André Studer et Jean Hentsch, plan d’emplacement de la cité verticale de Sidi Othman, 1954. gta Archives/ ETH Zurich (André Studer)
La cité verticale Entre 1953 et 1955, Jean Hentsch et André Studer conçoivent et supervisent la construction d’une cité verticale pour le quartier de Sidi Othman. Inspiré de ce dernier projet, leur plan initial prévoit un bâtiment de forme pyramidale dans l’esprit d’une « casbah moderne », qui veillerait à « s’adapter aux us et coutumes d’habitants venus de la campagne et des montagnes1 ». [Traduction libre] Cette casbah réinterprétée est composée de cellules d’habitation empilées verticalement qui répondent non seulement aux besoins en logement, mais aussi à la nécessité de recréer les cours intérieures caractris-
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tiques des maisons marocaines traditionnelles. Mais ce projet de pyramide d’Hentsch et Studer est impossible à réaliser pour des raisons de maintien de l’ordre (accès au bâtiment par les forces de l’ordre); il est donc par la suite revu et réorganisé sous forme de grands bâtiments carrés. Les architectes imaginent leurs bâtiments de manière que « chaque logement [soit] doté d’un patio “traditionnel”, c’est-à-dire un patio ouvert sur le ciel et protégé des regards, qui fonctionne comme le centre du logis et auquel on peut accéder à partir de toutes les pièces. Les patios, qui mesurent 7,2 mètres sur 3, doivent être
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Note explicative d’Hentsch et Studer, gta Archives, ETH Zurich, 126-024.
André Studer et Jean Hentsch, conception préliminaire d’un habitat marocain de la cité verticale de Sidi Othman, 1954. gta Archives/ETH Zurich (André Studer)
alignés verticalement et pivoter à angle droit d’un étage à l’autre, dégageant ainsi un espace de 3 mètres sur 3 avec une hauteur libre d’un niveau (contenant l’aire de service) et un autre avec une hauteur libre de deux niveaux2 ». [Traduction libre] Bien que le concept du projet d’Hentsch et Studer semble ancré dans une interprétation fondamentalement poétique des formes bâties traditionnelles, l’aménagement et la construction des appartements sont en fait d’une conception extrêmement moderne, et prévoient des espaces à double exposition, de grandes baies et le regroupement des services. Les
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matériaux de construction de ces immeubles sont le béton armé pour l’ossature, avec un remplissage de brique enduite, et du béton de granite pour les sols. Bien que Hentsch et Studer considèrent le projet de Sidi Othman comme un prototype à reproduire sur les parcelles adjacentes pourvues d’équipements collectifs, Sidi Othman demeurera unique en son genre. Par ailleurs, comme dans le cas des Carrières centrales de Candilis et Woods, certains des patios de Sidi Othman seront par la suite convertis en espace d’habitation clos par les occupants qui s’y installent.
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Ibid.
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André Studer et Jean Hentsch, plan directeur et typologies de logements de la cité verticale de Sidi Othman, 1954. gta Archives/ETH Zurich (André Studer)
André Studer et Jean Hentsch, maquette de la cité verticale de Sidi Othman, 1954. gta Archives/ ETH Zurich (André Studer)
Ci-contre : André Studer et Jean Hentsch, concept préliminaire de l’habitat marocain de la cité verticale de Sidi Othman, montrant des typologies de logements avec de grands espaces extérieurs, 1954. gta Archives/ETH Zurich (André Studer)
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André Studer et Jean Hentsch, façade d’immeubles en longueur de la cité verticale de Sidi Othman, 1954-1956. gta Archives/ETH Zurich (André Studer)
André Studer et Jean Hentsch, plan avec motif complexe d’habitations à patio dans des bâtiments longitudinaux, 1955. gta Archives/ETH Zurich (André Studer)
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André Studer et Jean Hentsch, façade d’un immeuble-tour de la cité verticale de Sidi Othman, 1954-1956. gta Archives/ETH Zurich (André Studer)
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