N°7 / 10 € / NOV. 2002
Enjeux : Le chauffage au bois dans l’habitat social
Le bois dans les pays en développement
Du bois dans votre réservoir !
ITEBE
ÉDITO
Le bois en bûches, le paradoxe ! ans notre Société civile et industrielle " moderne ", le bois en bûches est à la filière bois ce qu’il est également au marché de l’énergie : le parent pauvre par excellence. Pourtant, c’est le combustible renouvelable le plus consommé sur la planète. Car le bois en bûches est un combustible simple, facilement disponible et donc est un combustible social. De plus comme tous les combustibles biomasse, il est renouvelable et, exploité dans le cadre d’une gestion raisonnable des ressources forestières, il est inépuisable ! Alors, en tant que Vice-Président de l’ITEBE, et membre actif de cette filière depuis 25 ans, je suis heureux de l’édition de ce dossier bois-bûche de la revue Bois-Énergie.
D
Si les réalités quantitatives du combustible bûche de bois sont glorieuses (près de trois milliards de stères consommés chaque année sur la planète, soit 200 kg par humain), n’oublions pas les difficultés d’un métier mal reconnu, et toute l’énergie qui doit être dépensée pour vivre de cette activité. Notre Société a en effet souvent tendance à méconnaître les producteurs directs des richesses qu’elle consomme et en l’occurrence pour le bois en bûche le monde discret de la forêt. Je pourrais commencer à ouvrir la discussion en évoquant les progrès de la mécanisation, la productivité accrue, et toutes les perspectives d’amélioration des conditions de production et de consommation des bûches mais je vous invite plutôt pour cela à la lecture de notre dossier. Je terminerai en réaffirmant que l’usage du bois en bûche sur la planète est une réalité pratique et économique incontestable, que cet usage demeurera très longtemps l’un des seuls moyens d’accès à l’énergie pour un bon nombre d’humains, et qu’il représente pour tous ceux d’entre nous que la précarité ne touche pas la possibilité d’un choix de vie, du respect de l’environnement et des ressources, et enfin une magie irremplaçable : autant de bonnes raisons qui valent qu’on s’intéresse aujourd’hui à la question, bonne lecture !
Bois-Energie Revue de l’Institut Technique Européen du Bois-Énergie (Association de professionnels) Soutenez la filière bois-énergie en adhérant à l’ITEBE et recevez cette publication, parmi les services offerts. Éditeur : ITEBE Tel : + 33 384 47 81 00 Fax : + 33 384 47 81 19 Email : revue@itebe.org Web : www.itebe.org 28, boulevard Gambetta, BP 149 39004 Lons Le Saunier Cedex – France Directeur de la publication : Jean François Bontoux Rédacteur en chef : Frédéric Douard Co-rédactrice en chef : Julie Brassoud Ont participé à cette revue : Dan Asplund, Christophe Barel, Jean Louis Bonnet, Stéphane Bourcier, Julie Brassoud, Réal Carbonneau, André Corthay, Serge Despeyroux, Frédéric Douard, Dominique Gibault, Marie-Maud Gérard, Christophe Grulois, Kalle Kärhä, Leopold Lasselberger, Jan Lindstedt, Didier Marchal, Samuel Neuville, Sarah Paquet, Josef Plank, Jean-Christophe Pouët, Jim Richardson, Mia Savolainen, Yves Schenkel, Christian Schröter, Michaël Temmerman, Jean-Maurice Tremblay, Régis Vankerkove. Traduction: J. Brassoud, A. Pierre, M. Wilson. Graphisme : www.alexis.montpeyroux.net Imprimé sur du papier 100 % recyclé en 6 000 exemplaires (2 000 en français) par Imprimerie Bernard Mourier, Lons-le-Saunier (Jura-France) ISSN 1561-0802. Le contenu peut être reproduit librement avec mention de la source. Numéro 7 / version française (La revue est également éditée en allemand et en anglais) Enregistrement du copyright : novembre 2002 Abonnement : 30 euros / 4 numéros Abonn. hors Europe : 40 euros / 4 numéros
Dominique Gibault, Vice-Président de l’ITEBE ITEBE is the wood energy department of the TTSD Unesco Chair : Technology transfer for a sustainable development.
Bien que la plus grande attention ait été apportée à ce numéro pour donner les informations les plus exactes possibles, ni l’éditeur ni les rédacteurs ne se porteront responsables des erreurs ou oublis commis. Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles de l’ITEBE.
N°7 / NOVEMBRE 2002
ACTUALITÉ
CHAUFFAGE
4
Normalisation 32 Les appareils de chauffage au bois testés en Autriche
Périodiques, documents, internet
ITEBE – HUET
S O M M A I R E
PORTRAITS
7
STRATÉGIES
ERBE, Équipe Régionale Biomasse Énergie CANBIO, la nouvelle association canadienne des bioénergies
Politique sociale 34 Quercy Énergies : maîtrisons l’énergie, luttons contre l’exclusion QUERCY ÉNERGIES
6
ADEME – CTBA
ITEBE
DOSSIER BÛCHES
P. 18 Laupheim, un exemple de site de production industrielle de bûches.
Une revue éditée par :
Pays en développement 36 Un aperçu du bois-énergie dans les pays en développement
COMBUSTIBLES
En partenariat avec :
Éthanol 40 Du bois dans votre réservoir
COGÉNÉRATION Marchés 44 L’implantation de la cogénération à la biomasse forestière au Québec RESSOURCES NATURELLES DU QUÉBEC
La filière bûche s’organise. Quels outils pour professionnaliser le bois de chauffage ? 8 Quels circuits officiels pour la vente du bois de chauffage ? 12 La mécanisation de la récolte et de la production du bois de chauffage
16 " Superpilke " La machine qui débite rapidement votre bois de chauffage 18 Laupheim, une production industrielle de bois de chauffage 23 Une scie-fendeuse tout automatique 24 Vers une meilleure qualité de bois de chauffage 28 Une marque pour le bois de chauffage en France 31 Le Club Bûches au service des professionnels
Couverture : La filière bûche se modernise et se structure. Une meilleure maîtrise de cette production doit passer par une démarche industrielle, la mise en place de normes et l’organisation des professionnels. Ce sont ces aspects qui sont mis en lumière dans ce dossier spécial bûches. Voir page 8
Avec le soutien de :
ITEBE
DIVERS 48 49 50 51
Itebe Éditions Bulletin d’adhésion à Itebe Anciens numéros, abonnement Index des sociétés citées
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 3
ACTUALITÉ RÉFÉRENCES
Nous avons sélectionné pour vous les ouvrages qui font l’actualité du bois-énergie.
ERA
HEM
DOCUMENTS CARMEN-Jahrbuch : "Nachwachsende Rohstoffe 2002" Pour ses 10 ans, CARMEN édite un ouvrage sur la biomasse. Désormais, CARMEN publiera chaque année une nouvelle édition. CARMEN avec la participation d’acteurs de la filière vous propose un document sur l’utilisation de la biomasse traitant des aspects historiques, politiques, incitatifs concernant aussi bien la valorisation matière que la valorisation énergétique de la biomasse. Contact : CARMEN e.V. Schulgasse 18 – 94315 Straubing – Allemagne Tél. : +49 9421 960 300 – Fax : +49 9421 960 333 el@carmen-ev.de www.carmen-ev.de
CHAUFFERIES Aide-mémoire Costic. Ed. SEDIT. 2002. format 13,5 x 21 - 210 p. Collection CLIMAPOCHE Un guide pratique destiné à tous ceux qui interviennent en chaufferies pour diagnostiquer, prescrire, rénover. Découpé par postes techniques de la chaufferie, avec, pour chaque poste, un rappel des textes réglementaires applicables, ce guide est composé de deux parties principales : - le relevé de l’équipement des chaufferies, qui présente la démarche, décrit les bordereaux de relevé qui sont joints en annexe, fournit des données pour le diagnostic ; - l’équipement technique réglementaire des chaufferies, qui passe en revue chaque point de la chaufferie : le local, les alimentations en fuel, en gaz, en eau, les circuits électriques, hydrauliques, la régulation, les
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générateurs, l’expansion, la sécurité, les conduits de fumée, l’ECS.
International Combustion Sympos., Kauai, USA, Sept. 9-12, 2001. " Design d’une chambre de combustion secondaire pour un poêle à bûches " www.luth.se/depts/mt/ene/publikationer_eng.htm
Biomass powder gasification in a Cyclone Gasifier 2001. Salman H., Pettersson E. and Kjellström B.Joint International Combustion Symposium, Sep. 2001 Kauai, Hawaii, USA. ”Gazéification à la poudre de biomasse dans un cyclone”
Contact : COSTIC, Domaine de Saint-Paul 78471 St-Rémy-les-Chevreuse – France Tél. : +33 130 85 20 10 – Fax : +33 130 85 20 38 webmaster@costic.asso.fr www.costic.asso.fr/communication/5/sedit.phtml?menu_ clients=5
www.luth.se/depts/mt/ene/publikationer_eng.htm
Cd Rom Le Chauffage domestique au bois : technologies et catalogue des appareils de chauffage au bois Vol.01.2002 Ce cédérom, édité à 500 ex., est principalement destiné aux installateurs de chauffage et aux artisans pour les accompagner dans l'installation d'un chauffage domestique au bois dans l'habitat : - amélioration de la connaissance et de la sélection des matériels (base de données 2001) - principales règles d'installation - calcul du coût de revient du chauffage au bois
www.canren.gc.ca/prod_serv/ index_f.asp?CaId=130&PgId=730 Contact : Publications Éconergie a/s Groupe Communication Canada K1A 0S9 Ottawa (Ontario) – Canada Fax : +1 819 994 1498 – Tél. : +1 800 387 2000
Contact : Costic, 6, rue A. Lavoisier – ZI de Saint-Christophe 04000 Digne-les-Bains – France Tél. : +33 492 31 19 30 – Fax : +33 492 32 45 71
Les petites installations de chauffage à la biomasse : guide de l’acheteur. Ressources Naturelles Canada. Sa majesté le chef du Canada. 2000. 54 p. ISBN 0-662-28899-8 Cette publication explique les avantages de la nouvelle technologie des foyers au bois. Elle explique aussi les problèmes et les dangers des foyers traditionnels et examine les normes et les règlements gouvernementaux sur les foyers. Gratuit.
Le guide du chauffage au bois résidentiel. Ressources Naturelles Canada. Sa majesté le chef du Canada, 1996 Numéro de catalogue : M9223/1993Frev. ISBN 0-662-86835-8 Cette publication décrit les types de chauffage au bois, l’emplacement approprié des appareils alimentés au bois, les questions de sécurité, les options en matière de cheminées et leur installation, la sélection et l’achat de bois de chauffage et comment le chauffage au bois peut réduire les coûts de chauffage annuels. Gratuit. www.canren.gc.ca/prod_serv/ index_f.asp?CaId=103&PgId=663 Contact : Publications Éconergie a/s Groupe Communication Canada K1A 0S9 Ottawa (Ontario) – Canada Tél. : +1 800 387 2000 – Fax : +1 819 994 1498
A new biomass based boiler concept for small district heating networks. Lundgren J, Hermansson R, Dahl J. Joint International Combustion Symposium, Kauai, USA, Sept. 9-12, 2001. “Un nouveau concept de chaudière à biomasse pour les petits réseaux de chauffage” www.luth.se/depts/mt/ene/publikationer_eng.htm
Design of a Secondary Combustion Chamber for a Wood Log Fired Stove. Lundqvist M., Hermansson R. Joint
Pyrolysis and gasification of biomass and waste Expert meeting 30 September – 1 October 2002, Strasbourg, France.
ACTUALITÉ INTERNET PyNe, GasNet.Cplpress. Résumés des textes des conférences. Katy Hall, Jim Coombs or Roger Coombs – CPL Press Liberty House, The Enterprise Centre, New Greenham Park Newbury RG19 6HW – Grande-Bretagne Tél. : +44 1635 817408 – Fax : +44 1635 817409 info@cplpress.com www.cplpress.com
Overview of the biomass usage in the European Union during the years of 1990 to 2000 and expected development by the year 2010. Heinz KOPETZ dans “Biomasa in drugi obnovljivi viri energije za slovenijo”, Ljubljana, 31 mars 2002. SLOBIOM. Contact : Jareninski dol 1 – 2221 Jarenina – Slovénie info@slobiom-zveza.si www.slobiom-zveza.si
Proceedings of the first world conference on pellets : Stockholm Sweden September 2-4 2002. Swedish Bioenergy Association. Stokholm 2002 Résumés des textes des conférences. ISBN 91-631-2833-0 Contact : SVEBIO Torsgatan 12 – 111 23 Stockholm – Suède Tél. : +46 8 441 70 80 – Fax : +46 8 441 70 89 info@svebio.se www.svebio.se ou www.pellets2002.com
PÉRIODIQUES Énergies Renouvelables : l'énergie au naturel Le magazine suisse pour un avenir énergétique durable paraît 6 fois par an. Grâce à la collaboration avec Swissolar, Energie-Bois Suisse et Suisse Eole, "SonnenEnergieSolaire" a été remplacé par le magazine "Energies renouvelables". Éditeur : Société Suisse pour l’Energie Solaire SSES Belpstrasse 69, Postfach, 3000 Bern 14 – Suisse Tél. : +41 31 371 80 00 – Fax : +41 31 371 80 00 office@sses.ch www.sses.ch
AJENA Contact : Spécial Approvisionnement en bois déchiqueté n° 53 (oct-nov-déc 2002) Le bulletin d'information de l'Association Jurassienne pour la diffusion des ENergies Alternatives est consacré au dossier de l'approvisionnement en bois déchiqueté. Contact : AJENA, 28 bv Gambetta BP 149 39004 Lons le Saunier Cedex – France Tél. : +33 384 47 81 10 – Fax : +33 384 47 81 18 ajena@wanadoo.fr www.ajena.org
V www.joanneum.ac.at Joanneum Research est la plus grande institution provinciale autrichienne de recherche et offre ses services au business, à l’industrie et à l’administration publique dans le domaine de la recherche et du développement. Joanneum Research Forschungsgesellschaft mbH Institut für Energieforschung Tél. : +43 316 876 1338 Fax : +43 316 876 1320 ief@joanneum.at
V www.videncenter.dk/uk/index.htm Centre des technologies pour la biomasse. C’est un réseau d’information sur la biomasse au Danemark de quatre instituts technologiques travaillant sur le sujet. Leur tache est de promouvoir l’utilisation du bois, de la paille et autres biocombustibles pour des besoins énergétiques en tant qu’alternative aux combustibles traditionnels tels que le charbon, l’huile ou le gaz naturel. V http://restholz.ihb.de/fr La bourse du bois IHB est un marché virtuel où se rencontrent des acheteurs et des vendeurs. Avec 876 petites annonces, l’IHB est le marché le plus important de ce genre. V www.finbioenergy.fi Un espace d’information sur les bioénergies en Finlande. Finbio Ry: PL 27 – 401 01 JyvÄskylä – Finlande finfio@jsp.fi
V www.woodheat.org Une agence non gouvernementale et à but non lucratif dédiée à l’utilisation du bois en tant que combustible de chauffage domestique.
VIDÉO
Heizen mit holz : Erneuerbare Energie für die Zukunft. Österreichischer Biomasse-Verband. Wien.2001 Chauffer au bois : l’énergie renouvelable pour le futur Votre contribution à la protection du climat. Contact : Österreichischer Biomasse-Verband Franz Josefs-Kai 13 – 1010 Wien – Autriche
Biomass & Bioenergy, ISSN : 0961-9534 Un journal international publiant des documents de recherche originaux, des articles de revues et des études de cas sur les ressources biologiques, chimiques, les procédés biologiques et les produits de la biomasse. Abonnement 1150 € pour les pays européens. Elsevier Science – Regional Sales Office Customer Support Department P.O. Box 211 – 1000 AE Amsterdam – Pays Bas Tél. : +31 20 485 3757 – Fax : +31 20 485 3432 nlinfo-f@elsevier.nl www.elsevier.com/inca/publications/store/9/8/6/index.htt
V www.biomasse-info.net Le but de BIZ est de fournir de l’information sur l’utilisation de la biomasse comme énergie renouvelable. BIZ a pour but de faciliter le transfert d’information entre les producteurs et les utilisateurs d’énergie à base de biomasse afin d’augmenter l’utilisation de la biomasse énergétique en Allemagne. Biomass Information - Centre (BIZ) Institute of Energy Economics and the Use of Energy (IER) University of Stuttgart Hessbrühlstraße 49a – 70565 Stuttgart – Germany Tél. : +49 711 78139 08 – Fax : +49 711 78061 77 info@biomasse-info.net
V www.thema-energie.de Thema-Energie.de est un site donnant une information concise sur tous les aspects de l’utilisation énergétique.
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PORTRAIT
ERBE, Équipe Régionale Biomasse Énergie D . M a r c h a l , C . G r u l o i s , R . Va n ke r k o v e - E R B E
Dans le cadre des objectifs européens et régionaux en matière d’énergie renouvelable et d’indépendance énergétique, ERBE est devenue un interlocuteur privilégié en terme de valorisation énergétique de la biomasse. UN PEU D’HISTOIRE…
LES ACTIVITÉS DE ERBE
ERBE, Equipe Régionale Biomasse Energie, a été créée en avril 1995, pour une période de trois ans, dans le cadre du programme PERU (Programmation Energétique Régionale et Urbaine). Le but de la Commission Européenne (DGXVII - Direction de l’Energie) était, dans le contexte de ce programme, d’initier la création
Actuellement, les activités de ERBE se répartissent de la manière suivante : - réalisation d’activités dans le cadre de projets européens (Altener ou Interreg, par exemple) ; - missions dans le cadre de projets régionaux (Plan Bois-Energie et Développement Rural, financé par le Ministère de la Région wallonne) ; - réalisation d’études de faisabilité technico-économiques dans les domaines du bois-énergie et de la biométhanisation ; - actions de communication (organisation de journées d’études, diffusion d’informations, rédaction d’articles, participation à des foires ou des salons…).
d’agences régionales et locales de l’énergie, en soutenant leurs actions pendant trois ans. ERBE a également bénéficié pour sa mise en œuvre du soutien du Ministère de la Région wallonne (Direction Générale de l’Agriculture et Direction Générale des Technologies, de la Recherche et de l’Energie) et de la Belbiom (Association Belge pour la Biomasse). Après cette période de trois ans, et vues les actions et réalisations menées par ERBE depuis sa création, il est apparu nécessaire que ERBE poursuive sa mission en Région wallonne : ERBE est devenue une agence autonome ayant la forme juridique d’une association sans but lucratif. De manière synthétique, elle a pour objet la valorisation de la biomasse (production d’énergie, notamment) afin de contribuer à un meilleur environnement et au développement socioéconomique local et régional.
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 6
Parmi les réalisations les plus significatives de ERBE, on peut mentionner : - un premier inventaire des sources de biomasse, disponibles et potentielles, en Région wallonne (septembre 1995). Ce rapport fut très apprécié puisqu’il s’agissait des premières estimations du potentiel biomasse en Région wallonne. Une actualisation de cet inventaire est en cours, avec notamment des investigations dans de nouveaux domaines ; - la réalisation d’études thématiques
sur la biomasse-énergie (valorisation énergétique des déchets ménagers, aides à l’investissement…) ; - entre 1995 et 2001, 67 études de faisabilité ont été réalisées, dont près de 40 % ont débouché sur un projet concret. Par ailleurs, ERBE est le coordinateur belge du réseau Solid Biofuels dans le cadre du projet EUBIONET (European Bioenergy Networks). ERBE travaille également en étroite collaboration avec le Département Génie Rural du Centre de Recherches agronomiques de Gembloux (Belgique), plus particulièrement avec la Section Utilisation Energétique et Industrielle de la Biomasse. Cette dernière étudie notamment les possibilités d’utiliser la biomasse en tant que source renouvelable d’énergie et de matériaux industriels. 5
CONTACT : ERBE – Equipe Régionale Biomasse Energie 146, Chaussée de Namur 5030 Gembloux Belgique Tél. : +32 81 62 71 43 Fax : +32 81 61 58 47 erbe@cragx.fgov.be www.cragx.fgov.be/erbe
La biométhanisation est l’une des possibilités étudiées par ERBE pour valoriser la biomasse humide.
ERBE
Évaluer correctement la ressource constitue une des priorités de ERBE.
ERBE
Belgique
PORTRAIT
CANBIO, la nouvelle association canadienne des bioénergies Jim Richardson, J. Richardson Consulting
e terme " bioénergie " désigne toute forme d’énergie dérivée d’une matière ligneuse (ou biomasse). Totalement renouvelable et viable lorsqu’elle est gérée correctement, la bioénergie peut être produite à partir des rémanents forestiers d’abattage, des résidus forestiers de l’industrie du sciage, des résidus agricoles, des déchets ligneux urbains et industriels, ou de cultures énergétiques spécifiques. La bioénergie peut être utilisée sous forme de chaleur – pour des utilisations domestiques, institutionnelle, industrielle ou en chauffage urbain – d’électricité ou de combustibles liquides.
L
w échanger des informations, w identifier les obstacles et les opportunités, w augmenter la prise de conscience et éduquer le public, w promouvoir l’industrie canadienne des bioénergies, w identifier et favoriser les besoins en recherche et développement, w développer et promouvoir les standards techniques et les bonnes pratiques pour l’industrie, w favoriser les réseaux au sein de l’industrie w créer un lien avec d’autres associations canadiennes des énergies renouvelables, ainsi qu’avec des associations internationales du bois-énergie.
L’énergie à partir de la biomasse est au Can ad a l a d e u x i è m e s o u rce d’énergie propre et renouvelable la plus utilisée après l’hydroélectricité. Ce pays est très riche en ressource biomasse. Les bioénergies ont le potentiel pour apporter, dans le futur, une contribution majeure à la production viable d’énergie en combinaison avec d’autres formes d’énergies renouvelables. Canbio a pour but d’aider le développement de ce potentiel en créant une voie commune et nationale pour les bioénergies au Canada, en fournissant l’information et en coordonnant les efforts promotionnels.
L’association va s’engager dans diverses activités pratiques, incluant la réalisation d’un annuaire de l’industrie des bioénergies au Canada, et l’organisation de réunions techniques, d’ateliers de travail et de salons. Canbio va travailler au développement de standards techniques pour l’industrie. La communication – interne avec l’industrie et externe avec le gouvernement, d’autres organisations et le public – sera la clé du succès de l’association. Canbio va s’efforcer de se placer comme représentant de l’industrie des bioénergies au Canada.
La mission de Canbio est de promouvoir des supports pour l’industrie et le public de manière à augmenter la prise de conscience, le développement et l’utilisation d’une énergie biomasse renouvelable, viable et respectueuse de l’environnement. L es objectifs de l’association sont : w promouvoir une utilisation croissante des bioénergies,
Canbio a été créée à Winnipeg, dans le Manitoba en février 2002 par un groupe de particuliers venant de divers endroits du Canada ayant les mêmes objectifs et représentant une large gamme d’intérêts incluant l’évaluation et la production de la ressource en biomasse, le développement et le marketing des technologies liées à la biomasse, les utilisateurs de
Canada
biomasse et les problématiques environnementales. L’incorporation fédérale ainsi que la préparation d’un business plan sont les objectifs à court terme. L’association espère attirer des compagnies et organisations impliquées dans la collecte, la production et/ou les procédés de la biomasse pour l’énergie, des fabricants d’équipements liés aux bioénergies, et des utilisateurs de bioénergies. Ses membres comprendront également des consultants indépendants et des professionnels du secteur des bioénergies, aussi bien que des organisations et des particuliers intéressés par la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables. 5 Jim Richardson est membre du comité de direction provisoire de Canbio.
POUR PLUS D’INFORMATIONS, VEUILLEZ CONTACTER : Bruce McCallum, Interim Chair CANBIO R.R.4, Hunter River Prince Edward Island C0A 1N0 Canada canbio@isn.net
NATURAL RESOURCES CANADA
CANBIO est une nouvelle association canadienne à but non lucratif, orientée vers l’industrie et composée de particuliers, d’organismes commerciaux et non gouvernementaux tous intéressés au développement, à la promotion et à l’utilisation des bioénergies.
Cette chaudière d’extérieur de fabrication canadienne est l’un des nombreux produits et services offerts par les membres de l’association canadienne des bioénergies, Canbio.
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DOSSIER BÛCHES
LA FILIÈRE BÛCHE
e bois était la première source d’énergie utilisée pour le chauffage. Elle a été supplantée à partir de 1850 par le charbon, puis par le pétrole au XXe siècle. Les marchés des produits concurrents au bois sont bien connus puisque des taxes et des mesures de sécurité spécifiques s’appliquent à ces énergies. A contrario les circuits de production et de vente du bois de chauffage sont mal connus et identifiés. La prise en compte du développement durable et de l’environnement incite l’État, les collectivités territoriales, les autorités nationales et locales à promouvoir l’utilisation du bois sous forme de bûches.
L
S’ORGANISE. QUELS OUTILS POUR PROFESSIONNALISER LE BOIS DE CHAUFFAGE? ITEBE
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 8
Photo 1 : Les bûches peuvent être vendues en sac dans les supermarchés (ici aux EtatsUnis).
DU BILLON AU BOIS DE CHAUFFAGE : DE NOMBREUX CIRCUITS POSSIBLES
MONTPEYROUX
La bûche est le combustible bois-énergie exigeant le moins de transformation. Aujourd’hui de plus en plus de normes de qualité du bois de chauffage existent, et avec la production industrielle, elles permettent un meilleur contrôle du marché. Dans ce dossier, nous allons mettre en lumière ces aspects peu souvent traités de la filière bûche.
Le bois est détenu par les propriétaires forestiers publics et privés. La première phase est l’exploitation du bois qui se fait sous trois modalités : - La régie ou l’exploitation sous la responsabilité du propriétaire. Ce dernier confie les travaux d’exploitation aux entreprises de travaux forestiers. - La vente du bois aux exploitants forestiers qui assurent la responsabilité de l’exploitation confiée aux entreprises de travaux forestiers.
DOSSIER BÛCHES
Quels circuits officiels pour la vente du bois de chauffage ? Stéphane Bourcier – Forêt Bois Développement
De la forêt à la production d’énergie, nous allons vous présenter les circuits officiels de vente du bois de chauffage. Malgré le fait que la majorité de cette ressource passe par des circuits officieux, la professionnalisation de l’activité liée au bois de chauffage nécessite l’officialisation des circuits de vente afin de maîtriser ce secteur.
Le bois est alors mis bord de route à la disposition des utilisateurs. Le bois de chauffage est en général trié et vendu aux producteurs de bois de chauffage : - Les propriétaires eux-mêmes qui l’utilisent pour leur propre compte ou qui le vendent aux utilisateurs finaux. - Les exploitants forestiers qui transforment les grumes en bois de chauffage de 20 cm, 30 cm, 50 cm et 1 m. - Les professionnels du bois de chauffage qui produisent du bois de chauffage pour les utilisateurs finaux. Le circuit de bois de chauffage est donc constitué de trois maillons : - les propriétaires forestiers, - l’exploitant, - le transformateur. Ces maillons peuvent être dans certains cas communs.
TROIS TYPES DE PRODUITS Le bois se présente sur le marché sous trois formes pour le consommateur final : - en sac ou filet de 40 ou 80 litres. - en stères, la forme traditionnelle pour des volumes importants. - en sac de bois d’allumage, bois sec et de petite dimension, produit idéal pour allumer un feu. En fonction de ses besoins, le consom-
mateur final choisit d’acheter du bois en filets ou stères : - en filet pour le bois d’agrément ou un usage ponctuel. - en stère pour le bois utilisé comme source d’énergie principale.
- Les stations services Les stations services sont des pôles multi-énergies, le principal étant le carburant. Néanmoins, le bois, le charbon et le gaz sont des produits fréquemment vendus en stations services. Le bois est vendu essentiellement sous forme de filets. Les exigences principales portent sur la logistique et la disponibilité.
Conditionnement de bûches en fagots palettisés.
LES UTILISATEURS ET VENDEURS DE BOIS DE CHAUFFAGE Le bois de chauffage est un produit qui peut être vendu par : - les grandes surfaces alimentaires Ces chaînes distribuent en priorité des produits liés à la vie quotidienne : alimentation, maison, jardin. Le bois n’est pas un produit prioritaire pour ces groupes, en particulier pour les chaînes discount. Les magasins importants disposent d’une station service et pour certains d’une station d’entretien des véhicules. Le seul endroit disponible pour vendre le bois est la station service des grandes surfaces, en filets de préférence. Les exigences principales portent sur la logistique et le prix.
ITEBE
- La vente du bois aux coopératives forestières qui assurent la responsabilité de l’exploitation confiée aux entreprises de travaux forestiers. Cette option est réservée aux propriétaires forestiers privés puisque les coopératives forestières sont des outils d’exploitation et de commercialisation du bois à leur service.
France
- Les grandes surfaces de bricolage Ces magasins sont spécialisés dans le bricolage. Le charbon de bois fait naturellement partie des références proposées car il est le service aprèsvente des barbecues. Le bois n’est pas systématiquement proposé et les gestionnaires de ces magasins ne souhaitent pas systématiquement introduire le bois dans les références. Le bois est un matériau pondéreux, lourd et à faible valeur ajoutée. Il y est vendu sous forme de filet. Les exigences principales portent sur la logistique et le prix. BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 9
DOSSIER BÛCHES
Des concepts de magasins associent l’approvisionnement, les inserts, cheminées et accessoires. Ces magasins sont une réponse aux besoins des habitants, des villes et périphéries qui cherchent à la fois les foyers et le combustible. En effet, il est très difficile de se repérer dans le nombre important de fournisseurs de bois de chauffage.
LE MARCHÉ DU BOIS DE CHAUFFAGE
Les ventes en grandes surfaces valorisent mal le travail des producteurs de bois de chauffage. Les professionnels compétents ont des difficultés à émerger sur ce marché et les consommateurs ont des difficultés à repérer des fournisseurs produisant du bois de qualité. Les consommateurs deviennent plus exigeants et demandent du bois sec, aux dimensions requises.
DYNAMISER LE MARCHÉ DU BOIS DE CHAUFFAGE Le consommateur cherche des combustibles de qualité constante et des fournisseurs fiables. Il a besoin de se repérer dans un nombre important de fournisseurs, sachant que la majorité du volume de bois de chauffage passe par le marché officieux. Afin de dynamiser ce marché et de le rendre plus transparent, il est nécessaire de mettre en œuvre des actions qui sont résumées dans le tableau n° 1. Ces actions s’appuient sur trois objectifs : -renforcer les entreprises produisant
du bois de chauffage de qualité -informer le consommateur sur les entreprises compétentes pour la production du bois de chauffage
INNOVATIONS & PAYSAGES
Le marché officiel du bois de chauffage se situe dans trois zones : 1. L es villes et périphéries des grandes villes Ce marché est caractérisé par une population qui utilise le bois comme chauffage principal ou secondaire et qui cherche des fournisseurs de bois fiables. 2. la Côte Atlantique 3. le marché méditerranéen Les marchés 2 et 3 sont caractérisés par une demande importante et une offre locale faible associée à des ressources forestières limitées. La demande supérieure à l’offre est la caractéristique de ce marché. De nombreux fournisseurs occasionnels
et ponctuels proposent du bois et perturbent le marché et les entreprises installées sur ce marché.
ITEBE
- Les magasins spécialisés De nombreuses chaînes de magasins spécialisés se développent actuellement et le bois n’y échappe pas.
Le bois d’allumage, sec et de petite dimension, est idéal pour allumer un feu.
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ITEBE
DOSSIER BÛCHES
Conditionné en filets, le bois de chauffage sert d’agrément ou pour un usage ponctuel.
-augmenter les parts de marché du bois de chauffage Ces propositions ont été soumises à l’ADEME lors de la réalisation d’une étude sur les circuits de vente du bois de chauffage. 5
POUR EN SAVOIR PLUS, CONTACTER : Stéphane Bourcier Cabinet Forêt Bois Développement +33 680 02 14 76 Bois de chauffage en palette. Tableau 1: Propositions pour le développement des marchés officiels du bois de chauffage.
SCÉNARIO ACTUEL
ÉVOLUTION DU SCÉNARIO
LEVIERS
N° 1 : Vente en grande surface N° 2 : Vente aux professionnels N° 3 : Vente en magasins spécialisés
Augmenter le prix de vente au consommateur Augmenter et fiabiliser l’approvisionnement Augmenter le nombre de magasins Augmenter le volume vendu Établir une liste de professionnels compétents
Connaissance du marché Information auprès des acheteurs Connaissance de ce marché Mettre en relation les producteurs et utilisateurs
N° 4 : Marché méditerranéen N° 5 : Vente par Internet
Établir une liste de professionnels compétents
Établissement d’une liste au niveau national Établissement d’une liste de négociants sur la base d’une charte Établissement d’une liste de professionnels produisant du bois de qualité Faire connaître un site de vente par Internet du bois de chauffage
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 11
DOSSIER BÛCHES
La mécanisation de la récolte et de la production du bois de chauffage Christophe Barel – ADEME Angers
Le CTBA et l’IDF ont étudié les différents scénarii de la récolte et de la transformation du bois de chauffage afin d’évaluer les coûts de production par stère. Le résumé des résultats de cette étude commandée par l’ADEME est désormais disponible.
UN MOYEN POUR PROFESSIONNALISER LE MARCHÉ Le maintien, voire le développement de l’utilisation du bois bûche comme combustible nécessite que les trois points suivants soient satisfaits : - des appareils de chauffage performants disponibles sur le marché, - un combustible de quantité et performances connues et garanties, - un prix concurrentiel par rapport aux autres sources d’énergie. Afin de répondre à ces trois condiFigure 1 : résumé des différents scénarii (Ademe - CTBA)
Sc n°1 Sc n°1 bis Sc n°2
Exploitation man.
Bo is en 1m
X X X
Sc n°4
X
Sc n°6
Bo is en 2 /4 m ou +
X
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 12
Traditionnellement, le bois de chauffage est exploité en forêt à l’aide d’une scie à chaîne, en rondins d’un mètre de longueur, ceci permet de limiter au strict minimum les investissements nécessaires puisque les pièces de bois peuvent être manipulées à la main. L’expérience acquise dans le secteur des bois d’industrie montre que les augmentations de productivité ont deux sources principales : la mécanisation de l’exploitation forestière et
Porteur forestier
transport Façonnage Semiremorque
man.
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
méca.
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Sc n°7
Tracteu r agricole
L’utilisation de machines de façonnage sur site permet de réaliser une exploitation en grande longueur.
LES DIFFÉRENTS SCENARII
débardage
méca.
X
Sc n°3 Sc n°5
cerclage
1. La mécanisation de l’exploitation forestière • La phase la plus facile à mécaniser est celle du débardage. Le débardage de rondins d’un mètre de longueur est une opération peu productive, car ces éléments sont difficiles à manutentionner à l’aide des grappins des tracteurs ou des camions. Le chargement se fait alors le plus souvent manuellement, les conditions de travail sont pénibles et les coûts élevés. La productivité peut être améliorée de deux façons différentes. La première consiste à réaliser des ballots de 0.5 à 1 stère à l’aide de gabarits d’enstérage. La seconde consiste à exploiter les bois en longueur de
ADEME - CTBA
L’utilisation de gabarit de cerclage facilite la manutention lors du débardage et du transport.
tions, l’ADEME a mis en place la charte de qualité Flamme Verte (voir Bois Energie 5), qui met en évidence les appareils de chauffage les plus performants, et la certification " NF Bois de chauffage " (voir page 28) qui garantit les caractéristiques du combustible. Elle a également demandé au CTBA et à l’IDF d’évaluer l’intérêt de la mécanisation de la production du bois de chauffage.
INNOVATIONS & PAYSAGES
France
le transfert de phases de travail du parterre de la coupe vers des installations fixes.
deux mètres ou plus. Dans les deux cas les temps de manutention sont fortement réduits par l’utilisation de grappin. • Une deuxième phase de la mécanisation forestière consiste à abandonner la scie à chaîne au profit de matériel de récolte mécanisé (harvester). 2. Le transfert de phases de travail du parterre de la coupe vers des installations fixes. Sont concernées toutes les phases de billonnage manuel en forêts qui peuvent être transférées sur des installations fixes sur un site. La combinaison de ces deux principes
DOSSIER BÛCHES permet d’identifier les scénarii suivants.
50
coût par stère (€/stère)
45
RÉSULTATS DE L’ÉTUDE L’évaluation des différentes phases de production et de façonnage a permis d’évaluer les prix de revient des différents scénarii de récolte. La figure 2 montre que l’utilisation d’un gabarit pour la réalisation de ballots de bois de chauffage permet de diminuer de 10 % environ les coûts de la récolte. Le supplément d’investissement est faible. L’exploitation en
40 35 30 25 20 15
ADEME - CTBA
10 5
sc n° 7
°6 sc n
sc n
°5
°4 sc n
sc n
°3
°2 sc n
°1 bis sc n
°1
0
Figure 2 : prix de revient des différents scénarii de récolte
grande longueur et le façonnage sur site permet de réduire encore de 25 % ces coûts de production, par contre le niveau des investissements est élevé. L’utilisation de machines de bûcheronnage (abatteuse – ébrancheuse) là ou cela est possible
Cette étude montre qu’il est indispensable d’augmenter la productivité lors de la récolte et du façonnage du bois de chauffage. L’abandon de l’ex-
ADEME - CTBA
• Les scénarii abandonnant l’exploitation forestière en rondins de 1 m de longueur Compte tenu du poids des pièces de bois, ils impliquent le façonnage sur site mécanisé. - Scénario 4 : perches exploitées à la scie à chaîne, en billons de deux à quatre mètres de longueur ; débardage avec un tracteur porteur équipé d’une grue à grappin ; façonnage des bûches sur un site spécialisé mécanisé. On améliore ainsi la productivité au débardage, au transport et au façonnage. - Scénario 5 : exploitation des perches avec une machine de bûcheronnage. Toutes les phases de travail sont mécanisées. - Scénario 6 : perches exploitées en grande longueur ; débardées à l’aide d’un tracteur à pince ; façonnage sur site mécanisé. - Scénario 7 : perches exploitées avec un harvester. Toutes les phases de travail sont mécanisées.
main d'œuvre fonctionnement amortissement
sc n
• Les scénarii conservant l’exploitation forestière en rondins de 1 m - Scénarii 1 et 1bis : méthodes traditionnelles, le n° 1 correspondant à l’exploitation de perches de taillis ou d’exploitation de petites grumes et le n°1bis au façonnage de houppiers en bois de chauffage. - Scénario 2 : mise en " ballots " des rondins de 1 m de longueur permettant d’améliorer les performances du débardage et du transport. La diminution du prix de revient ne nécessite pas d’investissements élevés. En revanche, la mise en ballots est physiquement éprouvante et nécessite des temps importants. Le poids des rondins permet leur empilage à la main. - Scénario 3 : exploitation forestière traditionnelle (rondin d’un mètre de longueur) et façonnage sur un site mécanisé.
L’utilisation de fendeuses hydrauliques multi-éclats évite les manutentions inutiles.
contribue à réduire les coûts de la récolte. Non seulement le niveau d’investissement est élevé mais de plus les volumes mobilisés devenant importants, les conditions de mise en marché doivent être étudiées de très près.
ploitation en un mètre de longueur au profit du 2-4 m ou plus semble le moyen le plus adapté pour y parvenir. Suivant la capacité de financement de l’entreprise, l’amélioration de la
Figure 3 : synthèse des résultats. (Ademe - CTBA)
Coût de production Consommation énergétique
Exploitation en 1 m et utilisation d’un gabarit d’enstérage Exploitation en grande longueur et façonnage sur site mécanisé
37€/st
37kWh/st
28€/st
54 kWh/st
Exploitation forestière avec un harvester
21 €/st
60 kWh/st
ATTENTION : ces coûts n’intègrent ni le prix d’achat du bois, ni celui de la livraison chez l’utilisateur final, ni les frais de structure et de prospection.
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 13
DOSSIER BÛCHES
Le tableau suivant présente le calcul détaillé des coûts de production du bois de chauffage, à l'aide de différentes machines de marque Pezzolato, et pour différents cas de production annuelle en stère.
productivité passe par l’utilisation d’un gabarit ou par une installation mécanisée de façonnage. L’utilisation de machine de bûcheronnage peut également contribuer à cette amélioration. La mécanisation posera toutefois
deux questions : Quels débouchés trouver pour les houppiers feuillus qui ne pourront pas être exploités facilement avec les machines existantes ? Comment éviter que le bois livré au client final soit trop humide ? Le séchage des bois étant pratique-
COÛT D'EXPLOITATION DES MACHINES DE BOIS DE CHAU Coefficient leasing sur 5 ans : 1,932 ; 290 Eur/mois pour 100 000 à financer A
B
C
N° du cas Type de Machine
Production annuelle en stère
Achat matériels (Estimation)
Cas n°1 ci-dessous 'tronçonneuse /fendeuse' 1974 10 512 Eur Cas n°1 2 000 16 639 Eur Cas n°2 3 000 16 639 Eur TLC 750 4 000 20 273 Eur 3 000 37 543 Eur Cas n°3 4 000 51 059 Eur TLC 800 6 000 55 564 Eur TLC 900 8 800 60 069 Eur TLC 1000 10 000 67 578 Eur 12 000 99 114 Eur Cas n°4 15 000 100 616 Eur TLA 1000 18 000 105 121 Eur TLA 1200 19 740 108 124 Eur TLA 1400 26 400 195 225 Eur
D
Coût horaire = 18922 Eur pour 1645 heures/an soit: 11 semaines)
E
Coût remboursement leasing sur 5 ans
F
G
Coût forfaitaire cas1 Affutage TLC/TLA
H
I
Estimation Entretien courant sur TLC/TLA
Co et
Par an Au stère Par an Au stère Par an Au stère P (+ tracteur) traditionnel. Nous avons retenu comme frais l'indemnité légale de bû 2 437 Eur 1,23 Eur 3 168,94 Eur 1,61 ¢Eur Ces cases ne sont pas conc 3 858 Eur 1,93 Eur 180,21 Eur 9,01 ¢Eur 225 Eur 11,3 ¢Eur 6 3 858 Eur 1,29 Eur 270,31 Eur 9,01 ¢Eur 300 Eur 10,1 ¢Eur 1 0 4 700 Eur 1,17 Eur 360,41 Eur 9,01 ¢Eur 375 Eur 9,5 ¢Eur 1 4 8 704 Eur 2,90 Eur 270,31 Eur 9,01 ¢Eur 285 Eur 9,5 ¢Eur 1 6 11 837 Eur 2,96 Eur 360,41 Eur 9,01 ¢Eur 375 Eur 9,5 ¢Eur 2 12 882 Eur 2,15 Eur 510,59 Eur 8,56 ¢Eur 526 Eur 8,7 ¢Eur 2 4 13 926 Eur 1,58 Eur 690,79 Eur 7,81 ¢Eur 676 Eur 7,7 ¢Eur 2 7 15 667 Eur 1,57 Eur 780,90 Eur 7,81 ¢Eur 751 Eur 7,5 ¢Eur 3 0 22 979 Eur 1,91 Eur 916,05 Eur 7,66 ¢Eur 901 Eur 7,5 ¢Eur 3 3 23 327 Eur 1,56 Eur 1 156,33 Eur 7,66 ¢Eur 1 126 Eur 7,5 ¢Eur 3 8 24 371 Eur 1,35 Eur 1 396,61 Eur 7,81 ¢Eur 1 352 Eur 7,5 ¢Eur 4 2 25 068 Eur 1,27 Eur 1 531,76 Eur 7,81 ¢Eur 1 502 Eur 7,7 ¢Eur 4 6 45 261 Eur 1,71 Eur 1 847,12 Eur 7,06 ¢Eur 1 952 Eur 7,4 ¢Eur 5 4
EXPLICATION DES CHIFFRES INDIQUE
A
B C D/E F/G H/I J/K L/M N O P/Q R
Cas Cas Cas Cas
n°1: n°2: n°3: n°4:
Tronçonneuse+fendeuse+Tracteur ocas. TLC 750 avec (ou sans) mécas av.ar. TLC 1000 avec mécas av.et ar. TLA mécanisé à 100%
Base Base Base Base
: : : :
un homme seul indemnisé à 1,61 Eur du stère pour ses un homme seul à la machine + un aide, soit 2 hommes deux hommes travaillant ensemble - Exemple 6000 stères deux hommes travaillant ensemble - Exemple 19740 stère
Base de production retenue sur 1 an = prise du bois brut au sol (cas 1 et 2 pour 2 et 3000 stères an) ou sur lignes mécanisées av Valeur d'achat ayant servi de base pour atteindre le résultat case "R" Exemple : cas n°1 = Tronçonneuse + 1 Fendeuse + 1 tracte Valeur de LEASING UNIMAT / CAM au 01/11/2001 - Prévoir une valeur de rachat de 1% en fin de contrat : Pour cas n°1, nous avons Affûtage et entretien éventuel (planage / tensionnage de la lame) : TLC 750 = 1 affûtage pour 600 st -TLC/TLA 1000 ou 1200 pour Coût estimé entretien machine (filtre à huile - huile - incidents possibles y compris coût d'intervention…) Coût estimé suivant puissance / energie mais après divers contrôles sur installations existantes Même calcul que ci-dessus pour une lame carbure qui aura inévitablement quelques pastilles à remplacer au cours de sa 'carriè Pour les TLC ou TLA nous avons prévu 2 hommes. Il est évidemment possible de faire travailler ces modèles avec un seul homm Base de 35 heures/semaine sur l'année= 1645 heures actuellement. Avec 1 seul opérateur la productivité sera de l'ordre de 0,6. Ex Nous avons retenu un salaire annuel de 18 922 Eur charges salariales et patronales incluses y compris congès / jours fériés et a Résultat en euros et par type de matériel non compris l'approche du bois en 2/3/4 voir 6 mètres/ l'enlèvement et la livraison en b
IMPORTANT! Les données contenues dans ce tableau sont la propriété de GF SERVICES. Toute reproduction est strictement INTE Nota : Ces informations n'engagent en rien la société GF SERVICES - Elles sont données à titre indicatif et peuvent changer en f
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 14
DOSSIER BÛCHES
ment inexistant avant leur tronçonnage et leur fendage. Par ailleurs la mise en place de méthodes mécanisées nécessitera des investissements importants de la part des fabricants de bois de chauffage et il conviendra d’en étudier la rentabi-
UFFAGE GF SERVICES / PEZZOLATO
lité au cas par cas. Afin d’aider les producteurs intéressés, un logiciel fonctionnant sur le tableur Excel est disponible sur le site bois-énergie de l’ademe. 5 <www.ademe.fr/collectivites/ bois-energie/docs/evalco.xls>
K
CTBA : 10, avenue Saint Mandé 75012 Paris – France Tél. : +33 1 40 19 49 19 Fax : +33 1 43 40 85 65
(Tableau en euros)
1,50 Eur (35 heures J
POUR OBTENIR L’ÉTUDE COMPLÈTE, CONTACTER : Jean-Louis Bonnet
Suivez les explications colonne par colonne sur les rappels en BAS DU TABLEAU L
M
oût suivant modèles Re-pastillage de lame t production = EDF carbure
Par an Au stère Par an Au stère cheronnage à 1,61 Eur du stère au 1/09/01 ernées par ce cas n°1(voir case G) 646 Eur 32,3 ¢Eur 99 Eur 5,0 ¢Eur 021 Eur 34,1 ¢Eur 148 Eur 5,0 ¢Eur 472 Eur 36,8 ¢Eur 197 Eur 5,0 ¢Eur 622 Eur 54,1 ¢Eur 148 Eur 5,0 ¢Eur 162 Eur 54,1 ¢Eur 197 Eur 5,0 ¢Eur 463 Eur 41,0 ¢Eur 394 Eur 6,6 ¢Eur 763 Eur 31,4 ¢Eur 591 Eur 6,8 ¢Eur 064 Eur 30,6 ¢Eur 690 Eur 6,9 ¢Eur 364 Eur 28,1 ¢Eur 827 Eur 6,9 ¢Eur 814 Eur 25,4 ¢Eur 1 034 Eur 6,9 ¢Eur 280 Eur 23,7 ¢Eur 1 241 Eur 6,9 ¢Eur 655 Eur 23,6 ¢Eur 1 773 Eur 9,0 ¢Eur 406 Eur 20,4 ¢Eur 1 877 Eur 7,1 ¢Eur
N
O
P
Q
R
Production horaire à 2 personnes
Nb d'heures de travail par an
Coût annuel salarial
Coût stère salarial
Coût d'exploitation au stère
1,2 (1pers.) 3,6 3,6 4 5,3 7 7,1 7,2 7,3 10,1 10,2 11,8 12 15 (1pers.)
1645 1111 1667 2000 1132 1143 1690 2444 2740 2376 2941 3051 3290 1760
18 922 Eur 12 781 Eur 19 171 Eur 23 005 Eur 13 022 Eur 13 146 Eur 19 441 Eur 28 117 Eur 31 514 Eur 27 333 Eur 33 831 Eur 35 093 Eur 37 844 Eur 20 245 Eur
9,59 Eur 6,39 Eur 6,39 Eur 5,75 Eur 4,34 Eur 3,29 Eur 3,24 Eur 3,20 Eur 3,15 Eur 2,28 Eur 2,26 Eur 1,95 Eur 1,92 Eur 0,77 Eur
12,43 Eur 8,48 Eur 7,83 Eur 7,07 Eur 7,39 Eur 6,39 Eur 5,54 Eur 4,92 Eur 4,86 Eur 4,34 Eur 3,95 Eur 3,45 Eur 3,35 Eur 2,63 Eur
ES DANS LES COLONNES VERTICALES
s frais d'utilisation d'une tronçonneuse (indemnité forfaitaire) : bois pris sur le tas ou avec l'aide d'une chaîne d'approche s coupés / fendus / chargés en 1690 h. (totalisées à 2) payées à 11,5 Eur de l'heure (voir N/O/P/Q) es coupés / fendus / chargés en 3290 h. (totalisées à 2) payées à 11
vant et arrière eur d'occasion… = 10 512 Eur - ça n'est évidemment pas cher ! s fait le même calcul - 100 000 Frs = 1920 Frs de loyer mensuel. 1000 st. - Pour cas n°1 : Prime légale d'indemnité tronçonneuse accordée aux bûcherons.
re'.Le corps de lame est quasi inusable sinon peut faire de très nombreux repastillages. me: Coefficient = environ 0,6 probable… x: 1 personne sur TLC 1000= 7,3 X 0,6 = 4,38 st./h: il faudra payer 2283 heures… utres. bûches. N'est chiffré ici que le coût de production.
ERDITE sans son autorisation ECRITE. fonction des variations de prix du matériel et des coûts d'entretien.
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 15
DOSSIER BÛCHES
Kalle Kärhä, Aki Jouhiaho, TTS Finlande
Finlande
Au cours des recherches de l’institut TTS, la productivité de la machine à débiter le bois de chauffage " Superpilke 2000 " a été testée. Cette machine sectionne les perches au moyen d’une lame en spirale ou à guillotine et les bûches sont fendues par une lame en forme de coin ou de hache.
ARTO MUTIKAINEN
Fig. 3 : La longueur du convoyeur de la Superpilke est d’environ 3 m. Bois de chauffage débité au cours de l’étude.
a machine à chargement automatique Superpilke 2000 s’est avérée très efficace pour débiter le bois de chauffage. Lors de la production de bois de chauffage en épicéa ou en bois dur, la productivité réelle a atteint presque 8 m3 heure lorsque les perches avaient un diamètre moyen de 10 cm.
L
Selon les statistiques de MTT Agrifood Research Finland, 2 400 appareils à sectionner et fendre le bois ont été vendus en Finlande au cours de l’année 2001. Ce sont des machines qui sectionnent et fendent la perche. Sur les machines à couper et à fendre qui ont été vendues, environ 700 étaient destinées au bois de chauffage. Ces machines sectionnent le bois au moyen d’une lame en spirale ou à guillotine et la bûche est ensuite fendue par une lame en forme de coin ou de hache. Ces machines à débiter le bois de chauffage peuvent couper et fendre des perches jusqu’à un diamètre de 20-22 cm maximum. Le bois d e ch a uffa g e p ro d u it p a r ces machines ne répond pas aux exi-
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 16
gences de qualité du bois de chauffage catégorie 1 (voir article page 24) parce que la coupe n’est ni droite ni lisse. Par contre, le bois ainsi produit convient parfaitement pour une utilisation domestique.
UNE MACHINE ÉTUDIÉE DANS LE NOUVEAU PROJET DE L’INSTITUT TTS Un projet de recherche " Contrôle et développement du procédé de production de bois de chauffage " a été lancé à l’institut TTS et fait partie du prog r a m m e te chnolog i qu e su r l’énergie bois TEKES. Un sous-projet " Productivité, coûts et prévisions pour les nouvelles machines de prod u cti on d e boi s d e cha u ffa g e " enquête sur la productivité, la qualité et le coût de nouvelles machines de production de bois de chauffage destinées à une utilisation par des particuliers ainsi que par des professionnels. On étudiera également la sé cu r i té e t l’e rg onom i e d e ce s machines. En plus, les fabricants inviteront des commentaires sur le développement de ces machines. Les recherches sur les machines à débiter le bois de chauffage ont été réalisées en avril et mai 2002 à Vihti et à Ylistaro, Finlande. Deux fendeuses hydrauliques et huit machines à sectionner et à fendre ont été étudiées, dont sept étaient des machines
à scier le bois de chauffage et une était une machine à sectionner. Cette dernière était la machine Superpilke 2000 fabriquée par Agromaster SARL Cet article vous présente la productivité de cette machine.
LA SUPERPILKE AU BANC D’ESSAI La machine à chargement automati qu e Su pe r pi lke 20 00 est un e machine à débiter le bois de chauffage qui est vendue depuis cinq ans. L’extrémité de la perche à sectionner est placée sur les rouleaux de chargement de la machine, après quoi, celle-ci sectionne, fend et transporte le bois débité vers une remorque, par exemple. La machine peut sectionner
Fig. 2 : La Superpilke coupe, fend et transporte automatiquement le bois de chauffage par exemple dans une remorque.
ARTO MUTIKAINEN
La machine qui débite rapidement le bois de chauffage
ARTO MUTIKAINEN
« Superpilke »
DOSSIER BÛCHES l’épicéa et du bois dur sectionné. La productivité a atteint presque 8 m3 h eure lo r s q u e le d i a m è tre d e s perches, mesuré à mi-longueur, était de 10 cm. La productivité de la machine augmente en fonction du diamètre des perches. Lorsque le diamètre atteint 15 cm, la productivité effective horaire atteint presque 11 m3 heure. Les plus grosses perches introduites dans la machine étaient Fig. 1 : Le technicien place une perche sur les rouleaux de chargement de la machine à débiter le bois de chauffage " Superpilke 2000 " qui a été étudiée à Vihti.
pas bien entre les rouleaux de chargement et les techniciens devaient appuyer à plusieurs reprises sur le bois pour qu’il soit entraîné. Il n’y avait pas de problèmes de chargement avec des perches de moins de 15 cm de diamètre. La Superpilke est une machine à débiter efficace pour faire du bois de chauffage pour le s fe r m e s e t a u ssi e n ta nt qu e machine pour une utilisation géné-
20
Productivité, m3 / heure
18 16 14 12 10 8 6
ARTO MUTIKAINEN
du bois jusqu’à 20 cm de diamètre avec un maximum de longueur de 60 cm. Le prix de vente de la machine est de 5 382 euros (dont 22 % de TVA).
4 2
Au cours de l’étude de la Superpilke, presque 30 m3 de bois ont été débités. Environ 16 m 3 du total étaient en perches d’épicéa et de bois de papeterie de plus d’un an de coupe. Le diamètre moyen des perches était de 10 cm, la longueur des perches 270 cm e t l e v o l u me m o yen d e 18 dm3. En plus, 4,8 m3 d’épicéa et de bois dur récemment ébranché et de bois à papeterie ont été débités. Pour cet échantillon de matière première, le diamètre moyen des perches était de 9 cm, mesuré à mi-longueur, la longueur était de 280 cm et le volume moyen de chaque perche était de 20 dm3. L’essence principale était l’épicéa. En plus de cela, 3,6 m3 de
Diamètre, cm 0 2
4
6
de 20 et 21 cm de diamètre. Cependant, celles-ci se sont coincées dans la machine. Les plus grosses perches fendues étaient de 18 cm de diamètre. Dans la production de bois d’épicéa fendu la productivité effective horaire était de 6,9 m3/h, et pour des perches de bouleau elle était de 6,4 m3/h. Une productivité effective horaire de seulement 4,1 m3/h a été constatée pour le débit de chutes de scierie. La proportion d’éclats pendant que la machine fendait a été réduite de
8
10
12
14
16
18
Fig. 5 : Productivité effective par heure en fonction du diamètre des perches introduites fabrication de bûches d’épicéa et de bois dur de 45 cm de long.
rale. Cependant, la machine ne peut pas fabriquer du bois de chauffage de la première qualité destinée à la vente (voir p. 24). 5
Fig. 4 : Les chutes d’épicéa de scieries ont également été fendues lors des expériences.
chutes d’épicéa de scierie ont été débités. L’épicéa avait été scié deux mois avant l’étude. Le bois a été sectionné en longueurs de 45 cm.
0,1 m3 par heure effective pour les perches et le bois de papeterie, et de 0,2 m3 par heure effective lors du traitement de chutes de scierie.
L’étude a porté aussi sur 2,3 m3 de perches de bouleau fraîchement abattues. Le diamètre moyen des perches était de 11 cm, la longueur 33 cm et le volume moyen de 29 dm3. Deux bûcherons d’une quarantaine d’années ont servi de techniciens pour cette recherche.
La machine ne passait que 38 % du temps effectif à traiter le bois en débitant de l’épicéa et le bois dur. Pendant la plupart du temps, la machine tournait à vide parce que les techniciens ne pouvaient pas introduire le bois assez vite pour la suivre et cela même en travaillant vite et avec une distance entre la machine et le tas de bois de seulement 1 à 2 m. Lorsque les techniciens introduisaient des perches plus grosses (plus de 15 cm de diamètre) les perches ne restaient
HAUT RENDEMENT Le graphe montre la productivité effective horaire de la machine sur de
ARTO MUTIKAINEN
Avec cette machine, la productivité peut atteindre les 11 m3/h.
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 17
DOSSIER BÛCHES
Laupheim une production industrielle de bois de chauffage
ITEBE
Marie-Maud Gérard, ITEBE
Allemagne
Plate-forme de production exclusivement dédiée au bois de chauffage, le site de Laupheim est un exemple de modernisation de la filière : six jours maximum suffisent pour obtenir des bûches sèches, prêtes à l’emploi. Photo 1 : Les perches de hêtre de 4 à 6 m sont déposées par un grumier sur le site de production.
ituée à Laupheim, une petite ville de Bavière non loin de Ulm, la société WHG Waldplege & Holzernte GmbH, créée en 1992 par M. Lochbühler, travaillait au départ dans l’exploitation forestière grâce à un engin d’abattage. Une partie de l’activité était sous-traitée à d’autres entrepreneurs forestiers. En 1998, l’entreprise a choisi de diversifier son activité et a débuté une production industrielle de bois de chauffage avec l’achat d’une chaîne de transformation de bois bûches. Aujourd’hui, la société se concentre plus spécialement sur la production du bois de chauffage, toute la partie exploitation forestière est actuellement sous-traitée.
S
d’une ligne de production automatique Kretzer de type Herkules 2. Dans un premier temps, à la mise en route de l’installation, les bûches produites étaient entreposées pendant un à deux ans avant d’être vendues aux particuliers. Le stock important créé
par cette méthode de séchage représentait une immobilisation de capital et de surface au niveau la plate-forme de production. Afin de réduire les stocks et de vendre plus rapidement le bois de chauffage produit, l’entreprise s’est équipée d’un séchoir à bois en 2000. La plate-forme pensée dès le début pour la production de bois de chauffage était suffisamment spacieuse pour accueillir une chaufferie ainsi qu’un hangar de séchage. Le site est conçu de manière à pouvoir déplacer les éléments en cas de modification ou d’ajout d’une machine. Les bureaux et le local de maintenance par exemple sont constitués par des conteneurs mobiles. Photo 2 : Les grumes sont acheminées sur un deck vers la scie fendeuse.
Le site de production du bois de chauffage, une plate-forme située à l’extérieur de Laupheim, est équipé
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ITEBE
UNE PLATE-FORME DÉDIÉE AU BOIS DE CHAUFFAGE
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DOSSIER BÛCHES
En France, six à sept machines Kretzer Herkules 2 sont installées depuis 15 à 18 ans. Actuellement un nouveau modèle est en fonctionnement et une à deux entreprises ont en projet l’acquisition d’un tel matériel. C’est la société Innovations et Paysages qui importe ces lignes de production de bois de chauffage en France.
ITEBE
Photo 3 : La découpe est assurée par une scie à chaîne issue de la technique des têtes abatteuses.
À l’heure actuelle, la société WHG produit annuellement 6000 à 7000 stères de bois bûches sec vendus en vrac.
par un appareil de levage, une pelle à pneu Fuchs 723 équipée d’une cabine élévatrice afin que l’opérateur puisse travailler avec une bonne vue d’ensemble. Les perches, amenées par le deck et par le tapis de convoyage au niveau de la scie fendeuse, sont automatiquement débitées par une scie à chaîne en 25 ou 33 centimètres puis fendues au niveau d’un fendeur horizontal pouvant diviser en 2, 4, 6 ou 8 éclats en fonction du diamètre de la perche.
LA CHAÎNE DE PRODUCTION : La figure 1 schématise la ligne de production des bûches de l’entreprise WHG. Les perches de 4 à 6 mètres, essentiellement du hêtre, sont déposées par un grumier sur le site de production, parallèlement au deck et sont reprises
Seule la partie de la chaîne de production comprenant la machine Kretzer est abritée sous un hangar. Les bûches sont convoyées par un tapis d’évacuation puis sont déversées en tas en fin de chaîne. Le rendement de l’installation de l’entreprise WHG est de 5 à 8 m3/h obtenu pour des bûches de 25 ou 33 cm. Le bois fendu humide est repris par un chargeur Volvo L40B muni d’un godet de chargement et transféré dans des caisses grillagées métalliques de 5 m 3 qui sont ensuite entreposées dans le séchoir. Une chaufferie au bois, équipée d’une chaudière Tiba Müller de 350 kW, alimente en air chaud – entre 80 et 90 °C - le hangar de séchage contenant au total 22 paniers soit 110 m3 de bois
Des perches aux bûches sèches : tout un enchaînement de transformations du bois.
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DOSSIER BÛCHES
Photo 4 : Le séchoir est alimenté en air chaud par une chaudière à plaquettes.
ITEBE
bûches en vrac. Le bois servant de combustible est constitué de sciures récupérées lors de la production des bûches mais également de plaquettes. L’air chaud soufflé dans le séchoir circule entre les bûches à travers les caisses aérées et une fois saturé, il est extrait du bâtiment par des ventilateurs. Le bois perd environ 20 % de son volume pendant la période de séchage d’une durée de 5 à 6 jours suivant la période de l’année. Le séchage du bois de chauffage nécessite 15 m 3 de sciures et plaquettes pour une période de séchage en été et 30 m3 en période hivernale. Une fois le bois sec, les casiers grillagés sont repris à l’intérieur du hangar de séchage par un chargeur et sont vidés directement dans le camion servant au transport. Le produit fini - bois de chauffage sec - est vendu directement aux particuliers et livré, en vrac, à leur demande. Lorsque la demande de bois bûches n’est pas assez importante pour écouler immédiatement la production, le bois est transporté par camion, dans un hangar de stockage en ville, à Laupheim pour être ultérieurement repris puis livré chez le client.
vente par les circuits officiels est également concurrencée par le marché parallèle mais la bonne qualité du bois vendu par notamment la société WHG permet la reconnaissance de la filière officielle. 5
M. Lochbühler WHG Waldpflege und Holzernte Gmbh Kl-Gf-Stauffenberg-Str 1 88471 Laupheim Allemagne Tél. : +49 7392 9724 31 Fax : +49 7392 9724 99
t Paramètres techniques de la scie fendeuse Kretzer Machine sur poste fixe gérée par un automate (mode manuel possible) Découpe : Scie à chaîne issue de la technique des têtes abatteuses (coupe très rapide et coût d’entretien moindre) avec moteur hydraulique. Aspiration des sciures au niveau de la découpe et évacuation des déchets et des éclats de bois. Puissance du fendeur : 30 tonnes Diamètre maximum des perches : 55 cm Longueur optimale des perches : 4 à 6 m Rendement : jusqu’à 11 m3 vrac suivant le diamètre du bois en entrée et la longueur des bûches En option : deck d’amenée des perches et tapis d’évacuation des bûches… Ordre de prix : 100 000 euros sans les options.
ITEBE
Actuellement, deux employés travaillent sur le site et s’organisent pour assurer la production et la livraison du bois de chauffage chez les particuliers. Une secrétaire travaillant à temps partiel pour l’entreprise WHG est chargée de réceptionner les commandes faites par les clients pour les transmettre à la plate-forme de production. Les ventes de bois de chauffage sont soumises à un taux de TVA de 7 % en Bavière, le bois séché est vendu de 52 à 54 euros TTC par m3 en vrac. La
1. Stockage des perches 2. Tapis de convoyage des perches 3. Combiné scie – fendeuse avec tapis d’amenée des perches 4. Tapis de convoyage des bûches 5. Réception des bûches en sortie de ligne de production 6. Container de rangement des outils de maintenance 7. Silo d’alimentation 8. Chaufferie 9. conduite d’air chaud 10. Séchoir 11. Bureaux – container 12. Casier métallique 13. Stockage de plaquettes de bois pour la chaufferie 14. Pelle sur pneu
POUR PLUS D’INFORMATIONS :
Photo 5 : Les bûches sèches partent directement en camion chez le client.
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FLASH ANAH : Financement des appareils de chauffage au bois Dans la ligne du Plan Lienemann pour le développement durable de janvier 2002, l’ANAH a étendu son dispositif d’aides financières favorisant les économies d’énergie aux matériels utilisant des énergies renouvelables. Depuis le 1er septembre 2002, les équipements de chauffage au bois acquis par les propriétaires bailleurs et occupants peuvent désormais être subventionnés par l’ANAH. Il concerne les appareils indépendants (inserts, foyers fermés) labellisés Flamme Verte et les chaudières bois (bûches, plaquettes ou granulés) justifiant d’un label de qualité (type Flamme Verte). Une prime complémentaire de 900 euros est uniquement accessible pour les chaudières bois. La coopération ADEME-ANAH, s’inscrivant dans la démarche nationale de réduction de gaz à effet de serre, a permis de lancer des actions communes comme les OPATB (Opérations Programmées d’Amélioration Thermique et énergétique des Bâtiments). Les futures OPAH à volet développement durable (Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat) assureront également la promotion du bois-énergie. Pour en savoir plus : contacter l’ANAH (tel : 08 26 80 39 39) ou les Espaces Info Energie.
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DOSSIER BÛCHES
Une scie-fendeuse automatique de grosse puissance Marie-Maud Gerard – ITEBE
La modernisation de la production de bois de chauffage se poursuit avec, notamment, une offre en matériels de plus en plus importante : Pezzolato propose une nouvelle scie-fendeuse entièrement automatique et soutenant des cadences et une production élevées. la brassée si sans utiliser les fendeuses. Enfin, pour éviter les chutes et utiliser au mieux la matière première, la machine optimise les longueurs de découpe suivant la tolérance définie par l’opérateur puis la fente en centrant la matrice de fendage. La gestion de la production est faci-
La scie-fendeuse est équipée d’une scie circulaire de 1400 mm de diamètre à dents rapportées interchangeables pouvant couper des bois jusqu’à 52 cm de diamètre.
Italie
Dans ces conditions de production en grosse quantité, la logistique d’approvisionnement en amont et l’unité de conditionnement en aval doivent être extrêmement bien organisées pour utiliser au mieux la capacité de la scie-fendeuse. 5
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ne nouvelle scie-fendeuse automatique est venue élargir l’offre sur le marché des appareils de production de bois de chauffage. Pezzolato a en effet développé un modèle entièrement automatique et piloté par informatique dont un prototype est en démonstration réelle depuis un an à l’usine. Une seconde machine est en fonctionnement depuis quelques mois en Italie du Nord. La société italienne bénéficie, outre la sienne, de l’expérience d’un constructeur de scieries, Bongioanni qu’elle a racheté en 2001, afin de poursuivre l’innovation dans des matériels de grosse puissance.
U
litée par la machine qui donne le cubage et les heures de production.
La scie-fendeuse est équipée de deux matrices de fendage afin d’autoriser une cadence de production élevée.
En France : – deux TLA 1400 doivent être livrées au tout début de l’année 2003. – 53 unités mécanisées Pezzolato sont actuellement en service.
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DOSSIER BÛCHES
meilleure qualité
Vers une de bois de chauffage Kalle Kärhä, TTS Institute
En Finlande, le consommateur a de plus en plus d’exigences vis à vis du combustible qu’il achète, ce qui pousse les marchands de bois de chauffage à obtenir un produit d’excellente qualité.
Finlande
Figure 1. Les bois de chauffage fendus notés 1, 2 et 3 sont respectivement de première, deuxième et troisième classe.
n Finlande, de petites propriétés fermes, maisons individuelles, appartements et résidences secondaires ainsi que d’autres petites propriétés - ont consommé 6.1 millions
E
de m3 de bois de chauffage au cours de la saison de chauffe 2000/2001, dont la plus grande part était sous forme de bûches fendues. Pour les maisons individuelles, 1.2 million
de m3 de bois de chauffage en bûches fendues ont été achetés pendant cette même période. Ce produit, en tant que denrée vendue, doit avoir des critères de qualité qui permettent d’évaluer le produit et pour avoir une qualité de référence pour chaque niveau de qualité. En 1997, une proposition a été faite par l’institut TTS pour la classification de qualité de bois de chauffage en bûches (Pirinen 1997). En s’appuyant là-dessus, l’Association finlandaise des Bioénergies (FINBIO) a publié ses propres critères de qualité (Guide de qualité pour bois de chauffage en bûches 1998). Ces deux classifications sont quasiment identiques quant à leur contenu.
ARTO MUTIKAINEN
LES PROPRIÉTÉS DU BOIS DE CHAUFFAGE EN BÛCHES FENDUES.
Caractéristiques de qualité Bûches Classe 1 Essences Bouleau pas d’autre essences
Classe Classe 2 limite supérieure ≤ 5% pour les autres bois durs limite supérieure ≤ 5% pour les bois tendres pas de limites pour les bois durs
Bois dur
pas de bois tendres
Bois tendre
pas de limites pour les bois tendres 33 ou 50 cm +/-2 cm (25 cm +/-1cm**) 4-10cm Max 20% régulière et droite
33 ou 50 cm +/-4 cm (25 cm +/- 3cm**) 4-12cm Max 25% Extrémités irrégulières acceptées
Max 5%
Max 15%
Pas de matière étrangère Pas tolérée Pas tolérée Pas tolérées
Pas de matière étrangère Tâches isolées tolérées Petits défauts 5% de pourritures dures tolérées
Longueur Epaisseur, coupe Taux d’humidité Surface coupée Proportion de bois mal écorcé/coupé Propreté Moisissures Décolorations Pourritures
* ne concerne pas bois de chauffage mixte
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Classe 3 limite supérieure ≤10% pour les autres bois durs limite supérieure ≤10% pour les bois tendres pas de limites pour les bois durs 33 ou 50 cm +/-6 cm (25 cm +/-4cm**) 4-15cm Max 30% Extrémités irrégulières acceptées Max 25%
Pas de matière étrangère Petites apparitions tolérées Tolérés Max 5% tolérées de pourritures dures et 1% de pourritures molles ** pour bûches de 25cm de longueur
Le bois de chauffage a été classifié en trois catégories (Tableau 1). Les caractéristiques suivantes déterminent la qualité d’un échantillon de bois : essence, longueur, épaisseur, taux d’humidité, surface de coupe exposée, propreté, couleur, pourriture/moisissure et champignons. Si l’échantillon ne répond pas aux critères de la meilleure classe, il est renvoyé à la classe inférieure. La première qualité est vraiment bonne (Figure 1). La majorité du bois de chauffage sur le marché est de la deuxième classe. Par exemple, les bûches produites par une machine à cisailles de type guillotine sont de la deuxième classe, même si toutes leurs autres propriétés les mettraient dans la classe supérieure. La fonctionnalité et l’utilité des propositions de classification n’ont pas été testées dans la pratique. Cependant, les classifications de qualité sont loin d’être oubliées puisqu’elles sont mises en œuvre et utilisées en Finlande, surtout dans le secteur professionnel du bois de chauffage en bûches. Le prix de la meilleure qualité est élevé avec un écart de plusieurs dizaines de pourcents entre la première et la deuxième classe.
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DOSSIER BÛCHES Cependant, les coûts de production des deux classes sont presque identiques ; donc la marge bénéficiaire est n e tt em en t s u p ér ieure p o u r la meilleure classe.
MATIÈRE PREMIÈRE ET PRODUCTION DE BOIS DE CHAUFFAGE EN BÛCHES La production de bois de chauffage de bonne qualité exige une sélection et un choix attentifs de la matière première. Il va sans dire qu’il est impossible de produire des bûches de la première qualité avec du bois présentant des traces de pourriture par exemple. Les arbres voilés, tordus et branchus entraînent des problèmes au niveau de la production des bûches tronçonnées partiellement fendues. Figure 2. Le bois de chauffage fendu de première qualité peut être produit uniquement par une scieuse à bois.
La pureté des essences dans l’échantillon de matière première influence également la sélection : il est par exemple interdit de mélanger des perches d’aulne gris ou d’épicéa avec
JYRKI KOUKI
En plus, les clients exigent une qualité meilleure qu’auparavant. Ces facteurs incitent les producteurs à produire la meilleure qualité possible. Pourtant, les exigences pour la meilleure qualité sont tout à fait raisonnables. Des études futures viseront à aider les producteurs à améliorer la qualité de leur produit et à voir comment aujourd’hui les producteurs finlandais essaient de fournir du bois de chauffage en bûches fendues de qualité exceptionnelle.
Figure 3. Le séchage artificiel et un bon stockage peuvent assurer la qualité du bois de chauffage fendu.
des troncs de bouleau. Ainsi, la production de bûches de qualité commence par la sélection de la matière première. Plus les perches sont droites et exemptes de nœuds plus le produit sera de qualité. Il faut également tenir compte de la qualité au cours de la production des bûches. La meilleure qualité ne peut être produite qu’avec des scies à bûches, scies circulaires ou tronçonneuses (Figure 2). Selon l’étude réalisée par l’Institut TTS, les marchands de bois de chauffage scient le bois ainsi. Environ 10 % seulement des marchands de bois de chauffage utilisent des machines pour produire du bois de chauffage pour la vente. Lorsque l’on produit des bûches avec des machines modernes, la longueur des bûches peut être facilement contrôlée à l’aide d’une butée. D’autre part, les fendeuses hydrauliques et à vis assurent des bûches bien fendues.
SÉCHAGE ET STOCKAGE Les problèmes principaux de la production de bois de chauffage de qualité en Finlande sont le taux d’humidité, la moisissure ainsi que des problèmes d’esthétique. Le séchage à l’air libre a toujours été la méthode traditionnelle. Son inconvénient pour la production commerciale est sa lenteur, ce qui entraîne des coûts de production plus importants. En plus, il y a des problèmes de qualité variable, tels qu’un séchage inégal, des moisissures et l’esthétique et aussi une production inflexible qui ne peut s’adapter aux variations de la demande. L’utilisation de séchage à air froid pulsé et un bon stockage peuvent garantir la qualité du bois de chauffage, accélérer la rotation des stocks et réduire le volume de stockage (Figure 3). L’utilisation de ce type de séchage augmente surtout dans le secteur professionnel de production de bois de chauffage (production annuelle plus de 100 m3 de bûches). La possibilité d’utiliser de l’air chaud augmente la flexibilité de la production et facilite la production en toute saison pour répondre à la demande. Pour résumer, en choisissant bien la matière première, en utilisant des scies à bûches, le séchage artificiel et un bon stockage, on peut produire un bois de chauffage de premier choix qui répondra aux exigences du consommateur. 5
ARTO MUTIKAINEN
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BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 26
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DOSSIER BÛCHES
Une marque pour le bois de chauffage en France Jean-Louis Bonnet, CTBA
Créée avec le soutien de l’ADEME, la marque " NF Bois de chauffage " rassemble des industriels désireux de faire évoluer le marché vers plus de transparence. L’objectif est de disposer de plusieurs certifiés par région afin d’assurer aux utilisateurs un approvisionnement leur permettant de tirer le meilleur parti de leurs appareils de chauffage. Cette marque doit être également une première étape dans la structuration de la profession.
France
Afin de d’inverser cette tendance, à la demande de l’ADEME, le CTBA a réuni un groupe de producteurs et de distributeurs pour mettre en place un référentiel technique. Très vite le groupe s’est aperçu que sa mise en place effective nécessitait l’intervention d’une " tierce personne ", dont la mission était de vérifier la bonne application du référentiel. " NF Bois de chauffage " venait d’être créée. NF Bois de chauffage n’est pas une norme mais une marque de qualité, utilisant une série de normes françaises ou européennes pour qualifier sans ambiguïté le produit. Cette marque inclut la définition des différentes procédures d’assurance qualité à appliquer pour garantir les performances spécifiées. Le règlement définit également le rôle de l’organisme certificateur. NF Bois de chauffage a pour but d’identifier et d’informer le consommateur sur les propriétés du combustible. Il n’y a donc aucune obligation quant aux moyens. Chaque producteur reste libre du choix du matériel et de son organisation interne.
LES PROPRIÉTÉS CERTIFIÉES
Fig. 1 : Au recto de l’étiquette informative fournie avec chaque livraison, seront précisées les propriétés certifiées : essence, humidité et quantité.
La quantité La quantité est indiquée en stères, le stère étant le volume d’encombrement qu’occuperait le bois s’il était constitué d’éléments d’un mètre de longueur empilés. Cette définition n’empêche bien entendu pas la livraison avec des longueurs différentes et en vrac, mais le règlement précise comment la quantité doit être évaluée dans ces différentes conditions. ien que le bois de chauffage soit un des plus anciens combustibles, il ne bénéficiait d’aucune spécification technique précise. L’évaluation des quantités livrées fait encore l’objet de nombreux différents entre vendeurs et acheteurs. Les conditions d’emploi, en particulier celles liées à l’humidité ne sont généralement pas
B
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définies et la quantité d’énergie réellement disponible n’est jamais précisée. L’absence de transparence du marché favorise la fourniture de produits inadaptés aux appareils de chauffage, conduisant les utilisateurs à se tourner vers d’autres sources d’énergies.
L’humidité La définition retenue est la suivante : c’est le rapport entre la masse d’eau et la masse totale du produit. Les professionnels du bois utilisent généralement une autre définition (masse d’eau divisée par masse de bois anhydre). Le règlement précise com-
DOSSIER BÛCHES ment passer de l’une à l’autre de ces définitions et les moyens de mesurer cette humidité. La marque admet trois classes d’humidité. Le producteur doit préciser cette classe lors de la livraison. Il précise sur l’étiquette informative, les conditions de stockage (durée et lieu) pour obtenir une utilisation optimale du combustible. Les essences Elles sont classées en trois grands groupes en fonction de leur masse volumique et de leur propension à provoquer des escarbilles lors de la combustion. Pour les cheminées à feu ouvert, seule l’utilisation de la catégorie 1 est préconisée. L’étiquette informative (Cf. fig 1 et 2), remise à chaque livraison permet au client de bénéficier de l’engagement écrit du fabricant sur les performances du produit. Ces informations font par ailleurs l’objet de deux vérifications par le CTBA. Au verso de cette étiquette, le client trouvera des informations sur la façon dont le volume est calculé, les conditions de stockage et la quantité d’énergie qu’il obtiendra.
que des conseils d’utilisation. Des informations sont toutefois déjà disponibles sur les sites du CTBA et celui de l’ADEME.
LA STRUCTURATION DU MARCHÉ La structuration du marché du bois de chauffage est une nécessité impérieuse pour son maintien. Wilfried Desgeorges, président du comité de la marque NF Bois de chauffage l’a rappelé lors de son lancement. Ce référentiel technique doit être le point de départ d’une réflexion qui doit conduire la profession à se struc-
turer et définir des règles de fonctionnement précises afin de pouvoir bénéficier d’un code dans la Nomenclature des Activités Françaises. 5
POUR EN SAVOIR PLUS : www.ctba.fr www.ademe.fr Jean Louis Bonnet +33 140 19 48 70 jean-louis.bonnet@ctba.fr
Fig. 2 : Au verso de l’étiquette fournie avec chaque livraison figurent des informations sur la façon d’évaluer certaines caractéristiques du combustible, son volume, ainsi que des conseils pour son stockage.
LE FONCTIONNEMENT DE " NF BOIS DE CHAUFFAGE " NF Bois de chauffage est une marque de qualité de l’AFNOR. Le CTBA est mandaté pour en assurer le fonctionnement. Les entreprises qui souhaitent pouvoir bénéficier du droit d’usage de la marque doivent en faire la demande au CTBA. L’admission est proposée par un comité de marque composé d’un tiers de producteurs, un tiers d’utilisateurs, un tiers de personnalités indépendantes et compétentes. L’avis du comité est formulé après un audit fait par un inspecteur de la marque. Cet audit a pour but de vérifier que les moyens mis en œuvre par l’entreprise permettent de garantir les caractéristiques certifiées. Lorsque l’entreprise est certifiée, elle fait l’objet de plusieurs contrôles annuels. Le comité de direction analyse également l’évolution de la demande des consommateurs afin de faire évoluer le règlement vers une plus grande satisfaction de ces derniers. Un site Internet " NF Bois de chauffage " est en cours de création. Il permettra au grand public d’obtenir la liste des entreprises certifiées et des informations sur le combustible, ainsi
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 29
EURO FOREST 2003
INSTITUT TECHNIQUE EUROPテ右N DU BOIS-ENERGIE BP 149, 28 boulevard Gambetta - F-39004 Lons-le-Saunier Cedex - Tテゥl. : +33 (0) 384 47 81 07 - Fax : +33 (0) 384 47 81 19 Email : info@itebe-expo.com - Web : www.itebe-expo.com
DOSSIER BÛCHES
Le Club Bûches
Marie-Maud GERARD, ITEBE
au service des professionnels
UN SECTEUR MAJEUR QUI SE MODERNISE Le bois bûches est le combustible bois le plus utilisé, essentiellement chez les particuliers. L’image du bois bûches, longtemps restée traditionnelle, est en pleine évolution : une partie du marché se veut de plus en plus moderne. La modernisation du secteur s’est d’abord faite au niveau des appareils de chauffage : design plus moderne notamment pour les poêles, recherche de la performance énergétique essentielle pour l’amélioration des rendements des appareils domestiques – aussi bien au niveau des chaudières que des poêles et des inserts. Les professionnels de la filière fournissent également des efforts pour accélérer la modernisation de la production du bois de chauffage : acquisition de machines automatiques telles que les combinés scie-fendeuse, réflexion sur les modes de vente et le conditionnement des bûches, mise en place de la marque " NF bois de chauffage " (voir article sur ce thème). Afin de soutenir les ventes dans le secteur du bois de chauffage et de ne pas les voir décliner, la profession doit se mo b i l i s e r po u r s e fa ire connaître et reconnaître auprès des particuliers.
LES PROFESSIONNELS DE LA FILIÈRE RÉUNIS AU SEIN D’UN CLUB Dans le but d’encourager et de soutenir les efforts des professionnels, l’ITEBE a créé le club bûches en octobre 2001 avec le concours de l’ADEME et ceci dans le cadre du développement de son centre de res-
sources. C’est un groupe de travail qui rassemble des professionnels de l’ensemble de la filière (des producteurs de combustible aux fabricants d’appareils de chauffage). Le rôle de ce groupe de travail sur les bûches est de favoriser les échanges entre les différents professionnels de la filière, de recueillir les positions, de capitaliser les savoir-faire, d’élaborer les bonnes pratiques de la profession. Ce travail est entrepris avec les professionnels dans le but de promouvoir un combustible et des appareils de chauffage de qualité. Au sein du club bûches, des commissions ont été m is es en place pour répondre aux besoins exprimés par les p ro fes sionnels : - Process : Le rôle de cette commission est de réfléchir et de travailler sur de nouvelles techniques ou logistiques de prod uct io n et d e nouveaux modes d e co n d it io n n e ment afin que les professionnels soient plus compétitifs sur le marché de l’énergie et répondent mieux aux exigences des circuits de distribution d’aujourd’hui. - Marketing, communication : Le but est de développer une image moderne du bois bûches et d’informer les utilisateurs sur les possibilités
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d’approvisionnement en combustible et les différents modes de chauffage disponibles sur le marché. Cette commission est également un moyen d’établir des liens entre les producteurs de bois bûches et les fabricants e t d i str i bu te u r s d ’a ppa re i ls d e chauffage. - Financement : Une réflexion est menée sur les diffé re nts m od e s d e fi na nce m e nt adaptés à une activité saisonnière telle que la vente de bois de chauffage afin d’aider les professionnels à financer le séchage en assurant un stockage du bois bûches par exemple. - Appareils de chauffage : Cette commission s’attache plus particulièrement aux appareils de chauffage et notamment à l’élaboration et à la mise en place d’une charte qualité pour les chaudières bûches.
ITEBE
Le club bûches de l’ITEBE représente une aide à la structuration et à la modernisation de la filière bûches en amenant les professionnels du secteur à travailler autour d’une même table et de résoudre ensemble leurs problèmes communs.
La production de bûches se modernise.
Le club bûches, comme les autres clubs de l’ITEBE, est ouvert à tous les professionnels membres de l’ITEBE. 5
POUR PLUS D’INFORMATIONS, CONTACTER : Marie-Maud Gérard à l’ITEBE, animatrice du club bûches. marie-maud.gerard@itebe.org
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CHAUFFAGE NORMALISATION
Les appareils de chauffage au bois
testés en Autriche L é o p o l d L a s s e l b e r g e r, B LT
ITEBE
Autriche
Au sein de la chambre d’agriculture de Wieselberg, un centre d’essais accrédité par le gouvernement, réalise des essais sur chaudières à biomasse et publie les rapports d’essai. Chaque année, environ 40 petites chaudières sont testées avec des résultats positifs au cours des années pour plus de 80 % d’entre elles. orsque le BLT a commencé à tester des chaudières biomasse, il y a plus de 20 ans, il a fallu tout d’abord élaborer des méthodes appropriées pour réaliser les tests. Jusqu’à présent, il était très difficile de faire la comparaison avec d’autres instituts de tests européens par manque de normes et de législation communes. Depuis la publication de la norme européenne EN 303-5 " Chaudières pour combustibles solides " qui a été mise en place sous présidence autrichienne, il est désormais possible de faire une évaluation et une critique homogène de chaudières à combustible biomasse en Europe. Pour la mise sur le marché de petites chaudières en Autriche, le contrôle
L
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des émissions et le rendement doivent être conformes à la réglementation Art. 15 a B-VG " Mesures de sécurité pour petites chaudières " et " Economie d’énergie ". Le BLT Wieselburg a reçu l’accréditation pour tester les chaudières à combustible biomasse. À la suite de vérifications périodiques, ce centre a vu sa compétence confirmée selon les exigences de la ÖVE/ÖNORM EN ISO/IEC 17025.
RÉALISATION D’UN TEST DE CHAUDIÈRE Le respect des taux d’émissions et du rendement doit être vérifié à la puissance nominale et en régime ralenti.
Pour des appareils non-automatiques, le régime le plus bas se situe à 50 % de la puissance nominale et à 30 % pour les chaudières automatiques. Au cas où la conformité ne peut être démontrée en régime ralenti pour des chaudières non-automatiques, le constructeur doit conseiller l’installation d’un ballon d’accumulation approprié sur la plaque d’identification et dans la notice technique. Pour les chaudières à bûches, les mesures à la puissance nominale sont faites au cours de deux périodes de chauffe consécutives. Le régime ralenti est le plus bas régime stipulé par le fabricant et se mesure sur une seule période de chauffe. Les mesures de chaudières automatiques pour déterminer les valeurs de référence s’étendent sur plus de 6 heures pour tous les domaines de puissance. Les mesures sont faites selon les normes correspondantes en vigueur en respectant la notice du fabricant avec du combustible hêtre ou sapin (séché à l’air, débité et fendu), du combustible bois naturel ou densifié et/ou plaquettes (hêtre et/ou sapin) séché à l’air ou sous hangar. Les mesures obtenues se rapportent à des essais reproductibles avec des réglages optimaux. Le réglage est établi lors de l’essai préliminaire suivant les recommandations du fabricant. On s’efforce de parvenir à un taux de CO minimum avec un taux de CO2 maximum.
TECHNIQUES DE MESURE DU BLT WIESELBURG Lors des essais de modèles de chaudières on détermine la production de chaleur, le rendement, l’autonomie, la composition des émissions, la température des fumées, la pression de chargement ainsi que le comportement des gaz d’émission. À l’automne 1997 des sites d’essais, nouvellement installés avec un maximum de mesure de 300 kW, ont été mis en service avec deux ateliers de mesure indépendants. La capacité de mesure du premier atelier est cal-
CHAUFFAGE NORMALISATION
RÉSULTATS DES ANALYSES Des mesures précises et une technique de mesures moderne donnent un aperçu de la technique de combustion au fabricant mais aussi à l’utilisateur. Les tests de chaudières et la publication des rapports de test stimulent la concurrence parmi les fabricants et contribuent à l’amélioration des techniques de combustion. Depuis les années 80, grâce en particulier à l’évolution des produits autrichiens, on a réalisé une amélioration remarquable de la qualité de combustion. On a pu ainsi réduire les émissions de CO 2 neutre et de CO aussi bien pour les chaudières non 100 95
CHAUDIÈRES NON-AUTOMATIQUES
RÉSUMÉ
Le plus remarquable est l’amélioration marquée du comportement en régime ralenti des derniers modèles de chaudières à bûches. Selon les données des fabricants, les valeurs limites exigées peuvent être respectées lors d’une utilisation correcte de la chaudière même en fonctionnement à puissance réduite.
Depuis 1979, des modèles de chaudières sont testés à la chambre d’agriculture.
CHAUDIÈRES AUTOMATIQUES
Année
Dans le cas des chaudières automatiques, on peut, en adaptant l’énergie apportée par le combustible aux besoins de chaleur, améliorer la combustion au ralenti de façon significative. Un dispositif de réglage doté de s o n d es s up p lé m e nta i re s ( pa r exemple, une sonde O 2 ou autre) règle l’arrivée du combustible et le volume d’air de combustion et opti-
Rendement (%)
90 85 80 75 70 65 60
BLT
culée de 0 à 100 kW et la deuxième de 50 à 300 kW. Les instruments de mesure et les méthodes utilisés répondent aux exigences de EN 303-5 et EN 304.
3-Réduction des émissions de CO de la combustion bois.
Des méthodes d’essai harmonisées sur le plan international permettent désormais l’évaluation comparative des résultats des tests. La publication des résultats a stimulé le marché et a entraîné une amélioration considérable de la qualité de combustion. Avec des foyers modernes on peut se chauffer confortablement au bois avec un rendement très élevé et avec des émissions minimes que ce soit dans des chaudières non-automatiques ou automatiques. Les granulés de bois permettent également de fabriquer des appareils de chauffage à un prix plus intéressant. 5
45 40
AnnŽe
BLT
55 50
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2-Progression du taux de rendement de la combustion bois.
automatiques (chaudières à bûches) que pour les chaudières automatiques (plaquettes et granulés) de 10 % alors à 1 % aujourd’hui. Dans les dix dernières années le rendement a progressé en moyenne de 70 % jusqu’à 90 % et plus aujourd’hui. La qualité de fabrication et le confort d’utilisation ont également
mise ainsi la combustion. Dans le cas de combustibles plaquettes, ces dispositifs sont capables d’assurer le respect des paramètres même à 30 % de la puissance nominale. Grâce à l’utilisation d’un combustible très homogène, les chaudières au granulé enregistrent une amélioration
CONTACT : Dipl.-HLFL-Ing. Leopold Lasselsberger Bundesanstalt für Landtechnik 3250 Wieselburg Autriche leo.lassel@blt.bmlfuw.gv.at
Atelier d’essais
Depuis dix ans le rendement a progressé en moyenne de 70 % jusqu’à 90 % et plus aujourd’hui. encore plus significative et, compte tenu de la construction moins compliquée, peuvent être proposées à des prix relativement intéressants.
BLT
été améliorés de manière significative. Ainsi l’autonomie d’une chaudière non-automatique en régime de référence se situe entre 4 et 8 heures.
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STRATÉGIES POLITIQUE SOCIALE
Quercy Énergies Maîtrisons l’énergie, luttons contre l’exclusion Serge Despeyroux France, Grande-Bret., Suède
Serge Despeyroux, Vice Président du Conseil Général du Lot, Président de Quercy Énergies.
Quercy Énergies, agence locale de l’énergie (SAVE), est une association loi 1901. Elle a pour mission d’une part d’appliquer sur le département du Lot les politiques énergétiques européennes, nationale, régionale et départementale, et d’autre part d’initier des politiques énergétiques locales (département, parc naturel régional, pays). Elle intervient dans le cadre de contrats d’objectifs définis avec divers partenaires financiers.
MISSIONS PRINCIPALES DE L’AGENCE Quercy Energies a pour objectif la promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie et des sources d’énergies
missions d’information et de sensibilisation à l’Utilisation Rationnelle de l’énergie (URE) et aux Sources d’Energies Renouvelables (SER), de conseil en maîtrise de l’énergie (notamment en logement social), des
QUERCY ENERGIES
La chaufferie de Nuzéjouls est alimentée par des bois de déchetteries.
renouvelables (bois-énergie, solaire thermique) dans les domaines de l’habitat, de l’industrie, du service et de l’agriculture. Pour atteindre cet objectif, Quercy Energies assure des
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 34
pré-diagnostics énergétiques, des études de pré-faisabilité pour les SER, l’accompagnement de projets pour la mise en œuvre d’équipements utilisant des SER, le suivi technique d’ins-
tallations " énergies renouvelables ". Quercy Energies intervient dans un large partenariat (acteurs de l’habitat, de la politique sociale, de l’énergie, Agence Régionale Pour l’Environnement, Chambres Consulaires, Professionnels de la filière forêt-bois, structures intercommunale, autres associations midi-pyrénéennes travaillant sur les énergies renouvelables).
LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE AU SERVICE DE LA POLITIQUE SOCIALE Chacun sait que nos économies modernes génèrent des déséquilibres dans la répartition des richesses. Sous peine de mouvements sociaux ou de catastrophes humanitaires, la société doit rechercher les compensations nécessaires à l’apaisement et proposer les outils indispensables à la réduction des divers phénomènes d’exclusion. Da ns ce ca d re , la Direction Générale V de la Commission Européenne (affaires Sociales, Emploi et Relations industrielles) a soutenu Quercy Energies comme chef de file pour la mise en œuvre d’un programme ayant pour objectif de définir et tester des moyens pour que la politique énergétique puisse être aussi au service de la politique sociale. Ce programme intitulé " Promotion de politiques d’aide à l’insertion de personnes en situation d’exclusion par la maîtrise de l’énergie dans le logement " visait : - d’une part à élargir le rôle de la politique énergétique au-delà des aspects relatifs à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la sécurité de l’approvisionnement, à l’indépendance des Pays de l’Union Européenne et à favoriser les pays en voie de développement, - d’autre part à lutter contre l’exclusion en prenant en compte ce facteur bien souvent oublié et qui a pourtant des conséquences sur la santé des personnes, sur leur capacité
STRATÉGIES POLITIQUE SOCIALE
Des actions de sensibilisation à la maîtrise de l’énergie dans le logement des plus démunis on été menées en direction de trois cibles : - le s org an i s me s s o cia u x : d es réunions ont été organisées pour former les travailleurs sociaux à la problématique énergétique dans le logement et leur fournir des outils de détection des sources de gaspillage : isolation, chauffage, comportements. - les gestionnaires de logements sociaux, publics ou privés : des réunions ont eu lieu dans les cinq territoires du programme pour les inciter à prendre en compte le coût énergétique du logement dès sa conception. Un audit énergétique des logements est également proposé. - les familles elles-mêmes, en direct ou par l’intermédiaire des organismes sociaux, ont été incitées à entreprendre de petits travaux d’isolation et plus généralement à acquérir des comp o rt e me n t s d e m a ît r is e d e l’énergie.
LE BOIS-ÉNERGIE, OUTIL DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ÉNERGÉTIQUE La maîtrise de l’énergie est l’un des outils préventif à lutte contre les impayés énergétiques. Quercy Energies, avec ses partenaires, mène depuis sa création des actions dont l’intérêt justifie leur élargissement. 1. Le Fond Social Départemental d’aide à la Maîtrise de l’Energie Créé en 1994, Le Fond Social Départemental d’aide à la Maîtrise de l’Energie (FSDAME) a pour objectif d’améliorer les performances énergétiques de logements occupés par des personnes en situation précaire et apporter des conseils aux familles pour qu’elles gèrent leurs dépenses d’énergie. Les acteurs sociaux, principalement les Conseillères en Economie Sociale et Familiale, détectent des logements et des familles en situation de " pauvreté énergétique " (logement mal isolé, mode de chauffage peu adapté, difficulté à assumer les factures d’énergie…). Une visite technique est alors organisée avec Quercy Energies et des travaux sont envisagés et chiffrés par des entreprises locales. Un juriste de l’ADIL réalise ensuite un plan de financement (aides ANAH, prêts sociaux…) que la commission du FSDAME complétera à hauteur de 1 500 euros en moyenne par projet grâce aux apports financier du Conseil Général et de la DDASS. Le montant moyen des travaux réalisés par logement s’est élevé à environ 2 700 euros en 2001 pour les quinze familles qui en ont bénéficié. Les principaux travaux concernent le renforcement du niveau d’isolation (pour 33 % des familles), et la mise en place d’un poêle à bois, d’un insert ou d’une cuisinière à bois (pour 75 %). Les économies s’élèvent ainsi à 3 100 euros par logement et par an, soit sur dix années de fonctionnement 31 000 euros. L’introduction de poêles à bois et le renforcement de l’isolation provoquent un bénéfice direct, tant auprès des familles concernées que des fonds attribués aux impayés pour les familles en difficultés. On observe de plus une diminution des risques sanitaires liés à leur " pauvreté énergétique " : une meilleure ventilation entraîne moins d’humidité et donc moins de maladies respiratoires. Cette opération conduite chaque
année avec le Conseil Général, l’ADIL et Quercy Energies permet de lutter efficacement contre l’exclusion sociale et ce, notamment par l’introduction de chauffage au bois individuel. 2. Les réseaux de chaleur au bois, autre facteur de lutte contre la pauvreté énergétique. Le département du Lot est fortement ancré dans une politique de développement des réseaux de chaleur au bois. Favorisant le développement local et créatrice d’emplois, l’énergie bois permet également de diminuer les charges énergétiques des abonnés, entre autres des logements sociaux. C’est ainsi que la commune de Nuzéjouls a réalisé très récemment un réseau de chaleur : la chaufferie bi-énergie (500 kW au bois) alimente sept logements Palulos, 15 logements HLM, et 34 logements privés pour un prix du kWh de 0,023 euro ht et un abonnement dont le tarif varie de 185 à 305 euros selon la puissance raccordée. D’autres réseaux sont en cours d ’é tu d e : nota m m e nt à C a z a ls (200 kW au bois, six pavillons HLM raccordés), et à Sousceyrac (environ 1 MW, quatre logements Palulos raccordés)… 5
Soutenir les familles en difficulté en les aidant par exemple pour l’installation d’un insert à bois permet de lutter contre l’exclusion sociale.
QUERCY ÉNERGIES
à trouver du travail par leur maintien dans un logement décent, facteur majeur d’intégration sociale. Il est conduit par Quercy Energies en étroit partenariat avec le Conseil Général du Lot et A3E en France, Marches Energy Agency, Environ et Newark & Sher wood Energy au Royaume-Uni, et l’Agence Régionale de l’Energie de Västernorrland en Suède. L e programme s’est déroulé du 1er avril 2000 au 30 mars 2001. Une étude a été menée auprès de 200 familles en situation d’exclusion. L’échantillon est représenté par 50 familles du L ot, 50 familles de l’Ariège (France) et 100 dans le Newark et Sherwood (RoyaumeUni). Elle a permis : - de mieux cerner les facteurs énergétiques de l’exclusion, - d’élaborer une typologie des problèmes énergétiques, - de réunir des données comparatives sur les dispositifs socio-énergétiques des cinq territoires (Lot, Ariège, comté de Shropshire, district de Newark et Sherwood, Västernorrland). Une partie des familles étudiées a été orientée vers des dispositifs d’aide à la réalisation de travaux.
PLUS D’INFORMATIONS : Quercy Energies Johann Vacandere, directeur Jean-Michel Ferry, thermicien 70, rue Clémenceau 46000 Cahors France Tél. : +33 565 35 81 26 Fax : +33 565 35 07 06 quercy.energies@wanadoo.fr
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STRATÉGIES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
Un aperçu du bois-énergie dans les
pays en développement Y v e s S c h e n ke l , M i c h a ë l Te m m e r m a n , C R A
Le bois est la principale source d’énergie de la majorité des pays en développement. Quelles pistes pouvons-nous envisager pour diminuer la pression du bois-énergie sur la dégradation du milieu dans ces pays ? LA SITUATION DU BOIS-ÉNERGIE DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
(> 25 %) et le gaz (> 15 %), dans les pays en développement, elle participe à plus de 40 % à la satisfaction des besoins énergétiques (Benabdallah et al., 1994). En Afrique, la biomasse contribue à plus de 60 % des besoins énergétiques, mais avec une situation très v aria b le d ’ un p a ys à l’ a ut re (tableau 1).
sub-saharienne, hors Afrique du sud, comptabilise plus de 90 % de la consommation finale de bioénergie du continent. Cet état de fait n’évoluera pas dans un avenir proche, malgré les programmes de substitution de combustibles domestiques (kérosène, gaz butane, LPG) développés dans certaines zones urbaines. Mais le bois-énergie prend une très
CRA
Photo 1 : Sciures non utilisées, en Côte d'Ivoire.
Dans les pays en développement ou en voie d’industrialisation, la biomasse, et particulièrement le bois, d e m eu re la p r in cip a le s o urce d’énergie. Si au niveau mondial, la biomasse ne représente qu’environ 10 % de l’énergie consommée, derrière le pétrole (> 40 %), le charbon
La figure 1 illustre les très grandes disparités des chiffres entre pays voisins et aux caractéristiques géographiques et économiques similaires. Ces différences sont dues à la difficulté d’obtenir des statistiques fiables sur les combustibles non-commerciaux ou échappant aux circuits de distribution enregistrés, en particulier dans les pays en développement. Il faut également noter que l’Afrique
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grande part dans la satisfaction des besoins énergétiques également dans d’autres régions du monde (figure 2).
LES BIOCOMBUSTIBLES ET LES TECHNIQUES DE CONVERSION Parmi les biocombustibles, le bois de feu et son produit de carbonisation, le charbon de bois, proviennent essentiellement (à plus de 80 %) des forêts et autres formations végétales naturelles (savane, bush, mangrove…). Une faible partie (10 %) est produite à partir de plantations (Eucalyptus, Acacia). Le solde est constitué des déchets agricoles – pailles de riz, de mil, tiges de coton, de sorgho, bouses de vaches – et agro-industriels – parches de café, balle de riz… Le bois de feu utilisé pour la cuisson domestique ou par les industries rurales (briquetteries, boulangeries, séchage ou fumage du poisson…) est du bois mort là où ce dernier est encore disponible. Ailleurs, il s’agit de bois vert prélevé dans les formations naturelles ou les jachères agricoles. Cependant, peu d’informations sont disponibles sur les pratiques de collectes et d’approvisionnement en bois de feu (Amous et al., 1999). Le bois de feu est principalement utilisé dans les zones rurales, essentiellement pour la consommation domestique. La conversion du bois de feu en chaleur se réalise encore en grande partie dans des foyers en terre ou en pierre, dont les rendements énergétiques sont désastreux. Barnard (dans " Wood fuel in Developing Countries " en 1987) cite les chiffres de consommation énergétique de 90 à 180 GJ/an pour une famille de 6 personnes en pays en développement, alors que la consommation d’une famille européenne est de l’ordre de 80 GJ/an, y compris le chauffage de l’habitation et les appareils électriques. D’importants efforts ont été réalisés par les agences internationales pour populariser l’utilisation de foyers améliorés au rendement de
STRATÉGIES PAYS EN DÉVELOPPEMENT Tableau 1. Afrique: part de la biomasse dans la satisfaction des besoins énergétiques. (source: Commission Européenne, 2002)
Part de la biomasse dans la demande énergétique finale (%)
3,1 234,2 12,0 237,3
5 73 19 63
conversion énergétique nettement meilleur. Ces efforts ont donné des résultats plutôt décevants, principalement dus au coût des foyers améliorés, mais se poursuivent néanmoins. Cependant, on assiste aujourd’hui à des mutations importantes dans les habitudes de consommation énergétique. Les changements sociaux et économiques liés à l’urbanisation des populations ont conduit à un glissement du bois de feu vers le charbon de bois. Dans le futur, cette tendance devrait se confirmer. L’approvisionnement en charbon de bois des grandes villes passe généralement par un circuit de commercialisation organisé. Par exemple, au Sénégal, des concessions forestières sont accordées à des organismes agréés pour la fabrication de charbon de bois. Chaque année, une région est désignée par les Eaux et Forêts et les forestiers de terrain indiquent aux exploitants les surfaces qui peuvent être utilisées à des fins de carbonisation. La coupe et la carbonisation sont effectuées par des tâcherons (Sourghas). Ensuite, le charbon de bois est acheminé vers les grandes villes par camions. À l’entrée de chaque ville les camions doivent franchir un poste de contrôle avant de livrer leur chargement à un négociant de charbon de bois (Coxeur). Le charbon de bois est ensuite acheminé vers les grossistes, puis vers les détaillants (Eaux et Forêts Dakar, communication personnelle). La pression sur les écosystèmes devrait ainsi s’accroître. En effet, la conversion du bois en charbon de bois, dans les pays en développement, se caractérise par un rendement massique variant de 10 à 25 %. En d’autres termes, il faut de 4 à 10 kg de bois anhydre pour faire 1 kg de charbon de bois. Il faut y ajouter le rendement de combustion des foyers à charbon de bois, supérieur à celui des foyers à bois mais néanmoins relativement faible, de l’ordre de 30 à 40 % en pratique. Par
Consommation énergétique par personne (kg équivalent pétrole) Biomasse 23 381 291 317
conséquent, le rendement énergétique utile total est très faible : il faut beaucoup de bois pour obtenir une faible quantité de chaleur. On peut ainsi se rendre compte de l’impact particulièrement négatif de ces sys-
Combust. conventionnel 405 139 1 203 187
tèmes énergétiques sur les gisements de ressources en bois dans les pays en développement. Une possibilité de diminuer la pression sur les ressources naturelles ligneuses serait de valoriser les
À titre d’exemple, la figure 1 donne la situation de la bioénergie dans quelques pays de l’Afrique occidentale.
Photo 2 : Fabrication de charbon de bois en Côte d'Ivoire.
CRA
Afrique du Nord Afrique sub-saharienne dont Afrique du Sud Afrique (total)
Biomasse totale dans la demande énergétique finale (Mtep)
Part du bois de feu dans la demande énergétique finale (%)
Nombre de chaufferies 90 80 70
Figure 1. Afrique : part de bois de feu dans la consommation énergétique de quatre pays africains (en %). (source : ENDA/IEPE, 1995)
60 50 40 30 20 10 0 Bénin
Côte d’Ivoire
Sénégal
Togo
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 37
STRATÉGIES PAYS EN DÉVELOPPEMENT Figure 2. Asie : part de la bioénergie dans la consommation énergétique totale (en %). (source : Commission Européenne, 2002)
Part de la bioénergie dans la consommation énergétique totale (%)
Nombre de chaufferies 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Bengladesh
résidus agricoles, d’une manière générale peu utilisés : pailles de riz, de mil, tiges de sorgho, de coton, etc. Notamment, leur mise en briquettes permettrait de les transformer en un biocombust ib le efficace, transportable à un co ût faible sur de longues distances g r â ce à s a haute densité énergétique. Mal-
CRA
Photo 5 : Support utilisé pour la cuisson au bois de feu.
Inde
CRA
Photo 4 : Fourneau utilisé pour la cuisson au charbon de bois.
Chine
heureusement, peu de projets de ce type ont été un succès, principalement à cause des coûts de collecte des résidus agricoles et d’investissement des équipements nécessaires. De plus, l’acceptabilité des briquettes par les utilisateurs est souvent difficile du fait de leurs propriétés physiques particulières (inflammabilité faible, cohésion variable…) et de leur prix de vente trop proche de celui du charbon de bois. Dans le secteur des industries agro-alimentaires et du bois, les techniques de combustion utilisées sont souvent
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 38
Indonésie
Myanmar
Népal
Pakistan
anciennes (années 50-60) et peu performantes. On retrouve les vieilles chaudières à grille plate et fixe, avec chargement manuel. La régulation de l’air est également manuelle. La conversion énergétique du bois ou des résidus agro-industriels n’est donc pas performante, ni sur le plan énergétique ni sur
Sri Lanka
Vietnam
de stockage et surtout de substitution des combustibles fossiles est théoriquement considérable (Riedacker, 1997). Mais le défi est de parvenir à une gestion cohérente et durable de la ressource biomasse. Il est nécessaire de convertir le
Dans les pays en développement, la biomasse répond à 40 % des besoins énergétiques. le plan environnemental. Les installations énergétiques satisfont uniquement les besoins de l’usine à laquelle elles sont attachées, alors que les ressources en biomasse disponibles sur le site industriel sont souvent largement suffisantes et permettent d’envisager l’établissement d’un petit réseau électrique rural autour de ce site.
L’AVENIR DU BOISÉNERGIE DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT La biomasse, et singulièrement le bois, restera encore pour de nomb re u s e s a n n é e s l a p r i n c i p a l e source d’énergie des pays en développement. De plus, elle contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le potentiel
bois et les biocombustibles de manière plus efficace, que ce soit dans l’industrie rurale ou dans le secteur domestique. Pour ce dernier, l’amélioration et la généralisation de foyers domestiques, industriels ou de type cuisine est une première étape indispensable. Dans le secteur de l’industrie, l’adoption de techniques de combustion et de gazéification performantes mais simples doit conduire à une utilisation de la biomasse plus raisonnée et respectueuse de l’environnement. De plus, ces techniques permettent la production décentralisée d’électricité, vecteur énergétique essentiel du développement des zones rurales. Ceci nécessite la mise en œuvre d’actions articulées autour : - de l’aménagement et de la ges-
tion durable des formations végétales naturelles, - de la diffusion de technologies de conversion énergétiques performantes, - de la formation des techniciens et développeurs de projets, - de structures de financement adaptées (microcrédit par exemple). Trop souvent dans les pays en développement, les besoins réels sont ignorés ou mal compris. Cette mise en œuvre doit respecter le principe de connexion entre les besoins des utilisateurs et l’offre de technologies et de services. Le transfert de technologies doit aller de concert avec le transfert de s a v o i r- f a i re n é c e s s a i re à l e u r implantation, à leur adaptation au contexte socio-économique local, aux travaux d’entretien et de maintenance. C’est la condition pour assurer une gestion durable des ressources en biomasse pour la satisfaction des besoins énergétiques des populations des pays en développement dans le respect des contraintes imposées par la problématique des changements climatiques. 5
CRA
STRATÉGIES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
Photo 3 : Résidus inutilisés dans une entreprise de tranchage et déroulage du bois en Côte d'Ivoire.
CONTACTS : Yves Schenkel schenkel@cragx.fgov.be Michaël Temmerman temmerman@cragx.fgov.be
CRA – Département Génie rural 146, Chaussée de Namur 5030 Gembloux – Belgique Tél. : +32 81 627 140 www.cragx.fgov.be ou Lamine Badji – ITEBE lamine.badji@itebe.org
InfoDoc 08 99 70 20 55 (1,35 euro par appel puis 0,34 euro par min)
• Recevez la documentation commerciale des professionnels adhérents de l’Institut Technique Européen du Bois-Energie. • Sélectionnez le professionnel ou le matériel souhaité et vous recevrez l’ensemble des documentations disponibles. t
Les fournisseurs de combustibles bois – Fournisseur de Briquettes – Fournisseur de Granulés t
Les équipements de production & d’alimentation de combustible – Broyeurs – Déchiqueteuses à couteaux, coupeuses – Fagoteuses de bûches – Fendeuses – Presses à briqueter
– Scies à bûches – Scies-fendeuses t
Les équipements de production d'énergie – Chaudières à bûches – Chaudières à granulés – Chaudières à plaquettes – Chaudières industrielles à grilles – Cheminées, inserts et foyers fermés – Cuisinières & cuisinières-chaudières – Générateurs d'air chaud & poêles d’ateliers
– Poêles & poêles-cheminées à bûches – Poêles à accumulation (Kachelofen, stéatite,…) – Poêles, inserts & poêles-chaudières à granulés t
Les composants – Conduites de chauffage à distance – Conduits de fumées et sorties de toit – Constructeur de matériel agricole
Commandez vos documentations en appelant le 08 99 70 20 55 (1,35 euro par appel puis 0,34 euro par min). Cette surtaxe permet de couvrir une partie des frais d'envois.
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 39
COMBUSTIBLES ÉTHANOL
Du bois dans votre Afin d’améliorer le procédé et la technologie de production d’éthanol à partir du bois, un nouveau site ouvrira ses portes en 2003. Dans une installation de type bioénergie combinée, l’éthanol pourrait, dans un système intégré, servir de source d’énergie à la fois pour les voitures mais aussi pour la production d’électricité et le chauffage.
Suède
’éthanol, en matière d’énergies renouvelables en Suède, est l’alternative à l’essence et au gazole la plus répandue. En Suède, plus de 400 bus roulent à l’éthanol pur, 4 000 F O R D F F V à l’ e8 5 * et en v iro n 600 000 voitures à l’e5*. Le développement de la production d’éthanol à partir de cellulose brute est à l’étude dans les universités
L * Voir encart page 42.
Le rendement énergétique de ce procédé est proche de 75 % : entrée de 1 650 GWh (=1 400+250) ; sortie de 1 195 GWh (=350+585+260) avec une récupération d’énergie sous forme d’électricité, de chaleur et d’éthanol. (Source Etek-Baff)
300.000 t sèches 1400 GWh
depuis 15-20 ans. Avec ce nouveau site de vérification et d’optimisation du procédé, une nouvelle étape est franchie.
BIOÉNERGIE COMBINÉE Actuellement en Suède, ce sont les compagnies régionales d’énergie qui se focalisent le plus sur l’énergie
éthanol. Leur souhait à l’avenir est d’en alimenter les habitants dans tous les secteurs : électricité, chauffage urbain et carburant pour les transports. Ceci pourrait concerner une ville suédoise d’environ 60 000 habitants (fig. 1). Les sous-produits tirés de l’éthanol sont utilisés directement pour la production d’électricité, et alimenter les systèmes de chauffage et de refroidissement urbains. Dans le cas présent la quasi-totalité de la demande énergétique d’une ville concernant les transports, électricité, le chauffage des immeubles et des petites et moyennes entreprises seraient pris en charge par la raffinerie. Le rendement énergétique total durant le cycle " bioénergie combinée " se situe aux alentours de 75 %. Ce chiffre est quasiment identique à celui d’une raffinerie de pétrole, cette dernière ayant un rendement énergétique d’environ 85 %.
Tr an s for ma t i o n de s Hemi cel l u l os e s e n suc r e D é shydr a t a t i o n
Tr a nsf o r m a t i o n de s c e l l ul o se s e n suc r e
Pre sse -f ilt re d dé shydra t a t io
P l aq u ettes
Dioxyde de carbone D i st i l l a t i o n
Fe r m e nt a t i o n
Tra it e me n
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 40
COMBUSTIBLES ÉTHANOL
réservoir ! Jan Lindstedt, Etek Etanolteknik
Afin de mesurer la progression et à titre de comparaison, on peut considérer que l’on obtient 15 unités d’énergie renouvelable sous forme d’éthanol, d’électricité ou de chauffage urbain à partir d’une unité de combustible fossile. Ceci représente la part d’énergie fossile économisée par l’utilisation d’énergies renouvelables.
L’USINE PILOTE Afin de développer les technologies de production d’éthanol à partir des rémanents de bois, plusieurs sociétés locales se sont regroupées depuis cinq ans sous l’appellation Etek Etanolteknik AB (Ethanol technologie Ltd). Etek aura en charge la construction et par la suite le bon fonctionnement de l’usine pilote, située dans le nord de la Suède, à proximité d’un site opérationnel de production de pâte de sulfure à base d’éthanol.
Séchage
L’usine pilote aura une capacité d’approvisionnement d’environ deux tonnes journalières de matières sèches mais restera avant tout un outil de connaissance et d’expérience. L’usine, à la base, se destine au développement des deux étapes ininterrompues du processus d’hydrolyse d’acide dilué à partir de résineux avec une troisième étape d’hydrolyse d’enzymes. Celle-ci sera opérationnelle fin 2003. Afin de vérifier les procédés et technologies dans le but d’obtenir des données plus affinées, une évaluation du fonctionnement sur une durée de deux ans sera réalisée avant de décider de l’ouverture d’un site de production.
USINE DE PRODUCTION La plupart des lignines du bois restent à l’état solide en fin de processus. La lignine est utilisée en tant que com-
Gr an u l ati on
e n
bustible dans les usines à bio énergie combinée, commercialisée comme additif pour les bio-combustibles granulés tirés du bois ou comme biocombustible à des fins précises. La lignine convient parfaitement aux turbines à gaz et est un bon additif dans le domaine de l’incinération grâce à son faible taux alcalin et sa ha u te va le u r é ne rg é ti qu e 6,2 MWh/tonne sèche. À l’avenir la lignine pourrait fournir en matières premières " la chimie verte ". Une usine de production associant un site déjà existant d’alimentation combinée pour le chauffage et une usine à granulés bio-combustibles dans le nord de la Suède est à l’étude. La production d’éthanol a été fixée à 75 millions de litres par an. Le financement de l’usine de production a été évalué à 120 millions d’euros. Les études de faisabilité, en intégrant les coûts en énergie et le matériel d’hydrolyse des déchets de bois,
Apport complémentaire : 50.000 tonnes sèches 250 GWh
Granulés
C o gé né r a t i o n
Éthanol
260 GWh électrique 53.000 ménages (5.000 kWh/maison)
Électricité
62.500 m 3 350 GWh éthanol Pour environ 80.000 voitures (5 l/100 km, 18 kWh/100 km)
Chauffage urbain Biogaz
585 GWh pour environ 40.000 maisons normales (15.000 kWh /maison)
nt d e s e a ux
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 41
COMBUSTIBLES ÉTHANOL
Sou
situent le prix de l’éthanol entre 0,36 et 0,45 euro le litre. Le coût de l’investissement pour l’usine pilote est de 16 millions d’euros et les dépenses courantes d’environ 1-2 millions d’euros variant suivant l’étendue du programme recherche.
ek : Et
Les mélanges d’essence faible en éthanol (e5 à e10 : de 5 à 10 % d’éthanol) peuvent être utilisés dans tous les véhicules à essence. Le e85 (85 % éthanol - 15 % essence), d’indice d’octane élevé, peut être utilisé dans les véhicules utilitaires légers grâce à un équipement spécial. Il est entreposé, transvidé et distribué comme l’essence. Le e85 nécessite des précautions aux postes de ravitaillement pour éviter la contamination de l’eau. Seul un choix très limité de véhicules e85 est offert par les fabricants automobiles. Le rendement des véhicules qui utilisent le e85 est égal à celui des véhicules à essence. D’autre part leur autonomie est identique à celle des moteurs à essence, si on utilise un réservoir plus grand. D’un point de vue environnemental, les émissions de gaz à effet de serre peuvent être moindres si l'on utilise de l'éthanol tiré de la biomasse ; les émissions des véhicules qui utiliseront de l'éthanol tiré des produits forestiers produiront alors beaucoup moins de gaz à effet de serre. En revanche la production d'ozone est identique pour les véhicules qui utilisent le e10 ou l'essence. En utilisant le e10 ou le e85, les émissions de monoxyde de carbone sont moins élevées qu’avec l’essence. Le niveau d’agents toxiques est semblable qu'on utilise le e85 ou l'essence, mais leur composition diffère.
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L’éthanol en bref
Plaquettes 1 BAR
Vapeur
A ci d e
1 0 -1 2 BAR
A ci d e
2 0 BAR
Vapeur
Vapeur
2 0 -2 5 BAR
Vapeur Vapeur
Vers déshydratation
Dessin schématique d’un réacteur à contre-courant à deux étapes.
Vers fermentation
Solution sucrée
L’usine pilote ouvrira dans le cadre d’une coopération entre les différents partenaires européens et peut-être d’autres pays. Les bois feuillus et résineux, les moissons annuelles de paille et de roseaux pourraient être testés également sur l’usine pilote. 5
Réacteur à contre-courant à deux étapes
POUR PLUS D’INFORMATIONS : Jan Lindstedt Etek Etanolteknik AB +46 660 751 93 jan.lindstedt@etek.se
ETEK
Vue schématique de l’usine pilote.
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COGÉNÉRATION MARCHÉS
L’implantation de la cogénération à la biomasse forestière au Québec MM. Réal Carbonneau et J e a n - M a u r i c e Tr e m b l a y, i n g é n i e u r s , Ministère des Ressources Naturelles du Québec Canada
Le Québec réunit plusieurs conditions pour favoriser le développement de la cogénération à partir de la biomasse forestière. D’une part, la ressource forestière y est abondante. Son exploitation, pour la production de bois d’œuvre autant que pour celle de la pâte à papier, permet de dégager des quantités considérables de résidus de bois. D’autre part, on retrouve, au Québec, de nombreuses
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Malgré la forte implantation de l’hydroélectricité et au-delà de ses mérites environnementaux, la cogénération à la biomasse forestière a pu bénéficier des opportunités du marché énergétique pour s’y insérer durablement.
LE CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE
usines de pâtes et papiers qui sont elles-mêmes de très grosses utilisatrices d’énergie ; en conséquence, elles représentent un marché naturel pour la cogénération. C’est pourquoi la politique énergétique du gouver-
BOIS ENERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 44
COGÉNÉRATION MARCHÉS nement du Québec reconnaît les mérites économiques et environnementaux de la cogénération utilisant la biomasse forestière.
accordée aux développeurs et aux exploitants de centrales de cogénération à base de biomasse forestière.
Par ailleurs, le Québec est particulièrement riche en ressources hydrauliques. Il en tire 97 % de son électricité, et ce à un coût parmi les plus bas au monde. De plus, la grande taille de son territoire peut entraîner des frais pour le transport des résidus forestiers, lesquels frais affectent négativement la rentabilité des centrales de cogénération qui doivent subir la concurrence directe de l’hydroélectricité. En effet, contrairement à la situation qui a cours actuellement en Europe et auparavant aux ÉtatsUnis, la cogénération, même lorsqu’elle est obtenue à partir d’écorces provenant généralement de scieries habituellement confrontées à l’obligation de les enfouir, est entièrement
UNE OPPORTUNITÉ POUR LE BOIS-ÉNERGIE Malgré l’immense concurrence que représente l’hydroélectricité au Québec, des centrales électriques alimentées en biomasse forestière ont quand même connu un important développement. En effet, bon nombre de ce type de centrales électriques ont
Au Québec, la cogénération au bois se développe. pu voir le jour au Québec au cours des dix dernières années et elles totalisent 243 MW soit moins de 1 % de toute l’électricité produite au Québec (voir la carte " Usines de cogénération et centrales électriques à base de biomasse au Québec "). De plu s, deux autres projets devraient prochainement por te r ce total à près de 300 MW. De u x r a i sons principales expliquent ce succès. Premièrement, la rapidité d’exécution des projets de centrales électriques alimentées à la biomasse forestière constitue un outil stratégique important pour combler un retard dans la mise en service des ouvrages hydrauliques ou pour combler une demande en électricité plus grande que celle qui avait été prévue. De plus les scieurs, face à une nouvelle interdiction de brûler simplement leurs écorces et autres résidus pour s’en débarrasser, comme ils en avaient auparavant l’habitude, et devant la perspective de devoir bientôt les enfouir dans des sites comme tout autre matériau sec, ont préféré en faire profiter les promoteurs de projets de centrales électriques.
régie par les lois du marché. En conséquence, Hydro-Québec, la société d’État responsable de l’alimentation en électricité des marchés québécois, n’a aucune obligation d’achat ; de p l us, au c u n e s u b v e nt io n n’ es t
égales au moyen de petites centrales hydroélectriques et de centrales électriques alimentées en biomasse forestière. Généralement, ces dernières sont des centrales de cogénération associées à des usines de pâtes et papiers. Cependant, deux projets sans valorisation industrielle de l’énergie thermique ont été réalisés dans des régions où il n’a pas été possible de trouver des clients pour la vapeur et d’où il n’aurait pas été possible d’exporter la ressource en raison des frais liés à son transport.
En 1991, Hydro-Québec a lancé un appel d’offres afin de combler un possible déficit entre l’offre et la demande électrique à l’horizon 1995-1996. Mis à part un projet éolien expérimental, ces besoins ont été comblés en parts
Le prix payé par Hydro-Québec pour l’électricité acquise en vertu de son programme d’achat de production privée de 1991 est de l’ordre de 6 cents canadiens/kWh (soit environ 0,04 euro/kWh) électrique et il est augmenté de 3 % par année. Ce prix correspondait alors au coût de l’électricité que Hydro-Québec aurait pu produire elle-même par la mise en service de son prochain méga projet hydroélectrique. Mais celui-ci ne pouvait pas, contrairement à la cogénération à la biomasse, être réalisé suffisamment tôt pour éliminer le déficit prévu à l’horizon de 1995-1996. Les revenus provenant de la vente de la vapeur peuvent varier considérablement d’un projet à l’autre mais sont toujours significativement inférieurs à ceux tirés de la vente d’électricité.
L’AVENIR DE LA COGÉNÉRATION À BASE DE BIOMASSE Deux obstacles principaux limitent la progression de la cogénération à base de biomasse forestière au Québec. Le premier est lié au prix qui peut être obtenu pour l’électricité et la vapeur produites. Pour faire suite au programme d’achat d’électricité que Hydro-Québec avait préparé en 1991, le prix offert par celle-ci pour l’électricité provenant de producteurs privés a été réduit et il n’a toujours pas atteint le niveau qui avait été offert alors. Le deuxième obstacle provient du fait que les occasions de développer des projets à proximité de grands utilisateurs de vapeur se font plus rares. Surtout, les écorces qui constituent les résidus à meilleur marché sont maintenant valorisées dans des proportions de 29 % par la cogénération et la production d’énergie électrique
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COGÉNÉRATION MARCHÉS
t Les bénéfices de la cogénération à base de biomasse Bénéfices environnementaux - élimination des lieux d’enfouissement des écorces et, par conséquent, des risques de contamination des eaux de lixiviat par des polluants, tels que les composés phénoliques ; - réduction des gaz à effet de serre ; - réhabilitation des anciens lieux d’enfouissement par l’utilisation de " vieilles " écorces comme combustible ; - combustion des boues de traitement secondaire des effluents des usines de pâtes et papiers ; - possibilité d’utilisation de branches et houppiers laissés sur les parterres de coupe ; - possibilité pour le Québec d’ajouter de la production électrique considérée comme énergie verte. Bénéfices économiques - création d’emplois spécialisés ; - valorisation des écorces en vapeur et électricité ; - réduction des coûts de production de l’industrie des pâtes et papiers (6 à 10 CAD/tonne) ; - capacité pour les entreprises concernées de prévoir et contrôler leurs coûts de vapeur dans le temps ; - coût du capital évité par l’impartition pour les usines de pâtes et papiers, panneaux ou scieries qui remplaceraient de vieilles chaudières ou prendraient de l’expansion ; - élimination des coûts d’enfouissement pour les scieries (30 à 50 CAD/tonne), d’où un impact positif sur leur rentabilité et leur capacité concurrentielle ; - effet positif sur l’industrie du transport ; - utilisation des cendres produites à des fins de fertilisation des terres agricoles. Bénéfices commerciaux - réduction des importations ou achats de pétrole ; - amélioration de la balance commerciale internationale du Québec.
cain sur le bois d’œuvre résineux, le qu e l a e ntr a î né la fe r m e tu re temporaire de quelques scieries québécoises. Des études sont en cours pour évaluer les volumes de biomasse forestière supplémentaire qui pourraient être dégagés en vue de la production d’énergie. Pour l’instant, seuls les besoins d’éventuelles centrales de cogénération sont examinés. Le prix
Le Québec étant lui aussi entré dans l’ère de l’ouverture des marchés de l’énergie et faisant une part de plus en plus grande aux initiatives privées, il est maintenant acquis que les promoteurs de projets de cogénération à base de biomasse forestière trouveront un marché pour écouler l’électricité à un prix concurrentiel. Les succès obtenus par la filière de la cogénération devant la formidable concurrence de l’hydroélectricité révèlent sa vigueur et permettent d’envisager son expansion. 5
CONTACTS : Ministère des Ressources naturelles du Québec Service aux Citoyens 5700, 4e Avenue Ouest, local B-302 Charlesbourg G1H 6R1 Canada Tél. : +1 418 627 8600 service.citoyens@mrn.gouv.qc.ca www.mrn.gouv.qc.ca
MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES DU QUÉBEC
Usine de cogénération Boralex Dolbeau inc., Dolbeau, Québec. Puissance électrique de 28 MW, alimentée à la biomasse forestière: 254000 TMA (tonne métrique anhydre).
e t d e 4 7 % p a r la p ro d u ct io n d’énergie thermique. Les écorces restantes et l’inégalité de leur distribution sur le vaste territoire québécois ne peuvent se prêter qu’à l’alimentation de quelques centrales de cogénération additionnelles, lesquelles sont d’ailleurs déjà à l’état de projet. En outre, la disponibilité des écorces est actuellement perturbée par le contentieux canado-améri-
relativement bas que les cogénérateurs obtiennent pour l’électricité et la vapeur industrielle vendues fait en sorte que la rentabilité des projets de cogénération dépend fortement du prix de la biomasse forestière utilisée comme combustible. C’est pourquoi, pour l’instant, la récupération des branches et houppiers laissés en bordure des chemins forestiers et sur les parterres de coupe paraît constituer l’élément de la relève le plus probable dans la poursuite du programme de cogénération.
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REVUE BE7-FR – 11/2002
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BE1 (Deu & Fra) La route
BE2 (Deu & Fra) Sylviculture et
BE3 (Deu & Fra) Bois-énergie et
BE4 (Deu & Fra) Le marché du
du bois-énergie - Le gazogène Co-génération dans l’industrie – Foyers à grilles tournantes - Dossier réseaux de chaleur Dimensionner la puissance d’une chaufferie.
bois-énergie - Comment déchiqueter des petits bois pour l’énergie - Dossier Finlande, le pays du bois - Le froid par le bois-énergie.
réseaux de chaleur en France - Boisénergie, du présent au futur - Déchiqueter des petits bois pour l’énergie, à quel prix ? - Bilans suisse et autrichien – Amélioration de la rentabilité des chaufferies bois Régulation des chaudières automatiques. (Plus que 50 dispo.)
chauffage domestique au bois en France - Les nouveaux poêles à bûches - Le marché du poêle à granulés aux USA - Cocombustion pour la production d’électricité Importance de l’hydraulique dans les chauffages automatiques au bois. Épuise, téléch. < www.itebe.org >.
Numéros 1 à 4 + HS1 : 5 € TTC Numéros 5 et 6 : 7,5 € TTC quantité
montant
BE 1 BE 2 BE 3 BE 4
HS1 Hors-série 1 (Eng & Fra) Des gazogènes pour bientôt ? Plaquette forestière en Finlande Bois-Énergie 2000 - Une géante finlandaise - Cycle organique de Rankine - Réseaux de chaleur, un choix objectif.
BE5 (Eng ou Fra ou Deu)
BE6 (Eng ou Fra ou Deu) Dossier
Plaquettes forestières : Forenergie Développement des granulés en Europe - Manuel d’assurance qualité pour les combustibles bois en Finlande Contracting - Label qualité " Flamme verte " - Certification des chaudières bois - Gazéification : Tervola - Centrale cogénération : Alholmens Kraft
spécial : Que faire de ses déchets de bois et sciures ? Des solutions de valorisation énergétiques adaptées – Le bois torréfié – L’huile de pyrolyse au bois – Production de plaquettes en montagne – Démonstration d’abattage et de préparation du boisénergie - Le plan bois-énergie français – Le recyclage des cendres de bois.
Les paiements extérieurs à la zone Euro devront impérativement être effectués par carte bancaire ou virement, sans frais pour le bénéficiaire. Références bancaires : BPFCMA LONS LE SAUNIER (00010) 10807 00010 62021737283 / 44 Je paie par : chèque en euros à l’ordre de l’Itebe 5 virement 5 carte bancaire (pour des montants sup. à 18 €) 5 Bon de commande à remplir et à retourner, accompagné de votre règlement à ITEBE : 28, boulevard Gambetta – BP 149 – F-39004 Lons-le-Saunier cedex
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Tél., Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ITEBE INDEX DES SOCIÉTÉS CITÉES DANS LA REVUE
INDEX A3E Pavillon n°1 Maison de la forêt 09000 Loubières France +33 561 03 09 77 +33 561 03 09 77 fdimitro@aol.com
ADEME (AGENCE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE MAÎTRISE DE L'ENERGIE) CENTRE D'ANGERS 2, Square Lafayette BP 406 49004 Angers cedex 01 France +33 241 20 41 20 +33 241 87 23 50 www.ademe.fr ADIL 64, boulevard Gambetta 46000 Cahors France +33 565 35 25 41 +33 565 35 81 24 AGENCE RÉGIONALE DE L’ENERGIE DE VÄSTERNORRLAND Energihuset, Nipan 88152 Solletea Suède +46 620 682 766 +46 620 682 771 anergikontoret@solleftea
BIOALCOHOL FUEL FOUNDATION (BAFF) Hörneborgsvägen 12 - Box 73 89122 Örnsköldsvik Suède +46 660 751 93 +46 660 549 03 BUNDESANSTALT FÜR LANDTECHNIK (BLT) 3250 Wieselburg Autriche leo.lassel@blt.bmlfuw.gv.at C.A.R.M.E.N Schulgasse 18 94315 Straubing Allemagne +49 9421 960 300 +49 9421 960 333 contact@carmen-ev.de www.carmen-ev.de CABINET FORÊT BOIS DÉVELOPPEMENT le Tocanier - BP 32 01110 Hauteville-Lompnes France +33 680 02 14 76 + 33 474 35 15 96 bourcier.stephane@ wanadoo.fr
CANBIO R.R.4, Hunter River C0A 1N0 Prince Edward Island Canada AGENCE RÉGIONALE POUR canbio@isn.ne L’ENVIRONNEMENT Maison régionale de CENTRE DE RECHERCHES l'environnement AGRONOMIQUES DE 14, rue de Tivoli GEMBLOUX (CRA) 31068 Toulouse Chaussée de Namur, 146 France 5030 Gembloux +33 534 31 97 00 Belgique +33 534 31 18 42 +32 81 627 158 arpemp@mipnet.fr +32 81 615 847 www.arpe-mip.com COMMISSION AGROMASTER SARL EUROPÉENNE (DGV Teollisuustie 8 AFFAIRES SOCIALES, 54710 Lemi EMPLOI ET RELATIONS Finlande INDUSTRIELLES) +358 5 414 6501 200, rue de la loi +358 4 573 2615 1049 Bruxelles info@agromaster.fi Belgique +32 22 95 98 60 BELBIOM +32 22 95 65 61 c/o CRA, Section Biomasse 146, Chaussée de Namur COMMISSION 5030 Gembloux EUROPÉENNE (DGXVII Belgique DIRECTION DE L’ENERGIE) +32 81 61 25 01 200, rue de la loi +32 81 61 58 47 1049 Bruxelles belbiom@cragx.fgov.be Belgique www.cragx.fgov.be/belbiom http://europa.eu.int/comm/ dgs/energy_transport/ index.html
CENTRE TECHNIQUE DU BOIS ET DE L’AMEUBLEMENT (CTBA) 10 avenue de Saint Mandé 75012 Paris France +33 140 19 48 70 jean-louis.bonnet@ ctba.fr www.ctba.fr DDASS 304 Rue Victor Hugo 46000 Cahors France +33 565 20 56 00 +33 565 20 56 20 ENERGIE BOIS SUISSE (ANTENNE ROMANDE) 6, chemin de Mornex - CP 126 1001 Lausanne Suisse +41 21 310 30 35 +41 21 310 30 38 info@energie-bois.ch www.energie-bois.ch ENVIRON Parkfield, Western Park LE3 6HX Leicester Grande-Bretagne +44 1162 220 222 +44 1162 552 343 info@environ.org.uk ÉQUIPE RÉGIONALE BIOMASSE ENERGIE (ERBE) 146, chaussée de Namur 5030 Gembloux Belgique +32 81 62 71 43 +32 81 61 58 47 erbe@cragx.fgov.be www.cragx.fgov.be/erbe
ETEK ETANOLTEKNIK AB Hörneborgsvägen 12 - Box 50 89121 Örnsköldsvik Suède +46 660 751 93 +46 660 549 03 FINBIO Sur Vontie, 9 - Box 27 40101 Jyväskilä Finlande +358 14 44 51 112 +358 14 44 51 199 finbio@jsp.fi www.finbioenergy.fi
GF SERVICES Rue Victor Hugo 42120 Commelle Vernay France +33 477 67 18 70 +33 477 67 29 94 info@gfservices.fr www.gfservices.fr
MARCHES ENERGY AGENCY The Shirehall, Abbey Foregate - Shropshire SY2 6ND Shrewsbury Grande-Bretagne +44 1743 252 573 +44 1743 252 572
QUERCY ENERGIES 70, rue Clemenceau 46000 Cahors France +33 565 35 81 26 +33 565 35 07 06 quercy.energies@ wanadoo.fr
HYDRO-QUÉBEC www.hydroquebec.com
MINISTÈRE DE LA RÉGION WALLONNE 1, place de la Wallonie 5100 Jambes Belgique +32 81 33 31 60 +32 81 33 31 66 dircom@mrw.wallonie.be http://mrw.wallonie.be/mrw
RESSOURCES NATURELLES CANADA, SERVICE AUX CITOYENS 5700, 4e Avenue Ouest, local B-302 G1H 6R1 Charlesbourg Canada +1 418 627 8600 service.citoyens@ mrn.gouv.qc.ca www.mrn.gouv.qc.ca
INNOVATIONS ET PAYSAGES Z.I. 203 Route de Tigny 42190 St. Nizier sous Charlieu France +33 477 60 54 54 +33 477 60 68 46 innovpaysage@wanadoo.fr INSTITUT POUR LE DÉVELOPPEMENT FORESTIER (IDF) 23 avenue Bosquet 75007 Paris France +33 140 62 22 80 +33 145 55 98 54 paris@association-idf.com ITEBE 28, boulevard Gambetta 39000 Lons le Saunier France +33 384 47 81 00 +33 384 47 81 19 info@itebe.org www.itebe.org JYVÄSKYLÄ SCIENCE PARK Box 27 40101 Jyväskilä Finlande +358 14 4451 142 +358 14 44 51 199 www.jsp.fi KRETZER Tannenweg 7 88436 Eberhardzell Allemagne +49 7355 9 31 90 +49 7355 76 07 www.wkretzer.de LANDESKAMMER FÜR LAND-UND FORSTWIRTSCHAFT STEIERMARK Hamerlinggasse 3 8011 Graz Autriche +43 31 68 0500 +43 31 68 0501 241 office@lk-stmk.at www.lk-stmk.at
MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES DU QUÉBEC, DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT DE L'INDUSTRIE DES PRODUITS FORESTIERS 880,chemin Sainte-Foy G1S 4X4 Québec Canada +1 418 627 8644 +1 418 643 9534 jean-maurice.tremblay@ mrn.gouv.qc.ca MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES DU QUÉBEC, DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT ÉLECTRIQUE 5700, 4e Avenue Ouest G1H 6R1 Charlesbourg Canada +1 418 627 6386 +1 418 646 1878 real.carbonneau@ mrn.gouv.qc.ca
TEKES P.O.Box 69 00101 Helsinki Finlande +358 105 2151 +358 9 694 9196 tekes@tekes.fi www.tekes.fi TTS INSTITUTE P.O.Box 28 00211 Helsinki Finlande www.tts.fi WHG WALDPLEGE & HOLZERNTE GMBH Kl-Gf-Stauffenberg-Str 1 88471 Laupheim Allemagne +49 7392 9724 31 +49 7392 9724 99
MTT AGRIFOOD RESEARCH FINLAND 31600 Jokioinen Finlande www.agronet.fi/mtt/ yleng.htm NEWARK & SHERWOOD ENERGY Kelham Hall, Newark, NG 23 5 QX Nottinghamshire Grande-Bretagne PEZZOLATO Via Provinciale 4 12030 Envie Italie +39 0175 27 80 77 +39 0175 27 84 21 www.pezzolato.it
CONSEIL GÉNÉRAL DU LOT Hôtel du département Place Chapou - BP 291 46005 Cahors France +33 565 23 14 00 +33 565 30 19 82
BOIS ÉNERGIE N°7 < NOVEMBRE 2002 > 51
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Centre d’affaires et de conférences
13-16 mars 2003
L’événement
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en Italie centrale