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SCIENCES DE LA VIE | AÉRONAUTIQUE | TIC
édition 2011
VOLUME 2
Montréal économique
SCIENCES DE LA VIE
Un écosystème en transformation TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS
Montréal a les moyens de voir grand AÉROSPATIALE
À Montréal, c’est l’aérospatiale!
9,95 $ PP 41614528
NUMÉRO 1
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Montréal métropole de créateurs
Les projets prennent vie. La ville se transforme. Montréal 2025 se construit. Montréal, une métropole audacieuse et innovante où les talents convergent pour créer et réussir.
vous avez un projet? montreal2025@ville.montreal.qc.ca montreal2025.com 514 872-2025
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Montréal, métropole de créateurs, métropole de collaboration Au cours des dernières décennies, l’économie montréalaise s’est profondément transformée. Aujourd’hui, la « classe créative » contribue de façon importante à la croissance de secteurs de pointe. Il s’agit de travailleurs et d’entrepreneurs qui proposent de nouvelles pratiques, de nouvelles idées, de nouvelles technologies et de nouveaux produits. C’est particulièrement évident dans les grappes industrielles, comme celles des sciences de la vie, de l’aérospatiale et des technologies de l’information et des communications. Ce Montréal de créateurs ouvre la porte à un Montréal de collaboration qui réunit spontanément des chercheurs, des artistes, des gens d’affaires avides d’entreprendre des projets communs. Ainsi, les designers de mode habillent maintenant des personnages virtuels, les arts du cirque s’approprient des technologies de pointe, les biotechnologies servent l’environnement et l’aérospatiale « devient verte ». De telles rencontres naissent les plus grands succès. Montréal s’affirme donc comme une métropole audacieuse et innovante où les talents convergent pour créer et réussir ensemble, un lieu inspirant où vivre, travailler et se divertir, une ville où l’on peut se réaliser pleinement. Grâce à des projets qui prennent forme partout dans l’île, nous continuons chaque jour à bâtir cette métropole inspirante.
Gérald Tremblay Maire de Montréal
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE
Sommaire TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS
ÉDITORIAL
5 Mot de la rédaction
55 TIC : Montréal a les moyens de voir grand
7 Vers Montréal 2025
59 Les PME technologiques,
15 Pour des créateurs
championnes de l’innovation
d’affaires à Montréal
SCIENCES DE LA VIE
AÉROSPATIALE
63 À Montréal,
19 Un écosystème
c’est l’aérospatiale !
en transformation
71 Les PME
21 Montréal InVivo :
de l’aérospatiale
défis et stratégies
27 La richesse de la recherche montréalaise
31 Des constructions pour les soins de santé
37 Soins de santé personnalisés
45 Une solide chaîne d’innovation pour les médicaments
50 Traiter la scoliose
51 Créer des tissus... ...et évaluer des tissus
52 Le Centre de recherche de l’Institut Douglas
54 La Cité de la Biotech
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— Montréal économique – édition 2011
ÉDITEUR : Jacques Boisvert RÉDACTRICE EN CHEF : Danielle Ouellet ÉQUIPE DE RÉDACTION : Catherine Flores, Danielle Ouellet, Sybille Pluvinage et Mathieu-Robert Sauvé RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES : Hélène Larue
ADRESSE DE RETOUR : 599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1
Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2010. La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Elle se dégage de toute responsabilité face au matériel non sollicité. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur.
DIRECTION ARTISTIQUE ET INFOGRAPHIE : Carole Bordeleau ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE : Istockphoto par Nataliya Kuvaeva PUBLICITÉ : Zoé Lafond IMPRESSION : Imprimeries Transcontinental S.E.N.C. 2850, rue Jean-Perrin Québec (Québec) G2C 2C8 DISTRIBUTION EN KIOSQUES : Messageries de Presse Benjamin ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS : Convention n PP 41614528 o
Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc. 599, boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Belœil (Québec) J3G 4J1 Téléphone: 450 446-2006 Sans frais: 1 866 446-3185 Télécopieur: 450 446-1442 info@jacquesboisvert.com www.jacquesboisvert.com
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Mot de la rédaction
Un élan d'optimisme à Montréal
C
ette parution d'un spécial « Montréal économique » du magazine Élites marque d'une note d’espoir les perspectives des prochains mois. Et pourquoi pas ? La crise économique a fait mal, c'est vrai, mais sans un regard confiant vers l'avenir, trouver le courage de poursuivre devient une lourde tâche et les changements vers le meilleur stagnent. L'optimisme est sans nul doute le dénominateur commun de tous les témoignages des hommes et des femmes d'affaires, des chercheurs et des chercheuses, des dirigeants et des dirigeantes interviewés ici par les journalistes d'Élites.
DANIELLE OUELLET
Le secteur des sciences de la vie a connu son lot de difficultés au cours de la dernière décennie, mais aujourd'hui, tous les acteurs font converger leur énergie pour lui donner un nouveau souffle en misant sur les avancées scientifiques de l'heure liées, notamment, à la génomique. Les compétences et les succès montréalais dans le domaine des technologies de l'information et des communications sont encore méconnus : les efforts pour les faire rayonner ici et à l'étranger se multiplient. Et l'aérospatiale a le vent dans les voiles! Sa croissance s'est poursuivie malgré la récession et elle prépare l’avenir en assurant la formation de la relève à l'université, mais aussi... dès le primaire ! Les multiples chantiers de construction qui jalonnent déjà la ville de Montréal ne sont que la pointe de l'iceberg : un tas de projets en cours ou en émergence soutiendront le développement économique de la métropole au cours des prochaines années. À l'heure actuelle, les transports, les finances et les technologies propres s'organisent en grappes, la culture continue d'être alimentée par des artistes audacieux, tenaces et déterminés, tandis que la mode et le design acquièrent leurs lettres de noblesse. Ces thèmes feront l'objet du prochain numéro thématique « Montréal économique » d'Élites. À surveiller, pour mieux connaître la situation et, surtout, pour participer activement au déploiement d'une nouvelle qualité de vie à Montréal. Danielle Ouellet Rédactrice en chef, Élites
Montréal économique – édition 2011 —
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Où convergent aérotrain et aérogare Gérald Tremblay
Une fois de plus, Aéroports de Montréal met tout en œuvre afin de privilégier la simplicité et la commodité pour ses usagers. Cette fois, c’est en planifiant un service de navette nommé Aérotrain, qui reliera l’aéroport et le centre-ville en 20 minutes seulement. Ainsi, cette navette réduira la circulation automobile, les gaz à effet de serre, et le stress du voyagement durant
les heures de pointe et les intempéries. L’Aérotrain fait également partie d’une initiative encore plus vaste visant à améliorer le transport collectif en provenance et à destination de l’ouest de l’île. Il s’agit donc d’un lien essentiel au développement de Montréal, et d’un projet que nous sommes très fiers de mettre sur les rails. Pour en savoir davantage, consultez le www.admtl.com
OÙ CONVERGENT VOTRE VILLE ET LE MONDE
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Vers Montréal 2025 Par Danielle Ouellet
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR ALEKSANDRA SOLOVJOVA
EN 2025, MONTRÉAL DEVRAIT COMPTER PARMI LES MÉTROPOLES NORD-AMÉRICAINES AFFICHANT LE NIVEAU ET LA QUALITÉ DE VIE LES PLUS ÉLEVÉS. C’EST LE GRAND OBJECTIF À LONG TERME DU PLAN DE MATCH MONTRÉAL 2025 ADOPTÉ EN 2005 ET REPRIS DANS LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA VILLE. ÉLITES A RENCONTRÉ RICHARD DESCHAMPS, MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF DE LA VILLE DE MONTRÉAL ET RESPONSABLE DES GRANDS PROJETS, DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, DES INFRASTRUCTURES ET DE LA VOIRIE, QUI BROSSE UN PORTRAIT DES ACTIONS EN COURS ET À VENIR POUR RÉALISER CE VASTE PLAN.
Élites. Dans quelques années, le plan de match Montréal 2025 arrivera à mi-parcours et vous livrerez sous peu la nouvelle stratégie de développement économique 2011-2015. Dans quelle direction la Ville oriente-t-elle ses actions en vue de cette étape ? Richard Deschamps. La vision Montréal 2025 constitue la grande trame de fond, l'horizon à long terme dans le cadre duquel se situent nos grands projets. La stratégie de développement économique 2011-2015 campe pour sa part les RICHARD DESCHAMPS actions qui seront mises en œuvre au cours des cinq prochaines années dans le grand champ de l’économie. Ainsi, nous mettons actuellement la table pour les célébrations, en 2017, du 350e anniversaire de la ville, du 150e anniversaire de la Confédération canadienne et du 50e anniversaire de l'Expo 67. Les projets en cours de réalisation sont nombreux et diversifiés. Ils nous garantissent que la table sera bien garnie.
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE
É. La créativité des artistes montréalais, souvent évoquée, peut-elle devenir une force économique ?
PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL
R. D. Bien sûr. La richesse culturelle de Montréal contribue à créer un milieu de vie dynamique, ce qui constitue une énorme force d'attraction pour la métropole, autant pour les entreprises que pour les touristes, les spécialistes de plusieurs domaines et les étudiants.
Le Quartier des spectacles, par exemple, a commencé à transformer le centre-ville et à modifier le visage culturel de Montréal. La construction s'y poursuit sur une superficie d'un kilomètre carré, autour du noyau existant, pour des investissements prévus de 1,9 milliard de dollars. Les artistes y seront de plus en plus présents et les citoyens y trouvent déjà un secteur stimulant. Nous planifions la deuxième étape, qui sera réalisée vers l'est, entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Saint-Hubert. Véritable attrait touristique en soi, cet ensemble au design haut de gamme deviendra un carrefour incontournable de la création et de la diffusion artistiques. Imaginez, on retrouve dans ce quadrilatère une concentration plus élevée de sièges de spectacle qu’à Broadway !
Mais la créativité montréalaise va bien au-delà du monde culturel. Elle représente un pilier sur lequel nous pouvons nous appuyer pour accélérer le développement de notre économie et faire rayonner notre ville. Les créateurs se trouvent bien sûr dans les secteurs de la mode et du design (voir encadrés p. 13). Ils sont aussi au cœur des grappes industrielles – Sciences de la vie, Aérospatiale, Technologies de l'information et des communications – en plus du cinéma et de la télévision, où Montréal occupe une place enviable en Amérique du Nord et même sur la scène internationale. Deux nouvelles grappes viennent de voir le jour, Services financiers et Technologies propres, et la grappe Logistique et transport est en bonne voie de concrétisation. É. Comment la créativité se manifeste-t-elle dans ces domaines économiques ? R. D. Le savoir et la créativité conduisent à l'innovation. Qu'il s'agisse de développer des médicaments ou des approches pour aborder la maladie, de concevoir un nouveau moteur ou un avion, ou encore, de mettre au point des logiciels et des jeux vidéo, la créativité est véritablement une marque de commerce de Montréal.
2010 : UNE ANNÉE RECORD POUR LE TOURISME À MONTRÉAL >> 7,6 millions de touristes à Montréal, soit 40 % de tous les touristes venus au Québec >> Croissance de 10,4 % du nombre de passagers embarqués/débarqués >> Ajout, depuis 10 ans, de 17 hôtels, soit 5 000 chambres dans le Grand Montréal, pour des investissements de 300 millions de dollars >> Croissance de 8,2 % du nombre de chambres vendues >> Augmentation de plus de 13 % du nombre de chambres occupées entre mai et octobre >> Croissance de 4,2 % du taux d'occupation >> 950 000 touristes ont payé un droit d'entrée dans un musée ou ont visité une galerie d'art >> 300 congrès, colloques, séminaires et réunions d'affaires, pour 307 000 participants, se sont tenus chaque année depuis 10 ans >> Le tourisme à Montréal représente 40 000 emplois et 1,8 milliard versé en salaires et en avantages sociaux dans l’industrie et chez les fournisseurs de l'industrie touristique. Source : Charles Lapointe, président-directeur général, Tourisme Montréal, Montréal moteur du développement touristique du Québec, 7 février 2011.
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Nous allons plus loin, cependant, en favorisant la collaboration entre tous les secteurs. Le Cirque du soleil est un exemple lumineux de convergence des arts du cirque, de la mode et de l'exploitation des technologies avancées. Avec la boîte montréalaise d'animation multimédia Moment Factory, le Cirque a créé un spectacle hybride inédit. Des rencontres ont aussi eu lieu entre des représentants de la Société des arts technologiques de Montréal (SAT) et de l'hôpital Sainte-Justine : des enfants malades pourront bénéficier de la recherche dans le domaine des arts technologiques. Nous avons l'intention de travailler de plus en plus à la frontière des secteurs et des technologies. La mixité et la collaboration entre les grappes seront fortement encouragées. La présence à Montréal de 11 établissements universitaires dont quatre universités – l'Université de Montréal, l'Université du Québec à Montréal, l'Université McGill, l'Université Concordia – témoigne par ailleurs de l'importance de la ville comme pôle de savoir. Les 170 000 étudiants qui les fréquentent, dont 17 000 proviennent de l'étranger, placent la métropole au second rang quant à la densité d'étudiants universitaires en Amérique du Nord, tout juste derrière Minneapolis. Outre les artistes qui créent des œuvres d'art, de nombreux chercheurs et étudiants ainsi que des entrepreneurs et des travailleurs élaborent des idées nouvelles, des projets et des produits novateurs. Il faut désormais parler d’« économie créative ».
É. La pénurie de main-d'œuvre est souvent évoquée. Comment Montréal envisage-t-elle cette situation qui peut mettre en péril la croissance de son économie ? R. D. La décroissance démographique nous place en effet devant ce défi important. D’ici 2012, on estime à 700 000 le nombre de postes qui seront à combler au Québec. De plus, en 2011, 100 % de la croissance de la main-d’œuvre reposera sur l’immigration. À moins d'actions immédiates, nous ferons face, d'ici quelques années, à une situation difficile. Nous sommes dans une phase de transition. C'est pourquoi nous misons dès maintenant sur l'accroissement de l'attractivité de Montréal en consacrant des sommes importantes à l’amélioration de l’environnement d'affaires, de l’offre touristique et de la qualité du milieu de vie. De plus, nous ciblons la réussite de l'intégration économique des immigrants et nous nous employons à attirer des talents stratégiques qui combleront les besoins des entreprises. À cet égard, le travail de Montréal International, qui vend Montréal comme ville de savoir à l'étranger, est crucial.
UN FOISONNEMENT DE CHANTIERS DE CONSTRUCTION À MONTRÉAL Un total de 162 chantiers de construction dont la valeur est de 5 millions de dollars ou plus sont en cours sur le territoire de l'agglomération de Montréal. Parmi ceux-ci, on compte 70 projets institutionnels et commerciaux, 65 projets résidentiels, 29 projets de génie civil et de voirie ainsi que 2 projets industriels. Source : Site Internet, Ville de Montréal, Montréal en statistiques
PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL
É. Cette approche implique que tous travaillent ensemble. R. D. La collaboration est au cœur de la stratégie économique de Montréal, elle est absolument essentielle à sa réussite. Heureusement, sur ce plan, Montréal se distingue nettement de la plupart des grandes villes. Il existe chez nous une habitude et une volonté de collaborer qui deviennent une force en soi. Les grappes industrielles rassemblent autour d'une même table et d'un objectif commun tous les acteurs d’un milieu donné.
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AU DELÀ DES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES DE NOS ACTIONS, NOUS VOULONS AVANT TOUT CRÉER OU RECRÉER DES MILIEUX DE VIE OÙ LES GENS POURRONT Il faut se rappeler comment, dès 1985, cette créativité intersectorielle a marqué d’une certaine façon la transformation de notre tissu industriel. C’est l’histoire de quatre jeunes à peine sortis de l’école et ayant réalisé un court métrage d’animation par ordinateur qui a révolutionné l’industrie. En appliquant l’infographie au cinéma, ils ont produit un petit film révolutionnaire, intitulé Tony de Peltrie . Pour la petite histoire, un des quatre jeunes était Daniel Langlois. Vous connaissez le succès qu’il a connu par la suite en créant des logiciels d’animation utilisés notamment pour Jurassic Park. Voilà ce qu’une collaboration entre des artistes et des concepteurs, un programmeur informatique et le Département de mathématiques de l’Université de Montréal peut faire ! É. Comment l'innovation se manifeste-t-elle dans la ville ? R. D. Il suffit de se promener à Montréal pour constater rapidement que les chantiers sont nombreux et que le paysage urbain est en train de se transformer de manière très importante. L'innovation urbaine est un moteur de développement majeur dans la perspective de Montréal 2025. Dans le sud-ouest, par exemple, le Havre de Montréal est pour nous une priorité économique, qui permettra de créer un milieu de vie dynamique où les gens pourront se réapproprier quelque 10 kilomètres carrés d'espaces
HABITER, TRAVAILLER, S'APPROVISIONNER ET S'AMUSER.
riverains et retrouver un accès au fleuve. Plusieurs défis sont en jeu, dont l'intégration des différents développements dans une vision d'ensemble et la réalisation des travaux de rabaissement de l'autoroute Bonaventure. Des chantiers majeurs qui contribueront à faire de Montréal une technopole de premier plan sont aussi en cours. La construction du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) et celle du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), sans oublier le CHU Sainte-Justine et autres grands centres hospitaliers montréalais, exigent des investissements majeurs (voir p. 31). S'ajoutent à ces projets ceux du Campus Outremont et du Quartier de l'innovation autour de l'École de technologie supérieure (ETS), qui viendront accélérer et diversifier le développement des quartiers centraux. Au total, plus de 10 milliards de dollars seront investis dans les chantiers et dans les campus universitaires. De plus, une initiative majeure, Espace pour la vie - Muséums nature, viendra consolider l'environnement scientifique autour des établissements comme le Jardin botanique, l’Insectarium, le Biodôme et le tout nouveau Centre sur la biodiversité de l'Université de Montréal réalisé grâce à un investissement de plus de 25 millions. Une grande esplanade et des espaces dynamiques seront également ajoutés dans ce secteur. L’Espace pour la vie accueillera en 2012 le Planétarium Rio Tinto Alcan, grâce à un investissement de 33 millions de dollars.
ILLUSTRATION : VILLE DE MONTRÉAL
É. Ces constructions sont-elles suffisantes pour assurer le développement économique ? R. D. Elles sont essentielles, mais il ne faut pas en rester là. L’un de nos défis sera de maximiser les retombées économiques de ces investissements. L'immobilier et les équipements ne suffisent pas. Pour cela, nous devons attirer des entreprises, établir des partenariats et maximiser les occasions d’affaires. D’ici peu, Montréal disposera d’un parc immobilier et technologique à la fine pointe, de centres de recherche de premier plan et d’établissements de santé qui tirent le meilleur parti des recherches de très haut niveau.
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE
Tout cela devra mener à la création d'entreprises. Et nous ne devons pas laisser passer cette occasion de faire connaître Montréal. L'enjeu principal est de saisir les occasions d'affaires qui découlent de ces installations, de les mettre en valeur et de les vendre dans le monde. É. Sur quels appuis le milieu des affaires peut-il compter dans ce contexte ? R. D. En lien avec les consultations récentes menées par le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, nous avons amorcé une réflexion sur l'entrepreneuriat. Nous comptons travailler étroitement avec le gouvernement et nos organismes de développement économique local pour replacer l'entrepreneur au cœur du système, mieux répondre à ses besoins et ainsi faciliter et encourager la création d’entreprises.
La Ville compte améliorer, sur une base continue, son offre de services aux entreprises, appuyer l'économie sociale, encourager le développement solidaire et durable, et mettre en place une stratégie marketing d'affaires. Des actions pour dynamiser l'est de la ville, promouvoir les parcs industriels et assurer la pérennité des différents secteurs d'emplois seront déployées. À cet égard, le programme Réussir @ Montréal - Industrie (PR@M) à l'intention des propriétaires de bâtiments industriels connaît un bon succès : il se poursuivra encore dans les prochaines années. É. Montréal a-t-elle les moyens de ses ambitions ? R. D. Nous croyons au développement et, pour accélérer la réalisation des grands projets sur le territoire, la Ville injecte une somme supplémentaire de quelque 60 millions par année depuis 2007. Il ne faut pas oublier que de grands projets comme les centres hospitaliers universitaires
« Une expertise unique à votre service » Le Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal (CEIM) est un incubateur, établi depuis 1996, qui aide les entreprises technologiques à démarrer et à prospérer. Le CEIM offre une gamme complète de services-conseils et coaching pour les entreprises en technologies de l’information, nouveaux médias, technologies vertes et industrielles et sciences de la vie. Le CEIM peut vous faire profiter d’un réseau de contacts d’affaires influents. Le CEIM offre des espaces locatifs flexibles et à tarifs avantageux dans la Cité du Multimédia, avec salles de conférence et accès sécurisé. C’est mieux qu’à Los Angeles « J’ai débuté à Los Angeles. Le CEIM m’a fourni tous les conseils requis pour démarrer mon studio à Montréal : planification stratégique, coaching exécutif, crédits d’impôts, capital de risque privé... » – Benoît Girard, président de Digital Dimension, studio d’animation 3D récipiendaire de six Emmy Awards.
Un soutien administratif inestimable « Le CEIM m’a fourni un local, du soutien administratif et de l’aide pour mon plan d’affaires. Ils ont été patients, pas du genre à calculer. » – André Boulet, Ph.D., président de PurGenesis, fabricant de médicaments botaniques d’ordonnance ayant son bureau de direction au CEIM et une usine en construction à Montmagny.
Pour plus d’informations :
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www.ceim.org 514 866-0575
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33, rue Prince Montréal, (Québec) H3C 2M7
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MONTRÉAL,
Ville Unesco de design
« Ainsi, plutôt que d'attribuer des contrats de design et d'architecture par appels d'offres aux plus bas soumissionnaires, nous nous efforçons de choisir le meilleur concept en procédant par concours, pour lesquels un investissement de 1,2 million de dollars sur trois ans a été accordé en 2009 par le Gouvernement du Québec, la Conférence régionale des élus de Montréal et la Ville de Montréal. Cette stratégie vise à hausser la qualité du cadre bâti par une meilleure et plus forte intégration des designers en amont de nos projets. »
PHOTO : JULIEN BECKER
En 2006, Montréal était baptisée Ville Unesco de design, intégrant ainsi le Réseau des villes créatives établi par l'Unesco deux ans plus tôt. Marie-Josée Lacroix, directrice du Bureau du design de la Ville de Montréal, en explique le sens : « Pour avoir accès à ce titre, il nous a fallu démontrer notre volonté et notre capacité de nous développer comme ville de design. Cette nomination, basée sur la présence à Montréal d'un important bassin de talents en design, devient donc un projet en soi que nous incarnons au quotidien dans le chantier Réalisons Montréal, Ville Unesco de design. La métropole est une ville de design en devenir et nous faisons tout en notre pouvoir pour réaliser cette vision.
MARIE-JOSÉE LACROIX Directrice du Bureau du design de la Ville de Montréal
Le design véhicule un énorme poids économique, comme l'illustre Mme Lacroix : « Les designers, architectes, urbanistes, designers graphiques et designers d'intérieur représentaient 25 000 emplois en 2004 à Montréal – sans compter les créateurs numériques. » Aujourd'hui, l'enjeu principal est de garder ces gens chez nous : « Ils peuvent faire une énorme différence quant à l'attractivité et à la compétitivité de la ville. Le Bureau du design de la Ville de Montréal travaille activement en ce sens, en étroite collaboration avec la Chaire Unesco en paysage et environnement de l'Université de Montréal. » POUR EN SAVOIR PLUS : realisonsmontreal.com
exigent des aménagements urbains majeurs de notre part. Ce sont des investissements importants qui rapportent à la communauté. Nous avons aussi un appui du gouvernement du Québec, qui aura investi 140 millions de dollars entre 2008 et 2012, et qui s'est engagé à ajouter 175 millions supplémentaires d'ici 2017 pour soutenir la mise en œuvre du plan de match Montréal 2025. É. Comment ces actions contribuent-elles à accroître la qualité de la vie à Montréal ? R. D. Au delà de leurs retombées économiques, nous voulons avant tout créer ou recréer des milieux de vie où les gens pourront habiter, travailler, s'approvisionner et s'amuser. Une gare de train dans l'Est, par exemple, ne devra pas être entourée que de stationnements pour les voitures.
Nous devons créer un quartier autour de la gare où les citoyens trouveront les services de proximité, qui permettent d'y vivre agréablement. À cet égard, les artères commerciales représentent un atout indéniable en termes d’offre de services de proximité pour les Montréalais. C’est pourquoi nous avons consenti des ressources importantes au PR@M – Commerce, un programme de subvention destiné aux commerces d’une quarantaine d’artères traditionnelles, un soutien bien concret à la vitalité commerciale. É. L'année 2017 est donc l'objectif immédiat ? R. D. 2017 est un tremplin pour réaliser l'objectif de Montréal 2025 : rehausser de manière très significative le niveau et la qualité de vie des Montréalais.
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE
LA MODE
se porte bien à Montréal
PHOTO : DENIS LABINE, VILLE DE MONTRÉAL
La mode à Montréal a longtemps été uniquement associée à l'industrie de la fabrication du vêtement, celle-ci étant une force économique importante dans les années 1960, comme le rappelle Diane Duhamel, commissaire du Bureau de la mode de Montréal, créé il y a deux ans : « À cette époque, quelque 50 000 personnes travaillaient dans ce domaine. » Ce type d'emplois a diminué progressivement à mesure que la Chine occupait le terrain, mais Montréal reste la capitale canadienne de la mode pour la production de vêtements aussi bien que pour le design, l'innovation et la commercialisation : « On y trouve 75 % de la production et du design de vêtements au Québec et 50 % au Canada, précise Mme Duhamel. Un bassin très important de designers de mode et de détaillants ont pignon sur rue à Montréal, et plusieurs sont très bien établis. Une nouvelle classe apparaît : les jeunes font leur place. »
DIANE DUHAMEL Commissaire du Bureau de la mode de Montréal
ERIC WAZANA Fondateur de Second Clothing
Fait notable, cette industrie affiche une remarquable adaptabilité : « Il existe presque autant de modèles d'affaires que de designers, détaillants et manufacturiers, remarque la commissaire. Certains font fabriquer leurs vêtements à l'étranger, d'autres possèdent leur propre designer à l'interne, d'autres encore innovent, comme Second Clothing, le fabricant des fameux Yoga Jeans pour lesquels le fondateur Eric Wazana a développé son propre tissu. »
Le réseau des détaillants reste très fort et il faut encore faire connaître l'origine montréalaise de plusieurs d'entre eux, tels Reitmans, qui possède neuf bannières et dont le chiffre d'affaires de 1,3 milliard en fait l'un des plus performants au Canada, mais aussi Le Château et Tristan, pour ne nommer qu'eux. Le milieu peut s'appuyer sur des écoles de mode, à partir du secondaire jusqu'à l'université. Le premier programme de MBA en mode en Amérique du Nord a récemment été lancé à l'Université du Québec à Montréal. Diane Duhamel souligne aussi la présence de la mode dans les musées : au Musée des Beaux-Arts, qui a ouvert ses portes notamment à Yves Saint-Laurent en 2008 et au Québécois Denis Gagnon en 2010, au Musée McCord, avec son exposition sur la mode féminine au 19e siècle, ou encore, au Musée du costume et du textile du Québec, situé à Saint-Lambert, qui présente ses expositions à Montréal depuis trois ans. POUR EN SAVOIR PLUS : modemontreal.tv
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Pour des créateurs d’affaires à Montréal Par Danielle Ouellet
Élites. M. Leblanc, êtes-vous optimiste quant à l'avenir économique des entreprises montréalaises ? Michel Leblanc. Je suis très optimiste. Certains secteurs, dont le passé récent a été plutôt difficile, sont en train de trouver un nouveau souffle. Leurs activités auront un impact important sur la prospérité des entreprises montréalaises. Le secteur minier, tout d'abord, plutôt calme au début de la dernière décennie, reprend de la vigueur. La hausse du prix des métaux est mondiale, ce qui augmente la valeur des gisements et des entreprises. Au Québec, nous devons
saisir cette occasion et nous réapproprier un secteur délaissé. Profitons de cette conjoncture favorable, tant sur le plan économique que sur celui de l'investissement! Bien sûr, l'exploitation a lieu essentiellement en région, mais la plupart des services connexes – légaux, comptables, financiers – sont établis dans les grands centres urbains. Après des investissements soutenus dans l'économie du savoir, nombre d'entreprises pourraient recommencer à placer des fonds dans les mines, et les retombées économiques pour Montréal seraient alors très fortes. On n’entrevoyait pas cela il y a 10 ans.
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR DZIANIS HAIKOV
MICHEL LEBLANC Président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain
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Le secteur forestier, de son côté, est aussi à surveiller. Son purgatoire est terminé, les décisions environnementales et d'organisation ont été prises et le prix en a été payé. Je le vois ressurgir en force dans une perspective d'environ cinq ans, avec des retombées positives sur l'économie de la métropole. É. D'ici là, comment vendrez-vous Montréal et ses PME à l'étranger ? M. L. Montréal est sans conteste une ville dynamique, avec un secteur privé créatif, axé sur la nouveauté. Mais cela, nous le savons, ici, entre nous. Le grand défi est d'associer ce pouvoir créatif à la création de valeur, de devenir des créateurs d'affaires. J'aime rappeler l'exemple de la firme GSM Project, qui, grâce à une intégration médias-technologies, a revampé les anciens télescopes placés dans des endroits stratégique et dans lesquels on déposait une pièce de 25 cents pour observer le paysage.
On a modernisé ces appareils. Ils sont désormais munis d'écrans numériques plats et on peut même ajouter des informations concernant le lieu ou l'objet observés. Ils sont maintenant présents aussi bien à Chicago qu'à Mumbai et Shanghai. Il s'agit d'une réussite tant au point de vue de l'innovation que de la stratégie commerciale. Nous devons multiplier de tels succès. É. Pour atteindre cet objectif, comment la Chambre de commerce du Montréal métropolitain appuie-t-elle les entrepreneurs montréalais ? M. L. Au départ, nous souhaitons faire en sorte que les gens aient envie de démarrer leur entreprise. Le site Info entrepreneurs (infoentrepreneurs.org) est une ressource de premier plan. Nous offrons aussi des formations sur des questions névralgiques telles la gestion du personnel ou l'élaboration de contrats pour des petits entrepreneurs qui n'ont pas de services de ressources humaines ou juridiques au sein de leur établissement.
VARIATION DU NOMBRE D’EMPLOIS DANS LA RMR DE MONTRÉAL, REGROUPEMENT PAR SECTEUR, 2009-2010 VS 2007-2008 (MOYENNES DE 2 ANS, EN MILLIERS) Commerce Transport et entreposage Agriculture Hébergement et restauration Forêt, pêche, extraction Services d’enseignement Serv. entreprises, bâtiments Finance, assurances, immobilier Construction Autres services Fabrication Services publics Information, culture et loisirs Administrations publiques Santé et assistance sociale Serv. profess., scientifiques, techniques Toutes les industries -9
-6
-3
0
3
6
9
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Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active; compilation : Développement économique Canada
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE
MONTRÉAL EST UNE VILLE DYNAMIQUE, AVEC UN SECTEUR PRIVÉ CRÉATIF, AXÉ SUR LA NOUVEAUTÉ. LE GRAND DÉFI
É. Quel type d'appui attendez-vous de la part du gouvernement québécois pour soutenir vos actions ?
EST D'ASSOCIER CE POUVOIR CRÉATIF À LA CRÉATION DE VALEUR, DE DEVENIR DES CRÉATEURS D'AFFAIRES.
Nous insistons aussi fortement sur l'exportation. Il est important que les PME comprennent bien les limites du marché québécois. Ainsi, nous repérons des acheteurs potentiels de leurs produits à travers le monde, en Inde, en Chine, en Russie, aux États-Unis. Nous organisons des missions à l'étranger pour établir des contacts. De plus en plus de PME percent les marchés étrangers, et notre défi est de multiplier ces succès. Nous avons à leur disposition une liste à jour, riche de 50 000 contacts d'affaires. Pour contrer la pénurie anticipée de main-d'œuvre, nous agissons comme « marieur » entre un immigrant reçu au Canada intéressé à faire des stages en entreprise et l'industrie, le tout en collaboration avec Emploi Québec.
M. L. Nous avons apprécié le budget résolument « montréaliste » de 2010. Cette fois-ci, nous souhaitons la rigueur budgétaire avant tout. Le Québec doit cesser, le plus rapidement possible, de s'endetter. Plus le gouvernement du Québec sera solide financièrement, meilleure sera sa cote de crédit et plus les entreprises et l’économie en général en profiteront. Le financement des universités nous préoccupe aussi. C'est là que se fait l'innovation dont tous les secteurs ont besoin, là où sont formés les talents et les spécialistes. L'État peut difficilement faire plus. Il a répondu à notre souhait de hausser les frais de scolarité. Les étudiants doivent participer à la recherche d’un équilibre. Et ils ne seront pas moins nombreux pour autant, les enquêtes le prouvent. Il s’agit pour eux d’un investissement très rentable. Nous souhaitons aussi que les budgets annoncés dans la Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation se traduisent plus rapidement par des programmes et des projets. La collaboration internationale est nécessaire et urgente. Nous constatons enfin que nos PME sont plus lentes qu'ailleurs à intégrer les innovations. Ceci nous place devant un autre défi, celui d'augmenter leur compétitivité en les invitant à effectuer une veille technologique plus efficace et à passer plus rapidement à l'action. É. Quels sont les avantages stratégiques de nos PME ? M. L. Au Québec, et en particulier à Montréal, nous nous remettons plus rapidement de la crise économique qu'aux États-Unis, comme j'ai pu le constater lors d'une rencontre récente avec mes collègues de grandes villes d'Amérique du Nord. Nous nous appuyons sur une base économique plus optimiste. Nous avons expérimenté moins de mises à pied, réembauché plus rapidement et créé plus d'emplois que nous en avons abolis. Alors que nos voisins du Sud se demandent encore comment se sortir des difficultés liées à la dernière récession, nous nous attaquons aux enjeux qui découleront de la croissance tels que la force du dollar canadien, l'augmentation des prix du pétrole et la hausse éventuelle des taux d'intérêt. Dans ce sens, nous sommes mieux positionnés. À nous d'en profiter !
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Sciences de la vie Un écosystème en transformation Dossier par Danielle Ouellet, avec Sybille Pluvinage
La recherche et l'innovation en sciences de la vie ont assuré à Montréal, au cours des dernières décennies, une place de choix sur l'échiquier mondial dans ce domaine. Aujourd'hui, un réajustement est en cours. Maillage plus étroit entre les acteurs, partenariats publicprivé (PPP), financement ciblé, recherche concertée et soins de santé personnalisés tracent les grandes lignes de cette réorientation. Aux nouveaux enjeux se greffent de nouvelles stratégies.
ILLUSTRATION : ISTOCKPHOTO PAR NATALIYA KUVAEVA
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ILLUSTRATION : ISTOCKPHOTO PAR SERDAR DURAN
SCIENCES DE LA VIE
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Montréal InVivo : défis et stratégies La
grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé, incarnée par Montréal InVivo, regroupe plus de 600 organisations, dont 150 en recherche et 80 filiales d'entreprises étrangères. Elle se retrouve au cœur des changements. Le président du conseil d'administration, Paul Lévesque, est aussi président de Pfizer Canada : « Avec 45 000 emplois de qualité dans le Grand Montréal, affirme-t-il, le secteur se porte bien. Cependant, chacun des maillons de cet écosystème – grandes entreprises pharmaceutiques, entreprises de biotechnologie et institutions de recherche universitaires – ont maintenant des défis à relever, avec des enjeux qui leur sont propres. Si l’on veut rester compétitifs, des changements s'imposent. Ils sont déjà en cours. »
PLACE AUX PARTENARIATS Plusieurs molécules phares qui ont contribué à la progression des grandes entreprises pharmaceutiques arrivent maintenant en fin de cycle. Les années d'exclusivité de marché se terminent et le temps est venu de lancer de nouveaux médicaments : « Jusqu'à aujourd’hui, les entreprises pharmaceutiques ont bien tiré leur épingle du jeu, précise M. Lévesque. Et la moitié de leurs activités au Canada se déroulent à Montréal. Mais ces compagnies sont, d'une certaine manière, victimes de leur succès. Les traitements contre le cholestérol fonctionnent bien, tout comme ceux contre l'hypertension ou les ulcères. Elles doivent maintenant innover. La demande pour des traitements contre le cancer, par exemple, est forte. Il faut explorer d’autres avenues. » PAUL LÉVESQUE Président du conseil d'administration L'industrie pharmaceutique se tourne de Montréal InVivo et président donc vers des partenariats. Puisqu'il est de Pfizer Canada de plus en plus difficile pour les grandes entreprises, si grandes soient-elles, de produire de nouveaux médicaments en raison des coûts de la recherche et de problèmes de productivité, elles instaurent un modèle de recherche inusité : « Nous allons produire de moins en moins à l'interne, explique Paul Lévesque, et nous tourner vers l'extérieur. Nous pourrons nous associer ou donner des contrats de recherche, par exemple, à des jeunes entreprises de biotechnologie. Ce processus est déjà enclenché dans les laboratoires Pfizer. »
De leur côté, les petites entreprises de biotechnologie ont aussi leurs enjeux. Ainsi, elles font face à une situation pécuniaire qui demeure difficile. Pour elles, le financement est le nerf de la guerre, mais la donne a changé. Là aussi, il faut s'adapter. Mario Lebrun est directeur général de BIOQuébec, une association sectorielle qui appuie la croissance de quelque 150 sociétés membres de l'industrie
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des sciences de la vie, dont près de la moitié sont des entreprises de biotechnologie et des organismes de recherche en santé humaine au Québec : « Il n'y a pas si longtemps, le gouvernement appuyait ce secteur par une politique de financement dite de “ saupoudrage ” en misant sur un grand nombre d'entreprises plutôt que de cibler les plus prometteuses. Cette approche n'a plus cours, explique-t-il. Le gouvernement s'est maintenant donné des outils pour appuyer les entreprises qui présentent des technologies porteuses et qui offrent un plus fort pourcentage de réussite. Ce faisant, les entreprises moins performantes sont tombées en cours de route, ce qui peut donner l'impression que les choses vont mal dans ce créneau important de l'économie du savoir. » Pour Paul Lévesque, tout n'est pas noir, loin de là. Il cite l'exemple de Theratechnologie (voir p. 49), qui a récemment réussi à faire homologuer sa molécule phare auprès de la Food and Drug Administration (FDA) américaine : « Il s'agit d'une victoire importante pour les sciences de la vie à Montréal. D'autres, comme Caprion (voir p. 25) et Angiochem, sont aussi sur la voie du succès. C'est la preuve que nous sommes capables de réussir, affirme-t-il, si nous mettons nos efforts et les bonnes personnes aux bons endroits. »
LE QUÉBEC FIGURE PARMI LES 10 PÔLES INDUSTRIELS LES PLUS IMPORTANTS DANS LE SECTEUR DES SCIENCES DE LA SANTÉ EN AMÉRIQUE DU NORD.
Mario Lebrun collabore avec Montréal InVivo, mais il poursuit le lobby auprès du gouvernement : « Nous reconnaissons la volonté gouvernementale d’appuyer le développement de l’industrie, notamment par l’adoption de la Stratégie biopharmaceutique québécoise. Nous déplorons toutefois la lenteur dans le MARIO LEBRUN Directeur général, BIOQuébec déploiement des mesures qu’elle prévoit, ainsi que dans la mise en œuvre des autres initiatives annoncées, notamment les fonds de démarrage Amorchem et Téralys Capital. La vraie mesure des initiatives gouvernementales se fait donc encore attendre, plus d’une année après leur annonce. Le gouvernement manifeste du leadership, mais les actions concrètes tardent. Nous restons vigilants. » UN MAILLAGE TRÈS SERRÉ L'observation des succès remportés ailleurs a mené à une approche qui rallie désormais l’ensemble du secteur des sciences de la vie et des technologies de la santé à Montréal, soit un maillage très fin entre tous : « La force de Montréal réside dans l'arrimage du secteur, affirme Paul Lévesque. Là où les sciences de la vie performent le mieux – Californie, Massachusetts et Caroline du Nord –, c’est là où le maillage entre les grandes pharmas, les biotechs et la recherche est le plus serré. Depuis deux ans, Montréal InVivo travaille à rassembler tous ces acteurs autour d'une même table. Actuellement, le secteur est réuni au complet, y compris les deux paliers de gouvernement et les bailleurs de fonds. La concertation est beaucoup plus forte qu'à Toronto, par exemple, où l'on nous envie cette solidarité. Cela me donne beaucoup d'espoir. » L'époque des gros centres de recherche, des grands laboratoires qui travaillent isolément, est désormais révolue : « Les partenariats sont le modèle de demain », lance Paul Lévesque. Au Québec, des organismes comme le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ) concluent déjà des ententes avec de larges regroupements européens. Ou encore, pensons au Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM), qui s'allie à de grandes pharmas comme Pfizer, Astra-Zeneca ou Merck en vue d'atteindre des objectifs communs. Tout comme les cellules souches à Toronto, le secteur des soins de santé personnalisés,
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SCIENCES DE LA VIE
Index comparatif des coûts récurrents variant selon l’emplacement (Indice : États-Unis = 100) Montréal (QC)
94,3 78,1 87,8
San Diego (CA)
100,9 99,4 102,2
Boston (MA)
99,8 102,2 106,9
Londres (GB)
99,5 99,5 112,7
Francfort (DE)
101,9 121,7 114,4
Fabrication pharmaceutique Gestion d’essais cliniques Indutrie R-D biomédicale
Note : Les coûts sensibles à l’emplacement incluent : salaires et bénéfices, transport, électricité, télécommunications, intérêts, dépréciation et taxes. Source : Le guide de KPMG sur la localisation des entreprises à l'échelle internationale – Édition 2010.
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du “ sur mesure ” pour chaque patient, a été choisi comme le plus prometteur pour permettre à Montréal de développer une expertise unique et de se démarquer. Montréal InVivo s'emploie à faire travailler tout le monde ensemble. Sa directrice générale, Michelle Savoie, insiste sur le dynamisme de la métropole à cet égard : « Ça bouge beaucoup. Tous les acteurs sont très au fait de la transformation actuelle du secteur biopharmaceutique. » Les axes prioritaires ont été définis par le milieu. Premier objectif : appuyer plus fortement les domaines de recherche les plus porteurs, en l'occurrence celui des soins de santé personnalisés. Puis, le passage de la recherche à la commercialisation s'articule autour de trois grands projets : « Nous sommes en train de créer un réseau de mentors, car les jeunes entrepreneurs souhaitent avoir accès à un réseau d'aide pour démarrer leur entreprise du bon pied, explique Mme Savoie. Le Club BioSuccès devrait être lancé au début de l'été. Nous analysons aussi la chaîne de financement liée à la chaîne d'innovation pour mieux repérer les manques, et nous recensons les occasions d'investissement dans la région de Montréal en vue d'en informer les filières des grandes pharmas qui pourraient être intéressées. »
D'autres actions sont menées pour accroître la notoriété de la grappe et soutenir les efforts d'attraction des investissements dans le Grand Montréal, en collaboration avec des organismes comme Montréal International et Investissement Québec : « Nous devons montrer que les forces de Montréal vont au-delà de la brique et du mortier, affirme la directrice générale de Montréal InVivo. Le Symposium FranceQuébec de novembre 2010 a été un succès à cet égard. Il a donné lieu à la signature de six ententes de partenariat en sciences de la vie.
MICHELLE SAVOIE Directrice générale Montréal InVivo
« Enfin, poursuit-elle, nous devons miser sur les ressources humaines et la main-d'œuvre. Pour cela, des activités de sensibilisation de la relève sont mises sur pied et nous instaurerons des mécanismes pour faciliter la rencontre entre les dirigeants d'entreprises qui cherchent à embaucher du personnel, d’une part, et les meilleures ressources humaines disponibles, d’autre part. »
MONTRÉAL OCCUPE LA HUITIÈME PLACE EN AMÉRIQUE DU NORD AU CHAPITRE DES EMPLOIS DANS LE DOMAINE PHARMACEUTIQUE.
L'accroissement des collaborations entre partenaires est aussi un sujet de préoccupation de tous les instants : « Le Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM) est un très beau modèle de collaboration entre les secteurs public, universitaire et privé, remarque Michelle Savoie, et la stratégie des soins de santé personnalisés sera une riche occasion d'accroître les partenariats, avec notamment le rapprochement du secteur clinique des petites et grandes entreprises. » Les rencontres entre les divers partenaires se multiplient, entre autres au cours de petits déjeuners où des chercheurs universitaires présentent leurs travaux à des investisseurs potentiels à l'affût d’occasions d'affaires.
« Les acteurs du milieu n'ont jamais aussi bien réagi, se réjouit Paul Lévesque. Et c'est pour cela que les gouvernements nous appuient. Ils sentent que le secteur est fédéré et concerté comme jamais auparavant. Dans ce contexte, le rôle de catalyseur de Montréal InVivo est primordial. Je suis très optimiste. L'avenir de la grappe s'annonce prometteur. »
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Des concerts pour ramener les cerveaux
PHOTO : INSTITUT DU CANCER DE MONTRÉAL
L'EXODE DES CERVEAUX A ÉTÉ UN SUJET D'INQUIÉTUDE ET DE RÉFLEXION IMPORTANT DANS LE MILIEU DE LA RECHERCHE AU COURS DES DERNIÈRES ANNÉES.
MARAL TERSAKIAN Directrice générale, Institut du cancer de Montréal
3FQPVTTF[ MFT MJNJUFT EF WPUSF FOUSFQSJTF dans lF EPNBJOF NÏEJDal Le Campus des Technologies de la Santé
CTS
Un accélérateur d’entreprises dans un secteur à fort potentiel Un &TQBDFt7JF, des programmes et un réseau de partenaires clés dédiés à leur succès Un nouvelle TZOFSHJF en plein cœur de Montréal
www.ctssante.ca Une initiative de la CDEC Rosemont–Petite-Patrie
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Le manque de financement pour monter un laboratoire est très certainement, pour un chercheur doué, un incitatif majeur à partir s’installer en dehors du Québec. En 2007, année marquant le 60e anniversaire de sa fondation, l'Institut du cancer de Montréal (ICM) décida d'agir pour freiner l’exode. Il organisa un concert de l'Orchestre métropolitain du Grand Montréal, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, avec le pianiste Louis Lortie. En plus d'un succès artistique, cette activité, désormais connue sous l'appellation Concert contre le cancer, a porté fruit : « La quatrième édition, en février 2010, à la Place des Arts, note la directrice générale de l'ICM Maral Tersakian, a permis d'enregistrer un bénéfice de 550 000 $. « À ce jour, poursuit-elle, nous avons pu rapatrier cinq chercheurs. Le tout dernier, originaire de Chicoutimi, est un spécialiste du cancer du sein. Il revient d'Australie, et les 50 000 $ que nous lui offrirons chaque année pendant cinq ans lui permettront de monter un laboratoire et de chercher du financement. » Mais ce n'est pas tout de faire revenir les gens, il faut aussi les garder : « C'est pourquoi nous consacrerons aussi des efforts à la consolidation de nos acquis. »
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organisation de la recherche en sciences de la vie, en particulier en santé, reflète de plus en plus la volonté de maillage exprimée par l’ensemble des acteurs. Le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ) est envié ou imité, Génome Québec se positionne avantageusement au Canada et dans le monde, et les centres de recherche de l’Université de Montréal et de l’Université McGill sont tous les deux en pleine expansion. Les ententes au pays ou sur la scène internationale se multiplient et permettent d’envisager l’avenir avec optimisme. UNE PERFORMANCE À MAINTENIR Vieillissement, neurosciences, santé mentale, cancer, diabète, génomique comptent parmi les secteurs d’excellence du Québec. Quelque 3000 chercheurs et 6000 étudiants-chercheurs en sciences de la vie sont répartis dans 19 centres, 11 groupes et 18 réseaux thématiques. Une proportion très importante d’entre eux se trouve à l’intérieur du Grand Montréal. Dans ce domaine, l’argent
est le nerf de la guerre. En 2008-2009, le FRSQ a investi plus de 90 millions de dollars pour soutenir, à parts égales, des chercheurs et des regroupements de recherche. Il se révèle à la fois une plaque tournante et un facteur de succès majeur. Yves Joanette en est le président : « L’effet de levier est très concret, remarque-t-il. Le Québec est la seule province à obtenir, lors de concours fédéraux, une proportion du financement plus grande (30 %) que son poids démographique (22,5 %). » Par ailleurs, les percées immenses de la génomique au cours des dernières décennies, notamment avec le séquençage du génome humain, ont un impact majeur sur la manière de faire de la recherche en santé au Québec. Jean-Marc Proulx est président-directeur général de Génome Québec : « Plusieurs médicaments très rentables ont été découverts par hasard, mais cette époque est révolue. La génomique a fait disparaître le hasard. On a cru, par exemple, que le génome de deux personnes était identique à 99,9 %.
YVES JOANETTE Président, Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ)
JEAN-MARC PROULX Président-directeur général Génome Québec
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR DNY59
L’
PHOTO : YVES BARRIÈRE, FRSQ
La richesse de la recherche montréalaise
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« Les avancées des 10 dernières années ramènent ce taux à 99,5 %. Le changement semble minime, mais il explique la difficulté accrue de découvrir des médicaments efficaces pour une personne en particulier. La génomique devient donc un outil de découverte des mécanismes à la base de l’invention de médicaments et de la fabrication d’outils diagnostiques. »
Nous prenons tous des engagements LES NÔTRES VISENT LES CANADIENS AUX PRISES AV E C D E S M A L A D I E S G R AV E S
Chez Bristol-Myers Squibb Canada, nous avons pris l’engagement d’aider la population canadienne à vaincre des maladies graves tels le cancer, le diabète, le VIH/SIDA, les maladies du cœur, l’arthrite rhumatoïde, l’hépatite B et les troubles mentaux. Notre entreprise est établie depuis de nombreuses années et possède une riche expérience en recherche et développement. En effet, il y a plus de 85 ans que nous venons en aide à la population canadienne en relevant les défis de santé actuels avec l’agilité, l’innovation et l’esprit d’une jeune compagnie de biotechnologies. C’est cette façon de faire qui nous permet de découvrir et de mettre au point de nouveaux traitements vitaux. Voilà pourquoi, nous nous désignons comme LE LEADER DE LA PROCHAINE GÉNÉRATION DANS LE DOMAINE BIOPHARMACEUTIQUE.
Nous nous engageons à procurer aux Canadiens les nouveaux médicaments dont ils ont besoin et à promouvoir la recherche et les plus récentes technologies.
Nous respectons nos engagements envers la population canadienne. Pour en savoir plus à notre sujet, visitez le www.bmscanada.ca
Créée en 2001, Génome Québec est une organisation qui, par le financement de projets structurants de recherche, se veut un catalyseur d’occasions pour les chercheurs québécois : « En fait, précise Jean-Marc Proulx avec humour, nous sommes plus qu’un simple catalyseur, car nous sommes impliqués aussi dans la réaction ! »
« LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES DE BIOTECHNOLOGIE DEMEURE UN DÉFI, RAPPELLE M. PROULX, MAIS SI LES PROJETS SONT VIABLES ÉCONOMIQUEMENT ET BASÉS SUR UN SOLIDE MODÈLE D'AFFAIRES, L'ARGENT VIENDRA. » – Jean-Marc Proulx
Depuis 10 ans, Génome Québec a géré des investissements d’un demi-milliard de dollars pour financer 40 vastes projets et établir cinq centres de technologies génomiques de fine pointe, dont trois sont situés à Montréal. L’un d’entre eux, le Centre d’innovation Génome Québec et Université McGill, offre différents services d’analyse bioinformatique aux chercheurs en génomique. En 2010, 700 chercheurs s’en sont prévalus, soit une croissance annuelle de 15 % : « Nous voulons faire de ce centre un leader nord-américain, explique M. Proulx. À ce jour, 45 % des revenus proviennent de clients à l’extérieur du Québec, une indication claire de la qualité de notre performance. De plus, l’arrivée, en février dernier, d’un nouveau directeur de très haut niveau recruté en France, Mark Lathrop, est aussi l’occasion d’augmenter de manière significative son parc d’équipements et sa capacité de séquençage. » Jean-Marc Proulx souligne cependant les investissements importants consentis en Ontario et en Colombie-Britannique : « Le départ pour l’Ontario de Tom Hudson, qui dirigeait le Centre d’innovation Génome Québec et Université Mc Gill, a fait très mal. En constatant de plus que la University of
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British Columbia a récemment embauché 10 Prix Nobel, toutes disciplines confondues, nous concluons que nous devons être vigilants. » Les options : stimuler la masse critique d’entreprises, attirer des investissements intelligents, c’est-à-dire en collaboration plutôt que chacun pour soi, appliquer les résultats de la recherche et accélérer le passage du concept au projet et à la réalisation : « Le financement des entreprises de biotechnologie demeure un défi, rappelle M. Proulx, mais si les projets sont viables économiquement et basés sur un solide modèle d’affaires, l’argent viendra. »
stratégie de partenariat est déjà en place avec des associations caritatives, comme la Société de recherche sur le cancer, ou avec la grande industrie pour susciter de la recherche dans des créneaux précis. Il existe par exemple un partenariat avec une entreprise comme Pfizer, qui est intéressée à participer au financement de la santé personnalisée. » UN MAILLAGE INTERNATIONAL La réalisation de l’objectif de maillage poursuivi par Montréal InVivo passe inévitablement par l’international : « Depuis deux ans, les chercheurs du Québec se positionnent de mieux en mieux dans les grands groupes internationaux, apprécie Yves Joanette. Nous ne pouvons plus travailler "contre" des compétiteurs. Nous devons développer "ensemble". »
« Un de nos défis, ajoute Yves Joanette, est de maintenir notre performance. Pour cela, il faut mettre fin à la stagnation des 15 dernières années dans certains programmes, dont celui des centres de recherche en milieu hospitalier universitaire, et réinvestir dans le futur. Nous devons évaluer le niveau de financement du Québec dans la recherche publique au sein des universités. Comment réagironsnous à la pression des autres provinces canadiennes ? Quels sont les manques dans la chaîne de financement de l’innovation? Les pays du BRIC – Brésil, Russie, Inde, Chine – ont compris l’importance d’une société basée sur le développement du savoir, ne l’oublions pas. »
« Des ententes bilatérales émergent. Les chercheurs du Québec travailleront avec des collègues canadiens et français sur l’Alzheimer, l’un de nos domaines d’excellence et une priorité pour le Québec. L’élaboration d’un projet en génomique au moyen de regroupements de chercheurs du Québec et de la Chine est en cours. D’autres accords stratégiquement ciblés quant aux thèmes et à la situation géographique sont en préparation avec Israël, l’Inde et les États-Unis. »
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR SVEN HOPPE
Au FRSQ, des solutions émergent : « Notre modèle est unique, précise son président. Il fait l’envie de nos collègues ontariens parce qu’il soutient et structure l’ensemble des domaines de la recherche en santé en capitalisant sur les forces du Québec. La concertation est bien entamée. Une
Yves Joanette est particulièrement fier de l’insertion du FRSQ au sein des réseaux européens ERA-NET (European Research Area), « une sorte de club d’organismes subventionnaires dont les règlements permettent que des organismes nationaux ou régionaux comme le Québec puissent se joindre à ces grands réseaux ». Au début de 2011, le FRSQ annonçait que des chercheurs québécois allaient pour la première fois être financés par ERA-NET NEURON, spécialisé en neurosciences et en santé mentale. Grâce à ces appuis concrets, le neurogénéticien Guy Rouleau, du CHU Sainte-Justine, travaillera avec des équipes françaises, espagnoles et allemandes sur la schizophrénie et sur l’autisme tandis que l’équipe de Mosche Szyf de l’Université McGill se joindra à des groupes allemands et italiens pour étudier le stress périnatal et ses effets sur la dépression. « Il s’agit d’une percée majeure pour le Québec », affirme le président du FRSQ, qui organisait en février dernier à Montréal la première réunion à l’extérieur de l’Europe de ce réseau de financement.
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re en santé
La recherche qu'elle mène en santé vaut à l’UdeM le 1er rang des universités québécoises et la 3e place à l’échelle nationale.
La performance canadienne de Génome Québec positionne bien l’organisme pour assurer une présence efficace dans le monde. Le Canada se situe autour du sixième rang mondial en génomique et le Québec a obtenu à ce jour 25 % des fonds canadiens, compte 553 chercheurs, soit plus du double de la Colombie-Britannique, et publie 28 % des articles scientifiques. Pour illustrer l’importance du maillage international, Jean-Marc Proulx cite l’exemple du projet CART@GENE (voir p. 41), qui a été financé dans le cadre d’une alliance avec un projet international d’envergure : « Le projet s’est joint à P3G (Public Population Project in Genomics), explique le p.-d.g. de Génome Québec, dont le siège social est à Montréal. Cet organisme, qui compte 53 pays membres, a développé des outils pour harmoniser les données des biobanques internationales ainsi que les processus éthiques pour les constituer et pour y accéder. Il s’agit d’un partenaire de premier rang. »
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR DNY59
L’UdeM est la seule université au pays à offrir l’ensemble des sciences de la vie. L’UdeM figure parmi les meilleures universités du monde selon le classement du Times Higher Education; elle est aussi le plus grand établissement universitaire de la francophonie.
Yves Joanette conclut avec un regard optimiste sur l’avenir : « Qu’il s’agisse de recherche publique ou en entreprise, de découvertes fondamentales ou cliniques, l’ensemble des recherches en sciences de la vie au Québec devrait permettre de créer une société très compétitive. Étant donné en plus l’excellence de notre système de santé, nous avons ce qu’il faut pour attirer chez nous des ressources de haut niveau afin de nous positionner avantageusement dans le monde. » 30
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Des constructions pour les soins de santé LE QUARTIER DE LA SANTÉ Le directeur général du Quartier de la santé de Montréal, Guy Gélineau, est heureux. De son bureau de l’est du centre-ville, il peut apercevoir les grues en train de s’activer. Le nouveau CHUM verra bientôt le jour. Au total, 285 000 pieds carrés seront occupés par des patients, des médecins, des chercheurs et des industriels, des techniciens et des gestionnaires. Le plan d'action développé depuis quelques années est désormais en œuvre : « Nous souhaitons profiter de la présence du CHUM pour remembrer ce quartier, qui s'étend du Palais des congrès au pont Jacques-Cartier et du boulevard René-Lévesque au fleuve, rappelle M. Gélineau. Pour reconstituer un quartier vivant, il faut créer une concertation entre tous les acteurs, ce qui est en voie de se réaliser. »
ILLUSTRATION : NFOE MSDL JLP LEMAY PARKIN ARCHITECTES
DEUX GRANDS CHANTIERS DE CONSTRUCTION SONT EN COURS À MONTRÉAL. DANS L’EST DU CENTRE-VILLE, LE QUARTIER DE LA SANTÉ ACCUEILLERA LE NOUVEAU CENTRE HOSPITALIER DE L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL (CHUM) TANDIS QUE LE CENTRE UNIVERSITAIRE DE SANTÉ MCGILL (CUSM) SE RÉORGANISE DANS TROIS CAMPUS HOSPITALIERS : LE CAMPUS GLEN, EN CONSTRUCTION, LE CAMPUS DE LA MONTAGNE ET LE CAMPUS DE LACHINE. AINSI, DEUX UNIVERSITÉS DE CALIBRE MONDIAL REGROUPENT DES RÉSEAUX D'ENSEIGNEMENT HOSPITALIERS ET DE SOINS AINSI QUE DES ÉQUIPES DE RECHERCHE DE HAUT NIVEAU QUI CONSTITUENT DES FORCES CONSIDÉRABLES POUR MONTRÉAL ET POUR LE QUÉBEC.
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SCIENCES DE LA VIE
« NOUS SOUHAITONS ENFIN REGROUPER AUTOUR DU CHUM UNE MASSE CRITIQUE INÉDITE EN MATIÈRE D'EXPERTISE – Guy Gélineau GUY GÉLINEAU Directeur Quartier de la santé
Attirer des industries autour du CHUM représente un autre objectif : « Un millier de spécialistes en recherche appliquée seront réunis et auront accès, en médecine spécialisée, à quelque 400 000 patients chaque année, précise Guy Gélineau. L'environnement est idéal pour attirer des entreprises privées. Un pavillon de la santé est prévu pour loger des entreprises en provenance de partout dans le monde, qui pourront profiter de la proximité des chercheurs et des médecins. « Nous souhaitons enfin regrouper autour du CHUM une masse critique inédite en matière d'expertise en santé publique, poursuit M. Gélineau. L'École de santé publique de l'Université de Montréal sera installée dans un édifice tout neuf d'une superficie de 20 000 pieds carrés. La Direction de santé publique de Montréal viendra au Quartier de la santé tout comme l'Institut national de santé publique, qui compte 200 personnes à Montréal. 32
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PHOTO : CHUM – MULTIMÉDIA
EN SANTÉ PUBLIQUE. »
JACQUES TURGEON Directeur, Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM)
L'ensemble formera le Campus de santé publique NormanBethune, nommé d'après ce médecin canadien, précurseur du domaine au Québec, en Espagne et en Chine. Ce campus, qui réunira 500 experts, fait déjà l'objet d'un protocole de maillage avec des groupes de Shanghai. L'impact économique de ce secteur à Montréal sera majeur. » Le Dr Jacques Turgeon est directeur du Centre de recherche (CRCHUM). Il se réjouit des nouvelles installations : « L'édifice commence à sortir de terre. D'ici deux ans, au début de 2013, nous y serons! Le projet est exceptionnel et, chose remarquable, il fait consensus auprès de tous les chercheurs. Nous aurons accès à un édifice et à un parc d'équipements
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Il promeut un modèle de recherche qui s'intègre parfaitement au milieu hospitalier : « Nous avons le grand avantage d'être à la tête du vaste Réseau universitaire intégré de santé de l'Université de Montréal (RUIS), ce qui nous donne accès à un bassin de population important, apprécie-t-il. Ceci est précieux pour des études épidémiologiques ou la compréhension de maladies rares. Nos travaux s'inspirent de problématiques vécues par les patients. Nous voulons être très à l'écoute de leurs besoins, travailler à y répondre et revenir avec des solutions. À des patientes qui ont un cancer du sein et pour lesquelles nous n'avons pas de traitement, par exemple, nous pourrons offrir de les intégrer à un protocole de recherche pour des traitements expérimentaux. »
Norman Bethune Chirurgien thoracique pneumologue, le Canadien Norman Bethune a travaillé à l'Hôpital Sacré-Cœur, en Espagne, durant la guerre civile espagnole (1936-1939) et en Chine durant la guerre sino-japonaise (1937-1945). Son action en médecine sociale a conduit à l’implantation au Canada de l’assurance-maladie universelle à la fin des années 1960.
Illustration : Norman Bethune (1890-1939), de Francine Auger
arrimés à la vision de la science de 2011 et conçus pour les 50 prochaines années. Les retombées économiques sont importantes, plus de 60 millions de dollars par année. Quelque 1500 personnes y seront actives régulièrement, dont plus de 300 chercheurs et investigateurs. »
Source : Wikipedia
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SCIENCES DE LA VIE
PHOTO : ROBERT DERVAL
Trois campus pour le CUSM
VASSILIOS PAPADOPOULOS Directeur, Institut de recherche Centre universitaire de santé McGill (CUSM)
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Du côté de McGill, d'importants travaux sont aussi en cours. Outre le campus Lachine, où se trouve un hôpital, et le campus de la Montagne, qui s'organisera essentiellement autour de l'Hôpital général de Montréal, le campus Glen deviendra le centre névralgique des soins de santé et de la recherche à McGill. À l'automne 2014, ce sera le grand déménagement : s'y retrouveront l'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital
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Royal Victoria, l'Institut thoracique de Montréal, le futur Centre du cancer et l'Institut de recherche du CUSM, qui compte 550 chercheurs. En 2007, le Dr Vassilios Papadopoulos quittait Washington pour Montréal : « La collaboration étroite entre le milieu de la recherche et l'industrie est l'une des raisons qui m'ont poussé à venir au Québec, rappelle le directeur de l'Institut de recherche du CUSM. Les constructions au campus Glen, évaluées à 1,5 milliard de dollars, constituent le plus gros projet d'infrastructure en cours en Amérique du Nord. En y ajoutant les développements prévus sur les deux
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PHOTOS : ROBERT DERVAL
« LE PATIENT EST AU CENTRE DE NOS PRÉOCCUPATIONS, DÈS AVANT SA NAISSANCE JUSQU'À SA MORT. NOS RECHERCHES DOIVENT ÊTRE ORGANISÉES AUTOUR DE LA SANTÉ ET DE LA MALADIE. » – Vassilios Papadopoulos
autres campus, ce chiffre grimpe à 2,2 milliards. C'est très stimulant de travailler dans ce contexte d'ouverture. »
PHOTO : ROBERT DERVAL
Aux nombreuses personnes qui lui demandent à quoi serviront tous ces investissements, le Dr Papadopoulos, qui est membre de l'exécutif de Montréal InVivo, n'hésite
pas à répondre : « Les retombées économiques sont majeures. Nous amenons à Montréal, bon an, mal an, entre 130 et 150 millions de dollars en subventions ou en contrats, précise-t-il. Et ce montant double avec les salaires des chercheurs payés par différentes sources. S'ajoutent aussi les petites entreprises issues des recherches, les spin-off, ainsi que les retombées des droits de propriété intellectuelle pour les découvertes. Peu d'industries ont autant d'impact sur l'économie. » La vision de Vassilios Papadopoulos est simple : « Le patient est au centre de nos préoccupations, dès avant sa naissance jusqu'à sa mort. Nos recherches doivent être organisées autour de la santé et de la maladie. » Il faudra encore deux ou trois décennies, estime-t-il, pour que son rêve se réalise et que chaque personne soit suivie, de manière individuelle, tout au long de sa vie. L'objectif est ambitieux, il va au-delà de la simple médecine personnalisée, mais le chercheur y croit fermement : « Nous misons sur nos forces actuelles, nos compétences dans le domaine des maladies chroniques comme le cancer, le diabète, l'asthme, pour commencer dès maintenant à suivre des patients à partir d'un très jeune âge jusqu'à l'âge adulte. De nombreuses collaborations existent aussi avec nos collègues du Centre de recherche du CHUM. Au delà de la guérison, nous voulons comprendre l'origine des maladies. Mais pour cela, il faut poursuivre les efforts. Les investissements doivent suivre la vision. Qu'il s'agisse de recherche clinique, fondamentale ou épidémiologique, nous avons toujours besoin de plus d'investissements afin de garder Montréal et le Québec parmi les meilleurs au monde », conclut-il.
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C O N S E I L N AT I O N A L D E R E C H E R C H E S C A N A D A
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Soins de santé personnalisés A
ttribuer le bon médicament à la bonne personne, au bon moment et pour la bonne maladie, voilà qui fait rêver médecins, chercheurs, industriels, gestionnaires de la santé et… patients! Un rêve qui a déjà commencé à se concrétiser un peu partout dans le monde, et que le Québec a décidé d'embrasser à bras ouverts. Chapeautées par Montréal InVivo, les forces vives du secteur se regroupent pour atteindre un objectif commun : se positionner comme un leader incontournable dans le domaine des soins de santé personnalisés.
À CHACUN SON TRAITEMENT Dans les années 1980, on découvre qu'environ 30 % des femmes atteintes du cancer du sein sont porteuses d'une mutation génétique favorisant le déclenchement de cette maladie. On opte alors pour une nouvelle approche de traitement. L'herceptine, qui tue les cellules malades sans détruire les cellules saines, deviendra le premier médicament contre le cancer à cibler une erreur génétique précise. Ainsi, si deux patients reçoivent le même diagnostic, l'un répondra à un certain traitement et l'autre pas.
Aujourd'hui, il existe une trentaine de tels traitements qui ciblent une caractéristique précise, surtout en cancer. Des travaux pour en découvrir d'autres sont aussi en cours pour des maladies cardiovasculaires, le diabète ou encore l'obésité : « Pour six de ces médicaments connus, souligne la vice-présidente, Affaires scientifiques de Génome Québec, Catalina Lopez Carrea, la Food and Drug Administration (FDA) américaine exige des tests génétiques préalables pour déterminer si le traitement est approprié pour le patient. Nous assistons à un véritable changement de paradigme dans le système de santé. Le Québec n'a pas le choix, il doit emboîter le pas. »
CATALINA LOPEZ CORREA Vice-présidente Affaires scientifiques, Génome Québec
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR BLACKWATERIMAGES
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PHOTO : MERCK
SCIENCES DE LA VIE
MICHEL CIMON Directeur exécutif Affaires médicales, Merck
LES GRANDES PHARMAS EN TRANSFORMATION À Montréal, le Dr Michel Cimon est directeur exécutif, Affaires médicales, chez Merck, où le virage est déjà amorcé : « Il s'agit d'une problématique extrêmement importante pour nous, affirme-t-il. Le système de santé coûte très cher et les entreprises pharmaceutiques éprouvent de plus en plus de difficultés à se faire rembourser leurs médicaments. Or, si nous pouvons être certains à 95 % qu'un traitement particulier est efficace pour tel ou tel patient, nous pouvons alors rassurer le payeur. »
L'impact sur l'organisation de la recherche est majeur. Il ne suffit plus de développer un médicament, il faut aussi reconnaître les personnes pour lesquelles il sera approprié. La recherche fondamentale a toujours sa place, mais
l'étape des essais cliniques prend une nouvelle importance : « Nous effectuons des tests pour identifier le plus tôt possible, dans le processus de développement, les gens qui répondent le mieux à tel ou tel médicament, précise le Dr Cimon. La recherche coûte très cher et nous ne pouvons pas attendre l'étape de la commercialisation pour ajuster le tir. Une grande partie de nos nouveaux médicaments sont déjà évalués de cette manière. » La mise en commun des efforts devient essentielle : « À travers le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ), explique Michel Cimon, nous établissons des ententes avec des équipes de recherche universitaires et des entreprises de biotechnologie capables de trouver des biomarqueurs qui permettront de mieux cibler les traitements. Il est encore tôt pour connaître les retombées économiques de ces changements, mais à Montréal, la volonté de travailler ensemble est palpable, ce qui est une excellente nouvelle. En bout de ligne, nous souhaitons, à partir d'une simple prise de sang, dire si la personne malade répondra ou non au traitement. »
La recherche compte
Pour une meilleure santé cardiaque
Pour nos patients pédiatriques
Pour la protection contre la maladie
Pour une meilleure santé osseuse
La recherche compte… pour améliorer la performance des services de santé www.cusm.ca/research 38
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Pour la protection des jeunes athlètes contre les traumatismes crâniens
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« IL Y A TROIS OU QUATRE ANS, NOUS AVONS RECUEILLI, SUR UNE BASE VOLONTAIRE, QUELQUE 12 000 ÉCHANTILLONS, DE SANG ET AUTRES, ET NOUS SOUHAITONS ATTEINDRE LE NOMBRE DE 30 000. CE GENRE D'OPÉRATION EST TOUTEFOIS TRÈS DIFFICILE À FINANCER, CAR LES RÉSULTATS NE SONT PAS IMMÉDIATS. » – Jean-Claude Tardif
L'EXCELLENCE À MONTRÉAL La vision de Jean-Claude Tardif, cardiologue et chercheur à l'Institut de cardiologie de Montréal (ICM), remonte à une dizaine d'années : « La majorité des patients que je voyais tous les jours dans ma clinique, rappelle-t-il, avaient des problèmes d'obésité ou de pression artérielle. Je savais que 10 % d'entre eux allaient mourir d'une crise cardiaque. J'ai voulu savoir lesquels. » Pour répondre à cette question, le cardiologue devait être en mesure de mieux connaître ses patients. Il a donc créé la Biobanque de l'ICM : « Il y a trois ou quatre ans, nous avons recueilli, sur une base volontaire, quelque 12 000 échantillons, de sang et autres, et nous souhaitons atteindre le nombre de 30 000. Ce genre d'opération est toutefois très difficile à financer, car les résultats ne sont pas immédiats. » Le Dr Tardif est allé plus loin avec la création du Centre de coordination clinique de l'ICM, une entreprise qui réalise des essais cliniques pour les grandes pharmas et pour les biotechs : « Nous faisons même des profits et d'autres hôpitaux souhaitent emprunter ce modèle. » Avec l'aide de donateurs, il a aussi fondé le Centre de pharmacogénomique de l'ICM. Jean-Claude Tardif posait ainsi les bases d'un centre d'excellence en médecine personnalisée : le CEPMed. À travers l'éducation, le développement de politiques et différents PPP, le CEPMed vise à optimiser les traitements selon le profil spécifique d'un patient. Lié au réseau des centres d'excellence du Canada, il est le seul centre au pays dans ce domaine. Sa directrice, Clarissa Desjardins, se réjouit des premiers résultats :« Les tests génétiques coûtent très cher. Il faut viser à enlever de la pression sur le système de santé, précise-t-elle. Nous effectuons donc
des études cliniques pour de grandes pharmas et nous partageons les bénéfices. L'effet de levier de nos investissements est rentable pour l'économie montréalaise. Le partenariat avec l'entreprise Roche, par exemple, a eu un impact de 1,3 fois notre mise en termes d'investissements directs immédiats. » Pour l'instant, les essais cliniques financés par le CEPMed sont centrés sur la cardiologie, mais les activités d'éducation et de promotion touchent aussi les secteurs de l'oncologie et de la médecine de famille.
JEAN-CLAUDE TARDIF Directeur, Centre de recherche de l'Institut de cardiologie de Montréal (ICM)
CLARISSA DESJARDINS Présidente-directrice générale, CEPMed
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SCIENCES DE LA VIE
HOWARD BERGMAN Vice-président et directeur scientifique, Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ)
« PAR LES SOINS DE SANTÉ PERSONNALISÉS, NOUS VISONS UN SYSTÈME PLUS EFFICACE QUI PERMETTRA DE CONTRIBUER À AMÉLIORER LA SANTÉ DES QUÉBÉCOIS AVEC UN MEILLEUR CONTRÔLE DES COÛTS. » – Howard Bergman
TOUJOURS EN TÊTE au service de la santé depuis plus de 40 ans
intensité de recherche. Le Centre INRS–Institut Armand-Frappier, un des quatre centres de recherche de l’INRS, possède à lui seul une riche tradition et une importante expertise en matière de recherche, de formation de 2e et 3e cycles et de transfert technologique dans le domaine de la santé humaine, animale et environnementale.
UNE STRATÉGIE POUR LE QUÉBEC C'est dans ce contexte que Montréal InVivo a mis sur pied l'Initiative pour développer une stratégie québécoise concertée de médecine personnalisée, dirigée par le Dr Howard Bergman, vice-président, Affaires scientifiques, du FRSQ : « Le marché existe et il est même à la hausse, dit-il. Il s'agit d'une réalité économique. Nous pouvons miser sur des avantages indéniables grâce à des chercheurs performants, des hôpitaux universitaires, une industrie solide, des partenaires internationaux et un système universel de soins de santé. » « Notre système universel de santé nous procure un avantage de taille, note Catalina Lopez Carrea. Grâce à ce système et aux spécificités de la population québécoise, il est plus facile de réaliser des études de médecine personnalisée, le tout bien sûr dans le plus grand respect des normes éthiques. Il est cependant plus difficile d'embrasser l'innovation dans son ensemble, considérant que dans le contexte économique et démographique actuel nous avons des moyens financiers limités. Nous menons de l'excellente recherche, mais le passage des résultats vers les hôpitaux et les cliniques demeure un défi .» Des soins plus ciblés permettront-ils de diminuer les coûts liés au système de santé ? L'argument a souvent été évoqué : « Il serait téméraire de parler de réduction des coûts, affirme Howard Bergman. Par les soins de santé personnalisés, nous visons un système plus efficace qui permettra de contribuer à améliorer la santé des Québécois avec un meilleur contrôle des coûts. »
Les expressions « médecine personnalisée » et « soins de santé personnalisés » sont désormais sur toutes les lèvres et les enjeux financiers sont immenses. Le Wall Street Journal rapportait en janvier dernier1 que les ventes globales de médicaments et de diagnostics personnalisés avaient atteint 24 milliards en 2009 et qu'on prévoyait un taux annuel d'augmentation de 10 % jusqu'en 2015, bien au-delà des 3 ou 4 % envisagés. Une véritable manne pour l'industrie pharmaceutique, en particulier pour les entreprises de diagnostic, mais il faut tout de même l'adapter. 1. « Pharmaceutical Sector Remains Genetically Challenged »,
INRS.CA
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The Wall Street Journal, 22 janvier 2011.
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Les défis à relever sont importants : « Nous parlons beaucoup de commercialisation, prévient le Dr Bergman, mais il ne faut pas oublier que les biomarqueurs et les plateformes de recherche actuels existent grâce à la recherche fondamentale effectuée depuis 15 ou 20 ans. De plus, non seulement faut-il faire de la bonne science, mais il faut aussi démontrer la possibilité d'intégrer cette nouvelle manière de faire de la médecine dans le système de santé. » La stratégie, élaborée pour une période de 10 ans, comportera deux temps : « Nous allons commencer par valider l'efficacité des biomar-queurs et développer une preuve de concept d'application à notre système de santé. Ensuite viendra l'étape de l'application. »
« Le Québec est bien positionné pour assumer un rôle de leader au niveau international, poursuit Howard Bergman. Nous avons une entente avec l'Agence nationale de la recherche France, des partenariats sont envisagés notamment avec le Luxembourg, l'Allemagne, la Chine et l'Espagne. » Michel Cimon se dit pour sa part très optimiste : « La demande est grande et si le Québec s'organise bien, il pourra très certainement faire figure de pionnier. »
20 000 QUÉBÉCOIS ET QUÉBÉCOISES
répondent à l’appel de CART@GENE
« Les données statistiques globales, sur le diabète ou l'hypertension par exemple, ne nous donnent pas d'informations sur la condition d'une personne en particulier quant à son alimentation, à ses habitudes de vie ou à son environnement, explique Pavel Hamet, sans compter celles qui ne vont jamais chez le médecin et dont nous ne connaissons rien. La banque de données que nous avons constituée est extrêmement précieuse et permettra d'orienter le développement de médicaments. Les spécimens de sang et d'urine ont été entreposés selon les meilleures normes éthiques et l'analyse des données est en cours pour le diabète, l'hypertension, l'ostéoporose et l'obésité. »
PHOTO : LUC LAUZIÈRE, CHUM
En 2010, le Dr Pavel Hamet a signé de sa main quelque 10 000 lettres de remerciement adressées à autant de personnes, choisies selon une méthode scientifique, qui avaient répondu à l'appel de la Régie de l'assurance-maladie du Québec en vue de participer à une évaluation détaillée de leur profil de santé et de leurs antécédents génétiques : « Ces gens nous ont accordé de trois à quatre heures de leur temps. C'était la moindre des choses de leur dire merci », rappelle le directeur médical du projet CARTA@GENE et responsable de la moitié des 20 000 évaluations.
PAVEL HAMET Directeur médical, CART@GENE
Titulaire de la Chaire du Canada en génomique prédictive, Pavel Hamet caresse un grand rêve : « Le projet CART@GENE nous donne une photo instantanée de notre population. En réévaluant la même cohorte tous les cinq ans, par exemple, nous aurions un film continu. L'investissement initial de 35 millions de dollars nous procure une infrastructure bien rodée. Il n'en coûterait que quelques millions par année pour la suite. » Des retombées économiques se pointent déjà. Au moment de l'entrevue, le Dr Hamet se préparait à partir en Inde dans le cadre d'une mission économique gouvernementale : « J'espère signer des ententes avec des entreprises pharmaceutiques, notamment concernant le diabète, un véritable fléau dans ce pays. »
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Caprion Protéomique
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR SKIP ODONNELL
Le système de santé est en processus de changement vers une médecine personnalisée. À Montréal, la compagnie Caprion Protéomique fait partie des acteurs qui contribuent à accélérer ce virage. Grâce à sa technologie de pointe, cette biotech est en mesure d’analyser l’ensemble des protéines d’une cellule et, par conséquent, de vérifier le fonctionnement de cette dernière. « L’étude des protéines présentes dans le sang et les tissus organiques dits “ biomarqueurs ”, permet de détecter une maladie avant même l’apparition des symptômes, de suivre l’agent pathogène dans l’organisme et de choisir des traitements adaptés à chaque personne », explique Martin LeBlanc, président de Caprion Protéomique. La plateforme de découverte ultramoderne de Caprion est un outil particulièrement convoité par les chefs de file de l’industrie du médicament tels que Pfizer, AstraZeneca, Abbott, etc. « Les collaborations avec les entreprises pharmaceutiques se multiplient, ajoute M. LeBlanc. En utilisant les biomarqueurs, les laboratoires pharmaceutiques peuvent étudier plus précisément l’action d’un médicament dans le corps et donc prendre des décisions plus éclairées au cours du processus de développement du médicament. » Depuis 10 ans, Caprion a développé une excellente expertise en vue de comprendre les besoins des entreprises pharmaceutiques et de leur offrir les services appropriés. Ses partenariats avec d’importantes compagnies pharmaceutiques génèrent un chiffre d’affaires de plus de 10 millions de dollars par an, tout en permettant d’entrevoir des redevances potentielles sur les médicaments développés par ses collaborateurs. Caprion Protéomique est l’un des meilleurs fournisseurs de services biotechnologiques orientés vers la médecine personnalisée.
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> Cellmarque > Biochain ADN, ARN et protéines de tissus et outils pour la recherche biomédicale
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Une solide chaîne d’innovation pour les médicaments Par Sybille Pluvinage
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éritable centre névralgique de la recherche sur les médicaments, Montréal offre un environnement favorable à l’innovation, tant par ses infrastructures de production et de recherche que par sa main-d’œuvre hautement qualifiée et ses ressources financières.
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR SETIXELA
Il y a près de deux ans, le gouvernement du Québec dévoilait la nouvelle Stratégie biopharmaceutique québécoise consacrant près de 123 millions de dollars sur trois ans au déploiement de l'industrie biopharmaceutique. L’objectif : faire face aux défis majeurs que représentent notamment la compétitivité internationale et la croissance des coûts de R-D, tout en positionnant le Québec comme une terre d'accueil pour les investissements et les entreprises de l’industrie du médicament.
« Le secteur biopharmaceutique est en profond bouleversement, explique le Dr Max Fehlmann, président-directeur général du Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM). Depuis les années 1980, on assiste parallèlement à une baisse du nombre de découvertes de molécules innovantes et à une hausse des investissements en R-D. Aujourd’hui, très peu de molécules parviennent à l’étape de mise en marché. MAX FEHLMANN Sur 100 000 molécules identifiées à Président-directeur général Consortium québécois sur la l’étape de la recherche initiale, une seule découverte du médicament (CQDM) est commercialisée. » La production d’un médicament est un processus long – plus de 20 ans entre la recherche de nouvelles molécules et leur commercialisation – et coûteux – entre 800 millions et 1,3 milliard de dollars. « Le gouvernement a bien compris l’importance d’aider financièrement à chaque étape de la chaîne d’innovation des médicaments », ajoute M. Fehlmann.
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SCIENCES DE LA VIE
MICHEL BOUVIER Chercheur principal, Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC)
« LA CLÉ DU SUCCÈS TIENT À LA COLLABORATION DE TOUS LES ACTEURS DU SECTEUR BIOPHARMACEUTIQUE. » – Michel Bouvier
Pour contrer ce bouleversement, un nouveau modèle voit le jour, basé sur la synergie et la mobilisation des compétences. « La clé du succès tient à la collaboration de tous les acteurs du secteur biopharmaceutique, indique Michel Bouvier, chercheur principal à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) et professeur titulaire au Département de biochimie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Pour rester compétitifs et aller chercher l’expertise nécessaire, les grands laboratoires pharmaceutiques doivent s’ouvrir au travail en partenariat avec de petites entreprises en biotechnologie et avec le milieu universitaire. » Ce système, appelé « innovation ouverte », est, pour le Dr Fehlmann, un modèle raisonnable. « Si tous les partenaires mettent leur argent dans le même panier pour financer des projets risqués et que les bénéfices sont ensuite partagés, il y a alors une dilution des risques et davantage de projets peuvent être financés grâce à ce modèle. Par conséquent, les chances d’avoir un projet qui marche pour un investissement égal augmentent. » C’est un modèle que le gouvernement du Québec soutient, notamment par l’appui du CQDM, cet organisme à but non lucratif qui finance les projets de recherche novateurs réalisés en partenariat entre les secteurs public et privé. Depuis son ouverture en 2008, il appuie annuellement de trois à cinq projets d’environ 2 millions de dollars chacun. « Le Consortium est un carrefour qui contribue à renforcer les liens entre le milieu universitaire et l’industrie. Nous misons sur l’innovation en soutenant des projets de recherche inusités et le développement d’outils permettant de faciliter la découverte de nouveaux médicaments », précise Max Fehlmann.
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À L’ÉTAPE DE LA DÉCOUVERTE DES MÉDICAMENTS Une des solutions pour augmenter la productivité de R-D de médicaments consiste à mettre en place, en amont de la chaîne de production, des procédés pour repérer les projets les plus prometteurs. « Il convient d’envisager le développement d’outils qui permettraient d’anticiper le manque d’efficacité ou la toxicité de nouvelles molécules et donc de “tuer” tôt des projets avant qu’ils ne coûtent trop cher », indique le Dr Fehlmann. À Montréal, ce genre d’outils est largement employé à l'IRIC, comme l'explique le Dr Bouvier : « Les projets de recherche foisonnent à l’IRIC, mais, pour accélérer le processus de transfert des connaissances vers la découverte de médicaments, il faut concevoir et développer les projets les plus novateurs. C'est dans ce but que le Centre d'excellence en commercialisation et recherche en découvertes thérapeutiques a été mis sur pied à l'IRIC. Une fois matures, les projets peuvent ensuite être pris en charge par une entreprise pharmaceutique ou de biotechnologie dans le cadre d'ententes de partenariat permettant un juste partage des revenus . Ce procédé permet à la fois de consolider les relations entre les milieux universitaire et industriel, et d’améliorer la productivité et les connaissances en recherche. »
« IL CONVIENT D’ENVISAGER LE DÉVELOPPEMENT D’OUTILS QUI PERMETTRAIENT D’ANTICIPER LE MANQUE D’EFFICACITÉ OU LA TOXICITÉ DE NOUVELLES MOLÉCULES ET DONC DE “TUER” TÔT DES PROJETS AVANT QU’ILS NE COÛTENT TROP CHER. »
PHOTO : YVES LACOMBE > INSTITUT DE RECHERCHE EN IMMUNOLOGIE ET EN CANCÉROLOGIE
– Max Fehlmann
À L’ÉTAPE DES ESSAIS CLINIQUES L’élaboration de nouvelles technologies à l’étape des essais cliniques représente une autre façon d’accentuer le développement et les retombées de la recherche. TARIK MÖRÖY Président et directeur scientifique Selon Tarik Möröy, président et directeur Institut de recherches cliniques scientifique de l’Institut de recherches de Montréal (IRCM) cliniques de Montréal (IRCM), « il est important de diminuer de façon radicale les échecs tardifs dans le développement de nouveaux médicaments. Lorsqu’une molécule se rend jusqu’à l’étape des essais cliniques avec des patients et qu’elle échoue, les coûts financiers sont énormes. C’est pourquoi l’IRCM offre dans ses murs la possibilité d'une collaboration étroite entre chercheurs fondamentaux et cliniciens. L’IRCM est un élément unique dans la chaîne d’innovation, car ici, cliniciens et chercheurs collaborent sous un même toit, avec des cohortes de patients plus homogènes et très bien caractérisées en vue de construire des études cliniques plus solides. » L'IRCM constitue un noyau d’excellence en recherche clinique et fait partie de l’un des 19 centres soutenus par le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ). La FRSQ a d’ailleurs annoncé récemment la disponibilité de nouveaux budgets en vue d'atteindre un des objectifs de la Stratégie biopharmaceutique québécoise, soit « soutenir le développement de l'excellence en recherche clinique dans les centres de recherche ». Ces fonds, d’un montant total de 2,6 millions de dollars par an, pour deux ans, sont destinés aux centres désirant développer la recherche clinique en collaboration avec l'industrie biopharmaceutique. « Ces fonds gouvernementaux aident les chercheurs à poursuivre des projets d’envergure en partenariat avec les entreprises et les biotechs, et à accroître les connaissances en recherche fondamentale », ajoute le Dr Möröy.
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« IL EST IMPORTANT D’INVESTIR POUR FORMER DES CHERCHEURS DE HAUT NIVEAU QUI ALIMENTERONT L’INDUSTRIE BIOPHARMACEUTIQUE AU QUÉBEC, EXPLIQUE LE DR BOUVIER. L’ENSEMBLE DES GROUPES DE RECHERCHE DANS CE DOMAINE AGIT COMME UN CATALYSEUR
SAVEZ-VOUS COMMENT CE DISQUE POURRA VOUS AIDER À SOIGNER UNE INFECTION PAR LA BACTÉRIE C. DIFFICILE ?
En détectant la présence de la bactérie en moins de 60 minutes au lieu des 48 heures requises par les tests classiques de microbiologie. La génomique – l’étude de l’ensemble des gènes d’un organisme – a en effet permis d’inventer le disque compact diagnostique*, une sorte de laboratoire miniaturisé utilisant des tests à base d’ADN* aussi développés grâce à cette science. Révolutionnaire, cet outil peut détecter de multiples microorganismes responsables d’infection, tels que le C. difficile, ainsi que leurs gènes de résistance aux antibiotiques en un rien de temps ! Et dans un proche avenir, les médecins pourront s’en servir dans leur cabinet même et ainsi vite vous soigner en prescrivant le traitement efficace qui vous convient. Voilà comment Génome Québec relie la science à la vie et à votre santé.
Chercheurs formés par Génome Québec
455 millions $
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Investissements en génomique au Québec
Emplois créés grâce à Génome Québec
* Innovations réalisées par le Dr Michel G. Bergeron, professeur titulaire, directeur et fondateur du Centre de recherche en infectiologie de l’Université Laval à Québec, et son équipe.
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relier la science à la vie
genomequebec.com
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POUR L’INDUSTRIE QUÉBÉCOISE. » – Michel Bouvier
SORTIR DE LA VALLÉE DE LA MORT « Il existe une véritable “vallée de la mort” financière entre l’étape de la découverte d’une molécule et sa précommercialisation », affirme le Dr Fehlmann. Ce terme, couramment utilisé, décrit bien la situation des biotechs. En réponse aux défis auxquels celles-ci font face, le gouvernement du Québec a mis sur pied, en 2009, de nouveaux fonds majeurs de capital de risque. Le premier, Teralys Capital, est un fonds dont la capitalisation totale visée est de 825 millions de dollars. Appuyé par la Caisse de dépôt et placement du Québec et le Fonds de solidarité FTQ, il est dédié aux entreprises de technologie évoluant notamment dans le secteur des sciences de la vie. Trois autres fonds ont été créés en partenariat avec le Fonds de solidarité FTQ, FIER Partenaires et des partenaires privés. Chaque fonds de 41,25 millions est destiné au financement de l’amorçage d’entreprises émergentes. INVESTIR DANS LA FORMATION Montréal possède une main-d’œuvre hautement qualifiée, qui peut compter sur des programmes de formation reconnus internationalement. Ses universités disposent d’importantes infrastructures de recherche de renommée mondiale telles que le Centre d'innovation Génome Québec et Université McGill, ou encore, le Centre de pharmacogénomique Beaulieu-Saucier de l’Université de Montréal. « Il est important d’investir pour former des chercheurs de haut niveau qui alimenteront l’industrie biopharmaceutique au Québec, explique le Dr Bouvier. L’ensemble des groupes de recherche dans ce domaine agit comme un catalyseur pour l’industrie québécoise. » Conscient de l’importance stratégique de former une main-d’œuvre qualifiée, le gouvernement du Québec apporte son appui en investissant un montant de 320 000 $ pour développer des outils de sensibilisation et motiver les jeunes à faire carrière dans le secteur biopharmaceutique.
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UN ENVIRONNEMENT D'AFFAIRES FAVORABLE Le moteur de l’industrie biopharmaceutique demeure tout de même l’apport des grandes entreprises. Au total, une vingtaine de compagnies pharmaceutiques internationales ont établi leur siège social canadien au Québec, dont la plupart dans la région de Montréal. « L’environnement est favorable au développement des affaires, notamment grâce à la qualité des réseaux établis entre les secteurs privé et public, dit le Dr Fehlmann. Malgré sa taille, Montréal ressemble, somme toute, à un village. Contrairement aux autres pôles du secteur biopharmaceutique, la communication y est ouverte entre universitaires et industriels. Les acteurs du secteur biopharmaceutique sont capables de travailler sur des terrains neutres qui sont d’intérêt commun. C’est un outil très précieux et unique. »
UN SUCCÈS EXEMPLAIRE
Theratechnologies et son produit phare EGRIFTAMC LES AUTORITÉS DE LA FOOD AND DRUG ADMINISTRATION AMÉRICAINE ONT DONNÉ LEUR ACCORD POUR LA COMMERCIALISATION DE L’EGRIFTAMC LE 11 NOVEMBRE 2010. CE MÉDICAMENT RÉSOLUMENT RÉVOLUTIONNAIRE EST INDIQUÉ POUR RÉDUIRE L’EXCÈS DE GRAISSE ABDOMINALE CHEZ
La chaîne du médicament est donc bien développée à Montréal, de la recherche à la commercialisation. La ville jouit de ressources considérables et la Stratégie biopharmaceutique québécoise représente un pas de plus vers la réussite dans ce secteur. Bien sûr cette stratégie comporte des failles. Comme le mentionnent en cœur les chercheurs : « Un budget de 123 millions de dollars, ce n’est pas assez ! » Et le Dr Fehlmann d’ajouter : « Ce n’est jamais assez, mais le gouvernement est sur la bonne voie. » Montréal est l’un des chefs de file en Amérique du Nord dans le domaine biopharmaceutique. Et elle entend le rester…
LES PATIENTS INFECTÉS PAR LE VIH ET ATTEINTS DE LIPODYSTROPHIE. L’EGRIFTAMC EST LE PREMIER ET LE SEUL TRAITEMENT DU GENRE APPROUVÉ PAR LA FDA. IL A ÉTÉ DÉVELOPPÉ DE BOUT EN BOUT PAR L’ENTREPRISE BIOPHARMACEUTIQUE MONTRÉALAISE THERATECHNOLOGIES ET SERA EXCLUSIVEMENT COMMERCIALISÉ AUX ÉTATS-UNIS PAR EMD SERONO, INC., UNE SOCIÉTÉ MEMBRE DU GROUPE MERCK KGAA. Son autorisation de mise sur le marché est une excellente nouvelle pour l’ensemble de l’industrie québécoise des biotechnologies. Depuis le grand succès de Biochem Pharma dans les années 1990, ce secteur connaît, en effet, une période difficile. Située à Montréal, Theratechnologies est l'une des très rares entreprises canadiennes de biotechnologie à avoir réussi, par elle-même, à découvrir, développer et mettre sur le marché un médicament. Mais son succès ne s’arrête pas là. L’entreprise a récemment accordé à Sanofi-Aventis les droits de distribution exclusifs du médicament en Amérique latine, en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi qu’à Ferrer Internacional pour sa commercialisation en Europe, en Russie, en Corée du Sud, à Taiwan et dans certains pays d'Asie centrale.
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Traiter la scoliose À
l’École Polytechnique de Montréal, une équipe de chercheurs en génie biomécanique s’est alliée au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine afin de mettre au point de meilleurs outils pour le traitement de la scoliose, une déformation de la colonne vertébrale. Cette précieuse collaboration contribue à faire de Montréal l’un des chefs de file mondiaux dans le traitement des maladies de la colonne vertébrale. L’équipe multidisciplinaire travaille notamment à bâtir un programme de modélisation 3D. « Avec des techniques d’imagerie, on peut reproduire en 3D la colonne vertébrale
d’un patient, explique Carl-Éric Aubin, professeur au Département de génie mécanique de l’École Polytechnique de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Medtronic en biomécanique de la colonne vertébrale. On peut ensuite modéliser le comportement mécanique de la colonne. Ce nouveau procédé nous permet de prendre le virage de la médecine personnalisée et d’explorer de nouvelles avenues thérapeutiques. »
CARL-ÉRIC AUBIN Professeur au Département de génie mécanique de l’École Polytechnique de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Medtronic en biomécanique de la colonne vertébrale
Le programme de simulation personnalisé appliqué aux corsets est l’un des projets les plus prometteurs de l’équipe du Pr Aubin. « En quelques minutes, nous créons le modèle 3D du patient, puis nous fabriquons virtuellement un grand nombre de corsets. On peut ainsi prédire lequel sera le plus efficace et quels seront les effets à long terme sur le patient. »
Un autre programme de modélisation 3D permettra de simuler les chirurgies correctrices de la scoliose. L’objectif : prédire les impacts des principales manœuvres chirurgicales avec assez de précision et améliorer ainsi l’efficacité des traitements. Déjà, plusieurs partenaires industriels s’intéressent à ces techniques numériques et sont prêts à les mettre en marché si les résultats sont concluants.
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Créer des tissus...
En
2003, une découverte réalisée à l'École Polytechnique de Montréal a fait les manchettes de l'actualité québécoise lorsque le très connu hockeyeur Serge Savard a profité des travaux de cet établissement. Les nombreux accidents aux jambes subis au cours de sa carrière ne lui laissaient plus le choix : il devait se soumettre à une opération chirurgicale majeure pour qu’on remplace l'articulation de son genou gauche. C'est alors que Santé Canada a accordé la permission à quelques dizaines de patients d'être traités à l'aide d'un nouveau biomatériau, le CarGelTM, avant la fin des essais cliniques. L'intervention a été évitée et le hockeyeur a abandonné sa canne. Le cartilage de son genou avait pu être régénéré à l'aide d'un nouveau tissu.
Au cœur de ce succès se trouvent Michael D. Buschmann et Caroline D. Hoemann, qui ont mis au point une technique de régénération du cartilage articulaire unique au monde. Leur biogel, un polymère appelé chitosane obtenu à partir des carapaces de crustacés, est mélangé avec le sang du patient et appliqué directement sur la CAROLINE D. HOEMANN lésion au cours d'une Biologiste et professeure au opération très peu Département de génie chimique invasive. Il adhère à et à l’Institut de génie biomédical l'os et au cartilage MICHAEL D. BUSCHMANN pour ensuite se déProfesseur titulaire Département de génie chimique grader complètement pendant le processus de guérison. « Il s’agit d’une technologie très innovatrice, affirme Mme Hoemann, biologiste et professeure au Département de génie chimique et à l’Institut de génie biomédical. Nous sommes les premiers à avoir pensé à guérir les cartilages directement sur le lieu de la lésion avec un tel biogel. » Les recherches se poursuivent : « Nous continuons d'étudier les interactions entre le polymère de chitosane et les cellules impliquées dans la guérison des blessures. »
En 2010, une importante entreprise pharmaceutique indienne, Piramal Healthcare Limited, s'est intéressée aux travaux du Pr Michael Buschmann et de son équipe dans le domaine du génie tissulaire et a notamment investi dans la Chaire industrielle CRSNG/Piramal en biomatériaux hybrides pour les technologies régénératives tissulaires, qu'il dirige.
...et évaluer des tissus Aujourd'hui associés dans la jeune entreprise Biomomentum, Martin Garon et Éric Quenneville ont tous deux complété leur doctorat en génie biomédical sous la direction du Pr Buschmann. « Pendant nos études, nous avons identifié le besoin de mesurer les propriétés mécaniques de tissus, de peau ou de cartilage – par exemple, leur réponse à une compression, explique Martin Garon. Nous avons ainsi développé le Mach-1, un instrument qui peut être utilisé en chirurgie orthopédique. » Lorsque l'entreprise pour laquelle ils traMARTIN GARON et ÉRIC QUENNEVILLE vaillaient a fermé son service d'instrumentation en 2009, ils ont racheté leurs brevets et créé Biomomentum, dont ils sont copropriétaires. Le succès se pointe déjà à l'horizon avec l'obtention du premier prix, catégorie Innovation technologique, au Concours québécois en entreprenariat de 2010, où l'on a reconnu le grand potentiel de l'entreprise. Biomomentum reçoit actuellement du financement de Développement économique Canada et de Investissement Québec, mais il en faut plus : « Pour l'instant, précise Martin Garon, nous nous concentrons sur les ventes du Mach-1 au Canada (30 %), aux États-Unis (30 %) et en Europe (40 %). » Un autre instrument d'évaluation arthroscopique, le ArthroBST, est pour l'instant vendu en laboratoire. Les chercheurs espèrent obtenir une version clinique à l'été 2011. « À long terme, entrevoit Martin Garon, nous souhaitons que ces instruments, en plus d'être utilisés pour l'évaluation, deviennent de véritables outils diagnostiques. »
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SCIENCES DE LA VIE
Le Centre de recherche de l’Institut Douglas LE CENTRE DE RECHERCHE DE L'INSTITUT DOUGLAS EST LE PLUS ANCIEN ÉTABLISSEMENT AU QUÉBEC À TRAVAILLER EN SANTÉ MENTALE. AVEC SES 300 CHERCHEURS DE RENOMMÉE INTERNATIONALE ET SES INFRASTRUCTURES À LA FINE POINTE, IL EST AUSSI LE DEUXIÈME PLUS IMPORTANT CENTRE AU CANADA DANS CE DOMAINE. IL SE DÉMARQUE PAR SES PERCÉES SCIENTIFIQUES ET SES PROJETS NOVATEURS, SUR LE PLAN TANT DE LA RECHERCHE QUE CLINIQUE. LES CHERCHEURS SE PENCHENT TOUT PARTICULIÈREMENT SUR LES MÉCANISMES ET LES CAUSES DES TROUBLES MENTAUX COMME LA MALADIE D’ALZHEIMER, LA SCHIZOPHRÉNIE, LES TROUBLES DÉPRESSIFS ET L’AUTISME.
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JOHN BREITNER Directeur du Centre et professeur de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université McGill
LE CENTRE D’ÉTUDES EN PRÉVENTION DE LA MALADIE D'ALZHEIMER D’ici peu, le Centre d’études en prévention de la maladie d'Alzheimer ouvrira ses portes à l’Institut Douglas. « Ce centre, unique en Amérique du Nord, évaluera l’efficacité de traitements préventifs chez les personnes possédant des marqueurs biologiques connus pour accroître le risque de développer la maladie d’Alzheimer », explique John Breitner, directeur du Centre et professeur de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Les études issues de ce nouveau projet d’envergure permettront de mieux comprendre les facteurs de risques associés à la maladie d'Alzheimer afin de retarder son apparition et sa progression.
LE CENTRE D’IMAGERIE CÉRÉBRALE L’ensemble des recherches réalisées à l’Institut Douglas sera grandement facilité par la création du Centre d'imagerie cérébrale. Comme le souligne le directeur du Centre, Martin Lepage, « avec ce nouvel équipement, les chercheurs disposeront d’une infrastructure de pointe qui viendra soutenir le développement d’une expertise déjà remarquable. Le Québec se positionMARTIN LEPAGE Directeur nera ainsi parmi les chefs de file mondiaux Centre d’imagerie cérébrale dans le domaine de la recherche fondamentale et appliquée en psychiatrie et en santé mentale. » À l’aide d’un financement conjoint des gouvernements provincial et fédéral de plus de 20 millions de dollars, l’Institut deviendra le premier établissement psychiatrique au Québec à posséder son propre centre d’imagerie cérébrale. Cette plateforme ultramoderne abritera de nombreuses technologies à la fine pointe, dont deux nouveaux appareils d'imagerie par résonance magnétique, l'un consacré aux études chez l'humain et l'autre aux études chez l'animal. Les chercheurs pourront ainsi plus facilement examiner le développement du cerveau, mieux comprendre les maladies mentales et améliorer la précision des diagnostics et des pronostics. Ces techniques d’imagerie cérébrale ouvrent de nouvelles perspectives dans la recherche en santé mentale.
Affilié à l’Université McGill, le Centre de recherche de l'Institut Douglas travaille aussi, depuis 1982, en partenariat avec le Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS). Leur objectif est d’améliorer l'accès aux soins en santé mentale à travers le monde.
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SCIENCES DE LA VIE
La Cité de la Biotech NÉE IL Y A 10 ANS D'UN PARTENARIAT ENTRE LAVAL TECHNOPOLE ET L'INRS–INSTITUT ARMAND-FRAPPIER, LA CITÉ DE LA BIOTECHNOLOGIE ET DE LA SANTÉ HUMAINE DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN, OU CITÉ DE LA BIOTECH, S'INSCRIT DANS UNE DYNAMIQUE EN COHÉRENCE AVEC CELLE DE LA MÉTROPOLE : « NOUS NOUS DISTINGUONS NOTAMMENT PAR UNE FORTE TRADITION D'EXCELLENCE EN RECHERCHE SUR LES MALADIES INFECTIEUSES ET DANS LE DOMAINE DES SOLUTIONS ANTIVIRALES », EXPLIQUE SON DIRECTEUR, LE DR SAMIR MOUNIR.
SAMIR MOUNIR Directeur BIOPOLE et Cité de la Biotech
Biochem Pharma, un des « plus grands succès des biotechnologies au Canada » grâce à son désormais incontournable traitement contre le VIH, est en effet issue de l'Institut Armand-Frappier, qui lui-même porte le nom d'un pionnier de la vaccination contre la tuberculose en Amérique du Nord. Ajoutons à cela l'entreprise ViroChem Pharma, qui s'est spécialisée dans les traitements contre l'hépatite C et le VIH dans les années 2000, ainsi que la présence actuelle du géant mondial GlaxoSmithKline, qui développe et fabrique un vaccin contre l'influenza. La tradition est bien établie.
La construction du Centre de cancérologie sur le site de l'Hôpital de la Cité-de-la-santé de Laval, un projet de 37,5 millions de dollars en plus de 40 millions pour les équipements et 29 millions pour le fonctionnement, vient renforcer le secteur de l'oncologie à l’intérieur du Grand Montréal : « Dans ce domaine aussi, nous visons la complémentarité », déclare Samir Mounir. DES ACQUISITIONS QUI RAPPORTENT Une bonne proportion des firmes de capital de risque a décidé de cibler le financement d'entreprises plus avancées dans leur développement. Dans ce contexte, « il est certain, note Samir Mounir, que les plus petites éprouvent plus de difficultés à se financer, et que le capital de risque nécessaire pour combler le manque n'est pas vraiment disponible, pour le moment, au Québec. Cette situation encourage les fusions et les acquisitions. » 54
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Les acquisitions de biotechs québécoises performantes ou prometteuses par des entreprises étrangères se sont ainsi additionnées depuis quelques années, particulièrement à la suite de la crise financière de l’automne 2008. Aux personnes qui déplorent cet état de fait, le Dr Mounir présente une vision différente : « Nous avons gardé les emplois au moment de l'acquisition de ViroChem Pharma, par exemple, qui a été achetée par la société américaine Vertex Pharmaceuticals en 2009. Celle-ci est restée chez nous et nous profitons des investissements. » Autre exemple, celui du Laboratoire Dr Renaud, acquis par la branche canadienne de Valeant Pharmaceutical International en 2010 : « Les acheteurs ont choisi de rester ici et de positionner la biotech comme une unité d'excellence en dermatologie, poursuit le directeur de la Cité de la Biotech. Ils participent ainsi activement au développement économique. Même scénario pour Biosyntech, connue pour son produit CarGel TM (voir p. 51). » Et que dire des difficultés financières de LAB Recherche, firme qui offre des services de tests précliniques pour des entreprises pharmaceutiques ? Le Dr Mounir, optimiste, prône la patience : « L'entreprise n'a pas déclaré faillite. Attendons, il y a peut-être une acquisition ou une fusion à l'horizon… »
Centre d'affaires et de sciences, la Cité de la Biotech réunit plus de 5000 personnes réparties dans plus de 80 entreprises regroupées à l'intérieur d'un rayon de quatre kilomètres.
ATTIRER LES MEILLEURS La présence depuis 2007 à Laval de New World Laboratories, dont le fondateur a été nommé homme d'affaires de l'année aux États-Unis en 2004, n'est pas le fruit du hasard : « Nous cherchions à attirer une entreprise de haut niveau dans le domaine des cellules souches, de la médecine régénérative et de la médecine personnalisée, relate Samir Mounir. « La patience n'exclut pas la proactivité, et les dirigeants de la Cité de la Biotech s'emploient à repérer et à attirer les meilleurs joueurs dans le secteur des sciences de la vie et des technologies de la santé au niveau national et international. L'intérêt de nos universités pour ce secteur, la concentration de ressources dans le Grand Montréal et les coûts moindres de R-D les ont convaincus. Nous avons l'intention de poursuivre les efforts dans cette direction et des ententes sont déjà en cours avec des groupes d’Allemagne, d’Espagne, de France et du Canada. »
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Technologies de l’information et des communications
TIC : Montréal a les moyens de voir grand
PHOTO : PROJECTION HOLOGRAPHIQUE DE SPACE & DREAM
Dossier par Catherine Flores
L’INDUSTRIE DES TIC MONTRÉALAISE, UN MOTEUR DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE Avec 5 000 entreprises, 120 000 emplois et 25 milliards de revenus, l’industrie des technologies de l’information et des communications (TIC) du Grand Montréal se révèle un puissant moteur de la prospérité économique québécoise. Le dynamisme de ce secteur, qui représente à lui seul 70 % des emplois dans la métropole, classe celle-ci au cinquième rang au palmarès des villes nord-américaines ayant la plus forte concentration d’emplois en haute technologie, à égalité avec Seattle, Boston ou San Francisco.
La présence marquée d’entreprises de TIC à Montréal remonte aux années 1970-1980, en plein développement économique du Québec. Pour soutenir son essor, en effet, le secteur des institutions financières a alors un énorme besoin d’outils et de compétences informatiques, ce qui favorisera le développement local de grandes firmes de services-conseils spécialisées dans le domaine. Le boom des télécom, l’installation de l’usine IBM à une heure à peine de Montréal, à Bromont, et, bien sûr, le vaste bassin universitaire sont autant de facteurs ayant contribué à la concentration d’expertises technologiques.
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TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS
YVES PELLETIER Premier vice-président de DMR et président du conseil d'administration de TechnoMontréal
« MONTRÉAL POSSÈDE TOUS LES ATOUTS POUR SE DÉMARQUER SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE. » – Yves Pelletier
Une masse critique et diversifiée d’entreprises, une maind’œuvre qualifiée et créative, des coûts d’exploitation compétitifs et des incitatifs fiscaux avantageux expliquent la vigueur de l’industrie québécoise des TIC. Malgré la crise, celle-ci a affiché dans les dernières années une croissance deux fois plus rapide que l’ensemble de l’économie et capté pas moins des deux tiers des résultats d’investissements étrangers de Montréal International entre 2005 et 2008. Loin de se reposer sur ses lauriers, la grappe industrielle des TIC montréalaise, qui doit faire face à une concurrence internationale accrue, se mobilise pour conserver son statut de pôle d’innovation mondial et faire reconnaître celui-ci hors frontières. Réunie sous la bannièreTechnoMontréal, organisme lancé en 2007, elle met en œuvre des projets d’envergure visant à optimiser sa croissance et son rayonnement, en veillant entre autres à faciliter l’arrimage entre les secteurs privé et public.
25 ANS DE SAVOIR-FAIRE ! UNE EXPERTISE UNIQUE EN INNOVATION OUVERTE Contact :
VISION | IMAGERIE | INTEROPÉRABILITÉ | TESTS | DÉVELOPPEMENT | PAROLE | INDEXATION AUDIOVISUELLE | INTERACTION HUMAIN-ORDINATEUR | MODÉLISATION | COLLABORATION | FORMATION | TRANSFERT | EXPLORATION SÉMANTIQUE DE CONTENU
Une organisation à la fine pointe des TI qui aide, soutient et transfère des technologies et des connaissances aux entreprises. Un centre de recherche appliquée qui participe à la création d’applications concrètes et qui contribue à la croissance des technologies dans notre société.
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Des cœurs de métier de premier plan ! • Recherche et développement • Formation et transfert de connaissances • Tests de logiciels et d’interopérabilité
Françoys Labonté Directeur, développement des affaires, R-D et commercialisation Centre de recherche informatique de Montréal 514 840-1246 francoys.labonte@crim.ca www.crim.ca Récipiendaire d’un : Partenaire financier :
Une équipe d’experts, dans des domaines en pleine effervescence, qui place l’innovation collaborative au centre de sa vision d’avenir.
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« DE NOMBREUSES ENTREPRISES D’ICI FONT RÉALISER TechnoMontréal ne manque pas d’ambition. Ses actions au sein de ses quatre grands chantiers stratégiques – main-d’œuvre, financement, commercialisation et innovation – aident l’industrie montréalaise des TIC à affronter de grands défis.
LEURS PROJETS À L’EXTÉRIEUR, PAR IGNORANCE DES RESSOURCES LOCALES OU PAR DIFFICULTÉ À Y ACCÉDER. IL FAUT RECTIFIER CETTE SITUATION SI L’ON VEUT CONSERVER À MONTRÉAL LES TALENTS CRÉATIFS, LES EXPERTISES ET LES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES. »
UN SECRET ENCORE TROP BIEN GARDÉ Selon Yves Pelletier, premier vice-président de l'intégrateurconseil en affaires et en technologies de l'information DMR et président du conseil de TechnoMontréal, le leadership de Montréal en matière de TIC demeure « un secret trop bien gardé ». « Montréal possède tous les atouts pour se démarquer sur la scène internationale, déclare M. Pelletier. Sa masse critique d’entreprises est répartie dans des secteurs complémentaires : fabrication, logiciels, services informatiques, services de télécommunications et multimédia. En tant que première ville en Amérique du Nord pour la densité d’étudiants universitaires par rapport à la population totale, elle offre un bassin de main-d’œuvre bien formée et reconnue pour sa créativité. Ajoutons à cela l’existence d’une panoplie de programmes d’aide à l’entreprise, l’appui du Québec à la R-D, qui est la plus forte au Canada, des loyers relativement faibles, de nombreux centres de recherche et un soutien public à la collaboration entreprises-chercheurs universitaires. »
– Yves Pelletier
(“hub”) technologique et créative qui permettra à l’ensemble des joueurs de l’industrie de partager leurs savoirs pour les faire évoluer. » Un tel projet nécessite, entre autres, un accès omniprésent à des infrastructures de communication architecturale et de haut débit sans fil. « Cela n’a rien d’utopique, souligne M. Pelletier. La tendance mondiale est à la gestion de l’innovation ouverte et partagée (“open innovation”) entre les organisations et leurs partenaires potentiels, jeunes entreprises, développeurs, chercheurs universitaires, clients, fournisseurs, voire concurrents. Nous voulons inscrire Montréal dans cette tendance. C’est pourquoi des infrastructures technologiques qui permettent l’échange instantané des contenus numériques, ainsi que la mise en place de mécanismes collaboratifs entre les acteurs de l’industrie, sont indispensables. » TechnoMontréal souhaite réaliser ce projet d’ici la tenue du prochain Congrès mondial des technologies de l’information (WCIT), dont Montréal sera l’hôte en mai 2012.
POUR UNE « MÉTROPOLE NUMÉRIQUE » Parmi ces projets, le plus ambitieux est sans conteste celui de faire de Montréal une véritable métropole numérique, en dotant la ville d’infrastructures et de fonctionnalités TIC de calibre mondial. « Ce projet est né d’une consultation de l’ensemble des acteurs de l’industrie de la région métropolitaine, explique Yves Pelletier. L’enjeu est de créer une plaque tournante
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR ANDRZEJ BURAK
Pourtant, Montréal demeure encore très discrète dans la mise en valeur de ses atouts à l’international. « Pire, ajoute M. Pelletier, de nombreuses entreprises d’ici font réaliser leurs projets à l’extérieur, par ignorance des ressources locales ou par difficulté à y accéder. Il faut rectifier cette situation si l’on veut conserver à Montréal les talents créatifs, les expertises et les avancées technologiques. Il faut pour cela des projets mobilisateurs et c’est ce que TechnoMontréal s’engage à promouvoir. »
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TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS
« Ce sera l’occasion idéale de présenter une vitrine de l’expertise montréalaise à l’échelle planétaire, en mettant à l’avant-plan les innovations, les savoirs et le savoir-faire d’ici », s’enthousiasme M. Pelletier. TechnoMontréal entreprend actuellement des démarches auprès des gouLIDIA DIVRY Directrice générale vernements provincial et fédéral et TechnoMontréal des acteurs de l’industrie pour financer le projet Montréal Technopole numérique. Son président est plutôt optimiste étant donné les retombées en termes de visibilité et d’occasions d’affaires. En plus d’attirer plus d’entreprises et d’investissements étrangers à Montréal, le projet devrait avantager les créneaux les plus porteurs, tels que les jeux vidéo en ligne, l’informatique mobile et l’informatique dans les nuages1, qui tous requièrent des capacités de traitement importantes et un large accès à la haute vitesse.
« D’ICI CINQ ANS, 25 000 POSTES SERONT À COMBLER. OR, LA CAPACITÉ D'INNOVATION ET D'ATTRACTION DE L'INDUSTRIE EST LIMITÉE PAR LA CAPACITÉ DE FORMER ET D'ATTIRER DE NOUVEAUX TALENTS. » – Lidia Divry
1. L'informatique dans les nuages (clouds computing) est un concept de stockage des applications et des données sur des milliers de serveurs distants et interconnectés entre eux, un nuage de serveurs, plutôt que sur le serveur de l'usager. Celui-ci accède aux données par Internet. Cette architecture permet entre autres de multiplier les opérations de traitement des données sans risque de congestion.
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LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE, UNE PRÉOCCUPATION BRÛLANTE La capacité de la métropole à se doter d’une infrastructure technologique devrait accélérer l'essor de l'industrie des TIC, mais celle-ci risque cependant de se heurter à un obstacle majeur : la pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Un défi prioritaire pour TechnoMontréal, comme le souligne sa directrice générale, Lidia Divry : « D’ici cinq ans, 25 000 postes seront à combler. Or, la capacité d'innovation et d'attraction de l'industrie est limitée par la capacité de former et d'attirer de nouveaux talents. » TechnoMontréal souhaite valoriser l'image des TIC auprès des jeunes et de leurs parents, et promouvoir des programmes d'enseignement dans ce domaine. Avec le concours des entreprises du secteur et d’organismes comme Techno
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Compétences ou la Coalition canadienne pour une relève en TIC, il met en œuvre de nombreuses activités d’information au sein des établissements d’enseignement. « Pour développer le bassin de travailleurs spécialisés à court terme, il faut aussi se tourner vers d’autres solutions, comme l’immigration et la réorientation de carrière par la formation », constate Mme Divry. D’où la participation de TechnoMontréal à l’implantation de programmes favorisant l’insertion professionnelle des immigrants dans les TI, à divers programmes de formation professionnelle et à des missions de recrutement à l’étranger. COUP DE POUCE AUX PME L’optimisation de la croissance du secteur des TIC demande également un accompagnement des PME, qui constituent près de 75 % du secteur local, la plupart comptant moins d’une dizaine d’employés. C’est l’objectif des chantiers Financement et Commercialisation de TechnoMontréal. « Nous agissons comme une interface entre les PME et les bailleurs de fonds. Les stratégies de financement ont évolué, il faut s’adapter et revoir les modèles d’affaires », explique Mme Divry. Ainsi, le projet Capital Innovation réunit investisseurs et entreprises en démarrage ou en phase de croissance. Sélectionnés par un comité d’experts, les entrepreneurs bénéficient d’une formation et d’un soutien pour la préparation de leur présentation auprès des investisseurs ainsi que pour la conclusion d’ententes. En 2010, le projet a généré 2,8 millions de dollars en financement pour des projets allant jusqu’à 750 000 $. Par ailleurs, les « Cocktails financement techno » favorisent les maillages entre entrepreneurs en TIC en recherche de financement, représentants du secteur financier et fournisseurs de services à l’industrie. En matière de commercialisation, l’une des initiatives les plus originales de l’organisme est le projet Croissance Québec Techno, en partenariat avec la Fondation de l’entrepreneurship : on offre à des chefs d’entreprises technologiques à haut potentiel triés sur le volet une formation et un accompagnement de haut calibre leur permettant de mettre en œuvre des stratégies de croissance rapide. Le projet comprend entre autres des sessions sur la gestion d’entreprise données par les formateurs du MIT Entrepreneurship Center. Il se conclut par un grand événement de réseautage. « Les 30 entrepreneurs formés jusqu’ici ont vu croître de 9 % leur chiffre d’affaires dès la première année et plus encore la deuxième année », rapporte Mme Divry.
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PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR ANDRZEJ BURAK
Les PME technologiques, championnes de l’innovation AUDACE ET ORIGINALITÉ, VOILÀ LA FORMULE QUI CONDUIT INVARIABLEMENT AU SUCCÈS LES PME DE LA GRAPPE TECHNOLOGIQUE MONTRÉALAISE. FORMANT UN ENSEMBLE DES PLUS HÉTÉROGÈNE PAR LA DIVERSITÉ DE LEURS DOMAINES D’ACTIVITÉ, CES PME ONT EN EFFET POUR POINTS COMMUNS UNE REMARQUABLE CRÉATIVITÉ AINSI QUE LA VOLONTÉ DE DÉVELOPPER UN SAVOIR-FAIRE UNIQUE ET INNOVATEUR DANS DES CRÉNEAUX TRÈS SPÉCIFIQUES. LES ENTREPRISES DÉCRITES ICI, QUI S’ILLUSTRENT CHACUNE DANS LEUR DOMAINE, REPRÉSENTENT DE BONS EXEMPLES DE CETTE TENDANCE.
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Revolver 3 L’interaction, ingrédient clé d’un marketing puissant Quand il fonde Revolver 3 avec deux de ses amis en 2002, Stéphane Dumont a pour projet de ramener l’humain et l’émotion dans l’univers du marketing, essentiellement tourné à l’époque vers le commerce électronique et la technologie triomphante. Patiemment, les jeunes entrepreneurs bâtissent leur réseau de clients et de partenaires. À partir de 2005, Revolver 3, dont l’équipe est passée à 15 personnes, commence à être reconnue dans le domaine du marketing interactif. Fido lui confie un important projet l’année suivante, ce qui permet à l’agence de déployer tout son talent créatif, remportant ainsi une douzaine de prix Boomerang. « Aujourd’hui, la technologie nous permet d’instaurer des modes de communication extrêmement personnalisés et bidirectionnels, souligne Stéphane Dumont, président de Revolver 3. Nos solutions sont en mesure d’accompagner le consommateur tout au long de son processus d’achat, de nourrir une conversation avec lui, de recevoir sa rétroaction en temps réel et d’ajuster une campagne en conséquence. » « Drôle de matière », une page thématique créée pour une exposition du Centre des sciences, compte parmi les réalisations les plus représentatives de Revolver 3.
MindHabits Quand la psychologie rencontre le jeu vidéo Née de très sérieuses recherches sur la cognition sociale menées par Mark Baldwin, de l’Université McGill, MindHabits produit des jeux vidéo visant à réduire le stress et à améliorer la confiance en soi. « Nos jeux sont destinés à l’entraînement du cerveau émotionnel, déclare Mark Baldwin. C’est une approche unique, qui aide le joueur à améliorer ses expériences sociales. Ils ont été développés à partir d’observations faites par mon équipe dans le cadre de nos travaux de recherche universitaires, qui ont démontré un effet bénéfique de certains exercices sur l’humeur et la capacité à gérer le stress. Notre projet a été bien accueilli dès ses débuts par le monde universitaire. L’industrie, elle, était un peu plus sceptique. Mais le succès de Brain Age, de Nintendo, a eu pour effet de populariser les jeux d’entraînement pour l’esprit, ce qui nous a ouvert les portes. » Créée en 2005, MindHabits a remporté peu après le Concours du grand jeu vidéo canadien, ce qui a suscité l’intérêt de distributeurs et d’investisseurs. « Une fois notre approche comprise, la réception du public est très bonne », témoigne M. Baldwin. Forte de ses quatre jeux proposant une centaine de niveaux, l’entreprise adapte maintenant sa gamme de produits à différentes plates-formes. « L’étape suivante sera de développer des jeux basés sur divers principes de psychologie », annonce-t-il.
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ArchiDATA Données dynamiques pour les gestionnaires de bâtiments Architecte de formation et fan d’informatique, Dominique Dubuc a su identifier un besoin dans le domaine de la gestion des plans et des bâtiments : l’accès à des données fiables et exploitables par les différents corps professionnels prenant part à un projet de construction ou de gestion d’immeuble. En fondant ArchiDATA en 1995, il a pour projet d’offrir des outils de gestion intégrés pour les différentes phases de la vie d’un immeuble, de la conception à la construction, voire à la location et à l’exploitation. Le projet de réhabilitation du marché Bonsecours en cours à cette époque lui donnera l’occasion de tester avec succès ces outils. « Notre solution est un outil collaboratif basé sur une technologie géomatique unique qui fournit une salle de plans virtuelle et un BIM (Building Information Model-3D) sur un site sécurisé, explique M. Dubuc. La plateforme ArchiDATA convertit dynamiquement des plans papier ou AutoCAD en données informatisées. Les bases de données ainsi créées peuvent s’intégrer aux systèmes de gestion existants et permettent d’exploiter les plans à toutes les étapes du cycle de vie du bâtiment. » Avec des données (sous forme de plans 3D et de documents techniques) cohérentes, à jour et dont l’intégrité est garantie, planifier les activités reliées à un immeuble, gérer des inventaires ou des équipements deviennent beaucoup plus faciles.
Space & Dream Bienvenue dans le monde virtuel ! Unir les technologies du jeu vidéo, de la projection immersive à 360 degrés et de l’interactivité, telle fut la motivation de Guillaume Langlois, jeune ingénieur informaticien, lorsqu’il fonda Space & Dream en 2007. « Space & Dream offre une plongée totale au cœur d’univers virtuels, en alliant art, technologie et communication », affirme-t-il.
Au cours des cinq dernières années, ArchiDATA a doublé ses effectifs. Elle gère aujourd’hui plus de 170 millions de pieds carrés, soit plus de 3 000 immeubles, et ses ventes ont augmenté de 66 %. Elle compte parmi ses clients des hôpitaux, des universités, des banques et des villes, et a ouvert des bureaux à Québec, à Toronto, à New York, au Brésil et en Inde. L’entreprise, qui investit plus de 250 000 $ en R-D par année, élargit sa clientèle : « Nous visons les gestionnaires privés de grands parcs immobiliers », annonce M. Dubuc.
Les solutions développées par Space & Dream comprennent des projections holographiques interactives, des bornes pour les magasins et espaces publics, de la signalisation numérique, des interfaces basées sur le mouvement et le toucher, des applications pour écrans tactiles ou encore de l’immersion interactive en 3D. Le public montréalais a pu récemment admirer certaines de ses réalisations au festival Montréal en lumière, à l’intérieur de grandes sphères lumineuses installées près de la Place des arts. Spectaculaires et séduisantes, ces solutions doivent cependant s’adapter aux besoins et à l’image de la clientèle. Pour l’équipe créative de l’entreprise, le défi est d’outiller ses clients en connaissances technologiques adaptées à leur compréhension afin d’assurer un bon processus de consultation et de conception. Trouver la main-d’œuvre possédant la maîtrise technologique, la créativité et cette capacité à dialoguer avec les clients est d’ailleurs une gageure. « Les défis ne sont jamais technologiques, rappelle M. Langlois, ils sont humains. » Partenaire de Montréal International, Space & Dream souhaite rayonner hors des frontières du Québec, mais adopte néanmoins une stratégie prudente. « Nous voulons solidifier dans un premier temps nos assises locales, déclare M. Dubuc. La vitrine que nous offre le Centre des sciences de Montréal, ainsi que l’exposition au Musée de l’aviation d’Ottawa ce printemps, nous permettront d’augmenter notre visibilité. »
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8D Technologies Machines intelligentes pour simplifier la vie urbaine 8D Technologies a fait ses débuts à la fin des années 90 en tant que fournisseur de services professionnels de développement d’applications et de logiciels. En 2000, la jeune entreprise dirigée par Isabelle Bettez entreprend un virage radical, en choisissant de commercialiser des solutions. « Nous avions développé une plate-forme générique pour le marché M2M (Machine-to-Machine)/Points de vente, rapporte Mme Bettez, et il nous a paru intéressant de produire une solution basée sur cette plate-forme et parfaitement adaptable à des besoins particuliers de clients. » À cette époque, un fabricant de bornes de stationnement offre à 8D Technologies l’occasion de démontrer la puissance de sa solution. Celle-ci donnera naissance à un système de bornes interactives sans fil, dont les unités s’alimentent par cellules solaires et par piles. Le système permet non seulement de traiter le volet paiement, mais également la gestion des places de stationnement et des terminaux. Il comprend de plus une application embarquée sur un ordinateur de poche et permettant la vérification, en temps réel, du statut des places de stationnement. Cette technologie unique en son genre remporte alors le marché du stationnement à Montréal et commence à être déployée avec succès aux États-Unis. Lorsque la Ville de Montréal lance le vélo en libre-service BIXI, elle retient 8D Technologies pour développer le système de bornes interactives de paiement. « Nous avions déjà la technologie et la compréhension des besoins, souligne Mme Bettez, il nous a fallu moins d’un an pour trouver la solution pour BIXI. » De grandes villes en Angleterre, aux États-Unis et en Australie ont déjà adopté le système de bornes pour vélo en libreservice de 8D Technologies, qui a remporté de nombreux prix. L’entreprise se tourne aujourd’hui vers de nouveaux marchés. « Tout ce qui peut s’acheter ou se louer à partir de terminaux, des billets de spectacle aux billets de train, représente une application possible de notre solution », se réjouit Mme Bettez.
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Aérospatiale
À Montréal, c’est l’aérospatiale ! Dossier par Mathieu-Robert Sauvé
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haque matin, une personne sur 95 dans la région montréalaise, ou un Québécois sur 185, se rend dans un bureau ou une usine qui servent directement l’industrie aérospatiale. Ce sont ainsi plus de 40 000 personnes qui doivent leur emploi à ce secteur dans la métropole : « Avec l’expertise présente dans la région de Montréal, on peut construire un avion complet à l’intérieur d’un rayon de 30 kilomètres. C’est le seul endroit au monde où cela est possible ! », s'enthousiasme Gilles Labbé, président de Héroux-Devtek, une entreprise de Longueuil spécialisée dans les trains d’atterrissage d’avion.
« Si l’on ajoute les emplois indirects, plus de 100 000 personnes sont liées à l’aérospatiale », précise M. Labbé, intarissable lorsqu’il s’agit de vanter les mérites de Montréal comme plaque tournante de cette industrie. Depuis près de 25 ans, l’industrie aérospatiale québécoise connaît une croissance annuelle de 9,2 % et le Grand Montréal regroupe 98 % de l'activité québécoise du secteur. La ville constitue la deuxième capitale mondiale en termes de densité d’emplois, ce qui propulse le Canada parmi les top cinq au monde au chapitre des ventes, après les États-Unis,
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Rolls-Royce Canada, moteur du quotidien.
Chaque jour, Rolls-Royce Canada répare et entretient les moteurs d’avion de plus de 600 compagnies dans le monde. Chaque jour, Rolls-Royce Canada conçoit et fabrique des turbines industrielles en opération dans plus de 120 pays répartis sur tous les continents. Gage d’excellence
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le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. On y retrouve des sièges sociaux d'organisations internationales tels l’Association du transport aérien international (IATA), le Conseil international de l’aviation d’affaires (IBAC) et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), autant de représentants du leadership montréalais et québécois dans le domaine. UNE CROISSANCE MALGRÉ LA RÉCESSION L’aéronautique a été touchée par la dernière récession économique, mais pas avec autant de sévérité qu’ailleurs – dans le secteur manufacturier, par exemple. « Les ventes d’avion ont diminué et on a dû fermer des usines. Mais avec tous les projets de développement que nous envisageons, on embauche aussi des centaines d’ingénieurs chaque année », note M. Labbé, qui ajoute que la crise économique a certainement affecté l’industrie commerciale, mais pas le secteur militaire. « Même en récession, les commandes des militaires n’ont pas cessé de croître. Comme une partie de notre industrie est tournée vers ces derniers, elle n’en a pas souffert, au contraire. » La croissance du secteur de l’aéronautique au cours des prochaines années semble assurée. On s’attend à une augmentation du volume du trafic aérien de l’ordre de 5 %, pour les seuls besoins civils. Président du conseil d'administration de la grappe industrielle Aéro Montréal, Gilles Labbé incarne bien la progression de l’industrie. Il est entré à l’emploi de Héroux il y a plus de 30 ans. L’entreprise avait déjà une bonne feuille de route et un haut fait d’armes : c’est elle qui avait construit le train d’atterrissage du module lunaire Apollo, le premier véhicule à porter des humains sur la Lune en 1969. Depuis, M. Labbé a gravi les échelons de la compagnie au rythme où le secteur s’élevait dans le ciel de l’économie canadienne. Aujourd’hui, l’entreprise qu’il dirige compte 1 520 employés au Québec, en Ontario, en Ohio et au Texas.
L'aéronautique québécoise, expliquet-elle, est une force qui s’appuie sur quatre maîtres d'œuvre de l’industrie, 15 équipementiers et plus de 200 PME. Malgré quelques secousses dues aux variations de l’économie mondiale, elle est bien en selle au Québec. « On n’est GILLES LABBÉ Président du conseil d'administration jamais à l’abri d’un déménagement de de Aéro Montréal et président de siège social, mais, de façon générale, ce Héroux-Devtek sont plutôt les entreprises étrangères qui veulent s’installer ici », ajoute Mme Benoit, qui, après une maîtrise en administration des affaires, a fait carrière dans le développement économique et industriel dans les secteurs public et privé avant de passer à Aéro Montréal.
« ON N’EST JAMAIS À L’ABRI D’UN DÉMÉNAGEMENT DE SIÈGE SOCIAL, MAIS, DE FAÇON GÉNÉRALE, CE SONT PLUTÔT LES ENTREPRISES ÉTRANGÈRES QUI VEULENT S’INSTALLER ICI. » – Suzanne Benoit
DES JOUEURS DE PREMIÈRE FORCE Pourquoi Montréal est-elle si bien positionnée ? « À cause de la concentration de main-d’œuvre qualifiée, du système d’éducation en bonne concordance avec les besoins de l'industrie et de la proximité avec les grands réseaux internationaux », répond Suzanne Benoit, directrice générale d’Aéro Montréal.
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AÉROSPATIALE
« MÊME EN RÉCESSION, LES COMMANDES DES MILITAIRES N’ONT PAS CESSÉ DE CROÎTRE. COMME UNE PARTIE DE NOTRE INDUSTRIE EST TOURNÉE VERS CES DERNIERS, ELLE N’EN A PAS SOUFFERT, AU CONTRAIRE. » – Gilles Labbé
Le géant des géants, c’est Bombardier. Née en 1930 avec les motoneiges du « patenteux » Joseph-Armand Bombardier (1907-1964), la société s’est lancée à la conquête du marché mondial de l’aviation en 1986. Aujourd’hui reconnue comme le plus important constructeur d’avions régionaux et de biréacteurs d’affaires, Bombardier Aéronautique est devenue le troisième acteur au monde après Boeing et Airbus, avec ses 19 milliards de dollars de chiffre d’affaires
et plus de 62 000 employés. Dans les ligues majeures figurent les sociétés Pratt & Whitney Canada, fabricant de moteurs, Bell Helicopter Textron Canada, premier constructeur mondial d’hélicoptères civils, et CAE, leader mondial en simulateurs de vol, tous situés entre Saint-Hubert et Mirabel. Gravitant autour, les équipementiers alimentent les usines avec des produits de haute technologie. Par exemple, Aveos Fleet Performance, situé à Saint-Laurent, qui compte plus de 2 000 employés, assure la réparation et la révision de moteurs et de pièces de moteur, entre autres. Avec ses 400 employés, MDA, à Sainte-Anne-de-Bellevue, est un chef de file mondial dans le domaine de la robotique spatiale
Groupement Aér Groupement Aéronautique onautique de Recher Recherche che et Développement Développem en eNvir eNvironnement onnement
Une industrie aér aérospatiale ospat plus plus bleu verte pour un ciel plu La pr première emière initiative en aviation écologique au Canada 66
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www.gardn.org www .gardn.org
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et travaille sur des pièces de satellites. Rolls-Royce Canada, dont l’usine est située chemin de la Côte-de-Liesse, à Montréal, fabrique des moteurs d'avions et des turbines à gaz pour applications industrielles. Ses 1400 employés offrent aussi des services de réparation et de remise à neuf de moteurs d'avions civils et militaires. Enfin, parmi les PME essentiellement tournées vers les besoins directs du secteur, on en compte qui sont spécialisées dans différentes composantes de l’aéronautique (voir p. 71). Celles-ci sont représentées par l'Association québécoise de l'aérospatiale (AQA), qui promouvoit et favorise le développement d'affaires de ses membres. L'industrie aérospatiale québécoise totalise un chiffre d'affaires de plus de 12 milliards de dollars, soit 60 % de la prodution totale canadienne. AÉRO MONTRÉAL EN ACTION Aéro Montréal, la grappe aérospatiale du Québec, est un forum stratégique de concertation qui réunit l’ensemble des premiers dirigeants du secteur aérospatial québécois issus de l’industrie, des établissements d’enseignement, des centres de recherche, incluant les associations et les syndicats. Elle a été mise en place pour optimiser la compétitivité, la croissance et le rayonnement du secteur de l’aérospatiale. Les interventions d'Aéro Montréal s'organisent en cinq axes stratégiques et mobilisent les acteurs autour d'autant de chantiers de travail qui touchent l'innovation, la chaîne d’approvisionnement, l'image, la visibilité et le rayonnement, la défense et la sécurité nationale ainsi
que la relève et la main-d’œuvre : « La main-d’œuvre qualifiée est actuellement suffisante, signale M. Labbé, mais on doit préparer la relève dès maintenant pour éviter de se retrouver dans une situation de pénurie. » Avec six établissements universitaires dont Concordia, l’École Polytechnique, SUZANNE BENOIT Directrice générale l’École de technologie supérieure et McGill Aéro Montréal à Montréal ainsi que l’Institut aérospatial de Montréal, l’École nationale d’aérotechnique et l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal, la métropole a beaucoup à offrir. Au Québec, plus de 3 600 diplômés de programmes techniques, professionnels ou universitaires intègrent annuellement le bassin de main-d’œuvre disponible en aérospatiale, où les salaires sont supérieurs de 30 % à la moyenne québécoise dans le secteur manufacturier. En plus d’être un marché majeur pour les universités québécoises, l’industrie aérospatiale est un lieu de formation et de recherche. En effet, universitaires et industriels travaillent conjointement pour offrir de nombreux programmes de formation axés sur les besoins de l’industrie aérospatiale et sur l’innovation.
Journal de l’aérospatiale du Québec, AéroMontréal.
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SURVOL DE L’INDUSTRIE
aérospatiale au Québec >> Montréal est l’une des trois capitales mondiales de l’aérospatiale avec Seattle et Toulouse. >> Montréal est au cœur de l’activité aérospatiale au Québec, qui représente des revenus de 12,4 milliards de dollars (2009). >> 70 % de la R-D canadienne en aérospatiale est menée dans la grande région de Montréal. >> 234 entreprises emploient 40 200 personnes, soit plus de la moitié de l’effectif canadien en aérospatiale. >> 80 % de la production québécoise est exportée. >> Plus de 60 % de la production aérospatiale canadienne vient du Québec. Source : Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), 2009
©2011 Parker Hannifin Corporation
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En novembre 2008, Aéro Montréal a organisé, à l’École de technologie supérieure de Montréal, le Sommet sur la formation d’ingénieurs et de spécialistes en aérospatiale. La rencontre a bien illustré combien cette collaboration était florissante. Par exemple, le Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale regroupe six universités et 12 entreprises tandis que l’Institut de formation aérospatiale de Montréal regroupe trois instituts aérospatiaux universitaires et plus de 20 entreprises. Il y a bien sûr de la place pour l’amélioration. On a proposé plusieurs solutions aux divers problèmes soulevés, et des initiatives ont été prises pour y remédier. Entre autres, les programmes de bourse aux études supérieures ont été augmentés. Divers projets de recrutement ont aussi été mis sur pied de façon à sensibiliser les jeunes aux carrières en aérospatiale dès le milieu du secondaire.
Il semble même qu’on ne s’y prenne jamais trop tôt pour susciter les vocations. L’an dernier, Aéro Montréal s’est investie dans un projet à… l’école primaire. Elle s’est alliée avec le Conseil du loisir scientifique de la région métropolitaine pour instaurer le concours « Ça plane pour moi! ». Dans le cadre de ces animations en classe, les jeunes devaient construire des planeurs en respectant certaines lois de l’aérodynamisme. Des techniciens et ingénieurs de Pratt & Whitney Canada ont participé aux activités et partagé leur expérience avec les jeunes. Gros succès dans les classes de cinquième et sixième année, où 750 jeunes ont été rejoints. De futurs ingénieurs ? On verra dans 15 ans.
LA RECHERCHE EN AÉROSPATIALE
Le secteur compte une dizaine de centres de recherches publics et parapublics de renom. PARMI EUX : >> Le Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ), réseau d’innovation unique au monde de partenariat industrie-universités-centres de recherche en recherche collaborative, finance et structure de nombreux projets, dans toutes les spécialités touchant l’aérospatiale (matériaux, environnement, cycle de vie, acoustique, fabrication, avionique, santé des aéronefs). Plusieurs projets internationaux sont aussi en cours. >> Le Centre des technologies de fabrication en aérospatiale (CTFA), l’un des cinq laboratoires de l’Institut de recherche aérospatiale (IRA) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), vise à développer un noyau de compétences et à mettre au point des méthodes modernes de fabrication en aérospatiale. >> L’Institut des matériaux industriels (IMI) mène des activités de recherche et de développement axées sur les matériaux, leur formulation, leur mise en forme et le contrôle de leurs procédés. Métaux, polymères, céramiques, y compris leurs composites et alliages, sont au cœur même de leurs travaux. >> Le Centre technologique en aérospatiale (CTA), centre collégial de transfert de technologie (CCTT) associé à l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA), aide les entreprises à intégrer les nouvelles technologies de fabrication, dont l’usinage à haute performance et les matériaux composites, en plus de mettre à leur disposition un centre d’incubation technologique. >> Le Centre de développement des composites du Québec (CDCQ) est un centre collégial de transfert de technologie (CCTT) faisant partie intégrante du Cégep de Saint-Jérôme et dont les activités de R-D et de transfert de technologie sont destinées aux entreprises du secteur des composites. Source : Site Internet, Aéro Montréal
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TENDANCE
écologique L’AVENIR APPARTIENT AUX ENTREPRISES TOURNÉES VERS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE. C’EST VRAI AUSSI EN AÉROSPATIALE. « L'AVION PLUS ÉCOLOGIQUE S’EN VIENT », SIGNALE SUZANNE BENOIT, DIRECTRICE GÉNÉRALE D’AÉRO MONTRÉAL. Un avion plus écologique possède un moteur de dernière génération qui pollue moins que sa version conventionnelle. Selon Pratt & Whitney Canada, grâce à un nouveau système d'engrenage, le moteur baptisé Pure Power consommera entre 12 et 15 % de moins en carburant, réduira de 12 à 15 % les émissions de CO2 et abaissera de 55 % les émissions d’oxyde d’azote qui participent au brouillard et à la mauvaise qualité de l'air. En outre, ce moteur est plus silencieux : diminution de 50 % des bruits émis.
« AÉROÉTS OÉTS a pour objectif de représenter, promouvoir et consolider ider les activités dd’ens d’enseignement ensseignement et de recherche de l’ÉTS afin de mieux répondree aux besoins de notre industrie in aérospatiale. patiale. » Hany Moustapha, Ph.D., professeur et directeur d’AÉROÉTS
AÉROÉTS, c’est : • 40 professeurs cumulant 250 années d’expérience en aérospatiale industrielle • Plus de 250 étudiants stagiaires par année • Plus de 40 partenaires industriels • Plus de 70 projets de recherche représentant 7 M $/an • Institut Institut de de conception conception et et d’innovation d’innovation en en aéro aérosspatiale patiale ((ICIA) ICIA) 3323, 23, rrue ue P Peel eel M Montréal, ontréal, Q Québec uébec H H3C 3C 22G7 G7 hhttp://aeroets.etsmtl.ca ttp://aeroets.etsmtl.ca
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Le CSeries, de Bombardier, intégrera les plus récentes percées technologiques pour ce type de moteur. « On ne peut pas parler d’avion sans pollution, mais on a fait de grands progrès au chapitre de l’économie d’énergie et de la diminution des rejets atmosphériques », signale Mme Benoit. Le premier vol du CSeries est prévu pour 2012 et l’entrée en service de l’appareil pour la fin de 2013. Pratt & Whitney terminera sous peu la construction de l’usine de Mirabel qui assemblera le moteur révolutionnaire. Plus de 300 personnes y travailleront. Sur le plan de la R-D, l'École polytechnique de Montréal accueille la Chaire IDEA en intégration du design pour l’efficacité des avions. Financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), la Fondation J.-A.-Bombardier, Bombardier Aéronautique et Pratt & Whitney Canada, elle se consacre à l'amélioration de l'efficacité énergétique. Selon son titulaire, Jean-Yves Trépanier, les percées à venir seront du côté de l'économie de carburant, de la diminution des émissions polluantes et de l'atténuation du bruit.
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Les PME de l’aérospatiale PLUS DE 200 PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES FONT VIVRE AU DELÀ DE 9 000 PERSONNES ET TOTALISENT 1,2 MILLIARD DE CHIFFRE D'AFFAIRES
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u nautique vers l’aéronautique. C’est le virage qu’a pris, en 1990, la société Delastek, de Grand-Mère. « On ne l’a jamais regretté », lance Claude Lessard, président de l’entreprise et propriétaire avec sa femme, Lucie McCutcheon, de l’ensemble des actions.
Cet ingénieur en électricité, diplômé de l’Université du Québec à Trois-Rivières, avait découvert Delastek à l’occasion d’un emploi d’été, en 1986, et il avait été témoin des moments difficiles traversés par l’entreprise à la fin de la décennie 1980. « Nous étions passés de 40 employés à six seulement », relate-t-il. Concentrée autour de la fabrication de tableaux de bord de yachts et de bateaux à moteur, « un secteur qui prenait l’eau », blague Claude Lessard, l’entreprise serait disparue aujourd’hui si elle ne s’était pas repositionnée. Et elle a misé sur les aéronefs. « Au fond, notre spécialité était le développement de composants électroniques de tableaux de bord. On pouvait appliquer cette expertise à des avions et à des hélicoptères autant qu’à des bateaux. »
« AU FOND, NOTRE SPÉCIALITÉ ÉTAIT LE DÉVELOPPEMENT DE COMPOSANTS ÉLECTRONIQUES DE TABLEAUX DE BORD. ON POUVAIT APPLIQUER CETTE EXPERTISE À DES AVIONS ET À DES HÉLICOPTÈRES AUTANT QU’À DES BATEAUX. » – Claude Lessard
Delastek, un acronyme de « développement d’assemblage électronique », figure aujourd’hui parmi les PME prospères qui alimentent l’industrie de l’aéronautique dans la grande région de Montréal. Mais quand on sait que 98 % de ces PME sont établies à l’intérieur cette région, l’entreprise mauricienne fait figure d’exception.
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AÉROSPATIALE
« Nos employés sont heureux de leur qualité de vie et peuvent continuer d'habiter en région. Moi, je me déplace à Montréal pour négocier les contrats, deux ou trois fois par semaine. » Avec un chiffre d’affaires d’environ 10 millions de dollars, Delastek compte aujourd’hui 115 employés à Grand-Mère et à Shawinigan, en Mauricie, et à Valcourt, en Estrie. On y trouve une main-d’œuvre qualifiée, dont des ingénieurs et des techniciens. Dans une région où l’économie locale dépend principalement de la forêt, cette diversification est appréciée. Si la crise les a touchés ? Oui, car les ventes ont stagné alors qu’ils étaient en pleine progression. « Nous en avons profité pour développer de nouveaux projets, dit le président. La R-D nous a sauvés et nous continuons d'investir de ce côté-là. »
C’est Delastek qui a obtenu la responsabilité de fournir l’ensemble intégré de poste de pilotage des avions CSeries de Bombardier, ce qui assure aux employés un travail sans interruption pour plusieurs années. « Bombardier, c’est pour nous une excellente carte de visite. Mais on a d’autres choses en route », conclut M. Lessard. D'AUTRES PME PROSPÈRES La compagnie Marquez, fondée en 1981, est une autre de ces PME tournées vers l’industrie de l’aéronautique. « Nous fabriquons des composantes thermoplastiques ou composites pour des systèmes d’intérieur et de conduits de ventilation d’avions, explique le président, Éric Faucher. Leader nord-américain dans notre domaine, nous mettons au point des systèmes ayant des propriétés supérieures en termes de design, de légèreté, de résistance aux impacts et d’ininflammabilité. » Marquez compte actuellement 125 employés et répond aussi aux besoins des autobus Novabus et Prévost Car du Groupe Volvo. « La force du secteur aéronautique nous a permis de nous positionner favorablement dans une industrie en croissance », poursuit ce comptable entré dans l’entreprise en 2003.
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C’est vers Marquez qu’un important fournisseur de Boeing s’est tourné pour obtenir la tuyauterie de distribution d’air du Boeing 787, le Dreamliner. Cette innovation a été reconnue en 2007, au musée d’Orsay, en France, lors de la Journée européenne des composites. Marquez a terminé parmi les finalistes dans la catégorie « innovation aéronautique ». « Les pièces ont démontré une résistance remarquable en cas d'incendie, assurant une meilleure protection de l’avion », peut-on lire dans le commentaire du jury.
D’autres entreprises québécoises se rattachent au secteur de l’aérospatiale pour consolider leurs assises économiques. Parmi elles, Avior – un fabricant de structures légères faites de métal en feuilles, de composites et d’acryliques –, qui possède deux usines, à Laval et à Granby. En mars 2010, cette entreprise a obtenu un important contrat de Bell Helicopter afin de fournir les structures d’assemblage d’un nouveau modèle d’hélicoptère (le 429). Ce seul contrat de 35 millions de dollars a permis de créer 60 emplois qualifiés.
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