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Š Éditions Jacob-Duvernet, Paris, 2008
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Patrick Bézier avec la collaboration de Florence Leray et de Francis Touazi
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Francis Touazi est président du groupe de conseil Prospica, spécialisé dans la performance durable des organismes publics et des entreprises privées. Il a notamment accompagné le groupe Audiens dans la réussite de son projet de fusion. Florence Leray est journaliste et réalisatrice de documentaires. Spécialisée dans le développement durable, elle mène également des activités d'enseignement.
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« La protection sociale est la troisième voie : entre privé et public, elle est gérable sans rentabilité à outrance. Cette troisième voie est l’avenir de l’économie : basée sur l’humain, elle oublie les rémunérations indécentes et les parachutes des Golden Boys. »
Christian Germain, Président de la CCMO, Mutuelle interprofessionnelle de l’Oise
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Table des matières Avant-propos ..................................................................................9 Les origines d’Audiens Audiens, une construction cohérente....................................................15 Respect et ambition ! ............................................................................19 Audiens à Vanves : tout un symbole.....................................................25
Prévoir demain… L’inéluctable fusion de la prévoyance La France de la prévoyance...................................................................33 Les chiffres de la couverture santé.........................................................37 La meilleure protection sociale… et son coût ! .....................................41 Enjeux et conditions de fusions : la protection sociale en question .......45
Retour sur quelques pages d’histoire : la protection sociale du spectacle et de la presse en France Les Comités d’histoire : la mémoire d’Audiens ....................................53 Le baron Taylor et le secours mutuel pour les artistes...........................56 Le baron, Offenbach et Audiens...........................................................60 Taylor, Victor Hugo et la crise dramatique de 1848 : éléments fédérateurs pour l’identité du monde du spectacle .................63 150 ans de protection sociale du spectacle ...........................................67 Les artistes, de la solidarité à la subvention ...........................................72 De la solidarité au mutualisme : les mutuelles des artistes.....................75 Flash-back sur la protection sociale du spectacle...................................78 La protection sociale de la presse : une histoire de précurseurs .............87 Des grandes heures de la presse écrite à l’arrivée de l’audiovisuel ..........90 Naissance d’une profession et de sa protection sociale : l’audiovisuel..........................................................................................94 La radio française moderne...................................................................99 Un cas exemplaire : le conflit du Parisien Libéré.................................102 La protection sociale de la presse parisienne : des institutions au service d’un métier ................................................105 Imprimerie du labeur, édition et publicité ..........................................111 Bellini, étapes d’une construction .......................................................112
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Fusionner ou disparaître : la naissance d’Audiens Bellini-Gutenberg et GRISS : prémisses de fusion..............................117 Bellini-Gutenberg et GRISS : une fusion difficile...............................121 Audiens est né ! ..................................................................................127 L’AGIRC-ARRCO, témoins de la naissance d’Audiens......................132 2003 : les premiers pas d’Audiens.......................................................134 Les défis de 2005................................................................................137 Audiens 2004-2005 : des encouragements… continuer......................141 Audiens 2004 : des chiffres qui parlent d’eux-mêmes .........................145 Audiens 2006 : et demain, quels objectifs ? ........................................150 Une reconnaissance ............................................................................155 À nous deux 2007 ! ............................................................................157
Audiens, une fusion réussie ? Définir la « gouvernance » et le « paritarisme » ...................................163 L’analyse culturelle de 2002, un thermomètre pour Audiens .............170 Audiens aujourd’hui : la seconde analyse… ........................................174 … et ce qu’en pense le DRH ............................................................176 Innovations et responsabilisation : l’alternative au plan social !...........177 Une méthode de classement adaptée à Audiens ..................................179 Un départ...........................................................................................183 Fusion et promotion...........................................................................185 Jean-Louis Girodot, Jean Voirin, Jean-François Ropert et Jean-Michel Garrigues, les « quatre amiraux » ................................187 Audiens, une fusion réussie et des défis pour demain .........................189
Quel avenir pour Audiens ? L’avenir des groupes de protection sociale .........................................199 Quel avenir pour Audiens ? ................................................................203 Audiens, un groupe à taille humaine tourné vers le progrès ................208
Annexes Glossaire.............................................................................................213 Organigramme du groupe Audiens ....................................................218 Chronologies sélectives.......................................................................220
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AVANT-PROPOS Fusionner des groupes de protection sociale… L’ambition était grande ! Beaucoup étaient dubitatifs quant à la réussite d’une telle entreprise. D’autant que le spectacle, la presse, l’audiovisuel et la communication, les secteurs (dont la retraite, la prévoyance et la santé) placés sous la responsabilité du groupe Audiens, présentent des particularités, voire des particularismes, très forts. L’aventure de cette fusion a, bien sûr, duré plusieurs mois, plusieurs années. Pour la première fois en 2007, nous pouvions faire un bilan global de cette fusion, commencée au début du millénaire. C’est sous la forme d’un journal de bord que j’ai voulu raconter l’aventure de cette fusion qui a donné naissance au groupe Audiens. Certes, l’exercice peut paraître artificiel. Pourtant, cette forme s’est imposée à moi lorsque j’ai commencé à rassembler mes notes et documents pour écrire ce livre. En juin et juillet 2007, en effet, tous les éléments étaient là, qui me permettaient de prendre du recul devant le travail accompli. Pendant quelques mois, j’ai imaginé m’être astreint à en faire un bilan quotidien. Une façon de tout poser à plat et de regarder tout ce qui avait été fait, quels étaient les résultats de nos efforts, collectifs et individuels, où nous en étions, et comment nous avions parcouru tout ce chemin. C’était aussi une façon de regarder plus loin en arrière – sans doute pour mieux aborder l’avenir… Et de faire un voyage dans l’histoire de la protection sociale des artistes et des journalistes. Bref, de prendre conscience de nos racines.
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Ce journal de bord me permet aussi de rendre hommage à tous les collaborateurs d’Audiens, à tous ceux qui ont travaillé à la réussite de ce projet. Et pas seulement en les remerciant collectivement, dans une préface anonyme et vague. Mais en citant leur travail, en rappelant les projets particuliers de certains, en saluant les efforts d’autres, en signalant aussi les difficultés, les déceptions et en applaudissant aux succès individuels et collectifs. Car la naissance d’Audiens a été avant tout une entreprise humaine et s’adressant à des hommes et des femmes. Si les collaborateurs d’Audiens se sont impliqués sans compter dans cette fusion, ce journal de bord est aussi l’occasion pour moi de rendre hommage aux personnalités de la protection sociale qui nous ont accompagnés dans cette entreprise. Il en est quatre à qui je souhaite témoigner ma reconnaissance et mon admiration : Jean-Louis Girodot, Jean Voirin, Jean-Michel Garrigues et Jean-François Ropert. Ce sont eux qui, en tant que respectivement président, premier vice-président et vice-présidents du Conseil d’administration d’Audiens, ont eu un rôle d’observation et de conseil aussi fondamental qu’efficace. Pour eux, la fusion des groupes de protection sociale du spectacle, de l’audiovisuel, de la presse et de la communication comporte une dimension qui place Audiens à part : le nouveau groupe permet en effet aujourd’hui d’offrir à ses assurés des qualités de services que chaque groupe fondateur ne pouvait proposer seul. Jean-François Ropert résume ainsi la naissance d’Audiens : « Il ne faut pas comprendre le terme fusion comme une concentration ou une croissance exogène, au sens où on l’entend dans le cadre de l’économie de marché… La réunion de ces groupes, la politique menée et la gestion humaine ont permis, au moyen d’une meilleure productivité, d’élargir l’offre sociale aux adhérents (entreprises et salariés). Les
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enquêtes menées auprès de ceux-ci révèlent une satisfaction unanime. Ce qui conforte le travail effectué par l’ensemble des services du groupe. C’est une réussite, et plus rapide qu’on pouvait l'imaginer. Pour Audiens, c’est l’intérêt des adhérents qui prime. » Et il conclut : « Audiens est ce qu’on peut appeler une exception culturelle… » Mais c’est Jean Courboulay, directeur général du GRISS jusqu’en 1998, qui a été la figure tutélaire de cette fusion et c’est à lui que je veux rendre ici un hommage particulier. Devançant les futures décisions des Fédérations AGIRCARRCO et dans un souci de rationalisation et d’efficacité, Jean Courboulay réalisa la fusion des trois caisses ARRCO des professions du spectacle le 1er janvier 1989. Au sein du GRISS – le groupe de protection sociale des artistes créé en 1975, le premier groupe de gestion centralisée –, il y avait déjà une caisse AGIRC et une caisse ARRCO. Les professions du spectacle avaient établi les bases essentielles d’un regroupement. En 1992 et 1993, il entama les premières discussions avec Bellini (le groupe de protection sociale de la presse et des journalistes) autour de l’informatique, autre élément incontournable pour réussir un rapprochement. Le GRISS et Bellini devaient en effet absolument se moderniser. Mais dans un premier temps, aucun accord ne fut trouvé. « La direction de Bellini, très indépendante, savait très bien qu’une informatique commune allait précipiter le rapprochement, même si celui-ci semblait inéluctable », m’a confié Jean Courboulay. Pour lui, Audiens aurait pu naître à cette époque, si le contexte avait été plus calme. Il est persuadé que le « dossier Gutenberg » (groupe de protection sociale des ouvriers et des employés de la presse parisienne) aurait été réglé dans la foulée. L’histoire a finalement rattrapé tout le monde. L’occasion manquée de la signature d’un premier accord a néanmoins permis de créer CIGMA, le Centre informatique
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GRISS-Magdebourg. À ce titre, Jean Courboulay ne manque pas de rendre hommage à Marc Arnaud, alors directeur général du groupe Magdebourg. Il fut selon lui le seul confrère suffisamment pragmatique et désintéressé pour considérer qu’une collaboration avec le GRISS serait enrichissante. Afin que Magdebourg ne puisse être taxé de volonté d’« hégémonie », il fut décidé de créer une structure autonome préparant l’avenir d’une plateforme informatique commune. Les faits prouvent la réussite de cette initiative, dont Jean Courboulay est particulièrement fier. Grâce à Jean Courboulay, ardent défenseur de la négociation, les droits à la retraite des artistes doublèrent. Grâce à lui, les catcheurs, les boxeurs et les toréadors furent reconnus par le monde du spectacle comme faisant partie des leurs, et purent bénéficier d’une retraite complémentaire. Il obtint également la gestion des droits à la retraite des mannequins. Parmi les faits les plus importants de sa direction, que ce soit sur le plan humain ou social, il y eut la création de Cordia, lieu de vie adapté pour un séjour de « répit » destiné aux personnes atteintes du virus du sida. Cette création, unanimement approuvée par les conseils d’administration, est née suite à une rencontre entre l’aumônier du spectacle et Jean Courboulay. C’est également sous sa direction que fut construite la résidence Rachel au Cannet, à deux pas de Cannes, permettant l’accueil de nos ressortissants pour des séjours résidentiels. C’est enfin à lui que nous devons la possibilité d’assister au Festival de Cannes, afin de faire connaître aux congressistes l’activité de nos institutions de protection sociale, dans leur intérêt et dans celui de leurs familles. L’avenir d’Audiens reste encore à écrire. Mais une chose est certaine : l’aventure humaine continue et c’est ensemble que nous l’aborderons.
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