Ostara 2015

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SAUGE ET ROMARIN

OSTARA (ALBAN EILIR) 2015


La piste de trèfles blancs par Gwladys Ithilindil

La région de Limore est une jolie vallée riante et constellée de pittoresques villages. Ici, il n'y a pas d'églises ni de cathédrales, encore moins de mosquée ou de synagogue. À la place, il y a des sanctuaires, des temples, des nemetons, ainsi de suite car dans cette région, les gens sont Païens. Ils suivent les voies spirituelles anciennes et vénèrent les anciens dieux. Quelques kilomètres à l'ouest de Limore se trouve le plus beau et le charmant village de la région. C'est le village où habitent les jumeaux Sauge et Romarin.

Le village est situé sur une chaîne de collines, avec une forêt au pied des collines, des prés, des champs et une haute colline où les fêtes sont célébrées. Beaucoup de villageois ont des origines étrangères ou des affinités avec des religions étrangères. Alors, ils ont construit des petits lieux de culte pour honorer différents panthéons. Au temple multi-confessionnel, les croyants pouvaient honorer les dieux grecs, finnois ou hongrois (les dieux slaves ont leur propre temple), les celtisants vont au nemeton et les nordisants ont un sanctuaire à eux. Cela semble faire beaucoup pour un village mais tous sont si bien intégré dans la nature qu'on les remarque à peine. Seul le temple avec ses toits en tuiles de bois peintes et vernies tranche sur le reste des maisons. Assise sur la vieille murette entourant le jardin, Sauge tresse un bracelet de pâquerettes et de violettes. Vêtue d'une chemise rose et d'une salopette bleue, elle ressemble à une fleur au milieu des plantes grimpant sur les vieilles pierres grises. Miss Moppet, la chatte isabelle aux poils longs, observe le chat brun tigré, Alven, chasser dans le pré de l'autre côté de la route. Ses yeux de péridot clairs regardent partout. Ils se posent sur un brin d'herbe, sur le ciel bleu et sur Sauge. – Maaoooo ! Miss Moppet s'étire et saute en bas de la murette. Elle a vu quelque chose d'invisible aux yeux de Sauge dans le pré. C'est peut-être un insecte ou un esprit. La petite fille n'en a aucune idée. Sa vue n'est pas aussi bonne que celle de la chatte. – Sauge ? Tu viens en forêt avec moi ? Sauge se retourne. Son frère jumeau, Romarin, porte un grand sac musette en


bandoulière. Dedans, Romarin range ses outils d'observation de la nature. Il y a une loupe, des jumelles, de quoi mouler des empreintes... Le garçon adore la nature et les animaux sauvage. Il possède une impressionnante collection de plumes d'oiseaux et d'empreintes d'animaux. – Oui, bien sûr ! Les jumeaux font rarement des choses l'un sans l'autre. Quand l'un va se promener, l'autre l'accompagne immanquablement. Depuis Yule, les deux enfants se sont mis en tête de suivre la piste de trèfles blancs qui apparaît dans la forêt au printemps. D'habitude, cette plante fleurit plutôt à partir d'avril mais certaines années, elle commence dès la fin du mois de mars. Grand-mère est une botaniste amateur renommée. Quand elle dit qu'elle sent que les trèfles blancs vont fleurir plus tôt c'est que les trèfles vont fleurir plus tôt. On peut lui faire confiance. Depuis que le printemps s'annonce, Romarin n'a plus qu'une idée en tête. Il veut suivre cette trace de trèfles blancs. Les jumeaux ont le choix entre deux chemins pour aller à la forêt. Le chemin le plus court est le sentier qui descend la pente juste après le jardin, derrière la maison. Il débouche directement dans la forêt et le trajet ne prend que cinq minutes. L'inconvénient, c'est que la pente est plutôt raide. L'autre chemin est la vieille route caillouteuse et envahie par l'herbe qui passe devant la maison. Il faut la suivre jusqu'aux dernières maisons puis au-delà. Elle circule entre les prés et les champs. Au bout d'un kilomètre ou deux elle se divise en deux : tout droit elle continue vers d'autres bourgades, à droite elle enjambe la rivière grâce à un pont en pierre et se transforme en un chemin terreux. Un kilomètre plus loin, le chemin pénètre dans la forêt. Trois kilomètres en tout pour gagner la forêt par cette voie. Les enfants choisissent celle-là et se mettent en route après avoir demandé la permission à maman et à papa.

La plupart des arbres et des champs est encore en tenue d'hiver. Cependant, le printemps fourmille en sourdine. Les lilas, les pruniers bourgeonnent. Les buissons ardents, les jonquilles, les violettes, les pâquerettes, les pissenlits et les véroniques fleurissent. Les champs bien exposés au soleil se sont couverts d'un manteau d'herbe comme si la terre, lasse d'être nue, avait décidé de se vêtir un peu. Après la dernière maison, les jumeaux dévalent la pente. La route redevient plate. Ils marchent mais ils marchent à bonne allure. Les petites jambes ont tellement de vie en elles ! Elles tricotent, elles tricotent et avalent les mètres comme si elles portaient des bottes de sept lieues.


Un bêlement fait s'arrêter Sauge. Dans le pré sur la gauche, la petite chèvre Myosotis appelle son amie. Sauge passe le bras à travers la clôture et caresse la tête noire entre les deux cornes. Un autre bêlement, plus aigu, se fait entendre. Sauge, surprise et émerveillée, découvre un chevreau à côté de Myosotis. – Romarin, viens voir ! Myosotis a eu un petit ! Romarin s'approche à son tour et félicite Myosotis. La chèvre, toute fière, leur présente son fils Tilleul. « Vous avez vu comme il est mignon ? Il gambade bien, n'est-ce pas ? – Oui, Myosotis, ton petit est très mignon, répond Sauge. » Tous les habitants de la région sont proches des animaux et comprennent leur langage. Curieux, Tilleul revient vers les jumeaux. Il penche sa tête sur le côté pour mieux les regarder. L'examen est bref, l’œil brun s'illumine. Tilleul vient de décider que les jumeaux lui plaisent bien. « Où allez-vous ? » Demande-t-il. – Dans la forêt, nous allons avoir les empreintes blanches, répond Sauge. « C'est quoi les empreintes blanches, maman ? » « Viens, mon fils. Je vais t'expliquer cela. » Sauge et Romarin repartent. Ils arrivent bientôt dans la forêt. Les arbres sont tout nus pour la plupart. Les jonquilles, les crocus et les primevères égaient les sentiers, les pâquerettes et les véroniques dansent dans les clairières. D'empreintes blanches, il n'y en a pas. Aucune trace, nulle part. Cependant, Romarin ne se décourage pas. Il continue de chercher et Sauge le suit. C'est Sauge qui repère l'empreinte. L'empreinte blanche est une longue traînée de trèfles blancs qui se détache dans le vert sombre de l'herbe. – Vite ! Vite ! Chuchote Romarin, excité. Suivons-la. – T'as vu ? Les arbres ont des fleurs ou des feuilles ici. Romarin hoche la tête. Il l'a vu oui. C'est signe que la magie est présente. Une fougère bouge. La tête d'une fée surgit. Elle a des fleurs de véroniques et de primevères dans ses bouclettes blond foncé. Ses ailes vertes ont la forme des feuilles de fougère. Un battement d'ailes, elle s'envole jusqu'à la branche du noisetier au-dessus. Les jumeaux l'ont vue. La petite fée est assise sur la branche et les salue. – Joyeux Printemps ! S'exclame-t-elle d'un air guilleret. Sauge et Romarin agitent la main et répondent joyeusement. – Merci ! Joyeux Printemps à toi aussi ! Trois lutins s'amusent à se courir les uns après les autres. Ils sautent par-dessus les fleurs et glissent sur les herbes. Ils improvisent une balançoire, saute à pieds joints dans une flaque faite par les gouttes de rosée. Bref, ils jouent comme le font tous les enfants. Un vieux gnome enlève son long bonnet rouge et pointu pour saluer les jumeaux.


La piste de trèfles blancs a conduit Sauge et Romarin jusqu'à une combe au cœur de la forêt. Tout au fond, il y a un mur de vieilles pierres envahi par les plantes, vestige d'une ancienne maison. Autrefois, racontent les villageois, une sorcière habitait là. Elle rendait des services à tout le monde en échange d'un dessin, d'un écrit ou de quoi manger. Elle avait aidé beaucoup de gens jusqu'au jour où elle était partie. Personne ne savait où. Elle avait suivi un chemin et avait disparu tout d'un coup. Contre le mur il y avait un robinet et un bassin en pierre. Ce robinet et ce bassin sont devenus une fontaine depuis qu'une fée malicieuse a laissé le premier ouvert. Des ondines y habitent et les villageois viennent régulièrement leur donner des offrandes. Parmi les arbres entourant la fontaine, un noisetier-sorcier, l'hamamélis, sert de maison à des petites fées et à des lutins. Cet arbre avait été planté par la sorcière pour servir d'abri aux esprits de la nature. Un petit ruisseau murmure dans les herbes grasses. La tranquillité du lieu est contagieuse. Les jumeaux parlent à voix basse et avec respect en arrivant. Sur une pierre plate dominant le ruisseau est assise une jeune femme en robe vermeille, ses longs cheveux couleur de soleil ondulant jusqu'à sa taille. Ses mains fines, embellies par des bagues en or, caressent les brins d'herbe autour d'elle. Sous ses doigts, des bourgeons de fleurs apparaissent et la magie les propage dans tout le lieu sacré. Romarin en tête, les jumeaux vont s'incliner devant Olwen la déesse galloise du printemps et de la lumière solaire. Ils la saluent avec déférence et la remercient de faire revenir le printemps. Olwen leur répond gentiment puis se lève et continue à faire fleurir les arbres. Les jumeaux, curieux, la suivent et la regardent travailler. Cela ne dérange pas la déesse qui, en souriant, leur parle de ce qu'elle fait et leur pose des questions. Olwen est curieuse. Elle veut savoir comment ils travaillent à l'école et les félicite pour leurs bonnes notes ou pour les beaux dessins qu'ils ont fait pendant l'année écoulée. – Mais vous n'avez pas vu nos dessins ! S'exclame Romarin. Vous ne pouvez pas savoir s'ils sont beaux ou pas. Sauge donne un coup de coude à son frère. Romarin a perdu la tête ! On ne parle pas comme cela à une déesse ! Olwen rassure la petite fille, elle ne se sent pas offensée et explique à Romarin qu'elle a bien vu les dessins qu'ils ont mis sur leurs petits autels. Une déesse n'a aucune difficulté à entrer dans les maisons, ajoute-telle en faisant un clin d’œil. Olwen a encore beaucoup de travail à faire. Les jumeaux prennent congé et lui souhaitent un joyeux printemps. En s'envolant, la déesse leur dit :


– Vous trouverez 13 petites surprises en rentrant chez vous ! Ce sont mes cadeaux pour le printemps ! Elle disparaît au-dessus des arbres fleuris. Inutile de dire que les jumeaux se dépêchent de rentrer à la maison. Ils sont accueillis par un délicieux parfum de génoise à la crème et aux fruits rouges au sirop. Le gâteau trône sur la table de la cuisine. Aux branches du prunier devant la maison, les jumeaux découvrent la première surprise : une enveloppe remplie de poupées accompagnées de leurs vêtements et d'animaux en papier. La deuxième surprise est apportée par Alven le chat. Il s'agit d'une petite corbeille peinte en jaune et rouge, garnie d'une cotonnade fleurie. Dans la corbeille, il y a des petits œufs en chocolat enveloppé dans du papier bariolé. Fous de joie, les deux enfants rentrent et montrent les deux surprises à leurs parents et leurs grands-parents. Ils proposent un œuf en chocolat à chacun et mangent les deux derniers. Dans chaque œuf, il y a une petite pierre semi précieuse. C'est la troisième surprise d'Olwen. Pendant le goûter, Miss Moppet apporte la quatrième et cinquième surprise : des œufs en bois décoré de fleurs et de fées qui s'ouvrent en deux et peuvent servir de boîte de rangement et un lièvre en papier mâché laqué. Quant aux huit dernières surprises, c'est à toi d'imaginer ce qu'elles sont !


Lors de l’Équinoxe du Printemps, Sauge et Romarin ont rencontré la déesse galloise Olwen. Ci-dessous, tu trouveras de plus amples informations sur cette divinité.

Divinités Celtiques par Sabrina Ceridwen

OLWEN : Olwen est la déesse galloise du printemps et de la lumière du soleil. Son nom signifie « chemin blanc » car elle laisse sur son sillage un sentier de trèfles blancs. Sa magie fait fleurir toutes les fleurs et tous les arbres. Olwen est également la déesse des arts, de la créativité et de l'excellence. Ses symboles sont : – Les fleurs à floraison tardive – Les éléments rouge et or – Les anneaux La déesse Olwen est souvent représentée avec de longs cheveux ondulés aux couleurs du soleil. Elle a également un collier rouge et or et des bagues en or. Olwen avait un père possessif qui ne voulait pas la marier. Pour lui accorder son consentement, il lui donna 13 tâches impossibles à accomplir. Mais Olwen réussit toutes les épreuves et put finalement épouser l'élu de son cœur. Le chiffre 13 est donc associé à la déesse Olwen. Il symbolise les 13 lunes d'une année solaire.


Sauge et Romarin tiennent à te présenter une autre divinité celtique :

MANANNAN MAC LYR : Manannan Mac Myr est un dieu marin, magicien et guérisseur. Son nom vient de l'île de Man, située dans la mer d'Irlande. Manannan Mac Lyr est un noble guerrier qui conduit un char aussi facilement sur les flots que sur la terre. Il possède un bateau, appelé « le balayeur de vagues », qui se manœuvre tout seul. Et il a aussi un cheval qui galope aussi bien sur terre que sur mer. Ce dieu possède de nombreux attributs, notamment : – Un casque de feu – Une épée nommée Fragarach qui ne manque jamais sa cible – Un gobelet magique – Un manteau d'invulnérabilité – Une cuirasse que rien ne peut percer Manannan Mac Lyr a eu plusieurs épouses, ainsi que plusieurs enfants, divins et mortels. Ses principales épouses furent : – Fand, une magnifique déesse surnommée « Perle de beauté », – Aife, qui avait été transformée en grue. – Aine, la déesse du soleil et de l'amour.


Entrée en scène de Dojinitsa par Gwladys Ithilindil

Cher petit lecteur, chère petite lectrice Nous aimerions vous présenter une camarade de classe. Elle s'appelle Dojinitsa et vient de Slovénie. Elle a accepté de te parler d'une déesse que sa famille honore particulièrement au printemps. Signé : Sauge et Romarin

Divinité Slave par Sabrina Ceridwen

VESNA : Vesna est la déesse de la jeunesse et du printemps dans la mythologie slave. Le mot Vesna signifie d'ailleurs « printemps » en russe. Cette déesse est belle et puissante, et est mariée à Vesnik, sa contrepartie mâle. Vesna est associée à la puissance du soleil, sans lequel il ne pourrait pas y avoir de printemps. En effet, elle apporte les champs verts, les prairies et le beau temps favorable à la vie et au travail. Et elle porte également l’odeur du printemps avec elle partout où elle va. Vesna est aussi considérée comme la déesse de la fertilité, ainsi que celle de la victoire, car elle a vaincu Morena, la déesse de la mort et de l'hiver. Vesna est toujours représentée avec un beau visage souriant, des cheveux longs avec diverses fleurs afin de les décorer, et elle est toujours pieds nus. Parfois elle est aussi représentée avec une pomme dans sa main droite et quelques raisins dans sa main gauche. Et on peut la voir également avec une hirondelle sur son index droit pour symboliser le printemps, ainsi qu'un bouquet de fleurs dans sa main gauche pour symboliser le mariage. On rencontre aussi la déesse Vesna sous de nombreux autres noms,


notamment : – Zhivana – Zhiva – Siva – Deva – Diva – Devica – Danica


La plante de la saison : le pissenlit par Gwladys Ithilindil

Au village, Mémé Quercy est une herboriste renommée. Elle connaît tout sur les plantes et leurs effets. Du coup, chacun vient la voir pour lui demander des conseils. En rentrant de leur excursion en forêt, Sauge et Romarin croisent Dojinitsa. La petite Slovène porte un petit panier et marche vers la maison de Mémé Quercy. « Bonjour, Dojinitsa ! S'exclame Sauge du plus loin qu'elle la voit. – Oh ! Bonjour, Sauge. Bonjour, Romarin, »répond la fillette en les voyant. Dans le panier de Dojinitsa, il y a des pissenlits. « Pourquoi as-tu autant de pissenlits ? Demande le garçon, curieux. – Je les apporte à Mémé Quercy. Elle va faire un remède avec. » Les jumeaux sont bien étonnés. Ils connaissent bien les pissenlits. Qui ne les connaît pas ? Souvent, Sauge cueille ces fleurs jaunes avec des boutons d'or et des bleuets pour faire un bouquet. Ils savent aussi que les feuilles du pissenlit sont utilisés pour faire de la salade. Personnellement, Romarin les aime quand elles sont bien jeunes et tendres. Par contre, ils ne savaient pas du tout que le pissenlit peu également soigner. « Nous pouvons t'accompagner chez Mémé Quercy ? – Oui, bien sûr. » Mémé Quercy habite une vieille maison toute jolie. Dans son jardin, on trouve des fleurs, un potager, des fontaines, des statues de fées et de farfadets, un vieux chariot qui soutient des pots de fleurs, une maison-champignon et une porte de fées collées à la base d'un noisetier.


Assise sur un banc en bois, la doyenne du village met des herbes séchées dans des bocaux en verre. Les trois enfants la saluent joyeusement et Mémé Quercy lève vers eux un visage rayonnant. Elle salue les trois enfants et les invite à s'asseoir sur des chaises autour de la table de jardin. Curieuse, Sauge demande à Mémé Quercy ce qu'elle va faire avec les pissenlits. La vieille dame prend une fleur et tourne la tige entre ses doigts. Un peu de liquide blanc s'échappe du bas de la tige. « C'est du latex, » explique Mémé Quercy. A l'autre bout de la tige, il y a un capitule avec des centaines de petites fleurs jaunes. Un capitule c'est un type de fleurs mais regarde dans un dictionnaire, comme l'ont fait les trois enfants, pour mieux comprendre. « Le pissenlit ou dent-de-lion, explique Mémé Quercy, est une plante de la famille taraxacum réputée pour ses qualités médicinales. Par exemple, si vous voulez purifier votre corps au printemps, vous prenez une ou deux cuillères à soupe de jus de pissenlit pendant un mois. J'en bois tous les printemps depuis des années et je n'ai aucun rhumatisme. Elle aide à purifier la vésicule biliaire, à faire pipi et stimule le foie. » « Eh bien ! Dit Romarin. Je ne savais pas que cette fleur était si utile ! – Ah, mes enfants. Toutes les plantes sont utiles. Il suffit de connaître leurs vertus »


L'animal mythique de la saison La Licorne par Gwladys Ithilindil

Dans la région de Limore, si on croise les mêmes animaux que dans d'autres régions, on peut voir aussi des animaux mythologiques, à condition d'avoir de la chance. Sauge et sa meilleure amie, Lina, ont eu la chance de croiser une petite licorne en cueillant des myosotis près de la rivière. En retournant au village, elles sont allées voir Kern, le mythozoographe. Le métier de Kern est d'étudier et protéger les animaux mythologiques. Il aime beaucoup en parler et ne se fait pas prier pour expliquer ce que sont les licornes. La plupart des gens disent que la licorne est un animal légendaire et c'est vrai pour eux. Ici, la licorne existe vraiment même s'il est rare d'en voir. C'est un animal timide et assez craintif. Il ressemble à un cheval avec une barbiche de chèvre chez certaines espèces et porte une longue corne sur le front. Cette corne peut être lisse ou torsadée. Les licornes qui portent une barbiche ont aussi une collerette de poils au-dessus de leurs sabots fendus. Les licornes sont attirées par les êtres purs, surtout par les filles. Quand elles plongent leurs cornes dans une eau croupie celleci redevient pure et limpide comme de l'eau de source. Leur corne est aussi un antidote contre les poisons. Kern reçoit un appel téléphonique. Quand il raccroche son visage est soucieux. – Je suis désolé, dit-il, je dois partir. On a besoin de moi pour aider un griffonneau. – Merci, monsieur Kern, répondent Lina et Sauge. Bonne chance pour ce griffonneau. Kern tire un chapeau imaginaire et les fillettes quittent sa maison.


Les œufs d'Ostara petite pièce de théâtre par Gwladys Ithilindil

Décor : Le décor représente un jardin. On trouvera des arbres côté cours et des buissons côté jardin. Une petite fontaine se trouve dans le fond. Personnages Sauge................................................................ fillette Elle porte une salopette mauve fleurie, des socquettes et des sandales. Romarin............................................................. garçonnet, jumeau de Sauge Il porte un jean et un pull jaune, des chaussettes rayées et des tennis. Le Lièvre............................................................ aide d'Eostre Il porte un tablier avec une grande poche Eostre................................................................ déesse du printemps Elle porte une longue robe verte avec des fleurs imprimées. Kern (Cernunnos).............................................dieu de la végétation et des animaux Il porte des bois de cerf sur la tête, un torque autour cou et un habit à la Robin des Bois. Les fleurs : pâquerette, pissenlit, violette, perce-neige, jonquille


Scène 1 Eostre, Le Lièvre puis les fleurs Lever du rideau. Eostre et Le Lièvre arrivent par le côté cours. Eostre porte un panier avec des fleurs et des œufs dedans. Le Lièvre court devant elle. Les fleurs sont bien cachées derrière les buissons. Le Lièvre : Dépêchons-nous ! L'hiver n'a que trop duré ! Eostre : Ne sois pas si impatient, Lièvre. L'hiver partira comme il le fait tous les ans. Je suis le Printemps, j'amène le Renouveau. Nous sommes le 20 mars. Il est juste temps pour que la Terre se réveille vraiment. Elle jette des fleurs par terre. Le Lièvre court autour d'elle. Le Lièvre : Donnez-moi les œufs, ma bonne dame. Je vais les ranger. Si je vous aide, cela ira plus vite. Eostre : Tu veux m'aider ? Mais tu es assez maladroit, bon brave Lièvre. J'ai peur que tu les égares. Le Lièvre : Je sais bien mais je ferai très attention. S'il vous plaît, confiez-moi les œufs. Eostre (soupirant) : Eh bien, c'est d'accord. Chaque année, je te cède et chaque année je le regrette, mais... Tant pis ! Tu as raison, sans toi je ne pourrais pas faire tout le travail à temps. Allez, prends les œufs et distribue-les.


Le Lièvre met les œufs dans la poche de son tablier. Il sautille et laisse tomber un œuf qui roule dans le décor. Eostre (en aparté) : Et voilà qu'il recommence ! (Plus fort) Lièvre ! Lièvre (sursautant) : Oui ? Oh, les œufs ! Ils ont roulé partout et je ne les trouve plus. Eostre : Je le savais bien. (Soupirant) Enfin, il fallait bien que cela se passe. Viens, Lièvre, nous avons encore une montagne de travail à faire. Le Lièvre bondit et disparaît derrière un arbre. Eostre : J'entends des voix. Serait-ce.... Oui, ce sont les fleurs que j'avais semé quelques semaines plus tôt pour anticiper le printemps. Elles sortent de terre. Elles sont toutes timides, toutes fragiles et elles ont tellement hâte de voir le monde. J'aimerais assister à leur naissance. Hélas ! Le travail m'attend. Elle sort côté cours. Les oreilles du Lièvre apparaissent derrière l'arbre. Il regarde autour de lui avec curiosité. Les premières fleurs sont en train d'éclore. Le Perce-Neige (s'étirant) : Aaaah ! Il fait beau ! J'ai envie de saluer le soleil ! La Violette : Oh là là ! Mes pétales sont tout froissés ! Dans quel état me suis-je mise ? Le Lièvre bondit au milieu de la scène, effrayant le Perce-Neige et la Violette. La Violette : Oh ! Quel malotru ! Le Perce-Neige : Va-t-en, malappris ! Le Lièvre : Pardon ! Pardon ! Je ne fais que passer vous dire bonjour. Ah ! Et... euh... je cherche des œufs. Ne les avez-vous pas vus, par hasard ? Le Perce-Neige et la Violette (excédés) : Non ! Non ! Nous ne les avons pas vus ! Allez-vous en ! Allez-vous en ! La Jonquille (se réveillant) : Quel est ce raffut ? Oh ! C'est toi, Lièvre ? Pourquoi n'es-tu pas avec Eostre ? Le Lièvre (penaud) : C'est que j'ai perdu les œufs qu'elle m'avait confiés. J'essaie de les retrouver. La Pâquerette et le Pissenlit surgissent à leur tour de derrière les buissons.


La Pâquerette : Eostre doit t'attendre. Ne te préoccupes plus des œufs. C'est aux enfants de jouer maintenant. Le Pissenlit : Au revoir, Lièvre ! Le Lièvre : Au revoir, mes amies ! Il sort côté cours.

Scène 2 Les fleurs et Kern Kern apparaît côté jardin. Il examine les buissons, les arbres et les fleurs. Kern : Voyons, la nature se réveille. Eostre est passée par là, sûrement. Les premières fleurs ont fleuri. Bonjour, Pissenlit. Le Pissenlit (tournant grâcieusement sa tête jaune) : Bonjour, monsieur Kern. Kern : Bonjour, Pâquerette. La Pâquerette : Bonjour, monsieur Kern. Kern : Bonjour, Violette. Bonjour, Jonquille. La Violette et La Jonquille : Bonjour, monsieur Kern. Kern : Bonjour, Perce-Neige. Le Perce-Neige : Bonjour, monsieur Kern. Kern : Bon, les fleurs sont réveillées. Qu'en est-il des animaux ? Les bébés sont-ils nés ?


Il regarde derrière les arbres et derrière les buissons. Kern (marmonnant) : Non, ils ne sont pas encore là. Non, pas de petits écureuils ni de petits lapins ni d'oisillons. (Il tend l'oreille) Ah ! J'entends des pas. Je m'en vais. Il sort côté jardin.

Scène 3 Sauge, Romarin et les fleurs Sauge : Tu crois qu'on va trouver des œufs ici, Romarin ? Romarin : Je crois. Si le Lièvre d'Ostara est venu. Sauge : Je crois qu'il est venu. J'ai vu Eostre de la fenêtre de ma chambre. Romarin : Tu as cru voir Eostre. Sauge : Oui, mais en y réfléchissant bien, je suis presque sûre l'avoir vue. En tout cas, on peut toujours aller voir. Romarin : Nous n'y perdrons rien. Cela fera une belle balade et nous verrons le réveil de la nature. Le Perce-neige : Voilà les jumeaux. La Jonquille : Qui ça ? Le Perce-neige : Les jumeaux, Sauge et Romarin. Je les connais bien. Ils sont gentils et ils adorent les plantes. Ce sont des amis. La Violette : Oui, oui. Je les connais bien aussi. J'ai une cousine qui vit dans leur jardin. Elle me disait l'autre jour que la petite Sauge fait de très beaux bouquets de fleurs. Les autres fleurs, sauf le Perce-Neige (horrifiées) : Des bouquets ? Mais c'est horrible ! Elle nous tue, cette petite coquine ! La Violette : Non, non ! Vous vous trompez ! Elle nous aide à renaître au contraire car les bouquets qu'elle fait, elle les met dans un vase et elle change l'eau tous les


jours. Quand les fleurs se fanent, elle les met dans la terre et les fleurs renaissent. Ma cousine a déjà fait partie de plusieurs bouquets et elle en est très fière. La Jonquille : Comment les connaissez-vous, tous les deux ? Le Pissenlit : Ils sont nés au mois de février, tous les deux. Ils ont eu le temps de connaître du monde. La Jonquille : Mais la Pâquerette aussi est née plus tôt. Elle doit connaître du monde. La Pâquerette : Moi ? Je n'ai sortit ma tête de la terre que début mars. Qu'est-ce que vous croyez ? Mais oui, je connais bien les jumeaux. Qui ne les connaît pas ? Ils sont tout le temps dans les bois ou dans les prés. Ils sont gentils et ne feraient pas de mal à une mouche, encore moins à une fleur. Mais, chut ! Quelqu'un arrive. Les fleurs s'immobilisent et se recroquevillent. Romarin (il crie de joie en brandissant un œuf peint) : J'ai trouvé un œuf ! Et il est en chocolat ! Sauge (elle se penche par-dessus les buissons) : Je n'en trouve pas, moi. Ah ? Ah, si ! (Elle se redresse un œuf peint à la main). Celui-là aussi est au chocolat ! Romarin : C'est drôle... Sauge : Qu'est-ce qui est drôle ? Romarin : J'ai entendu des voix. Sauge (réfléchissant) : Je crois que je les ai entendues, moi aussi. Romarin : Quelqu'un arrive. Cachons-nous ! Sauge : Pourquoi ? Romarin : Pour voir qui c'est. Sauge : Ah, d'accord. Les deux enfants se cachent derrière les arbres.

Scène 4 Le Lièvre puis Sauge et Romarin Le Lièvre (d'un ton désolé) : Oh là là là ! Quelle bêtise, j'ai fait là ! Quel maladroit, je


suis ! Il faut absolument que je les retrouve. Mais, oh là là là ! Où ont-ils bien pu passer ? Il regarde derrière les buissons et se redresse en montrant un œuf peint. Il bondit de joie. Le Lièvre : Hourra ! J'en ai retrouvé un ! (Il danse puis regarde l’œuf plus attentivement) Oh ! Mais... mais ! (l'air scandalisé) C'est un œuf en chocolat ! Il éclate en sanglots. Arrivent Sauge et Romarin. Sauge vient consoler Le Lièvre. Sauge : Ne pleure pas, Lièvre. C'est bon, les œufs en chocolat. Le Lièvre (hoquetant) : Mais c'est une catastrophe ! Une véritable catastrophe car sans ces œufs il n'y aura pas d'oisillons cette année ! Romarin : Ne sais-tu pas, Lièvre, qu'il faut un mâle et une femelle pour faire des petits ? Le Lièvre : Bien sûr ! Mes levrauts, je les ai eus avec ma hase. Mais mes œufs, quand Eostre me les a donnés ils n'étaient pas en chocolat ! Sauge : Tu es sûr que c'était de vrais œufs ? Le Lièvre (réfléchissant) : A bien y réfléchir, je crois plutôt qu'ils étaient en bois. (Bondissant de joie) Alors, c'est grâce à moi qu'ils sont bons à manger ? Romarin : Eh bien, oui. Le Lièvre : Bon, je vais rejoindre Eostre ! Elle doit m'attendre. Le Lièvre et les jumeaux quittent la scène côté jardin. Scène 5 Eostre, les fleurs puis Kern Eostre (elle entre côté cours) : Pauvre Lièvre, il doit sûrement s'inquiéter pour ces œufs. Ce n'est peut-être pas très gentil de lui avoir fait croire qu'ils étaient vrais mais il n'y avait pas d'autre moyen pour qu'il les prenne dans sa poche. Et il faut absolument qu'il les mette dans sa poche pour qu'ils se transforment en œufs en chocolat. Quoi de mieux que les œufs en chocolat pour faire plaisir aux enfants ? Et pour ceux qui n'aiment pas le chocolat, me direz vous. Eh bien, ceux-ci mangent de vrais œufs qu'ils teintent avec de jolies couleurs. Mais le printemps ne se limite pas qu'aux œufs. Voyons voir mes fleurs. Elle s'approche de la Pâquerette et l'examine. La Pâquerette se redresse et s'incline gracieusement.


Eostre : Bonjour, Pâquerette. Tu me parais être en bonne santé. Tu n'as pas souffert des derniers froids ? La Pâquerette : Non, je me porte très bien, merci. Eostre : Fais tout de même attention à toi car le mois d'avril est très imprévisible. Le froid peut revenir, la neige aussi. La Pâquerette : Je ferai bien attention mais je suis bien plus résistante que j'en ai l'air. Eostre : Je le sais bien, ma petite Pâquerette. Comment se porte le Perce-Neige ? Le Perce-Neige : Je me porte bien, merci. Mais le temps se réchauffe beaucoup et je ne vais pas tarder à aller me rendormir sous terre je crois. Eostre : Ta floraison s'achève, c'est normal. Tu as joué ton rôle, tu peux te reposer maintenant. Le Perce-Neige quitte la scène en esquissant quelques pas de danse. Eostre s'approche tour à tour du Pissenlit, de la Jonquille et de la Violette. Les fleurs s'inclinent à chaque fois. Arrivée de Kern. Kern : Ravi de vous revoir, Eostre. Eostre : Bonjour, Kern. C'est un plaisir de vous voir aussi. Les bébés animaux sontils nés ? Kern : Je n'en ai pas trouvé dans la forêt mais dans les prés caracolent les premiers chevreaux et les premiers agneaux. Eostre : C'est une bonne nouvelle. Les petits des bêtes sauvages ne vont pas tarder à naître. Kern : Oui, bien sûr. Je vais avoir beaucoup de travail quand ils seront là. Eostre : Je vous demande de m'excuser. J'ai moi-même du travail à accomplir et un lièvre à retrouver. Kern : Je ne vous retiens pas plus longtemps. Au revoir, Eostre. Au printemps prochain ! Sort Eostre. Kern (d'un ton pensif) : Eh bien, je crois que je n'ai plus rien à faire par ici.


Sort Kern. Scène 6 Sauge, Romarin et Le Lièvre, puis Eostre Sauge : Il se fait tard, les fleurs se sont refermées, regardez ! Les fleurs sont recroquevillées. Romarin : Oui, ça veut dire qu'on doit rentrer chez nous. Maman nous attend. Quand elle verra tous les œufs que nous rapportons, elle sera drôlement contente ! Il brandit un panier rempli d'oeufs peints. Le Lièvre : Ah là là là ! Il se fait tard et je n'ai toujours pas retrouvé Eostre ! Sauge : Elle ne t'en voudra pas, je pense. Tu as quand même fait ton travail. Le Lièvre : Oui, c'est vrai. Cependant, j'aime bien être auprès d'elle quand elle travaille. Entre Eostre. Eostre : Ah, Lièvre ! Je te retrouve. Le Lièvre : Eostre ! (Il court vers elle) Je suis content de vous revoir ! Eostre : Je le suis aussi. Viens, nous avons bien travaillé aujourd'hui. Allons nous reposer. Sortent Eostre et Le Lièvre. Romarin : Voilà la journée se termine... Sauge : Il est temps de se quitter... Sauge et Romarin (en choeur) : Nous vous souhaitons un Joyeux Ostara !



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