Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
Université de Carthage ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME
uNE ARCHITECTURE POUR UNE éDUCATION INCLUSIVE Une approche inclusive pour réhabiliter le lycée sportif d’el menzah
Présenté par: Jawher Gaâbeb Directeur de mémoire: Mr. Moncef Fourati Co-directeur de mémoire: Mr. Adnène Ben Nejma
Remerci Re mercieements J’exprime mes sincères remerciements à mon directeur de mémoire, Monsieur Moncef Fourati pour le temps qu’il m’a consacré, ses conseils et ses encouragements. J’exprime ma gratitude, à toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin au développement de ma réflexion, notamment Monsieur Adnène Ben Nejma. Finalement, j’adresse mes vifs remerciements à ma famille, mes amis et toute personne sans laquelle ce présent mémoire n’aurait pas pu voir le jour.
Introduction: Un milliard de la population mondiale possède une forme de handicap, soit 15% de la totalité. Au cours des quarante dernières années, les chances et les opportunités dans la vie de nombreuses personnes handicapées ont changé, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’emploi. L’action politique des militants du handicap et les défenseurs des droits de l’homme ont accru la conscience des inégalités et de l’oppression que vivent les personnes handicapées dans leurs vies sociales. Les lois ont visé à supprimer ou à atténuer les barrières environnementales, institutionnelles et sociétales qui ont historiquement empêché les personnes handicapées de participer pleinement à la vie sociale, quel que soit dans les foyers, les communautés ou les lieux de travail et d’enseignement. Des progrès importants ont été accomplis, les nouvelles technologies compensent de plus en plus les déficiences fonctionnelles, mais de nombreux défis persistent. D’une manière générale, les personnes handicapées sont beaucoup plus susceptibles que les autres d’être pauvres, analphabètes et sans emploi et de vivre seules. Les technologies d’assistance et autres produits et services de soutien sont souvent hors de leurs portées financières et de nombreuses communautés restent physiquement inaccessibles. Bien que légiférer l’accès physique soit possible, l’imposition d’attitudes publiques ne l’est pas. L’ouverture complète des communautés aux personnes handicapées nécessite encore un travail considérable.
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Notre environnement bâti est un des facteurs majeurs qui génèrent le handicap, car lorsqu’ils ne sont pas chez eux, les personnes handicapées passent une grande partie de leur temps à anticiper et à contourner d’innombrables barrières ou à se mettre en danger en parcourant leur chemin. Et malgré l’importance de l’architecture et l’environnement bâti dans la vie de la plupart des personnes ayant un handicap, il reste très peu de travail théorique et critique dans ce domaine1. Il est important de se demander pourquoi l’architecture n’a pas encore une approche qui traite le handicap? Bien que nous sommes à une époque où les «disability studies» (études de handicap) est un domaine émergeant et plein de créativité manifestant à la fois dans le modèle médical et social du handicap. Au cours du dernier demi-siècle ce domaine a connu une évolution considérable et pourtant il reste très peut implémenté par les architectes, ce qui génère une conviction chez la population handicapée que les architectes ignorent leurs demandes et que le handicap et l’accessibilité sont toujours traités comme un but supplémentaire. Rédigeant en tant que personne non handicapée, je crois beaucoup dans le slogant «Rien sur nous sans nous! «. Le but n’est pas de parler au nom des personnes handicapées, mais de prendre la responsabilité de la marginalisation de ces derniers, de refuser d’ignorer cette situation et de faire partie d’un mouvement pour le changement.
1 Jos Boys
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Problématique: L’accès à l’éducation fait partie des droits humains reconnus par de nombreuses conventions internationales. La Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées protège les droits des personnes en situation de handicap, en particulier leur droit à l’éducation. «Assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous» est le quatrième objectif de développement durable fixé par l’Organisation des Nations Unies dans le cadre de son programme de développement durable à l’horizon 2030. Or, pour les enfants en situation de handicap, aller à l’école n’est pas toujours une réalité. Près de 80% des personnes handicapés en Tunisie sont analphabètes ou de niveau primaire, et c’est à cause de l’inadéquation des infrastructures scolaires et du matériel pédagogique aux leurs besoins. Deux facteurs mettent en évidence l’importance de ce sujet : le nombre important et croissant de personnes handicapées (un nombre estimé de se doubler pour atteindre 2 milliards d’ici 2050) et le fait qu’elles reçoivent une éducation de qualité inférieure comparée aux autres. Le lycée sportif de Tunis est un établissement dédié aux élites de l’Équipe nationale Tunisienne, il joue un rôle important dans la vie des élevés qui veules poursuivre leurs études et en même temps développer une carrière sportive professionnelle. Cependant, les élites de l’Équipe nationale de l’handisport n’ont pas le droit à bénéficier de cet équilibre entre le sport et l’éducation. C’est un peu contradictoire car l’article 36 de la loi d’orientation n° 2005-83 du 15 août 2005 relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées déclare que «L’État garantit aux personnes handicapées le droit d’exercer et de jouir des activités culturelles, sportives et de loisirs et œuvre à supprimer tous les obstacles qui entravent l’exercice de ces activités d’une façon normale.» Cette exclusion est partiellement due à l’inadéquation de l’infrastructure, pour cette raison, au cours de ce mémoire, on va essayer de réhabiliter le lycée sportif de Tunis pour qu’il soit accessible aux personnes handicapées. Rendre les établissements d’enseignement accessibles est crucial, non seulement pour atténuer le pourcentage d’analphabétisme, mais aussi pour l’inclusion de ces enfants dans la société dès leur jeune âge.
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Comment, alors, aller au-delà de l’utilisateur comme norme et de la personne handicapée comme problème ? Comment peut-on englober tout le spectre des préférences personnelles, des besoins et des désirs individuels dans le processus de conception, tout en tenant compte des limites de chaque individu ? Et finalement, comment peut-on transformer un bâtiment scolaire existant pour qu’il devient capable d’accueillir tout les types des corps humains?
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Méthodologie: Les recherches réalisées au cours de la production de ce mémoire se révoltent autour deux idées essentielles pour atteindre l’accessibilité : la vaste diversité du corps humain, et la relation de ce dernier avec l’espace. On va donc aborder, analyser et définir diverses notions, concepts, écoles de pensée et projet architecturaux qui se concordent avec ces idées. Dans une première phase, on va se concentrer sur le sport comme un facteur d’inclusion sociale, (le handisport spécifiquement), l’éducation du sport à travers l’histoire et son importance dans la vie de l’homme et son potentiel pour créer un changement dans la vie des personnes handicapées. La deuxième partie remet en question le phénomène du handicap et la relation du corps humain l’architecture en traitant quelques idées concernant le handicap, évoquant la diversité du corps humain et analysant le concept de la normalité, ce qui vas permettre d’ouvrir la voie sur les recherches de la troisième partie. La troisième partie quant à elle traite ma conception inclusive comme méthode pour élaborer un projet architecturale. Durant cette partie, on va analyser deux œuvres conçus en suivant les règles de cette méthode Et finalement, nous allons analyser notre support d’étude en se basant sur les recherches des parties précédentes pour proposer des solution qui visent à le rendre accessible à tout le monde.
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Sommaire Introduction:
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Problématique:
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Méthodologie:
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Partie 01
Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale? 10
Partie02
Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap 32
Partie03
La notion de l’architecture inclusive 68
Partie 04
Vers un lycée inclusif 112 Bibliographie:
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Liste des Figures:
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Table des Matières:
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion d’éxclusion sociale? 1. Le sport etou l’éducation: facteurs d’inclusion ou Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale?
d’éxclusion sociale?
Le sport et léducation: facteurs dinclusion ou déxclusion sociale?
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale?
1.1. Constat L’activité sportive et l’éducation physique ont été présents sous plusieurs formes à travers l’histoire, il peuvent être tracées à travers les différentes époques et prennent plusieurs formes. Il s’agissait au début des travaux qui nécessitaient un effort physique, puis il se transformait en des exercices curatifs ou simplement des entraînements physiques. De nos jours, ces activités sont sous la forme de l’éducation physique, de thérapie, des compétitions et du divertissement sportif. Le sport est une entité qui s’impose dans la société d’aujourd’hui et qui est représenté à travers plusieurs événement, le plus important est peut-être les Jeux Olympiques modernes qui sont le prolongement de la tradition des jeux olympiques de la Grèce antique. Durant ces jeux olympiques, les performances de la Tunisie étaient plutôt modestes. Pendant les 15 participations, les athlètes du pays ont remportés 13 médailles (4 médailles d’or, 2 médailles d’argent et 7 médailles de bronze). De l’autre côté, dans les Jeux Paralympiques, un autre évènement qui s’organise tous les 4 ans à la suite des Jeux olympiques qui réunit les athlètes en situation de handicap, les performances de la Tunisie sont remarquables. Au terme des Jeux Paralympiques, la Tunisie totalise 92 médailles (39 médailles d’or, 33 en argent et 20 en bronze) accumulées pendant 8 participations.
Figure 01: Médailles olympiques et paralympiques remportées par la Tunisie, Source : Auteur
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Figure 02: Walid Ktila, détenteur de 2 records du monde du 400 et 800 mètres.
Depuis Séoul en 1988, première participation tunisienne aux jeux paralympiques, les athlètes qui se qualifient pour présenter ne cesse d’augmenter ( Figure 2), il a passé d’un seul représentant en 1988 à 31 en 2016 avec plusieurs montées sur le podium et des records mondiaux, que ce soit par des hommes ou par des femmes.
Les réalisations ne s’arrêtent pas au niveau des jeux olympiques, l’année dernière, en février 2019, lors de la 9eme réunion internationale ouverte de para-athlétisme1 qui s’est tenu du 18 au 20 février à Scherjah aux Emirats Arabes Unis, avec la participation de 28 pays, la sélection tunisienne handisport a dominé ce tournoi en décrochant pas moins de 23 médailles (16 or, 6 argent et 1 bronze). Dans les Jeux Paralympiques et les Championnats du monde du handisport, la Tunisie a construit un grand nom, un solide palmarès et une réputation de performance, compte tenu de la modicité des moyens financiers, techniques et matériels mis à la disposition de ses athlètes.2
Figure 03: évolution de nombre de représentants de la Tunisie dans les jeux paralympiques. Source : Auteur 1 9th International Open Para Athletics Meeting 2 La performance tunisienne aux Jeux paralympiques, le handisport tunisien mérite un meilleur cadre, unisienumerique.com
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale? Car malgré ces réalisations, la relation entre les moyens fournis et les résultats comparés à celles des personnes non-handicapés est un peu paradoxale. Les opportunités dans le domaines du sport (tout comme les autres domaines) ne sont pas les mêmes pour ces deux types d’athlètes en terme de formation, soutien financier, couverture des médias... Que ce soit pour les enfant ou pour les adultes. En termes de formation, les adolescents passionnés de sport de la septième année jusqu’au Bac ont la chance de pouvoir pratiquer une activité sportive intensive au lycée en même temps que tous leurs autres cours via des horaires aménagés. Cette option sport/étude permet aux élèves d’atteindre un haut niveau de pratique dans leur sport ainsi que poursuivre leurs études. De très nombreux sport sont proposés dans 25 lycées qui prennent en charge la section sport distribué à travers le pays avec au moins un lycée dans chaque Gouvernorat. Parmi ces lycées on trouve «Le lycée des élites», appelée le lycée sportif de el Menzah. Ces établissements ont formé plusieurs champions olympiques mais ils refusent encore l’inscription des jeunes sportifs ayant un handicap malgré leurs performances extraordinaires, et ils utilisent comme prétexte la non correspondance aux «normes» de ces enfants.
Figure 04: Distribution des lycées qui prennent en charge la section sport à travers le pays. Selon Circulaire d’accès au Lycée sportif et à la section sport par le Ministère de la jeunesse et des sports. Iluustré par l’auteur.
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“ Lorsque je suis arrivé au collège, l’administration m’a demandé de préparer un certificat de dispense en éducation physique à cause de ma taille. Et lorsque j’ai voulu poursuivre mes études dans le lycée sportif, il m’ont dit que c’est interdit pour une personne handicapée de s’entraîner avec les valides.
“
—Raoua Tlili
Figure 05: Raoua Tlili: Athlète handisport tunisienne avec 14 médailles et 2 records mondiaux dans le lancer du poids et le lancer du disque.
15 15
Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale? Cette exclusion existe aujourd’hui malgré que le taux du handicap n’est pas négligeable. Le handicap touche de 15 à 20% de la population de chaque pays. Les conflits et la pauvreté continuent de causer des taux élevés de handicap dans les pays moins développés. Chaque pays calcule différemment le nombre de personnes handicapées dans son pays. Les différences culturelles, les différentes définitions du handicap et les différentes méthodes de collecte des données signifient que, dans de nombreux cas, les estimations sont nettement inférieures aux estimations de l’Organisation mondiale de la santé. En Tunisie par exemple, selon «Statistiques Tunisie»:
Le gouvernement tunisien s’est engagé à développer ses systèmes d’information nationaux sur le handicap, à renforcer ses capacités statistiques nationales, en vue de fournir des données sur le handicap de qualité permettant des comparaisons. Selon le Groupe de Washington, l’utilisation de ces questions spécifiques devrait permettre d’identifier un taux de prévalence du handicap plus fidèle aux estimations globales. En effet, les questions du Groupe de Washington permettent des réponses plus objectives, se basant sur l’estimation du niveau de difficulté à accomplir certaines tâches, au lieu de se baser sur la perception subjective du répondant par rapport au handicap. Malgré l’utilisation des questions du Groupe de Washington, les résultats du dernier RGPH de la Tunisie ont montré un taux de prévalence du handicap de 2,3%, qui est inférieur aux moyennes enregistrées dans les différentes régions du monde. Ceci laisse penser que beaucoup de personnes en situation de handicap ne sont pas comptabilisées par les instruments de mesure existants. L’Institut National de la Statistique et les membres du Conseil National de la Statistique ont avancé des hypothèses quant aux causes de cela, qui pourraient être liées notamment à des dysfonctionnements dans la phase de passation des questionnaires sur le terrain.
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Suite à ces observations, des ateliers en été prévus par l’Institut national de la statistique et ses partenaires dans le but d’informer sur le concept de handicap et les différentes méthodes de collecte de données sur les personnes handicapées. Mais, jusqu’à la date de la rédaction de ce mémoire, les nouvelles statistique ne sont pas encore dévoilés, pour cette raison, on va donc opter par utiliser les statistiques mondiales.
Figure 06: Quelques chiffres sur le handicap, source : Banque Mondiale, edité par l’auteur
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale?
1.2. Pourquoi choisir le sport pour promouvoir l’inclusion «Le sport, est le seul moyen de conserver dans l’homme les qualités de l’homme primitif. Il assure le passage de l’ère de pierre écoulée à l’ère de pierre future, de la préhistoire à la posthistoire. Il se pourra, grâce à lui, qu’il n’y ait aucune trace des méfaits de la civilisation. Car le sport consiste à déléguer au corps quelquesunes des vertus les plus fortes de l’âme : l’énergie, l’audace, la patience» Jean Giraudoux3 Pierre de Coubertin, l’homme qui a fondé les Jeux Olympiques modernes, insiste sur l’importance absolue du sport et son éducation. Il écrivait: «On fait un bachelier, un licencié, un docteur, mais un homme ? Il n’en est pas question. Au contraire, on passe quinze années à détruire sa virilité. On rend à la société un petit mandarin ridicule qui n’a pas de muscles, qui ne sait pas sauter une barrière, qui a peur de tout, qui en revanche, s’est bourré de toute sorte de connaissances inutiles qui a besoin d’être dirigé en toutes choses : il faut, que l’état me prenne par la main comme l’a fait jusqu’ici. On ne m’a appris qu’a être passif. Un citoyen, dites-vous ? Je serais peut-être un citoyen si j’étais un homme». En 1948, Sir Ludwig Guttmann, considéré comme un des pères fondateurs de l’organisation d’activités sportives pour les personnes handicapées, a organisé les premiers Jeux Paralympiques4 car il croyait dans le pouvoir du sport à développer le respect de soi et la force physique des combattants qui ont été blessés pendant la guerre.5 Grâce à cette initiative, aujourd’hui, les personnes handicapées peuvent participer au sport dans une variété de contextes. Le nombre des événements et des compétitions nationales et internationales pour les athlètes handicapés a considérablement augmenté, offrant une source d’inclusion sociale et ouvrant la voie à d’autres domaines.
3 Hippolyte Jean Giraudoux: écrivain et diplomate français. 4 Ce terme est utilisé à partir de 1984, initialement était nommés ‘Stoke Mandeville Games’. 5 CBC/Radio-Canada, Paralympics traces roots to Second World War, Randi Druzin https://www. cbc.ca/sports/olympics-summer/paralympics-traces-roots-to-second-world-war-1.697123
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Figure 07: L’impact du sport. Source: Sport England (2017) Review of evidence on the outcomes of sport and physical activity.
Le sport a toujours eu tendance à refléter les valeurs sociétales dominantes liées au handicap et reproduit ainsi les inégalités sociales. Cependant, au fur et à mesure que les femmes et les personnes handicapées soit de plus en plus inclus dans l’arène sportive, le sport a commencé à changer. Le sport peut fournir un contexte de résistance et un outil de changement social.6
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale?
1.3. L’évolution de la participation des personnes handicapés dans le sport et l’éducation Les origines de l’éducation spécialisée remontent aux débuts de l’existence humaine. Ils remontent aux temps primitifs où les êtres humains ont pris conscience pour la première fois de ceux dont l’apparence et le comportement différaient de ce qui était typique de la majorité. Au cours de l’histoire, l’homme a réagi à ces différences de diverses manières, allant du cruel au plus humain. Ceux qui étaient différents ont été détruits, torturés, exorcisés, stérilisés, ignorés, exilés, exploités et même considérés comme divins (Frank M. Hewett et Steven R.Forness (1997) Education of Exceptional Learners). Et, finalement, ils ont été progressivement acceptés et éduqués. Pour analyser l’histoire des attitudes et du traitement des individus différents, nous devons d’abord quitter le contexte de «l’éducation». Dans les périodes préhistorique, «la survie du plus apte» était un éléments clef. Ce fait a créé un environnement assez dur sur ceux qui étaient physiquement incapables de chasser pour se nourrir ou de se défendre.
Figure 08: Un dessin qui se trouve dans la paroi de la grotte ornée d’Altamira située en Espagne à Santillana del Mar. Ce dessin a plus de 15 000 ans.
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Dans la période grecque et romaine (500 avant JC à 400 après JC), plusieurs perspectives prévalaient. Les personnes nées avec des handicaps étaient confrontées à un environnement physique difficile et le concept de la survie du plus apte était appliquée non seulement aux conditions environnementales mais aussi à la discipline et aux punition sévères souvent exercé sur les enfants handicapés. Les Grecs et les Romains étaient très concernés par la capacité physique de leurs citoyens et la construction des corps solides avec des compétences avancées pour la guerre. Dans cet environnement, les personnes handicapées n’étaient pas valorisées et étaient souvent mises à mort. Sauf que vers la fin de cette période, Hippocrate et Platon
ont proposé différents soins qui comprenaient l’activité physique, l’hydrothérapie, le massage et l’exposition au soleil. Les chrétiens (400–1500 après JC) ont eu un impact encore plus grand sur les personnes handicapées en raison de l’accent mis sur l’interdiction du meurtre par la religion. L’infanticide n’était donc plus une pratique acceptée. Bien que les enfants handicapés puissent désormais vivre, un nombre important d’entre eux n’étaient toujours pas capable de survivre à cause de l’environnement physique et social difficile. Seuls ceux qui sont protégés par des monastères et des cours royales avaient la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé.
Figure 09: Amphores en terre cuite de la Grèce antique (500 avant JC) qui servaient comme des prix pour les gagnants des événements sportifs. En haut le prix de Pancrace qui est un sport de combat. Et en bas le prix de la course à pied.
Au cours du 16eme et 17ème siècles . Les enfants malentendants apprenaient la lecture, l’écriture, l’arithmétique, l’astronomie et d’autres matières dans des institutions spécialement conçues pour eux. Le langage oral et les langues des signes ont été utilisés pour éduquer ces personnes. Les enfants malentendants bénéficient d’un niveau de vie élevé et d’un statut privilégié. Des écoles pour enfants malvoyants et malentendants sont également apparues à la fin de la période. La Révolution française a éveillé le sens de la responsabilité individuelle et conduisait à un traitement plus humain envers eux. Mais la ségrégation institutionnelle et la séparation était généralement considérée comme le traitement le plus efficace pour les personnes handicapées. Le XXe siècle peut être considéré comme une période de réforme sociale, après les guerres, la préoccupation des gouvernements pour les
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale? personnes handicapées est élevé, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la psychologie et de la médecine. Une législation a été promulguée pour aborder les questions d’éducation, de non-discrimination, d’accessibilité et d’égalité des. Le grand nombre d’anciens combattants blessés et le besoin de réadaptation ont posé des défis à la société en général et ont créé des opportunités dans le sport et l’éducation en particulier.7
Figure 10: Photo du Sud africain Oscar Pistorius, le premier double amputé à participer sur la piste lors des Jeux Olympiques (pas les Jeux Paralympiques), terminant deuxième dans la course de qualification de 400 mètres contre 8 athlètes qui ne possèdent pas de déficience.
7 Hayley Fitzgerald (2009) Disability and Youth Sport P 14-15
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Période
Utilisation de l’activité physique
Préhistoire
La force et outil de survie.
l’endurance
2700 avant JC en Chine
Traitement pour prévenir et atténuer les troubles physiques.
500 avant JC en Grèce
Développement d’un équilibre physique et mental harmonieux et organisation des Jeux olympiques antiques.
1600 - 1700 en Europe
La gymnastique médicale pour atteindre un «esprit sain dans un corps sain »
1850 aux États-Unis
Gymnastique médicale utilisée par les médecins des États-Unis.
1900 Début
L’utilisation du sport pour améliorer la condition physique des jeunes.
1900 Après les deux guerres
Réhabilitation à travers l’activité physique et la fondation d’un modèle d’éducation sportive.
21éme Siècle
Le sport comme changement social.
un
comme
moyen
de
Figure 11: Périodes historiques et activité physique8.
8 Hayley Fitzgerald (2009) Disability and Youth Sport P 12
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale?
1.4. L’éducation inclusive Tous les élèves doivent avoir accès à l’éducation physique et le handicap ne devrait pas être un obstacle à l’inclusion dans les programmes sportifs. Et bien que l’inclusion des jeunes qui ont des besoins éducatifs particuliers (BEP) dans les écoles ordinaires soit un processus dont les racines remontent aux années 1800, c’est au milieu des années 1990 qu’un engagement politique croissant en faveur de la fourniture d’une « éducation inclusive » s’est de plus en plus manifesté. Plus explicitement avec la déclaration de Salamanque en 1994 sur l’éducation des enfants handicapés, qui a insisté de faire de l’inclusion la nouvelle norme. L’éducation inclusive se distingue du placement et des pratiques scolaires suivantes : Exclusion : les élèves sont dans l’impossibilité d’accéder à une quelconque forme d’éducation. Ségrégation : les élèves étudient dans des environnements distincts, conçus ou utilisés pour ré-pondre à leurs besoins ou à leur handicap spécifique, à l’écart des autres élèves. Intégration : les élèves sont dans des écoles ou des environnements éducatifs avec des pairs du même âge, mais ils doivent s’adapter à l’enseignement dominant - aucun ajustement n’est fait pour répondre à leurs besoins spécifiques. Cela limite leur capacité d’accéder ou de participer pleinement à l’apprentissage. L’intégration n’est pas nécessairement une étape vers l’inclusion. Par opposition, l’éducation inclusive c’est : tous les élèves peuvent pleinement accéder et participer à l’apprentissage grâce à des aménagements raisonnables et des stratégies pédagogiques adaptées à leurs besoins spécifiques. Le concept d’inclusion englobe tous les aspects de la vie scolaire et s’appuie sur une culture et des politiques de soutien.9
9 Institut international de planification de l’éducation (2019) : Vers une éducation inclusive
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Figure 12: Approches du placement des enfants en situation de handicap selon l’ Institut international de planification de l’éducation.
Trois éléments constituent les piliers sur lesquelles l’éducation inclusive est construite: • Le premier c’est l’enseignant qui doit avoir une formation initiale et en cours d’emploi pour fournir son soutien pédagogique. • Le deuxième est le matériel pédagogique qui doit être accessible à tout les élèves (contenant des livres audio, en braille et des ressources en langue des signes). • Et le troisième, l’élément clef que sans lui l’éducation inclusive ne sera pas possible: l’infrastructure. Il s’agit de l’établissement qui va accueillir les élèves/étudiants, qu’ils soient handicapés ou pas.10
10 Institut international de planification de l’éducation (2019) : Vers une éducation inclusive
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Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale? L’adoption des méthodes qui visent l’inclusion de tout le monde, que ce soit pour les programmes et le matériel de formation ou pour les infrastructures scolaires, est un moyen important et rentable d’aborder la problématique de l’éducation inclusive tenant compte du handicap. Et selon Institut international de planification de l’éducation, transformer les environnements éducatifs ordinaires pour qu’ils prennent en compte les besoins de tous les enfants est plus rentable que d’ouvrir des écoles spéciales. L’éducation inclusive est essentielle pour assurer à tous les individus l’accès à une éducation de qualité sur la base de l’égalité entre tous. Elle offre également des avantages pour toute la société, créant des communautés fondées sur la tolérance et l’inclusion. Aux personnes handicapées, l’éducation inclusive évite l’isolement et l’exclusion de la société ; elle leur donne plus d’indépendance, non seulement au sein de l’établissement scolaire, mais aussi plus tard dans la vie, pour contribuer à la vitalité économique de leurs communautés.
“ Les
enfants qui apprennent ensemble, apprennent à vivre ensemble.
“
—Thurgood Marshall
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1.5. Synthèse Au cours des cinquante dernières années, le concept et la signification du sport pour les jeunes handicapés ont considérablement changé, mais ce changement n’est pas complet à cause du contraste qui existe entre ces jeunes qui veulent participer à la vie sportive et les décideurs chargés de faciliter de telles possibilités. Une pratique sportive régulière renforce les réseaux sociaux. Ceci implique une meilleure connaissance de l’autre, étape indispensable sur la voie de l’inclusion. Si le sport contribue parfois à modifier la situation, en luttant contre la ségrégation, la discrimination la pauvreté ou le racisme , il ne peut répondre à lui seul à ces puissant phénomènes sociales. De manière générale, un grand écart se trouve entre ce qui est proposé par les lois, les décrets et les divers traités nationaux et internationaux, et ce qui est effectivement réalisé dans le cadre de la vie sociale. Le processus de l’inclusion est prêt à se mettre en marche, mais il manque de coordination.
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap
2.1. La notion du handicap La société, les gouvernements et les lois visent à identifier les individus qui possèdent un handicap pour des raisons bien déterminés (par exemple, protection des droits civils, soutien du revenu, accès aux services…). Les chercheurs ont passé des années à essayer de définir le handicap et son processus ( c’est-àdire la chaîne interdépendante d’événements et de circonstances personnelles ou environnementales qui produisent un handicap). Le résultat est donc des dizaines des définitions officielles, intégrées dans des lois et des réglementations. Ce chapitre présente quelques définitions du handicap, ouvrant la voie à des analyses et des recherches ultérieures. La définition du handicap est très polémique pour plusieurs raisons. Une de ces raisons est que de nombreuses caractéristiques sont considérées comme des handicaps, la paraplégie, le diabète, l’autisme, la dépression et le VIH, la perte d’un membre ou d’une fonction sensorielle… sont tous classés comme «handicaps». Le terme couvre nombre de cas tellement grand qu’il devient un peu flou.
• La définition du handicap selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Selon l’OMS, le handicap regroupe à la fois les déficiences, les limitations d’activités et les restrictions de participation à la vie sociale. Il désigne les aspects négatifs de l’interaction entre un individu ayant un problème de santé et les facteurs contextuels dans lesquels il évolue (environnementaux et personnels). Ainsi dans la loi de 2005 «pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées» le handicap est définit comme suit: «constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidante».
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• La définition du handicap selon les Nations Unies : Handicap: « le handicap résulte de l’interaction entre des personnes présentant des incapacités et les barrières comportementales et environnementales qui font obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres ». Personnes handicapées: « Par personnes handicapées on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres ».
• La définition du handicap selon Le mouvement de la lutte contre les discriminations «Disability Discrimination Act» : Dans le cadre de l’égalité, un handicap désigne un état physique ou mental qui a un impact substantiel et à long terme sur la capacité de faire ses activités quotidiennes.
• La législation tunisienne La législation tunisienne utilise l’expression «personne handicapée» et la définit comme étant «toute personne qui a une déficience permanente dans les aptitudes et les capacités physiques ou mentales ou sensorielles d’origine congénitale ou acquise qui limite son aptitude à accomplir une ou plusieurs activités quotidiennes de base, personnelles ou sociales et qui réduit les chances de son insertion dans la société.»1 Dans la plupart des définitions officielles on trouve deux traits en commun: La première s’agit d’une caractéristique physique ou mentale classée ou perçue comme une déficience ou un dysfonctionnement, et la deuxième s’agit d’une limitation personnelle ou sociale associée à cette déficience.
1 Loi d’orientation n°2005-83 du 15 août 2005 relative a la promotion et a la protection des personnes handicapées
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap
Principalement, des médecins sont nommés comme juges, afin de déterminer si les individus répondent aux critères établis et méritent donc un avantage comme le soutien du revenu, l’assurance maladie ou les plaques de stationnement. La conséquence de cette nomination est que les opinions et les perceptions des médecins et des patients peuvent se diverger. De plus, différents chercheurs contestent cette vision «médicale» du handicap fondée sur la biologie humaine et affirment qu’il s’agit plus d’un phénomène social que médical.2 On a donc un champ varié de définitions, à une extrême se trouvent les définitions qui impliquent que les déficiences biologiques sont les seules causes du handicap. À l’autre extrême, on trouve des définitions qui attribuent les limitations auxquelles sont confrontées les personnes handicapées uniquement à des limitations et des barrières sociales.
2 Lisa I. Lezzoni et Bonnie L. O’day(2006), More Than Ramps: A Guide to Improving Health Care Quality and Access for People with Disabilities
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Figure 13: Sue Austin (2012) Creating the Spectacle, réalisé dans le cadre de l’Olympiade culturelle 2012 à Londres. Droits d’auteur: www.wearefreewheeling.org. Royaume-Uni. Photo par: Norman Lomax.
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap
2.2. Le modèle social et le modèle médical du handicap Les contradictions soulevées par les définition du handicap ont des racines historiques, avec des modèles variés adaptés par des différentes communautés. Ces fils de différentes définitions conduisent finalement à deux voies principales, souvent décrites comme deux modèles opposés: le modèle médicale et le modèle sociale, chacun ayant des implications importantes mais distinctes l’une de l’autre. La présentation du handicap comme un problème qui nécessite une solution prend de nombreuses formes. La vision du monde biomédical, par exemple, conçoit le handicap comme une déficience physique ou mentale, qui a des conséquences personnelles et sociales. Il considère que les limitations auxquelles sont confrontées les personnes handicapées résultent principalement ou uniquement de leurs limitations physiques. Il s’agit de ce qu’on appelle aujourd’hui «le modèle médical». Ce modèle voit le handicap comme un problème de l’individu, directement causé par une maladie ou un autre état de santé qui nécessite des soins médicaux. La prise en charge du handicap vise la «guérison» ou l’adaptation individuelle et le changement de comportement. Les soins médicaux sont considérés comme le seul et unique issue. Ce modèle se base sur deux hypothèses : un, que les personnes handicapées doivent essayer -en grande partie seules- de surmonter leurs handicaps ; et deux, que les médecins connaissent ce qui convient le mieux pour eux.
Avoir une deficience ou une maladie posent de vraies difficultes, mais ils ne sont pas les problemes principaux.
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Figure 14: Le modèle médicale du handicap
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Le handicap
Pour plusieurs décennies, le modèle médical était dominant et il a prospéré grâce aux progrès de la science et de la médecine. Cependant, le modèle médical était loin d’être parfait et a été critiqué par de nombreux groupes de militants des droits des personnes handicapées. Le résultat de ces protestations était l’introduction d’un nouveau modèle dans les années 70, conçu pour surmonter l’oppression ressentie par de nombreuses personnes handicapées. Ce modèle était le modèle social ou «le modèle des droits de l’homme». Le modèle social du handicap propose que ce qui rend une personne handicapée n’est pas sa condition physique ou mentale, mais les attitudes et les pratiques de la société. Le handicap n’est pas un attribut de l’individu, mais plutôt un ensemble complexe de conditions, dont beaucoup sont créées par l’environnement social. Si la vie moderne était conçue d’une manière accessible aux personnes handicapées, ces derniers ne seraient ni exclus ni restreintes. Cette approche insiste sur la distinction entre les «déficiences», qui sont les problèmes individuels qui peuvent empêcher les gens de faire quelque chose, et le «handicap», qui est le désavantage supplémentaire conféré par la société qui traite ces «déficiences» comme anormales, excluant ainsi inutilement ces personnes de la participation dans la société. Selon ce modèle, c’est la société qui «handicape» les personnes et crée des barrières.
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Langues
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Attitudes
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Figure 15: Le modèle sociale du handicap
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap La transition du modèle médical, qui voit le handicap comme une «tragédie personnelle», au modèle social, qui se concentre sur le handicap en tant que concept socialement créé imposé par les barrières du monde extérieur, a été très important dans l’histoire du handicap. Les activistes du domaine qui ont adopté le modèle sociale ont mis l’accent sur ce que la société devait et pouvait faire pour améliorer la vie des personnes handicapées en exigeant des améliorations de l’accessibilité à l’environnement bâti.
Le modèle médical
Le modèle social
La personne est handicapée à cause La personne est handicapée à de la déficience de son propre corps. cause de l’environnement social et ses barrières. Les personnes handicapées sont Les personnes handicapées sont noranormales, invalides, des versions hu- males, valides et doivent avoir les maines endommagés et doivent être mêmes droit pour accéder à la société. traités et ‘réparés’. Puisque leurs déficiences ne permet pas de fonctionner ‘normalement’, il ont besoin des soignants pour prendre des décisions à leurs places, et ils ont besoin de la charité des autres.
La personne handicapée doit être supporté par la société, puisque elle a les mêmes droits à l’inclusion. C’est la communauté des personnes handicapées qui doit ajuster ses propres barrières.
La personne handicapée doit s’ajuster La société doit ajuster son environpour s’intégrer. nement dans le but de l’inclusion de tout le monde. Figure 16: Tableau comparatif entre les deux modèles, Disability 101
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Le modèle des droits de l’homme du handicap, tel qu’il est présenté dans la «Convention relative aux droits des personnes handicapées», se base sur le modèle social en le plaçant dans un cadre de droits et de responsabilités. Dans le modèle des droits de l’homme, les personnes handicapées sont présentées comme possédant les mêmes droits et étant sujettes au droit des droits de l’homme de la même manière que toutes les autres personnes. Le handicap d’une personne est reconnu et respecté comme un élément de la diversité de la nature humaine, sur les mêmes bases que la race ou le sexe, et le modèle des droits de l’homme considère les préjugés à l’encontre du handicap et autres attitudes négatives comme des barrières à la jouissance des droits de l’homme. Le modèle des droits de l’homme considère que les gouvernements et la société sont obligés de s’assurer que les environnements politique, juridique, social et physique soutiennent les droits de l’homme et la participation et l’inclusion pleine et entière des personnes handicapées.
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap
2.3. La diversité du corps humain Combien de «type» d’êtres humains existe-t-il ? Si nous visons à créer des solutions utilisables par des millions, voire des milliards de personnes, nos solutions doivent fonctionner à travers un large spectre de diversité humaine. Comment concevoir pour autant de complexité ? Le handicap est un élément essentiel de l’expérience humaine. Bien qu’il soit rarement reconnu de cette manière, il constitue un aspect fondamental de la diversité humaine.3 Le concept de la diversité englobe l’acceptation et le respect. Cela signifie comprendre que chaque individu est unique et reconnaître nos différences individuelles. Ceux-ci peuvent être liés aux dimensions de la race, de l’ethnicité, du sexe, du statut socio-économique, de l’âge, des capacités physiques, des croyances religieuses, des croyances politiques ou d’autres idéologies. Il s’agit de se comprendre et d’aller au-delà de la simple tolérance pour embrasser et célébrer les riches dimensions de la diversité contenues dans chaque individu. Les débats concernant la diversité ont souvent porté sur le sexe et la race. En revanche, une attention limitée a été accordée aux personnes handicapées malgré qu’il s’agit du groupe minoritaire le plus nombreux au monde.4 C’est peut être dû à la composition de cette minorité, elle est sans doute plus hétérogène que les autres. Les formes du handicap sont différent les unes des autres, elles peuvent affecter les sens, la mobilité ou la capacité mentale de plusieurs manières; elles peuvent être statiques ou progressives, congénitales ou acquises, formelles (affectant la forme du corps) ou fonctionnelles, visibles ou invisibles. En fait, presque 80% des handicaps sont invisibles5. Être handicapé n’est pas seulement synonyme de fauteuil roulant, il existe ce qu’on appelle le handicap invisible qui est, comme le nom le dit, un handicap non détectable. Cependant, invisible ne veut pas dire non existant, ça peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie de ces personnes. Tout cela implique en architecture que même les problèmes de conception les plus simples peuvent ne pas être résolus facilement suite à la diversité des expériences, des scénarios et des besoins de chaque individu. Si le handicap cesse d’être considéré comme une catégorie stable où divers besoins fonctionnels 3 Disability as diversity: a difference with a difference G. Thomas Couser 4 Disabled World 5 enthea.fr
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Figure 17: ‘thinkoutsidethechair’ est un mouvement créé pour remettre en question et changer la réflexion actuelle sur le handicap.
peuvent être satisfaits de manière systématique, il sera peut-être possible d’apporter des améliorations sur l’environnement bâti pour qu’il soit fonctionnel pour tout le monde.6 Bien que toutes les personnes handicapées bénéficieront d’une meilleure accessibilité, leurs besoins individuelles sont variés et peuvent se contredire. Par exemple, les espaces conçus pour stimuler les sens peuvent offrir des espaces agréables et stimulants aux personnes ayant de troubles d’apprentissage, mais peuvent être profondément perturbants pour une personne autiste. De la même manière, une cabine sanitaire conçue pour une personne qui utilise un fauteuil roulant est souvent inaccessible à une personne qui mesure 1 mètre. L’idée qu’une population diversifiée a besoin d’un environnement diversifié pour atteindre l’accessibilité semble assez facile à saisir. Pourquoi alors, on continue à concevoir des environnements uniformes et ‘standards’ pour tout le monde ? La réponse n’est pas si simple. Certains suggèrent que les méthodes de construction, les coûts et les restrictions du site rendent la conception des environnements diversifiés économiquement et physiquement irréalisables. Tobin Siebers7 refuse cette idée et propose que l’environnement bâti est déjà plein de technologies qui facilitent la vie des personnes qui possèdent la puissance physique nécessaire pour effectuer des tâches sans ces technologies-là. Les ascenseurs, escaliers mécaniques, machines
6 Jos Boys (2014) Doing Disability Differently P 29
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à laver et autres outils aident à assouplir les normes physiques pour effectuer certaines tâches. Ces outils sont néanmoins considérés comme des extensions naturelles du corps humain, et personne ne réfléchit à deux fois avant de les utiliser. Cependant, au moment où les personnes sont marquées comme handicapées ou malades, les technologies conçues pour faciliter leur vie sont considérées comme des ajouts coûteux, des aménagements inutiles et une charge sur la société. D’autres peuvent reprocher le manque de cours que les architectes suivent en biologie humaine et en psychologie qui par conséquence pourrait les empêcher de comprendre la diversité des personnes affectées par leurs bâtiments. Il y a aussi ce que Kat Holmes8 appelle «la peur de l’erreur», et elle ajoute qu’on va commettre des erreurs lorsqu’on conçoit pour tout le monde et qu’on n’obtiendra probablement jamais une solution qui fonctionne pour tout le monde dans toutes les situations, mai le plus important est d’englober le maximum possible d’utilisateurs. Le défi ici est la grande complexité de la diversité humaine. Il y a des nuances et des considérations infinies lors de la conception. Il n’y a pas de réponse unique qui convienne à tout le monde. Les solutions accessibles sont toujours, inévitablement, accessibles à certains mais pas à tous. Concevoir pour la diversité humaine pourrait être la clé de notre avenir collectif. Il faudra une grande diversité de talents, travaillant ensemble, pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés au 21e siècle : changement climatique, urbanisation, éducation, pauvreté... on ne sait jamais d’où, ni de qui viendra une bonne solution.
8 Kat Holmes 2018 Mismatch
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Figure 18: Ronald J. Paredes Vargas (2019), Human Diversity – Accessibility For All
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2.4. (Re)définir le ‘normal’ Aujourd’hui, être «normal» est généralement évalué en étant dans ou autour la moyenne pour un trait donné : taille, poids, type de corps, sociabilité, etc9. Et nous supposons en grande partie (à part quelques exceptions), qu’il est préférable d’être aussi normal que possible pour s’intégrer dans son entourage. Dans cette notion, être au alentours de cette norme est préférable, mais une fois qu’on s’éloigne de la moyenne, il y a quelque chose qui ne va pas, on est plus un être humain normale. L’idée d’un être humain normal a été construite à partir des statistiques du mathématicien Adolphe Quetelet dans le 19eme siècle. Quetelet a recueilli des données sur les corps humains, telles que la hauteur, taux de croissance et quelques autres dimensions pour des milliers de personnes en Europe. Il a tracé ces données et a constaté qu’ils correspondent aux courbes de cloche. Ces statistiques ont contribué à des progrès dans certains domaines de la société. Mais, cette idée de l’être humain normal, peut elle être un simple mythe dans le domaine de l’architecture?
Figure 19: La distribution normale a eu de nombreux noms, tels que les lois de l’erreur et la courbe en cloche. Le mot «normal»a premièrement été utilisé pour décrire les éléments mathématiques de cette courbe perpendiculaires les uns aux autres. Ça ne voulait pas dire «commun»ou «habituel».
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Dans plusieurs domaines comme l’architecture le design et l’ingénierie, les concepteurs utilisent de nombreuses techniques pour visualiser les masses de personnes qui utilise leurs Les êtres humains s. Beaucoup d’entre eux sont influencé par l’idée de «l’être humain normal» et de la normalité, une idée décrite comme dangeureuse pour quelques théoriciens 10. Et malgré que le mot «normal» n’est apparu en français qu’il y a environ deux cents ans pour décrire un phénomène mathématique, cette idée a des racines historiques profondes qui peuvent être tracés de l’antiquité. Car avant l’apparition du concept de normalité, le concept régnant était plutôt celui de «l’idéal». Puisque tout au long de l’histoire, la diversité a posé un problème philosophique majeur à ceux qui cherchent des solutions objectives que ce soit dans la conception ou dans la vie en général. Pour Platon, toutes les différences humaines représentent des images corrompues et désordonnées projetées par la ‘forme humaine pure’. En définissant un archétype humain singulier idéal, les architectes pourraient théoriquement créer des environnements qui seraient universellement attirants et accessibles à toutes les images impures que nous représentons. On pensait que la beauté pouvait être objectivement atteinte en découvrant les proportions de cet homme irréel. Une fois ces proportions étaient découvertes, nos maisons, églises et marchés seraient également attrayants pour tous les utilisateurs à tout moment.
Figure 20: L’Homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci 10 Kat Holmes
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap L’architecte romain Marcus Vitruvius Pollio (Vitruve) a introduit la forme humaine la plus proportionnelle. Cette forme de Vitruve tournait autour de la notion d’homme parfaitement construit. Il a décrit cet homme bien construit avec ses bras et ses jambes écartées, inscrits dans un cercle et un carré (symbolique du cercle et du carré, formes géométriques considérées comme parfaites pendant la Renaissance au XVe siècle). Vitruve croyait sincèrement qu’un bâtiment basé sur la géométrie de cet homme aurait un attrait universel. Pour lui, cette figure harmonieuse était la définition par excellence de l’archétype humain. Ce qui a donné aux architectes une échelle objective par rapport à des expériences et des préférences humaines subjectives infinies. Grâce au dessin de la Renaissance de Léonard de Vinci du XVe siècle, nous avons connu cette figure sous le nom de l’homme de Vitruve. Près de 500 ans après la Renaissance, des architectes comme Le Corbusier, produisaient encore des archétypes humains pour concevoir l’espace architectural. Pour lui, le Modulor était «un instrument universel, facile à utiliser, qui peut être utilisé partout dans le monde pour obtenir la beauté et la rationalité dans les proportions de tout ce qui est produit par l’homme».
Figure 21: Le Modulor créé par le Corbusier
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Ceux sont des conceptions d’un corps humain standard, c’est-à-dire l’objectivation du corps. Et la question qui se pose est si cet humain «normal» n’était qu’un mythe? Et que cette idée n’était pas vraie? Toutes les personnes sont variables au cours de leur vie. Peut on donc considérer que notre esprit et notre corps sont tout simplement imprévisibles ? Quel humain, exactement, devrait être au centre de la conception ? Ces corps parfaits sont considérés comme étant une matière organique ou un instrument technique, c’est-à-dire semblable à une machine ou, comme le note Elizabeth Grosz, «simplement physique, un objet comme les autres». Ainsi, ces corps sont sans sexe, ni classe ou culture. Ce sont, dans les termes de l’architecte Steven Hall11, des entités objectives à disséquer, manipuler, traiter et utiliser comme instruments et / ou objets. Christopher N. Henry, un designer spécialiste dans le domaine de la conception pour les personnes autistes propose que le fait de dériver des proportions d’un archétype humain platonicien idéal dans le but de concevoir pour tout le monde ne sera bénéfique pour aucun individu. Et que selon la définition de Platon, ni Vitruve ni Le Corbusier ne pourraient croiser leurs hommes proportionnels marchant dans la rue. Car leurs archétypes existent en dehors de ce monde et en dehors du temps.
Figure 22: Réinterprétation du Modulor par l’artiste Thomas Carpentier.
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap Si on a un concept d’idéal, alors tous les êtres humains tombent en dessous de cette norme et constituent donc des degrés divers d’imperfection. Personne ne peut avoir un corps idéal, et donc personne ne doit avoir un corps idéal. Pour lui, on visait une taille unique pour tout le monde et on s’est retrouvé avec une taille qui ne convient à personne En fait, la normalité à son niveau le plus élémentaire, est un concept purement subjectif qui n’a aucune signification concrète, une personne gauchère peut être considéré comme anormale car elle est différente de 90% de la population et peut aussi trouver des difficultés à utiliser quelques objets (comme la souris de l’ordinateur, les ciseaux...). La déficience signifie simplement que certains aspects du corps d’une personne ne fonctionnent pas ou fonctionnent avec difficulté. Mais souvent, cela va plus loin pour interpréter que la personne est anormale ou même inférieure. Rick et Morty (Rick and Morty) est une série d’animation. La série suit les aventures de Rick Sanchez, un scientifique, et son petit-fils, Morty Smith, qui partagent leur temps entre une vie domestique et des aventures interdimensionnelles. Dans la deuxième épisode de la deuxième saison, il arrivent à une nouvelle planète, et lorsqu’ils vient de garer leurs véhicule, Rick à dit «Tu peut garer dans la place pour handicapé, si tu as moin de 8 bras dans cette planète, tu est considéré comme handicapé»
Figure 23: Illustration qui résume la scène mentionné (00min48sec, épisode 2, saison 2) Source : Auteur
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Cette citation souligne que le fait d’être appelé «handicapé» pourrait être un concept très malléable et relatif. Des personnes avec deux bras fonctionnels peuvent être considérées comme visiblement désavantagées dans un contexte ou la plupart possèdent 8 bras. S’il n’y a pas d’utilisateur normal, il n’y a pas non plus d’utilisateur extrême et il n’y a pas de scénario anormal. Nous avons plutôt besoin de nouveaux outils pour représenter la diversité humaine et remettre en question les habitudes de conception pour le «normale».12
Figure 24: The New Standard par Thomas Carpentier
12 Kat Holmes (2018) Missmatch P 99
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap
Figure 25: Measure(s) of Man: Architects’ Data Add-on par Thomas Carpentier
Thomas Carpentier est un architecte Français qui s’intéresse à concevoir des environnements pour les corps qu’il appelle «extraordinaires».
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Ce projet (figure 11) met en question la standardisation des proportions du corps humain introduite par les premiers modernistes, des ouvrages d’architecture tels que le Neufert et le Modulor créé conçue par Le Corbusier. Au lieu de cela, il conçoit des produits et des espaces en partant des corps «extraordinaires» tels qu’un culturiste, un amputé, un paire de jumeaux siamois et même un personnage de Star Trek qui a un tête biologique sur un corps robotique.
“ Imaginez
ce qui se passerait si on concevait des environnements uniquement pour les utilisateurs des fauteuils roulants, rédigeait des livres seulement en braille et communiquait seulement en langue des signes. Qui serait handicapé dans ce cas?
”
—Vasilis Galis
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap
2.5. L’architecture et le corps humain, au-delà de la réglementation Comme on a mentionné précédemment, un milliard de personnes, soit 15% de la population mondiale, possèdent une forme de handicap. On peut aussi dire que le reste, plus de 6.4 milliards de personnes, sont temporairement non-handicapées. Nous acquérons des capacités en grandissant, et nous perdons ces capacités avec l’âge. Au fur et à mesure que nous avançons dans la vie, nos capacités changent suite à des maladies ou à des blessures... Ils changent même lorsque nous passons d’un environnement à l’autre. Notre vision change lorsque nous passons d’une salle de cinéma sombre à la lumière du soleil. La capacité humaine, sous ses nombreuses formes physiques, cognitives et sociétales, est un élément essentiel de la conception. Les capacités et les limites sont un facteur déterminant de l’interaction de la personne avec son environnement. Car finalement, on peut tous se retrouver exclus par des environnements incompatibles avec nos corps en évolution perpétuelle.
Figure 26: Tout le monde gagne et perd des capacités au cours de leurs vie. Source : Kat Holmes (2018), Mismatch
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Même dans une courte durée de temps, en occupants des bâtiments, nos émotions, nos idées, nos préférences personnelles et nos exigences se changent et se transforment constamment en passant d’un milieu à un autre et en fonction du contexte. C’est l’expérience de tout le monde ; un obstacle matériel ou une situation inattendue ou inconnue ou même une belle vue peuvent provoquer des interrelations entre le corps et l’espace. Bernard Tschumi fait le point sur les intersections entre les corps et l’architecture et, en particulier, ce qu’il considère comme une relation potentiellement «violente» entre les deux13. Pour les personnes handicapées, de nombreuses dimensions de l’environnement bâti sont perturbatrices et violentes précisément parce que les bâtiments sont conçus autour d’un corps idéal qui n’est pas conforme aux complexités des interactions corporelles avec l’espace. D’autres, en reconnaissant la complexité de ces interactions, incite à une reconception de la relation entre les personnes et l’architecture de manière à mettre l’accent sur la fluidité et la nature évolutive et transformatrice des corps dans l’espace. Pour Weisman, par exemple, l’environnement bâti doit être «démontable, raisonnable, multifonctionnel et évolutif à travers le temps»14.
Figure 27: «Ce panneau délivre un message à ceux qui ne peuvent pas utiliser les escaliers : l’entrée accessible est ailleurs, probablement à l’arrière, et très probablement à l’autre extrémité d’un labyrinthe» - Jos Boys
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap De même, Davies et Lifchez conçoivent leurs bâtiments pour être bien plus qu’une expérience physique, corporelle, ou une simple question de logistique et réglementation, mais comme une succession d’expériences sociopsychologiques15. Ces approches impliquent aller au-delà de la réglementation car le handicap luimême, et sa relation avec l’architecture n’est pas une simple question de technicité. Selon Jos Boys16, on doit explorer les déficiences comme des opportunités pour avancer la réflexion conceptuelle et la conscience sociospatiale plutôt que des obstacles à résoudre au moyen de la réglementation. Par exemple, lorsque les déficiences visuelles sont abordées dans les réglementations architecturales, ils sont traités d’une manière qui facilite le mouvement et le sens de l’orientation pour faciliter la navigation. La réglementation ne demande pas aux architectes de transmettre la beauté, l’effet de surprise ou même le confort d’un espace architectural aux personnes malvoyantes. Au lieu de cela, ils se contentent de prévoir des surfaces podotactiles•• dans le sol en tant • C’est une surface qui présente une texture que les personnes atteints d’une déficience visuelle peuvent reconnaître.
que support de navigation et de décourager l’utilisation des murs incurvés en faveur d’une distribution spatiale orthogonale claire. Rien de tout cela n’aide les personnes malvoyants à apprécier l’architecture. C’est plutôt pour qu’ils puissent se déplacer d’un point A à un un point B sans perdre le sens de l’orientation et avec le minimum des problèmes. De même pour les rampes qui respectent les «normes» mais qui sont cachés quelquepart (Fig.17) cela donne l’impression que les rampes et leurs utilisateurs n’ont pas la même valeur que les escaliers et ceux qui les utilisent.
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Dans son livre «Building Access : Universal Design and the Politics of Disability», l’auteur Aimi Hamraie propose que lorsque l’accessibilité est considéré seulement au niveau fonctionnel comme une mesure pour aider les personnes handicapées à être plus «normales», le résultat est un «détournement d’attention des autres aspects des relations complexes entre l’espace et les expériences corporelles». Étant donné que l’acte quotidien d’occuper l’espace semble si simple que les personnes non-handicapées n’y pensent même pas, ils peuvent agir sans réfléchir et sans essayer de prédire d’éventuelles difficultés concernant ce qu’elles veulent faire, ou la vitesse à laquelle ils souhaitent le faire. Il faut dépasser cet aspect fonctionnel car l’architecture n’est jamais seulement une question de fonctionnalité ou de déplacement d’un point A à un point B, elle est aussi marqué par des significations et des sensations; ont doit penser au-delà des «besoins» spatiaux des personnes handicapées dans le but de commencer à imaginer différemment la relation des corps avec l’espace.
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2.6. L’architecture pour amplifier les sens et les capacités du corps «Il est évident qu’une architecture qui vise à améliorer la vie doit aborder tous les sens simultanément et aider à fusionner notre image de soi avec l’expérience du monde. La tâche mentale essentielle des bâtiments est l’hébergement et l’intégration. Ils projettent notre sens de l’ordre dans l’espace.»17 Chaque expérience de l’architecture est multi-sensorielle ; les qualités de l’espace, sont appréciés à la fois par l’œil, l’oreille, le nez, la peau, la langue, le squelette et les muscles18. L’architecture renforce l’expérience existentielle, le sentiment d’être dans le monde, et c’est essentiellement une expérience renforcée de soi.
• La vue À l’antiquité, la vue était considéré plus noble et plus fiable que les autres sens, Platon considérait la vision comme le plus grand cadeau de l’humanité et Aristote, de même, la considérait comme le plus noble des sens. Plus tard, à la Renaissance, les cinq sens étaient hiérarchisés allant du sens le plus élevé de la vision au sens le plus bas, le toucher. Le système des sens était lié à l’image du corps cosmique; la vision était lié au feu et à la lumière, l’ouïe à l’air, l’odorat à la vapeur, le goût à l’eau et le toucher à la terre. La vision est considérée comme le plus noble des sens et la perte de la vue est considéré comme la perte physique ultime. L’œil invite et stimule les sensations musculaires et tactiles. Le sens de la vue a le potentiel de renforcer le reste des sens19. Cependant, le fait de privilégier la vue n’implique pas nécessairement le rejet des autres sens. La domination de la vision au compte des autres sens a été observée par de nombreux philosophes. Une collection d’essais philosophiques intitulée «Modernity and The Hegemony of Vision» affirme que «à partir des Grecs de l’Antiquité, la culture occidentale, et éventuellement le reste du monde, ont été dominée par un paradigme ocularcentrique»20.
18 Les 7 senses selon Steven Hall dans «architecture of the seven senses»
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Dans le livre «Le regard des sens», l’architecte Juhani pallasmaa exprime son inquiétude par le centrisme oculaire et la suppression des autres sens dans l’enseignement, la conception et la critique de l’architecture qui peut provoquer par conséquence la disparition des qualités sensorielles et sensuelles de l’architecture. Pour lui, l’architecture est devenue «une forme d’art pour l’œil».
Figure 28: Claude-Nicolas Ledoux (1784), Oeil reflétant l’intérieur du Théâtre de Besançon.
• L’ouïe L’homme n’a pas toujours été dominé par la vision. En fait, une domination primordiale de l’audition a été progressivement remplacée par celle de la vision. Ce changement à été formé par l’invention de l’écriture, comme le souligne l’historien et le philosophe Walter J.Ong dans son livre «Orality and Literacy»; «Le passage de la communication orale à la communication écrite était essentiellement un passage de l’espace sonore à l’espace visuel».21 et il ajoute «L’imprimé a remplacé la dominance auditive persistante dans le monde de la pensée par une dominance de la vue qui avait son début dans l’écriture».22 Ce changement fondamental dans la perception et la compréhension du monde semble irréversible à l’écrivain.
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap Les caractéristiques de l’ouïe sont différentes que celles de la vue: La vue isole, tandis que le son incorpore; la vision est directionnelle, tandis que le son est omnidirectionnel. Le sens de la vue implique l’extériorité, mais le son crée une expérience d’intériorité. Je regarde un objet, mais le son s’approche de moi; l’œil atteint, mais l’oreille reçoit. Les bâtiments ne réagissent pas à notre regard, mais ils renvoient nos sons à nos oreilles. On peut également rappeler la rudesse acoustique d’une maison inhabitée et non meublée par rapport au confort sonore d’une maison habitée, dans laquelle le son est réfracté et adouci par les nombreuses surfaces d’objets. Chaque bâtiment ou espace a un son caractéristique d’intimité ou de monumentalité, d’invitation ou de rejet, d’hospitalité ou d’hostilité. Le son mesure l’espace et rend son échelle compréhensible, nous pouvons saisir les limites d’un espace avec nos oreilles. Un espace se comprend et s’apprécie autant par son écho que par sa forme visuelle.
• Le toucher La peau possède le pouvoir de détecter la texture, le poids, la densité et la température de la matière. Ces caractéristiques tactiles des objets, séduit la main et le sens de toucher. Comme l’affirme Juhani Pallasma «Il est agréable de tenir une poignée de porte qui brille des milliers de mains qui sont entrées par la même porte avant nous, (un geste à éviter durant la période de rédaction de ce mémoire dû au COVID-19), «La poignée de porte est la poignée de main du bâtiment»23. Le philosophe irlandais du XVIIIe siècle George Berkeley24 a associé le toucher à la vision et supposé que l’appréhension de la matérialité, de la distance et de la profondeur spatiale ne serait pas possible sans la coopération de la mémoire tactile. Pour Berkeley, la vision a besoin de l’aide du toucher, la vue détachée du toucher ne pouvait «avoir aucune idée de la distance, de l’extériorité ou de la profondeur». En accord avec Berkeley, Hegel a affirmé que le seul sens qui puisse donner une sensation de profondeur spatiale est le toucher, parce que le toucher «peut détecter le poids, la résistance et la forme tridimensionnelle des objets»25.
23 Juhani Pallasmaa 24 George Berkeley (1709) An essay towards a new theory of vision p27-29 25 Georg Wilhelm Friedrich Hegel (2004) Hegel’s phenomenology of spirit
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L’œil est l’organe de la distance et de la séparation, tandis que le toucher est le sens de proximité, d’intimité et d’affection. L’œil surveille, contrôle et enquête, tandis que le toucher approche et caresse. Au cours d’expériences émotionnelles accablantes, nous avons tendance à fermer les yeux (l’organe de la distance); nous fermons les yeux en rêvant, en écoutant de la musique ou en caressant nos êtres chers. Le domaine tactile de l’architecture est défini par le sens du toucher. Lorsque la matérialité des détails est saisie, le domaine tactile s’ouvre. L’expérience sensorielle est intensifiée; les dimensions psychologiques sont engagées.26
26 Steven Hall (1994) Questions of perception p 92
Figure 29: Herbert Bayer (1932), Lonely Metropolitan
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap
• L’odorat Longtemps considéré comme négligeable, l’odorat est devenu depuis quelque temps à la mode. De très nombreuses publications scientifiques, professionnelles, journalistiques se font l’écho du vif intérêt porté à ce sens fascinant et encore mystérieux27. L’homme, en s’éloignant de l’animalité, aurait en outre abandonné l’usage de son flair. D’autres points de vue comme celui du naturaliste Charles Darwin ont contribué à propager l’idée d’un organe atrophié et obsolète, lointain héritage de nos ancêtres présapiens auxquels il était extrêmement utile. Aujourd’hui, les œnologues et parfumeurs dénoncent «l’anosmie••» ambiante. Notre ignorance olfactive serait consternante : sur dix odeurs types28 , les enfants en distinguent en moyenne cinq ou six et les adultes deux seulement. • L’anosmie correspond à la perte totale de l’odorat, lorsque cette perte est partielle nous parlons d’hyposmie. Ehyperosmie désigne quant à elle des performances olfactives surdéveloppées. Ces trois troubles de l’odorat désignent des altérations quantitatif, il existe aussi certains troubles disqualitatifs. La parosmie par exemple désigne une perception erronée d’une odeur, la phantosmie des hallucinations olfactives. Du côté de l’architecture en revanche, les odeurs semblent toujours à l’écart des pensées de projet, loin des « vrais » enjeux architecturaux. Certains architectes ont cependant abordé le sujet, comme Juhani Pallasmaa lorsqu’il évoque ses souvenirs d’expériences architecturales «Le souvenir le plus fort d’un espace est souvent son odeur; Je ne me souviens plus de l’apparence de la porte de la ferme de mon grand-père, mais je me souviens de la résistance de son poids, de sa surface en bois marquée par un demi-siècle d’utilisation, et je me souviens surtout de l’odeur de maison qui a frappé mon visage comme un mur invisible derrière la porte.»29 Un des premiers outils olfactifs architecturaux qu’on peut identifier, qui déjà de base semblait évident, est le choix et la mise en oeuvre des matériaux de construction. A partir de leur composition moléculaire et leurs seuils de perception, il nous sera possible d’appréhender si oui ou non l’espace conçu puis édifié par un ou plusieurs matériaux aura une odeur. 29 Juhani Pallasmaa (1994) Questions of perception p 32
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Les facteurs environnementaux influençant le phénomène d’odeur entrent aussi dans le champ d’action de l’architecte. L’humidité, influençant la perception olfactive, semble maîtrisable par la main de l’architecte. La température, conditionnant la volatilité de la matière, le semble aussi. Certains facteurs naturels peuvent être pris en compte comme sources ou influents olfactifs. On peut d’abord parler de la végétation. Au-delà des différentes notes olfactives directement émises par cette dernière, la végétation d’un site accorde généralement à ce dernier un taux d’humidité supérieur à la moyenne.30
• Le goût Il y a un transfert subtil entre les expériences tactiles et gustatives. La vision aussi est transférée au goût; certaines couleurs et détails délicats évoquent des sensations orales. Une surface en pierre brillante délicatement colorée est ressentie par la langue.31 Les matériaux sensuels et les détails de l’architecture de Carlo Scarpa ainsi que les couleurs sensuelles des maisons de Luis Barragán évoquent fréquemment des expériences orales. Des surfaces délicieusement colorées de stuc lustro, une couleur très brillante ou des surfaces en bois se présentent également à l’appréciation de la langue.32
• Action et Mouvement L’action et le mouvement ne fonts pas partie des cinq sens classiques, mais il constituent un élément incontournable dans l’expérience de l’architecture selon Juhani Palasmaa. Il insiste qu’une expérience architecturale n’est pas simplement une série d’images visuelles. Les « éléments » de l’architecture ne sont pas des unités visuelles; ce sont des rencontres, des confrontations et des interactions avec la mémoire. En ouvrant une porte, le poids du corps rencontre le poids de la porte; les jambes mesurent les marches lorsque nous montons un escalier, la main se glisse sur la main courante et tout le corps se déplace en diagonale dans l’espace.
30 Mémoire Jules Bergé (2019) L’odeur et l’architecte, Potentiels olfactifs dans l’exercice du projet architectural. 31 Juhani Pallasmaa (1996), The eyes of the skin P 63 32 Juhani Pallasmaa (1996), The eyes of the skin P 64
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap Les expériences architecturales authentiques consistent alors, par exemple, à s’approcher ou à se confronter à un bâtiment, plutôt que la forme d’une façade ; de l’acte d’entrer, et pas simplement l’aspect esthétique de la porte; de regarder à l’intérieur ou à l’extérieur d’une fenêtre, plutôt que la fenêtre elle-même en tant qu’objet; de sentir la chaleur, plutôt que la cheminée comme objet de « décoration ». L’espace architectural est un espace vécu. On contemple, touche, écoute et mesure le monde avec tout le corps. Nous sommes en dialogue et en interaction constants avec l’environnement, dans la mesure où il est impossible de détacher l’image de soi de son espace et situation. «Je suis l’espace, là où je suis», comme l’évoque le poète Nod Arnaud. Une œuvre architecturale génère un complexe indivisible d’impressions. La rencontre en direct avec Fallingwater de Frank Lloyd Wright introduit la forêt environnante, les volumes, les surfaces, les textures et les couleurs de la maison, et même les odeurs de la forêt et les sons de la rivière, en une expérience unique et complète. Une œuvre architecturale n’est pas perçue comme une collection d’images visuelles isolées, mais elle est vécue à travers une présence matérielle et spirituelle. Une œuvre d’architecture incorpore et infuse des structures à la fois physiques et mentales. La frontalité visuelle du dessin architectural se perd dans l’expérience réelle de l’architecture. Une bonne architecture offre des formes et des surfaces moulées pour le toucher agréable de l’œil.33 Différentes architectures peuvent être distinguées par mettre en valeur les expériences sensorielles. A part l’architecture dominante de l’œil, il existe une architecture haptique du muscle et de la peau. Il existe une architecture qui reconnaît également les domaines de l’ouïe, de l’odorat et du goût. A commencer par Erich Mendelsohn et Hans Scharoun, leurs architecture favorise la plasticité musculaire et tactile comme conséquence de la suppression de la dominance oculaire. Les œuvres de Frank Lloyd Wright et d’Alvar Aalto sont basées sur une pleine reconnaissance de la condition du corps humain. Dans l’architecture d’aujourd’hui, la multitude d’expériences sensorielles est renforcée par les travaux de Glenn Murcutt, Steven Holl et Peter Zumthor. L’architecture, dépasse les autres formes d’art dans son potentiel à engager nos perceptions sensorielles. Le passage du temps ; lumière, ombre et transparence; les phénomènes de couleur, la texture, la matière et le détail participent tous à 33 Juhani Pallasmaa (1996), The eyes of the skin P 48
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l’expérience complète de l’architecture. Même si la puissance émotionnelle du cinéma est incontestable, seule l’architecture peut éveiller simultanément tous les sens et toutes les complexités de la perception. La reconnaissance de la condition du corps humain et la conception des expériences sensorielles qui visent les différents sens peut aboutir à l’amplification des sens et des capacités corporelles et par conséquence remplacer chez l’occupant des sensations qui sont hors de sa portée par des autres qui sont compatibles avec son corps. Un environnement conçu pour tout le monde est bien plus que la dégrée d’inclinaison de ses rampes ou les dimensions de ses portes et ses couloirs. Il doit considérer l’impact psychologique et émotionnel sur ses occupants. Un processus de conception basé sur les différentes capacités sensorielles et corporelles pourrait aboutir à des environnements où nous voyons par le toucher, ressentons par le son et entendons par la vision.
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2.7. Détecter les corps exclus Avant de concevoir des expériences sensorielles qui visent tout les types d’occupants, il faut d’abord reconnaitre les capacités du corps humain et les différentes déficiences qui peuvent exister. L’architecte Edward Steinfeld a développé un modèle conceptuel graphique qui aide les architectes à visualiser les déficiences qui doivent être considérés lors de la conception des bâtiments. L’idéogramme, appelé «The Enabler», représente les capacités de l’être humain comme une base de conception et fournit une liste de limitations fonctionnelles possibles. Quinze différentes formes de limitations sont représentées dans le format suivant: 1. Fonctionnement mental • Difficulté d’interprétation des informations 2. Les sens • Perte de vision partielle • Perte de vue complète • Perte d’audition sévère 3. Règlement de l’organisme interne • Trouble de l’équilibre • Incoordination34 4. Déficience motrice • Limitations d’endurance • Limitations d’endurance • Difficulté de mouvement de la tête • Difficulté de manipulation au niveau des mains/doigt • Manque de dextérité au niveau des membres supérieurs • Difficulté d’articulation, agenouillage, etc • Dépendance des dispositifs d’assistance au déplacement • Limitations des membres inférieurs • Taille et poids extrêmes
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“tHE eNABLER” Difficulté d'interprétation des informations
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Perte de vision partielle B1 Perte de vue complète B2 Perte d'audition sévère
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Trouble de l'équilibre
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Incoordination
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Limitations d'endurance
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Limitations d'endurance
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Difficulté de mouvement de la tête
H
Difficulté de manipulation au niveau des mains/doigt
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Manque de dextérité au niveau des membres supérieurs
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Difficulté d’articulation, agenouillage, etc
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Dépendance des dispositifs d’assistance au déplacement
L
Limitations des membres inférieurs
M
Taille et poids extrêmes
N
Figure 30: The enabler33, développé par l’architecte Edward Steinfeld, coloré et traduit par l’auteur.
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Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap «The Enabler» améliore la conscience du concepteur des différentes déficiences et met en évidence ce que doit être pris en considération dans le but de concevoir des espaces utilisables par tout le monde. Car la tendance à résoudre les problèmes en utilisant ses propres capacités comme base de référence conduit à concevoir des solutions qui fonctionnent pour les personnes ayant des capacités similaire à celles du concepteur, et peuvent finir par exclure ceux avec des capacités différentes. Cependant, le dispositif ne fournit pas de conseils concernant les solutions. La section suivante décrit la législation qui a servi de base à l’élaboration et à l’application des normes et directives d’accessibilité actuelles.
Figure 31: Concevoir avec nos propres capacités comme base de référence peut conduire à des solutions qui fonctionnent bien pour des personnes ayant des capacités similaires, mais peuvent finir par exclure beaucoup d’autres personnes. Kat Holmes (2018) Missmatch P 50
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2.8. Synthèse Une déficience au niveau du corps est un fait physique, tandis que le handicap est le résultat de l’opposition de cette déficience avec la société. Le handicap est donc généré par plusieurs facteurs créés par l’homme à cause de l’idée de « l’homme normale » qui est placé au centre pour que le monde soit créé autour de lui. Cela implique de se demander, à qui est l’architecture ? Car concevoir avec cet être humain mythique comme une base de références peut engendrer l’exclusion de toute personne qui ne correspond pas à lui. De l’autre côté, détecter les différences et concevoir pour la diversité humaine en allant au-delà des règles légiférées par la loi peut créer des espaces qui sont non seulement fonctionnels, mais qui peuvent être appréciés par tout le monde indépendamment des capacités sensorielles et physiques de chaque individu.
Figure 32: L’exclusion physique, cognitive et sociale est le résultat d’interactions incompatibles. Source: Microsoft France.
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3.1. L’émergence de l’approche inclusive Le XXe siècle a apporté des changements sociaux majeurs en ce qui concerne les droits civils et humains. Les progrès de la médecine au cours de cette période signifiaient que la probabilité de survivre à une blessure ou à une maladie était désormais beaucoup plus grande. Les gens vivaient plus longtemps et l’espérance de vie des personnes handicapées augmentait.
Figure 34: Manifestation des anciens combattants handicapés de la Première Guerre mondiale sur l’avenue des Champs Élysées, Paris, Photographié en décembre 1934. Photo de la collection de Jos Boys.
Poussés en partie par des facteurs tels que le grand nombre de soldats de la Seconde Guerre mondiale rentrant chez eux avec des blessures, les droits et les besoins des personnes âgées et des personnes handicapées ont été mis au premier plan. Les gouvernements ont réagi en adoptant une législation sur l’égalité des droits et contre la discrimination. De nouvelles lois servaient donc à promouvoir l’inclusion sociale et à prévenir la discrimination et des pressions ont été exercées sur l’industrie du design pour qu’elle réponde aux exigences de création de produits, services et environnements accessibles et utilisables.
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Vers la fin des années 1960, des militants pour les personnes handicapées ont fait le tour de Californie, la nuit dans l’obscurité, brisant les trottoirs avec des marteaux et versant des nouveaux qui possédent des abaissement de trottoir.
Figure 33: Les militants du handicap ont utilisé le terme «tout le monde» de manière stratégique. Ici, un manifestant tient un panneau qui dit «Tout le monde a besoin d’un accès égal» Photo par Raymond Lifchez.
À ses débuts, cette idée séparait généralement les personnes handicapées dans des environnements spécialisés appelés «sans obstacles». À partir des années 1960, le mouvement croissant des droits des personnes handicapées met l’accent sur la vie autonome dans les communautés, passant de la ségrégation à l’inclusion - rendant des communautés entières et les outils de la vie quotidienne accessibles aux personnes handicapées.
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Figure 35: Différence entre l’exclusion, la ségragation, l’intégration et l’inclusion Source: Auteur
En 1985, l’architecte Ronald Mace a inventé le terme «conception universelle» pour décrire l’accessibilité qui dépasse les «normes» et les réglementations. Mace l’architecte qui utilisait un fauteuil roulant, a défini la conception universelle comme: «Une façon de concevoir un bâtiment ou une installation, avec très peu ou sans frais supplémentaires, de sorte qu’il est à la fois attrayant et fonctionnel pour servir toutes les personnes, handicapées ou non. L’idée est de supprimer ce caractère ‘coûteux’ et ‘spéciale’ des produits destinés aux personnes à mobilité réduite.»1 Le concept, est traduit de l’anglais universal design (UD). La définition de Mace de la conception universelle ne spécifiait pas les méthodes permettant d’atteindre ces objectifs, lui et d’autres experts ont reconnu la nécessité de préciser et d’élaborer davantage ce que signifie exactement la conception universelle et en quoi elle diffère de la simple accessibilité de la législation. En 1997, Mace a donc réuni un groupe d’experts en accès composé par des architectes, des concepteurs de produits, des ingénieurs et des chercheurs en conception environnementale pour élaborer une nouvelle définition. Ces experts ont défini la conception universelle comme: «La conception universelle s’appuie sur la création d’environnements accessibles et de produits utiles dont peuvent se servir le plus grand nombre de personnes quelque soient leur âge, leur taille ou leurs aptitudes diverses.»2 Cette définition a conservé la notion initiale de Mace d’un large groupe d’utilisateurs («tout le monde» ou «tous») et y a ajouté l’idée que les bâtiments et les produits doivent rendre compte de la diversité au sein de leurs utilisateurs lors de la conception des ces bâtiments et produits.
1 Ronald Mace (1985) Universal Design: Barrier-Free Environments for Everyone P 147 2 Center for Universal Design 1997
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Et finalement Le «Disability Act» en 2005 définit la conception universelle comme: La conception et la composition d’un environnement afin qu’il puisse être consulté, compris et utilisé: • Dans la plus grande mesure possible • De la manière la plus indépendante et la plus naturelle possible • Dans le plus large éventail de situations possible • Sans avoir besoin d’adaptation, de modification, d’appareils fonctionnels ou de solutions spécialisées, par toute personne de tout âge ou taille ou ayant une quelconque capacité ou handicap physique, sensoriel, mental ou intellectuel particulier.
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3.2. Les principes de la conception inclusive Les auteurs de la définition de 1997 ont rédigé les «Sept principes de la conception universelle», un document qui continue d’être considéré comme la base de la conception universelle3. Le but de ces principes est de guider la conception des bâtiments, des produits et les moyens de communications. Selon le Centre de la Conception Universelle, les principes «peuvent être appliqués pour évaluer les conceptions existantes, guider le processus de conception et éduquer les concepteurs et les consommateurs sur les caractéristiques de produits et d’environnements plus utilisables». Dans les pages suivantes, on va explorer les sept principes, leurs définitions ainsi que quelques lignes directrices dictées par «The Center for Universal design (CUD))»
Figure 36: ‘7 Principles of Universal Design’ illustré par le Center for Universal Design (CUD) 3 Center for Universal Design 1997
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Principe 1 : Utilisation égalitaire La conception est utile et commercialisable auprès de personnes ayant différentes capacités. Des lignes directrices: • Fournir les mêmes moyens d’utilisation à tous les utilisateurs: identiques chaque fois que possible; équivalent quand non. • Éviter de séparer ou de stigmatiser les utilisateurs. • Les dispositions relatives à la confidentialité et à la sécurité être également disponibles pour tous les utilisateurs. • Rendre le design attrayant pour tous les utilisateurs. Principe 2 : Flexibilité d’utilisation Une conciliation à une vaste gamme de préférences et de capacités individuelles. Des lignes directrices: • Offrir plusieurs choix des méthodes d’utilisation. • Permettre un accès et une utilisation pour les droitiers et les gauchers. • Faciliter la précision de l’utilisateur. • Fournir une adaptabilité au rythme de l’utilisateur. Principe 3 : Utilisation simple et intuitive Une compréhension facile de l’utilisation, indépendamment de l’expérience, des connaissances, des compétences linguistiques de l’utilisateur ou de son niveau de concentration au moment de l’utilisation. Des lignes directrices: • Éliminer la complexité inutile. • Être cohérent avec les attentes et l’intuition des utilisateurs. • Acceptez un large éventail de compétences linguistiques et d’alphabétisation. • Organiser les informations en fonction de leur importance. • Fournir des indices et des commentaires efficaces pendant et après l’achèvement des tâches. Principe 4 : Information perceptible Une communication efficace de l’information nécessaire vers l’utilisateur, quelles que soient les conditions ambiantes ou les capacités sensorielles de la personne. Des lignes directrices: • Utiliser différents modes (pictural, verbal, tactile) pour une présentation des informations essentielles.
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La notion de l’architecture inclusive • Fournir un contraste adéquat entre les informations essentielles et leur environnement. • Maximiser la «lisibilité» des informations essentielles. • Différencier les éléments de manière à pouvoir les décrire (c.-à-d. Faciliter la transmission d’instructions ou de directives). • Assurer la compatibilité avec une variété de techniques ou d’appareils utilisés par les personnes ayant des limitations sensorielles. Principe 5 : Tolérance pour l’erreur La réduction au minimum des dangers et des conséquences adverses des accidents ou des actions involontaires. Des lignes directrices: • Organiser les éléments pour minimiser les risques et les erreurs: les éléments les plus utilisés, les plus accessibles; éléments dangereux éliminés, isolés ou protégés. • Fournir des avertissements sur les dangers et les erreurs. • Fournir des fonctionnalités de sécurité. • Découragez toute action inconsciente dans les tâches qui nécessitent de la vigilance. Principe 6 : Effort physique minimal Une utilisation efficace et confortable, générant une fatigue minimale. Des lignes directrices: • Permettre à l’utilisateur de maintenir une position corporelle neutre. • Utiliser des forces de fonctionnement raisonnables. • Minimiser les actions répétitives. • Minimiser l’effort physique constant. Principe 7 : Dimensions et espace libre pour l’approche et l’utilisation. Une une taille et un espace adéquats pour s’approcher, saisir, manipuler et utiliser le bien, quelles que soient la taille, la posture ou la mobilité de l’utilisateur. Des lignes directrices: • Fournir un champs de vision clair aux éléments importants pour tout utilisateur assis ou debout. • Rendre la portée de tous les composants confortable pour tout utilisateur assis ou debout. • Adapter les variations de taille de main et de poignée. • Prévore un espace adéquat pour l’utilisation d’appareils d’assistance personnelle.
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Ces principes sont le résultat des recherches établit par des experts dans plusieurs domaines, dans le but d’offrir aux concepteurs des conseils, pour avoir des produits et des environnements fonctionnels pour le plus grand nombre possible d’utilisateurs. Mais il faut noter que les principes de la conception universelle ne concernent que la fonction et les modalités d’utilisation, alors que la pratique de l’architecture est concerné par des aspects qui dépasse la facilité d’utilisation. Les produits d’accessibilité sont souvent considérés comme des solutions fixes et spécialisées pour les personnes handicapées. En conséquence, ils manquent souvent de la réflexion. Les objets d’assistance physique tels que les cannes, les fauteuils roulants, les prothèses ou les appareils orthopédiques peuvent ressembler aux objets médicaux froids comme la salle d’opération d’un chirurgien: barres métalliques en acier, matériaux bruts, plastiques de qualité industrielle et couleurs sans vie4. En architecture, en peut trouver des rampes de l’autre coté du bâtiment ou une entré séparé pour les personnes à mobilité réduite. C’est comme s’ils sont conçu pour être un signal pour l’utilisateur, et pour les autres autours de lui, qu’il s’agit d’un patient qui a besoin d’aide. Les principes de la conception universelle sont utiles pour guider les concepteurs dans le processus de conception, mais on doit également prendre en compte d’autres considérations telles que l’aspect économique, technique, culturelle, environnementale, esthétique et même poétique dans le processus de conception. Dans les pages suivantes, on va analyser des projets conçus et bâtis autours de l’accessibilité en incarnant ces sept principes et en dépassant les règles imposées par la loi.
4 Kat Holmes 2018 Mismatch P 117
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Projet: Surface: Localisation: date d’achèvement: Architecte: client:
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Ed Roberts Campus 7900m² Californie, États-Unis 2010 LMS Architects Ed Roberts Campus
Présentation de l’agence: Leddy Maytum Stacy Architects (LMSA) est une agence d’architecture Situé à San Francisco, qui se concentre sur le pouvoir de l’architecture à promouvoir la santé. LMSA travaille souvent avec des organisations à but non lucratif, éducatives, de logement et de justice sociale, réalisant des projets écologiquement durables qui visent à améliorer la vie des personnes et les communautés dans lesquelles elles vivent. L’agence travaille principalement en Californie, LMSA a réalisé des projets très percutants tels que des résidences pour les personnes atteintes d’autisme, des instituts pour promouvoir l’apprentissage et la conception, ainsi que le bâtiment entièrement accessible en l’honneur du leader international Ed Roberts. Ce dernier projet, en particulier, s’inscrit dans l’objectif global de l’agence vue son soutient du mouvement des droits des personnes handicapées, en créant un lieu inclusif pour des utilisateurs, formant un sentiment communautaire.
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Contexte du projet et processus de conception: Le Centre de la vie autonome de Berkeley et six autres organisations centrées sur l’accessibilité voulaient créer un bâtiment dans une zone facilement accessible qui soutienne les personnes de différentes capacités, qu’ils soient handicapées ou non. LMS a relevé le défi en utilisant la conception universelle pour intégrer un accès facile pour les utilisateurs. Les buts principaux comprenaient la facilité d’utilisation, l’engagement de la communauté, la connexion à la station de métro et l’orientation du site en dehors du réseau urbain. Lors de la conception des espaces, LMS a travaillé avec des membres de la communauté qui comprenait en particulier les personnes handicapées. Dans le cadre de cette approche participative, des réunions individuelles ont également eu lieu avec divers groupes présentant différents handicaps, afin de prendre en compte toutes les voix et tous les niveaux de capacités.
Programme fonctionnel: Lorsqu’on accède le bâtiment par le RDC, on est accueilli par un hall d’accueil à double hauteur et une cour centrale où se trouve une rampe qui sert à emmener les visiteurs à l’étage où s’abrite diverses fonctions et services tels que les formations professionnelles et éducatifs, de l’aide au logement et aux avantages sociaux, et le soutien à la santé et à la condition physique des personnes handicapées. La plupart des espaces du bâtiment sont régulièrement utilisés et occupés, en particulier la rampe de circulation principale qui incarne un élément principal de la conception universelle. Même le hall et la cour centrale peuvent être loués pour des événements, tels que des expositions, des collectes de fonds, etc et sont toujours utilisés et animés.
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étage
RDC
Circulation verticale
garderie
Accueil/Cour centrale
Salle de sport
Cafétéria
Cuisine
Bureaux
W/C
espace de conférence
local technique
Figure 37: Programme fonctionnel du Campus Ed Roberts, Source : Auteur
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Accessibilité: Cet établissement de 7900 mètres carrés incarne les principes de la conception universelle dans un projet qui dépasse de loin les exigences d’accessibilité dictée par la législation pour créer un environnement facile et intuitif à utiliser pour les individus de différentes capacités.
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• Dans cet espace, l’accessibilité n’est pas un élément secondaire, l’équipe de LMS Architecture a commencé par l’accessibilité et a fait de la rampe son élément centrale pour une utilisation équitable (Principe-1). Lorsqu’on accède le bâtiment par le RDC, on est attiré par cette grande rampe «hélicoïdale» suspendue de couleur rouge qui sert à emmener les visiteurs à l’étage supérieur.
• Le bâtiment peut être configuré de différentes manières pour répondre aux besoins de l’utilisateur et assurer une flexibilité d’utilisation (Principe-2). Dans les salles, certains bureaux et tables de travail son réglables en hauteur selon les préférences de chaque personne.
• Lorsqu’on est à l’intérieur, il est intuitif de savoir où aller, grâce à des signalisations pratiques et faciles à comprendre (Principe-3). En plus, tous les panneaux du campus sont à la fois écrits en alphabet latin et en braille qui peuvent être lues avec les doigts, pour communiquer toutes les informations nécessaires à tout le monde (Principe-4).
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La notion de l’architecture inclusive • Même la fontaine au fond du bâtiment n’est là pour la simple décoration, elle fournit également un point de référence sonore pour les personnes malvoyantes lorsqu’elles se déplacent dans le bâtiment grâce au bruit de l’eau. • La sécurité ne doit pas être oublié dans un bâtiment universel, elle est assuré à travers le bâtiment, en cas d’urgence, la rampe offre une sortie rapide si les ascenseurs ne fonctionnent pas (Principe-5).
• Le bâtiment est conçu pour qu’il soit utilisé avec un minimum de fatigue (Principe-6). On trouve à travers lui des portes automatiques, des ascenseurs et des surfaces planes sans aucun seuil.
• Dans cet espace, on ne se sent pas restreint par sa taille ou son espace (Principe-7). Cela est traduit à travers des larges portes et un espace suffisant pour les fauteuils roulants. Il est également important que rien ne soit hors de portée lorsqu’on a besoin d’accéder à quelque chose. Dans les ascenseurs par exemple, il y a des boutons là où on les trouve normalement, et il y a aussi des panneaux en bas qu’on peut taper par les pieds si cela est plus accessible.
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Circulation: On peut accéder au bâtiment directement par le rez-de-chaussé ou par l’ascenseur/escalier qui mène directement de la station de métro souterraine vers le hall d’accueil. Une fois à l’intérieur, on perçoit immédiatement la rampe hélicoïdale, le dispositif principal de la circulation du bâtiment qui se base sur la conception universelle. Depuis le hall, les utilisateurs peuvent monter par la rampe à travers le double hauteur de la cour centrale ou passer par les couloirs qui se divergent vers des divers espaces programmés. La rampe centrale est placé dans un endroit qui facilite la communication avec la circulation horizontale des deux niveaux.
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Sécurité: Les sorties de secours sont situées aux extrémités nord et sud du bâtiment du couloir principal qui traverse le bâtiment. Tout les deux évacuent vers le trottoir qui entoure le bâtiment. En plus des escaliers de secours, la rampe joue un rôle important qui consiste à évacuer rapidement les personnes qui ne peuvent pas utiliser les escaliers en cas d’urgence.
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Projet: House of Disabled People’s Organizations Surface: 12600 m² Localisation: Copenhague, Dannemark date d’achèvement: 2012 Architecte: CUBO et Force4 client: Disabled People’s Organisations Denmark (DPOD)
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Présentation des agences: La spécialité de l’agence Force4 réside dans l’identification des besoins spécifiques des différents utilisateurs pour les traduire en une architecture fonctionnelle, esthétique et sensorielle. Pour eux, les sens présentent un élément incontournable lorsqu’il s’agit de l’orientation et de la navigation. En engageant les différents sens dans leur approche, ils sont capables de créer une architecture qui peut être apprécié par tous les utilisateurs. Le studio a une vaste expérience de la conception de logements pour les groupes minoritaires de la société tels que les personnes qui possèdent des handicaps physiques ou cognitifs. Dans ce projet, Force 4 a coopéré avec l’agence Cubo, une agence qui se base à son tour sur des approches humanitaires. Le portfolio de Cubo comporte toutes les échelles des bâtiments – allant des bâtiments de petite et moyenne taille jusqu’aux grandes installations complexes. Cubo travaille dans divers secteurs et excelle dans les domaines de l’éducation, la culture et la construction des logements.
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Contexte du projet et processus de conception:
En 2006, les organisations de personnes handicapées du Danemark5 (DPOD) voulaient créer un nouvel immeuble de bureaux pour leurs membres à Copenhague. Dès le début, le client (DPOD), les conseillers et les entrepreneurs se sont mis d’accord que le projet devrait être une référence danoise et internationale pour une architecture inclusive, ils voulaient « l’immeuble de bureaux le plus accessible au monde ». En d’autres termes, le projet doit servir d’exemple en termes des solutions d’accessibilité intégrées à la fois dans l’aspect esthétique, fonctionnel et le mobilier. L’idée générale derrière le bâtiment est que toutes les solutions universelles sont incorporées dès le début du processus de conception dans les caractéristiques principales du bâtiment, ses fonctions et ses détails. La forme d’une étoile de mer à quatre bras que prend le bâtiment est justifiée. Dans un premier temps, l’équipe qui a remporté le concours a conçu un plan circulaire avec un atrium rond au milieu où se trouve une rampe. Mais un bâtiment rond qui ne possède ni des coins ni des angles est très difficile à naviguer pour les personnes aveugles et malvoyantes.
Figure 39: Interprétation de la description des architectes, illustré par l’auteur. 5 La particularité des associations de personnes handicapées au Danemark est qu’elles sont regroupées sous un même toit.
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Figure 38: HOH_18.jpg
Au lieu de cela, le cercle a été serré à quatre endroits, ce qui a donné les quatre bras. L’atrium central recouvert de verre est ainsi devenu pentagonal, créant des points d’orientation distincts dans chaque virage.
Figure 40: Dessins des architectes, modifiés par l’auteur.
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Cet atrium relie tous les étages et joue le rôle du système nerveux central du bâtiment : c’est là où les occupants se rencontrent et interagissent, et à partir de là, tout le monde navigue vers les quatre étages de bureaux.
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Programme Fonctionnel: Le bâtiment est une structure composé d’un rez-de-chaussé, trois étages est un sous-sol. Le rez-de-chaussée est accessible au public, il comprend une réception, un centre de réunion et une cantine et des bureaux. Le sous-sol abrite une salle de fitness et des locaux techniques. Les trois étages supérieurs sont inaccessibles au public et fournissent un cadre pour le travail avec des bureaux de petites et grandes surfaces ainsi que des espaces de travail ouverts avec des salles de réunion et des installations de service telles que des kitchenettes, des armoires, des salles de photo-copie, des salles polyvalentes et des toilettes. Tous les bureaux font face aux façades, tandis que les installations de service sont situées au centre de chaque «bras de bureaux»6.
6 Terme utilisé par les architectes.
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RDC
sOUS-SOL
Circulation verticale
circulation horizontale
Accueil/atrium
Salle de sport
Cantine
Cafétéria
Bureau
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Salles de réunion
Installation de service
Figure 41: Programme fonctionnel de House of disabled, Source : Auteur
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Accessibilité: Puisque l’accessibilité était le soucis principal du client, ce dernier a prévu un cours intensif centré sur l’accessibilité pour créer une nouvelle perception. Le but de ce cours intensif était de faire expérimenter aux participants,avec leurs propres corps, ce que les utilisateurs handicapés rencontrent au quotidien. Ceci comprenait des réunion avec des groupes des personnes avec différentes capacités ainsi qu’un certain nombre d’exercices, où les participants ont testé l’environnement physique d’un bâtiment en utilisant un fauteuil roulant, des bouchons d’oreilles ou un bandeau sur les yeux et une canne blanche. Le résultat est un bâtiment où les 300 employés et visiteurs peuvent se déplacer et travailler sans obstacles, qu’ils soient handicapés ou non, et quel que soit le nature de leur handicap. Cela signifie que les solutions universelles sont naturellement intégrées dans le bâtiment, elles sont invisibles et n’exposent pas les utilisateurs.
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• À l’extérieur et avant même d’entrer, il y a une aire de stationnement contient 48 places de tailles différentes pour les personnes handicapées. Cellesci sont situées le plus près de l’entrée principale, avec un sol tracé par des surfaces podotactiles pour diriger les personnes malvoyantes.
• Au niveau de la réception, le comptoir est conçu pour avoir deux hauteurs, ce qui signifie que les utilisateurs des fauteuils roulants tout comme les autres peuvent obtenir des informations de manière égale.
• Le traitement acoustique du grand atrium a également fait l’objet d’une attention particulière, pour créer un environnement sonore confortable pour tout le monde, notamment pour les personnes malvoyantes, car elles naviguent en utilisant le son. Par conséquent, les garde-corps qui donnent sur l’atrium ont été traités pour réguler l’acoustique grâce à leurs surfaces perforées, recouvertes d’un matériau acoustiquement absorbant. • Les ascenseurs peuvent être actionnés avec un bouton ordinaire ou avec un panneau de pied. L’ascenseur s’ouvre également des deux côtés, de sorte que les utilisateurs de fauteuils roulants n’auront pas à se retourner pour sortir.
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La notion de l’architecture inclusive • Les couleurs, la lumière et le son sont utilisés pour créer un lieu de travail où tous les employés peuvent travailler sur un pied d’égalité. Les couleurs sont un outil de navigation important, chaque «bras de bureaux» a sa propre teinte unique: rouge, bleu, vert et violet. Les couleurs on été sélectionnés en fonction du degré de contraste par rapport à l’environnement et le contraste de l’une par rapport à l’autre.
• La signalisation fait également partie de la stratégie d’orientation du bâtiment. Les panneaux utilisent à la fois des couleurs et des lettres en braille. Il y a donc une multitude de façons pour naviguer.
• Une seule disposition des sanitaires ne peut pas être confortable pour tout le monde, les différents besoins des utilisateurs se sont ainsi traduits par sept types de toilettes différents répartis à travers le bâtiment, avec des plans sur leurs portes qui montrent comment les toilettes sont équipées afin que chacun puisse en trouver une qui lui convient.
• Plusieurs détails de la maison sont minuscules, mais offrent beaucoup d’aide. Un de ces détailles sont des billes en acier, qui sont à moitié insérés dans la main courante en bois. Une bille signifie qu’on est arrivé au premier étage, deux billes signifient le deuxième étage et ainsi de suite.
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Sécurité: En cas d’un incendie, les 300 employés du bâtiment dont 20% sont des utilisateurs de fauteuils roulants, peuvent être évacués en six minutes grâce à la simplicité du système de circulation, on peut savoir où aller intuitivement, un facteur qui réduit considérablement la durée nécessaire pour l’évacuation. En cas où six minutes ne sont pas suffisantes, le bâtiment contient trois zones de sécurité coupe-feu autour des ascenseurs et des escaliers qui permettent aux utilisateurs des fauteuils roulants et aux personnes à mobilité réduite de se mettre à l’abri pour une période allant jusqu’à une heure. Une surpression dans la zone garantit que la fumée et le feu ne pénètrent pas lorsque les portes sont ouvertes. Les portes coupe-feux sont équipées avex des moteurs qui permettent de les fermer automatiquement lorsque l’alarme incendie se déclenche, et de faciliter leur ouverture.
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à retenir des deux projets: Un bâtiment qui suit la conception universelle peut faire de l’accessibilité le message central de sa conception et la traiter pour qu’elle soit sa caractéristique architecturale et esthétique principale. Les principes de la conception inclusive ont le pouvoir de nous guider dans le processus de la conception pour fournir des solutions qui fonctionnent pour le plus grand nombre possible. Des détails comme le choix du mobilier, de la menuiserie, de la signalisation peuvent faire une grande différence en matière d’accessibilité. Les différents besoins des utilisateurs peuvent être satisfaits soit en concevant une seule solution utilisable pour tous, soit en fournissant plusieurs solutions et créer une multitude de façons pour utiliser et interagir avec le bâtiment. La navigation au niveau du bâtiment doit être facile à saisir est intuitive pour les personnes avec différentes capacités motrices et sensorielle. Les utilisateurs doivent savoir où aller et comment y aller et leur actuelle position, en fournissant des points de repère qui visent les différents sens, ces points de repère peuvent être visuels, en utilisant les couleurs ou la lumière, sonores comme le sont de la fontaine d’Éd Roberts Campus. On peut même aller plus loin mais l’idée reste la même pour créer des points de repère tactiles en utilisant différentes textures ou même olfactives en exploitant des éléments naturels avec des odeurs distinctes comme la végétation.
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La notion de l’architecture inclusive
3.3. L’impact de la conception universelle sur la totalité des utilisateurs: Concevoir pour un, Étendre à tous: Après l’établissement de la conception universelle, Ronald Mace et son équipe ont fait une remarque, un nombre important des changements réalisés pour accommoder les personnes handicapées étaient bénéfique pour tout le monde. Concevoir pour une personne ayant un handicap permanent peut également bénéficier à une personne qui a une incapacité temporaire, une incapacité situationnelle ou qui ne posséde aucune incapacité.
Figure 42: Il existe un intervalle de handicap : permanent, temporaire et situationnel. Dans cet exemple, le handicap permanent est sous la forme d’une amputation de bras. Le handicap temporaire est un bras cassé. Et le handicap situationnel s’agit simplement d’un bras occupé. Tout ces 3 personnes peuvent vivre ce qu’on appelle «une interaction incompatible» entre eux et un bâtiment/produit.
Edward V. Roberts7 affirme cette idée à travers son expérience personelle : «Nous avons réalisé la première entrée carrossable du pays... Lorsque nous avons discuté la question avec les législateurs pour la première fois, ils nous ont dit: «Entrée carrossable, pourquoi avez-vous besoin d’une entrée carrossable? Nous ne voyons jamais de personnes handicapées dans la rue. Qui va les utiliser ? » 7 Activiste américain et dirigeant du mouvement des droits des personnes handicapées.
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Ils n’ont pas compris que leur raisonnement était circulaire. Lorsque des entrées carrossables ont été mises en place, ils ont découvert que l’accès des personnes handicapées était bénéficiaire pour les autres qui utilisent le trottoir. Par exemple, les personnes qui poussent des poussettes utilisent des trottoirs, tout comme les personnes à vélo et les personnes âgées qui ne peuvent pas lever les jambes aussi haut. Tant de personnes bénéficient de ce dispositif.»
Figure 43: Photo d’une entrée carrossable
Combien d’objets de la vie quotidienne sont le résultat d’une conception inclusive? C’est peut-être la chaise ajustable du bureau. Le clavier de l’ordinateur. L’écran tactile d’un téléphone portable. Les lu-nettes de lecture. Ces objets, et beaucoup d’autres, sont les descendants d’un long parcours d’innovations visant à supprimer l’exclusion. De nombreuses solutions d’assistance initialement commercialisées auprès des personnes handicapées ont finalement trouvé un succès pour tout le monde. L’histoire offre de nombreux exemples de produits initialement conçus pour bénéficier aux personnes handicapées qui ont ensuite attiré divers utilisateurs.
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• Le Clavier Une des premières machines à écrire a été inventée au début des années 1800. Une femme nommée Comtesse Carolina Fantoni da Fivizzano, était l’amie et l’amante, de l’inventeur italien Pellegrino Turri. Suite à une maladie, la comtesse a lentement perdu la vue et le seul moyen pour envoyer des lettres était de dicter à une autre personne, qui transcrirait le message sur papier. Afin de garder leurs communications privées, la comtesse et Turri ont inventé une machine qui pourrait être utilisée pour écrire des notes en appuyant sur différentes touches pour imprimer les différentes lettres. Cette invention a rendu l’écriture accessible aux personnes aveugles. Et aujourd’hui, après deux cette invention a donné naissance aux claviers modernes pour les ordinateurs et les téléphones mobiles qui sont utilisés par tout le monde.
• Le sous-titrage Le sous-titrage a été créé au début des années 1970 par le Bureau national des normes et ABC pour rendre le contenu télévisuel accessible aux communautés sourdes et malentendantes. En 1972, le premier épisode télévisé avec soustitrage a été diffusé. Aujourd’hui, les sous-titres sont des outils essentiels pour rendre l’information accessible à des millions de personnes, malentendantes ou pas. Dans les espaces bruyants (aéroport, cafétéria…), on compte sur le soustitrage pour accéder aux informations et aux actualités. Ils aident également à comprendre le contenu parlé avec une langue étrangère et sert à apprendre des nouvelles langues.
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• Le siège réglable Dans les années 1940, les premiers avions de chasse ont été conçus pour s’adapter au pilote « moyen ». Cependant, l’armée de l’air a remarqué un taux élevé d’accidents qui ne pouvaient être attribués ni à une défaillance mécanique ni à une erreur du pilote. Un lieutenant et chercheur, Gilbert Daniels, a étudié dix des dimensions qui ont été utilisées dans la conception du poste de pilotage. Il a mesuré quatre mille pilotes pour confirmer combien d’entre eux correspondent aux dix dimensions. La réponse était zéro. Aucun pilote ne correspondait aux dix dimensions. Cela a conduit au développement de nouveaux principes de conception basés sur l’ajustement individuel. Des innovations telles que les ceintures de sécurité réglables, la hauteur des sièges, ces progrès ont influencé la conception de nombreux autres produits industriels. Chaque fois qu’on ajuste le siège d’une voiture, la ceinture de sécurité ou les rétroviseurs dans une position qui convient le mieux, on bénéficie des innovations d’une conception universelle.
• L’écran tactile Wayne Westerman voulait créer une méthode pour interagir avec l’ordinateur qui n’exigeait aucune force dans la main. Il était en partie motivé par son propre cas de syndrome du canal carpien. Sa société, FingerWorks, a développé un moyen pour remplacer le clavier par un pavé tactile pour chaque main. Ils ont d’abord commercialisé leur invention auprès de personnes ayant des déficiences au niveau de la main ou le bras. Mais il y a eu un intérêt auprès des clients qui n’avait pas de déficiences mais qui voulait juste un moyen plus facile pour naviguer leur ordinateur. En 2005, Apple a acheté FingerWorks, permettant au géant de la technologie de construire sa première interface tactile contrôlée par les doigts, l’iPhone. Aujourd’hui le nombre des utilisateurs des smartphone avec des écran tactiles dépasse les 3 milliards.
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3.4. Réhabiliter un existant pour le rendre accessible Avant l’établissement de la conception universelle, Ronald Mace a fondé Barrier Free Environments (BFE) en 1974, une société de conseil en accessibilité et de conception. Initialement, BFE se caractérisait comme une entreprise spécialisée dans la «conception pour les personnes handicapées et âgées». Une grande partie des premiers travaux de BFE portait sur des rénovations ou des modifications de l’environnement bâti existant. Néanmoins, le travail était expérimental, impliquant la résolution de problèmes auxquels Mace s’était habituée en tant qu’architecte sur une chaise roulante. Les rénovations qu’il a réalisées ont permis de se concentrer sur les structures existantes, d’attirer l’attention sur leurs incompatibilités avec plusieurs occupants et d’expérimenter avec de nouveaux dispositifs.
Figure 44: Réaménagements suggérés pour une université (Taylor School of Business) dessinées directement sur des photos (où Mace lui-même apparaît sur la 3éme photo, vers 1978).
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Mace a suggéré une rénovation de l’entrée du palais de justice de Caroline du Nord à travers un croquis, pour mettre le point sur le fait que les bâtiments ne respectent pas les droits des citoyens handicapés. Pour promouvoir la participation des personnes handicapées à l’enseignement supérieur, il a également réalisé des rénovations au niveau de plusieurs établissements universitaires.
Idéalement, chaque nouveau projet considère une conception inclusive dès le début, comme un moyen de gagner du temps et des ressources, puisqu’il n’y aurait aucune mise à niveau ou réhabilitation requise. Sauf que, lorsque l’inclusion est caractérisée comme une étape distincte réservée uniquement aux premières phases d’un processus de conception, elle peut être facilement oublié ou éliminé définitivement. C’est évident qu’il est plus efficace, et généralement moins coûteux, de donner la priorité à l’inclusion le plus tôt possible et d’élaborer des solutions inclusives depuis le début. Mais la conception ne commence pas toujours avec une page blanche. Ceci dit, On n’a pas besoin de démolir les solutions existantes pour en créer de nouvelles. L’humanité ne peut plus exploiter les ressources environnementales comme si elles étaient infinies et doit surtout cesser de générer autant de déchets. Devenir plus économe en ressources est une voie vers le développent durable. Cela signifie une réduction de la production de déchets et une augmentation de la réutilisation et l’adaptation. Le fait d’adapter un bâtiment existant au lieu de construire un nouveau n’a pas seulement un intérêt environnementale, il à aussi in intérêt économique. Aujourd’hui, dans plusieurs pays, même les monuments historiques ne font pas exception et doivent être réhabilité pour qu’ils soient accessibles tout comme les autres bâtiments. Aux États-Unis par exemple, l’accès aux propriétés historiques est désormais un droit civil, et les propriétaires (publics ou privés) doivent évaluer les bâtiments existants et déterminer comment les rendre plus accessibles.8 De nombreuses solutions inclusives ne nécessitent pas une réinvention de la technologie. Souvent, il s’agit simplement d’appliquer une nouvelle vision aux ressources existantes pour former de nouvelles combinaisons de solutions. Avoir de nouvelles perspectives peut aider à recadrer les problèmes que nous cherchons à résoudre. Le meilleur moment pour commencer à remédier à l’exclusion est «maintenant»9. En d’autre mots, la conception inclusive doit avoir lieu quand et où il est possible.
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3.5. Synthèse: Les objets et les personnes qui nous entourent influencent notre capacité à participer dans tous les aspects de la société. Les villes, les lieux de travail, même nos interactions les uns avec les autres constituent des points d’accès qui permettent d’accéder au monde. Parfois, interagir avec ces points soit facile et évident, mais ce n’est pas toujours le cas. Lorsqu’on ne peut pas interagir avec eux, on essaie de s’adapter pour que l’interaction fonctionne. Sauf qu’il y a des situations où aucun degré de créativité ne permettra d’utiliser une solution, car elle ne correspond tout simplement pas au corps ou à l’esprit de l’utilisateur. Concevoir une solution inclusive commence par détecter l’exclusion. L’exclusion se produit lorsqu’on conçoit en utilisant nos propres corps comme base de référence. On peut dans une deuxième phase apprendre de la diversité humaine et Se concentrer sur ce qui est universellement important pour tous les utilisateurs en tenant compte des principes de la conception universelle. On se trouve donc avec des solutions qui résolvent des problèmes pour certaines personnes et qui finissent par bénéficier tout le monde. Les personnes qui conçoivent les points d’accès de la société déterminent qui peut participer et qui est exclu. Souvent involontairement, un cycle d’exclusion domine notre société. Cela nuit à notre bien-être collectif et individuel. L’exclusion/ inclusion façonne notre capacité à accéder, à participer et à contribuer au monde.
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01.Détecter l'exclusion
02.Apprendre de la diversité
03.Concevoir pour un, Etendre à tous Figure 45: Source : Auteur
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4.1. Localisation : La Cité Nationale Sportive 4.1.1. Aperçu historique
Figure 46: Croquis d’intentions qui illustre le palais des sports et la piscine olympique. Source: www.webdo.tn
Les jeux méditerranéens de Tunis (1967) était un prétexte pour édifier dans le pays l’infrastructures sportives qui lui manquait1, cette réalisation qui donne à la jeunesse Tunisienne les moyens de s’épanouir permet également à la Tunisie d’accueillir les jeunesses des peuples amis et de cultiver aussi bien leurs amitiés. Supporter et développer l’amitié entre les nations est un des nombreux effets du sport. La Cité Nationale Sportive el Menzah a été donc conçu à l’occasion des jeux méditerranéens de 1967, elle était l’œuvre conjointe de l’architecte Olivier Clément Cacoub et deux bureaux bulgares qui sont Bulgar-Project (composé de deux architectes : Zidarov, Ivan Tatarov) et SOFPROEKT.2
1 Société Anonyme Tunisienne de Production et d’Expansion cinématographique(1967), Les jeux méditerranéens de Tunis, Institut national de l’audiovisuel. 2 Olfa Bohli Nouri. La fabrication de l’architecture en Tunisie indépendante : une rhétorique par la référence. Architecture, aménagement de l’espace. Université Grenoble Alpes, 2015.
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Le projet a été financée grâce à des accords de commerce entre la Tunisie et la Bulgarie, permettant une aide au financement du projet. L’État tunisien, récemment indépendant, recourait, les premières années, à des financements étrangers pour pouvoir mettre à niveau son infrastructure urbaine. Les travaux ont débuté en deux temps. Le palais des sports et la piscine devaient être réalisés en premier lieu, dès l’automne 1964. La deuxième tranche qui concerne l’exécution du stade olympique a commencé en novembre 1965. Chaque tranche devait durer 20 mois.
Figure 47: Coupes des édifices de la Cité olympique d’El Menzah. (De haut en bas) le palais des sports, la piscine olympique et le stade olympique. Photographies © Gilbert Van Raepenbusch (1964), Archives privées Beit El Bennani.
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Figure 48: La piscine olympique en chantier.
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Figure 50: Travaux de construction des installations sportives, avant la construction du stade.
Figure 49: Le Palais des Sports en chantier
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4.1.2. Composantes de la Cité
Le complexe, à travers ses événements sportifs régionale et méditerranéenne, avait une envergure nationale et a été apprécié par le Comité International Olympique. Il constitue avec la Cité Sportive de Radès (achevé en 2005) les deux infrastructures de sport les plus importantes dans le Grand Tunis. Celle d’El Menzah est la plus ancienne, elle se au Nord du Grand Tunis, et elle se compose de 110 terrains dont 15 sont gazonnés, 30 salles omnisport, 3 piscines (dont une couverte) et la Cité des jeunes.3
4.1.3. Actualités
Cette année, le Complexe sportive célèbre ses 15 ans d’existence Concernant le stade, le directeur général de la cité sportive, Akram Arbi a indiqué que l’arène avait besoin d’une restauration considérable et c’est pour cette raison qu’il ne peut plus accueillir le public. Il y a presque deux ans, 22 millions de dinars ont été consacrés pour la restructuration de la partie détériorée du stade selon les études du projet. Aujourd’hui la décision a été prise de réaménager tout le stade, en gardant la même architecture pour accueillir des matches du championnat national en présence du public, au coût de 50 MD.
3 Messaouda Smouda. Fragmentations et mobilités, des processus à l’œuvre dans la métropole de Tunis. Géographie. Université Toulousele Mirail - ToulouseII, 2017.
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4.2. Le Lycée Sportif (aussi nommé Lycée Pierre de Coubertin) 4.2.1. Le maître d’œuvre Armand Demenais était un architecte qui faisait partie de l’équipe réunie pour reconstruire la Tunisie après la seconde guerre mondiale, aux côtés de Bernard Zehrfuss, Paul Herbé, Jean Lecouteur, Jason Kyriacopoulos, Jacques Marmey, et d’autres.4 Il a été assigné pour réaliser plusieurs projets dont la majorité ont un caractère éducatif comme La Maison de l’enseignement à Bizerte (1957-1964) le Lycée mixte Menzel Bourguiba (19661970) l’agrandissement de l’école des Beaux-arts à Tunis (1962-1967)5.
Figure 51: Photo de Armand Demenais
Son dernier projet en Tunisie était le lycée sportif d’El Menzah (1983-1985), qui avait le nom de « Lycée pilote sportif d’El Menzah ».
4 Florent Paoli (2015) Une synthèse entre tradition et modernité. La reconstruction de Bizerte, 5 Olfa Bohli Nouri. La fabrication de l’architecture en Tunisie indépendante : une rhétorique par la référence. Architecture, aménagement de l’espace. Université Grenoble Alpes, 2015.
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Figure 52: Lycée Pierre de Coubertin, Source : Auteur
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4.2.2. Environnement immédiat
L’accès au lycée se fait à partir de l’avenue Mohamed Ali Akid, une voie principale qui inclut une ligne de bus. Trois arrêts de bus se trouvent juste devant le lycée. Deux stations de métro sont placées à 1 km du lycée, la première est au sud et la deuxième est à l’ouest. Dans le côté sud-ouest du terrain quasi triangulaire se localise la Cité des jeunes qui comporte une multitude de salles omnisports, une piste d’athlétisme et plusieurs terrains destinés à diverses activités sportives. Un oued sépare l’ilot du lycée de celui de la Cité des jeunes. Du côté sud-est une zone résidentielle. Et en face du lycée se trouve le Centre national de la médecine et des sciences des sports..
Figure 53: Environnement immédiat du lycée, Source : Auteur
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4.2.3. Programme Fonctionnel
L’établissement comporte trois composantes principales bâties, un lycée qui a une capacité de 500 élèves, un dortoir avec une capacité de 80 élèves et un bloc de logement de fonction composé de 4 maisons. Les logements de fonction ne front pas par partie de cette étude, on s’intéressera au lycée et au dortoir et leurs sous-espaces.
Figure 54: Composantes du lycée sportif. Source : Auteur
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Programme fonctionnel - Lycée Le programme fonctionnel du lycée est similaire aux lycées ordinaires. Il comporte 5 blocs qui totalisent 18 salles de classe, 5 salles de laboratoire une salle d’informatique. Les ouvertures au niveau de ces salles-là sont de deux côtés, le côté nord et le côté sud. Un axe central de direction nord/sud sert de distribuer la circulation vers des axes est/ouest où se trouvent les salles de classe. Un seul accès uni pour les professeurs et les élèves s’ouverte dans le hall d’accueil et mène vers l’administration en utilisant les escaliers ou vers la cour principale. La composition des blocs de cette façon a donné naissance à trois cours extérieurs de forme carrée située de part et d’autre de l’axe de circulation principale
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R+1
RDC
Circulation verticale
Salle de gymnastique
circulation horizontale
w/c
Hall d’accueil
Salle de loisirs
Administration-bureaux
bibliothèque
Salle de classe
Dépot
Figure 56: Programme fonctionnel du lycée, Source : Auteur
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Programme fonctionnel - Dortoire Le bloc dortoir quant à lui est composé d’un rez-de-chaussée et 4 étages supérieurs. Le rez-de-chaussée comporte deux salles de sport (haltérophilie et escrime) ainsi que des installations de service et des dépôts. Le premier étage inclut principalement le réfectoire et une infirmerie. Le reste des étages est où les composantes du «vrai dortoir», il s’agit des chambres doubles, deux salles de télé et des vestiaires, il faut noter que dans les étages deux, trois et quatre, partie droite est séparée de la partie gauche, une est destiné aux filles et l’autre aux garçons.
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R+2 R+3 R+4
R+1
RDC
Circulation verticale
infirmerie
Salle d’haltérophilie
refectoire/cuisine
Douches/vestiaires
salle de télé
Installation de service
chambre
Salle d’escrime
W/C
Figure 57: Programme fonctionnel du dortoire. Source : Auteur
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Accessibilité: En matière d’accessibilité, on peut analyser à quel degrée ce bâtiment obéit aux principes de la conception universelle comme on a fait pour Éd Roberts Campus.
Une personne qui utilise une chaise roulante ne peut pas accéder au bâtiment par l’entrée principale, elle doit parcourir un chemin de 140 mètres pour accéder au bâtiment d’un autre côté en utilisant une rampe qui ne se conforme pas aux normes. Ainsi le principe 1 intitulé «utilisation égalitaire» n’est pas respecté.
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• Les seuls moyens pour accéder au restaurant, chambres du dortoir et l’étage du lycée sont les escaliers, le bâtiment n’assure pas la flexibilité d’utilisation en fournissant plusieurs choix des méthodes d’utilisation, le principe n’est pas respecté non plus.
• La circulation horizontale est assez simple à saisir, elle se compose principalement d’un axe principal avec deux axes secondaires de part et d’autre. La circulation horizontale est simple est intuitive et satisfait le principe 3.
• À l’intérieur du bâtiment, la signalisation n’existe ni sous un forme pictural, ni verbal, ni tactile. Un bâtiment qui ne fournit pas des informations perceptibles n’obéit pas au quatrième principe.
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• En termes de sécurité, les seuls moyens pour descendre en cas d’un incendie sont encore les escaliers, que ce soit au niveau du dortoir ou au niveau du lycée. L’établissement possède donc une faible tolérance à l’erreur et ne satisfait pas le principe 5.
• Les couloirs sont de 180 cm de largeur, ils ne sont pas aussi larges que celles de Éd Roberts Campus, mais ils sont assez larges pour contenir deux personnes sur chaises roulantes côté à côté
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4.3. Synthèse Le support de travail choisi possède des potentialités importantes grâce à son emplacement dans une zone à caractère sportif par excellence. La plupart des spécialités sportives peuvent être pratiquées dans la cité des jeunes juste à côté. Il est accessible par plusieurs modalités de transport public et donne sur une voie principale, ce qui facilite un peu le chemin des élèves vers lui. Cependant, la majorité des composantes de son programme sont inaccessibles pour les personnes handicapés, il ne satisfait pas les principes de la conception universelle et ne peut pas donc être utilisé par des personnes avec différentes capacités physiques, mais malgré cela, il y a des points qui faciliteront son adaptation, comme sa circulation simple et intuitive, son éclairage naturel maitrisé et le fait qu’il occupe une parcelle assez grande de 21 000 m².
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4.4. Intentions et projet Comme nous avons pu le constate précédemment, le lycée et le dortoir n’obéissent pas aux principes de conception universels, la première intention semble donc évidente, il s’agit de l’application de ces principes dans tous mes aspects du bâtiment, dans le but de rendre tous les espaces sans exception accessible au plus grand nombre possible. Cela nécessitera peut-être le changement d’emplacement de quelques composantes du programme, tel que le restaurant. Pour accomplir cette tâche, il faudra aussi prévoir un outil de circulation verticale autre que les escales, ça peut être une rampe au niveau du lycée grâce à la disponibilité de l’espace et un ascenseur au niveau du dortoir.
Figure 55: Illustration de l’intention 1. Source : Auteur
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Concevoir un lycée accessible aux sportifs de différentes capacités et spécialités sportifs sans avoir l’infrastructure nécessaire pour entraînement ne sera pas idéal. Lors de l’analyse du support, on a remarqué que la Cité des jeunes qui comporte une multitude de salles omnisports et d’autres équipements sportifs plus un grand espace vide dans son ilot, est juste à coté du lycée, ils sont séparés par un oued. La deuxième intention consiste à rendre le plus grand nombre possible des équipements les plus proches possibles de lycée pour deux raisons, gagner du temps et augmenter la sécurité en éliminant les risques de la route. Cela peut être effectué par une simple intervention, il s’agit de l’établissement d’une petite passerelle qui mène du lycée, en traversant l’oued, vers la Cité des jeunes. Le lycée prend en charge 24 différentes spécialités, 17 de ces spécialités peuvent être pratiqué dans la cité des jeunes. Si on ajoute une piscine Semiolympique de 25m au niveau du lycée, le nombre augmentera à 18 sports qui peuvent être pratiqués à proximité du lycée. Les 6 restants qui sont la voile, le kayak, le cyclisme et le triathlon ne peuvent pas être pratiqués que dans la mer ou dans la route. Et le plonge qui n’a pas d’équivalent dans le monde de sport paralympique. Une troisième intention concerne les espaces extérieurs, il s’agit de prévoir dans chacun des cours qu’on a, une expérience sensorielle distincte des autres, qui vise plusieurs sens simultanément. Ces cours sensorielles ont pour but créer des points de repère pour les élèves avec n’importe quelle capacité sensorielle en premier lieu. Et de créer un bâtiment avec une qualité spéciale qui peut être appréciée et sentie à travers les divers sens.
Illustration de l’intention 2. Source : Auteur
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Plans existants
Rdc
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R+1 R+2 R+3 R+4
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Plans Projetés
Rdc
R+1 R+2 R+3 R+4
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Une conception Universelle Un bâtiment qui suit la conception universelle peut faire de l’accessibilité le message central de sa conception et la traiter pour qu’elle soit sa caractéristique architecturale et esthétique principale. Les principes de la conception inclusive ont le pouvoir de nous guider dans le processus de la conception pour fournir des solutions qui fonctionnent pour le plus grand nombre possible. Des détails comme le choix du mobilier, de la menuiserie, de la signalisation peuvent faire une grande différence en matière d’accessibilité. Les différents besoins des utilisateurs peuvent être satisfaits soit en concevant une seule solution utilisable pour tous, soit en fournissant plusieurs solutions et créer une multitude de façons pour utiliser et interagir avec le bâtiment. La navigation au niveau du bâtiment doit être facile à saisir est intuitive pour les personnes avec différentes capacités motrices et sensorielle. Les utilisateurs doivent savoir où aller et comment y aller et leur actuelle position, en fournissant des points de repère qui visent les différents sens, ces points de repère peuvent être visuels, en utilisant les couleurs ou la lumière, sonores comme le sont d’une fontaine. On peut même aller plus loin mais l’idée reste la même pour créer des points de repère tactiles en utilisant différentes textures ou même olfactives en exploitant des éléments naturels avec des odeurs distinctes comme la végétation.
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+ Points de repères Vers un lycée inclusif
Dans cette cour, des camélias seront plantés, cet arbre se caractérise par son odeur distincte pendant toute l’année, créant ainsi un repère olfactif.
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L’axe principal qui traverse tout toiture en pente vise à enrichir naire des personnes non voyant ractéristiques sonores uniques à c incliné crée des échos spécifiqu ment, permettant ainsi de savoir par rapport à l’axe principal.
Concevoir un lycée sportif accessible sans prévoir de l’espace pour s’entrainer ne sera pas une solution idéale. La cité des jeunes situées juste à côté peut fournir une solution. En concevant une passerelle qui traverse l’oued et mène vers la cité des jeunes, on a accèdé immédiatement à 17 spécialités sportives.
Le cours de la fontaine constitue un repère auditif indiquant qu’on est proche du dortoir ou qu’on peut suivre une surface podo-tactile pour l’atteindre.
le lycée, posséde une la capacité extraordites à attribuer des cachaque espace. Ce toit ues à chaque emplaceà peu près sa position
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Vers un lycée inclusif
+ Amphi
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L’amphi est équipé de la fonction télécoil. La fonction télécoil des appareils auditifs permet de recevoir le son d’une source sonore passant par une boucle magnétique à induction directement dans ses aides auditives. La position T permet aux prothèses compatibles de recevoir un champ magnétique émis par un amplificateur et de le transformer en signal acoustique qui sera intelligible et diffusé via les appareils. Cette émission est rendu possible grâce à la présence dans l’appareil d’une bobine à induction qui réceptionne le champ magnétique. Une fois la position T activée, automatiquement ou manuellement, les microphones des appareils se coupent pour se concentrer plus facilement sur la source sonore et éliminer les bruits parasites. L’activation de cette fonctionnalité est possible dans tous les lieux équipés d’une boucle à induction magnétique (BIM), facilement reconnaissable grâce à un pictogramme d’oreille barrée accompagnée de la lettre T. Les utilisateurs du fauteuil roulant on le choix de s’installer dans plusieurs endroits. L’idée est de toujours avoir des choix multiples pour accomplir n’importe quelle tâche.
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+ Piscine
Vers un lycée inclusif
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A travers la passerelle, on a prévu l’accès à l’entraînement de 17 spécialités différentes, en ajoutant une piscine, le nombre augmente à 19. Cette piscine est entièrement accessible au personnes avec une déficience motrice. L’accès au bassin d’eau est possible via une rampe et des fauteuils roulants spécialement conçus pour résister au chlore. Le nouveau lycée sportif fournit une déclaration, un modèle qui manifeste les besoins fonctionnels du lycée sur le plan architectural et offre ainsi une nouvelle identité par rapport a l’ancien bâtiment.
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Vers un lycée inclusif
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Conclusion Générale Le présent mémoire traite le problème de l’exclusion de certains groupes de la société, en mettant l’accent sur les personnes handicapées. En se concentrant sur le sport comme facteur d’inclusion, nous avons essayé de rendre ce domaine accessible aux personnes handicapées à travers l’architecture. Notre approche s’est basé l’architecture inclusive comme une méthode de conception pour adapter le lycée sportif de Tunis et le rendre accessible. En détectant les aspects qui rendent cet établissement inaccessible, on a visé à remédier à ce dernier en allant audela des normes législatives et les obligations de construction pour créer un espace architectural qui non seulement fonctionne pour tout le monde, mais qui peut aussi être apprécié par le plus grand nombre possible, quelque soit leur capacité physique ou sensorielle. Concevoir pour la diversité humaine pourrait être la clef de notre avenir collectif. Il faudra une grande diversité de talents, travaillant ensemble, pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés au 21e siècle tel que le changement climatique, urbanisation, éducation, pauvreté... On ne sait jamais d’où, ni de qui viendra une bonne solution.
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Bibliographie Ouvrages • HOLL Steven, Intertwining, Princeton Architectural Press. Nouvelle-Jersey, 1996.
Health Care Quality and Access for People with Disabilities. Oxford University Press. Londres, 2006.
• HOLL Steven, Questions of perception. a+u Publishing Co. Tokyo,1994.
• C. Sanford, C. Adler Brian. Pierman, Building accessibility for the disabled A review of research needs. U S. Department of Commerce, National Bureau of Standards. Washington, 1981.
• TSCHUMI Bernard, Architecture and Disjunction. The MIT Press. Massachusetts, 1996. • PALLASMAA Juhani, The eyes of the skin. John Wiley & Sons Ltd. Nouvelle-Jersey, 1996. • BOYS Jos, Doing Disability Differently. Routledge. USA et Canada, 2014. • BOYS Jos, Disability, space, architecture. Routledge, New York 2017. • STEINFELD Edward, Access to the built environment : a review of literature. Publication gouvernementale, Washington, 1979. • HAMRAIE Aimi, Building access : universal design and the politics of disability. University of Minnesota Press. Minnesota, 2017. • IEZZONI Lisa, O’Day Bonnie, More Than Ramps: A Guide to Improving
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• HOLMES Kat, Mismatch. The MIT Press. Massachusetts, 2018. • WEISMAN Leslie, Discrimination by Design. University of Illinois Press. Illinois, 1992. • J. Ong Walter, Orality and Literacy. Routledge. USA et Canada, 2002 • BERKELEY George, An essay towards a new theory of vision. Good Press. Glasgow, 2019 • ANNICK LE GUÉRER, Les pouvoirs de l’odeur. Odile Jacob. Paris, 1998. • FITZGERALD Hayley, Disability and Youth Sport. Routledge. USA et Canada, 2009. • HEWETT Frank, Education of Exceptional Learners 2nd ed. Edition. Allyn and Bacon. Massachusetts, 1977.
thèses • BOHLI Olfa Nouri, La fabrication de l’architecture en Tunisie indépendante: une rhétorique par la référence. Architecture, aménagement de l’espace. Université Grenoble Alpes, 2015. • SMOUDA Messaouda, Fragmentations et mobilités, des processus à l’œuvre dans la métropole de Tunis. Géographie. Université Toulousele Mirail - Toulouse, 2017.
Mémoires • BERGÉ Jules L’odeur et l’architecte, Potentiels olfactifs dans l’exercice du projet architectural. École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne, 2019. • DRID Sonia, Espace Sportif et Handicap, Université de Carthage, Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme, 1996. • AAYANI Meriam, Centre de rééducation hippique à la cité d’el Menzah. Université de Carthage, Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme, 2012.
Revues • Donnelly Peter (1996), ‘Approaches to Social Inequality in the Sociology of Sport’, Quest, Volume 48, - N°2 • Mace Ronald (1985) Universal Design: Barrier-Free Environments for Everyone. Designer’s West Volume 33.1, pages 147–152
PDF EN LIGNE • Guide Terminologique : Un vocabulaire approprié à l’égard des personnes handicapées de l’Ontario (2004) • Accessibilité & Design Inclusif Microsoft France • Review Of Evidence On The Outcomes Of Sport And Physical Activity.
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• Florent Paoli (2015) Une synthèse entre tradition et modernité. La reconstruction de Bizerte, Tunisie.
aRTICLES EN LGNE: • ArchDaily, Ed Roberts Campus / LMS Architects: https://www.archdaily.com/122507/ed-roberts-campus-leddy-maytum-stacyarchitects • ArchDaily, House of Disable People’s Organization / Cubo Arkitekter + FORCE4 Architects: https://www.archdaily.com/495736/house-of-disable-people-s-organizationcubo-force4 • The Plato Effect in Architecture: Designing for Human Diversity: https://www.archdaily.com/175518/the-plato-effect-in-architecture-designing-forhuman-diversity • History of UD http://universaldesign.ie/What-is-Universal-Design/History-of-UD/ • What is Universal Design http://universaldesign.ie/What-is-Universal-Design/Definition-and-Overview/ • The Principles Of Universal Design https://projects.ncsu.edu/ncsu/design/cud/about_ud/udprinciplestext.htm
Vidéos EN LGNE: • Les jeux méditerranéens de Tunis : https://www.ina.fr/video/AFE04002109 • New bionics let us run, climb and dance https://www.ted.com/talks/hugh_herr_the_new_bionics_that_let_us_run_climb_ and_dance?language=en
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Liste des figures Figure 01: Médailles olympiques et paralympiques remportées par la Tunisie, Source : Auteur
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Figure 02: Walid Ktila, détenteur de 2 records du monde du 400 et 800 mètres.
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Figure 03: évolution de nombre de représentants de la Tunisie dans les jeux paralympiques. Source : Auteur
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Figure 04: Distribution des lycées qui prennent en charge la section sport à travers le pays. Selon Circulaire d’accès au Lycée sportif et à la section sport par le Ministère de la jeunesse et des sports. Iluustré par l’auteur. 14 Figure 05: Raoua Tlili: Athlète handisport tunisienne avec 14 médailles et 2 records mondiaux dans le lancer du poids et le lancer du disque.
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Figure 06: Quelques chiffres sur le handicap, source : Banque Mondiale, edité par l’auteur
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Figure 11: Périodes historiques et activité physique.
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Figure 07: L’impact du sport. Source: Sport England (2017) Review of evidence on the outcomes of sport and physical activity. 19 Figure 08: Un dessin qui se trouve dans la paroi de la grotte ornée d’Altamira située en Espagne à Santillana del Mar. Ce dessin a plus de 15 000 ans. 20 Figure 09: Amphores en terre cuite de la Grèce antique (500 avant JC) qui servaient comme des prix pour les gagnants des événements sportifs. En haut le prix de Pancrace qui est un sport de combat. Et en bas le prix de la course à pied. 21 Figure 10: Photo du Sud africain Oscar Pistorius, le premier double amputé à participer sur la piste lors des Jeux Olympiques (pas les Jeux Paralympiques), terminant deuxième dans la course de qualification de 400 mètres contre 8 athlètes qui ne possèdent pas de déficience. 22 Figure 12: Approches du placement des enfants en situation de handicap selon l’ Institut international de planification de l’éducation. 25
Figure 13: Sue Austin (2012) Creating the Spectacle, réalisé dans le cadre de l’Olympiade culturelle 2012 à Londres. Droits d’auteur: www.wearefreewheeling.org. Royaume-Uni. Photo par: Norman Lomax. 35 Figure 14: Le modèle médicale du handicap
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Figure 15: Le modèle sociale du handicap
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Figure 16: Tableau comparatif entre les deux modèles, Disability 101
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Figure 17: ‘thinkoutsidethechair’ est un mouvement créé pour remettre en question et changer la réflexion actuelle sur le handicap. 41 Figure 18: Ronald J. Paredes Vargas (2019), Human Diversity – Accessibility For All
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Figure 19: La distribution normale a eu de nombreux noms, tels que les lois de l’erreur et la courbe en cloche. Le mot «normal»a premièrement été utilisé pour décrire les éléments mathématiques de cette courbe perpendiculaires les uns aux autres. Ça ne voulait pas dire «commun»ou «habituel». 44 Figure 20: L’Homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci
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Figure 21: Le Modulor créé par le Corbusier
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Figure 22: Réinterprétation du Modulor par l’artiste Thomas Carpentier.
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Figure 23: Illustration qui résume la scène mentionné (00min48sec, épisode 2, saison 2) Source : Auteur 48 Figure 24: The New Standard par Thomas Carpentier
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Figure 25: Measure(s) of Man: Architects’ Data Add-on par Thomas Carpentier
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Figure 26: Tout le monde gagne et perd des capacités au cours de leurs vie. Source : Kat Holmes (2018), Mismatch 52 Figure 27: «Ce panneau délivre un message à ceux qui ne peuvent pas utiliser les escaliers : l’entrée accessible est ailleurs, probablement à l’arrière, et très probablement à l’autre extrémité d’un labyrinthe» - Jos Boys 53 Figure 28: Claude-Nicolas Ledoux (1784), Oeil reflétant l’intérieur du Théâtre de Besançon.
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Figure 29: Herbert Bayer (1932), Lonely Metropolitan
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Figure 30: The enabler33, développé par l’architecte Edward Steinfeld, coloré et traduit par l’auteur. 65 Figure 31: Concevoir avec nos propres capacités comme base de référence peut conduire à des solutions qui fonctionnent bien pour des personnes ayant des capacités similaires, mais peuvent finir par exclure beaucoup d’autres personnes. Kat Holmes (2018) Missmatch P 50 66
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Figure 32: L’exclusion physique, cognitive et sociale est le résultat d’interactions incompatibles. Source: Microsoft France.
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Figure 34: Manifestation des anciens combattants handicapés de la Première Guerre mondiale sur l’avenue des Champs Élysées, Paris, Photographié en décembre 1934. Photo de la collection de Jos Boys. 70 Figure 33: Les militants du handicap ont utilisé le terme «tout le monde» de manière stratégique. Ici, un manifestant tient un panneau qui dit «Tout le monde a besoin d’un accès égal» Photo par Raymond Lifchez. 71 Figure 35: Différence entre l’exclusion, la ségragation, l’intégration et l’inclusion Source: Auteur
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Figure 36: ‘7 Principles of Universal Design’ illustré par le Center for Universal Design (CUD)
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Figure 37: Programme fonctionnel du Campus Ed Roberts, Source : Auteur
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Figure 39: Interprétation de la description des architectes, illustré par l’auteur.
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Figure 38: Coupe sur l’atrium de House of disabled people’s organization
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Figure 40: Dessins des architectes, modifiés par l’auteur.
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Figure 41: Programme fonctionnel de House of disabled, Source : Auteur
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Figure 42: Il existe un intervalle de handicap : permanent, temporaire et situationnel. Dans cet exemple, le handicap permanent est sous la forme d’une amputation de bras. Le handicap temporaire est un bras cassé. Et le handicap situationnel s’agit simplement d’un bras occupé. Tout ces 3 personnes peuvent vivre ce qu’on appelle «une interaction incompatible» entre eux et un bâtiment/produit. 102 Figure 43: Photo d’une entrée carrossable
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Figure 44: Réaménagements suggérés pour une université (Taylor School of Business) dessinées directement sur des photos (où Mace lui-même apparaît sur la 3éme photo, vers 1978). 106 Figure 45: Source : Auteur
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Figure 46: Croquis d’intentions qui illustre le palais des sports et la piscine olympique. Source: www.webdo.tn 112
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Figure 47: Coupes des édifices de la Cité olympique d’El Menzah. (De haut en bas) le palais des sports, la piscine olympique et le stade olympique. Photographies © Gilbert Van Raepenbusch (1964), Archives privées Beit El Bennani. 113 Figure 48: La piscine olympique en chantier.
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Figure 50: Travaux de construction des installations sportives, avant la construction du stade.
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Figure 49: Le Palais des Sports en chantier
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Figure 51: Photo de Armand Demenais
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Figure 52: Source : Auteur
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Figure 53: Environnement immédiat du lycée, Source : Auteur
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Figure 54: Composantes du lycée sportif. Source : Auteur
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Figure 56: Programme fonctionnel du lycée, Source : Auteur 123 Figure 57: Programme fonctionnel du dortoire. Source : Auteur 125 Figure 55: Illustration de l’intention 1. Source : Auteur
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Table des matières Introduction:
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Problématique:
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Méthodologie:
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1. Le sport et l’éducation: facteurs d’inclusion ou d’éxclusion sociale? 10 1.1. Constat 12 1.2. Pourquoi choisir le sport pour promouvoir l’inclusion 18 1.3. L’évolution de la participation des personnes handicapés dans le sport et l’éducation 20 1.4. L’éducation inclusive 24 1.5. Synthèse 28 2. Utiliser l’architecture pour atténuer le handicap 32 2.1. La notion du handicap 32 2.2. Le modèle social et le modèle médical du handicap 36 2.3. La diversité du corps humain 40 2.4. (Re)définir le ‘normal’ 44 2.5. L’architecture et le corps humain, au-delà de la réglementation 52 2.6. L’architecture pour amplifier les sens et les capacités du corps 56 2.7. Détecter les corps exclus 64 2.8. Synthèse 67
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3. La notion de l’architecture inclusive 68 3.1. L’émergence de l’approche inclusive 70 3.2. Les principes de la conception inclusive 74 3.2. Analyse des références 74 3.3. L’impact de la conception universelle sur la totalité des utilisateurs: Concevoir pour un, Étendre à tous: 102 3.4. Réhabiliter un existant pour le rendre accessible 106 3.5. Synthèse: 108 4. Vers un lycée inclusif 112 4.1.Localisation : La Cité Nationale Sportive 112 4.1.1. Aperçu historique 112 4.1.2. Composantes de la Cité 116 4.1.3. Actualités 116 4.2. Le Lycée Sportif (aussi nommé Lycée Pierre de Coubertin) 118 4.2.1. Le maître d’œuvre 118 4.2.2. Environnement immédiat 120 4.2.3. Programme Fonctionnel 121 4.3. Synthèse 129 4.4. Intentions 130 Bibliographie:
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Liste des Figures:
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Table des Matières:
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