Murs rideaux, innovation et tendance – Champions de la construction volume 8 numéro 2

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LE PROJET DIAMANT DU FUTUR ÉDIFICE ROBERT LEPAGE À QUÉBEC, MENÉ PAR COARCHITECTURE, OFFRIRA UN BEL EXEMPLE DE L’INNOVATION EN MATIÈRE DE MURS RIDEAUX, AVEC DES FORMES ORIGINALES ET DES MOTIFS IMPRIMÉS.

MURS RIDEAUX, INNOVATION ET TENDANCE

COARCHITECTURE

QUAND LE COÛT FREINE L’INNOVATION Par Christophe Leduc

Depuis leur apparition dans de grandes métropoles comme New York au 19e siècle, les murs rideaux ont bien sûr beaucoup évolué sur le plan technologique. De plus en plus faciles à monter et performants, ils semblent constituer la solution tout indiquée pour les immeubles de bureaux, à l’heure où les performances énergétiques et le confort des occupants sont au cœur des préoccupations des propriétaires et des entreprises. Pourtant, le marché québécois se heurte à des obstacles de taille en la matière : le coût de construction et celui de l’énergie. Une technologie sans cesse améliorée Depuis les premiers murs rideaux à la structure faite d’acier, les matériaux, les méthodes de montage et les technologies ont contribué à améliorer leurs performances et ont rendu leur installation plus aisée, notamment grâce aux modules préfabriqués qui permettent un montage rapide. Mais au rang des améliorations les plus notables, c’est surtout la partie vitrée qui a connu le plus d’évolution technique, permettant d’adapter l’enveloppe extérieure aux besoins de promoteurs ou de propriétaires de plus en plus soucieux de l’esthétique et du rendement énergétique. « On a vu apparaître des doubles, voire des triples vitrages, et même des systèmes de vitrage assemblés sous vide », détaille Louis Fortin, directeur projets, consultation et mise en service de CLEB-UL, qui offre des services de consultation, d’essai et de contrôle de la qualité liés à l’enveloppe du bâtiment.

CLEB-UL

LOUIS FORTIN DIRECTEUR PROJETS, CONSULTATION ET MISE EN SERVICE DE CLEB-UL

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QUAND LE COÛT FREINE L’INNOVATION

À une époque où les locateurs et les employeurs visent des performances énergétiques respectant les exigences des certifications LEED et mettent l’accent sur l’efficacité énergétique, les solutions techniques et technologiques disponibles sont nombreuses. « On utilise des pellicules qui rendent les verres plus performants. On peut, par exemple, appliquer une pellicule qui réfléchit les infrarouges vers l’intérieur en hiver, ou vers l’extérieur en été quand le soleil chauffe directement la façade. Cela permet de limiter les écarts de température dans l’édifice et offre donc un meilleur confort aux occupants, en plus de générer des économies sur la puissance des systèmes de chauffage ou de climatisation. On considère l’orientation du soleil sur chaque façade que l’on conçoit avec des pellicules aux coefficients différents pour optimiser à la fois la performance thermique, mais aussi le coefficient d’assombrissement. On veut une bonne transmission de la lumière naturelle, tout en évitant l’éblouissement », détaille Normand Hudon, associé et architecte chez Coarchitecture.

COARCHITECTURE

NORMAND HUDON ASSOCIÉ ET ARCHITECTE CHEZ COARCHITECTURE

Esthétiquement, l’innovation facilite aussi la conception. « Aujourd’hui, la géométrie des meneaux peut être très différente. On voit aussi des verres courbés à froid ou des capots décoratifs. J’ai vu des choses assez impressionnantes dans les salons internationaux récemment, des produits design et performants », explique Louis Fortin. « Les verres s’améliorent constamment. Il existe des verres chauffants, pour les piscines, par exemple, ou des verres photochromatiques. Grâce aux logiciels paramétriques, on peut créer des formes plus sophistiquées, des motifs sérigraphiés ou imprimés différents sur chaque façade, voire sur chaque vitrage. La conception numérique rend ça beaucoup moins complexe. On utilise d’ailleurs cette technologie pour l’édifice qui abritera le théâtre Le Diamant de Robert Lepage, place D’Youville », confirme Normand Hudon.

Le coût, principal frein du marché québécois « Ces technologies sont très coûteuses et ne représentent qu’une partie marginale du marché. On est dans la fourchette élevée pour le prix de l’enveloppe. On parle de 70 à 100 $ le pied carré, voire au-delà – jusqu’à 500 $ pour les verres photochromatiques –, quand un

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LE STATIONNEMENT DE PLACE STE-FOY, À QUÉBEC, OFFRE DES MURS RIDEAUX AJOURÉS POUR UNE MEILLEURE CIRCULATION DE L’AIR ET DES CAPOTS DÉCORATIFS

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mur standard coûte de 40 à 60 $ le pied carré », tempère Louis Caron, associé et directeur technique chez Coarchitecture. « Ce sont des technologies pour les projets haut de gamme. On se trouve dans un marché où le prix de construction est prépondérant. On essaye d’innover, d’avoir de meilleures performances, mais on est toujours confronté à un budget. D’autant qu’au Québec, l’énergie demeure bon marché, ce n’est donc pas un incitatif à l’innovation, comme en Europe où l’électricité est trois ou quatre fois plus chère », renchérit M. Fortin. « L’économie d’énergie n’est pas en tête des priorités au Québec. Les Allemands, par exemple, ont des technologies très avancées, mais l’électricité y est très chère et souvent polluante », appuie M. Hudon.

Les meneaux, le maillon faible du système À cause d’un climat très rude en hiver, le Québec pousse ces systèmes à leurs limites, notamment pour les meneaux, qui sont le maillon faible des systèmes de murs rideaux sur le plan de la performance thermique. Malgré l’amélioration continue des performances, grâce à l’ajout de bris thermiques ou de garnitures plus profondes qui limitent le transfert de chaleur à l’extérieur et la condensation à l’intérieur, ils restreignent quand même l’efficacité. « Le meneau est toujours un pont thermique. Les meneaux les plus performants ne le sont d’ailleurs pas assez. Même si l’on a un verre thermiquement très performant, son efficacité est toujours limitée par celle de l’ossature », détaille Louis Fortin. Les nouveaux codes de l’énergie étant de plus en plus exigeants, le Québec se heurte un peu à sa limite en matière de murs rideaux. « Si l’on veut atteindre les nouveaux paramètres d’efficacité énergétique, les coûts vont augmenter. L’innovation doit donc passer par les meneaux. Il faut aussi travailler globalement, sur les différents paramètres. On veut des immeubles entièrement vitrés, comme à Miami, mais on n’a pas le même climat. On verra donc sans doute de moins en moins d’édifices avec des murs rideaux sur toute la surface, mais plutôt des systèmes qui combinent des murs traditionnels isolés avec parement en verre et des murs rideaux », conclut le directeur de projet de CLEB-UL.

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LOUIS CARON ASSOCIÉ ET DIRECTEUR TECHNIQUE CHEZ COARCHITECTURE

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