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Champions de la construction

VOLUME 2 – NUMÉRO 2

commerciale et industrielle

AUTOMNE 2012

Champions CCQ

LA la construction À L’deÈRE DE

DIANE LEMIEUX LE GROUPE CANVAR :

la passion de la construction, de père en fils

DES REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS

à la fine pointe de la mode écologique, esthétique et… pratique !

commerciale et industrielle



PHOTO : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR ALAIN LAMBERT

mOT DE LA RÉDACTiON

Nathalie Savaria

À vous, gens de MÉTIER et BÂTISSEURS Cette nouvelle livraison du magazine Champions est spéciale à un double titre. Nous voulions d’abord donner la parole à une femme qui joue un rôle majeur au sein de l’industrie de la construction. En ouverture de ce numéro, Diane Lemieux, la présidente-directrice générale de la CCQ, nous a accordé une longue entrevue. Vous verrez à quel point cette passionnée dirigeante et artisane de grands changements entend transformer cette organisation afin de lui donner un rôle stratégique encore plus grand dans l’industrie. Ensuite, nous souhaitions rendre hommage aux gens de métier et aux bâtisseurs qui, chaque jour sur les chantiers, s’illustrent par leur talent et leur savoir-faire. À ce propos, le Groupe Canvar constitue un bel exemple de réussite. Le vent en poupe, la famille Varadi multiplie les projets en construction commerciale et résidentielle, et se lance même en gestion hôtelière, nous révèle la journaliste Suzanne Gagné dans un premier dossier spécial. Nous vous proposons aussi, en collaboration avec l’Association des entrepreneurs en revêtements métalliques du Québec (AERMQ), un second dossier spécial sur les nouvelles tendances en matière de revêtement extérieur qui, comme vous pourrez le constater, donnent lieu à des réalisations très esthétiques et écosympathiques. Toujours dans la même optique, nous avons créé une nouvelle section consacrée aux métiers de la construction. Notre premier reportage, signé Alexandre Côté, porte sur les briqueteurs-maçons. En plus de faire une incursion dans l’histoire et de cerner l’évolution de la maçonnerie tant sur le plan des techniques, des matériaux que de la formation, notre journaliste vous raconte l’aventure d’un jeune apprenti qui s’est démarqué lors d’un récent concours international à Londres. Je ne saurais terminer ce mot de la rédaction sans évoquer l’article de Charles Allain qui devrait vous en apprendre davantage sur le cautionnement, un outil conçu pour faciliter les rapports entre l’entrepreneur et le propriétaire. Car, en plus de travailler avec brio, il faut savoir se protéger légalement ! Gens de métier et bâtisseurs, je vous salue. Bonne lecture ! Nathalie Savaria Rédactrice en chef et éditrice déléguée

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Sommaire Volume 2 - numéro 2 | Automne 2012

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MOT DE LA RÉDACTION À VOUS, GENS DE MÉTIER ET BÂTISSEURS Par Nathalie Savaria

w w w. j b c m e d i a . c a JBC Média est une marque de commerce de Jacques Boisvert Communications inc. Le magazine Champions de la construction commerciale et industrielle est publié par Jacques Boisvert Communications inc. 599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1 Téléphone : 450 446-2006 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 446- 1442 info@jbcmedia.ca

PRÉSIDENT ET ÉDITEUR : Jacques Boisvert RÉDACTRICE EN CHEF ET ÉDITRICE DÉLÉGUÉE : Nathalie Savaria ÉQUIPE DE RÉDACTION : Charles Allain, Alexandre Côté, Suzanne Gagné et Nathalie Savaria RÉVISION : Catherine Faucher, Hélène Roy et Anne-Marie Trudel CORRECTION D’ÉPREUVES : Catherine Faucher et Michèle Levert (Zérofôte) DIRECTRICE ARTISTIQUE : Carole Bordeleau INFOGRAPHISTE : Alain Lambert PUBLICITÉ : Zoé Lafond, directrice des ventes Valérie Noël, conseillère en publicité PHOTO EN PAGE COUVERTURE : ©Champions de la construction par Denis Bernier PHOTOS : ©Champions de la construction par Denis Bernier et Alain Lambert (sauf indication contraire) IMPRESSION : Imprimeries Transcontinental S.E.N.C. 2850, rue Jean-Perrin, Québec (Québec) G2C 2C8 ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS : Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR : 599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1 ABONNEMENTS : 450 446-2006, 1 866 446-3185

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LA CCQ À L’ÈRE DE DIANE LEMIEUX Par Nathalie Savaria

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LE GROUPE CANVAR : LA PASSION DE LA CONSTRUCTION, DE PÈRE EN FILS Dossier spécial par Suzanne Gagné

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LE CAUTIONNEMENT : UN OUTIL QUI PEUT FACILITER LES RAPPORTS ENTRE L’ENTREPRENEUR ET LE PROPRIÉTAIRE Par Charles Allain

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DES REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS À LA FINE POINTE DE LA MODE ÉCOLOGIQUE, ESTHÉTIQUE ET… PRATIQUE ! Dossier spécial par Suzanne Gagné

Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2011. La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Elle se dégage de toute responsabilité face au matériel non sollicité. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur.

ISSN 1927-5765

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MÉTIER : MAÇON Par Alexandre Côté

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION


ENTREVUE

La CCQ à l’ère de DIANE LEMIEUX

Avec ses 1 000 employés au service de quelque 160 000 travailleurs, 25 000 entreprises, 130 000 assurés et 80 000 retraités, la Commission de la construction du Québec (CCQ) prend les allures d’un grand vaisseau. À la barre de ce gigantesque navire, Diane Lemieux, sa présidente-directrice générale, ne craint ni les vagues ni les remous et garde le cap sur un objectif fondamental : professionnaliser davantage la CCQ afin que l’industrie puisse entièrement s’appuyer sur elle.

PHOTO : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR DENIS BERNIER

Par Nathalie Savaria

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ENTREVUE

La dame est affable, souriante et, surtout, très déterminée, une attitude qui lui a sûrement valu le surnom de « la lionne ». Cela se sent d’abord dans son regard, dans la franche poignée de main qu’elle vous tend et, enfin, dans ses propos. Immédiatement après les salutations d’usage, l’entrevue démarre sans attendre et se poursuivra pendant plus d’une heure.

Un rôle à sa mesure

PHOTO : RÉJEAN MELOCHE

Ancienne ministre du Travail et de l’Emploi sous le gouvernement de Lucien Bouchard de 1998 à 2001, Diane Lemieux avoue ne pas avoir été surprise lorsqu’elle a été pressentie pour occuper la fonction de PDG de la CCQ, un événement qui est arrivé à point nommé dans sa vie. En effet, après un court passage au privé à la suite de son retrait de la politique provinciale en 2007, puis dans l’administration municipale, Diane Lemieux se sentait mûre pour autre chose : « J’étais dans une démarche professionnelle, confie-t-elle. J’avais une assez bonne connaissance de l’organisation, puisque j’ai été ministre du Travail, quoique pas dans tous les détails. Et puis, j’étais prête à relever un défi où il y avait de vrais enjeux à résoudre et de la complexité. »

La CCQ

Les quatre grandes priorités L’arrivée de Diane Lemieux, nommée à la tête de la CCQ par la ministre libérale du Travail Lise Thériault en janvier 2011, coïncide avec une période trouble de l’histoire de l’industrie de la construction, mise à mal par les accusations de corruption et de collusion. Sa nomination n’a d’ailleurs pas été sans inquiéter l’industrie et, au premier chef, les employés de la CCQ. Mais, contrairement à ce qu’on peut croire, Diane Lemieux n’a pas reçu le mandat particulier de « faire le ménage » à la CCQ, « expression que je n’ai jamais utilisée », même si « dans un certain sens, c’est un peu ce que je fais », admet-elle. Elle préfère dire qu’elle compte « distinguer le vrai du faux, le bon grain de l’ivraie », et précise qu’« elle ne se lève pas tous 6

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION


ENTREVUE

les matins en pensant sur qui elle peut tirer ». Elle tient d’ailleurs à souligner que beaucoup de gens à la CCQ font un excellent travail. En réalité, son mandat est beaucoup plus général : « On m’a demandé de prendre en charge cette organisation, de faire en sorte qu’elle fonctionne bien, selon les meilleures pratiques du point de vue de la gouvernance et de la gestion. » Pour mener à bien son mandat, Diane Lemieux s’est fixé quatre priorités. La première, à la base même de l’existence de la Commission, est d’offrir un service de qualité à la clientèle. Avec un budget de fonctionnement de l’ordre de 130 millions de dollars prélevés auprès des travailleurs et des employeurs, auquel s’ajoute une subvention de 6 à 7 millions du gouvernement provincial, elle veut d’abord « faire en sorte que les clients en aient pour leur argent », dit-elle. « On m’a demandé de prendre en charge cette Sa seconde priorité, qui découle de la première, consiste à endiorganisation, de faire en sorte qu’elle fonctionne guer l’influence des relations sur la gestion de la Commission. bien, selon les meilleures pratiques du point de « C’est une industrie où on se parle beaucoup, constate Diane vue de la gouvernance et de la gestion. » Lemieux. Les gens font des affaires ensemble. Ils travaillent – Diane Lemieux ensemble. Il y a une multitude de forums dans l’industrie de la construction. C’est une industrie très relationnelle, où il existe des liens entre les patrons et les syndicats. C’est un atout, mais c’est aussi un piège pour un organisme qui doit avoir de hauts standards de qualité de service. La CCQ s’est retrouvée parfois dans le milieu de la relation et pouvait faire l’objet de pressions de tout ordre. » Pour contrer les jeux d’influence et mettre en place un service de qualité aux individus, la PDG a établi certaines lignes de conduite claires en interdisant notamment tout passe-droit dans le traitement des dossiers.

Sa troisième priorité est de redorer l’image de la CCQ, dont la neutralité a parfois été mise en doute. Selon Diane Lemieux, « un pourcentage important des employés de la CCQ a des liens familiaux entre eux ou des liens avec l’industrie ». S’il est normal que les membres d’une même famille dont le père a gagné sa vie dans l’industrie de la construction puissent un jour travailler à la Commission, une certaine prudence est requise. « Nous avons un devoir de probité, d’intégrité et de neutralité, et nos clients, quels qu’ils soient, s’attendent à cela », affirme la PDG, qui cite à ce propos un sondage de satisfaction de la clientèle commandé par la CCQ peu après son arrivée. Un sondage qui révèle entre autres un taux de satisfaction de 60 % chez les travailleurs et de 40 % chez les employeurs. Un des premiers gestes posés par la dirigeante a d’ailleurs été de fixer les règles de base concernant l’éthique. Considérant les liens directs qui peuvent unir les employés entre eux ou encore avec des membres de l’industrie, « il y a des choses qu’on ne peut pas faire, des dossiers qu’on ne peut pas consulter », explique Diane Lemieux.

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ENTREVUE

Sa quatrième priorité, qui constitue en quelque sorte la résultante des précédentes, et probablement l’axe central de son action, est la professionnalisation de la CCQ. Avec plus de 10 000 à 12 000 appels par jour et des millions de transactions par Internet, la CCQ a atteint dans l’esprit de sa grande patronne une envergure qui nécessite un professionnalisme supérieur. « Les gens doivent nous voir comme des professionnels, comme du roc, argue la dirigeante. On est là pour appliquer des lois et des règlements. On ne peut donc pas être pris dans la tourmente d’une discussion relationnelle entre le syndicat X et l’employeur Y. » Diane Lemieux prend pour exemple le récent conflit avec les 600 employés de bureau qui a engendré un important retard dans le traitement des dossiers effectué pendant plus de deux mois par une centaine de personnes seulement. « Mis à part les cas humanitaires, dit-elle, les dossiers seront traités au fur et à mesure de la date de leur entrée. Ce n’est pas qui connaît qui. » On comprend qu’avec de telles priorités et la détermination qu’on lui connaît, Diane Lemieux ne puisse plaire à tout le monde. Mais la PDG n’en a cure. Elle n’est pas là pour se faire aimer, mais pour accomplir son mandat et faire de la CCQ un organisme neutre et professionnel au-dessus de tout soupçon. En revanche, la présence des grévistes sur les piquets de grève l’été dernier l’a quelque peu troublée. « Pendant deux mois, des gens n’ont pas eu de salaires, et je suis convaincue que les choses auraient pu se régler autrement, mais ils ont fait des choix. » Une entente à la satisfaction des deux parties est néanmoins intervenue. La PDG se félicite notamment de la mise en place de mesures qui faciliteront les prochaines négociations et de celles qui protégeront la caisse de retraite des employés lorsque l’économie battra de l’aile. Il lui restera toutefois à négocier la nouvelle convention collective avec les 300 employés qui ont un pouvoir d’enquête et d’inspection et qui ne sont plus affiliés au même syndicat que les employés de bureau. Une désaffiliation qui a pour objectif de s’assurer de l’intégrité et de l’impartialité des enquêteurs.

Haro sur la corruption et le travail au noir Entretemps, la dirigeante ne manque ni de travail ni d’enjeux complexes à résoudre. À l’heure où la commission Charbonneau bat son plein, la CCQ mène elle aussi son propre combat contre la corruption et le travail au noir. Une tâche ardue dans une industrie très fragmentée où plus de 80 % des entreprises comptent moins de 10 employés. Actuellement, cinq membres de la CCQ, désignés par la PDG, collaborent à l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Ces derniers contribuent aux enquêtes de l’UPAC en apportant leur expertise et leur expérience sur le terrain. Des liens informels ont aussi été établis avec la commission Charbonneau à qui « la CCQ a offert sa collaboration, plus en matière de connaissance des lois », précise Diane Lemieux. 8

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

« Avec notre simple présence sur les chantiers, plus nos activités coercitives, c’est-à-dire lorsqu’on poursuit des gens, nous avons sorti du noir environ 490 millions de dollars en 2011. » – Diane Lemieux


ENTREVUE

« Plusieurs entreprises en démarrage technoécologiques étaient présentes sur le site à cette occasion. C’est là qu’on se rend compte que les immeubles à grande surface ne manquent pas de susciter l’innovation en matière notamment de génération d’énergies alternatives. »

PHOTOS : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR DENIS BERNIER

– Dominic Gilbert

Concernant son propre personnel d’enquête, la CCQ a mis sur pied un programme d’habilitation sécuritaire. Malgré les résistances à l’interne, la PDG a réussi à implanter ce programme qui permet de vérifier les antécédents judiciaires de tout inspecteur dans le but de démontrer leur probité et leur intégrité. Dotés d’un grand pouvoir, les inspecteurs doivent être au-dessus de tout soupçon de corruption ou de collusion. Certains d’entre eux, qui avaient été l’objet de plaintes, ont ainsi été disculpés, nous apprend la PDG. Pour elle, c’est donc plus qu’une question d’image : « C’est une façon de protéger les individus et l’organisation. » Autre bataille de tous les instants : le travail au noir. Selon le ministère des Finances, le travail au noir représente 1,5 G$ des quelque 50 G$ que génère chaque année l’industrie de la construction. Dans sa lutte pour enrayer ce fléau, la CCQ semble remporter un certain succès avec ses enquêtes, moins nombreuses dorénavant, mais mieux ciblées. D’après la PDG, « avec notre simple présence sur les chantiers, plus nos activités coercitives, c’est-à-dire lorsqu’on poursuit des gens, nous avons sorti du noir environ 490 millions de dollars en 2011 ». Afin d’accroître son efficacité, la CCQ collabore avec le ministère du Revenu ainsi qu’avec la Régie du bâtiment. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Des indices de la présence possible du travail au noir ? Diane Lemieux en mentionne quelques-uns : des heures non déclarées, l’absence de licence, le travail temporaire, le roulement de personnel, la multiplication des sous-traitants sur les chantiers. Des secteurs sont plus à risque, notamment ceux où il y a beaucoup de travail à la chaîne.

Un autre combat : accroître la diversité de la main-d’œuvre En plus de sa lutte contre la corruption et le travail au noir, la dirigeante se préoccupe également de la place des femmes, des immigrants et des autochtones dans l’industrie de la construction. « Un monde d’hommes, blancs, hétérosexuels et catholiques », lance mi-blagueuse mi-sérieuse Diane Lemieux. Mais, à l’image de la population québécoise, les effectifs vieillissent. Le recrutement et la formation de la relève sont l’un des enjeux majeurs de l’industrie. Pour combler ses besoins en main-d’œuvre, celle-ci devra élargir le bassin de recrutement potentiel. D’ailleurs, avec l’adoption du projet de loi no 33 abolissant le placement syndical sur les chantiers, chose qui a fortement déplu aux syndicats, la CCQ jouera un rôle accru auprès des entrepreneurs en ce qui concerne le placement de personnel. Or, ce n’est pas du côté des femmes que proviendra une importante source de main-d’œuvre. Selon les données de « Le motif principal pour lequel les femmes partent la CCQ, les femmes représentaient 1,3 % de la main-d’œuvre est l’intimidation. À peu près la moitié des femmes en 2011. Depuis l’application des mesures visant à favoriser quitte le milieu de la construction. » l’accès des femmes aux métiers de la construction en 1997, – Diane Lemieux leur nombre est passé de 243 à 2 067 en 2010. Pas de quoi pavoiser, même s’il s’agit d’une évolution appréciable dans leur cas. En outre, l’obstacle majeur reste leur taux de départ élevé, un phénomène attribuable, d’après Diane Lemieux, aux mentalités d’un milieu fermé : « Le motif principal pour lequel les femmes partent est l’intimidation. À peu près la moitié des femmes quitte le milieu de la construction », en invoquant ce motif qui relève de la discrimination. Une situation intolérable que la PDG ne craint pas de dénoncer. Elle promet d’ailleurs de renouveler le plan d’action afin de mieux protéger les femmes et de favoriser leur intégration. « Comme la corruption et la collusion, l’absence de tout un pan de la société fait aussi partie du problème », soutient Diane Lemieux, qui souhaiterait que les entrepreneurs en prennent davantage conscience et fassent tout pour changer les choses. En ce qui concerne les immigrants, la situation n’est guère mieux. Leur faible présence numérique dans le secteur de la construction s’explique d’abord par les perceptions négatives qu’entretiennent ces derniers vis-à-vis de l’industrie : « Dans leur pays d’origine, pour beaucoup de nouveaux arrivants, la construction est mal perçue, ce n’est pas un métier honorable », mentionne la PDG. S’ajoute à cela le fait que, à l’instar des femmes, les immigrants font face aux résistances du milieu, peu enclin à embaucher des immigrants. Avec l’avènement du Plan Nord, auquel la CCQ participe à divers titres, on peut se demander également quel sort sera réservé aux travailleurs autochtones. En fait, le Plan Nord constitue un bon prétexte pour ramener la question autochtone dans l’industrie à l’ordre du jour. À l’image des femmes et des immigrants, leur intégration au secteur de la construction n’est pas chose aisée. Pour Diane Lemieux, il est clair que « les autochtones doivent tirer bénéfice du développement économique » dans le Grand Nord. « Ce sont de bons jobs. Et c’est aussi un élément de cohésion sociale autour des projets. » Preuve de sa détermination à faire progresser les choses, la PDG a créé une unité administrative appelée « Diversité de la main-d’œuvre » consacrée aux femmes, aux immigrants et aux autochtones.

Une commission au rôle stratégique Selon Diane Lemieux, la CCQ est fin prête à jouer un rôle stratégique dans l’industrie. « Tous les ingrédients sont réunis, dit-elle, pour que l’industrie soit fière de la Commission, pour qu’elle puisse s’appuyer sur elle et l’aider à bien penser son développement, selon de bons standards de service à la clientèle et de bonnes pratiques ». À l’industrie, maintenant, d’en bénéficier pleinement. 10

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PHOTO : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR DENIS BERNIER

Le GROUPE CANVAR : l a PASSION de la CONSTRUCTION , de PÈRE en FILS Dossier spécial par Suzanne Gagné

Bien des propriétaires-fondateurs d’entreprises rêvent de voir leur compagnie grandir avec les marchés, puis le temps venu, d’en laisser les rênes à leur progéniture. Toutefois, il y a souvent loin de la coupe aux lèvres puisqu’une foule de facteurs sont susceptibles de venir briser ces rêves... Pierre Varadi, du Groupe Canvar inc., a réussi ce double pari ! CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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PHOTO : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR DENIS BERNIER

LE GROUPE CANVAR

Pierre Varadi Président du Groupe Canvar

C’est en 1975, deux ans à peine après avoir obtenu son diplôme en génie civil, que Pierre Varadi fonde sa propre entreprise de construction. Le jeune ingénieur a des idées plein la tête et de l’ambition à revendre. Après avoir aiguisé ses armes sur une multitude de petits projets, Pierre Varadi se lance dans des projets institutionnels, qui comptent pendant longtemps pour la plus grande partie de son chiffre d’affaires. Très tôt, il emmène ses fils Marc et Richard sur les chantiers de construction. Les deux garçons s’en donnent à cœur joie dans ces royaumes des tonkas géants et apprennent à manier la pelle mécanique, le marteau et le pinceau. « Plus jeune, j’adorais la démolition, raconte Richard. À la fin de la journée, je devais secouer mes jeans tellement ils étaient pleins de poussière. C’était le rêve pour un adolescent ! »

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Marc et lui suivent les traces de leur père et obtiennent tous deux un diplôme en génie civil. Depuis le début des années 2000, ils travaillent à temps plein au sein du Groupe Canvar inc., où ils ont appris les rouages de l’estimation, puis ont assisté les chargés de projets avant de se voir confier des projets bien à eux, en commençant bien sûr par les plus petits. « Nous avons été à la bonne école, estime Marc Varadi. Nous sommes partis de la base et avons appris graduellement, en côtoyant les membres de l’équipe. Nous avons acquis une très bonne expérience de tous les aspects des projets. »

Lentement, mais sûrement… Les garçons sont témoins de l’évolution de l’entreprise, qui profite de l’expertise croissante de l’équipe en place pour rayonner dans les secteurs commercial et résidentiel, avec


LE GROUPE CANVAR

« C’est à la fois un plaisir et un défi de travailler en famille. J’aime beaucoup côtoyer mon père et mon frère, même si nous ne nous voyons pas chaque jour, car nous sommes très occupés. » – Marc Varadi

des réalisations prestigieuses comme le Profil-O, à la Citédu-Havre, et les Jardins du Canal, tout près du marché Atwater. Vers 2007, le Groupe Canvar fait une percée dans le marché hôtelier et crée une entreprise de gestion hôtelière. Maintenant copropriétaires de l’entreprise, les fils de Pierre Varadi se spécialisent chacun dans une niche : Marc se charge des projets du domaine commercial et hôtelier (et il en apprécie particulièrement le côté design et architecture), tandis que son frère Richard s’occupe des projets résidentiels. Leur père demeure à la barre de l’entreprise pour régler les questions d’organisation financière. « C’est à la fois un plaisir et un défi de travailler en famille, affirme Marc Varadi. J’aime beaucoup côtoyer mon père et mon frère, même si nous ne nous voyons pas chaque jour, car nous sommes très occupés. »

D’ailleurs, pour faire le point, Pierre Varadi et ses deux fils se font un devoir de se rencontrer chaque lundi soir pour souper, question de se tenir au courant de leurs projets respectifs. Et ils sont nombreux !

Promoteur et constructeur Aujourd’hui, le Groupe Canvar inc. emploie une dizaine de personnes, en plus de centaines de sous-traitants, dont certains collaborent avec Canvar depuis de nombreuses années. Dès ses débuts, l’entreprise mise sur des valeurs de qualité, de respect du client, de souci du travail bien fait et de confiance mutuelle. Elle compte parmi ses réalisations des condominiums, des appartements locatifs, des résidences pour personnes âgées, des locaux pour bureaux, des complexes hôteliers, des institutions d’enseignement, des centres hospitaliers de soins de longue durée, le réaménagement du poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, la bibliothèque municipale de Brossard, et quoi encore ! Le Groupe, qui se veut à la fois promoteur immobilier et entrepreneur général, est propriétaire d’une douzaine des bâtiments qu’il a construits.

Chef de file en béton préparé

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LE GROUPE CANVAR

« Pour la majorité des projets que nous menons actuellement, Canvar est à la fois promoteur et entrepreneur général, explique Marc Varadi. C’est très valorisant puisque nous suivons ceux-ci du début à la fin : nous achetons le terrain, vendons les espaces, puis nous construisons les immeubles, les livrons et assurons par la suite le service à la clientèle. Comme nous sommes une petite entreprise, nous voyons à tous les détails, et les décisions peuvent se prendre presque instantanément. La plupart du temps, nous n’avons pas besoin de consulter ou d’attendre la réponse d’un tiers. Notre équipe a l’expérience et l’expertise pour décider sur-le-champ. C’est un avantage concurrentiel puisque nous nous adaptons constamment aux marchés et aux changements qui se présentent. D’habitude, un entrepreneur général se contente de prendre les plans et de construire ce qui s’y trouve. Nous pouvons les adapter à mesure que des problèmes se présentent pour nous assurer de la meilleure qualité finale possible. » Le fait que l’entreprise soit petite, mais bien établie, lui confère également un pouvoir de négociation non négligeable : « Nos fournisseurs savent que nous leur donnerons du boulot pendant des années s’ils font bien leur travail », ajoute Marc.

Un mode de vie Avec la multiplication des projets, Pierre Varadi et ses deux fils ne comptent pas leurs heures au boulot et louent l’invention du BlackBerry ! « Pour nous, ce travail n’est pas un emploi : c’est un mode de vie, estime Richard Varadi. Les congés n’existent pas vraiment. Il y a toujours quelque chose à organiser, un nouveau projet à découvrir, un problème à régler… »

« Pour nous, ce travail n’est pas un emploi : c’est un mode de vie. Les congés n’existent pas vraiment. Il y a toujours quelque chose à organiser, un nouveau projet à découvrir, un problème à régler… » – Richard Varadi

Par exemple, quelques jours avant notre entrevue, Richard a reçu un appel d’urgence à minuit : « Une locataire a aperçu une fissure au plafond. Elle a téléphoné aux pompiers. Ceux-ci ont évacué la bâtisse, au cas où ça aurait été une faille dans la structure du bâtiment. Finalement, il s’agissait d’une simple fissure esthétique dans le placoplâtre. Ce n’était pas sérieux, mais c’était important de s’en occuper. Puisque nous sommes une petite entreprise, nous voyons nous-mêmes à tous les détails. » Ainsi, Marc Varadi consacre actuellement beaucoup d’heures à la construction de l’hôtel Marriott Courtyard, sur le boulevard René-Lévesque, au centreville de Montréal. « Mon père avait une vision de l’avenir, relate Marc Varadi. Nous avions déjà construit des condos et des appartements locatifs, alors la prochaine étape était naturellement le domaine hôtelier, un lieu de résidence à court terme. Il souhaitait donc construire et gérer un hôtel au centre-ville de Montréal, le Hilton Garden Inn, voisin du Courtyard Marriott et du Holiday Inn, au coin de la rue Sherbrooke et de l’avenue du Parc. À l’époque, certains hôtels fermaient et d’autres étaient paralysés par des grèves. Le Marriott Courtyard comptait parmi ceux qui ont fermé. C’était un très vieil hôtel et les propriétaires ne voulaient pas le rénover. Ils l’ont vendu à l’Université McGill comme résidence pour les étudiants. Nous avons d’abord bâti le Hilton Garden Inn vers 2007, et nous avons acheté le Marriott Courtyard peu après. Nous sommes aussi propriétaires de l’hôtel Sheraton à l’aéroport Montréal-Trudeau. »

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PHOTO : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR DENIS BERNIER

LE GROUPE CANVAR

Richard et Marc Varadi Chargés de projets et copropriétaires du Groupe Canvar

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L’hôtel Marriott Courtyard en construction PHOTO : GROUPE CANvAR INC.

L’hôtel Marriott Courtyard ILLUSTRATION : GROUPE CANvAR INC.

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« Le design et la construction comptent des défis particuliers puisqu’il s’agit d’un gratte-ciel. Entre autres, faire monter l’eau sur 45 étages exige des pompes très puissantes. Aussi, comme il y a des chambres sous le gymnase, nous avons dû poser un plancher qui convenait pour un gymnase et qui sera aussi très isolant. » – Marc Varadi


LE GROUPE CANVAR

PHOTO : GROUPE CANvAR INC.

Cet immeuble au look moderne totalisera environ 575 000 pieds carrés. Il comptera 11 étages pour l’hôtel et 34 étages supplémentaires de logements locatifs. Sa construction devrait être terminée en mai 2013 et les logements locatifs, environ un an plus tard.

Une équipe de gestion hôtelière La famille ne se contente donc pas de construire des hôtels ; elle tient également à en assurer les opérations. « Nous avons formé une excellente équipe hôtelière sous le nom de Canvar et nous avons pris en charge la gestion du Sheraton et du Hilton Garden Inn, comme nous assumerons celle du Marriott Courtyard », précise Marc Varadi.

« Le design et la construction comptent des défis particuliers puisqu’il s’agit d’un gratte-ciel, explique Marc Varadi. Entre autres, faire monter l’eau sur 45 étages exige des pompes très puissantes. Aussi, comme il y a des chambres sous le gymnase, nous avons dû poser un plancher qui convenait pour un gymnase et qui sera aussi très isolant. Par ailleurs, l’enveloppe extérieure, plutôt que d’être en béton, est principalement en verre, ce qui crée d’autres particularités. Nous nous attendons à ce que les coûts d’exploitation soient bien moindres, entre autres en raison de la capacité d’isolation du verre. » Un projet complexe donc, mais qui ne fait pas peur à Marc Varadi puisqu’il a eu l’occasion de faire ses armes sur de nombreux autres tout aussi exigeants, quoique différents. Par exemple, il n’oubliera jamais la transformation du Couvent

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Les condos St-M dans le vieux-Montréal ILLUSTRATION : GROUPE CANvAR INC.

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Marie-Rose, sur la rue Rachel, à Montréal, en résidence pour les personnes âgées appelée Résidence Rachel. « C’était un grand défi, se souvient-il. Il y avait trois sections de trois bâtisses différentes qu’il fallait relier. La première section avait 130 ans et chacune des trois était faite de matériaux dissemblables et comportait des contraintes distinctes, ce qui rendait la coordination de ce projet plutôt complexe… Quand nous nous sommes retrouvés sur le toit de la plus vieille section pour le restaurer tout comme la niche à l’avant de cette section, nous avons découvert une vieille statue de Marie-Rose elle-même. Elle était en plâtre et elle avait passé 130 ans à l’extérieur. Elle ne tenait que grâce aux nombreuses couches de peinture dont elle était recouverte. J’ai envoyé les meilleurs ouvriers pour la déplacer, mais même s’ils ont fait très attention, la statue s’est brisée. J’ai embauché une artiste pour recoller les morceaux et en reconstituer une nouvelle en ciment… Tout au long du projet, nous avons affronté de nombreux défis passionnants ! »


LE GROUPE CANVAR

Une croissance importante Richard Varadi, de son côté, a également beaucoup de défis à relever et de pain sur la planche. D’abord, il est chargé de la construction des condos St-M, dans le Vieux-Montréal, avec une vue sur le centre-ville et le fl euve Saint-Laurent. Ce complexe comptera 18 étages et 140 logements haut de gamme. « L’an dernier, c’était un stationnement, dit-il. Nous l’avons démoli et nous sommes présentement en train de couler les fondations. La grue est arrivée et la structure sera bientôt montée. Les condos sont prévendus et seront livrés à la fin de 2013. » Il voit aussi au bon déroulement des opérations de construction des phases 3 et 4 des condos Vue, coin Jean-Talon et Mountain Sights, qui comprend environ 230 condos de 600 à 1 300 pieds carrés, dans deux imeubles de 10 étages. Le projet entier comptera sept phases.

Les condos vue, coin Jean-Talon et Mountain Sights à Montréal ILLUSTRATION : GROUPE CANvAR INC.

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LE GROUPE CANVAR

L’Espace Île-des-Sœurs ILLUSTRATION : GROUPE CANvAR INC.

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LE GROUPE CANVAR

Selon Marc Varadi, le marché des condos sur l’île de Montréal a connu une importante croissance. « Nous devons en offrir plus à notre clientèle pour contrer la concurrence. Nous devons dépenser notre argent avec beaucoup de sagesse. Les coûts ont augmenté avec le boom de la construction à Montréal. Il faut donc savoir se distinguer de la concurrence, non seulement en matière de prix, mais également en matière de localisation et de qualité. Heureusement, nos nombreux projets nous permettent de réduire légèrement notre marge sans que notre rentabilité en souffre. Nous pouvons donc offrir des finis de qualité, comme des planchers de bois franc ou des armoires de cuisine et des fenêtres haut de gamme, ou encore des ascenseurs plus rapides. » Marc Varadi estime que les exigences de la clientèle ont évolué rapidement avec la croissance du marché : « Dans certains de nos projets actuels, nous avons considérablement accru la qualité des matériaux et des finis entre la phase 1 et la phase 4 parce que la clientèle l’exigeait, dit-il. Les coûts ont augmenté, mais nous avons gardé la même fourchette de prix pour demeurer concurrentiels. Si nous ne sommes pas d’avant-garde, nous tirerons tout simplement de l’arrière ! Nous devons donc continuer d’évoluer et d’offrir encore plus. Il est important de se tenir toujours à la fine pointe. » « Heureusement, l’envergure de nos projets nous confère un certain pouvoir d’achat, ajoute son frère. Par exemple, les planchers de bois franc que nous achetons peuvent être installés dans les sept phases des condos Vue, dans deux phases des condos St-M et dans les quelque 250 000 pieds carrés de logements au-dessus de l’hôtel Marriott Courtyard. Ceci représente un bon pouvoir de négociation. Nous pouvons également nous permettre de faire fabriquer des robinets d’un design sur mesure pour la cuisine qui seront installés dans plusieurs appartements. »

« Si nous ne sommes pas d’avant-garde, nous tirerons tout simplement de l’arrière ! Nous devons donc continuer d’évoluer et d’offrir encore plus. Il est important de se tenir toujours à la fine pointe. » – Marc Varadi

Des espaces locatifs Outre les condominiums, le Groupe Canvar construit des appartements locatifs à l’Espace Île-des-Sœurs, sur le chemin du Golf, qui comprendra aussi sept phases d’une centaine de logements chacun. « Il y avait autrefois des bâtiments industriels sur ce terrain, rappelle Richard Varadi. Nous les avons détruits et avons commencé la construction de la phase 1 du projet, qui sera terminée l’hiver prochain. Les phases 2 et 3 sont actuellement à l’étape du design. » Sur l’Île-des-Sœurs, chaque phase du projet inclut un toit vert. « La réglementation a changé et c’est une nouvelle exigence de la Ville, explique Richard Varadi. Dans le cas des condos Vue, nous avons installé un toit blanc, qui permet notamment de réduire l’émission de gaz à effet de serre. » Même s’ils n’ont pas entrepris le processus de certification LEED, les Varadi se font un devoir d’utiliser des procédés et matériaux dignes de ce titre : « C’est un facteur important pour nous, mais pas pour nos clients. Nous ne nous sommes donc pas dirigés vers le processus de certification, indique Richard Varadi. Pour les appartements, nous utilisons la géothermie, des toits verts ou blancs, l’éclairage de type DEL ou encore des ampoules fluorescentes plutôt qu’incandescentes, qui relèvent tous du LEED. »

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LE GROUPE CANVAR

Un apprentissage de tous les instants De toutes ces réalisations, Marc et Richard Varadi affirment en apprendre un peu plus chaque jour. « Nous ne sommes pas des spécialistes, convient Marc Varadi. Notre rôle exige que nous connaissions un peu de tout. À mesure que nous interagissons avec les professionnels, que nous étudions des plans et réglons les détails de chaque projet, nous apprenons de plus en plus. Et c’est sans compter les produits, la mécanique, les techniques et les matériaux qui évoluent constamment ! »

Les condos St-M ILLUSTRATION : GROUPE CANvAR INC.

« Nous n’avons pas à rouler bien longtemps avant d’apercevoir un bâtiment que notre famille a construit. J’en suis très fier. C’est gratifiant de se dire que nous avons passé un an ou deux de notre vie à bâtir tel ou tel immeuble, qui demeurera en place longtemps après que nous serons partis. » – Marc Varadi

Quant à l’avenir de l’entreprise, les Varadi ont bien l’intention de continuer de scruter les marchés pour assurer sa croissance. « Du côté hôtelier, nous poursuivons notre expansion, peut-être même à l’extérieur du Québec si l’occasion se présente », assure Marc Varadi. En ce qui concerne le domaine résidentiel, son frère Richard se fait prudent : « La situation politique vient de changer, alors il faudra attendre de voir si cela touchera le marché… Nous avons du pain sur la planche pour les cinq ou six années à venir avec nos projets actuels. La suite dépendra de l’évolution du marché. » En attendant, rien ne leur fait plus plaisir que de se promener au centre-ville de Montréal. « Nous n’avons pas à rouler bien longtemps avant d’apercevoir un bâtiment que notre famille a construit, note Marc Varadi. J’en suis très fier. C’est gratifiant de se dire que nous avons passé un an ou deux de notre vie à bâtir tel ou tel immeuble, qui demeurera en place longtemps après que nous serons partis. »

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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LE CAUTiONNEmENT

LE CAUTIONNEMENT : un OUTIL QUI PEUT FACILITER les RAPPORTS ENTRE L’ENTREPRENEUR et le PROPRIÉTAIRE Bien que distribué par les courtiers d’assurance, le cautionnement n’est pas de l’assurance. Il s’agit plutôt d’une entente entre trois parties (le donneur d’ouvrage ou propriétaire, l’entrepreneur et la caution) qui sert à garantir au bénéficiaire l’exécution des obligations de l’entrepreneur. Les entrepreneurs auraient avantage à considérer la caution comme un partenaire d’affaires dans la poursuite de leurs activités et non simplement comme un fournisseur de garanties à remettre aux propriétaires.

PHOTO : ISTOCkPHOTO PAR MIROSLAv GEORGIJEvIC

Par Charles Allain

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LE CAUTiONNEmENT

Un domaine d’expertise particulière

Seriez-vous tenté de bâtir sur une fondation instable ou fissurée? Nous non plus. Une base solide est le gage d’une construction réussie. Il en va de même pour le milieu des cautionnements. Chez Travelers Canada, nos gestionnaires de comptes spécialisés et chevronnés, ainsi que nos experts en matière de réclamations et de services juridiques, s’emploient à bâtir des programmes de cautionnement conçus pour répondre à vos besoins. Vous pouvez compter sur nos services. Communiquez avec votre courtier dès aujourd’hui. Travelers Canada: Cautionnements, Assurance des entreprises et Risques corporatifs et professionnels.

travelerscanada.ca La Compagnie d’Assurance Saint-Paul et La Compagnie d’Assurance Travelers du Canada sont les assureurs autorisés canadiens connus sous la marque Travelers Canada. © 2012, The Travelers Indemnity Company. Tous droits réservés. Le nom et le logo Travelers représentant un parapluie sont des marques de commerce déposées du groupe The Travelers Indemnity Company aux États-Unis et ailleurs. CP-8128 New 10-12

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

Tout comme les banques, les sociétés de cautionnement veulent savoir à qui elles ont affaire avant de mettre en place un marché de cautionnement. Elles connaissent bien l’industrie de la construction, mais n’ont pas toutes les mêmes exigences quant aux renseignements qu’elles désirent obtenir. Pour entamer le processus de qualification du bon pied, les services d’un courtier d’expérience s’avèrent précieux pour l’entrepreneur. Le courtier s’assurera que les demandes de la caution correspondent bien aux besoins de l’entrepreneur afin que son dossier suive son cours et qu’une entente soit conclue à la satisfaction des parties.

Un processus rigoureux et en profondeur Avant d’ouvrir un dossier de cautionnement au profit de l’entrepreneur, la caution procédera à l’étude de plusieurs aspects de l’entreprise (analyse de sa gestion, de sa santé financière et de son expertise/expérience). Pour ce faire, elle demandera de nombreux documents : états financiers de fin d’année, états financiers intérimaires, carnet de commandes, bilans personnels des actionnaires, ententes bancaires ainsi qu’un rapport sur les réalisations passées. Elle pourra aussi demander un organigramme, les curriculum vitæ des principaux employés, des lettres de recommandation, un plan d’affaires et un plan de relève advenant le décès du propriétaire de l’entreprise ou le départ d’actionnaires. Une rencontre pourrait également avoir lieu afin de permettre aux parties de mieux se connaître. Il est donc normal que cette première étape de préqualification de l’entrepreneur prenne un certain temps. Le cautionnement ressemble à une marge de crédit bancaire. Une fois qu’il est préqualifié par la société de cautionnement, l’entrepreneur peut répondre à un appel d’offres exigeant un cautionnement sans avoir besoin d’engager des fonds pour garantir ses obligations. Lorsqu’un contrat est cautionné, la caution fera généralement parvenir, sur une base périodique, un rapport au

donneur d’ouvrage afin que ce dernier l’informe sur l’avancement des travaux. En étant bien informée en amont, la compagnie de cautionnement pourra alors s’impliquer, s’il y a lieu, pour faciliter la résolution d’un conflit entre les parties. « Nous connaissons très bien le secteur de la construction ainsi que les aspects légaux reliés aux contrats, indique Philippe Sirois, analyste principal, Service des cautionnements, chez Intact Assurance. Nous sommes donc en mesure de bien conseiller les entrepreneurs advenant un litige avec un propriétaire et de contribuer à trouver des solutions pour ainsi faciliter la poursuite du contrat conformément aux plans et devis. » Il est capital que les entrepreneurs en construction fassent preuve de transparence avec la caution et n’hésitent pas à soulever toute question pouvant nuire à la progression d’un projet. Selon Jean-Pierre Rioux, vice-président, Service cautionnement, chez Aon Parizeau, les entrepreneurs doivent comprendre qu’ils ont tout avantage à faciliter le processus et à transmettre régulièrement les renseignements dont a besoin la caution : « Grâce aux outils informatiques qui permettent aujourd’hui de produire quantité de rapports à intervalles réguliers, ces formalités ne devraient pas poser problème. Les entrepreneurs doivent apprendre à voir la caution comme un partenaire d’affaires et non comme un empêcheur de tourner en rond. » En cautionnement tout comme en assurance, les parties espèrent évidemment ne pas avoir à entreprendre le processus de réclamation. La préoccupation principale des sociétés de cautionnement est d’abord et avant tout de s’assurer que les entrepreneurs sont en mesure de s’acquitter de leurs obligations contractuelles. « En cas de réclamation, la caution continue généralement à faire confiance à l’entrepreneur en difficulté et demande l’aide de ce dernier afin de compléter ses obligations contractuelles, fait valoir Philippe Sirois. L’entrepreneur est souvent le mieux placé pour nous aider à remplir ses obligations envers le propriétaire tout en minimisant notre perte. »


LE CAUTiONNEmENT

Prévenir plutôt que guérir 1. Entourez-vous de bons parte-

6. Gardez des traces de tout

Ces derniers, en connaissant bien votre entreprise, pourront vous appuyer et vous conseiller adéquatement en cas de difficultés.

La construction est une industrie très réglementée et peut générer des litiges importants. Il est donc essentiel de garder des écrits (contrats, ordres de changement, approbations des professionnels, réunion de chantier, permis, etc.) à mesure que le projet évolue.

naires d’affaires et établissez une relation de confiance avec eux : caution, banque, comptable externe, avocat, etc.

et gérez bien vos documents.

2. Formez et placez les bonnes

7. Préparez un plan de relève solide.

Il est primordial d’avoir en poste des gens compétents à tous les niveaux. Ne négligez pas la formation, car la construction est un secteur qui évolue constamment.

Il est d’actualité et très important de bien préparer la passation des pouvoirs à une autre génération. De plus, ayez un bon plan B à court terme (en cas de départ d’un personnel-clé, de décès, d’invalidité, etc.) pour assurer la pérennité de l’entreprise. En outre, ne négligez pas les questions d’assurance vie et de convention entre les actionnaires.

personnes aux bons endroits.

3. Ayez et utilisez un bon logi-

ciel comptable et un système de gestion des coûts de projets. Les outils informatiques vous permettent de suivre étroitement toutes vos opérations et vous aideront à déceler les problèmes plus tôt et à prendre les mesures pour éviter des coûts plus importants.

4. Maintenez une bonne valeur nette dans l’entreprise et un fonds de roulement adéquat. Les projets de construction comportent souvent des imprévus. Il est donc très important d’avoir une bonne marge de manœuvre afin d’y faire face.

5. Gérez vos flux de trésorerie de près. Les propriétaires ne paient pas tous rapidement, et vous aurez besoin de liquidités pour payer vos employés, fournisseurs et sous-traitants.

PHOTO : ISTOCkPHOTO PAR MHJ

Voici quelques conseils que Philippe Sirois, analyste principal, Service des cautionnements chez Intact Assurance, donne aux entrepreneurs qui souhaitent connaître du succès à long terme en affaires et dans la réalisation de leurs projets de construction.

8. Prévoyez une marge de crédit suffisante. Vous devriez en tout temps disposer d’une marge de crédit suffisante, et ce, même si vous n’en avez pas besoin.

9. Sachez où vous allez.

Une bonne vision rassure vos partenaires et vous permet de bien planifier votre croissance.

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REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

Le siège social de la CCQ à Montréal avec son revêtement extérieur fait de panneaux en céramique

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REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

Des REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS à la FINE POINTE de la MODE ÉCOLOGIQUE, ESTHÉTIQUE et… PRATIQUE !

PHOTO : OLIvIER GARIÉPY

Dossier spécial par Suzanne Gagné

De plus en plus, les manufacturiers et les architectes concepteurs rivalisent d’imagination pour créer des revêtements extérieurs qui habillent les bâtiments de façon à la fois durable, écosympathique et esthétique. Pour refléter cette évo l u t i o n , l ’A s s o c i a t i o n d e s entrepreneurs en revêtements métalliques du Québec (AERMQ) procédait récemment à plusieurs changements, incluant une mise à jour de son manuel technique.

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PHOTO : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR ALAIN LAMBERT

REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

« Aujourd’hui, les revêtements sont plus raffinés et les architectes concepteurs les utilisent avec plus de créativité, affirme Marco Doucet, président de l’AERMQ. Aussi, nos membres font désormais plus que la simple installation de revêtement de métal. Ce sont des experts dans leur domaine, qui connaissent les nouvelles normes LEED et qui participent aux nouveaux projets en collaboration avec les architectes et les entrepreneurs généraux. » En effet, les matériaux et les techniques changent rapidement. Cette évolution se reflète aussi chez les quelque 50 membres de l’AERMQ, qui débordent maintenant le cadre de l’installation du simple revêtement métallique pour inclure de nouveaux matériaux sélectionnés par l’Association pour leur qualité, comme les tuiles de céramique.

PHOTO : AERMQ

Marco Doucet Président de l’AERMQ

Des panneaux d’acier Galvalume de calibre 20 et des plaques d’aluminium

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CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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« Nous avons inclus dans notre manuel tous les détails qui reflètent l’évolution du marché et des techniques, qu’il s’agisse de nouveaux matériaux ou de matériaux existants. »

PHOTO : AERMQ

– Marco Doucet

Des panneaux d’acier émaillé agrafé et fabriqué Pour assurer une utilisation adéquate de ces différents revêtements, l’AERMQ révisait en avril dernier son manuel technique, qui détaille les règles de l’art en matière de revêtements de bâtiments, guidant ainsi les architectes concepteurs dans l’élaboration de leurs devis. « Nous avons inclus dans notre manuel tous les détails qui reflètent l’évolution du marché et des techniques, qu’il s’agisse de nouveaux matériaux ou de matériaux existants », précise M. Doucet.

Des murs solaires En matière de revêtement, les matériaux comme les panneaux d’acier et les plaques d’aluminium, le Prodema et le FunderMax, ou dans le marché haut de gamme, le zinc et le cuivre, n’ont plus de secrets pour l’industrie, bien qu’ils soient parfois utilisés différemment : « Par exemple, avec les préoccupations environnementales, on se sert maintenant de l’acier pour fabriquer des murs solaires, explique Marco Doucet. C’est un revêtement d’acier perforé, qu’on installe dans une cavité entre le mur intérieur et le mur extérieur. Les concepteurs récupèrent l’énergie emmagasinée à l’intérieur de ces murs avec un dispositif de ventilation. » Mentionnons aussi le bois torréfié, c’est-à-dire séché et traité pour une plus grande résistance. « Le bois torréfié est de plus en plus exploité, entre autres pour son look, poursuit-il. C’est aussi un matériau qui demeure noble. » Chez le manufacturier Vicwest, Michel Guilbaut, directeur des ventes, mentionne également un panneau d’aluminium antigraffiti qui vient d’Europe : « Les pores de la peinture de ces panneaux d’aluminium sont plus fins et se nettoient donc facilement. Ce produit est arrivé sur le marché il y a un an et s’avère intéressant pour les écoles ou les autres bâtiments ciblés par les graffitis. » CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

De l’aluminium plastifié Au cours des dernières années, plusieurs nouveaux produits ont aussi suscité la curiosité et aiguisé l’imagination des concepteurs de bâtiments. « Plutôt qu’un panneau d’aluminium plein, les manufacturiers fabriquent maintenant des panneaux d’aluminium plastifié, ce qui permet d’en réduire le coût. Ils laminent ces panneaux de chaque côté avec une fine couche d’aluminium. Ils peuvent alors les transformer à leur guise, ce qui est avantageux sur le plan du design. » – Marco Doucet

Parmi ceux qui gagnent en popularité, citons les panneaux d’aluminium composites. « Plutôt qu’un panneau d’aluminium plein, les manufacturiers fabriquent maintenant des panneaux d’aluminium plastifié, ce qui permet d’en réduire le coût. Ils laminent ces panneaux de chaque côté avec une fine couche d’aluminium. Ils peuvent alors les transformer à leur guise, ce qui est avantageux sur le plan du design, note Marco Doucet. Les revêtements composites sont souvent utilisés dans les devantures de concessionnaires automobiles. Les restaurants McDonald’s se tournent aussi de plus en plus vers ce genre de panneaux. »

PHOTO : AERMQ

Des panneaux… sandwichs

Des panneaux Trespa 10 mm

Les panneaux isolants préformés (aussi appelés « panneaux sandwichs ») sont aussi fort populaires. Fabriqués en usine, ils sont conçus de deux tôles avec du polyuréthane au centre. « Les modules de 40 ou 42 po sont installés sur le chantier à la longueur voulue, indique Marco Doucet. L’entrepreneur sait que l’isolant est bien mis dans tous les murs, ce qui est un avantage important. Surtout, ces panneaux accélèrent de beaucoup la construction. Pour un entrepreneur qui veut avoir un bâtiment vite fermé, c’est un produit idéal puisque l’installation est deux fois plus rapide qu’en recourant à la méthode conventionnelle. Ce genre de panneau est utilisé en Europe depuis longtemps, mais ici, il a connu une croissance au cours des dernières années seulement. »

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REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

À l’heure de la céramique Un produit émergent sur le marché est le système de façade ventilée en panneaux de céramique. « Il offre des caractéristiques de durabilité semblables à celles de la brique, mais sans utilisation de mortier, grâce aux panneaux accrochés directement sur une ossature métallique, sans adhésif, explique Frédéric Mélançon, ingénieur junior, chef de produit – façades ventilées, chez Céragrès. En outre, la céramique, plus légère que la brique, résiste très bien aux rayons UV, de sorte que le soleil n’altérera pas la couleur du revêtement. »

Frédéric Mélançon Ingénieur junior, chef de produit – façades ventilées Céragrès

Ce produit est largement employé en Europe, où il est manufacturé, mais encore peu connu ici. « En Europe, les enveloppes des bâtiments sont principalement faites de béton plein ou de blocs de béton, donc avec un substrat homogène, alors qu’ici, nous avons plutôt recours à des murs à colombages métalliques, et donc à une ossature creuse, décrit M. Mélançon. Il fallait donc trouver une façon d’adapter les systèmes de fixation des panneaux de céramique pour les utiliser adéquatement. » La solution ? Un système de fixation composé de sousentremises horizontales (barres en Z) et de rails verticaux en aluminium (Omega) sur lequel les panneaux sont fixés à l’aide d’un système de crochets autoalignant, le tout incluant des points d’attache fixes et coulissants permettant l’expansion thermique des composantes sans nuire au revêtement.

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Par ailleurs, les Européens ont adopté des normes d’enveloppe du bâtiment différentes des nôtres. Il fallait donc prouver que le système était adapté aux préoccupations de notre marché, notamment en matière de pénétration d’eau, de résistance aux cycles de gel et dégel, et de résistance structurale. Qu’à cela ne tienne : il y a deux ans, la Commission de la construction du Québec (CCQ) a décidé de construire un nouveau bâtiment pour son siège social à Montréal et cherchait un matériau émergent pour le revêtement. « En coopération avec la firme d’architectes Lemay Associés et le laboratoire d’essais indépendant Air-Ins, nous avons effectué une batterie de tests sur le système en céramique selon les procédures ASTM, raconte M. Mélançon. Les résultats ont confirmé que les panneaux de céramique répondaient à ces normes nord-américaines. »

« La céramique, plus légère que la brique, résiste très bien aux rayons UV, de sorte que le soleil n’altérera pas la couleur du revêtement. » – Frédéric Mélançon

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PHOTO : AERMQ

REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

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PHOTOS : AERMQ

REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

Le Phoenix, un complexe immobilier dans l’arrondissement de Ville Saint-Laurent à Montréal

Le Centre des Congrès de Lévis en bardage métallique

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Fait intéressant, certains panneaux de céramique, comme ceux employés à la CCQ, contiennent du dioxyde de titane, ce qui les rend particulièrement écosympathiques. En effet, ce produit déclenche une réaction très particulière au contact de la lumière, de l’oxygène et de l’humidité atmosphérique : « Le panneau de céramique devient antibactérien, très facile à nettoyer et il contribue même à la décomposition des gaz d’échappement industriels et automobiles, précise M. Mélançon. En fait, 1 000 mètres carrés de cette céramique nettoient l’air aussi efficacement que 70 arbres à feuilles ! »

Immeuble avec un revêtement d’aluminium 1,33 mm bronze, agrafé extérieur

La Caisse Desjardins des Chutes Montmorency avec sa toiture en revêtement métallique et son parement de bois

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PHOTO : AERMQ

La CCQ a donc utilisé un système de panneaux de céramique pour la construction de son nouveau siège social ainsi que pour la réfection de l’enveloppe de son bureau régional à Montréal, lequel était originalement revêtu de briques.


REVÊTEmENTS EXTÉRiEURS

Les membres de l’AERMQ sont soumis à des règles de saine compétition puisque l’octroi des travaux de leur spécialité se fait par le truchement des règlements du Bureau des soumissions déposées du Québec dans la plupart des régions de la province, incluant Montréal et Saint-Jérôme depuis juin 2011.

Des assurances de qualité Pour contribuer à maintenir des standards de qualité dans cette industrie en constante évolution, l’AERMQ fait une sélection rigoureuse des matériaux qu’elle juge de qualité. En outre, pour en garantir une installation adéquate, elle a aussi développé un système de vérification des matériaux. Ainsi, les architectes peuvent spécifier dans leur devis qu’ils souhaitent que les travaux soient faits par un membre de l’AERMQ et qu’ils désirent avoir un certificat d’inspection des matériaux. L’entrepreneur membre fait alors une demande d’inspection à l’Association, qui fait appel à une firme externe pour certifier que les matériaux ont été posés conformément au devis de l’architecte. Soulignons aussi que les membres de l’AERMQ sont soumis à des règles de saine compétition puisque l’octroi des travaux de leur spécialité se fait par le truchement des règlements du Bureau des soumissions déposées du Québec dans la plupart des régions de la province, incluant Montréal et Saint-Jérôme depuis juin 2011.

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Concours de design de l’AERMQ

Des RÉALISATIONS ORIGINALES Pour mettre en valeur l’expertise de ses membres de même que la créativité et le talent des architectes concepteurs, l’AERMQ organise chaque deux ans un concours de design. Ce concours souligne la qualité et l’originalité des plus belles réalisations architecturales qui incluent les revêtements recommandés par l’Association. L’édition 2013 du concours est maintenant ouverte. Architectes concepteurs et installateurs, à vos outils ! En guise de rappel, voici les grands gagnants du Concours de design 2010. er

1 prix CENTRE DESJARDINS GRANBY - HAUTE-YAMASKA 450, rue Principale, Granby (Québec) Architectes : FAVREAU BLAIS / BIRTZ BASTIEN BEAUDOIN LAFOREST Entrepreneur membre AERMQ : REVÊTEMENT RHR INC.

LES GRANDS GAGNANTS du Concours de design 2010

2e prix ATELIERS MUNICIPAUX - VILLE DE SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE 600, rue Sagard, Saint-Bruno-de-Montarville (Québec) Architecte : GROUPE LECLERC ARCHITECTURE + DESIGN Entrepreneur membre AERMQ : RODRIGUE TREMBLAY SHERBROOKE INC. (RTSI)

3e prix Hôtel Marriott de l’aéroport Montréal-Trudeau et siège social d’Aéroports de Montréal, Dorval (Québec) Architecte : PROVENCHER ROY + ASSOCIÉS ARCHITECTES Entrepreneur membre AERMQ : REVÊTEMENTS ALNORDICA INC.

Prix toiture Pavillon d’accueil des croisières internationales à Saguenay, La Baie (Québec) Architecte : ALAIN VOYER ARCHITECTE Entrepreneurs membres AERMQ : PRO-SAG MÉCANIQUE INC. ET PRODUITS VAILLANCOURT INC.

Prix restauration Le 333, Grande Allée Est, Québec 333, Grande Allée Est, Québec (Québec) Entrepreneur membre AERMQ : FERBLANTERIE R. MARTIN INC.

PHOTOS : AERMQ

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MÉTIER :

MAÇON

Avec ce dossier sur la maçonnerie, le magazine vous présente le premier d’une série de reportages sur les métiers de la construction. À travers les témoignages de compagnons, d’apprentis et d’experts, vous découvrirez l’histoire de ces métiers et l’évolution des techniques et des matériaux qui les composent. Des gens du milieu nous offriront aussi un regard plus actuel sur le travail qui les passionne. Ces observations, accompagnées de statistiques, permettront de mettre en lumière les principaux enjeux des métiers de la construction.

PHOTO : MAÇONNERIE ASP

Par Alexandre Côté

La Tour de l’Horloge dans le Vieux-Port de Montréal

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L’HISTOIRE de la MAÇONNERIE au QUÉBEC : le CHANGEMENT dans la CONTINUITÉ Comme partout dans le monde, l’histoire de la maçonnerie au Québec est surtout le récit de la continuité. Quelques tentatives ont bien été faites à la suite de l’industrialisation pour séquencer les gestes des maçons et réduire leurs mouvements, mais les techniques de la pose de la brique et de la pierre sont demeurées sensiblement les mêmes depuis des siècles. Par contre, entre 1870 et 1970, plusieurs matériaux en ont remplacé d’autres et autant de styles se sont succédé. Ces dernières années, quelques technologies sont également venues appuyer le travail des maçons. L’esthétisme, lui, est demeuré une question de goût.

Vers une utilisation esthétique de la brique

Le pavillon principal de l’Université de Montréal en briques jaune chamois 40

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PHOTO : REMY vANHERWEGHEM, CC

Aux 17e et 18e siècles, on utilise surtout la brique comme matériau d’appoint. À l’époque, selon Pierre-Édouard Latouche, professeur au département d’histoire de l’art de l’UQAM, « on s’en sert davantage pour faire des allèges et chambranles de fenêtre, des fours, des bases de poêle, des voûtes antifeu ou des cordons de cheminées. Avec le courant néo-queen Anne, l’emploi de la brique comme matériau dominant se généralise. On commence à parler d’une approche esthétique. » Le courant architectural néo-queen Anne de la fi n du 19e siècle est donc le véritable élément déclencheur de l’utilisation esthétique de la brique. C’est aussi à cette époque qu’on note l’apparition d’une plus grande variété de colorations. Les briques de couleurs différentes étaient alors utilisées pour créer un effet visuel.


PHOTO : EBERHARD vON NELLENBURG, CC

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Habitat 67 à Montréal, œuvre de l’architecte Moshe Safdie, un assemblage superposé de blocs de béton

L’arrivée du ciment Portland Alors que la brique est davantage utilisée pour le parement des édifices, elle l’est de moins en moins dans la fabrication des structures. Comme la pierre, elle est peu à peu remplacée par le ciment Portland dans les structures portantes en béton à base de ciment Portland dès la fin du 19e siècle. Inventé par le Britannique Joseph Aspdin en 1824, ce matériau changera profondément la façon moderne de construire. Selon M. Latouche, « il possède l’avantage d’être plus résistant, mais surtout d’être fait en fonction de procédés chimiques reproductibles. Un bâtisseur peut donc savoir que d’un immeuble à l’autre, il obtiendra la même qualité. C’est important pour des bâtiments techniques où la marge d’erreur est moins grande ». L’emploi du béton se généralise peu après la Première Guerre mondiale, mais bien qu’il présente de nombreux avantages, il ne s’impose pas immédiatement comme parement.

La multiplication des matériaux Dans la première moitié du 20e siècle, la tendance est aux briques vernies de couleur pâle. Celles qu’on appelle parfois les « briques américaines » sont utilisées pour la construction d’édifices publics dans les secteurs de l’éducation et de la santé. « Ernest Cormier, lorsqu’il a construit l’Université de Montréal, a utilisé cette brique jaune chamois. Il est même allé jusqu’en Ohio, pour s’assurer d’en obtenir une dont la couleur est uniforme », raconte le professeur de l’UQAM. Cette brique dure et non poreuse pose parfois bien des problèmes aux restaurateurs d’aujourd’hui (voir la section « La restauration en briquetage-maçonnerie: la passion des défis », p. 42), mais elle était très prisée par l’architecte Cormier. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, le bloc de béton fait son apparition. « À l’époque, l’avantage du bloc de béton relativement à la brique d’argile est simplement qu’il couvre une plus grande surface », précise Germain Fillion, directeur de la formation à l’Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec (AEMQ). Quant aux panneaux de béton préfabriqués, ils feront partie du paysage visuel du Québec seulement dans les années 1960-1970. « À cette époque, indique Pierre-Édouard Latouche, le courant architectural brutaliste va rendre l’esthétique du matériau acceptable. » Depuis, les nombreuses évolutions quant aux agrégats et aux liants de même que la croissance de la palette des couleurs ont permis au béton de prendre sa place. Parfois, il a même remplacé la pierre naturelle et la brique qu’il est en mesure d’imiter dans certains cas. Les trois éléments se côtoient aujourd’hui selon les désirs du client et de l’architecte. Les briqueteurs-maçons doivent donc connaître la dynamique de chacun d’entre eux.

Germain Fillion Directeur de la formation Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec

« À l’époque, l’avantage du bloc de béton relativement à la brique d’argile est simplement qu’il couvre une plus grande surface. » – Germain Fillion

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PHOTO : CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION PAR LUCIEN LISABELLE

La RESTAURATION en BRIQUETAGE-MAÇONNERIE : la PASSION des DÉFIS

Les difficultés n’ont d’ailleurs pas manqué sur le chantier de l’église Saint-Enfant-Jésus, notamment en ce qui concerne la tour et sa coupole. Lors de l’inspection habituelle du bâtiment, François Bourbeau s’est rendu compte qu’une partie importante d’une structure en acier était corrodée. « J’ai été capable de passer mon bras entre deux pierres tellement c’était endommagé. On a dû enlever tout ça. On a aussi dû retirer la coupole à l’aide d’une grue ainsi que 160 tonnes de pierre. Mais des projets de plus petite ampleur sont parfois tout aussi techniques. »

Les problèmes les plus fréquents La corrosion de l’acier, comme dans le cas de l’église Saint-Enfant-Jésus, est une des grandes problématiques des bâtiments québécois. La difficulté la plus souvent rencontrée lors des restaurations peut cependant sembler moins impressionnante. Il concerne la mauvaise utilisation des matériaux, surtout entre 1940 et 1960, lorsqu’on est passé des murs porteurs aux murs écrans. « On ne comprenait pas encore totalement les comportements des bâtiments. Par exemple, dans les immeubles en béton, le ciment rétrécit alors que la maçonnerie fait le contraire.

PHOTOS : MAÇONNERIE ASP

François Bourbeau Copropriétaire et président Maçonnerie ASP

Le 4 mai est une date marquante pour François Bourbeau, copropriétaire et président de Maçonnerie ASP. En plus de célébrer son anniversaire, c’est à cette date qu’il a signé l’entente d’un des projets les plus importants dans sa carrière de restaurateur en briquetage-maçonnerie : l’église Saint-Enfant-Jésus dans le Mile-End. Cette réalisation fut passionnante, mais aussi très complexe pour celui qui aime les défis.

L’église Saint-Enfant-Jésus dans le Mile-End, à Montréal

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Le clocher de l’église Saint-Enfant-Jésus avant sa restauration


mÉTiER : mAÇON

« On ne comprenait pas encore totalement les comportements des bâtiments. Par exemple, dans les immeubles en béton, le ciment rétrécit alors que la maçonnerie fait le contraire. Cela crée donc une pression inverse. »

Cela crée donc une pression inverse », explique François Bourbeau. Alors que le bâtiment va vers le bas, son recouvrement a tendance à remonter. Ce serait pour cette raison qu’on voit régulièrement des parapets complètement désalignés dans certaines villes du Québec.

La préservation en premier

PHOTO : MAÇONNERIE ASP

– François Bourbeau

L’église Saint-Enfant-Jésus en cours de restauration

À ces problématiques s’ajoutent les contraintes patrimoniales. Pas question de tout enlever pour imiter avec du neuf. Il faut conserver le plus possible les matériaux originaux. « Maintenant, dit François Bourbeau, c’est accepté par tout le monde que des pierres neuves n’aient pas le même vécu que celles d’origine. Ce qui importe avant tout est que le profi l des nouvelles pierres respecte celui des éléments existants. On peut ajouter de la coloration sur les pierres, mais c’est une question de philosophie. » Ce sont généralement le client et l’architecte qui déterminent laquelle des approches est la bonne. Il faut, par contre, mentionner que certains matériaux sont moins faciles à conserver que d’autres. Plus la brique et le mortier sont durs, plus on risque d’endommager la première en tentant d’enlever le second. « Les briques américaines comme celles de l’Université de Montréal boivent peu et sont très denses. Elles sont donc très fragiles. On doit être très prudent en travaillant cette matière », précise François Bourbeau. C’est d’autant plus vrai que les briques de ce type sont difficiles à trouver et que les plus récentes n’ont souvent pas la même apparence que celles des années 1930. Il est donc primordial d’en préserver le maximum possible lors d’une restauration, malgré la difficulté de la chose. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Un projet des plus complexes Un autre des grands défis de la carrière de François Bourbeau a été la restauration de la Tour de l’Horloge du Vieux-Port de Montréal. L’équipe de Maçonnerie ASP a même dû aller aux États-Unis pour une formation sur le produit qui allait être utilisé à titre de surface sacrificielle. Cette dernière devait notamment être recouverte d’imperméabilisant. « L’ensemble des travaux a été particulier, poursuit François Bourbeau. La hauteur et les conditions météo rendaient également le travail difficile. Il fallait travailler dans des abris et se protéger du soleil lors de l’application de certains produits. » Au fil des travaux, les toiles d’échafaudage se sont également détachées à plusieurs reprises. Les attaches étaient conçues pour se sectionner afin de ne pas endommager la structure de l’échafaudage, ce qui la protégeait contre les forts vents, mais occasionnait un travail supplémentaire à chaque fois. Une entreprise en restauration de bâtiments doit toujours être prête à rencontrer d’importants défis sur un chantier. Que ce soient les contraintes relatives aux éléments de la nature, aux matériaux à restaurer ou à la réglementation patrimoniale, ces problématiques sont nombreuses. Mais la passion des bâtiments patrimoniaux et la fierté de François Bourbeau lorsqu’il parle de ses projets font oublier ces difficultés.

« L’ensemble des travaux a été particulier. La hauteur et les conditions météo rendaient également le travail difficile. Il fallait travailler dans des abris et se protéger du soleil lors de l’application de certains produits. »

Détails de la Tour de l’Horloge du Vieux-Port de Montréal avant et après sa restauration

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PHOTOS : MAÇONNERIE ASP

– François Bourbeau


FORMER des CHAMPIONS Comme dans tous les secteurs de la construction, la qualité de la formation est un enjeu majeur de l’industrie de la maçonnerie. En 2011, Nicolas Richard, un élève du Centre de formation professionnelle Qualitech de Trois-Rivières, s’est classé huitième au monde aux Olympiades des métiers de Londres. C’était la première fois qu’un participant québécois réussissait à terminer parmi les 10 premiers participants de la compétition en briquetage-maçonnerie. Une performance qui a certainement fait plaisir au personnel du Centre Qualitech et qui a rejailli sur tout le programme québécois de formation. D’autant plus que l’étudiant a terminé à seulement six points du gagnant, sur une possibilité de 1 000.

Parmi les meilleurs au monde L’aventure de Nicolas Richard a commencé en 2010, alors qu’il a remporté les Olympiades canadiennes de formation professionnelle et technique de Compétence Canada. Dès ce moment, s’est enclenché un long processus d’entraînement qui allait le mener un an plus tard à ce huitième rang historique. « Plus on avance dans les compétitions, souligne son entraîneur et enseignant Gilles Sanscartier, plus l’entraînement est important. On essaie de faire et refaire tous les types de murs et de simuler les compétitions antérieures. Chaque candidat a également un programme d’exercice physique à réaliser. » Tous ces efforts ont pour seul but de permettre au candidat d’arriver aux Olympiades dans les meilleures conditions possible afin de compétitionner avec les participants de 24 pays pendant quatre jours.

En 2011, Nicolas Richard, un élève du Centre de formation professionnelle Qualitech de Trois-Rivières, s’est classé huitième au monde aux Olympiades des métiers de Londres.

PHOTO : CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE QUALITECH

PHOTO : CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE QUALITECH

Nicolas Richard à l’œuvre

Gilles Sanscartier Entraîneur et enseignant Centre de formation professionnelle Qualitech de Trois-Rivières

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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PHOTO : CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE QUALITECH

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« Nous sommes là pour leur expliquer la réalité du métier et pour leur donner les bases dans le plus de facettes possible. Une fois sur le marché, ils pourront développer leur efficacité et leur productivité. » – Maxime Guillemette De gauche à droite : Maxime Guillemette, Nicolas Richard et Gilles Sanscartier Centre de formation professionnelle Qualitech de Trois-Rivières

Nicolas Richard est le pur produit de la formation professionnelle québécoise en briquetage-maçonnerie. Ce programme de 900 heures est maintenant perçu par un nombre grandissant d’intervenants comme l’un des meilleurs au monde. Quinze compétences y sont enseignées, de la préparation de mortier aux techniques de briquetage, en passant par l’apprentissage de l’oxycoupage. Maxime Guillemette, directeur adjoint du Centre Qualitech, insiste sur l’importance de cette formation : « Nous sommes là pour leur expliquer la réalité du métier et pour leur donner les bases dans le plus de facettes possible. Une fois sur le marché, ils pourront développer leur efficacité et leur productivité. »

Un programme perfectible Malgré ces succès, certains pensent que la formation est trop générale et que des aspects plus techniques ne sont pas assez explorés. Germain Fillion, directeur de la formation à l’Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec (AEMQ) ainsi qu’expert et juge aux Olympiades des métiers de Londres, n’est pas de cet avis. « En fait, la formation va plus loin que ce que les jeunes pouvaient avoir à une époque antérieure. Avant, si on avait le malheur de travailler pour un seul entrepreneur, on pouvait ignorer complètement plusieurs aspects du métier. Aujourd’hui, ils en connaissent un minimum dans tous les domaines du travail. » Maxime Guillemette partage cet avis. Selon lui, chaque élément de la formation est important. Il croit qu’il serait difficile d’en enlever certains pour préciser une technique ou un aspect manquant. La seule façon d’y arriver serait d’augmenter le nombre d’heures.

Un élève en action au Centre de formation professionnelle Qualitech de Trois-Rivières

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PHOTO : CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE QUALITECH

La nécessité de la formation continue Sinon, disent les deux hommes, les formations offertes aux briqueteurs-maçons par des firmes privées et des associations comme l’AEMQ sont tout à fait satisfaisantes. L’association travaille d’ailleurs à l’élaboration d’une nouvelle formation en restauration de bâtiments existants, un élément manquant au cursus de base. La poursuite de l’apprentissage à la suite de l’obtention du diplôme est d’autant plus importante que la relation traditionnelle entre compagnon et apprenti tend à se perdre. Mais la formation continue n’est pas là que pour les jeunes désirant se perfectionner. Comme plusieurs métiers de la construction, celui de briqueteur-maçon est sujet aux évolutions technologiques. « On a plusieurs nouveaux équipements, précise Germain Fillion. L’environnement de travail a beaucoup changé. Il faut maintenant travailler avec les chariots élévateurs ou les échafaudages hydrauliques. » Tous peuvent donc tirer profit d’une formation continue de bonne qualité. Pour ce qui est de Nicolas Richard, il est fort probable qu’il aura une belle carrière en briquetage-maçonnerie. À la condition qu’il retourne régulièrement sur les bancs d’école, comme ses confrères d’ailleurs.


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