Israël Actualités n°615

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À LA UNE

Edition du 24 au 30 novembre 2021

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Turquie: nouvel effondrement Benny Gantz se rend au Maroc de la monnaie qui enfonce le pour sa première visite officielle pays dans la crise

Selon le spécialiste de la Turquie Timothy Ash, le président «Erdogan a perdu le contrôle»

La monnaie turque qui multiplie les records à la baisse s’est de nouveau effondrée mardi, atteignant un niveau historiquement bas, à près de 13 livres pour un dollar, enfonçant encore un peu plus le pays dans la crise. Dans l’après-midi, la monnaie turque avait même connu les enfers, perdant 15% et dépassant brièvement les 13,45 livres face au billet vert. Il s’agit de la baisse quotidienne la plus violente depuis le 10 août 2018. Ce nouveau record intervient au lendemain de déclarations du président Recep Tayyip Erdogan affirmant qu’il ne changerait pas sa politique monétaire et continuerait de «résister aux pressions» de ceux qui l’enjoignent à relever les taux d’intérêt. Lundi soir, à la sortie d’une réunion du gouvernement, il avait même dénoncé un «complot» contre l’économie turque. «Nous voyons bien le jeu de certains avec le taux de change, les devises, les taux d’intérêt, l’augmentation des prix», a-t-il lancé.

coût de la vie est difficilement soutenable pour une grande partie de la population qui essaie de sauvegarder le peu qu’elle a en or, afin de contrer l’inflation qui atteint, officiellement, près de 20% depuis le début de l’année. Jeudi dernier, la banque centrale avait de nouveau abaissé son taux directeur - pour la troisième fois en moins de deux mois - de 16% à 15%, comme le souhaitait le chef de l’Etat, qui continue d’exprimer son hostilité aux taux d’intérêt élevés, qu’il voit - contre toute orthodoxie financière - comme un frein à la croissance.

«Jusqu’à présent, il y avait une certaine coopération, mais là nous allons vraiment la formaliser»

Pour Timothy Ash, analyste à BlueBay Asset Management, spécialiste de la Turquie, le président «Erdogan a perdu le contrôle. Zéro gouvernance, zéro crédibilité. Il n’y pas plus de Banque centrale aux commandes».

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, se rendra mardi soir au Maroc pour une visite officielle de deux jours visant à renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays, un an après la reprise de leurs relations diplomatiques.

Le président Erdogan, dont la popularité est au plus bas après 19 ans au pouvoir, semble faire le pari de la croissance économique à tout prix en vue d’une éventuelle réélection en 2023.

C’est la première fois que Benny Gantz visitera officiellement le royaume du Maroc. Il doit notamment signer un accord qui vise à «établir la pierre d’assise des relations sécuritaires futures entre Israël et le Maroc».

Sa politique monétaire reste très critiquée et le manque d’indépendance de la banque centrale font régulièrement chuter la monnaie qui atteint presque quotidiennement de nouveaux records à la baisse face au dollar, renchérissant le coût des importations.

«Jusqu’à présent, il y avait une certaine coopération, mais là nous allons vraiment la formaliser. C’est une déclaration pu-

blique de notre partenariat», a déclaré un responsable israélien. Les deux pays avaient établi des relations diplomatiques au début des années 90 avant que le Maroc n’y mette fin lors de la Seconde intifada dans les années 2000. Le ministre doit également conclure des accords de coopération en matière de défense, visant notamment à développer une industrie nationale de production de drones censés renforcer la puissance aérienne du Maroc. Le gouvernement marocain a déclaré le mois dernier qu’il allait discuter et potentiellement ratifier deux nouveaux accords signés avec Israël dans les domaines de l’aviation, de la culture et du sport.

Covid-19: l’OMS redoute 700.000 Iran: la Fédération de judo, suspendue morts supplémentaires en Europe d’ici le printemps pendant 4 ans pour refus d’affronter

Ces nouvelles déclarations ont enfoncé encore un peu plus la monnaie, alors que le

des Israéliens a fait appel

Le verdict pourrait prendre plusieurs semaines L’appel de la Fédération iranienne de judo suspendue quatre ans par l’IJF (la fédération internationale) en raison du refus de Téhéran d’affronter des adversaires israéliens, a été entendu ce mardi. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a déclaré que l’appel iranien contre une décision de la Fédération internationale de judo (IJF) s’était déroulé par vidéo et que le verdict pourrait prendre au moins plusieurs semaines. L’IJF avait prononcé la sanction contre l’Iran après que l’ancien champion du monde Saeid Mollaei a quitté l’équipe, affirmant qu’il avait reçu l’ordre de perdre

des matchs aux championnats du monde de Tokyo en 2019 pour éviter d’affronter des Israéliens. Mollaei avait alors fui vers l’Allemagne, craignant pour sa sécurité en Iran, avant d’obtenir l’approbation du Comité international olympique pour concourir pour la Mongolie, qui lui a offert la citoyenneté en décembre 2019. Il a notamment remporté une médaille d’argent dans la catégorie des +81 kilos aux derniers Jeux olympiques de Tokyo en juillet. La sanction contre l’Iran avec effet rétroactif, s’étend jusqu’au 17 septembre 2023 et prive les judokas iraniens de toutes compétitions internationales.

«Les décès cumulés signalés devraient atteindre plus de 2,2 millions d’ici le printemps prochain»

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est inquiétée mardi de l’»emprise» de l’épidémie de Covid-19 en Europe, qui pourrait déboucher sur 700.000 morts supplémentaires sur le continent, portant le nombre total de décès à 2,2 millions d’ici le printemps. «On peut s’attendre à ce que les lits d’hôpitaux soient soumis à une pression élevée ou extrême dans 25 pays et à une pression élevée ou extrême dans les unités de soins intensifs dans 49 des 53 pays d’ici au 1er mars 2022. Les décès cumulés signalés devraient atteindre plus de 2,2 millions d’ici le printemps prochain, sur la base des tendances actuelles», a expliqué l’organisation dans un communiqué. Actuellement, plus de 1,5 million de per-

sonnes sont mortes du Covid dans la région. Pour l’OMS, l’augmentation des cas s’explique par la combinaison de la prévalence du variant Delta hautement contagieux, d’une couverture vaccinale insuffisante et de l’assouplissement des mesures anti-Covid. Selon ses données, les décès liés au Covid ont plus que doublés depuis fin septembre, passant de 2.100 par jour à près de 4.200 quotidiens. «La situation liée au Covid-19 à travers l’Europe et l’Asie centrale est très sérieuse. Nous faisons face à un hiver plein de défis», a affirmé le directeur régional de l’OMS pour l’Europe Hans Kluge, appelant à adopter une approche «vaccin plus», associant vaccination, port du masque, mesures d’hygiène et distanciation.


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