Pierre Bouchard et la cour arrière du Québec

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ACTUALITÉGPA

Les nouvelles fraîches du plein air

par_nathalie schneider

NOUVEAUTÉ

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Les parcs nationaux du Québec ont amorcé la tendance avec les tentes Huttopia et Hékipia – qui, en quelques années, ont su s’imposer en tant que modes d’hébergement parallèles et sont devenus ultra populaires (on compte aujourd’hui 250 tentes Huttopia dans 15 des 22 parcs nationaux du Québec!). En combinant l’accès à la nature au phénomène grandissant du «prêt-àcamper», la Sépaq a intégré dans sa planification à long terme ce qu’il convient d’appeler désormais le «glamping». Voilà que Parcs Canada embarque dans la danse avec ses tentes oTENTik, fusion de la tente et du chalet rustique : même look, même mobilier fonctionnel (mais sans la vaisselle!) pour les sept tentes installées dans le secteur Saint-Jean-des-Piles du parc national du Canada de la Mauricie. Même le prix est similaire (120 $ contre 113 $ en haute saison pour les tentes Huttopia). Cet automne, on peut louer les tentes oTENTik jusqu’au 15 octobre. y 1 877 737-3783 ou www.pccamping.ca

COURSE SUR SENTIER

PASSION, QUAND TU NOUS MÈNES...

XC Harricana The North Face Le 8 septembre 2012 Mont Grand-Fonds, Charlevoix Une cause : Société canadienne de la sclérose en plaques y www.harricana.info

PHOTO : PARCS CANADA

7 SOMMETS

Le virus du prêt-à-camper

ENTREVUE ragés à poursuivre cette exploration avec un second volet, de Charlevoix à la Gaspésie*. Ainsi est née Trans-ZEC II.

Pierre Bouchard et la cour arrière du Québec

À qui s’adresserait ce réseau cyclable ?

En juillet dernier, le cyclo-aventurier Pierre Bouchard entreprenait le second volet de sa traversée du Québec en vélo de montagne sur les sentiers de garnotte. Ce projet, baptisé Trans-ZEC, pourrait bien tracer la voie d’un réseau cyclable unique au monde. Comment est né le projet Trans-ZEC ?

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• automne 2012 geopleinair.com

Ça me trottait dans la tête depuis longtemps : traverser le territoire québécois et évaluer son potentiel pour la pratique du cyclocamping en back country. En 2009, quand nous sommes revenus, Janick [Lemieux] et moi, de notre quête cyclovolcanique autour du monde, nous avons décidé d’explorer notre propre coin de pays par les chemins de traverse. En reliant L’AnseSaint-Jean depuis Fort-Coulonge, en 2010, je me suis rendu compte que la pratique du vélo de montagne hors-piste permettait de voir des paysages vraiment exceptionnels. Grâce aux zecs [zones d’exploitation contrôlée], aux réserves fauniques et aux parcs nationaux, nous avons accès à un territoire sauvage qui s’étend dans l’ensemble de la province. J’ai ainsi tracé un itinéraire en empruntant 15 zecs et 3 réserves fauniques avant d’arriver au terme de la première étape. Dans ces zones, il suffit de

s’inscrire avant d’entrer dans ses limites et de suivre les sentiers. Comment ce projet a-t-il été accueilli ?

PHOTOS : COLLECTION PERSONNELLE

PHOTOS : MONIQUE RICHARD/COLLECTION PERSONNELLE

En lançant son défi de gravir les sommets de tous les continents, l’Américain Richard Bass ne se doutait pas, dans les années 1980, que son initiative intéresserait autant d’émules… Cet exploit a depuis été réalisé par des centaines d’alpinistes du monde entier et, tout récemment, par la Québécoise Monique Richard, qui a atteint les 7 sommets en 32 mois seulement (incluant l’Everest, qu’elle a atteint le 19 mai dernier, le jour même où on déplorait la mort de l’alpiniste canadienne Shriya Shah, d’origine népalaise). Un jour qui marque un record d’affluence sur la montagne… et un ultime sommet qui établit un record de rapidité pour Monique Richard. « Si j’avais gravi une montagne par an, j’aurais eu plus de temps pour me préparer et pour trouver du financement. En 32 mois, ça change tout, le défi est plus grand ! » dit-elle. Un défi plus grand et un retour encore plus difficile après tant d’intensité. Monique Richard s’attaquera à la montagne sacrée Ama Dablam dès cet automne.

L’association Zecs Québec, qui gère les 63 zecs de la province, m’a déployé le tapis rouge : la volonté d’étendre l’offre de villégiature ou le canot-camping est réelle. Dès l’année prochaine, on pourra s’inscrire en ligne pour entrer dans l’une d’elles tout à fait gratuitement. (Seul l’accès en véhicule motorisé est payant.) On peut même pêcher et manger les fruits de ses prises – sous réserve de posséder un droit de pêche, bien sûr. Ces espaces naturels sont un terrain de jeu unique, il faut en être conscients ! Notre entreprise a suscité aussi l’intérêt dès la diffusion d’un documentaire, Le grand cycle, réalisé par Kyril Dubé, qui nous a suivis sur ces routes de gravelle. L’association Vélo Québec, gestionnaire de la Route verte, a bien mesuré le poten-

tiel extraordinaire de ce réseau. De même, Parcs Québec est ouvert pour discuter d’un itinéraire cyclable balisé qui traverserait entre autres les parcs nationaux. Bref, on sent une volonté commune de s’impliquer dans le projet de ce qu’on peut déjà appeler la « Route brune », et nous avons été encou-

Les amateurs de cyclotourisme voyagent de plus en plus à l’autre bout du monde pour pratiquer leur activité et découvrir de superbes paysages. Or, au Québec, nous avons tout ce qu’il faut dans notre cour arrière pour séduire ces voyageurs actifs. Les cyclistes qui l’emprunteront devront néanmoins prévoir le ravitaillement et savoir être autonomes en milieu naturel. Avec un GPS, ceux-ci pourront tracer leur propre itinéraire en suivant des points intéressants à observer, des haltes pour le ravitaillement, des sorties d’urgence, etc. Ces cyclistes auront toutefois quelques concessions à faire pour partager le territoire avec d’autres utilisateurs : vététistes, chasseurs et pêcheurs, notamment. C’est le prix à payer pour garder un accès à la nature, et le prix n’est pas si élevé. Au cours de ma traversée, je n’en ai pas souffert beaucoup ; à part quelques VTT et motos équipées pour le toutterrain, ou quelques camions de bois d’AbitibiBowater, en Mauricie, le partage de la route avec les véhicules motorisés m’a paru moins difficile que sur le réseau routier ! Je trouve qu’il y a un beau défi à tracer un circuit qui connecte des sentiers de façon à demeurer dans le bois le plus longtemps possible et éviter les milieux urbanisés. Propos recueillis par Nathalie Schneider * Ce second volet, Pierre Bouchard et Janick Lemieux l’ont entrepris au lendemain de cette entrevue.

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