les deux partis

- concernant la légitimité d’une loi pour entériner l’accord de partage du pouvoir entre B. Netanyahou et B. Gantz, lequel deviendrait «Premier ministre en alternance».

Selon les détracteurs de l’accord, celui-ci ne respecte pas les lois fondamentales du pays, car il prévoit notamment la tenue d’élections dans trois ans, alors que la loi prévoit une mandature de quatre ans, ou bien encore parce qu’il implique la création d’un nouveau poste, celui de «Premier ministre en alternance». Or, selon le procureur Avichaï Mandelblit, l’accord Netanyahou/Gantz présente des «difficultés (légales, ndlr) importantes» qui ne méritent toutefois pas de l’invalider.

«Lorsque la crise sera derrière nous, si nous pouvons faire tomber ce gouvernement corrompu, nous le ferons»

Le chef de Yesh Atid, Yair Lapid, a affirmé jeudi qu’il ne «soutiendrait aucune mesure qui pourrait prolonger le mandat de Benyamin Netanyahou», clarifiant ses propos selon lesquels il s’était dit prêt à rejoindre le chef du Likoud pour empêcher Benny Gantz de devenir Premier ministre. «Je pensais avoir été clair, mais certaines personnes ont compris que mes propos signifiaient que je soutenais Benyamin Netanyahou. Etes-vous devenus fous ?», s’est-il étonné dans un message publié sur Facebook. «Je vais être clair pour ceux qui ne l’avaient pas compris : nous soutiendrons tous ceux (...) qui nous permettront de ren-

verser le gouvernement», a affirmé le chef de Yesh Atid. «Lorsque la crise du coronavirus sera derrière nous, si nous pouvons faire tomber ce gouvernement corrompu, c’est exactement ce que nous ferons», a-t-il menacé. Lundi, M. Lapid avait menacé de torpiller la possibilité de son ancien partenaire Benny Gantz de devenir Premier ministre dans le cadre d’un accord de rotation avec le chef du Likoud. «Bibi le sait, et je le dis ici et maintenant devant les caméras : dès qu’il voudra annuler cette loi, nous lui dirons oui», avait lancé Yair Lapid lors d’une discussion de la commission parlementaire sur les modifications d’une loi qui permettrait un accord de partage du pouvoir.

Israël: la Cour suprême examinera la Israël: Bleu Blanc estime que B. Netanyahou devrait pouvoir continuer à semaine prochaine les pétitions exigeant le départ de B. Netanyahou être PM malgré les inculpations

Une pétition a été déposée à la Cour suprême pour annuler l’accord de coalition entre le Likoud et Bleu Blanc Le parti Bleu Blanc a déclaré mardi dans un communiqué qu’il estimait que Benyamin Netanyahou devrait pouvoir continuer de servir comme Premier ministre, malgré les inculpations qui le visent, revenant ainsi sur ses promesses de campagne. Le parti centriste a également appelé la Cour suprême à rejeter les pétitions déposées par le ”Mouvement pour un gouvernement de qualité”, appelant à l’annulation de l’accord de coalition signé le 20 avril dernier entre le Likoud et Bleu Blanc. La Cour suprême a convenu de discuter mardi de la suite à donner à ces pétitions. Bleu Blanc a déclaré que l’accord et les diverses clauses litigieuses qu’il contenait étaient nécessaires pour empêcher la tenue

d’une quatrième élection. Bien que Bleu Blanc ait noté ”la gravité des accusations criminelles portées contre le Premier ministre”, le parti estime que les circonstances particulières des crises politique, sanitaire et économique que traverse le pays ”nécessitent la formation d’un gouvernement d’urgence”. Selon l’accord conclu lundi dernier, et qui mettra fin à une année d’impasse politique, B. Gantz deviendra Premier ministre dans 18 mois. D’ici là, il sera ministre de la Défense et aura un droit de veto sur la plupart des questions législatives et politiques. Bien qu’il ait fait campagne contre B. Netanyahou, B. Gantz a annoncé le mois dernier qu’il était prêt à rejoindre un gouvernement avec à sa tête le chef du Likoud, «pour combattre le coronavirus et aider à protéger la démocratie israélienne”.

L’annulation de l’accord de coalition signé entre le Likoud et Bleu Blanc provoquerait de nouvelles élections La Cour suprême israélienne a annoncé mardi qu’elle commencera à débattre la semaine prochaine des pétitions déposées par différentes organisations, exigeant que le Premier ministre Benyamin Netanyahou ne puisse pas continuer à exercer ses fonctions, tant qu’il sera inculpé dans le cadre de trois affaires de corruption. La cour examinera également les objections formulées contre l’accord de coalition signé le 20 avril entre le Likoud de B. Netanyahou et le parti Bleu Blanc qui, selon les critiques, violent des éléments essentiels du régime constitutionnel israélien. La Cour suprême a jusqu’au 7 mai pour donner un avis sur ces questions, alors que la formation du nouveau gouvernement pourrait bientôt être annoncée, et qu’une annulation de l’accord provoquerait de nouvelles élections, qui se tiendraient

alors en août. Les partisans de B. Netanyahou soutiennent que la Cour suprême n’a pas l’autorité légale pour se prononcer contre le chef du Likoud. Ils font valoir que la loi israélienne exige qu’un Premier ministre quitte ses fonctions seulement s’il est reconnu coupable d’un crime grave et que tous les appels ont été épuisés. Les pétitionnaires affirment toutefois que la loi ne fait référence qu’à un Premier ministre déjà élu. La présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a déclaré mardi dans un communiqué qu’elle envisageait de prendre la mesure rare de rendre les débats publics, afin de donner à la population un aperçu sur les délibérations du tribunal quant au sort de B. Netanyahou. Les pétitions ont été déposées par différents groupes, dont l’organisation ”Mouvement pour la qualité du gouvernement”.




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