www.jamespx.com Image de couverture : Jaya Suberg - James Perroux
A comme Amour Poèmes Recueil 11
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A comme Amour Poèmes recueil 11 2016
Préfaces Cerner à quel genre poétique appartient l'univers de James Px., le rattacher à une école qui serait peut-être proche du surréalisme serait être réducteur et injuste. Le talent poétique de James est de nous amener à la frontière de l'invisible, dont il est un explorateur enivré, « D'un monde étrange dans lequel il se sent bien. » (Dixit l'auteur). Le poème café est un remarquable exemple de cette dérive de mots dans un imaginaire fastueux, où les métaphores défilent, paysages fous où le feu côtoie la neige, les océans les nuages et l'ivresse nait sous nos yeux, inoubliable alcool de mots qui pénètre dans nos corps, par l'incantation voluptueuse de tous nos sens. Il y a cependant un fil conducteur entre tous ces poèmes, une trame où l'on retrouve sans cesse abordés les thèmes de l'amour, de l'imaginaire, de l'enfance et cette indestructible neige qui hante ses poèmes et jalonne les voyages de sa propre vie. Ne passez pas à côté de cet univers si riche qui nourrira votre imaginaire au point de vous donner l'envie de devenir l'artiste de votre propre œuvre. Elisabeth Mesner
Lectrice assidue de ses textes, je n’hésite pas à le qualifier d’auteur aérien tant il embrasse tous les thèmes. Un paysage, un regard, un parfum, un mot…. Tout devient prétexte à l’écriture et la banalité se trouve transfigurée sous sa plume car James fait se juxtaposer des réalités même diamétralement opposées. Pour le lecteur c’est la naissance d’images plus que surprenantes et on se laisse aisément emporter par son style. Nadine Tabère
À propos de ma poésie La poésie est dans mon corps Né quelque part en Savoie, j’habite désormais dans le Var. Ces espaces de liberté comme la montagne et la mer, comme ses éléments naturels la neige, le sable, le soleil, le vent, le froid, la chaleur, la forêt, l'herbe et les fleurs, comme la couleur et la lumière m’ont nourri abondement les yeux et le cœur... J’ai fini par attraper un virus, celui de dessiner et d'écrire partout et n'importe où pendant mes heures perdues et trouvées. Lecteur, je vais vous faire une confidence, comme j'ai du mal à gérer ma ponctuation lorsque j’écris de la poésie, je n'en mets pas. Je me dis souvent à l’oreille, qu’un texte c’est comme une peinture, je ne dois pas le figer dans un cadre mais lui offrir une évasion expressionniste voir surréaliste ; où vous, lecteur, vous vous sentirez presque à la maison et son interprétation évoluerait selon votre nature psychique et sentimentale du moment. Je crois que le son, l'harmonie, le rythme et le sens du texte doivent être libres d’interprétation ! Il y a aussi pour moi le côté esthétique du texte qui est primordial et la ponctuation ne lui va pas ! Je parle pour mes poésies et non pas de ma prose et de mes nouvelles. C'est comme pour les rimes, souvent je reste dans un état de grâce, de transe et je me laisse emporter… J’oublie volontairement la mécanique comme seul pouvoir ; ce pouvoir « d’école classique » me coupe souvent l’herbe sous le pied et me fait perdre l’équilibre ! Et c'est dans mon équilibre musical et de sincérité brute que j'essaie de transcrire mon âme en conciliant l’intellect et la sensibilité, l’intuition et le calcul, la métaphore et le figuratif. Bien que j’aie une grande compassion à l’égard de l'homme, je ne perds pas de dévoiler mes confidences personnelles. Je suis un homme avec ses passions, ses désillusions, ses amours, ses rêves et ses peines.
On imagine on échafaude on théorise Et puis il faut confronter tout cela à la réalité C'est à ce moment-là que les poètes bâtissent des révolutions S'accrochent à la muse de chair ou d'air Presque tous les poètes en ont besoin Des révolutions tout droit sorties des laboratoires Que se passera-t-il demain Pour le savoir vivons l’expérience d'une révolution Choisissons la nôtre et ouvrons les portes La poésie est une suspension qui éclaire le monde
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Pour l'année 2016 et pour celles qui suivront c'est toujours bon de s'impliquer au moins moralement envers ceux qui n'auront pas ma chance celle de pouvoir tendre l'oreille d'écouter de raconter de rêver d'aimer toutes ses choses vivantes et essentielles à la vie d'aider comme on peut même qu'une pensée aide si l'on croit à la réciprocité car nul n'est à l'abri du pire comme du meilleur
Une journée ordinaire Après ce morceau Toujours aussi lancinant D'une journée ordinaire J'essaie de suivre le fil De son onde sonore Et appelle volontiers À la contemplation Porter mon attention Sur ce que je peux accomplir Aujourd'hui Vais-je casser la gueule À toutes ses trompettes Sans vies ni airs Qui excitent ma baïonnette Ou embarquer Via une aventure éco responsable Vers un désert polaire -1-
Pour ne pas finir à la soupe populaire Ou m'offrir Un trip psychédélique Entre deux racines bibliques Pour ne pas finir La tête dans le sable Si ce n’est pas nous qui dirigeons la musique Juge Nous conservons encore la parole Les notes douces l'amour Et un peu de fric Pour échapper à toutes fausses paraboles Après ce morceau Toujours aussi lancinant D'une journée ordinaire
« Le temps d'écrire comme le temps d'aimer accroît le temps de vivre. » -2-
Il y a elle en vie Fille de puisatier Qu'on singe de châtier Parce qu’elle dévoile La beauté d’une étoile Gerbera de sa bière La peau d'une émeutière Il y a les Diseux À l'abri de la vie Il y a les Faiseux À l'abri de l'envie Il y a elle en vie Face à nous face à dieu En lui visant le cœur Sa haine est née à l’heure De son mal incubé Sur l'air ensanglanté -3-
Peignant notre paysage Sommes-nous ses otages Il y a les Diseux À l'abri de la vie Il y a les Faiseux À l'abri de l'envie Il y a elle en vie Face à nous face à dieu Dans le violet nocturne Je souris à la lune Mon désir de bravoure Être face à l'amour C'est être avec le monde C'est combattre l'immonde Il y a les Diseux À l'abri de la vie Il y a les Faiseux À l'abri de l'envie Il y a elle en vie Face à nous face à dieu
Lorsque je dis d'agir au lieu de parler pour ne rien faire est un écho à nos préoccupations immédiates, la valeur d'une -4-
vraie philosophie ne se place pas dans une éternité impersonnelle. Sa face lumineuse est tournée vers les êtres temporels que nous sommes, dixit Emmanuel Levinas. Et à savoir, personnellement, je n'entame aucune action si elle n'est pas réfléchie… Finalement comme un terroriste… La différence est dans la valeur morale de nos réflexions
qui débouchera vers une action humaine ou inhumaine.
« La poésie est ma post action. » -5-
Crash Ma libellule Au sommet de son arbre généalogique Sur un continent désertique Ballottée entre sang et or Libérée de ses propres désuétudes Fuyant le carnage Aucune balle n’a perforé ses ailes Est-ce l’équation d’une vie d'Élyséenne Ou l’art de survivre en enfer De récapituler ses fragments À partir d'une méditation D'un esprit qui les rêve Ma libellule Au pied de la vieille dame la tour Eiffel Symbole vital culturel Assise entre Mahomet et Moïse -6-
Libérée de ses propres incertitudes Rejoignant l'aréopage Aucune main n’a caressé ses ailes Est-ce l’équation d’un aller-retour Ou l’art d'espérer d'être heureux De réaliser ses fantasmes À partir d'hasards secrets D'un esprit qui les vit Ma libellule Au bord du vide ne soufre pas de vertige Chaque patrie a son palier de violence L'ascenseur de la métamorphose est en panne Quand nous n'avons pas les dents blanches Il faut fermer sa gueule Ou mettre une cravate marron Notez que Dieu avait le sens Aujourd'hui interdit De l'hospitalité et de l'humour Une seule pensée crée le rêve impossible La peur du crash
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Conviction Infuse Blanche comme neige Qu'est-ce qu'une vraie passion Par-delà l'utopie L'inférence valide En chute libre Protéiforme C'est le voile noir Nous épousons le vide Je perds connaissance Tu perds la vue C'est chaque souffrance Qui nous sera demain Ce ciel épicurien Mon ange ton aspiration Si puissante m’attire -8-
En vol stationnaire Ivre Je respire pour ressentir De l'inné de l'acquis Le bouillonnement est présent Lorsque ma fièvre te caresse Tout mon sang se métamorphose Avec toi je meurs Avec toi je vis
« Aucune modération est assez folle pour nous condamner à aimer uniquement son nombril. » -9-
Coexistence Terreur Tu sais C'est toi qui te nourris de la peur Perspicace murmure Quand tu nous vises le cœur Tu ne frappes jamais contre un mur Mais ta propagande est mort-née Tu sais La vérité vient d’ailleurs Rimailleur Tu sais C'est toi qui imagine un monde meilleur Inefficace armure Quand tu nous écris sur l’heure Tu laisses toujours une bordure Mais ton recueil est inachevé Tu sais - 10 -
La beauté vient des fleurs Adolescence Tu sais C'est toi qui as les joues de l’innocence Seule dédicace au monde Quand tu t’émeus l’inconscience Tu rêves à chaque seconde Mais ton futur est emprisonné Tu sais La liberté vient de la coexistence Moi Je sais C'est moi qui remue dans ce froid Carcasse d'émotion Quand je vous écris mon désarroi Je cherche toujours une solution Mais le spleen m'a inhibé Je sais L’objectivité ne viendra pas de moi
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L’ennui délivre S'ennuyer c'est vivre Encore un peu Sur une plage de coquillages Me voilà en apnée Rejoindre la beauté dessalée La libellule me souffle Qu'il n'y a pas de plénitude Avec ou sans battement Sans ailes ni mouvement Et nous verrons La mer au bout du ponton Élevons-nous un peu Encore un peu plus haut S'ennuyer c'est vivre Encore un peu Sur une pairie d'alpage - 12 -
Me voilà enrubanné Rejoindre la frontière enneigée La libellule me souffle Qu'il n'y a pas d'altitude Avec ou sans errements Sans ailes ni isolement Et nous verrons Fleurir le lys martagon Élevons-nous un peu Encore un peu plus haut S'ennuyer c'est vivre Encore un peu Sur l'épopée d'une page Me voilà enterré Rejoindre la nuit déclarée La libellule me souffle Qu'il n'y a pas de lassitude Avec ou sans serments Sans ailes ni amant Et nous verrons La pierre briller à l'horizon Élevons-nous un peu Encore un peu plus haut
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Résilience Pour vaincre comme pour perdre Je participe au combat Je n'ai pas assez de poings Pour fracasser tous les imbéciles Ni assez de vie Pour compter les mois Qu'il me reste à vivre Rire et pleurer Ce que l'on ressent Mourir sans être assassiné Respirer sans culpabiliser L'anfractuosité de mes dernières heures C'est mon choix ma liberté Le jour où ma voix sera éteinte Mes doigts prendront la suite Ainsi de suite - 14 -
À travers l'humus et quelques cèpes De la forêt de mon enfance Perchée au-dessus du lac des cygnes Duel de cailloux blancs et noirs Sur un chemin pentu qui cherche l'équilibre Au final tout le monde le perd Seule la mémoire opère Le labyrinthe du cœur Encore de la poésie Du sens de l'amour Car la fin se cache toujours Derrière une autre Comme la maison des bois Et des brumes Comme elle et moi
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Blues Le clavier pleure sous mes mains agitées Comme les cordes sur ma guitare Une lumière bleue clignote Et une avalanche de messages D'insociables réseaux M'harponne Elle est rock Une sulfureuse actrice Qui se confie sur le divan D'une libellule homosexuelle Adepte de tous les excès J'avoue que sous acide J'ai mangé les couilles D'un mort dans une morgue Je me suis liée À un acte de cannibalisme - 16 -
Quelle boue Il y a au fond de moi Un désir irrépressible de fuir Je mets le son de la sueur des cris Je pense à quoi à chaque fois que j'écris Dans ce cercle où le temps ne s'écoule plus Ce soir j'abandonne La pureté de la neige Dans les limbes des saisons Il pleut contre la baie vitrée Je n'arrive pas à fermer les yeux Elle frappe fort La vie nous râpe depuis trop longtemps Son bouillon de navet Et ce goût infâme M'a décidé de construire Assidûment Fiévreusement Avec toutes mes épluchures Une arche infinie à la dignité De sorte qu'un par un Les abandonnés du monde Puissent traverser le temps Le ventre plein Avec toutes ses valeurs Qui baignent dans le cœur Des uns et des autres
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J'écoute une voix Écrit quelques lignes Sous l'effet numérique d'un blues On croit qu'on est guéri Soigné de cette fascination-là Il n'en est rien Comme certains tissus Je m'écrase Pour mieux me transformer Et renaître au milieu d'une nature Encore tendre et sauvage Où l'homme n'est qu'un homme Au petit matin les yeux toujours grand ouvert Je termine mon texte Sur la profondeur humaine qui m'accompagne Et échappe à toute cette fiente À l’angle du déséquilibre Aux antipodes des œuvres des frères Chapman Imposteurs géniaux Qui créer de la merde degré zéro Pour parfumer les esprits les plus influents De la scène intergalactique des assoiffés Des polémistes et des malheureux Gavés de flouzes Inutile de citer des noms d'oiseaux Ils ont leurs gueules en cage par trois À chaque carrefour Ou dans un trou noir aux îles Caïmans Avec comme slogan - 18 -
Vous n’apprendrez plus rien Et tout ce que vous avez appris Semble n’avoir servi Qu’à prendre conscience De vos propres limites Je m'incline une fois de plus devant le maître Sans oublier de lui mettre Un nul et non avenu Un doigt ingénu Mon ange ton héros n'a jamais respiré Et vient donc avec moi coexister Le temps de faire ton deuil Depuis il n'y a plus de messages Et je dors sur mes deux phalanges Entre deux poésies Elles vous disent bonne nuit
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Errances nues Depuis mon enfance Galopante Depuis mon adolescence Pimpante Depuis tout ce temps J’écrivais Pour chercher qui me cherchait Je n'ai jamais cessé de vous aimer Avec passion avec violence Toujours fidèle à l'âge mûr J'ai compris Ni les ans ni les distances N'avaient rien changé Aux amours de ma vie Je marcherai encore sur vos terres Tendre mon front Au souffle frais de vos baisers - 20 -
Je volerai encore dans le ciel Pour mieux voir de haut vos rivages J'irai encore entendre La rumeur incertaine De vos incantations Respirer au bord du précipice L'arôme de vos chairs J'irai encore goûter Sous les poutres enfumées De l'alcôve alpine Votre incomparable hospitalité Ce soir l'aura m'entoure Et toujours Je fusionnerai Aussi je veux déposer sur vos joues Un baiser doux Un baiser fou Vous laisser mon corps Dans la lumière de vos accords Ô errances nues Mon flirt continu Et se concrétisera enfin Dans un grand baiser Final et définitif
- 21 -
Il y a de la joie Sous les combles Une lumière bleue scintille La lune a perdu ses bras Me berce avec son air De rocking-chairs Je n'ai plus besoin de rien Ma première joie Je suis de ceux que l'amour console Et je m'en bats l'œil Où je serai demain Les yeux fermés sur un vaste replat Enneigé et secret En vers de songes Que ponctuent des tas De mots et de feuilles volantes Ma deuxième joie Un livre énorme - 22 -
De papier lustré par le temps Différent des autres Des ailes de libellule y sont gravées Dans le ciel de ma vie J'ai passé la frontière Le temps pose sa tête sur mon épaule Il suffira pour exister Et la dernière Je sais où je serai Dans l'autre monde Là Où il y a de la joie Et de la poésie
« La vie est un long fleuve tranquille si l'on sait éviter les crocodiles. » - 23 -
La parole est à nous Je soulève mon corps Incarné de phantasmes C'est bientôt l'aube Tu dois dormir Écrire C'est sans doute séduire Rien de suspect Sans retenue Le ciel neige Le bruit du vent m'a réveillé Et une petite congère A au coin de ses lèvres Une plume froissée Comme un oisillon Dans l’attente de son premier envol - 24 -
Il y a de la grâce dans cette fragilité Comme dans ses échecs Ce n'est pas en baissant les armes Ni en acceptant d’être meurtri Et de meurtrir Qu'on communique réellement Au cœur du nid Des bruits indescriptibles S'exhalent d'en dessous de ta peau La parole est à nous
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Petit à petit Papa me revoilà la haut Tout proche de toi Des oiseaux À chacun son petit effort Et nos sentiments brilleront encore Sur un coussin D'air et poétique Je rejoins enfin ton éthique Celle qui traîne Quelque part sur la montagne Devant mes yeux Toujours en campagne Papa me revoilà la haut Tout proche de toi Des oiseaux À chacun son destin Et sur cette terre - 26 -
Dévorée sans fin Pétrie dans l'insouciance Avec nos tripes Je repose mes pieds Sur tes principes Forte de ta vertu je survis Et peu importe les fruits pourris Papa me revoilà la haut Tout proche de toi Des oiseaux Tu es ce point vivant à l'horizon Et tous ses souvenirs En conclusion Sur le ciel J'ose les lire et les écrire Enfant je me revois dans tes bras En délire Ta nature venant en mots en symboles Comme un coup de foudre une obole Papa me revoilà la haut Tout proche de toi Des oiseaux Tu es ce pont Reliant les générations Et ton amour Sans aucune concession Respire autour de la table Elles n'attendent plus le marchand de sable - 27 -
Pour t'embrasser le visage Comme tu aimais Après chaque adage Papa me revoilà la haut Tout proche de toi Petit à petit Les oiseaux font leurs nids Entre toi et moi Le mélange a du bon De près comme loin du front L'eau comme l'amour Rejoint la rivière La plus profonde Et le chemin des fous Éperdu éprouvé Papa me revoilà la haut Tout proche de toi
Hommage vingtième anniversaire de la disparition de mon père en Décembre 1995 - 28 -
Éclafoutis Le sang qui coule des murs En papier mâché effet trompe l'œil Des salons Haussmanniens Ou des cages à lapins Me dit L'amour est un risque Mes sentiments sont ces cerises Gorgées de sucre et d'amertume Qui dansent au cœur des clafoutis De mon enfance De mes préférences Je veux voyager avec elles Pour ne pas suffoquer Dans la levure artificielle Qui tapisse et gonfle nos vies De plus en plus - 29 -
Dépréciées et censurées Et me voilà encore à tracter Tel un âne La meule des mots Jusqu'à obtenir des vers Suffisamment fins et légers Un grain de mots parfaits Pour vous les offrir chaque matin Au carrefour De l'engouement et de l'ivresse Le temps creuse l'épiderme Où semble s'éclore Une créature qui adoucit tout Avec ses cheveux fixés en arrière Par des ailes de papillon Là mes mots s'y déposent Et d'éphémères apparitions S'y composent Matin froid Un châle brodé de fleurs Recouvre ses épaules Et j'aperçois sa nuque se libérer Sous mes baisers En un plus bel éclat Que la chair d'une cerise Qui ne cesse de m'ensorceler Je veux m'évanouir - 30 -
Pour m'envoler Avec celle qui danse Sur mes sentiments À ma dernière bouchée Je rejoindrai Ce fameux sous sol éclairé Avec ces cerises Aimées et dévorées La dernière par amour S'allongera encore Par-dessus mon cœur Et nous survivrons
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Pacifique Un nuage bleu se déchire Et je vois mon vieil ami Aux cheveux givrés Ne rallumons pas sur la neige Je vous en prie La séculaire querelle Entre les uns et les autres Pour toi Jour ensoleillé Dont le cœur est pur Et qui résiste de toutes tes forces À l'enfermement et aux cartels Pour toi Jour rembruni Que n'effraie pas la longue marche Dans la solitude glacée - 32 -
D'un matin de cristal Pour vous deux Il reste encore de beaux jours Contre la joue du ciel Et les cirques sauvages Au pied de vos arbres à fleurs Si vous osez être légitime Si vous osez vous aimer
« La bêtise naît de rien vit d'amour et d'eau fraîche et meurt de rire. » - 33 -
Futuroscope Je fuis l'esprit du sérieux Par sincérité Le futur n'a pas de limite L'amour non plus Perpétuel sentiment d'un mécanisme Qui me fait dire Qu'il n'est jamais trop tard Pour dire je vous aime Pour te dire je t'aime Je me balance sur la pointe des pieds Sous le regard de la lune encore tiède Rendre hommage au ciel fertile Rendre visite à la nature déréglée Respecter l'homme du voyage à la vie dure Imprimée sur son visage Traduire tous les mots bleus Des luttes gravées dans ses sillons - 34 -
Et dans ses yeux qui ébruitent encore L'enthousiasme et le courage Par l'amour Nous vivons et nous mourons Plus fort qu'un méandre de sang Je pense à vous Je pense à toi Je suis toujours surpris D'entendre ces mots Sortir d'une bouche politique Car les visages d'en haut Sont comme des pantins insensibles Aux ficelles rompues Qui ne soutiennent plus personnes Hormis leurs valets de chambre Assis sur un château de cartes Un jour peut être Le monde se sentira mieux Réellement Au-delà des drames et des commémoratifs Pour dire je vous aime Je t'aime À la première âme nue qui passera
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Ode à la légèreté Ma quête d'amour d'être Est une sensualité à soumettre Attise le feu de mon imaginaire Berce le ciel de lit de mes revers Sous tous ces flocons de neige Il y a ce frisson De sa bretelle qui glisse de son épaule Il y a cette impression Tatouage de mes baisers sur ses reins Il y a le velouté qui se laisse choir Sur son épiderme avec ironie Et ricoche sur les paumes de mes mains Créant une réelle symphonie Une ode à la légèreté L'impatience est aussi une qualité - 36 -
Happening La pleine lune illumine la grenouillère Là où se croisent deux univers L'un pour subsister L'autre pour s'imposer Tell me what you did Saisonnier saisonnière Le meilleur moment pour ce réveillé Ce n'est pas quand le réveil le décide Cinq heures Vos petites mains s'éveillent Sans bayer aux corneilles Comptez les poils de cul De Veremeenko ou de son ours Collés à la moquette en laine De la cordillère cinq étoiles Lovée au milieu de la toundra - 37 -
Frottez jusqu'à la corne Le bois précieux de la cuvette impériale De la gazelle Huiyan Servez matin midi et soir Une sélection de Curnonsky Avec la banane Et les yeux grands ouverts Six jours sur sept Tous ses requins aux dents fauves Et s'il vous reste ses arômes époustouflants Au bout de vos doigts rompus Assaisonnez la neige du balcon Elle vous épargnera les bleus à l'âme Le suicide collectif I saw what you did Rappelez-vous Là où l'on s'aime au grand jour La nuit est toujours la bienvenue Là où l'on s'aime sans détour Il paraît qu'on ne meurt jamais de faim Loger dans un vieux camion bricolé Mais qu'on peut s'asphyxier Rappelez-vous encore Celui qui néglige l'humain Comme l'amour Ignore l'approche du sublime Favorise l'obésité de l'esprit
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Et si vous aviez su Ce que l'amour vous réservait Vous lui auriez confié votre cœur Loin de la vie de saisonnier Sous notre couvre-chef Nous avons tous des ingrédients amoureux Mais pas forcément la bonne recette
« Les mots du silence pour éviter les maux silencieux. » - 39 -
L'équilibre La différence Entre la poésie et la prose Ou entre vous et moi C’est le rapport Entre l'âme convexe et l'âme concave Revenons à la gravité L'erreur est ailleurs Stop à la surconsommation Slogan puritain Chez l'ascète libéré La terre est sous perfusion Slogan sanguin Chez l'hédoniste décomplexé Et même si vous ne manquez pas d'air Le châtiment de la liberté N'est-ce pas la solitude - 40 -
L'homme seul n'a pas d'image Ni d'armes de conquête Pourtant c'est un bonheur d'être né Comme celui de partir Aux antipodes de nos habitudes J'ai une idée du pays Et le côté hybride de son écriture Résultat d'un mélange De lignes droites et courbes Entremêlées Telles des couleurs contrastées Qui s'entrelacent sur une toile Vierge de toutes corruptions Et donne envie aux autres De sans cesse rendre Leurs vies plus originales et percutantes Résultat direct de mes propres envies Corps et terre mémorables Je ne suis plus seul Je n'ai jamais été seul Le miroir de sorcière me déniche À chaque passage Mon côté convexe Sans perdre de vu Mon côté concave L'équilibre
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Indélicatesse La matière amour est sensible Pour le meilleur et pour le pire La colonne vertébrale amante du monde Chasseurs de tigre de léopard Et tant d'autres merveilles menacées du monde Si avec vos dollars Vous vous permettez l'irréparable Sachez qu'un jour ou l'autre Vous finirez en slibar Avec les cendres de vos victimes Au fond d'une grotte Ou d'un pot de chambre Lové au plumeau à caca Un couple enlacé sous vide d’air Et si mon humour vous sourit Vos horreurs nous font claquer des dents Votre conscience cynique serait-elle - 42 -
Selon vous par passe-droits De tuer avec une acuité sans permis Je ne sais pas si ce plaisir mafieux Intitulé braconnage licite A pour volonté première de pointer du doigt La violence galopante de nos sociétés Ou bien la marchandisation de l'interdit Comment rester indifférent Ne pleurez pas Indignez-vous De loin tout est normal À la surface de la terre Sauf au niveau de l’œil droit De la beauté sauvage Qui manifeste sous mes vers Son dernier envol Où un léger empâtement Met l’accent sur la rougeur de sa blessure En ce point culminant et paroxystique La détresse prend possession De tout le corps d'une panthère Petit à petit Elle se fait corps elle-même Pour rejoindre l'empailleur N'est-ce pas une désacralisation du vivant Qu’opère le taxidermiste À la solde du billet vert De son gras double propriétaire Les canons de la beauté rare - 43 -
Font désormais place Aux canons de l'horreur Médités et idéalisés À travers une mise en scène D'un réalisateur vivant Dans son immonde cruauté La matière fécale est docile Pour le meilleur et pour le pire Le côlon invertébré pollueur du monde
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est malheureusement réelle - 44 -
Deus scit Je lis la nature Au cœur du cratère Là où les blessures Caressent le ventre de la terre Chez le forçat du soufre Il y deux choses La souffrance et la lumière Au bout du chemin Les anges irradient J'aime croire Aux éléments contraires Qui s'associent et avancent Peu importe la médaille À l'ordre naturel Comme au désordre créateur L'homme en est le moteur Par ses gestes d'amour - 45 -
Trace l'avenir Le corps est naissance Disparition et absence Tant à la nature Dieu seul le sait
« L'ambiguïté est à l'intérieur de chacun de nous. » - 46 -
Tout au fond Étrange anesthésie D'une cheville ouvrière À l'épicentre d'une déferlante Qui ressemble à une grande plongée Où l'on saisit Respirant seulement Les toutes premières secondes Des centaines de bulles d'airs Image par image Chargées d'angoisses et d'émotions La lumière bleue Semble s'éloigner du noir Qui s'approche sans bouger Comment tu respires Je ne respire pas Tu avais raison À propos de quoi - 47 -
Nous sommes bien mieux éclairés Tout au fond Lorsque l'amour n'est pas autiste Juste essentiel
« Plus on creuse plus on s'aère. » - 48 -
Ici Ici tombé en espérance Au cœur d'un relief doux et escarpé Où la mer est un brouillard épais Et le ciel un camaïeu bleu azur Comme langue On m’a offert de parler français Sans oublier mes racines Et la poésie pour m'exprimer Sans dogme ni haine à priori Ici sera toujours mon humble clairière Sur les pas enneigés de mes aïeux Où mon seul souci est d'illuminer Les yeux les plus sombres Et les vies les plus tristes Sur les pentes abruptes Évoquant le chant des Allobroges Les métamorphoses chavirées - 49 -
D'un monde englouti Ici mon dos frôle L'épicéa et le laurier de Saint-Antoine Mes lèvres les verbes battus par la bise Et mon visage aspire Avec l'horizon des belvédères Tout ce que j'ai vu de merveilleux Dans mes virages alpestres Perdrix blanche et chamois d'or Avec les premiers mots de ma vie Ici l'étoile des neiges Loin de toi mon cœur résiste à la gelée Il est six heures du matin Il fait froid un mot me quitte En caillant le sens d'un autre Mot qui s'agitait auparavant Avec des flocons de silence Qui commençait à m'ensevelir Dans mes lointaines pensées
- 50 -
L'attente La fatigue me donne des frissons Sous les cordes vibrantes d'un pierrot Elle est devant moi couleur sépia Entre peine et mésaise j'ai besoin d'espace Un pied en l'air dans le violet du ciel Une énergie sous mes cils prescripteurs Il y a toutes ses images qui me fixent À la recherche du temps perdu Des visages graves des sourires Du bleu du blanc du rouge Des souvenirs des amours des douleurs Un père un inconnu des amis Il y a une perle sans coquille À la recherche d'un toit Du sable de la neige des fleurs Une peau une robe une favorite - 51 -
Des pages qui se suivent s'assemblent Un message un coup de fil une visite Il y a cette musique tout en rondeur Qui me berce en boucle Finalement j'attends son retour Sa douceur piquante Plantée dans mon thorax Où ses mains dansent un slow Et si je me couchais sur un nuage Avant qu'elle me rejoigne Mon cœur ne peut pas battre seul Le blé mûr du champ de mes pas Sous la pluie sous le soleil Je ne ferais rien d'autre qu'aimer la vie
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Tandem Il est à nouveau l'heure Celle qui creuse Celle d'écrire Une pause En pleine conscience Mon imagination ne s'éteint jamais A toujours de l'avance Je ne m'étais jamais écrit Que ce soit pour me plaindre Ou pour faire part De ma satisfaction Le tandem s'est imposé Et ma cicatrice S'est rapidement estompée Je prends soin d'elle Avant d'aimer Dieu - 53 -
Je rentre dans ses oreilles Pour y écouter tous ses cris J'ai à lâcher La sincérité sauvage du son Je vais me démener Et ainsi je succomberai À la bonne heure Entre les paumes de ses mains Ma petite mort Ne sera qu'un songe Comme tous ses mots Encore trop faibles Finiront à la corbeille En osier vivant Elle s’est retournée A appuyé sa tête Contre mon épaule Et s’est mise à pleurer Profondément émue Mes mots s’étaient ranimés Tandem Je t'aime
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Discordance Proche d'un bourdonnement confus d'une île Elle est cette abeille fragile Qui revient se cogner à ma baie S'écouter pleurer au coin du feu Sentir l'odeur d'un baiser Goûter à une fleur gourmande Contempler une pensée Sur un bas-relief D'une madone à l'enfant Je l'attendais chaque soir Toucher l'autre sans y parvenir Chaque fléau s'associe à une image Qui s'allonge et se déforme Dans l'album des messages Opulents comme misérables Il y a la petite fille brûlée Par le napalm au Vietnam - 55 -
L’afghane aux yeux magnifiques Aucune n'a tué le diable ni l'horreur A donné naissance à Dieu à la bonté Il y a désormais sur nos paliers L'espoir d'un judas clairvoyant Face à la terreur invisible Infusant l'air du temps Rattrapé par l'acrimonie Où l'allure sur la grande voile Perd le sens des vents bleus Ce maelström d'abrutis et de sang Progresse par l'immobilisme hissé Des nœuds coulissants qui nous « dégouvernent » Par une pression inefficace Sur la barre des cuirasses Un jour j'ai été heureux je lui dirai Que je l'attendais chaque soir Proche d'un bourdonnement confus d'une île
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Courir ou mourir Sur le bitume ensanglanté s'inscrit Courons et nous vivrons plus longtemps It's a world gone crazy C'est un monde qui est devenu fou Les objets parlent et agissent Elle était comme une hirondelle Dans le vent Libre et légère J'ai le cœur fébrile Les mains liées Je suis en deuil Attaché aux couleurs de mon fauteuil Et à celles de la tour Eiffel L'esprit entre neige et crocus Je fleure encore l'écume sanguine De tous ses pétales ses racines Partis rejoindre novembre - 57 -
Ma dernière poésie Remercie tous les lecteurs Qui ont été ému comme moi Une fois de plus Il faut passer à autre chose Les polémiques sont coupables J'en ai assez entendu J'en ai assez vu Je vous laisse Voilà c'est fini J'ai décidé d'éteindre le feu Le son les infos Mon silence irritera le diable Finalement L'unique chose qui me possède Est par-delà les mers les nuages C'est ce moment Où tu enfiles tes baskets Et rajeunis Elle n'est pas belle la vie Sur les mots les plus verts Pour vivre plus longtemps
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Le passage Dans la terreur Toujours en hausse Vers la chevauchée du sommeil Rien ne m’importe En ces jours rouges Comme ses œufs Avortés de vipères Qui gisent sous mes pieds Quelque part Entre Bamako et Bruxelles Et si je téléchargerais Une nuit au mauvais endroit Le passage de mes amours De la vie à la mort Cet élan m’emporterait Au plus près des étoiles Habité par la libellule Essaimée - 59 -
Par l’ombre de mes mains J'entends stationner L'air battu par son cœur À tout jamais sauvegardé Le pays des enfants Voici le lit que j'avais préparé Toi qui a sommeil Viens te reposer Et tu célébreras La fin de tes souffrances Bien que les œufs fêlés Ne soient pas tous dévorés Et si je me réveillerais Un jour au bon endroit Le passage de mes yeux Du rouge au vert Ce message l’emporterait Au plus près de l'Homme Habité par la paix Engendrée Par la lumière de ses vœux
Joyeuses fêtes de Pâques - 60 -
Présomption d'innocence Chapeau Pauvre de vous Les cloches sonnent encore De Rodrigo de Bastidas à Messi S'achèverait-il au cœur de l'Amérique L'exil des bourses Les plus avides du globe Derrière ses lèches vitrines Par chance talent avarice escroquerie Peu importe Faut-il appeler un œuf un Fabergé Une lumière noire Tatoue sur ses crânes célèbres Présomption d'innocence Mais ses panamas Ne peuvent plus s'échapper Ils se sont emprisonnés Avec les barreaux de leurs avocats - 61 -
Et voilà crâne dégarni Crésus à la dérive Porté d'île en île Sur son baril offshore Tel un pirate des caraïbes Après quelques heures de chantage Le voilà au milieu de la paille De tous ses cul-bénits Scoop L'information a rompu le silence Tous les violeurs S'agglutinent à l'aéroport de Tocumen Qui n'est toujours pas sous les verrous Car il ne reçoit pas encore Ses images en haute définition Messeigneurs Il n’y a pas de raisons d’avoir peur Dieu est aussi de la partie Vos têtes couronnées de miel Resteront sur vos épaules Avec vos abeilles turquoise Et vos sexes tremperont Dans l'eau bénite Jusqu'à votre procès fantôme N'est-ce pas l'histoire D'une toile de fond sensible D'un papers au liseré noir Et d'une ouverture d'esprit Haute en couleur - 62 -
Écoutons l'écho De la source jaillissante Claire et plaisante Proche d'une musique d'ange Symphonie d'une libellule panaméenne Libretto de la voie du murmure Pure Depuis la source Ce n'est pas une escapade fiscale ordinaire Elle possède une qualité majestueuse Une cour intrépide D'un incomparable orgueil Un corps puissant Orné de paillettes d'ors « Fêtes » vos jeux La grande roue ne s'arrête jamais Les petits orpailleurs paieront La graisse silicone pour vos rouages Et vos obsèques à l'aréopage Mais à écrit un jour de pluie Ilarie Voronca Rien n’obscurcira la beauté de ce monde
« Pour dégommer la merde je n'y vais jamais avec le dos de la cuillère. » - 63 -
Élévation Je ne suis pas soixante neuf rue du Chat Noir Profiter de la vie N'a rien de honteux ou de désolant Qui nous dit que demain tout ira mieux Elle est se parfum dans l'air Elle est la fondation de mes murmures Elle un suicide pour tuer le temps Grimper au-dessus de deux mille mètres Surfer sur la mer de nuages Je ne maîtrise ni le temps ni la glace Je m'accommode de ces étranges coïncidences Sans chercher vraiment à les expliquer À quoi servent Tous ceux qui viennent avec des mots Des mots mais aucun langage Quand j'imagine ces mots Je vois devant moi un tableau noir - 64 -
Un ventre en feu Si ce n'est pas le bon foyer Je tourne la page Le livre reste ouvert La vie n'est pas une ligne droite Un virage en épingle peut surgir Le problème n'est jamais une fin Juste un début Pour une vie différente Elle reste chrysalide Et le moment venu Le papillon déploiera ses ailes Et je serais prêt à butiner les anges
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Entre les nuages Je soulève entièrement La mer de nuage Pour mettre en lumière Toutes ses femmes qui portent le monde Dans ma tête N'est-ce pas de cette façon Qu’ont les oiseaux D'allaiter l'avenir Ce qui ne me laisse pas indifférent Ce n’est pas le coton de ses ondulations Ce sont ces ombres Qui murmurant Au fil du temps Et en se traînant Viennent mourir sous mes yeux - 66 -
L'humeur saisonnière Hier encore De magnifiques bonhommes de neige En forces et en faiblesses Affrontaient le vent d'hiver La déprime est un signe de bonne santé Lorsqu'elle ne joue pas avec le diable Et le temps qui s'écoule dans le vide Le triptyque de la balançoire S'inscrit sur le tableau noir Dormir et rêver Être amoureux et frémir Pratiquer la glisse et la poésie La ligne du bonheur n'est jamais loin Si l'on se dépasse À mes amours Je vous porte mon attention - 67 -
Sur les saveurs douces et sucrées Je vois le bon et le beau en moi Autour de nous Même si l'âpre et l'amer Me chatouille les narines Je laisse l'odeur du vent Balayer l'orgie morbide De ses derniers mois Et j'esquisse sans me dérober Car de la vie Il faut tout prendre Pour ne pas fléchir Face à la première mise en demeure Aucune demi-mesure avec l'existence Ne doit-nous démolir Et ensevelir Oubliées les micro-gerçures Les lèvres solitaires Devant ce teint satin Ce jeu de lumière Le printemps s'éveille Et me dévoile Une nouvelle nuit amoureuse Demain Je serai encore un autre homme
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Attraction Inspirée d'une belle époque Au fil d'un rêve informel À la fibre décousue L'idée d'un poème Se couche sur elle Loin du monde intelligible Ce que raconte mon corps C'est d'où je viens Et quel chemin J'ai parcouru Habillé et nu Je n'ai jamais été aussi bavard D'une apparente légèreté Seule avec mes mots La feuille semble si fragile Mes mains l'enracinent À la musique de mon sol - 69 -
Numérique et fertile Elle désire comme moi Être à la fois Libre et entourée De la sève coule de sa chair Enchantée Le printemps s'annonce Contente l'esprit Fortifie l'écorce Comme cet arbre renaissance Qui me parle avec ses yeux Enrobés de pollens Quelque part me soigne Le défaut rend la feuille attractive Les choses attractives L'humilité de la fissure Nous rend plus humain J'en suis sûr Et certain
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Nuit debout De fil en aiguille Entreprendre un parcours Dans un silence entrelacé d'émotions Entre lucidité et ivresse Le sommeil rend plus fort la connaissance Pour plus de liberté Nuit debout Sur le marbre décoloré par la sueur Des anges et des vieux rouges-gorges Le chanvre sauvage À bâbord toute Manœuvre Comme une nuée d'insecticide Un avant goût du néant Mélangé à l'OGM épicé d'un cancer Mélangé à la saveur boisée Du secret d'un lavage de cerveau - 71 -
Mélangé à la chienlit Des âmes en perdition Mélangé au premier cru d'un vampire Nuit debout Demain tu seras morte Ton soleil nourrira notre arbre de vie De la naissance à la mort Et de son feuillage Une main me recueillera Je l'embrasse déjà La plaie palpite
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La rêveuse Par-delà mes visions cosmiques J'explorerai Avec tous les oiseaux de la sphère L’univers mental et esthétique De l'inconnue du vaisseau fantôme Loin du moule de la perfection À travers la foule Des feuilles blanches et imberbes À l'orée du renforcement J'inclurai Avec ses incantations amoureuses La chance la tête le cœur la vie Quatre empreintes scéniques déformables D'une substance élastique et malléable Lorsqu'elles se nichent en terre promise La voie royale est une pâte à modeler - 73 -
Qui se loge naturellement à sa place Entre les lignes de la main À la cime de mes ambitions et encore J'effleurerai Avec le vent dans mes cheveux Sans cesse ces rebords Pour humblement connaître Le chemin le plus sincère N'écoutons pas ce qu'elle dit Regardons ce qu'elle fait Et suivons la rêveuse Le Brahma-Loke est devant nous
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Premier mai Comme il est doux Ce souvenir De ce jour chômé Entre ses quatre murs Soupirer le lit Tous ces voluptueux murmures Loin de la sauvage anarchie des fleurs Une montagne courant d'air Gravée par un talentueux papillon M'a volé mon brin de soleil J'entends le temps qui coule Donnez-moi un peu de terre Je vous offrirai mes vers Et au travers un jour brillant Je vous cueillerai Des beautés toutes neuves - 75 -
Quelle odeur à la lune Une marche forcée De quelques pieds nickelés Attend le Saint des Saints Loin des frocs stériles Du ministère des trésors Et encore À cap carnaval En plein cœur de la place Des soutiens-gorges Sous un soleil sang et or Prose mélancolie Chercherais-tu un doux nuage Une fusée démystifiée Ou un chirurgien manchot Histoire que ses bras d'honneurs Repoussent les médiocres Ceux qui désormais occupent le trône - 76 -
Tandis que le jardin de curé À la pelouse pédophile Berce les feuilles mortes Le coquelicot et la rose Cèdent à la violence En face de la barricade mystérieuse Une poule d'eau se soulage Et éteint par hasard Une poubelle en feu Aucun SDF en garde à vue Aucune trace d'ADN n'a survécu Les aigles de la caserne Se sont volatilisés Au-delà de la porte de la muette En attendant un tweet de Godot Des débats et des idées Une assemblée de savon de Marseille D'un peu plus d'une centaine de personnes A dégorgé une sardine de plus d'un mètre Sur les gais du vieux port En pleine année bissextile Les étoiles changeront de textiles Comme la plus part des marchands De linges sales et de corbillards Tout va bien madame la banquise Donald est sur la planche à billet Spectacle à la fois Dégradant et conservateur - 77 -
Entrée gratuite uniquement Pour les ours mal léché La vie est belle Car voilà le dernier projectile Ethernet D'un papier toilette Quelle odeur à la lune En cent quarante caractères Au milieu de 400 fromages Ne comptez pas La fondue savoyarde Est en grève de la fin Et ne mange plus De poulet aux hormones
« L'imaginaire sauve l'esprit à défaut de sauver le corps. » - 78 -
Seule la mort sépare Autour du lit Avec le printemps Qui s'encre jour et nuit Sur les murs présents Quand je me languis d'eux Dansent tous ses visages disparus Bien heureux Dans le brouillard de la vie Et danse aussi Le corps sage de mes sentiments Quand je pense à elle On n’a qu'un amour dans la vie Le noir de la dentelle Semble obséder mes désirs Le blanc de mes yeux Supporte le bleu égyptien - 79 -
Elle porte un parfum Aux senteurs féminines Aussi fleuries qu'un tissu liberty Elle n'est pas une perle rare Juste une légitime Un mannequin en herbe qui défile Avec ses propres revêtements Qui rajeunit en dépit du temps Je lis Elle me lit Je l’entends me parler Nous sommes liés Sais-tu combien tu me manques Mais l'ennui ne durera pas Car bientôt Elle se retournera sur moi Avec le printemps Qui réfléchira jour et nuit Amoureusement Toutes les beautés de la vie
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El cielo es hermoso À ceux qui pensaient Que le temps épargnait Les uns les autres Le spleen l'amour Être enfin soi-même On ne l'apprend pas Sur le fil Dans les livres Parlez-moi du passé Il soignera le présent Vivons la vie Sans trousse de survie À ceux qui pensaient Que je connaissais L'amplitude du temps L’aurore à ma lucarne Me plaît davantage - 81 -
Qu’une vision abstraite Quand mon miroir et son visage Se rencontrent Je n’ai pas peur Des coups du sort Du rouge à ses yeux Du silence à ses lèvres Chance El cielo es hermoso Mon cœur s'ancre À l'écume future Mon corps s’enlace À la vague hurlante Je rêve Et tu rêveras aussi Lorsque tu réaliseras À quel point Celui que tu cherchais Manque
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Bombicide Quitte à saigner de trop Comme l'anachronique bombicide De voir que la lune est blonde Et la terre ronde Que les frelons marchent en rang noir Allons goûter à l'amertume des ombres Allons écrire une poésie pour les horrifiés Si tous ses bambous fendus Déconnectés de leurs rhizomes Protégeaient les autres Des bombes des pluies acides L'immoralité serait une matrice Aux ressources inépuisables Une terre d'azur Il est temps d'affronter ses fantômes Parce que j'ai besoin de réconfort - 83 -
Parce que l'amour restera toujours L'avenir de l'humanité Je vis à présent dans la crainte Et ne vois plus les chevilles De l'innocence traverser la rue J'ai appris des couleurs du ciel Qu'elle se construit dans sa singularité C'est ainsi que petit à petit La poésie est rentrée dans ma vie Entre la dure réalité d'un mur Et l'abrupte vérité d'une cheminée Rien n'est simple à franchir Rien ne s'efface sans se brûler Je vis dans mes rêves Les yeux dans le vide Qu'entre vos bras je me balance Comme un enfant sans vie Sur une plage noire Vous qui avez la chance de savoir Comment pouvez-vous écrire De la poésie mort-née Noyer la fête des sanglots longs Face à l'estrade des souffre-douleur Dans un monde d'ailes et de cris S'il vous plaît Greffez à vos doigts d'honneur Encore vierges tendus et libres Toutes ses plumes éparpillées Et abattez les faux profils - 84 -
Les branches dénaturées D'un ciboulot fasciste Les figues de barbarie D'un trépané tortionnaire Cela est la beauté Cela est la nécessité Dieu Où avez-vous incarcéré Le magnifique Gatsby De l'esprit saint de l'open minded Ah si j’étais cruel Non loin de mes pensées D'une manipulation génétique Proche d'un chiche-kebab mal digéré D'un fantasme infanticide D'un viol épouvantable Entre ciel et terre Sous le ventre de la libellule Je vous répondrais par l'action En me faisant péter l'intestin grêle Sous une pluie de prières décongelées Là où loisir immunité Évasion et intimité Facilite notre démonstration De camelot sanguinaire Comment peut-on imaginer Une chose aussi dégueulasse Passer à l'acte Si je savais où elle se réfugie - 85 -
Sans doute au milieu des fils barbelés Où nous finirions égorgés Sans devoir s'écorcher D'une rive à l'autre Nous avons subi une brûlure En se penchant du mauvais côté Laissons maintenant tomber La clé des ruines l'a enterré Et si je tirais une dernière moralité Sur l'épouvantail béotien Car je ne crains plus le silence noir L'amour coincé contre mes pensées Au fond de la grotte désormais éclairée La petite bombe à la sandale compensée Sait comment on fait les bébés La vie n’a pas de prix Quand tu tiens la mort au bout de tes pieds Marchons pour la paix main dans la main Sans oublier de transmettre le message « J'ai tué la mort »
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Cannes à pêche et indécence Une cohorte de peluches Botoxée à l'os de sèche Transpirent des orteils Sur le tapis rouge Pub Akileïne La qualité au service de vos pieds Contemplez ce fessier C'est de la baudruche bio Collectif Tee-shirt en coton blanc Pub Balenciaga Aucune idée entre deux cumulonimbus Encore un don du ciel Hermès et Chanel Déambulent Leggings en cuir noir Entre antidépresseur et anorexie - 87 -
T'as le look coco Et dansent Du pop latino Les quatre ailes Au-dessus du pont Lamborghini Crustacé et bikini Elle a de longues jambes La gueule pleine de caviar chinois La libellule attachée à une girafe Et à un flamant rose Sautoir et perles noires Porté en gode ceinture Disparaissent Dans l'alcôve d'un déambulatoire Pub Randstad Valoriser l'homme C'est valoriser le business Villégiature Saint-Tropez Code postal Los Angeles Royalties îles Caïmans Sous les marches du tapis volant Un bracelet en tête de veau Cherche de la place Sur le bras d'une Rolex Au costume Prada Flash et Leica Le roi du monde artificiel Crépite sur son nuage suspendu Où anges et démons - 88 -
S'encanaillent Queue de pie et mirage Son avocat a perdu Ses deux papers panaméennes Dans la ligne de mire d'un selfie Au milieu de la farine de maïs La peau de l'ours de Berlin Les a forniqué avant lui Pub Nestlé Good food good life C'est fort en chocolat Le président more aux dents Cherche le cimetière des éléphants Tarzan est mort Jane Porter fait son cinéma En fond sonore Une oie palmée Givenchy Scande alcoolisée En langue des cygnes La vie est une partouze Pub Kodak Les voleurs de couleurs Grimpent sur leurs escabeaux Tel le corbeau Flirtant sa proie Chronique des années de baises Et cetera
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Devant vous Le spectateur absent Vous siffle trois fois Sachez que mon postérieur En cuir pleine fleur Vous salue Dans le blanc des yeux Pour rester vierge De toute réminiscence Et mon nombril Ne m'intéresse pas du tout Et veut être Le plus invisible possible Au coin du feu À l'inverse de vous Cannes à pêche Désespérément intouchables Au bord du précipice
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Aléas À tire-d'aile Au cœur d'un grand camaïeu De couleurs naïves et franches L'écho de ma vie est cet excès d’ivresse Lorsque sous son parfum je me réjouis Lorsque mon corps se dissout Sur ses dentelles nocturnes Mes mains parcourent le monde Entre les lignes de ses draperies Et l'ivresse la plus phénoménale N'est-ce pas de vivre Par-dessus par-dessous À flanc d'un battement Le bleu libellule d'un cri Par-delà le bow-window noir et gris L'air du temps est cet excès d'agonie Lorsque ma dépouille creuse la terre - 91 -
Lorsque mon anxiété s'attise Sur le combientième jour mortel Mon amertume dépeint le large Entre les lignes de mon hymne Et l'agonie la plus fantomale N'est-ce pas se taire Je ne sais pas je ne sais plus Une demoiselle passe dans le ciel La réponse est sous mes yeux Mon amour reposera en elle Dans le cimetière
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Fragments de lucidité Suspendues à la moustiquaire Les lucioles se rincent l'œil Dans l'assiette du chef étoilé Lorsque l'on rencontre Ses propres limites On peut soit basculer Dans le perfectionnisme Une histoire sans fin Soit accepter D'être un thérapeute imparfait Ce qui ne veut pas dire Incompétent Juste humain Et fière de l'être Et si l'on passait à table Retrouver ses lumières fleuves Sous l'ourlet de nos papilles L'appétit ne vient-il pas en mangeant - 93 -
Surefficience Suis-je encore nourri Les pieds liés à la terre Mon refuge est devenu immense Ses murs s'étirent Un peu plus chaque jour Et son plafond infini À rejoint La Constellation De Louis Aragon Du côté des meubles Le bois conserve bien mes intentions Quant à l'intérieur des tiroirs Il y a le choix des larmes De la nostalgie au rire Nous pouvons apprendre À aimer nos imperfections - 94 -
Sous la rondeur d'une caresse À contrôler notre sensibilité Sous un soleil éblouissant Peu importe Le bonheur se cultive la nuit Pour fleurir le jour Vice versa Ma différence est mon atout Ma différence est pour vous
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The best of Mozart À bout de nerf sur le divan La flûte enchantée Réfléchit et se détend Abandonnant la grève De ses idées roses Loin de la sphère Des pigeons d'agrément Elle s'entrelace à mes cils La pénombre me délivre La croqueuse des sens Qui digère ses petits interdits Les cloisons résonnent The best of Mozart Une note s'échappe Montrant son organe à la lune Et envoie d'une contorsion - 96 -
Peaufiner l'étoile filante Je viens de la recueillir Sur le revers de ma peau Au plus près de mon cœur
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À Machiavel Sous tes pâles lanternes jaunies Imaginées par ton ombre Comme la fin justifie les moyens Agitant tes mouchoirs De morve et de sang Toi qui a une cervelle caverneuse Loin de te l'a creusée Dans un corps d'auguste scélérat Mains moites L'air niais Juste là pour exister et gratter Sans scrupules ni proximité Retiens parmi mes poèmes Celui-ci Si tu étais vraiment sain d'esprit Vraiment un homme unis Entre ce qu'il dit et ce qu'il fait - 98 -
J'aurais toléré le bruit de tes lacunes Tes quelques étincelles Ah si je pouvais lire Dans la cervelle des bêtes Contourner l'obscurité perverse La vie est une fleur volubile Enroulée sur une licorne À mon seul désir Transmuer et non pas subir Tel est la clé de la liberté De la pure création
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La vie est un artichaut sur une scène Je sais qu'il y a une puissance Un zèbre qui s'évertue dans ma main Qui n'a jamais oublié de rêver Et si je titube au milieu des étoiles Semblable à l'errance Qui sommeille en moi et me nourrit Le jour à l'instar de la nuit Envisagent encore De caresser ma vie À mes côtés il y a mon chien à plume Qui survole le champ d'amarante Et mon poisson lune aux ailes translucides Qui éclaire mon fluide glacial Avez-vous déjà croisé quelqu'un Une vie Cachée derrière son écran - 100 -
Une vie dans l'ombre Quasi poussière d'astre Avec le soleil dans les cheveux J'aime les esprits indisciplinés Les esprits lettrés Et nous sommes là Encore assis au cœur d'un espace Cloisonné par nos espérances Il n'y a rien de plus doux que la mort Il n'y a rien de plus cruelle que la vie Il n'y a rien de plus beau d'aimer L'être disparu derrière le rideau La vie est un artichaut sur une scène
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Redressons-nous J'accuse mille poèmes Embrasse mille fleurs Conserve tous ces yeux Tous ces cœurs Le superflu L'essentiel Entre l'épaisse brume Et l'immensité du ciel Il y a ma plume Il y a ma libellule Il y a l'amour Pour enterrer la fausseté Il y a vous Pour déterrer la vérité Redressons-nous Et allons-y - 102 -
Passage piéton...S Bien qu'affranchi J'ai encore les pieds dans le vide Sous le cristal de l'abat-jour Je suis possédé par ses ombres écrasées Qu'il soit visible ou pas Je déterrerai le petit jour Mes lèvres sur les siennes Éternelle promenade Tes larmes sont gravées À la mémoire des anges Ab intestat Post-scriptum
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En équilibre Si nous avons encore le droit De baisser les yeux Nous n'avons plus le droit De baisser les bras Elles nous attendent Libérons-nous de nos émotions Filantes et improductives Face à ses atrocités qui ruinent Les plus belles natures Rappelons-nous L'eau fait l'arbre Et la chance le fruit Alors Secouons l'arbre mort - 104 -
Pour qu'il nous dévoile Juste Ses pluies d'étoiles Brillantes et contagieuses Accrochons-nous à ses racines Les plus profondes Rejoindre le paradis perdu Et demain À bout de souffle Embrassons Au bout de ses branches Les fleurs les plus tendres Si nous avons encore le droit De baisser les yeux Nous n'avons plus le droit De baisser les bras Elles nous attendent
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Cet air-là Perdu en chemin L'incrédule Croise le requiem des fous Groupuscule Qui lui offre la réussite En échange de sa coopération Sous ce trait d'union Est né Le désaxé Épris De cette idylle sanguinaire Conquérant et fier Désormais complice Le long de la voie festive Il foule Et tyrannise - 106 -
De grandes onomatopées S'inscrivent en rouge sang Sur le blanc des yeux De la mémoire collective N'est-il pas horrible Cet air-là En marchant sur ces pas
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Laissez-moi rêver De la fermentation De mes veines Soûles et granuleuses Naît mon vertige Et respire Toutes ses vapeurs oscillantes De vœux et de courants d'idées Même si la nuit m'invite À chaque pas de danse Je déclinerai toujours L'obscurité Laissez-moi rêver
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Matrice idéatique Sous nos yeux Le monde est vraiment divisé Le spectacle très visible Et le quotidien invisible Pour changer le sens du vent C'est de l'autre côté de la mer Pour exister Il faut s'immiscer au ballet Fané presque jaune Comme la couleur du soleil Qui caresse les façades Méditerranéennes de l'adriatique Je ne fermerai pas les yeux Gardons les pieds sur l’eau Et roucoulons À côté du mercure - 109 -
Je gravis les dentelles Croates Pris cette maille dans tes yeux Pris comme un enfant sauvage Je me faufile au cœur du damier Immuable et fraternelle Là oÚ le berger des nuages Me dit ce jour Better than the fountain of youth L'amour
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Impressions croates Libres et pensifs Mes pieds survolèrent Les terres intérieures Drainées par une angoisse Encore si proche Les maisons courbées Sur le seuil des soirées Aux fenêtres éteintes À la peau perforée M'échapperais-je Sans oublier Mjesec ne može pasti La lune ne peut pas tomber Ouverts et fermés Mes yeux ouvrèrent une percée Dans une langue universelle - 111 -
Entraîné par la bora Et son chapeau de nuages Son panache me les déclina D’oliveraies de vignobles De vergers de pêchers Sous leurs racines S’étendent quelques une Des plus belles fées de la planète Atone et frétillant Allongé sur le sol Une étoile me toucha De taille harmonieuse Au teint éblouissant Aux cheveux noirs Et vêtue d’un corselet de soie Entrée dans ma tête Je la gardai à distance Et dans la pénombre Dès qu’elle fut sortie Je distinguai sur la mer Un visage sombre Entouré d'un éclat orange La peau de la silhouette Nettement dessinée Est d’un beau vert marin Život me uvijek iznenaditi La vie m'étonnera toujours
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Cinquante Le poème court Et moi après Un jour Une suite Une fin Le poème court Et toi après moi Une nuit Une vie Une fin Je vous aime Je t'aime
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Genius loci Sous l’œil adolescent D'un lieu qui t'échappe L’universel se recouvre de nuages Qui perdent la tendresse De leurs douceurs Qu’il cède trop vite Ou qu'il soit trop dur Sur ce vent de crise Les portes claquent Ton esprit suivra les bruits Ton sang coulera comme la lave Dans le cours du temps à venir Quelles que soient les embûches Beauté Abandonne la peur Et tu seras libre de choisir Entre la vertu et le fiel - 114 -
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Titre des poèmes recueil 11 (Période 2016) Page 1 - Une journée ordinaire Page 3 - Il y a elle en vie Page 6 - Crash Page 8 - Conviction Page 10 - Coexistence Page 12 - L’ennui délivre Page 14 - Résilience Page 16 - Blues Page 20 - Errances nues Page 22 - Il y a de la joie Page 24 - La parole est à nous Page 26 - Petit à petit Page 29 - Éclafoutis Page 32 - Pacifique Page 34 - Futuroscope Page 36 - Ode à la légèreté Page 37 - Happening Page 40 - L’équilibre Page 42 - Indélicatesse Page 45 - Deus scit Page 47 - Tout au fond Page 49 - Ici Page 51 - L’attente Page 53 - Tandem Page 55 - Discordance Page 57 - Courir ou mourir Page 59 - Le passage Page 61 - Présomption d'innocence Page 64 - Élévation Page 66 - Entre les nuages Page 67 - L'humeur saisonnière Page 69 - Attraction Page 71 - Nuit debout Page 73 - La rêveuse Page 75 - Premier mai Page 76 - Quelle odeur à la lune Page 79 - Seule la mort nous sépare Page 81 - El cielo es hermoso Page 83 - Bombicide Page 87 - Cannes à pêche et indécence Page 91 - Aléas Page 93 - Fragments de lucidité
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Page 94 - Surefficience Page 96 - The best of Mozart Page 98 - À Machiavel Page 100 - La vie est un artichaut sur une scène Page 102- Redressons-nous Page 103 - Passage piéton...S Page 104 - En équilibre Page 106 - Cet air-là Page 108 - Laissez-moi rêver Page 109 - Matrice idéatique Page 111 - Impressions croates Page 113 - Cinquante Page 114 - Genius loci
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Remerciements Je tiens à remercier en particulier ma famille Et tant d'autres La vie
www.jamespx.com Image de couverture : Jaya Suberg - James Perroux
A comme Amour Poèmes Recueil 11
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