A comme amour recueil 10 james perroux 01 01 2016

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www.jamespx.com Image de couverture : Jaya Suberg - James Perroux

A comme Amour Poèmes Recueil 10

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A comme Amour Poèmes recueil 10 2015


Préfaces Cerner à quel genre poétique appartient l'univers de James Px., le rattacher à une école qui serait peut-être proche du surréalisme serait être réducteur et injuste. Le talent poétique de James est de nous amener à la frontière de l'invisible, dont il est un explorateur enivré, « D'un monde étrange dans lequel il se sent bien. » (Dixit l'auteur). Le poème café est un remarquable exemple de cette dérive de mots dans un imaginaire fastueux, où les métaphores défilent, paysages fous où le feu côtoie la neige, les océans les nuages et l'ivresse nait sous nos yeux, inoubliable alcool de mots qui pénètre dans nos corps, par l'incantation voluptueuse de tous nos sens. Il y a cependant un fil conducteur entre tous ces poèmes, une trame où l'on retrouve sans cesse abordés les thèmes de l'amour, de l'imaginaire, de l'enfance et cette indestructible neige qui hante ses poèmes et jalonne les voyages de sa propre vie. Ne passez pas à côté de cet univers si riche qui nourrira votre imaginaire au point de vous donner l'envie de devenir l'artiste de votre propre œuvre. Elisabeth Mesner

Lectrice assidue de ses textes, je n’hésite pas à le qualifier d’auteur aérien tant il embrasse tous les thèmes. Un paysage, un regard, un parfum, un mot…. Tout devient prétexte à l’écriture et la banalité se trouve transfigurée sous sa plume car James fait se juxtaposer des réalités même diamétralement opposées. Pour le lecteur c’est la naissance d’images plus que surprenantes et on se laisse aisément emporter par son style. Nadine Tabère


À propos de ma poésie La poésie est dans mon corps Né quelque part en Savoie, j’habite désormais dans le Var. Ces espaces de liberté comme la montagne et la mer, comme ses éléments naturels la neige, le sable, le soleil, le vent, le froid, la chaleur, la forêt, l'herbe et les fleurs, comme la couleur et la lumière m’ont nourri abondement les yeux et le cœur... J’ai fini par attraper un virus, celui de dessiner et d'écrire partout et n'importe où pendant mes heures perdues et trouvées. Lecteur, je vais vous faire une confidence, comme j'ai du mal à gérer ma ponctuation lorsque j’écris de la poésie, je n'en mets pas. Je me dis souvent à l’oreille, qu’un texte c’est comme une peinture, je ne dois pas le figer dans un cadre mais lui offrir une évasion expressionniste voir surréaliste ; où vous, lecteur, vous vous sentirez presque à la maison et son interprétation évoluerait selon votre nature psychique et sentimentale du moment. Je crois que le son, l'harmonie, le rythme et le sens du texte doivent être libres d’interprétation ! Il y a aussi pour moi le côté esthétique du texte qui est primordial et la ponctuation ne lui va pas ! Je parle pour mes poésies et non pas de ma prose et de mes nouvelles. C'est comme pour les rimes, souvent je reste dans un état de grâce, de transe et je me laisse emporter… J’oublie volontairement la mécanique comme seul pouvoir ; ce pouvoir « d’école classique » me coupe souvent l’herbe sous le pied et me fait perdre l’équilibre ! Et c'est dans mon équilibre musical et de sincérité brute que j'essaie de transcrire mon âme en conciliant l’intellect et la sensibilité, l’intuition et le calcul, la métaphore et le figuratif. Bien que j’aie une grande compassion à l’égard de l'homme, je ne perds pas de dévoiler mes confidences personnelles. Je suis un homme avec ses passions, ses désillusions, ses amours, ses rêves et ses peines.


On imagine on échafaude on théorise Et puis il faut confronter tout cela à la réalité C'est à ce moment-là que les poètes bâtissent des révolutions S'accrochent à la muse de chair ou d'air Presque tous les poètes en ont besoin Des révolutions tout droit sorties des laboratoires Que se passera-t-il demain Pour le savoir vivons l’expérience d'une révolution Choisissons la nôtre et ouvrons les portes La poésie est une suspension qui éclaire le monde

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« Le temps d'écrire comme le temps d'aimer accroît le temps de vivre. »


Mille et une mains L'aube morbide du pêcheur illicite Sécrète des rêves lymphatiques Rien ne se dissipe Au sain de sa nécromancie La mer sème ses imbroglios Sans antinomie Pour essayer de nommer et définir Ses innombrables radeaux de la méduse Je garde cette strophe Proche d'un réseau filaire agréé Odieux et anthropophage Ce dépeçage d'âmes innocentes De la misère et de la guerre Faute de trop bien saisir ou par ignorance Je n'ai rien sauvé ni effacé de ce crâne Comme l'horreur de ses heures assassines Qui l'animent et me poursuivent Le thon rouge a disparu Mais la mer a conservé son sang Comme les mains du migrant Brûlées par le sel Les embarcations fantômes Au bord du rivage Des rescapés affolés s'agrippent à la vie De la nuit des mains se tendent Et les hissent vers la terre ferme -1-


Pour ne pas gracier Je me garderai juste ces mots Entassée comme une sardine en boîte Une lumière infantile m'est apparue M'a souri et serré si fort la main Qu'elle me réclame encore sa liberté Comme ses mille et une mains Méditerranéennes

Amativité Vestige kilométrique et aérien Loin de ce monde J'embrasse le soleil Aux temples des sphères -2-


Et à cet instant j'aimerais sentir Des papillons dans le ventre Avant de repartir sur mes brumes Avec mes ébauches cerfs-volants Je suis là Pour te peindre notre histoire Celle qui n'est pas écrite Amativité Je brûle de l'espoir Que mon cœur survivant S'heurte encore à toi Et me bouleverse Soyons extravagant Faisons-nous plaisir Malgré les interdits Touchons les étoiles Soyons dément Arrêtons de réfléchir Malgré nos hypogées Exhumons nos faiblesses Et prenons la première Invitation à l'ivresse Dans mon palais d'arcanes Où mes batistes immaculées Baisent tes nuées En murmure Qui se détachent et joignent Mes entrailles Au pays des chefs-d'œuvre

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Smartphone Me voilà vraiment dans la caste Des manchots pygmées Sur l'onde cannibale Celle qui bouffe nos heures creuses Et désosse les pleines Alors face à ce nouveau né Adopté et baptisé Par l'inertie et le peuple Dois-je rester éveillé ou fiévreux Pour vous dire Que j'ai longtemps hésité à l'abandonner Pour venir vous voir Je ne sais pas faire grand chose Juste jongler avec les mots Imposés par ce parfum de Violette Sans doute comme vous À la différence Que je me méfie encore De moi-même De ma propre vérité De la bonté de mes actes Dans un monde en perpétuelle mutation À jamais J'ai décelé tout ce que j'aime Et tout ce que je déteste L'amour l’oubli La justice l’injustice -4-


Une rose ses épines Un mot tendre des cacophonies Un monde virtuel Où chacun amène Ses joies ses peines Ses oui ses non Où chaque pixel est édifiant Criminel ou passionnant

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Affect Les faisceaux de la vie Sont des longues caravanes Et réfléchissent des formes étranges Aussi violentes qu'inattendues Comme lorsque nous nous approchons d'un désert De larmes ou de rires Leurs ombres parfois nous échappent Pour mieux nous émouvoir Voilà l'une d'entre elle L'essentielle Qui à besoin de tendresse Pour sortir de son îlot central Et quitter le labyrinthe infernal Au point du jour Je l'ai serré dans mes bras Et campé mon amour Sur le gris de ses lumières Bonheur exhumé Il s'est illuminé Et m'a déclaré à nouveau sa flamme Celle que je n'apercevais plus

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Mon prénom se prononce djèms Comme une rangée de fourmis La misère balistique Parcourt les abîmes d'une contrée Opulente et insolente L'urgence élue aveugle s'interrogerait Ma pensée tendue Aussi modeste qu'elle puisse être Semble participer à la dignité de son clan Dont les antécédents ont réussi à répondre En même temps Aux exigences matérielles de ses enfants Et à leurs besoins spirituels profonds Dans l'atelier des senteurs se mêlent Celles des mots de la mémoire Vers qui je lance ce poème Est-ce à quelqu'un de précis Ou juste à ceux qui passeront par ici Est-ce de l'amour entre mes murs Ou la mort qui conduit mon récit Cédez-moi ne penser à rien Amour silencieux amour secret

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Des os pilant Un combat honorable Voir gracieux Est un combat fidèle à ses fantasmes Un adage prêt pour l'écobuage Il est temps de couper les branches mortes Dans l'importance du moment présent Et de recoller à l'endroit Toutes ses feuilles Délavées à huit-clos par l'obscurantisme Soyons curieux Mais n'oublions pas qui nous sommes Noir rouge ou vert Peu importe Le fruit de mes idées Avant que le monde devienne noble Ma laïcité recueillera Toutes ses feuilles échouées Dans le respect de chacune d'elles Et leur transmettra le goût À la citoyenneté responsable Soyons solidaire Mais n'oublions pas qui elles sont Et qu'il existe Des bons et des méchants Le beau et le laid le réel et l'irréel Le vrai et le faux le certain et l'aléatoire Tout s'oppose en permanence -8-


Candide a rendu visite à Cunégonde En scooter en plein tremblement de terre Moi l'optimiste M'est-il arrivé de mentir par amour Soyez fou Mais n'oubliez pas qui vous êtes À priori oui je sais ce n'est pas héroïque Je mens très mal Ou je suis franc et fuis L'amour est-il ridicule Lorsqu'il est exceptionnel et sacré Ne le banalise pas ma poule Et qu'il nous fasse à la fois Rire et peur Les confettis sont prêts à être lancés Loin du pot de fer comme de terre

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Le patriote hédoniste Ne cherchez pas À mettre un essuie-tout Sur les fesses d'une cochonne Elle ne vous donnera pas Un meilleur caprice des dieux Ou un avatar plus tendre Le savez-vous Chez moi une jeune femme N'a nul besoin d'une lanière Pour étudier la musique Le chant la danse La poésie Et même les arts de l'amour Et j'aperçois sur le coton du ciel Olympia gonfler son voile Pour ne pas s'écraser sur la toile D'Eugène Delacroix Et voilà la fée qui mène À la baguette ses nibards Pour secouer la djellaba D'un barbu aux idées rasoirs Sans mousse ni zoo de Cologne Mais où est passé son chimpanzé La France n'est pas un bordel Ni un cirque soumis au clown blanc Ni un harem où les femmes - 10 -


De gré ou de force Deviennent les odalisques De quelques cochons sauvages Qui ne se soumettent pas Aux lois de la république Mais aux encres sacrées Où battre sa femme avec grâce Est une violence honorable Pour lui indiquer le bon chemin Où prêcher le décalage horaire Est un voyage vers le djihad Et le paradis éternel Où radicaliser même les navets Pour les soumettre à la cantine À bon port chez sainte Geneviève Est lu et approuvé Par la genèse du tout puissant Convertissez les tous Et vous aurez des cornes de gazelles Au pied du portail du jugement dernier Après le premier dimanche de Pâques De part et d'autre des lourdes portes De Notre-Dame de Paris Je reprends mon souffle Accompagné des douze apôtres Dont je ne connais pas Les numéros de téléphone Pour vous rappelez que mes bras Se tendent vers vous et ne céderons pas Tant qu'un effort substantiel - 11 -


Du ciel vers la terre ferme N'apparaît pas dans mon assiette Et n'ayez pas peur de Quasimodo Nous ne sommes plus au Moyen Âge Le patriote hédoniste N'est pas un filigrane Ici tous les Hommes naissent égaux

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Vers un premier voyage La beauté est souvent délaissée Sous nos yeux préoccupés Par des orages de laid Qui débordent sans cesse sur le toit du monde Lâchons prise à son sein Et purifions-nous Par un sentiment ineffable Au travers de la corvée du poète Éternité est l'anagramme d'étreinte Comme Marine° ranime Nos neuf cœurs d'anges sur l'océan du vide Rien ne commence sans les êtres de lumière Rien ne dure éternellement sans amour Et me voilà dans la ruche Des âmes incertaines Qui fréquentent la grande messe poésie Premier vers première émotion Premier coup de foudre première illusion Premier nuage première pluie Avant mon initiation je fus en colère Envers la terre entière Comme le ru sous mes pieds En quelque seconde Se transforme en torrent J'eus construit alors un énième pont Un pont imaginaire envers et contre tout Où d'innombrables beautés s'échouèrent - 13 -


Sur mes berges mordues et passionnées Un A comme Amour fut né Sur la fin débarquera un lit de fourmis Je vous vois venir Je ne veux pas un wagon d'honneur Des honneurs en croix C'est comme avec les hémorroïdes N'importe quel arrière train peut en avoir Ne vulgarisons pas l'art Laissons l'immuable beauté nous servir Sans forcer le trait ni tuer la mine Dernier vers dernier sourire Dernier repas dernier baisé Première mort premier voyage

° Marine Laurent poétesse contemporaine

Parce que j’ai de la chance Parce que c'est toi Parce que c'est moi - 14 -


Qui sais encore lire L'enthousiasme sur tes lèvres Écouter et saisir Un plaidoyer ou un cri Je resterai toujours éveillé À l’aube de tes fables De ton affection Sur les bords de mes failles Accroché à l’arbre de vie Je continuerai malgré la foule Bien née et pensante Qui ne s’intéresse plus Qu’aux damnés de la terre Par calcul et démagogie À caresser les confessions de son écorce À assimiler l’écho de son feuillage À chérir la volupté de ses branches Toute cette hospitalité vivante Qui me sert chaque jour À embrasser l'avenir L'amour m’efface plus de chagrin à l’esprit Qu'au visage car le temps ne se gomme pas Parce que je suis humain Parce que sans toi Je ne suis qu’un mirage Et lorsque mon corps se dérobera Ma tête s’enflammera Parce que c'est toi Parce que j’ai de la chance - 15 -


Que reste-t-il Les traits de plus en plus sombres Le glacier laisse glisser son sac plein de terre Et ses larmes au pied de son lit J’ai tant capturé la beauté Que mes poèmes en sont pleinement gorgés Combien de temps pourrai-je être un rempart Sur le parfum du passé Je ne parlerai plus jamais à Dieu Pauvre et blanc Pour ne pas me trahir encore une fois Avec les yeux de mon enfance Je déchire le tableau noir Et reste assis à admirer le paysage Osant à peine respirer Comme un animal blessé Souvenir j’ai dû te tuer Tu es mort avant que j’en ai eu le temps

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Elle Dans le char de la lune C'est une course d'un bout du champ à l'autre Un cache-cœur couvert d'un papillon jasmin À la frontière fugace et émouvante C'est elle à l'habilité pacifique Aimantée par mes vers candides Un elle et moi sous un toit translucide Sur le grand berceau du cosmos C'est le baiser d'un tendre nuage Un baiser baigné de miroirs D'un visage à la chevelure d'ange C'est elle étendue dans mon refuge sauvage Lovée au sein de ma peinture fauve Elle sur la peau de la cheminée Sur le grand sarcophage éthylique C'est la foudre d'un tendre orage Une foudre loin d'être oubliée Elle n'est pas endormie elle est réveillée Et son soupir dans l'obscurité Comme le vol d'une chauve souris Ondule dans l'air assoiffé Dans les rameaux du marbre C'est sa voix qui suscite jusque dans la nuit Un météore de lèvres voyageuses Entre les pôles et les plaines Loin de l'aubépine et des orties Embaumé de l'encens des mémoires Un elle et moi sur les plumes qui s'enlacent - 17 -


À bout de souffle Quand mon corps se dissout Dans la métamorphose Quand je perds mes limites En rencontrant un autre Je meurs me décompose Pour renaître ailleurs Plus doux plus musical Dans la langue de personne J'aime l'être qui semble continuer À exister en traversant des obstacles Ce qui passe et persiste malgré tout Ce qui peut être oppressant ou museler Il a encore deux murs à franchir Le ciel d'orient est en flamme Il n'est pas né pour être crucifié Être le jouet d'un dogme exacerbé Où est son blanc-seing Pour écrire sa constitution La fugue l'a traîné partout à l'étranger Au clair de lune du grand pain blanc Dans la neige Il cherche la vérité Dans la solitude Elle lui est affectée Peut-il abandonner les toits de sa tribu Il a encore deux montagnes à escalader Dans la fange d'un monde sans pitié - 18 -


Il a vu de la lumière et il est rentré Par la porte d'un service résigné Bâtie de paille anthracite Inscrit liberté égalité fraternité Ne vous trompez pas Entre sa personnalité et son attitude Sa personnalité est qui il est Et son attitude Dépend de qui vous êtes Allons endormez-vous Il est beau et intelligent Il a encore deux étages à séduire La diplomatie l'a renvoyé chez lui Prétexte publicitaire Trop jeune trop vieux trop typé La vache qui rit a de beaux jours Sous les mamelles de la république Il vient nous le confirmer Au seuil d'un dernier rêve Sur les draps de la mariée Les pieds en sang Ne restez pas sans vie Comme un corps mort après un massacre Au milieu de murs ruinés et noircis Il a encore deux enfants à sauver

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Gamin Gamin J'ai rêvé d'être créateur d'unetelle Et si j'ai quitté la neige qui m'a élevé J'en ai gardé sa pureté Aussi je viens déposer sur tes os Ses flocons doux ses flocons d'amour Homme L'esprit scarifié La gerbe aux bords des lèvres Je suis à la recherche de l'île des assassins Pour les tuer avant d'être dévoré Par les innocents qui l'habitent Je me sentirai libéré Je me sentirai l'homme Que mes yeux d'enfant ont espéré rencontrer Qu'est-ce qu'un poète Un fantôme un dissident Une balance Et si je n'ai jamais prié J'ai souvent écrit et crié Pour subjuguer et dénoncer Soudain tout bascule Par-delà une lumière inchangée Une improbable rencontre Me bouleverse et me confirme L'horreur qui s'agite comme une charogne - 20 -


Sur un morceau de viande J'ai douté J'ai pleuré Je ne sais pas combien de temps Je ne sais plus Suffisamment pour saigner mes vers Comment des hommes aujourd'hui Peuvent crucifier un gamin Parce qu'il est chrétien Je ne sais pas Dans l'instant Je regarde le mien Il est assis Regarde un dessin animé Il rit Et je me dis Putain Si la poésie est une suspension qui éclaire le monde Que dois-je lui dire Que dois-je entreprendre Je sais Chacun de nous devrait être L'un de ses filaments Car le noir est toujours là Un noir d'une profonde inconscience Un noir absolu vide de sentiments À des années-lumière De celui de Pierre Soulage Qui me fascine tant Le soleil se couche seul avec mes vertiges - 21 -


Je n'ai plus la force de continuer à écrire Mon ventre est un bain d'acide Et sur le toit les rats battent les tuiles Je suinterai la culpabilité Tant la honte de mon esprit Reflétera ce gosse sur ma chair Parce qu'il a traversé le temps Comme moi Avec légèreté et grâce Lorsque la clarté du ciel s'enfuit Pour le condamner Alors que mes rêves ont salué Toutes les délicatesses du monde Gamin Mon arme est prête Et mes larmes te suivront Tout mon corps sera un corps mort Mais ma poésie ne s'assombrira pas Ni se taira Comme la nuit des poètes assassinés

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Juste pour me rappeler Tandis que ma plume Est à la déchirure Loin de la lune De la route de l'épice Je suis encore à essayer De comprendre la recette De ce que j'ai commencé à saisir L'amour fou Serais-je un souvenir Accolé à ses brindilles Juste pour me rappeler Tout ce qui m'a attaché Un parfum Étalé sur ses seins Juste pour me rappeler Tout ce qui m'a enivré Tandis que mes lèvres S'éternisent sur l'opacité Les siennes se sont soudées Je dois être mal très mal Qu'est-ce qui t’as rendu malheureuse Ouvre-moi la porte Ne te cache pas à la lumière Tu vas habiller l'air clandestin Serais-je un soleil Calé sur ses joues Juste pour me rappeler Tout ce qui m'a brûlé - 23 -


Une nuit Peinte sur ses rêves Juste pour me rappeler Tout ce qui m'a pigmenté Tandis qu'elle se promène seule Dépossédée et obscure J'ai perdu son regard dans ma vie Mes heures sont mortes Parce que je les vis seul Je leur offre une sépulture Derrière chaque poésie Devant l'arbre à papillon Serais-je une fleur Greffée sur ses hanches Juste pour me rappeler Tout ce qui m'a élevé Une racine Poussée sur ses pensées Juste pour me rappeler Tout ce qui m'a enterré

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In situ Des milliers de corps esseulés Sont disséminés Au-delà du quai des brumes C’est pourquoi Il est impossible de les compter Sûrement À fleur de peau Ils s’efforcent de survivre Tel un lichen Sur une vieille pierre abandonnée Parfois L’un d’entre eux Brise son quartz Qui le réfléchit et le terrorise Buvant le sang du précédant Ignorant son trésor Au cœur d’un pays déserté Le silence s'intensifie Est lent à se libérer Comme dans une suspension D'une lumière qui n'existe pas Soudain une beauté Lui brise le dernier maillon Le doux sel du mot amour L’a sauvé

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Survivance Autour de moi L'homme décline Je ne verrai ni sa soumission Ni le drame La vérité n’existe pas Même dans le chemin des rêves Un tapis en paille de vers Stimule le cul d'une poule Sans pattes ni regard Son œuf à la coque Roule vers le gosier D'un glofish vert anis Qui finira sa course Folle dans l'aileron D'un requin marteau Transgénique et édenté Et voilà un mi-homme mi-robot Qui m'interpelle En langage des signes « Je ne connais pas d'autres noms d’oiseaux Pour définir ce que tu penses Mais je crois que ton avenir Devra se greffer des ailes Pour peindre contre ta peur » Au milieu des fumées La chute d'un corps - 26 -


Transperce ma toile L'écho me crève les tympans Un visage en sang roule à mes pieds Suis-je le dernier homme De l'inéluctable folie

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Dédicace du verbe croire Savoir attendre est un art Je crois lucide et suprême La langueur est à la base de mon succès Comme ma survie en équilibre dorsale Passe par l'humour Je crois fourmillant et innombrable Mais vers quoi l'humain court Pour ne rien attraper Les bras en croix Me croyez-vous si je vous dis en douze pieds Que je n'ai jamais cru en la main suspendue Mais en l'arc tendu vers l'avenir Me croyez-vous si je ne vous dis rien Les bras ballants Que j'écris des trucs plus balaises qu'hier Je crois à ses années foutues À regarder tous ses cons M'enterrer avant l'heure À la carrière éphémère De mon chien de berger Avant que la mienne Tondent tous les iconoclastes De mon champ de mars Je crois qu'il me reste ma propre poésie Heureusement lié à mon assurance Tous risques - 28 -


Qui s'emplit chaque matin D'un nouveau bonus Dieu soit loué chez avis et compagnie Perpétuelle intention qui m'évite un malus Bien que je ne cherche nul appui Sur quelque exemple que ce soit Ma foi est rebelle Sans aucun fondement Flâneur en terre promise Le cul à l'abri des hirondelles Je ne recherche nulle gloire À quoi cela me servirait Je crois à ce que je vois Par le judas d'une eau de toilette Comme un bras d'honneur face à la mort Je crois en un secret Emporté dans la tombe Pour n'emporter que le vrai Faut-il encore savoir qui on est Car j'en suis certain La vie est courte Et seul penser la vie apprend à aimer

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D'un bleu à l'autre Face à la toile bleue J'ai le cœur qui s'épanche Comme une feuille en automne Au bout d'une branche Qu'importe la saison La vie n'a aucun sens Si l'on tremble seul Dans le giron du silence Au fond de l'alcôve J'ai le cœur qui demeure Comme un chronomètre asphyxié Dans ses malheurs Les tuiles injures Tous les murs blancs s'alarment Dix huit marches plus hautes Face à toutes ses larmes Sur ce ring en pierre J'ai le cœur qui se bat Comme un boxeur Livré à un rude combat Mes empreintes bleues N'entendent plus sa voix Même avec la fleur aux lèvres Et dans le froid La nuit porte conseil J'ai le cœur qui s'écrie - 30 -


Comme torturé Par tous ses jours sans un bruit De ce ciel toujours bleu J'attends l'échappée belle Et pèse l'œuf Entre ses mains providentielles Funambule et libre J'ai le cœur qui voyage Comme l'élégie Sauve ce jour de partage Comment sauver Tous ces bleus à mon espérance Dix huit ans plus tard Face à mille défaillances Ce bleu aime l'instant Plusieurs bleus pourront-ils Peut-il aimer la vie entière Ou suffit-il d'un seul D'un seul bleu à l'âme Entre tous ses vœux Je connais la réponse Pour être heureux

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Ana Morphose Tu pousseras ton enfance devant toi Tel sera ton avenir Miroir pénétrable À un moment donné Quelque part L'éloquence éclora parmi tant d'autres Singulière et remarquable Tes yeux ce sont la prémonition de l'amour Et sur les plumes de tes cheveux Ce n'est pas un maigre voyage C'est une tornade interminable Je te chéris comme un refuge C'est toi qu'entre toutes j'aime Douceur immuable

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Un et un font trois Difficile de formuler Ce qui a changé en moi Je vais te prouver encore Qu'au travers le feuillage Des ombres et de la persévérance Il ne faut pas juste se focaliser Sur la pellicule apparente de la vie Un jour tu me diras que je suis fatigué Et je te répondrai j'aime ma fatigue Pour m'abandonner sur tes pentes Sauvages et escarpées Pour appréhender le bleu et les étoiles Avant que mes vieilles pensées Ne caressent l'humus Parmi les anges et les nuages Je ne me suis pas trompé Je t’ai reconnu aussitôt

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Délicatesse où es-tu C'est du mutisme des uns Qu'apparaît cette lente agonie des autres Et si Dieu ne joue pas à la loterie Parfois il joue au con D'ailleurs croit-il en nous Rien ne serait sans son silence Quoi de neuf docteur Es-tu devenu un fervent ayatollah Un brin extrémiste Veux-tu du beurre dans tes épinards Et toi mon ange contre nature Deviens-tu le diable en personne N'est-il pas l'heure de passer à l'autel Et de régler ses comptes Sous la voûte en berceau Dont ses étoiles Meurent plus vite que ses réponses Dans le chant des cigales Sous son turban blanc Au travers ses pierres romanes La soupe populaire me psaume C'est du fanatisme des uns Qu'apparaît cette xénophobie des autres Délicatesse où es-tu Chaque instant recèle sa propre poésie Comme désormais l'horreur

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L'écriture Voilà l'écriture de mes heures lasses Qui s'étoile comme une fleur de pissenlit À la première brise Sur le chant rugueux de la terre Par la beauté d'un dernier baiser Elle démultiplie mon amour Pour supporter l'infini La lecture sans haine d'une hérésie La lecture aveugle d'un monde sans pitié Voilà l'écriture de mes heures lasses Qui s'envole comme un poisson-lune À la surface des océans Sur l'écume des jours de Boris Vian Par la nécessite de survie Elle dénoue mes nœuds Pour libérer l'esprit La lecture sans alphabet d'une île La lecture d'une croyance sans pensée Voilà l'écriture de mes heures lasses Qui s'endort comme les yeux d'un enfant À la vue du marchand de sable Sur le divan où tout est silencieux Par l'au-delà du minimum de bruit Elle séduit le mortel Pour aimer le rêve La lecture sans mémoire d'une vie La lecture vagabonde sans destinée - 35 -


Noblesse du jour Providence N'est-il pas l'heure de s'émouvoir Dans la clarté d'un regard Qui se prolongera Par la promesse d'une nuit d'amour Noblesse du jour Il n'est jamais trop tard Pour s'évanouir Sur les feuilles mortes d’automne Beauté folle Rien ne te manque Rien ne te quitte Cadence Ta douceur limpide Est une mer entière Sans nuages

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Papier bristol Entre le Bristol et l'Élysée Au dernier étage D'un platane haussmannien M'attendent deux feuilles tremblantes De soif et de sueur Deux silhouettes sont sur la même branche Enlacées pour se décoiffer L'arbre est baigné de soleil Je suis sur le palier Au cœur d'une musique douce Je sonne L'orbite dans le judas Le ciel s'ouvre

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Portrait d'automne Se réveiller autrement Elle m'oblige d'écrire dans le noir Ne voulant pas allumer sa veilleuse Je ne sais pas si vous pourrez me lire Ce qui la gêne C'est qu'elle n'a pas l'allure d’une pin-up La Messaline des notes Obstinée sensuelle et comédienne Allongée nue à même le sol Le pouls de son divan A l'extrémité froide Elle écoute de la musique L'œil fiévreux Jetant de courtes flammes Vers l'oiseau de feu Le visage frais émacié Elle éclate l'image Jolie Non Mais photogénique

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Au fil de l’autre Aimer C'est se réjouir Inspiration de chaque instant Sur laquelle nous nous laissons bercer Au fil de l'autre Le bonheur sinon rien Possédée par des démons D'une terre qui penche Autrement elle aime En effeuillant les chrysanthèmes Et regarde le monde après Je me contente de la suivre S’aimer pour aimer l’autre Le plaisir de sentir Derrière soi l'instinct Est comme prendre le chemin De l'évasion éternelle D'acquérir une œuvre d'art Et si un jour le monde la regarde Comme une vache Qui regarde passer le train Je le repeindrai en courant Avec la couleur de l'amour Nous sèmerons toujours

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Vinaigre blanc De la voix du Nord La queue de morue d'un corbeau Peint la nuit à l'envers Et le vieux jour éclate Sous la voûte céleste Il écorche le noir Et les nuances de gris Découvrent le vif du sujet Les tâches rendent les larmes Le vinaigre blanc sous mes yeux Dissout les étoiles Sous la lune en sanglot Il brûle les livres Et les paroles étranglées Détruisent le sens de la vie Les enfants cherchent le cirque Le clown blanc sous mes yeux Coud les rires De la croix du Sud De la boîte à bijou éveillée La raison réhabilite la nuit Et le jour se soulèvera

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L'isthme d'un cannibale L'œil à travers mon chinois S'écoule encore des repas heureux 12h30 toujours en vie Même si les trous de balles Sifflent des conneries au-delà des murs Sous l'abat-jour en feuille de thé Tatouée sur une pleine fleur La fast-food poésie Sèche nos larmes d'automne Sinon un si rien Comme plat du jour Et un glofish glacé En désert pour condamner l'amer Les marrons sont cuits Les carottes aussi J’écoute The Sex Pistols « God save the queen » Relançons la machine Il ne manque pas de graisse Ni animale ni végétale Les abattoirs se réjouissent Les animaux à l'agonie Et le chinois avec ses nouilles Veut du bœuf à la place du chien It's a cooler-looking chicken Sauvons le Français - 41 -


Mon assiette est creuse Remplissons là d'amour C'est un poulet à fière allure Il chante même après la défaite En face de la salle des fêtes C'est l'armistice Où t'as mis mon dentifrice Pour nos dents usées de peu de victoire À la sueur d'un si bémol J'en ai plus Et je pue de la gueule Comme le végétalien qui se l'ait enfilé Entre deux mêlées carnivores Dépensant que c'était du lait de coco 23H59 et des poussières Les singes sont retournés en cage Et les souris dansent Ma pisse d'âne à la scie trouille Me brûle la gorge Je coupe le son L'image m'a tué Avant ma mort douce Merci grand-père Save our souls Let's do it

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Mise à jour nocturne L'illusion dénudée se détache du mur Et se met à danser au milieu de ma vie Bien chaussée bien nourrie bien pensée Je me retranche Observe et écoute S’appellerait-elle Folie Mais elle n'est pas folle Avant de prendre l'air Elle dansait déjà dans le ventre de sa mère S'essouffle-t-elle En me demandant d'étirer sa vie Pour ne pas rester nue Tenter de reconstituer Ce qui n'a pas marché Je n'ai pas d'élastique en deçà de mes mots Alors je lui demande Ironiquement Combien de bombes veut-elle balancer L'air absent Elle me répond Rien de mieux qu’un suicide Pour mieux vivre Je comprends que la vie comme la mort Cohabitent chez toi au même étage Pour te sauver du vide Mais le bonheur n'est pas totalitaire

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Essayons de tarir cette douleur Qui semble dépasser La force de tes ressources S'il t'a fallu t’approcher du gouffre Pour quitter tes démons et tes flous Seule une fouille acharnée de tes ombres Te permettra de rejoindre tes habits de lumières Pour quitter ses nuances de gris Et reprendre l'envie d'être Collecte tes précieuses images Scrute-les à la loupe Note les infimes détails Sollicite tes traces écrites comme virtuelles Croise et vérifie-les sans fin Et danse danse encore Pour dépouiller ton âme chasser l'absence Suis ses mouvements Il ne te restera qu'à désunir tes contraires Le n’importe quoi du sérieux L’utile et l’inutile La vie et la mort Même si l'un est lié à l'autre L'ordonnance doit être respectée Demain douloureusement Tu sortiras des cendres de la nuit Danseras le long de la ligne droite Tracée par les mots que tu viens de lire Et oublieras mon existence

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Bloody Paris J'ignore Quelles tronches peuvent avoir ces AK-47 Dans le ciel noir de Paris Tous ces brûleurs de liberté Je les imagine Sous le trait d'un pauvre type Qui a flingué la vie Parce qu'elle était là Vive et sans lui Ces pourritures m'ont perforé les deux bras Et noyés mes frères avec mon sang If i was a god We'd have to move L'histoire est un perpétuel recommencement Dans le désordre Omaha Beach sous la pluie Les fleurs repoussent Et les croix blanches rappellent Des Bouzigues à même le comptoir Entouré de mes amis Paris brûle-t-il Bataille du pavé des martyrs Victoire des chevaliers des royaumes francs La profondeur d'un Graves Entre Bichat et Alibert Le frisson d'un vrombissement J'entends mon grand-père chialer - 45 -


Boulevard Voltaire L'ivresse d'un feu d'artifice Mes chrysanthèmes résistent Encore du cochon dans la basse-cour Gay de jolies bulles dorées Crache le sang Oasis kamikazes Le petit prince est mort dans le désert Le lâcher-prise absolu d'une nuit Kings of the Kalachnikov Oppressante monstruosité Et drapeau noir Dansent sur de la funk en toutes circonstances L'Aubrac et son apaisante immensité Le fou rire de mes garçons Le hurlement assourdissant des autres Une vierge flottant sur la mer morte Une autre La gorge enfoncée dans le sol du Bataclan L'art sous toutes ses formes Métal hurlant Un piège à rat La lueur d'une bougie Le délire sans limite D'une soirée d'outre-tombe L'odeur d'une bière orpheline Les palpitations de l'inattendu Tant de choses à partager D'horreur absolue Et de beauté assassinée

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Ma tête éclate Je reviens à moi Deux exigences Seulement du vrai Toujours du respect L'art n'a rien à voir avec la morale L'absurdité à tout à voir avec ses ordures Notre sol doit maintenir vivante la vie Si j'étais poète Il faudrait que je remue-méninge Je suis Paris

« Il y a toujours un minimum en soi qui fait son maximum. » - 47 -


Via humanitas Lors d’un voyage nocturne Dans l'au-delà Il y a des nuages plus élevés Et emplis de privilèges Regardons comment ils protègent Certains plus que d'autres Comme la courbe de tes yeux A emprunté le chemin de mon cœur Je laisse le mien À tous ceux qui ne peuvent pas Ou qui ne peuvent plus S’y mêler Sauvons-nous tous Les uns liés aux autres La peur est humaine

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Essai 22h32 L'homme politique bien assis Avant d'aller courir Dans son parc paysager par Le Nôtre A ce don Celui de ne pas voir tout de suite Pour conserver son absolutisme Le mal ronger nos libertés Chaque jour un peu plus Ne pas dire les choses Comme elles doivent être combattues Le jeu de satisfaire sans cesse sa majorité En lui doigtant monts et merveilles Sur un ton solennel A tué Tue Tuera N'est-ce pas à chaque fausse note Que l'homme grandit De Charles Martelle à De Gaulle Parce qu'il a essayé et parfois réussi À franchir l'inimaginable symphonie barbare Même si certains soleils l'encouragent À brûler un peu plus de calories À voir plus loin que son mandat - 49 -


Démocratie où es-tu Ce soir mon visage est si livide Mes veines appellent au secours Et pourtant je suis sain et sauve Et si coupable de n'être qu'un écrivaillon Alors Lorsque Michel Houellebecq met son génie Dans une gerbe ses sept déclarations Sur sa propre tombe Sous l'œil collaborateur de son éditeur Voilà encore un avorton qui prend son cerveau Pour l'empire de la débauche En essayant de baiser blanche neige Dans d'autres temps Le duel finissait mal Comme le roitelet sur son siège Ne peut pas jouer sans cesse Avec l'argent de la princesse Sans jamais la faire jouir Un jour il va falloir en tirer les leçons Le peuple n'a plus la guillotine Elle est morte un jour de septembre Le jour de ma rentrée en sixième Dans l'insouciance qui caractérisait ces années Au temps où le salaud avait un code d'honneur Celui d'épargner les enfants et les vieillards Un temps où la culture faisait de l'homme Autre chose qu'un accident de la nature - 50 -


Comme a écrit Tadeusz Rozewicz « La poésie de nos jours est une lutte pour respirer » Cette phrase ne met plus étrangère Et si proche de mon cœur Mais ce soir Est-il encore possible d'écrire sur l'amour Mon combat commence là Où la lumière n'a pas de frontière Là où la vérité n'a pas besoin d'un sceau Pour remplir le monde d'égalité L'homme libre a le don De voir tout de suite Où il souhaite mourir Et je l'aperçois au bout de la nuit Là où j'attendrai mes amours

« Tout est beau en poésie... Si l'on sait lire les pensées de l'auteur. » - 51 -


À-coups Il y a le coup de foudre Il m'a toujours pris par surprise Au sommet de l’arbre Sans savoir pourquoi Un nuage me caresse l’esprit J’aime ce monde Où je viens donner la vie Une incroyable coïncidence Seul Dieu n'a besoin de rien L'amour est plus fort que la mort Comme l'obscurité nous envahi À cette époque de l'année Et comme tout devient évident Tu n'es plus invisible Même pas sous la neige Même pas sous la terre Il y a le coup de cœur À l’extrême droite du cortège Un membre errant au carrefour Est recousu par un chirurgien De peau étrangère Ses artères refleurissent Et parfument l’horizon L'indifférence se met à espérer Ne me donne rien La raison est plus forte que la haine

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Peu importe le nombre de fois Où je me suis chuchoté Que je devais être sincère J'ai du mal à rester debout Et faire face à mes peurs J'image comme vous Il y a le coup de grâce À la merci d’un tribunal fantoche Sans aucune piété La voix hurle son innocence Elle ignore où elle mourra Un salopard sépare sa tête de son être Avec son sabre moyenâgeux La foule masculine jubile Elle aimait juste un autre homme La barbarie est plus forte que l'amour Maintenant tu nous manques tellement Chaque matin où je me réveille Mon Dieu c'est la même chose Il n'y a rien de plus dur Il n'y a rien de plus sombre Je condamnerai cette folie pour toi Il y a le coup de sang C'est à nous d'être les garants Je me rappelle de Dawa Le cauchemar prémonitoire d'un côté Et l'invitation allégorique de l'autre Pour convertir tous les chemins - 53 -


Toute la ruse est nécessaire Pour que l'acte ne reste pas un fantasme La réalité est plus forte que la fiction Alors je me demande où tu es Parce que nous avons besoin de toi Je ne le redemanderai pas Parce que je sais Qu'il n'y a rien qu'on puisse faire Maintenant construisons demain

« La poésie est un rempart contre les forces de l’insensibilité et l’abrutissement. » - 54 -


Désir Chair étrange attends-moi là Où tes petites curieuses m'ont murmuré Ne fuis pas les plaisirs de mon balcon Syndrome étourdi Viens nous rejoindre Au sommet de la palme dorée Sans plus d’attache sous tes pieds Que la terre dans l’univers À l'heure imminente Tu entreverras la libellule Ne craignant ni la luxure ni l'inconnu Je m'empresse d'embrasser l'ombre Poursuivie par mes vives pensées À la corne du flambeau Je m'enflamme Et m'incinère Avec des battements interminables Jusqu'au bord du gouffre Et au hurlement de la vague Audible qu'à l'instant de l'amour Comme une respiration profonde Dont sa beauté jamais ne se consumera Je perds mon silence

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Morosité atmosphérique Tout s’évapore Et tout demeure Mais ma bataille est d’évaporer D'évaporer tous ses nuages Ses nuages noirs de l’atmosphère Je m’y perds Je m’y déchire Je m’y agrippe Avec l'espoir De me réveiller De ce cauchemar présent Propre à engraisser Les pires névroses de mes convives Et si j’embrasse l’air Mon lyrisme De ce vocabulaire Sombre comme coloré Sur ses îles Ethernet Où le pire n’est jamais sûr Sur le trottoir d'en face Où la mort n'est pas la mienne C’est en m’acharnant À multiplier mes points de vue Pour dénoncer le règne des imbéciles Et les empreintes indélébiles De la sale guerre des idées Avec cette conviction - 56 -


À la fois terrible et optimiste Qui nourrit mon message Ce qu’il faut de clichés L’allure d’une tragédie Où tout le monde a ses raisons Les démons comme les anges Je m’y mélange Je m’y défends Je m’y endors Regardons Couler la vie entre la mort Elle n'est pas ce long fleuve tranquille Tant rêvé Car l’homme est son propre poison Tout disparaît Et tout demeure Mais ma libellule est de disparaître De disparaître en traçant l'amour L'amour dans le ciel

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Carte blanche Dès que je partage une pensée Avec quelqu'un qui sait écouter J'entends tout Même le silence Mais ce qui d’une déclaration Se démontre d’emblée N'est pas toujours la vérité Ainsi s'en va en campagne L'œuvre vérité Celle qui dénonce l'animosité Annonce la délicatesse Par sa puissance immédiate Elle ne peut se confondre Avec un point de vue sauvage À commencer par ses vautours Qui survolent la maison en bois brûlé Sombre Comme ses yeux qui m'attendent écarquillés Où l’apparent avilissement N’est pas une simple déchéance De l’être souffrant de solitude Cet esprit sévèrement isolé Indigné par le réel Est au contraire interpellé Comme une déclaration Vaste et vigoureuse La carte blanche m’apparaît

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De l'esprit de l'autre Et de ses génomes extrêmes C’est l’excès de vérité absolue Qui enjambe la beauté Pour aller au sublime Oui je l'aime et je ne le dis pas Ici ou ailleurs Je lui offre mon cœur Elle le réanimera Au-delà de la raison Souvent je me dis ne pas savoir où je vais En commençant un poème Mais je sais que je vais la rejoindre En cultivant sa propre absence Je lui crée l'alcôve Ce geste initial Aventuré Suivi de confessions et de rehauts contraires Pour attirer son corps De l'étreinte Se dégagera bientôt un thorax Béance de la chair à panser Ou à célébrer en l'état À aimer comme il sera La vérité comme l'amour Nous rendra libre Là-bas dans la maison en bois brûlé Ardente Comme ses bras qui m'enlacent Ainsi s'en va la carte blanche - 59 -


Et cetera L’histoire blonde est une folie élevée Au début du XXIe siècle Dressé au bord d’une romantique chasse d’eau S’inspirant d’un indice céphalique arriéré D’un espace commun à l’espace vital L’aubergine de l’espèce est dans le pré Sous le temple de la roue du soleil Où les quatre cents fromages dégoulinent Sur la place de la république On est minuscules On descend tous de la même molécule Aux larmes et cetera Aux larmes et cetera Ne brandit-elle pas son nombril Face à l’île de l’amour Qui regarde son vernis Se craqueler de toute part On ne va pas se mentir Mes idées nocturnes fixent le présent Dans l'eau glacée d'une cocotte minute Les poches pleines de rêves Ma campagne finira-t-elle En daube provençale Sans olives ni feuilles de laurier On est minuscules On descend tous de la même molécule Aux armes et cetera Aux armes et cetera - 60 -


J'écris avec un verre de vin à la main Sans sulfite ni arôme synthétique Putain l’aubergine est blonde Et saoule mon raisin Grec Ai-je le droit au bonheur En noyant le front de mon clavier Dans une énième prose iconoclaste Comme Jack Kérouac Sur le banc des spontanés On est minuscules On descend tous de la même molécule Aux drames et cetera Aux drames et cetera Je suis dans ma bulle Jamais loin de mon nid douillet Au milieu d'un grand espace Et baise l'amertume de tous ses grabataires Qui surnagent dans l'amphithéâtre des poilus Il n'est jamais trop tard pour éclore Sans pour autant tourner le dos À l'amour à la gourmandise Aux valeurs et à la patrie Un jour qui passe ne revient pas L’aubergine blonde est sur le trône Et moi je prends un Smecta Aux larmes et cetera Aux armes et cetera Aux drames et cetera et cetera

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Nuit Je n'écris plus Et je voudrais m'éteindre Comme la petite lumière bleue De mon portable Je voyage sans wifi Allongé avec ma plume automatique Calepin ouvert La douceur de la nuit m'appelle Je n'aime pas la voix de son silence Elle m'habite Je vis sans vivre en moi D'un côté elle naît De l'autre elle meurt La terre est un labyrinthe Comme ses spirales chromées Qui retiennent mes mots Ils voyagent comment On ne sera jamais vraiment Je n'aime pas les pas de son absence Il aurait suffi d'un baiser Pour qu'elle m'entende

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D'un miroir à l'autre L'oiseau avait repris ce qu’il aimait Et profité de ses années d'insouciances Avant qu'il ne vive celles des extrêmes Au pied de la montagne Où en maître L'humus jouait à la courte paille Et se nourrissait De toutes ses batailles contagieuses Pour empoisonner dès l'aube Les dernières fleurs De là naîtra Le crime de l'indifférence Soleil couchant Quelques survivantes cherchèrent l'antidote Pour l’égalité des chances Où le pot accueillerait une terre Anthropologique et vertueuse L'Homme a ce désir immense de fleurs Dans la main de l’autre Douce et entraînante Égalité cultivée aujourd'hui Par tant d’intellectuel manchot Moi qui ne suis qu’un rêveur Les orteils dans la glaise Le crâne dans le cyclone - 63 -


Je ne suis pas encore assez fané Pour attendre sagement les pluies acides Écouter la cacophonie d'une vieille cloche Suspendue à son fouet De confettis bleus marines Si nous restons attentifs Du miroir de l'apesanteur Réfléchira la raison d'aimer Sans bleus à l'âme

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Salut papa Salut papa Comment ça va Je suis venu encore une fois Discuter avec toi Tu sais dehors La neige dans l'absence grelotte Fouille jusqu'aux étoiles Mes rêves Au coin du feu Un visage diffuse un parfum de narcisses Il est beau J'en prends maintenant conscience Je l’aime beaucoup Salut papa Comment ça va Je suis venu encore une fois Discuter avec toi Tu sais dehors La neige en hirondelle zozote Gribouille jusqu'aux étoiles Mes rêves Ce soir j'aime les oiseaux La vie d'où qu'elle vienne Dis-moi que tu te sens mieux Dis-moi ce que tu fais Nous nous sommes toujours là

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Salut papa Comment ça va Je suis venu encore une fois Discuter avec toi Tu sais dehors La neige en bataille chuchote Dépouille jusqu'aux étoiles Mes rêves Entre l’eau turquoise de la mer Et le blanc du grand paradis Juste ciel J'ai choisi ma raison d'être Le voyage continue Salut papa Comment ça va Je suis venu encore une fois Discuter avec toi Tu sais dehors La neige en grâce légère flotte Mouille jusqu'aux étoiles Mes rêves Les coccinelles sont toujours rouges Avec des ronds noirs Qui indiquent leurs âges Je t'embrasse Je t'embrasse

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À demi-mot Loin de la ville fantôme L'amour à demi-mot Dans le terreau de mes vertiges Se ballade sur un sol fertile et poreux Voilà le jardin enfoui d'herbes folles Gentilles compréhensives et fermes Comme celle qui jonche mon parcours Depuis la nuit du jour Sur le sillon d'une douce symphonie J'ai saisi la miniature D'une vie simple Et senti la chaleur D'une plume s'ancrer à mon bonheur Avez-vous vu le berceau qui la berce De toute façon ma pensée bleue Récolte toujours la beauté Là où l'herbe aiguillée Fleurit en toute saison Là où mes sanglots longs Pansent le temps qu'il faut Dans l'isoloir de l'aurore Nuages au soleil Amour à pleins poumons

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Ma liberté est la tienne Toi et moi essayons de comprendre D'écrire sur les murs À défaut de les abattre Ce que nous aimerions vivre ensemble Sous mes pas alarmés Les perce-neige se sont noyés Par tous ces drames aux fils dénaturés M'ont-ils logé une balle entre les mains Chaque empreinte a ses peines ses amours Chez toi je ne sais pas Mais chez moi il y a l'œil et le cerveau L'écriture au fond de mes yeux Proche d'un territoire du rien Surgit cette balle qui s'engouffre Dans les plissures de ma chair Où le temps scrute le ruisseau de mes rêves Mon corps n'avance pas seul Où les fils barbelées Tissent les contours inoxydables De mes veines non sans peine J'y suis rentré par la poésie Comme on entre en résistance Je gravirai le plus vieil arbre Traiter ses parasites - 68 -


Et j'irai au fond de l'inconnu Pour dénicher l'amas de velours Qui assujetti ma dernière illusion La beauté à l'état pur Souviens-toi Ma liberté est la tienne La seule alliance Qui déroute les balles perdues

« Plus les nuits sont courtes plus on a des choses à dire. » - 69 -


J'entends une voix qui appelle J'entends une voix qui appelle Elle m'appelle Je me suis réveillé Sur la montagne de mon enfance Où la bergère des nuages me sourit J'entame ma huitième année de poésie En silence dans un pays d'ailes et d'esprits J'ai démarré avec moins de cheveux blancs Que d'enthousiasme de lacunes franchement Je me suis accroché pour ne pas sombrer Pendant qu'on me lâchait pour me noyer Alors je souhaite remercier Toutes les étoiles les âmes filantes Ceux et celles qui m'ont réconforté Je sens une main qui s'agrippe Elle m'agrippe Je me suis réveillé À l'ombre d'un olivier Où une cigale me sourit J'entame ma huitième année de poésie Plongé dans une rivière épanouie Les regrets les remords se terminent ici Sur une des branches que j'ai vraiment choisie Il n'y a vraiment que les couillons À tort ou à raison Qui sèment au même endroit - 70 -


J'aime changer d'horizon Écrire juste pour demeurer libre Je vois une silhouette qui s'illumine Elle m'illumine Je me suis réveillé Dans la substance fertile du cœur Où une nature morte me sourit J'entame ma huitième année de poésie Sous la lune à travers la joyeuse folie Je suis fatigué d'attendre des réponses J'essaye de ne pas m'attacher au passé La libellule n'est pas morte Elle change d'air et se déforme Face à la créature qui se forme Un peu plus dans l'aorte des plus faibles Sur la joue de notre avenir J'entends une voix qui appelle Je sens une main qui s'agrippe Je vois une silhouette qui s'illumine Je me suis réveillé Sur la montagne de mon enfance À l'ombre d'un olivier Dans la substance fertile du cœur Au nom de la raison et de l'amour

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Fièvre La tête prisonnière sous le bras d'Orion J'ai cherché les mains de la muse Dans l'armoire incarnate emplie d'amour ivre Par-delà les murs bleus de son galetas Entre ombres et fissures Dans le secret revêche d'une allégorie Je me suis serré à son corset Dans la poussière alcaline Aimer depuis l'attente entre les feuilles d'ors Sous la complexité des étoiles Ne se mesure pas à sa richesse Mais à sa capacité d'inventer Excepté de tout calcul Sans bruit Mes elzévirs renaissants ont dissous Lavande et bois de cèdre À nouveau je respire le linge de neige Loin des gris et moisissures Dans la fièvre hivernale

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Le chronopode Hier faim de réalité Chante Mouche riait à mes pieds D'apercevoir entre les herbes sèches Toutes ses pierres rondes Avec sur leurs crânes fuyants Des cercles efféminés peints à la chaux Par la main d'une lueur inconnue Sans doute qu'ils se prolongeaient Dans les rais d'un soleil d'hiver Si inattendu Sous mon objectif Par de petites pensées violines Tel un mannequin de mode extravagant Un cercle se dressa et dansa Rejoindre l'amour infiltré Pour ne pas pleurer Et disparaître seul dans les étoiles Maintenant sensible Il n'y a plus que le silence d'une image Pour me raccompagner Dans ce rêve minéral Demain Toutes les pierres de la colline S'endormiront Dans un grand cercle incarné En blanche neige - 73 -


Lèvres violettes contre lèvres violettes Comme la fleur de mon être Sous un épais manteau de zibeline Et renaîtra le chant des primevères Soif d'idéal d'azur et d'amour

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Méli-mélo Nous sommes nés au sein de la même prairie Avec le blanc de la neige Nous étions ses sabots de Vénus Au milieu d'un décor de théâtre Là où les nuits de nos rêves dansaient La bouche envahie par la naïveté Loin du monde surfait L'un a perdu la salive De la méconnue à la fleur La saveur de son baiser Devenu étranger à lui-même Il marche sur l'invisibilité L'autre regarde l'herbe Sécher sous ses pieds Il ne suffit pas de pleurer Pour qu'elle reverdisse Ou de la brûler Pour qu'elle repousse L'usurpatrice qui vit en nous S'est tissé un nid douillet Elle est notre alliée notre ennemi Entre ses deux expressions Cervelle déliée et affûtée Cœur accroché au vent D'un vœu à l'azur J'ai choisi les deux Lové dans l'écorce secrète - 75 -


Titre des poèmes recueil 10 (Période 2015) Page 1 - Mille et une mains Page 3 - Amativité Page 5 - Smartphone Page 6 - Affect Page 7 - Mon prénom se prononce djèms Page 8 - Des os pilant Page 10 - Le patriote hédoniste Page 13 - Vers un dernier voyage Page 14 - Parce que j’ai de la chance Page 16 - Que reste-t-il Page 17 - Elle Page 18 - À bout de souffle Page 20 - Gamin Page 23 - Juste pour me rappeler Page 25 - In situ Page 26 - Survivance Page 28 - Dédicace du verbe croire Page 30 - D'un bleu à l'autre Page 32 - Ana Morphose Page 33 - Un et un font trois Page 34 - Délicatesse où es-tu Page 35 - L'écriture Page 36 - Noblesse du jour Page 37 - Papier bristol Page 38 - Portrait d'automne Page 39 - Au fil de l’autre Page 40 - Vinaigre blanc Page 41 - L'isthme d'un cannibale Page 43 - Mise à jour nocturne Page 45 - Bloody Paris Page 48 - Via humanitas Page 49 - Essai 22h32 Page 52 - À-coups Page 55 - Désir Page 56 - Morosité atmosphérique Page 58 - Carte blanche Page 60 - Et cetera Page 62 - Nuit Page 63 - D’un miroir à l’autre Page 65 - Salut Papa Page 67- À demi-mot Page 68 - Ma liberté est la tienne

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Page 70 - J'entends une voix qui appelle Page 72 - Fièvre Page 73 - Le chronopode Page 75 - Méli-mélo

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Remerciements Je tiens à remercier en particulier ma famille Et tant d'autres La vie

www.jamespx.com Image de couverture : Jaya Suberg - James Perroux

A comme Amour Poèmes Recueil 10

Copyright numéro 00051199-1 Tous droits réservés Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

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